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Ikorih MessagePosté le: Dim 06 Avr 2014 20:44   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Spoiler


Chapitre 14 : No the sunshine never comes


Waiting for the one
The day that never comes
When you stand up and feel the warmth
But the sunshine never comes, no
…No the sunshine never comes.


Aelita n’avait pas réussi à dormir cette nuit-là (enfin, elle supposait que c’était la nuit, sa notion du temps était un peu altérée). La culpabilité la rongeait. Elle se souvenait clairement de ce qu’elle avait dit, sans comprendre comment, même droguée, elle pouvait avoir osé le dire. Elle avait raconté toute leur lutte contre Xana, nommé ses amis et les avait exposés à la vendetta de Carthage, eux et leur famille. Elle pensa à Yumi, qui avait déjà perdu son fils et dont le mari avait disparu en le cherchant. Elle n’osa imaginer ce que Carthage ferait s’ils la trouvaient. Elle pensa aussi à William qui risquait son boulot, peut-être sa peau et celle de sa copine, tout ça à cause d’elle. Elle avait honte. Jérémie, lui, aurait trouvé une ruse pour déjouer le sérum, intelligent comme il était.
Elle se sentait minable, et elle avait peur de ce qui allait lui arriver. Oui, égoïstement, elle arrivait à craindre pour elle-même alors que ses amis étaient en danger.
La porte de sa cellule s’ouvrit. Contrairement à ce qui se passait habituellement, ce ne fut pas une seule personne qui entra mais toute une escouade. On avait Sabriël et Stella, Wreck, Dorothée et une petite brune discrète qui devait être Aslinn. Globalement, toute l’équipe du projet Lyo, sauf William.
Elle le chercha du regard, bien sûr, et on s’en aperçut.
-Ah, tu cherches ton pote Dunbar ? Tenu à l’écart du projet pour le moment. Et spécialement de toi. Vous ne risquez pas de vous revoir, quelle que soit la décision de l’administration à son sujet, lança Dérobâme.
Aelita baissa les yeux sur le sol, attristée. Elle était seule, maintenant.
-Bien. Lors de ton interrogatoire, tu nous as gracieusement rappelé que tu savais te servir du Supercalculateur, non ?
Elle ne répondit pas. Sabriël eut un soupir et se tourna vers son collègue roux.
-Wreck, tu veux bien raconter à notre prisonnière à quoi tu as occupé ta journée d’hier ?
Un large sourire apparut sur le visage émacié dudit Wreck.
-Mais bien sûr. Vois-tu, nos services de renseignements sont très performants. Ils nous ont permis de localiser plein de personnes par le passé. Hier, donc, je suis allé traîner avec une équipe du côté de Paris, et on a retrouvé un nom familier. « Yumi Della Robbia », tu dois connaître non ?
Elle pâlit. Son sourire s’élargit et il continua :
-Bref, tout ça pour dire qu’elle est dans une autre cellule de ce couloir mais que contrairement à toi, elle ne nous est pas très précieuse. Tu vois ce que je veux dire ? Il peut lui arriver des accidents.
S’avançant un peu, il se pencha vers elle.
-En fait, si toute l’équipe du projet est là, c’est pour te demander si tu acceptes de bosser avec nous. Il y a une manipulation très délicate qu’on doit faire et on préfère avoir quelqu’un qui a plus l’habitude de la machine. Tu es d’accord ?
La question était rhétorique. Si elle refusait, Yumi (et probablement sa fille qu’ils avaient dû emmener aussi) allait souffrir le martyre, sans doute sous ses yeux, jusqu’à ce qu’elle accepte. Elle avait compris maintenant que résister à Carthage ne menait nulle part parce qu’elle n’était pas capable de le faire.
-Quelle genre de manipulation ? demanda-t-elle.
A son regard, ils surent tous qu’elle se résignait et acceptait. Stella se chargea des explications :
-Clonage. Le développement entier d’un clone de notre sujet dans un milieu de culture prendrait trop de temps et serait trop risqué. En revanche, dupliquer le sujet adulte via le Supercalculateur et matérialiser le clone et l’original est amplement possible et plus simple. Et moins long. Toutefois, nos installations ne sont pas totalement prêtes. En effet, les scanners de l’usine ne possèdent pas la bonne taille pour notre sujet qui est assez compliqué à déplacer, c’est pourquoi il nous faut le temps de créer un scanner ici-même qui soit connectable au Supercalculateur. Nous allons donc avoir besoin de ton aide pour construire ce scanner.
-Tout disfonctionnement risquerait d’être fort ennuyeux pour votre amie Yumi, souligna Sabriël.
Wreck ponctua la menace d’un petit rire. A cet instant, toute la clique assemblée là semblait complètement tarée à Aelita. Dans un sursaut de lucidité, la jeune fille tint à s’assurer de quelque chose :
-Est-ce que je peux voir Yumi ? Juste pour être sûre qu’elle va bien.
-Mais bien sûr ! Wreck, accompagne-la et finissons-en vite, suggéra Dorothée.
Aelita se leva, son envie de voir son amie était en train de fondre comme neige au soleil. Mais il était trop tard pour faire marche arrière. En sortant derrière le sniper, elle jeta un regard à la petite brunette qui n’avait rien dit. Elle avait un air inquiet.
Remontant le couloir, Wreck la mena vers une autre cellule, la main gauche toujours en train de tripoter son pistolet. Aelita se rappela qu’il avait été blessé au bras droit. Soit il avait été droitier et avait changé de latéralité suite à cette blessure, soit il était gaucher de base. La probabilité pour qu’il ait été droitier avant était plus élevée.
D’ailleurs, cette histoire l’intriguait toujours autant. Il avait mentionné qu’il avait « pleinement retrouvé ses facultés nerveuses et musculaires ». Régénérer d’une brûlure au lance-flamme qui laissait de telles marques était presque impossible, surtout du point de vue des cellules des nerfs.
-On est arrivés.
Wreck ouvrit la porte et Aelita la vit enfin. Elle dormait, ses cheveux noirs répandus sur son lit (qui ne bénéficiait pas d’oreiller). On ne voyait aucune marque de coups ni de maltraitance. Elle ne devait pas avoir résisté. Une pensée traversa la tête d’Aelita.
-Qu’est-ce que vous avez fait de sa fille ?
Le visage de son geôlier resta un instant inexpressif, puis un sourire tordit ses lèvres.
-Aha. L’information est confidentielle. Fin de la visite.
Il referma la porte de la cellule de Yumi et reconduisit Aelita à la sienne. Elle put constater au passage que l’équipe du projet Lyo avait mis les voiles, mais qu’une autre personne attendait devant la porte.
-Wreck, enfin.
C’était un jeune homme d’une vingtaine d’année, du genre de ceux qui sortent tout juste de leurs études mais n’ont pas encore l’expérience du terrain. Il avait des cheveux noirs et la peau pâle, ainsi que des yeux bleu clair un peu fantomatiques, et il tenait un dossier à la main. Le sniper marqua un arrêt, focalisant un instant son attention sur autre chose qu’Aelita.
-Ouais, c’est pour quoi ?
-J’ai le dossier que tu as demandé sur…
Le regard gris de Wreck le fit couper. L’envoyé des renseignements avisa alors Aelita et eut l’air de comprendre que les informations ne devaient pas filtrer. Il se contenta donc de tendre le dossier à son collègue.
-Merci, Nergal.
Aelita fut renvoyée dans sa cellule et avant de fermer, Moore l’avertit que l’informaticienne repasserait avec un autre agent pour l’emmener au site de construction du scanner.
La jeune fille soupira et se laissa tomber sur son lit.

Le temps parut à la fois long et court à Aelita. La porte se rouvrit et l’informaticienne parut, escortée en arrière-plan par Dorothée Dérobâme. Mais il était probable que l’agente soit autant là pour la surveiller que pour la protéger. Une pensée pour William traversa l’esprit d’Aelita.
- Amène-toi, il faut que tu jettes un œil aux plans. Il est hors de question qu’on les sorte du département de recherche alors c’est toi qui va y aller.
Elle se leva, résignée et docile, et les suivit. Aslinn ne disait rien, au point qu’Aelita se demanda si elle n’était pas muette, en fin de compte. Les couloirs défilaient. Elle se demanda comment faisaient les membres de l’organisation pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe. Ils devaient avoir les plans implantés. C’était la seule solution.
Dorothée s’arrêta devant une porte blindée type bunker qui coupait brutalement un des nombreux corridors. Elle tapa un digicode et se plaça devant une caméra pour s’annoncer.
-Agente Dorothée Dérobâme, et j’ai avec moi l’informaticienne Aslinn O’Pak et la prisonnière Aelita Schaeffer.
L’entrée se déverrouilla. Les trois femmes entrèrent et celle aux cheveux roses sursauta quand le sas se referma brutalement derrière elles. Les autres avaient l’habitude.
-Nous sommes dans le département de recherches, annonça simplement la meneuse du trio.
Elle prit à gauche à un embranchement et se dirigea résolument dans un nouveau couloir, jusqu’à une porte désignée par la plaque « Conception technologique n°2 ». Dorothée ouvrit la porte, faisant signe aux deux de rentrer. Alors que la captive franchissait le seuil à la suite de la copine de William, un bruit tout à fait inhabituel retentit. Une sorte de feulement bestial qu’on ne pouvait relier à aucune espèce existante et qui résonnait dans tout le département. « Tests sonores » fut l’explication qu’on donna à Aelita.
Cette dernière, un peu perplexe sur l’utilité d’un tel son à Carthage, alla étudier les plans posés sur une table. Elle manqua s’étrangler en voyant les dimensions du scanner.
-Quatre mètres de large pour deux de haut ? Mais, c’est énorme ! Qu’est-ce que vous espérez cloner ?
-Information confidentielle.
La fille de Franz continua à observer les schémas. Elle s’intéressa aux matériaux.
-Vibranium et adamantium ? Qu’est-ce que c’est que ces métaux ?
-Ils sont très rares, expliqua Aslinn, et très durs à se procurer, mais le projet a les moyens. On a besoin des matériaux les plus résistants possibles et ces alliages possèdent les capacités recherchées tout en étant assez faciles à employer. Faire un blindage en diamant serait plus compliqué techniquement.
-Mais pourquoi a-t-on besoin de blinder le caisson ? Votre « sujet » est si dangereux que ça ?
Avant qu’Aslinn puisse ouvre la bouche pour répondre, Dorothée lança le traditionnel « confidentiel ». Toute information relative à la…chose qui allait être clonée était bien gardée.
Aelita travailla donc en coopération avec l’informaticienne pour corriger ou rectifier des points sur les plans, utilisant sa connaissance des scanners et son intelligence, pendant un temps indéterminé. Elle avait conscience que ce n’était pas une bonne cause mais avait-elle le choix ? Comme quoi on pouvait servir une mauvaise cause avec de bonnes intentions.
La porte s’ouvrit et Wreck entra.
-Pourquoi est-ce que je ne suis pas surprise de te voir là ?
-Va savoir. Et toi, t’es de corvée de baby-sitting ? un rictus tordit le visage du rouquin.
-On peut dire ça. Tu voulais quelque chose ? Si tu as envie de prendre ma place, ne te gêne pas.
Il éclata de rire et déclina l’offre :
-Non merci ça ira. Je vais bientôt aller rejoindre mon équipe.
Ils échangèrent quelques mots à voix basse. Aelita, qui les observait du coin de l’œil, remarqua que le sniper prenait un air dépité et sa collègue avait l’air de se moquer un peu de lui. Il chuchota quelque chose d’un air rageur, probablement en train de se justifier. Il remarqua alors que la prisonnière le regardait et se tut pour finalement sortir de la pièce.
Elle se recentra sur les plans.
Le scanner était remarquablement bien conçu, malgré les quelques imperfections dont elle avait à débattre avec la représentante de l’équipe scientifique. Et pourtant, elle sentait qu’il cachait quelque chose de beaucoup plus gros. Rien que cette histoire de cloner quelque chose de plusieurs mètres qui avait la capacité de dégommer un scanner non blindé, c’était à la fois effrayant et intriguant.
Quelques notes de musique (les premières de Nothing Else Matters) retentirent dans la pièce, faisant sursauter les deux expertes. Il s’avéra que c’était la sonnerie de portable de Dorothée. Elle décrocha.
-Ouais, c’est moi. Qu’est-ce que tu veux, Stella ? Je suis avec Aelita et Aslinn, dans la salle de conception 2.
Un air surpris se peignit sur ses traits, une surprise teintée d’agacement. Celle des Imprévus peu arrangeants, en somme.
-Quoi ?! Mais pourquoi c’est à moi que tu signales ça, c’est la prisonnière de Wreck, c’est ses affaires à lui ! Comment ça il décroche pas ? Rah, sûrement déjà parti, pourquoi il est pas foutu de laisser son portable allumé en mission ? Il était là y a une demi-heure, pourtant. Ecoute, tu l’amènes à l’infirmerie si ça s’arrange pas, et si tu veux que j’aille te chercher Wreck, eh bien je passerai voir Nergal et il me filera les infos. Mais je pense que ce sera pas nécessaire, ça peut attendre qu’il revienne. Ouais, amuse-toi bien aussi.
Elle raccrocha, jeta un regard aux autres puis rangea son portable dans sa poche, l’air un peu nerveuse. Encore une fois, il fallut se re-focaliser sur la feuille de papier posée sur la table. Mais Aelita sentait bien que quelque chose n’allait pas. Elle n’osait pas poser de questions (qui n’obtiendraient de toute façon aucune réponse).
Au bout d’un certain temps, Stella arriva dans la pièce et s’approcha de sa collègue pour lui glisser quelques mots à l’oreille. La conversation échappa à la captive, malheureusement, ce qui ne l’éclaira pas davantage. L’échange fut court, et lorsqu’il fut finit, Dorothée annonça qu’il était temps pour Aelita de regagner sa cellule.

You pull away
He hits the flesh
You hit the ground


La situation commençait à sentir le roussi. Carthage n’avait pas laissé tomber l’idée de nous nuire et nous en étions à galoper dans les bois avec des bruits de poursuite derrière nous. Visiblement, il allait falloir se dépêcher de traverser la mer, de préférence à l’abri des regards.
Mais voilà. Pour traverser à l’abri des regards (au moins de ceux de Carthage) il fallait les semer ou les neutraliser au préalable. Les neutraliser était une option assez ennuyeuse parce qu’ils finiraient par se douter de quelque chose (si ce n’était pas déjà le cas). Et leur révéler ma présence n’était pas forcément la meilleure chose à faire.
Il fallait courir.
Cette fois encore, je devais les laisser derrière. Même s’ils avaient des voitures ou des hélicoptères que je n’aurais pas entendus.
Mais, pourquoi ? Pourquoi est-ce que je voulais à tout prix protéger cette gamine ? Je mettais beaucoup trop en péril pour une vie insignifiante. Tant pis. J’éluciderai la question plus tard, je ne pouvais pas me détourner de mon objectif. J’étais déjà sur la pente de toute façon.
Je décidai de gagner un peu de temps et abattis un arbre d’un éclair pour qu’il barre la route à nos poursuivants. Je ne me retournai pas pour espérer les entrevoir, vu que le but était de tracer jusqu’à être perdu de vue.

Après un moment de course, les bruits disparurent, mais je décidai de finir le boulot en fonçant jusqu’à la mer dans le but de la traverser.
« Tu es sûr de ton coup, là ? » interrogea la petite Laura en constatant que je ne ralentissais pas à l’approche de l’eau.
« Oui. »

On avait traversé. A présent, on était sur la côte anglaise, dans un coin désert. Une petite falaise dominait la mer (pourquoi toujours des falaises ?) qui scintillait doucement. Le soleil allait bientôt se coucher et donnait une teinte orangée à tout ce que touchaient ses rayons. J’avais rendu le contrôle de son corps à la petite et elle s’était assise là, les pieds pendant dans le vide. Lentement, le poids des évènements devenait plus réel.
« Dis, c’est pas un rêve tout ce qu’on vit, hein ? »
« Non. »
Elle sembla s’affaisser un peu.
« Tu penses que maman est vivante ? »
Je ne savais pas. Je ne pouvais pas répondre. Et elle le savait aussi bien que moi. Sa tristesse, jusqu’à présent refoulée à la frontière de son esprit, revenait la tourmenter maintenant qu’elle n’avait plus la tête à rien d’autre. Je ne savais pas quoi dire pour la consoler. Elle ne pleurait pas, mais fixait la mer d’un regard éteint. C’était peut-être au-delà des larmes.
« Tu sais, là où on va, tu pourras retrouver ton père ? »
« Et mon frère ? »
« Non. Lui, non. »
Le silence revint, seulement rompu par le bruit des vagues en contrebas. Leur mouvement de va et vient avait quelque chose d’apaisant. Laura finit par s’allonger sur le dos, le regard tourné vers le ciel qui se parsemait petit à petit d’étoiles. On était loin des villes, ce qui faisait qu’on pouvait les voir (les étoiles, pas les villes). Aucune lumière parasite.
La luminosité déclinait petit à petit. Je pouvais sentir l’esprit de Laura s’endormir et lâcher prise sur la réalité. Elle commença à rêver. Comme j’étais toujours présent chez elle, je pouvais voir les images projetées par son inconscient.
Elles n’étaient pas très joyeuses. Les sons des poursuites avec les hommes de Carthage revenaient souvent, même si elle n’avait jamais vu les poursuivants, ils étaient remplacés par des gens sans visage. J’avais de la peine pour elle. Elle n’avait que cinq ans et toute sa famille était impliquée dans une lutte à grande échelle pour la domination des mondes virtuels. Ce n’était pas juste.
Les visions dérivèrent vers des endroits plus calmes, peuplés de souris, comme si son âme d’enfant avait envie de s’exprimer malgré tout. L’une portait un chapeau haut de forme et un nœud-papillon rouge, avait des tatouages bruns et essayait de faire un château de cartes qui n’arrêtait pas de s’effondrer. On avait aussi deux souris volantes qui portaient une boucle à l’oreille gauche. L’une avait des tatouages et des plumes rouge sang, l’autre gris orage, et ils sillonnaient le rêve de Laura en planant. Toutefois la rouge clignotait en prenant une apparence verte avec une crête des plus flashy. La gamine semblait s’intéresser particulièrement à la grise. Une autre grimpait aux murs, un fromage à moitié grignoté sur le dos. Elle portait une citrouille sur la tête et une barbe de Père Noël. Etrange. On pouvait également distinguer un autre rongeur doté d’une paire de cache-oreilles et d’une corne de licorne, ainsi qu’un avec une queue de cheval brune, de grosses lunettes et une plante étrange dans la bouche. Il était bon de souligner que cette dernière souris se cognait partout.
Soudain, une grenouille apparut en lévitant et la troupe se dispersa en poussant des couinements de terreur et en pleurant, avant de jeter des boulets à la figure de la nouvelle venue.
Les enfants faisaient des rêves assez étranges. Je me demandais ce que celui-là pouvait bien signifier. Et ce que ça faisait vu de l’intérieur. Moi je ne dormais pas.
Et j’avais encore une question à élucider : Pourquoi diable est-ce que je me souciais autant d’elle ?

Hide in yourself
Crawl in yourself
You’ll have your time…


Je repensais encore à mes rêves étranges sur cet endroit noir et désolé. Les formes qui s’y trouvaient m’intriguaient. J’avais vu mon symbole avec certitude, ce qui signifiait qu’une partie de moi restait là-bas. Mais j’avais aussi vu d’autres choses. Par exemple, un loup. Ce qui pouvait parfaitement renvoyer aux données perdues de Wolfy. Et celles-là n’avaient rien à faire sur Lyoko, ou Lyo, peu importe comment on l’appelait. Donc il était possible qu’elles ne s’y trouvent pas. Qu’elles soient ailleurs.
Un instant. Wolfy avait corrompu Lyoko intégralement avant qu’il soit détruit. Ce qui pouvait impliquer qu’il ait trouvé un endroit secret où mes données à moi auraient été stockées (par exemple par un mystérieux FH). Il se serait approprié les données en même temps que l’énergie, par exemple. Mais alors, au moment où Wolfy avait été gravement endommagé puis enfermé dans Kiwi, qu’étaient devenues ces données mystérieuses ? Avaient-elles été perdues, ou bien conservées parmi les résidus ? Si elles étaient détruites, pouvait-on les restaurer ? Et si elles étaient dans Kiwi, il allait falloir kidnapper ce sale petit cleps pour en avoir le cœur net.
Bon. On avait notre prochain objectif.
Je quittai la falaise où j’aimais bien aller pour réfléchir et retournai vers le manoir. Odd était assis sur les marches, désœuvré.
-Qu’est-ce que tu fais là ?
-Je prenais l’air, répondit-il. Et toi ?
-Un peu la même chose.
Il se leva. C’était bizarre de constater qu’il était plus grand que moi. D’un autre côté, son corps vieillissait, pas le mien.
-Au fait, tu sais si Xanadu est rentré ?
-Comment ça ? interrogea-t-il.
-Il aurait dû revenir de sa patrouille depuis longtemps, mais toujours rien. Je commence à me demander s’il n’a pas pris une bombe EMP comme la dernière fois.
Le blond haussa les épaules. Il avait l’air de considérer que Xanadu était assez grand pour se débrouiller seul. Il relança un nouveau sujet :
-Et sinon, tu sais quel est notre prochain plan ?
-Ouais. On va kidnapper ton chien.
-Kiwi ? Il est encore vivant ?
-Il faut croire. Un type du nom de Joseph Payne l’a recueilli, et malheureusement pour nous, il possède un supercalculateur. Ceci implique que c’est à partir de ce supercalculateur que Wolfy est revenu. Mais ce n’est pas pour ça que je veux ce clébard. L’idée c’est que il a peut-être des données qui me concernent en lui.
Odd fronça les sourcils, l’air de ne pas comprendre. Pas grave. Je lui expliquerai quand j’aurais le temps.
-Allez viens, on va voir si Drake a du nouveau.
Nous descendîmes donc dans les profondeurs secrètes du laboratoire. Le rouquin, assis sur ma chaise, observait quelque chose. Je m’approchai pour y voir plus clair.
-C’est marrant, le modèle Manta nous a encore fait des mutations. J’ai détecté quatre signaux différents. Tu pourrais aller jeter un œil pour voir ce que ça donne sur le terrain ? Peut-être que ces modèles pourront être utiles.
-Tu ne peux pas les analyser depuis ici ?
-Je peux essayer, même si ça prendra un peu de temps.
Il se mit à pianoter. Je décidai d’aller m’asseoir dans un coin le temps qu’il trouve quelque chose. Les évènements se précipitaient. On avait encore perdu le contact avec Xanadu, on ne savait pas que ce tramait Carthage et bien entendu, mes rêves me trottaient en tête. Je n’en avais parlé à personne. Même le spectre ignorait ces visions, puisqu’il n’avait pas accès à cette partie de ma tête. Je le lui refusais, et il était trop docile pour tenter de me désobéir. Normalement.
Je préférais garder ça pour moi. Le moins de monde serait au courant, le mieux ce serait. J’étais le chef, j’avais toutes les données et je pouvais élaborer mon plan. Les autres n’auraient pas pu comprendre que je fasse autant confiance à un rêve. Mais, à moins de s’appeler Aelita, les rêves se fondaient sur quelque chose, aussi ténu que ce soit. Et en plus, je n’étais pas une personne ordinaire. Je ne faisais pas de rêves ordinaires.
-Tu vas rire, finit par mentionner Drake, on a encore des modifications de couleur. Je crois qu’on en a une rouge, une bleue, une violette et une verte. Leurs propriétés d’attaque semblent également modifiées.
-Les modèles peuvent être dupliqués ?
-C’est pas sûr, mais dans le pire des cas, on peut les utiliser tels quels.
Je hochai la tête et me replongeai dans mes pensées. Odd ne disait rien non plus. Peut-être qu’il pensait à sa famille, allez savoir. Je ne pouvais pas vraiment comprendre l’attachement à la famille. Non, pas vraiment….
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png


Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:40; édité 2 fois
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Zéphyr MessagePosté le: Lun 07 Avr 2014 10:02   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Bon, pour réagir à ton Poisson d'Avril, j'ai personnellement senti venir une embrouille lorsque j'ai vu que tu répondais en détail aux commentaires Mr. Green.
Ensuite, j'approuve fortement l'augmentation de longueur de tes chapitres, même si c'était déjà cool.

Maintenant, le chapitre en lui-même. Aelita est prise au piège dans l'engrenage Carthage et ne peut rien faire d'autre que de se laisser manipuler sur leur échiquier. Je me demande tout de même si nous aurons l'occasion de revoir William un jour. Question rhétorique au vu de l'auteur Rolling Eyes. Toujours est-il qu'en cas de face à face avec Aelita, il y aura de l'électricité dans l'air.

Bon arrêtons-là le léger hors-sujet et parlons du scanner que bonbon rose doit aider à mettre en place. Deux points sont à noter : sa composition, qui ne sera pas sans rappeler le bouclier d'une certaine personne, ainsi que ses dimensions. À partir de là, je pense que deux hypothèses sont faisables. Premièrement : ce que Carthage veut cloner est une sorte de créature artificiellement créée dont l'identité sera révélée au moment voulu. Deuxièmement : ce qu'ils veulent cloner est un être humain sur lequel des expériences auraient été faites et qui auraient modifié son métabolisme ainsi que sa stature physique. Au vu des alliages composant le scanner, on peut tout à fait penser que la chose à cloner est incontrôlable (kassdédi Hulk).
Je pencherais plus pour ma seconde hypothèse, surtout si je prends en compte ceci :

Citation:
Régénérer d’une brûlure au lance-flamme qui laissait de telles marques était presque impossible, surtout du point de vue des cellules des nerfs. 

Cela implique que Carthage est très avancé dans le domaine de la biologie. Enfin, vu les dimensions de leur « sujet », la question ne se pose pas trop o/.

Le passage Xanadu/Laura était sympa, surtout son rêve (a). J'ai pas grand chose à dire en plus, puisque la plupart des choses que j'ai dites dans mon précédent commentaire sont encore valables. Néanmoins, le passage à l'intérêt de nous montrer le changement subtil qui s'opère en Xanadu. Le fait qu'il se rende compte de ce changement et qu'il s'interroge dessus est une avancée en soi.
Autrement, j'ai hâte de voir comment va se dérouler le kidnapping de Kiwi (ce qui implique un nouveau passage à Strasbourg :3). Pour les mutations de Mantas, je sais déjà à quoi m'attendre (enfin, grosso modo) vu qu'on en a parlé sur Skype (encore que, y'a t-il vraiment besoin d'en avoir discuté pour comprendre de qui/quoi il s'agit (a) ?).

Citation:
Tout disfonctionnement risquerait d’être fort ennuyeux

Ce serait pas « dysfonctionnement » plutôt ?

Voilà voilà, j'attends la suite !
_________________
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Icer MessagePosté le: Mar 08 Avr 2014 07:00   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


Inscrit le: 17 Sep 2012
Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
Oh, j'ai trouvé ce chapitre absolument excellent, pour une raison très simple bien qu'assez complexe à expliquer :

Spoiler


À la prochaine !

_________________
http://i.imgur.com/028X4Mi.pnghttp://i.imgur.com/dwRODrW.pnghttp://i.imgur.com/mrzFMxc.pnghttps://i.imgur.com/X3qVFnj.gifhttp://i.imgur.com/h4vVXZT.pnghttp://i.imgur.com/gDzGjSF.pnghttp://i.imgur.com/x46kNev.png

« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Ikorih MessagePosté le: Mer 16 Avr 2014 20:08   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Spoiler


Chapitre 15 : Hors-piste


Assis dans la salle de repos, William ne bougeait pas. L’endroit était désert. De ce qu’il savait, Wreck était reparti à la poursuite de la fille d’Odd et Yumi qui, pour une raison mystérieuse, lui échappait. Mais il ignorait où étaient les autres.
Il eut une pensée pour Aelita et grogna. Ce n’était pas sa faute, bien sûr, il savait que les méthodes d’interrogatoire de Carthage pouvaient donner des conclusions très fructueuses, mais pourtant, c’était à cause d’elle qu’on le surveillait de près.
« Bon. Vous êtes un très bon agent, Dunbar, et vos antécédents récemment révélés n’entravent pas le projet. Cependant, vous auriez pu aiguiller un peu mieux l’équipe du projet Lyo (dont vous faite partie) lors de l’approfondissement des connaissances sur le monde virtuel, et nous donner une raison de confirmer votre fiabilité. Ça n’a pas été le cas. Nous avons pris une décision : votre expérience du combat virtuel nous est utile, donc nous ne vous renverrons pas. En revanche, vous n’aurez plus de contact avec la prisonnière Aelita Schaeffer. Est-ce bien clair ? Toute communication directe ou indirecte vous est interdite. Le projet est clément avec vous, prouvez que vous méritez notre indulgence. »
C’était ce que les gros bonnets avaient dit. Il s’en souvenait parfaitement. Et depuis, il ne pouvait plus voir Aelita ni lui parler. Elle devait se sentir seule. Très seule. Mais il ne pouvait rien faire pour l’aider parce qu’il était pieds et poings liés dans le camp adverse. Ça lui rappelait de vieux souvenirs, ou plutôt, une période dont il n’avait aucun souvenir.
Ce qui l’agaçait prodigieusement, aussi, c’était qu’étant mis à l’écart, il ne pouvait pas garder un œil sur Aslinn quand elle travaillait avec Aelita. Il savait pertinemment qu’il y avait toujours un agent pour les surveiller, et au vu du dossier psychologique de ses collègues, ce n’était pas pour le rassurer. En plus, il était parfaitement au courant du fait que Wreck rôdait beaucoup dans le département des sciences. Et personne n’aimait savoir sa copine à proximité de Wreck.
-Tiens donc, William Dunbar, désœuvré et solitaire, dans un coin de la salle de repos.
Il leva les yeux pour constater que le commentaire venait de Dorothée Dérobâme, actuellement sur le seuil.
-Tu n’as pas l’air tellement occupée non plus, à ce que je vois.
-Certes.
Un bruit de pas se fit entendre. Le couloir qui était tranquille quelques minutes plus tôt semblait maintenant être le siège de grands va-et-vient. Deux personnes en trente secondes, quand même.
Wreck passa à leur hauteur, visiblement en route pour une destination inconnue, mais fut arrêté par sa collègue :
-Tu cours où comme ça ?
-J’ai un rapport à faire, mais ça peut attendre. T’avais un truc à me dire ?
-Plutôt, oui. Tu as loupé pas mal de trucs en t’échinant à galoper après une gamine que tu n’es pas fichu d’attraper.
Autant le sourire de Dorothée s’élargissait, autant Wreck semblait soudain de plus mauvaise humeur.
-C’est pas seulement une gamine. T’en connais beaucoup des gosses capables d’abattre un arbre pour bloquer le chemin ? Y a autre-chose là-dessous. Au lieu de ricaner, dis-moi ce que j’ai raté de si important.
-On a une petite complication avec la mère de ta fuyarde. D’après l’examen du toubib, elle est enceinte.
Wreck fit un facepalm.
-Super, on avait bien besoin de ça. Pourquoi faut toujours que nos prisonnières soient en cloque ?
-Ah oui c’est vrai que c’est pas la première fois.
La pensée de William se tourna également vers Yumi. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, quinze ans plus tôt, ils ne s’étaient pas tout à fait quittés en bons termes. Mais ce n’était pas pour autant qu’il se réjouissait de ce qui lui arrivait. Ce n’était pas facile pour elle non plus.
-Dis voir, William, puisque vous vous connaissiez, elle était du genre à vouloir plein de gosses plus tard ?
La remarque du sniper fut gratifiée d’un regard assassin dudit William. Dorothée décida de couper cours au départ d’incendie diplomatique :
-Tu avais pas un rapport à faire ?
-Si, si. Je vais y aller, donc. Les supérieurs ont tendance à être un peu méfiants envers nous autres simples exécuteurs de leur volonté.
Avec un dernier coup d’œil plein de sous-entendus à William, il s’éloigna dans le couloir. Dorothée laissa échapper un petit rire nerveux, mais ça, on avait vite l’habitude quand on travaillait avec elle.
-Incroyable. Je n’arrive pas à comprendre comment tu peux arriver à t’entendre avec Wreck, commenta Dunbar.
-Simple question de santé mentale. On se comprend assez bien.
-Vous êtes surtout les deux plus grands psychopathes du service. En concurrence avec Sabriël.
-Je suis un peu instable, mais de là à me considérer comme un psychopathe…
Reprise du petit rire nerveux. William aurait bien aimé avoir un collègue normal. En dehors des trois cinglés, il y avait bien Stella mais elle était trop rigide dans ses bottes pour être honnête. Quant au type des renseignements, il était un peu bizarre.
-N’empêche, je dirais qu’il te manque un truc pour être totalement comme Wreck et Sabriël…t’as pas de bonne vieille blessure de guerre ?
-Mais si. Si tu t’en souviens pas, j’ai failli me faire décapiter et ma jambe droite est à moitié en compote. Ce dernier point est arrangé un peu comme le bras de Wreck, la robotisation ça a du bon.
Effectivement, une large cicatrice traînait sur le cou de Dorothée si on faisait un peu attention. Mais le point qu’il ne connaissait pas, c’était cette histoire de robotisation.
-Comment ça ?
-Tu savais pas que Wreck avait un implant nerveux ? C’était un peu la seule façon de lui redonner le contrôle de son bras. Il est passé à deux doigts de l’amputation. Vive la technologie. Ça a fait un peu pareil pour moi.
William apprenait des choses sur ses collègues un peu frappés.
-Mais pourquoi Sabriël boite alors ? Doit bien y avoir moyen de…
-Non, pas cette fois. Parfois, c’est trop grave.
Sans en dire davantage, elle quitta la pièce. De nouveau seul, il regarda autour de lui et s’intéressa aux photos qui couvraient un mur. Une sorte de tracé de l’histoire du projet vu par ses sbires. Se levant, il s’approcha pour mieux voir. Une image, simplement annotée « Congo » montrait des personnes que William ne connaissait pas. Ils étaient devant l’entrée d’une mine, l’air joyeux et enthousiasmés par leur boulot. Une autre représentait le dictateur argentin serrant la main à un dirigeant de Carthage, et avait été étiquetée « Malouines ». A un autre endroit, « Afghanistan ». Il y en avait même une où on voyait, très loin derrière, de la fumée, et Wreck au premier plan. Le titre de celle-là étant « La mystérieuse nouvelle explosion de Tchernobyl ».
Il haussa un sourcil. Le projet avait l’air impliqué dans de nombreuses histoires pas très nettes.

Nergal venait juste de finir de consigner le rapport de Wreck. Il était dans ce qui pouvait ressembler à son chez-lui : les archives. De longs couloirs pleins de dossiers bruns rangés impeccablement. Mais on était au projet Carthage : les archives papier étaient complétées par celles informatiques. La moitié des informations de chaque côté. Par exemple, au sujet du projet Lyo, il avait un dossier papier qui ne représentait que 50% des données. Le reste se trouvait sur ordinateur.
Nergal n’était pas arrivé depuis longtemps au projet Carthage mais tout ce savoir accumulé lui donnait des ailes. Il avait accès à tout, parfois sous contrôle de la hiérarchie, mais rassembler des connaissances était sa raison de vivre. Il avait très vite décidé de tout mémoriser en ayant recours à la technique du palais mental. Ce n’était pas bien compliqué : l’archive lui donnait un lieu idéal pour fixer ce qu’il gardait. Quand il n’avait rien à faire, il déambulait dans les allées, comptant les carreaux et les dossiers pour parfaire sa représentation mentale. Mais là, il allait avoir à faire.
-Nergal ?
Il se retourna, constatant la présence d’une jeune fille brune aux yeux verts. Aslinn, informaticienne en charge du Supercalculateur du projet Lyo. Affichant un sourire poli, il demanda :
-Oui ? Tu voulais quelque chose ?
-Je voudrais voir ce que tu as sur les programmes multi-agents et sur Xana.
-Mh. C’est un domaine qui nous est assez obscur et la majeure partie de nos informations proviennent du projet Lyo. Mais je vais voir ce que je peux trouver.
Il lui fit signe de l’accompagner jusqu’à une porte verrouillée, puis sortit la clé magnétique et lui ordonna de rester là. Entrant dans la partie confidentielle des archives papier, il se rendit au domaine informatique et mis rapidement la main sur le dossier cherché. Il n’était pas bien gros, comme annoncé. Il ressortit, reverrouilla la porte et mena son invitée du côté des ordinateurs après lui avoir remis le document. Là aussi, il dut entrer un certain nombre de mots de passe pour parvenir aux renseignements sur les programmes multi-agents. Il resta debout derrière la jeune fille pendant qu’elle lisait et prenait des notes, comme le règlement le lui ordonnait. Il était là pour surveiller que les gens ne s’informent pas sur d’autres sujets que ceux qu’ils affirmaient étudier.
Elle griffonnait donc. Nergal ne put s’empêcher de noter qu’elle s’intéressait surtout à Xana lui-même, ainsi qu’aux façons de communiquer avec les programmes multi-agents, deux domaines obscurs. Il n’avait pas à poser de questions, alors il garda le silence. Mais il se demandait ce qu’elle comptait faire. Il savait que le programme qui défendait Lyo n’était pas comparable à son original, qui était une véritable merveille évolutive, mais il ignorait si il était possible d’entrer en contact avec. Le dossier ne le mentionnait pas.
Au bout d’un certain temps, elle rangea ses notes et rendit les papiers à Nergal, puis ressortit sans un mot. Il ne commenta pas et alla ranger ce qui devait l’être.

Aslinn hésitait sur la conduite à tenir. Les archives n’étaient pas assez bien informées pour pouvoir vraiment l’aider, alors qui pourrait le faire ? Quelqu’un qui avait connu les mondes virtuels et les programmes multi-agents avant elle. Il y en avait trois dans l’enceinte du complexe : Yumi Della Robbia, Aelita Schaeffer et William. Aelita était sans doute celle qui en savait le plus, mais William serait sans doute plus enclin à lui parler.
Enfin, pas forcément. Elle avait appris en même temps que les autres que le passé de William comportait certaines zones d’ombres. Et maintenant qu’elle avait eu vent de ce passé, elle se souvenait de certaines choses. L’enterrement de Jérémie Belpois, par exemple.
Finalement, elle avait décidé de ce qu’elle allait faire. Il était temps d’avoir une conversation avec son copain.

Elle n’avait pas vraiment eu à le chercher. Il était planté sur sa chaise en salle de repos, sans occupation, et ne l’avait pas encore vue. Une fois à sa hauteur, elle se racla la gorge, le faisant sursauter :
-Ah, c’est toi. Je ne t’avais pas entendue arriver.
-Je voudrais te parler. Au sujet des évènements d’il y a quinze ans.
Il y eut un silence, puis il soupira.
-Tu m’en veux de pas te l’avoir dit plus tôt ? On avait juré de garder le secret à propos de tout ça.
-Non, je ne t’en veux pas. Mais maintenant que je suis au courant, je voudrais que tu me racontes l’histoire en détail.
William hésita un instant. Et puis il se dit que s’il ne lui racontait pas, ça creuserait un peu le fossé que cette histoire pouvait mettre entre eux.
-En fait, ça avait commencé bien avant que je ne m’intègre à l’histoire. J’ai changé de collège en cours d’année et j’ai débarqué à Kadic. J’ai commencé à m’intéresser à Yumi et au fil du temps j’ai commencé à voir que elle et ses amis cachaient quelque chose. Ce que je ne savais pas, c’était ce que c’était : Lyoko et le supercalculateur.
-Lyoko ?
-Oui il s’appelait comme ça à l’origine. Bref, un jour, ils m’ont recruté pour faire partie de leur bande et défendre la Terre contre Xana. Dis comme ça, ça avait l’air cool. J’ai prêté le serment du secret, j’ai passé le scan pour ne plus être affecté par les retours dans le temps. Et puis ma première mission est arrivée. Aelita m’a appelé pour que je file au labo et c’est ce que j’ai fait. L’ennui c’est que les autres ont tous eu un empêchement. Jérémie était coincé par les journalistes à la noix de Kadic, Odd a pas eu le message parce qu’Ulrich a été pincé par son père et Yumi se faisait séquestrer par son frère Ikor…euh, Hiroki. Du coup, j’ai dû y aller tout seul avec Aelita.
Aslinn hésita à le faire poursuivre au vu de la tête renfrognée qu’il affichait. Mais il ne lui demanda pas son avis et continua résolument son histoire :
-Sur le coup, j’étais vachement enthousiaste, voire un peu trop. Le monde virtuel, tu t’imagines pas bien ce que c’est tant que tu n’y es pas allé. C’est…incroyable. Aelita devait activer une sorte de clé, et moi je me suis occupé des monstres qui s’étaient pointés. Je les ai bien démolis d’ailleurs. Mais ensuite, le terrain a subi une sorte de mise à jour et un mur s’est dressé entre moi et elle. Entre temps, Jérémie a eu le temps de revenir mais là, un autre monstre a débarqué. Beaucoup plus grand avec de longs tentacules. Là comme ça, je me suis dit que c’était une sorte de boss, et même si Einstein m’a hurlé de pas y aller, j’ai décidé de leur montrer ce que j’avais dans le ventre et j’ai tenu tête à la bestiole. Le problème qui s’est rapidement posé, c’est qu’elle avait un but bien différent des autres. Elle m’a attrapé et tout est devenu noir. Quand je me suis réveillé, j’étais sorti d’un scanner et les autres me sautaient au cou. J’ai pas compris tout de suite. Et puis j’ai capté qu’il s’était écoulé plusieurs mois entre ces deux moments.
Un mutisme horrifié fut la seule réaction d’Aslinn. Plus elle écoutait cette histoire, moins elle voulait en entendre.
-Ils ont vaguement pris quelques instants pour m’expliquer que j’avais été le laquais de Xana, l’entité qui avait tenté de les tuer en m’utilisant, et qu’il avait bien failli y réussir parfois. Je n’ai pas eu les détails, mais je pouvais bien imaginer moi-même. Et puis un jour que je traînais dans la cour, pas loin du gymnase, de la chaufferie et tout ce coin, je les ai vus essayer de fausser compagnie à Sissi. Du coup, j’ai décidé de leur filer un coup de main, même si ils m’ignoraient depuis une plombe. J’ai détourné l’attention de Sissi et ils ont pu foutre le camp, puis je me suis démerdé pour les rejoindre. Ils s’apprêtaient à plonger et je voulais aller avec eux pour prendre ma revanche sur Xana. Sauf qu’ils m’ont craché à la gueule que c’était trop risqué, que j’allais encore faire n’importe quoi, etc. Jérémie a suggéré que je reste au labo pour observer les opérations et que j’aille les aider en cas de besoin. Et puis j’ai fait un blackout. En retrouvant mes esprits, j’ai compris que j’avais encore été possédé et que j’avais dû m’en prendre à la bande. Finalement, ils ont éteint le Supercalculateur : on pensait que Xana était détruit, et Franz Hopper s’était sacrifié pour permettre cette victoire. Vers mars, Jérémie a reçu une alerte sur son ordinateur : deux tours activées. Je les ai suivis, malgré leurs réticences. Ce qu’on ne savait pas, c’était que le supercalculateur avait été rallumé par un scientifique fou. Mais j’y reviendrai après. Ce qui comptait c’était qu’on a déboulé au labo et dans les scanners, on a trouvé une jeune fille tout en noir, avec les cheveux de la même couleur. On a très vite appris qu’il s’agissait de Xana, elle n’a même pas cherché à nous dissimuler son identité. Mais elle a aussi annoncé qu’on allait devoir reprendre du service parce qu’un autre programme menaçait Lyoko. Un dénommé Wolfy qui cherchait à drainer l’énergie du monde virtuel. Du coup, on devait s’allier à elle pour le repousser. On a vu qu’il était capable de nous posséder en utilisant des spectres, et surtout que les territoires devenaient gris et morts, comme les monstres qui y vivaient. Finalement, on a perdu le 5ème Territoire. Tout était corrompu. Il a fallu détruire Lyoko et construire un mini monde virtuel pour abriter nos vaisseaux et pouvoir aller sur le monde de Wolfy. Mais le jour où on est allés faire les essais, Ulrich est tombé de façon un peu bizarre à l’usine, il a pas réussi à attraper la corde pour se laisser glisser. Il s’est explosé le crâne sur le sol. Xana a fait une blague sadique. Et puis encore plus tard, Wolfy est venu pour tenter de démolir les navskids. Du coup, j’étais le seul sur place. J’ai bien atomisé les monstres, même si il a fallu envoyer Jérémie en renfort. Odd est arrivé à son tour, et là, Jérémie a glissé et est tombé dans la mer numérique sans qu’on puisse rien faire. Odd a eu beau descendre chercher avec son vaisseau, pas moyen de mettre la main sur lui. Même son enveloppe avait complètement disparu. Le pire dans tout ça c’est qu’on a dû simuler le suicide de Jérémie pour dissimuler ça. C’était atroce. Finalement, on est enfin arrivés à translater Odd et Aelita à l’emplacement du Supercalculateur de Wolfy : les montagnes rocheuses. De ce que je sais, ils ont pu se démerder pour atteindre la salle des commandes du complexe scientifique. En fait, Wolfy était un vieux projet de l’armée durant la Guerre Froide, qui a été abandonné. Le type l’avait retrouvé et décidé de l’utiliser pour alimenter une bombe de sa fabrication. Wolfy a trouvé Lyoko mais ne pouvait pas y accéder parce que le Supercalculateur était éteint. Alors le scientifique est allé lui-même à Paris pour rallumer la machine. Une fois qu’on a appris ça, le programme a joué sa dernière carte : Il a révélé qu’il retenait Jérémie, virtuel à jamais, sur Krystal (son monde) et a menacé de le tuer si on s’en prenait au Supercalculateur qui l’alimentait. Mais c’est le Wolfymus (une sorte de robot de défense en forme de loup) translaté qui a mis fin à toute l’histoire en se jetant sur l’ordinateur par accident et en le faisant exploser. Ensuite, Xana et Odd ont rassemblé les résidus de Wolfy et les ont scellés dans le chien d’Odd, Kiwi, pour qu’ils ne puissent plus être dangereux. Et notre histoire s’est arrêtée là, malgré le fait que le projet m’ait donné l’occasion de renouer avec tout ça.
Elle resta silencieuse un moment, le temps de digérer le pavé. C’était la révélation d’un gros pan du passé qui se faisait d’un coup.
-Et maintenant, tu penses que tout ce qui se passe avec le projet, ces attaques virtuelles, il y a un lien avec Xana ou Wolfy ?
-Les deux. Xana c’est sûr, on l’a vue en personne. Je ne sais pas qui était le garçon aux cheveux noirs, mais le blond dont tu m’as parlé doit être Odd. On dirait qu’ils ont réussi à se retrouver. Ils s’entendaient bien, dans le temps. Quant à Wolfy, je suis presque sûr qu’il a réussi à revenir aussi. Les monstres de métal ressemblaient beaucoup aux siens. Ça pourrait aussi être quelqu’un qui tenterait de l’imiter, mais je ne vois pas qui ni pourquoi. Il a tenté un assaut sur le réacteur Iter ?
Elle réfléchit un peu, avant de confirmer.
-Les informaticiens ont détecté une présence étrange récemment, dans les systèmes. Une sorte de perturbation électromagnétique, ils ne savaient pas bien ce que ça pouvait être.
-C’est un spectre, je pense. D’après ce que je sais, c’est un champ de force généré par les tours d’un monde virtuel et il possède de grands pouvoirs. Mais le seul jour où Wolfy nous en a envoyé un, il avait pris le contrôle d’une tour de Lyoko. A moins qu’il ait modifié son monde virtuel et ajouté une tour, ou emprunté ailleurs, ce spectre ne vient pas de chez lui.
Aslinn décida alors de changer de sujet aussi brusquement qu’un Nyan Cat apparaissant sur un écran.
-Et tu penses qu’on peut communiquer avec un programme ?
-Comment ça ? Avec lequel ?
-Notre Xana. Je me dis que ça pourrait le rendre plus efficace, ou permettre d’être plus proche de lui. Et ça pourrait faire avancer la rechercher sur les multi-agents aussi. Ça m’intéresse.
-Je ne sais pas. En général, quand Xana voulait nous parler, il nous envoyait un message mais n’essayait pas d’entrer en réel dialogue avec nous. Il nous faisait savoir ce qu’il avait à dire, point. Le nôtre est un dérivé. Je ne pense pas que sa mentalité soit très différente. Et puis je n’ai pas particulièrement envie de discuter avec un Xana quel qu’il soit.
-Je comprends.

Stella était face à un léger imprévu. Aelita Schaeffer s’était brusquement ravisée et exigeait de s’assurer que la gamine de son amie allait bien. Alors l’agente sortit de la pièce, son téléphone en main, et passa son coup de fil au dehors.
-Wreck, tu fais chier à pas arriver à mettre la main sur cette gamine. Ma prisonnière refuse de coopérer.
-Eh bah tu fais pression. Rappelle-lui que si elle se rebelle, elle met en danger la vie de sa copine. Et pas seulement. Elle est au courant ?
-Nan. Mais ça pourrait s’arranger. Si la pression ne fonctionne pas, il sera toujours temps de te lâcher en freestyle sur Della Robbia.
Un rire malsain fut le dernier mot de Wreck avant de raccrocher. Sa collègue rangea donc son appareil et re-rentra dans la cellule de sa prisonnière.
-Tu sais qu’il est dans ton intérêt et celui de Yumi et Laura que tu coopères, n’est-ce pas ? Parce que je vais devoir t’apprendre quelque chose. Il semblerait que ton ami Odd ait laissé un petit quelque chose à sa femme avant de la quitter.
Aelita ne sembla pas comprendre. Stella décida de jeter la subtilité aux orties.
-Elle est enceinte. Et honnêtement, je connais une équipe scientifique qui voit déjà des tests à faire avec le supercalculateur sur toute cette histoire. Comme ils n’y connaissent pas grand-chose comparé à toi ou ton père, ils risquent probablement de faire n’importe quoi. C’est ça la science, qu’ils disent. Moi j’ai une tout autre menace à formuler : je pourrais me débrouiller pour qu’elle rencontre Wreck, tu vois. Alors bien sûr, les fœtus sont plus fragiles que leurs mères, qui sont elles-mêmes plus fragiles que la normale. Et mon collègue n’a jamais été très doux, tu l’as peut-être remarqué. Si je laisse ta copine entre ses mains, je pense qu’on peut sérieusement s’inquiéter, au moins pour le gosse. Tu ne voudrais pas avoir ça sur la conscience, n’est-ce pas ?
La fille de Franz demeura muette, mortifiée.
-Oui bien sûr c’est inhumain, et on ira tous en enfer plus tard. Mais pour le moment, l’enfer c’est ici, et c’est toi qui as le nez dedans. Soit tu continues à coopérer sagement comme tu le faisais avant d’avoir envie de savoir ce que devenait la gamine, soit il risque d’y avoir un couac. Un couac mortellement dangereux. C’est clair ?
Un tout petit hochement de tête timide lui répondit.
-Tu vois quand tu veux. D’ailleurs tu es une petite veinarde, l’administration et la direction scientifique ont décidé que tu pourrais assister la construction du scanner directement sur le terrain. Sinon, tu serais restée à superviser de loin. Par contre, pas la peine d’essayer de jouer les curieuses, tu ne verras pas ce qu’on va cloner. Tu te conteras d’effectuer la manipulation.
-Pourquoi autant de secret là-dessus ?
-Parce que ce projet est confidentiel. Le moins on en saura aux alentours, le mieux ce sera. Et tu n’as pas besoin de trop d’informations. Je pense qu’on enverra bientôt quelqu’un te chercher pour terminer les plans.
Et sur ce dernier communiqué, Stella sortit. Son téléphone sonna.
-Ouais, Dorothée ?
-On a repéré un autre monde virtuel dans l’espace du réseau français. Amène-toi, on va jeter un œil.
-Qui vient ?
-Tout le commando. On laisse à Xana la charge du monde virtuel, apparemment il peut créer des monstres maintenant. On part dès que tout le monde est là alors remonte en vitesse.

Quelques heures plus tard, la totalité du groupe était réunie à l’usine. On avait Sabrïel Kimblee, Wreck Moore, Dorothée Dérobâme, Stella Razorleng et même William Dunbar. Aslinn O’Pak, assise sur son siège, se racla timidement la gorge avant d’exposer le briefing.
-Alors, on a repéré un monde virtuel dans le secteur français. On ne sait pas à qui il appartient : pas de présence de Xana. L’idée serait que vous preniez vos vaisseaux pour aller jeter un œil. Et évitez les imprudences aussi, ça pourrait être pas mal.
-On a pas plus de détails sur ce qui traîne là-bas ?
-Non, désolée. C’est pour avoir les détails qu’on vous envoie.
Dorothée fit la moue, puis l’équipe prit le monte-charge pour se rendre à la salle des scanners. Toujours aussi haute de plafond (particularité architecturale appréciée des courants d’air), avec les câbles qui s’entrelaçaient et se torsadaient pour remonter vers la salle des commandes. Les caissons lumineux attendaient là, patients. Wreck, Stella et Dorothée se firent virtualiser les premiers. Sabriël jeta un œil à William et demanda pendant que la procédure s’effectuait :
-Alors, on peut vous faire confiance ?
-Oui. Je n’ai jamais essayé de nuire au projet, répondit-il d’un air sombre.
-Il vaut mieux, je pense. Et pas que dans votre intérêt.
Sabriël leva un œil explicite vers le plafond et William hocha la tête. Aslinn, inconsciente de ce qui se disait en bas, annonça que leurs collègues étaient passés dans l’Arena et que c’était à leur tour de se virtualiser. Les deux agents s’enfoncèrent donc dans les scanners et attendirent que les portes se referment sur eux. Comme à chaque fois, cette sensation d’être soulevé et balayé par un cercle de lumière rappela à William sa première fois. Le vent (que faisait-il dans le scanner ? mystère. Sans doute attiré par le haut-plafond) lui agita les cheveux et bientôt vint un grand éclair blanc.
Puis il retomba sur l’œil de Xana au centre de l’Arena, avec les quatre autres.
-Alors, on se bouge ? lança Wreck, debout à côté de sa coéquipière ailée.
-Oui, en route, répondit Kimblee en ouvrant la marche, son étrange oiseau voletant à côté d’elle. William lui emboîta le pas sans rien dire.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png


Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:42; édité 1 fois
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Zéphyr MessagePosté le: Jeu 17 Avr 2014 13:33   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


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Moi, faire de la promotion pour la drEam tEam ? Jamais !

Bref, en premier lieu, j'approuve fortement le titre du chapitre, qui ne peut alors qu'être excellent *paf*. Nan, franchement, le titre est approprié puisque l'ensemble est une bulle en dehors du scénario. Et c'est pas plus mal, on gagne deux-trois petites infos sur les personnages.
Yumi enceinte reste un bel imprévu. Mention spéciale pour le « Pourquoi faut toujours que nos prisonnières soient en cloque ?» qui m'a arraché un petit sourire.
On sent le clin d'œil à un certain manga avec la robotisation.
Le passage sur Nergal m'a amusé, dans le sens où le personnage me rappelle fortement le rat de bibliothèque de FMA : Scieszka (Note : afin d'orthographier correctement ce dernier nom, j'ai été dans l'obligation de prendre le volume 3 du manga en question o/).

La seule critique que j'ai à faire, c'est sur le monologue de William, qui est juste énorme. Pour te dire, même moi qui ne suis pas la personne la plus regardante sur la mise en page l'ai trouvé un peu lourde à devoir lire. Dans ce type de cas, il vaut mieux essayer de ponctuer le racontage d'histoire par des lignes descriptives faisant état de l'ambiance ou alors des personnages (posture, respiration, etc), ou alors faire interrompre celui qui parle par celui qui écoute. Bref, heureusement que ce passage était un résumé des imprévus précédents et pas un apport de nouveaux éléments, sinon ce serait moins bien passé (pour moi en tout cas).

Le plus intéressant dans ce chapitre à mon sens étant sa fin. Tout le long, nous avons eu droit à une balade entre plusieurs points de vue, pur finalement revenir vers le scénario. Tous les combattants virtuels de Carthage sur Krystal (puisque le monde virtuel localisé est dans le secteur français). Bref, la suite promet une belle action, puisque jusqu'à présent, Carthage et Wolfy avaient surtout attaqué Xana, et jamais entre eux.
J'ai hâte de voir ça.

(Certes, ce commentaire est court, mais j'ai aucune hypothèse à formuler pour cette fois. Une prochaine fois peut-être.)
_________________
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Icer MessagePosté le: Ven 18 Avr 2014 12:04   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Je viens de finir ce chapitre et je n'ai pas grand-chose à ajouter par rapport à Zèphe, je suis également bien curieux de lire le chapitre suivant. Mais en tout cas, l'utilisation du récit des épisodes 65 et 94 sent le remplissage de chapitre aussi sûrement que l'arc des épisodes 83 - 88 sert de remplissage à la saison 4 Rolling Eyes
Vivement le prochain !

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Raymentase MessagePosté le: Dim 20 Avr 2014 13:06   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Raymentase)


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William raconte Imprévu ?
Pitchoune, t’exagères en auto-promotion x)
(D'ailleurs, je plussoie Zeph pour le coup du pavé un peu trop imposant à première vue)

Pour une fois j'ai grillé une référence avec ce Tchernobyl pour Wreck Very Happy Enfin, fière de moi

Sinon, on revoit la ******* d'OC Aslinn, elle est sympas mais tu sais déjà ce que je pense des OC (trop nombreux dans ta fic d'ailleurs (a))

Puis Sabriël est chiante ? Sa menace est tout ce qu'il y a de plus lâche. Et comme ça, William est obligé de les accompagner, et va se retrouver en face d'un Odd et d'une XANA et/ou Xanadu virtualisés. Super (y)

J'attends la suite avec impatience !
_________________

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Merci pour ce beau pack Abby !

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Ikorih MessagePosté le: Sam 26 Avr 2014 17:22   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Spoiler


Chapitre 16 : Sur les ailes du blizzard


Finalement, nous y étions. Le Graal, la Terre Promise : le retour à la maison. Oh bien sûr ça n’avait pas été simple, étant donné qu’un avis de recherche était passé pour tenter de nous avoir, moi et Laura. Mais on s’était faits tout petits. On savait que les soupçons de Carthage allaient encore s’accentuer vu que de plus en plus de doigts pointaient vers l’Ecosse. On allait simplement rester cachés. Le seul qui fasse parfois des allers retours pour chercher à bouffer, c’était Drake. Encore que Xana elle-même n’ait pas trop besoin de s’alimenter, puisqu’elle récupérait de l’énergie via moi. Et que j’avais les moyens de me recharger facilement.
Aux commandes de la petite, je me dirigeai jusqu’au lieu du passage secret qui menait à notre petit complexe souterrain. Etant ce que j’étais, je n’eus aucun mal à ouvrir la porte en abandonnant mon hôte quelques instants.
Puis nous entrâmes dans la pièce sombre. Tout le monde était là : Xana, Odd, et même Drake. Je laissai définitivement l’organisme de Laura pour me couler dans celui de l’ex-programme et me dépêcher de fournir une explication à mon retard et à mon étrange compagnie. Déjà, je sentais la colère de Xana monter. Vite vite vite, s’expliquer. Je balançai mon kaléidoscope d’images.

Tandis qu’en arrière-plan de mignonnes et touchantes retrouvailles se déroulaient sans que j’en aie rien à cirer, je fulminais contre Xanadu. Il avait un retard phénoménal, plus d’une journée, et en plus il avait trouvé le moyen de ramener « en toute discrétion » une gamine dans notre repaire secret. Il était d’une irresponsabilité monstre.
Les images défilaient. L’intervention de Carthage chez les Della Robbia, la décision précipitée et pleine de doute de Xanadu, la docilité imprévue de Laura et leur voyage jusqu’en Ecosse. Tout ça, je pouvais y assister. Lorsque le récit fut fini, je commentai froidement :
« Ok. Et maintenant j’en fais quoi de la gamine ? »
« Elle a peut-être un avatar virtuel puissant, non ? Au moins tenter le coup. De toute façon elle est déjà impliquée… »
Il n’avait pas totalement tort. Et puis la morale n’était plus un problème. Exploiter des enfants, au fond…
« Adjugé. C’est toi qui l’accompagneras, d’ailleurs. Et ensuite, Odd et moi on te rejoindra pour se rendre sur Krystalcore. Cette fois on tentera la voie des airs. »
Il n’ajouta rien et fila en direction des scanners. Je m’approchai du père et de la fille, décidée à annoncer la fin des réjouissances.
-Avant tout, Laura, est-ce que tu sais ce qui se passe ici ?
-Non. Xanadu ne m’a pas vraiment expliqué. Il a juste dit que je serai en sécurité là, et qu’on retrouverait mon père.
-Bien. Alors apprends que moi c’est Xana et je suis un programme qui a décidé de prendre forme humaine. Ici, c’est ma base d’opération. Je me bats contre ceux qui ont enlevé ta mère, mais aussi contre un programme pompeur d’énergie nommé Wolfy. Et je pourrais avoir besoin de ton aide.
Odd tressaillit, me jeta un regard méfiant comme s’il voulait me dire « Surtout, pas ça. », mais je continuai mon propos.
-En effet, nous opérons sur les mondes virtuels. Là, nos avatars ont certains pouvoirs qui sont influencés par notre imagination. Plus on est jeunes, plus on a d’imagination et de facilité à se créer un avatar, en général. Et l’avatar sera puissant. Tu voudrais venir ?
-Xana, non !
-Ce n’est pas à toi que je pose la question, Odd. Il me semble que tu aimes bien jouer aux jeux vidéo, Laura, non ? Avec tes souris, et tout ça ?
Elle hocha la tête.
-Voilà qui est réglé. Tu les retrouveras peut-être sur Fort Trinité, tes souris. En tout cas, Xanadu pourra te montrer l’endroit.
J’accompagnai la petite jusqu’au scanner, sans tenir compte des protestations d’Odd, et fit signe à Drake de lancer la virtualisation.

Je me doutais que ma maitresse ferait virtualiser la gamine quel que soit l’avis de son père. C’est donc sans surprise que je la vis tomber sur les fesses (comme tout le monde à la première fois) sur le premier anneau de Fort Trinité. Sa tenue virtuelle ne m’étonnait pas vraiment. Elle était vêtue d’une sorte de survêtement intégral marron à capuche. La capuche dotée d’oreilles. Le vêtement doté d’une queue. En somme, une souris brune. Elle n’avait pas d’arme visible, mais en revanche, on pouvait apercevoir quatre petites choses pendues à son appendice arrière. Encore des souris miniatures, aussi grosses qu’un pouce environ, toutes brunes. Une avait des tatouages gris et des plumes fournies sur le crâne ainsi qu’un petit foulard et une boucle d’oreille, une autre les mêmes en rouge (à l’exception du foulard, absent). Un autre portait un chapeau et un nœud papillon avec ses peintures couleur café noir, et la dernière avait une citrouille et une barbe de Père Noël en plus de ses ornements violets. De quoi terrifier n’importe qui.
Elle me détailla de la même façon que je la détaillai, puis finit par demander :
-C’est toi Xanadu ?
-Oui.
-C’est bizarre de te voir avec un corps. Un corps à toi.
-Je suis d’accord, admis-je, soudain un peu gêné par cet examen. Bon, comment tu te sens dans ton avatar ?
-On ne sent pas grand-chose. Ici, on est sur ce « Fort Trinité » ?
-Oui. Tu as une arme, quelque chose ?
Elle se regarda, nota les petites souris accrochées à sa queue et n’eut bientôt d’yeux que pour elles. Les bestioles grimpèrent dans sa main pour se laisser examiner, se comportant comme de gentils rongeurs apprivoisés.
-Ils sont trop mignons !
Elle n’avait manifestement pas d’arme. Une idée me vint.
-Et sur ton jeu, elles ont un moyen d’attaquer les souris ?
-Oui, en mode survivor. En général, le chamane jette des boulets sur les souris pour les tuer.
-Tu saurais le faire ?
Laura réfléchit, puis se tourna vers le bord du plateau, là où elle ne risquait de blesser personne, et leva les mains. Elle se concentra, et bientôt de petites étincelles apparurent un peu au-dessus de sa tête. Puis soudain, une boule noire marquée d’une flèche indiquant sa direction partit tout droit avant de perdre de l’altitude et de disparaître dans la mer numérique. Le problème de l’arme était réglé.
-Super. Je te fais visiter ?
Elle et son gang de souris hochèrent la tête. Je convoquai une Manta par l’intermédiaire de Drake (ne disposant pas des droits nécessaires pour le faire seul) et fis signe à Laura de monter derrière. Elle eut droit à un rapide topo sur la faune (qui l’intéressa peu étant donné le manque de souris dans les monstres) et la topographie du territoire.
Je terminai mon briefing en lui expliquant les règles du jeu sur les mondes virtuels. Elle sembla retenir, malgré son intérêt restreint. Seules semblaient compter les souris qui avaient entamé une chorégraphie simpliste sur ses épaules.
-Je crois que c’est bon, on peut y aller. On va voir si tu as des dons virtuels cachés.
Je n’avais que ça comme réplique pour clore la parenthèse tutoriel.

Nous étions donc quatre debout sur le sol de la tour, prêts à sauter dans le vide pour rejoindre Krystalcore. Odd faisait des recommandations à sa fille, mais elle ne l’écoutait pas plus que moi précédemment. Une petite satisfaction.
Je sautai le premier, suivi par le père et la gamine, puis par Xana. L’arrivée sur le monde virtuel violet fut l’occasion pour Laura de faire un atterrissage un peu plus élégant que lors de la virtualisation, mais nous n’avions pas tellement le temps de nous extasier. En effet, des hurlements lupins provenaient de la forteresse et les oiseaux de métal tournoyaient au-dessus de la cour. Il se passait quelque chose, et ce quelque chose ressemblait fort à une castagne.
-Ok voilà le topo. L’accès à la tour centrale semble plus facile si on y va par la voie des airs. Odd a son Overboard et peut réquisitionner un oiseau. Mais pour ça, il faut qu’on s’approche de ce qui semble être une belle bagarre. Xanadu et Laura vont donc ouvrir le chemin pour couvrir les éléments vitaux, soit moi et Odd, notre seul accès au ciel.
Odd sembla peu enclin à laisser sa progéniture charger en première ligne mais il n’eut pas le choix. Je marchai donc un peu en avant d’elle, ne serait-ce que parce que j’étais combattant corps à corps.
Dans la cour, la meute de loups cernait un groupe non identifié. On apercevait une forme virevoltante qui esquivait à la fois une sorte de laser rouge et les crocs des loups, tout en s’efforçant de les empêcher d’approcher. Une autre, toute noire, était environnée d’ombres et impossible à cerner correctement. Une troisième était surplombée d’un oiseau enflammé qui semblait grandir. William. Enfin, on pouvait discerner une personne en blanc munie d’un arc, qui n’était autre que Kimblee. Les autres devaient être leurs collègues. Pour le moment, ni eux ni les monstres ne faisaient attention à nous. Enfin presque. Jérémie, debout sur son rempart, nous avait repérés. Son regard glissa sur notre petit groupe, s’arrêta un long moment sur Xana, puis sans explication, le zombie se recentra sur le combat dans la cour. Surprenant, mais soit.
Une fois devant le grand portail, Odd activa son pouvoir. Un des oiseaux tourna au rouge et vint se ranger de notre côté, prêt à servir de monture. Cependant, il y eut pour conséquence le fait que nous étions maintenant grillés côté discrétion. Une partie des loups eut soudain envie de se retourner contre nous et Jérémie arma ses arbalètes. Carthage y vit une occasion de faire une percée et le phénix de William alla se crasher sur le loup noir qui leur bloquait le passage. La bête robotique n’était pas au bout de ses peines puisque le rayon rouge se dirigea contre elle, la faisant exploser. La forme noire et Kimblee foncèrent dans le trou provoqué et disparurent bientôt dans le couloir, tandis que Stella, William et Wreck, ralentis par le canon de ce dernier qui ne pouvait pas être démonté rapidement, restaient sur place. Laura tira un boulet dans le tas de loups qui se dirigeait vers notre groupe, bousculant un blanc sous le *tonnerre d’applaudissements* de la souris à chapeau. Xana suggéra :
-Vous les retenez et on se casse ?
-Ouais, ça vaut mieux, je pense, répondis-je.
Odd tenta encore de protester mais un regard de l’ex-programme en train d’escalader l’oiseau de métal le dissuada. Il décrocha son overboard et sauta dessus pour prendre de l’altitude. Laura et moi étions donc seuls face à quatre loups passablement agacés. Il restait le blanc bousculé, deux bruns et un gris clair. Heureusement pour nous, les bruns s’étaient reconcentrés sur les agents de Carthage derrière, et les oiseaux (ainsi que Jérémie) s’occupaient plutôt de Odd et Xana.
Je décidai d’adopter la méthode subtile et fonçai sur le spécimen gris clair. Il était plus dynamique que prévu et distribua force coup de patte et morsures. Mais j’avais un avantage énorme : mon talent de passe-muraille me permettait d’en éviter un certain nombre avant de riposter. De son côté, Laura (toujours face à Croc-Blanc) décida de faire contribuer (à la mode nounours haribo) ses souris. Celle coiffée d’un chapeau haut de forme fut sommée de s’avancer et de se rendre utile. Elle galopa donc jusqu’à la patte avant de la petite et couina « Boulaymane ! ». A cet instant, le loup blanc chuta de façon inexplicable dans le sol, droit vers les abysses. Belle performance. Le gris décida qu’il était temps d’opérer un repli stratégique.
Chez ses collègues bruns, ça ne se passait pas aussi bien que prévu pour eux. Stella et William tenaient leurs positions, et leur sniper avait complètement rangé son canon prismatique. Ils étaient prêts à décamper à la suite de leur supérieure, probablement déjà loin dans la forteresse si Wolfy n’avait pas pris de mesures pour l’arrêter, elle et Dorothée. Nous fûmes alors témoins de l’apparition d’un nouveau pion sur l’échiquier. Un loup venait d’arriver à se glisser près de William grâce à la diversion provoquée par le gris clair, et allait le dévirtualiser d’un coup de croc fatal (qui ne se contenterait donc pas de lui retirer la moitié de ses points de vie). C’est à cet instant qu’une longue note aigue se fit entendre. Je sentis mes membres s’engourdir, incapable de bouger. L’atmosphère se teinta de bleu gris et d’une sorte de brouillard. C’était comme si le froid en personne venait s’incarner parmi nous. Le chant revint, plus proche, puis une sorte de comète gelée fendit le ciel de Krystalcore, décrivit une courbe avant de plonger droit vers nous. La créature atterrit en plein sur le loup attaquant qui se retrouva congelé par la poigne de sa serre. Cette entrée spectaculaire nous laissait tous de glace (au sens propre).
William fut un des premiers à se ressaisir (on aurait dit que le froid dégagé par la créature ne l’affectait pas) et encouragea ses camarades à se bouger, ce qu’ils firent.
L’oiseau qui était anciennement au service de Wolfy (car c’était bien lui qui avait hérité de la propriété émergente aléatoire) suivit leur progression du regard, inclinant son cou métallisé, puis décolla de nouveau, aussi vite qu’il était apparu, et plana dans l’espace aérien inférieur, longeant les bords de la forteresse. L’aura bleue se dispersa et le brouillard givré s’estompa. Nous pouvions à nouveau bouger.

L’arrivée de cette nouvelle IA qui semblait se ranger du côté de Carthage avait également affecté notre vol, à Odd et moi, mais maintenant nous pouvions continuer notre chemin vers la tour principale. Une escadrille d’oiseaux similaires nous poursuivait, l’un chevauché par Jérémie. Il était assez simple de les tenir à distance avec les flèches laser d’Odd et mes éclairs, sans compter les tirs de notre propre monstre apprivoisé. En contrebas, on pouvait suivre la progression de Sabriël et Dorothée, actuellement face au Wolfymus. Toutefois, de notre côté, on franchissait beaucoup plus vite les murs par la voie des airs. Bientôt, il fut temps de perdre un peu d’altitude pour arriver à la cour. Nos poursuivants hésitèrent un peu à nous suivre, nous permettant de retrouver le plancher des vaches.
La zone intérieure de la forteresse était à peu près de la même taille que la première cour, sauf qu’une vive lumière était présente, diffusée par le grand cylindre devant nous. Elle était presque blanche, malgré quelques nuances violettes sur les bordures. Et elle contenait probablement le cœur de Krystalcore. L’idée folle qu’il y ait quelque chose sur l’endroit où restaient mes données me vint. Il fallait entrer, et vite.
Mais la vitesse allait être compromise. Jaillissant de la dernière enceinte, l’ombre de Dorothée Dérobâme vint de planter entre nous et l’entrée.
-Della Robbia, et Xana je présume. Reculez tous les deux. Vous n’avez rien à faire là, ce monde virtuel est sous l’autorité de Carthage.
-C’est ça, quand vous aurez réussi à déloger Wolfy, ironisai-je.
Elle n’eut pas l’air de bien prendre la plaisanterie. Son nuage d’ombres se dissipa, révélant les détails de son avatar. Sa tenue était composée d’une combinaison en cuir renforcée avec quelques pièces d’armure. On ne voyait rien d’elle-même, puisqu’elle portait gants, bottes, masque et morion. Dans sa main gauche, une arbalète de poing (c’était la mode visiblement) et dans la droite, une rapière dont la garde rappelait bien un corbeau.
-Alors c’est comme ça qu’il s’appelle ?
Mais Odd coupa vite court à la phase discussion, probablement un peu en froid avec Dorothée. Il chargea, toutes flèches laser dehors. Elle esquiva la première salve avec une acrobatie qui ressemblait vaguement à une roue, mais exécutée trop vite pour qu’on puisse bien la suivre, puis riposta à son tour. L’oiseau de Odd, visiblement un peu agacé qu’on s’en prenne à lui, se lança également dans la bataille qui s’engageait plutôt mal pour Dérobâme. Je me tenais en retrait, attendant le moment opportun.
Ils avaient un style de combat assez similaire, en fait. Attaques au corps à corps (griffe, épée) et à distance (flèches laser ou carreaux) agrémentées de quelques pirouettes. Mais Odd avait un avantage : son Overboard, qu’il s’empressa d’utiliser, se mettant ainsi hors de portée de l’épée de son adversaire, et s’octroyant un surcroît de mobilité. Dorothée était encore trop près de la tour. Je ne pouvais pas entrer pour le moment. Je devais attendre mon heure. Mais bien sûr, c’eut été trop simple si une seule agente nous bloquait le chemin. William, qui avait dû réussir à se frayer un chemin par les murs (probablement aidé de ses bottes à propulsion), se lança à son tour dans la bagarre, bondissant sur l’Overboard d’Odd. La riposte fut rapide et efficace : Odd sortit les griffes pour le tenir à distance. La planche zigzaguait sans que personne ne la contrôle, évitant miraculeusement le crash pendant quelques brefs instants, mais bientôt vint le moment fatidique où le destin reprend ses droits, et ce qui devait arriver arriva. Le blondinet fut toutefois le seul à souffrir de l’accident puisque William fut rattrapé au vol par l’oiseau bleuté et glacial, qui le redéposa en douceur sur le sol. Il m’avisa, émit un son plutôt hostile (sale bête, toi aussi tu m’agaces) et retourna tourner dans le ciel violet.
Odd était dans une sale posture, malgré son propre volatile. Je me concentrai sur mon pouvoir de modification de l’environnement, car il allait falloir filer, mais dans le bon sens. Mon esprit parcourut le sol, créa une plaque verticale fichée à l’intérieur, puis un petit dispositif bien pensé. Ensuite, il fallait une diversion.
Je jetai un œil à Dorothée, focalisée sur Odd. Ça ferait l’affaire. Je tirai un éclair vers l’avatar virtuel de l’agente, qui frappa sa botte droite. Elle jura. Profitant de la désorientation de mes adversaires, je m’élançai vers l’entrée de la tour, prenant soin de poser le pied là où il fallait. Avant que quiconque ait pu faire un pas, l’entrée était murée par ma plaque violette précédemment créée. J’aurais pu mettre un clown en train de rigoler dessus, bien sûr, mais j’avais privilégié le sobre avec mon sigle.
Ce qui importait, c’était que j’étais maintenant dans la tour, inaccessible. Une volée de marches en colimaçon lumineuses était la seule voie vers le sommet, et les informations sur Wolfy. Peut-être aussi les informations sur moi. Je m’élançai, surmontant ma répulsion à la précipitation. La fébrilité me gagnait, et il fallait que j’arrive en haut maintenant. Tout de suite, là. Et tant pis, j’allais devoir courir. Le sceau posé sur l’entrée ne tiendrait peut-être pas longtemps.

La situation se résumait à « mais pourquoi moi ? ». Aidé de Laura, j’avais réussi à mettre KO les loups, mais maintenant, Stella et Wreck (William avait mis les voiles entre temps, sans qu’on puisse l’arrêter) étaient déterminés à nous faire la peau. Le canon de Wreck, hautement nuisible et destructeur, n’était pour le moment pas une menace puisque Stella se trouvait devant. En revanche, elle-même était déjà plus dangereuse. Je la coinçais au corps à corps, mais ça impliquait que Laura ne pouvait pas prendre le risque de tirer un boulet. En fait, la moitié des combattants présents ne servaient à rien. Mais si Wreck ne faisait pas feu, il était loin d’être aveugle et un regard lancé à la petite lui suffit pour comprendre.
-Stella, c’est la gamine !
Déconcentrée un instant, elle évita de justesse une dévirtualisation d’un coup de vorpale.
-Qu’est-ce que tu racontes ?
-Je te dis que c’est elle, la fille de Della Robbia qui m’a filé entre les doigts !
Stella prit le temps de comprendre ce que ça impliquait, puis me jeta un regard.
-Alors pour ça aussi, Xana est impliqué. Intéressant.
Je décidai de jouer l’attaque surprise. Je pouvais me débarrasser de Wreck si elle ne faisait pas attention. Il n’aurait pas le temps de me tirer dessus, ne serait-ce qu’à cause du délai de chargement. Utilisant mes dons de passe-muraille, je bondis à travers Stella qui poussa un juron nettement audible, et dévirtualisai son partenaire. Constatant que je n’étais plus dans son chemin, Laura jeta un boulet sur l’agente de Carthage qui l’évita, cette fois, et prit la fuite dans l’étroit chemin qui faisait le tour de l’enceinte.
Bien évidemment, nous nous jetâmes à sa poursuite, mais elle était rapide. Je pouvais la rattraper, pas Laura. Il fallait choisir entre rester groupés et mettre la main sur elle. Pendant que je réfléchissais, elle m’avait encore mis une longueur d’avance mais je pouvais voir qu’elle se dirigeait vers le centre. Je ralentis donc un peu pour permettre à Laura de me rejoindre. Un bruit métallique se fit entendre dans la direction où Stella était partie, ainsi qu’un jappement. Par contre, de derrière, j’entendis nettement un choc lourd. Un boulet sur une paroi ?
Je fis volte-face et revins rapidement au point d’où émanait le son, pour découvrir Laura face à VioletB…VioletJérémie. Enfin, face à, il fallait le dire vite, puisque Jérémie se dressait sur les murs, bien au-dessus d’elle. Il semblait que les boulets de Laura ne pouvaient pas aller vers le haut. Mais elle ne manquait pas de ressource. Tout en esquivant plus ou moins adroitement les carreaux, elle lança une souris à l’attaque : celle avec les tatouages violets, une citrouille sur la tête et une barbe de Père Noël.
-Mangeeer ! couina-t-elle, avant d’escalader on ne sait comment le mur de sa couleur.
Jérémie n’y fit pas attention. Il aurait peut-être dû. Mais on vit alors revenir les loups qui avaient mystérieusement disparus pendant notre face à face avec Carthage. Le blanc et un brun avaient été détruits, mais on avait toujours le gros noir, l’autre brun et les deux gris. Ces derniers décidèrent de venir nous rendre une petite visite. Je ne pouvais donc plus aider Laura autrement qu’en les retenant. De son côté, la souris avait atteint le haut du mur. Elle répéta une fois encore « Manger ! » et invoqua une pomme derrière Jérémie. Toujours aucun danger apparent. Puis Laura invoqua un boulet, mais il surgit de derrière le tireur cette fois, le projetant plus bas sans qu’il comprenne. La souris bizarre rejoignit sa maitresse avec un air satisfait sur sa citrouille.
Enfin malheureusement, nul n’est éternel. Le loup gris foncé parvint à me contourner (on sentait qu’il était habitué à ce genre de choses) et sauta sur Laura par derrière, entraînant une dévirtualisation bien embêtante et un retournement de situation qui l’était tout autant. Il me fallait donc filer, et de préférence vite. Jérémie était en train de se remettre du choc et je risquais d’avoir des emmerdes si je moisissais là.
Je m’éclipsai donc, poursuivi par une volée de carreaux et une paire de loups en colère. Heureusement que je courrais vite. J’allais peut-être pouvoir voir ce qu’il advenait de Stella, finalement.
Durant ma fuite effrénée dans les couloirs, je croisai effectivement deux agentes (Stella et Sabriël) aux prises avec un Wolfymus mais je ne pouvais pas me permettre de m’arrêter pour dire bonjour. D’ailleurs, mes deux loups décidèrent de s’arrêter s’en prendre à elle tandis que leur chef s’occupait de mon cas. C’est beau quand même le principe du relais. Sauf que les meilleurs relayeurs ont la capacité spéciale turbo, que le Wolfymus n’avait pas : il était plus lent que ses congénères.
Les enceintes étaient fermées. Ça me semblait bizarre. Dérobâme, à moins d’avoir été dévirtualisée, avait bien dû passer par quelque part, non ? Et ça m’aurait étonné qu’elle ait été dévirtualisée si facilement, à moins qu’elle ne soit tombée sur les deux loups restants de Wolfy. Possible, toujours possible.
En attendant, si tout était fermé, mon existence était sérieusement compromise. Je décidai donc d’affronter cette sale bête. Les échanges de coups furent assez nombreux, mais au final, je finis quand même dans le scanner.

Les marches défilaient, je montais de plus en plus haut, et cet escalier maudit semblait ne jamais vouloir finir. Heureusement, je ne pouvais pas sentir la fatigue, étant un simple avatar virtuel, pour le moment.
Une lueur bleue attira mon attention, et je sursautai en constatant la présence de l’oiseau gelé près de la paroi de la tour. C’était tout juste si ses plumes ne rayaient pas le mur. Il n’attaquait pas, mais se contentait de me suivre du regard en volant paresseusement. Après quelques instants, il s’écarta. Je repris mon ascension de plus belle, n’aimant pas tellement sa proximité dérangeante. Et encore des marches qui dégageaient la seule lumière du monde virtuel.
L’ascension était vraiment interminable. Je m’ennuyais presque.
-Drake, ça en est où en bas ?
-Odd est encore debout, mais il perd des points de vie. Le loup est arrivé mettre encore un peu plus de bazar dans cette bagarre. J’ai aussi une IA non identifiée qui tourne autour du combat sans vraiment s’impliquer.
-L’oiseau gelé. Il a déjà fait quelques immiscions dans la mêlée mais n’a pas l’air de trop s’en soucier, paradoxalement. J’y réfléchirai plus tard, pour le moment, on arrive enfin en haut.
Et oui, enfin.
Le sommet de la tour était encore plus lumineux, et je dus prendre un instant pour me protéger du vif éclat avant de m’habituer. C’était une salle circulaire toute brillante, avec de vagues simulacres de fenêtres. Original.
Mais le plus intéressant était ce qui se trouvait au centre. Toujours au centre. Une sorte de boule de lumière aussi grosse que mon poing. Pour un peu, j’aurais entendu une voix m’appeler et me dire de pomper toutes les données possibles à obtenir. Je m’approchai, puis tendis la main vers l’étrange phénomène. Et la lumière fut…
Je ne m’attendais clairement pas à ça, toutefois. Rien ne se passait de spécial. Un peu agacée, je m’interrogeai en parallèle sur ce qui se passait en bas, pour savoir si Odd était encore debout, de même pour le sceau sur la porte. Aussitôt, une vision limpide de la scène m’apparut. Dorothée Dérobâme effectua un bond d’au moins deux mètres de haut pour retomber sur Odd lame au clair, et mettre un terme à son existence virtuelle, le tout sous mes yeux. Je commençais à comprendre à quoi servait cet endroit. Je fis une nouvelle tentative pour voir où se trouvaient Xanadu et Laura, mais cette fois, je ne parvins pas à obtenir de visuel. Sans doute étaient-ils déjà dévirtualisés.
-Drake ? Xanadu et Laura sont où ?
-De retour sur Terre, comme Odd.
C’était bien ce que je pensais. Les informations vitales sur Wolfy ne se trouvaient pas ici. Je tentai de poser la question à la sphère, mais elle ne me montra rien. Peut-être un blocage de sécurité.
Je m’apprêtais à quitter les lieux, dépitée par le manque de réponses, quand une voix résonna dans ma tête. Elle ne prononça qu’un seul mot.
« Carthage… »
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:43; édité 2 fois
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Zéphyr MessagePosté le: Dim 27 Avr 2014 21:17   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


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Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Sais-tu que si tu me brûles, je ne pourrais pas faire de commentaire ? Médite ceci. Et on ne rentrera pas dans ce débat pour savoir ce qu'il se passerait si l'on tentait de brûler du vent =p.

Bref, j'ai plongé dans ce nouveau chapitre avec beaucoup d'enthousiasme au vu du dernier. Et j'ai adoré. Mouvementé est le mot qui désigne bien ce seizième du nom. Ça bouge dans tous les sens et les camps, ce qui fait qu'on a pas vraiment le temps de s'ennuyer.
On commence avec cette nouvelle IA aux ailes glacées. Qui a l'air d'être du côté de Carthage, ou plutôt de William (on se demande pourquoi Rolling Eyes ). Du coup, ça devient un peu la foire aux IA : Xana, Wolfy, Xanabis, et maintenant cet oiseau. Si une nouvelle IA venait à apparaître, je ne trouverais plus ça Imprévu Mr. Green.

Maintenant, parlons un peu de la petite Laura. Ça méritait bien un saut de ligne. Ce qui est bien, c'est que tu ne t'es pas prise la tête pour la faire virtualiser, ce qui évite d'utiliser le chiffre 13 de la pire manière possible.
Après, on note qu'elle a pas mal joué de la chance au milieu de tous ces combats. On peut lier ça au fait qu'elle est innocente (comme toujours <3), et puis que Xanadu est un garde du corps plus qu'efficace. Vient ensuite sa tenue virtuelle, directement inspirée de Transformice. Inutile de dire qu'il m'a vraiment fait sourire et rire par moments (le coup de « Manger ! » notamment). D'ailleurs, son avatar en lui-même est très astucieux. Pourquoi donc ?
Avec le peu d'informations personnelles sur elle que CLE a laissé passer, on a extrêmement peu d'éléments concrets sur lesquels s'appuyer pour lui faire un avatar virtuel cohérent. Ici, tu as trouvé le moyen d'insérer une source d'inspiration au dit (kassdédi) avatar (Transformice), mais tu as également pu dans la foulée justifier son côté enfantin (l'âge de Laura dans Abysses).
Pour revenir sur l'avatar en lui-même, j'aime bien son principe. Des souris qui épaulent la petite fille au combat, c'est bien pensé je trouve. Même si avec ses boulets, elle n'est pas sans défense, son âge fait qu'elle ne pourra jamais arriver à combattre toute seule. Par contre, avec ces adorables souris, la donne change.
De même, son arrivée dans la virtualité est bien amenée, puisque permettant les touches d'humour qui évitent de tomber dans la lourdeur. Xana peut ainsi se concentrer sur autre chose.*Codon Stop pavé sur Laura*

Autrement, malgré le fait qu'on ait eu droit à une belle bataille royale entre les trois camps, j'ai quand même trouvé Wolfy un peu plus en arrière-plan que les autres. Peut-être est-ce juste une impression, mais je n'ai pas eu le sentiment qu'il a tout donné pour défendre son monde. 87% de chances que je délire.
Côté Xana, on a encore une fois droit à des informations au compte-goutte. La fin laisse entendre qu'elle va de nouveau devoir s'infiltrer sur Lyo(kô). La voix qui a résonné dans sa tête m'intrigue quelque peu. Du coup, je mets en lien avec ce que j'ai dit sur Wolfy plus haut. Serait-ce un piège ? La suite nous le dira (la statistique précédente tenant toujours).
Enfin, niveau références, franchement bien joué. Je ne suis même pas sûr de les avoir toutes décelées (mon inculture étant ce qu'elle est).

Ai-je vraiment besoin de te dire de continuer ainsi et que je veux lire la suite ?
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Icer MessagePosté le: Lun 28 Avr 2014 16:26   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Voyons ce que je peux rajouter à l'excellence habituelle du collègue.

Il est évident que je partage le point de vue sur mon plaisir de lecture sur ce chapitre en comparaison du dernier.

En fait, le seul élément sur lequel j'attribue un carton jaune est sans doute l'utilisation expéditive de Laura sur Lyoko. Le motif principal évoqué ici - la jeunesse vaut puissance - est des plus douteux pour d'évidentes raisons. Et tu pousses le vice jusqu'à placer ça de la bouche même de celui qui a crée la Supersmoke...
Du coup, ça faisait un peu justification bâclée pour utiliser Laura, même si ça reste très correct par rapport à la technique d'un certain belge Razz

En tout cas, il faut avouer que l'on retrouve une partie de la gérance familiale pour les combats et les références Wink

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Ikorih MessagePosté le: Ven 02 Mai 2014 18:19   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Spoiler


Chapitre 17 : Protocole Atlantis


-Comment ça on laisse tomber Kiwi ?
L’annonce du changement radical de plan avait provoqué quelques vagues, visiblement. Odd avait du mal à digérer l’idée qu’on ne s’intéresse plus à son chien.
-Oui, oui, tout à fait. On va plus se concentrer sur le projet Carthage parce qu’ils occupent Lyô, soit l’endroit où ont pu être rangées les données qui m’intéressent.
-Si tu le dis. Et les Mantas bizarres repérées l’autre jour ?
-J’allais y venir. Drake, tu as terminé de peaufiner l’armement ?
-Ouaip. J’ai réutilisé d’anciennes propriétés des vieux monstres.
D’un geste de la main, il nous invita à nous approcher de l’écran et fit tourner une petite modélisation en 3D du premier monstre.
-Ici nous avons le modèle Incinerator. Rapide, efficace, intégralement enflammé, l’Incinerator ne peut pas être détruit au corps à corps (étant donné que toute approche reviendrait à se faire flamber) et lance de redoutables cercles de feu directement empruntés aux Bloks qui dévirtualisent sur le coup.
Le skin était celui d’une Manta intégralement noire, mais donc le corps semblait enrobé de flammes.
-Ensuite, le Winter Soldier. Ce modèle ne dispose pas du boost enflammé mais emploie un laser gelé très précis et très mortel. Là aussi, on peut remercier le Blok pour sa brillante coopération. Il est plus destiné à voler à haute altitude et à viser depuis les hauteurs.
Cette fois, le monstre, encore noir, était bleuté là où tout modèle normal aurait été rouge.
-Et là, un modèle qui ressemble beaucoup à la première Manta avec turbo. On lui a greffé un rayon de confusion (d’où son magnifique nom de Confuse Ray), celui qui embrouille l’ennemi et lui fait confondre les deux univers, mais malheureusement, il doit tenir sur un modèle et un certain nombre de contraintes sont apparues. Premièrement, retour du dimorphisme vert. Ensuite, la bestiole a une visibilité exécrable. Et le rayon a été un peu affaibli, il se dissipe après un certain temps qu’on a pas encore pu évaluer.
-Je vois.
Là encore, la Manta changeait de couleur pour se mettre au vert. Sans surprise.
-Pour conclure, la Manta de poche, qu’on appellera Little Girl. Petite, discrète, elle est sans doute la plus lourdement armée : le rayon violet emprunté à Wofly. La cible sera totalement sonnée, jusque sur Terre. On notera que le rayon est assorti à sa couleur.
-Quel sens du détail. On les lance quand ?
-Elles sont opérationnelles. Il suffit d’avoir quelqu’un sur le terrain pour les garder à l’œil.
-J’y vais avec l’avatar complet.
Je m’éloignai vers le scanner avec Xanadu, entrai dans le caisson, puis attendis que la procédure de virtualisation se lance. L’arrivée sur Fort Trinité se passa sans encombre.
-C’est bon Drake, je suis sur le terrain.
La trame d’une première Manta apparut, puis recouverte de matière virtuelle. L’Incinerator commença à remuer, puis s’embrasa et prit de l’altitude. Le monstre était tout à fait conforme à la projection : tout noir, auréolé de flammes vives qui semblaient être un moyen de communication en plus d’être un bon bouclier. Aucune réaction hostile ni imprévue, on pouvait continuer.
Vint ensuite la bleue, « Winter Soldier » (à peine influencé par les studios Marvel…). Un détail que je n’avais pas vu sur la projection : une petite croûte de cristaux de glace lui recouvrait partiellement le dos. Incinerator eut l’air content de voir arriver son collègue et plongea vers lui. Quelques petits piaillements mantesques et des acrobaties aériennes s’ensuivirent.
-Tout est normal.
-Parfait, j’envoie Winter’ sur orbite haute alors.
Salué par Incinerator, Winter Soldier s’envola vers les nuages et se mit à planer, donnant de temps en temps un coup d’aile pour reprendre de l’altitude.
Puis ce fut au tour de la verte de se virtualiser. Comme attendu, elle eut un peu de mal à remarquer Incinerator (pourtant, il était très visible) mais finit par s’en approcher avec curiosité. Confuse Ray était, là aussi, opérationnel.
Et puis vint Little Girl. On eut un problème de taille (c’est le cas de le dire) : la Manta virtualisée faisait approximativement celle de ma main.
-Hum Drake, je sais que c’est pas une grosse Manta, mais quand même, tu peux pas faire mieux ?
-Euh…essaie d’arranger ça en manuel.
Je m’approchai de la petite chose violette qui voletait sur place avec l’empressement d’un Sonistrelle survolté, et accédai à son codage interne. Je finis par trouver un moyen de doubler la taille, mais impossible de faire plus.
-Bon, c’est mieux que rien on va dire.
La créature fila aussitôt rejoindre ses deux camarades, quelle surprise.
-Bon, je propose qu’on aille faire une plongée sur Lyô.
-Pour ?
-Voir où sont rangées ces fichues données. Vu que l’interface n’a rien donné la dernière fois, je propose qu’on aille voir le cœur, on sait jamais.
-On peut ranger des données dans le cœur ?
-Mais oui.
-Soit. Je t’envoie Odd et Laura.
Appelant une Manta, je me dirigeai vers la tour qui servait à nous envoyer dans divers mondes virtuel, et m’approchai du panneau de commande pour reconfigurer la destination pendant que les autres se virtualisaient pas loin. Après passage du jingle de la SNCF, la tour était prête à nous envoyer vers Lyô. Les deux blonds entrèrent dans la tour, et nous sautâmes dans le puits.
A l’arrivée, Laura commenta :
-Hé, mais on est encore dans une tour ?
-Oui, mais là c’est une tour d’un autre monde virtuel, expliqua Odd. Ce monde appartient à ceux qui ont enlevé Ulrich et maman.
Sa voix s’étrangla sur la fin. La petite lui prit la main pour le réconforter. Quant à moi, venant tout juste de récupérer les commandes de l’avatar, je bondis hors de l’endroit, armes au poing, en vérifiant qu’aucun ennemi ne se trouvait en vue. Visiblement, non.
Ils me rejoignirent assez rapidement, et nous nous engouffrâmes dans le labyrinthe de Lyo.
-Euh, Xana ?
-Elle t’écoute, Drake. C’est pour quoi ?
-Hum disons que on a un problème sur Fort Trinité. Carthage a envoyé en tout quatre agents. Ça va être chaud pour tenir.
-Odd, va-y.
Et en un instant, Odd fut renvoyé sur le champ de bataille. Xana et moi ne nous inquiétions pas trop : Fort Trinité était doté de capacités de défense exceptionnelles, dont certaines que Carthage ne pouvait même pas imaginer. Dans le pire des cas, on les déclencherait.
-Viens Laura.
En plus, ça signifiait que s’ils avaient quatre agents là-bas, il n’en restait qu’un ici. Ce qui allait grandement nous faciliter la tâche.

(bande son)

Odd arriva sur le terrain avec l’impression d’être dans un chaos certain. Les monstres s’étaient rassemblés pour repousser l’invasion plus agressive que d’habitude, et dans le ciel, on pouvait apercevoir les quatre nouvelles Mantas. Les tirs fusaient de partout. Il sortit sa planche et s’élança à son tour dans l’espace aérien. En survolant le combat, il observa ce qui se passait. Wreck avait beaucoup de mal à survivre dans cet espace dégagé et sans protection au corps à corps, ce qui faisait que Stella devait fournir un travail conséquent pour lui sauver la mise. Les deux autres intrus signalés étaient William et Sabriël. Le pouvoir du phénix du premier faisait de gros ravages dans les monstres qui s’approchaient, et même sur ceux qui restaient assez loin. Kimblee criblait méthodiquement leurs rangs de flèches.
Odd décida de prendre la tête des opérations.
-Drake, arrange toi pour que les tirs de loin ne ciblent pas Wreck. Il est insensible aux attaques à distance. Tente plutôt les Frelions, sa copine ne pourra pas tous les arrêter.
-Je note.
-Tu peux déployer les Gigatank ?
-Non désolé, manque de puissance machine. J’ai trop de monstres sur le terrain.
-Tant pis. Le club des quatre, ça donne quoi ? Lance-les à l’attaque aussi. Tenter de cibler Wreck avec le Winter Soldier, ça passera peut-être son bouclier de protection, mais si ça échoue, reconcentre-le sur les autres agents.
Odd commença à bombarder le petit groupe de Carthage de flèches laser, mais une volée d’autres flèches lui revint de la part de Sabriël ce qui le contraignit à exécuter quelques figures spectaculaires pour esquiver. Une escouade de Frelions aux ailes acérées fondit sur le sniper du lot, qui eut l’intelligence de se replier pour laisser la place à sa collègue. Ses ailes lui donnant l’équivalent de deux mains (armées) supplémentaires, elle les détruisit un peu trop vite au goût du félin.
-Faut envoyer une salve de poison, ils resteront à patauger dedans !
L’ordre ne sembla pas être très entendu. Le trio de Mantas plongea du ciel. La rouge flamboyait toujours autant et ouvrit le feu (c’était le cas de le dire) sur le groupe, mais ils étaient malins. Wreck se plaça de façon à absorber les cercles de flammes dans son bouclier protecteur, ce qui était plutôt intelligent. A la base, ledit bouclier était prévu uniquement pour la sécurité de son propriétaire. La verte tenta alors un coup d’éclat avec le Confuse Ray dont elle portait le nom, mais elle toucha par accident un Krabe qui se mit à tirer sur ses propres alliés, permettant au quatuor de se frayer un passage vers le second anneau.
Quant à la violette, elle eut une réaction très surprenante en passant près d’Odd. Elle s’arrêta, eut l’air de le fixer, puis couina « boudiouboudiou ! », soit une réplique pleine de sens. Odd cligna des yeux, plongé dans l’incompréhension la plus totale, et la petite chose décampa.
-Euh…
Pendant ces minutes précieuses de chaos créé par la Manta verte, l’équipe de Carthage s’était dangereusement rapprochée du second anneau, la plupart commençant déjà à sauter pour le rejoindre. Voyant William un peu à la traîne, occupé à repousser les ennemis, Odd plongea avec son Overboard pour lui couper la route et bondit théâtralement pour se réceptionner à quatre pattes, sous son nez. Se redressant, il annonça :
-Si tu veux t’en prendre au cœur, tu vas devoir me passer sur le corps d’abord, William.
Le concerné haussa un sourcil :
-Si ce n’est que ça…
Odd sembla prendre conscience de l’épée que traînait son futur adversaire.
-Euh Willy, tu veux pas qu’on règle ça à Galactik Battle plutôt ?
-J’ai pas le temps pour tes idioties.
Le blond resta silencieux un moment puis commenta simplement :
-Tu as changé.
Ensuite, il ouvrit le feu.

J’évoluais dans le labyrinthe de Lyô (le Lyôbyrinthe ?) avec Laura. On était un peu handicapés par le terrain inconnu, surtout que Drake ne pouvait pas trop prendre le temps de nous aiguiller : trop occupé à gérer les déplacements des monstres sur Fort Trinité et à superviser la bataille. On allait devoir se débrouiller seuls.
Pour l’instant, tout était calme, mais il fallait rester vigilant. Le dernier agent de Carthage pouvait surgir n’importe quand pour nous scalper dans la joie et la bonne humeur. Et l’ascenseur serait sans doute le pire de tous les périls…
Mais ce ne fut pas sur Dorothée Dérobâme que nous tombâmes (ahah, hilarant), mais bien sur un chien. Un chien mécanique. Laura aurait pu sortir un « Oh qu’il est mignon », mais elle ne semblait décerner ce terme qu’à ses souris.
Non, le chien ressemblait en fait à une bonne vieille créature que j’avais côtoyée quelques années plus tôt : Kiwi. Voire, plus précisément, à la copie robotisée créée par Jérémie. Mais en mode virtuel. Et avec du violet qui filtrait.
-Je crois qu’on a affaire à un monstre de Wolfy…
Le robot nous fixa un peu. Il était à l’échelle de l’ancien, pas très grand, et pas l’air très redoutable. Il aboya alors frénétiquement, et Laura lui envoya un boulet dans la figure pour le faire taire.
Seulement, ça ne suffit pas. Une horde de poissons volants déboula très vite, au point qu’on pouvait s’interroger sur les raisons de leur présence. Et comme ça ne suffisait pas, ils activèrent leur champ de foudre.
-Zut. Là on a un problème.
Je commençais à comprendre pourquoi, éventuellement, l’agente de Carthage n’était pas encore passée pour tenter de nous rosser. Peut-être était-elle aussi aux prises avec les envoyés de Wolfy. Qu’est-ce qu’il pouvait en avoir à cirer, de Carthage ? Il aurait pu se contenter d’attaquer le réacteur Iter…
La question attendrait.
-Laura, tu as rien qui pourrait les dégommer facilement ? Le corps à corps risque d’être un peu…électrique.
-Je peux faire une diversion.
Les lasers commençaient à fuser. Je me plaçai devant elle pour pouvoir les dévier grâce à mes lames. Une petite souris passa à tire d’aile et, apercevant les éclairs des poissons, s’écria « Orage ! ». Puis un mouton apparut sans explication au milieu des ennemis qui le fixèrent d’un air circonspect, avant son explosion qui fit quelques victimes. Je profitai de la confusion régnant chez les survivants pour les découper efficacement. La menace fut éliminée en quelques instants.
-Bon, suite du programme. Mais soyons prudents, si Wolfy investit les lieux, ce n’est sans doute pas pour rien. On pourrait croiser d’autres ennemis.
Et en effet, la salle sur laquelle débouchait le couloir était occupée par un loup gris (le foncé) et un noir, et ils faisaient face à une forme partiellement entourée d’ombres. On avait trouvé Dorothée, et d’autres troupes de Wolfy.
Le plan initial était de les contourner en douce, mais ce n’était pas celui de Dorothée. Elle bondit à près de deux mètres de hauteur et fit retomber sa lame comme un couperet sur les malheureux robots, ce qui leur offrit une fin trop rapide à mon goût. Donc, j’allais devoir me battre…
Elle pivota vers moi et Laura, semblant hésiter sur lequel cibler en premier, puis elle décocha un carreau à vitesse éclair sur moi et fonça sur la gamine. Malin. Le carreau me toucha à l’épaule mais je parvins à m’interposer pour bloquer l’assaut sur la jeunesse. Ça sembla l’agacer.
Elle se recula pour mieux préparer son prochain assaut. Visiblement, elle n’aimait pas rester trop au corps à corps. Je chargeai donc le premier. Elle esquiva d’un pas sur le côté en espérant que je me laisse emporter mais je pilai et tentai une botte à la dague qu’elle para. De l’autre main, elle tira encore une volée de projectiles sur Laura. Zut, je n’avais pas été très malin sur ce coup-là. Quant à la petite, elle hésitait à tirer des boulets et se décida plutôt pour envoyer sa souris rougeâtre. La bestiole glapit « Heatran ! » et essaya de jeter un sort sur Dorothée, mais celle-ci s’enveloppa d’une ombre et se déporta plus loin. Dépitée, la petite souris repartit vers sa maîtresse qui tenta une méthode plus simpliste : le boulet.
L’agente allait-elle reproduire son saut titanesque de tout à l’heure ? Visiblement non. Elle préféra esquiver de façon standard puis elle invoqua une sorte de rectangle noir, un peu de la même sorte d’ombres que celles dont elle s’enveloppait. Elle monta dessus, se concentra un bref instant et décolla.
« Un tapis volant, sérieusement ? »
Sérieusement, mais efficacement. J’allais devoir changer les commandes.
Maintenant que j’étais dotée d’une attaque à distance (au revoir vorpale et dague), et malgré le regard étonné de Laura, je tirai un éclair vers Dérobâme qui sembla un peu énervée que son astuce ne fonctionne pas comme prévu. Elle était trop en altitude pour Laura, malheureusement. Le combat aérien, ou terre/ciel, n’était pas vraiment notre fort, dans l’équipe, heureusement qu’on avait Odd. Quand il était là.

Odd, lui, commençait à regretter d’être venu se battre contre William. Ses petites griffes encaissaient mal les coups de l’énorme épée, et surtout, même avec le concours des incroyables Mantas (toujours bloquées par Wreck et son bouclier), ses trois collègues avançaient inexorablement vers le cœur.
-Drake, vous avez pas un genre de plan secret qui nous sauverait tous, là ? Parce que je peux pas les empêcher de détruire le cœur !
-Je détourne Little Girl pour s’occuper de William, va faire quelque chose.
Odd pouvait entendre le cliquetis du clavier et espéra que ça correspondait à la manœuvre de réassignement de tâche à Little Girl. Il fit revenir son Overboard vers lui, puisque le véhicule était désormais connecté à son avatar, tira une volée de flèches laser à William et bondit sur la planche pour foncer vers le second anneau.
Là, les Bloks suspendus au premier anneau s’efforçaient de faire quelque chose, eux aussi, mais les flèches de Sabriël étaient très efficaces. Ils auraient presque pu être débordés, les carthaginois, mais avec le retour imminent de William…
Ce que voyait Odd aussi, c’était Wreck en train de déployer son canon prismatique au bord du second anneau, pour viser le cœur. Et Stella qui le couvrait pour empêcher les monstres de l’approcher.
-Drake, vraiment pas d’idée ?
-Si, j’en ai une, mais je dois en parler avec Xana.
-Fais vite alors.
Odd croisa Little Girl, qui lui jeta encore un « boudiouboudiou » à la figure, sans qu’il comprenne davantage ce que voulait dire cette formule, ni même pourquoi diable un monstre lui parlait. Mais il eut bientôt un autre sujet de considération puisque Sabriël le visait, ayant dégommé de nombreux Bloks dans le secteur. Odd plongea vers elle et la mitrailla de flèches laser, en espérant la dévirtualiser. Elle perdait sans doute de nombreux points de vie, mais parvint à lui détruire son Overboard d’une flèche. Déséquilibré, il chuta et s’écrasa pas loin d’elle. Elle frappa dans ses mains, saisit l’occasion et son poignet. Avant qu’il puisse constater quoi que ce soit, il y eut une explosion dont il ne vit pas grand-chose, et ce fut le retour sur Terre.

-Ok je vois.
Odd émergea du scanner, titubant. Drake lui jeta un regard, déglutit et annonça (sans doute à Xana) :
-Et si je te dis que Odd vient de se faire dévirtualiser ?
-On a plus le choix. Balance tout.
Odd s’approcha de l’écran, et Drake eut la bonne volonté d’activer le visuel d’Incinerator qui survolait la scène.
Le monde virtuel se mit à vibrer. Un grondement de tonnerre se fit entendre, surprenant tous les combattants. Les monstres terrestres commençaient à paniquer et galopèrent dans tous les sens. Les agents de Carthage fixèrent ce chaos, incrédules, enfin, surtout Stella : c’était une des dernières. William n’était pas visible, sans doute atteint par Little Girl et ramené sur Terre par la régie, et Kimblee avait disparu également.
« Kamikaze, va. » songea Odd.
Par contre, Wreck était toujours en train d’ajuster son tir. Il allait bientôt allumer le canon. Les nuages torturés de Fort Trinité se mirent alors à cracher des trombes d’eau.
-C’est juste un effet visuel ça, commenta Drake.
Les éclairs se multipliaient. Bientôt, on eut l’impression d’être face à un véritable orage, voire, à une tempête. Mais ce n’était pas ça, le plus incroyable. Incinerator jeta un regard vers le bas et il sembla à Odd que les eaux rouges et agitées de la mer numérique s’agitaient encore plus, voire…voire qu’elles montaient. Et il en eut la confirmation quand les vagues les plus hautes commencèrent à lécher le bas du troisième anneau.
La bousculade des monstres terrestres continuait, et Stella peinait à se protéger contre eux, encore plus à protéger son partenaire. Elle dit quelque chose, mais ce fut couvert par le son des vagues. Peut-être s’adressait-elle à la régie, peut-être à Wreck, on en savait rien. Un Krabe passa et la bouscula violemment, ce qui fit qu’elle bouscula Wreck qui bouscula son canon en tombant. Sauf qu’il ne tomba pas par terre mais bien droit vers la mer numérique. L’angle était mauvais, mais Odd exulta en voyant la colonne de lumière bleue jaillir de l’eau rougeâtre.
« Un de moins ».
Stella se fit alors dévirtualiser, sans doute par un Frelion passé par là au mauvais moment pour elle…les ailes rasoirs avaient du bon.
Incrédule, Odd regarda les anneaux être submergés un par un, créant de nombreuses colonnes de lumière, les petites provenant de Kankrelats par exemple, et les plus grosses de Mégatanks. Seuls subsistaient les monstres aériens et aquatiques, désormais. Toutes les terres étaient sous l’eau.
-Mais, c’est dingue ce truc…
-Protocole Atlantis. On aime pas trop avoir à recréer tous les monstres après, mais il a vachement du bon. Très efficace.
-Effectivement. C’est sécurisé ?
-Le monde virtuel ? à 100%.

Une intuition soudaine me vint. J’étais toujours à éviter les projectiles de Dérobâme pour tenter de lui renvoyer des éclairs, mais Laura s’en sortait mieux que moi. Et j’avais mieux à faire.
Je laissai un instant Xanadu conduire l’avatar à l’autre bout de la salle qui débouchait vers l’ascenseur (parfait !), puis pilai à la sortie pour construire un mur qui empêcherait de me suivre. La gamine joua très bien le jeu pour une débutante et parvint à coincer l’agente de Carthage en lui faisant larguer une enclume sur la tête par sa souris verte à crête qui criait « Linkin Park ! ».
Le temps que Dorothée se remette du choc, la porte était fermée. J’allais devoir affronter le plus grand laquais du mal, à présent, mais c’était sans importance. L’impulsion que je sentais croître en moi me porterait.
Je bondis sur l’ascenseur en m’accrochant à mon courage et à une rapide prière à je ne savais trop quoi (ou qui), attendant la fin de l’enfer pour bondir sur la plateforme qui menait à l’interface. Elle était là, devant moi, toute brillante des informations qu’elle allait me donner. Je m’avançai vers le bout de la plateforme, puis, au moment où j’allais poser la main sur l’écran digital, je regardai vers le grand espace vide.
Et vers le tunnel actif. C’était bizarre. Il n’y avait pas de territoire au bout du tunnel, donc pas de tours, donc pas de récepteurs pour ces informations. Où allaient-elles ?
Je me concentrai, et un pont commença à se développer devant moi. Il se développait vite. Je commençai à l’emprunter pendant la construction, tout en le rendant invisible derrière. Je ne tenais pas à ce qu’on puisse me suivre.
Une fois arrivée devant le tunnel, debout là au-dessus du vide, je posai ma main sur la paroi du flux (étrange comme formulation) et le désactivai en utilisant mon don de modification des mondes virtuels. Je me sentais pleine d’énergie, et puisque ledit don était décuplé, je pouvais faire beaucoup plus de choses que d’habitude, et plus vite.
Le tunnel se détruisit. Je m’avançai alors vers le trou béant laissé par la sortie, et tentai de discerner quelque chose, en fait. Le noir complet.
Une petite hésitation, mais pas longue. Ce sentiment que j’avais me poussait toujours plus vers l’avant, toujours plus vers cet endroit mystérieux que j’allais atteindre. Car il y avait quelque chose derrière ce trou, quelque chose qui m’attirait irrésistiblement. Mes données perdues, ce qui justifierait le mot entendu sur Krystalcore précédemment ? Si seulement c’était ça.
« J’arrive. »
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:45; édité 2 fois
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Raymentase MessagePosté le: Sam 03 Mai 2014 13:43   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Raymentase)


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Localisation: Rennes
Wreck est mort ? Un OC est mort ? Ouvrons le Cidre !

Donc sinon, j'adore les défenses de Fort Trinité ! Le truc Atlantis qui tue tout le monde sauf les mantas, c'est génial. Et ça ressemble tellement à ta XANA de faire ça.

Autrement, on a du placement de Transfo, encore ; une manta verte qui en prend plein la gueule en attaque contre son camp, encore (Crying or Very sad) ! D'ailleurs, pourquoi, dans la présentation de Drake, elle est la seule à avoir un côté négative ? C'est de l'injustice, je me plaindrai à mon père Razz

Donc voilà, hâte de savoir la suite, surtout vu cette fin !

(Et : Firtst Mr. Green)
_________________

http://img11.hostingpics.net/pics/929402SignRaymentase.png
Merci pour ce beau pack Abby !

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Zéphyr MessagePosté le: Sam 03 Mai 2014 20:10   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Comme promis, commentaire du soir. C'était plutôt cool comme chapitre, même s'il est rare de te voir enchaîner avec deux chapitres aussi remplis d'action.

Parlons des Mantas colorées pour commencer. On notera les trolls dirigés contre la verte et la violette (je compatis les filles, même si ça m'a un peu fait sourire (a)), même si Little Girl a fait un beau coup d'éclat en assommant William, enfin si l'on en croit ce que dit la ligne abordant ce point.
(Je sens que bientôt, une association de défense (A.D quoi *paf) des Mantas vertes fera surface, afin que celles-ci soient moins maltraités dans les fanfictions).

Pour le reste de la virtualité, je reviens sur Xana et son « avatar complet » (Victoire ! On peut enfin mettre un nom là-dessus o/). Depuis le chapitre 5, on était toujours quelque peu dans le flou au sujet de l'avatar en question. Ici, la brume se lève un peu. En fait, je suis content de voir que mon interprétation n'était pas trop à côté de la plaque. La virtualisation de Xana + Xanadu dans un seul et même avatar leur permet de permuter entre deux apparences. L'utilité est intéressante au niveau stratégique (comme vu ici).
Bien évidemment, mon commentaire ne peut être complet si je ne parle pas de Laura. J'ai juste trois remarques à ajouter par rapport à mon dernier commentaire. Premièrement, j'aime la souris grise et ses moutons explosifs (Ellana et GummyBear ont eux-mêmes fait l'expérience de cette arme de destruction massive (smirk)). Deuxièmement, l'apparition de la fameuse « souris verte à crête » que je trouve assez mal amenée en l'état. Bien sûr, certains comprendront plus ou moins d'où elle sort, mais un lecteur ne fréquentant pas Transformice sera un peu largué. D'autant plus que la description de l'avatar de Laura du chapitre précédent ne mentionnait la présence que de quatre souris. Donc, cette arrivante inopinée peut poser problème, si l'on se base sur tes descriptions du 16. J'attends donc d'avoir une petite explication sur cette apparition mystérieuse (même si j'ai déjà une idée là-dessus). Troisièmement, toujours à propos de Laura, je trouve qu'elle s'est débrouillée un tout petit peu trop bien dans ce chapitre (Xana le dit elle-même d'ailleurs « La gamine joua très bien le jeu pour une débutante »). D'accord, elle avait Xanadu pour compenser son inexpérience, mais toujours est-il que pour une deuxième virtualisation, ses performances sont au-dessus de la moyenne, surtout pour une enfant de 5 ans. Même si je suis partisan du fait que Laura soit un génie, je me suis quand même permis d'évoquer ce point.

Vient ensuite l'éponyme Protocole Atlantis. L'innovation est vraiment belle. Une tempête virtuelle ♥. Outre le fait qu'avec moi, ce type de choses ne peut que fonctionner (enfin, suffit pas juste de placer une tempête pour me plaire (a)), on notera la réutilisation très habile d'un élément de l'un des moins bons épisodes de CL : la montée de la mer numérique. Preuve que parfois, il est inutile de se ronger les sangs pour trouver une idée originale : réutiliser un élément peu exploité de la série suffit.

Parlons un peu de Carthage, et plus particulièrement de Wreck. Comme le signifie Raymentase au-dessus de moi, celui-ci est à priori tombé dans la mer numérique. Enfin, cet événement reste encore légèrement obscur puisque son corps n'a pas été vu plongeant dans l'eau. Seul le laser résultant de la chute d'un corps virtuel a été observé. Il pourrait s'agir de l'arme de Wreck, ou même d'un des monstres terrestres victime de la victime. Il est possible que l'agent s'en soit sorti par rematérialisation d'urgence.
Néanmoins, la thèse de la noyade restant aussi probable, on peut penser aux répercussions que cela aurait sur l'affrontement Xana VS Carthage, qui pourrait tourner à une guerre plus violente (surtout que Dorothée semblait plutôt proche de Wreck o/).
Autrement, puisque c'est le thème, un élément m'a fait tiquer lors de la petite balade de Laura et de Xana au sein du 5ème territoire : l'absence d'Ulrich pour se dresser sur leur chemin. Normalement, sa tâche est justement de défendre le coin (c'est même pour ça qu'il a été kidnappé à la base). Du coup, son absence prête à suspicion. Selon moi, il a été assigné ailleurs, et quand je dis ailleurs, je pense à ce fameux trou qui constitue un petit cliffhanger de fin de chapitre. On se demande d'ailleurs ce que cachent les abysses du tunnel. Peut-être aura-t-on l'occasion d'y croiser Xanabis au passage.

Pour finir, une petite remarque sur les scènes d'action, que j'oublie tout le temps de placer o/. En fait, dans « Imprévu », ce type de scènes n'était pas très récurrente au court du récit, mais ici, elles sont bien plus nombreuses. Toi qui avais, me semble-t-il, dit que les scènes d'action n'étaient pas celles que tu préférais, c'est franchement bien joué (si ce que je viens de dire est faux, j'assumerai pleinement le fail). Enfin, Icer avait déjà souligné la gérance familiale, toussa...
En ce qui concerne le prochain chapitre, je pressens un passage exploration/découvertes, puisque nous avons quand même eu deux chapitres actions virtuelle de suite. C'est qu'il s'agirait de pas trop alourdir le tout Razz.
Puisque tu as fini en un temps record ton chapitre 20, il ne me reste plus qu'à attendre la publication du 18 rapidement Mr. Green.
_________________
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Icer MessagePosté le: Lun 05 Mai 2014 12:28   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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En effet, ce chapitre a énormément de mérite, et la Carpe virtuelle, surtout vu le peu de concurrence dans ce domaine, aurait été raflée sans problème à la prochaine tournée si Abysses n'était pas hors catégorie.
Par ailleurs, je connais la difficulté de boucler tout un chapitre en action virtuelle, mon champ de bataille m'ayant pris beaucoup de temps de rédaction et ce n'était pas du virtuel au sens strict puisqu'il y avait de la translation (Putain mais quel bordel cte fic...). Tu signes donc là une jolie performance.
En tout cas moi j'ai adoré le soin aux détails apportés à celui-ci, il est évident que ton niveau a augmenté et si, comme je te le répète souvent, je préfère Imprévu pour son scénario terrestre, Abysses fait sans conteste plus fort sur le plan virtuel (d'autant qu'Imprévu a été énormément critiqué pour le coup de Wolfy, ce qu'Abysses est là pour rattraper elle-même et ça, c'est bien).
Pour le coup du plongeon, au vu de la description de la scène, je ne me laisse pas prendre et je suis certain qu'il n'y a rien de définitif dans ce qui arrive au personnage concerné, rien qu'en misant sur le fait qu'Ikorih aime bien trop ses OC pour les tuer d'une façon aussi merdique à l'inverse d'Ulrich notamment Rolling Eyes

Bon, tu vas pouvoir publier le prochain ce soir o/

P.S : Je ne peux hélas m'exprimer sur les mantas qui s'apparentent à une tentative de corruption, mais juste <3

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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Ikorih MessagePosté le: Lun 05 Mai 2014 18:32   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Spoiler


Chapitre 18 : War Machine


Il ouvre les yeux. Le liquide est partout, il le sent sur sa peau élastique et froide. Mais il ne l’irrite pas. Une membrane protège ses globes oculaires, il peut voir sous l’eau. La substance de la cuve est verte, mais il ne le sait pas : il voit la chaleur plus que les couleurs. Il ne bouge pas beaucoup. Il ne connaît pas la faim et tous ses déchets sont filtrés à partir de son sang. Il vit branché à sa machine, plongé dans un milieu simili-aquatique verdâtre, dans l’attente du jour où il supportera l’extérieur. Oui, l’extérieur et l’air frais.
Il est comme un fœtus. Ses antennes sondent perpétuellement son environnement, attendant de détecter une menace ou une proie. Il a l’instinct de tuer. C’est sa raison d’être. C’est pour ça qu’il est né.
De l’autre côté du plexiglas renforcé, il y a une cage avec un grillage épais et resserré. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il vivra là. Ses six pupilles bougent, il remue, il replonge dans son sommeil.
Le temps n’est pas venu.

Il rêve. Son cerveau est assez grand pour ça. Il ne rêve pas de belles et longues épopées, il construit un monde similaire à ce qu’il voit, en lui. Il court dans de longs couloirs blancs et répétitifs. Parfois, des créatures à deux pattes surgissent. Il les mord, il sent la chair se déchirer, les os se briser et le goût du sang. Il n’a jamais senti tout ça, mais il le connaît d’instinct. Il est un prédateur, après tout. Il ne sait pas à quoi il ressemble, il n’a presque rien pour bâtir ses rêves. C’est normal. Il n’est pas venu au monde pour rêver. Il est là pour tuer, et ça lui convient.

Il émerge à nouveau. Il a encore grandi. Il y a des marques de griffure sur le plexiglas de la cuve. Ce sont les siennes. Elles grandissent, elles aussi. Elles se développent, comme le dard au bout de sa queue. Comme ses muscles. Sa force augmente. Bientôt, le temps viendra où on le sortira, songent les scientifiques qui l’observent de très loin. Il a été créé de toutes pièces, et bientôt, il vivra. Le premier représentant d’une nouvelle espèce. Il est toutefois peu probable que cette espèce perdure autrement que par le clonage. Mais ça, il l’ignore, et il n’a aucune notion d’espèce ou de groupe. Il ne connaît rien du monde. Il attend. Un jour viendra le temps où il sillonnera la terre, mais ce ne sera pas librement. Il fera ce qu’il est né pour faire. Semer la mort et le chaos.


Je m’attendais à beaucoup de chose en franchissant la limite de la boule blanche, mais pas à ça. Un long couloir noir. Normalement, cette partie de Carthage ne comportait rien. Certes, on pourrait croire que dès qu’on a franchi le tunnel, on arrive dans les territoires de surface, mais c’est faux. En fait, Carthage est une partie à part enfermée dans sa lumière blanche, et la partie arpentée par William lors du kidnapping d’Aelita faisait encore partie de Carthage et donc était incluse dans la lumière blanche, ce qui expliquait qu’on pouvait voir la sphère abritant tout le reste du cinquième territoire.
L’endroit où j’étais me disait quelque chose. Il me fallut quelques instants pour retrouver : c’étaient les mêmes tons et la même ambiance que le lieu vu dans mes rêves, cette grande étendue noire. La seule différence était qu’ici on avait un couloir étroit.
Toujours poussée par ce sentiment étrange et inexorable, je m’avançai sans pouvoir m’arrêter vers le bout. S’il existait.
« Tu es sûre que c’est une bonne idée ? »
« Oui Xanadu. Je veux voir ce qui se cache dans les profondeurs de cet endroit. Laura saura se débrouiller, Drake la ramènera en cas de problème et le Protocole Atlantis a mis Fort Trinité en lieu sûr. Pas d’urgence. »
De nombreuses interrogations fusaient dans mon crâne. Pourquoi cette annexe de Carthage ? Qui l’avait créée ? Et comment ? Si c’était Xanabis, pas compliqué étant donné qu’il avait l’administration de Lyo en charge, mais si c’était Wolfy ? Auquel cas il pourrait attaquer pour distraire l’attention de Xanabis et pouvoir lui ronger ses droits d’administrateur. Si Wolfy était bien derrière tout ça, il était alors probable que ce dispositif vise à capter de l’énergie. Xanabis, lui, tenterait plutôt de renforcer la sécurité de Carthage, sauf s’il déviait de ses objectifs premiers comme moi avant lui.
Les hypothèses étaient multiples, mais je n’avais pas le moindre indice en faveur de l’une ou l’autre. Ce qui pourrait m’aiguiller, c’était que l’on arrivait à un changement dans le paysage : le couloir s’arrêtait. Je fis de même, face au mur du fond, me demandant par où aller. Il n’y avait pas d’autre chemin. C’était ça, cette partie si mystérieuse et nouvelle ? Un long couloir sans issue ?
Enfin, c’était ce que je croyais. Après un petit temps, un texte s’afficha sur le côté du mur.
« Utilisateur reconnu. Déverrouillage. »
Etrange. Comment un endroit que je n’avais jamais vu et dont je n’avais jamais entendu parler pouvait me reconnaître ? Un instant, je fus tentée de laisser les commandes de l’avatar à Xanadu, pour constater que je n’arrivais pas à le joindre télépathiquement. Fichu spectre.
Le mur s’ouvrit alors pour laisser voir une salle. Basse de plafond, elle était entièrement couverte, à l’exception d’un trou dentelé sur un côté qui laissait voir l’extérieur. Visiblement, tout n’était pas entièrement fini. Au milieu de la pièce circulaire, un trou aussi bleuté qu’un réacteur nucléaire diffusait le seul éclairage. Une petite console se trouvait devant le trou, avec sur le sol deux marques étranges ressemblant à des emplacements où positionner ses pieds. En les évitant soigneusement, je m’avançai vers cette console intrigante. Même si l’endroit n’était pas terminé, elle devait bien servir à quelque chose, non ?
Le silence qui régnait était impressionnant. Je n’entendais ni Drake, ni Xanadu (comme spécifié), il n’y avait vraiment rien qui soit susceptible d’émettre des sons ici. Tellement calme. On aurait dit une sorte de bête endormie, le genre dont on a pas envie qu’elle se réveille.
L’écran bleuté de la console affichait un message.
« Structure incomplète. »
Merci, génie. Si tu pouvais m’en dire plus sur la fonction de ce coin, ou même qui l’avait construit ? Je cherchai un moyen de communiquer avec cette console mais elle ne semblait pas obéir à une commande manuelle. Elle semblait plutôt être un moyen d’informer un spectateur. Ce qui contrôlait cette création n’avait pas de corps physique. Un programme. Mais si cette console existait, c’est que quelqu’un, doté d’une forme virtuelle, devait venir voir ce qui s’y passait.
Moi ?
La porte m’avait laissée rentrer après tout.
Soudain, un autre message s’afficha.
« J’ai presque fini. »
Je notai l’apparition d’un clavier. Parfait, j’allais pouvoir communiquer avec cette entité si mystérieuse. J’avais une foule de questions à poser, mais elles désertèrent toutes mon esprit. Je me contentai d’écrire :
« Je suis prêt. »
Quelques instants, et puis la réponse s’afficha.
« Pas encore. »
« Je sais. Le temps viendra. »
Je devais me concentrer. Ce que j’écrivais n’avait absolument aucun sens. Je voulais savoir qui était cette entité mystérieuse. Mais je devinais qu’elle ne me répondrait pas. L’entrevue était finie. La console clignota un peu, puis s’éteignit, me laissant dans mes interrogations. Quelle plaie.
Je me dirigeai vers la porte de la salle après un regard sur les lieux. C’est alors que la communication sembla se rétablir entre moi et Xanadu.
« Ah, tout de même. Je me demandais ce qui t’avais pris. Tu étais muet ? »
« Je ne sais pas. Je ne t’entendais plus non plus. Mais j’ai assisté à tout. Cet endroit est louche. »
« Oui, très. Mais il est intriguant. Il se cache quelque chose ici. »
Pouvant à nouveau dialoguer avec Drake, je lui demandai de ramener tout le monde sur Terre, puisque notre mission était finie. Nous n’avions plus rien à voir d’autre par là. Mais nous allions pouvoir discuter de ce que nous avions découvert.

De retour dans le laboratoire, avec Odd et Laura, Drake fit un résumé de la situation.
-Alors. On a Fort Trinité qui est sous l’effet du Protocole Atlantis, qui a par conséquent été dévoilé à nos adversaires. On soupçonne Wreck Moore d’être tombé dans la mer numérique, et il s’est passé un truc bizarre avec Xana, c’est ça.
-Ouaip. En fait, j’ai découvert sous le coup d’une impulsion une zone secrète de Carthage, accessible depuis un tunnel activé. Je ne sais pas bien à quoi elle sert pour le moment, mais il y avait une console qui permettait de communiquer avec…avec quelque chose qui n’a pas de forme sur le monde virtuel. Ça peut être un humain non virtualisé, mais aussi un programme et c’est cette thèse que je soutiens le plus.
-Pourquoi ?
-Je ne sais pas. C’est l’impression que ça me donnait. Froid et calculateur. En tout cas, cet endroit n’est pas finalisé et j’ignore quel est son but une fois que ce sera le cas. Je pense qu’il faudra que j’y retourne. Autrement, on a enfin vu Wolfy sortir un peu sur Lyô, je crois qu’il n’a pas aimé la descente collective faite par Carthage dans son petit chez-lui.
Drake réfléchit un instant sans rien dire. Les éléments principaux avaient été dits, on cherchait maintenant à prévoir ce qu’on allait faire. Je continuai :
-Par conséquent, cette fichue salle passe prioritaire sur l’éradication de Carthage.
-A ce point ?
-Oui.
Je ne mentionnais pas tout, bien sûr. La ressemblance frappante de cette salle avec les lieux arpentés dans mes rêves était un des principaux facteurs me poussant à m’y intéresser. Il était fort probable qu’elle ait un lien avec toute cette histoire de données, et de Franz Hopper. Mais il n’était pas nécessaire que tout le monde connaisse l’histoire. Il suffisait qu’ils aient une idée vague, et moi j’aurai les détails.
Je ne mentionnai pas davantage les problèmes de communication. Occultés.

Aelita prenait l’air, pour une fois. Mais ce n’était plus vraiment pour travailler sur les plans dans le département scientifique : maintenant, elle descendait au sous-sol, accompagnée par Stella. Il était temps de construire le scanner XXL. En fait, la réalisation avait déjà démarré depuis un moment, mais Aelita devait venir voir comment ça avançait et s’assurer qu’il n’y avait pas de problème. Ce qui la reposait un peu, c’était d’être accompagnée par l’agente Razorleng : Wreck et Dorothée lui faisaient peur. Pas complètement étonnant, c’était probablement la raison pour laquelle ils étaient là : en plus d’être compétents, ils étaient effrayants. La combinaison parfaite.
Elles empruntèrent un ascenseur dans le silence le plus total. On entendait que le ronronnement des machines. La fille de Franz pensa à William : allait-elle le voir ? Sans doute que non. On lui avait bien spécifié qu’ils ne se croiseraient plus. Obligé : Carthage n’allait pas lui offrir un moyen de se réconforter et d’avoir un peu de soutien psychologique. Leur but n’était pas exactement de lui faire prendre des vacances. Elle l’avait clairement remarqué lors de son…entrevue avec Wreck.
Son bras l’élança rien que d’y penser. Elle tressaillit, attirant l’attention de son chaperon qui avait dû noter le détail. Mais l’incident fut vite clôt : l’ascenseur s’ouvrit, et Stella s’avança, forçant sa prisonnière à cavaler derrière elle. Encore quelques coudes, quelques portes, et la salle de construction fut atteinte.
Elle rappelait à Aelita la salle qu’occupait le Supercalculateur à l’usine. Tout aussi grande, lumineuse, haute de plafond. Au centre, le squelette d’un pavé creux qui allait être le scanner se dressait. Un entassement de plaques argentées dans un coin. Stella désigna un endroit dans la pièce et lui ordonna d’aller s’asseoir là, puis s’approcha de Dorothée qui gardait un œil sur l’équipe scientifique.
-Tu t’en sors ?
-Ils sont enthousiastes, je ne sais pas si je dois prendre ça comme un bon signe, avoua-t-elle.
Elle eut un petit rire.
-Dans le doute : non.
De l’ascenseur débarqua un nouveau venu : l’agent des renseignements, Nergal. Personnage discret et qui avait tendance à se faire oublier : Aelita s’en méfiait donc. Les gens qui se font oublier profitent de cet avantage pour pomper des informations et écouter tout ce qu’ils peuvent. En somme, ça lui allait plutôt bien.
Il se coula auprès de ses deux collègues qui le saluèrent, et s’enquit :
-Alors, ça avance ? Il sera prêt quand ?
-Parce que tu crois que c’est à nous qu’il faut demander ça ? soupira Stella.
Elle désigna ensuite du doigt l’équipe scientifique.
-Va donc faire traîner tes oreilles par-là. Tu en apprendras sans doute plus.
-Ah, oui ! Très bonne idée.
Et il s’éloigna en sautillant presque pour aller bombarder les superviseurs de questions. Dorothée et sa collègue échangèrent un soupir de soulagement. Visiblement, Nergal était pénible quand il était en quête de renseignements.
Aelita, quant à elle, se creusait la tête pour tenter de deviner ce que Carthage allait cloner avec le Supercalculateur quand elle s’aperçut d’un fil mal branché. Un instant, elle fut tentée de se taire. Ce serait tentant : faire échouer les plans de Carthage. Mais elle pensa ensuite à Yumi. Au moindre dysfonctionnement, ce serait elle qui en pâtirait. Elle s’approcha donc des techniciens à petits pas timides et leur montra le câble fautif. Ils semblaient dubitatifs, mais Stella avait remarqué la scène et s’était approchée.
-Un problème ?
-Elle dit que ce câble est mal branché.
-Et bien écoutez-la. Elle s’y connaît, et si elle venait à se planter, elle attirerait des ennuis à son amie…
Le fil fut rebranché correctement et Aelita avait eu une piqûre de rappel de ce qui pouvait être fait à Yumi. Tout allait pour le mieux.

L’homme arriva devant chez lui. Une jolie maison en banlieue, avec un jardin et une jolie petite clôture en fer ouvragée. Malgré tout, il ne jardinait pas beaucoup et se contentait de faire l’entretien nécessaire. Il s’approcha de la porte en bois, munie d’un heurtoir doré, et sortit ses clés. Le bruit des engrenages de la serrure se débloquant lui fit sentir qu’il était bel et bien chez lui. Il aimait bien les engrenages.
Il accrocha son manteau à la patère prévue à cet effet. Il n’y en avait qu’une : il vivait tout seul. Enfin presque.
Joseph retira ses chaussures et décida de s’offrir un petit moment de détente avant de retourner travailler sur ses recherches personnelles. Il alla donc s’asseoir dans son canapé, qui trônait au milieu d’un salon excessivement bien rangé et propre, et se passa un album de Rammstein : "Liebe ist für alle da", son préféré. Quelques minutes plus tard, il vit son chien arriver. C’était un petit chien, et qui était assez âgé. Joseph ne savait pas de combien, toutefois. Le pelage de la bête se mitait quelque peu, son regard était très éteint, mais il restait un compagnon agréable. Et calme. L’animal monta sur le canapé à côté de son maître et sembla s’assoupir. Joseph lui caressa la tête.
-Brave Sam. Tu ne te sens pas trop seul ici ?
Il n’y eut pas de réponse (Joseph n’en attendait pas de toute façon). Le chercheur se laissa aller, bercé par le disque, et finit par s’endormir à son tour.
Comme si on avait appuyé sur un interrupteur, « Sam », anciennement nommé Kiwi, se dégagea prudemment de sous la main de son maître pour sauter sur le sol et filer à l’anglaise dans le couloir mal éclairé. Kiwi se repérait parfaitement dans le noir. Il se dirigea vers une porte métallique dotée d’un digicode. L’installation était inhabituelle dans une maison de banlieue, mais dissimulait en fait le laboratoire informatique personnel de Joseph. Kiwi s’arrêta devant ladite porte et eut l’air de se concentrer. Un très mince filet de fumée noire s’échappa de sa gueule et alla déverrouiller le digicode, lui permettant d’entrer dans le lieu défendu.
Il bondit sur la chaise de l’opérateur et regarda les écrans avec fascination. Tapant quelques commandes, il se retrouva sur l’espace de gestion de Krystalcore. Il vérifia qu’il n’y avait pas d’intrusion, et que tout ce qu’il avait planifié se déroulait correctement. Il jeta aussi un œil à l’avancée de la construction de la structure sur Lyô. Elle était censée être bientôt terminée, d’après ce qu’on lui avait communiqué. Le plan allait bientôt être mis à exécution, et il pourrait alors enfin vampiriser toute cette énergie. Il en avait des frissons rien que d’y penser. Il connaissait ce réacteur. Il voulait le posséder, et posséder l’énergie qui en émanait. Il était né pour ça, après tout.
Wolfy ne savait pas vraiment quelle partie de lui-même était la plus importante, celle qui était le dernier reliquat de son ancienne forme, ou celle qu’il avait recréée lui-même sur le Supercalculateur de fortune pour pouvoir poursuivre ses activités. Il ne se demandait pas si un jour il allait tenter de se trahir lui-même, ce n’était pas envisageable. Pour lui, il était un. Une même entité qui poursuivait un même but : collecter l’énergie. Ça n’avait pas changé, malgré sa destruction et sa dissipation dans le réseau. Il avait perdu beaucoup d’informations et avait été obligé de repartir du début pour beaucoup de choses, mais il avait conservé ses objectifs. Et il comptait bien les accomplir, n’en déplaise à ces gêneurs de Carthage et de Xana !

-Je suggère qu’on lève le protocole de sécurité.
C’était la voix de Xana. Je restais tranquillement installé dans son organisme tandis qu’elle dialoguait avec Drake.
-Tu penses ?
-Oui, il faudra bien rendre le monde praticable un jour ou l’autre. Fais baisser la mer numérique et relance la génération des monstres terrestres. Sinon ils vont finir par penser à explorer en sous-marin et là, ils pourraient tomber sur des éléments qu’on ne veut pas qu’ils trouvent, tu me suis ?
-Ah, ça. Oui, effectivement.
Il tapa quelques commandes au clavier, tout en demandant :
-Au fait, cette IA qu’on avait localisée sur le monde de Wolfy la dernière fois, l’oiseau. Qu’est-ce que tu penses que c’est ?
-Je penche pour un monstre normal qui a subi un gros bug. Je crois même qu’on a assisté à sa création. Il était dans une formation de vol normale qui allait nous tomber dessus la première fois qu’on a pris la voie des airs, mais il a pété les plombs, a changé de couleur et a disparu. Ce qui me surprend c’est que Wolfy l’ait laissé en vie alors qu’il ne lui sert à rien, voire qu’il le gêne de temps à autres.
-Peut-être qu’il n’a pas trouvé le temps ou les moyens de le faire. Va savoir.
-Mh. Ça ou alors il n’a pas réussi. Il manque de force de frappe aérienne et cette IA est drôlement puissante.
Xana s’interrompit.
« Tu as une idée dans la tête ? »
Elle ne me répondit pas mentalement, mais proposa son idée à toute l’assistance.
-Je me disais qu’on pourrait faire pareil. Au vu de la puissance de feu de cette IA et du fait qu’on a pas besoin de la gérer nous-même, je me demande si ce ne serait pas une bonne idée d’en créer une à notre compte.
-Comment ça ?
Xana jeta un œil autour d’elle, réfléchissant. Elle passait aussi sa mémoire en revue et je lui envoyai discrètement une petite image subliminale pour tenter de faire passer mon avis.
-Tiens j’ai une idée.
Elle se rapprocha du Supercalculateur, empiétant sur l’espace vital de Drake avec son coude pour lui signifier de laisser la place.

Odd tenait la main de sa fille dans la sienne. Il regardait l’horizon du haut de cette fichue falaise.
-Papa, ça ne va pas ?
« Comment tu veux que ça aille ? » songea-t-il. « Ta mère et ton frère sont aux mains d’une organisation de psychopathes, tout comme Aelita que j’ai pas réussi à protéger. Ça ne te suffit pas ? »
-Si, ça va. Et toi, tu tiens le coup ?
-Oui oui, t’en fais pas.
Il ne dit rien. Il avait du mal à saisir comment elle pouvait prendre la vie avec autant de simplicité. Son monde à lui était en train de s’écrouler, et sa fille de cinq ans trouvait que tout allait bien. Il avait l’impression que les rôles avaient été inversés. Normalement, ç’aurait dû être à lui de réconforter sa progéniture et de la rassurer, non ?
-Tu es sûre ?
-Mais oui. C’est amusant.
De mieux en mieux. Il allait finir par douter de la santé mentale de Laura.
-Comment ça ?
-Mais d’aller sur les mondes virtuels et tout ça. Et puis il y a les souris avec moi. Elles me protègent, je ne risque rien.
-Tu n’as pas peur ?
-Peur ? De quoi je devrais avoir peur ?
Une fois de plus, il était réduit au silence. Très perturbant. Il eut un regard inquiet vers la petite, mais elle ne le regardait pas et fixait l’océan. Elle avait déjà été un peu dérangeante, tous ces moments où elle s’enfermait avec ses souris, dans sa bulle, sans faire attention à eux. Mais là, ça dépassait de loin les bornes. Ils n’avaient pas la même perception du monde, clairement, et elle n’aurait pas dû prendre ça avec autant de légèreté. Malgré toute son intelligence, elle restait une enfant, non ?
Les mots « autisme » et « folie » lui vinrent à l’esprit, mais il les chassa. Laura n’était pas autiste, elle n’avait pas vraiment de problème de communication. Et l’autre mot lui semblait tellement excessif. Il répugnait à imaginer que sa fille ait pu perdre la raison. Elle était un peu étrange, mais pas folle, tout de même.
En fait, Odd ne voulait pas avoir une autre complication à gérer. Il ne voulait pas perdre encore plus le contrôle sur la situation, et c’était compréhensible. Mais maintenant, il y avait pensé, c’était irrévocable : le doute s’emparait de son esprit. Il allait prendre racine (et on sait bien à quel point les racines peuvent être mortelles) et étendre ces dernières dans le crâne de sa victime. Odd allait y repenser régulièrement, se sentir de plus en plus mal à l’aise en regardant sa fille. Rien que là, il se demandait déjà comment il réagirait s’il avait à la faire interner à la fin de cette histoire. Il imagina la petite fille seule dans une grande pièce blanche, recroquevillée dans un coin, à parler à ses souris et à se perdre très loin dans son monde. Trop loin pour avoir la moindre attache avec le sien. Il imagina aussi la réaction de Yumi, à côté de lui, derrière une vitre (une de plus) qui les séparerait de Laura. Il avait peur que ça arrive, et c’était normal.
Odd s’efforça de penser à autre chose. Il se mit à regarder la mer, en espérant pouvoir y perdre son esprit quelques temps. Mais il n’y avait rien à faire. Tout le renvoyait à la petite chose à côté de lui, qui semblait tout d’un coup très distante. La main d’enfant semblait soudain bien plus froide. Il se demanda aussi si lui n’avait pas un grain, au fond. Quelque part, oui, il avait sa part de petite folie, son côté tête brûlée. Mais ce n’était vraiment pas pareil.

Le temps est venu. Lorsqu’il se réveille, il est dehors. Il respire, l’air entre et sort de ses poumons au rythme de sa respiration. Son thorax protégé par deux systèmes de côtes (un interne et un externe) se soulève et s’abaisse régulièrement. En fait, il est inclassable à cause de ça. On peut le voir comme un représentant nouveau des Thyréophores, disparus il y a des millions d’années. Il est couché sur le flanc, mais il se redresse vite. Il est sur ses quatre pattes griffues et puissantes. Sa queue fouette l’air, il apprend à humer les odeurs. Il y a beaucoup d’odeurs. Il observe son environnement, encore. Il voit des gens de l’autre côté des barreaux. Il s’avance vers ces êtres lointains, les narines dilatées, une étrange lueur dans ses six yeux. La plupart reculent d’un pas ou deux, intimidés. Ils le craignent : ce sont des proies.
Mais il y en a un qui ne bouge pas. Ils s’observent de la même façon, ils se jaugent. Quelque chose émane de cette créature. C’est un prédateur aussi. L’échange de regards dure, longtemps. Finalement, le quadrupède se recule de quelques pas, avant de se projeter d’un bond contre le grillage…qui tient bon. Il est très solide. Grognement agacé, puis il se met à galoper en rond dans sa cage. Il se teste. Il veut voir si son organisme saura encaisser le monde. Les créatures effrayées le fixent, entre terreur et fascination. Finalement, il retourne vers le centre et pousse un rugissement qui fait trembler la cage.
De l’autre côté des barreaux, Wreck Moore sourit : « Ce petit va réécrire le sens du mot peur. »

_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Dernière édition par Ikorih le Jeu 03 Aoû 2017 17:48; édité 1 fois
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