Inscrit le: 23 Juin 2006 Messages: 588 Localisation: En festoche de metal
Cette deuxième partie de chapitre est très intéressante.
D'une part, elle corrobore l'hypothèse que j'ai émise en MP (haha ! Je le savais )
Et d'autre part, elle est très bien écrite dans le sens ou cette tribune contre le viol soulève le plus gros problème fréquemment rencontré : les victimes qui se sentent coupable. Yumi cherche des excuses, impliquant l'alcool ou un désir, mais comme lui dit justemment Aelita, il n'en est rien et Yumi n'a rien à se reprocher.
Par contre, ce chapitre soulève plusieurs interrogations :
- Qu'est ce que Yumi va faire? (vu que ta fic parle de sujets matures, tu vas peut-être nous sortir un sujet sur l'avortement)
- Que va-t-il se passer avec William?
- Les autres vont il être au courant?
- Que se passe-t-il exactement et que s'est-il passé entre Yumi et Ulrich? (puisque Yumi dit qu'elle l'a fait souffrir lui aussi).
- C'est quoi cette histoire de fantasmes d'Aelita ? (même si c'est bien trouvé je dois l'admettre, surtout que tu laisses le suspense sur non seulement celui sur lequel elle fantasme mais également celui dont elle est amoureux, bien joué )
Bref, j'adore toujours autant. Je ne suis pas doué pour les critiques sur le style et le scénario, mais généralement si quelque chose me dérange je le dis. Or la, ce n'est pas le cas.
Je trouve juste génial la façon dont tu explores le personnage de Yumi et que tu traites les sujets matures dans cette fic. Bravo
Alors avant tout, quand je vois vos réactions, j'aimerais préciser une petite chose. Thran, benjisop, tous ceux qui se demandent "Pourquoi Ulrich et Yumi pensent-ils à ce point qu'ils ne peuvent que se faire du mal l'un à l'autre ?" : ceci est pour vous.
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Je n'avais absolument pas prévu que vous désireriez des éclaircissements à propos de la raison pour laquelle Yumi pensait qu'Ulrich et elle, c'était un couple impossible. Pourquoi ils pensaient qu'ils s'entre-détruiraient. Et cela, pour une raison très simple.
Dans un Dessin Animé qui se veut non feuilletonesque, il n'y a pas à proprement parler de trame ou d'évolution amoureuse. Les réactions des personnages restent superficielles et cantonnées à un épisode ; au mieux, nous avons droit à une réplique confirmant qu'il ne se passe rien. Tu me brises le cœur en essayant de me tester à l'épisode #53 ? Pas grave, dans deux ou trois épisodes on aura tout à fait oublié !
Dans ma fiction, Yumi n'a pas du tout la même psychologie. En fait, elle a une psychologie, et c'est une vie intérieure torturée. Pour la Yumi de ma fiction, l'épisode 53 n'est pas quelque chose qui s'oublie de sitôt : c'est une preuve qu'elle n'a jamais été aimée, qu'elle n'est pas désirable et qu'elle est incapable de séduire l'homme qu'elle aime…tout ce qu'elle sait faire, au contraire, c'est le plaquer !
Pour une Yumi de ce genre, deux ans et demi à tourner autour du pot, c'est pas une simple stagnation scénaristique : c'est une cocotte-minute.
Mais il y a également tout ce qui concerne ce "défi" entre William et Ulrich à la fin du chapitre 1. Le fait qu'Ulrich aille jusqu'à la stalker au début du chapitre 1, qu'il se soit disputé avec elle plus tôt dans la journée à propos de William, et que William de son côté l'ait également emmerdée – tout cela montre que depuis la rentrée, il s'est passé des choses. Des démonstrations de jalousie, des mensonges nécessaires, des disputes stupides – que sais-je des idioties que les amants inventent pour se torturer les uns les autres ?!…Sans compter que Yumi, agressée par deux mâles alpha en rut et remontés l'un contre l'autre, littéralement prise entre deux feux dans une espèce de guerre froide (ou de bras de fer, cf. chapitre 3), a elle-même eu un comportement problématique en faisant ce que la Yumi du D.A. aurait fait : l'autruche !
Pour autant, expliciter ces événements n'est pas l'objet de ma fic. Ça fait partie des zones d'ombre, sans doute. Vous aurez donc peu d'explications, navrée.
La première scène de ce chapitre, assez longue, traite de pratiques qui me sont, comme à beaucoup, étrangères. Il y a notamment une action dont je ne sais pas si elle est culturellement possible. Qu'importe ; même si on me prouve qu'elle ne l'est pas, elle est tellement belle que je ne l'enlèverais pour rien au monde.
Lexique (signalé par une astérisque dans le texte.)
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Mademoiselle : nom féminin signifiant « Madame », employé par un supérieur hiérarchique envers un être humain femelle n'ayant jamais confirmé son passage à l'âge adulte par contrat de mariage.
5 – Beauté et Amitié
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Nue dans la salle de bain, la jeune japonaise se regarda dans le miroir. Elle avait toujours du mal à s'y voir maigre. Il y avait trop de chair, trop de peau…Mais sans doute valait-il mieux faire confiance au regard des autres quand il s'agissait de son propre corps ? Elle n'avait pas de mal à être d'accord avec leur jugement quand il s'agissait d'autres personnes ; alors pourquoi ne voyait-elle pas, elle, son corps comme quelque chose de frêle, de maigre et de fragile ?
Son regard tomba glissa vers son bas-ventre. Son sexe, invisible sous la pilosité du pubis, où William…C'était sans doute de là que venait le problème.
Elle repensa à ce qu'elle avait fait à l'usine, la veille. Elle avait passé plusieurs minutes à frapper son ventre sans retenue, à répétition. La conséquence était visible : une splendide ecchymose violacée, d'environ dix centimètres de long, s'étalait au-dessus de son nombril. Avec une espèce de déception, elle songea que ce n'était pas là qu'elle avait voulu frapper. C'était comme si elle avait eu peur. Peur de toucher cet endroit, peur de le détruire.
— Prends ça!…Et ça ! » ragea-t-elle.
Elle s'écroula, courbée en deux, le souffle coupé. À cet endroit, les abdominaux étaient plus faciles à relâcher, alors le coup portait plus facilement.
Mais aussitôt après s'être frappée, elle éprouva une espèce de culpabilité. Certes, cet espèce de vers dégueulasse qui traînait dans son ventre allait bientôt disparaître, mais ce n'était pas une raison pour l'endommager avant sa mort. Enfin, même s'il n'était pas encore vivant. Et puis, il y avait toujours la possibilité que quelque chose se passe mal…que le…bébé naisse. Horrifiée, elle se demanda si ce qu'elle éprouvait était ce qu'on appelle l'instinct maternel.
Elle venait de se plonger dans le bain lorsque la porte de la salle de bain s'ouvrit. Surprise, elle se replia en position fœtale pour masquer ses seins et son ventre.
— Je suis déjà là ! annonça-t-elle.
— Je sais, répondit la voix de sa mère. J'ai pensé qu'on pourrait prendre un bain ensemble, si tu n'y vois pas d'inconvénient.
— J'y vois un inconvénient, maman ! J'ai seize ans maintenant !
— Oui, approuva sa mère en se dévêtant. Moi aussi, je prenais des bains avec ma mère à 16 ans.
Yumi immergea sa mâchoire et se mit à faire des bulles dans l'eau du bain, l'air boudeur et résigné, pendant que mère passait sous la douche.
— Rien de tel que l'eau chaude pour se détendre, n'est-ce pas ? dit cette dernière en s'immergeant.
— C'est vrai. Ça détend. » répondit-elle laconiquement, évitant de la regarder dans les yeux.
— C'est bizarre, tu restes toute repliée, ma chérie…Attends, là, déplie tes bras, laisse-toi aller…
— Non, attends ! s'écria Yumi au moment où, sa mère lui tirait les pieds pour lui déplier les jambes.
— Ah, je comprends, tu es timide. C'est vrai que quand j'avais ton âge, moi aussi…
— Ce n'est pas ça ! l'arrêta Yumi. J'ai…j'ai quelque chose d'important à te dire.
Elle soupira. Mieux valait en parler, de toutes façons ; elle avait résolu de le faire. Yolande lui avait dit que ça faciliterait les démarches légales, et puis elle en avait assez de cacher ça à sa famille.
Non pas qu'elle eût envie que ça se sache. Mais sa discussion avec Aelita lui avait appris au moins une chose : partager ça avec quelqu'un d'autre, en discuter, c'était aussi porter un nouveau regard là-dessus, éviter de faire des erreurs, de s'enfermer dans le silence et les remords. Et comme elle en avait toujours honte, malgré ses craintes, elle espérait que sa mère confirmerait cette impression.
— Tu peux parler, Yumi. Ton père et moi, nous avons bien remarqué que tu n'allais pas bien. Enfin, ton père…ça ne s'est pas fait tout seul, mais maintenant, il s'en rend compte. Alors, sache bien que quoi que tu aies à nous dire, on sera là pour toi, d'accord ?
— Justement, maman, à propos de papa…Je préférerais que tu ne lui en parles pas. Pas pour le moment.
La jeune fille baissa les yeux. L'air absent, elle expliqua :
– Il y a trois, semaines, il y a eu cette soirée…J'avais bu un peu trop d'alcool, et il y a eu ce garçon…enfin, j'en ai parlé à Aelita, hier, et elle m'a dit que c'était…un viol. Alors aujourd'hui je suis allée à l'infirmerie, j'ai fait un test…positif, et elle m'a dit que c'était mieux si j'avais une autorisation de mes parents et que tu m'accompagnais à la clinique, et…
Dans un lent mouvement, la mère de Yumi avança son corps dans le bassin d'eau et serra dans ses bras son enfant. Elle la tenait contre elle, en la berçant doucement, comme quand elle était son bébé, et faisait disparaître les mots qu'elle avait prononcés dans un souffle profond et sonore comme une note de musique.
Akiko tombait de haut. De toutes les hypothèses qu'elle et Takeho avaient envisagées pour expliquer le comportement de leur fille, le viol comptait parmi les pires. Mais de là à imaginer qu'elle commençait une grossesse ! Tout en continuant de la bercer, elle songeait avec inquiétude aux différentes significations et solutions que cela pouvait avoir, mais plus elle y réfléchissait, moins elle parvenait à s'imaginer ce qui se passait dans le cœur de sa fille. Ce cœur qu'elle sentait battre contre son flanc, à côté d'elle…
— Tu sais, je n'ai jamais été violée. J'ai eu beaucoup de chance, car j'ai lu les statistiques : elles disaient toutes que beaucoup de femmes sont violées dans les campagnes au Japon. En France et dans le monde aussi. Et que souvent, elles ne s'en remettent pas parce qu'elles refusent de l'admettre et gardent le silence. Elles se sentent sales, alors cela les fait souffrir. Alors qu'elles ne sont pas vraiment sales, pas plus qu'un blessé dont le sang coule hors de la plaie, et tache ses vêtements.
« Yumi, tu ne te sens pas sale, j'espère ? »
La jeune fille se recroquevilla encore un peu et ramena inconsciemment ses bras autour de ses jambes. Elle ne voulait pas que sa mère voie le bleu.
— Je ne sais pas, avoua-t-elle. Peut-être que quand…tout ça sera fini, je le saurai.
— Nous verrons ça demain après-midi, d'accord ?
Yumi confirma d'un « Mmh » un peu fatigué.
Elle inspira un grand coup et plongea la tête sous la surface de l'eau. Après quelques instants où elle sentit sa mère bouger, elle déplia ses bras et jambes, et elle ouvrit les yeux. Ses cheveux flottaient en une masse informe tout autour de sa tête, mais elle distinguait, à travers ce rideau noir, le plafond de la salle de bain qui oscillait, comme dans un autre monde ; et, à côté d'elle, compagnon dans cet endroit où tout n'était plus qu'eau, le visage de sa mère qui la regardait en souriant, mêlant ses cheveux aux siens.
Soudain, elle eut besoin de respirer ; revenue à la surface, elle toussota, avec dans sa bouche le goût pur et l'odeur chaude de l'eau du bain. En voyant ses doigts fripés, elle songea qu'il était d'ailleurs grand temps de sortir. Mais aujourd'hui, le bain était plus agréable qu'il ne l'avait jamais été, et elle voulut prolonger un peu le plaisir.
La tête de sa mère émergea à son tour de la masse d'eau, et Yumi, qui avait profité de ce bref instant de répit pour remettre ses cheveux en ordre, put rire tranquillement de l'état de ceux d'Akiko.
Avant de quitter la salle de bain, Akiko, qui s'était retenue de revenir sur le sujet ou de faire des remarques sur le bleu qu'avait sa fille en bas des côtes, tint tout de même à lui déclarer quelque chose qu'elle estimait important.
— Yumi ?
— Oui maman ?
— Tu te souviens de comment s'écrit ton nom ?
— Bien sûr, ça ne s'oublie pas, répliqua la japonaise en souriant.
— Bien. Alors ne l'oublie pas. Dans les moments de doute, c'est vers son nom qu'on doit se tourner pour savoir qui on est et comment on doit vivre. C'est pour ça qu'un nom est un cadeau.
Et elle laissa sa fille seule pour qu'elle réfléchisse à cette phrase.
Beauté et amis. Peut-être était-ce ça, tout simplement. Rester belle, garder ses amis ; non, être belle grâce à ses amis. Parce que le regard de personnes qui vous aiment est ce qui vous donne votre valeur, vous rend votre confiance…
Et pourtant…William…
Yumi frappa une troisième fois.
* * *
— Dis pas ça, Ulrich. Yumi vit des trucs très difficiles en ce moment.
— Ah ouais ? répliqua l'autre, affectant l'indifférence. Et qu'est-ce qu'elle vit de si difficile ?
— Aelita…ne me l'a pas dit, mentit Jérémie. Mais ça se voit, ça crève les yeux, qu'elle va mal.
— J'vois pas en quoi c'est mon affaire.
Jérémie se dressa face à Ulrich, l'empoigna par le pull et le regarda droit dans les yeux.
— C'est ton affaire parce que c'est ton amie.
Ulrich se dégagea.
— Tu cherches à m'intimider, Einstein ?
— Oh mais c'est pas vrai, mais quel tête de mule ! Très bien, continue avec ton caractère de cochon. Et après, viens pas te plaindre si j'explique à Odd que tu sais pas ce que c'est qu'un ami.
— Yumi et moi, c'est pas la même chose. On n'est pas amis : on est copains-c'est-tout. Maintenant, lâche-moi la grappe.
Il se leva et s'enferma dans les toilettes les plus proches.
Pris de court par ces raisonnements spécieux et de mauvaise foi, Jérémie prit quelques minutes pour analyser la situation. Visiblement, Ulrich prétendait que continuer à ignorer les sentiments que Yumi et lui éprouvaient l'un pour l'autre était la meilleure chose à faire. À cela, trois explications possibles, et non exclusives :
– la crainte que Yumi n'éprouve plus rien pour lui ;
– la crainte qu'une relation avec Yumi ne tourne au vinaigre ;
– le désir de se venger de Yumi.
Aussi gênante qu'elle fût, cette dernière hypothèse était à creuser. Il fallait réfléchir aux raisons qui pouvaient pousser Ulrich à vouloir du mal à celle qu'il aimait, et vite !
Bon sang, s'interrompit Jérémie, qu'est-ce que c'est que cette phrase que je viens de penser ? Ça n'a aucun sens ! Les causes d'un paradoxe…
« Ça y est, je me suis emmêlé les neurones. J'ai l'impression de comprendre les relations humaines aussi bien que XANA ! » songea-t-il en tirant son téléphone de la poche gauche de son pantalon.
Il parcourut son répertoire sans cesser de réfléchir ; mais tout était si embrouillé qu'il se demanda s'il n'était pas complètement à côté de la plaque.
— Allô, Aelita ? murmura-t-il.
« Jérémie ? »
— Dis-moi, tu es sûre de tes magouilles, là ? Parce que jouer avec les sentiments des autres, ça te ressemble pas…
« Moi non plus, ça ne me plaît pas, Jérémie. Je fais pas ça pour m'amuser. Mais si on veut qu'elle ait confiance en elle, Yumi a besoin du soutien d'Ulrich maintenant ! »
— Ben, à ce propos… » Jérémie se mordit la lèvre. « Je crois pas qu'il soit prêt à soutenir quoi que ce soit. Il a l'air dans une phase…bizarre en ce moment. »
« Tu voudrais que je retarde les choses avec Yumi ? »
— Exactement. Si ces deux-là sont pas synchro, je te fais pas le tableau…
La porte des toilettes s'ouvrit. Excellent timing, songea Jérémie. Faisant mine de ne pas avoir remarqué, il haussa la voix :
— Et en ce moment, je crois vraiment qu'Ulrich a une dent contre Yumi. Et têtu comme un âne, avec ça. J'ai peur qu'il me fasse la gueule, à moi aussi…
— Hé ho, Jérémie, je t'entends !
— Ah, ben tout de même, t'es pas sourd ! sourit Jérémie en raccrochant. Alors, qu'est-ce que tu as contre Yumi ?
— T'as peut-être l'impression que j'écoute pas ce que tu dis, mais moi, j'ai l'impression que tu entends des trucs que je dis pas, fit observer Ulrich. J'ai jamais dit que j'avais quoi que ce soit contre elle.
— Et l'ignorer quand elle a des problèmes en prétendant que c'est pas ton amie, t'appelles ça comment ?
— J'appelle ça me mêler de ce qui me regarde, rétorqua-t-il en se dirigeant vers le terrain de football.
Jérémie fronça les sourcils. Il avait peut-être raison, mais en attendant, quelle langue de bois ! Puisqu'Ulrich s'obstinait à demeurer muet comme une carpe, il restait plus qu'à aller à la pêche aux informations auprès d'Odd.
Avec la direction des dortoirs, il reprit le fil de son raisonnement. Donc, Ulrich était en colère envers Yumi parce qu'il craignait que leur amour ne soit plus réciproque, ou qu'il estimait qu'une relation ne pouvait pas durer. Qu'est-ce qui le poussait à penser ça ?
* * *
— Et avez-vous des preuves de ce que vous avancez, Mademoiselle* Stones ?
— Que le rapport ait eu lieu ce soir-là, non, car j'ai préféré ne pas ébruiter l'affaire. Par contre, que Yumi était en état d'ébriété avancé, tandis que William était à peine joyeux, beaucoup d'élèves pourront en témoigner. En fait, je laisse le soin à Yumi de décider elle-même ce qu'elle veut faire sur le plan juridique ; mais pour ce qui est de son rétablissement, je cherche à faire tout ce qui est nécessaire en lui procurant un environnement sain. William est dans la même classe que Yumi. Vous comprenez ce que cela implique, n'est-ce pas ?
Mr Delmas soupira. Plus que trois jours à tenir avant les vacances. Il prit un ton sévère et cassant.
— Écoutez, Mademoiselle* Stones, le renvoi d'un élève n'est pas une procédure anodine. En l'absence de motif la justifiant, ce n'est pas mon rôle de décider qui doit vivre avec qui. Et ce n'est pas non plus le vôtre, Mademoiselle* Stones. Or, il se trouve que « viol d'une camarade de classe en-dehors de l'établissement » n'est pas un motif de renvoi à présenter devant un conseil de discipline.
— Il s'agit de William. Je ne m'en fais pas pour le motif, surtout si l'établissement fait preuve d'une rigueur soudainement accrue, et souligne les nombreux points noirs de son dossier.
Le principal pâlit de colère. Le ton tranquille et suffisant de cette gamine lui fit soudain perdre tout son sang-froid.
— Où vous croyez-vous ? vociféra-t-il. Peu m'importent vos petites rivalités, vos calomnies et vos conflits ! C'est la vie toute entière d'un camarade de classe, avec laquelle vous jouez là, Mademoiselle* Stones ! Et ce n'est pas votre place ! Alors, maintenant, sortez de mon bureau sans ajouter un mot ! Allez, ouste !
La petite Stones ne se le fit pas dire deux fois, et prit ses jambes à son cou. Quelle peste ! Ça ne lui ressemblait pourtant pas…
Une fois qu'il se fut calmé, Mr Delmas réfléchit plus posément à cette sale histoire. En dépit de ce qu'il avait dit, l'information, pour peu qu'elle s'avérât, porterait un grave préjudice à la scolarité de William, et au poindre pépin, on escaladerait l'échelle des sanctions à triple vitesse. D'autre part, la question était assez grave, et Aelita un élément assez sérieux, pour qu'il enquêtât au moins un minimum.
Après quelques minutes de réflexion passées à arpenter les couloirs, il revint avec un post-it sur lequel il avait noté le numéro de téléphone du lycée Lakanal.
Après un bref échange avec le concierge, les présentations et quelques politesses d'usage, il put aborder le sujet qui l'intéressait : Dunbar.
« William ? Oh, celui-là, c'est un mauvais ! Mais sournois, avec ça, alors on met du temps à s'en rendre compte…Le motif officiel pour lequel on l'a renvoyé, c'est collage d'affiches, mais c'est uniquement parce qu'on n'a jamais réussi à le prendre pour autre chose. Que voulez-vous, il est populaire et avenant, alors il a toujours des amis prêts à le couvrir, même pour le pire… »
— Le pire ?
« Oh, c'est assez diversifié. Ça va du racket au tabassage de sixièmes, en passant par la dégradation du matériel – notamment les toilettes des filles, il en avait fait un sport. »
— C'est que, voyez-vous, il est suspecté cette année…d'avoir violé une camarade.
« Ah ! Ça, ça m'étonne – mais alors – pas du tout ! Et puis, vous savez ce qu'on dit, n'est-ce pas ? classes de grands, problèmes de grands ! Mais il était déjà sur cette pente. Un peu avant de nous quitter, il paraît qu'il aurait forcé une gamine qui lui plaisait à l'embrasser au milieu de la cour et à sortir avec lui, en la faisant chanter. Vous imaginez ce que ça donne deux ans plus tard… »
— Hum, je vois qu'il y a beaucoup à dire sur le personnage…
« En effet ! J'espère que cette discussion vous aura été utile… »
— Oui, ce fut…très instructif. Je vous remercie, Madame.
Jean-Pierre Delmas raccrocha avec une grimace de dégoût. Les jours comme ça, où une équipe enseignante apprenait qu'elle n'avait rien vu venir d'une tragédie, étaient peut-être les plus décourageants dans sa profession.
* * *
Yumi avait le sentiment que depuis l'époque heureuse de la troisième, chaque action qu'elle avait accomplie, chaque événement qui lui était arrivé, avaient irrémédiablement souillé sa vie et son entourage. Elle avait transformé le charmeur William en un violeur froid, le timide Ulrich en un jaloux boudeur, elle avait négligé ses amis et leur avait menti, et comme si ça ne suffisait pas, Aelita écoutait toutes ces horreurs en confiant qu'elle fantasmait sur des adultères. « Beauté » et « Amitié », hein ? Tout ce qu'elle avait jamais fait tenait en un seul mot : trahir.
« Beauté » et « Amitié », deux mots qui n'avaient vraiment rien à faire ensemble. Si elle avait vraiment été belle, Ulrich n'aurait jamais accepté de la considérer comme une simple amie, ça ne lui aurait jamais traversé l'esprit. Et si elle avait vraiment été une amie, jamais elle n'aurait laissé les choses emprunter cette pente.
À bien y réfléchir, à quand remontait ce vieux désir physique qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, et qui faisait qu'ils n'avaient jamais réussi à être des copains-c'est-tout ?
Elle se remémora leur première rencontre. Dès le début, il lui avait paru antipathique. Méprisant, froid, hautain et impoli. Il s'était même montré mauvais perdant. Alors, certes, elle était bien placée pour savoir que les premières impressions sont rarement les bonnes –
William avait semblé être charmant, sympathique et fiable, au début…À cette idée, un arrière-goût désagréable envahit sa bouche.
Mais pour ce qui était d'Ulrich, il s'était révélé plus difficile à cerner que ça. En fait, c'était surtout au cœur de l'action, lorsque la crise atteignait son comble, qu'il rectifiait d'un seul coup tout ce qui n'allait pas et se révélait sous son vrai jour. C'était cela qu'elle aimait vraiment chez lui. Elle l'avait constaté maintes fois, du temps de Lyoko.
Elle en revint à cette première rencontre. Dès le début, le désir physique avait été présent. Quand elle avait plaqué son corps contre le sol, au bout d'une lutte épuisante où ils avaient paré, bloqué, feinté, frappé. Et quand le lendemain, il était venu lui rendre la pareille. Ce jour-là s'était créé entre leurs corps un lien qui ne s'était jamais défait : celui du combat. Chercher à blesser l'autre tout en s'en protégeant. Et il fallait l'admettre, elle aimait ça quand il la blessait, autant qu'elle aimait le blesser : c'était à ces moments-là qu'ils étaient le plus amoureux. Voilà ce qu'Ulrich avait pu désirer chez elle : les arrêtes. Voilà pour la Beauté et pour l'Amitié !
Elle s'imagina un instant la tromperie ultime : faire à Ulrich le cadeau empoisonné de sa chair. Après avoir corrompu son esprit, salir son corps. Le serrer dans ces bras qui avaient serré un violeur, lui donner des baisers, de cette bouche qui avait fait d'autres baisers ; lui transmettre cette impureté, à lui qui n'avait rien fait pour l'empêcher…
C'était ça : Ulrich ne faisait jamais rien ! Il ne se bougeait pas, il ne venait pas la voir, et quand elle venait en tenue sexy à une soirée, il s'éclipsait au premier prétexte ! Si c'était sur lui, et non sur William, qu'elle était tombée ce soir-là, est-ce qu'il l'aurait protégée ? est-ce qu'il l'aurait seulement aidée ? Non ! il l'aurait fuie. Par contre, jouer les jaloux, l'empêcher de vivre, lui reprocher de parler à William ça, il savait le faire !
D'un coup sec, elle enfonça deux doigts et pinça sa glotte. Elle contempla les restes de son repas, et sa main couverte d'une bile acide.
— Tiens, Ulrich, cracha-t-elle. C'est mon cœur.
Edit 1 : "il put aborder le sujet qui l'intéressait : Dubar." > "il put aborder le sujet qui l'intéressait : Dunbar." Merci Iko ;)
Edit 2 : "qu'elle était tombée ce soit-là" > "qu'elle était tombée ce soir-là" _________________
Premier commandement :Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Troisième commandement :Tout individu a droit à la vie Quatrième commandement :Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
Dernière édition par Belgarel le Mar 04 Mar 2014 23:38; édité 2 fois
ça, ça illustre parfaitement ce qui se passe dans ta fic. En fait, la faute d'orthographe n'est certainement pas volontaire mais elle sert si bien mes intérêts que je vais la retenir.
En fait, j'ai même des doutes sur le but de cette fic. Tu as affirmé que ce n'était pas une tribune contre le viol, je te crois. En fait, c'est une tribune contre William Dunbar.
Je comptais passer à la fin de la fic pour dénoncer ces agissements, mais il se trouve que ce chapitre 5 m'a réellement mise hors de moi.
William en mode violeur est une caractéristique des pires fictions, tu sais? Comme La demande ou Notre destin est entre nos mains...Eh oui. Eh oui. Je sais, c'est triste de se voir comparé à Yumimi quand on a une fiche Perles, certes. Mais c'est la stricte vérité. William en voyou, c'est bas de gamme, c'est tellement facile de s'en prendre à ceux qu'on aime pas en déformant leurs traits de caractères pour les rendre encore plus détestables. C'est facile, et en même temps, c'est lâche.
William, sournois? J'ai comme des doutes. ça, c'est Hiroki, plutôt.
William qui rackette et démolit des 6ème? Pourquoi il irait tabasser des mômes alors que dans la série, il se montre relativement sympathique avec Ulrich (du moins avant que celui-ci ne se mette vraiment à jouer au con) malgré ses attaques enfantines...
William qui dégrade le matériel scolaire? C'est pas un enragé contre l'autorité, faut se calmer tout de suite. Il est insolent, mais c'est pas un voyou.
William qui fait du chantage. Dehors. Y a que Sissi qui fasse du chantage. Tu te rends compte que tu le rabaisse au niveau moral et intellectuel de Sissi? Sérieusement. Et puis Aelita qui va tout faire pour le renvoyer. Tu arrives même à déformer la copine de ton personnage préféré. Elle ne ferait juste jamais ça. Elle a toujours été gentille avec William alors je pense qu'elle essaierait d'abord d'en parler avec lui avant de tenter quoi que ce soit.
Tu sais, vraiment, c'est facile d'écrire une fiction pour dégrader un personnage. Tiens, si je décidais que demain, Jérémie est un asocial enragé qui traite tout le monde de con, délaisse Aelita et part dans un lycée pour surdoué en prenant tout le monde de haut et en se faisant des injections de drogue qui stimuleraient ses capacités mentales? Ah et bien sûr il piraterait les systèmes de Kadic pour démontrer que c'est lui le plus malin et que personne n'est en mesure de faire aussi bien que lui. Tout ses amis lui tourneraient le dos, même Aelita et ça le rendrait furax. Et au fil du temps il découvrira que l'humanité ne vaut pas la peine d'exister parce qu'elle est trop conne et il se rendra à la Maison Blanche pour lancer une frappe nucléaire (wait, je viens de pomper dans la fin de Prodigies là oO).
C'est facile de faire un scénario comme ça. C'est facile, mais les fans de Jérémie vont crier au scandale, et les adeptes du réalisme aussi (coucou grand frère). Et surtout, quand c'est trop facile, il n'y a aucun mérite, même si on a un bon style d'écriture, la fiction sera mauvaise. Le scénario et le respect des caractères de la série c'est l'épine dorsale d'une fanfic.
Alors oui, tu peux nous sortir que tu ne fais que réemployer les personnages pour une fiction et que les héros ne sont pas tout à fait eux-mêmes, que l'histoire aurait en fait pu se jouer avec d'autres personnages...mais là, c'est la rubrique Fanfictions Code Lyoko. Et on fait attention à ne pas traîner ouvertement un personnage dans la boue. On peut le flinguer d'une façon humiliante au début ou en plein milieu de la fic, oui. Mais pas ça quoi. -__- _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Tu veux que je te reparle de la façon pas du tout artificielle dont Yumi tombe dans les bras de William dans Imprévu ? Ou de la façon dont tout le monde s'accorde pour se foutre de sa gueule après qu'il ait joué au con encore plus con que dans la série ? (Edit : cette deuxième question concerne Ulrich. Je sais pas où son nom est passé, mais il devait être là quelque part XD…)
Bon, j'ai pas fini de lire Imprévu, mais c'est un fait : tout auteur de fanfiction laisse facilement ses sympathies l'aveugler et déformer un caractère selon ses intérêts. Cette fiction est, je l'admets, un excellent exemple.
Maintenant, suis-je allée trop loin en ce qui concerne William ?
Déjà, le chapitre 5. C'est ce qui t'a mise hors de tes pompes ; je te répondrai que tu ne l'as pas compris. Mais tu es tellement pressée de râler que tu ne fais pas fonctionner tes méninges. Je ne te le reprocherai pas, le chapitre 6 est là pour remettre les choses en place, mais en attendant, je te poserai une question-piège :
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Qui est-ce qui dit à Delmas que William est un sournois racketteur aux antécédents de violeur ?
Et je répète cette question une dizaine de fois !
Une tribune contre William ? Ça marcherait peut-être si William était le seul à agir de façon ambiguë.
Commençons par Aelita. Si tu interprètes cette fic comme une tribune contre William, tu sembles supposer que je déforme le caractère d'Aelita pour mieux m'acharner sur lui. Facile, mais erroné.
En réalité, la question n'est pas : comment réagirait Aelita dans cette situation ? Parce qu'Aelita ne se retrouverait jamais confrontée à une histoire de viol, c'est un personnage de Dessin Animé. La question, c'est : comment réagirait une personne, humaine, plutôt gentille, en comprenant qu'elle a causé par sa gentillesse un événement traumatisant pour sa meilleure amie ?
Aelita se sent investie d'un devoir moral, mais aussi d'un devoir de protection là où la conciliation n'est plus possible. Et ce que je pense de cette Aelita, moi, tient en une phrase : elle n'est pas sympathique. En effet, je nuance tellement son caractère d'une part d'ombre qu'on peut dire que je crache aussi sur Aelita. Je n'approuve absolument pas ce qu'elle fait, en dépit de ses excellentes raisons. Par contre, je crois, moi, qu'Aelita serait capable, si elle se sentait trahie, d'être terrible. Peut-être pas aussi manipulatrice qu'on la verra (encore que, dans le D.A. on a des personnages parfois très manipulateurs…) ; mais terrible, si.
Quant à Jérémie, personnage que j'adore pourtant, il ne vaut pas mieux. Ici, il est si peu doué en relations humaines qu'il n'est que le chien-chien d'une Aelita qui perd les pédales.
Ulrich, pour le moment, c'est la grande inconnue mais il a pas l'air des plus sympathiques. Honnêtement, les hypothèses de Jérémie me paraissent tout à fait vraies - plus que ce que montrera le chapitre 6. Quelque part, il se délecte des souffrances de Yumi. Honnêtement, à un moment, il a une pensée qu'il regrette aussitôt : c'est un moment où, à mon avis, il craque l'écorce et dit ce qu'il pense vraiment.
Et pourtant, tous ces personnages sont persuadés de bien faire. Ou plutôt, ils se persuadent qu'ils ont bien agi. Leurs raisons sont ambiguës et défendables - bien qu'elles dissimulent aussi l'indicible.
Même William : dire que c'est "un violeur", c'est aller vite en besogne dans la mesure où il est complètement inconscient d'avoir commis un viol. D'ailleurs, sans sensibilités féministes, je ne sais pas si je prendrais partie pour l'interprétation d'Aelita : du point de vue de William, ils avaient tous les deux bu, et les sentiments de Yumi étaient clairs. Yumi se ment éventuellement à elle-même quand elle se dit qu'elle n'a jamais fantasmé sur William : elle tente de le faire dans le chapitre 2, et il est fait était de "vieux sentiments"
En bref, l'interprétation est assez libre. Et il n'y a pas un seul personnage qui soit le gentil ou le méchant. Simplement, il y en a un qui souffre.
Est-ce que je me suis trop éloignée des personnages ? Certainement ; pourtant, je pense avoir continué dans la base de leurs caractères. Aelita est peut-être un poil trop affirmée, William trop inconstant (d'abord je renonce, puis je vais au bout, puis je renonce à nouveau) ; mais dans l'ensemble, les relations entre les personnages sont extrapolées, donc respectées dans un certain sens.
Mais tu mets le doigt sur le gros défaut de ce texte, et je ne le contesterai pas. À mon sens, cette fanfiction est à la fois une réussite dans l'écriture et un échec dans le principe (l'un étant malheureusement indissociables de l'autre). Mais certainement pas une tribune contre William. _________________
Premier commandement :Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Troisième commandement :Tout individu a droit à la vie Quatrième commandement :Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
Dernière édition par Belgarel le Mar 04 Mar 2014 23:28; édité 1 fois
Merci de ne pas oublier qu'il s'agit de la section fanfics et non pas de la section Guerre des Fans.
Si un auteur décide de faire une fiction reprenant les personnages de Code Lyoko quitte à modifier leur comportement afin de les rendre plus ou moins matures ou d'explorer l'univers de la série sous un nouvel aspect, il est tout à fait libre de le faire.
Donc on va éviter les charges "baïonnette au canon" de la part de différents groupes tirés de la GdF (ou d'autres groupuscules tolérés) dès qu'il y a une fiction qui fait quelque chose de négatif sur un des personnages.
Je sais que les deux référents fanfics n'hésitent pas à politiser toute affaire qui leur tombe sous la main pour donner contenance à leur lutte qui a plus l'image d'une charge de vieillards que d'une vraie campagne mais pour le coup, là c'est trop gros, voire même exagéré. (attention c'est un troll, il parait qu'il faut le préciser maintenant)
Ne mélangeons pas tout et ne tombons pas dans l'excès.
Edit : Personne n'a manqué de constater que le rapport entre un post personnel d'Ikorih et la politique du pôle était inexistant, les amalgames sont certes à la mode à droite, mais quand même, merci de ne pas tout mélanger et de ne pas tomber dans l'excès.
Edit tendancieux (troll) :
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William n'est qu'un point de détail de l'histoire de Code Lyoko après tout...
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"La sévérité prévient plus de fautes qu'elle n'en réprime." - Napoléon Bonaparte
"L’élévation d’un homme au-dessus des autres ne se justifie que s’il apporte à la tâche commune l’impulsion et la garantie du caractère." - Charles de Gaulle
Dernière édition par Kerian le Mer 05 Mar 2014 11:04; édité 2 fois
Inscrit le: 23 Oct 2009 Messages: 1044 Localisation: Dans mon lit , en train de manger des kinder Bueno !
Je trouve ton interprétation de la relation entre Ulrich et Yumi très intéressante.
Il est vrai que ces deux là éprouvent un amour passionnel, beaucoup trop passionnel, et je pense que c'est pour cela que leurs relation en deviendrait malsaine au bout d'un moment, entre crises de jalousies et la peur de perdre la personne aimée. Ajouter à cela une grande fierté, l'un qui veut toujours avoir le dessus sur l'autre, et se faire du mal mutuellement pour prouver que c'est lui ou elle qui a raison. Un avenir funeste pour leur histoire malheureusement, mais après il y'a différente façon d'interpréter le couple Ulrich/Yumi. Mais cette hypothèse est assez plausible je trouve !
En ce qui concerne William, je t'avoue avoir été assez perturbée par celui que nous dépeins là. Je ne suis pas spécialement fan de ce personnage, je l'aime bien, même si dans le DA je voyais en lui le parfait cliché du "bad boy romantique fauteur de trouble".
Dans ta fiction, tu nous montrerai presque une grosse racaille xD. Mais bon, c'est son ancien collège qui le dit et rien ne nous prouve que tu as bien l'intention de le transformer en pourriture ! Et puis si c'était vrai, pourquoi il tabasserai des 6ème ? Je pense que William est plus intelligent que ça, et qu'il n'aurai pas fait ça sans raison. C'est ma vision des choses après
Bon, parlons un peu de cette histoire de viol.
Je ne sais pas trop quoi dire sur ça, je ne sais jamais quoi dire. Mais est ce qu'on peut considérer que Yumi s'est faite violer ? C'est vachement ambiguë quand même... Alors oui, elle avait plusieurs coup dans le nez, tellement qu'elle en avait perdue sa lucidité ( encore une fois son mal-être est bien souligné, car elle tient à sa dignité et puis elle est japonaise, merde xD ! Dans leur culture, se montrer "faible" c'est vachement limite il me semble, et dans le DA, Yumi, c'est la parfaite japonaise ! Donc oui, elle va vraiment mal)
William, lui en a profité pour lui voler un baiser. Le méchant profiteur !
Profiter de la faiblesse de sa bien aimée, pour accéder à son corps si convoité (sûrement) ! Pervers !
Bon, c'est un peu la première pensée que j'ai eu. Mais bon, ce n'est pas limité qu'à ça. Yumi, elle ne s'est pas sentie "violée", souillée, sale, oui. Et c'est là la racine du problème.
Quand on apprend les véritables intentions de William, qui lui, ne voulait qu'un baiser, c'est vraiment un coup à se tirer les cheveux. Môssieur a voulu embrasser sa dulcinée pour l'oublier, mais ça ne s'est pas passé comme prévu et lui aussi culpabilise.
Honnêtement, cette scène je ne la vois pas comme un viol, mais comme une erreur des deux jeunes dû à toute l'alcool qu'ils ont ingurgité. Tu as spécifié que William aussi avait un coup dans le nez ( chose que tu aurai dû souligner au passage )
Mais bon, il n'avait pas bu autant que Yumi. Alors à qui la faute finalement ...C'est chaud, vraiment chaud. J'ai vraiment du mal à répondre à ça. :s
En ce qui concerne Ulrich. Son comportement ne m'étonne même pas. Tu dis t'éloigner du DA, mais là, je trouve que tu le respectes assez bien finalement. Toujours aussi égoïste en matière de sentiments , Yumi, ne vient plus le voir, donc il considère qu'elle se fout se gueule. Attention, j'aime beaucoup Ulrich, mais je reconnais parfaitement cet aspect du personnage. J'attend de voir ce qui advient de lui.
J'admet que le comportement de miss barbapapa ( alias Aelita) est assez déplacé, mais je le trouve très compréhensible. Voir une personne chère (amie ou famille) s'auto détruire, c'est vraiment atroce , et ne pouvoir rien faire c'est la pire des choses. Alors faire tout ce qui est en son pouvoir pour la sauver, me semble vraiment approprié. Elle ne fait pas forcément les choses correctement, mais tous ce qu'elle veut, c'est aider son amie. Alors oui, c'est un peu excessif mais bon. Je reconnais bien son côté bienfaiteur.
Pas grand choses à dire sur Jérémy. Mais je le trouve un peu benêt. Mais tu l'as dis dans ton précédent message alors je ne reviendrai pas là dessus.
Bon courage _________________
Merci me98 !!
Texte by me : Disparition (2eme version de préférence )
Avant tout, j'aimerais répondre à un point du commentaire de DimIIy (qui a lui aussi gagné en maturité ; salut, vieux ! ^^). Ce qui touche – encore une fois – à la question du viol. Pour tout le reste, je suis plutôt d'accord (sauf, comme je l'ai expliqué en MP, en ce qui concerne William).
À lire après le chapitre pour plus d'intensité emotive et de liberté d'interprétation.
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Quand je disais que sans sensibilités féministes, j'hésiterais à juger qu'il y a eu viol, j'aurais dû préciser que j'ai des sensibilités féministes. Aussi n'ai-je pas l'ombre d'un doute quant à la nature de ce qui a eu lieu ici.
Dire que William avait un coup dans le nez, qu'il était inconscient de ce qu'il était en train de faire et qu'il avait des raisons de supposer une certaine affection de la part de Yumi, c'est chercher à nier qu'un homicide involontaire est un meurtre.
Dire que William n'avait pas prévu de coucher avec Yumi, c'est affirmer qu'un crime passionnel n'est pas un meurtre.
Bref, les aspects qui engagent la responsabilité de William dans l'incident relèvent des circonstances atténuantes.
Ici, Yumi a été violée aussi sûrement qu'elle a dit "Je ne sais pas" quand William a voulu l'embrasser. "Je ne sais pas", surtout de la part d'une fille bourrée, c'est un feu orange : on s'arrête quand le feu est orange, car ça veut dire que dès qu'il aura retrouvé ses esprits, il passera au rouge.
J'ajouterai la description même de l'acte par William. On y voit une Yumi passive, "immobile", "accueillant" des baisers, les larmes aux yeux. Là où William avait cru voir un "instant (…) magique", je vois un corps tétanisé. Le pauvre garçon interprétait mal tout ce qui se passait sous ses yeux – et la perspective de réinterpréter ces événements le terrifie tellement qu'il n'ose le faire qu'à mots couverts, pour aussitôt oublier ce qu'il a pensé.
Autrement dit, faire l'amour, ça se fait à deux. Ici, William prend l'initiative et mène l'action (même s'il considère qu'ils sont deux à s'être laissés entraîner par l'alcool) : à mon sens, il est le seul auteur de ce qui s'est passé ce soir-là.
"Yumi, elle ne s'est pas sentie "violée", souillée, sale, oui." : on n'a pas besoin de se rendre compte qu'on a été violée pour être traumatisée.
Mais bon, encore une fois, c'est ma vision des choses ; j'espère avoir peint une Yumi assez confuse pour vous permettre une argumentation différente. Mais je vous préviens, même si en tant qu'autrice je l'encourage et je l'appelle de mes vœux, elle me donnera des boutons et je hurlerai comme une chienne de garde chaque fois que je lirai un argumentaire taxant une victime de viol d'erreur.
Oui, je sais, c'est contradictoire.
Ce n'est pas pour autant, je le répète, que William est un sale type. Je rebondirai même sur le mot "violeur" employé par Ikorih. Tu sembles considérer qu'on est un "violeur" par nature ou qu'on en est pas un. Si c'est le cas, dans notre contexte culturel, tout homme est un violeur. Notre société a un rapport tellement névrosé avec le sexe, la virilité en a tellement besoin pour permettre à l'individu de sexe masculin de s'affirmer, que la notion de consentement est difficilement respectée. Dans les pratiques aussi.
Donc, qu'une chose soit claire. William n'est pas un violeur à priori. Il a des prédispositions, comme beaucoup d'hommes (même, tout homme) ; mais ce qui fait de lui un violeur (dans le sens très précis et restreint d'auteur d'un viol), c'est ce qui se passe dans cette fic, et rien d'autre.
Est-ce que j'avais prévu de déborder ma tribune contre le viol dans les commentaires ? Bonne question.
Bon, sinon, voilà le 6ème et dernier chapitre !
En le relisant, je me suis dit que j'avais bien fait d'annoncer qu'il avait été écrit à l'avance, tant certains passages ressemblaient aux justifications que j'ai exprimées plus haut. Mais le fait est que je n'ai rien modifié. Ça se voit notamment au rôle de William qui, dans sa dernière apparition, environ 48 heures après la fête, est bien différent de ce qu'on voit de lui dans la dernière scène du chapitre 5 avec Sissi (incohérent, diront les petits esprits). Si j'avais écrit cette scène après avoir lu l'accusation d'Ikorih, j'aurais chié dans ma culotte à l'idée de le présenter comme un tant soit peu touché de forfanterie en cas de victoire (un comble, pour Mr "Oooh ! J’en r’viens pas !! J’assure comme une bête !!") Jugez plutôt :
Émile Ikola a écrit:
Un homme néfaste a tout mené, a tout fait, c’est Ulrich, alors simple samouraï. Il est l’affaire William tout entière ; on ne la connaîtra que lorsqu’une enquête loyale aura établi nettement ses actes et ses responsabilités. Il apparaît comme l’esprit le plus fumeux, le plus compliqué, hanté d’intrigues romanesques, se complaisant aux moyens des romans-feuilletons, les papiers volés, les lettres anonymes, les rendez-vous dans les endroits déserts, les femmes mystérieuses qui colportent, de nuit, des preuves accablantes.
Trève de plaisanteries : voici le dernier chapitre.
6 – Happy End
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Je l'ai apprise le 2 décembre 2006. La raison qui expliquait tout.
William est venu me voir dans ma chambre et a demandé à me parler en privé. Déjà, c'était mauvais signe. Il n'y avait qu'une chose dont William et moi on parlait, et ce dernier avait pas l'air spécialement déprimé.
S'asseyant sur le plumard d'Odd, il m'annonça d'un air tout fier :
— Ça y est, le perdant. Yumi et moi, on l'a fait !
Quoi ? Qu'est-ce qu'il était en train de me raconter ? Mes oreilles virèrent au rouge, mais je n'osais pas croire ce que je venais d'entendre.
— Tu veux dire : vous vous êtes mis ensemble ? Vous vous êtes embrassés ?
Le première me toisa d'un petit air supérieur, comme on regarda un collégien naïf qui dit à son ami que la chimie c'est trop cool juste avant de se moquer de lui.
— T'es sourd ? Tu veux que je te fasse un dessin ? Ou que je te passe un film pour t'occuper ? Remarque, ça risque pas d'arranger tes problèmes d'audition…
C'en était assez ; si c'était juste pour m'insulter, c'était franchement pas la peine qu'il reste.
— T'as autre chose à me dire ? demandai-je en me recouchant d'un air indifférent sur mon pieu.
— Mmmh, non. C'est à peu près tout.
« Oh, si, attends ! » reprit-il en se levant. « Elle a peut-être l'air un peu frigide, mais tu l'entendrais gémir : elle adore ça ! »
Réprimant mon envie de lui sauter à la gorge et de le flanquer dehors, je fis mine de n'en avoir rien à faire. Je n'allais pas lui donner ce plaisir-là. Et après tout, c'était Yumi et lui que ça regardait, pas moi.
— Tant mieux pour toi. Bonne nuit.
William battit en retraite. Il n'avait pas atteint le but qu'il s'était fixé, mais il ne repartait pas sans rien non plus. Il était venu narguer un adversaire vaincu, et il avait pu voir que ce dernier avait baissé les bras.
Plusieurs minutes après son départ, je me passai la main sur les yeux. Mais quel crétin ! c'était pourtant évident ! La réplique intelligente par excellence, ç'aurait été « Faudra que je lui demande si t'es aussi bon que ça. »…Mais bon, c'était trop tard pour la lui lancer…
* * *
Plus que trois jours avant les vacances. Comme à chaque fois que les congés scolaires arrivaient, j'étais partagé entre l'envie de changer d'air et l'angoisse de revoir mon père. Le passage en seconde n'avait pas arrangé les choses : même si les commentaires des profs se faisaient plus encourageants, à côté, mes notes restaient encore fragiles.
Je fus interrompu dans ses réflexions par Jérémie, qui arriva en traînant les pieds.
— Salut. Envie de parler un peu ?
— C'est pas de refus, répondis-je en l'invitant à s'asseoir à côté de lui sur le banc. Je pensais à mon père, autant te dire que toute distraction est bienvenue.
— Ben, en fait…marmonna mon ami, hésitant. J'ai…un sujet pas joyeux à aborder avec toi, moi aussi…
Je retins un soupir. Adieu les bavardages sur Ultimate Blaster 2, les profs ou autres ragots : ça sentait à plein nez le problème sérieux et désagréable. D'un coup, même une discussion sur la programmation pour ordinateur quantique, ou sur le décryptage des paquets qui transitaient sur le réseau, ça me bottait plus que ça.
— Je t'écoute, dis-je, résigné.
— Ben…C'est à propos de Yumi. On se demandait pourquoi tu ne t'étais toujours pas déclaré.
Cette-fois, je ne réussis pas à retenir mon soupir. La question à dix millions ! Et ce serait d'autant plus difficile d'y répondre que Jérémie, complètement à la ramasse sur ce genre de choses, ignorait totalement que Yumi était plus ou moins avec William. Quoi qu'il en soit, puisque Yumi n'avait pas jugé utile d'en informer les autres, autant respecter sa vie privée.
— J'ai pas envie de me mêler de sa vie. Je suis sûr qu'elle se passe très bien de moi.
— Dis pas ça, Ulrich, protesta-t-il. Yumi vit des trucs…très difficiles en ce moment.
Une petite satisfaction vengeresse m'arracha un demi-sourire. Des choses difficiles, vraiment ? ça ne se passait donc pas si tranquillement que William l'avait présenté ? Après tout, tant mieux s'ils souffraient ensemble ! Avec un peu de chance, même, peut-être que je pouvais espérer une rupture…
En même temps, mieux valait ne pas trop y compter. Ce n'était sans doute qu'un petit blues passager ou une fausse impression qui avait conduit Jérémie à penser ça. Et puis, je voyais mal comment Yumi pouvait être plainte dans l'histoire. Elle avait fait son choix, et il fallait que ce soit elle la victime, maintenant ?
— Ah ouais ? répliquai-je, affectant l'indifférence. Et qu'est-ce qu'elle vit de si difficile ?
— Aelita…ne me l'a pas dit. Mais ça se voit, ça crève les yeux, qu'elle va mal.
Entendre parler des malheurs de Yumi comme quelque chose de réel et d'avéré, ce n'était pas aussi réjouissant que d'espérer qu'elle en avait. D'ailleurs, à bien y réfléchir, j'étais plutôt sceptique face à cette histoire de malheurs.
En tous cas, mieux valait laisser la vie de Yumi là où elle était, surtout s'il était question de William et d'autres affaires de cœur. Ça ne me regardait pas, et elle me l'avait bien fait comprendre, quelques semaines auparavant. Je n'avais pas le droit de s'y intéresser. Pourquoi Jérémie refusait-il de comprendre ça ?
— Je vois pas en quoi c'est mon affaire, insistai-je.
À cet instant, mon interlocuteur fit quelque chose à quoi je ne me serais jamais attendu. Il se leva du banc, se planta face à moi, me saisit par le T-shirt et me souleva – ou plutôt, il essaya de me soulever en se penchant à moitié, le visage grimaçant sous l'effort. Abasourdi, je me laissai faire. Plus étonnant, il déclara avec une voix froide, détachant chaque syllabe à mon attention :
— C'est ton affaire parce que c'est ton amie.
Un bref instant, je frissonnai. C'était vrai. J'étais censé m'intéresser à elle, m'inquiéter pour elle, même si je n'en avait pas le droit…
Je me repris très vite. Je l'envoyai bouler d'une réplique cinglante, à laquelle il répondit un truc stupide, comme quoi je savais pas ce que c'était que d'être un ami. Je ne pouvais pas lui en vouloir : il ne pouvait pas comprendre qu'entre elle et moi, au fond, ce n'était pas de l'amitié. Que c'était plutôt une espèce de relation foireuse vaguement maquillée en amitié, et dont elle semblait avoir décidé de se débarrasser pour de bon. Mais avant de le quitter, je tentai quand même de lui expliquer :
— Yumi et moi, c'est pas la même chose. On n'est pas amis : on est copains-c'est-tout. Maintenant, lâche-moi la grappe.
Dans une tentative désespérée pour semer Jérémie, je me réfugiai à l'intérieur des toilettes. J'hésitais entre chercher à en savoir plus sur les problèmes de Yumi, et me réjouir de ses déboires sans me poser plus de questions. Après tout, chaque fois que j'avais essayé de remettre en question notre situation, elle m'avait rembarré ; et si maintenant, elle devait regretter d'avoir joué aux salopes, tant mieux !
Je m'en voulus aussitôt d'avoir pensé ça. Yumi avait souvent du mal à clarifier ses sentiments, et ça lui jouait des tours. En cela, nous étions exactement pareils. Enfin, maintenant que tout espoir était perdu, le plus simple, c'était de tirer un trait sur le passé et d'aller de l'avant. Pour tout dire, il me tardait presque de retomber amoureux – de construire une autre histoire, peut-être plus belle. Mais bon, si j'arrivais à me débarrasser de mes sentiments pour Yumi sans tomber amoureux de quelqu'un d'autre, ça m'allait tout autant…
Le seul point noir dans tout ce tableau, c'était William. Comment j'avais pu perdre contre un type comme William ?
* * *
Lorsque Delmas eut raccroché, Jérémie ne put s'empêcher de faire une remarque :
— Tu ne crois pas être allée un tout petit peu trop loin ?
Ce qui l'avait le plus dérangé, c'était de voir Aelita débiter ses mensonges avec un tel naturel ; on aurait presque dit, même, qu'elle s'amusait. Pas simplement à mentir, mais carrément à manipuler, à œuvrer dans l'ombre pour se venger de William. C'était d'autant plus dérangeant qu'à la base, ce n'était pas son combat.
La jeune fille se leva et vint s'avachir sur son lit, à ses côtés.
— Tu peux demander ça à William.
— Justement : c'est pas toi que William a violée, c'est Yumi. Pourquoi cherches-tu à te venger toi-même de lui ? Il y a…Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ne m'aurais pas dit ?
Aelita resta silencieuse un moment. Puis enfin, elle déclara :
— Je me sens responsable de ce qui est arrivé à Yumi. Tu l'as dit moi-même : depuis le début de l'année, William ne cherchait pas à devenir notre ami, mais à foutre le bordel. Pour être plus précise, je dirais : à se venger d'Ulrich et de Yumi. Et pendant tout ce temps là, qui est-ce qui le défendait le plus ? qui est-ce qui était son principal soutien ou sein du groupe ? qui est-ce qui lui permettait de continuer à s'incruster dans la vie de Yumi ? Moi.
— Tu n'es pas plus responsable que moi, Odd ou Ulrich, rétorqua Jérémie.
— Peut-être. Mais c'est à moi d'aider Yumi à se relever de cette histoire. Du moins, tant qu'elle ne vous en aura pas parlé.
— Et pourquoi tu ne laisses pas Yumi se venger elle-même de William ?
Encore une fois, l'Ange Gardienne de Lyoko prit du temps pour réfléchir. C'était la deuxième fois que Jérémie lui posait la question, et elle n'y avait toujours pas répondu. Enfin, elle finit par avouer :
— Je ne sais pas. Je crois que Yumi n'est pas prête à se confronter directement à lui. Que ça ne lui traverse même pas l'esprit. Quand elle le sera, je lui expliquerai ce que j'aurai fait ; mais en attendant, mieux vaut qu'il soit loin d'elle. C'est tout.
« À propos de Yumi…j'espère que tu ne m'en voudras pas, mais je pense passer les vacances chez elle. J'aimerais l'accompagner à ses rendez-vous, mais aussi être là pour lui changer les idées.
— Quoi, toutes les fêtes ? protesta Jérémie. Tu ne pourrais pas venir pour la deuxième semaine de vacances ? Un ticket de train, et c'est réglé !
— Passer une partie des vacances chez toi ? Je n'y avais pas pensé…Maintenant que tu le dis, c'est très tentant…
Un sourire béat fendait déjà la figure de Jérémie. Aelita ne put retenir un petit rire amusé et un peu moqueur. D'humeur taquine, elle conclut par une promesse mi-figue mi-raisin :
— Ça dépendra de tes résultats avec Ulrich…
L'expression de Jérémie s'assombrit aussitôt. Non pas à cause de cette condition qui tenait plus de la plaisanterie que du chantage, mais à cause du peu d'espoirs que permettaient de nourrir les informations qu'il avait pu récupérer.
— C'est si terrible que ça ? s'inquiéta Aelita.
— Hé bien, au départ, je croyais qu'il était tellement en colère contre Yumi qu'il ne voulait plus être son ami. Mais Odd m'a expliqué qu'en fait, il était reparti à l'attaque il y a trois mois ; sauf que tu le connais, il a enchaîné les crises de jalousie et les disputes à côté de la plaque.
— Aïe.
— Honnêtement, j'en viens à douter que ça puisse leur faire du bien d'être ensemble, à ces deux-là. Vu tout ce qu'ils s'infligent déjà quand ils ne sont pas ensemble…
— Tu sous-entends que la vie de couple est difficile à supporter ? ironisa Aelita, espiègle.
— Ben pour eux, ça pourrait l'être, marmonna le génie sans relever.
La jeune fille reprit son sérieux. Quand Jérémie était absorbé comme ça, inutile de faire de l'humour.
— Je crois pas, non. S'ils s'infligent autant de mal, c'est justement parce qu'ils n'arrivent pas à être en couple, ils n'osent pas communiquer.
— C'est facile de se moquer d'eux comme ça, mais n'oublie pas que nous aussi, nous avons mis du temps à nous déclarer.
— Oui, mais nous n'en sommes jamais arrivés au point où ça nous faisait souffrir.
Jérémie soupira. C'était tout à fait exact. Mais il restait une chose à dire à Aelita. Une chose qu'il craignait de lui annoncer. Le regard fixé sur sa commode, il sentit remuer un corps allongé contre le sien. Une tête se pencha son épaule, et une main se posa tendrement sur sa poitrine ; il la prit en la serrant doucement. Elle était chaude.
Il profita un moment de cet instant agréable de chaleur et de bonheur. Un parfum de rose flottait dans ses narines. Leurs souffles calmes se mêlaient, à moitié endormis. Mais enfin, il lui fallut parler.
— Odd m'a dit une dernière chose…
Aelita se redressa, toute ouïe. Il était maintenant trop tard pour reculer.
— Il a dit qu'Ulrich prétendait qu'il n'était plus amoureux de Yumi. À répétition
— C'est n'importe quoi, trancha-t-elle.
— Peut-être, mais de la part d'Ulrich, pour vouloir faire avaler ça à Odd, ça signifie qu'on pourra pas le faire changer d'avis, quoi qu'on puisse lui dire.…
Aelita n'était pas tout à fait d'accord. Il restait une chose à tenter.
* * *
Il y avait une boule dans son ventre. C'était à peu près tout ce que Yumi savait du monde réel. Elle avait un ventre, et il y avait une boule dedans. Le reste revêtait un vague air de rêve.
Elle allait voir Ulrich, lui avait-on proposé. Un Ulrich métamorphosé, prêt à l'écouter. Il suffirait de parler, de se confier. Il fallait le faire.
La tête lourde, tempes battantes, tympans sifflants…Le vent froid enserrait son cerveau, son crâne glacé s'inclinait sous les bises, et tout devenait blanc, un grand mur blanc de neige, où elle avançait seule, sur une surface plane et vide…
Ulrich aussi avait des vertiges, songea-t-elle.
Et la boule dans son ventre grossit.
Elle refusait encore d'y croire. Résoudre ce vieux problème, ce jour entre tous ? Peut-être même pourraient-ils se voir pendant les vacances…Ça sonnait trop surréaliste. Et pourtant, Aelita lui avait dit qu'il était prêt, qu'il saurait l'écouter, qu'il pourrait l'aider. Que ça ne pouvait plus durer.
Elle sentit ses entrailles se contracter de terreur. Cela ne pouvait signifier qu'une chose.
Il savait.
Les chemins qui permettaient en temps normal de s'orienter dans le parc étaient masqués par une épaisse couche de neige givrée, dont jaillissait, ici et là, la croûte noire et biscornue d'un platane à l'abandon. Les rameaux nus et gelés striaient le ciel d'encre autant de grandes cicatrices, et de doigts inquisiteurs. L'air était sec et sombre, pas une étoile ni une lumière, tout juste un cil de lune dans les ténèbres.
C'était dans ce monde mort et sans couleur qu'Ulrich Stern l'attendait. En le voyant, Yumi sentit sa respiration s'accélérer. Battements précipités, désordonnés, comprimant son œsophage, elle craignait l'échec, mais il était là, il l'attendait, prêt à parler, enfin, oui, à l'écouter…
— Bonsoir…
Ce petit mot était sorti comme de son cœur, comme un murmure si timide qu'elle le sentait encore palpiter au fond de sa poitrine. Bonsoir, répétait-elle en elle-même, comme une promesse ouvrant vers une salvation – mieux, un paradis sur terre. Un rêve jusqu'ici impossible.
Ulrich tourna vers elle un regard terne qui la ramena aussitôt à la réalité. Il semblait ne pas avoir dormi la nuit dernière, et aucune ombre de sourire n'éclaira son visage. Au contraire, il paraissait passer le pire moment de sa vie.
— Bonsoir, Yumi.
Sa voix aussi était calme, d'un calme froid, qui sonnait clair. Yumi sentit son âme se craqueler. Il savait.
— Je suppose…qu'Aelita t'a parlé de ce qui s'est passé…
Un bref instant, elle détesta Aelita. Un bref instant seulement.
— Oui, répondit laconiquement Ulrich.
L'adolescente inquiète leva alors les yeux pour le dévisager. Elle n'osait pas affronter son regard, mais elle voulait savoir comment il la jugeait. Elle espéra un court moment y trouver quelque chose – peut-être de l'estime, de la compassion, de la tristesse…non, quelque chose qu'il y avait avant, qui lui indiquerait qu'elle restait sa Yumi, qu'elle ne l'écœurait pas. Du désir. De l'amour, plutôt. De la tendresse.
Le jeune homme ne la regardait pas ; il paraissait plongé dans ses pensées, l'air hésitant. Ses yeux étaient vides et ses sourcils froncés. Il reprit :
— Elle m'a dit ce que tu voulais que j'entende…J'ai fait semblant d'y croire.
Yumi était perdue. Ce qu'elle voulait qu'il entende ? Qu'avait bien pu raconter Aelita ? Elle n'avait donc pas parlé de William ?
Ulrich plongea son regard droit dans le sien. Un regard dur, froid, hargneux.
— Mais moi, je ne suis pas dupe. Je sais ce qu'il en est.
Sensation de picotement dans les jambes. Yumi était tombée à terre. Elle ignorait quand c'était arrivé. Son cœur l'étouffait. Les yeux baissés et embués, elle essaya d'articuler :
— De…de quoi est-ce que tu parles, Ulrich ?
— De ton soi-disant viol. À d'autres. Garde-les pour toi, tes excuses. Moi, tu m'auras pas.
— Mais…mais j'ai été…
— Violée ? J'y crois pas une seconde. T'as eu ce que tu voulais depuis plusieurs années, et tu t'es rendu compte que c'était pas ce qu'il te fallait. Tant pis pour toi.
Ulrich lui tourna le dos. Il s'apprêtait à partir. Désemparée, sanglotant, Yumi tendit vers lui une main suppliante et croassa d'une voix brisée :
— Ulrich…je t'aime !
Il s'arrêta subitement et se retourna vers elle, une douleur compatissante imprimée sur le visage. Au travers de ses larmes, Yumi put distinguer la lente déliquescence de cette expression silencieuse. Après quelques secondes passées à la contempler effondrée dans la neige, Ulrich avait perdu toute trace de cette émotion ; il ne restait plus sur sa face qu'un seul sentiment, innommable.
— Moi aussi, Yumi, dit-il enfin, démentant tout le dégoût qu'affichait sa grimace. Alors adieu.
* * *
Longtemps, bien longtemps après qu'il fut parti, Yumi n'avait pas changé de position. Ses jambes raides, ses mains bleues enfoncées dans la neige, le regard tombant dans le tunnel que traçaient ses cheveux, vers les perles de larmes gelées qui souillaient la neige immaculée.
Puis soudain, un petit rire tremblota dans sa carcasse frêle. Le genre de rire dément qu'on expulse quand la réalité toute entière s'engouffre dans notre âme. Ce rire de la folie lucide et clairvoyante, ce rire du désespoir absolu. Il s'enfla jusqu'à ce que les secousses lui fissent mal. La bouche grande ouverte, elle tomba à terre et saisit à pleines poignées ses larmes gelées pour les ravaler.
« Courage, Yumi, courage ! » se répéta-t-elle en buvant, en mangeant. Elle s’enivrait déjà de ce festin purificateur, c'était comme de se goinfrer de glaces. De glaces naturelles, saines comme les arbres.
Un sourire fendit son visage épuisé. La vision de sa main trempée de bile luisante venait de lui traverser l'esprit. Désormais, elle n'offrirait plus son cœur à Ulrich, qu'elle avait écœuré par ses actions ; non, elle l'offrirait à sa seule beauté…
« Tant que tu vivras… »
Une quinte de toux violente la secoua d'un coup. Ses doigts, traversés de mille aiguilles de plaisir fulgurant, se serrèrent contre sa gorge, elle toussa, encore et encore, jusqu'à en avoir mal au ventre. Alors elle continua de tousser, se forçant, enfonçant ses ongles dans son poignet droit, jusqu'à ce qu'ils crachent un peu de liquide chaud.
« Tant que tu l'aimeras… »
Prise d'une inspiration soudaine, elle bondit à l'endroit à se tenait Ulrich quand elle était arrivée. La neige poudreuse avait entre-temps recouvert ses pas, mais elle savait exactement où il était. À cet endroit, elle dessina, de son poignet, le portrait de l'être aimé, jusqu'à ce qu'il lui ressemblât assez. Contemplant son idole, elle embrassa sa peau déchirée pour préserver le visage adoré de toute souillure impure. Et ce fut à son œuvre qu'elle pensa lorsqu'enfin elle osa terminer sa pensée.
« …Il t'aimera corps et âme. »
Voilà. Ce fut un plaisir d'écrire cette fanfiction, mais aussi une épreuve douloureuse. Le texte me paraît réussi, raté, imparfait et inchangeable ; mais ce qui m'a décidé à le partager ici, c'est que je l'aime vraiment comme un de mes enfants.
Et ça a été un plaisir de voir des réactions. Elles m'ont toutes surprise : je ne me savais pas aussi capable de créer le suspens ; je ne me croyais pas aussi violente envers ce pauvre William ; et surtout, j'ai créé des questions là où je n'en attendais pas. Dans tous les cas – même en cas de désaccord virulent – j'ai été ravie de discuter interprétation avec vous. Ça sera encore un plaisir, bien sûr, si cette fin un peu…étrange suscite des réactions. Il y a pas mal à dire sur la fin, en fait.
Je n'ai rien écrit ces deux dernières semaines à part quelques ébauches de One-Shot (ou de projets confidentiels), et les idées foireuses s'accumulent. Je crois que je vais retourner lire des trucs parmi les trucs géniaux qui traînent sur le forum. _________________
Premier commandement :Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Troisième commandement :Tout individu a droit à la vie Quatrième commandement :Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
Inscrit le: 06 Oct 2011 Messages: 955 Localisation: Dans le monde qui est le notre, c'est à dire, l'enfer
Un texte d'une dureté rare ! Je pense à une citation pour illustrer ton récit : "Je t'aime moi non plus". On en a une illustration parfaite ici.
Note anonyme : Commentaire classé -18 par le CSA. Edit pour le CSA : Si ça lui fait plaisir de mettre une info que personne ne respectera et gaspille ainsi son temps, qu'il le fasse (et qui plus est, ça ne serait pas -18 mais -16 pour info)
En effet, on remarque que William qui aime Yumi ne l'aime par et que Yumi aime Ulrich qui ne l'aime pas (alors que le doute plane dans CL et CLE).
On a aussi une deuxième citation pour illustrer un court passage qui a tout son sens dans tous ton récit : "S'aimer se n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction". Tout en infirmant la première partie, tu illustre parfaitement la deuxième. En effet, tu montres qu'Aelita et Jérémie sont ensembles, qu'ils se regardent l'un l'autre mais aussi qu'ils regardent souvent dans la même direction et ont la même manière de penser.
Ensuite, on remarque que le début est rappelé à la fin. Tu disais, via Yumi, que s'ils aimaient, ils se détruiraient l'un l'autre. C'est tout à fait le cas ! On peut en effet supposer qu'Ulrich ne va pas intervenir vers Yumi et qu'elle va rester là jusqu'à en mourir.
Tu fais également tout un débat sur le thème violeur-violé sans que les deux ne communiquent et ceci est fort intéressant. Je comprends tout à fait la difficulté que tu as eu a écrire ce texte.
Il y a également un fil logique tout au long de ton texte et tu redonne de l'espoir dans une suite de la série en créant un couple tout en détruisant deux autres. En effet, le couple Yumi-Ulrich est détruit mais aussi, bien que moins probable, Yumi-Ulrich mais tu créé un couple que l'on peut supposer dans la série en montrant un très bref passage charnel :
Citation:
Une tête se pencha son épaule, et une main se posa tendrement sur sa poitrine ; il la prit en la serrant doucement. Elle était chaude.
Il profita un moment de cet instant agréable de chaleur et de bonheur. Un parfum de rose flottait dans ses narines. Leurs souffles calmes se mêlaient, à moitié endormis.
Il s'agit bien du couple Aelita-Jérémie qui, comme il l'a déclaré, a eu du mal à se mettre ensemble bien que l'espoir dure durant toute la série. Ils laissent encore un espoir pour le Couple de ton histoire mais la fin détruit tout avec une chute terriblement bien rédigée mais terrible aussi dans ses effets.
Le texte est aussi léger et clair à la lecture tout en conservant un suspens agréable et en permutant entre les narrateurs. En effet, on passe du simple Témoin à Ulrich en passant par Yumi.
Je ne regrette aucunement d'avoir lu ton texte bien que cela m'ait pris du temps (qui m'est précieux) et je pense que les lecteurs qui ont déjà attaqués ici auront été calmés par ce dernier chapitre en montrant que William ne pensait pas l'avoir violé bien que, [mode Juriste/Pénaliste]juridiquement, l'absence de consentement éclairé consiste en un viol car il peut y avoir une contrainte psychique et la surprise (Jurisprudence de l'article 222-23 du Code Pénal et article 222-24 3°). De plus, il y a circonstance aggravante comme son propre état d’ivresse comme le prévoit l'article 222-24 du Code Pénal. Il serait donc passible de la Cour d'Assise étant donné qu'il s'agit d'un crime réprimé de vingt ans de réclusion criminelle. Ceci calme rapidement. Je m'arrête ici car on n'est ni en cours de droit pénal spécial ni dans une tribune contre le viol[/mode Juriste/Pénaliste].
Ton texte a aussi un aspect moral sur l'égoïsme mais je ne m'étendrai pas ici.
En conclusion, et pour tout dire, quand j'ai lu le mot "pornographique", je ne m'attendais pas à cela mais à bien pire sur la qualité du texte que sur l'histoire (si tel aurait été le cas, je n'aurai même pas commenté une seule fois où pour démonter l'intégralité du texte). En effet, je m'attendais à ce qui suit (je met en spoïler pour respecter une certaine pudeur apparente) :
Spoiler
Ulrich baise Yumi ou Jérémie baise Aelita dans un contexte tout est beau tout est rose. Néanmoins, je ne citerai pas de textes pour ne pas être blessant
Sans faire de publicité pour moi-même ni pour un autre auteur, je conseillerais à tous ceux qui recherchent ce genre de texte de lire celui de Ayana-san : Abusus non tollit usum dont le premier chapitre est disponible ici et le texte intégral ici. Vous y retrouver un côté amour impossible vu par Odd et blessant Yumi avec un passage qui sera ravir certains membres de ce bas monde (comprendra qui pourra).
Je concluerais par un seul grand mot : Chapeau ! _________________
Merci à Kasux pour ce kit
"Mon cher XANA, si vous croyez m'impressionner avec vos [images] a deux octets vous vous fourrez l'doigt dans la webcam."
Posté le: Jeu 12 Juin 2014 20:10 Sujet du message:
Inscrit le: 08 Aoû 2009 Messages: 146 Localisation: Around Paris
Eh bah... C'est trop court ! Non en faite ce qui est bien justement ce que ce n'est ni trop long ni trop court mais je pense que tu aurais pu aller encore plus loin. En tout cas j'ai bien aimé, que ce soit une Yumi dégradante, un William diabolisé (J'l'aime bien en méchant lui... Il est né pour ça quoi ! Et c'est la faute aux scénaristes de l'avoir fait l'ennemi numéro 2 à combattre mais tout aussi à sauver.) j'ai rien contre ça et tu le dis très bien : pas de bon ni de mauvais, juste des personnes qui se font leurs propres opinions (comme la citation de Shakespeare)
Y a un tout petit détail qui ma gêné dans le chapitre 2, alors okey Yumi se masturbe (au passage c'était une bonne description) mais ensuite elle va dans la cuisine manger avec sa famille et après seulement elle va se laver... Heu y a pas un p'tit soucis ? Les parents ne disent à propos d'une certaine odeur ?
J'aimerai savoir tu compte re faire des fictions dans ce genre la ? Ou alors d'autres types mais en exploitant la personnalité des personnages encore plus loin ?
Pour le reste à part le triangle UlrichxYumixWilliam j'ai trouvé vachement génial de faire un OddxSisi c'est juste dommage que tu ne leurs aient pas accordés un tout petit passage (ça aurait pu être bien de savoir qu'est ce qui a fait pour que Sisi lâche Ulrich et aime Odd, et qu'ils parlent même de la situation entre Ulrich et Yumi.) comme AelitaxJérémie. Enfin quand on voit comment tu force sur le personnage de Yumi j'me dis que tu aurais pu faire autant avec les autres personnages et c'est p'tête ça qui manque.
La fin est... Jolie ! Mais est-ce vraiment un happy end ? Yumi est toujours aussi torturé nan ? Ou tu laisse le lecteur penser ce qu'il veut ? _________________ The urge To feel
Chère Belgarel, «Vous plaçâtes la barre très haut» ais-je dit, mais en plus vous avez ici réussi à vous y tenir, quoique dans un registre bien différent.
Avant d'en venir aux points délicats, soulignons que la narration est fluide, le récit bien construit est rythmé, le style agréable. les derniers paragraphes sont je pense les meilleurs, les plus beaux de ce texte.
Après, ton avertissement pornographique, laissait craindre le pire. Néanmoins j'ai l'impression que ce forum, du fait de l'ambiance de dessin animé, est peu porté sur la chose. Mais en fait le chapitre 2 est bien rédigé, et s'intègre parfaitement à l'économie du récit.
La relation entre Ulrich et Yumi connait pour moi un dénouement fort plausible: tant d'hésitation, de non-dit, et de sentiments forts peuvent fort bien mener une rupture violente, avec la fanfaronnade de William comme catalyseur. Quelque part ces deux-là préfèrent l'idée d'être amoureux, au fait d'accomplir cet amour. Aussi retirent-ils tout leur sel de la valse des hésitations et rejets.
William justement pouvait espérer une exemption partielle de responsabilité dans ce viol, jusqu'à sa vantardise.
Il était saoul et malheureux, et fut idiot. Néanmoins sa vantardise fait de lui un salaud qui même s'il n'avait été saoul n'aurait pas hésité. les circonstance de l'acte tel que décrit font que pour moi on est sur la corde raide entre le viol et le non-viol. Les intentions de William, son usage de l'acte pour blesser, rompent la corde.
Par contre les charges que Delmas accumule contre lui, c'est un de trop je trouve.
De même Aelita y va un peu fort: menteuse, manipulatrice, vengeresse.
A aucun moment les membres de la bande ne prennent William entre quatre yeux pour lui parler. Je trouve cela curieux et néfaste; En effet William n'a qu'à moitié compris, la portée de son acte, aussi est-il fortement susceptible de recommencer, surtout si en prime il est viré du lycée.
Pour finir je dirais que le thème de ce récit est très délicat, il suffit de voir les réactions qu'il a suscité. Cependant c'est bien traité, et offre un aperçu assez peu commun sur Ulrich et Yumi. Il est dommage que William n'ait pas eu le droit a plus de traitement. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
Bon, je me devais de commenter la fic CL la plus parfaite que j'ai jamais lue. <3 Sans dec, j'ai adoré.
Niveau style/forme je passe rapidement. Ton style ici est meilleur que dans tes autres écrits, je trouve. Il a quelque chose de bleu est de sombre, peut-être est-ce dû aux couleurs du forum ou à ton état d'esprit quand tu l'écrivais ! Le tout est très élégant, et tu n'as pas besoin de beaucoup de mots pour nous faire saisir ce que vivent tes personnages.
Côté intrigue, c'est bien, c'est à la fois simple (parce que tout tourne autour d'un seul acte) et très difficile, parce qu'on parle d'un viol. Parce que tu nuances les actions et les pensées de chacun, parce que tu nous montres ce que vit Yumi et que c'est horrible et ça fait mal.
La découpe de tes chapitres est très bien faite, ils sont tous intéressants et font avancer l'histoire sans qu'on comprenne dans les premiers temps où tu veux en venir. Et le fait qu'ils soient courts permet de tout présenter succinctement, sans qu'on soit débordé.
Petite mention pour le chapitre 2, qui permet surtout aux filles/femmes je pense, de se mettre à la place de Yumi. Et par la suite de se sentir tout aussi mal.
Parlons maintenant des personnages ! Celui au sujet duquel j'ai le moins à dire, c'est Odd, je crois qu'il n'intervient même pas dans la fic. Mais on sent quand même sa présence (grâce à la fête, aux infos qu'il refile à Jérémie) et ta fic en est plus complète.
Jérémie le petit toutou d'Aelita... Oui, dans une certaine mesure, je peux comprendre. Mais j'aurais tout de même aimé voir sa réaction quand il apprend le viol de Yumi. Jérémie n'est pas au centre de la fic, mais ça aurait permit de mieux comprendre ce qui se passe dans sa tête. Dans l'ensemble, je le trouve légèrement OOC, je pense qu'il aurait dû être plus réactif : au début, il vire William du groupe, puis il devient tout mou et suit bêtement sa copine ? Justement, s'il était prêt à affronter beau-gosse en face, il aurait peut-être dû le faire en apprenant le viol de Yumi. Ou au moins tu aurais pu nous montrer qu'il le voulait, mais que le plan d'Aelita l'a convaincu.
Bon, Yumi, très bien gérée, rien a redire. On ressent son dégoût, son désir, on voit avec elle le poison qu'est devenu sa relation avec Ulrich. En parler comme d'un cadavre... très bien trouvé, très efficace. Ça choque.
Parlons d'Ulrich. Lui est aussi très bien mené. Il va au foot, a des prises de tête avec Yumi au téléphone tout en cherchant à rappeler qu'évidemment, William est pire... Fuit Jérémie comme il a toujours plus au moins fuit Yumi... Juste une petite critique : tu as très bien adapté le niveau de langage quand Yumi était saoule, mais je trouve légèrement trop élevé celui que tu emploies quand Ulrich parle à la première personne. Pour quelqu'un de pas très fort à l'école, 'je tardais...' etc, c'est trop.
William est bien mené, même s'il est légèrement inconsistent (je l'aime mais finalement j'abandonne, puis je l'aime encore et oh ! non finalement...) tu ne le rends pas inhumain, même s'il devient violeur. C'est surtout ça que j'ai trouvé génial. Même s'il n'était pas bourré, l'alcool l'encourageait à ne lire que des signaux positifs, à en profiter, et après il ne préfère pas douter... Il est assez agaçant, un peu dégoûtant, mais il est humain. Petite mention pour le réflexe de se vanter auprès d'Ulrich. La femme est un trophée, on le sait tous.
Et maintenant Aelita. Ça y est, tu vas pouvoir lire ma critique nuancée. XD Et elle n'a rien d'extra. Oui, une fille un peu gentille, un peu niaise, qui est confrontée au viol de son amie et s'en sent responsable, qui a à ses côtés un génie informatique, réagira probablement comme ça. Ça ne me choque pas qu'au bout du compte, elle soit prête à voler l'identité d'une pauvre concierge sans histoire. Ça ne me choque pas qu'à cet âge et après Lyoko, elle soit prête à tordre la réalité, à décider de la scolarité d'un élève (qui reste, oui, un jeune con)... Un peu comme une déesse.
Le truc c'est que je ne la vois pas développer cette pensée sans influence extérieure. Pour moi Aelita veut faire quelque chose, mais seule, elle ne trouvera pas de plan... Peut-être aller voir le proviseur, mais pas le "vol d'identité". Je la vois surtout assez désemparée par le viol de Yumi. L'influence extérieure pourrait être Jérémie, une discussion qui la pousse à former un plan, ou même internet... Mais ceci n'est qu'une question d'interprétation personnelle, dans l'ensemble, Aelita reste bien écrite.
En bref j'ai adoré, et tu viens de me donner une grande bouffée d'inspiration pour un OS que je prévoyais depuis longtemps, merci. XD _________________ From Bangkok with love.
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