Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Salut tout le monde !
Alors, tout d'abord, je tiens à vous prévenir que j'ai modifié le passage de la modification d'ADN dans le chapitre 3. Déjà une bonne chose de faite, j'oserais dire.
Sinon, j'up parce que je viens de finir de taper le chapitre 6. D'ailleurs, c'est sans attendre que je vous le livre.
Spoiler
« Ça fait deux semaines qu’il n’assiste plus aux cours… Je vais appeler son tuteur au sein de l’Etat. Je pense que vous pouvez comprendre, vous êtes ses amis, après tout…
- Mais monsieur, c’est pas sa faute… Il vient de perdre son frère…
- Comment ça, il vient de perdre son frère ? Je croyais qu’il était mort.
- Ben non, il était dans le coma…
- Dans ce cas-là, je vais appeler l’hôpital de Strasbourg, juste au cas où… Allô, le CHU d’Hautepierre ? Oui, ici M. Jean-Pierre Delmas, proviseur du lycée Kadic, à Paris. J’appelle pour le cas d’un de vos patients, un parent de l’un de mes élèves… Oui, je patiente… Oui, bonjour mademoiselle. Je suis désolé de vous déranger dans votre travail, mais j’aimerais prendre des nouvelles de l’un de vos patients… Lloyd Patrick Beckett… Oh, je – je suis navré… Oui, je peux comprendre… Au revoir.
« Vous lui présenterez toutes mes condoléances, Della Robbia. Quant à vous, Stones et Stern, je compte sur vous pour le soutenir, c’est ce dont il a le plus besoin en ce moment. »
* * *
À l'usine, Jérémie reposait le micro sur le clavier de l'ordinateur du laboratoire. Encore une fois, le synthétiseur vocal leur avait rendu service, car il venait d'épargner 15h de retenue à son ancien meilleur ami, qui avait séché les cours pendant une bonne quinzaine de jours
* * *
Chapitre 6 – Il ne peut tous les jours pleuvoir…
Even though you feel all alone
It can't rain everyday
It don't rain forever
Your sunshine may be gone but i know
It can't rain everyday
It don't rain forever P.O.D., It Can’t Rain Everyday
* * *
La pluie battait au dehors, comme si le ciel voulait s’abattre sur la terre. Je gémissais, encore une fois.
Je ne comptais plus les jours pendant lesquels je restais cloîtré dans ma chambre, les volets toujours ouverts, à pleurer la nouvelle disparition de Lloyd. À pleurer parce qu’il n’aurait pas dû se faire prendre par XANA. À pleurer parce que je n’ai pas pu intervenir. Je pensais avoir perdu ma famille, et alors que je retrouvais enfin mon frère, le destin est revenu pour me l’arracher, sans que je puisse me battre.
Me battre ?… À quoi bon ? Tous mes hauts-faits du passé, sur Lyoko, c’étaient les siens… Et y retourner alors que je devrais toujours me battre contre lui, c’était au-dessus de mes forces. Non, ça ne me servait à rien de me battre.
J’aurais voulu m’allonger, rester couché ici, sur ce lit, pour l’éternité, quand quelqu’un toqua à ma porte, et l’ouvrit sans attendre de réponse.
« Ça fait deux semaines que t’es enfermé ici, alors je me suis dit que tu devais avoir faim…
C’était Jérémie, un sachet de la cantine à la main.
- Merci mais… tu peux me laisser seul, maintenant ?, répondis-je plus sèchement que je ne le souhaitais.
- Non, ce dont tu as le plus besoin en ce moment, c’est de compagnie.
- … Donc je suppose que tu vas pas me lâcher de sitôt ?
- Tout juste ! Allez, vas-y, accouche. Qu’est-ce qui va pas ?
Il le savait très bien, mais il voulait retirer quelques mots de ma bouche.
- Je digère pas la disparition de Lloyd… Chaque fois qu’il était dans la merde, j’étais là pour l’en sortir. Mais là, alors qu’il avait le plus besoin de moi, j’ai rien pu faire… Tu te souviens, au CP, quand Damien, la brute du CE2, lui cherchais des crosses ? Devine qui lui a cassé la gueule le lendemain.
- Toi, je suppose…
- Ouais, je lui ai même fait perdre deux dents, à ce crétin. Et en CM1, quand il avait perdu Ernest… C’est moi qui ai acheté une autre gerbille pour la classe…
- Ça, je m’en souviens… Même que Mme Nibelle n’a rien remarqué.
- Et au collège, je prenais tout le temps sa défense…
Je me suis mis à rire nerveusement.
- Et maintenant que je sais qu’il est pas mort, … La première fois en trois ans que je le revoie… J’ai foiré… J’ai pas réussi à l’aider. C’est de ma faute si maintenant il est entre les mains de XANA. »
Du rire, je passais aux larmes et aux sanglots… Je voulais avoir tort. Mais au fond, j’aurais dû vérifier que la Méduse ne viendrait pas, avant de foncer tête baissée. Je pensais que j’étais un gros naze, même pas capable de protéger la personne qui lui était la plus chère au monde.
Jérémie me donna une tape dans le dos. Étrangement, ça me remontait un peu le moral, et pour la première fois depuis la réapparition de mon frère jumeau, je quittais mon lit.
Mon ventre se mit à ce moment-là à grogner comme un troupeau d’Odd affamés. J’ouvris le sachet que Rosa m’avait préparé. Il y avait un petit pain rond, du pâté, du fromage, une bouteille d’eau, une pomme et un paquet de chips éventré. Je sortis mon canif d’un tiroir de mon bureau et commençais à me préparer une tartine, quand Odd et Ulrich s’invitèrent dans ma chambre. Le Samouraï déposa une pile de feuilles sur ma table de nuit.
« Je t’ai rangé les cours des deux dernières semaines par matière, histoire que tu t’y retrouves, m’expliqua-t-il. Ah ! Et on a un contrôle de maths mercredi… Sur les dérivées, Mme Meyer a accepté de reporter celui de la semaine dernière à ton retour.
- Sinon, désolé pour les chips : le sport, ça creuse, s’excusa bancalement le ventre-à-pattes.
- Oh, pas grave. De toute façon, j’ai pas trop faim », mentis-je alors que mon estomac criait famine.
Et ainsi nous étions tous les quatre à discuter dans ma piaule, comme si de rien n’était. Un quart d’heure plus tard, Yumi, Aelita et William nous rejoignirent.
Einstein m’avait expliqué que le Combattant réintégrait la bande à cause de l’apparition d’un nouveau XANA-guerrier. Alors il me demanda de plus amples explications sur ce qui s’était véritablement passé dans le Cube, l’autre jour. Je leur ai donc tout raconté : comment XANA-Lloyd s’était glissé derrière moi et m’avait rompu le cou, mon coma, l’apparition du Code Phénix sur mon écran oculaire… Absolument tout.
« J’ai une théorie dessus d’ailleurs. Bon, ça peut paraître weird, donc faut que je vérifie parce que c’est carrément space. En gros, mon oncle, Alann Barett, docteur en électronique quantique et informatique à l’université de Sydney, racontait souvent le résultat de ses travaux avec un certain Franz, quand il venait pour les fêtes. Aelita, je pense que le Franz dont il parlait, c’était Hopper. Je crois que ton père et mon oncle ont bossé ensemble sur Lyoko.
« Ça doit être lui qui m’a ressuscité, l’autre jour. Pour que je puisse sauver mon frère.
- Et comment est-ce que tu comptes en avoir le cœur net ?, demanda Jérémie.
- Ce soir, j’appelle en Australie.
- OK… Bon, j’ai pas compris grand-chose, mais ça a l’air passionnant. Nous, on retourne en cours, lança Odd. Mme Hertz ne supporte plus qu’on soit en retard…
- J’vous suis. Ça fait trop longtemps que je poireaute dans ma chambre, ils vont croire que j’suis dead. »
Ainsi nous descendions en salle de physique, en rigolant comme par le passé, malgré les circonstances. Oui, Lloyd était censé être mort, du moins c’est ce que les autres pensaient, mais si jamais je devais encore tirer la tronche après deux semaines, j’allais finir en pleine déprime. À mon arrivée, tout le monde se leva et me témoigna des messages de sympathie et de condoléances. Même Sissi semblait affectée par la « mort » de mon frère ; elle, toujours avec Hervé et Nicolas aux basques, avait évité tout contact avec mes amis et moi ce jour-ci.
Je m’étais mis à une paillasse près de la fenêtre, les yeux perdus dans l’horizon morne et sombre. Cela faisait alors deux semaines que je n’avais pas vu la lumière du jour ? J’avais perdu toute notion du temps, plongé dans mon chagrin et mon deuil. Toutefois, un rayon de soleil perçait aussi bien mon attitude maussade que les nuages au dehors. Ainsi, papa avait raison quand il disait « Il ne peut pleuvoir tous les jours ». Au début, je ne comprenais pas le sens de cet adage, me disant qu’il ne parlait que de la météo, ce qui était plutôt idiot pour une maxime. Mais je compris dès lors que Jérémie m’avait tiré de ma lassitude, ce matin-là.
« Yann, je sais que vous êtes en train de traverser une passe difficile, mais est-ce que vous pouvez nous dire combien de planètes sont présentes dans le système solaire ?, demanda la gériatrique enseignante en sciences pour me tirer de ma rêverie.
L’astronomie. Un de mes domaines de prédilection. La réponse était plutôt simple, même si je n’avais pas suivi les infos depuis 15 jours.
- Pour l’instant, il y en a 8, mais une controverse vise à supprimer Pluton de la liste, à cause de l’apparition de la planète Sedna, similaire à Pluton…
- C’est tout ce que je voulais savoir, merci. »
L’éclaircie se faisait toujours plus grande, toujours plus intense. Alors que mon regard se portait à nouveau sur le ciel devenu clair, l’ordinateur de Jérémie émit une alarme, et une explosion retentit. Toutes les lumières s’éteignirent simultanément. Nous étions désormais plongés dans la pénombre. J’entendis une course dans les couloirs, sans doute vers les escaliers les plus proches. La porte de la salle s’ouvrit.
« J’aurais besoin d’aide pour réparer le bloc électrique, annonça M. Klein, notre professeur de sciences de l’ingénieur. Beckett, Stern, je vous ai pas encore vu en pratique, donc vous me suivez. Belpois, Stones, vous pouvez aussi venir, on ne sera pas trop de cinq. Les autres, vous pouvez évacuer le bâtiment. Suivez Jim dans le calme. »
Nous étions donc nous quatre, ainsi que notre prof, devant le local technique du bâtiment. Mais alors que M. Klein s’apprêtait à en ouvrir la porte, celle-ci vola en éclats, l’assommant par la violence de l’explosion. Dans les débris, nous vîmes, droit sur ses quatre pattes mécaniques, un Blok, que XANA avait matérialisé. Mais, contrairement aux Bloks habituels, celui-ci était gris acier et semblait constitué de plaques de métal martelé.
Il était trop tard pour fuir. L’œil qui nous faisait face s’entoura d’un halo violet. Nous ne devions la vie sauve qu’à l’intervention de Yumi, qui, en nous plaquant au sol, nous avait épargné l’impact d’une boule d’énergie de la taille d’une balle de basket.
En rampant, je m’approchais d’une hache d’incendie, à trois mètres de moi. Mais, alors que je tendais le bras pour briser la glace de protection, un rayon gris traversa ma prothèse de part en part. Mon bras droit se retrouva alors collé au mur. Alors comme ça, maintenant y a des monstres qui possèdent un rayon magnétique ? Comme par hasard.
« Jérémie, Ulrich, Yumi, Aelita, occupez-vous de la tour. Moi, j’ai un compte à régler avec ce… Mecha-Blok. »
Le monstre que je venais de baptiser se rapprocha de moi, me pointant un œil rouge vers le thorax. Je déployais toutes mes forces pour décoller mon bras du mur, mais en vain, alors que mes amis se précipitait vers l’usine.
Ça y est, c’en était fini, mais du genre vraiment et de la manière la plus définitive qui soit, de moi. Alors que je me retrouvais intégralement plaqué au mur, le visage écorché par le crépi, j’entendis une nouvelle explosion, moins puissante toutefois que la première. Mon bras se détacha du mur, et j’entendis une voix familière derrière moi.
« On ne s’en prend pas à mes meilleurs élèves…, déclara Mme Hertz en rengainant une vieille règle métallique dans son étui. Et maintenant, Beckett, pouvez-vous m’expliquer ce qui se trame dans ce sous-sol ?
- Trop long à expliquer… Couchez-vous ! »
Un nouveau Mecha-Blok venait de faire son apparition au coin du couloir, chargeant une autre boule d’énergie. Après avoir esquivé l’attaque, nous tractâmes M. Klein à l’abri. Une fois dans le local à balais, nous nous calfeutrâmes du mieux que nous pouvions, dans la précipitation. Alors que nous allumions une lampe torche, je fus parcouru de tremblements, semblables à une crise de spasmes. Je convulsais, mais au lieu de m’écrouler, inanimé, j’étais encore debout, soudain vêtu à la manière de mon avatar sur Lyoko.
Mme Hertz était trop surprise pour dire quoi que ce soit. En tout cas, une chose était sûre, Lloyd avait raison : alors que je pensais que seul un Lyoko-guerrier, avec les mêmes capacités que sur le monde virtuel, pouvait nous sauver, le virus fit partiellement son office, en me « pseudo-translatant ». Je chargeais mon répulseur au maximum, et sortais furtivement comme dans les films d’action américains.
Je donnais un grand coup de talon dans la porte, qui fut défoncée sous la force de l’impact. Le Blok de métal me visait, mais je fis feu avant lui. Une bonne trentaine de rayons d’énergie pure partirent dans toutes les directions, avant de converger vers ma cible, que j’avais pris le temps de verrouiller. La déflagration envoya ses débris aux quatre coins du couloir, tandis que je prenais mes fidèles haches cybernétiques en main. Un autre monstre, similaire, sur les talons, je le forçais, avec ses petits copains, à sortir sur la piste d’athlétisme, où je fus rejoint par William.
Le ciel était radieux.
Et voilà. Le chapitre 7 contiendra plus d'action que dans celui-ci. En espérant que j'aurais amélioré mon écriture ici, je vous laisse le titre du chapitre 8, parce que je suis plutôt sympa.
Spoiler
Chapitre 8 - Mémoire morte
À suivre : Chapitre 7 - Bienvenue à XANA-Land _________________
Inscrit le: 27 Mar 2012 Messages: 1490 Localisation: Thugland
Voilà ! J'arrive !
*remet ses indomptables cheveux en place*
Alors...
Comme tu le sais, je suis très peu imaginatif dans les critiques. C'est une véritable catastrophe.
Mais je vais essayer de m'améliorer.
Donc, comme je te l'ai dit pour ton autre fanfiction, j'aime bien ton style. Ca coule tout seul, c'est fluide, c'est marrant... J'aime bien.
le scénario est crédible à une exception près dont je parlerais un peu plus bas et s'éloigne un peu de Code Lyokô. Ce n'est pas une mauvaise chose... C'est même assez appréciable, par moments. Je prends donc plaisir à lire chacun de tes chapitres. Sauf le dernier où je me suis un peu faich'
Il y a un gros souci : Yann.
Yann, c'est le stéréotype du super-héros encore plus meilleur que les autres. Et c'est aussi cohérent que stéréotypé (mal formulé, hein ?).
Il découvre la quasi-totalité de ses pouvoirs au bout de sa seconde virtualisation et passe, direct, au statut de mac trop cool. Alors que les LG pourraient se méfier un peu de lui comme ils sont en train de le faire avec Laura (tss...). Yann pourrait aussi connaître deux ou trois difficultés, rester en arrière, observer et apprendre... Bref...
Quater a aussi remarqué son évolution trop rapide, de manière générale. Je suis d'accord avec lui. C'est un peu pour ça que je me suis un peu embêter lors du derniers chapitre... Le héros se vide de ses larmes, ça m'a pas trop touché. Cependant, ça ne m'a pas du tout dégoûté du côté "origines du personnage" de la fiction.
Ensuite...
La fic de manière générale va trop vite. Tu ne prends pas assez de temps pour faire attendre le personnage, le faire mariner, le faire attendre, garder le suspense. Tout s'enchaîne beaucoup trop rapidement.
Voilou voilou... JE ne trouve plus rien à dire. Arfh...
JE voudrais quand même répondre à BR 44 sur un point.
Citation:
Citation:
Je marchais, obnubilé, vers la sphère de données,
D'un point de vue du scénario, cela sent un peux un "remake" d' un épisode de CL.
Celui (l' épisode) ou Aelita pense récupérer son double virtuel qui est emprisonné dans une sphère.
Pour les prochains chapitre, pense à faire attention !
Justement, j'aime bien les allusions à CL, moi. Why not en ajouter quelques une à ta fiction ?
Voilà!
En espérant avoir été le plus clair possible
« L'avenir, je vois comment qu'y sera... Ça sera comme
une partouze qui n'en finira plus... Et avec du cinéma
entre... Y a qu'à voir comment que c'est déjà... »
Céline, Voyage au bout de la nuitr
Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Eh bien, merci Café Noir. Ça fait plaisir de voir que quelqu'un autre que les pros du commentaire est là pour m'en faire baver. Alors, je vais répondre à ton commentaire de suite, avant d’enchainer par la publication du chapitre 7 (c'est fou ce que ça remonte, quand même).
Alors, oui, je me laisse trop facilement emporter par mon écriture que je ne fais pas forcément gaffe à l’enchainement des événements... Résultat, je me retrouve avec une version Yann tout puissant de mon personnage. Ce qui est regrettable, et que je ne voie comment y remédier à part à nouveau réécrire intégralement mon scénario, ce qui me ferait ch*** au plus haut point. Donc je l'ai rendu moins balèze sur les derniers chapitres (déjà écrits), même s'il reste bien bourrin sur sa manière de se battre.
Désolé de ne pas t'avoir touché au niveau de l'aspect psychologique du chapitre 6. Mais tu le fais remarquer : c'était pas mon but. Il fallait que j'explique mieux la relation entre Jérémie et Yann, ainsi que la relation Yann/Lloyd. C'est surtout la deuxième qu'on a pu remarqué dans ce chapitre, et c'est exactement ce que je voulais rendre *soupir de satisfaction*.
Donc, tout de suite, et en exclusivité : Le Chapitre 7
Spoiler
Chapitre 7 - Bienvenue à XANA-Land
We could leave this world, leave it all behind
We could steal this car if your folks don't mind
We could live forever if you've got the time
If you save yourself tonight
If you save yourself tonight My Chemical Romance, Save Yourself, I’ll Hold Them Back
* * *
« T’es sûr de ton plan ? », me demanda William, une pelle à la main.
À vrai dire, moi aussi j’étais un peu sceptique. C’est vrai qu’éliminer les Mecha-Bloks un par un présentait des avantages (c’est vrai, quoi, c’est tout aussi simple que de détruire un Blok normal), mais comment être sûr que tout le monde serait épargné ? Et est-ce que XANA matérialiserait Lloyd pour m’affronter ? S’il me trouve assez puissant pour essayer de m’éliminer en priorité, ce ne serait pas une quarantaine de Bloks, même contrôlant l’énergie électrique, qui aurait dû me faire peur. Mais j’avais peur. Certes, je ne me ferais pas avoir en un seul coup, pseudo-translaté comme je l’étais. Oui, je suivais les mêmes règles que sur Lyoko, à savoir cent points de vie par personne. Mais je ne savais pas pourquoi, mais je flippais à mort.
« Plus ou moins », fut la seule chose que je sus répondre à l’ex-XAXA-guerrier.
Je défonçais la porte du gymnase comme dans les films d’action américain, mais sans le cigare au bec et la mitrailleuse en main, en traînant mes haches cybernétiques au sol pour en affuter les lames. William prit ma suite, sa pelle dans les deux mains et deux javelots dans le dos.
Trois Mecha-Bloks s’étaient déjà basés dans la salle d’escalade et nous faisaient face, l’un chargeant un rayon magnétique, et les deux autres des lasers. Je me ruais sur le plus dangereux, à savoir Magnéto, et lui flanquais une hachette dans l’œil. William s’était lui aussi débarrassé d’un monstre. Je tendis ma main droite et envoyai un rayon répulseur à 30% de sa puissance, et le troisième, hésitant dans le choix de sa cible, explosa sans avoir pu réagir.
« Alors, Beckett et Dunbar, j’vois qu’on fait du sport en dehors des cours ?, commença GI Jim, qui était caché sous les gradins. Ça m’étonne pas de toi, moi p’tit William, mais toi, Yann… Ah, et désolé pour ton frangin, j’ai appris la nouvelle par Jean-Pierre… euh, monsieur le proviseur.
- Oh, c’est pas grave, m’sieur Morales. Pour l’instant, j’pense surtout à sauver un maximum de personnes…
- Ah, c’est pour ça, c’t accoutrement ! Genre super-héros, hein ? Ça me rappelle quand j’étais figurant sur le tournage de Tron. Mais ça, je préfère pas en parler…
- Et… c’est presque ça. Vous voyez ces espèces de cubes métalliques ? Y en a une quarantaine partout dans Kadic, et ils sont bien décidés à nous en faire baver…
- OK. »
Il sortit d’un coffre grillagé un marteau de lancer, un ou deux disques, un arc et un carquois rempli d’une armoire pas loin, ainsi qu’un bô-ken qu’il possédait quand il pratiquait le kendo. Ainsi équipé, il faisait penser à un genre de Stallone dans Rambo : armé jusqu’aux dents comme il l’était, il semblait invulnérable.
Alors que nous comptions sortir par l’une des issues de secours, un Blok nous avait remarqués. Jim se servit du marteau comme d’un fléau d’armes, et le Mecha-Blok fut rapidement relégué au rang de lointain souvenir. On aurait dit qu’il n’attendait que ce genre d’occasion pour sortir de son jeu : d’habitude penaud, ridicule et à l’air stupide, il était devenu redoutable, brutal et il avait le regard d’un fin stratège. Un prédateur en chasse. Il avait l’œil du Tigre.
« William, fonce à l’usine. Jim, vous restez avec moi. Faut qu’on cherche Mme Hertz. »
Ainsi, le Combattant garda ses javelots et sa pelle à moitié brisée pour foncer par le passage du gymnase. Le surveillant me suivait sous ma forme de Cyborg alors que je retournais au lycée. Ma prof de physique était à l’infirmerie, avec sa redoutable règle métallique en main, accompagnée de Rosa la cantinière, armée de couvercles de casseroles, pendant que Yolande soignait M. Klein. Par la fenêtre, je pouvais voir tous les élèves se battre contre les Mecha-Bloks, se protéger, ou en train de chercher un abri. Mais tous poursuivaient le même but : survivre.
Je prenais rapidement des nouvelles des autres blessés, dont Odd et Hiroki, le frère de Yumi, faisaient partie, quand je décidais qu’il fallait en finir.
« Rosa, je compte sur vous pour protéger mes amis. Mme Hertz, Jim, ce sera sans doute la dernière fois que nous nous voyons… Il faudrait qu’on fasse une percée jusqu’à la vieille usine désaffectée. Pas le temps de vous expliquer pourquoi, mais faut qu’on y aille.
- Tu sais que tu commences à m’plaire, Beckett ?, dit un Jim plutôt enthousiaste.
- Mais… Et les autres élèves ?, objecta la gériatrique prof de sciences. Qu’est-ce qu’on fera pour eux ? »
Je jetais un nouveau coup d’œil à travers la baie vitrée. Toute la classe des troisième B était menée par le proviseur lui-même, armé d’un clavier d’ordinateur et d’une hache d’incendie. Les terminales et les prépas s’occupaient d’évacuer les blessés et les premières d’abriter ceux qui tenaient encore debout. On se croirait dans un film de zombies, sauf que là, Kadic se faisaient envahir par des Mecha-Bloks, et non des undead affamés de viande humaine.
Malgré l’agitation qui régnait, j’arrivais à me concentrer assez pour établir un autre plan pour rejoindre l’usine. Il n’était pas question de prendre à notre tour le passage du gymnase, pourtant le plus proche, cela aurait propagé l’invasion au reste de la capitale. Seule solution, celui du parc. Je demandais à mes professeurs de me suivre, et ainsi nous défoncions du monstre XANA-tien dans les couloirs pour nous frayer un passage. Une fois que nous atteignîmes la cour, nous fûmes interceptés par M. Delmas.
« Suzanne, Jim, Dieu soit loué, vous n’avez rien. Je vous cherchais partout. » Il para un laser avec le plat de la lame de sa hache. « Et vous, Beckett, qu’est-ce que vous faites déguisé de la sorte ?
- Trop long à expliquer, M. le Proviseur. »
C’est alors que me vint une idée. Plutôt dangereuse du point de vue des conséquences qu’elle pourrait avoir, mais c’était notre seule chance d’atteindre la bouche d’égout sans trop d’encombres.
« M. Delmas, est-ce que vous et les troisièmes pourriez nous escorter jusqu’au parc ? Je sais, cette question peut paraître absurde, mais c’est notre seul espoir… »
Ce fut Brice Jacquemont, le délégué des troisième B, qui prit la parole, coupant Jean-Pierre dans son élan.
« On va faire de notre mieux. Solovieff, Diop ! Prenez les 5 les plus en forme. On va éclater de l’affreux cube.
- Merci, bro. J’vous expliquerai tout en chemin. »
Mon anneau électronique sonna dans mon oreille droite.
« Yann ?, dit la voix de Jérémie. On a un problème : 10… Comment tu les appelle, déjà ? Enfin… Bloks de métal, sont dans la salle Cathédrale et d’autres sont sur le pont de l’usine. Et je viens de détecter une deuxième tour activée. Je sais pas ce que XANA trame, mais ça promet du vilain.
- T’inquiète, j’arrive avec la cavalerie… Prépare la surprise maison, on va en avoir besoin. »
Evidemment, je faisais allusion au retour vers le passé.
Nous tracions dans les bois, détruisant chaque Mecha-Blok sur notre passage. Jim s’était pris une boule d’énergie, mais il encaissa assez bien. Tout le monde était épuisé et harassé par cette course pour la survie, mais enfin j’ouvrais la plaque d’égout, sans doute la seule de tout le parc.
Ainsi, Jim, Milly, Tamia, Mme Hertz et moi traversions le dédale des souterrains de Paris en n’ayant rencontré qu’un seul monstre avant d’arriver devant l’autre échelle.
Après être remontés à la surface, nous remarquâmes qu’un bon nombre de Mecha-Bloks étaient sur le pont. Je m’élançais, taillant dans les rangs avec mon répulseur, pendant que les autres finissaient les survivants. Une fois le dernier monstre détruit, je sautais en bas, dans la salle Cathédrale. Il n’y avait plus aucun Mecha-Bloks. Mais, sortant des ombres, mon cauchemar prit vie.
XANA-Lloyd sortit de la pénombre, pseudo-translaté, tout comme moi. Désormais, il portait la même combinaison que moi, mais en noir et rouge, n’avait pas d’anneau électronique à l’oreille et les engrenages décoratifs étaient remplacés par l’emblème de notre ennemi.
« Yann ! Il est là ! Lloyd est dans l’usine ! »
Merci, j’avais remarqué, old chap. Il était juste devant moi. Comme si je l’avais pas capté. Il est dans l’usine ? Sans blague…
Mon jumeau maléfique se rua sur moi, après un certain temps qu’il prit à me toiser du regard. Je me rendais transparent, et une fois qu’il m’eut traversé, je ressentis une vive douleur dans le dos. J’ai alors désactivé mon intangibilité, et, me retournant, je vis le poing tendu de mon adversaire, canons laser encore fumants. Ainsi XANA était assez puissant pour me blesser alors que ma Transparence est activée ? C’est la meilleure, celle-là ! Mais j’avais pas dit mon dernier mot.
« Dispersion… », dis-je d’une voix forte et claire.
Il s’agissait d’une combinaison du Gravity Shift et de la Transparence : tout mon corps s’évapora en une myriade de « particules fantômes », que je pouvais tout de même contrôler (pas fou, hein), les envoyant un peu partout dans la pièce, avant de les réagglomérer dans son dos. Je redevins tangible, chargeant mon répulseur à pleine puissance. Je mettais mes mains en arrière et me plaçais de profil.
« HADOKEN ! »
Mon double diabolique reçut une boule d’énergie répulsive de la taille d’une balle de volleyball en plein dans la nuque, l’envoyant au sol et le repoussant à cinq mètres de moi. À mon tour, je fonçais sur lui, haches en main, mais au moment où j’abattais mes armes, il effectua une roulade sur le côté pour esquiver mon attaque. Il avait l’air plus balèze que lors de notre premier affrontement. En même temps, c’était majoritairement grâce au Code Phénix d’oncle Allan que je me suis régénéré et renforcé.
Enfin bref. L’Autre fusionnait ses propres armes en un hachoir qui faisait plus ou moins une fois et demie ma taille et dont la lame était elle-même aussi grande que ma jambe. Il s’élança, trainant son instrument de mort et de désolation derrière lui. Mais à l’instant où j’allais me faire décapiter, mes sentiments prirent le dessus.
« Non, Lloyd, ne fais pas ça ! », ai-je hurlé en pleurant, de terreur comme d’impuissance.
Mon reflet parut hésiter, pour finalement répondre d’une voix humaine :
« Yann, fonce sur Lyoko ! Je pourrais pas le retenir très longtemps ! »
C’était bien mon frère qui avait parlé, étant parvenu à reprendre le dessus.
« Non, je peux pas te laisser…
- Si tu restes, tu vas me laisser de façon plutôt définitive ! Cours ! »
Je courais, réfléchissant à l’ordre que Lloyd m’avait donné. Je ne pouvais pas aller sur Lyoko via un scanner, même si je savais pas pourquoi. Une fois éloigné le plus loin possible de mon sosie, je me mis à défaillir. Je n’arriverais jamais à sauver mon jumeau en ne faisant que fuir ! Mais, alors que je me redirigeais vers le lieu de la bataille, mes pieds avaient disparus.
« Je t’ai dit d’aller sur Lyoko, pas de revenir te faire défoncer, Yann, retentit la voix de Lloyd dans mon esprit. T’es complètement fucked up, ou quoi ? »
Ainsi je fus une nouvelle fois virtualisé de force sur le territoire Désert. Des dunes se profilaient à perte de vue, majestueuses, alors que j’étais à côté d’une des seules oasis dans cette partie du monde virtuel. Au loin, une tempête de sable balayait tout sur son passage, mais elle était tellement éloignée qu’elle ne m’atteindrait que la demi-heure suivante. Si je ne me plantais pas, bien sûr. Je me regardais dans le reflet de l’eau à mes pieds, et remarquais que mon épaulière, sur ma prothèse, avait disparu, laissant plus de liberté à mon bras droit. Elle avait dû passer à la trappe lors de ma résurrection.
Soudain, me tirant de ma contemplation, un nuage sombre se forma à dix mètres de moi. La fumée se dissipa, laissant apparaitre XANA-Lloyd sur le sol ocre. Il portait exactement la même tenue que lorsqu’il était sur Terre, mais il paraissait aussi épuisé que moi. Toutefois, il avait encore assez de force pour se ruer sur moi, et moi d’esquiver son assaut. Il me restait trente points de vie, lui cinquante.
*Comment ça se fait ? Je lui ai pourtant collé plus d’attaques que je n’en ai encaissé…*
Il voulait me faire un croche-pied, mais je sautais à temps, bien que concentré sur ce problème de points de vie. Soit il en avait de base plus que moi, soit j’en avais tout simplement plus perdu que lui…
*Mais oui ! C’est la Transparence qui fait ça ! La première fois que je l’ai utilisée, j’ai perdu un max de points de vie parce que je suis resté intangible during a lot of time… Et si il a les mêmes pouvoirs que moi, ce qui devrait être le cas, je dois le forcer à se rendre transparent à son tour.*
Je réfléchissais à toute blinde, chose assez tricky quand on doit parer une quinzaine de coups de hache à la minute. Donc, si je ramenais les HP que j'ai perdu, à savoir 70, auxquels je retranche les dégâts dus aux attaques que je me suis prises, et que je divise par le temps total pendant lequel je suis resté intangible… Je lui donnais un violent coup de pied dans la mâchoire. Il ne lui restait plus que trente points de vie, autant que moi. Il devait donc passer trente-sept secondes et des broutilles en tout en mode no-clip.
*T’inquiète pas, frangin. Je vais te ramener parmi nous, je te le promets…*
Je tendais la main droite, répulseur chargé à 230% (en redirigeant ma vitalité et ce qu’il me restait d’énergie, le tout dans mon bras mécanique), pointé en plein sur lui. Ça devait même être suffisant à le dévirtualiser, ainsi qu’à détruire une partie de la plateforme sur laquelle nous nous trouvions, s’il ne devenait pas intangible.
« Feu à volonté ! »
Le tir était un peu éparpillé du fait de mon manque d’énergie et que je n’ai pas pris le temps de verrouiller ma cible, mais le gros du rayon partit droit sur mon Némésis, qui tentait de parer avec son propre Tech-Labrys. Sauf que la hache à deux mains satura en énergie et éclata sous la puissance du tir, et Lloyd fut dévirtualisé par un éclat de la lame qu’il se prit dans le sternum.
Quant à moi, je tombais à la renverse, plus épuisé que jamais, et incapable de tenir sur mes jambes. Mais heureux. J’avais réussi à comprendre le principe de la Transparence, et en plus, j’avais réussi à battre le XANA-guerrier seul, sans aucune aide extérieure.
Un mur de lumière blanche balaya la lande désertique, avec moi toujours allongé à côté de l’oasis. Quelques instants plus tard, je retrouvais mon vrai corps et étais allongé sur mon lit, dans ma chambre, à l’internat. Il n’y avait plus aucune trace du passage des Mecha-Bloks dans les couloirs du groupe scolaire Kadic.
Jérémie et le reste de la bande arriva, comme quelques heures auparavant.
« Alors, on dirait que XANA est devenu encore plus fort : envoyer près de 70 – Mecha-Bloks, c’est ça ? – attaquer le lycée…
- Ouais Jérémie… Et en plus, translater Lloyd en même temps », répondit William.
Et ainsi nous parlions de la nouvelle puissance du fléau, jusqu’à ce que Jean-Loup n’émette un « Plop », synonyme de message sur Skype.
J’ouvrais la fenêtre en question, et fus surpris de vois le nom d’Allan Barett dans la barre de titre.
Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu… RDV au dernier endroit où nous nous sommes vus, dans deux semaines. Je te dirais ce que tu as à savoir…
Et il s’était déconnecté. Puis, un autre message :
Celui qui a rallumé le Super Calculateur peut aussi venir avec toi.
Je refermais l’écran de mon ordinateur, puis me retournais vers mes amis.
« Jérémie, Aelita ? Ça vous dit, un petit tour à Strasbourg ? »
Et en avant-première, le titre du chapitre 9
Spoiler
Chapitre 9 - Mémoire vive
À suivre : Chapitre 8 - Mémoire morte _________________
Inscrit le: 27 Mar 2012 Messages: 1490 Localisation: Thugland
Et donc oui, je suis un rapide ! *SORT LOIN*
Sinon, j'ai beaucoup plus apprécié ce chapitre. Plus sympa à lire que le 6. Les héros sont un peu trop de mis de côté, mais bon... ça va.
J'ai beaucoup apprécié la référence au "plop" de Skype ^^.
Il me tarde déjà de lire la suite...
« L'avenir, je vois comment qu'y sera... Ça sera comme
une partouze qui n'en finira plus... Et avec du cinéma
entre... Y a qu'à voir comment que c'est déjà... »
Céline, Voyage au bout de la nuitr
Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Et voilà, j'ai enfin eu le temps de taper le chapitre 8, donc je vous le sers juste après la séance de réponses aux commentaires.
@Café Noir : Eh bien merci. J'avoue que le chapitre 6 ne me plaisait pas trop non plus, mais il fallait impérativement un chapitre de transition, et étrangement c'est tombé sur le 6. Donc c'est normal qu'il soit un peu nul, parce qu'en plus, j'ai eu un passage à froid au niveau inspiration lors de sa rédaction. Mais ça ne se reproduira plus, c'est promis.
Spoiler
Chapitre 8 – Mémoire morte
Don't forget me now, laughing through the tears
For somewhere, somehow, life becomes the years
You speak to millions, but you're talking to no one
Home is the place that you can't walk away from
You seek our opinions but listen to no one
You throw up your hands and tell me that it's all done Serj Tankian, Forget Me Knot
* * *
Samedi 20 octobre 2007. Paris, gare de l’Est.
Il était treize heures vingt-cinq, quand Jérémie, Aelita et moi arrivions à la Gare de l’Est. Notre train partait une demi-heure plus tard, alors nous avions posé nos valises et attendions sur le quai. Je repensais au contact de mon oncle, deux semaines auparavant. Qu’est-ce qu’il voulait dire par « Je te dirais tout ce que tu as à savoir » ? Et comment est-ce qu’il savait que je souhaitais lui parler ?
Je fus tiré de mes réflexions par le TGV arrivant à quai. Mes amis et moi nous dirigeâmes vers notre voiture, à deux portes de là, pour arriver dans le wagon de seconde classe où nous devions aller. Nous prîmes place à nos sièges réservés, à savoir un bloc de quatre places autour d’une tablette. Une fois assis, je composais un numéro australien sur mon téléphone. Ça décrochait après trois sonneries. Une standardiste s’adressa à moi dans un anglais teinté d’un léger accent australien.
« Université de Sydney, j’écoute ?
- Oui bonjour, répondis-je le plus courtoisement possible. Je suis Yann Beckett, je vous ai déjà contacté il y a trois jours… Est-ce que je pourrais parler au professeur Barett, au département électronique ?
- Je vous mets en relation… »
Après trois minutes d’attente sur le Printemps de Vivaldi, la standardiste me reprit en me disant que mon oncle était actuellement indisponible. Je la remerciais, puis raccrochais. Et une nouvelle fois, j’avais épuisé mon forfait.
Soudain, le train pila net alors qu’il était en plein mouvement. Nous étions encore loin de la gare de Massy. Et ensuite, toutes les lumières s’éteignirent simultanément, nous laissant dans une pénombre glauque digne des meilleurs films d’Alfred Hitchcock ou de Tim Burton. J’avais comme un mauvais pressentiment. Jérémie rompit le silence oppressant.
« Je le sens mal… »
Et, comme en écho à nos sombres présages, l’ordinateur se mit à sonner. Une attaque de XANA, comme par hasard… Et bien entendu, la seule à pouvoir désactiver la tour était coincée avec nous dans ce TGV en panne, en rase campagne et sans aucun moyen d’être virtualisés sur Lyoko à moins de trente kilomètres…
Tous les autres passagers se levèrent en même temps, comme mus d’une volonté commune. Ils jetaient tous sur nous un œil mauvais, rempli de haine et de délectation. Pris de panique, je cherchais une échappatoire tout autour de moi, et c’est alors que je remarquais une sorte de barrière électrique nous bloquant l’accès aux autres wagons. Nous étions faits comme des rats, entourés par une horde de chats sauvages affamés.
« Jérémie, planque-toi aux toilettes, dis-je déterminé. Aelita, j’ai une idée qui pourrait nous éviter pas mal d’emmerdes… Mais c’est plutôt risqué. »
Je collais des pains à tous les XANAtifiés qui nous barraient la route, libérant ainsi le chemin à mon ex best friend. Une fois dans le couloir, j’entendais la barrière grésiller tandis qu’une mèche de mes cheveux commençait à sentir la tranche de bacon à la poêle, présage de mauvais augure. Einstein se barricada du mieux qu’il put dans cet espace exigu et inconfortable que sont les toilettes de TGV. Les zombies étaient une fois de plus sur nous.
« Et qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ?, demanda Aelita peu rassurée.
- Tu te souviens que depuis mon apparition sur Lyoko, je suis relié au Super Calculateur par un virus que mon frangin m’a injecté ?
Seulement deux mètres nous séparaient des premiers infectés. Je tenais la colombine de Jérémie par les mains, comme on tient un papillon au creux de sa paume ouverte.
- Tu me fais confiance ?, lui demandais-je.
- Oui.
- Alors dans ce cas-là… Virtualisation. »
Nos deux corps s’évanouirent dans un nuage de pixels, laissant un grand vide dans ce couloir, tandis qu’un XANAtifié surpris par notre subite disparition allait nous happer dans ses bras.
Nous nous reformions sur le territoire Forêt, au-dessus d’une immense souche mangée par la mousse virtuelle, sur laquelle nous atterrissions. Un écran se déploya sur mon bras droit. En fait, il s’agissait plutôt d’une sorte de clavier d’ordinateur.
« J’ai réussi à te programmer un moyen de contacter les autres », dit le petit génie dans mon oreille via le micro.
Je tapais un bref SMS au reste du groupe avec le clavier AZERTY dont ma prothèse était désormais pourvue, bien que j’aie eu un peu de mal à en comprendre le fonctionnement au départ. Une fois que j’eus fini, le keyboard se remit à l’intérieur de mon bras mécanique, et la Gardienne de Lyoko se tourna vers moi.
« Yann, mais… Comment t’as pu faire ça ?
- Well… J’ai tout simplement réfléchi à ce que Lloyd m’avait dit la dernière fois : si je suis lié au Super Calculateur, je peux accéder n’importe quand à certaines de ses fonctions. Or, si je peux me virtualiser sans être à l’usine, ça veut dire que je peux en quelque sorte servir moi-même de scanner… Oui, je sais, c’est carrément bizarre, dit comme ça.
- Mais c’est carrément dingue !
- C’est exactement ce que je me disais quand j’y ai réfléchi. Mais si on y pense, c’est aussi barge de voir des ados se battre dans un monde virtuel contre un programme multi-agent parfait pour sauver l’humanité…
- Yann, Aelita ! Tour activée à dix kilomètres au Sud-Sud-Est.
- OK Einstein ! »
À peine étions nous descendus de la souche que trois Frelions furent sur nous. L’Ange en expédia un avec un champ de force bien cadré, tandis que je dégainais mes haches.
« Gravity Shift »
Comme je l’espérais, les insectes me suivirent alors que je prenais de l’essor. Mais alors que j’étais à une altitude de dix mètres environ au-dessus de la plateforme, je repris mon souffle et dis :
« Gravity Stomp »
Ce n’était pas vraiment un nouveau pouvoir que je m’étais trouvé, mais plutôt une technique que j’avais mise au point et basée sur l’inversion de gravité : en « tombant » à gravité inverse, j’accumulais de l’énergie cinétique, provenant de ma « chute ». Mais une fois que je retournais en gravité normale, je continuais de chuter, mais en sens inverse, continuant de gagner en énergie cinétique, assez pour être capable de réduire un Frelion en charpies rien qu’en le piétinant. D’où le nom de « Gravity Stomp », ce qui résume assez bien ce qui advint à l’un des deux monstres.
L’autre s’était pris une branche alors qu’il attaquait en piqué, m’envoyant un laser imparable à l’épaule gauche. Et évidemment, je m’étais trompé dans mes calculs et je tombais droit vers la Mer Numérique… Pourquoi suis-je aussi stupide dans ces moments-là ? Je fermais les yeux, mais au lieu de vivre la même chute interminable que mon frère dans mes cauchemars, j’atterris lourdement sur une nouvelle plateforme, que je n’avais jamais vue auparavant.
Je rouvris les yeux, tremblant, et alors je vis Aelita, ailes déployées, fondre sur moi en soupirant de soulagement, vingt mètres au-dessus de moi.
« Ouch… T’aurais pas pu faire de la guimauve, à la place ?
- Désolée, mais y a pas de guimauve sur Lyoko…, répondit la Gardienne avec un sourire.
- Yann, Aelita, je vous envoie Odd et Ulrich », dit Yumi au micro.
Déjà, le Félin et le Samouraï arrivaient sur leurs bécanes, si bien que je dus prendre l’Overwing pour retourner sur le sentier. Nous suivions le chemin que j’avais repéré sur deux bons kilomètres quand XANA-Lloyd, accompagné de deux Tarentules, nous barra le passage. Alors que nous nous rapprochions inexorablement de la confrontation, Ulrich me fit un signe de tête, me montrant un arbre en particulier. Je remarquais alors une branche relativement basse pour un arbre du territoire Forêt, juste au-dessus de nos ennemis. Je me mis à son niveau, et abattis mon Tech-Labrys dessus de toutes mes forces.
« TIMBER !!! »
Comme je l’espérais, et sans doute comme Ulrich aussi, l’impact dans l’un des points sensibles de l’arbre réussit à briser net la branche, qui tomba lourdement sur les Tarentules qui n’avaient pas su réagir assez tôt. Les copines de l’araignée Gipsy éclatèrent sous le choc, mais mon jumeau maléfique avait utilisé son Super-Smoke juste le temps d’esquiver.
Une lame d’énergie lancée par ce dernier détruisit mon véhicule en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. C’est décidé, je déteste tomber de trop haut. Mais je plantais mes hachettes séparées dans le tronc le plus proche, ce qui stoppa nette ma chute. Sauf que je restais suspendu en l’air à l’équivalent de six étages d’un immeuble haussmannien et que le métal lisse, réel comme virtuel, ça glisse… Donc j’allais bientôt lâcher mes haches cybernétiques et je ferais un bon gros « Sprotch » contre le sol vert en contrebas. Jolie perspective, si on aime le vert, bien entendu…
Mais je n’avais pas envie de finir comme un sous-bock écrasé sous une chope de bière frelatée dans un vieux bar de Melbourne.
Bon, étant donné que je n’avais rien à faire de constructif, sauf grogner à cause des crampes, et que j’avais une vue plutôt dégagée, je vais vous raconter ce que j’ai vu.
Moteur. Ça tourne ? Action !
Aelita, bloquée dans son élan par une lame d’énergie qui a réduit ses ailes à l’état de duvet de plumes binaires, envoya un champ de force à Dark Gandalf (You ! Shall not – pass!), histoire d’offrir une diversion aux autres. (Shit ! Je commence à glisser…) Odd profita de la distraction occasionnée pour se rapprocher, et Ulrich fonça pour lancer un Triangulaire autour de notre ennemi. (Et merde, je tiens plus que sur une main…)
J’aperçus un de nos nouveaux amis les Mecha-Bloks se balader au loin. Je déployais donc mon écran oculaire, zoomais à fond pour avoir un meilleur visuel sur Tête d’Enclume, visais et tirais un bon petit rayon répulseur plutôt sympathique. Parce que je vous l’ai dit : le métal, ça glisse. Heureusement que c’était ma main droite qui avait lâchée… Il explose, distrayant à nouveau XANA-Lloyd par la même occasion.
Tiens, c’est vrai que j’avais oublié d’en revenir aux autres. Ce que je suis tête en l’air… (Je vais avoir des putains de grosses courbatures, moi…) En bas, Aelita réactiva ses ailes et transporta Odd au-dessus de la mêlée des trois Ulrich, où elle le lâcha toutes griffes dehors. Della Robbia tomba sur lui comme une masse et lui aurait lacéré l’épaule si on n’était pas dans un monde virtuel totalement barge. Ensuite, il posa son poing ganté sur le sternum de monsieur Gothique et lui largua une salve de fléchettes à bout touchant. (Aïe, je vais bientôt plus pouvoir tenir…) La Gardienne parvint enfin à la tour, alors que Stern défit son Triangulaire pour donner un coup de taille à XANA-Lloyd.
Ça y est. Je glisse. C’est moche, mais c’est comme ça. Oui, je tombe. Comme une masse, et une fois encore vers la Mer Numérique à cause de mon tir de tout à l’heure. Le recul, quand on tient à une altitude incertaine et à un seul bras, c’est traître.
« Flèches laser ! », cria une voix lointaine.
Je vis trois projectiles parcourir la distance entre Neko-Guy et moi à une vitesse hallucinante. Les fléchettes me transpercèrent alors que je fermais les yeux, résigné à l’idée de finir virtualisé à jamais.
Quand je les rouvris, nous étions arrivés à la gare de Lorraine-TGV. Tous les gens de la voiture 16, la nôtre, étaient encore massés autour de Jérémie, Aelita et moi ?! What the fuck ?! On se serait loupés comme des bleus ?! Mais j’avais pourtant vu l’Ange fuchsia entrer dans la tour sous mes yeux…
« Monsieur, est-ce que ça va ?, s’enquit une jeune femme rousse, la vingtaine. Celle qui avait voulu me donner un coup de sac à main avant de me briser la nuque au moins une heure auparavant.
- Holy Shit… On est où, là ? », Fis-je en gémissant.
La jeune femme m’aida à me redresser. Les autres passagers me lancèrent des regards inquiets avant de m’escorter jusqu’à mon siège. Et mes amis avaient bien raison : le contrecoup de la double virtualisation que j’avais opéré était plus grand que ce que je pensais.
« Je suis resté inconscient pendant… trois heures ?!
- Ouaip, répondit Jérémie. Donc la prochaine fois, tu te virtualises en solo, ça vaudrait mieux.
- Mais… mais si XANA attaque à nouveau alors qu’on est sur Strasbourg ? »
Trop tard pour m’en inquiéter : on venait de traverser la gare de Vendenheim, synonyme pour nous que notre voyage en train s’achèverait dans une petite dizaine de minutes. Je prenais ma valise renard et mon sac à dos dans le porte-bagage, suivi de près par mes amis, ainsi que du reste plutôt bruyant du compartiment.
« Strasbourg, ici Strasbourg. Pour votre sécurité, veuillez emprunter les passages souterrains s’il vous plaît », annonça une voix électroniquement féminine dans les haut-parleurs de tout le quai numéro 1.
D’un pas sûr, je me dirigeais vers l’escalier du couloir central, avec les tourtereaux sur les pattes. C’est fou, quand même ! Même après deux mois passés à Paris, je n’avais rien oublié de la capitale alsacienne. Descendus dans le hall principal, on a pris un ascenseur pour descendre sur les quais du tram. Direction : arrêt Landsberg. C’était là que se situait mon appart’ : trois pièces, cuisine équipée et spacieuse, salle de bain avec une cabine de douche…
Une fois arrivés, je leur montrais leurs chambres. Il y avait celle de mes parents, réaménagée pour accueillir la bibliothèque de leurs rêves et un lit une place, et celle de Lloyd, à laquelle je n’avais pas touché sauf pour y faire le ménage.
« Bon ben… Faites comme chez vous ! », ai-je dit d’un ton enjoué.
J’ai passé les quatre jours suivants à leur faire la visite de l’Alsace : inévitablement, le Haut-Kœnigsbourg et la cathédrale de Strasbourg, mais aussi le planétarium, le jardin botanique et la cité universitaire. À leur demande, je leur ai fait faire du tourisme scientifique.
Le 1e novembre, nous nous sommes rendu tous les trois au nouveau cimetière de Hœnheim, où étaient enterrés mes parents et « Lloyd ». Allée 9B. Je déposais la figurine de famille renard, que j’avais sculpté à l’Opinel pendant les grandes vacances, sur leur tombe, quand je remarquais la clé USB encastrée dans la pierre tombale. J’avais failli la louper, vu que l’imitation du marbre était très bonne. Je la récupérais après m’être recueilli, puis nous sommes retournés rue de Rathsamhausen, dans l’appartement au-dessus de la boutique du fleuriste.
Je me précipitais vers mon ordinateur, posé sur mon bureau dans ma chambre. J’y branchais la clé d’oncle Allan, puis attendais le chargement de son contenu. Une fenêtre s’ouvrit, laissant découvrir le visage fin de mon oncle docteur en électronique quantique : nez aquilin, de longs cheveux bruns en catogan et portant un éternel goatie.
« Salut tonton.
- Bonjour Yann… Mais… Qui est cette fille aux cheveux roses ? Je t’avais pourtant dit de ne venir qu’avec celui qui a rallumé le Super Calculateur de Paris…
- Tonton, je te présente Jérémie Belpois et Aelita Hopper.
- Tu veux dire… La fille de Franz ? Vous avez réussi à…
- Oui, elle-même », répondit l’intéressée.
Mon génial oncle informaticien parut réfléchir, marmonnant dans sa barbe comme à son habitude.
« So… T’as dit que tu me dirais tout ce que j’avais à savoir ?
- Oui. Happy birthday, my nephew… »
Il appuya sur une touché de son clavier. Mon ordinateur émit un bourdonnement. Et soudain, une série d’images subliminales apparut sur mon écran. Des images de l’avalanche, des photos de famille… Tout se bousculait, se tordait ou se réarrangeait dans ma tête. Quand la discussion vidéo reprit, mon oncle me dit :
Et voilà, on en est à la moitié de ma fic. Eh oui, c'est bientôt fini. Et en plus, j'ai déjà écrit les derniers chapitres. Mais il se pourrait que j'écrive tout de même une fin alternative. Sur ce, je vous laisse le titre du chapitre 10.
Spoiler
Chapitre 10 - Lloyd
À suivre : Chapitre 9 - Mémoire vive _________________
Inscrit le: 26 Mai 2010 Messages: 44 Localisation: Dans le labyrinthe qu'est le TARDIS et quelque part dans le Temps.
Félicitations, ta fic est superbe. Si tu n'as pas changé ton avatar, on peut avoir un aperçu du costume sur code-lyoko-rpg.forumactif.org. C'est une très bonne idée d'avoir choisi un vieil ami de Jérémy comme perso principal et j'espère que Yann arrivera à sauver Lloyd. Je n'ai pas lu la première version mais comme je viens de lire en intégralité le début de la nouvelle version, je pense que j'aurais donc une préférence pour Reloaded. Pour l'évanouissement de trois heures, cela est, je trouve, normal car il lui faut utiliser l'énergie électrique de son propre corps (donc de son cerveau) pour se virtualiser. Concernant le chapitre six, je l'ai trouvé très bien et j'ai juste envie de te dire de continuer, bravo. _________________
Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Eh bien, merci pour ton enthousiasme. Ça fait toujours du bien de se découvrir des nouveaux fans. Je ne vais pas spoiler sur la fin, mais il se pourrait qu'il y ait un dénouement inattendu. Et je vous laisse réfléchir à ça parce que je suis sadique .
Bon, comme je ne viens pas là juste pour poster des inepties, je vous présente le chapitre 9. Il s'agit d'un chapitre de transition, donc ne vous étonnez pas s'il est plus court que les autres, c'est parce que c'est voulu. Et ceux qui m'enquiquinent (pour m'auto-censurer), je leur mettrais un bon gros "TGCM" en pleine face. Si vous ne comprenez pas, Google est votre ami.
Chapitre 9, nous voilà !
Spoiler
Chapitre 9 – Mémoire vive
Hey, no, no
I’m not good at going away
I got something more to say
Kick it, screaming, I knock you down, and knock you down
Hey yo, go, underneath I’ll tear you down
Secrets from the underground,
Ain’t no stop so far! The Offspring, Secrets from the Underground
* * *
J’ouvrais enfin les yeux. Jérémie et Aelita étaient penchés sur moi, alors qu’on m’avait mis dans mon lit, sur les draps. Ma vue se brouilla, et à la place de mes amis, je vis Lloyd pleurer dans le salon, comme s’il s’agissait d’un fantôme.
« On devrait être avec eux… Ils ne méritaient pas ça !, sanglotait la voix de mon frère comme si elle était lointaine.
- N’empêche qu’on est encore là… Maintenant va falloir qu’on se serre les coudes, frérot… », répondis-je d’une voix toute aussi étouffée.
Quelqu’un sonnait à la porte, alors que je me trouvais dans ma chambre. L’intrus n’était autre qu’oncle Allan, portant un costard noir et une cravate assortie. Sa voix résonnait dans ma tête.
« Yann, je t’ai rendu tes souvenirs. Je t’ai rendu ta vraie vie. Désolé de t’avoir fait te mentir à toi-même… Je n’en ai plus pour très longtemps, alors je te donne mes connaissances en héritage. Libère ton frère et détruit XANA. Fais-le pour moi, en ma mémoire… »
Puis, un flash. Dans l’avalanche, Lloyd s’était roulé en boule. Et moi, je le protégeais contre l’énorme vague de neige qui rapidement nous recouvrit. Ma vision s’estompa, mais alors que je portais les yeux sur la fille de Franz Hopper, une autre reprit.
Lloyd et moi étions virtualisés sur le territoire Banquise, tous deux portant une tenue similaire, semblable à ma combinaison actuelle.
« Les garçons, disait la voix d’oncle Allan. Il faut que vous cherchiez une fille du nom d’Aelita. Elle est quelque part ici, dans ce monde. Avec elle, vous pourrez venger Stanley et Annick. »
Un combat contre des Bloks, où nous avions perdu pas mal de points de vie. Des Kankrelats nous barrant le passage. La routine du Lyoko-guerrier, quoi. Mais au moment où un Krabe nous bloqua l’accès à la tour, Lloyd se prit un laser alors que je détruisais le monstre à grands coups de hache. Mon frère pendait dans le vide, agrippant la paroi glaciale d’une main. Mais quand je parvins à sa rescousse, il glissa du bord de la plaque gelée. Puis je revis une scène qui m’avait hanté en cauchemar pendant deux longues années. Alors qu’il tombait, il criait mon nom et moi le sien, la main tendue dans sa direction comme si je pouvais encore le ramener à la terre ferme. Il était tombé dans la Mer Numérique, laissant derrière lui une immense colonne de lumière intense.
« Non ! Lloyd ! NON !!! Ça ne devait pas se passer comme ça… Pardonne-moi, Yann. »
C’était à ce moment qu’Allan Barett, docteur en électronique et informatique quantique, mon oncle, avait reformaté ma mémoire. C’était à partir de cet instant que ma vie toute entière était devenue un immense mensonge, sans doute le plus gros de toute l’humanité. C’était XANA qui avait provoqué l’avalanche, nous empêchant d’accéder à son tout premier Réplika. C’était lui qui par trois fois avait brisé ma vie.
Ma vue redevint normale, mais encore embuée par la colère et les larmes que je versais. Mais alors que ma mémoire revenait à mon esprit, d’autres données s’y engouffrèrent : plans des scanners, plusieurs centaines de lignes de codes relatives à Lyoko et XANA, tous les travaux de mon oncle, … Tout se déversait en moi comme un torrent en montagne ou l’eau dans le siphon d’un évier. Je vacillais, mais Jérémie me rattrapa à temps avant que je ne m’effondre à nouveau.
« Yann ! Yann ! Qu’est-ce qui se passe ?!
- Je me souviens… Je me souviens de tout… »
Mes amis m’aidèrent à rejoindre le canapé, puis allèrent se chercher des chaises pour s’asseoir.
« Comment ça, tu te souviens de tout ?, demanda Aelita.
-Lloyd n’a pas été enseveli dans l’avalanche comme mes parents. C’est en voulant le protéger que j’ai perdu mon bras, vu que le poids de la neige l’a écrasé et qu’on a dû l’amputer. La station météo où nous devions aller pour les recherches de mon père a été victime d’une attaque de XANA. C’est lui qui a provoqué l’avalanche.
« Ensuite, après l’enterrement de mes parents, nous sommes retournés à Paris, Lloyd, mon oncle et moi. Vu que le Super Calculateur a été rallumé par Jérémie, et donc que tu étais réveillée, Allan a décidé que nous devions te retrouver pour mettre fin aux agissements de XANA. Mais notre première mission fut un fiasco total, avec la chute de Lloyd dans la Mer Numérique.
« Et à cause de ça, ma mémoire a été remaniée, pour que je souffre moins… Ma vie n’est qu’un mensonge…
- Non, Yann. Ton oncle voulait juste ton bien…, tenta Aelita. Moi aussi j’ai souffert quand mon père a été détruit par XANA. Mais il faut aller de l’avant, parce que ce n’est pas en pleurant qu’on pourra faire avancer les choses… »
Nous fûmes tirés de notre conversation par un plop émis par Jean-Loup. Une fenêtre s’y était ouverte, avec une image de la salle du Super Calculateur, à l’usine. Le time-code indiquait la veille de mon arrivée à Paris, en septembre. C’était mon oncle qui actionnait le levier en disant « Il est grand temps pour toi de revenir, mon cher neveu… »
Mon proprio toqua à la porte, me faisant comprendre que j’avais deux mois de loyer impayé derrière moi. Je lui donnais les sous en liquide, comme il me le demandait à chaque fois, avant de repartir dans ma chambre. Je mettais Jean-Loup dans mon sac à dos et ouvrait ma valise kitsune.
« Tu fais quoi, Yann ?, demanda Einstein.
- On rentre à Paris, répondis-je. XANA est forcément dans un autre Réplika, donc je vais le latter jusqu’à ce qu’il libère mon frère…
Si je m’engage dans cette voie, la haine va me consumer, dirait Yumi… Mieux vaut être prudent.
- Oui, je vais le tatanner jusqu’à ce qu’il nous laisse tranquille. Et puis, on a que trop tardé. »
Le voyage de retour se passa sans encombre, mis à part les deux heures de retard passés entre Lorraine-TGV et Champagnes-Ardennes-TGV à cause d’une caténaire sectionnée. Je tapais du pied, impatient d’en finir avec le calvaire que le programme multi-agent m’avait fait vivre pendant deux longues années. C’était par sa faute, si j’étais devenu aussi renfermé au collège. Mais grâce à lui, j’allais retrouver mon frère.
Avant d’aller à l’usine, nous passions par l’internat de Kadic, histoire de poser nos bagages. Jim vint à notre rencontre.
« Alors, Beckett, on a trouvé ce qu’on cherchait ?
- Oh, vous pouvez pas savoir, m’sieur Morales… »
Ensuite, nous taillâmes la route jusqu’au bâtiment désaffecté, où nous attendaient le reste du groupe au grand complet. Une fois dans la salle des scanners, Jérémie nous virtualisa Aelita, Odd et moi, puis Ulrich, Yumi et William. Nous étions dans le garage-Skid, où le Skidbladnir flambant neuf venait d’être reprogrammé pour accueillir un Nav-Skid supplémentaire. « À deux dans la cabine de pilotage, on se sent un peu à l’étroit », m’avait assuré Aelita. Nous étions donc embarqués tous les six dans le sous-marin virtuel, parcourant le Réseau du World Wide Web à la recherche du nouveau Réplika.
« Jérémie, je t’envoie les données sur XANA que mon oncle m’a filé.
- Ok, Yann. Bien reçu. »
Un clavier se déploya sur le panneau de contrôle de mon Nav-Skid à liseré bleu électrique. Mon écran oculaire s’ouvrit devant mon œil droit, m’indiquant les lignes de codes à taper. Tout devenait limpide : il s’agissait des morceaux de programme que XANA avait corrompus pour s’émanciper de l’autorité de Franz Hopper bien des années auparavant, et qui lui donnait la destruction du Réseau Carthage pour mission principale.
« Trouvé ! Hub 27, puis vous allez directement au 41 avant de prendre le 73. Oh mais attendez… Mais qu’est-ce que c’est que ce binz ? On dirait qu’il s’agit… Yann, je crois que tu vas pas apprécier… Le Super Calculateur hôte du Réplika se situe dans l’un des sous-sols de l’université de Sydney… »
Un point pour toi, Einstein. Ma colère venait d’atteindre un tout autre niveau à l’instant où j’ai appris la nouvelle. XANA avait infecté le Super Calculateur quantique sur lequel mon oncle bossait. Il voulait y créer un nouveau Lyoko, en souvenir de Hopper, sans avoir le problème de XANA qui fout sa merde. Sauf qu’à la place du rêve utopique du docteur en électronique quantique, le virus s’était invité en mettant une dérouillée aux videurs et squattait comme un soiffard devant le zinc d’un bar miteux du vieux Melbourne.
La nouvelle m’avait tout de même fait l’effet d’un coup de poing à l’estomac. Est-ce que la renaissance de XANA et la réapparition soudaine de mon oncle dans ma vie étaient liées ? Le doute me prit. Lloyd était sûrement là-bas. Mais allais-je être à la hauteur ? Est-ce que je réussirais à le sauver ? Tout un tas de questions de ce genre me taraudaient alors que nous traversions le Réseau à pleine vitesse.
Non. Je ne devais pas avoir peur. Tôt ou tard, je réussirais. Il suffisait juste d’être patient.
Et voilà, le chapitre 9 est enfin publié. Le scénario va enfin pouvoir prendre un sérieux tournant. Je vous préviens juste que le nouveau Réplika ne correspond à aucun territoire connu, puisqu'il n'est pas tiré de la série où d'un quelconque jeu vidéo. Je ne vous en dirais pas plus, vous aurez la révélation au début du chapitre 10.
D'ailleurs, en parlant de suite, je vous sers le titre du chapitre 11 en avance, histoire de vous faire marronner encore plus. C'est fou ce que je suis machiavélique...
Inscrit le: 27 Mar 2012 Messages: 1490 Localisation: Thugland
Mmmmmh...
JE suis mitigé sur ce dernier chapitre. JE commence un peu à me lasser, il ne se passe pas grand chose et j'ai l'impression d'avoir déjà lu le chapitre précédent dans plein de livres de littérature jeunesse dont je raffolais il y a 2-3 ans. Tout s'enchaîne très vite, certains moment sont barbants...
Après, tu as des qualités d'écriture. Certains paragraphes en témoignent :
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Citation:
Un point pour toi, Einstein. Ma colère venait d’atteindre un tout autre niveau à l’instant où j’ai appris la nouvelle. XANA avait infecté le Super Calculateur quantique sur lequel mon oncle bossait. Il voulait y créer un nouveau Lyoko, en souvenir de Hopper, sans avoir le problème de XANA qui fout sa merde. Sauf qu’à la place du rêve utopique du docteur en électronique quantique, le virus s’était invité en mettant une dérouillée aux videurs et squattait comme un soiffard devant le zinc d’un bar miteux du vieux Melbourne.
et c'est ce qui rend ta fiction facile à lire. Je lirai tout de même le prochain chapitre (sauf si tu le postes immédiatement, là il faudra attendre) vu le grand tournant qu'il présage mais pour le moment, je n'accroche pas trop.
Résumé : continue à écrire, j'aime bien ton style ; tente de faire plus long et plus descriptif ; sois encore plus original . Tout cela en sachant que suis encore là pour te soutenir. ^_^
« L'avenir, je vois comment qu'y sera... Ça sera comme
une partouze qui n'en finira plus... Et avec du cinéma
entre... Y a qu'à voir comment que c'est déjà... »
Céline, Voyage au bout de la nuitr
Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Salut à tous.
Alors, pour te répondre, Café Noir, je vais dire que c'est plutôt chaud pour moi de faire des descriptions. À côté de mes fics, je suis mangaka amateur et donc je m'axe surtout sur l'action. C'est pour ça que les passages psychologiques sont passables voire moins bien, et les passages descriptifs quasi-inexistants. Je fais de mon mieux, mais c'est pas assez, apparemment. Et malheureusement j'y peux rien.
Sinon, j'ai déjà tous les derniers chapitres sur mon ordi, donc je peux vous poster le chapitre 10, là, maintenant, tout de suite. C'est parti !
Spoiler
Chapitre 10 – Lloyd
We are the long forgotten sons,
And understand
Don’t belong to anyone.
We are the long under this sun,
We want to fix
The work that you’ve undone. Rise Against, Long Forgotten Sons
* * *
Le territoire sur lequel nous étions ne ressemblait à aucun autre que nous connaissions. Le sol spongieux sur lequel nous progressions était d’un vert kaki bien moche, couvert d’arbres morts au tronc noir et à moitié moisi, de flaques d’eau saumâtre et de mousse. Partout il y avait des lacs d’une boue brunâtre, des cascades de cette même boue, des murs de mousse envahis par des Mygales, et des lianes reliaient les différentes du Réplika Marais entre elles. Même la Mer Numérique semblait plus accueillante, c’est dire.
Un bourdonnement proche nous tira de notre exploration en quête d’une tour sur laquelle nous arrimer. Le bruit fut immédiatement suivi par d’autres du même acabit, plus lointains. La source des vibrations dans l’air se trouvait juste devant nous, dressée sur ses six longues pattes fines et noires. Un long corps fin et élancé, le tout couvert par une chitine virtuelle de jais. Deux paires d’ailes irisées, un long dard, surplombé par l’œil de XANA. Un seul nom me vint à l’esprit pour décrire le nouveau monstre : un Moustik. Odd eût un haut-le-cœur à cause de l’odeur, mais se ressaisit vite. Nous étions tous sur le qui-vive, quand trois autres Moustiks se profilèrent à l’horizon.
Aelita n’eût que le temps de créer une bulle de force autour de notre équipée avant l’attaque subite du premier insecte. Mais il était tellement rapide qu’il réussit à piquer Ulrich à l’épaule avant que notre protection ne soit achevée, brisant le dard à sa base en se refermant, laissant l’aiguillon planté dans l’épaule du Samouraï. XANA avait dû bien reprendre du poil de la bête, car nous n’étions pas censés ressentir de douleur sur Lyoko. Mais Ulrich souffrait, cela ne faisait aucun doute. Soudain, la réalité me frappa comme l’éclair : nous n’étions pas sur Lyoko. Dans un monde virtuel, certes, mais ce n’était pas Lyoko. En étant virtualisés ici, nous étions obligés de suivre les règles de ce nouveau monde.
William, revêtant la tenue de sa première virtualisation, empoigna l’aiguillon qui dépassait de l’épaule meurtrie d’Ulrich à pleines mains, et l’arracha d’un coup sec, ce qui tira un hurlement à Stern, visiblement affaibli. Encore d’autres Moustiks venaient dans notre direction, si bien que nous étions déjà assiégés.
« Je vais me les faire », dis-je tout simplement, d’une voix blanche.
Yumi voulait m’attraper le bras pour me retenir, mais ses doigts se refermèrent sur eux-mêmes. J’avais activé ma Transparence, et déjà je traversais la paroi virtuelle de la bulle de force. Je ressentais un grand vide, béant au fond de moi comme un abysse. Le fait d’avoir recouvré la mémoire avait comme remis mon avatar à zéro. À la trappe, l’inversion de gravité et les réacteurs à mes bottes. Je n’avais gardé que l’intangibilité, mon pouvoir de base, mon répulseur S.T.A.R.K. et mes hachettes fusionnables.
Une profonde colère bouillait en moi comme l’hydromel dans l’alambic. Je redevenais tangible une fois à l’extérieur. Déjà mes haches cybernétiques avaient fait exploser deux Moustiks sur les neufs qui charognaient autour de la sphère de protection générée par la Gardienne. La rage m’aveuglait. Sitôt que leurs congénères furent détruits, les autres insectes s’envolèrent, me prenant pour cible. Une fois à ma hauteur, j’en attrapais un par le dard et le fit tournoyer plusieurs fois autour de moi façon lancer de marteau au Jeux Olympiques, et l’envoyai sur deux autres Moustiks qui avaient eu la malchance de se tenir côte à côte et qui explosèrent avec mon projectile.
Je chargeais mon répulseur et tirais, éclatant un Moustik et une Mygale qui se trouvait dans le sillage du rayon. Je devenais Transparent alors qu’un dard allait droit vers mon sternum. Le propriétaire de l’aiguillon me traversa de part en part.
Je repris ma cohésion et lui flanquais un direct du droit avec ma prothèse, droit dans son œil. Il me restait 80 points de vie, et quinze à Ulrich. Les Moustiks empoisonnaient donc leurs victimes ? Bon à savoir, pour une prochaine fois.
Deux éventails en cueillirent un sous l’abdomen, et le dernier fut fini à grand renfort de zanbatō.
« Sept d’un coup, Yann ! T’as battu ton record, me lança Della Robbia.
- Odd… La ferme… », gémit Ulrich avant d’être dévirtualisé.
Et c’est là qu’un nouveau danger se manifesta. XANA était bien prêt à nous saouler jusqu’au bout, car encore une fois il nous envoya un nouveau monstre. Deux grosses pinces, huit pattes crochues, un corps anguleux couvert d’une épaisse carapace grise et terminé par un redoutable aiguillon, porteur d’un canon laser. Le Skorpion était relativement lent, mais, alors que je me jetais sur lui pour en faire des confettis, il me décocha un violent coup de pince de revers, m’envoyant bouler à trois mètres de notre formation. Mon écran oculaire m’indiquait qu’il ne me restait que quarante points de vie, avant que sa lumière bleue rassurante ne vacille, l’anneau étant déglingué par la violence du choc.
J’étais roulé en boule, en position fœtale, et mes côtes me faisait souffrir comme jamais. Je restais prostré, groggy, alors que mes amis se battaient contre l’arachnide. William para un laser avec son fendoir et Aelita tira deux champs de force avant d’être prise en tenaille dans la pince droite du Skorpion.
Je tournais la tête, la vue brouillée et envahie par une myriade d’étoiles bleutées. Mais malgré mon handicap momentané, je le reconnus à son grand hachoir qu’il portait sur son épaule tandis qu’il courait en direction du champ de bataille. Finalement, il était venu. Mais moi, je n’étais pas en état pour le combattre. Lloyd.
Soudain, des souvenirs, depuis longtemps enfouis, ressurgirent dans ma mémoire comme un diable sortant de sa boîte.
« Yann, pourquoi c’est moi qui dois jouer le loup ? »
Nous avions tous les deux cinq ans à ce moment-là. Il faisait froid au dehors, le ciel était noir comme une tâche d’encre de Chine, alors nous avions décidé de jouer à l’intérieur de notre appartement, à Paris.
« Parce que c’était moi toute la semaine dernière !, ai-je répondu. Allez, quoi, c’est ton tour… »
L’image de Lloyd, dans son vieux pyjama rouge et jaune, se brouilla dans ma mémoire, remplacée par une autre, où nous étions avec Jérémie dans la cour d’une école primaire. Un grand brun avec des cheveux courts coupés en brosse, pull à capuche, jean noir et mains dans les poches rigolait avec ses copains.
« Eh, Jimmy ! Tu trouves pas que ‘Lloyd’, ça ressemble à ‘Larve’ ? *rires* Alors, Larve, tu vas me le passer, ton goûter ? Tu sais que j’ai vraiment la dalle, à 10 heures… »
Ni une ni deux, ma hargne envers Damien m’avait poussé à m’interposer entre mon frère et lui.
« Arrête de l’embêter, gros balourd ! Sinon t’auras affaire à moi…, dis-je avec une mine faisant penser à John Wayne dans Fort Alamo.
- Pff, toi ? Yann ? Le trouillard première classe de CP ? Laisse-moi rire ! »
Flash forward (pas Flash Gordon).
Avant qu’il n’entre dans la cour, le lendemain, je fis un croche-pied à un Damien médusé. Je lui flanquais tant de coups que deux dents sautèrent de ses mâchoires carrées, et je ne laissais partir la grosse brute qu’au moment où une auréole noirâtre s’était emparée de son œil droit tuméfié. Le gentil Yann Beckett venait de disparaître ce matin de mars 1997.
Nouveau souvenir. Nous étions dans un train qui s’arrêtait sous les arcades métalliques peintes en rouge brique de la gare de Strasbourg. Nous descendions sur le quai numéro cinq, quand j’entendis mon frère émettre un « Wap » de surprise alors qu’il trébuchait sur une valise. Lloyd était tombé sur les rails alors qu’un train s’approchait, et je lui tendais la main afin qu’il remonte près de nous. Il s’en était fallu de peu, car son bagage faillit voler en éclats avec l’impact du train qui aurait pu l’étaler comme un pancake.
Au collège, maintenant. Mon frangin se faisait chercher des crosses par d’autres sixièmes. Quand ils nous avaient traités de bâtards, mon sang ne fit qu’un tour et je déclenchais un pain au plus proche des morveux qui osaient nous insulter. S’ensuivit une bagarre mémorable, de laquelle Lloyd, Laurent, un ami, et moi ressortirent vainqueurs. Nous étions alors tous les trois convoqués chez le principal, qui, au lieu de nous renvoyer pour mauvais comportement, nous a félicités d’avoir fait ravaler leur fierté à ces racailles. Dès lors, plus personne ne venait chercher d’embrouilles à Lloyd, le frère de Yann Beckett, dit « Le Terrible ».
Soudain, nous étions en doudounes, de la neige jusqu’aux genoux, pris dans une tempête, derrière nos parents.
« Les garçons, il faut continuer d’avancer, disait notre mère. On est bientôt arrivés à la station… »
En effet, la station météo où papa devait faire ses recherches sur l’environnement perçait le rideau de neige de tous ses feux allumés. Mais brusquement, une détonation, puis un craquement sinistre résonnèrent du versant Nord jusque dans la vallée. Lloyd se mit instantanément en boule, et moi, je le recouvrais de toute la surface de mon corps, protégé par mon sac à dos. L’avalanche nous happa, et sa force fut suffisante pour décoller mon bras droit de l’anorak de mon frère jumeau. Nous étions balayés, et mon bras était écrasé par les tonnes de neige qui se déversaient sur nous. Mais j’oubliais la douleur à la seule idée que j’étais en train de protéger Lloyd. Et à coup sûr, nos parents s’en sortiraient…
Nous fûmes retrouvés vingt-six heures plus tard, proches de l’hypothermie. Papa et maman étaient toujours portés disparus. Ce n’était que trois jours plus tard que les sauveteurs découvrirent leurs corps sans vie, à plusieurs kilomètres de la station météo, et ensevelis sous plusieurs mètres de neige compacte.
Nous n’étions qu’une petite dizaine à l’enterrement : Jérémie, Laurent, oncle Allan, nos grands-parents, Lloyd et moi. Une fois que les cercueils furent inhumés, nous retournâmes à l’appartement rue de Rathsamhausen pour y faire un somme et pleurer toutes les larmes de nos jeunes corps. Trois jours plus tard, oncle Allan nous amena à Paris, à l’usine. Ce fut la première fois que nous étions virtualisés. Vous connaissez la suite.
S’ensuivirent deux ans de douleur et de solitude. Jusqu’au jour où Jérémie m’a contacté pour résoudre ce Rubik’s Cube ; puis celui où j’étais accepté au lycée Kadic.
Tous mes souvenirs de ces dernières semaines rejaillirent. Mes combats, la présence de mon frère à mes côtés dans pratiquement tous ceux-ci. La sphère de données. Ma joie et mon enthousiasme à l’idée de le retrouver après tout ce temps. La Méduse. Ma mort.
Je me relevais, le corps encore endolori. William avait repoussé XANA-Lloyd jusqu’au bord de la plateforme. Il le poussait alors que je m’élançais. En me précipitant, je plongeais à mon tour vers la Mer Numérique. La colère avait laissé la place à la détermination dans mon regard.
« Non ! Yann ! Qu’est-ce que tu fous ?! », hurla Jérémie dans le micro.
Mais il était trop tard. J’avais déjà parcouru la moitié de la distance me séparant de mon frère, avec une idée folle dans la tête. J’allais retirer XANA de l’esprit de Lloyd comme on enlève une écharde. Sauf que là, c’était moi, la pince à épiler.
« TRANSPARENCE !!! »
L’idée m’était venue en me souvenant du moment où je contrôlais la Manta, le mois dernier : si j’entrais dans le corps de mon frère, peut-être réussirais-je à mettre nos esprits en contact.
Je le rattrapais, puis m’engouffrais dedans, imposant ma présence à son esprit possédé.
Et enfin, le noir total.
Et voilà, un nouveau chapitre de transition, malgré l'action qu'on peut trouver dedans. On a même droit à de nouveaux souvenirs de Yann, datant de l'époque où Lloyd était encore sur Terre.
Autrement, j'aimerais vous parler d'une petite chose. Comme les avis divergent concernant la réapparition ou non de Lloyd sur Terre, j'ai écrit un épilogue "officiel", et une version alternative. Chacun pourra choisir sa fin, dans ce cas-là.
Sinon, les trois prochains chapitres vont différer totalement de mon style de narration habituel. Je préviens, ça peut faire bizarre à tous ceux qui ne sont pas avertis. Il n'y aura pas que Yann en narrateur, et plusieurs changements de points de vue, donc je changerais de couleur à chaque fois pour qu'on comprenne mieux. Ça ne se verra vraiment qu'à partir du chapitre 12, mais même l'univers va changer, donc tenez vous prêts.
Et maintenant, le titre du chapitre 12
Spoiler
Chapitre 12 - Une petite flamme...
À suivre : Chapitre 11 - Noyé dans les méandres _________________
Inscrit le: 21 Fév 2012 Messages: 317 Localisation: En train de blender dans ma caverne 3D xD
Salut fireinpyjama ,
Petit remontage de Topic en ce début de soirée^^'
Est-ce que tu pourrais poster le Chapitre 11 - Noyé dans les méandres pour que je puisse le lire.
C' est toujours avec grande hâte que je lis tes chapitre au fur et à mesure de leurs parutions sur le fofo.
Je n' hésite pas une seule seconde, dés que tu postes un nouveau chapitre je le dévore en un rien de temps^^'.
Voilà, j' attends donc la suite de ta fic avec grande grande impatience,
@++
Note de Pikamaniaque : Cette section n'est pas ici pour attirer les doléances des uns et des autres. Fireinpyjama publie ses chapitres au rythme qu'il le souhaite, et si tu veux être une groupie, va directement lui parler par MP ou par Skype. Nous n'avons pas vocation à laisser les auteurs se faire harceler pour les presser.
Note de BR 44 : Ok Pika' . C' était juste pour que Fireinpyjama puisse publier la suite de sa fic étant donné que celui ne peut pas publier 2 messages les uns à la suite sur le fofo.
Note de Pikamaniaque : Dans ce cas, il doit nous joindre, Icer ou moi. _________________
Projet Lyoko Online : Vivez l' expérience 3D Code Lyokô !
Lionel Dor, parasite de fans projets stériles depuis 2011
Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Et voilà, après un certain temps d'absence, je suis de retour (pour vous jouer un mauvais tour)...
@Pikamaniaque : Il n'y a aucun problème à ce qu'il poste ici, j'ai déjà toute la fin de ma fic sur mon ordi...
Donc, sans plus attendre, je vous lance le chapitre 11
Spoiler
Chapitre 11 – Noyé dans les méandres
They try to take your pride
They try to take your soul
They try to take you under control.
I look you in the eyes,
I feel you full of lies,
Believe me they’re gonna try.
So when you’re feeling crazy,
And things fall apart,
Listen to your head,
Remember who you are,
You’re the One, you’re the Unbreakable Heart. Three Days Grace, Unbreakable Heart
* * *
J’arrivais sur une falaise de pierre blanche, seule once de clarté dans cet univers de noirceur. Non loin de là, une jetée rejoignait cette falaise, et son long bras s’avançait dans l’immensité de l’océan infini, s’étalant devant mes yeux jusqu’à l’horizon. Tout ici n’était que ténèbres, peur et mensonges. Une murmure me parvint, venant à la fois de partout et de nulle part.
« Il t’a abandonné… »
Soudain, je ressentais quelque chose d’inhabituel. Quelque chose que je n’avais pas ressenti depuis longtemps. Dans ma tête résonnait un gémissement, comme un écho à l’allégation que ce qui devait être l’esprit le plus puissant venait de proférer.
« Non, tu mens… »
Il s’agissait de la voix de Lloyd, comme déformée par de l’eau.
« Par deux fois il t’a laissé tomber. Je ne fais que te venir en aide. »
« Jamais mon frère ne me ferait ça… »
Un soubresaut m’agita, et je découvris avec stupeur que je n’étais vêtu que d’un T-shirt bleu nuit et d’un short azur. Ma prothèse n’avait pas changé, immuable. Je ressentais ce qu’éprouvait l’esprit de mon frère : peur, tristesse, confiance.
« Arrête de te leurrer… »
Je pensais à lui, et aussitôt je sus où il était. Nos esprits étaient si proches que je parvenais à le localiser. Il était immobile, comme flottant entre deux eaux dans l’infini de l’onde en contrebas. Sans même réfléchir, je m’élançais, puis plongeais dans la mer des mensonges que XANA avait créé rien que pour piéger mon frère.
Le contact avec l’eau glacée me coupa le souffle, et le froid me mordit jusqu’aux tréfonds de mon âme. Mais je pouvais tout de même nager, guidé par ma détermination et l’affection que je portais à mon frère, dont la pensée me faisait office de fanal. D’un certain côté, XANA avait raison : oui, toutes les fois où nous pouvions être ensemble, réunis, je me suis défilé comme un lâche…
Mais… non ? Chaque fois, j’ai tenté de le sauver ! XANA tentait de me faire douter ! Je devais me reprendre, car sinon je n’arriverais jamais à sortir Lloyd de ce merdier.
Tandis que je nageais toujours plus vers mon frère, un rocher se détacha du fond. C’était comme si une image défilait dessus à la manière d’un film. On m’y voyait tétanisé, alors que Damien la brute du CE2 tabassait Lloyd sans vergogne.
Etrangement, alors que cela faisait un certain temps que j’étais sous l’eau, je n’éprouvais aucun besoin de respirer.
Je me propulsai, puis éclatai la roche menteuse d’un coup de poing, avec ma prothèse.
Je le voyais, inconscient, noyé dans les méandres de cet océan de tromperies. Un nouveau rocher passa sur mon chemin, suivi de trois autres. Je les brisais tous, sans jamais éprouver le moindre mal, la moindre souffrance. Il est moins douloureux de rompre un mensonge que d’en vivre un, c’est ce que je me disais. Et à mesure que je m’approchais de mon twin brother, les roches s’amoncelaient, plus présentes que nulle part ailleurs.
Un mouvement au milieu de tous ces mensonges. Imperceptible, mais je le sentais. Il m’avait entendu.
Plusieurs rochers tournaient autour de lui, comme les mouches autour d’une lampe halogène. Tous me montraient en train de le laisser tomber dans la plus grande solitude. Sur l’une, j’étais adossé à un arbre avec Laurent alors que d’autres l’insultaient. Sur une autre, il se faisait engueuler par la maîtresse de CM1 parce qu’il avait perdu Ernest, la gerbille de la classe.
Je m’apprêtais à les briser lorsque des algues enserrèrent mes chevilles, m’entraînant inexorablement vers le fond. J’avais beau me débattre, leur prise se raffermissait toujours.
« Frangin, ne l’écoute pas ! »
Il avait rouvert les yeux, mais était incapable d’esquisser le moindre mouvement. Il était comme paralysé. Les rochers se rapprochaient toujours plus de lui, toujours plus lointains alors que j’étais tiré vers le bas. Mais je devais le sauver, alors je ne me laissais plus faire. Il fallait que je le sauve. J’arrachais les algues, toujours plus constrictrices, et me lançais vers l’épaisse gangue de roche compressée qui emprisonnait Lloyd.
Je donnais un coup de poing dans la prison de duperie, mais ce fut inefficace. Les pierres étaient tellement compactées que même le plus puissant des marteaux-piqueurs ne serait pas parvenu à ne serait-ce que l’ébrécher. Soudain, je fus parcouru de spasmes, comme la fille dans L’Exorciste.
Mais oui ! Peut-être que j’étais dans le corps de mon frère, mais nous étions tous les deux sur un monde proche de Lyoko ! Donc, en y réfléchissant bien…
Mon T-shirt et mon short venaient de laisser la place à une combinaison bleu nuit parcourue de motifs bleu électrique, dont le halo éclairait faiblement les eaux noires dans lesquelles je progressais. Ma combinaison. Aussi, elle fut vite rejointe par mes haches, mes bottes mais surtout mon répulseur et mon anneau électronique miraculeusement intact. Mon écran oculaire m’indiquait que mes points de vie étaient à… +∞ ?! Pas le temps d’y réfléchir. J’avais un frangin à libérer, moi.
Les bandes de ma tenue brillèrent brusquement d’un éclat plus intense que d’habitude. Etrangement, je n’en ressentais aucune différence notoire. À cet instant, des paroles de ma mère ressurgirent à mon esprit.
« Dans ton cœur brûle comme une petite flamme, qui n’attend qu’une occasion pour se changer en un immense brasier… »
Répulseur chargé à 457%. Puissance critique atteinte.
Je trouvais une anfractuosité dans la cage rocheuse dans laquelle mon frère était retenu.
« Viens avec moi. Il ne t’a jamais aimé… », disaient les eaux noires comme du charbon liquide.
« Annihilation ! », dis-je de ma voix la plus menaçante et la plus déterminée.
Un fin rayon d’énergie sortit de ma paume ouverte, aussitôt suivi par une imposante vague déferlante, aveuglante, et sans doute aussi puissante qu’un tir de l’Etoile Noire dans Star-Wars. Les mensonges furent pulvérisés, atomisés, et le corps gisant de Lloyd apparut devant moi.
« FREROT !!! », hurlai-je.
Un soubresaut agita le corps inanimé de mon frère. Il tentait de bouger ! Je nageais dans sa direction, ignorant les algues qui revenaient à la charge. Plus rien ne pourrait me retenir. Enfin. Ensemble. Nous étions enfin réunis, et plus rien ne pourrait nous séparer.
Je passais son bras droit derrière ma nuque et mettais mon bras gauche dans son dos, avant de nager pour regagner la surface. Ce n’était pas une mince affaire, avec XANA qui nous envoyait algues et rochers mensonges pour nous retenir. Mais plus rien ne pouvait m’arrêter. Finalement, j’avais réussi à tenir parole. Je l’avais sauvé. J’avais sauvé mon frangin. En quelques minutes, qui me parurent comme autant d’éternités, j’avais réussi à nous faire émerger, puis, à nous faire atteindre la jetée.
Je nous hissais dessus, et, une fois complètement hors de l’eau, Lloyd se réveilla.
« Qu’est-ce que tu fous là ? Tu me sors de la flotte pour mieux me buter ensuite ? C’est bien ça que tu veux ? »
J’étais arrivé trop tard. XANA avait réussi à le corrompre.
« Non frangin… Je voulais juste qu’on se retrouve…
Je pleurais.
- Don’t lie to me, you moron ! »
Il se rua sur moi, bien décidé à m’en faire baver…
Et voilà, le tournant scénaristique commence !
Eh oui... Plus que 3 chapitres et c'est fini... Snif... Excusez-moi, je cherche un mouchoir... Non, je rigole En tout cas, je vous l'annonce clairement...
Il y aura une suite à I Need A Hero. Parce que oui, il ne s'agit que du premier arc de ma vision de la saison 5. Et je vous donne déjà le titre provisoire de cette nouvelle fic : Code Lyoko - Reboot.
Sur ce, je vous laisse, comme à mon habitude, le titre du chapitre 13 (ah!!!)
Spoiler
Chapitre 12 - Deux brasiers...
Sur ce, je vous souhaite une agréable soirée.
À suivre : Chapitre 12 - Comme une petite flamme... _________________
Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Et voilà, après ce chapitre, plus qu'un seul et l'épilogue et cette partie sera terminée. D'un côté, ça me fait super plaisir, parce que j'ai pu partager cette aventure avec vous... Mais d'un autre côté, je suis triste, parce qu'il y aura toujours quelque chose à changer... Bon, sur ce, je vous envoie le chapitre 12.
Spoiler
Chapitre 12 – Une petite Flamme…
I need a hero, to save me now.
I need a hero to save me now.
I need a hero to save my life
A hero will save me just in time! Skillet, Hero
* * *
Je me ruais sur lui, bien décidé à lui faire payer. Finalement, XANA avait plutôt raison : Yann ne m’avait jamais vraiment aimé. Mais une petite voix au fond de ma tête me hurlait que ce n’étaient que des mensonges, que je me leurrais. Sans y prêter la moindre attention, je courais vers mon frère et lui envoyai un violent direct du gauche dans le ventre. Il ne brancha même pas.
Des arbres invisibles nous projetaient leurs racines dessus, alors que Lloyd me prenait pour un punching-ball. Ignorant pour rouage de coups, je dégainais mes haches cybernétiques, pendant à ma ceinture. Je donnais un coup de coude à mon frère pour l’éloigner des racines. J’abattais mes hachettes.
Et voilà qu’il se prend pour un bûcheron, le manchot ! Je ferais mieux de retourner dans l’eau, au moins là-bas j’étais tranquille et personne ne venait me faire chier ou voulait me tuer… Mais alors que je me rapprochais du bord de la jetée, des racines m’enserrèrent les chevilles, les épaules et les poignets. Mais c’est pas normal ! Si XANA voulait me protéger, il me laisserait tranquillement plonger ! Mais qu’est-ce qui lui prend ?
Hey ! Pas si vite, frangin ! Alors qu’il est en train de s’enraciner sur cette jetée, je casse les branches qui l’emprisonnent et lui attrape le poignet avant qu’il ne retourne à la flotte.
« Tu retourneras pas au bouillon tant que tu te souviendras pas… »
* * *
Ils se tenaient là, l’un en face de l’autre, les yeux dans les yeux. C’était comme si le reflet du premier était sorti du miroir. Sauf que le reflet avait un bras en métal et portait une tenue étrange, et que l’autre était nu comme un ver. Les deux se toisaient comme deux chats prêts à s’écharper, exactement comme Il le souhaitait. Depuis le début, Il voulait en arriver là. Savoir lequel des deux était le plus fort, telle était la chose qu’Il voulait savoir. Si Son champion était réellement la plus puissante des armes qu’Il possédait pour assouvir Son plus grand désir.
L’autre encaissait les attaques sans broncher. On aurait dit qu’il était aussi déterminé qu’endurant. Au fur et à mesure que le premier, Son Champion, déversait ses coups de pieds et de poings, feintait, estoquait, celui avec le bras de métal demeurait immobile. Il avait comme une petite flamme dans les yeux. Chaque fois qu’Il faisait surgir un danger, il restait sur place, imperturbable, et se débrouillait pour que tous deux restent en vie.
Et à chaque coup qu’il recevait, et à chaque péril qu’il prévenait, ses yeux brillaient chaque fois un peu plus. Cette faculté à rester de marbre semblait L’effrayer. Comment un tel être pouvait-il exister ? Comment un insignifiant… humain osait-il le défier ainsi ? Lui ? Le Grand Fléau ? Sa rage montait de plus en plus, alors que celui au bras de métal restait immobile.
Malgré la colère qu’Il insufflait à Son Champion, celui-ci semblait faiblir. Il ne frappait plus aussi fort qu’à sa sortie de la Mer d’Encre, et son adversaire semblait s’en être aperçu. Mais il ne passa pas à l’attaque. Au contraire, il restait planté là, haches en main, mais ne s’en servait pas.
* * *
Il commençait à faiblir. C’était bien, je pouvais réussir mon plan sans accroc. Et j’aime quand un plan se déroule sans accroc. Après plusieurs minutes où je restais debout, immobile, je m’approchais de Lloyd, prostré. Il pleurait.
Mais que se passe-t-il ? Je bouillonnais de colère, et je ne pouvais plus rien lui faire. J’étais à genoux, à sa merci, et il ne se vengeait même pas ? Pourtant, j’étais sûr qu’il en rêvait… Mais la petite voix au fond de moi prenait de l’ampleur, et devenait plus présente. Elle me faisait douter. Elle me faisait pleurer.
* * *
Ils ne se battaient plus. Cela Le rendait de plus en plus instable. Sa colère allait bientôt atteindre son paroxysme. Son Champion et l’autre se dirigeaient vers la falaise. Finalement, si jamais Son plan marchait, peut-être réussirait-Il à avoir deux armes pour le prix d’une ?
* * *
« Frangin, dis-je. Regarde-moi, frangin ! »
Il pleurait toujours.
« Il te ment. Je ne t’ai jamais voulu de mal, et tu le sais très bien », repris-je d’une voix calme et douce.
Je lui racontais nos souvenirs, ma vie sans lui, mes sentiments. Depuis deux ans, deux longues années où je ne m’étais confié à personne, je m’ouvrais à lui. Il pleurait encore comme une madeleine, mais au fond de moi, je savais qu’il m’écoutait. Comme il tremblait comme une feuille, je parcourais les quelques pas qui nous séparaient.
« Ne m’approche pas… », gémis-je entre deux sanglots.
Il ne m’écoutait pas, et me pris dans ses bras. Le contact du métal froid sur ma peau humide me semblait tellement… irréel, mais pourtant, comme il me l’avait dit juste avant, il était venu pour me sauver. Nos esprits en contact, je pouvais voir en lui comme dans un livre ouvert. Il avait raison : je me mentais à moi-même.
* * *
La fureur et l’effroi montaient en Lui. Personne n’avait osé Lui tenir tête aussi longtemps. Personne, sauf ces enfants. Et lui, qui n’était arrivé que deux mois auparavant, semblait en savoir bien plus sur Lui que les autres. Seul… Seul l’un des Bâtisseurs pouvait en connaître autant sur le Grand Fléau ! Il avait détruit le Premier, Achille, mais le second, Prométhée, Lui avait toujours échappé… Et seule Arianne Lui avait autant fait peur et était capable de faire tant monter Sa rage. Mais alors, est-ce que celui au bras de métal était la seule autre personne à Lui avoir fait cet effet ? Serait-il… Orphée ?
* * *
Ce fut comme si les dernières barrières de ma mémoire altérée se brisaient. Je l’avais ramené. J’avais ramené le vrai Lloyd !
« Pleased to see you, frangin, me dit-il les yeux encore mouillés de joie.
- Plaisir partagé », lui ai-je répondu.
Et à nouveau nous nous étreignîmes, comme les deux frères qui ne s’étaient pas vu depuis deux ans que nous étions.
Ça me choquait, la façon dont je venais de me comporter avec mon frère. J’avais été dupé. XANA me mentait depuis le début, et moi je l’écoutais, like a stupid moron. Je me dégoûtais moi-même. Mais j’étais de nouveau moi, et rien ne pouvait me faire plus plaisir. La mer en contrebas commençait à s’assécher, et bien vite la surface de l’océan laissait place à une infinie plaque de granit.
Un bruit sec venant des fourrés mit fin à notre étreinte. Une racine fondit sur nous. Je réfléchis à une vitesse folle. Je poussais Yann et me pris le végétal de plein fouet. J’avais remboursé ma dette envers lui.
Tout s’était passé si vite. Une racine était partie de je-ne-sais-où, et Lloyd m’avait poussé. Il m’avait protégé ! Je courus vers la falaise, et je l’y vis, pendant par la main gauche dans le vide. Je lui tendis la mienne. Il la prit, et c’est alors que je la remarquais.
Ses yeux brillaient de la même lueur que les motifs de ma combinaison. Comme une petite flamme…
Et voilà, l'avant-dernier chapitre est publié. Et comme à mon habitude, le titre du chapitre suivant, qui ici sera l'épilogue
Spoiler
Epilogue - Adieux et retrouvailles
À suivre : Chapitre 13 - Deux brasiers _________________
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Okayyyy, comme je me souvenais plus trop du début de la fiction, je viens à l'instant de tout relire. Hum, d'une manière générale, le commentaire de Quater reste toujours d'actualité. Si le personnage de Yann est intéressant, il est totalement décrédibilisé à mes yeux, en plus de tuer tout suspense (À chaque fois quasiment, Yann veut faire un truc, et il le gère avant la fin du chapitre suivant, si je devais résumer de manière un peu caricaturale). Dommage. Mais cela étant tu ne pouvais valablement effectuer de revirement de style après une demi-douzaine de chapitres, ça aurait fait strange... J'ai lu que tu prévoyais une suite. L'occasion d'être plus raisonnable ? Là tu t'es surtout un peu emporté en écrivant, et même si le plaisir est bien entendu primordial, je dirais qu'il t'est un peu monté à la tête
Ton style est bon, vraiment. C'est surtout le scénario que tu as raté à mes yeux. Et c'est d'autant plus dommage qu'il y a certaines idées qui sont très bonnes, malheureusement, elles sont éclipsées par ce négatif. S'agissait-il de ta première fiction ? Dans ce cas l'erreur est compréhensible... J'espère alors que tu continueras avec d'autres écrits, parce que je suis sûr que tu as les capacités pour produire quelque chose d'aussi énorme que le nombre de calories d'un menu maxi Best of
Bonne continuation. _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Posté le: Jeu 20 Juin 2013 08:50 Sujet du message:
Inscrit le: 21 Oct 2012 Messages: 98 Localisation: Quelque part, au milieu de pandas...
Je la connaissais pas, celle du menu maxi best-of^^. Alors, oui, je sais, et tu l'as très bien dit, changer totalement mon personnage à la moitié de ma fic, ce serait comme... je sais pas, moi... oublier le ketchup sur ses frites ? (pour rester en mode Grand M tout jaune). Et je l'ai marqué sur mon tout premier message, il s'agit de la deuxième version de ma première fic. Je ne m'étais pas avancé à ce point dedans, et après, comme je n'ai fait que réadapter mes notes, ça restait quand même en mode Captain America, le mec le plus balèze qui soit après Chuck Norris et Dieu le Père...
Dans ma fic suivante, que j'ai déjà commencé à écrire, je vais tenter de corriger ça. D'ailleurs, y a déjà pas mal de monde qui m'aide ! Y en a un dont les initiales sont les mêmes que Cartoon Network, et une qui a pratiquement le même pseudo ici que sur CL RPG... Ils m'aident à remettre les pieds sur Terre. Merci à eux, d'ailleurs.
Mais je ne viens pas ici exprès, juste pour parler du futur. Parlons plutôt du présent. Carpe Diem, comme diraient les Romains. J'aurais voulu le faire la semaine dernière, juste pour la blague, mais j'ai complètement oublié... Voici enfin le pénultième chapitre d'I Need a Hero : Reloaded...
Spoiler
Chapitre 13 – Deux Brasiers
They'll see your fire through the dark night sky,
I hope you're home when I arrive,
If the there's a fire in the afterlife,
I'll be there again to light the match
Silverstein, I am the Arsonist
* * *
Le ciel se faisait plus sombre, alors que Yann tirait Lloyd en haut de la falaise. Il ne restait plus rien des nuages pâles, ni de la végétation, et la mer avait fait place à une immense plaque de roche lisse. Le sol était tellement aride que cet univers semblait être la Désolation même.
« Ouais, frangin, dit le jeune homme à la prothèse. Je te laisserais jamais tomber. »
Lloyd avait l’apparence d’un jeune homme de quatorze ans. Il avait des yeux d’un bleu profond et des cheveux auburn qui lui tombaient dans le creux du dos. Son corps nu était émacié, le faisant paraître à la diète depuis un temps incertain. Ses yeux étaient creusés, lui donnant des airs de héros de film de Tim Burton, aspect renforcé par la pâleur de sa peau. Mais sa ressemblance avec le Cyborg était indéniable. Malgré l’apparente différence d’âge, on pouvait deviner qu’ils étaient de la même famille.
Les yeux du plus jeune des deux Beckett s’étaient mis à briller du même éclat intense que les bandes bleu fluo de son frère au moment même où il lui avait une nouvelle fois sauvé la vie. Il n’avait pas remarqué que ses propres yeux luisaient eux-aussi.
Soudain, l’image du corps de Lloyd se brouilla, pour se rétablir sous une toute autre forme. Il portait une tenue similaire à celle de Yann, sans le bras mécanique ni l’anneau électronique, et d’un bleu plus clair.
« Mais… Qu’est-ce qui s’est passé ?, demanda-t-il.
- J’ai fait comme toi, je t’ai lié au Super Calculateur avec le même virus que tu m’as injecté… »
Mais soudain, rompant la conversation, un gigantesque éclair rouge frappa, aveuglant, l’infini du sol rocheux en contrebas. Les cieux passèrent des ténèbres à la couleur du sang, et un rugissement emplit les airs comme les riffs de guitare lors d’un concert de Sum 41.
« ORPHEE !!! »
Les deux frères, les tympans en feu, descendirent de la falaise pour se diriger vers ce qui semblait les avoir interpelés. Celui-ci reprit en hurlant de rage.
« Son plan était infaillible, et tu vas détruire Son destin. Laisse Ulysse là où il est, ou meurs par Sa main ! »
Les jumeaux sautèrent chacun d’un côté pour esquiver la foudre écarlate qui leur était destinée. Plus ils se rapprochaient de leur assaillant, plus ils pouvaient en distinguer la forme.
Ce corps pouvait être nommé le Chaos, tant ses membres étaient anarchiques. Monté sur huit pattes noires luisantes et striées de rouge, cet avatar de l’Apocalypse possédait un corps long et élancé, d’où pointaient dans toutes les directions une quantité incalculable de pinces, d’aiguillons, neuf queues pourvues de lames ou de masses, à la manière de certains dinosaures, une carapace couverte d’épines, … On aurait pu croire à un mélange de manticore, d’échidné, de scorpion et de plein de choses bien répugnantes en une créature immonde. Et cette chose renfermait en son cœur une boule de fumée noire. L’essence que XANA avait instillée dans l’esprit de Lloyd.
« Ensemble ?, demanda Yann d’un ton confiant.
- Ensemble, confirma son frère.
* * *
Je l’avais retrouvé ! Enfin ! Deux ans qu’on s’était perdu de vue, et j’ai retrouvé Lloyd ! Il courait sur la droite de ce… machin, et moi sur sa gauche. On allait prendre ce truc en tenailles.
Ah, d’ailleurs, en parlant de tenailles, il m’envoyait ses pinces les plus proches en direction de mon plexus. Il devait espérer faire du surimi saveur Beckett, même si les rivets craquent un peu trop sous la dent. Je repoussais les impressionnants appendices d’un grand coup de Tech-Labrys. Je priais pour que Lloyd réussisse lui aussi à s’en sortir.
* * *
Tiens ? On parle de moi ? Et pas au passé ? Qu’est-ce que ça fait du bien…
Alors, vous devriez à peu près me connaître : Lloyd Patrick Beckett, euh… quatorze ans je vais devoir dire ?... Vous savez sans doute l’essentiel sur moi. Mais il y a que je n’ai jamais révélée à quiconque, pas même à Yann… Enfin, j’ai jamais vraiment eu le temps de le lui dire, vu que je suis tombé dans la Mer Numérique… Mais je digresse (graisse, graisse, graisse, ...)… In fact, j’ai jamais été un Cyborg sur Lyoko.
Oui, la combinaison bleue, les haches et tout ça… C’était juste pour le style ! Vous croyez qu’une combi marron moche en Lycra façon Power Rangers, c’est sexy ? Alors là, je vais vous répondre franchement, c’est la chose la plus immonde qui soit. Et si vous vous demandez encore où je veux en venir, je vais vous le dire. Sur Lyoko, je suis un Métamorphe. Non, pas comme le Pokémon, un vrai Métamorphe. Mode « C’est pas sorcier » activé.
Le… gros bidule moche m’envoyait l’une de ses queues pourvues de grosses bouboules façon ankylosaure droit dessus. Je me concentrais plus que d’habitude (j’ai passé deux ans en stase dans une tour, donc normal, je dirais), et, juste avant l’impact, la combinaison qui me couvrait fit place à une armure faite du même métal que la coque des Mégatanks. Le coup me fit reculer a lot, mais je ne me pris aucun dommage. Aussi ai-je grimpé sur sa queue pour avoir un meilleur point de vue.
* * *
La pince de ce mastodonte se planta au sol, et alors je remarquais qu’à sa base luisait d’un rouge sang le sceau de l’infamie. Cette chose difforme était donc une créature de XANA, et sans doute l’une des plus puissantes qui ait jamais existé. Mais heureusement, avec Ça, on vérifiait l’adage vieux comme le monde « Plus c’est gros, plus c’est con ».
Il semblait aveuglé par la rage, vociférant et tempêtant contre un certain Orphée. Mais… Oh my gosh…
Tout devenait logique ! Dans la mythologie grecque, Orphée était le seul type à avoir franchi les portes du Tartare vivant. Quant à Ulysse, il a mis presque deux ans avant de pouvoir retourner en Ithaque ! En suivant la logique de ce monstre, j’étais donc Orphée, et Lloyd était Ulysse. Et donc ce monstre serait… Cerbère.
J’abattais ma hache à double tranchant dans l’œil de XANA, puis je la séparais en mes deux hachettes fétiches. Je plantais mes haches cybernétiques dans le bras du monstre pour grimper sur son dos, comme on escalade une paroi de glace avec des piolets.
* * *
Des tremblements parcoururent la méphitique carcasse du Cerbère. Des cris parcourant les airs. Des mains qui s’attrapent, puis se lâchent. Des corps qui roulent, boulent, se heurtent, glissent, pour finir par gire au sol. Un orage rouge comme une plaie à vif et infectée. Un râle, puis un gémissement. Le courage qui les quitte. L’espoir qui demeure.
Yann et Lloyd gisaient côte à côte, sur le sol de granit. Des étoiles pâles voletaient devant leurs yeux encore embués par la douleur. Leurs membres les faisaient souffrir, si bien qu’ils ne pouvaient se redresser pour faire le constat du carnage qu’ils avaient engendré.
Cerbère avait perdu deux queues et trois pinces. Une partie de sa carapace manquait, brisée à grands coups de hache, tandis que la majorité des pointes qui la parcouraient avait été réduite en miettes. De ses cornes ne subsistait qu’un lointain souvenir. Mais malgré les dommages qu’il avait subis, il riait à la victoire alors que la plaque rocheuse devenait flasque, manquant d’engloutir les jumeaux.
« Et le Maître pensait que deux êtres aussi insignifiants que vous pouvaient le mener à la victoire ? Que vous étiez dignes de mener Son armée ? Et toi, Orphée ! Jamais Il ne m’avait dit que tu étais aussi ridicule ! Tu n’arriverais même pas à la cheville d’Héraclès ! »
Son ricanement était semblable à un rugissement. Mais, trop occupé à crier victoire, il n’avait pas remarqué ce qui se passait au sol. Il n’avait pas remarqué que désormais les deux frères brillaient comme deux soleils.
* * *
Mes os qui craquaient. C’est le seul souvenir que je gardais de mon escalade sur le dos de ce truc.
Yann et moi devions lui avoir mis cher, puisqu’on lui a réduit en partie sa carapace en bouillie… Mais il continuait de rire comme un dément. Comme si les blessures que nous lui avions infligées n’étaient que des égratignures.
Je me redressais sur un coude, bien qu’il ait été encore douloureux. Mon frère brillait comme jamais, et mon armure de Mégatank avait des reflets bleu électrique. Ce machin n’avait pas semblé le remarquer, mais le sol commençait à redevenir liquide. Il pensait nous avoir vaincu, donc il voulait nous refaire plonger dans la Mer des Mensonges…
Etrangement, Yann se releva sans encombre, comme si toutes ses blessures avaient disparues… ou plutôt, avaient été effacées. Il me prit par la main et mis son répulseur à charger.
* * *
Chargement à 457%. Puissance critique atteinte. En attente de la procédure J.A.R.V.I.S., indiquait mon écran oculaire.
Mais ce tir ne serait pas suffisant à réduire Cerbère en poussière. Il fallait quelque chose de plus… punchy. Je courais sur le granit mou, vers la jetée désormais brisée. Lloyd s’était relevé et faisait face au monstre. Tandis que je grimpais vers la falaise, il l’attirait vers moi en lui flanquant de violents coups de poing. Ses aiguillons traînaient au sol. (Tiens, j’avais oublié à quel point on l’avait amoché…)
Une fois que mon frangin l’avait amené à une distance suffisante, je pris mon élan et mon courage à deux mains. Toutes sortes de questions m’envahissaient l’esprit : pourquoi est-ce que j’avais aussi peur ? Est-ce que je serais à la hauteur ? Comment XANA pouvait-il me redouter alors que ça ne faisait que deux mois que j’étais vraiment un Lyoko-guerrier ? Est-ce que Cerbère était aussi puissant qu’il en avait l’air ?
Mes pieds quittèrent le sol. J’écartais les bras, me mis de profil et tenais mes haches en sens inverse. Les lames se mirent à rayonner.
Spoiler
[Lien vers Shine With Me]
Je sais pas comment j’ai eu cette idée, mais j’en comprenais le principe assez vite : paratonnerre inverse, ou condensateur, pour les scientifiques. En gros, je déchargeais l’énergie répulsive latente de mon avatar dans mes haches, me faisant atteindre une masse critique de 1029%. Je me mis à tournoyer, bras toujours tendus pour le style, et m’attendais à une lourde réception.
* * *
Oh, la belle bleue !
* * *
Un anneau d’énergie répulsive entourait le Cyborg qui faisait comme une toupie fluorescente, dont le turquoise tranchait sur le ciel cramoisi.
Trois secondes. Ce fut le temps qu’il mit avant de tomber sur Cerbérus. Trois secondes de chute interminable, et qui se finirent en un impact fulgurant.
L’une des haches cybernétiques se planta au milieu du crâne du fragment de XANA. Aussitôt, une ligne bleue ciel se propagea sur le monstre en suivant un plan qui le traversait dans la longueur. Puis, l’énergie se déversa en cette chose. Alors que Yann retomba au sol en un three points landing, la ligne bleue brilla de mille feux tout autour de l’ancien taulier de Lloyd. Puis, dans un immense fracas d’enfer, son corps se craquela, pour finir tranché en deux. Ç’en était fini de Cerbère. Comme dans le mythe. Orphée l’avait vaincu, bien que d’une façon beaucoup plus brutale que dans le mythe.
Le ciel s’éclaircit et prit une somptueuse teinte azur. On y voyait enfin le Soleil qui perçait le peu de nuages à l’horizon. La dalle rocheuse laissa place à une immense prairie d’herbe verte, couverte de collines et d’arbres, et parcourue de rivières. Le seul élément qui jurait dans ce havre de paix était une boule de fumée noire, pas plus grande qu’une boule de pétanque, et parsemée de fins éclairs écarlates.
Lloyd et Yann se tenaient côte à côte, haletants, puis se regardèrent droit dans les yeux.
« Il est grand temps de retourner à la maison… », dirent-ils à l’unisson.
Lloyd prit ce qui restait de Cerbère dans sa main, et serra le poing. La sphère disparut au moment même où l’esprit du garçon au bras d’acier se retirait de celui de son frère.
* * *
C’était comme si le temps s’était figé, comme suspendu à l’issue de notre combat contre XANA. Lloyd tombait à pic, tout comme moi, à deux mètres de mon avatar. Il portait toujours la combinaison de sa version XANA-guerrier, mais ses traits s’étaient adoucis.
« Jérémie, prépare l’antivirus, dis-je tout haut. Je ramène de la compagnie… »
Il me tenait en joue avec ses canons laser de poignet. Mais je lisais dans ses yeux, comme je pouvais le faire deux années auparavant.
On se retrouvera en haut…, disait son regard.
Je lui pointais à mon tour mon répulseur, et nous tirâmes simultanément.
Et voilà, il ne reste plus que les épilogues à poster. Et une petite surprise vous attendra en plus.
À suivre : Epilogue - Adieux et retrouvailles _________________
Posté le: Jeu 20 Juin 2013 11:41 Sujet du message:
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Yeah, ça arrive suffisamment tôt pour que je n'ai pas à relire toute la fic.
Bon ben... Pas grand-chose à ajouter par rapport au commentaire précédent. Toujours le même style, tu restes fidèle à toi-même, c'est bien car c'est loin d'être mauvais. On retrouve bien entendu la démesure des Beckett rien que dans 1029%
Je t'avoue que n'étant pas fan de la famille, je suis assez content que l'épilogue arrive, car je veux voir la seconde fiction moi _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
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