| Kinshii |
 Posté le: Sam 29 Aoû 2009 17:20 Sujet du message: [Fiction] Rencontre |
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Voici le début d'une courte fiction narrant les faits de Shiryu, le personnage de Traversé mais sans rapport direct avec cet épisode.
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1.Rencontre
Shiryu perçoit le sifflement de la lame qui fend l’air une fraction de seconde avant qu’elle ne l’atteigne. Amplement suffisant. Il saisit le manche de son couteau fixé à sa cuisse droite, libère la lame de son fourreau dans un chant d’acier. Un chuintement cristallin. Il fait tourner l’arme autour de son pouce avec une dextérité acquise au cours de longues années d’entraînement et referme soudain sa main sur la poigné et bloque la lame à côté de son visage, devant son œil. Dans le même instant, le kunaï percute sa lame avec un tintement clair et va se perdre dans les fourrés qui poussent à l’orée du sous-bois, à la faveur de la lumière que leur apporte la clairière.
Shiryu dégaine son autre lame et se met en garde dans l’attente de la prochaine attaque.
Il s’abaisse soudain, évitant de justesse le talon qui aurait dût l’atteindre à la tempe, il se retourne pour faire face à son adversaire mais n’entrevoit qu’une ombre avant que la douleur n’annihile ses sensations. Le coup de coude qu’il vient de recevoir dans l’estomac lui a coupé le souffle et des larmes lui montent aux yeux.
La lame du poignard fuse vers sa nuque alors qu’il est toujours plié en deux.
Quand tu n’es pas en mesure de savoir d’où va venir le coup, fait en sorte qu’il vienne là où tu l’as choisit.
De son avant-bras gauche, Shiryu dévie le bras armé qu’il bloque dans le creux de son coude droit en se tournant d’un demi-tour vers la gauche. Alors dos à son ennemi, Shiryu fléchit ses jambes et, tirant le bras qu’il contrôle vers l’avant, se relève violemment en décrivant un mouvement de vrille. L’assassin passe par dessus lui et, Shiryu n’ayant pas lâché son bras, il chute lourdement sur le dos devant lui et Shiryu pose son pied sur la poitrine de son adversaire, le plaquant au sol.
Shiryu examine rapidement son adversaire, sans apprendre quoi que ce soit. L’assassin porte une tenue noire ample destinée à effacer sa silhouette et une cagoule masque son visage. Le seul élément particulier est le poignard qu’il tient dans sa main.
En connaisseur, Shiryu apprécie l’équilibre de l’arme à la lame effilée longue d’une vingtaine de centimètres, légèrement recourbée pour se dégainer avec fluidité. Une arme dont Shiryu entend la promesse de mort qui en émane.
Shiryu hésite, ne sachant pas ce qu’il convient de faire. Laisser partir l’assassin ? Peu recommandé, surtout que le jeune homme ignore les raisons de cette attaque.
Lui casser le bras et l’interroger ? Un assassin de ce niveau ne révèle pas l’identité de ses commanditaires. Le tuer ? Shiryu ne sera pas plus avancé et cela ne fera qu’aviver la rage de ses ennemis.
Finalement, c’est son ennemi qui le tire de cette indécision.
De sa main libre, il saisit la cheville gauche de Shiryu pour l’immobiliser, il replie ses jambes sur sa poitrine puis, propulse subitement ses pieds vers le visage de Shiryu.
Notre héros jette sa tête en arrière, évitant in extremis le talon qui allait lui fracasser la mâchoire. Il efface ses épaules en déplaçant son pied libre et laisse passer devant lui la deuxième jambe, mais cette manœuvre lui a forcé à lâcher le bras de l’assassin qui se rétablit sur ses jambes d’un saut.
Shiryu est embarrassé, son adversaire est trop fort pour qu’il le mette hors de combat sans le tuer.
Il se souvient alors de ce que lui avait dit Hiroshi à ce sujet.
« Si tu es trop faible pour te permettre de laisser ton adversaire en vie, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. »
Shiryu s’était révolté contre cette idée.
« Il m’appartient de décider qui je veux tuer et qui je laisse en vie ! A moi d’en supporter les conséquences.
- Justement, avait répliqué Hiroshi, tu ne peux pas assumer les conséquences que ta mort impliquerait ! J’en suis désolé, crois-moi, mais nous n’avons pas la liberté de choisir de vivre ou de mourir. »
Shiryu n’avait rien répondu. Il n’y avait rien à répondre à ça.
« Dans quelques mois, avait repris Hiroshi, cette affaire sera terminée. Et si tu es encore vie, tu pourras disposer de ton libre arbitre.
- Si je suis encore en vie ? s’était étonné Shiryu. Je croyais que l’on n’avait pas le droit mourir ?
- Il faut savoir quand il est juste de vivre et quand il est juste de mourir. Suis la voix de ton cœur si tu en as le courage, c’est elle qui t’indiquera le bon choix. »
Enervé, Shiryu rengaine ses lames avec un geste sec.
L’autre semble surpris par cette attitude, mais redoutant certainement une ruse, reste en garde et se contente d’observer Shiryu.
Ce dernier lance, plus pour lui même que pour son adversaire.
« J’ai suivi l’entraînement de Hiroshi, je me suis exercé des journées entière au maniement de ses lames, et ce dans le but d’être seul maître de mes actes, alors je ne vais pas abandonner maintenant. »
Son attaquant jette brusquement son pied en avant, tentant de lui donner un coup de talon dans le ventre. Shiryu évite le coup de pied en reculant d’un pas et tend la main vers le visage du tueur, qui lui décoche en se relevant, un violent coup de point au menton qu’elle accompagne d’un coup de coude dans le plexus solaire.
Shiryu recule en titubant. Il a la respiration bloquée, envie de vomir et le coup qu’il a reçut à la mâchoire à bien failli l’assommer mais il a réussi. Il tient dans sa main la cagoule de son assaillant.
De son assaillante.
Une longue natte brune se déroule sur ses épaules et danse dans son dos au rythme de ses mouvements.
Démasquée, Hana – car c’est son nom – ne peut se permettre de le laisser en vie un homme désormais capable de l’identifier.
Elle redouble de concentration, prête à profiter de la moindre faille dans la garde de sa cible, de la moindre inattention pour…
Le guerrier se détourne vers les arbres qui se trouvent derrière lui, un peu sur sa gauche pour crier :
« Reste en dehors de ça, Silva ! »
Shiryu est alors projeté au sol par un violent coup de pied dans la poitrine. Avant qu’il n’ait pût se relever, Hana est sur lui et l’immobilise d’un genou sur le torse et croise ses lames sur sa gorge.
Sûre que sa proie ne peut plus lui échapper, elle ne peux résister à la tentation d’assouvir sa curiosité.
« Qui est Silva ? »
Soudain, elle s’aperçoit que ses poignards se transforment. Ebahi, elle voit leur lame, aiguisée comme des rasoirs quelques secondes auparavant, se dilater jusqu'à en effacer totalement le fil, rendant ses armes inoffensives.
Bien qu’elle ne comprenne pas ce qui se passe, Hana réagit promptement.
Un assassin, n’a pas besoin d’armes, il est une arme.
Elle lève le bras au dessus de la gorge de Shiryu dans l’intention de lui briser la trachée. Au moment où sa main fend l’air, une violente bourrasque la déséquilibre et l’envoie rouler sur les fesses.
« Je vous avait dit de ne pas vous en mêler, adresse Shiryu mécontent à l’intention des quatre hommes qui viennent de sortir du sous-bois.
« Quand tu seras en mesure de te passer de nous, nous te laisserons tranquille, réplique le premier des inconnus.
Hana observe avec intérêt ces guerriers – car leur façon de se déplacer ne laisse aucun doute quand à leur activité – et se demande si elle peut en venir à bout seule.
Celui qui vient de parler arbore un katana à son flanc gauche et semble être le plus âgé. Pas physiquement, il est encore à l’apogée de sa force, mais son regard laisse transparaître une sagesse acquise par les épreuves qu’il a traversé. Il est de loin celui qui dégage le plus de charisme, ce qui n’est pas peu dire, car de tous ses compagnons émane une aura impressionnante.
L’homme situé à la droite du samouraï est armé d’une lance et la poignée d’une épée dépasse de l’épaule du guerrier placé à sa gauche.
En retrait se tient un archer de haute taille et au maintient si noble que Hana l’aurait prit pour le chef de cette troupe s’il ne s’était tenu ainsi à l’écart.
La jeune femme n’envisage même plus de combattre. Une seconde d’examen lui suffit pour se rendre à l’évidence qui s’impose : elle ne ferait pas le poids plus de cinq secondes contre un seul d’entre eux.
L’homme au katana reprend la parole en s’adressant à elle cette fois.
« Nous avons besoin de Shiryu, certainement plus que lui n’a besoin de nous.
Il a parlé d’une voix calme et assurée, la voix d’un homme qui sait qu’il n’a pas besoin d’insister pour se faire obéir. Hana sait qu’elle ne devrait pas répondre, mais garder profil bas devant la force écrasante des ces homme lui est insupportable et son amour-propre lui interdit une telle lâcheté.
- C’est une menace ? demande-t-elle, acerbe.
- Oui. Des intérêts qui nous dépassent tous dépendent de nous. Nous ne pouvons nous permettre d’échouer, c’est tout. Si tu approche Shiryu avec des intentions hostiles, tu mourras.
- Il est donc incapable d’assumer un duel ? Belle preuve d’honneur !
Hana sent qu’elle est allée trop loin. Pourquoi prendre le risque de pousser ces hommes dans leurs derniers retranchements ? Que veut-elle prouver ? Heureusement, elle a sous-estimé leur patience et aucun ne montre de signe de colère.
- L’honneur n’a pas sa place dans la tâche qui nous incombe, répond simplement son interlocuteur. »
Ils repartent comme ils sont venus, en silence et disparaissent bientôt entre les arbres.
Hana sent un frisson la parcourir. En pleine mêlée, elle n’ose imaginer les dégâts que ces hommes causeraient autour d’eux.
Elle croise le regard de l’homme qu’elle était supposée tuer, et qu’elle sait désormais s’appeler Shiryu, mais elle n’y déchiffre aucune émotion.
Il se retourne et s’enfonce sous le couvert des arbres à la suite de ses compagnons.
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 Merci de me donner vos impressions.
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Dernière édition par Kinshii le Sam 20 Fév 2010 14:41; édité 3 fois |
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| Math |
Posté le: Sam 29 Aoû 2009 19:11 Sujet du message: |
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Inscrit le: 30 Déc 2007
Messages: 1196
Localisation: Avec Dora, mon héroïne préférée. |
Salut !
C'est aussi une histoire de combat, comme ton one-shot. Toujours aussi bien détaillé ! On est vraiment bien dedans, c'est parfait. Tous les gestes sont décrits de façon recherché.
Déjà, dès la première phrase, on sent que le ton est donné. Il va y avoir du combat ! Aucun dialogue entre les adversaires, ce qui renforce la description. Ils se regardent, ça suffit pour qu'ils se comprennnent.
Vraiment, très bon début de fic. Bravo !
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Merci à Chdidi pour mon pack, à Iceberska pour l'userbar et à KiiSka pour la barre de rang ! |
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| Kinshii |
Posté le: Sam 29 Aoû 2009 20:26 Sujet du message: |
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Inscrit le: 20 Juin 2009
Messages: 970
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Merci à toi Math, pour cet avis positif (t'as vu, il n'y a pas de sang)
C'est d'ailleurs assez improbable dans un combat pareil, il ne faudrait pas que cela tourne à la bataille de polochon entre teletubbies...
Si la description du combat est compréhensible, c'est une bonne chose et j'espère que l'impression de déjà vu n'est pas trop forte (pour ceux qui aurait lut d'autres de mes textes).
Pour les quatre hommes qui sont intervenus dans le combat, il fallait que j'insiste sur leur force, du coup, j'en ai peut-être fait de trop...
L'écriture de la suite est bien avancée, il y aura moins de combats
*Protestations de désespoir ? Tien, non. Bizarre...*
Et plus de dialogues ^^
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