CodeLyoko.Fr
 
 Dernières news  
[IFSCL] L'IFSCL 4.6.X est jouable !
[Code Lyoko] Un « nouveau » monde sans...
[Code Lyoko] Le retour de Code Lyoko ?
[Code Lyoko] Les 20 ans de Code Lyoko...
[Code Lyoko] Les fans projets explosent !
[IFSCL] IFSCL 4.5.X: Bande annonce et re...
[Site] Sophie Decroisette & Jérôme Mous...
[Créations] Notre sainte Trinité a du talent...
[Site] Les trouvailles du Père Dudu - E...
[Code Lyoko] Un monde sans danger - Le...
 
 Derniers topics  
Que pensez vous des attaques de XANA ?
Parlons jeux vidéo !
Beaucoup de culottes...
Nouveaux Membres : Présentez-vous !!!
La place des personnages féminins dan...
[JDR] Code Lyoko
La compositrice de Monde sans danger ...
Le supercalculateur peut-il faire des...
Lyoko-guerriers : changer d'habitudes...
Vos plus intenses moments d'émotion a...
 
     
 Accueil | Règles du forum News | FAQ | Rechercher | Liste des Membres | Groupes d'utilisateurs | T'chat | Retour au site 
  Bienvenue, Invité ! (Connexion | S'enregistrer)
  Nom d'utilisateur:   Mot de passe:   
 

[Fanfic] Réinitialisation

Forum Code Lyoko | CodeLyoko.Fr Index du Forum -> Vos Créations -> Fanfictions Code Lyoko


Page 1 sur 14

Aller à la page : 1, 2, 3 ... 12, 13, 14  Suivante





Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet


Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant 
 Auteur Message
PhilippeKadic MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 10:37   Sujet du message: [Fanfic] Réinitialisation Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 22 Juil 2009
Messages: 108
Localisation: Croix, France
Un grand salut à tous les Lyokofans de ce forum. J'ai décidé de partager avec vous l'une de mes créations en cours. J'espère pouvoir l'améliorer grâce à vos remarques et conseils et je serai donc très attentif à ceux-ci. Je préfère tout de suite avouer, à ma décharge, que tout cela ne vous paraîtra pas forcément très original mais il faut dire que tellement de fanfictions sur la suite des aventures des Lyokoguerriers ont été produites que faire dans le neuf est plutôt difficile. A défaut, j'espère que vous passerz quand même un bon moment.
Petite note au passage : j'ai vu la polémique au sujet des guillemets dans les dialogues et j'ai choisi d'opter pour les tirets qui correspondent à la typographie moderne et économique des éditeurs.
Sur ce, place au texte et au premier chapitre.


Réinitialisation


L'univers de Code Lyoko et ses personnages sont la propriété de Moonscoop et de leurs ayants-droit.
Cette histoire est fictive. Toute ressemblance avec des groupes, personnes ou entités de la vie réelle serait purement fortuite.


Chapitre Premier
Causalité


Toute cause engendre une conséquence. Toute action provoque une réaction. Sur cette base, toute existence interagit avec son milieu et le modifie. Notre monde est régi par des règles, des lois. L’univers est un immense système que l’on peut subdiviser en une infinité de systèmes de dimensions inférieures. Les galaxies, les systèmes solaires, les planètes, les organismes macroscopiques et microscopiques, les molécules et atomes, pour ne citer que les plus évidents. A côté de cela, l’humanité ne peut s’empêcher de reproduire ce qu’elle voit tous les jours dans son environnement. Le réseau informatique mondial, par exemple, n’est rien de plus qu’un système dont les lois qui le coordonnent respecte ce sacrosaint principe de la causalité. Toute information entrée au cœur de la toile en affecte le milieu, le modifie et le façonne. Le web n’est rien d’autre qu’un univers artificiel et parallèle, créé par la main de l’homme. Un système virtuel, une immense illusion sur laquelle repose aujourd’hui les fondements de notre société : notre culture, notre économie, notre savoir, notre histoire. Incroyable n’est-ce pas ? Les bases de notre civilisation repose désormais sur une création humaine, une création aussi fragile que l’homme lui-même. Bâtir un édifice sur un terrain instable. Il faut vraiment être dingue pour faire cela. Et pourtant chaque jour, nous apportons une pierre de plus à cette construction titubante. Qu’on le veuille ou non, l’ère du numérique a affectée notre pensée et notre autonomie. En fait, le web n’est pas un univers parallèle, non : c’est un univers sécant au nôtre, il le coupe en un point : Internet. Et ce point de rencontre qui permet à notre univers réel d’interagir avec cet univers que nous avons fabriqués, ce point de rencontre est la cause… La cause de tout ce qui est arrivé. Mais pouvions-nous en prévoir les conséquences ?

Perdu dans ses pensées, Jérémie regardait le paysage quasi-statique à travers la vitre arrière droite de la voiture. Cela faisait bien trente minutes que la voiture faisait du surplace au beau milieu de l’autoroute. Ce n’était vraiment pas la période idéale pour rentrer. Même à trois jours de la fin des vacances d’été, la circulation était toujours aussi dense. Les bouchons à l’approche de la capitale et aux alentours, en banlieue parisienne, étaient vraiment extraordinaires. Les yeux de l’adolescent se perdaient dans le vague, se baladant aléatoirement sur les vastes étendues d’herbes folles au bord de la route. Depuis un long moment, le jeune homme était silencieux à l’arrière de la voiture familiale, comme si il était soucieux ou pensif.

- Jérémie, tu vas bien ? lui demanda Aelita, inquiète du silence de son ami. 

L’interpellé émit un petit son qui trahit sa surprise. La voix de celle qu’il aimait venait de le ramener sur terre. Il tourna sa tête dans l’autre sens pour faire face à l’adolescente qui venait de s’enquérir de son état. Aelita lui souriait et il ne put s’empêcher de lui rendre son sourire et de prendre ses mains dans les siennes d’un air rassurant mais un peu gauche avant de répondre sans vraie conviction :

- Oui, oui ! Ne t’en fais pas. Je - J’étais juste en train de penser à… enfin, tu sais…
- Allons, Jérémie ! Tu ne vas pas me dire que tu appréhendes la rentrée, lança le père du garçon, l’air taquin, en regardant dans le rétroviseur intérieur.
- Ben, si un peu en fait… Cette année est quand même décisive et j’espère vraiment réussir en scientifique, mentit le jeune Belpois. 

Ses parents qui étaient à l’avant du véhicule commencèrent à rire en rassurant leur fils sur le fait qu’il était l’un des meilleurs et qu’il n’avait pas de souci à se faire. Mais cela, sans prétention, Jérémie le savait déjà. Ce qui le torturait était autrement plus grave que la question de la réussite d’une année scolaire.

Tout avait commencé quelques jours avant la fin des vacances, avant qu’il ne se retrouve enfermé dans cette voiture à patienter dans les embouteillages, au milieu de la fumée et du bruit des moteurs. Aelita et lui étaient en vacances sur la côte bretonne, puisque, comme à chaque vacances, les parents de Jérémie avaient acceptés sans poser de questions d’emmener la jeune adolescente pour faire plaisir à leur fils. Alors qu’il était retourné au bungalow que ses parents louaient pendant la durée des vacances, laissant ces derniers bronzer sur la plage, le jeune génie avait surpris son amie en train de pleurer. Celle-ci ne l’avait pas vu entrer puisqu’elle tournait le dos à la porte, assise dans un fauteuil. Jérémie n’avait pas pu voir le visage de la jeune fille, seulement sa chevelure rose et ses épaules mais à en juger par les soubresauts qui les traversaient et les bruits qu’il avait pu percevoir, cela ne faisait aucun doute : Aelita était en train de pleurer à chaudes larmes. Inquiet, le garçon s’était approché et avait posé sa main sur l’épaule d’Aelita en lui demandant ce qui se passait. Elle avait sursauté puis l’avait regardé droit dans les yeux, non sans essuyer les siens d’un revers de main. Elle lui avait alors répondu en mentant qu’il n’y avait rien du tout. Jérémie avait beau ne pas être très psychologue, il comprit qu’il était évident qu’Aelita ne lui disait pas la vérité. Il s’était donc assis aux côtés de son amie, sur l’accoudoir pour être précis et avait passé son bras derrière la nuque de sa voisine pour la réconforter. Il lui avait ensuite demandé de lui faire confiance et de lui dire de quoi il s’agissait. D’abord réticente, Aelita avait fini par céder, comprenant qu’elle ne pourrait pas garder cela pour elle seule plus longtemps et que Jérémie n’avait, de toute façon, pas l’intention de partir et de la laisser comme ça. Après tout, avec tout ce qu’il avait fait pour elle depuis qu’ils s’étaient rencontrés, elle ne pouvait pas le planter là alors qu’il s’inquiétait à son sujet. Le problème, c’est qu’elle savait que lui révéler ce qui la rendait soucieuse jetterait le trouble dans l’esprit de son ami et le ferait certainement culpabiliser. Mais elle ne pouvait pas, ne pouvait plus ne rien lui dire. Alors elle avait commencé à balbutier entre deux sanglots :

- C-C’est au sujet… d-de mon père… I-Il me manque tellement… 

Cette simple phrase continuait de le torturer, de torturer son esprit. Jérémie, depuis cette discussion qu’ils avaient eu, n’avait de cesse de culpabiliser au sujet de la disparition de Franz Hopper, le père génétique d’Aelita. La jeune fille avait tenté de lui faire comprendre qu’il n’était aucunement responsable et qu’elle ne lui en voulait pas et ne pourrait jamais lui en vouloir. En tant que créateur de Lyokô, en tant que « Dieu » de ce monde virtuel, il était le seul à pouvoir fournir l’énergie nécessaire pour vaincre X.A.N.A. Mais au-delà de cette nécessité, Jérémie se souvenait surtout du cri de désespoir et des pleurs de son amie lorsque l’orbe lumineuse, l’enveloppe virtuelle incomplète de Franz, avait explosé, laissant ses données s’éparpiller au quatre coins du réseau. Et de la phrase presque impitoyable qu’il avait formulé pour convaincre Aelita d’abandonner son père et dont il n’avait pas réalisé tout le sens : « Si tu ne relances pas le programme maintenant, ton père va se sacrifier pour rien. »

En soi, cette phrase était une analyse objective de la situation. Mais au goût de Jérémie, il s’était comporté avec un trop grand sang froid, une trop grande distance : il n’avait pas envisagé une seconde les conséquences pour Aelita, pour son avenir… Aelita aurait peut-être pu sauver son père ET éliminer X.A.N.A.

- Eh ! Jérémie.. 

La voix de son amie le ramena à nouveau à la réalité, les yeux verts de la jeune fille portaient un regard rassurant sur lui et son sourire si craquant tentait d’apaiser sa peine.

- Je sais à quoi tu penses, lui confia-t-elle à voix basse, il faut que tu arrêtes de te blâmer pour ce qui s’est passé. J’aurais pas dû ramener ça sur le tapis, je suis désolée… 

Madame Belpois regardait dans le rétroviseur intérieur, intriguée qu’Aelita se soit penchée à l’oreille de son fils pour lui murmurer quelque chose. Finalement, elle sourit et porta de nouveau les yeux sur la route tandis que son mari jouait de l’accélérateur et du frein :

- Ecoute, Jérémie, j’ai bien réfléchi et… Je voudrais que l’on passe à autre chose. Tous les deux… On ne peut pas ramener continuellement à la surface cette histoire. Je voudrais… enfin si t’es d’accord…. J’aimerais aller déposer une gerbe de fleurs à l’usine, en mémoire de mon père.
- Si tu penses que ça peut t’aider, répondit Jérémie. 

Aelita se pencha encore davantage et déposa un baiser sur sa joue, peut-être pour ne pas s‘attirer les soupçons des parents du jeune homme. Jérémie se sentit rougir et frissonna.

- En attendant, promets-moi de penser à autre chose… 

Le jeune génie resta silencieux un moment puis promit d’essayer. Il était sincère. Elle lui avait révélé qu’elle n’avait cessé d’être tourmentée par la mort de son père durant les deux années qui s‘étaient écoulées. Les cauchemars au sujet de X.A.N.A avait été remplacé par des cauchemars au sujet de son père. Il espérait vraiment que l’idée de son amie marcherait et qu’en honorant la mémoire du scientifique disparu, ils pourraient enfin tourner la page.
La circulation finit enfin par se fluidifier et la voiture put reprendre sa route. Dans moins d’une trentaine de minutes, Jérémie et Aelita seraient certainement à Kadic. Au fond, la rentrée tombait à point nommé. Cela leur fournirait de l’occupation, ils auraient moins de temps pour ressasser le passé. Une sorte de garantie : si le projet d’Aelita n’apaisaient pas leurs esprits, le travail les divertirait de leurs obscures réflexions.

---

Il n’y avait pas de doute : cette dernière journée des vacances étaient vraiment l’une des plus belles et des plus chaudes de l’été qui venait de s‘écouler. Cela avait d’ailleurs quelque chose d’agaçant, de rageant. Ulrich Stern était étendu dans la pelouse, les yeux fermés, les mains croisées derrière la tête en guise d’oreiller. Le jeune homme avait décidé de profiter de ce dernier jour de vacances pour se prélasser à l’ombre dans le parc du lycée. Tant qu’à être enfermé dans une prison à ciel ouvert à une journée de la rentrée, autant choisir l’endroit le plus confortable. Les arbres feuillus ne laissaient passer qu’une partie de la lumière du soleil et ce n’était pas plus mal, pas question de jouer les brochettes et de se tartiner de biafine ensuite si près de la rentrée. Une odeur apaisante d’herbe et de pin arrivait aux narines du jeune homme ; il y avait un côté irréel à tout cela. Ulrich avait l’habitude de traîner dans le parc, tant pour le plaisir que lorsque, vexé ou fâché avec un ami, il s’y réfugiait pour ruminer. Cette odeur lui était donc très familière mais là, étendu au sol, les yeux fermés, ses autres sens lui paraissaient s’épanouir pleinement. Des souvenirs lui revinrent en mémoire, certains le faisant sourire, d’autres lui serrant le cœur. C’était notamment dans le parc qu’il se réfugiait après ses disputes avec Yumi, souvent de simples quiproquos rarement plus. Mais quand on aime quelqu’un, même si les disputes font partie intégrante de toute relation, on déteste ces turbulences passagères, notamment parce que l’on croit toujours qu’elles auront le dernier mot. Ce parc avait toutefois été le théâtre de très bon souvenirs également, cela compensait.

Une légère brise parcourut l’étendue verdoyante et Ulrich sentit le vent caresser ses cheveux bruns. Il y avait peu de vent aujourd’hui et l’air était plutôt lourd alors le moindre courant d’air était bienvenue. Au travers de ses paupières, l’adolescent percevait la lumière qui s’infiltrait entre les feuilles des arbres. Aussi fut-il surpris lorsque, brusquement, la chaleur et la lumière du rayonnement solaire semblèrent être bloqués par une masse quelconque. Il plissa les yeux mais avant d’avoir pu les ouvrir, une voix qu’il connaissait bien s’éleva dans les airs :

- J’savais bien que je te trouverais ici ! 

Comme pour se convaincre qu’il ne rêvait pas, il ouvrit les yeux et sourit en lançant un laconique :

- Tu me bouches le soleil, Odd…
- Ah, bah bravo ! C’est comme ça qu’on salue son meilleur pote ! 

Ulrich s’amusa de la réponse de son ami :

- Alors, comment tu vas ? Et tes vacances, c’était comment ? demanda le jeune Stern à son ami.
- Bah, t’as déjà eu la sensation d’être une sardine en boîte ? Parce que moi je sais maintenant ce que ça fait. J’ai passé mes vacances sur les routes avec mes cinq sœurs, mon père et ma mère….
- Te plains pas. Au moins, tes parents ont fait un effort, cette année, lui répondit Ulrich d’un air maussade.
- Tes parents t’ont encore fait faux bond, c’est ça ? questionna Odd, désolé. 

Le jeune homme aux cheveux bruns observa son interlocuteur qui était accroupi au-dessus de lui puis poussa un long soupir. Entre Ulrich et ses parents, les relations n’avaient jamais été faciles. C’était l’une des raisons qui faisait de cet adolescent quelqu’un d’introverti en dépit des apparences et de très austère au premier abord. Quand il n’était pas avec ses amis, Ulrich souriait rarement, il pouvait paraître froid voire amer si on le connaissait pas. Son père lui mettait constamment la pression afin qu’il réussisse dans le domaine scolaire. Il était difficile pour le fils Stern de savoir pourquoi sa réussite importait tant à son géniteur : était-ce une question d’honneur pour ce haut fonctionnaire ? Une question d’argent comme il l’avait parfois suggéré ? Ou autre chose ? Sa mère était une personne plus posée, moins emportée que son mari et probablement plus aimante, plus soucieuse de ce que son fils pouvait ressentir même si elle n’osait pas le lui dire ou s’opposer à son époux. Finalement, Ulrich vivait dans un modèle familial très conservateur et en soit, cela ne lui avait pas posé de réels problèmes jusqu’à ce qu’il rencontre Jérémie et que sa bande ne se forme pour contrer X.A.N.A. S’engager à lutter contre un programme informatique pouvant à tout moment s’en prendre à votre établissement scolaire est une chose, le faire sans attirer l’attention sur soi et en continuant à travailler en cours en est une autre. Lorsqu’en 3ème, ses résultats étaient devenus alarmants, Ulrich s’était brouillé avec son père, allant jusqu’à le planter dans le bureau du Proviseur pour aller aider ses amis. Depuis ce jour, les relations n’avaient plus été les mêmes. Mais la mère d’Ulrich avait réussi à apaiser la colère de son mari et à organiser des vacances pour sa famille. Le père d’Ulrich avait cependant une nouvelle fois trop de travail. Le jeune Stern en avait vraiment assez. Son père restait son père. Il lui devait le respect. Mais la situation était vraiment pénible.

- J’préfère… ne pas en parler, plaisanta Ulrich en essayant de se vider la tête.
- Je comprends. Dis moi, tu m’accompagnes ? Je dois aller chez Delmas. J’ai un papier à lui faire signer et j’ai pas trop envie d’y aller seul. 

Ulrich réfléchit un instant, un instant de trop, Odd lui faisait déjà des yeux de cocker pour tenter de le convaincre. Odd avait vraiment changé en deux ans. Physiquement d’abord. Il avait grandi et ses traits étaient moins enfantins quoique toujours très androgynes. Il avait gagné en masse musculaire même s’il restait le « maigrichon » de la bande et du lycée. Mais c’était surtout au niveau du comportement que c’était opéré la plus grande transformation : sans abandonner définitivement les blagues débiles, Odd était maintenant plus sérieux et il avait surtout appris à amadouer Ulrich. Plutôt utile quand Kiwi se soulageait dans les draps de son compagnon de chambre ou lui abîmer un Cd tout neuf qu’il venait de s’acheter. Il suffisait souvent à Odd de lui décrocher un regard de chien battu pour réussir à le calmer… ou à le faire rire ce qui valait mieux que de se faire étrangler par le spécialiste du Pencak-Silat qu’était Ulrich. Ce regard amusait beaucoup le brun, plus qu’il ne l’amadouait réellement et plus que certaines blagues vaseuses que son ami pouvait parfois lui sortir au sujet de sa relation avec Yumi.

- Bon, ok ! T’étais pas obligé de me décrocher ton regard de cocker… Bouger un peu ne me fera pas de mal, concéda l’adolescent étendu dans l’herbe. 

Odd lui adressa un grand sourire et le remercia puis se releva en tendant la main à son ami. Une fois debout tous les deux, Ulrich balaya son dos et son derrière avec ses mains pour retirer les éventuels brins d’herbe pouvant s‘être collés à ses vêtements. Ils commencèrent alors à marcher en direction des bureaux de l’administration. Sur la route, les deux amis étaient plutôt silencieux. C’était une des autres choses qui avaient changé entre eux : ils avaient mûris et leur silence, loin d’être un signe de froideur entre eux, étaient en fait le témoin de leur profonde amitié : la présence de l’autre leur suffisait. Ulrich se décida toutefois à rompre le silence lorsqu’ils arrivèrent dans la cour de l’établissement :

- Au fait, c’est quoi ce papier si c’est pas indiscret ?
- Un truc pour la bourse, je crois…
- Fallait pas le rendre il y a un moment, ça ?
- Si… C’est justement pour ça que je veux que tu viennes avec moi.
- Hein ?
- Ben, oui ! Si Delmas refuse de prendre le papier, j’aurai besoin que tu m’aides à le convaincre… 

Ulrich éclata de rire et Odd le dévisagea, l’air surpris.

- Non mais attends, t’es sérieux là Odd ? Parce que moi j’ai aucun talent d’orateur.
- Non mais ça je le sais bien, lui répondit son interlocuteur. 

La remarque affecta Ulrich mais celui-ci ne laissa rien transparaître. Odd lui tapa amicalement sur l’épaule :

- Je plaisante, vieux !
- Hein, non mais… je… Je sais bien ! bafouilla Stern qui ne s’attendait pas à ce que son ami lise en lui aussi facilement.
- Bon, en fait j’aurai besoin de toi indirectement… Si Delmas refuse, je voudrais que tu demandes à Sissi de m’aider.
- Pourquoi tu lui demandes pas toi-même ?
- Ben, c’est que toi, tu pourras faire jouer les sentiments alors que moi, j’suis pas sûr qu’elle apprécie mon humour…
- Ouais t’as pas tort. 

Sissi, ou Elizabeth Delmas pour faire plus officiel, n’était autre que la fille du Principal. La bande l’avait vue au départ comme une petite peste, une starlette tyrannique amoureuse d’Ulrich et usant de la position de son père pour faire des coups en douce. Ce n’était pas faux mais c’était très réducteur. Sissi pouvait aussi être gentille et même éprouver des sentiments. D’ailleurs, Ulrich avait fini par lui faire comprendre qu’elle n’avait pas besoin d’être jalouse de leur groupe et qu’ils l’appréciaient tous. Sissi, sans devenir un membre de leur petite bande, était donc quelqu’un sur qui il pouvait compter et réciproquement. Mais il était bien sûr évident qu’elle rendait plus facilement service à Ulrich en raison des sentiments qu’elle éprouvait toujours pour lui. La fille du Principal n’avait pas changé, elle était toujours égale à elle-même, elle avait toujours ses défauts, était toujours une chipie mais savait également être là quand il le fallait.

Les deux amis étaient maintenant devant la porte de l’administration. Odd frappa trois coups rapides. La voix de Mme Weber, la secrétaire du Proviseur s’éleva derrière la porte pour demander aux jeunes gens d’entrer. Ceux-ci s’exécutèrent. C’était le mot adapté. Il y avait toujours cette impression d’entrer dans le couloir de la mort lorsque vous vous retrouviez dans ce bureau. La plupart du temps, Ulrich et Odd s’y étaient rendus soit à cause d’une blague jugée déplacée par M. Moralès ou un autre enseignant, soit à cause de leur lutte contre X.A.N.A. Et à chaque fois, il se faisait sermonner dans le meilleur des cas et coller dans les pires jours. Nicole les salua puis leur dit de patienter quelques instants, le temps qu’elle informe le Proviseur de leur venue. Après avoir appuyé sur un bouton et décroché le combiné, Nicole informa M. Delmas :

- Monsieur, Odd Della Robia et Ulrich Stern souhaitent vous voir… 

Elle écouta la réponse de son supérieur et le remercia puis raccrocha avant de se tourner vers les garçons et de leur dire qu’ils pouvaient entrer. Il n’y avait pas de doute, ça ressemblait vraiment à une exécution même si les jeunes gens ne risquaient aucune sanction.

---

Finalement, M. Delmas se contenta de rappeler à Odd que les délais « sont faits pour être respectés » mais accepta tout de même le dossier de bourse. Le Proviseur était vraiment quelqu’un de bien : un homme impliqué dans son travail qui se souciait de la réussite de ses élèves pour autre chose que pour la place de son lycée dans le classement national, c’est quelque chose de rare. Jean-Pierre avait décidé de remettre le dossier directement au rectorat en faisant passer cela pour un oubli de son administration. Odd était entré dans son établissement en 5ème et il s’était attaché à cet élève certes turbulent mais qui avait un bon fond. Dans l’ensemble, son établissement avait la chance de recevoir des élèves plutôt sympathiques. Certes, il ne s’agissait pas tous de génies comme Jérémie Belpois, Hervé Pichon ou Aelita Stones mais dans l’ensemble, l’atmosphère était plutôt studieuse à Kadic et il n’y avait jamais eu de grands problèmes entre les équipes éducatives et les élèves.

Odd et Ulrich sortaient du bâtiment administratif lorsqu’ils aperçurent Aelita et Jérémie qui sortaient du parc et arrivaient dans la cour les mains encombrés par leurs valises.

- Eh, comment vont nos deux tourtereaux ? lança Odd, taquin, lorsque ceux-ci furent suffisamment près pour l‘entendre. 

Aelita qui luttait pour porter l’une de ses valises releva rapidement la tête pour adresser un large sourire à Odd. Ulrich s’avança vers elle, la voyant peiner avec ses bagages et s’empara de la valise :

- Donne moi ça, Princesse… Ouah ! Il y a quoi là-dedans ? Ta bibliothèque personnelle ? plaisanta Ulrich en pesant la valise à bout de bras. 

Aelita rit à la boutade de son ami et lui proposa de la porter avec lui. Jérémie se débattait toujours avec ses propres bagages.

- Jim va vraiment pas être content, Jérémie. Il va encore te reprocher d’avoir des bras de poulet…
- Tu veux pas m’aider Odd au lieu de me sermonner… 

Le jeune homme à la chevelure rebelle adressa un sourire à Belpois avant de l’aider.

Les quatre adolescents se séparèrent donc en deux groupes : Odd et Jérémie montèrent au deuxième et Ulrich et Aelita au premier. Totalement essoufflé par la cadence infernale que lui avait imposé son partenaire plus sportif, le jeune Belpois se laissa tomber sur le bord de son lit et passa sur son front pour éponger un peu de sueur et replacer une mèche.

- T’es complètement malade, Odd… Pourquoi t’es allé aussi vite dans les escaliers ? demanda Jérémie après avoir à peu près repris son souffle.
- T’es vraiment pas endurant, Einstein… M’enfin bon, après trois bonnes séances en compagnie de GI Jim, ça devrait s’arranger…
- Très drôle, rétorqua Jérémie d’un air maussade.
- Euh, au risque de poser une question qu’il ne faut pas poser, il y a un truc qui va pas ? s’enquit Odd.
- Non, non, t’inquiète, tout va bien… Je… C’est juste la voiture. Je crois que j’ai le mal des transports.
- Bon, si tu le dis… Je te laisse défaire tes affaires, on se retrouve tout à l’heure au réfectoire ?
- Entendu, à tout à l’heure ! 

Odd quitta la chambre de son ami. Il trouvait son comportement plutôt étrange. Il lui avait paru triste et soucieux même s’il essayait de le cacher. S’était-il disputé avec Aelita ? En descendant les escaliers, le jeune homme aperçut Ulrich qui l‘attendait sur le palier du premier. Ils continuèrent la descente ensemble.

- C’est sympa de m’avoir attendu.
- C’est rien. Dis moi : comment va Einstein ?
- Ben, si tu veux tout savoir, ça n’a pas l’air d’être la grande forme. J’ai eu l’impression que quelque chose n’allait pas mais quand je lui ai demandé, il m’a assuré le contraire et m’a sorti qu’il devait avoir le mal des transports.
- C’est bizarre, Aelita non plus n’avait pas l’air dans son assiette.
- Tu crois qu’ils se sont brouillés ? demanda Odd.
- C’est possible… Je n’en sais rien. J’ai déjà parfois du mal à savoir où on en est avec Yumi, alors entre eux…
- Surtout vu leur relation… C’est quand même grâce à Jérémie qu’Aelita est sur Terre.
- C’est clair que ça doit pas être facile pour eux si leur couple bat de l’aile… En tout cas, on garde ça pour nous. Surtout qu’on est sûr de rien…
- Compris, chef… 

Les deux garçons étaient de retour dans la cour :

- Alors, on fait quoi ?
- Tu fais ce que tu veux, moi je retourne me prélasser dans l’herbe… déclara Ulrich.
- Bonne idée… C’est notre dernière journée pour flemmarder…
- Parce que tu comptes travailler cette année ?
- Ha, ha, très drôle Ulrich, c’est vraiment pas marrant de se moquer d’un pote qui a redoublé. Je vais être tout seul dans ma classe, ça va être trop nul…
- C’est pas comme si tu allais te retrouver dans un lycée où tu connais personne. Et puis on se verra à la récré et aux intercours… Arrête la déprime.
- Ouais, ça se voit que c’est pas toi qui va te coltiner les mêmes cours inintéressants que l’année dernière… déplora Odd en passant sa main sur son visage d‘un air excédé.
- Je suis sûr que tu te souviens pas de la moitié des cours de l’année dernière, le taquina le jeune homme aux cheveux bruns.
- Je me souviens qu’ils étaient hyper-ennuyeux, c’est déjà pas mal, non ? 

Odd avait une vision vraiment personnelle de l’école. Pour lui, fournir des efforts ne servait à rien. Une mentalité que la plupart de ces professeurs trouvaient d’autant plus dommageable qu’en dépit de son énergie parfois débordante, cet adolescent était un garçon agréable avec certaines capacités. Intérieurement, Ulrich était partagé entre deux sentiments : d’un côté il avait de la peine pour son ami, il savait que lui-même n’aurait pas apprécié d’être séparé de ses camarades et de redoubler sa seconde (ce à quoi il avait échappé de justesse grâce à l’appui de Jim) ; mais d’un autre côté, il ressentait une forme de satisfaction qui le mettait mal à l’aise : Odd s’en était sorti régulièrement au collège grâce aux arts plastiques qui lui remontaient sa moyenne. Sans cette matière, Ulrich avait l’impression que le rapport de force était plus égal. Ce raisonnement n’était vraiment pas digne d’un ami songea-t-il en s’efforçant de changer de conversation.

- Au fait, t’es au courant qu’un nouveau prof est arrivé à Kadic ?
- Hein, comment tu sais ça toi ? le questionna Odd.
- Ben, je l’ai vu hier. A priori, je crois qu’il va résider ici, il avait un sac de voyage avec lui.
- Et il ressemblait à quoi ?
- A un prof… répondit Ulrich, amusé par la question de son ami, un grand brun en costard. Avec le soleil dans les yeux, j’aurais pu croire un instant que c’était mon père.
- Je vois le genre. 

Odd poussa un geignement en pariant qu’il aurait certainement ce nouvel enseignant apparemment « peu commode ».

Les deux garçons venaient d’arriver au cœur du parc. Ulrich se laissa tomber lourdement dans l’herbe, sur les fesses puis s’allongea.

- Qu’est-ce que tu dirais qu’on profite de cette dernière journée sans penser à demain ?
- Parce que tu vas y arriver, toi, peut-être ? 

Ulrich tourna sa tête en direction d’Odd qui venait de s’allonger lui aussi et lui adressa un regard décontenancé :

- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Ben, tu sais bien… J’parle de ta chère et tendre… Yumi. C’est demain que tu la revois, j’te rappelle. 

A cette pensée, Ulrich ne put réprimer un sourire. Même si il avait souvent du mal à exprimer ses sentiments, le jeune homme n’hésitait pas à le faire en présence de son meilleur ami. Il savait qu’il pouvait lui faire confiance et que même lorsque celui-ci le taquinait, cela restait gentillet et amical.

- Ça y est, Roméo se souvient de Juliette ?
- Ça fait au moins une bonne nouvelle…
- Merci qui ? demanda Odd en quête de congratulations. 

Ulrich l’observait toujours, il lui sourit de nouveau, plus franchement cette fois car ce n’était pas le sourire d’un amoureux qui s’échappe à la pensée de sa bien-aimée, non là il s’agissait du sourire d’un ami à un autre ami, d’un sourire réellement destiné à être partagé. Son voisin le lui rendit au centuple. Ulrich tourna alors sa tête vers le ciel masqué par les arbres touffus. Gardant le silence un instant, il repensa à Aelita et à Jérémie. Ce n’était pas une dispute. Il en était certain. C’était autre chose. Mais quoi ? Il n’osa pas remettre le couvert avec ça et garda donc le silence en scrutant un ciel obscurci par un amas de feuilles opaques. Il était inquiet. Et une fois de plus, il gardait cela pour lui.

Les heures passèrent et les deux adolescents étaient toujours couchés dans l’herbe, à moitié assoupis. Odd fut réveillé par l’odeur du repas qui se préparait en cuisine : le hachis Parmentier de Rosa… Pas de doute, si les effectifs des professeurs avaient été remaniés, ceux de la cantine étaient inchangés. C’était un mal pour un bien : le hachis Parmentier, Odd commençait à en avoir marre mais le couscous boulette de la cuisinière qui serait probablement au menu dès la réouverture officielle de l’établissement le faisait languir.

- Euh, Ulrich, ça te dirait qu’on se bouge ?
- T’as faim, c’est ça ? demanda Ulrich avec un sourire en coin.
- Ben… 

Odd n’eut pas le temps de répondre, son estomac le fit à sa place dans un énorme gargouillis. Les deux adolescents éclatèrent de rire.

- Au fait, tu m’avais pas dit que tu en avais marre du hachis avant les vacances ?
- C’est ça ou le régime végétarien alors…
- Je vois. Bon qu’est-ce qu’on fait d’après toi ? On va manger avec les autres ou on va direct au réfectoire ? demanda Ulrich.
- Ben, j’suis peut-être un ventre à pattes mais on va pas les laisser ruminer seuls dans leurs chambres.
- T’as raison… Viens, on va les chercher. 

Le jeune Stern commença à avancer mais Odd ne le suivit pas. Il se retourna donc pour voir ce que fabriquait son ami et le vit en train d’envoyer un SMS :

- Qu’est-ce que tu fais ?
- Ben quoi ? Je leur envoie un SMS pour leur dire de nous rejoindre au réfectoire, répondit Odd le plus naturellement du monde. 

Ulrich le regardait d’un air consterné :

- On aurait pu aller les chercher, lui reprocha-t-il.
- Pourquoi se fatiguer ? Et puis on risque peut-être de les déranger ?
- Depuis quand tu te soucies de ne pas perturber l’intimité des gens toi ? se moqua le jeune expert en Pencak-Silat.
- Bon ok, c’est parce que j’ai faim et que j’ai la flemme… avoua Odd, mais ils vont pas nous en vouloir pour ça. Et puis si c’est le cas, je dirais que je t’ai forcé à rester avec moi. 

Ulrich sourit puis poussa amicalement son ami en avant :

- Bon allez, on avance sinon ils vont arriver avant nous au réfectoire, Maigrichon.
- J’suis pas maigrichon, j’suis svelte.
- Oui bah en attendant avance. 

En deux ans, des choses avaient changé à Kadic, d’autres étaient restées à l’identique. Mais les plus grands bouleversements sont souvent les plus imprévisibles et leurs causes sont parfois imperceptibles.



Voili, voilou ! J'espère que ce n'était pas trop long. A priori je n'ai pas vu de limite pour les chapitres. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, je suis ouvert à toutes les critiques.
_________________
« L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
« Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien » Edmund Burke


Dernière édition par PhilippeKadic le Sam 25 Juil 2009 13:30; édité 4 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 11:42   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


Inscrit le: 14 Sep 2008
Messages: 1329
Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard
Intéressant comme chapitre, mais je trouve sa long pour une introduction.

La seul critique que j'aurai a dire c'est le redoublement d'Odd, la logique aurait voulu que ce soit plutot ulrich qui redouble, car on sait avec la serie que Odd est plus doué qu'ulrich notamment en langue et en science.

_________________
https://zupimages.net/up/21/37/d51o.png

http://img11.hostingpics.net/pics/400268userbar.gif
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
Abadjin Pieckoyt MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 11:45   Sujet du message: Répondre en citant  
Défenseur Galactique


Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 493
Localisation: Aux côtés du Catalyseur pour mettre fin à la menace des Moissonneurs...
Eh ben à part WOUAAAAAAAAAAAH !!! Je ne trouve pas d'autre mot Mr. Green Non sérieusement j'adore ton style, il est riche, varié et très expressif et je n'ai vue qu'une seule faute d'orthographe mais je ne l'ai pas retrouvée après ma lecture...^^ Seul petit point négatif pense peut-être à fragmenter d'avantage tes paragraphes mais c'est vraiment pour chipoter... Twisted Evil J'attends la suite avec impatience d'autant plus que le couple Aelita/Jérémie est abordé dès le début et d'un angle tout à fait inédit (je connais un elfe modérateur qui va être intéressé Wink ) Bref à la prochaine !!!
_________________
http://nsm07.casimages.com/img/2012/02/05//120205103503633029399575.png

Tel un feu purificateur, nous rétablissons l'équilibre.
Le Catalyseur s'adressant au Commandant Shepard,
quelques secondes avant l'activation du Creuset et la fin des Moissonneurs.

Tiré de Mass Effect 3
Liens de mes Fics et Fans Fics
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
 
Guill@um€ MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 13:10   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 13 Juil 2009
Messages: 118
Localisation: Là où finissent les univers et où commence le chaos ...
Toutes mes félicitations !
Le style est bon, parfois un peu lent (ce n'est pas un reproche). Je trouve que les personnages sont bien respectés.
Les fautes de français sont rares (j'en ai trouvé quelques unes quand même).
La petite réflexion du début est bien pensée, bien écrite, en relation avec le sujet, elle fait réfléchir, et la dernière phrase annonce les festivités d'une belle manière.

J'ai quand même des trucs moins positifs :
- certaines périphrases sont un peu lourdes
- j'ai l'impression que ce chapitre n'est là que pour planter le décor et j'aime pas beaucoup ça (bien sur, c'est personnel).

Bref, c'est une belle œuvre et j'attends le début de l'action !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
Orphée MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 14:51   Sujet du message: Répondre en citant  
[Gardien ancien]


Inscrit le: 11 Sep 2004
Messages: 763
Localisation: Dans la Ville-Lumière
Ha ha !! Marvelous !!!! Voilà que Philippekadic débarque sur notre forum^^
Je t'ai déjà dit tout le bien que je pense de ta fic sur un certain site que je ne nommerai pas^^ mais je le redis : Cà fait plaisir de voir enfin une bonne fanfic sur Code Lyoko, bien écrite avec un vocabulaire riche, varié et avec un scénario aussi bien ficelé !

En plus tu t'es bien approprié les personnages car chacun d'eux a quasiment la même réaction qu'il aurait pu avoir dans la série. Respect de la psychologie des personnages tout en les ayant fait mûrir un peu, orthographe et grammaire impec et un style d'écriture que j'aime beaucoup.... le cocktail parfait pour passer un bon moment^^
_________________
Cuimhnich air na daoine o'n d'thàinig thu
Remember the people from whom you came
http://img245.imageshack.us/img245/8749/signorphee.png
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
 
Math MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 15:17   Sujet du message: Répondre en citant  
Math Rang


Inscrit le: 30 Déc 2007
Messages: 1196
Localisation: Avec Dora, mon héroïne préférée.
Ah ! La fic de PhilippeKadic ! Je l'attendais celle-là. Le style est parfait, vraiment rien à redire. Le langage est très soutenu, voir un peu trop. Mais bon, je préfère ça à du langage SMS et des suites de mots qui ne veulent rien dire. Le scénario est très bien écrit, l'histoire est bien dirigée. J'ai eu l'impression d'être dans l'histoire, une bonne fic me fait toujours cet effet là. Le caractère des personnages est bien respecté. Dommage qu'Odd redouble ! D'ailleurs ce passage m'a fait douté. Je ne sais pas si c'est moi, mais je me suis demandé "Qui va redoubler ?". Niveau longueur, c'est un peu long. Les descriptions sont peut être un peu trop longue. Tu veux bien faire, ça c'est sûr, mais il y a trop de détails à mon goût.

Voilà j'attends la suite !

_________________
http://img139.imageshack.us/img139/5196/signzb5.png

http://img7.hostingpics.net/pics/742987Commande1.png

Merci à Chdidi pour mon pack, à Iceberska pour l'userbar et à KiiSka pour la barre de rang !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
 
Evana MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 15:49   Sujet du message: Répondre en citant  
Spectatrice


Inscrit le: 11 Fév 2009
Messages: 468
Tu ne nous avais pas menti, c'est effectivement digne d'un étudiant en Lettres Modernes.

J'imagine que tu sais que la perfection n'existe pas... mais tu t'en approches!
Tu as une excellente orthographe, je n'ai vu que onze fautes, ce qui est relativement peu. On rajoute le fait que de temps en temps, il y a quelques répétitions et des virgules manquantes, qu'en effet c'est long (mais ce n'est pas grave, parce que c'est une longueur comblée par des descriptions détaillées et non pas vide) et c'est tout ce qui concerne le négatif pour la syntaxe.
Je t'approuve totalement d'utiliser uniquement les tirets (déjà parce que je fais la même chose^^), car bien que je ne sois pas contre les guillemets, je trouve que cela entraîne une confusion au niveau des pensées et des paroles.
Je dois avouer qu'au niveau du français, c'est de loin la meilleure fan fic de Code Lyoko que j'ai jamais lue!

Concernant l'histoire, on est vite replongé dans l'univers de la fin de saison quatre sans que ce soit trop répétitif. Ton début est original, contrairement à ce que tu prétendais...

On a quand même peu d'infos au niveau de l'intrigue, ce début étant surtout concentré sur les persos (au passage, je trouve dommage que tu n'aies pas parlé de Yumi dans un chapitre d'intro), mais ce manque est comblé par tes descriptions dignes d'un véritable écrivain.

Bref, tu as bossé sur cette fic et ça se voit... je parie que certaines personnes qui en ont marre des fics de p'tits nouveaux floodeurs seront ravies...
Je résume tout par un grand bravo, c'est vraiment quelque chose!
J'attends la suite... et je suis loin d'être la seule Wink

Edit: Je viens de lire ton com sur ma fic. Ca me fait vraiment trop plaisir! Embarassed


Dernière édition par Evana le Sam 25 Juil 2009 11:28; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
Men_Chiu MessagePosté le: Jeu 23 Juil 2009 22:44   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 24 Sep 2008
Messages: 197
Localisation: Par là ? Ou par là ? Je sais plus...
Eh ben, eh ben ! Voilà une bonne baffe à de nombreux écrivains en herbe ! =)

Vocabulaire varié, tournures de phrase multiples, une panoplie impressionnante de bonnes résolutions concernant l'écriture... Peut-être un futur nouvelliste, qui sait ?

Je ne suis peut-être pas encore étudiant, mais j'ai quand même deux trois trucs à faire remarquer (no problem, ça n'a pas une grande importance, sauf peut-être le dernier point...) :

- D'abord, j'ai repéré une seule et unique faute d'orthographe, à moins que ce ne soit une faute de frappe : troisième ligne en partant de la fin du premier paragraphe qui met en scène Ulrich allongé dans l'herbe, juste avant l'arrivée d'Odd. Tu écris : "Mais quand on n'aime quelqu'un..." alors qu'il faudrait écrire "quand on aime...". Faute pardonnée puisque je n'en ai pas vu d'autre dans tout le texte.

- Ensuite, il me semble avoir repéré quelques rares répétitions. Je ne pourrais pas les retrouver, mais j'ai dit "Il me semble"... Ça veut tout dire, je n'en mettrais pas ma main au feu Very Happy

- Troisième et dernier point, le seul point qui me chagrine un peu, c'est la longueur du texte. Comme dit plus haut, c'est beaucoup trop long pour une introduction, je trouve. Mais tu es l'auteur, c'est donc toi qui gère !

Bref, trois petits points compensés par une intrigue passionnante et une expression nettement supérieure à la mienne =)

Félicitations pour ce chapitre, et vivement la suite !
_________________
http://img265.imageshack.us/img265/2468/sanstitre2pdu.png
L'art et la manière, ça s'apprend avec le temps...
Tout le monde le peut, il suffit de le vouloir...



Retour après trois ans d'absence, réalité ou fiction ?
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail MSN Messenger
 
Aquatikelfik MessagePosté le: Ven 24 Juil 2009 00:15   Sujet du message: Répondre en citant  
[Gardien ancien]


Inscrit le: 13 Juil 2007
Messages: 1660
Localisation: Orléans
Diantre ! Minuit et demie, rien à faire, alors je viens lire ici, lieu qui paraissait contenir une bonne histoire.
... Et bien je n'ai pas été déçu, j'ai passé une très bonne fin de soirée !

C'est tout à fait le type d'introduction qu'on aimerait trouver pour un roman de saison 5 ! Des nouveautés et pleins de petits points qui rappèlent la série originale (citations, trains de caractères, etc). Concernant le style et l'orthographe, tout est impeccable, pas très étonnant, au vu de ta filière d'études ! Razz
Félicitations chaleureuses ! Je ne sais pas encore où tu comptes nous emmener dans ton histoire, mais il y a des chances que je te suive ! Wink



Je passe aux "critiques", mais franchement, j'ai rien du tout de complexe à dire, ce ne sont que des points pour chipoter !
Orthographe :
  • C’était le mot adapter. -> adapté . Adjectif accordé avec le nom.
  • lorsque vous retrouviez dans ce bureau Je pense qu'il manque un "vous"
  • Ca y est Roméo se souvient de Juliette ? Ahlala, cette bonne vielle faute ! Faut utiliser Alt+0199 pour Ç. ^^ (y'a la même erreur à la phrase du dessous). Ensuite, je dirait qu'il manque peut-être une virgule après "ça y est".
Comme l'a dit Men_Chui, j'ai repéré moi aussi quelques répétitions qui rendent les tournures un peu lourdes.
  • Le jeune homme à la chevelure rebelle [...] un peu de sueur et replacer une mèche rebelle. Je pense que le 2ème mot "rebelle" peut-être tout simplement enlevé.
  • en train de pleurer à chaudes larmes. [...] puis l’avait regardé droit dans les yeux, non sans essuyer les siens qui étaient emplis de larmes d’un revers de main. J'aime bien la tournure de la seconde phrase avec le lien entre les deux paires d'yeux, mais la répétition de "larmes" casse l'effet.
Comme tu le vois, je ne te propose que des corrections, dans le cas où tout voudrais posséder sur ton ordi un fichier complet et corrigé. Question style y'a rien à contredire ! Razz

Au début, j'avais moi-même un peu peur de lâcher le texte à cause de la longueur, mais j'ai trouvé le truc :
Mettez la page en plein écran, agrandissez le texte pour qu'il prenne toute la largeur, éloignez-vous de celui-ci, et en bonus, mettez en lecture les musiques d'ambiance de Code Lyoko. Un pur moment ! Mais bon, c'est un peu hors-sujet d'en parler ici. ^^


À bientôt pour la suite !
_________________
http://aquatikelfik.net/images/userbar-blog.pnghttp://aquatikelfik.net/images/coeur-twitter.png
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur MSN Messenger
 
PhilippeKadic MessagePosté le: Ven 24 Juil 2009 13:06   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 22 Juil 2009
Messages: 108
Localisation: Croix, France
Avant toute chose, je vous remercie pour vos commentaires et vos encouragements qui me vont droit au coeur (non, je ne fais pas de jeu de mots avec le titre d'un épisode, je suis sincère ^^). Et un grnad merci avec mention à Aquatikelfik et Men-Chiu pour leurs suggestions.

Puisque les critiques vont dans l'ensemble dans le même sens, je me permets d'y répondre d'un bloc (là non plus, pas de jeux de mots), puisque répéter plusieurs fois la même chose serait inutile.

Concernant la longueur, je suis d'accord avec vous. C'est un (très, très) long chapitre d'introduction. En même temps, je ne le vois pas tout à fait comme un chapitre d'introduction dans le sens où toute la première partie aura quand même une grande incidence par la suite.

Toutefois, si vous préférez des chapitres moins longs, ce que je peux comprendre, je peux les subdiviser en trois parties à chaque fois. A vous de voir mais je pense qu'il est préférable d'avoir le chapitre en un bloc.

Concernant le redoublement d'Odd, j'en reparlerai plus tard mais de toutes façons, ses résultats n'ont jamais été au beau fixe et les créateurs ont à plusieurs reprises changés les matières dans lesquelles il se débrouillait bien.

Enfin, en ce qui concerne la lourdeur de certains passages, je n'ai jamais pu (ou su ? ou voulu ? ^^) m'empêcher de faire des phrases longues. On me l'a déjà reproché (petite pensée à mon prof de TD Racine et Molière). Je verrais ce que je peux faire pour corriger ce défaut.

Voilà, j'espère avoir répondu à toutes les interrogations. En attendant le post du chapitre 2 demain, je vous remercie tous pour votre soutien et pour avoir pris la peine de lire ce "pavé aéré" ^^.
_________________
« L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
« Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien » Edmund Burke
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
Yurietsute MessagePosté le: Ven 24 Juil 2009 17:33   Sujet du message: Répondre en citant  
Chris Colfer's fan


Inscrit le: 23 Oct 2005
Messages: 2218
Localisation: Metz
Franchement c'est vrai que c'est une des première fois que je me régale dans se genre de fanfiction (après Cely & co).
Le pavé ne me dérange pas puisque c'est très bien rédigé, très bonne description, les caractères des personnages sont respectés et bonne orthographe.

Voila a bientot

_________________
http://imageshack.us/a/img163/1125/ksmc.png
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
PhilippeKadic MessagePosté le: Sam 25 Juil 2009 09:04   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 22 Juil 2009
Messages: 108
Localisation: Croix, France
Encore un grand merci à vous tous. Comme promis, voici le deuxième chapitre. J'espère qu'il vous plaira tout autant que le premier. Et n'hésitez pas à apporter vos critiques Smile

Chapitre 2
Cauchemars


William Dunbar ouvrit péniblement les yeux. Au-dessus de lui s’étalait le bleu sombre et glacial de la sphère céleste. Il faisait nuit, c’était un constat auquel l’esprit encore ankylosé du jeune homme ne pouvait échapper. Ce qu’il ne comprenait pas, c’est ce qu’il faisait dehors à pareille heure. Il tourna alors la tête pour regarder autour de lui. Un bruissement familier lui indiqua qu’il était couché sur une fine couche de neige. Pourtant… Pourtant c’était l’été. En achevant de tourner sa tête, William comprit. Il n’était pas sur Terre mais sur Lyokô. Une vive douleur commença à lui vriller les lobes temporaux tandis qu’il tentait de comprendre ce qu’il faisait sur cette maudite planète virtuelle. La douleur s’estompa peu à peu et l’adolescent reprit possession de ses moyens. Enfin, c’était beaucoup dire. Pour une raison qu’il ne parvenait pas à expliquer, il se sentait particulièrement faible et vulnérable au point qu’il éprouvait des difficultés à déplacer ses membres. Le problème ne semblait pas seulement physique. Il peinait à coordonner ses gestes. Aussi décida-t-il de se relever par étapes.

Il se tourna donc sur son côté droit avant de se laisser tomber sur le ventre non sans amortir le choc à l’aide de sa main gauche qui s’enfonça dans la fine couche d’or blanc recouvrant la glace du Territoire de la Banquise. Dans un effort qui était peu commun pour effectuer un geste si simple, William s’aida de sa seconde main pour se soulever davantage du sol gelé. Ses bras tremblaient, non pas sous l’action du froid intense qu’il ne pouvait de toute façon pas ressentir sur Lyokô, mais en raison du fardeau que représentait son propre poids pour ses membres affaiblis. Le jeune homme sentait la peur lui tenaillait les entrailles : il ignorait ce qu’il faisait là et ne comprenait pas d’où venait cette sensation d’épuisement ou plutôt de faiblesse qui l’envahissait et rendait chacun de ses mouvements plus pénibles que le précédent.

Le regard plongé dans l’étendue des minuscules cristaux de glace se trouvant juste en dessous de lui, William se décida à faire un nouveau geste. Il ramena son genou gauche au niveau de son bassin, de telle façon que sa cuisse formait à présent un angle droit avec le sol. Prenant appui sur la pointe de son pied gauche il souleva encore davantage son corps pour faciliter le déplacement de sa jambe droite, qu’il plaça à l’identique. Il s’aida alors de ses quatre membres pour se relever. Chaque mouvement lui demandait un effort surhumain mais le jeune homme parvint finalement à se relever, quoique toujours à la recherche de son équilibre. A présent qu’il était debout, William décida d’analyser la situation aussi posément que possible. Cette attitude n’était pas dans son habitude. Le « beau brun » comme Yumi avait pris l’habitude de le surnommer était par nature une tête brûlée, le genre d’adolescent qui va au devant du danger, agissant d’abord, réfléchissant ensuite. Cela avait ses avantages bien entendu, d’autant que William était doté d’une dextérité peu commune mais c’était aussi son plus gros défaut. Cela lui avait coûté plusieurs mois de sa vie qu’il avait passé sous le contrôle du programme multi-agents X.A.N.A. Il s’était juré de ne jamais retourner sur Lyokô.

Comment, dès lors, pouvait-il se trouver dans ce fichu monde virtuel ? Il plaça ses bras en évidence devant lui et porta sur son regard sur ces derniers et sur sa combinaison. Comme dans ses souvenirs, les seuls qui lui restaient de son voyage sur Lyokô, ceux qui précédèrent sa capture par la Méduse, il portait une tenue grise et noire très moulante, dont les propriétés élastiques étaient certainement inspirées de celle du Lycra. Il portait une ceinture rouge autour de la taille. En regardant autour de lui, il s’aperçut que son épée n’était nulle part. William n’y comprenait vraiment rien. Comment avait-il été virtualisé ? Où était passé son arme ? Où étaient les autres Lyokô-guerriers ? Alors qu’il regardait les vastes étendues de terres glacées s’étalant à l’horizon tout autour de lui, il lui vint l’idée d’appeler. Si il était sur Lyokô, c’était sûrement Jérémie qui l’y avait envoyé. Autrement dit, il devait être aux commandes du Supercalculateur, en contact direct avec William.

Le jeune homme passa donc de l’hypothèse à l’expérience :

- Euh… Jérémie ? Jérémie, est-ce que tu me reçois ? Est-ce que quelqu’un m’entend ? 

Malheureusement, seul le silence pesant de ce désert de glace rompu par l’écho de la voix alarmée du Lyokô-guerrier lui répondit. L’adolescent commençait vraiment à paniquer. Tout cela n’était définitivement pas normal. Aussi recommença-t-il à appeler :

- S’il vous plaît, si quelqu’un m’entend, répondez ! Jérémie ? Yumi ? Me laissez pas ! supplia-t-il. 

La fin de sa phrase, la manière dont il l’avait prononcée ne pouvait laisser place au doute : William était désemparé. Il se sentait trahi et abandonné. Comment avait-on pu le renvoyer sur Lyokô après tout ce qui s’était passé ? D’ailleurs, le Supercalculateur n’était-il pas censé avoir été éteint ?

A mesure que les pensées se bousculaient dans sa tête, le Lyokô-guerrier sentait la douleur revenir, lui vrillant de nouveau le crâne. Essayant de calmer le flot de ses pensées, William se mit à inspirer et expirer avec régularité dans l’espoir de calmer son angoisse et d’atténuer la douleur. Lorsque celle-ci commença à s’estomper, l’adolescent jeta de nouveau un coup d’œil autour de lui. Où aller ? Il n’avait que très peu d’expérience en tant que Lyokô-guerrier et il savait que sans les conseils de Jérémie, il était très difficile de s’orienter dans ce monde, sauf peut-être pour Aelita. Alors qu’il réfléchissait à la direction qu’il pouvait bien prendre, un cri de détresse résonna derrière lui, de l’autre côté du pied d’une falaise glacée qui lui bouchait la vue et l’empêchait de voir qui hurlait ainsi. Pourtant, il aurait mis sa main à couper qu’il s’agissait de…

-Yumi ! 

William se précipita de l’autre côté de ce mur de glace escarpé et le spectacle qu’il vit le stupéfia. Yumi était étendue au sol et son agresseur avait le pied posé sur sa poitrine, empêchant toute retraite. L’homme souleva son arme, une immense épée qu’il portait à deux mains et l’abattit sur le cou de le jeune femme. Avant que William n’ait pu se remettre du choc de la vision qu’il venait d’avoir, la jeune japonaise se dévirtualisa. L’homme qui venait de l’éliminer ancra alors fermement ses deux pieds dans le sol en faisant face à William. Celui-ci tremblait de tous ses membres. Face à lui se tenait… La chose semblait ridicule, impossible… Et pourtant. William faisait face à William. Pour être précis, il se trouvait face à une enveloppe virtuelle en tous points identiques à la sienne sur le plan physiologique : même chevelure, même regard, même taille, même visage… La tenue de son vis-à-vis était en revanche différente, lui rappelant celle que Yumi lui avait décrite comme étant celle qu’il portait sous l’emprise de X.A.N.A. Son alter-ego portait la même ceinture rouge autour de la taille mais était vêtu d’une combinaison noire arborant fièrement, ostensiblement presque, le signe du maudit programme.

- Q-Qui es tu ? parvint à articuler William à peine remis du choc de s’être vu en train de tuer virtuellement Yumi.
- Quelle question ! s’étonna son interlocuteur, même visage, même voix, même taille… Je suis toi. Je suis William Dunbar. 

Le jeune homme cligna plusieurs fois des yeux, comme si ce qu’il voyait et ce qu’il entendait ne pouvait être réel.

- Non ! C’est moi William Dunbar !
- Est-ce que j’ai dit le contraire ? se moqua le jeune homme vêtu de noir.
- Qui es tu et qu’est-ce que je fais ici ?
- J’ai déjà répondu à ta première question mais tu ne veux pas me croire. Quant à la deuxième, tu es là pour détruire les Lyokô-guerriers. C’est ta mission.
- Non ! C’est faux ! Je suis un Lyokô-guerrier ! se défendit William.
- Allons ! Tu es bien le seul à y croire. Après tout, tu viens d’éliminer Yumi Ishiyama, pas vrai ?
- Quoi ? C’est toi qui…
- Je suis toi… Regarde toi, nous sommes pareils. Tu es moi. Nous ne sommes qu’un. 

Pendant que le second William terminait sa phrase, le premier fut pris d’un vertige et ses genoux se dérobèrent sous son propre poids. Tombant à genoux dans la neige, la tête baissée, il entendit son vis-à-vis rire sous cape. En bougeant les yeux sur ses jambes et ses torse, le jeune homme s’aperçut qu’il ne portait plus la même combinaison : il arborait maintenant sur sa poitrine le signe de son pire ennemi. Relevant prestement sa tête pour faire face à l’imposteur qui revendiquait son identité, il fut pris de nouveaux vertiges en voyant que l’homme face à lui portait à présent sa combinaison grise et noire. Le malaise finit de décomposer le visage de William lorsqu’il s’aperçut qu’il était à la place qu’occupait précédemment le tueur de Yumi, tenant dans sa main droite l’arme qu’il avait utilisé.

- Mais qu’est-ce que ça veut dire ? demanda William, désemparé, en amenant ses mains devant son visage.
- Je te l’ai dit : tu es moi et je suis toi.
- Non ! NON ! C’est faux ! C’est toi qui a tué Yumi ! Pas moi !
- Vraiment ? Pourtant… C’est toi qui tiens l’épée, non ? 

Le jeune Dunbar porta son regard sur l’arme qui avait servi à faire disparaitre celle qu’il aimait.

- Non ! C’est pas moi ! Je ne l’ai pas tué !
- Si, et ce n’est pas la première fois que tu t’en prends à eux… Après tout, ce sont tes ennemis, répliqua implacablement l’alter-ego du jeune homme.
- La ferme ! Ce sont mes amis !
- Vraiment ? Alors pourquoi t’ont-ils exclus ? Pourquoi t’ont-ils abandonnés ? Pourquoi ne te font-ils plus confiance ?
- Tais-toi !
- Pourquoi, hein ? Pourquoi es-tu si seul ?
- Tu vas la fermer ?! 

En hurlant cette phrase, William sembla retrouver toutes ces forces. En pleine possession de ses moyens, il bondit sur ses deux pieds et, empoignant à deux mains la poignée de son épée, il se mit à charger celui qui ne cessait de le provoquer. Utilisant la lame à la manière d’un bélier, il perfora la poitrine de son adversaire sans que celui-ci ne réplique. La garde de l’épée finit par arrêter William dans sa course. Une voix familière s’éleva alors à hauteur de son oreille :

- Pourquoi… William ? 

Tournant sa tête en direction de celui qu’il venait de transpercer de part en part, William constata avec horreur qu’il avait perforé la poitrine d’Ulrich Stern. Lâchant la poignée avec effroi, il vit son rival s’écroulait au sol et se dévirtualiser. Un bruissement dans la neige retentit derrière lui et le jeune homme fit volte face pour se retrouver face à Odd Della Robbia qui le visait avec l’un de ses poings fermé :

- Tu vas payer pour ça William ! assura le jeune homme à l’allure de félin.
- Non, attends, je peux t’expliquer !
- Il n’y a rien à expliquer ! Flèche laser ! lança le Lyokô-guerrier. 

Deux flèches lasers jaillirent du poing du garçon en direction du visage de William. Incapable de se défendre, celui-ci ne put que pousser un cri.

William se réveilla en sursaut. Son corps et son visage étaient couverts de sueur, son pyjama et ses draps étaient moites. Il se laissa retomber sur son oreiller trempé et tenta de calmer sa respiration sans vraiment y parvenir. Il tourna sa tête en direction de son réveil et regarda l’heure. Il était seulement deux heures quarante du matin.

- Foutu cauchemar, grommela William. 

Tout ce qu’il avait vu, « vécu » au cours de ce rêve lui avait semblé si réel. Et en même temps, tout cela était si insensé. Il ne saisissait pas la moitié de la signification de ce rêve mais avait le cœur serré : il se sentait à la fois comme un traître et à la fois comme un jeune homme trahi par les siens car ce que lui avait dit cet imposteur dans son rêve était vrai d’une certaine façon songeait-il. Yumi et le reste de la bande l’avaient en quelque sorte abandonné. Ils ne lui parlaient plus beaucoup et semblaient conserver une certaine rancœur à son égard. William poussa un immense soupir. Il lui fallait maintenant chercher le sommeil. Le matin même, ce serait la rentrée. Il aurait tout le temps de tirer l’attitude des Lyokô-guerriers au clair. Pour le moment, il espérait juste ne pas sombrer dans un nouveau cauchemar.

---

Il était dix heures moins le quart lorsque Yumi Ishiyama franchit le portail du collège-lycée Kadic. La rentrée des Terminales L dont elle faisait partie avait lieu à dix heures dix, soit à la fin de la récréation qui n’avait même pas encore commencé. Elle avait autrement dit encore pas mal de temps devant elle pour consulter les panneaux d’affichage, s’enquérir de la classe dans laquelle elle avait été placée et la salle dans laquelle elle devait se rendre. Intérieurement, elle espérait vraiment croiser Ulrich avant la fin de la journée, pendant la récré justement. Le jeune athlète dont elle était profondément éprise lui avait terriblement manqué durant les vacances. Le plus drôle dans tout cela, dans leur relation, c’est qu’un observateur externe, occasionnel n’aurait probablement jamais pu soupçonner que ces deux adolescents sortaient ensemble. Ulrich et Yumi partageaient le même point de vue sur ce que doit être une relation amoureuse : un lien qui unit deux personnes, qui constitue une intimité qui n’a pas à être étalée au grand jour, de manière ostensible et provocante. Cela pouvait paraitre rétrograde, à contre-courant du mode de pensée actuel mais les deux amoureux s’en fichaient. Ils préféraient préserver leur intimité, surtout avec Milly et Tamia qui continuaient de se prendre pour des reporters, ou plutôt des paparazzis. Inutile de faire la Une du Journal de Kadic. Par conséquent, même si elle en mourrait d’envie, Yumi s’en tiendrait à ses principes typiquement japonais et n’étalerait pas ses sentiments pour l’homme qu’elle aimait en public bien que ces deux derniers mois lui avaient semblé interminables.

Parcourant l’allée bordée d’arbres menant de l’entrée à la cour principale, Yumi arborait un léger sourire. Le temps s’accordait parfaitement avec son humeur : le ciel était parfaitement dégagé et l’allée était baignée par un soleil resplendissant, une légère brise, fraîche et persistante, empêchait la chaleur de devenir étouffante et faisait danser les branches les plus fines des arbres et se courber les brins d’herbe. La journée s’annonçait sous les meilleures auspices. Cela pouvait paraître étonnant qu’une élève tienne ce discours, surtout en pensée, c’est-à-dire sans porter le masque nécessaire aux développements des relations humaines et qui doit cacher à autrui le fond de votre pensée si celle-ci ne s’accorde pas avec l’opinion commune, pourtant, Yumi était sincère. Héritière de la culture japonaise tant dans les traditions que dans la mentalité, la jeune femme considérait le travail scolaire avec beaucoup de sérieux et s’appliquer à avoir les meilleurs résultats possibles. Cela lui était d’autant plus facile depuis la destruction de X.A.N.A qu’elle s’était orientée en section littéraire, domaine dans lequel elle excellait à la surprise de Jérémie qui la pensait davantage orienté sur les sciences, notamment en raison du certain intérêt qu’elle avait parfois témoigné pour ses recherches.

En arrivant dans la cour, Yumi remarqua qu’il n’y avait pas encore beaucoup de monde : la plupart des internes devaient être soit en classe pour la présentation de l’année, soit dans leur chambre. Quant aux externes, ils avaient tendance à arriver à l’heure de la récré voire sur le fil du rasoir, après la deuxième sonnerie, mais rares étaient ceux qui étaient à l’avance. La jeune japonaise était tentée d’aller jeter un œil dans la chambre d’Ulrich pour voir si ce dernier y était mais son regard se porta par hasard sur un banc sur lequel était assis un garçon, seul, la tête entre les mains, les coudes posés sur les genoux. Elle ne le reconnut pas tout de suite mais se rendit vite compte qu’il s’agissait de William. Elle décida d’aller le voir, estimant qu’il ne serait pas convenable de le « snober » même s’il ne semblait pas l’avoir vu. Elle s’approcha du garçon et le salua :

- Bonjour, beau brun ? Ça va ? 

L’interpellé eut un sursaut de surprise et bien qu’il eût reconnu cette voix entre mille, il leva la tête comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas, que son cauchemar était bien terminé, qu’il était éveillé. Yumi se tenait debout devant lui, vêtue comme à son habitude de vêtements sombres. En deux ans, elle n’avait guère changer de style vestimentaire et les sentiments qu’éprouvait l’adolescent pour elle n’avait pas plus évolué bien qu’il la courtisait moins depuis qu’il avait senti ou plutôt soupçonné cette espèce de froideur de leur part. Elle lui adressait un sourire plein de gentillesse mais au fond, William se doutait de ce qu’elle devait penser de lui. Il réalisa soudain qu’il la dévisageait depuis un peu trop longtemps et qu’il n’avait pas encore répondu à sa question, ce qu’il s’empressa de faire :

- Je… Salut, Yumi ! Ça va très bien et toi ? 

Toujours souriante, la jeune femme lui répondit qu’il en allait de même pour elle. Elle s’efforçait de rester souriante mais quelque chose dans le comportement de William la rendait nerveuse. Il ne la regardait pas de la même manière que d’habitude. C’était comme s’il se méfiait d’elle ou qu’il essayait de déceler quelque chose dans l’expression de son visage. Elle avait également remarqué que les mains du garçon tremblaient légèrement et à des intervalles irréguliers. Elle haussa un sourcil :

- Tu es sûr que ça va ? insista-t-elle.
- Oui ! Bien sûr que oui ! Comment ça pourrait ne pas aller quand j’ai devant moi un ange d’une telle beauté ? lui répondit-il sur un ton qui se voulait séducteur, en se levant et en lui caressant la joue. 

Le geste et la voix n’étaient pas aussi assurés qu’il l’aurait voulu. Yumi aurait juré que William se forçait à paraître fidèle à lui-même mais son manque de franchise dans son entreprise trahissait son malaise. L’adolescente s’empara du poignet de son camarade et l’abaissa avant de le sermonner en lui rappelant ce qu’elle lui avait déjà dit à propos de tout cela. Sauf que cette fois, le sermon n’était qu’une façade. Yumi espérait en fait garder en main le poignet de son interlocuteur suffisamment longtemps pour pouvoir évaluer les tremblements de sa main sans qu’il n’y fasse attention. Mais alors qu’elle ne s’y attendait pas, William dégagea sa main et commença à lui demander d’une voix gênée :

- Euh… Dis moi… Est-ce que toi et les autres vous m’en voulez pour ce qui s’est passé sur Lyokô ? 

Yumi haussa un sourcil. Elle paraissait sincèrement surprise par la question de son ami.

- Non. Bien sûr que non. Pourquoi tu me demandes ça ? s’étonna la jeune femme. 

William s’assit à nouveau sur le banc ou plutôt s’y laissa tomber, relâchant sa tête en arrière et fixant l’azur du ciel.

- Qu’est-ce qui ne va pas ? poursuivit-elle.
- Rien, rien… J’avais juste l’impression que ces derniers temps… enfin, avant les vacances, j’avais le sentiment que vous m’évitiez.
- On n’a jamais cherché à t’éviter William. D’ailleurs, tu sais bien que tu fais partie intégrante de notre bande, le rassura-t-elle. 

L’adolescent lui sourit en retour, il se sentait rassuré, il croyait Yumi. Bien sûr, elle pouvait lui mentir mais il refusait de croire que cela puisse être une invention de la jeune femme. C’était lui seul, à cause de ce stupide rêve et de son imagination un peu trop fertile, qui avait inventé cette histoire d’amis infidèles. Il n’était pas seul, il avait des potes sur qui compter. Il ne devait plus penser à ce cauchemar.

- Dis moi, t’as été voir dans quelle classe on était réparti cette année ? lui demanda Yumi en retrouvant son sourire comme pour le réconforter.
- Euh, je t’avouerai que non…
- Ben, viens ! On va aller voir ensemble. Qui sait ? On sera peut-être dans la même classe ! suggéra-t-elle avec enthousiasme. 

A cette hypothèse, William retrouva le sourire. Une année de plus dans la même classe que Yumi. Ce serait génial… même si avec Ulrich dans les parages, il n’avait aucune chance de conclure quoique ce soit, au moins, cela lui changerait les idées. Après tout, ce n’était pas un cauchemar et quelques tremblements dans ses mains qui allaient lui ruiner cette dernière année en compagnie de la charmante japonaise.

---

« Mais quel idiot ! Quel idiot !! se blâmait Odd intérieurement alors qu’il dévalait les marches menant des chambres des internes au hall de l’établissement. »

Cela faisait à peine trois minutes que le jeune homme était réveillé. Il n’avait pas eu le temps de prendre une douche, il s’était simplement coiffé du mieux qu’il avait pu, il avait ensuite enfilé quelques vêtements excentriques reflétant bien sa personnalité quoique pas forcément approprié quand on risque d’arriver en retard le jour de la rentrée et avait quitté sa chambre comme une tempête.

« Bon sang, j’suis vraiment un boulet… Me rendormir… En même temps quelle idée de faire la rentrée des secondes à neuf heures, j’vais même pas pouvoir déjeuner… »

Odd continuait de se sermonner intérieurement, regrettant certainement davantage le déjeuner que le fait de risquer de se pointer en retard le jour de la rentrée. Ulrich l’avait en plus réveillé à sept heures cinquante, juste avant qu’il ne parte pour sa propre rentrée.

Arrivé dans le hall de l’internat, il poussa la porte d’entrée en chêne massif. Il se rendit en suite sous les arcades pour consulter les panneaux d’affichages sur lesquels étaient épinglés les listes d’élèves et leurs classes. Il n’avait pas encore songé à les consulter. Portant ses yeux sur les listes de Seconde, Odd finit enfin par trouver son nom dans l’une des listes.

« Seconde D, murmura-t-il, salle 053, M. Devoldère… C’est qui celui-là ? »

La conversation qu’il avait eu avec Ulrich la veille lui revint en mémoire, le discours du jeune athlète sur la présence possible d’un nouvel enseignant à Kadic. Le jeune homme déglutit en priant pour que son enseignant ne soit pas cet homme. Pour que Stern ait osé la comparaison avec son père, c’est que l’homme ne devait pas être très commode.

Odd parcourut les couloirs de l’établissement à toute vitesse. Arrivé devant la salle 053, dans son élan et oubliant toute règle de politesse, il ouvrit la porte avec une telle force qu’elle alla heurter le mur. Jean Pierre Delmas, qui était en train de présenter à la classe leur nouvel enseignant, se tourna vers le jeune homme avec un regard noir :

- M. Della Robbia, pouvez-vous nous rappeler la règle élémentaire avant d’entrer dans une salle ?
- Euh… Frapper ?
- Bien. Mais je vous rappelle que frapper à la porte se fait avec la main avant d‘entrer et non à l’aide du mur une fois la porte ouverte. Maintenant, fermez cette porte, allez vous asseoir et tenez vous à carreaux.
- Désolé, M’sieur Delmas. 

Le chef d’établissement était vraiment indigné qu’Odd ait fait une entrée fracassante devant son nouvel employé. Celui-ci était vêtu d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’une cravate rouge. Ses cheveux bruns coupés courts mettaient en valeur ses yeux bleu. Il semblait ne pas avoir apprécié l’entrée de son nouvel élève et le dévisageait. Le proviseur s’éclaircit la voix puis poursuivit :

- Comme je vous le disais, M. Devoldère ici présent sera notre nouvel enseignant en français, littérature et philosophie bien que ces deux dernières matières ne vous concernent pas pour le moment. Il vous dispensera donc un enseignement en français à raison de quatre heures par semaines et en tant que professeur principal, il sera habilité à choisir une heure dans votre emploi du temps pour gérer la vie de votre classe. 

Après avoir remercié les élèves pour leur attention et M. Devoldère pour le temps accordé sur sa journée de présentation, M. Delmas quitta la salle non sans jeter un coup d’œil vers Odd. Il poussa un soupir en le voyant avachi sur sa table.
« Ce jeune homme a des qualités mais son plus grand défaut est certainement sa paresse qui frise le je-m’en-foutisme, songea Jean- Pierre avant de quitter la salle. »

Une fois la porte refermée, l’enseignant prit la parole pendant qu’Odd jetait un coup d’œil désespéré à la pendule. Pourquoi cette pendule indiquait-elle les secondes ? Il n’y avait rien de plus interminable pour un élève flemmard comme lui, le regard toujours fixé à la pendule, de voir les secondes défiler les unes après les autres. Il lui arrivait même de s’endormir en fixant trop longtemps la pendule. D’ailleurs, Odd commençait à avoir les yeux qui lui piquaient.

- Odd Della Robbia, c’est la troisième fois que je vous appelle ! Vous seriez gentil de me répondre, marmonna l’enseignant qui venait de s’accroupir à côté de sa table.
- Hein ? Euh, quoi ? demanda Odd qui semblait revenir à la réalité.
- D’accord, je vois, vous êtes du genre rêveur…
- Exactement ! Enfin un prof qui me comprend… tenta de plaisanter le jeune homme pour amadouer son professeur.
- Pas vraiment, non.
- Hein ?
- Vous croyez m‘amadouer avec votre dérision, monsieur le plaisantin ? rétorqua l’enseignant avec un sourire en coin. Vous entrez dans ma salle avec force et fracas, vous rêvassez pendant l’appel alors que vous êtes redoublant… L’année commence vraiment mal entre nous, vous ne trouvez pas ? 

L’homme se releva en secouant lentement la tête.

- Mais je suis certain que nous allons avoir tout le temps de faire connaissance pendant cette semaine, de 17h30 à 18h30 à la bibliothèque.
- Quoi ?
- Vous êtes collé toute la semaine. Je n’apprécie guère les fauteurs de troubles. Et vous avez intérêt à suivre attentivement la présentation de cette année. Sinon, nous allons nous voir en dehors des cours beaucoup plus souvent que vous ne le souhaiteriez. 

Odd était stupéfait comme la plupart des élèves. Les règles étaient strictes à Kadic, les élèves ne l’ignoraient pas et l’on risquait souvent l’exclusion pour un motif qui n’aurait justifier que quelques heures de colle dans un autre lycée. C’était le prix à payer pour que le climat d’étude soit aussi sérieux. La réaction de ce nouvel enseignant paraissait toutefois disproportionnée. Odd avait simplement rêvassé pendant l’appel. Il préféra cependant ne pas aggraver son cas et ne rien dire… du moins, pour l’instant.

Le reste de la présentation se passa sans accroc et M. Devoldère expliqua à ses élèves le programme de l’année, les détails administratifs à régler et les règles à respecter pour ne pas se retrouver dans la même situation que Odd. Ce point particulier du cours irrita profondément le jeune homme. Pour une raison ou une autre, ce prof semblait avoir une dent contre lui et il avait du mal à ne pas se manifester pour protester. Finalement, l’heure de la libération arriva, la cloche sonna enfin. Le professeur rappela au jeune rebelle qu’il l’attendait à 17h30 à la bibliothèque et ce dernier dut réprimer un soupir. L’affaire semblait mal engagée avec ce type, il ne lâchait rien et prenait visiblement un malin plaisir à avoir coller Odd. La question que se posait celui-ci était : pourquoi ?


Voilà. Alors je sais, c'est encore un long chapitre mais bon c'est un chouïa plus court que le précédent ^^ On fait ce qu'on peut, hein ? Wink
_________________
« L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
« Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien » Edmund Burke


Dernière édition par PhilippeKadic le Ven 31 Juil 2009 13:18; édité 3 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
Abadjin Pieckoyt MessagePosté le: Sam 25 Juil 2009 09:53   Sujet du message: Répondre en citant  
Défenseur Galactique


Inscrit le: 22 Aoû 2008
Messages: 493
Localisation: Aux côtés du Catalyseur pour mettre fin à la menace des Moissonneurs...
Style toujours impec, on rentre un peu plus dans la tête des personnages (William en l'occurence...) et ce nouveau prof qui vient rajouter une touche de mystère... En bref j'attends la suite !!!
_________________
http://nsm07.casimages.com/img/2012/02/05//120205103503633029399575.png

Tel un feu purificateur, nous rétablissons l'équilibre.
Le Catalyseur s'adressant au Commandant Shepard,
quelques secondes avant l'activation du Creuset et la fin des Moissonneurs.

Tiré de Mass Effect 3
Liens de mes Fics et Fans Fics
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
 
Evana MessagePosté le: Sam 25 Juil 2009 11:27   Sujet du message: Répondre en citant  
Spectatrice


Inscrit le: 11 Fév 2009
Messages: 468
Ravie de voir la suite de cette fan fic.

C'est toujours aussi bien, peut-être même mieux puisqu'on parle de Lyokô, même si c'est dans un rêve.
Descriptions toujours aussi impec, et toujours peu de fautes (si tu as besoin qu'on les corrige, demande^^).
Est-ce que le nouveau prof est aussi un 'cauchemar'? Parce que je n'ai pas compris pourquoi le titre était au pluriel^^

Il y a cependant deux trucs qui m'ont chiffonnée au niveau de l'histoire:
- J'avais cru comprendre que Odd avait redoublé. Alors que fait-il en classe de seconde? A moins que tu n'aies sauté une année...? Dans ce cas tu aurais du le préciser.
- Ulrich a dit dans le chapitre 1 qu'il n'arrivait pas à définir sa relation avec Yumi, ce qui est conforme à l'histoire. Mais dans le chapitre 2, tu écris qu'ils sortent ensemble... c'est pas très clair^^'

Le reste est génial... j'vais essayer d'être patiente en attendant la suite, parce que de toute façon j'ai pas le choix Mr. Green
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
 
Men_Chiu MessagePosté le: Dim 26 Juil 2009 15:35   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 24 Sep 2008
Messages: 197
Localisation: Par là ? Ou par là ? Je sais plus...
Je sens le truc pas cool avec le nouveau professeur. Lien de parenté ? Ami des parents ?... Ça sent pas bon pour notre cher Odd !

En bref, une suite bien construite, avec un vocabulaire tout aussi varié, ce qui montre que tu prends du temps pour écrire, que tu ne laisses rien au hasard.
Cependant, j'ai repéré deux fautes d'orthographes et une répétition :

1~ Cinq lignes avant la fin du premier paragraphe de la seconde partie : "mode de pensée actuelle". Alors à moins que je me trompe, c'est le mode qui est actuel, et non la pensée. On dirait donc "monde de pensée actuel".
2~ Me souviens plus...
3~ "L'interpellé eut un sursaut de surprise". Encore une fois, dîtes-moi si je me trompe, le sursaut est dû à la surprise, ce qui occasionne une répétition =)

Je chipote, mais j'ai peut-être tort ^^

Bref, vivement la suite !!
_________________
http://img265.imageshack.us/img265/2468/sanstitre2pdu.png
L'art et la manière, ça s'apprend avec le temps...
Tout le monde le peut, il suffit de le vouloir...



Retour après trois ans d'absence, réalité ou fiction ?
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail MSN Messenger
 
Montrer les messages depuis:   

Forum Code Lyoko | CodeLyoko.Fr Index du Forum -> Vos Créations -> Fanfictions Code Lyoko Page 1 sur 14
Aller à la page : 1, 2, 3 ... 12, 13, 14  Suivante

Poster un nouveau sujet
 Réponse rapide  
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 
Répondre au sujet



Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure

Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum




Powered by phpBB Lyoko Edition © 2001, 2007 phpBB Group & CodeLyoko.Fr Coding Dream Team - Traduction par : phpBB-fr.com
 
nauticalArea theme by Arnold & CyberjujuM
 
Page générée en : 0.0398s (PHP: 71% - SQL: 29%) - Requêtes SQL effectuées : 19