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Bonjour à tous.
Il y a peu, par le biais d'une connaissance éloignée sur le plan strictement géographique, j'ai découvert Fauve ≠. Personne n'échappe à ce phénomène médiatique - sauf moi, mais c'est parce que je suis un vieux con dans ma tête - et tout le monde semble embarqué dans les complaintes d'une voix masculine - sauf moi, même raisons. Il faut dire que mon premier contact avec ce groupe, c'est par leur gros tube, Blizzard. Et là, on tombe sur ça.
Descendons de moto à 1'12 (petite référence, au clip, je gère, hein ?) et analysons les paroles de la voix féminine à moitié masquée.
Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint.
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux.
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles.
Trompe-toi, sois imprudent, tout n’est pas fragile.
N’attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie.
Parce que le plus important n’est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d’être.
Tout ça c'est très bien, tout le monde connaît ces paroles, d'ailleurs tout le monde a posté cette petite citation au moins une fois sur Facebook, illustrée par une photo de soi et son meilleur pote. Pourquoi ? Parce que évidemment, quand on dit des trucs puissants du genre "Tu es infiniment nombreux", on passe pour des grands philosophes. Et la philosophie atteint son apogée avec le merveilleux "Parce que le plus important n’est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d’être." Franchement, qu'est-ce que ça veut dire, ça ? Réflechissons deux secondes à cette phrase. Le plus important n'est pas ce que je suis, mais ce que j'ai choisi d'être. Ouais, mais si j'ai choisi ce que je suis, alors je suis ce que je veux être, et donc ce que je suis EST ce que j'ai choisi d'être. CQFD.
Bref, vous l'aurez compris, avec ce genre de phrases, on est automatiquement sur le cul, c'est sûr. 1 minute de chanson, et le titre commence sur quelques vers de philosophie de comptoir dénuée de toute réflexion à mon humble avis. Dommage.
Le thème de la "bête féroce" et du "saint" est un poncif chez Fauve qui revient notamment dans Voyou, premier extrait de Vieux Frères - 1ère partie, premier album sorti récemment. Avec sa douce voix de jeune homme perdu dans ce vaste monde dénué de toute compassion, Quentin Postel nous déclare que "chuis pas quelqu'un de bien, chuis pas une belle personne, chuis une sale bête". Profondeur de cette phrase : 0%. Crédibilité : 0%. Même la meuf qui chante le début de Blizzard est plus menaçante. 
Après, en oubliant un peu les paroles, on peut prendre Fauve comme un concept. Un projet oscillant entre l'audiovisuel (car la bible graphique du groupe est assez remarquable : clip, site web, logos, qui est passé à côté du ≠ ?) et la chanson, mettant en scène la vie d'un pauvre mec malheureux qui tente expose son mal-être partout tout le temps (Voyou) ou qui aide son pote à se sortir de sa routine ravageuse (Blizzard). Dans ce cas, on peut même faire un rapprochement avec deux gros buzz du moment. Stromae d'abord, qui joue beaucoup de son image en affirmant fièrement que l'aspect marketing de sa musique n'est pas à diaboliser. S'il soigne son image, ses clips, son apparence, c'est au service de sa musique, c'est une partie de celle-ci. Woodkid, ensuite, le projet hybride entre musique et vidéo, l'album conceptuel sur le passage parfois difficile à l'âge adulte. C'est donc là une des raisons du succès de Fauve.
Parlons musique maintenant, à défaut de ne pas pouvoir parler mélodie puisque Fauve fait du spoken word (on est pas dans le slam, mais c'est juste qu'on parle, quoi...), en reprenant l'exemple de tout à l'heure : Blizzard. On a mine de rien un ensemble répétitif, sans pour autant être rasoir. Même moi, tout hermétique que je suis à ce groupe, les accords de guitare et la batterie me manquaient pendant mon voyage en train. Je ne pense pas me tromper en disant que ce genre de musique est utilisée en musicologie, parce qu'elle aide à pleurer, à évacuer, à se sentir mieux. Voilà un autre exemple encore plus parlant., et encore un autre pour ceux qui auraient kifffé (c'est le cas de le dire ) le précédent exemple. C'est ici selon moi que réside le véritable succès du jeune homme se complaisant dans un état pseudo-dépressif évacuant comme il peut son vrai-faux mal-être à travers une quinzaine de chanson. Pas de mélodie, mais une musique envoutante. Ce manque de mélodie est parfois gênant, notamment dans Jeunesse Talking Blues qui ne comporte aucun intérêt sur le plan vocal. L'omniprésence du mot "Blues" qui n'a rien à faire là est oppressante, et si au moins il pouvait servir à insérer un élément mélodique, mais même pas... Bon, j'exagère quand même, la mélodie est présente à travers un accompagnement plus ou moins monotone. On peut trouver un chant dans Infirmière, dans Blizzard, ou encore et surtout dans Lettre A Zoé. D'ailleurs, dans Infirmière, on a une des rares des mélodies de l'album. Elle est très monotone, mais ajoute un peu de douceur dans cette chanson qui est une des plus intéressantes de l'album selon moi. Quentin Postel (j'espère que c'est bien lui le chanteur, désolé aux fans si je me trompe) nous montre qu'il n'a pas que le mode "cri désespéré" installé dans sa voix en commençant la chanson avec une voix très douce, même si, concept restrictif (le mal-être, le désespoir, la recherche de l'Amouuuuuw) oblige, on est encore dans le maussade.
Avant de refermer ce modeste message, je vous envoie ici, parce que j'ai bien ri. Si écouter Fauve donne envie de balancer des conneries du genre "ça donne envie de courir sans s'arrêter avec une rage qui vient de loin, de se libérer de soi, de se libérer de ce monde, de se libérer des autres, parce que ce qui compte c'est ce qu'on choisit d'être.", j'ai bien fait de pas trop écouter. Ouf.
Voilà, j'ai fini mon petit post sur Fauve en espérant autant que faire ce peut avoir fait le tour du sujet. N'hésitez pas à me répondre pour me signaler des bêtises que j'aurais glissées dans un de mes paragraphes, ou même pour me prouver que j'ai tort et faire gagner un fan à Fauve. Et surtout n'oubliez pas ! TROMPEZ-VOUS ! SOYEZ IMPRUDENT ! TOUT N'EST PAS FRAGILE !
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Le $ang et la $ueur chapitre 12
« L'avenir, je vois comment qu'y sera... Ça sera comme
une partouze qui n'en finira plus... Et avec du cinéma
entre... Y a qu'à voir comment que c'est déjà... »
Céline, Voyage au bout de la nuitr |
