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 Auteur Message
*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Sam 02 Avr 2016 16:49   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


Inscrit le: 14 Sep 2008
Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
on dirai que certains regrettent l'exclusion de jérémie dans tout ce bordel.

Minho a écrit:
Ikorih a écrit:
On envisage un partenariat avec Captain Iglo


Bonne idée vu l'épisode polaire qui vient de s'achever. Bon, je suis moins doué que toi pour les conclusions donc je vais faire dans le classique. Merci du commentaire et au plaisir de répondre de nouveau à tes remarques pertinentes !

Non mauvaise idée, il semblerai que captain igloo ait des problèmes avec la justice des mineurs, après avoir demandé à des enfants d'embarquer sur son bateau en tenu mignonne pour gouter son tendre bâtonnet.

Edit de Zéphyr : Toi par contre, tu tends le bâton pour te faire battre. Un peu plus de pertinence dans tes posts ne serait pas de refus.

_________________
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Icer MessagePosté le: Jeu 07 Avr 2016 15:06   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


Inscrit le: 17 Sep 2012
Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
Héhé, à mon tour.

Déjà, je sais que tu es du genre à donner un sens caché à certains évènements de ta fic, j'en suis ainsi arrivé à la conclusion suivante : Yumi qui fait les courses, c'est un hommage aux dindes qui se font fourrer non ? Mr. Green

En passant, t'es sûr que les bombes pleuvaient en Syrie à l'époque de ta fic (Que j'ignore, au demeurant) ? Non parce que Bashar était plus subtil fut un temps, pour garder son image de dirigeant respectable que l'on reçoit à l’Élysée, toussa.

Citation:
Cette peste a déjà usé de nombreuses combines mais n’a jamais réussi à nous séparer.


Bah ouais mais Yumi l'a fait toute seule dans le 53 non ? --"

Coup de cœur pour la distorsion de l'épisode 66, avec Sissi journaliste mais qui cette fois lance son propre journal. Ça promet des rebondissements par la suite plus sérieux que dans la série d'origine.

Magnifique aussi la scène du coup de fil d'Ulrich à Jérémie, avec le blond qui joue les gros chauds jusqu'à ce qu'il se rue à l'Usine à la simple évocation du danger d'Aelita. En creusant un peu, on pourrait arguer qu'Aelita est un danger pour elle-même et pour les autres à chaque fois qu'elle est virtualisée, vu comment elle se comporte (Je vous revoie vers le légendaire épisode 5 de Code Lyoko). M'enfin bon...

Plus globalement, quel bordel ce chapitre, on dirait un juif qui s'aventure la nuit dans la rue des kebabs. Niveau suspense t'es un bon mon vieux ! La ré-intégration rapide de Jérémie était à prévoir, en même temps vu que ton X.A.N.A a l'air bien plus intelligent que celui de la série, il était évident qu'ils seraient vite débordés.

Hâle de lire la suite en gros. Va-t-on enfin voir Max Stones sauver tout le monde ? Mr. Green

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Minho MessagePosté le: Ven 15 Avr 2016 12:55   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 29 Jan 2016
Messages: 109
Réponse à *Odd Della Robbia*
Spoiler

Réponse à Icer
Spoiler


Le sixième chapitre est posté et c'est le plus long depuis la création de cette fic, va falloir vous accrocher ! Il apporte de nombreuses réponses – heureusement, j'ai envie de dire – et une nouvelle salve de questions, mise à jour des intrigues oblige sinon autant s'arrêter là. Petite info OSEF du jour : la palme temporaire du point de vue le plus récurrent est décernée à Yumi et Jérémie, ex-aequo avec quatre apparitions en six chapitres. En parlant de focalisation, je peux déjà vous annoncer qu'un tiers du prochain épisode sera consacré à une personne extérieure aux six héros de base, regard inédit sur les événements et une première donc !

Recentrons-nous sur le texte présenté aujourd'hui. À la lecture de ces lignes, vous allez constater que les règles du jeu changent, la bande a plutôt intérêt à s'adapter rapidement. En effet, les difficultés s'accumulent, que ce soit au niveau personnel ou collectif, et nos adolescents préférés ont bien du mal à les gérer. S'ils avaient droit à « l'appel à un ami », il y a un conseil qui ferait l'unanimité : soudez-vous face aux menaces grandissantes bon sang de bois ! Sans cette précieuse cohésion, ils risquent fort bien de couler sans espoir de remonter à la surface cette fois...




Chapitre 6 : Rien n’est éternel



-William-

Quant à Ulrich, il supervise. Enfin, c’est un faible mot pour l’effort qu’il fournit. C’est lui qui décide quand les entrainements doivent avoir lieu et il fait en sorte de nous rassembler, sans doute par crainte que l’un d’entre nous laisse Belpois revenir trop tôt. Je suppose que ça l’arrange bien de devoir veiller au moral des troupes car il passe évidemment beaucoup de temps avec Yumi qui est au bord du gouffre. Très stérile car c’est une relation à sens unique, la japonaise n’aligne pas plus de deux mots depuis trois jours. Exception faite de la récré de la veille où elle m’a confié son ressenti sur la période difficile qu’elle traverse actuellement. Pour en revenir à la collaboration avec les deux autres, je dirais que ça se passe plutôt bien même si nous n’avons pas vraiment encore eu l’occasion d’en tester l’efficacité car XANA s’est montré étrangement inactif. Pour me rassurer, ils ont évoqué la période de calme avant la tempête. Apparemment, ils peuvent parfois avoir jusqu’à deux semaines de répit avant de crouler à nouveau sous les différentes menaces. Bon, il y a quand même eu l’attaque du Cœur et la destruction du territoire montagne mardi soir mais cela fait quand même soixante-douze heures, moi qui pensais que tout allait s’enchainer très vite après ça... Faut croire qu’ils avaient raison. Mon portable vibre. En voyant le prénom affiché sur l'écran, j’hésite une seconde avant de décrocher.

« Allo Yumi, tout va bien ?
— Beaucoup mieux depuis que j’ai entendu le son de ta voix, j’ai eu si peur !
— De quoi tu parles ?
— Où es-tu ?
— Dans ma chambre, mentis-je. Qu’est-ce qu’il se passe ? Ça n’a pas l’air d’aller...
— Va rejoindre les autres au self comme tu l’avais prévu, j’arrive dès que je peux !
— Comment tu sais que j’all...
— Je t’expliquerai, on se voit tout de suite ! »

Pour une fois qu’elle est directe dans ses intentions, je ne vais pas me priver d’une bonne discussion. Un tête-à-tête aurait été plus agréable mais je suppose qu’il y a une bonne raison pour que les autres soient là aussi. Cependant, pas question de changer mon planning : il faut absolument que je le fasse avant de rejoindre le reste de la bande. Si je ne franchis pas le pas – ou plutôt le ravin – maintenant, je reporterai ce moment encore et encore jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Évidemment, il fallait que Nicolas Poliakoff choisisse ce moment pour frapper à la porte.

« Il y a quelqu’un ? dit-il de sa voix si reconnaissable.
— À ton avis ? Si c’est verrouillé, il y a une bonne raison !
— Han c’est toi William. Dépêche-toi, c’est urgent et tu sais bien que c’est la seule toilette du couloir !
— J’ai presque fini. Tu n’as qu’à t’éloigner pour me laisser un peu d’intimité, j’en ai pour une minute. »

Pas le choix, faut y aller maintenant. Ça fait bien un quart d’heure que je suis ici, endroit incongru pour méditer sur la situation dans laquelle je me trouve quand on y pense. Je saisis la petite boite circulaire qui se trouvait dans la poche ventrale de mon pull. Comme à mon habitude, je secoue l’objet pour que les gélules s’entrechoquent. J’ai toujours trouvé ce bruit apaisant... Sans doute parce qu’il résonne en moi comme la promesse d'un futur meilleur. Et cette soirée n’échappe pas à la règle mais je vais être heureux pour une toute autre raison : la liberté. Il est grand temps de briser cette entrave qui m’étouffe de plus en plus chaque jour. Je vide le contenu de ce maudit tube et regarde les petites billes se noyer dans la cuvette. Soulagé, je tire la chasse. Nouveau départ, il n’y a plus qu’à affronter une dernière fois cette enflure et tout cette affaire sera derrière moi. Même si cette gangrène ne me quittera sans doute jamais...

***


En arrivant au réfectoire, presque complètement vide puisque le repas du soir n’a pas encore été servi, j’ai la désagréable surprise de constater que Belpois est assis en face d’Ulrich. Il va vite dégager en me voyant arriver.

« Qu’est-ce que tu fous ici ? Tu crois que tu peux nous éviter comme la peste et puis revenir comme si rien ne s’était passé ?
— Sans lui, tu serais mort et Yumi aussi. Ce n’est pas la reconnaissance qui t’étouffe mon vieux.
— C’est un juste retour des choses, déclare le blondinet. Si William ne m’avait pas trouvé sur le point de sauter par la fenêtre, je n’aurais pas été en mesure de vous sauver par la suite.
— Je ne comprends rien du tout les gars.
— Tu le fais exprès ou quoi ?
— Tu n’as pas encore été virtualisé, n’est-ce pas ? demande Einstein en me fixant d’un regard dépourvu de toute émotion.
— Aelita voulait être sur Lyoko pour ma découverte du monde virtuel et l’occasion ne s’est pas encore vraiment présentée car on a été assez occupés avec les entrainements.
— Comme tu n’as pas encore été scanné par le Supercalculateur, tu as été affecté comme tous les autres élèves par le retour vers le passé.
— C’est donc pour ça que j’ai l’impression d’avoir manqué un épisode depuis que Yumi m’a appelé !
— T’as eu Yumi ? s’affole Ulrich. Voilà pourquoi son portable sonnait occupé quand j’ai essayé de la contacter... Elle va bien ?
— Oui, elle va arriver. »

Ils poussent tous les deux un soupir de soulagement. Il faut vraiment qu’ils me fassent un résumé des événements car je suis complètement paumé là. Mais avant, je dois savoir ce qui est arrivé aux deux grands absents.

« Où sont Odd et Aelita ?
— Odd est au ciné avec sa meuf, il va finir par connaitre le film par cœur ! ironise Ulrich.
— Quant à Aelita, elle devrait arriver d’une minute à l’autre.
— Heu... je ne suis pas si sûr en fait Jérémie.
— Quoi ? Tu viens pourtant de me dire qu’elle était censée vous rejoindre ici William et toi !
— Je ne me souvenais pas très bien quand tu es venu me questionner mais... je pense que j’étais déjà avec elle et que William arrivait bien après.
— Mais t’es vraim...
— Ça suffit, ce n’est pas en s’engueulant qu’on va la retrouver ! Où était-elle la dernière fois que vous l’avez vue ?
— Sur Lyoko, j’espérais qu’elle allait revenir sur Terre... Après tout, c’est ce qui arrive normalement à tous ceux restés sur le monde virtuel après qu’Aelita ait désactivé la tour.
— Faut foncer au labo, conclut Ulrich. »

En quittant précipitamment la cantine, nous tombons littéralement sur Yumi qui allait entrer pour nous rejoindre. Elle me saute dans les bras sous le regard médusé de Stern.

« Tu m’as fait une de ces frayeurs !
— C’est cool de constater que t’es contente de me revoir même si je ne sais pas pourquoi.
— Bon, on a une mission à remplir ! déclare le rabat-joie de service. »

À la fin de ces effusions de joie suite aux retrouvailles, je ne peux m’empêcher d’adresser un sourire légèrement provocateur à mon nouveau pote. Après tout, même si on est partenaires à présent, c’est de bonne guerre de le titiller un peu. Je finis par courir vers le parc pour essayer de rattraper Jérémie qui a déjà entamé le sprint de sa vie. L’amour donne des ailes, pas de doute !

« Qu’est-ce qu’il fout ici celui-là ? demande Yumi qui trottine désormais à mes côtés.
— Je ne suis pas sûr d’avoir compris... C’est trop compliqué ce bazar, Ulrich saura te répondre. »

Elle accélère donc la cadence, me laissant en queue de peloton, pour se retrouver à côté du sportif qui a toujours été assez rapide. Flatté d’être rejoint par la japonaise, il se retourne brièvement pour me faire un clin d’œil. Décidemment, faudra rapidement mettre les points sur les i car il a l’air de croire que j’ai abandonné la bataille. Même pas en rêve Stern !

***


En arrivant en salle des scanners, nous remarquons immédiatement que l’un des cylindres est fermé. Vu la tête que tire Belpois, ce n’est pas bon signe...

« Il y a quelque chose qui cloche, finit-il par déclarer du bout de ses lèvres tremblantes. Normalement, je peux envoyer quatre personnes sur le monde virtuel dans trois scanners car le virtualisé ne reste pas à proprement parler à l’intérieur. Or, il semblerait que le corps d’Aelita soit ici. Reste à savoir si elle aussi sur Lyoko... Yumi et Ulrich, vous plongez tout de suite. William, tu viens avec moi.
— Pas question ! protestai-je. Ne commence pas à commettre les mêmes erreurs qu’auparavant, j’espère que t’as quand même tiré des enseignements de tout ce que nous avons traversé.
— J’ai besoin de toi en haut. Je ne sais pas ce qu’il se passe mais il vaut mieux avoir un combattant sous la main si XANA fait encore des siennes. Je te promets que je te virtualise si ça se corse.
— Ok, maugréai-je. Je suppose que je n’ai pas le choix de toute façon. »

Bref hochement de tête en direction de ceux qui vont vraiment s’amuser et nous voilà repartis dans l’élévateur. Il ne me fait toujours pas confiance alors que je lui ai apparemment sauvé la vie, je me demande vraiment ce que mon futur moi avait dans la tête d’ailleurs... Peut-être qu’il faut juste que je cesse d’être le héros qui sauve la situation, ça règlerait pas mal de problèmes ! Les mâchoires de fer s’ouvrent et Jérémie se rue vers les écrans clignotants. Je le suis en traînant des pieds, lassé d’avance par les talents d’informaticien qu’il va démontrer.

« Elle est localisable maintenant, ça veut dire qu’elle n’est plus sous l’emprise de ce monstre ! »

Il parle plus dans le vent qu’autre chose puisque je ne comprends pas un mot de ce qu’il raconte. Quand je pense que j’ai dû vivre un nombre impressionnant de bonds dans le temps auparavant et que je ne l’avais jamais remarqué... Je suis alors englouti par une profonde amertume : comment peuvent-ils se permettre de jouer avec le destin de toute une civilisation ? Surtout qu’ils auraient pu sauver pas mal de personnes décédées dans des accidents prévus à l’avance juste avec un retour vers le passé et un coup de téléphone pour les prévenir du danger... Pour moi, cette inaction est condamnable. Mais difficile de leur reprocher quand on voit tous ceux à qui ils ont déjà sauvé la mise... Est-ce que c’est légitime de changer les choses de cette façon ? Une fois cette vaste question émise, je me sens un peu ébranlé dans mes convictions de Lyoko-guerrier persuadé d’avoir un impact positif sur le monde extérieur.

« Transfert Yumi. Transfert Ulrich. Scanner Yumi. Scanner Ulrich. Virtualisation !
— Tu les as envoyés sur la banquise ?
— Oui. Il faut qu’ils vérifient qu’elle n’a pas été xanatifiée.
— Pourquoi tu ne lui parles pas directement ?
— Quel idiot ! J’avais complètement oublié que j’avais rétabli la communication entre nous. »

Les intellos ont tendance à faire abstraction de la simplicité de certaines actions dans les moments les plus critiques. Il se saisit du casque-micro qu’il a étonnement laissé sur le clavier et essaye en vain d’interpeller sa chérie. Au bout d’une vingtaine de secondes, une voix que j’ai toujours trouvée agaçante s’échappe de la carte du samouraï virtuel.

« Elle n’est pas là Jérémie.
— Le Supercalculateur bugge complètement ces temps-ci. Vous n’avez pas été envoyés à l’endroit dont j’avais émis les coordonnées.
Tu peux nous le dire que tu t’es gouré.
— Je ne me suis pas trompé ! Bref, elle se trouve à l’est de votre position. Ce n’est pas si loin mais je vais quand même vous envoyer vos bécanes. »

Je me demande à quoi ils ressemblent ces véhicules... et plus encore comment sont vraiment les tenues de mes amis car je ne les ai vues que sur écran. J’ai hâte d’aller sur la banquise pour combattre les pingouins tueurs ! J’enrage d’avoir raté les autres territoires : les scorpions du désert avaient l’air tellement trop classes ! Quelle chance quand même qu’Odd m’a fait un briefing sur les différentes créatures, je sais à quoi m’attendre maintenant.

« Dépêchez-vous, il y a une armée de Kankrelats qui la rejoignent ! »

Des cancrelats ? C’est encore plus facile que ce que je pensais en fait ! Enfin, ils sont peut-être énormes, autant se méfier.

« On y est Jérémie ! Ils sont en train de l’encercler mais il y a un truc bizarre : elle n’est pas xanatifiée ! Ses yeux sont... jaunes.
— Quel genre de jaune ?
Ben, si Odd a avait été là, il t’aurait balancé une vanne sur le fait qu’elle vient de choper une sacrée conjonctivite si ça t’aide à mieux visualiser. On l'élimine ?
— Attendez, on dirait qu’un monstre vient de lui tirer dessus... Si XANA veut la dévirtualiser, il faut que vous la protégiez.
T’es sûr que ce n’est pas encore une de ses ruses ?
— Fais ce que je te dis Yumi. »

Le combat s’engage. Enfin, de là où je me trouve, je vois seulement les points de vie des trois avatars disparaitre de manière inquiétante tandis que le nombre d’ennemis ne cesse de s’accroitre... Je plante mes ongles dans le siège d’Einstein, les phalanges de mes mains crispées à leur paroxysme. C’est méga frustrant d’être de l’autre côté du miroir, je ne sais pas comment le génie peut supporter cette pression au quotidien. Les minutes s’écoulent et je vois la carte d’Ulrich disparaitre soudainement.

« Jérémie, il faut que j’y aille maintenant ! Les filles n’ont presque plus de points de vie, elles ont besoin d’aide !
— Ça ne me plait pas beaucoup mais je dois reconnaitre que tu as raison. Fonce. »

L’adrénaline qui circulait dans mes veines explose et je me retrouve en moins de deux devant l’un des tubes qui m’obsède jour et nuit. Je me sens inexorablement attiré par la lumière qui en émane, un vrai papillon de nuit.

« Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. Tu dois juste rentrer à l’intérieur et te détendre. »

Les paroles réconfortantes de mon plus récent pote me vont droit au cœur. L’excitation et le stress qui en découle doivent vraiment être visibles sur mon visage trempé de sueur. Je fais donc un pas en avant et place mes bras le long du corps, le dos presque appuyé contre la paroi. J’ai l’impression d’être au sommet d’une montagne russe, attendant avec impatience les frissons que vont provoquer la descente. Le scanner se referme, laissant un Ulrich anxieux seul dans la salle. Je suis livré à moi-même maintenant. Je vais enfin découvrir toutes les richesses que Lyoko détient. La voix du chef des opérations retentit.

« Transfert William. Scanner William. »

Le dernier mot que je prononçais déjà à voix basse ne résonne pas dans mes oreilles. Instantanément, je comprends qu’il s’est passé quelque chose. Ce n’est pas un paysage éclatant qui vient sauter à mes yeux mais bien le noir absolu...


-Yumi-

Retranchée dans une étroite grotte creusée dans la glace, je suis rongée par un sentiment que tous les compétiteurs affrontent au moins une fois : la défaite. Je sais que j’aurais pu mieux faire, je m’en veux ! Aelita dévirtualisée, il n’y a plus rien qui me retient ici. J’entends le bruit mécanique qui s’échappe de leurs pattes, ils sont proches. On y était presque pourtant... On en a tué tellement ! Les trois vermines restantes entrent dans la cavité qui me sert de refuge et ils commencent à me mitrailler. C’est toujours le problème : pendant que j’intercepte les tirs avec mes armes, mon champ d’action offensif est limité. Je n’ai que deux mains après tout. Acculée, j’envoie mes éventails vers le trio. Deux d’éliminés, le dernier produit un laser que je ne cherche même pas à éviter. À quoi bon ? Touchée au genou, mon enveloppe numérique se désintègre en quelques secondes de la base de mes orteils à l’extrémité de mon chignon. Je n’ai rien senti, pas cette fois...

J’ouvre les yeux au moment même où je tombe sur le sol, le choc est rude. Je serre le poing pour montrer mon mécontentement aux spectateurs, en l’occurrence Ulrich qui se précipite pour me relever. Je me retrouve, bien malgré moi, collée à lui et j’essaye de me dégager de cette étreinte gênante. Il coince alors mon menton entre ses doigts et se rapproche encore plus, qu’est-ce qu’il fabrique ?

« Yumi, tu as une sorte de cicatrice juste là, dit-il en posant son index juste en dessous de ma lèvre inférieure. Est-ce que tu t’es blessée à cet endroit ?
— Pas que je sache mais c’est vrai que j’ai ressenti une petite douleur quand tu as appuyé dessus.
— Je pense que tu n’avais pas ça avant. Je t’ai assez observée pour connaitre tous les détails de ton visage.
— Je pense savoir d’où vient cette marque, déclarai-je pour aiguiller la conversation vers une autre direction que ma physionomie qu’il connait visiblement par cœur. Rosa a plaqué sa main sur ma bouche pour me faire taire et elle m’a écorchée avec ses ongles. Mais c’était avant le retour vers le passé : ça aurait dû disparaitre, non ?
— Rosa ? Ne me dis pas que c’est toi qui...
— Vous en mettez du temps ! interrompt Jérémie, tout juste sorti du monte-charge. Je m’attendais à ce que vous me rejoigniez directement : une fameuse mise au point s’impose après toutes ces émotions ! Vous devez me raconter ce que vous avez vu car c’était très vague votre description.
— Où sont les autres ? demandai-je après avoir constaté que les deux autres scanners sont clos.
— La matérialisation d’Aelita prend plus de temps que d’habitude, sans doute parce qu’elle est restée coincée sur Lyoko durant le retour vers le passé. Quant à William, j’ai annulé sa virtualisation dès que j’ai vu que ça ne valait plus la peine de l’envoyer sur le lieu du conflit. J’en ai profité pour effectuer un scanner complet : il est donc officiellement un Lyoko-guerrier dont la mémoire ne pourra plus être affectée par les bonds dans le temps.»

Sur ces mots, un William fraichement sorti de son cocon rejoint notre conciliabule. Son sourire béat indique que c’était une bonne expérience mais je ne peux m’empêcher de demander :

« Alors, comment c’était ?
— Incroyablement bien. J’ai quand même stressé au début ! Je ne comprenais pas ce qui se passait mais la voix d’Einstein m’a guidé pour cet... examen, c’est bien ça ?
— Tout à fait. Tes données sont encodées dans le Supercalculateur désormais, c’est officiel ! »

Jérémie accompagne ses paroles d’une tape amicale sur l’épaule de William, curieux spectacle à observer... La rancune entretenue par les deux garçons semble appartenir au passé mais je pense plutôt qu’ils surjouent. Après tout, il en va de l’intérêt commun que les tensions s’amenuisent. Ça ne m’étonnerait pas qu’ils se forcent légèrement à faire bonne figure. Personnellement, je n’ai toujours pas pardonné la conduite de notre ancien chef. Heu... peut-être qu’il l’est redevenu en fait. Pas de leader on va dire : c’est plus simple ! Les parois du dernier sarcophage coulissent soudainement, libérant ainsi l’éternelle captive. Aelita sort du scanner qui la retenait prisonnière et Jérémie se précipite pour la prendre dans ses bras.

« Ne me touche pas ! » dit-elle en le repoussant. Pour une fois qu’il est porté sur le contact corporel, il faut que sa bien-aimée lui foute un râteau devant tout le monde. Sans dire un mot de plus, elle se dirige vers l’ascenseur, laissant un Jérémie pétrifié derrière elle. À la vue de son visage blême, je comprends que la joie qui l’avait envahi quelques secondes plus tôt est définitivement partie... Il me regarde alors de ses yeux larmoyants.

« Je voulais juste m’assurer que tout allait bien, dit-il d’une voix à briser le cœur de tout être humain pourvu d’un minimum de sensibilité.
— Tu ne l’as pas vue sur Lyoko, elle était comme... possédée. Il a dû se passer quelque chose.
— Il faut que j’aille lui parler.
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je vais aller la voir, ça vaut mieux pour tout le monde. Il est grand temps que l’on ait une nouvelle discussion entre filles ! »

***


Désireuse de ne pas lui signaler ma présence trop tôt, je me glisse dans sa chambre en usant l’un de mes plus précieux atouts : la discrétion. Et ça marche ! Elle ne jette pas un regard dans ma direction. Couchée à plat ventre sur son lit, elle écrit frénétiquement sur une feuille A3. La main agitant le feutre bleu émet des mouvements saccadés, on dirait vraiment qu’elle est en état de transe. Je me rapproche discrètement afin de discerner quel genre de travail peut bien accaparer son attention à ce point. Les deux seuls mots que je suis capable de lire se trouvent au centre. En fait, c’est un nom : Waldo Schaeffer. De nombreuses flèches quittent ce noyau pour se diriger vers diverses formes géométriques contenant d’autres écritures, illisibles de l’endroit où je me trouve. Certaines phrases sont si petites qu’il faudrait presque que je me penche par-dessus son épaule pour pouvoir en déchiffrer le sens. Pas le choix : il faut bouger. J’enchaine des petits pas feutrés mais l’inévitable se produit : le plancher craque légèrement sous mon poids. Mon amie se retourne, les sens en alerte, prête à se jeter sur moi.

« Du calme, ce n’est que moi !
— Tu aurais dû prévenir ! Tu m’as foutu la trouille, j’ai cru que c’était encore XANA qui voulait me kidnapper.
— Il faut bien qu’il se repose de temps en temps.
— Au fait, qui me dit qu’il n’a pas pris ton apparence ?
— C’est la meilleure ça ! Tu ne te méfies jamais quand il est devant toi mais quand c’est une des tes amies qui te rend visite, tu joues la carte de la prudence !
— C’est parce que la vraie Yumi rentre toujours chez elle le vendredi soir et surtout, elle a des manières : on frappe avant d’entrer ! Si tu es bien celle que je connais, ça va être facile pour toi de répondre à cette question : qu’est-ce que tu m’as empruntée en sortant de la piscine samedi passé ?
— Facile : un de tes gilets parce que j’avais oublié de couvrir mon nombril alors que l’on est au milieu de l’automne. Heureusement, frileuse comme tu es, tu as toujours plusieurs couches dans ton sac au cas où le vent serait de la partie. »

Ma réponse provoque l’effet attendu : les rides soucieuses qui s’étaient formées sur son front se dissipent. Je souris en pensant à ce souvenir. On a trop peu de moments de détente dans cette tension permanente et nager quelques longueurs avec ma grande copine m’avait fait un bien fou ! L’odeur sucrée qui est imprégnée sur chaque vêtement de la princesse me revient en mémoire. J’ai presque envie d’enfiler une de ses tenues – même si on a des goûts diamétralement opposés en matière de mode – afin de sentir à nouveau cet enivrant parfum corporel. Je suis sûr que Jérémie craque sur ça aussi, c’est autre chose que les pieds d’Odd !

« À mon tour de vérifier que tu n’es pas possédée par une quelconque entité maléfique. Tu te souviens de notre grande discussion le jour de la rentrée des classes ? »

Elle hoche la tête. Elle voit où je veux en venir et ça n’a pas l’air de lui plaire... Ce n’est pas vraiment pour la tester que je fais ça. Après tout, avec l’omniscience que le programme créé par Hopper possède, un imposteur serait sans doute capable de répondre à toutes les questions du monde... Je sais qu’Aelita agit de son propre chef de toute façon, c’est donc pour ça que cette mise au point est inévitable si elle veut être honnête avec elle-même.

« Tu te souviens de ce que tu m’as répondue lorsque je te t’ai questionnée sur ce qui te plais le plus chez Jérémie ?
— Ses pommettes, dit-elle en rougissant.
— C’est vrai. Je t’ai alors demandée ce qui t’attire dans son caractère un peu... marginal.
— Je n’ai pas envie d’en parler ce soir Yumi.
— C’est l’aveu du spectre qui est en toi ?
— Sa détermination et son courage, finit-elle par déclarer, les yeux rivés vers le sol.
— Je sais que ce qu’il a fait n’est pas facile à oublier mais, en réalité, rien n’a changé. Enfin si, tout a changé. Mais il y a une chose qui est restée intacte dans votre relation : l’intensité des sentiments que vous vous portez l’un pour l’autre.
— Je ne sais pas si je suis capable de lui pardonner. Je lui aurais confié ma vie mais il a trahi ma confiance, notre confiance à tous. Il vaut peut-être mieux tout enterrer. Si on n’arrive déjà pas à surmonter un simple mensonge, notre couple n’a pas d’avenir.
— C’est à toi de voir. Quoi qu’il en soit, veille à clarifier la situation le plus vite possible afin d’éviter de le faire souffrir plus longtemps.
— Et c’est toi qui me sors un truc pareil ! »

Nous éclatons de rire toutes les deux. C’est vrai que je suis plutôt mal placée pour donner des leçons en matière de relations amoureuses. Vu que ça commence à devenir un peu trop fleur bleue à mon goût, j’utilise une autre technique pour laquelle je suis experte : le changement de sujet.

« Pour être sincère avec toi, j’ai du mal à te reconnaitre depuis que tu fréquentes ce gars.
— Ça n’a rien à voir avec lui ! C’est juste que je me suis finalement rendue compte que Jérémie est trop focalisé sur XANA. On ne poursuit plus vraiment le même but désormais.
— Qu’est-ce que tu recherches alors ?
— La vérité.
— À propos de ton père j’imagine.
— Évidemment. Maintenant que j’ai admis qu’il a aussi une part d’ombre, je me sens plus proche que jamais des secrets qu’il a cherché à dissimuler toute sa vie.
— Comment ça "une part d’ombre" ?
— Écoute, j’aime bien me confier à toi, ce n’est pas le problème... Mais, pour cette fois, je pense que je vais tout expliquer quand le groupe sera réuni. Ça m’évitera de répéter.
— C’est juste parce que tu n’as pas envie de tout raconter deux fois que tu ne veux rien dire maintenant ?
— Tu te doutes bien qu’il y a autre chose mais il faut que tu me fasses confiance. J’ai besoin d’un peu de temps, je ne manquerai pas de vous révéler tout ce que je sais après coup.
— Pas sûr que Jérémie se contentera de cette réponse...
— Celui-là je te jure bien que s’il me fait encore une réflexion, il va le regretter !
— Tu aurais dû le voir comme il s’est précipité pour te sauver...
— C’est bien ça le problème : je n’ai pas besoin de son aide et il est grand temps qu’il le comprenne. »

N’empêche, s’il n’avait pas accouru à son secours comme à son habitude, elle n’en serait pas là... Mais je me retiens bien de le mentionner. Après tout, il parait qu’on dit seulement un dixième de ce que l’on pense réellement.

« Tu dois te changer les idées et t’aérer l’esprit ce week-end, c’est ça la priorité pour le moment ! Cependant, tu passes déjà bien trop de temps seule : il faut que tu te défoules avec quelqu’un.
— Je n’ai pas envie de me victimiser mais je n’ai pas vraiment de partenaire pour ce genre d’activité extra-scolaire. Jérémie, laisse tomber, je ne peux même plus le voir en peinture. Et puis, il passe son temps devant son ordi donc ce n’est pas ça qui va me détendre. Ulrich et William sont tout le temps ensemble, j’aurais l’impression de tenir la chandelle si je me ramenais pour faire quelque chose de fun avec eux.
— Tu sais qu’on utilise généralement cette expression pour désigner un couple ?
— C’est vrai ? Tu m’apprends quelque chose... Décidemment, il faut que je cesse d’utiliser des proverbes dont je ne connais même pas la signification exacte.
— J’ai une super idée : et si t’allais faire une grande promenade dans le parc avec Odd et Kiwi ?
— On ne le voit plus Odd, il passe tout son temps avec sa copine.
— Bon, il ne reste plus qu’une solution : je te réserve ma journée de demain !
— C’est gentil Yumi mais je ne peux pas accepter. Le samedi, c’est un jour que tu dois passer avec ta famille. On te réquisitionne déjà beaucoup trop le reste du temps.
— Ne te préoccupe pas de ça, j’ai encore mon dimanche avec eux ! Et puis, ce n’est pas vraiment l’ambiance à la maison de toute façon... Je viendrai manger avec vous au self demain matin et puis je t’emmène au gymnase ! Une petite séance de karaté te fera du bien : cela te permettra de te libérer de cette rage intérieure. Et une grande escapade en ville pour le reste de la journée ! On peut se faire un bowling, un ciné, un sauna,...
— Il me semblait que tu détestais ça depuis l’attaque de la chaufferie...
— J’ai appris à réapprécier ce genre de cocotte-minute avec le temps. Je ne l’aurais pas proposé sinon. Bref, une bonne journée en perspective ! Il faut que tu dormes maintenant, je pense que tu es aussi sur les nerfs à cause de ces cauchemars récurrents.
— Tu comprends pourquoi je rechigne toujours à me mettre au lit maintenant.
— Je sais bien... Mais je suis sûr que tu vas passer une excellente nuit de sommeil ! On se voit demain Aelita, je veux que tu sois en pleine forme pour notre journée entre filles ! »

En espérant qu’elle sera de meilleure humeur qu’aujourd’hui...


-Jérémie-

Occasionnellement, il m’arrive de sacrifier quelques minutes de mon temps précieux pour faire mes ablutions. Ce matin, j’en avais bien besoin : l’eau glaciale de la douche m’a remis les idées en place. XANA nous a durement mis à l’épreuve, j’ai dû affronter les différentes agressions une par une sans forcément penser aux différentes conséquences. Néanmoins, l’heure de faire face aux dégâts causés est arrivée. Avec en tête de liste, une personne dont le destin est toujours en suspens : Rosa. Avec Aelita restée coincée sur Lyoko, nous n’avons pas eu le temps de faire le point. Les autres ne sont même pas au courant. Naïvement, juste après le retour vers le passé, je me suis dit que j’avais rêvé. Mais les quelques mots échangés avec Ulrich au self avant que William ne soit venu nous rejoindre sont sans appel : le programme multi-agent a sans doute fait sa première victime.

Néanmoins, nous n’avons pas encore la preuve formelle qu’elle n’est plus de ce monde. J’essaye de penser positif : elle est revenue à la vie. Nous sommes samedi matin, les événements de demain ne se sont pas encore produits dans cette réalité. Mais au fond de moi, je sais pertinemment qu’elle est partie de bon. Comment un programme pourrait-il ramener quelqu’un qui n’a même plus d’enveloppe corporelle entière ? Son cœur a cessé de battre, sa tête a été détachée du reste du corps et le tout a été éparpillé dans un congélateur. Si toutes ces difficultés ont été contournées, je serais agréablement étonné. Toute cette histoire n’a ni queue ni tête, pourquoi s’en prendre à notre cuisinière ? La vision que je me fais de ses proches en deuil me fait frissonner. Depuis un certain nombre d’années, le message : « Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier... » est passé de génération en génération. Je pensais que c’était une manière de réconforter la famille du défunt sans vraiment en comprendre le sens. Après tout, c’est débile quand on y pense. N’importe qui peut mourir relativement jeune, ce n’est pas pour ça que c’est une personne qui a fait le bien autour d’elle. Un trafiquant qui se fait descendre dans une rixe entre gangs, je n’appelle pas ça une grande perte...

Voilà que je redeviens cynique. Si j’avais parlé de cet exemple à Aelita, elle m’aurait foudroyé sur place. Pour elle, tout le monde a un côté positif, même si ce n’est qu’une étoile dans un ciel d’encre. Selon elle, les personnes malveillantes ont vécu une expérience traumatisante qui les a transformés. Je ne suis pas d’accord : l’humanité a toujours compté son lot d’ordures et on ne peut pas les sauver, ce sont des cas désespérés. Je pense que c’est ça qui me plait autant chez elle : elle voit la vie en rose. Enfin, je crois...

Bon, faut que j’arrête de m’égarer comme ça ! À chaque fois mes pensées finissent par converger vers elle. Retour à Rosa, je crois que je la connais assez pour dire que c’était – ou c’est si un miracle s’est produit – quelqu’un de fondamentalement bien. Elle aimait, non, elle aime d’un amour sincère chaque élève de Kadic, un peu comme une mère chérit ses enfants. Toujours la bonne parole réconfortante, ses petits plats sont un vrai délice. Oreille attentive à nos problèmes d’adolescents, c’est une figure emblématique de l’école ! Peut-être que j’en fais un peu trop, surtout que cet hommage post-mortem n’en vaut peut-être même pas la peine...

En poussant la porte du bâtiment préfabriqué, mon regard se porte immédiatement vers les cuisines. Elles sont vides : mauvais présage... Je me dirige vers le coin de la salle où le groupe est assis. Tout le monde est là, même Yumi qui se trouve à côté de son camarade de seconde. Bien, ça me simplifiera la tâche. En m’asseyant en bout de table, je me retrouve avec Dunbar encore à moitié endormi à ma gauche et une Aelita à la mine boudeuse à ma droite. À l’autre extrémité et donc en face de moi se trouve Odd, le seul qui a esquissé un sourire en me voyant arriver. Décidément, ce n’est pas gagné... Il y en a quatre sur cinq qui m’en veulent toujours, même si ça s’est considérablement amélioré avec Ulrich. Quant à William, je suis persuadé qu’il me pardonnera dès son premier voyage sur Lyoko. Il en faut peu pour être heureux : rien qu’aller dans le scanner l’a rendu exalté, je pense qu’il confond Lyoko avec Disneyland. Reste les filles... Bon, j’ai jamais été doué pour comprendre les personnes de l’autre sexe, ça doit être parce qu’elles viennent de Vénus.

« Je pense qu’il est grand temps que l’on ait un débriefing complet sur les événements d’hier... enfin de demain, de dimanche quoi ! Bref, vous m’avez compris. Le plus simple, c’est d’y aller chronologiquement pour essayer de résoudre ce micmac. Je veux comprendre ce qui se cache derrière ce plan complètement tordu. C’est bien fini le temps où un ours géant était notre seule préoccupation...
— Donc tu penses que XANA est devenu plus vicieux ? me demande Odd.
— En tout cas, il a changé ses méthodes. Bref, la première personne que je vais questionner c’est William : pourquoi étais-tu indisponible lors de l’attaque ?
— Si seulement je savais... J’ai hâte d’entendre ce que j’ai raté ! »

Mince, j’avais complètement zappé qu’il avait tout oublié. Médiateur organisé, tu parles...

« C’était pour voir si tu suivais. Bon, est-ce quelqu’un sait ce qui lui est arrivé ?
— Je l’ai trouvé à l’étage des chambres des garçons, déclare Yumi. Il a juste eu le temps de me le dire que Yolande était xanatifiée et c’est comme ça que tout a débuté. Elle lui avait dérobé son portable et ton ordi, il n’a donc pas eu le temps de tous nous prévenir directement. Elle lui avait injecté une substance qui le faisait un peu délirer si je me souviens bien. Il était en piteux état.
— Bien. Ça semble évident que notre ennemi de toujours s’en est pris à lui en premier car il avait le Superscan et il voulait donc l’empêcher de vous avertir qu’une tour venait d’être activée. Après, c’est toi que Yolande a agressée, pas vrai ?
— Oui. Elle m’a poursuivie dans les escaliers et je me suis réfugiée ici, en dessous des fenêtres, dit-elle en montrant du doigt sa cachette.
— Et après, elle t’a trouvée ?
— Non.
— Pourquoi tu ne t’es pas ramenée à l’usine alors ?
— Parce que j’ai suivi mon instinct et c’était une mauvaise idée.
— Il va falloir que tu approfondisses un peu plus.
— Je me suis rendue dans l’arrière-salle où se trouvait un congélateur plein de sang. J’ai voulu m’approcher et Rosa m’a interceptée.
— Rosa ? Ce n’est pas possible !
— Laisse-la continuer Ulrich.
— J’ai essayé de me débattre, j’ai vraiment essayé... Mais sa poigne était trop forte. J’ai fini par lui donner un coup de coude dans les côtes et j’ai vraiment cru que j’allais pouvoir y réchapper. Elle m’a alors assénée un coup de poing d’une puissance inimaginable et j’étais KO. Je percevais toujours ce qu’il se passait autour de moi donc je n’étais pas vraiment inconsciente. Elle m’a soulevée et placée dans le frigidaire. Je l’ai alors clairement entendue appeler Yolande.
— Comment ça "appeler" ?
— En fait, elle a répété plusieurs fois son nom à voix haute, c’était comme une sorte... d’invocation. La xanatifiée nous a alors rejointes et elle a essayé de me piquer avec une effrayante seringue contenant un liquide brunâtre.
— C’est donc pour ça que l’infirmière n’est pas restée à l’usine, complète Aelita.
— C’est là que l’étrange événement s’est produit : Rosa a littéralement explosé. »

Je le savais : ça a marché ! À la vue de mon sourire triomphant, quelques regards interrogateurs se posent sur moi. C’est le bon moment pour les éblouir. Je peux dire merci aux nombreuses parties d’échecs que j’ai partagées avec mon cousin Patrick. Toujours avoir plusieurs coups d’avance sur son adversaire, il n’y a que ça de vrai pour réussir !

« Je vous dois quelques explications. Mardi soir, j’ai tellement été frustré par la perte du territoire que j’ai bossé une bonne partie de la nuit sur différents nouveaux programmes. Il y en a un que j’ai eu le temps de finir mais c’en n’était toujours qu’au stade de projet expérimental car je n’avais pas eu l’opportunité d’en vérifier l’efficacité. J’avais décidé de dresser une liste de toutes les attaques que le programme multi-agent nous a fait subir.
— Faut que je la lise pour me mettre à jour ! J’ai envie de savoir ce que vous avez traversé, surtout que vous faites souvent référence à des trucs que je ne pige pas du tout.
— On verra ça plus tard William. Bref, j’ai constaté que la majorité de ses attaques impliquaient des xanatifications ou des clones polymorphes. J’ai donc imaginé plusieurs manières pour les détruire de manière... radicale. Comme tout ennemi, il y a toujours un bouton sur lequel appuyer pour éliminer la menace. Pendant qu’Ulrich essayait de retrouver Aelita sur Lyoko, j’ai piraté le système informatique de l’école : un jeu d’enfant vu la cyber-protection antique dont Kadic est pourvu. Durant quelques minutes, des ultrasons ont été diffusés dans l’enceinte du collège via les haut-parleurs. J’espérais vraiment que ça affolerait XANA. Et on dirait que j’ai été victorieux !
— T’es vraiment un génie Einstein ! lâche Odd qui semble plus épaté que jamais. Mais pauvre Kiwi, il a dû vachement souffrir... »

Je regarde autour de moi. Ils ont tous un air admiratif sur leurs visages, excepté Aelita qui reste prostrée dans son attitude fermée. C’est vrai que ça doit lui sembler basique comme manipulation mais elle pourrait au moins reconnaitre que l’idée était originale ! Et encore, je suis modeste... Il faut avoir de sacrées neurones pour imaginer un plan pareil ! Même si le résultat était plus qu’incertain, je suis ravi de voir que ça a fonctionné ! Après ce coup de maitre, personne ne pourra contester le fait que je suis un avantage considérable pour le groupe.

« C’est totalement irresponsable, déclare Aelita. Tu aurais pu tuer Yolande ! Il serait peut-être temps que tu cesses de jouer à l’apprenti sorcier... Au fait Yumi, qu’est-il arrivé à la xanatifiée ?
— Elle s’est bouchée les tympans mais elle avait vraiment l’air de souffrir... C’est la première fois que je voyais de la douleur et de la frayeur dans les yeux d’une personne possédée par XANA. J’ai voulu m’échapper mais j’étais toujours sonnée par la claque prodigieuse du clone de Rosa. Après une trentaine de secondes, elle a fini par enlever les mains de ses oreilles le temps de me piquer au niveau du cou mais elle s’est effondrée juste après ce geste. J’ai vraiment cru que c’était fini mais elle a réussi à se relever. Elle a alors refermé le couvercle et je ne sais pas ce qu’il est advenu d’elle.
— Elle a sûrement dû mettre le cap sur l’usine mais n’y est pas arrivée avec la pression sonore. Voilà pourquoi la tour s’est désactivée d’elle-même. J’étais étonné quand c’est arrivé mais je ne pensais pas que ce plan insensé allait fonctionner.
— Ça semble logique... Elle n’était pas au self quand je suis arrivé en tout cas, complète Ulrich.
— C’est donc toi qui m’as sortie de là ?
— N’importe qui aurait agi de la même façon ! tranche William. Si j’avais été en état, j’aurais moi aussi accouru à ta rescousse. »

Ça y est, la testostérone a repris ses droits... Blasé par cette puérilité, je reporte mon attention sur mon ex-petite amie. Elle a délibérément démoli mon bref moment de gloire, je ne la reconnais pas... Je remarque alors qu’elle écrit fougueusement sur un calepin posé sur ses genoux tout en prétendant écouter la conversation. Elle ne regarde même pas ce qu’elle fait, c’est pour le moins étrange. Ayant compris que je la fixais, elle interrompt le mouvement de sa main baladeuse et essaye vainement de relancer la discussion.

« Êtes-vous au moins sûr que Yolande est saine et sauve ?
— Avant de venir ici, j’ai eu la présence d’esprit...
— La présence d’esprit ? ironise William.
— La présence d’esprit, continue Ulrich, d’aller vérifier si elle se trouvait à l’infirmerie et elle était bien là. Je l’ai vaguement questionnée pour vérifier que tout allait bien et je n’ai rien remarqué d’alarmant. »

Celui avec qui je partage le secret morbide se racle alors la gorge et m’adresse un regard entendu, c’est le moment : il va se lancer.

« Il y a une triste nouvelle dont je dois vous faire part. Le bilan de cette attaque n’est pas positif : nous avons subi une importante perte. Jérémie est déjà au courant et Yumi a aperçu le charnier mais je ne pense pas qu’elle a compris ce qui se trouvait vraiment dans le congélateur. Rosa a été dépecée... »

La nouvelle fait l’effet d’une bombe ! Tout le monde fixe Ulrich en espérant qu’il finira par avouer qu’il vient juste de faire une blague de mauvais goût. Mais je sais que cette affaire est loin d’être une plaisanterie... Yumi prend alors la parole :

« Pourquoi s’en prendre à elle ? Ça n’a pas de sens...
— Les gars, je pense qu’elle est décédée depuis un moment, dit Odd visiblement touché par ce drame. Mardi soir, elle n’était pas dans son état normal. Elle voulait absolument que Jérémie se nourrisse de manière plus importante et elle n’a même pas voulu me donner de rab ! Je pense que c’était déjà son double diabolique à ce moment... »

Dans ma tête, j’assemble les pièces du puzzle. Comme je le pensais, tout le monde détenait un fragment de vérité. L’accès à la nourriture : voilà ce que recherchait le programme multi-agent. Qui était mieux placée que lui pour m’empoisonner ? Et il n’a pas eu peur de se salir les mains pour arriver à ses fins cette fois...

« On dirait que XANA a réussi à activer une tour pour générer le clone sans qu’on s’en aperçoive... C’est incroyable qu’il ait réussi à la garder en activité pendant tout ce temps !
— Ce qui est incroyable, c’est qu’il ait réussi à générer la fausse Rosa dans un scanner ! Ils sont pourtant hyper étroits... Et ce n’est pas tout : je suis le seul à avoir compris pourquoi il a gardé son corps en cuisine. Je suis sûr qu’il s’en est servi pour les lasagnes de mardi ! »

Visiblement, Odd ne connait pas le respect des personnes tombées au combat... Quel bouffon ce mec ! Entre nous, il était pourtant celui qui était le plus proche d’elle. Comme d’habitude, je pense qu’il a surtout voulu nous redonner le sourire mais là, c’était complètement déplacé. Et je pense qu’il a compris vu la gifle que Yumi vient de lui refiler... Il ne l’a pas volé celle-là.

« Odd, va vraiment falloir que t’apprennes à tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler...
— Je suis désolé, bredouille-t-il. Vous savez bien que je ne voulais pas être méchant...
— On peut continuer ? Je n’ai pas que ça à faire moi ! »

Encore une remarque de ce style et je lui fais bouffer ses cheveux roses ! Je veux bien être calme mais là, elle est carrément irrespectueuse. En plus, elle ne contribue en rien au débat avec des interventions de ce style... Respire Jérémie, concentre-toi sur l’essentiel.

« Au moins, nous savons désormais qui a attenté à ma vie avec cette toxine.
— Ça me rassure de voir que tu m’as finalement écarté de ta liste de suspects ! réplique Ulrich. Maintenant que j’y pense, pourquoi ne pas mettre de la drogue dans tous les plats ? Ça me parait plus logique...
— Résultat trop aléatoire je suppose, ce n’était pas garanti que tout le monde y passe. Et puis, notre ennemi de toujours a dû vouloir me faire mourir à petit feu. Cette attaque était personnelle : il doit me détester plus que chacun d’entre vous et je suis sans doute la plus grande menace pour lui.
— Vantard ! s’empresse de rajouter Odd.
— Juste réaliste. Et puis, il a toujours besoin d’Aelita pour détruire définitivement le monde virtuel. Pas sûr qu’elle aurait remis un pied sur Lyoko après la mort simultanée de tous ses amis... Quand je pense à la torture psychologique qu’il m’a fait subir : il a voulu me rendre fou, il m’a poussé au suicide ! Si William ne m’avait pas trouvé sur le point de commettre l'irréparable, nous n’aurions jamais découvert ce qui se tramait réellement, je ne serais plus de ce monde et vous auriez été persuadés que tout ça n’était qu’un geste désespéré suite à votre décision de m’exclure du groupe... C’est de loin le plan le plus machiavélique que XANA ait inventé !
— Comment a-t-il pu imaginer un truc pareil ? Faut l’interner ce vieux fou ! plaisante Odd.
— Je ne voulais pas vous interrompre mais... c’est qui cette Rosa en fait ?
— Ben William, t’es devenu subitement con ou tu le fais exprès ? Rosa, notre cantinière ! Celle qui nous régale tous les jours !
— Qui nous régalait, précise Aelita d’une voix glaciale.
— Je ne vois vraiment pas de qui vous voulez parler... »

À ce moment précis, une voix féminine résonne dans la salle.

« Les croissants sont prêts ! »


À suivre : Chantage affectif

_________________
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Dernière édition par Minho le Sam 30 Avr 2016 03:19; édité 3 fois
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Ikorih MessagePosté le: Ven 15 Avr 2016 14:47   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Très intéressant ce chapitre!
Incinération d'introduction en cours...

Faudra que je répare mon générateur aléatoire d'introductions un jour parce qu'il commence à faire des trucs de plus en plus nazes.
Néanmoins il n'a pas tort sur le fond, ce chapitre comporte des trucs à dire. N'étant pas Zéphyr, je me contenterai d'avoir l'air (haha) de formuler des théories sans vraiment me creuser la tête, parce que j'ai des trucs à écrire de mon côté aussi non mais c'est vrai quoi.

Mais comme il faut bien s'échauffer quelque part, on va passer par les trucs presque pas pertinents 8D
Je dirai donc que l'introduction du chapitre rend bizarre au niveau ponctuation (un peu trop forte je pense) et que commencer par "Quant à" c'est bizarre puisque ça s'utilise plutôt dans un contexte où on a autre chose avant justement : "Le pôle fanfic est trop cool, quant au pôle fanart, il est désert."
« Très stérile car c’est une relation à sens unique, la japonaise n’aligne pas plus de deux mots depuis trois jours » On est d'accord que cette phrase signifie que Yumi est stérile parce que c'est une relation à sens unique? 8D
J'ai pas spécialement relevé les coquilles mais un "leadeur" m'a tué les yeux en passant U_u
(Ah et le fait que tu aies visiblement une chronologie c'est bien. On a vu tellement de boloss se lancer dans une fic avant de faire "J'étais jeune, ixdé" quand il fallait ensuite lui donner des bornes temporelles...)

Passons aux personnages, individus autrement plus passionnants que les coquilles.
J'fais des transitions de merde en fait...
On commencera par Yumi, extraordinairement chaude pour quelqu'un qui a séjourné dans un frigidaire : "Beaucoup mieux depuis que j’ai entendu le son de ta voix, j’ai eu si peur !" sâlope.
(Ulrich est chaud aussi d'ailleurs vu qu'il tripote Yumi dès sa sortie du scanner, ce chapitre devrait s'appeler "hormones en feu")
Je cherche à comprendre comment William, ayant eu un briefing sur les créatures de XANA, pense encore avoir affaire à des pingouins tueurs et des scorpions. De plus, chacun sait que les pingouins ne vivent pas sur la Banquise mais en Espagne.
Pour finir sur lui : PUTAIN MAIS FALLAIT L'ENVOYER SUR LYOKO. Cette façon de retarder sa virtualisation pour faire poireauter le lecteur est détestable Sad
Passons aux intellos : c'est énorme de les voir se cracher à la gueule comme ça xD Et d'ailleurs, pas mal le coup d'Aelita qui se foire en utilisant un dicton. Pour Jérémie, le petit hommage qu'il fait à Rosa tout seul dans sa tête était sympa, ça aide à la fois à donner un côté sympa au génie et à la fois à rappeler l'ébauche de personnage que nous donne CL sur Rosa.
Pour finir sur la thématique de l'empathie : Odd. Le premier mot qui m'est venu à l'esprit étant "sâl bâtâr" comme on dit, on va formuler ça un peu mieux. Sa réplique sur Rosa est magnifiquement détestable. Pourquoi magnifiquement? Parce que le DA ne montre jamais Odd en situation de crise et donc on est libre de partir dans n'importe quelle direction (point que les fanfics kiffent)....et la version "gros connard" est très rarement utilisée (en fait je me souviens même pas d'en avoir croisé)! Donc j'aime, parce que ça change Mr. Green

Ok, on s'est bien remis dans le bain, maintenant j'aurais deux trois remarques à faire sur le scénario.
L'euthanasie pour tous, même pour les mauvaises transitions.
1) A quoi sont dûs les bugs observés par Jérémie sur le SC? De mémoire, je me souviens pas qu'il y en ait à cette époque dans la série (sauf si on compte une déformation de Sabotage mais comme son nom l'indique, ça implique sabotage....)
2) Visiblement, le spectre et le clone ont été générés par deux tours différentes. La question reste donc de savoir où traîne la tour en stealth histoire que ce genre de pépins n'arrive plus...
3) La cicatrice de Yumi attire mon attention sur ce RVLP qui n'a visiblement pas tout à fait bien marché...les blessures des LG n'étant jamais restées, quelque chose cloche. Non je n'ai pas de théorie.
4) Je suis sceptique sur les ultrasons qui servent à exploser le spectre. Je vois pas trop de raison pour que ça passe, sauf dans CLE mais on vaut mieux que ça ici... Et dans la foulée, je ne vois pas comment la destruction du spectre qui xanatifiait Yolande (vraisemblablement par l'ultrason) peut avoir entraîné la désactivation de la tour, puisque la tour ne dépend pas du spectre. A moins que XANA ait estimé que son xanatifié était trop entravé et ait choisi de ragequit, mais il aurait suffit de s'éloigner de la source sonore!
5) « Et puis, il a toujours besoin d’Aelita pour détruire définitivement le monde virtuel. Pas sûr qu’elle aurait remis un pied sur Lyoko après la mort simultanée de tous ses amis... » Si les LG ne vont plus sur Lyoko, quel est l'intérêt de le détruire? Mr. Green
6) « William, t’es devenu subitement con ou tu le fais exprès » Bel hommage. Plus sérieusement! A moins que XANA ait shooté William, ce qui est peu probable....William a oublié Rosa. De là, on peut aisément faire le lien avec le RVLP qui l'a affecté, et là [attention sale spoil]je ressors la théorie Dysserienne qui dit que "si tu meurs aujourd'hui tu es effacé d'hier" et qui sert à expliquer ce qui arrive aux morts du RVLP[/sale spoil]. Du coup, les gens affectés par le RVLP auraient oublié les morts dont les cadavres disparaissent. Et dans la veine de cette théorie, je pense donc que la personne qui dit que les croissants sont prêts n'est pas Rosa mais quelqu'un d'autre qui l'a remplacée car dans cette réalité où elle n'existe pas, il a bien fallu engager quelqu'un pour faire cantinière à Kadic!
7) Détail con, avant le RVLP, si Rosa était déjà morte et remplacée par son clone depuis mardi (et on est samedi matin quand même)...pourquoi personne n'est tombé sur le cadavre? Y a bien des gens qui font le ménage à Kadic, ou des trucs comme ça!

Petites remarques rapides sur les détails que j'ai aimé :
-Le fait que William se bouffe le RVLP, et du coup le fait qu'il soit pris de court par la situation que les autres doivent lui réexpliquer tout en la réexpliquant au lecteur. ça aide pour les flemmards genre moi qui oublient vaguement.
-« C’est la meilleure ça ! Tu ne te méfies jamais quand il est devant toi mais quand c’est une des tes amies qui te rend visite, tu joues la carte de la prudence ! » GG Mr. Green
-« La présence d’esprit ? ironise William. » J’aime.

Ce commentaire peu inspiré touche à sa fin o/
Après l'incinération pour l'introduction, l'euthanasie pour les transitions, je me suis dit qu'il valait mieux ne pas faire de conclusion, pour le bien de cette dernière.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png
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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Ven 15 Avr 2016 14:49   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


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Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
Donc rosa est morte ou vivante? mystere.
par contre j'ai l'impression qu'Odd est souvent mis à l'écart dans cette fic, on le voit presque pas.
Depuis le début, tu le met pratiquement toujours hors écran avec les "attendre à l'extérieur" ou "au cinéma avec sa copine".
et j'aime pas trop l'attitude que tu lui donne dans le chapitre. plaisanter sur la mort des autres, surtout de rosa va un peu trop loin à mon gout.

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Minho MessagePosté le: Jeu 28 Avr 2016 10:48   Sujet du message: Répondre en citant  
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Réponse à Ikorih
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Réponse à *Odd Della Robbia*
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Chapitre 7 : Chantage affectif



-Odd-

Je retiens mon souffle en voyant cette femme fermer la porte du réfectoire, un panier en osier rempli de croissants à la main. Elle est juste... impressionnante, c’est le premier mot qui me vient à l’esprit. Elle a une physionomie extraordinaire, j’ai presque l’impression de me trouver devant une athlète. En effet, elle doit au moins mesurer deux mètres de haut, elle a d’ailleurs dû se baisser pour passer dans l’embrasure de la porte. Ses muscles sont saillants, carrure que beaucoup d’adolescents rêveraient d’avoir... Ça saute d’ailleurs aux yeux vu qu’elle est vêtue d’un top bleu clair et d’un short beige. Vêtements légers en novembre, c’est comme ma copine ! Alors qu’elle s’approche de nous, j’observe plus attentivement sa peau noire, plus foncée que celle de Tamiya et Christophe. Très sombre donc, une nuance que l’on croise rarement. Elle a une coupe au carré, un peu semblable aux coiffures des années folles que Maman admire par dessus tout, ce qui est vraiment particulier selon moi. C’est difficile d’évaluer l’âge qu’elle peut avoir car son visage est assez juvénile, rongé par une acné à peine visible sur ce fond obscur, mais le reste de son corps semble marqué par les ravages du temps. Et j’ai gardé le plus impressionnant pour la fin : son regard. Elle a des yeux... d’une teinte inconnue. J’ai beau essayer, je n’arrive pas à faire de rapprochement avec quelque chose que j’ai déjà observé. C’est comme essayer de décrire une couleur à un aveugle. Je ne pensais pas que j’allais voir une telle différence un jour. Enfin, visiblement ça existe mais ça m’était inconnu jusqu’à présent.

« Régalez-vous les enfants ! » s’exclame-t-elle en posant le panier sur la table. J’ai l’impression de vivre un rêve éveillé. Enfin, un cauchemar conviendrait mieux à la situation.
Alors qu’elle s’éloigne, je reporte mon attention sur mes camarades. Ils ont tous une tête éberluée, excepté William qui a déjà porté une viennoiserie à sa bouche. Pour une fois que ce n’est pas moi qui attaque la bouffe en premier... Je décide donc d’attraper à mon tour un croissant mais regrette ce geste dès la première bouchée.

« C’est dégueulasse !
— Bah, c’est les mêmes que d’habitude.
— Tu rigoles ou quoi ? La texture n’a rien à voir avec ceux de Rosa !
— Vitaline ne serait pas contente si elle t’entendait... »

Je manque de m’étouffer avec ce qui me restait dans le gosier. Les autres semblent tellement abasourdis qu’ils ne prennent même pas la peine de donner leurs avis sur l’espèce d’hybride qui vient de nous apporter à manger. Si ces pâtes feuilletées au goût amer peuvent être considérées comme de la nourriture... Je décide alors de cuisiner Dunbar qu’il a l’air d’être plus au courant que nous.

« De qui tu parles là ?
— Ben, ça me semble logique. Vitaline, notre cuisinière !
— Qu’est-ce qu’elle a fait cette pauvre gosse pour hériter d’un nom pareil ?
— Parce qu’Odd c’est parfaitement normal peut-être ?
— Vu comme ça... Mais de là à s’appeler comme une protéine...
— Bon, ça suffit les blagues débiles ! coupe Einstein. On a un problème.
— Non, tu crois ? ironisai-je. Je ne peux pas rester un jour de plus dans cette école si les repas sont devenus immangeables.
— Tu penses vraiment qu’à ton estomac, réplique-t-il. Il y a plus grave : on dirait que notre cantinière préférée s’est fait remplacer par cette créature.
— Créature ? relève Ulrich.
— Allons, tu as bien vu que son regard n’a rien d’humain.
— Personnellement, je ne les trouve pas spéciaux ses yeux, objecte William.
— Toi t’es complètement à la masse aujourd’hui. Jérémie, tu crois que c’est une création de XANA ? demande Yumi.
— Je n’en sais strictement rien.
— Il y a un truc plus fondamental que ça les gars ! déclarai-je. Tout le monde a déserté le self alors que c’était l’endroit le plus joyeux de tout Kadic ! Plus de rires autour d’un bon festin, plus de batailles de petits pois, c’est vraiment la fin d’une époque !
— Et c’est même plus un self vu qu’elle nous a tout apporté ici, précise Aelita.
— Moins fort, elle va vous entendre ! chuchote William. S’il n’y a personne pour le moment, c’est parce que c’est ouvert jusque onze heures le week-end voyons !
— Enfin un point positif : on ne devra plus se lever aussi tôt pour être sûrs d’être servis ! m’exclamai-je. »

Sissi, accompagnée de ses vaillants gardes du corps, fait alors sa grande entrée. Comme toujours, il faut qu’elle nous lorgne d’un air malsain. À ma grande surprise, Yumi se lève et avance d’un pas vif vers la diva de l’école.

« Est-ce que ton père a engagé une nouvelle employée pour la cantine ?
— Pas que je sache, répond-t-elle d’une voix aigre. Je ne vois pas pourquoi il aurait remplacé Vitaline. »

En fronçant les sourcils, la japonaise se détourne de son interlocutrice et vient se rasseoir à nos côtés.

« C’est bien ce que je pensais... Ils ont tous subi un lavage de cerveau, finit par déclarer Jérémie.
— Qu’est-ce que tu veux dire par là ? questionnai-je.
— Nous sommes les seuls à se souvenir de Rosa désormais, il n’y a qu’à voir les réactions des autres pour le comprendre. On dirait qu’elle a été effacée de la surface de la Terre et remplacée par cet humanoïde que tout le monde a l’air de connaitre.
— Comment c’est possible un truc pareil ? Ils ont des souvenirs d’événements qui ne se sont jamais produits alors ?
— On dirait qu’on a sous-estimé la puissance du retour vers le passé, poursuit Einstein. Ça peut sembler dingue mais après tout, si on vous l’avait dit trois ans plus tôt, vous auriez cru qu’un programme serait capable d’effacer la mémoire de ceux qui nous entourent ? De reconstruire ce qui a été détruit ? De régénérer un corps sans égratignures après que celui-ci ait été blessé ?
— Sur ce dernier point, il y eu des ratés dernièrement, informe Ulrich.
— Qu’est-ce qu’il vous arrive ? intervient William. Vous me faites un canular ?
— T’as qu’à la fermer jusqu’à ce qu’on te pose une question ! ordonne Aelita d’un ton inhabituellement sévère. »

Surpris par cette remarque, le ténébreux ouvre la bouche pour rétorquer à celle qui lui fait face mais sa voisine lui donne un léger coup de coude pour l’intimer au silence. Ce n’est pas le moment d’élever la voix contre la nouvelle enragée du groupe qui n’est visiblement pas dans son état normal. Je vois deux raisons qui pourraient expliquer ce comportement : soit c’est sa semaine Ketchup, soit elle s’est fait lobotomiser par l’étrange créature qui a dégommé le samouraï. Naturellement doué pour les diversions, je retrousse ma manche pour exhiber fièrement mon nouveau gadget.

« Wow, où t’as eu ça ? demande Ulrich, les yeux rivés sur ma montre argentée qui brille de mille feux.
— Cadeau de Charlotte, c’est sympa hein ?
— Attends, tu veux dire qu’elle t’a offert ce truc hors de prix ?
— Le lendemain de notre rencontre ! Pour que je sois toujours à l’heure pour aller la voir, vous pouvez le croire ça ? Sois pas jaloux vieux, je ta la prêterai si tu arrêtes de prétendre que t’es le meilleur guerrier ! »

Aelita prend alors la parole mais je n’écoute que d’une oreille car je viens de recevoir un message de ma belle. Dès que j’ai de ses nouvelles, je suis sur une autre planète ! Le texte est bref : On se voit toujours à 9h chaton ? Je souris niaisement en lisant le dernier mot. Si les autres savaient comment elle me surnomme, ils diraient sûrement que ça ne manque pas d’ironie... et ils se foutraient de ma gueule par la même occasion. D’ailleurs, je ne leur ai toujours pas dit que j’allais devoir les quitter.

« Je vais devoir y aller les gars ! lançai-je alors que la gardienne de Lyoko était en train de parler de son dernier périple sur le monde virtuel.
— Donc ça ne t’intéresse pas ce que j’ai à dire ? dit-elle, plus cassante que jamais.
— Heu... si mais c’est parce que j’ai rendez-vous donc je ne peux pas l’annuler !
— La porte est là, je ne te retiens pas !
— Sois pas fâchée, ce n’est pas contre toi...
— Ça ne peut plus continuer comme ça Odd, tu passes tout ton temps à l’extérieur. Va falloir que tu choisisses, c’est le groupe ou cette traînée mais pas les deux en même temps ! Tu te soumets à tous ses capri...
— Aelita, ça suffit maintenant ! intervient Jérémie. Tu ne la connais même pas cette fille.
— Détrompe-toi, je l’ai rencontrée et c’est vraiment une gamine prétentieuse qui ne vaut pas la peine d’être connue. Il n’y a qu’Odd pour tomber amoureux de ce gen...
— Je ne suis pas sûr que l’on peut vraiment se fier à ton jugement, interrompt une nouvelle fois Einstein. Après tout, c’est bien toi qui n’a même pas su faire la différence entre ton propre père et un vulgaire clone de XANA. »

Jérémie doit vraiment lui en vouloir pour balancer un truc pareil... Ma réplique logique aurait été « Bien envoyé ! » mais je me retiens par peur de me faire égorger, elle est déjà assez sur les nerfs et je commence à l’être aussi... Elle repousse les limites de plus en plus et ça commence à me gonfler. Elle ne m’a jamais vu énervé mais ça va arriver si elle continue à agir comme ça. Étonnamment, Aelita ne réagit pas à cette énième pique lancée par son ex. Elle se contente juste de lui adresser un regard brûlant dans lequel se reflète une rancœur inouïe. Ce genre de phrase l’aurait fait s’écrouler il n’y a pas si longtemps... Mais il semblerait que l’amie que nous connaissions, à la sensibilité toute droite sortie d’un dessin animé mielleux, soit consumée par la haine depuis sa dernière capture. La tension est à son comble, c’est le moment de m’éclipser avant de craquer. Je me lève en veillant bien à faire le moins de bruit possible, je ne voudrais pas briser le silence de mort qui règne... À peine éloigné, des éclats de voix reprennent de plus belle. La voix de William, plus forte que les autres, est particulièrement audible.

« C’est le genre de montre pour hommes d’affaires, ça fait vraiment bizarre d’en voir une comme ça au poignet d’un ado qui n’a même pas le style vestimentaire qui va avec. Mais je me demande surtout ce que lui fait cette fille pour qu’il soit accro comme ça. »

Vexé par ces médisances, je fais demi-tour pour mettre les choses au clair. Voyant que je me rapproche, Yumi essaye vainement de changer de sujet mais c’est trop tard.

« Qu’est-ce qui vous prend ? Si mes propres amis crachent dans mon dos, à qui se fier ?
— Si on était si proches que ça, tu ne nous abandonnerais pas dès que tu en as l’occasion, siffle Aelita d’une voix remplie de mépris.
— Tout ça parce que je ne veux pas rester ? Tu sais, ce n’est pas la première fois que tu te fais avoir comme une débutante par XANA donc rien d’original ! Il faudrait changer de disque à un moment...
— Sauf que XANA n’avait rien à voir là-dedans cette fois. »

Intrigué, je rejoins ma place en bout de table pour écouter la suite. Évidemment, comme William et Yumi ne savent rien de l’oursin qui a retenu Aelita en son sein, Ulrich se charge d’expliquer ce qui s’est passé dans le dédale de glace. Sauf que je connais déjà cette partie de l’histoire grâce à mon meilleur pote qui avait vraiment envie de bavarder avant de se mettre au lit hier soir, rien d’inédit donc. Je commence à être fatigué d’entendre plusieurs fois le cours des événements passés, ont-ils vraiment besoin d’être au courant ? Bon, j’étais quand même bien content d’apprendre ce qui s’est passé avec Yolande... et Rosa. Sa mort m’a plus affecté que ce que je veux bien faire transparaître et j’ai donc dû lancer une vanne cruelle pour éviter qu’ils réalisent mon profond désarroi. Un frisson me parcourt l’échine en pensant au calvaire qu’elle a dû subir. Jusque-là, notre ennemi avait pu nous faire souffrir mais pas au point de nous découper en morceaux... S’il est prêt à franchir cette limite, il y a fort à parier qu’il ne reculera devant rien pour avoir ce qu’il souhaite depuis toujours : notre peau. Mais pas question de vendre celle du chat avant de l’avoir tué ! En parlant de félin, il est temps que je réponde à celle qui m’a donné ce surnom si approprié vu que mon retard est inévitable cette fois. Il est 8h54 et il n’y a aucun moyen que j’arrive dans le centre en six minutes, surtout qu’Aelita n’a toujours pas commencé son récit ! Je prépare alors mon mensonge, en sachant pertinemment qu’elle va répondre immédiatement. Son portable est sa raison de vivre.

« désolé, rdv a 10h. G oublié que j’avé cour de maths.
— Je t’ai déjà demandé de me parler correctement ! Pas de langage sms avec moi, je ne suis pas un de tes potes sans neurones !
— Désolé. Regarde, je peux m’appliquer quand je veux.
— C’est bien mon amour. Depuis quand tu as cours le samedi matin ?
— J’ai demandé un rattrapage pour bien préparer la session d’examens.
— Ok, on se voit plus tard alors. »


Première fois que je lui mens et ça ne m’a rien fait du tout. Je préfère ça vu le paquet de bobards que je vais devoir inventer avec ma double vie... Soudain, un marteau-piqueur me transperce la cervelle. Exactement la même sensation qui prévenait l’apparition de mes visions sur le monde virtuel... et qui ont continuées une fois sur Terre. Je sais ce qui va arriver dans les prochaines secondes même si je ne suis pas sûr du spectacle auquel je vais avoir droit cette fois. Heureusement, mes amis sont captivés par Aelita qui vient de commencer son récit. C’est mieux comme ça, je ne leur ai jamais parlé de cette sorte d’effet secondaire post-Lyoko et ce n’est certainement pas aujourd’hui que je vais le faire.

C’est parti, la cantine se dissipe peu à peu pour laisser place à un nouveau décor : le laboratoire expérimental de Franz Hopper. Endroit clairement délabré, il n’y a qu’un savant fou pour établir son lieu de travail dans une bâtisse qui n’a même pas de plafond correct. Ce dernier s’effondre par endroits, laissant des gravats sur le sol carrelé. Pour une fois que le scientifique ne porte pas ses lunettes sombres, je peux constater qu’il est xanatifié. Le pantin contemple le capharnaüm en riant à gorge déployée. Sa fille vient alors le rejoindre, un sourire rayonnant sur son visage. Sensiblement plus âgée, elle est vêtue d’une tenue de gouvernante. J’ai envie de crier : « What the fuck ? » mais je ne fais pas partie de la scène. Elle se love alors dans les bras de celui qui l’a mise au monde avant de l’embrasser sur la joue, laissant une trace de rouge à lèvre sur la barbe poivre et sel. Ils sont heureux, du moins en apparence. Aelita met fin à cette étreinte et, armée d’un plumeau, s’approche de différents bocaux reposant sur une étagère au bois légèrement vermoulu. Tout en dépoussiérant une des parois de verre, elle sifflote trois notes qu’elle répète inlassablement. Je constate alors avec horreur le contenu de l’objet qu’elle nettoie.

« Odd, tu rêves ? »

Brusque sursaut. La voix de la japonaise m’a ramené à la réalité. Ravi de voir que sa tête n’est pas conservée dans du formol pour servir de décoration d’intérieur... Tous les regards se portent sur moi. Je constate alors que je n’ai plus un poil de sec, une sueur collante ayant envahi chaque recoin de mon corps. Je me suis vraiment noyé dans cette torpeur, cette angoisse qui m’a oppressé à une vitesse folle. Moi qui ne suis jamais stressé, c’est une expérience particulièrement étrange à vivre. Je commence à comprendre pourquoi Aelita est à cran après une série de crises. Pourtant, ce n’est pas le premier flash... Je n’en ai plus sur le monde virtuel depuis l’attaque avec le gaz hilarant mais on dirait que cette faculté m’a été imputé au quotidien. Ce n’est pourtant pas aussi utile. La plupart du temps, ce sont des scènes complètement loufoques qui dansent devant mes yeux. Je ne pense pas que ce soit prémonitoire – je l’espère pour Yumi en tout cas – vu que je me suis déjà vu en couple avec Sissi et ça, il y a peu de chances que ça arrive !

« T’es sûr que ça va ?
— Oui Ulrich, ne t’en fais pas. C’était juste... un étourdissement.
— Bon, on va pouvoir continuer ! Alors qui est partant pour accueillir Max Stones ? s’exclame Aelita. »

Qu’est-ce qu’elle raconte celle-là ? J’ai dû rater un épisode...

« Heu... Quelqu’un veut bien répéter ?
— Je viens de tout raconter, tu n’avais qu’à écouter ! Tu sers vraiment à rien... »

Toujours quelques mots sympas à rajouter avec ses airs de meneuse castratrice. J’ai fini par trouver plus impertinent que moi... Ce qui m’inquiète, c’est que mon absence a l’air d’avoir duré un sacré bout de temps cette fois. Pas le choix : va falloir s’aplatir devant Madame Einstein pour espérer avoir une once d’explication.

« Excuse-moi, j’étais déconcentré. Je ne comprends vraiment pas comment tu es passé de Lyoko à ton nouveau mec en un rien de temps. »

Oups, j’ai encore gaffé vu le regard noir que Jérémie vient d’accorder à son ex. Que je sache, ils ne sont même pas ensemble en plus. Pourquoi j’ai sorti un truc pareil ? Sans doute pour la taquiner mais j’avais déjà oublié l’ambiance malsaine qui plane entre les deux cerveaux du groupe. Maintenant, fini les blagues !

« Odd, j’ai expliqué ce qu’il s’est passé dans cette boule il y a dix minutes... »

Dix minutes... Ce que j’ai vu n’a pourtant duré qu’une vingtaine de secondes, ça commence à m’inquiéter. Je réfrène l’envie d’en parler à Jérémie. Il m’en voudrait s’il savait que j’ai profité du Superordinateur pour tenter d’améliorer mes performances en matière de combat. On dirait que mon bidouillage ne m’a pas été positif. Quand j’ai appris qu’Einstein avait effacé ce pouvoir lors d’une mise à jour du Supercalculateur, j’ai cru que ça serait temporaire, que ça finirait par passer avec le temps… mais ça n’a pas été le cas. Une seule solution : continuer à faire comme si de rien n’était. Ce n’est pas si dérangeant de toute manière.

« Bien sûr, où avais-je la tête ? m’écriai-je. J’ai juste pas compris pourquoi tu parles encore de ce gars.
— Parce que j’ai eu une idée et je pense que c’est le bon moment pour l’aborder. Au moment où Yumi m’a appelée pour me prévenir de l’attaque, j’étais dans la chambre d’hôpital de Max. Il m’a confiée son désir de reprendre les cours le plus rapidement possible afin de ne pas être trop décalé par rapport à la matière, il tient à passer son brevet ! Le problème, c’est que personne ne s’est manifesté pour l’identifier. Il a donc besoin d’un tuteur légal s’il veut s’inscrire à Kadic. Et je veux lui faire la surprise de lui trouver une famille !
— Parce que tu veux le faire venir ici en plus ?
— Évidemment ! Je suis sa seule amie et il va avoir besoin de soutien s’il veut se remettre à jour.
— Tu oublies Charlotte, elle lui rend visite depuis le début.
— Ne me compare pas à elle Odd, nous n’avons rien en commun. Je sais me tenir, contrairement à ta copine qui m’a presque agressée lors de notre rencontre.
— Faut toujours que t’exagères ! Et puis, t’es loin d’être un modèle de fille pacifiste ces derniers temps.
— On peut en finir les gars ? J’ai envie d’aller prendre l’air et taper dans le ballon. Ça fait mille ans qu’on est ici, râle Ulrich.
— C’est vrai que ça fait beaucoup d’informations pour aujourd’hui, poursuit William qui a l’air encore plus paumé que d’habitude.
— J’habite trop loin, impossible qu’il vienne vivre avec les Della Robbia !
— Il peut loger à l’internat pendant les périodes scolaires, ce n’est pas un problème. J’ai juste besoin que l’un de vos parents se porte volontaire pour veiller sur lui juridiquement jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité.
— On ne sait même pas quand ça sera vu qu’il ne connait même pas sa date de naissance !
— Bien vu Ulrich mais c’est un problème qu’on réglera plus tard. S’il vous plait, il y a bien quelqu’un pour qui ça ne doit pas poser de problèmes... Plus le temps passe et plus ça sera dur pour lui de se mettre à jour, c’est pour ça que j’ai absolument voulu en parler aujourd’hui.
— Jérémie, je peux te parler en privé une seconde ? lançai-je à l’attention du génie. »

Il hoche la tête et nous nous dirigeons tous les deux à l’autre bout de la salle. Tout excité d’avoir eu l’idée du siècle, je m’empresse de la confier à mon ami. Après tout, il est intervenu quand l’autre sauvage s’est permis d’insulter Charlotte, je peux bien lui filer un coup de pouce à mon tour !

« C’est ta chance mon vieux ! Il faut absolument que t’adoptes Max Stones !
— T’as encore rien compris Odd. Il lui faut juste un tuteur légal et je ne suis pas majeur donc, même si je le voulais, ce n’est pas de mon ressort.
— Ben je voulais parler de tes parents hein !
— C’est vrai que mon père est plutôt cool... Mais elle m’a vraiment trop blessé dernièrement, il est hors de question que je ramène un rival ici.
— Tu n’as pas à tant faire, je plaisantais ! Aelita ne l’aime pas, elle n’attend qu’un geste de ta part pour tout recommencer à nouveau.
— Tu en es sûr ?
— Absolument certain ! Céder à sa requête me semble parfait pour un nouveau départ. Je suis un pro quand il s’agit de se faire pardonner auprès d’une fille ! Odd le magnifique, toujours là pour aider ses potes en péril !
— Bon, je vais y réfléchir. Mais tes solutions à deux balles commencent un peu à me fatiguer. Il est temps que tu grandisses, dit-il en s’éloignant, sans doute pour mettre fin à cette conversation qui n’a pas l’air de lui plaire. »

J’en ai un peu marre qu’on me prenne pour le débile de service ici ! Je sens la fureur qui s’était emparée de moi quelques instants plus tôt remonter à la surface. Alors que je me dirige vers notre table, je me rends compte que notre nouvelle cantinière est en train de discuter avec les autres, un plateau rempli de tasses fumantes à la main.

« Voilà le petit dernier, dit-elle avec un sourire détestable aux lèvres. Tu veux un peu de thé ?
— Non, répondis-je d’un ton sec. Où est mon chocolat chaud ? Avec Rosa, on y avait droit !
— Eh bien, je ne sais pas qui est Rosa mon petit mais ici, c’est camomille pour tout le monde.
— Je veux un chocolat chaud ! répétai-je, agacé par cette stupide employée.
— Quel enfant pourri gâté ! lâche Aelita. »

C’est la phrase de trop. Je repousse le plateau violemment et une partie du liquide bouillant se renverse sur le bas-ventre de la cuisinière tandis que les tasses se brisent en mille morceaux sur le sol. Je ne m’en veux même pas : c’est à cause d’elle que Rosa n’est plus là après tout ! Je reçois alors une énorme claque de la part de notre nouvelle intendante, ce qui m’envoie valser sur le carrelage. Je m’en étais déjà pris une sur la joue gauche avec Yumi, voilà que la droite y passe aussi. Furieux, je me relève pour faire face à mon opposante, il est hors de question que je me laisse faire ! Avant que je n’ai eu le temps de réagir, William m’attrape par le col et me sort du réfectoire.

« Qu’est-ce qui te prend ? Tu vas avoir des problèmes avec le proviseur...
— C’est elle qui va en avoir ! Coups et blessures sur mineur, je vais la faire renvoyer cette Vitamine ! »


-Élisabeth-

Comme à mon habitude, j'entre sans lui signaler au préalable mon arrivée. Je remarque immédiatement qu'il est au téléphone... comme la plupart du temps. Il lève à peine les yeux dans ma direction et continue sa conversation comme si de rien n'était. Typiquement lui. Je pousse un soupir pour lui signaler mon mécontentement mais il ne bronche pas. Son front est de plus en plus envahi par les rides, il devient un vieillard. J’ai l’impression qu’il pourrait y passer d’une minute à l’autre, ce boulot l’use de jour en jour. J’espère qu’il attendra encore quelques années avant de claquer, j’ai encore besoin de lui tant que je suis ici ! Les vieux me dégoûtent, j’espère que je ne finirai pas comme ça... Enfin, la chirurgie esthétique fait des merveilles de nos jours donc je n’ai pas à m’inquiéter pour mon futur. S’il avait été quelqu’un à qui je tenais vraiment, je lui aurais conseillé un lifting mais c’est bien simple : je m’en fous des autres. Il finit par raccrocher et reporte son attention sur moi. Mais ce qu'il me dit n'est pas ce que j'attendais.

« J'ai un autre appel sur mon portable. Tu n'as qu'à t'asseoir, je reviens dans une minute. »

Concis et froid, un ultime rejet de la part de celui qui m'a mise au monde. En temps normal, j'aurais protesté. Mais pas aujourd'hui. J'ai tout mon temps et je sais que je vais finir par avoir ce que je veux. Je regarde autour de moi. Même si je la connais par cœur, cette pièce me fascine. Impersonnelle, ça résume bien la décoration de l'antre de mon père. Le bureau n'a plus sa splendeur d'antan. Autrefois, les meubles étaient polis à la perfection, les murs débordaient de couleurs et les photos de famille étaient partout. Cet endroit respirait la joie mais il est tombé dans la décrépitude, comme le proviseur de cet établissement renommé. J'ai passé tellement d'heures ici... À six ans, il me prenait déjà avec lui dès qu'il le pouvait pour que je passe le moins de temps possible à la maison. C'était à l'époque où nous vivions à proximité du « gigantesque collège Kadic et c'est mon papa à moi qui dirige ! » comme je répétais à qui veut l'entendre. Qu'est-ce qu'on peut être pitoyable à cet âge-là, je ne savais même pas que l'école faisait aussi office de lycée. Pas étonnant que je déteste les enfants... Ils ont, pour la plupart, droit à une vie de famille que j'ai à peine eu l'occasion de goûter. À l'âge où les bambins s'amusent dans les plaines de jeux, j'étais cloîtrée entre quatre murs avec mon paternel. Il y avait pourtant tellement de jeunes que j'aurais pu rencontrer dans la cour de récré… J'aurais fait n'importe quoi pour avoir un ami à qui parler dans cet établissement dont je ne voyais qu'une infime partie. Mais mon père était formel : « Ils sont trop âgés. Personne ne fera attention à une petite fille comme toi. » Même après toutes ces années, la voix rauque qui prononce ces mots hante encore parfois mes nuits.

Heureusement, j'ai trouvé ma voie. Et tout ça, c'est grâce à Arya. Cette fille qui a bouleversé ma vie sans même le savoir. Je revois sa petite silhouette frêle se dressant à l'endroit même où je me trouve. Convoquée ici suite à l'agression : un compas dans la main de son voisin de classe qu'elle trouvait trop collant à son goût, pas moyen de trouver plus classe que ça. Ce qui m'a vraiment marquée, c'est sa détermination, sa bravoure. Le genre de personne qui n'a peur de rien et surtout pas d'un de ses congénères. Son regard rempli de rage m'a convaincue. Une fille n'est pas condamnée à finir faible. Il y a moyen de se battre, de s'élever au-dessus de la masse, de forcer le respect de ceux qui nous entourent. Ce jour-là, onze mois avant d'intégrer l'école en gentille petite élève de sixième comme je le prévoyais, j'ai su que j'allais devenir comme Arya. Enfin, pas exactement. Elle a été renvoyée suite à cette histoire et d'autres broutilles donc je savais que je devais être plus fine, tirer mon épingle du jeu sans avoir recours à la violence physique qui laisse des traces.

Dans la jungle scolaire, il y a les lions, qui rugissent plus fort que le reste de la faune, et ceux qui vont servir de repas. Nous sommes plutôt chanceux : pas de fauves à Kadic. Mais il y a bien un prédateur... Je suis du genre veuve noire, sournoise et efficace. La plupart des élèves me craignent mais ne savent pas ce que je suis vraiment capable de faire. Certains m'ont testée... mais ils ont toujours été vaincus. Tellement facile vu qu'ils s'imaginent que je suis stupide. Mais ils se trompent : j'ai été pourvue d'une autre forme d'intelligence et elle est bien plus utile que celle utilisée pour résoudre des équations. L'instinct de survie, ça doit être ça. Il faut croire qu’il y en a qui naissent pour être des vainqueurs, c’est la sélection naturelle.

La victoire dont je suis la plus fière est sans aucun doute la conclusion à ma rivalité avec Anaïs Fiquet. J’ai compris dès mon premier jour de cours que cette garce était la plus populaire du collège. J'ai laissé faire au début, persuadée que la roue allait tourner. Les gens allaient quand même finir par se rendre compte que j’étais plus intéressante qu’elle ! Lorsqu’elle était en sixième, la belle Anaïs avait représenté Kadic au concours de majorettes qui a lieu chaque année entre écoles de la région parisienne pendant les vacances de Pâques. La plupart des élèves avaient commencé à la regarder avec intérêt après le trophée qu’elle avait remporté face à des concurrentes de taille. Ma principale motivation était simple : être la nouvelle pom-pom girl officielle de l’école ! Comme nous étions deux à vouloir participer lors des inscriptions en février, Jim avait reçu la lourde tâche de nous départager afin de choisir celle qui aurait accès à la compétition et mes chances de défaite étaient élevées, cette petite conne a toujours été plus active que moi.

J'ai donc fait ce que j'avais à faire. Je me suis d'abord renseignée sur ma victime, je voulais tout savoir. Pour ça, il n’y avait qu’un seul moyen : jouer la bonne copine. Cette cruche a vraiment cru qu'une fille comme moi pouvait s'intéresser à sa vie pitoyable. J'ai vite appris ses passe-temps : badminton le mardi soir, basket le mercredi après-midi et athlétisme le samedi matin. Intéressant mélange. J'ai vite compris qu'elle ne faisait pas ça juste pour garder la ligne. Les filles sportives se font aduler et c'est ça qu'elle cherchait, j'en suis convaincue. J'ai toujours détesté ceux qui se servent du sport pour se faire une réputation. Alors qu'elle avait un entrainement et qu'elle s'était déjà mis en tête qu’elle allait marquer le plus de paniers lors de l'échauffement, je me suis rendue à son domicile. C’était le temps où elle était externe, avant que son père ne soit muté dans le nord. Valérie, le boudin sur pattes qui lui sert de mère, m'a accueillie à bras ouverts : « Anaïs a beaucoup parlé de toi, c'est bien que vous soyez amies. » Les parents ont toujours aimé que leurs enfants soient dans les bonnes grâces de la fille du proviseur. Même en dehors de l'école, les gens connaissent mon nom et c’était toujours positivement à l’époque. Madame Fiquet ne s'est donc pas méfiée, elle s’est excusée pour l’absence de sa fille. J'ai joué l'idiote comme je sais si bien le faire : « Vraiment ? Anaïs a entrainement aujourd'hui ? J'aurais juré que c'était le jeudi soir ! Est-ce que je peux l'attendre dans sa chambre ? »

C'est la base : s'il y a quelque chose à trouver, c’est dans la chambre à coucher. Personne ne s’attend à ce qu'une personne malveillante ait accès à la pièce la plus intime, celle qui reflète la vraie personnalité des gens qui nous entourent. Je suis donc entrée dans le repaire de ma rivale. En apercevant la lotion anti-verrues sur la table de nuit, j'ai tout de suite compris que je n'avais pas fait tout ça pour rien. Il y avait moyen de trouver des éléments compromettants qui me permettraient d'écarter une bonne fois pour toute cette blondasse. J'ai fouillé et, comme toujours, j'ai trouvé : la teinture, les lentilles bleues et surtout la photo. Le cliché datant de quelques années montrait une Anaïs radicalement différente : une brune boulotte aux yeux noisette. Encore une idiote qui a voulu ressembler à Barbie tout en prétendant que tout était naturel chez elle. Faut dire que ça a été facile : elle a débarqué dans la région pour commencer ses secondaires et personne ne la connaissait avant.

J'ai donc attendu patiemment que la basketteuse revienne à sa maison pour la confronter, tout en sachant que sa mère s'était absentée entre-temps pour se rendre à son cours de yoga. En entrant dans la chambre, Anaïs a pleuré toutes les larmes de son corps en constatant le désordre. Ai-je oublié de préciser que j’avais pris soin de découper les tenues que je jugeais trop moulantes ? Ça l’a brisée de voir ses petites robes réduites en miettes. Mais mon moment préféré restera l’instant où je lui ai dit que j'étais aussi au courant pour son traitement contre la transpiration excessive, le rouge qui lui est monté aux joues était impayable. Inflexible à sa comédie, je l'ai menacée : « Si tu ne te retires pas de la compétition, je révèle tous tes petits secrets ! » Le lendemain, elle n'est pas venue à l'école. J'ai appris plus tard qu'elle avait prétendu avoir une dépression, il lui a fallu trois semaines pour remettre les pieds à Kadic. Son image en avait pâti, personne n’aime les gens qui sont mals dans leurs peaux. J’ai cru qu’elle allait changer d’établissement mais elle a compris que je ne dirais rien si elle se tenait à carreau. Elle a donc persévéré à continuer ses études ici quand ses parents ont déménagé, sans doute parce qu’elle a réussi à se reconstruire grâce à son groupe de ploucs. Pourtant, elle baisse toujours les yeux quand je la croise dans les couloirs, ce qui me procure un immense plaisir : j’ai réussi à détrôner la diva que j’enviais tant lors de mon arrivée. Je n'ai éprouvé aucun remords et c'est grâce à elle que j'ai compris que je pouvais aller très loin pour arriver à mes fins tout en assurant mes arrières. Je n'ai jamais été inquiétée, elle a sans doute gardé le silence par peur de représailles. Logique, j'ai toutes les cartes en main pour la détruire si jamais elle venait à parler.

« Me voilà. Qu'est-ce que tu veux ? »

C'est ta chance mon vieux ! Il faut absolument que t’adoptes Max Stones ! Ce crétin d'Odd n'a jamais été discret. J'ai entendu sa conversation avec Jérémie et j'ai compris ce qui se tramait. Ils veulent ramener ce garçon ici au moment même où je m'apprête à sortir le premier numéro de La face cachée de Kadic. Je lis les journaux depuis que j’ai été promue rédactrice en chef et presque tous les quotidiens diffusent son signalement. Ce gars est connu et je suis certaine que c'est pour ça qu'ils s'intéressent à lui. Ça ne peut être un hasard : ils veulent me voler la vedette ! Hors de question que je les laisse faire.

« J'ai un de mes amis qui aimerait venir ici en tant qu'élève mais il a besoin d'un adulte responsable car il a perdu ses parents. Est-ce que tu accepterais de devenir son tuteur légal ?
— Voyons, j'ai des affaires plus importantes que ça et tu sais bien que ce n'est pas une vie de plaisir pour un adolescent d'être associé au chef de l'établissement, sans compter qu'il va passer le plus clair de son temps ici. »

Mon père a toujours pensé qu'être la fille du proviseur était un fardeau. C'est ce que je lui ai laissé croire mais il ne sait pas tous les avantages que ça me procure.

« S'il te plait, c'est vraiment important. Une signature et tu sauves un jeune de l'orphelinat ! Tu n'auras pas à t'en occuper si c'est ça qui t'effrayes.
— Tu ne sauras pas me faire changer d'avis, grommelle-t-il. Vas-t’en maintenant, j’ai des dossiers urgents à traiter.
— Plus importants que ta propre fille je suppose… murmurai-je d’une voix à peine audible. »

Il ose s’opposer à moi, est-ce qu’il imagine vraiment que je vais obéir comme un bon petit soldat ? C’en est trop : il est temps de sortir l’artillerie. Depuis ce jour où il m'a rabaissé publiquement lors de la photo de classe, j'ai trouvé un moyen de l'avoir à ma botte.

« Tu n'aimerais pas que Maman se retrouve en première page de mon nouveau journal ? »

Son visage prend alors une teinte très pâle, il n'a jamais aimé que j'évoque le sujet.

« Tu n'oserais pas, dit-il à mi-voix.
— Bien sûr que si ! J'ai hâte de voir la tête de tes collègues quand ils apprendront ce qui est arrivé à la femme dont tu ne parles jamais... »

En réalité, je bluffe. Elle est morte à mes yeux et je sais que c'est mon talon d'Achille que j'ai toujours masqué. Si quelqu'un veut m'atteindre en plein cœur, c'est là qu'il faut viser. Je ne laisserai donc jamais rien filtrer à ce sujet mais mon imbécile de père ne connait pas bien sa fille. Il sait juste qu’il est faible face à moi, il ne peut l’emporter... Je suis donc certaine qu’il n’y aura pas de Max Belpois mais bien un Max Delmas, ça sonne mieux en plus !

« Je le signerai ton foutu papier, finit-il par céder. Mais c'est toi qui te chargeras de lui, je ne veux pas l'avoir dans les pattes et ce n'est pas négociable.
— Pas de problèmes ! Dernière chose avant de te laisser, il y a eu un incident ce matin au réfectoire. Odd Della Robbia s'est amusé à lancer du thé bouillant sur les élèves. Les retenues ne semblent pas avoir d’effet sur son comportement immature, il est peut-être temps de passer à des sanctions plus... lourdes, précisai-je avec un grand sourire. »

Un à un, ils vont tous finir par tomber dans ma toile. Et quand ce sera le tour de mes pires ennemis, je vais prolonger l'agonie jusqu'à un point de non-retour.


-Aelita-

14h45, ça fait déjà plus de deux heures que l’on discute de tout et de rien. C’est ça que j’aime chez lui, je peux me confier en étant sûre qu’il m’écoutera sans jamais paraître ennuyé. Et puis, c’est toujours bien d’avoir un point de vue extérieur sur la situation. Dire que j’ai rencontré ce garçon il y a seulement quelques jours et nous sommes déjà si proches ! Ça m’a fait bien rire de reprocher à Odd de passer tout son temps avec sa copine alors que je suis moi-même tout le temps occupée avec une personne extérieure au groupe. Personne n’a relevé, c’est ça l’avantage de ma nouvelle situation. Ils me ménagent car ils savent que je peux exploser à tout moment. En vrai, j’en ai marre. J’ai perdu tout ce temps à sauver un monde que je ne considère pas vraiment comme le mien. Pourquoi ne pas laisser XANA gagner une bonne fois pour toute ? On ne peut pas continuer cette lutte toute notre vie alors à quoi bon ? Évidemment, je continuerai à désactiver les tours car je veux savoir la vérité. Je n’ai pas encore tout découvert. Mais ce que j’ai appris ne me donne pas envie de sauver mon père. Et son sauvetage était une des dernières choses qui en valait encore la peine. Enfin, j’essaye juste de m'en persuader. Je me voile la face : j’aime énormément cette vie humaine en fait. Et c’est pour ça que je n’abandonne pas malgré mon manque d’énergie.

« Donc le reste de ta journée d’hier, c’était comment ? Tu ne m’as toujours pas raconté !
— C’est parce que j’attendais que tu finisses ton histoire du vieux sénile qui s’est introduit dans ta chambre !
— Laisse tomber, ce n’est pas intéressant. Tu m’as parlé pendant une heure de ta dispute avec Odd mais tu ne m’as encore rien dit du reste de ta journée entre filles. D'ailleurs, tu peux dire à Yumi que je lui en veux. À cause d’elle, je n’ai pas eu de visite de ta part hier !
— Je ferai passer le message, confirmai-je avec un clin d’œil.
— C’est marrant parce que je connais tous tes potes à force de t’entendre parler d’eux mais je suis sûr qu’ils ne connaissent même pas mon nom !
— Ne t’inquiète pas pour ça, je leur parle bien assez souvent de toi, répondis-je avec un petit sourire.
— En bien j’espère !
— Évidemment, il n’y a que du positif à dire ! Bon, comment résumer ce samedi ? En une phrase : j’ai beaucoup ri avec Yumi ! Tout était parfait : les nouvelles prises de karaté, les massages à l’huile parfumée et le resto japonais pour bien clôturer la journée ! Et tout ça payé par William, tu peux le croire ?
— Sérieusement ? Et il n’est même pas venu avec vous ?
— Ben non, c’est le principe d’une journée entre filles. Il a reçu beaucoup d’argent de ses parents dernièrement et il nous en a donné une partie pour nos différentes activités.
— Je ne comprends pas pourquoi il a agi comme ça. Vous vous faites entretenir en fait ?
— Mais non ! répliquai-je en lui envoyant un coussin à la figure. Il a sans doute voulu se faire pardonner auprès de la fille qu’il aime et, à la place d’un cadeau neuneu, il lui a offert une journée avec sa meilleure amie, c’est pas beau ça ?
— Mouais. Si tu veux mon avis, c’est surtout parce qu’il savait que vous n’avez pas les moyens de vous permettre de telles dépenses. »

Si une autre personne avait tenu de tels propos, j’aurais trouvé ça déplacé. Étant donné que je lui ai confié que je n’ai jamais vraiment eu d’argent et que Yumi est dans une période difficile, je ne le prends pas mal surtout qu’il est lui-même en situation précaire : j’ai même dû demander à Ulrich quelques vêtements pour qu’il ait autre chose à se mettre que sa blouse d’hôpital ! Par chance, ils ont les mêmes mensurations. Mais visiblement des goûts radicalement différents vu la grimace que Max avait vainement tenté de dissimuler lorsque je lui avais apporté de quoi remplir sa garde-robe. Néanmoins, il n’est pas en mesure de faire la fine bouche même si je me suis promise de lui trouver de quoi le satisfaire pleinement dès que j’en aurais l’occasion. Je le vois un peu comme mon nouveau protégé, faut croire que je n’ai pas complètement perdu mon empathie... Dès que je me plonge dans mes pensées, mon confident me fixe de ses grands yeux rouges qui contrastent avec sa couleur de peau. On dirait qu’il ne se lasse jamais de me sonder pour essayer de déchiffrer ce que je lui cache... ou alors il aime vraiment me regarder. Un autre point positif avec ce garçon : les moments de silence sont tout aussi agréables que nos conversations passionnées. L’ennui ne se profile jamais à l’horizon. Mais je sais qu’il est temps pour moi de briser le calme qui règne dans la chambre 614.

« Je ne te l’ai pas encore dit mais... j’ai eu une série de rêves assez perturbants la nuit passée. Est-ce que ça t’embêterait de m’aider à mieux les comprendre ? »

Il hoche la tête sans détourner le regard des mèches roses qu’il a déjà complimentées à maintes reprises. Étonnamment, cette couleur n’a jamais surpris personne à l’école. Pourtant, j’ai compris dès le premier jour que ce look était plutôt inhabituel vu l’uniformité qui règne à Kadic. Depuis que je me rends régulièrement au Royal Hospital, j’ai compris que ça pouvait déranger. À chaque visite, il y a toujours au moins quelqu’un, que ce soit un membre du personnel ou un patient, qui me dévisage d’un air malsain. Au début, je n’ai pas compris ce qui provoquait une telle réaction chez ces gens mais j’ai fini par constater qu’ils s’attardaient sur ma chevelure. La désapprobation peut se lire sur leurs visages, depuis quand est-ce un crime d’être différent ?

« Alors, ces rêves ? »

Ah oui... Les songes nocturnes, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour lui parler de ce que j’ai vu lorsque cette sphère sombre m’a engloutie. Des images assemblées les unes après les autres, à la manière d’un court-métrage. Mais le film qui m’a été montré semblait bien trop réel à mon goût... Depuis lors, je n’ai de cesse de me torturer l’esprit pour deviner qui se cache derrière cette créature virtuelle. Car ce n’était pas XANA vu qu’il a envoyé ses Kankrelats pour me dévirtualiser afin de cesser le flux de révélations... ni mon père, il n’aurait pas voulu que je sache le genre de monstre qu’il était réellement.

« Il y avait plusieurs scientifiques travaillant sur un projet...
— Quel genre de projet ?
— Je n’en sais rien. Reste concentré et ne m’interromps pas. Ces personnes, qui étaient toutes dotées d’une intelligence et d’un esprit de créativité hors norme, se sont groupées pour révolutionner le monde. Je pensais qu’ils voulaient une vie meilleure pour leurs descendants. Mais comme toujours, les beaux discours ont fait place aux actes les plus vils. La jalousie et l’avidité, deux puissants sentiments qui empoisonnent le cœur des hommes, ont remplacé la bonne intention de départ.
— Comment peux-tu être sûre que le résultat promettait d’être si bénéfique ?
— Je n’en suis pas certaine évidemment. Mais c’est ce dont je me suis convaincue, murmurai-je plus pour moi-même que pour lui.
— Qu’est-ce qui a mal tourné ?
— Je t’avais demandé d’arrêter les questions, laisse-moi t’expliquer ! répliquai-je, une pointe d’agacement dans la voix. Parmi ces chercheurs, il y en avait un qui était plus brillant que les autres. Envieux vis-à-vis de son succès, son fils a contacté un de ses collègues et, ensemble, ils ont commis l’irréparable en éliminant définitivement le savant qui était pourtant si prometteur. Après cet acte de malveill... »

Je suis interrompue en plein récit par une notification provenant de mon portable. J’aurais pu le laisser sur le côté et continuer mon histoire mais il faut que je vérifie si ce n’est pas une alerte XANA, je n’ai pas le choix étant donné mon rôle crucial sur Lyoko. Un texto de Jérémie : Je suppose que tu es à l’hôpital ? Il faut qu’on parle, j’arrive. Tout mensonge de ma part est inutile, il a dû me voir quitter ma chambre et sait pertinemment où je passe mes temps libres quand je suis à l’extérieur...

« C’est la cata ! Jérémie va débarquer d’une minute à l’autre !
— Après tout ce que tu m’as confié sur sa jalousie excessive, je suis sûr qu’il ne vient pas ici pour me rendre une visite de courtoisie, dit-il d’un ton grave.
— Ce n’est pas après toi qu’il en a... Il faut absolument que tu le retiennes ici ! Je dois aller quelque part et, s’il l’apprend, il fera tout pour m’en empêcher.
— Comment je vais faire ça moi ?
— T’es débrouillard, tu trouveras bien quelque chose à inventer.
— Du genre : Aelita est partie acheter des glaces, ça va bien sinon ?
— Faut que tu le gardes ici pendant au moins une heure donc ça risque de ne pas suffire cette excuse...
— Une heure ? Mais il m’aura étripé bien avant ça !
— Il faut que je parte, je reviens dès que je peux ! »

Je me précipite en dehors de la chambre sans regarder en arrière et commence à courir en direction des escaliers. S’il y a une chose dont je suis certaine, c’est que Jérémie prendra l’ascenseur et je préfère éviter de me faire coincer aussi bêtement. Je dévale les marches quatre à quatre et traverse le hall d’entrée pour rejoindre l’extérieur. Je me mets alors à marcher d’un pas rapide dans la rue, tous les sens en affût pour repérer un éventuel blondinet à lunettes dans la foule. Heureusement, celui qui me traque est facilement reconnaissable. Je me détends alors, ralentissant le rythme au profit d’enjambées plus courtes.

Alors que j’arrive dans les beaux quartiers pour rejoindre la Seine, j’aperçois une silhouette familière se diriger à pas de loup vers une grande propriété entourée d’un muret qui a pour seul accès une imposante grille aux pointes dorées. Je vois l’individu s’arrêter à l’interphone, prononcer quelques mots et franchir le portail qui s’est déverrouillé pour le laisser entrer. Bizarre... Malgré ma mission, une curiosité mal placée s’empare de moi. Que vient-il faire ici ? Je me rapproche donc et constate avec stupeur ce qui est écrit sur la plaque argentée, bien mise en évidence car elle contraste avec la couleur pourpre du muret.

AMY DEANE
PSYCHOTHÉRAPEUTE


Le mythe s’effondre... William qui va consulter ? Je me retiens de rire aux éclats. S’il y en a bien un qui devrait aller voir un spécialiste, c’est Jérémie avec son asociabilité et non pas le rebelle de service. Quoique je mérite ma place aussi avec mes cauchemars récurrents… Enfin, il paraît qu’on est tous fous à notre propre manière, même ceux qui sont censés guider leurs patients. Après réflexion, ce n’est pas si étonnant que Dunbar soit perturbé psychologiquement : il agit bizarrement. Yumi m’a racontée qu’il a prétendu ne pas savoir nager le soir où on l’a intégré dans le groupe alors que toute l’école connaît ses prouesses en natation. Moyen de faire plus contradictoire que ça ? S’il a besoin d’aide extérieure, c’est sûrement pour ses troubles du comportement ou son refus de l’autorité. Enfin, j’extrapole mais je n’en sais rien en fait. Faudrait peut-être que je lui parle pour tirer ça au clair… Mais est-ce qu’on peut vraiment aborder ce genre de sujet en toute sérénité ?

***


Au moment où l’Holomap s’affiche, je ne peux m’empêcher de pousser un soupir de soulagement. Évidemment, la banquise et Carthage sont toujours là... J’ai pourtant eu un horrible doute, qui sait ce que XANA aurait encore pu inventer pour détruire le monde virtuel ? Même si j’ai plus ou moins gardé ça pour moi-même, chaque effacement m’a procurée une sensation de vide intérieur. C’est comme si j’avais perdu trois parties intégrantes de mon esprit... Ce qui est fait ne peut être réparé, je suppose qui va falloir que je m’adapte. Je reporte mon attention sur les différents écrans et commence mon boulot de repérage. Assez rapidement, je la trouve : cette créature qui m’a capturée et pour laquelle je ressens une inexplicable attraction. Je suppose que c’est parce que je me convaincs qu’elle a encore quelque chose pour moi, une parcelle de vérité que je ne détiendrais pas encore. Après tout, elle a été stoppée en pleine action la dernière fois. Étonnament, le monstre se trouve toujours à l’endroit où il m’a attrapée... dans l’un des nombreux sentiers du labyrinthe de glace. Je me décide alors à cliquer sur l’icône qui le représente, aussi sombre que son propriétaire. C’est bien ce que je pensais... Sa signature numérique n’est pas identifiable, ce qui prouve que le programme multi-agent créé par mon père n’est pas impliqué.

Je reconsidère une nouvelles fois les options qui s’offrent à moi : dois-je vraiment accomplir ça par moi-même ? Yumi et Ulrich auraient voulu que Jérémie soit derrière les commandes et ce dernier ne m’aurait jamais permis de me jeter dans la gueule du loup. Il n’y a qu’Odd qui aurait accepté de m’accompagner pour cette mission secrète mais vu la dispute, je peux aussi le rayer de la liste. Reste William... Je me ressaisis. Je ne peux décemment pas l’envoyer en terre inconnue s’il n’y a personne pour nous guider depuis le labo, surtout qu’il risque plus d’être une vraie plaie qu’un véritable soutien. Pas le choix : va falloir que j’y retourne seule malgré les nombreux dangers. Si je sprinte, il y a moyen que je rejoigne la sphère avant que la Méduse n’ait le temps de réagir.

Alors que je me prépare à lancer une virtualisation différée, une fenêtre apparaît sur l’écran : un des scanners est actif. Pas de doute possible, une matérialisation est en cours. Je vérifie rapidement le Superscan mais tout est calme de ce côté. Serait-ce encore un cadeau empoisonné de la tour inconnue utilisée pour créer le clone de Rosa ? Il n’y a qu’un moyen de le savoir... Je prends mon courage à deux mains et me dirige vers l’élévateur. En deux temps trois mouvements, je me retrouve à l’étage inférieur. Deux scanners ouverts mais le troisième est fermé. Je ne suis pas dupe. Sans mes gardes du corps, je vais me faire massacrer si c’est un spectre qui arrive. Mais pourquoi XANA m’enverrait-il une de ses marionnettes alors que je m’apprête de toute façon à aller sur Lyoko ?

Faut que je bouge avant qu’il ne soit trop tard, c’était une stupide idée de venir ici. Je me dirige précipitamment vers l’ascenseur mais trébuche sur les câbles reliés à l’un des caissons dorés. Alors que je suis sur le sol, le scanner s’ouvre. Je serre les poings, prête à me défendre, mais rien ne vient. Serait-il vide ? Intriguée, je me rapproche et constate qu’un objet se trouve dans le caisson lumineux. C’est un... livre ? Oui, c’est bien ça. Je ramasse le bouquin à la couverture anthracite sur laquelle se détachent des lettres dorées : Je ne t’oublie pas... On dirait le titre d’un roman à l’eau de rose. Je fais défiler les pages entre mes doigts et constate que la plupart sont vierges, il n’y a qu’un cinquième du carnet qui semble rempli de notes dactylographiées. Intriguée, je m’assieds contre la paroi du scanner et commence ma lecture.


À suivre : CHAOS

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Dernière édition par Minho le Mar 17 Mai 2016 05:53; édité 6 fois
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Ikorih MessagePosté le: Jeu 28 Avr 2016 15:15   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Citation:
Intriguée, je m’assieds contre la paroi du scanner et commence ma lecture.

Voici en exclusivité le contenu du bouquin.

Aelita, tu commences vraiment à être chiante. Prochainement, tu seras amenée à découvrir un nouveau monde virtuel, et tu trouveras qu'il ressemble à une sorte de Cortex. En fait, on aurait préféré t'oublier.

Expédier une intro et un ressenti sur le personnage : done 8D
(Sérieusement qu'Est-ce que qu'elle est casse-bonbons D8 Ses réflexions, notamment sur William qui va chez le psy, sont détestables. Elle a ptête vraiment rencontré son double de CLE...)
Pour rester sur Aelita, une question subsidiaire : "Dans combien de temps elle se tape Max?" (aka le dernier être pour qui elle a un semblant d'humanité)
D'ailleurs Max a raison. Ces filles sont des grosses entretenues, bravo pour l'image du genre féminin (a)
Enfin je dis ça mais tout les personnages sont plus ou moins des enculés de toute façon...
Sissi ne fait pas exception à la règle mais je salue son intelligence, je pense qu'elle va servir à quelque chose...plus que dans la série en tout cas Mr. Green Et ta vision d'Anaïs Fiquet est innovante pour le coup, sympa!

Je fais un rapide passage sur la cantinière, histoire de finir sur les persos : j'aime bien le décalage entre la première impression qu'en a Odd (omg elle est trop jolie) et le fait que finalement elle soit elle aussi casse-bonbons (ce mot est le fil rose officiel du commentaire. Heureusement qu'on est entre fans de l'Echiquier)

J'en viens au scénario, avec une mention pour la...mention de la capacité de William à nager! Capacité qui est traitée de manière assez vague, voire flottante dans la série (ahaha). Si finalement tu expliques ça, j'applaudis XD
J'enchaine sur les flashs d'Odd. Pour le moment je suis un peu sceptique. A ce stade de la fic je pense que tu as montré que tu ne faisais pas de la merde, mais là ça fait un peu paranormal alors forcément j'attends de voir l'explication technologique qui pourrait se cacher derrière. Ou alors Aelita se mettra à cracher du feu par magie pour parfaire son costume de dragon. :c

Bien entendu, le meilleur pour la fin, le bouquin et le monstre qui semblent renvoyer à un troisième camp. Du moins c'est ce que pense le bonbon rose. De mon côté, je ne suis pas vraiment tout à fait convaincue. Pour moi, c'est encore un piège à conne rose de XANA (pour changer). A mon avis, le programme est tout à fait capable de créer un monstre un peu subtil avec une signature numérique bizarre (on a vu qu'il peut en camoufler une avec un Gardien alors...). De plus, si l'oursin appartenait à un autre camp que XANA, serait-il plausible que le programme le laisse en vie en plein milieu du territoire Banquise?
Le bouquin en lui-même, surtout son titre, fait très Franz Hopper (en mode "Je pense à toi bisous <3"), mais si c'est bien de lui, je doute qu'il soit relié à l'oursin qui fait avoir des flash-backs.... A mon avis, c'est pas le genre de mec à vouloir étaler toutes ses atrocités à sa fille pour qu'elle puisse bien le détester après! "Regarde, j'étais tellement un connard Smile"...
Cependant les deux semblent un peu trop bien synchronisés pour avoir été émis par des gens différents. Soit c'est un fuck de XANA sur toute la ligne, soit c'est un mystérieux troisième camp qui, pour une raison donné, veut tout déballer à Aelita. Peu probable que ce soit Carthage XD "Regarde comme on est des méchants chez nous! (y)"
Bref, wait and see. J'ai assez théorisé pour aujourd'hui 8D

PS : Un psychologue qui s'appelle Amy, c'est excellent xD
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Icer MessagePosté le: Ven 29 Avr 2016 13:22   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Petit con, je lis enfin ton chapitre avant d'aller dormir en me disant que je vais commenter le lendemain et tu en profites pour en balancer un autre Razz

M'enfin c'est cool, ça évite le gros suspense sur Rosa. Si j'ai bien suivi, un mort qui subit le retour dans le temps va certes revivre (Logique dans un sens, on remonte le temps) mais comme son "âme" n'est plus, le Supercalculateur ne ramène plus la personne telle qu'elle était. En gros c'est un peu comme si le Supercalculateur savait qu'il y avait quelqu'un, mais pas qui. Bon après c'est mon hypothèse, tu as peut-être un concept totalement différent mais le résultat est le même Mr. Green
À ce stade, on ne peut d'ailleurs pas totalement exclure que X.A.N.A ait quelque rapport là-dedans.

Sinon, bien joué la fake virtualisation de William, le gars était déjà carrément dans le scanner, c'est encore pire que le bluff de Laura dans CLE pour le coup x) De la même façon je salue le traitement sur la nage de Dunbar.

Par contre je trouve amusant que le chapitre à venir s'appelle "Chaos" eu égard du dernier où il faut s'accrocher tellement ça se taille dans tous les sens. Le point de vue Sissi était aussi magnifique. Bien sûr c'est à ce moment là qu'il faut relancer le cas Max Stones, et enfin, on termine en what the fuck total avec la matérialisation d'un livre qui ne semble rien avoir à envier à son collègue ayant tourné dans Harry Potter et la chambre des secrets. Le suivant promet un Max ! (Vous l'avez vu ce super jeu de mots ?).

Mon but n'est pas de finir ce commentaire en provoquant, mais cette fic commence à devenir plus intéressante que le Projet Renaissance (a)

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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Ven 29 Avr 2016 16:09   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


Inscrit le: 14 Sep 2008
Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
tu es sure que tu t'es pas planté sur le titre.
Car c'est ce chapitre qui pourrait être appelé chaos.
Presque tout le monde est bizarre ou on une attitude presque opposé à l'habituel (comme aelita aggressive, sissi faisant du chantage vraiment cruel, etc)
Je me demande ce qui arrive à Odd avec les visions.

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Minho MessagePosté le: Sam 30 Avr 2016 07:13   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 29 Jan 2016
Messages: 109
Ils sont au taquet les commentateurs, ça fait plaisir à voir !

Réponse à Ikorih
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Réponse à Icer
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Réponse à *Odd Della Robbia*
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Theoph69 MessagePosté le: Lun 09 Mai 2016 20:43   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 20 Avr 2016
Messages: 142
Localisation: Sûrement devant mon pc, à tuer du kevin !
Excellente fanfiction en général !(he oui je rattrape mon retard comme je peux) Mr. Green
J'aime beaucoup l'aspect psychologique que tu donnes au personnages.
Cependant je suis un peu sceptique sur le comportement dodd.
Mhm Que le dit *Odd della robia* la "blague" sur la mort de Rosa est vachement déplacée. C'est assez morbide quand on y pense.
Bruuuh Aelita n'a jamais été mon personnage préféré mais le côté agressif qu'elle développe et aussi imprévisible qu'intéressant.
J'ai relevé un truc assez marrant dans ta fic :
"Son cœur a cessé de battre, sa tête a été détachée du reste du corps et le tout a été éparpillé dans un congélateur. Si toutes ces difficultés ont été contournées, je serais agréablement étonné. Toute cette histoire n’a ni queue ni tête,"
C'est un humour extrêmement noir ou bien ? xD
Bref une très bonne fic qui nous laisse sur notre faim avec le coup du livre Razz
J'attends la suite avec impatience ^^

_________________
Pour discuter entre lyokofans Librement dans un endroit actif avec 1000 membres, clique sur l'image !

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Repose en paix Nastia, la Lyokofan la plus gentille partie trop tôt. Je ne t'oublierai pas.
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Zéphyr MessagePosté le: Ven 13 Mai 2016 15:33   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Yo' ! Ça faisait une paye que je devais te lire, mais les gants à usage unique qu'il faut obligatoirement mettre avant d'entrer étaient introuvables. Comprend que je n'avais pas envie de me salir les mains, je suis un professionnel.

Globalement, ce sont sept bons chapitres que j'ai lu. Tes points forts sont incontestablement le style d'écriture, immersif avec des formulations et manières de voir intéressantes, ainsi que les rapports entre personnages.
Là où ça bat un peu plus de l'aile selon moi, ce sont les scènes d'action virtuelles. Leur rythme ne rend pas hommage à certaines séquences terrestres en étant très saccadé et surtout, moins immersif. Très clairement, ce n'est pas ça qui a contribué à me faire apprécier la lecture.
L'autre point que je trouve dommageable à ton échelle, c'est le basculement brutal des caractères et modes d'expression des personnages. Ton texte démarre en plein milieu de la saison 3, garder une certaine continuité à ce niveau-là n'est donc pas illogique (ce qui permet par la suite de s'en éloigner progressivement). Les exemples les plus parlants sont certainement Jérémie et Ulrich. Dès le chapitre 2 (soit le lendemain de l'épisode 59, comme tu nous le signale), le premier est très corrosif dans ses paroles (cf. sa façon de prendre Ulrich de haut, qui n'est pas vraiment caractéristique du personnage dans un contexte se détachant tout juste de l'animé), lorsque le second adopte le langage et l'état d'esprit du collégien de base (alors qu'à titre personnel, je pense qu'Ulrich vaut quand même un peu mieux que ça à cette échelle). Pour les autres personnages, l'évolution des caractères et modes d'expression est moins brutal (William, Aelita, Odd dans une moindre mesure), ou plus simplement ont gardé le respect du modèle de base (Odd, Yumi, Sissi). Pour résumer ma remarque, je pense que tu as voulu mettre rapidement ta patte dans ce début de texte, pour des raisons scénaristiques entre autres. L'effet de faux-raccord d'essence des personnages par rapport au point de départ se ressent quelque peu sur certains aspects, Ulrich et Jérémie étant ceux pour qui c'est le plus perceptible.


Blablabla… ça se sent que ton texte a été travaillé au niveau du scénario. Enfin, ça ne signifie pas que je n'ai rien à dire sur certains aspects. Je constate par ailleurs qu'Icer a été trop tendre avec toi sur certains points – ce qui expliquerait l'image de l'agneau de son premier post. Dans l'ordre des chapitres :

Le fait qu'Aelita reconnaisse presque instantanément en la boule lumineuse-leurre bleue son père interpelle. Sachant que le flash-back de l'épisode 57 montre une forme virtuelle du Franz sous la forme de multiples petites sphères de lumière, plutôt différente de celle vue dans la saison 4 (même si le lien peut se faire, mais pas si vite je pense), que sa fille l'identifie cash sous cette forme qui vient tout juste de débarquer sur Lyokô me convainc moyennement. On ne peut pas tout régler en invoquant l'intuition féminine, elle ne mène qu'à des désastres.

Je ne suis pas d'accord avec Icer concernant l'allusion au changement de sortie de Carthage (Tour de passage → Vide numérique). Dans le contexte de ton texte, elle arrive bien plus comme un cheveu sur la soupe que la série. Pour la saison 4, la transition entre ces deux points d'arrivée pouvait se justifier par le fait que Jérémie a recréé en premier lieu Carthage sur la map de Lyokô. Or, en l'absence de tours de passage, programmer une sortie de la Voûte dans celles-ci est plus compliquée. On peut donc penser qu'il ne s'est pas cassé la tête est a mis une sortie directe a territoire centrale (point appuyé par la vision de la « couche extérieure » du territoire depuis les extrémités de ceux de surface par ailleurs). En gros, je dirais que la flemme/oubli vient plutôt de ton côté, puisque la démarche des scénaristes peut se deviner facilement au vu de la saison 4 (le sous-marin aurait posé problème notamment de ce côté-là).
Néanmoins, je reste surpris que Jérémie n'arrive pas à justifier le phénomène et reste sur son « je ne sais pas ». À l'instar de la série, on peut également trouver une explication logique dans ton texte. Celui qui a ouvert le passage de sortie de la Voûte étant Xana, on peut se dire qu'à ce stade de l'animé, la manœuvre est possible par l'entité. Mais surtout, Aelita a besoin de chevaucher une Manta pour sortir du territoire. Or, les monstres ne peuvent pénétrer dans l'enceinte des tours. La conclusion qui découle de ces éléments est que Xana n'a pas eu d'autres choix que de détourner la destination du tunnel puisque la monture de sa marionnette ne pouvait l'y emmener directement. Ça explique également pourquoi Odd est également affecté par cette redirection.
Puisque j'ai réussi à formuler une explication au phénomène, je ne targuerais pas ton procédé de facilité scénaristique visant à donner plus de temps à Odd pour tenter de stopper Aelita (c'est sûr que si elle avait débarqué directement dans la tour, c'était mort…), sans succès.

Le mensonge de Jérémie sur le fait que William ne répondait pas à ses appels le jour de l'attaque qui a détruit la Montagne est peu digne du personnage je trouve. Venant de celui qui a réussi à cacher ses utilisations personnelles du retour vers le passé ainsi que la construction d'un casque neuronal, c'est surprenant de le voir formuler une excuse si maladroite, vérifiable de surcroît ! C'est certain qu'il fallait bien mettre le feu aux poudres pour amorcer sa mise de côté par un élément, mais si en plus, le personnage arrive à rester dans son moule d'intelligence, alors c'est tout bénéf' !
Puisque c'est Jérémie qui est abordé, il est plutôt rare que j'arrive à éprouver de l'empathie à son égard. Vois ça comme un compliment.

Aelita déballant tout à Max Stones sur l'histoire… Sérieusement ? Jérémie avait tellement raison en disant en disant que c'était une mauvaise idée de rendre visite à ce garçon… L'excuse que sert Aelita aux autres sur la réaction du concerné à la mention du mot « supercalculateur » est plutôt faible. Toi qui t'intéresse à la dynamique du groupe dans ton écriture, je suis étonné que les réactions des autres à cet élément n'aient pas été plus marquées. N'importe qui d'autre qui aurait fait la même chose aurait été susceptible de se faire… virer du groupe (n'est-ce pas Odd ?), mais j'imagine que tu ne pouvais pas te permettre de cumuler les renvois n'était pas envisageable, sans compter que, hélas, les cheveux roses sont intouchables sur le facteur présentiel Sad.

Dans une lignée proche, Yumi, que tu qualifies clairement de mature, a raté sa chance de se comporter en vraie amie avec Aelita dans le chapitre 6, en ne mentionnant pas le détail de son sauvetage par Jérémie. La carte de la drama queen a encore de beaux jours devant elle, pour le plus grand malheur de l'humanité...

Tu glisses par moment que William semble sous-estimer Lyokô et je prendre pour un jeu. J'en viens à me demander si tu ne cherches pas à nous faire intégrer subliminalement l'excuse dont s'est servie la série pour justifier sa capture par Xana, afin de rendre « crédible » une potentielle future capture du concerné (dont la perte sera évidemment dramatique pour Yumi, mais compensée par le groupe par l'apport de Max Stones Razz). Ceci dit, je trouve dommage que tu gardes ce postulat du « William = rigolo de base concernant la virtualisation et Lyokô » de la série, sachant que ton épisode de départ est a priori censé éviter ce scénario catastrophiquement bancal. D'un autre côté, le fait que le concerné ait oublié ce qu'il a subi lors de l'attaque avec Yolande aide celui-ci à prendre la menace moins au sérieux.

Max Stones… Vu le titre de la fanfiction, les chances qu'il s'agisse d'un membre de la famille d'Aelita sont vues à la hausse (sans parler des connaissances sur le supercalculateur en bonus). Et je parle par expérience, j'ai bien lu quelques textes qui avant de révéler que tel ou tel personnage était de la lignée de la fille aux cheveux roses, soulignaient une relation à part et différente entre les deux. J'applique donc la jurisprudence prudence, au cas où.

Le personnage d'Élisabeth est, pour le moment, une belle réussite. À voir si ça reste stable. L'exploitation de la piste maternelle est intéressante, en plus d'être apparemment pas très reluisante. Personnellement, j'ai déjà ma petite hypothèse sur le sujet :

Citation:
un ultime rejet de la part de celui qui m'a mise au monde.


Jean-Pierre cachait un secret aussi lourd sous sa moustache : en réalité, c'est lui la mère de Sissi ! Je n'invente rien, c'est le texte qui le dit !

Le personnage d'Aelita est certainement celui qui, pour le moment, présente un contraste des plus nets par rapport au début du texte. Le simple fait qu'après son expérience avec l'entité inconnue sur Lyokô, elle passe d'une forme de culpabilité empathique vis-à-vis de l'exclusion de Jérémie, à « Je ne peux plus le voir en peinture », c'est quand même assez violent. Je ne pense pas avoir lu trop vite pour avoir manqué un potentiel élément de basculement d'Aelita sur sa considération de Jérémie (sachant que depuis l'exclusion de ce dernier, les deux ne se sont parlés). Donc ça me pousse à penser que le mystérieux oursin ne veut pas le bien du groupe des Lyokô-guerriers, du moins de sa cohésion globale, déjà bien dégommée par tout ce qui a déjà été écrit.
Comme Ikorih, la piste du piège à conne aux cheveux roses est envisageable, ce qui serait d'autant plus ironique qu'elle est particulièrement imbuvable depuis l'incident virtuel. Ce dernier point peut d'ailleurs être une conséquence dudit incident, toujours dans cette même optique de mettre le Chaos dans le groupe (OMG, j'ai compris le titre du prochain chapitre).

Citation:
Dans ces moments-là, je pense à la relation Ulrich-Yumi et ça me remonte le moral, allez savoir pourquoi...


J'ai toujours su qu'il y avait une part de mesquinerie en Aelita. La vérité devait tomber face à sa prétendue « pureté ».


Deux remarques de forme, pour le dernier chapitre en date :


Spoiler


Grosso modo, le boulot qu'il y a au sein de cette fanfiction est vraiment appréciable. Je pense que tu peux encore aller plus loin dans cette qualité, je pense d'abord aux scènes virtuelles, puis aux détails qui tuent. En théorie, ça ne peut qu'aller en s'améliorant, mais l'inverse peut se produire, du moins au niveau de la situation des personnages. Sans compter l'inconnue Max Stones qui reste à surveiller. Ce serait con de te bananer après avoir plutôt bien réussi 7 chapitres.

Allez, continue comme ça et bon vent !
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Minho MessagePosté le: Lun 16 Mai 2016 07:09   Sujet du message: Répondre en citant  
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Réponse à Theoph69
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Réponse à Zéphyr
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Comment introduire quand tout est dit dans le titre ?
Honnêtement c'est le bordel
Avec une annonce très surprenante
Of course, ça sera justifié bientôt
Sur ce, bonne lecture !



Chapitre 8 : CHAOS



-William-

Dans la salle d'attente, j'observe les différents tableaux qui ornent les murs. Des traits de pinceaux qui transportent sur les toiles des scènes paradisiaques, de la classique plage de sable blanc en bord de mer à la savane africaine remplie de couleurs, de quoi donner envie de tout plaquer pour aller vivre là-bas. Quoique la vie n'y est pas forcément meilleure, ils ont juste des paysages magnifiques mais le sol est bien souvent gorgé de sang.

Chassant ces idées noires, je reporte mon attention sur la porte à la poignée dorée. Ça fait une demi-heure que je suis ici et elle n'est toujours pas venue me chercher. La ponctualité n'a jamais été son fort. Mais qui pourrait lui en vouloir quand on sait qu'elle consacre sa vie à ses patients ? Amy m'a conquis dès notre première rencontre et cette scène est ancrée en moi depuis lors.

« Je n'ai pas envie d'y aller, ce n'est pas moi le responsable et vous le savez très bien ! »

Mes parents font semblant de ne pas avoir entendu alors que je crie à l'injustice à l'arrière de la voiture. Malgré tout, on a eu cette conversation maintes et maintes fois, je sais que je n'ai pas le choix... Est-ce que je l'ai eu ne fût-ce qu'une seule fois dans ma vie ? Après mon renvoi, j'ai pourtant pris cette décision : l'internat. Je ne peux plus supporter les regards inquiets de ma mère, les discussions animées à n'en plus finir, les reproches incessants de mon père,... Il me fait culpabiliser avec cette phrase qu'il répète à longueur du temps : « Si tu en avais parlé dès le début, on aurait pu l'arrêter avant qu'il ne s'en prenne à cette pauvre fille. » Quel connard, il n'a jamais essayé de se mettre à ma place. Et maintenant, il voudrait m'envoyer en thérapie hebdomadaire pour garder un œil sur moi à distance ? Soit je cède, soit ils vont m'inscrire en externe dans une école plus proche. J'avoue avoir pensé à une troisième option : la fugue. Les cours ne m'ont jamais rien apporté de toute façon. Mais je sais que je vais déconner si je suis livré à moi-même dans la rue...

Me voilà donc embarqué chez un psy à qui je suis censé tout raconter alors que je ne le connais même pas. Ça revient à aller trouver un inconnu dans un magasin pour lui expliquer la multitude d'intempéries que j'ai déjà traversée. Sauf que le thérapeute est obligé d'écouter lui, pas comme la caissière du supermarché du quartier ! Habitué à régler tous les problèmes que je rencontre sans aide extérieure, c'est une humiliation de se retrouver démuni dans cette situation. Je sais que personne ne peut me comprendre de toute façon, même pas mes parents qui ont voulu conclure ce marché : si la consultation se passe bien, ils me laissent intégrer Kadic à condition que je me rende au cabinet chaque week-end. Ils ont trouvé le meilleur spécialiste de la région. Enfin, c'est surtout le plus cher, depuis quand les honoraires reflètent-ils les compétences ?

La voiture s'arrête devant une imposante demeure et je suis le seul à en sortir. Autant en finir le plus vite possible. Malgré ma réticence visible, je vais tout faire pour que cette première entrevue se passe bien. Une fois inscrit en tant qu'interne, hors de question que je respecte ma part du contrat. Je vois trois fois ce mec tout au plus pour ensuite prétendre être complètement soulagé et ne plus avoir besoin de ses services. Je sais qu'il ne va me servir à rien de toute façon, tous des incapables dans le social.

J'appuie sur le bouton de l'interphone pourvu d'une caméra qui m'analyse de son œil mécanique. Une voix chaleureuse s'en échappe, sans doute la secrétaire... Je grommelle quelques mots et le portail s'ouvre. Hésitant, je regarde en arrière et ma mère m'adresse un petit signe encourageant depuis l'auto. Heureusement que je leur ai demandé de ne pas m'accompagner. Évidemment, ils viendront nous rejoindre à la fin de la séance pour un débriefing. Va falloir que je convainque ce putain de psy de ma bonne santé mentale tout en révélant le moins possible.

Je monte les quelques marches de marbre qui mènent à l'entrée et la porte s'ouvre alors que je m'apprêtais à frapper. Devant moi se trouve une jeune fille souriante, me révélant ses dents blanches éclatantes, et elle m'invite à la suivre dans un couloir luxueux rempli de tapisseries et différents portraits de personnes endimanchées. Ma silhouette se reflète sur le sol brillant, je n'en crois pas mes yeux. J'ai l'impression d'être dans une galerie d'art, facile de deviner où va l'argent que l'occupant des lieux gagne. Après un dédale de pièces plus resplendissantes les unes que les autres, ma guide me montre du doigt un sofa sur lequel je m'empresse de m'asseoir. Je réalise alors que nous sommes dans un petit salon aux murs beiges surchargés par une impressionnante collection de livres et de films d'une autre époque qui reposent sur des étagères. Pas l'image que je me faisais d'un cabinet. En voyant la fille qui m'a accueilli s'asseoir à côté de moi sur le fauteuil, je comprends que ça ne va pas se passer exactement comme je l'avais imaginé...

« Où est Monsieur Deane ? demandai-je d'une voix plus timide que je ne l'aurais souhaité.
— Il n'y a pas de Monsieur Deane. Tes parents ne t'ont pas parlé de moi ? »

Ils savaient que j'allais refuser de me confier à une personne du sexe opposé, pourquoi m'auraient-ils précisé ce détail ? Ils font vraiment tout de travers...

« Non Madame.
– Je t'arrête tout de suite. Tout le monde m'appelle Amy dans cette maison et je ne travaille qu'avec le tutoiement, dit-elle en me sondant de ses yeux dorés. Je suis sûre que tu vas t'y faire. »

Je détourne la tête, elle est trop proche de moi et envahit ma zone de confort personnel. Où est-ce qu'elle l'a eu son diplôme de psychologie pour mettre le patient mal à l'aise comme ça ? Elle me tend le verre de jus d'orange qui était déjà servi sur la petite table en verre reposant au centre du salon mais je décline d'un hochement de tête. Elle me prend pour un gamin ou quoi ?

« Bon, je suppose que vous savez pourquoi je suis ici. Autant en parler direct, non ? Je sais que je n'ai pas l'air d'une victime et c'est parce que je n'en suis pas une. Je suis plus fort que ce que mon entourage veut bien croire.
— Je n'en doute pas une seconde, dit-elle d'une voix douce. Je veux juste apprendre à te connaitre, c'est tout. Tu peux te confier à moi et rien ne sortira de cette pièce. Et n'oublie pas de me tutoyer, tu dois me voir comme une amie qui veut t'aider à chaque rendez-vous, pas comme une spécialiste. »

Grâce au mot « rendez-vous », j'ai pu remarquer qu'elle a un léger accent que je n'arrive pas à identifier. Si je me fie au nom, elle doit venir d'un pays anglophone. Pour la première fois depuis mon arrivée, je prends le temps de la regarder. Elle a des cheveux sombres coiffés en queue de cheval qui mettent en valeur son visage à peau claire sur laquelle je peux apercevoir quelques taches de rousseur. Ça ne m'aide pas vraiment à déterminer son origine... Malgré l'absence de maquillage – chose rare de nos jours – et des atouts féminins un peu plats, je dois avouer qu'elle a du charme avec son petit nez en trompette et sa bouche en forme de cœur. Si j'avais dix ans de moins, je serais sûrement fou amoureux... Peut-être avec dix ans de plus aussi vu qu'elle a l'air d'avoir la trentaine. Bref, trop vieille pour moi.

« Je ne sais pas vraiment ce que vous... tu veux que je raconte.
— Parle-moi juste de ta relation avec tes parents pour commencer. Je suis persuadée que ça peut s'améliorer entre vous. »


Et ça a été le début d'une très longue conversation... Amy ne m'a pas posé une seule question à propos de l'événement qui m'a contraint à venir la voir et c'est ça qui m'a plu. J'étais libre de parler librement de ce que je voulais sans crainte d'être jugé... et c'est toujours comme ça à l'heure actuelle. Juste après la première consultation, j'ai ressenti le besoin de revoir celle qui m'avait écouté et j'ai fini par lui révéler toute l'histoire petit à petit. Même après avoir tout raconté en détails, il fallait que je continue à aller la voir tout en gardant le secret : personne ne peut savoir que j'ai besoin de ces séances, ça ruinerait ma réputation. C'est comme si j'étais soudainement devenu accro à la thérapie... ou plutôt à ses yeux d'or si compréhensifs. Il faut dire que sa méthode est très particulière. La plupart du temps, elle ne prend même pas de notes. Elle m'a expliqué une fois que c'était pour pleinement se concentrer sur les paroles de ses patients, elle préfère filmer les entrevues et les revisionner dès qu'elle a du temps libre. Mais le plus interpellant reste la fin de la discussion : elle m'aiguille à chaque fois sur la marche à suivre pour la suite des événements. Alors que je pensais que les psys se contentaient de proposer des pistes de réflexion, Amy va jusqu'à utiliser le fameux : « À ta place, je ferais... » C'est pour ça que je ne lui ai jamais rien caché... jusqu'à maintenant.

J'imagine que l'équilibre mental que j'ai réussi à lui démontrer au fil des mois pourrait vite s'effondrer à ses yeux à la simple évocation de Lyoko. Il y a pourtant un moyen de prouver mes dires et je suis persuadé qu'elle m'accompagnerait sans soucis à l'usine pour vérifier mes déclarations si jamais je venais à cracher le morceau. Mais je ne peux pas faire ça, les autres ne me le pardonneraient jamais. Il va donc falloir mettre un terme à ces moments si agréables avant d'avoir à lui mentir, j'évite autant que possible de tromper les gens vu que cette mauvaise habitude a été le point de départ de la spirale infernale qui m'a consumé de l'intérieur.

La porte finit par s'ouvrir et une femme corpulente d'une soixantaine d'années au dos voûté sort du petit salon que je ne connais que trop bien et ses traits relaxés ainsi que sa démarche apaisée me sautent aux yeux. C'est ça l'effet Amy : ses patients sont toujours détendus en la quittant, comme si elle nous entourait tous d'un aura protecteur permettant de faire face aux difficultés du monde extérieur. Je compte lentement dans ma tête et, au bout de seize secondes, mon ange gardien se trouve devant moi. Cheveux d'ébène, sourire salvateur et regard doré, les trois composantes qui me permettent de continuer à avancer. Envoûté, je m'apprête à appliquer le rituel hebdomadaire qui va bientôt toucher à sa fin.


-Odd-

J'engloutis mon troisième pain au chocolat alors qu'un rayon de soleil – encore bas à cette heure matinal – vient me caresser le visage à travers la vitre embuée du Kiwi Bleu, le nouveau café de la ville. Un bref coup d'œil à la montre argentée que j'exhibe fièrement à la vue de tous m'indique qu'elle est en retard d'une vingtaine de minutes. Elle qui est si ponctuelle d'habitude... Je sais qu'elle m'en veut car j'ai finalement annulé notre rendez-vous de samedi après la dispute tandis que j'ai passé mon dimanche à dormir. Et elle était partie toute la journée d'hier en excursion scolaire, impossible de se voir pendant trois jours, c'était long... Mais elle ne peut pas se plaindre vu l'exploit réalisé aujourd'hui : je me suis levé à six heures un mardi matin pour la voir ! Bon, je dois bien reconnaître que c'est aussi pour savourer quelques pâtisseries savoureuses car le self de Kadic n'est plus ce qu'il était depuis que la nouvelle cantinière a débarqué. Enfin, il parait qu'elle a toujours été là selon William, je suis perdu à la fin moi ! Quoiqu'il en soit, il faut absolument s'en débarrasser de cette pseudo-cuisinière qui ne vaut rien. Le couscous boulettes d'hier soir était fade, elle a ruiné une des recettes fétiches de Rosa et je ne suis pas prêt de lui pardonner cette atrocité ! Néanmoins, elle m'a sauvé la mise face au proviseur donc je lui dois une fière chandelle.

Alors que je commence à déguster mon chocolat chaud, une bombe fait son apparition dans le bar. Ma mâchoire se décroche littéralement face à... Charlotte ? Je n'avais même pas reconnu ma propre copine ! Faut dire qu'il y a eu du changement capillaire depuis la dernière fois ! Ses cheveux, qui étaient roux à la Ginny Weasley, sont maintenant blond platine. Ça fait un choc un tel look, on dirait une star... En même temps, j'aurais dû me douter que ce n'est pas le genre de fille à garder éternellement le même style. Qui sait combien de fois elle a déjà teint ses cheveux ? M'ayant repéré, elle se dirige directement vers l'endroit où je suis attablé. Je me lève, prêt à l'embrasser, mais elle détourne la tête au dernier moment, mon nez s'écrase donc sur sa joue... Confus, j'essaye vainement de lancer une conversation avant qu'elle ne pique une crise.

« Coucou Cha, comment ça va ? demandai-je en tentant de rester le plus naturel possible.
— Tu m'as planté tout le week-end ! J'espère que t'as une bonne excuse... »

Techniquement, on a passé pas mal de moments ensemble avant le retour vers le passé mais elle ne s'en rappelle évidemment pas... Va falloir bien argumenter si je veux la calmer.

« Ça a été très compliqué samedi. J'ai eu un problème avec la nouvelle cantinière de Kadic et le proviseur l'a appris. Heureusement, il l'a convoquée en premier lieu pour entendre sa version des faits et elle m'a couvert.
— Pourquoi aurait-elle fait ça ? demande-t-elle en faisant grincer d'impatience ses ongles manucurés à la perfection.
— Je pense qu'elle a compris que j'avais moi-aussi un moyen de la faire renvoyer si elle la ramenait trop. Quand j'ai capté que Delmas n'avait rien contre moi, j'ai préféré ne pas rajouter de l'huile sur le feu et j'ai confirmé que tout ça n'était qu'un grand malentendu.
— Tant mieux pour toi, tu l'as échappé belle ! Mais ça ne justifie pas le fait que tu m'as même pas donné de nouvelles dimanche ! »

Si je lui dis que j'avais juste la flemme de sortir de mon lit après cette semaine épuisante, elle va m'atomiser. Pourtant, je ne veux plus lui mentir. Autant arranger la vérité sans mentionner ma sieste interminable.

« Si on a une nouvelle intendante, c'est parce que l'ancienne est décédée dans des circonstances atroces. Nous étions assez proches et ça m'a foutu un sacré coup au moral, j'ai juste éteint tout appareil qui me reliait au monde extérieur car j'avais besoin de temps pour faire le point. »

Je scrute son visage parfait afin d'anticiper sa réaction mais elle reste impassible. Est-ce qu'elle m'a cru ? J'ai pourtant parlé à cœur ouvert pour une fois... À ma grande surprise, elle me pousse gentiment sur la chaise que je venais de quitter et vient s'asseoir sur mes genoux pour m'enlacer. Je sais que c'est le moment où je suis censé dire un truc romantique, va falloir se lancer.

« Je préfère vraiment tes cheveux comme ça... même s'ils étaient magnifiques avant aussi, m'empressai-je de rajouter pour ne pas la froisser. Au moins, on est assortis maintenant ! »

C'était tellement nul que je m'en mords la lèvre par dépit. Pourquoi est-ce que je perds mon sens de la répartie quand j'en ai en le plus besoin ?

« J'étais sûre que ça allait te plaire, déclare-t-elle en prenant une gorgée de mon chocolat chaud. J'ai dû trouver une activité de dernière minute car Max était au bord de la crise de nerfs quand j'ai été le voir hier après-quatre heures. »

Je sens mon estomac se nouer, je déteste quand elle parle de lui. Serait-ce de la jalousie ? Si c'est le cas, c'est vraiment inédit car je n'ai jamais ressenti ça quand mes ex étaient proches d'autres garçons. Surtout qu'elle a préféré aller le voir après son excursion plutôt que de passer un bon moment avec moi. Peut-être qu'Einstein a raison, il faut se méfier de ce mec dont toutes les filles ont pitié.

« Jérémie a débarqué dans sa chambre pour parler à Aelita, poursuit-elle, mais il a pété un câble sur lui quand il a vu qu'elle ne se trouvait pas là. Il a l'air possessif ton ami.
— Mouais, il n'a jamais aimé que quelqu'un s'approche un peu trop près de sa protégée.
— Pour lui changer les idées, je lui ai proposé ce que je sais faire de mieux : une séance de relooking. Mon coiffeur ne peut rien me refuser, même une coupe imprévue à une heure si tardive sans l'avoir prévenu à l'avance. Tu devrais voir comment j'ai transformé Max ! Je voulais absolument le rendre plus viril car je n'ai jamais aimé les cheveux longs pour un garçon. C'est un sacré beau gosse avec le style que je lui ai proposé ! »

Ce n'est plus un nœud à l'estomac mais carrément mon déjeuner qui manque de repasser. Pourquoi parle-t-elle de lui comme ça ? Elle n'a sûrement pas remarqué l'ombre qui a envahi mon visage depuis qu'elle a abordé ce sujet épineux. Je me souviens alors de mon achat de ce matin et lui tends le petit sac en papier contenant sa viennoiserie favorite.

« Un croissant fourré ! s'exclame-t-elle avec enthousiasme. C'est mes préférés, comment peux-tu savoir ça ?
— L'intuition, répliquai-je avec un sourire en coin. J'ai dû me retenir pour ne pas le dévorer car il avait l'air vraiment appétissant dans la vitrine ! »

En la regardant manger sa pâtisserie du bout des doigts, je ne peux m'empêcher de me sentir extrêmement chanceux. Elle est hyper bien foutue et plutôt cool, c'est la fille dont tout le monde rêve et elle m'a choisi, moi parmi tant d'autres. Je suis incontestablement heureux à ses côtés, même Sam ne me comblait pas aussi bien. Pris d'une irrésistible envie, je l'embrasse pour goûter à la pâte d'amande qui subsiste sur ses lèvres pulpeuses. Chaque baiser est un feu d'artifice intérieur, je ne pensais pas expérimenter ça un jour. Si seulement je pouvais vivre éternellement avec elle... Alors que je passe mes doigts dans ses cheveux fins, une chanson de Green Day s'échappe de mon portable et vient briser ce moment magique. Je décroche sans même prendre la peine de vérifier l'identité de mon interlocuteur.

« Où est-ce que tu es ? demande la voix cassante d'Aelita en guise d'introduction.
— Ça te regarde ?
— Ramène-toi tout de suite à Kadic, réplique-t-elle avec un agacement plus que palpable malgré la distance, on doit parler.
— J'arrive. »

Je pousse un long soupir en déposant le téléphone sur la table. Visiblement, je ne suis toujours pas capable de dire non à celle qui me casse les couilles depuis un bon moment. Je me demande si ça a un rapport avec le fait que je l'ai trouvée la veille en sanglots dans sa chambre, un livre poussiéreux dans les mains. Comme elle avait une nouvelle fois été la grande absente de la classe, j'avais voulu vérifier que tout allait bien et je l'ai trouvée dans ce piteux état... avec Jérémie à ma grande surprise. Je pensais qu'il bossait au labo mais il était en train de réconforter son ex ! Je ne les comprendrai jamais, pourquoi se sont-ils rapprochés tout d'un coup ?

« Tu dois aller quelque part ? »

Je vois la moue désapprobatrice de ma belle et je sais déjà que mon départ précipité ne va pas lui plaire.

« Oui, il va falloir écourter... Je viendrai te voir juste après les cours, affirmai-je d'une voix tendre à souhait.
— On peut manger ensemble pendant le temps de midi si tu veux, chuchote-t-elle en déposant un baiser sur mon front.
— Je pensais que c'était impossible que tu fasses le trajet depuis ton collège.
— Je ne vais pas à l'école aujourd'hui.
— Pourquoi ? Ce n'est pas dans tes habitudes, déclarai-je, un peu surpris par cette nouvelle.
— C'est une surprise, je n'en dirai pas plus, chuchote-t-elle avec une excitation bien visible dans ses yeux bleus. Vas-y maintenant et retrouve-moi une fois que ta matinée est finie, on se fera un resto ! »

Si ça me permet d'échapper une nouvelle fois à la bouffe immonde de la cantine, je ne vais pas manquer ça !

***


Je comprends directement que c'est du sérieux cette fois, un meeting en bonne et due forme et non pas une discussion privée comme je l'avais imaginé. Ils sont en effet tous – personne ne manque à l'appel – regroupés près de mon endroit favori de la cour de récré : le distributeur. Aelita m'interpelle immédiatement :

« Odd, dépêche-toi ! On n'attend que toi et je veux absolument vous parler avant d'être séparés dans nos classes respectives. »

D'un pas vif, je me rapproche de mes amis tout en me demandant comment vont se dérouler les prochaines minutes. Va-t-elle enfin nous présenter des excuses pour son comportement infâme ?

« Je ne veux plus être la gardienne de Lyoko. »

La phrase tombe comme un couperet... Sur le coup, je ne comprends pas tout de suite. Qu'est-ce qu'elle veut dire par là ? Yumi et Ulrich froncent les sourcils simultanément, parfaite synchronisation pour deux personnes qui sont souvent en désaccord. William reste de marbre mais je pourrais presque entendre les rouages de son cerveau tourner à plein régime. Néanmoins, celui qui a l'attitude la plus surprenante est sans aucun doute Jérémie qui vient de se placer à côté de son ex, lui attrapant la main pour l'inviter à poursuivre.

« C'est fini, déclare-t-elle, le regard vide. J'ai décidé d'arrêter de désactiver les tours. »


-Élisabeth-

Le jeudi n'a jamais été en ma faveur, c'est le pire jour de la semaine. Alors que j'ai introduit quelques pièces pour récupérer mon jus de papaye, la boisson n'est pas tombée. C'est toujours comme ça, je suis maudite depuis ma naissance. Si je me casse un ongle, c'est un jeudi ! Si un bouton vient faire son apparition, c'est un jeudi ! Si je reçois une mauvaise note, c'est un... Mince, ça ne fonctionne pas celui-là. Pas plus tard qu'hier, je me suis tapée un deux en français. Vérification de lecture, pas étonnant que j'ai foiré vu que je n'ai même pas ouvert Germinal. Je ne vois pas l'intérêt de lire un bouquin aussi massif, les magazines people me suffisent amplement pour parfaire ma culture. Ce n'était pas l'avis de Paul Gaillard qui distribuait les copies corrigées. Il a osé me ridiculiser en prononçant mon résultat à voix haute, il va me le payer ! Un de plus sur ma liste mentale de personnes à faire payer, Tamiya est sur le coup et je suis convaincue qu'elle va dénicher un scoop.

En reportant mon attention sur le grand cube métallique qui repose devant moi, je ne peux m'empêcher de me féliciter pour ce distributeur flambant neuf rempli de jus bios, malgré les quelques ratés. Mais je vais y remédier, c'est l'un des nombreux avantages que ma position me procure : quand j'ordonne, on se tait et on obéit ! Il était temps de remplacer la ferraille qui nous servait des liquides fumants d'une couleur brunâtre. Malgré tout, cette vieille machine a été le témoin – tout comme moi – d'un étrange spectacle deux jours plus tôt. Je n'ai jamais rien vu d'aussi jouissif : la bande de Belpois qui se déchire en public, un vrai scandale !

Tout a commencé quand j'ai vu le petit attroupement se réunir silencieusement. Un à un, ils sont arrivés en se saluant à peine. Intriguée, je me suis mise à les observer, le fonctionnement de leur groupe m'a toujours passionnée. Autrefois, je rêvais de faire partie de cette bande si hétéroclite. Ayant compris qu'ils ne m'accepteraient jamais, je me suis promis de détruire cette belle entente qui règne entre tous. Particulièrement depuis que cet abruti de William a rejoint le groupe, pourquoi lui et pas moi ? Au moins, cette chinetoque n'est plus uniquement focalisée sur Ulrich et ça me convient parfaitement !

Au moment où Odd a rejoint ses amis, quelque chose s'est produit. Je n'étais pas assez proche pour entendre de quoi ils parlaient malheureusement mais le dernier arrivé a affiché une mine éberluée avant de partir précipitamment en direction des dortoirs, une peur immense sur le visage. Mais ce n'est rien à côté de la scène qui a suivi : Yumi a littéralement explosé et s'en est pris très virulemment à son amie aux cheveux roses. Elle a traité Aelita de tous les noms et c'était assez audible cette fois. Des mots très forts ont été prononcés, notamment « égoïste irresponsable qu'on n'aurait jamais dû sauver », qui dit mieux ?

Je pense que le plus marrant dans tout ça, c'était la réaction des quatre autres. Ulrich et William essayaient vainement de calmer Yumi tandis que les deux intellos restaient figés comme des statues, impossible de savoir à quoi ils pensaient à ce moment précis. Ça n'a pas duré très longtemps parce que Jim est venu les interrompre au bout de quelques minutes mais ça m'a suffi pour prendre quelques clichés croustillants. Je tiens déjà un article pour mon tout premier numéro de La face cachée de Kadic ! Et hors de question que je m'arrête en si bon chemin...

À bonne distance, j'observe les élèves rentrer petit à petit dans le réfectoire. Le repas de midi est toujours celui qui a le plus d'effervescence, la plupart des externes s'y rendent aussi. C'est parfait pour ce que j'ai organisé. Il est d'ailleurs temps de se mettre en place, il ne faudrait pas que je sois en retard !

Hervé et Nicolas sont assis à la table que je leur avais demandé de réserver : parfait ! Je m'assieds auprès d'eux et regarde autour de moi. C'est bien ce que je pensais, rien n'a changé depuis mardi du côté de mes meilleurs ennemis. Alors qu'ils s'asseyaient toujours au même endroit, la bande est maintenant divisée. Aelita et Jérémie d'un côté, deux fantômes aux traits pâles qui restent côte à côte sans communiquer, William et Ulrich de l'autre. Les deux garçons, qui ont aussi des cernes impressionnantes sous leurs orbites, passent leur temps à faire des messes basses tout en fusillant du regard le couple d'intellos. Enfin, difficile de savoir s'ils entretiennent toujours une relation amoureuse. Ils n'étaient déjà pas démonstratifs avant leur rupture qui m'a été rapportée alors qui sait ce qui se passe vraiment entre eux désormais ?

Et pour finir, il y a les deux absents. Je n'ai pas croisé Yumi depuis l'engueulade. Quant à Odd, je l'ai seulement vu en classe mais c'est tout. J'ai entendu dire qu'il a envoyé son stupide chien à sa famille et qu'il ne supporte pas bien la séparation. Ce qui m'énerve profondément car je comptais bien révéler la présence de ce cabot dans mon journal ! Malgré tout, je ne comprends pas ce geste, surtout vu l'affection maladive qu'il a l'air de porter à cet animal. Pourquoi aurait-il envoyé loin de lui une part intégrante de sa vie ? On dirait vraiment qu'il a peur de quelque chose, il jette toujours des regards inquiets par la fenêtre lorsque nous sommes en cours. Bref, une tempête se prépare et je vais découvrir ce qui se cache derrière tous ces comportements suspects !

En me recoiffant, je fais un clin d'œil discret à Milly qui est bien positionnée comme je l'avais ordonné. Elle est d'une naïveté étonnante, ça en serait presque touchant mais je ne suis pas du genre à m'attendrir. Après avoir fait dissoudre les Échos, j'ai embauché les deux mioches pour qu'elles travaillent à mon propre compte. Ça a été facile : récolter des potins leur manquait déjà terriblement après un jour d'inactivité. Et puis surtout, elles peuvent utiliser absolument tous les moyens d'investigation avec moi : pas de restrictions ! Sans compter la caméra toute neuve que Kadic a gracieusement offert pour les nouveaux reportages, même si la plupart se feront par écrit. Cette technologie flamboyante, c'était surtout pour attirer ces deux gamines. Même si elles sont jeunes, je sais que je peux leur faire confiance pour dénicher ce qui est censé être bien caché. Nous sommes une équipe de choc et rien ni personne ne pourra nous arrêter, surtout pas mon proviseur de père.

Au moment où Vitaline dépose à notre table trois assiettes profondes remplies de potage aux légumes, la porte de la cantine s'ouvre avec fracas. C'est l'instant que j'attendais : il est là... mais il n'est pas seul. Immédiatement, des réactions fusent dans la salle. Je reste paralysée sur ma chaise : qui est cette fille ? Ce n'était pas prévu ça... Cette bimbo est en train d'attirer tous les regards sur elle, la scène que j'avais prévue dans ma tête s'effondre. Je la regarde de haut en bas pour emmagasiner un maximum d'informations dans le délai le plus court possible. Cheveux blonds lissés à la perfection, robe blanche moulante au décolleté plongeant, jambes de déesse et doigts de fée aux ongles vernis d'un rouge sulfureux. Elle est plutôt grande mais les chaussures aux talons imposants contribuent grandement à former cette silhouette élancée. Plus que tout, son visage de mannequin, qui ferait complexer n'importe quelle rivale, est ravissant. Je n'ai jamais vraiment trouvé une personne du même sexe attirante... jusqu'à aujourd'hui. Un sentiment de déjà-vu s'empare alors de moi, cette nouvelle arrivante ressemble beaucoup à la petite allumeuse de Virgin Suicides, le seul film que j'ai vraiment regardé avec ma mère. Elle voulait me montrer les "dangers" de l'adolescence, c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité.

Et puis, il y a le garçon qui l'accompagne. Son look est simple mais efficace : pantalon sombre et chemise de costard mettant en évidence son torse musclé, manque plus que la cravate et le veston. Il a deux touches plutôt originales : des Ray-Ban de couleur violette – il va bien s'entendre avec Odd – et un béret noir vissé sur la tête qui recouvre ses courts cheveux clairs. Heureusement que je sais à quoi sa coiffure ressemble sinon j'aurais été bien incapable de le deviner puisque rien ne dépasse de son couvre-chef. Je lui avais conseillé de mettre le paquet pour son premier jour d'école, il s'en sort plutôt bien ! Ils sont tous les deux largement plus beaux que les canons de Kadic, un vrai couple sorti tout droit d'un feuilleton romantique...

Alors que l'étrange duo se dirige vers la cuisinière pour réclamer à manger, je jette un coup d'œil vers les autres élèves pour m'assurer que la situation s'est calmée. Il me faut une seconde pour comprendre que tout le monde est encore en train de les mater, comme si quelqu'un avait agité un énorme steak bien saignant devant une meute de loups affamés. À mon grand effroi, je réalise qu'une légère bosse s'est formée au niveau de l'entrejambe d'Hervé. Dégoutée, je le gifle immédiatement pour calmer ses ardeurs. Il me regarde alors d'un air surpris, les lunettes de travers, et je réalise alors que c'était juste un pli dans son pantalon. Il faut absolument que je me calme, je deviens parano depuis qu'elle a pénétré dans la cantine.

Malgré tout, les gens ne font pas que regarder la blondasse. Toutes les filles sont en extase devant le garçon au béret, particulièrement Anaïs qui glousse ridiculement avec les débiles qui lui servent d'amies. Si Fiquet s'approche de lui, je lui arrache les yeux ! Bizarrement, il n'y a qu'Aelita qui n'a pas l'air en pleine contemplation, on dirait plutôt qu'elle est très énervée par l'arrivée impromptue de ces jeunes. Subitement, elle se lève au grand dam de Jérémie et se dirige d'un pas vif vers le duo. Il faut absolument que j'agisse avant qu'elle n'ait le temps de leur parler et, sans réfléchir, je cours me placer entre les deux adolescents pour prendre la parole.

« Votre attention s'il vous plait, déclarai-je d'une voix puissante. Je vous présente Max Delmas, c'est mon... frère adoptif. Il va rester avec nous pour poursuivre ses études donc n'hésitez pas à lui donner un coup de main si vous en avez l'occasion. Et traitez-le avec le respect qu'il mérite, ce n'est pas n'importe qui ! »

Quelques rires accompagnent cette dernière phrase, je suppose qu'ils n'avaient pas besoin d'un second élève privilégié par le nom de famille. Je défie Aelita du regard et emmène les deux nouveaux à l'extérieur en les prenant par le bras. La folle aux cheveux roses ne nous suit pas. Dommage... Ça ne m'aurait pas déplu de rabattre son claquet devant celui qu'elle convoitait tant. Par chance, c'est moi qui l'ai eu ! Fallait t'y prendre plus tôt ma vieille. Je reporte alors mon attention sur la Barbie qui a osé accompagner Max alors que je devais être la seule et unique à lui faire visiter l'établissement.

« On peut savoir ce que tu fais là ? demandai-je d'un ton acide.
— Je suis une nouvelle étudiante aussi, nous avons passé la matinée à remplir les derniers papiers administratifs et à apprendre tout ce qu'il y avait à savoir sur le fonctionnement de l'internat. »

Super... Moi qui pensais que c'était juste une touriste, va falloir que je croise cette pouf tous les jours. Si elle veut être au centre de l'attention, je vais vite la remettre à sa place. Juste en voyant la lueur vicieuse qui luit dans ses yeux azur, je l'ai déjà cernée. C'est le genre de fille qui est bien consciente de son physique avantageux. Le genre de fille qui attise le désir des autres et qui en joue par après. Le genre de fille que je déteste dès la première seconde... peut-être parce qu'elle me ressemble d'une certaine manière. Bref, va falloir impérativement l'éliminer. Mais avant, elle peut me servir. Il y a sûrement moyen que je l'utilise avant de la mettre hors d'état de nuire. Il faut que je me rapproche de cette Barbie qui peut s'avérer être une arme redoutable pour semer la zizanie, je m'efforce donc de poursuivre la conversation sur un ton plus agréable.

« Comment est-ce que tu es arrivée ici ? Tu as quand même déjà manqué plus de deux mois de cours, pourquoi n'es-tu pas rentrée en septembre comme tout le monde ?
— Pour être totalement honnête avec toi, je me suis fait renvoyer en début de semaine. Kadic m'a semblée être la meilleure option pour un nouveau départ et me voilà ! »

Il y a quelque chose de plus derrière cette histoire, je le sens. Mon instinct légendaire crie à l'arnaque.

« C'est vraiment étrange que mon père ait accepté de te prendre ici. D'habitude, il n'est pas vraiment enclin à accueillir à bras ouverts les fauteurs de troubles.
— Tu es donc la fille du proviseur, réplique-t-elle en grinçant des dents. Je suis certaine que tu es au courant que l'argent ouvre toutes les portes. Mon père est du genre plein aux as et Kadic a bien besoin de matériel informatique plus récent. La direction de l'école était tellement reconnaissante pour son chèque au montant astronomique qu'ils n'ont pas posé beaucoup de questions lors de mon inscription. »

S'il y a bien une chose que je ne savais pas à propos de mon père, c'est qu'il est aussi corrompu jusqu'à la moelle. Bah, ce n'est qu'une ligne de plus sur sa longue liste de défauts. Néanmoins, il aurait pu me prévenir de l'arrivée de cette... Je ne sais même pas son nom. Comment ai-je pu oublier de me renseigner sur cette information basique ? Il y a encore du boulot si je veux être la parfaite investigatrice.

« Excuse-moi, comment est-ce que tu t'appelles ? Je ne pense pas que tu te sois déjà présentée.
— Charlotte mais tu peux m'appeler Cha, c'est plus court. Désolé de devoir écourter mais j'ai vraiment la dalle et ça sentait tellement bon à l'intérieur. Ravie d'avoir fait ta connaissance en tout cas. Et j'adore ton chemisier ! lance-t-elle en s'éclipsant. »

Ça me rassure... Charlotte, c'est ridiculement basique ! Je m'attendais à Lolita, Cassandra ou même Eva, le prénom de la salope de base quoi ! Je réalise alors que je tiens toujours l'avant-bras gauche de Max et qu'il essaye vainement de se dégager, sans doute pour la suivre. Ça ne va pas se passer comme ça mon coco. Ici, c'est moi qui fixe les règles et tu vas très vite l'apprendre.

« Reste ici, ordonnai-je. Il faut qu'on ait une sérieuse discussion tous les deux. »

Il hoche la tête. Le mâle qui se soumet devant la puissance féminine, tellement exquis à observer ! Alors que j'essaye de remettre de l'ordre dans mes idées pour en finir le plus vite possible, je vois Milly sortir du préfabriqué. Si elle vient, c'est qu'elle a réussi... Laissant Max en plan, je me précipite sur la journaliste en herbe.

« Alors ? Est-ce que tu as réussi à entendre de quoi ils parlaient ?
— Oh que oui, ça a été facile ! J'avais mis mes écouteurs pour prétendre écouter de la musique et je me suis placée juste à côté d'eux. Ils ne sont donc pas méfiés, c'était vraiment une bonne idée !
— J'ai tous les trucs quand il s'agit d'espionnage, confiai-je avec un clin d'œil. Qu'est-ce qu'Ulrich et William manigancent ? Ils étaient ennemis et ils restent ensemble désormais, ça n'a pas de sens !
— Ils parlaient de Yumi et ils avaient l'air vraiment inquiets.
— Qu'est-ce qu'elle a encore fait celle-là ?
— Elle a disparu... »

Un frisson me parcourt l'échine, ai-je bien entendu ?

« Tu as plus de détails ?
— Apparemment, ils n'ont plus de nouvelles depuis deux jours. Ils l'ont cherchée partout mais ne l'ont pas trouvée. Quelque chose de grave a dû se passer... »

Un sourire carnassier sur le visage, je me dis que le jeudi apporte aussi son lot de bonnes nouvelles en fin de compte.


À suivre : Je ne t'oublie pas

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Dernière édition par Minho le Dim 05 Juin 2016 12:55; édité 1 fois
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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Lun 16 Mai 2016 09:58   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


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Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
woahhh!!!!
Aelita voulant arrêter de désactiver les tours!!! Jamais envisagé cela.
sure, maintenant Max est vachement suspect (peut être que XANA l'a possédé, ce qui explique les conneries d'amnésie)
de toute façon, un gars appelé stones clamant être de la famille d'aelita était déjà ridicule vu que le stones était sorti tout droit d'un chapeau parmi une flopée de nom anglophone.
Et je me demande ce qui est arrivé à Yumi. Vengeance d'Aelita?
Le titre porte effectivement bien son nom.

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Ikorih MessagePosté le: Lun 16 Mai 2016 16:18   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Citation:
un gars appelé stones clamant être de la famille d'aelita

Il a jamais dit ça mais ok! 8D

Ah et je me dois de t'informer que tu es cramé, Minho. Un personnage avec les cheveux noirs et les yeux dorés? Qualifié d'ange gardien? Le Kiwi Bleu? Tsss...(a)
Bref, personnellement je ne suis pas hyper fan d'Amy. Plus précisément, je la sens pas xD L'espèce de vénération que lui porte William me fait l'effet d'un truc un poil malsain (oui c'est moi qui dit ça, mais...)
Spoiler


Reprenons. A part cet avis subjectif sur la psy de William, elle fait entrevoir d'autres raisons pour son renvoi. J'imagine que c'est un peu en mode "Ce serait trop WTF le coup des affiches!" et on a potentiellement un truc plus glauque dessous. Ok je prends Mr. Green

Je passe du côté d'Odd maintenant. Globalement, il m'a l'air un peu flottant, au niveau notamment de ses changements de sujet ("la cantinière est morte" => "j'adore ta coupe 8D"). Et puis y a du niaiseux. Et c'est louche que Vitaline ait couvert Odd.
Et aussi « j'ai juste éteint tout appareil qui me reliait au monde extérieur » ça colle moyen à la façon de parler d'Odd. Un poil trop mélodramatique pour lui xD
Par contre, Charlotte vient définitivement de perdre la moindre once d'estime que j'avais pour elle...
Citation:
« je n'ai jamais aimé les cheveux long pour un garçon »

Au nom de toute la communauté métalleuse, je tiens à la traiter de pétasse :c A son best of de quotes, j'ajoute aussi :
Citation:
« une coupe imprévue [...] sans l'avoir prévenu »

On ne fait pas de redondance avec les imprévus, bordel!

Le bouquin semble manifestement avoir assez retourné le bonbon rose pour qu'elle se la joue connasse (décidément on en a une flopée!) égoïste. ça doit pas être trop déconnant parce que Jérémie la suit, alors qu'il est à peu près la voie de la raison en général. Reste à voir si c'est définitif et que fuck XANA ou si y a un plan prévu pour remplacer Aelita à la désactivation des tours...CLE (a)
« mon endroit favori de la cour de récré : le distributeur » Vu ce qu'il sert, ça m'étonnerait!

Le passage chez Sissi était sympa, j'ai bien aimé l'utilisation de Paul parce que les figurants c'est la vie. Et j'ai bien aimé le fait qu'on assiste pas à la scène en direct mais rapportée dans les souvenirs de Sissi (même si évidemment ça sert aussi à emmerder le monde et à ce qu'on sache pas ce qui s'y est dit).
Les justifications pour que les gamines acceptent de bosser pour Sissi me semblent un poil lèg' mais après, elles sont en 5ème. (a)
Max et Charlotte ensemble au lycée, voilà de quoi bien faire chier Odd (a) Surtout au vu de la dégaine que tu leur as mise! Enfin j'espère que Sissi emmerdera bien Charlotte parce que je l'aime pas. Le changement de point de vue par rapport au personnage (en même temps avec Odd...) aide bien à la dépeindre comme une grognasse, même si on s'en doutait déjà.
Ah et intéressant que Sissi ait déjà trouvé le temps de parler au préalable à Max Mr. Green Toujours plus de fourberie. Mais qu'elle l'ait fait sans croiser Charlotte semble peut-être un poil plus louche...

PS : C'est une bonne idée d'avoir fait disparaître Yumi, j'aimerais juste que tu n'aies pas l'idée de la faire réapparaître Smile

PPS : Les deux quotes de la fin...
Citation:
« je réalise qu'une légère bosse s'est formée au niveau de l'entrejambe d'Hervé »

L'élégance, le style, la classe! Razz
Citation:
« Eva, le prénom de la salope de base quoi »

Ciblerais-tu une Eva particulière en disant cela??? Surprised
(Et ça boucle avec la référence de début à New Wave...je conclus trop bien mes commentaires 8D)
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png
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