| Oddye |
 Posté le: Dim 17 Jan 2010 17:14 Sujet du message: [One-Shot] Courir |
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Inscrit le: 27 Fév 2008
Messages: 1945
Localisation: Dans un autre horizon |
Hello la compagnie, me revoici pour un nouveau One-Shot, je ne sais pas si vous comprendrez quelque chose, en fait, les mots sont venus d'eux-mêmes, et je me suis juste laissée emportée parce que je voulais écrire.
Néanmoins, j'espère que vous aimerez.
Courir. J'ai toujours aimé courir. Les cheveux au vent, cette sensation de liberté, ... C'est quelque chose que je n'arrive pas à vraiment à définir, à mettre un mot dessus, c'est juste un sentiment, que je ressens, un sentiment qui fait que mon coeur bat très fort dans ma poitrine, que je deviens excitée, grisée.
Peut-être parce que, durant ces quelques instants, c'est moi le maître réel de ma vie, c'est moi qui décide. Si je veux aller à gauche, je vais à gauche. Si je veux m'arrête, je m'arrête.
Peut-être aussi parce que courir est une chose insouciante. Les enfants courrent les uns après les autres, comme quand on joue à chat.
Est-ce que je recherche une insouciance? Ou bien un sentiment de maîtrise sur ma vie? Il est vrai que, ces temps-ci, tout se chamboule, tout se perd.
Je me perds. Loin, trop loin, dans un endroit que je ne connais, que je ne vois, que je ne sens pas.
Est-ce que je vole, ou est-ce que je tombe?
Est-ce que je vis, ou est-ce que je meurs?
Quand je courre, je sais que je vis, je sens mon coeur battre, je le sens, vraiment. Alors, je ne suis pas morte, j'ai encore de la vie qui circule dans mes veines.
Et si j'étais tombée, je ne pourrais pas courir. Alors, oui, quand je courre, je vis, je vole. Je vole quelque part où rien ne pourrait m'atteindre. Aucune moquerie, aucune insulte, aucune peur.
Alors, je courre. Encore et encore. Courir. Vivre. C'est la même chose pour moi, c'est la même signification.
Quand je courre, je fuis, aussi. Je fuis les autres, ceux qui m'entourent, ceux qui me blessent. Inconsciemment, ou délibéremment. Qu'importe, ils me blessent, parfois même, ils ne me voient pas.
Est-ce que c'est ça, le mal-être adolescent? Est-ce que cette sensation qui pulse sous la peau, qui brûle, qui pique, qui fait souffrir?
Peut-être. Sûrement. Ou pas. Je n'en sais rien. Je sais juste que je pourrais passer ma vie à courir, à sentir mes muscles se raidir sous l'effort, à sentir mon coeur pulser en moi, à sentir la flamme en moi se ranimer. Vivre.
N'avez-vous jamais senti en vous, dans votre âme, votre esprit, un sentiment d'abandon? Oui, n'avez-vous jamais envie de tout laisser tomber, de fuir, de partir. N'importe où. Qu'importe l'endroit, du moment que vous partez.
C'est ce que je ressens, tous les jours. Je veux partir, m'enfuir, dans un monde que je me créerais, dans un monde où je ne ferais que courir, pour échapper aux autres, pour m'échapper.
M'échapper de moi-même, de mes tourments.
Fuir mes questions, celles qui me chamboulent, me bouleversent, me crient de trouver une réponse. Une réponse pour apaiser la brûlure. Parce qu'il n'y a aucune crème qui peut cicatriser ça, aucun onguent.
Il n'y a même pas de blessure. Tout était à l'intérieur. Partout, mais à l'intérieur. Dans un endroit que personne ne voit.
Je courre quand même, cependant. J'ai peur que cela se voit. Même si j'ai envie parfois qu'on le voit. Peut-être que les gens me verraient enfin, me tendraient la main.
Mais c'est un rêve, duquel j'ai vite déchanté, duquel je me suis vite extirpée. Ne pas se laisser envahir par de doux espoirs. Trop dure serait la chute, trop douloureuse aussi. Trop tranchante.
Courir. Juste courir. Encore et encore. Pour le plaisir, pour l'envie, pour tout et rien à la fois.
Pour moi, aussi.
Pour toutes ces petites choses qui me blessent, aussi infime soit la blessure. Parce que même si la blessure est presque invisible, elle ne l'est pas. Pas complétement. Elle est là, regardez. Regardez-moi.
Alors, je ne vous demanderais qu'une chose. Si un jour, vous me voyez courir, ne dites rien, ne faites rien, ne bougez pas, mais regardez-moi, quelques instants, montrez-moi que j'existe, au moins un peu, et continuez votre vie.
Surtout, ne m'arrêtez pas. Ne m'arrêtez jamais. Parce que tant que je courrais, je pourrais encore fuir, abandonner toutes mes peurs et mes doutes, mes interrogations.
Oui, parce que tant que je courrais, je pourrais encore voler.
Je pourrais encore vivre.
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| Sido |
Posté le: Dim 17 Jan 2010 17:27 Sujet du message: |
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Inscrit le: 09 Sep 2005
Messages: 1477
Localisation: Tortuga |
Oh ! J'aime beaucoup.
C'est très sensible, et le thème me plaît bien. Tout en finesse et en sobriété.
Le seul souci étant la qualité d'écriture, tu manques encore un peu d'expérience.
T'as des choses à dire, mais pas forcément tous les mots et la structure pour l'exprimer. Petites fautes pas trop gênants (attention, "un sentiment que je ressens" c'est un pléonasme  )
Bonne chance pour la suite en tout cas, je trouve que ce genre de texte te va bien mieux que les poèmes.
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| Oddye |
Posté le: Dim 17 Jan 2010 17:50 Sujet du message: |
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Inscrit le: 27 Fév 2008
Messages: 1945
Localisation: Dans un autre horizon |
Merci pour ce commentaire, Sido, maintenant à chaque fois que je poste un One-Shot, je me dis: est-ce que Sido va le lire? et si oui, qu'est-ce qu'elle va dire?
D'une, je suis bien contente que ça te plaise, merci.
Ensuite, je connaissais pas le pléonasme. C'est quelque chose de négatif?
Pour les mots, et la structure, je ne sais pas. Il me manque encore pas mal de vocabulaire, ça c'est sûr, mais je n'ai pas eu l'impression qu'il y ait des répétitions, à moins que c'est moi qui me trompe sur ce que tu as voulu dire. Et par rapport à la structure, si tu voulais bien éclairer ma lanterne, je t'écoute attentivement, j'ai très envie de progresser.
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| Sido |
Posté le: Dim 17 Jan 2010 18:08 Sujet du message: |
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Inscrit le: 09 Sep 2005
Messages: 1477
Localisation: Tortuga |
Ah ? Tu appréhendais ma réaction ? Marrant. 
Un pléonasme est une figure de style dans laquelle on renforce l'idée en ajoutant des mots qui ne sont pas nécessaires et qui disent deux fois la même chose.
Elle est presque toujours involontaire et dans ce cas, ça alourdit la phrase.
C'est comme : "descendre en bas", "répéter à nouveau" ou un "tollé général".
Dans ce cas là, c'est "un sentiment que je ressens" on dira que c'est l'évidence et que tu enfonces une porte ouverte.
D'ailleurs, pour aiguiser ton écriture, tu devrais d'avantage te pencher sur les figures de style et les subtilités de la langue française.
Je te conseille cette page sur le vocabulaire littéraire.
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| Oddye |
Posté le: Dim 17 Jan 2010 18:37 Sujet du message: |
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Inscrit le: 27 Fév 2008
Messages: 1945
Localisation: Dans un autre horizon |
Je n'appréhende pas ta réaction, je dirais plutôt que je l'attends avec impatience. T'as toujours quelque chose de très intéressant à dire, qui permet vraiment d'aider l'auteur. Je sais pas en quelle classe tu es, ni quelles études tu fais, mais t'es sacrément douée niveau littérature.
Pour le lien que tu m'as donnée, merci, il va me servir.
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| Kinshii |
Posté le: Dim 17 Jan 2010 20:17 Sujet du message: |
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Inscrit le: 20 Juin 2009
Messages: 970
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Moi aussi j'aime bien ce texte. C'est reposant et plutôt léger même si ce n'est pas superficiel.
Quelque soucis, la présentation, d'abord. Moi aussi j'ai envie de passer une ligne à chaque phrase, mais ma prof a dit "pas bien !"
Et c'est vrai que c'est un peu bizarre à lire. Ou alors, il faudrait que tu bosse vraiment la présentation pour donner un rythme de lecture qui suggère la course, mais là c'est un peu plus compliqué. Jouable cependant, ça renforcerait l'idée donnée par les phrases courtes.
Après, une vilaine faute : "Je courre" > ça c'est la chasse à courre. Impossible de me souvenir d'où vient ce mot, et il se peut que ta prof de français ait du mal à te répondre si tu lui pose la question. Mince alors, je le savais pourtant
Donc comme tu ne courres pas le sanglier, tu doit écrire "je coure" ^^
Pour alléger les pléonasme, il faut une bonne dose d'humour approximatif, du genre " Descendre en bas de soie" pour les autres, c'est plus dur...
Les figures de styles, on les utilise de la même manière que Monsieur Jourdain emploie la prose, à notre propre insu.
Quand tu dis "cette sensation qui pulse sous la peau, qui brûle, qui pique, qui fait souffrir?" c'est une gradation ascendante. ça suggère une évolution croissante, ici de la douleur, bien que logiquement, il aurait fallu écrire "qui pulse sous la peau, qui pique, qui brûle, qui fait souffrir".
'Fin, c'est pas parce que l'on connaît leur nom que l'on les utilise à meilleur escient.
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