Bon, le métal c'est sympa, mais c'est mieux si on répond aux...au com. Silius, âme en peine errant au milieu du blizzard, j'écoute donc 8D
Senja...évidemment, c'est le grand point d'interrogation. Vous concevez sans doute que je ne peux pas en dire grand-chose, mais les hypothèses sont toujours plaisantes à lire. De fait, je me demande cependant en quoi les programmes liés au SC sont à "usage unique"? Ce sont juste des programmes trop puissants pour des ordinateurs normaux...
XANA, pour certaines raisons, ne s'en prend pas énormément aux Lyokoguerriers, en effet. Pour la gestion des opérations sur Lyoko, vous aurez déjà remarqué qu'ils s'efforcent d'axer sur le travail d'équipe et éventuellement de bien tirer parti du terrain.
Je n'ai pas eu spécialement l'impression de définir mes personnages par rapport à leur environnement, mais peut-être que je joue sur le décor pour renforcer l'ambiance de mon introspection. Si l'univers fait dénudé, c'est surtout que mon imagination manque cruellement d'idées pour le remplir avec les petites choses du quotidien, à l'inverse d'Icer (ou plus récemment de Dyssery d'ailleurs, son dernier chapitre gérait bien sa race).
Je n'ai pas spécialement fait attention au nombre de personnes dans la bande. Certes, il est plus important qu'avant, mais selon les points de vue, on peut aller jusqu'à plus que six pour le nombre de personnages dans l'équipe.
La structure de commandement est en revanche très implicitement présente, déjà.
Le revenge kill...langage de gamer. N'oublions pas que c'est l'auteur qui parle à travers son texte, et il emploiera donc ses mots à lui pour décrire la scène (a).
Amenons maintenant la suite. Le chapitre 15 "Noir et blanc" a lui aussi sa petite nouveauté, et j'espère que vous lui ferez bon accueil.
Spoiler
Mardi soir, usine. Il était environ sept heures moins le quart et l’occupant du laboratoire savait qu’il ne devait pas trop tarder à rentrer. Mais il ne pouvait se résoudre à le faire maintenant. Bien au contraire, ses mains se mirent à valser sur le clavier, programmant une virtualisation différée. Il descendit de sa chaise, puis à l’étage du dessous, et se plaça dans un des cylindres lumineux qui se ferma sur lui.
Senja retomba sur ses pieds et le territoire Banquise. Il leva les yeux vers la tour, face à lui, et y entra d’un pas décidé. Une fois à l’intérieur, il observa un instant les murs bleus. Puis son attention se reporta sur la plateforme centrale, où se trouvait ce qu’il cherchait.
C’était un être recroquevillé sur le sol, en position fœtale. Il semblait dormir, et lui tournait le dos. De là où il était, il ne voyait que sa tenue noire et blanche, les deux couleurs étant séparées par un motif en éclair vertical, et les cheveux blancs qui lui retombaient sur la nuque. Il s’approcha doucement, s’accroupit à côté. L’être avait l’apparence d’une petite fille. Elle avait effectivement les yeux fermés, et sa peau était pâle comme l’ivoire. Sur son front retombaient des mèches noires entrecoupées de blanches, ces dernières reprenant la majorité sur tout le reste du crâne de l’enfant. Senja nota que la manche du côté noir de son habit était blanche sur la partie supérieure et noire sur la partie inférieure. Les couleurs étaient inversées pour l’autre côté. Le bas du vêtement formait plutôt une jupe, et elle portait également une ceinture de tissu sombre. Un pantalon gris et deux chaussures dépareillées complétaient la tenue.
Après quelques secondes de contemplation, il tendit la main et toucha l’épaule de la petite.
-Alice…
Elle ouvrit les yeux. Ils étaient dépourvus de pupille, obscurs et éclairés uniquement d’un disque blanc aux dimensions de l’iris. C’étaient les seuls traits notables du visage, si on excluait le nez, car la créature était dépourvue de bouche. Pendant quelques instants, elle analysa son environnement, cherchant à comprendre où elle était, ce qu’elle faisait là. Puis elle regarda spécifiquement son interlocuteur.
-Tu sais qui je suis ? demanda ce dernier d’une voix posée.
-…Oui.
La voix qui avait retenti était, sans doute possible, celle d’un enfant. Mais elle était froide, presque dépourvue d’émotions, comme si la créature ne faisait qu’évoquer un constat.
-Tu es mon créateur, ajouta-t-elle.
-Presque, oui. Alors tu sais aussi qui tu es, et pourquoi tu existes…
Elle hocha la tête, calmement, sans se précipiter. Puis elle se releva, et Senja accompagna son mouvement. Il lui désigna trois objets qui restaient sur le bord de la plateforme.
-Je crois que c’est à toi.
Alice posa les yeux sur ce qu’on lui montrait. Elle prit quelques secondes, puis s’approcha pour les ramasser. Il y avait une sorte de marteau blanc, qui semblait irradier de lumière depuis l’intérieur, et à côté de lui un boomerang couleur jais, taillé en forme d’aile. Le trio était complété par un petit bouclier rond et gris. Elle fixa ce dernier à son poignet, et rangea les deux autres à sa ceinture. Puis elle se retourna vers Senja et le fixa.
Il lui tendit la main.
-Viens, il est temps de te montrer le monde.
Elle considéra la main tendue, puis s’approcha et la prit. Il l’amena dehors, et la laissa observer les étendues de glace. Elle fit quelques pas, se détachant de lui. Puis elle disparut tout simplement. Et ensuite, après quelques secondes, elle réapparut un peu plus loin.
Alice se retourna vers Senja. On n’aurait pas su dire si elle était surprise de ce qu’elle venait de faire. Lui hocha la tête, apparemment satisfait, et lui fit signe de se rapprocher.
-Je vais devoir partir. Je reviendrai demain, en attendant, je t’ordonne de rester dans ta tour. Est-ce clair ?
-Oui.
-Parfait.
Et sur ces dernières paroles, il se dévirtualisa. Il était temps de rentrer à l’internat.
-J’ai essayé de demander des nouvelles de son emploi du temps à Alexandre, mais il ne m’a pas répondu, informa Floyd en sortant de la classe.
Sylith soupira d’un air agacé.
-Je ne sais même pas pourquoi tu t’acharnes. C’est évident qu’il va nous lâcher. Il n’ose pas te le dire parce que c’est un couard mais on le sait tous.
Floyd ne sembla pas convaincu. Il répondit d’un air mystérieux :
-Il y a encore du bon en lui….
Ses camarades le regardèrent d’un air intrigué. Ils ne dirent rien de plus. Arry rangea son portable après l’envoi d’un SMS à Emmanuel, et les quatre se dirigèrent résolument vers la cour de récréation pour y retrouver leurs camarades de ES. Ces derniers étaient déjà réunis autour du banc symbolique. Le trait d’union.
-On a un truc prévu cette aprèm ? lança Dorka avec curiosité.
-Oui.
Senja laissa passer quelques secondes pour avoir l’attention et le silence de tout le monde, puis s’explicita.
-J’aimerais vous montrer quelque chose.
Regards interrogateurs. Mais l’adolescent n’eut pas l’air d’avoir envie d’en dire plus.
-Je dois prévenir Alexandre ? demanda Floyd.
Un blanc.
-Qu’il aille se faire foutre, gronda Sylith.
-C’est comme tu veux, contra Emeline.
La brune regarda les autres, dans l’espoir qu’on vienne appuyer ses propos. Mais les seuls murmures qui passèrent furent plutôt de l’avis d’Emeline. Voire disaient qu’avoir Alexandre était toujours mieux. En désespoir de cause, elle jeta un regard à Senja qui se contenta de hausser les épaules.
-Tant que je n’ai pas à réexpliquer.
Un calme olympien planait. Il planait sur de grandes ailes bleues assorties au mur de la tour. Rien ne paraissait vivre ici, aucun bruit de respiration, aucun mouvement autre que celui, mécanique et inexorable, des chiffres sur les parois. Une lumière douce dont on ne pouvait évaluer précisément la source éclairait le tableau. Ou peut-être qu’elle était émise par cette plateforme au centre, sur laquelle était étendue une créature, les bras en croix.
Mais pas un seul geste, rien qui pouvait laisser penser qu’elle était vivante. Ses yeux étaient résolument vissés sur le dessous du niveau supérieur de la tour. Elle pouvait être là depuis cinq minutes comme depuis un siècle. Elle ne respirait pas. Mais il n’y avait pas d’air à respirer, à sa décharge. Il était difficile d’imaginer ce qui pouvait se tramer dans sa tête. Peut-être rien, peut-être tout.
Dans ce genre de situation, certains se mettent à soliloquer pour avoir un peu de compagnie. Elle ne disait rien. Sa solitude ne semblait pas lui peser tant que ça, ou peut-être n’était-elle pas capable d’en ressentir le poids.
Des mots. Ce n’étaient pas les siens, mais ils brisèrent le silence de la tour.
-Alice, je suis en train de virtualiser les autres. Prépare-toi à avoir de la visite. Je serai avec eux.
D’une détente, elle s’était levée, quittant son état apathique. Instinctivement, elle avait posé une main sur son marteau, l’autre se munissant de son bouclier. Mais la voix de Senja lui garantissait que « les autres » ne seraient pas une menace. Ses connaissances à elle aussi. Encore qu’on ne pouvait pas vraiment dire qu’elles lui appartinrent : ce n’étaient que des données implantées de force dans sa petite tête d’intelligence artificielle, pour qu’elle soit opérationnelle. Prête à combattre, à servir.
Elle se tourna vers l’entrée de la tour. Des cercles concentriques se dessinaient sur la paroi, preuve que quelqu’un allait entrer. Alice ne fut pas vraiment surprise de reconnaître Senja. Elle le fixa sans rien dire, attendant qu’il parle.
-Il va être temps que je te présente aux autres. Viens.
Et il fit volte-face sans un mot de plus, s’apprêtant à quitter l’édifice. Elle se dépêcha de le rattraper, de toute l’énergie de ses petites jambes, et émergea une seconde fois dans la Banquise.
« Les autres » étaient là. Six visages inconnus. Placés en arc de cercle, ils l’observaient. Ou plutôt, tous sauf deux l’observaient : Arry constatait le changement de couleur de ses cristaux et Dorka appréciait le fusil tout neuf qu’elle avait dans les mains, ses bracelets étant devenus uniquement décoratifs. Elles levèrent rapidement le nez de leurs avatars pour se tourner vers l’objet de l’attention générale.
Alice leur rendit tour à tour leur regard. Elle les connaissait. Elle savait qui ils étaient, ce que leurs avatars pouvaient faire au combat. Et pourtant ils lui restaient dramatiquement inconnus, sans que ça la bouleverse.
-Bien. Je vous présente donc Alice. Ne vous fiez pas à son apparence d’enfant, c’est une intelligence artificielle programmée pour le combat virtuel. Utile quand l’effectif se réduit, à mon sens.
Les Lyokoguerriers regardèrent la gamine. Elle n’avait effectivement pas l’air redoutable, mais ils savaient que les apparences pouvaient être trompeuses et décidèrent de se fier à Senja. Sylith commenta d’un ton pincé :
-C’est sûr que comme Alexandre ne viendra plus beaucoup…
Le concerné lui jeta un regard agacé.
-Je suis là, non ?
-Ouais ouais, juste parce que c’est pas dangereux.
Emeline chercha des yeux quelqu’un pour faire taire les deux roquets, et Floyd se décida à exaucer son souhait. Il s’éclaircit modérément la voix et lança :
-C’est pas le sujet. Vous vous disputerez plus tard.
-Elle sait faire quoi, alors ? rebondit Dorka.
-Je vous laisse la surprise, répondit Senja.
Quelques secondes passèrent, où chacun se plut à imaginer les capacités de leur nouvelle alliée. Ils avaient encore un peu de mal à voir cette chose à l’apparence d’un enfant comme une menace. Elle leur rendit leur regard, avec un petit air défiant. Elle percevait leur scepticisme.
-Ben on peut toujours faire un entraînement, suggéra Emeline.
-Tu dis ça à cause de tes performances la dernière fois ? grinça Sylith. On peut pas fonctionner en binôme ? Puisqu’on est huit…et puis on se débrouille mieux en combat en équipe.
On pouvait bien entendu sentir qu’elle avait encore sa raclée de la dernière fois en travers de la gorge. Senja fit mine de réfléchir et appuya la proposition de la blonde :
-Après tout, ce serait peu constructif de s’être virtualisé pour cinq minutes. Mais on peut essayer les binômes pour varier.
Avant que quiconque puisse lancer des propositions, il s’adjugea Alice comme équipière et planta tout le monde en décampant vers un sentier qui menait à un plateau voisin, sous l’œil déçu de Sylith. Cette dernière ne perdit pas son temps et se rabattit sur Emeline qu’elle entraîna à la suite du premier binôme formé.
Les quatre derniers se regardèrent. Alexandre tenta de se mettre avec Floyd, mais ce dernier refusa en raison de l’équilibre qu’il prônait. Arry et Dorka se regardèrent, mais étaient du même avis : un binôme de volants serait ingérable. Alors, puisqu’Alexandre refusait de faire équipe avec Arry qui se vit qualifier de morue, cette dernière rejoignit Floyd.
-On se donne cinq minutes pour se disperser ?
-Accepté.
-Elles nous cherchent, commenta Alice en réapparaissant à côté de Senja, derrière le bloc de glace qui les dissimulait.
-Je me doute bien. Elles sont loin ?
La gamine risqua un discret coup d’œil par-delà l’arête du solide.
-Plus vraiment, reprit-elle un ton plus bas. Tu veux que j’y aille ?
Il réfléchit un instant.
-Oui. J’interviendrai un peu plus tard, quand tu auras détourné leur attention…
Aucune expression ne traversa le visage d’Alice. Elle se contenta de se volatiliser sous ses yeux.
-Putain mais où ils ont bien pu passer ? grogna Sylith, visiblement impatiente de pouvoir éprouver les compétences d’Alice.
-Chut, ils vont nous entendre si tu continues à gueuler, rappela Emeline.
Son regard s’arrêta brièvement sur quelque chose, y revint une fraction de seconde plus tard. Qu’avait-elle vu ? Il lui avait semblé…mais non, rien.
-Fais attention, murmura la blonde. Je pense qu’ils sont pas loin.
A peine eut-elle dit ça que l’intelligence artificielle apparut sous leurs yeux, comme sortie de nulle part. Un sursaut, et à peine le temps de reculer pour éviter un coup de marteau.
-Oulà, mais c’est quoi encore cette… ? tenta Sylith, se faisant arrêter d’un coup de coude de sa camarade.
Puisque l’humour était à ranger au placard pour le moment, elle choisit de se lancer à l’attaque. Elle empoigna sa chaîne droite et lui fit fendre l’air. Les réflexes de l’IA lui firent éviter souplement, et le bouclier à son bras arrêta le coup d’Emeline. Cette dernière, surprise, haussa un sourcil derrière son casque reptilien.
-Coriace.
Comme pour appuyer l’affirmation, Alice tenta de faucher les jambes de la blonde. Toutefois, cette action ne put être totalement menée à bien puisque la concernée attrapa la ceinture de l’enfant et s’en servit pour l’envoyer valser quelques mètres plus loin, accordant aux combattantes un instant de répit. Mais elles relâchèrent peut-être un peu trop leur attention, ou la concentrèrent trop sur Alice, et Sylith ne vit pas venir la Ball’Glace envoyée en traître par Senja.
-Putain le connard !
-Va lui péter la gueule, je m’occupe de la gamine.
Sylith ne semblait pas totalement convaincue de la capacité d’Emeline à vaincre seule Alice, mais elle obéit et chargea droit vers Senja. Evidemment, il ne resta pas planté là à rien faire et renvoya autant de projectiles que possible, mais avec l’élan et la propulsion, Sylith pouvait bondir au-dessus sans aucun problème. Elle arriva sur lui à pleine vitesse, se fendant d’un dernier saut pour la forme. Il prit donc son pied dans la gueule et se retrouva par terre.
-Un dernier mot avant de retourner au scanner ?
-Oui. Fais plus gaffe.
Et Sylith se mangea le boomerang noir d’Alice. Il lui fallut deux secondes pour se remettre de l’attaque en traître, et ce fut suffisant pour que Senja lui plante sa lame d’énergie dans le ventre.
Dorka épaula son fusil. C’était un bon vieux fusil de sniper comme on en voyait dans les jeux vidéo et les animes, même si le fonctionnement était drastiquement simplifié. Une lunette, une détente, c’était tout ce qu’il y avait à savoir. Dans le ciel sombre de la Banquise s’affrontaient Floyd et Alexandre. En croupe, Arry était plus spectatrice qu’actrice du duel. Son arme à courte portée ne faisait d’elle qu’une cible de plus pour Alexandre, en plus elle bloquait l’usage du bouclier dorsal de Floyd. Constatant son inutilité, elle résolut de descendre et avisa sa camarade qui les visait. Elle se pencha pour glisser à son binôme :
-Tu peux me déposer près de Dorka ? Faut que quelqu’un s’occupe d’elle, et je suis un poids, là.
Il hocha la tête. Un projectile du littéraire le rata de justesse, et il fit virer sa monture sur la gauche. La bête s’élança vers le sol glacial, et Arry se prépara à sauter en marche, ce qu’elle fit lorsque la trajectoire en parabole atteignit son minimum. Sa réception ne fut pas forcément la meilleure. Le sol gelé n’aidant pas à conserver son équilibre, surtout avec une cheville tordue, elle se vautra logiquement. De ce fait, la balle de Dorka la rata. Avec un juron, elle se remit debout et piqua un sprint pour rejoindre le plus vite possible la position de la tireuse. Cette dernière lui tira dessus à plusieurs reprises, faisant mouche et infligeant des dégâts non négligeables. Mais Arry parvint à l’atteindre, et à courte portée, le fusil à canon long était plus un handicap qu’autre chose. Dorka le lâcha donc et s’efforça de parer les coups de son adversaire avec les parties blindées de son armure, espérant qu’Alexandre vienne lui filer un coup de main rapidement. Heureusement pour elle, c’est ce qu’il fit, et plutôt bien : on ne s’attend pas forcément à voir arriver un coup de pied aérien à hauteur de la figure, et Arry alla retrouver le sol qui semblait l’apprécier, alors que son assaillant temporaire remontait vite se mesurer à Floyd.
Dorka ne rata pas l’occasion. Elle maintint Arry au sol d’un pied et se baissa pour reprendre son arme, prête à tirer la balle finale. La métalleuse tenta bien d’utiliser son pouvoir récemment découvert, mais le rayon d’action était trop grand et les dents de cristal qui émergèrent du sol ne touchèrent pas Dorka.
-Coucou, lança Arry en sortant du monte-charge.
Sans surprise, elle retrouvait Sylith assise aux commandes.
-Qui t’a eue ?
-Senja, cet enfoiré.
Les deux adeptes de musique jetèrent un œil aux écrans des radars pour suivre un minimum les combats. Elles virent Floyd encaisser brusquement une perte importante de points de vie.
-Dorka a dû abattre son pégase et il est tombé, supposa Arry. Et l’IA de Senja, elle fait quoi ?
-Dur à dire. Elle a réussi à s’approcher de nous sans qu’on puisse la voir venir, alors je dirais qu’elle se rend peut-être invisible pour un certain temps, ou un truc du style…
Emeline tenta de frapper Alice au visage, mais la taille et la vivacité de l’être artificiel jouèrent en sa faveur : elle fléchit les genoux pour esquiver, et riposta immédiatement d’un coup de marteau en plein ventre. La Lyokoguerrière recula pour se doter de deux secondes de répit, et aperçut Senja, assis sur un bloc de glace pas loin, qui suivait le duel avec intérêt. Il ne venait même pas aider sa partenaire, convaincu qu’il était de sa supériorité.
La blonde eut un petit grognement d’agacement, puis, sur une impulsion soudaine, elle fonça sur Alice épaule la première, un peu comme aurait pu le faire une tortue à piquants jouant au football. Elle s’attendait bien sûr à percuter l’IA et à l’envoyer valser grâce à sa force de frappe importante : il n’en fut rien. Sans qu’elle comprenne exactement ce qui venait de se passer, elle ne rencontra rien sur sa trajectoire et fut emportée par son élan. Et elle sentit alors un dernier coup dans son dos la dévirtualiser pour de bon.
Requin bondit de son glaçon, sous le regard de sa camarade qui attendait ses instructions. Il lui fit signe de le suivre, et repartit vers le plateau voisin où Floyd venait de se faire écraser par Alexandre et Dorka.
La snipeuse les repéra la première. Et en guise de bienvenue, elle leur tira dessus. La balle allait trop vite pour que même Alice puisse l’esquiver, et l’IA encaissa donc le coup. L’instant d’après, elle se volatilisait et Senja dressait un mur de glace pour se protéger des tirs d’Alexandre et Dorka qui ne manqueraient pas de se reporter sur lui.
-Mais où elle est cette morue ? grinça Alexandre.
Dorka trouva plus vite la réponse que lui, lorsque ladite morue apparut sous son nez et lui assena un coup de marteau en pleine figure, l’empêchant donc de réagir et de parer les suivants. En plus, son armure lourde ne lui permettait pas de se défendre rapidement si on visait bien les défauts. La dévirtualisation fut quasiment immédiate.
Alexandre résolut de rester en l’air, espérant que ses adversaires ne pourraient pas l’atteindre. Mais bien sûr, les Ball’Glace de Senja et le boomerang noir le prirent rapidement pour cible. La couleur de l’arme aidait en plus à se camoufler dans le ciel noir. Et pour couronner le tout, il était un peu rouillé et ses esquives avaient été meilleures. Il finit par retourner au scanner à son tour.
-Beau boulot Alice. Regagne une tour, moi je vais les rejoindre. Je pense qu’ils sont convaincus de tes compétences.
Le programme hocha la tête, quasiment au garde à vous (attitude dérangeante, presque malsaine, au vu de son aspect juvénile), puis tourna les talons et s’exécuta.
-Bien. Des sceptiques ? interrogea Senja en sortant du monte-charge.
Dans le labo, six visages se tournèrent vers lui. Sylith fut la première à répondre :
-Non. Elle gère sa race.
-Parfait alors. Vous pouvez rentrer, je lance le scan pour mettre la main sur un autre Réplika. Il faut qu’on avance de ce côté-là.
-On peut t’attendre, si ça te prend pas longtemps…
-Pas la peine.
Un silence, des bruits de pas. Ils quittèrent les lieux.
-Bon je vous laisse, commenta Alexandre, j’ai rendez-vous avec Francis.
-Déjà recasé ? interrogea Emeline.
Elle était de retour sur son pilier. Autour d’elle, le noir environnant laissait parfois apercevoir quelques lueurs. Elle ne saisissait pas exactement ce que ça pouvait être, leur couleur elle-même était dure à définir. Souvent des nuances de rouge, de vert. Elle ne chercha pas à comprendre le pourquoi de ces lumières et se contenta d’attendre la voix.
Elle vint.
Ce bruyant murmure, cette discrète cacophonie, elle arrivait. Ce chœur de voix dissemblables et pourtant unies. En somme, XANA.
« Ils étaient sur Lyoko tout à l’heure. Ils ont un nouveau combattant… »
Etait-il inquiet ? Non, impossible, XANA ne s’inquiétait pas. Il la mettait en garde. Qu’elle fasse plus attention.
« Est-il dangereux ? »
Elle avait osé poser la question. Elle sentit une onde d’agacement vibrer dans l’air. Il n’appréciait pas. Rapidement, elle se rappela qu’elle appartenait au camp du programme parfait, que rien n’était dangereux pour eux. Elle se revêtit de cette pensée comme d’une armure, et l’onde se calma.
« Faites attention. Ne vous faites pas surprendre. »
Aelita hocha la tête.
« Le plan est toujours en marche. Ils ne pourront bientôt plus rien contre moi. Je serai l’absolu. »
Il continuait, d’un ton peut-être un peu théâtral. Peut-être un peu arrogant. Mais il avait raison, il était le programme parfait, il pouvait se permettre d’être arrogant et théâtral. Face à ces enfants, de toute façon, que risquaient-ils ?
« Vous le serez. »
Aelita vint joindre sa pensée à celle de son maître, servile et empressée. Elle n’avait pas peur. Ils seraient victorieux, et ce nouveau combattant dans le camp de leurs ennemis n’y changerait rien. Du moins c’est ce dont elle était sûre.
« Nous continuons à exploiter les banques de données ? »
Sa question était certes bête, mais un laquais n’avait pas à être intelligent. Et elle s’assurait d’appliquer correctement les consignes.
« Oui. »
Et tout redevint noir. Elle rouvrit les yeux. Sur les brumes de la montagne. William la fixait, interrogateur. Elle le regarda, puis déclara :
-On lance un pompage.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Draynes, assis sur son fauteuil devant sa feuille, se demande comment il va commencer ce commentaire... Soudainement, une idée lui vint : et s'il s'essayait au jeu du RP comme beaucoup de membres du forum ?
C'est avec cette idée en tête qu'il prit son stylo et commença...
Eh bin, il me tardait de commencer à commenter des fictions et celle-ci venant nouvellement de se voir renouveler avec un nouveau chapitre, c'était l'occasion rêvée de commencer à donner mon avis autrement que grâce à trois mots sur Skype
Avant de commencer à parler du chapitre posté cet après-midi, je vais donner mon avis global sur cette fiction (et les système des arcs est pratique parce que je n'aurais pas à dire ce que je pense précisément de chaque chapitre )...
Mais avant ça, je vais faire une petite parenthèse sur les noms des arcs, parce qu'il me semble intéressant de revenir dessus : en effet, il semblerait que les trois noms proviennent de la mythologie nordique (confirmé par une rapide recherche sur Internet )
Je ne sais pas si ces noms ont une symbolique ou si c'est juste là pour être classe, mais si symbolisme il y a, ce troisième arc devrait être assez... comment dire... violent (Helheim étant dans la mythologie nordique le royaume des morts , mais je pense ne rien t'apprendre en disant ça...) !
Voilà, cette parenthèse étant fermée, revenons sur l'avis général : et bien, pour l'instant, j'ai un ressenti plutôt... mitigé envers cette fiction ...
Alors certes, elle n'est pas encore terminée mais, pour l'instant, je préfère largement "Abysses" et son aîné, le sanglant "Cold Case" ...
Le problème de cette fiction, à mon sens, c'est le fait qu'elle traîne un peu trop en longueur, notamment dans son deuxième arc, qui est pour l'instant celui que j'aime le moins (mais je vais y revenir...). Ce n'est pas un défaut à proprement parler parce que ça permet de bien traiter les personnages, les enjeux etc... mais, à titre personnel, la longueur dans le développement me gène un peu ; heureusement que le début du troisième arc remet du piquant dans la fanfic (à mon sens, bien évidemment ) !
Draynes se rend compte de sa transition et en est assez fier : tout en mettant un peu de métal et en se marrant devant Skype, il continue sur sa lancée...
Maintenant que j'ai abordé l'avis général et le principal défaut à mon sens (les qualités seront dans le récapitulatif en toute fin de commentaire ), passons au ressenti sur les différents arcs proposés pour l'instant ! Midgard était pour moi très sympathique : il nous mettait dans l'ambiance, nous représentait bien les personnages, introduisait les nouveaux et, malgré quelques petits fails (remember le coup de la feuille ) arrivait bien à nous introduire aux dilemnes, épreuves et à la nouvelle lutte contre Xana...
Malheureusement, Vanaheim m'a un peu déçu et sorti de la fanfic... même si la qualité d'écriture est toujours présente évidemment, le fait que ça traîne beaucoup trop à mon goût et certains fails (remember le cadavre) m'ont sorti du trip, tout comme certains personnages, mais ça, j'y reviendrais en temps voulu !
Et, pour finir, mon préféré des arcs pour le moment est celui dans lequel on a le moins de chapitre : Helheim ! Non content d'introduire des élements de scénario avec notamment le mystérieux homme dans l'ombre (t'ayant déjà dit mon hypothèse, je ne vais pas la redire ici ), je trouve que ces deux chapitres dynamisent vraiment l'histoire, apportent des nouveautés et ont redoublé mon intérêt pour cette fiction
Draynes change de chanson pour continuer et se rend compte que son RP est totalement moisi... Mais, vu qu'il n'aime pas laisser des choses en plan, il continue quand même... Et ça lui permet de faire des transitions !
Bien, bien... Avant de passer au chapitre, j'aimerais faire un rapide détour du côté des personnages, parce qu'il y a des choses que j'aimerai dire les concernant ...
Déjà, commençons avec les personnages issus directement de "Cold Case" : je les trouve vraiment très bon, même si j'ai des réserves concernant en particulier l'un d'entre eux ...
Ils ont tous une psychologie particulière, leurs relations sont développées et intéressantes (en particulier Sylith et Senja, et la récente haine de Sylith pour Alexandre ), et au moins, tu n'as pas introduit pour l'instant d'intrigues amoureuses débiles à la Ulumi et rien que pour ça, je te remercie ! Cependant, ma réserve va venir sur le personnage de Senja : je le trouve complètement abusé depuis qu'il a son fameux masque, point central de l'intrigue : il défonce tout le monde dans les entraînements, il programme tranquillement et sans difficulté particulière un être virtuel pour les aider (j'y reviendrais...), personne ne conteste quasiment jamais ses décisions... Alors certes, il est vraiment bien écrit et sa relation avec l'homme dans l'ombre (que je soupçonne d'être Alex Staka ) a l'air très intéressante mais le fait qu'il réussisse pour l'instant tout ce qu'il fait ne me plait guère...
Maintenant, passons aux personnages secondaires avant d'aborder le cas des méchants, qui va me prendre un poil plus de temps...
Je les adore à titre personnel, je trouve qu'ils ont un réel intérêt pour certains (bon, c'est loin d'Icer avec "L'Echiquier" pour ma part, mais c'est vraiment pas mal ), comme Emmanuel, qu'ils servent bien à la figuration et à introduire une vraie identité à la fanfic : leurs interventions sont, je trouve, assez drôle pour certains (en particulier Raymenta... euh Gisèle qui a la fâcheuse tendance à se cogner un peu partout ou encore, le communiste Vladimir et le fameux nain jaune...).
Mon personnage secondaire préféré est, même s'il n'est apparu finalement que peu souvent, Jack : déjà, son nom est hyper classe et, en plus, il se dégage quelque chose de malsain de ce personnage : à chaque fois qu'un des principaux le voit, on a droit à une réflexion qui montre le côté dérangeant de ce perso et j'adore ça , j'espère qu'il aura un intérêt pour la suite
Et pour terminer sur les personnages, passons aux méchants... Et pour moi, c'est une semi-déception pour l'instant, en particulier William...
Alors certes, ils sont vachement intéressants : tout le développement autour de la relation Xana-Aelita est très bon et offre des passages psychologiques véritablement intéressants à lire, ainsi que la relation entre les deux sbires du programme meurtrier d'Hopper (j'adore cette périphrase )
Mais déjà, je trouve qu'ils ne brillent pas assez : ils ont donné du fil à retordre aux héros, ont réussi des choses et nous ont proposé de beaux combats à lire, mais je trouve qu'ils n'ont pas eu leur coup d'éclat pour l'instant : reste à voir si, dans le futur, je le ressentirais ...
Mais le pire reste, pour moi, William : je le trouve vraiment en retrait, tout juste bon à servir de guerrier et à obéir à Aelita... ça doit être fait exprès mais, personnellement, ça m'agace un peu en tout cas, j'espère qu'on aura dans le futur un William qui se rebellera contre Xana et sa création diabolique qu'est Aelita et qui rejoindra peut-être les héros... mais c'est trop demander à mon sens...
Draynes se rend compte que ça fait plus d'une heure qu'il commente et qu'il a même pas commencé à parler du chapitre... Il serait peut-être temps de se bouger le postérieur !
Oui oui, je vais parler du chapitre 15 dans ce commentaire (quand je pense que j'écris mon 15 en ce moment, mais ça on s'en fout... ) : qu'est-ce que je peux dire hormis que j'ai bien aimé ?
Bon, on peut parler du nouvel élément dans le groupe : Alice ! Ce programme est, à mon sens, une assez bonne idée même si je trouve son procédé de téléportation (qui est, je pense, repris du prototype que Jérémie avait essayé de faire pour Odd dans l'épisode 63 ) relativement cheaté et évidemment, son avatar m'évoque la nouvelle déesse Thor des comics Marvel, avec son marteau et son bouclier (tiens, serait-ce encore une allusion à la mythologie nordique ?)...
Pour ce qui est du reste... J'ai bien aimé l'engueulade entre Sylith et Alexandre, c'était rafraîchissant et assez drôle à lire pour ma part ...
Je ne vais pas revenir sur le fait que Senja confirme une fois de plus qu'il est un BG absolu et qu'il faudrait peut-être que quelque chose le remette à sa place et ne le conforte plus dans sa position de personnage ultra-cheaté
Etant relativement nul en détection de fautes, je ne vais pas poster de relevés orthographiques, je laisse les membres plus habitués à les faire comme Jérém et Silius le faire à ma place (enfin, s'il y en a... Pour moi, hormis une faute de frappe qu'est "loccupant", je n'en ai pas relevé... Mais je suis nul en détection de fautes aussi )
Note de administration : L'administration va peut être réfléchir à la délivrance d'un titre "Expert en orthographe" reconnu sur ce forum pour éviter la dénaturation du mot "expert" x)
EDIT : Le mot "expert" était peut-être un poil exagéré, cela est désormais corrigé... Mais cela reste une bonne idée malgré tout, ce titre (troll) !
Draynes pose son crayon, soupire de soulagement, met du Rammstein et se lance dans la conclusion, tout en se rendant compte que son RP totalement nul est une bonne transition qui fait qu'il n'a pas à se fatiguer pour en chercher une !
Alors, en définitive, j'aime bien cette fiction : certes, j'ai relevé beaucoup de défauts dans ce commentaire, mais ils ne sont pas prioritaires sur les qualités que sont la bonne écriture, les personnages, l'histoire qui a l'air très intéressante, l'ambiance qui se dégage de ce texte qui rappelle évidemment la série (ce qui est un parti-pris fort appréciable )...
Mais, je vais être honnête sur ce point précis : pour l'instant, des quatre fanfics que tu as postée sur le forum, c'est celle que j'apprécie le moins... Elle est encore loin d'être terminée et je changerais surement d'avis dans le futur mais, en cet instant précis, je préfère largement "Cold Case" et "Abysses" : allez savoir, peut-être que le malsain qui se dégageait notamment de CC me plaisait plus, mais bon tout n'est pas encore joué tu peux encore me surprendre et j'espère que ce sera le cas !
Voilà sur ce, je te souhaite une bonne soirée en espérant que tu sois rapidement (enfin, tout est relatif ) de retour avec un nouveau chapitre et à la prochaine
Draynes pose enfin son stylo : soupirant, il se prépare à envoyer le lien sur Skype pour avoir les premières réactions de ses compatriotes commentateurs... Il se rend compte que ce RP est vraiment une catastrophe et décide de le clôturer comme ça, sans rien dire de plus... _________________
Dernière édition par Draynes le Ven 24 Avr 2015 03:52; édité 1 fois
Posté le: Jeu 23 Avr 2015 23:51 Sujet du message: Commentaire
Inscrit le: 29 Aoû 2012 Messages: 170 Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
Bonsoir Iko,
Comme promis voici mon commentaire pour ton chapitre.
Draynes ayant été assez complet au niveau du global (et en plus je partage son avis sur presque tout ce qu'il a dit). Je vais donc me concentrer sur ce chapitre.
Ce commentaire risque donc de tourner court.
C'est parti.
1er point : Longueur du chapitre
Bon ce n'est pas à toi que je vais apprendre quel est la longueur d'un chapitre. Rien à dire sur ce point.
2ème point : Analyse du texte paragraphe par paragraphe.
Bien, ce point aussi risque de tourner court.
Alors voyons...wait...euh je n'ai pas trouvé la moindre faute en fait ^^.
J'en ai peut-être loupé donc je laisse le soin à nos collègues de te les signaler, si il y en a.
Dernier point : Avis global et personnel sur le texte.
Alors, nous avons le droit aux débuts de Alice.
Alice, une IA qui a donc l'allure d'une enfant qui aurait subi des expériences douteuses sur son visage. Non plus sérieusement, j'aurais vraiment du mal à imaginer la tête qu'elle a.
Ce personnage est donc un larbin (n'ayons pas peur de dire les choses clairement ^^). Alors je trouve qu'elle a l'air assez équilibré au niveau du combat, pas trop faible mais pas trop cheaté non plus, l'équilibre est bon.
Bon le texte se concentrant principalement sur ceci je peux pas dire grand chose de plus...Ah si. Les scènes de combats sont très bien décrites, mais ça on y est habitué venant de toi Iko.
Et enfin le passage Aelita/XANA/William. Classique et qui, franchement je trouve, n'avait pas beaucoup d'intérêt, à part que XANA apprend l'existence de l'IA et qu'il sous-estime celle-ci (même si, il est vrai il met en garde ses sbires).
Bien ce chapitre, je ne l'ai pas trouvé très emballant, il était juste agréable à lire sans plus. Mais bon, on ne peut pas avoir de l'action à tout les chapitres fort heureusement.
Mais je l'ai quand même bien aimé et j'attends de voir les prouesses de la "nouvelle recrue" face à ses véritables ennemis.
Au plaisir de lire la suite de l'histoire.
Bonne nuit. _________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.
Ah mais en fait il suffisait de râler pour que les gens se pointent? Si j'avais su!
Ben du coup on va leur répondre. En écoutant du Agalloch. Normalement je devrais apporter une réponse normale, hein, ne vous en faites pas
...Bon ok je change de musique. Here we go.
Commençons par Draynes. Déjà, je te félicite pour ton premier com' et je trouve que tu fais de jolis pavés. Ne te sous-estime pas.
Passons aux remarques du com' en elles-mêmes. Le système d'arcs, par exemple. En fait, il est là pour définir des périodes de la fiction qui sont censées avoir leur ambiance propre (j'y reviendrai pour les arcs en eux-mêmes). Pour le moment, j'avoue que c'est pas terrible terrible, mais...*PAF*. En tout cas, le nom colle à peu près à l'ambiance recherchée. o/
(Il y a toujours du symbolisme. J'aime le symbolisme <3)
Je pense que si tu n'accroches pas à la fic, c'est aussi parce que l'atmosphère générale est très différente de Cold Case ou Abysses. Et pour cause : j'ai voulu changer un peu, j'avais envie d'un truc moins violent et sombre. En tout cas, si tu trouves que mes développements sont longs, c'est cool parce que je suis une traumatisée de mes débuts où ça allait beaucoup trop vite.
Passons aux arcs.
Comme tu l'as bien vu, Midgard est là pour poser les bases et permettre de commencer tranquillement après. Le nom étant notamment celui du monde des humains (aussi appelé Mannheim mais ça sonnait moins bien), il me semblait adapté pour un début, quelque chose d'un peu tranquille, sans XANA ou presque.
Vanaheim, lui, est un des mondes des dieux (les Vanes). Là, on commence à rentrer dans les choses sérieuses, mais l'ambiance reste lumineuse et on a encore l'exaltation positive de la découverte, notamment chez les nouveaux. Succès mitigé, à mon avis. Il manquait pas mal d'identité.
Helheim, enfin. C'est un monde froid, avec de la brume, pas encore au plus profond des enfers mais pas loin. Il symbolise notamment les choses cachées, les obscures manigances des vils et méchants personnages (ou du moins, mystérieux) qui traînent dans les recoins de la fic. Hum. Là, je pense que je m'en sors mieux, kassdédi Senja, le personnage mystérieux avec qui il cause, et Alice.
Allez, on passe maintenant aux personnages. Avant toute chose, je note que Floyd, Arry et Dorka sont très peu mentionnés dans les commentaires. Icer m'avait fait la remarque qu'il les différenciait mal alors j'aimerais savoir si c'est aussi votre cas et auquel cas, ce qui vous pose problème x).
Parenthèse close, revenons à tout ça.
Les relations dans le groupe sont un point que j'aime bien, surtout qu'avec sept personnages, j'ai assez de quoi faire XD. En ce qui concerne l'absence d'histoires d'amûr, ouais, c'est pas vraiment mon truc il faut dire. Exception pour Arry et Emmanuel, parce que...héhéhé, la joie des références.
Passons au point qui coince. Senja. Je vais être forcée de ne pas être d'accord avec toi ^^'. Je ne l'ai jamais vu défoncer grand monde en virtuel, déjà. Il est loin d'être le meilleur du groupe, ses derniers exploits en date étant "manquer de tomber dans la mer numérique en affrontant William" et "manquer de se faire trouer par Sylith dans le chapitre 15". Les deux fois, il a dû son salut à une faiblesse de l'adversaire : humanité de William, moment de frime de Sylith. Et avec Sylith, encore, si Alice n'avait pas été là, il était cuit quand même. Pour ses décisions, là encore, c'est une histoire d'affaire de groupe (quand je te disais que j'aimais ça ). Senja a pris un peu la place de chef. Il a comme appui Sylith, qui a un caractère plutôt bien trempé et appuie toutes ses décisions sans discuter. Emeline, autre ancienne du groupe, se range assez facilement à ses côtés et Dorka pareil. Restent Arry et Floyd. Mais eux, ils sont beaucoup trop discrets et modérés pour s'opposer à ses propositions. C'est tout simple 8D
Petit point amusant : tu trouves Senja "bien écrit" alors que c'est justement le seul personnage sur lequel je ne fais aucune introspection psychologique, comme si sa tête était une zone opaque même au narrateur. Ses émotions sont à peine exprimées.
Les personnages secondaires, à présent. Eux, je les trouve un peu mal maniés. Ils font des caméos funs, ok, mais leur rôle s'arrête là. Bon après évidemment avec l'échiquier dans le coin...^^'. Par contre, je t'avoue que Jack est pour l'instant dans un merveilleux flou. Je ne sais plus ce que je vais en faire, et de fait, il pourrait même ne plus réapparaître du tout si je ne trouve pas d'idée. Ne t'attache donc pas trop à lui XD
Et les méchants, tant qu'on y est. Non, ils ne brillent pas assez, mais promis, ils auront un bout rien que pour eux au chapitre 16. Et William, lui, il est un peu délicat à gérer dans la mesure où il n'a plus grand chose pour lui sur Terre (il a quand même aidé à massacrer les pitits LG). Du coup, rechercher la rédemption sera compliqué. Mais il a déjà eu un petit moment de sympathie en ne poussant pas Senja dans la mer numérique
Le chapitre itself now.
Evidemment, le point le plus fascinant reste Alice. Ce qui se comprend. *PAF*
Par contre, je laisse très volontairement un gros point d'interrogation sur la nature de son pouvoir. Et quant au marteau...non, pas une référence à Thor, loupé XD Mais je tiens quand même à dire que les armes n'ont pas été choisies au pif et qu'elles ont une signification. (smirk)
Comme dit plus haut, Senja n'a confirmé que sa nullité en combat, vu comme Sylith a réussi à remonter facilement jusqu'à lui et à le projeter par terre XD Sans Alice, couic.
Pour la conclusion, je dirai que j'espère aussi que Ground Blizzard te surprendra, mais je ne pense pas que la comparer à Abysses ou Cold Case soit vraiment une option étant donné que l'ambiance change pas mal, et je pense que c'est ça qui t'avait autant fait accrocher à ces deux dernières. x)
Mais, on a pas que Draynes! On a aussi jerem/JWCgamer venu faire un tour par ici...
Bon, du mal à imaginer Alice....eh bien tu as de la chaaaance 8D (ou pas hein XD). Alice est le seul personnage que je me sois hasardée à dessiner, tout simplement parce que je lui trouvais pas de skin potable, et du coup j'ai décidé de fixer ça sur une feuille. Je rappelle que je suis écrivain et pas dessinatrice
Spoiler
Malheureusement, je crains que son avatar ne semble plus aussi équilibré quand il s'agira d'affronter les monstres de XANA, adversaires moins redoutables que les Lyokoguerriers. Et du coup, elle va sans doute sembler beaaaucoup plus redoutable à l'avenir. x)
"Et enfin le passage Aelita/XANA/William. Classique et qui, franchement je trouve, n'avait pas beaucoup d'intérêt"
Hihihi. Détrompe-toi. Il y avait un point intéressant dans ce passage. (a)
"Mais bon, on ne peut pas avoir de l'action à tout les chapitres fort heureusement. "
Marrant que tu dises ça alors que le chapitre était composé à plus de 50% de baston virtuelle x) _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Bonjour chère Ikorih,
Il est des fleurs que l'on aime à ne pas cueillir de suite, et pourtant leur parfum est une irrésistible tentation. Ainsi en va-t-il de ce quinzième chapitre.
Avant d'en venir au texte lui-même, un petit retour sur certains points des précédents commentaires semble s'imposer.La structure de ce récit, ou plutôt son annonce, souffre d'une ambivalence. En effet vous n'annoncez pas précisément au début de chaque partie la place qu'elle occupe dans l'économie générale du récit. Ainsi de ce chapitre quinzième. Son titre n'est donné qu'en paratexte, l'arc dont il fait partie n'est pas mentionné. En même temps vous montrez que ce découpage en arc a été pensé et conçu avec une idée précise pour le sous-tendre. la conséquence c'est que le lecteur à du mal à comprendre l'intérêt et les implications de ces découpages en arc. Pourquoi ne pas les mettre sous forme de titre à l'intérieur des balise dissimulant le texte ? Disons que c'est essentiellement une question de mise en valeur de votre art.
Pour ce qui est de ce chapitre quinze, son principal intérêt réside dans les scènes qu'il offre à la conscience du lecteur. En effet il s'ouvre sur des descriptions et se concentre par la suite sur le combat qui est chez vous éminemment visuel. Paradoxalement, si certains de vos thèmes favoris sont présents dans ces description, ils ne sont pas associés à une atmosphère particulière, comme c'est d'habitude le cas. Les description font alors preuve d'un style certain, agréablement agrémentés de figures de style, mais de manière relativement froide et clinique. C'est assez proche en fait des débuts de L'Échiquier écrit par Icer.
Cependant cela convient assez bien à l'autre point d'intérêt de ce chapitre, à savoir Alice. De cette dernière en effet, vous avez essayé de nous présentez les pensées. Vous vous êtes donc attaquée à la question du mode de pensé d'un être non-humain. En l’occurrence, Alice vient de naître, mais dispose déjà de connaissance extensive et de suffisamment de raison pour s'en servir. Cependant, n'ayant pas eu besoin d'en passer par l'induction pour construire ses connaissances (du moins pour le moment) elle ne les associe pas à des sentiments, ne leur donne pas de valeur en soi. Cet état d'esprit est semblable à celui qui a présidé aux descriptions. Il en résulte une nette harmonie de l'ensemble du chapitre. Les passages terrestres y apparaissent d'ailleurs comme des adjonctions certes nécessaire à l'économie d'ensemble du récit, mais hétérogène à ce chapitre.
Bien entendu cela épaissit le mystère qu'est Senja, mais de cela il n'était nul besoin;chaque chose vient à qui sait attendre.
le mythe de Prométhée est un élément très puissant dans Code Lyokô. Il est donc intéressant de voir qu'elle sera la destinée de cette nouvelle occurrence de cette parabole incarnée par Senja et Alice. Étrangement, alors que ce récit prends plutôt dans la mythologie nordique, celle-ci ne pose pas les dieux comme capable de création. De procréation oui, mais pas de création. Les Ases et les Vanes sont des gardiens, des usufruitiers, mais pas les créateurs des mondes. Alice est donc, tout comme Xana in fine une discordance vis-à-vis de ce thème.
Enfin, Aelita est un peu décevante ici. Sa décision de rejoindre Xana n'a certes jamais été explicitée clairement, mais elle semble peu cohérente dans ce passage. De même que l'utilité des deux humains pour le programme au vu de ce qu'il en fait. Il y aurait matière à éclaircir ici.
Pour le reste, il n'est pas grand chose à dire, sinon au niveau de réclamations de peu de force et d'intérêt: «les animés» serait mieux que «les anime», même si l'usage lié à Internet tend à affirmer le contraire.
Sur un point plus sérieux, il est ceci dans le texte : «(attitude dérangeante, presque malsaine, au vu de son aspect juvénile)». La mise entre tirets serait sans doute meilleure que l'usage des parenthèses, du fait de l'effet de distanciation créé par le tiret d'incise.
Au plaisir de voir glace feu et sang s'entremêler en une puissante saga. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Répondons donc déjà à Silius : concernant l'affichage des titres et des arcs, je ne les fait effectivement pas apparaître très clairement. C'est un choix (qui a dit la flemme?), et j'aime pas changer la mise en forme en plein milieu de la fic. x)
Effectivement, le style se refroidit dès qu'il s'agit de Senja. Je trouve que ça donne une aura au personnage qui est tout à fait classieuse o/
Je ne sais pas exactement si j'ai tenté de présenter les pensées d'Alice (après tout, c'est une IA), mais au moins avoir un léger aperçu de sa façon de fonctionner. Là aussi le style froid se justifie de part le perso.
Le récit ne "prend" pas totalement dans la mythologie nordique, j'aime juste en recycler les noms pour le symbolisme quand je peux. Ici, pour les arcs. x)
La "décision" d'Aelita est explicitée dans Cold Case dont c'est le ressort principal. Il se trouve qu'elle est en fait une création de XANA à la base o/
Quant à l'utilité...la même que William dans la S4 x)
Je n'emploie absolument jamais les tirets, à vrai dire. J'ai toujours trouvé ça fourbe, notamment parce qu'ils s'arrêtent avec les points et on a du mal à voir où est la fin de l'incise. Du coup, je garde mes parenthèses fidèles au poste.
Bref, chapitre 16 : débuts d'entropie.
Ce chapitre se veut comme un "HS", c'est à dire qu'il ne concernera pas les héros et permet d'avoir une autre perspective o/ on les retrouve dès le prochain, ne vous en faites pas...
Oh wait. Sylith et Senja font un caméo d'une micro scène.
Spoiler
William se tournait les pouces, songeur. Aelita n’était pas là pour le garder à l’œil, il se permettait quelques pensées, par exemple pour ce moment où il avait le type à masque de requin à sa merci. Il l’avait simplement dévirtualisé, alors qu’il aurait pu le jeter dans la mer numérique…aurait-il quelques sursauts d’humanité ? Pourtant, il s’était engagé à servir XANA…
Pour une raison qui lui échappait, le programme n’était pas encore au courant de son manque de zèle, ou alors ne voulait pas le châtier tout de suite. En tout cas, il n’allait pas s’en plaindre, et éviterait de trop y repenser. Il avait toujours un léger doute sur le fait que le programme soit capable de lire dans ses pensées. Après tout, il pouvait bien communiquer avec Aelita, qui lui prouvait qu’un semblable lien n’existait pas avec lui ?
Un tremblement dans le sol changea brusquement ses priorités. Matérialisant son zanbatô, il guetta la venue d’Aelita qui ne manquerait pas de lui expliquer ce qu’il se passait. Normalement. Mais elle ne venait pas. Il se demanda s’il ne ferait pas mieux de partir à sa recherche, au cas où il lui serait arrivé quelque chose. Peut-être que XANA allait le contacter, sinon ? Mais il ne savait pas à quoi ça pouvait ressembler. Une voix dans sa tête, sans doute.
Rien ne venait. Cette fois, il en avait marre de rester planté là. Il se fondit dans la fumée et partit à fond de train arpenter le territoire, à la recherche de l’ange écarlate. Il ignorait un peu où chercher (elle ne le tenait pas totalement au courant de ses déplacements), mais sa vitesse lui permettait de couvrir rapidement une grande distance. Mais il ne trouvait encore rien. Alors qu’il passait au-dessus d’un plateau, sa double-vue s’activa spontanément, l’éjectant de la Supersmoke (manœuvre assez risquée). Il se vautra, mais n’eut pas le temps de s’en plaindre : il eut la vague impression que son esprit était arraché à lui-même pour voler vers un plateau d’une autre petite île perdue dans la brume. Là, il vit une sorte de grande boule noire avec une bordure irisée. Elle était assez imposante, et mentalement, il fit la comparaison avec un Gardien (créature qu’il connaissait grâce au savoir de XANA).
Revenant à lui, il ne perdit pas de temps à s’interroger sur le pourquoi du comment : cette boule étrange était sa meilleure piste pour comprendre. Peut-être arriverait-il à retrouver Aelita dans ce coin ? Ou peut-être s’y dirigerait-elle aussi lorsqu’elle le pourrait. Bref, il avait tout intérêt à s’y rendre. Replongeant dans la fumée, il fonça vers l’île qu’il avait aperçue. Elle se dessina bientôt dans le brouillard.
Il reprit forme solide sur le bord, arme en main. L’étrange sphère ne semblait pas montrer de signe d’agressivité, ni même de vie, ce qui continuait à renforcer son idée qu’il avait affaire à une sorte de gardien. Il hésita un instant, puis s’approcha. Voyant que rien ne se passait, il s’approcha encore. Puis il marcha jusqu’à l’objet non identifié, l’observa. Prudemment, il l’effleura de son épée. Ce fut peut-être là son erreur. Brusquement, la réalité sembla onduler autour de lui, elle s’assombrit progressivement, puis ce fut le blackout.
Quand il se réveilla, il regarda autour de lui, un peu déboussolé. Son environnement avait pas mal été modifié. Ça ressemblait désormais plus à l’Arena qu’aux îles montagneuses qu’il venait de quitter. Mais ce n’était pas pour autant que c’était exactement l’Arena. Le sigle sur le sol avait gagné quelques branches en plus, et une certaine symétrie par rapport à un axe horizontal. Les murs, pour le moment réduits à un flou tourbillonnant autour de lui, paraissaient présenter quelques irisations. Le bleu avait viré au gris, comme vidé de toute substance.
William fit disparaître son arme et croisa les bras, patient. Il attendrait le temps nécessaire pour que la salle vivante se décide sur l’aspect que prendrait le couloir et le côté où il apparaîtrait. Il ignorait ce que signifiait tout ceci, mais il était décidé à tirer l’affaire au clair. Malgré le silence radio de XANA et de sa servante.
Finalement, l’environnement sembla se stabiliser. Les murs arrêtèrent de tourner. Après quelques secondes de plus, un craquement retentit et une fissure se dessina dans la paroi. Encore quelques instants, et la fissure s’élargit pour laisser un passage. Trop étroit pour un être humain, mais peu importait : William se changea en panache de fumée et fonça dans la brèche. Il déboucha vite dans une salle, qui était en fait une plateforme entourée d’un grand vide. Même pas de sol continu jusqu’au tunnel dont il sortait. L’architecture était mal foutue…
Il se réceptionna sur la plateforme pour faire le point et observer un peu ce qui traînait autour. Le vide en dessous diffusait une lumière blanche, et quelques pointes d’un genre de cristal émergeaient des murs. Il tendit l’oreille : aucun bruit. Silence de mort. Et puis un bruit sourd, un « poum », étouffé mais puissant qui résonna dans toute la pièce, comme une onde. Aux aguets, William attendit de voir si une menace se profilait, mais rien ne se montra. Après quelques temps, il décida de continuer à avancer. Devant lui, une ouverture un peu plus en hauteur. Il nota alors un escalier translucide qui y menait. Il choisit de l’emprunter. Quelques marches plus loin, alors qu’il arrivait au-dessus du vide blanc, il se cassa la gueule parce que l’escalier finissait. Avec un juron, il passa en Supersmoke pour rejoindre l’ouverture qu’il avait repérée en se promettant de ne plus jamais prendre un seul escalier dans cet endroit si mal fichu. Non mais.
Le sol était bosselé. Un couloir inégal, un peu étrange. Un autre « poum » retentit. Il commençait vraiment à se demander ce que ça pouvait être. Mais faute de réponse, ou même de pouvoir identifier la provenance du son…il ne pouvait pas vraiment s’en préoccuper. Ça ne semblait pas marquer l’arrivée d’ennemis…
Il continuait. Et puis tout d’un coup, il fut éjecté de la Supersmoke. Surpris, il s’écrasa par terre. Son premier réflexe fut de tenter de reprendre sa forme gazeuse, mais il n’y parvint pas. Mauvais. Ensuite il tenta de matérialiser son épée, et constata avec un soupir de soulagement que c’était toujours possible. Mais autrement, il avait l’impression que son pouvoir était bloqué par une force plus puissante qui tout d’un coup avait décidé qu’il n’arriverait plus à l’utiliser.
-Et merde, jura-t-il.
Son arme sur l’épaule (pas question de se promener désarmé et sans Supersmoke), il continua à progresser. Les bosses du couloir devenaient un peu plus agaçantes, maintenant qu’il avait un point de vue plus terre à terre. Alors il les escaladait en jurant un peu. Et putain, si Aelita pouvait se montrer, ça l’arrangerait. C’était pour ça qu’il était là, à la base.
Il se décida à donner de la voix. Il n’avait pas croisé âme qui vive depuis son arrivée, alors même tomber sur quelque chose d’agressif lui permettrait de se défouler.
-Aelita !
L’écho seul lui répondit.
-Putain….
D’humeur de plus en plus maussade, il poursuivit sa route. Et il arriva dans un grand couloir coudé, (sans sol évidemment !) où s’élevaient quelques piliers. Les premiers étaient possibles à atteindre en sautant. Les autres devenaient trop hauts.
-FUUUUUUUUUUUU, grogna-t-il.
Alors il bondit jusqu’au premier pilier, puis jusqu’au second, et regarda le troisième sur sa voie de progression qui lui aurait sans doute fait un doigt s’il avait pu. Et puis il entendit un bruit. Pas un « poum », cette fois, ce qui lui changeait un peu. Une longue note mélancolique et aigue. Il sembla soudainement à William qu’il faisait froid, alors qu’il n’avait pas moyen de le sentir sur un monde virtuel, normalement. Une petite brume argentée, ou plutôt gris-bleu, teinta l’air. Les irisations discrètes du paysage semblèrent s’effacer pour faire place aux nuances de bleu. Et puis William vit quelque chose fendre l’air et se poser sur le pilier. Le léger brouillard sembla s’éclaircir, pour lui permettre de distinguer plus clairement.
C’était un rapace au corps argenté, apparemment fait uniquement de métal. Il avait une tête rappelant plutôt celle d’un ptéranodon, et ses ailes et sa queue étaient composées des mêmes pièces de métal, des sortes de lames en ellipses colorées de diverses nuances de bleu. Il toisa William d’un œil de la même couleur, puis émit à nouveau un chant avant de descendre vers le lieutenant de XANA, l’accueillant avec un air manifestement sympathique.
-On s’connait ? interrogea l’adolescent, un peu étonné.
La bête semblait trouver que oui. Elle désigna du bec le chemin à William, et lui fit signe de monter sur son dos. Ça, c’était une proposition qui l’arrangeait, en l’absence de Supersmoke. Il s’exécuta donc, et la créature décolla. Elle l’amena à l’autre bout de la pièce, le laissant descendre une fois arrivés au passage vers la prochaine.
-Ben du coup, merci ?
L’oiseau le fixa. William n’était pas sûr qu’il comprenne, mais choisit de lui tapoter le flanc avec sympathie. Puis il jeta un œil à sa prochaine destination, avec une pensée pour Aelita qui avait vraiment intérêt à se montrer.
La salle était bizarre. Toujours dans le style 5ème territoire, elle affichait des sortes d’escaliers en cubes sur les murs, là où personne ne pourrait jamais les emprunter. Un pont au-dessus du vide, droit devant lui. Pas d’issue au bout de la salle, c’était une impasse. Et le pont menait à une sorte de pilier carré biscornu, lui-même entouré d’un escalier. Il ne savait pas s’il y avait quelque chose là-haut, mais il fallait y aller.
Il observa le pont d’un air dubitatif. Au vu de ses précédentes expériences dans cet endroit, il estimait que traverser n’était pas forcément la meilleure idée. Surtout sans Supersmoke. Il retenta d’activer son pouvoir, mais rien ne se passa, lui donnant la désagréable impression d’utiliser Trempette. Puis il constata que l’oiseau qui l’avait aidé était encore dans le secteur.
-Euh…ça t’embêterait de me refiler un coup de main ? Enfin d’aile…
La créature sembla manifester de la bonne humeur, ou du moins son approbation, et se laissa enfourcher une seconde fois. Elle s’envola vers le sommet de l’édifice. William, observant le pont, crut voir des formes transparentes ressemblant aux Lyokoguerriers et à des rampants s’affronter. Un peu comme des souvenirs, et il se rappela que la salle où les Lyokoguerriers avaient voulu reprendre le chaînon manquant d’Aelita ressemblait à ça. Amusant…
Et là, là où le faux fragment manquant avait été placé autrefois, celle sur qui il tentait de mettre la main depuis une bonne plombe. Elle était allongée à même le sol, inconsciente. William descendit de sa monture qui se posa sagement dans un coin, et s’approcha de la jeune fille.
-Aelita ! Hé ! C’est pas exactement le moment.
Elle sembla remuer un peu. Il s’accroupit, hésita puis lui colla une gifle qui la réveilla définitivement. Elle le foudroya du regard dès la première seconde.
-Ne refais jamais ça.
-Je me suis dit que ça irait plus vite, répondit-il en lui tendant la main pour l’aider à se relever (main qu’elle dédaigna).
Elle prit quelques secondes pour étudier l’environnement, une fois sur pieds.
-Mais c’est…la salle où XANA m’a rendu ma complétude ?
-Ouais, c’est ça, marmonna William.
Certes, il se souvenait qu’Aelita avait été auparavant dépendante de XANA, avant d’acquérir son autonomie, mais il trouvait son ton plein d’adoration un peu exagéré.
« Je devrais fermer ma gueule, je vais finir par me faire épingler par XANA » songea-t-il.
-En fait, pas tout à fait, se reprit-il. Regarde, les couleurs des murs par exemple.
Elle observa le gris irisé et sembla réfléchir. Son camarade ajouta :
-J’ai un peu crapahuté dans le coin, les autres salles ont une architecture foireuse qui devient parfois dangereuse. Mon Supersmoke s’est désactivé tout seul à mi-parcours et ne marche plus depuis. Une idée ? Parce que pour sortir…
-Comment tu es rentré, déjà ?
-Une sorte de boule noire et colorée m’a absorbé. On aurait dit presque un gardien, d’ailleurs.
Un nouveau « poum » se fit entendre.
-Ah oui et y a ce bruit bizarre. A priori ça ne correspond à rien de dangereux. Enfin je crois.
Elle lui fit signe de se taire. Allait-elle chercher à joindre XANA ? Non, elle se contentait de réfléchir…
-On dirait le bruit d’un cœur, finit-elle par commenter.
Il examina l’idée, et se rendit compte qu’elle n’avait pas tort.
-Ouais mais euh…le cœur de quoi, qui puisse battre comme ça pour qu’on l’entende ?
-J’ai pas dit que c’était le cœur de quelque chose, j’ai dit que ça y ressemblait…je sais pas trop. C’est qu’une théorie comme ça. En tout cas, si j’en crois ce que tu dis, on est dans un fragment du Réplika qui a été complètement perturbé.
-Super, ça me dit pas comment on sort.
-Je vais essayer de joindre XANA.
« Enfin une idée constructive » songea pour lui-même le ténébreux. Il eut un regard pour l’oiseau métallique qui l’avait aidé, ne sachant pas trop quoi faire de mieux.
Sa camarade se concentra, ferma les yeux, et soudain un grand tremblement ébranla le sol. Un flash lumineux, et ils se retrouvèrent sur le plateau de la Montagne, un peu étourdis. William chercha son éphémère soutien du regard. Il avait disparu en même temps que cette étrange parcelle de virtuel. Il vérifia si son pouvoir était revenu. C’était le cas.
Quelques coups furent frappés à la porte. Inhabituel, on avait fini de manger et c’était bientôt l’heure où chacun était confiné dans sa chambre, à son étage…
-Entrez ! commenta-t-il, sans lever tout de suite les yeux de son écran plein de codes.
Demain, ils avaient prévu une plongée sur le réplika Montagne. Ça avait assez duré comme ça, il était temps de s’en occuper. Il était donc occupé à vérifier quelques programmes.
La porte s’entrouvrit, laissant apparaître Sylith. Elle rentra discrètement, adressant à peine un regard furtif au poster d’Albert Einstein punaisé sur un mur. Le propriétaire des lieux finit par se retourner.
-Tu voulais quelque chose ?
-Je te dérange ? se rétracta-t-elle.
-Non.
Elle eut l’air de se détendre. Elle fixa le masque inexpressif qui lui rendait son regard, attendant qu’elle formule.
-En fait, je me demandais comment tu t’étais fait ça.
Pas besoin de préciser de quoi elle parlait. Il garda le silence quelques instants.
-Pourquoi ça t’intéresse tant que ça ? questionna-t-il à son tour.
-Ben…c’est quand même assez grave pour que tu te retrouves avec ça sur la tronche…
Elle le scruta, se demandant s’il répondrait à sa question. Un long silence plana. Il eut l’air d’hésiter. Elle scruta encore. Combien de temps resterait-il comme ça ?
-…
Un moment sans doute. Sylith envisagea un retrait de la question. Il n’avait pas l’air de vouloir en parler. Et puis enfin une réponse vint.
-Ne t’en fais pas pour moi. C’est fini, que ça te trotte en tête n’y changera rien. Tu devrais aller dormir, maintenant, si Alex te choppe trop tard dans les couloirs ça va barder. Et demain on a la mission sur le Réplika Montagne, faut que tu sois en forme.
Il alla jusqu’à se lever de sa chaise pour la raccompagner à la porte, qu’il lui ouvrit. Elle jeta encore un regard au triste sourire figé du masque, puis sortit en lui souhaitant bonne nuit. Elle entendit le battant se refermer derrière elle. Lui retourna à son ordinateur pour continuer à bosser.
Hiroki aurait pu lever les yeux vers la lune d’un air rêveur et un peu cliché. Mais ce n’était pas son trip, et puis il avait mieux à faire. Sa Nintendo DS entre les mains, il découvrait le monde merveilleux de pokémon soulsilver. Il l’avait commandé dès sa sortie au Japon en début d’année scolaire, mais il n’était arrivé que récemment et l’adolescent avait fait la bêtise de casser un vase de sa mère, qui ne lui avait rendu son bien que le matin même.
Entamant son nouveau fichier le cœur battant, il fut accueilli par un bâillement du professeur Chen. On avait vu plus chaleureux.
« Tu débutes tout juste ton aventure, je me trompe ? »
Hiroki fut tenté de lui faire l’attaque Provoc. Il avait après tout déjà expérimenté l’univers pokémon, notamment dans Rouge Feu, et se voir apprendre ce qu’était un pokémon avec un exemple aussi douteux que Marill lui hérissait le poil.
« Moi ? je me contente de faire des recherches pour que nous en sachions plus sur le monde des pokémons… »
-Tu parles, marmonna Hiroki. C’est pour ça le Pokédex vide ?
Vinrent ensuite les questions habituelles, et Hiroki (sous l’alias de HIKO, parce qu’il était au collège et ignorait l’usage des minuscules) se retrouva propulsé dans le monde des pokémons. A peine sorti de chez lui, il se prit un Marill dans la gueule. Après avoir écrasé le bouton B pour courir, habitué qu’il était de Platine, il se rappela qu’il n’avait pas encore de chaussures et se résigna à marcher comme un con. Il croisa un mec aux cheveux rouges à côté du labo du professeur Orme, où il entra pour procéder au choix mythique du pokémon de départ. Le truc cool, ça allait être d’avoir son Héricendre à côté de lui pour se balader (car il ne faisait aucun doute qu’il jouerait Héricendre). Vint alors le moment fatidique de nommer la créature. Il hésita. Puis il finit par opter pour « CRACH’FEU » (toujours sans minuscules), témoignant d’une originalité sans faille puisque son pokémon crachait du feu.
C’est donc accompagné d’un hérisson bleu enflammé qu’il ressortit du laboratoire. Mais avant la grande aventure, il lui fallut repasser parler à sa mère et autres formalités agaçantes de début de jeu. Après s’être fait éternuer dessus à la sortie de Bourg Geon par son pokémon, il put enfin mettre les pieds dans les hautes herbes de la Route 29. Sa traversée fut peuplée de combats épiques, Charge contre Charge, avec des Roucoups et des Fouinettes sauvages. L’un d’entre eux fut gagné en deux coups grâce à un coup critique, évitant à Héricendre de prendre des dégâts et démontrant au passage que Hiroki aimait ‘haxxer’. CRACH’FEU passa au niveau 6 mais n’apprit pas d’attaque feu, ce qui dégoûta un peu Hiroki. Il se fit ensuite bloquer la route par divers arbustes redoutablement solides, fléau des jeux pokémons, ce qui l’obligea à marcher encore plus dans l’herbe et à tuer encore plus de pokémons nuls. Heureusement, il avait de quoi soigner le sien.
Il se planta de chemin, passant sur la route 46, et prit la fuite face à un Racaillou niveau 3 parce qu’il avait la flemme de s’acharner à le tuer à coup de Charge (auxquelles il résistait de par son type). Mais ses aventures le menèrent enfin à la ville suivante, et un vieux un peu louche lui fit faire le tour de la ville après lui avoir offert le Saint Graal : les chaussures de sport. Après avoir empêché Héricendre de renifler une fleur sur un sentier où il n’y en avait pas, il l’emmena au centre pokémon avant de filer acheter des Pokéballs à la boutique (où Héricendre farfouilla dans les étagères, lui attirant le regard mauvais de la vendeuse). Toutefois, lorsqu’il consulta les objets à vendre, il ne trouva pas les précieux outils de capture, seulement des potions et des anti-para. Le joueur fit une attaque Provoc’ à sa console avant de se diriger vers son prochain objectif.
Malgré les flammes de CRACH’FEU « luisant vivement », il parvint à ne pas foutre le feu à la route suivante. Cherchant la maison d’un pote du professeur Orme, il se planta et entra chez un random PNJ qui lui remit un objet, ravi qu’on vienne pour lui parler à lui et pas audit pote. Heureusement, le héros dans Pokémon était muet et Hiroki n’eut donc pas à exposer son fail. Une fois de retour dans l’herbe, il croisa un Coconfort, pokémon Insecte, et se maudit de ne pas avoir d’attaque feu. Alors que la créature commençait à se booster, il exécuta un coup critique qui l’annihila. Seconde preuve que le japonais jouait comme un connard.
Après avoir choppé un Œuf Mystère chez le pote du professeur Orme, on lui apprit qu’il devait se retaper le chemin dans l’autre sens pour ramener ledit œuf, en lui confiant au passage le mythique pokédex. Alors qu’il sortait de la maison, les flammes de CRACH’FEU se mirent à jaillir vivement et il se dépêcha de regarder l’extérieur avant de déclencher un incendie, recevant au passage un appel du professeur Orme qui n’avait d’autre but que de lui signaler qu’un truc « terrible » s’était passé. Il aurait bien voulu se dépêcher mais un Aspicot l’agressa dès que le bout de sa chaussure entra en contact avec l’herbe. En se promettant de cramer toute la route dès qu’il aurait une attaque feu, il s’en dépêtra et continua son chemin. Ce ne fut que lorsqu’il nota que « CRACH’FEU semblait vouloir retourner au Labo » qu’il se dit que ce jeu était vraiment décidé à l’embrigader.
Retournant à la route 29, il se fit arrêter par le mec aux cheveux rouges qui le traita de mauviette et le défia, révélant au passage son identité de Passant Garçon. Mais HIKO avait un pokémon de niveau 9 contre un pokémon de niveau 5 et l’autre eut beau le traiter de minable, il se fit ratiboiser quand même en deux coups. Hiroki en profita pour lui piquer ses sous et sa carte de dresseur (qu’il s’empressa de reprendre) pendant qu’Héricendre retournait renifler des fleurs inexistantes. Mais ça ne dura pas : le pokémon revint lui botter les fesses pour qu’il rentre au labo, et apprit Flammèche en chemin pour faire bonne figure.
Il se fit accuser par un flic du vol du Kaiminus au labo (parce que oui, Passant Garçon avait bien chouré un pokémon, l’enfoiré), sans doute parce qu’il était asiatique, et eut alors à choisir le nom du voleur. Après un intense moment de réflexion, il résolut de le nommer MINABLE et se mit à rigoler tout seul.
« Je pensais bien que tu n’étais pas comme les autres ! »
Hiroki se permit un sourire satisfait. C’est alors que le professeur Orme se mit à parler de devenir Maître pokémon, avant de lui dire « Je plaisante, ce n’est pas si simple ». Hiroki lui fit une attaque Provoc’, puis ressortit avec Héricendre pour prévenir sa mère qu’il se barrait dans la nature avec son hérisson de compagnie qu’il avait eu un quart d’heure plus tôt. Sans surprise, elle lui donna sa bénédiction et proposa de lui garder une partie de ses sous, avant de le jeter dehors. Il réalisa alors qu’il n’avait toujours pas de pokéballs, et il croisa alors la fille au Marill qui lui en remit. Avec une patience des plus relatives, il laissa passer le didacticiel ultra lent.
Maintenant qu’Hiroki avait des Pokéballs, il allait pouvoir passer aux choses sérieuses. Le Roucool qu’il croisa eut l’air d’accord avec lui, et gagna au passage le surnom de Vrai con (le japonais ayant découvert la saisie en minuscules) ce qui lui fit sans doute regretter d’être passé par là. Ses prochains combats se passèrent en rigolant tout seul comme un (vrai) con du surnom qu’il avait trouvé, et en jubilant de pouvoir enfin brûler les pokémons sauvages. Il était suivi du pokémon oiseau qu’il avait mis en première position pour pouvoir l’entraîner, mais cet imbécile préférait faire des cabrioles dans les hautes herbes ou lui tirer la gueule parce qu’il manquait de PV. Ce problème fut résolu lorsqu’il revint au centre pokémon, et le Vrai con put faire son premier combat seul face à Coconfort et démontra qu’il portait bien son nom puisqu’il parvint à rater une attaque Charge. Il lui en fallut dix pour abattre la malhereuse chrysalide qui ne ripostait pas. Et puis Vrai con eut à faire face au légendaire Gamin Farouk, avec son Rattata. Premier combat de dresseur. Et puis il y eut le Gamin Mandé, moins légendaire. Faut dire qu’on ne savait rien de Mandé, à part qu’il avait un Roucool niveau 2…et un Rattata niveau 4 qui fit un coup critique sur Vrai con qui fut forcé de se replier dans sa pokéball. Bien entendu, le japonais se mit à rager. Et ensuite il affronta Jean-Raoul le Scout, dont le nom était tellement ridicule qu’il crut qu’il allait s’étouffer de rire.
Alors qu’il arrivait sur la route 31, et que Vrai con bougeait « avec légèreté » à côté de lui, ce dernier fut effrayé par le bruissement des feuilles. Ils passèrent devant l’Antre Noir, mais continuèrent sur la gauche dans l’espoir d’arriver à Mauville. Au cours d’un combat, Vrai con apprit tornade, ce qui était cool parce qu’il affrontait un Scout et en plus il arrivait au bout des 35 Charges. Et puis ce fut le drame. Vrai con se mit à fredonner. A compter de ce moment, HIKO le remplaça par CRACH’FEU, avant de recevoir un appel du Gamin Farouk qui lui donna envie de jeter sa console par la fenêtre. Et pour couronner le tout, Héricendre et son dos enflammé vinrent se blottir contre ses jambes, provoquant sans doute de graves brûlures.
Il arriva donc dans un état déplorable à Mauville, mais il y arriva. Il se fit ensuite jeter à la porte de l’Arène parce qu’il n’avait pas « surmonté les défis de la tour Chétiflor ». Avec quelques grognements parlant de mettre le feu à la tour, il s’y engagea. Il eut à poutrer des moines (tous munis de Chetiflor…) pendant que Héricendre reniflait le plancher, démontrant son utilité sans faille. Vrai con fut autorisé à revenir en tête d’équipe pour regagner les deux niveaux de retard qu’il avait pris, et il continua son pénible trajet. Vrai con démontra encore une fois que son surnom lui allait bien en se mettant à danser autour de piliers alors qu’il n’y en avait aucun.
Une fois au sommet, il avait dégommé tellement de Chetiflor niveau 3 qu’il s’attendait presque à en voir un shiney. Il en dégomma encore des niveau 6 avant de recroiser le dénommé MINABLE en train de récupérer la CT Flash et qui se tira avec la Corde Sortie avant de pouvoir prendre la raclée qu’il méritait. Il tabassa donc l’ultime vieux pour la forme, et CRACH’FEU évolua en Feurisson. Maintenant, ses flammes ne sortaient plus de son dos, mais de ses reins et de son front…mais peu importait. HIKO ramassa la corde sortie qui traînait judicieusement dans un coin et décida d’aller poutrer le champion d’arène.
Il arriva donc à ladite arène, et eut le choix entre deux chemins sur les côtés pour éviter les dresseurs et arriver facilement au champion (mais les chemins transparents, attention, pour qu’on les voie pas tout à fait), et un chemin au centre avec deux dresseurs. Désireux de gagner de l’XP, il fonça tout droit. Celui qui avait fait l’arène ne s’était pas trop fatigué, quand même. Une fois arrivé face à Albert, Vrai con réussit à poutrer son Roucool à coup de Tornades, mais fut arrêté par le Roucoups. HIKO changea donc pour Feurisson qui fit sa fête au Roucoups niveau 13, niveau que Vrai con atteignit sans évoluer à la fin du combat.
Hiroki fronça les sourcils. Même recevoir Atterrissage avec le badge Zéphyr ne lui changea pas de la sensation de s’être fait entuber. Et soudain, il nota l’indicateur rouge sur sa console. Puis il vit l’écran devenir noir. Et se rappela que dans toute son épopée, il n’avait pas sauvegardé…
Il ne dormait pas. L’heure commençait pourtant à avancer, et il aurait fallu, mais il avait l’esprit trop occupé pour ça.
Dans la tête d’Hervé, les évènements de la fin de l’année dernière bouillonnaient. Odd retrouvé mort, puis Ulrich disparu. Ensuite, Jérémie disparu, de même que William et Aelita. Et pour compléter le tableau, l’overdose de Yumi. La police était sur le coup depuis des mois et rien ne semblait progresser. L’affaire était de moins en moins médiatisée, et ici-même, au lycée, les choses commençaient à se calmer. Le retour à la normale paraissait s’amorcer, malgré le traumatisme. Mais Hervé n’oubliait pas, lui, qu’il s’agissait de ses amis. Il n’oubliait pas que c’était Odd qu’on avait décroché d’un arbre où il était pendu par les pieds, saigné comme un cochon. Et que c’était Jérémie qui s’était fait poignarder.
Maintenant, lui était tout seul. On le regardait un peu de travers, même, parfois, parce qu’il avait survécu là où ses deux meilleurs amis étaient morts. Comme si c’était un crime. Comme si ça le désignait coupable. Ça l’écoeurait. Ses aperçus de la nature humaine avaient été des plus douteux au cours de sa scolarité à Kadic. La bande de Sissi au collège. Qu’il était con à l’époque. Mais il traînait avec encore plus con. Et puis ensuite, au lycée, ça avait paru s’améliorer : la dislocation de la bande « rivale » avait amené Odd et Jérémie à lui parler. Et là il avait découvert ce que c’était que d’avoir deux amis intelligents, et il avait vraiment pensé que tout se passerait bien jusqu’à la terminale, voire au-delà. Ils s’engageaient tous les trois vers une première S brillante, avec l’assurance des jeunes ambitieux. Et à peine quelques mois plus tard, il se retrouvait tout seul, écroulé, avec comme seule compagnie des camarades au regard méfiant qui préféraient l’éviter.
Là se posait la question : valait-il mieux être seul, ou mal accompagné ? Il n’en savait rien, mais les deux lui semblaient déplaisants.
Il jeta un coup d’œil circulaire à sa chambre. Elle était bien rangée, avant. Maintenant, des cahiers en vrac, l’un d’entre eux ouvert sur un exercice de maths inachevé, un cartable écroulé dans un coin. Le prototype de Kiwi 3 qu’il avait récupéré et gardait chez lui : à l’abandon sous le bureau. De toute façon, sans eux, il ne signifiait plus rien.
La poussière s’accumulait sur les étagères de composants robotiques. Il n’avait plus envie de construire des machines. Il n’avait plus envie de grand-chose, en ce moment.
Il nota que sa vision se troublait un peu. Il retira ses lunettes, les essuya dans un coin de son pull vert, les remit : ça n’avait rien changé. Le problème était ailleurs. Sans conviction, il s’allongea sur son lit, les mains derrière le crâne, et fixa le plafond. Lui au moins ne changeait pas, flou ou pas flou.
On frappa à la porte. Il sursauta. D’un rapide revers de main, il se frotta les yeux et lança :
-Entrez !
C’était Nicolas. Sa chevelure entre le roux et le blond sale se reconnaissait aisément. Un peu plus baraqué qu’au collège, mais toujours la même tête d’imbécile. Mais cette tête d’imbécile était marquée par une certaine tristesse. Hervé ne savait pas trop quoi penser de sa visite.
-Qu’est-ce que tu veux ? demanda-t-il, étonné.
-Ben…je me disais que ça faisait un moment qu’on avait pas parlé.
Hervé reconnut le petit quelque chose dans sa voix. La solitude. Alors lui aussi ?
-Okay. Ferme la porte, viens t’asseoir, l’invita le binoclard.
L’autre s’exécuta. Un silence un peu maladroit plana, puis Hervé choisit de lancer la conversation :
-Alors, qu’est-ce que tu deviens depuis le collège ? La première se passe bien ?
-Bof. Au début de l’année, Sissi m’a jeté comme une vieille chaussette en décidant qu’il était temps qu’elle s’entoure mieux. Elle s’est trouvé un copain je crois. S’appelle Charles, si je me rappelle bien. Au pire on s’en fout.
-C’est une pétasse de toute façon, marmonna Hervé.
Cracher leur venin permit aux deux de se soulager un minimum. Nicolas embraya timidement :
-Et toi ?
Hervé fit intérieurement la grimace. Il fallait que cette question arrive.
-Ben…j’étais pote avec Odd et Jérémie depuis que je vous avais lâchés. Sauf que là ben…
-Ah. Désolé…
Même Nicolas était assez intelligent pour comprendre qu’il avait fait une bourde. Hervé soupira :
-C’est pas grave…j’ai l’impression qu’on est un peu seuls tous les deux, non ?
-Ouais, répondit son interlocuteur.
Hervé l’observa quelques instants. Après tout, c’était mieux que rien…Nicolas avait ses bons moments. Et semblait avoir fait quelques progrès…
-Puisqu’on est tout seuls, on recommence à traîner ensemble ? Comme avant ?
Le regard de l’autre s’illumina. Hervé devina que c’était ce qu’il espérait en venant là.
-Ouais !
Aelita avait l’air de converser avec XANA. Et ce depuis un moment. William l’observait, assis sur un rocher pas loin. Elle semblait avoir du mal à se concentrer mais ce n’était peut-être qu’une impression qu’il avait. Ce n’était pas comme si il la fixait scrupuleusement. Ses pensées dérivaient dans la mesure du raisonnable, surtout qu’il craignait que XANA arrive à y jeter un regard. Il n’avait toujours pas acquis la certitude que le programme puisse, mais il n’avait pas non plus de preuve du contraire. Alors il refoulait ses petits sursauts de pensée envers la Terre. Il se sentait un peu seul, ici. La rencontre brève avec l’oiseau de métal lui avait laissé un bon souvenir, mais il doutait de pouvoir le revoir un jour. Sa seule compagnie était Aelita et les monstres. La première était froide, les seconds incapables de toute intelligence.
Il se rappela qu’il avait décidé de cacher ça. Alors il continua à laisser son regard dériver dans les brumes de la Montagne, en tentant de faire le vide. C’était une compétence qu’il avait vite acquise. Pourtant, cette fois, il tenta plus de se focaliser sur l’avenir. Par exemple, le prochain affrontement avec les nouveaux Lyokoguerriers…
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Bonjour chère Ikorih,
il est plaisant de laisser les récits souffler.
En effet, il s’agit là d’un chapitre de pause et de décentrement. La nouvelle génération de guerriers était le principal ressort des chapitres précédents, avec ça et là des apparitions et des passages sur des personnages externes tels qu’Hervé ou Aelita. De ces apparitions, la place dans l’économie du récit n’est d’ailleurs pas directement évidente. Ici, les héros ne font une apparition que très limité, et qui sert surtout à rappeler la chronologie. Un mouvement tactique important va avoir lieu. Mais cette scène semble assez secondaire du point de vue de l’intrigue, même si elle a pour intérêt de développer les relations entre personnages.
Aussi dans ce chapitre est-il question de tout sauf du fil rouge. C’est pourquoi c’est un décentrement. Pareil mouvement a deux conséquences. D’une part il accroît la complexité de cet univers. La visite de William dans un nouveau lieu montre en effet que Xana n’a pas pour seul front les lyokôguerriers, et que tout n’est pas au beau fixe chez lui. Il n’est pas de certitudes quant à la nature de cette sphère, mais l’apparition dans un monde contrôlé par Xana d’un élément visiblement, quoique cela soit incertain, extérieur montre que tout est loin d’être clair et parfait.
D’autre part, le décentrement ressemble a une prise d’élan. L’intrigue piétine, voire recule afin de mieux sauter. Autrement dit il s’agit ici d’accumuler des forces en vu de l’avenir. Tout mot est signifiant, lourd de sens et d’implications dans un récit, aussi les passages sur Hervé et Ikorih créent un effet d’attente, de suspend. Certes, il n’est pas dit que l’énergie ainsi accumulée sera employée, ni que ses passages auront plus à proposer qu’un simple approfondissement de l’univers, mais cela n’empêche pas la formation d’une attente, et l’ajout de pièces au puzzle.
Ce chapitre est aussi à bien des égards un chapitre de pause. Le passage emblématique de cet aspect étant la partie de Pokémon à laquelle s’est livrée Hiroki, passage fort plaisant pour les amateurs et vétéran de ces jeux. Il s’agit là d’une scène sans rapport avec l’intrigue, encore plus détachée que celle d’Hervé qui fait un état des lieux. Il s’agit là d’une scène ludique et distrayante, un oubli du monde extérieur, d’ailleurs Hiroki oublie la question de la batterie. Et en même temps, il s’agit d’un jeu de lutte et de combat, comme une mise en abyme du récit. Ce qui est d’autant plus intéressant que les héros sont à la veille d’une bataille. Il s’agit donc ici d’une représentation métaphorique du soir de la bataille, de sa tension et de son agitation, de sa recherche de l’oubli. Il s’agit d’un vain effort pour stopper le flot des événements ou s’y soustraire. C’est peine perdue. Le jeu en effet fait état de nombre d’événements, plus ou moins prévisibles : rencontres aléatoires, route barrée… À pousser plus loin la métaphore, il apparaît que le jeu a mis du temps a arrivé, a déjà été retenu à de multiples reprises. Autrement dit, la pause a déjà eu lieu, il est trop tard pour échapper à la machine infernale.
Au niveau du style, il est une variété certaines de voix dans ce chapitre, entre le style descriptif des débuts et le glissement vers l’oralisant. La palette est assez large est finalement reflète bien le côté baroque de ce chapitre en comparaison des précédents.
Ce chapitre en somme, loin d’être déplaisant n’en laisse pas moins perplexe au premier abord, du fait de la rupture qu’il représente par rapport aux précédents. Il s’avère être en fait à double entente et porter des projets d’écriture complexes, qu’il dépose comme autant de fleurs d’en l’esprit du lecteur tout en entretenant une savante incertitude su la valeur réele de ces effets.
Au plaisir de voir le choc des cavaleries. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Posté le: Lun 25 Mai 2015 14:16 Sujet du message: Commentaire
Inscrit le: 29 Aoû 2012 Messages: 170 Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
*Tandis que le loup d'Ellana était repartit depuis 10 minutes, un nouveau parchemin apparut. Lorsque Jerem l'ouvrit, des flammes en jaillirent ainsi qu'un blizzard. Ceci ne signifiait qu'une chose : Un chapitre de GB avait été posté. Fort bien. Un nouveau parchemin apparut sur le bureau de l'apprenti mage de lumière et il se mit à écrire*
Bonjour Iko.
Voici donc le chapitre 16, voyons ce que tu nous réserves.
Longueur du chapitre :
Alors ce chapitre est plus court que les autres je trouve.
Avis global et personnel sur le chapitre :
Alors oui pas de relevé car d'une j'ai pas le temps et de deux j'en trouve rarement sur tes textes ^^.
Bon donc le passage avec William qui s'autorise quelques pensées personnelles et se ressasse son manque de...cruauté. Ensuite cette mystérieuse boule d'énergie qui le fait tomber dans les pommes (excellent ^^).
Et ensuite il se réveille dans un autre endroit. et un mystérieux oiseau métallique (ben voyons comme par hasard ) vient lui rendre service. Et au final il retrouve Aelita et la gifle (quel violence envers les femmes Iko ^^).
Donc conversation sur ce mystérieux endroit. J'ai la vague impression qu'a la fin de cette partie du texte, il y'a comme des dissensions entre William et Aelita, peut-être une future querelle interne ?
Ensuite le micro passage entre Sylith et Senja. Pas grand chose a dire.
Le passage de Hiroki m'a paru inintéressant, il m'a plus fait penser à du remplissage qu'à autre chose et ne donne pas envie de le lire plus que ça. Mais point spécial pour la console qui s'éteint sans qu'il ait pu sauvegarder ^^.
Hervé et Nicolas qui se réconcilie, oui c'était plus ou moins logique étant donné que les deux se retrouvent tout seuls mais les raisons sont bonnes et cohérentes donc nickel.
Et on termine une nouvelle fois avec William qui se perd dans ses pensées et commencent à retrouver des sentiments, choses que XANA etait sensé leur faire perdre en les contrôlant. Cela renforce mon hypothèse d'une future bataille interne.
Bon au final, je ressors de ce chapitre avec un sentiment peu positif, je me suis un peu ennuyé. Alors c'était certes voulu, mais bon.
Au plaisir d'assister au prochain affrontement.
*Jerem referma le parchemin et utilisa sa magie afin de l'envoyer à Ikorih* _________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.
Bon alors. It's been...two weeks. Comme quoi mon rythme de publication inconscient est bien calé. Répondons à mes deux commentaires o/
Sinus : Effectivement, le chapitre se voulait comme une sorte de break où on regarde autour du groupe mais pas dedans. L'idée était de voir ailleurs, histoire de souffler un peu et d'aborder (même succintement) d'autres personnages secondaires.
La visite de William dans le lieu mystérieux est un point important pour le fil rouge malgré tout. Et on aura d'autres phénomènes du style au fil de la fic, logiquement.
"passages sur Ikorih"? Je ne me souviens pas m'être explicitement nommée dans la fic...(a)
Le passage sur pokémon, même si tu lui trouves une symbolique sympa, est très déconnecté et avait vraiment pour but de déconner un peu. Mais j'ai quand même relié ça à l'intrigue. (a)
Pour la baston, on voit ça dans deux minutes...
Jerem : le chapitre n'est, de mémoire, pas spécialement plus court que les autres. Je fais des tailles de chapitres assez régulières, faut dire....x)
L'oiseau métallique n'a pas de lien avec la grande et belle musique du métal, en fait. C'est un être qui apparaît déjà dans Abysses, et que j'ai eu envie de replacer parce que je l'aime bien Il n'aura sans doute pas d'importance pour la suite, mais voilà. Pour la gifle sur Aelita, tu dis ça parce que t'es fan mais n'importe qui a envie de mettre des tartes à Aelita. (a)
Les passages Sylith/Senja c'est le bien, y a toujours des choses à dire
Pour Hiroki, cf plus haut o/
Hervé et Nicolas n'étaient pas prévus à la base, et puis je me suis dit que ce serait sympa de les rajouter. Alors voilà. o/
William n'est pas totalement sous le contrôle de XANA, il le suit de son plein gré parce qu'il n'a plus aucune vie sur terre. Il a considéré les LG comme responsables et s'est vengé, et a choisi de rester avec le virus.
Allez hop. Affrontement incoming.
Chapitre 17 : la rouille.
On aura donc une plongée sur Réplika, majoritairement. Voilà voilà. Il introduit des nouveautés côté virtuel alors enjoy o/
Spoiler
-Okay, ça va chier.
Le Réplika montagne s’étendait devant eux. Depuis la régie, Dorka indiqua à Emeline une tour où garer le Skid. Sur ce territoire, ce n’étaient pas les endroits propices qui manquaient : il suffisait d’avoir une tour assez proche de la mer numérique.
Cependant, leur satisfaction de trouver un ancrage fut de courte durée. Autour de la tour, une sorte de bouclier se dressait, comme un cocon rougeâtre transparent, parcouru d’éclairs colorés.
-Senja, c’est quoi ça ? interrogea Sylith.
Emeline stoppa l’engin à quelques mètres.
-A mon avis, on aura du mal à s’amarrer là, commenta le garçon masqué. Mais je n’arrive pas à voir ce que ça peut être. Dorka, tu peux l’analyser ?
-Je vais essayer. Essayez de débarquer un peu plus loin en attendant, le Skid est vulnérable.
Ils s’exécutèrent donc, jetant leur dévolu sur un plateau voisin. Emeline resta dans le cockpit du pilote, Floyd prit immédiatement l’initiative de patrouiller en l’air, pour voir venir d’éventuelles menaces, étant donné que Dorka se concentrait sur le décryptage des infos sur l’étrange champ rouge.
-On dirait un champ de force, commenta Arry. Partant de là, on peut pas relier à Aelita ?
-C’est pas impossible. De toute façon, XANA est forcément derrière tout ça…
L’équipe était au nombre de six sur le terrain. Au sol, il restait les deux métalleuses ainsi que Senja et son IA dévouée, la dénommée Alice. Ils surveillaient les environs comme ils pouvaient, mais il était évident qu’ils verraient moins de choses que le patrouilleur aérien, en lequel ils plaçaient une grande confiance.
-Ok je commence à avoir quelques infos, annonça la régie. Il s’agit d’un barrage d’énergie de nature inconnue, et d’origine inconnue également. Il ne porte pas la signature habituelle de XANA. Il empêche d’approcher la tour.
-Bon bah on a qu’à aller voir sur une autre tour…
-Ce serait effectivement le meilleur plan, sauf que…je crains que toutes les tours du Réplika ne soient affectées par ce phénomène.
Quelques jurons échappèrent aux virtualisés.
-Alors comment on fait pour les virer ?
-Je ne sais pas, avoua Dorka. Vous devriez chercher sur le terrain, peut-être que quelque chose permet de les désactiver.
-Oui mais on ne peut pas laisser le Skid sans surveillance, commenta Senja.
Il passa en revue son effectif et suggéra :
-Alice, Sylith, allez en reconnaissance ensemble. Moi, Arry et Floyd on reste garder le vaisseau.
Aucune discussion. Alice hocha la tête immédiatement, Sylith lui jeta un regard à la limite de l’hostilité, et les deux s’éloignèrent sur un sentier.
-T’es sûr que c’est un bon plan ? commenta Floyd depuis les cieux.
-Ouais, elles sauront se démerder. Nous on garde le Skid jusqu’à ce qu’on en sache plus…
Sylith remarqua vite qu’Alice ne courrait pas aussi vite qu’elle. Elle gronda intérieurement de devoir ralentir pour rester à sa hauteur. Elle n’eut pour tout remerciement qu’un regard froid et sans émotions. Elle maudit intérieurement Senja qui lui imposait de se promener avec son IA. Elle pouvait très bien s’en sortir seule !
Alice la saisit soudainement par le bras et l’attira derrière un rocher. Sylith faillit lui mettre une droite, mais se figea en entendant un grincement caractéristique des mécaniques d’un Krabe. Quoique peut-être encore pire, comme s’il était rouillé. Alice parla enfin, ce qu’elle n’avait pas fait une seule fois depuis le début de la mission :
-Je vais voir. Reste ici.
Surprise par l’autorité qu’elle sentait dans la voix de la gamine, elle ne contesta pas et la vit se volatiliser sous ses yeux. Elle attendit. Après quelques temps, Alice était de retour.
-Trois Krabes au bout du plateau. Ils présentent une rouille inhabituelle.
Sylith haussa les épaules. Quelle différence ?
-Et l’un d’entre eux brille en rouge.
D’autres grincements se firent entendre. Alice décrypta rapidement.
-Ennemi en approche. J’engage le combat.
-Attends ! siffla Sylith. Est-ce que tu es bien sûre que ça ne cache pas une ruse de XANA ?
Mais trop tard, l’IA s’était à nouveau volatilisée. Bientôt, Sylith entendit les sons des lasers. Il allait être temps de rejoindre la bataille, Alice ne s’occuperait pas de ça seule. La brune fléchit les genoux et bondit au-dessus du rocher, propulsée par son pouvoir. Elle constata par elle-même l’étrange rouille et la luminescence du Krabe central. Et l’habileté d’Alice à disparaître pour éviter les tirs.
Pas question que la gamine la tourne en ridicule.
Sylith se rapprocha rapidement jusqu’à avoir un des trois monstres à portée. Elle fit valser ses chaînes pour trancher la patte, avec succès : la créature, déséquilibrée, tituba. Mais ce fut Alice qui en profita pour lui décocher son boomerang dans la cible. Du bouclier, elle stoppa les lasers des deux autres, puis rattrapa son arme à distance et disparut. Les monstres se retournèrent vers Sylith qui jura intérieurement, et décida de charger. Elle encaissa plusieurs lasers avant d’arriver à portée de saut, mais une fois là, elle bondit en espérant arriver sur la tête d’un Krabe. Et tout se serait passé comme prévu si Alice n’avait pas éclaté à coup de marteau la patte de la créature.
La surface du crâne du monstre devint instantanément instable. Sylith lâcha une bordée d’injures cette fois bien audible et eut le réflexe de sauter à nouveau pour atteindre la bestiole d’à côté, la rouge (enfin, plus rouge que les autres quoi), dont elle éclata la cible proprement tandis que l’IA achevait l’autre.
A peine les derniers débris disparus, Sylith fit volte-face et regarda Alice.
-Mais tu peux pas avoir un peu d’esprit d’équipe ? T’as agi en en faisant qu’à ta tête, c’était tout juste si tu me tirais pas dans les pattes !
Face à sa colère, elle ne trouva qu’un visage sans expression. Et elle se rappela qu’elle s’adressait à un programme. Elle n’eut pas le loisir de s’énerver davantage : la voix de Dorka résonna dans leurs têtes.
-Hé ! Il s’est passé un truc bizarre. Je crois que le bouclier rouge a perdu de l’énergie.
L’équipe restée au Skid prêta l’oreille.
-Comment ça se fait ? questionna Emeline.
-Bonne question. Alice et Sylith ont affronté trois Krabes, dont un qui brillait d’une façon étrange apparemment. La baisse d’énergie coïncide avec la destruction du monstre concerné. Vous tirez la même conclusion que moi ? demanda la régie.
-Ouaip. On trouve les monstres rouges et on les éclate, sourit Floyd.
-Tu saurais chiffrer la baisse ? questionna Senja.
-Je dirais…20%. Pourquoi ?
-Rien, rien, répondit-il, pensif.
Dorka, depuis le labo, réfléchit un peu.
-Du coup je pense que vous devriez laisser les plus rapides et les plus efficaces patrouiller sur le territoire tandis que les défensifs gardent le Skid. Emeline, tu devrais descendre et rester avec Senja. Floyd et Arry, vous pouvez vous mettre en mouvement pour couvrir plus de terrain.
-Mais on a personne pour couvrir les attaques aériennes, objecta Senja. Sur ce territoire ça devient très risqué…
-T’as tes Ball’Glace, non ? commenta Emeline.
Il haussa les épaules, n’objectant pas davantage. Floyd descendit ramasser Arry en croupe, puis s’envola vers l’Ouest du Réplika, à la recherche des étranges monstres rouges.
-Sylith, Alice, vous bougez aussi. Plus vite vous aurez mis la main sur les monstres, plus vite on pourra arrimer le Skid et entamer la Translation ! ordonna Dorka.
Alice se mit immédiatement en mouvement sans protestation, suivie de près par Sylith qui n’avait aucun problème à rester à sa hauteur.
-Ne vous éloignez pas trop de la tour, mais essayez de ne pas quadriller la même zone que Floyd et Arry ! ajouta l’opératrice.
-Tu peux nous indiquer où sont les monstres ?
-Non, malheureusement, les radars captent très mal leurs signatures…oh attendez, j’en ai quelques-uns vers votre droite !
Les deux combattantes considérèrent le sentier. Il menait à une île avec une petite plateforme au bout, mais rien de plus n’était visible. Sylith n’eut malheureusement pas le temps de faire part de ses doutes : Alice se lançait directement dans cette direction. Avec un grognement, elle lui emboîta le pas. Arrivées à l’extrémité de l’île suivante, elles jetèrent un œil dans le vide en dessous et ne purent que constater : une petite île, ou plutôt un rocher volant, bien en contrebas, et plus bas, la suite du chemin.
-Oh, super, et comment on passe ?
-On saute, rétorqua l’IA de sa voix froide et cassante.
Sans laisser le temps à sa camarade de protester, elle prit son élan et sauta sur le rocher, de là, elle s’élança une fois encore et parvint à saisir le bord du relief suivant. Elle se hissa aisément sur la piste et regarda la Lyokoguerrière, semblant lui demander ce qu’elle attendait pour la suivre. Cette dernière sentit qu’elle n’avait pas le choix. Elle fléchit les genoux, ses talons s’enflammèrent, et elle sauta à son tour sur la plateforme intermédiaire, avant de rebondir rapidement pour atteindre la suite du parcours. Pas besoin de s’accrocher, elle atterrit sur ses deux pieds, à côté de l’enfant virtuelle qui lui adressa un regard vide avant de continuer.
Devant elles, la portion de territoire où se trouvait la tour enclavée (elle aussi protégée d’un bouclier rouge), séparée du sentier par un trou. Sylith supposa rapidement que XANA s’était amusé à recréer en mélangeant des portions du territoire. Et il avait également ajouté de petites plateformes qui gravitaient autour de l’îlot de la tour.
-…ça promet d’être intéressant, commenta Alice.
L’humaine sursauta en l’entendant. Sa voix d’enfant au ton désagréable leur arrivait si peu souvent aux oreilles.
-Tu as raison. Faut qu’on trouve les monstres, ajouta Sylith.
Mais en réalité, ce furent les monstres qui les trouvèrent. Emergeant de derrière la tour, deux Tarentules les ciblèrent. Aucune des deux n’était de couleur rouge. Sylith n’eut pas les réflexes d’Alice et encaissa une salve de lasers de plein fouet. A cette distance, elle n’arriverait pas à foncer jusqu’aux créatures, et elle n’avait pas de bouclier. Heureusement, l’IA en avait un, et sembla considérer que s’interposer pour la protéger était une bonne idée. Sèchement, elle lança :
-Charge, c’est ta seule chance de t’en sortir !
Sylith grogna. Elle n’avait pas tort. Elle prit donc son élan, et une fois arrivée derrière Alice, décolla pour sauter au-dessus. Elle adorait ce pouvoir qui lui permettait de se propulser à des hauteurs relativement vertigineuses. Lorsque la gamine la vit passer au-dessus d’elle, elle se volatilisa, la laissant seule cible des monstres. Ce ne fut pas forcément pour plaire à l’humaine, mais elle n’avait pas le choix. La densité de lasers se faisait assez alarmante, mais Sylith parvint à une distance respectable avant de se faire dévirtualiser. Elle eut le temps de placer un glyphe qui brûla une des deux Tarentules, mais une troisième émergea de derrière la tour, encore une fois, pour la remplacer. Celle-là rougeoyait.
Dans les brumes aériennes, la monture de Floyd naviguait, en quête de monstres à zigouiller. Ses deux cavaliers scrutaient le brouillard, tendant également l’oreille pour compenser leur visibilité calamiteuse. Cela paya : Arry capta un vrombissement, vite accompagné d’un long chant plaintif. Une Manta et quelques Frelions.
-Je n’aime pas les Frelions, soupira Floyd. Durs à viser.
-Surtout dans ce brouillard, commenta Arry. Mais on devrait pas les attirer vers le sol ? Sinon moi je ne sers à rien…
-Je vais essayer, mais ça reste des adversaires aériens, pas sûr que tu t’en sortes.
-Ce sera toujours mieux que rien.
Il dirigea son céleste destrier vers la provenance des bruits, jusqu’à ce que quelques lasers fendent la brume. Là, il fit volte-face et repartit vers le plateau le plus proche.
-Ils nous suivent ? lança-t-il.
Arry jeta un regard par-dessus son épaule : quelques formes sombres se dessinaient derrière eux.
-Ouaip !
-Super !
Il leur sembla que le brouillard s’éclaircissait, ce qui n’était pas plus mal. Ils étaient à présent au-dessus du sol, sécurité appréciable contre la chute fatale. Les formes sombres se précisèrent. Trois Frelions en avant-garde faisaient bruisser leurs ailes, mais l’ombre massive qui les suivait les rendait absolument ridicules. C’était une énorme Manta, qui semblait bouger plus lentement que les autres. Et une lumière rouge menaçante émanait de son cœur.
-Bon, ça c’est la cible, commenta Floyd.
A l’instant où l’ombre du monstre géant se profila sur le sol, de violentes explosions se mirent à le secouer. Ils en comprirent vite la raison : cette Manta était en fait un bombardier géant qui lâchait des bombes en continu.
-Tout compte fait, commenta Arry, je préfère rester là.
-Je vais essayer d’ouvrir un passage dans les Frelions et de là tu devrais pouvoir sauter sur le dos de la Manta, suggéra Floyd.
Elle hocha la tête. Son coéquipier se mit donc à cibler les insectes de ses engrenages, mais ils étaient vifs et petits, ce qui les rendait difficiles à atteindre. Agacé, mais modérément, il choisit de se rapprocher un peu. Il glissa à Arry :
-On monte au corps à corps, tu les découpes rapidement sans qu’ils puissent réagir, et puis on prend de l’altitude et je te largue sur le dos du bombardier. Ça te va ?
Nouveau hochement de tête. Brusquement, le pégase chargea, ce qui les aurait sans doute arrachés à son dos s’il n’avaient été dans un monde virtuel aux règles modifiées. Les Frelions n’eurent, comme prévu, pas le temps de réagir. Les lames de cristal du bras d’Arry, maintenant bleutées, les tranchèrent en deux, sauf le dernier qui parvint à s’écarter, mais encaissa un engrenage de Floyd. Rapide, efficace. Conformément au plan, le cheval s’éleva ensuite dans les cieux virtuels, et Arry sauta de son dos, frappant la Manta d’un Coup Croix super efficace (alors qu’elle était pourtant de type Vol). Ça ne suffit pas à achever son importante jauge de points de vie, mais la blonde utilisa son pouvoir, faisant jaillir de grandes dents de cristal du monstre même. Cette fois, c’était la fin. Arry eut à faire connaissance avec le sol, mais au moins, ils avaient eu la Manta…
Elle leva le nez pour croiser le regard de Floyd, mais ne le vit pas : à la place, des confettis virtuels et un panache de fumée noire qui fonçait droit sur elle.
-Putain…
-Boucliers réduits de 65%, annonça Dorka. Mais on a un problème : Sylith s’est fait atomiser par les Tarentules, Floyd et Arry très probablement par William au vu de la fulgurance de l’attaque.
-Merde, commenta simplement Emeline.
-Alice pourrait finir le boulot seule, mais on sera jamais assez nombreux pour la translation, marmonna Senja pour lui-même.
-Tu proposes quoi ?
-Laisse-la essayer. Ça permet de mieux l’entraîner et de repérer éventuellement certains défauts pour l’améliorer après, finit-il par dire après un temps de réflexion.
-Oui, mais ça permet aussi à XANA de mieux l’analyser, non ? fit remarquer Dorka.
-Je pense qu’il a déjà eu un certain nombre de données avec ces deux combats, il a besoin de moins d’informations que nous pour l’analyser. Tant pis pour ça…
Senja resta silencieux quelques instants avant de reprendre vivement, faisant sursauter tout le monde :
-Non, j’ai encore mieux : mesure-la à William ou Aelita, histoire de voir ce qu’elle vaut.
-Alice, changement de programme. C’est probablement mort pour les monstres, mais tu peux encore essayer d’avoir un des lieutenants de XANA.
-Localisation ? requit l’IA de sa voix glaciale.
-L’un d’entre eux se dirige vers ta position à grande vitesse.
L’enfant confirma qu’elle savait quoi faire.
Aelita se posa sur le rebord de pierre qui encerclait la tour. Elle chercha des yeux la Lyokoguerrière qu’elle devait éliminer, mais ne vit rien. Elle fronça les sourcils.
Quelque chose se matérialisa dans son champ de vision. Elle braqua immédiatement son regard dessus, mais ne vit rien de plus. Bizarre. Elle fut tentée de contacter XANA pour l’informer de cette anomalie, mais elle n’aimait pas devoir le déranger pour rien, et en plus elle serait vulnérable le temps de l’entrevue. Pas très souhaitable lors d’un combat, donc.
La chose revint. Elle n’eut pas le temps de réagir qu’un boomerang noir la frappa de plein fouet, la faisant chuter vers le sol.
-Qu’est-ce que… ?
Elle aperçut un avatar virtuel d’enfant qui rattrapa l’arme et se précipita sur elle, pendant une fraction de seconde. Puis le territoire vide de nouveau. Et puis la gamine, marteau en main, qui lui expédia une monumentale beigne. Aelita eut le réflexe de s’envoler, mais avait tout de même perdu des points de vie. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. XANA serait peut-être en mesure de mieux analyser, mais pour le moment…
Une nouvelle fois, son adversaire avait disparu. Elle la chercha du regard, et la repéra s’apprêtant à lancer une nouvelle fois son boomerang. Un champ de force éclair la toucha, et elle se volatilisa. Mais pas comme quelqu’un qui a été dévirtualisé, non, bien comme si on l’avait brusquement effacée.
Aelita encaissa l’arme tout de même. Elle venait d’un autre angle cette fois. Le boomerang revint vers son expéditrice, qui encaissa également un second champ de force et fut dévirtualisée. Mais Aelita se fondait dans un panache de fumée rougeoyante pour replonger dans la mer numérique et s’y régénérer.
-Cross-kill, Senja, annonça Dorka. Y a plus que vous deux sur le terrain, vous devriez rentrer avant que William n’arrive s’occuper de vous.
-C’était le plan, répondit-il.
Et ils s’effacèrent pour regagner le Skid.
-Qu’est-ce qui va arriver à Alice ? s’enquit Sylith dès le retour de son ami au labo.
-Je vais la recréer. J’ai une sauvegarde de ses données, je pourrai en plus ajouter quelques modifications en prenant en compte les résultats d’aujourd’hui. Il faut que j’y réfléchisse, ça ne se fera pas tout de suite. Il faudra également que j’installe un programme pour la recréer automatiquement, pour les prochaines fois…
-Je vois. On rentre ?
-Alex va nous scalper si on traîne trop, venez, lança Dorka.
Floyd bondit sur son skate après avoir laissé ses amis internes. Vif comme le vent, il ne prit pourtant pas la direction qu’il prenait habituellement pour rentrer chez lui. Il avait envoyé un message à sa mère pour la prévenir qu’il voyait un ami dans la soirée et serait un peu plus tardif que d’habitude. Elle n’avait pas objecté.
L’air sifflait à ses oreilles. Il donna une nouvelle impulsion du pied. Il se demandait s’il avait bien fait de suggérer cette entrevue. Mais il ne pouvait plus reculer. Et puis non, au fond, il était convaincu que c’était la chose à faire. Il se tiendrait à ses engagements personnels, même s’il ignorait ce qui le motivait. Un sursaut d’humanité, peut-être, un sursaut qu’il ne ressentait pas chez les autres.
Le vent continuait à souffler dans ses cheveux. Il leva les yeux : de l’autre côté de la route, sa destination. Déjà ? Le temps lui avait semblé passer si vite, alors qu’il réfléchissait. Il appréhendait un peu. Mais comme il l’avait déjà dit : il ne pouvait pas reculer. Il descendit de sa planche, l’attrapa par le nez, traversa la chaussée avec précaution. Un parc, entouré d’un joli grillage en fer forgé. La porte, ouverte. Il entra, et sentit le souffle céleste s’engouffrer dans son chemin. L’allée menait tout droit à une fontaine. Quelques arbres, sans beaucoup de feuilles, et une herbe d’un vert terni par l’hiver. Il n’avait pas froid, il n’avait pas chaud non plus. Il avança, faisant crisser les graviers sous ses chaussures. Une silhouette, là où il allait. Personne d’autre. Le parc était désert. Normal. La nuit tombait, la saison ne se prêtait pas à jouer dehors.
Ils étaient seuls.
Mis à part ses pas, seul le doux bruitage des courants dans les branches donnait vie au lieu. Ce n’était qu’un demi silence. Un silence de paroles, mais pas de suspension du temps, rien, le monde continuait à tourner.
Floyd était presque arrivé.
L’autre lui tournait le dos, mais devait forcément percevoir sa présence. Il ne cherchait pas à être silencieux. Bientôt viendrait le verbe, et à ce moment-là seulement ils commenceraient à communiquer.
Floyd s’arrêta à côté d’Alexandre. Ils choisirent l’un et l’autre de continuer à se taire. Le bruissement de l’eau vint s’ajouter au tableau sonore du parc. Un geai passa furtivement d’un arbre à un autre, son aile au bord bleuté attirant le regard. Quelques étourneaux gazouillaient également dans les branches. Réflexion faite, le parc n’était pas si vide, ni si silencieux. Quelques minutes s’écoulèrent. Les deux adolescents échangeaient parfois un regard furtif, comme s’ils se demandaient lequel parlerait le premier. Et rien ne venait. Nul ne savait par quel bout prendre la question.
-Que me veux-tu, Floyd ?
La voix d’Alexandre, calme, posée, vint enfin rompre le silence des mots. Floyd allait être obligé de commencer à formuler.
-Je me suis dit que tu devais rester en contact avec le groupe. Je me suis dit que je devais être cet intermédiaire entre toi et nous. Et je me suis dit aussi que de simples SMS ne m’assuraient pas de ton ancrage. Au moins, tu as pris le temps de venir.
-Oui, répondit simplement l’autre.
Un autre silence, marqué par la brise.
-Comment ça se passe, dans ton nouveau lycée ?
-Les choses se passent, tout simplement. L’ambiance est différente, c’est sûr. Mais on s’en fiche. Je peux réfléchir.
Le Lyokoguerrier hocha la tête. Puis il se décida à raconter un peu.
-Il s’est passé des trucs bizarres avec XANA aujourd’hui. Des boucliers protégeaient les tours, on ne pouvait pas s’arrimer : il a fallu détruire des monstres rouges étranges. Même avec l’IA de Senja, on a pas réussi à aller au bout. J’imagine que c’est qu’une question de temps, mais…
-Je ne sais pas, Floyd. Je ne sais pas si je reviendrai. Je sais que c’est ce que tu es venu me demander, au fond, et c’est pour ça que tu voulais me voir en chair et en os, n’est-ce pas ?
Acquiescement. Soupir. Espoir.
-Je ne sais pas, répéta Alexandre. Je n’ai rien pu dire lorsque ma mère est venue me chercher pour m’emmener loin de vous. Je ne sais pas si je suis tellement attaché à notre groupe. Revenir serait sans doute hypocrite, après une telle défection.
-Moi je ne t’en veux pas. La preuve, je continue à te parler, à faire comme si tu étais des nôtres, à te tenir au courant des évènements. Dans l’espoir qu’un jour, tu reviennes.
-Les autres ne me laisseraient pas faire, commenta le littéraire avec un sourire sinistre. Je l’ai bien vu dans leurs yeux. Et au fond, je pense que cette IA leur est infiniment plus utile que moi. Ils n’ont pas mis longtemps à me remplacer, et ont l’air satisfaits du résultat.
Floyd ne sut quoi dire. Il chercha un argument pour prouver à Alexandre qu’il avait tort, mais n’en trouva pas. Alors le silence revint insidieusement se tenir entre eux, invisible personnage. Mais il était éclipsé par la tapisserie sonore qui les entourait, la chantante harmonie du monde qui continuait son chemin tandis qu’ils s’arrêtaient pour parler. Ses fils d’argent se tendaient entre chaque arbre, et chacun était une corde vibrante d’émotion qui sonnait au passage du vent, de la vie, du temps.
Leur discussion se suspendit, comme consciente de son aspect dérisoire face à ce spectacle. Un bruissement, comme des feuilles de papier, comme les pages d’une histoire qu’on tourne : une nuée d’étourneaux s’envolait de l’autre bout du parc, parsemant le ciel noir de petites taches noires. Ils se turent encore un peu plus, et regardèrent leurs arabesques aériennes, pareilles à une brise obscure.
Les étourneaux s’éloignèrent.
-Alice ne peut pas te remplacer, Alexandre. Elle n’est pas un maillon de notre groupe. Elle ne fait pas partie des quatre qui nous ont entraînés dans cette histoire. Et moi je comprends ton départ. Tout comme je saurai accepter ton retour.
-Tu saurais, ou tu sauras ? souligna le littéraire, jouant sur les conjugaisons.
-Là, ça dépendra de toi.
Nouvel échange de regards. Ils ne l’avaient pas fait souvent, parlant côte à côte mais pas face à face. Un rapide instant leur suffit pour entrapercevoir un petit bout de l’âme de l’autre. Mais ils furent incapables de décrypter ce qu’ils avaient vu, et cet instant fut marqué d’un nouveau flottement. Un petit malaise, peut-être. Floyd réalisa que ses doigts s’étaient crispés sur sa planche, comme si son sens du toucher ne s’état réveillé que maintenant. Alexandre détourna les yeux, les posa sur sa montre.
-Il y avait autre chose ?
Floyd eut envie de répondre qu’il y avait des milliers d’autres choses, qu’il le ramènerait avec eux malgré tout. Mais il sut qu’il avait assez parlé. Alors il secoua la tête en signe de dénégation.
-Alors, je pense que cette entrevue est terminée.
Ils se saluèrent vaguement, et chacun s’en alla de son côté. En silence, comme ils étaient venus. Donc pas vraiment en silence, en fait. Environnés de sons qui, tous ensembles, formaient le silence.
Sur le trottoir, les roues du skate de Floyd claquèrent sur le sol. Son pied frappa le bitume, le bourdonnement de la planche résonna tandis qu’il quittait les lieux pour regagner son foyer.
Aelita se posa sur le rebord de pierre qui encerclait la tour. Elle chercha des yeux la Lyokoguerrière qu’elle devait éliminer, mais ne vit rien. Elle fronça les sourcils.
Quelque chose se matérialisa dans son champ de vision. Elle braqua immédiatement son regard dessus, mais ne vit rien de plus.
Arrêt sur image. Retour un peu avant. L’élément cherché apparaît. L’intelligence artificielle créée par les ennemis. Et le plan d’après, elle a disparu. Que fait-elle ?
Elle semble observer avec attention. Son regard est braqué sur Aelita. Mais lorsque cette dernière la voit, elle disparaît. Puis elle revient quelques instants après, elle a visé, elle lance son arme. Les radars ont effectivement senti une apparition, mais les signaux ne sont conjoints qu’à l’état visible. Invisibilité parfaite ?
Si elle peut se rendre invisible, pourquoi réapparaît-elle ?
Manifestement, elle ne revient pas que pour les attaques. Elle est de base à l’état visible. Perte d’énergie ? L’avatar n’en signale aucune.
En combat, elle est de base invisible. Elle apparaît pour attaquer, mais pas que. Pourquoi réapparaître si ce n’est pas une question d’énergie ?
Viser. C’est ce qu’elle fait lorsqu’Aelita la repère. Elle vise. Donc, elle ne peut pas viser en étant invisible. Peut-être parce qu’elle ne voit pas. Les radars ont enregistré quelques signaux de l’IA, très brefs, aux alentours des Krabes, avant l’attaque de front.
Dévirtualisation d’Aelita. Déduction : adversaire dangereux. Intelligence de combat développée, soutenue par un armement polyvalent et un pouvoir puissant. Comparaison en cours…
Pas d’antécédent trouvé. Outil complexe. Difficile à réussir du premier coup (nécessité d’expérience préalable ? ) Développement de la stratégie humaine. Amélioration des modes de combat virtuel, d’où amélioration de l’intelligence. Note : oubli des véhicules. Eléments disparus.
Dévirtualisation de l’IA. Déduction : reviendra. Données sans doute sauvegardées quelque part. Partie protégée du Supercalculateur ? Hypothèse à confirmer.
Etablissement du schéma comportemental requis pour les prochains combats. IA naturellement visible. En combat, devient invisible, sauf pour les attaques et les repérages. Conçue pour le combat, logiquement. Pas de stratégie de groupe visible : comportement individualiste. IA : pas de considérations humaines. Marge d’erreur faible. Potentialités d’améliorations sans délai (prérequis : programmeur efficace).
Nécessité de riposte. Connexion au Web en cours. Recherche d’informations.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Posté le: Jeu 04 Juin 2015 19:27 Sujet du message:
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Bon alors j'ai repris le texte à partir du moment où j'avais arrêté de commenter, même si j'avais déjà tout lu, c'était l'occasion de noter les quelques remarques que je pouvais faire.
Chapitre 13 : Bien sûr, le retrait d'Alexandre est le fruit de ton objectivité habituelle (a). En revanche, la lâcheté du personnage est parfaitement crédible lorsque l'on connaît la source d'inspiration
Citation:
Mais que pouvait-il faire face à sa mère ?
Oui définitivement c'est bien lui.
Citation:
Si demain on m’appelle pour me dire qu’il a été égorgé, ou pire, violé
Toujours aussi fan de cette réplique !
Citation:
-Pas de tour activée ? demanda Arry avec un certain stress.
Je le comprend, avec autant de filles dans l'équipe. Comment ça quel rapport ? Laissez tomber, les vrais savent
J'ai bien aimé le combat virtuel de ce chapitre, il était bien travaillé. Bon ok d'une manière générale c'est le cas de tous mais je sais pas, à titre personnel, j'aime bien celui-ci
La première scène du chapitre 14 est intéressante, mais comme je suis déjà au courant de tout, je ne peux pas en avoir une impression réellement objective. Cela étant tout le monde était capable de flairer une arnaque avec l'histoire de Senja.
Je parlais juste avant du virtuel du 13 mais l'entraînement du 14 est carrément cool aussi. Bien détaillé, c'est l'occasion de voir évoluer les différents protagonistes, dont une bonne moitié est encore relativement novice sur Lyoko. C'est le genre de combat qu'il y aurait pu y avoir sur le Neith et je pense avoir montré que j'aimais ça.
Citation:
-Est-ce que tu saurais recolorier mes cristaux en bleu ? demanda timidement Arry.
Même si je ne peux qu'approuver le choix de la nouvelle longueur d'onde, je me demande si ce genre de refonte graphique ne fait pas un peu déplacé dans un contexte où en prime, Alexandre vient de les laisser tomber, réduisant l'effectif.
Pour ce qui est du chapitre 15, j'ai failli me contenter de lire le titre, vu qu'il était suffisamment cool pour se suffire à lui même, mais quelque chose me dit que ce n'était pas un bon exemple à donner aux jeunes générations.
C'est bien sûr au sein de ce chapitre qu'arrive Alice, dont la conception est tellement simple que c'en est génial, tu te souviens x). En tout cas ça a le mérite de régler le problème de l'effectif, comme celui du secret trop dilué.
Citation:
Il répondit d’un air mystérieux :
-Il y a encore du bon en lui….
Mais naaaan x) Tes répliques sont du même niveau que les miennes, ça devient effrayant héhé.
La modification de l'avatar de Dorka renvoie à ce que j'écrivais pour l'entraînement précédent. Ils évoluent aussi sur le plan virtuel et mine de rien, on y pense pas si souvent à coté de tout le coté Kadic/romance. Donc c'est cool.
Citation:
-Bon je vous laisse, commenta Alexandre, j’ai rendez-vous avec Francis.
-Déjà recasé ? interrogea Emeline.
Oui, on est définitivement au même niveau... C'est pour ça que je n'ai aucune honte à déclarer que la fin du chapitre 15 suggère que X.A.N.A est devenu homosexuel. Huhu.
Avec le début du chapitre 16, c'est l'occasion pour moi d'analyser la différence entre la façon dont on gère le lien entre William est X.A.N.A, même si il y avait déjà d'autres indices avant. Dans mon cas, une relation beaucoup plus fusionnelle, si l'on peut appeler ça ainsi (L'exemple récent de Chaos ne fait que le confirmer). Alors qu'ici, Dunbar semble totalement paumé, et les informations ne lui parviennent qu'au compte-goutte, c'est assez amusant. Le véritable WTF de la scène suivante renforce grandement cette impression.
La scène avec Hiroki est quand même sérieusement épique quand on s'y connait, on ne peut qu'applaudir. C'est tout à fait ton style.
Le retour d'Hervé nous rappelle les débuts de Cold Case avec le trio qu'il formait avec Jérémie et Odd. Chose qu'on avait tous oublié en dehors de l'auteur j'imagine. Et vas-y que je te réforme le duo avec Nicolas en dix lignes XD.
En conclusion, les choses avancent bien mieux que lors des derniers chapitres qui faisaient un peu répétitif. Et sinon c'est du Ikorih pur, et j'adhère _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Bon en fait j'ai pas eu de com' sur mon chapitre 17 en lui-même, mais pas graaave 8D
On va quand même répondre à Icer. o/
Alexandre est évidemment 100% crédible. Notamment grâce à sa mère. (a)
Je te ferai quand même noter qu'ils n'ont plus eu de problème de tour activée depuis un moment. Y a pas de hasard
(Par contre, "le" en parlant d'Arry? *PAF*)
Citation:
mais comme je suis déjà au courant de tout
Big Brother, le retour.
Merci pour les diverses éloges sur mon virtuel, d'ailleurs o/
Si je voulais faire ma chieuse, je te dirai qu'une couleur n'est pas une longueur d'onde (qui est en fait la vitesse divisée par la fréquence de l'onde, ou multipliée par sa période, comme tu veux ), et que quand on a fait ES on ne tente pas de se la ramener avec de la science. Mais comme ici on est plutôt dans les fanfics, je te dirai que le changement de couleur (qui est, comme précisé, une simple formalité) est requis par Arry parce que le rouge la dérange depuis la mort de Jim. Du coup, ça la perturbe et elle est moins efficace o/
Alice est géniale tfaçon.
Tant mieux si les répliques de mes persos deviennent cool à ce point XD Du coup j'ai plus de marge de progression maintenant
Putain mais no spoil pour XANA Tu vas gâcher la surprise!
Après, la différence de traitement de William entre nous provient aussi de la différence avec XANA. Après tout, le mien est un XANA beaucoup plus con xD
Hiroki est un être exceptionnel. Si en plus il joue à Soulsilver, que demande le peuple?
Ouaip, je savais que vous l'aviez tous oublié. Du coup je l'ai redit en guise de piqûre de rappel.
Okay, si ça fait moins répétitif, c'est cool, j'ai ptête réussi à relancer la machine. Autrement j'aurais eu l'impression de faire une description de la traversée du Sud de la route 212. (les vrais savent...)
Le chapitre qui vient sera un chapitre qui relâche un peu la bagarre. Nan, pas comme le 16, cette fois on verra pas mal les héros. On a des caméos d'hivers évariés (*PAN*), que vous pourrez vous amuser à identifier (ou du moins à tenter d'identifier). Mais profitez bien, parce que 19/20, ce sera quasiment que de la bagarre...alors le chapitre de vie quotidienne, chérissez-le. XD
Donc wala. Chapitre 18 : Eclaircie?
Spoiler
« Non, ce n’est pas logique ! ça lui fait beaucoup trop peur…ça ME fait trop peur ! »
Il se reprit. Comme s’il s’était trahi. Ou comme s’il acceptait sa propre identité. Ses mots résonnaient dans sa mémoire. Non, pas il. Moi. Et je me rendais compte que cette phrase collait peut-être merveilleusement bien à moi. Parce que c’était moi qui l’avait dite ?
Ça me faisait trop peur.
« Sinon, pourquoi je ne l’aurais pas fait avant ? »
Oui. Pourquoi n’avais-je pas activé le plan avant ? Il devait bien y avoir une raison. Une raison qui justifiait ce pacte insensé. Et pourtant…je n’en voyais qu’une.
« Il COMMET des erreurs ! »
Onde. Choc. Bouleversement. Je commets des erreurs. Je me souviens, maintenant. J’aurais peut-être dû me souvenir plus tôt. A présent, je suis…je ne sais pas. Je ne sais plus. Au sens absolu.
« NON ! Non, ce n’est pas logique, nooon ! »
La lumière m’irradie. Je me transforme. Je rayonne. Je change. Me voilà difforme, hurlant, brillant, éclatant. Transformé. Jamais plus le même. Mon pouvoir est sans limites.
Et tout explose.
Il faisait beau. Ce n’était pas courant, en cette froide fin de janvier, mais il faisait beau. Le soleil brillait joyeusement dans un ciel bleu dégagé de tout nuage, une légère brise soufflait. Définitivement une petite parenthèse météorologique. Un joli dimanche qui pouvait motiver les gens à sortir. C’était peut-être ce qui justifiait la présence de Senja dans les rues de Paris, seul.
Il ne passait pas inaperçu, évidemment : le masque qui lui couvrait tout le visage attirait les regards. Il n’y faisait pas attention, continuant à tracer vers sa destination, techniquement inconnue. Fréquemment, il jetait un œil autour de lui, comme s’il cherchait à s’assurer de ne pas être suivi.
Son portable vibra dans sa poche. Un message de Sylith.
« T’es où ? Je voulais jouer à pokémon moi »
Rapidement, il tapa une réponse en continuant à remonter la rue de l’échiquier.
« Plus tard. »
Il avait éludé la question.
Ses pas le menèrent dans le hall d’un bâtiment, mais il ne s’attarda pas pour l’observer, empruntant directement l’escalier. Inconvénient du masque, les gens se souviendraient facilement de son passage…
-Roh, il fait chier, marmonna Sylith en regardant l’écran de son portable.
-Mh ? questionna Dorka.
Cette dernière avait, comme on dit, tapé l’incruste dans la chambre de la première. En effet, Arry avait choisi d’exploiter son dimanche au profit d’Emmanuel, et logiquement, sa colocataire était allée chercher de la compagnie ailleurs.
-Senja veut pas jouer à Pokémon, se plaignit la brune.
-Ah…pas cool.
Dorka réfléchit quelques secondes, à la recherche d’une activité à proposer. Puis elle sourit.
-Alors, j’ai pas de console avec une version pokémon, mais…on peut toujours jouer aux cartes Yu-Gi-Oh.
-Pfouh, ça doit faire des années que j’ai plus approché ces machins ! Mais ok, t’as juste à me réapprendre. J’espère que ça reviendra pas trop lentement. T’as un deck à me filer ?
-Amène-toi.
Les deux filles sortirent. Sylith referma rapidement la porte à clé, puis suivit Dorka sur les quelques mètres qui les séparaient de la chambre des deux Lyokoguerrières.
Cette dernière était marquée d’un contraste assez amusant. La partie occupée par Arry était recouverte de divers posters de groupes de métal, accompagnés d’une carte du monde où elle avait placé de petites étiquettes pour localiser les origines des groupes en question. Il était difficile de trouver une portion de mur qui ne soit pas recouverte.
En face, par contre, c’était très vide. Un poster rouge mystérieux, point. Et un fatras informatique dans un coin.
-J’ai un type de la 1ère S3 qui m’a suggéré de me faire un super ordinateur en assemblant tout ça avec un G5, commenta Dorka. Je sais pas trop ce qu’il avait fumé.
Elle marcha ensuite vers son armoire, et fit signe à son amie de la rejoindre. Elle pointa une série de boites sur une étagère.
-Bon, là tu as le deck Compteurs Magie, là mon deck Fées, le deck Dimension Différente, les Ojama, les Cyber Dragon, les…
-Des dragons en métal ? Je prends !
-Ben voyons…
Dorka tira la boîte de cartes adaptée et la passa à sa camarade. Elle s’adjugea ensuite le deck Dimension Différente.
-On reste là pour jouer ? Ou on descend au foyer ?
Sylith haussa les épaules.
-Allez, le foyer. Ça fera presque comme si on avait pris l’air…
Rires peu convaincus. Bruits de clé. Pas qui s’éloignent.
-Tu penses qu’il fait quoi, Senja ?
-Je ne sais pas. Ça vire un peu à l’obsession, tu sais, il a le droit d’avoir une vie en dehors de nous…
-Mais je le trouve un peu bizarre…
Dorka lui tapota l’épaule.
-Ouais, mais c’est pas trop étonnant avec ce qu’on vit. T’en fais pas.
Elles débouchèrent dans la cour et se dirigèrent vers le foyer. Quelques internes avaient décidé de se faire un foot du côté du stade, profitant du beau temps, et la plupart des élèves y étaient, soit pour jouer, soit pour regarder, ce qui laissait le foyer plutôt vide. On était pas encore à un moment de l’année où on profitait de l’ombre : le moindre rayon de soleil hivernal était très prisé.
Les deux filles entrèrent dans le préfabriqué déserté de la majorité. Elles s’établirent dans un des coins bénéficiant de tables, et sortirent les decks des boîtes, les battant rapidement.
-Tss, ça fait une plombe que j’ai pas joué, soupira Sylith. Je vais me faire éclater la gueule…
-Possible, admit Dorka, mais déjà tu te remémore les règles…c’est toujours ça de pris.
La brune jeta un œil à l’extra deck, composé de cartes violettes. Les fusions, ça, elle s’en rappelait bien. Peut-être que tout n’était pas perdu…
Le soleil brillait dans le ciel, et pourtant Alexandre n’en avait cure.
Oui, il était sorti prendre l’air. Il avait besoin de réfléchir à sa conversation de l’autre jour avec Floyd. Mais pas seulement. Plus globalement, il voulait réfléchir à un retour. Voir si c’était une bonne idée. Peser le pour, le contre. Le lieu qu’il avait choisi pour méditer n’était peut-être pas le meilleur, mais c’était là qu’il avait envie d’être.
Le vent souffla, le poussant gentiment dans le dos, comme pour l’inciter à franchir définitivement le portail de fer forgé. Il lui vint une subite envie d’être théâtral et solennel, et son pas prit une allure beaucoup plus noble qu’à l’accoutumée.
Ça y était, il était dedans. Les allées de gazon d’un triste vert, taillées impeccablement, les pierres disparates alignées et lustrées. Trop de droiture, pour un phénomène qui pouvait surgir sans prévenir.
Le bruit doux de sa chaussure sur le gazon. Le bruissement de l’étoffe de son pantalon alors qu’il avançait. Le tintement de son regard qui glissait sur les inscriptions alors qu’il progressait. Des noms surgissaient furtivement dans son esprit, le quittaient quelques temps après sans laisser de traces. La mémoire à court terme était un banc de sable balayé par la marée de l’existence. A moins que l’existence elle-même ne soit le sable, et l’eau le temps. Il ne savait pas. Et ce n’était pas la question qu’il était venu résoudre.
Quoique. Sa vie, myriade de petits grains de sable, pouvait-elle risquer d’encaisser un tsunami ? Là était la réflexion qu’il tentait de pousser. Mais au fond, si XANA gagnait, il n’y aurait plus de vie pour personne. Il le savait bien. La question était plutôt de savoir si lui arriverait à rejoindre le groupe…d’un point de vue personnel.
Il s’arrêta. Il était arrivé.
Et il venait de se rappeler qu’il n’y avait pas que l’intégration au groupe.
« Jérémie Belpois »
Il essaya de se figurer son propre nom inscrit là. Une bien morbide idée, mais elle lui trottait en tête depuis qu’ils avaient repris le flambeau officiellement. Car XANA pouvait tuer. Ce n’était pas une intelligence artificielle de jeu vidéo, ou quelque chose dans le même style, non, elle tuait vraiment. Pas de vies supplémentaires.
Sa réflexion l’agaçait. Elle restait dans le trop simple. Il espérait trouver une sorte de réponse universelle en venant ici, sans doute. La proximité avec la mort aurait pu aider. Mais non. Il était aussi perdu qu’au départ.
Alors il essaya de se figurer le nom d’un de ses amis. D’un des membres de la bande. Senja Lua. Sylith Senjak. Emeline Thare. Le noyau dur de la bande. Les originels. Et puis les autres qui s’étaient greffés dessus. Arry Ckho. Floyd Alizé. Dorka Dliphoth. Eux dont il était moins proches, mais qui risquaient leur peau quand même par nécessité. Et Floyd qui s’acharnait même à le ramener parmi eux…
Il essaya d’imaginer la gueule qu’aurait l’enterrement. Avec ou sans lui ? Aurait-il les tripes de venir voir l’un de ses camarades se faire enterrer alors qu’il l’avait laissé tomber, et aurait-il les tripes de voir les autres ? Leurs yeux pleins de rancœur, de douleur, la torpeur lourde provoquée par la mort ? Le découragement dans leurs regards, ou bien la colère, la haine, le dégoût envers lui, la rage de poursuivre le combat jusqu’au bout ? Un mélange des deux ?
Alexandre fit volte-face.
-Bon, tu m’énerves, commenta Sylith.
Elle abattit une carte verte, illustrée d’un nuage de fumée d’où émergeaient quelques câbles et autres artifices de ce genre. Puis elle entassa, depuis son cimetière et sa main, principalement, un certain nombre de monstres et les retira du jeu, les amenant sur une autre pile déjà bien nombreuse. Dorka se fendit d’un « Wheeee, gavage ! » et se rajouta 500 points de vie pour chacun.
Le coup n’était pas fini. Un monstre mécanique, assemblage de plusieurs serpents d’acier, arriva sur le terrain, détruisant du même coup toutes les autres cartes contrôlées par Sylith. Ces cartes furent bannies elles aussi, grâce à un piège continu de Dorka. Avec résignation, comme si elle sentait que l’attaque de son monstre n’aboutirait pas, elle s’en prit aux sbires de son amie. Cette dernière se contenta de retourner une Prison Dimensionnelle, envoyant le monstre fusion violet rejoindre ses petits camarades dans la zone bannie.
-Putain…
-Hihihi ! Câlin ? suggéra innocemment Dorka.
-Nan, dégage, lui répliqua Sylith en croisant les bras, résolue à ne pas continuer ce duel.
-Et si je te laisse un tour de répit ?
-Nan. Achève-moi.
Sylith se laissa aller contre sa chaise, considérant la boîte du deck et songeant sérieusement à le ranger.
-Rematch ? proposa la gagnante.
-Nan, plus très envie.
Dorka jeta un œil à son tas de cartes et commença à le réordonner. Ses yeux dérivèrent sur le mur, croisant l’horloge.
-Je t’ai dit que j’étais allée à Londres pendant les vacances ? commenta-t-elle d’un air distrait.
-Ah ouais ? C’est pas les Carpates ton truc normalement ?
-D’ordinaire, si, mais là je voulais voir Big Ben…j’adore les pendules.
-Je vois…
Le silence revint. Sylith, à son tour, s’occupa de ranger son deck. Puis les deux s’observèrent quelques temps, pratiquant le tournage intensif de pouces.
-Et maintenant ?
-Je sais pas. Où sont les autres ? tenta Sylith.
-Arry à son rencard. Senja, bonne question…Floyd doit être chez lui, mais on va pas passer l’emmerder. Reste Emeline…je crois pouvoir affirmer qu’elle est allée jouer au foot avec les autres.
-Hein ? Eh bah. Je savais pas qu’elle se remettait au sport.
-Apparemment ses petits problèmes respiratoires s’arrangent…
La discussion, plutôt banale, fut interrompue par l’arrivée d’Alex. Le surveillant, les mains dans les poches, un trousseau de clé énorme à la ceinture, se dirigeait vers elles.
-Bah alors, vous êtes pas dehors par ce temps ?
-Nan, on jouait à Yu-Gi-Oh, répondit Sylith.
Son regard tomba sur les deux decks bien rangés dans leurs boîtes.
-Oh, trop cool ! lança-t-il, paraissant soudain beaucoup plus jeune. Si je ramène mon deck, ça vous branche qu’on joue ensemble ?
-Euh ouais, pourquoi pas…
-Yeah ! Bon bah j’en ai pour cinq minutes.
Et il s’éclipsa.
Les deux lycéennes échangèrent un regard.
-Sympa comme pion.
-C’est vrai qu’on a pas trop à se plaindre…
Reprise du tournage de pouces. Sylith bailla distraitement. Elle tira son portable de sa poche, espérant avoir des nouvelles de Senja : pas un mot.
-Donc oui, reprit-elle, tu disais qu’Emeline allait mieux ?
-On dirait bien. Je crois qu’elle prend confiance en elle en ce moment. Elle est moins discrète. Enfin c’est que mon avis, je la connais moins que vous…
-Si, je suis d’accord. Peut-être que Lyoko lui fait du bien.
Dorka eut un petit rire.
-Incroyable. Cet endroit arrive à faire du bien. De ce que j’ai constaté, les plus déprimés du groupe sont pourtant ceux qui ont été le plus au contact de Lyoko. On ne parle même pas de Senja. T’as vu dans quel état il est ?
Sylith fronça les sourcils.
-Tu penses que ça aurait un lien avec le monde virtuel ? Avec XANA ?
-Je ne fais que proposer mes hypothèses. Mais la coïncidence me semble trop grosse. Il est comme ça depuis les dernières vacances, soit le premier laps de temps où il est séparé de vous depuis votre découverte du Supercalculateur. Et de ce que je constate, il a l’air sacrément à l’aise avec les commandes. XANA a très bien pu l’identifier en tant qu’élément clé et tenter de le scalper.
Silence. La brune considéra la théorie de Dorka, mais n’eut pas le temps de lui répondre : Alex était de retour dans le foyer, son propre paquet de cartes maintenu par un élastique en main.
-Bon, une volontaire ?
-Pas très envie de rejouer, marmonna Sylith qui avait encore en tête sa raclée.
Pour toute réponse, Dorka ressortit son deck et le battit.
-Pause ! lança l’arbitre, un dénommé Jérémy qu’on était allé chercher dans les toilettes du lycée exprès pour le match.
Les joueurs s’arrêtèrent, curieux de voir ce qui avait causé l’arrêt du jeu. On constata alors que Vladimir Vorkouta, communiste réputé de 1ère L, s’était magistralement étalé et avait désormais le genou en sang.
-Non mais c’est bon hein, lança-t-il en se relevant. J’vais bien !
On constata néanmoins que sa copine Mathilde s’était levée des gradins pour aller demander les pansements à Yolande.
-Sûr ?
-Bien genre comme l’URSS avec Gorbatchev ?
-Nan, un peu mieux quand même…
Emeline profitait de cette accalmie pour souffler un peu. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait plus joué, et elle ne tenait pas tout à fait le rythme. Mais pour le moment, son camp menait 2-1, grâce au dynamisme de Pierre François (qui était quand même membre de l’équipe du lycée et savait donc jouer un minimum). Le seul but qu’ils avaient encaissé avait été lorsque David avait lancé le ballon vers la cage depuis la touche. Adolf, trop surpris pour réagir, avait laissé passer le tir, et quelques secondes après, avait été remplacé par Thierry Suarez. Suite à ce changement, Adolf avait décidé de quitter le terrain en prétextant que de toute façon, il irait organiser du foot de rue et ce serait plus fun. On l’avait donc logiquement remplacé par le premier venu : Maly, le petit sixième.
-Bon, on reprend ! lança Jérémy, tentant de se faire entendre.
La partie se poursuivit donc. La contre-offensive de l’équipe adverse, menée par Christophe (bien que celui-ci soit plutôt adepte du basket) ne se fit pas attendre. En coopération avec David, qui était après tout leur seul buteur, il commença à remonter le terrain. Cependant, sa progression fut stoppée net par Pierre qui leur arracha la balle avec brio et fonça dans le sens opposé. Emeline, sentant l’occasion, se précipita en suivant une ligne parallèle à sa trajectoire. Elle fit bien. Son coéquipier, rapidement coincé par les défenseurs, lui passa la balle. Elle avait une ligne superbe droit vers le but, et ne se priva pas de tirer. But.
Emeline s’autorisa un « Wheeeee ! » retentissant, vite repris par son équipe. Pendant ce temps, un dénommé Guy (joueur le plus proche d’elle lorsqu’elle avait tiré) de terminale S subissait les regards désapprobateurs de ses camarades, et dut leur expliquer qu’il n’avait pas eu le temps d’empêcher le tir.
-Mais vous allez voir, on va gérer quand même, ajouta-t-il d’un ton peu convaincu.
Le chronomètre lui donna tort, et le score ne changea pas jusqu’à la fin du match, grâce aux performances de Thierry comme gardien de but.
-Putain mais évidemment tu sors un deck qui bannit les cartes alors que mon deck dépend du cimetière !
La voix d’Alex était probablement audible jusqu’à l’extérieur du foyer. Apparemment, il n’arrivait pas à mettre en place sa stratégie et la moutarde lui montait vite au nez. Sylith et Dorka, impassibles, suivaient la partie.
Malgré la tournure du duel, Alex s’était montré très sympathique tout du long (sa colère n’étant pas réellement dirigée vers Dorka) et le moment était plutôt agréable. Il ne put néanmoins pas rester trop longtemps : les obligations du métier le conduisirent à lever le camp. En sortant du foyer, il croisa Emeline qui y entrait dans l’optique de rejoindre ses amies.
-Hey, Emeline ! T’étais au match de foot ?
-Yeah, on a gagné trois à un, répondit l’intéressée avec un petit sourire.
-Classe. Nous on a joué aux cartes Yu-Gi-Oh avec Alex.
-Sans déconner ? Eh bah ! Il est franchement cool.
Rires.
-Ouais, assez. Et maintenant vous faites quoi ?
Silence.
-Ben…rien. Enfin, on te parle parce que tu viens d’arriver. T’as pas un ou deux moments forts du match à sortir ?
-Euh…non, avoua Emeline. Vous auriez pas pu venir ? ç’aurait été plus simple !
-Je n’aime le foot que dans Mario Striker Charged Football, répliqua Sylith.
-Ahin.
La blonde vint s’asseoir, et commença à réfléchir à une quelconque anecdote. Elle opta pour le but de David, dorénavant qualifié de « but de juif » par les lycéens.
-Alors ? Où en est XANA ?
Le mystérieux personnage n’avait pas bougé de devant la fenêtre, comme la dernière fois.
-C’est difficile à dire. Un phénomène étrange a coupé l’accès aux tours du Réplika et semblait lié à certains monstres dégénérés, comme par exemple une Manta bombardier géante. Ça a compliqué notre dernière plongée, et ça ne m’étonnerait pas qu’il y soit lié.
-On a déjà vu des phénomènes bizarres parce qu’un XANA avait muté. Ça ne fait que corroborer nos théories. Tu as bien dit qu’il puisait dans les banques de données, non ? Alors ne t’étonne pas qu’il arrête progressivement de ressembler à ce qu’on connait de lui.
Senja soupira.
-Mais du coup, ça le rend plus difficile à battre.
-Et ? Tu as les ressources nécessaires pour y arriver, grâce à moi. Une fois que ce détail sera réglé, on pourra revenir aux choses sérieuses. D’ailleurs, à ce sujet, comment va Alice ?
L’inconnu semblait présenter un intérêt particulier pour l’intelligence artificielle. L’expression de Senja n’était pas visible, de derrière son masque.
-Je termine de l’améliorer tout à l’heure. Aelita l’a détruite dans le cadre d’une fin de test. Je voulais voir ses limites.
-Mh…N’oublie pas que celle-ci n’a rien à…
-Je sais, trancha immédiatement Senja.
L’individu mystérieux eut un petit sourire devant la réaction de son interlocuteur, puis reprit.
-Tes tests ont été concluants au moins ?
-Oui. Son pouvoir la rend vraiment redoutable, et je pense qu’elle sait s’en servir. Toutefois, le travail en équipe reste à parfaire…je vais vraiment travailler là-dessus, c’est un point sur lequel on mise beaucoup pendant les combats.
Le personnage énigmatique fit mine de réfléchir. Il s’était légèrement tourné, de façon à avoir Senja dans son champ de vision.
-J’avais constaté, en effet…les Lyokoguerriers originels sont très individualistes. Enfin, ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre. Je te fais confiance pour ne pas reproduire leurs erreurs. Dépêche-toi d’annexer le prochain Réplika avant que XANA ait trop muté. Si ça continue, tu ne pourras plus lancer le programme multi-agent pour le détruire à la fin.
Celui qui portait un masque haussa les épaules.
-On sait tous les deux que je suis maintenant en mesure de créer un programme capable de l’annihiler définitivement sans risque de survie. Mais si je le faisais, on s’éloignerait de notre but premier…
-Ne te crois pas invincible. Tu pourrais finir avec le crâne éclaté contre un mur.
-Mh.
Un silence flotta quelques temps. Le personnage se retourna vers la fenêtre.
-Rien d’autre ?
-J’ai une idée qui me trotte en tête. Faudra que je prenne un peu de temps pour programmer. Mais je te raconterai un autre jour. Ils vont finir par se poser des questions.
Senja embrassa du regard la pièce dépourvue de couleurs, uniquement peinte en noir, blanc et gris, puis jeta un dernier coup d’œil à la silhouette à contre-jour qui se découpait devant la fenêtre. Enfin, il sortit discrètement.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Posté le: Mer 17 Juin 2015 10:46 Sujet du message: Commentaire
Inscrit le: 29 Aoû 2012 Messages: 170 Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
Bien, aujourd'hui on commence la journée spéciale commentaires (qui risque de durer sur deux jours ^^). Et on commence par Iko.
Tout d'abord bonjour à la maîtresse des flammes.
Deux chapitres à rattraper et à commenter, donc je me baserai sur un avis global des deux chapitres en questions, et on commence par le 17.
Donc je commencerai par dire que une fois de plus, les scènes de combat sont excellentes au niveau de l'écriture. J'ai bien aimé le principe des boucliers d'énergie pour les tours du Réplika, cela m'a fait penser à l'épisode 75 avec le pare-feu (Bon ce n'était pas le même contexte mais bon.)
Sinon les débuts d'Alice face aux monstres étaient assez épiques. Et que dire du face à face avec Aelita. Cela rejoint ce que j'ai dit plus haut, les combats sont superbement bien retranscrit.
Pour la fin de chapitre il y a le dialogue pour faire revenir Alexandre. Bon pas grand chose à en dire, j'attends de voir ce qui va se passer à se niveau là.
Et pour finir, notre ami X.A.N.A. qui analyse les prestations d'Alice et qui essayent de trouver les solutions pour la museler.
Bref, chapitre vraiment prenant et plaisant à lire, et j'attendais vraiment de voir ce que le chapitre suivant aller donné. Justement parlons-en du 18
Chapitre de la vie quotidienne histoire de se remettre des combats du chapitre précédent.
Tu as décidé de commencer par une référence à l'épisode 24, j'adore
Sinon j'ai pu observé quelques références aux auteurs du sous-forum, avec par exemple Icer et Sirix.
J'ai pu relevé aussi :
Citation:
-Pause ! lança l’arbitre, un dénommé Jérémy qu’on était allé chercher dans les toilettes du lycée exprès pour le match.
Les joueurs s’arrêtèrent, curieux de voir ce qui avait causé l’arrêt du jeu. On constata alors que Vladimir Vorkouta, communiste réputé de 1ère L, s’était magistralement étalé et avait désormais le genou en sang.
Décidément le troll est partout ici ^^
Par contre faudra vraiment que je t'apprenne deux trois choses sur cette fonction, au cas où tu compterais recommencer ce genre de choses
Bref ceci étant dit.
Sinon je sais pas vraiment quoi dire d'autre car cela reste un chapitre qui n'avance pas plus l'histoire que ça. A ceci près qu'on peut se poser des questions sur le comportement de Senja et se demander qu'elle sera la décisions d'Alexandre.
Bon ce chapitre fût tout de même plaisant à lire, si dans un autre chapitre j'avais pu trouver le passage de Hiroki jouant à Pokemon avec tout les détails assez inutile, et que cela me faisait la sensation que tu avais fait du remplissage. C'était beaucoup moins le cas ici (va savoir pourquoi). Je pense que le fait d'avoir coupé ces scènes par d'autre comme Alexandre ou le foot, ont joué un rôle important. Donc c'est mieux.
J'attends maintenant le chapitre 19.
Au plaisir de voir les héros sortirent du doute. _________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.
Bonjour très chère Ikorih,
Un chapitre de mystère et d’action ; que diable, il faut bien entretenir l’attention des obtus.
Ce chapitre s’ouvre donc sur le combat, enfin c’est ce que laisse croire la première phrase. Mais le combat ici ne s’éternise guère, et en fait et même secondaire par rapport au mystère qui s’amoncelle. Le lecteur s’attendait à une bataille, il a le droit à quelques escarmouches. En un sens, il se demande « À quoi bon ? » en pensant à tous ces préparatifs. Cela ne fait que rappeler que pour le combattant toute bataille se prépare en amont de la même manière, que l’enjeu de la rencontre soit petit ou grand. En fait vous êtes tellement méticuleuse, probablement une conséquence de votre réalisme affiché, que l’on en vient à se demander si vos héros réussiront à se translater d’ici la fin de l’année, la nôtre comme la leur.
Mais votre récit ne se limite pas à des mystères, ou des combats rondement décrit. Il est aussi une histoire de relations. Cette entrevue entre Floyd et Alexandre vient le rappeler avec un certain brio. Toute de pudeur et de retenue, touchante dans l’amitié qu’elle peint à mi-mots. Elle est soutenue par un lyrisme champêtre et léger, qui est peu courant chez vous, une touche de noir venant néanmoins rappeler vos prédilections. Cette entrevue est à mon sens l’un des meilleurs passages de votre récit, empreint d’une certaine mélancolie.
Enfin, le dernier paragraphe est sans être original dans le style robotique, est une présentation de qualité de la manière dont Xana peut bien penser les situations et les adversaires. C’est une plongée intéressante dans un univers d’assertions et d’analyse logique.
Un chapitre qui est un coup d’épée dans l’eau, et en même temps une jolie réussite. Il présente un retour à un certain classicisme après l’écheveau du chapitre précédent, et cela fait aussi son charme.
Le dix-huitième chapitre s’inscrit dans un retour au quotidien. Il s’agit d’exposer la vie de nos héros en dehors de lyokô. Cela a pour avantage de les rendre bien plus vivants.
En fait la particularité de ce chapitre serait plutôt à chercher dans les clins d’œil fait à d’autres récits de ce royaume, ou à d’autres auteurs. Il en va ainsi du match de football par exemple, qui n’est cependant pas un morceau de bravoure à l’instar de son frère aîné.
Le point le plus intéressant ici, au-delà de l’animation des personnages, et des miettes dévoilées de scénario, réside dans le fait que les héros s’arrêtent pour penser un peu à ce qu’est devenue leur vie, et à l’impact de Lyokô sur celle-ci. Que ce soit dans la veine macabre, comme Alexandre, ou dans des méditations plus pratique. Lyokô transforme. C’est un fardeau. Et s’en défaire semble impossible. Alexandre hésite, mais seulement parce qu’il sait que les autres sont encore et toujours là, fort, nombreux et unis. Et qu’ainsi il a le privilège de réfléchir et d’envisager le pire, de se le figurer.
La vie coule, pour certains. Pour ceux qui ont encore la chance d’avoir sauvé un peu d’innocence.
Au plaisir de vous voir fracasser ces insouciances. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Les réponses aux commentaires, déjà, dans un spoil façon référent gelé.
WCgamer :
-Les scènes de combat, elles sont peut-être excellentes, mais je commence à saturer. Va donc falloir s'attendre à en bouffer moins prochainement, ça fera du bien à tout le monde, moi comme vous...
-Effectivement, je vois moyennement le lien entre le pare-feu et les boucliers, même si visuellement ils sont un peu similaires...je n'y ai pas pensé du tout à vrai dire.
-Alice gère en virtuel principalement grâce à son pouvoir en fait. Il n'est toujours pas expliqué d'ailleurs, hihi, mais il est sacrément efficace.
-Pas grand chose à dire sur mon dialogue? Merde alors. Je l'avais trouvé joli moi. :/
-A vrai dire, c'est plus qu'une référence à l'épisode 24, c'est du pur symbolisme comme j'aime. J'ai totalement recyclé la scène pour servir mon portrait du personnage, et j'aime ça. o/
-En fait, je pense pas qu'il faille "vraiment que [tu] m'apprenne deux trois choses sur cette fonction". Pour la simple et bonne raison qu'on est pas dans un foot officiel. L'arbitre, c'est un collégien/lycéen random qui connaît vite fait les règles et qui fait office d'arbitre, c'est pas un mec formé pour ça. Donc son arbitrage relève du bon sens, et en l'occurrence, comme Vladimir est vautré, il arrête le jeu, point.
-C'est pas un chapitre pour avancer l'histoire, mais il sert à dépeindre un peu les personnages, par exemple Emeline à qui le match de foot était vachement profitable, etc...
-De même, je pense que on peut faire plus que "se poser des questions sur le comportement de Senja", son pote l'homme dans l'ombre a quand même droit à une scène dans ce chapitre, et c'est l'élément le plus mystérieux de la fic...
-Les héros, sortir du doute? *rires enregistrés*
Sinus :
-T'en fais par pour les héros, ils finiront par se translater. Un peu de patience. o/
-Merci pour l'appréciation que tu fais de la scène de dialogue entre Floyd et Alexandre, j'avoue qu'elle m'a pas mal plu à écrire et décrire. Je suis carrément d'accord, ça me fait plaisir qu'on reconnaisse son charme. o/
-Le chapitre 18, effectivement, utilise davantage les clins d'œil et le côté joyeux et drôle (espérons) du récit. C'est l'occasion de placer quelques gags qui détendent l'atmosphère, et que j'aime bien aussi. XD
-J'aimerais ajouter que il y a un pendant à la veine morbide d'Alexandre au cimetière : Emeline au match de foot. Elle est plutôt réservée et discrète d'habitude, mais Lyoko lui permet de prendre de l'assurance dans le monde réel, et a un impact positif sur sa personne. Je tenais à le souligner, mais sans doute parce que je viens d'écrire une scène entière là-dessus XD
On arrête les surgelés.
Eh bah putain. Y avait longtemps, mh?
C'est vrai que j'ai méchamment ralenti. GB est en pause officielle depuis début juillet, et j'avais prévu de recommencer en août. Finalement, la pause a été rallongée jusqu'à il y a une semaine environ.
Concrètement, les raisons étaient simples, j'aimais pas ce que j'écrivais et je voyais mal comment redresser le tir. J'ai donc décidé de prendre un temps de réflexion pendant les vacances.
Il y a une semaine, j'ai fini par trouver un moyen de connecter mes nouvelles idées, et changé la suite du scénario de la fic. Le système d'arcs risque d'en être perturbé, et c'est bien moche pour eux. J'ai pas encore décidé comment j'allais découper. Mais étant donné que j'ai fait plus d'un chapitre et demie en une semaine, je me dois d'en déduire que ça me plaît davantage, sinon j'irais pas aussi vite. Bref, GB va bien, et c'est bien. 8D
Je vous avoue ma volonté de publier rapidement les chapitres écrits avant la pause (qui sont moins bien XD), c'est pourquoi les deux chapitres de conclusion du troisième arc seront publiés à la suite. En plus, ce sont deux parties d'une même action, alors ça me semble adapté. Il y aura de la baston. Beaucoup. Mais courage, c'est bientôt fini.
Chapitre 19 : Terre Brûlée
Spoiler
-T’étais où hier ?
Senja, surpris, leva le nez. Le soir tombait lentement, il était aux alentours de 17h et il s’était installé à la bibliothèque pour lire un livre de mythologie en attendant que les autres finissent les cours. Emeline, elle, s’était retranchée dans sa chambre pour commencer ses devoirs.
Sylith venait de s’arroger la place à côté de lui.
-Je faisais un tour dehors. Ça t’embête ?
-…non, répondit-elle, baissant les yeux.
-J’en ai profité pour ramener Alice parmi nous, commenta-t-il en tournant une page de la rubrique consacrée aux dragons. Et toi, tu n’as pas cours ?
-Le chinois vient de sauter.
Silence. Il passa quelques pages. Derrière son masque, on aurait su dire s’il lisait vraiment ou ne faisait que semblant. Sylith l’observait sans rien dire, comme mue par une forme de fascination. Le visage artificiel qui cachait celui de son ami l’obsédait, quelque part. Il dégageait une aura de mystère dérangeante.
Des bruits de pas feutrés se firent entendre. Floyd s’assit discrètement face à eux : lui aussi était concerné par l’annulation du cours de chinois.
-Tout est paré pour ce soir ? souffla-t-il, soucieux de ne pas malmener le joli silence qui planait sur la bibliothèque.
-Je pense…
Le masque se détourna soudain du livre, laissant une main au creux des pages.
-Et toi, tu sais si Alexandre viendra ? A plus ou moins long terme.
Floyd interrompit son mouvement qui visait à récupérer son manuel de chinois dans son sac. La question méritait au moins ça.
-Eh bien…ce n’est pas à exclure. Il a l’air d’y être disposé. Mais je ne sais pas combien de temps ça prendra.
-Okay, noté.
Et Senja se replongea dans l’ouvrage. Sylith, en revanche, semblait se réintéresser à la discussion.
-Quoi ? Il va revenir ?
-En effet, ça en prend le chemin, déclara la voix posée de Floyd, qui s’opposait au ton enflammé de son interlocutrice.
Cette dernière eut l’air de tiquer.
-Mais…mais il est sérieux ? Il nous laisse tomber comme des merdes et maintenant il revient se pointer « coucou, en fait je reviens ! » ?
On avait presque l’impression qu’elle allait se lever de sa chaise et se mettre à hurler dans toute la bibliothèque. De ce fait, Floyd répondit calmement :
-Je ne pense pas que ce soit le lieu pour avoir ce débat. Parlons d’autre chose.
Elle fit la moue, mais n’ajouta rien. Lui sortit son manuel de chinois comme il prévoyait de le faire, et se plongea dans l’étude de quelques caractères au détour des pages. Sylith se sentit soudain un peu seule sans livre. Elle choisit donc d’imiter son camarade sinologue, et bientôt, seul le bruit du papier rythma le passage du temps. Quelques regards furtifs des uns en direction des autres, sauf Senja qui restait imperturbable.
Sylith, incapable de tenir en place, finit par lever le nez de son bouquin pour regarder par la fenêtre. Une légère brume se formait dehors. Leur sortie nocturne allait prendre des aspects bien creepy, avec une météo pareille…
Elle coula un regard à son voisin. En fait, pas besoin de la brume pour que ce soit glauque…
Elle s’intéressa à sa lecture à lui. Il était arrivé à un passage traitant des hydres, mais dut sentir qu’il était observé parce qu’il s’interrompit et demanda :
-Un problème ?
-Euh, non rien. Je lisais juste…
-Je te le passe quand j’ai fini ? proposa-t-il.
-Prends ton temps, je veux pas te déranger, assura Sylith en retournant à son chinois.
Il sembla dubitatif, mais n’insista pas.
Le dernier pompage avait été fructueux. Non pas pour l’usage premier qu’ils prévoyaient, mais plutôt pour la lutte virtuelle en général. Aelita et William, debout sur une plateforme du Réplika montagne, observaient attentivement un phénomène à quelques mètres d’eux. Une armature, comme celle des avatars virtuels, flottait. Du code défilait autour, s’ajustant aux bons endroits, subissant parfois une petite rectification signée XANA. Cette dernière était alors marquée par une ondulation colorée le long des lignes, comme si une onde arc-en-ciel se propageait. Patients, ils attendaient de voir ce que donnerait cette dernière trouvaille.
L’armature se recouvrit progressivement de matière numérique. La créature se précisait. Son apparence était difficile à définir. On pouvait définitivement la rapprocher d’une sorte de mustélidé, mais un mustélidé de plus d’un mètre soixante de long et plutôt massif. Deux oreilles triangulaires ornaient le crâne, deux yeux fins commençaient à briller d’un éclat rougeâtre. Le dos était bleu, le ventre était blanc crème. Pour compléter, une semi-collerette de flamme sur la partie foncée du cou.
La créature était achevée. Elle tomba lourdement sur le sol, puis se dressa sur ses pattes arrières. Aelita, après un petit laps de temps correspondant probablement à sa discussion avec XANA, commenta :
-Voici CRACH’FEU.
-…C’est quoi ce nom ?
-On ne sait pas. Ça doit vouloir dire Créature Rémanente Adaptée au Combat…aucune idée de la suite. Ces humains sont étranges. Il faudra le renommer.
William jeta un œil à une seconde créature déjà virtualisée. Il s’agissait d’un oiseau brun, dont le poitrail était plus clair. Il était doté d’une queue de plumes rouges et jaunes, et d’autres, plus claires et plus longues, ornaient son crâne. Lui était apparemment nommé « Vrai con », ce qui lui faisait hausser un sourcil. En tout cas, en tant qu’amateur, il avait vite reconnu que les deux créatures présentes étaient des pokémon. Mais il ne savait pas exactement s’ils allaient être spécialement utiles au combat.
Soudain, Aelita sursauta.
-On a une intrusion. Espérons que les boucliers des tours fonctionnent correctement…
Il n’y eut toutefois pas que les tours à fonctionner correctement. CRACH’FEU bondit sur William, qu’il ne devait pas avoir reconnu comme créature de XANA, et s’enflamma. L’attaque, trop brutale pour être évitée, renvoya William au statut de fumée rougeoyante, et il fut contraint de regagner la mer numérique.
-Evidemment, encore ces boucliers bizarres, commenta Emeline en arrêtant le Skid.
-On trouve les monstres étranges j’imagine ?
-Toujours.
L’équipe se déploya sur le sol du Réplika. Ils étaient six, Sylith ayant été assignée aux commandes de l’ordinateur.
-Bien, on a un nombre pair, commença Senja. Trois qui gardent le vaisseau contre les monstres de XANA, et trois qui vont chercher les rouges pour détruire les boucliers d’énergie.
-Tuer les rouges, ça fait pas un peu fasciste ? commenta Sylith depuis la Terre.
-Silence. Donc, je vais m’occuper des monstres. Alice, tu viens avec moi.
L’IA vint de ranger à côté de lui, encore un peu plus et elle aurait claqué des talons pour se mettre au garde à vous. Il scruta les autres combattants virtuels, puis décida :
-Dorka, tu t’amènes aussi. Un soutien à distance est toujours appréciable, dans la configuration où on se place.
Elle hocha la tête, puis le trio se retourna vers le seul petit sentier qui partait de leur plateforme. Cette dernière était située à l’abri derrière une grande montagne, qui pouvait les dérober aux regards au moins quelques instants.
-Bon bah, on file. A tout à l’heure.
Senja observa rapidement ses deux camarades, et constatant qu’aucun ne bougeait, il se décida à prendre la tête. Une fois qu’ils furent partis, Floyd se résolut à administrer la défense.
-Je couvre l’espace aérien, comme d’hab. Je vous préviens si y a une menace, mais restez vigilantes au sol.
-Compris.
Et il enfourcha sa monture céleste.
Pour la bande de chasseur de monstres, les festivités commencèrent dès la seconde plateforme, lorsque deux Bloks leur barrèrent le chemin. Aucun d’eux n’arborait la couleur rouge tellement désirée, mais leurs lasers s’en chargeaient à leur place. Alice fut la première à réagir, heureusement pour Senja qu’elle tira derrière un rocher. Dorka n’eut aucun souci pour les rejoindre d’un rapide portail.
-Bon, ça devrait pas être trop compliqué. On charge ? suggéra Requin.
Pour toute réponse, Alice se volatilisa. Dorka lui ouvrit un passage pour qu’il n’ait pas à contourner le rocher à pied, et il ressortit donc à mi-chemin des Bloks. Ceux-ci firent tournoyer leurs têtes cubiques dans l’optique de choisir le laser adapté à sa destruction, mais un bruit ignoble se fit entendre alors que l’un d’entre eux semblait se coincer net. Peu suicidaire, Senja lui fonça dessus et enfonça sa lame d’énergie dans l’œil de la créature. Pas question d’attendre qu’il se décoince et puisse tirer. La balle de Dorka rata le second monstre, à cause d’une nouvelle rotation, mais Alice se chargea de rectifier le tir (au sens figuré) en lui assenant un coup de marteau bien placé.
-Trop facile.
C’est à ce moment-là que les choses se gâtèrent.
Une créature au dos bleu déboula d’un sentier adjacent, auréolée de flammes, et les chargea sans aucune subtilité. Une fois encore, Alice dût se servir de ses réflexes surhumains pour sauver la mise à Senja. Toutefois, ils se rendirent très vite compte que leur adversaire n’avait pas l’intention de s’arrêter : il les ignora tout simplement et continua en direction du Skid.
-Floyd, vous avez une grosse bestiole non identifiée qui fonce vers votre position, commenta l’opératrice.
-On va les aider ? demanda Dorka, qui tira quand même une balle sur le monstre.
-Non, faut qu’on désactive les boucliers, trancha Senja. Ils sauront se démerder tout seuls.
Personne ne contesta. D’ailleurs, leur prochaine cible ne tarda pas à se présenter : un Krabe rougeoyant accompagné de petits Kankrelats. Dorka eut le réflexe de créer un portail rouge en plein sur eux, le bleu étant dans le vide. Le temps que les monstres réalisent ce qui se passait et s’écartent du portail, ils chutaient dans la mer numérique pour une bonne moitié d’entre eux. Senja ajusta une Ball’Glace pour un des survivants, tout en bougeant pour esquiver les lasers, mais certains avaient vu plus grand. En effet, Alice réapparut se livrant à l’escalade du Krabe, qu’elle conclut assez rapidement. A peine hissée sur la carapace, elle levait déjà son marteau pour en éclater la cible.
Sylith annonça, d’une voix un peu ennuyée :
-Baisse d’énergie des boucliers enregistrée. Continuez comme ça les gars, c’est du gâteau.
-Ouais euh, et le truc flamboyant qui arrive vers les autres ?
Lorsque l’annonce de la menace avait été faite, Floyd avait survolé le sentier menant au Skid et avait pu bombarder brièvement la créature. Toutefois, elle progressait vite, et arrivait maintenant sur la plateforme. D’un même mouvement, Arry et Emeline s’avancèrent, lentement, attendant de voir ce que ferait le monstre. Il s’était arrêté, avait craché une gerbe de flammes en direction de Floyd qui avait été contraint de reprendre de l’altitude, puis s’était dressé sur ses pattes arrières, prêt à charger sur les deux guerrières. La seule chose qui semblait le faire hésiter, c’était la cible.
Emeline lança un regard à Arry, lui fit signe de rester légèrement en retrait. La créature s’élança enfin, reprenant la station quadrupède et s’entourant de feu. Arry se crispa, ignorant si elle serait capable d’arrêter un tel engin de destruction. Elle se voyait déjà de retour au scanner. Elle n’eut cependant pas à réfléchir au moyen de stopper la charge : Emeline s’en chargea pour elle. S’accroupissant, la blonde frappa le sol de sa main et dressa un mur de pierre sur lequel le pokémon s’écrasa.
-Oh, joli ! commenta Sylith. Ça, ça a dû faire des dégâts…
Serpent ne s’arrêta pas là. Elle laissa la paroi s’écrouler, et envoya un direct du gauche au monstre qui grogna et tenta de se reprendre. Arry choisit de se décoincer à ce moment et attaqua au corps à corps à son tour.
CRACH’FEU recula et émit un grognement plaintif. Sa collerette de flammes s’amplifia, son regard vira au orangé et il rugit, un torrent de feu s’échappant de sa gueule. Un réflexe miraculeux permit à Emeline de s’y soustraire, mais Arry fut plus lente et y laissa des points de vie.
-Eh merde ! ragea-t-elle.
-Il s’énerve, analysa Emeline à voix haute. Floyd ? S’il est immobilisé, tu peux le frapper assez vite pour le finir ?
-Mh, ça se tente.
Alors pour la seconde fois, Emeline toucha le sol, et commença à ériger un enclos de pierre pour garder le monstre. Malheureusement pour elle, il vit venir le coup et bondit par-dessus le mur en formation. Malgré l’avertissement d’Arry, sa camarade ne parvint pas à esquiver à temps et se le ramassa en pleine poire.
Les flammes auraient vite raison de ses points de vie, et elle le savait. Elle n’arrivait pas à se trouver une prise correcte pour se saisir de la masse et la jeter sur le côté. Par ailleurs, son équipière hésitait sur la conduite à tenir, par peur de la blesser.
-Tant pis ! lança Floyd, lui aussi circonspect. Balance ton pouvoir !
Elle décida donc de ne plus tergiverser davantage. Elle fit jaillir les dents de cristal du sol, et Emeline eut la présence d’esprit de pousser le monstre sur l’une d’entre elle. Il se désagrégea, ses points de vie épuisés. Sa meurtrière laissa échapper un soupir de soulagement et alla tendre la main à sa camarade pour la relever.
-Ben voilà, on a géré, lui lança cette dernière.
-Yeah. Ce serait encore mieux si on avait accès à une tour pour se régénérer…
-Baisse d’énergie des boucliers enregistrée. Si tout se passe bien, vous l’aurez bientôt, votre tour !
Les ordres étaient clairs. Ni elle ni Vrai Con n’interviendraient pour l’instant. Toutefois, ils avaient encore un tour dans leur sac…
-Je détecte des monstres au Nord de votre position.
-Quels types de monstres ?
-Deux Bloks, une Tarentule…et un dernier que je n’arrive pas à identifier, le signal est mauvais.
Senja hocha la tête et prit la direction du bout du plateau, duquel partait encore un sentier. Dorka raccrocha son fusil dans son dos et lui emboîta le pas, tandis qu’Alice troquait son marteau contre son bouclier. La blonde nota que l’IA tournait sur les trois armes sans se formaliser de la main où elles étaient placées, et demanda :
-Senja ? Elle est ambidextre ?
-Oui. Les programmes ne connaissent pas le principe de latéralité, techniquement. Ils ne voient pas pourquoi on se casse la tête avec. Et c’est plus pratique de ne pas le faire.
-Pas faux.
Le garçon tourna la tête vers sa création et lui fit un discret signe de la main auquel elle réagit immédiatement : elle disparut. Lui s’arrêta.
-Elle nous fait une reconnaissance.
Ils attendirent donc qu’elle revienne. Lorsque ce fut fait, Alice annonça :
-Monstres repérés. Prochaine plateforme, dans une grotte. Les Bloks sont devant, la Tarentule derrière. Seul un Blok ne rougeoie pas.
-Et le dernier monstre ? interrogea Senja.
-Introuvable.
Il resta silencieux quelques instants, avant de commenter :
-Je n’aime pas ça. Toujours rien sur les radars à son sujet ?
-Non, rien, désolée Senja…
Derrière l’écran, Sylith se mordilla la lèvre et tenta de jouer sur certains paramètres du radar pour obtenir un meilleur résultat, en vain. Pendant ce temps, le trio continua son trajet prudemment. Bientôt, les monstres se profilèrent devant leur grotte.
-Tu peux en tirer un ou deux d’ici ?
-Je peux, mais ils vont pas rester tranquilles…
Senja arma une Ball’Glace et fit signe à Dorka d’ouvrir le feu. Elle rata un Blok, et évidemment, les deux se mirent à avancer dans leur direction, et les lasers fusèrent. Les deux Lyokoguerriers durent constater que leur alliée informatique s’était fait la malle, et firent front tout seuls.
-Dorka, tu me fais un portail pour que je m’approche ? demanda Senja, après avoir raté sa cible.
Elle hocha la tête et s’exécuta. L’adolescent déboucha donc entre ses deux adversaires. Manque de pot, il se prit un laser gelant d’un Blok réactif, qu’il parvint à démolir juste après, mais le mal était fait : son pied était pris dans la glace. Et le second Blok avait bien compris cet état de fait. Senja vit probablement sa vie virtuelle défiler devant ses yeux alors que le Blok chargeait un cercle enflammé. Surgit alors Alice, qui d’un coup de marteau sec brisa la glace et en profita pour le pousser de côté. Elle disparut de nouveau, juste à temps pour éviter le projectile. Le Blok pivota, constatant que sa cible avait été ratée, mais cette dernière érigea un mur de glace le temps de préparer son projectile. Une fois celui-ci paré, il laissa la paroi s’écrouler et tira, occasionnant la destruction du blok rouge.
-Baisse d’énergie, tout ça…annonça Sylith, visiblement un peu lassée.
Senja se retourna vers la caverne où restait la Tarentule. Cette dernière sembla se décider à ouvrir le feu, et Requin fut obligé de courir jusqu’au rocher le plus proche.
-On fait comment maintenant ? lui demanda Dorka qui l’avait rejoint grâce à quelques portails bien placés.
-Tu peux la tirer d’ici ?
-Non, elle est dans le noir…ça va être compliqué de viser.
-Bon ben, Alice s’en chargera, commenta Senja.
A la seconde où il disait ça, la Tarentule explosa.
-Quel timing, ironisa Dorka.
-Les boucliers sont morts ! annonça Sylith.
Les deux humains se permirent un moment de satisfaction, puis commencèrent à rebrousser chemin.
-Euh, Senja.
-Quoi ?
-J’ai Alice sur mon radar.
-Oui, et ?
-Et elle bouge pas. Et normalement elle y est presque jamais. Et j’ai une fenêtre bizarre qui vient de s’ouvrir.
-Ok, on a un problème.
Après avoir énoncé cette vérité de La Palisse, Senja sortit de derrière son rocher, Dorka à sa suite, et fonça vers la caverne sans se préoccuper d’autre chose. Ce qu’il y trouva semblait tout droit sorti du passé : la Méduse, éclairée par l’éclat rougeâtre des données dans ses tentacules. Et évidemment, l’IA dans ses griffes.
Sans gardes du corps, elle ne fit pas long feu. Dorka lui tira une balle dans le crâne et Senja trancha les appendices transparents, récupérant Alice tandis que le monstre fuyait.
-Etat ? lui demanda-t-il abruptement, d’un ton qui pouvait sembler inquiet.
-Pas de dommages internes…
-Des données de captées ?
-Possible, mais je ne sais pas lesquelles peuvent avoir été drainées.
Dorka suivait l’échange avec la vague impression qu’il lui manquait des éléments pour comprendre ce qui se disait.
-Euh…hein ?
-Ce monstre peut prélever les données présentes dans les avatars ou en implanter. Il peut même faire passer les gens sous le contrôle de XANA, expliqua Senja. Mais bon. Comme je n’ai pas de moyen de savoir si quelque chose a été affecté chez Alice, restons-en là…rejoignons les autres auprès d’une tour.
L’équipe se regroupa sur sa nouvelle position. C’était un dérivé de la tour enclavée, mais celle-ci était située en bord de plateau (condition nécessaire pour l’amarrage du Skid), comme si on eut coupé l’arrière de la protection.
Emeline se replia dans l’édifice pour régénérer ses points de vie, qui en avaient grandement besoin. C’était un miracle qu’elle ait réussi à se tirer de son combat contre le pokémon enflammé, et elle n’avait pas manqué de féliciter Arry pour ledit miracle. Assez rapidement, les cinq autres l’accompagnèrent, désireux de se soigner eux aussi, et de faire le point.
-On va devoir passer à la translation assez rapidement. On ne sait pas quand XANA peut réattaquer, ni même si les boucliers ne vont pas revenir pendant l’opération…
-Décidons déjà de qui on envoie. Senja, est-ce que Alice peut se translater ? interrogea Floyd.
-Je pense qu’elle sera nettement plus efficace sur le plan virtuel, répondit l’autre. Elle n’est pas conçue pour se battre en translation.
« Et en plus, qui te dit que son code n’a pas été affecté par le monstre de tout à l’heure ? » songea Dorka. Mais Senja n’ayant pas évoqué l’incident, elle choisit de ne pas le faire non plus. Visiblement, un silence tacite s’imposait entre eux.
-Bon, alors…on a pas moyen de savoir à quoi on peut s’attendre sur terre ?
-Non plus. Mais on peut envoyer trois personnes, ce qui est plutôt respectable comme quota…les anciens s’en sortaient avec deux, après tout.
Dorka vit Senja tourner la tête pour balayer l’assistance, cherchant visiblement qui pourrait être désigné pour la mission. Ses réflexions à mi-voix parvenaient jusqu’à eux :
-Mh…Floyd est trop dépendant de son pouvoir de déplacement…il reste aussi…Dorka, je dirais idem…
Sous le regard fasciné de toute l’équipe, il déclara finalement :
-Bien. J’y vais, avec Arry et Emeline. Alice, Floyd et Dorka ont trop besoin de leurs pouvoirs pour combattre, ils seront plus efficaces ici.
-Vos jauges de points de vie sont remontées, annonça Sylith d’un ton enjoué. Je vous translate !
-Putain !
Le juron avait échappé à Senja, que l’on avait plus entendu rouspéter de la sorte depuis de longs jours. Il venait de se recevoir avec brio sur l’arrière train, complètement pris de cours par la translation. A côté de lui, Emeline et Arry, qui avaient déjà vécu l’expérience, ne rencontrèrent pas ce problème et lui tendirent une main amusée pour l’aider à se relever.
Et enfin ils observèrent leur environnement. Ils étaient de nouveau dans un milieu montagnard, et un bâtiment qui avait de grandes allures de base secrète leur faisait face.
-Je vous informe que vous êtes dans les montagnes japonaises, commenta Sylith. Et évidemment, le Supercalculateur à infecter est dans le bâtiment face à vous.
-Une idée de ce qui nous attend à l’intérieur ?
L’opératrice éclata de rire.
-Y en a qui croient au Père Jirachi…allez, voyez par vous-mêmes.
Emeline ouvrit la voie, car après tout, elle était capable de défoncer les portes mieux que quiconque, eut égard à sa force. Force dont elle fit d’ailleurs la démonstration quelques instants plus tard en enfonçant un panneau de métal sur le côté de la façade d’un coup de pied.
-Wow. Eh, merde alors, mais il fait noir !
Ils eurent le bon sens de tâtonner à la recherche d’un interrupteur. Ce fut Arry qui trouva la première. Les lampes à néon du plafond s’allumèrent les unes après les autres, dévoilant une vaste pièce bétonnée haute de plafond. Mais le plus exceptionnel restait sans doute ce qu’abritait le hangar.
Enroulé au centre, une sorte de gigantesque tuyau de métal argenté polarisa leurs regards. Ce n’était d’ailleurs pas tant un tuyau qu’un assemblage de plaques semblant former un cylindre articulé et long.
-C’est quoi ça ? souffla Arry.
Les autres haussèrent les épaules en signe d’ignorance, mais résolurent silencieusement de contourner l’élément pour rejoindre la porte au fond.
-Alors, ça se passe bien ? demanda Dorka au bout d’approximativement trente secondes hors de la tour.
Floyd avait déjà rejoint les cieux, qu’il préférait visiblement à la compagnie de ses camarades, et Alice était aussi bavarde qu’un macchabée. Dans de telles conditions, il était logique que la blonde cherche quelqu’un avec qui discuter pour avoir un peu de contact humain.
-Pour le moment oui, mais qui sait ce que cet endroit nous réserve, commenta froidement Sylith. Et ici, restez vigilants, je ne fais pas totalement confiance à mes radars pour nous prévenir des menaces. Les yeux de Floyd seront beaucoup plus fiables.
Le concerné ne réagit pas au compliment, mais sembla prêter plus d’attention encore à ce qui se passait autour de lui.
-Euh, attendez deux secondes, reprit Sylith. Tour activée…
Un grincement retentit dans la pièce. Senja, qui allait ouvrir la porte menant au reste du bâtiment, demanda sans se retourner :
-Laissez moi deviner. Le gros serpent de métal veut nous faire la peau ?
Arry jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. La créature robotique s’animait au centre de la pièce.
-Comment dire…
-Génial.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
La queue de la créature balaya le sol, fauchant Senja et ses camarades au passage. Leur translation avait à peine commencé que déjà la situation se dégradait. Rageant. Se relevant aussi vite que possible, Arry parvint à esquiver une morsure du monstre d’acier et choisit intelligemment de courir pour s’éloigner de sa gueule. Tandis qu’il arquait son cou pour tenter de la happer une nouvelle fois, Senja enfonça sa lame d’énergie dans une partie de la carcasse à sa portée, mais écopa d’un coup de queue réflexe qui l’envoya voler dans le mur.
-Arry, garde le occupé ! lança Emeline, qui semblait focalisée sur la faille maintenant présente dans la tôle.
-T’en as de bonnes, grogna l’autre blonde en bondissant sur le côté pour esquiver un nouveau coup de crocs.
Un coup d’œil rapide pour tenter d’analyser les faiblesses au niveau de la tête : une fente verte qui servait d’œil, deux tuyaux partant de la gorge pour rejoindre les mâchoires et avaient une utilité inconnue. Une corne au bout du museau…
Elle se déplaça à reculons, scrutant la bête en attente de son prochain mouvement. De temps en temps, derrière un mouvement des anneaux d’acier, elle voyait Emeline qui tentait de s’approcher de la brèche ouverte, et Senja qui se glissait du côté du panneau de contrôle de la porte. C’était à elle de leur fournir le temps dont ils avaient besoin.
Elle s’effaça sur le côté lorsque le crâne de métal tenta encore de l’atteindre, et tenta une riposte, espérant que ses griffes de cristal éraflent au minimum l’armure du monstre. En vain : il recula vivement sa tête, ce qui la déséquilibra. Mais elle se reprit, et l’attaque suivante de son adversaire la rata de justesse.
Un grincement sépulcral se fit alors entendre. Instantanément, le serpent se désintéressa d’Arry pour regarder la source du bruit : Emeline s’acharnait à élargir le trou, n’hésitant pas à tordre les plaques de métal pour atteindre les circuits en dessous. Avec un rugissement digitalisé, il se tordit pour tenter de la mordre, mais Arry choisit d’attaquer à son tour pour ménager une seconde brèche dans la carcasse. Les lames de cristal eurent plus de mal à s’enfoncer dans la carcasse, mais en forçant un peu, elle parvint à entamer l’acier. Ou du moins, à éveiller assez l’attention du monstre pour récolter un coup de queue qui l’envoya à son tour dans le mur. Elle le vit prendre un coup dans la mâchoire, et quelques instants après, Emeline parvint à arracher certains câbles, assez importants pour que la créature s’écroule par terre, sans vie.
-Bon, ça c’est fait.
-Si tout le bâtiment est comme ça, on en a pour un moment…
Les deux filles rejoignirent Senja à la porte à présent déverrouillée, et le groupe se dirigea plus ou moins tranquillement vers la suite du bâtiment.
Floyd plissa les yeux. Il devait s’être un peu trop éloigné du plateau : voilà qu’il ne voyait plus le sol sous les sabots de sa monture.
-Sylith ? Tu peux me donner la direction de la plateforme où sont les autres ? J’ai dû aller trop loin, je les vois plus. Trop de brouillard.
-Mhh…bah non, normalement ils sont encore en vue, direction sud est…
Floyd fit un énième tour d’horizon : il ne voyait rien.
-Euh…bon, je vais voir par là.
Il se rapprocha et commença à discerner une forme sombre dans la brume. Le sol. Plus près que dans ses souvenirs.
-Je crois que la brume s’est intensifiée. XANA doit tramer quelque chose.
-Alors arrête de tourner en l’air, retourne avec les autres et soyez parés à le contrer. Surveillez l’arrière de votre position, elle est à découvert puisqu’elle donne sur la mer numérique.
Floyd démonta en vue de ses camarades. Il vit alors un élément qu’il n’aurait pas pensé apercevoir sur un monde virtuel : un flocon de neige. Un haussement de sourcil fut la seule preuve de son immense stupeur.
-On a un autre phénomène. On dirait…qu’il neige.
-Oh. Putain j’ai horreur des imprévus, marmonna Sylith. Mettez-vous à l’abri derrière les parois. C’est pas impossible qu’une tempête se déclenche…
Floyd alla se replier, suivi par sa monture qui trottait doucement. Un vent engourdissant les talonnait, annonçant la dégradation des conditions météorologiques. Il ne vit pas Alice en rejoignant Dorka, mais cela ne l’étonnait même plus. L’IA avait peut-être un côté trop indépendant…
Alice se tenait debout sur le sentier, seule. Rien d’autre, à perte de vue. Et la vue allait loin, sans brouillard amplifié…
Aelita était aussi surprise que les autres. Qu’est-ce que c’était encore que ce phénomène bizarre ? Ils en avaient beaucoup en ce moment, mais…
De là où elle se tenait avec Vrai Con (il allait vraiment falloir le renommer), au sommet d’un pic du Réplika, la brume prenait des reflets multicolores…
Elle ferma les yeux et tenta de contacter son maître. Malheureusement pour elle, elle se heurta à un mur mental. Il devait être trop occupé. Ce qui la laissait démunie face à la situation…
Après quelques instants de réflexion, elle choisit d’envoyer les troupes vers la tour. Les Krabes lui parurent le choix le plus adapté, eux qui s’adaptaient facilement à toutes les conditions. Qui savait comment la situation allait se dégrader, encore ?
Dorka plia et déplia les doigts, silencieuse. Il lui semblait que malgré la protection offerte par les murs de roche, le vent glacial s’insinuait jusque dans ses os, l’engourdissant.
-Floyd ? Toi aussi tu as du mal à bouger ?
Il hocha la tête avec une expression presque agacée. A côté de lui, sa monture s’était couchée sur le sol, les ailes près du corps, mais on voyait distinctement de petits cristaux de glace se former entre les plumes.
-Merde, murmura la blonde en observant ce dernier point. Sylith, on est vulnérables à une attaque, là. Visibilité nulle, le « froid » nous ralentit, et je pense que bientôt, le cheval de Floyd ne pourra plus voler…
-Et Alice, où elle est ? interrogea ledit Floyd.
-Je ne sais pas, avoua Sylith. Introuvable sur les radars. Par contre, je repère des mouvements de troupes de XANA.
-Il manquait plus que ça, soupira la snipeuse en jetant un œil à l’extérieur. Comment on est sensés les recevoir si on peut pas les voir ?
Derrière son écran, Sylith sembla se rappeler d’un point, et rouvrit une entrée du journal de Jérémie. Effectivement, XANA avait déjà triché sur la brume du territoire montagne….mais aucune mention de cet engourdissement étrange qui prenait l’équipe. Elle afficha les analyses basiques des trois avatars présents sur Lyoko. Floyd et Dorka étaient atteints d’une sorte d’anomalie qui diminuait leur vitesse, comme ils l’avaient soupçonné. En revanche, Alice semblait aller parfaitement bien.
-Hé, bizarre, elle n’est pas affectée par le vent glacial…mais j’ai pas moyen d’avoir sa position.
-Essaie de la contacter, démerde-toi pour qu’elle revienne dans les parages. Sans elle, je ne sais pas si on pourra garder la tour.
« Ils sont cinglés ces japonais » fut la première phrase prononcée alors que le trio entrait dans une nouvelle pièce du complexe. Et il y avait de quoi. Ce qui était indiqué comme « testing room » (visiblement, l’installation était internationale, un minimum) était en fait une arène géante. Ils étaient dans les gradins, et s’avancèrent vers le bord pour mieux voir.
-Je crois que je peux avoir accès au plan du complexe depuis la console, commenta Senja en pointant cette dernière du doigt. Elle a l’air plus reliée au réseau central que celle de déverrouillage des portes…
Ils s’approchèrent donc de cette console…pour découvrir qu’elle était bloquée sur un écran bien particulier.
« Test has begun. Please select a cyborg. »
En dessous de cette inscription, une demi-douzaine de visuels s’affichaient. Tous des dragons en métal qui variaient légèrement. Senja tapa sur l’un d’entre eux au hasard, affichant ses caractéristiques à l’écran.
-Blind Guardian, lut-il à voix haute. Attaque 800, défense 2800…
-On s’en fout, on doit aller vite. Il en faut un avec une meilleure attaque.
-Pas faux, dit-il en délaissant le plus massif des serpents de métal.
-Mais si on doit aller vite, fit remarquer Emeline, pourquoi on s’emmerde à faire ça ?
-La console sera sans doute débloquée une fois le test fini. Ce sera l’occasion de trouver le plan.
-Regarde là, y a un Dark Nova. Il a l’air classieux.
Senja afficha la créature. Un dragon, doté d’ailes. Un élément décisif.
-C’est quand même bizarre que XANA n’ait pas infecté cette partie là aussi.Les monstres des tests devraient déjà nous être tombés dessus, fit remarquer Arry.
Emeline jeta un regard au seul garçon du trio, escomptant qu’il relève la remarque. Il n’en fit rien, et préféra valider leur choix de combattant. Un grincement se fit entendre dans la pièce alors qu’une porte coulissait dans les murs de l’arène, et qu’un dragon de métal noir et blanc s’avançait. Il poussa un rugissement de défi, et attendit. La console leur montra très rapidement comment contrôler la créature, puis signala le début du test en lui-même.
Une seconde porte coulissa, une autre machine s’avança. Celle-là était un serpent à deux têtes, presque similaire au premier qu’ils avaient croisé. Et à n’en pas douter, il était contrôlé par…quelque chose. Pas difficile de savoir quoi.
-Personne est particulièrement doué en jeux vidéos ? interrogea Senja.
Il n’eut pour réponse que des hochements de tête négatifs. Il resta donc face à la console, et écrabouilla le bouton de vol pour esquiver la morsure du monstre. Les Lyokoguerriers virent donc leur champion s’élever à leur hauteur, sa queue cinglant l’air, avant d’effectuer un piqué sur leur adversaire et de clouer une tête au sol.
-Attention, l’autre attaque sur le flanc, prévint Arry qui s’était un peu déplacée pour mieux observer le combat et pouvoir conseiller son ami.
Le dragon robot réagit en parant la tentative de morsure avec son aile d’acier, puis s’en prit à la nuque bloquée par ses pattes. Avant qu’il puisse atteindre son objectif, la queue du serpent s’était enroulée autour de la sienne, le tirant vers l’arrière. La réaction fut immédiate : les serres de Dark Nova se resserrèrent autour du cou du monstre, endommageant le blindage. L’autre le repoussa, perdant au passage une plaque ou deux, mais était désormais capable de se relever.
Les deux combattants se faisaient de nouveau face, chacun d’un côté de l’arène. Ils tournèrent un peu, avant qu’Emeline ne note que c’était cliché et qu’il serait temps d’attaquer. Senja se décida à se lancer une fois que les deux furent bien clairement dans son champ de vision. Dark Nova profita de son avantage aérien pour faire un nouveau plongeon en piqué, ciblant la partie déjà endommagée. Cependant, la tête intacte fusa pour s’interposer, forçant Dark Nova à remonter en l’air pour ne pas être attrapé.
-Coriace. Il est sur la défensive, j’arrive pas à passer, explicita Senja après quelques essais.
Emeline jeta un œil à la console et pointa un bouton rouge :
-Et ça, ça fait quoi ?
-…faut jamais appuyer sur les boutons rouges, normalement.
-Tu te souviens pas de ce que ça fait dans les commandes ?
-Euh…
-Tant pis, décréta la blonde en l’enfonçant du poing.
Senja sursauta, apparemment agacé par une telle brusquerie alors qu’il existait sans doute des méthodes plus subtiles. Mais rien de tragique ne se produisit : le dragon de métal prit un peu d’altitude et on vit plusieurs parties de son anatomie se déplier : la queue plus longue, les ailes plus larges, il prenait un aspect plus serpentin. Deux ailerons, sans doute purement esthétiques, émergèrent à la base du cou. La console indiqua une augmentation de puissance significative, et l’assaut suivant du monstre de métal mena à la décapitation du premier cou de son adversaire.
-Ben voilàààà, toujours appuyer sur les boutons rouges, se félicita Emeline.
-…
Très rapidement, le serpent bicéphale fut mis en pièces. La console indiqua la fin du test, bien que mettre en pièce des robots qui avaient coûté des sous à construire ne soit pas un test en soi. Le dragon mécanique repassa en mode normal et retourna dans sa cage de lui-même, tandis que Senja, à présent redirigé sur un menu général, commençait à bidouiller pour obtenir le plan des lieux.
Alice courrait sur le sentier. Comme tout à l’heure, rien n’était visible, à part un paysage dégagé au ciel clair. Puis quelque chose en elle lui signala que des monstres étaient à proximité : sa connexion aux radars du Supercalculateur.
Elle était dans la tempête maintenant. Le vent virtuellement glacial soulevait ses cheveux courts, et la visibilité était exécrable. Néanmoins, elle discernait les formes sombres de Krabes qui s’avançaient dans le presque blizzard. Elle ne devait pas rester dans les bourrasques trop longtemps ou sinon elle serait trop lente.
Quelques instants plus tard elle était à côté d’eux, et leur éclatait les articulations des pattes à coup de marteau. Les quelques lasers qui furent tirés furent déviés par son bouclier, et elle choisit de se soustraire à leurs attaques le temps de les contourner pour finir le travail. Une fois les pattes en pièces, elle n’eut aucune difficulté à achever les monstres d’un efficace coup de marteau sur la cible.
-Alice est plus ou moins dans votre secteur, je crois. Je l’ai vue apparaître et détruire les monstres, mais le signal a de nouveau disparu. Oh et Senja a réussi à mettre la main sur le plan du complexe, j’ai fait une capture d’écran à partir de son visuel pour pas le perdre, devrait plus y avoir trop d’attente avant l’implantation du virus au Supercalculateur.
Les deux Lyokoguerriers tapis dans leur cachette eurent un sourire. Pendant un instant, ils oublièrent que leurs ennemis pouvaient approcher sans être vraiment vus, et que le cheval de Floyd avait les ailes presque entièrement gelées.
-Attention ! J’ai une présence ennemie dans votre coin. Je n’arrive pas à la localiser précisément, et ça ne ressemble à rien qu’on connaisse.
Floyd et Dorka se redressèrent instantanément, armes en main. Le premier passa la tête dans l’ouverture entre les murs pour sonder l’extérieur en quête de la mystérieuse présence, une forme quelconque, mais il ne vit rien, si ce n’était que la brume neigeuse prenait des reflets bizarres.
-Négatif dehors. Je crois. Et toi, Dorka ?
Il se retourna, et constata que sa camarade se retrouvait face à une forme étrange. Elle semblait émerger de la brume elle-même, et prenait une apparence indéfinissable. Rapidement, elle se changea en une sorte de petit Frelion irisé qui, logiquement, se mit à tirer des lasers. Dorka recula vivement, priant intérieurement pour que le blindage de son armure épargne un minimum ses points de vie, et s’efforça de viser le plus rapidement possible. Quelques roues dentées vinrent distraire l’attention de la créature, permettant à la Lyokoguerrière de tirer à son tour : le monstre se dissipa dans la brume dont il était issu.
-Mais qu’est-ce que c’était que ça ?
-Je ne sais pas. Quelque chose d’hostile, et de bizarre…pourvu que les autres finissent vite.
Une nouvelle créature de brume émergea derrière Floyd. Cette fois, elle prenait l’aspect d’un être humanoïde, sans détails d’aucune sorte : plutôt une silhouette multicolore et brumeuse, en fait. Dorka eut le réflexe de tirer, prévenant par la même occasion son camarade.
-Au fait, où est ton pégase ? demanda-t-elle alors qu’il faisait volte-face et s’éloignait de son assaillant.
-Il a disparu. De toute façon, il était inutile avec ses ailes gelées…je le réinvoquerai à la prochaine virtualisation.
-Je vois.
Et les deux Lyokoguerriers eurent bientôt à faire face à plusieurs silhouettes, émergeant des brumes et prenant l’aspect de diverses créatures de XANA. Un Krabe ici, une Tarentule au dehors…ils pensaient bien être submergés. C’était sans compter l’apparition d’Alice face à la Tarentule, absorbant les lasers avec son bouclier et ripostant comme il convenait. Puis elle s’effaça à nouveau, et ces créatures anonymes risquaient bien de comprendre prochainement que la partie s’était complexifiée pour eux.
Aelita détruisit une Manta. Ou plutôt, une silhouette mystérieuse de Manta. Vrai Con était immobile, figé sur son pic, où il était sûrement resté depuis qu’elle l’avait laissé. D’étranges créatures avaient émergé de la brume et les avaient surpris. Elle s’était envolée, mais elle n’arrivait pas à contacter XANA, comme depuis que la météo s’était dégradée. Au fond, elle enrageait. Cet imprévu allait leur faire perdre le Supercalculateur.
Et elle ne comprenait pas comment ceci avait pu arriver. Elle ne savait pas, et ce gouffre la terrifiait. Un grand point d’interrogation. Depuis la bulle de chaos sur ce même Réplika, elle réalisait lentement qu’il se passait quelque chose qu’elle ne saisissait pas. Et que XANA ne leur en parlait pas. Elle songea qu’il serait temps de lui en parler à lui, pour qu’il puisse les rassurer, leur garantir que tout se passerait bien. Mais il était injoignable.
Elle était seule. Seule dans l’inconnu, coupée de l’être qui comptait le plus pour elle. Elle tira un champ de force sur un faux Frelion qui volait droit vers elle, et s’autorisa une vrille. Elle regarda la brume légèrement colorée tournoyer autour d’elle, et elle sentait ses ailes tendues s’engourdir alors que le vent les balayait.
Oui, ça aussi. Pourquoi la météo avait-elle changé ? Que s’était-il passé ? Normalement, seul XANA était à même de modifier le climat d’un territoire. Il intensifiait la brume, il déclenchait des tempêtes de sable, et pouvait même modifier le niveau de la mer numérique. Alors comment ici la situation avait-elle pu échapper à son contrôle absolu ? A quoi fallait-il relier ces reflets qui ondoyaient autour d’elle ? A qui ? Pourquoi ?
Elle redressa sa vrille, se débarrassant d’un autre Frelion, et retourna au-dessus du sol. Mais avoir un repère terrestre ne changeait rien.
Tout au fond, elle était perdue.
-Eh ben, vous savez quoi, il faudrait qu’on prenne les plans des installations plus souvent, commenta Arry en entrant à son tour dans la salle du Supercalculateur.
Une grosse secousse les fit tous sursauter. Senja ordonna :
-Emeline, barricade l’entrée avec quelque chose. J’ai l’impression que les robots sont un peu trop actifs, ce serait embêtant d’être dérangés.
La blonde réfléchit un peu, puis fila dans le couloir vers la salle de fabrication des machines. En attendant son retour, Arry se planta devant la porte, bien décidée à ne laisser personne passer. Elle n’avait pas le droit d’échouer. Cette fois avait été un combat trop long pour laisser tomber maintenant.
Elle jeta un regard à Senja, qui se tenait devant le pupitre du Supercalculateur du Réplika. Il tapait sur le clavier, debout, comme séparé du monde par un mur. Un mur de glace. Un instant, elle se demanda s’il se retournerait pour lui faire un signe encourageant. Mais le faciès de requin de son casque n’aiderait sans doute pas à avoir l’air encourageant.
Un vacarme épouvantable se fit entendre à l’autre bout du couloir. Arry sursauta, regarda, mais ne vit qu’Emeline en train de tirer une carcasse à moitié assemblée de robot.
-Pardon, pardon, dégagez le passage…
Arry se poussa, et observa son amie rentrer la carcasse dans la pièce, avant de la replier devant la porte.
-Tu m’aides à découper le bout pour mieux entasser tout ça ?
-Euh, ouais…
Tout en gardant un œil et une oreille sur ce qui se passait à l’extérieur, Arry mit à profit ses lames cristallines pour faire un peu de découpe de métaux. Bientôt, l’ouverture fut presque entièrement barrée par les composants robotiques divers.
-Bon allez, disons qu’on est parés. Senja, tu en as pour longtemps ?
-Bien sûr que non, répondit-il d’un ton légèrement hautain. Enfin, ça devrait aller quoi…
Sylith observait l’avancée de l’implantation du virus, tout en gardant un œil sur le chaos virtuel qui se tramait. Les silhouettes de brume semblaient surgir de n’importe où et s’en prendre à n’importe qui. Elles étaient chaotiques et désorganisées. Si elles prenaient l’apparence de monstres de XANA, elles ne semblaient pas être issues de son camp, puisqu’Aelita était également aux prises avec…
Comme s’ils avaient eu besoin de complexifier davantage la situation.
Elle regarda les pourcentages progresser, hypnotisée par les chiffres, et assez impressionnée par leur vitesse de défilement. Senja était vraiment plus doué en informatique qu’il ne le laissait paraître au départ. A moins qu’il n’ait fait des progrès fulgurants au contact du Supercalculateur.
C’est sous le regard admiratif de la brune que les chiffres amorcèrent le décompte des derniers pourcentages. C’en était presque trop facile. XANA ne faisait vraiment pas le poids, face à eux (face à lui ?). Au début ils avaient eu du mal, et maintenant, ils allaient s’emparer du Réplika à leur première translation…
Plaisant. Un sentiment de puissance envahit l’occupante du fauteuil, et elle s’autorisa un sourire suffisant.
Le virus était implanté.
Electrochoc virtuel. Le territoire reprit instantanément son aspect originel, comme si rien ne s’était passé. Aelita sentit la connexion se rétablir, et laissa échapper un sourire de soulagement. Peu importait qu’ils aient perdu les lieux. Elle avait retrouvé XANA.
Mentalement, elle se sentit téléportée sur le pilier au centre du gouffre, et tout autour d’elle, elle sentait aussi XANA. Il était là, présence rassurante et omnipotente du monde virtuel.
Sur le fond noir, de petites lueurs chatoyaient, comme de petites lucioles. Certaines bougeaient. Elles étaient de toutes les couleurs. Aelita observa leur ballet quelques instants, puis posa la question qui lui brûlait les lèvres.
« Maître, que s’est-il passé ? »
Un grand silence se fit. La question ne concernait pas que la brume et la tempête mystérieuse, mais remontait même jusqu’à la bulle de chaos où elle et William avaient été piégés.
XANA prit son temps pour réfléchir. Puis il répondit, de son chœur de voix :
« Je ne sais pas. Pas encore. Raconte-moi. »
Elle eut peur, un instant. Elle n’avait pas obtenu la réponse si tranquillisante qu’elle espérait. Qu’espérait-elle ? Un minimum de savoir, en tout cas. Elle ne pouvait que constater qu’il n’en savait pas plus qu’elle…
« Raconte-moi ! »
Plus impérieux, il avait haussé le ton. Elle sentit son esprit tomber à genoux, les mains plaquées sur les tempes.
« Il y avait cette brume colorées…ces silhouettes qui en émergeaient…ce blizzard… »
Il resta pensif un temps, considérant ce qu’elle venait de lui dire. Elle attendit, espérant qu’il trouve ce qui clochait, qu’il révèle la solution, qu’il résolve toute cette situation déstabilisante d’un métaphorique claquement de doigts…
Elle attendit.
« Je vais considérer les données. Change de Réplika. »
Fin de la communication. Alors elle ouvrit ses ailes et plongea dans la mer numérique.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
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