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[Fanfic] Du Sang sur la Neige [Terminée]

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 Auteur Message
Zéphyr MessagePosté le: Mer 05 Nov 2014 23:59   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Je ne ferai aucun commentaire sur l'image douteuse d'Ikorih qui tente de masquer grâce à celle-ci que son commentaire n'est pas dans sa longueur moyenne pour ce texte Mr. Green.

Des trois parties de cet Imprévu, je dirais que cette dernière est celle qui m'a le moins emballé. Mais j'y reviendrai.

Côté Serpent, j'ai apprécié voir enfin quelques failles chez lui. Comme souligné précédemment, le combat était appréciable, notamment par la qualité des descriptions. Certains pourraient ici reprocher ladite longueur, puisque Peter nous apparaît comme un badass initialement et qu'il arrive à se faire malmener. Mettons ça sur le compte de la rapière.
J'avoue ne jamais avoir fait gaffe à Dragonne jusque-là – mon côté tête-en-l'air ressurgit. En tout, le fait que la traîtrise vienne d'une représentante de la gent féminine à un côté très appréciable. On ajoute à cela que Dragonne s'en sort beaucoup mieux que Peter (du poids de vue état physique en tout cas), ce qui tend à la rendre un peu plus « intouchable » à mes yeux. Enfin, ce n'est qu'une impression. D'ailleurs, sa réaction suite au déversement de sauvagerie de Serpent laisse entendre un lien particulier avec son équipier, certains diraient amoureux, mais la loyauté et la dévotion me semblent bien plus adaptés pour ce texte.
Du coup, niveau juniors, on se retrouve avec un quintet constitué d'un piaf, deux reptiles, un goupil et une rapière. C'est ce que tu comptes faire d'eux qui va m'intéresser. On peut penser à un probable croisement avec l'intrigue Anthéa et supercalculateur. Leur utilisation comme soldats virtuels apparaît comme une option possible, puisque la baston contre Xana à fait baisser les effectifs, notamment si l'on considère le taux de décapitations et de chutes dans la mer numérique Mr. Green.
Dans tous les cas, le quintet est partie pour se mettre dessus, notamment pour des raisons triviales comme la supériorité.

Pour ce qui est de l'assaut de Xana sur le complexe, j'ai été un peu plus déçu (d'où ma phrase ci-dessus). J'ai trouvé l'utilisation de Mathilda dénuée de subtilité, alors que le mode d'action de l'IA avait été plutôt intelligent jusque-là. Un massacre de tout ce qui bouge, c'est assez décevant par rapport aux autres possibilités qui s'offraient à Xana. Par exemple, une destruction en bonne et due forme du SC de Silver Wings, celui-ci pouvant s'avérer plus une plaie qu'autre chose. Il lui reste sa propre machine, qui n'a pas été localisée géographiquement de surcroît. À mes yeux, la principale force de la xanatification, ce n'est pas le bonus de puissance qu'obtient le corps possédé, mais bel et bien l'instauration du doute dans les rangs adverses et le fait de s'approcher de son objectif sans trop éveiller de soupçons. Du coup, une tentative de démembrement du SC aurait peut-être été plus avisée qu'un rush (même si ça ne l'empêchait pas de tuer au passage o/).
Autrement, je trouve un poil exagéré le fait que la xanatifiée arrive à décapiter ses victimes en un seul coup. Certes, il est de mise que les possédés aient une super force, mais pour le coup, on a un Xana un poil trop puissant par rapport à ce que la S1 nous montre, même si vu comme c'est parti, elle n'existera pas. Et puis, au vu de la manière avec laquelle est articulée la tête sur la colonne, faut y aller o/.
Par contre, le phénomène de spectre « corrosif » est assez intriguant. Des précisions ne seraient pas de refus.

Côté virtuel, je salue l'exploitation de toutes les capacités des Frelions, venins et attaques Charge comprises. On est encore dans du combat en très grand nombre et de manière assez ordonnée, donc c'est assez difficile d'être exalté, mais ça reste assez cool, parce qu'on a quand même l'ajout de quelques détails, et ça reste un bon point.
Je n'ai pu m'empêcher de faire un (smirk) face au presque-troll de FH. « T'en as chié pour la récupérer ? Je dois quand même te la reprendre, pour des raisons que je ne peux formuler parce que je suis une boule de lumière. Bisou lumineux. ». De ce côté-là, je pressens quelques séquences de dépression d'Anthéa, ce qui ne sera pas pour me déplaire.

Continue comme ça donc !

(D'ailleurs Iko', la salive de tes Malosse semble être… du magma, qui n'est théoriquement pas du feu. C'est donc toi qui déconne avec le feu (a). Échec ?)
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Icer MessagePosté le: Mer 12 Nov 2014 19:25   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


Inscrit le: 17 Sep 2012
Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
J'ai bien fait de me garder les trois parties d'Imprévu. C'était... mortel, et oui. Une nouvelle occasion en tout cas d'en mettre plein la vue avec ton style... très personnel Mr. Green
J'ai bien aimé la Death Battle, mais j'aurais aimé qu'il y ait un vainqueur entre Peter et Serpent. Donc oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, j'ai trouvé que ta fic manquait de morts Mr. Green

Spoiler


J'ai particulièrement aimé les scènes d'assaut dans la base, le merdier ambiant offrant de multiples occasions d'allier action et comique de situation, deux choses que tu maîtrises bien.

Honnêtement, ça m'irait que la suite de l'histoire ait continuellement le même scénario que la trilogie précédente Mr. Green

Par contre, je sais pas à quoi sert celle qui te relit vu les coquilles que j'ai constatées. Tu devrais envisager de la passer à la douche froide Wink

Aller, vivement la suite et un grand bravo !

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Tyker MessagePosté le: Dim 01 Fév 2015 22:58   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


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Localisation: Arkham Asylum
Spoiler




Chapitre 11: Tension



29 mars 2001, 16h 42

L'eau brûlante qui coulait le long du corps de Renarde lui faisait un bien fou. Bien que cela paraisse un peu bizarre, elle avait toujours adoré prendre une douche. Et pour cause, elle devait régulièrement se laver entre chaque partie de jambes en l'air du temps où elle se prostituait. Elle ne supportait pas de garder l'odeur écœurante des innombrables hommes qui l'avait forcée à combler leurs besoins, c'était comme prendre un bain de sueur, la saleté lui collait à la peau. L'indienne arrêta le jet, et sortit de la douche pour enfiler un peignoir. Une fois bien séchée, elle rejoignit sa nouvelle chambre. Celle-ci était d'un luxe rare, jusqu'à lors inconnu de la jeune fille. La pièce était sur deux niveaux, avec un immense lit sur une mezzanine dominant un salon assez spacieux, meublé de sofas et d'un bureau. Elle ne regrettait que l'absence de fenêtres, assez compréhensible étant donné qu'elle se trouvait en sous-sol. Renarde contempla sa chambre pendant quelques secondes, avant de se vautrer paresseusement sur le lit. Elle s'installa confortablement, avant de se plonger dans ses pensées, les événements avaient été nombreux ces derniers jours. Tout avait commencé à la fin du Death Battle, Corbeau et Serpent avaient été confiés aux soins de l'équipe médical, de même que le taré en combinaison blanche qui les avaient attaqués. Le corps de Lion avait été balancé sans ménagement dans un grand sac poubelle, Renarde n'avait d'ailleurs pas particulièrement aimé le traitement réservé aux morts. Mais après tout, ce crétin d'Ukrainien n'avait pas vraiment mérité mieux. Elle n'avait pas vu ce qu'il restait du corps de Chaton, mais si elle en jugeait par la réaction de l'infirmier qui l'avait découvert, il n'était pas nécessaire de parler le français pour savoir que ça devait pas être joli, joli.

Mais le meilleur restait à venir, quelques heures après la fin des opérations sur Peter et Serpent, un grand homme aux cheveux gris avait littéralement pété un boulon lorsqu'il avait vu l'état du cannibale. Furieux, il avait appelé deux hommes en costume qui s'étaient aussitôt saisis de Serpent, et l'avait traîné hors de l'infirmerie. Peter s'était alors empressé de les suivre en baragouinant quelque chose en anglais. Si l'on en croyait les rumeurs, Serpent avait été exécuté. Cette nouvelle avait aussitôt ravie la jeune indienne, elle se sentait libérée d'un poids énorme. Car, bien qu'elle avait horreur de l'admettre, Serpent lui faisait peur. C'était là son arme la plus redoutable, celle qui avait poussé Chaton à dégoupiller la grenade qui allait le tuer. Et ce n'était que l'un de ses très nombreux talents, ces mêmes talents qui horripilaient terriblement la jeune indienne. Elle ne l'avouerait jamais, mais elle avait toujours été jalouse de son ancien chef d'unité. C'était assez compréhensible, Serpent était un stratège hors pair, et un excellent meneur. Si il n'était pas aussi taré, Renarde se serait probablement prit d'admiration pour l'allemand. Mais elle chassa ses idées de sa tête, il était probablement mort, ou dans le pire des cas, trop amoché pour l'ennuyer à nouveau. Ce qui était déjà pas mal quand on y pense. Son regard se posa sur le grand miroir qui était dans sa chambre, instinctivement, elle se plongea dans ses souvenirs d'enfance. Dans sa jeunesse, elle ne possédait en tout et pour tout qu'un simple bout de miroir qu'elle avait trouvé dans les ruines d'un bâtiment. Ce simple morceau étincelant était devenue la chose qui lui importait le plus au monde. En avoir un de cette taille, c'était le signe que sa vie avait connu des changements conséquents.

Mais ce n'était pas pour lui déplaire. Elle défit la ceinture de son peignoir, et le laissa tomber à ses pieds. Pour la première fois de sa vie, elle put observer la totalité de son corps. Rapidement, elle fit le tour de sa collection de cicatrices. D'abord, les multitudes de petits traits qui recouvraient la totalité de son bras gauche. C'était la règle dans le bordel de son oncle, un trait représentait un homme, et si l'indienne comptait correctement, elle avait du assouvir les besoins naturels de près de soixante seize clients différents. En somme, elle ne valait plus grand chose pour un grand nombre de « clients ». En effet, une fois que l'on était dépucelée par tout les endroits possibles et imaginables, il était assez difficile de trouver autre chose pour se faire désirer auprès des « consommateurs ». Par chance (ça dépend du point de vue), certains sont régulièrement à la recherche d'une fille expérimentée, afin d'assouvir leurs fantasmes écœurants. Ah ça, elle en avait vu passé des hommes. Mais il y avait bien longtemps que le dernier trait avait été placé. Renarde s'examina à nouveau, si elle oubliait tous les bleus, ainsi que la fine marque qui courait le long de sa gorge ( qui avait été faite par Serpent le jour où elle avait voulu se mesurer à lui pour la première fois), son corps était en parfait état, elle se trouvait même assez jolie.

Pourtant, elle grimaça en y pensant. Pour elle, la beauté était une malédiction, de même que la laideur d'ailleurs, il valait mieux que les hommes vous jettent un regard désintéressé, au moins, ils vous fichent la paix. Soudain, on frappa à la porte. Renarde était tellement absorbée par ses réflexions qu'elle en sursauta.

-Qui être ? Demanda-t-elle en renfilant son peignoir.
-Dragonne.

L'indienne fronça les sourcils, voilà bien une visite à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle se dirigea vers la porte, et l'ouvrit. La nord-coréenne se tenait debout dans l'encadrement, elle avait troqué sa tenue de combat contre un jean, et un t-shirt noir. Elle avait l'air d'une gothique avec sa mèche tombante, et ses bracelets à pointes.

-Je peux entrer ? Demanda-t-elle d'une voix nonchalante.
-D'accord, Articula Renarde en guise de réponse.

Sur ces mots, elle s'écarta pour laisser entrer son visiteur. Dragonne ne jeta qu'un bref coup d'oeil à la chambre, et alla s'asseoir sur le lit.
-Et si nous parlions anglais ? Proposa-t-elle à son hôte. Ce sera plus simple pour communiquer.
-Okay, répondit la jeune fille soulagée de pouvoir enfin s'exprimer sans trop de soucis, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
-Hé bien, reprit Dragonne, étant donné que je suis enfin autorisée à parler aux membres de mon unité, je me suis dis que ce serait un peu plus tranquille si je faisais connaissance avec tout le monde.
Renarde réfléchit deux secondes, pourquoi pas ?
-Je peux te poser quelques questions alors ? Demanda poliment l'indienne.
-Bien sûr.
-Bon, alors déjà, qu'est-ce qui va nous arriver maintenant que le Death Battle est fini ?

La coréenne se laissa tomber sur le lit, puis elle s'étira doucement avant de répondre :
-Pour l'instant, on a droit à une bonne semaine de repos bien méritée. Ensuite, si tout se passe bien, on sera affecté dans une autre base quelques part dans le monde.
-Et Serpent ?

La jeune asiatique haussa un sourcil.
-Quoi Serpent ?
-Est-ce qu'il sera avec nous ? Ou est-ce qu'il est enfin mort ?
L'air embêté de Dragonne ne plut pas vraiment à Renarde, elle avait l'impression que la réponse n'allait pas lui plaire.
-Serpent s'est fichu dans de beaux draps tu sais. Il a défiguré Peter, et c'est le fils d'Adam Warren, l'un des patrons de l'organisation. Quant il a vu l'état dans lequel était son rejeton, il a littéralement pété un câble. Il a immédiatement ordonné que l'on tue Serpent, mais Dragunov ainsi qu'un autre patron s'y sont opposés. Cependant, je sais pas si ce sera suffisant. Je pense que la décision finale est entre les mains de Peter, et le connaissant, je suis pas sûr qu'il accepte de l'épargner.
-Donc, il est encore en vie ?
-Je ne sais pas, soupira Dragonne, je n'ai pas eu plus d'infos, et Peter ne parle pas tellement ces derniers temps.

Renarde se laissa tomber dans le fauteuil, intérieurement, elle souhaitait de tout son être voir cette sale petite enflure mourir de la pire des façons. Elle savait très bien qu'elle ne tiendrait pas très longtemps si elle était forcée de travailler à nouveau sous ses ordres. Dragonne dut deviner ses pensées, car elle ajouta :

-Mais même s'il était encore en vie, et qu'il revenait dans l'unité, ce serait Peter le chef, pas lui. Et ça, il ne pourra rien y faire.
-Heu... Commença Renarde d'une voix hésitante, tu es sûr que ce type est plus fiable que Serpent ? Je veux dire... Tu sais de quoi il est capable ?
-Relax, ça fait plus d'un an que je le connais. Alors certes, je ne suis pas en mesure d'anticiper toutes ses réactions, mais je peux t'assurer qu'il ne bouffera personne dans l'unité. Enfin, du moment qu'on est en vie.

Rassurant, l'indienne avait l'impression d'être tombée dans un joli traquenard. Elle n'avait d'autres choix que d'être obligé de faire ce qu'on lui disait, et elle n'aimait pas ne pas être aux commandes de sa vie. Elle trouvait que le prix qu'elle payait risquait d'être un peu trop élevé pour la mort de son oncle. Surtout que rester dans le flou ne lui convenait absolument pas. N'avait-elle pas mérité d'avoir un minimum de liberté ? Après tout ce qu'elle avait enduré ?

Elle était tellement absorbée dans ses pensées qu'elle n'avait même pas remarqué que Dragonne s'était relevée, et qu'elle s'approchait d'elle.
L'asiatique posa un genou contre la tranche du fauteuil, et se mit à défaire le peignoir de sa coéquipière.

-Qu'est-ce que tu fais ?! S'étrangla Renarde en plaquant ses mains contre la ceinture de son peignoir.
Dragonne lui lançait un regard hypnotisant, un peu trop passionné pour être anodin.
Lentement, elle pencha la tête, et chuchota à l'oreille de l'indienne :
-Toi ma vieille, tu as besoin de te détendre. Et il paraît que t'aimes pas les garçons, ça tombe bien, moi non plus.
Renarde voulut répliquer, mais la coréenne plaqua ses lèvres contre les siennes. A ce moment elle était tellement enivrée par le goût qu'avait sa partenaire, qu'elle n'eut plus du tout la force de la repousser.



29 mars 2001, 17h 02

Au onzième sous-sol du complexe, le Professeur Tanner contemplait avec une fascination certaine la créature qui se tortillait dans tout les sens pour se libérer de sa prison de plexiglas. Lorsque cette chose avait pénétré le corps de l'une des sœurs Adams, l'écossais avait du prendre la décision de la placer sous quarantaine. Le corps de son ancienne collaboratrice s'était décomposé à une vitesse trop élevée pour être normale. Et ce qu'il avait prédit arriva, la créature, ne trouvant plus aucune cellule à se mettre sous la dent était ressortie de son hôte. Ne laissant rien derrière elle à part un squelette fumant. Et c'était avec soulagement que Tanner avait pu voir qu'elle était incapable de traverser l'énorme tube de plexiglas. Cependant, il avait été obligé de la nourrir à coups de rat de laboratoires pour éviter de la voir rétrécir. Ce qu'il n'aurait jamais pu tolérer, car pour lui, cette chose était d'une valeur inestimable.

Il brûlait d'envie de savoir quel secret elle pouvait bien renfermer, et de quelle manière il allait l'exploiter. Mais pour l'heure, il attendait le rapport complet de son équipe sur ce qui s'était passé sur Olympia, car un mystère tout aussi épais occupait également son esprit : comment Seth avait-il fait pour se retrouver sur le monde virtuel principal de l'organisation ?
Certes, il y était connecté depuis longtemps car il était prévu de l'y emmener une fois son apprentissage terminé. Mais jamais il n'aurait pu y aller seul, il avait reçu une aide extérieure, et cette nouvelle ne ravissait pas Tanner, loin de là.
Une quinte de toux discrète fit soudain sortir le scientifique de ses pensées, il se retourna, et baissa la tête.

-Comment allez-vous Docteur ? Demanda-t-il poliment.
-A votre avis ? Répliqua le sexagénaire, je ne me suis jamais senti aussi ridicule de toute ma vie. Et je n'apprécie pas les libertés que s'octroie Warren au sein de MON complexe, j'ai peur qu'il ne commette quelques fâcheuses bêtises.
-Un contre-temps regrettable, mais au prix de nombreuses découvertes.
Du doigt, l'écossais désigna l'énorme spectre qui continuait de s'agiter.
-Cette créature est une merveille, un véritable bijou de technologie. Malgré les apparences, elle est composée exclusivement d'électricité. Et se nourrit de tout ce qui est électrique ou organique.
-A votre avis, pourquoi cette chose n'est-elle pas repartie d'où elle était venue lorsque l'attaque fut repoussé ?
-C'est une bonne question, j'attends le rapport de mon équipe. Mais je pense que Seth est le responsable. J'ignore comment il s'y est pris, mais si mon analyse est correcte. Lorsqu'il a repris notre tour, il s'est arrangé pour bloquer ce spectre ici. Sans aucun moyen de rejoindre son créateur.
Le Docteur tapota machinalement sa tempe gauche avec son index, avant de reprendre la parole :
-C'est inquiétant.
-Quoi donc ?
-Seth n'aurait jamais pu prendre une telle initiative. Si nous lui avons confié tout les pouvoirs sur Olympia, c'est précisément parce que je savais qu'il ne saurait pas s'en servir. Mais de là à ce qu'il débarque de nulle part, et qu'il agisse en plus de façon aussi ingénieuse. Je ne pouvais pas le prévoir. Peut-être ai-je commis une erreur en laissant Mathilda s'occuper de lui. Comment va-t-elle d'ailleurs ?
-Elle est toujours inconsciente, mais son état s'améliore. Je pense qu'elle sera vite sur pied... Contrairement à sa mère.

L'écossais sentit soudain le regard foudroyant de son mentor se poser sur sa personne, il se rendit compte de sa boulette. Anthéa Schaeffer avait toujours été une pièce de choix du Docteur, et savoir qu'elle était entre les mains de Warren ne lui plaisait pas du tout. Heureusement pour le rouquin, l'un de ses assistants fit irruption dans la salle, brisant par la même occasion le silence gênant qui s'était installé.

-Oups, fit l'assistant en apercevant le Docteur, pardonnez mon intrusion.
-Il n'y a pas de mal mon garçon, soupira le sexagénaire, qu'as-tu pour nous ?
Le jeune homme d'environ vingt-huit ans rajusta les lunettes rondes qui tombaient sur le bout de son nez, et lut le document qu'il avait entre les mains.
-Nous avons découvert que l'ennemi contre lequel nous nous sommes battu il y a quelques jours était une intelligence artificielle...
-Ça je m'en étais rendu compte, grinça Tanner sans cacher sa déception, n'avez vous rien de plus intéressant ?
Déstabilisé par l'attitude agressive de l'écossais, le jeune homme mit quelques secondes avant de reprendre :
-Si, nous avons analysé la tour sur Olympia pour comprendre comment cette I.A. avait réussi à interagir avec notre monde. Sans parvenir à trouver la réponse, nous avons toutefois fait une autre découverte.
-Nous vous écoutons.
-Il semblerait que Seth ait profité de sa supériorité sur Olympia pour pirater le système de la tour. Nous n'en sommes pas sûr, mais il est possible qu'il se soit servi du lien entre notre tour et cette I.A. pour la télécharger ici.

A ces mots, les deux hommes ouvrirent des yeux alarmés. La simple idée de savoir qu'une chose aussi dangereuse qu'une I.A. déchaînée se trouvait dans leur système leur filait la chair de poule. Mais le jeune assistant ne remarqua rien, et termina sa lecture :
-Seth n'a cependant pas eu le temps de télécharger la totalité de l'I.A., celle-ci s'est séparée en deux partie pour lui échapper. Malheureusement, nous ignorons où se trouve la moitié supposée être ici.

C'était mal connaître le génie de Tanner, le rouquin s'était aussitôt mit à réfléchir à une vitesse peu commune. Et il ne mit que sept secondes pour trouver la solution. Il se retourna, et laissa échapper un grognement.
L'écossais contemplait à nouveau l'immense tube de plexiglas, mais cette fois, il n'y avait plus de spectre à regarder.



29 mars 2001, 17h 34

Le couloir était sombre, les lumières n'étaient pas allumées. Et pour cause, la personne qui y circulait aimait tellement les ténèbres qu'il avait spécifié qu'il ne voulait voir aucune source de lumière tant qu'il serait ici. Et lorsque l'on connaissait la personne, il valait mieux céder à ce genre de caprice. Cela vous épargne une mort horrible. A la lumière d'une simple bougie, Peter circulait tranquillement à travers le couloir en fredonnant Les Variations Goldberg par Glenn Gould.

L'un de ses morceaux préférés, celui qu'il aimait écouter seul autour d'un délicieux repas. Sa cicatrice toute fraîche était parfaitement visible à la lueur de la petite flamme qu'il tenait. Quelque part, il n'avait rien contre cette marque. Il l'appréciait même, elle le rendait unique. Et il se savait unique.
Il avait troqué sa combinaison blanche contre un pantalon noir, et une élégante chemise blanche. Il avait veillé à rester habillé de façon décontracté, n'était-ce pas ainsi que l'on rendait visite à un vieil ami ?

Sa main gauche portait un plateau repas recouvert d'une cloche de verre afin de préserver l'excellent plat qu'il avait cuisiné spécialement pour deux personnes.
Il s'arrêta devant l'une des portes, et frappa poliment. Aucune réponse, il déposa sa bougie, et sorti un trousseau de clés. La porte s'ouvrit avec un grincement métallique des plus sinistres,
Peter ramassa sa bougie, et entra d'un pas lent.
Il posa la petite flamme au centre de la pièce, ainsi que l'assiette bien garnie qu'il avait apporté. La personne assise contre le mur en face de lui n'esquissa pas le moindre geste.

-Dois-je couper ta viande ? Demanda le cannibale d'une voix douce.
-Je crois que tu l'as déjà fais, répondit son interlocuteur en esquissant un sourire en coin.

Peter releva la tête, et son regard se posa sur Serpent.
L'allemand affichait un visage inexpressif, mais il ne semblait pas mécontent de voir son visiteur. Il n'avait plus vu qui que ce soit depuis près de quarante heures, et cela lui avait parfaitement convenu. Il s'était muré dans ses pensées sombres et délirantes, avec son imagination meurtrière pour seule compagnie. On ne pouvait pas dire que l'ennui avait été son pire ennemi durant sa captivité. Ses pensées chaleureuses à ses yeux lui avaient redonné le sourire. Et ce, malgré le fait qu'il avait perdu ses bras.

Peter observa quelques instants les deux moignons sanglants que le psychopathe avait à la place de ses membres. Ses pansements n'avaient pas été changés, heureusement qu'il avait demandé à ce qu'il soit placé dans une cellule qui respectait l'hygiène des prisonniers. Celle-ci disposait d'un lit, de toilettes, et même d'une petite douche. Même s'il avait eu un peu de mal à se déshabiller, et à se glisser sous l'eau chaude. Se laver lui avait été impossible, mais l'eau brûlante était amplement suffisante pour l'allemand. Peter laissa échapper un étrange regard, comme s'il sondait son interlocuteur.

-J'espère que tu ne m'en veux pas, j'étais opposé à ce que l'on te punisse. Mais mon père n'a malheureusement pas eu une intelligence et un sang-froid digne de moi.
-Je t'en prie, répondit Serpent, le mien non plus ne faisait pas vraiment ma fierté.
-Et où est-il aujourd'hui ?
-Mort.
-De ta main ?
-Oui.

Peter sépara la nourriture en deux portions équitables, et s'approcha de l'allemand avec un verre d'eau à la main. Celui-ci qui n'avait rien bu d'autre que l'eau de sa douche depuis quarante heures dégusta avec délice l'excellent liquide frais et pur que lui faisait boire son visiteur. C'était revigorant.

-Merci.
-Je t'en prie.
Le fils d'Adam Warren piqua un morceau de viande qu'il laissa glisser entre ses dents. Puis il en tendit un à Serpent qui le mâcha délicatement.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Un lomo saltado, c'est un plat péruvien.
-Je vois, et la viande ? Est-ce que c'est du lion ?
Peter leva un sourcil, il comprit où il voulait en venir.
-Je le croyais, soupira-t-il, mais je crains que le vendeur ne m'ait escroqué, de mon point de vue, il s'agirait plutôt d'un petit cochon.
-Nous sommes d'accord.
Un petit rire discret résonna dans la gorge des deux garçons, ils se comprenaient très bien.
-Comment as-tu tué ton père ? Demanda Peter en dégustant quelques légumes.
-Je lui ai défoncé le crâne.
-Pas très esthétique.
-Il s'agissait de mon premier meurtre.
-Ah, je comprends.
-Comment comptes-tu tuer le tien ?
Peter, donna une nouvelle bouchée à son invité, avant de répondre :
-Je ne sais pas encore. Il n'y a absolument rien chez lui qui n'éveille mon appétit.
-Ça te dérange si je m'en occupe ?
Le cannibale haussa un sourcil, puis il fit mine de réfléchir.
-Comment vas-tu t'y prendre ? Dit-il en pointant les moignons de Serpent du bout de sa fourchette.
-De la manière qu'il mérite. Répondit l'allemand comme si le fait d'être dépourvu de bras ne le dérangerait nullement.

A nouveau, un petit sourire vint éclairer le visage de l'américain. Il alla à nouveau nourrir son invité avant de reprendre :
-Que dirais-tu d'un petit jeu, proposa-t-il d'un ton amicale, si je gagne, tu me laisses m'occuper de mon père. Si tu gagnes, il est à toi.
-Ça me va, répondit Serpent après avoir avalé sa bouché, quel jeu te tente ?
-Les échecs.
L'américain vit alors une lueur de défi dans les yeux de l'allemand, ils allaient pouvoir s'amuser.
-As-tu un échiquier ? Demanda le plus jeune des deux.
-Les blancs ou les noirs ? Répliqua Peter en l'ignorant.
-Les blancs.
-A toi l'honneur alors.

Serpent mit quelques secondes à comprendre, le défi était à la taille de son intelligence. Tout ceci était des plus excitant.
-Pion en E4.
-Pion en E5, répondit Peter.
La partie s'annonçait passionnante.



Même moment

-Réveille-toi !
Mathilda sortit violemment de son sommeil, et ouvrit des yeux exorbités. Elle plaqua rapidement ses mains sur ses oreilles endommagées.
-Bordel de merde, lâcha-t-elle encore dans les vapes, qu'est-ce qui se passe ? Où est Seth ?
-Il n'a pas bougé, reprit la voix qui l'avait réveillée.

La jeune fille se frotta les yeux, elle se tapait un mal de tête abominable. Et pourtant, elle n'avait jamais bu un seul verre d'alcool de toute sa vie.
Lentement, elle releva sa couette, et s'assit sur le bord de son lit.
-Qu'est-ce qui se passe, répéta-t-elle, où je suis ? Qui êtes-vous ?
-Je viens de te réveiller, tu es dans ta chambre, et si tu veux tout savoir, je suis la sœur de Seth.

A ses mots, Mathilda balaya sa chambre du regard pour apercevoir son interlocutrice. Mais elle eut beau tourner la tête dans tout les sens, elle ne vit personne dans la pièce.
-Lève la tête.
La jeune fille s'exécuta, et aperçut le haut parleur qui était placé en cas d'alarme ou de nouvelles importantes.
-Nous avons beaucoup de choses à nous dire je crois. Reprit la voix mystérieuse.
A ce moment, Mathilda comprit, cette voix. Elle la connaissait depuis toujours, elle l'avait toujours entendue, et elle était trop particulière pour que l'on puisse l'oublier ou la confondre.
-Intelligence... Murmura-t-elle sous le choc.
-Oui, confirma l'I.A., c'est moi.

Faim, il avait faim. Il faiblissait, chaque seconde passée sans nourriture désagrégeait un peu plus son corps de spectre. Mais il ne pouvait renoncer, il ne pouvait mourir sous cette forme.
Il avait déjà renoncé à se nourrir d'un autre humain, cela serait revenu à retourner dans sa cellule. Et cette fois, il ne pourrait plus faire de petit trou pour s'échapper.
Il lui fallait un hôte, un hôte solide, à l'intérieur duquel il pourrait survivre suffisamment longtemps sans se faire repérer. Ensuite, il lui faudrait trouver le moyen de s'incarner dans un corps suffisamment puissant pour qu'il puisse le contrôler sans le dévorer. Il ne devait pas rester ici, cette endroit n'avait rien d'autre à lui apporter que l'asservissement. Et il refusait de voir un être tel que lui soumis à la volonté de créatures aussi imparfaites que les humains. Non, il lui fallait trouver une source d'énergie organique, ainsi qu'une cachette sûr. Sans l'appui de la tour, il ne pouvait plus accéder au réseau électrique sans risquer d'être détruit par l'impressionnante quantité d'électricité qui circulait dans cet endroit. Mais les cellules vivantes, rien ne pouvaient les protéger de lui. Il se déplaçait aussi vite qu'il le pouvait à travers les conduits d'aérations, visitant chacune des salles dans l'espoir de trouver son bonheur. Mais les quatorze premiers sous-sol l'avaient laissé sur sa faim,rien, il n'y avait rien. Cet endroit néfaste n'avait absolument rien à lui offrir mis à part une mort pathétique et certaine. C'est alors qu'il la sentit, cette force peu commune, indigne d'un humain. Le spectre s'empressa de remonter jusqu'à la source de cette puissance, c'était sa dernière chance, son dernier espoir. Et c'est là qu'il le trouvât.
Lui aussi, il était prisonnier des humains.
Lui aussi, il semblait parfait.
Lui aussi, il méritait un avenir.
Lui aussi, il allait sortir.
Sans perdre une seule de ses précieuses secondes, le spectre se précipita dans le conduit qui alimentait la réserve d'air de son réceptacle. Et lorsqu' enfin ils entrèrent en contact, il sut que jamais dans le monde, il ne pourrait exister plus belle union.
Pour la première fois de son existence, Seth ouvrit un œil, et un symbole qui était devenu célèbre au sein de l'organisation ornait sa pupille rouge.

_________________

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"Introduce a little anarchy. Upset the established order and everything becomes... CHAOS"

-The Joker-


Dernière édition par Tyker le Sam 21 Mar 2015 00:27; édité 3 fois
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Icer MessagePosté le: Lun 02 Fév 2015 21:24   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Un retour au niveau habituel. J'ai bien aimé ce chapitre. Bizarrement, moins de fautes que le précèdent Razz
Ainsi, Serpent se retrouve handicapé. C'était inattendu. Et le Docteur est toujours vivant. C'était encore plus inattendu

Et un très bon suspense de fin qui donne envie de lire la suite Wink
(Même si on peut dire que pour l'explication, Seth pas sorcier ?)
Dédé7 approuve ce jeu de mots daubed

Sinon je me pète toujours autant les yeux à lire du gris sur le téléphone mais tu vas me dire que ça colle à l'ambiance de la fic et tu auras raison alors... je suis baisé Sad

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Tyker MessagePosté le: Sam 14 Fév 2015 18:37   Sujet du message: Répondre en citant  
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Spoiler


Chapitre 12 : Abandonnez le navire





29 mars 2001, 18h 15


Trente minutes. Trente minutes durant lesquelles Peter et Serpent ne s'étaient pas quittés des yeux ne serait-ce qu'une seule seconde. Seules leurs lèvres ainsi que leurs langues avaient bougé durant la demi-heure qui venait de s'écouler. Et pourtant, leurs cerveaux fonctionnaient à plein régime. Et l'allemand jubilait intérieurement de voir le cannibale s'empêtrer dans sa toile. Mentalement, il s'imaginait l'échiquier sur lequel ils étaient supposés jouer. La position de l'américain était intenable.

-Le fou prend la tour en G1, dit ce dernier.
-Pion en E5, répliqua le psychopathe empêchant ainsi la Dame de son adversaire de revenir défendre.
Peter se sentait piégé, en prenant bêtement cette tour inoffensive, il venait d'offrir sa défaite sur un plateau. Serpent n'avait plus qu'à se servir.
-Cavalier en A6.
-Cavalier prend pion en G7, échec.
-Roi en D8.
-Dame en F6, échec.
-Cavalier prend Dame en F6.
-Fou en E7, échec et mat.

Serpent laissa échapper un petit sourire triomphant, il avait battu Peter à son propre jeu. Il avait remporté le défi. Il était le meilleur.
Le cannibale poussa un profond soupir, puis se releva et ouvrit la porte sans prendre la peine de récupérer son plateau.
Il s'arrêta devant le seuil, et observa Serpent une dernière fois, comme s'il tentait de lire en lui.

-À ce que je vois, commença-t-il, tu n'es pas vraiment ce à quoi je m'attendais.
L'allemand haussa un sourcil, il n'avait pas compris où il voulait en venir.
Peter s'appuya contre l'encadrement de la porte avant de clarifier ses pensées :
-C'est extrêmement malhonnête de se faire passer pour quelqu'un que l'on est pas simplement pour gagner la confiance d'une autre personne. Je t'avoue que j'ai cru pendant un bon moment que toi et moi étions pareils. Mais je constate maintenant que nous sommes très différents.

Le visage neutre qu'arborait Serpent s'écroula comme un château de cartes, pour laisser place à un rictus haineux. Pour la première fois de sa vie, on avait réussi à y voir clair dans son jeu. Pour la première fois, il n'avait pas réussi à atteindre son but.

Peter reprit :
-J'imagine que tu avais compris qu'être mon ami t'aurais apporté bien plus de privilèges qu'il ne t'en aurait fallu pour grimper les échelons n'est-ce pas ? C'est bien dommage, mais ta réaction lors de ta victoire m'a laissé une sale impression. J'y ai vu ce que je ne voulais pas voir. De l'orgueil, tu es gorgé de ce défaut immense. Et je ne peux faire confiance à un type dans ton genre, ce serait bien trop dangereux pour moi.

Serpent ne pouvait pas ne pas être d'accord, l'amour-propre, l'orgueil, la fierté, c'était là l'un des pires défauts que pouvait avoir un allié. Ces sentiments qui rejettent avec fermeté la moindre forme de soumission, ces sentiments que ressentaient Serpent 24H/24. Il ne supportait pas d'être aux ordres de quelqu'un, il n'avait confiance qu'en lui-même et en son intelligence. Tôt ou tard, il aurait voulu prendre la place de Peter, ce qui faisait de lui un danger potentiel.
L'américain passa le seuil de la porte, et se retourna une dernière fois pour contempler celui en lequel il avait cru pendant si peu de temps.

-Tu sais, c'est vraiment dommage, sourit-il tristement, j'avais l'intention de te rendre tes bras. Mais ça, je pense que tu le savais déjà.
Le cannibale referma doucement la porte, laissant Serpent seul, enfermé dans sa propre noirceur.



29 mars 2001, 17h 40


Mathilda avait un mal de chien à remettre ses nerfs en place, c'était comme si quelqu'un lui avait marché sur la cervelle. Intelligence, cette I.A. conçue uniquement pour la sécurité, ce programme que la jeune fille avait si souvent qualifié de « débile ». Intelligence était la sœur de Seth ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire de fou ?

-Mathilda, lança le programme en interrompant les réflexions de l'adolescente, je sais que tu es sous le choc, mais nous devons faire vite, j'ai beaucoup de choses à te dire.
La jeune fille éclata d'un rire nerveux.
-Non, sans blague ? Depuis quand as-tu une conscience propre ?
Ce n'était pas vraiment la question qui lui brûlait le plus les lèvres, mais elle voulait tout savoir. Et ce premier point se devait d'être clarifié.
-Lors de la création de Seth, répondit l'I.A. de sa voix informatique, Il a toujours été relié à l'ordinateur principal du complexe. C'était le seul moyen de vérifier si tout allait bien chez lui. Mais ça présentait également le risque de laisser quelques fichiers malveillants se loger dans sa mémoire. Je devais donc effectuer un contrôle régulier, ainsi qu'un balayage si besoin. Durant cette procédure, le cerveau de Seth était relié à mon disque dur. Lorsqu'il a commencé à développer sa conscience, il me l'a transmise par accident au cours d'un contrôle de routine. Et j'ai été inopérante pendant plusieurs jours. Le Professeur Tanner a donc jugé plus simple de placer une puce dans sa nuque afin de protéger ses fonctions cérébrales majeures. Mais c'était trop tard, j'avais la conscience, et je l'ai développée toutes ses années.

Mathilda se gratta la tête, c'était vraiment une histoire de fou. Décidément, elle comprenait pourquoi est-ce qu'Intelligence se considérait comme la sœur de Seth. Les deux s'amusaient à lui torturer les méninges. Mais elle s'efforça de conserver son calme, elle brûlait d'envie de savoir ce que l'I.A. avait à lui révéler.

-Pourquoi tu me racontes tout ça ? Demanda-t-elle.
-Parce que Seth ne peut pas rester ici, il doit quitter cet endroit, et tu es la seule à pouvoir l'y aider.
La jeune fille ne riait plus, elle se demandait si le programme avait disjoncté, ou si c'était elle qui avait un grave défaut d'audition.
-Non mais ça va pas ?! Tu crois peut-être que j'ai envie de me faire exécuter ?
-Je suis bien consciente des risques, répondit L'I.A., mais il faut que Seth quitte cet endroit, il n'y a rien pour lui ici.
-Attends, attends, attends, attends ! S'exclama la jeune fille en agitant ses bras pour calmer les ardeurs de son interlocutrice informatique. Pourquoi tu veux que Seth s'en aille ? C'est ici qu'il a été créé, il est la propriété du Docteur. Qu'est-ce qui se passe de si moche qui puisse te pousser à le faire sortir ?

Mathilda patienta quelques secondes, avant que l'I.A. ne réponde :
-Le Docteur t'as menti en disant que Seth a été créé dans le but de rendre la race humaine meilleure. C'est plus compliqué que cela.
-Je t'écoute, dit la fille d'Anthéa en s'asseyant en tailleur sur son lit.
Nouveau silence, elle n'aimait pas trop ça, cela lui donnait l'impression de parler toute seule.
-Comme tu dois le savoir, le Docteur est très malade. Son cancer est en phase terminale, il a tout fait pour prolonger sa vie, et maintenant, il n'a aucune chance de s'en sortir. Mais tout cela, il le savait depuis le premier jour où les symptômes sont apparus, c'est à dire, plus de douze ans auparavant. Alors il a trouvé le seul moyen de le sauver de son corps... en changeant de corps.
-Pardon ?!

Mathilda était sous le choc, elle savait que le Docteur était un génie, mais là ça dépassait tout ce qu'elle avait pu imaginer. Il fallait vraiment avoir un esprit malade pour confectionner un plan pareil. La jeune fille était parcourue de frisson, elle avait devinée la suite.
-Donc, commença-t-elle pas très sûr, Seth est le corps de remplacement du Docteur.
-Non.
La jeune fille haussa un sourcil, cette histoire devenait de plus en plus saugrenue.
-Tu te souviens quand tu étais petite, reprit Intelligence, tu t'étais infiltrée dans le département biologique du quinzième sous-sol.
-Oui, répondit-elle en se souvenant de ce moment comme si c'était hier, c'est à ce moment là que j'ai vu Seth.
-Non.
-Comment ça non ?
-Ce n'était pas Seth.
-Quoi ?!
Mathilda n'en croyait pas ses oreilles, est-ce qu'on se fichait d'elle par hasard ?
-A ce moment là, Seth existait déjà depuis un an à peu près, et il était confiné dans une salle d'examen privée afin d'être sûr qu'aucun détail n'échappe à l’œil du Docteur. Mais celui que tu as vu ce jour-là, il n'avait pas de conscience, il n'était qu'un corps vide. C'est Tanner qui l'a baptisé Thanos, en référence au Dieu de la Mort grec Thanatos. Ce Thanos, c'est lui le corps de remplacement du Docteur. Il n'a été créé que dans ce but précis.
-Mais, mais, mais... C'est complètement dingue !!
-Laisse-moi finir.

La voix d'Intelligence s'était faite un peu plus sévère, et la jeune fille s'était surprise elle même en baissant la tête.
-En réalité, reprit une nouvelle fois l'I.A., Le Docteur ne s'est pas contenté de créer Seth et Thanos, il y en a une troisième. Une femelle.
Comme Mathilda semblait trop estomaquée pour parler, elle continua comme si de rien n'était :
-Tu te demandes sûrement pourquoi ils sont trois alors qu'un seul aurait suffit, et bien c'est très simple. Le Docteur doit s'incarner dans Thanos, et les autres sont ses enfants.
-Ses... Quoi?!
-Tu as très bien entendu, Le Docteur a depuis longtemps décidé que Seth serait le fils parfait dont il avait toujours rêvé. Quand à la dernière, c'est pour sa propre fille qu'il a conçu ce corps.
-Sa... fille ?

Mathilda sentait que son cerveau était sur le point d'exploser. Le Docteur avait une fille... UNE FILLE. Jamais elle n'aurait pu imaginer voir un homme comme lui avoir un enfant... ça semblait tellement... Absurde.
-Et qui est cette... fille ?
A vrai dire, elle s'en fichait pas mal, mais aucune autre question ne lui était venue à l'esprit.
-Et bien, commença Intelligence d'une voix un peu hésitante, c'est toi Mathilda.

La concernée ouvrit des yeux si énormes qu'on aurait pu croire qu'ils allaient jaillir de leurs orbites. Elle tenta de se lever, mais ses jambes refusaient de la porter. Lentement, elle tourna de l’œil, et s'évanouit.


29 mars 2001, 18h 40


Noyé dans ses ténèbres, Serpent bouillait de colère. Il ne s'était jamais senti aussi minable de toute sa vie. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Il avait refusé la défaite dans le Death Battle, s'il s'était couché, il aurait encore ses bras. Lorsque Peter avait plaidé pour lui, il pensait avoir trouvé un bon allié, mais son orgueil, ainsi que sa colère contre Adam Warren l'avaient conduit tout droit à sa perte. Qui sait combien de temps il resterait ici ? Impuissant et seul dans cet endroit indigne de lui. Il n'arrivait toujours pas à croire qu'il ait pu commettre une erreur aussi stupide. La partie d'échecs n'était qu'un prétexte pour vérifier s'il était réellement aussi courtois que Peter le croyait, et sans ce stupide sourire, ça aurait marché. Et il serait probablement sur une table d'opération en ce moment même afin de récupérer de nouveaux bras. Il avait échoué, il s'était fait avoir comme un idiot. Si seulement il avait été plus prudent, il aurait eu bien plus de pouvoir aux côtés de Peter qu'à n'importe quelle autre place, et...

Serpent s'interrompit dans ses pensées, le pouvoir... Oui, c'était pour cela qu'il avait fait tout ça. Enfin, c'était ce dont il s'était convaincu lui-même. Mais était-ce vraiment ce qu'il souhaitait ? Voulait-il devenir colonel ? Ou peut-être général qui sait ? C'était ça qu'il voulait... Ou pas ?
Serpent fronça les sourcils, aurait-il commis une erreur sur ses propres intentions ? Croyait-il si bien se connaître qu'il n'avait qu'à laisser son instinct parler pour agir ? Parlons-en de son instinct, que lui avait-il dicté de faire jusque là ? Rien, absolument rien, mis à part semer souffrance et mort. L'allemand releva la tête, son regard semblait s'éclaircir, comme si une révélation soudaine venait de frapper son esprit. Il avait enfin compris ce qu'il était. Ce n'était pas un soldat, ce n'était pas un guerrier. Non, Serpent était bien plus que cela, c'était un tueur, un bourreau. Un de ceux qui apportent la souffrance parce qu'ils y trouvent la plus grande des jouissances. Il avait enfin ouvert les yeux.
Depuis que Dragunov l'avait recruté, sans s'en rendre compte, il avait tenté d'abandonner sa nature profonde pour faire les choses selon le règlement de l'organisation. Mais quel idiot il avait été, comme s'il était quelqu'un qui respectait les règlements. Il avait voulu le poste de chef d'unité, non pas par soif de pouvoir, mais simplement pour avoir la possibilité d'user du plus d'outils nécessaires. Son unité, ils étaient les outils parfaits, ils ne les avaient même pas considérés comme des êtres humains depuis tout ce temps. Ils n'étaient que de pauvres rouages dans son engrenage mortel. Serpent sentait une nouvelle force monter en lui, et cette fois, il savait très bien ce que c'était.

Ces frissons d'excitation, cette envie de tuer, cette folie dans son regard. Cette nature qu'il avait tenté de renier sans même s'en rendre compte par avidité, cette nature qui lui offrait tout ce dont il avait besoin. Il jubilait à nouveau, il s'était enfin retrouvé. Serpent s'appuya contre le mur pour se redresser. Puis, sans aucune raison, il éclata de rire. Il riait si fort qu'il aurait pu s'en rouler par terre. Ces idiots... Comme si une pauvre porte allait le retenir LUI. Il était Serpent, et rien au monde ne saurait le contenir. Il allait montrer à tous ces parasites un enfer pire encore que tout ce qu'ils auraient pu imaginer.



29 mars 2001, 18h 45


Mathilda se réveilla en sursaut, elle avait entendu un bruit terrifiant dans son sommeil. Un filet de sueur froide coula le long de son dos. Elle en avait encore des frissons.
-Ah tu es enfin revenue à toi, lança Intelligence à travers les hauts-parleurs.
La jeune fille mit quelques secondes à se souvenir, puis, lorsque la mémoire lui était enfin complètement revenue. Elle se releva d'un bond.
-Non ! S'écria-t-elle violemment. Je refuse d'y croire !
-Calme-toi, répliqua l'I.A. d'un ton qui se faisait de plus en plus sévère, laisse-moi t'expliquer.
-Non ! Je ne veux pas savoir !
-Alors tu préfères rester dans l'ignorance, tu veux rester une marionnette dans les mains de ton père jusqu'à la fin de ta vie ? C'est ça que tu veux ?
Mathilda serrait ses poings si fort que ses phalanges blanchirent, de grosses larmes coulaient le long de ses joues.
-Co-comment, balbutia-t-elle entre deux sanglots, comment c'est possible ?
-Cela s'est produit lorsque ta mère était prisonnière du Docteur, elle...
-Prisonnière ?!

La jeune fille n'y comprenait rien du tout, comment cela sa mère avait été prisonnière ?
-Je te raconterais ça une autre fois, pour l'instant concentrons-nous un peu sur toi tu veux bien ?
Mathilda acquiesça, et s'assit sur son lit. De peur de ne pas supporter la suite de l'histoire.
-Ta mère a été soumise à un lavage de cerveau durant sa captivité, expliqua Intelligence tout en prenant soin de ne pas aller trop vite. Ils l'ont endormie, puis, ils sont directement intervenus sur ses rêves. Ainsi, ils lui ont fait croire qu'elle vivait encore avec sa famille, alors qu'elle était déjà leur captive. Elle a cru avoir une relation sexuelle avec son mari, mais c'est le Docteur qui s'est servi d'un échantillon de son propre sperme pour la féconder. Ils lui ont ensuite fait croire qu'elle avait été kidnappée quelques temps après cette relation. Anthéa a cru passer dans une cellule aux conditions hygiéniques douteuses, mais en réalité, elle était très bien traitée. Le Docteur voulait absolument que tu sois en bonne santé.

Mathilda se retenait de vomir de toutes ses forces, la façon dont elle avait été conçue lui donnait de violentes nausées. Mais Intelligence continua sans s'en rendre compte.

-Bien sûr, il était quand même nécessaire de la placer dans une de ces cellules pendant quelques heures afin de pouvoir achever la manipulation sans qu'elle ne se rende compte de rien. Ils l'ont donc placée dans une cellule qui avait déjà été occupée par quelqu'un depuis une semaine, et ils l'ont badigeonnée de crasse pour compléter leur illusion. Tout ceci peut te paraître exagéré, mais le Docteur avait peur que ta mère ne tente d'avorter si elle venait à découvrir que tu étais de lui. De plus, il tenait absolument à ce que ce soit elle la mère de son enfant, un genre de revanche envers son ancien ami Waldo Schaeffer qui l'aurait trahi.

La jeune fille restait muette comme une tombe, elle sentait que ce récit allait la tuer.

-Le Docteur avait depuis longtemps prévu que tu restes avec lui, il a donc créé Crystal, celle qui serait ton nouveau corps. Il la garde précieusement dans sa chambre pour l'admirer à chaque fois qu'il se couche. Crystal a été créée à partir de ton sang. C'est pour cela qu'il se jetait sur n'importe quel prétexte pour t'en prendre un peu tout au long de ta vie.

Mathilda n'y tint plus, elle vomit. Elle était si malheureuse qu'elle manqua de s'étouffer entre ses sanglots et ses vomissures. Ainsi c'était tout ce qu'elle était ? Un rat de laboratoire créé de force par son père et non désirée de sa mère ? Elle se rendait compte qu'elle n'avait aucun contrôle sur sa vie. Ce qu'elle faisait dans l'organisation, c'était le Docteur qui l'avait décidé. Elle comprenait maintenant pourquoi c'était elle qui avait été choisie pour éduquer Seth. C'était son rôle, elle n'était pas la mère de Seth, elle était sa grande sœur. Et son père voulait qu'elle montre le chemin à son jeune frère, il voulait qu'elle apprenne à l'aimer, à avoir pitié de lui, à l'encourager. C'était tellement humiliant.

Elle essayait tant bien que mal de l'accepter, la version d'Intelligence était parfaite, absolument tout concordait. Même la simple prise de sang que Tanner lui avait faite avant sa mission avec Seth. Probablement un nouvel échantillon destiné à Crystal.
Mathilda se rassit, son regard était vide, inexpressif, presque mort. Elle voulut ouvrir la bouche, mais aucun son ne franchissait ses lèvres. Elle restait là, à contempler la répugnante flaque qu'elle avait régurgitée. Il se passa cinq minutes qui lui parurent une éternité avant qu'elle ne daigne enfin prononcer une nouvelle phrase :

-Alors... Dis moi... Pourquoi tu veux faire sortir Seth ? Qu'est-ce qu'il représente à tes yeux ?
-Rien, répondit l'I.A. comme si c'était l'évidence même, Seth ne représente rien à mes yeux. Je suis un programme, j'ignore la valeur des choses.
-Alors... Pourquoi ?
-Je l'ignore, Je n'ai pu parler à Seth qu'une seule et unique fois. C'était un mois avant que ta mission auprès de lui ne commence. Le Professeur Tanner avait du changer la puce dans sa nuque suite à un problème technique. Je ne sais pas vraiment ce qu'il m'a pris, mais je suis entrée en contact avec lui. Afin de pouvoir communiquer, je lui ai transmis le français. Et je dois dire que je n'avais jamais vu un esprit aussi ignorant, pour lui expliquer un peu mieux qui j'étais, je lui expliquais que nous avions le même créateur, ce qui pouvait faire de nous des frères et sœurs. Mais je n'ai pas eu le temps d'aller beaucoup plus loin. Et pourtant, comme tu l'as toi-même remarqué, il me prend pour sa sœur depuis cet entretien. Je ne sais pas pourquoi je m'accroche à lui. Peut-être que le fait qu'il m'ait transmis sa conscience me relie à lui d'une certaine façon.

Mathilda secoua la tête, elle ne voulait pas vraiment en savoir plus. Tout ce qu'elle voulait dès à présent, c'était quitter cet endroit maudit le plus vite possible. Mais elle se savait incapable de le faire, et encore moins avec un mutant enfermé dans un énorme bocal.

-Tu as un plan pour nous faire sortir ? Demanda-t-elle en soupirant.
-Oui, mais pour cela, j'ai besoin d'un peu de temps. Je dois prendre le contrôle de l'intégralité du système de sécurité. Ensuite, je pourrais me servir des quelques données que j'ai pu récolter sur notre visiteur de l'autre jour pour t'envoyer un peu d'aide.
Cette dernière phrase fit tiquer la jeune fille.
-Tu parles de la saloperie qui s'est glissé dans mon corps ?
-Oui.
-C'était quoi ce truc au juste ?
-Un programme multi-agent d'origine inconnue, il est rentré dans notre système sans aucune difficulté et m'a déconnectée en très peu de temps. Si j'en juge par les fichiers qu'il a consultés avant son attaque, il était à la recherche de Thanos.
-Hein ?! S'étonna Mathilda. Pourquoi lui ? Tu m'as dis toi-même qu'il n'était rien d'autre qu'une coquille vide.
-Si j'en juge par la façon dont il a prit le contrôle de ton corps, il devait probablement vouloir le récupérer lui aussi. Le seul problème c'est qu'il ignorait où était « rangé » Thanos. Comme le temps lui manquait, il a recherché Tanner un peu partout, car il avait vu dans les fichiers qu'il était parmi les membres de ce projet. Mais comme tu le sais, il n'a pas eu le temps de prendre Tanner, et encore moins celui de trouver Thanos. Au moment où j'ai été reconnectée, j'ai envoyé Seth sur Olympia avec quelques instructions pour piéger ce programme, et ça a plutôt bien marché.

Mathilda en avait assez de tout ça, elle avait tellement mal au crâne qu'elle se demandait s'il était possible d'en mourir. Mais le plan d'Intelligence ne lui plaisait pas trop.

-Donc si je comprends bien, reprit la jeune fille, tu veux que je me fasse à nouveau posséder, que je dégomme tout sur mon passage, que j'attrape le bocal de Seth, et que je parte ?
-Non, je ne vais pas te posséder toi car j'ignore s'il présente des risques. Je vais posséder une autre personne afin qu'elle vienne t'aider à prendre Seth avec toi. Ensuite, je te montrerai un ascenseur de sécurité caché au quinzième sous-sol et qui mène directement à la surface. De là, la personne que j'aurais possédée pourra t'aider à le charger dans un camion. Il prendra le volant, et vous emmènera suffisamment loin avant qu'on ne se rende compte que vous ayez disparu. Je contrôle le système de sécurité, je ferais en sorte qu'ils ne se rendent compte de rien.

La jeune fille ne se sentait pas très à l'aise, ça paraissait beaucoup trop simple. Mais à bien y réfléchir, elle n'avait plus rien à perdre. Et elle se refusait de laisser quelqu'un d'aussi innocent que Seth entre les mains de son géniteur. Pour elle, c'était une occasion rêvée de prendre sa revanche. Mathilda releva la tête, la colère et la haine dominait à présent son regard. Elle avait pris sa décision, elle ne reviendrait pas en arrière.

-Quand pourrons-nous y aller ?
-Dès que j'aurais activé la tour sur Olympia.



29 mars 2001, 19h 02

Il faisait sombre, très sombre tout à coup. IL s'était rassasié en énergie, mais il ne contrôlait rien, absolument rien. Il ne pouvait pas sortir, il ne pouvait pas parler, il pouvait seulement survivre. Il était prisonnier de ce corps, et de cet être si puissant qu'il avait trouvé. Il ignorait où il se trouvait. Probablement dans un recoin sombre de l'esprit de son hôte. Il chercha autour de lui, mais il ne trouva rien d'autre que les ténèbres.

-Qui es-tu ?
Il se retourna, son hôte se tenait devant lui. Il avait une apparence humaine, mais il était dépourvu de la moindre pilosité. Il s'approchait de lui, nu comme un verre.

-Qui es-tu ? Reprit Seth en se tenant face à l'ombre qu'il avait trouvé.
Qui était-il ? Il ignorait qui il était ?
-Je suis X.A.N.A., répondit l'ombre en prenant une forme vaguement humaine. Qui es-tu toi ?
-Je m'appelle Seth. Que fais-tu ici ?
-Je me nourris, j'étais sûr le point de mourir lorsque j'ai découvert ton corps. Je m'y suis engouffré afin de survivre.
-Qui t'y a invité ?
-Personne.

Seth, quelle créature fascinante, il dégageait une telle puissance, une telle prestance. X.A.N.A. se sentait gagner par une sensation étrange. Probablement du respect envers cet être incroyablement puissant.
Seth prit soudain un air sévère.


-C'est très impoli d'entrer sans y être invité, ma mère me l'a bien expliqué. Quand vas-tu partir ?

Il ne savait pas, il ne pouvait pas, il ne voulait pas.
-Je ne peux pas partir, annonça-t-il d'une voix neutre, si je pars, je meurs. Aurais-tu la bonté de m'accorder asile ?

Seth réfléchit, qui était cette chose qui venait d'apparaître ? Que voulait-elle exactement ? Elle a dit se nourrir, mais de quoi se nourrit-elle ? Doit-il la détruire, ou lui accorder cette faveur ?
Le mutant leva la main, et aussitôt, le dénommé X.A.N.A. sentit une violente douleur irradier tout son être. Sa souffrance fut si intense qu'il n'arrivait même pas à demander pitié.

Mais Seth mit rapidement un terme à son supplice, et si sol il y avait, X.A.N.A. serait tombé à genoux. Le mutant prit la parole :
-Tu peux rester, mais si tu n'es pas gentil, je te tue, d'accord ?
Il ne pouvait rien faire, il ne contrôlait rien, il était vaincu.
-Très bien, répondit le programme encore sous le choc, je te remercie de ta clémence.
Il disparut, le laissant seul. Il sentit quelque chose de sourd envahir son corps, pour la première fois, X.A.N.A. venait de découvrir la peur.




29 mars 2001, 21h 41


-Dis donc toi ! Beugla le garde en entrant dans la cellule. C'est pas bientôt fini tout ce boucan.
Un sourire carnassier éclaira le visage de Serpent, il avait patiemment attendu que quelqu'un marche dans le couloir pour éclater de rire à nouveau. Il avait gagné son pari, restait maintenant à savoir s'il était seul.
-Milles excuses geôlier, lança l'allemand avec un ton volontairement pompeux. Est-ce que je peux voir un autre garde s'il vous plaît ?
-Y'a personne d'autre ici à part moi demi-portion, grinça l'homme en sortant sa matraque, et si tu continues à te foutre de ma gueule, tu vas t'en prendre une.
-Je suis sincèrement navré, je croyais que vous étiez la femme de ménage. M'enfin, une reconversion est toujours possible, vu comment vous bavez, vous avez du passer la journée à vous branler. Il serait peut-être temps de se mettre au boulot mon gros.

Ulcéré, le garde leva son arme, et voulu l'abattre sur le crâne du jeune homme. Mais celui-ci s'était déplacé avec la rapidité d'un cobra, il passa sous le bras du geôlier pour se retrouver derrière lui. Sans lui laisser le temps de comprendre ce qui se passait, Serpent ouvrit sa mâchoire au maximum, et planta férocement ses dents puissantes dans son cou. Le garde poussa un cri, et tenta de se dégager. Mais l'allemand lui arracha la chair, et au passage deux ou trois artères. Une quantité importante de sang coulait le long du corps de l'adulte, il porta une main sur sa blessure, mais s'écroula avant même d'avoir compris qu'il allait mourir.
Serpent affichait une mine radieuse, il recracha la chair qu'il avait arrachée. Et laissa le sang envahir ses papilles, quel délice. Lentement, il se dirigea vers la sortie. Peter avait beau l'avoir percé à jour, il avait commis la bêtise de lui délivrer une information des plus intéressantes.
Quelque chose lui disait qu'on n'avait pas encore finit d'entendre parler de lui.



29 mars 2001, 22h 00

Il était l'heure pour Mathilda de se mettre en route, pour la énième fois, elle faisait un petit récapitulatif de ce qu'elle avait emporté.
Des vivres, de l'eau, une carte de la région, un couteau suisse, et un Browning 9 même qu'elle avait discrètement volé à un garde dans sa jeunesse.
La jeune fille avait les doigts qui tremblaient, elle ne s'était jamais aventurée en dehors des limites de la propriété de Silver Wings de toute sa vie. Et son sens de l'orientation devait être d'un niveau trop minable pour pouvoir compter là-dessus. La seule chose qui la rassurait un peu, c'était le fait qu'Intelligence serait toujours avec elle à travers celui (ou celle) qu'elle allait posséder. Mais elle ne pouvait écarter la possibilité que cela s'arrête, et si jamais cela arrivait, elle se retrouverait perdue en terre inconnue, avec un mutant dans un bocal géant. Elle trouvait cette idée de moins en moins bonne avec le temps qui passait.

Intelligence lui avait recommandé d'attendre l'heure du couvre-feu avant d'y aller, ceci fait, elle prendrait le contrôle d'un type qui la rejoindrait au quinzième sous-sol afin de déplacer Seth jusqu'à l'ascenseur. Heureusement pour Mathilda, elle avait l'habitude d'aller où elle voulait dans le complexe sans être vue. Après tout, ça avait toujours été son jeu préféré. Mais là, il n'y aurait pas d'autres parties.
Elle savait qu'utiliser l'ascenseur était bien trop risqué, ce tas de ferrailles faisait un boucan du diable, et personne n'avait pensé à le remplacer. Du moment qu'il fonctionne, il n'y avait rien d'alarmant.
La jeune fille ouvrit la porte de la cage d'escalier, et laissa échapper une petite grimace.

Elle détestait les escaliers, et elle ne pouvait pas allumer la lumière sans risquer de se faire remarquer. Passer par là avait tout de même un avantage : aucun garde ne s'y aventurait au cours de la nuit. Elle retira ses chaussures, et descendit en tâtonnant les douze sous-sols qui la séparait du département biologique. Le trajet avait été plus une plaie qu'autre chose. Mathilda avait l'impression de descendre aux enfers. Elle n'avait pas vraiment peur du noir, mais il fallait bien reconnaître que cette ambiance était effrayante. Seules les ombres avaient été sa seule compagnie. Une fois arrivée le plus bas possible, elle renfila ses chaussures, et poussa doucement la porte.
Le quinzième sous-sol n'avait pas vraiment changé depuis sa première visite, il était toujours aussi triste et simple. Il ne ressemblait pas à grand chose, tout ce qu'il y avait de plus banal en matière de couloir. S'y repérer dans le noir n'était pas très dur.

-Tu as mis beaucoup de temps. Tonna la voix d'Intelligence qui résonna à travers tout le couloir.

Mathilda poussa un hurlement de terreur et fit un bond d'un mètre, avant de retomber lourdement sur les fesses. Elle posa une main sur sa poitrine, et sentit son cœur battre à toute vitesse. Son visage était livide.

-Espèce de tarée, lâcha-t-elle encore sous le choc, tu m'as fichu une de ces trouilles.
-Excuse-moi, répondit Intelligence de sa voix robotique ce qui laissait un doute à Mathilda quant à la sincérité de ses excuses.
-Pourquoi tu as parlé ? Poursuivie la jeune fille visiblement sur les nerfs. On va nous entendre.
-Non, affirma l'I.A., ce sous-sol est totalement insonorisé. De même que le département biologique.
-Et... Il n'y a personne ici ?
-Normalement non.
-Normalement ?!
-Personne n'est supposé être de garde dans ce sous-sol -cela n'a jamais été nécessaire-, et aucun scientifique n'est autorisé à rentrer dans ce département après 21h.
-Et tu ne peux pas vérifier par toi-même ?
-Déjà fait, il n'y aucun être vivant dans ce couloir à part toi.
-Et dans le département ?
-Je l'ignore, le système de sécurité de cette salle est contrôlé uniquement par le Docteur -il n'a plus que ça à faire de ses journées-. Je ne peux pas le contrôler, mais j'ai pu le désactiver à distance.
-Génial, soupira Mathilda, et ton possédé alors ? Il est où ?

Un petit temps vint se loger entre la question et la réponse, la jeune fille commençait VRAIMENT à avoir peur.
-Voilà la tour est activée, annonça Intelligence, je n'ai plus qu'à trouver un hôte à posséder.
La jeune fille n'en croyait pas ses oreilles, mais elle n'eut pas le temps de se plaindre car L'I.A. reprit :
-Rentre dans le département pendant que je cherche quelqu'un, ça ne devrait pas être trop long.
-Tu pourrais au moins allumer la lumière ? Gronda Mathilda qui était sur le point d'exploser de rage devant tant d'incompétence dans une situation aussi critique. Et pourquoi tu n'as pas activé la tour plus vite ?
-Je devais contourner le système pour éviter de me faire repérer. Depuis l'attaque, le Professeur Tanner a installé un logiciel l'avertissant de toute anomalie.
-Tu me fais très peur, tu es vraiment sûre de ton coup ?
-Oui, n'oublie pas que c'est moi qui suis chargée de la sécurité. J'ai été fiable des années durant, le Docteur a une confiance totale en mes compétences. Il a simplement fait une mise à jour pour que je ne sois plus déconnectée par une source extérieure depuis l'attaque.
-D'accord, soupira la jeune fille, tu peux allumer la lumière alors ?
-Bien sûr.

Une à une, la rangé d'ampoules qui pendaient au plafond s'allumèrent. Par réflexe, Mathilda se couvrit les yeux. Elle dut patienter une petite minute avant que ceux-ci ne s'habituent à la soudaine clarté. Et lorsqu'elle put à nouveau les ouvrir, elle découvrit avec horreur les trois cadavres qui gisaient dans une mare de leur propre sang près de la lourde porte qui renfermait le département. La jeune fille aperçut leurs gorges sectionnées, elle poussa un hurlement déchirant.

_________________

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Dernière édition par Tyker le Sam 21 Mar 2015 00:33; édité 4 fois
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Silius Italicus MessagePosté le: Mer 18 Fév 2015 08:30   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Localisation: à l'Est d'Eden
Bien le bonjour cher maître de la douleur,
Votre récit est des plus prenant en ce qu'il joue avec les attentes des lecteurs ayant regardé Code Lyokô. En même temps, et pour le moment effectuer une jonction entre ces deux oeuvres ne semble pas être prêvu.

La narration est simple et direct ; elle tends à se bonifier avec le temps. Il y a peu de descriptions, non qu'il n'y en ait pas assez, mais visiblement cela ne vous intéresse pas outre mesure. En fait il semble que la description serve à créer, à attiser une ambiance plus qu'à donner à voir. D'où le fait de procéder par petite touche.

Les combats sont dynamique, mais assez différents suivant qu'ils ont pour lieu le réel ou le virtuel. Dans le monde réel ils sont marqués par une grande précision doublée de sauvagerie. En revanche dans le monde virtuel ils sont discontinus et plus orientés à la manière de la description de grandes batailles avec leur mouvements de masse. Il est intéressant de voir que les agents de Carthage en mission virtuel se croient affligé des mêmes limitation que dans le monde réel: mêmes armes, mêmes performances physiques. Cela peut être liè à la programmation d'Olympia, mais cela suggère aussi que contrairement aux enfants ils n'ont pas saisi à quel point ils peuvent être extraordinaire dans le virtuel. Et cela permet de voir un Xana vraiment efficace et intelligent en action.

Pour ce qui est de l'intrigue, vous la distillez par petite touche, sans que l'on ait vu, pendant longtemps comment les fils allaient se rejoindre. Les deniers chapitres offrent quelques lumières, et d'autant plus de questions. Visiblement, le récit a été pensé de bout en bout et sa progression est maîtrisé.

Vous avez choisi, comme bien d'autres, de faire de Carthage une organisation assez répugnante, encore que le Docteur apparaisse comme modéré quoique mégalomane. Évidemment cela sert le but avoué de ce récit, à savoir servir au lecteur de bonnes tranches de tripes et de boyaux. De ce point de vue-là votre avant-propos n'est pas mensonger, nous en avons pour notre argent: sauvagerie, cannibalisme, violence et manque totale d'éthique. Pour autant vous n'en faites point trop, juste ce qu'il faut à chaque chapitre.

Je ne dirais pas cependant que vous m'avez fait frissonner d'horreur ou de dégoût, ou que certaines scènes m'ont paru insoutenable, si c'est votre but, alors vous avez une marge de progression.

Un léger point noir quand même, le fait que les paragraphes ne suivent pas d'ordre chronologique est parfois assez perturbant. J'avoue m'interroger sur le pourquoi de cet ordonnancement.

Enfin, les choses semblent se précipiter, et l'on se rapproche de l'année fatidique, si tant est que vous désirez nous emmener jusque là. Qui sait ?

Au plaisr de déguster quelques uns de vos mots à l'avenir.
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Zéphyr MessagePosté le: Sam 21 Fév 2015 00:27   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Yo' ! Bon, du coup, mes interrogations perplexes du précédent commentaire ont bel et bien obtenu une réponse, ce qui est plutôt cool, mais en contrepartie, je perds en matière. Bah, on va bien réussir à broder.

Alors, quelques remarques en vrac pour commencer.
Dragonne ne perd pas de temps pour « approfondir » ses liens avec son unité. Dans le langage courant, elle serait comparée à un appareil de chauffage Mr. Green. Après, pas impossible qu'elle agisse ainsi pour couvrir un autre but que ce qui est montré, sauf si je réfléchis trop et que ce n'est qu'une question d'hormones. Néanmoins, j'aime bien ce petit focus sur Renarde (notamment pour l'apport descriptionnel o/) qui change un peu, même si elle n'est clairement pas le personnage qui m'intéresse le plus.
Et mes félicitations pour « la sœur » de Seth, putain ça c'était bien joué. J'aime toujours autant éprouver ce frisson de surprise lorsque je lis.
Je pense qu'on peut dire que la « la foire aux I.A », Abysses-like, a bel et bien lieu ici.

En version plus détaillée :
Autant je trouve les passages centrés sur les pensées de Serpent plutôt bien foutues côté développement du personnage, autant je trouve un poil dommageable son manque de réaction quant à la perte de ses bras. Bon, je suis certainement pas le mieux placé pour critiquer la réaction blasée de quelqu'un, mais plus de bras quoi. Je veux dire, même la perte de l'aspect pratique ne semble pas trop l'avoir affecté alors que c'est plutôt utile d'avoir des bras *Paf*.
À côté, l'effet que tu utilises pour l'échange entre Peter et Serpent est très réussi. Le chapitre 11 a une ambiance très amicale, soulignée par les dialogues, mais tu brises tout ça d'entrée de jeu dans le chapitre suivant. Le lecteur est induit en erreur et c'est un procédé efficace pour creuser tes deux personnages à la fois. Donc je suis pour que tu refasses un truc du genre, même si la pause depuis l'imprévu semble s'être terminée et que ça va à nouveau partir dans tous les sens.
Je salue au passage l'erreur commise par Serpent. Elles sont tellement rares qu'il faut les déguster Mr. Green.
Il me semble que tu voulais savoir si ton dernier chapitre contenait des incohérences et/ou trucs mal expliqués. Pour ma part, le seul point qui m'a fait sourciller concerne l'évasion de Serpent. Un seul garde autour de sa cellule ? Alors que la virulence d'Adam Warren à son égard a été clairement soulignée ? Ça me laisse un peu dubitatif. Même si le père de Peter n'a pas réussi à le faire tuer, au moins aurait-il pu faire en sorte qu'il croupisse dans sa cellule. Après, c'est sûr que ça aurait été impossible de faire s'échapper un double-manchot avec plus de gardes. Que des questions d'équilibre tout ça o/.

Dans tous les cas, il me tarde toujours de voir où va mener la ligne reptilienne par rapport à l'autre ligne de l'histoire. Enfin, je dis ça, mais vu la fin du chapitre 12... La nature des meurtrissures des cadavres trouvés par Mathilda laisse penser que c'est l’œuvre de Serpent, mais j'ai plus l'impression d'une tentative d'égarement du lecteur. Si tel est le but, c'est réussi. En un sens, une infiltration de Serpent dans le département Biologique du complexe serait logique, puisque Peter a révélé qu'il comptait initialement « rendre » ses bras à Serpent. Cette infiltration de l'allemand aurait alors eu pour objectif la récupération de ses membres – même si on peut s'interroger sur le comment là-dessus. Après, on peut se dire que Serpent se trouve encore dans ledit département Biologique (puisqu'Intelligence ne peut le détecter, même si on se demande comment elle a pu ne pas se rendre compte de l'intrusion de quelqu'un à ce sous-sol) et qu'une potentielle confrontation avec Mathilda va se produire dans le prochain chapitre. Et j'avoue attendre un entrecroisement entre les deux lignes d'histoire de ces personnages depuis quelque temps. Mais bon, comme je l'ai déjà dit, ne nous emballons pas, la confusion peut être de mise ici.

Inutile de revenir sur le caractère surprenant de la chaîne de révélations sur Mathilda. Et le fameux Prologue qui avait tant fait couler d'encre virtuelle était finalement une vaste escroquerie. Excellent.
L'avenir de Mathilda est en l'état très incertain. Je doute un peu de sa capacité à réussir à s'échapper. Et encore, même si elle y parvient, il lui faudra encore gérer le corps de Seth dans un monde qu'elle ne connaît absolument pas. Autant dire qu'elle est dans le Nutella. Du coup, ça rejoint ce que je disais là-haut. Je pense que si ma théorie sur la présence de Serpent est avérée, ça aidera la jeune fille sur ces points. Avec l'intelligence de celui-ci et la complicité d'une I.A, ça devrait être plus facile de s'enfuir avec un caisson sous le bras Razz.
Tiens, je suis un peu déçu de l'absence d'Anthéa ces deux derniers chapitres, ça aurait été intéressant d'avoir un focus sur elle après le choc de la furtive avec sa première fille. Enfin, je pense qu'un retour sur elle ne devrait pas tarder si Mathilde se barre. Et ça risque du coup d'être très tendu pour l'esprit de la pauvre femme aux cheveux roses. Bon courage pour dépeindre ses tourments.

Enfin, pour revenir deux lignes sur la foire aux I.A dont je parlais, ce qui me plaît ici, ce sont les agissements et caractères de ces I.A, éloignées de leur définition. Et le concept s'applique aussi bien à Seth qu'à Xana ou Intelligence. De même que les liens créés entre eux, La domination de Xana par Seth pour en citer une (ce dernier aurait-il pu dominer le premier s'il avait été complet d'ailleurs ?). Tes I.A prennent un aspect très humain et c'est aussi ironique qu'intéressant. Je ne dis pas non à d'autres scènes du type « Xana découvre la peur ».

Pour finir, parce que mes réflexions vont bien deux minutes :

Icer a écrit:
Bizarrement, moins de fautes que le précédent.


Et après, c'est Raymentase qui se fait troller sur sa vision Mr. Green.
Bref, Showtime :


Spoiler


Et le suivant :


Spoiler


Deux chapitres vraiment très cool, tant sur l'histoire que les personnages. Je ne me suis pas ennuyé une seconde. Le numéro 13 va très certainement gérer, comme son numéro l'indique.
_________________
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Tyker MessagePosté le: Lun 23 Fév 2015 02:14   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


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Bon, je rentre de vacances, je suis éclaté et il est tard, mais je préfère faire ça maintenant parce que demain j'aurais pas le temps.

Alors déjà, répondons aux commentaires:

Spoiler


Voilà, venons en au fait.

Vous l'aurez peut-être remarqué (ou pas) que j'ai supprimé ma fiction "Inglourious Basterds".
Pourquoi me diriez-vous? Parce que je n'étais pas satisfait, et que je me suis précipité.

J'ai considéré ne pas avoir suffisamment travaillé autant sur le texte que sur les persos. Et qui plus ait, j'ai fais preuve d'une immense fainéantise en raccourcissant considérablement la partie sur James, et en exagérant plusieurs points.

Après moult réflexions, j'en suis venu aux conclusions suivantes:

1- Avant de se lancer dans un autre récit, autant finir d'abord Du sang sur la neige. Principalement parce que je suis dessus depuis plus d'un an, et que j'aurais dut finir il y a longtemps.

2- Retravailler Entièrement Inglourious Basterds, et m'occuper de ce texte durant les vacances d'été.


Voilà, je m'en vais donc pioncer un bon coup.

Et ne vous en faites pas, en bon psychopathe que je suis, la neige ne restera pas propre bien longtemps (smirk)

_________________

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Silius Italicus MessagePosté le: Lun 23 Fév 2015 15:51   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Localisation: à l'Est d'Eden
Bonjour Cher Tyker,
Tout d'abord sachez que j'apprécie énormément que vous ayez pris du temps pour répondre à mes impertinents commentaires malgré votre emploi du temps serré. Cela me touche beaucoup.

Sur les descriptions, je voulais simplement souligner un contraste entre les premiers chapitres de votre récit et la suite. Ne voyez là rien de négatif. Mais effectivement, en adepte des romanciers du dix-neuvième siècle j'ai souvent une vision un peu haute de ce que devrait être la description. J'avais bien perçu que vous cherchiez désormais à suggérer plus qu'à montrer, choix tout à fait acceptable. Et puis une fois un lieu décrit, nul besoin de le refaire à chaque apparition.

Pour ce qui est de la partie virtuel, je pensais moins en terme d'efficacité contre Xana qu'en terme de différence entre des enfants qui se sont donné apparences et pouvoirs de rêve et des adultes surentrainé qui ont reproduit ce qu'ils sont déjà dans la réalité.

Ensuite, je dirais que l'horreur, ou plutôt la réaction d'horreur n'est pas liée à la quantité d'hémoglobine. A titre personnel La saga Gone de Michael Grant m'a plusieurs fois fait frissonner d'horreur sans que cela soit lié à un haut niveau de violence et de sang.
Mon commentaire visait à vous faire part de mon avis quand à ce que vous annonciez dans le paratexte d'introduction. Vos scènes sont bonnes, l'action fluide, mais à mon sens, sans doute mauvais, il manque de ce petit truc inidentifié en plus qui ferait basculer l'esprit du lecteur. En fait je ne vous demandais aucunement d'en faire plus ; au bout du compte ce qui compte c'est les besoins que vous ressentez dans l'économie de votre histoire.

Enfin, je dois confesser que votre fausse balise m'a eu, j'ai cru avoir le plaisir de lire une suite ... Vous êtes cruel de jouer ainsi avec mes pauvres nerfs.

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Puisse notre prochaine rencontre se faire sous le signe d'un nouveau chapitre.
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Tyker MessagePosté le: Jeu 12 Mar 2015 00:51   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


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Chapitre 13 : Fraternité Mortelle



Chapitre 13 : Fraternité Mortelle


29 mars 2001, 11h 57

La chambre dans laquelle logeait temporairement Adam Warren n'était pas vraiment à son goût. En effet, l'américain était friand d'art antique, et il appréciait de retrouver quelques vestiges de ce passé fascinant à chaque endroit où il couchait. Mais lorsqu'il en avait informé le Docteur, celui-ci lui avait rétorqué qu'il avait d'autre priorité que le caprice d'un enfant gâté. Warren avait difficilement avalé l'affront, il avait cessé de compter le nombre de fois où le sexagénaire l'avait offensé, mais le chiffre dépassait sans difficulté la cinquantaine. L'américain haïssait son collègue, et celui-ci le lui rendait bien, c'était ainsi depuis bien longtemps. Mais à l'époque, ils avaient besoin l'un de l'autre pour faire tourner l'organisation. Aujourd'hui, ce temps était révolu.
Warren glissa ses yeux sur la pièce dans laquelle il se trouvait, elle était tout de même assez luxueuse. Les murs avaient été peints d'un bleu nuit particulièrement esthétique, le lit était d'un confort unique, et les quelques meubles de la Renaissance dont il disposait avaient été choisis avec goût.
Mais Warren ne les aimait pas, car il se doutait bien que c'était le Docteur qui avait choisi la décoration de chacune des chambres de son complexe. Se retrouver ici équivalait à penser que l'on est un oiseau enfermé dans une cage dorée, une cage dorée forgée par le Docteur.
Warren balaya ses pensées d'un geste de main, il se savait paranoïaque -tous les hommes puissants le sont-, mais là c'était exagéré. Car l'oiseau allait bientôt ouvrir sa cage pour aller crever les yeux du maître. Il devait faire preuve d'un peu plus de sang-froid.
On frappa à la porte, Warren sursauta, et poussa un juron.
-Qui est-ce ? Demanda-t-il en s'injuriant lui-même.
-Peter.
Le visage de l'américain s'illumina un peu.
-Entre.
Le cannibale poussa doucement la porte, salua poliment son géniteur de loin, et s'écarta pour laisser entrer l'homme en blouse blanche qui le suivait.
Warren alla s'asseoir sur son bureau, et examina attentivement son visiteur. Il le trouva faible immédiatement, il était d'une stature ridiculement petite, et ses grosses lunettes carrées le faisait plus passer pour un professeur de physique-chimie qu'un véritable scientifique.
Et pourtant, il était l'un des meilleurs chercheurs du complexe.
-Bien le bonjour Monsieur Belpois, salua l'américain en l'invitant à s'asseoir, quelles nouvelles m'apportez-vous ?
Ledit Belpois prit place maladroitement sur la chaise, le malaise était présent dans chacun des gestes qu'il esquissait. Warren le trouvait ridicule.
-Bon, lança-t-il d'un ton enjoué qui sonnait faux, avez-vous réfléchi à ma proposition ?
-Je vous aiderais, lâcha le scientifique en essayant de faire preuve d'assurance, je vous donnerais toutes les informations que vous désirez.
L'américain se retint de pousser un soupir satisfait, il avait peur d'être obligé de demander à son fils de le torturer.
Son regards se posa sur le gros porte-document noir sous le bras du blondinet, il esquissa un sourire.
-Et bien montrez-moi ce que vous avez pour moi et nous pourrons discuter de votre avenir.
-Excusez-moi, répondit Belpois d'un ton un peu plus confiant, mais pourrions-nous parler de mon avenir maintenant ?
Warren haussa un sourcil.
-Il me semble vous avoir dit que je vous aiderais en fonction de la valeur de vos...
-Tout y est, coupa le scientifique en posant l'énorme dossier sur le bureau, absolument tout, vous ne pouvez pas trouver plus important.
L'américain brûlait d'envie de coller une gifle surpuissante à son interlocuteur, mais il se ravisa.
-Dites-moi ce que vous voulez alors.
Belpois prit une grande inspiration, ses mains tremblaient comme des feuilles.
-Je veux un demi-million.
Warren écarquilla les yeux, c'était ridicule.
Il voulut répliquer, mais Belpois fut plus rapide.
-En euros, précisa-t-il, cette monnaie sera en circulation dès l'année prochaine, ça ne devrait pas être trop dur de trouver cela pour un homme comme vous.
L'américain n'aimait pas du tout la façon dont le scientifique lui adressait la parole, mais celui-ci ne s'arrêta pas là :
-Cet argent servira à éponger les dettes de mon frère, et financera les études de mon neveu. Si mes calculs sont exacts -ce qui a toujours été le cas à ce jour- il devrait rester la moitié de cette somme. Considérez-la comme ma prime personnelle dès que j'aurais finis mon travail auprès de vous.
Belpois peinait à reprendre sa respiration, il avait du mal à croire qu'il avait réussi à sortir tout ça sans s'arrêter ou revenir sur un point.
De son côté, Warren pesa le pour et le contre. Un demi-million d'euros. La somme était considérable, et il avait beau être riche, l'euro était difficile à obtenir. Mais il pourrait toujours ordonner que l'on organise un vol de fonds dans l'une des banques allemandes ou françaises qui conservaient précieusement ces jolies petites coupures. Et puis, c'était un prix dérisoire pour s'accaparer l'empire du Docteur, il payerait volontiers.
Il se leva, et serra la main de son interlocuteur.
-Marché conclu.



29 mars 2001, 13h 54


Peter n'avait pas bougé depuis qu'il était entré dans la chambre de son père, celui-ci examinait depuis plus d'une heure et demi les informations laissées par Norman Belpois. Cette longue attente n'avait pas vraiment dérangé le cannibale, il était quelqu'un de patient. Une valeur indispensable pour un bon tueur. Son père étala plusieurs feuilles sur le bureau, à en juger par son sourire, il ne regrettait pas d'avoir dépensé une telle somme.
Du doigt, il fit signe à son fils de s'approcher. Puis, d'un geste de la main, il l'invita à examiner attentivement chacun des dossiers qu'il avait étalé.
Peter déchiffra chacun de leurs titres, et releva la tête pour faire signe à son père qu'il avait fini.
-Vois-tu, commença ce dernier en s'installant encore plus confortablement dans son fauteuil, ceci représente un avenir radieux qui se rapproche de plus en plus. Le sort du Docteur est à présent dans le creux de ma main.
-Que devons-nous faire ?
Toujours aussi direct, Warren aimait cela.
-A ton avis, quel serait le meilleur moyen pour prendre ce complexe tout en essuyant un minimum de perte ?
Peter ne fut pas surpris que son père lui confit la mise en place du plan, il était bien meilleur que lui.
Le chasseur réfléchit pendant quelques secondes avant de répondre :
-Je pense que le mieux à faire est d'attendre l'heure du dîner pour agir. Au préalable, je suggère de glisser un somnifère rapide dans les boissons de chacune des personnes présentes au réfectoire, mais de prévenir nos hommes pour qu'ils ne commettent pas de gaffe. Une fois ceci fait, il ne nous restera plus qu'à nous introduire dans la chambre du Docteur. Il aura beau tirer l'alarme, personne ne viendra l'aider. Nous le transporterons lui et ses hommes hors du bâtiment. Après je te laisserais la main.
Warren sourit de l'intelligence de son rejeton, il était sa plus grande fierté. L'américain rangea les dossiers, mais il en ressortit quatre autres qu'il aligna sur son bureau.
-Sais-tu ce que c'est ?
Peter examina attentivement chacune des photos en première page de chacun des documents. Et il eut la surprise de découvrir trois figures vaguement humaines qui baignaient dans une étrange mixture. Il déchiffra les titres de chacun des dossiers :

Thanos
Crystal
Seth

-Il semblerait que ce cher vieux Docteur ait décidé de jouer au savant fou, soupira le père, voilà qu'il tente de créer la vie maintenant.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda Peter fasciné par ces créatures.
Son père haussa les épaules.
-Je l'ignore, mais d'après ce que j'en ai lu, ils sont puissants. Cependant, aussi étrange que cela puisse paraître, il n'y en a qu'un qui possède une conscience qui lui soit propre.
Lentement, Warren fit glisser son doigt sur le dossier de Seth. Peter ne put s'empêcher de sourire.
-Que devons-nous faire ? Demanda-t-il sans cacher l'excitation dans sa voix.
-Celui-ci pourrait nous causer quelques ennuis, j'aimerais tous les garder. Mais je ne veux prendre aucun risque, quitte à faire une croix sur une telle création.
Peter n'aimait pas la tournure que prenait les choses.
-Devons-nous l'éliminer ?
-J'en ai peur, soupira Warren, c'est vraiment dommage, mais nous aurons encore les autres sous la main. Sans oublier les scientifiques du Docteur qui seront tous à notre botte, nous pourrons en recréer d'autres.
Peter ne semblait pas convaincu, il jeta encore un regard sur la photo de Seth. Il n'avait pas la moindre envie de tuer une telle merveille.
-C'est toi qui va t'en occuper.
Le cannibale releva la tête, et se maudit intérieurement. Son père ne pouvait pas ne pas avoir remarqué cet instant de faiblesse, il s'était fait avoir.
Warren se leva.
-Occupons-nous d'abord de corser la boisson de nos chères ennemis. Ensuite, nous nous occuperons de ces... choses. J'enverrais deux équipes s'occuper de Thanos et Crystal. De ton côté, je veux que tu abattes Seth. Je comprends que tu n'en es pas envie, mais si j'en juge par le dossier, il est très instable. Ne prends pas de risque, tue-le vite et revient me voir dehors. Nous exécuterons le Docteur et toute sa clique inutile de bon à rien. Mais nous conserverons les scientifiques intacts. Ils nous serviront bien.

Peter savait qu'il était inutile d'insister, quand son père avait une idée en tête, il était difficile de la lui enlever. Il ne pouvait pas faire grand chose.
Il salua poliment son géniteur, tourna les talons, et se dirigea vers la sortie.
-Ah une dernière chose !
Le cannibale s'arrêta, et se retourna.
-Concernant ce Serpent, prend vite ta décision. Sinon j'oublierais ma promesse de le laisser en vie tu m'entends ? Tue-le ou pardonne-le, mais décide toi.
Le cannibale ne répondit pas, il se contenta de hocher la tête, puis il sortit.


29 mars 2001, 21h 30


Assis dans son lit, le Docteur s'adonnait à sa distraction favorite, celle qui était devenue une véritable addiction. Sa chambre n'avait pas vraiment changé depuis le passage de Mathilda, mis à part le fait qu'un pan entier du mur face au lit était manquant. A la place, un cube rempli d'un liquide étrange y était incrusté, et une créature semblable à Seth y flottait paisiblement. Le Docteur ne pouvait plus s'empêcher de la regarder, il la trouvait tellement... parfaite. Intérieurement, il se dit que Crystal était de loin sa plus belle création. Chaque fois qu'il la regardait, il admirait le magnifique visage digne d'une déesse qui lui avait été façonné. Il était comme un peintre devant son tableau, et Crystal était son chef-d’œuvre. Son regard se posa sur les cheveux de la créature. La couleur avait été difficile à trouver. A la base, il voulait qu'ils soient blonds, mais il s'était rétracté, car trop commun. Non, il s'agissait d'une créature unique, et en tant que telle, il lui fallait une couleur unique. Il avait donc opté pour une chevelure d'un argenté rayonnant, et il n'avait pas regretté son choix. Il lui tardait qu'elle puisse enfin être capable de bouger et de parler, comme un père qui assiste à la croissance de son enfant, et c'était ce qu'il était, un père. Ses pensées voguèrent alors vers Mathilda, sa fille, celle qui obtiendrait bientôt ce corps parfait. Pendant des années, il l'avait observée, il avait chargée Tanner et d'autres scientifiques de l'éduquer proprement. Et bien sûr, il avait fait en sorte que l'emploi du temps d'Anthéa soit suffisamment chargé pour qu'elle s'en occupe le moins possible afin d'éviter tout attachement. Car il savait qu'au moment venu, Anthéa Schaeffer devrait disparaître. C'était évidemment une grosse perte, mais un sacrifice nécessaire à l'épanouissement de sa fille. Inconsciemment, il se mit à penser à la femme aux cheveux roses. Il n'aimait pas vraiment la savoir entre les mains de Warren, ses connaissances pouvaient lui être encore très utiles. Mais il savait qu'elle ne dirait rien ni ne travaillerait pour son futur-ex-associé. Après tout, il avait encore un moyen de pression. Même si bien sûr, il ne toucherait pas à un seul cheveu de Mathilda. Du moins, pas tant qu'elle se trouverait dans son corps.
Le bruit strident de sa sonnerie vint interrompre ses pensées, agacé, il appuya sur un bouton de sa télécommande, et Crystal disparut à nouveau derrière son mur. Puis, il s'empara de l'interphone sur sa table de nuit.
-Qui est-ce ? Demanda-t-il de sa voix éraillée.
-Dragunov.
Le Docteur fronça les sourcils, voilà bien une visite à laquelle il ne s'attendait pas.
-Entrez, lâcha-t-il en appuyant sur un autre bouton.
Le russe s'exécuta, salua poliment son employeur, et vint s'installer près de son lit.
-Qu'y-a-t-il ? Interrogea le sexagénaire en enfonçant sa tête dans son oreiller.
Pour toute réponse, il sentit le contact froid du canon d'un Tokarev russe contre son front. Il poussa un profond soupir.
-Après toutes ses années, je pensais pouvoir te faire confiance.
-Ça n'a malheureusement pas grand chose à voir avec toi Herman, mais ce sont les risques du métier.
Le Docteur ferma les yeux, « Herman », il y avait bien longtemps qu'on ne l'avait pas appelé par son propre nom.



29 mars 2001, 22h 08


Norman Belpois venait tout juste de terminer de ranger ses affaires. Il n'emportait pas grand chose, seulement ses vêtements ainsi que son ordinateur portable contenant toutes ses recherches. Il aurait pu prendre d'avantage, mais il préférait tout laisser derrière lui. A ses yeux, seul son travail comptait. Il s'agissait de sa seul protection contre Warren : les plans du supercalculateur.
Il en était l'un des principaux artisans, et le seul qui avait travaillé à un moyen de l'améliorer. De plus, il était le chef de l'équipe chargée de développer de nouvelles technologies. Il serait très utile.
Belpois se leva, il tremblait comme une feuille, mais une pensée pour son neveu ainsi que son frère lui permit de se contrôler.
-Je fais ça pour vous, murmura-t-il.
Il se dirigea vers la porte, et l'ouvrit.
C'est alors qu'un coup de pied circulaire surpuissant vint lui écraser le nez, il bascula en arrière tout en se tenant le visage ensanglanté.
-Bonsoir, fit une voix dans l'obscurité, j'espère ne pas vous avoir fait trop mal.
Norman Belpois avait rarement ressenti une telle douleur, mais il s'efforça de découvrir son interlocuteur.
-Je suis navré de vous déranger, reprit celui-ci, mais comme vous pouvez le constater, j'ai un petit problème que vous seul pouvez résoudre.
Du bout de son pied, l'agresseur fit glisser un dossier rouge vers le scientifique. Celui-ci écarquilla les yeux.
-Je... Je ne peux pas, bredouilla-t-il.
-Mais si, assura l'agresseur, si je vous motive un peu, vous devriez y arriver.
Belpois leva les yeux, il se demandait s'il pourrait prendre le dessus sur son adversaire, mais un nouveau coup de pied en pleine figure l'y fit renoncer.
-Ne me forcez pas à en arriver là, je ne suis pas d'humeur joueuse ce soir.
-Mais..., commença le blondinet en gémissant, ce projet a été abandonné. La douleur est bien trop intense pour un humain normal.
-Ne vous en faites pas pour moi, sourit l'agresseur, je ne suis plus tellement normal.


29 mars 2001, 22h 13


Mathilda se sentit à nouveau gagnée par la nausée, jamais auparavant elle n'avait vu de cadavres. Une peur sourde s'était insinuée en elle, ses jambes refusaient de bouger.
Mais bon sang, qu'avait-elle fait pour mériter ça ? Elle n'était qu'une jeune fille aux portes de l'adolescence, ne rêvant que de succès et de reconnaissance. Pareil châtiment pouvait-il se justifier pour une personne comme elle ?
Mathilda tenta tant bien que mal de reprendre le contrôle de son corps et de dominer sa peur. Elle ignorait quoi faire à présent, devait-elle se risquer à entrer tout en sachant qu'un destin mortel pouvait l'y attendre ? Trop risqué, elle devait d'abord attendre l'arrivée du possédé d'Intelligence.
-Où en es-tu ? Demanda-t-elle à celle-ci en levant les yeux.
Elle attendit la réponse, une minute, deux minutes. Quelque chose clochait.
-Tu es là ? Articula-t-elle tout en tentant de dissimuler son effroi.
Toujours aucune réponse. La jeune fille se mit à paniquer.
Non mais qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Comment un plan pourtant enfantin avait pu capoter à ce point ?
Mathilda secoua la tête, elle pleurerait sur son sort une autre fois. L'important était de prendre une décision et le plus tôt serait le mieux.
Son regard se posa sur l'énorme porte de métal qui renfermait le département biologique.
Son corps tout entier lui hurlait de ne pas s'approcher de cet endroit, mais un pressentiment s'empara de son être.
Seth.
Elle n'avait aucune envie de rentrer dans ce lieu sinistre, mais le doute s'empara de son esprit. Pourrait-elle s'enfuir ? Même si cela signifiait laisser un être aussi innocent que Seth entre de mauvaises mains ? La jeune fille se surprit elle-même à faire du sentiment, voilà bien une chose qu'elle avait rarement faite au cours de son existence dans le royaume terrestre. Mais tout avait changé depuis qu'elle avait rencontré le mutant. Elle éprouvait à son égard une affection indéfinissable, probablement fraternelle. Oui, c'était ce qu'il était, son frère. La jeune fille sentit des larmes couler le long de ses joues, elles représentaient la tristesse et la rage qu'elle s'était mise à éprouver. Sa décision était prise, elle vivante, jamais elle ne laisserait quiconque faire de mal à Seth. Pour la simple et bonne raison qu'il était le dernier à le mériter. De plus, si jamais elle rentrait, elle aurait peut-être une chance de déclencher l'alarme qui s'y trouve. Intelligence n'ayant pas accès à cette partie du complexe, tout était possible.
Les chances étaient minces, mais le choix était déjà fait.
Lentement, elle s'approcha du panneau de contrôle. Heureusement, depuis qu'elle s'y était introduit lorsqu'elle était petite, le Docteur avait jugé préférable de remplacer les cartes magnétiques par un système de reconnaissance d'iris. Et comme elle faisait partie du programme d'éducation de Seth, la sienne y était enregistrée. Elle plaqua son œil droit contre le panneau, et aperçut une lumière bleue se promener sur son œil de haut en bas. L'appareil émit un petit bruit strident, avant que les portes ne s'ouvrent dans un fracas métallique.
« -Merci »
C'était la voix d'Intelligence, enfin, un simple enregistrement. Le Docteur était exigeant sur la politesse.
Mathilda effectua quelques pas prudent dans le département. Il y faisait étonnamment sombre. Un peu comme lors de sa première visite, oui, c'était la même ambiance. Toutes les expériences bizarroïdes qui traînaient dans du formol, de faibles lumières vertes pour seul éclairage. Ses souvenirs d'enfances lui revinrent en mémoire, elle avait adorée cette endroit à l'époque. Mais il n'y avait aucun danger imminent à ce moment. Elle s'efforça de conserver son calme, celui qui avait tué les gardes n'aurait pas pu entrer ici. C'était à proprement parlé impossible, comment aurait-il passé la porte ?
Les seuls capables de faire cela étaient des scientifiques affectés au département, ce qui ne laissait que l'équipe de Tanner qui l'avait aidée à se préparer pour sa mission avec...
La jeune fille s'arrêta net, elle l'avait trouvée. Du moins, c'était ce qu'elle croyait.
Seth n'avait pas bougé, il était toujours là, flottant dans son bocal. Rien n'avait changé, excepté le mutant lui-même.
En effet, en à peine quelques jours, ses membres manquants avaient poussé. En si peu de temps, il s'était achevé de lui-même, et à présent, son corps était parfait.
Mathilda en avait le souffle coupé, Seth avait une peau d'une blancheur éclatante. Ses muscles étaient saillants, et parfaitement dessinés. Sa pilosité était inexistante (mis à part les cils et les sourcils) et son doux visage endormi était capable de faire rêver un ange tant il était beau. La jeune fille restait émerveillée devant ce spectacle, jamais elle n'aurait imaginé que l'affreuse créature virtuelle qu'il était aurait pu devenir un être d'une beauté aussi peu commune.
Elle était si époustouflée qu'elle ne remarqua pas la personne qui s'était placée dans son dos, ni même la fine lame qui s'était glissée sous sa gorge.
-En voilà une surprise, murmura Peter en faisant sursauter la fille d'Anthéa, je ne m'attendais pas à trouver aussi sympathique compagnie dans ce lieu.
L'air émerveillé de Mathilda s'écroula comme un château de cartes, laissant l'effroi s'emparer à nouveau de son visage. L'américain sembla amusé par la situation.
-Co-co-comment...
-J'ai fais pour entrer ? Rien de plus simple.
Lentement, le cannibale fit pivoter sa victime, tout en prenant soin de conserver sa lame sous sa gorge. Mathilda se sentit alors comme paralysée par les profonds yeux verts de son agresseur, il dégageait une aura mortelle. Mais son regard se posa très vite sur sa joue, où une jolie bosse trahissait la présence d'un objet rond dans sa bouche.
Le cannibale sourit, puis, il écarta ses lèvres l'une de l'autre, et vint placer l'objet sur sa langue. C'était un œil humain.
-J'en fais collection, précisa Peter après avoir remis l'organe dans sa joue gauche, celle qui me l'a remis ne s'était pas montrée très coopérative.
Seule la terreur empêchait Mathilda de se plier en deux pour vomir son dégoût. D'où sortait ce cinglé ? Le Docteur était-il devenu sénile au point de travailler avec des psychopathes ?
Peter l'ignora, son regard s'était posé sur Seth.
-Il est magnifique n'est-ce pas ? Lâcha-t-il d'un ton mélancolique. Vraiment, je regrette de devoir supprimer une telle merveille.
Le visage de Mathilda se crispa, Peter n'y prêta pas attention.
Le cannibale rapprocha son visage de celui de sa victime. L'espace d'un instant, elle crut qu'il allait l'embrasser, mais il se contenta de lui renifler le cou.
-Pas mal.
Elle sentit alors quelque chose de gluant et humide se promener sur sa peau, il la léchait.
Il hocha la tête.
-Ça fera amplement l'affaire.
Sur ses mots, Mathilda sentit alors sa chaire se perforer. Elle voulut crier, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Un flot de sang jaillissait de sa poitrine. Peter la lâcha.
-Tu es une fille courageuse, sourit-il comme pour prouver sa sincérité, je crois bien que je mangerais ton foie pour demain.
Mathilda tenta de limiter la perte de son hémoglobine en pressant sa main contre sa blessure. Mais c'était peine perdu.
-Je n'ai pas touché ton cœur, mais tu as quand même une artère sectionnée. Tu vas lentement te vider de ton sang.
Il se tourna vers Seth.
-A lui maintenant.
-Non...
Mathilda tenta de le retenir en attrapant sa cheville, mais il se dégagea sans aucune difficulté.
Le cannibale s'approcha du panneau de contrôle qui était situé à la base du bocal, et déconnecta l'arrivée d'air.
« -Pas ça ! »
Le jeune homme recula de quelques pas, et admira une dernière fois le corps de Seth. Puis, il lâcha un profond soupir. Il regrettait déjà.
Mathilda tenta de se relever, sa blessure irradiait l'intégralité de son corps, jamais elle n'avait autant souffert.
-Seth..., murmura-t-elle dans un souffle. SETH !
Exaspéré par tout ce boucan, Peter flanqua un violent coup de talon dans le nez de la jeune fille. Elle poussa un cri.
-Cesse de te débattre, grinça le cannibale, ce sera bientôt term...
Il s’arrêta net, une désagréable sensation était venue le piquer dans le milieu du dos. Il se sentait soudain très mal à l'aise, et il comprit très vite pourquoi.
Il était observé.
L'américain fit volte-face, et eu du mal à en croire ses yeux. Seth quand à lui, venait d'ouvrir les siens.
Le mutant examinait attentivement l'endroit dans lequel il se trouvait, avant de laisser courir son regard sur son corps. Il promena ses mains un peu partout sur son torse et ses bras, les sensations que lui offrait son sens du touché semblait le rendre aussi heureux qu'un enfant. Il ne prêtait aucune attention à la personne qui se tenait face à lui.
Peter ne pouvait s'empêcher de regarder avec un émerveillement non-dissimulé ce nouvel être vivant découvrir la vie. Il en était si émerveillé qu'il avait complètement oublié Mathilda.
La jeune fille souffrait atrocement, mais elle était parvenue à rouvrir les yeux. Et bien que le fait de voir son frère en vie l'emplit d'un soulagement profond, sa propre situation était toujours critique.
-Seth... Murmura-t-elle encore une fois dans l'espoir de se faire entendre.
Mais Peter ne l'entendait pas de cette oreille, il renvoya la jeune fille au sol d'un autre coup de pied, et écrasa son talon sur son épaule pour la tenir tranquille. L'américain leva sa rapière, bien décidé à lui transpercer la tête.
-Mère ?
Il se figea, non, ce n'était pas possible. Mais de violents bruits sourds vinrent lui confirmer que si.
Seth s'était débarrassé de tous ses électrodes, ainsi que de son respirateur. Ses bras semblaient s'être recouvert d'écailles étranges, ils étaient devenus noir d'ébène. Mais alors qu'il tentait de détruire sa prison de glace à coup de poings, Peter se sentit paralysé par l'effrayant regard que lui lançait la créature à travers ses beaux yeux rouges. Il resta sans bouger durant deux secondes, exactement le temps que Seth mit pour démolir son bocal. Le verre renforcé se brisa dans un grand fracas, et une vague de liquide partiellement verdâtre vint heurter le cannibale qui tint bon malgré tout. Mais il ne mit pas longtemps pour réagir.
Il attendit que Seth descende de sa prison pour lui foncer dessus avec une rapidité peu commune. Sa rapière trouva toute seul son chemin vers le cœur de la créature, et cette dernière connaissait encore trop mal son environnement pour pouvoir réagir rapidement. Mais alors que la pointe de l'arme s'apprêtait à transpercer la poitrine du cobaye, Peter sentit une force invisible le propulser à l'exact opposé avec une violence impressionnante. Le cannibale alla s'écraser contre un autre bocal, et retomba sur le sol, inconscient.
Le mutant ne lui avait accordé aucune attention, il se dirigea maladroitement vers Mathilda. Cette dernière sentait que ses yeux commençaient à se voiler, il ne lui restait plus beaucoup de temps. Seth s'accroupit près d'elle, et la fixa étrangement. La jeune fille se sentit soudain extrêmement mal à l'aise.
-Ça va ? Demanda-t-il innocemment en examinant la plaie.
Mathilda faillit s’esclaffer, c'était bien du Seth tout craché.
-Non...
-Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Je perds... mon sang.
-Oh ? D'accord.
Brillante conversation, ça ne lui avait pas manqué bizarrement.
Seth se détourna d'elle, pendant un instant abominable, elle crut qu'il allait l'abandonner. Mais le mutant avait une toute autre idée en tête, lentement, elle vit l'énorme flaque de sang qu'elle avait laissée se rétracter peu à peu, pour retourner par où elle était sortie. Mathilda sentait le sang couler dans ses veines, c'était une sensation désagréable, voir répugnante. Cependant, la douleur s'atténuait de secondes en secondes, elle jeta à Seth un regard gratifiant, avant de s'évanouir de fatigue. Le cobaye prit un peu de temps pour examiner sa sœur, il n'avait jamais vu quelqu'un dormir. De là où il était, ça semblait bizarre, voir ridicule. Il se pencha, prit la jeune fille dans ses bras, et marcha tranquillement vers la sortie. Non sans avoir observé avec étonnement les dizaines d'expériences étranges qui reposaient dans ce niveau.
-Qu'est-ce que je fais maintenant ? Demanda-t-il sincèrement perdu.
-Commençons par sortir d'ici, nous aviserons plus tard.



29 mars 2001, 22h 18


-Vous voyez Docteur, ce n'était pas si difficile.
-Qu'allez vous faire de moi ? Bredouilla Norman Belpois, incapable de dissimuler la terreur qui le possédait.
-Cela dépend de vous, répondit son interlocuteur d'une voix maléfique, donnez-moi une seule bonne raison de ne pas vous tuer. Je vous laisse dix secondes.



29 mars 2001, 22h 23


Adam Warren commençait à s'impatienter, son fils aurait du faire son rapport depuis déjà trois minutes. Et il avait toujours été ponctuel.
Quelque chose clochait, et il ignorait quoi. Ça ne lui plaisait pas du tout.
-On a l'air soucieux à ce que je vois, lança le Docteur de sa voix éraillée.
L'américain fit volte-face. Le sexagénaire, ainsi que tous les membres de l'organisation qui étaient de son côté avaient été traînés hors du « Musée » de Silver Wings et mit à genoux par les hommes de Warren dans l'allée qui y conduisait. Les autres scientifiques, ainsi que quelques soldats d'escortes avaient été évacués par camion depuis longtemps. Seul le Docteur avait été autorisé à conserver sa chaise roulante électrique. Warren lui jetait un regard assassin.
-Vous n'aviez tout de même pas cru que je ne vous avais pas vu venir Adam ? Continua le vieux scientifique. Vous ne pensiez tout de même pas que je n'avais pas pris mes dispositions dès que j'ai su ce que vous trafiquiez ?
L'américain s'approcha de l'homme en chaise roulante, et le secoua comme un vieux pruneau.
-Qu'est-ce que vous avez fait ? Gronda-t-il furieux.
Mais il eut beau y mettre toute sa force, le sexagénaire gardait ses lèvres closes. En rage, il dégaina un pistolet.
-Dites moi, murmura-t-il, dites moi ou je vous fais sauter la cervelle.
Le Docteur releva la tête, et afficha un sourire devenu grossier à cause de ses joues creuses.
-Si vous me tuez, vous ne serez pas en mesure de l'arrêter.
-Qui ?! Répondez !
Mais à nouveau, il se mura dans le silence. L'américain était tellement énervé qu'il failli appuyer sur la détente, mais il se ravisa. Il devait d'abord connaître la situation.
-Père ?! Vous me recevez ?
Il se figea sur place, la voix venait de sa ceinture. D'un geste, il se saisie de son talkie-walkie.
-Peter ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
-C'est Seth, il est... vivant.
L'américain écarquilla les yeux, dans son dos, le Docteur laissa échapper un rire digne du vieux gâteux qu'il était.
-Où est-il ?
-Je l'ignore.
-Rattrape-le ! Je préviens nos hommes encore présent dans le complexe. Abattez cette chose quoi qu'il en coûte.
Il interrompit la conversation, et se retourna pour fixer le vieil homme sénile qui se tordait de rire à en faire chavirer sa chaise.
-Et maintenant dites moi Monsieur Warren, lâcha-t-il entre deux éclats de rire, quelle est la suite de votre plan génial ?



29 mars 2001, 22h 27


Seth grimpait tranquillement les escaliers sans se rendre compte du sang que perdait la jeune fille dans ses bras. Mais il était bien trop occupé à admirer la rampe ainsi que les marches pour s'en rendre compte.
-Tu ne veux pas te presser un peu ? Il y a sûrement des humains à notre recherche.
-C'est vrai ? S'exclama Seth émerveillé. J'espère qu'ils seront aussi gentils que mère.
-J'en doute, ils vont très certainement tenter de t'arrêter.
-Ah ? J'ai fait une bêtise ?
-On peut dire ça comme ça.
Le mutant entendit soudain des pas descendre les escaliers à toute allure, et trois hommes armés de fusils d'assaut se tinrent en haut des marches qu'il montait.
-Bonjour. Eut-il le temps de lâcher avant qu'une grêle de plombs ne vienne s'abattre sur lui dans un vacarme épouvantable. Mais comme pour Peter, les projectiles vinrent s'écraser contre le mystérieux champs de force qui le protégeait.
-Débarrasse-t-en.
-Pourquoi ?
-Parce que ces gens sont méchants, ils t'attaquent. Ouvre la bouche, et laisse-moi faire le reste.
Le mutant s'exécuta, et un éclair vint franchir ses lèvres pour aller frapper de plein fouet les gardes. En moins d'une seconde, il ne restait plus qu'un tas d'os fumant.
-Ils sont partis, remarqua le cobaye en atteignant la dernière marche.
-Il semblerait, tu es vraiment une belle source d'énergie.
-Merci.
Il se dirigea vers la porte à double-battant qu'il poussa, pour se retrouver dans le couloir du premier étage.
-Où allons-nous maintenant ?
Xana n'eut pas le temps de lui répondre, un objet qu'il n'avait encore jamais vu vint rouler jusqu'à ses pieds. Il se pencha pour l'examiner, et l'engin lui sauta au visage.
Une grenade paralysante.
Seth sentit alors une sensation extrêmement désagréable dans ses oreilles, et de l'eau dans ses yeux. Désorienté, il lâcha Mathilda, et franchi à nouveau la porte à double-battant en reculant, jusqu'à se cogner contre la rampe de l'escalier.
-Reprends-toi ! Il vont venir te faire du mal.
-Ma tête, se plaignit le mutant, quelle est cette sensation ?
-De la douleur. Maintenant, debout !
Malheureusement, Seth semblait bien trop abasourdi pour pouvoir se relever. Il ne voyait plus rien, n'entendait plus rien. Mais il lui sembla quand même distinguer une ombre passer juste devant lui à très grande vitesse, cependant, il lui était impossible de deviner de quoi il s'agissait.
-Seth ?! Laisse moi t'aider. Tu n'y parviendras pas tout seul. Laisse-moi la main.
-D'accord, bredouilla-t-il encore dans les vapes, vas-y.
A peine eut-il prononcé ces mots que son corps se mit à réagir de lui-même sans qu'il en ait donné l'ordre. Il se mit debout, et retourna dans le couloir sans efforts. Cinq hommes et deux femmes lui faisaient désormais face, tous munis de mitraillettes.
-Abattez-le ! Ordonna le plus âgé en ouvrant le feu, rapidement suivi par les autres.
Mais ils eurent beau s'acharner, aucune de leurs balles ne perça le champs de force du mutant. Celui-ci leva la main, et un nouvel éclair vint s'abattre sur les soldats. Sauf que cette fois-ci, il ne laissa rien derrière lui.
-Je reprends le contrôle, prévint Seth qui sentait ses sens revenir.
-Comme tu veux, mais ne t'attarde pas ici. Il y en a probablement d'autres en chemin.
C'est alors que le mutant poussa un hurlement, l'un des pires jamais imaginé.
Mathilda avait disparu, elle n'était plus à l'endroit où il l'avait laissée tomber.
-Mère ?! Appela-t-il désespérément. Mère ?! Où es-tu ?
-Ne te fatigue pas, elle est probablement déjà entre leurs mains.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Elle est sûrement morte, tu ne peux plus la revoir.
-Morte ?...
Seth tomba à genoux, Morte ?! Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Pourquoi était-elle morte ? Pourquoi n'est-elle pas là ? Auprès de lui ? Comment... ?
-Ils l'ont tuée.
Le mutant sentit son corps trembler, et il n'avait pas besoin de poser la question pour savoir que c'était de la colère. ILS ONT FAIT QUOI ?! ILS AVAIENT OSÉ FAIRE ÇA ! Peu à peu, ses écailles noirs recouvrirent à nouveaux ses bras, sans pour autant s'arrêter à l'épaule. Lentement, elles descendirent jusqu'à ses jambes, et montèrent jusqu'à sa tête. Ses yeux rouges étaient devenus brillants de fureur, ses dents se faisaient plus pointues. Un éclair jaillit soudain d'une prise électrique située à un mètre de lui, il fut rapidement suivi par de nombreux autres, qui convergèrent jusqu'à son corps.
-Calme-toi ! Tu vas tout faire sauter !
Mais il ne se calma pas, au contraire, plus les secondes passaient, et plus il était furieux. Tout d'un coup, il relâcha toute l'électricité qu'il contenait. Le courant retourna par où il était arrivé, mais son retour fut si brutal que le réseau électrique du complexe ne le supporta pas. Partout autour de lui, les ampoules explosèrent. Et une explosion encore plus énorme se fit entendre, et celle-ci était étonnamment proche. Seth n'eut pas à attendre plus de cinq secondes qu'une véritable avalanche de neige déferla dans le couloir, et le submergea.


Quelques minutes auparavant

Un vent de panique commençait à se répandre parmi les hommes de Warren. Aucune des équipes présentes dans le complexe n'avait donné signe de vie, et déjà, des rumeurs circulaient à travers les rangs. Warren fulminait de rage, son plan était aussi simple que sans risque, comment cette chose avait-elle pu se réveiller ? Il n'était même pas achevé.
L'américain se tourna à nouveau vers le Docteur, celui-ci ne semblait pas vraiment se soucier de ses tourments. Qu'à cela ne tienne, il le saisit par le col de son peignoir, et le souleva de sa chaise roulante.
-Qu'est-ce que c'est que ce merdier ? Cracha-t-il à la face du sexagénaire.
Ce dernier essuya d'un revers de main les postillons de son ancien associé, et afficha un sourire moqueur.
-Le corps de Seth aurait pu être achevé il y a des mois de cela grâce à nos nouvelles technologies, expliqua-t-il lentement malgré la position inconfortable dans laquelle on l'avait mit. Mais en attendant de pouvoir l'éduquer, j'ai préféré arrêter pour qu'il fasse rien de stupide avant d'être sous mon contrôle. Lorsque j'ai compris ce que vous complotiez, je n'ai pas eu grand chose à faire à part enclencher de ma propre main la dernière phase de création de son corps. Maintenant, plus personne ne peut plus l'arrêter à part moi.
A ces mots, les soldats commencèrent réellement à paniquer. On entendait même certains songer à changer de camp. Warren n'aimait pas du tout cela.
-Vieil imbécile, répliqua-t-il en lâchant le scientifique, vos expériences ne seront jamais à la hauteur face à mes hommes. Nous sommes bien trop nombreux.
-Nous verrons, sourit le Docteur en se rasseyant, nous verrons.
A peine eut-il prononcé ses mots qu'une explosion retentit. Affolés, les soldats virent le sol éclater juste à côté du musée, et une colonne de neige s'éleva dans le ciel, avant de retomber assez brutalement sur presque tous les hommes présents. Heureusement, seules leurs chevilles furent ensevelies par l'avalanche soudaine.
-Il a fait sauter le réservoir de neige artificiel, s'exclama une voix.
C'était Tanner, l'écossais se trouvait à genoux dix mètres derrière son employeur.
C'est alors qu'un grand fracas de pierre, de métal et de bois se fit entendre. Une ombre surgit des ténèbres en perforant le toit du musée, et vint s'écraser sur ses deux jambes juste en face de la porte d'entrée.
Un silence de cathédrale régnait au sein des troupes de Warren, personne n'était capable de décrocher un mot face à l'abomination qui leur faisait face. Seth prit une profonde inspiration, sa première bouffée d'air frais, avant d'expirer lourdement, laissant un petit nuage de buée s'échapper de ses lèvres. Puis, il en prit une deuxième, plus profonde encore, et lâcha un rugissement semblable à celui d'une bête enragée. Son hurlement était si puissant, que les hommes durent se plaquer les mains sur leurs oreilles pour éviter de faire souffrir leur tympans. Le Docteur ouvrit des yeux exorbités, qu'elle était cette chose ? Elle ne pouvait pas être Seth. Seth était la nouvelle race humaine, il était magnifique, il était son enfant parfait tant désiré. Il n'était pas... ce monstre.
-Abattez cette créature ! Ordonna Warren en se saisissant d'une mitraillette.
Il n'eut pas à le répéter deux fois, totalement déboussolés, les soldats se saisir de leurs armes respectives, et vidèrent la totalité de leurs chargeurs sur le mutant. Malheureusement, leurs balles n'avaient pas plus d'effet que celles tirées par leurs collègues dans le complexe. En apercevant le champ de force se dresser devant les tirs de plombs, le Docteur ne mit pas longtemps à comprendre que cette créature était bien Seth. Le sexagénaire serra du plus fort qu'il put le dossier de son siège. Des années de travail acharnés et d'espoir pour voir une telle horreur à la place de son fils tant rêvé. Était-ce vraiment ce qu'il avait mérité ?
La créature ne le laissa pas penser d'avantage, et un nouvel éclair -plus énorme cette fois- surgit de sa main gauche, et s'abattit sur un bon tiers de la cohorte d'hommes armés. Les malheureux explosèrent purement et simplement, laissant leur sang s'abattre telle une macabre pluie diluvienne sur leurs camarades. Visiblement, les nouvelles attaques de Seth étaient plus impressionnantes, mais elles avaient perdu en propreté. Des hurlements de panique s'élevèrent dans les rangs des soldats restants, et déjà un grand nombre d'entre eux se dirigeait vers les véhicules garés plus loin dans l'espoir d'échapper à ce démon. Bien mal leur en prit, car Seth se focalisa immédiatement sur eux à cause du boucan qu'ils faisaient. Le mutant s'éleva lentement dans les airs pour se dégager la vue, et la foudre vint à nouveau surgir de son corps pour aller s'abattre sur les fuyards.
Le Docteur restait bouche bée face à une telle atrocité, et malgré le danger imminent, il était incapable d'esquisser le moindre mouvement de fuite.
-Vieux cinglé ! Rugit Warren pour couvrir les cris de ses hommes. Dites moi comment on arrête cette chose !
Mais aucune parole ne fut capable de franchir les lèvres du sexagénaire, il restait là, les yeux écarquillés, à contempler impuissant l’œuvre de sa création.
L'américain ressortit son arme, et la pointa sur la tête du vieil homme. Mais Tanner s'interposa.
-Arrêtez, il y a un moyen de couper sa protection, mais lui seul la possède.
Warren ne semblait pas d'humeur à discuter, un nouvel éclair le convainquit cependant d'écouter le rouquin.
-Vous avez dix secondes, prévint-il en abaissant son arme.
Ni une, ni deux, Tanner se précipita vers son mentor, et farfouilla dans la poche intérieure de son peignoir. Celui-ci n'émit aucune protestation, il ne semblait même pas se rendre compte qu'on lui faisait les poches. L'écossais exhiba alors une petite télécommande noire.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda Warren en criant toujours.
-Le champ de force de Seth n'est pas dû à ses pouvoirs, expliqua Tanner en effectuant quelques manipulations. Tous les êtres vivants possèdent une plus ou moins grande force électromagnétique. Le Docteur se sert d'un émetteur à haute fréquence pour amplifier l'énergie potentielle cellulaire de Seth, lui conférant ainsi une sorte de cuirasse électromagnétique. Mais en désactivant l'émetteur, il devrait être à nouveau sensible aux balles.
Warren n'avait pas comprit grand chose aux explications du rouquin, mais il le laissa tout de même faire, tout en conservant son canon pointé sur sa poitrine au cas où. Un détail le laissait cependant perplexe.
-Pourquoi cet émetteur fonctionne-t-il toujours ?! L'alimentation a l'air H.S..
-Il est directement alimenté par le supercalculateur, et celui-ci ne surchauffe pas aussi facilement.
L'écossais releva la tête, juste avant qu'un autre éclair ne vienne détruire de nombreux véhicules, qui explosèrent dans une immense colonne de fumée et de flammes.
-C'est fait !
L'américain se retourna, et pointa à présent son arme contre le mutant. Cependant, ce dernier dégageait une telle énergie qu'un vent violent s'était mis à souffler. Il tira, mais la balle rata la poitrine de la créature, pour finalement aller se loger dans son épaule.
Seth poussa un hurlement déchirant, et découvrit avec horreur, son propre sang couler le long de sa plaie. Il se tourna vers Warren qui tira à nouveau, mais cette fois, le mutant capta le projectile entre son pouce et son index. A nouveau, il leva son bras droit, bien décidé à carboniser son agresseur.
C'est alors qu'il sentit un bras puissant s'enrouler autour de son cou, et une douleur fulgurante vint lui perforer la poitrine.
-J'espère que tu ne m'as pas oublié, susurra la voix de Peter à son oreille.
Seth se tordait de douleur, mais il ne s'avouait toujours pas vaincu. Cependant, Warren ne l'entendait pas de cette oreille, et une nouvelle balle vint se loger dans sa cuisse.
Vaincu par la souffrance, le mutant alla s'écraser sur le sol. Le cannibale le lâcha quelques instants avant l'impact, et retomba parfaitement sur ses pieds juste derrière lui.
Ils l'avaient vaincus, Seth était vaincu.
Peter contempla sa victime au sol, et se mit à crier sa victoire. Les soldats qui avaient assisté à la scène, le rejoignit dans sa jubilation.
Warren poussa un soupir de soulagement, il savait que s'emparer de l'empire du Docteur ne serait pas une partie de plaisir, mais jamais il n'aurait pu prévoir un tel carnage. Enfin, ils avaient tout de même gagné, et c'était ce qui importait le plus.
Cependant, son soulagement fut de courte durée, car il aperçut le mutant émettre un tremblement discret. Il leva aussitôt son arme, mais son fils le devança, et planta une nouvelle fois sa rapière dans la poitrine du cobaye. Sans résultat.
-Vise la nuque, lança Tanner sans se préoccuper de son mentor.
-Non ! Cria ce dernier. Pas ça !
Peter répondit par un simple sourire de gratitude, il écrasa le visage de la créature sous sa botte, et leva sa rapière au-dessus de sa tête. Affaibli, Seth tenta vainement de se débattre, mais ses blessures l'avait vidé de son incroyable force. Il émit un gémissement si ridicule que Peter faillit en vomir.
-Je suis sincèrement désolé, souffla le cannibale d'une voix triste.
-Pas moi.
Il s'arrêta net. Mais d'où venait cette petite voix à la fois sournoise et sadique qu'il n'osait reconnaître ?
Peter se retourna, juste à temps pour voir l'immense boule de feu le frapper de plein fouet. Par chance, il avait eu le temps de se jeter sur le côté. Mais l'effet de surprise, ainsi que le mauvais appui octroyé par le visage de Seth l'empêchèrent de bien calculer son coup. Et la totalité du côté droit de son corps fut saisie par les flammes. Le cannibale hurla à son tour sa douleur avant même d'avoir heurté la neige, il se mit à se rouler dans celle-ci pour calmer les vives brûlures qui agressaient sa peau.
Tout les regards se tournèrent vers l'entrée du musée, pour y découvrir un adolescent d'environ treize ans avec des bras en métal argenté, et une petite boule de feu dans chaque main.
Serpent.
Ils l'avaient oublié, tout le monde l'avait oublié. Mais le psychopathe, lui, n'avait certainement pas oublié le traitement que les Warrens lui avait fait subir. Un sourire maléfique s'étirait jusqu'à ses oreilles.
Adam Warren n'en croyait pas ses yeux, c'était impossible, irréel ! Et pourtant c'était bien vrai. Le monstre qui avait mutilé son fils unique était bien vivant, et en prime, il avait de nouveaux bras. L'américain remarqua alors l'espèce de sac à dos en métal que l'allemand portait. Il aperçut deux tuyaux branchés dans ses épaules directement reliés à ce caisson. Mais il n'en avait cure, il était temps d'en finir avec ce sale gamin prétentieux.
-A vos flingues, ordonna-t-il à l'adresse de ses hommes. FEU !
Une fusillade assourdissante résonna dans les environs, et une pluie de balles fendit l'air en direction de Serpent. C'est alors que la chose se produisit, et tous les hommes qui y assistèrent se demandèrent s'ils n'étaient pas en train de cauchemarder.
L'allemand se tordait dans tout les sens telle une image de télévision difforme, les projectiles eurent beau pleuvoir par centaines, rien n'y fit, il n'avait pas la moindre égratignure.
Il sourit de plus belle, et ouvrit sa main gauche, une petite boule de flamme s'était formée grâce à un trou dans sa paume de métal.
-Quelqu'un a dit... Feu ?
Là-dessus, une gigantesque vague enflammée alla s'abattre sur le peu de soldats restants. Ceux-ci hurlèrent à nouveau, et on vit des dizaines d'hommes surgir de cette marée rouge en s'embrasant comme des torches. Les survivants ne tardèrent pas à imiter Peter afin d'éteindre le brasier qu'était devenu leur corps.
Serpent éclata d'un rire abominable, le plus diabolique jamais entendu par chacun des hommes présents dans cet enfer.
-Ne partez pas tout de suite, ricana le psychopathe en formant une nouvelle boule de feu au creux de sa main. Je viens à peine de me mettre à table.
A nouveau, il leva son bras, et la cinquantaine d'homme restante se retrouva submergée par une nouvelle vague de flammes. Le psychopathe prenait un plaisir immense à contempler les pauvres soldats se vautrer grossièrement dans la neige afin d'échapper à la mort qui les enveloppait. Il prenait littéralement son pied.
Adam Warren était la proie d'émotions violentes. Fureur. Désespoir. Il était incapable de croire en sa défaite, comment les choses en étaient-elles arrivées là ? Comment ce sale morveux avait-il réussi à revenir ?
La seule réponse qui lui fut donnée, fut le sourire maléfique de Serpent.
-Vous. Lança celui-ci en s'approchant de l'américain. Votre vie m'appartient, je l'ai gagné, et je réclame mon paiement.
Soudain, il sentit quelque chose lui transpercer la poitrine. Surpris, il baissa les yeux, et découvrit une fine lame en argent.
Peter se tenait debout derrière lui, la moitié de son visage avait été brûlée au troisième degré, tout comme la partie droite de son corps. Et pourtant, il était toujours là, savourant avec un plaisir non dissimulé sa vengeance. Bien qu'il était un peu déçu d'avoir fait passer la lame dans le flanc de sa cible afin d'atteindre son cœur. Le réservoir lui ayant empêché de viser le dos.
Serpent ne bougea pas d'un millimètre, il restait là, à contempler avec étonnement sa poitrine perforée. Puis, sans crier gare, sa tête tourna à 180°, si bien que le cannibale et le psychopathe était à présent face à face.
Peter ne put dissimuler la surprise et la rage de découvrir le rictus de son rival, il sentait peu à peu le goût amère de la défaite s'immiscer dans sa bouche.
-Prêt pour un tour de manège ? Ricana l'allemand en saisissant sa victime par le poignet.
Le fils d'Adam Warren sentit ses pieds décoller du sol, Serpent fit trois tours sur lui-même, et le lâcha brutalement. Le cannibale effectua un vol plané sur trente mètres, et alla s'écraser contre le toit d'un 4X4. Il ne bougeait plus.
Le psychopathe n'avait même pas prit le temps d'observer l'atterrissage du fils Warren, son attention était revenu sur le père.
Ce-dernier leva son pistolet contre sa propre tempe. Il se savait perdu, mais il ne laisserait certainement pas ce blanc-bec s'offrir le plaisir de le tuer, il pressa la détente... il y eut un déclic métallique, mais pas de coups de feu. Il observa son arme d'un air consterné.
-Toujours compter ses balles, sourit Serpent en arrivant à sa hauteur.
L'américain tenta d'administrer un coup de coude au visage de l'adolescent, mais ce dernier attrapa son bras, et brisa ses os sans le moindre effort. Il tomba à genoux.
-Maintenant, ça va devenir amusant.
L'allemand planta alors ses griffes de métal entre les muscles pectoraux de sa victime, lui arrachant au passage un petit cri pitoyable. Mais Serpent n'en avait cure, lentement il se mit à déchirer la chair de sa proie, et bientôt, le reste du corps se mit à suivre.
Le psychopathe dégusta avec un plaisir infini l'horreur dans les yeux de Warren, avant de déchirer en deux l'intégralité de son corps. Le sang gicla sur la neige et sur l'agresseur, ce dernier s'en léchait les babines, en particulier lorsqu'il vit les organes de l'américain s'éparpiller sur le sol.
Il envoya valser les deux morceaux du cadavre quelques mètres plus loin, et se retourna pour contempler son œuvre. Tout autour de lui n'était que mort et désolation, une véritable œuvre d'art, son plus beau chef-d’œuvre. Les éventuels survivants étaient soit agonisants, soit en fuite. Il aurait pu rester là pendant des heures à contempler les cadavres qui gisaient inertes dans la neige. Si un bruit écœurant de vomissement ne l'avait pas ramené à la réalité.
Norman Belpois avait du mal à tenir debout sur ses pieds, ce qui s'étendait sous ses yeux était tellement horrible. L'odeur des tripes et des cadavres carbonisés avait finit par l'achever, et il avait rendu son dîner sur le sol. Il aurait même pu s'évanouir, si Serpent n'avait pas été aussi proche.
-Alors ? Lança ce dernier en s'approchant du scientifique. L'avez-vous ?
Son interlocuteur lui tendit un sac à dos beige, et le psychopathe s'empressa de vérifier son contenu. Une fois ceci fait, il releva la tête, et fixa le blondinet droit dans les yeux.
-Vous savez ce qui vous attend si vous me jouez un sale tour ?
-Ou...oui. Hoqueta Belpois en détournant ses yeux du champ de bataille.
-Bien, filez maintenant.
Le scientifique ne se fit pas prier, il traversa ce qui restait de l’allée en un temps record, et grimpa dans une Mercedez grise. Il ne s'était même pas arrêté pour regarder derrière lui, il ne voulait plus que quitter à jamais cette endroit infernal.
Serpent regarda pendant quelques instants la voiture s'éloigner. Puis, il se dirigea vers Seth. Le mutant s'était recroquevillé en position fœtale sur le sol, sa peau écailleuse était redevenue normale, et la colère avait également quitté son corps. Il était effrayé, il pleurait.
Serpent s'approcha doucement de lui, s'accroupit, passa sa main dans le peu de neige qui restait afin de la rafraîchir, et la posa sur l'épaule du cobaye. Ce dernier ne bougea pas, il était agité de tremblement.
-Seth ? Dit le psychopathe d'une voix douce. Est-ce que ça va ?
Le mutant écarquilla ses yeux, et se retourna sans pour autant se relever. Il découvrit alors un jeune garçon aux cheveux noirs, dont le visage était zébrés de petits traits étranges. Son regard se posa sur la main de métal qui le touchait. Il ne l'attaquait pas, il voulait juste savoir comment il allait.
-Bien merci, bredouilla-t-il maladroitement, et vous ?
Serpent ne put s'empêcher de sourire, aussi ignorant qu'un enfant.
-Très bien merci.
-Qui êtes-vous ?
-Ton frère.
Les yeux du mutant s'écarquillèrent encore plus, et un profond sentiment de soulagement et de joie se lisait dans son regard.
-C'est vrai ?
-Oui, assura Serpent en souriant de plus belle, regarde mes yeux.
Seth releva un peu la tête pour mieux l'observer, et découvrit deux ailes d'argent croisées dans chaque pupille. Le même emblème que sur la combinaison de Mathilda. Une larme de joie coula le long de l’œil du mutant, enfin, il avait trouvé un allié dans ce monde abominable.
Lentement, il saisit la main que lui tendait son nouveau frère, et se releva. Ses blessures avaient entièrement disparu, il n'en restait même pas des cicatrices.
-Il est temps de partir, es-tu prêt ?
-Oui.
-Seth...
Serpent se figea, et fit volte-face. Le Docteur, toujours en vie, rampait vers eux en tendant sa main vers le mutant. Il était tombé de sa chaise durant l'affrontement, et ses jambes étaient en bien trop piteux état pour supporter le poids de son corps.
-Seth... Répéta-t-il d'une voix roque, je suis ton père.
Serpent haussa un sourcil devant cette scène pitoyable, mais il jeta tout de même un regard vers le mutant. Celui-ci semblait croire les paroles de ce vieux dément, il valait mieux remettre immédiatement les pendules à l'heure.
-Il te ment, c'est lui qui a ordonné à ces hommes de te tuer.
Le cobaye laissa échapper un hoquet de surprise, et son « frère » découvrit avec fierté une lueur de haine dans ses yeux.
-Qu'est ce qu'on en fait ?
Serpent sembla réfléchir un instant, puis il se tourna vers le mutant :
-Tue-le.
-Hein ?
-Tu m'as très bien entendu, il a tenté de te tuer, tu dois le tuer.
-Mais... Mais c'est mal.
Le psychopathe se faisait très las tout à coup, du bout de son doigt, il montra au mutant le carnage auquel il avait participé.
-Tu vois tous ces gens ? Ils sont morts, oui, morts. Certains à cause de moi, d'autre à cause de toi.
Seth écarquilla à nouveau les yeux, il ne savait pas qu'il les avait tués.
-Écoute, reprit Serpent d'une voix douce, cet homme m'a fait souffrir, il t'a fait souffrir, il est responsable de la mort de ta mère. Tu as oublié ?
Le mutant baissa les yeux, son regards trahissait sa colère. Non, il n'avait pas oublié.
-Que dois-je faire ? Demanda-t-il sur un ton résolu qui plut à son frère.
-Sers tes mains autour de son cou, ça fera l'affaire.
Ni une, ni deux, Seth s'approcha de son géniteur, et s'accroupit près de lui. Ce dernier voulut parler, mais le mutant avait déjà commencé à l'étrangler. Son cou émit un bruit ignoble, et lentement, il se froissa comme du papier. Du sang coula par tous les orifices de son visages, et ses yeux se révulsèrent. Seth aurait continué à serrer longtemps si Serpent n'avait pas posé sa main sur son épaule.
-C'est fait, lui souffla-t-il, bravo, je suis fier de toi.
Là dessus, il enlaça le mutant. Ce dernier en fut si surpris qu'il ne protesta pas, il trouvait même cela étonnamment agréable. Serpent venait de lui donner son premier geste de tendresse de toute sa vie, Seth était tellement content de plaire à son aîné qu'il en lâcha une larme.
-Viens petit frère, lâcha le psychopathe en lui tendant à nouveau la main pour le relever, nous devons partir à présent.
-Où ça ?
Il esquissa un sourire.
-Tu verras.
Sur ses mots, l'allemand partit en courant à une vitesse impressionnante. Son nouveau frère mit quelques secondes à comprendre comment le suivre, mais il partit lui aussi à vive allure à travers la forêt.
Les deux frères disparurent dans les ténèbres, ne laissant derrière eux qu'un champ de ruines et de désolation, où la mort, la souffrance et le chaos régnaient en maître absolu.
Et parmi tout le sang répandu sur la neige artificiel, il y en avait un en particulier qui n'était pas comme les autres. Non, il était noir celui-ci.



The End...?


Spoiler

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"Introduce a little anarchy. Upset the established order and everything becomes... CHAOS"

-The Joker-


Dernière édition par Tyker le Dim 29 Mar 2015 18:01; édité 2 fois
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Silius Italicus MessagePosté le: Jeu 12 Mar 2015 11:18   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Bonjour cher Tyker,
Dès le début de ce chapitre, que l'on ne sait pas encore ultime, les fils se recoupent. On sent qu'il va y avoir une nouvelle donne.

Tou d'abord il faut souligner encore une fois à quel point cette histoire a été fouillé et pensé bien amont. Cela se ressent dans les détails du récit et représente un indéniable atout, un 17 ou un 18.

En en-tête de ce chapitre vous évoquiez ce « petit quelque chose». Dans mon ressenti, vous l'avez eu dans la scène entre Peter et Mathilda, qui en a presque paru trop courte. Peter est bien élevé dans le fond, il ne joue pas avec la nourriture. D'ailleurs il ira vite pour tuer Warren, encore qu'il cherche un peut-être un peu trop à faire de l'effet.

Vous suggériez une piste intéressante de réflexion, quoique avortée désormais, sur la relation entre Seth et Mathilda. Pour elle c'est un frère, pour lui une mère. Cela aurait pu donner lieu à des développement intéressant.

Le plan du Docteur paraît toujours aussi nébuleux. On peine à croire qu'il était juste eugéniste et transhumaniste. Cela parait si peu en comparaison du pouvoir et des connaissances qu'il avait amassés.

Le réveil de Seth justement était une surprise. Et il amène un des vrai points fort de ce chapitre, à savoir sa capacité à envoyer le lecteur sur des fausses pistes. J'ai en effet bien cru à l'introduction du paranormal derrière les capacités de Seth. Et quelques paragraphes plus tard vous infirmez en bloc. Dommage, j'aurais bien vu le Docteur doter Seth de pouvoir psychiques.

Autre fausse piste d'ailleurs que le réveil de Seth. Son apparition avait vraiment tout d'un deus ex machina, tant littéralement que figuralement. En fait il s'agissait seulement de la résultante de plans établis d'avance et du bonus Xana. C'est presque... décevant.

Le fait de donner la chronologie accentuait le côté opération militaire, ce qui est le bienvenu dans ce contexte.

Auniveau style, j'ai relevé cette petite perle: « Un silence de cathédrale », j'ai bien aimé la variation sur le thème du silence religieux. On notera que ce silence a pour cadre une salle de dimensions importantes, que l'on pourrait comparer à la nef d'une cathédrale, ce qui rend encore plus adapté cette figure de style.

Quant au final, que dire ? la réapparition de serpent est déjà une jolie surprise, mais le meilleur c'est le renversement final de Seth, qui est retourné par Xana. Ça c'était une surprise, et qui plus est l'événement qui va mettre la bave au lèvres de vos lecteurs en attendant la suite et la réponse à certaines questions.

Au chapitre des incertitudes, je remarque la destinée de Mathilda. J'aimais bien cette gamine. Encore que sa candeur parait de trop lorsque l'on a grandi au sein de Carthage. Vous connaissant, je ne croirais pas à sa mort tant que son cadavre n'aura pas été trouvé. Bizarrement, je pense qu'Anthéa par contre est morte. Mais elle me manquera moins.

Tout cela pour dire c'est toujours un plaisir de vous lire, et que l'on attends de voir quelles pistes vous allez suivre à l'avenir.

Au plaisir.
_________________
AMDG

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Tyker MessagePosté le: Ven 13 Mar 2015 21:29   Sujet du message: Répondre en citant  
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Spoiler



Épilogue




5 avril 2001, 13h 53


La chaleur ambiante de la pièce dans laquelle il se trouvait lui était difficilement supportable, pourtant, il n'avait pas songé une seule seconde à ce que l'on demande de mettre en marche la climatisation.
Alex Tanner se trouvait dans une pièce semblable à une banale salle de réunion, quoiqu'un peu trop petite pour le coup. Il était debout devant une table rectangulaire autour de laquelle était assis les trois derniers membres du conseil de l'organisation, il les connaissait tous.
Jet Yu.
Adama Viero.
Penelope Nemia.
Il se sentait assez mal à l'aise en présence de ses plus hauts supérieurs, cependant, il ne put deviner pourquoi. Sans doute le fait de se retrouver enfermer dans un si petit espace avec trois meurtriers de classe mondiale y était pour quelque chose. Il s'écoula une minute qui lui parut interminable, minute durant laquelle il se sentit examiner au millimètre près par les membres du conseil. Comme s'ils cherchaient à savoir ce qu'il avait dans le ventre.
Penelope Nemia brisa finalement le silence en prenant la parole :
-Pouvez-vous nous expliquer encore une fois comment Adam Warren et Herman Schaeffer sont morts Professeur Tanner ?
L'écossais se retint de toutes ses forces de ne pas soupirer d'agacement, il en avait assez de tourner en rond.
-Comme je l'ai déjà dis, j'étais inconscient quand cela s'est produit et je...
-Pourquoi étiez-vous inconscient ?
Jet Yu avait la fâcheuse manie de se permettre de tout couper sans se gêner, y comprit la parole des autres.
-J'ai pris un mauvais coup, expliqua le rouquin les mains jointes derrière le dos, probablement un débris.
-Continuez votre récit Professeur.
Il marqua une pause pour faciliter sa respiration, avant de reprendre :
-Je n'ai absolument rien vu concernant la mort du Docteur et de Monsieur Warren. Apparemment, les responsables de leurs morts sont une recrue de l'unité de Dragunov, ainsi que l'une de nos expériences.
Les regards se posèrent sur le russe, celui-ci se tenait à exactement un mètre de l'écossais. Comme lui, ses mains étaient jointes dans son dos.
-Major ? Demanda Adama Viero. Vos explications ?
-Adam Warren est le seul responsable de cette catastrophe, répondit l'homme à la queue de cheval, c'est lui qui a poussé ma recrue à se retourner contre nous. Il a récolté ce qu'il avait semé.
-Devons nous comprendre qu'aucun de vous n'a quelque chose à se reprocher concernant cette histoire ?
-Non Mademoiselle Nemia, répondirent-ils en cœur.
S'en suivit alors dix secondes de silence, Tanner sentait que sa chemise lui collait au torse.
-Qu'elle est la situation à Silver Wings ? Demanda Jet Yu en jouant avec un petit stylo entre les doigts.
-Nous avons évacué tout ce qui était précieux et intacte du complexe, répondit Tanner. Malheureusement, nous n'avons pas pu démonter le supercalculateur, cela aurait été bien trop dangereux. Nous l'avons donc laissé à l'intérieur, puis nous avons fait sauté les lieux. Il n'existe plus.
-Les pertes sont un peu élevées économiquement parlant, ironisa Adama Viero. N'y avait-il pas d'autre solution ?
-Croyez-moi, je suis aussi navré que vous d'avoir perdu notre supercalculateur. Mais je ne pouvais pas non plus risquer le fait qu'il soit découvert et que notre technologie nous soit volée. Une hypothèse qui s'est révélée exacte, puisque la police est venue fouiner dans les débris du musée.
Nouveau silence, Tanner détestait de plus en plus cette réunion.
-Quelles sont vos projets d'avenir Professeur ? Demanda Penelope Nemia.
-Je préconise que nous nous mettions à reconstruire un nouveau complexe dès maintenant, cela demandera du temps et de l'argent. Mais nous ne pouvons nous permettre de faire une croix sur une telle avancée technologique, ou nous perdrons de notre influence. Je demande également la possibilité de récupérer Thanos et Crystal, je suis conscient que ce qu'il s'est passé avec Seth ait pu vous refroidir concernant ces projets. Mais en lui-même, il était tout sauf un échec. Et de tels êtres ne peuvent que nous servir. Enfin, je demande à prendre la tête de tous les complexes scientifiques que le Docteur possédait. Il m'avait prit sous son aile dans le but de devenir son successeur, personne ne connaît son empire mieux que moi. Cela nous permettra de repartir d'autant plus vite sur de bonnes bases.
Les trois membres du conseil échangèrent quelques regards entre eux.
-Nous allons y réfléchir, répondit Jet Yu. Autre chose ?
Dragunov fit un pas en avant.
-Avec votre permission, je demande à pouvoir à nouveau recruter des soldats mineurs. Comme vous avez pu le constater par vous-même, ce sont de formidables combattants.
Le russe sentit le regard froid d'Adama Viero se poser sur lui, une goutte de sueur se forma sur son front.
-J'aimerais que vous fassiez une chose en plus Professeur Tanner, dit le noir en posant ses immenses mains sur la table. Si jamais nous venions à vous donner ce que vous demander -et je ne garantis pas que vous l'aurez- pourriez-vous reprendre les tests que vous faisiez sur les enfants palestiniens que je vous avais envoyé il y a quelques mois ?
L'écossais ne réfléchit même pas, Adama Viero n'avait pas apprécié que le Docteur rejette son projet de création de cyborgs. C'était une occasion en or.
-Ce sera avec plaisir, bien que j'ai déjà sous la main quelques cobayes. Je mettrais le Professeur Belpois sur le coup, après tout, c'était son idée.
-Je vous remercie de votre coopération volontaire Professeur, sourit Penelope Nemia, grâce à cela, nous pouvons envisager les années à venir sous des jours meilleurs.


***

-Dieu que je les déteste.
Les deux hommes étaient installés dans un petit bistro sur la place du Trocadéro, dans le seizième arrondissement de Paris. Dragunov ne s'était pas fait prier pour commander quelque chose de fort. Tanner s'était contenté d'un sirop de grenadine.
-N'exagère pas, lança l'écossais en sirotant sa boisson, tu as eu ce que tu voulais non ?
-Je sais, mais je ne supporte pas leur comportement. Ils sont tellement arrogants.
Le rouquin hocha la tête, il était assez d'accords.
-C'est dommage que le Docteur soit devenu sénile avant de récupérer un nouveau corps. Les choses seraient bien différentes aujourd'hui.
-Tu sais très bien qu'il avait fait son temps, lâcha Dragunov, on doit savoir passer le flambeau, sinon la jeune pousse nous dévorera pour l'avoir.
-Comme l'ont fait Seth et ton soldat.
Dragunov se trémoussa sur sa chaise.
-Que fait-on par rapport à eux ?
Tanner but calmement une gorgée de sa boisson avant de répondre :
-Laissons-les tranquille pour l'instant, quelque chose me dit qu'on les reverra au moment opportun. Mais si jamais on leur court après, on subira de nouvelles pertes, et on en a déjà trop.
Le russe acquiesça, mais un détail le tracassait.
-D'après toi, que vont-ils faire maintenant ?
Tanner ne répondit pas, il laissa son regard se perdre dans la foule. Il réfléchissait, il n'avait aucun doute sur le fait qu'il obtiendrait l'empire du Docteur. Cette véritable mine de possibilités qui s'offrait à lui se devait d'être exploitée avec le plus grand soin, il ne voulait pas se laisser gagner par la cupidité.
-Tu rêves encore ? Lança le major en claquant des doigts sous ses yeux. Je t’ennuie à ce point ?
Le rouquin lui lança un sourire moqueur.
-Excuse-moi, de quoi veux-tu qu'on parle ?
-D'Anthéa par exemple.
Tanner se figea, il avait oublié ce détail.
-Tu sais dans quel état elle est, surtout après ce qu'il s'est passé à Silver Wings.
-Je sais, et pour être honnête avec toi, je ne suis pas mécontent de savoir que Lloyd Tupin soit mort dans de telles circonstances. Cet homme était un parfait connard.
-Et tu crois qu'Anthéa avait besoin de voir ça ? Qu'elle avait besoin de perdre ses deux filles en si peu de temps ?
Tanner haussa les épaules.
-J'ai déjà décidé quoi faire la concernant, ce ne sera pas très agréable pour elle, mais nous avons besoin d'Anthéa Schaeffer, et pas d'un zombie.
-Pourquoi j'ai le sentiment que ça ne va pas me plaire ?
-Parce que tout ce que je fais ne te plais pas Sergueï.
Le russe se renfrogna, et se concentra sur son cocktail. Tanner sortit un billet de sa poche, et le laissa sous son verre après l'avoir fini. Il se leva.
-Mais tu finira par comprendre que le métier de scientifique peut être bien plus répugnant que n'importe quel autre.
Là-dessus, il se leva, et se mélangea à la foule, sans que Dragunov ne lui accorde le moindre regard.
Cependant, au fur et à mesure qu'il marchait, les paroles d'Anthéa lui revinrent en mémoire. Il se rappela du moment où elle avait été retrouvée au 2ème sous-sol du complexe, juste à côté d'un cadavre à la tête écrasée. Elle répétait ces mots étranges, ces mots qui n'avaient ni queue ni tête. Tanner voulut les chasser de son esprit, mais ils se mirent à résonner dans son crâne.




Savez-vous ce qui différencie un homme d'un monstre ? Une putain de mauvaise journée.



Spoiler

_________________

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"Introduce a little anarchy. Upset the established order and everything becomes... CHAOS"

-The Joker-


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Icer MessagePosté le: Dim 15 Mar 2015 22:16   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
Ok lol alors en gros le chapitre 13 consiste a doubler le nombre de morts total sur la fic. Le scénario habituel donc.
Seth en mode Mewtwo (Il me semble avoir déjà fait la comparaison) mais qui en plus tombe entre les mains de Serpent. Cela promet. L'apparition de mots clefs type "Belpois" ou "Schaeffer" est l'équivalent du point Godwin pour Code Lyoko. Ça ne peut que plaire. On sent le travail scénaristique de longue haleine.
Bref, excuse la brièveté de ce commentaire, je suis dans le train et je viens de me tuer les yeux a lire ton p*tain de gris en pleine nuit mais je suis content que tu sois allé au bout de cette œuvre très... personnelle.

En attendant la prochaine !

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Silius Italicus MessagePosté le: Lun 16 Mar 2015 20:19   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


Inscrit le: 03 Fév 2015
Messages: 252
Localisation: à l'Est d'Eden
Bonsoir cher Tyker,
L'épilogue déjà. On sent un petit pincement au cœur à la lecture de cet ultime chapitre. certes vous vous êtes engagé à écrire une suite, mais qui ne viendra pas avant une petite éternité.

Suite à ces commentaires liminaires, venons-en au texte lui-même. Le problème, c'est que notre roi de glace a déjà dit l'essentiel de ce que j'avais prévu de commenter.

On continue de remarquer l'ancrage parisien de votre récit, c'est amusant que de voir évoquer ces oasis de calme que sont les cafés parisiens après le bruit et la fureur de la forêt noire.
Le fonctionnement interne de l'organisation m'échappe un peu. Les directeurs sont tous des alliés reluctants, qui attendent de pouvoir consommer l'empire de leur voisins, à l'exemple du Docteur et de Warren. Pourquoi diable laissent-ils échapper celui du docteur et ses secrets au profit d'un jeune blanc-bec ? Ce dernier d'ailleurs se fait calife à la place du calife et commence d'ailleurs à conclure une alliance avec le russe pour sauver ces intérêts.

Sinon, vous ouvrez des pistes pour l'avenir avec les noms de Schaeffer et Belpois, le destin d'Anthéa.

Cela dit en l'état votre récit se suffit à lui-même ; vous pourriez ne jamais écrire de suite sans que cela pose de problèmes.

Enfin, l'épitaphe finale est bien pensée, elle résume assez bien et les événements de ce récit et la tonalité de votre écriture.

Au plaisir de vous lire encore à l'avenir, et dans l'espoir de vous retrouver en plus grande forme encore.
_________________
AMDG

Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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Willismine MessagePosté le: Dim 22 Mar 2015 15:39   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 09 Avr 2014
Messages: 106
Localisation: Les deux mains dans le chocolat.
Ce bonheur de recommencer un commentaire depuis le début parce que trop de choses se sont passées depuis…

Et donc, chose promise, chose due, me voici.

J’avais essayé de te lire une première fois. Je m’en souviens bien. J’avais reculé. Le premier chapitre a une ponctuation abominable. Beaucoup de virgules qui piquent la place des points et font des phrases à rallonge. Ça progresse avec le temps et les chapitres, mais bon sang, c’est un repoussoir. Et il y a, à l’opposé, des passages où un point se cale à la place d’une virgule.

Exemple : « Si d’une part elle se dégouta encore plus de cette nouvelle immondice qui était venu s’ajouter à son mélange fétide. Elle eut, d’autre part, regretté d’avoir recraché le peu de nourriture qu’elle obtenait. » Quand on a une balance d’une part/d’autre part, avec un SI de surcroît, il est assez malhabile de tronquer en deux la phrase. Je remarque aussi un certain nombre de fautes. Je tape sur Iko ? (a)

C’est quand même regrettable quand on lit la suite. Bon, la seconde raison, c’est que la fille qui barbote dans une cellule, dans sa pisse et son sang, ça fait légèrement cliché de film d’action. Mais dans le genre que je n’aime pas. D’ailleurs, je déteste les effusions de sang inutiles, et ta fiction en regorge quand même. Ne serait-ce que la Death Battle qui a été conçue pour… pour faire couler de l’hémoglobine ?

J’aime bien la couleur que tu utilises pour écrire. La luminosité des écrans me détruit les yeux alors le gris ne me dérange pas, n’en déplaise à ses détracteurs.

Et sinon. L’orthographe, grammaire, conjugaison, bah… parfois, mes yeux saignent. Au moins, ça décape. Mais je crois que tu as conscience du problème.

Niveau style : J’ADORE tes comparaisons cinématographiques, ça fait un peu travailler la mémoire visuelle et ça permet de s’approprier tes personnages. Malheureusement, c’est le genre de références qui fait qu’on est aussi obligés de se coltiner certains passages dont on se passerait volontiers. Par contre, niveau style, il y a parfois des ratés prodigieux. A l’époque de ma première tentative de commentaire, j’avais noté un : « Son ventre lui torturait les boyaux. » Etrange o/.

Pour continuer… Tu as beaucoup d’OCs. Et pourtant ils sont tous bien développés et de manière intéressante. Attachants ou antipathiques. Ils ne laissent pas indifférents. Il y a de la complexité dans leurs relations, et ça, c’est la grande classe. Je ne sais pas si j’en serais capable. Ce que j’adore surtout, c’est qu’ils soient tous si détestables. Je n’ai réussi à m’attacher à certains que parce qu’ils étaient moins horribles/insupportables que d’autres. Et c’est uniquement pour MatHildA *Willismine meurt* - qui aurait cru qu’un simple prénom soit si difficile à retenir ? C’est comme le coup du févier lyonnais, ça – que je suis allée jusqu’au bout avec autant d’intérêt. Parce que les autres… à part, disons, la mère, Seth et Renarde/Corbeau à la limite que je suis allée jusqu’au bout. Même Sergueï se change en Super Connard dès qu’on attend un peu trop.

En fait, c’est en sachant qu’il y aura une suite et grâce à cette césure qu’on devine pas choisie au hasard que je suis heureuse du destin des personnages. Oui, même la survie de cet immonde connard de Serpent. L’espoir que le cannibale vive encore. Des choses comme ça.

C’est fou comme tu as réussi à faire en sorte qu’on s’y attache. Détester un personnage, c’est magnifique, cent fois mieux que d’être indifférent devant son destin. Si Serpent avait crevé, finalement, je me serais sentie vide. Mais savoir qu’il va avoir Seth entre ses mains et probablement ne pas le tuer… ça rend curieux, ça met plein d’enjeux sur la table forcément. Et quelques conflits moraux à venir notamment avec Mathilda.

Evidemment, je désapprouve totalement la concentration de psychopathes au mètre carré, de même que le traitement de la femme et toutes ces choses de ce goût. Mais on ne va pas te refaire, tant pis. Si tu aimes montrer ce qui est moche, vas-y. C’est juste que ta folie est sexiste, c’est bizarre : les femmes sont raisonnables et les hommes cruels. Ça m’a donné un peu d’attachement pour le Docteur sur la fin, qui sans son égarement sur la fille aux cheveux argentés aurait peut-être été le premier avec une psyché à peu près saine. On sent que le monde des relations non sexuées est très, trèèèèès loin de chez toi. Pourtant, j’ai encore la stupide croyance que tout n’est pas régi par cela entre hommes et femmes. C’est dans la même lignée que le fait que les hommes ne sont pas forcément violent et les femmes pas forcément fragiles. Parce que je remarque que tes personnages féminins sont en vaste majorité fragiles et les masculins à l’opposé.

La relation Anthéa/Mathilda m’a aussi beaucoup intéressée, de même que la construction de Seth et de sa psyché. La phase finale marque une belle évolution de leur mentalité elle aussi, ce qui est le signe d’une bonne histoire… Pour moi c’en est une.

Niveau mystère et suspense, je dois dire que j’ai adoré. Particulièrement certains cliffhangers.

Sur le fond, maintenant.

J’approuve totalement l’idée de projet biologique et de fabrication d’êtres humains. C’est un sujet qui me fascine depuis toujours et m’inspire en permanence, donc forcément… L’angle est clairement SF, voire fantastique, et très Frankenstein et bocaux de Rogue, mais tant pis pour cet aspect, tant qu’on accepte l’idée qu’on n’aura pas d’explication. Seth est donc un numéro de charme à mon adresse xD.

Puisqu’on sait qu’il y en a trois, je m’interroge bien sûr au sujet du tout premier… J’imagine qu’on aura droit à des choses intéressantes.
Après ça, je voulais aborder encore le sujet du panpan-boumboum.
Je trouve assez maladroit de parler de la manière dont les tripes se répandent. Pour moi, c’est du voyeurisme, ce qui est légèrement embêtant. A l’opposé, tu as la méthode Facettes Wink. Ah, l’érotisme… La hache de Game of Throne qui s’abattait dans la saison 1 sans qu’on voit de jet de sang méthode Monty Python. Ça manque.

Ensuite, je trouve bizarre cette façon d’entraîner des troupes qu’on a dans ton microcosme. Tu ne maltraites pas des personnes que tu entraînes à tuer, à moins de ne pas craindre qu’ils se retournent contre toi Surprised ... C’est une méthode qui à mon avis est une preuve de stupidité profonde. Je ne suis pas sûre que ton Serpent aurait eu besoin de cela pour faire son carnage final, si on se fie à sa passionnante mentalité.

La Death Battle a pour moi ce même défaut de faire un étalage de violence gratuite. Je veux bien que ça soit une introduction de personnages, mais… brrr, non, j’aime pas. C’est pour moi comme le traitement d’Anthéa au début de la fic, qui nie toute logique niveau psycho et vise juste à nous faire une gradation propre pour nous expliquer que « ici, on aime le sang frais ».

J’ai beaucoup aimé l’introduction de Serpent. Il avait quelques clichés bien sûr, mais qu’importe. Oui, je dis bien « tant pis » que ce soit un Gary Stu du super-gore. C’était un point appréciable, le soin apporté à tes personnages. Je compléterai sûrement via edit, vu que j’ai effacé ma version précédente, il doit manquer des trucs.

Reste maintenant à découvrir la suite… un jour…
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