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 Auteur Message
Zéphyr MessagePosté le: Dim 09 Fév 2014 20:02   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Bon, après le superbe remontage de topic d'Icer (complètement mérité), je me permet d'en faire un également, bien plus modeste. Mais on me pardonnera je pense Mr. Green.

Ensuite, je risque fort de répéter des choses déjà dites par Quater, GummyBear ou Ikorih, auquel cas, on m'en excusera également (a).
Bref, passons au commentaire.

Bon, je passerai rapidement sur le scénario, faisant partie du jury t'ayant remis la Carpe d'Originalité Mr. Green. C'est original (sans blague ?), recherché, et pas trop délirant. La classe donc.

À l'heure actuelle, je me demande surtout si William interviendra un jour, quelque soit sa forme/appartenance (surtout au vu de la userbarre de ta signature (a)).
Deuxième chose que je me demande, c'est comment tu vas gérer l'absence des LG dans leur monde d'origine, le « Monde 0 Kadik » (d'ailleurs, c'est pas Kadic normalement ? Ou alors c'est à l'anglaise ?). Vu qu'ils ont pas l'air de se sortir de sitôt de ce merdier (appelons du vent le vent Mr. Green), je me demandais si tu comptais faire des passages sur leur monde justement, pour montrer les conséquences de leur absence. À moins que tu ne comptes t'en soucier qu'à leur retour. Ou bien, dernière hypothèse, tu vas jouer sur des possibles différences de temporalité entre les mondes parallèles pour faire en sorte que leur absence n'ait duré qu'une heure.

En ce qui concerne le premier univers visité, tu débutes très fort avec des Lyokô-guerriers qui ne semblent, à priori, pas du côté des gentils (surtout Odd qui tient « en chaîne » deux personnes, j'ai aucun mal à me l'imaginer sourire en faisant un truc aussi affreux). Bref, on a très envie d'en savoir plus.

Tout comme ma flamboyante collègue du pôle, je me demande comment les héros vont faire pour dégommer Xana avait tout ces « possibles ». Mais si elle a une bonne longueur comme tu dis, j'approuve !
En somme, tu comprendras que j'adhère complètement à ton histoire.

Pour la seconde partie, sur la forme, c'est très fluide et agréable à lire, donc pas grand chose à dire. Enfin, si en fait.
Un point qui m'a particulièrement plu dans ton écriture : c'est l'ambiance qui se met en place puis se dégage petit à petit. Par exemple, dans le premier chapitre, la fatigue, la routine et la lassitude sont parfaitement palpables. Du coup, ça fait qu'on arrive pas à décrocher avant d'avoir finir le chapitre, et si celui-ci à un taux de suspens élevé, on en ressort frustré. Ce style ambiantique (nouveau mot, what else ?) est tout à fait agréable à lire, car permettant une immersion plus agréable et abyssale (placer une fic d'Ikorih : fait ! ✔).
Ne change surtout rien donc. Enfin, j'ai juste quelques petits trucs à te signaler au sujet de l'orthographe et de la syntaxe :

Chapitre 1, monde 0 a écrit:
elle n'avait eu que le temps de sentir le laser du Krabe lui percer le dos avant que ses données virtuelles ne l'expulsèrent du champ de bataille.

« ne l'expulsent du champ de bataille »

Citation:
Jeremie

Bien que je sois partisan de l'orthographe française de ce prénom, il serait je pense mieux de lui mettre ses accents. On écrit « Jérémie » donc.

Chapitre 1, monde 0 a écrit:
"Scanner Odd, scanner Yumi, scanner Aelita"
[...] "Transfert Odd" [...] "Virtualisation"

Ici, on a une erreur déjà vue plusieurs fois dans le dessin animé : l'inversion entre Scanner et Transfert. Les étapes se font dans cet ordre techniquement : « Transfert, Scanner, Virtualisation ». Ce serait cool si tu pouvais changer ça, histoire que ton texte ait un rendu encore meilleur Mr. Green.

Chapitre 1, monde 0 a écrit:
Il resta fixer l'écran, occupé à s'auto-motiver, quand soudain le signal habituel retentit: tour activée!

« Il resta fixer l'écran », ça veut rien dire. Ou alors il manque des mots.

Autrement, je profite de cet extrait pour te faire part d'un point qui m'a fait tiquer dans ta ponctuaction : régulièrement, il t'arrive de coller les deux-points, points-virgules, point d'interrogation et points d'exclamations au mots les précédants (exemples ci-dessus). Or, si je ne dis pas de bêtises, cette forme là ([mot] [signe de ponctuation sans espace] [espace] [nouveau mot]) ne s'utilise que pour les points et les virgules.
Pour les deux-points, points-virgules, points d'interrogation/exclamation, on procède ainsi : [mot] [espace] [signe de ponctuation] [espace] [nouveau mot].
Voilà, c'est un détail vraiment léger que personne n'a relevé, sauf un manique comme moi Mr. Green.

Chapitre 2, monde 0 a écrit:
Le génie bondit de son siège, autant pour s'éloigner de la source du cri que dans l'espoir de rejoindre Ulrich dans le Supercalculateur. 

L'expression « dans le Supercalculateur » est assez étrange dite ainsi. Je pense que supprimer ce morceau ne sera pas préjudiciable au reste.

Chapitre 3, monde 0 a écrit:
Etre certain qu'il garderait les rennes?

Marrant, c'est une faute qu'Icer avait régulièrement commise dans « L'échiquier » Mr. Green. On écrit « rênes », sauf si tu veux parler de Ded Moroz/Jolasveinn/Garand Baba, ce qui n'est certainement pas le cas ici.

Chapitre 2, monde 1 a écrit:
Le collège Kadik.

Ah ! J'avais donc raison plus haut. On écrit « Kadic » donc.

On termine :

Citation:
Même le vent ne sifflait pas


Noooooooooooooon ! C'est pas juste ! *S'effondre, écrasé par la tristesse*

Je conclus ce venteux commentaire en prononçant les fameux, les terrifiants, les extraordinaires mots : je veux la suite (que tu peux désormais poster grâce à mon action (a)).
Continue à nous éblouir ainsi Wink !
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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VioletBottle MessagePosté le: Ven 21 Fév 2014 01:11   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 08 Sep 2013
Messages: 101
Meeee revoilà! *comment ça c'était inespéré?* J'arrive enfin avec une suite!
Tout d'abord, petite réponse à Zéphyr :3

William est déjà plus ou moins présent, depuis l'intro Mr. Green En fait, c'est assez anecdotique pour le moment, mais ça le sera de moins en moins. En dire plus serait spoiler, mais oui, il aura sa petite place. J'ai essayé d'en faire un peu à tout le monde (CLE non compris, l'idée du scénario précédant le moment où je me suis décidée à regarder vraiment), donc il y aura encore des surprises de ce côté-là, dont William!

Quant à leur absence dans leur monde (Ah oui, Kadic, erreur de ma part, merci de la remarque o/), tout est prévu et ça aussi, ce sera important o/ (De base, ça devait pas vraiment l'être, mais finalement ça le sera plutôt beaucoup. On remerciera Doctor Who, inépuisable source d'inspiration, huhu ~)

Ensuite, merci de ce relevé précis de petites fautes o/ (J'objectionne (ouais, j'invente des mots aussi) juste la remarque « ne l'expulsent du champ de bataille » Je dirais plutôt "ne l'expulsât", le temps étant au passé, autant utiliser l'imparfait du subjonctif, mais anyway, ma première formule était de toute façon fausse, donc merci à toi o/) Je corrigerai ça demain. So, place à la suite!

Et je fais une transition géniale (ou pas) grâce à toi Zéphyr, ô toi qui porte le nom de l'élément qui martyrise ma région, ou comme on l'appelle ici "mange-toi ma puissance à 130 km/h et tu vas voir comme il est moelleux le trottoir", nulle inquiétude, le vent se lève bientôt sur nos Lyoko-Guerriers, en pleine terre hostile ~ Bonne lecture à vous o/

_____________


Monde 1 Solar Building
Chapitre 3
Who are you?



"C'est une blague ou quoi?"

La jeune femme claqua la porte derrière elle sans se soucier de la briser sous le choc. Elle sonda Jérémie des yeux, à la recherche du moindre indice qui lui confirmerait ses dires précédents. Le génie, lui, préféra ne rien ajouter. C'était bien elle, c'était bien Sissi qui se tenait en face de lui! Même si elle n'avait plus grand chose d'une diva fille à papa, il reconnaitrait entre mille ce regard plein de confiance! Cela voulait-il dire qu'ils étaient tombés en des mains ennemies? Non... Sissi Delmas avait toujours été enquiquineuse, mais pas méchante... Et Nicolas! Ce grand idiot, constamment à suivre sa peste d'idole sans réfléchir... Ce n'était pas le genre de garçon à tenir une arme sans flancher... Pendant qu'il cherchait à comprendre, il remarqua que ses deux geôliers avaient tout autant l'air perdu que lui. L'évocation du surnom les avait clairement troublés. L'instant de silence dura jusqu'à ce qu'Ulrich, à nouveau pris d'impatience, relança la discussion.

"Ecoute, Sissi, on n'a vraiment pas le temps de..."

"Ne m'appelle surtout pas comme ça" Coupa-t-elle d'une voix sèche. "Nicolas, qu'est ce que ça veut dire?"

"Je n'suis plus sûr... Ils avaient rien sur eux, pas d'armes, pas de quoi les retrouver! C'était tellement suspect qu'on a cru à un piège, avec eux on sait jamais... Puis, quand ils sont revenus à eux, ils ont prétendu qu'on a fait erreur sur les personnes... Ca aussi, c'est pas possible, non? Alors on a prit ça comme une preuve qu'ils se foutent de nous! Mais là, je commence à douter..." Balbutia le jeune homme en se levant. "Tout ce qu'ils avaient sur eux, c'était des téléphones portables, en état de marche mais vieux..."

Il en tendit un à l'adolescente qui leva un sourcil. Elle le prit, le soupesa et toucha l'écran. Elle tapa rapidement quelque chose. Puis éclata de rire. Elle s'accroupit devant Ulrich en lui secouant le cellulaire sous le nez. Il était allumé et activé.

"Je me souviens bien de l'ancien portable d'Ulrich Stern" Commença-t-elle sans décoller ses yeux perçants du jeune homme. "J'avais décidé de le lui voler pour vérifier qu'il ne parle pas à d'autres filles... Bien entendu, le code pin m'en a empêchée. Ca m'a pris deux semaines, mais j'ai fini par l'obtenir. J'y ai tellement tenu que je m'en souviens encore aujourd'hui. Il m'a suffi de le taper sur ce portable pour qu'il me laisse passer. Ca ne peut vouloir dire qu'une chose : Ceci est son téléphone. Et tu es bel et bien Ulrich Stern".

Elle jeta la machine devant lui et se releva.

"La question maintenant, c'est : pourquoi te baladerais-tu désarmé et sans défense avec une machine dépassée et inutile de nos jours? Ca, ça n'est pas l'Ulrich Stern que je commence à connaître..."

Elle rouvrit la porte et attrapa une mallette qu'elle avait laissée derrière elle. Elle en sortit un pistolet et y introduisit quelque balles. Avant que les Lyoko-Guerriers n'eurent le temps d'avoir peur, elle le pointa avec une dextérité quasi-surhumaine vers Ulrich.

"Qu'est ce que..."

"Dis moi qui tu es, tout de suite" Ordonna calmement la jeune femme sans ciller.

"Sissi, pose ce flingue..."

"NE M'APPELLE PAS COMME CA!"

La voix stridente qui avait fait trembler tout son corps imposa un silence de mort. Ulrich était complètement sonné à l'idée que la diva de Kadic lui parlât sur un ton si enragé tandis que Jérémie et Odd n'avaient qu'une crainte, c'était qu'à trop l'énerver, l'adolescente ne tirât accidentellement. Nicolas se tenait en retrait, comme s'il avait l'habitude de ce genre de scène. Sa camarade ferma les yeux et respira à fond avant de retourner à son interrogatoire.

"Mon nom est Elizabeth. Elizabeth Delmas. Appelle-moi autrement et je jure que ce sera la dernière chose que tu auras le temps de regretter. Je repose ma question, qui es tu? Je précise qu'elle est aussi valable pour tes deux petits amis".

"Mais tu l'as dit toi-même, c'est moi, Ulrich Stern!" S'empressa de répondre le ninja. "Et eux, c'est Jérémie Belpois et Odd Della Robia!"

"Ton activité?"

"Etudiant au collège Kadic, comme eux et comme toi, d'ailleurs... Quoique je commence à me demander..."

Jérémie fut soulagé que son ami n'en dît pas plus. En effet, même s'il était évident que les choses étaient différentes dans ce monde, il valait mieux répondre en fonction du leur. C'était le meilleur moyen pour qu'Elizabeth comprît qu'ils n'étaient pas d'ici... Cette dernière demeura immobile. Son regard était insondable et de son expression rien ne pouvait être devinable. Le silence redevint pesant, chacun resta plongé dans ses pensées, le regard vers le sol.

Soudain, Elizabeth releva la tête. Et appuya sur la détente.

Odd poussa un cri de terreur en se pressant contre le mur. Jérémie, pris de court, ferma les yeux et se crispa. Il ne voulait surtout pas regarder. Il avait peur de ce qu'il y avait à côté de lui.

Ce ne fut que quand il entendit un "Oh bon sang" trop grave pour provenir d'Odd mais pas assez pour qu'il s'agît de Nicolas qu'il se posa la question. Doucement, il rouvrit un œil. A son grand étonnement, son ami était toujours à sa gauche, bel et bien vivant et entier.

"Un coup à blanc..." Dit Elizabeth en fixant son arme, comme si elle-même ne s'y était pas attendue. Elle accorda un regard vers Ulrich, puis vers le pistolet. "Vous n'êtes pas des ennemis... Vous n'êtes pas eux...".

"J'ai rien compris..." Souffla Odd, tout juste calmé.

"Ce pistolet m'a été confié par quelqu'un de spécial" Expliqua Elizabeth. "Il a un mécanisme supplémentaire permettant de reconnaître le type de personne vers qui il est pointé. Ici, tout ce qui n'est pas doté d'une chaleur corporelle est un ennemi. Cette arme tirera donc une balle réelle. A l'opposé, si c'est un allié repéré par le même système de chaleur, alors c'est une balle à blanc qui sortira. Vous n'êtes pas leurs alliés, c'est un fait acquis. Quant aux fait d'être eux... trop peu crédible. Je n'arrive pas à accepter cette hypothèse. Du moins pas totalement".

La jeune femme posa son arme dans la mallette et la confia à Nicolas qui sortit. Elle prit la chaise et s'installa devant ses prisonniers.

"Vous venez d'où?"

"Pas d'ici" Répondit simplement Jérémie qui voulait encore réfléchir à une meilleure réponse.

"Des étrangers, ça n'existe plus nulle part. Personne ne sort de chez soi. Pas uniquement par volonté, mais aussi parce qu'il est préférable de ne prendre aucun risque contre les dangers du monde. Pour vivre vieux, vivons cachés. Alors des nouveaux, c'est signe qu'il se passe quelque chose d'étrange. Vous comprenez que je ne peux pas me contenter de ça. Je veux une réponse précise" Rétorqua Elizabeth d'une voix adoucie. Elle avait l'air bien plus disposée à les écouter qu'à son arrivée. Cela avait même l'air capital pour elle. Cela donna une idée à Jérémie.

"Nous ne dirons rien tant que nous n'aurons aucune nouvelle de nos amies. Vous avez leur photo dans la poche de mon pantalon" Négocia-t-il en s'abstenant de donner leur nom, au cas où. C'était tout ce qu'il pouvait faire pour reprendre contact avec Yumi et Aelita tout en se donnant du temps pour élaborer un plan correct. Lui et ses camarades pouvaient même tenter de glaner quelques informations... Elizabeth attendit que Nicolas revînt dans la pièce pour lui confier la photo et expliquer brièvement la demande; il fit demi-tour sans le moindre commentaire. Jérémie réfléchit rapidement à la meilleure question à poser à la jeune femme. Celle qui leur en dirait le plus...

"Donc, euh... Si je comprends bien, vous n'êtes pas amis avec cet Ulrich Stern?"

Raté. Evidemment qu'ils n'étaient pas amis...

"Eh bien, si vous êtes vraiment eux, vous feignez bien l'ignorance..." Ironisa Elizabeth. "Ca fait trois ans qu'on a qu'une idée fixe, s'entretuer. Remarquez, pas qu'entre Stern et moi... Ses petits copains aussi."

________________________________________


Trois ans auparavant...


"Hé, Uuuuulrich!"

Enfin, elle le tenait! Cela devait faire cinq minutes qu'elle parcourait le collège à la recherche de son Ulrich chéri. Et cinq minutes pour Sissi Delmas, c'était cinq minutes de trop! Il avait intérêt à avoir une sacrée bonne excuse pour la faire courir ainsi...
Mais dès l'instant où elle le vit, son agacement s'envola. Il était si beau, assis près de la fenêtre de la salle de cours, le soleil valorisant ses reflets bruns... Elle en était sûre, ils feraient un couple fantastique! Il fallait juste qu'il laissât tomber sa carapace de beau garçon... Et ça, ce serait pour bientôt!

"Ulrich, je suis lààà!"

Le susnommé beau garçon leva les yeux vers la Princesse de Kadik, l'air passablement ennuyé. A ses côtés, un garçon maigrichon, les cheveux blonds ornés d'une mèche violette et les yeux brillants, squattait sa table. Voilà le pourquoi de la tête d'Ulrich! Encore une chance qu'elle fût venue le sauver...

"Oh, hé, c'est qui cette beauté?" S'exclama le garçon en la détaillant de haut en bas.

Quoique, il n'était pas vraiment un danger...

"Qu'est ce que tu veux, Sissi?" Soupira Ulrich.

Mais pour son beau, elle ne devait pas détourner son attention!

"Je me disais qu'on pourrait se voir, ce soir, après les cours?"

Une main dans les cheveux pour donner l'eau à la bouche...

"Eh bien..."

Il a dit oui!

"C'est entendu, rendez-vous dans ma chambre à 20 heures! Sois à l'heure surtout!"

Demi-tour en pointe pour conclure avec classe... Et elle avait réussi! Elle n'avait plus qu'à se préparer, et Ulrich tomberait à coup sûr dans ses filets!

Sissi fut si plongée dans ses pensées qu'elle faillit ne pas remarquer la prise électrique, près de la porte de la pièce, émettre d'étranges éclairs... Il fallait qu'elle signalât ça à son père. Ce n'était pas le moment que le collège prît feu, précisément ce soir là!

________________________________________


Mais que faisait-il, bon sang?

Elle avait rangé sa chambre, s'était faite la plus belle possible, tout était réglé... Il ne manquait plus qu'Ulrich, le plus important, et bien sûr, il n'était pas là! On n'avait pas idée de la laisser en plan! Vingt minutes de retard, oui, c'était la laisser en plan! D'impatience, elle tapa du pieds au sol pour la trentième fois. Si jamais il daignait se montrer...

Au fait, pourquoi devait-elle attendre, hein? Puisqu'il ne venait pas, elle irait le chercher! Mais ça ne passerait pas comme ça! Elle allait lui montrer ce qui se passait quand on osait lui faire un coup pareil!
Sissi galopa le long des couloirs comme un taureau enragé, repassant dans sa tête les diverses manières de signifier son mécontentement au bea... A ce goujat. Le regard fixe devant elle, déterminée, elle sentit son cœur s'accélérer au fur et à mesure qu'elle s'approchât de lui.

BONG!

Qu'est ce que... Le bruit venait de la chambre d'Ulrich!

Sissi se ravisa. On aurait dit qu'un meuble était tombé! Qu'est ce qui justifiait une telle animation? Quoi qu'il en soit, ce genre de tapage était interdit dans l'internat! Elle devait prévenir Jim! Sauf si... Elle avait peut-être là un moyen de le tenir... Un rendez-vous, et elle ne le dénoncerait pas! Cette pensée l'encouragea à finalement pousser la porte.

"Dis donc Ulrich, tu sais quelle heure il est..."

SBAM!

Elle eut tout juste le temps de se plaquer contre le mur. En jetant un regard, elle vit une sorte de câble d'ordinateur enfoncé dans le plâtre s'en extirper sans difficulté. En le suivant des yeux, elle constata qu'il sortait du sol, entremêlé avec d'autres câbles fous claquant les airs et tenant prisonniers Ulrich et le garçon maigrichon.

Ulrich était en danger! Il fallait qu'elle fasse...

SBAM!

Mais qu'est ce qu'elle pouvait faire? Elle était elle aussi prise pour cible!

Mais d'ailleurs, comment ces câbles pouvaient-ils se mouvoir ainsi?

SBAM!

Ce n'était peut-être pas le moment de se poser des questions...

Il fallait qu'elle agît! Qu'elle aillât chercher quelqu'un! Qu'elle sauvât Ulrich! Et qu'elle évitât de se faire fracasser contre un mur!

SBAM!

Mais ses jambes la faisaient souffrir... Elle avait dû mal tomber... Non, il fallait qu'elle se levât... Qu'elle se levât...

BANG!

Un immense éclair jaillit d'une boule électrique, encerclant la source des câbles. Ulrich et le garçon tombèrent au sol. Puis plus rien. Silence.

Qu'est ce qui venait de se passer?

________________________________________


La matinée de cours fut particulièrement dissipée pour Sissi. Elle l'avait passée à éviter du regard chaque ordinateur et chaque prise électrique, de peur que le cauchemar de la veille ne recommençât. Il avait été si rapide dans son esprit que ses souvenirs avaient pris la forme de flashes. Elle n'avait pas même eu le temps de comprendre, et ni Ulrich ni Odd _ il s'était présenté sous ce nom bizarre _ ne lui avaient expliqué. Pourtant, elle avait la certitude qu'ils savaient ce qui s'était passé. Elle ne pouvait se l'expliquer, et sans doute était-ce juste le choc qui lui soufflait cette impression... Mais une chose était sûre : sa présence hier soir lui donnait le droit d'être mise au courant! C'était d'ailleurs pourquoi elle avait insisté pour se mêler à leur discussion, à laquelle participait également Jérémie Belpois, un intello de leur classe dont sa présence sur leur banc demeurait mystérieuse pour la jeune fille. D'accord, il raflait toujours les meilleures notes, mais là... C'était carrément inexplicable, illogique!

"C'était fou, le coup des câbles fous hier, hein Ulrich?" Commença Odd, coupant court aux pensées de Sissi.
L'interpelé ne répondit pas; il se contentait de fixer Belpois, lequel toussota comme un professeur cherchant l'attention de ses élèves.

"Ulrich, tu as dû commencer à comprendre, mais à vous deux, j'imagine que je vais devoir me lancer...
Il y a quelques jours, je cherchais des composants pour créer des petits robots. Oh, rien d'exceptionnel, juste qu'ils puissent rapporter des balles, pour m'entrainer. Je me figurais que dans la vieille usine désaffectée, juste à côté d'ici, je trouverais peut-être ce dont il me fallait. J'ai profité d'une après-midi de libre et m'y suis rendu. En fait, c'est carrément un ancien complexe, avec la plupart des équipements en état de marche! Il y avait même un monte-charge encore opérationnel! Je me suis dis que, quitte à être venu jusque là, autant tout explorer.
Je l'ai pris, et je suis tombé sur une immense salle, avec une sorte de machinerie que je n'avais jamais vue! Il y avait juste une accès vers une manette baissée, cachée par un boitier décoré d'une sorte d'oeil... J'ai cédé à la curiosité, et j'ai été le lever. D'un seul coup, la machine s'est illuminée! Elle a fait un vacarme épouvantable, comme si elle devenait folle! J'ai eu peur, alors je me suis enfui de l'usine.
Je n'ai pas osé y retourner, jusqu'au lendemain où mon ordinateur s'est mis à buguer. A la place du programme que je travaillais, il a affiché l'espèce d'œil de l'usine! Le temps que je comprenne, ce fut le tour de mes robots : ils s'en sont pris à moi, et leur voyant avait aussi l'œil... Ca ne pouvait que venir de l'étrange machine! Heureusement qu'Ulrich est arrivé pour m'aider... Nous avons réussi à calmer mes robots, mais mon ordi, lui, affichait encore le même symbole. Je n'osais rien toucher, alors nous avons attendu. Au bout de deux minutes, une phrase s'est affichée sur mon écran :
Je suis XANA.
Puis une boîte de dialogue s'est ouverte. Je me suis dis que je devais répondre, alors ce XANA et moi avons entamé une conversation. Il m'a dit être un programme dont le but était de nettoyer le Réseau Mondial des menaces informatiques qu'il trouverait. Il a été créé il y a des années, et marchait bien jusqu'au jour où l'armée a prit peur : XANA détectait certains de leurs projets comme menaçants pour la population ! Il allait naturellement les contrecarrer, alors l'armée l'a mis hors circuit en éteignant la machine qui lui servait de cœur, et en déclarant l'usine comme désaffectée. Il m'a dit qu'il m'était reconnaissant de l'avoir ramené à la vie, qu'il allait enfin pouvoir achever son travail, mais qu'il allait avoir besoin d'aide pour que l'armée ne
l'anéantisse plus...
Mais il était trop tard : ils tentaient d'atteindre XANA ! Il devenait fou, il essayait de résister, d'effacer la menace qui lui parvenait... On a entendu la voix d'Odd dans sa chambre: il est donc allé l'aider, et c'est là que tu es arrivée, Sissi. Pendant ce temps, j'ai travaillé avec XANA à l'arrêt de cette attaque, tout en parlant avec lui au fur et à mesure que la situation se calmait. Il m'a juré que ce ne serait pas une attaque isolée, qu'il avait peu de temps...
Il a besoin d'alliés pour le défendre contre l'armée. Il m'a proposé d'être son allié. Et vous aussi, vous êtes invités. J'ai besoin de vous".

Sissi demeura silencieuse, sonnée après un tel discours. C'était complètement fou... Mais Ulrich ne niait pas ; au contraire, pendant le récit, il avait hoché la tête aux moments qu'ils reconnaissait. Alors, c'était vrai...?

Mais eux, de si jeunes adolescents, se lier à un programme contre l'armée... Cette histoire était grave ! Ne valait-il pas mieux prévenir des adultes, son père?, Eux, seuls, que pourraient-ils faire?

"Je suis partant" Annonça brutalement Ulrich en se levant. "XANA est là pour effacer des menaces, on doit l'aider. Si l'armée a un projet dangereux, il faut l'arrêter".

"C'est vrai! Et puis, on doit lui doit une fière chandelle, sans lui on aurait pas fait de vieux os hier soir..." Renchérit Odd avec un grand sourire. Il tendit une main excitée vers Belpois qui la serra fermement mais amicalement.

Ils plaisantaient ou...?

"Dites, je suis d'accord pour s'allier, ce genre de choses... Mais ça nous dépasse, non? On risque gros, il s'agit pas de manifester pour récupérer des portables confisqués ou un truc du genre! Il faut prévenir mon père, lui saura quoi faire..."

"Si on prévient un adulte, il préviendra les autorités, et ça remontera jusqu'à l'armée" Coupa Belpois froidement. "On ne peut pas prendre de risque. Ca doit rester secret, tant que ça ne fait courir aucun risque à XANA".

"Mais..."

"Hé, Ulrich!"

Le groupe se retourna d'un coup. Une jeune asiatique avançait tranquillement vers eux. Ulrich se leva pour la saluer, tandis que Belpois et Odd se contentèrent d'un geste de la main. D'où ces deux-là se connaissaient-ils? En tout cas, quand leurs mains se touchèrent, ils rougirent. Sissi se renfrogna.

"Qui c'est, cette chinoise?"

"Hé, je suis japonaise!" Répliqua la jeune fille. "Tu voulais me voir, Ulrich?"

"Oui, heu... Je voulais te présenter à mes amis, Jérémie Belpois et Odd Della Robia. Je pense que vous allez vous entendre!"

Jérémie jeta un regard interrogatif vers le jeune homme.

"C'est Yumi Ishiyama, elle est vraiment douée en arts martiaux, tu sais... Je me suis entrainée avec elle hier" Commença-t-il. "Elle pourrait nous aider, on aura peut-être besoin de se battre après tout..."

"Hum... On verra. On va faire connaissance au foyer, si tu veux" Proposa Belpois en remarquant l'expression intriguée de Yumi.

"Attendez, j'ai entraînement de Pom Pom Girl, tu ne veux pas venir voir, Ulrich?" Tenta Sissi, qui n'aimait pas du tout le sourire timide que SON beau arborait en croisant le regard de cette chin... Japonaise. Mais ce dernier l'ignora à moitié.

"Vas-y, nous on va déjà réfléchir à la suite. On te tiendra au courant".

"Au courant de quoi, enfin? On ne sait pas quoi faire!"

"Oh, mais si" Répondit Belpois. "On va se préparer à combattre".

Le sourire qu'afficha le garçon glaça Sissi. Pour sûr, elle ne l'oublierait jamais...


___________________________________________________________


Voici donc pour ce troisième chapitre, et la première partie des révélations sur ce monde et des souvenirs d'Elizabeth! Il y aura encore beaucoup à apprendre, mais ce sera pour la prochaine fois!
En attendant, n'hésitez pas à donner votre avis (ça aide à progresser, et accessoirement à poster des nouveaux chapitres plus vite x')), et d'ici là, passez du bon temps!
A la prochaine o/
_________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
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Zéphyr MessagePosté le: Ven 21 Fév 2014 23:50   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
VioletBottle a écrit:
Et je fais une transition géniale (ou pas) grâce à toi Zéphyr


Transition lue et approuvé par Zéphyr (a). Mais passons.

Ce chapitre était très intéressant (spéciale kassdédi obscure o/), dans la mesure où l'on commence à appréhender un peu mieux l'histoire de ce premier univers.

La bande de Sissi VS les LG donc. Décidément, rien ne change dans les mondes alternés Mr. Green. Plus sérieusement, je sens une embrouille dans cette affaire. Le début de l'histoire avec Xana laisse entendre qu'il serait gentil, mais personnellement, je n'y crois pas trop. Je planche plus pour le bon vieux « It's a trap ! ». D'ailleurs, il est amusant de constater qu'il ne semble pas encore y avoir d'Aelita dans ce monde (je parle du flash-back bien sûr).
Par ailleurs, je relie également ce passé avec la séquence du précédant chapitre où Odd est découvert tenant « en laisse » des humains. Je pense donc que les LG sont plutôt le antagonistes ici et que Sissi serait une résistante Surprised.
Toujours est-il que je préfère faire des hypothèses foireuses en attendant (en espérant de tout cœur me tromper, pour ne savourer que plus la surprise).

Une phrase m'a beaucoup amusé :

Citation:
Son regard était insondable et de son expression rien ne pouvait être devinable.


La rime, de même que la phrase en elle-même sont très belles. Je retiens.

Bref, rien d'autre à dire, toujours envie de voir la suite Wink.


Hop ! On rebondit et on signale une ou deux fautes (taux de maniaquerie de Zéphyr estimée à 73% environ) :

Spoiler


Je te dis à très bientôt (plus que tu ne le crois =3) !
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Quater MessagePosté le: Sam 22 Fév 2014 03:39   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 31 Mar 2010
Messages: 107
Localisation: Je ne saurais le dire...
Une suite assez sympathique, ou en apprend enfin un peu sur ce qu’il s’est passé, via les souvenirs de Sissi. Intéressant ce qu’un simple surnom peut déclencher…
Effectivement, les LG se sont alliés à XANA, pauvre petit programme opprimé par de méchants militaires Mr. Green C’est une possibilité plutôt intéressante. Il y a encore pas mal à découvrir, à ce stade, on en peut que spéculer sur les évènements qui ont amené les LG du côté obscur de la Force, puisqu’ils semblent avoir franchi sérieusement le pas.
Cette phrase notamment fait se poser certaines interrogations :
Citation:
Ici, tout ce qui n'est pas doté d'une chaleur corporelle est un ennemi.
Effet secondaire d’une Xanatification prolongée, ou mécanisme bien plus sordide ?


Concernant la forme, comme précédemment, je n’ai pas grand-chose à dire. Sauf peut-être…
Citation:
pas assez pour qu'il s'agît de Nicolas
Wait, what ? Imparfait du subjonctif ? Et toute une tripotée par la suite ! Bon, ça rentre dans les 68% de Zéphyr, c.a.d que c'est grammaticalement juste, mais ça fait franchement bizarre.

Petites erreurs à signaler, passé derrière Zéphyr :
Spoiler


Citation:
Si l'armée a un projet dangereux, il faut l'arrêter
Mais bien sûr Mr. Green... Faut pas oublier que ça sort de la bouche d'un gosse, quand même...

Et vu que je suis chiant (et que je vais manquer de trucs à dire sinon), le fait de parler de « balle à blanc qui va sortir » est une aberration, puisqu’une munition à blanc est justement une cartouche sans balle…

J’attends la suite !

--------
EDIT pour Robin2553:
Ma remarque sur la "balle à blanc" était d'ordre syntaxique, pas comme la tienne qui est liée à la cohérence. Un "balle à blanc", ça n'existe pas, tout simplement, c'est un abus de langage.
Tu te trompes complétement quand tu affirmes qu'une arme normale ne peut pas tirer de munition à blanc. La seule différence avec une munition classique c'est que la munition ne possède pas de balle (la pointe), seulement une douille pleine de poudre fermée au bout.
La différence entre un tir à blanc et un tir à balle réelle (au delà du fait qu'ancun projectile n'est propulsé) c'est que les gaz ne seront pas retenus dans le canon et ne réarmeront pas le mécanisme, sauf en bouchant le canon.
La solution retenue par VioletBottle est tout à fait correcte.

Cependant, ta remarque sur le contrôleur du percuteur est elle tout à fait pertinente, même si elle ne change rien à l'histoire.
_________________
« La vie n'est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. »
« Le difficile n'est pas de sortir de l'X mais de sortir de l'ordinaire. »
Charles de Gaulle

« Ce n'est pas un abruti comme les autres. C'est le fruit des plus grands esprits de son temps, unis dans le seul et unique but de produire le plus stupide des abrutis de l'univers. »
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Dernière édition par Quater le Sam 22 Fév 2014 17:20; édité 1 fois
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Robin2553 MessagePosté le: Sam 22 Fév 2014 15:07   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 27 Aoû 2008
Messages: 135
Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Pas mal du tout, très intéressante l'idée qu'à eu XANA d'apparemment utilisé la naïveté des enfants pour se les mettre dans la poche. Aurait-on affaire à une version améliorée avec une meilleur compréhension de l'esprit humain ?

Parce que oui les lyoko-guerriers nous montre ici un exemple de leur légendaire naïveté. L'armée qui essaye de se débarrasser d'eux en passant par le supercaculateur avec XANA pour les contrer ? Mais bien sûr Mr. Green Parce que se contenter d'une balle dans le crâne c'est devenu tellement has-been depuis le 22 Novembre 1963.
Remarque on pourrait dire la même chose de XANA le programme "parfait" qui a apparemment développée une allergie aux armes à feu (c'est tellement plus efficace que des arc électriques capable de passer la résistance de l'air pour finalement moins de dangerosité qu'un taser.)

Enfin je m'égare, à part ça je constate que mes prédictions se réalisent peu à peu (bien que je dois avouer que le coup de Sisi et la bande résistants m'a un peu surpris), et que ça devient de plus en plus intéressant.

J'aurait par contre (mode nitpick on) deux remarque à faire.

Citation:
En jetant un regard, elle vit une sorte de câble d'ordinateur enfoncé dans le plâtre s'en extirper sans difficulté.


Et pas de retour vers le passé ? C'est Jim qui va être content en découvrant l'installation électrique bousillée.


Citation:
A l'opposé, si c'est un allié repéré par le même système de chaleur, alors c'est une balle à blanc qui sortira.


Même remarque que Quater, une balle à blanc est une munition spécial, il n'y a aucun moyen de faire en sorte qu'une balle normal fasse feu comme une balle à blanc. (Sauf si tu veux détruire ton canon...)

Ma solution pour que ce soit plus réaliste ? Remplaces ça par un mécanisme bloquant le percuteur de l'arme, ce sera beaucoup plus efficace et simple à mettre en oeuvre.
_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
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VioletBottle MessagePosté le: Dim 16 Mar 2014 16:04   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 08 Sep 2013
Messages: 101
Bonjour bonjour ! Cette fois-ci, je reviens vite vous poster la suite et vous remercier de votre intérêt pour mon travail!

Zéphyr: Heureuse que ce chapitre t'inspire des tas de théories! Je me réjouis d'autant plus des prochains chapitres et de ce qui y sera (ou pas 8D *VLAN*). Merci encore une fois du relevé de fautes, tu m'as poussée à relire mes cours d'un mois sur l'imparfait du subjonctif, et ça, c'pas bieeen. *REVLAN*. Pour le moment, je crois qu'ils sont tous bons, mais c'est vrai que c'est un temps particulier qui peut vite sonner lourd, ma maniaquerie à le mettre doit s'apparenter à du masochisme, au final x').

Quater: Je rebondis particulièrement sur une chose :
Citation:
Mais bien sûr Mr. Green ... Faut pas oublier que ça sort de la bouche d'un gosse, quand même...

De gosses qui, en un autre monde n'ont pas mesuré les risques de plonger dans un univers virtuel relativement régulièrement... Au final, à ce moment, je ne pense pas qu'ils mesurent ce qu'ils disent, ils sont juste pris dans quelque chose qui parait héroïque et attirant... Un peu comme nos LG. Mais merci d'avoir relevé, ce sera d'autant plus important par la suite o/

Robin2553: Le sens pratique de XANA est toujours une grande question, hey x) Mais ici (comme dans la série, d'ailleurs), j'aime à l'imaginer plus complexe qu'il n'y parait. C'est plus une préférence qu'une théorie, donc c'est pas très justifiable, mais dans ce monde, j'espère réutiliser cela correctement x') (Nan mais une balle dans le crâne, c'est pas bien plus pratique, c'est ni discret ni propre. Puis quand t'es à l'armée, c'est quand même pas très original *REREVLAN*)
Et, à toi comme à Quater, merci de vos lumières sur les armes à feu (je suis tellement plus lance-flamme), qui au final m'arrange un peu plus que la version "balle à blanc" o/

_____________


Sans plus attendre, voici la suite de Mondes Alternés ~ Ce chapitre contient la première scène d'action que j'ai jamais écrite, c'est donc une partie un peu expérimentale, je compte sur vous pour vos avis o/ Bonne lecture à vous!

_____________

Monde 1 Solar Building
Chapitre 4
The violet cat


Douloureusement accroupie, Yumi se raccrochait aux barreaux la séparant du prétendu collège Kadic. Elle était d'absences depuis qu'elle et Aelita guettaient les mouvements de leurs alters, pourtant de plus en plus rares. N'empêche que. La simple proximité avec cette Yumi suffisait à la jeune japonaise pour se sentir mal. Ses bras s'engourdissaient, ses jambes tremblaient, sa mâchoire se crispait... Était-ce une conséquence de sa présence dans un monde qui ne la reconnaissait pas? En tout cas, jamais elle n'avait eu autant la sensation d'être au bord du gouffre, prête à plonger... Si elle avait été seule, dans cette rue sombre et silencieuse, sans doute aurait-elle paniqué. Mais les inquiets et constants regards d'Aelita la motivait à reprendre contenance. La princesse n'était visiblement pas rassurée, inutile d'en rajouter encore. Elle inspira, expira. Puis rouvrit les yeux doucement.

"Toujours rien de nouveau?" S'enquit-elle, sans oser vérifier d'elle-même de crainte de raviver le malaise.

"Non, les Spectres sont toujours seuls devant l'entrée. Personne n'est sorti ou entré..."

Aelita était tendue. Elle semblait se retenir d'en dire plus, ce qui mit Yumi mal à l'aise. Avait-elle l'air si mal en point? La jeune japonaise tenta de croiser le regard de son amie, cherchant dans son esprit une parole apaisante. Mais avant qu'elle n'en ait eu le temps, la princesse dit d'une voix douce et anxieuse :

"Est-ce que tu es sûre que ça ira? On devrait peut-être appeler les garçons..."

"Non" Trancha la geisha sans hésitation. "Ca va aller. Il faut attendre d'avoir du nouveau avant de les contacter".

"On en a déjà assez, tu ne crois pas? Je veux dire, regarde devant toi! S'il arrive quelque chose, ce n'est pas à nous deux qu'on pourra se défendre... Et si en plus tu ne te sens pas bien..."

La fin de la phrase se perdit dans les oreilles de Yumi. Une soudaine contraction l'avait secouée de part en part, paralysant son attention. Elle se sentit lointainement basculer en arrière. Elle attendit, mais son dos n'heurta rien. Était-ce une illusion?

"Yumi, détend-toi, tu vas te rompre les doigts!"

L'appel la ramena à la réalité. Juste devant elle, elle vit ses mains agripper les barreaux avec une telle force qu'elles en étaient blanches. En tentant de les bouger, elle crut que ses articulations s'étaient changées en pierre. Que lui arrivait-il? Elle ne parvenait plus à penser correctement, malgré les tentatives de son amie de la secouer. Tout juste arriva-t-elle à se séparer de la frontière de fer. Elle régula tant bien que mal son souffle. Elle voyait des papillons noirs...

Soudain...

Crac Crac Crac.

Les deux adolescentes levèrent leurs yeux d'un coup.

Deux Krabes. Droit devant. Les yeux fixés sur elles.

Elles n'avaient pas été assez discrètes.

Rapidement, elles brandirent leurs armes de fortune. Mais deux marteaux et un pistolet à clous... Le combat s'annonçait plus périlleux que d'habitude.
L'un s'avança tandis que l'autre fit demi-tour, dans l'intention d'appeler des secours, du moins le crurent les filles par réflexe.

"Non!" Le sang d'Aelita ne fit qu'un tour. Heureusement, son tir atteignit sa cible. Le second Krabe paniqua et poussa un cri strident, paralysant les deux jeunes filles. Yumi, qui n'avait pas eu le temps de se relever, chuta pour de bon. Son amie resserra sa prise sur son pistolet. Il fallait qu'elle résistât, qu'elle relevât ses bras et tirât...

Mais à leur droite arrivait un groupe de Mantas . Une dizaine environ, fonçant vers les Lyoko-Guerrières... Elles tentèrent de se ressaisir et attaquèrent. Aelita eut le dernier Krabe et Yumi une Manta. Une autre la manqua de peu; elle se jeta à travers le trottoir et retomba accroupie. Petit à petit, ses articulations et ses instincts de guerrière se réveillaient. D'un geste plus assuré, elle stabilisa un marteau dans sa main et le lança vers une ennemie. Touchée. Elle lança le second. Encore touché. Et un autre en récupérant ses armes. Derrière elle, son amie en avait abattu deux. Pourtant, elle n'avait pas l'impression de prendre l'avantage... De partout, des Mantas arrivaient, grossissant les effectifs à éliminer. Encore une. Et plus elles se battaient, plus elles prenaient le risque d'être repérées... Yumi s'activa davantage. Encore une. Il ne pouvait pas en arriver à l'infini, quand même! Si elles tenaient bon, elles pouvaient gagner... Encore une...

Encore une...

VLAN!

Le coup avait frappé Yumi sur le côté. Elle n'avait rien senti venir. Elle vola à nouveau, mais n'eut pas le temps de se rattraper. Ses armes glissèrent loin d'elle. Juste à sa gauche, Aelita était acculée. Elle tirait frénétiquement, mais ne pourrait plus le faire très longtemps à ce rythme... La jeune japonaise balaya la zone du regard, à la recherche d'autres armes. Mais tout était trop lisse autour d'elles... Pas même une poignée de pierres à lancer. Leur seule chance était de s'échapper à la moindre ouverture. Mais avec autant de venues... Elle n'arrivait même plus à apercevoir le collège entre les rangs ennemis...

PAN !

________________________________________


"Donc, si je comprends bien, vous les avez laissées partir seules, sans savoir où elles allaient arriver..."

Elizabeth était clairement énervée. Depuis qu'ils avaient quitté leur planque dans une camionnette noire pour récupérer Yumi et Aelita, Jérémie avait vu la combattante passer par plusieurs stades, de l'impatience à l'exaspération à mesure qu'il lui expliquât leur plan. A présent, elle croisait les bras et le fixait d'un air hautain, la rapprochant de celle que l'adolescent connaissait. Ce qui le troubla davantage quand il dut reconnaître qu'elle n'avait pas tort. Une fois formulée tout haut, il était clair que son idée n'avait pas été brillante... Malgré tout, il se sentait un peu piqué dans son orgueil. Elle pouvait bien le critiquer, elle était dans son monde, c'était facile! Il voulut répliquer, mais Ulrich le devança :

"Hey, j'aimerais t'y voir, toi!"

"Petite leçon gratuite de stratégie : en milieu hostile, on ne sépare JAMAIS le groupe" Elizabeth accentua sa phrase en enfonçant un chargeur dans la poignée d'une arme. La troisième en moins de deux minutes, ce qui ne rassura pas le génie. "Et puis, ne me dites pas que vous comptiez vous défendre avec les outils de bricolage que vous aviez sur vous?"

"Désolés de ne pas nous balader avec un char blindé..." Ironisa Odd, la voix un peu trop aigue pour paraître amusée.

La camionnette négocia soudain un virage trop serré. La conductrice, une jeune femme d'à peine plus de vingt-cinq ans inconnue des Lyoko-Guerriers, freina sans plus de douceur. Nicolas passa du siège passager à l'arrière en annonçant :

"Cibles en vue, avec des ennemis ! Plusieurs hordes, elles ont dû se faire repérer..."

"Génial" Marmonna Elisabeth en distribuant pistolets et sabres à trois jeunes gens concentrés. Une fois que tous furent équipés, elle accrocha ses propres armes à sa ceinture et se tourna vers le trio. "Tâchez de sauver vos amies, et ne vous avisez pas de vous enfuir, je n'en ai pas fini avec vous. Au besoin, vous avez ici de quoi vous battre".

Sur ce, Elisabeth, Nicolas et leurs hommes se jetèrent hors du véhicule. Les Lyoko-Guerriers saisirent rapidement les seuls sabres restants et les rejoignirent. Ce que Jérémie vit le paralysa.

La rue sombre était entièrement occupée par des Mantas se fondant dans les ténèbres. Leurs ombres au sol créaient un jeu de lumière vif et inquiétant, presque étourdissant. Entre ou sous elles, les combattants se mouvaient avec une rapidité surhumaine, touchant sans répits les monstres volants. Jérémie repéra Elisabeth: elle courait comme un fantôme rose pâle, tirant sans hésitation et sans raté. Il n'en crut pas ses yeux lorsqu'elle prit appui sur le dos d'une Manta pour mieux avoir ses camarades, dans un salto exécuté à la perfection. Elle ressemblait tellement aux Lyoko-Guerriers... Où avait-elle appris à se battre? En la suivant du regard, il remarqua le bâtiment en face de lui, surplombant le champ de bataille improvisé. Témoin glauque que ne connaissait que trop bien le génie : son collège. Il lui suffit de garder les yeux fixés sur les fenêtres pour sentir ses tempes cogner et son cœur s'accélérer. Était-ce trop d'émotions?
"Jérémie, ne traîne pas!" S'écria soudain Odd, arrachant son chef à sa contemplation. Il s'écarta de justesse alors que son camarade bondit pour atteindre une Manta. Ce dernier avait vite adapté ses réflexes de soldat félin à la réalité.

"Va chercher les filles, on te couvre!"

Jérémie se remua mentalement. Il balaya la scène du regard. Il repéra rapidement ses amies. Yumi envoyait voler ses marteaux contre ses ennemies avec une adresse certaine, défendant une Aelita à court de munitions. Autour d'elles, les Mantas arrivaient en masse, les encerclant dangereusement vite. Le sang des garçons ne fit qu'un tour. Ils se précipitèrent vers elles. Odd bondit entre ses adversaires; ses étaient assauts courts et frénétiques. Ulrich, habitué à manier une lame, en abattit plusieurs par d'amples mouvements. Jérémie courut sans trop réfléchir, en esquivant les assauts maladroitement. Il parvint vite à hauteur de Yumi.

"Jérémie? Qu'est ce que..."

"Ne restez pas là, on vous expliquera tout à l'abri!" S'écria le chef en baissant la tête, évitant de peu le vol plané d'une Manta touchée. L'attention des filles fut attirée : à leur gauche se trouvait les combattants. Quand elles repérèrent Elisabeth, il y eut un temps de flottement. Mais avant qu'elles n'aient pu dire quoi que ce soit, Jérémie les prit par les bras :

"Allez dans la camionnette, il ne faut pas traîner..."

Un bruit sourd coupa la fin de sa phrase. La terre trembla. Le sol se fissura. Les rares Mantas survivantes prirent la fuite. Une ombre engloutit le quartier.

Devant le groupe, un monstre immense piétinait la chair de la ville. Aussi imposant qu'un Kolosse, il avait l'apparence d'un tigre fou. Ses yeux-hublots plissés brillaient anormalement d'une expression de mort. Sa queue détruisait sans pitié les immeubles alentours, à l'exception du collège qu'il cherchait à éviter. Sa peau trop lisse pour ne pas être virtuelle arborait un mauve rouillé, ses pattes étaient davantage des mains s'enfonçant dans le sol comme pour creuser des tombes verticales. Il n'émettait aucun son, sa gueule était obstruée par une cible déjà connue des Lyoko-Guerriers : XANA.

A leur surprise, les combattants n'avaient pas l'air étonnés. Au contraire, ils profitèrent de la lenteur du monstre pour recharger leurs armes, les yeux rivés sur lui dans une grimace de défiance. Le plus surprenant pour Jérémie était l'expression d'Elisabeth. C'est comme si elle retrouvait un ennemi trop longtemps attendu. Ses pupilles hurlaient d'une connivence mauvaise : "Ce sera toi ou moi". C'est comme si elle avait oublié que le monde tournait : elle ne bougeait plus, elle se préparait. Le génie remarqua les coups d'œil que Nicolas lançait vers sa chef, pas rassuré. Il finit par parler au petit groupe :

"Partez. Celui-là, il est surpuissant".

"Qu'est ce que c'est?" Questionna Ulrich sans ranger son sabre.

"Un des Favoris des Gardiens. Ce sont des monstres chargés de les protéger contre des dangers trop importants. Une sorte de dernier recours. S'il est là, ça veut dire qu'ils ne plaisantent plus...".

"Qui ça, "ils"?"

"Ceux avec qui je vous ai confondus tout à l'heure. Je ne sais pas qui vous êtes, mais vous les faites paniquer... Même contre nous, ils ne l'auraient pas sorti si vite".

Jérémie retourna son attention vers le "Favori". Il lui évoquait quelque chose... Mais il ne voulait pas y penser. Ce n'était pas ce qu'il croyait.
Mais les révélations d'Elisabeth, dans la planque, étaient déjà parlantes... L'ennemi que lui et ses camarades auraient à affronter avait un rapport très serré avec leurs Alters, et pas dans le meilleur des sens. L'apparence de ce monstre ne faisait que confirmer ce qu'il avait compris.

Son cœur s'accéléra encore alors qu'il se sentait nauséeux. Il lui sembla que tout l'air fourni par la nature ne lui suffisait plus. Ses muscles se tendirent au point qu'il pouvait les entendre craquer. C'est comme si une ombre venait le serrer de l'intérieur, de l'extérieur. L'angoisse...?

Il fut à nouveau brutalement tiré de ses pensées par Odd. Il l'avait projeté au sol en même temps que lui. Un instant trop tard, et la main du Favori l'enterrait. Autour de lui, il repéra vaguement une Yumi pâle, tenue fermement par un des adolescents combattants et Ulrich. Aelita était juste devant lui, encore en position d'amorce. La main siffla vers eux une seconde fois en guise de retour, massacrant la chaussée. Le groupe se jeta en arrière sans oser quitter le monstre des yeux. Jérémie suivait le mouvement sans résister. Un coup de feu retentit derrière lui. Le combattant, sans doute. Tout allait trop vite. Il entendait tout juste Aelita lui crier lointainement des choses comme "se réveiller", "bouger", "dangereux", mais comment en être sûr? Il était de plus en plus happé loin de tout ça...
Puis cette voix vint envahir son cerveau. Il faillit ne pas le remarquer, mais cette voix... Ses inflexions... Elles faisaient trembler sa gorge...

"Ceci est ton chaos".

________________________________________


Ulrich serrait son sabre, ses doigts vibrant d'impatience. Tout ce qui l'entourait n'était qu'un appel à l'action. Ce monstre était comme un sbire de XANA, à sa vue il ressentait la même tentation de se battre. Comment cet alter de Nicolas pouvait lui dire de rester en arrière? Depuis le début, lui et Elisabeth le sous-estimaient. C'était clair. Il ne pouvait pas les écouter. Il devait défendre ses amis. Mais était-ce une bonne décision? Celui qui en savait le plus sur cette mission, c'était Jérémie. Il attendait donc un signe, n'importe quoi, qui lui indiquerait qu'il pouvait y aller. Il ne savait pas pourquoi. Il le savait de moins en moins. Sûrement que Yumi n'approuverait pas son envie de foncer tête baissée...

Elle était accrochée à son bras, comme si sa vie en dépendait. La crise qui la secouait semblait sérieuse. Ses yeux étaient crispés dans une moue de douleur. Son visage était pâle comme la mort et ses muscles si tendus qu'il parut au samouraï qu'ils allaient craquer d'un instant à l'autre. Ulrich ne pouvait pas l'abandonner comme ça... Pourquoi pas, après tout Aelita et Odd sont là... Oui, mais Jérémie... Il devait lui demander son avis, au moins... L'adolescent se tourna donc vers le génie.

"Jérémie, il faut qu'on..."

L'interpelé ne broncha pas. Il était au sol, appuyé contre Odd. Il était dans un état semblable à celui du Yumi, à la différence près que ses lèvres bougeaient avec désordre. Comme s'il voulait dire quelque chose. Ulrich tendit l'oreille, attirant l'attention de son camarade. Mais le mantra de leur chef était incompréhensible.

Le groupe dut s'écarter violemment à nouveau pour éviter la queue du monstre. Sous le choc, Yumi et Jérémie tombèrent au sol. Le jeune combattant atterrit un peu plus loin, un morceau de trottoir l'ayant frappé au ventre. Ulrich sentit quelques cailloux pleuvoir sur son crâne. Elisabeth réapparut d'entre les jambes de son ennemi.

"Mettez vous à couvert, bon sang!" Hurla-t-elle, excédée.

Ce fut trop pour Ulrich. Lui, se mettre à couvert? Il savait se battre, bon sang! Jamais il n'avait reculé. Il ne le ferait pas pour une simili Sissi! Il devait défendre ses camarades!

Avant qu'il n'ait le temps de le réaliser, il courait vers le monstre, le sabre levé.

Il ignora les cris de la combattante et fonça. Son premier coup atteignit une des mains. La lame rencontra sa cible dans un vibrato étrange. Le monstre poussa un cri et riposta. Ulrich roula sur le côté. Elisabeth se planta devant lui.

"Fiche le camp, tu vas te faire tuer!"

"Non" Répondit simplement le jeune homme. Il se releva et attaqua la deuxième main. Même résultat. Il insista tant qu'elle était à portée. Elle se dressa au moment où le monstre allait perdre l'équilibre. Ulrich prit cela pour un encouragement et alla vers les mains arrière. Il s'acharna sur la main; dès qu'elle se releva, il enchaîna avec la quatrième. Le monstre s'ébranla. Il courut pour éviter un assaut et dérapa sur plusieurs mètres. Il n'eut pas le temps de se relever qu'Elisabeth atterrit à ses côtés, manquant de peu d'être écrasée par le monstre. Son attaque l'avait déséquilibré. Il s'effondra. La jeune femme jeta son pistolet derrière elle et brandit un long poignard. Elle fixa le symbole dans la bouche du félin. Ulrich comprit. Dès qu'elle se dressa, il l'imita. Ils coururent vers le signe rouge étincelant. D'un même geste, leurs lames s'y enfoncèrent.

Le monstre eut un sursaut. La terre trembla comme jamais. Les deux adolescents furent propulsés en arrière. Tous deux parvinrent à freiner, accroupis, avant d'être rattrapés par Nicolas. Une onde de choc fendit l'air. Le cri qui perça la nuit était aussi aigu que milles machines en colère. Les rares immeubles épargnés lors de la lutte explosèrent, les éclats de verre coupant les jeunes gens. Les combattants entraînèrent les Lyoko-Guerriers à l'abri. Il fallait fuir.

Le véhicule démarra en trombe à peine les portières fermées. Il fit plusieurs tonneaux et dérapages en tentant d'éviter les fissures du combat. Le monstre, tout proche, martelait encore la terre. Ulrich se raccrocha à ce qu'il put pour ne pas se blesser contre les parois de la camionnette. Etourdi par la violence de l'instant, il ne put que sentir ses amis en faire autant. Ses yeux n'accrochèrent aucun point fixe, ses oreilles percevaient trop de bruit pour comprendre quoi que ce soit. Soudain, un choc propulsa la camionnette en avant. Les vitres à l'avant et les portes défoncées pendant le voyage laissèrent filtrer une lumière rouge, éblouissante. Le véhicule tombant sur le flanc et crissa au sol pendant ce qui parut une éternité pour le samouraï. Puis plus rien. Le silence. L'hésitation à bouger. Le sifflement autour de lui. Le corps endolori. La chaleur d'un corps près de lui.
Au bout de quelques secondes, son cou l'autorisa à relever la tête. La carrosserie était froissée, brisée. Odd avait été éjecté du véhicule, mais pouvait se redresser sans trop de mal. Aelita tentait de s'assoir, visiblement encore choquée. Les combattants, chancelants aidaient Yumi à se relever. Elisabeth s'appuyait sur un bout de l'épave de la camionnette, tandis que Nicolas extirpait la conductrice du cabinet avant. Puis il y avait Jérémie, étendu mais les yeux ouverts. Tous allaient bien.

Pourtant, une seule pensée transcenda l'adolescent quand il repéra le génie. Ils auraient pu mourir. Ce n'était certainement pas passé loin. Cette mission n'allait pas être comme les autres. Ils n'étaient pas virtuels. Ils ne seraient pas protégés par une jauge de PV. Jérémie les avaient envoyé dans un traquenard. C'était trop dangereux, mais c'était aussi trop tard pour s'en inquiéter. Comment avait-il pu faire cette erreur de jugement? On lui prêtait une intelligence certaine, et voila comment il l'exprime?

Ulrich se sentait trahi.

___________________________________________________________


Voila! On s'enfonce dans le monde et les personnalités (nan mais vraiment, Ulrich x')). J'espère que ça vous a plu, je vous revois vite pour la suite, comme d'habitude, n'hésitez pas à commenter! Passez du bon temps et prenez soin de vous! o/

Edit: J'ai corrigé l'erreur de l'arme d'Aelita, qui est enfin devenue un pistolet à clous au lieu d'une perceuse qui trouait un peu la cohérence, merci Zéphyyyyyr ^__^
_________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"


Dernière édition par VioletBottle le Dim 06 Avr 2014 23:07; édité 1 fois
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Zéphyr MessagePosté le: Dim 16 Mar 2014 23:27   Sujet du message: Répondre en citant  
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Cool, un chapitre d'action Surprised ! Donc tu es novice en scènes d'action si j'ai bien compris. Dans l'ensemble, c'est pas mal. Une critique que j'aurais à émettre serait au niveau des descriptions, qui bien que pas trop mal fournies, auraient pu être étoffées avec un petit peu plus de détails en ce qui concerne les attaques des combattants en présence (cela se ressent moins sur la fin du chapitre, mais plus au début de l'affrontement).

Pour le reste de l'action, on passe aux détails techniques. Premièrement :

Citation:
"Non!" Le sang d'Aelita ne fit qu'un tour. Heureusement, son tir atteignit sa cible. Le second Krabe paniqua 


C'est la phrase qui m'a le plus confus. Au début, je me suis dit : « Aelita a lancé sa perceuse et a détruit un Krabe avec Oo ? Pas possible ! ». J'ai donc relu plusieurs fois la phrase, mais les lignes suivantes ont donné raison à cette destruction, notamment avec le mot « dernier ». De même, j'ai été très surpris qu'Aelita arrive à détruire autant de monstre aussi facilement. Déjà qu'elle a dû mal sur Lyokô (c'est pas pour dire o/), alors avec un perceuse...

C'est alors que j'ai eu une illumination sur son arme :

Citation:
défendant une Aelita à court de munitions.


En fait, ce n'est pas l'arme le problème, mais la manière avec laquelle tu la désigne. En fait, l'arme d'Aelita, c'est ça en fait non ?

Spoiler


Si c'est le cas, sachez très chère que ceci n'est pas une perceuse, mais un pistolet à clou (le résumé de l'épisode 26 le désigne comme étant « un marteau à clous » même). Selon moi, c'est la seule chose qui expliquerait les performances d'Aelita avec une arme pareille et aussi le fait qu'elle ait des « munitions » (parce que les perceuses, ça a pas de munitions à ma connaissance). D'ailleurs, Quater avait déjà fait la remarque sur la perceuse et son inutilité au combat il me semble.
En fait, je pense que tu t'es juste gourée sur l'appellation xD. Donc, change ça dans les chapitres où elle est désignée, parce que là, ça prête horriblement à confusion et c'est juste pas cohérent.

Dans le même goût, j'ai énormément de mal à croire qu'en lançant des marteaux de bricolage sur les Mantas, Yumi parvienne à les détruire. Sauf s'ils sont aussi solides que du papier toilette, ce qui expliquerait bien des choses, ça m'a fait bizarre de lire ça. À moins que :

Citation:
Sa peau trop lisse pour ne pas être virtuelle 


Serait-ce des monstres translatés ? En tout cas, ça expliquerait pourquoi ils se font « détruire » aussi facilement. Le problème, c'est que cette théorie se fait balayer par la destruction du Favori. Donc, ce seraient des monstres matérialisés ? Le truc, c'est que j'ai du mal à les voir se faire détruire par les marteaux de la japonaise. Si sur le pistolet à clous (ta fameuse « perceuse » (a)), l'épisode 26 montre que c'est possible, ce dernier épisode et le 39 ont montré que les monstres matérialisés étaient robotiques à l'intérieur. Cela implique donc en théorie une certaine résistance. De simples marteaux peuvent-ils en venir à bout ? J'en doute quelque peu.
Brefouille, si tu pouvais m'éclairer un peu là-dessus, ce serait sympa.

De même, si Yumi lance ses marteaux, comment les récupère t-elle après destruction de la cible ? Parce que je doute qu'ils reviennent comme ses éventails. Des descriptions supplémentaires auraient été bienvenues ici pour rendre le combat plus réaliste.

Pour le reste, on sent que l'ensemble se précise pour cet univers et qu'au prochain chapitre, Ulrich a toutes les chances d'exploser (non, pas au sens Ikorih place des charges de C4 dans son pantalon).

Venons-en à ce que je nommerais le cœur de ce chapitre : le monstre tigre "Favori". Déjà, on soulignera que le titre du chapitre le désigne tout spécialement, ce qui, à la première lecture, fait penser à Odd en premier lieu. Puis, on a un éléments de réponse avec l'intuition de Jérémie, pour qui ce monstre "rappelle quelque chose". Personnellement, quand j'ai vu que ce monstre était un félin violet et en ajoutant le titre du chapitre et la personne qu'il évoque instinctivement, j'en suis venu à penser que ce monstre est en quelque sorte "le monstre" ou "l'animal de compagnie" du Odd de ce monde, ou pire encore : son avatar version monstrueuse. je planche plus sur la première hypothèse, notamment avec ces mots :

Citation:
Un des Favoris des Gardiens.


Pour moi, les Gardiens sont les Lyokô-guerriers de ce monde, les mêmes qui se sont visiblement alliés à Xana si on en crois le chapitre précédent. Cela impliquerait qu'il y aurait d'autres boss de ce type, à l'image d'Ulrich et Yumi, voire de Jérémie (Aelita ne semblant pas exister dans ce univers).

En somme : c'est pas si mal pour un premier essai en action, mais tu as encore de la marge pour les rendre plus vivants et réalistes (notamment en ce qui concerne l'armement). Tu ne peux que t'améliorer en essayant, n'est-ce pas ?
Globalement, je pense que ce chapitre n'est pas un des meilleurs que tu ais sorti, mais l'histoire reste plaisante. Bon courage pour la suite !
_________________
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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VioletBottle MessagePosté le: Dim 06 Avr 2014 23:03   Sujet du message: Répondre en citant  
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Bonjour o/ Ouais, un mois, c'est ce qu'il me faut pour corriger des chapitres. Et encore, pas ceux déjà sorti, comme je l'ai pourtant promis. Honte à moi. Mais les vacances arrivent dans trois semaines, la fréquence des sorties va pouvoir augmenter! (Et l'implication dans le forum aussi, parce qu'à me faire encenser et n'y passer que tous les 6 de chaque mois, c't'un peu ingrat. Honte à moi).

Anyway, je vous viens donc avec une suite, mais avant tout, réponse à toi Zéphyr! Merci de commenter à chaque fois maintenant, ça fait plaisir :3

En fait, j'avais peur que des descriptions étoffées ne cassent le rythme rapide des combats, j'aurais pas dû m'écouter, tiens x'). Quant à l'arme d'Aelita, je suis juste une incorrigible étourdie, j'y avais pensé en plus, j'étais censée corriger, mais j'ai passé plusieurs chapitres à me dire "Zut, je devais revoir un truc, mais quoi déjà...?" *s'enfuit loin, très loin* Merci donc de ta remarque!

Quant à la faiblesse des monstres... Ouaip, ils sont faibles, car ce sont effectivement des monstres translatés, à la différence du Favori, qui lui est d'un autre calibre, ce qui sera remarqué par la suite, donc je ne m'avance pas plus, mais avec du recul, la question devait se poser, l'idée n'était pas du tout mise en avant (c'est d'ailleurs un des détails que je devais corriger dans les chapitres à venir x')).

En tout cas, je garde tes conseils en tête, que je préfère voir venir maintenant qu'aux moments de gros combats où se rater serait dramatique x') Merci à toi encore!

_____________


Nous voici donc dans ce nouveau chapitre, un chapitre de transition que je tenais à écrire, et qui a été corrigé trop de fois pour que je m'en souvienne. J'ai jamais aimé les scènes de transition, mais celle-ci me suivait un peu partout et elle explique deux ou trois petites choses qui vont être, je l'espère, intéressantes par la suite, donc au final je l'aime bien :3 J'espère que vous l'apprécierez aussi! Bonne lecture à vous!

_____________


Monde 1 Solar Building
Chapitre 5
Interlude



L'homme à sa fenêtre sursauta alors qu'un coup de tonnerre fit trembler la ville. Les machines derrière lui vibrèrent dangereusement, dans un ensemble inquiétant avec les surfaces vitrées. Sous ses pieds, le sol de fer gémit. Mais il ne paniqua pas. Le tremblement n'était pas assez puissant pour que s'effondrât son bureau. Il ignorait son origine, mais il le saurait dans peu de temps. Peut-être même n'était-ce rien d'autre qu'un spasme terrien.

Le temps d'y songer, et déjà le calme revint.

Depuis le reflet renvoyé par la vitre qui lui faisait face, l'homme remarqua derrière lui une épaisse colonne de fumée noire s'élevant au dessus des plus bas toits et entre les plus hautes tours. Elle ne survit qu'un instant avant d'être remplacée par une forte lumière et des lignes de codes disparaissant vers les nuages.

L'homme à sa fenêtre ne bougea pas. Il ne s'inquiéta pas. Sûr, ce genre d'évènement n'annonçait rien de bon. Mais bientôt ses hommes allaient débouler dans une fanfare chaotique pour enchaîner des théories toutes aussi irréfléchies qu'indémontrables. Sauf s'ils savaient déjà. Auquel cas, il ne serait dispensé que de la séances de suppositions stupides. Ses subordonnés claqueraient quand même la porte en entrant.

VLAM!

Comme de juste.

L'homme à sa fenêtre se pinça l'arête du nez alors qu'une voix suraigüe ouvrait le bal. L'élocution trop rapide témoigna d'un intérêt particulier du lieutenant dans l'affaire. Mais pas de conclusion hâtive, surtout avec une migraine naissante. Il ne chercha pas à le calmer, attendant le ton féminin qui ne manquait jamais d'intervenir quand on ne l'y invitait pas.

"Oh, mais tais-toi!"

Avaient-ils jamais conscience de leur prévisibilité?

"On a compris que c'était une attaque importante ("Ah, une attaque?" nota le chef), qu'ils nous ont touchés près du Q.G, inutile de le hurler..."

""Ils"?"

L'intervention fit taire tout le monde. "Ils". Le pronom maudit. Celui qui provoquait une tension insoutenable dès qu'il était murmuré. L'homme savait bien ce qui se cachait derrière ce "ils". N'empêche, il voulait l'entendre.

Il y eut un moment de gêne, puis la voix féminine s'éleva avec une assurance fébrile:

"Oui, hum... Des Mantas survivantes _ seulement trois _ nous ont confirmé la présence de XANANTIS. Notamment Elisabeth Delmas, Nicolas Poliakoff et trois hommes, plutôt jeunes, des nouvelles recrues peut-être..."

"Où en était l'attaque quand les Mantas sont intervenues?"

"En fait... Elle n'avait pas réellement commencé... La seule information que nous avons est que des étrangères selon les gardes Krabes furetaient autour du Q.G. Ces derniers ont été abattus après avoir lancé l'alerte".

Des étrangères. Tiens donc.

"Il y avait aussi... Trois étrangers supplémentaires pendant l'assaut... Avec les XANANTIS. Ils connaissaient les deux espionnes, d'après les Mantas".

Cinq inconnus... Ca c'était nouveau. Pourtant, tout mouvement hors et dans la cité était prohibé pour faciliter la surveillance et le repérage de traitres... Comment avaient-ils pu tromper la vigilance des gardes-frontières? D'où venaient-ils?

"Vous avez des images des caméras de rues, je suppose?" Un malaise s'installa brutalement à l'entente de la question. L'homme perçut des toussotements : soit ses lieutenants envisageaient de lui mentir, soit ils cherchaient du tact. Eh bien, cela n'était plus arrivé depuis longtemps...

"Elles sont en cours de vérification. Quelque chose cloche" Répondit finalement une voix masculine et posée. Le second lieutenant. Sans doute ses camarades n'avaient pas osé se lancer. Encore que cette réplique ne permît aucun éclaircissement.

"Quoi donc?" L'intonation du chef était un peu plus menaçante. Pas question de tourner autour du pot. Le second lieutenant reprit, presque sans hésitation :

"Parmi les étrangers, quatre présentaient d'étranges ressemblances avec nous. Les Mantas affirment avoir douté devant les trois garçons, pensant avoir affaire à nous".

L'homme à sa fenêtre ne bougea pas, mais cette fois il fut pris de court. Des sosies? Les guerriers et les machines étaient-ils mal programmés? Il était possible que la matérialisation de masse des monstres ait provoqué une erreur, mais pourquoi les caméras aussi? Jusqu'à présent, un tel cas de figure n'avait jamais eu lieu...

"Et le cinquième étranger?"

"Une jeune fille, même âge à première vue. Elle n'a qu'une particularité, des cheveux roses".

Cheveux roses.

Le choc frappa l'homme en pleine poitrine. Ca ne lui évoquait qu'une chose. Une. Seule. Chose. Une simple image. Plus de sens que n'importe quoi dans le monde. Il pouvait se tromper, mais ne savait s'il le souhaitait ou non. Et si...

"Alors, que fait-on?"

La voix aigue de l'homme ne lui parvint que lointainement. Il ne savait pas, et n'avait pas envie d'y réfléchir. Trop de sentiments se bousculaient en lui, tous contradictoires et surpuissants. Il ne tentait même pas d'y mettre de l'ordre. Le pouvait-il juste... Il avait juste besoin de savoir. Il fallait qu'il confirmât quelque chose. Il lui fallait une excuse pour sortir de là.

"Je vais... Aller programmer un nouveau Favori... Et des gardes... Vous, allez dehors à la recherche de traces des XANANTIS..." Il n'était même pas sûr d'avoir réellement dit tout ça, mais c'était en tout cas ce que son cerveau embrumé lui rapporta. A défaut de mieux, il se retourna et quitta son bureau, sans un autre regard vers le trio.

Il broncha à peine quand la lumière du couloir vitré menant hors du bureau vint l'agresser. Il bouscula quelques personnes en entrant dans le carrefour du dernier étage que la récente panique avait rempli. Du reste, il eut rapidement le chemin dégagé. Avait-il l'air si effrayant que nul n'osât rester dans sa trajectoire? Qu'importe. Ses pas martelant le sol dallé gris ne ralentirent pas. Quand il arriva à l'ascenseur, semblable à un corbillard, il expulsa par sa simple présence un groupe de soldats entre deux âges, apeurés. Il appuya sans patience sur le bouton "Niveau - 2". Un boitier s'activa, réclamant de l'homme qu'il y apposât sa main pour reconnaissance digitale. Ce dernier se prêta au jeu avec agacement. Le corbillard s'ébranla et s'enfonça dans les ténèbres.

Tout au long de la descente, l'homme pensa. Il pensa à elle. A la première fois qu'il l'avait vue, derrière un écran, cherchant du regard quelqu'un. On lui avait affirmé qu'elle ne pouvait qu'être un programme, qu'elle n'était pas humaine, que ce qui semblait être de la peur n'était en fait que son propre cerveau la conditionnant à des sentiments connus par lui... De fait, elle était neutre. Neutre. Sans parti, sans avis, sans rien. Cela voulait dire qu'en cas d'arrivée dans le monde réel, elle n'aurait aucun code social, aucun réflexe de défense. Il avait misé là-dessus, si un jour un de ses scientifiques réussissait à la lui amener. Elle se ferait vite repérer, elle lui ferait confiance sans préjugé. Il avait vérifié, nulle autre n'avait de chevelure rose comme elle. Avec les frontières fermées, encore une fois personne ne pouvait être entré. Toute modification corporelle était interdite, pour ne fausser aucun fichier. Aucune alerte n'avait émané de ses chercheurs, elle n'avait pas pu venir des salles informatiques... Et encore moins s'intégrer dans un camp inconnu en si peu de temps et si discrètement.

Alors quoi? Un coup des XANANTIS? Ils étaient trop calmes en ce moment... Préparaient-ils leur coup? Mais comment avaient-ils pu savoir? Et avec quels moyens? Il fallait bien les siens pour réussir pareille prouesse... Comment?

"Comment?"

La question pulvérisa le calme alors qu'il pénétra dans une immense pièce sans fenêtre et sans autre issue. Toute de blanc parée, les surfaces en ferraille formaient un rectangle froid. Au centre, un écran géant laissait défiler des milliards de codes dans un ballet vertigineux. Autour de lui, plusieurs ordinateurs affichaient les images des rues sombres et masquaient à la vue le fond de la salle. Seuls quelques néons sans couleur éclairaient le tout, sans conviction.

L'homme vit se détacher les teintes de son corps dans le reflet de l'écran. Raide, tendu, sans passion. Ses yeux fixes devant lui tremblaient un peu. Il y remédia à la seconde suivant le constat. Pas devant... Lui. Il était venu pour des réponses. Il allait taper du poing sur la table s'il le fallait.

"J'ai dit : "COMMENT?""

Les séries de codes s'arrêtèrent net. Brutalement, un logo rouge représentant un œil stylisé fit son apparition. L'homme attendit qu'Il parlât. "Il" savait très bien le pourquoi de sa visite. Il avait vu, lui aussi. Ses caméras scrutant la ville sans repos ni exception avaient dû assister à l'attaque. Il n'aurait pas la patience de le lui rappeler.

"Je ne sais pas" Répliqua calmement l'écran, d'une voix automatique.

"Tes yeux sont rivés sur la moindre parcelle de ce fichu monde. J'ai fait en sorte que nul angle mort ne te soit étranger. Je t'ai installé de quoi entendre la moindre brise. Tu es les yeux et les oreilles de Solar Building. Tu ne PEUX PAS me dire que tu ne sais pas ce qu'il s'est passé!"

"C'est la vérité. Quand les gardes m'ont renvoyé leurs images en simultané, j'ai bien cru à une trahison de la part de tes amis. J'ai fait ce qu'il fallait en envoyant un Favori. Je ne pouvais pas deviner qu'ils allaient l'abattre".

"Le Favori est une chose, mais l'avoir vue, ELLE, dans le champ de bataille en est une autre! Elle ne peut pas être apparue par magie, si ce n'est nous qui lui avons donné naissance, ce ne peut être que nos ennemis. De ce que nous savons de leur matériel, ce n'est même pas envisageable. Alors je te repose la question : Comment l'avatar a-t-elle fait pour atterrir en plein affrontement et s'opposer à nous?"

"Je ne sais pas".

"D'où les XANANTIS tireraient une telle ressource?"

"Je ne sais pas"

"Pourquoi n'ont-ils pas directement pris d'assaut Solar Building?"

"Je ne sais pas"

"Bon sang, tu sais au moins quelque chose!"

"Elle est avec moi, celle qui t'inquiète autant"

L'affirmation frappa à nouveau l'homme en pleine poitrine. Elle... N'était pas dehors?

"Prouve-le. Je veux la voir maintenant".

Aussitôt, un visuel remplaça le logo. Devant lui reposait le corps pixellisé d'une jeune fille. Une longue robe rouge et large à la jupe couvrait son corps coincé entre l'enfance et l'adolescence, accompagné d'un cache-coeur blanc cassé. Ses mèches roses encadraient sans ordre son visage fermé par le sommeil. Elle avait l'air paisible. Juste l'air.

L'homme insista sur la dernière idée en caressant l'écran. Il ne pouvait se permettre de croire qu'elle rêvait ou cauchemardait vraiment. Elle n'était qu'un avatar, un simili humain créé par la technologie de son allié. Mais un jour, il l'aurait en face de lui. Il lui apprendrait tout, lui donnerait tout, et elle serait à lui. Pour le moment, le "logo" la protégeait de l'instabilité du nouveau monde qu'il instaurait. Mais dès que tout serait finalisé, dès que la résistance serait annihilée, il n'y aurait plus de raison d'avoir peur. Elle serait en sécurité avec lui.

Avec lui. N'empêche qu'en ce moment, une autre jeune fille répondant à son signalement se baladait quelque part en ville. Donc loin de lui. Même si elle n'était pas l'avatar, son existence demeurait troublante. Il fallait élucider cette énigme.

"Cette fille, qui peut-elle être?"

"Pas ton avatar en tout cas" Répondit l'écran alors que le logo reprit sa place. "Je l'ai sous bonne garde".

"Ca ne peut être une étrangère non plus... Pas de mouvement suspect dans un foyer ces derniers jours?"

"Mis à part la vandalisation des barrières frontalières par Milly Solovieff et Tamiya Diop, non. Si je puis me permettre, cette fille aux cheveux roses n'est pas ton unique problème. Que fais-tu des clones de tes lieutenants et de toi-même sur les lieux de l'affrontement?"

Il y avait aussi cela, en effet. L'homme ne savait qu'en penser. Mais il était évident que cette intriguante était liée à eux. Des sosies... Tout ceci avait forcément un sens.

"Sais-tu quelle direction ont-ils pris?"

"Ils ont fui vers l'est, en camionnette. Le véhicule s'est renversé quand le Favori s'est effondré. Malheureusement, sa chute a aussi détruit quelques bâtiments et les caméras qui y étaient accrochées. Au delà des dizaines de victimes, c'est notre moyen de surveillance de cette zone qui est perdu. Je n'en sais pas plus".

Le Sud... On y trouvait entre autres la gare... Un des premiers lieux que les XANANTIS s'étaient empressé de prendre quand tout a commencé, histoire d'avoir de quoi fuir... Mais ils ne le feraient pas. Leur première et dernière tentative avait échoué, et fait tomber une bonne vingtaine de personnes au passage. Ils n'oseraient pas...

L'homme sourit. Il les tenait peut-être... Et elle avec. Qu'elle soit son avatar ou une autre, il allait l'approcher. La voir, la comprendre, la toucher... Qu'importe qui elle était. Elle était une question. Mais peut-être deviendrait-elle un espoir. Il n'allait pas devenir fou pour un élément inconnu. Pas lui.

"Envoie tout ce que tu as de soldats inspecter les rues, le moindre indice est capital et mes lieutenants auront besoin d'aide" Ordonna-t-il au logo en quittant la pièce. "La moindre personne suspecte finira à Kadic pour une petite discussion. Si vous mettez la main sur eux, je veux tout le groupe vivant. Pas de quartiers pour les autres. Mettez le quartier Est à genoux s'il le faut, mais ces intrus ne s'en sortiront pas".

___________________________________________________________


Voila donc!
... Et pas grand chose à ajouter, si ce n'est que je poste à des heures indues, donc je vous dis bonne nuit, et à la prochaine! Bisous à vous :3
_________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
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Zéphyr MessagePosté le: Lun 07 Avr 2014 12:59   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
J'aime bien les chapitres de transition. Ils marquent toujours des périodes de calme avant la tempête (Hey, what did you expect ?).

Donc, quelques petites informations filtrent dans ce chapitre. Pour commencer, on devine que « l'homme » désigné depuis le début de cet arc Solar Building est Jérémie. Ses lieutenants sont donc Yumi, Odd et Ulrich. Élément très surprenant : on dirait que Jérémie a mis Xana sous son contrôle, vu la manière avec laquelle il lui parle. Plus généralement, on à l'impression que Jérémie est devenu le big brother de la ville. Évolution sympathique. J'ai très envie de voir comment les événements décrits par Sissi ont pu prendre une tournure pareille.

Tiens ? Aelita existe aussi dans ce monde, mais uniquement sous forme virtuelle, et apparemment, elle est bel et bien une créature 100% virtuelle cette fois. On note aussi que Jérémie semble nourrir une obsession pour elle, bien loin de la fascination innocente du gamin de 12 ans. Ça apporte une légère touche de glauque tout à fait innatendue.

Pause égocentrisme :

Citation:
Je t'ai installé de quoi entendre la moindre brise. 

Apparemment non, puisqu'il n'a pas l'air d'avoir décelé l'arrivée des LG dans cette zone de chantier. Nul ne peut complètement appréhender le vent (smirk).

Quelques remarques stylistiques :

Spoiler


Autrement, je n'ai pas grand chose à dire (ouais, surprenant de ma part ><). Un chapitre agréable et annonciateur d'une suite trépidante (Yeah ! Depuis le temps que je cherchais à placer ce mot o/).
Bref, je veux la suite !
_________________
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« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Quater MessagePosté le: Mar 08 Avr 2014 19:52   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 31 Mar 2010
Messages: 107
Localisation: Je ne saurais le dire...
Mais c’est qu’il est sympa, ce chapitre !

Jérémie qui apparait en evil mastermind, dominant intégralement le monde. Du moins la ville ou le pays. Surprenant, mais ça lui va bien. Faudra qu’on en sache plus sur les circonstances qui lui ont permis de dominer ainsi son sujet. Même si on se doute que XANA l'a bien aidé.
En fait, je m’attendais plutôt à trouver un XANA matérialisé en maître des lieux : le caractère particulièrement froid et calculateur m’a fait douter jusqu’à la séquence de l’ordi.

Peu de nouveautés en outre, si ce n’est que Jérémie n’a pas réussi la matérialisation d’Aelita. Surprenant d’ailleurs, parce que même une armée de scientifique n’a pas réussi là ou un gosse de 13 ans y est arrivé (si bien sûr on prend le DA pour référence).
Et on se rend compte que c’est tout le groupe qui a accédé au affaires. Même si tu en as trois qui sont aux ordres...

Bon, pas grand-chose d’autre à dire sur ce chapitre. Il est vraiment bien, mais court. Quelques remarques en vrac, quand même.

Spoiler


Après, j’ai juste une remarque qui s’applique aussi bien à d’autres fics qu’à la tienne : pourquoi faut-il toujours que les second rôles (comme ici, celui des XANANTIS) soit tenus par les seconds rôles du DA ? Ce n’est pas très grave en soit, mais ça a chez moi la fâcheuse tendance à alimenter le syndrome du « ben voyons… ». Un peu d’imagination, que diable !

Sinon, bah, vivement la suite!
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Belgarel MessagePosté le: Ven 11 Avr 2014 13:37   Sujet du message: Répondre en citant  
[Manta]


Inscrit le: 20 Aoû 2010
Messages: 534
– Belgarel ! Faut qu't'tailles lire VioletBottle !
– …Mmmmh, la flemme…
– Belgarel, ça a l'air d'être du Multivers.
– Mouais.
– Belgarel, c'est une fille !
– Tant mieux pour elle.
– Belgarel, elle est over-Carpée…
– Mmmmgneuh…
– Belgarel, elle publie aussi sur FF.net
– Si tu le dis…
– Belgarel, elle non plus, elle ne mange pas de viande.
– Ah bon ?! C'est quoi le pseudo, tu disais ?


Intéressant cette fic...le dernier chapitre était vraiment intéressant, mais tu ne parles pas assez d'Odd !
(Bon, allez, j'arrête Mr. Green Ceci dit, je suis fière d'avoir enfin trouvé un sujet où il n'ait pas commenté…)
Mon Jérémie, que c'est long !
Allez, encore trois commentaires comme ça et je bats la fic en longueur XD


Bon, on va commencer sur le scénario.
N'étant pas grande lectrice de fics (sauf depuis quelques semaines), je n'ai pas encore eu l'occasion de plonger dans les merveilles de l'Alternate Univers. Et quelle solution plus élégante pour mettre au pas une imagination débridée que d'utiliser le Supercalculateur pour transformer nos cinq (Razz ) héros en Voyageurs ? Honnêtement, les possibilités sont tellement infinies, tant en ce qui concerne les mondes à explorer que les ouvertures scénaristiques (tu fais d'ailleurs très fort dès ton premier Monde) qu'on ne peut qu'avoir hâte de découvrir la suiiiiii(i×31)iiiiiite.
Déjà, dans le premier, j'aime bien la façon dont le Monde répond aux angoisses intérieures de Jérémie. L'obsession de tout contrôler, froidement, d'être un chef un vrai (dimension beaauuucoup moins présente dans le D.A., on voit que tu as apporté un certain soin à la développer).
À ce propos, sur Jérémie-Tyran monstre mégalo qui fait peur à tous et contrôle le monde (p*tain, j'oublierai jamais la mauvaise foi de ce message XD), tu me permets une réaction ?

Spoiler
Je crois que j'aime vraiment le chapitre 5…

Ceci dit, l'assise globale du scénario est…disons, les univers différents basés sur des affaires de probabilités…disons que le fil rouge ne me fait pas vraiment espérer quelque chose de plus bluffant que ça. La voix peut être le SC, Franz ou peut-être Jérémie lui-même. Ou, si on considère la possibilité d'une origine étrangère au Monde 0, on peut ajouter XANA lui-même.
Ou Dieu, c'est-à-dire Odd.
La grande question, c'est : quelle est exactement leur mission ? Qu'est-ce qui ne va pas dans le multivers, qui veut envahir tous les mondes, etc ? Ou alors, est-ce eux-mêmes qu'ils devront réparer, en se frottant à leurs démons (Jérémie le chef, Ulrich le méfiant, notamment, et je sens pointer quelque chose de pas net chez Yumi).

Les flingues intelligents de la bande à Sissi m'ont pas mal rappelé les Dominator (voir le premier épisode sous-titré pour comprendre)
Pour les autres armes…je comprends pas comment des marteaux peuvent abattre des mantas à la chaîne.

Dans XANANTIS, il y a "nantis" x')
Pardon. Il y a "xan" aussi, mais ça veut rien dire…
Encore un acronyme mystérieux, donc. SITNANAX ? Non, ça donne rien…
Mon Jérémie, faut qu'j'arrête là Laughing XD lol ptdr mdr kikoo f*cking looul
D'ailleurs, il y a une Sissi endurcie (LOVE SISSI, si elle avait sa Bande dans la GdF pas de doute que j'y serais ! ♥), un Nicolas déniaisé (carrément OOC, même, c'est cool de voir comme les circonstances peuvent transformer les gens Smile ), une brochette de joyeux anonymes et…
Mais où il est ? Il est mort ? Non, pas lui, pas Hervé ! Sad
À moins qu'il ne soit le scientifique de la résistance, prêt à tout pour prendre à Jérémie sa place de premier de classe XD


Quelques petites incohérences/erreurs.
Dans le Monde 0 - Chapitre 3, tu affirmes plusieurs fois que Jérémie n'a jamais mis les pieds dans un scanner. C'est faux puisqu'Aelita étant sur Terre, l'épisode #24 a eu lieu ; le #36 aussi, si tu démarres au début de la saison 4. En outre, l'ordre des phrases…bah, ça a déjà été dit.
Dans le Chapitre 1-4, tu décris le Favori comme "aussi imposant qu'un Kolosse" ; or, ce dernier n'apparaît qu'à la fin de la saison 4. Cette comparaison ne devrait pas venir à l'esprit de Jérémie (dont on adopte le point de vue) ; au pire, tu peux faire un clin d'œil en utilissant le mot "colossal" ou "colosse"
Après, peut-être que ça marche différemment dans le monde d'origine que dans le celui de la série…
Dans une moindre mesure, le Monde 1 semble être différent de celui du D.A. dès le départ, puisque nos héros ont déjà un foyer à Kadic à l'époque du Retour de XANA, alors que ce dernier n'est institué que dans la Saison 4 :
Solar Building – Chapitre 3 a écrit:
"Hum... On verra. On va faire connaissance au foyer, si tu veux" Proposa Belpois en remarquant l'expression intriguée de Yumi.
Donc, gentil XANA s'opposant aux militaires ?


En ce qui concerne les scènes d'action du chapitre 4, Zéphyr a déjà beaucoup dit, mais de ce que j'ai pu lire, les meilleures scènes d'action sont longues. Très lentes à mettre en place. Parce que c'est celles où on se représente bien l'action, qui fait quoi, qui est quoi, quels sont les enjeux.
Une longue description de l'ennemi bâtit la terreur (un peu désabuséee, ok Razz) et, en tous cas, impressionne. Ça crée une tension dramatique, du challenge. De même, une longue mise en place stratégique, sur quelles sont les différentes positions, le terrain, les mouvements des ennemis, et ce constamment mis à jour. Un détail en passant : dans le chapitre 4, pas moins de neuf mantas et deux Krabes (ONZE monstres, donc) se font descendre à la chaîne avant que tu mentionnes un tir ennemi. Tu la sens la menace, là ? Perso, je commençais à croire qu'ils ne tiraient pas de laser et se contentaient de tourner autour de nos amies comme une attraction de fête foraine (true story) ! De plus, elles crevaient si vite (et visiblement, à coups de marteaux) que je me suis demandé si c'étaient pas des mantas miniature (parce que bon, dans le monde réel, un marteau lancé sur un ennemi aérien, c'est ni très précis ni très efficace…)
Et encore, quand le tir ennemi arrive enfin, on le voit pas. On ne sait pas s'il explose comme les tirs des Krabes dans #39. On ne connaît pas la couleur du laser, on ne sait pas s'il détruit l'environnement, et en fait, on a l'impression qu'il fait pas mal. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il fait VLAN et qu'il a frappé Yumi "sur le côté" (les reins ? la cuisse ? l'omoplate, le bras ?) et que cette dernière "n'avait rien senti venir XD" !
Dans l'ensemble, j'ai vraiment eu l'impression qu'on était sur Lyoko. Entre les marteaux volants à effet boomerang débriable (RdA ♥), les super-pouvoirs comme "Elle vola à nouveau" (?), les lasers qui n'explosent pas, les personnages qui "[adaptent leurs] réflexes de félin à la réalité" (mais bien sûr, et Ulrich a droit au Triplicata tant qu'on y est ?)…
Je suis pas fan d'action de base, et je suis sans doute pas la meilleure dans ce domaine, mais mon avis est simple : beaucoup de choses ne vont pas dans ces scènes.
En bref : mieux vaut donc quelques ennemis de qualité qu'une affluence ridicule d'ennemis qui surgissent de nulle part et, au fond…sont juste là pour se faire descendre comme de la chair aimée à canon (coucou les mantas !) Prends ton temps, décris, discute stratègie à fond, et pour rendre un combat impressionnant n'envoie pas dix monstres en papier toilette : trois vieux Krabes bien solides suffisent.

Sinon, ton style est fluide, les réactions des personnages (hors scènes d'action) et leur intériorité s'enchaînent correctement, bref, c'est un plaisir de lire tout ça. Tes description sont plaisantes, même si j'ai en fait un peu de mal à me représenter le Monde de Solar Building (tout en fer et en gratte-ciels "cyberpunk", OK, mais quid de ce "chemin de terre" qui mène à Kadic (et qui se trouve…à l'extérieur des murailles ?) Le collège est reconnaissable, est-ce qu'il est lui aussi en métal ?



Voici ma manie : l'Œil de Faucon. Au cas où, Ctrl+F pour la correction (j't'en laisse pour 3 mois Mr. Green ).
Spoiler
Donc voilà, j'adore ta fic, elle se révèle de mieux en mieux, et je la suivrai assidûment.
Heureusement, je n'aurai plus à commenter huit chapitres d'un coup ! ^^"

EDIT : Ah mais c'est fourbe ! Il y en a d'autres sur FF.net !

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Premier commandement : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Troisième commandement : Tout individu a droit à la vie
Quatrième commandement : Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
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VioletBottle MessagePosté le: Lun 28 Avr 2014 23:08   Sujet du message: Répondre en citant  
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Bonsoir tout le monde! Etant réveillée pour de bon après avoir regardé Sherlock (cette série veut ma mort et celle de Watson au passage, grmbl. Mais allez donc jeter un œil quand même, c'est une sacrée leçon de jeu d'acteur, de scénarisation et de mise en scène ~), je viens contre mes propres pronostics du jour poster la suite maintenant!
(Oui Belgarel j'étais sensée revenir aujourd'hui de toute façon, mais les circonstances de la journée ne m'ont pas été favorables, hélas x')).

Commençons, comme toujours, par les réponses!

Zéphyr: Dis donc, c'est que tu passes plus souvent qu'une tempête aux USA, maintenant! *VLAN*
Erm, anyway. Encore une fois, heureuse que ça te plaise! Mais je dresse tout de suite un parasol face au petit courant d'air que tu me lances en remarquant que tout le système de l'evil Jérémie n'a pas suffi à repérer les LG. Ce n'est pas un oubli ou une incohérence du toooooout ~ Mais chaque chose en son temps, et ça devrait venir vite maintenant que je suis en vacances! Donc patience, patience!

Quater: Merci à toi de ton commentaire, ravie de t'avoir un peu surpris! Je m'oppose cependant à l'idée des seconds rôles, Elisabeth et Nicolas n'en sont pas vraiment, à vrai dire, ils sont la raison pour laquelle leur monde n'a pas encore sombré x'). Mais j'espère te faire changer d'avis par la suite!

Belgarel (diantre, le végétarisme a un effet sacrément fédérateur): Pareil, patience en ce qui concerne Odd, le temps viendra avec sa gloire (ou peut-être pas. Ou peut-être que si. En tout cas, patieeeence!). Quant au bluffant, toutes les cartes ne sont pas sorties, je ne commence pas par le plus lourd, en fait je commence par le plus évident pour éviter les déséquilibres par la suite dans l'importance des mondes.
Sur Jérémie n'ayant jamais mis les pieds dans un scanner, en fait j'estime surtout qu'il n'a jamais été dans un scanner. Il n'a jamais vraiment ressenti la notion d'angoisse qui naît de l'imprévisible situation qui l'attend de l'autre côté. C'est un peu comme une mort, puisque le corps disparait de la surface terrestre une fois la virtualisation lancée (à en juger par les cinématiques le montrant se faire "décomposer"). Ce "premier" passage est surtout premier dans le sens du ressenti. C'est aussi sa place de chef qui disparait, il agit sous le contrôle de quelqu'un d'autre, il quitte son trône et va à l'action, ce qui ne lui est pas propre.
Pour les scènes d'action, merci de ton avis, il me sera fort utile par la suite, comme je l'ai dit je préfère me ramasser un peu maintenant que sur une scène d'action plus importante x').
Le chemin de terre est aussi symbolique au milieu de l'artificiel Mr. Green Mais je le laisse à la déduction de chacun, cette fois! (Lis mes réponses, et devine quels auteurs j'aime et j'exècre ~)
(Dans XANANTIS, y a aussi NAN et ANTIS. Si je me lançais dans une analyse psycho-linguistique de mes mots-valise, je dois être une sacrée râleuse en permanente opposition, et toi en voyant NANTIS quelqu'un d'attentif aux systèmes de valeurs de la société. Mr. Green)

_____________


Voila, maintenant que le tour a été fait, passons à la suite! On revient au point de vue des LG, mais pour en apprendre un peu plus sur ce monde et Elisabeth! Concrètement, la suite arrivera vite car elles sont toutes deux basées sur des Flash-back impossibles, pour des raisons de longueur, à regrouper. Bonne lecture à vous!


_____________

Monde 1 Solar Building
Chapitre 6
Broken Pieces


Jamais Jérémie n'avait autant eu mal de toute sa vie, quel que fut l'endroit. Une des raisons pour lesquelles il évitait d'assister aux cours de sport au collège était qu'il n'avait pas le gabarit type de l'endurant ou du masochiste sur piste. Autant dire qu'il n'avait jamais songé vivre une pareille agitation un jour...

Il s'était réveillé, endolori, le front glacé, entouré de débris de tôle, auprès d'une Aelita écorchée à la joue et aux mains, mais surtout inquiète. Elle l'appelait de toute la puissance de sa petite voix, jetant des regards anxieux autour d'elle. A ses côtés, Nicolas versait de l'eau sur son front. C'était donc ça, la fraicheur qui l'avait ramené parmi les conscients... Le temps de revenir totalement, il s'était senti soulevé par derrière, puis soutenu le long d'un trajet qui lui avait semblé durer l'éternité. Puis il s'était retrouvé dans un immense hall vert. Vert. La première couleur dans ce monde. Ca lui avait tellement accroché le regard qu'il n'avait pas senti le soutien l'abandonner pour l'assoir au sol. Aelita s'était à nouveau retrouvé devant lui, à lui parler, lui demander si ça allait. Il a répondu oui. Il avait mal, mais il était vivant. Odd a juré de soulagement à son côté. Lui aussi était blessé, mais ça n'avait pas l'air impressionnant. Tant mieux.

Voilà tout ce qu'il se souvenait depuis l'instant où il avait dû courir dans la camionnette pour fuir le monstre. Le Favori, comme l'avait appelé Nicolas. Sans compter Ulrich. Il avait été se battre! Il aurait pu être gravement blessé, ou pire encore! Mais non. Il se souvenait de son ami, sautant dans le véhicule. Il était vivant, lui aussi. Mais où était-il?

Sa réponse vint vite, donnée par un grognement d'épuisement derrière lui. Jérémie se retourna vivement.

"Tu t'es battu contre ce chat géant!"

Le brun souleva froidement les épaules. "Réflexe".

"Il n'y a pas de réflexe qui tienne, c'était inconscient! Tu ne savais rien de ce monstre, et tu as foncé! On n'est pas sur Lyoko ici!"

"Ah, et on est où alors, Einstein?" Répliqua sèchement le garçon, toujours sans accordant un regard vers le chef. Ce dernier demeura muet, ne sachant que répondre. Quelque chose n'allait pas. Ulrich avait certes son caractère, mais là il faisait carrément la gueule... Avant qu'il n'ait pu y réfléchir, une bande de tissu tomba sur ses genoux. Devant lui se dressaient Yumi et Elizabeth, déjà soignées à en juger par les bandages enserrant leurs poignets ou les pansements décorant leur peau. La jeune japonaise s'agenouilla devant Jérémie et inspecta ses bras.

"Bon, ça aurait pu être pire, je m'en occupe". Elle sourit légèrement à son ami, le réconfortant un peu. Odd souffla à nouveau et se leva.

"On est à l'abri maintenant?" Lança-t-il en direction d'Elizabeth et Nicolas. Ce dernier hocha la tête tranquillement en s'éloignant. "J'ai dérapé un peu trop pendant l'accident, j'ferais mieux d'aller m'soigner..." La jeune femme approuva avant de retourner aux Lyoko-Guerriers. Elle n'avait plus l'air aussi méfiante, mais pas pour autant amicale. Odd ne s'en formalisa pas et reprit :

"On est où alors? Et c'était quoi cette... chose, devant le collège?" Jérémie remarqua qu'il tremblait un peu. Il n'en fut pas étonné. Un chat violet, il n'y avait qu'à eux cinq que cela évoquait quelque chose...

"Regarde autour de toi. Ca ressemble à quoi?" Répondit Elizabeth. Les jeunes adolescents détaillèrent, pour la première fois, leur nouvel asile. Le toit, en forme d'arche, avait dû être autrefois en verre étant donné le vert laissant filtrer une faible vue du ciel. Les murs étaient d'un blanc sali et délimitaient un immense hall, comme l'avait remarqué Jérémie. La porte devant eux était partiellement barricadée à l'aide de vieilles planches de bois. Seule un pan demeurait accessible, tout en verre. A leurs gauche et droite se tenaient ce qui avait dû autrefois faire office de magasins, les prix et produits proposés toujours en affichage : sandwiches, boissons, hebdomadaires, horaires de bus... Dans l'un d'eux, un groupe de jeunes adultes les observaient avec une relative discrétion. Au dessus de l'entrée, une horloge indiquait 15H00. En dessous d'elle, un ancien panneau d'affichage était désactivé. Mais au vu des lignes se succédant, il avait dû annoncer des heures, ou des destinations...

"Une gare?" Tenta Jérémie.

"Bingo" Approuva Elizabeth. "Mais nous ne resteront pas là. Nous nous sommes faits repérer, et ils savent que nous n'avons pas beaucoup d'endroits où nous cacher. Ils penseront forcément à la gare".

"Qu'est ce qu'on attend alors?"

"Que nos plaies soient pansées et qu'on puisse évacuer tout le monde. La totalité des opposants au régime vient dormir ici, ils doivent être prévenus. De toute façon, ils ne viendront pas tout de suite ici. S'il est vrai qu'ils connaissent cette planque, ils se souviennent aussi sans doute que c'est en ce lieu que nous les avons menés en déroute la première fois, il y a deux ans. Ils y réfléchiront à deux fois avant de foncer vers nous".

"Par "ils", tu veux dire les hommes qui dirigent cette ville?" Questionna Yumi en terminant de soigner Jérémie. Elizabeth émit un petit rire.

"Y a pas à dire, tu lui ressemble, miss Ishiyama. Remarque, je n'ai pas eu le temps de faire connaissance avec... Ton double".

"Nous l'avons croisée en arrivant ici! Nous avons tenté de la suivre, Yumi et moi! Elle était dans le collège..." S'exclama Aelita, un peu pour tout le monde.

"Vous l'avez pistée?" S'étonna Elizabeth. "Une sacrée chance qu'elle ne vous ait pas vues. Sinon, vous auriez été avec elle visiter la prison".

"Alors ce n'est bel et bien plus une école...".

Yumi s'allongea, comme si elle venait de prendre toute la mesure de la situation. Jérémie nota qu'elle tremblait, tout comme Odd. Etrange...

"En tout cas, si je m'attendais à voir une Sis... Elizabeth aussi douée au combat un jour..." Lança ce dernier, une pointe d'admiration dans la voix.

"Vous en connaissez une autre?" Questionna Elizabeth. "Vous avez une sacrée histoire à me raconter, vous..."

Vrai que Jérémie lui avait promis... Il fallait reconnaître qu'il se sentait moins hésitant qu'au tout début de cette histoire, après tout ces combattants les cachaient, les soignaient... Un peu de la méfiance initiale s'était évaporée. Il comprenait également qu'Elizabeth voulût des réponses. Eux aussi aimeraient savoir tellement de choses sur ce monde... Et pour ça, le donnant-donnant serait inévitable. Il sonda ses amis du regard. Aelita, sans être particulièrement rassurée, ne semblait pas pour autant le contredire, de même que Yumi. Ulrich refusait toujours tout contact avec le génie, après tout qui ne dit mot consent. Quant à Odd, il prit carrément les devants et ria.

"Ca, on peut dire que c'est pas pareil du tout... Chez nous, les gens sont un peu plus "amicaux"... Quoique de ce que j'ai compris, ça l'a été ici aussi, autrefois..."

Elizabeth renversa la tête en arrière, un sourire amer greffé sur son visage comme confirmation. "Vous êtes des sortes de visiteurs du passé, ou un truc du genre?"

Jérémie respira un grand coup. Il remit vivement ses souvenirs en place, prêt à devoir répondre de leur présence. "On en sait pas grand chose, à vrai dire... Nous sommes en quelque sorte la seule barrière qui empêche notre monde d'être anéanti par une entité nommée XANA..."

_____________________________________________________________


L'horloge sonna quinze heures trente quand le génie reprit son souffle pour la dernière fois de son récit. Il se sentait comme écrasé par un char d'assaut. Il avait commencé par le début _ sa vie de collégien, les premières attaques si ressemblantes au début de l'histoire d'Elizabeth, la rencontre avec Aelita, Lyoko, les avatars_ pour passer directement à cet après-midi où tout a basculé. Tout en racontant, il avait pris la mesure de l'irréalisme de leurs vies, du danger omniprésent, puis de l'illogisme de sa propre réaction face à la situation. Il était... épuisé. Mais malgré tout, revivre cette journée à voix haute lui avait permis de se calmer un peu. Il avait tâché de paraitre assuré face à ses camarades, et ne manqua pas de remarquer qu'Aelita n'était plus aussi accrochée à lui qu'avant. Yumi avait guetté les réactions d'Elizabeth en silence, tandis que les garçons n'avaient rien ajouté.

Devant lui justement, Elizabeth était assise en tailleur, ses doigts pianotant sur ses genoux, le regard rivé sur ses pieds, comme réfléchissant. Elle avait l'air à la fois perdue et grave. Le génie se tortilla, un peu mal à l'aise, attendant une réflexion de la part de son interlocutrice. Derrière elle Nicolas, qui les avaient rejoints depuis, restait immobile, les yeux écarquillés comme face à la plus grande aberration du monde. Il siffla, puis tenta de reprendre :

"Alors vous v'nez d'un autre univers, comme le nôtre avant, sauf que chez vous, vous êtes des sauveurs?"

"Hum, c'est résumé un peu vite, mais on peut voir les choses comme ça..." Acquiesça Yumi, ce qui eut pour effet d'assommer Nicolas. Il s'assit aussitôt alors qu'Elizabeth releva la tête.

"Ce qui est arrivé chez vous, c'est l'inverse de ce qui a fait l'Histoire chez nous. J'imagine que vous avez deviné qui sont les tenants du pouvoir actuellement..."

"Ce n'est pas possible!" S'exclama soudain Aelita. "Je connais mes amis, ils ne sont pas comme ça! Et jamais ils ne m'auraient trahie, jamais je ne les aurais laissés faire non plus!"

"Tes amis, peut être, mais nos ennemis, crois-moi qu'ils le sont" Trancha Elizabeth. "Quant à toi, personne ici ne t'a jamais vue. Il se peut qu'ils n'aient aucune idée de ton existence. Ou que tu n'en ai aucune".

"Vous vous méprenez peut-être, ils doivent être sous le contrôle de XANA..."

"Je les ai affrontés, ils étaient en pleine possession de leurs moyens".

"Ils sont peut-être encore un peu pacifiques, on peut essayer de les raisonner..."

"NON!"

Nicolas s'était écrié subitement en se relevant, le corps tendu et tremblant, les poings serrés jusqu'à en être rouges. Il fixait Aelita d'un œil ardent, explosif. La situation demeura électrique quelques secondes, puis le jeune homme se rassit nerveusement. Elizabeth avaient conservé un regard grave tout ce temps, avant de lentement déclarer :

"Nous ne pouvons plus espérer une paix à l'amiable, et ce depuis que cette horreur est arrivée. Ils sont allés bien trop loin..."

_____________________________________________________________


Trois jours. Cela faisait trois jours qu'elle avait eu cette conversation avec Ulrich et ses amis. Trois jours déjà qu'il ne lui parlait plus. Oh, bien sûr, c'était exagérer que de dire qu'ils communiquaient beaucoup avant ce jour, mais au moins lui disait-il "bonjour". Là, plus rien, silence radio. Il préférait passer tout son temps avec ses nouveaux camarades, à manigancer elle-ne-savait-quoi...

Enfin, si, elle le savait. A peu près. Cette chose, ce XANA qui leur avait demandé de l'aider contre des ennemis inconnus, cette force informatique sans précédent _ de ce qu'elle avait compris du moins _ occupait leurs esprits, elle n'était pas dupe. Et son hésitation à rallier leur cause l'avait condamnée au banc de touche. Pourtant, elle n'était pas allée voir son proviseur de père, comme tout son être le lui hurlait. Cette affaire était certes louche, mais pas question de perdre la moindre chance de retrouver son Ulrich un jour! Quelque part, elle s'imaginait que se garder de les dénoncer finirait par lui valoir de la reconnaissance... Sur sa chaise de cours, elle se crispa, entendant encore cette petite voix, cette petite conscience, l'avertir qu'elle avait tort. Cette chose n'était pas normale. Et puis elle avait été attaquée... Elle n'arrivait plus à approcher un câble, fût-il de sa lampe de chevet, sans trembler. Les explications de Belpois ne l'avait pas convaincue. XANA était derrière tout ceci. Il pouvait contrôler des câbles, bon sang! Et ce serait quoi, la prochaine fois, hein? Comment savoir s'il n'était pas plus fort encore?

"Belpois? Il est absent?"

La voix de Madame Hertz parvint aux oreilles distraites de Sissi. Intriguée, elle se tourna pour constater qu'effectivement, le vide remplaçait l'adolescent derrière son bureau. Une vague de murmures emplit la pièce. Belpois l'intello absent, c'était inédit! Beaucoup croyaient même qu'il dormait dans les salles de cours, à force de le voir si zélé et appliqué... Mais qu'à moitié sérieusement, évidemment.

Sissi eut un mauvais pressentiment. Aussitôt, elle se tourna sur sa droite. Ni Ulrich ni l'autre blondinet n'étaient là.

Il y avait fort à parier que la chin... Japonaise était aux abonnés absents dans sa promotion également.

"C'est bizarre, quand même..." Chuchota Hervé, un autre intello maigrichon qui traînait avec Sissi, bien que le terme "collait" correspondait davantage. Derrière eux, un garçon blond bien bâti du nom de Nicolas opina.

"Ouais, il viendrait en cours même avec une jambe cassée..."

Sissi sursauta quand son cellulaire vibra dans sa poche. Elle avisa sa professeure, qui notait d'un air perplexe les noms des trois absents, et se hâta de sortir son téléphone et de l'enfoncer dans sa trousse pour pouvoir le consulter plus discrètement.

C'était un message d'Ulrich.

Les doigts tremblants, elle afficha le SMS. Ce qu'elle lut ne lui plut pas, mais alors pas du tout.

"Plan pour aider XANA mis en place. Aura lieu aujourd'hui. Si tu veux nous rejoindre, c'est maintenant ou jamais".

Le... Plan? Quel plan? Qu'est ce qu'ils comptaient faire? Il fallait en savoir plus! Elle se pressa de répondre tout en jetant des coups d'œil angoissés vers Madame Hertz, occupée à écrire le plan de son cours au tableau. Elle devait faire vite.

"Vous allez faire quoi?"

La réponse ne tarda pas à arriver : "Tu nous rejoins, oui ou non?"

Elle ne le sentait pas. Elle n'arrivait pas à avoir confiance en ce XANA. Et pourquoi Ulrich ne voulait pas lui expliquer? Pourquoi ne lui faisait-il pas confiance? Elle comprit qu'elle n'aurait pas de réponse à sa question. Lui souhaitait la sienne, et rien de plus. Elle devait choisir maintenant. Elle devait mettre un point final sur trois jours de questionnements, en un SMS. Une part d'elle voulait suivre Ulrich, jusqu'au bout du monde, même avec l'entité la plus louche de l'Univers. Mais une autre part d'elle hurlait de toutes ses forces qu'elle ferait une erreur. Que tout allait mal tourner, qu'elle ne serait pas dans le bon camp, qu'Ulrich se plantait. Qu'il fallait qu'elle lui fasse entendre raison. Mais que surtout, elle ne le rejoignît pas.

Prise entre deux eaux troubles, elle n'entendit pas Hervé tenter d'attirer son attention.

Ses doigts alternaient entre les touches "o" et "n", sans pouvoir appuyer sur l'une ou l'autre. Les deux options s'entrechoquaient, aucune ne semblait meilleure ou pire. Elle avait bien trop peur...

"Mademoiselle Delmas!"

Elle manqua de tomber de sa chaise par surprise. La silhouette frêle mais pleine d'autorité de la professeure de chimie se dressait devant la jeune fille. Elle arborait un regard sévère et désapprobateur.

"Que faites-vous avec votre trousse depuis tout à l'heure? Je doute que vos stylos soient plus intéressants que mon cours. Montrez-la moi tout de suite!"

Le temps était écoulé, elle aurait tout juste le temps de répondre à Ulrich, et encore. Sans plus réfléchir, elle se hâta de le faire, bien trop vite pour vraiment réaliser ce qu'elle tapait. Soudain, la trousse se déroba à sa vue, découvrant sa main tremblante serrant la machine. Elle n'eut pas le temps d'appuyer sur la touche "envoyer" que Madame Hertz arracha le portable de ses mains, l'air de plus en plus mécontente.

"Et vous osez l'utiliser sous mes yeux! Ca ne se passera pas comme ça, jeune fille! Quand votre père saura que..."

Le reste du sermon se perdit dans les oreilles de Sissi. Tout s'embrouilla.

Il lui sembla qu'elle allait répondre "non".

Non.

Alors elle aurait prit le risque de perdre Ulrich...? Elle en était capable?

"Et peut-on savoir qui donc est plus intéressant que ma leçon, mademoiselle Delmas?"

Ulrich. Ulrich. Le plan. XANA.

Les idées se mêlèrent, elle était incapable d'y mettre de l'ordre. Elle était bloquée. Ils n'allaient pas attendre indéfiniment sa réponse. S'ils voulaient agir ce jour même, ils n'allaient pas tout reporter pour elle. Elle n'était pas indispensable, ces trois derniers jours l'avaient prouvé.

Alors quoi? Elle allait rester silencieuse? Tout ça pour ne pas perdre Ulrich? Chaque seconde s'écoulant la rapprochait de cette issue, de toute façon. Elle ne savait pas où ils se trouvaient, et chercher nécessiterait un temps qu'elle allait perdre dans le bureau de son père prochainement. Il fallait qu'elle retrouvât Ulrich, qu'elle l'arrêtât, maintenant.

"Mademoiselle Delmas, je vous préviens..."

"Ils ont prévu un mauvais coup".

Soudain, son esprit se vida complètement. Il n'y eut plus rien d'autre que cette constatation, énoncée à voix haute au beau milieu d'une assemblée d'adolescents avides de connaître le dénouement de cette scène. A ses côtés, Hervé et Nicolas la contemplaient, mi-curieux mi-admiratifs pour ce qu'ils devaient prendre pour de l'effronterie. Puis enfin Madame Hertz acheva le tableau, ses sourcils toujours froncés, son expression inchangée.

"Qu'est ce que vous dites?"

"Ils ont prévu un mauvais coup" Répéta l'adolescente en se redressant. Elle allait le dire. Elle allait arrêter Ulrich. "Il y a une sorte de... Chose informatique, appelée XANA, qui a lancé une attaque contre moi, Ulrich Stern et le nouveau. Jérémie Belpois est persuadé que cette chose est en danger et qu'on doit l'aider, mais elle n'est pas claire, elle..."

"Calmez-vous Mademoiselle Delmas!" L'interrompit la professeure, un peu perdue. "De quoi parlez-vous? Quelle attaque? Qu'est ce que c'est que ce charabia?"

"Je vous dit la vérité" Insista Sissi, incapable de trouver meilleure formulation. "C'est fou, je sais, mais vous devez me croire, cette chose est dangereuse..."

Madame Hertz la détailla, l'air clairement inquiète et perplexe. Elle sembla réfléchir. La jeune fille ne devait pas la laisser douter!

"Vous devez les retrouver, c'est pour ça qu'ils sont absents, parce qu'ils vont faire quelque chose avec ce XANA, je ne sais pas quoi, mais ça va être grave, vous devez les retrouver..."

"Ca suffit Mademoiselle" La coupa son interlocutrice. "Vous sortez. Que quelqu'un l'accompagne chez le provi..."

Soudain, plusieurs sonneries de portable retentirent dans la pièce. Tous les élèves détournèrent leurs regards vers leurs poches, effarés ou pris de court. Madame Hertz se dressa.

"Mais enfin, que se passe..."

"Hé, qu'est ce que c'est?" S'écria Hervé.

Sissi se pencha par dessus son épaule, lui arrachant le cellulaire des mains.

Sur l'écran s'affichait l'Œil. Ce maudit Œil. Celui qu'elle avait vu sur l'ordinateur de Belpois.

C'était trop tard.

Le temps d'enregistrer l'information, et toutes les prises électriques de la salle se mirent à émettre des éclairs menaçants. Les portables sonnèrent de plus en plus fort, puis expirèrent dans un concert de courts-circuit. Les néons implantés aux plafond s'allumèrent brusquement pour disjoncter. L'alarme incendie hurla dans le couloir. Les élèves criaient de surprise ou de peur.

C'était une cacophonie chaotique. Sissi ne put penser correctement. Trop de bruits autour d'elle lui vrillaient le cerveau. Même l'image d'Ulrich s'effaçait pour laisser place à la panique.

"Lève toi, vite!"

Elle fut levée de sa chaise par le bras puissant de Nicolas, avisant la sortie déjà prise d'assaut par les adolescents. Madame Hertz tentait de les canaliser, en vain. L'inquiétude était aussi visible sur son visage. Hervé se précipita sur Sissi

"De quelle menace tu parlais, tout à l'heure?"

La jeune fille parla sans le réaliser. "C'est Belpois... C'est lui, et XANA, ils font tout sauter...".

Elle fut interrompue par un coup de coude dans les côtes, administrée par un élève paniqué les bousculant de son chemin. Nicolas l'insulta copieusement en redressant le jeune fille.

"On doit pas rester ici, viens Hervé..."

Ils se fondirent dans la masse d'élèves occupant le couloir, jurant et trépignant sur place alors que rien ne bougeait. Une vague de cris prétendit les élèves agglutinés au fond que le passage au dehors était bloqué par des sortes de cubes. Les néons étaient tous éteints, mais l'alarme incendie, elle, continuait son chant de banshee. Une épaisse fumée provenait de la salle informatique d'où sortait un Monsieur Jim toussotant. Les professeurs essayaient de retrouver leur classe en se jetant des regards impuissants.

"Votre attention, s'il vous plait!"

La voix retentit de nulle part, plus forte que les cris de la foule. Tous se turent de surprise. Sissi reconnut la voix avant même que quelques murmures ne le suggérât.

"Belpois..."

"Nous sommes navrés du désagrément que vous subissez actuellement, mais nous avons une annonce à faire. Comme vous l'avez constaté, le système électrique de Kadik entre autres connait quelques ratés, mais ne vous en faites pas, c'est sous notre contrôle. Une seule ânerie, une seule tentative de partir avant la fin de l'intervention, et nous saurons utiliser cet avantage pour nous faire entendre."

"Qu'est ce que c'est que se cirque, Belpois?" S'exclama le proviseur Delmas, fendant la foule d'un air franchement mécontent, comme si le jeune homme pouvait l'entendre.

"Ce n'est pas un cirque, une blague, ou quoi que ce soit d'autre du même genre" Répliqua soudain Ulrich, de l'autre côté de l'attroupement. Sissi sentit son sang se glacer. Elle devait lui parler. Comme s'il avait compris, Nicolas s'empressa de repousser quelques camarades pour leur ouvrir un passage. La jeune fille et Hervé le suivirent jusqu'à se retrouver en face de l'adolescent brun, accompagné de Yumi Ishiyama. Il avisa Sissi d'un regard froid tandis que sa collègue se dirigea vers monsieur Delmas, les mains levées.

"Nous n'avons pas de mauvaises intentions. Nous voulons seulement mettre fin à ce qui est un scandale ignoré. Nous sommes actuellement menacés par l'armée, qui, en nous espionnant, prépare un plan d'envergure mondiale afin de nuire aux citoyens. Un programme de leur invention s'est retourné contre elle, et est menacée de destruction. Nous devons l'aider pour que ceux qui doivent nous défendre ne soient pas ceux contre qui nous aurons à nous défendre. Nous voulons vous ouvrir les yeux, vous tous! Ils sont nos ennemis et ne veulent plus notre bien. Ils vous voleront votre vie privée, ils feront de vous des chiffres et des données pour mieux abuser de vous. Nous voulons nous battre, mais seuls nous sommes trop peu. Joignez-vous à nous, autorisez-vous à contrôler votre vie, exigez la vérité. Ensemble, on va leur sauter à la gorge!"

"Ce sont des foutaises!" S'écria Hervé, comme sorti de nulle part. "Vous n'espérez pas convaincre qui que ce soit avec un tel baratin? De quelle menace parlez-vous, quel est ce programme mystérieux?"

"On dit que l'armée nous surveille, pourtant..." Tenta une voix dans la foule.

"C'est vrai, même qu'ils peuvent nous écouter il parait!"

"Alors c'était vrai?"

"Ils cherchent à vous faire peur!" Répliqua Hervé sèchement. "Ils vous font croire que vous êtes en danger pour mieux vous avoir!"

"Tu es le seul qui a peur de voir les choses en face ici" Rit Ulrich. "Tu n'as rien pour prouver qu'on a tort".

"Pas plus que vous, vous n'avez de preuve de vos allégations!"

"Ah oui, et les néons? Et vos portables? Ce sont des faits hasardeux? Mais nous nous attendions à ce qu'il vous faille plus d'évidences".

Le jeune homme sortit son portable, avec une lenteur suffisamment appuyée pour que chacun pût constater qu'il était intact. Il pianota quelque chose, puis rangea la machine avec un sourire de pure arrogance pour Hervé et Sissi.

Aussitôt, les néons s'allumèrent au dessus des têtes des étudiants. Chacun dressa le nez vers le plafond, abasourdi.

"Voyez? Nous pouvons faire ça. Nous pouvons contrôler les lumières, les connexions internet, les fréquences de vos portables. Il faut bien la force d'un puissant programme pour ça. Nous l'avons. Nous sommes en capacité de récupérer nos vies, de les maîtriser. Venez avec vous, et vous n'aurez plus à redouter les complots des hommes de l'ombre".

Sissi secoua la tête. C'était absurde... Ca ressemblait à un mauvais scénario de blockbuster... Pourtant, la rumeur de ses camarades enflant autour d'elle lui indiquait qu'ils marchaient. Ils marchaient. Comment pouvaient-ils avaler ça?

"Cela suffit!" S'exclama le proviseur Delmas, la voix plus forte qu'elle ne l'avait jamais été. "Vous allez me mener à monsieur Belpois immédiatement! J'exige d'avoir des explications sur ce programme! Dans ce lycée, sous ma responsabilité..."

"Sauf notre respect, Monsieur Delmas, vous n'avez pas les capacités de contrôler la situation" Le coupa Ishiyama. "On vous demande de nous croire sur parole, et promis, vous ne le regretterez pas".

"Il n'en est pas question! Monsieur Jim, faites-les tous sortir!"

Le professeur d'EPS acquiesça et, par de larges mouvements de bras, força l'attroupement à se diriger vers les sorties.

"Mademoiselle Ishiyama et monsieur Stern, poussez vous immédiatement!" Brailla-t-il.

A nouveau, Ulrich sortit son portable, envoya un second texto, et rangea sa machine.

"Je ne crois pas, non".

"Sortez ou je vous vire par la force!"

"Non".

Excédé, Jim traversa la foule et prit les deux adolescents par le bras. Il les emmena dehors, suivi du proviseur, de Sissi et ses deux compagnons. Mais ils ne purent aller plus loin que l'immense grillage de la cité scolaire. On leur barrait la route.


___________________________________________________________


Voila donc pour la deuxième partie des souvenirs d'Elisabeth! Bien entendu, il y a encore des points d'interrogation, des trous et des choses étranges, mais tout viendra avec la suite (peut-être pas la prochaine, mais hey).
(J'en profite, d'un point de vue purement visuel, le prochain chapitre sera du Flash-Back entier, Est-ce qu'en ce cas, vous trouvez l'italique dérangeant à la longue? Auquel cas on pourra s'en passer la prochaine fois pour rendre le tout plus lisible, si vraiment ça agresse les yeux ^^)
Sur ce, passez une bonne semaine, et à bientôt! o/
_________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
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Zéphyr MessagePosté le: Mar 29 Avr 2014 20:13   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 16 Mar 2013
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Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
VioletBottle a écrit:
Dis donc, c'est que tu passes plus souvent qu'une tempête aux USA, maintenant! *VLAN*


Que veux-tu, il faut bien que je justifie le Grand Brochet que j'ai remporté à une certaine Cérémonie *Paf*. Plus sérieusement, j'aime commenter, surtout si le texte en question me plaît.
*Codon Stop racontage de vie.*
Et puisque l'on parle de poisson, je me permets de te rappeler que tu as tout à fait le droit de frimer en affichant ta Carpe d'Or remportée à la dernière Cérémonie au début du topic. Et au cas où tu ne retrouverais pas ton chemin : Suis le vent.

Banalités d'usage terminées, on peut passer aux choses sérieuses.

Ce qui m'énerve un peu avec tes chapitres, c'est qu'en terme de longueur, il ne sont ni trop longs, ni trop courts. Mais ils ont la manie d'être horriblement frustrants pour le lecteur, parce que les informations offertes sont horriblement mesurées, et du coup, à la fin, on à l'impression que ça a été un poil trop court et qu'on a pas appris grand chose. C'est assez difficile à expliquer, mais bon o/.
Pour le contenu donc. Deux-trois allusions au sentiment de trahison qu'éprouve Ulrich envers Jérémie. Nul doute que l'on aura bientôt des nouvelles de cette affaire.

Le fameux flash-back, ou plutôt, la suite qui va se poursuivre dans le chapitre suivant. Déjà, j'ai vraiment adoré la scène de la salle de classe avec tous les ressentis de Sissi. L'immersion est très réussie, les émotions sont retranscrites d'une belle manière, en particulier le doute (ton péché mignon si je ne m'abuse (a)).
Sinon, j'approuve toujours cette mise en avant de la bande de Sissi. D'ailleurs, je me demande bien ce qui est arrivé à Hervé. Il ne me semble pas l'avoir aperçu dans le présent. Je relie ça à la réaction de Nicolas lorsque les Lyokô-guerriers proposent de se raisonner eux-mêmes. On peut penser qu'Hervé s'est fait tuer (si ça se trouve c'est pour le prochain chapitre :/), peut-être même par un des membres de la bande. J'attends donc la suite de ce retour dans le passé pour voir si j'ai raison.
Autrement, la « prise de pouvoir » d'Ulrich, Odd, Ulrich et Jérémie sur Kadic est franchement habile, même si leurs arguments sont, comme le souligne Sissi, dignes d'un mauvais block-buster. Mais bon, plus c'est cliché, plus il y a de chances qu'un maximum de personnes se laisse piéger.

Ce que je me demande surtout dans cette histoire, c'est où veut en venir Xana. Les flash-back laissent croire qu'il a inventé cette histoire de programme militaire pour mieux tromper les Lyokô-guerriers, et qui sait, prendre le pouvoir dans la foulée. Mais dans l'avant-dernier chapitre, il semblait aux ordres de Jérémie. L'affaire est franchement sinueuse. Et je n'arrive pas à trouver d'explication à ça. Du coup, je vais juste me contenter d'attendre =).

Citation:
Quelque chose n'allait pas. Ulrich avait certes son caractère, mais là il faisait carrément la gueule...


Ma première réaction à ces phrases a été de me dire qu'Ulrich faisant la gueule n'avait rien d'inhabituel en soi. *Sort*

D'ailleurs, en voyant ce chapitre, j'ai eu une petite crainte pour la suite de la fanfiction en elle-même. Je peur que l'on ne tombe dans un engrenage (je m'aime ♥ ) routinier, du type : arrivée dans un nouvel univers, premiers pas et découvertes, (un peu d'action / danger / doutes), révélation de l'histoire de l'univers, (résolution ?). Bref, ma crainte n'a certainement aucune raison de se concrétiser au vu de ce que tu as déjà prouvé, mais j'avais envie d'en faire part.
Non pas que les séquences flash-back me déplaisent, elle donnent un côté un peu manga sympa, mais voilà quoi (THE justification).
Arrêtons de nous enfoncer et poursuivons.

Puisque Belgarel n'est pas encore passée, autant faire voler les premières remarques stylistiques :

Spoiler


Sinon, je me permets de te signaler que tu fais toujours la même erreur au prénom de Sissi. « Elisabeth », sans -z. D'ailleurs, ce que je trouve amusant, c'est que tu l'orthographies correctement avant et après le chapitre, mais que dans ce dernier, il contient la faute. Je lie ça au fait que ton chapitre était prêt avant même que je ne te fasses remarquer ladite erreur.
Bref, pour la correction, n'oublie pas notre meilleur ami Ctrl+F Wink.

VioletBottle a écrit:
Est-ce qu'en ce cas, vous trouvez l'italique dérangeant à la longue? 


C'est bien, tu te soucies des yeux de tes lecteurs. Pour te répondre, je dirais que ça dépend vraiment du lecteur. Par exemple, je sais que Café Noir déteste les passages mis en italique (enfin il me semble, sinon, désolé de la méprise vieux o/). Moi ça me dérange pas vraiment. Au contraire, je préfère arriver à distinguer les flash-back des passages dans le présent. Donc, non pour moi, et histoire de goût pour la question en général.

Sur ce, c'était encore un agréable moment. On se voit au prochain !
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Quater MessagePosté le: Mer 07 Mai 2014 20:59   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 31 Mar 2010
Messages: 107
Localisation: Je ne saurais le dire...
Une fois de plus, on avance à petits pas sur le chemin de la compréhension de ton intrigue. Avec un flashback de plus de la part d’Elisabeth, on en apprend un peu plus sur les évènements qui ont conduits à ce monde. Bon autant prévenir, j’ai était moins emballé par ce chapitre que par le reste, pour deux raisons.

D’abord, on ne fait qu’effleurer le sujet : même si c’est parfaitement écrit, avec des descriptions et des sentiments qui assurent une bonne immersion, on avance vraiment peu. Comme Zéphyr l’a fait remarquer, c’est frustrant. C'était latent sur les autres chapitres, mais là on est dedans.
Que sait-on de neuf ? Elisabeth a refusé de se joindre aux LG (c’est sûrement pas le bon terme pour ce monde, mais j’en ai pas d’autre sous le coude), ces derniers ont tenté de rallier les moutons à leur cause, et il semblerait qu’ils aient perpétré un acte plutôt moche. En gros (parce qu’il y a aussi pas mal d’infos secondaires). Ce qui fait assez peu de contenu extrait d’un texte conséquent.
Bon on peut dire que ça va nous apprendre la patience !

Le deuxième point, c’est principalement le passage où Ulrich fait sa harangue. C’est, exactement comme mentionné dans le texte, digne d’"un mauvais scénario de blockbuster". Et j’ai un peu bloqué là-dessus. J’avais déjà tiqué sur le précédent flashback dans lequel Ulrich (encore lui) déclarait : "Si l'armée a un projet dangereux, il faut l'arrêter". Soyons honnête, le contexte aurait été différent, j’aurais probablement gueulé. Mais là, on est dans une histoire dans l’histoire, ce qui me pose un cas de conscience.
Car si ce n’est, pour moi, c’est pas du tout crédible, faut-il en déduire que l’auteur s’est reposé sur des arguments bidons pour avancer sa fic, ou que les habitants de ce monde sont des crétins ? Et vu que tu décris Elisabeth comme sidérée par ces mêmes arguments, la deuxième solution semble la bonne. Mais le fait de tomber sur ces arguments de série B m’ont un peu coupé dans mon plaisir de lecture.

De même que Zéphyr, j’apprécie de voir la bande à Sissi mis un peu sur le devant de la scène, et je constate surtout que dans l’ensemble, ils ont quand même l’air moins idiot que tels qu’on les connait habituellement, notamment Nicolas, qui fait plus protecteur que le gorille décérébré dont nous gratifie le DA. C’est bien de donner un peu d’âme à des personnages qui en manquent cruellement.

Belgarel a écrit:
Quater, quelle horreur !
Humprf… KO debout, là… Embarassed

VioletBottle a écrit:
Je m'oppose cependant à l'idée des seconds rôles

Je me permets d’insister. D’autant plus mon exemple n’était pas le meilleur. Car effectivement, il apparait que Sissi et Nicolas ont des rôles bien au-delà du second rôle lambda. Et tu justifies qu’ils assument une part du leadership des XANANTIS (qui ne devrait pas revenir à des gosses, selon toute vraisemblance).
Le passage qui m’a vraiment fait réagir est celui-ci :
VioletBottle a écrit:
Mis à part la vandalisation des barrières frontalières par Milly Solovieff et Tamiya Diop, non.
Pourquoi ELLES ? Rien ne le justifie, à part replacer des personnages connus qu’on pourrait tout à fait oublier sans que ce soit un problème. Et comme je l’ai dit, le commentaire ne t’était pas spécifiquement destiné, car c’est (trop) fréquent que ce procédé est utilisé dans les textes. Et je suis peut-être le seul, mais ça a le don de me gonfler ^^

Allez, on se revoit au chapitre suivant !
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VioletBottle MessagePosté le: Lun 19 Mai 2014 16:46   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 08 Sep 2013
Messages: 101
... Tiens, un orage se déclenche juste quand je m'apprête à poster la suite... On va prendre ça pour un bon présage.

Bonjour tout le monde! *retour fracassant* Me revoilà donc avec la suite et fin du flash-back d'Elisabeth, ce qui me permettra de rattraper le retard que j'ai sur FF.net et de mettre tout le monde à égalité! Mais tout d'abord et comme d'habitude, réponses!

Zéphyr: Merci encore une fois à toi! Je me réjouis que ça t'ait plu, et j'espère que ça continuera, j'y veille! (du moins j'espère x')). En ce qui concerne la frustration dans mes chapitres, je n'aurais d'excuse que pour celui-là, étant donné que, comme je l'ai dit, j'ai du le mettre en deux parties, ne trouvant aucun moyen de couper. Pour les autres... Ben je dois être un peu sadique, ou lente à poster. Il y a aussi que pour la trame de la fanfic en général, plus je relis mes notes de mondes (qui s'apparentent à des saisons du coup), plus je me dis que ça va justement être long, du coup je me permet peut-être un peu trop de faire trainer les informations. J'en prends bonne note en tout cas! Mais logiquement, les deux-trois chapitres qui arrivent seront plus denses en infos. Avec le temps libre qui s'offre à moi, ça devrait être un peu moins frustrant ^^

Quater: Je répondrai juste sur le point Milly et Tamiya, qui ne recouvre pas tant d'importance pour la suite, puisqu'elles ne réapparaitront plus. Concrètement, il me fallait des personnages pour une scène rapide qui soient dans l'entourage de Yumi et Aelita pour qu'elles les reconnaissent et que leur situation les choquent assez. A partir de là, j'excluais donc la possibilité d'un OC, parce que là ça n'aurait pas parlé aux lecteurs et que je ne pouvais pas me lancer dans la description, même lapidaire, d'un personnage n'existant que pour deux lignes. Pourquoi pas Hiroki des membres des familles des LG, alors? Tout simplement parce qu'il aurait été incohérent qu'ils se fassent capturer si tard après la prise de pouvoir des alter-LG (trois ans, alors qu'ils contrôlent quasiment tout, c'est long), et même qu'ils se fassent capturer tout court. Il y avait aussi la possibilité Sam, mais avec Odd, trop attendu. D'ailleurs, sauf revirement de ma part sur un point secondaire de la fanfic en général, je ne l'utiliserai pas. Quant à William, son intérêt est ailleurs. Par élimination, il me restait Milly et Tamiya.
Quant à l'harangue d'Ulrich, c'est peut-être moi qui n'ait pas une aussi haute estime de l'humanité que je tends à le croire, mais il me semble que des conflits ou des aberrations se déclenchent pour ce genre d'argument. Peut-être pas si vite, et de toute façon rien n'est vraiment lancé dans cette scène, mais il suffit de parler ennemi et possibilité de combattre avec un ton assez convaincant et convaincu (ce qu'est Ulrich) pour se trouver des alliés dont on ne sait pourtant rien. Et puis, Elisabeth a entendu quelques personnes approuver, Ulrich n'a tout de même pas eu une standing ovation après son speech. Elle est juste sidérée que ça puisse marcher sur des personnes, même peu, notamment parce qu'elle, elle comprend ce qui se passe.

_____________


Voila donc, la suite du flash-back! Ce sera un peu plus actif qu'au début. Ici naît donc le monde de Solar Building! Bonne lecture à vous!


_____________


Monde 1 Solar Building
Chapitre 7
Loneliness



Une foule de monstres s'étendait à perte de vue à l'entrée de la cité scolaire. Dans les rues. Sur le toit du bâtiment. Des blocs jaunes à pattes, des moustiques violets géants, des globes noirs énormes, tous semblaient sortir d'un film de science-fiction hollywoodien. Comme signe d'appartenance, ils étaient décorés du symbole de XANA; cependant même sans ce détail Sissi aurait compris que le programme avait piégé les lieux dès le début de cet enfer. Ou même avant, quand ils étaient en classe. Comment avaient-ils pu faire ça...?

La question pulvérisait la raison de la jeune fille, à tel point qu'elle ne sentit pas Ulrich s'approcher derrière elle.

"Alors, ta réponse, Sissi?"

"Vous êtes malades..." Murmura-t-elle sans bouger.

"Nous faisons cela pour le bien de nos concitoyens" Répondit-il calmement. "Je sais, pour le moment tout ceci semble impressionnant. Mais songe que nous pourrions enfin faire régner la justice et la vérité pour tous, avec une telle armée. Quel adversaire oserait s'interposer?"

"Il vous a retourné le cerveau... Ces choses, là... Elles sont de XANA... Et ce programme..."

"Tu es avec ou contre nous, Sissi. Choisis" Intervint Ishyama. Elle tenta d'approcher l'adolescente, mais cette dernière la repoussa. Ce n'était pas bon. Ces choses, la tournure des évènements... Ca allait mal finir. Elle se souvint du regard de Jérémie, quelques jours plus tôt. Il l'avait accompagnée partout, de jour comme de nuit, la hantant, l'angoissant. Elle n'y avait vu aucun désir de justice ou de vérité. Juste de la sombre froideur. A présent, dans ceux de la japonaise et de son ancien ami, elle n'y lisait que de l'euphorie, de l'exaltation. Ils ne réfléchissaient plus. Elle n'arriverait jamais à leur faire confiance. Elle ne pourrait jamais être totalement en accord avec eux. Jamais.

"Jamais".

La main puissante de Nicolas lui serra le bras en guise d'encouragement. Hervé lâcha un "ouais!" provocateur. Mais elle ne concentra son attention que sur le regard d'Ulrich, passé de la folie à la surprise, puis la déception.

"Est-ce que tu te rends compte que nous ne pouvons avoir d'ennemis? Tu penses vraiment pouvoir t'opposer à nous?"

"Arrêtez ça tout de suite! S'exclama Monsieur Delmas. "Quoi que soient ces choses, si vous pouvez les contrôler, faites les partir. Nous pouvons discuter de ça tranquillement..."

Il tenta de s'interposer entre sa fille et les deux adolescents, mais un rayon rouge lui barra soudain la route. Il heurta une jeune fille à l'épaule, qui poussa un cri de douleur. Nicolas et Hervé se resserrèrent près de Sissi.

"Ne faisons pas de victimes inutiles. Rendez vous" Ordonna Ulrich, un peu moins calme.

"Ca suffit! Vous ne paierez rien pour attendre, je vais m'occuper de vous..." S'écria soudain Monsieur Jim, comme sorti de nulle part. Il s'avança vers les monstres, pas si rassuré mais légèrement excédé. Sissi s'attendit à un nouveau rayon. Rien. Elle se tourna vers les adolescents. Yumi hocha la tête en direction d'un bloc jaune. Non...

"Monsieur Jim, attention!"

Le rayon heurta la poitrine de l'homme. Il resta figé une seconde, puis s'effondra en arrière.

Il n'en fallut pas plus pour que la panique reprît. La foule se cogna aux murs, se bouscula. Certains tombaient, d'autres étaient dangereusement compressés. On voulait retourner dans le bâtiment, aller dans la cour, n'importe où. On criait, on appelait des amis, on ne savait plus quoi faire. Des rayons tranchèrent les airs, pulvérisant le plafond, touchant parfois un élève. De peur, l'attroupement se replia vers les couloirs en essayant d'éviter les tirs. Sissi manqua de se faire emporter quand la main de son père se referma sur la sienne.

"Il ne faut pas rester là, viens!"

Il l'entraîna, avec à leur suite Nicolas et Hervé, jusqu'à une issue de secours. Il la força de deux coups d'épaules, aidé par le plus solide des garçons. Devant eux, l'arrière-cour était vierge de monde, d'un calme oppressant en opposition avec le concert infernal du collège. Ils coururent sans réfléchir. Pendant plusieurs minutes, aussi longue que des heures, ils foncèrent, ignorant les cris et les cliquetis des monstres derrière eux. Dans la course, la vue de Sissi se brouilla, son cerveau paniqué ne retint aucune image. Courir, juste courir...

Ils finirent par déboucher en centre-ville. Un chaos incroyable y régnait. Des hommes, des femmes, des enfants couraient eux aussi en tout sens en tentant d'éviter des tirs de monstres. Personne n'était à terre, mais des cadavres de télévision, d'ordinateurs et de téléphones portables jonchaient le sol goudronné au milieu de ruines de maisons et de voitures. Ceux des citoyens qui étaient restés sur l'axe principal étaient pourchassés vers le collège. On devait les emmener vers Belpois. Sissi se refusa à imaginer quoi que ce soit et suivit les trois autres fuyards à travers une sombre rue, puis dans une maison abandonnée à la porte grande ouverte. Ils se reposèrent un instant, le souffle coupé, la respiration erratique.

"Vous croyez qu'ils vont nous retrouver?" Questionna Nicolas à voix basse, comme s'il se savait déjà repéré. Monsieur Delmas ferma prestement la porte tandis que Sissi pointa l'oreille, attentive au moindre bruit.

Une fois toutes les issues fermées, le silence s'abattit sur le groupe. Pas un craquement, pas un murmure. Aucun d'eux n'osa bouger, comme si rompre cet instant de flottement les mènerait à leur perte. Seuls leurs pupilles couraient des fenêtres à la porte, au plafond, au sol. Sissi frissonna: elle avait l'oppressant sentiment que le danger pouvait venir de partout, qu'il était déjà là. Il lui frôlait le dos, faisait vibrer ses tympans, caressait ses cheveux... Elle voyait l'œil de XANA dans chaque ombre, chaque pan de lumière, chaque rayon... Mais Ulrich Stern, ce garçon qu'elle saluait tous les jours, qui le lui rendait en ronchonnant, cet Ulrich qu'elle aimait secrètement, il ne l'appréciait peut-être pas en retour, mais il ne lui ferait pas de mal pour autant... Il ne le ferait pas...

Soudain, la porte vibra dans un vacarme insoutenable. Le quatuor sursauta. Une autre vibration, puis une fenêtre vola en éclats. Monsieur Delmas, comme sorti d'un songe éveillé, se précipita vers les adolescents.

"Allez vous cacher, mais pas à l'étage, vous allez vous bloq..."

La porte alla lui frapper le dos, achevant prématurément sa phrase. Dans un cri de surprise et de douleur, il s'effondra. Sissi cria avec lui, puis fut entraînée à nouveau par Nicolas vers le salon. Accompagnés d'Hervé, ils foncèrent dans une pièce qui sembla être un bureau séparé d'un jardin simple par une véranda, doté d'une table, d'une siège à roues et d'un tas de cartons, et refermèrent la porte. Un autre cri, au beau milieu du chaos secoua la demeure. Puis une voix, reconnaissable entre toutes. Sissi se jeta sur le verrou de la porte. Elle y vit son père, debout mais chancelant, faire face à Ulrich Stern, Yumi Ishyama et un groupe de blocs jaunes. Il s'opposait à eux de tout son corps.

"Vous n'êtes pas conscients de ce que vous faites! Rendez vous maintenant, et vos peines seront allégées!" Clama-t-il d'une voix forte.

"Vous ne comprenez pas qu'il est trop tard" Rit Ishiyama, presque sans violence. "Nous libérons la population des moyens de contrôle de l'armée. Bientôt, nous serons les seuls détenteurs de technologie, et avec XANA nous pourrons éviter qu'un tel manquement aux droits de l'Homme ne se reproduise..."

"Laissez-nous Sissi" Continua Ulrich. "Pour le moment, on ne peut pas lui faire confiance. Si elle n'accepte pas nos actions, si elle ne voit pas que nous n'œuvrons pas pour le mal, il va falloir le lui expliquer".

"Vous ne la toucherez pas!"

Ishiyama soupira et, lentement, se tourna vers un bloc jaune.

Le reste de la scène se passa au ralenti devant les yeux de Sissi. Le rayon qui frappa la poitrine de son père sans préavis prit le temps de se ficher dans sa rétine. Le corps tombant au sol lourdement le fit sans bruit, mais se grava dans sa mémoire. Le souffle dans sa poitrine se bloqua quand elle reçut dans sa conscience de plus en plus engourdie l'information.

Un main se plaqua contre sa bouche. Puis une voix aux graves intonations se fraya un chemin jusqu'à ses tympans sifflants :

"Pas un bruit!"

Elle ne s'était pas entendue murmurer quoi que ce soit.

Elle garda les yeux rivés à travers le verrou. Elle vit les deux adolescents jeter un regard désolé vers le corps au sol, puis réagir brutalement. Ils se tournèrent vers la porte qui les abritaient. Des blocs se dirigeaient déjà vers eux. Hervé poussa un cri. Sissi se réveilla. Elle se dégagea de l'emprise de Nicolas et courut avec lui vers la véranda. Mais à peine avaient-ils traversé la porte vitrée que leurs ennemis investirent le bureau. Nicolas balaya les lieux du regard, à la recherche d'un endroit où se cacher. Dans l'urgence, il ne trouva guère mieux qu'une cabane à outils. Il serra le bras de Sissi et l'y jeta avant de la suivre. Sans Hervé. Ils mirent une seconde à s'en apercevoir. Ce dernier s'était emparé d'un râteau rouillé et retenaient les deux adolescents et leurs monstres à l'intérieur de la maison.

"Tiens, tiens, le petit deuxième qui pense pouvoir se battre?" Se moqua Ulrich en tentant de passer de force. Hervé pointa son arme de fortune vers lui. D'une voix à la fois colérique et tremblante, il répliqua:

"Je ne vous laisserai... Je ne vous laisserai pas avoir Sissi!"

"Hervé, non..." Chuchota Nicolas, les muscles crispés. Sissi, elle, observait, impuissante et horrifiée, son camarade affronter faiblement ses ennemis. Elle voulut le rejoindre, mais ses bras étaient trop lourds, ses jambes clouées au sol...

Ulrich insista, mais Hervé lui tint tête.

"Vous ne passerez pas! Vous ne passerez pas!"

Il asséna un coup sur la tempe d'Ulrich. Ce dernier se rattrapa de justesse à la vitre de la véranda, sonné. Ishyama sauta alors sur son adversaire. Ils se battirent, tous deux agrippant l'outil dans l'espoir de l'arracher à l'autre. Les pupilles de Nicolas voltigeaient, de plus en plus frénétiques et désespérées. Les deux adolescents, dans leur bataille, heurtaient les murs en jurant. Les blocs, eux, semblaient ne pas oser tirer. Ils devaient craindre de toucher leur chef...

Puis soudain, tout se précipita. La jeune japonaise donna une brusque impulsion. Le râteau échappa des mains d'Hervé. Dans l'élan, Ishyama fit tourner l'outil. Il toucha la gorge du garçon. Les dents lui transpercèrent la peau. Les yeux d'Hervé cessèrent de bouger. Son corps fut suspendu dans une position de pure surprise, les membres pris de spasmes, puis plus rien.

Le monde s'arrêta de tourner dans l'esprit de Sissi.

Hervé. Le sang. Le silence.

Son cerveau secoué ne renvoya qu'une information. Il ne fallait pas rester là, il fallait faire quelque chose. N'importe quoi.

Dans un mouvement synchrone avec celui de Nicolas, elle se leva, sortit de la cabane par la fenêtre faisant face à la porte, alors que les blocs retournaient fouiller la maison et qu'Ishyama se tourna vers Ulrich. Accroupis, silencieux ils quittèrent la propriété. Puis le centre-ville. Ils croisaient de moins en moins de maisons, et plus une âme. Ils flottaient au dessus du sol dans leur fuite effrénée et irréfléchie. Aucun bruit derrière eux. On ne les avaient pas repérés. Peut-être.

Il sortirent de la civilisation et son apocalypse. Pris dans leur course, il repoussèrent sans s'en rendre compte des branches, des buissons. Une forêt. Peu importait ce qu'elle faisait là. Ils foncèrent en se tenant la main, la vue brouillée, le souffle coupé, les jambes étirées. Puis une nouvelle maison, blanche aux toits noirs, plus grande, plus seule. Elle était de l'autre côté d'une rue encore calme, derrière un petit grillage sagement fermé. Ils traversèrent la route sans réfléchir, sautèrent par dessus la frontière, ouvrirent la faible porte sans même devoir la défoncer. Une fois à l'intérieur, Sissi se laissa tomber à genoux, incapable de faire un mètre de plus. Elle n'arrivait plus à se souvenir des dernières minutes, seulement d'un immense brouillard dans sa mémoire, fait de bruits sourds, de cris, de rouge. Elle sentit Nicolas s'approcher d'elle, la serrer, lui parler. Elle n'en comprit pas un mot.

Son père, Hervé... Laissés derrière. Ils étaient seuls maintenant.

Seuls.

Parce qu'elle avait craint de l'être, pendant ces trois derniers jours.

Elle avait condamné toute une ville, voire un monde, parce qu'elle redoutait de détruire le lien entre elle et Ulrich Stern.

Tout était de sa faute. Les bruits sourds, les cris, le rouge. C'était sa faute.

Un hurlement lui brisa le corps.


___________________________________________________________


Voila donc pour la fin de ce flash-back. Diantre, ce chapitre est un sacré cimetière x__x. Sur ce, je retourne à de prochains fanarts (ça fait juste trois mois que je suis sensée les avoir terminés, grmbl) et quelques OS tout autant en retard, j'espère vous revenir vite! A la prochaine!
_________________
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