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[Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]

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 Auteur Message
titclem MessagePosté le: Lun 25 Fév 2013 19:42   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kankrelat]


Inscrit le: 16 Fév 2010
Messages: 18
Localisation: tour du 5ème;3ème virtalisation à gauche;9ème attaque à droite
bon alors on va faire les plus et les moins

les plus :-T'ES EN VIE!!!!!!!! Surprised Very Happy Razz
-tu arrives avec une suite preuve que tu nous as pas oubliés

les moins: -il faudrait que je relise toute ta fic et j'en ai pas le courage (honte à moi)
-aux autres lecteurs :WAKE UP. Retour d'une bonne fanfic que beaucoup on suivi mais très peu de commentaire sur la suite en question.

Enfin bref, se qui compte c'est que tu es de retour avec un final que j'espérais plus! Smile
_________________
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Evil Goat MessagePosté le: Lun 25 Fév 2013 20:06   Sujet du message: Répondre en citant  
Kasux - Version chèvre maléfique


Inscrit le: 24 Mar 2012
Messages: 640
Localisation: Zenotopia.
Youhou !

sérieusement, après avoir prié et j'en passe il y a enfin une suite !
j'y croyais peu, que tu t'y sois remis me donne l'idée que je vais tout relire pour que j'arrive a me souvenir un peu de tout, sache que je lis ton œuvre une fois par an Wink

Je te souhaite bonne chance pour la suite de ton récit qui pour moi est (hors mis CLE) la vrais suite (ou plutôt la meilleurs).

As-tu l'intention de faire une saison 6 ? Sait-on jamais Wink remarque ça serait classe.

Allez, je lâche l'antenne.

_________________


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Mes Tutos InfographiquesMon Goat'ShopMa Galerie Infographique

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"Things die. It's just what they do. On every world, in every galaxy, something dies. Crying over it is spitting into the wind."
-War Master


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philippe-ulrich 02 MessagePosté le: Sam 02 Mar 2013 11:50   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 10 Avr 2008
Messages: 118
Bonjour à tous. Ca me fait super plaisir de voir que vous ne m'avez pas laissé tomber en raison de ma longue absence. Ensuite, je vois que certains s'angoissent à l'idée de TOUT relire pour se remettre dans le bain ; à ceux-ci, je tiens à les rassurer : ne relisez qu'à partir de Réplika manquant au minimum, car c'est à partir de là que tout s'enchaîne. Mais, après, si vous avez le courage de tout relire, c'est encore mieux !Wink
Sans plus attendre, voici la suite...

2)

Sur Terre, il y a bien longtemps qu’on a dépassé le stade des négociations. Dans la région parisienne, comme partout dans le monde, l’armée est à la lutte avec les monstres de l’ANAX, qui s’installent peu à peu sur leurs nouveaux territoires. Les bâtiments tombent en ruines sous les balles et les lasers, et chacun a son propre duel à mener comme dans une gigantesque salle d’escrime à ciel ouvert.
Derrière leurs abris précaires de gros sacs de sable empilés les uns sur les autres, un peu partout dans les rues, les soldats avec leurs fusils et mitraillettes sont à la lutte avec les Foxxies, qui ont un certain avantage sur les balles tirées à ras-de-terre grâce à leur petite taille et leur vivacité, et les Makacqs, plus redoutables dans les airs, malgré leur stupidité, en se balançant d’immeuble en immeuble, de lampadaire en lampadaire, jusqu’à passer aisément au-dessus de leurs ennemis et de leurs pauvres fortifications. L’artillerie plus lourde, en particulier les chars, tente de faire le poids contre les Krokrodils, en aucun cas dérangés par les obus grâce à leur puissante cuirasse métallique, mais qui continuent à entailler les façades des habitations de leurs griffes imposantes comme des hautes herbes qu’on décapite avec une faux. Une impressionnante cavalerie a même été envoyée sur le champ de bataille, aussi ordonnée que dans une bataille napoléonienne, contre les Gazelles mais, hélas, les magnifiques chevaux blancs tombent plus vite que les monstrueuses congénères à quatre pattes, qui courent plus vite et qui sont plus agiles et à peine meurtries par les tirs des cavaliers. Enfin, au-dessus de tout ce lot tel le point d’orgue de cette symphonie macabre, les avions de chasse et les Mégapiafs se livrent un ballet aérien majestueux et horrifiant, où tous les coups et les figures sont permis.
Malgré leurs moyens importants, les hommes ont bien du mal à se défaire des monstres. Déjà, beaucoup d’entre eux péfèrent battre en retraite pour épargner leur vie, s’ils n’ont pas le malheur de la perdre durant leur fuite principalement à découvert, et dans le fol espoir de préparer une nouvelle offensive dans des milieux plus appropriés à des embuscades. Mais, où se cacher, quand on se rend compte que les Foxxies sont les meilleurs rats qui puissent exister ?
*
Dans une longue salle de classe du collège Kadic, des dizaines d’étudiants sont allongés sur des matelas inconfortables, au pied de leurs tables d’examen, apaisés malgré la cacophonie de l’extérieur. Ils sont si immobiles qu’on pourrait craindre qu’ils ont été massacrés pour une raison inconnue ; or, ils ne font que dormir : la preuve, quelques uns remuent un peu dans leur sommeil.
Tout à coup, la porte s’ouvre violemment, laissant apparaître Mme Coriac et son armée de Foxxies s’empressant de réveiller la baraque à tirs de lasers vers le plafond. Les adolescents se réveillent tous en sursaut, certains poussant des cris stridents très brefs, et se tournent, hébétés, vers la prof de sport. Pour une fois depuis longtemps, celle-ci semble bien ravie.


Mme Coriac, d’une voix claironnante Bonjour à tous, chers étudiants. Il est précisément huit heures du matin, et vous abordez votre deuxième journée d’épreuves. Au programme, à neuf heures précises, vous débuterez par l’épreuve de mathématiques puis, après le déjeuner, vous finirez par vos épreuves de première langue étrangère, où vous serez répartis dans d’autres salles en fonction de vos options. Ces deux sessions dureront deux heures chacune, pas une minute de plus. D’autres détails vous seront donnés ultérieurement.
En attendant, j’exige qu’un groupe aille chercher le petit-déjeuner à la cantine, accompagnés de quelques monstres de ma garde personnelle, pendant que tous les autres rangent les matelas derrière la salle, afin qu’on puisse passer sereinement entre les tables. Allez, exécution, et en silence !

Remontés, mais ne voulant pas chercher des ennuis inutiles, les lycéens s’exécutent, la tête basse pour ne pas montrer leur mine morose. Un groupe d’une dizaine de garçons sort de la salle, accompagnés par quelques Foxxies qui les encerclent rapidement pour éviter toute fuite, pendant que les autres traînent les matelas jusqu’au fond aussi vite que l’exige le tyran.
Encore assez hagarde pour ne pas jouir pleinement de ses forces, Jennifer craint à tout moment de replonger dans son sommeil lourd. C’est pourquoi, elle a l’impression que les yeux diaboliques de cette bonne femme sont fixés sur elle en particulier, comme si elle n’attendait que la première occasion de lui faire payer brutalement sa vulnérabilité. Cependant, la douche froide de cette angoisse l’aide à se réveiller complètement au bout de quelques instants.
Au fond de la salle, elle profite d’un moment d’inattention de la monstrueuse femme et de ses sbires pour se dissimuler entre ses infortunés camarades et s’approcher timidement du garçon qui avait eu l’audace de répondre au surveillant de l’épreuve de philo, le jour d’avant.


Jennifer, en chuchotant, perplexe Euh… salut. Comment ça va, depuis hier ? Tu n’as… pas trop la trouille ?

Le garçon, en se tournant vers elle, un peu amusé malgré la situation Moi, la trouille ? Tu rigoles, grande sœur !? J’suis plutôt remonté à l’idée de rester coincé ici sans raison, surveillé en plus par cette grosse vache qui ne me branche pas du tout.

Jennifer Il paraît que dehors, c’est la guerre…

Le garçon Ouais, mais la guerre contre qui ? Et, pourquoi ? Si encore c’étaient des soldats venant d’un pays terroriste de je ne sais où… mais là, t’as vu le numéro de cirque qui nous retient en otage ? Une éléphante et des renards ? Mais, d’où sortent-ils ? Viennent-ils d’une autre planète ? Est-ce qu’on est en train de tourner un film de science-fiction sans qu’on le sache ? En bref, c’est quoi ce délire ?

Jennifer, en haussant les épaules, gênée par son geste Je n’en sais pas plus que toi. En tout cas, il vaut mieux ne rien tenter d’imprudent, parce que je suis sûre que ces petits monstres n’hésiteront pas à nous tirer dessus.

Le garçon, si révolté qu’il se retient au maximum pour ne pas vociférer Et puis quoi, encore ? Ce n’est pas une grosse mé-mère comme elle qui va me dire ce que je dois faire, ou pas ! Moi, j’ai de la famille et des amis qui sont là-dehors, en plein dans cette ambiance de malade, et je compte bien les rejoindre tôt ou tard, Bac ou pas !

Jennifer Mais…

Mme Coriac OH, SILENCE LÀ-BAS !!!

Les Foxxies autour d’elle tirent des lasers devant eux, à quelques centimètres des têtes des lycéens, afin de confirmer l’ordre sans malentendu. Les adolescents se recroquevillent avec de brefs hurlements perçants, mais le regard noir de la prof les incite à finir rapidement le travail. Derrière tout le monde, Jennifer est sur le point de s’évanouir de terreur : elle sent le reproche des autres l’assaillir par un étrange lien télépathique.
Au même moment, les volontaires reviennent dans la salle : chacun porte un énorme cagot rempli de gros sachets de petits pains et croissants, accompagnés de briques de jus de fruits et de gobelets en plastique. Le groupe est entier, ce qui est bon signe. Sous les ordres de Coriac, tout le monde regagne sa place, les Foxxies sur les talons, pendant que la nouvelle proviseure ordonne à quelques nouvelles têtes de distribuer une ration minimum de petit-déjeuner : deux viennoiseries et un verre de jus, chacun. Beaucoup veulent protester, mais personne n’ose le faire.
Sur le chemin de retour, Jennifer se glisse à nouveau entre le groupe d’élèves pour s’approcher doucement du garçon. Comme les ados traînent les pieds jusqu’à la limite du possible, elle compte profiter de ces précieuses secondes remportées à l’insu de leurs ravisseurs.


Jennifer, en murmurant le plus bas possible Désolée pour tout à l’heure. Moi, c’est Jennifer, et toi ?

Le garçon Axel. Mais, à quoi ça sert que tu le saches, puisque je vais bientôt risquer ma vie pour sortir de ce guêpier ? À moins que j’te donne envie de déposer une rose sur ma future tombe, lorsque tout ce délire sera terminé.

Jennifer Ne dis pas ça. Je… je crois que ça ne vaut pas la peine, hein ? Attendons plutôt la fin du Bac, ils finiront par nous libérer…

Axel, en s’exclamant avec dédain Mais, bien sûr, Barbie ! On n’est pas dans un monde où tout est beau, tout est rose, ici ! Il n’y aucune humanité chez ces cinglés, tu crois donc franchement qu’ils vont te laisser rentrer gentiment à la maison à la fin du jeu ?

Jennifer, vexée par tant d’insolence Eh ! Moi, je veux que nous sortions tous d’ici, sains et saufs !

Axel Ah ouais ? Ben, on est mal barré, alors ! Tes idées peace and love, t’as qu’à les garder pour les sadomasos : moi, j’préfère mourir tout de suite et pour quelque chose plutôt que de souffrir et de crever pour rien !

Sur ses mots, leurs chemins divergent : chacun se ré-installe à sa place et engloutit rapidement son maigre petit-déjeuner. Tout en mangeant et surveillant du coin de l’œil la montre de la salle, Jennifer repense à son dialogue avec Axel : certes, elle n’apprécie pas l’impudence du garçon, mais sa franchise ne semble avoir aucune ambiguïté : il compte s’échapper de cette geôle, et il s’exécutera tôt ou tard, ça se lit dans son regard révolté. Un courage irrationnel, mais qui vaut la peine d’être considéré. En plus, il est plutôt mignon pour un jeune rebelle : il vaut plus le coup d’être écouté que l’affreuse despotique qui a l’air de se prendre pour plus que ce qu’elle est.
Cette dernière, justement, ordonne de ramasser les verres et de nettoyer les tables une demi-heure après et, pourtant, que le temps est passé si vite. Pendant qu’elle a le dos tourné, à surveiller les ados qui se présentent tristement devant la poubelle avec les miettes, Axel découpe discrètement une feuille en petits morceaux et les jette sous forme de petites boules sur chaque table, avec une adresse étonnante ; sans que les Foxxies, qui passent pourtant près de lui, ne se doutent de quoi que ce soit. Une fois tout le monde à sa place, pendant que Coriac s’en va chercher les sujets, tous les candidats ouvrent les petits papiers en cachette et la plupart se tournent vers Axel pour acquiescer…
… tout ça sous l’œil admiratif de Jennifer, bien qu’elle soit toujours aussi anxieuse.
Elle découvre juste à temps qu’elle a également reçu un de ces petits mots secrets. Elle attend sagement que les Foxxies, qui commencent déjà leur ronde entre les tables, s’éloignent d’une bonne distance pour défroisser la boule de papier le plus délicatement possible et lire le fameux message :

« (18 + 9 –5 –13 + (1 * 11)) / 20 + (9 – 1) + [12 * 2] + (5 + 8 ) – 8 + 9 – 20 = [5 ² + ( x- 2) + 1] + [ (19 – 10) ^ (a*4)] – 1 »

Pas mal, le code secret : en lien avec l’épreuve à venir et, mine de rien, assez difficile à déchiffrer, autant le code en lui-même que sa minuscule taille, afin que l’équation puisse entrer sur le petit bout de papier. Néanmoins, elle se sent bien penaude : tous les autres ont l’air d’avoir compris instantanément le message, comme si Axel les avait ralliés à sa cause depuis bien longtemps, et, quant à elle, la seule idiote à se retrouver bouche bée face à une telle missive, il va sûrement lui falloir du temps pour la déchiffrer… et sans se faire prendre, en plus.
Soudain, Coriac revient dans la salle avec les sujets dans ses énormes bras, en faisant trembler le sol sous ses pas pour rendre les candidats attentifs à cent pour cent. Jennifer s’empresse de cacher la mystérieuse équation au plus profond de sa trousse, avant que la prof n’arrive derrière son bureau. Celle-ci désigne deux volontaires pour distribuer les copies et les sujets et, pendant ce temps, elle rappelle de sa voix puissante et acariâtre les règles à observer minutieusement durant l’examen, les graves sanctions que risquent les récalcitrants et la durée précise, à la seconde près, du temps imparti.
Enfin, comme promis, à neuf heures pétantes tout le monde est assis à sa place : l’épreuve commence.


3)

Ront sort de nouveau de son temple, agacé. Il a été attiré par des plaintes, apparemment poussées par ses monstres postés sur les murailles de la cité. Décollant de son acropole pour comprendre la cause de ces appels, il distingue malgré l’atmosphère éblouissante du monde virtuel une lueur rose s’approchant dangereusement de Carthage. Au moment précis où il craint que cette chose aura l’audace de passer au-dessus des remparts pour venir l’attaquer en dépit des lasers, elle se pose en douceur à deux pas de la douve. En revanche, il devine sans difficulté que ses sbires vont abattre ce mystérieux messager d’un moment à l’autre, aussi…

Ront, en vociférant de sorte que ses paroles se propagent dans toute la cité comme des ondes concentriques dans l’eau NE TIREZ PAS !!!

Il se métamorphose également en lueur, noire évidemment, et s’envole jusqu’au dessus des remparts, face à face avec la boule de lumière rose comme un duel dans un western. En-dessous de lui, les monstres expriment vaguement leur déception d’avoir agi à l’encontre de leur mission, en dépit de l’ordre donné, mais se tiennent prêts à passer à l’action à tout moment.

Ront, voix off et hautaine Tiens, tiens, Sylphia. Quelle bravoure d’oser te présenter là, toute seule.

Sylphia, voix off et ironique Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour, très cher !

Ront, voix off Par amour !? Tiens donc, ça signifie que tu viens te rendre ?

Sylphia, voix off Non, je viens en paix… et, crois-moi, c’est ta dernière chance de te rendre.

Ront, voix off et suspicieuse Que veux-tu dire par là ?

Sylphia, voix off Avec beaucoup de difficultés, nous sommes parvenus à réduire toute ta flotte d’attaque à néant, y compris ce grand capitaine pirate. Lyoko est désormais sauf et bien protégé et, à l’heure qu’il est, des centaines de vaisseaux de notre flotte ont débarqué dans d’autres mondes virtuels avec, pour mission, de soulever tous ces peuples contre ton armée. Et, je peux t’assurer qu’ils sont mieux armés que tu ne puisses le croire, que ce soient les vaisseaux ou les peuples que tu considères comme primitifs.

Ront, voix off Et, alors ? Tu imagines que je vais me mettre à grogner ou à sangloter sur une défaite comme celle-là ? Ma pauvre petite, il va falloir trouver autre chose de plus puissant si tu veux m’impressionner.

Sylphia, voix off et en gloussant Ooh, mais j’ai de quoi ! Sache que nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour y passer nos vacances, et nous ne sommes pas aussi seuls que tu le crois. En quelques minutes, moi et mes amis, nous pourrons nous-aussi constituer une puissante armée pour s’emparer de ta cité. Et, j’ai pleinement confiance en cette armée car elle a déjà fait ses preuves plusieurs fois… contre la tienne, en plus.

Malgré les maigres espoirs de Sylphia, Ront se met à ricaner sardoniquement.

Ront, voix off Voyez-vous ça ! Sauf que tu as oublié un détail : ici, vous êtes à Carthage, vous êtes chez moi. Et, les règles ne sont pas tout à fait les mêmes qu’autre part ; tu devrais t’en douter.

Sylphia, voix off et soupçonneuse Comment ça ?

Ront, voix off, plus agressive et assurée Qu’importe ce qui se présentera devant ces murailles ; mon armée restera la plus puissante, quoi qu’il arrive. Si tu as vraiment la tienne, je devine que tu pourras la renouveler indéfiniment ; or, il en est de même pour la mienne et, contrairement à toi, les sources resteront secrètes et, par conséquent, indestructibles. Et, regarde de tes propres yeux : ces remparts sont infaillibles ! Il va falloir certainement multiplier ton effectif au-delà de cent, voire mille, pour espérer ouvrir une brèche – mieux, à la souhaiter ; ce sont tous des doubles-remparts, comblés au milieu par des fossés où poussent de gigantesques piques, et servant de base à des barbacanes en forme de demi-lune et construites de la même manière, avec des doubles-remparts et des fossés avec des piques.
Et, si tu utilises la voie des airs, pas de problème : le rideau de monstres qui se trouvent en-dessous de moi vous supprimeront en moins de deux.

Sylphia, voix off Avec de la persévérance, on finira par y arriver.

Ront, voix off et en ricanant La ténacité ne sera pas votre espoir. Seul le miracle sera votre salut.

Sylphia, voix off Rien n’est invincible dans cet univers, même pas toi. Même si tu ne veux pas t’en douter, nous finirons par trouver une faille dans cette carapace…

Ront, voix off, partagé entre l’irritation et la raillerie Mais, je ne parle pas de moi ou de ma cité, pauvre idiote ! Je parle de l’autre défense absolue de ce monde, crée spécialement par notre ancêtre commun et que j’ai pu reprogrammer à ma façon : le code Ront… tu aurais dû y penser avant de vous pointer ici, non ?

Sylphia, voix off et hébétée Le Code Ront ? Qu’est-ce que c’est encore que ce…
(Puis, sur un ton épouvanté…)
Oh non… !

Ront, voix off et goguenarde Eh si ! J’le crois pas, tu es décidement méprisable, comme les autres. Mais, comme je te respecte énormément, je vais te rafraîchir la mémoire.

Sylphia, voix off et à part Non, s’il te plaît, épargne-nous cette torture. Je ne veux pas que…

Ront, voix off et en haussant le ton, pour être sûr d’être entendu sur tout le Territoire Le Code Ront contamine tout ceux qui osent pénétrer dans l’enceinte de Carthage, et il est si complexe qu’il est impossible de l’effacer. Il a la capacité d’être polymorphe, afin de s’attaquer à toute brique virtuelle. Ainsi, toute victime dévirtualisée avec ce code le restera… à tout jamais.

Il conclut sa réplique avec un éclat de rire diabolique. Il a trouvé ce qu’il cherchait : la stupeur générale, puis le désespoir dans l’oasis virtuel et le labo réel.
Néanmoins, l’ange rose conserve courageusement son sang-froid : tout n’est pas encore perdu.


Sylphia, voix off Voilà pourquoi je te propose une dernière négociation, afin d’éviter le maximum de stupidités qu’on ne pourra jamais réparer.

Ront, voix off Économise ta salive ; nous n’avons pas les mêmes valeurs. Une discussion entre nous-deux est donc bien inutile.

Sylphia, voix off Mais, rien n’interdit de l’essayer. Nous n’avons pas été programmés de la même façon, certes, mais nous restons frère et sœur de programme numérique, que tu le veuilles ou non. Nous désirons, tous les deux, le bien de l’humanité, n’est-ce pas ? À quoi ça sert donc de se battre, si nous avons le même intérêt ?

Ront, voix off Je me bats pour une race nouvelle : plus intelligente, plus cultivée, et qui ne se laissera plus corrompre par les hasards de la vie.

Sylphia, voix off L’univers restera toujours un lieu plein de mystères, et tu ne pourras rien y faire : à chaque fois qu’une racine poussera, elle finira fatalement par se ramifier – toujours plus profond, toujours plus complexe. C’est un labyrinthe où même toi, tu risqueras de te perdre un jour, malgré toutes les connaissances qui entrent au fur et à mesure dans ta mémoire. Et, l’intelligence est un miroir à plusieurs facettes : les recettes qui dominent sont toujours les plus simples.

Ront, voix off Tu perds ton temps, à me faire des leçons philosophiques de base. La vie est un combat de tous les instants.

Sylphia, voix off Certainement pas celui que tu mènes dans les deux mondes, à l’heure qu’il est.

Ront, voix off et bien remontée ASSEZ ! J’ai mieux à faire que de perdre mon temps à discuter avec une sauvage, qui ose me répondre par-dessus le marché. Nous sommes, tous les deux, fixés sur nos points de vues, et chacun a sa propre arme pour le défendre. Il est donc temps de passer au combat.

Sylphia, voix off et dérisoire C’est une attitude loin d’être intelligente.

Ront, voix off Mais, efficace. Nous nous battons, tous les deux, pour l’avenir de l’humanité, et le gagnant imposera définitivement la marche à suivre. Alors, ne prends rien à la légère et, je vous attends, toi et tes p’tits amis, sur l’arène.
(Il respire un bon coup, puis…)
Mais, qu’est-ce que tu attends ? Tu devrais déjà être sur le point de te préparer.

La boule de lumière noire exécute une courte danse, comme pour donner un signe aux monstres. Ceux-ci s’empressent de mitrailler, enfin, la boule rose qui, après quelques esquives de haute-voltige, ne perd pas son temps pour prendre la fuite ; le tout sous les quolibets de Ront.
De retour auprès des lyoko-guerriers, ceux-ci la fixent, tétanisés.


Aelita, sur le point de fondre en larmes Maman, dis… dis-moi que ce n’est pas vrai. Il ne nous a quand même pas…

Ulrich, incrédule Et, d’ailleurs, je me demande bien comment il a fait parce que, je ne sais pas pour vous, mais je n’ai rien senti en arrivant ici, moi.

Franz Hopper, voix off C’est normal. C’est un virus qui s’intègre automatiquement dans vos programmes sources, une fois que vous posez les pieds sur Carthage. C’est un peu comme traverser un mur d’eau contaminée.

Odd, en s’efforçant de glousser pour détendre l’atmosphère Non, mais attendez une minute : on n’est quand même pas condamné à mort à ce point-là ? Il existe bien un anti-virus contre ça, non ? Et, vous allez le trouver en moins de deux, monsieur Hopper ?

Franz Hopper, voix off et mélancolique Désolé, Odd, mais Ront a raison pour le moment : il est impossible de détruire ce code. En ce moment, les écrans de contrôle me confirment que vos programmes de re-matérialisation sont complètement détruits et que les bits qui composent votre structure virtuelle se désagrègent les uns après les autres, à une vitesse phénoménale.

Odd, en marmonnant avec un faux air comique Génial ! Si j’ai bien compris, on ressemblera à de véritables momies d’ici la fin de la journée !

Franz Hopper, voix off Il faut garder espoir, les enfants. Il suffit que je retrouve quelques archives de Franken, en piratant les sites confidentiels de l’ANAX, et je suis sûr de trouver un anti-virus juste avant que vous ne pénétriez dans la cité. Mais, en attendant, il ne faudra surtout pas bouger de cette oasis, vous m’avez bien compris ?

Sylphia, voix off et pleine de regrets N’empêche, comment avons-nous pu être aussi stupides, au point d’oublier ce fichu code ?

Aelita ne le lui fait pas dire deux fois, en l’observant toujours avec énormément de reproches.

Franz Hopper, voix off Tu n’y peux rien, ma chérie. Même moi, je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse activer ce code en-dehors des limites de la cité, qui plus est sans même passer par un de leurs scanners. Mais, il faut bien se rendre à l’évidence.

Sissi, en hésitant à prendre la parole, gênée Et, euh… on ne pourrait pas s’en aller et revenir un autre jour, le temps de trouver l’anti-virus ? On aurait moins de risques de…

Franz Hopper, voix off et navrée Impossible, Sissi. La Terre est en grande difficulté et j’ai l’intuition que si vous quittez ce Territoire, vous serez irrémédiablement désintégrés dans les flux de données du Réseau, comme une sirène se transformant à tout jamais en écume. Non, on ne peut plus reculer maintenant.

Jim, en marmonnant avec mépris Y a pas à dire, on est tombé dans un piège absolument parfait !

Franz Hopper, voix off Mais, vous pouvez encore vous en sortir. En attendant, préparez-vous à passer dans la Tour, chacun votre tour. Aelita, tu peux commencer, mon ange.

Celle-ci s’exécute mais, avant d’entrer dans la Tour, elle ne peut s’empêcher de dévisager sa mère une dernière fois en blâmant son erreur jusqu’au dégoût, car découlant d’une intuition beaucoup trop évidente. Bien qu’on ne puisse pas voir son visage, on peut ressentir toute la gêne et la culpabilité de Sylphia, si impatiente d’en finir avec cette histoire et si enthousiaste après la victoire dans le Réseau et sur Lyoko qu’elle a négligé, malgré elle, ce détail vital.
Dans la Tour, Aelita se positionne au centre de la plate-forme et s’élève doucement dans les airs, les traits de sa structure virtuelle se dégageant grossièrement.
Dans le labo, Franz Hopper appuie sur la touche ENTER…


Franz Hopper Multiplication !

Et, sur Carthage, des centaines d’Aelita se matérialisent et s’alignent dans l’ordre et la discipline.
Suivent des centaines d’Ulrich, d’Odd, de Sissi, de Jim, d’Hiroki et de Nicolas. Les clones se rangent en figure géométrique comme une armée romaine tandis que les originaux, désormais affublés d’une aura blanche, se tiennent comme convenu à l’abri près de la Tour. Sous leurs ordres, les copies commencent à marcher vers la cité, se tenant prêts à ouvrir le feu.
Leurs commandants les regardent s’éloigner, anxieux.


Ulrich Souhaitons-nous bonne chance.

Nicolas Souhaitons plutôt qu’on reparte d’ici, saufs.

Jim, si agacé qu’il lui donne une violente tape sur l’épaule Oh, allez ! Serait-ce trop te demander d’être positif rien qu’une seule fois, durant ce séjour au bord de la mer virtuelle !?

Nicolas, en haussant les épaules, sceptique Mouais, bof !

Hiroki, toujours aussi excité J’espère qu’on rentrera vite fait dans cette cité. J’ai trop hâte de retrouver Yumi et d’en finir une bonne fois pour toutes avec cette ANAX.

Ulrich, en le pétrifiant avec une poigne de fer Patience, mon p’tit, patience….

Dans le camp d’en face, Ront et ses monstres regardent l’Armée de Lyoko s’approcher des murailles, amusés mais un peu dubitatifs. C’est donc vrai que cette armada paraît impressionnante ; on peut lire en eux la rage de vaincre, et ils seront sans doute durs à cuire sous le soleil de Carthage et les broches argentées des créatures.

Ront, voix off et en gloussant Ils sont incorrigibles. Mais, puisque c’est comme ça, alors qu’il en soit ainsi : jouons !
(Puis, en vociférant…)
FEU À VOLONTÉ !!!

Une pluie dense de lasers s’abat sur les guerriers virtuels qui, de façon tout à fait naturelle, répondent à l’attaque avec leurs projectiles.

Les clones d’Odd FLÈCHES LASERS !!!

Les clones d’Aelita CHAMPS DE FORCES !!!

Les clones de Sissi lancent leurs bâtons de majorette le plus haut possible, ceux d’Ulrich dégainent leurs sabres et forment une gigantesque ligne de défense devant tous les autres, en usant tous de leur Triplicata pour être plus efficaces, tandis que ceux d’Hiroki et de Jim balancent rochers et diverses armes de ninja (accompagnés de grenades de quelques Odd) sur les parois et les monstres, de manière plutôt précise. Enfin, ceux de Nicolas ne trouvent rien de mieux à faire que de se jeter au-dessus de l’immense douve pour frapper la muraille de toutes leurs forces, espérant ouvrir une brèche à eux-seuls, avant de s’écraser sur la forêt de piques couvrant le fossé. Il est vrai que les rares clones de Cro-Magnon qui parviennent à abattre leur masse sur le mur arrive à l’ébranler de quelques centimètres, mais sans plus.
On n’a même pas atteint la première minute du combat que les lyoko-guerriers décident de s’abriter dans la Tour, afin de créer une nouvelle vague offensive, mais aussi pour se sentir plus en sécurité d’après les sages conseils de Franz Hopper et de sa femme. Avant d’y pénétrer, quelques uns comme Ulrich ou Aelita ont constaté avec bonheur que les monstres tombaient autant que leurs combattants mais, une nouvelle fois, Ront avait raison : son armée se reconstituait également au fur et à mesure des pertes. Les adolescents sont conscients qu’à ce petit jeu-là, la patience sera leur meilleure alliée.
Les deux créatures d’Albert Franken ont, chacune, rejoint leur abri : Ront dans son temple, Sylphia dans la Tour.
Dans le labo, Franz Hopper pianote sur le clavier de son ordinateur comme un virtuose du piano, sans s’accorder la moindre pause. Il doit non seulement gérer la Multiplication mais, en ce moment, il planche surtout sur les cartes de vie des lyoko-guerriers qui clignotent au rythme des bugs. Il espère que les deux petits génies, dissimulés dans les entrailles du collège, l’aideront jusqu’au bout ; il va d’ailleurs bientôt les contacter.
En tout cas, autant le dire solennellement : la bataille de Carthage vient de commencer !
*
Dans une autre salle du collège Kadic, également préparée de sorte à accueillir des épreuves du Bac, Jennifer planche avec difficulté sur son sujet d’anglais. Les Foxxies qui passent entre les tables pour gérer la surveillance, comme dans l’autre salle, la rendent plus nerveuse qu’elle ne l’est déjà rien qu’à cause de l’épreuve.
Une nouvelle fois, comme ce matin-là, Axel, assis à quelques places devant elle, écrit des mots sur des bouts de papier coupés discrètement et distribués de main en main, à l’insu de l’excellent flair des monstres et du regard de rapace de la surveillante, aussi antipathique que Coriac. Évidemment, Jennifer est la dernière à recevoir le sien et prend soin d’ouvrir le message plié derrière sa trousse, à côté de son sujet comme les autres candidats pour donner l’illusion qu’elle ne se concentre que sur sa copie. Et, bizarrement, ça marche… pour le moment.
Cette fois, le message es plus bref que le précédent (qu’elle n’a toujours pas réussi à décrypter) et dit :

« Write the doar »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? « Écris le / la… » quoi ? Porte : « door » mal orthographié ? Peut-être, mais quelle était la signification ? Est-ce qu’un complice allait sécher son épreuve pour coller, ou graver sur la porte une certaine information, ou je ne sais quoi ? À moins que…


La surveillante, en hurlant si brusquement que tout le monde sursaute Hé toi, là ! Qu’est-ce que tu caches derrière ta trousse ?

Sous les yeux apeurés des lycéens, elle se précipite comme un taureau sur sa victime, que les Foxxies ont pris soin de pétrifier avec leurs lasers tirés au ras de ses cheveux et de sa table…
Ce n’est pas Jennifer, mais une étudiante qui pourrait lui ressembler : de longs cheveux lisses attachés en queue de cheval, timide, avec des lunettes à grosses montures. La plupart des Foxxies présents dans la pièce sont désormais en train de l’encercler, comme des charognards autour d’une carcasse.
La surveillante enjambe les petits renards métalliques et arrache le bout de papier des mains de l’étudiante, sans que cette dernière ne lui résiste. Tout le monde est captivé par la scène, en dépit de l’épreuve et de l’heure qui tourne, surtout Axel qui dissimule avec talent son angoisse d’être trahi.


La surveillante, en marmonnant « write the doar », tiens, tiens…. « The doar » ! D-o-a-r ! Au bout de sept ans d’études, on a toujours du mal à orthographier correctement des mots simples, mademoiselle ?

Celle-ci est trop terrorisée pour proposer autre chose que des balbutiements.

La surveillante, en haussant le ton et en montrant ses crocs Est-ce que vous vous doutez que vous m’aviez donné deux bonnes raisons de vous descendre !? Non seulement prise en flagrant délit d’un message synonyme d’anti-sèche mais, en plus, une erreur d’orthographe inacceptable qui concerne un mot que l’on apprend en première année – en l’occurrence, « door » !

La lycéenne, tellement abasourdie que ses yeux sont aussi globuleux que ses lunettes, et d’une petite voix Mais, je… mais je…

La surveillante, sur un ton de plus en plus soupçonneux Oooh… à moins qu’il ne s’agisse d’un message codé !? Dans ce cas, il es drôlement bien futé ! Pouvez-vous me dire d’où vient ce papier ?

Axel, à part Ne lui dis rien. Je t’en prie, ne gâche pas tout… pas si près du but… !

La lycéenne, en hochant la tête, hébétée et gênée Je… je…

La surveillante, pleine de mépris Je vois. Un petit tea-time avec Madame Coriac suffira t-il à vous délier la langue ?

La lycéenne, en hochant la tête trop timidement Non… non… je…

La surveillante, en criant aux Foxxies EMMENEZ-LA !!!

Quelques lasers suffisent à faire bondir la jeune fille de sa chaise et à la guider sans problème jusqu’au couloir. Là, la surveillante claque fortement la porte, mais les tirs des Foxxies et les hurlements de la jeune fille, comme si elle était à l’agonie, passent à travers les murs pour venir titiller les oreilles des autres candidats épouvantés. Durant l’exclusion, tous ont pris soin de cacher leur message dans tous les endroits possibles et imaginables.
Une fois que le calme est un peu revenu dans le couloir, la surveillante frappe le bureau de son poing pour monopoliser l’attention de tous les bacheliers.


La surveillante, d’une voix claironnante et agressive Madame la directrice vous avait prévenus : ici, nous ne plaisantons pas avec la triche ou quelque autre écart au règlement. Je vous rassure : il n’est rien arrivé de grave à votre camarade, elle a juste été emmenée de force chez la directrice ; mais, les plus récalcitrants auront plus de souci à se faire concernant leur santé physique. Alors, ne nous obligez pas à vous faire du mal, vous qui représentez l’avenir du monde à venir, et restez bien sages jusqu’au bout. Maintenant, au travail !

Tout le monde s’exécute sans résistance. Cette bonne femme, Coriac… ils sont tous devenus cinglés dans cette école. Remarque, Axel a remarqué un détail troublant chez tous les membres du personnel qu’il a croisé jusqu’à présent : ils ont tous des yeux sombres, presque noirs, comme des zombies. Mais, d’où vient cette folie soudaine ?
Axel pousse un petit soupir de soulagement et retourne à son boulot.
De même que Jennifer, qui ne cesse de jeter des coups d’œil indiscrets au jeune rebelle dès qu’elle en a l’occasion. Elle appréhende de plus en plus ses plans.
D’abord l’équation, ensuite ses trois mots en anglais… que manigance t-il ?


Voilà, deux épisodes exceptionnellement, car ils sont courts comparés à la suite, et un seul chapitre centré sur le collège sans nos héros n'aurait pas été vraiment intéressant.
Sachez que je tiens malgré tout à cette alternance, car je considère désormais Jennifer comme un personnage important de cette fin de saison... et qu'elle sera liée à des événements importants vers la fin.
A la semaine prochaine !
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Evil Goat MessagePosté le: Sam 02 Mar 2013 12:37   Sujet du message: Répondre en citant  
Kasux - Version chèvre maléfique


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Huhu, j'adore le dialogue Sylphia/Ront.

J'ai adoré les deux chapitres que tu as postés ils sont toujours aussi bien écris, on s'y croirais presque.

bonne chance pour la suite.

_________________


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philippe-ulrich 02 MessagePosté le: Sam 09 Mar 2013 12:02   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


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Messages: 118
Bonjour à tous. Aujourd'hui, vous allez avoir de quoi vous occuper pendant un bon moment : voici le résumé de la troisième journée de bataille entre Lyoko et Carthage. Au programme, une nouvelle révélation pour le moins... inattendue , un passage avec pas mal de suspense, pour ma part haletant, et une Yumi pour le moins... épique ; je ne vous en dis pas plus...
Sans plus attendre, voici la suite...

4)

3ème jour de combat :
La situation n’a guère évolué sur Carthage, comme on pouvait s’en douter dès le départ. Séparées par la douve et les remparts, les deux armées s’échangent leurs projectiles mortels et le ravitaillement en guerriers reste proportionnel en pertes. Au départ, seules quelques doubles-remparts et quelques tours étaient souillés par les tirs ; désormais, les deux clans se sont étalés sur toute la façade ouest de Carthage, sans jamais prendre l’avantage sur l’adversaire. Tandis qu’à l’est, une nouvelle flotte de Galions, Galères, Frégates et Destroyers condamne totalement l’entrée du port de la cité virtuelle en forme de demi-lune, juste au cas où. 
Dans le labo, sur Terre, Franz Hopper jongle toujours avec plusieurs écrans en même temps. Pendant qu’il garde un œil sur l’effectif des armées, bien qu’il a réussi à automatiser la Multiplication puisque les lyoko-guerriers restent maintenant bien à l’abri dans la Tour, il passe le plus clair de son temps à rétablir les programmes-générateurs de ces derniers. Malheureusement, il a beau explorer toutes les possibilités et s’embourber dans les codes les plus complexes, les cartes de vie des avatars restent désespérément boguées ; elles crépitent à l’écran comme une télé sur une mauvaise fréquence.


Franz Hopper, en grognant Il n’y a rien à faire. Tous vos codes sont affectés, maintenant. Je peux encore limiter la désagrégation de vos octets, mais sans plus.

Dans la Tour, les lyoko-guerriers languissent, mais cette nouvelle les tracassent.

Aelita Tu as pu accéder aux archives de Franken, comme tu l’avais prévu ?

Franz Hopper, voix off et en marmonnant Tu parles que j’ai essayé mais, apparemment, ils ont déplacé toutes les données sur un super disque dur, qu’ils ont dû stocker à l’abri des connexions. Ils cherchent toute la puissance mémorielle et énergétique possible pour nous vaincre, c’est certain.

Odd, en soupirant Mais, on va quand même pas moisir ici jusqu’à perpète ?

Franz Hopper, voix off et abattue J’ai bien peur que vous n’ayez pas le choix, pour le moment. C’est trop dangereux pour vous d’aller dehors, vous risquerez de disparaître pour de bon sous les lasers.

Jim, ironique pour mieux cacher sa frustration Et, notre super armée, où en est-elle ? J’espère pour eux qu’ils ont réussi à endommager, ne serait-ce qu’un pixel de ces satanées murailles, sinon c’est une bonne paire de baffes qui attendra les prochains, histoire de les motiver davantage.

Sylphia, voix off Ça ne servira à rien, sauf à les dévirtualiser et à nous rendre la tâche encore plus compliquée. Le plus important, c’est que la Multiplication tienne bon jusqu’au bout et que les monstres de l’ANAX ne commencent pas à déferler sur la nôtre, afin de marcher sur l’oasis. Gardez votre calme ; je sais que c’est dur et long, mais vous devez encore attendre.

Hiroki, qui craque soudainement Attendre ? Attendre !? Mais, moi, je n’en peux plus d’attendre dans ce trou ! Argh !!! Il faut que je sorte !

Comprenant instantanément le danger, les lyoko-guerriers se ruent sur le petit ninja pour l’empêcher de s’exécuter, mais celui-ci les esquive avec vivacité et les repousse avec ses Nunchakus, avant de se ruer sur le petit pont en poussant des hurlements barbares.
Malgré les protestations de ses amis, il sort de la Tour. Il s’arrête un instant au bord de l’étang, le temps de reprendre son souffle et d’observer les murailles de Carthage, animées par des jets de lumière se croisant dans différentes directions. Ne pensant qu’à Yumi, il dégaine ses deux Jŏs et s’élance vers son destin, en espérant que ses cris de rage lui donneront d’étranges ailes pour passer au-dessus des remparts, entre les lasers et, au-delà, atteindre la geôle de sa sœur. Avec tous ses gadgets, il était le plus fort de la bande ; lui-seul pourra la sortir de là…
… jusqu’à ce que ses rêves s’effondrent brutalement en même temps que lui. La chute est si violente qu’il lâche malencontreusement ses deux bâtons aux bords tranchants, qui atterrissent un peu plus loin. A-t-il trébuché sur un rocher ?
Non, c’est Ulrich qui, grâce à un Super-Sprint enclenché discrètement, a pu le rattraper et se jeter sur lui au dernier moment.


Hiroki, en se débattant furieusement Lâche-moi, Ulrich ! Lâche-moi tout de suite !

Ulrich, sur un ton sec Non !

Hiroki Laisse-moi ! Je n’en peux plus de rester cloîtrer ici, sans rien faire, pendant que ma sœur est aussi en train de dépérir dans sa prison.

Ulrich Je m’en doute, mais nous n’avons pas le choix. Il faut tenir bon, Hiroki ; je croyais que tu te doutais de ce qui allait nous arriver.

Hiroki, à deux doigts de laisser sa colère l’agiter sous haute tension Oui, mais je m’suis quand même pas engagé là-dedans pour, au final, regarder les autres se battre pour nous sans faire quoi que ce soit ! J’suis un guerrier, j’veux aussi me battre, maintenant !

Ulrich, en le retournant et en le plaquant fermement à terre, pour le pétrifier Oui, et après ? Tu vas te faire dévirtualiser au premier laser venu ?
(Puis, avant que le ninja n’ait le temps de répliquer…)
Tu n’as pas pigé ce que les Hopper tentent de nous faire comprendre depuis hier ? On est tombé dans un piège, malgré nous. Nos avatars se détruisent progressivement, et le moindre laser peut nous tuer, pour de bon. Si tu vas là-bas, tu ne tiendras pas une minute sans disparaître pour toujours ; et ne me contredis surtout pas ! Et, est-ce que tu imagines l’état de Yumi, lorsqu’on finira par la libérer et qu’on lui apprendra que son p’tit frère a péri sous les tirs de l’ANAX, en tentant de la sauver alors que personne ne lui a rien demandé ?

Hiroki, si ému qu’il gazouille comme un enfant Mais moi, je… je… je veux être un héros !

Ulrich, plus sévère Mais, tu ne seras qu’un héros stupide, alors. Jusqu’à preuve du contraire, elle n’est pas en danger de mort ; et, si elle l’était, je suis sûr que quelque chose nous l’aurait appris sans tarder. Yumi a un courage extraordinaire ; elle nous a certainement vus débarquer ici, et ça va la motiver encore plus à tenir le coup jusqu’à ce qu’on arrive auprès d’elle. Et, elle n’est pas naïve au point de se douter qu’on y arrivera du jour au lendemain.
(Il le contemple quelques instants, le temps de reprendre son souffle. Comme il s’aperçoit qu’Hiroki est sur le point de fondre en larmes, il donne le tout pour le tout…)
Si tu veux être un véritable héros comme nous, alors suis notre exemple : sois patient et, donc, plus intelligent qu’eux. Franz ou Sylphia te diraient certainement : « Le plus fort n’est pas toujours celui qui use de toutes ses forces physiques ; au commencement, le mental fera toujours la différence. » Yumi désirera te revoir plus que tout au monde, alors ne lui gâche pas sa future libération avec une disparition vaine. Tu m’as bien compris ?
(À son grand soulagement, Hiroki semble analyser la tirade avec beaucoup de réflexion. Cela l’apaise.)
Voilà. Tu sais, Hiroki, une bonne guerre n’est pas principalement physique ; elle est également psychologique, la plupart du temps. Je crois que tu viens de l’apprendre à tes dépens. Et, il faut gagner sur les deux fronts, surtout le mental : si ce n’est pas le cas, on est foutu. Est-ce que tu me promets de retenir la leçon et d’obéir à tout ce qu’on te dira de faire, que ce soit moi ou les autres ?

Hiroki, en versant quelques larmes Je, euh… oui. Tu as raison, Ulrich. C’est bon, j’te promets de tout faire pour ne plus craquer de nouveau.

Ulrich, en hochant la tête, un sourire taquin et soulagé aux lèvres De toute façon, je garderai l’œil sur toi jusqu’au bout. C’est ensemble qu’on libérera Yumi, tu m’as compris ? Ensemble !

Hiroki, en tendant la main et en se laissant relever Oui, ensemble !

Les deux guerriers à la mode japonaise se remettent sur pieds, et Ulrich ramasse les Jŏs pour les rengainer. Puis, l’un contre l’autre, les deux adolescents regagnent la Tour : la tension est bel et bien retombée sur l’oasis.
Alors qu’à quelques pas de là, la bataille continue…
*
La maison des Ishiyama peut être comparée à une vision bien utopique, au milieu de la chic rue de banlieue dévastée. Même si elle est défigurée par quelques lézardes et petits cratères d’impact, elle semble être encore en bon état. Des Foxxies chargés de patrouiller dans les rues désertes et désolées passent devant la propriété sans lui accorder la moindre attention, ce qui accentue davantage sa comparaison avec un pur miracle.
En revanche, à l’intérieur, les meubles sont sans dessus-dessous comme pour disposer des barricades dans les couloirs bien étroits. La cuisine, le salon… tout paraît mort, abandonné.
Dans la chambre des parents, à l’étage, Mr et Mme Ishiyama se sont, en réalité, dissimulés derrière les panneaux en croisillons, au pied du matelas leur servant de lit-double. Elle est blanche comme un linge et claque des dents ; il se tient près d’elle, vêtu de son armure de samouraï et le sabre à la main, alerte au moindre bruit suspect excepté ceux de son épouse terrifiée.


Mme Ishiyama, en chuchotant avec une voix tremblante Takeho, chéri… qu’est-ce qui se passe, là-dehors ?

Mr Ishiyama Je… je l’ignore, chérie. Tous ces… monstres ! Je… c’est complètement dingue, ce qui nous arrive !

Mme Ishiyama, en plongeant son visage contre ses bourrelets, en sanglots J’ai peur…

Takeho, en lui caressant les cheveux de son autre main Oui, moi-aussi…

Mme Ishiyama, en le contemplant avec un minimum d’espoir Tu… tu crois que les enfants vont bien ? Qu’ils sont à l’abri de tout… ça ?

Takeho, un petit sourire rassurant aux lèvres J’en suis sûr. Ils sont sûrement à l’abri dans les entrailles du collège, avec tous leurs camarades, et des soldats sont certainement venus pour les défendre.

Mme Ishiyama Je l’espère. Je… je voudrais tellement qu’ils soient auprès de nous, que je sache qu’ils sont en bonne santé.

Takeho Moi-aussi, chérie…

La porte d’entrée du rez-de-chaussée s’ouvrant à grand fracas l’interrompt. Mme Ishiyama est à deux doigts de hurler aux éclats, mais son mari a d’instinct pressenti le danger, en plaquant fermement sa main contre sa bouche.
Des pas amplifiés par les matériaux en bois font rapidement le tour du rez-de-chaussée, avant de s’engager sur l’escalier. Plus le bruit gagne en altitude, plus les sourcils et les paupières de l’épouse Ishiyama en font autant. Une fois le bruit angoissant arrivé à l’étage, une première porte s’ouvre violemment : sans doute, la chambre de Yumi. Quelques pas de plus, puis… une deuxième porte : probablement la chambre de Hiroki. À nouveau cinq pas de plus vers leur chambre… PAF !
Non, ce doit être celle de la salle de bains. Mais, la prochaine porte à voler hors de ses gonds sera, sans aucun doute, celle-ci.
Malgré la sueur et le bras de sa femme qui le forcent à rester à terre, Takeho Ishiyama se libère de son amarre et s’approche de la porte en silence, le sabre prêt à frapper. Derrière les croisillons, son épouse le regarde faire, terrorisée. Son instinct la persuade que tout ça va mal se finir.
Alors que Takeho n’est plus qu’à quelques centimètres de la poignée…
VLAM !!!
YAAAAAAAARRRRRRGH !!!
La porte de la chambre s’ouvre, enfin, et Takeho bondit au même moment sur le mystérieux prédateur, sabre en avant. Les deux personnages disparaissent du champ de vision de Mme Ishiyama, qui entend des cris et du vacarme dans le couloir, comme si les deux adversaires se débattaient férocement par terre. Puis… plus rien : un tohu-bohu très bref.
Elle se relève et se dirige doucement vers la porte, à demi-fermée par un mystérieux coup de pied en arrière. Elle ne voit qu’une partie du couloir sombre, mais prie de toutes ses forces qu’il ne soit arrivé de grave à Takeho… et qu’il ne va rien arriver d’horrible à son tour.
Elle ouvre la porte.
Mr Ishiyama est à terre, son sabre planté de toute sa lame sur un énorme bouclier d’origine germanique, à hauteur de sa poitrine. Son visage abasourdi contemple celui de l’homme qu’il vient d’attaquer, qui est également tout ébahi de découvrir l’identité de son agresseur. Comme s’ils se connaissaient ; ou qu’ils s’étaient connus, il y a bien longtemps.


Mr Ishiyama, d’un souffle Clovis !?

Clovis, d’une voix étouffée Takeho !?

Ce dernier pousse un soupir et un petit rire de soulagement, et aide l’étrange invité à se débarrasser du bouclier et à se relever. Les deux hommes retrouvent progressivement le sourire, Takeho plus que Clovis. Dissimulée à côté de la porte, Mme Ishiyama continue de les observer : elle est, de loin, la plus sidérée des trois.

Takeho, avec une voix et un air chaleureux Oh ben, ça, alors ! Clovis Stern ! Ça remonte à longtemps, n’est-ce pas ?

Mr Stern, plus sérieux Stage informatique de Tokyo, en 85. Tu n’as pas beaucoup changé, après toutes ces années.

Takeho, sur un air taquin Et toi, je vois que tu es devenu l’homme respectable que tu désirais être. D’ailleurs…
(Il le dévisage de la tête aux pieds, de plus en plus amusé…)
… c’est drôle de te voir habillé en costard-cravate, alors que tu te promènes avec un bouclier de guerrier à la place d’un attaché-case ! Mais, qu’est-ce qui t’a pris de venir ici, avec tous les dangers qu’il y a dehors ?

Mr Stern Je n’ai plus de nouvelles de mon fils depuis plusieurs jours. Bon, c’est vrai qu’il y a un froid entre nous depuis quelques temps, mais je…
(Il rougit un peu, comme s’il était gêné de révéler la vérité suivante…)
… je suis très inquiet pour lui, d’autant plus que je ne sais pas ce qui se passe là-dehors. Même s’il est courageux et qu’il sait se défendre, il y a beaucoup de violences en ce moment.

Takeho, ébahi Ça, par exemple ! Il nous est arrivé la même chose : ma fille a disparu sans laisser de traces depuis plusieurs semaines, maintenant, et pas plus tard qu’avant-hier, c’est notre fils cadet qui s’est volatilisé dans les environs du collège. Mais…
(Avec un brin de soupçon et de curiosité…)
… ton fils ne s’appellerait pas Ulrich, par hasard ?

Clovis, les yeux ronds Si, c’est lui ! Parbleu ! tu le connais ?

Takeho, avec un sourire satisfait Depuis bien longtemps. Il est très… proche de ma fille, Yumi. Il a toujours été aimable et respectueux avec nous et… si j’avais su vos liens de parenté en plus…
(Mais, comme Clovis a l’air de s’impatienter de plus en plus…)
Mais, euh… oui, ce n’est pas la question, pour le moment. Par contre, maintenant que j’y pense, ce que je trouve louche c’est que Yumi, ces derniers temps, était de plus en plus étrange et fuguait régulièrement : c’est son frère qui nous l’a avoué. Comme si… elle menait une double-vie, ou quelque chose comme ça.

Clovis J’ai eu le même problème avec Ulrich. Le collège m’a prévenu plusieurs fois que ses notes étaient en baisse, car il semblait entretenir des activités nocturnes régulières avec une bande plutôt louche : il était de plus en plus épuisé et distrait en cours. J’ai essayé de le remettre plusieurs fois sur le droit chemin, mais rien à faire : il me cache vraiment quelque chose.

Takeho, de plus en plus soucieux Comme la mienne…. Tu crois que nos enfants ont, bel et bien, une activité secrète à côté de leurs études, qui pourrait être liée à ce qui se passe en ce moment ? Une secte, ou je n’sais quoi ? Ce qui pourrait expliquer les secrets, les fugues, les études mises à mal, etc….

Mme Ishiyama, si anxieuse qu’elle sanglote à nouveau Et, ont-ils fini par embobiner mon petit Hiroki dans leurs histoires douteuses ? Oh, Seigneur… mon petit bébé chéri… !

Clovis, d’un air décidé Je ne sais pas d’où viennent ces monstres, je ne sais pas où sont passés nos enfants, s’ils comptent se battre contre ces machins là-dehors ou s’ils ont été pris en otage par cette étrange armée qui nous assaille en ce moment… mais il va falloir tirer cette histoire au clair et les sauver le plus vite possible.

Alors qu’il tourne les talons, Takeho Ishiyama dégage son sabre du bouclier et l’arrête dans sa démarche.

Takeho J’insiste pour t’accompagner. Mes enfants doivent courir un grand danger et, selon la morale de mes ancêtres, il est de mon devoir de les secourir… au prix de ma vie.

Clovis, en soupirant et en remarquant le désespoir de Mme Ishiyama du coin de l’œil Tu crois que c’est nécessaire ? En sortant avec ton sabre, tu risqueras d’être exécuté plus rapidement que moi. Tu te rendras plus utile en restant barricadé chez toi, à protéger ton épouse, pendant que je négocierai le retour de nos mômes. J’ai beaucoup d’argent… cela ne devrait pas poser de problème.

Takeho, avec un ricanement plein de mépris Tu crois que tu détiendras tous les pouvoirs avec de malheureux bouts de papier vert ? C’est un comportement inacceptable pour un ancien jeune homme d’honneur comme toi ; où est donc passé ton courage et ta fougue d’autrefois, quand on traînait dans les bas-quartiers de Tokyo, le sabre à la main ?

Clovis, sur un ton grave Nous ne sommes plus des gosses, Takeho, et ce qui se passe là-dehors est loin d’être un jeu. Comportons-nous, par conséquent, en adultes rationnels et responsables, même si les événements sont bien au-delà de la réalité.

Takeho Justement, laisse-moi t’accompagner, au moins pour te défendre si jamais tu te fais agresser par des créatures ou des survivants déments. Avec mon sabre et mon armure, rien ne me fera peur, rien ne me résistera.

Mme Ishiyama, en se jetant autour de la taille de son mari, terrifiée Non, je t’en prie, Takeho. Ne prends pas ce risque. Que deviendrais-je sans toi ? Comment me débrouiller, si jamais la maison est attaquée ?

Takeho, en la regardant dans les yeux avec douceur, pour la rassurer Descends dans la cave après notre départ, et restes-y jusqu’à mon retour. Si tu dois te défendre, il y a un autre sabre rangé dans la penderie. Le plus important, c’est que je retrouve les enfants et que je les ramène, sains et saufs, à la maison, où nous pourrons les protéger jusqu’à la fin de cette guerre. C’est ce que tu voulais, non ?

Mme Ishiyama Oui. Mais… dans ce cas, jure-moi qu’il n’arrivera rien, ni à toi, ni aux enfants. Vous comptez pour moi plus que tout au monde. Et toi, Takeho, je t’ai déjà perdu plusieurs fois durant quelques temps, mais je n’ai aucune envie que cela ne se produise définitivement.

Takeho, un sourire confiant aux lèvres Ne t’en fais pas, Atsue, je serai digne de nos ancêtres samouraïs, aussi puissant que le dragon, aussi rusé que le tigre.
(Les deux époux s’embrassent passionnément sur la bouche mais, du coin de l’oreille, Takeho capte toute l’impatience de son ancien complice, qui en profite pour ramasser son bouclier.)
Allez, ma geisha, ne perdons plus de temps. Cache-toi et attends-moi : je ne serai pas long.

Les trois adultes descendent l’escalier ensemble, Clovis Stern en premier avec son énorme bouclier pointé vers l’avant et, au pied des marches, le couple Ishiyama s’échange un dernier baiser, un dernier regard plein de tendresse, de confiance et d’espoir, puis Atsue Ishiyama finit par ouvrir une porte discrète sous l’escalier et disparaître dans l’obscurité de la cave, en prenant soin de verrouiller le battant. Sans accorder un dernier regard derrière elle, afin de ne pas se laisser submerger par ses émotions.
Takeho, le sabre à la main, rejoint Clovis à l’entrée de sa maison, et les deux hommes contemplent toute la désolation de la rue avec peine.


Clovis Stern, en soupirant de dépit Quel délire !

Takeho, plus enthousiaste, et en refermant la porte d’entrée derrière lui Au moins, nous replongeons dans ceux de notre jeunesse : deux samouraïs contre une armée de ninjas armés jusqu’aux dents. Tu te souviens encore ?

Clovis, avec un petit gloussement Et, comment !

Takeho, sur un ton plein de motivation Alors, toujours ensemble ?

Clovis, avec un maigre sourire aux lèvres (si inhabituel) Oui, ensemble.

Côte à côté, le bouclier germanique et le sabre nippon pointés vers l’avant, les deux vieux amis s’élancent dans la rue déserte et font route vers leur destin…
*
Le réfectoire est bizarrement silencieux. Tous les bacheliers mangent doucement leurs maigres rations, sous les regards noirs et méfiants des Foxxies tournant autour de la salle et de Mme Coriac postée près de la sortie.
Assise le plus à l’écart possible des insupportables sentinelles à quatre pattes, Jennifer profite d’un moment d’inattention pour sortir discrètement de sa poche les deux petits mots de la veille, et les placer sur son plateau, à l’abri derrière les bords dressés. Puis, elle libère d’une poche intérieure de sa veste un crayon muni d’une petite gomme à son extrémité et décide de commencer par l’étrange message écrit en anglais.


Jennifer, à part Alors, voyons voir. « write the doar », qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Écris le… doar !? Mais, qu’est-ce que ce mot veut donc dire ? Je ne me souviens pas l’avoir lu quelque part, un jour, à moins que…
(Elle réfléchit quelques instants, en restant toujours attentive aux mouvements des guetteurs, puis…)
Oui, c’est ça : un anagramme ! Essayons…
(Elle manipule les lettres du mystérieux mot dans tous les sens, mais ne trouve rien de sensé.)
Bon, tentons avec « write » alors. Mais, dans ce cas, comme je suis sûre qu’il n’a pas voulu se casser la tête, procédons par ordre logique : quel autre mot en anglais commence par w ?… wait !?
(Elle l’écrit dans un coin du bout de papier, et barre les lettres qu’elle a utilisé sur le message.)
Alors, qu’est-ce qui me reste ? « the » ? « wait the… » ? r-e-d-o-r ?
(Enfin, après quelques secondes de nouvelle manipulation…)
Order ? « wait the order », “attends l’ordre” ? Mais, l’ordre de quoi ?

Satisfaite d’avoir résolu la première partie de l’énigme, elle passe au deuxième message : l’étrange équation.
Pendant ce temps, Mme Coriac jette un coup d’œil à l’horloge de la cantine et manifeste progressivement son impatience. Dans quelques minutes, il faudra regagner les salles de classe pour les épreuves de l’après-midi.
Jennifer a pressenti cette course-contre-la-montre, et exhorte tous ces neurones à tourner à plein régime jusqu’à la migraine. Quitte à puiser dans ses ultimes forces de la journée, il faut absolument découvrir ce qu’Axel prépare depuis le début :
« (18 + 9 –5 –13 + (1 * 11)) / 20 + (9 – 1) + [12 * 2] + (5 + 8 ) – 8 + 9 – 20 = [5 ² + ( x- 2) + 1] + [ (19 – 10) ^ (a*4)] – 1 »
En dépit des chiffres qui s’impriment sur sa rétine jusqu’à l’éblouir, elle finit par comprendre que ces nombres correspondent à la place des lettres dans l’alphabet.


Jennifer, en comptant rapidement sur ses doigts a-b-c-d… r : r est la 18ème lettre de l’alphabet.
(Elle l’écrit en-dessous de l’équation.)
Mais, ensuite, que veut-il qu’on fasse ? Remplacer tous les nombres par les lettres qui correspondent ? Voyons, 9… h ; 5…e…

Et, ainsi de suite… jusqu’à ce qu’elle se rende compte que le message qu’elle a obtenu ne veut strictement rien dire. Ça l’ébahit et la désespère.
Et, pour couronner le tout, elle se laisse surprendre par quelques applaudissements de Coriac, destinés à retenir l’attention de tout le monde. Dans son sursaut, elle est à deux doigts de tomber de sa chaise et de laisser les petits bouts de papier s’envoler vers une dangereuse destination. Heureusement, elle se rattrape
in extremis.

Mme Coriac, d’une voix claironnante Mesdemoiselles et messieurs, la pause-déjeuner est finie. Votre épreuve d’histoire-géographie commence dans un quart d’heure. Veuillez vous rendre à la plonge, un par un, pour déposer votre plateau, et suivez-vous à la queue leu leu entre les Foxxies, jusqu’à votre salle d’examen. Éxecution !

S’efforçant de ne pas paniquer, Jennifer profite de ces dernières précieuses secondes pour gommer ce qu’elle a écrit et retenter de déchiffrer le message. Réfléchissant aussi vite que possible, elle analyse l’équation avec plus d’attention… et finit par admettre la deuxième hypothèse : et s’il fallait effectuer les opérations, une par une, pour en déduire la lettre suivante ? Par exemple, en partant de 18, r, 18 + 9 = 27… ça correspond à une lettre au-delà de z… tout simplement a. On a donc : « ra ».

Jennifer, à part Et, pour la suite ?… eh bien, je n’ai qu’à effectuer l’opération suivante, mais en partant de a cette fois. Voyons… a – 5… mais non, sois plus simple : 27 – 5 = 22. 22, c’est… v. J’ai, maintenant, « rav ». Et, pour le reste… il n’y a qu’à prendre le dernier résultat obtenu et le calculer au fur et à mesure, en respectant la priorité des opérations. Donc, ça fait…

Une première table se vide, puis une deuxième, et une troisième. Les places vides se rapprochent dangereusement de Jennifer, qui se presse sans laisser le stress la dominer. Elle ne remarque pas qu’à quelques pas d’elle, le dos tourné à Coriac, Axel adresse un clin d’œil à un autre garçon, qui lui répond d’un signe de tête. Puis, un autre bachelier adresse un signe à ce dernier… et cetera, jusqu’à ce qu’une bonne partie de la file d’attente soit au courant de ce qui se prépare.
Ça y est : la table où est installée Jennifer commence à se vider. Pour le moment, comme elle est menue, ses camarades en face d’elle, qui l’observent sans réagir, arrivent à la dissimuler du regard de rapace de la proviseure, mais pour combien de temps encore ?
Pendant ce temps, la protagoniste du moment a, enfin, déchiffré le premier mot :
« Ravitaillement »


Jennifer, à part « Ravitaillement = … ». Bon, ça concerne soit ceux du début ou de la fin de la journée, soit celui de… maintenant. Mais, ensuite ? Oh là là, comme ça se complique !…

Elle sèche sur le cinq au carré et décide de passer au : « x – 2 » qui est équivalent à… v.
La moitié de la table est, désormais, vide. Il ne reste que trois étudiants à côté d’elle, qui semblent l’exhorter à finir au plus vite avec beaucoup d’angoisse. Et, comme si ça ne suffisait pas, les Foxxies qui restent encore dans la salle sont à quelques mètres de leur table : elle finira fatalement par se faire repérer, et le payer très cher.
Jennifer bute à nouveau, sur le (a*4) : le souci, c’est qu’il est lié à une opération plus importante, en l’occurrence une puissance. Elle sent l’affolement l’envahir comme un sablier qui se remplit, aussi espère t-elle en finir au plus vite. Il ne lui reste plus qu’une opération… mais avec quel facteur de gauche ?


Jennifer, à part et excitée Oh non, c’est pas vrai. Je n’ai que : « … v… s, i… ». Qu’est-ce que je peux trouver comme mot avec ces trois lettres, dans cet ordre ?

Trop tard : c’est bientôt à son tour de se lever. Vite, elle range les deux messages et son crayon dans la poche intérieure de sa veste et se lève avec son plateau à son tour, comme si de rien n’était. Les Foxxies passent au même moment devant elle et la reniflent quelques secondes : la jeune femme sent la sueur hérisser les poils de son dos, et se retient de trembler d’anxiété.
Heureusement car les monstres finissent par la laisser passer, sans avoir rien détecté.
Pendant ce temps, à la rampe, Axel et plusieurs de ses camarades se positionnent parfaitement devant leurs plateaux pour dissimuler en douce des couteaux de cantine dans différentes poches. Tous s’échangent un dernier signe de tête à peine perceptible. Coriac est trop occupée à contrôler les premiers lycéens qui sortent du réfectoire, chacun accompagné d’un Foxxie qui, une fois tous réunis, forment un long couloir vivant vers le parc, pour remarquer ces détails suspects.
Jennifer est sur le point d’arriver à la rampe, alors que son cerveau est toujours tourmenté par l’énigme de cette terrible équation.


Jennifer, à part Voyons, si on revient au début, il y avait un 5 au carré. Ça fait 25, donc y : ça me donne : « y, v… s, i… ». Mais, si les lettres sont dans l’ordre du mot, ce dont j’ai l’intuition, ça ne veut rien dire ; même un anagramme ne marcherait pas. À moins que…

Elle arrive à la rampe de la plonge. Elle dépose son plateau et… avant de suivre ses camarades vers la sortie, elle remarque que des couteaux sont curieusement absents de bon nombre de plateaux, alors qu’ils n’ont même pas été débarrassés de leurs couverts par les agents aussi mélancoliques que des machines. Elle a un mauvais pressentiment.
En passant devant Coriac, elle croise son regard de petite fille innocente avec celui de l’ogresse enragée. On a l’impression que celle-ci cherche une quelconque raison de la blâmer en tentant de lire dans ses pensées, comme si sa tête angélique ne lui revenait décidément pas. Jennifer fait mine de rester ingénue, sans chercher les ennuis pour autant, et sort enfin de cette cantine.
Malgré les Foxxies qui l’encadrent comme des gardes du corps, elle replonge silencieusement dans ses réflexions tandis que le groupe de bacheliers est sur le point de pénétrer dans la forêt du parc, en direction du bâtiment abritant la bibliothèque.


Jennifer, à part Et, si ce carré correspondait à un signe spécial ? En effet, 5 correspond à … e. Donc, sans se soucier du carré, je me retrouve avec : « e, v… s, i… ».
(Désormais, tous les élèves, Mme Coriac et le reste des monstres en queue de peloton, sont dans les entrailles de la petite forêt du domaine.)
Et, avec (x – 2) qui me donne v, je ne peux effectuer une opération avec l’autre facteur ; c’est logique, puisque x est censé être une inconnue. Par conséquent, admettons que le « + 1 » corresponde à un retour à zéro ; a est la première lettre de l’alphabet. Ça donne, donc : « e, v, a, s, i… ». Quel mot puis-je trouver avec ça ?
(Dans les premiers rangs, Axel et bon nombre des lycéens qui l’entourent s’échangent un dernier signe de tête, à l’insu des Foxxies. Pendant ce temps, Jennifer affiche un air de plus en plus épouvanté : elle comprend, enfin, tout…)
« évasion », « ravitaillement = évasion ». Et, « attends l’ordre ». Oh non !
(Elle relève la tête. Elle remarque, à l’avant du groupe, des mouvements suspects d’une dizaine de bras sous des vestes et dans des poches de pantalon. Comme par hasard, le souvenir tout récent des plateaux à la plonge lui revient violemment en tête, comme un artiste débarquant sur scène dans un dérapage contrôlé.)
AXEL ! NOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNN !!!

Axel, en vociférant, son couteau de cantine en l’air POUR LA LIBERTÉ !!!

Tout l’avant du groupe se retourne, en répondant d’une même voix à son cri de guerre, et se mettent à maltraiter les Foxxies qui les entourent, à coups de pieds et de couteaux, la plupart lancés comme des flèches, bien avant que les monstres n’aient le temps de réagir. Le groupe des bacheliers se coupent rapidement en deux : pendant que l’arrière, Jennifer y compris, s’empresse de se jeter à terre, certains faisant même les morts pour éviter d’être injustement blessés le plus longtemps possible, l’autre bonne moitié du groupe, une dizaine de lycéens à peu près, Axel en tête, prennent les jambes à leurs cous dans toutes les directions, en slalomant entre les lasers argentés et les arbres qui sont abattus à la place des jambes.

Mme Coriac, complètement hystérique LES PETITS TRAÎTRES ! LES BONS-À-RIEN ! ATTAQUEZ-LES ! ATTAQUEZ-LEEEEEEEEESSSSSSSSS !!!

D’abord hagards, car surpris par cette attaque soudaine, les Foxxies qui ont survécu à ce débordement se ressaisissent et la plupart se lancent à la poursuite des fuyards, avec des tirs plus précis et plus dangereux. Écroulée par terre, sa petite tête protégée derrière les bras, Jennifer s’autorise une petite ouverture pour mieux observer ce qui se passe devant elle en dépit des arbres : les renards métalliques ont un net avantage sur les fugueurs, grâce à leurs quatre pattes très vivaces, et ces derniers sont rapidement rattrapés et coupés dans leur élan à coups de lasers dans les pieds et les jambes. Puis, les petits monstres se jettent ensemble comme des fauves sur les ados effondrés, et tentent de les achever sous les morsures et les lasers. Bien entendu, leurs proies se défendent comme elles peuvent, malgré les douleurs vives qu’elles doivent ressentir : certains grâce aux maigres couteaux de cantines qu’ils n’ont pas abandonné sur les cadavres de Foxxies jonchant le chemin de terre, d’autres à coups de pieds et de poings, tout en se traînant sur quelques mètres vers un abri inespéré.
Mais, en quelques minutes, il faut bien se rendre à l’évidence : la tentative d’évasion est vouée à l’échec. Les vociférations déments de Coriac, les rugissements des Foxxies et les hurlements de douleur des fuyards rendent la pauvre Jennifer morte de terreur. Le calme ne revient que petit à petit : la jeune fille devine que, sur la dizaine d’étudiants ayant tenté leur chance, un ou deux ont probablement réussi leur coup… ou peut-être pas. Les fennecs de l’ANAX, qui s’étaient lancés à la chasse comme un meute de chiens enragés, reviennent progressivement auprès de leur maîtresse.


Mme Coriac, d’une voix claironnante et furieuse Bien ! Allez, debout, tas de mauviettes ! J’ai dit : DEBOUT !
(Les survivants se remettent sur pied le plus vite possible, en tremblant de tous leurs membres jusqu’à en perdre l’équilibre. Coriac les contemple avec beaucoup d’arrogance.)
Vous voyez quel châtiment est réservé aux plus récalcitrants ? La preuve est faite : personne ne peut nous résister. J’espère que cette leçon restera gravée au plus profond de votre crâne, au cas où d’autres seraient tentés par cette folie. Comme tout à l’heure, il n’y aura aucune exception, aucune compassion ; seule compte votre érudition. Maintenant, en route, et vite ! Je supporte encore moins le retard !

Les bacheliers, blancs comme des linges, se hâtent de se remettre en route, faisant l’effort incroyable d’ignorer leurs craintes et leurs questions jusqu’à les évaporer. Comme ils ont constaté ce que ces monstres étaient capables de leur faire subir, ils prennent la menace de Coriac très au sérieux.
Certains, comme Jennifer, jettent un coup d’œil discret autour d’eux et, tout ce qu’ils arrivent à observer, ce sont quelques Foxxies écroulés comme des cadavres de machine et quelques corps inertes, cachés en grande partie par les arbres également meurtris. Tous ces malheureux garçons et filles, sans doute à deux doigts de devenir majeurs… sont-ils morts ? Ou font-ils semblant jusqu’au bon moment ? Leurs camarades l’ignorent, et n’ont aucun loisir d’aller vérifier.
La lisière brillante de la forêt marque la fin de cette insupportable torture. Les étudiants, à nouveau encadrés par les Foxxies et protégés à l’arrière par Mme Coriac, désormais plus suspicieuse et alerte, entrent tristement dans le bâtiment et se dirigent vers une salle proche de la bibliothèque, spécialement préparée pour accueillir l’examen.
Installée à sa table, pendant que l’affreuse proviseure s’occupe de libérer les sujets du petit colis brun, Jennifer s’autorise un dernier regard risqué vers le parc et sent quelques larmes lui monter les yeux, tandis que son menton tremble discrètement.


Jennifer, en soupirant et en chuchotant d’une voix morose Oh, Axel !
*
Par la fenêtre de sa tour, c’est également avec un profond chagrin qu’une autre jeune fille contemple, impuissante, un nombre incroyable de guerriers tombant sous les lasers argentés des monstres. Cependant, dans ce cas-ci, l’ANAX a décidé de passer à la vitesse supérieure : comme les rideaux des deux armées restent hermétiques en dépit des pertes, Ront a sûrement décidé en personne d’envoyer les malheureux prisonniers sur le front, afin d’apporter un minimum de supériorité numérique à ses effectifs, mais aussi pour les laver sans doute de tous leurs « péchés » envers le régime dans le monde réel. Mais, dans cette croisade contre leur propre salut, ils sont les premiers à disparaître sous les projectiles de l’Armée de Lyoko et, telle l’ironie divine du sort, sous les lasers roses des anges envoyés par Sylphia et en gigantesques escadrilles à l’assaut de la cité. Évidemment, ces créatures sont chargées à la base de prendre uniquement les monstres de l’ANAX pour cible mais, comme la défense désormais mixte est très regroupée sur les murailles et que, dans un deuxième temps, les robots-policiers de Carthage tentent soit de les détruire grâce à des lasers rouges dégainés de leurs yeux, soit de se cacher dans les maisons, soit de prendre des prisonniers en guise de boucliers, bon nombre d’hommes, de femmes et d’enfants virtuels s’évaporent en milliards de pixels, en quelques minutes seulement. Les bombardements des anges sont si intenses qu’il n’y a d’abri nulle part ; même pas dans les pauvres baraques en terre cuite virtuelle.


Yumi, en se détachant de sa fenêtre et en faisant les cent pas, furieuse Et, moi, je ne peux rien faire pour arrêter tout ça. Tous ces malheureux gens, envoyés cruellement au sacrifice pour préserver l’armée de monstres le plus longtemps possible… n’ont-ils aucun courage de dire : « non ! » à ce massacre ? N’y a-t-il aucun moyen de les motiver à se révolter, pour sauver leurs vies plus rapidement ?

Elle a beau fouiller toute sa chambre de princesse, il n’y a rien qui puisse combler ses désirs. Sa mine s’assombrit un peu plus.

Yumi Je ne peux quand même pas leur donner l’ordre de se soulever, en hurlant aux éclats par la fenêtre comme une demeurée ! De toute façon, ils ne m’entendraient pas : la tour est trop haute, je n’ai pas une voix aussi puissante, il y a trop de boucan là-dehors, et je risque de m’en prendre une par mon cher copain qui, comme par hasard, sera le seul à m’avoir entendue ! Non, il doit y avoir un autre moyen.

Elle se dirige à grandes enjambées vers la porte, comme si elle voulait sortir de sa chambre telle une gamine capricieuse, puis se souvient brusquement qu’elle a été solidement verrouillée par son prince charmant. Cela ne l’empêche pas de s’écraser dessus et de la tambouriner de toutes ses forces, avec le maigre espoir de la défoncer de ses poings. Mais, bien entendu, cette rage se révèle bien vaine.
Elle s’effondre contre l’immense battant, en se forçant de ne pas se laisser envahir par le spleen. À quoi ça servirait, de toute façon ? À dépenser encore plus d’énergie inutile… non, il faut réfléchir, se montrer plus intelligent que ces brutes.
Elle ferme les yeux, laissant libre cours à sa réflexion… et les rouvre quelques instants plus tard, hébétée.


Yumi, à elle-même Mais, j’y pense… cette porte est verrouillée grâce à une interface. Jusqu’à preuve du contraire, j’ai toujours les pouvoirs d’Aelita. Et, William a accès au réseau Intranet de surveillance de la cité…
(Sa mine sombre s’illumine en quelques secondes…)
Mais, là voilà, la solution ! Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?

C’est une Yumi totalement transformée, jusqu’à choquer les spectateurs, qui se redresse comme une courageuse guerrière et qui tend les bras devant elle, les mains grandes ouvertes, les yeux fermés pour se concentrer de toutes ses forces.
Devant elle, un écran tactile se matérialise dans les airs… ou plutôt, une copie, rendue possible grâce au don de création de la lyoko-guerrière. Yumi l’observe d’un œil, le sourire aux lèvres.


Yumi, satisfaite Bien, j’ai crée ma propre interface. Maintenant, je dois la connecter au réseau sans fil de Carthage. Allez, courage !

Elle lève un bras en l’air, tandis que l’autre reste visé sur l’écran tel un fusil. Comme elle s’en doutait dès le départ, la manœuvre est plus délicate : elle sent les ondes gratter sa main comme un essaim d’insectes, referme doucement sa poigne sur cet arc électrique invisible et tente de toutes ses forces de le tirer jusqu’à l’écran, comme un élastique tendu qu’on veut accrocher à un point fixe en contrebas. Après plusieurs minutes d’effort intense, et après avoir plusieurs fois craint de lâcher ce fil du réseau, la japonaise arrive à connecter son interface à l’Intranet de Carthage.
Heureuse comme la veille, lorsque ses amis ont débarqué sur ce Territiore, elle se précipite sur son écran tactile et, après quelques manipulations du bout des doigts, elle décide d’enregistrer un message pour l’envoyer sur toutes les interfaces présentes dans les maisons de la cité…
*

Yumi, sur un ton solennel Mes amis, mes frères et sœurs virtuels, c’est votre princesse qui vous parle. Celle qui vit recluse dans sa tour d’ivoire comme une sage concubine, mais qui n’est pas aveugle, sourde et naïve pour autant. Je suis, évidemment, au courant de ce qui se passe en ce moment, je sais qui sont nos assaillants et ce qu’ils comptent faire ici.
Mais, je ne m’adresse pas à vous pour soutenir la campagne du Faucheur, bien au contraire. Ces guerriers venus d’ailleurs n’ont aucune hostilité envers vous ; leurs tirs sont juste destinés à vous libérer de cette prison et à abattre seulement le despote et ses sbires. Je les connais mieux que les autres : je viens moi-même de ce monde, Lyoko, tout comme le Chevalier de Cristal bien qu’il le renie désormais. Croyez-moi, prisonniers de Carthage, vos véritables défenseurs se trouvent de l’autre côté de ces murs, et eux-seuls peuvent vous permettre de regagner le monde réel afin de retrouver vos familles et vos proches. En espérant que ces souvenirs ne se sont pas déjà évaporés sous ce soleil froid de haine et de douleur…
Accepterez-vous de vous battre contre vos vrais alliés ? Accepterez-vous de laisser vos gardiens détruire infiniment la clé de votre liberté que mes amis vous tendent désespérément ? Accepterez-vous de vous laisser encore manipuler comme des pions, et de disparaître vainement aux portes de votre salut ? En vous envoyant maintenant sur le champ de bataille, le Faucheur vous promet le pardon des crimes que vous avez osé commettre envers lui et ses partisans, et qui vous a envoyés pourrir dans cet enfer numérique ; mais, quels crimes ? Celui de ne pas penser comme Lui ? Celui d’être différent ? Et, dans quel au-delà serez-vous jugés, alors qu’il est le premier être dans cet univers à n’admettre aucune idée spirituelle ? Peut-on admettre un tel détournement pervers et abritraire ?
La seule promesse que Ront peut tenir est d’abréger, enfin, vos longues années de souffrance mais, quand on découvre qu’il y a un espoir de l’autre côté de la frontière, un tel sacrifice est-il vraiment utile et nécessaire ? Et, ce n’est pas tout : à l’heure qu’il est, l’ANAX prend également le monde entier en otage, le monde réel ; imaginer la souffrance de vos proches, aussi torturés que vous par un mal dont, eux, ignorent tout, pourriez-vous le supporter sans peine ? Sachez que si l’ANAX touche au but, la plupart n’auront pas une deuxième vie comme vous, même si celle-ci est bien plus synonyme de malheur que de véritable chance !
Maintenant, redressez-vous et dites : « Stop ! » à tout cela ! Ayez le même courage dont j’ai fait preuve envers mon compagnon violent, même si le prix à payer est une douleur plus atroce ; mais, au moins, elle en vaudra la peine ! Rassurez-vous, habitants de Carthage : Ront et son ANAX ne sont pas aussi invincibles qu’ils le prétendent : mes amis lyoko-guerriers sont là pour vous le prouver. Et, il arrive toujours un moment où une poignée d’hommes et de femmes vaillants osent et arrivent à renverser une tyrannie, quelle qu’elle soit : soyez de ceux-là ! Devenez des héros pour vos enfants et petits-enfants ! Avec de l’espoir, de la volonté et de la persévérance, tout est possible ! Aujourd’hui, je suis sur le point de retrouver mes amis ; et, demain, ce sera votre tour si vous vous levez tous ensemble contre ces monstres. C’est maintenant qu’il faut le faire !
Libérez-vous de ces murs ! Tentez de reprendre la vie qu’on vous a volé ! Montrez à la science fataliste de l’ANAX qu’elle peut se tromper ! Battez-vous ! Battez-vous !!!

À la fin de sa longue tirade, Yumi pose sa main sur l’interface, qui disparaît aussitôt. Puis, elle vient s’enraciner près de la fenêtre, en priant haut et fort que son appel à la révolte ait été suffisamment clair et troublant pour réveiller l’instinct de survie de ces pauvres hommes aussi mornes que des pantins.
Pour l’instant, rien ne change ; les lasers pleuvent toujours auprès des remparts, et les robots font clairement comprendre aux prisonniers qu’ils ont besoin de toujours plus de renforts. Malgré les larmes et quelques résistances vaines, les Carthaginois humains s’exécutent comme des bêtes à l’entrée de l’abattoir, pressés par les coups de pinces de leurs horribles oppresseurs. Rapidement rattrapée par ses désillusions, Yumi les contemple et pose son regard sur un jeune homme en particulier qui vient de sortir de sa baraque en terre cuite virtuelle.


Yumi, en soupirant, mais avec un tendre sourire Bah, au moins, j’aurais essayé ! Je saurai pourquoi William m’en collera une quand il l’apprendra, et je l’assumerai.

Mais, tout à coup, le jeune garçon qui l’intéressait fait volte-face, se précipite vers le robot le plus proche de lui, zigzague entre les quelques lasers tirés par les monstres, et bondit sur lui en lui plantant son katana dans la gorge. Cette scène ressemble à celle où Ulrich détruisait les Tarentules de XANA. Le robot pousse un cri d’agonie, et se désintègre.
C’est comme si le temps s’est brusquement arrêté. Yumi et les personnages présents dans cette rue regardent le jeune homme, bouche bée. Puis, ce dernier hurle quelque chose à la foule avec toute la fougue de sa jeunesse, avant de repartir à l’attaque contre les monstres qui ont retrouvé leurs esprits en premier et qui tentent de l’exécuter en guise de représailles.
Mais, cette fois, l’appel à la révolte a été entendu et approuvé par tous les prisonniers autour du jeune. Progressivement, chacun retourne son arme contre les robots avec beaucoup d’habileté, en dépit de leur faiblesse apparente.
Yumi retrouve sans peine le sourire, émerveillée par tant de hardiesse aussi soudaine que rassurante… mais le perd tout aussi vite lorsqu’elle constate la dévirtualisation définitive du jeune rebelle, touché par un laser argenté en plein bond alors qu’il venait de descendre un deuxième robot.
Les prisonniers le remarquent à leur tour, et cela les tétanise d’horreur…
… mais qu’à cela ne tienne : un deuxième homme, plus âgé, brandit la lame à son tour, comme si le jeune garçon venait de se ré-incarner en lui, et l’émeute reprend de plus belle.
Certainement par une sorte de bouche-à-oreille inconnu, des hurlements incompréhensibles pour la Japonaise se répandent dans la cité comme une traînée de poudre, et l’effet est immédiat : la plupart des captifs de Carthage se rebellent contre les monstres de toute sorte, mis à part quelques uns qui tentent de s’abriter comme ils peuvent et aussi vite que possible. Malgré ceux-là, Yumi en est ravie.
Au pied de son acropole, évidemment, Ront et son lieutenant ont un tout autre visage. Déjà, les rebelles se regroupent en divers points de la cité et commencent à converger vers le temple, hurlant toute leur colère comme si leurs voix auraient suffisamment de force pour souffler la colline comme un tas de sable. Les monstres ne peuvent abandonner les remparts au profit de l’Armée de Lyoko ; il n’y a que les robots pour tenter de faire barrage contre la foule en furie. Cependant, même avec leurs grosses pinces de crabe, la rage est telle qu’ils ont peu d’espoir de les dissuader d’agir, pour une fois.
Ront le constate bien, et cela lui fait grincer des dents.


Ront Ah, bravo ! Décidément, la femelle est un genre bien redoutable. J’espère, cher Chevalier, que vous la ferez redescendre à sa place en galant homme que vous êtes.

William, avec un sourire amer et tournant sa tête en direction de son château Oh, ne vous en faites pas ! Ce coup-ci, elle le paiera très cher !
(Puis, en marmonnant sous un grognement sauvage…)
Oh oui, elle me le paiera !


Voilà : chapitre assez long, j'en conviens, et pas spécialement centré sur les lyoko-guerriers. Mais, il était nécessaire pour mettre certaines choses en place, qui seront les causes des événements des derniers chapitres : en particulier, l'aventure des pères d'Ulrich et de Yumi...
Les prochains chapitres porteront sur la dernière journée de la bataille. Et, autant dire qu'il ne faudra pas louper une ligne si on veut comprendre quoi que ce soit ! Wink
Mais, cet acte final, vous le connaîtrez la semaine prochaine...
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Evil Goat MessagePosté le: Sam 16 Mar 2013 11:41   Sujet du message: Répondre en citant  
Kasux - Version chèvre maléfique


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Je poste afin que tu puisse mettre la suite Wink
Bonne continuation Wink

Toujours aussi bien.

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philippe-ulrich 02 MessagePosté le: Sam 16 Mar 2013 22:03   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


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Messages: 118
Merci Kasux ; il faut dire que je commençais un peu à m'inquiéter. Surtout à l'heure où le dénouement approche...
Comme promis, c'est le dernier jour de la bataille... et bon sang qu'il va s'en passer des choses !...
Sans plus attendre, voici le 5è chapitre de Carthage et Apocalypse...

5)

5ème jour de combat :
Dans une des salles informatiques du bâtiment des sciences, Jérémie et Hervé s’affairent chacun sur un ordinateur. On ressent leur fatigue et leur stress : ils ont hâte que le dénouement approche. Et, malgré leur passion, ce ne sont pas les millions de lignes de code qui défilent devant eux qui vont arranger leur état.

Hervé, en s’affalant contre son dossier, comme ébloui Ouf ! Ça fait cinq jours qu’on programme et qu’on compile comme des malades, et on semble ne pas avoir avancé d’un octet. Tu crois vraiment qu’on a une chance de réussir un truc pareil ?

Jérémie, en s’éloignant également de son écran Oh, arrête de te plaindre, maintenant ! C’est pas si terrible que ça, j’ai déjà affronté bien plus complexe : entre matérialiser Aelita, ou trouver un anti-virus pour la libérer de XANA.

Hervé, avec un air un peu remonté Vraiment ? Alors, pourquoi t’as toujours pas réussi à craquer ces firewall, s’ils te paraissent aussi simples que ça ?

Jérémie C’est qu’ils sont tous personnalisés, et il y en a des centaines à détruire les uns après les autres. Mais, je te signale que même si c’est dur, on reste les mieux lotis : que devrait dire Franz Hopper, qui doit craquer autant de codes que nous tout en veillant à la bonne santé de nos amis ? Ou de ceux-ci, justement, qui doivent sûrement se battre, sang et eau, pour pénétrer dans Carthage ?

Hervé C’est que…

Jérémie, en continuant le même reproche Je vois. Nous avons tous peur d’être découvert : autant nous que Franz dans le labo. Et, nos amis ont sans aucun doute encore plus la trouille d’être dévirtualisés et, probablement, de disparaître à jamais.
(Comme Hervé baisse la tête en signe de capitulation…)
Alors, arrête de te plaindre, et concentre-toi de nouveau. Je sais que c’est long, que c’est dur ; que nous avons faim et soif, avec le peu de rations qu’on a pu récolter, et que nous sommes fatigués de passer des journées et quasiment des nuits entières devant l’ordinateur ; mais, il est question de la survie de nos camarades et de l’avenir du monde, dont le collège. Et, si tu abandonnes maintenant, nous serons tous perdus.
(Puis, avec un peu plus de compassion…)
Tu sais, j’ai vécu les mêmes situations avec la matérialisation d’Aelita. J’ai mis du temps à trouver la solution, c’était tellement dur que j’ai songé à laisser tomber plusieurs fois mais, grâce à elle, j’ai toujours trouvé la force de continuer, et ç’a payé.
(Son assistant se remet finalement au boulot mais, comme il a perdu tout l’enthousiasme du premier jour, Jérémie décide de finir en douceur avec un clin d’œil et un ton taquins…)
Donc, si t’as de nouveau un p’tit coup de mou, arrête quelques minutes et pense à Sissi, au courage dont elle doit faire preuve en ce moment, et à l’instant où tu la retrouveras dans les scanners, lorsque tout sera terminé et que nous aurons remporté la bataille. Car, c’est en te montrant aussi brave qu’elle, mais d’une autre façon, que tu gagneras définitivement son amour, parole d’honneur ! Mais, pour en arriver là, ne laisse rien tomber ; effectivement, je n’y arriverai pas tout seul. Alors, continue pour nous, continue pour elle

Il constate, satisfait, que cette énième motivation décroche un timide sourire sur la bouche de son ami. Et, comme par magie, ses doigts pianotent à nouveau avec la même dextérité. Jérémie en fait autant.
*
Quelques mètres plus loin, ce sont des lycéens épuisés qui se réveillent difficilement, sous les hurlements de Coriac et les lasers des Foxxies. Jennifer paraît la plus faible de tous. Elle se lève comme tout le monde, avec une certaine langueur, mais ce matin une idée bien précise lui fait retrouver un peu d’espoir : c’est le dernier jour des examens, le dernier jour de cette abominable torture.
De plus, il semble que tout s’est calmé au-delà de la grille du collège : on entend de moins en moins de lasers, de moins en moins de hurlements ; la ville entière semble être sous le contrôle de la mystérieuse organisation de l’ogresse. Par conséquent, même en étant si barbare, elle n’osera quand même pas les garder davantage en otage une fois les exam’s accomplis…
N’est-ce pas ?
*
Les minutes ont passé dans la salle informatique et, pourtant, on a l’impression de revivre la même scène qu’avant : deux petits génies épuisés, désespérés, qui voudraient tenter maintenant le tout pour le tout mais qui ne savent pas comment s’y prendre.
Les doigts de Jérémie pianotent de plus en plus violemment, traduisant son exaspération qui s’accroît au fur et à mesure des échecs.


Jérémie, en tapant du poing sur le clavier Oh non, c’est pas vrai ! On dirait qu’ils ont conçu leurs pare-feux pour faire face à toutes les attaques possibles. Et, je viens d’essayer tous les virus que je connais, sans qu’aucun ne marche.

Hervé, à part, avec un air ironique Ah ! On fait moins l’intelligent, tout à coup !
(Mais, en changeant de ton, pour éviter une bagarre inutile et déplorable…)
À ton avis, y a-t-il un fil rouge entre tous ces firewall, ou sont-ils tous indépendants ?

Jérémie Je pencherai plutôt pour leur indépendance ; je pense qu’un fil rouge serait trop évident et trop facile à détruire. Comme je l’ai dit, chaque firewall ne peut être détruit que par un programme bien précis ; mais, je viens d’en détruire que quelques dizaines, et ça correspond à une simple éraflure sur leur solide carapace. Pour détruire les autres, il faut compiler des logiciels de plus en plus complexes, et je n’ai pas assez de connaissance pour les coder. Et, je ne sais pas pourquoi, mais je suis sûr que leurs protections les plus internes ne peuvent être brisées par aucun logiciel malveillant connu.
(Puis, en se levant et en se prenant la tête, dos tourné au PC…)
Ça dépasse totalement l’imagination !

Hervé Donc, au final, on s’est attelé à ce problème pendant cinq long jours pour se rendre compte à la fin qu’il est impossible à résoudre ?

Jérémie Non, il n’est pas impossible ; il est juste trop relevé pour nous. N’ayons aucune honte à l’avouer ; je ne veux pas chercher d’excuses pour abandonner. C’est juste que…
(En soupirant, puis en marmonnant…)
Si seulement on pouvait contacter Franz maintenant, pour qu’il nous aide ne serait-ce qu’un peu ; nous donner un indice, ou quelque chose comme ça…

Hervé Ben alors, qu’est-ce qui t’en empêche d’allumer la webcam et de l’appeler ?

Jérémie, sceptique Eh bien, euh… je pense qu’il a suffisamment à faire avec nos amis sur Carthage. C’est mieux de nous débrouiller seuls jusqu’au bout, jusqu’à l’impossible s’il le faut, mais comment faire ? Par où commencer ?

Jérémie se ré-installe sur sa chaise et déploie sa main en bandana, ses doigts grattant ses paupières fermées. Il cherche, il cherche… mais semble avoir définitivement atteint le zoom limite de ses fractales. Bien entendu, Hervé n’a pas plus d’idées que lui, et les deux génies basculent dans une profonde réflexion sans grand optimisme.
C’est alors qu’un mystérieux signal attire brusquement leur attention. Il faut quelques secondes pour que les deux intellos, hébétés, recouvrent complètement leurs esprits mais, une fois ceci fait, ils osent à peine le croire. La couleur de leurs lignes de codes a viré au violet sans explication et, désormais, ce sont des centaines, puis des milliers de caractères qui défilent devant leurs yeux.


Jérémie, abasourdi Hé, qu’est-ce que… oh ben, ça alors ! C’est… c’est incroyable !

En effet, en contrôlant une fenêtre réduite sur un des coins de l’écran, il constate que des petits panneaux se brisent et disparaissent, l’un après l’autre.
Hervé assiste au même spectacle, ébahi.


Hervé Bon sang de pois ! Tu sais ce que ça veut dire ?

Jérémie, un merveilleux sourire se dessinant sur son visage Oui. Quelqu’un a pénétré dans notre réseau… mais nous aide à désactiver les firewalls !

Hervé Mais, qui ? Qui ça peut bien être ? Est-ce… Franz Hopper ?

Jérémie J’en ai aucune idée. Mais, ce qui est sûr, c’est qu’on peut enfin s’introduire dans leur système d’exploitation. Et, on va pouvoir leur balancer tous les programmes que Franz nous a transmis par mail.
(En soupirant…)
Enfin, après cinq longs jours de labeur…

Hervé C’est presque… un miracle !

Tout à coup, l’idée folle de se prendre dans leurs bras et de danser la java leur traverse curieusement l’esprit, mais ils ne peuvent se permettre une seconde de répit. Le dernier firewall vient d’être désactivé.
Jérémie et Hervé reprennent le contrôle de leurs terminaux numériques et peuvent, enfin, accomplir la mission qu’ils attendaient tant…
*
Dans la salle du Super-Calculateur générant Carthage, tous les informaticiens sont également sur le pied de guerre, le but étant de contrôler la bonne marche de la Multiplication des effectifs. Quelques uns se permettent quelques secondes de déconnexion pour vérifier l’holomap, et s’assurer que la progression des armées reste toujours au point mort. Pour l’instant, la cité demeure insubmersible.
Alors qu’il gère la distribution des armées de monstres sur les remparts comme dans un jeu vidéo, une alarme stridente suivie d’une fenêtre s’invite sur l’ordinateur de Geoffroy. Celui-ci est intrigué de découvrir un tel avertissement, mais ne tarde pas à se rendre compte de la catastrophe lorsque la fenêtre s’agrandit toute seule et commence à être zébrée par des lignes de codes.


Geoffroy, en marmonnant pour lui-même Oh non, c’est impossible ! Quelqu’un a réussi à s’infiltrer dans notre réseau, et commence à endommager les murailles.

En effet, une autre fenêtre s’affiche sur son écran et représente une couronne, symbolisant les remparts de la ville, accompagnée d’une jauge d’énergie qui commence à diminuer de façon inquiétante. Jugeant préférable de n’avertir quiconque tant que la cité ne se retrouvera pas en position vulnérable, Geoffroy ouvre une nouvelle fenêtre UNIX à partir de son terminal, connecte celle-ci à celle affichant progressivement les actions du virus, et commence à taper ses propres codes pour parer l’attaque…
*
Sur Carthage, les lyoko-guerriers observent le champ de bataille, bien à l’abri derrière les rochers de l’oasis. Depuis qu’ils sont arrivés ici, rien n’a changé : le combat de position reste toujours au point mort, malgré les interminables colonnes de clones qui partent de la Tour pour alimenter les armées de façon permanente.
Comme leurs camarades il y a encore quelques instants, les adolescents commencent à songer avec pessimisme.


Nicolas, l’air abattu Pff ! Ça va faire quatre jours qu’on est coincé ici, et on en est toujours à ce point.

Aelita Ils sont finalement plus coriaces qu’on ne l’imaginait.

Hiroki, un peu hésitant Euh, Ulrich… tu crois que Yumi…

Ulrich, en lui tapotant l’épaule pour le rassurer T’en fais pas, je suis sûr qu’elle tiendra le coup encore un jour ou deux. Je crois qu’ils commencent aussi à craquer, en face.

Odd, sceptique Euh… non, pas vraiment.

Ulrich Mais, si. Tu te rappelles de ce que nous a dit Franz, hier ? Toute la cité s’est soulevée contre Ront, et son acropole est assiégée.
(Puis, avec un sourire ravi…)
Je suis persuadée que Yumi est derrière tout ça.

Sissi, dubitative Oui mais, avec toutes ces malheureuses personnes qui disparaissent jour après jour dans ces émeutes, je crois que Ront n’aura bientôt plus rien à craindre d’eux, et il pourra à nouveau s’occuper de nous.

Franz Hopper, voix off C’est pourquoi il faut absolument que Jérémie et Hervé arrivent, enfin, à détruire les codes-sources de ces murailles.

Odd En espérant qu’ils sont toujours en un seul morceau…

Sylphia, voix off et si excitée qu’elle les fait tous sursauter Hé, regardez !

Les lyoko-guerriers s’aperçoivent, ébahis, que les couleurs de la muraille deviennent de plus en plus transparentes, jusqu’à dévoiler une armature numérique qui distingue des milliers de pixels à peine visibles de l’oasis. Malgré la forte luminosité de cet endroit, ils remarquent bien que ces pixels ont l’air de disparaître les uns après les autres. Les monstres et les clones le comprennent à leur tour et, tandis que les clones des lyoko-guerriers hurlent leur joie et se préparent à l’assaut final, la panique gagne la garde de l’ANAX.

Aelita, joyeuse jusqu’à l’hystérie Ça y est, les remparts commencent à céder !

Franz Hopper, voix off et sur un ton fier Braves petits génies ! J’étais sûr qu’ils finiraient par y arriver.

Hiroki, encore plus enthousiaste, et toute arme dehors Ça y est !? ça y est !? ça y est !!!?… on va pouvoir se battre, enfin, contre l’ANAX ?

Ulrich, avec un air radieux et soulagé Oui, Hiroki, c’est le moment qu’on attendait. On va détruire cette ANAX une bonne fois pour toutes, et libérer Yumi.

Hiroki, en bondissant hors de sa cachette et en s’apprêtant à foncer dans le tas Ouais, génial ! On est les plus forts ! Allez, maintenant, à l’attaque !!!

Ulrich, en le rattrapant juste à temps Non, attends une minute ! Laisse nos clones s’occuper de ça, et on les suivra juste après.

Ceux-ci n’attendent pas les ordres pour lancer leur assaut. Malgré les lasers argentés qui continuent de pleuvoir malgré tout et le fossé sans pont-levis qui se rapproche inexorablement, l’armée de Lyoko est sûre de son coup. Au-dessus d’eux, les anges de Sylphia volent en rase-mottes et emportent déjà avec eux leurs premiers clones comme des rapaces. Les clones courent si vite que leur bond au-dessus de la douve mortelle promet d’être extraordinaire…
Après quatre jours de siège intense, la cité va enfin être prise d’ici quelques secondes…
*
Geoffroy sait que le temps lui est compté. Il termine ses lignes de code avec le plus de dextérité et de précision possible et, alors que son radar suit la progession de ses ennemis et leur prise de Carthage imminente, il appuie sur ENTER sans prendre le temps de se relire…
*
Par chance, les remparts semblent se reconstituer juste à temps. Pour l’Armée de Lyoko, il est trop tard : les premières lignes d’anges et de clones viennent se fracasser contre les pixels ré-initialisés et disparaissent comme un nuage d’écume. Les lignes suivantes ont le malheur de s’arrêter en pleine course, une fois qu’ils aient compris que la barrière vient de se refermer, et s’écrasent toutes sur la forêt de piques. Il n’y a que les dernières qui s’arrêtent in extremis au bord de la douve.
Ils entendent au loin le ricanement sardonique de Ront, suivi des monstres sous forme de grincements.
Les clones qui ont survécu à ce premier assaut tentent de reculer comme ils peuvent et de se remettre en formation, alors que les monstres de l’ANAX recommencent à les massacrer de plus belle.
À l’oasis, les lyoko-guerriers originaux ont vite été rattrapés par leurs désillusions.


Jim, en frappant du poing sur sa hanche Argh ! Presque !

Sylphia, voix off Les garçons ont été repérés trop rapidement. J’espère qu’ils auront encore de la chance pour une deuxième tentative.

Franz Hopper, voix off Je l’espère, moi-aussi.
*
Dans la salle informatique du collège, Jérémie a vite compris que la riposte a été prompte et efficace. Mais, il accueille la situation avec un effort de neutralité, comme s’il se doutait dès le départ de ce qui allait se passer.


Jérémie C’est pas grave, j’ai pas encore dit mon dernier mot.

Toujours animé par sa rage de vaincre, il ferme la première fenêtre de codes et en ouvre une deuxième, pour taper de nouvelles lignes. Il enregistre et compile régulièrement, et envoie cette nouvelle attaque sur l’ordinateur de Geoffroy…
*
L’Armée de Lyoko vient à peine de se reconstituer qu’une nouvelle fois, les remparts semblent disparaître progressivement. Mais, cette fois, les clones se retiennent de se jeter tout de suite dans la gueule du loup…
*
Et, ils ont bien raison de se méfier car, pour la deuxième fois, Geoffroy use de tout son savoir et de son talent pour se défendre.


Geoffroy, avec un grognement discret Mais, c’est qu’il est coriace, celui-là ! Mais, attends un peu ; tu ne vas pas m’enquiquiner très longtemps.

Et, re-belote : un nouveau programme anti-virus à compiler… et, cette fois, il compte introduire une petite surprise à la suite de son script numérique, pour dissuader une fois pour toutes son agresseur de jouer au mariole avec lui…
*
Après quelques secondes d’un fol espoir, les lyoko-guerriers sont à nouveau déçus de même que leurs clones : les murailles se reconstituent, et chaque monstre reprend son poste.


Aelita, de plus en plus exaspérée Mais, c’est pas vrai ! À croire qu’ils se sont préparés à tout !

Jim, en lui tapotant fortement l’épaule, étrangement exalté Bah, tu sais ce qu’on dit, fillette ? La troisième est toujours la bonne !
*
Jérémie ne demanderait pas mieux ; et, pourtant, la contre-attaque envoyée par Geoffroy le pétrifie brusquement.


Hervé, inquiet Hé, Jérémie, ça va ?

Jérémie, terrorisé Oh non, c’est pas vrai !

Hervé Quoi !? Qu’est-ce qui se passe ?

Jérémie, en balbutiant comme il peut Il… il nous a envoyé un logiciel espion inclus dans son script, qui est capable de… de copier et envoyer automatiquement l’identité de nos postes dans son réseau de favoris.

Hervé Autrement dit…?

Jérémie Autrement dit…

Tout à coup, la porte de la salle s’ouvre à la volée. Les deux génies se retournent. Le spectacle d’horreur est tel qu’ils en restent bouche bée.

Mme Coriac, avec un sourire pervers et un air fier Surprise, petits traîtres !

Elle agite fièrement son I-Phone, connecté à sa messagerie, bien blotti dans son énorme main. Autour d’elle, sa garde personnelle de Foxxies montrent les crocs, plus agressifs que jamais.
C’est plus fort qu’eux : les deux intellos hurlent aux éclats.


Mme Coriac, couvrant leurs voix sans problème ATTRAPEZ-LES !!!

Les renards métalliques passent à l’attaque. Jérémie et Hervé retrouvent leurs esprits à temps, pour se jeter à terre et se servir vainement de leur chaise de bureau comme bouclier, tout en zigzaguant entre les lasers en ne comptant que sur leur chance.
Pendant ce temps, Angélique Coriac sort l’arme avec lequel elle a massacré le proviseur pour loger plusieurs lasers argentés dans les écrans et les tours des ordinateurs utilisés par les deux jeunes informaticiens.
Alors qu’il lutte pour sa survie, derrière sa chaise de bureau en lambeaux, ce détail n’échappe pas à Jérémie.


Jérémie, en grommelant Argh ! C’est pas vrai !

Avec une vivacité qui le surprend en premier, il balance la chaise en ruine sur les monstres et attrape son camarade apeuré par la main. Ensemble, les deux garçons plongent derrière leur ancienne table de travail, entraînant les écrans détruits d’ordinateurs avec eux, renversent cette table pour une protection un peu plus efficace, et profitent de ce court moment à couvert pour foncer, dos arqués, et se jeter par les fenêtres fermées de la salle, en se protégeant au mieux des éclats de verre volant autour d’eux.
Fort heureusement, la salle est au rez-de-chaussée.
Comme leur prof de sport répète ses ordres dans une totale hystérie et qu’ils sentent les monstres s’approcher, Jérémie et Hervé se relèvent tant bien que mal et courent aussi vite que possible vers la forêt du collège, Jérémie soutenant Hervé qui s’est légèrement blessé à la jambe durant la défenestration.


Voilà. Comme vous voyez, personne n'a été oublié, et tout le monde aura son heure de gloire (façon de parler !) Pour ceux qui ont adoré ce chapitre, je leur promets que ça ne va aller qu'en crescendo ; d'autres surprises et scènes spectaculaires vous attendent pour cette ultime journée de bataille.
Ca me ferait plaisir de lire au fur et à mesure vos hypothèses pour cette der', afin que les révélations vous soient encore plus surprenantes... ou pas ! Wink Sur ce, je vous souhaite une bonne semaine, et à samedi prochain !
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Evil Goat MessagePosté le: Sam 16 Mar 2013 22:17   Sujet du message: Répondre en citant  
Kasux - Version chèvre maléfique


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Localisation: Zenotopia.
Héhé bon chapitre, je me demande si tu va faire une 6ème saison, je sais j'ai déjà posé la question mais bon sait-on jamais.
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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Sam 16 Mar 2013 23:40   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


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Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
Bon chapitres.
Yumi joue bien son role de princesse heroine en faisant se soulever les foules.

Alors takeho et m.stern se connaissent, etonnant que le japonais n'ait pas fait directement le lien, le nom STERN n'est pas si courant. On dirait que les 2 ont fait les 400 coups.

Beaucoup d'action du coté de kadic aussi, mais l’étouffement de la rebelion a été très violente et rapide (j'avais cru a une pseudo réussite). Comment les élèves peuvent ils rester psychologiquement stable pour une épreuve de bac après cela?

Aelita fait un enorme carnage en abattant des escadrons a elle seule.

Ulrich et hiroki aussi ont leurs scenes.

Aussi, jeremy et hervé font une paire de génie très efficace, je me demande s'ils vont réussir a s'en sortir.

Bref parmis les personnages principaux, il y a encore odd qui n'a pas eu son heure de gloire, d'ailleurs on l'a pas beaucoup entendu ces derniers chapitres (si on compare aux autres).

Je me demande toujours qui est le LG qui va se sacrifier à la fin et dans quel circonstances il va le faire.

_________________
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alex MessagePosté le: Dim 17 Mar 2013 17:06   Sujet du message: Répondre en citant  
[Rampant]


Inscrit le: 17 Mai 2008
Messages: 323
Localisation: Cestas proche de Bordeaux
Ah Ah, que ce fut long ... j'ai dû relire les derniers épisodes de cette magnifique histoire pour me remettre dans le bain ... mais le jeu en valait la chandelle.

Alors que dire de ces cinq premiers chapitres ?
Encore une fois, c'est juste magique ... on aurait pu ... et moi le premier ... avoir peur d'entrer dans une véritable salade niçoise avec tous les personnages à droite, à gauche et au final ne rien comprendre à ce qui se trame ... mais tu réussis l'exploit de donner à chacun une place prépondérante, en gardant une continuité scénaristique bien huilée.

Alors ... pour l'instant ... il manque une chose à ce dernier épisode ... c'est les combats épiques ... mais je suis sûr que tu les gardes pour les derniers chapitres.

La rébellion à Kadic ... échec total ... faut dire que le plan sentait l'échec à trois kilomètres ^^ ... des robots armés contre des jeunes en couteau de cantine ... c'est courageux mais c'est stupide ... enfin disons plutôt que ça manquait de subtilité, l'effet de surprise était là mais la surprise seule ne suffit pas ... et ce pauvre Axel n'a pas pensé à l'après surprise ...... à moins que ^^

Parce que sur ce point là, quelque chose me chagrine ... tu as donné un nom à ce personnage secondaire ... mais sa mort n'est pas vraiment montrée ... ni même racontée ... c'est à se demander si il n'aurait pas réussi à s'échapper.

J'ai adoré le combat à distance entre Geoffroy et Jérémie/Hervé ... bien sympathique.
Pareil pour Yumi en mode Général de Gaulle avec son "appel à la résistance" !!
Les carthaginois révoltés, fondant sur la tour ... en mode "Prise de la Bastille" ... des moments très historiques tout ça ^^

Et petit mystère ... le miracle informatique de Jérémie et Hervé ... il sort d'où ? C'est quand même assez surprenant que en cinq jours, ils n'aient pas avancé d'un iota ... et qu'en l'espace de deux secondes ... tout se désactive en un claquement de doigt ... une entité serait-elle derrière tout ça ? Affaire à suivre.

Mais ... j'ai quand même un tout petit bémol ... dans tout ça ... je trouve le passage avec les retrouvailles Mr Stern/Mr Ishiyama ... je trouve qu'on aurait pu s'en passer ... mais ce n'est qu'un petit nuage noir dans un ciel bleu ... on le remarque mais on n'y prête après, plus la moindre importance ^^

Donc vivement la semaine prochaine ... vivement la suite ... vivement la fin ... car toutes les bonnes choses ont une fin !!

Alex
_________________
Fiction terminée :
[Fan Fic] Quand le passé vous rattrape

Fiction annulé (pour l'instant) :
[Fan Fic] Quand le piège se referme

Fiction en cours :
[Fiction] Les Larmes de l'Ange
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philippe-ulrich 02 MessagePosté le: Sam 23 Mar 2013 12:24   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


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Messages: 118
Bonjour à tous. Sans plus attendre, voici le 6è chapitre de l'épisode... avec, au programme, plein de rebondissements en tout genre :

6)

Sur Carthage, alors qu’une merveilleuse aube était sur le point de se lever dans le dos des lyoko-guerriers, balayant ainsi toute cette brume de doute et d’angoisse, ces quelques secondes si promises ont finalement été vite démenties. Les adolescents constatent, dépités, que leur si puissante Armée commence à montrer des signes de faiblesse : entre autres, les renforts en provenance de la Tour se font moins réguliers, et ces limites n’échappent pas à l’attention des monstres de l’ANAX, qui tentent tant bien que mal de redoubler d’activité pour leur porter le coup de grâce.

Jim, en grognant toute son impatience Bon ben, alors, qu’est-ce qu’ils attendent les p’tits génies pour nous ouvrir les portes ?

Franz Hopper, voix off et anxieuse Je… je suis désolé. Je n’arrive plus à les contacter. Il… il a dû arriver quelque chose.

Odd, en haussant les épaules, dépité Alors là, c’est foutu ! Ah, les faillots !

Aelita Papa, tu n’as vraiment aucun moyen de reprendre leur boulot, et de détruire ces satanées murailles ?

Franz Hopper, voix off Navré, mon ange. Je concentre la plupart de l’énergie du Super-Calculateur pour ralentir votre destruction progressive à cause du Code Ront, et à la Multiplication. Il ne m’en reste plus assez pour envoyer des virus au réseau de l’ANAX.

Aelita, en levant la tête vers la tour Et toi, maman ? Après tout, tu connais Ront et ce monde mieux que quiconque.

Sylphia, voix off De même que toi, ma puce. Et, tu sais qu’Albert Franken n’a conçu que des programmes parfaits !

Nicolas, agacé Donc, si je comprends bien, c’est bon alors ? On a perdu cette guerre, et on va tous crever ici ?

Sissi, en lui donnant un coup, furieuse Nicolas, s’il te plaît, ne dis pas de telles horreurs !

Jim, menaçant Et, surveille un peu ce que tu dis, parce que j’te préviens que le prochain coup pour te faire redescendre sur Terre sera plus convaincant ! J’ai horreur des loosers de ce genre !

Nicolas, hébété Ben, c’est pas ma faute, monsieur. Mais, faut bien se rendre à l’évidence ; mêmes les cerveaux de la bande n’ont plus l’air d’y croire.

Ulrich, en dégainant ses sabres avec un air épique J’vois pas en quoi ça vous dérange. Moi, je trouve que c’est un bel endroit pour mourir !

Odd Mouais, c’est vrai ! Un vrai coin de paradis.

Franz Hopper, voix off Vraiment ? Eh bien, j’ai peur que vous allez encore un peu y goûter à l’enfer. Je détecte sur mes radars diverses écumes non identifiées qui se dirigent à toute vitesse vers Carthage.

Aelita L’ANAX ?

Franz Hopper, voix off Je ne sais pas, mais ça ne me dit rien qui vaille. Méfiez-vous, soyez attentifs à tout ce qui va bouger, désormais !

Quelques instants plus tard, une légère secousse fait trembler des lyoko-guerriers déjà bien anxieux suite à cette nouvelle loin d’être réjouissante, et ceux-ci font volte-face vers les limites du plateau du monde virtuel. Les fameuses écumes dont parlait Franz Hopper se révèlent à l’horizon sous forme d’un essaim incroyable de boules d’énergie, qui s’écrasent sur la terre virtuelle en laissant des petits cratères.

Sissi, inquiète Qu’est-ce que c’est ?

Les sept amis sont obligés de plisser les yeux et d’étendre leurs mains, telles des visières, pour comprendre ce qui se passe. Peu à peu, diverses formes se matérialisent à l’horizon et font marche vers eux. Elles ont l’air d’être imprégnées d’une atmosphère riche en appréhension. En même temps qu’elles se rapprochent de l’oasis, d’autres boules d’énergie s’écrasent derrière elles et subissent également le même sort.
Bientôt, c’est une armée d’ombres aussi importante que celle de Lyoko ou celle de l’ANAX qui vient s’inviter à la petite fête aux pieds des remparts de Carthage.
De plus en plus terrorisés, les lyoko-guerriers dégainent progressivement leurs armes et se préparent à accueillir ces spectres comme il se doit.


Odd, avec un air soupçonneux C’est drôle. Ces ombres me rappellent étrangement quelque chose.

Et, malheureusement, ces craintes ne tardent pas à être justifiées.

Odd, avec un rire nerveux et ironique Ha ! ha ! J’y crois pas ! Je sais que c’est le risque qu’on a connu en premier et qu’on a courru pendant tant d’années… mais, étant donné la situation, je n’aurais quand même jamais cru ça possible… que c’est XANA qui va finalement régler notre compte !

Ulrich, avec un regard perçant Et, vu les forces déployées, il est clair que cette fois, on n’a aucune chance d’échapper à notre sort.

Sissi, qui commence à sangloter Non, c’est… c’est pas possible ! Malgré tout le mal qu’on lui a fait, il… il ne peut quand même pas nous faire ça ! Ce… ce n’est pas nous, les méchants !

Odd, toujours railleur Hé, princesse, pour XANA il n’y a que lui qui compte !

Aelita, sceptique N’empêche, comment il a fait pour entrer dans Carthage, et assurer un transfert de monstres pareil ?

Franz Hopper, voix off Peut-être qu’il a intercepté les codes d’entrée dans le flux de données du Super-Calculateur.
(Puis, sur un ton aussi angoissé que les autres…)
Oh, s’il te plaît, XANA. Si tu es venu jusqu’ici, je t’en conjure de faire le bon choix. J’espère que tu as bien réfléchi à ce que je t’ai dit, et que tu ne commettras pas une nouvelle erreur fatale !

On ne sait pas quelles sont leurs motivations, mais les monstres de XANA continuent de s’approcher d’un pas toujours déterminé.

Odd, en préparant ses flèches lasers Bon, les amis, ce fut un privilège de passer ces cinq jours inoubliables avec vous !

Ulrich, en croisant ses sabres devant lui, tel un bouclier En tout cas, je vendrai ma peau très cher. Ils ne perdent rien pour attendre.

Hiroki, en gesticulant comme à son habitude Moi-aussi ! Moi-aussi !

Aelita, effarée Mais, enfin, qu’est-ce que vous attendez ? Papa !? Maman !? Arrêtez-les !

Les monstres de XANA ne sont plus qu’à quelques mètres de l’oasis…

Franz Hopper, voix off et sur un ton funeste Trop tard…!
*
Kankrelats, Blocks, Krabes, Frôlions, Mégatanks, Tarentules, et même Rampants et Mantas : apparemment, le compte est presque là. Ce tsunami dantesque va bientôt submerger la fragile oasis, et probablement ne laisser que de la désolation sur son passage.
Odd, Ulrich, Jim et Aelita se préparent à bondir ; Sissi et Nicolas ferment les yeux, effrayés par une telle fin…
… qui, finalement, ne va pas encore arriver. L’impressionnante ligne de monstres s’arrête juste devant les lyoko-guerriers, comme un corps couché à côté d’un caillou, puis tous reprennent leur marche vers les murailles en contournant l’obstacle.
Aelita et les autres abaissent leurs gardes et les regardent passer, abasourdis.


Ulrich Mais qu… qu’est-ce qu’ils leur prennent ?

Odd Peut-être qu’ils veulent s’échauffer sur notre armée de ringards, avant de passer au combat proprement dit avec nous !

Effectivement, les monstres de Lyoko se rassemblent derrière les humanoïdes, se mettent en position et tirent leurs lasers…
Mais, des lasers
bleus…
Sur les remparts de Carthage.
Pour nos héros, c’est la stupéfaction totale.

Nicolas, si ébahi que sa masse tombe bruyamment par terre Alors là, j’comprends plus rien. Ils sont pas censés être également nos ennemis, ces monstres-là ?

Jim, de plus en plus méfiant Ou alors, c’est peut-être un coup de bluff ? Histoire de nous mettre en confiance, pour mieux se retourner contre nous après ?

Sylphia, voix off et heureuse Non, mes enfants… c’est le miracle qu’on attendait !

Et, les minutes suivantes semblent lui donner raison. Comme les projectiles sont désormais combinés et qu’elle a retrouvé une certaine supériorité en nombre, cette nouvelle Armée de Lyoko reprend confiance et se montre à nouveau efficace. La panique change de camp à nouveau.
Bien tranquilles dans leur oasis, alors que les monstres de XANA passent autour d’eux en permanence, les lyoko-guerriers passent de l’étonnement à la béatitude. Maintenant, la victoire ne devrait plus leur échapper.
Dans le labo, Franz Hopper est aussi enthousiaste que ses amis virtuels.


Franz Hopper, en chuchotant avec un grand sourire Merci, XANA ! Merci !
*
Devant son PC, Geoffroy a parfaitement compris que la situation est devenue plus délicate qu’elle ne l’était avec les deux pirates informatiques naguère. Non seulement l’énergie des remparts recommence à diminuer à vitesse grand V avec ce double de projectiles qu’ils doivent encaisser mais, en plus, la rage des prisonniers ne décolère pas au pied de l’acropole. Sur son radar, il constate que tous les robots-policiers sont désormais réquisitionnés pour protéger la colline. Il n’y a que les monstres et quelques otages humains pour défendre les murailles ; à ce train-là, elles ne tiendront plus très longtemps.
Et, c’est un échec qu’il ne peut se permettre…


Geoffroy, en parlant dans son micro Seigneur Ront, me donnez-vous l’autorisation de tirer sur les rebelles, afin de récupérer leur énergie virtuelle pour l’insuffler dans les remparts ?

Ront, voix off Accordé, mon petit Geoffroy !

Avec un cruel sourire aux lèvres, Geoffroy compile un nouveau programme plus complexe que le précédent et, par quelques clics sur son écran de contrôle, ordonne aux robots d’accomplir son souhait…
*
L’effet est immédiat. Alors qu’ils faisaient simplement barrage de tout leur corps contre la foule de manifestants en colère, les créatures humanoïdes font rougir leurs yeux, redressent leurs énormes pinces de crabe et exécutent les ordres. Des lasers rouges sortent de leurs orifices, tandis que des lasers argentés s’échappent du fond de leurs pinces.
La révolte laisse place à la panique. Ayant capté la menace au moment même où les pinces ont commencé à se lever, les prisonniers ont reculé prudemment et, aux premiers lasers, ils prennent leurs jambes à leurs cous pour se replier dans les maisons. Malheureusement, déjà beaucoup sont dévirtualisés par les lasers et leur énergie virtuelle, matérialisée par des sphères blanches lumineuses, vont effectivement régénérer la barre de vie des remparts côté désert.
Mais, Geoffroy le sait : cette source d’énergie n’est pas inépuisable. Il va falloir songer à conclure la bataille de position au plus vite…
*
De leur côté, malgré les renforts de XANA qui, même si la source s’est tarie depuis quelques instants, restent l’armée la plus importante qui soit, les lyoko-guerriers doivent à nouveau se rendre à l’évidence : l’ANAX a encore une fois trouvé le moyen de leur résister.


Jim, en soupirant, désabusé Non mais, là, c’est… c’est plus qu’incroyable, bon sang de pois ! Mais, elles ne vont jamais céder à la fin, ces fichues murailles !

Aelita Gardons espoir, Jim. Même s’ils sont très puissants, ils ne peuvent pas avoir des renforts inépuisables. À un moment ou un autre, avec une telle pression ils finiront par céder.

Jim, avec une mine pas très convaincue Ouais, peut-être. Mais, ça reste enrageant : qu’est-ce qu’il faut de plus pour ouvrir cette satanée brèche ?
*
Alors que ses congénères mitraillent les cibles et disparaissent sous les lasers comme leurs ennemis d’en face, une Manta profite de cette diversion pour passer au-dessus des murailles et survoler, enfin, l’espace aérien de Carthage. Elle passe au-dessus des maisons carrées, de l’un des quatre grands axes menant à la Tour… et fonce droit sur Ront et William.
Ceux-ci l’ont bien entendu repérée au moment où elle s’est introduite sur leur territoire, et l’attendent de pied ferme, arme à la main.
La Manta n’attire même pas l’attention des robots, trop occupés à continuer leur massacre pour le salut de leur ville, et ne charge son laser au bout de son museau qu’une fois le champ libre.
Les ANAX-guerriers se préparent à riposter.
La Manta plonge sur eux comme un faucon… et tire son laser.
William saute devant Ront pour absorber le jet de lumière dans sa puissante épée.
Le croque-mitaine finit le travail, en bondissant à son tour et en tranchant le ventre de la Manta du bout de sa faux.
Le monstre pousse un dernier cri d’agonie, avant de disparaître au pied du temple.


Ront, avec un air ravi et hautain Tu vois, Chevalier de Cristal ? Je tiens toujours ma parole : je t’ai promis que cette cité tiendra jusqu’au bout… et c’est ce qui se passera.

William, avec un sourire démoniaque Oui, Seigneur Ront. Notre science est largement supérieure à la leur. Que peuvent-ils avoir encore comme armes pour rivaliser avec nous ?
*
Alors qu’il pianote sur son ordinateur, Franz Hopper est stoppé net dans ses actions par un étrange signal : l’écran lui confirme qu’un mystérieux programme informatique vient de s’introduire dans son Super-Calculateur.


Franz Hopper, intrigué Qu’est-ce que c’est que ça, encore… ?
(Puis, une idée terrifiante lui glace le sang…)
Oh non. Pourvu que ce ne soit pas un cheval de Troie de l’ANAX, destiné à détourner les codes et bousiller les circuits du Super-Calculateur.

Avant qu’il n’ait le temps de faire le moindre geste, la fenêtre de contrôle du Skid s’affiche sur l’écran, ainsi qu’une barre de téléchargement. Apparemment, le mystérieux programme tente d’effectuer un transfert de Lyoko au vaisseau.
Franz Hopper a beau cliquer sur la touche : « ANNULER » de la barre de téléchargement, il n’a visiblement aucun contrôle sur cette manipulation.


Franz Hopper, si paniqué qu’il parle à une vitesse presque folle Aelita, les enfants, attention ! Un programme vient de s’introduire dans les données de Lyoko, et il est en train de se télécharger dans les fichiers du Skid par l’intermédiaire du Super-Calculateur. Et, je n’ai aucun moyen de l’arrêter.

Sur Carthage, les lyoko-guerriers oublient vite fait la réalité.

Aelita C’est une rispote de l’ANAX ?

Franz Hopper, voix off Je… je ne sais pas. J’ai jamais vu un programme aussi complexe de ma vie. On dirait que… ça génère plus qu’une simple intelligence artificielle !
(Ébahis, les lyoko-guerriers sont de plus en plus inquiets.)
Et, justement, raison de plus de s’en méfier. Préparez-vous, le transfert est bientôt achevé !

À peine a-t-il prononcé ses mots qu’en se retournant, les lyoko-guerriers découvrent l’aura rose de la Tour devenir…violette. Puis, ils regardent, impuissants, une sphère rose être éjectée violemment de la Tour et s’écraser au bord du petit lac.
Pendant que ses amis dégainent leurs armes, Aelita accourt auprès de la grande sphère, terrorisée.


Aelita, si angoissée qu’elle en a les larmes aux yeux Maman… ! Maman, ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Sylphia, voix off et hébétée Je… je ne sais pas. J’ai senti quelque chose s’approcher de moi et puis, soudain, j’ai été chassée de la Tour sans pouvoir me défendre.

Sissi, en levant le doigt Hé, regardez !

Une lueur violette enveloppe tout à coup le Skid. Odd se met en position pour tirer ses flèches lasers, tandis que Jim commence à générer des rochers virtuels dans ses énormes mains.

Jim Vous croyez que ce machin va détruire notre vaisseau ?

Ulrich Y a pas intérêt ; sinon, on est tous foutu !

Or, apparemment le mystérieux programme ne semble vouloir aucun mal au sous-marin numérique. Au moins, pas directement… mais ça n’empêche pas une sorte de nuage virtuel, d’une couleur violette plus foncée et zébré d’éclairs, de se lever et de coiffer d’abord la tête de Skid, puis celle de la Tour et, enfin, l’oasis toute entière.

Sissi, si terrifiée qu’elle balbutie Mais enfin… qu’est-ce qui se passe ?

Ulrich, avec un ton grave Aucune idée.

Odd, son visage illuminé par une révélation Hé, dites, ça ne serait pas le machin violet bizarroïde qui nous a sauvé la vie dans le Réseau, il y a quelques jours ?

Ulrich Hé, ouais ! Maintenant que tu le dis, ça pourrait avoir un rapport.

Odd Et, qu’est-ce que tu crois qu’il va faire, maintenant ? Il va de nouveau nous aider à régler la situation, ou pas ?

Comme pour lui répondre, le cumulo-nimbus violet grandit à une vitesse phénoménale, semble gagner en puissance à en juger les éclairs qui hérissent ses contours, toujours plus nombreux et plus puissants, et finit par atteindre une dimension critique. Désormais, il y a bien plus que la minuscule oasis qui est dévorée dans son ombre menaçante. Les lyoko-guerriers sont trop effarés et dubitatifs pour user de leurs armes.
Sur son acropole, Ront et William ont également été attirés par l’apparition de cette nouvelle présence. Ils la contemplent, bouche bée : William est stupéfait… Ront est terrorisé comme il ne l’a jamais été jusqu’à présent. Et, ce détail n’échappe pas à son lieutenant.


William Seigneur Ront… qu’est-ce qui vous arrive ?

Celui-ci est trop épouvanté pour pouvoir lui répondre.
Le cœur du nuage numérique devient de plus en plus lumineux, un tonnerre résonne dans tout le Territoire. Les monstres arrêtent soudainement leur combat, les robots cessent leur massacre, les prisonniers qui ont survécu sortent timidement la tête pour la lever en l’air, en se demandant d’où vient ce bruit et ce qu’il signifie.
Même dans les labos, le temps s’est figé.
Le tonnerre évolue en crescendo, tandis que les éclairs se regroupent par dizaine à l’avant du nuage comme pour tisser un bélier… pointé droit sur Carthage.
Seul Ront a compris ce qui va se passer.


Ront, le visage détendu au maximum NOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN !!!

Dans un vacarme formidable, assez puissant pour couvrir sa voix, les petits jets de lumière réussissent à générer un gigantesque éclair éblouissant, qui foudroie les murailles.
Et, l’effet est instantané : l’énergie et le choc pulvérisent une partie importante des remparts en des milliards de pixels, détruisant plusieurs barbacanes en demi-lune et plusieurs tours de guets, faisant disparaître une quantité importante de monstres et d’otages comme s’ils avaient été réduits en cendres dans l’univers réel, et produisant une onde de choc suffisamment puissante pour tout balayer sur son passage : les prisonniers, les robots, les monstres, et même Ront, William et les lyoko-guerriers.
Tout le monde met un peu de temps à se relever et à retrouver ses esprits mais, même une fois ceci fait, le regard tourné vers les remparts les personnages virtuels restent encore abasourdis comme jamais plus dans leur vie : une importante brèche a, enfin, été crée dans la carapace supposée insubmersible de la cité.
Quant au nuage, il s’est évaporé pendant que tout le monde était à terre, et l’aura de la Tour est devenue blanche, causée par le Skid toujours intact.


Sissi, ses yeux tournant dans ses orbites Ouh là… qu’est-ce qui s’est passé ? Je me sens toute drôle !

Odd, le doigt braqué sur Carthage Ça alors, je… j’y crois pas ! Hé, Ulrich, je t’en prie convainc-moi que j’suis pas victime d’un mirage !

Ulrich Euh… mais, c’est vrai ! Hé, les gars, regardez : cette chose a crée une brèche dans les remparts !

Nicolas, incrédule Hein !? Mais, comment ça se fait ? Alors, là, c’en est de trop pour moi : en quatre jours, on n’a pas été capable d’avancer d’un chouilla avec notre armée, et tout… et, là, ce truc violet se pointe et réussit à tout détruire en deux temps, trois mouvements !

Jim Je ne sais pas non plus qu’elle était cette chose dans le nuage mais, en tout cas…
(En tapant sa grosse bedaine, satisfait comme après un excellent repas,)
… ça y est ! C’est fait ! On va, enfin, pouvoir entrer dans cette fichue cité, et en finir pour de bon !

Hiroki Ah, il était temps ! Alors, on y va !? On y va ?

Ulrich, le sourire aux lèvres Oui, Hiroki, cette fois c’est bon : on y va.
(Puis, en dégainant ses sabres et en les pointant devant lui, avec un air épique,)
Pour Yumi, pour le monde, pour Lyoko… À L’ATTAQUE !

Ses compagnons approuvent son idée avec des hurlements de guerrier, et tous se précipitent enfin vers Carthage, les armes à la main. Sylphia met un peu de temps pour rassurer sa fille, et la convaincre d’y aller également. Tandis que le petit elfe rose court rejoindre ses amis, la sphère rose reprend le contrôle de la Tour et crée une armada d’anges, qui se lancent aussi à l’assaut.
Dans le labo, Franz Hopper est aussi passé à l’attaque : il active des programmes stockés sur chaque carte des lyoko-guerriers.


Franz Hopper Très bien, vos boucliers sont activés. Mais, méfiez-vous, vous ne bénéficiez que de quelques points de vie en plus, et c’est tout. Alors, restez très prudents !

Mais, étant trop enthousiastes, surtout après autant de jours de galère, les lyoko-guerriers ne l’écoutent même pas.
Une fois au bord de la douve, ils s’arrêtent brusquement : il n’a aucun moyen de la franchir. L’Armée de Lyoko profite de l’inactivité des ennemis d’en face, qui ont plus de mal à se remettre de l’onde de choc de tout à l’heure, pour re-mobiliser leurs troupes et les aider à poser le pied sur Carthage : soit par l’intermédiaire des monstres de XANA comme les Mantas ou les Krabes avec leurs bonds impressionnants, soit grâce aux anges de Sylphia qui embarquent avec elles autant de guerriers que de monstres de Lyoko, soit en usant de la force incroyable des clones de Jim pour balancer leurs congénères au-dessus de la douve comme de vulgaires poids, tout en générant et lançant des rochers autour de l’armée volante pour assurer leur sécurité à l’atterrissage, enfin soit grâce aux clones d’Aelita qui unissent leur force pour créer une plate-forme entre le désert et la cité.
De leur côté, les lyoko-guerriers originaux, toujours affublés de leur aura blanche, embarquent sur des Mantas, et ces dernières acceptent de se laisser guider par leurs hôtes.


Ulrich Odd, moi et Hiroki, on fonce vers ce château là-bas pour libérer Yumi. Vous-autres, occupez-vous d’assurer la sécurité d’Aelita jusqu’à ce qu’elle atteigne la Tour au centre de la cité ! Et, surtout, ne commets aucune imprudence : je désire plus que tout au monde qu’on reparte tous d’ici, sain et saufs ! Compris ?

Odd, en lui adressant un clin d’œil Pigé ! On se retrouve tout à l’heure, frère d’armes !

Ulrich lui adresse un dernier sourire, puis chacun part de son côté.
*
Ront et William constatent, impuissants, que l’Armée de Lyoko commence à envahir leur cité. Cela les enrage, Ront plus que son Chevalier de Cristal.


Ront, en grognant Non ! Ça ne devait pas arriver ! C’était trop… improbable !

William, voulant lui tapoter l’épaule, mais se ravisant vite fait Rassurez-vous, Seigneur. Tant qu’il n’y a qu’eux à éradiquer, le problème devrait vite être régler.

Mais, tout à coup

Geoffroy, voix off et paniquée Seigneur Ront, seigneur Ront… une importante flotte ennemie vient de craquer les codes de sécurité de l’entrée de Carthage, et est en train de monter vers le plateau, du côté du lagon. Je… suis désolé mais je… je n’ai rien pu faire.

Et, en faisant volte-face, les deux antagonistes constatent qu’en effet, une flotte presque infinie de Skids surgit à l’horizon de l’étendue d’eau, et commence à pilonner le port de Carthage, coulant les navires apparemment inoccupés ou inactifs et ouvrant des brèches plus faciles dans ces remparts de l’est.
C’en est de trop pour le chef de l’ANAX. La colère et l’humiliation lui font grincer des dents, mais il se ressaisit rapidement et affiche une mine ironique et glaciale, loin d’être rassurante.


Ront Merci, mon cher Geoffroy. Vous êtes relevé de vos fonctions.

Il lève les bras en l’air, et des salves d’éclairs surgissent de ses doigts vers le ciel.
Ces mêmes éclairs se matérialisent dans le monde réel, et électrocute le malheureux Geoffroy sur sa chaise de bureau. Le scientifique hurle aux éclats, mais personne n’ose l’aider à s’éloigner de son PC pour, éventuellement, diminuer les effets de l’attaque.
Après quelques longs instants d’une horreur sans nom, Geoffroy finit par se taire, subit encore quelques tressaillements, puis s’effondre par terre. Les yeux grands ouverts, comme il le craignait il a fini par rejoindre son ami Wilnius.
*
Pendant ce temps, William se tourne vers son château, ressentant tout à coup un mauvais pressentiment. Et, en effet, il distingue les silhouettes de deux Mantas, avec deux lyoko-guerriers sur leurs dos, se diriger dangereusement vers sa demeure…
vers sa princesse.

William, en marmonnant avec un léger grognement Toi aussi, tu ne perds rien pour attendre.

Il se métamorphose en une sorte de coulée visqueuse, de couleur cristalline, et fonce intercepter les deux lyoko-guerriers à une vitesse stupéfiante.


Vous avez aimé ? Et, pourtant, ça ne fait que commencer...! Wink
J'ai une bonne nouvelle : Carthage et Apocalypse est enfin terminé sur mon doc Word : il n'y aura à priori aucun problème de cliffangher en plein milieu ou pleine fin d'épisode. De plus, après mûre réflexion, cet épisode contiendra finalement... 12 chapitres, étant donné que je n'ai pu me résoudre à supprimer quelques scènes et que je ne peux me permettre de bâcler la fin à un point aussi culminant.
Vous aurez donc la chance d'en profiter deux semaines de plus, au lieu des 10 initialement prévues. Cool, non ?
Pour les questions générales, je crois que j'attendrai la fin de la saison dans un post spécial pour y répondre (n'est-ce pas Kasux Wink !?)
A la semaine prochaine !
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Evil Goat MessagePosté le: Sam 23 Mar 2013 14:25   Sujet du message: Répondre en citant  
Kasux - Version chèvre maléfique


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Localisation: Zenotopia.
Héhé, des morts youpi !
Bref une partie d'épisode très intéressant Wink

J'ai hâte d'être la semaine prochaine pour découvrir la suite Wink

_________________


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wgolygoko MessagePosté le: Dim 24 Mar 2013 21:34   Sujet du message: Répondre en citant  
[Tout juste inscrit]


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Messages: 1
YES !!!
YES !!!
YES !!!
YEEEEEEES !!!

Salutsalut !

YES !!! 1 : J'ai retrouver mon mot de passe, donc je peux poster Wink

YES !!! 2 : T'es revenu ! Et t'est revenu avec une suite en plus ! C'est super cool depuis le temps que je la voulais, cette fameuse suite ! Encore plus cool !

YES !!! 3 : Et quelle suite ! (Bon je me calme maintenant) La suite est MAGNIFIQUEMENT orchestrée, tout concorde et se recoupe (ou VA se recouper, encore plus cool). Et aussi, la maturité dans ton écriture, quel chanboulement Wink Au début j'avais l'impression que les persos étaient plus les mêmes, mais c'est passé et c'est encore mieux qu'avant comme ça. Mais un truc qui me taraude, sacré milliard, c'est la lumière violette ! Qui n'est visiblement pas en rapport avec Odd, sinon Franz ou Sylphia l'aurait (je sais pas si c'est pluriel ou pas ici, scusez-moi m'sieur) remarqué. Donc mystère absolu du néant infini de la mort qui tue, à part trois hyposthèses deux complètement farfelues : soit c'est des extra-terrestes (genre ceux qui on rendu visite aux premiers hommes en afrique ou quoi), soit c'est une alliance mondiale (tout le monde rigole sachant que c'est impossible avec toutes leurs querelles) soit... Ben c'est Dieu. Ou un truc du genre.

Donc au final, je pense qu'après les Lyokô-guerriers, l'ANAX, XANA, le Monde... Et bien ce sera une autre planète qui entrera en jeu, et tout le monde s'unir pour frapper le centre des extra-terrestes ou un truc comme ça.

Oh, et une petite pensée pour Geoffroy... Paix à son âme, il a bien bossé et je l'aimais bien.

Et pour finir, le YEEEEEEES !!! : Parce que la vie est belle, youpie !




Je trouve que ta fic est meilleure suite à CL, mis à part un SEUL point plus ou moins négatif, ça dépends des opinions : pour moi, je trouve ça un peu trop, tout légèrement exagéré. Mais bon sinon l'histoire ne tiendrais pas complètement la route, donc c'est mieux ainsi. Ta Fanficton (ou plutôt ton best-seller futur) est la meilleure suite à CL que je connaise, devant "Et si la menace était humaine" (c'est à plus petite échelle, cf 1 ligne au-dessus) et CLE. Oui, CLE est en troisième position.

EDIT :
Kasux, si tu est fan de Boba Fett, est-ce que tu pourrait me dire si tu connais les 3 tomes La Guerre des Contrebandiers et si oui, est-ce qu'ils valent le coût que je les achète ? Parce que je dois choisir entre 2 triologies donc... Merci à toi ! (et merci philippe-ulrich, lol)

Edit Kasux : pense a te présenter dans le sujet approprier Wink

et non je connais pas cette trilogie xD



Re-edit : je me suis déjà présenté, quelque part entre 2008 et 2010, puis ben y''avait pas grand-chose et je suis revenu en 2012 ( pour CETTE fic, donc sans ça je n'aurais jamais rien su de CLE... Merci philippe-ulrich !) mais avec un autre compte ( changement de PC = perte de mot de passe ), je suis donc obligé de me présenté ( et oui c vrai, ç'aurait été + rapide de me présenter direct je sait x))


Dernière édition par wgolygoko le Mar 26 Mar 2013 21:34; édité 1 fois
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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Dim 24 Mar 2013 21:41   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


Inscrit le: 14 Sep 2008
Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
mais sa serait bien que cette lumière ait quand même un certain lien avec odd.
On peut pas dire qu'il ait eu son heure de gloire pour le moment.

En tout cas XANA et la lumière arrivent à point, au vu de la situation.

Et on ne sait rien du sort de jeremy et herevé, d'ailleurs je croyais qu'ils étaient a l'usine et non autour de kadic.

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philippe-ulrich 02 MessagePosté le: Sam 30 Mar 2013 11:31   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 10 Avr 2008
Messages: 118
Bonjour à tous. Au programme, d'ENORMES révélations ; pour l'une d'entre d'elles, certaines personnes doivent l'attendre avec impatience.
D'un autre côté, ce fut l'un des passages les plus risqués de l'épisode ; j'espère avoir été à la hauteur de vos attentes et de vos demandes.
Je ne vous en dis pas plus... bonne lecture !

7)

La dernière épreuve du bac va se finir dans quelques minutes. Surveillant cette salle d’examens en personne, Coriac se prépare à faire le tour des tables pour arracher les copies des mains des étudiants, qu’ils aient fini d’écrire ou non. Elle-même ne sait pourquoi, mais c’est toujours un moment qui l’excite.Et, aujourd’hui, plus que les autres jours : c’est le dernier jour des examens, l’heure va bientôt arriver de libérer les jeunes otages malgré eux.
Mais, le fera t-elle comme promis ? Dans les quelques minutes qui lui restent, peut-elle mettre au point une idée encore plus perverse que les autres, afin de bien s’amuser une dernière fois avec ces jolies têtes blondes terrifiées ? C’est ce que fait tout prédateur avec sa proie avant de l’achever, juste après avoir assez jubilé pour avoir assez d’eau dans la bouche.
Pour un être aussi dénué de sentiments et aussi mécanique qu’elle, cela ne devrait pas trop poser de problème.
La grande aiguille de l’horloge est enfin pointée sur le douze.


Mme Coriac, en tapant dans ses énormes mains C’est fini, posez vos stylos immédiatemment ! Je viens ramasser les copies, et que personne n’en profite pour ajouter quoi que ce soit sur sa copie ! C’EST CLAIR !?

Cette exclamation pétrifie les bacheliers sur place : elle est maintenant certaine qu’aucun n’osera bouger d’un cil.
Accompagnée de ses Foxxies, elle se hâte de ramasser les copies avec une mine agressive.
Tout à coup, elle entend au loin des tirs de lasers. Ça fait bien longtemps que le périmètre est sous contrôle et qu’on entendait que quelques rares lasers dans les rues désolées de la ville, mais sait-on jamais : peut-être que les monstres ont découvert un repaire occupé par un nombre important de rebelles. C’est pourquoi elle ne s’inquiète pas trop ; ni les lycéens, d’ailleurs.
Mais, alors qu’elle revient à son bureau, des lasers continuent à être dégainés au-delà de l’enceinte du collège. Le groupe de rebelles doit sacrément être important.
Or, la proviseure note rapidement un détail étrange…


Mme Coriac, en tendant l’oreille et en marmonnant à elle-même Tiens, tiens…. On dirait qu’il y a deux sortes d’explosions… comme s’il y avait deux sortes de lasers. Qu’est-ce que ça signifie ?

Des bruits sourds, puis des petites secousses stimulent soudainement l’attention de toute la salle. Coriac et les adolescents tournent la tête vers les fenêtres donnant sur le parc… et, tout à coup, des monstres encore inconnus font leur apparition entre les rares arbres du domaine encore debouts, en nombre assez important et poussant des rugissements bien différents.
Tout de suite, on note une certaine discrimination : quelques uns semblent reconnaître ces nouvelles créatures, tandis que les autres restent dans l’ignorance totale.
Mais, même si elle n’y connaît rien, Jennifer constate bien que ces monstres sont différents de ceux de l’ANAX. Les formes sont différentes et bien étranges, la plupart des espèces n’ont pas vraiment de visage – ni yeux, ni gueules – cependant, tous portent sur leur tête une sorte de cible en forme d’œil avec quatre traits greffés dessus.


Jennifer, intriguée et anxieuse Qu’est-ce que c’est encore que ces…

Elle n’a pas le temps d’achever sa phrase. Les monstres encerclent le collège, se mettent en position de tir et commence à mitrailler le domaine. Avec des lasers… bleus !
Dans toutes les salles visées, les bacheliers se jettent à terre en hurlant aux éclats, et certains renversent leurs tables d’examens pour espérer se protéger des projectiles.
Mais, ils se rendent très vite compte avec pas mal d’incompréhension et de curiosité que ce ne sont pas eux que l’on vise en premier…
mais bien les Foxxies. Ceux-ci tentent de contre-attaquer, mais leur infériorité en nombre a très vite raison de leur riposte.
Quant à Mme Coriac, elle sort à nouveau son pistolet futuriste et tire des lasers argentés en rafale, barricadée derrière le bureau d’enseignant qu’elle a pris soin de renverser avec sa force démesurée. Alors qu’elle est occupée à se défendre, les lycéens s’adressent des signes de tête et en profitent pour se glisser discrètement vers la sortie.
Tout en se rongeant les ongles dans son coin, trop effrayée à l’idée d’être touchée par un laser perdu, Jennifer découvre la manœuvre trop tard. Au début, elle est certaine que sortir de la salle avec tous ces monstres rôdant autour du collège est une folie purement suicidaire, à l’image de celle de la fugue ratée dans le parc. Après tout, comment peut-on être sûr que ces nouveaux monstres ne vont pas s’emparer d’eux à leur tour, une fois qu’ils en auront fini avec l’horrible bonne femme et sa garde de renards métalliques ?
Mais, alors que les premiers bacheliers sortent de la salle sans faire le moindre bruit et que tous les Foxxies de la salle reposent désormais par terre, détruits sans exception, la jeune femme finit par se dire qu’une occasion pareille de se tirer de ce guêpier ne se représentera sûrement plus. De toute façon, elle est assez intelligente pour être certaine que la grosse vache n’allait pas les laisser partir aussi facilement, en dépit de sa parole. Elle déglutit sa salive une dernière fois, puis rampe à quatre pattes vers la sortie. Elle est la dernière élève dans la salle et, heureusement, les échanges de lasers sont assez bruyants pour couvrir son déplacement ; cependant vaut mieux rester prudente.
Zigzaguant entre les tables et chaises renversées, sentant des échardes se planter dans la paume délicate de ses mains, se forçant à ne pas céder à la panique alors que des pans entiers de la salle s’effondrent autour d’elle, Jennifer se dirige lentement mais sûrement vers sa liberté.
Après quelques minutes d’angoisse, sa main touche enfin l’encadrement de la porte.


Jennifer, en chuchotant avec un grand sourire Ça y est !

Mais, tout à coup, une énorme masse l’écrase sur le sol, lui coupant le souffle. La douleur infligée à son maigre dos lui arrache des larmes, mais ces sanglots sont étouffés par le sol.
Elle sent une haleine putride balayer son petit cou et la poussière du faux-plafond emmêlée dans ses longs cheveux bouclés.


Mme Coriac, en lui murmurant à l’oreille Dis donc, toi, où vas-tu comme ça ? Il me semble que je n’aie pas encore ramassé ta copie.
(Elle laisse échapper un petit rire sadique…)
Comme tu peux le voir, je suis en très mauvaise posture. Mais, peut-être pourrais-je reprendre le contrôle de la situation si tu me sers de bouclier, puis de monnaie d’échange. Je suis sûre que ces monstres n’oseront pas défigurer une poupée aussi jolie que toi.

Jennifer, d’une voix tremblante, mais si étouffée qu’elle est à peine perceptible Non… non, pitié… !

Mme Coriac Ne discute pas. Tu vas venir avec moi, un point c’est tout ! EXÉCUTION !!!

Elle soulève la jeune femme comme une vulgaire poupée de chiffon, en l’agrippant fermement au cou comme une lionne faisant de même avec son petit, et sort de la salle, dos voûté pour esquiver au mieux les lasers. Tout en étant soulevée dans les airs, Jennifer tente de se dégager et de se débattre, mais l’étau autour de son cou lui inflige une telle pression que ses gestes désespérés sont vite maîtrisés.
Dehors, comme la salle d’examen est désormais vide les monstres de XANA cessent leur feu, s’échangent entre eux quelques paroles sous forme de rugissements, puis quelques uns entrent dans les bâtiments pendant que les autres font les guets, tournant et retournant leurs têtes sans arrêt du côté du parc, et continuent de scruter attentivement les ruines du collège, à l’affût d’un Foxxie ou d’un monstre de l’ANAX apparaissant à une fenêtre délabrée ou dans un cratère creusé dans les murs.
*
Cachés derrière un buisson à la lisière de la forêt anéantie, Clovis Stern et Takeho Ishiyama observent attentivement l’épave du si beau collège parisien et les manœuvres des étranges monstres : certains entrent dans l’établissement, d’autres montent la garde au pied du bâtiment.


Takeho, en murmurant Bon, ça y est ! Je crois que c’est le moment qu’on attendait. On va profiter de cette bataille de monstres pour s’introduire dans le collège et chercher nos enfants.

Clovis, sceptique Sauf qu’on va devoir trouver une autre entrée : je ne suis pas sûr que ces monstres-là vont nous laisser passer sans nous tirer dessus.

Takeho, en tendant son doigt à sa gauche Il y a sûrement des entrées latérales ou des sorties de secours, où se faufiler. Viens, tentons le coup.

Armes à la main, les deux hommes se faufilent discrètement entre les arbres renversés et les troncs décapités jusqu’à leur nouvel objectif.
Et, apparemment, ils ont vu juste. Ils découvrent au loin une foule d’adolescents surgissant d’une porte de secours et empruntant les chemins du parc menant à la sortie du collège, hors du champ de vision de tout monstre. En dépit du nombre important de bacheliers se précipitant vers leur liberté, après cinq jours d’un cauchemar intense, et de la distance entre les deux partis, les deux pères tentent de dévisager chaque visage le plus nettement possible… mais aucune trace d’Ulrich, ni de Yumi dans ce chaos humain.


Takeho Je n’arrive pas à les voir. Peut-être ont-ils été les premiers à sortir d’ici ?

Clovis Il faut en être sûr. On s’introduira dans ce collège juste après, histoire de s’assurer qu’ils ne sont plus dans l’établissement.

Takeho Mais, si jamais c’est le cas, comment les retrouvera t-on ensuite dans cette ville en ruine et grouillant encore de monstres ?

Clovis Nos enfants seront assez intelligents pour s’abriter du mieux qu’ils pourront. Ils iront sûrement se cacher chez toi et retrouver ton épouse. Mais, en attendant, fouillons ce collège de fond en comble ; et qui sait, profitons-en pour libérer des enfants encore prisonniers là-dedans.

Takeho, inquiet Pourquoi ? Tu crois qu’il y en a qui sont encore retenus en otages dans ces salles ?

Clovis, avec un air grave C’est possible. Allez, viens, allons y jeter un œil.

Maintenant que tous les ados ont emprunté la sortie de secours, les deux hommes foncent vers elle, dos voûté, avant qu’elle ne se referme sans aucune possibilité de la rouvrir. Clovis intervient juste à temps, en bloquant son lourd bouclier germanique dans le maigre interstice entre la porte et son encadrement.
Derrière le dos des monstres de XANA, Clovis et Takeho s’introduisent dans le bâtiment… à leurs risques et périls.


Cool

Alors que son monde commence à tomber en ruine, Ront a préféré rentrer sagement dans son temple grec et, les yeux fortement fermés, il concentre toutes ses pensées sur ses sbires : il espère leur transmettre un peu de sa puissance réputée légendaire par télépathie. Bien entendu, il ne sait pas s’il possède ce pouvoir mais, lorsque la situation devient critique, il est bon de se raccrocher à tout espoir, si insensé soit-il.
Assis sur un trône en onyx, les mains aggripant fermement les accoudoirs, il ressemble à une statue mythologique.
Un mystérieux courant d’air, suivi de quelques pas résonnant dans le temple, lui ouvre calmement les yeux. Malgré la menace qui se rapproche doucement, il ne ressent aucune panique, aucune indignation : au contraire, la présence de Sylphia sous sa forme d’ange au visage elfique lui décroche un sourire ironique. Celle-ci ne ressent qu’un peu de compassion à son égard ; par son regard, elle a l’air de l’implorer une énième fois de mettre fin à toutes ces horreurs et de se lancer dans une possible rédemption en sa compagnie.
Malgré les risques, elle s’approche toujours de lui à petits pas ; aucune soumission, aucune révérence ; juste une envie de lui prendre la main pour le ramener sur le bon chemin.


Ront, sur un ton railleur Aaah, Sylphia… ! Quelle imprudence, et quelle impudence de te présenter ici en mon égal ! Même si tu es enfin arrivée à entrer dans ma cité, n’oublie pas que j’en suis toujours le maître.

Sylphia, avec un peu d’impertinence malgré elle Ta belle Carthage ne tient plus qu’à un fil. Tu vois, tu n’es pas le seul à tenir ta parole, ici !
(Puis, s’efforçant de retrouver sa douceur et sa patience,)
S’il te plaît, Ront, pourquoi continuer à t’entêter comme ça ? Tu constates bien que tu es cerné de toute part, et que ton armée est complètement livrée à elle-même.

Ront Tant que j’existerai, ni ma cité, ni mon groupe de fidèles ne tomberont. J’ai été programmé pour défendre ses biens, pour isoler l’humanité en détruisant tous ses moyens de communication et, ainsi, l’améliorer sur le chemin du savoir et de l’intelligence. Et, j’accomplirai cette tâche jusqu’au bout !

Sylphia Et moi, j’ai été programmée pour t’aimer, t’apprendre les valeurs fondamentales de la vie pour t’insuffler un peu d’humanité dans ton intelligence artificielle, afin de devenir plus sage et donc plus puissant, et sache que moi-aussi je hanterai tes pas jusqu’à ce que mon programme soit accompli.

Ront Vraiment ? Alors, malgré ma grande intelligence explique-moi une chose, juste une seule…
(Il se lève et fait en sorte que son ombre angoissante enveloppe la silhouette fragile de Sylphia…)
Si tu souhaites tellement mon bien depuis tout ce temps, pourquoi es-tu restée cacher sous l’identité d’Anthéa Hopper ? Pourquoi t’être laissée torturer sans résister, sans te rebeller, sans tenter de t’échapper de ta misérable cellule alors que tu as passé beaucoup de temps dans la solitude et l’ignorance ? Pourquoi avoir attendu l’arrivée de tes amis dans ma base pour te révéler au grand jour et filer à nouveau entre mes doigts ? Pourquoi ???

Le ton agressif de son congénère rend Sylphia très mal à l’aise. Elle ne sait comment s’expliquer, et n’a aucune envie de tourner les yeux dans tous les sens pour montrer qu’elle cherche des excuses. Ront est ravi de constater que pour une fois, elle se retrouve dans un moment de faiblesse et, donc, totalement à sa merci.

Sylphia, en le regardant dans les yeux, sans agression Tu sais, même si la nôtre a été crée sur des bases logiques, l’intelligence reste une chose très complexe. Mais, si tu veux une explication, alors je vais tenter de te donner la plus brève et la plus convaincante possible.
(Ront manifeste toute son attention, comme quelqu’un prêt à entendre les aveux d’un autre.)
J’ai eu beaucoup de mal à me remettre après la mort d’Albert. Comme tu as détruit ma structure moléculaire matérialisée sur Terre, je n’ai pu survivre qu’à partir des données-sources stockées dans les ordinateurs de Safaric Park. Comme Albert m’a garanti une certaine indépendance, tout en étant sûr que je lui resterai fidèle, j’ai pu par mes propres moyens récupérer assez de mémoire dans le Réseau pour me reconstruire et me re-matérialiser sur Terre.
Cependant, comme tu étais persuadé que j’étais morte et que tu commençais à mener tes projets à bien, j’ai préféré revenir sous une forme totalement humaine, d’après des codes ADN compilés par Albert lors de ma conception et que j’ai pu retrouver dans la mémoire de l’ordinateur. Ainsi, je pouvais à nouveau m’approcher de toi, me rendre compte de ce que tu faisais et de ce que tu devenais pour mieux te ramener à la raison, le moment venu. C’est pourquoi, j’ai tout fait pour être recrutée à cette époque au Projet Carthage et, sous cette forme humaine, j’étais certaine que tu ne soupçonnerais rien dans mon apparence, même pas mes cheveux roses. Comme je m’en doutais, tu me méprisais tellement que tu as préféré m’oublier au plus vite.
Je peux t’assurer que ma seule motivation de venir en Lostanie, c’était toi. Or, tu connais l’histoire, j’ai connu des hommes intelligents, certains sympathiques, d’autres non ; et, dans ce lot, il y avait Waldo et Wilnius. Ils sont tout de suite tombés amoureux de moi, mais j’ai plus été attirée par la douceur de Waldo, alors que Wilnius me paraissait trop fanatique et animé d’une énorme bêtise malgré son intelligence. Je savais ce que tu préparais et je comptais bien t’en empêcher, une fois les programmes finis et les failles repérées… mais Waldo a su me convaincre de fuir devant toute cette cruauté et cette ânerie humaine qui s’affirmaient de jour en jour. Ça m’attristait, et ça me terrifiait. Et, en même temps, en m’enfuyant avec Waldo je voyais là une occasion d’enterrer définitivement mon passé d’intelligence artificielle et de vivre comme une véritable humaine comme je l’ai toujours souhaité. Ce n’est pas de la lâcheté, ni un moyen de déserter ma mission ; seulement, tu as fini par devenir si puissant et si dangereux que j’ai fini par accepter le fait que tu venais d’atteindre un point de non-retour – le projet était si avancé que tu ne pouvais plus reculer, et tes croyances s’ancraient de plus en plus. Tu l’as encore prouvé avant le début de la bataille.
C’est pourquoi j’ai décidé de me cacher à nouveau, avec mon bien-aimé, dans le maigre et fol espoir qu’un jour, peut-être, je me retrouverais à nouveau face-à-face avec toi.
Puis, le temps a passé…
(Puis, avec un bonheur très sincère,)
… et mon souhait le plus cher s’est réalisé au-delà de toutes mes espérances. Grâce aux codes ADN humain récupérés sur l’ordinateur, j’ai aimé Waldo de tout mon cœur et j’ai pu devenir mère. Tu te rends compte ? Il n’y a rien de plus beau au monde que de pouvoir créer l’objet de son désir autrement que par l’informatique, surtout pour un être aussi différent que moi : c’était la preuve irréfutable que j’étais devenue humaine à cent pour cent, que la page était enfin tournée, et que j’avais un bel avenir devant moi.
(Puis, en retrouvant un peu de mélancolie,)
Malheureusement, tu m’as arrachée à ce rêve sans vergogne. Être séparée de ma fille, du miracle de mon existence, et la voir disparaître à l’horizon, avec impuissance, a été l’une des épreuves les plus douloureuses de ma vie. J’étais très abattue et, en plus, sous tes ordres Wilnius et tes soldats m’ont torturée durant des années pour savoir où Waldo et Aelita se cachaient. Mais, comme ils représentaient le seul bonheur que j’ai connu dans ma vie, j’ai trouvé la force nécessaire de résister ; cependant, le fait lucide que je n’allais plus jamais les revoir et que tu allais me détruire par petit feu m’a plongée dans une grande dépression. Je venais de perdre ma famille à jamais, tu étais irrécupérable : j’avais gâché toutes mes raisons d’exister, il ne me restait plus qu’à attendre l’auto-destruction.
Or, un jour, peut-être grâce à ses mystérieuses racines virtuelles, Aelita a pu entrer en contact avec moi par l’intermédiaire de ses rêves. Je n’osais pas y croire et, pourtant, ça me paraissait logique : c’était comme une communication établie dans une sorte de Réseau parallèle par télépathie numérique. Pouvoir à nouveau la serrer dans mes bras et parler avec elle, simplement dans mon sub-conscient, m’a redonné des forces que j’ai pris évidemment soin de dissimuler.
Et, déjà, beaucoup plus tôt que tu ne le crois, j’ai songé à m’évader. Or, maintenant que tu dois y penser il y a une raison logique qui m’en a empêchée : il n’y avait aucun objet électrique à ma portée dans mon cachot, ni de prises, ni de câbles, ni de lampes, même pas un ordinateur pour me téléporter dans le Réseau informatique. Et, ma geôle était protégée par des murs en béton et une porte blindée. Et, bien entendu, je n’ai pas osé révéler tout de suite à Aelita le lieu où j’étais retenue captive, de peur qu’elle ne se jette trop rapidement dans la gueule du loup, car Wilnius me répétait sans arrêt que tu portais un certain intérêt pour elle à cause du Code Lyoko – une faille, en réalité, que j’ai personnellement appris à Waldo juste avant ma disparition, lorsque je savais que nos jours étaient comptés.
Cependant, lorsque j’ai appris que tu allais bientôt passer à l’attaque, j’ai enfin décidé de me ressaisir et d’agir pendant qu’il en était encore temps. J’ai trouvé le moyen de faire voyager temporairement mon esprit à travers l’Internet et, ainsi, découvrir Lyoko et me balader dans le réseau Intranet de la base, des ordinateurs alimentant le Super-Calculateur de Carthage jusqu’à celui où tu retenais ce malheureux programme multi-agent du nom de XANA. J’ai essayé de le convaincre de se rallier à ma cause et, tu vois, cela a finalement payé – comme quoi, il n’est jamais trop tard pour réflechir à ses erreurs et tenter de regagner l’estime des autres. Mais, tu dois sûrement te demander : quand et comment ai-je trouvé ce moyen d’évasion pour mon esprit ?
(Ront tend de plus en plus l’oreille…)
Eh bien, tout simplement grâce à Wilnius. Si tu te rappelles bien, les dernières semaines avant que tu ne captures Aelita, tu lui as ordonné de m’emmener sur mon ancien poste de travail pour me forcer à améliorer les remparts de Carthage et m’introduire dans la Tour pour tenter de récupérer tes codes-sources à tout prix. Eh bien, sous son nez et sans qu’il ne se doute de quoi que ce soit, les codes que j’écrivais étaient, en réalité, la copie de mon programme générant mon esprit que j’ai pu re-taper intégralement de mémoire, et que j’ai pu donner vie selon tout un script finement réfléchi et organisé : c’est ainsi que mes anges ont pu aider Aelita et ses amis toujours au bon endroit, au bon moment, d’après les conditions liées à tes attaques. Et, concernant les recherches de Jérémie que j’ai pu anticiper et coder pour toutes les idées possibles, ou les actes d’espionnage et de sabotage dans ta base, c’était la copie de mon esprit qui intervenait.
Et, une fois de retour auprès de mon bien-aimé et de ma fille chérie, pour m’assurer que tu ne découvrirais pas le subterfuge de sitôt, au risque de le re-programmer pour donner vie à quelque chose de plus redoutable, j’ai intercepté cette copie de mon esprit dans le flux de données du Réseau et j’ai lancé un contre-programme pour le détruire. Sans qu’il ne laisse aucune trace ni sur tes PC, ni ailleurs dans l’univers informatique.

Ront, en hochant la tête, semblant admiratif Futé ! Vraiment très futé ! Ça me dégoûte de dire une chose pareille, je ne te le cache pas, mais je m’incline pour la première fois devant autant d’intelligence et de patience, surtout de la part d’une sauvage comme toi.
(Malgré les insultes, Sylphia ne peut s’empêcher de sourire avec fierté.)
Tu as bien assuré tes arrières, c’est vrai ; or, dans toutes ces manip’s, tu as omis un détail tout aussi important.

Sylphia, en perdant vite fait son sourire, à la fois méfiante et angoissée Qui est ?

Ront, avec un rictus de plus en plus railleur Qui sont les codes-sources encore stockés dans la mémoire des ordinateurs du parc, pauvr’idiote !

Sylphia, en réfléchissant avec soin, et en faisant attention de ne pas montrer sa panique Je… je suis désolée, mais je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

Ront Eh bien, moi-aussi je vais te donner par conséquent l’explication la plus brève et la plus convaincante possible ! Au moment où Franken t’a crée, ou même quand tu te régénérais par tes propres moyens, il a bien fallu intégrer une sauvegarde automatique dans la mémoire du Super-Calculateur de Safaric Park, histoire de rien perdre du programme-source qui te fait vivre si jamais il se passait quelque chose comme un bug ou une panne électrique. Et, malgré que tu peux apparaître ici ou ailleurs, l’énergie nécessaire à ta vie ne te rend que semi-indépendante, que tu te sens humaine ou pas. C’est pourquoi, je crois que tu peux t’estimer très chanceuse que ta fille et ses amis n’ont pas eu le temps de détruire le Super-Calculateur de Broussavana, au risque de détruire pour de bon.

Pendant qu’il parle, Sylphia tente d’analyser de bout en bout ses paroles et son idée.
Et, tout à coup, une terrible révélation vient lui titiller l’esprit
.

Sylphia, épouvantée Oh non… ! Tu n’as pas osé ?

Ront, sur un ton triomphant Eh si ! Qu’est-ce que tu crois ? Rien ne peut sortir de la Tour Noire une fois stocké dans sa mémoire… mais, comme tu viens de le rappeler, c’est un véritable trou noir : rien ne nous empêche d’y entrer et d’y enregistrer une fois pour toutes des données, comme mon code-source par exemple.
Et, la chance m’a également souri : en m’introduisant dans le Super-Calculteur du Kenya, j’ai retrouvé dans son historique la trace de tous tes codes-sources. Tu crois les garder tranquillement dans la structure de ton spectre polymorphe mais, en réalité, il n’en est rien même en te sentant humaine à cent pour cent. Ton cerveau ne fait qu’exécuter les ordres du programme stocké dans la mémoire de l’ordinateur, par ondes Wi-fi et énergie électromagnétique – d’où le fait que tu étais toujours particulièrement faible lorsque tu étais isolée dans ton cachot blindé. J’ai donc pris la liberté de transférer tous tes codes sur le Super-Calculateur de Carthage et, en les intégrant dans un nouveau script reconnaissable en mon nom… j’ai pu les enregistrer dans les données de la Tour Noire !
(Il éclate d’un rire monstrueux, tandis que Sylphia devient de plus en plus livide…)
Tu sais ce que ça signifie ?

Sylphia, en murmurant presque pour elle-même Si Aelita entre le Code Lyoko dans la Tour…

Ront, pour conclure en beauté NOUS disparaîtrons à jamais !!!

Son rire sardonique résonne avec horreur entre toutes les colonnes de son temple.
Probablement pour rivaliser avec son vis-à-vis, Sylphia fait apparaître un trident argenté dans sa main et se met en garde.


Sylphia, avec un air grave qui ne correspond pas du tout à son genre Alors, si nous devons partir ensemble, autant que je tente une dernière fois la mission pour laquelle Albert me faisait confiance.

Ront, avec mépris Pourquoi perdre encore ton temps ? Nous sommes désormais condamnés tous les deux.

Sylphia Pas tant que mon programme continuera à être exécuté…

Sur ses mots, elle charge son trident et envoie une décharge d’énergie sur Ront, qui est catapulté loin derrière son trône sans avoir le temps de se défendre.
Alors que ce dernier se relève difficilement, elle en profite pour activer ses ailes dorées et s’élever un peu dans les airs, empoignant son arme avec ses deux mains, prête à se battre.


Ront, en la contemplant avec sarcasme Très bien. Si tu le veux ainsi… jouons à la querelle des dieux !

Lui-aussi se met en position, charge rapidement sa faux, et balance une rafale de lasers argentés en direction de Sylphia. Celle-ci se défend à temps, en absorbant les lasers dans les doigts crochus de son bâton tournoyant devant elle, puis elle renvoie sur son adversaire des lasers, roses cette fois, qui désintègrent au passage le puissant trône en onyx virtuel. Ront se cache à temps derrière une colonne, assez épaisse pour contenir tous les projectiles mais qui s’endommage sérieusement à en juger les pixels s’échappant après l’impact.
Durant quelques instants, la forêt de piliers bien régulière du temple est si abondante que le guerrier noir reste invisible et silencieux, se glissant sous forme de fumée numérique derrière colonne après colonne. Sylphia devine la ruse et stimule tous ses sens, évitant à tout prix des gestes brusques qui pourraient lui être fatals.
Puis, une fois sur le même axe qu’elle, Ront surgit en reprenant sa forme humanoïde, tel un tigre, et tente de transpercer l’ange rose du bout de sa faux. Malheureusement pour lui, celle-ci a anticipé cette attaque trop évidente, et ses ailes la font bondir de quelques mètres, laissant Ront passer au travers de sa cible et s’écraser sur la colonne opposée à son point d’attaque. Sous le choc, cette dernière s’effondre et entraîne avec elle d’autres colonnes, telle une chute de dominos.
Sylphia s’éloigne de cette partie de temple en train de s’effondrer, mais dans un cri de rage pour lui redonner courage, son congénère refait appel à son don de lévitation pour la poursuivre tel un rapace, et se battre dans les airs avec sa faux. Ainsi, les deux guerriers virtuels se livrent à un duel de lames, entre faux et trident, zigzaguant entre les colonnes et filant dans les airs à une vitesse si folle qu’ils semblent laisser des traînées de lumière derrière eux.
Ayant capté la gêne de se battre dans un endroit pareil, Sylphia attend le moment où les deux armes sont pressées l’une contre l’autre pour éjecter son adversaire contre de nouvelles colonnes, avec une force étonnante, et sortir le plus vite possible en faisant attention aux énormes morceaux de toits s’effondrant autour d’elle et aux colonnes qui, sous l’onde de choc de la collision de l’ANAX-guerrier avec l’une d’elles, finissent par toutes s’écraser les unes contre les autres comme des dominos, barrant souvent le passage à l’ange qui doit toujours décrocher au dernier moment avec quelques pirouettes.
Après quelques secondes d’angoisse, elle est enfin à l’air libre : elle contemple, impuissante, le majestueux temple grec s’écrouler comme un château de cartes. Cependant, ses ruines ne se dévirtualisent pas et Sylphia se remet à nouveau en garde contre un nouveau bond de prédateur de Ront…
… que ce dernier ne tarde pas à reproduire, transperçant une énorme colonne qui l’avait écrasé dans sa chute. Il fonce sur elle, visage enragé, et abat son arme au moment voulu.
Or, celle-ci rebondit sur le champ de force rose protégeant Sylphia, que cette dernière a généré juste à temps par télépathie, et cette contre-attaque inattendue…
brise la faux comme du verre. Elle s’évapore si brusquement que Ront n’a même pas le temps de réagir, et cela l’abasourdit soudainement.
Le champ de protection disparaît et Sylphia, la mine satisfaite, profite de ce moment de faiblesse pour planter son trident dans le corps du guerrier squelettique.
Mais, celui-ci reprend ses esprit juste à temps pour s’emparer d’un coin de sa grande cape noire et la dévoiler devant le bâton aux trois extrémités en guise de bouclier. Et, ça marche : en se plantant dans ce néant, le trident s’évapore lui-aussi instantanément, stupéfiant l’ange rose.


Ront, retrouvant son air hautain et narquois Tu vois ? Comme ça, on est à nouveau à égalité. Rien ne sert de s’affronter, Sylphia, il fallait méditer.

Et, pour prouver ses dires, il s’incline en arrière et repousse violemment Sylphia de ses deux pieds fins, mais étonnamment puissants. La pauvre créature angélique s’écrase dans une des nombreuses ruelles de Carthage et, dans l’ombre des maisons en terre cuite virtuelle, le choc lui fait perdre connaissance…
*


Vous l'avez remarqué : j'ai arrêté au beau milieu de chapitre. En effet, publier le chap 7 seul n'aurait pas vraiment été intéressant, et le chap 8 est trop long pour le publier en une seule fois.
La semaine prochaine, vous aurez donc la deuxième partie de ce chapitre ; et quelle partie.... Pour ceux qui veulent garder le suspense jusqu'au bout, je leur déconseille le spoil suivant :
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