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 Auteur Message
Zéphyr MessagePosté le: Mer 18 Mai 2016 10:24   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Pour un chapitre nommé « Chaos », c'était plutôt ordonné et soft je trouve. « Le début des emmerdes » serait mieux passé je pense.

Le contenu du fameux livre envoyé à Aelita devient de plus en plus intriguant par rapport à son contenu. Celui-ci étant un facteur plus que probable de sa défection, la piste de l'embrouille made in Xana s’accroît.
Mention spéciale à la réaction de Yumi quand Aelita a annoncé ne plus vouloir être Gardienne de Lyokô. Heureusement que Jérémie l'avait qualifiée de « mature ».
Par ailleurs, concernant Jérémie, ce retour à une certaine proximité avec Aelita est déconcertante au vu des coups-de-gueules de la concernée. Certes il l'a réconfortée au bon moment, mais est-ce que ça suffit vraiment à effacer la colère qu'elle nourrissait à son égard ? Je maintiens ce que j'ai dit lors de mon dernier passage : les changements d'opinion/de perception de Jérémie par Aelita vont d'un extrême à l'autre. Elle qui disait dans ses passages narratifs dédiés qu'elle ne voulait pas son couple ressemble à Ulrich/Yumi, son « Je t'aime, je peux plus te voir en peinture » en prend largement le chemin… Néanmoins, cet élément permet d'anticiper sur la suite. Il devient à présent parfaitement probable qu'Aelita s'énerve à nouveau contre Belpois (le facteur Max Stones ne devant pas être bien compliqué à exploiter).

Le statut du personnage de Charlotte est également intéressant à traiter. Odd mis à part, personne ne semble nourrir une vision positive d'elle. Étrangement, ce sont les membres de la gent féminine qui ne peuvent pas la voir (Sissi, Aelita…). Félicitations pour le réalisme des comportements féminins Razz.
Toutefois, un point reste carrément obscur la concernant : sa position vis-à-vis de Max. Pourquoi faire tout ça pour lui ? La piste de base, soit la volonté de l'ajouter à son tableau de chasse, semble trop simple. Étant donné qu'elle se rapproche comportementalement pas mal d'Élisabeth, on peut penser qu'il y a un intérêt derrière ses attentions envers Max. D'ailleurs, c'est amusant de constater que ce dernier ne réagit aucunement et semble totalement s'en battre les steaks de ce que fait Charlotte pour elle. C'est pas en blonde, mais en rose qu'elle aurait dû se teindre, elle aurait eu plus de chances.

Sinon Kadic est devenu un collège-lycée de luxe pour que la cantinière serve les élèves directement à leur table (ça ne peut pas qu'être un traitement de faveur pour la fille du proviseur, vu qu'elle a aussi servi les camomilles directement à table) ?

La disparition de Yumi sent le cliffhanger destiné à intriguer le lecteur, mais possédant une explication toute simple et pas dramatique. Au vu de la réaction de la concernée suite au discours d'Aelita, les chances qu'elle ait juste coupé tout échange avec le groupe pour s'isoler avec ses problèmes familiaux est forte. Enfin, reste à voir si « chercher partout » pour Ulrich et William se limite à Kadic et les lieux secrets ou s'ils ont osé se présenter chez elle… Si c'est le cas, l'argument « problème de santé paternel » pourra à nouveau se faire voir.

Bon, c'est bien alléchant tout ça, mais à quand la bauge pour qu'Élisabeth, Aelita et Charlotte puissent se fritter tout à leur aise Mr. Green ?
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Icer MessagePosté le: Dim 22 Mai 2016 09:23   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


Inscrit le: 17 Sep 2012
Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
Je suis d'accord avec Zéphyr. Le coup de Yumi, ça sent le piège. Et aussi sur le fait que ce n'était pas si chaotique que ça ! Les cas de William et de Odd ne sont pas trop surprenant et quant à Sissi, bah ça reste Sissi (La bosse d'Hervé, dafuk XD).

C'est plutôt le bouquin d'Aelita, dont on a finalement aucune information dans ce chapitre, qui a de quoi nous interroger compte-tenu de sa réaction. Un peu mélodramatique peut-être, le coté "gardienne de Lyoko" quand on sait qu'un Krabe la faisait fuir et que contre deux Krabe, elle n'y arrivera pas toute seule. Mr. Green
Mais on peut logiquement se dire qu'il y a une révélation bien dég sur son paternel. Mais la découverte du livre n'ayant aucun sens, le piège made in X.A.N.A est trop évident. Qu'Aelita marche, évidemment, mais dans ce cas à quoi sert Jérémie ? O_o
C'est ça la grande particularité de la fic en même temps, on a pas le droit à tous les points de vue. Tu en joues habilement ! Mais il est vrai que quelle qu'en soit la raison, ça la met dans une position délicate vu que le monde est dans la merde à cause d'elle et de sa libération. Mais je pense que tu devras bien finir par nous livrer le truc dans le prochain chapitre donc j'attends de voir...

En tout cas encore un chapitre très divertissant, à la prochaine ! Déblok-nous tout ça Minho !

http://ekladata.com/EnIu2P-ksq2YdFxxfXj291dvY8g.jpg
Hum, mon œil.

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Dim 22 Mai 2016 11:05   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


Inscrit le: 14 Sep 2008
Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
Icer a écrit:

Mais la découverte du livre n'ayant aucun sens, le piège made in X.A.N.A est trop évident. Qu'Aelita marche, évidemment, mais dans ce cas à quoi sert Jérémie ? O_o

Jérémie va probablement servir à sauver les fesses roses de l'elfe.
tu devrais savoir depuis le temps, que quand le mot famille est impliqué, le QI d'aelita chute d'au moins 100 points.

_________________
https://zupimages.net/up/21/37/d51o.png

http://img11.hostingpics.net/pics/400268userbar.gif
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Minho MessagePosté le: Dim 29 Mai 2016 13:43   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 29 Jan 2016
Messages: 109
Réponse à *Odd Della Robbia*
Spoiler

Réponse à Ikorih
Spoiler

Réponse à Zéphyr
Spoiler

Réponse à Icer
Spoiler

Comme promis, voici le contenu du bouquin (WTF pour vous désorienter encore plus) et un lot de deux chapitres pour faire progresser les différentes intrigues. Mais faudra attendre le premier commentaire pour le 10 vu que je me suis fait avoir avec la limite de caractères ! Bonne lecture !

Chapitre 9 : Je ne t’oublie pas

CHAOS 2.0



-Aelita-

« Aelita Stones ?
— Présente ! »

Mon sang se glace quand je réalise qu'il me fixe intensément de ses yeux terrifiants que je devine derrière les carreaux fumés de ses lunettes de soleil. Alors que Jim continue à prendre les présences pour vérifier que personne ne manque son cours que beaucoup jugent épuisant, je réalise que j'ai gaffé. Je ne lui ai évidemment jamais parlé de ma fausse identité, qu'est-ce qu'il va aller s'imaginer maintenant ? Il me connait seulement par mon prénom, je ne pensais pas qu'il finirait par entendre le nom Stones avant que je n'aborde le sujet avec lui. S'il se persuade que je suis de sa famille et que je lui ai caché depuis le début, ça risque d'endommager notre amitié... Et c'est peut-être la dernière relation sans conflits que j'entretiens donc j'y tiens. Mais je sais que ça va être difficile de la conserver. Charlotte a déjà marqué son territoire ce midi en arrivant par surprise avec lui et Sissi s'est empressée de prendre le relais en le présentant à Nicolas et Hervé qui n'avaient pas l'air ravis de le voir assis à leur table. Ils le regardent toujours d'un œil mauvais d'ailleurs étant donné que leur meneuse est assise dans l'herbe à côté de lui.

J'ai du mal à comprendre son soudain intérêt pour Max. C'est sûr qu'il a du charme et que l'on ne s'ennuie jamais en sa compagnie, je suis bien placée pour le savoir. Mais j'ai bien peur qu'il y ait une raison bien plus sordide derrière le manège de la fille empathique qui veut tout faire pour que l'intégration des nouveaux se passe bien.

« Deux absents, ce n'est pas trop mal, lâche Jim d'un ton joyeux. Je m'attendais à une vraie hécatombe vu le programme de la leçon d'aujourd'hui. Qui veut passer en premier ? »

J'avais complètement oublié la compétition de saut en hauteur prévue depuis plus d'une semaine.

« Ce n'est pas comme si on avait eu l'occasion de s'entrainer, murmurai-je à l'attention de Jérémie.
— Bah, on ne peut jamais vraiment s'améliorer à ce genre de truc. Je suis nul depuis la sixième et, même en pratiquant régulièrement, je suis sûr que j'arriverais quand même à un piètre résultat. »

J'esquisse un sourire. Le seul avantage de notre situation actuelle, c'est qu'on n'a plus rien à perdre. Et je tiens à mettre les choses au point tant que j'en ai encore l'occasion... comme je l'ai fait avec Jérémie.

« Moi, je suis prête ! m'écriai-je.
— Très bien Aelita, répond Jim sans arriver à masquer l'étonnement dans sa voix rauque. C'est quand tu veux ! »

Je me lève tout en constatant les expressions soulagées de tous ceux qui m'entourent, personne ne veut se porter volontaire dans ce genre de situation. La plupart semblent impressionnés par ma décision, je ne suis pas du genre à foncer tête baissée d'habitude. Enfin, c'est vrai que ça peut m'arriver de temps en temps mais il n'y a généralement pas de public pour me voir sur Lyoko. Pourquoi faut-il que je repense à ça maintenant ? Je m'étais pourtant juré d'effacer ce mot de ma mémoire, toute cette histoire ne m'a causée que de la souffrance.

« Alors Stones, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? vocifère notre coach sportif. Tu fais attendre tout le monde ! »

Je me retiens de répliquer virulemment, c'est un prof et je suis censée lui accorder un minimum de respect. Je me souviens de mes premiers jours d'école, j'étais terrifiée par les enseignants que je plaçais sur un piédestal bien trop élevé. Maintenant, je suis habituée et je n'ai plus vraiment peur de rétorquer, c'est juste que j'ai besoin de faire profil bas pour mener à bien l'idée qui vient de germer dans mon esprit. Il faut absolument que je lui parle et chaque minute compte maintenant que XANA est libre d’agir comme bon lui semble sans rencontrer de résistance.

Je m'élance et fixe la corde tendue à un bon mètre de hauteur. Je fais de grandes enjambées pour me rapprocher de l'obstacle. Au moment fatidique du saut, j'écrase délibérément mon orteil gauche avec mon pied droit, ce qui provoque une chute hilarante pour les spectateurs. Mais les rires s'arrêtent au bout de quelques secondes, au moment où un petit blondinet à lunettes se précipite vers moi. Il faut toujours un déclencheur pour que les témoins d'une chute commencent à s'inquiéter. La première réaction étant toujours de se foutre de la gueule de la pauvre victime, on voit où sont les priorités. Alors que Jérémie plonge ses pupilles dans mon regard émeraude, je lui fais comprendre en un clin d'œil que je n'ai pas besoin de lui. Affalée sur le sol, je réalise que je me suis vraiment fait mal en plus. Bras écorchés et genoux en sang, faudra repasser pour réussir à maquiller un accident sans me blesser. Au moins, c'est plus réaliste.

« Monsieur, gémis-je d'une voix plaintive au possible, est-ce que je peux aller à l'infirmerie ?
— Je vais t'y emmener, décide Jim, un tic nerveux faisant cligner ses paupières de manière saccadée, ça va aller. Je peux te porter, ça te facilitera la tâche. »

Pourquoi agit-il comme ça ? Il va tout ruiner ! D'habitude, il laisse partir les "blessés" sans même de soucier de ce qui leur arrive par après. Je décide donc de me relever péniblement en retenant une grimace de douleur, dans le but de lui prouver que je suis en état de marcher. J'enchaine quelques pas en boitillant – mais sans vaciller – pour me rapprocher le plus possible de ma cible.

« Ça ira Monsieur, je peux me déplacer par moi-même. J'ai juste besoin de quelqu'un pour m'accompagner et porter toutes mes affaires, déclarai-je en désignant du menton mon sac rose contenant ma tenue de rechange et mes notes de cours. Max, tu veux bien venir avec moi ? »

Surpris par cette demande, l'intéressé prend deux secondes d'hésitation avant d'ouvrir la bouche... coupé immédiatement dans son élan par une voix acerbe qui annonce le début des emmerdes.

« Pas question ! s'exclame Sissi, une expression outrée sur le visage. Il est nouveau et tout le monde sait que le cours d'éducation physique est primordial, il ne faudrait pas qu'il accumule du retard ! »

Cette flatterie ridicule ne trompe personne, elle sait très bien quel langage adopter pour faire plier Jim... Alors que ce dernier s'apprête à répliquer, la diva de l'école reprend la parole pour détruire définitivement mon plan bancal.

« Je vais l'accompagner, poursuit-elle avec un sourire ravageur. Après tout, Aelita et moi avons toujours été de grandes amies... »

Jérémie et Max tentent de protester simultanément mais je les fais taire immédiatement.

« Bien sûr Sissi, confirmai-je d'une voix assurée. Tu sais où se trouve mon sac donc on peut y aller. »

Je sais que ça ne sert à rien de l'affronter publiquement, elle trouvera toujours une parade pour que je ne puisse pas approcher celui qu'elle a accueilli dans sa famille. Jim approuve d'un hochement de tête et je ressens un vif plaisir intérieur au moment où Sissi s'empare de mon cartable surchargé. Ce n'est pas tous les jours que la fille du proviseur se met à la disposition de quelqu'un ! Même si dans ce cas, c'est purement stratégique et nous sommes toutes les deux au courant. À l'instant même où nous tournons à l'angle du bâtiment le plus proche, ma meilleure ennemie ouvre les trois pochettes de mon sac Eastpak et renverse le contenu de mon cartable sur le sol avant de conclure avec ce regard que je déteste par-dessus tout, celui qui juge. Elle me détaille de la tête aux pieds avant de revenir sur ma chevelure rose. Je sais ce qu'elle fait : elle me teste tout en voulant montrer sa prétendue supériorité, me jauge tout en s'attardant sur des détails ridicules. Je suis persuadée que des dizaines de petits détails superficiels occupent ses pensées, des réflexions blessantes sur mon physique qu'elle s'efforce de refléter dans son attitude : sourcils trop broussailleux, poitrine pas assez développée, cheveux extravagants,... Il faut que je lui fasse comprendre que je ne suis plus cette fille hypersensible qu'elle a réussi à déstabiliser si facilement autrefois. Instinctivement, je la repousse et elle tombe en arrière, se rattrapant au mur de justesse.

« Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? hurlai-je. C'est quoi ton problème ? »

Je tremble de rage et j'ai bien du mal à me retenir de lui sauter à la gorge.

« Tu vas mieux tout d'un coup... Tu sais très bien que j'ai fait ça pour mettre fin à ta comédie ! siffle-t-elle d'un ton méprisant.
— J'avais compris. Je parle de ton acharnement, répliquai-je abruptement. Qu'est-ce que ça t'apporte de nous harceler de cette façon ? »

Elle attrape une mèche de cheveux entre ses doigts tremblants et se met à la tortiller nerveusement. Je rêve : serait-elle nerveuse ? Sissi n'a jamais paru aussi mal à l'aise... ou alors c'est encore une énième arnaque.

« Je ne vous aime pas, c'est comme ça, lâche-t-elle au bout d'une dizaine de secondes.
— Tu m'as détestée dès mon arrivée sans même prendre la peine de me connaître... Tu m'as considérée directement comme ton ennemie sans aucune raison valable.
— Oh que si, j'en ai des raisons ! explose-t-elle. Tu t'es intégrée si rapidement dans le groupe que j'ai toujours rêvé de rejoindre grâce à ta prétendue gentillesse mais tu es une manipulatrice de première Aelita. Au fond, tu es pire que moi. »

Comment ose-t-elle dire ça ? Cette idiote superficielle qui n'a pas traversé ne fût-ce qu'un dixième des difficultés que j'ai dû affronter depuis ma naissance. Néanmoins, c'est bien la première fois qu'elle me considère comme une menace et non plus comme son prochain repas. Autant continuer dans cette direction si je veux m'en débarrasser.

« Tu as raison Sissi. Je peux être aussi redoutable que toi, j'ai réalisé que frapper là où ça fait mal est très facile en réalité. Désormais, je n'ai plus de remords à démonter les autres pour arriver mes fins et tu vas devoir t'y habituer.
— Sauf que ce n'est pas toi qui a tous les pouvoirs à Kadic ma chère. D'ailleurs, tant que j'y pense, il est temps de t'annoncer la bonne nouvelle. Max m'a fait part de la relation si équilibrée que tu entretiens avec Charlotte, dit-elle avec une étrange lueur dans le regard, c'est donc tout naturellement que je l'ai installée dans ta chambre. Je lui aurais bien proposé la mienne mais je ne voulais pas te priver de cette charmante compagnie que tu sauras apprécier comme il se doit j'en suis certaine ! »

Manquait plus que ça... Je serre les poings pour éviter de déraper. Comme souvent dans ce genre de situation, un monologue intérieur se met en place, ma conscience me conseille. Fais abstraction Aelita. Elle veut te pousser à l'erreur et tu es plus forte que ça. Change de sujet, ça vaut mieux.

« Est-ce que tu as mis Max avec Jérémie ? demandai-je, concentrée au maximum sur un léger renfoncement dans le mur qui me fait face pour éviter de croiser son regard rempli de jugement.
— Bien sûr que non ! Il a une chambre à part, c'est un Delmas après tout... »

Je ne sais pas si je dois être soulagée ou mécontente de cette nouvelle. D'une part, les deux garçons ne devront pas se supporter jour et nuit. D'autre part, ça m'aurait été utile pour passer plus de temps avec lui sans qu'il ne soit accompagné d'une groupie manucurée jusqu'au bout des ongles. Car je suis sûr que Sissi et Charlotte ne vont pas manquer de prétextes pour aller lui rendre visite malgré l'interdiction formelle de mélanger filles et garçons dans les dortoirs...

« Si tu arrêtes d'essayer de t'approcher de lui, peut-être que je vais finir par te laisser tranquille, poursuit la diva de l'école.
— C'est à lui de décider avec qui il veut passer son temps libre.
— Tu as déjà des amis canons alors pas question que tu me le voles celui-là ! »

Voilà la triste vérité. Sans doute complexée par le physique de ses deux acolytes, elle veut maintenant exhiber Max comme son nouveau sac à main. Pitoyable. Sissi s'éclaircit la gorge avant de reprendre la parole.

« Mais tu as raison : c'est à lui de choisir... et je suis certaine de la décision qu'il va prendre. Que la meilleure gagne ! »

Elle tourne les talons et je jette un coup de pied rageur dans une canette qui trainait sur le sol. Pour qui se prend-t-elle franchement ? À croire qu'être la fille du proviseur lui donne l'impression d'être à la tête de la Maison-Blanche... Je me ressaisis : priorité à l'autre poufiasse maintenant. Avec Charlotte qui débarque au milieu de toutes mes affaires, il faut que j'agisse avant qu'elle ne commence à fouiner. Je traverse la cour et rejoins le dortoir des filles. Malgré mes muscles douloureux, j'ai plutôt été rapide, je suis fière de moi. J'ouvre la porte de ma chambre et pousse un soupir de soulagement : la copine d'Odd n'est pas là, elle doit être en cours avec le reste des troisièmes. J'aurais bien appelé William pour m'en assurer mais il m'en veut à mort – comme presque tout le monde – donc je laisse tomber l'idée. À côté de mon lit se trouvent trois valises imposantes, c'est sûr qu'une seule n'aurait pas suffi vu la poupée vivante qui va désormais partager mon quotidien. J'ai presque envie que XANA lance l'attaque décisive maintenant pour en finir une bonne fois pour toutes avant de devoir affronter cette Charlotte à nouveau.

Je me précipite sur mon oreiller et le soulève pour constater avec soulagement que le journal s'y trouve toujours. Quelle cachette originale quand même... Le contenu de ce carnet doit rester secret, je n'aurais déjà pas dû le montrer à Jérémie. Je n'ose pas imaginer les conséquences si une étrangère arrivait à mettre la main dessus. Frénétiquement, je me mets à ouvrir les bagages de la starlette en espérant de toutes mes forces qu'elle ne choisisse pas ce moment pour revenir dans le dortoir. Au bout de quelques minutes de fouille intensive, je trouve ce que je cherchais : l'odeur imprégnée sur ses vêtements lors de notre première rencontre ne faisait aucun doute sur le plaisir coupable de la belle blonde. Je remets rapidement tout en place pour ne pas éveiller les soupçons de ma nouvelle camarade de chambre. Le briquet dans une main, le livre à la couverture anthracite dans l'autre, je me réfugie dans le parc. Assise contre la cime d'un arbre, je caresse lentement les lettres dorées qui m’ont tant fait espérer. « Je ne t’oublie pas... » c’est bien un truc que mon père aurait pu sortir, non ? Mais je me suis cruellement trompée. Nerveuse, je me décide à lire une dernière fois ce que je m'apprête à détruire.


Journal de Simon Simar
Volume 6

Avant-propos
Voilà, c’est déjà le cinquième carnet que j’entame pour te raconter mon quotidien. Faut dire que je tiens vraiment à retranscrire les événements que je vis. Comme ça, quand tu reviendras de ton long voyage, tu sauras tout ce qui s’est passé en ton absence. Comme tu le sais, j’ai la meilleure des classes de cinquième : toujours là pour ennuyer les profs ! Et je ne suis pas le dernier dans les mauvais coups loin de là. Même si je te l’ai déjà raconté, un petit rappel est nécessaire comme c’est un nouveau volume de mes aventures. Mercredi, j’ai réussi, avec l’aide de mes meilleurs amis Jérôme et Pierre, à pirater le système informatique de l’école pour changer les points de chaque bulletin. Mais la préfète, Madame Kelmer, n’a pas tardé à s’en rendre compte. Puisque personne ne veut dénoncer les coupables, le directeur réfléchit à la sanction qu’il va nous donner. Comme d’hab’ je te tiendrai au courant de tout ce qui se passe le plus précisément possible après coup.


Jour 4403 : 17h45
Ça y est : La sentence est tombée ! Le directeur est venu, en personne, annoncer que toute la classe doit se rendre à l’école ce week-end de début de vacances. Évidemment, tout le monde râlait et, en particulier, sur mes deux complices et moi.
Les gens de la classe sont très faciles à cerner. Vu que je n’ai jamais vraiment pris le temps de te les présenter, trop occupé à te décrire mes matchs de foot, je vais le faire ici. On peut dire qu’il y a des groupes en fait :
- La plus grande bande est sans aucun doute les turbulents qui ne font que des bêtises et j’en fais partie avec mes deux meilleurs amis (Jérôme et Pierre), Mathilde et Lisa.
- Il y a aussi le clan des intellos : Clément, Anne-Catherine et Marc qui excellent dans toutes les matières tout en étant parfois blagueurs mais ils n’atteignent pas notre niveau.
- Et, bien entendu, les fans de cancans et autres ragots qui ne font que causer : Chloé, Mathias et Max.
On ne se parle presque jamais entre factions à part en cas d’extrêmes urgences : demander une feuille de bloc ou pour leur faire un mauvais coup bien sûr ! Oh, j’allais oublier Tim, elle n’est vraiment pas sociable et c’est impossible de deviner ses pensées… Elle n’a pas vraiment d’amis.

Côté cœur, Lisa (la fille que j’aime depuis bientôt 2 ans dans le plus grand des secrets, il n’y a que toi qui est au courant) a décidé de sortir avec Pierre ! Est-ce que tu peux le croire ? Ils ont brisé l’un des Commandements, heureusement pour eux que je ne suis pas une balance... Je leur en veux énormément. J’aurais dû lui avouer mes sentiments tant qu’il était encore temps... Mais bon, je ne risque pas de me faire prendre comme ça. Clairement une journée pourrie, tu n’as rien manqué sur ce coup-là.


Jour 4404 : 12h05
Je profite de la pause de midi pour tenter de t’expliquer comment un événement tragique, vraiment inattendu, est arrivé. Je peux maintenant prouver que l’expression : « Ma vie a basculé … » n’est pas seulement une simple phrase que quelqu’un a trouvé criante de vérité. Ces quelques mots soulèvent un drame tragique que seulement une personne sur cent, et encore, peut vraiment comprendre à sa juste valeur.

Nous sommes arrivés ce matin par -10°C dehors et au moins -50°C dans les bâtiments. Pourtant, c’est bien la chose que je classerais en dernier dans le classement des pires moments de la journée. Nous avons été accueillis froidement (c’est le cas de le dire) par une vieille femme blonde que nous ne connaissions pas. Apparemment, c’est la nouvelle éducatrice, Madame Dolme, très récemment engagée et chargée de nous surveiller pendant la punition, la préfète devant classer des dossiers dans son bureau.

Nous étions chargés de ranger le grenier. Mission impossible tellement il y a de vieilleries dans cette pièce : du bibelot poussiéreux aux classeurs d’un jaune usé. Le moindre objet devait être nettoyé et classé, c’était notre consigne. On avait réparti les différentes tâches assez rapidement et tout le monde s’était mis au boulot. Jérôme, Clément et Mathilde s’occupaient de balayer et dépoussiérer le sinistre endroit ; Lisa nettoyait l’immense escalier en pierre, d’une cinquantaine de marches, descendant directement jusqu’à la remise ; je triais les archives avec Pierre et tous les autres s’étaient portés volontaires pour transporter les caisses du bureau – la pièce d’à côté – au grenier. L’éducatrice s’était absentée quelques instants, devant aller porter un dossier à la préfète.

Profitant de son absence, j’en ai profité pour faire une petite pause et me suis adossé contre le mur. Tout à coup, la lumière s’est éteinte et on a tous entendu un cri strident. Ensuite, pendant quelques secondes, un silence de mort a plané dans le lugubre grenier… Remplacé bien vite par une multitude d’hurlements rauques et de petits rires étouffés. J’ai compris alors, comme sans doute la plupart des élèves, que c’était juste une mauvaise farce.

La lumière s’est ensuite rallumée avec une éducatrice furieuse devant la porte. Après avoir essuyé une correction bien méritée, un cri retentit à nouveau. Ce hurlement a fait pâlir tout le monde car, au son de la voix terrifiée, nous savions tous que ce n’était plus une simple plaisanterie… Anne-Catherine se tenait devant le seuil béant de l’escalier et elle montrait du doigt le bas des marches. Tout le monde a donc accouru auprès d’elle pour apercevoir une forme ensanglantée gisant sur le sol. Je me suis précipité en premier dans l’escalier pour voir celle que j’ai toujours aimé, inconsciente, le crâne ne ressemblant plus qu’à une bouillie de chair et de sang.

Je suis tombé à genoux et j’ai hurlé de toutes mes forces. Tout s’est alors bousculé dans ma pauvre petite tête brûlante : les cris de stupeur, les sirènes du Convoi, la voix grave disant que tout est fini… Puis, le silence… Je suis resté couché contre le sol froid et dur, avec en tête une simple idée, qui s’est peu à peu transformé en doute oppressant… Je me suis alors levé pour trouver, à l’endroit où je m’étais adossé il y a une éternité, un interrupteur. C’est à ce moment-là que j’ai compris que je suis le seul responsable de la mort de Lisa… J’ai plongé tout le monde dans l’obscurité et elle a sans doute chuté tête la première sur les marches de pierre, quel cauchemar... Après cet aveu silencieux, tout a été très vite. Je me souviens avoir entendu des pas derrière moi, une voix familière, et puis un coup à la tête… Un coup, deux, trois… et puis le noir absolu.

Après avoir repris connaissance, j’ai constaté que je me trouvais à l’infirmerie, une Madame Kelmer très inquiète à mon chevet. Elle m’a rassuré immédiatement : quelques bosses tout au plus, rien de grave. Naturellement, je lui ai demandé comment je me suis retrouvé ici. Elle m’a répondu que Pierre m’avait agressé et qu’il a été renvoyé chez lui, dans l’attente d’une punition. Elle m’a alors autorisé à rejoindre les autres après une sieste forcée. J’ai profité de ce répit pour coucher sur papier mon ressenti après cette tragédie. Je n’arrive toujours pas à le croire : je ne vais plus jamais pouvoir contempler la fille qui me fait tourner la tête depuis toujours... sans compter mon meilleur pote qui s’en est violemment pris à moi, qu’est-ce qui nous arrive ?


Jour 4404 : 20h30
Ouf ! Enfin rentré à la maison… Je n’ai jamais eu une journée aussi éprouvante. Comment aurais-je pu imaginer que toute la classe allait être endeuillée ? Je suis dévasté, j’ai à peine la force de t’écrire mais il faut que tu saches car cet après-midi était loin d’être une partie de plaisir…

Nous avons été surpris et choqués de la réaction du directeur quand Madame Dolme, l’éducatrice, lui a téléphoné. Nous reprenions la punition, normalement, comme si de rien n’était. J’étais scandalisé ! Il faut croire que les écoles manquent de main d’œuvre pour dégager les greniers et que c’est les élèves qui doivent s’y coller. Enfin, on ne pouvait rien y changer…

Nous avons donc repris le travail sous la surveillance de Madame Dolme. Elle était désolée mais les ordres sont les ordres. À mon avis, elle avait surtout peur de perdre son tout nouvel emploi en le contredisant. Le grenier n’allait pas se ranger tout seul, nous avons donc mis un grand coup pour finir le plus vite possible. À force de porter de lourdes charges, je ne sentais plus mes bras. Je crois que ça a été les heures les plus endurantes de toute ma vie : monter, descendre, laver, trier,… Entre deux cartons à porter, j’ai constaté que les gens ne me parlaient pas, évitaient de me regarder ou, quand j’avais de la chance, j’avais droit à des yeux lourds de reproches… J’ai donc demandé à Jérôme la raison derrière ces attitudes. Il m’a répondu que Pierre leur a tous dit que c’était moi qui avais éteint la lampe pour faire une blague. Après cette révélation, j’avais juste envie d’hurler : « C’est faux, vous ne savez pas ce qui est arrivé ! » mais tout m’accuse. Alors comment leur expliquer que, pour une fois, je n’ai pas fait exprès de faire une bêtise ? Peine perdue. Jérôme, à la rigueur, pourrait me croire mais pas les autres... Maintenant, je vais aller me coucher, j’espère ne pas trop faire de cauchemars sur la mort de Lisa. Je pense bien à toi. J’aurais d’ailleurs voulu que tu sois là pour la cérémonie car je sais à quel point elle comptait pour toi.


Jour 4405 : 13h40
J’ai toujours défini le mot accident comme étant un événement imprévu, entrainant des dégâts et mettant des êtres vivants en danger. Quand un accident arrive, nous avons toujours un puissant sentiment de culpabilité qui nous vient à l’esprit : « Et si j’avais fait ça, et s’il ne s’était pas trouvé à cet endroit à ce moment-là,… ? » Mais dans certains cas, c’est impossible d’éviter la catastrophe. Comme si, au fond, c’était écrit…

Malgré ma forte réticence à aller à l’école pour accomplir notre tâche, Papa m’a obligé à y aller. Il avait même l’air content que je quitte le domicile familial, sans doute pensait-il que ça allait me changer les idées de voir mes camarades... S’il avait su ! À peine arrivé, je suis allé rejoindre les gens de ma classe, tous assis autour d’une large table, et j’ai tout de suite senti une certaine tension : tout le monde a soudainement arrêté de parler et ils m’ont dévisagé d’une manière gênante. C’est alors que j’ai aperçu Mathilde, la meilleure amie de Lisa, et Pierre discuter entre eux à l’écart. Ils se trouvaient à côté du portail, assez loin de moi, je n’ai donc pas pu entendre ce qu’ils complotaient.

On s’est ensuite mis au travail et j’ai porté des cartons de la cave au grenier. Au moment de descendre les escaliers pour la centième fois, j’ai manqué de trébucher. Mathilde venait juste de me faire un sale croche-pied ! Là, j’ai explosé : tu aurais dû voir comme j’ai gueulé sur cette idiote ! Je lui ai répété que ce qui est arrivé n’était pas de ma faute mais elle avait vraiment envie de me faire passer pour le bouc émissaire. En plein milieu de notre dispute, la surveillante est arrivée affolée et nous a demandé de venir immédiatement. Nous l’avons suivi pour constater avec stupeur que Tim était en pleine crise de convulsions et Marc se trouvait à ses côtés, l’air dépité. Il nous alors expliqué qu’il n’était pas au courant qu’elle était épileptique. Je n’en croyais pas mes oreilles ! Épileptique ? Il nous a dit qu’il s’était caché derrière une pile de vieilles caisses et l’a surprise en hurlant pour voir si elle allait enfin finir par avoir une réaction humaine. Le Convoi est arrivé avec un constat : son état est grave, nous savons tous ce que ça signifie... C’est alors que Mathilde est intervenue : « Super ! Maintenant, on a deux assassins en classe... » Marc, malgré son côté vantard qui se pense supérieur grâce aux notes élevées que les profs lui attribuent, est un grand sensible. Il ne pouvait pas vivre avec l’idée d’être un meurtrier mais ça, personne ne pouvait s’en douter… Encore une fois, Mathilde aurait mieux fait de se taire.

Une heure après, tout le monde était en train de chercher Marc car il avait abandonné son poste. C’est Clément qui l’a trouvé en premier. C’est un triste spectacle et personne n’a le droit d’approcher le lieu du suicide. L’Inquisition arrive et nous ordonne de rentrer chez nous mais madame Dolme s’est empressée de nous demander de revenir pour terminer notre corvée durant l’après-midi. Cette femme n’a vraiment pas de cœur. Décidemment, deux élèves décédés et Tim à l’hôpital dans un état critique en vingt-quatre heures et tout ça à cause d’élèves aux comportements maladroits, que ça soit dans leurs paroles ou dans leurs actions. Et je fais partie de ces responsables d’homicides involontaires, à croire que le sort s’acharne sur nous...


Jour 4405 : 19h30
Je ne sais pas pourquoi mais, dès le moment où j’ai dû retourner passer l’après-midi au collège, j’ai su que mon destin ne serait plus jamais le même… et je ne m’étais pas trompé. Il y a une chose qu’il faut savoir sur nous, les gens du pays, nous avons très peur de quelque chose. À l’évocation du code, tous les habitants tremblent : les gens se réfugient chez eux pendant des heures, voire des jours entiers, car nous savons pertinemment que XANA ne pourra rien faire pour nous sauver…

Clément, le plus fidèle ami de Marc, est effondré, comme nous tous… Mais la vie doit reprendre, même après ces drames. Tout s’arrête lors d’un décès mais en réalité, rien n’a changé. Tous groupés (pour une fois !) dans la cour de récré, le ciel a lentement commencé à se couvrir et tu sais très bien ce que ça signifie... Madame Kelmer et Madame Dolme étaient très inquiètes et ont finalement décidé de suspendre la punition. Les deux femmes en tête, nous nous sommes tous dirigés vers les bureaux. Quand la préfète voulut ouvrir la porte, elle se rendit compte qu’elle avait perdu les clefs… et l’éducatrice n’a toujours pas reçu de trousseau. Le boitier commandant l’ouverture du portail se trouvait dans cette pièce. Le portail constituant la seule sortie de l’établissement, nous sommes bel et bien piégés. En effet, les quatre bâtiments sont dans une grande cour, ils sont en forme de U et entourés par des clôtures d’environ dix mètres de haut visant à assurer notre protection. Madame Kelmer nous rassure, elle va les retrouver. Je ne partage pas son optimisme.

Mathias a alors remarqué que le ciel commençait sérieusement à virer au noir et que le mieux à faire sur le moment, c’était se mettre à l’abri des précipitations. Nous avons vite suivi son conseil et nous nous sommes réfugiés dans le bâtiment des sciences : heureusement la préfète avait eu la bonne idée de l’ouvrir ! La pluie s’est alors mise à tomber et des vents violents soufflaient dans les couloirs du vieux bâtiment. Nous avons fini par trouver un local resté ouvert pour une raison inconnue... et pas n’importe lequel : la salle des profs ! Au bout de vingt minutes de recherche, nous avons fini par mettre la main sur un double des clés de tout l’établissement en forçant le casier réservé au directeur ! Madame Kelmer, la préfète, a alors proposé de se rendre dans les bureaux pour récupérer la commande d’ouverture du portail. J’ai immédiatement répliqué qu’avec les conditions météorologiques du moment, c’était trop dangereux qu’elle y aille seule. Je me suis donc porté volontaire pour l’accompagner et Jérôme a suivi le mouvement. Elle n’a pas contesté notre décision et on s’est donc mis en route. Dehors, la tempête battait son plein, les arbres du parc bougeant dangereusement. La traversée de la cour était périlleuse mais nous sommes finalement arrivés devant le bâtiment administratif, trempés mais déterminés à entrer dans les bureaux.

Juste au moment où nous allions nous mettre à l’abri de la pluie, j’ai entendu crier mon nom et je me suis donc retourné pour apercevoir une silhouette sombre, presque irréelle, au loin mais sans arriver à déterminer l’identité de l’inconnu. J’ai donc préféré faire demi-tour en laissant mes deux compagnons sur le pas de la porte. Arrivé sur les lieux, je n’ai trouvé personne ! Je n’ai pourtant pas rêvé… J’ai alors décidé de retourner dans le local où tout le monde a trouvé refuge. Là-bas, j’ai vite constaté qu’il n’y avait plus que Clément et Anne-Catherine sur place. Cette dernière m’a alors expliqué l’idée foireuse de Mathias : passer par-dessus le portail. Madame Dolme a voulu s’interposer mais ils se sont tous enfuis dans des directions différentes… Après avoir ordonné aux deux autres de rester en sécurité dans le salle des profs, je me suis précipité dans le couloir pour rattraper le reste de la classe. Je n’ai plus qu’à les retrouver et à les empêcher de se blesser bêtement en essayant d’escalader un obstacle haut d’une dizaine de mètres alors que l’on pourra sûrement l’ouvrir dans quelques minutes grâce à la préfète…

En arrivant près du portail, deux choses m’ont sauté aux yeux. La première c'est que seulement une poignée de gens s’y trouvaient. Où sont donc passés les autres ? Deuxièmement, cet idiot de Mathias était en train d’escalader l’immense paroi lisse. Je lui ai crié de redescendre tout de suite. Il m’a alors regardé, ce qui l’a déséquilibré, et est tombé en arrière. Tout le monde a hurlé de peur ! Il a atterri lourdement sur le sol. Je me suis précipité pour le relever mais il est retombé immédiatement. Au moment où tout était déjà catastrophique, le sort s’est une de fois de plus acharné sur nous. Après avoir entendu un bruit de destruction massive, il ne m’a fallu qu’un bref regard en arrière pour comprendre ce qui nous tombait dessus : un cataclysme de type C. Est-ce que tu peux le croire ça ? Comment peut-elle se montrer aussi cruelle avec nous alors que nous ne lui avons jamais causé aucun tort ?

J’ai vraiment eu peur sur le coup et tu ne peux que me comprendre : j’étais avec un blessé alors qu’une vague immense était sur le point d’arriver ! J’ai attrapé Mathias pour le transporter sur mon dos et j’ai serré les dents pour me rapprocher le plus possible du bâtiment administratif, le refuge le plus proche de notre position. Une nouvelle fois, rien ne s’est passé comme prévu... À quelques mètres de l’entrée, il a fallu que je trébuche sur une racine. Ma tête a brutalement heurté le sol. Face contre terre, j’ai senti un liquide tiède et gluant descendre progressivement le long de mon front pour finalement brouiller ma vision. J’ai vraiment cru que c’était fini, que je n’allais jamais avoir la chance de te revoir un jour. Mais dans ce tourbillon de désastreuses aventures, quelqu’un fait tout pour que je continue le plus longtemps possible cette incroyable épopée qu’est la vie.

En reprenant peu à peu conscience, je me suis senti balloté dans tous les sens tandis que mon dos raclait le sol goudronné, je peux t’assurer que j’ai souffert ! Après une période de temps impossible à estimer, j’ai compris que je me faisais en réalité trainer vers le bâtiment administratif. Tu dois certainement te demander l’identité de mon sauveur donc ne faisons pas trainer le suspense. Comme il me tournait le dos, je l’ai reconnu grâce aux vêtements : Max. Sur notre droite, Chloé était affairée à tirer Mathias d’une façon similaire. J’ai éprouvé un profond soulagement au moment où j’ai réalisé qu’il remuait la tête mais je ne savais pas encore que ce sentiment de sécurité éphémère allait être de courte durée…

En effet, à peine rentrés dans le bâtiment, nous avons découvert une scène tellement surprenante que ça m’a immédiatement fait oublier toutes les douleurs que je pouvais ressentir : mon ami Jérôme couché à terre, inconscient, et la préfète assise sur une chaise au centre de la pièce, le ventre déchiqueté. Mais sa poitrine se soulevait encore au gré de sa respiration, seule preuve de vie dans ce corps presque inerte. J’ai alors remarqué que Jérôme tenait un sabre ensanglanté dans sa main droite : c’est l’arme avec laquelle le samouraï nous avait attaqués l’autre fois ! J’ai aussi très vite aperçu la commande d’ouverture du portail réduite en miettes comme tout espoir de s’évader de ce piège mortel…

C’est là que les pires bestioles jamais créées ont fait leur apparition : les rats. Ils ont déferlé très rapidement dans les couloirs, sans doute provenant des égouts, ils nous ont déjà fait le coup après tout. Chloé a pris peur et s’est enfuie avant que je n’ai eu le temps de réagir. Max s’est empressé d’emporter Mathias et je me suis donc retrouvé face à un choix cornélien : une personne agonisante et une autre inconsciente dans un environnement extrêmement dangereux mais je ne pouvais pas emporter les deux en même temps. J’ai pris ma décision très rapidement : un pote ou une femme plus âgée que je connaissais à peine, tu aurais fait quoi à ma place ? J’ai couru de toutes mes forces avec mon protégé dans les bras mais une de ces saloperies a quand même réussi à me mordre à l’arrière du talon. À peine sorti avec Jérôme, j’ai fermé les portes du bâtiment pour éviter l’invasion, les créatures s’agglutinant contre les parois de verre. Il est trop tard pour revenir en arrière et sauver la préfète : une fois de plus, un innocent vient de périr suite à mes choix. J’ai sauvé le criminel et non la victime, tout ça parce qu’il était mon ami… Je deviens fou ! Une idée me traversa l’esprit : je peux en finir… Marc en avait eu le courage, lui…

Alors que je pensais à cette sombre idée, Mathilde est arrivée, effondrée, des larmes à n’en plus finir. Elle a alors prononcé deux mots, presque inaudibles : bâtiment sciences. L’abandonnant sur place, je me suis précipité pour constater le chaos régnant à l’endroit où se dressait fièrement un des joyaux de l’école : le cataclysme a vraiment tout dévasté… Il ne reste plus rien, juste un tas de débris et de cendres. Une horrible vérité s’imposa alors à moi : j’avais ordonné à deux de mes camarades de classe de rester dans la salle des profs… Mes nerfs ont vraiment lâché à ce moment-là : trop de personnes sont mortes à cause de moi, c’est incontestable. J’ai éclaté en sanglots. J’ai honte en y repensant : il n’y a que les faibles qui pleurent, je te l’ai assez répété. J’ai donc masqué mon désespoir, il fallait qu’on aille de l’avant et s’attarder sur le passé ne servait plus à rien. Je ne voyais qu’une seule solution à ce stade : réunir tous les survivants pour enfin trouver un moyen de se barrer d’ici. Pendant que Mathilde veillait sur les deux garçons toujours dans les vapes, je suis parti avec Max à la recherche des autres. Au bout d’une heure, nous avons réussi à retrouver Pierre, Chloé et l’éducatrice. En revenant, Mathias et Jérôme étaient de nouveau conscients et j’ai rapidement entrainé ce dernier à l’écart pour savoir ce qu’il s’était passé avec la préfète. Sa réponse était à la fois réjouissante et terriblement angoissante… Il a prétendu avoir été assommé par derrière par une personne dont il n’a pas vu le visage. Nous en arrivons rapidement à la conclusion que c’est sans doute ce « quelqu’un » qui a étripé Madame Kelmer et mis hors d’usage le boitier tout en plaçant le sabre dans la main de mon ami... Ça veut donc dire qu’une personne parmi nous fait tout pour qu’on reste coincés ici. Pourquoi ? Et surtout, qui est la taupe ? C’est ce que je vais essayer de découvrir…


Jour 4406 : 9h55
La nuit porte conseil. En effet, j’ai réfléchi durant toute cette période à notre situation, à tous les événements et j’ai au moins constaté deux éléments importants sur lesquels nous n’avons pas réagis. Tout d’abord, j’ai remarqué quelque chose de bizarre : nos parents, qui savent très bien que nous sommes ici, ne sont pas venus nous chercher après le cataclysme. Ils ne peuvent pourtant pas avoir tous péris... Et puis, ils se doutent bien qu’on n’était pas censés rester la nuit à l’école, on a tous brisé le Chaperonnage à cause de cette série d’événements !

Deuxièmement, à propos de mon enquête, je me suis rendu compte que le coupable ne peut être ni Chloé, ni Mathias et encore moins Max car ils étaient tous près de moi au moment où la préfète a dû être agressée ! Ma liste diminue mais il y a encore deux coupables potentiels en retirant l’éducatrice : Mathilde et Pierre. Je suis presque sûr qu’il a fait le coup. Car, même si c’est mon meilleur ami, je sais que ce n’est pas un tendre… Il a toujours eu cette lueur glaciale dans le regard, le genre de type qui est capable du pire dans les situations à risque. Il est habituellement agressif envers les gens qu’ils ne considèrent pas comme ses amis et je sais pertinemment qu’il ne portait pas Madame Kelmer dans son cœur. Et il est devenu encore plus bizarre après la mort de Lisa. Il faudrait vraiment que tu voies son comportement : des regards noirs à tout bout de champ, sur les nerfs en permanence et zéro motivation pour nous faire sortir d’ici... Mais laissons mes observations sur le côté pour que je puisse t’expliquer ce qui s’est encore passé ce matin.

Je me suis réveillé avec un mal de tête lancinant et une forte envie de me rendormir… J’ai soudainement réalisé la nature de l’odeur qui envahissait la pièce : du gaz ! En effet, nous avions brisé une des fenêtres de la cantine hier soir afin de piquer quelques provisions et nous avons passé la nuit dans les cuisines. J’ai hurlé pour réveiller tout le monde. Une fois les regards interrogateurs passés, je leur ai ordonné d’évacuer les lieux le plus vite possible. Ils se sont exécutés sans poser de questions, tous, sauf une. J’ai d’abord pensé qu’elle avait le sommeil lourd mais, après l’avoir secouée une dizaine de fois, j’ai compris que Chloé ne se réveillerait plus... J’ai enlevé son T-shirt pour me couvrir le visage et j’ai rapidement vérifié la sortie de gaz. Mes soupçons se sont rapidement confirmés : sabotage… Il est grand temps que je neutralise l’individu qui nous met tous en danger…

Je suis sorti de cet endroit pour rejoindre les autres qui s’affairaient à trouver un plan. Alors que tout le monde se creusait les méninges, j’ai confié à Jérôme mes doutes en lui révélant l’histoire du gaz. Faut-il confronter Pierre ? Douze élèves dans notre classe et nous ne sommes plus que cinq, six avec l’éducatrice, je n’ai pas envie que l’hécatombe continue.


Jour 4406 : 18h45
Tout le monde connait l’expression : « Après la pluie, vient toujours le beau temps. » Je peux maintenant prouver par mon histoire que cette théorie ne se vérifie pas toujours. En effet, cette aventure se termine aussi mal qu’elle a commencé… Quelle fin est-elle plus dramatique que la mort ? Dans nos jours les plus sombres, nous pensons à l’existence que nous menons et on se dit que, finalement, le quotidien est monotone, terriblement déprimant, pour des « manques » futiles telles que la beauté, la popularité, l’intelligence, l’argent… Je crois que c’est à la fin de sa vie que l’on se rend compte qu’il n’y a rien de plus précieux au monde qu’un jour de plus d’existence…

Le moyen d’évasion, que nous cherchons maintenant depuis plus de quarante-huit heures, s’est avéré digne d’un film d’action. Et on peut dire merci à Max, heureusement qu’il est le fils du directeur et qu’il a su se souvenir d’un détail crucial dans le flot permanent d’informations données par son père. Une nouvelle que l'on n’attendait plus a surgi : l’école est bâtie sur les restes d’un ancien château et en dessous de la cour se trouve un réseau de souterrains. Complètement dingue ! Les tunnels seraient accessibles par la vieille chapelle mais pas de garantie que ça nous mènera jusqu’à l’extérieur... J’ai sauté directement sur l’occasion et j’ai vraiment tout fait pour convaincre les autres que c’était le seul moyen de s’enfuir !

Évidemment, il fallait qu’il y en ait un pour faire tout foirer. Pierre a entendu ma conversation avec Jérôme et a bien compris que l’accident de ce matin n’était pas qu’une simple fuite de gaz mais bien un sabotage… Il alors révélé à tout le monde le secret bien gardé. Tout d’abord, Mathilde, Mathias, Max et l’éducatrice ont ressenti une réelle stupeur, qui s’est ensuite très vite transformée en terrible angoisse… Pierre continua son discours. J’aurais, soi-disant, fait exprès de masquer la vérité car c’est moi le traître selon lui ! Là, j’ai explosé ! Je lui ai sauté dessus mais Madame Dolme nous a rapidement séparés. Je suis maintenant convaincu que le saboteur n’est autre que Pierre. J’ai essayé de convaincre les autres mais sans grand succès… L’éducatrice a mis fin à mes théories du complot : « Il faut absolument sortir d’ici et ces souterrains ont l’air d’être la meilleure solution. » Sur ce point, tout le monde était d’accord... ou presque. Pierre et Mathilde me considèrent toujours comme un assassin et sont persuadés que je vais leur jouer un mauvais tour. Ils ont donc catégoriquement refusé de nous accompagner !

L’éducatrice a d’abord refusé d’abandonner les deux élèves mais ses protestations n’ont pas fait plier mes rivaux. Elle a fini par céder, les abandonnant à leur sort en leur promettant de les récupérer plus tard en cas de réussite. Ça n’a pas été compliqué pour moi de les laisser en arrière mais j’ai bien vu que ce n’était pas le cas de tout le monde. Notre équipe étant réduite à cinq personnes désormais, nous nous sommes donc rendus dans la fameuse chapelle et un puit se trouvait au centre. Nous avons fait descendre une grande échelle trouvée dans la remise et j’ai alors pris la parole : « Je vais aller voir s’il y a moyen de s’évader par là. Ça ne sert à rien que tout le monde y aille pour le moment, c’est trop dangereux. »

Ils acceptent tous, à l’exception de Jérôme qui insiste pour m’accompagner. Nous avons donc tous les deux descendu les échelons pour se retrouver dans l’obscurité. Comme toujours, nos yeux s’adaptent en une poignée de secondes et nous y voyons désormais comme en plein jour. Alors que nous progressions dans les couloirs de roches, une question m’a tiraillé l’esprit : et si le traitre n’était pas Pierre mais l’un de nous ? Et si Jérôme m’avait accompagné dans le but de m’éliminer ? Et si c’était lui le coupable depuis le début ? Aurait-il pu me mentir au sujet de la préfète ? J’ai beau l’observer, je n’arrive pas à déceler de mauvaises intentions dans son comportement. S’il est innocent, peut-être que le traître nous a suivis... Je me suis retourné, tiraillé par ce mauvais pressentiment et le silence pesant qui s’est installé. Personne ! Pourquoi faut-il toujours que je stresse pour un rien ?

Au bout d’une demi-heure de marche, Jérôme m’a supplié de faire une pause et j’ai acquiescé à contrecœur. J’en ai profité pour refaire mes lacets et, en posant la main sur le sol, j’ai senti un étrange liquide du bout des doigts. J’ai alors posé mon nez sur le sol et il ne m’a fallu qu’une seconde pour reconnaitre l’odeur : du pétrole ! Les galeries sont remplies de pétrole… Ce qui devait arriver arriva. Une fois de plus, le sort s’acharnait sur nous. C’est grâce à l’intense lumière que j’ai compris : quelqu’un venait de foutre le feu aux tunnels…

Dans les moments où l’on ressent un sentiment de danger extrêmement intense, on ne pense à rien, sauf à sa survie. Les instincts ancestraux reviennent : comme les animaux, nous détalons. Si nous voyons une autre personne en danger, ce n’est même pas sûr que nous allons nous arrêter pour l’aider. Dans ces moments-là, tout ce qui compte, c’est vivre ! Mon meilleur ami n’ayant jamais eu la même condition physique que moi, il a très vite perdu haleine et n’a pas su me suivre dans ma course effrénée... Mes vêtements étaient en lambeaux, faute aux nombreuses fois où je me suis cogné sur les parois. Le feu était vraiment partout. Je redoutais à chaque tournant de me retrouver face à des flammes alors que j’en avais déjà derrière moi, beaucoup trop près à mon goût. Être brûlé vif dans un immense labyrinthe à une bonne dizaine de mètres en dessous du sol, pas vraiment comme ça que j’imaginais ma mort. Après un ultime virage, j’ai soudain vu un incendie dévastateur devant moi. Pris entre deux feux qui avançaient à une vitesse effroyable, j’ai eu le temps de murmurer une phrase : « Cette fois, c’est la fin… »

On emploie de temps en temps l’expression : « Un mal pour un bien. » C’est presque ce qu’il s’est produit à ce moment-là. Sauf que dans mon cas, l’expression serait : « Un mal pour quelque chose d’encore pire ! » J’ai compris ce qui allait se passer avant même que le terrible événement ne se produise. Nous aurions dû y penser. Après un cataclysme de type C se produit très souvent un tremblement de terre ! Même s’il est généralement moins dévastateur que le cataclysme en lui-même, il fait aussi pas mal de dégâts. Je ne savais pas qu’un tremblement de terre était bien pire sous terre qu’à la surface. Et là, j’ai eu un cours accéléré pour apprendre que tout était loin de s’arranger… Tout s’est effondré. Plus de galeries, plus de feu, plus rien… J’ai miraculeusement réussi à m’en sortir vivant. En regardant autour de moi, j’ai vite compris que c’était l’anarchie. Des volutes de poussières partout, des hurlements au loin, une immense fumée… Coincé sous terre, j’ai alors sombré dans l’inconscience avec une dernière pensée obsédante : reverrai-je un jour le soleil ?

Je me suis réveillé à l’hôpital. Ça m’a rassuré sur deux points : ce n’est pas encore la fin du monde malgré l’apocalypse des derniers jours et je suis toujours en vie. Une infirmière est arrivée. Je lui ai évidemment demandé des nouvelles de l’extérieur mais elle ne m’a pas répondu cette grognasse. Le ballet des visites continue : un manège incessant de personnes avec plus de questions que de réponses. Même des membres de l’Inquisition sont venus pour m’interroger sur les événements des derniers jours. Je leur ai tout expliqué mais ils m’ont pris pour un fou, qui pourrait croire une histoire si rocambolesque ? Malgré tout, ils hésitent à me donner le bénéfice du doute vu que les autres survivants leur ont raconté exactement la même chose. Des survivants ? Malheureusement, ils n’ont pas voulu me révéler leurs identités… Ils m’ont ordonné de me reposer, qu’ils repasseront… Je les ai interpellés pour une dernière précision : « Pierre et Mathilde se trouvent toujours à l’école ! Vous devez aller les chercher mais aussi arrêter Pierre : il a provoqué volontairement plusieurs accidents : fuite de gaz, boitier commandant l’ouverture du portail réduit en miettes, incendie des souterrains ! Il a aussi assassiné Madame Kelmer, ça ne fait aucun doute ! » Ils m’ont répondu qu’ils allaient d’abord les sortir de là et qu’ensuite, ils vérifieront. Seul dans ma petite chambre, je t’écris, en espérant que je saurai bientôt qui a survécu…


Je ferme le livre. Comme lors de ma première lecture, une foule de questions se bousculent dans ma tête. Est-ce que cette histoire est vraie ? Ça semble trop fou pour être réel. Qui a vraiment écrit ça ? Simon Simar, on dirait un mauvais pseudonyme. À qui s’adresse-t-il tout le long du texte ? Peut-être que le livre ne m’était pas destinée... Où se trouvent les cinq premiers volumes de son journal ? Il y a sûrement pas mal de réponses dans d’autres bouquins du même genre. Mais il y a une interrogation qui reste prédominante : quel rapport avec XANA ? Moi qui pensais que nous étions les seuls dans la confidence... Je frissonne en pensant à la note inscrite sur la dernière page, il va falloir aussi que je la relise pour ancrer chaque mot dans ma mémoire avant de détruire définitivement ce bouquin de malheur. Tremblante, j’ouvre le livre pour la dernière fois.

Simon ne connaitra jamais l’identité du traître et il n’écrira plus dans son journal intime. Pour une seule et bonne raison : il a fini par rejoindre tous ceux qu’il a choisis d’abandonner. Alors qu’il a survécu à bien des périples, l’organisme de Simon n’a pu résister à l’infection purulente qui a été causée par la morsure du rat. Seules trois personnes ont réussi à sortir vivants de ce massacre.

Max est le seul élève de 5C qui ne gardera aucune cicatrice physique de cette attaque meurtrière.
Tim a survécu à sa crise d’épilepsie mais restera paralysée jusqu’à la fin de sa vie.
Mathilde est portée disparue et Pierre n’a pas su expliquer aux secours ce qui lui est arrivée. Il a été condamné au châtiment ultime même si ça n’a jamais vraiment été prouvé qu’il ait provoqué les « accidents ».
Le plus bizarre dans tout ça, c’est qu’on n’a jamais retrouvé le corps de Madame Dolme dans les décombres. Les autorités étaient d’ailleurs persuadées que les adolescents avaient menti à son sujet, en l’ayant inventée… Mais tous les parents furent formels. Elle avait été les trouver personnellement pour leur dire qu’elle partait avec la classe en excursion surprise de trois jours : voilà pourquoi ils n’étaient pas venus chercher leurs enfants à la fin de la punition… Madame Dolme fut recherchée mais jamais retrouvée. Encore un élément très intriguant : le directeur affirme ne jamais avoir engagé de nouvelle éducatrice…

Nous savons, toi comme moi, qui se cache derrière cette « éducatrice ». Tous les désastres que nous connaissons ont un seul et unique responsable. Tu nous détruis un peu plus chaque jour avec ton CODE LYOKO de malheur. Alors écoute-moi bien petite garce : si tu persistes à t’acharner sur notre civilisation, je vais venir me venger. Vous allez tous y passer : toi, tes amis et même ton Croisé. Fais le bon choix ma belle.


En un éclair, je revois la scène qui s’est produite après la découverte de ces lignes. Le bouquin jeté à l’autre bout de la salle des scanners, ma crise d’angoisse, les pleurs incessants... et Jérémie. Il m’a trouvée dans cet état et j’ai vraiment voulu le rejeter une fois de plus. Mais je n’ai pas réussi, c’était au-dessus de mes forces... Il a été d’un grand soutien et est bien le seul à avoir respecté ma décision.

La flamme du briquet est vive, je la place en dessous de l’ensemble de pages qui constituent le livre. Tout s’enflamme et je me retiens d’éclater en sanglots une nouvelle fois. J’ai toujours cru que j’agissais dans l’intérêt commun, pour le bien de tous et c’est ça qui me donnait la force de poursuivre la lutte. Jusque-là, nous nous sommes toujours battus pour un monde sans danger... Mais à quel prix ?


À suivre : Silence radio

_________________
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Dernière édition par Minho le Mar 31 Mai 2016 03:46; édité 1 fois
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Ikorih MessagePosté le: Dim 29 Mai 2016 17:31   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Localisation: Sûrement quelque part.
" Mais faudra attendre le premier commentaire pour le 10 vu que je me suis fait avoir avec la limite de caractères ! Bonne lecture !"
Ohlala, heureusement que le pôle fiction existe pour vous débloquer, que feriez vous sans nous! Dans ce genre de cas de figure, il est tout à fait possible de laisser un message à l'un d'entre nous pour permettre un double post et ainsi esquiver ce fâcheux désagrément.

Revenons donc à ce chapitre, avec tout d'abord du crêpage de chignon, des gifles, des mots méchants et même du catch dans la boue ! Bon ok peut-être pas de catch dans la boue et de gifles. Il faut bien garder de la réserve pour les chapitres suivants. Je trouve Aelita un peu bizarre au début lorsqu'elle parle des yeux "terrifiants" de Max. A priori, elle est pote avec lui, donc il lui fait pas si peur que ça, non? Sauf si bien sûr une arnaque rôde. On est jamais à l'abri.
Ah, on m'informe dans l'oreillette qu'Aelita trouve que Max « a du charme et que l'on ne s'ennuie jamais en sa compagnie » , il semblerait qu'elle soit davantage que pote avec lui.
En passant, j'ai trouvé Jim curieusement réaliste sur les gens qui sèchent le sport, et je dénonce le placement de produit éhonté à l'avantage d'Eastpak.
"les enseignants que je plaçais sur un piédestal bien trop élevé." Bonbon rose est une racaille, ça y est. Traduction : "Wesh tro relou lé prof étou".

Grosso modo, je trouve que Sissi a géré ses coups de pute avec brio (notez l'effort d'originalité : pour une fois, la colloc' d'Aelita n'est pas un OC qui sort avec Odd!...ah ben si en fait.), malgré un moment de flottement au début qui donne l'impression qu'elle va se mettre à chialer comme une merde. Mais non. Donc c'est bien. En revanche bonbon rose m'est sortie par les trous de nez (non, ne visualisez pas) quand elle a dit "Cette idiote superficielle qui n'a pas traversé ne fût-ce qu'un dixième des difficultés que j'ai dû affronter depuis ma naissance. ". Et après c'est Sissi l'égocentrique (a). La notion de compétition pour Max promet d'être bien rigolote.
Citation:
trois valises imposantes

J'aimerais dédier ce passage à Léana, qui heureusement pour ma survie ne passera jamais ici pour lire cette dédicace. Mr. Green

Mais on va passer à la partie la plus intéressante de ce chapitre : les journées de merde de Simon. Il est effectivement compréhensible qu'il en ait si marre que ça!
*badum tss*
Qui a mis une batterie dans ce commentaire?
(« changer les points de chaque bulletin. » Code Lyoko Evolution est décidément partout!)
Nous avons donc Simon, qui écrit un journal. A qui? Mystère. Peut-être cet individu a-t-il un lien avec le SC, avec Aelita ou FH ou XANA. J'excluerai cependant un peu plus XANA parce qu'il est mentionné à la troisième personne dans le texte, mais on y reviendra. Ou alors c'est un random.
Simon aurait écrit sur plus de 4400 jours, soit environ 12 ans. Vu qu'il est en cinquième, il me paraît peu probable qu'il ait écrit depuis sa naissance, donc je sens une arnaque. RVLP impliqué? Wait and see.
A priori, le début n'est pas bien passionnant. A part une très peu discrète référence à Tim (TIENS TIENS TIENS quand est-ce qu'on parle de meringue?), je veux dire. Au niveau des prénoms, la présence de Jérôme (=> Jérémie?) et surtout d'un Max (fils du directeur hein? me fait hausser un sourcil intrigué. Coïncidence? Peut-être. Dans la même lignée, la présence du samouraï, de perturbations météorologiques, de gaz, de séismes et de rats m'a rappelé des trucs et ensuite le pétrole a tout ruiné. Ma théorie a pris un plomb dans l'aile :c
Ce début peu passionnant relève d'éléments qui me font l'effet d'être exagérément dramatiques. Tuer accidentellement la personne qu'on aime en s'appuyant sur un mur, really? Oh wait elle a eu le crâne explosé. C'est bon, c'est réaliste. Mr. Green
A part ça j'avais un peu l'impression de lire un texte de la légendaire Jessie, chez qui un ado se fait défoncer la gueule de façon mélodramatique à l'école et en dehors parce qu'il a les yeux violets. Beurk :c
Ceeeependant, la présence de XANA remonte le taux d'intérêt (ça et des évènement étrangement similaires à ceux de la série Mr. Green)! A ce niveau-là, les personnages semblent le considérer comme quelqu'un de positif, voire une sorte de sauveur, et le Code Lyoko d'Aelita semble enclencher tout le bordel dans cet autre monde (car oui je vais considérer ceci comme tel, le SC prenant le rôle de connexion entre les mondes et voilà).
Et le dernier mot du carnet... Eh bien, il peut s'agir de la personne à qui Simon écrit depuis le début, par exemple. Cette personne à qui il semblait tenir serait susceptible de réagir de cette façon, mais dans ce cas là ce serait vraiment quelqu'un de l'autre monde et pas une personne en lien direct avec le SC. Cependant, il est probable que ce soit cette personne qui ait envoyé le carnet via le SC, et elle semble connaître l'existence du monde des LG. A priori, ce n'est pas XANA, sauf s'il est vraiment très tordu.
En fait ça me fait un peu penser au monde Distorsion de pokémon, qui a pour vocation d'absorber les perturbations pour "équilibrer". Genre à chaque fois qu'il se produit une merde en haut, elle est en partie reportée dans le monde Distorsion, enfin bref voilà. Y a un peu de ça je trouve.

Moralité : curieusement, dans un chapitre où on a Tim, on enclenche également la théorie du multivers. Y a pas de hasard (a)
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Dim 29 Mai 2016 23:14   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


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Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
vraiment intéressant comme chapitre, on sait enfin à propos du journal et du passé de max, bien que ce soit un peu confus.
Donc max vient d'une sorte d'univers miroir des LG ou les LG ont été catapulté dans l'univers miroir (on se croirait dans un mélange de startrek et du film pokemon 11).
Sa expliquerai pourquoi le XANA du groupe de max et simon semble être un héros. ou la cantine de kadic est devenu dégueux.
Mais contrairement à startrek, chaque action d'un univers se répercute sur son miroir respectif (comme le monde distorsion de giratina dans le film pokemon).
Ou encore max stones qui serait une sorte de version masculine d'aelita dans un autre monde (là on plonge dans la série sliders).

Et enfin on connait la raison pour laquelle aelita veut abandonner son rôle de gardienne.
Mais c'est complétement stupide de sa part. Elle devrait se rappeler que même si ses actions ont causé quelques morts sur la TerreX(de max), elles en ont sauvé des dizaines de millions de vies sur la terreLG (contrairement au monde de Simon, les attaques sur la terreLG ont tendance à avoir un impact national voir planétaire)

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Minho MessagePosté le: Lun 30 Mai 2016 08:01   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


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Réponse à Ikorih
Spoiler

Réponse à *Odd Della Robbia*
Spoiler

Après le chaos, retour à trois points de vue normaux qui permettent de découvrir la nouvelle condition des Lyoko-guerriers après l'annonce d'Aelita. Évidemment, fallait que j'en profite pour compliquer la situation... Je reviens dans deux semaines avec le cruel chapitre 11 !


Chapitre 10 : Silence radio



-Ulrich-

Où est-elle ? Est-elle accompagnée/retenue par quelqu'un ? Et surtout : est-ce qu'elle va bien ? Trois questions qui serpentent dans les méandres de mon esprit depuis mardi. Toujours essoufflé par la longue course qui m'a mené ici, je m'accroupis quelques secondes le temps de récupérer un peu d'énergie. Je sors de ma poche une galette de riz déjà brisée en plusieurs morceaux inégaux et engloutis en une bouchée le plus grand d'entre eux. Hormis le misérable croissant de ce matin, c'est le premier truc que je mange depuis le début de la journée, impossible de proposer quoi que ce soit à mon estomac lors du temps de midi. Paradoxalement, je profite de ce répit pour me torturer encore un peu plus.

Énième topo de la situation : ça fait plus de quarante-huit heures que nous sommes sans nouvelles de Yumi. J'ai beau refaire le fil des événements, ça ne mène à rien. Après l'annonce d'Aelita, la japonaise semble s'être volatilisée sans que personne n'ait remarqué quoi que ce soit. Jérémie a vérifié Lyoko, pas de Yumi. J'ai fouillé toute l'école et les environs, pas de Yumi. William s'est même rendu au domicile des Ishiyama et toujours pas de Yumi. Son téléphone ne répond pas, qu'est-ce que je peux faire de plus ? Je sens qu'elle est proche pourtant, la réponse à toutes mes interrogations est sûrement plus simple que les hypothèses tordues que mon cerveau meurtri a envisagées.

J'éternue bruyamment à cause de la poussière, foutu Ermitage ! Qu'est-ce qui m'a pris aussi de venir fouiller ici ? Après le débriefing avec William de ce midi, j'ai eu un gros moment de stress en réalisant que je n'avais toujours pas vérifié la lugubre bâtisse. C'est vrai que ce n'était pas une priorité, il n'y a vraiment qu'Aelita qui a un lien puissant avec cette maison au final. Il m'a seulement fallu deux minutes pour faire le tour de la propriété, complètement vide évidemment. Va falloir fouiller autre part car ça m'étonnerait qu'il y ait une pièce secrète abritant celle que je recherche dans un endroit si peu intéressant.

Alors que je quitte la sombre demeure en regardant partout dans la forêt pour rentabiliser le trajet inutile, je réalise que mes sentiments n'ont jamais été aussi clairs. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Yumi ne me manque pas. À la télé, les proches des personnes disparues tiennent toujours des discours du genre : « La maison semble tellement vide sans son rire qui résonne entre les murs. » ou encore « Je ne peux pas imaginer ma vie sans elle, je ressens son absence chaque jour et je vais tout faire pour revoir ce visage qui me comble de bonheur. » Pathétique. Faut croire que les scénaristes n'ont jamais expérimenté la réalité du terrain, cette inquiétude qui te bouffe un peu plus à chaque fausse piste supplémentaire ne te laisse pas le temps de te remémorer chaque souvenir avec la personne manquante en question. Mais peut-être que je suis le seul à réagir de cette façon... Se pourrait-il que je sois un monstre dénué de sentiments ?

Je ne peux pas penser de cette façon. J'ai besoin de cette traque pour me sentir utile et tant pis pour le vide intérieur que je ressens. C'est simple : pas de tristesse, pas de colère, rien... Juste cette inquiétude qui vient refaire surface aux moments les plus importuns. Et puis, même si je suis moins affecté par son absence que ce que je m'étais imaginé dans mes pires cauchemars, je pense tout le temps à elle... excepté cet instant magique où Yumi est complètement sorti de ma tête mais hors de question que je raconte ça à qui que ce soit.

Après une heure à courir dans les bois à la recherche du moindre indice, je décide finalement de rentrer à contrecœur vu que le soleil est en train de disparaître à l'horizon. Je n'ai pas peur du noir mais il y a peu de chances que je trouve quelque chose avec mes yeux d'humain si peu efficaces une fois la nuit tombée. Mais oui ! C'est ça la solution ! L'instinct animal ! Si je fais sentir à Kiwi un vêtement appartenant à Yumi, il y a moyen que je la retrouve ! Bon ok, ce chien est stupide mais, au point où j'en suis, autant tout tenter ! Je sprinte vers la chambre qui sert de refuge au cabot depuis le début et, dans les escaliers menant aux dortoirs, toute l'adrénaline accumulée retombe brusquement. Je me frappe le front du plat de la main : j'avais complètement oublié que Kiwi n'est plus parmi nous ! Son maître l'a envoyé loin de Kadic dans le premier avion qu'il a pu trouver après avoir appris que nous n'avons plus aucun moyen de contrer XANA désormais. Dépité, je finis quand même de gravir les quelques marches restantes mais une voix détestable m'interrompt avant que je commence à arpenter le couloir des garçons.

« Ulrich ? »

Je me retourne et Sissi, juste vêtue d'un peignoir blanc comme neige, se trouve en bas des escaliers. Elle s'est perdue en revenant de la salle de bains ou quoi ?

« Tu tombes bien, j'ai besoin de toi, déclare-t-elle en me faisant les beaux yeux comme à son habitude.
— Qu'est-ce que tu veux ? maugréai-je.
— J'ai besoin que tu dises à Aeli...
— Tu n'as qu'à le faire toi-même, je ne suis pas ton pigeon voyageur.
— Je ne vais pas me déplacer pour si peu, réplique-t-elle d'un ton dédaigneux.
— Tant pis pour toi ! »

Qu'est-ce qu'elle m'énerve cette garce ! Elle sait très bien que je ne suis plus en bons termes avec Aelita et elle ose venir me demander de lui remettre un message ! Je veux bien être un gentlemen quand la situation l'exige mais il y a des limites à ne pas dépasser... Je réalise alors que j'ai, moi aussi, bien besoin d'une bonne douche après la journée éprouvante que je viens de passer, jamais transpiré autant ! J'accélère le pas pour arriver à la chambre afin de réunir mes affaires de toilette.

Après avoir refermé la porte, je comprends tout de suite qu'Odd n'est pas dans son état normal. Il est couché sur son lit comme s'il était en train de se reposer mais ses yeux sont grands ouverts et c'est ça qui est étrange : pas de pupilles entourées du gris clair qui caractérise son regard de dragueur. Un blanc laiteux recouvre les deux sphères coincées entre ses paupières, c'est exactement ce qui lui est arrivé lorsqu'il avait été transformé en zombie par XANA. Sauf que le reste de son corps n'a pas changé et Odd est très paisible, contrairement à l'espèce de créature qu'il était devenu cette nuit-là. Pris de panique, je me précipite sur lui.

« Odd, tu m'entends ? hurlai-je à plein poumons. Odd si tu es conscient, cligne des yeux ou... Bordel de merde, fais-moi juste comprendre que tu reçois ce que je suis en train de dire. »

Aucune réaction. Je n'aime pas l'avouer mais là j'ai vraiment peur. Si le programme multi-agent a quelque chose à voir avec l'état dans lequel mon pote se trouve, je ne peux absolument rien faire vu qu'Aelita ne veut plus remettre les pieds sur Lyoko. Est-ce qu'elle va vraiment tous nous condamner à mourir un à un sans réagir ?

Je me ressaisis. Rien ne me dit qu'une tour a été activée. Et puis, connaissant notre vieil ennemi, sa dernière attaque va sûrement être plus agressive et globale que les précédentes. L'inactivité d'Aelita peut se payer cash : la fin de tout ce que j'ai connu, la disparition de la Terre et de ses habitants. Pour moi, l'objectif de XANA depuis le début est simple : la destruction, il ne se bat que pour ça.

Alors qu'Odd est toujours dans cet état... comateux, je saisis mon téléphone. Il faut que je sache l'ampleur de la menace. J'appelle Jérémie mais il ne répond évidemment pas. Je pourrais courir jusqu'à sa chambre – après tout, c'est littéralement la porte à côté – mais je ne veux pas le laisser seul. Une autre option s'offre à moi : un réveil forcé. Je retrousse mes manches et gifle Odd de toutes mes forces. L'effet est immédiat : il se redresse en sursaut, une lueur de frayeur dans son regard à nouveau humain.

« Qu'est-ce qui se passe ? Tu vas bien ? criai-je d'un ton paniqué reflétant bien l'angoisse qui m'a serré la gorge tout le long de la procédure.
— Ça va, ce n'est rien, répond-t-il faiblement. Je veux juste que tu t'en ailles. »

À ma grande surprise, il se met en position fœtale et pivote vers le mur pour me tourner le dos. Pourquoi est-ce qu'il agit ainsi ? Ce n'est pas dans ses habitudes de jouer au solitaire, il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond. Inquiet, je l'attrape par l'épaule et le force à me faire face. Je réalise alors que des larmes emplissent son visage d'habitude si joyeux. Il remonte sa couverture pour se réfugier dessous. Sous le choc, je ne sais pas comment réagir. Je n'avais jamais vu Odd pleurer auparavant, je ne pensais même pas qu'il était capable d'éprouver de la tristesse... Mal à l'aise, je réunis mes affaires de toilette rapidement tout en fixant la masse secouée de sanglots qui s'est réfugiée sous la couette. Ça me rend malade de le voir dans cet état. J'ai envie de le consoler mais je ne sais vraiment pas quoi faire, pas évident de trouver les mots dans ce genre de circonstances, spécialement quand l'intéressé veut que je dégage le plus vite possible.

« Odd... N'oublie pas que tu peux toujours compter sur moi. »

La phrase est sortie toute seule. Ce n'est peut-être pas la meilleure mais les sanglots se sont arrêtés. Il doit être surpris par cet élan d'affection, je n'ai jamais été du genre démonstratif.

« Alors tais-toi et n'ébruite pas ce que tu as vu, ordonne-t-il, la voix à moitié étouffée par la carapace qu'il s'est forgé. C'est tout ce que je te demande, personne ne doit savoir... »

Je bredouille une réponse positive avant de quitter la chambre et m'adosser contre la porte close, le souffle saccadé. Obsédé par la disparition de Yumi, je n'avais même pas réalisé la souffrance de mon meilleur ami. La tristesse fait très vite place à une colère noire envers Aelita, tout ce qui nous arrive est de sa faute et il est grand temps que j'aille la confronter pour qu'elle m'aide enfin dans ma quête infernale.


-Yumi-

« Hiroki, viens ici immédiatement ! »

J'attends quelques secondes pour une éventuelle réaction de sa part mais rien ne se passe. Je vais le tuer un de ces jours.

« HIROKI ! hurlai-je de toutes mes forces.
— Ça va, j'arrive, ronchonne-t-il à l'étage. Qu'est-ce que j'ai encore fait ?
— Viens voir l'état de la cuisine et vas comprendre tout de suite ! »

Une porcherie, voilà ce qu'est devenue notre maison depuis que nous sommes cloîtrés dedans. Ça me dégoûte, il n'y a aucune pièce qui n'est pas condamnée par l'épidémie crasseuse qui accompagne les allées et venues de mon frère. Je sens une langue humide me lécher les orteils et je dois vraiment me faire violence pour ne pas jeter un coup de pied mémorable à Destructor. Je peux dire merci à William pour cette nouvelle bouche à nourrir...

Je ne pensais pas qu'il allait oser se montrer mais il l'a fait. Il est venu sur le pas de ma porte, les cheveux en bataille et la bouche en cœur, pour me demander de revenir à Kadic je suppose. Heureusement, le joker Hiroki m'a été une nouvelle fois bien utile : « Non, Yumi n'est pas rentrée hier soir, je ne sais pas où elle est. » Un petit singe qui répète une phrase qui n'est pas de lui, pratique pour se débarrasser d'un intrus. William aurait pu se demander ce qu'Hiroki faisait à la maison mais c'était mercredi midi et il a sûrement dû se dire que mon frère venait de rentrer de l'école... alors qu'il n'a même pas été en cours. Mais mon petit jeu s'est retourné contre moi. Je lui avais pourtant ordonné de réciter sa réplique pour ensuite laisser mon camarade de seconde en plan mais un nouvel invité s'est ramené. Je commence à assimiler la règle des imprévus : chaque stratégie va finir par en rencontrer, c'est incontournable. L'imprévu en question s'est révélé être un teckel haut comme trois pommes et au pelage noir de suie. Un chien errant qui a suivi notre visiteur jusqu'au pas de la porte, tu parles d'une bonne surprise. S'il avait eu une liasse de billets accrochée à son collier, je l'aurais accueilli à bras ouverts mais les imprévus sont rarement positifs comme tout le monde le sait.

Hiroki l'a immédiatement adopté et j'ai voulu m'y opposer bien sûr. Sa réaction ? « Si tu ne le laisses pas vivre avec nous, je cours rattraper William pour lui dire que tu es ici ! » Mon frère a un don inouï pour me faire céder à ses caprices. Nous voilà donc avec Destructor, le nom le plus débile jamais donné à un chien. Il remue sa queue et place ses oreilles en arrière pour réclamer à manger mais toutes les boites de conserve sont vides donc il attendra encore un peu.

Je me réfugie dans ma chambre et, couchée sur le lit, j'ouvre mon agenda au jeudi 16 novembre, la date du jour. Soigneusement, j'écris le montant de nos économies actuelles : 123,70 euros. Si j'arrive à réunir encore un peu d'argent tout en limitant les dépenses, Hiroki sera en route pour le Japon lundi. C'est lui la priorité, il faut que je l'éloigne du champ de bataille qui s'annonce, quitte à le rejoindre plus tard. Facile d'organiser ça dans le dos de mes parents, ils ne sont jamais à la maison. Mon père a finalement été hospitalisé et ma mère passe son temps à faire des ménages pour récolter un peu d'argent...

Certains diront : « Il n'y a que les rats qui quittent le navire. » C'est faux : il n'y a que les inconscients qui restent. Je sais ce que XANA cherche à faire, c'est devenu personnel. Il n'en a rien à foutre du conflit à échelle mondiale, il veut juste notre peau. C'est ça son trophée : tuer les Lyoko-guerriers et leurs proches. Je n'arrive plus à le voir comme un programme agissant de façon neutre. Il y a autre chose, il est en train de mettre en place un jeu pervers pour nous rendre fous. Il a bien cerné nos points faibles respectifs, je peux voir sa check-list d'ici.

• Point faible d'Aelita : sa naïveté, utilisons-la !
• Point faible de Jérémie : Aelita, séparons-les !
• Point faible d'Odd : les filles, créons une greluche xanatifiée !
• Point faible de Yumi : sa famille, tuons-les !

Il n'y a que pour William et Ulrich que j'ai du mal à déterminer ce qui pourrait les tourmenter. Je sais pourtant qu'ils ne sont pas invincibles, tout le monde a une faiblesse et je suis persuadée que XANA va finir par la trouver...

Des éclats de voix retentissent au rez-de-chaussée. Hiroki ! Je me précipite à toute vitesse vers les escaliers et descends les marches quatre à quatre pour me retrouver face à... Maman ?

« On ne peut vraiment pas te faire confiance Yumi, qu'est-ce c'est que ce bazar ? »


-Jérémie-

Avant, j'aurais vraiment été stressé de me retrouver dans la chambre d'Aelita à cette heure si tardive. Mais plus maintenant, même si Jim me trouve et que je reçois la punition du siècle, on risque tous de mourir demain donc autant prendre le risque. J'aimerais pouvoir dire que ça en vaut le coup mais notre relation est toujours aussi particulière. Pour le moment, elle est plutôt agréable avec moi mais je sais qu'un rien pourrait la rendre agressive. Et, en l'occurrence, ce rien va prendre l'apparence d'un garçon beaucoup trop inquiet à son goût.

« Donc tu es absolument certaine qu'elle ne t'a laissée aucun indice, aucune allusion à l'endroit où elle aurait pu aller ? s'impatiente Ulrich.
— Tu penses vraiment que c'est à moi qu'elle se serait confiée après ma « trahison » comme elle l'a si bien dit ? réplique Aelita.
— Tu n'as pas l'air de prendre sa disparition au sérieux et c'est ça qui m'énerve.
— Tu n'as pas le droit de me reprocher ça. Je connais Yumi, elle est assez grande pour se défendre toute seule et il n'y a pas de raisons de se faire du souci, elle va finir par revenir. »

Malgré le manque d'empathie qu'elle s'efforce de laisser paraître, je sais que ce n'est pas aussi simple. Aelita culpabilise, elle sait que c'est sa décision qui a provoqué l'absence de la japonaise et elle s'est fait un sang d'encre pendant les premières vingt-quatre heures même si elle est bien trop fière pour l'avouer à qui que ce soit. Je l'ai pourtant surprise à essayer de localiser le portable de sa meilleure amie, elle n'aurait pas fait ça si elle avait vraiment perdu tout intérêt pour la japonaise. Je fixe ses yeux verts pour essayer de comprendre comment elle fonctionne, pourquoi n'y a-t-il pas de mode d'emploi comme avec les ordinateurs ? Ça serait bien plus simple...

« Si t'as fini tes questions qui ne mènent à rien, tu peux retourner dans ta chambre. Je n'ai qu'une envie : m'endormir avant que Charlotte ne revienne de sa douche prolongée et ça va être compliqué de trouver le sommeil si tu restes dans les parages.
— Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu nous fais subir tout ça Aelita... »

Sur ces mots, Ulrich quitte la chambre et me laisse seul avec elle. Je me prépare à partir mais elle me retient par la manche, pourvu qu'elle ne me crie pas dessus cette fois...

« Jérémie, je voulais te demander... Qu'est-ce que XANA attend pour nous attaquer ? »

La question me prend de court, je ne pensais pas qu'elle allait finir par aborder le sujet qu'elle évite soigneusement depuis le début de la semaine.

« Je n'en sais rien. Je pensais sincèrement qu'il allait nous attaquer après ta... démission mais toujours rien. Soit il prépare vraiment une attaque finale d'une grande envergure, soit... Je ne vois pas d'autres options, ça peut se produire cette nuit, demain ou dans une semaine. Mais on va trouver une solution, on a toujours trouvé une issue de secours et je ne reculerai devant rien pour contrer XANA.
— Et tu n'as pas... peur ? »

Évidemment que je suis terrifié, nous le sommes tous. Mais je sais que ce n'est pas la réponse qu'elle attend.

« Non Aelita, tout va bien se passer. »

On risque tous de mourir par sa faute et tout ce que je trouve à lui répondre c'est : « Je vais bien, ne t'en fais pas. » C'est du délire, pourquoi est-ce que je ressens ce besoin constant de la protéger ? Dans ce cas-ci, je lui masque la vérité parce que je ne peux pas supporter l'idée de craquer devant elle. Je me dois d'être fort. Et puis, tout n'est pas complètement perdu. J'essaye, sans grand succès jusqu'à présent, de trouver un programme qui permettrait de désactiver les tours sans la signature numérique d'Aelita. C'est un maigre espoir mais je m'y raccroche. Je ne lui ai évidemment pas confié l'objet de mes nouvelles recherches car c'est juste une autre manière d'activer le code qu'elle refuse catégoriquement d'utiliser à nouveau. Tout à coup, un individu que j'aurais préféré ne plus jamais croiser fait irruption dans la chambre et je me place instinctivement entre lui et Aelita.

« Ton petit jeu a assez duré ! Je vais te le demander une dernière fois : où est-elle ?
— Je te l'ai déjà répété un million de fois William : je n'ai rien à voir avec sa disparition. »

Il n'en démord pas. Pour lui, ce n'est pas un hasard si la japonaise a disparu juste après la dispute.

« Je ne te crois pas, t'es vraiment une vicieuse. Tu es du genre à abattre tous ceux qui se trouvent en travers de ton chemin et...
— Va-t'en, prononçai-je en le défiant du regard, la boule au ventre devant l'amas de muscles qui me fait face. Tu penses connaitre Aelita alors que tu viens à peine de rejoindre le groupe mais je sais pertinemment qu'elle ne ferait jamais de mal à Yumi.
— C'est la seule personne qui a eu le courage de s'opposer à sa décision insensée et, comme par hasard, elle disparait. Réfléchis Jérémie, est-ce que tu es vraiment certain de savoir de quoi ta copine est capable pour protéger ses sales petits secrets ?
— Dis-moi William, intervient Aelita d'un ton méprisant, c'est pour soigner ta paranoïa que tu vas chez le psy ? »

William qui va... chez le psy ? Ça ne peut pas être vrai, il est beaucoup trop fier pour faire un truc pareil. Mais je comprends instantanément qu'Aelita a visé juste en voyant le regard désemparé, presque apeuré, de celui qui me fait face. Il ouvre la bouche, prêt à répliquer, mais finit par claquer la porte sans demander son reste.

« Un gêneur de moins ! »

Choqué, je me retourne vers celle que je pensais si bien connaitre. Au fond, William a raison. Elle repousse sans cesse les limites et Dieu sait où elle va s'arrêter...

« Je pense que tu me dois quelques explications, comment est-ce que tu pouv...
— Je t'arrête tout de suite ! Je ne sais rien, c'est lui que tu dois aller trouver si tu veux plus de précisions. Je l'ai juste vu entrer dans le cabinet de ce psy, fin de l'histoire.
— Et t'étais vraiment obligée de le balancer comme ça ? Je suis certain qu'il aurait préféré que je ne sois pas au courant.
— Il m'a cherchée, c'est lui qui a été trop loin, pas moi !
— Mais...
— Ça suffit Jérémie ! Tu m'as promis d'arrêter de me prendre la tête pour rien et je fais tout pour ne pas être désagréable avec toi donc ne recommence pas s'il te plait. »

C'est pourtant vrai... Si c'est nos derniers moments sur Terre, autant essayer de rétablir un semblant de relation avant l'apocalypse. Il faut que je change de sujet, n'importe quelle discussion conviendra, du moment que je n'évoque pas les autres Lyoko-guerriers...

« Je veux relire le journal, finis-je par lâcher au bout d'un long silence.
— Trop tard, je l'ai détruit. »

Trop surpris pour parler, je m'assieds sur le lit en passant discrètement la main en dessous de l'oreiller pour vérifier ses dires. Pourquoi aurait-elle fait un truc pareil ?

« Je vois de la désapprobation dans ton regard mais c'était vraiment la seule chose à faire. Ce bouquin était un rappel constant, je ne pouvais plus poser les yeux dessus sans penser à toutes les victimes innocentes qui ont péri par ma faute.
— Je te répète une nouvelle fois que ça sent le piège tout ça... mais je respecte ta décision. Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais pu faire si je m'étais retrouvé à ta place.
— Merci d'être là pour moi Jérémie. Je sais que je peux être insupportable mais tu ne m'as jamais abandonnée et ça, je ne l'oublierai jamais. »

Je rougis instantanément. Mes efforts ont fini par payer, notre couple est peut-être en bonne voie finalement... mais il reste une ombre au tableau que je dois définitivement éliminer pour m'assurer un bonheur parfait.

« Tu ne trouves pas ça bizarre que Max soit le seul rescapé dans le livre ? »

Elle semble surprise par la question, elle ne s'attendait sûrement pas à ce que je remette le sujet Stones sur la table.

« Comme par hasard, tout le monde finit par mourir mais un dénommé Max survit. C'est un peu gros... Qui te dit que ton nouvel ami n'est pas lié au mystérieux monde évoqué dans le journal ?
— Peut-être que tout ça s'est passé dans un collège français avec un autre Supercalculateur...
— Voyons Aelita, il y avait bien trop de différences avec la réalité que l'on connait tous. Le système mis en place, tous ces termes inconnus,...
— Sauf qu'ils parlent notre langue et ont visiblement énormément de points communs avec nous. »

Évidemment puisqu'il y a de grandes chances que le bouquin soit un faux, un piège destiné à te monter contre nous. Mais je ne marche pas XANA, je vais finir par la ramener à la raison. Pour le moment, je fais ce que tu attends de moi mais, à l'instant même où tu révèleras ton plan ultime, je serai là pour te contrer. Toujours un coup d'avance sur l'adversaire mon cher. Je peux même utiliser tes mensonges pour éliminer un rival et je ne vais pas m'en priver.

« Max ne peut pas rester ici, déclarai-je d'un ton neutre pour dissimuler mon excitation intérieure, il faut l'éloigner de Kadic.
— Tu as raison, il est temps qu'il rentre chez lui...
— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
— Il faut le virtualiser. »

Max Stones sur Lyoko ? Je dois bien être le seul à ne pas l'avoir vu venir...


À suivre : Pulsions malsaines

_________________
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Ikorih MessagePosté le: Mar 31 Mai 2016 20:47   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Citation:
Je confirme : plus rapide que son ombre pour décortiquer complètement un chapitre Mr. Green

Du coup, j'ai feignassé et je décortique que dalle.

Ma première pensée au sujet du chapitre :
"Oh non, pas Ulrich..."
Du fait du focus, la première partie n'a rien de fascinant. Peut-être la partie où Ulrich s'étonne qu'elle ne lui manque pas, la réflexion est un peu inhabituelle, ça change. Par contre Ulrich est fidèle à lui même, il faut bien être débile pour envisager d'utiliser Kiwi pour retrouver quelqu'un (a)
D'ailleurs (transition en or), c'est également débile de tenir Aelita pour responsable de ce qui arrive à Odd. Il y a un responsable tout trouvé : la drogue.
Mr. Green

Le passage sur Yumi m'a en fait plus fait marrer qu'autre chose. Le chien quoi xD Et le coup de "non mais je suis pas là" est tellement immature de sa part, réalisme à 100% (a)
Je tenais également à souligner le réalisme dans le fait qu'une personne se choppant un chien perde toute vie sociale.
J'aimerais dédier ce passage à Léana, qui heureusement pour ma survie ne passera jamais ici pour lire cette dédicace. Mr. Green
(Le pôle recycle ses commentaires, pour un forum plus vert)
Yumi est également une foutue parano, c'est très rigolo à lire Mr. Green (ils le sont tous au fond mais voilà). Et l'arrivée de sa mère m'a tiré un (smirk). Culpabilité et engueulade en perspective!

Le dernier passage sur Jérémie et Aelita est peut-être le plus intéressant niveau scénario. Aelita est une tepu avec William, et Jérémie est un gros bâtard avec Aelita (« Je ne lui ai évidemment pas confié l'objet de mes nouvelles recherches car c'est juste une autre manière d'activer le code qu'elle refuse catégoriquement d'utiliser à nouveau. » ) : effectivement, la vision enfantine commence à être un vague souvenir. Et ça c'est sympa du coup.
Deux dernières remarques enfin :
Citation:
Max Stones sur Lyoko ? Je dois bien être le seul à ne pas l'avoir vu venir...

L'ironie de cette phrase est excellente, je ne dois pas être le seul lecteur a avoir rigolé :')

Enfin, dans le chapitre 8 on avait une référence à New_Wave. Dans le 9, Replika on the Web. Et dans le 10 alors?
La référence est pourtant limpide.
Citation:
Si c'est nos derniers moments sur Terre, autant essayer de rétablir un semblant de relation avant l'apocalypse.

Bienvenue dans Overpowered!
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Icer MessagePosté le: Jeu 02 Juin 2016 08:44   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Ah ouais... je viens de lire tes deux chapitres après avoir dormi ~5 heures et en étant enfermé dans un bureau pour deux. Ambiance.

On a enfin le contenu du journal. Youhouuuu. Évidemment l'histoire trou le cul mais il n'empêche que c'est quand même assez grossier. La coïncidence avec Max par exemple, me semble être une habile utilisation de la situation de la part de X.A.N.A. Et là où personne de normal ne se serait fait chier à jeter les bases d'un univers parallèle pour un simple piège, moi je dis que tu en es parfaitement capable Mr. Green

Si les problèmes de l'Ulyumi sont classiques, j'ai été plutot scié - c'était la question que j'avais posé lors du précédent commentaire - que Jérémie respecte tout simplement la décision d'Aelita. Ok lol. À ce niveau là, un seul coupable possible : La queue...

Comme pour ton prochain chapitre Mr. Green

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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Robin2553 MessagePosté le: Sam 11 Juin 2016 09:22   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
I’M BACK !


Heu, oui, mais non en fait. Vraiment désolé pour le dérangement, c'est juste qu'un stagiaire à laissé les running gags s'échapper et...

*constate qu’il est dans une nouvelle fanfic*

Wait, un nouveau ?!

NITPICK HIM !!!


http://nsa37.casimages.com/img/2016/06/10/160610102956850038.jpg


Spoiler


Voilà qui devrait satisfaire mon égo pendant quelque temps Twisted Evil . Et puisque je suis là maitnenant, autant te donner un véritable commentaire :

« What if. » Avec des si, on mettrait Paris en bouteille comme on dit. Le succès d’une uchronie ne réside alors pas tant dans l’amplitude des changements qu’elle apporte que dans l’intérêt que ceux-ci peuvent éveiller chez le lecteur et ce qu’ils commentent sur l’univers ainsi déformé.
Et en tapant dans la dystopie sur ce forum on peut dire que tu as mis dans le mille. Une puissante majorité de la section fanfiction est en effet très épris du genre D4RK comme j’aime à l’appeler, et loin de saturer le sous-forum il semblerait que lien du sang en soit un autre illustre représentant.
Il m’est ainsi difficile de venir compléter ce que des gens bien plus passionné que moi ont déjà dit mainte et mainte fois dans leur commentaire à propos de ton traitement des lyoko-guerriers et de l’univers CL version D4RK, aussi me contenterais-je de donner mon appréciation :

http://nsa38.casimages.com/img/2016/06/10/160610114409657582.jpg


Je salue aussi personnellement les efforts fournis afin de régler/expliquer certain aspect incohérent de la série d’origine, Lain sait que j’apprécie ce genre de considération en fanfiction…
Encore plus appréciable de mon point de vue cependant est que la fic pose ses mystères et le fait bien. J’entends par là que les multiples points d’interrogations dans l’intrigue sont très bien apportés, avec de multiples fausses pistes bien pensées et un découpage fait pour le suspens qui laisse le lecteur réfléchir.
Entre autre, si mon don d’omniscience ne me fait pas défaut, les indices que tu nous glisses sont de très bonne facture en plus d’être en nombre substantiel. Certains sont même si gros qu’il en briserait presque le code du forum Wink. Mais moi personnellement, j’apprécie tout particulièrement l’utilisation habile du champ lexicale.

Bien évidemment, je ne peux rater une telle occasion de sortir mes mèmes et d’extrapoler :

Chapitre 1-5 : They fall from the sky.

Si l’apparition de Max Stones en elle-même est à peu près aussi subtile qu’un Schwarzenegger nu par une belle nuit de mai 1984 à Los Angeles ou le génie d’un système de réponse nucléaire automatisé...

Spoiler


Son arrivé dans l'histoire marque l'élément perturbateur qui nous fera complètement basculé de l'autre coté du miroir et mettra le mystère en place. Même XANA change radicalement une fois qu'il entre en scène, des différences perceptibles jusque dans ces monstres.



Le personnage de Charlotte est… quelque peu inquiétant.
Tant qu’à Vitaline s’il est clair que son introduction est due à une manipulation soit de la timeline, soit de la mémoire avec le retour vers le passé comme élément déclencheur, si ce changement n’est pas seulement dû aux propriétés intrinsèques du RVLP alors il est surement artificiel. La question devenant ainsi : qui aurait intérêt à changer la timeline et pourquoi ?

Spoiler


Chapitre 6-8 : Get in the fucking tower Aelita !

http://hvanime.com/uploads/monthly_2015_06/gendo-ikari-neon-genesis-evangelion-widescreen-wallpapers-4.jpg.ad1e626defe982f239af08c1757ce31b.jpg
Franz Hopper, tel qu’il est perçu par Aelita. Clone albinos non inclu.

Si les révélations faites par Aelita nous est caché par un habile et vicieux Deus Ex Machina scénaristique, il n’est cependant pas dur d’en deviner le contenu au vu du comportement de cette dernière: Comme tous les personnages de la série il semblerait que Franz est passé en mode full albatar. Mr. Green

Tant qu’on est sur la thématique de la relation père fille d’ailleurs :

Citation:
Elle voulait me montrer les "dangers" de l'adolescence, c'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité.


Sacrés Pierro va. Mr. Green

Chapitre 9-10 : Nobody expect…

http://nsa37.casimages.com/img/2016/06/11/160611121607332633.jpg
The XANA inquisition.


Une chose est sure, quel qu’elle soit, la personne en charge du monde de Simon a sérieusement besoin de reconsidérer ses normes de sécurités. Mr. Green



Les possibilités ne manquent pas pour la nature de ce monde dystopique. Cependant, j’écarterais à mon grand regret l’hypothèse des univers parallèles pour quelque chose de plus en lien avec la série d’origine…
De plus logique, comme dirait l’autre. Même si je m’attends toujours à être surpris.

Un mot pour conclure :
Spoiler

_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
http://nsa38.casimages.com/img/2016/10/26/161026090536867351.png
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Minho MessagePosté le: Lun 13 Juin 2016 10:39   Sujet du message: Répondre en citant  
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Réponse à Ikorih
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Réponse à Icer
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Réponse à Robin2553
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Quoi de plus déprimant qu'un lundi matin en pleine session d'examens ? J'aimerais pouvoir dire que ce chapitre va vous remonter le moral mais la joie n'est toujours pas au rendez-vous pour ces pauvres Lyoko-guerriers. Ce texte mérite bien un nouvel avertissement.

/!\ Des thèmes assez délicats vont être abordés dans les lignes qui suivent et cela peut être perturbant à la lecture... Ne venez pas dire que vous n'étiez pas prévenus !



Chapitre 11 : Pulsions malsaines



-Élisabeth-

Ça ne va pas. Pas du tout même. Mon journal n'est pas prêt et j'avais promis à mes futurs lecteurs — ils sont déjà tellement que je n'ai même pas pris la peine de les compter — que le premier numéro de La face cachée de Kadic serait bientôt en vente pour la modique somme de six euros par exemplaire. Mais il y a un problème et de taille : je n'ai pas assez d'informations croustillantes. À ce train-là, il n'y aura pas de premier numéro avant des mois ! J'ai donc trois options :
A) Trouver le scoop de l'année. (Plus facile à dire qu'à faire...)
B) Provoquer sciemment un événement pour obtenir le scoop de l'année. (À appliquer si l'option A n'est pas validée.)
C) Inventer une histoire qui fera vendre en faisant passer ça pour le scoop de l'année. (À utiliser seulement en cas de dernier recours.)
En bref, tout se résume à ce fameux « scoop de l'année » que je dois impérativement dégoter.

Tamiya est toujours sur Paul Gaillard, résultat nul... pour le moment mais je lui ai ordonnée de ne pas lâcher l'affaire. Il m'a ridiculisée et, malgré sa vie à priori inintéressante, je suis sûre qu'il a des secrets qu'il ne voudrait pas voir en première page du journal de l'école. Tout le monde en a après tout donc pourquoi pas lui ? Je ne peux pas faire fausse route, mon instinct est infaillible et je suis certaine que j'obtiendrai ma vengeance d'une manière ou d'une autre.

Milly surveille de près les professeurs de l'établissement, qui n'a jamais rêvé de connaitre tous les petits détails sordides de leurs aventures extra-scolaires ? Sans grands résultats malheureusement... J'étais pourtant certaine que Madame Hertz avait une double vie mais on dirait que je me suis trompée... J'oubliais, j'ai toujours raison ! Elle cache donc aussi quelque chose, c'est juste qu'on ne l'a pas encore découvert mais ça ne saurait que tarder ! Sinon, j'ai toujours quelques clichés de mon père dans différentes situations pour le moins... incongrues mais il ferait recruter un nouveau rédacteur en chef si jamais ces photos se retrouvaient dans mon journal. Tiens tiens, encore un moyen de pression que je pourrais utiliser à mon avantage... Quoique ma mère suffit amplement, pourquoi se fatiguer quand ce chantage affectif fonctionne à merveille ?

Feu rouge, va falloir attendre avant de pouvoir emprunter le passage piéton. Je bouillonne intérieurement, pas de temps à perdre avec de telles futilités ! Franchement, je traverserais bien si le flot de voitures n’était pas si intense. Je vais perdre dix minutes de ma vie — bon ok, c'est sans doute seulement deux mais ça parait beaucoup plus long — à attendre bêtement sur le trottoir avec une question en tête : qui ose faire patienter Sissi Delmas ? Si seulement je pouvais avoir une entrevue avec le créateur de cette stupidité, je le réduirais en miettes...

Une lumière verte finit par illuminer la silhouette du piéton en mouvement que tout le monde connait et je me dirige droit vers mon objectif, tout en faisant claquer de rage mes talons sur le sol pollué de la capitale. C'est assez rare que je me rende dans le centre pour une raison autre que le shopping mais je tiens peut-être une piste et je vais m'en occuper personnellement de celle-là...

C'est Max qui m'a donnée l'idée. La première qui l'a rencontré au Royal Hospital n'est autre que ma nouvelle meilleure ennemie : Charlotte. Pourquoi ? C'est ce que je me suis sentie obligée de demander. Apparemment, elle aurait entendu parler de lui lors d'une de ses nombreuses visites à son père qui se remet doucement d'une lourde opération. Tout de suite, j'ai su qu'il y avait quelque chose à creuser ! J'ai déjà le titre : « Un père délaissé par sa fille au profit d'un parfait inconnu ! » En effet, comment pouvait-elle encore passer du temps avec lui si elle était toujours fourrée avec Max ? Je sais que les gens vont la voir d'un autre œil si un tel article venait à voir le jour. Le cercle familial est facile à critiquer pour les gens qui ne connaissent pas toute l'histoire et c'est pour ça que je me suis toujours efforcée de préserver les apparences avec mon père.

Je pénètre dans le hall bondé de l'hôpital et je pousse un soupir de mécontentement en voyant la file s'étendant de la réception au centre de l'ovale accueillant visiteurs et patients. Va falloir que j'attende comme n'importe qui et ça m'énerve profondément car on ne mélange pas les torchons et les serviettes en temps normal. En plus, je déteste cet établissement morbide. Je me suis baladée une fois dans les couloirs des soins intensifs lorsque j'étais plus jeune et, même si quelqu'un me payait pour le faire, il y a peu de chances que je réitère l'expérience. Des couloirs hideux remplis de cages aux portes ouvertes mais les prisonniers ne peuvent pas s'échapper, c'est bien ça l'ironie. Reliés à toutes sortes de tuyaux et de machines, ils sont coincés en espérant un avenir meilleur qui finira généralement par leur glisser entre les doigts, même en cas de guérison. Je pense sincèrement qu'il faudrait leur injecter le premier poison venu, ça ferait moins de gens sur notre Terre surpeuplée et plus de ressources pour les gens qui sont vraiment importants. Bien sûr, si je me retrouve dans la situation, j'aimerais qu'on me soigne mais ça ne devrait être offert qu'à quelques privilégiés dans mon genre. Pourquoi perdre de l'argent à sauver des personnes qui ne vont rien apporter d'exceptionnel à la collectivité ?

D'ailleurs, ça fait déjà plus de trois minutes que j'attends, c'est beaucoup trop ! Je décide alors de dépasser tout le monde en utilisant l'excuse du siècle : « Mon grand-père est mourant... » Yeux larmoyants quitte à faire couler légèrement mon mascara et le tour est joué. Même avec un maquillage approximatif, j'ai plus de classe que l'ensemble des gens présents dans la salle... et plus de neurones visiblement.

« Dans quelle chambre se trouve Monsieur Wicht ? »

J'ai été droit au but et je peux voir que ça ne plait pas à cette misérable employée, elle est sûrement en train de se faire un monologue intérieur sur la politesse des jeunes d'aujourd'hui. C'est son boulot après tout, elle devrait être habituée !

« Je suis désolée, dit-elle après avoir brièvement consulté son ordinateur. Nous n'avons pas de patient répondant à ce nom dans notre établissement.
— Est-ce que vous pouvez vérifier une nouvelle fois ? W-I-C-H-T ?
— Bien sûr. »

Elle a accompagné sa phrase d'un faux sourire composé de dents jaunes dégueulasses, pourquoi ouvre-t-elle la bouche avec une dentition pareille ? Ça devrait être interdit...

« Il n'y a vraiment personne... Vous êtes certaine que vous avez épelé le nom correctement ? »

Évidemment, je ne suis pas demeurée à ce point ! Je ne prends même pas la peine de lui répondre et quitte à grands pas le bureau de cette idiote. Comme toujours, j'avais raison : il y a quelque chose de louche derrière cette histoire. Cette Charlotte n'a jamais évoqué son nom de famille à qui que ce soit et j'ai dû aller fouiller son dossier d'inscription dans le bureau de mon père pour découvrir son identité complète... Est-ce qu'elle aurait pu mentir sur ça aussi ?

***


Je débarque dans leur chambre sans même frapper à la porte, tout ce qui se trouve à Kadic m'appartient de toute façon. Évidemment, il fallait que j'arrive en plein milieu d'une énième dispute entre les deux filles.

« J'ai passé deux nuit entières sur ce matelas pneumatique, c'est ton tour maintenant !
— Dans tes rêves, réplique Aelita. C'est ma chambre à la base. Si ça ne te plait pas de dormir sur le sol, tu peux partir !
— Quand je pense qu'on m'avait dit que t'étais la gentille fille de l'école...
— Tes informations ne sont pas à jour, déclarai-je sèchement en la regardant de haut en bas. J'ai besoin de te parler dans un endroit calme, tu veux bien nous laisser Aelita ? »

L'intéressée me fusille du regard et je comprends instantanément que ça ne va pas être possible.

« Je plaisantais bien sûr, ajoutai-je pour détendre l'atmosphère. On va aller dans le couloir, ça sera tout aussi bien. »

Je me retiens d'éclater de rire en quittant la pièce partagée par les deux ennemies, elles ne savent pas qui est la responsable de cette querelle stupide... Mon père avait commandé de nouveaux lits au début de l'année et ils sont maintenant entreposés dans le grenier. J'avais promis à Jim de m'occuper de l'installation des nouveaux et c'est ce que j'ai fait : je me suis empressée d'installer un matelas pneumatique dans la chambre des deux filles en prétextant un manque de mobilier. Je savais que ça allait finir par être une source de conflits et Jim n'a toujours pas remarqué mon petit manège, c'est parfait !

« Comment ça va Sissi ? Tu es ravissante aujour...
— Allons droit au but, je n'ai pas envie d'entendre tes hypocrisies. Je sais que tu n'es pas celle que tu prétends. »

Sa réaction est parfaitement calculée, c'est simple : elle ne laisse rien transparaître. Je peux juste constater un léger froncement de sourcils mais l'expression faciale reste plutôt neutre. Elle sait vraiment contrôler ses émotions... et celles des autres par la même occasion !

« Je ne vois pas de quoi tu parles.
— Je sais que ton père n'est pas vraiment à l'hôpital et que tu as inventé toute cette histoire. Max va vraiment être déçu quand il l'apprendra ! Mais il n'a pas besoin de le savoir... Si tu me confies la véritable raison qui se cache derrière ces visites régulières, je garderai le secret.
— On sait toutes les deux que tu n'es pas digne de confiance. »

Elle n'a même pas pris la peine de nier, j'ai donc visé juste ! Elle baisse le regard le temps de lisser les plis de son jeans extra-slim avant de pointer son index dans ma direction.

« Ça ne sert à rien de me menacer, poursuit-elle avec une réelle agressivité dans la voix, je n'ai pas peur de toi et tes petites combines minables sont inutiles, tu n'arriveras à rien. Dis-lui ce que tu veux, tu ne le connaitras jamais aussi bien que moi ! »

Alors que je m'apprête à répliquer, elle retourne dans sa chambre et claque la porte. Intéressant... Même si je n'ai pas obtenu toutes les réponses que je cherchais, elle commence à montrer son vrai visage. Le masque de la fille qui me complimentait à tout bout de champ pour me retourner le cerveau commence à se fissurer... Dès notre première rencontre, j'ai su qu'elle allait devenir un sacré problème et je ne me suis pas trompée ! Après cette discussion animée, j'ai une seule certitude : cette Charlotte va regretter d'avoir mis les pieds à Kadic !


-Max-

« Madame Hertz a fini par accepter elle aussi. C'est donc officiel : vous êtes autorisés à passer votre session d'examens en janvier. »

Je fais immédiatement un clin d'œil à Charlotte et remercie vaguement le proviseur, je n'ai toujours pas pris l'habitude de l'appeler « Papa » car je ne le considère pas encore comme mon père. Faut préciser que Sissi ne se comporte pas vraiment comme ma sœur non plus... Cette dernière nous attend d'ailleurs à la sortie du bureau mais Charlotte l'ignore superbement et continue sa route.

« Alors ?
— C'est bon, pas d'exams en décembre pour moi !
— Je te l'avais dit ! Maintenant, je peux utiliser cet argument pour reporter la session de tous les élèves de Kadic. Il n'y a pas de raison que vous soyez privilégiés, affirme-t-elle avec un sourire malicieux.
— Tu as toujours une idée derrière la tête !
— Tu n'as pas idée à quel point... »

Je me doutais bien qu'il y avait un intérêt caché derrière sa volonté apparente de m'aider dans ma requête, il y en a toujours un avec Élisabeth Delmas.

« Comment ça s'est passé à l'hôpital ? Je n'ai pas eu la chance de te voir hier soir pour que tu me racontes.
— Je suis toujours occupée le samedi soir, va falloir t'y faire !
— Tu n'as pas répondu à ma question. Charlotte avait l'air de râler, j'espère que tu n'as rien à voir avec ça.
— Bien sûr que non ! réplique-t-elle d'un ton offusqué. Je n'ai pas pu rendre visite à son père, faudra que je trouve un autre scoop. Mais j'ai vraiment apprécié tes renseignements.
— Tu sais, bredouillai-je, je n'ai pas fait ça pour nuire à Charlotte. C'est mon amie après tout.
— Ne dis pas de sottises ! Tu n'as rien fait de mal.
— Si tu le dis...
— Mais ne tente pas de faire la même chose avec moi, menace-t-elle. Tout ce que je te dis doit rester confidentiel. Sinon, je reprends tout ce que je t'ai donné !
— Voyons Sissi, tu sais bien que je ne te trahirai jamais.
— J'espère bien ! Tu vas le regretter amèrement si tu essayes... »

Même si je l'apprécie, je dois avouer qu'elle est un peu flippante quand elle commence à me regarder de cette façon. Elle est trop possessive, ça pourrait être un problème... Il faut la rassurer, prétendre qu'elle est la plus importante à mes yeux.

« Aelita m'a invité pour l'après-mi...
— Tu ne penses tout de même pas que je vais te laisser y aller ! »

Pas besoin d'une mère, Sissi remplit ce rôle à merveille...

« J'ai refusé.
— Tu aurais dû accepter et lui poser un lapin, ça aurait été plus drôle.
— Ce n'était pas un rencard, Jérémie voulait venir aussi.
— Quoi ?!
— Oui, ils voulaient tous les deux me montrer quelque chose et...
— Appelle-les tout de suite !
— Mais je pensais que...
— Fais ce que je te dis ! S'ils sont tous les deux ensemble, c'est l'occasion de faire un article sur leur relation actuelle. Je veux que tu ailles avec eux et que tu me racontes tout par après.
— Si ça peut te faire plaisir...
— T'es vraiment le meilleur. »

Elle m'embrasse au coin des lèvres et je sens mes joues s'enflammer.

« Tu peux même tout enregistrer, ça serait vraiment utile pour... »

Elle continue à parler mais je n'écoute plus. Elle m'entraîne dans un jeu dangereux et je ne suis pas certain que ce soit compatible avec la quête que je m'efforce tant bien quel mal d'accomplir...

***


Aelita me fixe de ses yeux émeraude mais je suis trop bouche bée pour répondre. Cela fait beaucoup d'informations à digérer en une fois...

« Est-ce que tu acceptes de nous aider ? demande Jérémie, vissé sur le siège jouxtant l'imposant ordinateur.
— Vous voulez que j'essaye d'entrer en contact avec... un autre monde ?
— On a besoin de réponses, déclare Aelita. Sans toi, il y a peu de chances que l'on ait accès à cette réalité alternative...
— À condition que toute cette histoire soit bien réelle, s'empresse d'ajouter le blondinet à lunettes. Nous n'avons pas de preuves tangibles, seulement ce carnet...
— Qu'Aelita a brulé, complétai-je d'une voix faible. Ça aurait pu rendre votre récit plus crédible car j'ai quand même du mal à y croire.
— Ça peut paraître invraisemblable mais c'est la vérité. On t'a pourtant tout montré : le Supercalculateur, les scanners, l'Holomap,... Qu'est-ce qu'il te faut de plus ?
— Découvrir le monde virtuel par moi-même j'imagine. Comment vous l'appelez encore ? J'ai déjà oublié...
— Lyoko.
— Quel nom bizarre... »

Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à ça... Quand ils m'ont emmené dans ce bâtiment désaffecté, j'ai tout de suite cru que c'était un repaire de junkies. Les Einstein qui se droguent ? Ça me semblait impensable mais le lieu était vraiment trop révélateur. Et puis, ça aurait expliqué les sautes d'humeur incessantes du couple... Je me voyais déjà révéler à Sissi l'information qui aurait choqué tout le monde à Kadic. Mais les deux cerveaux de l'école semblent avoir une autre forme d'addiction : un univers fantaisiste rempli de monstres obéissant au doigt et à l'œil d'un mystérieux programme multi-agent. Pas sûr qu'elle va avaler ça...

« Tu es prêt à descendre en salle des scanners pour le grand plongeon ?
— Seul ? Il va se faire démolir, précise Jérémie d'une voix glaciale.
— Vu que ce n'est pas toi qui va te virtualiser, je vais l'accompagner.
— Je pensais que tu ne voulais plus mettre les pieds sur ce monde virtuel, déclarai-je en voyant l'expression éberluée de son ex. Tu changes d'avis si rapidement, c'est dur à suivre...
— Erreur ! J'ai dit que je ne voulais plus désactiver les tours mais rien ne m'empêche de t'aider à contacter tes proches.
— Je ne me souviens même pas d'eux...
— En tout cas, il est hors que de question que tu y ailles sans protection Aelita. Je n'ai pas envie que tu finisses encore dans les tentacules de la Méduse...
— Je sais me défendre.
— Mouais... Je préfère quand même demander aux autres de venir vous prêter main forte.
— Si tu insistes... Appelle Ulrich et Odd.
— Et qu'est-ce que tu fais de William ? Je l'ai déjà mis une fois de côté et ça ne s'est pas très bien terminé... »

Une ombre passe sur le visage de Jérémie et il se mord la lèvre inférieure avant de poursuivre :

« Un combattant en plus ne peut pas nous faire de mal.
— Pas question ! Un débutant, dit-elle en me désignant du menton, c'est déjà bien assez. Je n'ai pas envie de jouer la babysitter.
— Comme tu veux... Mais tu en assumeras les conséquences s'il vient se plaindre. »

Sur ces mots, l'informaticien sort son portable et s'éloigne de nous. Si seulement mon hypothèse de la drogue s'était avérée correcte ! Au lieu de se défoncer dans l'usine, on va se faire défoncer sur Lyoko, ça risque d'être vachement moins drôle. Aelita me regarde d'un air inquiet, elle a dû remarquer que je suis terrifié à l'idée d'être confronté à cette réalité alternative. J'aurais dû tout lui révéler tant qu'il était encore temps, peut-être qu'on n'en serait pas là...


-William-

« Merci Vitaline, c'est super sympa ! »

Mon enthousiasme ne sonne pas trop faux. Comme toujours, j'ai été convaincant. J'avais vraiment besoin d'eau fraiche et le liquide trouble provenant des robinets du collège ne m'inspire pas vraiment confiance. J'exagère un peu, ça doit sûrement être potable. Parano et angoissé pour un rien, voilà ce que je suis devenu. Heureusement, personne à Kadic ne semble l'avoir remarqué. Faut dire que j'ai beaucoup surjoué. Je n'ai eu de cesse de vanter mes talents depuis mon arrivée, à tel point que les élèves sont persuadés d'avoir affaire à un gars trop sûr de lui... alors que c'est tout l'inverse. Est-ce que je mérite un Oscar pour le rôle permanent qui est en train de prendre le pas sur ma véritable personnalité ?

À vrai dire, ça n'a pas été très compliqué de me faire passer pour le vantard de service. J'ai eu un très bon modèle : l'autre William. Qu'est-ce que j'entends par là ? C'est simple : l'autre William, c'est celui qui faisait rire ses camarades de classe en un clin d'œil. L'autre William, c'est celui qui était capable de parler normalement à quelqu'un sans se méfier d'éventuelles intentions cachées. L'autre William, c'est celui qui n'a pas été brisé par la folie humaine.

Un frisson me parcourt le corps et je remonte mécaniquement la fermeture éclair de mon gilet. J’ai perdu tout ce qui me permettait de tenir : Amy, Yumi et mes pilules. J'ai dû quitter la première pour protéger le secret de la bande, la deuxième a disparu et j'ai dû renoncer aux médicaments qui m'abrutissaient. Mais ça me manque, je me sentais si bien à proximité de ces sources de bonheur. Qu'est-ce qu'il me reste maintenant ? Pas grand-chose...

Faux, j'ai toujours l'enregistrement vidéo de ma dernière consultation. C'est peut-être une bien maigre consolation mais je dois m'y raccrocher. Instantanément, je repense à cette conversation qui m'a mis si mal à l'aise.

« Est-ce que tu en as parlé à quelqu'un ? »

Je sais qu'elle ne va pas être satisfaite par ma réponse. Après quelques secondes de silence gênant, je finis par lui dire la vérité.

« Je sais que tu considères ça comme une étape cruciale de mon traitement mais j'en suis incapable... C'est encore trop récent, j'ai besoin de plus de temps. »

Les yeux dorés d'Amy s'obscurcissent et je me sens vraiment minable, je l'ai encore déçue.

« Tu n'as même pas évoqué le sujet ? gronde-t-elle en m'adressant un regard assassin. Tu étais déjà censé le faire il y a plusieurs semaines... Tu n'avanceras jamais si tu n'es pas en paix avec toi-même. Ce lourd ressenti que tu as accumulé au fil du temps peut exploser à tout moment. Crois-en mon expérience, le choc sera rude si tes proches ne sont pas au courant.
— Pour la première fois, j'ai réussi à prononcer le lien familial qui nous unit devant... un rival qui est maintenant un ami.
— Qu'est-ce que tu lui as dit ?
— C'était bref : "Mon oncle travaillait sur les chantiers, j’allais souvent avec lui pendant les vacances." J'ai réussi à rester calme et je n'ai rien laissé transparaître. Si j'arrive à faire ça, je devrais être en mesure d'expliquer un jour ce qui m'est arrivé tout en avouant mon véritable nom de famille, non ?
— Ce n'est pas suffisant mais c'est déjà un progrès. Même après toute cette histoire, il est et restera ton oncle pour toujours. »


Ma tête brûle, pourquoi Amy a-t-elle retourné le couteau dans la plaie ? J'ai ce nom gravé dans ma chair, ce nom immonde que tout le monde connait et qui me répugne. Le changement d'identité n'a pas été facile mais c'était indispensable. Comment vivre normalement quand tout le monde te considère comme un monstre dès que tu te présentes ? Dunbar, c'est débile mais ça passe. Toute ma famille a dû compléter une tonne de paperasses mais j'aurais été prêt à n'importe quel sacrifice pour ne plus être associé à ce sombre individu.

Les souvenirs déferlent dans ma tête. J'essaye de ne pas y penser mais certains détails sont inoubliables... Ses cheveux châtains, sa mâchoire carrée, son sourire charmeur, sa barbe bien taillée et ses yeux bleus qui inspiraient tant confiance, l'homme idéal selon tous ses proches. Mais ce n'était qu'apparence, un manipulateur de première classe se cachait derrière cette beauté captivante.

J'ai passé les meilleurs moments du monde avec lui. Il m'a tant appris. Ma première fois en piscine sans brassards, c'était avec lui. Le dimanche après-midi à la pêche, c'était avec lui. Les châteaux de sable à la plage, c'était avec lui. Tous ces instants si précieux à l'époque... J'ai un goût amer en bouche quand j'y repense.

J'ai commencé à avoir des doutes le soir de Noël 1998. Comme toujours, mes parents étaient partis sous le soleil des tropiques et mon père m'avait refilé à son frère pour toute la durée du voyage. Nous nous étions amusés dans la neige toute la journée avec Scooby, le fidèle labrador de mon oncle. Nous avions construit un igloo, le dôme de poudre blanche était vraiment parfait. Après avoir pris quelques photos avec notre chef d'œuvre, nous sommes rentrés à l'intérieur pour profiter d'un bon chocolat chaud. Mais ce liquide sucré n'a pas réussi à me réchauffer. Mes vêtements étaient trempés et le feu de bois n'était pas suffisant pour le petit garçon frigorifié qui grelottait sans arrêt, il faut dire que le manteau gorgé d'humidité n'aidait pas vraiment. C'est là que tout a dérapé.

L'eau bouillante m'attendait dans la baignoire et je n'ai pas bien compris pourquoi mon oncle voulait absolument m'aider à prendre mon bain. À sept ans, j'estimais être capable de me débrouiller tout seul. Le malaise a grandi en moi dès l'instant où j'ai rejoint mon lit. Pendant qu'il passait le savon sur toutes les parties de mon corps, j'ai vu dans son regard une lueur inhabituelle, vraiment... malsaine, je pense que c'est le mot le plus adéquat. Si ça n'avait pas été mon oncle, j'aurais presque pu croire qu'il s'agissait de caresses !

Quand mes parents m'ont récupéré deux jours plus tard, rien n'avait changé dans son comportement. Il était toujours aussi gentil avec moi, comme si cette étrange soirée n'avait jamais eu lieu. Les années passant, j'ai commencé à ressentir une peur maladive à chaque réunion de famille. Pourtant, je me suis convaincu que j'avais tout imaginé, une telle abomination était juste impossible. Si vraiment il s'était passé quelque chose de grave ce soir-là, il m'aurait sûrement intimé au silence. « Ça sera notre petit secret... », c'est bien ça qu'ils disent dans les films ? Pourtant, il n'a jamais émis aucune parole douteuse, même pas le moindre petit mot qui aurait pu m'aiguiller sur ses véritables intentions. Est-ce que ce langage corporel déviant était le reflet d'un certain déséquilibre intérieur ? Je me suis posé cette question toute ma jeunesse...

À cette époque, mon oncle était littéralement parfait aux yeux de tous. Le cœur sur la main et ami avec absolument tout le monde, je savais que mes paroles pouvaient ruiner sa vie. Mon mutisme a duré quelques années et j'ai fini par ressentir le besoin de me confier à quelqu'un lors du second trimestre de ma sixième. Je ne voulais certainement pas en parler avec lui, il aurait été extrêmement blessé par mes accusations. Mon champ d'action était limité. C'était hors de question que j'évoque le sujet avec mes parents et je reste persuadé qu'ils ne m'auraient pas été d'une grande aide. Il me fallait trouver un confident qui soit extérieur au cercle familial et en qui je pouvais avoir confiance. J'ai d'emblée éliminé les adultes de mon entourage. Quand on crie au loup, ça peut engendrer des conséquences irrémédiables...

J'ai finalement décidé de choisir une élève de l'école. J'avais un grand groupe de potes grâce à l'équipe de foot du collège mais c'était des pré-ados immatures et peu enclins à comprendre une situation si délicate. Je me suis donc tourné vers Lucie, mon amie d'enfance... avec qui j'ai rompu tout contact aujourd'hui. Je me suis lancé lors de la fête d'anniversaire d'Alex, le gars populaire de notre classe. La soirée battait son plein dans la salle bondée de jeunes surexcités et j'ai entrainé Lucie à l'extérieur. Ce n'était peut-être pas l'instant le plus adéquat mais je reportais sans cesse l'échéance et il fallait bien que je crache le morceau un jour ou l'autre. Il n'y a jamais de bon moment pour aborder ce genre de sujet de toute façon... Nous nous sommes assis dans l'herbe sous un ciel rempli d'étoiles qui brillaient de mille feux et j'ai commencé mon récit. C'était très difficile, je ne souhaite à personne d'avoir à avouer un tel secret un jour.

Néanmoins, les mots sont sortis tout seul et le poids accumulé sur mes épaules de collégien a fini par s'alléger. Après avoir prononcé la dernière syllabe, je me suis senti si soulagé. Je n'oublierai jamais les paroles qui sont sorties de la bouche de ma confidente : « Je suis sûre que c'est juste un énorme malentendu. Ça n'arrive pas aux garçons, il n'y a que les filles qui doivent craindre les prédateurs sexuels. » Sur le coup, ça m'a semblé être la vérité universelle. J'ai donc fini par bâillonner la voix intérieure qui me hurlait d'agir et j'ai laissé tomber l'affaire. Avec le recul, j'aurais dû réaliser que Lucie était une hypocrite dépourvue de cervelle. C'est de sa faute si j'ai tout perdu, il me suffit de regarder les cicatrices pour repenser à sa trahison. J'ai fait confiance à la mauvaise personne et cette erreur de jugement a eu de lourdes conséquences... Maintenant, c'est trop tard pour revenir en arrière.

« William ? »

Brusque retour à la réalité. Alors que j'errais sans but dans la cour, Ulrich a fait son apparition, les mains dans les poches et un petit sourire aux lèvres.

« Mission sur Lyoko, tu viens avec nous cette fois. »


À suivre : Panique virtuelle

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Ikorih MessagePosté le: Mar 14 Juin 2016 08:23   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Citation:
le mythe de William le guerrier va en prendre un coup.

*regard menaçant*
Citation:
Quoi de plus déprimant qu'un lundi matin en pleine session d'examens ?

tg.
Citation:
/!\ Des thèmes assez délicats vont être abordés dans les lignes qui suivent et cela peut être perturbant à la lecture... Ne venez pas dire que vous n'étiez pas prévenus !

....Ah ben voilà fallait le dire! *Ikorih rush lire*

Un focus Sissi. Coooool en général ça donne des trucs bien (smirk)
La double vie de Mme Hertz est évidemment à chercher dans l'électrocution de chatons. Autrement, j'ai bien aimé le caméo du feu rouge, c'est un point de réalité tout con qui aide à se rappeler que le personnage en introspection est quelque part, et pas que dans sa tête.
De la part de la communauté des mecs à cheveux longs, je valide l'idée de creuser sur le passé de Charlotte et OH SURPRISE C'EST DU FLAN. Je mise sur le flan total et non pas sur le flan du nom de famille personnellement. Déjà parce que je vois pas une fille comme Charlotte déballer, même à Max (surtout?) un vrai élément de son background familial, qui s'assimile ici à un point faible. D'autant plus que ici, ça peut quand même produire le côté apitoiement, surtout chez un boulet comme Max Stones. "Oh la pauvre son papa il est à l'hôpital".
Tout ceci n'a donc qu'un objectif : relancer le "que foutait-elle là bordel?". Si ça se trouve, elle est elle aussi barrée de l'autre monde et cherche un moyen de revenir ou au contraire de rester là, en s'assurant que Max n'aura pas envie de se barrer non plus. Enfin, faudrait déjà qu'on soit sûrs que cet autre monde existe!
Mais je digresse graisse!. Revenons à Sissi. Et une mention spéciale pour le coup de pute du matelas et de "mon grand père va mourir Sad". Y a de l'idée!

Le focus de Max, en soit, est un peu plan plan, de part la nature du personnage. Il est un peu légumineux mais pas autant qu'il en avait l'air, notamment parce qu'il se rend compte qu'il est entouré de pétasses. Son principal intérêt est d'être un focus en scénarium qui permet à l'intrigue de progresser.
Oh wait, il y a cette phrase sur laquelle j'étais passée sans m'en rendre compte :
"la quête que je m'efforce tant bien quel mal d'accomplir... "
Ceci va dans le sens de l'existence du monde parallèle :') Sauf s'il parle de retrouver la mémoire mais ça ne PEUT PAS être ça parce que ça ruine trop d'interrogations.
La vision d'Aelita et Jérémie en junkies était marrante, tout comme le "bon bah au lieu de se défoncer, on va se faire défoncer".

Focus suivant, William, avec l'écho de ta mise en garde qui résonne de façon inquiétante dans les environs...
"L'autre William, c'est celui qui n'a pas été brisé par la folie humaine."
Sans déconner arrête de le faire parler comme ça dans ces clichés mélodramatiques, même moi j'ai envie de lui coller des baffes :c
Lorsque l'enregistrement de la conversation démarre et qu'on aborde le sujet de son oncle, je me dis que peut-être le vrai nom de famille de Willy aura une importance par la suite, surtout avec le "ce nom immonde que tout le monde connaît". Mais surtout, et je suis fière de mon coup, j'ai cramé l'affaire de pédophilie au "Même après toute cette histoire". ANTICIPATION POH POH POH
*interruption momentanée du commentaire le temps qu'Ikorih arrête de gueuler comme un supporter de foot*
Ma dernière remarque ira à Lucie. Je commençais à chercher à quelle fic on aurait une référence aujourd'hui mais Le Poids des Souvenirs ne peut que s'imposer. Sauf si c'est une mode de mettre une Lucie comme pote de William. Sauf que celle là est bien conne. Mais elle était là pour ça.

Et sinon je n'ai pas de dent contre toi, le background de William c'est un élément très cool à manier (a)

En passant : cette fic, c'est plus un What If, c'est un putain d'enchaînement de dominho.
(Il fallait que je la fasse. J'imagine qu'un chaton est mort quelque part, électrocuté par Mme Hertz, pour expier cette blague)
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Theoph69 MessagePosté le: Mar 14 Juin 2016 11:05   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 20 Avr 2016
Messages: 142
Localisation: Sûrement devant mon pc, à tuer du kevin !
Salut, je ne vais pas reprendre ce qu'a dit Ikorih car je suis globalement d'accord avec elle.
J'ai bien aimé la lecture de ce chapitre car il contraste avec les précédents. On entend pas beaucoup parler de Odd mais bon, tu m'avais prévenu. (Au moins tu ne l'as pas encore buté lol). On a pas non plus de focus sur les personnages " source de la série "
(Ceux de la saison 1 : Yumi Ulrich Odd et Jérémie)
Je trouve ça particulièrement intéressant car ça prouve bien que tu as décidé de vraiment approfondir les personnages William/Maw/Sissi car ils sont traités de la même manière que le AJOUY (aelita Jérémie odd urlrich yumi) et je trouve ça vraiment bien et c'est ça qui démarque ton texte de nombreuses fanfictions.
J'attends donc avec impatience ton prochain chapitre -et un focus d'ODD grrr- et je te souhaite une bonne journée et une bonne soirée
C'était Theoph69
Peace out !
(Oui je vais vous casser les pieds avec ça)


PS : prend garde au PODVM (private joke)

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Repose en paix Nastia, la Lyokofan la plus gentille partie trop tôt. Je ne t'oublierai pas.
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Minho MessagePosté le: Mer 22 Juin 2016 11:33   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 29 Jan 2016
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Réponse à Theoph69
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Chapitre 12 : Panique virtuelle



-Max-

« Est-ce que tu peux me rappeler le véritable enjeu de la mission ? »

Jérémie retire ses lunettes un bref instant pour les nettoyer avec le bas de son pull. Je ne sais pas s'il fait ça pour se concentrer ou si c'est une forme de mépris vis-à-vis de ma question qui doit lui sembler stupide. En tout cas, ça fait un choc de le voir sans, il a l'air beaucoup moins intelligent que d'habitude. Je comprends pourquoi il ne s'est pas mis aux lentilles de contact...

« Essayer d'établir un contact avec le monde décrit dans le journal de Simon. Tu retrouveras peut-être les tiens comme ça.
— Aelita me soutient depuis le début et elle m'a vraiment prouvé qu'elle tenait à moi. Mais toi, c'est quoi ton intérêt ? Je ne vois pas pourquoi tu m'apporterais ton aide... »

Il croise les bras sur son torse, attitude typique de repli. Il essaye de le cacher mais je pense qu'il ne me supporte pas. Peut-être qu'il veut juste se débarrasser de moi dans le fond...

« Pour ma part, c'est surtout l'occasion de vérifier l'authenticité du carnet qui nous a été envoyé. Je n'exclus toujours pas la possibilité que XANA se cache derrière tout ça depuis le début.
— Et si tout ce que Simon a écrit s'avère vrai ?
— Dans ce cas-là, tu pourras enfin retrouver tes proches. »

Et nous foutre la paix... Il ne l'a pas dit à voix haute mais je sais qu'il l'a pensé très fort. Mais rira bien qui rira le dernier mon cher Jérémie, je suis encore maître de mon destin jusqu'à preuve du contraire.

« On peut y aller maintenant ? râle Aelita, assise dans un coin du labo avec son ordi portable sur les genoux. J'en ai marre d'attendre !
— Tu ne partiras pas sans escorte, je te l'ai déjà assez répété.
— Elle ne sera pas seule, précisai-je pour le taquiner. Tu sais bien que je vais l'accompagner. »

Il me fusille du regard et c'est assez drôle à voir. Sa jalousie est maladive, je ne comprends vraiment pas comment ils ont pu rester ensemble si longtemps.

« Tu ne sais pas ce qui t'attend là-bas donc ne fais pas trop le malin. Je ne vous laisserai pas partir sans Odd et Ulrich, un point c'est tout. Avant que j'oublie, ils ne sont pas au courant pour le journal de Simon. J'ai inventé une pseudo-mission pour qu'ils ne se doutent de rien. »

À peine finit-il sa phrase que l'élévateur s'ouvre pour laisser sortir Ulrich et... un garçon tout de noir vêtu dont j'ai oublié le nom. Aelita et Sissi m'en ont déjà parlé mais je ne lui ai pas encore adressé la parole. Je ne connais pas bien les élèves qui ne sont pas dans ma classe. C'est un prénom commun, pas comme Yumi ou Vitaline, je suis sûr que je peux m'en souvenir...

« William ! »

C'est ça, je peux dire merci à Jérémie pour cette réponse ! Il n'a pas l'air très content de voir ce nouvel arrivant d'ailleurs...

« Qu'est-ce que tu fais ici ? poursuit-il nerveusement. Je pensais que...
— C'est moi qui l'ai prévenu, intervient Ulrich. Je me suis dit que c'était une bonne idée vu qu'Odd est... malade.
— Il n'est malade que pour les cours de Jim habituellement !
— Bref, il n'était pas disponible donc j'ai demandé à William de le remplacer. Il peut nous être utile. Et puis, on l'a accepté dans le groupe, n'est-ce pas ?
— C'est la meilleure ! s'exclame Aelita. Tu l'as toujours détesté et voilà que tu lui proposes de venir quand on n'a pas besoin de lui.
— Tu sais très bien que cette embrouille débile est derrière nous. On va former une équipe du tonnerre sur Lyoko, assure William d'une voix remplie d'excitation.
— On ne t’a pas demandé ton avis. Et n'imagine même pas une seule seconde que Jérémie va te virtualiser.
— Aelita, est-ce que tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? On a voté démocratiquement, déclare Ulrich en insistant bien sur le dernier mot. Il a le droit de faire partie de la bande, c'est bien ce qu'on a décidé ?
— Il a raison, concède le blondinet. J'ai fait l'erreur une fois et je n'ai pas envie de la réitérer. Tu plonges avec les autres William.
— Quoi ? Jérémie, j'aurais déjà Max à gérer ! Ça s'annonçait déjà compliqué avec un débutant, je n'ai pas besoin d'un deuxième ! Écoute, dit-elle en plantant son regard émeraude dans les yeux du ténébreux jeune homme, tu viendras avec nous une prochaine fois mais là, c'est vraiment pas le moment adéquat.
— C'est jamais le bon moment avec toi, réplique-t-il d'une voix faible.
— Il vient avec nous, ce n'est pas négociable. Tu te rends compte de la scène que t'es en train de nous faire ? Laisse-lui au moins une chance de prouver sa valeur sur Lyoko. Et puis, si tu veux un seul nouveau, tu es censée choisir ton ami que tu connais depuis des mois et non pas un étranger qui vient de débarquer ! »

Ça y est, je savais que ça allait finir par me retomber dessus. J'ai du mal à suivre quand même. Sissi m'avait expliqué que ces deux garçons se détestaient à cause de Yumi mais Ulrich semble déterminé à parler en faveur de son rival... Il va falloir que je m'en méfie de ce duo-là. En attendant, je préfère m'écraser pour ne pas remettre de l'huile sur le feu.

« Je t'ai expliqué qu'il était indispensable à notre mission.
— Tu te rends compte que tu m'as annoncé ça par téléphone ! Vous n'aviez aucun droit de le ramener ici sans nous consulter au préalable. Et puis, tu n'as justifié en rien sa présence parmi nous.
— Ce qui est fait est fait, tranche Aelita. Il y a des erreurs des deux côtés. On aurait dû vous en parler avant de recruter Max et tu aurais dû nous prévenir avant de ramener William ici. Il faut qu'on aille de l'avant maintenant.
— Tous en salle des scanners, conclut Jérémie. On a déjà perdu assez de temps et je n'ai pas envie d'y passer la nuit. »

Je vois bien qu'Ulrich a envie de répliquer mais il sait que les Einstein vont esquiver toutes les questions qu'il a en tête. William, très impatient, est le premier à entrer dans le monte-charge. Nous suivons tous le mouvement et, une fois au complet, l'ascenseur se met en branle. J'ai hâte d'être virtualisé mais, en même temps, je suis terrifié à l'idée de quitter ce monde. Au moment où je pensais avoir trouvé un équilibre, ils voudraient me forcer à prendre un nouveau départ ? Ça ne peut pas arriver, ce n'est pas à eux de décider à ma place.

« Il n'y a que trois scanners, il vaut mieux constituer deux duos, c'est plus sûr. Je vais avec William en premier, vous nous rejoignez après.
— Ça me va, répond Aelita. »

Les deux garçons se placent à l'intérieur des tubes argentés et les cloisons se ferment, signe évident que Jérémie vient de lancer la procédure de virtualisation. Je reporte mon attention sur les cheveux roses de mon amie en me promettant de tout faire pour que ce ne soit pas la dernière fois que j'admire ce corps sous son apparence terrestre.

« Tout va bien se passer, je suis sûr que...
— Tais-toi, on n'a pas beaucoup de temps. »

Sur ces mots, elle se jette littéralement sur moi pour m'embrasser fougueusement.


-Ulrich-

Mon avatar se dessine progressivement et je dois avouer que je suis impatient de découvrir l'apparence virtuelle de William. À peine arrivé sur le sol immaculé du territoire banquise, je me retourne pour faire face à mon ami qui est... complètement métamorphosé. C'est un peu exagéré, je le reconnais quand même mais je ne m'attendais pas à un accoutrement pareil. C'est très futuriste, manque plus que le robot qui sera assorti à ses bottes. Il est vêtu d'une tenue composée en grande partie de plusieurs nuances de bleu, ce qui donne un rendu assez contrasté. Il y a d'ailleurs une division relativement nette grâce une sorte de ceinture rouge qui s'enroule autour de sa taille, touche de couleur qui ressort par rapport au reste. Le bas de son uniforme de combat est plus sombre tandis que le haut est plus clair, à l'exception de certaines zones à l'arrière des bras qui approchent le bleu marine, voire le noir. La combinaison semble assez moulante, son torse est d'ailleurs surdimensionné par rapport à la réalité. Enfin, je dis ça mais je ne m'attarde pas sur ses muscles en temps normal.

« T'as pas bientôt fini de me mater ?
— Je suis déçu, j'ai cru que t'allais avoir plus la classe que moi ! Faut croire que je suis indétrônable, plaisantai-je.
— Niveau lame, il y a quand même une sacrée différence. »

C'est vrai que son épée est plutôt imposante mais ce n'est pas l'engin qui fait le guerrier comme on dit. Il est déjà en train de mimer des scènes de combat avec. L'arme semble un peu lourde pour lui mais ça se voit qu'il est très fier de l'avoir. Peut-être qu'il pense que je suis complexé face à l'apparence redoutable de son équipement. En vérité, ça ne me fait ni chaud ni froid. Tant mieux pour lui si ça peut l'aider à devenir performant. Odd aurait sûrement été ravi de le former mais il n'est même pas au courant de notre aventure du jour. J'espère qu'on ne va pas regretter son absence par la suite... Je ne pouvais pas lui demander de venir avec nous, pas après l'état étrange dans lequel il était l'autre jour. Depuis cet accident, il m'évite parce que je sais qu'il a un problème. Je ne pouvais pas prendre le risque de l'emmener avec nous.

« Je voulais te demander, commence-t-il d'une voix hésitante, pourquoi as-tu pris ma défense tout à l'heure ? »

C'est pas croyable ! Il est dans un environnement tout à fait inédit et, au lieu de s'émerveiller, il va réussir à me mettre mal à l'aise avec ses questions. C'est frustrant, j'aimerais bien savoir ce qui se passe dans sa tête. Je suis sûr qu'il est impressionné un minimum mais qu'il essaye tant bien que mal de le cacher.

« Disons que... c'était intuitif. Ça m'a semblé être la seule issue possible, c'était impensable d'effectuer la mission sans toi, surtout que je sais que tu attends ce moment depuis bien trop longtemps. Et puis, c'est ça que Yumi aurait voulu si elle avait été là aujourd'hui. »

En réalité, c'est beaucoup plus compliqué. Mais je ne veux pas évoquer le sujet à voix haute avec Jérémie qui écoute chaque mot prononcé. J'ai fini par réaliser que notre groupe ne fonctionne plus depuis l'arrivée de William. Et pour moi, c'est parce que le couple aux commandes ne lui a pas laissé une seule chance de se démarquer, de s'affirmer en tant que membre de l'équipe à part entière. Mais il y a une autre raison que je n'ai pas envie de dévoiler, il pourrait m'en vouloir. C'est peut-être égoïste mais je ne voulais tout simplement pas me retrouver seul avec Aelita et Max. Ils ont une alchimie étrange qui m'inquiète un peu. Je ne sais pas ce qu'il lui a fait pour qu'elle laisse tout tomber mais je suis certain qu'il n'est pas étranger à son abandon. Bizarre d'ailleurs qu'elle ait accepté de revenir sur Lyoko malgré sa promesse de nous laisser crever à la première tour activée...

« Les voilà ! s'exclame Jérémie. L'avatar de Max a l'air un peu spécial... »


-Odd-

Je déprime. Bon, je n'ai jamais vraiment vécu l'expérience auparavant mais je ne vois pas d'autres explications. J'ai passé ma journée dans la chambre de Charlotte à écouter de la musique en regardant le plafond, il y a quand même un problème... J'ai même pas envie de jouer à la console et encore moins de sortir de mon cocon. Surtout après ma visite au supermarché, j'ai assez de provisions pour rester loin de la nourriture de Vitaline pendant une semaine entière. Enfin, comme je mange plus que la plupart des gens, mon stock sera sûrement épuisé à la fin de la journée... Pas facile d'être un goinfre ! Même si je suis du genre paresseux, j'avais toujours cette envie auparavant, ce besoin même, de faire la première activité possible pour profiter du moment tout en m'éclatant un max. Mais maintenant, j'ai changé et je ne suis pas certain d'aimer la personne que je deviens.

Ce matin, je me suis forcé à sortir pour prendre l'air mais ma promenade dans le parc n'avait pas la même saveur sans Kiwi. Je sais qu'il n'est pas le seul responsable de cette mauvaise passe, il y en a d'autres. Déjà, Aelita et Yumi nous ont tous laissé tomber. La première par son abandon et la deuxième par sa... disparition. Depuis ça, Ulrich est sur les nerfs et c'est insupportable de vivre avec lui. Heureusement, il est souvent à l'extérieur donc la situation pourrait être pire. Après, il y a Jérémie. Lui, je n'ai même pas envie d'en parler. En soi, il ne m'a rien fait et c'est ça le problème : il ne m'a pas adressé la parole une seule fois depuis que je me suis opposé à la décision d'Aelita. Quand je pense que j'étais le seul à le soutenir après son exclusion... Il est censé être intelligent mais on dirait que ses sentiments passent avant tout et il y a de grandes chances qu'on fonce droit dans le mur avec leurs choix stupides. Surtout que je sais très bien que si je lui donne des conseils stratégiques, il ne va pas m'écouter. On ne m'a jamais fait confiance à ce niveau-là...

Je recommence à m'apitoyer sur mon sort, c'est pas bon ça. Pour cesser d'être le Calimero de service, une solution : j'ai besoin d'une bonne dose d'action pour me changer les idées ! Une petite escapade sur Lyoko pourrait m'apporter l'énergie qui me manque cruellement ces derniers temps, j'ai toujours adoré le monde virtuel. Là-bas, l'objectif était toujours à ma portée. Il suffisait de dégommer quelques monstres pour sauver l'humanité ! Dommage que cette période appartienne désormais au passé...

« Odd, va falloir que tu bouges. »

Je coupe la musique avant de reporter mon attention sur ma petite-amie.

« Qu'est-ce que tu veux ? grommelai-je.
— Il faut que j'alimente mon blog et je n'ai pas encore posté de clichés de ma chambre. Mes photos ont toujours plus de succès quand je suis dessus donc j'aimerais bien que tu en prennes une du lit d'Aelita recouvert de mes nouveaux vêtements et je prendrai la pose au centre. Il faut qu'on fasse ça avant qu'elle ne revienne. »

Je soupire mais elle fait semblant de ne pas l'avoir remarqué. Parfois, j'ai du mal à trouver ma place entre ses fringues, son maquillage et son Skyrock sur lequel elle poste régulièrement sous le pseudonyme cutie93. Ça ne me plait pas vraiment mais elle m'a bien fait comprendre qu'elle savait parfaitement gérer sa vie virtuelle. J'ai surtout remarqué qu'elle apprécie plus que tout le semblant de popularité que ça lui procure.

« C'est la panique sur la toile quand je poste une nouvelle photo, poursuit-elle en installant les différents accessoires de mode à l'endroit approprié. Je reçois tellement de propositions, mon avenir de mannequin est assuré. Maintenant, il me reste à choisir la marque qui offre le plus. C'est toujours valorisant de se sentir... »

Je n'écoute même plus, c'est toujours le même discours et je commence à le connaitre par cœur. C'est son défaut, elle s'aime un peu trop je pense. Mais je peux m'estimer chanceux, c'est le seul aspect négatif de sa personnalité. Si l'on enlève ce défaut, elle est parfaite. Une fille à la plastique de rêve qui est digne de confiance, ça ne court pas les rues. Il y a déjà quelques élèves qui ont essayé de lui faire des avances, notamment ce dragueur de Théo Gauthier, mais elle les a tous remballés. Alors que je suis perdu dans mes pensées, quelqu'un frappe à la porte de manière plutôt timide, c'est presque inaudible en fait. Sûrement pas Jim mais je me glisse quand même sous le matelas d'Aelita au cas où, je ne suis pas censé me trouver ici... Charlotte va ouvrir et j'entends la voix si reconnaissable de Milly résonner dans la pièce.

« Désolé de te déranger mais Madame Weber voudrait que tu m'accompagnes à son bur...
— C'est qui celle-là encore ?
— La secrétaire de Monsieur Delmas.
— Pourquoi est-ce qu'elle veut me voir ? demande ma copine d'un air étonné.
— Quelques papiers à signer apparemment et c'est urgent !
— Ok, je te suis. »

J'attends quelques minutes avant de sortir de ma cachette et étirer mes muscles douloureux, je n'étais vraiment pas dans une position confortable là-dessous. Alors que je m'apprête à poser la main sur la poignée, je réalise que celle-ci pivote et je me retrouve instantanément face à... Sissi ?

« Qu'est-ce que tu fous là ?
— C'est plutôt moi qui devrait demander ça, tu n'es pas dans le bon dortoir !
— Tu n'as rien à faire ici Sissi ! En ce qui me concerne, j'étais juste venu récupérer les écouteurs que Charlotte m'avait empruntés.
— Épargne-moi tes mensonges ! dit-elle en me bousculant pour entrer. Et va voir ailleurs si j'y suis, je n'ai pas besoin de toi dans les pattes. J'ai déjà eu assez de mal à me débarrasser de la tarée qui te sert de copine.
— Alors Madame Weber et Milly c'était encore un de tes plans foireux ?
— Bravo, tu t'es fait greffer un cerveau récemment ?
— C'est pas du jeu de reprendre mes répliques ! Tu dégages d'ici maintenant ou je vais chercher Jim !
— Si tu fais ça, je te jure bien que je te fais renvoyer de Kadic, menace-t-elle avec une lueur de défi dans les yeux.
— Pour quel motif ? ironisai-je. Je n'ai rien fait de mal !
— Tu cumules les conneries depuis le début de l'année et tu sais très bien que mon père n'autorisera pas un énième écart de comportement. Si je lui dis que je t'ai surpris en train de renifler les sous-vêtements d'Aelita...
— Mais c'est complètement faux !
— Je peux être très convaincante, siffle-t-elle avec une arrogance palpable dans la voix. Je suis sa petite fille chérie, il ne peut que me faire confiance.
— T'es vraiment la pire garce que j'ai jamais rencontrée !
— Merci du compliment, rétorque-t-elle avec un petit sourire satisfait. Mais ta Charlotte est pas mal dans le genre peste et je vais te le prouver, il est grand temps que t'ouvres les yeux à son sujet ! »

Je savais que Sissi était branchée niveau théorie du complot mais elle va loin quand même... Alors qu'elle s'affaire à soulever les différentes valises pour les poser sur le lit d'Aelita, je prends discrètement mon portable et envoie un court texto à ma belle. Il n'y a qu'elle qui peut me sortir de la situation délicate dans laquelle je me suis retrouvé bien malgré moi.

« Est-ce qu'elle t'a déjà parlé de sa famille ?
— Non, je ne pense pas.
— Vous êtes pourtant ensemble depuis longtemps !
— Pas tant que ça.
— Pour toi, c'est un record en tout cas ! Pas très dur à battre... C'était quoi le précédent ? Trois heures avec la même fille ?
— C'est sûr que t'es bien placée pour évoquer le sujet des relations amoureuses. Ulrich chéri par-ci, Ulrich chéri par-là mais tu n'as jamais su le draguer correctement !
— Au lieu de dire des âneries, fouille cette valise pendant que je vérifie son coffret à bijoux.
— Parce que tu penses vraiment que je vais t'aider ?
— Tu veux savoir la vérité ou pas ?
— Quelle vérité ? Celle que tu essayes de me faire avaler ? Tu cherches juste des prétextes bidon pour me monter contre elle.
— N'importe quoi ! Qu'est-ce que ça m'apporterait de faire un truc pareil ?
— Tu es jalouse de sa beauté et du couple que l'on forme, toute l'école l'a remarqué. Ça te rend folle de nous voir heureux, c'est aussi simple que ça !
— Mais es-tu vraiment heureux Odd ? »

Sa question me prend de court. En temps normal, les gens se contrefichent de ce que je peux ressentir. L'éternel comique, voilà ce que je suis pour mon entourage. Et voilà que mon ennemie de toujours commence à mettre à mal mon sens de la répartie, c'est vraiment le monde à l'envers... Heureusement pour moi, elle oublie bien vite sa question en ouvrant le contenu de la boîte à trésors féminins que Charlotte garde précieusement.

« Elle a des bijoux magnifiques ! Cette bague est juste splendide, regarde la taille de l’émeraude !
— Remets ça en place ! Te connaissant, tu vas te sentir obligée de faire tomber "accidentellement" une paire de boucles d’oreilles dans ta poche. »

Comme toujours, Sissi n’en fait qu’à sa tête et renverse le contenu du coffret sur le bureau d’Aelita. À ma grande surprise, il n’y a pas que des bijoux qui sortent de la boîte...

« Qu’est-ce que t’as fait ? On dirait que t’as brisé les parois intérieures !
— Pas vraiment... Je pense plutôt qu’il y avait un double fond. »

J’attrape l’objet des mains de Sissi et l’analyse sous tous les angles. Il ne me faut pas longtemps pour découvrir qu’une sorte de rectangle bleu clair est scotché sur l’un des contours du coffret. Je tire un grand coup et décolle sans grande difficulté une... carte d’identité je pense.

« Pile ce que je cherchais, t’es vraiment un génie ! »

Après avoir vérifié que c’est bien elle sur la photo, je m’attarde sur l’élément le plus coloré de la carte. Dans le coin supérieur gauche se trouve un fond rouge sur lequel se détache une croix blanche, un drapeau il me semble. Mais de quel pays ? Je n’ai jamais été bon en géographie mais ça doit sûrement être marqué quelque part.

« Elle est suisse ta copine !
— Alors là si je m’y attendais... Au moins, elle sera capable de me ramener du bon chocolat !
— Ce n’est pas le moment de plaisanter ! Regarde le nom, elle nous ment depuis le début ! Katrina Ikonov, ça te dit quelque chose ?
— Pas du tout... Je suis un peu perdu, pourquoi me cacherait-elle un truc pareil ?
— Parce que c’est une véritable croqueuse de diamants ! Il doit y avoir une erreur, je suis certaine qu’elle est russe en vrai.
— Elle fait peut-être partie d’un programme de protection des témoins.
— Tu regardes trop de films... En tout cas, c’en est fini de cette salope manipulatrice avec cette preuve !
— Pas question ! On va tout remettre en place et je t’interdis d’en parler à qui que ce soit.
— C’est pas un minable comme toi qui va me donner des ordres !
— Sissi, il faut qu’on parte !
— No stress, Madame Weber va la faire languir pendant un bon bout de temps.
— Je lui ai envoyé un message pour la prévenir de ton intrusion, avouai-je à demi-mot. Elle risque vraiment de revenir d’une minute à l’autre, on ne peut pas rester ici ! »

Horrifié, j’entends la porte s’ouvrir derrière moi et le stress m’envahit à la seconde où je reconnais la voix de ma chérie.

« Tu pensais vraiment que t'allais pouvoir m'avoir comme ça ? »

Charlotte – ou plutôt Katrina – est de retour... et ça n'augure rien de bon.


À suivre : Le dilemme du guerrier

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Ikorih MessagePosté le: Mer 22 Juin 2016 15:57   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


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Localisation: Sûrement quelque part.
Ce que tu disais sur le côté calculateur de Max Stones se confirme en effet. Ce chapitre l'a définitivement fait basculer de l'autre côté de la barrière (perso balloté => perso acteur).
Mais par contre tes titres de chapitre c'est toujours nawak : elle est où la panique virtuelle là? XD Y a que Ulrich qui mate William d'un point de vue virtuel XD
L'avatar de Max Stones un peu spécial...ahlala les Gary Stu (a)

Autrement j'ai bien aimé qu'Ulrich soutienne William, c'est généralement quand il fait ça qu'il est le moins con. En espérant que ça continue (a)
On ne parlera pas d'Aelita qui rejoint officiellement le cercle des allumeuses et se rapproche un peu plus de Sissi et Charlotte. Ah ben si trop tard. Jérémie, plaque-la, simple conseil.
Le focus d'Odd est un peu moins intéressant (kassdédi) sur le début. Quand tout d'un coup HOLY SHIT IKONOV o.o Et Suisse avec ça hein? Mais comme t'es pas marrant tu vas nous faire poireauter encore un moment avant qu'on ait droit à de réelles infos sur lui, son installation, son monde virtuel et...oh wait ou alors tu vas simplement troller en réutilisant le nom et en fait c'est un honnête vendeur de peluches.

Voilà, Blitzkom. J'ai assez écrit comme ça cette aprèm Razz
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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