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 Auteur Message
Mejiro-kun MessagePosté le: Mar 26 Avr 2011 01:14   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


Inscrit le: 31 Jan 2011
Messages: 200
Heureusement que j'avais dit que j'essaierais de faire vite cette fois XD ! Pourtant je m'y étais pris à l'avance pour une fois, j'avais bien écrit en prévision mais NON, il aura fallu attendre les vacances pour ENFIN terminer le chapitre 5 de ma fic Rolling Eyes ! En même temps je crois que mes professeurs se sont TOUS ligués contre moi pour m'empêcher de poster ce chapitre dans les temps, je vous le dis moi je suis victime d'un complot ! Bref, je poste donc enfin à -oulà, déjà plus de 2h du mat' ! Surprised- en espérant ne pas trop vous avoir tapés sur les nerfs Very Happy (quoique, en fait je crois que j'adore ça Twisted Evil !).

Alooors, dans ce chapitre ENFIN le passé de Mathieu que tout le monde (c'est à dire mes fans imaginaires) réclament à corps et à cris depuis des semaines... Passé que j'ai décidé au dernier moment de scinder en deux parce que je me doute que vous en avez marre de lire des pavés interminables Very Happy ! Donc le Chapitre 5 sera en DEUX parties (Muahahahaha, vive le sadisme o/) avec la conclusion des confessions de Mathieu à Aelita demain si tout se passe bien (elle est déjà tapée donc ça devrait aller cette fois !).

DimIIy --> Vui normalement nos héros ont dans la vingtaine mais bon j'ai préféré placer ça dans notre époque à nous pour un point de vue pratique donc comme tu dis on va pas chipoter Very Happy ! Pour les répétitions je sais que j'ai ce défaut T.T faut vraiment que j'arrive à m'en débarrasser mais merci de le signaler, je vais essayer de faire plus attention à l'avenir.

Eva-The-Best --> En fait je suis parti du principe qu'Anthéa va être retrouvée par nos héros aux termes de la quadrilogie de romans donc c'est pour ça que je n'ai pas expliqué le pourquoi du comment de son retour, on verra bien ce que les bouquins diront à ce sujet (si ça se trouve elle ne revient pas du tout en fait et il ne me restera plus qu'à me triturer les méninges XD).

--------------------------------------------------------------------------------------

Chapitre 5 (Parte 1) :
Épisode 104 : le passé de Mathieu_


Mathieu et Aelita se faisaient face dans un silence presque religieux, sans oser lever les yeux vers l’autre, comme intimidés par le calme ambiant. Il était tard et le foyer était entièrement vide à cette heure-ci. Les internes étaient tous soit au réfectoire, soit en train de trainer dans les dortoirs ce qui leur laissait encore une bonne vingtaine de minutes avant que Sissi, la présidente du foyer, ne descende pour le fermer pour la nuit.

- Alors comme ça… osa enfin lancer la jeune fille aux cheveux roses, sortant de sa torpeur, tu es…Gay ?

Le jeune homme approuva en silence, tous les muscles de son corps crispés. Il avait enfin réussi à le dire. Jamais il n’aurait cru que se confier puisse être aussi difficile. Au moment précis où ces mots avaient franchis ses lèvres, il avait senti comme une immense pression relâcher sa poitrine. Comme si depuis tout ce temps ce secret l’étouffait, l’empêchant de respirer. Cependant ce sentiment d’intense libération n’avait pas duré et bien vite sous cœur avait recommencé à battre la chamade. Maintenant qu’il avait enfin tout avoué, il ne pouvait plus revenir en arrière, quelle que puisse être la réaction de sa confidente.

Il osa enfin lever ses yeux bleus vers ceux, verts translucides, de la jeune fille. Elle le fixait intensément, d’un regard qu’il était bien incapable d’interpréter. La tension était presque palpable, comment allait-elle le prendre ? Il ne savait que trop bien comment une personne homophobe pouvait réagir dans de telles situations... Tout ce qu’il espérait, c’était qu’Aelita se montre plus compréhensive que ses anciens camarades de classe.

Soudain, à sa grande surprise, la jeune fille se laissa tomber en arrière sur le dossier du canapé avec un profond soupir de soulagement, dégageant ses mèches roses de ses grands yeux profonds.

- Et c’est tout !? lâcha-t-elle avec un petit rire nerveux, en se passant une main sur le visage pour en chasser la fatigue, je m’imaginais déjà que t’avais tué quelqu’un par accident ou je ne sais pas quoi !

Mathieu était définitivement sidéré désormais. Comment pouvait-elle réagir avec autant de simplicité face à ce qu’il considérait comme son plus lourd secret !? C’était tout simplement inconcevable pour lui.

- Alors tu… insista-t-il en se rapprochant un peu plus d’elle, ça ne te dérange pas…?

- Bien sûr que non ! s’exclama-t-elle en se redressant avec un de ces fameux sourires dont elle avait le secret, tu as le droit d’être celui que tu veux, ce n’est pas à moi ni à personne d’autre de t’empêcher de ressentir ce que tu ressens ! En plus personnellement, je trouve ça assez mignon… ajouta-t-elle en rosissant légèrement.

Mathieu ne pu retenir à son tour un sourire soulagé. Il avait tant appréhendé la réaction de la jeune fille… C’était stupide mais il n’arrivait plus à concevoir qu’il puisse encore exister des gens comme elle, pas après ce qu’il avait vécu à son ancien lycée.

- Alors racontes-moi tout ! s’empressa de le questionner l'adolescente en le rejoignant sur son canapé, quand est-ce que tu t’en es rendu compte ? Tu as déjà eu un copain ? Oh, attends une seconde, c’est à cause de ça que tu as quitté ton ancien lycée, c’est ça ?

Mathieu se renfrogna presque aussitôt, les images douloureuses de son passé lui traversant l’esprit à l’évocation de sa vie avant Kadic. Apercevant son regard dur, la jeune fille s’interrompit avant de reprendre, d’une voix plus calme, presque inquiète :

- Il s’est passé quelque chose là-bas, n’est-ce pas ?

Le jeune homme se contenta de hocher la tête en silence. Il avait l’impression qu’une pointe de fer lui avait transpercé le cœur. Les événements ayant fait basculer sa vie étaient encore trop présents dans sa mémoire, dans sa chaire. Rassurante, Aelita posa ses doigts fins sur la main pâle de l’adolescent le faisant légèrement tressauté au contact chaleureux de la jeune fille.

- Tu peux me faire confiance, tu sais… insista-t-elle d’un ton doux, ses yeux verts reflétant toute la sincérité du monde, j’imagine que ça ne doit pas être facile d’en parler mais…

- C’est bon, l’interrompit Mathieu en repoussant délicatement sa main, le regard perdu dans le vide, je vais tout te raconter. Mais promets-moi de ne pas en parler à Jérémie, s’il-te-plait…

La jeune fille approuva sans hésiter et, après une dernière inspiration histoire de se donner du courage, le jeune homme se lança. D’abord hésitant, s’emmêlant dans ses mots, puis de plus en plus assuré au fur et à mesure que le récit avançait, évacuant ses souvenirs douloureux à chaque nouveau mot, Aelita pendue à ses lèvres. Petit à petit, encouragé par l’adolescente aux cheveux roses, il se laissa aller, avouant enfin ce qu’il avait sur le cœur depuis des semaines.

* * *


1 mois plus tôt :

Tous les élèves de l’Institution Ste Bénédicte, unique lycée à des lieux à la ronde du petit village au nom imprononçable du sud de la France qu’habitait Mathieu, étaient en effervescence ce soir là. En effet, c’était enfin LE grand soir, celui où les couples se noueraient, où les langues se délieraient et où les hordes d’adolescents déchainés pourraient enfin se détendre et s’en donner à cœur joie afin d’oublier un peu le lycée le temps d’une soirée.

Le bal annuel de l’établissement, ayant lieu chaque année au début de janvier, était l’un des événements les plus attendus des élèves et les plus redoutés des professeurs. Chacun se mettait sur son trente-et-un, profitant avec joie de la musique qu’apportaient les uns après autorisation du proviseur, et de la bière qu’apportaient les autres sans autorisation cette fois-ci.

Mathieu n’échappait pas à la règle et trépignait d’impatience devant les grilles du lycée, jetant régulièrement un œil à son portable en attendant l’heure fatidique, frissonnant sous l’effet de la brise hivernale qui soufflaient de temps à autre. Le soleil déclinait au loin et aucun de ses amis ne s'était encore montré. Enfin, quelques secondes après que l’indicateur numérique de son téléphone ait affiché 19h, le portail recouvert de peinture vert écaillée se mit en branle, coulissant lentement dans un bruit de ferraille afin de libérer le passage. La plupart des élèves n’attendirent pas qu’il ait fini de s’ouvrir pour pénétrer dans la cour de l’établissement, se bousculant pour entrer les premiers et s’impatientant déjà d’arriver au Gymnase où devait avoir lieu le bal. Jamais Mathieu n’avait vu ses camarades autant pressés d’entrer dans l’enceinte du lycée. Lui-même sentait qu’il allait bientôt céder à l’excitation générale.

Tremblant légèrement à cause du froid mordant, à peine atténué par son manteau, il tapa rapidement un message qu’il envoya à son meilleur ami : Alex. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être en retard, surtout pour une occasion pareille !

« Tout le monde rentre, T’es où ? » acheva-t-il d’écrire avant de presser la touche d’envoi, agacé.

- Juste derrière toi, idiot !

Mathieu ne pu s’empêcher de sursauter en entendant la voix du jeune homme dans son dos. Celui-ci le gratifia d’une chaleureuse tape amicale sur l’épaule avant de se placer devant lui, un sourire moqueur sur le visage.

- Tu t’es mis sur tout Trente-et-un à ce que je vois ? Fit remarquer l’adolescent aux yeux d'un bleu limpide en détaillant son ami de la tête aux pieds, approbateur.

Smoking noir et chemise blanche étaient au rendez-vous, venant rehausser son visage fin et ses mèches de cheveux noir tirant vers le gris partant dans tous le sens. Pour une fois qu’il troquait son habituel survêt' délavé, le résultat était plutôt satisfaisant…

Mathieu et Alex s’étaient rencontrés durant l’année de Seconde, alors que le jeune homme débarquait à peine au lycée. Il l’avait rapidement pris sous son aile et les deux adolescents avaient fini par s’apprécier, malgré leurs différences évidentes. En effet si Mathieu était plutôt du genre réservé et timide, qui n’aimait pas beaucoup s’afficher ; Alex était au contraire le type de garçon à vouloir sans cesse se faire remarquer, pas toujours de la bonne façon d’ailleurs. Il était déjà sorti avec plusieurs filles depuis le début de l’année et, bien que Mathieu n’appréciait pas beaucoup sa façon d’agir avec ces dernières ni les récits pour le moins « crus » de ses exploits avec elle, il devait bien reconnaitre que le jeune homme était doué pour aborder les filles.

« Tu devrais te lancer », lui avait un jour dit Alex au réfectoire alors que Mathieu venait de faire judicieusement remarquer qu’il n’arriverait jamais à ne serait-ce qu’attirer l’attention d’une demoiselle, « si elle te prend, tant mieux et si elle te jette, tant pis ! Tu ne comptes quand même pas rester puceau jusqu’à la fin du lycée ? ». Mathieu s’était contenté de sourire avant de se replonger dans son assiette, le regard dans le vide. Malgré tout ce qu’ils avaient partagé, il n’arrivait pas à avouer la vérité sur ses penchants, même à son meilleur ami. C’était quelque chose dont il était sûr depuis peu de temps et pour lui il était encore trop tôt pour oser s’assumer en public.

- T’as vu un peu ? Fanfaronna Alex en se tournant rapidement sur lui-même afin de donner à Mathieu une vue d’ensemble, la classe, hein ? En revanche toi, je vois que tu ne t’es pas foulé…

Le jeune homme eu un pauvre sourire. Quel intérêt de se faire beau si c’était pour passer la soirée seul, comme tous les ans ? Non pas qu’il s’en plaignait : le simple fait qu’une fille puisse l’aborder l’aurait gêné plus qu’autre chose, mais il arrivait parfois qu’il regrette sa solitude.

- Hey, les garçons !

La voix claire et cristalline les fit se retourner vers sa propriétaire : une jeune fille brune dont quelques mèches colorées tombaient sur les épaules, encadrant son visage un peu rond d’une façon délicate. Ses grands yeux noisette, habituellement obscurcis par une paire de lunettes roses vintage, étaient ce soir-là légèrement maquillés lui conférant un air indéniablement séducteur. Ses lèvres carmins et pulpeuses s’étendaient en un sourire timide qui aurait fait craquer nombre de garçons. Alicia Trenner était réputée pour être une des filles les plus mignonnes du lycée, mais également une des plus farouches en matière de garçons, raison pour laquelle Alex s’était empressé de la faire céder à ses demandes pour la voir enfin à ses pieds. Mathieu ne put s’empêcher d’admirer sa robe d’un mauve très pâle, légèrement plissée et accompagnée d’un voile crénelé transparent qu’elle laissait sensuellement tomber afin de mieux dénuder ses épaules, probablement achetée spécialement pour l’occasion.

Alex s’empressa de l’embrasser devant le jeune homme avant de la prendre par la main, lui lançant un regard charmeur qui la fit rougir sur le coup. Mathieu ne put retenir un froncement de sourcils. D’un certain côté, il plaignait Alicia pour cette relation. Il connaissait trop bien son ami pour savoir que celle-ci ne saurait durer, d’autant plus que le bal l’aiderait forcément à trouver une autre adolescente à conquérir. Telle était la nature de son meilleur ami : celle d’un éternel dragueur insatisfait, toujours en quête d’une nouvelle fille à soumettre à ses charmes. Un véritable Don Juan des temps modernes. D’ailleurs, il le soupçonnait de rester avec la jeune fille uniquement pour le sexe, et rien de plus.

Alicia lui envoya un magnifique sourire en guise de salut auquel il répondit de façon crispée. Il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir coupable en la voyant aussi heureuse au bras d’Alex. Sa raison lui criait de la prévenir avant qu’il ne soit trop tard, mais c’était son ami après tout… Comment aurait-il pu le trahir ?

Quelques minutes plus tard, la bande de mecs un peu rebelles avec qui trainait Alex se joignit au groupe, ne manquant pas au passage de se moquer plus ou moins gentiment d’Alicia et de Mathieu, comme à leur habitude. L’heure tournant, tous se dirigèrent finalement vers le gymnase, déjà éclairé par les lumières de la fête et dont la musique leur parvenait malgré la distance, rebondissant d’arbre en arbre à travers la cour.

Les conversations allaient bon train et les amis d’Alex partaient parfois dans de bruyants éclats de rire qui avaient le don de taper sur les nerfs de Mathieu, resté à l’écart. Alex était bien trop occupé avec Alicia pour lui prêter attention et les autres mecs n’étaient pas tout à fait le genre de personnes qu’il fréquentait habituellement. Une fois de plus, il ne put retenir la profonde solitude qui l'envahit subitement. Parviendrait-il un jour à rencontrer des personnes qui le comprendraient vraiment ? Qui l’apprécieraient pour ce qu’il était, qui partageraient leurs passions avec lui ? Il en doutait… Il avait dix-sept ans désormais, et l’époque où il croyait encore à l’amitié et à l’amour tels qu’ils étaient décrits dans les livres était révolue depuis bien longtemps. Énervé, il se força à se vider l’esprit en se focalisant sur les rumeurs de la fête, trainant des pieds derrière le groupe. Au moins cette soirée lui permettrait de décompresser un peu et d’oublier ses problèmes, ne serait-ce que pour une nuit.

La queue fut plus rapide qu’il ne l’avait escomptée et, après avoir présenté son ticket au pion en charge de la salle de bal, il se retrouva plongé au milieu des lumières colorées, de la musique à plein volume, et des élèves déchainés. Un petit buffet était dressé dans le coin le plus sombre de la pièce, mais curieusement quasiment personne n’avait touché aux boissons gazeuses où aux chips.

« Ils ont probablement déjà du dégotter de l’alcool quelque part… » se dit le jeune homme en clignant des yeux, légèrement désorienté par le changement d’atmosphère. Il eu à peine le temps de voir Alex disparaitre au milieu de la foule, Alicia sur ses talons, avant de se retrouver seul au milieu de la piste, comme à chaque bal. Partout les élèves dansaient et s’amusaient. Certains couples s’embrassaient passionnément sur les quelques chaises disposées contre les fenêtres, tous avaient l’air heureux ! Tous sauf lui en fait.

D’ailleurs, l’excitation éphémère qu’il avait ressentie face à cette soirée venait brusquement de laisser place à une soudaine envie de fuir. Et pour cause : il venait d’apercevoir une personne bien particulière au milieu de la foule. Une personne qui hantait constamment ses pensées sans qu’en plus il ne s’exhibe devant ses yeux. Une personne qu’il aurait préféré ne jamais connaitre tant sa simple vue déchirait son âme en lambeaux et faisait saigner à flots son cœur meurtri. D’un seul coup, c’était comme si le temps s'était arrêté, effaçant progressivement le reste du décor et les sons ambiants pour ne laisser plus place qu’à deux choses. Le battement de son cœur, sourd, rapide, régulier, et lui. Angel Mower. Celui pour qui sa vie avait basculé un an plus tôt.

Ses cheveux sombres dont les mèches rebelles étaient ce jour-là soigneusement plaquées en arrière par du gel rehaussaient sa mâchoire légèrement carrée. Ses épais sourcils lui conférant un air un peu revêche soulignaient ses magnifiques yeux d’un troublant brun tellement clair qu’il en paraissait doré. Ces yeux… Mathieu aurait pu passer des années à les regarder tant leur reflet de soleil liquide enflammait ses sens ! A l’occasion du bal, il avait opté pour une chemise blanche toute simple, suffisamment entrouverte cependant pour mettre en avant ses muscles impressionnants, taillés par sa pratique régulière de toutes sortes de sports de contact. Sans compter son pantalon noir moulant qui lui faisait un beau petit c…

Les ardeurs de Mathieu s'estompèrent vite lorsqu'il aperçut une blondasse peroxydée aux attributs bien trop imposants pour être une simple lycéenne se pendre au bras du fruit de son désir, riant à gorge déployée. Il détourna immédiatement les yeux, saisissant néanmoins au passage le début de baiser sulfureux entre les deux jeunes gens. C’était comme si une pointe lui transperçait le cœur, comme à chaque fois qu’il le voyait avec une fille d’ailleurs. Ou un garçon. Ce qu’il y avait de génial avec sa jalousie irraisonnée, c’était qu’elle s’appliquait aussi bien sur un sexe que sur l’autre !

Depuis qu’il avait fait sa connaissance à son arrivée à l’Institution Ste Bénédicte, le jeune homme l’avait complètement hypnotisé. Ce trouble, il l’avait dans un premier temps attribué à de la jalousie. Après tout, Angel était réputé pour être un des mecs les plus populaires de tout le lycée, comment ne pas l’être quand on était aussi cool et bien foutu que lui ? Mais cette explication vaseuse n’avait pas tardé à se fissurer pour enfin lui ouvrir les yeux, laissant transparaitre la vérité sur ses penchants qu’il avait reniés pendant toutes ces années.

Il en avait passé des nuits blanches à se torturer l’esprit, à se le retourner dans tous les sens avant d’enfin admettre la vérité : il était indéniablement attiré par un garçon. Le jour où il parvint enfin à franchir le pas, à assumer ce qu’il était au plus profond de son être et de son cœur, cette attirance à sens unique -il le savait- avait brusquement évoluée du tout au tout, passant d’une simple fascination à une lancinante obsession. Pour la première fois de sa vie, Mathieu avait expérimenté l’amour, et il avait fallu que cela tombe sur le mec le plus inaccessible qu’il puisse jamais rencontrer !

Très vite, ce sentiment que tous lui décrivaient comme le plus merveilleux au monde depuis sa plus tendre enfance s’était changé en une véritable torture. Torture à laquelle n’arrangeaient rien ses contacts quasi-inexistants avec l’élu de son cœur qui semblait à peine avoir conscience de son existence. En passant en Première, il avait espéré que le fait de se retrouver dans une classe différente que celle du beau jeune homme aux yeux dorés lui permette de passer à autre chose. Loin s’en était fallu puisque la douleur qui lui transperçait le cœur jusque-là à chaque fois qu’il le voyait s’était encore plus accrue. Il ne supportait plus de passer des journées, voir des semaines entières sans le voir n'étaient-ce que quelques minutes.

S’il avait été si pressé de se rendre au bal, c’était en parti à cause du secret espoir de pouvoir enfin profiter de la vision de son ange tombé du ciel pour une soirée entière. Une soirée qu’il s’était naïvement imaginé passer à le dévorer des yeux, pour lui tout seul. Il ne s’était pas douté une seule seconde qu’Angel avait prévu, lui, de passer la soirée en compagnie d’une de ses nombreuses conquêtes étudiantes à forte poitrine.

Toute envie de danser disparue de son esprit, Mathieu se dirigea d’un pas rageur vers la dernière chaise de libre, juste à côté du buffet. S’il y avait bien une chose qui lui faisait plus mal encore que de ne pas voir Angel, c’était de le voir au bras d’une autre que lui ! Intérieurement, il se maudissait pour sa possessivité maladive. Ses sentiments commençaient réellement à friser l’obsession, il en avait peur. Et n’avoir personne pour en parler n’allait certainement pas l’aider à s’en sortir !

- T’es là ! lança brusquement la voix d’Alex dans son dos manquant de le faire sursauter une seconde fois. Il pria pour que ce dernier ne remarque pas son léger rougissement, masqué par la pénombre de la salle, 'y a une ambiance d’enfer ! Tu devrais venir t’éclater au lieu de t’emmerder tout seul comme ça sur ta chaise !

Mathieu se contenta d’un regard froid qui en disait long. La dernière chose qu’il avait envie de faire à cet instant précis, c’était de danser. Cela l’aurait probablement aider à se vider la tête, mais il ne pensait actuellement qu’à se ronger l’esprit jusqu’à la fin du bal. C’était plus fort que lui, à croire qu’il aimait se complaire dans sa douleur au final…

Alex fronça subitement les sourcils et se pencha vers son oreille, jetant de discrets coups d’œil autours de lui histoire de repérer les éventuels pions embusqués dans la salle.

- Kevin et Marc ont apportés de l’alcool si ça te branche, chuchota-t-il si bas que Mathieu du faire un intense effort de concentration pour faire abstraction de la musique ambiante, ils l'ont mis dans les bouteilles d’Ice-Tea !

Le jeune homme eu a peine le temps d’assimiler ce que son ami venait de lui dire que celui-ci retournait déjà rejoindre Alicia qui trépignait d’impatience, laissée seule momentanément par son cavalier.

Mathieu laissa tourner un moment les paroles d’Alex dans sa tête, perdant son regard dans la masse sombre et surexcitée des élèves, ses jambes croisées dédaigneusement sur sa chaise. Presque sans s'en rendre compte, il tendit la main vers le gobelet en plastique le plus proche et y versa le font restant d’une bouteille d’Ice-Tea qui trainait sur le comptoir avant de le vider d’une traite. Il grimaça aussitôt, le goût amer se rependant dans sa bouche comme un poison : c’était beaucoup, beaucoup plus fort que de la bière ça !

Très vite, il se servit un nouveau verre qu’il vida de nouveau tout aussi rapidement, suivi d’un troisième, puis d’un quatrième. Les vapeurs d’alcool commencèrent à lui monter à la tête, embrumant son cerveau, l’enivrant au sens propre comme au sens figuré du terme. Les couleurs des projecteurs lui paraissaient soudain plus vives, ses sensations accentuées. Était-ce lui ou la musique s’était-elle soudain fait plus forte, Raisonnant dans sa tête comme le son lancinant d’un tambour…?

Alors qu’il s’apprêtait à porter à ses lèvres son cinquième verre, des doigts fins aux ongles bariolés de milles couleurs se posèrent sur le gobelet l’empêchant d’aller plus loin. Lentement, un peu hébété, il releva la tête vers la silhouette fine et nerveuse qui venait de se camper devant lui. Malgré son regard embué par l’alcool et l’obscurité ambiante, il pouvait discerner sans peine les sourcils froncés en une expression dédaigneuse de la jeune fille qui lui faisait face.

Assez petite pour ses 18 ans et malgré son visage encore enfantin, Stéphanie Minerve ne manquait pas pour autant d’une certaine force de caractère. C’était en partie la raison pour laquelle elle n’avait quasiment aucun ami, même dans sa classe de Terminale. C’était cette solitude qui l’avait rapprochée de Mathieu dans le courant de l’année, le jour où celui-ci l’avait surprise seule, en train d’écouter la musique de son lecteur MP3, calée sur le rebord d’une des fenêtres du couloir du 1er étage de l’établissement, un vendredi particulièrement pluvieux.

Les deux adolescents s’étaient très vite bien entendus. Lui se sentait constamment à l’écart, incapable de s’intégrer dans un quelconque groupe. Elle s’était volontairement séparée des autres élèves, préférant assumer sa personnalité plutôt que de rentrer dans le moule. C’était ce que Mathieu admirait le plus chez elle : son incroyable personnalité, plus chatoyante et colorée que tout ce qu’il avait eu l’occasion de voir jusqu’à présent. Plus chaleureuse que la plus brûlante des flammes, plus étincelante que les étoiles d’une nuit d’été. Elle était incroyable, s’était-il dit à de nombreuses reprises. Malgré lui, il enviait sa force, sa façon de sourire en serrant les poings devant les piques que lui envoyaient toutes ces idiotes gloussantes qu’elle était forcée de côtoyer tous les jours.

Il regrettait de ne pas pouvoir trainer avec elle plus souvent, cependant Alex était le genre de mec qu’elle ne pouvait pas supporter et il le lui rendait bien, aussi ne pouvait-il passer que quelques rares heures le mardi et le vendredi en sa compagnie. Heures qu’il attendait avec impatience la plupart du temps, tant il se sentait revivre lorsqu'ils parlaient. Avec elle, il était capable d’entrouvrir légèrement cette coque impénétrable dans laquelle il s’était enveloppé depuis de nombreuses années. Avec elle, il avait eu pour la première fois l’impression de pouvoir être celui qu’il voulait.

La robe en lin bleu toute simple qu’elle arborait et sur laquelle tranchait une bande multicolore semblable à un arc-en-ciel soulignait ses courbes d'une façon délicate. Elle avait pour une fois laissé tomber son habituelle couette solitaire pour privilégier un chignon un peu sauvage dans lequel était plantée une fleur en plastique aux pétales vifs. Ses grands yeux pétillants d’un habituel brun étrange tirant sur le violet venaient parfaire ce portrait de couleurs chatoyantes, seulement terni par leur étonnante froideur. Jamais Mathieu ne se rappelait l’avoir vu aussi en colère.

- Je peux savoir à quoi tu joues !? Siffla-t-elle en lui arrachant presque le gobelet des mains avant d’en vider le contenu dans la poubelle la plus proche sous son regard dépité, qu’est-ce qui te prend de te bourrer la gueule pour le bal du lycée !? Ça ne te ressemble pas du tout ça !

Mathieu était déjà trop éméché pour prêter attention aux reproches de Stéphanie, cependant sa voix résonnait de façon désagréable dans sa tête. C’était vraiment très dérangeant, si seulement elle pouvait se taire...

-Tu l’as vu, marmonna-t-il d’une voix pâteuse, fixant son œil vitreux sur un point derrière son interlocutrice, c’est pas une robe qu’elle porte, c’est une ceinture !

Haussant un sourcil, la jeune fille se tourna dans la direction sur laquelle était concentré son vis-à-vis avant de se retourner vers lui, les bras croisés sur sa poitrine.

- C’est la blondasse là-bas qui te fait boire ? Tu me déçois encore plus, je te croyais assez évolué pour ne pas tomber dans le piège de ce genre de pouffe ! 'Faut te ressaisir là !

Mais Mathieu ne l’écoutait plus, focalisé sur ladite blondasse et son partenaire. Enfin, surtout sur son partenaire pour être précis. Son partenaire dont le déhanché sexy au rythme de la musique commençait très sérieusement à l’envouter de plus en plus. Il ne pouvait déjà plus détacher son regard de ses yeux d’or, étincelants au milieu de la foule qui lui paraissait bien terne et bien floue en comparaison. Même Stéphanie n’était plus qu’une voix lointaine et sans importance désormais.

Il s’était levé sans en prendre conscience, écartant la jeune fille sans ménagement de son chemin, avançant en chancelant légèrement vers l’ange aux traits humains au milieu de la piste qui l’obsédait tant, comme obéissant à un mystérieux instinct dicté par l’alcool. Il avait beaucoup trop bu mais il s’en fichait. Stéphanie lui demandait où est-ce qu’il allait comme ça mais peu importait. Désormais une seule chose comptait pour lui : cet être suprême qui emprisonnait ses sens depuis trop longtemps déjà.

Plus il se rapprochait et plus ses yeux de soleil liquide emplissaient tout l’espace, accélérant son cœur comme jamais il n’avait battu. Tout lui paraissait beaucoup plus clair désormais, limpide même ! Il savait exactement ce qu’il avait à faire. La blondasse qui lui obstruait le passage s’éloigna un moment, probablement pour aller chercher un verre de quelque chose pour elle et son cavalier. Parfait, cela allait lui faciliter la tâche... Angel eu a peine le temps de tourner ses magnifiques yeux ambrés vers Mathieu avant que celui-ci ne franchisse les derniers pas les séparant… Lentement, mécaniquement, il penchant ses lêvres vers la bouche sensuelle du jeune homme et... L'embrassa fougueusement !


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J'ai essayé d'arranger le chapitre comme j'ai pu mais c'était pas gagné-gagné vu le fatras de mots incompréhensibles que c'était à l'origine (voilà ce qui arrive quand on accumule trop de retard >_<). Bref, ne me tuez pas à cause du suspens insoutenable que je viens d'instaurer sinon vous ne connaitrez jamais la suite Very Happy !

Il me semble que j'ai oublié quelque chose avec tout ça moi... Ah oui, me coucher à une heure raisonnable Razz ! Je vais donc me coucher en espérant éviter de me lever vers midi comme j'ai tendance à le faire en période de vacances, et je vous dis à demain soir pour la Partie 2 !
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Abby MessagePosté le: Mar 26 Avr 2011 07:41   Sujet du message: Répondre en citant  
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Bonjour !

On connait enfin le passé de Mathieu Razz
Tu as bien décrit la scène en tout cas !
Les sentiments qu'il ressent envers Angel et tout le reste !
Mais bon, le baiser, ça se sentait à plein nez ! C'était trop facile, puisque quelque chose c'était passé ce soir là, c'était forcément ça ^^
J'imagine déjà les réactions des autres, pas bon pour Mathieu ça ...

Bon, en tout cas, Bonne Continuation !

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Adwys MessagePosté le: Mar 26 Avr 2011 17:47   Sujet du message: Répondre en citant  
[Manta]


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Yeah ! Une suite !!

Wouaw ! Math' qui se confie, il n'arrive même pas en parler à son Meilleur Ami ...

Tu sais, moi j'aime bien les Gros Textes Hyper Longs ! xD

Abby : J'imagine également les Réactions des Autres ...

Bonne Continuation et Vivement la Suite ! ;D

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Elrohir MessagePosté le: Mar 26 Avr 2011 21:15   Sujet du message: Répondre en citant  
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hello mejiro-kun
Je vient de lire le tout debut de fan fic ( je lirais la suite demain, si j'ai le temp hein !!! Wink ) bref et je la trouver genial !!!
j'en dirais plus avoir tout lu Razz

a+ & bonne continuation !!!!

*enleve ses lunette & par ce couché*

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Un jour ou j'étais encore LyokôSixteen perdu, Un elfe est venue me chercher et ma renommé Elrohir.
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Mejiro-kun MessagePosté le: Mar 26 Avr 2011 22:18   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Et hop, chose promis chose due, voici la suite et fin du Chapitre 5 de ma fic. C'est plus court forcément mais au moins ça fait moins condensé Laughing ! Voici donc le graaaaaaAAAAAAaaand final (rien que ça) du passé de Mathieu avec la réaction d'Aelita à la clef Razz, en espérant ne pas vous avoir trop déçu sur ce passé largement prévisible comme vous l'avez fait remarquer en général ^^. Encore un chapitre calme en principe après celui-ci et APRES CA on passe aux choses sérieuses Twisted Evil ! Sur ce je vous laisse avec la conclusion du chapitre :

------------------------------------------------------------------------------------------

Chapitre 5 (Parte 2) :
Épisode 104 : le passé de Mathieu_


A cet instant précis, tout s’arrêta pour Mathieu. Il sentit comme une pression se libérer de son estomac duquel une centaine de papillons s’élevèrent soudain, augmentant son rythme cardiaque et chatouillant son bas-ventre. Le contact chaud et doux des lèvres d’Angel était si agréable, jamais il ne s’était senti aussi bien. Il aurait souhaité que cet instant dure pour l’éternité si cela avait été possible.

Cependant, la magie fut bien vite rompue lorsqu’une violente poussée l’envoya s’écraser au sol, sous le regard choqué des élèves environnants qui s’étaient tous écartés d’un bon mètre. Seul Angel se tenait devant lui, haletant de fureur. Son regard si chaleureux d’habitude paraissait subitement si froid, presque métallique. Mathieu avait la tête qui tournait, tout ne lui semblait plus n'être qu’un vague tourbillon de couleurs, de murmures et de lumières. Il sentit soudain quelque chose de gluant sur son visage. Il mit un moment avant d'identifier la substance, hébété : Angel venait littéralement de lui cracher dessus ! Trop choqué pour se relever, il resta à terre, à moitié sonné.

- Putain ! Fit la voix grave et profonde de l'ange aux yeux dorés lui vrillant les tympans, t’as pété un câble ou quoi Scillas !? Je suis pas un sale pédé comme toi, fourres-toi bien ça dans le crâne !!!

Mathieu ne parvint pas à répondre, la tête lui tournait trop, l’élançant douloureusement. Brusquement, il fit la chose la moins classe qu’il puisse faire dans la position dans laquelle il se trouvait, pitoyablement affalé sur le sol. Il vomit.


* * *


Actuellement :

- Woh…

Aelita avait eu la décence de se taire pendant l’ensemble de son récit, écoutant avec déférence Mathieu vider son sac, le regard rivé sur ses Converses dont la couleur violette paraissait presque noire sous l’éclairage du foyer.

Elle avait bien compris qu’un incident de ce genre avait du se produire pour pousser Mathieu à quitter son lycée... Mais l’entendre le lui raconter de lui-même, avec toute la douleur et la souffrance que contenait sa voix, cela avait de quoi remuer n’importe qui.

Prise d’un éclair de génie, Aelita se remémora le portrait que Mathieu avait dessiné lors de leur première rencontre, quelques semaines plus tôt. Voilà donc pourquoi il avait paru si gêné lorsqu’elle l’avait complimenté à son sujet, il s’agissait probablement de ce prénommé Angel. Ainsi même après tout ce temps et ce qui c’était passé le jeune homme pensait toujours à lui… C’était à la fois touchant, et terriblement bouleversant. Ses sentiments et ses aventures amoureuses à elle avait toujours été si simples, jamais elle n’aurait pu imaginer qu’un sentiment aussi merveilleux puisse être aussi douloureux pour quelqu’un d’autre. Elle se promit intérieurement de chérir sa relation avec Jérémie avec plus d’attention que jamais à l’avenir. Elle avait conscience désormais que ce qu’elle vivait avec lui était rare, et qu’elle devait à tout prix le préserver.

- Et après ça… reprit-elle le plus délicatement possible, tentant de ménager au maximum le jeune homme qu’elle sentait sur le point de craquer, j’imagine que ça n’a pas du être facile pour toi, non ? Comment ont réagi tes amis ? Ce Alex, et sa copine ?

Mathieu se passa brièvement la main sur le visage, histoire d’en chasser la lassitude qu’avaient entrainée ces révélations en masse. La suite était encore plus dure à évoquer pour lui que ce baiser avec Angel.

- Je ne me souviens pas vraiment de ce qui s’est passé après avoir vomi, avoua-t-il enfin après un court silence. Autant tout débiter d’un coup : la moindre pause risquait de faire vaciller le peu de motivation qu’il avait pour enfin se confier à quelqu’un, j’ai du réussir à rejoindre l’infirmerie et être ramené chez moi par la suite. Le pire ça a été le lendemain au lycée. Tout le monde me regardait bizarrement. Jusqu’à ce moment-là j’avais réussi à passer plutôt inaperçu. Mais après ça je suis devenu… Je ne sais pas exactement, comme un paria ! Au mieux on évitait de m’adresser la parole, au pire je recevais insultes sur insultes. Même Alex a arrêté de me fréquenter après ça. J’ai essayer de lui expliquer ce que je ressentais par l’intermédiaire d’Alicia mais elle s’est vite esquivé après m’avoir expliqué que mon meilleur ami n’avait pas envie de fréquenter un PD dans mon genre, et qu’elle-même n’était pas très à l’aise avec ça. C’est ce qui m’a le plus blessé je crois… J’ai commencé à vraiment me sentir mal dans ma peau, à me dire qu’au final ils avaient raison : que je n’étais qu’une erreur de la nature ou un truc dans le genre…

Aelita n’en croyait pas ses oreilles. Comment pouvait-on être aussi… Inhumain ? Elle n’arrivait pas à concevoir qu’une amitié puisse être rompue par quelque chose d’aussi futile ! D’ailleurs les sentiments de Mathieu n’avaient rien de futiles au final, ils auraient même du l’aider à se rapprocher de ses amis plutôt que de le séparer d’eux ! Comment ceux-ci avaient-ils pu simplement lui tourner le dos ?

- Ste Bénédicte était une Institution privée, expliqua Mathieu, un pauvre sourire aux lèvres, sentant le trouble d’Aelita, pas mal d’élèves étaient assez pratiquants donc pour eux l’Homosexualité ça représentait un sorte de pêché si j’ai bien compris… D’ailleurs les profs n’aidaient pas à ce niveau-là, et si on ajoute à ça tous les cons homophobes par nature et ceux trop effacés pour réagir, il ne restait plus grand monde de mon côté... Tu vois le genre ?

Aelita hocha silencieusement la tête, caressant machinalement la matière douce et pourpre de son fauteuil. Elle se rendait compte à quel point elle était encore naïve par moments et sur certains points. Les gens n’étaient pas tous aussi tolérants et compréhensifs qu’elle et ses amis l’étaient après tout, elle l’avait bien appris par ses propres moyens durant toutes ces années.

- Vraiment personne ne t’a soutenu ? insista-t-elle, toujours aussi atterrée, son regard d’un vert translucide empli de compassion, un professeur, quelqu’un… ?

- Les professeurs faisaient semblant de ne rien voir, répondit le jeune homme en haussant les épaules, jouant la désinvolture alors que la souffrance transcendait dans ses paroles, pour eux tant que les cours se passaient bien, il n’y avait pas de questions à se poser. D’ailleurs ce n’était pas leur rôle d’intervenir, et je pense que la grande majorité n’en pensait pas moins que les élèves. Il n’y a qu’une seule personne qui m’a défendue au final.

- Stéphanie ? devina Aelita en quittant son canapé pour s’assoir à côté de lui, rompant enfin cette distance pesante qu’ils avaient conservée depuis le début de ses confessions, la fille de Terminale avec qui tu t’entendais bien ?

Mathieu approuva en silence, laissant la jeune fille aux étranges mèches roses prendre place à ses côtés.

- Elle a été la seule à tenter de me comprendre, expliqua-t-il d’une voix blanche toujours sans oser la regarder en face, ses yeux rivés sur la petite table posée devant leur fauteuil, au mépris de ce que pensaient les autres. Elle a toujours agit comme ça d’ailleurs, c’est une de ses plus grandes qualités je pense. Elle m’a aidé à faire face à la haine et à la peur contre laquelle je devais désormais lutter quotidiennement. Elle m’a engueulé au moment où je ne me considérais plus que comme un déchet et m’a réconfortée afin de m’aider à assumer complètement ce que j’étais. Elle m’a guidé vers l’acceptation de moi-même si tu préfères. Mais une amitié, aussi sincère soit-elle, ça ne pouvait pas faire le poids contre toute la haine que me portait l’ensemble du lycée. C’est le jour où je me suis fait tabasser pour la première fois que j’ai fini par jeter l’éponge.

Aelita ne put retenir un haut-le-cœur qui n’échappa pas au jeune homme. Il faisait tout pour ne pas le montrer, mais avouer ce moment d’humiliation lui coûtait. Beaucoup plus qu'il n'aurait voulu l'admettre.

- C’était le groupe de potes d’Angel, se contenta-t-il de poursuivre, répondant à la question muette de l’adolescente, il s’était tenu plutôt à l’écart jusqu’à ce moment-là. J’ai compris trop tard que c’était pour mieux se venger. Je t’épargnerais les détails sordides mais disons que je suis plus ou moins rentré en sang chez moi, démoli autant physiquement que mentalement.

Sa voix vacilla sur ce dernier mot. Cette fois-ci c’était trop pour lui, il était incapable d’aller plus loin dans ses confessions. Sentant les larmes lui monter aux yeux, il se les couvrit de son bras, honteux. C’est alors qu’il sentit une étreinte légère autours de son cou. Douce, chaleureuse, et si agréable. Inconsciemment, il enfouit son visage contre les bras menus passés autours de ses épaules, se laissant bercer par Aelita. Celle-ci colla son nez contre son cou, fermant les yeux à son tour, déversant toute la compassion dont elle était capable dans cette simple étreinte.

- Et c’est à ce moment là que tu as décidé de tout plaquer… ? Continua-t-elle à sa place en murmurant, que tu as décidé de t’inscrire à l’Internat de Kadic ? Tu ne pouvais plus supporter toute la haine de ces gens au lycée ?

Mathieu se contenta de hocher légèrement la tête en signe d’approbation, laissant l’odeur et la douceur d’Aelita l’envahir, apaisant peu à peu sa tristesse et la solitude dans laquelle il s’était réfugié depuis son arrivée à Kadic. Elle comprenait mieux désormais pourquoi il s’était à ce point braqué, pourquoi il tenait à tout prix à se faire discret. Comment parvenir à s’ouvrir au monde de nouveau après une telle expérience ?

La nuit était déjà bien avancée et Sissi n’allait pas tarder à passer pour fermer le foyer mais ils restèrent un long moment assis sur le fauteuil pourpre sous la lumière vacillante des néons, s’étreignant l’un l’autre comme pour mieux panser la plaie de Mathieu. Même lorsqu’ils quittèrent la salle, à moitié chassés par la pimbêche au carré plongeant qui leur lança un regard suspicieux au passage, ils continuèrent à discuter des heures durant, abrités de la fraicheur nocturne par les arbres du parc. En cet instant précis, jamais Mathieu ne s’était senti aussi proche de quelqu’un. Aelita était également sensible à cela : un lien puissant venait de naître entre eux, aussi indescriptible et mystérieux que celui qui les liait, elle à Jérémie et lui à cet Angel, qu’il continuait à aimer malgré tout ce qu’il lui avait fait subir.

Il était tard lorsqu’ils se quittèrent finalement, la tête fourmillant encore de milliers de pensées, mais bien plus sereins que quelques heures plus tôt. Désormais, Mathieu se sentait enfin prêt à prendre un nouveau départ. Maintenant qu’il avait une confidente à qui tout dire quand ça n’allait pas, tout ne pouvait qu’aller en s’améliorant.

* * *


Aelita marchait d’un pas lent le long de la route, à peine éclairée par quelques lampadaires grésillant. La circulation était calme à cette heure de la nuit et son immeuble se dressait déjà au loin, entre les lumières des magasins et des habitations encore allumés. Frissonnante, elle remonta la fermeture éclaire de son blouson afin de se protéger au mieux du froid hivernale agressant sa peau. Délicatement, elle tira son téléphone de sa poche et composant le numéro de son petit ami. Celui-ci décrocha dés la deuxième sonnerie : il devait avoir les yeux rivés sur son portable depuis un bon bout de temps pour être aussi réactif.

- Il n’y a aucune inquiétude à avoir Jérémie, sourit-elle sans répondre à ses questions pressantes, toujours aussi sereine, on a discuté et je te confirme que tout va bien, vraiment…

- …

- Désolée Jérémie mais sur ce coup-là tu vas devoir me faire confiance… Au passage, je t’aime mon amour.

Elle raccrocha sur cette dernière parole, le cœur léger, trottinant presque jusqu’à chez elle, profitant de l’ambiance nocturne qu’elle appréciait tant. Cela lui rappelait sa première ballade en amoureux avec Jérémie, prêt de 4 ans plus tôt, les odeurs comme les sons. Tout lui semblait si différent, si calme la nuit. Son petit-ami ne tenta pas de la rappeler. Il avait appris à comprendre avec le temps que lorsqu’Aelita avait une idée en tête, il était inutile de tenter de l’en faire démordre.

Cette nuit-là, seul Jérémie se tritura les méninges. Sa petite-amie avait beau lui avoir assuré que tout allait bien, il était bien trop pragmatique pour se contenter de si peu ! Il fit semblant de dormir lorsque Mathieu rentra enfin dans sa chambre, mais son esprit cogitait fort. Il attendit que le rai de lumière provenant de la porte entrebâillée cesse de lui agresser les paupières et que le bruit de draps froissés lui confirme que son colocataire venait de se coucher pour enfin oser ouvrir les yeux, fixant sa silhouette recroquevillé sur son lit dans l’obscurité. Au final, il n’avait qu’une seule et unique certitude : les jours à venir promettaient d’être intéressants !


--------------------------------------------------------------------------------

Et VOALA pour les révélations du mardi, TA-DAAAA !!! Mon Dieu, il est pas minuit et je débite déjà des c*nneries sans fond Surprised . C'était court et j'aurais pu me passer de scinder le chapitre en 2, je sais, mais ça rendait mieux sur Word et j'avais la flemme de tout envoyer en une fois surtout mdr ! Bref, normalement avec les vacances le chapitre 6 devrait venir plus tôt que d'habitude mais, comme on dit, il ne faut jurer de rien donc préparez-vous d'avance pour une loooongue et interminable attente XD !

A bientôt (ou pas) donc pour l'entrée dans le vif de l'histoire et bonne nuit pour ceux qui liront ce post au moment où je le posterais justement mdr ! Faudrait aussi que je bosse les horaires soit dit en passant...
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Abby MessagePosté le: Mer 27 Avr 2011 08:32   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Troisième igloo après le café des ours polaires.
Salut !

Bon ben, aucuns doutes sur les réactions des autres, ça ne m'étone pas d'eux (même d'Alex) et au final, il y a qu'une personne qui le soutien ...

Et Jeremy, il m'énerve des fois ! Toujours s'inquiéter pour un rien et dès que quelqu'un tourne un peu autour d'Aelita, il ne peut s'empêcher d'être un gros jaloux possessif !

Bref, Bonne Continuation ^^

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DimIIy MessagePosté le: Mer 27 Avr 2011 12:23   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 23 Oct 2009
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Localisation: Dans mon lit , en train de manger des kinder Bueno !
Nan mais dit moi pas que c'est pas vraie !
Je suis encore en retards ! Et là c'est énorme j'ai manquée 2 chap' ! Toute façon c'est de ta faute ! Soit t'es là soit tu l'es pas faudrait choisir xDD

Ma concsience : Toute façon t'es jamais contente ! T'es une retardataire de nature donc commente et ferme là !

moi: non mais en plus tout le monde du fow' est en vacance à part moi ! C'est déprimant j'ai plus le droit de geeker jusqua pas d'heure et ...*se prends une baffe*

MC : On s'en fout ! Commente et ferme-là !

Bon je commente !

Alors que dire ? Euh oui ! Enfin le passée de ce pauvre Mathieu ( Oui pour le coup c'est pas cool ) est révélé ! Mais je me demande pourquoi personne ne l'a soutenu et ses parents alors ? Ils disent quoi dans tous sa ? Non seulement il se bourre la gueule mais en plus il révéle au grand jour ce qu'il cache au plus profond de lui ! L'alcool fais vraiment faire n'importe quoi !

Vraiment horrible ses amis surtout cette Alex ! Lui qui prétendait être son amie ! Et comment peut on aimer un mec comme son angel là ( en plus sa lui va pas ! xD c'est pas un ange du tout ! ) Qu'il soit dégoûter c'est une chose mais le traiter " de sale pédé" et de lui cracher dessus ...
Je ne comprends pas pourquoi il ne lui arrive rien ! Normalement il me semble que même dans des écoles privée catholique les propos homophobes sont sanctionné ! Enfin c'est surement voulu ! Sa souligne bien l'injustice envers Mathieu et c'est pas plus mal que n'es pas approfondie là dessus !
Dis pour pimenter l'histoire sa serait marrant de refaire intervenir Angel dans l'histoire ( Mouahaha que je suis sadique )

Bon le Jérémy là ! Je ne sait pas ce qu'il prépare ! Enfin si ! J'ai l'impression qu'il va imprimer les mails de Mathieu et qu'il va les refiler a la presse de Kadic ! Surtout que là dans l'histoire c'est le genre du personnage ! Il ne s'est pas gené a fouiller ! Il fera surement le reste !

Vala ! Je crois que j'ai tout dit ! Tu as fait beaucoup moins de répétion cette fois ! Continue dans cette lignée et moi j'attends impatiament même si là va falloir attendre encore un peu !

Bonne continuation Smile

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Merci me98 !!

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Mejiro-kun MessagePosté le: Mer 27 Avr 2011 13:25   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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DimIIy --> Qu'est-ce que tu crois, bien sûr qu'il va ré-intervenir le Angel Twisted Evil. Pour ses parents ben je me suis rendu compte sur la fin du chapitre que je les avais complétement zappés donc au lieu de caler ça au milieu d'une réplique sans aucun sens j'ai préféré réserver ça pour le chapitre suivant ^^.

Pour aimer un mec comme ce Angel ben tu sais ce qu'on dit : l'amour est aveugle ! D'ailleurs j'ai moi même tendance à craquer sur tous les bad boy homophobes au possible mdr (enfin, heureusement j'ai jamais eu de problèmes comme Mathieu dans ma fic ! Je sais me montrer discret quand il le faut donc... ^^).

Merci pour les répétitions, j'ai essayer de m'appliquer cette fois parce qu'il faut bien dire que la première version du chapitre en était truffé XD Comme quoi, une relecture ça peut aider finalement...


Sinon je tenais à signaler que je suis en train d'ESSAYER de dessiner les personnages de Code Lyoko tels que je les vois dans ma fic donc si ça vous intéresse je pourrai les poster ici en même temps qu'un chapitre un de ces jours (par contre je ne garantis absolument pas le résultat vu mes connaissances assez approximatives en dessin mdr !).

A bientôt pour le chapitre 6 centré sur William et Eva - si je n'ai pas une idée de génie entre-temps mdr !
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DimIIy MessagePosté le: Jeu 28 Avr 2011 17:56   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kongre]


Inscrit le: 23 Oct 2009
Messages: 1044
Localisation: Dans mon lit , en train de manger des kinder Bueno !
tu va le faire revenir ?! C'est parfait ! Je vais rigoler un peu ! Et dans la lignée t'as faire revenir Alex et tous le reste de son ancien lycée !
Et là en prime grâce a la collaboration de ce chère Jeremy le secret de Mathieu n'as qu'a être dévoilé au grand jour a ce moment là ! Pendant que Mat' essaiera de réaliser ce qui lui arrive l'Enstein se dira " N'empêche je je suis un gros salaud ! Mais J'aime ça ! "( Bon je vais partir dans un délire pour le moins ...douteux si je continue...)

C'est vraie que tu as bien progressé depuis le début par rapport aux répétitions ! C'est vraie que quand on fais une relecture plus tard on n'a plus du tout le même point de vue !

J'ai hate de voir comment tu va dessiner tous sa !! Moi j'ai déjà essayée mais ils sont encore plus déformé qu'ils ne le sont dans le DA ( Bah quoi c'est pas ma faute si ils ont des grosses tête nom de Dieu ! Surtout Yumi ! Elle, ils ont battu le records ! Remarque y'a Sissi aussi mais je trouve que ça va bien avec son ego sur-dimensionné )

Voila pour ce message monstrueusement inutile ! En espérant que tu posteras vite Wink

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Merci me98 !!

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Mejiro-kun MessagePosté le: Ven 29 Avr 2011 01:16   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 31 Jan 2011
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Mon Dieu ! Mais que vois-je, déjà un nouveau chapitre !? Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Mejiro-kun ?! Surprised

Bon plus sérieusement j'ai essayer de faire vite pour cette fois, histoire de me rattraper par rapport à la dernière fois, j'espère que le contenu ne sera pas pire (si c'est possible) que d'habitude mdr !

DimIIy --> Nooon, j'ai prévu bien plus tordu et sadique pour Mathieu, ses tribulations à Kadic ne font que commencer crois-moi Twisted Evil !!

Pour les dessins j'avoue que les créateurs de la série se sont arrachés pour faire un design tordu XD, perso j'ai jamais réussi à le reproduire comme il faut. Toi encore ça va si j'en juge par rapport à ton image perso (que tu as dessiné je crois, mais je peux me tromper ça m'arrive souvent de dire des c*nneries Razz ), en tout cas cette Yumi-là est vraiment très jolie je trouve Very Happy ! Pour les persos de ma fic j'ai préféré adopter mon propre style ce qui fait qu'on ne les reconnait absolument pas mais bon, ça vaut toujours mieux qu'un truc moche qui se veut ressemblant au style de la série mdr !

Sur ce, place au chapitre 6, enjoy !!! Cool (d'humeur péteuse aujourd'hui).

-------------------------------------------------------------------------

Chapitre 6 :
Episode 105 : Psychanalyse_


Jérémie fulminait. Elle lui avait dit de ne pas s’en faire, donc il n’avait aucune raison de s’inquiéter, c’était certain. Enfin, ça c’était la théorie, en pratique rien n'y faisait : quelque chose coinçait !

- T’as pas envie de tes boulettes ? Parce que je peux t’en soulager si tu veux…

Le jeune homme se força à détourner les yeux de sa petite amie, assise une table plus loin en face de cet abruti qui partageait désormais sa chambre, pour se concentrer sur son interlocuteur. Odd croquait consciencieusement dans sa pomme, le fixant de son regard gris troublant d’un air interrogateur.

- Désolé, se força à sortir Jérémie tout en portant enfin sa fourchette à sa bouche, qui était restée suspendue à mi-chemin entre son plateau et lui depuis une bonne dizaine de minutes, je peux pas m’empêcher de trouver ça suspect !

A son tour, Odd se tourna vers la jeune fille aux cheveux roses et son vis-à-vis, trop pris dans leur discussion pour se rendre compte de l’attention qu’ils suscitaient. C’était indéniable, ils avaient l’air de vraiment bien s’entendre ! Beaucoup plus que deux jours plus tôt en tout cas…

- Je comprends mieux pourquoi tu bouffes avec moi aujourd'hui, ironisa le jeune homme au béret en se retournant vers son ami, je sers de bouche-trou en fait, c’est ça ?

- Je ne sais plus quoi penser, confessa l’adolescent aux lunettes sans pour autant démentir, renonçant à engloutir quoi que ce fût de plus, depuis que je l’ai envoyée lui parler, son attitude a changé du tout au tout ! Elle passe moins de temps avec moi et beaucoup plus avec lui ! Regarde, elle m’a même délaissé pour manger avec lui ce midi ! Alors je ne sais pas de quoi ils ont parlé le soir dernier mais…

- Fait gaffe mon vieux, l’interrompis Odd sans prendre le temps d’avaler le morceau de pomme qu’il venait d’engloutir, tu retombes en mode jaloux-pour-un-rien ! Souviens-toi de comment tu étais au collège quand tu croyais que j’avais des vues sur Aelita !

Jérémie fronça les sourcils, dubitatif. Maintenant qu’il ramenait cette histoire sur le tapis, il se rendait compte qu’il n’en avait toujours pas eu le fin mot… Agacé par sa paranoïa, il chassa cette idée de sa tête d’un geste de la main dans ses mèches blondes, un tic qu’il avait acquis depuis son entrée au lycée. Il avait au moins le bénéfice de l’aider à faire le tri dans sa tête, fourmillant constamment de pensées en tout genre.

Une voix claironnante le tira subitement de ses sombres pensées : une jeune fille au carré plongeant d’un noir de jais et au débardeur rose parfait d’une petite veste couleur crème venait de s’arrêter devant leur table, les fixant de son regard un peu supérieur, son plateau gracieusement tenu entre ses fines mains pâles. Sissi bien sûr, qui cela aurait-il pu être d’autre ?

- C’est suspect hein, vous ne trouvez pas ? Minauda-t-elle en pointant du menton la jeune fille aux étranges mèches roses en train de rire avec le jeune homme aux yeux d’un bleu limpide, pas étonnant que tu te fasses du souci pour elle, Jérémie...

Ledit Jérémie jeta un bref coup d’œil qui en disait long à Odd. Une chose était sûre : les remarques sarcastiques de la jeune fille ne lui avaient pas manqué, loin de là ! Avant même que l’adolescent en violet n’ouvre la bouche pour lui envoyer une réplique cinglante au visage, elle reprit la parole, laissant momentanément tomber son regard malicieux.

- Je ne devrais peut-être pas te dire ça, marmonna-t-elle en arquant les sourcils dans une mou dubitative, mais, l’autre soir, je les ai surpris seuls tous les deux dans le foyer alors que je partais pour le fermer. Je ne sais pas ce qu’ils y faisaient mais je me suis dis que ça t’intéresserait de le savoir… Au fait, classe le béret Odd, c’est à la mode de s’habiller comme un PD ? Ça doit faire plaisir à Eva ça !

- Tu ferais mieux de t’inquiéter pour ton copain, répliqua-t-il avec un sourire carnassier, pour sortir avec quelqu’un comme toi il ne doit pas être hétéro à cent-pour-cent, vu les critères requis…

Au lieu de prendre la mouche, la jeune fille se contenta de lui décocher un sourire flamboyant avant de courir rejoindre le petit ami en question qui l’attendait quelques mètres plus loin, un air interrogateur sur le visage.

- Ça faisait longtemps, fit remarquer Odd, les yeux soudain emplis de nostalgie tout en la regardant s’éloigner à travers le self, je crois qu’elle y a pris autant de plaisir que moi !

Il s’interrompit en croisant le regard troublé de son ami, rivé sur ses mains croisées dans une attitude soucieuse. Odd prit le temps d’avaler ce qu’il avait dans la bouche avant d’intervenir, se rapprochant légèrement de son interlocuteur en s’accoudant sur la table.

- N’écoutes pas ce qu’elle dit ! Affirma-t-il en forçant son vis-à-vis à le regarder, un air sérieux inscrit sur le visage, tu sais comment elle est depuis le collège, toujours à foutre la m*rde partout… Et puis, admettons que ce Mathieu ait effectivement des sentiments pour Aelita, ça ne change rien ! Elle t’aime mon vieux, elle t’aime depuis votre première rencontre il y a -il prit le temps de compter sur ses doigts avant de poursuivre- cinq ans ! Et ce n’est pas un nouveau mec fraichement débarqué au lycée qui va changer quelque chose à ce sentiment ! Et puis après tout, c’est grâce à toi qu’elle est ce qu’elle est aujourd’hui ! Sans toi, jamais elle ne serait sortie du Supercalc…

- Ferme-la !

Jérémie avait brusquement haussé le ton et quelques regards surpris se tournèrent vers lui dans le self avant de s’en désintéresser tout aussi rapidement. Jérémie se détendit légèrement, ils l’avaient échappés belle ! Odd le fixait, décontenancé. Il était rare que son ami s’emporte réellement comme il venait de le faire ! Surprenant son regard, le jeune homme aux lunettes jeta un bref coup d’œil circulaire à la salle avant de s’approcher à son tour de lui, une ride soucieuse barrant son large front.

- On en a déjà parlé Odd, murmura-t-il si bas que le jeune homme en violet du tendre l’oreille pour l’entendre, plus d’allusion à Lyoko et au reste en public ni en privé ! Il faut qu’on tourne la page à ce niveau-là et la meilleure chose à faire pour ça c’est de faire comme si rien ne c’était passé, tu comprends ?

L’espace d’un instant, Jérémie crut surprendre une étincelle dans le regard métallique de son vis-à-vis, une étincelle si froide qu’elle le fit frissonner de peur. Cependant, elle disparue bien vite et le jeune homme au béret se recala sur sa chaise en levant les yeux au ciel dans une attitude équivoque. Jérémie aurait presque pu entendre le « si tu le dis » mental de son ami tant son air dédaigneux en disait long. Il décida cependant de laisser courir, habitué au comportement du jeune homme concernant tout ce qui touchait leur vie passée. Recalant ses lunettes sur son nez aquilin, il tenta de détourner la conversation d’une manœuvre habile, sentant la tension palpable qui commençait à s’établir entre eux deux.

- A part ça, lâcha-t-il machinalement comme s’il venait de discuter de la pluie et du beau temps, comment va Eva ? Toujours ces troubles du sommeil ?

Le regard d’Odd se perdit dans le vide en entendant ces paroles. Cette fois-ci c’était définitif, il avait l’appétit coupé !

- Elle est de plus en plus distante elle aussi, soupira-t-il en retirant momentanément son béret laissant ses mèches blondes enduites de gels repiquer dans tous les sens, et en plus au lit c’est pas terrible en ce moment, donc…

- Je te crois, je te crois ! L’interrompis son ami avec une grimace horrifiée qui lui arracha un demi-sourire sans pour autant parvenir à le dérider, et c’est pour ça qu’elle ne mange pas avec toi aujourd’hui ?

Odd haussa les épaules en signe de dénégation. Elle lui avait simplement dit qu’elle n’avait pas faim et de ne pas l’attendre, et ce juste avant de lui déposer un léger baiser soucieux sur les lèvres.

- J’en sais rien, avoua-t-il en ébouriffant un peu plus ses cheveux dans un geste nerveux, déjà bien en bataille, je crois qu’elle essaye de voir William en ce moment pour lui parler de ses cauchemars, un truc dans le genre…

* * *


William Dunbar s’était rarement senti démuni dans sa vie. Pour ainsi dire, il se considérait même comme quelqu’un de plutôt fort psychologiquement parlant, capable d’endurer et de régler ses problèmes personnels seul et sans sourciller. Cependant, en cet instant précis, assis seul dans le minuscule bureau croulant sous les bouquins de psychologie et d’orientation professionnelle, il devait bien admettre qu’il était loin de se sentir à son aise ! Face à lui se tenait, le menton reposant sur ses longs doigts de pianistes, un homme d’une trentaine d’années dont les vêtements stricts contrastaient avec ses cheveux sombres rejetés en arrière et sa fine moustache.

Xavier De Rhimé, le « X » comme aimaient à l’appeler les élèves, était le nouveau psychopédagogue du lycée, engagé par le directeur, M. Delmas, depuis le début de l’année afin de conseiller et aider les kadiciens dans leur orientation et leurs problèmes personnels.

De lui-même, jamais William n’aurait eu l’idée de venir le consulter, et encore moins pour lui faire part de ses cauchemars récurrents ! Néanmoins la pression que lui mettait ses parents depuis la fin de son année de Seconde avait fini par le pousser dans le bureau du psychologue, sans même qu’il s’en rende compte. Il n’avait même pas pu protester !

Comment aurait-il pu expliquer à ses parents que ce « déboussolage passager » dont ils avaient été témoins tout au long de l’année de Seconde ne venait pas de lui en réalité ? Comment aurait-il pu leur dire que celui qu’ils avaient pris pour leur fils pendant prêt d’une année n’avait été qu’un leurre destiné à masquer son enlèvement par un être dont ils n’étaient même pas capables de soupçonner l’existence ?

Un discret raclement de gorge la ramena à la réalité. Il écarta quelques mèches de ses cheveux bruns de son front afin de mieux faire face au « X ». Non, il avait vécu bien pire. Ce n’était pas un simple psychopédagogue qui allait le déstabiliser.

- Alors M.Dunbar ? Repris l’homme au costar en croisant ses jambes dans une posture qui se voulait désinvolte, nous parlions de vos rêves… Toujours aucune amélioration malgré mes conseils ?

- Aucune, confirma-t-il sombrement en se renfonçant dans son siège inconfortable, se calant du mieux qu’il le put sur sa veste en cuir, ils reviennent toujours chaque nuit, toujours les mêmes…

M. De Rhimé marqua une pause, détaillant l’élève qui lui faisait face. Il était bien bâti et son regard dur ne laissait place à aucune ambigüité concernant sa force mentale. Plus les jours passaient et plus il avait l’intime conviction que cette histoire de « déboussolage » en Seconde et de « cauchemars récurrents » ne tenait pas debout. Un garçon aussi fort et populaire que William Dunbar n’était pas le genre d’adolescent à être sujet à des troubles psychologiques de ce type, et encore moins à se laisser impressionner par de simples cauchemars, pourtant les faits étaient bels et bien là ! Une chose était sûre, il ne parviendrait pas à la faire avouer la vérité aussi facilement, mieux valait essayer une autre approche.

- Si vous acceptiez de me parler de ces rêves, dit-il délicatement en calculant chaque parole, je serais peut-être plus à même de vous guider vers le moyen d’en faire abstraction, vous ne croyez pas ?

William tiqua. Il avait cru réussir jusque là à plus ou moins bien esquiver la question, mais apparemment il s’était trompé sur toute la ligne. Ce Xavier De Rhimé était quelqu’un d’intelligent, il allait devoir ruser…

- Si c’est ce que vous croyez, abdiqua-t-il en baissant légèrement la tête, c’est toujours la même chose au font. Je suis plongé dans le noir complet, et peu à peu je me sens de plus en plus oppressé, comme si un étau se refermait autours de moi. Et en même temps j’ai l’impression que quelque chose de gluant s’insinue lentement à l’intérieur de mon corps, comme pour mieux m’étouffer. C’est à ce moment là que je commence à paniquer et que je me réveille en général…

Il évita soigneusement d’ajouter qu’il savait pertinemment bien à quoi renvoyait cette sensation. Parlez de possession à un psychologue, et vous êtes sûr de finir dans une cellule capitonnée avec une jolie camisole de force. Xavier se gratta le menton, dubitatif. Intérieurement, William pria pour qu’il ne voit pas à travers sa petite omission.

- Je vois, annonça-t-il finalement sans détendre le jeune homme aux cheveux bruns indomptables pour autant, et cette sensation ne s’accompagne jamais d’images ou de sons ? Il s’agit toujours du black-out total ou vous arrive-t-il parfois de ressentir comme des bribes de quelque chose d'autre ? Réfléchissez, le moindre indice peut nous être crucial...

William s’apprêtait à répondre que non lorsqu’un éclair lui traversa l’esprit. Il y avait effectivement quelque chose qui revenait souvent vers la fin, un peu avant qu’il ne se réveille.

- Il y a… Commença-t-il avant de s’interrompre, hésitant.

Devait-il vraiment lui en parler ? Cela risquait de le faire s’aventurer un peu trop loin du côté de la vérité… Malgré cela, le regard encourageant du X finit par venir à bout de ses défenses, rien ne lui empêchait d’omettre certains détails après tout !

- …Yumi ! Acheva-t-il presque à contrecœur, maudissant au passage sa vulnérabilité face à ce type, il y a des fois où je me vois avec elle. On est seul l’un et l’autre en haut d’une falaise. Je lui caresse le visage et puis soudain, je ne sais pas pourquoi mais, je la… Pousse dans le vide.

Il s’interrompit, conscient que ce qu’il venait de dire ne plaidait pas vraiment en sa faveur. D’autant plus que lui savait pertinemment bien que cette scène n’était pas qu’un simple rêve ! Le X resta un moment silencieux, cogitant les nouvelles informations avec intérêt.

- Vous m’avez avoué être amoureux de cette Yumi depuis le collège la dernière fois, n’est-ce pas ? Lâcha-t-il subitement à la grande surprise du jeune homme au jean élimé.

- Euh, oui… hésita-t-il, incapable de voir où le X voulait en venir.
- Mais vous ne sortez avec elle que depuis cette année ?

Il désignait désormais le dernier numéro des Echos de Kadic, reposant en équilibre précaire sur une pile de dossiers sur son bureau, celui sur lequel sa photo s’étalait en grand à côté de celle de sa bien-aimée. Il ne put réprimer un sourire en l’apercevant. Sourire qui n’échappa pas à Xavier De Rhimé qui prit bien soin d’en prendre note sur le dossier du jeune homme. Aucun détail n'était négligeable !

- Bien, affirma-t-il en déposant son stylo sur le peu d’espace qui restait sur sa table, je crois que nous progressons M. Dunbar. Le fait que vous rêviez ainsi de votre actuelle petite amie est un premier point non négligeable.

Le regard incrédule que lui lança William en disait long. Le psychopédagogue se renfrogna, il avait parfois tendance à s’emporter dans ses raisonnements ce qui faisait que les élèves se retrouvaient un peu largués plus souvent qu'il ne l'aurait souhaité.

- Voilà ma théorie, expliqua-t-il en se calant sur son siège (qui avait l’air nettement plus confortable que celui de son patient), cette fille vous obsède depuis longtemps et le fait que, brusquement, vous vous retrouviez aussi proche d’elle alors que rien n’allait dans ce sens jusqu’à présent a probablement du vous surprendre, voir vous perturber. Cela expliquerait votre rêve étrange où vous tentez de vous en « débarrasser ». Ici ce mot n’est pas à prendre au sens figuré mais au sens propre : vous n’êtes peut-être tout simplement pas prêt pour cette relation que vous espérez depuis si longtemps sans vraiment y croire, et votre subconscient se manifeste pour vous le faire comprendre. Cela pourrait également expliquer la sensation d’étouffement dont vous parlez. A votre âge, les sentiments amoureux sont assez délicats à interpréter et à gérer, nombre d’adolescents font des rêves plus étranges que les vôtres à ce niveau, croyez-moi !

William retint de justesse un soupir soulagé. Ainsi le psy venait de lui inventer à lui-même un beau mensonge pour couvrir ce dont il ne pouvait surtout pas parler, il n’allait pas laisser s’échapper sa chance désormais ! Le jeune homme se força à prendre un air songeur, comme si les paroles du X l’avaient atteintes, avant de murmurer un faible « pourquoi pas, vous avez peut-être raison après tout… ». En abondant dans son sens, il se le mettait ainsi dans la poche et évitait plus de questions désagréables auxquelles il ne pourrait pas forcément répondre.

M. De Rhimé, lui, semblait se satisfaire parfaitement de cette explication. Après tout, une histoire d’amour complexe et envahissante sonnait nettement mieux à ses oreilles que cette pseudo-histoire de « déboussolage ».

- Voilà ce que je vous propose, continua-t-il en se levant tout en indiquant la porte à William dans son dos, signe que l’entrevue était terminée, repensez-y à tête reposée et parlez de vos sentiments à Yumi. Vous devriez réussir à mettre les choses au clair entre vous et vos rêves devraient déjà commencer à moins vous tourmentez. N’hésitez pas à m’en parler cependant si vous ne constatiez aucune amélioration.

- Je n’y manquerais pas, affirma-t-il un peu trop brusquement en se saisissant de son sac, déjà sur le perron, bonne journée M. De Rhimé…

Celui-ci lui adressa un dernier sourire avant de fermer la porte derrière lui. William se laissa tomber contre une des colonnes du hall, soupirant de soulagement. Il s’en était plutôt bien tiré cette fois-ci. Il n’empêchait qu’à force de fouiner partout, le X risquait de déterrer ses vieux secrets s’il ne se montrait pas plus prudent. Déjà un peu plus calme, il s’apprêtait à saisir son portable dans le but d’envoyer un message à Yumi lorsqu’une ombre se plaça pile devant lui, lui masquant la lumière du jour. Surpris, il leva la tête vers la jeune fille blonde aux yeux de cristal qui se tenait devant lui, les mains dans le dos.

- Eva, souffla-t-il en rengainant son portable, reconnaissant son visage fin et délicat d’américaine, tu es là depuis longtemps ?

- Suffisamment pour t’entendre débiter toutes ces âneries au X, répliqua-t-elle d’un ton cinglant, son étrange regard clair fixé sur lui, ça fait longtemps que tu fais ce genre de rêves toi aussi ?

Sans répondre, le jeune homme l’écarta d’une seule main, se dirigeant à grands pas vers la sortie, ses chaussures raisonnant contre le marbre du hall de l’Intendance. Eva ne se laissa pas démonter pour autant et lui emboita le pas, furibonde.

- Ne crois pas t’esquiver aussi facilement ! Fulmina-t-elle abandonnant momentanément l’accent français qu’elle se forçait à prendre habituellement, ça fait déjà plusieurs jours que j’essaye de te parler et que tu t’enfuis à chaque fois ! Aujourd'hui tu n’y couperas pas !

- Je ne m’enfuis pas, marmonna-t-il en tournant vers le couloir menant à la sortie, je m’éloigne du X ! On discutera dehors si tu veux…

La jeune américaine prit son mal en patience, trépignant intérieurement malgré tout. Elle n’avait pu saisir que des bribes de la conversation entre William et le X, mais le peu qu’elle avait compris avait suffi à attiser sa curiosité. Plus que jamais elle avait besoin de lui parler, c’était certain.

L’air s’était rafraichit à l’extérieur et, malgré une matinée qui avait laissé présager une journée de Février plus que correcte, de lourds nuages blancs avaient dors et déjà obscurcis le ciel. William ne s’arrêta qu’une fois dans le parc, un maximum de distance mis entre l’Intendance et lui. Eva rangea dans un coin de sa tête l’empressement du jeune homme à échapper au X, avec le temps elle avait appris à conserver tous types d’informations pouvant se révéler utiles pour elle à l’avenir.

- Alors comme ça toi aussi, lança-t-elle enfin ne pouvant se retenir plus longtemps, toi aussi tu ne peux pas l’oublier, hein ?

Silencieux, William détailla la jeune fille qui lui faisait face, le défiant du regard. Malgré le maquillage, il parvenait à apercevoir les cernes sous ses yeux clairs, aussi creusées que les sienne. Yumi lui avait expliqué, à l’époque où il l’avait soutenu suite à sa rupture avec Ulrich, que la jeune fille avait vécu un sort similaire au sien, possédée par l’entité qui avait un jour fait basculer leur vie à tous. Celle dont le nom était désormais devenu tabou pour eux sept. Il y avait quelque chose dans son regard las qui lui rappelait indéniablement ce qu’il était lui-même devenu, suite à cette terrible expérience.

« Elle doit se sentir très seule », réalisa-t-il soudain alors qu’une première goutte de pluie venait s’écraser sur sa joue. Après tout, ils avaient beau avoir vécu la même extraordinaire et terrible aventure avec les autres, seuls eux deux avait un jour ressenti ce sentiment horrible et écrasant, si oppressant qu’ils avaient l’impression de ne plus jamais pouvoir parvenir à immerger de nouveau vers la réalité… Un sentiment littéralement impossible à oublier, marqué au fer rouge dans leur mémoire.

Involontairement, il se surprit à lui décocher un petit sourire complice, teinté de tristesse cependant. A son grand étonnement, elle lui rendit son sourire presque instantanément. Au final ils se comprenaient plus qu’ils ne voulaient bien le laisser paraitre, et ce malgré le fait qu’ils s’étaient à peine fréquentés l’un l’autre. Unis dans la même expérience traumatisante, la même douleur imprégnée à jamais en eux, condamnés à la revivre chaque nuit jusqu’à la fin des temps…

La sonnerie de reprise des cours retentit dans leur dos, résonnant de façon lointaine dans leurs tympans. William jeta un coup d’œil vers le portail de l’Internat, s’attardant vers une forme luisant d’un noir métallisé, se dressant fièrement devant les grilles.

- Ça te dit d’aller faire un tour ? Balança-t-il en indiquant son scooter du pouce, enfilant sa veste en cuir de l’autre main.

- Tu n’as pas cours ? Questionna la jeune fille en lui emboitant de nouveau le pas vers l’appareil, se couvrant la tête comme elle le pouvait, la pluie commençant à redoubler d’intensité.

- Si, sourit-il simplement en lui tendant son casque, qu’il tenait sous le bras depuis le début de la matinée, alors, tu montes ?

Elle le dévisagea, les sourcils arqués dans une expression de surprise. C’était indéniable, ce William avait quelque chose de très différent des autres membres du « groupe », c’était peut-être ce qui l’avait tenu à l’écart d’eux pendant tout ce temps. Il avait ce petit truc en plus, cette audace que les autres n’avaient pas et qui leur manquait cruellement à son sens.

Baissant les bras, elle lui rendit une seconde fois son sourire en enfilant le casque, aussi noir que la bécane du jeune homme si on excluait les flammes fantaisistes peintes à sa surface rutilante. Une petite heure de cours de séchée ne pouvait pas lui faire de mal, se dit-elle !

Elle enjamba la selle du scooter et s’assit derrière le jeune homme, s’agrippant à lui histoire d’éviter de tomber lorsqu’il démarrerait. Elle nota au passage non sans un certain contentement que l’adolescent était particulièrement bien foutu sous son T-shirt, les muscles de son dos très marqués sous sa veste en cuir. Agacée, Eva se força à se concentrer sur une tâche incrustée sur le haut de sa visière, histoire de calmer ses ardeurs. Tous les beaux mecs du monde ne pourraient jamais remplacer SON Odd, aussi semblables à elle fussent-ils.

William démarra en trombe, manquant de désarçonner la jeune fille, fendant la pluie vers une direction inconnue. Très vite, les adolescents se laissèrent griser par la vitesse, les gouttelettes d’eau leur fouettant le visage au passage, le froid traversant leurs vêtements. Ils n’avaient même pas eu à parler pour se comprendre au final, un simple sourire avait suffit… Mais à présent ils allaient parler, parler jusqu’à ce que la nuit tombe, parler jusqu’à ne plus pouvoir rien dire, jusqu’à enfin parvenir à venir à bout de leurs angoisses respectives et de leur terreur commune. C’était certain, le simple fait de discuter entre eux se révèlerait cent fois plus efficace que toutes les séances de psychanalyse possibles avec le X.

* * *


- Je n’arrive toujours pas à comprendre comment tes parents ont pu te laisser endurer tout ça, répéta pour la énième fois la jeune fille aux cheveux roses, transitant avec grâce à travers les couloirs vers la salle d’anglais.

Mathieu suivait difficilement, manquant de rentrer en collision à chaque instant avec le flot constant des élèves tant les couloirs de Kadic étaient étroits.

- Tu sais, répliqua-t-il non sans faire attention aux éventuelles oreilles indiscrètes, ils se fichaient pas mal de savoir ce qu’on me faisait au lycée. Pour eux l’essentiel c’était de dissimuler au mieux la honte d’avoir un fils g…Un fils omme moi, quoi ! Ils ne m’ont jamais critiqué ouvertement, ils n’auraient pas osé, mais leur silence en disait long… En décidant de prendre mes distances en m’inscrivant à l’Internat de Kadic, j’ai senti que je les soulageais d’un poids quelque part…

Aelita ne répondit rien, se contentant de pénétrer dans la salle de classe à l’intérieur de laquelle leur professeure les attendait déjà. Elle se laissa tomber sur une chaise à côté de la fenêtre, réservant la place d’à côté pour son petit ami en y déposant son sac. Pensive, elle suivit Mathieu de ses yeux translucides s’installer quelques rangs plus loin. Il avait vraiment enduré des moments difficiles, c’était presque incroyable qu’il parvienne encore à tenir debout ! A sa place, elle se serait très probablement effondrée depuis bien longtemps déjà. Il n’en avait certes pas l’air, mais le jeune homme était bien plus fort mentalement qu’il n’y paraissait.

Jérémie débarqua quelques secondes plus tard et elle dégagea la place afin de lui permettre de s’installer, non sans le gratifier d’un léger baiser au passage.

- Tu vas bien mon ange ? Questionna-t-elle en le sentant légèrement tendu malgré son habituel air décontracté, elle parvenait à lire dans ses expressions comme dans un livre depuis le temps, si c’est parce que j’ai mangé avec Mathieu ce midi…

- Non non, ça va ! S’empressa-t-il de répondre, gêné qu’elle ait pu lire en lui aussi facilement, j’avoue que j’aimerais bien savoir ce qui te pousse à te montrer aussi amicale avec lui mais je te fais confiance.

L’espace d’un instant, Aelita fut tentée de lui dire la vérité. Cependant elle se ravisa vite, se remémorant sa promesse de n’en parler à personne à Mathieu. Le pauvre avait déjà vécu suffisamment d’expériences traumatisantes sans qu’elle en rajoute… Elle se contenta donc d’un faible sourire rassurant, caressant la main de son bien-aimé au passage qui rougit sur le coup. Cela suffirait à le calmer pour le moment…

La voix puissante de la professeure intima soudain le silence et elle se détacha de lui, achevant de sortir ses affaires. Elle n’aimait pas cacher des choses à son petit ami mais elle aurait encore moins supporté de trahir la confiance de Mathieu, dont elle se sentait plus proche que jamais. Il avait été détruit par ses prétendus amis, c’était à elle de recoller les morceaux désormais…

Sentant son regard dans son dos, le jeune homme se retourna vers elle et elle lui adressa un petit signe discret de la main, sous le regard suspicieux de Jérémie. Mathieu y répondit par un sourire timide avant de se re-concentrer sur le cours. Tous deux ne se doutaient alors pas de ce que cette amitié naissante s’apprêtait à engendrer au sein de l’Internat de Kadic, pour le meilleur comme pour le pire !

* * *


Quelques heures plus tard, dans un petit village du sud de la France :

Angel Mower se savait beau. On le lui avait assez souvent répété dans sa vie et il avait suffisamment eu de succès auprès des filles pour se forger une assez haute opinion de lui-même. Cependant, depuis plus d’un mois désormais, sa réputation parfaite jusqu’à présent était entachée. Il avait embrassé un mec. En réalité, un mec l’avait embrassé pour être précis. Mathieu Scillas, le salopard qui l’avait souillé de l’intérieur le soir de ce fameux bal. Bien entendu, il avait très rapidement réagit : il était hors de question de subir une telle humiliation sans agir pour lui ! Il ne lui avait fallu qu’une parole pour liguer l’ensemble du lycée contre ce Mathieu, le harcelant constamment jusqu’à enfin le pousser à se barrer de son espace vital. Il avait réussi son coup, et en était plutôt fier.

Cependant cet acte n’avait pas plus à tout le monde. Il avait certes rebâti sa réputation auprès de sa bande de potes et des filles gloussantes qui l’entouraient à longueur de journée, cependant certaines personnes s’étaient mise à murmurer dans son dos depuis, n’hésitant pas à critiquer ouvertement ses méthodes. Et la première de toutes ces personnes était Stéphanie Minerve, une petite pimbêche de Terminale L incapable de s’habiller correctement et qui ne trainait jamais avec personne. Depuis le départ de Mathieu, elle s’était mise en tête de lui mener la vie impossible, allant même jusqu’à convaincre sa petite amie de le quitter.

C’était d’ailleurs ce qui le mettait en colère à cet instant précis, le SMS de rupture qu’il venait de recevoir de cette dernière. Au fond il se fichait bien de cette cruche, il saurait bien vite la remplacer, mais qu’une simple fille puisse ainsi influencer directement sa vie privée, ça il ne le supportait pas !

Rageur, il rabattit le clapet de son téléphone avant de le rengainer dans sa poche et de s’adosser contre un des arbres surplombant l’arrêt de bus auquel il se trouvait. La pluie tombait à verse désormais et ce n’était pas son survêt' trop petit pour lui qui allait le protéger. D’un geste, il chassa quelques mèches brunes trempées de ses yeux de soleil liquide, faisant gicler les gouttelettes d’eau au passage. Même dans les gestes les plus banaux possibles, il était indéniablement sexy.

A cause de cette fille, Stéphanie, il avait du s’attarder au lycée ce soir-là pour s’expliquer avec le proviseur sur son attitude et avait raté le passage des bus scolaires ce qui le contraignait à attendre seul sous la pluie l’arrivée de celui de 18h. De plus, le jour commençait à décliner au loin ce qui n’arrangeait rien à son humeur, sans compter qu’il venait d'écoper d’un avertissement et s’était fait remarquer par l’administration de Ste Bénédicte à cause de cette idiote.

Histoire de se calmer, il se fit la réflexion que de toutes manières ce n’était pas quelqu’un comme cette Stéphanie qui allait prêter préjudice à sa réputation. Les gens préféraient toujours suivre le beau gosse populaire plutôt que la fille bizarre et asociale dépourvue d'amis, ce n’était plus qu’une question de temps avant que cette histoire ne soit réglée. Et alors il pourrait se venger d’elle comme il savait si bien le faire…

Tout occupé qu’il était à ruminer ces sombres pensées, il n’entendit pas le bruit de pas feutré se faufiler derrière lui avec souplesse. Ce n’est que lorsque la main froide et gantée s’abattit sur sa bouche, plaquant un mouchoir à l’odeur âcre contre son visage, qu’il se rendit compte de son erreur. Il tenta de se débattre mais la prise de son assaillant étant trop forte, ou bien était-ce sa force qui diminuait ? Tout ne lui semblait plus être qu’un ensemble de tâches floues autours de lui. Il avait beau lutter, son énergie le quittait peu à peu, comme si son agresseur la lui drainait entièrement. Il eu à peine le temps de se demander ce qui lui arrivait qu’il sombrait déjà dans l’inconscience, s’affaissant comme une poupée inanimée.

L’homme jura en le rattrapant, croulant littéralement sous son poids. Il pesait une tonne ! Pourquoi ses patrons n’avaient-ils pas choisi un sujet adepte des jeux vidéos plutôt que des sports de contact !? Prenant bien soin de dissimuler son visage aux caméras de circulation avec l’aide de son long manteau sombre, il traina le corps inconscient d’Angel sur le bord de la route et attendit, anxieux, après avoir pressé une touche sur son téléphone.

A peine une minute plus tard, une voiture aussi sombre que la nuit déboula devant l’arrêt de bus et un autre homme, tout autant dissimulé que le premier, en sorti afin d’aider son comparse à trainer l’adolescent sur la place arrière du véhicule. Une fois la portière refermée et les deux silhouettes noires remontées à bord, celui-ci redémarra et disparu aussi vite qu’il était arrivé ne laissant aucune autre trace derrière lui que les images, inexploitables, enregistrées par les caméras.

Angel était beau, c'était indéniable, mais cela ne l’avait pas empêché de se faire kidnapper sans que personne ne s’en aperçoive…!

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MUAHAHAHAHAHA !!! Comme je le disais on entre enfin dans le vif de l'histoire avec la fin de ce chapitre. Le suivant devrait marquer le retour des allusions à Lyoko et tout ce qui va avec pour notre Mathieu national. J'espère ne pas trop vous avoir déçu avec ce chapitre écrit à deux cent à l'heure et pas vraiment travaillé T.T !

Bon, c'est pas tout ça mais il est déjà deux heures du matin (moi qui pensait avoir tout fait pour pouvoir le publier le plus tôt possible ce chapitre !) donc je vous laisse avec un petit bonus, une illustration d'Aelita telle que je la vois dans ma fic, c'est à dire entre 16/17 ans Very Happy (et en couleur s'il vous plait) ! Je tiens à signaler que mon style de dessin est TRES TRES LOIN de celui de Code Lyoko donc si vous ne la reconnaissez pas sur le coup, c'est normal XD. J'ai également déjà commencé les autres personnages et je pensais essayer d'en publier un par chapitre à partir de maintenant, si cela vous intéresse bien sûr (je vais pas non plus spammer ma propre fanfic !).

Voici donc Aelita New Wave, j'espère qu'elle ne vous décevra pas trop Neutral :

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*Odd Della Robbia* MessagePosté le: Ven 29 Avr 2011 02:59   Sujet du message: Répondre en citant  
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Franchement angel a été un gros bata*d d'aller aussi loin contre mathieu, je me demande s'il y a pas du xana derrière son enlèvement (ou autre chose y étant mêlé).

Par contre je sens qu'Eva s'éloigne de plus en plus d'Odd en faveur de William.

Je verrai bien mathieu et Odd enemble, puisque william va etre avec eva, donc Yumi pourrait se remettre avec Ulrich, Aelita est avec Jérémy, ce qui fait que Odd se retrouverait a nouveau tout seul.

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DimIIy MessagePosté le: Ven 29 Avr 2011 20:08   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Dans mon lit , en train de manger des kinder Bueno !
Bah dis donc ! T'es drolement rapide en ce moment ! C'est bien ! C'est bien on voit que t'as de l'inspiration ! :)

Mais tu dessine merveilleusement bien *___* ! Elle est magnifique ton Aelita ! (Quoi que sa tenue ne va ni avec ses cheveux ni avec sa personalité enfin ce n'est que mon avis xD )

Et la Yumi de mon avatar ce n'est pas du tout moi qui l'ai dessinée mais j'aimerais bien je te l'avoue ! Non je l'ai prise dans la galerie de Nelbsia ! D'ailleur tu devrais y faire un tour ! Elle fais des choses vraiment magnifique!

Pour l'histoire !


HAHAHA Angel a été enlevé ! J'espere qu'il va crever ce petit *bip*
Beau mais surtout con ! ( Le pire c'est que c'est souvent comme ça !)
Je pense que c'est soit Stéphanie Minerve soit Xananounet ! Et je suis sur qu'il va terminer comme l'autre William et comme l'autre Eva ! Possédait par Xana ! Sauf que lui il va se faire bouffer par les monstres à la fin !
:twisted:

Alors là Odd m'as déçu ! Sissi est tout sauf un mec ! Moi j'aurais trouvée autre chose xD ! Mais bon il a pas voulue la brusquer ! Et Jeremy c'est quand qu'il passe a l'action ? Il est long a la détente lui aussi !

Eva je la sens pas ! Je pense qu'elle est encore amoureuse de Odd ! Du moins elle veut s'en persuader mais elle ne reste pas indifférente au charme de ce cher William ! Surtout qu'il ont vécue la même chose ! Et ils se mettent a faire les cons ensemble là à mon avis sa va tisser des liens !

Mathieu semble beaucoup s'attacher a Aelita ! Elle arrivera facilement à le sortir de son trou je ne m'inquiète pas ! (Enfin si l'autre serpent a lunette ne se la ramene pas bien sur !)

Tu as quand même délaissé Ulrich et Yumi ! Surtout Ulrich ! Qu'il est le BG dont toute les nanas sont folle et qu'il se fait Sissi on ne sait pas grand chose lui =/
J'espere que tu approfondira a ce niveau là

Enfin prends ton temps ^^
Bonne chance !

_________________
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Merci me98 !!

Texte by me : Disparition (2eme version de préférence )
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Tenshi MessagePosté le: Ven 06 Mai 2011 17:15   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kankrelat]


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Localisation: Dans un lieu où l'espace et le temps n'exstent pas....
Salut!

J'adore ta fic.

J'espère qu'Angel va morfler! Ce petit prétentieux qui ne tient compte que de sa petite personne.

Pour ce qui est de Yumi et d'Odd je suis presque sûre qu'ils vont se retrouver célibataires.
Je trouve que tu n'en dis pas assez sur Ulrich.

Bonne chance
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Mejiro-kun MessagePosté le: Mer 06 Juil 2011 17:38   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Messages: 200
Bon ben faut croire que je ne serais jamais doué pour les publications régulières Crying or Very sad ! Désolé à tous pour ce Chapitre 7 trèèèèèès très en retard cette fois-ci (je compte même plus dans le but de préservé ma santé mentale... Ce qui ne m'aide pas à poster à temps maintenant que j'y pense... Razz ) !

Enfin bref, l'EAF est derrière moi désormais (j'ai passé mon oral ce matin ce qui fait de moi officiellement un lycéen en VACANCES !) donc je vais tenter de rattraper mon retard du mieux possible, encore pardon pour mon manque de rigueur Crying or Very sad !

En fait j'avais déjà commencé ce chapitre il y a un bail mais les événements se précipitant vers la fin de l'année et la flemme aidant, je n'ai jamais pris le temps d'ajouter les quelques lignes de conclusion manquante ^^' ! Enfin bref, c'est désormais chose faite donc...

DimIIy --> Désolé pour la vanne toute pourrie d'Odd, je n'ai malheureusement pas son humour Laughing

Et pour Ulrich et Yumi effectivement ils sont un peu délaissés pour ce début de fic mais j'ai prévu des trucs pour eux, rassurez-vous Wink. Ulrich n'est toujours pas à l'honneur dans ce nouveau chapitre mais j'ai ajouté une petite scène avec Yumi qui a plus une valeur symbolique qu'autre chose...

Bref, à vous de juger, en espérant ne pas trop vous décevoir même si l'intrigue se mettra vraiment en place dans le chapitre suivant (normalement). Bonne lecture d'ici là et encore désolé pour le retard Wink !

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Chapitre 7 :
Episode 106 : Un mystérieux symbole_


Le soleil hivernal déclinait à l’extérieur nimbant les bâtiments de Kadic d’une teinte ocre dans laquelle il était facile de perdre son regard. C’était ce que Yumi était en train de faire à cet instant précis, ses magnifiques yeux d’ombres chinoises et de velours noir plongés vers l’immensité de la cour de l’internat, dont la terre brunie par la nuit naissante contrastait avec la pâleur des platanes, encore dépourvus de feuilles à cette période de l’année. Insensible à la rumeur des élèves de sa classe et au discours monocorde de son professeur, elle rêvait, sa joue délicate appuyée contre son poing, ses cheveux tombant en cascade contre la vitre au contact glacée par le vent qui soufflait à l’extérieur.

La place à côté d’elle était vide ce jour-ci. Encore une fois. Depuis quelques jours, William saisissait toutes les occasions possibles pour sécher, partant se promener pendant au moins une heure, si ce n’était plus, à bord de son scooter.

Ce n’était pas ce qui inquiétait le plus Yumi, habituée à l’attitude rebelle de son petit-ami, non c’était plutôt la personne avec qui il passait ces heures qu’il aurait du consacrer à ses études. Eva Skinner.

Intérieurement, Yumi se maudissait. Son naturel jaloux et suspicieux avait une fois de plus refait surface, et cela lui faisait peur. Elle savait que William l’aimait, elle savait qu’Eva sortait avec Odd et que c’était probablement la plus longue relation que son ami avait jamais eu avec une fille depuis le collège… Alors pourquoi ressentait-elle cette bile amère au fond de sa gorge à chaque fois qu’elle les apercevait ensemble, lui tranquillement accoudé à son scooter et elle gloussant de bon cœur à ses blagues, de son rire cristallin et trop parfait pour être honnête.

Une énième mèche de cheveux glissa de son front pour lui tomber devant les yeux, la tirant de ses sombres pensées. Agacée, Yumi la cala derrière son oreille d’un geste frustré. Les cheveux longs avaient certains avantages mais qu’est-ce qu’ils pouvaient lui taper sur les nerfs par moment ! Elle envisageait de se les couper de nouveau, comme à l’époque du collège. Voir plus courts encore. Elle n’avait pas vraiment envie de se mettre en valeur en ce moment précis… D’ailleurs, son apparence ne l’avait jamais vraiment intéressée jusqu’à ce fameux jour. Celui où William avait pris son courage a deux mains et l’avait embrassé. Depuis ce jour gravé à jamais dans sa mémoire, un changement s’était opéré en elle. Elle s’était sentie comme libérée d’un poids qui pesait sur sa poitrine depuis trop longtemps. Pour la première fois de sa vie, elle avait eu envie de plaire à quelqu’un. C’était à partir de là qu’elle avait laissé de côté ses vêtements amples et noires, ainsi que sa coupe de cheveux strict pour laisser parler son côté féminin qu’elle avait su taire depuis si longtemps.

C’était curieux, n’avait-elle pu s’empêcher de penser un matin en croisant son reflet dans la glace, même Ulrich, la première personne à lui avoir donné envie de s’ouvrir au monde, alors qu’elle n’était qu’en Quatrième, n’avait jamais entrainé un tel changement en elle. Au moins William n’avait jamais eu peur de lui dire ce qu’il ressentait pour elle au fond de son cœur. Avec lui les choses étaient plus crues, plus simples aussi…

La sonnerie stridente retentit, marquant la fin des cours pour la journée. Le professeur eu a peine le temps de donner l’autorisation de sortir que déjà les élèves de Terminales L se jetaient vers la sortie, soulagés d’en avoir enfin fini avec leur plus longue journée de la semaine. Yumi prit plus de temps, rangeant une à une ses affaires au fond de son sac, une petite besace façon sac-à-main toute simple dont la couleur noire et les motifs en forme de chats rappelaient son ancien look. Elle salua le professeur d’un signe de tête qui la gratifia d’un « Bonnes Vacances » affectueux doublé d’un petit sourire avant de quitter à son tour la salle de classe et de s’adosser contre le chauffage quelques mètres plus loin, dégainant son téléphone en quête du moindre signe de vie de William. Messagerie vide. Il fallait s’en douter…

Le couloir se vida rapidement et elle se retrouva bientôt seule à attendre, lasse, fixant son portable sans le voir. Les Vacances… Elle avait presque oublié que c’était le dernier jour de cours avant le petit break de Février. Cela faisait bien longtemps qu’elle avait perdu cette habitude d’attendre avec fébrilité ces deux semaines de repos bien méritées. Pour elle, ces jours d’inactivité s’apparentaient plus à de la torture qu’autre chose. A part William, elle ne fréquentait personne, n’avait personne avec qui sortir, rien à faire de son temps libre… La vie lui paraissait si morne, si triste en dehors du lycée. D’ailleurs elle passait plus de temps plongée dans ses bouquins et dans ses notes qu’à se détendre pendant les vacances. Cela valait toujours mieux que d’entendre les remontrances de ses parents quant à son dernier bulletin où bien les remarques sarcastiques de son frère Hiroki, un adolescent accro aux jeux en ligne, actuellement en Quatrième à Kadic lui aussi. Si elle parvenait plus ou moins à l’éviter pendant les cours, chez elle c’était une autre paire de manche ! Être la grande sœur d’un collégien en pleine effervescence pouvait se révéler vraiment néfaste pour les nerfs par moment…

- Hey, on se sent seule peut-être ?

Elle sursauta avant de reconnaitre le timbre de voix grave du jeune homme qui s’était glissé devant elle sans même qu’elle s’en rende compte, plongée dans ses pensées comme elle l’était. William s’avança vers elle et lui vola un baiser, aussi tendre et affectueux que les autres. Pourtant, cette fois-ci Yumi n’y répondit pas avec la même ardeur, ni la même passion. Il fronça les sourcils en séparant leurs lèvres, troublé par la soudaine réticence de la jeune fille. Maintenant qu’il faisait attention, elle affichait un air mélancolique qu’il ne lui avait que rarement vu, comme si quelque chose la tourmentait. Histoire de la rassurer, il se risqua à passer ses bras autours de ses hanches, quémandant son affection. La jeune japonaise se laissa faire, sans pour autant répondre à son amour. Cette fois-ci c’était certain, quelque chose n’allait pas…

- 'Y a un problème mon ange ? Questionna-t-il en lui caressant ses longs cheveux aux reflets bleutés, tu as l’air… Absente ?

Yumi ne répondit pas, se contentant de prendre bien soin de ne pas croiser leur regard. William se détacha d’elle pour lui faire face, cette fois-ci réellement inquiet. D’ordinaire, lorsqu’elle était en colère contre lui, elle lui lançait un de ses regards noirs dont elle avait le secret et qui était capable de paralyser sur place même le plus téméraire des adversaires, mais là… Non, là elle semblait tout bonnement l’éviter, comme pour fuir la confrontation ! Hors, la fuite ne faisait en aucun cas partie des attributions de Yumi.

- C’est rien Willy, soupira-t-elle enfin, repoussant une nouvelle mèche de cheveux derrière son oreille, ce n’est pas contre toi ! Je suis juste…En colère contre moi-même !

- Qu’est-ce que tu veux dire ? s’étonna le beau brun ténébreux, plus décontenancé que jamais, tu… ?

- Ça m’énerve, craqua la jeune fille en se décollant enfin du radiateur, ses longs cheveux soyeux virevoltant derrière elle, j’ai beau essayer de faire abstraction de tout ça, je n’y arrive pas ! Je recommence comme avec Ulrich alors que je ne devrais pas… Mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’en empêcher !

William resta interdit quelques secondes avant qu’une lueur de compréhension ne vienne subitement traverser son regard.

- Eva, murmura-t-il en croisant les bras sur sa poitrine musclée, tu nous vois souvent trainer ensemble et donc tu te poses des questions, c’est ça… ?

Honteuse, Yumi opina du chef, toujours sans oser lever les yeux vers son bien-aimé. C’était au tour de William de se sentir mal désormais. Depuis qu’ils sortaient ensemble, il avait tout fait pour paraitre fort devant sa petit-amie, dissimulant ses moments de faiblesse derrière un sourire bienveillant, allant même jusqu’à lui cacher ses cauchemars récurrents. Elle avait été suffisamment secouée par sa rupture avec Ulrich et ses anciens amis sans qu’il en rajoute avec ses problèmes personnels, s’était-il justifié à l’époque. Cependant cette force apparente derrière laquelle il se cachait était en train de jouer en sa défaveur. A cause de cela, son couple risquait bien d’être menacé s’il taisait ses peurs sourdes plus longtemps. Mais comment allait-elle réagir s’il lui avouait cela maintenant ? Pourrait-elle mal prendre le fait qu’il lui ait dissimulé des choses depuis des mois ? Peut-être ferait-il mieux de mentir une nouvelle fois…

Un simple regard vers la silhouette fine de la jeune fille suffit à lui chasser cette idée de la tête. Non, il savait probablement mieux que quiconque à quel point un mensonge pouvait être douloureux pour les autres parfois. Il se devait de lui dire la vérité.

- Willy, dis-moi que je me fais des idées, s’empressa d’ajouter Yumi, se trompant sur la signification de son silence prolongé, dis-moi qu’il n’y a rien entre Eva et toi !

- Quoi !? Non, bien sûr que non ! s’emporta son interlocuteur, choqué que sa petite-amie ait pu ne serait-ce qu’envisager sérieusement cette possibilité malgré toutes les preuves d’amour qu’il n’avait eu de cesse de lui apporter depuis le collège, écoute, il faut que je t’avoue quelque chose…

Et il commença à tout lui raconter, parlant de ses cauchemars, de ses longues nuits blanches, de ses angoisses répétées. Ensuite, il embraya sur la pression que lui mettaient ses parents depuis son comportement étrange de l’année de Seconde, sur les séances de psychanalyse qu’il prenait régulièrement avec le X depuis plusieurs mois déjà sans qu’elle n’en ait jamais eu connaissance, prétextant à chaque fois divers motifs plus invraisemblables les uns que les autres. Enfin, il termina sur Eva l’abordant, sur le fait que tous deux vivaient la même chose et que c’était la raison pour laquelle il la délaissait parfois pour s’évader quelques heures avec la jeune américaine, histoire de se soulager un peu.

- Arrêtes ça ! l’interrompit brusquement Yumi d’une voix blanche.

William s’arrêta, surpris. La japonaise avait un teint blême et ses jointures étaient blanches à force de serrer les bords du radiateur de toutes leurs forces. Elle s’était tue pendant toute sa tirade, le laissant se confier par degré petit à petit. Cependant c’était trop d’un coup pour elle cette fois…

- Tu te rends compte de ce que je ressens en ce moment précis !? commença-t-elle à lâcher, bouleversée, renonçant à remettre ses cheveux en place ce qui ajoutait encore à son air perdu, en l’espace d’à peine quelques minutes j’apprends que tu vois un psy depuis des mois à cause de cauchemars récurrents qui t’empêchent de dormir, que tu endures ça depuis bientôt deux ans sans broncher, et surtout qu’au lieu de venir m’en parler tu choisis d’aller te confier à l’autre blondasse d’américaine !? Merde William je croyais qu’on était un couple, je croyais qu’on était plus que ça toi et moi !! Seulement si tu n’arrives même pas à me faire confiance, si tu ne me crois pas assez forte pour te soutenir malgré toutes ces années, comment est-ce que je suis sensée le prendre !?

Elle était à deux doigts de pleurer tant elle se dégoutait en cet instant précis. Elle se dégoutait de ne pas avoir compris plus tôt ce que lui cachait son petit ami et, pire encore, d’avoir été incapable de l’aider, ou même de lui donner la sensation qu'elle était là pour lui ! Elle avait été tellement aveugle qu’il avait même fini par se tourner vers une autre… !

William restait de marbre, lui, incapable de trouver la bonne manière de réagir face à la détresse de sa petite-amie. Au fond de lui-même, il savait qu’il avait eu tord de lui cacher ses problèmes pendant toutes ces années. Mais le mal était fait désormais, et il ne pourrait jamais revenir en arrière pour réparer son erreur.

- Ça recommence… murmura Yumi, la voix cassée d’avoir tant crié, c’est exactement comme avec Ulrich ! Lui aussi ne me disait plus rien à la fin, d’ailleurs il n’a jamais osé m’avouer quoi que ce soit en fin de compte… Au final, vous êtes pareils tous les deux, vous ne comprenez rien à ce que je ressens !

Le jeune homme ténébreux ne pouvait pas voir les yeux magnifiques de sa petite amie sous ses cheveux, mais il aurait juré que des larmes amères s’en écoulaient désormais. Maladroitement, il tenta d’apposer sa main sur sa joue pour la réconforter mais elle le repousse violemment, ses mèches d’un noir de jais virevoltant à cause de la véhémence du geste. Jamais il ne l’avait vu si furieuse.

- Ne me touche pas !!! hurla-t-elle, je ne suis même pas sûre de pouvoir un jour te pardonner alors d’ici-là je ne veux plus avoir affaire à toi, est-ce que c’est clair !?

Et avant même qu’il ait eu le temps de répondre ou de la retenir, elle partit en courant, dévalant l’escalier en mettant de plus en plus de rage dans chaque pas, meurtrie.

William resta interdit, seul au milieu du couloir. Il avait été stupide, à peu prêt aussi stupide qu’Ulrich sur le coup, si ce n’était plus ! Il aurait du savoir depuis le temps que Yumi ne supportait pas de se sentir inutile, et encore moins que les gens chers à son cœur ne lui fasse pas confiance. Il l’avait déçue et maintenant il se décevait lui-même. Pour se défouler, il décocha un violent coup de pied dans le radiateur. Le bruit qui en résultat raisonna à travers tout le couloir, ricochant contre les murs comme pour refléter la douleur du jeune homme. Il ne voulait pas la perdre, pas d’une façon aussi stupide en tous cas !

Effondré, il se laissa glisser le long du mur jusqu’à enfin toucher le sol, la tête entre les mains, bourdonnante et douloureuse. Il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen de se faire pardonner… Et connaissant sa petite amie et son caractère rancunier, c’était loin d’être gagné !

* * *


- Ça vous dit de sortir ce soir ? fit la voix claironnante d’Aelita alors qu’elle chargeait son sac sur son épaule, rangeant sa chaise de l’autre main, histoire de décompresser un peu pour une fois !

Mathieu et Jérémie se regardèrent sans un mot avant de retourner leur attention vers la jeune fille aux cheveux roses, aussi incrédule l'un que l'autre.

- Euuh, Aelita ? questionna le jeune homme à la chemise violette en se grattant la nuque, ne sachant pas trop comment aborder le problème, je ne sais pas si tu as remarqué mais entre moi et ton copain c’est un peu tendu en ce moment…

Aelita tourna la tête vers les deux garçons, un grand sourire aux lèvres. Le type de sourire qui n’inspirait pas confiance à Jérémie : sa petite-amie avait une idée derrière la tête et ils n’allaient pas tarder à en pâtir…

- Justement ! affirma-t-elle en prenant les devants vers la sortie de la salle, ça vous permettra de faire plus amples connaissances et de surmonter (enfin !) vos petits différents sans fondements… Enfin vous partagez la même chambre quand même, c’est sensé créer des liens, non ?

Mathieu prit bien garde à ne pas montrer son rougissement face à l’allusion certes involontaire de la jeune fille. Fort heureusement pour lui, son compagnon de chambre avait d’autres soucis en tête…

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, se contenta-t-il de lâcher froidement, foudroyant le jeune homme de son regard d’océan glacé tout en prenant bien soin d’emmener Aelita à l’écart, mais si tu veux on pourrait sortir ensemble juste tous les deux mon amour, en tête à tête pour une fois… Ça fait un moment qu'on a pas fait ça tous les deux !

Et comme pour appuyer ses propos, il déposa un petit baiser aussi léger qu’un papillon dans son cou. La jeune fille frissonna de plaisir et eu un petit sourire malicieux. Sourire qui ne dura qu’un instant.

- Bien tenté Jérémie, le taquina-t-elle en lui rendant son baiser, mais j’ai vraiment envie que vous enteriez la hache de guerre, je suis sûre que vous pourriez bien vous entendre ! Vous avez surement des tas de points communs !

Silencieux, le jeune homme aux lunettes se retourna vers Mathieu qui attendait sagement, appuyé contre une des colonnes du préau.

- Tu t’y connais en informatique ? lança-t-il simplement lui faisant lever la tête.

- Oui si on ne dépasse pas l’utilisation de ma boîte mail, répondit l'adolescent en se prêtant à son jeu.

- Tu lis des revus scientifiques ?

- Je suis plutôt branché manga…

- Ton style de film préféré, c’est les policiers ?

- Plutôt les comédies romantiques…

- Ta couleur préférée ?

- Le violet.

- Dommage, moi c’est le bleu…

Se retournant vers sa bien-aimée qui observait la scène avec un demi-sourire, mi-amusé mi-agacé par leur manque de bonne volonté, il eu un petit haussement de sourcils qui voulait tout dire.

- Je ne crois qu’on a fait le tour niveau point commun, lâcha-t-il le plus sérieusement du monde, ah non ! J’oubliais le principal…

Faisant volte-face vers Mathieu, il s’approcha de lui, toisé par son air interrogateur, jusqu’à n’être plus séparé du jeune homme que par quelques centimètres. Celui-ci soutint son regard, sans pour autant comprendre où son compagnon de chambre voulait en venir.

- Dernière question minime, susurra-t-il en recalant ses lunettes sur son nez fin, toi aussi tu t’intéresses à Aelita ?

- JÉRÉMIE !

La jeune fille était rouge de colère, ses yeux verts semblant prêt à foudroyer son petit ami sur place. Mathieu, lui, était trop surpris pour réagir, gardant la bouche légèrement entrouverte dans une attitude qui aurait pu être cocasse s’il n’y avait pas eu cette tension évidente entre le petit couple. Jérémie tenta de reprendre contenance, mais à peine les mots étaient-ils sortis de sa bouche qu’il s’était rendu compte de son erreur. Cette fois-ci il était allé trop loin.

De cette grâce terrible qui la caractérisait lorsqu’elle était en colère, l’adolescente aux cheveux roses s’avança vers son petit ami. Elle avait beau être un peu plus petite que lui, elle semblait le dominait de toute sa splendeur, semblant presque irradier de rage. Même Mathieu s’éloigna d’un pas.

- Tu sais quoi ? fulmina-t-elle en plaquant Jérémie contre la colonne d’une main, le forçant à la fixer dans les yeux, tu as raison : oublie l’idée de cette sortie à trois ce soir, je vais y aller seule avec Mathieu, ça te laissera le temps de réfléchir sur ton attitude.

Et avant même de lui laisser l’occasion de réagir, elle attrapa Mathieu par le bras et le tira vers le portail du lycée, s’éloignant avec lui sous le regard désappointé de Jérémie. Désappointement qui fit très vite place à la colère la plus sombre, pour le coup le jeune homme aux lunettes avaient des envies de meurtres… Cet espèce d’abruti en chemise violette qui lui piquait sa copine n’allait pas s’en tirer à si bon compte !

* * *


- Aelita, marmonna Mathieu en se dirigeant vers le portail nimbé d’or par le soleil couchant, quelques mètres derrière la jeune fille en rose, ce n’est pas une bonne idée. Tu ferais mieux de courir le rejoindre avant qu’il ne soit trop tard.

Mais l’adolescente fulminait toujours. Elle savait son petit-ami un peu maladroit par moment, mais à ce point… ! Jamais elle n’avait eu aussi honte de sa vie. Les joues en feu, elle hâta le pas, pressée de mettre un maximum de distance entre elle et Jérémie.

- Oublie-le ! lança-t-elle froidement coupant court à la discussion, ça lui servira de leçon pour une fois… Je n’arrive pas à croire qu’il ait pu sortir une chose pareille !

Mathieu, lui n’avait aucun problème à y croire mais préféra se taire, évitant d’envenimer la situation. Il se sentait un peu comme l’entremetteur venant semer le trouble dans le couple parfait en cet instant précis…

Plongé dans ses pensées, il n’aperçut pas dans un premier temps la silhouette fine campée devant le portail du lycée, qui semblait les attendre avec une certaine impatience, tapotant ses longs ongles bariolés contre ses bras croisés. Ce n’est que lorsque celle-ci émis un petit raclement de gorge discret qu’il se décida à relever la tête.

Ses yeux s’attardèrent dans un premier temps sur les bottes à suspensions noires, puis remontèrent des bas transparents vers la jupe composée d’une superposition de plusieurs pièces de tissus de divers tons rouges. Ils dérivèrent vers le pull noire à col roulé dont les quelques déchirures au niveau des épaules et des manches étaient reliées tantôt par des épingles à nourrices, tantôt par des rubans carmins, puis vers les cheveux bruns à la frange savamment coupée et noués en une seule et unique couette sur le côté droit, maintenue en place par un chouchou orné d’une tête de chat rappelant un manekineko, une de ces statuettes en forme de gros félins que l’on apercevaient parfois devant la devanture de magasins japonais. Enfin, ils s’arrêtèrent sur le visage, légèrement poupin de la jeune fille et dont les grands yeux d’une étrange couleur violette semblaient pétiller de malice.

- Stéphanie… !? articula-t-il enfin, stoppé net, un pied en l’air, dans son avancée vers le portail tandis qu’Aelita fixait la scène avec intérêt, ayant pris place pile entre les deux adolescents, mais qu’est-ce que tu… ?

Il n’eut pas le temps de terminer la phrase que déjà la jeune fille était sur lui, ses bijoux fantaisies scintillants sur son passage à la lumière du soleil couchant. Avant même qu’il n’ait eu le temps de lever sa sacoche pour se protéger ladite Stéphanie avait levé en l’air son propre sac-à-main –noir et couvert de motifs de manga imprimés en négatif à sa surface- avant de l’abattre violemment sur sa tête lui arrachant un cri de douleur. Alors qu’il s’apprêtait à protester, elle le frappa une seconde fois, puis encore une, redoublant d’intensité et ponctuant chaque coup d’un petit « crétin ! » sonore, le tout sous le regard amusé de la jeune fille aux cheveux roses qui ne levait pas le petit doigt pour venir en aide à son ami.

- Aïe ! parvint enfin à lâcher Mathieu en parant un énième coup avec sa sacoche, mais qu’est-ce qui te prend !?

- Espèce d’abruti !!! jura la nouvelle arrivante de plus belle en s’arrêtant subitement, un bras en l’air, son sac prêt à être abattu sur la tête de sa pauvre victime, tu croyais vraiment te barrer de Ste Bénédicte et me laisser toute seule en plan, sans la moindre explication, et t’en tirer comme ça !?

Mathieu resta sans voix. Il avait du mal à discerner avec le soleil dans les yeux mais il lui semblait avoir entraperçu l’espace d’une seconde le reflet d’une larme au creux de l’œil de Stéphanie. Celle-ci laissa brusquement tomber son sac-à-main qui atterrit avec un bruit mat sur le bitume avant de se jeter au cou du jeune homme qui s’écrasa au sol sous son poids, soufflé par ce soudain changement d’attitude.

- Bordel ce que ça fait du bien de te revoir ! siffla-t-elle en le serrant contre elle le plus fort possible, manquant de l’étouffer au passage, tu aurais du me dire que c’était si dur pour toi ! Non, j’aurais du m’en rendre compte toute seule ! C’est ma faute… Tout ça c’est ma faute…

L’adolescent resta immobile un moment, incapable de savoir comment réagir. Puis, brusquement, il lui rendit son étreinte, terrassé par l’afflux de paroles de la jeune fille.

- C’était tout sauf ta faute, murmura-t-il alors qu’Aelita haussait un sourcil derrière eux, surprise par leur relation plus complice qu’elle n’avait cru le comprendre, tu m’as manquée toi aussi… !

C’était la vérité. La revoir lui faisait réaliser à quel point le fait d’avoir quelqu’un à qui parler, avec qui tout partager avait été important dans sa vie. Depuis peu, il avait commencé à éprouver de nouveau ce sentiment avec la petite amie de son compagnon de chambre, mais quelques jours de complicité étaient loin d’égaler une amitié sincère datant de plusieurs mois désormais.

En son cœur, Aelita ne pu s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie à la vue des deux amis se retrouvant avec autant d’effusions d’émotions. Elle croyait compter dans la vie de Mathieu désormais, pourtant il avait suffit que cette Stéphanie débarque pour que celui-ci oublie totalement sa présence. C’était peut-être un effet de son esprit, mais elle avait eu l’impression que le regard si sombre du jeune homme s’était éclairci rien qu’en la voyant... Elle qui s’efforçait d’y ramener la lumière depuis des semaines ! En cet instant précis, elle se sentait parfaitement de trop.

Mathieu du remarquer sa gène puisqu’il repoussa soudain délicatement Stéphanie avant de se relever en s’époussetant, un sourire un peu idiot collé sur le visage.

- J’attends toujours de savoir ce que tu fais là ! s’exclama-t-il avec un petit rire alors que la jeune fille lui tirait la langue dans une attitude taquine, au fait, Stéphanie, je te présente Aelita : une amie du lycée…

Stéphanie se tourna presque aussitôt vers la jeune fille aux cheveux roses et la toisa du regard, s’attardant sur son minishort et son décolleté, comme si elle n’avait pas remarqué sa présence depuis tout à l’heure. Aelita ne pu s’empêcher de se dandiner sur place, légèrement mal à l’aise par l’air curieux de l’adolescente aux yeux d’une étrange couleur. Cette sensation disparut bien vite lorsque celle-ci lui décocha son plus grand sourire auquel elle répondit timidement, se cachant involontairement derrière ses mèches de cheveux.

- Salut ! lança-t-elle de sa voix pleine d’énergie comme si elles s’étaient connues depuis toujours, moi c’est Stéphanie, Stéphanie Minerve ! J’étais au même lycée que Mathieu avant qu’il ne déménage pour ici…

- Je sais, ne put s’empêcher de dire Aelita, mise en confiance par le ton joyeux de sa vis-à-vis, il m’a parlé de ce que tu avais fait pour lui avec cette histoire au bal… Tu comptes beaucoup pour lui je crois !

Mathieu rougit sur le coup face à la taquinerie et Stéphanie, d’abord surprise par le fait que la jeune fille aux yeux d’un vert limpide qui lui faisait face soit au courant pour les histoires de son ami, ne tarda pas à éclater de rire face à la gène du jeune homme.

- Tu as beaucoup de choses à me raconter je crois, sourit-elle enfin, un voile de nostalgie passant devant son visage, ça te dit qu’on sorte un peu ce soir tous les deux ? J’ai vu un Mcdo’ en bas de la rue en arrivant…

- Ce serait génial, approuva Mathieu en lui rendant son sourire avant de soudain se raviser, croisant le regard déçu de la jeune fille aux cheveux roses, enfin, c'est-à-dire… J’avais prévu de sortir avec Aelita ce soir alors je ne sais pas si…

- Ça ira ! affirma l’adolescente sans lui laisser le temps de finir, vous devez avoir des tas de choses à vous dire, je m’en voudrais de gâcher vos retrouvailles ! Ce sera pour une prochaine fois Mathieu.

Le jeune homme eu l’air d’hésiter quelques secondes, mais le coup d’œil rassurant que lui lança Aelita et le sourire rayonnant de Stéphanie vinrent à bout de ses dernières réticences et il ne tarda pas à s’éloigner de nouveau vers le portail de Kadic, accompagné de son amie aux yeux violets cette fois-ci, laissant celle aux yeux verts plantée seule un milieu de la cour, son ombre dessinant des arabesques avec celles des arbres sur le sol brunit par le soleil couchant.

Elle regarda le petit couple s’éloigner en riant, traversant la rue pour bientôt disparaitre à un croisement. Une immense sensation de solitude l’envahie subitement et elle serra machinalement sa veste au niveau de son cœur. Elle venait de jeter Jérémie pour qu’au final Mathieu préfère la compagnie de cette Stéphanie à la sienne… Bien sûr, elle avait laissé, une fois de plus, sa gentillesse légendaire prendre le dessus. Pourtant, pour une fois, elle aurait presque préféré que la part d’égoïsme qui sommeillait en elle ait pris le dessus.

C’était étrange… Pourquoi se sentait-elle si proche de Mathieu alors qu’elle ne le fréquentait que depuis à peine plus d’un mois et n’avait appris à le connaitre vraiment qu’il y avait quelques jours de cela ? En tout cas, il était clair que ce lien si fort qu’elle ressentait n’était pas tout à fait réciproque…

Elle soupira, tentant d’expulser ces sombres pensées de sa tête. Après tout ce n’était qu’un ami comme un autre, et il était normal qu’il veuille passer un peu de temps avec une de ses anciennes connaissances de Ste Bénédicte. Dépitée, Aelita dégaina son portable et, après quelques pressions sur les touches du BlackBerry pourpre, elle sélectionna le numéro de sa mère. Celle-ci décrocha au bout de la deuxième tonalité seulement, preuve qu’elle ne devait pas faire en grand-chose en cet instant précis.

- Allô ma chérie ? fit la voix étrangement déformée d’Anthéa par le combiné, tout va bien ?

- Oui oui, répondit la jeune fille en ignorant l’intonation inquiète qu’avait utilisée sa mère, je voulais juste te prévenir que je rentrerai un peu plus tôt aujourd’hui, je préparerai le repas donc prend ton temps au bar…

L’espace d’un instant, Anthéa sembla sur le point d’ajouter quelque chose. Cependant, elle se reprit bien vite, comprenant que derrière le silence de sa fille, se cachait plus un désir de penser à autre chose qu’une réelle envie de parler.

- Compris, affirma-t-elle, à tout à l’heure mon ange dans ce cas… Je t’aime ma chérie.

Aelita raccrocha sans rien répondre, son regard vert habituellement si pétillant perdu dans l’immensité de la cour, vide à cette heure, de Kadic.

- Je t’aime aussi, maman… murmura-t-elle avec tristesse, avant de fourrer ses mains dans les poches de sa veste et de se diriger à son tour vers la sortie, d’une démarche trainante.

Depuis la fenêtre de sa chambre, Jérémie observait la scène sans parvenir à ôter le petit air satisfait qui s'était incrusté sur son visage depuis quelques minutes. Finalement, les choses s’arrangeaient d’elles-mêmes… Aelita allait être forcée de se désintéresser de ce Mathieu maintenant qu’elle l’avait vu avec cette autre fille !

Satisfait, il roula en arrière sur sa chaise, gagnant son lit avant de s’y laisser glisser, attrapant un bouquin qui reposait sur sa table de chevet d'une main. Avec un peu de chance, tout allait évoluer comme il souhaitait dans les jours à venir et Aelita serait bien obligée de revenir vers lui…

Il ne put retenir un ricanement de contentement avant de s’arrêter, brusquement glacé de stupeur. Une photo venait de glisser de l’interstice entre deux pages, une de ces vieilles bandes de photos que l’on obtenait dans les photomatons. On pouvait y apercevoir une série de clichés représentant deux jeunes enfants, une fille et un garçon, riant à gorge déployée en se taquinant. Le jeune homme au visage rond, à l’air un peu dans la lune, tentait tant bien que mal de garder ses lunettes circulaires sur son nez, semblant nagé dans son pull bleu trop grand pour lui tandis qu’une petite fille aux vêtements d’un autre âge et à la touffe de cheveux roses en bataille tentait de lui ébouriffer ses cheveux blonds peignés d’une façon impeccable. Lui et Aelita au cours de leur année de Quatrième, alors qu’il n’avait encore que 12 ans chacun, le soir de leur première rencontre en chair et en os.

Jérémie ne put s’empêcher de se sentir mal en se revoyant aussi jeune, souriant encore à la vie, si naïf et les yeux pleins de rêves. Leurs liens étaient si purs à l’époque, il se sentait si bien à ses côtés… Cependant, plus leur relation évoluait, et plus il avait l’impression d’avancer dans une voix qui ne lui disait rien qui vaille… Il était devenu jaloux avec le temps, voir même particulièrement possessif, et il savait par expérience que ce n’était pas le type de garçon qu’Aelita pouvait aimer. D’ailleurs, était-il lui-même toujours le garçon dont elle était tombée amoureuse quelques années auparavant ? Il lui arrivait parfois d’en douter… Pourtant, elle restait semblable à elle-même, candide et rayonnante dans sa naïveté, douce et tolérante envers les gens, mêmes lorsqu’ils ne le méritaient pas. Et puis, elle était si belle…

L’espace d’un instant, Jérémie se senti redevenir ce petit garçon qu’il n’était plus, son cœur s’emballant devant l’image de sa belle, si douce et innocente à l’époque. Pourquoi avait-il fallu que les choses changent ? Pourquoi avait-il du changer, lui ?

Toute envie de lire l’ayant quitté, il reposa le livre sur la table avec rage, laissant retomber sa tête sur le coussin. Pensivement, il fit luire la photo décolorée à la lueur de sa lampe de chevet. Il avait changé, c’était indéniable, mais Aelita aussi avait grandit en un sens. Ils avaient tous les deux mûris durant ces quatre dernières années, et pourtant leurs sentiments avaient survécus…

Alors dans ce cas, pourquoi est-ce qu’un simple nouvel élève venait tout remettre en question ?

Il continua à se torturer l’esprit alors que le jour déclinait à l’extérieur. A la fin du week-end, son père viendrait le chercher et lui et Aelita allaient passer une semaine entière dans leur maison de vacances. Il espérait que ce serait l’occasion d’éclaircir les choses entre eux. En tout cas une chose était certaine : il aimait Aelita. Profondément, et ce depuis toujours, il en était convaincu ! Elle était son âme sœur, celle qu’il avait toujours recherchée sans trop savoir pourquoi, l’équation manquante pour compléter sa vie… Il espérait juste qu’elle était consciente de cette vérité comme lui le ressentait chaque jour dans chaque parcelle de son corps, jusqu’à l’intérieur de sa chair et de ses os.

* * *


Yumi reprit momentanément sa respiration avant de replonger sa tête dans le coussin, étouffant un énième cri de rage, ses longs cheveux d’ébène glissant le long de ses épaules et de son dos sur son tatami. Depuis combien de temps était-elle allongée là ? Elle ne le savait même pas… A l’extérieur, la nuit était tombée plongeant sa chambre dans la pénombre. Les lumières des lampadaires projetaient des ombres inquiétantes sur les murs fraichement repeints, grimaçantes chimères qui n’avaient rien de rassurant, entre ses peluches japonaises qu’on aurait cru tout droit sorties d’un des films d’Hayao Miyazaki.

Sa chambre avait à peine changé depuis le collège. Elle était déjà très ordonnée et méticuleuse à l’époque, une attitude qu’elle tenait de ses origines, et cela ne l’avait pas quitté avec le temps. Elle était simplement devenue plus féminine, changeant de penderie afin de contenir ses nouvelles tenues et ajoutant également un ordinateur sur son bureau pour les différents travaux que ses professeurs exigeaient d’elle désormais.

Ses livres étaient soigneusement empilés et rangés dans un coin d’une étagère mais son sac avait été balancé au beau milieu de la pièce, rependant son contenu au sol. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Depuis quelques mois, elle se laissait aller à la moindre émotion, succombant à la tristesse en une fraction de seconde. Elle qui, du temps où elle était au collège, avait toujours réussi à dissimuler ses sentiments, à les enfouir dans un coin de sa tête pour les y laisser se consumer lentement d’eux-mêmes… Elle avait l’impression que ce coin débordait désormais et qu’elle n’avait plus d’autre choix que de laisser tout cela sortir, à moins de vouloir imploser… Même à l’époque où ses parents envisageaient le divorce elle ne se rappelait pas avoir autant souffert. Foutues hormones !

Ce n’était pas tant à William qu’elle en voulait. Bien sûr, elle était en colère qu’il ne lui ait pas parlée de ses problèmes directement et ait préféré aller voir cette Eva plutôt qu’elle, mais d’un autre côté elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Une partie d’elle lui hurlait qu’elle aurait du se montrer plus attentive, comprendre que quelque chose n’allait pas. Mais elle s’était enfermée dans sa propre douleur de sa rupture avec Ulrich et n’avait pas pensé un seul instant au bien-être de la seule personne à s’être soucié d’elle quand elle était au plus bas. Elle avait l’impression d’avoir été une égoïste de première sur ce coup…
Une goutte salée glissa de sa paupière avant de toucher le coussin sur lequel elle était affalée, bientôt suivie par sa jumelle. Allait-elle toujours agir ainsi avec ceux qui la rendaient heureuse ? De façon tellement égoïste et complexe qu’elle en venait finalement à tout gâcher toute seule ?

La tête vrombissante de pensées plus noires et plus tristes les unes que les autres, elle prit à peine garde au tintement de la sonnette qui retentissait dans le hall de sa maison, pas plus qu’elle ne fit attention aux petits pas pressés des pieds menus et déchaussés de sa mère pour aller ouvrir. Ce n’est que lorsque la voix de William raisonna sur le perron qu’elle se redressa brusquement, ses longs cheveux soyeux virevoltant en mèches folles sur le coup. La respiration haletante, elle se releva silencieusement et s’approcha de la porte de sa chambre, l’entrebâillant juste assez pour saisir des bribes de conversation, clignant des yeux à cause de la lumière du couloir. Malgré elle, son cœur s’emballa. Il était tard, pourquoi William venait-il sonner chez elle à une heure pareille… ?

Glissant un pied à l’extérieur, elle s’apprêtait à descendre, piquée par la curiosité lorsqu’elle se ravisa soudain, son regard embué de larmes perdu dans le vide. Avait-elle véritablement envie d’engager une conversation avec lui, ici et maintenant ? Elle n’était pas prête à se montrer aussi démunie, aussi déboussolée face à lui… Lentement, elle fit marche arrière et referma la porte sur son passage, se laissant glisser contre le battant, soupirant face à sa couardise. C’était cela la vérité au final : elle avait peur. Cela allait au-delà de cette simple histoire de cauchemars et de secrets. Elle avait peur d’affronter ses sentiments, peur d’affronter cette relation si étrange et si agréable à la fois. Elle n’avait pas choisi de l’assumer, elle y avait été contrainte et aujourd’hui elle avait peur que tout cela ne vienne briser une nouvelle fois son couple. Elle ne se sentait pas prête à encaisser une seconde rupture ce qui, par extension, produisait une sorte de blocage avec William. Elle n’y arrivait pas… Elle en crevait d’envie, de descendre quatre à quatre pour se jeter au cou du jeune homme et lui demander pardon pour sa conduite un peu plus tôt dans la journée, de lui avouer à quel point elle l’aimait désormais, mais elle s’en savait incapable…

Le claquement de la porte d’entrée refermée la tira de ses songeries, d’autant plus lorsqu’elle entendit le bruit du scooter de son petit-ami redémarrer à l’extérieur, lui parvenant par la fenêtre entrebâillée de sa chambre. Elle n’eut pas le courage de s’en approcher pour le regarder partir. Il n’avait même pas essayé de monter pour la voir ? Pourquoi elle, qui n’avait pas osé descendre, se sentait-elle si triste tout à coup… ? C’était si irrationnel, elle ne comprenait même pas ce qui la mettait dans un état pareil ! Ce n’était qu’une bête histoire de cauchemars après tout !

- Yumi, ma chérie ? Fit la voix d’Akiko Ishiyama à travers la porte. La mère de la jeune fille venait de monter à l’étage sans qu’elle ne s’en rende compte, un jeune homme vient de passer. Il n’a pas voulu entrer mais il a laissé quelque chose pour toi, je le dépose devant ta chambre, d’accord ?

N’obtenant pas de réponse, la femme au foyer aux cheveux courts baissa les bras, habituée à l’attitude revêche de sa fille, et déposa délicatement le petit paquet sur le sol avant de faire demi-tour, descendant de son pas discret les marches de l’escalier tout en se disant que, décidément, ce jeune homme était fort poli en plus d’être beau garçon…

Yumi attendit quelques minutes afin d’être sûre que sa mère ne trainait plus dans les parages avant de glisser sa main dans l’entrebâillement de saisir le paquet, et de le ramener précipitamment vers elle. Elle claqua la porte avec son dos et contempla l’objet, un mélange de suspicion et de curiosité inscrit dans le lac d’encre magnifique de ses yeux. C’était un tout petit paquet de papier kraft, simplement entouré d’un rouleau de ficelle. La marque inscrite sur l’étiquette scotchée sur le dessus ne lui disait rien. Elle hésita. Fallait-il vraiment ouvrir cet emballage ? Elle avait peur de se laisse aller. Peur de succomber à ses sentiments comme cela avait été le cas avec Ulrich. Elle avait tant souffert la première fois… Elle ne voulait pas que cela se reproduise de nouveau !

Cependant, la curiosité ajoutée à la culpabilité qui la rongeait furent les plus forts et elle ne tarda pas à déchirer le papier kraft avec ses ongles, évacuant sa rage et sa tristesse sur l’emballage, le réduisant littéralement en charpie. Une serviette en lin était enroulée autours de ce qui semblait, au contact, être deux sortes de fins bâtons. Aussi délicatement que possible, elle la déroula laissant apparaitre le mystérieux présent. Elle haussa un sourcil en le voyant : il s'agissait de baguettes chinoises. Finement ouvragées, certes, et gravées de minuscules motifs floraux avec la plus grande précision, mais des baguettes quand même ! Qu’est-ce que William avait imaginé en lui offrant cela ?

Surprise, elle se redressa légèrement. C’est alors que glissa de la serviette qu’elle avait calée sous son coude un minuscule billet, plié en quatre, qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’à présent. Lentement, elle en déplia les coins et entreprit de déchiffrer l’écriture malhabile et raturée qu’elle reconnut comme étant celle de William. Il n’y avait que trois phrases. Trois phrases assez banales en fin de compte, mais qui suffirent à faire bondir son cœur en une fraction de seconde :

Ce sont des baguettes pour tes cheveux. Ils sont magnifiques, ne les laissent pas cacher ton merveilleux visage. Je t’aime, pardonne-moi.

William.


Involontairement, Yumi se surprit à humer l’air, s’imprégnant du parfum de son petit ami émanant de la lettre. Elle le reconnaissait bien dans ce cadeau : préférant agir plutôt que de se confondre en vaines excuses et en phrases si longues qu’elles en perdaient leur sens. Un peu le contraire d’Ulrich en fin de compte… D’un certain point de vue, trois mots gribouillés sur une feuille avaient plus de sens que toutes les excuses du monde… Hébétée, Yumi, fixa de nouveau les baguettes au creux de sa main. C’était vraiment du bel ouvrage, elles avaient du lui coûter les yeux de la tête !

Un peu tremblante, elle se força à se lever et à rejoindre -sur la pointe des pieds- la salle de bain jouxtant sa chambre. Elle se campa devant la glace, sans prendre la peine d’allumer la lumière, les vapeurs des produits de beauté de sa mère l’enivrant légèrement, et ramena d’une main experte ses longs cheveux d’un noir de jais épaissi encore par l’obscurité en un chignon tout simple avant d’y planter délicatement les baguettes, de façon à le maintenir en place. La technique était complexe, mais elle s’y était entrainée à l’époque où elle était encore toute petite, prise par une de ces passions enfantines inexplicables qui l'avait bien vite quittée.

Elle se surprit à aimer le résultat : quelques mèches lui tombaient sur le front et derrière la nuque mais cela ne faisait qu’ajouter au charme indéniable que son reflet lui renvoyait. Si William l’avait vu ainsi, il n’aurait pas hésité à dire qu’elle était tout simplement magnifique !

Yumi esquissa un petit sourire, ramenant une mèche qui lui tombait devant l’œil derrière son oreille. C’était vraiment un cadeau génial, son petit-ami avait sans aucun doute un don pour dénicher juste ce qu’il lui fallait ! Délicatement, elle sortit son portable de sa poche qu’elle ralluma, ignorant les dizaines d’appels manqués et de SMS de William. Elle savait ce qu’elle avait à faire…

* * *


William venait d’arriver à Kadic, garant son scooter devant le portail. Il se sentait minable. Minable de n’avoir pas osé monter pour donner son cadeau à Yumi en main propre. Minable pour ne pas lui avoir fait confiance et avouer ses problèmes depuis le début. Minable pour s’être tourné vers une autre au lieu de faire simplement confiance à sa petite-amie. Il n’éprouvait rien pour Eva et n’avait jamais rien tenté avec elle, certes, mais dans son cœur c’était tout comme. Il avait l’impression d’avoir trahi Yumi, de l’avoir blessée comme Ulrich l’aurait fait à l’époque.

Alors qu’il s’affairait à accrocher son antivol à son scooter, il sentit son portable vrombir au fond de la poche de sa veste en cuir. Son cœur rata un battement avant même qu’il n’ait regardé l’écran affichant le nom de l’émetteur du message. Yumi. Cela ne pouvait être qu’elle ! Un peu nerveux, il du s’y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à presser la petite icône déverrouillant son écran tactile, tant ses mains tremblaient. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Jamais il n’avait ressenti une chose pareille pour une fille ! Même le jour où il avait accroché des déclarations d’amour sur tous les murs de son ancien collège lui semblait bien fade en comparaison...

Le message s’afficha : c’était un MMS ne contenant qu’une seule photo, accompagné de quelques lignes. Le cœur de William s’emballa de nouveau en voyant le sourire radieux de sa bien aimé, un peu effacé par le flash de l’appareil photo se réverbérant sur le miroir, ses cheveux magnifiquement noué en un chignon complexe, maintenu en place par ses baguettes. La lueur provenant du flash renvoyait des reflets irisés sur les quelques mèches folles de la jeune japonaise. Elle était sublime.

Non sans fébrilité, il fit défiler la photo avec son doigt pour faire apparaitre le message l’accompagnant. Seules trois petites phrases y étaient inscrites, en échos aux trois phrases de son message à lui :

Plus de secret. Ton cadeau est magnifique. Je t’aime <3


Cette fois-ci le cœur de William venait de dépasser le seuil du nombre de pulsations par minute recommandé pour un être humain. Elle l’aimait. Elle ne lui en voulait plus. Tout à coup, l’obscurité et le froid mordant de la nuit ne lui paraissait plus être que douceur et volupté.

- « Promis, murmura-t-il tout en rédigeant la réponse sur son portable, plus de secret. Je t’aime, c’est toi qui es magnifique avec ça… ».

Léger, il éteignit l’écran de son téléphone et le rengaina dans sa poche, levant les yeux vers l’immensité du ciel nocturne. Il ne s’était jamais vraiment senti l’âme d’un poète mais, en cette occasion, il se serait senti prêt à crier sa joie aux étoiles et à la lune, tant tout lui paraissait plus beau. Elle l’aimait… Rien d’autre n’importait désormais que leurs sentiments respectifs !

* * *


Mathieu fixait les ongles colorés de Stéphanie glissés autours de son verre de Schweppes à l’orange glacé, qu’elle sirotait à petites doses avec l’aide d’une paille. Le soleil s’était couché à l’extérieur et les lumières des lampadaires parvenaient à peine à percer la pénombre qui avait ensevelie la ville sous son poids. Le Kiwi Bleu, le café le plus proche de l’internat Kadic dans lequel ils venaient de s’arrêter, était presque vide à cette heure. Quelques rares clients s’attardaient encore autours du comptoir en étain, preuve de l’ancienneté du bar, ou bavardaient, assis sur les bancs des quelques tables alignées le long de la large baie vitrée qui donnaient sur la rue, entre lesquelles les rares serveurs à être restés défilaient. L’ambiance était chaude et agréable, contrastant avec la majorité des autres cafés de la Ville de la Tour de Fer.

- Alors comme ça tu es venue ici en vacances toute seule ? insista une nouvelle fois Mathieu en repoussant son verre de soda au raisin, incapable d’en avaler une gorgée de plus, j’imagine à peine l’état de nerf dans lequel doivent être tes parents !

- J’ai de la famille ici, répliqua Stéphanie avec un de ses fameux sourire espiègle, je leur ai simplement dit que j’allais passer la semaine chez mon oncle et ça leur a suffi ! Encore heureux que tes parents aient acceptés de me donner ta nouvelle adresse, même si j’ai du employer des arguments massues pour les convaincre…

Mathieu choisit de ne pas s’étendre sur les « arguments massues » en question, il était trop heureux de revoir son amie après tout ce temps pour cela ! Jamais il n’aurait pu croire que Stéphanie serait la seule à lui rester fidèle après l’histoire du bal. Mieux encore, il avait l’impression que toute cette affaire les avait rapprochés…

- Elle a l’air sympa ta copine, embraya Stéphanie comme elle le faisait si bien, se renfonçant sur son siège paresseusement, Ayla c’est ça ?

- Aelita, la corrigea Mathieu avec un demi-sourire, ouais elle est super ! C’est la première à m’accepter comme je suis -à part toi bien sûr- alors tu vois…

Il s’interrompit. Parler de tout cela lui ramenait trop de souvenirs douloureux en mémoire. En silence, Stéphanie aspira une nouvelle gorgée de Schweppes. Un néon se mit à grésiller au dessus d’eux. Une ride préoccupée venait soudain de barrer son front, comme si elle souhaitait lui parler de quelque chose sans oser laisser les mots franchir sa bouche. Une serveuse passa tout prêt de leur table. Elle avait de longs cheveux d’un rose si pâle qu’ils en paraissaient naturels. Mathieu la suivit des yeux, elle lui rappelait un peu Aelita… A quelques dizaines d’années d’écart !

- Mathieu ! lâcha enfin Stéphanie en déposant son verre, vide désormais, une lueur grave qu’il ne lui avait encore jamais vu jusqu’à présent dans son regard, si je suis venu ici c’était pour te voir… Mais aussi parce que j’estime que tu mérites de savoir…

Le jeune homme ressentit subitement un frisson glacé le long de son dos, comme si quelque chose de terrible venait d’arriver. En silence, l’adolescente aux ongles bariolés farfouilla quelques minutes dans son sac avant d’en sortir une pochette plastique, qui semblait contenir une unique feuille, d’apparence très fine. Mathieu parvenait à déchiffrer certain mot à travers le papier, à la lueur des néons : la page semblait dactylographiée. Quel était le lien entre Stéphanie, cette feuille, lui, et ce dont elle souhaitait lui faire part ?

- Voilà, souffla-t-elle après une fraction de seconde d’hésitation, il s’est passé quelque chose au lycée il y a une semaine. Quelque chose dont tu dois être mis au courant…

-Ça concerne Angel ?

Mathieu avait sorti cela d’une traite sans réfléchir. Stéphanie s’interrompit quelques secondes le temps de dévisager son ami. Il avait soudain l’air plus pâle encore que d’habitude, les mains crispées sur ses genoux comme pour tenter d’évacuer son angoisse et elle pouvait presque sentir son cœur s’emballer de l’autre côté de la table qui les séparait. Même après tout ce que ce type lui avait fait subir, il continuait à l’aimer… Avec tristesse, elle approuva d’un signe de tête, dénotant au passage la détresse qui commençait à prendre place dans le bleu des yeux de son vis-à-vis.

- Il a été… Il a été enlevé à la sorti des cours, on ne sait pas où il est passé, la police n’a pas d’indice… On sait juste qu’un homme l’a capturé et emmené dans une voiture à l’arrêt de bus. Je suis désolé, Mathieu.

Le jeune homme avait soudain l’air atterré. C’était comme si, tout à coup, l’univers venait de se fendre sous ses pieds pour s’écrouler littéralement autours de lui. Un énorme vide commença à naitre dans sa poitrine, sa vision s’effaça. Il ne comprenait pas. Comment cela pouvait-il être vrai ? Pourquoi Angel ? Le monde entier semblait soudain avoir perdu toute cohérence dans son esprit.

- Tu… parvins-t-il enfin à lâcher, les yeux rivés sur son verre, incapable de la regarder en face, quoi ? Il a été…Enlevé ? Mais comment ça se fait, je veux dire… ? C’est Angel quoi ! Et la police n’a vraiment aucun indice… ?

Apparemment c’était précisément la question qu’attendait Stéphanie puisque, sans un mot, celle-ci tendit la feuille sous plastique au jeune homme qui la saisit d’une main qu’elle nota un peu tremblante. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi affecté par la nouvelle, mais après tout elle aurait probablement du s’en douter : Mathieu avait toujours été du genre à s’accrocher aux gens désespérément et Angel n’échappait pas à la règle...

Intérieurement, elle enrageait contre ce type qui s’amusait ainsi à torturer son meilleur ami, tordant son cœur jusqu’à le briser en miettes même à des kilomètres de distance. Elle n’avait pu s’empêcher de ressentir comme une pointe de satisfaction en apprenant l’enlèvement du beau jeune homme aux yeux d’or. Après tout, si cela n’avait tenu qu’à elle, il aurait subit un sort bien pire qu’un simple kidnapping… Mais elle savait à quel point ce garçon, aussi étriqué d’esprit fut-il, tenait une place énormément importante dans le cœur de Mathieu et c’était pour cette raison qu’elle s’était finalement résolue à faire le déplacement jusqu’à la Ville de la Tour de Fer pour venir lui parler. Il avait le droit de savoir, lui plus que quiconque…

Pensive, elle contempla son vis-à-vis parcourir les fines lignes dactylographiées de la feuille, ses yeux s’écarquillant de surprise à chaque nouveau mot. Enfin il la reposa sur la table, l’air un peu écœuré, comme si la pochette transparente et son contenu l’avaient foudroyé sur place.

- C’est tout ce que les ravisseurs ont laissé ? questionna-t-il enfin d’une voix blanche au bout d’un moment, une lettre mentionnant que…

- ...Qu’ils ne demandent rien et qu’il est inutile d’espérer revoir Angel un jour, compléta Stéphanie à la place de son ami d’une voix froide, en gros c’est ça oui. La police est aussi perplexe que toi sur ce point. Et ce n’est pas tout !

De ses longs doigts aux ongles affriolants, elle reprit la feuille et pointa un petit symbole vert comme tamponné en bas du document. Mathieu s’approcha pour mieux voir, clignant des yeux afin de chasser les quelques larmes qui commençaient à s’accumuler malgré lui sous ses paupières. Il se sentait ridicule en cet instant précis. Ridicule de se sentir autant concerné par un garçon qui avait ruiné sa vie, mais surtout ridicule de continuer à éprouver les mêmes sentiments malgré les derniers événements qui auraient pourtant du lui servir de leçon ! Son acharnement sentimental avait quelque chose de pitoyable qui le dégoutait profondément...

Le symbole était assez simple, représentant une sorte d’oiseau stylisé inclus dans un cercle émeraude. Il ne lui évoquait aucune marque ou insigne connue et, à en juger par le regard interrogateur que Stéphanie lui lançait par-dessus la feuille, il n’était pas le seul.

- C’est quoi ? demanda-t-il en se renfonçant sur son siège, incapable de regarder la lettre plus longtemps, une mouette ? Un aigle ?

- Je dirais plutôt un phénix… lança la jeune fille après un ultime regard songeur à la marque, toujours est-il que la police n’a réussi à le recouper à aucun organisme connu, ni dans le milieu du crime, ni dans les autres milieux d'ailleurs…

- Comment tu as pu te procurer une copie de cette lettre ? Souligna soudain Mathieu d’un air soupçonneux, je veux dire… La police ne laisse pas ses preuves à porter de tout le monde !

Un éclair de malice traversa subitement le regard de Stéphanie et Mathieu maudit subitement sa curiosité.

- Une copie ? Qui te parle de copie, c’est l’originale là ! Tu te souviens de mon oncle qui travaille dans la police...? Il n’est pas tout à fait au courant que celle que j’ai laissé sur son bureau est une fausse mais bon…

Mathieu décida de s’abstenir de poser plus de questions. Moins il en saurait, mieux il se porterait ! Stéphanie avait une façon d’agir bien à elle et, même si la plupart du temps cela débouchait à des catastrophes en puissance, il lui était reconnaissant cette fois-ci d’avoir pris autant de risque pour lui. En cet instant, il savait qu’il pouvait compter sur elle, quelles que puissent être les circonstances.

- Stéphanie… ?

La jeune fille, qui s’était tournée vers la baie vitrée entre-temps, se re-concentra sur son ami. Il avait la tête baissée et arborait un air triste et mélancolique qui ne lui était guère familier.

- Pardonne-moi… continua-t-il d’une petite voix, pardonne-moi de ne pas t’avoir donné de nouvelles pendant ces deux derniers mois. Je suis désolé…

Elle le contempla un moment de son regard d’acier violet. Il avait peut-être changé de lycée mais il restait le fragile Mathieu Scillas qu’elle avait connu à Ste Bénédicte et qui avait cruellement besoin de son soutien... Un soutien qu'elle était prête à lui apporter, quelles qu'en soient les circonstances !

- N’en parlons plus, soupira-t-elle avec un petit sourire avant de se plonger de nouveau dans la contemplation de la nuit profonde à l’extérieur, à peine percée par les lumières du bar et des rares magasins et appartements encore allumées.

Une étrange pensée lui traversa alors l’esprit : cette ville renfermait des secrets… Des secrets plus sombres encore que la nuit dont elle peinait à percer l’obscurité. Il se dégageait de la Ville de la Tour de Fer une atmosphère dense et profonde qui la mettait mal à l’aise. Oui, elle en avait l’intime conviction désormais, en arrivant ici avec cette lettre elle s’apprêtait à éveiller des secrets qui n’auraient jamais du sortir de l’ombre...

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Et vualaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Après relecture, je me rends compte que le passage entre Yumi et William est particulièrement niais mais je suis d'humeur "fleur bleue" en ce moment il faut me pardonner Crying or Very sad !

Beuref ! A bientôt (du moins, je l'espère !) pour le Chapitre 8 qui devrait réserver une scène avec Ulrich et Sissi cette fois Wink (et promis, il y aura moins de sentimentalisme à deux balles cette fois-ci Smile !

PS : OMG, c'est moi où ce chapitre est vraiment ENORME cette fois O_o ?

EDIT : Hiiiii, j'allais oublier le traditionnel dessin qui va maintenant avec chaque chapitre Surprised ! Cette fois-ci c'est Jérémie qui est à l'honneur (malheureusement mon dessin ne lui ressemble pas vraiment mais bon... Il est sensé être plus âgé et c'est pire avec Odd qui est le suivant sur la liste, alors...) :

Spoiler


'Y aussi une sorte de halo bizarre autour, ça doit être à cause du style de colo' que j'utilise pour les personnages de Code Lyoko qui est un peu bizarre, 'fin bref, j'espère que ce n'est pas trop moche =/ !
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DimIIy MessagePosté le: Jeu 07 Juil 2011 15:28   Sujet du message: Répondre en citant  
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Inscrit le: 23 Oct 2009
Messages: 1044
Localisation: Dans mon lit , en train de manger des kinder Bueno !
Ah bah il était temps ! :D
( Oui je suis à la bourre mais j'ai des circonstances atténuante ...en faite on j'ai rien c'est juste qu'il était tard quand je l'ai lue U_u)

Bref passons à l'histoire :

T'es quand même un sacré sadique toi ! ;p
Non mais tu va arrêté de torturer ce pauvre Matthieu ...? En faite non c'est bien ! Mouahaha !
N'empêche je me demande si l'enlèvement de ce "Angel" n'est pas lié au supercalculateur ! A voir ...
Mais pourquoi s'en prendre à lui ?

Sinon je ne suis pas trop pour le couple Yumi/William
mais je les trouve si mignon ! Et elle , elle en est amoureuse ( c'est rare de voir ça ;D)
Mais il faudrait faire revenir Ulrich pour voir si elle l'a réellement oublié !
D'ailleurs j'aimerais bien avoir de ses nouvelles à celui-là !
Et Sissi aussi tiens xD

Je trouve que tu reprends bien le caractère méfiant et farouche de Jérémy ! D'ailleurs c'est ce trait qui fais de lui le pire des salauds ...
Il est jaloux possessif mais sa ne serait pas dû à un manque de confiance en lui ? Il a peur qu'Aelita le quitte pour quelqu'un de mieux ! Et il fais tout pour empêcher cela . Et c'est à peine si il fait confiance à sa moitié ...

Sinon Aelita aussi tu la reprends bien ! Penser au bonheur des autres avant le sien c'est bien elle !
On sens qu'elle a quand même eu du mal à laisser Matthieu partir avec Stéphanie .
Chez elle , l’égoïsme sa n'existe pas !

J'aime beaucoup tes description sinon ^^

Bon bah j'ai fais le tour ! Je trouve que tu dessine bien franchement ! Mais c'est vraie que pour le coup si tu n'avais pas dis que c'était Jérémy , je ne l'aurai pas reconnue !
En faite on ne retrouve pas son air d'intello ! Et puis je le trouve trop bien habillé pour être le personnage ( je sais pour le coup c'est méchant pour lui x) )

Aller j'attends la suite et j'éspère que sa arrivera plus vite !

Bon courage ;)

_________________
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Merci me98 !!

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