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 Auteur Message
Ikorih MessagePosté le: Mer 14 Déc 2016 21:20   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Spoiler


Première remarque, parce que cette fois j'ai fait mon listing en relecture : le titre du chapitre n'avait, une fois de plus, rien à voir avec le contenu!...sauf si on parle d'Amy. Mais non. :c

On va attaquer direct sur le focus de Willy, sa manière de penser transpire effectivement l'endoctrinement (limite religieux parfois) à plein nez, pas besoin d'être un génie pour le deviner. Cependant, il y a encore des failles dans cet endoctrinement (failles qui vont être bien exploitées dans la suite du focus justement) : William a toujours un sentiment d'oppression. Autrement dit, il y a toujours du bon en lui...
Simon apparaissait comme quelqu'un de sympa jusqu'au stade où Amy mentionne son nom à la place de William, laissant penser qu'il est peut-être lui aussi dans son collimateur et qu'il pourrait être amené à changer de camp...est-il vraiment si sympa que ça avec WIlly, ou sait-il au contraire dans quelle galère ce dernier s'engage et cherche-t-il à l'en prévenir? Et toujours au sujet de ce fail...j'ai un peu de mal à croire qu'Amy se soit trompée aussi facilement...

En tout cas, le LSD tient ses promesses : William se fait effectivement catapulter en plein combat. De là à savoir si c'est le combat "final", j'en doute (les propriétés de cette merde changent-elles avec son humeur ou est-ce que c'est juste de l'arnaque?), mais...enfin, c'est l'occasion de placer subtilement la double-vue en tant que pouvoir de base de l'avatar, bien pensé, et j'aimerais souligner que sa subite sensibilité à "ses poils qui se hérissent" me fait clignoter en rouge une connexion avec les sensations de Max sur Lyoko quelques chapitres plus tôt...
Dernier détail : la prochaine fois que tu parles de chlore, dis-toi que tu m'as fait revoir mon TD d'acide-base avec de l'acide (di)chloroacétique. Et c'était pas gentil. Culpabilise.

Spoiler


Passons à Odd!...cette fois son focus se passe dans le futur. Enfin, dans le passé. Enfin, dans le futur du passé.
...
C'était pas assez chaotique comme ça hein?!
Citation:
On trouvera une bête excuse pour ressusciter XANA s'il le faut mais les aventures des Lyoko-guerriers ne peuvent pas s'arrêter en si bon chemin !

Le pôle fiction tient à rappeler que cette mentalité a contribué à la pollution de la section fanfic pendant de longs mois et souhaiterait rappeler que si, les aventures des LG peuvent se faire arrêter. Par un lock.
Au sujet d'Hervé, car c'est bien lui la grande surprise du focus, je suis un peu perplexe. A priori, on penserait à Ulrich ou William venu lui faire bouffer son livre tiré de leur histoire vraie, mais Hervé n'est pas supposé être au courant. Pourtant, il est vachement remonté, mais notons qu'à aucun moment il ne fait allusion à l'usine ou à ce qui s'y rattache. Je n'exclus donc pas la possibilité qu'il soit là pour d'autres motifs.
L'autre point curieux est sa quasi-totale transformation physique. En soi pourquoi pas, il peut très bien avoir changé. Je me demande simplement si le but était simplement de nous embrouiller avec les deux mecs cités précédemment ou bien....ce n'est peut-être pas Hervé!!!!...quand je te dis que te lire me rend parano.

On va finir avec ceux qu'on appellera "le KKK en négatif couleur".
Spoiler

C'est peut-être une catégorie de suprémacistes de la race noire. En tout ca,s ça nous permet d'associer des petites pièces de puzzle : on sait que Théo est passé par là juste avant de finir dans le lit d'Ulrich, mort. Comment il y est arrivé, ça, mystère... Je n'ai aucune théorie particulière sur la réutilisation des formules de Jérémie et de l'évident parallèle avec le scanner...mais je sais que les mecs qui le détiennent sont salement illuminés et ont des noms trop ridicules pour être vrais. Oh et bien entendu aucun moyen de les situer, génial, c'était déjà pas assez le bordel :c
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png
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Minho MessagePosté le: Sam 24 Déc 2016 14:30   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 29 Jan 2016
Messages: 109
Réponse à *Odd Della Robbia*
Spoiler

Réponse à Ikorih
Spoiler


En cette période festive, je m'engage pour ce réveillon de Noël :
• à répondre à toutes vos questions.
• à n'aborder aucun sujet facheux.
• à ne pas ajouter de nouveaux éléments dans l'intrigue qui est déjà bien assez vaste comme ça.
• à ne verser aucune goutte de sang – ni même le quota de litres réclamé par la secte célébrant la gloire d'Ikorih chaque vendredi 13 – afin d'éviter d'alourdir le bilan mondial de 2016 qui est loin d'être glorieux.

...

Bon, vu le contenu de cette deuxième partie, je pense que je suis contraint de reporter toutes ces bonnes résolutions à l'an prochain !



Chapitre 24 : Sexy bitch
PARTIE 2


-Odd-

« Je voulais juste te demander... Pourquoi as-tu écrit ce livre ? »

Sa question me déstabilise. À vrai dire, je ne m'y attendais pas. Durant le court délai qui m'a été laissé entre le moment où j'ai finalement réussi à l'identifier et cette prise de parole, j'ai imaginé une bonne dizaine de prétextes pouvant donner un sens à cette entrevue. Mais me questionner sur ma motivation à écrire ce bouquin, ça n'a pas de sens. Il va falloir être convaincant si je veux me débarrasser de lui.

« Comment te dire ? En réalité, j'ai l'impression que les gens ne font que répéter les dires des uns et des autres. Toujours les mêmes mots, les mêmes préoccupations... J'ai voulu être écrivain pour pouvoir avoir la chance d'exprimer quelque chose de différent, l'originalité à son état brut. Renouveler une société bien trop monotone, c'est ça qui m'a poussé à m'engager dans cette voie qu'est la littérature. Sans compter cette joie indescriptible quand le manuscrit si travaillé est finalement accepté ! Mais tu ne peux pas comprendre, tu n'as jamais été publié... »

Hervé se frotte le menton, le regard perdu dans le vide. Il semble confus après cette explication profonde... ou maladroite si on y regarde de plus près. Un tel discours n'a pas sa place dans la bouche d'Odd Della Robbia, c'est peut-être ça qu'il est en train de se dire. Par ces paroles, je veux essayer de lui faire croire que j'ai changé, que je suis devenu plus sérieux et réfléchi qu'auparavant. Ce qui n'est pas totalement faux en réalité, je pense avoir une plus grande flexibilité au niveau de mon vocabulaire. Dans mon choix des mots et la manière de les interpréter, je suis crédible. De toute façon, il faut l'être un minimum quand on est l'acteur incontournable de la nouvelle génération. Heureusement, j'ai toujours une carte précieuse dans ma manche au moment où il faut convaincre les critiques littéraires. Cette réplique, apprise par cœur comme beaucoup d'autres, est la preuve que j'ai acquis une formidable mémoire au fil du temps.

« Comme disait Freud, "Nous autres profanes avons toujours vivement désiré savoir d’où cette personnalité à part, le créateur littéraire (poète, romancier ou dramaturge), tire ses thèmes et comment il réussit grâce à eux à nous émouvoir si fortement, à provoquer en nous des émotions, dont quelque fois même nous ne nous saurions pas cru capables. Notre intérêt à cet égard ne fait que s’accroître lorsque le créateur lui-même ne sait pas nous donner de réponse, du moins pas de réponse satisfaisante." Je pense avoir réussi à quitter ce stade de profane dans lequel tu es toujours englué...
— Pas mal ton discours, s'exclame-t-il aussitôt pour mettre fin à ma longue litanie, c'est même assez bluffant ton interprétation de l'auteur en quête de sens. Néanmoins, ça se voit comme une pustule purulente au milieu du visage que tu me dissimules la vérité.
— Lis mes interviews si tu veux connaitre toutes mes motivations, répliquai-je, agacé par son comportement. Je n'ai rien à cacher, ma vie entière est exposée à tous. Je ne peux même plus sortir sans qu'une horde de groupies me saute dessus.
— Et tu crois que je vais te plaindre ? Tu l'as bien cherché après tout. La célébrité à un prix et il est normal qu...
— J'ai déjà entendu cette phrase débile des milliers de fois ! Si tu n'as rien d'autre d'intéressant à me dire, je ne te retiens pas !
— Quel rabat-joie ! Notre discussion ne fait pourtant que commencer, on a tellement de sujets à aborder... »

Putain, il me saoule déjà. Plus on avance, plus je retrouve l'insupportable Pichon qui essaie à tout prix de dominer, que ce soit par le discours ou la gestuelle. Une image me revient alors en mémoire, notre rivalité lors de l'élection du délégué de la classe... Cette scène m'a marqué, je voulais représenter les cancres, trop souvent oubliés par le système. J'avais gagné haut la main face à Hervé qui s'était montré encore plus ridicule que d'habitude. Il y avait aussi Jérémie qui voulait se présenter, c'est grâce à lui que j'ai été élu délégué d'ailleurs. Jérémie Belpois... De tous, c'est son enterrement qui a été le plus douloureux. Tant de potentiel gâché par un stupide accident sur son lieu de travail, l'électricité aura été le meilleur ennemi du génie, et ce, jusqu'à son dernier souffle. Aelita, c'était radicalement différent, même si ça reste un tant soit peu dans le domaine professionnel. Une bagarre générale dans la boite de nuit londonienne qu'elle illuminait chaque nuit de ses sets percutants. Personne n'est allé à ses funérailles si l'on excepte ses « amis de la nuit » qui sont plus prompts à profiter des bons moments qu'à rendre hommage à une camarade disparue, la plupart ne sont même pas restés jusqu'à la fin de l'office... Quant à Yumi, dernière victime de cette farce tragique, je n'ai jamais vu son corps de mes propres yeux et je n'ai jamais su ce qui avait causé sa mort. Après avoir rompu tout contact avec ce qui restait du groupe de base, elle est partie vivre dans le Sud et j'ai reçu un avis de décès le matin du 26 mai 2018 dans ma boite aux lettres. Sur ce bout de papier apportant une bien triste nouvelle, l'enterrement était prévu pour le 23 novembre 2017. La lettre avait mis plus de six mois pour arriver à bon port... Pas de cachet de poste, j'ai même cru à une mauvaise blague mais qui se serait permis de faire ça ? Après vérification de son profil Facebook piraté par l'un des meilleurs informaticiens du pays engagé par mes soins, j'ai compris que plus personne ne lui avait envoyé de messages depuis un bon moment et qu'il n'y avait plus aucune trace d'activité depuis le 21 novembre 2017. J'ai essayé de comprendre ce qui avait pu lui arriver mais toute tentative d'enquête a mené à une impasse, je n'ai même pas réussi à retrouver sa tombe.

« Sincèrement, poursuit-il d'une voix aigre, tu pensais tromper qui avec ces pseudonymes à la con ? Melvin le petit génie ? Maya la sensible aux cheveux roses ? Et le plus pitoyable, Roméo le beau gosse rigolo ?
— C'est les personnages les plus appréciés de notre époque, pas besoin d'être aussi réducteur quand tu les évoques.
— Sans oublier Sarah, la fille tyrannique du proviseur toujours flanquée de ses deux larbins que tu as pris tant de plaisir à démonter au fil des pages... Ils ne te font pas penser étrangement à des gens que tu as fréquentés ?
— Désolé mais je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, rétorquai-je malicieusement avec un petit sourire en coin pour le faire enrager un maximum.
— Je suis fan de ta préface, vraiment. Dès les premières lignes, tu annonces la couleur : "Ce qui va suivre est sorti de ma stricte imagination, tous les personnages et les situations de ce récit sont purement fictifs. Par conséquent, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite." C'est ce qui s'appelle de la publicité mensongère mon cher.
— Ce n'est pas les termes que j'aurais employés pour décrire cette introduction qui n'a absolument rien de mensonger. Et puis, qu'est-ce que ça peut te faire de toute façon ? Mêle-toi de ce qui te regarde si tu ne veux pas avoir mes avocats au cul pour calomnies.
— Si tu crois que tu vas m'impressionner avec tes menaces à deux balles, tu te trompes. J'ai déjà été trainé en justice pour diverses escroqueries, je peux t'assurer que j'ai moi aussi mes contacts dans ce milieu. Pour en revenir à l'intrigue de ton roman si... original, le bâtiment délabré que tu évoques, celui où se cache le plus grand des secrets, m'a fortement fait penser à l'usine Renault. À vrai dire, c'est l'endroit idéal pour dissimuler des scanners et un Supercalculateur... »

Mes mains se crispent sur le bas de mon pull délavé et je les mets aussitôt dans ma poche ventrale pour éviter qu'Hervé remarque ce brusque changement d'attitude. Il est déjà bien trop observateur à mon goût, pas la peine de prendre un risque supplémentaire. Je me calme intérieurement en comptant silencieusement jusqu'à trois dans ma tête avant de formuler une réplique visant à découvrir la vérité tout en employant le ton de la plaisanterie pour écarter d'éventuels soupçons non confirmés.

« Et alors ? m'esclaffai-je en plantant mon regard blagueur droit dans le sien comme s'il venait de me raconter la blague du siècle. Ne me dis pas que tu as été vérifié si un savant fou ne s'était pas amusé à construire une machine révolutionnaire dans une vieille entreprise abandonnée ?
— J'aurais bien voulu... mais tout a été démoli quelques mois avant la sortie de ton bouquin. Si j'avais pu lire ces lignes en avant-première, je te jure que j'aurais découvert la vérité à propos de cet endroit. »

Cette révélation me glace le sang... Je n'étais pas au courant. Comment ai-je pu passer à coté de ça ? Et lui, comment le sait-il ? Il a dû se rendre sur les lieux afin de vérifier sa théorie après avoir lu mon livre et il est tombé sur des ruines... C'est bizarre cette histoire, qui a pu faire ça ? Peut-être que c'est tout à fait anodin, je l'espère en tout cas. Mais si cette action était à ce point innocente, est-il vraiment possible que rien n'ait été exposé au grand jour ? Les démolisseurs sont-il passés à côté du fantastique sous-sol sans même apercevoir le labo ? Le connaissant et au vu de son petit air satisfait, il pense que c'est moi le responsable de cette destruction programmée. Je suis certain qu'il se réjouit en ce moment même de me voir envahi par le doute, persuadé d'avoir exposé au grand jour ma "manigance" qui le conforte dans son impression de dominer la conversation. Il est temps de reprendre le contrôle de l'entrevue et de retourner la situation à mon avantage.

« Dis moi Hervé, tu sembles avoir pris en muscles depuis le lycée. T'as dû draguer pas mal de minettes grâce à ça ? Faut dire que le changement est radical, t'as pas connu beaucoup de filles à Kadic. J'ai toujours eu un peu pitié de la tronche que t'avais mais pour le coup, j'en serais presque jaloux de ton nouveau look !
— Bah, la seule fille que j'ai vraiment aimée m'a perpétuellement repoussé, peu importe mon apparence physique et les efforts que j'ai pu fournir pour avoir un corps plus attrayant.
— Ne me dis pas que t'es toujours puceau !
— Contrairement à toi Odd, réplique-t-il en se mordant la lèvre inférieure en signe de dégout – du moins c'est comme que je l'interprète –, je ne cours pas après chaque femelle que je croise.
— Si tu lisais un minimum la presse people, tu saurais que je ne suis plus comme ça depuis très longtemps. J'ai fini par me ranger, comme tout le monde, et pour être honnête je m'en suis vite lassé des filles faciles. Quand tu deviens célèbre, t'attires un tas de groupies qui n'en valent vraiment pas la peine, je peux te l'assurer.
— T'es presque convaincant.. Mais vu la sulfureuse compagnie que tu trimballes depuis que t'es devenu acteur, ça m'étonner...
— Je t'arrête tout de suite avec tes insinuations débiles, tu n'as aucun droit de me juger ! Pour ton information, je suis fiancé depuis sept mois et le mariage est prévu pour bientôt.
— Tu pensais que je faisais allusion à qui quand j'évoquais ta "sulfureuse compagnie" ? Si tes infidélités ne font pas la une de la presse à scandales, ce n'est pas le cas de ta fiancée. La Milly Solovieff que j'ai connue à Kadic est méconnaissable et pas dans le bon sens... Tu as complètement perverti cette pauvre fille !
— Je ne te permets pas de parler d'une situation dont tu ne connais absolument rien. Je n'ai jamais imposé quoi que ce soit à Milly.
— Si c'était vraiment le cas, comment expliquer tous ces changements radicaux ? Tu commences à être connu et voilà que tu recontactes une connaissance oubliée pour te "caser" alors que tu pouvais te taper n'importe quelle starlette de série B. T'as toujours été bizarre mais là, vraiment, je ne comprends pas.
— Comme depuis le début de cette conversation, tu critiques sans savoir et ça commence à devenir fatiguant. J'ai embouti, par le plus grand des hasards, la Peugeot de Milly en plein centre de Paris. Elle est entrée dans une colère noire avant de me reconnaitre et je l'ai invitée au resto le plus chic de la capitale pour me faire pardonner.
— Réconciliation sur l'oreiller si je comprends bien... »

Son regard lubrique me fait sourire intérieurement. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une once de fierté à l'idée que j'ai réussi à détourner Hervé du sujet sensible : tout ce qui touche de près ou de loin à Lyoko. Si j'avais coupé court à la conversation au moment où il a évoqué la thématique virtuelle, ça n'aurait fait que confirmer ses soupçons. Je ne peux pas dire que j'ai complètement noyé le poisson mais c'est un bon début. Malgré tout, ses nouvelles questions ne me plaisent pas beaucoup. Il y a quelque chose dans le ton qu'il emploie d'agressif, presque haineux... comme s'il me reprochait quelque chose que je n'arrive pas à identifier. Est-il venu pour blâmer mon passé ou pour obtenir des infos sur la "fiction" que j'ai rédigée ?

« Je sais que tu vas essayer de me présenter ton couple de la manière la plus idyllique possible mais tu ne m'ôteras pas l'idée que c'est toi qui a entrainé Milly dans les vices typiques de la célébrité, poursuit-il d'un ton empli de jugement. J'ai toujours su que tu faisais plus de mal que de bien à ton entourage.
— Alors là... Si j'avais voulu mener une vie de débauches, je ne m'en serais pas tenu à une seule fille !
— T'esquives la question...
— Tu ne m'as rien demandé. Tout ce que tu te contentes de faire, c'est essayer de me déstabiliser pour assouvir une rancœur que tu trimballes en toi depuis la fin du lycée. Je peux comprendre, j'ai toujours eu une vie bien meilleure que la tienne.
— T'es devenu parano mon vieux ! s'exclame-t-il en secouant les mains en signe de protestation. Bientôt tu vas imaginer que je suis venu ici avec un plan bien calibré pour détruire ta célébrité si méritée...
— Si c'est ça que t'as prévu, autant te prévenir que mes fans m'aiment trop pour me détester du jour au lendemain.
— Rien n'est éternel, pas même ta popularité... Regarde les rhinocéros ! Quand on était gosses, personne n'imaginait que l'espèce viendrait à s'éteindre en si peu de temps et c'est le cas depuis hier. On dit merci aux connards qui les ont mutilés pendant toutes ces années, tout ça pour faire bander la clientèle riche... trop crédule pour croire que ça va fonctionner sur leur sexe endormi depuis des lustres.
— Moi qui pensais que t'étais atterri dans un bureau chiant à mourir en tant que comptable ou notaire, voilà que tu te révèles militant de Greenpeace ! Tu es définitivement plein de surprises ! Ne t'inquiète pas pour moi, je ne suis pas un animal à corne et personne ne va m'abattre. Il n'y a pas d'être aimé plus aimé au monde que moi, même cette momie de J.K. Rowling a dû céder face à mon univers renversant.
— Tu es peut-être aimé du grand public mais pas Milly, raille-t-il en arborant un sourire mauvais. C'est de notoriété publique qu'elle a fait pas mal de chirurgie pour plaire plus et qu'elle te trompe à la moindre occasion. N'importe quelle fille l'étriperait pour pouvoir prendre sa place qu'elle ne mérite absolument pas selon l'avis général. »

Il semble bien renseigné pour quelqu'un qui ne m'a pas croisé depuis des années. Et il n'est pas le premier à me dire toutes ces choses, loin de là... Milly, c'est clair qu'elle ne serait jamais devenue la journaliste free-lance la plus en vogue du moment si je ne l'avais pas emportée dans mon sillon tout de paillettes vêtu, spirale infernale du succès fulgurant et de la beauté juvénile. On a certes vieilli mais tous s'accordent pour dire que notre couple dégage une fraicheur et une insouciance propres aux enfants rayonnant de joie à chaque instant. Elle plus que moi d'ailleurs, elle croque la vie à pleines dents et parfois un peu trop. Les paparazzis se régalent devant ses dérapages en tous genres et c'est vrai que l'adultère ne lui est pas inconnu.

Je suis au courant depuis peu qu'elle a eu une période où elle enchainait les amants, c'était des rumeurs auxquels je ne prêtais pas attention auparavant. Émilien a fini par me confirmer qu'elle avait couché avec pas mal de gens de l'industrie du cinéma au début de notre relation. Comme quoi, ça sert quand même d'avoir un gay dans son entourage. C'est bien connu, les homosexuels savent toujours tout sur tout le monde et s'il y a un sujet qui les passionne particulièrement, c'est les parties de jambes en l'air. Bizarrement, ça ne m'a pas affecté d'être au courant de toutes les infidélités de ma fiancée. Je me dis qu'elle se calmera définitivement une fois qu'on sera mariés. Cette jalousie inexistante peut-elle être considérée comme une preuve de mon absence de sentiments envers Milly ? J'en viens même à me demander si j'ai vraiment réussi à aimer réellement qui que ce soit depuis que je suis né... hormis Kiwi évidemment mais ce n'est pas une femelle ni même un humain.

« Mais ce n'est pas pour parler de ta bimbo que je suis venu, reprend-t-il en me dévisageant de plus belle.
— Ah ben il est temps ! Tu n'es pas très concis comme interlocuteur...
— Je n'ai jamais aimé les raccourcis. En réalité, j'ai préparé le terrain avec tous ces arguments qui permettent d'arriver à une conclusion évidente pour tous ceux qui te connaissent : tu n'es pas un gars bien. Tu es même l'égoïsme personnifié.
— Bravo Einstein, ça fait des années que je le sais !
— D'ailleurs, même si tu sembles avoir gagné en maturité à la surface, j'ai pu constater au fil de notre discussion que tu es toujours l'être si puéril et pitoyable que j'ai connu.
— Tant de compliments, je vais rougir ! Tu ne vas pas me dire que tu es venu me trouver juste pour me sortir ça ?
— J'y arrive... Si je suis venu te confronter aujourd'hui pour démontrer ton comportement déplorable, c'est parce que j'ai entendu parler de Léa. »

Mon cœur s'emballe à la vue de la photo qu'il me tend pour prouver qu'il ne ment pas. Je n'ai pas besoin de regarder le cliché car une image s'est déjà évadée d'un des mes souvenirs. Quelques secondes après, Léa est avec nous. Pas physiquement, c'est juste la fille de mes souvenirs qui s'est... matérialisée dans la pièce et qui danse devant mes yeux, Hervé ne la voit évidemment pas. C'est cette sensation puissante que quelqu'un est présent, juste-là, mais ce n'est qu'un spectre du passé venu pour hanter ma conscience et me faire culpabiliser. Ça ne fonctionnera pas, je ne peux me laisser attendrir par cette vision, aussi angélique soit-elle.

« Ne détourne pas le regard Odd. Au plus profond de toi, je suis certain que tu veux la revoir. »

Il a raison. Et je ne peux m'empêcher d'obéir à cet ordre. Seulement, ce n'est pas la photo que je regarde mais bien cette apparition irréelle qui voltige à travers la pièce. Les boucles brunes encadrent à merveille ces traits raffinés qui constituent à eux seuls la splendeur du visage anguleux. Pommettes saillantes et ce rire si enchanteur, c'est sans doute ce que je préfère chez elle. Mais en réalité, elle a tout pour plaire : ses dents bien alignées et ses lèvres si bien dessinées, voilà la recette du sourire le plus craquant du monde entier. Les yeux délicats de son père et le nez fin de sa mère pour sublimer le tout. Quelques taches de rousseur commencent déjà à apparaitre ici et là sur sa peau parfaite, principalement sur les joues rebondies par la joie permanente qui l'habite. La personne à qui j'ai fait le plus de mal m'apaise pourtant comme au premier jour mais j'évite toujours autant de penser à elle.

« Comment as-tu été au courant ?
— À vrai dire, je l'ai recueillie... et elle vit toujours avec moi. »

Cette révélation m'emplit d'effroi, comment Léa a-t-elle pu... finir chez lui ? Elle est tellement différente d'Hervé. Cette fille, c'est un vrai rayon de soleil. Elle a un charme incroyable, on s'attache si facilement à elle. Sans compter ses nombreuses qualités : dynamique, intelligente, gentille et, le plus important, hilarante à souhait. Et quand elle me regarde dans les yeux... Bordel, si vous trouvez les yeux bruns banals vous n'avez jamais vu les siens. Des yeux si doux, si chaleureux que je m'y perds, c'est mieux que n'importe quelle soirée de défonce. On dirait que ces deux globes humides voient à travers mon apparence, au-delà de ma contenance, cette barrière de préjugés et d'illusions que peu de gens arrivent à franchir.

Et comme le connard fini que je suis, j'ai tout cassé entre nous. J'ai fait et dit des choses que je ne pensais même pas pour la plupart, parfaitement conscient de la conséquence que ces mots auraient. Évidemment, ça a eu l'effet escompté... C'est comme si elle ne me connaissait plus aujourd'hui. Lorsque que ses yeux ont croisé les miens sur ce marché de Noël quelques mois auparavant, tout ce que j'ai pu y lire c'était de l'indifférence. Pas de colère, pas de déception, pas de mépris, pas de tristesse. Rien. Un regard vide de tout sentiment. Comme si toutes les épreuves que je lui ai fait subir n'avaient existé que dans mon imagination. Je me suis dis que c'était préférable pour elle de m'oublier, parce que je lui souhaite d'être heureuse du fond de mon cœur. Mais voir combien notre relation, quelle qu'elle fut, représentait si peu après avoir été si forte, c'était très dur... Nous en sommes arrivés à un point de non retour, celui où elle ne cille même plus en ma présence, ça me dérange vraiment.

Aussi égoïste que cela puisse paraitre aux yeux de ceux qui ne connaissent pas notre vécu, j'aurais voulu qu'elle s'énerve et qu'elle me montre qu'elle était affectée par cette histoire... Parce que là, j'ai l'impression d'être le seul encore meurtri par tout ça. Je pensais qu'une fois qu'elle serait sortie de ma vie, je me sentirais mieux. Que j'arriverais à tourner la page rapidement, parce qu'elle n'était rien de plus qu'une fille parmi d'autres à mes yeux. J'ai pas besoin de dire que ce n'est pas le cas. Elle me manque vraiment. De nos discussions interminables jusqu'à nos chamailleries inutiles sans oublier ces moments de complicité à regarder les écureuils sautant d'un arbre à l'autre dans le parc de ma propriété. Mais ça je ne pourrais jamais lui dire en face. M'excuser, c'est pas possible. Ce n'est pas dans ma nature de demander pardon. Mais même si je le faisais, ça ne changerait rien. Elle ne me croirait surement pas et après ce que j'ai fait, je ne peux pas vraiment la blâmer.

J'ai tout essayé pour passer à autre chose. J'ai fréquenté plein de starlettes refaites de partout, je me suis enterré dans mes rôles de playboy et j'ai même cherché une autre compagnie qui me rappellerait un tant soit peu Léa, cette personne qui m'aiderait à comprendre, à nouveau, comment décrypter ce qui se cache derrière chaque nuage d'un ciel d'hiver. Milly a tout fait pour que je l'oublie. Elle m'a emmené dans tous les endroits possibles et imaginables pour faire ressortir mon côté aventurier et s'est montrée hyper inventive au lit à chaque fois. Mais elle a vite réalisé que la plaie était trop profonde... Est-il vraiment possible de cicatriser après une blessure si démesurée ?

Les mois qui ont suivi notre séparation forcée, je ne savais plus quoi faire, Léa m'obsédait. J'ai essayé de me convaincre qu'elle n'était pas spéciale, pas importante. Après tout, peut-être était-elle simplement le reflet du couple d'amis le plus fidèle de mon entourage, celui qui avait partagé une bonne partie de mon existence. Quand je pense à tout ce qu'on a vécu tous les quatre... Depuis ce jour maudit, j'ai toujours imaginé que la Mort était une vieille femme aigrie qui n'attendait qu'une chose : le paroxysme du bonheur des humains pour leur reprendre aussitôt. On était peut-être la plus bizarre des familles mais nous étions malgré tout cette tribu inséparable. Les deux parents, leur fille et moi... le deuxième gosse en réalité. Le plus triste, c'est que Léa doit certainement penser que je la déteste à cause de cet héritage génétique au vu de l'attitude que j'ai pu avoir envers elle par après.

À vrai dire, je ne veux plus qu'on soit de simples inconnus l'un pour l'autre. Cette situation a trop duré et je m'enfonce un peu plus dans ce tourment de remords chaque instant passé loin d'elle. Je donnerais tout pour retourner à ce jour où j'ai fait l'erreur d'ouvrir ma grande bouche. J'aimerais que notre relation revienne à ce qu'elle était, et peut-être même un peu plus maintenant que je me rends compte de sa valeur, son importance dans ma vie. À quel point elle est devenue une constante dans ma vie sans même que je ne m'en rende compte. Si seulement elle pouvait quitter ce crétin d'Hervé et revenir à la maison, celle qui a toujours été la sienne. En voyant l'expression malsaine qui se dégage du visage de mon rival affectif, je réalise une fois de plus que le mal est fait et que rien ne pourra réparer ça.

« Ça ne t'as pas suffi de l'insulter en public, il a aussi fallu que tu la gifles ?
— J'en ai payé le prix, on m'a enlevé sa garde et je ne suis plus son tuteur légal. J'ai fauté et cette histoire appartient désormais au passé. Je n'ose même pas imaginer pour quelle raison sordide tu gardes la petite.
— Tu le sais très bien... Je n'aurais jamais abandonné la fille de Sissi, contrairement à l'imbécile qui se trouve devant moi, celui qui a bien vite oublié son serment. »

Léa... la fille de ma pire ennemie du lycée, quel chemin parcouru depuis ! Elle a fêté ses dix ans la semaine passé et je n'étais bien sûr pas invité. Faut dire que j'ai tout fait pour esquiver les sollicitations de la personne chez qui elle se trouvait auparavant. J'ignore comment Hervé est au courant de ce qui s'est passé entre nous, elle ne lui a sûrement pas raconté. En réalité, il y a très peu de témoins oculaires de l'incident même si la scène s'est déroulée en plein centre d'un supermarché très fréquenté. J'ai juste... perdu le contrôle pour une stupide bêtise. J'ai eu des paroles quelque peu déplacées c'est vrai, mauvaise habitude des plateaux de tournage où j'insultais souvent les différents employés lors de mes journées exténuantes. Avec le temps et la pression du boulot, je suis devenu un peu plus grincheux, facilement irritable. Je sais que ça n'excuse rien malgré le fait que j'essaie tout le temps de me trouver des circonstances atténuantes.

Mais le pire dans tout ça, c'est la baffe qui a accompagné ces propos. Rien de très puissant, j'ai à peine effleuré sa joue. Enfin je crois parce qu'on ne se rend pas toujours compte de sa force... Malheureusement pour moi, Cynthia a vu la scène. Je ne connaissais pas cette connasse avant, c'est fou qu'une inconnue sortie de nulle part puisse détruire la vie de deux personnes si facilement. Non, je n'ai pas le droit de dire ça en réalité. Il n'y a qu'un seul responsable... et c'est moi. Toujours est-il que, sans cette féministe de mes deux, on n'en serait pas là aujourd'hui. Elle s'est empressée d'aller reporter la scène aux services sociaux en exagérant bien évidemment dans sa version des faits. C'est là que la farce tragique a commencé mais je ne le savais pas encore.

Le lendemain, des gens dont j'ignore toujours le statut juridique sont venus interroger Léa alors qu'était seule à la maison, comme ça lui arrivait souvent je l'avoue, et elle a balancé sur beaucoup de sujets délicats : mes nombreuses absences, l'horaire des repas chaotique, mes prétextes bidons donnés au directeur de son école pour qu'elle puisse rester près de moi lorsque mon planning le permettait, toutes les fois où elle m'a vu avec des compagnes différentes,... C'est avec grand plaisir que les services sociaux ont constitué un solide dossier contre l'acteur richissime, qui mène une vie débraillée cela va de soi, et qui n'a, par conséquent, absolument rien à apporter de positif à une fillette de huit ans à l'époque. Ils me l'ont enlevée très vite car elle leur aurait confiée cette phrase qui m'a marqué lors des entretiens : « Je ne me sens plus en sécurité avec Tonton Odd. »

Le genre de déclaration fatale, les mots qu'il ne fallait pas prononcer. Comment lutter contre ça ? En réalité, j'aurais pu. Même si Léa ne souhaitait visiblement plus ma présence à ses côtés, j'aurais dû sortir les griffes et combattre avec vigueur cette décision qui me semblait si injuste. En tant que tuteur légal, je pouvais entamer toute une série de procédures judiciaires pour la récupérer. Sans son consentement et après tout ce qu'elle a pu raconter, c'était mal barré mais je suis certain que j'aurais pu la faire changer d'avis. Du moins, j'aurais pu essayer.. Mais Émilien a très vite posé son veto. Mon agent avait réussi, jusque-là, à éviter toute fuite dans les médias et il m'a affirmé que je perdrais de nombreux fans si l'affaire devenait publique, ce qui ne manquerait pas d'arriver si je m'adressais à la justice de manière plus formelle. Entre des procédures interminables débouchant sur une issue plus qu'incertaine et la poursuite du rêve américain en tant que comédien professionnel, le choix a été vite fait. C'est cliché de dire ça mais je me suis vraiment retrouvé dans la situation où j'ai dû privilégier ma raison au détriment de mon cœur. Je me suis donc concentré sur ma carrière professionnelle, je devais trouver un moyen pour être encore plus adulé, sans doute pour compenser un manque affectif évident, et c'est à ce moment-là que j'ai eu l'idée d'exposer au grand jour mon passé de Lyoko-guerrier. Une autobiographie sous le couvert de la fiction m'a paru être le meilleur moyen d'arriver à mes fins et c'est ainsi que la bombe à retardement a vu le jour avec un double objectif : détruire William de l'intérieur et pousser Ulrich au suicide, ce qu'il aurait dû faire depuis bien longtemps.


À suivre : Le loup est dans la bergerie

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Ikorih MessagePosté le: Sam 24 Déc 2016 18:26   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Localisation: Sûrement quelque part.
A défaut de débloquer le titre de "sale chouchou officiel du pôle", tu as débloqué celui de "fayot officiel". Toutes mes félicitations o/
Je trouve quand même que pour un mec supposé ne revenir qu'en janvier, tu postes beaucoup!

En ce qui concerne tes résolutions prétendument non tenues, je démens : tu n'as pas abordé de sujet fâcheux et en plus y a pas eu de goutte de sang dans ce chapitre...
Globalement, ce chapitre m'a moins fait théoriser que le reste. Moins de questions, c'est sympa, comme ça je me casse pas la tête la veille de mon départ en vacances...
L'impression que me laisse Hervé sur cette seconde partie est plutôt badass je dois dire, je l'aime bien! J'imagine que dans quelques chapitres tu déballeras une atrocité sur son compte qui le fera passer pour le pire des enculés, mais pour le moment, il me plaît. Il a un bon sens de la répartie, il a visiblement un passif dans le monde de l'escroquerie, son dévouement suggéré envers "la fille de Sissi" est une qualité des plus cools, il ne se laisse pas gruger par les discours éhontés d'Odd, etc.
Citation:
ça se voit comme une pustule purulente au milieu du visage

C'est vrai qu'Hervé est bien placé pour en parler...
Je note la mention de Melvin dans la catégorie des clins d'oeil, qui me rappelle que tu fais à l'occasion des références aux autres fics, dans tout ton joyeux bordel.
Ah et dans les trucs marrants, appeler Hervé "Einstein", très ironique.
T'as tué les rhinocéros... Sad

La destruction de l'usine est assurément frustrante, j'aurais trouvé ça super cool qu'Hervé découvre officiellement le secret. Mais du coup, la question plane (sans blague) : qui sont les bâtards qui ont fait ça? La flemme d'y réfléchir, mais c'est assurément fait exprès, comme Odd l'a si finement déduit (comme quoi il sert parfois).
Au niveau de Milly (mais où tu vas chercher ça sérieux?...), qui pour l'instant n'est pas hyper présente personnellement dans le récit, mais qui sait. Elle a l'air d'avoir évolué, assez dans le sens de ce que sa personnalité dans la série suggérait quand même, le sens moral étant rarement noté comme une de ses qualités, ça ne m'étonne pas vraiment qu'elle (sous l'influence d'Odd?) dérive comme ça. D'ailleurs, le fait qu'elle ait épousé Odd transpire l'opportunisme à plein nez, ce qui est très caractéristique du personnage également.
Citation:
Comme quoi, ça sert quand même d'avoir un gay dans son entourage.

Pourquoi tu crois qu'on garde Pikamaniaque?

Bon, au sujet de Léa, j'ai eu un poil plus de mal à démêler les infos, bizarrement. La phrase sur "les deux couples d'amis" avait dû me perturber, combinée avec celle des "deux parents, leur fille et moi" (qui laissait penser qu'il sortait avec Léa alors qu'en fait absolument pas, mais c'était une théorie que j'avais vite écartée parce que je commence à te voir venir par moments 8D Par contre du coup j'avais pensé que c'était la fille d'Odd, mais non Sad ). Mais récapitulons : c'est la fille de Sissi et d'un mec non mentionné, Odd tape un peu l'incruste dans leur famille en se la jouant "tonton" (alors qu'il n'est pas son tonton, obviously, parce que la mère c'est Sissi et Odd n'a pas de frère Mr. Green). Autre point important : Odd avait la garde légale de l'enfant alors qu'il n'était pas son père. Donc ses parents sont soit morts, soit absolument pas en état de s'en occuper.
Au niveau théorie : "c'qui le père?" me demanderez vous.
Citation:
Les yeux délicats de son père

ça doit être le seul indice sur le physique du père en question. Et le père est un pote à Odd vraisemblablement, parce que c'est pas Sissi dont il allait stalker la famille. Il est dit que Léa a les yeux bruns. Ah et dernier détail, j'ai dit que les parents pouvaient ne pas être en état de s'en occuper....ça peut inclure un père dépressif, par exemple?
Citation:
pousser Ulrich au suicide, ce qu'il aurait dû faire depuis bien longtemps.

On est bien d'accord : Ulrich aurait dû se suicider depuis un moment. Donc, probablement dépressif. Yeux bruns, check. Se marier avec Sissi, pourquoi pas. Pote de Odd, assurément.
Putain ça faisait longtemps que j'avais pas construit une théorie sur des trucs aussi solides dans ta fic o.o t'es malade?

Pour conclure, on a eu les motivations d'Odd pour écrire le bouquin mais j'ai la sensation qu'on en a pas fini avec cette timeline du futur du passé (dans ma tête c'était clair...). Tout ça pour nous faire oublier qu'Odd est actuellement futurement (oui ces deux adverbes n'ont rien à foutre côte à côte) paraplégique....
Citation:
(surtout qu'il y a 1000 chapitres de prévu askip non en vrai on se se rapproche vraiment de la fin... puisqu'on ne peut pas s'en éloigner en fait)

Sans déconner, on est encore loin? XD
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Theoph69 MessagePosté le: Dim 25 Déc 2016 16:36   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Sûrement devant mon pc, à tuer du kevin !
mhm
intéressant comme chapitre !
j'aime bien l'idée d'une discussion Odd/Hervé
Par contre y'a un truc qui me gêne chez Odd. Au début tu nous le présentais comme l'auteur richissime prêt a tout pour s'enrichir. Mais la tu nous dis que son but était de pousser Ulrich au suicide et de détruire William ?!
Non en fait je suis assez embêté parce que je sais pas quoi dire sur ton chapitre. Ha oui au fait :
Citation:
à ne pas ajouter de nouveaux éléments dans l'intrigue qui est déjà bien assez vaste comme ça.

heureusement qu'on est encore en 2016 Razz

Sinon c'est bizard qu'Odd n'ai pas pensé à vérifier si l'usine avait été détruite, mais bon la c'est sur que c'est fidèle a la série hé hé.
Cela signifie qu'il n'y est pas retourné après l'extinction du super calculateur.
On a quelque vague élément concernant la mort de jeremie, d'aelita et de Yumi même si pour cette dernière c'est assez mystérieux , rapport avec l'intrigue , Gréve de la poste ? bref on n'en sait rien.
J'aimerais bien que tu nous explique précisément les conditions de leur morts dans les chapitres suivants ( oui c'est une requête assez spéciale)
Sinon que dire , Milie x Odd ? pourquoi pas.... J'ai lu le chapitre hier du coup je sais plus si tu parle de tamia dans ce chapitre.

Autre point étonnant c'est la fidélité de Odd, un peu imprévisible, surtout après son succès et sa "horde de groupie).
On parle de sissi, de lea, j'ai pas tout compris, je me rappelle plus de qui est la fille de Odd ? Enfin si j'ai bien compris c'est pas sa fille car elle l'appelle Tonton Odd, du coup si tu pouvais me faire un point la dessus Smile.

Sinon j'ai bien aimé, c'est toujours un plaisir à lire; continu comme ça Smile
J'ai hâte d'être à la suite, Passe de bonnes fêtes !


ciaoo

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Repose en paix Nastia, la Lyokofan la plus gentille partie trop tôt. Je ne t'oublierai pas.
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Minho MessagePosté le: Ven 20 Jan 2017 18:43   Sujet du message: Répondre en citant  
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Réponse à Ikorih
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Réponse à Theoph69
Spoiler


Chapitre 25 : Le loup est dans la bergerie


Je n'ai pas vu le message précédent que tu as dû rédiger, je ne l'ai pas lu, ni ça ni les commentaires désobligeants et dégradants que tu as sûrement dû te prendre en pleine figure. Je sais qu'on ne se parle plus, on ne s'est jamais vraiment parlés en réalité. Je sais aussi que tu VIS littéralement pour que ton papa soit fière de toi, je le sais parce que je t'ai connue, cette manière de vivre à été ta faiblesse, je pense, à une époque, et ensuite, c'est aussi cette même manière de vivre qui a été ta force. Le métier de ton père, je ne le connaîs pas, la science, tout ça, ce n'est pas mon domaine. Je sais juste que ça ne doit pas être reposant d'avoir des responsabilités et de trouver sa tête dans le journal au petit matin avec des millions de critiques. C'est ce qui aurait pu lui arriver mais il a quitté le Projet à temps, grand bien lui fasse. Ce que je veux te dire, c'est que peu importe ce qu'il fait, fera, ce que les gens en penseront, en diront, et déformeront, ça ne changera pas la personne qu'il est au fond de lui, la personne que tu aimes, et sincèrement, je t'ai connue, et je te fais confiance. Alors, sache qu'il y a une personne en plus ici qui veut bien croire que ton père n'est pas ce qu'Alastor et Gargantuel en font, parce que ton père à toi, il a été là, le jour de notre connerie, il nous a ramenés, quand mes parents à moi se sont fait tirer comme des lapins.

Et je sais que ça n'a pas de sens pour toi, belle fille jeune et naïve, mais je suis triste de voir, que tu es face à ce genre de choses, parce que je sais ô combien ça doit être dur de voir la personne que tu places si haut, se prendre en pleine figure, les bêtises des autres, aussi par cette longue déclaration ennuyeuse, je veux te dire que tu es sans doute, toi aussi, une personne d'un soutien indispensable à ton papa et que peu importe ce que tu as pu faire par le passé, je suis certain que l'idée derrière était d'établir une vérité sur ton père, que les scientifiques refusent de véhiculer, tout simplement, parce que c'est le secret qu'ils ont en commun. Et ces maudits journalistes qui mettent leur nez partout, critiquer les gens qui font le métier de ton père pour faire vendre, c'est ce qu'ils font de mieux. Ils ont monté un dossier contre lui mais les membres du Projet vont les exécuter car rien ne peut être mis à jour. Les gens comme nous sont invisibles aux yeux du monde. Je ne t'oublie pas Aelita, je n'oublierai jamais ce que tu as été pour moi, et ce que tu continues de faire vivre en moi, même si les années ont passé, que nous avons grandi, qu'on ne se voit plus. Reste fidèle à ton papa, quoi qu'il arrive, et quoi que les autres en disent, c'est ta force, et ça fait partie de toi.


Aelita ouvrit les yeux. Un reflet rouge sang éclaira le contour de ses pupilles. Un étrange cercle vert commença à se tracer sur la paume de sa main. Elle était prête à en découdre mais elle devait maintenir la grande illusion encore quelques minutes. Elle savait qu'il allait venir, elle le connaissait par cœur. Elle se concentra sur son objectif, pensa à XANA et ferma les yeux à nouveau.

***


William se sentit bien peu héros face à la tâche qui l'attendait. Au fur et à mesure de sa course effrénée, il essaya tant bien que mal d'analyser les forces en présences. Nombreuses... du mauvais côté en tout cas, lui demeurait seul. Il constata rapidement que ses chances étaient assez faibles, pour ne pas dire nulles. Il dénombra sept créatures de tailles et formes différentes. Se souvenant tant bien que mal de ce qu'on avait pu lui dire par le passé, une information surgit dans sa mémoire embrumée : un Lyoko-guerrier expérimenté serait capable de désintégrer jusqu'à dix ennemis dans un bon jour... selon Odd et ce dernier a toujours eu tendance à faire gonfler les statistiques pour se rendre impressionnant. La nouvelle recrue estima qu'il valait mieux diviser le bilan avancé par le blondinet, la moitié de ce nombre lui sembla plus vraisemblable. Cinq bestioles dégommées par avatar pro, ça doit être plus proche de la vérité. Et il y en a deux de plus dans ce cas pour le guerrier apprenti qui s'efforçait tant bien que mal de refouler ses craintes et de foncer tête baissée... Peut-être que, dans une autre vie, c'est ce qu'il aurait fait.

« Tu n'y arriveras pas... »

William resta paralysé au son de cette voix cristalline, qu'il prit d'abord pour celle de sa conscience – preuve de son équilibre psychologique infaillible –, mais il identifia bien vite son véritable propriétaire : Jérémie. En très peu de temps, le combattant virtuel avait déjà réussi à oublier qu'il n'était pas seul dans cette bataille. Une question s'imposa alors et cette dernière occupa toutes ses pensées sans qu'il ne puisse la formuler à son interlocuteur, absent de l'espace occupé. Il répéta ces mots à voix basse, en remuant à peine les lèvres, mais le génie réussit toutefois à entendre cette interrogation lancinante : « Est-ce que tu peux venir m'aider ? » Ironie du sort, celui qui voulait exclure le pilier de la bande fut le premier à le supplier.

« Décris-moi la situation. J'ai beau avoir les différents points des monstres représentés sur mon écran, ça semble tellement absurde ce qu'ils font ! On dirait qu'ils tournent sans cesse autour d'Aelita sans l'attaquer pour autant, pourquoi est-ce qu'elle ne réagit pas ?
— Elle est recroquevillée, immobile sur le sol, je ne vois pas son visage. Pour le reste, c'est bien ça. Elle semble être le noyau central d'une étrange parade. Ça va vraiment être compliqué Jérémie.
Qui ne tente rien n'a rien, essaie de les éliminer un par un en les écartant de la mêlée. »

C'est la seule solution de toute façon, ça serait folie de se confronter à la masse pour son premier combat. Un des monstres, une boule sombre portant le nom de Mégatank ou Mégatanque selon la leçon d'Odd qu'il avait vaguement oubliée, s'écarta du groupuscule diabolique pour foncer sur lui. William était prêt à éviter la créature d’un saut sur le côté mais fut pris par surprise quand celle-ci s’arrêta. Il pria un court instant qu'elle se soit immobilisée pour de bon mais il ne put s'empêcher de douter que vaincre XANA allait être si facile. Elle s’ouvrit alors révélant ainsi une chair molle, constituée de filaments rougeâtres, reliée directement à un petit œil reflétant le symbole maudit, celui que William a appris à détester. La pupille diabolique se chargea progressivement d'énergie mais cette opération s'avéra beaucoup trop lente... et étrangement lente après réflexion. Malheureusement le côté inédit de cette première attaque déconcerta William et, au lieu d'éliminer la créature rapidement, il ne put qu’éviter au dernier moment le rayon vertical que fut le tir du monstre. Le ténébreux, après cette démonstration de force impressionnante qu'il ne pouvait imaginer dans ses rêves les plus fous, resta paralysé sur place. La guéguerre virtuelle, ce n'est pas pour lui. Il le sentait au fond de ses tripes qu'il n'était pas de taille, que d'une minute à l'autre XANA le réduirait en cendres. Il chercha du regard un abri. Tant pis pour Aelita. Tant pis pour l'image qu'il renverrait à Jérémie. Tant pis pour son estime personnelle, ce sentiment qui gonflait en lui préférait le voir fuir plutôt que de périr en héros. Une petite voix lui hurlait pourtant qu'il ne risquait rien mais c'était plus fort que lui, il devait se réfugier quelque part. Tout semblait bien trop réel à son goût, l'apogée du réalisme dans un cauchemar sans fin. Il chercha désespérément du regard une issue de secours, erreur fatale qui profita au Mégatank. William ne vit pas l'œil se charger cette fois... ni la décharge d'énergie qui le percuta de plein fouet.

La réaction de son corps fut instantanée. Il pensait déjà avoir expérimenté la douleur sous toutes ses formes et pourtant, voilà qu'il va vivre un des moments les plus intenses de sa vie, là, couché, écorché au plus profond de lui-même. Il avait envie de pleurer, de crier de toutes ses forces, de laisser échapper sa détresse, sa souffrance et, plus que tout au monde, sa haine envers Lyoko qui augmentait de seconde en seconde depuis qu'il y avait mis les pieds. Mais, cette fois, il ne terminera pas l'histoire en tant que victime. Après avoir été la chose de ses parents, de Lucie, des Lyoko-guerriers, d'Amy et surtout de son oncle, William ne voulait pas que quelqu'un le domine à nouveau de quelque façon que ce soit... et surtout pas XANA. Toutes ses angoisses s'enflammèrent soudain en une vigueur nouvelle et il trouva enfin la force d'ouvrir les yeux.

Ce fut le choc. Malheureusement pour lui, il était toujours dans cet enfer translucide qu'évoquait le territoire banquise. Il n'avait pas été dévirtualisé. Il ne comprenait pas pourquoi. Malgré la force inouïe du Mégatank, il était toujours debout... Ou presque. Peut-être que sa lame avait pris la plus grande partie du choc. Peut-être que, comme Max, ses points de vie ne baissaient pas. Ou peut-être que c'était un énième bug du Supercalculateur. Pour ce qu'il en savait, la seule raison valable était limpide à ses yeux. Il était là pour résister. Combattre cette saloperie communément appelée peur qui lui rongeait les entrailles. Il se releva et vit ce qu'il cherchait avec tant d'ardeur il y a quelques minutes à peine : un renfoncement dans un bloc de glace. Sans hésiter, il sprinta. Le monstre sphérique le suivit et manqua de le rattraper mais l'avatar fut plus rapide pour atteindre leur destination commune. Après s'être réfugié à l'entrée de la cavité, William attendit son ennemi. La boule de billard, c'est ce que cette créature lui inspirait, fut obligée de se placer dans l'axe pour éliminer une bonne fois pour toutes ce gêneur. Pour ne pas se faire atteindre et se croyant en sûreté, le Mégatank se mit à bonne distance et ouvrit sa coque pour envoyer, une nouvelle fois, son laser fatal. Avec cette position, à une dizaine de mètres de sa cible, il ne prenait pas beaucoup de risques. Le ténébreux ne disposait pas de flèches laser pour l'atteindre après tout. Au moment où le rayon lumineux de la créature allait prendre forme, William dégaina son zanbatō et l'envoya de toutes ses forces en direction du monstre. Voyant l'épée arriver droit sur lui, le laquais de XANA annula son tir pour se refermer... mais c'était déjà trop tard. L'extrémité du zanbatō perça le point central de la bête, cet œil immonde, qui explosa aussitôt, faisant bondir de joie le Lyoko-guerrier quelques mètres plus loin. William reprit instantanément confiance en lui. S'il en avait eu un, puissant de surcroît, il pouvait détruire les autres. C'était dans ses cordes, il pouvait le faire. Peut-être même qu'il y prendrait goût ? C'était encore un peu tôt pour le dire. Il ne put s'empêcher de remarquer qu'il passait sans cesse d'un pôle de sa personnalité à un autre, et ce, de plus en plus rapidement.

« Alors, on n'attend pas son garde du corps ? »

La voix de Jérémie semblait étrangement déformée, encore plus que quand il s'exprimait via le micro du labo. Dunbar ne put s'empêcher de ricaner nerveusement. Einstein, garde du corps ? On aura tout vu... Malgré cette réplique visiblement préparée, le blondinet n'avait pas l'air si rassuré. Pourquoi disait-il cela d'ailleurs ? Inquiet, William se retourna... pour faire face à Jérémie en personne... sur Lyoko. Ça doit être une mauvaise blague. Pourtant, il était là... dans une tenue radicalement différente de celle qu'il portait dans la vie de tous les jours.

Les traditionnels pull bleu et pantalon brun étaient désormais remplacés par une combinaison moulante d’un orange assez prononcé, qui faisait presque mal aux yeux, dessinant des muscles fins mais bien visibles et même un soupçon de tablettes de chocolat en guise d'abdominaux. Oui, aussi déroutant que cela puisse être, Jérémie Belpois était doté d'une musculature non négligeable sur Lyoko. Ses épaules, plus larges qu’à l’ordinaire, étaient enserrées dans des épaulières d’un bleu métallisé qui apportait une teinte plus froide et bienvenue à l'ensemble du costume. Un motif, la lettre psi ψ, vingt-troisième de l'alphabet grec, était gravée d'un noir d'encre sur sa poitrine, à l'emplacement du cœur pour être plus précis. Pour ce qui est du visage de cet avatar inédit, quelques subtilités le rendent différent du modèle humain original. Des traits plus lisses d'abord, sans aucune imperfection, et un teint plus pâle encore que celui du geek qui ne s'aère pas beaucoup. Coloration de la peau extrêmement claire qui contraste avec les sourcils sombres, parfaitement tatoués sur le bas du front. Les deux courbes semblent même faire partie intégrante de la peau, comme des lignes tracées à l'aide d'un feutre indélébile. Jérémie voulut se passer une main dans les cheveux, seule partie de son corps qu'il soignait un minimum auparavant, mais il se rendit soudain compte qu’il en était incapable. La mèche rebelle qui séparait son front en deux parties au quotidien était rejointe à son extrémité par une autre, ce qui formait un V blond et soyeux au-dessus de ses lunettes... qui avaient subi également une transformation de taille.

Des verres polarisants, première nouveauté. Ces verres méticuleusement polarisés sont des verres solaires de dernière technologie qui protègent les yeux de l’éblouissement et des UV, pourtant absents de tout monde virtuel... logiquement. Jérémie fouilla les méandres de son cerveau pour retrouver tout ce qu'il savait de l'optique et du rayonnement auquel l'humain était exposé chaque jour de sa vie. C'est de notoriété publique que les lunettes solaires classiques filtrent les rayons ultraviolets de la lumière directe, c’est-à-dire les rayons provenant directement du soleil. Tandis que les verres polarisants, grâce à un procédé de fabrication spécifique, intègrent un filtre qui arrête aussi les rayons de la lumière réfléchie, par exemple sur l’eau, la neige, la glace ou même sur le sable de la plage. Ainsi, ils éliminent 99% des reflets parasites causés par les matériaux environnants. Cette réverbération décuple les effets nocifs du soleil sur nos yeux, le sable réfléchissant entre 15% et 20% des UV, et la neige, plus de 80% ce qui peut littéralement bousiller la vue du premier venu.

En plus de cette protection, les verres polarisants améliorent la perception des couleurs et contrastes, ils optimisent donc les performances visuelles, comme si un filtre Photoshop était appliqué de manière permanente... Quant à la monture de cet accessoire, elle était dorée avec des reflets argentés, très... funky. Suite à ce gadget plus kitsch que réellement utile, en théorie du moins, William constata tout de même qu'il était impossible de discerner l'endroit où Jérémie posait le regard. D'abord effrayé par cette nouvelle manière de voir les choses, le premier de classe éternel de Kadic essaya de les enlever mais elles étaient évidemment bien indissociables de son entité numérique, les branches de ses lunettes semblaient être fixées à ses joues rondes et à ses oreilles pointues qui rappelaient vaguement celles de la princesse de Lyoko. Malgré tous ces détails, ce qui réjouit le plus le jeune génie fut l'absence de ressenti physique. Plus de douleurs dans sa colonne vertébrale qui le faisait souffrir régulièrement, signe évident qu'il passait trop de temps devant son ordinateur dans une position qui révolterait tous les kinésithérapeutes du pays. Dans l'ensemble comprenant sept vertèbres cervicales, douze vertèbres dorsales et cinq vertèbres lombaires maintenues ensemble par une quantité impressionnante de muscles et de ligaments, il savait que plusieurs pivots essentiels étaient en piteux état, sans compter le début de scoliose qu'il ne pouvait ignorer. Pour une fois, il était en mesure de faire abstraction de cette triste réalité. Une chair et des os inconsistants le temps d'une promenade en scanner, quelle étrange et agréable expérience...

Le nouveau Lyoko-guerrier, un de plus, se releva lentement en titubant tout en contemplant le paysage glacial avec une sorte d'excitation bien visible et une frayeur contenue mais bien présente. Il essaya de se rapprocher de son partenaire de combat, les guerriers du bien en quelque sorte, mais il ne se sentait pas aussi lourd qu'à l'accoutumée. À vrai dire, il se sentait étonnamment léger... trop léger, comme vidé de l'intérieur. William remarqua que le petit génie se mouvait de manière assez spéciale dans l'espace. Ses jambes semblaient plus épaisses qu’à l’ordinaire, en plomb ou autre métal du genre. Einstein voulut inspirer un grand coup pour calmer le surplus d'émotions qui commençait à l’envahir : l'angoisse et l'euphorie se bousculaient mais, plus que tout, c'est l'excitation qui prit le dessus. Il tenta une deuxième fois d'inhaler de l'oxygène. Pourtant, il savait que c'était inutile. Pas un souffle d’air ne parvenait à ses poumons et, pour cause, son corps n'était plus vraiment humain. Il était devenu, lui aussi, un avatar virtuel... prêt à en découdre, pour le meilleur ou pour le pire.

« Tu survis ? s’enquit le ténébreux en prétendant se rapprocher de lui pour mieux se moquer, t’as pas pissé dans ton froc ? Ça me fait presque mal de l'admettre mais je dois avouer que, pour une fois, tu portes tes couilles Belpois. »

William regretta immédiatement les paroles qu'il venait de prononcer. Pas l'entièreté, il était complètement d'accord avec la dernière phrase d'ailleurs. Il y avait eu bien des situations critiques où il aurait pu se rendre sur Lyoko, s'il venait maintenant, c'est qu'il avait finalement cessé d'être le gamin vissé sur son écran d'ordinateur.

« Ce n'est pas froid ! se réjouit Jérémie d'une voix d'enfant émerveillé en touchant du bout des doigts la paroi sur laquelle il se tenait. Tout ce que les autres m'ont dit, c'est donc vrai. »

William grimaça face à cette remarque, il faut le dire, assez déplorante de la part d'un prodige de l'informatique. Pourquoi agissait-il comme Dora l'exploratrice qui s'exclame d'une voix niaise pour tout et pour rien ? Il était le mieux placé pour savoir que ce monde est juste un assemblage complexe, une structure virtuelle créée par Franz Hopper. Malgré tout, le guerrier commençait à en douter car, lui, sentait ses orteils se crisper à l'intérieur de ses bottes qui ne semblait pas être tiède... ou plutôt insensible à toute température comme ça devrait l'être. Peut-être était-ce juste le fruit de son imagination... Il reporta son attention sur le nouvel avatar pour être certain de ne pas être passé à côté d'un détail important. Après réflexion, et bien que William n'était pas gay – du moins pas encore –, Jérémie n'était pas désagréable à regarder sous sa forme virtuelle qui le sublimait considérablement. Mine plus sympathique, corps de sportif et tenue de super-héros... pour une publicité enfantine, voilà à quoi il ressemblait.

« Pourquoi es-tu si... différent ? demanda William en évitant consciencieusement de regarder son partenaire du jour dans les yeux, de toute façon masqués par les énormes lunettes. Tu dois avoir un putain d'égo si c'est le Supercalculateur qui t'a rendu comme ça. »

Cette interrogation explicite sortit Jérémie de sa torpeur. Il écarquilla grand les yeux en apercevant, sans doute pour la première fois depuis son arrivée, la scène des pantins désarticulés de XANA... tournant en rond, comme contaminés par une bactérie fulgurante qui ne pouvait exister sur Lyoko. Il faillit éclater en sanglots en constatant la rigidité cadavérique de celle qu'il aimait depuis le premier jour, Aelita. C'était pour elle qu'il avait osé remettre les pieds dans un scanner. Il s'en voulut instantanément. Avec l'adrénaline, il avait perdu de vue son objectif et s'était égaré dans des pulsions dignes d'un gosse de cinq ans. Est-ce le choc de la virtualisation qui lui avait cryogénisé les neurones ? Chose inédite, William s'était montré plus prompt à affronter le mal, plus mature dans sa conception du danger. Sans la verve caractéristique de Dunbar, la situation en serait restée au point mort... au même titre que la scène apocalyptique qui se tenait à leurs côtés.

« Deux Krabes, deux Tarentules et deux Bloks, énuméra le spécialiste des cartes représentant les monstres. Étrange combinaison. Pas grave, je suis certain qu'on va les écraser avec notre duo de choc. »

William sourit. Il n'aurait jamais imaginé qu'il allait vivre sa première grande bataille en si étrange compagnie. Jérémie lui rendit son sourire. Ils étaient tous les deux bien déterminés à vaincre XANA. Malheureusement pour eux, leur pire ennemi avait un joker dans sa manche... et il n'allait pas hésiter à le sortir, quitte à en tuer un au passage.


À suivre : Game Over

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Dernière édition par Minho le Sam 21 Jan 2017 14:30; édité 1 fois
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Ikorih MessagePosté le: Ven 20 Jan 2017 21:48   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Spoiler


C'était par un paisible début de week-end que je me posai devant mon PC. J'avais l'espoir de vérifier vite fait le forum avant d'aller faire mon exercice de chimie au propre, et puis peut-être, qui sait, attaquer un peu de mes devoirs de physique que je fais jamais? Et puis il a fallu que ta fic remonte, avec du speech scientifique sur les verres polarisants et même une analyse anatomique d'une colonne vertébrale...
J'ai trouvé la foi pour faire mon exercice de chimie entre temps quand même mais félicitations, si je suis en PLS pour ma physique tu seras le seul responsable...

Evidemment, parce que c'est pas rigolo sinon, le début du chapitre soulève plein de questions. Visiblement, Aelita a discuté avec un mec dont le prénom n'est pas donné, mais qui semble être la progéniture d'anciens du projet Carthage. On en a jamais entendu parler avant, mais ça semble être sur un réseau social (cf les commentaires mis à peu près sur le même plan que les messages). Et le sujet de la discussion, c'est des scientifiques du projet traînés dans la boue par les médias. Je ne sais absolument pas quoi penser de cet élément en plus, parce que déjà il est en italique (jfais du délit de faciès pour rendre hommage à ton meilleur pote), et ensuite il se raccorde à rien et fait même un peu bizarre au milieu de tout ça : Franz Hopper a jamais été mentionné dans les journaux et Aelita n'a jamais été identifiée comme sa fille en dehors du groupe des LG...donc qu'est-ce que ça venait foutre ici? Elle avait pris un gros coup sur la tête cette conne? (a)
Continuons avec Aelita, elle attend quelqu'un qu'elle connaît par coeur (en faisant des trucs louches mais bon, j'ai rien à dire particulièrement sur ça...). J'ai trois candidats en tête : XANA, Jérémie et Max. Bon, XANA a l'air d'être déjà plutôt là, avec ses monstres bourrés qui tournent autour d'elle, donc ça doit pas être lui. Jérémie, idem, se montre au milieu du chapitre et Aelita et lui n'avaient pas l'air de beaucoup vouloir se voir. Alors...Max? Peut-on déjà dire qu'elle le connaît par coeur? Razz

Citation:
refouler ses craintes et de foncer tête baissée... Peut-être que, dans une autre vie, c'est ce qu'il aurait fait

Not bad...

Bon, ce chapitre confirme la théorie comme quoi William est dans le même état virtuel bizarre que Max. Jérémie ne lui a pas signalé de perte de points de vie, quel dommage, il était en train de se virtualiser alors il pouvait pas...mais bon, les sensations de froid et de douleur ainsi que le peu de chance de survie face à un Mégatank en temps normal jouent en ma faveur. Mais ça faisait du bien de voir William se reprendre un peu dans ce chapitre Mr. Green Ok il est présenté comme clairement bipolaire (tentative de rattraper CL sur son attitude? XD), mais par exemple, j'ai bien aimé la façon que tu as de le ressouder avec Jérémie (peut-être pas pour longtemps ok...), ces deux personnages sont plutôt complémentaires et c'est sympa de les voir interagir.

Citation:
le laquet de XANA

T'essaies de connecter les yeux de tous tes lecteurs par les liens du sang là?

Je pense sinon que tu as été payé par les opticiens pour faire la pub des verres polarisants, vu la façon dont tu en parles.

Citation:
et bien que William n'était pas gay – du moins pas encore –

Oh mon dieu! Appelez Pikamaniaque!!! Minho prépare le terrain pour du yaoi o.o

Citation:
Malheureusement pour eux, leur pire ennemi avait un joker dans sa manche... et il n'allait pas hésiter à le sortir, quitte à en tuer un au passage

Tu sais qui tu dois tuer (a) *regard appuyé*

Bon sinon dans mes remarques de fin de lecture, j'ai un "Quoi mais c'est tout?!", un truc comme quoi tu te démerdes pas trop mal sur les scènes virtuelles, exercice parfois délicat (ou casse-couilles, moi je déteste ça maintenant XD), et enfin...où est passé le système de focus?! La narration a totalement navigué de William à Jérémie, là, et personne n'était annoncé en début de chapitre...
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Minho MessagePosté le: Ven 10 Fév 2017 21:22   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


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Réponse à Ikorih
Spoiler


Le 10 février 2016, je clôturais l'écriture du premier chapitre de cette fanfiction. Aujourd'hui, un an après jour pour jour, c'est le vingt-sixième épisode et j'ai le regret de vous dire que ça ne sera pas un happy ending... Il est temps de dire au revoir car toutes les bonnes choses ont une fin.


Chapitre 26 : Game Over


La première à tomber fut Élisabeth Delmas. Ulrich resta tétanisé au moment où la belle de Kadic chuta lourdement sur le sol glacial du self dans l'ignorance la plus totale. Les membres paralysés, il eut le temps de remarquer une chose : le sourire satisfait et parfaitement assorti de Paul Gaillard et Anaïs Fiquet. Il y avait néanmoins une différence subtile si on y regardait de plus près, ce que Stern n'avait pas le temps de faire. Paul, c'était les dents blanches au reflet carnassier et les joues colorées par l'excitation. Anaïs donnait plutôt l'impression d'être soulagée tout en contemplant le spectacle avec le menton relevé selon un angle considérable, posture qui lui conférait un petit air supérieur. Tandis que Vitaline s'empressait de remplir les responsabilités qui sont les siennes en tant qu'adulte responsable de la sécurité de tous : appeler les secours en décrivant avec le plus de précision possible la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux.

L'instant était théâtral, suspendu dans le temps comme chaque acte de la tragi-comédie menée par Sissi tout au long de sa courte vie. Du début à la fin, c'était elle la chef d'orchestre, celle qui dirigeait les autres de sa poigne impitoyable. Une vraie Margaret Thatcher ? Quand même pas à ce point. Au bout d'une vingtaine de secondes du flottement le plus complet qu'il m'ait été donné de voir en tant que narrateur, les élèves présents encerclèrent la jeune fille, comme un troupeau de moutons révoltés envers le berger qui les a trop souvent négligés. Ulrich, soudain sorti de sa torpeur, se faufila à toute vitesse à travers la petite foule qui envoyait un tas d'ondes hostiles dans la pièce. Pas de doutes que tout le monde se serait précipité pour sauver Noémie N'guyen, qui ne comptait que des amis au sein de l'établissement, mais qui serait prêt à porter assistance à une peste comme Élisabeth Delmas ?

« Sissi ? C'est marrant comme nom ! Super content de rencontrer une aussi jolie fille, moi c'est Ulrich ! »

Il s'agenouilla à ses côtés mais la belle adolescente ne le regardait pas, elle ne voulait pas qu'il la voit dans cet état. En position de faiblesse. Devant la personne qui a le plus compté à ses yeux. Tout ce qu'elle a toujours redouté. Si les yeux sont vraiment le miroir de l'âme, alors on comprend aisément la douleur que ressentait la jeune fille à cet instant précis. Lancinante. Intense. Grouillante dans ses tripes, dans sa chair. Tout est dans la tête. Si seulement elle pouvait déconnecter son cerveau, ne fût-ce qu'un instant, pour qu'il ne lui communique pas le message de cette horrible brûlure, ce crabe qui la rongeait de l'intérieur. Sissi tenta de se remémorer un moment heureux mais toutes ses pensées convergeaient vers un endroit précis : son ventre qui menaçait d'éclater à tout moment. Se souvenir d'un instant magnifique de son existence, sans haine ni rancoeur, quel défi utopique ! Sans savoir vraiment pourquoi, elle se dit qu'une optimiste de nature comme Aelita aurait beaucoup plus de facilités à voir la vie en rose, même lorsque le sablier était sur le point de se vider entièrement, laissant pour toute carcasse un verre au reflet peu convaincant.

« Toi qui illumine mes jours. Toi qui est le soleil de mes nuits. »

À vrai dire, elle s'était souvenue de tous ces instants au moment même où elle avait été virtualisée par William. Elle ne comprenait pas pourquoi mais c'était ainsi. Le Supercalculateur lui avait-il rendu sa mémoire ? Dunbar avait-il trafiqué son avatar pour qu'elle puisse récupérer tous ces souvenirs ? Ou est-ce le choc propre à l'expérience inouïe qu'elle avait vécue ? Elle en avait d'abord voulu aux Lyoko-guerriers d'avoir joué avec la timeline à ce point, de s'être emparé de tant de moments de sa vie ainsi que celle des autres mortels pour ne pas les restituer par la suite. Elle réalisait néanmoins à quel point elle était chanceuse d'avoir récupéré toutes ces minutes volées, ces aventures extraordinaires qu'elle avait vécues à leurs côtés sans qu'ils ne lui en aient jamais touché un mot. Plus le temps pour les regrets, Sissi inspira profondément – même si cette action si banale était devenue hautement douloureuse – pour chasser toute l'aigreur qui l'habitait depuis le premier jour où elle s'était retrouvée exclue de cette bande d'abrutis. Non, elle ne pouvait plus les traiter ainsi désormais. Cette bande... d'amis inséparables qu'elle aurait pu joindre si elle ne s'était pas montrée aussi cruelle envers eux. Elle savait au fond d'elle-même qu'elle aurait brillé de mille feux sur Lyoko s'ils lui avaient laissé une chance, celle de faire partie du groupe. Malheureusement pour elle, cette faveur ne lui sera jamais accordée.

« Cap ou pas cap d'avaler plus de beignets que moi ? »

La respiration de Sissi n'était plus la même, la fréquence à laquelle sa poitrine se soulevait était devenue irrégulière, voire chaotique. Elle venait de passer un cap. La tête haute. Comme toujours. Pas question de craquer devant la plèbe. Elle ne savait pas vraiment la destination qui l'attendait. Le paradis ? Elle ne croyait pas trop à ces conneries. L'enfer ? Probable. Après tout, le diable existe, sa mère en est l'exemple parfait. Quant à Dieu, il n'a jamais daigné pointer le bout de son nez quand elle a dû supporter la torture imposée par celle qui l'a portée pendant neuf mois avant de la traiter comme la pire des chiennes.

« Si t'étais née avec une bite entre les jambes, je t'aurais épargnée pour le ménage. Mais t'es faible, comme ton père d'ailleurs. J'aurais dû me douter qu'il n'allait pas me donner une descendance digne de ma lignée... Qu'est-ce qu'une idiote comme toi va bien pouvoir nous apporter ? Vu tes résultats scolaires, on peut déjà envisager de te prostituer si on veut s'assurer une retraite confortable. »

Comme à l'époque, ces paroles la blessa au plus profond de son être. Elle se dit que la conscience tortueuse dont elle était munie s'évertuait de trouver une raison à sa méchanceté, une excuse qui pouvait expliquer le comportement infâme d'Élisabeth Delmas depuis qu'elle était en âge de parler. Sa naissance avait brisé la carrière de mannequin de sa mère et elle lui en voulait pour ça, proférant des menaces à son égard à toute heure du jour et de la nuit. Est-ce que ça peut expliquer l'agressivité permanente dont elle faisait preuve quand quelqu'un l'approchait ? Non. Rien ne justifie un tel comportement. Au moment où elle devra rendre des comptes devant le jugement céleste, elle ne pourra utiliser l'excuse de l'éducation infâme qui lui a été prodiguée. Elle devait s'en sortir seule, assumer ses actes, chose qu'elle a toujours évité de faire pour pouvoir continuer à avancer, tracer sa route aux dépends de petites souillons comme Anaïs Fiquet.

« Si tu ne te retires pas de la compétition, je révèle tous tes petits secrets ! »

Cette phrase l'obsédait, la menace qu'elle avait proférée à sa rivale numéro un le jour où elle s'était rendue chez elle pour détruire sa vie... Était-ce une sorte de retour de flammes qu'elle se prenait en pleine figure aujourd'hui ? Une vengeance préméditée de longue date ? Elle ne le saura sans doute jamais. Le noir commençait à s'imposer au niveau de son esprit. Elle réalisa que ses pensées semblaient s'étendre à l'infini mais elle venait de réfléchir à tout ça, la puissance de l'esprit humain qui s'accroche aux dernières illusions. Ulrich sentit qu'il était sur le point de flancher lui aussi, les jambes faibles et la respiration saccadée, une émotion qu'il ne pouvait maîtriser l'envahissait de seconde en seconde. Des petites perles humides commencèrent à s'écouler sur les joues rougeâtres et il n'essaya même pas de les dissimuler par fierté comme il en avait l'habitude. Le cœur battant la chamade, il ne put s'empêcher d'établir un constat implacable : cette amitié s'était détériorée dès l'instant où ils avaient mis les pieds à Kadic. Il se remémora tous ces moments heureux qu'il avait passés avec Sissi, à l'âge où l'insouciance prime sur la raison. Il se souvenait en particulier de la nuit où ils avaient fugué ensemble, pleine lune entourée d'étoiles filantes, vers un monde sans danger comme ils disaient à l'époque. Ils avaient passés la nuit dehors, collés l'un à l'autre, et ils comptaient bien quitter leurs familles dès l'aube. Depuis cette soirée où ils s'étaient jurés fidélité « jusqu'à la mort » selon un rituel propre aux enfants, Ulrich avait souvent imaginé ce qui aurait pu se passer si Delmas ne les avait pas rattrapés alors qu'ils s'apprêtaient à prendre le train vers l'Espagne, pays où tout le monde chante haut et fort son bonheur selon la croyance populaire, la légende qui faisait vibrer les passions dans la cour de récré. Élisabeth avait été la première à croire en lui... là où son propre père en était incapable, trop occupé à pointer du doigt les nombreux défauts de son imbécile de fils. C'est sans doute ça qui les avait rapprochés, deux enfants meurtris par le manque de reconnaissance. Leur avenir était tout tracé alors qu'ils attendaient le train sur la voie trois de la paisible gare de banlieue qu'ils avaient l'habitude de fréquenter avec leurs parents respectifs. Ils auraient un garçon, ça serait Léo. Ils auraient une fille, ça serait Léa. Ils étaient un peu jeunes pour déjà envisager d'avoir des enfants mais c'est justement une discussion typique de gosses : se projeter dans l'avenir en croyant naïvement que tout sera radieux, que rien ne pourra détruire la relation privilégiée qu'ils entretenaient. Ulrich se souvenait très bien de leur serment. Les liens du sang, c'est comme ça que Sissi l'avait nommé. Pour qu'ils ne fassent plus qu'un, au niveau du corps et de l'esprit, ils s'étaient jurés d'avoir des enfants. Au pluriel. Pas d'enfant unique, ils en avaient cruellement fait l'expérience et ils ne souhaitaient ça à personne. Ils donneraient donc naissance à un garçon et une fille. Léo et Léa. Avenir grandiose. Plastique de rêve. Sportifs de haut niveau. Débrouillards et redoutables. Mais avant d'envisager de découvrir le corps de l'autre pour procréer, ils devaient renforcer cette complicité qui était déjà très imperméable à toute critique extérieure. À deux, ils se comprenaient, ils étaient invincibles. Aux côtés de Sissi en souffrance, toujours allongée à même le sol, son ami d'enfance regretta amèrement les années gâchées à s'entretuer. Il essaya de se concentrer sur le positif. Au fond de lui, il savait qu'il n'était pas prêt d'oublier tout ce qu'ils avaient pu partager avant cette période sombre, malgré les chemins différents qu'ils avaient empruntés au premier kilomètre de ce sentier ardu qu'est l'adolescence. Une étreinte douce vint soudainement arracher Ulrich à sa douleur, des doigts tièdes parcourant sa nuque en une caresse experte qui aurait plu à n'importe quel homme en manque d'affection.

« Tu sais Ulrich, tu vas vite trouver de quoi te consoler. Un beau garçon comme toi ne doit pas s'attacher aussi vite. Tu ne vas quand même pas chialer pour une garce qui n'en vaut vraiment pas la peine... »

Ce fut l'électrochoc. Un mouvement rapide et imprévisible, dernière morsure de la vipère, le genre d'attaque mortelle qui ne laisse aucune chance à celui qui la reçoit. Sissi, au grand étonnement de tous, venait de se jeter dans les bras de son compagnon de toujours, ultime sursaut d'énergie, ses propres larmes coulant de ses yeux aux reflets argentés jusqu'aux veinures de son cou au creux duquel un magnifique collier luisait de mille feux, bon marché mais si précieux à leurs yeux, un cadeau de Saint-Valentin qu'ils n'étaient pas prêts d'oublier. Ce qui devait arriver arriva. Ulrich se souvenait parfaitement de l'instant si particulier où ils s'étaient enlacés sur le pont de l'usine peu de temps après la prise d'otages orchestrée par le proviseur xanatifié, il ne pouvait évidemment pas savoir que Sissi avait aussi conscience qu'elle avait pu partager ce moment avec lui, dans une autre vie... volée par le retour dans le passé qui lui avait pris tant de bons et de mauvais moments. Dans une explosion de bonheur et de tristesse, deux sentiments contradictoires mais si intenses, Élisabeth commença à l'embrasser avec fougue, pour la deuxième fois depuis leur arrivée à Kadic, liant les deux adolescents en une étreinte si forte en émotions qu'elle suffit à faire taire toutes les mauvaises langues de la salle. En l'espace d'une fraction de seconde qui allait s'allonger jusqu'à leurs décès respectifs, Ulrich oublia Yumi et Sissi oublia Max. Plus rien, ni parent ni amant, n'importait à leurs yeux. Ils constatèrent avec un relent de nostalgie que le bonheur si convoité était à portée de main, qu'ils n'avaient pas besoin de pavaner sur un monde virtuel ou dans la cour du lycée pour vivre pleinement un instant de leur existence. Cette relation fusionnelle, ils ne l'avaient plus ressentie depuis des années... et il ne leur restait plus que quelques secondes pour en profiter.

Malgré lui, Ulrich sentait le contrôle de ses pulsions lui échapper, plongeant son esprit dans un état second. Il pensa même un instant qu'une certaine partie de son corps allait se mettre à enfler car il avait oublié la gravité de la situation. Oublié qu'ils étaient entourés par une multitude d'élèves. Oublié toutes les crasses qu'ils avaient pu se faire mutuellement. Et surtout, oublié que sa belle n'était plus en état de répondre à ses lamentations. Ou plutôt, il ne voulait pas y croire. Il tenta de se persuader que ce n'était qu'une mauvaise blague de plus mais il savait au fond de lui qu'elle n'aurait jamais été jusque-là. Ils lièrent leurs lèvres passionnément pendant une fraction de seconde qui semblait se prolonger à l'infini... jusqu'au moment où Ulrich ouvrit les yeux. Un filet de sang s'écoulait désormais de la bouche de Sissi, ses pupilles ne présentaient plus aucune lueur de malice, ses poumons ne se gonflaient plus au rythme de sa respiration et ses battements de cœur avaient cessé, il lui avait fallu moins de cinq secondes pour le vérifier. Secoué par un immense chagrin, il hurla... avant de de taire définitivement. Sans savoir pourquoi, il venait de s'effondrer aux côtés de la fille à abattre. Seuls au milieu de l'attroupement. À l'instant où les ambulanciers poussèrent la porte du réfectoire.

Élisabeth Delmas fut la première à tomber... mais elle savait qu'elle ne serait pas la dernière.


-Odd-

Suis-je toujours en train de rêver ? Non, ce n’était pas un rêve. Trop palpable. Trop concret. Trop… réel. C’était ma vie passée. Et puis, mon subconscient ne m’aurait jamais envoyé Hervé. Il est plutôt du genre à me projeter dans des situations… où plusieurs filles sont présentes. Au moins une en tout cas. Et dans cette scène étrange et surréaliste où je faisais la causette avec Pichon, aucune femelle en vue. Ce n’est pas normal… tout comme le mot mariage dont je pense me souvenir. Avec... Milly ? Non, là décidément, ça dépasse la science-fiction la plus démente. Ça devait être un cauchemar rien de plus. Peu de temps avant cette soi-disant collision avec la camionnette, j’ai dû m’endormir. Rien de tout ça n’est arrivé, ni les fiançailles, ni ma vie d’acteur, ni le bouquin ni Léa et encore moins le stupide accident qu’on est censés avoir subis. Il faut que je retourne à notre aventure maintenant. Que je me réveille sur le siège conducteur et que Charlotte soit à mes côtés en train de conduire comme la pro qu’elle est. Mes paupières sont lourdes mais il faut bien que j’agisse, je ne peux pas rester tapi dans l’obscurité pour le reste de mes jours. Après avoir organisé un petit décompte silencieux dans ma tête, je finis par ouvrir les yeux.

« Tu connais la blague de l’oiseau qui ne volera plus ? »

C’est pas possible, je nage encore en plein cauchemar.

« Je t’ai vu remuer le haut du crâne, je savais que tu étais sur le point de te réveiller. »

Cette voix… Je n’arrive pas à l’identifier. Je ne suis même pas certain de l’avoir déjà entendue. Peut-être que oui… si ma mémoire auditive est défaillante. Peut-être que non… si je suis encore un minimum sain d’esprit.

J’essaie de bouger mes orteils, négatif.

« J’ai pensé qu’il valait mieux te l’annoncer avec humour. Je sais que t’es un petit comique de naissance, je me suis dit que tu allais apprécier la plaisanterie. »

J’essaie de bouger les jambes, négatif.

« Quel dommage que tes amis ne soient pas au courant que tu te trouves ici ! Ils auraient pu te rendre visite… Heureusement que je suis là pour veiller sur toi ! »

J’essaie de bouger les bras, négatif.

« Je suppose que tu te demandes combien de temps tu es resté dans cet état comateux et ce qu’il est advenu de ta ravissante petite amie. Je répondrai bien assez tôt à toutes tes questions, je n’ai pas envie de gâcher la surprise. »

J’essaie de bouger la tête... Positif. Mais je ne suis pas un hibou, je n’ai pas la capacité de tordre ma nuque de manière à apercevoir cette personne qui me parle tout en m'emmenant vers une destination inconnue. Je suis sur un fauteuil. Un fauteuil roulant. Déambulant le long d’un corridor aux murs jaunâtres, c’est… déprimant. Déprimant à mourir.

« J'ai pensé que c'était une bonne idée d’avertir personnellement ta famille après ton accident mais ils n’ont toujours pas répondu à mes nombreuses sollicitations. Faut dire que ce genre de situation, ça fout la trouille. Ça fait peur de se retrouver confronté à la maladie d’un proche. Ça renvoie l’être humain, bien peinard dans sa routine pitoyable, à cette insupportable idée de la déchéance physique et de la mort, la tienne, la mienne, celle de ceux que tu as fréquentés chaque jour depuis ton arrivée à Kadic. Ça nous happe, ça nous dépasse, ça nous hante jusqu’à la nausée parfois. »

J’ai toujours cru que si on m’annonçait une désastreuse nouvelle, je serais le premier à me rouler sur le sol et à pleurer toutes les larmes de mon corps jusqu’à en avoir mal aux glandes lacrymales. Dans ce cas-ci, je reste surtout indifférent. Indifférent à la nouvelle. Indifférent à ce qui m’entoure. Indifférent à la vie. C’est comme si j’étais déjà au courant depuis un bon moment que c’était le sort que le destin m’avait réservé.

« Tu dois sûrement te demander qui je suis, n'est-ce pas ? »

Je n'ai pas envie de répondre... En réalité, j'ai peur de découvrir que j'ai aussi perdu cette faculté. Plus un son qui sort de ma bouche pour le restant de mes jours, c'est possible ça ? Un légume, un vrai, incapable de marcher, incapable de communiquer, incapable de se débrouiller seul. Et ça, c'est pire que la mort...

« Eh bien, je fais partie de la CAP, dit-elle en déverrouillant une porte à en juger par le son de la clef dans la serrure. Cellule d'Appui Psychologique, tu vas en avoir grandement besoin. Ici, tout le monde s'adresse à moi sous le titre pompeux de Mademoiselle Deane. Mais pour toi, je vais faire une exception. Tu peux m'appeler Amy. Et j'ai une excellente nouvelle à t'annoncer mon cher Odd. L'intuition légendaire qui m'a été attribuée depuis ma plus tendre enfance me souffle à l'oreille que nous sommes faits pour nous entendre. Je suis persuadée que nous allons devenir de très bons amis... pour le peu de temps qu'il te reste à vivre. »


-Yumi-

Ne dis absolument rien à la lecture de cette lettre. Crois-moi sur parole et tout va bien se passer. J'ai découvert ce qui nous fout dans la merde depuis le début... Jérémie et Aelita nous ont trahis. Je suis désolé de t'annoncer ça de cette manière mais c'est la vérité, j'ai un tas de preuves en ma possession. Il ne faut pas qu'ils sachent que je suis au courant. C'est avec grand regret que je te dis ça mais notre intimité n'a plus de raisons d'être, ils nous espionnent depuis un bon moment. Le système de surveillance que Jim a retrouvé dans la chambre de Max... Il y en a un dans ma piaule également, j'ai aussi trouvé un mouchard sur un de mes vêtements ! Il y en a sans doute sur les tiens également, c'est pourquoi je t'ai acheté ce que j'ai pu trouver sur la route. Je précise que nos portables sont sûrement sur écoute, n'essaie pas de m'appeler.

Tu dois te demander pourquoi je prends autant de précautions. C'est vrai que je ne suis pas du genre à anticiper d'habitude mais là, nous avons affaire à des ennemis de taille. Il va falloir se montrer plus malins qu'eux. En réalité, je suis convaincu que les Einstein ne se sont jamais vraiment disputés. C'était un leurre, une manière de nous détourner de la vérité. Il faut vraiment qu'on parle, ils entretiennent une sorte de... correspondance avec une organisation à l'aide d'une taupe infiltrée dans l'enceinte de Kadic. Il semblerait que ça ait un lien avec les collègues de Franz Hopper. Ils leur ont dévoilé tous nos secrets, ils leur ont parlé de nos compétences au niveau virtuel et on dirait que les membres de ce... projet s'apprêtent à nous faire passer une batterie de tests. Ils veulent se servir de Lyoko comme une arme et nous sommes le chaînon manquant, un truc avec l'ADN, j'ai pas tout compris. S'ils arrivent à nous réunir, Odd, toi et moi... Je ne donne pas cher de notre peau. Nous ne sommes plus en sécurité. Il faut fuir. Je sais que... ce n'est pas le moment idéal mais il faut agir. Ce soir, après le repas, tiens-toi prête. Pas besoin de faire ta valise, tous les dés sont pipés et ta maison doit grouiller de gadgets qui pourraient nous localiser. Tu mets ta nouvelle tenue, sans aucune affaire personnelle sur toi bien évidemment, et on se tire d'ici. La meilleure défense, c'est l'attaque. À nous de prendre les devants pour une mission spéciale, j'ai déjà ma petite idée. Il est grand temps d'agir.


« Ça va Yumi ? Tu trembles comme une feuille. Que se passe-t-il ? »

J'hallucine... Je refuse d'y croire dans un premier temps mais c'est bel et bien l'écriture d'Ulrich. Il n'a pas assez d'imagination pour inventer un tel canular, il est donc convaincu de sa théorie. Les pièces du puzzle tentent de s'emboîter dans ma tête, j'essaie tant bien que mal de comprendre ce qui est en train de m'arriver, cette histoire semble trop folle pour être vraie. Pourtant, ça expliquerait beaucoup de choses... Notamment tous ces nouveaux arrivants à Kadic qui n'ont eu de cesse de nous mettre en danger, sont-ils tous engagés par cette organisation ? Jérémie et Aelita seraient-ils capables d'une si vile traîtrise ?

« Yumi, réponds-moi. Tu n'es clairement pas dans ton état normal. Depuis que t'as trouvé ce tas de vêtements et cette note à notre retour du supermarché, tu divagues totalement. Il faut que tu te reposes avant qu'on quitte la maison, on a encore plein de cartons à faire.
— Je ne sais pas si je vais partir avec toi Maman, répliquai-je aussitôt. Mes amis ont des problèmes, je ne peux pas les abandonner.
— Mais Yumi... »

Je ne l'écoute plus. En quelques secondes, tout ce que je pensais connaître de mes proches s'est autodétruit. Une fois de plus. En ignorant royalement les protestations de ma mère, je m'empresse de monter les marches quatre à quatre et m'enferme dans ma chambre. Ma famille – pour ce qu'il en reste – ou Ulrich ? Il va falloir que je prenne une décision.

***


Une conne, voilà ce que j'ai été. Conne de croire qu'Ulrich passerait me prendre. Conne de penser, ne fût-ce qu'une seule seconde, que Jérémie et Aelita menaient une double vie. Mon cher Stern, c'est la dernière fois que tu me poses un lapin du genre. Tes problèmes, tu les règleras tout seul mais ne compte plus sur moi pour supporter tes âneries.

« Yumi, tu es prête ? Viens m'aider à porter les bagages dans le coffre. »

Je jette un dernier coup d'œil à la modeste chambre peu décorée qui m'a abritée pendant toutes ces années. Les murs aux teintes délavées, la peluche grandeur nature, les dernières affaires impeccablement rangées. Je ne sais pas trop si je dois faire mes adieux ou si c'est un simple au revoir. Logiquement, on reviendra. Logiquement...

« Yumi ? s'impatiente ma mère depuis le rez-de-chaussée. Il est temps de partir !
— Oui oui j'arrive, murmurai-je, plus pour me forcer à descendre que pour véritablement lui répondre. Il ne reste pas un peu de place dans ta valise par hasard ?
— Tu sais très bien que non. Assez perdu de temps. Si tu n'es pas en bas dans les trente prochaines secondes, je pars sans toi ! »

Envahie par une impulsion soudaine, je saisis un feutre et cours une dernière fois dans la chambre d'Hiroki. I never let you go, c'est ça l'idée. Le miroir. C'est l'endroit idéal. Je griffonne rapidement quelques mots qui auront l'effet escompté sur celui qui les lira. Je ne peux m'empêcher de constater ma mine affreuse au passage, teint blafard et cernes épouvantables. Voilà ce qui arrive quand la moitié d'une famille se fait décimer... et je ne veux pas que ça arrive à mes amis. Il faut que j'aille les rejoindre, au moins tirer cette histoire au clair avec les Einstein. J'inspire une grande bouffée d'air... avant de me précipiter vers la sortie, il faut que je quitte cet endroit. Mais pas avec ma mère. Je descends les escaliers à toute vitesse avant de constater que j'ai oublié mon portable... sur le lit de mon frère.

« Yumi, qu'est-ce que tu fais ? »

Akiko Ishiyama n'est pas partie sans moi. Peut-être qu'il aurait mieux valu qu'elle soit déjà loin d'ici. Mais à la place d'être confortablement assise à la place du conducteur en écoutant une chanson quelconque de Coldplay, elle est montée me rejoindre. Sur le pas de la porte d'entrée, elle est plus ravissante que jamais. Teint de pêche, sourcils maquillés à la perfection, boucles d'oreilles clinquantes et des vêtements moins vieillots que d'habitude pour compléter le tout. Il n'y a pas à dire, s'il y en a une à qui le deuil sublime l'apparence physique, c'est bien elle.

« C'était une erreur, commençai-je en m'empêchant de mordre ma lèvre inférieure, de croire qu'on pourrait tout quitter comme ça. Ce n'est pas possible. Pas dans cette vie. Ni dans une autre. C'est notre maison, le domicile familial depuis des années. Partir, c'est aussi les abandonner...
— Je ne peux plus rester cloisonnée à l'intérieur de ces murs Yumi, soupire-t-elle en chassant mes arguments d'un geste de la main. C'est au-dessus de mes forces. Les souvenirs qui glissent sur les cloisons, tu crois qu'ils vont t'aider à continuer à avancer. Mais la vérité, c'est qu'ils vont te rendre folle si tu restes ici. Les spectres du passé, il n'y a qu'un moyen pour les éliminer : aller de l'avant le plus vite possible. Peut-être que tu es encore un peu trop jeune pour comprendre... »

Quel égoïsme. Quoique... Je suppose qu'elle n'a pas tout à fait tort. Mais c'est rapide. Beaucoup trop rapide.

« Mais si tu ne désires pas m'accompagner, poursuit-elle en adoptant une attitude froide au possible, je ne vais pas t'obliger à me suivre. À toi d'assumer tes choix. Tout ce que je peux te dire, c'est que tu vas regretter cette décision.
— Avant de partir, j'aimerais juste que tu répondes à une question qui est restée sans réponse beaucoup trop longtemps. Il est temps de crever l'abcès. Quand vous avez eu cette dispute avec Papa, un peu avant cette fameuse représentation de Roméo et Juliette à Kadic, vous prétendiez que vous ne connaissiez ni l'un ni l'autre le motif de votre querelle. Il y a peu, j'ai entendu une conversation... qui m'a fait douter de la véracité de cette version. Alors, pourquoi cette quasi-rupture au point de ne plus habiter ensemble ?
— Hiroki, répondit-elle simplement. Ton père avait réservé son billet d'avion sans m'en parler. Ton frère était sur le point de nous rejoindre en France et j'étais complètement opposée à cette décision. On a fini par se mettre d'accord... avec les conséquences que tu connais.
— Mais pourquoi ? m'écriai-je plus énervée que jamais. Pourquoi t'opposer au retour d'Hiroki ? Il avait le droit de vivre avec nous, tu sais très bien à quel point il nous a manqués pendant cette période...
— Tu es une fille intelligente, tu finiras bien par trouver une réponse à toutes les questions que tu te poses... Bon courage Yumi. »

Après m'avoir embrassée rapidement, chose qu'elle ne fait pas habituellement, elle ouvre la porte, valise en main, pour migrer vers de meilleurs horizons. Pas loin, elle va rester en ville. Mais c'est déjà trop éloigné à mon goût. Je détourne le regard, je ne veux pas la voir partir. C'est trop dur. Je m'apprête à remonter dans ma chambre pour prendre mon portable avant de rejoindre les autres... mais une déflagration se fait entendre. Une deuxième la rejoint rapidement, suivie d'une troisième... confirmant une fois de plus que le clan Ishiyama n'est qu'une farce tragique rongée par les secrets et la rancœur de ses membres.

D'abord surprise par cette répétition effrayante de sons plus acerbes les uns que les autres, je comprends assez vite que ce n'est pas normal. Des pétards ? Ou pire... Il vaut mieux ne pas y penser, tout va bien se passer. Je m'effraie inutilement, c'est sûrement les gamins du quartier. Je me précipite quand même en dehors de la maison au cas où... et trébuche immédiatement sur une masse inerte. Un corps. Celui de ma mère.

« Non... Ce... ce n'est pas possible. Reste avec moi Maman. Je vais appeler les secours. Tout... tout va bien se passer. Reste avec moi. »

Une déflagration supplémentaire. La quatrième.

« Foutez le cadavre dans le coffre ! »

Je hurle d'effroi. Pour deux raisons. La première est évidente : un projectile vient de m'atteindre près du cœur. Trop près du cœur. Je m'effondre sur le sol. J'ai du mal à respirer, j'enlace Akiko une dernière fois. Je ferme les yeux, je ne veux plus voir le monde, je ne veux pas entendre un mot supplémentaire de la part de ceux qui nous ont attaqués. Je sens que mon âme dérive, qu'elle est attirée par quelque chose de sombre et tellement lumineux à la fois.

Je vous ai dit qu'il y avait une deuxième raison à ce cri de rage et de désespoir. Si c'est la dernière chose que vous observez de moi, autant que vous sachiez... L'injonction sortie de nulle part et qui parle de cadavre. Il n'y a qu'une personne avec un ton si enfantin dans la voix. Un garçon que je pensais connaître mieux que quiconque. Celui pour qui j'étais prête à perdre la vie, juste retour des choses...

« Faut qu'on se barre d'ici, déclare Hiroki de sa voix si caractéristique. Notre mission est loin d'être terminée. »


-William-

Il aurait été tellement plaisant de dire au reste de la bande que le combat sur Lyoko fut épique, ils se seraient empressés d'imaginer la scène où Jérémie et Wiliam, après avoir écrasé sans aucune difficulté les monstres de XANA, avaient fini par libérer Aelita du joug de l'ennemi numéro un. Mais j'ai immédiatement compris que ça n'allait pas être le cas. Au moment précis où les monstres se sont jetés dans le vide. Un par un. Des Krabes aux Tarentules sans oublier les Bloks, ils y sont tous passés. Je n'ai pas compris tout de suite pourquoi, c'est d'ailleurs la première fois de ma vie que j'assistais à un suicide collectif... et ça sentait le coup fourré à plein nez. Je suis resté sur place pendant de longues minutes tandis que Jérémie tentait de réanimer Aelita. C'est au moment où celle-ci a repris connaissance que toutes les alarmes de mon cerveau se sont mises à hurler, un mauvais pressentiment miaulant à mes oreilles au moment où elle s'est relevée dans les bras de son chéri. Pour deux raisons. La première, ambiguë, consistait en un symbole que je n'étais pas prêt d'oublier : un cercle vert tatoué sur la paume de sa main droite. J'avais déjà vu ce signe. Une fois. Sur un autre avatar. Lors de ma première virtualisation. Le deuxième élément pouvant justifier mon inquiétude grandissante était beaucoup plus concret : le regard émeraude de la princesse avait pris une teinte sanglante. Des yeux rouges, si perçants, qui ne pouvaient que me faire penser à une seule personne au monde... qui était censée se trouver sur le cinquième territoire. C'est au moment où toutes les pièces du puzzle s'imbriquèrent dans ma tête que j'ai compris qu'on était mal barrés. Très mal barrés.

« Jérémie, il faut qu'on parle... seuls. »

Cette phrase eut le mérite de me sortir de ma torpeur. J'ai eu tout le temps du monde pour me convaincre que la... créature qui se trouve devant nous n'est pas Aelita. Et je pense que Max – si c'est bien lui – a compris que je n'étais pas dupe devant sa mascarade.

« William, tu veux bien nous laisser un peu d'intimité ?
— Pas de problèmes, répliquai-je en pointant mon zanbatō vers l'étrange couple, mais vous aurez votre discussion une fois qu'on sera revenus sur Terre. Il est hors de question qu'on reste ici une minute de plus. »

J'ai envie de lui hurler que le loup est dans la bergerie, qu'il y a anguille sous roche, que le monstre sous le lit est bien réel. Mais il est trop proche d'elle... enfin de lui. Il faut que je trouve un moyen d'alerter mon acolyte sans être trop explicite. Si je lui confie simplement mes soupçons à voix haute, il va aussitôt se faire anéantir et c'est préférable d'être deux pour combattre un immortel... Il vaut peut-être mieux que je rentre dans le jeu de la pseudo-Aelita afin d'agir au moment où son avatar baissera la garde. Mais que se passera-t-il si on ne peut toujours pas le dévirtualiser ? Est-ce vraiment lui et pas XANA derrière l'avatar ? Et si je me trompais depuis le début ? Toujours la même chose, ces interrogations incessantes me clouent littéralement sur place et m'empêchent d'agir. Il est peut-être temps de prendre des risques.

« Jérémie, repris-je d'un ton autoritaire, il faut vraiment que tu m'écoutes. La personne qui est à côté de toi n'est pas celle qu'elle prétend être. Regarde le cercle sur sa main, regarde ses yeux ! Tu sais très bien que ceux de ta copine sont verts et ce n'est absolument pas le cas ici... C'est un piège, quelqu'un est encore en train de jouer avec nos nerfs !
— Mais... ça n'a aucun sens.
— Putain Jérémie, réveille-toi ! Tu te tiens à côté de Max, il se fout juste de notre gueule une fois de plus ! Tu trouves pas ça bizarre que les monstres de XANA se soient tous cassés comme ça ? C'est parce que ce n'est pas Aelita, ils n'en ont rien à foutre de ce mec ! C'était une mise en scène à deux balles, ne me dis pas que tu vas te faire avoir aussi facilement...
— N'importe quoi, s'empresse de déclarer l'elfe rose en enlaçant Jérémie. C'est juste que ces créatures virtuelles ont pris peur devant deux guerriers si impressionnants, je dois avouer que tu es sexy en tenue de super-héros. Cette histoire de Max est vraiment ridicule. Si j'étais un garçon, est-ce que je ferais ça ? »

Elle – ou il je ne sais plus ce qu'il faut dire – conclut cette réplique avec un baiser volé à Belpois qui rougit instantanément devant une telle démonstration d'affection. C'est pas censé être inconsistant sur Lyoko ? En un instant, un scénario se met en place dans ma tête. Et si Max avait réussi à prendre le contrôle des monstres pendant un court instant pour orchestrer le sauvetage de la prétendue princesse ? Pourquoi se donner tant de mal pour nous attirer ici si ce n'est pour nous éliminer par la suite ? La dévirtualisation c'est trop facile, il doit y avoir quelque chose de plus vicieux derrière... comme la désintégration pure et simple. Finalement, c'est peut-être ça l'explication derrière le grand saut des bestioles ! XANA voulait nous envoyer un message, pourquoi je n'ai pas compris ça plus tôt !? Max veut nous faire plonger dans la mer numérique, c'est évident ! Le grand plongeon, c'est le danger ultime sur Lyoko... et Stones le sait très bien.

Je jette un regard vers les Einstein toujours dans les bras l'un de l'autre... à l'heure actuelle, c'est plutôt le geek et le traître. Alors que je m'apprête à les séparer pour limiter la casse, un tremblement sourd se fait entendre et une fissure apparaît à la surface de la glace qui se fragilise à vue d'œil. Juste sous les pieds du geek charmé par la beauté de sa prétendante. On dirait que ma théorie se confirme à vitesse grand V. Mon sang ne fait qu'un tour et je me jette sur les tourtereaux pour les faire basculer sur le sol... au moment où une crevasse immense fait son apparition, séparant littéralement le territoire en deux. Chute libre. Pas pour l'un d'entre nous. Mais pour les trois. Jérémie a choisi de réintégrer la bande après son exclusion. Aujourd'hui, il en payait le prix. Max a voulu nous piéger depuis son arrivée à Kadic. Aujourd'hui, il en payait le prix. J'ai cru pendant une seconde que j'allais être plus malin que XANA. Aujourd'hui, j'en payais le prix.


-Vitaline-

« C'est fini les conneries. Profite car c'est la dernière fois qu'on se voit ! »

Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Rougeaud, nerveux, incontrôlable, prêt à faire une bêtise.

« Si tu parles de notre relation, il n'y a jamais rien eu entre nous, rétorquai-je pour le blesser encore un peu plus. C'est pas parce qu'on couchait ensemble qu'il y avait de l'affection entre nous, ça semblait clair pourtant. Les hommes ont toujours tendance à s'attacher, ça devient fatiguant à la longue.
— Les hommes ? Ne me dis pas que t'en vois plusieurs à la fois ! »

Là, il devient carrément hystérique. Il est même obligé de desserrer le nœud de sa cravate pour ne pas s'étrangler avec mes provocations en série. Après tout ce qu'il m'a fait, je peux me permettre de le mettre plus bas que terre au moment le plus critique.

« Oh, tu sais, je ne compte plus ! Jim, Fumet, le facteur et même l'ancien jardinier, comment ai-je pu dégoter cette planque à ton avis ? »

Plus c'est gros, plus ça passe. Et cet imbécile va me croire, comme à chaque fois que je lui balance un mensonge à la figure. S'il y a bien un seul trait de personnalité que je devrais retenir de Jean-Pierre Delmas après sa mort – qui ne devrait pas tarder d'ailleurs –, c'est sa naïveté. Toujours prêt à croire ce qu'une paire de seins lui dit. Avec l'autre garce, c'est pareil.

« T'es vraiment qu'une salope. »

Voilà donc ce qui se cache derrière la façade de l'homme soi-disant empli de maturité. Tous les mêmes...

« Je viens de perdre ma fille et tout ce que tu trouves à dire pour me réconforter, c'est que tu me trompes avec toute la ville !
— Comment pourrais-je te tromper alors qu'on a jamais été en couple ? Et pour ce qui est de la pétasse qui te sert de fille, il n'y a que toi à qui elle manquera. »

Je détourne le regard tout en m'apprêtant mentalement à ce qui va suivre. Ça va venir, je le sais. Quand je dis qu'ils sont tous pareils... Mais ça va, j'ai appris à serrer les dents. J'attends le premier coup sans crainte, je sais comment les encaisser. En réalité, c'est même lui qui devrait avoir peur. Mais j'en ai encore besoin. Pour très peu de temps.

« T'es virée, lâche-t-il sèchement. De l'établissement et de notre corporation.
— Tu te crois invincible parce que tu te fais appeler Ézéchiel lors de nos réunions ? »

J'ai à peine le temps de terminer ma phrase qu'il me saisit par la gorge et me plaque contre le mur. Je pourrais m'extirper de cette situation inconfortable en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire mais il faut qu'il continue à penser qu'il est le chef. Ça sera bientôt fini tout ça.

« Tu sais très bien que c'est interdit d'évoquer...
— Je connais la charte, pas besoin de me faire la morale. Cet endroit n'est pas sur écoute. Merci de t'en inquiéter mais je suis plus compétente que toi dans ce domaine. »

Il me giffle. Violemment. Ce n'est pas la première fois. Mais je jure intérieurement sur la tête du Maître que ce sera la dernière.

« On se reverra, grogne-t-il en me décochant un regard meurtrier. Je veux que le prochain gamin soit opérationnel demain à la première heure. Plus le temps pour les essais, on passe en mode offensif. »

Il claque la porte au moment où mon portable se met à vibrer sur la vieille table à outils. Personne ne m'envoie de messages à cette heure si tardive habituellement... à l'exception de Delmas mais ça ne peut pas être lui. Avec un peu d'appréhension, je saisis le téléphone et constate instantanément que le numéro ne m'est pas familier. Ça, ce n'est pas bon signe.

« Allo, qui est à l'appareil ?
— Les ordres ont changé Maman. »

Ce n'est pas possible. Pas lui.

« Il semblerait que je sois contraint de venir récupérer mon journal intime en personne, poursuit mon interlocuteur avec une implacable cruauté dans la voix.
— Simon, je... Tu sais bien que je ne peux pas te laisser faire ça...
— Ton incompétence dans cette affaire est flagrante. Il est grand temps que j'intervienne.
— Toute la souffrance que j'ai dû endurer, murmurai-je en m'emparant du marteau le plus proche, je l'ai fait pour toi. Ça serait inutile de m'éliminer maintenant.
— Tu es triste de savoir que tu as été remplacée à l'aube de la nouvelle ère ? Lève la tête, ça te consolera peut-être. »

La conversation est coupée. Intriguée, j'obéis à son injonction et dirige mon regard vers le ciel... ou plutôt vers le plafond. Je réalise en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire que la situation est critique. Une charge explosive à faire pâlir James Bond est fixée dans le coin supérieur droit de la pièce. Un compte à rebours luit dans la semi-obscurité. Deux secondes au compteur. Je me précipite vers la sortie de ce piège mortel mais c'est trop tard, beaucoup trop tard. Une détonation à couper le souffle. Une chaleur intense et irréversible. Et puis, le noir... pour l'éternité.


-Aelita-

« Je parie que tu ne savais même pas que les champs de force pouvaient détruire le transporteur. Tu devrais essayer un de ces jours... Ah mais oui, c'est vrai, il n'existe plus désormais !
— Qui est tu ? grognai-je pour tenter un tant soit peu de l'impressionner.
— Ne me dis pas que tu ne me reconnais pas ! Cet avatar magnifique, cette chevelure sublime, cet amour inconditionnel pour le rose, ça ne t'évoque rien ?
— Je sais très bien qui tu es censée représenter... Mais ça ne répond pas à ma question. De toute façon, je n'ai pas besoin d'entendre tes explications. C'est XANA qui t'envoie, tu n'es qu'une misérable création de plus.
— Si seulement, réplique-t-elle en rigolant comme si je venais de lui raconter la blague de l'année. Malheureusement, je ne suis que ta moitié même si j'ai gardé la meilleure partie évidemment... Celle pourvue de neurones. »


Cette joute verbale ne veut pas quitter mon esprit. Depuis que je me suis fait enfermer sous le dôme de glace contrôlé par l'autre Aelita, je m'ennuie à mourir. Ça fait longtemps que je suis là. Vraiment longtemps. Et pendant ce temps, Madame se pavanait à côté de moi, jubilant de sa petite victoire. Bon, on pourrait la qualifier de "grande" car elle a quand même réussi à anéantir mes chances d'accéder au cinquième territoire pour sauver Max, surtout avec le transporteur dans cet état. Je ne sais sincèrement pas ce qu'elle me veut. J'ai beau essayer d'établir le contact, dégainer mon plus beau sourire et appliquer cette gentillesse infaillible qui fait fondre n'importe quel humain doté d'un minimum de sensibilité, ça ne fonctionne pas. Et honnêtement, ça commence à me gaver. J'en ai marre. D'elle, de Jérémie, des autres Lyoko-guerriers, des stupides élèves de Kadic, des profs incompétents et des pétasses ambulantes. Dès que j'aurais retrouvé ma liberté, je prends le premier avion vers une destination paradisiaque et je laisse tout derrière moi. J'en profiterai quelque jours et, à la première attaque de XANA que j'attends avec impatience, on mourra tous. Car je ne désactiverai pas la tour. Il peut nous envahir avec une armée de zombies, de robots ou même d'ours géants s'il le veut mais il a intérêt à faire vite : je veux en finir.

« Quelles sombres pensées, ironisa ma geôlière. Tu es plutôt branchée licornes et créatures elfiques d'habitude... »

Sale pute.

« J'ai oublié de te préciser que tu es un livre ouvert pour moi ma chère Aelita. Ou Frankenstein, ça te correspond mieux...
— Frankenstein ? m'interrogeai-je d'une voix moins assurée que je ne l'aurais souhaité. Pourquoi tu dis ça ?
— Voyons, dit-elle avec un sourire sardonique bien visible, tu n'as toujours pas compris que tu étais destinée à devenir le vide-couilles officiel de Jérémie Belpois ? Après tout ce temps ?
— Arrête de prolonger l'attente et de jouer avec les nerfs des gens, tu me fais penser à quelqu'un que je préférerais oublier. Qu'est-ce que ça signifie toutes ces insinuations ?
— Mais ma chère Frankenstein, tu es juste la création d'un savant fou. Aucune existence réelle, juste un programme multi-agent de plus... avec une apparence corporelle qui te permet de t'amuser à ta guise sur Terre. Arrête d'agir comme si tu ne te souvenais de rien.
— Je ne vois pas quoi tu parles, tu délires complètement...
— Et l'immense retour vers le passé qui nous a tous ramenés vingt-trois ans en arrière ?
— Arrête tes conneries, répliquai-je en lui décochant un regard que j'espérais menaçant.
— Je pense qu'il est temps qu'on ait une bonne discussion toutes les deux. Tu as beau te voiler la face mais la vérité est juste devant tes yeux : tu as pris ma place dans le monde réel. Il suffit de regarder ton corps en ce moment pour le comprendre. »

Je tends les bras... et réalise avec effroi qu'ils sont parcourus de 0 et de 1 fluorescents qui se baladent sous mes vêtements, ils s'entrechoquent, se lient sans pour autant s'associer définitivement. Des lignes de code.

« Alors comme ça, tu n'as jamais su d'où tu venais vraiment...
— Si c'est encore un des tes pièges pour m'avoir XANA, je ne marche pas ! Tu m'entends, je ne suis plus aussi naïve qu'avant !
— Crédible ? Je ne crois pas. »

Je tremble de rage... littéralement. J'ai envie de tout casser. Je m'élance contre le dôme, je le frappe de toutes mes forces avec mes deux petits poings bien serrés mais il résiste. Bien évidemment.

« J'ai beau te détester, continue-t-elle en me dévisageant, je pense que la meilleure vengeance qui peut m'être accordée est encore de te dire tout ce que je sais. Ça te rongera... car tu vas très vite réaliser que je n'invente pas, c'est toi qui vit dans un monde d'illusions. »

Je m'efforce de ne pas répondre. Hors de question que je rentre dans son jeu pervers.

« Tu as enfin décidé de te taire... Tu as bien raison, ça ira plus vite. Je sais que tu penses être la fille de Waldo Schaeffer mais il n'en est rien. Tu as été créée par Jérémie dans une autre réalité, notre passé pour être plus exact. Après nos années de lycée, on a pris des chemins... différents. Il a poursuivi sa lancée dans le domaine de l'informatique et j'ai définitivement opté pour la musique. Les autres, on ne les a guère revus. Pour être honnête avec toi, je pense qu'ils n'arrivaient pas à oublier les démons du passé aussi bien que Jérémie et moi. Odd m'appelait en pleurs chaque semaine pour qu'on se retrouve tous ensemble... dans un monde sans danger comme il le disait si bien. Yumi prenait des médocs à toute heure du jour et de la nuit, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Quant à Ulrich et William... Je préfère ne pas en parler. Contrairement à eux, nous avons réussi à tourner la page. Dans un premier temps en tout cas. J'avais accompli mes rêves tu sais, j'étais une DJ en vogue que toutes les boîtes s'arrachaient, tout se passait bien pour moi. Malgré nos caractères radicalement opposés, je fréquentais toujours avec autant de passion mon amour de jeunesse. Mais, un jour, j'ai fait une erreur. Une erreur qui m'a coûté la vie parfaite que je menais jusque-là. J'ai commencé à le tromper. Avec une fille. Je pense que j'étais plus curieuse que véritablement lesbienne mais l'adultère m'a donné des idées. Quelques jours plus tard, j'étais dans les bras d'Odd... qui s'est empressé de lui envoyer un Snapchat volé à mon insu dans une posture que je préfère ne pas aborder ici. Jérémie ne m'a jamais pardonnée. Nous avons mis fin à notre relation le 18 avril 2017. J'ai vite plaqué Odd et j'ai trouvé quelqu'un d'autre. Mon ex, lui, est resté seul. Désespérément seul. C'est là qu'il a replongé. Il est retourné à Sceaux. Il a rallumé le Supercalculateur en pensant naïvement que XANA ne réapparaitrait jamais. C'est là qu'il a bossé, pendant près de six ans, sur un projet inédit : un bond dans le temps d'une vingtaine d'années, ce qui allait demander une énergie considérable, à la limite de l'impensable. Comme toujours, Einstein a trouvé une solution après une quantité non négligeable de nuits blanches où il s'est consacré à cette utopie : l'éternelle jeunesse. Il voulait nous ramener à nos années adolescentes, quand tout le monde allait bien et que William n'était pas encore tombé dans la gueule du loup. Son plan était simple : nous effacer de la mémoire du Supercalculateur pour qu'on oublie tous notre vie passée, notre quotidien d'adultes plus ou moins responsables. Il aurait pourtant dû se douter qu'on ne joue pas avec la destinées des autres sans en payer le prix fort. C'est à cause de lui que nous sommes là aujourd'hui, à se regarder en chiens de faïence. C'est de sa faute si j'ai été privée de liberté pendant toutes ces années et que tu m'as juste... remplacée. Vois-tu, il avait tout prévu... sauf un détail. Il savait que si je revenais telle que j'étais à l'époque, belle et innocente jeune fille qui ne réfléchit pas plus loin que le bout de son nez, je ne serais pas à lui pour toujours. Il a donc eu une idée machiavélique, même XANA n'aurait pas fait mieux. Il a créé une réplique similaire à celle de William quand celui-ci était sous l'emprise de notre ennemi. Similaire. À un détail près. Ce clone n'avait pas l'apparence de Dunbar... mais la mienne. Il n'a pas pu s'empêcher de prendre sa revanche sur Odd, il voulait le contacter pour un dîner... où il allait lui annoncer officiellement qu'il m'avait reconquise. Problème : j'étais toujours en contact avec Della Robbia. Il fallait donc que je disparaisse... pour qu'il puisse me substituer par cette vulgaire copie. Il est venu me voir dans ma boîte de prédilection... et il a foutu une saloperie dans mon verre. L'instant d'après, je me réveillais sur Lyoko. Il m'avait renvoyée là-bas. Après toutes ces années, je n'avais pas changé. Toujours ce pitoyable avatar que j'avais appris à détester. Pourtant, je n'étais plus la même. J'estimais avoir changé du tout au tout mais je me retrouvais à nouveau piégée dans ce corps que je n'arrivais plus à supporter, trop de mauvais souvenirs. Jérémie a pris un malin plaisir à m'énoncer son plan : il avait réussi à programmer, après des mois de travail acharné, un Gardien semblable à ceux que XANA utilisait à l'époque mais avec une innovation de taille : celui-ci était capable de résister à la mer numérique. »

« Tu seras enfermée là le temps que je rabatte le clapet à ce vantard de Odd. Après, je verrais bien ce que je ferais de toi. Pourquoi pas une exploration de la mer numérique avec le Gardien comme Skid numéro 2 ? Tant de perspectives passionnantes... »

« En réalité, je savais très bien qu'il ne m'avait pas kidnappée pour une simple querelle amoureuse. La vérité était plus terrifiante encore. Il voulait revenir dans le temps avec son Aelita programmée qu'il aurait virtualisée au préalable sur Lyoko. Il la baptiserait Maya, il créerait les Lyoko-guerriers et l'histoire recommencerait... sans la vraie fille de Franz Hopper au programme. Malheureusement pour lui, il n'est jamais arrivé au terme de sa machination totalement insensée. Pourtant, le retour vers le passé était prêt. La pétasse aux cheveux roses, sa chose qu'il allait pouvoir manipuler à volonté, était prête elle aussi. Quant à moi, il m'avait enfermée dans le Gardien mais il pouvait toujours me contacter. Mais en allumant le Supercalculateur, il avait aussi réveillé notre pire ennemi qui n'avait évidemment pas été détruit entièrement. J'ai donc entendu une autre voix dans ma tête, celle de XANA. Il m'a rassurée, il avait sa petite idée pour empêcher Jérémie de jouer avec une timeline qui le dépassait complètement. Pour réduire à néant ses délires de scientifique qui se prend pour Dieu, il l'a électrocuté sur son lieu de travail. Belpois a rendu l'âme. XANA était libre, prêt à envahir le monde. Mais un autre personnage a fait son apparition, quelqu'un dont j'ignore l'identité. C'est cette mystérieuse personne qui a déclenché le retour vers le passé qui nous a amenés dans la réalité que nous connaissons aujourd'hui. Tous de retour pour poursuivre le combat ? Non. Le Gardien a résisté et a gardé sa place dans la mer numérique. C'est donc toi, la pouf de service, qui est apparue à l'écran au moment où Jérémie a rallumé le Supercalculteur... pour la énième fois. Moi piégée dans ma bulle qui m'a préservée des dommages collatéraux du retour vers le passé et toi véritable amnésique, tu as carrément oublié que tu étais une réplique qui n'est pas censée ressentir des sentiments. Mais je suppose que le retour dans le passé a eu un impact sur ton avatar. Si le monde réel a survécu au choc de revenir plus de vingt ans en arrière, Lyoko a été irrémédiablement bouleversé. La limite entre le réel et le virtuel est plus mince que jamais. Tout est déréglé. Personne ne doit se virtualiser à nouveau, c'est devenu dangereux. Trop dangereux. Ça s'est bien passé pour les Lyoko-guerriers car vous étiez déjà passés par là. Mais les nouveaux... Max ne peut pas être dévirtualisé. Quant à Sissi... Je préfère ne pas en parler, son séjour sous forme d'avatar a été très court. Pendant tout ce temps où tu pensais être la maîtresse de ces lieux, je pourrissais – plus métaphoriquement que littéralement – dans ce Gardien où personne ne pouvait me débusquer. J'attendais une chose : le Skid. Mais, comme par hasard, Jérémie ne l'a pas encore inventé dans cette réalité. Je ne sais pas s'il comptait le faire et c'est ça qui me ronge : se souvient-il des horreurs qu'il a commises ou est-il de retour dans la peau de l'adolescent plus doux qu'un agneau ? Après ces années de captivité, j'ai réussi à prendre le contrôle, à renouer avec le Supercalculateur. J'ai d'abord réussi à diriger le Gardien – avec l'aide de XANA je dois le reconnaître – et, après l'avoir fait léviter jusqu'à la terre ferme, il m'a libérée de mon rôle d'otage. J'ai brouillé les écrans de Jérémie plusieurs fois, il ne devait pas savoir que j'étais de retour. J'ai appris à étendre mon pouvoir de création et à me battre comme une vraie. Mais surtout, j'ai appris à connaître XANA... et il a une excellente raison d'être resté inactif pendant tout ce temps. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il ne m'a pas sauvée de cette prison rougeâtre pour rien, on a un ennemi en commun. Un ennemi mortel. Et il a besoin de mon aide pour l'anéantir. »

Ça ne peut être vrai. Cette histoire semble tellement... folle. Au fond, j'ai toujours senti un vide mais de là à imaginer que j'étais un programme inventé de toutes pièces, une chose que l'on peut manipuler à volonté... Je ferme les yeux, il faut que je sache le sort qu'elle me réserve. Il faut que je me présente comme son alliée, je dois parler de nous comme une équipe, un duo de choc que rien ne séparera.

« Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »

C'est tout ce que j'ai été capable de prononcer. J'attends sa réponse avec un mélange d'appréhension et d'excitation à la fois. Je soulève mes paupières et son air déterminé me glace immédiatement le sang. Elle ouvre la bouche et je détourne le regard car je sais exactement ce qu'elle va me répliquer. Pas de doutes, mon cerveau a été calqué sur le sien. Et sa réponse ne va pas me plaîre.

« Il est temps de montrer au monde que la vraie Aelita Stones n'a rien à voir avec la nunuche soumise que Jérémie a créée. »


FIN



Spoiler

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Dernière édition par Minho le Mer 15 Fév 2017 20:48; édité 1 fois
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Georgie Enkoom MessagePosté le: Sam 11 Fév 2017 00:39   Sujet du message: Répondre en citant  
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Interrompu entre 2 épisodes de Blood-C (Non pas que ça le gêne, vu que l'histoire n'avançait pas vraiment alors....), Idris décida de lire ce dernier chapitre...Et ne fut pas déçu.

Mind fuck until the very end... (Si Idris n'était pas en train d'écrire ce com', il serait en PLS.)


Franchement, j'ai bien aimé cette fin. Une bad ending ouverte, qui scelle le destin de beaucoup. J'aime bien ce type de fin.

J'ai particulièrement apprécié la séquence du décès de Sissi. Je la trouve, dans un sens, symbolique. Une séquence longue et développée du décès de ce qui était à la base...Une pimbêche fouineuse, "stupide" et superficielle. Une très bonne exploitation de ce lien qu'elle a avec Ulrich.

Citation:
Une vraie Margaret Thatcher ? Quand même pas à ce point.


Sachant qu'elle a laissé peu d'alternatives à son père et le dominait très souvent, je dirais à ce point perso... *Idris sort*

Citation:
Ils auraient un garçon, ça serait Léo. Ils auraient une fille, ça serait Léa.

Je trouve que les prénoms sont très originaux. xp
Ce qui est surprenant, c'est que tous les deux semblent penser la même chose, alors qu'on sait qu'Ulrich a toujours placé Sissi dans la friend zone... Deux "cons" plus proches qu'il n'y paraît dira-t-on...
C'est pourquoi j'ai toujours préféré Sissi à Yumi, même au niveau amour avec Ulrich. L'une aime réellement ce dernier au point de tenter de le manipuler pour qu'il puisse lui retourner son amour et l'autre se dispute systématiquement avec Ulrich pour des raisons douteuses...

Après...

Citation:
Il est plutôt du genre à me projeter dans des situations… où plusieurs filles sont présentes.


Et moi qui croyait qu'il s'arrêtait à collectionner les petites amies...On dirait que ça part au niveau physique...

Le destin d'Odd est pour le moins intriguant. Je suppose que Charlotte/Katrina est soit à l'hosto, soit au cimetière (Pas pour se recueillir...Plutôt en tant que résidente...). Apparemment, ses jours sont comptés. Je t'avoue que ça m'intéresse.

Par contre, celui de Yumi m'a laissé de marbre. Ironique, j'aime plus ou moins ce personnage. Mais j'ai l'impression qu'il y a une forme de symbolisme dans son cas. Yumi est très proche de sa famille et est la seule demi-pensionnaire de la série. Elle place sa famille sur un piédestal. Alors, quand on sait que sa mère a avalé son extrait de naissance, c'est assez triste. Mais pas moi. (Enfin, je suis cynique de nature alors...)

De même pour William, alors que c'est mon personnage favori. Là où les émotions étaient présentes chez Ulrich, Sissi, Odd et Yumi, je vois une forme de logique froide chez William, qui semble comprendre qu'il y a anguille sous roche, tent de régler le problème, et en paie le prix. C'est peut-être pourquoi son cas ne m'a pas autant marqué.

De même pour Vitaline, mais je suppose qu'elle a rempli son rôle. Je n'ai pas vraiment apprécié Vitaline, mais je ne la déteste pas non plus. Donc, elle se fait abuser et renvoyer par Jean-Pierre, puis, elle devient ce que Deidara appellerait de l'art. Bon, au moins, elle ne causera pas d'ennuis.

Le cas d'Aélita atteint le summum du mindfuck. On a Jérémie plus timbré que jamais, une copie qui est aussi surprise que moi de ce que la vraie Aélita lui apprend, et enfin cette dernière qui décide qu'elle va devenir badass avec l'aide...De sa copie qui a la pire partie justement....OK...

Globalement, j'ai vraiment apprécié cette première partie. Bon, d'accord, je me perdais PLUS d'une fois. Et je trouve que c'est appréciable. C'est peut-être moi, mais j'ai l'impression que tu as souhaité éviter une forme de linéarité souvent présente. Si ce n'est pas moi qui a perdu le peu de neurones que j'ai, alors je te félicite. Les personnages ont tous des forces, des faiblesses et des valeurs. Je les ai tous appréciés de cette façon, même Charlotte/Katrina et Vitaline. L'histoire m'a intrigué de A à Z, même les éléments mineurs attiraient mon attention, mais je pense que tu l'auras remarqué.

Je n'ai plus rien à dire, ciao! ^^

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Dernière édition par Georgie Enkoom le Dim 12 Fév 2017 17:03; édité 1 fois
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Ikorih MessagePosté le: Sam 11 Fév 2017 16:32   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Localisation: Sûrement quelque part.
Ok. Ok, d'accord, pendant un moment je me suis dit que tu n'avais peut-être pas menti dans ce mp qui évoquait une fin.
Du coup j'avais des tirets partout dans mon document, mais finalement, je me suis dit que c'était pas la peine et que pour une fois, on allait un peu changer le mode du commentaire.
Je dois avouer que j'avais peur au début. Je me disais que c'était pas possible de tout résoudre en un chapitre, et que ça allait être foiré. J'ai beaucoup aimé l'explication sur le RVLP géant et des implications que ça avait, sacré Jérémie. J'ai bien aimé aussi une légère simplification des faits avec, notamment, notre KKK noir qui a l'air de connecter avec l'organisation type projet Carthage. Je saisis un peu moins comment Ulrich a pu tout comprendre de façon lumineuse (avant de mourir empoisonné à un moment accidentel que c'est triste), par exemple, ça faisait un peu "Et là, Ulrich comprit". Je sais qu'on l'a pas trop vu dans la fic dernièrement mais voilà. Tiens d'ailleurs on a pas eu le maillon manquant entre la virtualisation de Sissi et sa mort, et Amy est absolument pas supposée être à un endroit où elle peut s'occuper d'Odd, y a quelques instants elle était dans les tréfonds d'un monde parallèle à endoctriner William!

Dans les points que j'ai aimé : l'évolution de la perception qu'on a de Delmas au fil de sa scène, la rage de Yumi quand elle considère Ulrich comme un con à la fin, l'explication sur l'arrivée impromptue d'Hiroki, la scène de la mort de Sissi et le développement de sa relation avec Ulrich, la confirmation du fait que j'avais raison pour Léa...
Bon par contre je trouve que Hiroki en agent secret du projet Carthage, va falloir que tu me sortes une belle justification parce que j'ai sérieusement haussé un sourcil xD Idem pour le "Delmas était en réalité un fdp tueur d'enfants" (c'est quoi la prochaine? Michel Rouiller est un gangster?....).

Sinon, des interrogations, bah tiens, évidemment. Du coup j'ai un peu listé les points irrésolus qui me sont passés par la tête, et voilà ce que ça a donné :
Le KKK/l’organisation ? Pourquoi les meurtres d’enfants ? Simon est un enculé : connexion établie avec le moment où Vitaline était enceinte ; comment est-il arrivé jusqu’à un poste où il a visiblement du pouvoir (si c’est le cas, si ça se trouve il est juste en parallèle de l’organisation) ? Où est Max, que fait-il, et a-t-il un truc à voir avec ce merdier ou William s’est-il juste chié ? Peut-on encore appeler ce merdier Code Lyoko ? Cette histoire de monde parallèle a-t-elle un quelconque lien avec le RVLP géant ? Charlotte, les spectateurs ?
(Oui j'ai eu la flemme de mettre ça de façon plus organisée et j'ai envie de descendre causer avec ma famille, j'espère que tu comprendras quand même (a))

Je dois dire qu'à ce stade ta fic tient encore ses promesses, malgré un scandaleux kill de Dunbar (espèce d'enfoiré) et d'environ la moitié des personnages...il paraît que ce dernier point est très apprécié d'Icer parfois. J'imagine que le temps d'antenne va être redistribué un peu plus en détail, et qu'on va sûrement voir de nouveaux personnages arriver sur le terrain. Youpi, joie.
Eh bien...je vais attendre la reprise, et on verra ce que tu nous serviras à ce moment là Razz C'est encore un peu plus le bordel (syndrome d'entropie je suppose), mais bon on s'habitue!

Edit : ce post part du postulat que l'Aelita tombée dans la mer numérique était la version du passé/futur, mais il se peut que j'aie compris ton merdier de travers et que le dernier focus d'Aelita ne soit pas un flash-back. En fait, après concertation, c'est même très très probable, mets ça sur le compte de mon commentaire un peu précipité (ou de la paranoïa chronique déclenchée par tes chapitres qui fait que je ne crois plus en rien...) XD
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Dim 12 Fév 2017 16:39   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


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Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
Wo, je m'attendais pas vraiment a cette fin.
qui aurait cru que tout ce bordel était principalement dû à un futur Jérémie jaloux (en fait pas si surprenant que sa sachant que sa jalousie et obsession d'aelita dépassent même celle d'ulrich avec yumi) qui a décidé de jouer les dieux mais qui a merdé à cause du fait que l'univers n'aime pas qu'on le manipule et XANA (pour l'anecdote, max n'avait pas vraiment tort à propos de XANA n'étant pas le véritable ennemi).

Et cette fois aelita (la vrai, nunucheless et non soumise) et de retour.

au moins Odd et vivant, mais j'espere qu'il y aura une sorte de miracle qui va le guérir (pas trop envie de le voir cloué inutilement dans un lit pour y crever pour le restant de l'histoire).

par contre encore pas mal de mystères à résoudre, comme ce qui concerne la partie origine de max et XANA.

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StellaeArrente MessagePosté le: Ven 10 Mar 2017 00:46   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Around Paris
J’crois que… La prochaine fois, je ne lirai pas ta fiction en 2-3 jours non-stop ! Smile

My Gosh qu’est-ce que j’ai aimé cette histoire, mais alors qu’est-ce que j’attends la suite, parce que cette fin comme je te l’ai dis, tu me laisse sur ma faim. C’est vrai, ce n’est pas encore fini. Teaser comme on aime.
Ouais j’ai aimé que tu nous menais en baguette, j’ai aimé que tu assumé de le faire et de bien laisser des indices et de nous faire comprendre que… Il faut lire la suite pour avoir des réponses, ou des questions. Et puis y a aussi cet aspect bien travaillé, poussé des personnages dans leurs défauts, vices peut-être.. Aelita qui gueule sur tout le monde et envoi chier les gens, ça m’a fait plaisir moi.

Autant l’idée des visions d’Odd dans le monde réel était géniale, autant je m’étais pas attendu à une histoire aussi mindfucké, mais alors là. Alors là. Tu m’as mindfucké comme quand j’ai lue Forêt de Wajdi Mouwad (Je te recommande fortement de lire cette pièce-là, comme je t’avais demandé si par hasard tu ne t’étais pas inspiré de cet auteur ^^)

J’avoue moi j’arrive un an plus tard, je n’ai pas dû attendre chaque chapitre, j’ai eu tout d’un coup, mais crois moi j’ai dû faire des poses le week-end, aller pendant 3-4h j’me suis occupé à d’autres activités, le temps de digérer les moments what the fuck.

Et le frigo ensanglanté, la mort de Rosa, l’aspect gore, moi j’te conseille d’en rajouter un peu plus hein pour la suite (suis pas du tout attiré par le gore). Vitalie parlons-en, j’ai regretté sa mort. Sisi et Ulrich quand tu nous as fait cette description, aaaah la complicité, le lien, l’amour, l’amitié que ressentait Sisi pour Ulrich, mais c’était beau quoi. C’est plus beau l’évolution du couple Yumi-Ulrich.

William et sa fichue spy ! Quand j’étais à la fin du chapitre 18 j’y croyais pas, mais si si, tu l’as fais. Ta osé, bravo. Et je reste sur cette théorie que l’oncle pédophile de William est Amos, en attendant de voir dans ta suite, ce que tu décideras de raconter en plus sur cette partie de Wi.

Ta poussé loin, et j’ai trouvé tes interprétations des personnages très justes, que ce soit en illustrant à quel point Odd est juste un salopard, que Jérémy un bouffon qui se croit avoir tous les droits, une Aelita plus chieuse (mais que j’ai aimé haha) que jamais, Yumi coincé dans sa culpabilité envers sa famille ou trèèèèès attaché à la famille (Chapeau pour l’histoire de ses parents et Hiroki), Ulrich… Heu je sais plus, sur le coup-là. Mais c’est pas grave Laughing

Aaaah si ! Quand lui et Katrina ont couché ensemble ! Dis tu nous fais un flash-back ? J’aimerai comprendre qu’est ce qui les a rapproché et pourquoi aussi. Katrina et sa relation avec Sisi, Blonde versus Brune et une 3ème guerre mondiale, le moment où elle propose la liqueur ou je sais plus quoi, mais pas un alcool très fort, bon sang Aelita que tu es fragile ! Katri c’est un personnage que j’aime bien, j’attends d’en voir plus certes.

Max, petit mamamamax, alors lui… Bon c’est un beau gosse aux cheveux blanc quoi, et sur Lyoko un gros balèze, lui, je sais pas, je sens rien de menaçant chez lui, donc j’attends encore haha, que tu le développe plus et qu’on voit quel est son rôle, parce que pour le moment… Y me fait rien.
Si ça se trouve c’est lui le maître ? (Et là baaaaaam tu me dira : Bah tu voulais savoir ce qu’il valait haha)

Concernant la fin, c’est vrai qu’il faut que je relise certains passages, mais en effet, elle est pas joyeuse maaaaais THAT MOMENT avec EVIL AELITA, c’était bien, j’attends, je sais j’me répète mais j’attends avec joie. (J’apprécie surtout que tu revienne sur cette idée de la saison 1 de CL, ou Aelita était supposé n’être que une créature virtuelle (c’était une branche vraiment intéressante avant qu’ils décident d’en faire la fille humaine du créateur de Lyoko)
aAAAH OUI ! l’HUMOUR bien présent dans ta fic ! J’ai ri !

Bah en tout cas, au plaisir de lire la suite ! Je sais pas quand tu contera la poster mais je suivrai !
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Icer MessagePosté le: Lun 03 Avr 2017 19:21   Sujet du message: Répondre en citant  
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StellaeArrente a écrit:
J’crois que… La prochaine fois, je ne lirai pas ta fiction en 2-3 jours non-stop ! Smile


Ben moi justement si.
Ce matin même, j'ai achevé la lecture des liens du sang, du moins sa première partie. Une lecture qui a commencé il y a plus d'un an et qui a notamment été coupé fin 2016, au moment où ça devenait très compliqué à suivre.
Et bien ça n'a pas raté. Même si les révélations du chapitre 26 me permettent de me remémorer les évènements sous un jour nouveau, j'ai globalement galéré pour suivre le fil rouge de la fic. Je crois que j'ai vraiment commencé à décrocher lors de la séquence virtuelle avec Max, sur Lyoko... Mais outre le délai de lecture, ce qui n'est pas inhabituel quand la fic est suivie chapitre par chapitre, il faut y ajouter le cumul de deux éléments supplémentaires :
- Un scénario complexe et bien travaillé : Inutile de se voiler la face, c'est du très bon travail, presque trop du coup. Même si celui-ci n'a pas été entièrement dévoilé puisqu'il y a une suite avec "l'organisation", on sent que tu l'as sérieusement bossé, on ne peut que s'en féliciter.
- L'alternance des points de vue : C'est surtout cette caractéristique qui a fini de m'embrouiller, j'ai presque l'impression que c'était voulu parce que dès le début, tu prenais un malin plaisir à remonter le passé après un cliffhanger d'enfoiré en changeant de personnage...
Du coup j'espère bien à l'occasion tout me lire d'un coup pour pouvoir pleinement apprécier ce petit bijou, mais malgré tout cela reste de l'excellent travail, bien des encouragements pour la seconde partie !
Ah oui j'avais quand même noté quelque chose par rapport au chapitre 22 (Je n'avais pas commenté depuis le 20), y avait une allusion à des sénateurs qui donnaient l'impression de regarder une série télé, je ne pense pas que cela soit le cas mais dans le cas où cela renvoie vraiment aux parlementaires français, quand on dresse l'état des lieux de la chambre haute ici, je peux te dire que cela relève tout simplement de la science fiction leur skill par rapport à l'histoire ! En revanche s'il s'agit de sénateurs américains, là c'est tout de suite bien plus plausible. Mr. Green

À la prochaine Minho !

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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Silius Italicus MessagePosté le: Lun 10 Juil 2017 15:40   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Messages: 252
Localisation: à l'Est d'Eden
Bonsoir cher Minho,

Ainsi vous venez partager le sang de céans ?

Etrange récit décidemment, surtout au vu de son titre. Les commentateurs précédents ayant déjà soulevé, avec beaucoup de justesse, les points importants ou d’intérêts, il reste peu à dire. Si ce n’était un point d’étonnement, la dispersion de ce récit.

Ce point a déjà été noté et associé à l’idée d’un désordre, d’un bazar certain. Mais il y a plus que cela. En effet ce récit laisse l’impression d’une croissance organique, sylvestre. Parti d’un tronc central faible, il éclate en autant de branchage que de membres du groupe.

Un vieux proverbe dit : « entre amis, tout est commun « mais ici on ne peut que constater que les héros et leurs aventures, les différents arcs les concernant ne font que se séparer, diverger, au point qu’ils n’ont plus rien en commun. Ils ne sont donc plus amis. Il n’y a plus de liens, ces liens du sang et des larmes, forgés dans les combats, ces liens ne sont plus. En fait, même au départ il est plus que douteux qu’ils aient jamais été. Ce qui s’écrit ici c’est le récit foncièrement individualiste d’individus déconnectés les uns des autres. Tous les liens, toutes les tentatives, toutes les relations sont dissolues sous l’effet des secrets, des arrière-pensées, des mensonges. Sans parler des effets de l’éclatement de la trame temporelle. Ce récit est donc plus proche d’un ensemble de tableaux en mouvement lâchement connectés entre eux que d’une narration unitaire. Le passage, sis dans le derniers tiers du récit, où de mystérieux observateurs, presque des metteurs en scène démiurgiques, commentent le tour que prend l’aventure et analysent les personnages vient porter le coup de grâce. En effet, les personnages sont disséqués les uns après les autres comme autant d’éléments purs et déliés d’encastrement social, il en est de même pour leurs éventuelles relations, traitées à part, presque comme si elles étaient indépendantes de ceux qui les font.

Du point de vue du style, on note une constante amélioration, notamment dans l’art du dialogue. Ceux-ci étaient un peu embrouillés dans les premiers chapitres, il en résultait une difficulté à savoir qui disait quoi. Mais c’est un point qui ne se fait plus guère sentir en fin de lecture.

Pour finir, le statut d’Aelita mérite un peu discussion. En effet au vu des ultimes révélations, il est douteux qu’aucune des deux jeunes filles en présence ne puisse prétendre être la véritable Aelita. L’une serait le fruit artificiel d’un fantasme, l’autre n’est que le fantôme d’un futur à jamais disparu. Mais de ce point on tombe sur une interrogation plus profonde. Cela a été dit, le concept central et sous-jacent de ce récit, c’est l’éclatement, le délitement des liens. Cela associé aux incertitudes temporelles, aux arcs évoluant de manières différenciées et quasi-indépendantes, tend à questionner plus profondément la notion de réalité. Au sein de ce méli-mélo le lecteur finit par se perdre, se noyer : où est le réel ? qui porte la stabilité essentielle et nécessaire au déploiement d’une compréhension ? De prime abord, on peut penser qu’il s’agit là d’un effet lié à une écriture encore un peu verte, qui se laisse dépasser par le scénario. Mais la lecture de votre autre récit, Le Bouffon du Roi, lève définitivement cette hypothèse dans la mesure où le même questionnement s’y fait jour. Cette incertitude sur ce qu’est la réalité semble donc répondre à un questionnement solidement ancré chez vous, chevillé à votre plume. Il serait peut-être possible d’aller plus loin dans cette analyse en la pensant autour des notions de subjectivité et d’objectivité, ainsi que de relativisme. Mais pour le moment, il faut se borner à souligner que cette remise en cause est paradoxale, étonnante et rare dans le domaine de la fanfiction qui a pour notable intérêt de proposer un monde tout fait, un substrat solide et partagé, pour servir de base commune à l’auteur et au lecteur. Partir d’une fanfiction pour détruire cette origine, ou la subvertir est donc un choix très particulier. Il reste à voir ce qu’il en saurait dans la suite de ce récit.

Au plaisir de vous voir retrouver la voie du vrai.
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AMDG

Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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