![[Kankrelat]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/kankrelat.png "[Kankrelat]")
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Bonjour à tous!
J'adore écrire, et je veux me lancer dans la réadction d'une fanfic. Mais j'ai peur de m'y essoufler rapidemment, donc j'ai d'abord rédigé un (looooong) one-shot pour me "tester".
J'aimerais un maximum de commentaires, donc je suis ouverte à toutes les critiques, si elles me permettent de m'améliorer  .
Sur ce, bonne lecture!
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There is a world, that is virtual and different.
Le paysage pixélisé défile sous mes yeux. Rochers et sable, précipices et plaines, ciel artificiel et mer numérique. Un tourbillon de couleurs vives, chaleureuses. J’adore Lyoko.
Derrière moi, le gros chat violet qui me sert d’ami piaffe sans discontinuer. Je me permets un sourire en coin, tout en écrasant la pédale d’accélérateur de mon bolide. L’engin rugit bruyamment, et s’élance à toute allure. Quelques jurons me poursuivent, proférés d’une voix aigrelette. Mon rictus s’élargit : Odd peut râler autant qu’il veut, il ne me rattrapera pas, et il le sait.
La vitesse m’enivre, je fonce dans le Désert. Il ne manque plus que le vent sur mon visage, et ce serait parfait.
It can be so cold, make us stand up for what's right.
- Ulrich! Fais attention à toi! Lance une voix féminine.
Par un stupide instinct, je me retourne vers la propriétaire de ces quelques mots. Il faut dire, je n’attendais qu’une bonne raison pour me tourner vers elle. Je l’aime depuis si longtemps.
Un tir de Kankrelat me ramène à la réalité. Douloureusement.
- Moins 20 points de vie, Ulrich !
Il y a une touche de réprobation dans la voix d’Einstein. Notre petit génie prend chacun de nos combats très au sérieux… il n’a pas tort, n’empêche, son ton m’agace.
Je dégaine vivement mon épée de son fourreau. Cinq Kankrelats me toisent en ajustant leurs tirs.
Derrière moi, un frémissement m’indique que l’overwing arrive. Quant à Odd, il ne tient pas particulièrement à se faire discret : ses hauts cris guerriers résonnent dans le Désert. Les lyoko-guerriers sont parés au combat, d’une certaine manière.
Our hope through our life is if we reset it to the start!
Je me jette à terre pour éviter le premier tir. Après un roulé-boulé peu orthodoxe, je me réceptionne en position de combat, un genou plié, l’autre jambe tendue. Je me propulse vers un des Kankrelats, commence un défilé de parades/attaques. Comme dirais Odd, « C’est joueur, ces petites bêtes là ».
Un éventail me survole soudain, effleure mon monstre sur son œil de Xana. Il éclate instantanément, me laissant un peu déçu.
- Bien joué, Yumi ! Lance Odd, ravi de mon air frustré
- Ouais, interrompt Jérémie, eh bien, vous vous féliciterez plus tard. Je vous rappelle qu’un certain GI Jim xanatifié ne va pas tarder à débarquer chez moi !
A ces mots, mes yeux se portent instinctivement vers la tour, au loin. Elle est voilée par l’habituel halo rouge.
- OK, Einstein, on se grouille. Yazaaaa!
Je me rue vers le Kankrelat le plus proche. Celui-ci, désorienté par mon attaque de front, met un instant de trop à réagir ; ma lame lui traverse déjà l’abdomen.
Here we are, going far
Je m’éloigne vivement, afin d’éviter d’être mis en bouillie par une explosion que j’ai moi-même provoquée.
- Flèche laser !
Odd rentre dans la danse, et bombarde sauvagement les monstres. Ses mains bougent si vite que je les vois à peine. Yumi, aux commandes de l’overwing, s’apprête à lancer de nouveau ses éventails. Je contemple, fasciné, ses mouvements fluides et harmonieux.
Seule Aelita semble un peu perdue, et n’esquisse pas un geste.
- Ulrich, enfin, bouge-toi ! s’écrie Jérémie dans le micro
Deux autres tirs viennent de m’atteindre, alors que je rêvasse. J’esquive le reste de la rafale avec colère, tout en calculant mentalement mes points de vie. Sans être découragé pour autant, je saute sur le Kankrelat coupable. Il va le regretter !
La suite se passe en une seconde. Le monstre, préparé à mon attaque, tire le premier et me désarme d’une épée. Je perds l’équilibre sous le choc, pose le genou à terre. Il s’avance, s’apprête à m’achever. Je jurerais voir une expression goguenarde sur sa face de robot.
A cet instant précis, l’overwing fonce vers nous et s’interpose juste à temps entre le Kankrelat et sa cible – moi. Le tir heurte directement le véhicule, qui disparait sous le choc. Aelita a juste le temps de sauter se mettre à l’abri plus loin ; Yumi, secouée par l’impact, trébuche et me tombe littéralement dessus. Après de nombreuses roulades, corps à corps contre ma sauveuse, je ralentis et m’arrête à l’extrême rebord du territoire.
To save all that we love;
Mais Yumi est emportée par son élan. Sa fragile silhouette oscille, ploie vers la mer numérique et pivote lentement, jusqu’à la chute.
Ma main réagit avant mon cerveau, ma main accroche la sienne au vol. Elle tremble. La fière guerrière n’est plus pour l’instant qu’une jeune fille en état de choc. Le teint blême, même pour sa peau diaphane de geisha, elle est incapable de proférer un mot. Ses grands yeux écarquillés me regardent avec stupeur.
- Ulrich. Souffle-t-elle, comme une constatation
- Chut…
Je n’ose pas parler, moi non plus. De peur de briser le charme de cet instant perdu. Nous nous fixons, simplement, en silence. Nos yeux se disent ce que nos bouches ont longtemps tu.
A contrecœur, je dois rompre notre morceau de rêve. Il est temps de ramener Yumi sur la terre ferme. J’exerce une puissante traction sur mes bras.
- Et meeeeerde !
Mes efforts sont vains : je suis allongé à même le sable virtuel, et Yumi est trop engagée dans sa chute. Même moi, en fait, je ne me sens pas très stable.
- Einstein, à toi de jouer ! Soupiré-je, tout en renforçant ma prise sur la main en contrebas. Celle-ci glisse de plus en plus. Le p’tit génie en met, du temps… et pourquoi ne me répond-il pas?
Soudain, je comprends, et j’étrangle un juron. C’est vrai, notre surveillant préféré est actuellement le joujou de Xana, sur Terre... Jérémie doit être en mauvaise posture.
If we give, all we've got,
- Odd, Aelita! Hurlé-je, vraiment inquiet cette fois. Les rumeurs assourdies du combat me parviennent au loin. Si mon calcul est bon, et que Xana n’a pas programmé d’autres monstres, il ne leur reste plus qu’un Kankrelat à achever.
Yumi hoquète. Elle s’enfonce de plus en plus, dans le vide, vers la mort. A tâtons, de sa main libre, elle cherche dans son dos un éventail, pour se dévirtualiser elle-même. Un éclair d’espoir me traverse, puis je serre les dents: bien sûr, elle a lâché ses armes en bondissant à mon secours. Quant à la seule qu’il me reste, à moi, impossible de la dégainer bien sûr. En plus de cela, mon équilibre est de plus en plus précaire. Je vais chuter aussi, sans aucun doute.
Malgré ce constat catastrophique, je replonge mon regard dans les prunelles si noires de celle que j’aime. Dans les yeux de la jeune fille, des milliers de sentiments se côtoient et se succèdent. Peur, attente, volonté, tendresse, angoisse. Attente, espoir, désespoir, amour, résolution. Résolution?
Les lèvres de Yumi effleurent doucement ma main. Puis, presque brusquement, elle détourne les yeux.
- Je t’aime, murmure-t-elle, pour la toute première fois.
Je n’ai pas le temps d’assimiler cette déclaration soudaine. Vivement, la jeune japonaise arrache ses doigts fins de mon étreinte désespérée, et s’élance vers la mer en contrebas.
A la même seconde, à une dizaine de mètres de là, le dernier Kankrelat explose.
We will make it through.
Je retrouve instantanément mon équilibre, sans réaliser tout de suite pourquoi. Le temps semble se ralentir. Je me tourne, incrédule, vers le précipice, où une petite silhouette s’enfonce dans le vide.
Une décharge de peur pure me traverse. C’est impossible, impensable. Yumi, tu n’aurais pas fait ça. Yumi ?
- YUMI !!!
Sans plus réfléchir, aveuglé par la douleur, je plonge du territoire. Tenter de la sauver. Avec un peu de chance, je pourrai la dévirtualiser à temps en lançant mon épée. Je n’ai jamais été très bon en physique, et encore moins en physique lyokite, mais ça devrait marcher. J’y crois, je tente d’y croire. D’une main agitée de spasmes, je propulse mon arme vers l’ombre minuscule qui se découpe en contrebas, près de la surface de la mer. Impuissant, maintenant, je prie pour une vie en suspens. Tant pis pour moi. Je veux pouvoir mourir en paix, le cœur intact.
- Flèches laser!
Quoi? Comment cela? Eh, pas si vite… mais c’est Odd ! Je sens mon enveloppe virtuelle se cribler de balles. Vise Yumi, crétin ! Qu’est-ce-que tu fais ? Yumi ! Je ressens le tiraillement habituel de la matérialisation. Je suis inexorablement attiré vers la Terre.
Hein ? Non ! Que se passe-t-il ? C’est sur Yumi qu’il faut tirer, espèce de stupide boule de poils ! Tu m’écoutes ? Mon épée s’approche de Yumi, la frôle presque. Je vois son corps de geisha se tendre vers la lame. Trop tard.
Une chaleur vive m’entoure. Ça y est, je suis parti. Emportant avec moi l’image d’un terrible geyser.
Here we are, like a star, shining bright on your world;
Je m’effondre comme une masse dans un des scanners de l’usine. Maintenant que le temps a repris son cours, tout mon être est hanté par cette ultime vision, cette trombe d’eau mortelle en suspension. Tous mes sentiments sont annihilés, je suis anesthésié par le choc. Je revois la scène, encore et encore. La chute sans fin, l’épée qui se rapproche, le corps de Yumi qui se contracte, et enfin, le geyser, brillant et net. Tout cela, et une petite voix suraigüe, ridicule, qui répète inlassablement « Flèches lasers, flèches lasers, flèches lasers… »
Tout d’un coup, dans ma semi-torpeur, je gémis. Einstein ! Jérémie ! Je n’ai pas le temps, pas le droit, de flancher maintenant. Il est en danger, lui aussi ! Comment supporterais-je de le perdre maintenant, alors que… je m’interdis de finir ma phrase. Plus tard. J’affronterai cela plus tard.
Je me jette sur le monte-charge, écrase le bouton pressoir. Il me semble attendre une éternité.
Quand la machine daigne enfin apparaître, je fonce à l’intérieur, m’élève vers l’antre du supercalculateur. Mon cœur est étreint par une angoisse inextinguible. Et si l’horreur s’amplifiait encore, intolérablement ? Et si cette mission, démarrée de façon quelconque, s’achevait sur l’apocalypse ? Et si je trouvais un cadavre, inerte, près du supercalculateur ?
Today, make evil go away!
L’ascenseur s’immobilise, les battants métalliques s’écartent. Un jeune garçon gît sur le sol, ses cheveux blonds en bataille, ses lunettes cassées. Devant mon angoisse incarnée, j’oublie de respirer. Je m’approche, anéanti. M’agenouille. Pose ma tête sur sa poitrine. Attend un instant. Et me relève, infiniment soulagé. Son cœur résonne, distinctement. Je lance un coup d’œil circulaire autour de moi : 120 kilos de Jim sont affalés lourdement, à quelques mètres. Aelita a bien désactivé la tour. Xana a été repoussé, une fois de plus.
Je m’approche du supercalculateur, me hisse sur le siège surélevé. D’un instant à l’autre, la gardienne de Lyoko et le blondinet blagueur vont revenir. Je ne peux pas les affronter, pas maintenant, alors que je n’assimile toujours pas. Affronter Aelita, qui a regardé le combat de loin. Affronter Odd, qui n’a pas visé la bonne personne. Sans parler d’Einstein, à qui il faudra tout raconter…
Puis m’affronter moi-même. Moi qui ai été si inefficace, moi que Yumi a dû protéger et qui n’a pas su la protéger en retour. Mon chagrin endormi se réveille soudain, me laissant pantelant. Je suffoque, défaille presque. C’est elle qui aurait dû vivre, je le sais.
Je programme le retour temporel, la seule manip que je connaisse, la seule dont j’ai besoin. Avec avoir longuement pianoté sur le clavier, j’appuie sur la touche « entrée ». Un rideau blanc opaque s’échappe du supercalculateur, se répand dans la salle. Un dernier regard autour de moi, sur la salle du supercalculateur, sur les lueurs verdâtres, sur l’holomap système impressionnant, sur les icônes d’Odd et d’Aelita qui scintillent à l’écran, sur Jérémie, toujours inconscient, sur ce présent où il manque quelqu’un. Puis je me lève, ferme les yeux, et laisse le passé m’emporter.
Code Lyoko we will stand alone
Code Lyoko be there when you call
Code Lyoko we will stand real tall
Code Lyoko stronger after all
Stronger after all
Stronger after all?
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Merci à tous de m'avoir lu  |
