Posté le: Dim 22 Mar 2015 10:16 Sujet du message: [One-shot] Facettes
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
[Edit, genre trois mois après... : J'te troll, Dédé o/]
Yosh, yosh, yosh.
Je comptais être la première à poster de la saison, mais nan, Dede7 a raflé la première place. Dédé, je t'exècre ! Et du coup je commenterai pas ton OS, na.
Cet OS peut aussi s'appeler Dr Jérémie et Mr Belpois, en référence à la célébrissime oeuvre de VioletBottle, Mondes Alternés, et non pas à Dr Jekyll et Mr Hyde évidemment.
J'ai choisi de l'appeler Facettes car ils sont plus de deux là-dedans.
Par ailleurs je souhaiterai dire que cet OS n'a pas du tout tourné comme je le voulais. J'espère qui n'est pas trop creux.
Sur ce...
Spoiler
- Odd ! Allô Odd !
Il est devant son écran. Il est devant son écran.
- Ça fait dix minutes que j’essaie de te joindre putain !
Doigts qui pianotent sur le clavier.
- Bah oui, X.A.N.A a pas attendu !
Lumière. Ses yeux sont fatigués. L’écran lui indique qu’Odd est au skate-parc. Il n’est pas surpris.
- Oui, déjà au courant ! Oui, tu te grouilles ! Et passe pas par les égouts !
Le programme ne lui signale qu’un seul fait suspect. Il comprend tout de suite et son souffle se coupe. Odd parle dans le vide. Puis tout redémarre.
- Mais non putain ! C’est pas assez rapide ! Maintenant tu te grouilles je peux rien faire sans vous en l’état des – non, non je sais pas encore ce que c’est !
Au grand maximum, il a dix minutes. D’entre tous c’est Yumi qui pose problème. Il va devoir la gérer. Il va devoir contrôler tout ça. Mais tu dois appeler William d’abord.
- Putain, dépêche !
Mais tu dois appeler William d’abord.
[…]
- William ?
Les doigts pianotent encore sur le clavier. La mairie a foutu des caméras partout dans le centre-ville. Ça va lui servir.
- Évidemment que c’est X.A.N.A ! Tu peux venir à l’usine ?
Ses doigts se crispent dans ses cheveux, tirent brusquement. William est à Kadic, il lui faudra aussi pile dix minutes pour venir.
- Mais oui j’ai besoin de toi !
Il doit absolument passer l’appel à Yumi après, sinon ce sera trop tard.
- Oui !
Tout ce que ce con veut, mais qu’il arrête de le ralentir, putain !
- Merci !
[…]
- Allô Yumi ? Il faut que tu passes par les égouts !
Elle ne doit absolument par les croiser. Il voit tout sur la carte. Elle ne doit absolument par les croiser.
- Oui je sais, mais j’ai trouvé un autre raccourci qui m’a fait reconsidérer...
Allez, allez, juste crois-moi, pigeonne.
- Génial ! La plus proche de ta position est rue Henri Barbusse, la prochaine à gauche, tu vois où c’est ?
Yumi est boulevard Stalingrad. Ses yeux suivent sa figure noire sur son écran. Puis ils se fixent sur l’autre fenêtre où une meute de gros chiens dévale rue après rue, s’engageant dans les plus petites, les moins passantes.
Yumi lui pose une question.
Elle veut savoir… C’est quoi l’attaque, Jérémie ?
Il ne sait pas pourquoi, son esprit reste blanc, mais il sourit. Je te hais.
- Non.
Est-ce qu’il vient vraiment de dire ça ? Il sait vers où vont les chiens. Mais elle sera plus efficace sur Lyoko. T’as besoin qu’elle t’écoute.
- … non, je ne connais pas encore sa nature... Mais il est possible que l’usine soit visée… T’es dans les égouts ?
Ses prunelles, obnubilée par la forme menaçante des molosses, qui prennent une allée parallèle à celle de Yumi, ne semblant même pas la chercher.
- D’accord, à partir de là tourne à droite… Je te préviens, tu vas devoir traverser un canal bientôt.
Il faut qu’ils soient rapides.
[…]
- Jérémie ! Jérémie on est là !
Aelita le fixe de ses grands yeux vert d’eau, le suppliant de tout expliquer. Ulrich est interdit et a le souffle court. Comme d’habitude.
- Foncez en salle des scanners. L’usine va être visée, mais Odd et William seront là à temps.
- T’es sûr ? demande l’allemand, tendu. Et Yumi ?
- Elle arrive aussi, tout va bien. Bon, allez-y !
Il se retourne de nouveau vers l’ordinateur et eux prennent l’ascenseur. Quelques secondes après un sourd grognement échappe du – Calme-toi, c’est juste ton imagination. Remets tes écouteurs.
- Yumi ? T’en es où ? Oui, Ulrich et Aelita sont arrivés, le reste ne va pas tarder !
Ses entrailles se tordent, le stress est une barre d’acide, il est sûr d’avoir entendu un grognement ! Mais tais-toi, c’est juste ton imagination. Virtualise-les.
- Prends la deuxième à gauche, attends, je m’occupe des autres… Transfert Ulrich ! Transfert Aelita !
Il appuie violemment sur enter, le souffle court.
- Oui, oui c’est là que tu vas devoir traverser le canal !
Mais putain, si je te dis de tourner à gauche c’est pas parce que y a de l’eau que tu dois pas le faire !
- Scanner Ulrich, scanner Aelita !
Le grognement –
- Virtualisation !
Mais t’es habitué, t’es habitué, ne te retourne pas tu sais qu’il n’y a rien… Allez, juste dis-leur les coordonnées, Jérémie, juste dis-leur merde.
- La tour est au nord-nord-ouest. Les monstres sont vers là-bas d’ailleurs.
D’accord, pas de grognement, pas de grognement… À l’écran les molosses s’engagent dans la rue de Yumi.
- Oui, oui, voilà l’Overbike… Aelita, je garde l’Overwing pour Yumi…
Ses doigts pianotent frénétiquement sur le clavier, piratant un compte Skype.
- Euh, oui Yumi, tout droit, puis droite, gauche. Tu devrais y être dans cinq minutes…
Elle a pas dit que Johnny venait chez elle, cette aprem ?
[…]
Un crissement derrière lui
il fait volteface
l’effroi éclate –
Odd. Tu devrais reconnaître le bruit de l’ascenseur quand même.
- File direct aux scanners.
- Bah attends ! Ça en est où, t’as pas dit que t’avais besoin de protection ?
- William et Yumi arrivent pour ça ! Toi, ta mission c’est Lyoko, Aelita et Ulrich vont bientôt atteindre les monstres !
Le plus petit des deux siffle entre ses dents, frappant brusquement le bouton « descente » de l’ascenseur.
- C’est bon, ça va !
Derrière Jérémie, les chiens ont atteint la maison de Yumi.
[…]
Sa sonnerie déchire le silence. Il décroche dans la seconde, un étau d’anxiété écrasant soudain ses poumons.
- William ?
- Jérémie y a des putains de mastiffs dans l’usine ! Ils vont passer par les escaliers !
Merde, merde, merde ! Reste. Calme. Il inspire, il expire.
- William, j’ai besoin que tu me protèges –
- Tu déconnes ? Y en a plus de dix putain !
- Contourne l’usine, prend l’escalier de la salle de contrôle !
Mais tu te rends pas compte, que je suis indispensable ? Hein ? Il agrippe le rebord du bureau en serrant le plus possible, ses yeux suivent le trajet de Yumi sur l’écran.
- T’y vas William ! Et tu trouve une barre de fer quelque part !
Maintenant tu raccroches et t’appelles Yumi. Ses yeux sont fixés sur l’écran, le compte Skype qu’il a piraté, qui lui permet d’observer le salon des Ishiyama par Webcam.
- Yumi ?
Johnny et Hiroki jouent à Pokémon, chacun sur leurs 3DS, rouges et bleues.
- Oui, génial, monte.
Les chiens ne sont pas à cette fenêtre. Alors où –
- Quoi ? Non, passe pas par là ! Y a des chiens !
Soudainement, un sourd grognement éclate, dix rugissements se mêlant férocement – Ça résonne dans la pièce derrière moi mais non, c’est à l’écran, calme toi Jérémie c’est à l’écran. Johnny. Hiroki.
- O-oui c’est par là que tu dois passer. Et ensuite tu seras immédiatement en dessous de la grande salle, y aura une échelle…
Johnny hurle le premier, lâchant sa DS. Puis Hikori se jette sur la table et lâche un cri terrifié.
- Euh non Yumi, les cris viennent de vidéo-surveillance, y a du grabuge rue Marie Curie. T’inquiète pas – ah t’y es ?
Et il se rend compte, que dans la salle d’à côté, il entend des grognements. Il n’y a pas que ceux à l’écran, il n’y a pas que les chiens qui tournent autour de Johnny et d’Hiroki. Il y a ce danger immédiat dans la pièce d’à côté ! Un seul mur entre les morsures, la salive, les yeux arrachés, la mort, la mort ! Reste calme Jérémie.
- Combien ? Dix-quinze ? Et William ?
La porte du salon s’ouvre et les deux parents sont de l’autre côté, visages encore calmes, juste un tout petit peu anxieux. Encore calmes. Reste calme.
- Attend, je l’appelle en simultané, ça vaut mieux.
Ça se passe vite, un pitbull noir se lance sur Mme. Ishiyama et lui mord la hanche, la projetant contre le mur du couloir, tandis que M. Ishiyama reste choqué.
Jérémie se fige. William lui parle mais, mais, mais
Mais pourquoi ? Pourquoi X.A.N.A n’a pas attendu ? Ça n’est pas supposé être un chantage, une affaire de chantage ? La panique monte, assaille son cœur en le pressant, grenadine
- William, Yumi – William tu sers de distraction il n’y a pas le choix. Tu hurles et t’en frappes quelques-uns si tu peux, puis tu te casse et tu prends la première échelle que tu trouves – Quoi ?!
Il entend les grondements, qui montent, de plus en plus proches. Lâche un cri d’effroi, il a mal au ventre tellement il respire vite
Reste calme.
- Les chiens ça grimpe pas aux échelles.
À l’écran un molosse mâchonne le talon de Mme Ishiyama. À l’écran son mari hurle et leur donne des coups de pieds inutiles.
- Mais alors qu’est-ce que vous attendez ! Hein ! Putain attaquez-les, les autres ont besoin de moi merde ! Mais distrayez-les, vous savez courir !
Un chien grimpe sur la table des Ishiyama Hiroki attrape une chaise Aelita l’appelle il faut que tu répondes et une grosse truffe apparaît par le trou du mur d’en face, la seule faille dans la pièce, la seule
les morsures, la salive, les yeux arrachés, la mort
Soudainement l’écran déraille, des lignes de code apparaissent et il comprend tout de suite le problème –
- Aelita ? Aelita ! X.A.N.A a buggé la dévirtualisation ! Aelita ne vous faites pas dévirtualiser !
La truffe dans le mur devient une tête avec des yeux blancs, des babines, des crocs. Calme-toi. Tu dois gérer le bug, allez. Immédiatement.
- Yumi et William, vous devez tenir, j’ai un autre problème là ! Aelita tu restes en retrait merde, et Odd et Ulrich ils foutent quoi ?
Il écrase violemment les touches du clavier et ses yeux pleurent, ce n’est qu’une variante du programme que X.A.N.A utilisait déjà il doit juste trouver cette différence
msai lse lgnies
se boruilelnt
Ressaisis-toi, Jérémie.
Mais il enfouit sa tête dans ses mains, un sanglot le secouant. Putain ! Putain ! Je vais mourir parce que ces connards sont pas foutus de me défendre, et ces blaireaux sur Lyoko sont trop nazes pour tuer trois Mégatanks !
Trois secondes de faiblesse, allez.
Que sa famille se fasse bouffer, à cette connasse.
Il hait cette pimbêche il l’exècre, à tout lui reprocher, à faire sa madame avec des putains de convictions morales –
Bouffer. À l’écran, un rottweiler enfonce ses crocs dans la joue d’Hiroki, l’arrête de son nez. Et moi ça me fait plaisir.
Soudainement le molosse tombe dans la pièce et aboyant s’élance vers lui. Yumi le suit en criant, paniquée, terrifiée. Elle le plaque et éloigne brusquement son visage de sa truffe, yeux exorbités.
yeux arrachés
Un cri aigu s'arrache à sa gorge.
- Aelita, vous en êtes où ? mais merde dépêchez, dépêchez ! Yumi est en train de se battre contre un pitbull là, Ulrich !
Le bug ! Contrer ça ! Trouver dans toutes ces lignes ! Chercher encore, scanner, aussi réfléchir à William, est-il mort, mutilé ? Et Yumi qui protège sa gorge ! Et une autre truffe qui apparaît au mur ! Hiroki, Hiroki, est il mort, mutilé ?
Elle pleure. Elle se refugie contre l’ordinateur. Le deuxième chien l’attaque et bouffe son flanc.
- Trouvé.
Il faut que quelqu’un rejoigne Yumi et vite, où est William ?
- Trouvé !
Le premier chien attaque son coude
Il hurle
Ses crocs crissent contre ses os
- ULRICH ! FAIS-TOI DÉVIRTUALISER !
Mais ils ont contrôle de maths demain, Ulrich risque d’être malade
Jérémie chute de sa chaise, et le pitbull lâche un aboiement sauvage.
[…]
- Jérémie !
C’est une douleur tellement forte, c’est une brûlure, c’est un lambeau de chair qu’il sent encore à moitié connecté à son corps, comme une algue.
- Jérémie ! Putain réveille-toi !
C’est la bave froide qu’il respire.
- Jérémie ! Putain mais merde ! Il est où ton carnet ?
C’est le verre de ses lunettes, les brisures, enfoncées dans sa cornée. Il ne peut pas cligner des paupières sans qu’elles pénètrent, comme du sable, à l’intérieur de ses orbites.
- Il est où putain ?
C’est le vide
De n’être qu’un animal
Un truc même pas conscient
Juste nul et mourant
- Juste tiens-bon, tenez-bon !
- Jérémie ? Yumi !
C’est un blanc irréel
_________________ From Bangkok with love.
Dernière édition par Icejj le Mar 23 Juin 2015 04:55; édité 2 fois
Quand j'ai vu le titre de l'OS, je me suis dit que ça allait parler de boules. Tu imagines la déception.
Deuxième remarque : la mise en forme est exemplaire. Je comprends mieux, aussi, comment tu arrives à faire des chapitres de 40 pages.
Troisième remarque : ce texte est cool. Mariage du fond et de la forme (avec quelques petites audââces bienvenues), objectif clair, cadrage des scènes bien pensé ; bref, la ficelle n'est pas dans l'événement mais dans tes choix de plume, et ça, je ne crois pas que quiconque ait jamais râlé là-dessus.
Sur le scénar, vive l'adrénaline. Très bon sentiment d'immersion. Plutôt que des facettes, on voit des fragments de la pensée, ce qui donne un rendu réaliste de la manière dont les décisions sont, plutôt que prises, appliquées.
Les sautes de peur irrationnelle de Jérémie achèvent de conférer à ce texte nerveux et éclaté un sentiment stressant.
Assez vite (avant même qu'il soit mentionné que les chiens ne semblent pas chercher Yumi, en fait), on a une assez bonne idée de ce qui est en train de se passer : le suspens, c'est alors : 1° pourquoi XANA fait-il ça (post saison 2 sans doute) ; 2° la gestion des retombées une fois que tout cela sera fini ; 3° quelles autres catastrophes imprévues peuvent arriver en chemin.
Et on est servis. En même temps, on se doutait qu'il y aurait des morts ; mais de voir Jérémie dérailler en mode égoïste terrorisé, c'est tellement destructeur envers la série…On dirait presque que tu détestes Code Lyoko (a)
Du coup, tu gères pas les conséquences. Tu montres justes que les autres sont pas moins paniqués. Et c'est cool. Ça colle à l'esthétique fragmentaire du machin.
Belgacritique a écrit:
Ça colle à l'esthétique fragmentaire du machin.
Ceci est une profonde analyse de la machinerie textuelle.
Il va pas s'en tirer. Yumi non plus. Une bonne partie de sa famille, pareil. Gaygay les Lyokogayrriers.
Point de vue ortho, il serait bon que certains intègrent que l'impératif de la deuxième personne des verbes du troisième groupe prend un s. Autrement dit :
⋅ attend > attends (2)
Citation:
Il agrippe le rebord du bureau est serrant le plus possible
Soit tu éclates la grammaire avec un direct droit, soit tu remplaces le "est" par "en"
⋅ Maintenant tu raccroche et t’appelle Yumi. > Tu délaisses les S, est-ce que tu cesseras ? J'espère.
⋅ Tu hurle et t’en frappe quelques-uns si tu peux, puis tu te casse > Je désespère.
Citation:
Yumi hurle : « Jérémie ! ». Il a hoquet.
Comme pour la grenadine, y'a des fois où tu envoies vraiment chier la grammaire. C'est chouette et j'approuve _________________
Premier commandement :Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Troisième commandement :Tout individu a droit à la vie Quatrième commandement :Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
Inscrit le: 09 Avr 2014 Messages: 106 Localisation: Les deux mains dans le chocolat.
Tout d'abord, je tiens à dire à Tyker de s'en prendre à Icej (ma page Word qui t'était réservé était sous mes yeux il n'y a pas cinq minutes...).
Ensuite. Une fois de plus, nous avons affaire à une oeuvre de sadique (à croire qu'il fait mauvais fréquenter les occupants de ce forum). Oui, je postule que c'est contagieux. Et sur ce modèle, il est donc très probable que le seul moyen d'équilibrer cette balance est de jouer sur la corde de l'amour. Ne me jetez donc pas la pierre si je vois un multi-cadeau de saint valentin très en retard dans cette histoire (a).
J'aime bien les textes qui laissent beaucoup de place à l'imagination - ici, c'est de la torture mentale - et n'en déplaise à Belgarel, c'est touuute la fooorce de l'érotisme que j'aime tant <3. Et donc, par conséquent, je me dois d'affirmer l'excellence de cet OS où tout est dans la suggestion.
La petite répétition de phrase du début donne le ton. Chaque mot pour traduire l'impatience, de ceux-là à la nervosité de son ton, et un brin de cynisme inhabituel pour Jérémie. Depuis le début où l'on ignore ce qui le pousse à agir comme s'il précipitait délibérément les LG dans un piège, jusqu'à finir par apprendre qu'il est victime d'un chantage. Ce chantage est un point noir par contre. Je ne saisis pas de quelle sorte il est. Si Jérémie sait qu'il risque de mourir même en obéissant à Xana, pourquoi ne pas mettre plus de chances de son côté en n'envoyant pas Yumi dans la gueule des chiens ? Je n'ai pas non plus saisi le problème de timing qui le force à presser ses amis pour qu'ils viennent. Ah, pour nous faire stresser ? C'est réussi ?
Fin ouverte, aussi. Personnellement, j'y ai lu la mort de Jérémie juste avant que le RVLP le touche. Ou alors, on est optimistes et il a juste perdu connaissance, et évanouissement ne signifie pas mort.
En tout cas, la forme sert agréablement le fond. Ça met les nerfs à vif. La mise en page de la toute fin est particulièrement vache. En plus, ça devrait plaire à tout le monde, puisqu'on réunit gore, style et esprit du DA (quoi qu'un dessin animé sera toujours moins violent). En bref, c'était une terrible et très bonne lecture. _________________ Willismine : nom égoïste. Vieux psychotrope interdit à la vente.
Bonjour Chère Iceji,
C'est un plaisir de vous retrouver en si bonne forme dans ce texte.
Le problème des commentateur de haut vol comme Belgarel ou Willismine, c'est qu'il tendent à épuiser la matière du commentaire.
Essayons néanmoins d'éviter la répétition. Par conséquent, il n'y aura pas ici de remarques de syntaxe ou d'orthographe, car en la matière, le roi des cieux est insurpassable et il a déjà agi.
C'est un texte à l'écriture nerveuse, resserrée, comme en témoigne la bréviloquence des phrases. L'objectif étant de voir au-delà de l'espérance et de la noblesse des héros du dessin animé.
Ainsi, les références à ce dernier abondent: attaque d'animaux, usage de la barre de fer, équipe séparée en deux fronts, et surtout résolution à la dernière extrémité.
Mais chacun de ces éléments est dépassé au profit d'une interprétation plus réaliste. Aussi, Les dégâts commis par les morsures sont-ils plus sanglants et dévastateurs, servis par une écriture crue et brute, efficace et puissante. Et l'attaque de Xana est plus efficace stratégiquement parlant: quand bien même nos héros survivrait-il à l'aide du retour vers le passé, il est probable que la mort de sa famille contraindrait Yumi à la défection.
La psychologie des personnages n'en sort pas non plus intact. Il n y a plus guère de grandeur d'âme ici. Celle-ci est absorbée par l'égoïsme si humain de Jérémie. Égoïsme dont il faut néanmoins remarquer qu'il ne vise rien d'autre que l'exécution de la mission. Il ne cherche pas à assurer sa seule survie, sauf à supposer que c'était un des termes du chantage de Xana, qui est une inconnue de ce texte. Las, cette interprétation de Jérémie suffit à briser l'image de courage qu'il avait construit dans le dessin animé, tout en exacerbant les failles préexistante, l'arrogance et la hauteur, et en minimisant ses qualités, le calme et l'esprit de sacrifice.
Cela dit, connaissant le nombre d'attaque qu'ont subi nos héros, le nombre de fois où ils ont survécu envers et contre tout, il parait étrange qu'il perdent leur calme, soient gagnés par la terreur aussi facilement et efficacement.
Maintenant, en réponse au commentaire de Willismine, la violence et les mutilation comme source d'érotisme, je n'en suis ni convaincu, ni adepte. Quand au sadisme qui irriguerait ce forum, je dirais qu'il y a un fort courant d'influence en ce royaume en faveur d'une approche réaliste, éloignée de l'ambiance d'origine du dessin animé. Quant à savoir, Iceji, si vous êtes héritière de ce courant ou non, c'est une tout autre question.
En conclusion, ce texte est est d'une très grande efficacité, du fait de la parfaite concordance entre son sujet et sa forme; et confirme que vous êtes un auteur de qualité. En effet l'écriture est ici très différent de celui de la Bulle, et à mon sens la capacité à faire varier son écriture est un indicateur non négligeable de la qualité d'un écrivain.
Au plaisir de vous lire à nouveau, et dans l'espoir qu'un jour un peu de lumière vienne illuminer votre écriture. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 09 Avr 2014 Messages: 106 Localisation: Les deux mains dans le chocolat.
Silius Italicus a écrit:
Maintenant, en réponse au commentaire de Willismine, la violence et les mutilation comme source d'érotisme, je n'en suis ni convaincu, ni adepte.
Je voudrais juste clarifier ce point qui a dû être mal formulé. Je ne dis pas que la violence est érotique (vomit), juste que la méthode de l'érotisme (ne pas montrer mais suggérer) appliquée à la violence est beaucoup plus évocatrice et moins vulgaire que celle de décrire de long en large et en travers la manière dont le sang surgit quand on fouille des tripes avec un couteau, dans le sens où c'est le lecteur qui choisit lui-même le degré d'horreur dans ce qu'il lit. Et croyez-moi, c'est efficace avec certaines personnes, et plus traumatisant T.T _________________ Willismine : nom égoïste. Vieux psychotrope interdit à la vente.
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
@everybody
Je vous remercie pour vos commentaires, et pour vos interprétations loufoques. Elles mériteraient un énorme commentaire mais je suis sur iPod et le temps m'est compté !
Ici, une clarification : Jérémie ne subit pas de chantage de XANA, la voix qui le tutoie est sa propre intelligence. Il essaie de tout faire au mieux pour contrer l'attaque et doit le faire au mépris du libre-arbitre des autres, mais ce n'est pas pour autant que c'est fait de gaieté de cœur...
@Silius plus spécifiquement : je ne suis pas d'accord avec le fait que les héros n'aient plus peur. Au contraire je postule qu'ils sont en état de stress permanent, que les attaques sont des pics de stress encore plus violentes et que Jérémie est le plus stressé de tous de part ses nombreuses responsabilités. Ce sont des ados tout de même.
PS : mon pseudo c'est Icejj avec deux j, pas Iceji. _________________ From Bangkok with love.
Inscrit le: 16 Mar 2013 Messages: 1110 Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Particulier. Mais très cool.
Fini le rythme confiné et lent de La Bulle, place au rythme saccadé bourré d'anxiogènes. C'est je pense la principale caractéristique de ce texte : il stresse le lecteur. Autant par la mise en parallèle avec l'état mental de Jérémie que de la mise en page qui nous fait lire malgré nous à une certaine vitesse.
L'ensemble est quand même un joli bordel (thaïlandais, as usual) dans son écriture. C'est bousculé dans la cafetière de Jérémie, et même avec la mise en forme, on ne sait plus trop comment appréhender le blondinet. Il est à la fois sous le poids de la responsabilité, du stress, de la peur aussi, et surtout du temps. Encore et toujours lui. C'est en quelque sorte une course que fait Jérémie avec lui-même : il fait en sorte de ne pas se laisser déborder, mais en même temps il est à deux doigts de déborder. Même à la fin, on ne saurait dire le résultat de cette course. Son ultime appel envers Ulrich peut aussi bien être vu comme une manœuvre désespérée que comme un réflexe de survie. Le pire, c'est que les dernières lignes aussi ont deux interprétations possibles : soit la lumière blanche fait référence à la mort (entrée dans « la lumière »), soit elle fait référence au retour vers le passé. Xana a-t-il gagné ou Jérémie s'en est-il sorti de justesse, c'est à débattre. Mais à mon sens, cette fin est l'illustration parfaite du titre de ton OS : on a plusieurs possibilités, plusieurs facettes. C'est le genre de détail que j'apprécie beaucoup.
Le contexte de ce OS reste par contre dans la lignée du précédent : Xana se voit débridé de sa censure, il peut enfin faire couler le sang, ses attaques prennent une tournure sombre et angoissante pour les héros ; grave pour résumer en un mot.
Le focus sur Jérémie est, comme dit plus haut et même ailleurs, réussi. C'est probablement le personnage de la série qui se prête le mieux à ce genre d'écrit, parce que justement, il possède nombre de facettes à exploiter.
Par contre, un point a complètement échappé à ma compréhension, c'est Yumi. Jérémie lui cache la nature de l'attaque de Xana, lui fait même emprunter les égouts (de base je pensais que c'était pour rejoindre l'usine), et finalement, on la retrouve chez elle. Comment se fait-il qu'elle s'y soit rendu en fin de compte ? Je ne dis pas non à un éclaircissement et désolé d'avance pour le facepalm lorsque tu liras ceci o/.
Pour rester vite fait sur Yumi, j'ai beaucoup aimé cette séquence où Jérémie relâche tout son dégoût pour elle. On voit rarement les personnages s'énerver contre elle par rapport à sa manière d'agir et sa capacité décisionnaire. Même si c'était unilatéral ici, ça reste appréciable.
En tous cas, ce texte est une nouvelle fois la preuve de la qualité de ta plume, que j'espère bien évidemment revoir dans les environs. _________________
« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. » Un jour, peut-être.
Posté le: Mar 02 Juin 2015 12:41 Sujet du message: [One-shot] Facettes
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
Mais mince alors, aurait-on commenté mon texte ? :meurt:
Anyway. Je suis hyper contente de t'avoir stressé. 8D C'était le but. J'espère que ces insidieux et brûlants tentacules te hanteront jusqu'à la fiiiin de tes jouuurs !
Pour la course de Jérémie-contre-Jérémie, tu as totalement raison. La coupe est en permanence pleine, les attaques de X.A.N.A toujours au mauvais moment, toujours trop fréquentes. Son rôle est d'empêcher une goutte de plus de faire déborder le vase, si je peux m'exprimer ainsi, huhu. Quant à la manière de l'appréhender, eh bien il faut aborder ses quatre facettes - celles explicites ici - séparément, puis réunir l'ensemble pour voir si c'est toujours buvable...
Pour moi, grâce à la voix qui le tutoie, Jérémie est en permanence dans les manoeuvres. L'appel à Ulrich était donc bien logique et a pu porter ses fruits... mystère.
Bref merci, ton commentaire était une agréable surprise ! Il me reste juste un point à éclaircir. Le coeur du bordel thaïlandais. x)
Spoiler
Ainsi donc vous tentez d'interpréter mon One-shot, impudents lecteurs ! Eh bien si de nombreuses théories ont fusé, se rapportant à un chantage hypothétique de X.A.N.A, où à la localisation précise de Yumi... elles sont toutes fausses. o/
La version de l'histoire qui suit est uniquement ma propre interprétation. Si vous trouvez une autre version qui vous paraît logique, libre à vous de la préférer la mienne.
Longtemps avant cet OS, les héros ont décidé que passer par les égouts pour atteindre l'usine était trop long, particulièrement venant d'endroits plus éloignés de celle-ci. Cependant, malgré les avertissements de Jérémie, Odd kiffe passer par les égouts parce que ça donne un côté trop dark à la mission.
Cette fois-ci, XANA attaque les héros en libérant des chiens considérés comme dangereux d'une fourrière. Ou de chez le véto, enfin peu importe. Les chiens se divisent en deux groupes : un doit partir vers l'usine pour neutraliser Jérémie & co, un autre file vers la maison de Yumi, dans le but de BOUFFER SA FAMILLE YEAAAH. Ainsi XANA espère porter un grand coup à Yumi et aux Lyoko-guerriers, qui ne s'attendent pas du tout à ce que leur famille soit visée...
Quand Jérémie se rend compte de l'attaque, il est environ 4H de l'aprem, un Mercredi. Vu que les LGs n'ont pas cours, ils sont disséminés à travers Kadic et la ville. William, Aelita et Ulrich sont à l'école, en train de traîner avec des potes et de réviser. Odd est au skate-parc. Et Yumi est chez elle.
Première réaction de Jérémie quand il remarque l'attaque : il appelle Ulrich, pour que celui-ci accompagne Aelita à l'usine. Lui-même se rend l'usine, et prévient Odd, lui rappelant de ne pas passer par les égouts. Puis il appelle William. C'est à ce moment là qu'il se rend compte qu'un deuxième groupe de chien vise la famille de Yumi. Si la japonaise découvrait cela, sa première réaction serait de rester chez elle, pour protéger sa famille...
Cependant Jérémie a besoin d'elle à l'usine, pour le défendre personnellement. Il lui ment donc à propos des chiens. Yumi passe par les égouts car ainsi, Jérémie s'assure qu'elle ne croisera pas les chiens au détour d'une ruelle : il la maintient dans l'ignorance totale quant à la nature de l'attaque.
Et voilàà comment Yumi se retrouve à l'usine à - mal - protéger Jérémie. XD
En fait cet OS était plutôt l'histoire d'un dilemme, d'une décision : mentir à une amie pour garder le contrôle de la situation. Et ce sentiment de contrôle et d'omniscience/potence fait resurgir les côtés sombres de Jérémie, notamment lorsque le stress lui fait cracher une détestation latente de Yumi.
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