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[One-Shot] When Johnny comes marching home

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 Auteur Message
Silius Italicus MessagePosté le: Sam 19 Déc 2015 11:22   Sujet du message: [One-Shot] When Johnny comes marching home Répondre en citant  
[Krabe]


Inscrit le: 03 Fév 2015
Messages: 252
Localisation: à l'Est d'Eden
Bonjour ami lecteur.
J'espère que vous trouverez ici un peu de plaisir.
La série un jour s'est fini. Xana est mort, réduit en poussière numérique. Le secret du supercalculateur aux pouvoirs presque infinis, le résultat des recherches de Hopper est entre les mains de six adolescents qui ont choisis de ne pas se servir de ses formidables capacités.
Mais est-ce là vraiment tout ? Est-il des batailles et des guerres sans conséquences ?

C'est pourquoi vous est présenté :

C'est bon pour le moral



Spoiler



Michel Fonti se leva d’un geste mal assuré. Quittant le pôle des ventes, il gravit deux étages pour se rendre chez ses collègues de la finance. Dehors le ciel était uniformément gris. Il détestait ces expéditions. Là-bas l’atmosphère était moite et pesante, le silence absolu, n’était quelques coups rageurs sur les claviers.
Il s’approcha de Didier. Celui-ci, trop concentré, ne releva pas la tête. Toussotant pour attirer son attention il demanda :

« Le Tout-Puissant est là ? »

Surpris, Didier sembla émerger d’un long rêve.

« Oui. Le bureau au fond à droite.
— Merci.»

Michel traversa le plateau. Devant la porte de verre teinté, il inspira longuement. Il toqua. Il n’y eut pas de réponse, mais c’était habituel à ce qu’on lui avait dit. Il entra.

Une liasse de papiers était éparpillée sur le sol à côté du bureau en acajou. Le patron était affalé dans son fauteuil. Il avait les épaules basses, le regard défait. Ses bras pendaient de chaque côté des accoudoirs. Il marmonnait d’un air hébété. Michel entendait la sonnerie criarde d’un téléphone. Le portable de son chef était tombé par terre.

« Monsieur ! Que se passe-t-il ? »

En trois enjambées, il fut auprès de son supérieur. Ce dernier était tellement choqué qu’il ne répondait pas. Michel sortit du bureau.

« Marie-Luce ! Le chef fait un malaise ! Appelle le SAMU ! Icham, tu as toujours ta bouteille planquée sous le bureau ? Il lui faut un truc fort je crois. »

Tous les financiers relevèrent la tête et se précipitèrent vers le bureau de leur patron. Les langues et les hypothèses allèrent bon train. Très vite un gobelet en plastique blanc fit son apparition. L’odeur âcre du gin fendit la foule amassée devant la porte. Michel du faire boire son patron. Aucune réaction ne parcourut le corps. Un deuxième gobelet fut rempli. Puis un troisième dans la foulée.

« Icham ! Vous êtes viré. Pas d’alcool au bureau. Demain à la première heure vous rendez votre badge. »

Relevant les yeux, le patron aperçut la foule.

« Je ne vous paye pas à bâiller aux corneilles ! Au boulot ! aboya-t-il.

Sa voix avait retrouvé ses accents autoritaires. Mais le ton était plus trouble que d’ordinaire, empreint d’une certaine lassitude. Comprenant qu’il n’y avait plus rien à voir ou à savoir, l’attroupement se dispersa. Il fallait répondre au téléphone, rédiger des mails et chatter. Le patron se servit un quatrième verre qu’il avala cul-sec.

Il quitta précipitamment le bureau. Pour la première fois depuis vingt ans, il annula ses rendez-vous du jour.




Le commissaire Françon s’épongea le front. Le chauffage était bloqué à son maximum. Aussi faisait-il une température torride dans l’hôtel de police. Mais cela n’expliquait en rien la moiteur de ses mains. « Un de plus… Un de trop… » pensa-t-il. La visite à la morgue l’avait secoué. Il avait dû faire confirmer l’identité du corps. Quelle mère aurait pu rester de marbre devant cette tâche-là ?

Maintenant il allait les recevoir tous les deux, le père et la mère. Une fois de plus il faudrait avouer. C’était un de ces cas où il n’y avait rien. Néant. Pas une once de motif. Le mode opératoire en lui-même était simple. Du fait du statut des parents de la victime une enquête approfondie était diligenté. Mais les conclusions étaient déjà connues. Cet entretien serait éprouvant. Il avait déjà demandé au Lieutenant Ah-Yohne de lui préparer la bouteille de Gin qui lui permettrait de tenir le reste de la journée.

Dominique Françon s’appuya sur le rebord de son bureau. Une inspiration, puis deux. Il attendit que son cœur battît vingt fois puis répéta la manœuvre. Parvenu au terme de cent battements il avait retrouvé une certaine équanimité. Il força son visage à reprendre une apparence grave et soucieuse, ainsi que l’exigeait sa fonction.

« Entrez ! s’écria-t-il avant même qu’ils n’eussent frappé à la porte. »

Ils passèrent vite sur les présentations d’usage. La mère avait à peine recouvré de son choc du matin. Le teint pâle. La démarche courte et serrée. Elle se tendait comme une corde de violon pour ne pas se laisser aller sous la pression. Pour ne pas lâcher les vannes. Lui avait le front durci et le regard impatient. Ses yeux ne tenaient pas en place. Ils virevoltaient d’un élément à un autre dans la pièce. La tasse à-demi pleine qui indiquait une dépendance ; l’ordinateur de basse qualité qui soulignait le manque de moyens ; le manteau effiloché. Enfin, il vint à se poser sur le corps de son hôte. Ainsi il pouvait, après l’avoir compris, l’attaquer et le dominer. Il était entré dans le bureau à la manière d’un char d’assaut sur le champ de bataille. Protégé par son armure, sûr que son poids, son aura détruirait les velléités de la partie adverse.

Une fois qu’ils se furent tous assis, le commissaire commença :

« Je souhaitais vous voir pour faire le point sur l’enquête avec vous. »

Voyant que ses interlocuteurs restaient de marbre, il poursuivit :

« Le corps a été trouvé ce matin à six heures par les équipes de nettoyage. Nous avons été immédiatement contactés. Cela faisait au moins une heure que le cœur ne battait plus. L’autopsie devrait nous donner sous peu plus de détails. Nous sommes cependant relativement sûrs qu’il s’agit d’un suicide. Les veines des poignets ont été tailladées. Et nous avons retrouvé une boîte de somnifères entièrement vide. Pas un signe de violence. Le lieu… Appuyé à un immeuble, en face du pont et de l’usine Pergault abandonnée. Mes hommes sont en train d’interroger ses camarades et les professeurs du lycée Kadic.
— Ah oui ? Et qu’est-ce que mon fils faisait là, dehors… au beau milieu de la nuit ? Je ne le mets pas en internat pour qu’il puisse faire le mur ! avait explosé le père.
— Monsieur, Nous enquêtons. Mais un établissement scolaire n’est pas une prison.
— Et ses fréquentations ! Ces soi-disant amis ? Je suis sûr que c’est eux ! C’est de leur faute ! Je lui avais pourtant dit… »

Il retomba dans son fauteuil en ruminant.

« Mais, intervint Madame d’un ton minaudant, il n’a pas laissé de lettres ?
— Madame, tous ceux qui se suicident ne laissent pas de lettres ou de raisons derrière eux. Je vous assure que nos psychologues travaillent à essayer de comprendre. Votre enfant vous paraissait-il tendu ces derniers temps ? Quelque chose qui le préoccupait peut-être ? Ou quelque chose sur l’endroit où on l’a trouvé ? Le moindre indice peut être capital.
— Ses résultats étaient déplorables, voilà tout. Il était un trublion et un clown ! Il désobéissait, manquait les cours et ne travaillait pas. »

La tempête avait encore rugi. Malgré tout le commissaire restait sceptique. Il avait eu un coup de fil de ses agents. Les résultats du jeune homme étaient tout à fait honorables et lui assuraient un passage sans souci dans le supérieur. Il avait un solide groupe d’amis, une bonne réputation. Un peu taciturne, mais rien de bien inquiétant. Les professeurs n’avaient rien vu. Comme toujours dans ces cas-là. Ce bref portrait ne répondait pas à celui que venait de dresser le père. Mais seul l’enquête établirait les vraies raisons du suicide.

« Et sur le lieu Monsieur ?
— Bah… Il devait traîner là plutôt que de travailler sérieusement.
— Il… il ne nous parlait plus.
— Je vois. Pardonnez-moi d’insister, mais vous ne voyez pas ce qui aurait pu le pousser à ce geste ? »

Ce fut à ce moment que la femme éclata en sanglot. Son corps tremblait à mesure que des vagues de larmes traversaient sa poitrine. Essayant de contrôler l’irrépressible marée elle se tassa sur sa chaise. Des syllabes incompréhensibles jaillissaient de sa bouche entre deux ou trois hoquets. Elle enfuit son visage entre ses mains. Le mascara se mit à couler laissant des traînées pâteuses sur ses doigts. Mal à l’aise, le commissaire s’était à demi-levé. Il avait ouvert la bouche, mais aucun mot de réconfort n’en était sorti. Monsieur avait serré les poings et s’était carré sur son fauteuil. Il foudroya le commissaire de son regard d’aigle. Puis il reboutonna sa veste de costume. La fraîcheur de la pièce le faisait frissonner, alors que son visage luisait de transpiration.

« Madame, je suis navré. Je… pense que ce sera tout… toutes mes condoléances. Avant que vous ne partiez… Tenez. Prenez. »

Il leur tendit une carte de visite au nom d’Éric Pelée, psychologue.

« C’est un ami. Spécialisé dans l’aide aux familles des victimes. Il saura vous aider si vous en ressentez le besoin. »

Monsieur jeta un regard dédaigneux sur le bout de carton qu’il enfourna machinalement dans la poche intérieure de sa veste. Il se leva, se fendit d’une formule d’hypocrisie et s’en fut.

Elle se leva en vacillant. Ses yeux avaient rougi. Son menton dégoulinait. Elle alla rejoindre son mari. Sa plainte résonna dans les couloirs pendant de longues secondes avant que l’air lourd de travail ne revint apposer sa chape de plomb.




Il était six heures du soir. Le cimetière commença à s’emplir. Des hommes gras en costumes noirs descendaient de leurs voitures de luxe. Des femmes tout juste sorties des bureaux les accompagnaient. Perchées sur leur talons-aiguilles, l’ombre de leur chapeau faisait comme une grille opaque sur leurs visages. Un vent morne agitait faiblement robes et manteaux. Des cloches sonnaient au loin. Le rythme lent du glas se languissait dans les esprits et pesait sur les cœurs. La foule afflua devant le trou : amis et alliés, compagnons et partenaires. Un jeune homme de seize ans était mort. Ses aînés venaient payer un salut à ses parents. Peu concerné par cet afflux pendulaire, le prêtre poursuivait de sa voix nasillarde.

« Au ciel il est monté nous rappelant, la fragilité de l’homme sans Dieu… »

Devant la foule se dressait le couple. Les traits crispés, le mari se tenait droit comme un « i ». Seuls ses doigts bougeaient. Dépli. Repli. Ils battaient frénétiquement la mesure d’une activité invisible. La tension et la rage. Consumé il n’entendait qu’à peine. Ses lèvres frémissaient.
Sa femme chancela et tomba sur lui. Il la repoussa sans égard. Écroulée dans l’herbe, elle parcourut la foule du regard à la recherche d’un geste. Ses yeux étaient secs. Ses joues étaient émaciées. Les courbes de son corps s’étaient amenuisées.

« Les voies du Seigneur sont impénétrables. Il a rappelé sa brebis auprès de lui… »

Son fils… il pleurait alors. Le surveillant de plage l’avait ramené. Son petit garçon s’était perdu. Il était sorti de l’eau dans son maillot rouge et n’avait pas vu ses parents. Il leur était sauté dessus après les avoir retrouvés. Son visage éclatait sous la lumière. Il frémissait de joie. Un amour immense les avait enveloppés tous les trois.

« Il atteint maintenant la plénitude. Soyez-en sûr ! Le Seigneur est miséricordieux ! Ne cherchez plus, il est heureux… »

Il avait sept ans. Il s’était appliqué toute la journée. Et maintenant, il montrait sa belle maquette de voilier à son père. Ils étaient allés au parc tous les deux. Mais le voilier avait coulé dans la mare. Il avait tâché son pantalon vert en tentant de le ramener. Pour le consoler ils avaient acheté des glaces et les avaient mangés sous le soleil d’un après-midi d’été.

« Ne soyez pas triste. Il est parti volontairement. Nous le retrouverons dans la joie. ».

Il était invité à un anniversaire. C’était la première fois qu’un ami l’invitait. Mais ils avaient dit « non ». Alors il était parti en catimini. Lorsqu’ils avaient compris qu’il ne boudait pas dans sa chambre, ils étaient descendus dans la rue, à sa recherche. Désespérés à l’idée qu’il puisse lui arriver quelque chose. Ils avaient été fous de soulagement en reconnaissant son pull bleu dans la pénombre d’un immeuble. Plus jamais s’étaient-ils dits en l’étreignant.

« mais il n’est pas loin. Dans nos cœurs, il est là. Et il prie pour nous… »

Il n’avait pas eu le choix. Il fallait le mettre en pension. Indiscipliné, roublard, sans volonté. Il fallait le remettre en chemin. Qu’importait ses avis ! Il ne savait rien ! Ne faisait rien ! Des jeux stupides ! Fils ingrat, désobéissant ! Il fallait lui apprendre ce qui était bon pour lui. Et qu’il se taise s’il n’avait rien d’autre que des plaintes et des excuses à formuler. Il avait franchi les grilles sans se retourner, silhouette rose au milieu du béton.

« Alors quittez toute tristesse ! Il est inutile de s’en faire. »

Il se renfermait. Pendant les vacances il s’écoulait des jours entiers sans qu’il ne leur parle. Il ne parlait plus qu’à demi-mot l’esprit toujours ailleurs. Et si une parole lui venait, elle était pleine du fiel d’un enfant. Ils avaient enlevé ces affreux posters de sa chambre. Ils avaient refait sa garde-robe. Il allait et venait pendant les vacances, ombre brune et silencieuse dans la maison blanche.

Le prêtre s’était tu. Un par un les invités s’avancèrent pour échanger quelques mots. Le trou fut comblé. Un grand cri jaillit. Une jeune fille était tombée à genoux. Les larmes trempaient le corsage de sa robe noire.
Cette diversion n’empêcha pas l’assemblée de voir le prêtre porter à sa bouche une flasque de bourbon.

« Des fantômes ! Il y a… des… choses qui nous observent là-bas ! »

Les gens échangèrent des regards gênés. L’homme qui avait crié ne désignait du doigt qu’une allée vide.

Pourtant, certains virent du coin de l’œil d’étranges masses noires rôder en lisière de la cérémonie.




Deux jours plus tard, la police ayant clôt l’affaire, la chambre du décédé put être vidée de ses effets.

« Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Je vous en prie, Monsieur. Je compatis à votre douleur… »

Le proviseur de Kadic n’avait pas l’habitude d’être alpagué dans son bureau. Il ne savait plus comment apaiser son interlocuteur.

« Qu’est-il arrivé à mon fils ? Je vous l’ai confié, non ? Rugit l’homme d’affaire en colère.

Monsieur Delmas désespérait de calmer cette tempête.

« Je vous assure que nous…
— À d’autres ! Il était martyrisé ? Il se droguait ? Que lui ont ait ces prétendus amis ? Je veux la vérité maintenant !
— Assez Monsieur. »
Jean-Pierre Delmas s’échauffait à son tour.

— Il n’y a rien à redire des amis de votre fils. Tous sont de bons élèves, sans remarques disciplinaires. Appréciés de leurs camarades et des enseignants. La police est déjà venue. Avec les mêmes questions. Votre fils ne se droguait pas, ne fumait pas, ni quoi que ce soit d’autre.
— Alors que lui avez-vous fait ! On ne se tue pas comme ça. Sur un coup de tête. Même mon fils !
— Mais je vous assure…
— Des excuses, encore des excuses. C’est ça que vous enseignez ici ! Je veux des résultats. Trouvez ce qui est arrivé. Ou moi, je vous jure que vous ne serez plus en poste longtemps.
— Il suffit !»

Le proviseur s’était levé. Il pointa la porte de la main.

« Sortez Monsieur. Si vous n’avez rien de mieux à faire que de m’insulter dans mon bureau. Plutôt que de faire votre deuil. »

Furieux, l’homme d’affaire se leva et sorti.

« Vous aurez de mes nouvelles, Delmas ! »

Il s’éloigna d’un pas vif. Traversant les arcades cloîtrant la cour il se rendit à l’internat. Il n’avait pas l’intention de rester plus que nécessaire. Il trouva sa femme devant la porte de la chambre désormais à moitié vide. Il la prit par les épaules. Et ils s’en retournèrent.

Pour tomber nez-à-nez avec un homme mal rasé vêtu d’un survêtement et d’un blazer. Le mari se souvint l’avoir déjà brièvement rencontré. C’était un certain James Marilé ou Jim Moralés. Le surveillant général à ce qu’il semblait.

« Ah, Monsieur. C’est bon. Toutes les affaires de votre fils ont été chargées dans votre voiture. Vous pouvez y aller. Heu… Peut-être deux mots avant que vous ne partez ?
— Vous… vous savez quelque chose ? S’enquit Madame soudain sortie de sa torpeur.
— Je suis le surveillant de l’internat, vous savez. »




Il les mena dans une petite pièce privée attenante à la cantine. Le personnel aimait à se réunir là, à l’abri des regards. Il les abandonna un moment pour aller farfouiller dans l’office désordonnée de Rosa. Il en revint, trois verres dans une main, la bouteille dans l’autre.

« Du Don Papa, rançon de mes expéditions d’antan.
— Pardon ?
— Vos quoi ?
— J’en parlerais bien. Mais nous ne sommes pas là pour ça. »

Jim braqua son regard sur l’homme d’affaire.

« Qu’est… Qu’est-ce…
— Que voulez-vous savoir ? répliqua le surveillant d’une voix vide.

Interloqué, le négociant en oublia ses réflexes. Son visage se décomposa. Ses traits s’étirèrent. Ses bajoues reparurent.

Jim leva son verre et se tourna vers son interlocutrice.

« vous devriez en prendre. Il est excellent. Buvons en son honneur, voulez-vous ? »

Sa voix s’était faite râpeuse et rapide. Mais bizarrement cela rendait Jim plus bonhomme encore. D’une main hésitante la femme prit la coupe, la leva et but. Avant de retomber dans son fauteuil. Des couleurs reparaissaient sur sa joue, sa gorge, et bientôt ses mains.

« Qu’est-il arrivé ? demanda-t-elle d’une voix enrouée.
— Il allait mieux vous savez. Enfin… je l’ai… cru. »

Jim soupira. Sa voix était lourde. Les épaules basses il se recourbait au-dessus de son verre.

« Il souriait… avec ses amis. Ses notes remontaient. Et surtout il prenait du plaisir à aller et participer en cours. Il avait mis de l’ordre dans ses histoires de cœur à ce qu’…
— De cœur ! C’est cela qui l’occupait ! Et vous ne faisiez rien ! Non mais, pourquoi vous paye-t-on ? Vous…
— Ce n’était pas cela qui en fait un élève faible. Et il ne s’est rien passé.
— Et qu’est…
— Cela fait longtemps que je fréquente des adolescents. Si sa bande a un souci, ce n’est ni l’amour, ni l’école.
— Vous avouez enfin ! Ils le droguaient ! Hein !
— Il y a eu un fardeau. Mais il est passé. Depuis plusieurs semaines au moins. Ils recommencaient à frayer avec d’autres que leur petite bande.
— Dites-moi, Monsieur… Morilé ?
— Moralés.»

Madame avait repris une lampée de cordial. Sa voix avait claquée et son regard transperça les deux hommes.

— Pourquoi ?… Mon fils… S’il allait mieux… Et qu’est-ce qui allait mal ?
— Je… c’est… difficile… 
— Et pourquoi votre expérience n’avait-elle rien vu, persifla Monsieur ?
— Je ne sais ce qui a pesé sur eux. Votre fils et ses amis. Ils ont été prisonniers… hantés… dans un monde hostile… en lutte… Parfois, ils semblaient des francs-tireurs, des guérilleros… Mais ici… Cela n’a pas de sens…
— Que m’importe votre idiot de sens, intervint sans hurler son interlocuteur. Ce n’est pas comme si…
— Allons chéri… Laisse-le finir ! »

L’ordre avait sonné dans la voix maternelle.

« Leur fardeau disparu. La joie revenue… Je n’ai pas su voir et réagir… il était vide, il n avait rien…
— Rien ? Bah, mon fils était un bon à rien. On le savait déjà !
— Non… son regard… il cachait et dissimulait.

Monsieur éclata de rire.

« lui ? Ajouta-t-il d’un air incrédule. Son visage était un livre ouvert. L’a toujours été. Il n’était déjà pas fichu de se contrôler. Alors mentir avec brio ! »

Son rire redoubla.

« Au moins votre incompétence m’aura soulagé. Si vous n’avez…
— Vous devriez boire vous savez. Il est vraiment très bon. Votre fils contrôlait d’autant moins son attitude qu’il n’y avait rien derrière.
— Sornettes ! Votre logique de comptoir est vraiment maigre. Maintenant vous allez me la jouer zen… »

Le visage du négociant s’adoucit. Ses traits se délièrent. Son front s’aplanit. Une douceur vint à poindre dans ses yeux. Et un air vénérable se dégagea soudain de ses traits.

« Le pourrissement du centre se propage vers la périphérie, dit-il d’une voix solennelle… Ohmm…
— C’est bien cela, répondit Jim Moralés. Il était vide. Il n’avait plus de ressort. Et rien de suffisant pour combler l’avancée du néant.
— Mais c’est que vous croyez ces bêtises.
— Et vous préférez croire que votre fils est un lâche.
— Il s’est suicidé !
— Justement ! »

Le ton montait. Les joues prenaient des notes de rouges. Les pupilles se contractaient. La bouteille baissait.

« Trop médiocre pour vivre, plutôt que de se redresser, il a lâché prise.
— Il a remporté la victoire. Remporté sa guerre.
— Une victoire ! Il a vu une défaite et s’y est abandonné.
— Il fait taire l’ennemi plutôt que de perdre ce qu’il lui reste et en quoi il croit.
— Il était et est resté une déception. Incapable et sans volonté.
— Pour vous, il a choisi d’embrasser la fin. Pour vous.
— Vous êtes fou ! Et vous prétendez éduquer nos enfants !
— Que pouvait-il d’après vous ? Depuis tout à l’heure, vous dites que c’est un incapable et un bon à rien. Pourquoi être déçu ? Il se montre très capable. »

Un silence glacial succéda à cette échauffourée. Monsieur se servit un verre. Le dernier possible avec cette bouteille.

« Jusqu’au bout il m’a déçu, commença-t-il d’un ton bas et fatigué. Mais vous avez raison sur un point. Quel orgueil ! Le croire incapable d’autre chose que de se traîner ! Il a toujours fait le mauvais choix. »

Il soupira.

— Croyez-vous ? Jim chuchotait, enfin essayait malgré sa voix de baryton. Il est opiniâtre et dur à la tâche. Je ne sais quel était son fardeau, mais il s’y était investi. De tout son être. Il en a fait sa passion, son feu… et… une fois le jeu achevé… lui qui s’y était confondu…
— Il ne lui restait plus qu’à disparaître ? »

La voix de Madame Stern était doucereuse.

« Non… peut-être… il n’avait plus de dynamisme.
— La tache d’une vie… Le destin ?
— Tu ne vas pas croire ces idioties !
— Ça suffit Walter ! Regarde un peu. À ton avis, à qui la faute ? Qui ne lui a jamais fait confiance ? Hein ! Maintenant, tais-toi ! Et réfléchi un peu à tes paroles !
— Madame. Ulrich est un fier jeune homme. Honnête, courageux et volontaire. Il aurait pu aller loin. Son orgueil… j’aurais pu… Je suis désolé… je n’ai pas su comprendre ce… néant… ce vide.
— Je comprends. Je vous remercie Monsieur Moralés. Votre bouteille était exquise. Parfaite pour ce que nous avions à faire. Il n’y en aura plus d’autre, n’est-ce pas ?
— Et oui.
— Bien, ce ne serait pas sage.… Merci. Passez une bonne journée. »

Sur ces quelques mots, les parents d’Ulrich Stern se levèrent et s’en furent. Ils n’entendirent pas les paroles du surveillant :

« Pour un soir, ne puis-je oublier qui je suis… ma promesse… me soustraire… »

Ils ne virent pas non plus l’ombre gazeuse qui les suivait hésiter puis renoncer à rentrer dans le moteur de leur voiture.


Spoiler


J'ose espérer que cette lecture vous aura plu.
Je remercie ma première lectrice pour ses conseils avisés et son œil d'aigle. J'espère avoir un jour l'occasion de lui retourner le gant.
Il est probable qu'il reste des erreurs, ou des lacunes dans ce récit. Si vous en repérez, pourriez avoir l'obligeance de me les signaler ?

Au plaisir de nouvelles découvertes.
_________________
AMDG

Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.


Dernière édition par Silius Italicus le Dim 03 Jan 2016 10:34; édité 2 fois
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monkeydieluffy2 MessagePosté le: Sam 19 Déc 2015 11:49   Sujet du message: Répondre en citant  
[Je suis neuneu]


Inscrit le: 26 Nov 2015
Messages: 81
Localisation: Devant mon ICLW
Salut, j'ai lu ta fic alors voila j'ai remarqué des petites erreurs :

[quote]Aussi faisait-il une température torride dans l’hôtel de police.[\quote]

tu poses un question donc c'est un '?' ;

[quote]Ses résultats étaient déplorables, voilé tout[\quote]

C'est plutot Ses résultats étaient déplorables, voilA tout ;


Quoi tu as décidé de laissez mourrir Ulrich? , c'est mon perso préféré, je vais pas etre copain copain avec toi ! Non je rigole, des questions restent en suspend mais j'attent le chapitre 2 afin de m'éclaissir car la je suis un peu pommé!
_________________
Créateur de ICLW.

Lien de téléchargement de la 2.0 :
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JCVgamer MessagePosté le: Sam 19 Déc 2015 14:15   Sujet du message: Commentaire Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 29 Aoû 2012
Messages: 170
Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
Bonjour à vous cher Silius Italicus.

Moi qui attendais avec impatience voir la première lettre de votre prochain récit pointer le bout de son nez, c'est chose faite.
Un récit assez puissant à n'en pas douter, c'était de très beau ton.
Mais avant je me permets de revenir en avant-propos sur le commentaire de notre collègue :
[quote="monkeydieluffy2"]
Citation:
Aussi faisait-il une température torride dans l’hôtel de police.[\quote]

tu poses un question donc c'est un '?'


Euh non ce n'est pas une question ici, c'est une manière plus littéraire de dire par exemple : Il faisait donc très chaud dans l'hôtel de police.
Voilà jeune padawan ^^

Bien Silius revenons-en à votre texte.
Si le début m'a laissé sceptique, car je ne voyais pas bien de qui il pouvait s'agir, la suite me fait donc dire que c'est le père d'Ulrich.
La scène avec le commissaire et les parents, je m'attendais pas à ce que le père soit le dernier des salauds mais il faut, je pense, pousser l'analyse plus loin. Même s'il considère son fils comme un bon rien, sa mort semble l'affecter plus qu'il n'y paraît, seulement il s'était tellement mis dans la tête que son fils avait de mauvaise fréquentations,etc... Qu'il cherche absolument à découvrir le pourquoi du comment à ce suicide. Ce comportement à une double interprétation, d'une part il veut prouver qu'il avait bien raison et bon débarras. Oui mais d'un autre côté, il veut aussi se dédouaner, se prouver que ce n'est pas sa manière d'être qui a fait que son fils est mort, dans un sens il culpabilise et donc s'en prend à tout le monde afin de prouver qu'il n'y est pour rien. Il se détruit de l'intérieur. (Et je me rends compte qu'en faisant cette analyse je viens de passer en revu non pas une seule scène mais presque toutes ^^')

Pour la mère elle a exactement les réactions auxquelles le lecteur s'attend, des deux c'est elle qui à le plus aimer son fils et elle ne peut être que abattue. La scène du cimetière est d'ailleurs un sacré morceau d'émotion car elle se repasse le film de la vie d'Ulrich, depuis son plus jeune âge jusqu'au moment fatidique, on souffre avec elle. C'était magnifiquement bien retranscrit.
Avoir choisi pour la mort d'Ulrich un suicide était de très bon ton et très cohérent, en effet c'est bien le personnage le plus instable du groupe au niveau émotionnel donc c'est tout bon.

La conversation avec Jim est assez...déroutante au début et tout s'explique à la fin, je pense qu'on peut affirmer que Jim parle de Lyoko et l'après-Lyoko mais dans ce cas on peut se poser la question de savoir comment il le sait ? Intéressant. Et au final ce qu'on remarque dans cette scène c'est que : "L'alcool délie les langues."
Par contre vous n'avez pas fait apparaître le reste de la bande, alors qu'on aurait pu penser que le père s'en serait aussi pris à eux. En soit c'est une déception car il y aurait aussi eu matière à développer leur état d'esprit mais c'est un choix que vous avez fait et je le respecte.

Je termine avec votre dernière phrase du texte. L'ombre gazeuse serait donc XANA qui au final donc n'attaque pas les parents, d'accord. Mais alors que je pensais que votre fin est fermée en fait je pense plutôt qu'elle est ouverte et c'est votre dernière phrase qui permet cette ouverture. La police à conclu au suicide, car il y avait beaucoup de chose qui le laissait penser, les médicaments, les blessures, etc... Oui mais si c'était XANA le tueur d'Ulrich dans cette histoire ? C'est plausible car il aurait très bien pu le posséder, mettre les preuves comme il fallait et ensuite faire passer la mort du jeune homme pour un suicide. Surtout que le corps de celui-ci a été retrouvé près de l'usine. Simple coïncidence ? Humm pas sûr du tout.

Bref, au niveau orthographe pas grand chose à redire, j'ai juste relevé une erreur de frappe :
Citation:
Que lui ont ait ces prétendus amis ?

Que lui ont fait...

Voilà, bon une histoire que j'ai pris plaisir à lire, bien écrite comme à votre habitude, bref un style qui me plaît beaucoup.
Je terminerais encore une fois par une remarque de notre collègues :

monkeydieluffy2 a écrit:
des questions restent en suspend mais j'attent le chapitre 2 afin de m'éclaissir car la je suis un peu pommé!


Bon hormis trois magnifique fautes qui font mal (j'attends, m'éclaircir et paumé), il s'agit d'un OS, l'équivalent d'une nouvelle donc il n'y aura pas de chapitre 2 puisqu'il s'agit d'un récit simple. Et même si il peut s'agir d'une fin ouverte elle n’appelle pas pour autant une suite à mon sens.

Bon Silius sur ce je vous souhaite une excellente journée et au plaisir de retrouver votre délicate plume d'écrivain et de commentateurs en ces lieux.
A bientôt pour la Cérémonie aussi.
_________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.

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Pikamaniaque MessagePosté le: Mar 22 Déc 2015 23:23   Sujet du message: Répondre en citant  
Référent Pikamaniaque


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Silius Italicus,

Chaque récit que je lis de toi est comme une immersion qui nécessite, de ma part, une attention plus que marquée.
Tu m’avais demandé, suite à mon commentaire du « Bal Masqué », de passer sur « Quand Johnny était en train de marcher vers chez lui ». Voilà qui est chose faite, puisque je vais procéder à son commentaire, pour le meilleur et pour le pire.
Honnêtement, tu es un peu l’Alpha et l’Oméga toi. Tu es capable de faire le bas de l’échelle du nul, et le milieu de l’échelle du potable. Je dirai que ton troisième OS, du coup, se situe dans le bon côté du panier, et qu’il est à ce titre beaucoup plus intéressant que l’autre.

Il y a une progression notable. Plus besoin de faire une prépa littéraire pour savoir ce que tu racontes. Cela dit, ton style continue à manquer cruellement d’expression. Non, honnêtement, tu parles d’un sujet censé nous faire immerger dans l’émotion, et on ne ressent que dalle, sauf aux moments où tu évoques les souvenirs d’enfance de la famille Stern, ce qui est une technique qui reste simpliste et bien loin du reflet réel de ton niveau. Il y a un véritable problème dans l’expression de tes sentiments, qui est au mieux incomplet, au pire lacunaire. Ton style naturaliste t’empêche de faire jouer la harpe aux sentiments, et c’est particulièrement notable dans la manière maladroite avec laquelle tu vas nous apitoyer sur les comportements de la mère d’Ulrich. Ce que je ressens, c’est de l’indifférence, alors que je devrais être ému, et ce n’est pas parce que je suis un thatchériste, mais bien parce que ta précision froide, calculatrice et robotique, rendrait mieux dans une description du point de vue de X.A.N.A, que du point de vue des parents.
Ne le prends pas mal ! Je veux dire, chacun son style, mais je pense que l’émotionnel n’est pas ton fort dans les récits. Tu devrais, du coup, plutôt te concentrer sur ce qui peut nous faire froid dans le dos dans la logique calculatrice de X.A.N.A, que ce qui devrait nous faire pleurer.

En outre, je n’ai pas aimé ta fin ouverte parce qu’elle ne répond à aucune question. J’aurais acclamé ton récit s’il avait contenu, au contraire, un twist final auquel je me suis longuement attendu, parce que tu avais su, dans la discussion avec Jim, inclure la part du suspens qui faisait un peu palpiter le récit, mais là encore, tu gâches une excellente occasion avec une mauvaise idée.
J’aurais tellement aimé en savoir un peu plus, par une phrase finale, très brève, mais qui aurait posé une bonne fois pour toute ce à quoi on ne s’attend pas. Tout simplement parce que la mort d’Ulrich est un secret de polichinelle pour le lecteur, qu’il nous est tôt fait de débusquer. Je pensais dès lors que tu avais su ramener l’élément du suspens dans cette masse sombre, et la phrase énigmatique de Jim à la fin, qui dit qu’il a menti pour une soirée… Mais non. Là encore, une occasion raté, un fragment manquant. C’est très décevant, Silius.
Il y avait un haut potentiel dans ce récit, une intrigue peut-être déjà vue, mais qui avait la rare pertinence de proposer une vision nouvelle avec un style nouveau. Tu en as fait quelque chose de passable, à défaut d’être génial.

Mention spéciale, en plus, à tes opinions anticléricales qui ressortent tellement clairement, qu’elles atomisent le discours émotif pour un fou rire que je me suis pris au moment du discours du prêtre, et qui ôte toute la crédibilité au passage. Un truc que tu aurais pu garder pour un être moment, mais qui, par les circonstances, se trouve inutile et franchement malvenu.
Du coup, tout ceci constitue un ensemble en demi-teinte en progression par rapport au premier OS, mais qui reste à mes yeux insuffisants pour que j’aille plus vers le positif (parce qu’il y en a, tu as donné, en peu de lignes, une certaine profondeur au commissaire). Le tout dû à un problème de registre pour un récit qui se veut émotif, mais qui est encore une fois trop naturaliste pour le sujet évoqué.

Spoiler

_________________
« Il ne faut jamais perdre espoir ! » Alors qu’Alexandre était sur le point de tout abandonner, une voix familière résonna au plus profond de lui-même. « C’est ce que tu dirais, n’est-ce pas ? ».
Chapitre 26, Le Héros Légendaire.
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Silius Italicus MessagePosté le: Dim 03 Jan 2016 10:37   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Bonjour à tous,
avant de commencer je tiens à remercier tous ceux qui sont passés et ont lu C’est bon pour le moral. Mais je remercie plus particulièrement les commentateurs. Leurs avis sont en effets des plus utiles et éclairants.

Mes pensées vont donc tout d’abord vers Mophie qui a su me signaler une agaçante faute de frappe. Je ne suis que trop coutumier de celles-ci ; j’ai encore des progrès à faire en dactylographie. Pour ce qui est de la seconde remarque, je me bornerais à remarquer que l’inversion du sujet et du verbe n’est pas l’apanage des seuls phrases interrogatives. De même que celles-ci ne sont pas forcément caractérisées par un point d’interrogation ou par une inversion du sujet et du verbe.

Je suis flatté, JCV Gamer, que vous ayez apprécié ce récit. Je m’en vais cependant clarifier quelques points. Cette histoire se déroule après le dessin animé. Xana est donc mort et enterré – si l’on peut dire. Ulrich s’est suicidé par conséquent. Il ne s’agit pas d’un meurtre ou d’un quelconque crime crapuleux. L’enjeu est alors d’essayer de comprendre les raisons de cet acte. S’il y en a. S’il est possible de les entendre.
Effectivement, la bande n’intervient pas. Au vu de ce que pense Monsieur Stern des camarades de son fils, il est compréhensible qu’ils n’aient pu assister à la mise en terre, si ce n’est par l’intermédiaire d’un spectre. De même, ils renoncent à la toute fin à se venger de la mort d’Ulrich en tuant ses parents. Il ne m’a pas paru nécessaire de faire apparaître plus que cela les amis du défunt. D’une part ils n’ont pas plus de réponses que les autres sur ce suicide, d’autre part avec la fin de la guerre, ils peuvent être effacés. Ce qui m’intéressait, c’était la perception du geste d’Ulrich de l’extérieur.

Enfin, que vous ayez trouvé émouvant le passage du cimetière m’étonne, quoique cela me flatte. Les attentes similaires de Pikamaniaque pour cette scène m’étonnent tout autant. Dans une de ces deux attitudes, l’émotion — la tristesse en particulier — était attendue, anticipée, mais ne s’est pas réalisée. Dans l’autre ce fut un moment fort conforme à cette attente. Cette scène, du moins à la rédaction, ne visait pas à l’émotion. D’où, je pense, votre étonnement Pikamaniaque. Vous avez perçu un décalage violent entre le ton, et ce que vous attendiez ou entendiez dans cette scène. Il ne s’agissait pourtant pas d’être pathétique, ni de verser des larmes sur un destin qu’Ulrich a embrassé volontairement. C’est ce qui explique le style assez froid et détaché. Les souvenirs ne servent que de pistes pour comprendre ce qui s’est passé. Aussi, la forme pouvait paraître très convenue. Facile et déjà vu. En effet, il y a un peu de cette facilité. Mais j’ai souhaité détourner le procédé de sa fonction classique de créateur de larmes Avec, semble-t-il, un succès assez mitigé.

Cette transition me permet d’en venir au commentaire très fourni de Pikamaniaque.
J’espère que vous avez pu savourer un peu le texte au-delà de la déception qu’il fut et des efforts que demande toute lecture analytique.
Pour en venir aux choses sérieuses, je vais commencer par deux points d’incompréhension. Tout d’abord, vous parlez d’un mensonge de Jim. Pourtant, il n’y a rien à ma connaissance qui permette de dire qu’il a menti. Il demande juste l’oubli. À la manière dont un veuf boit pour oublier sa perte. À la manière dont un moine souhaite parfois être relevé de ses vœux. J’avoue ne pas voir l’idée de mensonge, ce qui suscite mon étonnement à la lecture de votre commentaire. Ensuite, il semble que vous ayez attendu une révélation, ou un retournement de situation. D’où une certaine perplexité devant la fin. Là encore, je crains de mal voir, et même pas du tout en fait, ce qui vous pouviez anticiper. Un texte publié est laissé à la discrétion de ses lecteurs, et son auteur n’a donc point parole d’évangile sur son interprétation ou son devenir. Pourtant, tel que je l’ai rédigé ou relu — mais c’est peut-être encore trop tôt — je ne vois pas ce qui aurait pu être ajouté. Ulrich s’est suicidé et il s’agit d’essayer de comprendre ce geste. Ses parents repartent avec toutes les réponses qu’il leur était possible d’accumuler. Après, ces réponses peuvent faire sens ou non pour eux ou pour le lecteur. Il n’est d’ailleurs pas dit qu’elles soient suffisantes. Les Stern ont choisi de ne pas interroger les amis du mort, ce que la police a fait. Je pense avoir montré le pourquoi de ce choix parental. Aussi cette fin ne me paraît pas ouverte. Que dire en effet ? L’affaire est close. Elle n’ira pas plus loin. La vie reprendra son cours pour tous. C’est pourquoi votre désappointement me surprend beaucoup. J’aimerais vraiment savoir ce que vous attendiez et plus encore ce qui vous a poussé à attendre quelque chose. Ainsi je pourrais éliminer ou renforcer cette caractéristique à l’avenir.
Ces deux points traités, il reste le plus important. Non pas le clergé, mais le style. En fait ce style se voulait volontairement froid et détaché, quoique moins que dans Au bal masqué. Ce récit est une enquête après tout. Pleurer la mort d’Ulrich, ou la faire pleurer, est aux antipodes de mes désirs durant la rédaction. C’est ce qui amène, entre autres, à une si médiocre oraison funèbre. Je pense qu’une fois le dessin animé terminé Ulrich ne pouvait que se suicider. Ou se mettre en couple avec Yumi, ce qui était improbable. En conséquence, j’explorais ici ce suicide et ses raisons. Dès lors l’émotion n’était ni nécessaire ni voulue. Quant à savoir si je puis manipuler cet outil, si mon style me permet d’être lyrique et pathétique, c’est un autre sujet sur lequel je ne sais me prononcer.
À vous lire, il semble qu’il y ait eu un mauvais mélange dans ce récit entre les idées et les moyens mis en œuvre pour les exposer et les développer. Plus grave encore cela témoigne de ma part d’une confusion sur la nature de ces moyens, comme si un peintre mettait du bleu sur sa toile en croyant ajouter du rouge. C’est donc un point, parmi d’autres révélés par vos commentaires, à travailler intensivement avant de futurs publications. Ne serait-ce que pour cela je vous suis extrêmement reconnaissant.

Je pense avoir fait le tour des commentaires et des précisions que je pouvais leur apporter. Je me propose de finir sur quelques notes plus légères.
Pikamaniaque a proposé une traduction littéralement exacte du sous-titre de ce récit : « Quand Johny était en train de marcher vers chez lui ». Quoique je ne sois pas adepte des belles infidèles je propose cette traduction-là : « Quand Johny rentrera chez lui (à pied) ». En effet « comes » peut avoir une valeur de futur assez similaire à la construction « aller + infinitif » en français. Quant à « marching home » il y a en français une expression figée qui correspond assez bien, « rentrer à la maison », quoique l’on perde le côté piéton et surtout le contexte militaire. On peut rendre ce côté piéton par « à pied » ou « en marchant ». Mais rajouter l’une de ces périphrases alourdit la traduction sans ajout majeur de signification.
En fait, comme vous l’aurez noté, le véritable titre de ce récit est C’est bon pour le moral. Je vous laisse trouver pourquoi ce titre-là. Icer m’avait expliqué que mes épigraphes étaient bien meilleures que les titres de mes récits. Aussi, respectant son avis, j’ai partiellement inversé titre et citation ici (ce que nul n’a vu au demeurant). Quant à savoir si c’est vraiment mieux…
Par ailleurs, l’anticléricalisme est ici voulu, d’où le discours caricatural du prêtre. Ce qui ne reflète en rien mes opinions sur les hommes de foi et leurs institutions.
Enfin, l’idée de cette nouvelle m’est initialement venue d’une question : « Achille aurait-il pu survivre à la guerre de Troie ? »

Au plaisir chers amis.
_________________
AMDG

Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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