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 Auteur Message
Ikorih MessagePosté le: Dim 16 Fév 2014 16:00   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Spoiler



Chapitre 10 : Contact


Après une dévirtualisation violente et rapide dont nous passerons les détails, Xanadu et moi avions été renvoyés sur Terre.
-Donc, visiblement, Wolfy a conservé les données de Jérémie après sa destruction.
Drake haussa un sourcil :
-Tu penses qu’il a réussi à recréer le vrai ?
-Non, c’est impossible. Il a même perdu en partie les données de l’avatar virtuel. Et Wolfy n’a pas besoin d’un serviteur qui ait une conscience. Il a juste besoin d’un avatar. Donc il a repris ces données.
-Je vois l’idée.

J’étais reparti en reconnaissance à Paris, sur le quartier du côté de Kadic. Xana avait donné une liste d’instruction assez précises concernant les endroits à voir (visiblement elle n’avait pas totalement apprécié mes escapades) et je m’appliquai à espionner soigneusement.
Premier endroit, Kadic. Ce pouvait sembler étrange de s’intéresser à l’école mais la disparition d’Ulrich Della Robbia avait dû causer des remous par là. Parmi sa classe par exemple.
Me faufilant jusqu’à trouver la salle de cours de la 6ème du gamin, j’observai le cours. La plupart des enfants semblaient un peu secoués, certains affichaient même une mine attristée. Mais surtout, certaines places étaient vides. Des élèves manquaient depuis la dernière fois, très probablement parce que la disparition de leur ami leur avait flanqué un coup.
Un élève leva la main, demandant à aller aux toilettes. Il avait l’air d’avoir mal au ventre. Bon, une épidémie de gastro était possible aussi. Puisque personne ne savait rien (logiquement), on devait penser qu’il était parti en vacances dans un endroit sans réseau, même sans rien leur dire…mais à onze ans, on était trop naïf pour imaginer le scénario catastrophe. Franchement, qui serait assez inventif pour penser à toute l’histoire avec Carthage ?
Maintenant, je devais passer chez Odd et Yumi. Ce fut vite atteint grâce au réseau électrique. La maison semblait calme, avec un enfant en moins.
Yumi était assise toute seule sur son canapé. Elle avait l’air d’avoir pris un petit coup de vieux. Son regard était de ceux de ces gens qui étaient déjà fatigués de leur existence et n’aspiraient qu’à un peu de repos. Dans ses mains, elle avait un cadre photo avec l’image de sa petite famille au complet. Elle soupira. La perte de son fils avait dû lui faire un choc.
-Quand est-ce que tu vas rentrer ?
Mh. Un GROS choc alors. Elle devait imaginer une thèse genre fugue. On lui avait peut-être rien dit. Odd n’avait pas l’air d’être là non plus, peut-être au travail. Ou en train de se morfondre dans une pièce adjacente. La petite Laura entra dans la pièce, sa tablette tactile à la main. Dessus on pouvait vaguement voir des souris galoper vers un lointain fromage. Elle s’assit à côté de sa mère qui lui passa la main dans les cheveux, mais c’était comme si Yumi était plongée dans un brouillard. Elle n’était pas tout à fait présente, en fait. Je misais sur 81,92% de chance de virer cinglée.
-Dis maman, papa il est parti où pour son travail ?
Yumi se raidit un instant, puis lâcha un autre soupir et répondit mollement :
-Il ne me l’a pas dit. Mais il a dit qu’il ne savait pas quand il rentrerait, ajouta-t-elle pour couper court aux questions.
Laura fit la moue puis décida de faire danser sa souris devant une situation au-dessus de ses compétences. Moi, de mon côté, je m’interrogeai sur l’absence de Odd. Yumi avait l’air d’en savoir peu, ou alors elle ne voulait rien dire à sa fille. Mais Odd n’était pas chez lui, et ce, peu après la disparition de son fils aîné. Le connaissant, il y avait une forte probabilité pour qu’un lien existe.
Je notai ce point dans un coin de ma tête (enfin si on pouvait dire que j’avais une tête) et m’éclipsai vers d’autres aventures, comme par exemple vers l’usine. L’endroit semblait toujours aussi désert mais quelque chose avait l’air de clocher. Je m’avançai dans les circuits du vieux bâtiment, avant de détecter une sorte d’impulsion électromagnétique. Quelque chose d’autre venait de traverser les circuits. Et ça ressemblait vaguement à ce que pouvait produire une bombe EMP. Ma perception vacilla, et tout portait à croire que Carthage n’avait pas laissé sa base sans surveillance longtemps. Mon énergie chuta brutalement, tandis que les installations électriques encaissaient elles-aussi le choc énergétique.

Il faisait sombre, et je ne reconnaissais pas l’endroit. Une sorte d’endroit noir, ou gris foncé, qui s’étendait à perte de vue. Des lignes délimitaient une sorte de pâle quadrillage sur le sol, mais on ne voyait rien d’autre que ce paysage monotone. Si. Parfois, quelques formes indescriptibles passaient dans le coin de l’œil et s’estompaient si on regardait, comme des nuages de brume. J’avais déjà vu cet endroit, il me rappelait quelque chose. Mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Il y avait quelque chose d’important ici, ou il y avait eu. Et pourtant rien ne semblait digne d’intérêt. La mort se faisait sentir partout.
Quelque chose. Quelque chose manquait, ici. Mais quoi ? Une sorte d’écho de souvenirs, c’était ce que ça m’inspirait. Insaisissable. Et ça m’énervait profondément de ne plus me rappeler ce qui se trouvait ici parce que j’en avais besoin. Le pire c’était que j’avais la sensation de l’avoir su, ou que je le savais quelque pars. Où ? Et où était cet endroit ? ça ressemblait à une sorte de monde virtuel, peut-être…
Rah ! J’allais en avoir mal au crâne si ça continuait. Quelque chose au fond de moi hurlait « Je connais cet endroit, je sais ce qui se trouve ici ! Laisse-moi t’expliquer ! ». Et quand je tendais l’oreille pour avoir les réponses, rien ne venait. Frustrant. Terriblement frustrant. Je n’arrivais même pas clairement à identifier cette mystérieuse partie qui semblait en savoir tellement. Cette chose qui m’échappait toujours au dernier moment, quand j’étais sur le point de l’identifier. Une partie de moi oubliée ? Dont j’aurais perdu les données il y a quinze ans, lors de ma matérialisation ? Ou les données pourraient-elles avoir été détruites bien avant ?
Avant, il n’y avait qu’une seule personne susceptible d’avoir endommagé ou altéré une partie de mon code.
-Enfoiré !
Le regard étonné de Drake me fit comprendre que j’avais probablement rêvé. J’avais dû m’endormir dans le coin où je m’étais assise pour me reposer les idées. Zut. Sans faire plus attention à la tête que tirait mon assistant (ça se remplace ces choses-là, que ce soit la tête ou l’assistant), je réfléchis à ce que pouvait signifier ce rêve étrange et pénétrant. Ce pouvait bien n’être qu’un rêve mais il était tellement bizarre et prenant que ça n’en avait pas l’air. Les rêves étaient dirigés par l’inconscient et l’inconscient pouvait se souvenir de choses que le conscient avait oubliées. Et les fois où il prenait le dessus, c’était qu’il avait quelque chose de vraiment important à dire. J’aurais tort de ne pas l’écouter. Et je n’aimais pas avoir tort.
-Dis-moi Drake, qu’est-ce que tu connais sur les moyens de restituer des données ?

Odd roulait. Il avait encore du mal à se remettre de la perte d’Aelita, et maintenant, c’était lui qui était perdu. Il ne savait pas où il était, mais il n’avait pas vu d’habitations depuis un bon moment. Il voyait la falaise et un bout de mer en contrebas, mais rien qui ressemble à une construction humaine dans les environs.
« Un coin où Xana pourrait bien se cacher » songea-t-il.
Le soleil se couchait lentement, peignant les environs de teintes orangées. Le sol devenait plus pentu, marquant probablement la montée vers une falaise encore plus haute dont il ne discernait pas encore bien le sommet. Alors que sa voiture grimpait courageusement, il aperçut une forme noire, une sorte de bâtiment. Pris d’un espoir soudain et puissant, il poussa le moteur, impatient de voir l’endroit de plus près. C’était peut-être bien la planque idéale pour celle qu’il cherchait. Et ça ne coûtait rien de s’y rendre.
La radio, qu’il avait mise pour passer un peu le temps longuet, crachotait quelque reportage sur un réacteur surpuissant. Odd n’était pas passionné de science mais le virus l’atteignait un peu depuis ses aventures virtuelles. Il n’avait de toute façon rien de mieux, alors il monta le son.
-Le réacteur Iter, vendu à un acheteur inconnu, est à présent remis en service. Très peu d’informations sont actuellement données et rien ne fuite. Il semblerait que la plus puissante source d’énergie de notre ère soit passée dans le domaine top secret et…
Odd baissa le son, étouffa un bâillement. Aelita avait été enlevée, il ne s’intéressait absolument pas à ces histoires de réacteur. Elles étaient futiles.
La mystérieuse bâtisse était enfin mieux visible, toute proche. C’était une sorte de grand manoir noir, assez ancien et en apparence délabré. Mais si Odd avait appris une chose dans ses jeunes années, en tant que combattant virtuel, c’était que l’apparence ne comptait pas. Il descendit de son véhicule et s’avança vers le perron. Instinctivement, il sentit que quelque chose vivait ici. Ce n’était pas vraiment abandonné.
Une forme bougea dans l’ombre. Odd eut un mouvement de recul face à la jeune fille aux cheveux noirs qui émergeait de l’ombre. Elle n’avait pas changé. Après quinze ans, elle était toujours pareille.
-Xana ?
-Tu es un génie Odd.
Le ton sarcastique ramena de nombreux souvenirs à Odd, mais il ne les laissa pas le distraire. Ce n’était pas le moment.
-Alors, qu’est-ce que tu veux ?
Il lut quelque chose dans son regard. Encore poussé par son intuition, il souffla :
-Tu le sais déjà, non ?
-Je suis au courant pour ton gosse, mais Xanadu avait autre chose à faire que te garder à l’œil, alors je n’ai pas les détails de ta petite escapade. Quelque chose à ajouter, mis à part que tu veux retrouver ta progéniture ?
-Oui. Mais je veux aussi retrouver Aelita.
Xana tiqua.
-Elle était avec toi ?
Sans lui laisser le temps de répondre, elle lui fit signe de la suivre.
-Peu importe. Je regarderai dans tes souvenirs quand Xanadu sera revenu. Il me racontera à ta place.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png


Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:30; édité 1 fois
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Icer MessagePosté le: Dim 16 Fév 2014 22:38   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Ah ouais d'accord pour être court c'est court. A peine 37 % de la moyenne de la DrEam tEam (E & E : L'Echiquier et l'Engrenage).
J'ai tilté sur le 81,92 %. Hasard ou c'est bien ce que je crois ?

Je crois que le mieux pour moi est de conclure en style *ODR* : J'espère que Odd n'est pas tombé dans le plus gros piège a cons depuis l'invention du terme Mr. Green

_________________
http://i.imgur.com/028X4Mi.pnghttp://i.imgur.com/dwRODrW.pnghttp://i.imgur.com/mrzFMxc.pnghttps://i.imgur.com/X3qVFnj.gifhttp://i.imgur.com/h4vVXZT.pnghttp://i.imgur.com/gDzGjSF.pnghttp://i.imgur.com/x46kNev.png

« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

https://i.imgur.com/9E3sBM3.pnghttps://i.imgur.com/C4V4qOM.pnghttps://i.imgur.com/R4Yt6QC.png
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Ikorih MessagePosté le: Lun 24 Fév 2014 16:39   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Spoiler


Chapitre 11 : William Dunbar


Aelita reprit lentement conscience. Elle avait mal à la tête, et à la cuisse. Des murs blancs tout autour d’elle, elle était allongée sur un lit. L’endroit lui était totalement inconnu. Il aurait pu ressembler à une chambre s’il n’était pas aussi démeublé. A part le lit, il n’y avait rien. La jeune fille cligna des yeux et chercha à comprendre où elle était, comment elle y était arrivée, et quelle était la source de sa douleur à la jambe.
Puis la mémoire lui revint. Elle se souvint de la jeune femme aux cheveux noirs qui les avait menés dans un piège, et du sniper roux sur le toit. Elle se souvint de Odd bondissant sur les agentes de Carthage pour qu’elle puisse s’enfuir, ce qu’elle avait fait. Mais le sniper ne l’avait pas laissée faire. Elle rappela la balle lui transperçant la cuisse, la faisant chuter dans la neige, impuissante.
Quelques images lui revinrent aussi, les trois agents étaient dans la voiture, la blonde conduisait. Elle, elle était roulée en boule sur la banquette arrière, à côté du rouquin qui faisait une vérification de son arme. Il avait dû la renvoyer dans les vapes parce qu’elle ne se rappelait pas de grand-chose d’autre.
Elle s’assit sur son lit, notant au passage les traces des menottes sur ses poignets. Soudain, une partie du mur qui comportait la porte se dépolarisa et se révéla être une vitre (probablement solide). De l’autre côté, un couloir, et dans ce couloir, deux personnes. La première était la jeune femme aux cheveux noirs, Dorothée Dérobâme. L’autre était le sniper, dont elle ne connaissait pas le nom. Il esquissa un sourire.
-Hey, t’as vu, elle est réveillée.
Visiblement, il devait y avoir un système pour que les deux côtés puissent se parler. Système qui avait d’énormes chances de pouvoir être coupé.
-Sans blague, tu es vraiment un génie…
La jeune femme avait prononcé le prénom de son collègue après, mais Aelita n’entendit pas bien.
-Drake ?
L’interrogation était sortie toute seule. Ça lui semblait tellement surprenant que quelqu’un d’autre porte le prénom de son cousin (prénom peu banal) qu’elle n’avait pas pu se retenir. Toutefois, l’autre se contenta d’éclater de rire.
-Nan je crois qu’il y a erreur. Moi c’est Wreck.
Dorothée lâcha un soupir. Aelita se leva et s’approcha de la vitre.
-Où est-ce que je suis ?
-Sérieusement ? T’es attardée ou tu le fais exprès ?
-Bienvenue au QG de Carthage, mademoiselle Schaeffer, sourit Dorothée.
Bien évidemment, ce sourire n’eut pas vraiment un effet rassurant sur Aelita. Elle recula de quelques pas, un peu effrayée par la lueur qu’elle voyait au fond des yeux de ces deux-là. Elle avait bien raison d’ailleurs.
-Lui abîme pas trop les nerfs, les grands patrons la veulent en bonne santé ! fit remarquer Wreck avec un sourire narquois.
-Comme si tu étais bien placé pour me dire ça.
Des pas se firent entendre dans le couloir, interrompant la discussion des deux agents. Ils étaient visiblement appelés ailleurs. Wreck prit le temps d’adresser un sourire mauvais et cruel à Aelita avant de s’éclipser sur les traces de son acolyte. Un frisson parcourut l’échine de la jeune femme. Elle comprit qu’elle avait peur de ces deux-là et de ce qu’ils étaient capables de faire.
La personne qui les avait envoyés vaquer à leurs occupations coupa le système de transmission de la vitre. Aelita n’avait pas pu voir son visage, mais ce n’était pas un problème puisque ladite personne venait d’entrer. Il devait avoir la trentaine, avec ses cheveux noirs en bataille et son regard bleu sombre où planait…quelque chose. Même si ça faisait longtemps, Aelita le reconnaissait.
-William ?
Il vérifia quelque chose autour de lui (peut-être la désactivation de micros ?) puis hocha la tête.
-Mais, pourquoi ? Qu’est-ce que tu fais avec ces malades ?
-C’est compliqué, Aelita.
Il secoua la tête. La jeune fille se laissa retomber sur son lit, brusquement épuisée par un poids profond.
-Alors explique-moi.
-Je te dis que c’est compliqué…
Elle serra les poings, les larmes montant aux yeux :
-C’est ça, je me suis fait enlever par une organisation louche qui en voulait à mon père et qui emploie des psychopathes, un de mes amis travaille avec eux mais je ne vais pas savoir pourquoi parce que c’est trop compliqué. Tu as oublié, hein ?
Il cligna des yeux, surpris par la question de la jeune fille :
-Oublié quoi ?
-Ton serment, William. Tu es un Lyokoguerrier, tu l’as juré, non ? Tu crois que Carthage est de notre côté ou tu renies ton serment pour pactiser avec eux ?
Il lui jeta un regard noir.
-Tu ne comprends rien.
-Alors explique-moi. Je n’arrête pas de te le demander, est-ce que tu vas enfin te décider à le faire ?!
Elle s’était relevée, mue par une force qui dépassait le choc de tous les évènements. Dérangée par la brusquerie du mouvement, sa blessure à la cuisse la fit vaciller et elle retomba sur son lit avec un dépit non dissimulé. William serra les poings.
-C’est par Aslinn que tout a commencé. Un peu après sa sortie de fac d’informatique, elle a été contactée par Carthage qui l’avait repérée pendant ses études même. Ils trouvaient ses compétences intéressantes et lui ont proposé un poste. Elle s’est débrouillée pour me trouver un poste aussi, parce que je voulais garder un œil sur elle pour être sûr qu’il ne lui arrive rien. Puis, quand on m’a proposé cette affectation dans le projet Lyo, un projet en lien avec les mondes virtuels, j’ai repensé à nous tous, et je me suis dit que j’avais enfin ma deuxième chance. Alors je suis resté, et oui, je travaille avec des gens comme Wreck ou Dorothée. Ça ne veut pas dire que j’approuve leurs méthodes. Et sortir de Carthage revient à donner un papier écrit « Voici mes coordonnées, venez me faire la peau ». Ils auraient même pu s’en prendre à Aslinn. Tu aurais fait quoi à ma place ?
Aelita resta silencieuse, assommée par la tirade de son interlocuteur. Elle essaya de se représenter la situation avec Jérémie, avant de se rappeler qu’elle n’avait pas pu protéger Jérémie. Il était mort.
-Je comprends. Désolée de m’être énervée.
-C’est moi qui suis désolé Aelita. Je ne peux rien faire pour t’aider. Je ne peux même pas montrer qu’on se connaît : Carthage ne sait rien de mes anciennes activités sur Lyoko. Crois-moi, je ne les ai pas menés au Supercalculateur de l’usine. Ils l’ont trouvé seuls.
-Alors ils ont trouvé le Supercalculateur…
-Et ce sont eux qui ont enlevé le fils d’Odd. Au hasard en plus, ils voulaient juste tester leur nouveau joujou sur un gosse, à cause des pouvoirs…
Aelita pâlit.
-C’est horrible.
William opina. Son regard était mélancolique, un peu triste et désemparé.
-Je peux juste te faire savoir ça : tu vas morfler. Carthage a prévu de t’utiliser comme cobaye après d’avoir soutiré des informations. Tu as déjà pu constater quels genre d’éléments instables il y avait parmi eux, alors tu dois pouvoir imaginer ce qui t’attend. Encore une fois, désolé. Mais si on découvre qu’on se connait ou que je t’aide, c’est Aslinn qui se retrouvera dans cette situation et je ne pourrai rien faire non plus.
-Je ne veux pas t’infliger ça. Voir la personne qu’on aime souffrir sans rien pouvoir faire pour l’en empêcher, c’est horrible.
-Tu penses encore à lui ?
-Je ne peux pas oublier qu’il est mort et que je n’ai pas pu l’aider. Si Wolfy revient un jour à la vie, je me ferai un plaisir de le tuer moi-même. Je ne laisserai pas Xana faire le travail à ma place.
-Ah, Xana. Elle est de nouveau en activité, et elle nous donne du fil à retordre. Bref, je voudrais bien pouvoir tout te raconter mais je ne peux pas m’éterniser.
Elle ne dit rien, se contenta de le regarder sortir. Une fois qu’il fut parti, elle s’écroula de tout son long sur son lit et commença à pleurer, sachant qu’elle était dans une situation désespérée. Au moins n’était-elle pas totalement seule. L’ombre bienveillante de William planait, mais celles des autres agents aussi, et elle semblait bien moins sympathique. Elle se souvenait vaguement d’Aslinn, elle avait dû la voir à l’enterrement de Jérémie. C’était sûrement une fille bien, puisque William était resté avec elle pendant aussi longtemps. Elle n’avait pas envie de lui attirer des ennuis. Les idées tournaient sans fin dans la petite caboche de la DJ, elle se demandait si on viendrait l’aider. Est-ce que quelqu’un dehors pouvait faire quoi que ce soit pour arranger son sort ? Odd peut-être, si il trouvait Xana et qu’elle était disposée à faire un geste. Mais à part Odd, personne ne savait où elle était. Elle n’avait aucun doute sur le fait que Carthage était en mesure de couvrir la disparition d’une vedette comme elle, c’étaient eux qui avaient enlevé le fils d’Odd et stoppé l’enquête. Tout était clair.
Elle pensa à son père, qui avait été poursuivi lui aussi par Carthage pendant des années.
« Tu étais courageux, papa. Je ne sais pas si j’arriverai à leur faire face, moi aussi… »

Xanadu s’était fait attendre, le petit fourbe. Il ne s’est pas directement sorti du réseau électrique, il s’est d’abord arrêté dans le dispositif que je lui avais attribué pour se recharger. Ce n’était pas normal. Il n’aurait pas dû avoir besoin de refaire ses réserves après une mission de routine aussi banale.
-Il y a eu un problème, énonçai-je à voix haute.
Odd, assis dans un coin du labo à tout regarder avec de grands yeux ébahis, se leva précipitamment.
-Un problème ? Comment ça ?
-Je ne sais pas ! Il me racontera quand il sera rechargé, ça ne prendra pas longtemps. Arrête de t’énerver.
Penaud, il se tut. Moi-même j’étais rongée par l’impatience. Quand, enfin, le spectre fut rechargé, il bondit hors de l’appareil pour regagner mon organisme.
« Montre-moi. »
Les images défilèrent. Manifestement, Xanadu était content de ne pas être obligé de parler. Ce mode de communication lui avait toujours déplu. Et toujours était-il que le réseau électrique de l’usine semblait quelque peu protégé et inaccessible. Ils avaient dû soupçonner la présence de mon espion. Fort heureusement, ce dernier avait su réchapper de la bombe EMP. Et il était rentré immédiatement. Quelle intelligence il avait, enfin, comparé aux autres spectres.
-Odd, je vais sonder l’intérieur de ton crâne en m’aidant de Xanadu. Ça t’évitera d’avoir à me raconter tout ce qu’il s’est passé avec Aelita.
Il hocha la tête en tendit son bras. Je posai la main dessus et mon serviteur le plus utile s’insinua en lui. Les images se mirent bientôt à fuser. Les souvenirs s’accumulaient, passant de l’un à l’autre. Bientôt, je sus tout ce qui s’était passé précédemment. Récupérant le nuage de particules, je rouvris les yeux et commentai pour moi-même :
-Donc, Aelita est maintenant entre les pattes de Carthage et ils savent qui elle est. Génial. Bien, sache que je sais où est ton gamin. C’est Carthage aussi qui l’a kidnappé, et ils s’en servent comme gardien xanatifié de leur monde virtuel.
Odd hoqueta :
-C’est pas vrai ?!
-Et si. Pour le moment, Xanadu et moi on arrive pas à se frayer un chemin à travers leurs lignes de défense, ils sont trop nombreux. On a dénombré trois agents de terrain, sans compter ton marmot. Ah. Et d’ailleurs, au niveau des agents…on a identifié la blonde que tu as vue, une vétérane qu’on ne connait pas et le dernier, c’est William.
-Quoi ?! glapit Odd, qui tombait de Charybde en Scylla.
-Eh oui. Je ne sais pas pourquoi il est avec eux mais quelque chose me dit qu’il ne leur a pas révélé son implication passée à l’usine. Donc tu n’engages pas de contact avec lui, ce serait inutile.
-Engager le contact ? Comment ça ?
-Et bien, tu viens aussi sur le monde virtuel, n’est-ce pas ?
Odd cligna des yeux. Il n’avait pas envisagé la question, visiblement. Mais ses anciens réflexes revinrent très vite :
-Ouais, bien sûr !
-Parfait. Plonge.
-Quoi, maintenant ?
-Evidemment. Tu voulais attendre le déluge ? Ton avatar virtuel doit être créé, je te rappelle que tu n’as rien sur mon Supercalculateur. Et puis, ça te fera une occasion de visiter Fort Trinité.
-Fort quoi ?
Je le trainai dans le scanner sans répondre, et fit signe à Drake d’enclencher la virtualisation. Les portes de l’engin se refermèrent et j’entrai dans mon caisson.

Quelques instants plus tard, je réapparaissais sur le sol de ma forteresse noire et regardai vers Odd pour jeter un œil à son avatar. Son subconscient avait-il évolué depuis la dernière fois ? En quinze ans, il avait bien le temps.
Il était toujours en chat, mais avait un aspect plus adulte et avait laissé tomber le violet pour passer au noir. Des marques de griffures rougeâtres étaient visibles un peu partout sur sa combinaison, et sur ses joues aussi. Aux mains, il avait gagné des sortes de gants permettant de tirer plusieurs fléchettes à la fois. Alors qu’il les examinait, de longues griffes façon Wolverine émergèrent de ses jointures. Il sursauta :
-Waouw, ça c’est resté !
Je notai que sur la poitrine de sa combinaison noire, un sigle bizarre avait remplacé Kiwi. Il était écrit « 4ever » en violet.
-T’es devenu encore plus narcissique ?
Il baissa les yeux sur le symbole et se lança dans un discours égocentrique marqué que je n’écoutai pas. Et puis finalement il s’interrompit et m’observa.
-Marrant, ton avatar change pas trop de sur terre.
-C’est ce que tu crois. Ça dépend des moments, en fait. Alors Odd, tu penses que tu es encore rouillé ?
Il haussa un sourcil sans comprendre. Un Kankrelat qui passait par là attira son attention un instant, puis quand son regard revint sur moi, il sursauta. Je tirai ma vorpale pour lui signifier qu’il était temps de renouer avec les vieilles habitudes. Instinctivement, il recula et arma ses flèches laser. Les réflexes étaient toujours là, mais il allait falloir faire mieux que ça.
Ma dague sauta dans ma main droite, mais je ne la lançai pas directement. Odd balbutia :
-Deux lames ? C’est pas un peu de la triche ? T’aurais au moins pu les avoir de la même taille !
Je ne manifestai aucune envie de répondre à sa petite provocation mais lui sautai dessus sans autre forme de procès. Le félin dut sa survie à ses réflexes, il bondit en arrière et riposta à coup de flèches laser. Elles n’atteignirent pas leur cible, croisant une lame rougeâtre sur leur chemin.
-Mais c’est pas vrai !
Encore forcé de battre en retraite, Odd hésita à se servir de ses griffes pour changer de style de combat. Il n’eut pas à hésiter longtemps, puisque je me précipitai vers lui. Plus le choix, il fallait se battre au corps à corps. Utilisant son agilité de félin pour esquiver mes coups surpuissants de spectre, il s’efforça de contre-attaque avec ses extensions façon Wolverine. Certes, Wolverine n’était pas un exemple à suivre, contrairement au Joker, mais Odd se débrouillait relativement bien. Un de ses coups faillit m’atteindre à l’épaule, toutefois il fut dévié. Le blond cligna des yeux, s’interrogeant sur ce miracle, avant d’être maitrisé en quelques mouvements.
-Comment tu as fait ça ? Et pourquoi…
Je lui fis signe de se taire, rangeai la vorpale et le laissai se relever. Puis je répondis simplement :
-Petite particularité de l’avatar, tu comprendras un jour.
Toujours déboussolé, il continua de me fixer avec des yeux de merlan frit dignes d’un seigneur du Péché. Je fis venir une Manta et proposai :
-Intéressé par une visite du coin ?
Haussant les épaules, il monta à ma suite et commenta :
-On dirait que le design a été revu.
-Question de camouflage et d’ambiance. Les bruns clairs ou bleus n’étaient plus vraiment d’actualité au vu de l’aspect de Fort Trinité. Tu penses quoi des nouvelles couleurs ?
-Ça te ressemble.
La Manta survola le premier anneau. Odd discerna une forme noire sur fond noir et interrogea :
-C’est quoi ça ?
-Une tour. Elles aussi ont eu un petit coup de neuf. Je les préfère comme ça d’ailleurs.
Le monstre perdit lentement de l’altitude après avoir fait le tour de l’anneau, et plongea en douceur vers le cœur. Odd n’eut pas besoin d’explication pour le reconnaître mais demanda :
-Pourquoi elle est là la Méduse ?
-On l’a recyclée, elle sert de gardienne. Elle se débrouille bien. On a les monstres qui montent la garde et en cas d’attaque sérieuse, on envoie Xanadu.
-Xanadu a un… ?
-Mais oui, bien sûr. Tu n’avais pas vu ton double être virtualisé, certes, mais ça peut arriver, un spectre ou un clone peut avoir un avatar virtuel. Celui de Xanadu est spécial parce qu’il a une forme de conscience qui lui permet donc d’avoir une apparence propre.
-Oh, c’est chouette.
-On reste en infériorité numérique face à Carthage. Ils ont ton gosse en défense, en plus d’avoir quatre agents polyvalents. On en a vu que trois en action mais je parie que le quatrième ne tardera pas à montrer le bout de son nez.
Odd hocha la tête, puis observa plus en détail la typographie de l’endroit.
-Dis voir, le cœur est pas un peu exposé aux attaques aériennes, là ?
-Si. C’est pour ça qu’on a maximisé les brigades aériennes, avec multiplication des Mantas. On a trois catégories de monstres volants, maintenant.
-Trois ? Frelions, Mantas, et ?
-Les Gigatank.
Odd haussa un sourcil, n’ayant pas l’air de comprendre. Je redirigeai notre monture vers le premier anneau, là où résidaient la majorité des monstres, et rassemblai trois Mégatank par contrôle mental. Ils reçurent l’ordre de fusionner et de s’élever, et l’exécutèrent sous les yeux ébahis de notre nouveau combattant.
-Waouh. Là je dois dire que tu as fait fort.
-Je fais toujours fort, c’est une de mes plus grandes caractéristiques.
-Heureusement que tu n’en as pas eu l’idée quand tu nous affrontais. On aurait pris cher.
En parlant de prendre cher, une image me traversa la tête. Devais-je lui parler de Jérémie, revenu d’entre les morts avec autant de simplicité que s’il avait eu une puce dans le cerveau ? Mieux valait lui laisser le temps de se remettre.
Je continuais aussi à penser à ce mystérieux monde noir qu’une part de moi avait connu. Y avait-il un lien avec Franz Hopper, s’il avait détruit les données relatives à ça ? Peut-être qu’une ultime raclure de son essence putride y avait trouvé refuge. Si c’était le cas, c’était peut-être une partie secrète de Lyoko. Sauf que Lyoko semblait avoir été un peu abîmé par la clique de Carthage.
Une idée me vint. Maintenant qu’on avait Odd de notre côté, on pouvait faire une plongée surprise chez Carthage, non ?
-Odd, tu te sentirais prêt à partir en mission sur ce qui reste de Lyoko ?
-Ce qui reste de Lyoko ?
-Oui, Carthage ayant récupéré le Supercalculateur, ils ont un peu modifié la configuration du monde virtuel. Il est probable qu’il ne reste que le territoire principal. Bien sûr, il est probable qu’on croise ta progéniture, vu qu’elle monte la garde sous les ordres de…d’une sorte de version copiée de moi. En attente d’un meilleur nom, je l’ai surnommée « Xanabis ».
Odd me jeta un regard intrigué.
-Xanabis ? Mais, t’avais fumé ?
La blague était tellement simple qu’elle nous fit rire tous les deux.
-On peut dire ça. Alors, partant ?
Son regard se durcit de nouveau.
-Quand faut y aller…
-Bonne attitude, Odd. On va pouvoir recommencer à faire une bonne équipe.
La Manta plongea vers la tour jumelée, surprenant Odd :
-On prend pas de vaisseau virtuel ?
-Non, on utilise le jumelage de la tour pour se déplacer. Là elle est réglée sur Krystal mais ça peut s’arranger.
Le monstre nous déposa juste devant l’édifice et Odd me suivit à l’intérieur, admirant le rouge endroit. La musique de la SNCF accompagna le changement de destination et nous sautâmes dans le trou.

A l’arrivée, Odd sursauta en regardant mon avatar.
-Mais…
Je lui fis signe de se taire. On lui expliquerait plus tard. Je bondis hors de la tour, suivi par le blondinet qui avait du mal à s’habituer. Je pris la tête, m’aventurant dans le labyrinthe avec mon acolyte. Il observa, fasciné, le « nouveau » 5ème Territoire, visiblement tout aussi surpris par le nouveau design que par mon aspect. On se doutait que Carthage ne tarderait pas à arriver, mais on n’imaginait pas qu’ils nous tomberaient dessus aussi vite.
L’espèce de furie blonde avec ses ailes et son poignard déboula d’un couloir, mais cette fois, elle fut plus simple à contrer avec deux lames et un allié. Son assaut n’ayant pas fonctionné, elle se replia en sautant vers l’arrière. On aurait dit qu’elle écoutait quelque chose. Peut-être l’opératrice qui lui transmettait des infos. Odd prit l’initiative de lui tirer des flèches laser qu’elle fut contrainte d’esquiver, n’étant pas vraiment équipée pour la parade. Encore que, chez la plupart des animaux, de telles excroissances comme celles qu’elle avait pouvaient être utilisées dans ce but. Mais ne nous égarons pas.
Elle hésita sur la marche à suivre, et décida de s’en prendre à notre tireur à distance. Je m’interposai, bien conscient qu’Odd était un atout redoutable contre elle. Sa lame contre les miennes, elle tenta de me transpercer le dos avec ses ailes, étendues comme une ombre sinistre au-dessus de nous. Mais c’était sans compter sur mon blindage extensif qui commençait directement dans le dos. Le coup fut détourné, à la grande surprise de mon assaillante. J’en profitai pour la repousser et elle prit encore quelques fléchettes. Ses points de vie n’avaient pas dû aimer.
Dans le couloir dont elle avait surgi, une lueur rouge commençait à se faire voir. Les lueurs rouges n’étaient jamais de très bon augure. Prudemment, nous nous écartâmes un peu de façon à ne pas être sur le chemin d’un éventuel projectile, mais la blonde nous repoussa vers notre position initiale. Ça puait le piège.
Et puis un laser surgit, manquant de peu la queue de Odd pour aller s’écraser contre le mur. Mais c’était un laser continu, dont l’émission ne s’arrêtait pas. Il pivota lentement pour nous coincer contre un mur. Malin. L’agente l’étant tout autant, et agile en plus, elle bondit au-dessus du faisceau mortel. Employant mes performances physiques, je l’imitai et réengageai le combat, les lames bien en main. Mon acolyte hésita un instant, puis constata que le rayon allait le découper s’il ne bougeait pas. Il m’imita donc, en tirant quelques flèches laser vers la source d’émission. Elles eurent l’air de rebondir. Bizarre. Il y avait quelque chose de louche dans ce tir au laser.
Brusquement, je baissai ma garde et bondis en plein sur la blondinette de Carthage. Complètement déstabilisée par cette manœuvre i…nattendue, elle ne comprit pas ce que j’avais l’intention de faire. Je lui passai au travers avec une simplicité enfantine sous les yeux ébahis de Odd, avant de foncer vers la seconde issue de la salle. Le bruit de course m’indiqua que mon acolyte et mon adversaire me coursaient. Un juron, lancé par une voix féminine, accompagné d’un bruit de chute, m’indiqua qu’Odd avait probablement fait une petite acrobatie pour la doubler en l’envoyant au tapis. De plus, la puissance de l’attaque était augmentée parce qu’Odd ne tenait pas d’objet.
Foncer dans le tas était une option tout à fait viable grâce à mes aptitudes de passe-muraille. Le puits de l’ascenseur ne devait plus être loin. Soudain, une petite silhouette apparut droit devant. Toute colorée. Il n’était pas compliqué de savoir qui se tenait là. Le pas d’Odd (retourné à ses habitudes de quadrupède) se ralentit pour finalement s’arrêter. Je me retournai.
-C’est pas le moment ! On est pressés !
Il se ressaisit plus vite que je n’aurais cru, et nous reprîmes notre course effrénée…pour nous prendre un mur invisible.
-Et merde, j’avais oublié qu’il pouvait faire ça. Retiens la furie, je peux peut-être faire quelque chose.
Sous l’œil satisfait puis intrigué du drogué (oui, une personne contrôlé par Xanabis), je posai les deux mains sur la paroi en apparence inexistante et focalisai mon pouvoir. Je devais analyser la structure de sa création. Concentre-toi. Les codes m’apparaissaient mentalement, je voyais comment tout était conçu. Je savais tout. Odd dût dire quelque chose, mais je ne l’entendais pas. Je devais rester concentrée pour trouver quel code effacer pour que tout s’effondre. C’était absolument nécessaire.
Celui-là ! Là ! C’était la fondation du mur en termes de codage.
Mes mains ne rencontrèrent plus que du vide. Derrière, Odd contenait la fille ailée avec ses griffes comme il pouvait, et je fonçai. Il me suivit, bondissant au-dessus de la tête de sa progéniture en essayant de ne pas y faire attention. Le puits de l’ascenseur était en vue. Il n’y aurait plus qu’à sauter et être embarqués sur le sinistre produit de la folie de Franz Hopper.

L’interface était enfin en vue. Carthage risquait d’arriver par derrière. L’arme encore au poing, je fonçai vers le panneau numérique et plaquai les mains dessus.
-Odd, tu me couvres pendant que je pirate le système !
Je l’entendis acquiescer, et me concentrai pleinement sur la fouille des données. Des données sur mon double, d’éventuelles données sur Franz Hopper et cette partie de moi volée, ou des données sur ce que Carthage comptait faire, comment ils s’organisaient, etc. En vague fond sonore, les bruits d’affrontement entre Odd et ses nouveaux copains du Projet. Je jetai un œil par-dessus mon épaule et constatai que le point rouge était de retour. Il y allait bientôt y avoir des problèmes. Je déployai le blindage extensif au niveau de mon dos en espérant que ça me protège du laser.
Mon intuition continua à me guider dans les informations, quand je tombai sur une rubrique intéressante : l’alimentation du Supercalculateur. Apparemment, elle ne se faisait plus à la pile nucléaire, trop risquée, mais à distance, par un puissant réacteur. Je cherchai à en savoir plus mais me fis dévirtualiser de façon brutale et assez ennuyeuse.
Sortant du scanner, je lançai à Drake :
-C’était quoi ça ?
-Une attaque à distance, je crois. Aucun avatar ne s’est approché du tien.
-Mais j’avais déployé l’exosquelette !
-Apparemment, celui qui a tiré avait une puissance de feu suffisante pour transpercer ta protection.
-Probablement celui qui balade le canon laser prismatique.
Devant l’air interrogateur de Drake, je précisai :
-C’est facile de savoir que c’est un prismatique. Il y avait un point rouge avant le tir, comme si il chargeait un cristal, ce qui correspond tout à fait à la description d’un canon prismatique qui utilise la réfraction pour concentrer la lumière et obtenir un faisceau plus puissant.
-Je vois. Un modèle portatif alors ?
-Sans doute, mais ça doit peser lourd quand même. Ce qui explique qu’il mette un peu de temps à arriver sur les lieux et à faire feu. Je dirais qu’il s’agit soit de l’avatar de Wreck Moore, soit de celui de Dorothée Dérobâme. Mais sinon, je pense que je sais comment ils alimentent leur Supercalculateur…et on ira probablement faire un tour là-bas pour voir comment on pourrait leur nuire.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:32; édité 2 fois
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Zéphyr MessagePosté le: Lun 24 Fév 2014 18:42   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
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Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Bon, comme je suis touché par le syndrome de l'engrenage blanc, autant utiliser mon temps de procrastination sur quelque chose de concret : commenter Abysses o/.

Nous retrouvons donc le personnage qui a donné son nom au chapitre. Donc, ce n'est pas le ténébreux qui a dévoilé l'existence du SC à Carthage. Reste à savoir comment est-ce qu'ils l'ont trouvé. Puisque je suis sûr William, je me pose une question. Si comme il le prétend, il n'a jamais parlé à Carthage de son passé de Lyokô-guerrier, comment a-t-il réussi à cacher son avatar dans la mémoire du SC ? Parce que même si celui-ci est un peu plus vieilli (comme spécifié dans le chapitre 5), il était bel et bien enregistré dans ladite mémoire. Or, l'opératrice s'en serait obligatoirement rendu compte. Étant sa petite amie, on peut penser qu'elle l'a couvert, ce qui impliquerait que William lui ait parlé de son passé. Une question technique qui pique ma curiosité donc (même si j'ai du mal à la comprendre moi-même à la relecture o/).
En tout cas, c'est cool de voir que William n'est pas cantonné au simple rôle d'antagoniste, mais venant de toi, what else (kassdédi à Café) ?

Côté virtuel, tu t'amuses toujours à nous embrouiller sur l'avatar de Xana. Une nouvelle information est apportée ici, relativement obscure : tout porte à croire que l'avatar de Xana peut « changer de forme ». On peut penser que cette capacité vient du fait qu'elle se virtualise avec Xanadu en elle, ce qui rejoint l'hypothèse de mon commentaire du chapitre 5.
A moins que son avatar ne change d'apparence que lors des changements de monde virtuel, ce qui traduirait un pouvoir d'adaptation à l'environnement peut-être.
Je ne m'avancerai pas plus loin dans les hypothèses, par pure flemmardise (a).

Autrement, information inté... bonne à connaître : le nouveau mode d'alimentation du SC. Le fait que ce soit « un puissant réacteur » et non une pile nucléaire qui le fasse me ramène au fameux réacteur Iter évoqué dans le chapitre précédant. Dans le précédent chapitre, on apprend qu'il a été vendu à un acheteur inconnu. Je pense qu'il s'agit de Carthage dans ce cas-ci. Le plus amusant étant que Wolfy risque de vouloir s'emparer de cette source d'énergie, ce qui promet des batailles triangulaires intenses.

Côté références, tu gères toujours autant (celle avec un certain personnage de comics en particulier =3). Tu mérites aussi un grand +13 pour la référence à une de mes attaques préférées dans Pokémon Mr. Green. Le « 4-ever » m'a également arraché un petit sourire.
Moi ? Meubler le commentaire par des remarques dénuées d'intérêt ? Je nie farouchement !

Excellent boulot, as usual.
#Conclusion pourrie.
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Raymentase MessagePosté le: Mer 26 Fév 2014 15:04   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Raymentase)


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Localisation: Rennes
Hey, hey je reviens commenter !

Donc j'ai pu les souvenirs très vrai, ils se passent trop de choses pour que je les imprime dans l'autre (a) (Surtout en lisant en diagonale une fois sur deux)

Je vais commenter que le dernier chapitre parce que ... déjà je me souviens plus depuis combien de temps j'ai pas posté et en plus, ça ne t'apporterait pas grand chose.

Déjà pour William, je me doutais bien qu'il y aurait une explication, toi le mettre en rôle du traître juste parce qu'il est méchant ça marche pas. J'aime bien ton explication, bien que l'autre OC (pas le choix, je pense toujours aux chroniques de Narnia si j'écris son nom) y soit trop importante à mon goût. On retrouve bien Aelita qui a un comportement gentille et préfère aider quelqu'un qu'elle connait peu que se sauver elle-même.
Pour la réunion d'Odd et XANA, je suis contente que tu les ais faire rire ensemble, même à une blague nulle. Ca montre un peu leur ancien lien d'Imprévu, et c'est sympas. Puis tu nous remets une nouvelle tenue virtuelle pour enlever celle de Code Lyoko ^^

Donc voilà, toujours sympas de lire Im...Abysses bien qu'au tout départ je croyais que c'était une rédac de français

/me sort
T'es pas le seul, Zeph'
(Handshake)


Spoiler

_________________

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Merci pour ce beau pack Abby !

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Icer MessagePosté le: Ven 28 Fév 2014 09:08   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Localisation: Territoire banquise
Un chapitre plus long certes, mais surtout au titre exceptionnel...

... Mais au final, je m'attendais à une plus longue intervention de la part de celui qui a carrément droit d'avoir son patronyme en en-tête. Bon ok il est chez Carthage mais au final l'histoire n'est pas si bouleversante que ça (Mais il est bien possible qu'il n'ait pas tout dit). Je m'attendais à des trucs dingues, genre une fugue en Islande, je sais pas Mr. Green
Je commence à aimer l'idée des visites virtuelles sur ce qui reste de Lyoko, surtout avec Odd en plus. On attend la virtualisation de William... (a)

P.S :

Zéphyr a écrit:
Bon, comme je suis touché par le syndrome de l'engrenage blanc.


Ah, j'aurais dit l'écrou vide ou le boulon manquant. Soit.
Vendu !

Tchuss !

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Ikorih MessagePosté le: Mer 05 Mar 2014 14:31   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Spoiler


Chapitre 12 : La parole est d'argent mais le silence coûte cher


Aelita était assise dans la salle d’interrogatoire de Carthage. Ses poignets étaient à nouveau menottés, cette fois à une chaise. L’endroit était gris et métallique, et quelques traces brunes douteuses restaient sur certains murs, mal nettoyées. Peut-être que c’était volontaire. Une vieille ampoule pendait du plafond.
En fait, plus elle observait la pièce, plus elle réalisait que ça n’avait pas sa place dans les grands complexes de recherche et d’espionnage de Carthage. On avait probablement retravaillé l’atmosphère pour rendre les lieux plus anxiogènes.
En parlant d’anxiogène, si elle se focalisait sur les lieux, c’était pour éviter de regarder celui qui, visiblement, se sentait là comme chez lui. Elle ne savait pas qu’en plus de faire sniper, Wreck était responsable de « bavarder » avec les prisonniers. Mais elle aurait pu se douter qu’ils confieraient le travail à quelqu’un dans son genre.
Pour le moment, il ne disait rien, appuyé contre le mur, sans doute à réfléchir sur la façon exacte dont il allait s’y prendre. Dans un autre angle, sa collègue Razorleng était ce qui pouvait s’approcher le plus d’une personne bienveillante. Et ce mot à Carthage ne prenait plus tout à fait le même sens.
-Bon. Le protocole m’oblige à te dire que tu as deux options. La première option, la moins fun, serait que tu nous raconte directement tout ce que tu sais sur le boulot de ton père, sur le Supercalculateur, etc. Mais tu n’es pas obligée de tout dire.
Aelita ne crut pas à la feinte. Elle savait qu’il serait trop content de lui piétiner la moindre petite parcelle d’espoir.
-Non, tu pourrais aussi rester dans ton mutisme buté et stupide. Là, bien sûr, la situation risque d’être plus compliquée mais elle sera aussi plus amusante pour une partie des personnes présentes, puisque je serais obligé de te faire dire l’info de force. Tu as le choix.
-Tu dois te demander pourquoi on garde quelqu’un pour faire parler les gens alors qu’on pourrait utiliser le basique sérum de vérité. Mais l’ennui c’est que ça c’est assez difficile à obtenir et l’administration aime les choses simples. Alors on y a recourt que si même Wreck et l’aura de peur qu’il a tendance à diffuser sont inefficaces, tu vois. Du coup, tout le monde est content. Surtout lui.
Aelita frémit. L’air lui semblait très froid, tout comme le contact du métal sur ses poignets. Elle ne répondit rien. Elle aurait pu tout balancer maintenant, mais elle avait décidé que la mémoire de son père ne pouvait pas être bafouée, même face aux pires tourments. Elle ne pouvait pas le trahir.
Ce qu’Aelita ne savait pas encore, c’était que sa définition des « pires tourments » n’était pas exactement la même que celle de Wreck.
-Bien, le délai de réponse est écoulé, j’en conclus que tu ne veux rien dire par toi-même.
Il s’avança pour être vers le milieu de la pièce, face à elle. La lumière créait des ombres sur son visage anguleux et ses yeux gris abritaient leur habituelle lueur belliqueuse et cruelle. Aelita remarqua alors (sans savoir pourquoi exactement) qu’il avait des marques de brûlures sur le bras droit. Il repéra le coup d’œil et grogna.
-Ouais, ça. Une sinistre embuscade un jour, un mec avait planqué un lance-flamme. Mais je m’égare. En ce qui te concerne, ça ne change rien, mes fonctions nerveuses et musculaires sont parfaitement rétablies, même de ce côté-là.
-Tu perds du temps, Wreck.
Se reconcentrant sur le présent et non pas sur les multiples griefs qu’il avait à l’encontre des lance-flammes, Wreck regarda Aelita, réfléchissant encore un peu. Puis il tira de sa poche un couteau. Stella regarda la prisonnière et annonça d’un ton ennuyé :
-C’est ta dernière chance.
Face au mutisme de la captive, Wreck n’eut d’autre choix que de se mettre au boulot.
-Tu sais d’où vient la douleur ? interrogea-t-il distraitement en lui examinant le bras.
Elle blêmit, et ne répondit toujours rien.
-Les terminaisons nerveuses, tu dois connaître. Tout le système nerveux qui sert à transmettre les sensations. Quand il est endommagé partiellement, et non pas détruit, c’est lui qui est responsable de toutes les atroces souffrances que l’on endure.
Ayant visiblement trouvé ce qu’il cherchait, il incisa avec précision. Peu de sang coula : Wreck avait assez de connaissances en anatomie pour toucher uniquement ce qui l’intéressait, même si le travail du sniper était en général l’explosion de la cage thoracique de l’adversaire. Et il avait touché juste. Aelita eut l’impression que son bras s’enflammait. Elle retint un cri avec difficulté. C’était purement intolérable. Tout comme l’était le regard gris et froid de son tortionnaire. Méthodiquement, il continua à détériorer la nervure, qui a chaque instant devenait plus douloureuse. La façon dont il s’y prenait était particulièrement écœurante, puisqu’il s’appliquait à suivre la terminaison depuis une seule plaie autant qu’il était possible. La jeune fille ne supporta pas bien longtemps le spectacle de la lame qui remuait sous sa peau, mais l’image restait indélébile.
Elle finit par craquer lors d’une seconde entaille. Un cri lui échappa, sans qu’elle puisse le réprimer. Un spasme agita son bras, faisant déraper le couteau de Wreck. Il jura. Risquant un œil, Aelita se sentit mal. Il y avait du sang partout. On avait dû percer un vaisseau sanguin important.
Dégageant son instrument, l’agent de Carthage dut estimer que la plaie ne mettait pas les jours de sa victime en danger parce qu’il ne fit rien pour arrêter l’hémorragie. Sa collègue non plus, d’ailleurs. Il reprit son travail méthodique, presque insensible aux hurlements qui échappaient parfois à Aelita. Malheureusement pour Stella, elle ne lâcha pas un mot. Cela n’avait pas l’air de déranger Wreck, toutefois.
-C’est bon, arrête.
La voix de la coéquipière de Moore fut aux oreilles d’Aelita ce que la rédemption était au damné. L’interpelé leva le nez de son sinistre labeur et après un instant, s’écarta, essuyant le plat de sa lame sur son pantalon.
-Elle est coriace. On l’aura pas comme ça je pense. Elle tient trop à son père. J’ai une meilleure idée.
Elle se coula à côté de son camarade et lui chuchota quelque chose à l’oreille. Une moue déçue fut sa première réaction, puis un sourire sadique lui échappa. Aelita ne les voyait plus très correctement. Il faisait flou.
-Par contre, on peut pas la laisser dans cet état. Je l’emmène à l’infirmerie, toi tu as le choix : soit tu expliques en personne à la hiérarchie que tu as échoué, soit tu refiles le bébé à Dorothée.
Aelita aperçut vaguement une grimace sur le visage de Wreck, mais il sortit de la pièce sans rien ajouter. Et puis elle se sentit glisser mentalement, et s’évanouir.

Elle reprit lentement conscience. Cette pièce-là était blanche. Un stupide instant, elle se demanda si elle était au paradis, puis bannit cette réflexion banale de son esprit. Puis elle réalisa qu’elle était dans l’infirmerie précédemment évoquée par Stella. Elle avait mal au bras, toujours, mais elle remarqua qu’il était maintenant bandé et lavé. On avait l’impression de voir quelqu’un qui venait de tenter de se suicider en se scarifiant.
-Morphine ? interrogea une voix masculine hors de son champ de vision.
-Vous vous foutez de moi, docteur ? Le principe de la torture, c’est qu’elle ait mal. Je vois pas pourquoi on devrait lui injecter de la morphine, même maintenant. C’est une prisonnière, point.
Le disciple d’Hippocrate sembla agacé par l’impossibilité de soulager les souffrances de sa patiente, mais ne dit rien. La blonde apparut dans le champ de vision d’Aelita.
-Ecoute-moi bien. Ce n’est pas parce que tu as pu encaisser ça qu’on en a fini avec toi. On va être un peu plus persuasifs. Tu cracheras le morceau malgré toi.

« On y est »
Comme ce que je venais de dire pouvait le suggérer, on était arrivés à notre but. Devant nous se dressait le bâtiment qui abritait le réacteur Iter, situé aux alentours de Marseille. Enfin, les bâtiments. Le complexe était énorme. Les constructions étaient rectangulaires et bien vitrées, dans un espace très découvert avec peu d’endroits pour se planquer. On pouvait supposer que des gens surveillaient les accès, après tout, c’était maintenant Carthage qui contrôlait cette chose. Le réacteur pouvait produire jusqu’à 500MégaWatt d’énergie. Et puisque le projet était maintenant propriété de nos ennemis, ils avaient cette incroyable ressource spécialement pour eux. Elle devait servir à alimenter leurs installations qui n’étaient pas encore localisées.
En résumé, le complexe probablement bien surveillé était leur point faible. Il n’avait pas été compliqué de récupérer des informations sur le principe du réacteur en restaurant ce que ces chers agents secrets avaient effacé dans leur paranoïa.
-Super, et comment on entre ?
« Toi tu ne rentres pas. Moi oui. Tu m’attends là. »
Je me coulai hors du corps d’Odd et je me faufilai vers les bâtiments, à la recherche d’un composant électronique pour pouvoir entrer. Un pylône électrique relié aux câbles haute-tension qui sortaient du générateur fit l’affaire, et on était parti.
Xana n’avait pas donné d’indication précise. J’entrevis lors d’un coup d’œil dans la salle du générateur Wreck et Dorothée, probablement là en inspection. La brune examinait une télécommande en la gardant fermement éloignée de son collègue. Avant de replonger dans le système électrique, j’entendis « Non je ne te donnerai pas cette télécommande, tu es le genre de type à jouer avec. Souviens-toi de la dernière fois quand on était aux States… »
Une idée me vint. Si j’arrivais à trouver les ordinateurs qui contenaient toutes les données sur l’envoi de l’énergie, je pourrais localiser les installations de Carthage ! Je décidai donc de me mettre en quête des banques d’informations. Il devait bien en avoir quelque part. Foutu bâtiment. Trop vaste, même à ma vitesse. Je devais compter sur la chance, un concept abstrait et très aléatoire. Joie.
Je parvins à me faufiler dans un ordinateur au hasard et fouinai un peu, mais je ne trouvais pas grand-chose. Même pire : rien. Je changeai de machine. Toujours rien. Se promener dans un ordinateur était une expérience amusante, mais toujours un peu risquée. Quelqu’un lança un scan et remarqua une anomalie électrique, enfin, c’était ce que je supposais parce que le système commença à faire n’importe quoi. Pour l’instant ils ne savaient pas quoi faire mais ils allaient finir par couper le courant dans le pire des cas. Il fallait que je file.
Je retrouvai Odd dehors, là où je l’avais laissé. Avec peut-être quelques fourmis dans les jambes, allez savoir.
« Bon, on a un repérage des lieux mais je n’ai pas pu avoir d’informations sur leur localisation. C’est embêtant. »

La notion du temps était très approximative dans les griffes de Carthage, mais Aelita estimait qu’il s’était écoulé une journée depuis sa confrontation avec Wreck. On l’avait ramenée à sa cellule et elle n’en avait plus bougé depuis. Son bras lui faisait toujours très mal. Elle n’avait pas vu William, non plus. Elle aurait bien aimé, bien sûr, puisqu’il était la seule personne à se soucier d’elle (et pas simplement de lui arracher les informations qu’elle avait sur son père). A ce sujet, elle avait peur, aussi. Parce qu’elle savait qu’ils étaient prêts à tout pour avoir ces renseignements. Elle se souvenait des paroles de Stella Razorleng.
« Un sérum de vérité…est-ce que je pourrais résister à ça ? »
L’angoisse lui nouait la gorge. Elle se demanda si Odd allait bien, aussi, parce qu’elle aurait bien aimé l’avoir avec elle. Non, parce que s’il était avec elle, ça signifiait qu’ils l’avaient attrapé aussi.
La porte s’ouvrit, elle sursauta puis se sentit un peu mieux en voyant William. Elle savait qu’il ne pouvait pas lui témoigner de soutien, mais le simple fait de croiser son regard la soulagea.
-Debout.
Elle obéit mais ne fut pas capable de retenir sa langue :
-Qu’est-ce que vous allez me faire ?
-T’interroger.
Il la menotta, conformément aux consignes qu’il avait dû recevoir, et l’emmena hors de la cellule. Ils remontèrent un long couloir gris, avec des portes numérotées, si identiques à celles de sa geôle. Tout était froid et hostile, ici.
« Au moins, il n’y a pas de vent. »
Aelita avait toujours eu des problèmes avec le vent. Il faisait s’envoler ses affaires et lui donnait l’air ridicule, il la décoiffait, elle avait un peu l’impression qu’il cherchait à lui nuire sans qu’elle sache pourquoi.
Les couloirs s’enchaînaient, même s’ils étaient maintenant sortis du département des cellules. Tout se ressemblait. William finit par ouvrir une salle et la fit entrer.
Là aussi, ça lui donnait des frissons. La pièce donnait un peu l’impression d’aller chez le dentiste, en plus effrayant. Un siège était placé au centre, avec un certain nombre d’appareils et de choses qui pouvaient potentiellement être branchées sur un humain. Quelques tables avec des chaises subsistaient dans un coin, probablement pour permettre aux agents de Carthage de s’asseoir pour noter des choses.
-C’est la deuxième salle d’interrogatoire, annonça William. Je crois savoir que tu as déjà vu la première.
Elle tressaillit. Oui, et elle espérait ne jamais la revoir. Son gardien jeta un œil autour de lui et grogna, constatant que personne d’autre n’était là.
-Ils sont en retard.
-Oui, surtout excusez-moi d’avoir une jambe peu fonctionnelle, siffla Sabriël Kimblee en entrant, suivie de Razorleng.
-Vous étiez où ? Et Wreck, il est pas venu ? Je croyais que les interrogatoires étaient sa plus grande passion.
-On est passés voir Helion et Wreck a préféré rester. Vous savez à quel point il l’adore.
Aelita se sentit un peu soulagée de ne pas voir le psychopathe roux, mais voir Stella ne l’enchantait guère. Elle ne connaissait pas la boiteuse mais supposait que c’était aussi une agente de Carthage (quoi d’autre, ici ?), probablement mise à l’écart des opérations de terrain.
-Bien, vous pouvez installer la prisonnière et puis disposer, Dunbar. On se chargera du reste.
William obtempéra, emmenant Aelita jusqu’à la chaise douteuse. Elle ne remarqua que maintenant qu’il y avait des sangles pour maintenir la personne sur le siège. Pour un peu, on aurait ajouté des chaînes en or qui ligotaient les gens toutes seules. Il la boucla puis sortit sans rien ajouter.
Aelita se sentit soudain bien plus mal à l’aise. La blonde posa un carnet sur une table puis s’avança vers elle une seringue remplie d’un liquide transparent à la main.
-Tu ne pourras pas dire qu’on ne t’avait pas prévenue. Tu aurais mieux fait de répondre avant que Wreck ne te démolisse le bras, ç’aurait arrangé tout le monde.
Avec un soupir, l’agente lui vida la seringue dans une veine. Rien ne lui parut différent. Retournant s’asseoir, Stella dit distraitement :
-Maintenant on a plus qu’à attendre que ça agisse.
La panique qu’elle faillit éprouver fut bientôt réprimée par une sorte de calme inexorable auquel elle ne pouvait se soustraire. Toute sensation de stress ou de danger disparut.
-Une question simple, pour commencer. Comment tu t’appelles ?
-Aelita Schaeffer.
La réponse fut spontanée, naturelle. Rien ne tenta de la retenir.
-Et ton père ?
-Franz Hopper, mais son vrai nom c’était Waldo Schaeffer.
-Le 12 juin 1994, il a disparu alors qu’on allait le capturer. Tu sais comment ?
-Oui, je m’en souviens. Il est allé me chercher dans ma chambre, puis il m’a emmenée via les égouts jusqu’à son laboratoire secret à l’usine et il nous a virtualisés. Il avait dit qu’on irait dans un monde sans danger.
-Et maintenant, où est-il ?
-Il est mort. Xana l’a tué.
-Qui est Xana exactement ?
-Un programme informatique. Mais il a pris une forme humaine depuis plusieurs années, il s’est matérialisé.
-Comment le sais-tu ?
-J’ai combattu XANA pendant des années avec mes amis qui ont réussi à me matérialiser moi aussi.
-Tes amis, qui sont-ils ?
-Odd Della Robbia, Ulrich Stern, Jérémie Belpois, Yumi Ishiyama (enfin maintenant elle s’appelle Yumi Della Robbia). A la fin, il y a eu William Dunbar aussi, mais Xana l’avait capturé.
-William Dunbar ? Comment ça ? L’agent qui travaille ici ?
Stella avait noté frénétiquement et avidement toutes les informations qu’Aelita lui livrait sans broncher. Le sérum de vérité était, à son sens, infiniment plus efficace que Wreck. Sa collègue écoutait en silence.
-Oui, c’est lui.
-Je vois. Comment combattiez-vous Xana ?
-On se virtualisait sur Lyoko et on désactivait les tours pour arrêter ses attaques, puis on lançait un retour vers le passé.
-Le Supercalculateur peut faire ça ?
-Oui. En général, c’était Jérémie ou moi qui devait le lancer.
-Où est Jérémie ?
-Il est mort. Comme Ulrich.
-Tout à l’heure, tu disais que Xana avait pris forme humaine. A quoi il ressemble ?
-Une fille, d’environ 15ans à l’époque. De longs cheveux noirs, des vêtements tout noirs, et les yeux noirs aussi. Parfois, son symbole apparaissait sur sa poitrine.
-Son symbole ? Tu peux préciser ?
-Une sorte d’œil avec des cercles concentriques.
Sabriël et Stella échangèrent un regard.
-Qu’est-ce que vous faisiez en Ecosse avec ton ami blond ?
-Il cherchait Xana. Enfin, on cherchait mon cousin qui avait peut-être un lien avec elle.
-Pourquoi ?
-Il voulait retrouver son fils que vous avez enlevé. Il pensait qu’elle l’aiderait.
-Je vois. Et, dernière question pour être bien sûre : Tu sais te servir du Supercalculateur ?
-Oui.
Stella se leva et sortit une autre seringue qu’elle lui injecta prestement. L’effet du sérum se dissipa et Aelita prit enfin conscience qu’elle venait de tout raconter. Qu’elle avait mentionné l’implication de William, qu’elle avait raconté tout ce qu’elle savait sur les travaux de son père et trahi ses amis. Cette révélation lui colla un coup. Elle se sentit incapable de bouger, frappée de stupeur. Comment avait-elle pu faire une chose pareille ?
Elle flancha quand on la remit debout. Stella la traîna jusqu’à sa cellule. Elles croisèrent William, et l’agente lui lança :
-Dunbar, il va falloir que tu t’expliques avec la direction.
Il pâlit. Un regard à l’état d’Aelita lui suffit pour comprendre. Ses yeux à elle débordaient de larmes.
« Pardon ». C’était ce qu’elle voulait lui dire. Mais le mot resta coincé dans sa gorge, incapable de s’en envoler.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png


Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:35; édité 1 fois
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Tyker MessagePosté le: Mer 05 Mar 2014 22:35   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


Inscrit le: 02 Nov 2013
Messages: 248
Localisation: Arkham Asylum
Citation:
Les âmes sensibles, vous avez encore le temps de sortir. (a)


Tyker haussa les sourcils, et un sourire enjoué se dessina sur son visage, tandis qu'il nettoyait une machette couverte de sang frais.

-De qui tu parles?



Bon... Ca fait un bail que je ne t'ai pas commenté. Mais comme l'essentiel est passé par skype je ne faisais pas trop attention.
Cependant vu le chapitre... Bah aux grands écrits les grandes tortures comme j'aime le dire. Et je suis servie.

Déjà Wreck s'y connait bien en torture (le brave garçon, il ira loin Mr. Green ), la scène de torture d'Aelita ne dure cependant pas suffisamment longtemps à mon sens. Il y a encore mille et une possibilités de torturer atrocement des gens sans qu'il y ait des séquelles trop graves ensuite (j'my connais).

Enfin bon, Aelita se met à raconter sa vie et fout William dans la merde (quelle cruche).

Carthage semble sur le point de lancer un gros coup dur dans l'histoire. Je pense que tout va aller assez vite dans cette petite guerre. En tout cas il y aura du sang (sur la neige).

Me demande ce qu'il va arriver à William d'ailleurs, lui aussi risque de prendre assez cher.

Bref bah j'ai fini. j'aime toutes tes références Mr. Green . Allez j'ai d'autres gamins à déchiqueter.

_________________

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"Introduce a little anarchy. Upset the established order and everything becomes... CHAOS"

-The Joker-
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Icer MessagePosté le: Jeu 06 Mar 2014 19:08   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
Pour ma part, je n'ai pas été particulièrement captivé par ce chapitre, mais deux choses sont à relever :
- Il amorce des lignes qui vont enfin bouger intra-muros chez Carthage, William s'étant fait repérer. Je pense que ça va me plaire.
- On a un nouveau nom des plus louches. Procédé tactique dont je me méfie étant donné qu'il a déjà été utilisé dans ma propre fic : On l'évoque comme ça, l'air de rien... et quelques chapitres plus tard, coucou lol, c'est moi, et vous êtes dans la merde. Nous verrons Razz

Bref, je veux le prochain !

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Zéphyr MessagePosté le: Sam 15 Mar 2014 13:38   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
En ce qui me concerne, j'ai trouvé que la scène de torture menée par Wreck était très bien. Tu n'en as fait ni trop, ni pas assez. Comme dit sur Skype, je l'ai trouvée vraiment bien décrite, à un tel point que je n'ai pu m'empêcher de toucher mon bras. Bon, je suis peut-être un peu sensible en fait, mais bon, j'ai vu pire (Le #22 de CLE par exemple (a)).

Ensuite, je plussoie Tyker à 100% en ce qui concerne Aelita. Elle a très mal calculé son coup en pensant être capable de résister à un sérum de vérité. En collaborant, elle aurait pu contrôler les informations lâchées et éviter de balancer William. Mais bon, c'est tout aussi bien ainsi parce que ça va chauffer pour lui maintenant. On va bien s'amuser (smirk).

Pour le reste, je sens qu'on s'approche de plus en plus d'une belle bataille où les trois camps vont s'affronter simultanément (à moins que le chien ne reste à la niche, ce qui m'étonnerait).

Et bien sûr, on retiendra la best quote de ce chapitre Mr. Green :

Citation:
Aelita avait toujours eu des problèmes avec le vent. Il faisait s’envoler ses affaires et lui donnait l’air ridicule, il la décoiffait, elle avait un peu l’impression qu’il cherchait à lui nuire sans qu’elle sache pourquoi. 


Sur ce court avis, je veux le prochain !
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Ikorih MessagePosté le: Sam 15 Mar 2014 13:43   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Spoiler


Chapitre 13 : Piège à souris


-Ok, voilà ce qu’on va faire. Odd et moi on va aller sur Krystalcore pour explorer un peu et essayer d’en savoir plus, pendant que Xanadu fait sa patrouille dans les lieux qu’on surveille. Personne n’y voit d’objection ?
L’assistant technique/pot de fleur/Drake n’en souleva pas, de même pour Odd. Xanadu n’avait pas vraiment le choix.
-Bien.
Je larguai le spectre dans les câbles électriques et entrai dans le scanner. Le blondinet se plaça dans l’autre et bientôt, nous fûmes virtualisés.
Suite à quelques opérations de routine telles que « entrer dans la tour », « changer la destination » et « sauter dans le puits », nous arrivâmes sur le monde virtuel de Wolfy. Odd admira les parois très lointaines de l’enveloppe, puis la grande forteresse lumineuse face à nous.
-Eh mais ça a changé depuis la dernière fois !
-Oui, assez. Un dernier détail avant qu’on y aille pour de bon : Wolfy a récupéré les données de l’avatar virtuel de Jérémie et se sert d’une sorte de copie altérée comme gardien. Ne te laisse pas décontenancer.
S’il avait pu pâlir, il l’aurait fait.
-Charmant. Pourquoi est-ce que tout le monde s’acharne à utiliser virtuellement les gens que j’aime pour me taper dessus ?
-Parce que c’est comme ça. Il y a un risque d’arrivée du Wolfymus aussi, il traîne souvent avec le double de Jérémie. A eux deux, ils nous ont démontés la première fois qu’on est venus…
Odd afficha une tête peu emballée par l’idée. Nous marchâmes vers l’entrée de la citadelle, le chat en première ligne tandis que je continuais le topo stratégique :
-C’est découpé en enceintes. Pour franchir chaque enceinte, il faudra en théorie trouver une clé. Et puis les troupes de Wolfy peuvent se percher sur les murs pour nous agresser sans pitié.
-Magnifique, comment on rentre ?
-On se démerde, ça me semble être un bon plan.
Avec un grognement agacé, Odd franchit le premier le grand portail et se retrouva dans la petite cour. Il hésita un peu sur le côté où se rendre, mais une fois informé que ça n’avait pas d’importance, il partit à gauche, probablement en froid avec Chirac et Thatcher. Je lui emboîtai le pas.
Pour le moment, tout était calme. Je n’avais aucun doute sur le fait que Wolfy allait envoyer ses troupes pour nous expulser très vite, mais rien n’était encore en vue. La clé que nous avions tellement galéré pour trouver la dernière fois était bien visible, presque trop.
« It’s a trap »
Tant pis. C’était notre seule solution pour progresser vers le centre de Krystalcore. J’appuyai et une fissure se créa dans la paroi, puis une brèche suffisante pour passer.
Le second couloir circulaire était sensiblement identique au précédent. On avait l’impression de tourner en rond (en même temps, logique, dans un « couloir circulaire »). Les troupes commençaient sans doute à se rassembler. Levant le nez, j’aperçus une petite formation d’oiseaux de métal qui survolaient la citadelle mais sans faire mine de descendre.
Odd suivit mon regard et ça nous épargna la dévirtualisation fatale parce qu’il vit un détail qui m’avait échappé. Il me poussa et le carreau d’arbalète de poing alla se ficher dans le cristal de la paroi. Me retournant, je constatai que le Jérémie 2.0 était là et visiblement déterminé à nous faire la peau du haut de son mur de forteresse. Odd riposta à coup de flèche laser, le faisant un peu reculer. J’ajoutai quelques éclairs pour le tenir en respect, mais un nouvel adversaire allait venir nous embêter.
De l’autre côté, et arrivant à grande vitesse, le Wolfymus avait l’air d’avoir envie de venir jouer. Téméraire (ou suicidaire), Odd se frappa la poitrine et cria « Odd for ever ! » avant de foncer sur la bestiole. Seulement, un changement intervint sur le champ de bataille. Il ne le vit pas car focalisé sur le Wolfymus, qu’il affrontait en grimpant aux murs pour rester hors de portée, mais moi je me concentrais sur Jérémie qui était en hauteur. Je pouvais donc voir qu’un des oiseaux de métal s’était détourné de la formation pour descendre vers Odd. Une chose me retint de le foudroyer : ses yeux violets avaient viré au rouge, ce qui pouvait faire penser que ce n’était plus Wolfy qui le contrôlait.
Le Wolfymus fut bientôt contraint de faire face à deux ennemis inaccessibles. Pour une raison inconnue, l’oiseau semblait s’être pris d’affection pour Odd et lui filait un coup de main. De mon côté, Jérémie faisait feu avec allégresse en plein sur moi, et je n’avais pas vraiment les moyens de faire face correctement. C’est bien beau un éclair mais dans l’arsenal du parfait seigneur sith, j’aurais bien aimé pouvoir avoir un sabre laser avec.
Soudain il arrêta de faire feu et me regarda d’un air circonspect, une lueur dans son regard vide :
-C’est toi ?
-Oui c’est moi ! On fera les retrouvailles plus tard si ça t’ennuie pas.
La lueur de son regard disparut et il recommença à tirer sans que je comprenne trop ce qui lui était arrivé. Commençant à perdre pied, je lançai à Odd :
-Si tu peux demander à ton piaf de me donner un coup de main, je suis pas contre !
Il n’avait pas dû avoir envie de me répondre verbalement, mais le volatile d’acier se rapprocha pour exécuter l’ordre implicite. Jérémie commença à opérer un retrait.
Le blond (enfin, l’autre) était monté au sommet du mur sous le nez d’un Wolfymus agacé et frustré.
-Qu’est-ce que je donnerais pas pour mon Overboard !
Et comme il n’arrêtait pas de déclencher ses pouvoirs au hasard, sa planche fidèle (mais repeinte en rouge) se virtualisa sous son nez.
-Trop cool !
Il bondit dessus et fit deux trois figures, semblant oublier un peu où on était et dans quelle situation. Comme changement notable, on pouvait remarquer que le tail de sa planche produisait des flammes violacées en glissant dans l’air. Le Wolfymus sembla passablement découragé de se battre uniquement contre des ennemis volants et inaccessibles. Ce qui signifiait qu’il n’allait pas tarder à venir vers moi.
Je posai ma main contre le mur d’enceinte et me concentrai pour en modifier un tout petit peu la structure, puis me reculai en prévision de la charge qui ne tarda pas à venir. La bestiole était rapide, il fallait pouvoir anticiper sa position et calculer l’angle pour pouvoir l’atteindre à un défaut de sa cuirasse. J’attendis un tout petit peu puis tirai un éclair contre la paroi remaniée. Au lieu de s’y dissiper, la décharge rebondit et frappa le loup à l’endroit souhaité.
Bon, ça allait le ralentir mais au final il arriverait quand même chez moi. Sauf que contre toute attente, il s’arrêta et poussa un hurlement. Ça annonçait encore des emmerdes, à tous les coups. Comme j’avais toujours raison (et cette fois pour mon plus grand malheur), on entendit des galopades de pattes métalliques. De nombreuses pattes métalliques.
Je n’avais pas vraiment envie de rester sur place et d’attendre de voir ce qui allait venir. Heureusement, le volatile d’Odd fut assez futé pour descendre à ma hauteur et me permettre de foutre le camp en vitesse, par la voie des airs en plus, donc hors de portée de crocs.
Jetant un regard en bas, je constatai l’arrivée de six loups mécaniques supplémentaires. Un blanc aux yeux rouges, un gros noir, un gros gris, un gris clair plus petit, et deux brunes. Sans savoir pourquoi, je pensai à Ulrich, depuis longtemps décédé. Et c’était pas plus mal. Qu’il soit décédé, pas que je pense à lui.
Mais si les troupes terrestres à courte portée de Wolfy ne pouvaient pas nous atteindre, il allait en être autrement de Jérémie et de ses oiseaux. Car oui, les oiseaux avaient cessé de tourner autour de la tour et fonçaient sur nous, l’un d’entre eux embarquant leur zombie national au passage.
« Bon, au moins, on a découvert qu’on pouvait passer par le ciel. Ce sera plus simple que se casser la tête à ouvrir toutes les enceintes. »
Odd, fidèle à lui-même, se mit à mitrailler des flèches laser en boucle, mais le blindage de métal faisait écran et il ne descendit personne. Je tirai quelques éclairs qui furent déjà plus efficaces. A cet instant, le monstre du bout de l’escadrille s’emballa, fonça vers le haut puis plongea en piqué sous les yeux médusés de tout le monde. Les plumes d’acier qui composaient ses ailes prirent une sorte de teinte bleutée, et un souffle glacial l’entourait (même si le froid n’existait pas sur Krystal). Il passa entre les deux camps à toute allure et s’éloigna.
« Propriété émergente aléatoire. » conclus-je, avec une pensée pour la Manta verte.
Le petit incident clôt, on pouvait recommencer à s’entretuer. Odd surfait entre les lasers, retrouvant ses anciens réflexes plus vite que prévu.
-C’est comme le vélo, ça s’ou… !
Sa phrase fut coupée par un tir qui toucha sa planche, la faisant dévier. Sans qu’il comprenne trop comment, ses pieds ne furent plus sur l’engin et il commença à chuter. La mer numérique s’apprêtant à l’accueillir à bras ouverts, je décidai de le dévirtualiser d’un rapide éclair.
Un Imprévu survint. Une fois Odd disparu, son copain oiseau revint à son alliance originale. Ce qui impliquait qu’il allait chercher à me tuer ou à me catapulter vers la flotte. Je dus donc me suicider également pour rejoindre le blondinet dans les scanners.
-Fait chier.

Ma patrouille des zones sensibles incluait la maison de la famille Della Robbia, malheureusement pour moi. Il n’y avait rien à voir dans cette foutue maison. La maman dépressive et la gamine vissée à sa tablette avec souris incluses. Aucun intérêt et j’avais tendance à dégager rapidement après mon arrivée.
Mais pas aujourd’hui.
Non, aujourd’hui, il allait se passer quelque chose. Je le devinai quand Yumi se leva pour aller ouvrir la porte. On avait sonné. Le dialogue arriva jusqu’à mes spectrales oreilles.
-Qu’est-ce que vous voulez ?
-Vous êtes bien Yumi Ishiyama ?
-Oui, mais pourquoi vous voulez savoir…
La fin de sa phrase fut coupée et on entendit vaguement le bruit de quelqu’un qui s’effondre par terre. Dans mon champ de vision, une personne s’avança. C’était Wreck Moore, l’agent de Carthage. Il était suivi d’une escouade de quelques collègues. L’un d’eux lui demanda :
-On fait quoi ?
-On trouve la gamine. Fouillez tout.
-Tu prévois de mettre le feu en partant ?
-Bien sûr, je vais provoquer un incendie en zone urbaine alors qu’on est une organisation secrète en train de faire des trucs pas très légaux. Comme ça on sera bien repérés. Tu as d’autres questions stupides ?
La réplique eut l’effet escompté : provoquer le silence. Les agents se dispersèrent dans la maison, à la recherche de la fillette. Je réfléchis rapidement. J’avais deux options. Soit je rentrais maintenant et je faisais mon rapport, la gamine se faisait capturer. Soit…
Allez. Pourquoi pas. Il fallait espérer que Wreck n’ait pas son fusil à portée immédiate sinon mon plan aurait plus de mal à fonctionner. Me déplaçant dans les circuits, je me faufilai jusqu’à la chambre de la petite Laura, dont je connaissais déjà l’emplacement, à l’étage. Elle était là, assise sur son lit avec sa tablette sur les genoux. Aussi rapide que possible, je sortis d’une prise et pris possession de son petit organisme. Elle était maligne, et le contact avec son esprit était étrange. Elle n’avait pas peur, elle était juste intriguée.
« Qui es-tu ? »
Question difficile.
« Je t’expliquerai plus tard. Tu veux bien me laisser les commandes de ton corps ? Il y a des gens qui viennent d’arriver et qui ont enlevé ta mère. Ils veulent t’attraper aussi, mais je peux t’aider à t’enfuir. »
Une première vague de panique sembla poindre, mais elle la musela rapidement.
« D’accord. On prend mon jeu ? »
Je répondis par la négative. On pouvait être géolocalisés à partir de la tablette. Détenant à présent le contrôle total sur Laura, je fonçai vers la fenêtre et l’ouvris. Un étage à sauter, ce n’était absolument rien pour un xanatifié. Go.
L’atterrissage ne posa aucun problème. En arrière-plan, je sentais la stupéfaction de la petite fille. Et j’entendais aussi les bruits des agents de Carthage. Ils n’allaient pas tarder à voir qu’elle n’était plus là. Je franchis la clôture du jardin d’un bond et courus. Par chance, l’habitation ne se trouvait pas si loin de la bordure de la ville, et à la vitesse à laquelle j’allais, il y aurait moyen de rejoindre la campagne assez vite. Et ils finiraient par abandonner la poursuite, au moins pour un moment.
Je savais que vers le Nord il y avait pas mal de bois pour se planquer. C’est donc par-là que je dirigeai la gamine. Progressivement, les bruits relatifs à Carthage s’estompèrent, l’urbanisation laissait plus de place à la nature verdoyante (enfin presque). On allait bientôt arriver à bon port.
Une fois sous le couvert des arbres, et certains qu’on était pas suivis, je relâchai mon emprise sur l’organisme de l’enfant, sans pour autant m’extirper d’elle.
« On ne peut pas trop s’éloigner des installations électriques. J’en ai besoin pour vivre, tu vois. »
Curieuse, elle commença à m’interroger sur ma nature.
« Je suis une sorte de champ magnétique, je me nourris d’électricité pour rester en vie. Je m’appelle Xanadu. Toi c’est Laura, c’est ça ? »
« Oui. »
Une idée me traversa la tête. Là encore, j’avais deux options. Soit je rentrais directement à la maison et je me faisais tirer les oreilles (inexistantes) parce que j’étais en retard. Mais auquel cas, je devais laisser la petite seule dans les bois, en promettant éventuellement de revenir la chercher. Soit je la ramenais directement avec moi, ce qui prendrait un peu plus de temps, mais n’était pas impossible. Oui, il suffisait de s’arrêter régulièrement pour se recharger sur une installation électrique. Je ne pouvais pas vraiment me garantir que Xana serait ravie de me voir revenir avec un enfant à charge mais c’était sans doute mieux que de la laisser entre les mains de Carthage.
« Hé, Laura ? Tu voudrais venir avec moi ? Tu peux pas rester toute seule ici. Je connais un endroit où tu seras un peu plus en sécurité. C’est un peu loin mais avec mon aide on pourrait y arriver plutôt vite. »
Il y eut une petite réflexion de sa part.
« D’accord. J’ai pas le choix de toute façon. »
Cette petite avait tout compris. Si encore on avait des frites, mais on était pas à Charleroi.
Tout bien considéré, cette pensée n’avait aucun sens.
« Allez, viens. »
On s’élança vers l’autoroute, près de laquelle traînaient les lignes à haute tension. C’était un peu risqué de quitter la couverture protectrice des arbres, mais j’avais besoin de me recharger pour être à bloc. Et je le ferai une fois arrivé sur la côte Nord. Traverser la mer était possible pour un spectre simplement en courant, mais c’était une longue distance et il fallait maintenir un bon rythme. Pour un de mes congénères, la chose était simple : il recevait de l’énergie en continu via la tour activée. Pour moi…eh bien, mes ressources énergétiques étaient plus limitées. Mais je pouvais vivre sans tour.
« Jusqu’où on va aller ? » interrogea la gamine.
« L’Ecosse, tu connais ? C’est un coin sympa pour se planquer. »

Je réfléchissais. Le lieu noir ne quittait pas mes pensées. Je ne savais pas ce qu’il était ni où il était localisé, malgré mes recherches. Je n’en avais pas encore parlé à d’autres, et Xanadu lui-même ne soupçonnait pas grand-chose. C’était une énigme que je gardais pour moi. Il y avait très certainement un lien avec moi et avec Lyoko. Je n’avais pas beaucoup de pistes et d’hypothèses. Il pouvait s’agir d’une partie cachée du monde virtuel dont j’avais perdu les souvenirs, mais auquel cas, qu’était-elle devenue lorsque Carthage s’était approprié l’endroit ? Il était aussi possible qu’il s’agisse d’une autre création de Franz Hopper, peut-être un autre monde virtuel (mais auquel cas, qu’est-ce qui le générait ?).
Les scans qu’on avait tentés sur moi n’avaient pas révélé de traces de données perdues. On pouvait penser à faire quelque chose de plus spécifique, mais tant qu’on ne savait pas exactement ce qu’on cherchait, ce n’était pas envisageable.
Si seulement je pouvais avoir des précisions. Mais mon inconscient n’avait pas l’air disposé à m’éclairer pour le moment. Saleté. Et que fichait Xanadu ? Il aurait dû rentrer depuis le temps. Il était peut-être retombé sur une bombe EMP, allez savoir. C’était encore moins courant que les barres de fer, mais ça revenait souvent aux mêmes endroits stratégiques, contrairement à ces dernières.
Progressivement, je sentais que j’allais m’endormir. Avec un peu de chance, j’allais pouvoir refaire un rêve qui m’en apprendrait plus !

De retour dans cet endroit sombre et terne. Il n’y avait pas grand-chose de nouveau depuis la dernière fois. Noir, noir, gris, forme fantomatique. Je n’arrivais pas à définir ce qu’étaient ces formes, trop floues pour signifier quelque chose. Trop vagues et nébuleuses en somme. J’essayai de me retourner pour voir ce qui pouvait se trouver derrière moi.
Une petite volée de marches (noires également) montait à une sorte de portail. On voyait un demi-cercle émerger du sol en deux courbes parfaitement symétriques teintées d’une vague lumière verte. Un vortex de la même couleur tourbillonnait. On avait l’impression d’être au bord de la plateforme. Un vide gris foncé et brumeux brouillait toute vision au-delà de la porte.
La sortie, ou l’entrée.
Je me retournai vers ces étendues noires quadrillées à perte de vue parcourue par des fantômes, et m’avançai. Un instant, je remarquai une forme plus brillante que les autres, toute ronde, mais elle disparut avant que je puisse la rejoindre. Je continuai tout droit sans savoir où était le bout, ni ce qui pouvait se trouver ici. Je me demandais ce que ces formes spectrales pouvaient être. Le manque de précision me faisait penser à des concepts abstraits et indéfinissables. Pourtant, parfois, ils se reformaient pour prendre une forme un peu plus précise.
Par exemple, celle d’un œil. Pas n’importe lequel.
Mon symbole.
Je ne comprenais pas vraiment quel était cet endroit, et mon intuition était un peu silencieuse ces temps-ci. Mais ma thèse avait été qu’une part de moi soit restée là-bas. Je venais sans doute de la croiser. Ceci n’était qu’un rêve, mais il semblait diablement réel. La forme blanchâtre qui flottait au-dessus du sol, grande et plus nette que jamais. C’était moi. Ce morceau perdu, probablement effacé par un vieux cinglé que nous ne nommerons pas.
Alors il était bien là, j’en avais la preuve certaine.
« Ce n’est qu’un rêve ! » Certes, mais ? Le pouvoir de l’inconscient. J’avais envie d’y croire. Je savais que c’était ça, la solution à toute cette histoire. Il me fallait juste la localisation de l’endroit, peut-être un équivalent de ce portail ailleurs, et je pourrais aller me rechercher.
L’apparition brumeuse commença à se dissiper. Je n’allais pas tarder à me réveiller. Il fallait que je garde le maximum d’images en tête. Je regardai à droite, puis à gauche. Là, un cheval s’éloignait en galopant, un cavalier décapité sur le dos. Ici, un loup s’arrêtait et me fixait. A un autre endroit, un être humanoïde androgyne sans aucune ombre ni trait fixe. Pas d’yeux, à peine un nez et une bouche. Bizarre.
Ma prise sur mon rêve glissait implacablement et je me retrouvai catapultée dans la réalité terrestre.
J’avais pu éclaircir certains points, cette fois. Il y avait eu un progrès. Un gros progrès. Les réponses étaient plus proches. J’espérais avoir souvent l’occasion de retourner là-bas via le rêve et mon inconscient. Je finirai bien par mettre la main sur ces données perdues.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Zéphyr MessagePosté le: Sam 15 Mar 2014 21:51   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
À peine dix heures plus tard, je suis déjà de retour dans les Abysses. N'est-ce point merveilleux ?

Comme spécifié, ce chapitre est vecteur d'un certain nombre d'informations. Commençons par Krystalcore. Pas mal de phénomènes mystérieux s'y sont produits. Le zombie à l'effigie de Jérémie pour commencer. Sa réaction des plus étrange pourrait s'expliquer par une remontée à la surface de la personnalité du vrai Jérémie. Problème : Xana prétend que ce zombie-Jérémie est une copie altérée de son avatar, ce qui impliquerais donc que ce ne serait pas lui à proprement parler. À moins que l'esprit de Jérémie n'ait réussi à survivre ou un imprévu du genre.
Odd ensuite. Il semble avoir pas mal de nouveaux pouvoirs par rapport à son ancien avatar. Le fait que son Overboard soit apparu lorsqu'il en avait besoin peut laisser penser que c'est une capacité programmée par Xana (qui dit par ailleurs : « Et comme il n’arrêtait pas de déclencher ses pouvoirs au hasard », ce qui laisserait penser qu'elle connaît quand même une partie des facultés de l'avatar). Par contre, le fait qu'il ait réussi à rallier un monstre adverse à ses côtés semble être complètement innatendu. Je plancherais soit pour une prise de contrôle de l'esprit du monstre, soit pour un effet obtenu par son cri de guerre « Odd for ever ! ». Dans tous les cas, ça peut se révéler utile, même si je pense que ça n'affectera pas les gros morceaux comme le Wolfymus.

Côté Xanadu, j'ai bien aimé le sauvetage de Laura (ben voyons). J'ai hâte de voir ce que ça va donner lorsqu'il va la ramener en Écosse. Enfin, encore faut-il qu'il arrive sans problèmes dans ce pays. Parce que si l'on considère qu'Aelita à dévoilé une éventuelle piste pour trouver Xana en Écosse, il est presque certain que Carthage aura envoyé quelques hommes pour fouiner. Et s'ils tombent ou voient sur une petite fille aux capacités survitaminées, ça risque de les mettre sur la voix.

Pour finir, on commence à avoir quelques pistes concernant ce que Xana a vu dans le chapitre 10. Un morceau d'elle-même l'attendrais donc quelque part ? Je mise sur Lyokô personnellement, et plus précisément sur la tour unique du cinquième territoire, que beaucoup trouvent suspecte (ton frère le premier Mr. Green).

Faire le tour du dernier chapitre d'Abysses : effectué  ✔ !

À la prochaine donc !
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Icer MessagePosté le: Lun 17 Mar 2014 10:42   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


Inscrit le: 17 Sep 2012
Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
Ah, ce chapitre était plus captivant. Merci d'avoir fourni cette qualité de lecture dans le train. Il y a eu de la bonne baston, et surtout des Imprévu : Xanadu qui sauve Laura, il fallait l'anticiper !

L'exploitation du monde de Wolfy, comme déjà dit, pare la grosse critique d'Imprévu qui torchait la chose en moins de deux. Heureusement, ce chapitre est tout le contraire.

Sinon, bonne idée de faire traverser la manche à un xanatifié, ça me semble une excellente idée, va savoir pourquoi Mr. Green

P.S : Au sujet de "Odd for ever", la légende raconte que toute personne qui pousse ce cric ne se transforme pas en Odd, mais en William ou en nain de jardin, c'est selon les versions. À bon entendeur Rolling Eyes

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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Tyker MessagePosté le: Mar 18 Mar 2014 22:38   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


Inscrit le: 02 Nov 2013
Messages: 248
Localisation: Arkham Asylum
http://thebrotherhoodofevilgeeks.files.wordpress.com/2013/01/btas-joker.jpg


Toc Toc, c'est moi!


Alors que pouvons nous dire sur ce nouveau chapitre...

Déjà, on s'éclate bien dans Krystalcore. J'aime beaucoup ce monde à la fois étrange et classe. Le design est vraiment bien trouvé, dommage qu'on n'ait pas une image sous les yeux Mr. Green.

Enfin bon, Odd n'a pas l'air d'avoir tant grandis que ça. Il affronte Zombie-Jérémie, son fils a été enlevé, mais il continue a faire l'andouille. Ah les enfants...

Visiblement Krystalcore semble presque imprenable, je me demande de quel façon ils vont s'y prendre.

Pour en revenir à Laura, Je sens que Xana viens de gagner une alliée de poids. Car si on en croit Carthage, plus le gosse est jeune plus il est fort. La situation va enfin être débloqué pour notre programme favori.

Yumi s'est fait avoir par Carthage également, (nouvelle scène de torture svp Very Happy ), Carthage possède donc désormais trois prisonniers (si on inclu William). Voilà qui peut facilement servir d'otage ou de monnaie d'échange. Affaire à suivre.

Voilà pour ce chapitre, je retourne à mes petites affaires (hein les enfants? Twisted Evil )

_________________

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"Introduce a little anarchy. Upset the established order and everything becomes... CHAOS"

-The Joker-
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Ikorih MessagePosté le: Mar 01 Avr 2014 18:38   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Tiens, des commentateurs. Si on leur répondait?
Zéphyr tout d'abord : Merci d'émettre une hypothèse sur le cas de Jérémie. C'est un point important de la fic que tu soulèves, ce qui implique aussi, hélas, que je ne peux pas y répondre. Mais je citerai un personnage bien connu : "Ce sera expliqué dans la suite". Ne t'inquiète pas pour ma cohérence, je me fais surveiller par Icer.
En ce qui concerne les pouvoirs d'Odd, j'ai peut-être mal exprimé ça dans la narration : Xana ne fait que constater que Odd déclenche ses pouvoirs au hasard, c'est une observation personnelle, mais elle ne connaissait pas les facultés de l'avatar. Tu es dans le vrai en ce qui concerne Odd for ever (qui se cache toujours parmi nous, selon des sources anonymes), et effectivement ce serait un peu cheaté qu'il puisse rallier les molosses les plus tenaces de Wolfy d'un simple pseudonyme douteux.
Merci pour Laura et Xanadu, je suis contente d'avoir trouvé un nouveau rôle plus présent à Laura (à la base elle était sensée atterrir avec sa mère dans les cachots Mr. Green). On verra bien ce que ça donnera avec Carthage...
Bon, pour le dernier point, puis-je réagir? Pas vraiment puisque c'est dans le même cas que Jérémie, une partie très importante de l'intrigue. Merci pour ton hypothèse, j'aime toujours les lire. Smile

Leng gege : Encore une fois pour Laura et Xanadu, même moi je ne l'avais pas anticipé XD C'est ça qui est beau, de trouver des évènements sans s'y attendre, une étincelle (feuuu) qui surgit, comme ça, cash.
Zut, tu m'as grillée sur la meilleure exploitation du territoire/monde! Damned. Par contre, je me demande aussi où tu as pu lire que les xanatifiés traversaient la manche en courant, il faudrait vraiment être fou pour avoir une idée pareille...
PS : J'ai entendu dire que ça nous dotait également d'un appétit féroce...

Tyker (alias le Joker national) : Toc toc. Mr. Green
Tu veux une image de Krystacore? Je ne sais pas dessiner, toutefois, soyez chanceux parce que j'ai une source d'inspiration (je crois que tu l'avais vue).
Spoiler

Pour Odd, effectivement, maintenant que tu mets le doigt dessus, ça me gêne de le voir aussi guilleret. Même en étant Odd, il devrait être un peu plus déprimé. J'essaierai d'arranger ça dans les prochains chapitres.
Krystalcore, étant donnée sa source d'inspiration, est effectivement trop badass. Toutefois, la forteresse a un point faible déjà un peu évoqué dans ce chapitre.
Oui, c'est en gros ce que Carthage dit, mais c'est surtout l'imagination qui joue. Elle est en partie liée à l'âge, mais l'âge n'est pas directement le facteur.
Mh écoute pour la torture je sais pas si j'ai un contexte où je peux en glisser une. Je verrai. Sinon tu peux toujours relire Cold Case, je suis soucieuse de ne pas laisser les psychopathes s'ennuyer (encore que Drake Merwin est assez imaginatif pour faire ses scènes de torture dans sa tête, en boucle).

Voilà, maintenant, comme il est de coutume de faire après une réponse, voici le chapitre 14 "No the sunshine never comes", qui me permet de faire une titanesque KASSDAYDI à Metallica puisque leur chanson (The day that never comes) a donné le titre et les transitions. On applaudit.
Spoiler

_________________
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