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  Sujet: [Fanfic] L'Échiquier [Terminée]  
Lhetho

Réponses: 290
Vus: 395267

MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Dim 24 Juin 2018 11:50   Sujet: [Fanfic] L'Échiquier [Terminée]
Salut salut Very Happy .

Bah voilà l'Echiquier c'est fini Sad . Même si la fin aura mis du temps à venir (dixit le mec le moins bien placé pour parler de ça...) j'ai tout simplement adoré cette fic tant au niveau du scénario que de la forme. Bref, j'ai lu pas mal de fanfics mais celle-là fait partie des meilleures que j'ai jamais lu. Pas trop le temps de parler de l'épilogue mais il clôt parfaitement l'histoire.

J'attends avec impatience les derniers textes qui vont sortir Very Happy .

A bientôt !
  Sujet: [Fanfic] Un exil forcé  
Lhetho

Réponses: 79
Vus: 107628

MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Lun 11 Juin 2018 18:32   Sujet: [Fanfic] Un exil forcé
Spoiler


Chapitre 18 : Le revenant


Il était tard, très tard, et les Lyokoguerriers ne souhaitaient qu’une seule chose, voir cette journée enfin se terminer. Il faisait nuit noire dehors désormais et ça n’était pas étonnant puisqu’on approchait doucement mais sûrement de minuit à San Francisco. Cependant, un problème se dressait entre eux et leur sommeil mérité, et il était de taille. Pendant que Aelita était repartie chercher son père après la crise de Yumi, les autres songeaient au moyen de surveiller les deux monstres sans pitié avachis devant eux, et toujours dans un état semi-conscient après les coups de taser de la japonaise. Ulrich commença par proposer un ordre de surveillance, où chacun devrait rester éveillé une heure et ainsi contrôler les éventuels mouvements des agents, mais cette dernière fut refusée par Jérémie qui estimait que le danger de représailles des agents par quelconques moyens était trop élevé. Alors que William semblait vouloir proposer autre chose, l’attention du groupe se focalisa sur Hopper et sa fille, revenus dans le salon. A la tête du scientifique, tout le monde comprenait que sa fille l’avait déjà informé de la suite des discussions, qui n’allaient pas s’articuler autour du sort des russes. Hopper prit place sur une chaise et se plaça en face de ses protégés, prêt à leur dire la vérité.

- Je crois qu’il est temps de vous dire tout ce que vous ne savez pas. Tout ce qui concerne la période qui précède notre rencontre est vrai, et je ne vous ai rien omis. Par contre, depuis que je vous ai pris en charge, j’ai volontairement évité de parler de sujets qui, avec le recul, vous concernaient tout autant que moi. Alors voilà, je vais vous raconter l’histoire du boss.

Cette fois-ci, le scientifique ne passa sous silence aucun détail. Il leur raconta le lourd passé d’Ivan Voronov, leur affection mutuelle durant le projet Carthage, son éviction ordonnée par Dido, et sa découverte troublante lors d’une de leurs récentes missions. Il patienta quelques instants, le temps que chacun puisse faire la part des choses et raisonner de façon constructive et sans dispute. Voyant que personne ne souhaitait s’exprimer, il ajouta le seul élément dont il n’avait parlé à personne, même à son ancienne patronne lorsqu’il l’avait eue au téléphone :

- Voronov est un type extrêmement intelligent, et c’est ce qui le rend si dangereux. Avec mon expérience chez Carthage, je dirais même qu’il l’était encore plus que moi. Mais lui voyait les choses différemment. Il considérait que Carthage n’allait pas assez loin, et que Dido ne voulait pas reconnaître l’incroyable champ de possibilités qui s’offrait à l’organisation, qui disposait de fonds secrets du gouvernement et des meilleurs scientifiques du monde. L’espionnage contre les russes ne l'intéressait pas, enfin du moins c’est ce qu’il laissait présager. Il voyait avant tout le pouvoir qu'engendrerait la multiplication de machines surpuissantes comme les supercalculateurs. Une fois, il m’a parlé d’un de ses desseins, qui m’a fait froid dans le dos pendant des semaines. Il s’était confié et m’avait annoncé qu’à terme, une fois débarrassé de la dictature de Dido sur le projet, il allait créer le plus puissant supercalculateur jamais réalisé et qu’il comptait sur mon aide pour y parvenir. Il avait comme projet de créer la plus grande usine de production militaire, en se servant de la translation pour accéder aux différentes régions du monde qui disposent elles-aussi d’un supercalculateur localisé dans des bases abandonnés ou inactives.

- C’est une cause louable à la base. Enfin, je ne vois pas où est le problème si c’est dans l’intérêt public, déclara Jérémie, qui sortit finalement de son mutisme.

- Dans l’idée, oui. Mais forcément, quand on a une idée pareille, on veut toujours avoir le monopole. Et lui voulait créer le réseau de production le plus important du monde tout en le gardant secret aux yeux de la population pour au final livrer sur un plat cette folie au gouvernement russe, et ainsi se venger des dirigeants américains, qui des années auparavant avaient ordonné que l’on exécute ses parents à la suite d’une mission d’espionnage qui avait mal tourné.

- Ce personnage a donc un passé chargé et douloureux si je comprends bien, synthétisa William, qui était lui aussi pris de court par les révélations de Hopper.

- Mwouais, jusque-là on reste dans le cliché assez typique du malfrat qui veut se venger, compléta Ulrich, qui s’attendait à encore plus.

- Sans doute. Mais même s’il souhaite se venger du traitement américain envers ses parents, sa propre personne, et son pays, il n’en reste pas moins un homme qui, certainement à cause de son antagonisme américain, a développé des pulsions meurtrières et mégalomanes.

- Mais quel est le lien avec nous ? En fait, je ne vois toujours pas quel rôle on joue dans cette histoire complètement délirante.

Yumi, qui s’était adressée poliment au scientifique, avait fait redescendre la pression d’un cran après avoir compris qu’il ne servait à rien de s’énerver encore une fois après l’incident entre Hopper et Andreï.

- On en arrive à vous les enfants. Après Carthage, nous ne nous sommes plus jamais revus avec Voronov. De mon côté, j’ai créé le plus puissant supercalculateur jamais imaginé, sans connaître le destin d’Ivan, qui avait été licencié quelques semaines avant la dissolution du projet. Ensuite, l’histoire vous la connaissez… en partie encore une fois. Quand je me suis échappé du réseau pour fuir X.A.N.A., j’ai retrouvé la trace de Voronov. Il avait lui aussi mis au point un supercalculateur, bien moins puissant que le mien toutefois. Même si je n’ai pas pu inspecter son contenu par manque de temps et par peur de me faire repérer, j’avais au moins la confirmation qu’il était toujours vivant et installé en Russie. Après, comme je vous l’avais dit dans l’avion à l’aéroport la première fois, j’ai découvert le projet des russes vous concernant en fouillant dans les données secrètes de Carthage récupérées dans le supercalculateur de San Francisco. Et si Ivan avait entrepris de vous enlever, c’était pour récupérer le fameux code qui déverrouille le supercalculateur de Sceaux, et à mon avis il y est déjà allé depuis que nous sommes partis. Mais rassurez-vous, si vous pouvez m’entendre, il ne sera pas prononcé devant vous.

Cette provocation était adressée à Andreï et Sergueï, qui selon leur état, ne pouvaient en aucun cas comprendre ce que Hopper leur disait. Et de toute façon, Jérémie était la seule autre personne qui connaissait la composition ce code si précieux.

- Très bien. Et il compte faire quoi avec le supercalculateur de l’usine ? Interrogea Yumi, qui poursuivait lentement la reconstitution des faits.

- Si vous y réfléchissez deux secondes, et surtout toi Jérémie, vous devriez trouver tout de suite une raison évidente.

- Mais on veut plus d’énigmes ! Balancez tout mainten…

- Il veut accéder à la partie protégée de la machine, là où se trouve les codes source inoffensifs de X.A.N.A que vous aviez conservé au cas où.

Jérémie, qui avait coupé la remarque d’Ulrich, était blanc comme un linge. Tout s’enchaînait à la perfection.

- Mais pourquoi aurait-il besoin de X.A.N.A. ? Et comment était-il au courant de son existence ? Demanda William, perturbé par le fait que l’on prononce une nouvelle fois le nom de son ancien “ravisseur”.

- Voronov avait piraté les réseaux de Carthage, donc lui aussi savait pour le supercalculateur, pour X.A.N.A. et pour mes péripéties. Alors évidemment, il n’avait plus qu’à se servir sachant que je n’étais plus là et que j’avais confectionné sa machine de rêve à sa place. Pourquoi X.A.N.A. alors qu’il pourrait programmer lui-même des clones polymorphes pour assurer la production de son industrie ? Tout bonnement…

- ... parce que si une intelligence artificielle comme X.A.N.A. est programmée pour réaliser une tâche qui n’incite pas à la base à l’antagonisme, il devient alors beaucoup plus facile de la contrôler. En évitant les erreurs qu’a commises Franz, il pourrait avoir un programme autonome dans son unique tâche et ainsi afficher des chiffres de production effarants… et plonger le monde dans le chaos.

Jérémie avait une nouvelle fois complété comme par instinct les propos de Hopper. Pour la énième fois ce soir, un nouveau moment de silence fit son apparition. Hopper ajouta tout de même, histoire que cela soit bien clair pour tout le monde :

- D’où la nécessité de ne pas leur divulguer ce mot de passe, et de les mettre hors d’état de nuire en les attaquant directement chez eux. Une fois cela fait, nous pourrons enfin nous débarrasser de cette machine.

- Si t’es encore là...

Nouveau froid dans la pièce. Aelita n’avait pas réellement réfléchi à ses paroles et ces dernières étaient sorties toutes seules, rappelant qu’en plus du danger qui les guettaient, le temps était compté. William tenta une technique de diversion pour mettre fin au malaise. Il alluma donc la télévision, qui se mit en marche sur CNN, la plus grande chaîne d’informations des États-Unis. Le jeune homme ténébreux, qui avait entrepris de réaliser une bonne action pour sortir ses camarades de la tourmente, avait en fait commis l’irréparable. Devant eux, une silhouette que Franz Hopper connaissait plus que bien se présentait au centre de l’écran, assise sur une chaise. Son nom : Elizabeth Dido. La directrice de Carthage.

*******
Les assistants de Voronov avaient prévenu presque toutes les chaînes d’informations du monde entier qu’une énorme bombe médiatique allait faire surface dans les prochaines minutes. Sur Internet, ils avaient mis en place des réseaux de diffusion en direct reliées à la caméra pour que les internautes puissent interagir entre eux également. Le principal canal, lui, était directement transmis de la caméra vers la gigantesque antenne satellite du complexe pour au final parvenir jusqu’aux locaux des chaînes de télé. Alors que la caméra diffusait déjà les images en direct de Dido depuis vingt bonnes minutes, installé confortablement sur sa chaise, le boss parcourait les chaînes de télévisions américaines principalement afin de voir comment cela était ressenti à l’autre bout de monde. Dido avait bien compris qu’il ne lui restait plus qu’une seule solution. Elle avait alors tout avoué, tout raconté en détails, de la création de l'organisation à la débâcle d'aujourd'hui. Elle n’avait passé sous silence aucun tabou : financements douteux du gouvernement, secrets avec Bush, espionnage russe, tout y était passé. Elle se doutait bien qu’une fois la retransmission achevée, son ancien agent allait l'éliminer. Alors histoire de partir le cœur léger et de se libérer de ce poids qu’elle portait en elle depuis plusieurs décennies, elle avait une bonne fois pour toutes vidé son sac devant ses compatriotes et le monde entier.

L’ancienne supérieure de Voronov avait parfaitement conscience que cette affaire allait salir à tout jamais le gouvernement américain “protecteur de la patrie”, mais elle n’en avait plus rien à faire. Elle s’était résolue, impuissante devant la fatalité de l’échec. Désormais, la bande à Hopper était livrée à elle-même. Les techniciens demandèrent à ce que l’on mette un terme à la diffusion, sous le regard étonné de la protagoniste de l’intervention. Elle pensait vraiment que Voronov se présenterait à la caméra, mais il ne l’avait pas fait, préférant garder l’effet de surprise et de mystère selon ses suppositions.

Ce dernier semblait fasciné par les réactions provoquées par ce coup terrible porté au gouvernement américain. Toutes les chaînes tentaient de retracer toute l’histoire, et des spécialistes arrivés en urgence sur les plateaux demandaient des explications du président en personne le plus rapidement possible. Détournant son attention de la télé fixée en face d’elle, Voronov s’adressa à Dido :

- Elizabeth, tu as été parfaite ! Grâce à toi, mon plan se rapproche de plus en plus de sa phase terminale. Vraiment, merci pour tout. Mais comme on dit, toute bonne chose a une fin et c’est tout naturellement que je vais demander à Steven de te conduire en cellule. Adieu, et n’oublies pas de repenser aux choses atroces que toi et ton gouvernement corrompu jusqu’à la souche m’avaient fait subir.

Le boss se contenta alors de fixer jusqu’au dernier instant Dido, qui se laissa traîner par Steven jusqu’en enfer. Ceci fait, Voronov se retourna et eut la grande surprise de trouver sa fille, plantée devant l’entrée secondaire de la pièce, donnant vers les cuisines.

- Je t’avais donné des ordres et encore une fois tu ne les respecte pas ! Tu es vraiment têtue ! S’exclama-t-il, exaspéré par l’attitude de sa fille.

- Je me faisais chier et j’avais besoin de bouger. Bon, maintenant que t’as l’air d’avoir fini avec la vieille, on fait quoi ?

- Bon... de toute façon je comptais venir vous chercher. Je n'ai pas eu de nouvelles de Andreï et Sergueï alors qu'avec le décalage horaire ils auraient déjà du m'appeler. C'est bizarre.

- J'espère qu'ils n'ont rien.

- Bref, ramène les autres, la prochaine phase du plan se met en route. Vous allez vous translater à San Francisco. Ils commencent à me les briser les rebelles.

*******
George W. Bush et Keith Alexander étaient consternés par ce qui venait de se produire. Après les révélations du président américain sur le fil de l’histoire qui entourait Voronov, lui et Keith Alexander vivaient maintenant les pires instants de leur carrière politique. Devant des millions d’américains, Voronov avait par l’intermédiaire de la pire personne qui pouvait le faire, à savoir Dido, révélé à l’opinion publique certains dossiers ultras secrets américains dont même des membres haut placés de la CIA et de la NSA n’avaient jamais entendu parler. C’était une véritable catastrophe. Les critiques et injures s'enchaînaient à travers les réactions captées par la télévision américaine, et maintenant le président et son collègue n’avaient plus le choix. Ils allaient devoir s’exprimer publiquement.

- Mais c’est pas possible ! Mais comment tu as pu accepter une mission aussi risquée ? Dido a tout balancé dans les détails et là pour réussir à unir la NSA afin de trouver une solution pour nous innocenter, c’est même pas envisageable ! Je vais devoir remettre ma démission là George ! Cria Keith, qui ne tentait plus en place.

- Mais je vais devoir certainement faire la même chose Keith ! Sauf que là, au-delà de nos ambitions personnelles, on a un grand malade débarrassé de son ennemi principal qui vient de foutre un bordel diplomatique monstrueux ! Donc au lieu de t’apitoyer, essaye de trouver une solution !

- Et toi, monsieur le grand chef de la patrie, t’en as une de solution peut-être ?

La tension était à son paroxysme dans le petit bureau. La situation était critique et si les deux hommes ne trouvaient pas une solution dans les cinq minutes qui suivaient, le personnel de la Maison Blanche exigerait des explications claires dans les plus brefs délais.

- Moi, j’en ai peut-être une oui, mais c’est sans doute la décision la plus risquée de ma carrière.

- Bon bah accouches au point où on en est !

- Rapatrier de force Hopper et sa bande et devenir le nouveau pion de la lutte.

*******
Franz Hopper consommait pour la troisième fois un cachet d’aspirine. Il n'arrivait toujours pas à croire ce qui se déroulait sous ses yeux. Dido lui avait annoncé qu’elle allait en finir sur le terrain avec les russes, mais jamais il n’aurait imaginé un seul instant qu’elle se retrouve dans cette position. Selon ce qu’il avait compris, Dido avait essuyé une défaite terrible, puis Voronov l’avait accueilli dans son repère avant de la forcer à dévoiler à la face du monde toute l’histoire de Carthage, accompagnée des dérives du gouvernement américain qu’elle avait engendré. Son ancien collègue de travail avait pensé au moindre détail afin que l’opinion publique, qui allait fustiger Bush et son gouvernement, lui laisse une voix royale pour se débarrasser de lui et de ses protégés. Les adolescents à ses côtés obtenaient pendant ce temps-là les dernières informations manquantes qui allaient combler les dernières zones d’ombres de cette histoire. Jérémie était complètement perdu, alors que lui avait eu un accès intégral au journal de Franz Hopper. Durant leurs années de combat face à X.A.N.A., les Lyokoguerriers s’étaient enfermés dans une bulle qu’ils considéraient à l’époque inébranlable. Désormais, la cruelle et réelle dangerosité de cette longue aventure avait percé cette bulle, et chaque membre du groupe se représentait parfaitement les causes et conséquences de l’histoire dans laquelle ils avaient été impliqués.

Les deux agents russes, qui étaient peu-à-peu revenus à un état conscient, contemplaient avec satisfaction l’écran situé juste devant eux. Après un nouveau grincement de dents provoqué par la douleur, Andreï lança dans son plus bel anglais :

- Oh dear, we are in trouble !

- T’en veux encore ? Cracha Yumi, qui récupéra le taser posé sur la table.

- Non merci, j’avoue que t'es coriace mais je vais m’arrêter là. Par contre, je vous dis juste ça comme ça mais préparez-vous pour la dernière phase du plan du boss.

- C’est quoi la dernière phase ? Questionna Jérémie, les yeux toujours rivés vers la télévision.

- Ah bah non ! La madame m’a demandé de me taire, je me tais !

- Et bah maintenant parle où sinon je t’assu…

Le bruit strident de la sonnette de l’appartement stoppa Yumi dans son élan, elle qui allait une fois de plus frapper Andreï avec son taser. L’agent fut déçu dans un premier temps d’être dérangé par un inconnu puisqu’il avait pour objectif de tenter de récupérer son taser par effet de surprise, en adoptant une position qui forcerait l’adolescente d’origine nippone à lâcher le taser sous l’effet de la compression, et ainsi pouvoir le récupérer. Mais lorsqu’il comprit qui entrait à présent dans l’appartement accompagné par le scientifique, son sourire narquois refit son apparition.

- Ne l’approchez pas pour l’instant ! S’exclama Hopper, une nouvelle fois abasourdi par l’arrivée surprise de Odd dans son appartement.

- Vérification, Franz ?

Jérémie ressentait la même chose que son idole. Comment Odd avait-il pu revenir ici ? Et si c’était un nouveau piège d’Ivan Voronov afin de récupérer ses agents ?

- A toi l’honneur Jérémie, tu le connais mieux que moi, répliqua simplement le scientifique, détaillant méticuleusement chaque expression du visage de l’excentrique.

- Odd, quelle a été la seule fois où tu t’es disputé avec Aelita ?

- La fois où je lui ai demandé de trouver une excuse à refiler à Jim après avoir voulu rester dans mon lit comme une feignasse un jour de cours. On avait pris quatre heures de colle.

La réponse était venue de façon naturelle. Jérémie, qui procédait toujours à ses tests de confiance en utilisant des anecdotes que son opposant ne pouvait pas connaître, retrouva le sourire et prit son interlocuteur dans ses bras, suivi par les quatre autres. Cependant, alors que le moment d’embrassades s’éternisait, Odd s’évanouit. Hopper se rua vers lui et procéda sans plus attendre aux premiers examens.

- Il est juste tombé dans les pommes. Il a l’air épuisé. Aidez-moi à le transporter jusque dans ma chambre.

Ulrich et William se chargèrent de soulever le corps endormi de Odd tandis que Yumi et Aelita lui enlevèrent ses chaussures. Les deux jeunes femmes poussèrent un cri de peur en observant les doigts de pied manquants du blondinet, remplacés par des bandages sommaires et de mauvaise facture. Le convoi se dirigea alors vers la chambre. Jérémie, lui, resta dans le salon pour surveiller les russes. S’ensuit un long échange de regards avec Andreï et Sergueï avant que le premier ne mette fin à la scène :

- Je t’avais bien dit qu’on avait d’autres surprises pour vous.

- Qu’est-ce que vous lui avez fait pour qu’il se retrouve ici et dans cet état ?

- Disons qu’on a un cuisinier aux coutumes étranges si tu vois ce que je veux dire.

Jérémie manqua de rendre ses tripes en comprenant ce à quoi Andreï référait, et il se doutait bien que le boss ne s’en était pas arrêté à ça. Avec tous ces événements, les agents qui étaient censés être en position de faiblesse arrivaient presque à prendre l’ascendant psychologique sur le groupe, qui s’était pourtant juré de rester soudé et hermétique à la pression.

- Tu veux que je te dise encore un truc petit ? Toi qui est fan d’électronique, tu devrais apprécier la petite modification qu’on a apporté au corps de ton cher ami. Un indice ? Ça se trouve plus vers là, dit-il en montrant du doigt son crâne.

- Pourquoi tu me révèles ça ?

- Parce que tu ne pourras pas l’enlever, que tu l’aurais découvert très vite, ou aussi parce que je prends actuellement un malin plaisir à voir ta tête se décomposer à chaque fois que je te balance une info croustillante.

- Tu bluffes. Personne ne serait capable d’implanter une nanotechnologie dans un cerveau avec autant de minutie sans causer des séquelles graves, objecta l’ancien leader des Lyokoguerriers.

- Tout comme personne ne serait capable de créer un supercalculateur quantique, capable de transférer des humains sur un monde virtuel et pire encore, de provoquer des retours temporels ?

Andreï marquait un point. La prouesse de Hopper était encore aujourd’hui surréaliste, du moins pour ceux qui connaissaient son existence. Si Voronov avait effectivement travaillé avec Hopper, et que ce dernier le considérait comme son égal, il avait très bien pu réaliser une telle opération sur le cerveau de son ami.

- Mais qu’est-ce qui vous pousse à aller si loin dans votre idéal en fait ? Tu pourrais vivre une vie paisible, sans avoir besoin de jouer à l’agent secret toute l’année. Mais au lieu de ça tu, ou plutôt vous si on met dans le lot ton ami silencieux, avez décidé de se rallier à un homme mégalomane de cette cruauté. Pourquoi ?

- Sans doute l’envie de faire bouger les choses, de vivre dans un monde qui ne nous convient plus. Tu sais, j’ai été agent du KGB durant la Guerre Froide, et je peux t’assurer que ce que j’ai vu m’a conforté dans le fait que ce monde peut être profondément reconstruit et amélioré en s’y prenant d’une autre manière. Le projet d’Ivan me paraissait le plus adapté.

- Mais vous n’êtes pas censé l’appeler boss dans l’organisation ? Questionna Jérémie, qui avait tiqué sur le prénom de l’agent.

- C'est un tique de langage et une certaine obligation imposée par lui. Mais dans la sphère privée, c'est-à-dire hors des conversations téléphoniques professionnelles et des réunions officielles, je l'appelle par son prénom. Mais c'est vrai que c'est très rare de l'appeler par son prénom, surtout ces deux derniers mois.

- Comment ça “pas dans la sphère privée” ?

- Je t’aime bien toi, t’es perspicace. Si on avait pu on t’aurait recruté plus jeune parce que y a encore du potentiel à exploiter. Tout ça est très intéressant pour la suite des événements, sachant qu’on a pris un petit avantage. Je t’avoues que j’ai hâte de voir comment tu vas réagir.

- Vous n’avez pas répondu à ma question, insista Jérémie, qui avait flairé quelque chose après que l’agent ait esquivé la question.

Andreï le fixa un instant, soupira à nouveau, et annonça dans le plus grand calme, et en regardant Sergueï qui resta de marbre :

- Nos vrais noms sont Sergueï et Andreï Voronov. Ivan est notre frère.
  Sujet: [Fanfic] Un exil forcé  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Dim 03 Juin 2018 17:43   Sujet: [Fanfic] Un exil forcé
Spoiler


Chapitre 17 : Entrées en scène


Après une minute de compression contre la mâchoire d’Andreï, Hopper retira enfin le bout de tissu de la bouche de l’agent. Entre-temps, Ulrich et William avaient effectué un autre point de compression sur le pied du blessé à l’aide d’un vieux torchon, provoquant chez ce dernier de nombreux spasmes qu’il semblait toutefois plutôt bien gérer, preuve de sa grande résistance. Le scientifique lui fit avaler un anti-douleur puissant et le groupe attendit quelques minutes supplémentaires avant de reprendre l’interrogatoire, sous l’œil vide d’émotions de Sergueï, qui au passage n’avait même pas réagi au coup de feu, se contentant de regarder encore et toujours droit devant lui. Avec un nouveau regard vers son pied meurtri, Andreï lâcha simplement :

- Vas-y papy ! Défoules-toi j’ai été entraîné pour ça !

Le nouveau regard de défi de l’agent ne toucha pourtant pas Hopper, qui rétorqua :

- Bon, maintenant que tu as vu de quoi on était capable, on va peut-être pouvoir reprendre dans de meilleures conditions. Donc, où est Odd et qu’est-ce que vous lui avez fait ?

- Boaf, j’sais pas trop. Y en a qui disent qu’il est mort, y’en a d’autres qui disent qu’il est vivant, répondit-il tout en continuant à se moquer de ses tortionnaires.

Tout à coup, Hopper fut pris d’une pulsion incontrôlable et se rua sur l’agent, arme placée sous son menton.

- Arrêtes avec tes conneries ! Arrêtes avec tes conneries !! T’es pas en bonne posture pour te foutre de ma gueule alors tu réponds et tu écrases !

Les adolescents retrouvaient là l’homme au cerveau malade incapable de contrôler ses émotions et ses décisions. Lentement, et alors que Andreï lança un dernier “Moi j’ai rien à perdre” qui faillit provoquer un désastre, Aelita se rapprocha doucement de son père et l'éloigna de l’agent pour se diriger vers les chambres.  

- Tout va bien papa, ça va bien se passer. On va le surveiller et tu vas prendre un peu de repos d’accord ? Chuchota-t-elle à son paternel, de la manière la plus rassurante possible.

- Mais ! C’est des malades ils vont s’en sortir c’est hors de question de vous laisser seuls avec ces connards !

- Mais non mais non ! Ne t’inquiète pas ! Prends un peu de repos et reviens après pour qu’on recommence l’interrogatoire.

- Ok… Merci ma fille sans toi et tes amis y a des fois où je ne m’en sortirai pas ! Déclara le scientifique, plus calme après avoir été rassuré par sa fille.

Aelita installa son père confortablement dans son lit et retourna auprès de ses amis et des deux agents en ajoutant :

- Il devient de plus en plus instable ça m’inquiète.

- Pas étonnant avec ce qu’il a subi.

Les Lyokoguerriers, qui avaient formé un arc de cercle de discussion, se tournèrent vers Andreï, qui les avaient encore gratifié d’un de ses commentaires sarcastiques. Mais Jérémie ne comptait pas se laisser impressionner.

- Je ne sais pas ce que vous avez subi, mais vous êtes fort ! Pour adopter cette attitude dans un moment pareil, faut avoir un sacré vécu ! Je vous avoue que j’aimerai bien savoir ce qui se cache derrière cette attitude ferme et ce visage sournois.

- C’est pas vrai ? Super tronche est également psy ? Demanda l’intéressé à Jérémie.

- A mes heures perdues ouais. Moi perso, je penche pour la théorie de la mère qui vous a abandonné.

- Trop classique.

- D’après cette expression lassée, j’en suis loin. Ou alors je sens bien le drame familial mais à plus grande échelle.

Soudain, Jérémie remarqua le temps d’une fraction de seconde une expression étrange sur le visage de son interlocuteur. Ça y est, il l’avait sa brèche. Et comme disait le vieux proverbe : Faut appuyer là où ça fait mal. Il s’adressa alors sa petite amie, avec qui il est vrai il n’avait pas échangé de moments seuls à seuls depuis un petit moment :

- Au fait Aelita, ton père a refait allusion à ta mère depuis le début de cette histoire ?

La jeune fille aux cheveux roses semblait quelque peu déboussolée par la question dans un premier temps, mais connaissant son petit ami par cœur, elle finit par remarquer qu’il avait quelque chose derrière la tête.

- Non, pourtant toute ma vie je n’ai reçu aucune réponse sur sa possible mort, sur son enlèvement alors qu’elle était notre pilier quand j’étais petite et lui plus jeune.

- Il faudra que tu abordes le sujet, son histoire est encore un mystère pour nous tous. Et même plus pour toi sachant que tu attends des informations depuis qu’on te l’a enlevée de ta vie quand tu étais petite.

Les deux amoureux marquèrent un temps d’arrêt dans leur discussion et Jérémie et profita pour analyser rapidement l’attitude de l’agent, une nouvelle fois étrange et mystérieuse. Alors que le blondinet à lunettes allait relancer la conversation, Andreï poussa un nouveau soupir :

- Tu comptes jouer au chat et à la souris combien de temps Jérémie ? C’est bon, t’as visé juste. Ça sert pas à grand chose de continuer tu me feras pas parler j’ai une loyauté à faire perdurer.

- Une loyauté envers un homme complètement cinglé, dont on ignore absolument tout de lui, et qui se permet sans le moindre scrupule de commanditer l’explosion de notre établissement scolaire ?

Cette fois-ci, Yumi était sortie de ses gonds. Elle d’ordinaire si calme et réfléchie était en train de craquer complètement sous la pression, et l’attitude de l’agent renforçait son anxiété et sa colère. Alors que la japonaise s’était approchée très près des deux prisonniers, le regard empli de haine et de mépris, Sergueï posa une question qui jeta un froid soudain dans le salon de l’appartement :

- Ah parce qu’il ne vous a rien dit de lui ?

- Comment ça ? Demandèrent les adolescents d’une seule voix.

- Et bien j’ai cru comprendre par l’intermédiaire de mon patron que ce cher Franz Hopper, ou Waldo Schaeffer peut importe comment vous l’appelez, savait qui était le chef de l’Organisation. Je trouve ça quand même dommage qu’il ne vous ait pas fait part de son identité et de son histoire avec lui, n’est-ce pas Sergueï ?

Alors que l’autre agent lâcha un simple “oui”, Jérémie se figea littéralement et ne su quoi répondre pendant quelques instants. Il finit enfin par articuler une question :

- Vous voulez dire que ce chef et Franz se connaissaient ?

- Oh ! Suis-je bête ! J’en ai trop dit ! Je ne voulais pas semer la discorde dans votre petit groupe soudé mais avouez que ce cher Franz vous doit des explicaaaaaaaa !

- Ta gueule !

Yumi avait définitivement craqué. Totalement déboussolée, elle avait saisi l'un des taser récupéré dans la veste des agents et avait foncé sur Andreï en assénant un coup terrible sur le côté droit de l’abdomen de l’agent, tout en évitant un éventuel contact avec Sergueï par mesure de précaution. Après avoir réduit au silence le premier, elle fit de même avec l’autre, avec cependant plus de “douceur” si l’on peut dire. Une fois cela effectué, elle se retourna vers Aelita et lui intima l’ordre d’aller chercher son père pour exiger des explications.

- Le temps est venu de mettre tout à plat une bonne fois pour toutes !

*******
L’équipe Z était tranquillement installée dans la salle de détente située de l’autre côté de la salle des commandes de la base russe. Ils s’étaient entraînés mais attendaient des nouvelles des agents de San Francisco pour faire évoluer leur stratégie. Ils avaient été priés de rester ici avant, pendant et après l’intervention de leurs troupes face aux Américains, et ne savaient pas vraiment ce qu’il se passait dehors. Le fait qu’il n’y ai plus d’affolement dans les couloirs semblait toutefois signifier que tout s’était bien passé.

Dan était assis dans son coin, comme à son habitude de solitaire, étudiant chaque mouvement qu’il avait produit durant la dernière session d'entraînement. Andrea, Eliott et Xavier regardaient sagement la télé alors que ce dernier se vantait en rigolant de ses dernières prouesses virtuelles. Sarah, au centre de la pièce peu éclairée et peu décorée, posée dans son canapé, s’inquiétait de ne pas avoir vu son père de la journée. Il leur avait donné la consigne de s'entraîner sur le monde virtuel durant leur dernière réunion, mais il n’était revenu les voir qu’une seule fois depuis ce moment. Elle savait parfaitement qu’il préparait la dernière phase de son plan qu’il avait mis des années à échafauder, mais il avait su trouver un équilibre entre ses ambitions et sa fille, et ne pas le voir de la journée présageait quelque chose d’alarmant. Décidée à éclaircir la situation, elle se leva d’un coup et annonça tout en se dirigeant vers la porte :

- Je reviens. Même s’il a dû choper la vieille, le fait que mon père ne sois pas venu me dire bonjour m’inquiète. Et au lieu de glander, vous ferez mieux d’aller aider les responsables à gérer les nouveaux réseaux de business pour le mois prochain. On a une organisation à faire tourner et vous aurez pas toujours des adultes sur votre dos pour vous dire quoi faire. Je vous rappelle que plus tard on est censé devenir le prochain comité exécutif.

- Roooh t’es soûlante Sarah ! Ton père nous a dit de pas bouger avant qu'il revienne personnellement, y a pas de quoi stresser je suis sûre que tout se passe bien.

- Je t’avoue que j’aimerai être aussi confiante que toi Andrea, mais mon instinct a parlé. Et puis j’en ai marre de pas bouger et de faire que m’entraîner.

Sur ces paroles, elle claqua la porte, laissant derrière elle les autres membres de l’équipe, bien décidés à respecter les consignes.

- Elle est énervante quand elle est comme ça ! En tout cas moi je bouge pas je respecte les consignes du boss. Mais vous trouvez pas qu’elle est en manque de vrai combat depuis qu’elle est revenue sur Terre après l’attaque des bouffons de France ? Questionna Xavier, qui avait visiblement très envie de connaître les différents points de vue de ses partenaires sur la question.

- Ouais c’est vrai je l’ai remarqué aussi. Je pense que c’est ce Ulrich qui la tourmente, parce que j’ai l’impression qu’elle pense avoir enfin trouvé quelqu’un à sa hauteur.

La piste de réflexion apportée par Eliott semblait possible et apparemment approuvée par tout le monde. Les trois adolescents avachis sur le canapé en cuir situé devant la télé se replongèrent dans leur série sans ajouter une parole. Une trentaine de minutes plus tard, et alors qu’ils avaient enfin décidé de se bouger, après que leur épisode soit terminé, Sarah déboula dans la pièce comme un boulet de canon, à la fois excitée et affolée :

- C’est la merde ! On va se translater à San Francisco !

*******
Il attendait ce moment depuis si longtemps et pour cela il avait fait les choses en grand. Smoking parfaitement assorti à sa taille, salle de réception cinq étoiles avec d’anciens chefs étoilés russes et une invitée d’honneur particulièrement exceptionnelle. En ce jour, Ivan Voronov célébrait la fin de la première partie de son projet. Elizabeth Dido, son ancienne supérieure, était aujourd’hui entre ses mains et n’avait absolument plus aucune aide extérieure pour s’en sortir. Histoire de la mettre dans de bonnes conditions, il avait demandé à Steven de la conduire dans une chambre classique, qui pouvait servir aux employés. Elle avait ainsi pu se reposer et reprendre ses esprits. Selon le rapport de son agent infiltré dans le réseau Carthage depuis des années, elle n’avait miraculeusement pas subi de blessures ou de séquelles de l’attaque. Ses tympans avaient cependant été quelque peu touchés après le lancement des roquettes, mais sans perte totale d’audition selon l’autre rapport du médecin en chef de l’Organisation. Le boss était pour l’instant seul, assis au bout de la longue table en bois décorée d’or, qui définissait l’espace de cette pièce luxueuse. Il voulait la mettre dans les meilleures dispositions pour pouvoir discuter tranquillement et voir comment se déroulerait cet échange, bien qu’il rêvait de torturer son ancienne patronne comme il avait pu le faire avec le mioche blond.

Dans un silence de cathédrale, la porte en face de lui s’ouvrit et il vit s’avancer devant lui son “invitée”, accompagnée par Steven qui la suivait depuis sa neutralisation. Elle s’installa à table, en face d’Ivan. La table faisait environ trois mètres de long ce qui rendait la scène étrange puisque les deux protagonistes ne pouvaient pas s'atteindre. Cela avait également été mis en scène par Voronov, qui y voyait ainsi une barrière entre lui et sa prisonnière, qui se trouvait à l’écart de sa personne. Ils s’observèrent quelques instants toujours dans ce silence assourdissant. Voronov en profita pour détailler Dido, ne remarquant que de légers pansements qui dépassaient de la robe noire qu’il lui avait spécialement préparé pour l’occasion. Et pour le coup, Dido devait reconnaître l'excellente mise en scène de cet entretien, sachant parfaitement que son ancien agent avait choisi le noir pour sa symbolique liée à la mort, au néant. Toutefois, elle restait sceptique. Après le désastre du combat qui n’en avait pas été vraiment un, elle avait été bien traitée contrairement à ce que l’attitude de Steven laissait présager. En revanche, si une seule chose était sûre, c’était qu’elle devait maintenant adopter la plus grande vigilance puisque connaissant bien le personnage, Ivan Voronov n’avait pas entrepris tant de choses pour de simples échanges d’amitié, qui au passage n’existaient pas le moins du monde.

- Bonjour Elizabeth, pour commencer t’es-tu bien reposée ?

- Je n’aurais jamais pensé recroiser ta route un jour, mais apparemment tu as gagné donc je vais répondre “oui” à ta question.

- Très bien. Puisque tu sembles vouloir prendre cette conversation sur un ton un peu trop agressif alors que je ne voulais à aucun moment te tuer, voilà comment nous allons procéder.

Voronov interrompit son discours et se servit une tranche de pain et un morceau de poulet avec des pommes de terre, le tout préparé soigneusement par le cuisinier du bâtiment. Comme prévu, Dido ne se servit pas dans les grands plats disposées entre elle et le boss, ce qui poussa un homme de cuisine à le faire à sa place. Elle n’adressa pas l’ombre d’un regard à son serveur et attendit que son interlocuteur reprenne son discours :

- Donc, comme je disais, on a deux méthodes : soit tu collabores avec moi et tout se passera bien pour toi ET pour les protégés de Schaeffer, soit tu t'obstines à ne pas m’aider dans quel cas j’utiliserai des méthodes moins… conventionnelles pour arriver à mes fins.

- Je vois que t’es toujours aussi barjot. C’est fou comme le temps peut rendre les gens encore plus cons dis-donc ! Quoiqu’il en soit, je n’ai plus rien à perdre. Le président des États-Unis ne pourra pas m’aider, je n’ai plus aucun agent de disponible et comme Carthage n’existe plus, plutôt crever que de t’aider dans ta quête mégalomane.

- Ah oui au fait ! Steven ne t’as pas raconté ce qu’il s’est passé récemment au siège de Carthage ? Ça pourrait t’intéresser je pense, ajouta Voronov, en jetant un regard vers Steven, l’incitant à s’exprimer.

- Selon certains messages que j’ai reçu de “collègues”, Keith Alexander est entré au siège de Carthage et à congédié tout le monde. Apparemment, il a eu une conversation téléphonique avec Bush où il demande un rendez-vous privé à la Maison Blanche pour avoir des réponses sur les documents qu’il a saisi.

Outre le fait que l’exagération dans la voix de Steven en évoquant ses “collègues” rappela à Dido comment elle avait été trompée pendant toutes ces années, elle se décomposa en assimilant les informations transmises par son ancien adjoint. Et ce n’était pas une autre tromperie puisque Steven plaça son téléphone de service de chez Carthage sous les yeux de son ancienne patronne, mettant en avant les messages des collègues de l’organisation qui racontaient ce qu’il s’était passé. Ils n’avaient pas pu pirater ce téléphone, pas en si peu de temps, il était trop protégé. C’était donc vrai, Keith Alexander était au courant. Perdue dans ses pensées, son monde qu’elle avait bâti en dépensant tant d’énergie au travail s’écroulait sous ses yeux, totalement impuissante. Mais c’est bien lorsqu’elle repéra la caméra et l’ordinateur amenés par des équipes techniques dans la salle à manger qu’elle comprit que cette histoire n’allait pas s’arrêter là, parce que ça allait être bien pire. Avant qu’il ne parle, elle connaissait déjà le scénario qu’il avait imaginé. Toute cette mise en scène pour l’un des plus grands coups médiatiques de l’Histoire.

Dans quelques instants, cette caméra et cet ordinateur allaient retransmettre le message d’Ivan Voronov aux États-Unis et pire encore, dans le monde entier. Voronov qui s’était posté à côté d’elle, lui chuchota tout en ajustant les manches de son smoking :

- Que le spectacle commence ladies and gentlemen.

*******
Pour les employés de la Maison Blanche, cette journée ressemblait à toutes les autres, avec son lot de surprises inattendues quotidiennes. Mais ils ne se doutaient pas que dans moins de cinq minutes, le directeur de la NSA, que tout le monde aimait détester ici, allait faire son apparition dans le bureau officiel du président et sans en avoir informé qui que ce soit, à part bien sûr le principal intéressé. Ce dernier, revenu vaquer à son devoir de chef de l’Etat dans son bureau ovale, prit une fois de plus un comprimé contre le stress pour essayer de calmer au mieux son anxiété. Il avait demandé après son coup de fil qu’on ne le dérange pas ce soir, et personne n’avait discuté, sentant bien que leur supérieur n’était pas dans son assiette. Seul son conseiller en communication politique était au courant de l’arrivée imminente d’Alexander dans son bureau en cette soirée de fin d’été américain. Il jeta un dernier coup d’œil à sa montre. Vingt-et-une heures et dix minutes. Il allait arriver, cela faisait presque six heures. Et Bush savait parfaitement que le chef de l’agence de sécurité la plus puissante du monde détestait être en retard. Son conseiller, comme il l’avait prédit, passa sa tête dans l’ouverture de la porte et lui annonça que Keith Alexander était là. Bush invita donc son adjoint à les laisser et le remercia en lui souhaitant une bonne soirée, ce que signifiait plus implicitement : “Merci bien mais maintenant dégages j’ai des affaires à régler”.

De sa démarche toujours aussi arrogante, Alexander débarqua seul dans le bureau du président, à sa grande surprise. Lui qui voulait toujours mettre le paquet lors de ses entrées était venu seul dans son bureau. Bush se doutait bien qu’au moins un chauffeur l’attendait dans le parking privé du bâtiment mais le voir arriver seul n’était pas un bon signe.

- George ! Quel plaisir de te revoir ! S’exclama-t-il, bien que son homologue avait bien saisi le sarcasme naturel de ces paroles.

- J’ai coupé les caméras de surveillance et les micros, on est tranquille. J’ai pas envie de perdre mon temps alors que veux-tu précisément ?

- Mais la vérité, mon vieux. Je veux savoir pourquoi Carthage est toujours active, je veux savoir pourquoi Dido en est toujours la directrice, je veux savoir qu’est-ce que c’est que ce merdier en Russie, je veux des explications sur tous les dossiers que je t’ai ramené et surtout je veux savoir pourquoi le président des États-Unis que j’ai devant moi ne m’a rien dit de tout ça depuis le 1er août 2005, date de ma prise fonctions en tant que président de la NSA !

- A ton avis ? Pourquoi je te l’ai pas dit ?

- Parce que tu portes ce fardeau sur toi depuis des années et que tu as jamais voulu assumer le fait que tu as succombé aux caprices de Dido, qui ne voulait pas dissoudre l’organisation.

- Peut-être. Ou peut-être que c’est aussi parce que je ne voulais pas confier un tel secret d’État à un mec comme toi qui aurait forcément exigé qu’on en tire profit illégalement.

La réponse était cinglante et Alexander fut touché dans son orgueil.

- Ça tu ne le saura jamais puisque tu me le dis maintenant. Je suis désolé mais je vais devoir faire un rapport au Congrès, on peut pas laisser passer ça. Mais avant, j’aimerai savoir pour le coup de la Russie.

Même s’il trouverait un moyen de faire couler le rapport d’Alexander, Bush se dit qu’il était temps de vider son sac.

- C’est à propos d’Ivan Voronov, lâcha-t-il avec lassitude.

Alors qu’il s’attendait à un déferlement d’injures sur sa tête, le président des États-Unis constata que son interlocuteur accusait le coup. Ce dernier, qui était resté debout jusque là, prit place sur un siège en face du bureau du président, désemparé.

- Mais... Il est toujours vivant ?

Alexander avait de bonnes raisons d’accuser le coup. Avant de devenir l’un des directeurs les plus puissants du monde, il avait fréquenté les agents de Carthage dans les années 1990. Outre le fait que sa rivalité avec Dido était plus ou moins née à cette période, il avait bien entendu connu Ivan Voronov et pour le coup, la seule fois où il avait partagé l’avis de Dido, c'était sur le cas de cet individu. Il l’avait surpris plusieurs fois, dépassant le cadre de l’éthique de l’organisation lors d’expériences informatiques et scientifiques plus généralement. Si comme Bush le prétendait, cet homme était toujours vivant et qu’en plus de ça une intervention sur ses terres avait échoué, pour peu que Dido soit encore vivante et à sa merci, beaucoup de personnes influentes, dont lui-même, étaient désormais sur la sellette.
  Sujet: [Fanfic] Un exil forcé  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Ven 25 Mai 2018 20:40   Sujet: [Fanfic] Un exil forcé
Spoiler


Chapitre 16 : What is this mess ?


Une respiration, juste une. C’était la seule chose que Dido attendait et espérait au plus profond d’elle. Comment avait-elle réussi à s’en sortir ? Les images se bousculaient dans sa tête : les mots terribles de Steven, la roquette, l’explosion, et maintenant… la texture lisse et quelque peu granuleuse du bitume de la piste d'atterrissage. Peu à peu, elle reprit conscience, ne serait-ce qu’au niveau mental puisqu'elle n'était toujours pas capable d’esquisser le moindre geste. Après cela, les dernières images avant sa perte de connaissance ressurgirent. L’engin volant avait décollé le plus rapidement possible et elle s’était empressée de sauter juste avant l’impact de la roquette contre l’avion. Une chute brève de quelques mètres, amortie par ses nombreuses protections placées dans son uniforme. C’était clairement ce qui l’avait sauvée d’une mort dont le pilote n’avait pas pu échapper. Comme par miracle, aucun débris collatéral ne l’avait percutée à la suite de l’explosion. Une minute, puis deux, encore dix, et elle put enfin bouger lentement. Quand elle releva la tête, elle observa le regard rempli de haine et de condescendance de Steven, qui avait dû contempler sa souffrance pendant tout ce temps. Il fut le premier à prendre la parole :

- Regarde-moi comme tu es faible ! Cracha-t-il soudainement.

- Peut-être, mais moi je ne m’attaque pas à des personnes âgées, rétorqua-t-elle, cherchant son souffle.

- Peut importe ton âge, c’est ce que tu représentes qui me fout la gerbe ! Comment as-tu pu te montrer si ignoble avec un homme si brillant ? Tu t’es crue tout permis pendant plusieurs décennies mais ce jour est révolu. Toi qui me reprochait de ne pas assez me livrer à toi, que ça créait une soi-disante barrière entre la chef et son adjoint. Et bah là tout de suite tu vas entendre mes confessions. J’ai intégré Carthage peut avant le renvoi d’Ivan si tu te souviens bien. Et j’avais sympathisé avec lui. Donc les rares fois où il n’était pas avec Hopper, il discutait avec moi et je me suis rendu compte que je partageais bien plus ses idées que les tiennes. Il m’a alors fait la promesse d’assurer mon intégration dans son mouvement et son idéologie, et m’a dévoilé tous ses plans, sachant pertinemment qu’il allait se faire renvoyer pour n’importe quel motif que tu choisirais méticuleusement. J’ai donc joué le rôle d’infiltré pendant presque vingt ans et aujourd’hui je change de casquette. Voilà qui je suis vraiment Elizabeth.

-  Ma parole mais tu t’es laissé entraîner par ce psychopathe ? Moi qui te pensais intelligent…

Dido était sous le choc de ces révélations et savait pertinemment que son heure approchait. Toutefois, Steven se contenta de lui mettre des menottes aux poignets et de la relever. Suite à cela, il sortit son pistolet automatique, avec un sang froid saisissant devant la scène de chaos qui se déroulait sous ses yeux, et intima l’ordre à Dido d’avancer en direction du grand bâtiment blanc au loin. Il ajouta avec sarcasme :

- Ça te fera un peu de bien de marcher. Tu pourras ressasser tes erreurs.

*******
La course-poursuite sur l’autoroute en direction de San Francisco était spectaculaire. Hopper était engagé à plus de 160 km/h alors que les deux voitures de police pourchassaient toujours le monospace. Le cerveau de Jérémie bouillonnait, tentant de trouver une nouvelle échappatoire. Pendant ce temps là, Ulrich gratifiait le groupe de remarques pertinentes telles que “Ils vont appeler du renfort !” ou “On est dans la merde !”.

Il fallait dire que la situation, une fois de plus, était extrême. Un voiture lancée à une vitesse folle sur un autoroute très fréquenté avec deux anciens agents du KGB dans le coffre et deux voitures de police à leurs trousses, ça n’était clairement pas une promenade de santé. Tout à coup, le blondinet à lunettes releva la tête et questionna le scientifique :

- Franz, je peux prendre votre ordinateur portable ?

- Oui, mais qu’as-tu en tête ? Répondit Hopper, intrigué dans sa concentration, voyant Jérémie dans le rétroviseur intérieur commencer à taper frénétiquement sur son ordinateur portable.

- Je pense que j’ai un moyen de nous sortir de là. Juste après le Oakland Bay Bridge sur lequel on va passer, on arrivera dans une portion de San Francisco où on trouve des petites rues un peu partout aux alentours non ?

- Oui, c’est ça mais développe je ne vois toujours pas où tu veux en venir.

- Avec le partage de connexion de mon portable vers votre ordinateur, je vais pirater les serveurs de la police.

- Heeeeeiiinnnn ???

Tous furent estomaqués par cette réponse et par le calme olympien de Jérémie qui continuait à bidouiller sur l’ordinateur du scientifique.

- Mais pour faire quoi exactement ? Demanda Ulrich, totalement perdu.

- Hop, ça y est ! Ils sont pas très doués en cybersécurité ici Franz. Bref, William, toi qui a une voix assez grave et qui est pas mauvais en anglais, je vais te demander de parler à la radio de la police dont j’ai accès quand je te le dirais. Notre avance est suffisante, donc quand on sera dans le virage de l’axe principal qui traverse San Francisco, tu vas leur indiquer la direction qui sera marqué en gros sur l’écran. Ils seront pris dans les embouteillages et prendront la première sortie à droite grâce à tes instructions.Je vais également t’écrire le message que tu devras dire. C’est risqué mais ça peut passer et puis là on est un peu bloqué.

Et il ne croyait pas si bien dire puisque des renforts vinrent renforcer l’effectif des poursuivants à l’arrière. Le groupe attendit alors d’avoir une fenêtre où les policiers ne les verraient pas en vision directe pour se faufiler discrètement dans la circulation dense de San Francisco. Et comme Jérémie l’espérait, l’occasion se présenta.

- Maintenant ! Cria-t-il lorsque la voiture prit le long virage qui empêchait les policiers, retardés par l’accumulation d’automobilistes abasourdis par la situation derrière eux, de les voir.

- Voiture de fonction A83, ici Centrale, les individus se dirigent vers Hayes Valley je répète Hayes Valley.

- Franz, ralentissez, mettez-vous juste devant ce camion de marchandises et continuez tout droit, ordonna Jérémie après avoir mis fin à la transmission.

La voiture des fuyards était encore sur l’axe principal quand ils virent légèrement sur leur droite tous les effectifs de police prendre brusquement la première sortie. Un ouf de soulagement parcourut l’intérieur de la voiture. La circulation chargée en cette soirée malgré le match de basket, ainsi que la longue courbe de l’autoroute, avaient permis au groupe de se dissimuler dans un ralentissement et de laisser la police prendre la mauvaise direction.

Tout cela avait été bien pensé, même si la chance avait sans aucun doute jouée en leur faveur. La prudence devait cependant reprendre rapidement le dessus sur l’euphorie du moment puisque le groupe se trouvait toujours dans cette maudite voiture recherchée. Vérifiant une nouvelle fois chaque possibilité, l'adolescent aux cheveux blonds reposa l’ordinateur à ses pieds, contrôla une fois de plus l’état des agents à l’arrière et s’adressa à Hopper, tout en continuant à suivre la tournure des événements extérieurs sur son cellulaire.

- Maintenant, on sort de cette route vite fait, on récupère une voiture ce qui va être le plus simple avec nos compétences en électronique et on rentre chez vous avec les malabars, ajouta-t-il à l’intention de Franz Hopper, estomaqué par la vitesse d'exécution du plan de Jérémie.

*******
Il posa enfin le pied, enfin ce qu’il en restait, sur le sol. Une interminable attente dans une salle sombre et à la température froide, encore une, puis un vol moins long que ce à quoi il s’attendait dans un jet privé au comble du luxe. Ceci dit, il avait vécu un calvaire pendant… et bien en fait il n’en savait rien. Il avait complètement perdu la notion du temps dans sa cellule poisseuse et morbide. Aucun réflexe pour regarder la date et l’heure ne lui avait traversé l’esprit, et à vrai dire il s’en moquait pas mal. Odd avait d’autres soucis bien plus importants que ce vulgaire détail à gérer. A présent, jour et nuit lui suffisaient amplement. Durant son vol, il avait eu le temps de ressasser cette conversation avec le boss qu’il avait eu à la suite de son opération. Chaque détail de cette dernière, clair comme de l’eau de roche, lui revenait à l’esprit :

- Très bien. Comme je te l’ai stipulé auparavant, j’ai implanté une puce électronique au niveau d’une artère de ton cerveau. Elle peut agir positivement sur ton corps en le forçant à réaliser des actions sur le plan physique qu’aucun adolescent de ton âge normalement constitué ne pourrait effectuer. Ça, c’est pour le côté fun. Toutefois, si tu ne fais pas exactement ce que je te demande de faire, à l’aide de cette sublime technologie avancée, nous pourrons envoyer une minuscule impulsion électrique qui provoquera une hémorragie cérébrale, sans que personne ne puisse te sauver. Tu mourras alors dans des conditions atroces.

Le boss avait déblatéré son discours d’une manière totalement monotone et sans une once d’émotion dans sa voix.

- Ok, mais arrêtez de tourner autour du pot. Déjà que j’ai mal au crâne à cause de votre truc ! Répondit Odd, qui avait compris depuis bien longtemps que ça ne servait plus à rien de se débattre.

- C’est normal pour ta tête. Effet secondaire de l’opération. C’est pas la première fois qu’on la met en place. Bref, rassemble tes capacités mentales et écoutes bien tout ce que j’ai à te dire, du début à la fin.

Ramené à la réalité par le pilote de l’avion, qui descendait pour faire une pause, il scruta l’horizon et reconnu rapidement la ville qu’il devait arpenter pour la deuxième fois en peu de temps. Deux fois seulement pour une personne, même équipée d’un gadget technologique, tout le monde trouverait ça pauvre pour se repérer dans une ville aussi imposante et étendue. Mais pas pour le blondinet. Lui, savait parfaitement où il devait aller.

*******
Dans son bureau personnel, George W. Bush s’impatientait voire même s’inquiétait. Outre le fait que le président était sans cesse attaqué par les journalistes du monde entier qui jugeaient son intervention sans fondements par l’absence de preuves irréfutables de la véracité de ses propos auprès des autres agences gouvernementales américaines, sa principale source d’anxiété se trouvait en Russie. De nombreux scénarios défilaient dans sa tête à une vitesse infernale, pendant que ses yeux étaient rivés sur le petit écran LCD qui diffusait les informations en continu. Décidé à mettre un terme à ses angoisses, il composa à nouveau le numéro de Dido sur son téléphone et comme il le redoutait, la messagerie se mit en route pour la trente-deuxième fois. Il en était arrivé à compter le nombre de fois où elle n’avait pas répondu. Puis une idée lui traversa l’esprit.

- George, si tu fais ça tu peux te retrouver dans de très sales draps, pensa-t-il en murmurant. Et puis merde ! On est à deux doigts d’une apocalypse politique et mondiale, j’ai besoin de savoir ce qu’il se passe même si cet appel peut fuiter.

Il appuya alors sur la touche appeler de son téléphone pendant que le numéro du service administratif de Carthage, bien entendu tenu secret aux yeux de la population, s’affichait sur l’écran.

Aucune réponse. Le fait qu’il n’y ai pas de répondeur était évident dans ce genre d’organisation mais même lors des plus importantes missions du projet, une équipe administrative chargée de faire le sale boulot (contre un salaire tout aussi sale de par son illégalité) restait toujours pour informer certaines personnes haut placées du déroulement en temps et en heure de l’opération. Pour être bien sûr de son coup, il rappela une deuxième fois, et cette fois-ci un homme avec une voix plutôt grave répondit :

- Oui ? J’écoute.

Le président des États-Unis manqua de s’évanouir en comprenant avec qui il avait affaire. Une voix grave, sèche, pleine de mépris, cela ne pouvait être que…

- Ke..Ke..Keith ? Articula-t-il comme il put.

- George, tiens donc ! Tu étais justement la personne avec laquelle j’avais envie d’échanger le plus vite possible. J’ai cru comprendre qu’on avait plein de choses à se raconter non ? Interrogea Keith Alexander, d’une voix amusée.

- Qu’est-ce que tu fous au siège de Carthage ? Tu sais bien qu’il est vide depuis des années !

George W. Bush tentait de retrouver le peu de crédibilité dans sa voix qui lui restait.

- Et bien tu vois c’est ce que je pensais aussi, mais en y allant par simple curiosité, je suis tombé sur trois gentils agents… de Carthage qui l’aurait cru ? Et j’ai devant moi de jolis documents qui ne datent certainement pas d’il y a vingt ans.

- Bon, de toute façon tu me lâcheras pas la grappe. Comment tu as su ?

- Disons qu’après nos chaleureuses retrouvailles avec Elizabeth, je me suis permis de la surveiller un peu parce que son attitude me dérangeait et ne présageait rien de bon.

- Attends, ça veut dire que tu m’as espionné aussi ? Questionna-t-il, incrédule.

- En quelque sorte, mais trêve de paroles inutiles, je peux venir te voir dans six heures ? Le temps que je rassemble tous ces merveilleux documents, je j’arrive à Washington et que je prépare mes gentilles questions ?

- Oui… Mais attends ! Les agents que as rencontré, et que tu as très certainement congédié ou arrêté, que t’ont-ils dit ?

- Ah oui ! Ils m’ont dit que c’est un carnage en Russie, que la patronne est en très mauvaise posture. Bref, des choses que, encore une fois, je n’ai pas saisies mais que je commence à assimiler avec ce que j’ai sous les yeux en plus des nombreuses informations dont tu vas me gratifier tout à l’heure. Sur ce, j’ai à faire, à très vite.

La communication avec le chef de la NSA coupa net sans que le président ne put rajouter quoique ce soit. Ce dernier se laissa tomber de tout son poids sur son petit canapé installé à côté de son bureau qui servait plus de porteur de piles de documents que d’espace de travail. Le pire scénario qu’il redoutait se déroulait sous ses yeux, et sans qu’il puisse rien y changer. Selon ce que Alexander lui avait dit, la mission avait échoué et Dido était très probablement morte, et pour couronner le tout, la dernière personne qui devait être au courant de toute cette histoire l’était désormais, et allait rappliquer dans son bureau dans moins de six heures.

Déjà que lui-même était conscient de ses erreurs du passé, avec cet ordure de Keith Alexander sur son dos, son compte était bon.

*******
Un silence de mort régnait dans l’appartement de Franz Hopper. Tout le groupe s’était réuni sur le canapé en attendant le repas du soir. Les deux agents russes étaient quant à eux allongés par terre derrière le canapé situé devant la télé, et étaient scrutés méticuleusement par Ulrich, qui s’était porté volontaire à la corvée. Après tout, il n’y était pas allé de main morte avec eux en assénant un coup de barre de fer terrible sur la tête d’un des deux agents, c’était donc la moindre des choses qu’il suive leur état de santé. Le plan de Jérémie après la course-poursuite avec la police avait parfaitement fonctionné pour une fois. Ils étaient sortis un peu plus loin, avaient volé une autre voiture en prenant soin de désactiver l’alarme, et brûlé l’autre voiture grâce aux compétences électroniques de Jérémie encore une fois, qui avait “un peu joué” avec la batterie. Les deux agents, bien entendu encore dans les vapes, avaient eux aussi été transportés sans difficulté jusqu’au domicile du scientifique.

Ils mangèrent tous dans le calme. L’interrogatoire des agents était dans tous les esprits. Le plan au match de basket avait fonctionné malgré de nombreux accrocs, mais ils étaient sains et saufs. La police ne pourrait pas les retrouver puisqu’il avaient pris soin de faire disparaître les maigres preuves compromettantes, et ils avaient là l’opportunité rêvée d’obtenir pléthore d’informations capitales.

Vers vingt-trois heures, l’attente prit fin avec le lent réveil des individus. Entre-temps, Ulrich et William les avaient disposés sur deux chaises qu’ils avaient positionné à la place de la table basse blanche qui se situait devant la télévision. Après un rictus de souffrance provoqué par la contraction de ses muscles endoloris par le manque d’inactivité, l’un des agent esquissa un léger sourire et commença à parler dans un français impeccable avec la même aisance que s’il ne s’était rien passé :

- Ah, je vois ! La petite bête a mangé la grosse.

C’est Jérémie et Hopper qui engagèrent la conversation, chargés par l’ensemble du groupe de leur faire cracher le morceau notamment à propos d’Odd.

- Bon, on va pas y aller par quatre chemins, on sait parfaitement que vous êtes des agents du boss, et comme vous n’êtes clairement pas en mesure de vous en tirer parce qu’on vous a fouillé avant, vous allez gentiment coopérer, n’est-ce pas Andreï ? Demanda Hopper, sur un ton ferme qui ne traduisait pas son âge.

- Et là je devrais faire ma tête d'étonné parce que vous connaissez mon nom nan ? Regardez Stern là-bas, il en revient pas ! Regardes Andreï ! Beaucoup trop drôle ! Je sais qui vous êtes, chacun d’entre vous. Je connais vos frères et sœurs, vos hobbies, vos films et albums préférés, tout ! Lança l'intéressé, qui semblait prendre un malin plaisir à scruter ses futures victimes du regard.

- C’est fini le moment rigolade ? On peut passer aux choses sérieuses ? Bon, qu'avez-vous fait d’Odd ? Vous l’avez emmené où ? Vous lui avez fait subir quoi ? Et pour qui exactement travaillez-vous ?

L’attitude d’Hopper avait changé, beaucoup plus incisive et agressive.

- Oula ! Le scientifique barbu se montre agressif ! Faut se détendre ! De toute façon vous pensez quand même pas que je vais cracher le morceau non ? Ou alors vous êtes encore pire que ce que je pensais ! Tout ce que je peux vous dire, et ça je le fais avec un plaisir incommensurable, c’est que votre ami avec un style un peu bizarre a souffert, et va continuer à souffrir et à vous faire souffrir aussi. Sinon, moi j’ai tout mon temps alors on se fait un petit jeu de cartes ? Sergueï est pas très bavard, ça permettra de faire plus ample connaissance, enfin de moi parce que je sais déjà tout de vous.

Andreï était imperturbable. On comprenait pourquoi il était l’un des meilleurs agents de l'organisation. Jérémie avait en effet trouvé cette information dans le téléphone de l’agent, relativement vide de contenu mais cela ne l’étonnait pas. Il y avait juste une conversation avec le “boss”, qui leur avait permis de comprendre qu’il était le numéro un des agents avec Sergueï puisque c’était le seul autre numéro avec lequel il avait conversé.

- Je reviens surveillez-le, déclara simplement Hopper, qui se rendit vers le couloir où l’on trouvait la salle de bains et les chambres.

- Ah l’incontinence ! C’est vraiment un fléau de nos jours ! S’écria Andreï, au bord du fou rire.

- Ta gueule ! Rétorqua sèchement Jérémie, visiblement nerveux.

- Ah ! Le blondinet qui gérait tout en l’absence du maître. Ça ne te fais rien de ne plus être le leader du groupe maintenant ?

- On t’as dit de la fermer !

Malgré cette réplique encore plus sèche mais qui n’avait pas l’air d’affecter le russe, Jérémie se sentit mal à l’aise suite à la remarque de l’agent. Même si son plan était celui qui avait sorti le groupe d’une sale situation, il ne se sentait pas spécialement à l’aise avec le fait qu’il y ait Hopper qui prenne le dessus sur les décisions cruciales. Mais il fallait impérativement mettre ses problèmes d’ego de petite princesse de côté, et comme Hopper était parti, il désirait en savoir plus :

- Donc c’est toi qui a kidnappé Odd ? Lança-t-il sur un ton tout à fait innocent.

- En quelque sorte ouais. Mon acolyte et moi n’avons pas fait la plus grosse partie du boulot mais on y a participé. On s’est juste contenté de vous distraire pendant que l’autre crétin se faisait taser.

Un frisson parcouru l’échine de Yumi, et Jérémie, venu se poster à côté d’elle le sentit dans son attitude.

- Du coup qui s’en ai chargé ?

- Une autre personne affiliée à l’organisation. Remarquez au passage comme vous pensez que je divulgue des informations cruciales alors que je balance des vérités générales qui pourraient de surcroît être totalement fausses.

Son sourire malsain traduisait son envie de les faire craquer, et ainsi d’envisager un plan pour s’évader. Bien qu’ils avaient commis beaucoup d’erreurs depuis le début de cet exil,  les adolescents savaient que ces deux agents, de par leurs actions jusqu’à maintenant excepté la scène du parking, étaient bien plus sournois et intelligents que leurs homologues de Sceaux, qui devaient probablement se trouver au fond de la Seine maintenant. Et l’attitude placide de Sergueï ne les rassurait pas non plus. Ils avaient donc pris toutes les dispositions nécessaires à leur détention sécurisée. Mais avec l’expérience X.A.N.A, ils avaient appris la règle d’or de ce genre de situation : Toujours rester prudent et prendre le moins de risques possibles.

- Vous réfléchissez à quoi là ? Qui ça peut être ? Ou alors vous êtes en train d'imaginer le scénario si nous arrivions à nous libérer ? Et bien préparez-vous puisqu’il est évident que ça arrivera, d’une façon ou d’une autre. Et à partir de ce moment là, vous vivrez un enfer, tout comme votre ami.

Une fois de plus, Andreï détailla chaque expression corporelle des adolescents, guettant une faille à exploiter. On lui avait tout retiré, encore heureux pour eux. Impossible donc d’utiliser armes, gadgets ou autre petite surprise qu’il avait sur lui constamment. Le seul moyen pour Sergueï et lui de s’en sortir, c’était de rentrer dans leurs têtes, les amener indirectement à faire ce qu’ils voulaient. Et ça, c’était son rôle, son compère étant très refermé et peut enclin à engager des conversations. Il fallait saisir le bon moment. Une fois cela fait, lui et surtout Sergueï n’auraient plus besoin de paroles pour agir. Ses pensées s’envolèrent lorsqu’il vit Franz Hopper revenir, apparemment fatigué et songeur. Bien entendu, l’agent se devait de poursuivre sa blague au goût douteux :

- Alors, on a changé sa couche vieux croûton ?

Sans rien répondre dans un premier temps, Hopper, qui avait jusque-là le bras droit derrière le dos, sortit un silencieux et sans prévenir, tira sur le pied gauche d’Andreï. Son hurlement fut étouffé par le bout de tissu sorti de la poche du scientifique qu’il plaça dans sa bouche. En s’approchant du faciès de l’agent blessé, le tortionnaire lui chuchota :

- Fini les conneries, on ne joue plus et on ne rit plus maintenant.
  Sujet: Nouveaux Membres : Présentez-vous !!!  
Lhetho

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MessageForum: Blabla de la communauté   Posté le: Ven 24 Fév 2017 11:07   Sujet: Nouveaux Membres : Présentez-vous !!!
Bienvenue à tous les nouveaux arrivants Very Happy .

J'espère que vous passerez de bon moments parmi nous.

Mais par contre j'ai vu ton deuxième com Papyswag et un point à attiré mon attention :

Citation:
Avant de lire les fanfinctions,je vais d'abord regarder toute la série


Et bah bon visionnage et bonne chance pour les 97 épisodes Very Happy . Tu as quelques paquets d'heures à tuer avec tout ça Smile .
  Sujet: [Fanfic] L'Échiquier [Terminée]  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mer 22 Fév 2017 20:02   Sujet: [Fanfic] L'Échiquier [Terminée]
Apparemment on approche peu à peu de la fin. Sad

On va commencer par une phrase bateau : c'était un bon chapitre.
Forcément, avec la victoire du groupe, il marque un tournant dans l'histoire globale et on pourrait penser que la dernière ligne droite est déjà entamée... mais non. Tu arrives encore et encore a nous pondre des éléments d'intrigue pour le futur, le plus important étant celui liant Senja. Cela montre la profondeur de l'Univers que tu as crée et encore une fois pour ça, chapeau melon Michel !
Et puis après on attendra pour suivre le retour ou non de Jérémie. Bref, y a encore des choses à voir !

Salut Very Happy .
  Sujet: [Fanfic] Un exil forcé  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mer 22 Fév 2017 15:09   Sujet: [Fanfic] Un exil forcé
Spoiler


Chapitre 15 : Tension


Après un long sommeil réparateur, la responsable de Carthage rejoignit Steven et lui fit un bref résumé de la situation. A peine l'idée de l'attaque prononcée, il donna son feu vert sur-le-champ. Dido avait attendu le dernier moment pour en parler, redoutant quelque peu la réaction de son collègue, et fut assez surprise de sa réponse catégorique. Sans plus attendre, elle lui demanda de rassembler toutes les forces en présence et de se tenir près dans moins d'une heure, avions spéciaux et armes lourdes parés également. Elle en était sûre, l'incident survenu lors de la dernière opération galvaniserait les troupes. De toute façon, il n'y avait plus de temps à perdre. C'est ainsi qu'elle se dirigea vers son bureau dans l'optique de revoir une dernière fois son plan avant l'assaut final. Steven lui posa toute de même une dernière question avant d'aller vaquer à ses occupations :

- Et au fait, on part quand ? Parce que bon, l'après-demain de ta réunion avec le président c'est aujourd'hui.

- Dans une heure pile. J'en ai marre de ces connards qui nous pourrissent la vie depuis des années, qu'on aille les buter une bonne fois pour toutes.

- Ok, j'me dépêche ! Cria-t-il en se mettant à courir vers son propre bureau.

Arrivée dans son espace de travail, elle relut les informations importantes et organisa rapidement un plan où chacun des responsables se devait de remplir une tâche. Sans hésiter, elle confia le déroulement du trajet et l'atterrissage à Steven, c'était bien là qu'il était le meilleur. Il serait en première ligne afin d'éliminer les premiers agents ennemis et cela lui convenait parfaitement, elle le savait. Ses directives fin prêtes, elle revêtit son uniforme officiel de responsable. En y songeant, c'était peut-être l'ultime fois qu'elle le porterait pendant une opération. En effet, le spectre de la retraite définitive planait sur elle depuis quelques années. Le sens du devoir qu'elle avait développé durant ses années de direction avait pris le pas sur la volonté de tout arrêter, mais désormais la lassitude la gagnait de plus en plus. Elle soupira encore une fois et sortit de son bureau. Avant de penser à quelque retraite qu'il soit, il fallait finir le travail définitivement et enterrer cette histoire à tout jamais.

Une heure plus tard et comme convenu, six jets spéciaux, remplis d'agents qui connaissaient parfaitement l'ampleur de la mission, s'envolèrent vers la Russie. A bord du dernier, Dido tenta de se détendre. Après tout, le président s'occupait du cas de la CIA et de la NSA, pas de raisons d'être paranoïaque. Elle se cala confortablement dans son siège et sombra dans un léger sommeil, au cas où une situation d'urgence lui sauterait dessus.

*******
Il n'avait pas su trouver les mots. Il n'avait pas su leur avouer la triste vérité. Franz Hopper n'avait tout simplement rien raconté à ses protégés lors de leur retour dans l'appartement. La soirée s'était écoulée, lentement, dans une atmosphère toutefois conviviale. Inévitablement, les Lyokoguerriers demandèrent dès leur retour la date de la prochaine mission, mais il ne donna aucune information. Ce n'est que le lendemain qu'il annonça le programme de la journée : Repos. Ce seul mot figea pendant quelques minutes les adolescents, convaincus qu'il fallait retenter encore, dans l'espoir d'achever cette bataille. Conscient de la déception de ses protégés, en particulier Ulrich, qui avait échoué d'un rien lors de son combat contre Sarah, il déclara tout de même :

- Je sais que vous êtes déçus mais il faut me laisser le temps de réfléchir. Je vais m'absenter deux minutes, il faut que j'aille chercher quelque chose. N’ouvrez la porte à personne et ne faites pas trop de bruit. A tout de suite.

- Mais vous allez où ? Interrogea Yumi, perplexe.

Ignorant superbement la question, il quitta l'appartement sans un mot de plus. Intrigués, les Lyokoguerriers décidèrent de rejoindre le salon afin de discuter entre eux des récents événements :

- Fais chier ! A quoi il joue là ? Faut continuer à les attaquer, y a que comme ça qu'on gagnera ! S'exclama Ulrich, visiblement frustré par le déroulement du programme du jour.

- C'est bon Ulrich, on sait qu'il va aller de moins en moins bien à cause de sa maladie, mais il sait encore ce qu'il fait, répliqua Jérémie.

- On est pas encore prêt. Ils sont encore trop forts pour nous mais on est sur la bonne voie. Je pense que si Hopper ne veut pas attaquer aujourd'hui, c'est parce qu'il veut semer le doute dans l'esprit de nos ennemis, compléta William.

Sa remarque fut finalement validée par tous. Aelita se leva et se rapprocha de la télévision, cherchant la télécommande, posée vers cet endroit la veille. L'exaspération du groupe se fit sentir lorsque les adolescents eurent à supporter toutes les publicités américaines qui foisonnaient les chaînes de télévision. Alors qu'Aelita soupirait, son père entra en trombe dans l'appartement, et posa quelque chose sur la table. Intrigués, les Lyokoguerriers s'approchèrent et furent surpris de trouver devant eux des billets. En regardant plus méticuleusement, le visage d'Ulrich s'illumina, mais ce fut Yumi qui interrogea le scientifique :

- C'est quoi ça, « Oracle Arena » ?

- C'est un lieu sacré, déclara simplement Ulrich, au comble de la joie.

- Pour lui oui, pour vous il ne signifie rien. Ce soir, nous allons voir un match de basket. Ce sera l'occasion de se détendre un peu, expliqua le scientifique aux autres, qui froncèrent les sourcils, assez perplexes.

- Vous vous rendez compte qu'on a des psychopathes au derrière, et vous vous voulez aller voir un match de basket comme ça, tranquillement. Vous vous rendez compte de ce que vous faites ou pas là ? Je sais que votre maladie est assez dure à gérer mais je vois pas en quoi c'est nécessaire d'aller voir ça ! S'exclama Yumi, visiblement en désaccord total avec Hopper.

- Et pourtant... Laissez-moi vous expliquer avant de ronchonner sans arrêt ! J'ai encore une once de lucidité !

Cinq minutes plus tard, les visages des adolescents s'étaient détendus et l'excursion citadine d'Hopper fut approuvée à la majorité. C'était risqué, mais il fallait tenter le coup...

*******
Quelques heures plus tard, après avoir tué le temps comme ils le pouvaient, les protégés d'Hopper se retrouvèrent devant l'immense enceinte de l'Oracle Arena, connue pour son ambiance folle les jours de matchs. Et autant dire que la ferveur de la DubNation, comme on l'appelait ici, semblait démultipliée ce soir. Et pour cause, les Warriors jouaient leur premier match de la saison dans un choc contre leurs plus grands rivaux, les Cleveland Cavaliers. Depuis quelques années, l'animosité entre ces deux franchises n'avait cessé de se développer jusqu'à la triste soirée de l'année passée, où dans ce même duel une faute grossière n'avait pas été sifflée contre les Warriors qui perdirent ce soir-là. Une bagarre générale éclata provoquant de lourdes sanctions du côté des « guerriers » de la part de la ligue. En clair, plus aucun supporter des Cavaliers ne pouvait mettre le pied à Oakland en arborant fièrement ses couleurs sous peine de se faire agresser par une multitude de personnes dans la rue. Ulrich était au comble de l’excitation. Les premiers chants anti-Cavaliers se firent rapidement entendre autour de l'enceinte de vingt mille places. Bien entendu, le brun se joint à la fête et entonna le chant plutôt grossier imaginé par les fans :

- Cavaliers sucks ! Cavaliers sucks ! Cavaliers sucks !

- Vraiment de la belle poésie, soupira Yumi au comble de l'exaspération.

- Mais au fait Franz, je suis un peu le sport et la NBA et d'habitude les saisons commencent toujours en octobre mais on est en septembre. Il s'est passé quoi ?, demanda William.

- L'année dernière, une grève générale a été organisée par les joueurs, estimant que leurs salaires n'étaient pas en adéquation avec les droits TV de la NBA. Les finales ont donc été avancées d'un mois et la reprise également. Voilà pourquoi le premier match se joue si tôt. Mais j'avoue que commencer par un « Warriors-Cavs » ne me déplaît pas et loin de là !

- Mais d'où vous vous intéressez au sport maintenant ? Demanda Jérémie, une nouvelle fois surpris.

- Le basket est comme une seconde religion ici. Les Warriors sont dans tous les journaux et comme j'aime bien lire mon journal au réveil, il est logique que j'en sache un minimum sur la chose. Et puis comme je devais rester terré avec un accès à la technologie limité, il fallait que je me trouve un passe-temps...

Après cette courte explication, le petit groupe entra dans l'enceinte déjà pleine à trente minutes du début du match. Leurs places trouvées, Hopper chuchota en inspectant les environs :

- Bien, chacun sait ce qu'il a à faire ?

Tout le monde hocha la tête et s'assit en attendant le début du show à l'américaine.

*******
A l'extérieur de la salle, les derniers retardataires se pressaient pour ne pas manquer le début du choc tant attendu. Pour les quelques centaines de spectateurs encore absents de leur siège, le temps pressait, sauf pour deux d'entre eux. Habillés en costume noir et parfaitement synchronisés dans leurs mouvements, les deux hommes imposants se dirigèrent vers l'entrée Ouest. Arrivés à une cinquantaine de mètres des agents chargés du contrôle des billets, l'un des deux sortit un cellulaire et le porta à son oreille :

- Boss, on va entrer. Les descriptions étaient bonnes, on les a retrouvés. On a attendu qu'ils soient rentrés.

- Très bien. N'agissez que quand ils se disperseront, certainement durant...

Soudain un hurlement gigantesque se fit entendre dans la salle, surprenant les deux agents qui n'entendirent pas la fin du message.

- Boss, vous pouvez répéter ? Y a ces connards d'américains qui n'arrêtent pas de crier dans tous les sens !

- J'ai dit agissez à la mi-temps. C'est à ce moment-là qu'ils se disperseront.

Le bruit signalant que la communication avait pris fin retentit faiblement devant la puissance des encouragements provenant de la salle. Après un nouveau hurlement soudain, les deux hommes en conclurent rapidement que le match avait bel et bien commencé. C'est ainsi qu'ils se dirigèrent vers l'entrée, présentant les billets qu'ils avaient dérobé au dernier moment, après avoir enfin détecté leurs proies. Les deux compères soupirèrent et finirent par lâcher en même temps :

- Foutus américains...

*******
Le buzzer retentit et la foule se leva comme un seul homme. A la mi-temps, les Warriors menaient de vingt points devant une équipe de Cleveland totalement dépassée par l'atmosphère électrique de la rencontre. Ulrich était aux anges. Lui qui avait toujours rêvé de venir voir un match NBA, et en particulier dans cette salle, se retrouvait devant un spectacle inoubliable, et qui lui permettait de décompresser un peu en ces temps troublés. Mais il ne fallait pas oublier l'objectif principal de cette venue. Il fit rapidement signe à William qui s'empressa de le rejoindre. Tandis que Hopper et les filles se dirigeaient vers la sortie opposée, les deux adolescents firent une halte au stand de nourriture. Ainsi, William en profita pour jeter un coup d’œil discret aux alentours. Très vite, il remarqua deux hommes, très athlétiques, qui les fixaient avec attention. Toutefois, ils ne semblaient pas avoir remarqué que William aussi les avaient repéré. Adressant un léger coup de coude à son camarade, il tourna la tête, lui intimant l'ordre de suivre la suite des opérations. Ils se tournèrent vers la sortie après qu'Ulrich ai récupéré son hot-dog. Avant de s'engager dans la foule compacte, William put apercevoir le mouvement des agents qui, comme il l'avait prévu, se déplacèrent dans leur direction. Les deux compères se fondèrent dans la foule et déambulèrent dans les couloirs une fois l'important bouchon dépassé. Un seul et unique coup d’œil aux abords du virage permit une nouvelle fois à William d'observer où se trouvaient leurs poursuivants. Les supporters commençant à regagner leur place pour la seconde mi-temps, les couloirs se vidaient de plus en plus, permettant aux agents de progresser et de rattraper les deux adolescents. Comme convenu, ils dévièrent vers la gauche et empruntèrent l'escalier descendant vers le parking souterrain. Arrivés en bas, et sans plus échanger de mots, Ulrich et William se séparèrent. L'un prit à droite, l'autre à gauche. Surpris par cette action soudaine, les agents décidèrent également de se séparer afin d'avoir le plus de chances d’attraper les deux fuyards.

Aucun bruit ne se fit entendre alors dans le parking. Le jeu du chat et de la souris commençait. Une bonne minute s'écoula jusqu'à ce que deux énormes bruits métalliques, séparés d'une dizaine de secondes résonnent faiblement dans l'espace souterrain. Cependant, les responsables de la sécurité ne bronchèrent pas puisque une fraction de seconde après le premier, les hurlement de la foule repartirent de plus belle pour la seconde mi-temps.

*******
Il ne restait plus qu'une dizaine de minutes de vol. Depuis trente minutes, Dido consultait à l'aide de son adjoint les derniers détails de la mission dans son compartiment réservé. Tout comme elle, les agents de terrain se tenaient prêts à en découdre. Devant elle, les phases tactiques du combats étaient disposées de façon à ce qu'elle puisse se visualiser la scène le plus vite possible. Steven ajustait pour la dernière fois son gilet pare-balle. Dido savait parfaitement que c'était ce genre de missions qu'il attendait depuis qu'elle l'avait engagé il y a de cela quelques temps déjà. Beaucoup d'enjeux se joueraient dans quelques instants, tant sur le plan professionnel que personnel. Cette bataille, c'était ce soupçon d'imprévus et de danger qui l'avait forcée à rester dans l'organigramme de Carthage. Elle avait souhaité continuer encore, parce qu'elle aimait ce genre de situations, bien que l'âge lui jouait de vilains tours depuis cinq ans. Elle avait parfait la formation de son fidèle apprenti Steven et aujourd'hui, le temps était enfin venu de passer le témoin une bonne fois pour toutes. Elle demanda à ses gardes de sortir une minute de l'espace privé et resta un moment figée, le regard dans le vide, Steven à ses côtés, attendant certainement une réaction de sa part. Finalement, elle se lança :

- Steven, comme tu as pu l'observer, ce combat sera le dernier sur tous les points. Une fois que nous aurons effectué le boulot, j'enverrai le rapport au président et les clés du camion seront en ta possession. Tu choisira quel sera l'avenir de cette organisation, en accord avec le président. J'estime t'avoir tout appris pour que tu puisses gérer le navire tout seul désormais, et que je puisse ainsi profiter un peu des quelques années qu'il me reste à vivre.

- Et si jamais je ne veux pas reprendre la direction de Carthage ? Demanda-t-il.

- Il me semble avoir dit que tu avais carte blanche. Si tu décides de dissoudre l'organisation, je ne t'en voudrais pas, et le président non plus crois-moi. Carthage est plus devenue une source d'emmerdes pour lui qu'un véritable allié.

- Ok. Mais avant ça il faut finir le travail alors allons dégommer du russe ! S'écria-t-il en allant rejoindre les troupes à l’arrière de l'avion.

Dido jeta un dernier coup d’œil à travers le hublot. L'avion entamait sa descente et le paysage conforme aux plans commençait à se dessiner petit-à-petit. Elle se releva et adopta sa si particulière démarche militaire. Le moment était venu.

- Allez. Place au spectacle.

*******
Les membres du groupe se retrouvèrent aux toilettes du parking souterrain. Après avoir verrouillé la porte et désactivé les caméras à l'aide de son brouilleur, Hopper jeta les corps encore sonnés des deux agents sur le carrelage froid.

- Belle prise, fit simplement Ulrich, reposant la barre de fer qui avait servi à assommer les individus.

- Il faut se dépêcher. La sécurité ne va pas tarder à remarquer que les caméras sont désactivées par ici. Jérémie, viens avec moi. Nous allons emprunter une voiture pour transporter les corps jusqu'à l'appartement sans se faire repérer. Yumi, Aelita, William et Ulrich, vous vous répartissez les tâches : un fait le guet, un autre prépare un potentiel endroit pour fuir et les deux autres vérifient que les agents ne se réveillent pas. Au boulot.

Ulrich et William restèrent surveiller les agents tandis que les deux filles sortirent afin d'analyser plus en détail les environs. Les deux adolescents, barres de fer à la main, entamèrent une discussion :

- On est vraiment malade. Kidnapper des agents ennemis dans un moment pareil ! Soupira Ulrich, légèrement rebuté à l'idée de devoir ramener à l'appartement deux colosses comme ceux qui se trouvaient à leurs pieds.

- Moi je trouve que c'est un bon plan. C'est un moyen de pression étant donné qu'ils ont Odd.

- Qu'ils avaient Odd, précisa le brun. Je te rappelle qu'il était pas là la dernière fois qu'on y est allé.

- Mwouais. Moi je dis que c'est encore un coup foireux de ce connard de boss.

- Je sais pas mais c'est franchement risqué. Ce mec est capable de tout. Regarde le sang qu'il y avait sur la table d'opération. C'est celui d'Odd, c'est certain !

Un silence s'installa quelques instants avant que le scientifique n'ouvre de nouveau la porte des sanitaires, indiquant que le transport pouvait être assuré. Les deux génies avaient opté pour un monospace (encore un), facilitant ainsi le transport des agents. Tous mirent la main à la pâte et le chargement s'effectua plus rapidement qu'escompté. Jérémie ferma le coffre, après avoir vérifié une ultime fois que les liens aux mains et aux chevilles des agents étaient correctement ajustés et qu'aucune tentative d'évasion en coupant les liens ne pouvait avoir lieue. Aelita fut la dernière à monter à bord de la voiture et remarqua quelque chose d’intrigant dans le rétroviseur. Des personnes déambulaient dans le parking et semblaient se placer de telle façon qu'ils pouvaient avoir une vue globale de la trajectoire du monospace. Hopper, le regard inquiet, se retourna et fixa Ulrich :

- Ulrich, simple question, avant de frapper les agents, vous avez bien coupé les câbles d’alimentation des caméras situées juste à côté ?

- Bah oui pourquoi ?

- Et tu ne t'ai pas fait voir quand tu l'as coupé ?

Le regard du principal intéressé en disait long sur ce qu'il s'était réellement passé.

- Me dis pas que tu as coupé les fils devant la caméra ?

- Bah le mec allait arriver, du coup j'ai pas réfléchi et j'ai coupé rapidement en passant devant, répliqua-t-il, tentant de trouver une excuse valable.

Hopper n'eut pas le temps de répondre. Une voiture de police tourna dans leur direction, apparemment résolue à ne pas les laisser rentrer chez eux. Il n'en fallut pas moins au scientifique pour démarrer tambours battants, brisant au passage la barrière d'accès au parking dans un concert de sirènes et de bruits métalliques.

*******
Un spectacle de dévastation. L'enfer de Dante. Un véritable jugement dernier. Ces trois expressions semblaient caractériser le mieux la scène qui s'offrait devant Dido. Devant les avions postés à un demi-kilomètre du champ de bataille, la chef de Carthage voyait ses effectifs diminuer continuellement. Trois cents soldats armés jusqu'aux dents étaient en train de mourir devant ses yeux. Tout s'était déroulé très vite. Une arrivée lointaine, une progression sans accrocs jusqu'à ce que la base ennemie soit en vue, et puis le chaos. Soudainement, des engins de guerre à la technologie poussée étaient sortis du sol, dans l'incompréhension la plus totale. Seuls quelques roquettes avaient suffi à réduire les effectifs de leur moitié en une fraction de secondes et à détruire les dix engins capables de riposter face à ce type d'attaque. Puis, pour les centaines de personnes encore debout, le cauchemar continuait encore. Des troupes au sol prenaient part aux hostilités depuis une dizaine de minutes. La responsable de Carthage n'avait aucun retour vidéo des affrontements et elle était malheureusement bien trop éloignée pour espérer discerner quelque chose. Elle se tenait là, en conversation avec Steven qui lui se tenait à l'arrière du front, ne pouvant rien faire.

Elle tentait désespérément de comprendre comment leur boss avait-il pu être au courant de leur arrivée censée être « surprise ». Elle avait pourtant tout analysé : les brouilleurs étaient opérationnels, les soldats parés aux éventualités les moins confortables, mais cela ne suffisait pas actuellement. Tous ses agents étaient quasiment morts quand Steven, la mine fatiguée, fit son apparition dans la champ de vision de la vaincue. La fumée due aux explosions l'empêchait de voir ce qu'il tenait dans main, mais elle supposa que ce n'était que son lance-flamme, spécialement conçu pour ce genre d'occasions. Il relaya les informations par radio :

- C'est une véritable forteresse imprenable. Ils ont tout pensé et fabriqué pour que quiconque essaye de pénétrer dans le périmètre de sécurité armé jusqu'aux dents se fasse déchiqueter.

- Comment aurions-nous pu savoir ça ? Nous nous étions préparé à beaucoup d'éventualités, mais je ne pensais pas qu'ils seraient si bien équipés...

- Voilà qui témoigne bien de ta naïveté sans fin.

- Pardon ? Questionna-t-elle, très étonnée par cette réplique cinglante de son adjoint.

- Moi je savais parfaitement à quoi m'attendre parce que je connaissais cette base avant.

- Mais pourquoi n'as-tu rien dit ? On aurait pu l'emporter facilement au lieu de payer ce tribu-là !

- Pourquoi je ne t'ai rien dit ? Mais parce que ce n'était pas dans mes intérêts de te le dire.

- Mais on a les mêmes intérêts Steven ! A quoi tu joues ? Hurla Dido, au comble de l'énervement.

- Maintenant je ne joues plus, c'est là la différence. J'ai assez joué avec ta naïveté pendant toutes ces années. Et puis après tout, cet abruti de président m'a donné l'occasion de terminer la partie. Vous êtes vraiment stupides vous les américains quand j'y pense. Au moins ça vous servira de leçon, mais je te remercie de me laisser les clefs du camion comme tu disais. Comme ça, je vais pouvoir défendre ma véritable cause tranquillement et sans la moindre gêne, puisque tu ne seras plus là.

Sous le choc de ces révélations, Dido avait parfaitement compris la situation. Elle interpella le pilote et lui demanda de repartir aussi rapidement que possible après avoir enfin compris ce que Steven avait à sa disposition. Ce dernier ne bougea pas et se délecta de l'affolement de son ancienne « supérieure ». Il ajusta calmement sa cible et déclara, sachant parfaitement que la communication entre lui et Dido était toujours active :

- Oh non Elizabeth. La boucle est bouclée désormais. God Bless America !

Alors que le dernier avion encore en état de fonctionnement, dans lequel la chef historique de Carthage se trouvait, entamait son décollage, deux roquettes finirent leur course en plein milieu de celui-ci dans une explosion gigantesque.



N.B: Petite précision. L'histoire du sport et de la NBA a été aménagée. Merci de ne pas en tenir rigueur.
  Sujet: Les orientations des héros  
Lhetho

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MessageForum: Autour de la série   Posté le: Mar 07 Fév 2017 21:15   Sujet: Les orientations des héros
Salut salut ! Et oui comme toi wFABRAMS moi aussi je reviens peu à peu Very Happy .
Pas mal d'avis ont déjà fait leur apparition mais après tout on est là chacun pour donner son avis donc allons-y !

On commence par l'indéboulonnable Jérémie. Bien entendu, pas de surprises, c'est la filière S qui s'impose. Mais s'arrêter ici ne m'a jamais vraiment intéressé puisque c'est tellement évident qu'on en oublierai presque que cet ado est capable de tout. Et puis comme la question initiale ne mentionne pas les filières de lycée, je me permet d'élargir le sujet. C'est ainsi qu'il m'est arrivé à plusieurs reprises, durant les longues nuits d'insomnies où tuer le temps devient presque plus dur que de laisser un épisode d'une série à un moment clé, de réfléchir à son avenir professionnel que je trouve beaucoup plus intéressant. Personnellement, je pense qu'il pourrai travailler dans la cyber-défense ou les nanotechnologies comme il le dit lui-même dans l'épisode "Mémoire morte" si ma mémoire (quel jeu de mots subtil...) est bonne.

En ce qui concerne Aelita, j'admet que l'idée d'Ikorih est défendable à bien des égards mais elle colle trop aux principes de ce que peut être la filière scientifique pour pouvoir aller autre part. Et puis il y a cet épisode (ma mémoire me joue des tours attention, mais j'ai grandement la flemme d'aller chercher) où lors d'une sortie pour observer la biodiversité de la forêt, elle-même et son petit copain blond parlent du nombre d'or comme des vrais passionnés.

Yumi maintenant. Je ne la voit pas en L, désolé pour ceux qui le pense. J'avoue que j'ai du mal à la caser quelque part parce que comme l'a dit Zéphyr ci-dessus, elle excelle partout. Cependant, et comme je pense que c'est le type de personne et d'élève à pouvoir faire ça, je la voit en S en enchaînant sur une prépa.

Pour Odd, on va faire très vite, vous avez juste à lire ce que Ikorih a dit sur lui, je partage exactement le même point de vue.

Ceci réglé, passons à Ulrich. Honnêtement c'est le plus compliqué parce qu'il n'aime pas, mais alors pas du tout travailler. En y réfléchissant bien, et en prenant en compte le fait que de toute façon il finira dans le domaine du sport, je le voit partir en ES et enchaîner sur STAPS ou de la compétition directement après le lycée. Ce sont les deux possibilités qui me conviennent.

Enfin, William. Le soucis avec lui c'est qu'il est très difficile à cerner. Après tout on ne l'a pas vraiment vu sous tous les angles comme les autres à cause de son apparition tardive (trop dirons certains, remarque j'en fais partie) et à cause de sa xanatification. Malgré cela, même si on nous apprend qu'il n'est pas forcément le plus doué dans le domaine scolaire, je le voit faire une filière ES, et se retrouver avec son meilleur pote Ulrich (hum c'est intéressant tout ça).

Voilà, tout ceci reste subjectif mais c'est un sujet qui restera toujours très énigmatique pour moi parce que je ne les ai jamais vu grandir, tout simplement. L'exception étant les fanfics qui laissent plus de libertés. Mais dans le contexte du DA, je les ai toujours imaginé adolescents.


PS: Mention spéciale à la blague d'Ikorih. C'est très con, mais elle est marrante Very Happy .
  Sujet: [Fanfic] Hélicase [Terminée]  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 10 Déc 2016 11:19   Sujet: [Fanfic] Hélicase [Terminée]
Citation:
et probablement de mon dernier texte sur la section


Are you kidding me ? Sad

Bref, bonjour bonjour. Bah voilà, Hélicase c'est terminé ! C'était vraiment une fic très bien écrite dont le scénario, qui comportait quelques éléments des aventures de tes anciennes fics, était très bien mené. Ma partie préférée sur ce chapitre reste le duel moral entre Wreck et Saturnin. Même si ça se termine au dernier moment, et qu'on pourrait trouver ça assez classique, c'est principalement le développement des pensées des personnages dans ce moment critique, par le biais du dialogue qui constitue une grande partie du passage, que j'ai beaucoup apprécié.

Je vais pas m'étendre plus parce que de toute façon c'est pas comme si je l'avais fait sur cette fic depuis le début et j'ai pas mal de choses à faire aujourd'hui et demain.

En conclusion finale, c'était un plaisir de suivre ta fic chaque semaine. J'espère que tu trouveras une idée de malade pour continuer à te lire. Sinon, bonne retraite ! (ceci est assez mal placé Very Happy ).

Bref, bon week end ! Smile
  Sujet: [Fanfic] L'Échiquier [Terminée]  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mar 06 Déc 2016 23:59   Sujet: [Fanfic] L'Échiquier [Terminée]
Un final tout bonnement palpitant ! J'ai adoré ce chapitre (combien de fois l'ai-je répété ?). Les scènes virtuelles sont comme l'a dit Zephyr très bien écrites et je le rejoint sur la scène de X.A.N.A. C'est également ma préférée parce que l'atmosphère rendue est géniale. L'Echiquier est une fic longue et il faut dire qu'on en a connu des tournants et des scènes mythiques mais celle-ci reste au-dessus. Et le pire c'est que c'est pas fini ! Mais on sent qu'on a de nouveau passé un cap dans la fic notamment avec l'émergence des conflits chez les LG. Et puis comme dit plus haut, le fin de chapitre envoie du pâté ! On va attendre avec une impatience encore plus distinguée la suite.
Bref, à la revoyure !
  Sujet: [Fanfic] Un exil forcé  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Lun 05 Déc 2016 21:44   Sujet: [Fanfic] Un exil forcé
Spoiler


Chapitre 14 : Copains d'avant


L'atmosphère était tendue dans le cratère du volcan. Ulrich et Sarah se neutralisaient tandis que les autres luttaient férocement. Jérémie, qui était pour l'instant resté en arrière pour analyser la situation, comme à son habitude, cherchait un nouveau plan qui leur permettrait de prendre l'avantage. Cette fois-ci, l'élément perturbateur se nommait Xavier. L'environnement extérieur lui permettait de prendre l’ascendant sur plusieurs membres du groupe et de ce fait, il avantageait sérieusement son équipe. Il lui fallait encore un peu de temps pour réfléchir. Toutefois, il dégaina rapidement son arme et pressa la détente en voyant que Yumi était acculée contre la paroi. Le tir ne faisant malheureusement pas mouche, il réussit tout de même à faire reculer Dan. De son côté, William essayait d'en finir avec Andrea en lui lançant des salves d'énergie à l'aide de son zanbato. Elle était très rapide et esquivait ses attaques avec grâce. Elle lui faisait penser un peu à Yumi dans sa façon de combattre, mais elle ne possédait pas d’éventails en guise d'arme. Il fut plutôt surpris de la voir dégainer une fine épée cristallisée. Il en conclut donc qu'elle se battait au corps-à-corps ce qui le força à venir à son encontre. Il pensait son épée très facile à briser mais fut une fois de plus étonné de voir qu'elle était autant résistante que sa propre arme. Toutefois, l'avantage lui revenait sur ce combat. Plus loin, Aelita était parvenue à isoler Eliott. Celui-ci étant plus un assistant dans les combats qu'un réel guerrier, sans oublier le fait que les forces se concentraient principalement sur Xavier, il était le seul à être réellement en difficulté. Il n'avait pas de vraies attaques physiques et encore moins d'attaques à distance. Il se contentait donc de fuir les champ de force d'une Aelita volant au dessus de la lave et cherchant à le toucher afin de venir en aide à ses amis. Complètement affolé, Eliott ne savait plus où il allait et courait dans tous les sens en regardant derrière lui pour voir où se trouvait sa poursuivante. Et ce qui devait arriver arriva. Ayant regardé trop longtemps derrière lui, il ne fit pas attention au terrain et effectua un horrible plat dans l'épaisse couche de lave. Aelita, qui entreprit alors d'aller aider Yumi, qui se retrouvait en infériorité numérique face à Dan et Xavier, fut touchée par une boule de feu provenant de ce dernier, qui avait senti le coup venir. Elle fut projetée à l'autre bout du cratère et ne trouva pas tout de suite la force de se relever.

Dans ce vacarme incessant, Ulrich tentait toujours de trouver une faille dans la garde son opposante, mais celle-ci dégageait une force hors du commun, et encore il était certain qu'elle n'utilisait pas toute sa puissance. Quel stratagème devait-il utiliser ? Il était en proie au doute devant cette fille, un peu comme il avait pu l'être au début de l'année scolaire, mais cette fois-ci pour une toute autre raison. Elle l’interpella après avoir senti que quelque chose le dérangeait :

- Bon, tu te réveilles ou quoi ? Je recommence à me faire chier là !

- Ta gueule, fit-il simplement en se retournant afin de rejoindre le Skid.

- Bah qu'est ce qui te prends ? Demanda-t-elle, interdite par la réaction soudaine de son rival. T'es en train de te dégonfler ou je rêve là ?

- J'ai plus envie de combattre contre toi, vas aider tes petits copains. Moi, je vais m'assurer qu'Aelita va bien.

- Nan mais attends t'es pas sérieux là ! Oh, on se barre pas comme ça ! En plus on s'amusait bien !

Elle s'avança vers la samouraï, qui ne semblait pas décidé à revenir sur ses pas. L'adolescente ne cessait de lui cirer des mots insultants à son encontre tout en le suivant, comme s'il était le seul à pouvoir prétendre l'affronter. Soudainement, et sans que Sarah ne put tenter de riposter, Ulrich se retourna et utilisa « Rafale ». Les deux protagonistes du combat se retrouvèrent plaqués au sol dans un nuage de poussière volcanique virtuelle. Quand la fille du patron rouvrit les yeux, elle découvrit l'arme d'Ulrich posée sur son coup, les deux visages séparés par une dizaine de centimètres. Sa tête se situait au dessus d'un lac de lave en ébullition. En résumé, elle était complètement coincée, à la merci de son opposant. Elle articula comme elle put :

- Lâches-moi... s'il te plaît.

- Ne me traites plus jamais de lâche ! Celui qui critique l'autre doit d'abord apprendre à se critiquer lui-même ! Et tu vois, là maintenant, t'as l'air bien conne. Et tu fais quoi ? Tu me respectes, parce que tu ne peux rien faire d'autre. Ton petit visage de prétentieuse qui ne pète pas plus haut que son cul à disparu. Et pourquoi ? Parce que tu sais parfaitement que tu serais ridicule si je te faisais disparaître sur-le-champ. Alors, on va être très clair, vous vous tirez tout de suite, ou je te bute comme une grosse merde. La dignité ou les moqueries ? A toi de voir !

- Tu sais pas t'y prendre avec les filles mon pauvre Ulrich.

Et avant qu'il n'ai pu répondre, deux boules sombres touchèrent sa jambe. Il tomba à la renverse et commença peu à peu à se dévirtualiser. Sarah, qui se redressa, regarda Ulrich et lui exprima une certaine admiration :

- Tu m'as encore étonné aujourd'hui, mais je sors une nouvelle fois gagnante. Et dis-moi vite fait, pourquoi tu m'as pas buté tout de suite ?

- Je voulais voir la peur dans tes yeux de connasse. Mais toi aussi t'as perdu, lâcha-t-il avant de disparaître entièrement.

Ne comprenant pas la réponse d'Ulrich, Sarah posa ses mains sur les hanches et regarda devant elle. Elle comprit, mais trop tard. La lame du zanbato de William lancée droit vers elle s'était déjà plantée dans sa tête. Cependant, William se retrouva face à Dan sans possibilité de se défendre. Le plus petit de l'équipe Z saisit cette occasion pour le bombarder avec son pouvoir. Ce dernier, pas spécialement impressionné par ces attaques, décida de faire front et tenta de contourner son agresseur. Dan comprit aisément la tentative de son homologue et dirigea ses balles vers son arme, qui tomba dans la lave. Bien embêté, son propriétaire demanda une nouvelle épée. Cette fois-ci, il ne pouvait rien faire, du moins tout seul. En effet, Jérémie arriva sur sa droite. Dan, stupéfait de voir le blondinet se mêler au combat, demanda à Xavier et Andrea de venir le rejoindre et pour rajouter du piment à la lutte, une Aelita de nouveau en pleine possession de ses moyens atterrit juste à côté de l'ingénieur virtuel, suivie de Yumi. Et c'est ainsi qu'en un temps record, un nouvel affrontement à quatre contre trois se profila à l'horizon.

*******
Toujours installé devant son pupitre de commande, Franz Hopper, rejoint par Ulrich après son retour sur Terre, observait les duels sur son écran. Ses troupes étaient en supériorité numérique mais il fallait faire preuve de prudence, l'expérience de la veille ne devait pas être réitérée. Tout en continuant d'analyser les forces ennemies, une fenêtre s'ouvrit brusquement en plein milieu de son écran. Interloqué par cette apparition soudaine, il jeta son dévolu sur celle-ci plutôt que sur l'écran de combat. Les pares-feu du Skid avaient réagi. Hopper décida de fouiller dans le système afin de voir ce qui clochait. Il s'alarma en voyant que quelqu'un tentait d'introduire un logiciel espion dans le système du vaisseau. Il n'y avait pas de doutes possibles, c'était forcément l’œuvre de leurs ennemis. Il chercha tant bien que mal un moyen de refuser l'accès du vaisseau au pirate, mais il utilisait des algorithmes très puissants qu'il n'avait rencontré qu'à une seule reprise dans sa vie. Les lignes de codes défilant, Hopper finit enfin par trouver l'astuce et ferma toutes les issues au pirate. Ceci fait, il prit du temps pour réfléchir aux lignes de codes aperçues pendant l'offensive informatique. Elles étaient étranges et finirent par lui rappeler une sombre époque de sa vie. Devant la placidité du scientifique, Ulrich réagit :

- Euh, Franz ? Vous allez bien ?

- Oh oui, ne t'inquiètes pas, répondit-il finalement en se tournant vers lui et en lui adressant un sourire gêné.

Un « bip » vint couper ce silence inopiné. Le scientifique et le jeune homme purent apercevoir que d'autres combats avaient débuté.

*******
La chaleur devenait étouffante dans le cratère et les combats s'éternisaient bien trop au goût du patron. L'équipe Z eut ainsi l'ordre de passer à l'offensive. Andrea se téléporta donc sur leurs adversaires, adressant au passage un léger coup d'épée à Yumi qui heureusement ne fit pas autant de dégâts que l'espérait l'adolescente aux cheveux bleus. Xavier et Dan choisirent quant à eux la finesse : une boule de feu gigantesque combinée à celles de Dan, rassemblées pour le coup en une masse sombre et lugubre. L'immense sphère noire se dirigea rapidement vers les Lyokoguerriers. Certains de la réussite de leur action, les deux membres de l'équipe russe jubilèrent.

Bien entendu, cela ne se passa pas comme ils le voulaient. Tandis que l'efficacité d'Aelita lui permettait de créer un champ de force protecteur, l'agilité de Yumi, combinée à la force de William leur permirent de se sortir de ce mauvais pas. Au passage, Yumi anticipa la nouvelle téléportation d'Andrea et parvint à la toucher à l'aide d'un de ses éventails. La seule fille encore debout du côté ennemi fut propulsée contre ses coéquipiers qui, bien trop occupés à fanfaronner, ne décelèrent pas le danger au moment où il le fallait. Les guerriers à terre, encerclés par Jérémie, Aelita, Yumi et William, reprirent une position de combat sans plus attendre. C'est à ce moment précis que William se jeta au beau milieu du groupe, mais il ne tenta aucune attaque. Tous levèrent un sourcil avant de paniquer en remarquant qu'une sphère rouge clignotante était accrochée à la jambe de William, qui lança joyeusement :

- Trop tard.

Une explosion, semblable à celle de la veille lors de la dévirtualisation d'Eliott, se produit et envoya tout le monde à terre. Les guerriers de l'équipe Z qui avaient au préalable perdus des points de vie furent immédiatement renvoyés chez eux, tout comme William, qui n'avait plus que 70 points de vie avant la détonation. Il ne restait que Xavier, qui mobilisait toutes ses forces pour ne pas finir comme ses homologues. Et contre toute attente, il réussit à le faire. Une flamme de vengeance s'alluma dans ses yeux rouges, et poussant un cri rageur, il hurla :

- Vous m'emmerdez ! J'en ai pas eut un aujourd'hui ! A mon tour de m'amuser !

Le sol trembla autour des survivants et un énorme élémentaire de feu, s'apparentant à un dragon, sortit de la lave. Tous, excepté Xavier, étaient terrifiés par cette nouvelle créature, qui ne fit pas attendre son créateur, et cracha des torrents de flammes, qui dévastèrent tout sur leur passage. Comme la veille, les Lykoguerriers ne firent que constater les dégâts et disparurent instantanément. Le Skid, lui aussi, subit le même sort que lors de sa dernière mission.
Xavier, devant la quantité d'énergie à déployer pour invoquer cet élémentaire, avait lui aussi été dévirtualisé. En clair, plus personne ne se trouvait sur l'île virtuelle.

*******
Sa voiture garée à la même place que lors de sa dernière visite, Dido referma la portière en réajustant ses lunettes de soleil. Elle emprunta le même chemin et se retrouva bientôt face au bureau ovale. Georges W. Bush l’accueillit froidement, sans en rajouter. Elle décida donc d'entrer directement dans le vif du sujet :

- Bon, pourquoi tu m'as demandé de venir alors que tu n'as pas vraiment été sympa juste avant ?

- Excuses-moi Elizabeth, mais je suis à cran ces derniers temps. Comme tu le sais, j'ai pas pris le risque de tout révéler mais faut qu'on trouve une solution rapidement. Mais d'abord, t'as trouvé le connard ou pas ?

- Non, ils se taisent tous. Je ne sais pas qui c'est. Mais saches que je garde dans un coin de ma tête l'idée de la communication qui a fuitée.

- Mais enfin, tu sais très bien que c'est impossible. Mon réseau est l'un des plus sécurisés du monde. Il est quasiment impénétrable !

- Rien n'est impénétrable. Mais bon, puisque ça n'est pas le sujet principal, je t'écoutes.

Le président sembla hésiter quelques instants avant d'énoncer sa proposition :

- Je pense qu'il est temps de passer à la vitesse supérieure, et de les attaquer directement.

- Comment ça directement ? Interrogea le patronne de Carthage, assez surprise par la proposition de son ami.

- Sur leur sol. En gros, envoyer des agents régler le problème sur le terrain, en Russie.

- Mais comment tu veux qu'on fasse ? On sait parfaitement où est située leur base, mais comment veux-tu qu'on envoie des agents là-bas alors qu'on peut pas sortir du territoire ?

- Pour ça, je vais arranger le coup. Il faut juste que tu prennes ce faux passeport que j'ai récupéré dans les locaux de la CIA récemment et que tu y ailles pour superviser les choses. C'est notre dernière et unique chance avant de saisir la CIA et la NSA de toute façon.

Et entendant les derniers mots du président, réalisant ce qui pourrait se passer dans ce cas, Dido donna son accord à Bush.

- Merci Elizabeth. Il faut supprimer ces parasites le plus vite possible, la mission aura donc lieue après-demain. Tu trouveras toutes les informations nécessaires dans ce dossier. Rappelles-moi si jamais quelque chose ne vas pas. Oh oui, et avec ce téléphone et à ce numéro.

Il lui tendit le dossier ainsi que le cellulaire et le numéro. Avant de repartir, ils s'étreignirent longuement. Le président s'excusa encore une fois de son attitude au téléphone et promit de ne plus jamais recommencer. Quand Dido franchit la porte, il lui souhaita bonne chance et se remit au travail. Elle fit vite le chemin inverse et soupira après avoir retrouvé le confort de sa voiture. Elle ne s'était pas attendue à ce que Bush lui demande de changer de méthode et de passer à une attaque disons plus... primitive. Mais si cette intervention pouvait permettre de refermer la page de cet épineux dossier qui la hantait depuis des années, elle l'organiserait sans se poser de questions. Revigorée par cette dernière pensée, elle démarra au quart de tour et se dirigea vers la plus grande ville des États-Unis.

*******
Deux réunions en deux jours. Cela n'était plus arrivé depuis la création de l'équipe Z. Les cinq membres patientaient dans le bureau du directeur, celui-ci n'étant pas encore arrivé. Lorsque Sarah voulut lancer la conversation, son père entra dans la pièce, contrarié, comme il l'était depuis la première attaque. Il s'installa confortablement dans son siège et se mit à réfléchir, les mains sur le visage. Les adolescents attendaient un réaction, et elle mit du temps à venir. Se redressant, le patron commença :

- Bon, on s'est encore fait attaqué. Sauf que cette fois-ci, ces petits cons on bousillé la porte des cachots et remarqué que l'autre était plus là. Du moins si ça peut les effrayer, on prend. Mais ce n'est pas pour ça que vous êtes ici. Nous devons discuter tous ensemble de cet affrontement que vous menez depuis deux jours avec nos ennemis. Je vous avais demandé d'y aller doucement pour tester leurs capacités, et je vois déjà que deux d'entre vous ont utilisé leur pouvoir spécial.

- Mais ça change rien on est largement sup...

- Je vais donc être très direct avec vous, coupa le patron après cette remarque mal placée de sa fille. Vous les avez sous-estimé. La preuve, Sarah aurait dû y passer sans l'aide extérieure qui lui a été apportée. Vous allez donc tout de suite vous remettre au travail pour éviter ce genre de préoccupations inutiles et avoir le contrôle total sur nos ennemis. Me suis-je bien fait comprendre ?

En qualité de chef de groupe, sa fille lui répondit :

- Oui d'accord, on y retourne. Au fait, t'a réussi à implanter ton traceur ?

- Non, Schaeffer a réussi à me couper l'accès au dernier moment, mais je lui ai laissé une petite surprise tout de même, ajouta-t-il en souriant. Maintenant, au boulot ! J'ai d'autres choses à faire.

Tout le monde sortit, prenant des chemins différents. Cependant, le patron restait inquiet. Il avait par moments douté de la capacité de son équipe à vaincre leurs ennemis, et cela ne présageait rien de bon. Lui qui avait pris l'habitude de ne jamais douter en avait fait l'expérience lors du combat. Mais ses suspicions s'envolèrent de son esprit quand il se rappela que ses protégés avaient encore plus d'un tour dans leur sac et une marge de progression plus que conséquente.

*******
Hopper félicita ses troupes. Malgré leur « défaite virtuelle », ils avaient découvert des choses intéressantes pour la suite, mais le plus important dans l'histoire était qu'ils avaient bien résisté à l'équipe Z. Ulrich ne refit pas le même cirque que la veille et demanda à ses amis de le rejoindre dehors pour prendre l'air. L'ancien membre de Carthage accepta volontiers et promit de les rejoindre rapidement. Quand il se retrouva seul, dans le genre de pièce qu'il affectionnait particulièrement, il se replongea sur son écran. Il devait avant de partir vérifier quelque chose. En effet, les lignes de codes de l'attaque contre le Skid étaient ancrées dans son esprit. La dernière fois qu'il avait vu ce genre de langage, c'était à Carthage. Il chercha donc précisément où il avait pu le rencontrer, et il ne retint qu'une seule possibilité. Durant son contrat qui le liait à l'organisation, il avait passé le plus clair de son temps à travailler sur un prototype de monde virtuel à la pointe de la technologie de l'époque. En tant que responsable de ce projet, il avait personnellement choisi ses assistants, qui avaient amené avec eux leur propre façon de coder, et donc leur propre langage de programmation. Le langage utilisé pour faire fonctionner le supercalculateur de Sceaux provenait d'ailleurs de cette expérience. Il avait appris à mélanger différents langages pour créer le sien, et c'est ce qui le rendait si compliqué à comprendre pour des non-initiés, tout le contraire de Jérémie par exemple. Mais celui qu'il avait en face de ses yeux, il ne l'avait croisé qu'à une seule reprise dans sa vie. C'était un de ses assistants, qui était rejeté par la plupart des scientifiques de l'organisation. Il l'avait accueilli avec toute l'attention qu'il pouvait lui porter et au fil de leurs conversations, ils avaient fini par devenir les deux protagonistes de la réalisation du premier prototype de monde virtuel et de très bons collègues qui plus est. Dans ses souvenirs, il était la seule personne à avoir accepté de parler avec ce scientifique. Il tenta alors de se souvenir de tous les détails concernant cet individu et chercha une explication au fait que son langage de programmation se trouvait là, devant ses yeux.

Et puis il se souvint. Il se souvint de la raison pour laquelle tout le monde le rejetait, y compris Dido. Il était russe. Le lien se fit rapidement avec le reste. Un document avait été déposé dans les fichiers du Skid. Une photo, d'un homme dont il se souvenait maintenant de chacun de ses réflexes après tant d'années de travail. Cette découverte n'était pas aussi dure à accepter que l'annonce de sa maladie incurable mais elle n'en était pas vraiment loin. Son collègue de toujours, devenu son pire ennemi. Il ignorait ce qui avait pu pousser son ancien collègue à réaliser tout ce qu'il avait fait, mais les derniers mots qu'il avait prononcé avant son départ précipité résonnèrent dans sa pauvre tête souffrante. « On se reverra une fois que Carthage sera derrière nous deux, j'en suis sûr ».
Il se laissa glisser jusque dans le fond de son siège. Il fallait en parler aux autres, sinon la relative confiance qu'ils s'étaient accordés, notamment avec sa fille, tomberait immédiatement si jamais quelqu’un d'autre leur apprenait ce qu'il avait caché. Ramassant ses dernières affaires, il prit l'ascenseur et remonta au rez-de-chaussée du bâtiment sombre. Il avait encore quelques heures devant lui pour aborder le sujet avec ses protégés. Alors qu'il allait franchir la porte blindée, son téléphone vibra dans sa poche. Il fronça les sourcils et décrocha. L'anxiété pouvait se lire dans sa voix :

- Qui est-ce ?

- Salut Waldo, c'est Elizabeth.

- Pardon ? Et je peux savoir en quel honneur tu oses m'appeler alors que je t'avais prévenu qu'on n'avait plus rien à se dire ? Demanda-t-il, à la fois stupéfait et curieux.

- Je ne vais pas te proposer un marché, c'est trop tard de toute façon. Je viens juste te dire que nous allons mener très bientôt une opération de démantèlement du groupe contre lequel nous avons des objectifs communs. En clair, on va aller les buter directement en Russie. On avait tenté une opération pour vous récupérer qui a malheureusement échoué à cause d'eux. C'est ce qui a amené le président à prendre la parole. Bref, je te tiens juste au courant, mais une fois que c'est terminé, on viendra quand même vous chercher, et là tu n'auras plus aucune raison de te cacher. Je te rappellerai quand nous aurons réussi, histoire que tu expliques la situation à tes protégés.

- Elizabeth, écoutes-moi bien. Si ça peut nous permettre de gagner cette guerre, alors j’approuverai pour la première fois un de tes plans. Mais saches que je sais qui est le leader de leur groupe.

- Mais moi aussi Waldo, répliqua son interlocutrice, ne laissant paraître aucune émotion dans sa voix.

- Très bien. Je vois que tu as su trouver les infos et je t'en félicites. Maintenant, serais-tu réellement capable de buter froidement un des tes anciens agents ? Interrogea-t-il, attendant de pied ferme la réponse.

- Ce mec est un ennemi. Il doit crever pour tout ce qu'il a fait, fit Dido, une pointe de mépris cette fois-ci dans ses paroles.

- Voilà le problème. Je suis d'accord, il doit disparaître pour le bien de tout le monde, mais si à l'époque tu avais su le traiter à sa juste valeur, et pas comme un « russe bon à rien », pour reprendre ton expression d'il y a vingt-cinq ans, peut-être que tout cela ne serait pas arrivé. Tu es la dernière des ordures alors vas-y, vas buter une seconde fois celui que tu as déjà tué.

Il coupa net la conversation et prit du temps pour réfléchir. Oui, il fallait le supprimer, mais il restait convaincu que Dido l'avait détruit lors de son passage à Carthage. De toute façon, ils devaient mettre un terme à cette mascarade le plus tôt possible, afin de retrouver une vie normale et revenir en France dans le calme et l'apaisement. Même si sa promesse avec feu son ancien directeur de collège ne comptait plus, la promesse qu'il s'était faite à lui-même lui donnait la force de diriger ses protégés.

- Bon, vous rêvez là ou quoi, ça va faire dix minutes qu'on vous attend ! Râla William, qui en avait marre de patienter sans rien faire.

Cela eut le mérite de réveiller le scientifique qui invita les adolescents à monter dans la voiture. En posant la main sur la poignée de la portière, le nom de son ancien collègue lui revint encore une fois si bien qu'il le chuchota avant de s'installer au poste de conduite :

- Ivan Voronov...
  Sujet: [Fanfic] Hélicase [Terminée]  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Jeu 24 Nov 2016 19:15   Sujet: [Fanfic] Hélicase [Terminée]
Citation:
Du coup je suis pas sûre qu'on te revoie immédiatement la semaine prochaine mais bonne lecture


Effectivement ça m'as pris du temps mais au final j'ai fini assez rapidement compte tenu de mon emploi du temps. Avant de s'attarder sur les deux chapitres du dernier arc, je tiens à faire un petit aparté sur Abysses. J'ai tout simplement adoré Smile . Il y avait tout ce qui caractérise tes écrits et ce n'était pas pour me déplaire. Au niveau des scènes glauques j'ai été presque comblé et mon esprit sadique est en train de resurgir encore plus et pourrait bien influencer mon humeur quotidienne Very Happy .
Bref, ceci dit, revenons aux deux derniers chapitres.

Comme attendu et précisé à la fin du dernier arc, on entre peu à peu dans le "dernier acte". Comme d'habitude, certaines questions se posent mais la cohabitation entre les différents protagonistes avec ce décalage temporel était vraiment intéressante. Et puis effectivement, il fallait absolument avoir lu Abysses pour bien tout saisir puisque le fil rouge de ce dernier arc est très ancré dans l'univers de cette fic, Némésis étant l'élément principal de ces deux chapitres au-delà des personnages en eux-mêmes.

Bref, j'attends la suite très vite car la pression monte. On verra bien par la suite comment ça se passe.

Salut Smile .
  Sujet: [Fanfic] Hélicase [Terminée]  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mer 09 Nov 2016 22:42   Sujet: [Fanfic] Hélicase [Terminée]
...

Bon, voilà plus d'un mois que je n'ai pas commenté cette fic (et les autres accessoirement) mais je n'avais pas le temps. Cependant, j'ai continué ma lecture sans commenter. Et comme mon lycée m'a gentiment offert un week-end plus long parce que je sors de trois jours d'exams, le temps est venu !

Et bien... quasiment tout à été dit avant à vrai dire. L'histoire poursuit son chemin petit-à-petit. Les derniers chapitres étaient vraiment sympas surtout lors du passage avec Skoll et Wreck. L'écriture est toujours soignée et c'est toujours aussi bien raconté donc quoi dire de plus à part demander la suite. Very Happy Par contre, tu as précisé qu'il fallait lire Imprévu et Abysses... bah Imprévu c'est déjà fait mais Abysses... Je pense qu'il va être temps de lire la seule fic jamais ouverte (je ne sais même plus pourquoi) qui traîne sur mon pc, mon sommeil en prendra certainement un coup mais je veux pouvoir comprendre toute l'histoire.

Bref, continues tout simplement Very Happy . Je sais que ce com est pas du tout construit mais comme c'est le premier depuis un bail... Je vais m'atteler tout de suite à la lecture d'Abysses. Sur ce, bonne soirée Smile .
  Sujet: [Fanfic] Un exil forcé  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Lun 07 Nov 2016 20:23   Sujet: [Fanfic] Un exil forcé
Spoiler



Chapitre 13 : Il faut retrouver Odd !


Dido poussa un juron en réalisant que la communication était terminée alors qu'elle tentait d'obtenir une réponse de la part du président. Elle venait de voir très brièvement la conférence du président et son appel si précipité avait forcément un lien avec cette prise de parole publique. Curieuse de nature, elle prendrait sa voiture pour rejoindre une deuxième fois Washington mais avant tout il fallait qu'elle mette au point quelques règles avec ses agents. Ils se tenaient devant elle et Steven regardait méticuleusement chacun des agents afin de trouver une probable faille physique qui témoignerait d'un malaise assez dérangeant dans ce genre de situation. Sans plus attendre, elle parla, d'une voix forte :

- Vous vous demandez sans doute pourquoi j'ai déclenché l'alarme. Si c'est pour vous punir ? Ou bien pour autre chose ? Comme vous le savez, l'opération a échoué lamentablement. C'est impardonnable pour une organisation comme Carthage. Certes, c'était la première opération depuis des années. Cependant, si celle-ci a raté, c'est à cause de quelqu'un. Et nous avons, avec Steven, de fortes raisons de croire que ce quelqu'un est dans cette salle. Si vous me répondez que c'est totalement impossible, je vous pose alors cette question : Comment les russes ont-ils pu savoir tout de nos agissements alors que cette opération a été classé top secrète ? Je vous avoue que j'aimerais bien savoir. Donc, à partir de maintenant, si quelqu'un sait quelque chose des desseins contre-productifs de certains de ses camarades, qu'il se fasse voir immédiatement. De même, si quelqu'un doit se repentir pour ses actes, qu'il se découvre. Faute avouée est à moitié pardonnée, même si ce sera compliqué. Alors ?

Il s'ensuit une longue période de silence durant laquelle personne n'osa parler ni bouger. On pouvait même entendre le bruit de la climatisation. Voyant très bien que personne ne voulait l'aider, elle déclara simplement :

- Très bien. Je vous fait confiance alors. Mais sachez que si je trouve qui est cette foutue taupe, celui que j'aurais découvert prendra cher, très cher. Si jamais quelqu'un à des remords, qu'il vienne me trouver dans mon bureau. Rompez ! Retour à vos activités, immédiatement !

Tout le monde s'agita et la salle fut rapidement vide. Seul Steven se trouvait encore à ses côtés. Heureusement qu'il était là pour l'aider dans les instants où elle perdait quelque peu pieds. Il se mit à sourire et déclara :

- T'inquiètes pas, on va le coincer ce fumier. Mais là, il faut qu'on retourne bosser. On a encore beaucoup de choses à régler. Vas voir le président et trouvez un accord. Je m'occupe du reste.

- Merci beaucoup. Je vais faire une virée à la capitale alors. A plus.

Et ils se quittèrent sur une bise. Dido se dirigea donc vers sa voiture. Un deuxième voyage à Washington ne manquerait pas de la fatiguer encore plus. Elle se promit qu'une fois toute cette histoire terminée, elle s'offrirait un mois de détente sur la côte Ouest, mais pour l'heure, il fallait retrouver Bush à la Maison Blanche. Elle démarra au quart de tour, lunettes de soleil sorties pour l'occasion, et s'engagea dans la rue qui permettait d'accéder à son repère.

*******
Les lumières de la salle du laboratoire s'allumèrent de nouveau, laissant entrer les Lyokoguerriers, accompagnés de Franz Hopper. Après une nuit paisible et un bon repos, le groupe s'était levé aux aurores et s'était tout de suite dirigé vers le complexe pour une deuxième mission. En effet, Jérémie et Hopper avaient décidé de choisir cette heure pour ne pas toujours attaquer au même moment, ce qui ruinerait le peu d'effet de surprise dont ils pouvaient disposer. Tout le monde se dirigea sans perdre de temps vers la salle des scanners. Ulrich, visage fermé, attendait ce moment depuis hier. L'envie d'en découdre développait chez lui une adrénaline qui le stimulait dans la tâche qu'il avait à accomplir.
La virtualisation se déroula sans encombre, et très vite le nouveau Skid se retrouva devant le hub. Le passage lui aussi se fit sans soucis, mais ce qui les attendaient à la sortie les perturba au plus haut point. Devant l'immense sphère qui contenait le monde virtuel de leurs ennemis se trouvait un énorme monstre marin qui semblait attendre quelqu'un dans sa manière de regarder dans toutes les directions. Inutile de se demander qui il attendait en vérité, la réponse était évidente, c'était eux. Ce monstre ressemblait à un dragon sans pattes. Il était composé de deux couleurs, la première était le bleu, plutôt présente vers l'arrière de son corps et la seconde était le rouge, présente par conséquent vers l'avant. Jérémie fut stupéfait de la capacité du patron de l'organisation à réagir après un imprévu. En l'espace de quelques heures, il avait créé un énorme monstre marin gardant son entrée et lui assurant une certaine sécurité. Mais il pensa également à un détail important, qu'il transmit au reste du groupe :

- Calmez-vous ! Le truc fait peur, ok, mais n'oublions pas que le patron nous veut vivants, du moins quelques uns. C'est juste là pour nous éloigner. Aelita, décroche-nous, il faut dégager ce truc.

- Ok. Préparez-vous, largage !

Les Navskid se détachèrent tous en même temps et foncèrent droit sur la créature qui se mit à pousser un énorme cri et qui chargea à son tour. Les premières torpilles ne touchèrent pas le monstre qui les évita sans trop de difficultés. Il était assez agile, ce qui était dérangeant dans la mesure où les torpilles n'allaient pas forcément très vite dans la mer numérique. Les guerriers tentèrent à plusieurs reprises de toucher la cible mais firent chou blanc à chaque essai. La créature n'arrêtait pas de bouger et commençait même à attaquer plus violemment, puis parvint à toucher Yumi quelques secondes plus tard. Vite remise de ses émotions après ce violent choc, elle s'aperçut que son Navskid avait quasiment perdu toute son énergie et se décida à faire demi-tour. Ulrich, qui tentait de fuir la bête qui le poursuivait interpella Jérémie, jusqu'ici resté en retrait :

- Eh Jérémie, ça serait peut-être bien que ton bouges tes fesses. Parce que là tu vois c'est pas forcément une partie de plaisir !

- Excuses-moi mais j'ai pas l'habitude de conduire ces machins moi ! Comment on tire là-dessus ? Ragea-t-il en appuyant sur tous les boutons.

Celui-ci finit évidemment par presser la bouton de tir et une torpille partit droit sur le Navskid de son compatriote masculin qui lâcha un juron :

- Putain mais fais gaffe andouille !

Jérémie ne bougeait toujours pas et se schématisa la scène dans sa tête. Une fois les grandes idées de son plan mises en place, il fit :

- J'ai un plan ! Ulrich, Yumi, William, descendez en piqué pour attirer le monstre. Ensuite, faites brusquement demi-tour histoire d'énerver un peu la bestiole et remontez en s'assurant de passer devant mon champ de tir. Si je prend bien en compte la vitesse du bidule mêlée à celle des torpilles, ça peut passer.

- Roger, on décroche, répondit William.

Les trois mini-engins forcèrent le monstre à venir sur eux et commencèrent la première partie du plan. Une fois assez bas, ils changèrent de direction comme avait demandé Jérémie et retournèrent vers leur point de départ. Le dragon, très énervé, accéléra encore plus, ce qui obligea les trois compères à utiliser encore une fois le turbo des Navskid. De l'autre côté, Jérémie se concentrait sur sa tâche. Il pouvait désormais voir le monstre accélérer à une vitesse impressionnante. Il riva ses yeux droit devant lui et quand il vit le premier Navskid remonter à quelques mètres de lui, il ne se posa aucune question et pressa le bouton de tir. La torpille partit et Jérémie crut un instant avoir raté sa cible. Mais le projectile virtuel toucha finalement sa cible sur la queue. Cela suffit pour faire disparaître le monstre marin dans une explosion de particules virtuelles.
Tout le monde regagna le Skid et Jérémie reçut les félicitations de chacun des membres du groupe. Après cet instant de répit, le vaisseau reprit sa marche vers l'avant et entra dans la sphère.

L'île virtuelle se présenta devant leurs yeux une nouvelle fois émerveillés. Malgré leur visite de la veille, ils n'arrivaient toujours pas à croire comment une telle prouesse avait été réalisée. Aelita se dirigea vers la forêt, avant que son père ne lui dise de ne pas prendre cette direction. Il indiqua l'énorme volcan et invita sa fille à se rendre là-bas pour voir si une tour n'était pas visible d'en haut. Et effectivement, l'intérieur du cratère était vide et abritait une tour se trouvant tout en bas, entre deux monticules de terre virtuelle entourés par de la lave. La jeune fille aux cheveux roses n'eut aucun mal à se faufiler dans le volcan et put alors arrimer le vaisseau à la tour. Cette partie de la mission réussie, Hopper interpella le groupe et désigna les translatés pour cette mission :

- Aujourd'hui, Ulrich et Aelita seront chargés de la mission sur Terre. Jérémie, tu resteras avec les filles et si jamais il y a un problème, je te translates. La mission de jour consiste à trouver Odd. Il faut impérativement savoir où il est retenu afin d'envisager de pouvoir le récupérer. On est parti, translation !

Jérémie, Yumi et William virent Ulrich et Aelita s'effacer et se retrouvèrent bientôt seuls dans le cratère, ayant pour mission de protéger le Skid.

Les deux translatés arrivèrent vite au même endroit que leurs homologues de la veille. Voyant le grillage toujours sectionné, ils s'avancèrent sans trop de difficultés et entrèrent dans le territoire de la base ennemie. Comme Jérémie l'avait précisé avant qu'ils ne soient translatés, ils longèrent le grillage pour plus de sécurité et virent très vite le grand bâtiment se dresser devant eux. Ils ne prirent pas le temps de le contempler et poursuivirent leur route afin d'arriver au pied de celui-ci. Contrairement à Jérémie et William, ils décidèrent de contourner la structure pour jeter un coup d’œil et avoir une vision globale du rez-de-chaussée du bâtiment. En longeant un des murs, ils tombèrent nez-à-nez avec une issue de secours, autour de laquelle se trouvaient de nombreuses poubelles. Hopper leur apporta la précision qu'ils attendaient, à savoir que cette entrée était utilisée par le personnel ménager afin de déposer toutes les ordures dans les bennes situées juste à côté. Ulrich regarda son amie, qui posa ingénument la question :

- Ça se tente ?

- Bah on est là, on va pas repartir, dit-il simplement.

Ce dernier n'attendit pas plus longtemps et entrouvrit légèrement la porte. Après quelques marchent qui descendaient, un local sombre se présenta à eux, comme escompté. Les deux guerriers virtuels pénétrèrent dans cette pièce froide. Ulrich chercha la lumière dans la pénombre, mais ne parvint pas à trouver le bouton d'alimentation. Aelita eut alors une idée bien meilleure que la question qu'elle venait de poser. En effet, elle utilisa un de ses champs de force pour générer une quantité de lumière suffisante pour permettre leur progression. Quand ils arrivèrent enfin au bout de la pièce, en l'ayant au préalable rapidement explorée, Ulrich put percevoir des éclats de voix derrière la porte. Il posa donc son doigt sur sa bouche et regarda Aelita, qui allait lui demander quelque chose. Ce bruit avait permis aux deux intrus de ne pas ouvrir précipitamment la porte et ainsi se faire repérer. Dans un sens, il remercia les employés pour le coup de pouce qu'ils venaient de leur donner.
Les employés étant partis, ils décidèrent d'ouvrir la porte et tombèrent sur un long couloir blanc dans lequel se trouvaient différentes portes de part et d'autre. Ils étaient au sous-sol et quand ils commencèrent la traversée du couloir encore plus blanc que la façade du bâtiment, ils furent surpris par des bruits assez étranges plus loin. Ils inspectèrent chaque panneau sur chacune des portes. Les premières qui s'offrirent à eux n'abritaient que des salles réservées au personnel réalisant les tâches ménagères. Ils ignorèrent donc ce type d'endroit, préférant se concentrer sur les nuisances sonores entendues quelques mètres devant eux. Ulrich fut le premier à arriver devant une des portes où le son était perceptible. Aelita se posta juste à côté de lui et cette fois-ci, quelque chose d'intéressant était inscrit sur la porte : « Accès strictement réservé aux ingénieurs ». Le déduction fut alors logique. Si cette salle était réservée aux ingénieurs, alors des machines se trouvaient derrière, et peut-être même le supercalculateur. Alerté par leur découverte, Ulrich se manifesta auprès du scientifique :

- Franz, on a un truc. On suppose que c'est une salle des machines mais à mon avis elle est surveillé par des caméras, faut nous envoyer Jérémie.

- Pas de soucis. Jérémie, prépares-toi, dit simplement Hopper, lui aussi sentant que quelque chose pouvait se cacher derrière cette porte.

La translation fut rapide. Toutefois, Hopper demanda à Jérémie de se presser puisque cette attente faisait perdre de précieuses minutes à la translation. Ayant parfaitement compris l'enjeu, Jérémie se dépêcha et retrouva ses coéquipiers après une accélération continue depuis le point de départ. C'était un des nombreux avantages de la translation, le corps virtuel gardait le mêmes propriétés que sur le monde auquel il était habitué. Jérémie, comme ses camarades, ne pouvait donc pas sentir d'essoufflement progressif. Il avait des facultés respiratoires infinies. Ulrich lui fit rapidement le résumé de la situation. Le blondinet alluma donc son brouilleur et les trois infiltrés entrèrent dans la pièce. Celle-ci, sombre également, ne puisait de source lumineuse qu'à l'aide des millions de voyants qui clignotaient dans un concert de bruits électroniques assourdissants. Les compétences de Jérémie dans ce domaine lui donnèrent les caractéristiques de plusieurs appareils. Aelita généra une fois de plus un champ de force pour voir l'ensemble de la pièce. En dépit de la certitude dont Ulrich faisait part, croyant qu'il avait découvert un élément important, Jérémie fut catégorique, cette salle n'était composée que de machines utiles au bon fonctionnement du bâtiment. Le supercalculateur ne se trouvait pas ici. Cependant, il nota une dérivation électrique mise en place aux bornes de la plus grosse machine. Les fils électriques se rejoignaient avant de s'enfoncer dans le mur et de se diriger vers un autre endroit. En outre, il remarqua que ces fils étaient anormalement tendus. Il n'y avait donc qu'une conjecture à établir :

- C'est pas la bonne salle mais le supercalculateur est au même niveau et pas loin en plus. Regardez, les fils sont hyper tendus. Ça ne serait pas possible s'il était plus haut ou plus bas puisque les fils électriques doivent avoir une certaine souplesse. Faut avancer, il est tout proche.

- Allez, on se grouille. Ils vont finir par remarquer quelque chose au niveau de leurs caméras si on se tire pas.

C'est ainsi qu'ils décampèrent aussi vite que l'éclair, priant toujours pour ne pas croiser un employé dans ce couloir sans issue de secours. Les portes se succédaient une-à-une, mais aucune n'indiquait de salle informatique. Jérémie commençait à perdre patience, surtout que le temps continuait de tourner. Presque arrivés au bout du couloir, ils entreprirent de faire demi-tour mais deux employés en complet noir sortirent d'une des salles en bavardant gaiement. Leurs visages se décomposèrent en une fraction de secondes lorsque la pointe de l'épée du samouraï se positionna juste devant la gorge d'un des deux agents. Le second leva les mais en l'air en voyant l'arme de Jérémie pointée sur sa poitrine. Comme tout à l'heure avec Aelita, Ulrich fit signe aux deux compagnons d'infortune de se taire et de les laisser passer sans avertir la direction. Les deux intéressés firent oui de la tête et tombèrent à la renverse une fois les armes rangées. Ulrich consulta Jérémie sur l'attitude à avoir avec ces deux hommes :

- On les attache ? Y a forcément une corde ici, c'est l'endroit où on pose tous les trucs inutiles !

- Pas le temps de chercher. Il vous reste moins de cinq minutes, un peu plus pour moi. On se tire, fit-il à ses deux compères avant de reprendre sa route.

- Ok. Si vous nous dénoncez, la prochaine fois que je vous voie, je vous fait la peau, menaça Ulrich en se retournant, ce qui eut pour effet de terroriser encore une fois les deux agents.

Très vite, leur marche en avant s'arrêta net puisqu'une dernière porte, bien différente des autres de par son matériau, se dressait devant eux, marquant également la fin du très long couloir. Cette porte, assez impressionnante, était faite de fer. Jérémie analysa sous tous les angles ce renforcement impressionnant et déclara :

- On va devoir taper dedans pour l'ouvrir. Et puis de tout façon la translation est bientôt terminée.

Ulrich sembla hésiter, mais se rendit compte qu'il n'avait plus le choix en entendant de nouveau éclats de voix, cette fois-ci d'hommes déterminés, ainsi que les bruits d'armes en plein chargement. Il donna un premier coupa de sabre, qui n'eut aucun effet sur la porte. La détruire paraissait impossible. Les hommes se rapprochaient et les trois Lyokoguerriers avaient beau matraquer la porte, seules de petites rayures apparaissaient à différents endroits. Devant la situation, Hopper cria dans son micro :

- Il ne vous reste que trois minutes Ulrich et Aelita. Dépêchez-vous bon sang !

- T'es marrant, cette porte est indestructible !, hurla Aelita, entre deux champs de force successifs.

- Jérémie. La bombe EMP que tu as utilisé hier, elle sert de bombe classique lors de tes translations. Poses-la et fais-moi sauter cette fichue porte !

Sans réfléchir, et apercevant du coin de l’œil les agents franchir le seul angle du couloir, possédant désormais un angle de tir, il ne se fit pas prier et déclencha la première bombe qu'il avait sous la main en la collant sur la porte. Aelita généra un champ de force afin des les protéger d'une explosion qui les propulsa à terre. La porte n'avait pas complètement cédé mais un trou assez large pour laisser passer un corps humain avait été creusé. Ils franchirent celle-ci rapidement et Jérémie eut la bonne idée de placer une seconde bombe, mise en évidence, afin que les agents soient occupés un petit moment. De nouveau, un long couloir, froid celui-ci, se trouvait derrière la porte. Ils commencèrent à courir tout en entendant des plaintes qui sortaient des murs. Aelita crut à une tentative d'intimidation, mais lorsqu'ils arrivèrent au bout, et en voyant des noms rayés sur le mur d'en face, qui marquait l'entrée d'une nouvelle pièce accessible grâce à de petits escaliers, elle comprit à quoi servait cet endroit.

- C'est une prison ! Odd doit forcément être là ! Faut le trouver. Papa, combien de temps encore ?

- Une minute.

Ils défoncèrent la porte sans aucune forme de politesse et Ulrich retint tout le monde avant d'entrer dans celle-ci. Inscrit sur le mur, à la craie et en petits caractères, le nom de leur ami capturé leur fit prendre conscience que son sauvetage pouvait au final être possible. Ils entrèrent et inspectèrent de tous les côtés la pièce éclairée par une simple lampe. Une table était disposée au milieu et Ulrich remarqua que du sang séché était étalé par terre, en dessous. Il pensa alors aux très probables souffrances endurées par son ami et espérait maintenant le revoir vivant, car après cette investigation, il ne découvrirent aucune trace de lui, il s'était volatilisé. La translation toucha à sa fin et Aelita et Ulrich disparurent lentement. Ce dernier en profita pour assener un coup fatal à Jérémie, afin qu'il suive ses deux compères. C'est à cet instant que le patron entra en trombe dans la pièce. Il eut juste le temps de constater qu'il arrivait trop tard, mais put au moins défier le regard plein de haine d'Ulrich.

*******
Une nouvelle fois très en colère, le patron donna un coup rageur dans la table en face de lui. Les morveux lui avaient encore échappé d'un rien, mais il n'avait jamais dit son dernier mot. C'est ainsi qu'il recontacta une nouvelle fois sa fille :

- Me dis pas que c'est encore eux ? Ils veulent reprendre une branlée ?

- Tais-toi. Assez perdu de temps comme ça. Direction les scanners avec l'équipe Z, vite !

Il fallait leur donner une bonne leçon et enfin réussir ce que sa fille lui avait empêché de faire la veille. Il remonta les marches et piqua un sprint vers le poste de commandes.

*******
- Tout le monde est là ? Allez Aelita, mets les voiles avant qu'ils n'arrivent, commanda Hopper, ayant envie de terminer cette mission le plus vite possible.

Aelita commença la procédure de désarrimage quand soudain le vaisseau tangua brusquement. Quelque chose venait de le toucher et les boucliers furent sévèrement endommagés. Quand tout le monde retrouva ses esprits, ils ne furent pas étonnés de voir devant eux leurs ennemis, les attendant de pied ferme.

- Alors comme ça on veut partir sans dire au revoir ? Demanda Sarah. On ne vous a jamais enseigné les bonnes manières ?

- A toi, non, ça c'est sûr ! Répliqua William, qui venait de sortir avec ses coéquipiers.

En effet, Ulrich, Aelita et Jérémie, après le retour dans le Skid, n'avaient sombré dans le sommeil que quelques instants puisque le scientifique avait encore diminué cet effet indésirable. Son expérience lors de sa tentative de retour sur Terre lui avait donné des idées qui lui seraient certainement très utile par la suite. Désormais, les Lyokoguerriers étaient libérés d'un poids assez gênant.
Sarah, quant à elle, sautait de joie :

- Oh, la brochette au complet ! Merci Père Noël ! On va bien s'amuser !

- C'est ça ouais, on verra ça à la fin du combat, cracha Ulrich à sa principale adversaire.

- Oh oh ! Ulrich voudrait-il m'affronter seul-à-seul ? Voilà qui est intéressant ! Très bien, occupez-vous des autres, moi je me charge du rebelle.

Le combat débuta immédiatement dans le cratère. Xavier était avantagé par le climat et arrivait à puiser dans son environnement extérieur pour augmenter sa force de frappe. Ainsi, ses boules de feu étaient plus volumineuse qu'à l'accoutumée. Histoire de planter le décor, il en envoya une sur le sol. Elle explosa et força tous les Lyokoguerriers à reculer de dix bons mètres. Le moins que l'on puisse dire était qu'ils ne bénéficiaient pas d'un avantage certain. De toute façon, ils étaient en terrain ennemi, il fallait donc s'adapter. L'affrontement entre Ulrich et Sarah, quant à lui, était d'une rare intensité. Chacun effectuait des actions rapides qui tentaient de déstabiliser l'autre, en vain. Le brun se sentait galvanisé par tout ce qui s'était passé et forçait Sarah à légèrement reculer. Mais elle ne fut pas pour autant effrayée et gagna à son tour du terrain après avoir généré plusieurs pics de glace, qui s'empalèrent dans le sol, juste devant son adversaire. Alors qu'ils s'observaient à nouveau, l'adolescente déclara :

- Ouais, on va bien s'amuser.
  Sujet: [Fanfic] Un exil forcé  
Lhetho

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Dim 30 Oct 2016 22:17   Sujet: [Fanfic] Un exil forcé
Spoiler



Chapitre 12 : Un mensonge peut en cacher un autre


Chacun tentait de retrouver ses esprits dans la salle des scanners du laboratoire. Personne n'avait pu réagir face à l'attaque dévastatrice de Sarah et à vrai dire, ils ne savaient même pas comment elle avait fait. Le temps s'était soudainement arrêté, et puis plus rien. Finalement rétabli, le groupe remonta vers la salle des commandes afin de tirer les premières conclusions de cette mission de repérage. Hopper, qui pianota un moment sur son clavier, dans le silence, prit enfin la parole en refermant une fenêtre de programmation sur laquelle il travaillait depuis que les adolescents étaient arrivés :

- Bien. Je viens de finir de reprogrammer le Skid. J'avais prévu cette éventualité et comme vous l'avez vu, le recréer est désormais chose facile. Mais il est temps d’établir un bilan de ce premier test. On a déjà la confirmation que nos ennemis possèdent des moyens importants pour réaliser leurs projets, nous devrons continuer de faire très attention à nos moindres faits et gestes. Ensuite, Jérémie et William ont mis le doigt sur un élément important de la mission, la découverte du terminal. Il faudra améliorer les brouilleurs par la suite pour que Jérémie puisse pirater les données de ce terminal. Enfin, l'organisation a une équipe de guerriers virtuels très puissants. Cela va nous embêter un petit moment si nous ne faisons rien, mais il va falloir certainement passer plus de temps ici pour développer des stratégies de combat efficaces afin de ne pas perdre de temps sur la translation. J'ai déjà repéré quelques points faibles dont je vous ferai part plus tard. On a également découvert qui était à l'origine de pas mal de nos ennuis, je pense donc que la mission s'achève sur une note positive.

- N'importe quoi, soupira Ulrich, qui se dirigea vers l'ascenseur sans se retourner.

- Eh Ulrich !, cria Yumi, mais ce fut trop tard, le jeune homme était déjà parti à l'étage supérieur.

- Laisses-le Yumi, déclara simplement le scientifique. Il a besoin de tirer tout seul les enseignements de ce qu'il considère comme une défaite. De toute façon, il est temps de rentrer. Attendez devant la porte, il faut que je parle à Jérémie.

Une fois les trois concernés partis, Hopper entra directement dans le vif du sujet :

- Alors, ce combat ? C'était comment ?

- J'avoue que c'est stimulant, répondit-il simplement. Ma combinaison me plaît, maintenant il faut que j'apprenne à mieux utiliser mes gadgets. D'ailleurs, je les ai tous essayé sauf un, c'est quoi au juste ?

- J 'ai bien vu que tu les as utilisé. Mais le dernier gadget est un peu spécial, il te servira plus tard mais contentes-toi pour l'instant de savoir utiliser les autres. Bien, je récupère les dernières données et on s'en va.

Hopper se concentra de nouveau sur l'écran du grand ordinateur tout en continuant à échanger avec le blondinet sur les différentes stratégies qui pourraient s’avérer payantes lors de leurs futures missions.

Dehors, Ulrich s'était assis sur une veille souche et semblait très contrarié. Et il avait de quoi l'être. La fille qui l'avait tant troublé le premier jour de classe, et qu'il n'avait pas vraiment oublié, était en réalité la fille du patron de l'organisation qui retenait son meilleur ami en otage et qui de surcroît n'avait eu aucune pitié à détruire leur collège. Le pire restait tout de même l'humiliation qu'elle lui avait fait subir lors de leur combat. Il avait été éjecté comme un vulgaire pion d'échiquier au moment où elle avait décidé de ne plus jouer. Se sentir inférieur à quelqu'un était la chose la plus frustrante pour lui. Il détestait ça et il se renfermait souvent sur lui-même jusqu'à ce qu'il trouve une solution pour devenir meilleur que son adversaire. Mais avec les récents événements, hors de question de se renfermer comme il le faisait d'habitude, il devait rester soudé avec ses amis pour ne pas casser les liens qui leur permettaient de tenir encore debout. Il allait donc accepter sa défaite, pour mieux célébrer sa victoire. Un désir presque sadique de vengeance s'installa dans son esprit. Il allait détruire cette organisation avec l'aide d'Hopper et des ses amis et il se moquerait de Sarah une fois la victoire assurée. Comme Hopper et Jérémie allaient très certainement discuter stratégie, il se dit que lui aussi avait le droit de réfléchir à ce sujet. Mais lorsqu'il commença à chercher différents plans, Yumi se plaça devant lui et le regarda fixement. Il releva la tête et vit la japonaise qui continuait de le regarder. Il s'ensuit un moment où personne ne parla. Le jeune homme craint donc une nouvelle embrouille mais elle esquissa un léger sourire et lui lança, en se retournant afin de rejoindre les autres près de la voiture :

- Arrêtes de faire la tronche, je ne supporterait pas ça. Et viens nous rejoindre, faut te changer les idées avant de repartir là-bas !

Il se força à sourire et prit la direction de la voiture. Après tout, son amie avait raison, il ne fallait pas en faire une obsession, cela pourrait être mauvais pour l'ensemble du groupe. Une fois dans la voiture, il songea à son comportement ces derniers temps et il fallait reconnaître que les récents événements l'avaient quelque peu changé. Il était devenu légèrement plus responsable et un peu moins immature, et l'attitude de Yumi avant de partir confirmait son hypothèse. Normalement, une dispute aurait surgit dès l'instant où leurs regards se seraient croisés, mais là elle avait été plus conciliante. Au final, malgré les difficultés relationnelles avec Aelita, cet exil forcé avait peut-être permis de les souder encore un peu plus.

*******
De retour sur Terre, Sarah voulut retrouver immédiatement son lit mais son père l'attrapa violemment par le bras et la traîna jusqu'à son bureau. Il était visiblement énervé et avait les traits marqués par une fatigue qui commençait à le ronger. Il voulait tout comme sa fille aller dormir mais il fallait qu'il tienne tout d'abord une petite discussion avec elle :

- Tu n'as pas respecté les ordres Sarah !

- Bah quoi papa ? Tu m'as dit d'y aller mollo pour pouvoir tester les capacités des couillons, c'est ce que j'ai fait !

- Ça, ok. Le problème, c'est que tu as utilisé ton coup spécial alors que je ne t'avais pas demandé de le faire. Tu aurais dû garder ce coup pour plus tard. Et en plus de ça tu as détruit leur vaisseau avant que je n'ai pu implanter un système afin de savoir où ils se cachent et de suivre tous leurs déplacements ! Ta mission n'est pas remplie.

- Rhoo ça va ! Tu pourras le faire quand ils reviendront. Le vieux croûton va en récréer un autre. Et puis fallait que je leur montre ce que je savais faire pour qu’ils aient peur la prochaine fois.

- Oui, c'est ça. Allez, vas te coucher mais sache que ne suis pas satisfait. Tu vas apprendre à obéir à mes ordres sinon l'aventure virtuelle sera finie pour toi. Bonne nuit chérie.

- Oui oui. A toi aussi, lança-t-elle rapidement avant de filer vers sa chambre pour rétablir l'union sacrée qu'elle entretenait avec sa couette.

Son père était moins enjoué. Les morveux avaient au final réussi à venir ici par le biais du monde virtuel, ce qui signifiait qu'ils pouvaient désormais faire irruption à tout moment. Il allait donc devoir organiser un protocole de sécurité plus important histoire de pouvoir dormir tranquillement sur ses deux oreilles. Cependant, il devait en premier lieu gérer le cas du blond. En bref, il lui restait beaucoup de choses à faire mais il décida que son repos passait avant tout. Il laissa tout en place place et partit se coucher.

*******
De retour dans les locaux de Carthage, Dido n'adressa la parole qu'à Steven pour lui demander de faire en sorte que tout le monde soit tout de même prêt pour une nouvelle éventuelle opération. Elle était épuisée du voyage et elle n'avait jamais été autant contrariée de toute sa vie. Son opération avait échoué au dernier moment à cause des russes et elle avait beau étudier tous les cas de figure, elle ne voyait pas comment ils avaient pu être mis au courant de cette opération top secrète. Il y avait deux cas possibles : soit la conversation qu'elle avait tenue la veille avec le président avait fuitée pour une raison inconnue, soit il y avait une taupe dans sa propre organisation. Et avec la protection dont bénéficiait le président, le deuxième cas était bien plus crédible. Mais avec le minimum d'ancienneté que possédait chacun de ses agents, elle ne voyait pas qui avait pu faire le coup. De toute façon en ces temps troublés, elle ne pouvait faire confiance qu'à un groupe de personnes très restreint. La prudence et la réflexion sur chacun de ses mouvements étaient donc de mise. Elle se retira dans son bureau pour méditer sur cette opération catastrophique. Au bout de plusieurs minutes de silence, elle prit son cellulaire et composa le numéro du président qui décrocha plus vite qu'à l'accoutumée :

- Oui ? Qu'est-ce qui se passe encore ? Demanda-t-il, hors de lui.

- Georges, je vais tenter une nouvelle offensive plus discrète cette fois-ci. Laisses-moi juste les moyens pour ne pas être embêtée avec Alexander.

- Pour que tu me foutes dans la merde comme maintenant ? Hors de question ! A cause de tes conneries j'ai les deux agences gouvernementales qui m'agressent pour me demander si je sais quelque chose à propos de vos avions. Vous avez été repérés juste après les explosions, et maintenant qui c'est qui doit assurer la couverture de Madame, c'est moi !

- Mais enfin Georges, t'étais d'accord avec moi, c'est aussi de ta faute. Et puis qui te dit qu'on a pas intercepté une communication douteuse sur ton téléphone ? Interrogea-t-elle, outrée par la prise de position de son président dans cette affaire.

- Mais bien sûr ! Si on avait intercepté des communications douteuses sur mon téléphone, je ne serais déjà plus président ! Le soucis vient de ton côté. Il y a une taupe dans Carthage Elizabeth, ça ne peut être que ça ! Comment auraient-ils pu savoir sinon ? Et une taupe dans l'organisation la plus secrète du pays, c'est peut-être même pire que moi destitué. Alors tant que t'auras pas fait le ménage chez toi, ça ne sert à rien de venir ici valider un projet. En gros, tant que t'as pas trouvé la taupe, ne m'appelles plus !

Et il raccrocha sans adresser une seule formule de politesse. Dans un sens, elle comprenait la réaction du président. Lui, qui avait toujours caché la présence de Carthage, se retrouvait sous les feux des projecteurs avec de sérieuses explications à donner. En allant voir sur Internet, elle comprit que la chose était encore plus grave qu'elle ne l'imaginait : le président devait tenir une conférence de presse nationale dans quelques heures. Ce coup-ci, c'était pire que tout parce que le président aurait très bien pu gérer le problème seulement en interne en inventant une histoire bidon et en se cachant derrière son rang. Mais tenir une conférence de presse devant plus de 250 millions d'américains sans issue de secours, bonjour la catastrophe.
Après avoir bu un long café histoire de bien se remettre d’aplomb après la conversation avec le président, elle décida de prendre ses responsabilités. Carthage ne pouvait pas sombrer comme ça à cause d'une opération ratée. L'une des organisations les plus puissantes de ces dernières décennies ne pouvait pas tomber sans rien entreprendre. Il fallait donc faire le ménage, c'est ainsi qu'elle déclencha l'alarme générale, qui ordonnait à tous les occupants des locaux de se retrouver dans la grande salle souterraine.

*******
Sa forme rapidement retrouvée, la patron se leva tôt en ce matin glacial à Moscou. Un œil rivé sur les actualités, l'autre sur son bol de céréales, il profitait de son petit-déjeuner comme si tout allait bien. Bien entendu, il avait un agenda plein à craquer en ce jour. Tout en faisant défiler les pages des journaux internationaux sur sa tablette, sa cuillère tomba par terre quand il lut l'article concernant la conférence de presse imminente du président des États-Unis. Il n'en revenait pas. Non seulement sa tactique d'intimidation avait fonctionné mais en plus le président se retrouvait coincé dans cette affaire après la découverte par la NSA d'avions spéciaux interdits de vol. Finalement, ce problème devrait être réglé plutôt qu'il ne l'avait espéré. Un sourire narquois aux lèvres, il rangea son bol et prit la direction des cachots.

Odd était toujours plongé dans un profond sommeil. Il observait le résultat de ses scientifiques sur l'écran qui diffusait l'image de la caméra à rayons X. L'implantation avait été réalisée avec une précision chirurgicale, et c'était le cas de le dire. Satisfait du travail de ses employés, il demanda à ce que l'on réveille le patient. Cinq minutes suffirent à le sortir tout doucement de son sommeil de plomb. Sans le brusquer, les scientifiques le placèrent sur une chaise. La patron attendit alors qu'il se sente prêt à discuter et en pleine possession des ses capacités pour commencer son discours. Les deux protagonistes se regardèrent un moment, jusqu'à ce qu'Odd intervienne :

- Bon, vous me voulez quoi ?

- Ah, te revoilà parmi nous. Bien, comme tu le sais, tu as été l'objet d'un expérience scientifique relativement risquée il faut le dire. Je te félicite d'être encore vivant au passage. Mais je suppose que tu attends une explication claire de ce que je t'ai fait. Et bien tu vas l'avoir. Nous t'avons implanté une puce électronique qui peut modifier certaines capacités que peut développer ton corps humain. C'est une technologie de pointe que j'ai cherché à développer, mais je t'en parlerai juste après. Avant tout chose, je vais demander à mes chers assistants de bien vouloir partir.

Joignant le geste à la parole, il raccompagna les scientifiques jusqu'en haut des escaliers, promettant une nouvelle fois une prime à la fin du mois. Une fois la porte fermée, il revint vers le blondinet qui lui demanda :

- Bon, vous allez encore me charcuter c'est ça ?

- Non. Mais laisses-moi finir. On va maintenant pouvoir discuter tous les deux face-à-face.

*******
La fin de l'après-midi se déroula tranquillement dans le domicile de Franz Hopper. Depuis le début des choses sérieuses, l'ambiance avait quelque peu changé. Personne n'était enfermé dans son coin à réfléchir ou faire la moue. Tous sauf Jérémie étaient regroupés sur le canapé et regardaient le dernier épisode des Simpson. Jérémie et le scientifique s'étaient réfugiés quant à eux dans la chambre du plus âgé afin de discuter en profondeur des sujets abordés dans le laboratoire après la mission. Tous les deux savaient pertinemment que le chef ennemi ne tarderait pas à améliorer son système de défense afin de ne plus être infiltré. Leur but était donc de trouver une solution plus discrète dans le but d'éviter ces éléments perturbateurs. Ils réalisèrent différents schémas pour mieux se représenter la situation géographique du bâtiment. Après plusieurs tentatives, ils arrivèrent à organiser une stratégie à utiliser lors de leur prochaine mission. Les deux génies se mirent également d'accord sur le fait que la prochaine mission devait se dérouler le lendemain. Il était en effet important de ne laisser aucun répit à leurs adversaires et d'essayer d'installer le doute dans leurs esprits. Les détails techniques de la mission du lendemain approuvés, ils rejoignirent le petit groupe près du canapé. Hopper avait au préalable précisé à Jérémie de ne pas évoquer la prochaine mission histoire de faire un peu souffler les troupes. Lorsque le scientifique, une fois l'épisode des Simpson terminé, fit défiler les chaînes jusque sur le canal d'informations national des États-Unis, il se figea devant la scène qui s'offrait à lui. Le président du pays, attendu dans quelques instants dans la salle de presse de la Maison Blanche, pour une conférence de presse nationale. Intrigué par cela, il augmenta le son de la télévision et demanda aux adolescents de se taire le temps du discours du président. Il ne savait même pas pourquoi il tenait cette conférence puisque le seul gros titre à l'écran, qui diffusait des images en direct d'une salle de conférence complètement pleine, n'informait en rien le téléspectateur sur les raisons de cette réunion imprévue. Pour lui la chose était parfaitement claire, cela ne sentait pas bon, pas bon du tout...

*******
Seul dans son bureau, affalé sur sa chaise et les mains sur la tête, Georges W. Bush semblait totalement perdu. Dans quelques instants, il allait devoir s'exprimer devant tout un peuple désireux de tout savoir sur la situation confuse qui avait animé la baie de San Francisco, ainsi que tout le territoire depuis quelques heures. Comment pouvait-il expliquer clairement les vraies raisons de ce cauchemar ? Il y avait deux axes sur lesquels s'appuyer. Le premier, défendre l'idée selon laquelle il n'avait à aucun moment été mis au courant d'un vol d'avions spéciaux, et que cela constituait une preuve d'espionnage. Hypothèse sur laquelle il ne pouvait pas s'accrocher étant donné que les rares clichés relevés par la CIA et la NSA avant que les avions ne disparaissent subitement montraient avec certitude que le modèle des avions était purement américain. Les gens diraient alors qu'il mentait puisque pour que des avions spéciaux américains survolent le territoire, il fallait son autorisation. Le deuxième axe consistait à révéler toute la vérité, en prônant la transparence sur ce sujet et donc la volonté de ne pas mentir aux américains. Un autre gros problème se posait alors : Comment les américains pourraient-ils lui pardonner d'avoir caché pendant des années l'activité de Carthage, organisation top secrète censée avoir été dissoute bien avant ? Il serait immédiatement conspué et pour un « self-made-man » comme lui, c'était tout bonnement impossible. Il valait mieux conserver son honneur que de continuer avec la haine de millions de personnes.
Un soupir de plus. Dido l'avait vraiment mis dans de très sales draps après son intervention catastrophique et, dos au mur, il se retrouvait maintenant forcé d'admettre qu'il avait sa part de responsabilité là-dedans. Il n'aurait jamais dû accepter ce qu'elle lui avait proposé la veille, il n'avait pas assez réfléchi lors de leur rencontre, préférant se concentrer sur des sujets qu'il considérait il y a quelques heures encore comme prioritaires. Il n'avait plus vraiment le choix, et puis de toute façon sa décision était prise.
Sa détermination retrouvée, il se releva et ajusta sa cravate. Quand il sortit de son bureau, ses conseillers l'attendaient avec impatience. Il avait insisté pour que personne ne vienne influencer son choix. Par conséquent, eux-mêmes, ses plus fidèles collègues, n'étaient pas au courant du type de discours qu'allait offrir le président au peuple. Sans rien ajouter, ils prirent tous la direction de la salle de conférence.
La porte s'ouvrit et une multitude de têtes se tournèrent vers le principal protagoniste de cette réunion improvisée où le chef de l’État avait invité des dizaines de journalistes, qui n'échangèrent aucune parole en le voyant arriver, sentant quelque chose de gros se profiler. Une fois correctement installé, sa feuille soigneusement préparée posée devant lui, le président commença son discours avec l'accord des ingénieurs présents au fond de la salle :

- Chers concitoyens. Bon nombre de questions ont surgi dans vos esprits ces dernières heures. Je suis là aujourd'hui pour clarifier certaines choses. L'inquiétude est le sentiment qui prédomine à l'heure actuelle du fait du peu de renseignements dont vous disposez. Nos agences gouvernementales ont enquêté et réalisé leur travail dans cette affaire et il faut les en remercier, mais la seule et unique réponse ne doit être divulguée que par votre président. Je suis ici présent pour vous rassurer. En effet, ces avions qui ont survolé notre territoire n'étaient que de simples avions destinés à réaliser plusieurs exercices dans des conditions réelles. Par ailleurs, d'autres survols de ce type pourront être observés dans les prochaines heures, toujours dans le cadre de ce type d'opérations. Vous l'aurez donc compris, les hypothèses d'espionnage qui ornaient les gros titres de nos plus grands journaux n'étaient en réalité que de vulgaires pressions médiatiques qui ont fragilisé soudainement notre institution. J'appelle donc au calme et à la sérénité. Ces exercices sont effectués dans le but de former nos jeunes soldats qui souhaitent défendre notre valeureux pays. Les explosions vues et entendues dans la baie de San Francisco, quant à elles, ne sont que de simples négligences qui seront toutefois fortement réprimandées dans le cadre d'une procédure disciplinaire en interne auprès des responsables militaires de notre nation. En outre, aucune revendication terroriste n'a été recensée et aucune arrestation policière n'a été effectuée, ce qui prouve bien l'exactitude de mes propos. Une fois de plus chers concitoyens, je vous demande de nous excuser de l'incertitude que nous avons laissé planer autour de ce mystère qui n'en est plus un. Merci. Bonne soirée, and God bless America.

Une fois les derniers mots prononcés, il salua d'un geste de la main les journalistes présents dans la salle et la quitta sans rien ajouter de plus. Il demanda à ses conseillers de ne le déranger que si cela en valait la peine. Il regagna donc seul le bureau ovale. Sur le trajet du retour, il repensa aux paroles qu'il venait de prononcer au peuple américain. Chaque mot refit surface dans ses pensées. Il avait longtemps hésité à démissionner, mais l'importance et les valeurs attachées à sa fonction avaient pris le dessus sur son idée de départ. Il avait donc improvisé en quinze minutes un discours rapide, clair et... vide. Le rappel des valeurs des États-Unis, l'appel au calme, la dénonciation de journaux voulant faire le buzz, une courte explication, voilà à quoi se résumait ce discours. Il en était conscient, certains journaux contre-attaqueraient demain en mentionnant tous les éléments creux de son discours, mais si celui-ci pouvait permettre d'oublier cet épisode, il s'en fichait royalement. Et puis il avait ordonné aux avions spéciaux américains de survoler différentes zones du pays pour faire croire que cette action avait été préméditée bien avant, comme il l'avait laissé entendre dans son discours. En s’asseyant sur sa chaise de bureau après avoir salué ses adjoints et les avoir reconduit derrière la porte, il se dit qu'il avait après tout fait son travail, celui de guider la population et de mener au mieux son pays en le protégeant contre les scandales politiques et militaires. Mais au-delà de cela, il réalisa qu'il avait sans doute fait quelque chose de terrible qui pourrait faire tanguer le bateau s'il ne s'occupait pas personnellement des cas des fouineurs de la CIA et de la NSA : il avait menti au peuple américain, et vu comment Nixon avait fini sa carrière politique, il n'avait en aucun cas envie de faire ressurgir les vieux démons du passé américain. Il prit un téléphone jetable dans une boîte dissimulée derrière une pile de dossiers dans l'armoire située à droite du bureau et composa un numéro qu'il n'avait jamais autant appelé depuis des lustres :

- Oui Georges ? Je suis occupée là. Je suis en train de faire ce que tu m'as demandé si tu veux tout savoir.

- J'ai besoin de toi Elizabeth, rappliques maintenant.

Et sans attendre de réponse, il raccrocha et détruit immédiatement le petit cellulaire qui finit dans la benne à ordures après le passage du personnel de ménage.

*******
Le patron éteint sa télévision après avoir visionné le rapide discours du président. Certes, tout était faux, mais il ne s'en était pas si mal sorti en rassurant la population qui, bien sûr, à moins d'une preuve irréfutable, tomberait une nouvelle fois dans le panneau. Soudainement, il eut envie de divulguer les informations qu'il avait au peuple américain, mais le temps n'était pas encore venu de le faire. Il préférait faire plier peu à peu le président plutôt que de lui tirer une balle dans la tête directement, c'était plus jouissif. Et puis dans tous les cas, il finirait par démissionner. Sa priorité n'était plus là. Maintenant que le président était sous pression, il devait se débarrasser à tout prix de ces adolescents et récupérer ce fichu mot de passe qui constituait le dernier obstacle avant sa victoire. Plusieurs de ses meilleurs ingénieurs s'étaient relayés sur place afin d'analyser la bête informatique, mais personne n'avait trouvé le moyen de contourner le mot de passe. La machine restait désespérément en veille. Son ancien collègue avait fait du beau travail. Si seulement il avait pu l'instrumentaliser lorsqu'il n'allait pas bien, il aurait avancé beaucoup plus vite, mais Dido l'en avait empêché en l'affectant lors de cette période dans une autre équipe de recherches que celle de Schaeffer. En repensant elle, il se souvint tout à coup d'un détail qui méritait vérification. Il descendit donc au terminal et, une fois son identification acceptée par les caméras, activa la machine. Il navigua à travers tous les dossiers de la machine à la recherche d'une information. Il y avait tellement de dossiers, parfois très mal rangés, que même le patron de l'organisation ne s'y retrouvait plus. Des dossiers sur des armes de guerres, sur le nucléaire, des contacts top secrets et les plans de la base de Moscou pour ne citer qu'eux. Au bout d'une intense recherche, il tomba sur le dossier qu'il cherchait. Sans plus attendre, il l'ouvrit et esquissa un sourira en voyant que l'information dont il croyait se souvenir était là, devant ses yeux.
Quand il remonta, il prit son portable et appela rapidement son responsable de communication, qui faisait le lien entre lui et tous les membres de l'organisation quand il n'avait pas le temps de les appeler personnellement.

- Boss ? Grogna son interlocuteur, réveillé par l'appel de son patron.

- Réveilles-toi, feignasse ! Je ne te paie pas pour dormir ! Et je ne paie pas les responsables informatiques pour avoir un terminal aussi mal rangé. Tu leur diras qu'ils rectifient ça vite sinon adieu la paye. Mais bon, ce n'est pas pour ça que je te dérange en particulier. J'ai besoin que tu préviennes quelqu'un.
 

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