Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
Voici le chapitre 5 !
N'oubliez de poster vos avis.
Spoiler
LYOKO PROJECT
Chapitre 5 : Contrôle Mental :
Yumi, Ulrich, Odd et Aelita patientaient calmement en plein milieu du territoire de la banquise.
-Bon, tu vas peut-être enfin nous expliquer ce qu'on fait sur Lyoko ? » grogna Ulrich comme à son habitude.
-C'est simple : vous allez faire un stage d'entraînement pour vous perfectionner aux techniques de combat dont vous aurez besoin pour vous défendre. » répondit Jeremy. « On va commencer par toi, Aelita ! »
-D'accord. » acquiesça-t-elle de sa voix douce et mélodieuse. « Qu'est ce que je dois faire ? ».
-Je vais te demander d'essayer de modifier la structure de Lyoko, comme tu l'as fait durant la dernière attaque de X.A.N.A. Connecte-toi mentalement au SuperCalculateur et essaye de modifier, par la pensée, le programme architecte du territoire de la banquise pour ériger, disons,...un mur, tiens !
-Je vais essayer...Mais je ne suis pas sûre d'y arriver.
-Je suis convaincu que tu réussiras parfaitement » dit-il d'une voix rassurante. « Concentre-toi au maximum et le contrôle mental devrait faire son œuvre ! ».
La jeune fille referma ses paupières. Rapidement, elle visualisa avec précision ce qu'elle voulait voir apparaître et à quel endroit. Pour s'aider, elle brandit son bras et pointa du doigt le lieu où le mur allait s'ériger. Elle se concentra alors autant qu'elle le pouvait, n'écoutant plus rien, ne regardant plus rien, laissant tous ces sens de côté et ne pensant à rien d'autre qu'à la barrière de glace qu'elle voulait créer. C'est ainsi qu'au bout de quelques secondes seulement, un épais mur blanc se virtualisa devant elle, sous les yeux admiratifs de ses trois nouveaux protecteurs. Elle rouvrit alors les yeux et put contempler son travail accompli, avant de s'écrier avec fierté :
-J'ai réussi !
-Tu vois, je t'avais dit que tu t'en sortirais à merveille ! » la félicita Jeremy. « Il suffisait juste que fasse le vide parfait dans ton esprit pour que toutes tes pensées soit traduites en requêtes informatiques qui seront lues et interprétées par le SuperCalculateur. N'hésite pas à te servir du contrôle mental si tu es attaquée par d'autres robots. »
-C'est compris, Jeremy.
-Bon, maintenant, c'est à toi Odd. Place-toi devant le mur que vient de faire apparaître Aelita, il va te servir de cible.
Le jeune garçon se mit en position à quelques mètres de la façade de glace.
-Comme promis, j'ai trouvé un moyen pour que tu déclenches par toi même la virtualisation et l'envoi des flèches lasers. Il s'agit en fait exactement du même principe que pour Aelita, le contrôle mental, sauf que cette fois-ci, tu dois te concentrer sur tes avant-bras, là où se situent les modules de mise à feu. Allez, assez de théorie, passons à la pratique ! Je te laisse faire !
-D'accord, je vais essayer... » dit-il doucement, déjà entièrement impliqué dans la tâche qui l'incombait.
Il s'immobilisa devant le mur, brandit son bras puis attendit en essayant de penser le plus possible aux flèches lasers. Mais malgré tout les efforts mentaux qu'il produisait, le module de virtualisation ne s'activa pas.
-Je...Je n'y arrive pas, Jeremy ! » annonça-t-il découragé.
-Tu dois sentir les modules, comme si c'étaient de nouveaux organes. Tu n'es plus dans ton corps réel là, ton esprit doit être libre de s'adapter à toutes les particularités de ton avatar. Il faut que tu arrives à récréer les connexions entre ta conscience et les membres de ton corps virtuel. Allez, réessayes.
Une nouvelle fois, il essaya d'atteindre mentalement le module de virtualisation des flèches lasers, en faisant abstraction de tout ce qui l'entourait et en pensant uniquement à ses avant-bras, et cette fois-ci, il ressentit quelque chose d'étrange, quelque chose d'inhabituel et de nouveau.
-Ça y est ! Je ressent quelque chose ! » affirma-t-il fièrement.
-Parfait ! Maintenant, il faut que tu arrives à stimuler le module pour tirer une flèche laser. Penses-y de toutes tes forces, crie-le s'il le faut !
Odd ferma les yeux, serra son bras avec une extrême fermeté puis hurla aussi fort qu'il le pouvait :
-Flèche laser !
A ce moment-là, le module se mit en route et une flèche laser fila, après s'être virtualisée, en direction du mur de glace, qu'elle perfora d'ailleurs comme s'il ne s'agissait que d'un vulgaire morceau de polystyrène.
-Bien joué, Odd ! » s'écria Jeremy satisfait de sa prestation.
Le félin se retourna alors et tira de ses deux bras des flèches lasers dans toutes les directions, dont une qui aurait atteint Ulrich si ce dernier n'avait pas eu le réflexe de se protéger avec son sabre.
-C'est génial ! » cria-t-il plus qu'heureux. « J'ai enfin le contrôle ! Plus rien ne peut m'arrêter ! ».
Son grand moment de folie fut interrompu par Ulrich qu'il commençait à énerver :
-Si, moi je peux si tu n'arrêtes pas de me tirer dessus !
Odd se mit alors à rire avec une allégresse immense, devant les sourires ravis de Yumi, Jeremy et Aelita.
Pour l'instant, tout se passait comme prévu, pensa Jeremy. Son équipe n'aurait désormais plus aucun mal à repousser les éventuelles futures attaques de X.A.N.A et il pourrait se servir de cet argument pour allonger le délai qu'on lui avait accordé pour trouver le moyen d'amener Aelita sur Terre. En effet, ses recherches n'avaient jusque là pas vraiment été très fructueuses. Il savait que si il voulait un jour pouvoir toucher réellement Aelita, de ses propres mains, il allait devoir lui trouver un corps réel. Cependant, l'avatar n'étant pas un être complet mais juste une enveloppe virtuelle qui avait été développée sur Lyoko, il ne pouvait pas la matérialiser dans le monde réel. Ainsi, soit il découvrait quelque part dans le SuperCalculateur un éventuel corps qui pourrait lui appartenir, soit il devrait utiliser un corps de substitution. Et pour l'instant, tout ce qu'il avait, c'était les copies des corps de Yumi, Odd et Ulrich, et si il la mettait dans un d'entre eux, il serait impossible pour elle de vivre une vie normale, car elle devrait rester enfermée dans l'usine, à l'abri des regards. Il avait aussi essayé de transférer son programme conscience dans un autre ordinateur mais aucun n'était assez puissant pour permettre à une intelligence artificielle de vivre à l'intérieur. C'est en menant ce genre de réflexions qu'il aboutissait au mystère de l'existence d'Aelita sur Lyoko. Pourquoi une intelligence artificielle aussi développée ? Un simple robot convenablement accrédité serait parfaitement en mesure de désactiver les tours. De plus, son avatar aurait été beaucoup plus adapté à une évolution sur Lyoko que celui d'une jeune fille frêle et sans défense. A moins que Aelita soit beaucoup plus qu'une intelligence artificielle...Il avait découvert en même temps que le SuperCalculateur, tout le potentiel de ce dernier, dont le plus impressionnant, la virtualisation. Avec elle, la correspondance corps et âme ne signifiait plus rien, cette dernière pouvant être manipulée à volonté. Et c'est sûrement à partir d'une autre conscience que celle d'Aelita avait pu être programmée avec autant de perfection. De même, il n'était pas impossible qu'elle soit elle même une conscience réelle et c'est cette hypothèse qui serait la clé du problème, Jeremy le savait. Si jamais cette intelligence artificielle était en réalité une vraie jeune fille virtualisée dans le passé, il aurait juste à trouver une copie de son corps réel qui était forcément stocké quelque part sur Lyoko. En attendant, il devait confirmer ou non cette hypothèse pour faciliter ses recherches et convaincre les Lyoko Guerriers, dont Ulrich, le plus retissant, à bien vouloir lui accorder plus de temps.
Reprenant le stage d'entraînement, Jeremy déclara d'un ton presque administratif :
-Très bien, Yumi, c'est à toi.
-Bien, qu'est-ce que je dois faire ?
-Tout d'abord, essaye de virtualiser tes éventails toute seule, par la pensée. Fais comme Odd : songes-y très fort et ça devrait marcher.
La jeune japonaise se concentra et c'est au bout d'un court instant que le premier éventail apparu directement dans sa main droite, suivi immédiatement par le deuxième qui arriva dans sa main gauche. Étonnée d'avoir réussie aussi rapidement, elle demanda :
-Ça n'était pas un peu trop...facile ?
-Non et justement, c'est là, la particularité de ton avatar. En fait, j'ai remarqué que ton programme conscience était beaucoup plus étroitement lié à tes armes et même à l'environnement de Lyoko, ce qui fait que le signal de ta pensée est beaucoup plus intense et réactif. Ainsi, si j'ai raison, tu dois pouvoir utiliser à meilleur escient le contrôle mental. De plus, ton esprit semble couplé avec une sorte de moniteur de trajectoire qui gère tes éventails. En d'autre mots, tu sembles capable de télékinésie !
-Vraiment ? » s'écria-t-elle, complètement abasourdie par cette nouvelle.
-Oui...enfin, je crois. Voilà ce qu'on va faire : tu vas lancer un de tes éventails et essayer de faire varier sa trajectoire seulement par la pensée.
Elle s’exécuta aussitôt, projetant avec dextérité l'une de ses armes vers l'horizon. Elle se concentra alors mais même si elle peinait à la faire bouger, tous remarquèrent un détail étrange : l'éventail qui tournait sur lui-même à une vitesse impressionnante, continuait sa course sans jamais redescendre, restant toujours à la même altitude.
-Tu vois, Yumi ! Qu'est-ce que je te disais ?
Au moment où Jeremy prononça ses phrases, l'attention de la jeune fille fut déviée de l'éventail, ce qui eut pour effet que ce dernier s'écrasa sur le sol.
-Oh ! Pardonne-moi, je t'ai déconcentrée. » s'excusa-t-il, un peu penaud d'avoir gâché les efforts qu'elle était en train de produire. « Bon, pas grave. Essaye de le ramener vers toi à présent. » enchaîna-t-il rapidement.
Elle recommença la délicate opération et parvint à, comme l'avait espéré Jeremy, à se servir de la télékinésie pour rapporter l'éventail dans sa direction. Même si il ne revint pas directement dans une de ses mains, il avait quand même parcouru la distance nécessaire pour que celui-ci tombe juste aux pieds de la japonaise qui n'avait plus qu'à se pencher pour le ramasser.
-Parfait ! » la félicita Jeremy. « Un peu plus compliqué à présent : envoie-le le plus loin possible et fais en sorte de le ramener directement dans ta main, comme un boomerang. »
Yumi commençait à fatiguer et toutes ses manipulations mentales lui avaient données une sorte de migraine, comme si elle avait la tête qui tournait. Malgré toutes ces incommodités qui la submergeaient, elle s'essaya quand même à l'éprouvant exercice. Elle lança donc son éventail d'un geste vif et puissant et ne le quitta plus des yeux alors qu'il flottait sur la brise légère du territoire de la banquise, sans jamais s'arrêter de tourner sur lui-même, puis défiant les lois de la physique de ce monde étrange, il se retourna et revint avec précision dans la main droite de Yumi, qui se referma sur lui, le laissant prisonnier de la puissante étreinte de la jeune japonaise.
-Voilà, Jeremy... » murmura-t-elle, visiblement exténuée par ce qu'elle venait d'endurer.
-Bon travail ! » s'exclama-t-il. « Je devine à quelle point cela doit être éprouvant mais tout ceci est nécessaire si vous voulez réussir à vaincre les robots de X.A.N.A. Plus vous vous entraînerez, plus vous serez habitué au contrôle mental et plus vous aurez de facilité pour vous en servir. Mais bon, pour l'instant, je te laisse te reposer Yumi. Par contre, Ulrich, j'ai un programme chargé pour toi ! ».
-Mhhh...laisse-moi deviner : je vais devoir penser très très fort pour m'envoler ? » ironisa-t-il.
-Non mais tu n'es pas très loin. Je vais d'abord te demander un exercice plutôt physique. Il y a une tour à une centaine de mètres derrière toi. Cours le plus vite possible jusqu'à elle et reviens.
-D'accord, c'est parti ! » dit-il impétueusement avant de s'élancer à un rythme effréné.
Il sprinta aussi rapidement qu'il le pouvait, poussant avec force sur ses deux jambes et balançant avec entrain ses bras pour se donner la meilleure impulsion possible. Après plusieurs secondes de course, il acheva son parcours et arriva complètement essoufflé devant ses autres camarades. Il s'était donné à fond durant cet exercice et réellement fatigué de cet effort intense, il s'allongea sur le sol pour se reposer, entièrement satisfait de sa prestation. Cependant, alors qu'il s'attendait à recevoir une foule de compliments de la part de Jeremy, ce dernier le sermonna :
-C'était insuffisant, Ulrich ! Tu n'es pas trop mal parti mais à la fin des premiers cent mètres, tu as fortement ralentit !
-Quoi ? » s'indigna-t-il. « Évidemment que je ralentis, c'est la fatigue ! J'aimerais bien t'y voir toi ! J'ai utilisé le maximum de mes capacités et à mon avis aucune personne ici n'est capable de faire mieux ! »
-Écoute, Ulrich : la fatigue ne peut pas te ralentir sur Lyoko, car elle n'existe pas ! Ton avatar n'utilise ni dioxygène, ni muscles, ni organes. Tu ne dois pas être essoufflé. Ce que tu ressent n'est qu'un mirage provoqué par l'habitude de ta conscience à être fatigué lors d'un effort physique. C'est comme le fait que vous cligniez des yeux sur Lyoko, c'est totalement absurde ! Tu dois passez outre toutes ces barrières mentales. Dans ce monde virtuel, tu n'as aucune limite. Tu peux même courir beaucoup plus vite que dans le monde réel. Tu ne dois plus obéir aux règles imposées par ton corps mais c'est à toi de le commander par la pensée. Tout est dans la tête. Fais abnégation de tous tes contraintes humaines et laisse ton esprit parler à la place de ton corps. Allez, concentre-toi et refait moi cette course au moins deux fois plus vite !
-Deux fois plus vite ? » s'inquiéta-t-il. « Mais c'est impossible ! ».
-Non, pas si tu passes au-delà des barrières que ta conscience t'impose. Tu dois réussir et je sais que tu le peux.
-D'accord...je vais faire tout mon possible pour y arriver » bredouilla-t-il, peu confiant en les dires de Jeremy.
Il s'élança malgré tout plus déterminé que jamais face à ce nouveau défi. Pour outrepasser la douleur, il ferma les yeux, serra les dents et isola toutes ses pensées parasites pour ne plus songer qu'à son ultime objectif. Il essaya ensuite de se focaliser sur sa respiration qui s'emballait, l'empêchant de se concentrer, mais rien ne semblait pouvoir apaiser les douleurs qu'il endurait suite à l'acharnement physique qu'il était en train de pratiquer.
-Tu dois oublier ta souffrance, Ulrich. Dans ce monde, elle n'est pas réelle. Ce n'est rien d'autre qu'un fragment de programme informatique. Surpasse-toi ! » l'encouragea le jeune garçon.
Il se mit alors à hurler pour évacuer toute sa colère et sa douleur. C'était un cri de désespoir dans lequel on pouvait percevoir une note de rancœur. Tout se bousculait dans sa tête : pourquoi avait-il accepté de devenir un guerrier sur ce monde dangereux ? Était-il vraiment de taille à lutter contre un ennemi plus fort que lui ? Que se passerait-il si quelqu'un était blessé...ou pire ?
Il ressentait, en même temps, de la haine et de la tristesse. Plus il avançait, plus il s'épuisait et il était convaincu qu'il n'y arriverait jamais, à tel point, qu'il abandonna.
-Je suis désolé...je ne peux pas. » avoua-t-il, honteux d'avoir failli à sa tâche.
-Tiens bon, ne lâche rien ! Tu peux le faire, Ulrich, j'ai confiance en toi. » le soutint Yumi.
Aussitôt il entendit cette voix, aussitôt l'espoir reparut dans son esprit. C'était pour elle qu'il devait combattre. Il ne pouvait la laisser toute seule ici, sur Lyoko. Il ne supporterait pas de la perdre et il devait la protéger. Et pour cela, il savait qu'il devait accomplir ce défi, pour rester à ses côtés aussi longtemps qu'elle serait en danger sur ce monde hostile. De nouveau, il poussa un puissant cri remplie de persévérance et de détermination. Il redoubla d'efforts et à ce moment-là, il ne sentit plus son avatar, comme s'il flottait dans les airs. Tous ses camarades purent alors assister à un incroyable spectacle : les deux jambes d'Ulrich enchaînaient tellement vite leurs pas qu'on ne les voyaient presque plus et son avatar se déplaçait à une telle célérité qu'il semblait se décomposer, laissait une intense traîne orangée derrière lui.
-Ça y est, il n'est plus prisonnier de son corps : son esprit s'est libéré. » annonça Jeremy époustouflé par ce qu'il se déroulait sur son écran.
Lorsque Ulrich s'arrêta pour constater ce qu'il se passait, il avait dépassé la tour de plusieurs centaines de mètres sans s'en rendre compte et les trois silhouettes de ses camarades n'étaient plus que trois minuscules points figés à l'horizon. Il essaya donc de les rejoindre à la même vitesse que précédemment, ce qu'il fit avec succès et à la première tentative, se sentant désormais libre comme l'air, presque comme s'il était en train de voler. Il réussit à les atteindre en quelques secondes et un tonnerre d'applaudissements et de félicitations s'abattirent sur lui alors qu'il ne s'était même pas encore remis de ses émotions.
-Je savais que tu y arriverais ! » dit Yumi avec un large sourire.
-Je crois...je crois que je n'aurais pas réussi sans toi. » confessa-t-il.
Tous les deux furent alors un peu gêné, n'osant plus se regarder en face, et s'ils avaient pu rougir, leur visage auraient pris une importante teinte rouge.
-Beau travail à vous quatre ! L'entraînement est maintenant terminé ! Je vous ramène ici dans quelques instants. Aelita, tu peux rejoindre la tour en face de toi. Bon, vous êtes prêt pour la rematérialisation ?
-Attends ! » s'écria brusquement la jeune fille aux cheveux roses. « Il faut que j'aille vérifier quelque chose ! ».
-Aelita, que se passe-t-il ? » demanda Jeremy inquiet.
Elle ne répondit mais se dirigea plutôt vers la tour la plus proche puis y pénétra afin de pouvoir accéder à l'interface. Après quelques instants de manipulations, elle s'exclama :
-C'est bien ce que je pensais !
-Quoi ? Qu'y a-t-il ?
-Regarde les relevés des fluctuations de l'énergie de Lyoko. Une bonne partie des ressources énergétique vient d'être déviée dans une autre tour, sur le territoire du désert. Je crois que X.A.N.A passe à l'attaque.
-Oh non, c'est pas vrai ! Tu as raison ! Mais comment tu l'as su ?
-Je l'ai ressenti, c'est tout. Tu as toi même dit que j'étais connectée à Lyoko.
-Oui, sans doute. Bref, Yumi, Odd, Ulrich : préparez vous au combat ! Rendez-vous dans la tour du passage au nord-est de votre position. Je programme le transfert.
Les quatre Lyoko Guerriers accoururent sans attendre à la tour du passage. Une fois à l'intérieur, ils se jetèrent dans le vide et atterrirent dans la tour du territoire du désert.
-Jeremy, tu sais quel est la cible visée par X.A.N.A ? » demanda Aelita.
-Non, pas encore. » répondit-il perplexe. « Mais la tour continue d'accumuler une grande quantité d'énergie ! Dépêchez-vous d'aller la désactiver ! »
-On n'est plus très loin ! On aura la tour en visuel dans quelques secondes.
-Bien reçu, mais faites attention, je capte cinq contacts ennemis près de la tour.
En effet, cinq Krabes immobiles gardaient la précieuse tour activée, prêts à éliminer le premier intrus qui chercherait à y pénétrer.
-Il va falloir utiliser vos nouvelles techniques de si vous voulez parvenir à les battre » indiqua-t-il au petit groupe. « Allez, en formation de combat ! Ulrich, tu ouvres la voie et tu fais diversion pendant que vous deux, Odd et Yumi, vous détruisez les Krabes grâce à vos armes. Toi, Aelita, tu restes cachée et à mon signal, tu fonces vers la tour ! Compris ? »
-Affirmatif, Jeremy » annonça Odd, puis à l'attention d'Ulrich, il s'écria : « Après toi ! ».
Ce dernier dégaina alors son sabre puis s'élança à l'assaut de ses ennemis, suivi de près par Odd et Yumi qui lancèrent leurs armes grâce aux méthodes expérimentées précédemment. Un premier Krabe, distrait par Ulrich qui s'était mis à lui tourner autour à une vitesse folle, fut abattue par Yumi qui en avait profitée pour envoyer un éventail rapide qui, manipulé à l'excellence par son propriétaire, trancha les quatre pattes du robot avant de l'achever en effectuant une dernière boucle qui plaça la carapace vulnérable sur sa trajectoire. La jeune japonaise parvint même à le rattraper pour le relancer de suite mais cette fois-ci, la vigilance des autres Krabes était bien présente, et ces derniers n'hésitèrent à tirer plusieurs semonces pour détruire l'éventail. A peine Yumi s'en rendit compte qu'elle était déjà la cible de plusieurs rafales de lasers qui, malgré sa résistance acharnée à l'aide de la seule arme qui lui restait, finirent par avoir raison de sa défense et l'atteignirent en plein ventre, clouant la jeune japonaise au sol.
-Attention, Yumi ! Il ne te reste plus que 40 % d'énergie. » la prévint calmement Jeremy pour ne pas l'affoler davantage.
Odd, qui avait remarqué que sa camarade était en difficulté, se rua auprès d'elle pour l'aider à se relever, tout en assurant sa couverture à l'aide de nombreux tirs de flèches lasers. Ulrich en profita alors pour slalomer entre deux des Krabes qui, tirant avec acharnement des salves incessantes de lasers sur leur inatteignable cible qui se déplaçait à une vitesse fulgurante, finirent par s’entre-détruire maladroitement.
-Bravo ! Plus que deux Krabes ! » les encouragea Jeremy mais le ton de sa voix devint beaucoup plus sombre lorsqu'une nouvelle information inquiétante apparut sur ses écrans :
-Attendez ! Il y a une troisième contact dans la tour...c'est le même écho fantôme que durant la dernière attaque ! Débarrassez-vous au plus vite des robots puis entrer dans la tour avant qu'il ne disparaisse !
Tous redoublèrent alors d'efforts pour parvenir à détruire leurs ennemis rapidement et efficacement : Yumi, soutenue par les nombreuses flèches lasers de Odd, lança son dernier éventail droit sur un ennemi qui n'eut le temps de l'esquiver et se détruisit aussitôt. Ulrich, quant à lui, se rua sur le dernier Krabe qu'il transperça avec acharnement de plusieurs violents coups de sabre, avant de s'écrier :
-La voie est libre, allons-y !
Il pénétra alors dans la tour pour découvrir ce que représentait ce mystérieux écho fantôme, mais une fois à l'intérieur, il ne vit rien d'autre que l'interface bleue qui luisait dans les ténèbres.
-Jeremy, il n'y a rien ici ! » déclara-t-il.
-Pourtant, j'ai bien un contact sur mon radar.
Il paramétra aussi vite qu'il le pouvait le radar qui lui permettait de détecter n'importe quelle présence physique sur Lyoko.
-On dirait que...on dirait que le contact est immobile ! Mais enfin, il devrait être juste à côté de toi ! A moins que...Oh non ! C'est un leurre ! Une empreinte résidente laissée là pour attirer notre attention. Le contact doit être sorti de la tour !
-Qu'est-ce qu'on fait alors ? » demanda Ulrich.
-Laisse-moi juste recalibrer le radar...j'affine les fréquences des ondes de détection virtuelles...
Un point net et distinct apparut alors sur l'écran de Jeremy, un peu plus loin sur le territoire du désert.
-Ça y est, je l'ai ! Il est plusieurs centaines de mètres au nord et se dirige vers les limites du territoire ! Ulrich, toi seul peut le rattraper, fonce !
-J'y vais ! » proclama-t-il avant de s'élancer en direction de l'écho fantôme.
-Tant pis, on la désactivera plus tard ! » répondit-il pressé par ce qu'il était en train de se passer. « On doit découvrir en priorité ce qu'est ce contact ! De toute façon, il n'y a toujours aucun signe d'attaques de mon côté. »
Tous se mirent donc à la poursuite de l'étrange entité qui semblait vouloir se diriger aux limites du territoire.
Ulrich sprintait maintenant depuis plusieurs dizaines de secondes. Si il continuait à ce rythme, il réussirait à rattraper le contact avant qu'il n'atteigne la fin du désert.
-Tu l'auras en visuel dans moins d'une minute, Ulrich ! Continue comme ça ! » l'encouragea Jeremy, de plus en plus soucieux, à chaque seconde qui passait, de découvrir la mystérieuse entité qui fuyait visiblement pour une raison inconnue.
Cependant, une contre-offensive ne tarda pas à arriver. Le radar de Jeremy s'affola subitement, clignotant incessamment et alertant le jeune garçon de la présence d'un nouveau contact grâce à d'assourdissant bips sonores dans son oreillette.
-Attention, Ulrich ! Nouveau robot virtualisé devant toi ! » s'exclama-t-il d'un ton alarmé.
Mais à peine avait-il eu le temps de le prévenir qu'il entendit la voix du jeune homme qui semblait alors déstabilisé par l'arrivé d'un nouvel ennemi :
-Oh non, c'est pas vrai ! Mais qu'est-ce que...Ah !
Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'il fut dévirtualisé. Jeremy activa la caméra de la salle des scanners pour vérifier si il allait bien, mais il était accroupi dans son cylindre, peinant visiblement à reprendre des forces après le violent choc qu'il venait de subir.
Le jeune garçon commençant à s'énerver en frappant du poing contre les accoudoirs de son fauteuil. Si personne n'intervenait, le contact allait réussir à lui échapper, et probablement pour de bon, maintenant que Jeremy avait découvert le subterfuge qui lui permettait de berner ses ennemis sur sa position. Il essaya alors de se calmer et se mit à réfléchir intensément sur un nouveau moyen de le piéger. C'est ainsi que, rapprochant son micro de la bouche, il demanda à la fille aux cheveux roses :
-Aelita ! J'ai besoin de toi ! Il faut que tu parviennes à ériger un mur au niveau de la limite nord du territoire. C'est là que notre mystérieux fuyard veut aller et je veux l'en empêcher. Essaye de bloquer tous les accès à la frontière du désert.
La jeune fille referma ses yeux, se concentra avec toute la force de son esprit, et visualisa une immense barrière de roche cernant une large zone, comme un rempart. Comme à l'accoutumée, ce à quoi elle pensa se réalisa et le contact fut encerclé dans un prison sableuse et rocailleuse, dotée de murs hauts et épais.
-Ouah ! Tu...tu l'as piégée ! Tu es géniale, Aelita « ! » explosa-t-il de joie. « Maintenant, Odd et Yumi, c'est à vous d'aller cueillir notre prisonnier. Mais, faites attention ! Il y a des étranges robots qui rôdent dans les environs.
-Bien compris, Jeremy ! » répondit Odd. « On va faire tout notre possible pour les détruire. »
* * *
-Avancez tout doucement, les nouveaux robots s'approchent de vous ! Et vu ce qu'ils ont fait à Ulrich, mieux vaut être sur ses gardes. » annonça Jeremy, prévenant les trois Lyoko Guerriers restants du danger qui s'intensifiait.
-Affirmatif, Jeremy ! » répondit Yumi. « On aperçoit du mouvement. On passe à l'attaque dans dix secondes ! ».
Au même moment, la porte de l'ascenseur s'ouvrit et Ulrich en sortit, encore légèrement sonné par sa brutale dévirtualisation.
-Comment tu te sens ? » demanda Jeremy.
-Ça pourrait aller mieux... » grommela-t-il d'un ton morne et désabusé.
-Qu'est-ce qui s'est passé là-bas ?
-J'ai été surpris par une sorte de...cube.
-Un cube ?
Pour avoir la confirmation, il reporta son attention sur Odd et Yumi qui s'apprêtaient à passer à l'attaque.
-Alors ? Qu'est-ce que vous voyez ?
Un long silence s'était installé avant que Jeremy n'obtienne une réponse.
-Ce sont des cubes robotiques sur pattes, je ne peux pas faire plus précis. » répondit Odd.
En effet, il s'agissait d'un énorme bloc de pierre percé en chaque milieu de ses faces, d'une lentille à projection de laser gravée du symbole de Lyoko et monté sur six pattes mécaniques ressemblant fort à celle d'un quelconque crustacé.
-Allez, Odd ! On y va ! » s'écria Yumi avant de lancer son éventail en direction de l'agresseur, mais bien que celui-ci atteignit sa cible avec une précision exemplaire, il ne parvint par à fendre la terrible armure rocheuse qui le composait. Le Blok projeta avec l'une de ses lentilles un laser qui dévirtualisa instantanément l'arme de la jeune japonaise qui n'avait alors plus d'autres choix que de se mettre à couvert. Odd tenta ensuite lui aussi sa chance, en tirait plusieurs flèches lasers, mais toutes rebondirent sur le Blok, ne lui causant strictement aucun dégât. Il dû à son tour se contenter de se réfugier derrière un rocher qui émergeait du sable et qui était suffisamment large pour le protéger.
-Odd, il ne reste plus qu'une flèche laser ! » s'inquiéta Jeremy.
-On n'arrive pas à le détruire ! Il n'a aucun point faible !
-Attendez, je vais essayer de remédier à ce problème.
Plus les secondes passaient, plus l'instant devenait critique pour Odd et Yumi, car le Blok était à présent assoiffé de vengeance et se rapprochait maintenant de leur position à vive allure avec nulle autre intention que de les dévirtualiser tous les deux.
-Je t'en prie, dépêche-toi Jeremy ! » insista Yumi qui commençait à paniquer.
-C'est bon, j'ai trouvé ! D'après l'étude de sa structure, j'ai remarqué qu'il n'est pas blindé au niveau de ses lentilles. Si vous réussissez à en atteindre une, vous réussirez à détruire ses circuits.
Odd plongea alors dans une profonde réflexion. Il savait qu'il n'avait plus qu'une flèche laser et que si il manquait son tir, ça signifierait le fin du combat pour lui. Ainsi, il s'en remit entièrement à Yumi, à qui il dit:
-Voilà ce qu'on va faire : je vais tirer une flèche laser en essayant d'atteindre sa lentille, mais si je manque ma cible, tu devras impérativement rediriger ma flèche laser avec ton pouvoir de télékinésie. Compris ?
-Oui, mais je ne suis pas assez entraînée pour réussir un coup pareil ! » lui rétorqua-t-elle, peu sûre d'elle.
-De toute façon, nous n'avons pas d'autre choix. Mise à feu dans trois secondes, prépare-toi !
Odd commença alors le décompte qui sonna terriblement grave pour Yumi.
-Trois...deux...un...Flèche Laser !
Le projectile partit avec une droiture parfaite et aurait sûrement atteint sa cible si le Blok n'avait pas, par une manœuvre pernicieuse, pivoté le cube qui le composait, faisant en sorte que ce soit la partie blindée qui se retrouve sur la trajectoire de la flèche. Odd réagit immédiatement en lançant à la jeune japonaise :
-Yumi ! C'est à toi !
Elle se concentra alors plus que jamais et parvint à dévier la fléchette et à lui faire faire demi-tour droit sur une autre des lentilles du robot. Ce dernier ne remarqua pas la ruse et fut donc perforé par la flèche laser qui, une fois à l'intérieur de son armure, libéra une forte décharge électrique qui provoqua sa destruction.
-Formidable ! » s'écrient Odd et Jeremy en cœur, suite à ce magnifique coup de maître.
-Plus que deux ! » ajouta le jeune garçon qui faillit bondir de son fauteuil.
-Facile à dire ! On est à sec, nous ! » répliqua Yumi, plus pessimiste que jamais.
-Pas de problème. Pour toi, Yumi, j'essaie d'allouer plus d'énergie à ton avatar. Comme ça, tu devrais pouvoir régénérer tes éventails. Essaye pour voir !
La jeune fille se concentra et ses fidèles armes apparurent dans chacune de ses mains.
-Bien, maintenant, à toi Odd. Je dérive l'énergie et...voilà, c'est fait. Tu as le plein de flèches lasers.
Les deux Lyoko Guerriers, à nouveau parés pour le combat, émergèrent de leur cachette et se positionnèrent devant le deuxième. Tous deux étaient sur le point d'attaquer lorsque non seulement les éventails de Yumi se dévirtualisèrent inopinément, mais aussi la réserve d'énergie des flèches lasers de Odd se vida. Dans l'incompréhension la plus totale, Yumi demanda à Jeremy :
-Mais qu'est-ce qui se passe ?
-Je ne sais pas ! » répondit-il affolé. « C'est comme si...Oh non ! Mon interface vient d'être infecté par un virus ! X.A.N.A essaye de prendre le contrôle du SuperCalculateur ! C'est la tour, elle est enfin active !
-Il faut qu'on retourne à la tour ! » s'écria Aelita.
Tous trois se mirent alors à fuir mais les deux Bloks réagirent aussitôt et, tournoyant sur eux-même aussi vite qu'ils le pouvaient, ils activèrent toutes leurs lentilles afin de produire une salve massive de lasers qui se propageaient dans toutes les directions. Yumi s'en rendit compte, et alors que des tirs allaient atteindre le dos d'Aelita, elle plongea auprès d'elle pour s'interposer et protéger cette dernière. Elle réussit ainsi à la sauver mais elle fut en conséquence dévirtualisée sous les yeux ébahis de ses deux camarades. Une nouvelle rafale de lasers fendit alors les airs et, se jetant sur Aelita, Odd hurla :
-A terre !
Il la plaqua au sol et entendit les tirs siffler juste au-dessus de sa tête.
De son côté, Jeremy essayait de reprendre le contrôle de l'interface mais rien ne semblait fonctionner. A chaque tentative désespérée, X.A.N.A contre-attaquait en infectant de plus en plus de programmes. Le jeune garçon essaya alors d'éteindre l'ordinateur mais lorsqu'il voulut lancer la commande d'extinction sur son clavier, il fut agressé par un vif éclair électrique qui le repoussa quelques mètres plus loin. Aidé par Ulrich, il se releva alors en vitesse, ressaisit son micro-casque et s'écria :
-Je ne contrôle plus rien ! X.A.N.A est maître du SuperCalculateur ! Vous devez désactiver la tour maintenant !
-On y est presque, Jer... » répondit Odd, mais avant qu'il n'ait pu terminé sa phrase, il fut brutalement dévirtualisé par X.A.N.A ayant infecté le programme de virtualisation..
Aelita assista horrifiée au terrible spectacle, avant de dire :
-Je suis toute seule, Jeremy !
-J'ai vu ça... » répondit-il abattu.
Il était désespéré et ne savait plus quoi faire. La tour était encore loin et le chemin, semé d'embûches. Il prit donc une décision qu'il savait être lourde de conséquences :
-Aelita, il y a une tour à cinquante mètres à ta droite...cache toi à l'intérieur!
-Mais...la tour activée ! » s'écria-t-elle, perplexe.
-Il y a trop de robots et je ne peux pas prendre le risque de te perdre ! Si tu es dévirtualisée, comme tu n'as pas de corps réel, tu ne pourras pas te matérialiser et tu disparaîtras ! La situation est hors de contrôle et tout est de ma faute ! J'ai été vaincu par X.A.N.A, tout est fini ! Je n'aurais jamais dû me croire plus fort que lui...Rentre dans la tour, c'est tout ce qu'il reste à faire.
Elle s’exécuta sans poser de questions. La défaite avait un goût amer pour Jeremy. Jamais il n'aurait pensé perdre la bataille aussi vite. C'était tout un monde d'espérance qui s'écroulait devant lui. Il savait qu'à partir de cet instant, l'espoir de voir Aelita sur Terre n'était plus qu'un doux rêve qui s'estompait lentement. Et pourtant, il y avait encore pire : il était tiraillé par sa conscience qui l'incitait maintenant à éteindre le SuperCalculateur pour éviter que X.A.N.A fasse des victimes. Tout son cœur était contre cette décision mais la raison devait l'emporter. Il avait été abusé par une technologie qu'il ne maîtrisait pas et maintenant, il devait sacrifier Aelita pour le bien des autres. Il allait devoir lui annoncer cette terrible décision et cela le rendait plus triste qu'il ne l'avait jamais été.
-Écoute, Aelita » murmura-t-il timidement. « Je suis dans l'obligation... ».
Il n'osait pas terminer sa phrase et chaque mot qu'il prononçait lui déchirait le cœur.
-Je sais, Jeremy. Tu dois éteindre le SuperCalculateur. Je comprends.
Le ton de sa voix était sobre, comme si elle avait conscience de la mort qui l'attendait mais qu'elle acceptait son sort avec sérénité.
-Tu ne dois pas t'en faire pour moi. Je suis pas comme toi, ni comme Ulrich, Odd et Yumi. Vous appartenez à un monde différent du mien. Tu ne dois pas dévaster le tien pour moi. Tu es quelqu'un de bien et tu mérites de continuer ta vie paisiblement. Rappelles-toi juste de moi comme étant celle pour qui tu étais prêt à remuer ciel et terre. Adieu, Jeremy.
Une larme ruissela sur le front du jeune garçon.
-Non ! Je ne peux pas faire ça ! » hurla-t-il désespéré.
-Tu dois le faire.
Dans la salle, aucun des trois autres spectateurs ne parvenait à prononcer le moindre mot, oppressés par ce dilemme cornélien qui les accablait. Le peu de temps qu'ils avaient côtoyés Aelita, ils avaient trouvés en elle les meilleures qualités d'un être humain. Jamais ils n'avaient pensés que la séparation leur serait aussi douloureuse.
-Jeremy, fais le pour moi. Je ne pourrais pas supporter de vivre en sachant que tu cours un danger mortel.
-Non, je suis sûr qu'il y a un autre moyen !
-Fais ce qu'elle te dit, Jeremy. » ajouta Ulrich. « L'aventure est finie désormais. »
Le jeune garçon se résigna alors à faire ce que tout le monde attendait de lui. C'est ainsi que la voix étouffée par la tristesse, il prononça un ultime mot :
-Adieu.
Il n'osa plus regarder la jeune fille dans l'écran, sachant qu'il allait bientôt causer sa mort. Évitant de se retourner, il se dirigea d'un pas lent vers l'ascenseur.
Plusieurs séries de bips sonores provenant de l'interface brisèrent l'atmosphère lourde qui régnait dans la pièce. Même s'il ne s'attendait pas à un miracle, Jeremy prit quand même la peine de vérifier les nombreux messages qui apparaissaient sur son écran. Il resta bouche bée lorsqu'il parvint à lire ces quelques lignes : « Code Lyoko initialisé. Tour activée. »
Reprenant son micro-casque, il demanda : « Aelita, c'est toi qui viens d'activer une tour ? ».
-Non, je n'ai rien fait Jeremy.
-Pourtant c'est bien le Code Lyoko qui as été utilisé.
Il hésita quelques instants puis ajouta encore plus démoralisé :
-C'est bon, j'ai compris...X.A.N.A s'est approprié le Code Lyoko grâce à l'interface. Désormais plus rien ne pourra l'arrêter. Au moins en éteignant le SuperCalculateur, j'aurais le mérite de mettre fin à cette abomination
!
Il se mit alors à hurler dans son micro :
-Tu es finis X.A.N.A ! Dans quelques secondes, tu n'existeras plus !
Il se rua vers l'ascenseur, mais lorsqu'il voulut l'activer pour redescendre, ce dernier subit une panne de courant qui empêcha le moindre de ses mouvements. Appuyant frénétiquement sur les boutons du monte-charge, il s'écria :
-Non ! Non ! NON ! Ce n'est pas possible !
Désormais, même l'accès au SuperCalculateur était devenu impossible. De plus, en quelques secondes, toutes les lumières de la salle s'éteignirent, plongeant les quatre jeunes dans l'obscurité la plus totale.
-Ne me dis pas qu'on est coincé, ici ! » hurla Ulrich.
-Je...je suis désolé. » avoua-t-il timidement.
-Il faut vite trouver un moyen de sortir si on ne pas passer le restant de notre vie ici ! » intervint Yumi, pour essayer de reprendre les choses en mains. « Ensuite, on préviendra les autorités pour qu'ils débranchent le SuperCalculateur. »
-Vous ne réussirez jamais à trouver une sortie. » dit Jeremy d'un ton défaitiste. Le seul accès se fait par le monte-charge.
Odd dégaina son téléphone portable avant de déclarer :
-Pas de signal, tout est brouillé.
-Je suis vraiment désolé de vous avoir entraîné dans toute cette histoire. » confessa-t-il.
Un long silence venait de s'abattre dans le tombeau souterrain. Tous avaient compris qu'ils étaient sûrement en train de vivre les derniers instants de leur vie.
Soudain, une voix. La renaissance d'un espoir pour Jeremy. Quelques mots de réconfort.
-Tenez bon !
-Aelita ? Mais qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-il intrigué.
-Vous êtes sauvés !
Au même moment, les lumières de la salle se rallumèrent.
-Vite, Jeremy ! Connecte-toi à l'interface !
Il se rapprocha alors de cette dernière. Sur ces écrans, les deux tours activées précédemment semblaient mener un combat sans merci en faisant affluer des doses massives d'énergies l'une vers l'autre.
-La tour de X.A.N.A subit une contre-attaque ! » s'écria la jeune fille aux cheveux roses. « La seconde tour est en train de protéger électriquement l'interface et d'éliminer le virus ! X.A.N.A est totalement dépassé par le Code Lyoko ! Il a même dévirtualisé tous ses robots pour réutiliser la moindre petite fraction d'énergie pour poursuivre son offensive. Je suis en route pour désactiver la tour !
-Mais qui a activé cette tour ?
-Je ne sais pas, mais ce n'est sûrement pas X.A.N.A en tout cas. Peut-être le contact fantôme qui essayait de fuir tout à l'heure.
-Peut-être...mais c'est étrange ! Les Bloks, donc X.A.N.A, sont intervenus pour le protéger. Ce contact est donc son allié, non ?
-Sûrement...Mais bon, peu importe maintenant, je suis dans la tour. Je rentre le Code Lyoko !
Quelques secondes plus tard, la tour de X.A.N.A fut désactivée. Jeremy entreprit alors une série de recherches sur la deuxième tour, mais tout ce qu'il parvint à découvrir, c'est qu'elle était toujours activée et qu'elle se situait hors des quatre territoires connus.
-Jeremy, qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demanda Yumi.
-Une tour vient d'être activée par quelqu'un ou quelque chose qui voulait nous protéger. Cette tour sécurise une bonne partie réseau électrique de l'usine en empêchant notamment les autres tours d'accès au SuperCalculateur. Ainsi, X.A.N.A n'a pas pu continuer à contrôler l'interface. Et le plus curieux dans tout ça, c'est que cette tour n'est sur aucun des quatre territoires mais plutôt dans un espace inaccessible et protégé par un puissant pare-feu. Seul le Code Lyoko y autorise l'accès et cela veut dire qu'une autre entité, en dehors d'Aelita, possède ce précieux code.
Après plusieurs minutes, la tension était enfin redescendu à l'intérieur du petit groupe.
-La bonne nouvelle, c'est que ce genre de scénario ne pourra plus jamais se reproduire. Tant qu'on se trouvera à l'usine, aucune attaque ne pourra nous atteindre. » proclama Jeremy.
-Et qu'est-ce qu'on fait alors ? » demanda Yumi.
-Comment ça ?
-Est-ce qu'on éteint le SuperCalculateur ?
-Quoi ? Mais nous venons de remporter notre deuxième victoire contre X.A.N.A !
-Peut-être...mais on a failli tous y rester.
-Elle a raison, Jeremy. » ajouta Ulrich. « Tout à l'heure, tu n'étais pas aussi optimiste je te signale. »
-Écoutez : nous avons dans notre camp un allié beaucoup plus fort que X.A.N.A et qui a réussi à le contrer alors que tout semblait perdu ! Nous avons toutes les armes nécessaires pour continuer le combat et le gagner ! En plus, je vous rappelle que vous vous êtes engagés à protéger Aelita, vous êtes des Lyoko Guerriers à présent. Et puis, êtes-vous vraiment prêt à mettre fin à ses jour ? Pourriez-vous accepter un seul instant de vivre paisiblement votre vie alors que vous avez sacrifié celle d'une jeune fille innocente ? Je ne pense pas. En tout cas, je ne vous laisserais pas faire, et si je dois continuer cette guerre tout seul, je le ferais. A chaque ruse de X.A.N.A, nous trouverons une parade et nous nous renforcerons. Notre ennemi n'est qu'un virus informatique, il n'est pas capable d'évoluer, mais nous, nous le pouvons.
-Je suis d'accord avec Jeremy ! » le soutint Odd. « Je pense que tout as été mis en œuvre pour qu'on assume le rôle qui nous a été confié. Si une entité nous a mystérieusement envoyé les codes de la virtualisation, ce n'est pas pour rien. Et les tenues de combats ! Leur perfection est la preuve que tout ce qui nous arrive n'est pas dû au hasard : ça a été mûrement réfléchie à l'avance. Quelqu'un ou quelque chose veut absolument que nous libérions Aelita ! Nous devons accepter notre mission et la mener jusqu'au bout !
Après de longues secondes de réflexion, Yumi déclara :
-Je suis d'accord. Mais on devra faire plus attention la prochaine fois, et si jamais on reperd le contrôle, on devra éteindre le SuperCalculateur.
-Tous les logs indiquent que des robots sont venus le libérer en détruisant le mur d'Aelita, puis ensuite, il a atteint les limites du territoire du désert et c'est jeté dans la mer virtuelle. Il faut que j'entreprenne des recherches sur elle : je ne sais pas encore quel est son rôle, mais il est sûr qu'elle possède d'étonnantes propriétés...En attendant, j'ai trouvé du matériel informatique ultra sophistiqué qui traînait dans l'usine. Je vais pouvoir m'en servir pour remplacer l'ordinateur que X.A.N.A m'a détruit. Comme ça, je pourrais rester tout le temps en contact avec Aelita et intervenir immédiatement si elle est en danger. Avec votre aide à tous, nous réussirons à la sauver !
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
Bonjour à tous !
Comme promis, le chapitre 6 : chronologie relative. Dans ce chapitre (un peu spécial), les explications sur le Retour vers le Passé (Rvlp en abrégé).
A part ça, un petit mot sur ma vie pour vous aider à comprendre pourquoi je met si longtemps à publier mes chapitres : depuis 2 semaines, j'ai repris mes études et je me trouve actuellement dans un foyer où la connexion internet est incroyablement NULLE ! 5 min pour charger une page...Bref, je fais du mieux que je peux.
Cette fois ci, un chapitre un peu déroutant qui explique le Rvlp. N'hésitez pas à débattre de ma théorie, si oui ou non vous l'aimez...Je pourrais toujours la changer...
Chapitre 6 :
Spoiler
LYOKO PROJECT
Chapitre 6 : Chronologie relative :
La nuit était tombée depuis plusieurs heures sur le Collège Kadic. A ce moment-là de la journée, tout le monde dormait paisiblement à l'internat de l'établissement. Tout le monde sauf un élève, Odd Della Robia. Allongé sur son lit, il pensait à tout ce qui lui était arrivé : la découverte du SuperCalculateur, la virtualisation, la rencontre avec Aelita...et le combat contre X.A.N.A, ce mystérieux virus qui essayait de le tuer. Malgré les dangers qu'il encourait, il n'avait jamais regretté tout ceci une seule seconde car, pour une fois dans sa vie, il était un héros et un élément indispensable de son équipe. Il servait une cause juste et se sentait vraiment important à présent. Ainsi, il songeait déjà au moment où sa mission serait terminée, et où il devrait éteindre le SuperCalculateur et reprendre sa vie là où il l'avait laissé, sans que personne ne sache jamais qu'il avait été, un jour, un guerrier.
Ses méditations furent interrompues par un étrange bruit aussi brusque qu'aigu. Malgré le fait qu'il fut relativement fort, ce son ne réveilla personne en raison de sa brièveté. Seul Odd, déjà réveillé, avait pu l'entendre et cela l'intrigua au plus haut point. Il bondit alors de son lit, se pencha au-dessus de celui d'Ulrich, qui était complètement assoupi, puis lui chuchota doucement à l'oreille tout en lui secouant vigoureusement
l'épaule pour le réveiller :
-Eh, Ulrich ! Tu as entendu ça ?
-Quoi ? » réussit-il péniblement à articuler alors qu'il semblait sur le point de sombrer à nouveau dans ses rêves.
-Il y a eu un drôle de bruit. Ça venait du couloir ! » insista-t-il.
-Ce n'est rien. Tu as du rêver. Rendors-toi et laisse-moi tranquille. » ordonna Ulrich pour parvenir à obtenir de Odd qu'il lui fiche la paix.
Mais ce dernier n'allait pas laisser ce mystère vacant et était bien décidé à découvrir le maître mot de cette histoire. Il sortit de la chambre et se mit donc en quête de quelque chose qui aurait pu provoquer un pareil bruit. Après avoir inspecté tous les murs puis écouté aux portes de ses camarades d'internat, il ne remarqua rien de suspect dans le couloir. Il poursuivit donc ses recherches en descendant à l'étage inférieur. Il était dans le noir complet et devait avancer à tâtons pour être sûr de trouver le chemin. Une nouvelle fois, il ne détecta rien d'alarmant ni de particulier et se décida donc à remonter dans sa chambre, se disant qu'il avait dû halluciner à cause de la fatigue. Cependant, dès qu'il posa le pied sur la première marche de l'escalier, il sentit une odeur de brûlé qui provenait d'un étage en contrebas. Il suivit alors l'émanation nauséabonde le plus loin possible mais il fut au bout de quelques mètres parcourus, entouré par un épais amas de fumée grise. Sans attendre, il retourna à sa chambre où il réveilla une seconde fois Ulrich :
-Ulrich ! Ulrich ! Je crois qu'il y a le feu ! » dit-il en assommant son pauvre camarade qui ne comprenait même pas qui était en train de lui parler.
Face à son manque de réaction, Odd décida de prendre les choses en mains et se dirigea dans le couloir pour localiser l'interrupteur qui déclencherait l'alarme incendie. Lorsqu'il le parvint à le retrouver dans le noir, il appuya de toutes ses forces dessus, mais l'alarme refusa de s'enclencher. Il réessaya avec acharnement plusieurs fois de suite mais il n'obtint pas plus de résultats. Il s'écria alors :
-Il ne me reste plus qu'une solution !
Il commença ainsi à hurler le plus fort possible « Au feu ! », avant de frapper sur les murs du couloir. Il se mit ensuite à ouvrir violemment toutes les portes en répétant toujours la même phrase. Ce spectacle se déroula pendant plus d'une minute, le temps qu'il fallut pour que tous les élèves se réveillent et sortent de leurs chambres. Une moitié d'entre eux s'inquiétait plus que tout et l'autre partie maudissait Odd de les avoir réveillés.
-Écoutez-tous : il y a le feu au Collège, il ne faut pas rester ici !
Une vague de panique se répandit alors dans les rangs des élèves. Tous s'apprêtèrent à courir dans tous les sens lorsqu'ils entendirent la puissante voix grave du proviseur qui s'écria :
-Mais enfin, que se passe-t-il ici?
Tous se retournèrent vers Odd, le trouble-fait qui avait causé tout ce vacarme, en espérant qu'il allait prendre la parole pour résumer la situation.
-Je crois que l'établissement est en feu, monsieur ! J'ai d'abord entendu un bruit bizarre, donc je me suis levé, et quand je suis descendu, j'ai vu et senti de la fumée ! J'ai alors essayé de déclencher l'alarme incendie mais elle ne fonctionne plus ! Il faut évacuer tout de suite !
-Tu es bien sûr de ce que tu racontes, Odd ? » demanda le proviseur incrédule.
-Absolument !
-Bon, dans ce cas, Odd, veuillez conduire dans le calme tous vos camarades dans la cour, le temps que je prévienne les pompiers.
* * *
Tous les élèves étaient à présent réunis dans la cour ainsi baignée d'une agitation inhabituelle à cette heure de la journée. Les lumières artificielles de quelques lampadaires peinaient à percer les ténèbres environnantes. Des centaines de voix paniquées s'entremêlaient, brisant dans un vacarme la tranquillité de la nuit.
-Où est Jeremy ? » demanda Ulrich avec empressement.
-Je ne sais pas mais... » répondit Odd avant d'être interrompu par son camarade :
-Si jamais X.A.N.A a quelque chose à voir là-dedans...
Il saisit son téléphone et composa le numéro de Jeremy.
-Ulrich ? » s'exclama une voix préoccupée.
-Mais enfin, où es-tu ?
-Je suis resté dans un des couloirs de l'internat. Il faut juste que...que je vérifie si Aelita a repéré une tour.
-Je t'en supplie : dis-moi que ce n'est qu'un banal incendie.
Jeremy ne répondit pas, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose : Ulrich avait raison.
Ce dernier referma son téléphone. Il revint vers Odd puis lui dit d'une voix dépitée :
-C'est X.A.N.A...
-Bon, d'accord, pas de panique ! » s'écria-t-il d'une voix calme et rassurante. « Appelle Yumi. On va désactiver rapidement cette tour tant qu'il n'y a pas de trop de dégâts. On attend Jeremy et on... »
Avant qu'il n'ait eut le temps de finir sa phrase, une énorme détonation se fit entendre dans l'enceinte du Collège. Tout le monde se retourna alors dans la direction du bruit assourdissant et tous purent voir de vives flammes embraser le bâtiment juxtaposant l'internat. Odd n'entendit alors plus que l'oppressante voix d'Ulrich qui lui ordonna « A terre ! » avant de s'élancer vers lui pour le plaquer au sol. Derrière eux, l'édifice explosa de l'intérieur, engendrant une violente déflagration qui s'échappa par les diverses ouvertures du bâtiment et projetant jusqu'à plusieurs dizaines de mètres aux alentours des débris de murs dévastés par le puissant souffle de la détonation. Une immense colonne de flammes s'éleva au-dessus des ruines de l'édifice et atteignit le ciel sombre qui semblait alors s'embraser.
Odd, étendu sur le sol avec Ulrich à ses côtés, était dans l'incapacité de comprendre ce qu'il était en train de se produire derrière lui. En effet, il avait été complètement étourdi par la violence de la détonation, ce bruit si puissant qu'il n'entendait plus que lui à présent, encore et toujours, comme si la scène se répétait infiniment dans son esprit. Tout ce qu'il arrivait à discerner, c'était les quelques cris étouffés de ses camarades et une voix qui semblait s'adresser à lui. Il était tellement sonné qu'il lui fallu plusieurs secondes avant de comprendre ce qu'elle lui demandait :
-Odd, ça va ?
Au-dessus de sa tête toujours plaquée au sol, une main était tendue, celle d'Ulrich Stern. Sans se poser de questions, il l'agrippa et se sentit alors soulevé par l'imposante force de son camarade. Il réussit ainsi à se remettre debout mais bien avant qu'il ne puisse retrouver un équilibre parfait, Ulrich tira sur son bras et, tout en l'emmenant plus loin dans la cour, lui dit :
-Dépêche-toi, il ne faut pas rester là !
Ils se mirent alors à courir, redoutant une nouvelle explosion, de même que tous les autres élèves qui se ruaient, dans le chaos le plus total, le plus loin possible du bâtiment prisonnier des flammes, en esquivant les nombreux débris qui retombaient sur le sol. Tous parvinrent ainsi à quitter le Collège pour se mettre en sécurité dans la rue. Odd se positionna alors près d'un mur et s'accroupit à ses pieds, toujours désorienté et complètement dépassé par la situation.
-Ulrich, que s'est-il passé là-bas ?
-C'est la chaudière. Les flammes ont atteints la chaudière. Le gaz qui se trouvait à l'intérieur n'a pas résisté et elle a explosé, réduisant en miettes le bâtiment. Heureusement, personne n'était à l'intérieur lorsqu'il a explosé. L'internat aussi a pris un sacré coup. Si tu ne nous avait pas tous alerté, je ne sais pas si je serais toujours là à te parler.
-Et Jeremy ? Où est-il ?
Le visage d'Ulrich se figea. Il se mit alors à le chercher dans les environs, à scander à haute voix son nom, à demander aux autres s'ils ne l'avaient pas vu, mais l'évidence sauta aux yeux d'Ulrich : Jeremy n'était pas là.
-Je crois qu'il est resté dans l'internat ! Viens, Odd, vite ! On doit aller le chercher !
Tous deux retournèrent sans plus attendre dans l'établissement, avant une double appréhension qui apportait crainte et inquiétude à leur esprit : en y retournant, ils risquaient probablement leur vie, mais surtout, Jeremy n'avait peut-être pas survécu à la violente explosion du bâtiment voisin.
* * *
Ulrich et Odd pénétrèrent dans l'internat. Depuis l'évacuation de tous les élèves, l'amas de fumée environnant était devenu beaucoup plus dense, de telle façon qu'on ne pouvait rien voir à plus de trois mètres aux environs.
-Ne respire pas la fumée. » conseilla Ulrich.
Odd décrocha son téléphone et composa le numéro de Jeremy pour le localiser dans l'édifice. Il entendit alors une sonnerie qui provenait de l'étage supérieur.
-Par ici ! » s'écria-t-il en désignant un escalier.
Il grimpa ainsi les marches aussi vite qu'il le pouvait et arriva à l'étage des chambres qui commençait à être gagné par les flammes, qui dévoraient avidement toute matière combustible. Le téléphone de Jeremy continuait de sonner, un peu plus loin dans le couloir embrasé. Au milieu de ce dernier, était allongé le jeune garçon, inanimé. Ulrich chercha à s'approcher de lui mais les flammes semblaient vouloir le garder prisonnier et formaient presque tout autour de lui une impénétrable enceinte de feu. Odd partit alors dans l'autre extrémité du couloir, y décrocha un extincteur du mur, enleva d'un geste vif la sécurité puis aspergea tous les murs alentours pour tenter d'éteindre le brasier qui consumait tout sur son passage. Il parvint aussitôt à créer une brèche dans le mur de flammes et, assisté par Odd, Ulrich put ainsi extirper Jeremy de sa prison ardente. Tous trois quittèrent ensuite précipitamment le bâtiment et s'en éloignèrent le plus possible pour éviter un quelconque nouvel accident.
-Jeremy ? Tu m'entends ? » demanda Odd tout en secouant vigoureusement le jeune homme allongé sur le sol bétonné de la cour.
Ce dernier bougea légèrement la tête, reprenant lentement ses esprits.
-Est-ce que ça va ? » insista Ulrich.
-Je...Qu'est ce qu'il s'est passé ?
-La chaudière a explosé et ça aurait pu te tuer ! Mais qu'est-ce que tu faisais là-haut ?
-J'essayais de communiquer avec Aelita à l'abri des regards... » avoua-t-il avec quelques remords. « Il faut qu'on aille à l'usine tout de suite ! ».
Il essaya alors de se relever mais lorsqu'il poussa sur sa main gauche pour se mettre debout, une vive douleur le parcouru et la souffrance le fit brièvement hurler :
-Je crois que mon poignet est cassé ! Pendant l'explosion, je me souviens avoir été projeté contre le mur. Ça a du causer ma blessure...
-Attend, je vais t'aider » s'exclama sur Odd avant de le hisser sur ses deux jambes.
-J'ai appelé Yumi. » ajouta Ulrich. « Elle nous rejoint à l'usine. Maintenant, le tout, c'est de sortir d'ici sans que personne ne nous remarque.
-On peut passer par le parc.
-Bonne idée, Odd ! Allez, on y va !
* * *
L'expédition dans les égouts n'avait pas été de tout repos pour les trois camarades. En effet, il avait tout d'abord fallu réussir à faire descendre Jeremy à l'échelle, alors que celui-ci ne pouvait se servir que d'une de ses mains. Ensuite, l'adrénaline que leurs corps avaient sécrétés face à la situation périlleuse dont ils avaient été les victimes, les rendait particulièrement nerveux, mais cela aurait été supportable si la fatigue n'était pas venue s'inviter à toutes les émotions qu'ils ressentaient actuellement. Enfin, l'odeur fétide des égouts ne leur avait jamais semblée aussi peu soutenable, à tel point que Odd se retint même de respirer durant de nombreuses secondes. Finalement, ils parvinrent à atteindre la sortie qui menait au pont, où Yumi les attendait déjà depuis de nombreuses minutes.
-C'est terrible ce qui est arrivé au Collège ! » s'écria-t-elle, bouleversée par les événements.
-Ce n'est rien. » répondit sereinement Jeremy, comme s'il avait la maîtrise totale de la situation.
-Rien ?
-Désactivez la tour, et tout retournera dans l'ordre.
-Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ? » demanda-t-elle perplexe.
-J'ai un nouvel atout entre mes mains. » répondit-il mystérieusement, visiblement soucieux de garder son précieux secret pour lui. « Bon, on y va ? ».
Tous les quatre pénétrèrent dans l'usine et descendirent rapidement vers l'ascenseur, mis à part Jeremy qui faillit, plusieurs mètres au-dessus du sol, lâcher la corde qui lui brûla sa seule main valide. Ils mirent ensuite en route le monte-charge puis déposèrent Jeremy à l'étage de l'interface avant de descendre jusqu'à la salle des scanners.
-Odd, prend place dans le scanner un, Ulrich, scanner deux, Yumi, scanner trois ! » ordonna-t-il dans l'interphone.
Tous s'exécutèrent et se positionnèrent dans les trois cylindres métalliques qui se refermèrent aussitôt.
Odd remarqua que Jeremy avait été plus lent que d'habitude, probablement à cause du fait qu'il ne pouvait taper sur son clavier que d'une main.
Lorsque le félin reprit ses esprits, il se trouvait dans le ciel d'un territoire qu'il ne connaissait pas.
-Ulrich, Odd, Yumi : bienvenue sur le territoire des montagnes ! » s'exclama fièrement Jeremy.
Ce quatrième territoire était en réalité une succession de petits plateaux situés à différentes hauteurs et parfois reliés entre eux par de longs et étroits sentiers. Contrairement aux autres secteurs de Lyoko, la mer numérique n'était pas visible car elle se situait beaucoup plus en contrebas et était camouflée par d'épais nuages blancs qui donnaient l'impression à Odd qu'il se trouvait à plusieurs milliers de mètres d'altitude. Sous ses pieds, le sol avait une légère teinte grise qui faisait penser sans équivoque à de la pierre issus de massifs montagneux.
-Faites attention où vous mettez les pieds ! Ce territoire est un peu particulier : il ne s'étend pas en longueur mais en hauteur. Il est en fait composé d'une immensité de petits îlots volants les uns au-dessus des autres. Si vous faites une malheureuse chute, je ne peux pas garantir que votre avatar résiste. De plus, depuis la dernière attaque, j'ai cherché à comprendre ce qui était arrivé au contact fantôme lorsqu'il a atteint la limite du territoire du désert et a plongé dans la mer de Lyoko, et cette dernière est potentiellement dangereuse.
-Dangereuse ? » demanda Ulrich, d'autant plus exaspéré que Jeremy lui avait assuré que la virtualisation était sans risque.
-Malheureusement, oui. Cette « mer numérique » est en réalité la modélisation par un élément liquide des centaines de millions de flux de données informatiques brutes du SuperCalculateur. Le problème, c'est que ces flux, contrairement à vos avatars et à tous les éléments virtuels de Lyoko, se transfèrent à la vitesse de calcul du SuperCalculateur, c'est à dire à une vitesse plus que phénoménale. Ainsi, si jamais vous tomber dedans, la partie du corps qui touchera la mer numérique en premier se confondra avec un de ces flux, et avant que le reste de votre avatar ne tombe dans la mer, la partie précédemment immergé sera déjà à des lieux de là. En d'autres mots, vous serez désintégrés ! Ensuite, impossible de retrouver votre programme conscience, à moins d'être aussi rapide que les flux de données du SuperCalculateur, ce qui est impossible pour un être humain. Bref, vous tombez, et c'est la fin !
-C'est toujours pareil avec toi, Jeremy ! Au début, on ne risque jamais rien, puis ensuite, on se rend compte qu'à chaque seconde qui s'écoule, on risque d'y passer ! » s'énerva Ulrich.
-Ils auraient pu mettre des barrières de sécurité ! » plaisanta Odd pour détendre l'atmosphère.
-Ça ne me fait pas rire, Odd ! Je ne sais pas si tu te rend compte, mais on vient de perdre notre collège !
-Pas encore, Ulrich, pas encore... » répondit Jeremy. « Bon, assez bavardé ! Aelita arrive dans la tour du passage juste derrière vous.
* * *
Les trois Lyoko Guerriers étaient près de la tour du passage pour accueillir Aelita. Une fois les salutations effectuées, tous ne pensèrent plus qu'à aller désactiver la tour offensive. Si Jeremy disait vrai, tout n'était pas encore perdu pour leur vie réelle.
-Où est la tour, Jeremy ? » demanda Yumi, pressée d'en finir.
-Plusieurs centaines de mètres en contrebas. Il va falloir sauter pour y arriver. Placez près du rebord du plateau, tout au nord.
Tous se mirent en position là où l'avait indiqué Jeremy.
-On y est ! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
-Écoutez-moi bien : faites un saut de deux mètres, pas moins, en face de vous et préparez-vous à l’atterrissage. Il y a une trentaine de mètres de hauteur entre ici et le prochain plateau, faites bien attention !
Les épais nuages qui voguaient dans le territoire des montagnes empêchaient les quatre combattants d'apercevoir leur plate-forme d’atterrissage. Malgré toutes leurs appréhensions, ils s'élancèrent ensemble dans le vide. Seul Odd réussit à atterrir convenablement, en retombant sur ses quatre pattes, comme un félin. Ulrich, Odd et Yumi, eux, terminèrent leur vol, à cause de leur vitesse surélevée et de l'altitude du saut, par une roulade non maîtrisée sur le sol.
-Il va falloir faire mieux que ça la prochaine fois ! » proclama Jeremy. « A ce rythme-là, vous serez dévirtualisé sous peu. Ulrich, Yumi et Aelita, vous avez déjà perdu 23% d'énergie chacun. »
-Parce qu'on a encore beaucoup de plongeons à faire ? » demanda Yumi.
-Oui, plusieurs. X.A.N.A est malin : il a fait exprès d'activé une tour particulièrement peu accessible...Bon, empruntez le sentier derrière vous, rendez-vous à son extrémité et faites un saut de moins de trois mètres à quarante-cinq degrés sur votre gauche.
Tous suivirent les instructions de Jeremy à la lettre et, fendant les cieux, arrivèrent sur un nouveau plateau, sans tomber cette fois-ci.
-Bien, maintenant continuez sur deux-cents mètres puis...
Il fut interrompu par un grésillement qui provenait des lumières de la salle. En effet, ces dernières commencèrent à scintiller, comme sous l'effet de micro-coupures de courant, et Jeremy vit rapidement plusieurs petits éclairs électriques de faible intensité qui essayaient en vain d'atteindre le jeune garçon.
-Tu n'y arriveras pas, X.A.N.A ! » s'écria frénétiquement Jeremy. « Tu n'as donc rien compris : ce laboratoire est protégé contre tes attaques, je suis inatteignable !
A ce moment-là, l'attaque s'arrêta.
-Tu abandonnes déjà ? » s'exclama-t-il dans un fou rire synonyme de victoire.
Mais sa liesse fut vite remplacée par de la colère lorsqu'il reçut un signal vidéo sur son interface. On pouvait y voir le film d'une caméra de surveillance qui enregistrait une rue en direct. Dans cette dernière, une petite fille, qui ne devait avoir plus de cinq ou six ans, marchait tranquillement. Elle semblait heureuse et rigolait beaucoup, tout en faisant de multiples rondes autour de ses parents qui l'accompagnaient. Elle passait sous un des nombreux lampadaire lorsqu'un violent éclair électrique en émergea et s’abattit sur l'innocente petite fille. Elle fut alors paralysée par la morsure cinglante tension électrique qui semblait alors lui affliger une douleur atroce, sous les yeux impuissants de ses parents qui, à chaque fois qu'ils tentaient de s'approcher, étaient violemment repoussés vers l'arrière par de nouveaux éclairs bleus. C'est à ce moment-là qu'une consigne sobrement écrite apparue sur l'écran de Jeremy : « Abandonne le combat. ». C'était l'ultimatum que X.A.N.A lui envoyait, la seule condition pour qu'il abroge les souffrances de cette malchanceuse petite fille.
Jeremy eut un pincement au cœur. Il se sentait en partie responsable de la souffrance de la jeune fille. Mais il ne pouvait ni ne devait obéir à son ennemi.
-Je ne céderais pas à ton chantage, X.A.N.A ! » dit-il avec détermination. « J'ai une nouvelle arme qui rendra obsolète tous tes agissements ! J'ai désormais le pouvoir de bouleverser la réalité ! »
D'un geste vif, il pressa une des touches de son clavier et referma le fenêtre vidéo, comme si cela pouvait mettre fin d'une certaine façon aux souffrances de la jeune fille. Cependant, il reçut presque immédiatement un nouveau signal vidéo. Cette fois-ci, il s'agissait d'Aelita sur Lyoko. Elle était seule et cernée par des dizaines de robots. Au même moment, tous firent feu avec acharnement en direction de la jeune fille. Elle s'effondra sur le sol et, dans un dernier cri d'effroi, elle subit une ultime dévirtualisation signifiant sa mort. La fenêtre vidéo devint alors entièrement noir, symbole de l'obscurité et des ténèbres du trépas. Le logo de Lyoko apparut, accompagné par cette simple phrase : « C'est comme ça que tout finira. ». La fenêtre se referma ainsi, tout aussi soudainement qu'elle s'était ouverte.
-NON ! » hurla Jeremy. « Je ne laisserais jamais ceci arriver ! Je réussirais à matérialiser Aelita et là, je t'aurais vaincu ! Je n'aurais plus qu'à éteindre le SuperCalculateur et j’assisterais impassible à ton agonie ! »
* * *
-Jeremy ? Tu me reçois ? » demanda impatiemment Odd.
-Oui, oui...désolé. J'avais un petit problème à régler...Vous n'êtes plus très loin de la tour. Encore un ou deux sauts et vous y serez ! Mais tout d'abord, empruntez la passerelle qui mène au plateau en face de vous. Une fois là-bas, vous n'aurez plus qu'à...
Jeremy fut interrompu par les nombreux messages d'alertes de son radar qui signalaient l'apparition de deux nouveaux contacts ennemis sur l'étroit sentier sur lequel les Lyoko Guerriers s'étaient engagés.
-Attention ! Deux Krabes tentent de vous bloquer la route ! Voilà ce qu'on va faire : Ulrich, tu restes avec Aelita et tu la protèges des tirs lasers.
Odd, tu fais diversion, et Yumi, tu détruits les Krabes.
-Bien reçu ! » répondit Odd avec fougue et impétuosité, avant de s'élancer, en courant à quatre pattes, vers ses deux nouveaux ennemis qui s'étaient mis côte à côte pour former une barrière.
Pris pour cible, il commença à esquiver les tirs en faisant de multiples slaloms, puis une fois arrivé au niveau de ses ennemis, il se jeta sous l'un d'eux qui essayait alors de le transpercer avec ses pattes tranchantes. Cependant, l'agilité phénoménale de Odd permettait à ce dernier d'éviter toutes les attaques hostiles de ses adversaires. Yumi put ainsi tranquillement se concentrer puis lancer un éventail qui fit une boucle autour des deux Krabes, coupant vif deux de leurs pattes. N'ayant plus d'équilibre, tous deux chutèrent dans l'immense vide du territoire de la montagne.
-Bien joué ! » s'écria Jeremy, fier des progrès réalisés par ses acolytes. « Les robots de X.A.N.A n'ont aucune chance sur ce territoire ! Vous voyez, il n'est pas invincible ! Il a même commis une erreur en activant une tour ici ! ».
-Bon, où est-ce qu'on va maintenant ? » demanda Ulrich.
-Encore deux sauts et vous y êtes. Une fois au bout du sentier, sautez juste en face de vous !
Ils effectuèrent inlassablement un nouveau plongeon et atterrirent sur un petit îlot.
-Plus qu'un ! Bien, placez-vous au bord. Laissez-moi juste le temps de trouver le bon chemin. Juste en-dessous, il y a deux sentiers, un à gauche et un à droite. Vous devez prendre celui de...droite, oui, celui de droite ! L'autre ne mène nulle part. Bon, ce saut va se révéler être un peu plus délicat : vous devez bondir entre trois et cinq mètres de longueur, à deux heures de votre position actuelle. Préparez-vous et faites bien attention !
Tous les quatre se positionnèrent au bord du précipice. Ils s'apprêtèrent alors à sauter lorsqu'ils entendirent un étrange bourdonnement mécanique, suivi par le cri affolé de Jeremy :
-Aelita ! Derrière-toi !
Avant que la jeune fille n'ait eu le temps de se retourner, elle reçut un puissant laser qui la projeta hors de l'îlot, à l'opposé de là où elle devait aller, sur le sentier de gauche. Yumi, Odd et Ulrich se retournèrent pour découvrir le mystérieux agresseur : il s'agissait d'un modèle mécanique d'un frelon, mais qui semblait optimisé pour le combat. En effet, déjà bien plus grand qu'un insecte normal, de la taille d'un être humain environ, le robot était équipé de cinq paires d'ailes qui lui permettaient de se déplacer avec aisance, agilité et rapidité. De plus, son dard était en réalité un canon à lasers typique de tous les robots que le petit groupe avait rencontré jusqu'à présent. Enfin, comme à l'accoutumée, le symbole de Lyoko était imprimé sur sa tête.
Deux autres Frôlions apparurent à côté du premier pour lui prêter main forte. Ulrich s'élança aussitôt dans leur direction mais ceux-ci ne tardèrent pas à s'envoler pour se mettre hors de la portée de leur assaillant, avant de tirer simultanément une salve de lasers sur le jeune homme. Celui-ci parvînt à parer les tirs avec son sabre mais il fut forcé de battre en retraite pour éviter d'être dévirtualisé.
-Ulrich, tu n'arriveras pas à les atteindre ! » s'écria Jeremy. « Laisse faire Odd et Yumi, et rejoins Aelita sur le sentier de gauche avant qu'elle ne se fasse attaquer !
Sans perdre de temps, il bondit dans le vide, pendant que ses deux autres camarades commençaient à préparer leur résistance. Yumi commença par lancer un de ses éventails mais à peine s'était-il approché de l'un des Frôlions que ceux-ci prirent de l'altitude et évitèrent l'arme aiguisée de la jeune japonaise. Odd, pas plus chanceux, tira plusieurs flèches lasers finement esquivées par les trois robots véloces.
-Odd, Yumi ! Changement de tactique : rejoignez la tour sur le sentier de droite en contrebas ! Là, retenez les Frôlions autant que possible, le temps que je trouve un moyen de vous amener Aelita !
-Bien reçu, Jeremy ! On y va ! » s'écria Yumi avant de s'élancer dans le vide avec Odd.
Le jeune garçon reporta alors son attention sur la jeune fille aux cheveux roses :
-Aelita, tout va bien ?
-Oui, ça va ! » répondit-elle d'un ton rassurant. « Ulrich m'a rejoins ! Le seul problème, c'est que la tour est inaccessible depuis cette plate-forme. Et impossible de remonter à partir d'ici ! La tour est juste devant moi mais la mer numérique m'empêche d'y accéder ! ».
En effet, le plateau sur lequel elle se trouvait, au ras de la mer numérique, était éloigné d'une cinquantaine de mètres du terre-plein contenant la tour activée. Là, Odd et Yumi avaient commencés à riposter à coups de flèches lasers et d'éventails contre les trois assaillants robotiques qui les narguaient en esquivant avec habileté chacun de leurs tirs. La jeune japonaise eut alors une idée :
-Odd, à mon signal, mitraille le Frôlion situé à une heure !
Après avoir posé ses deux précieuses armes à terre pour ne pas être encombrée, elle fixa du regard l'un des robots puis se concentra autant qu'elle le pouvait pour parvenir à l'immobiliser grâce à sa capacité de télékinésie. La victime devint ainsi parfaitement immobile dans le ciel mais commença à agiter frénétiquement des ailes pour tenter de se libérer de l'étreinte mentale de Yumi.
-Maintenant, Odd ! Tir ! » hurla-t-elle épuisée par l'utilisation prolongée et intensive de son esprit.
Le félin déclencha donc une salve de plusieurs flèches lasers qui filèrent droit sur le robot figée dans les airs. Cependant, un autre Frôlion vint se placer sur la trajectoire des projectiles de Odd, se sacrifiant pour sauver son semblable. Il absorba ainsi l'intégralité des tirs puis explosa dans le ciel de Lyoko, projetant de nombreux débris aux alentours. Odd tira une nouvelle rafale de flèches, mais le temps qu'elles n'atteignent la victime immobilisée, Yumi céda à la souffrance que cette épreuve mentale lui infligeait et relâcha son emprise sur le Frôlion qui aurait pu s'enfuir si une des flèches de Odd n'avait pas atteint in extremis une de ses ailes. Perdant l'équilibre, le petit robot vint s'écraser sur la mer numérique provoquant une impressionnante réaction entre l'énergie virtuelle du Frôlion et les flux de données de l'océan de Lyoko : au point d'impact du crash, une immense colonne d'énergie bleue s'éleva dans le ciel, illuminant les alentours d'un léger voile azuré.
Le dernier Frôlion, désormais seul, savait qu'il n'avait aucune chance contre ses deux adversaires et leurs armes terrifiantes. Ainsi, au lieu de poursuivre le combat, il s'échappa en direction de l'autre plateau où se tenait Ulrich et Aelita. Là, il devinait qu'il pourrait s'en prendre plus facilement à deux victimes sans défense, la jeune fille n'étant pas armée et le jeune homme n'ayant pas de projectiles à lancer. Il s'attaqua donc en premier au plus dangereux, Ulrich, en tirant une salve continue de lasers que ce dernier essayait de parer avec son sabre. Cependant, le surnombre des tirs et leur vitesse affolante finirent par avoir raison de lui et le dévirtualisèrent lorsque, perdant sa concentration, il laissa passer un ultime laser. Aelita avait désormais perdu sa seule défense et était dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit pour repousser son agresseur. En effet, son pouvoir mental ne lui était d'aucune aide ici, car elle ne pouvait ni faire tomber le Frôlion, ni ériger un mur assez vite pour emprisonner le robot qui se déplaçait à une allure phénoménale. Une nouvelle fois, tout lui semblait perdu. Mais c'était sans compter sur le soutien de Jeremy, son protecteur, qui trouva rapidement une solution au problème :
-Aelita ! Érige un pont entre les deux plate-formes pour rejoindre Odd et Yumi !
Elle lui obéit alors sans prier et commença à visualiser dans son esprit ce qui l'intéressait. Malgré tout, la tâche à accomplir était dur et rigoureuse et même dans le micro-univers alternatif où sa conscience travaillait et où le temps semblait beaucoup plus long, plusieurs secondes réelles finirent par s'écouler sans que Aelita ne bouge, et le Frôlion comptait bien profiter de cet instant pour lui porter un coup fatal. Il chargea ainsi un tir aussi puissant qu'il le pouvait, en faisant affluer toute l'énergie disponible dans son système, puis enclencha un laser hautement concentré qui serait fatal à la jeune fille s'il l'atteignait. Alors qu'il s'apprêtait justement à atteindre sa cible, il fut stoppé dans sa course par un des éventails de Yumi, que cette dernière avait réussi à projeter et contrôler jusqu'à plusieurs centaines de mètres, afin de protéger Aelita et lui laisser plus de temps. En effet, c'est exactement les quelques précieuses secondes qu'il lui fallut pour synthétiser un pont de roches reliant les deux plateaux. Son devoir effectué, elle rouvrit les yeux et commença à courir, toujours poursuivie par le Frôlion, vers Odd et Yumi qui essayaient de la rejoindre. Elle parvint ainsi, au prix de très grands efforts déployés, à atteindre ses deux camarades, dont Odd qui, désireux de vengeance, mitrailla le robot jusqu'à sa destruction complète.
-Beau travail, Aelita ! » s'écria Jeremy, soulagé par le danger qui venait de s'estomper.
Elle pénétra donc dans la tour, posa délicatement sa main sur l'interface et lança le Code Lyoko qui désactiva la tour.
-C'est bon, je vous ramène sur Terre ! » dit Jeremy avant d'enclencher les procédures de matérialisation. « Quant à toi, Aelita, ne t'inquiète pas ! Tu ne vas pas rester coincé sur cette plate-forme tout le temps. J'ai confectionné un programme qui va te permettre de voyager, de te téléporter d'une tour normale vers une tour du passage. Cependant, il faudra que je pense un jour à programmer des sortes de véhicules...ça rendrait vos missions beaucoup plus facile, non ? »
* * *
-Alors, Jeremy : qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? Reconstruire le collège pierre par pierre ? » demanda Ulrich sceptique.
-Mieux que ça ! » répondit-il. « Je peux te dire que les personnes qui ont travaillés sur la construction du SuperCalculateur étaient de véritables génies ! Ils n'avaient pas comme nous une vision bornée et limitée de la vie, du monde et de l'univers. La numérisation de matière et la matérialisation de données permettent beaucoup plus que la virtualisation : la modification totale de notre réalité sous toutes ses formes, quelles soient physiques ou temporelles. Le temps. Que lui reste-t-il comme définition après tout ce que nous avons découvert ? La simple conversion d'un esprit en données intégrées par un SuperCalculateur, comme le fait Aelita lors qu'elle synthétise quelque chose , permet de rendre cette notion obsolète ! Et la matière. Nous avons désormais grâce aux scanners la possibilité de la créer, de la modifier, de la reproduire, comme bon nous semble. Notre réalité n'est plus fondamentale et unique. Nous avons le pouvoir de la modeler ! Maintenant, tout ce qui nous reste de concret, ce sont nos consciences ! Nos corps et le milieu dans lesquelles ils évoluent ne sont plus rien, plus qu'un artifice de l'époque où nous les croyions suprêmes et intouchables.
-Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ?
-C'est simple, Ulrich : le SuperCalculateur, par une remodélisation complète et totale de la matière qui compose notre monde, peut restaurer l'état de notre univers tel qu'il l'a été dans le passé. En d'autres mots...nous pouvons remonter dans le temps !
-Quoi ?
Tous étaient abasourdis.
-Tu plaisantes, j'espère ? » demanda Odd.
-Non, et d'ailleurs, les scientifiques qui travaillaient ici ont déjà procédés à ce retour vers le passé, et avec succès !
-Mais...Comment peuvent-ils savoir si cela a fonctionné ? En remontant dans le temps, ils ne peuvent pas se rappeler ce qu'il s'est passé ! » le questionna Ulrich.
-Le SuperCalculateur n'est pas affecté par ce phénomène. Pour des raisons bien précises, il n'est pas remodelé lors du retour vers le passé. Ainsi, les scientifiques n'avaient plus qu'à lire leurs propres messages qu'ils s'étaient eux-même laissés pour savoir qu'ils avaient réussis.
-D'accord...d'accord...Mais tu comptes réellement effectuer cette opération dangereuse et que tu ne maîtrises pas ? Tu pourrais tous nous tuer ! Si tu reconstruis toute la matière, mais qu'il y a une erreur de manipulation ou autre...le monde n'existera plus ?
-Écoute : les probabilités d'effondrement quantique de la matière lors d'une opération de reparamétrage du Flux sont quasi nulles.
-Et puis quoi ? On remonte dans le temps, on oublie tout, X.A.N.A réactive sa tour, on combat de nouveau et on prononce encore une fois ces même phrases et on remonte dans le temps, comme un cycle infini ? Mais ce n'est pas du sauvetage ça Jeremy : c'est un génocide ! Des milliards d'êtres humains, des milliards d'animaux, dont l'histoire de leurs vies s'arrêtent brutalement, puis recommencent, puis s'arrêtent...Tu met fin à la vie en faisant ça ! Ça se trouve, on à déjà vécu cette scène des millions de fois !
-Non, je ne pense pas : comme Aelita est sur Lyoko, elle ne subit pas le retour vers le passé. Elle l'aurait forcément su si on l'avait déjà fait. A notre retour, elle nous racontera tout !
-Tu ne vas tout de même pas le faire maintenant ?
-Si, on n'a pas le choix !
-Je ne te laisserais pas faire ! » hurla Ulrich, déterminé.
Violemment, il se jeta sur Jeremy pour l'éloigner de l'interface mais il n'arriva pas à temps pour stopper l'acte du jeune garçon, plus déterminé que jamais. Il parvint juste à le projeter brutalement contre terre et à tendre son poing au-dessus de Jeremy. Il hésitait encore, mais la rage était monté en lui et ce qu'avait fait Jeremy était, selon lui, cruel et impardonnable.
-Ulrich, non ! » s'écria Yumi affolée.
Ce furent les derniers mots que les quatre Lyoko Guerriers entendirent avant de subir le retour vers le passé. Tout ce qu'ils virent ensuite, ce fut une immense champ électrique émergeant des trois scanners ouverts et qui se déplaçaient à une vitesse fulgurante à travers l'espace, remodelant la matière, modifiant le cours du temps. L'instant d'après, Odd et Ulrich se retrouvaient à nouveau dans leur chambre, dans leurs lits. Odd regarda alors instinctivement son réveil pour voir l'heure : « 23h47 ».
-Un rêve ? » pensa-t-il. « Non. Il a réussi...» s'exclama-t-il fébrilement.
-C'est impossible... » ajouta son camarade.
Il se leva d'un bond, sortit de sa chambre et se rua vers la chambre de Jeremy, suivis par Ulrich. Celle-ci était fermée à clé. Odd frappa alors brutalement à la porte et le jeune garçon ne tarda pas à aller lui ouvrir, en demandant :
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Le retour vers le passé ! Il a marché ! En plus, j'arrive à me souvenir de ce qu'il s'est passé ? Et Ulrich aussi !
-Comment êtes-vous au courant du retour vers le passé ?
-Qu'est-ce que tu racontes ? C'est toi qui nous en as parlé !
-Mais, je sais à peine comment ça marche !
-Tu veux dire que...
-Il a oublié... » intervint Ulrich.
* * *
La porte de l'ascenseur s'ouvrit et Jeremy, Odd, Ulrich et Yumi pénétrèrent dans le laboratoire de l'usine. Jeremy, sans perdre une seconde, se connecta à l'interface et communiqua avec Aelita.
-Jeremy ! Enfin ! J'ai cru que le retour s'était mal passé ! » dit-elle rassuré.
-Tu vois Jeremy : le retour a bien eu lieu » ajouta Yumi.
-Effectivement...
-Maintenant, on aimerais bien un peu plus d'explications ! » demanda Odd. « Pourquoi ni toi ni les autres ne se souviennent du retour ? ».
-Laissez-moi tout d'abord commencer par le commencement. Le secret du SuperCalculateur, des scanners et de Lyoko est basé sur le fait que notre univers n'est pas exactement comme nous le concevons habituellement. En fait, le travail des scientifiques qui ont travaillés ici portaient en tout premier lieu sur la découverte d'une nouvelle force physique infiniment puissante. Ils ont en effet découvert qu'il y avait un lien entre tous les éléments qui composent la matière : ils sont tous connectés entre eux par une force qui maintient sa cohésion. Sans elle, tout s'effondrerait. Cette force s'appelle le « Flux », et ces scientifiques sont les premiers à l'avoir découverte. Ils ont aussi remarqués que cette force relie la matière grâce à un signal électrique très particulier et d'une fréquence infiniment élevée, encore jamais vue jusque là. Enfin...jusqu'à l'invention du scanner. Les scientifiques ont réussis à générer un signal électrique tout aussi puissant dans les scanners. Ainsi, ces derniers permettent la virtualisation, en supprimant du Flux le contenu du scanner grâce à un champ électrique inhibiteur, et la matérialisation, en recréant votre corps dans le Flux. Tout ceci est possible grâce à un signal électrique assez puissant, précis et programmé, et c'est ça le rôle du SuperCalculateur : il possède une vitesse de calcul assez rapide pour pouvoir modeler ce Flux. Le fonctionnement est le même pour le retour vers le passé. Il y a suffisamment de scanners actifs pour délivrer un champ électrique suffisamment puissant pour recréer tout le Flux et remodeler la matière telle qu'elle l'était à un instant précis. Or, vous me demanderez : « pourquoi le SuperCalculateur n'est pas affecté ? ». C'est simple : le retour vers le passé est programmé pour ne pas restaurer ce dernier. Tout ce qu'il y a autour est modifié, mais lui non. Ainsi, Lyoko n'est pas affecté. Maintenant, « comment le SuperCalculateur arrive à recréer précisément notre monde à un certain instant ? ». Et bien, les scanners arrivent à détecter les moindres petits mouvements du Flux et à les enregistrer pour pouvoir restaurer la matière comme elle l'était précédemment.
-Et pourquoi nous on s'en souviens ?
-Parce que vous vous êtes déjà virtualisé ! Pourquoi supprimer puis recréer votre corps pendant la virtualisation et la matérialisation ? Plusieurs raisons. Tout d'abord, votre conscience ne peut pas être enlevée puis réintégrée à votre corps. En effet, comme vous le savez déjà, le SuperCalculateur est programmé pour que votre conscience ne soit pas dupliquée. Ensuite, s'il n'était pas supprimé, votre corps resterait complètement inerte donc potentiellement mort sans votre conscience. Enfin et surtout, j'ai découvert qu'un programme ultra complexe avait...comment dire...modifié votre corps réel. Désormais, votre conscience est constamment reliée au SuperCalculateur, comme un simple programme. Ainsi, durant le retour vers le passé, ce dernier à restauré votre esprit du présent et non pas du passé.
-En fait, tout ceci est le résultat d'un phénomène physique complexe ?
-Oui, mais il y plus...bien plus...Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, cette découverte révolutionne la notion de notre réalité. En effet, le Flux est bien plus étrange qu'il n'en a l'air. En fait, s'il permet la cohésion de la matière aussi précisément, c'est qu'il contient un signal rempli de données complexes qui peuvent êtres lues par les scanners. En fait, la matérialisation agit comme la virtualisation : dans les deux cas, il s'agit de l'intégration d'une entité à un système informatisé. Les ressemblances entre les mondes réels et virtuels sont frappantes : un conscience qui survit dans un corps, les propriétés physiques, l'équivalent du Flux en programmes informatiques, et plein d'autres. Tout ceci n'est pas anodin. Je sais que ça va vous paraître étrange, mais le monde réel n'existe pas en tant que tel...Il s'agit en fait d'un monde « virtuel » mais contrairement à Lyoko, il est indépendant énergétiquement et n'a plus de plate-forme de génération, soit l'équivalent d'un SuperCalculateur qui pourrait le programmer. C'est la seule hypothèse qui permet d'expliquer que le Flux soit aussi complexe : il s'agit en fait des restes du système informatisé qui régissait notre monde virtuel. Certes, maintenant, comme il a trouvé le moyen d'être autonome, ce monde virtuel a acquis un statut de monde réel ! Mais tout ceci ne signifie pas que tout ce que l'on vit est faux, mais plutôt que notre monde a été crée par un autre monde, qui lui même provient d'un autre monde,...C'est un cycle et Lyoko est l'esquisse d'un nouveau monde. C'est le but ultime de l'humanité : survivre en créant un nouvel univers indépendant et dans lequel il peut survivre et migrer. En effet, l'Homme actuel a perdu tout contact avec les mondes précédemment...Ils ont probablement été détruits, ce qui fait que notre monde à nous est le dernier restant dans lequel l'Homme peut vivre...Bref, revenons à notre réalité : avec cette nouvelle arme, le retour vers le passé, on ne risque presque plus rien ! La capacité de stockage du SuperCalculateur permet d'enregistrer les informations du Flux jusqu'à huit heures dans le passé !
-Cela signifie que si jamais on...meurt...tu peux nous ressusciter en quelque sorte ?
-Ça serait le cas sur un être humain normal mais vous, votre conscience est lié au SuperCalculateur. Si jamais votre corps n'est plus viable, cette dernière ne pourra plus y survivre mais elle continuera d'enregistrer une activité nulle dans le SuperCalculateur. Ainsi, après le retour vers le passé, on risquerait de retrouver votre corps inerte avec votre âme morte à l'intérieur. C'est à double tranchant : soit vous vous souvenez, soit vous vivez paisiblement dans l'ignorance sans aucun risque.
-Et les tours dans tout ça ?
-Ah oui, les tours...Elles permettent en réalité d'envoyer un puissant signal électrique dans le Flux en programmant les scanners. C'est de là que proviennent les éclairs électriques qui essayent de nous atteindre. Cependant, Lyoko est actuellement protégé par un Pare-Feu ultra sécurisé et infranchissable, sauf par le Code Lyoko. C'est pour ça que X.A.N.A ne peut, pour l'instant, se propager seulement dans un environnement favorable : le réseau électrique. Sans ce Pare-Feu, il pourrait recréer électriquement et à volonté le Flux grâce aux scanners.
-C'est...incroyable... » s'écria Odd.
Tous ressentaient la même chose que lui, ce sentiment d'avoir vécu aveugle dans un faux monde qui cachait tous ses secrets.
-Vous faites maintenant partie des quelques Hommes qui connaissent la Vérité sur notre réalité. Mais cela ne doit pas changer votre vie. Tout ce que vous vivez est réel. L'important, c'est votre conscience. C'est le seul élément qui parvient à franchir tous ces mondes sans être affecté. Il est le pont entre deux univers différents et ce qui fait de nous des êtres humains.
-Bien...qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
-On continue le combat contre X.A.N.A, avec nos nouvelles armes. On le bat, on sauve Aelita, et on éteint le SuperCalculateur. L'humanité n'est pas encore prête à connaître la Vérité. En attendant, j'ai fait devoir me virtualiser pour que mon esprit demeure insensible au retour vers le passé.
-Ça veut dire qu'on va pouvoir voir ton avatar sur Lyoko ? » se réjouit Odd.
-Malheureusement pour toi, non. J'ai programmé une matérialisation instantanée pour que mon corps soit modifié sans attendre. Je n'apparaîtrais donc pas sur Lyoko mais mon esprit sera lié pour toujours au SuperCalculateur. Maintenant, il faut que j'étudie de très près le travail des scientifiques qui ont travaillés ici pour comprendre X.A.N.A et le stopper.
Précis sur ma théorie du flux : monde virtuel ou réel ? : un monde 1 crée un monde 2 virtuel. Virtuel = système informatisé = tout peut y être créer grâce a un flux dans lequel on peut intégrer tout ce qui est programmable (un arbre, un avatar,...).
Si le monde virtuel 2 devient indépendant (ne nécessite plus de support [comme le SC] pour survivre), il devient plus ou moins réel. La vie (précédemment programmée par un support) se développe...Or, le flux informatisé réside et peut-être modifié électriquement (scanners). L'Homme du monde 2 peut donc reconstruire toutes les technologies nécessaires pour créer un monde 3. C'EST UN CYCLE !
Le flux : force de modélisation de la matière. [Imaginez du sable : c'est l'élément de la matière ; maintenant, de l'eau , c'est le Flux ::::l'eau permet la solidité du sable, le Flux permet la cohésion de la matière.]
Le Flux est un signal électrique qui permet la cohésion des électrons entre eux, donc des atomes/molécules, donc matière.
Un champ électrique de même fréquence/puissant/rang que le Flux (une impulsion électrique comparable) permet de modifier le signal du Flux, de modifier sa programmation, ce qu'il doit faire sur la matière.
Pourquoi une théorie aussi compliquée : tout d'abord, c'est la seule qui permet d'expliquer le retour vers le passé. En effet, toutes les autres théories font part soit d'univers inversés temporellement, soit d'un phénomène complexe de physique quantique. Or, cela n'explique pas comment le Rvlp n'atteint pas Lyoko, ni comment Ulrich, Odd et Yumi se souviennent, ni la virtualisation,...La théorie du Flux, elle, donne une explication réaliste à tout ceci. [Qui sait ? Ça se trouve, c'est une théorie réelle ^^ ! En tout cas, rien ne permet de nous affirmer que c'est impossible.] Ainsi, notre monde serait comme un disque dur contenant des fichiers, la matière, que l'on pourraient envoyer sur un autre monde, une clé usb par exemple, en déplaçant les fichiers. De plus, les théories de la virtualisation ne répondent pas à une question essentielle : comment la conscience des Lyoko Guerriers est elle intégrée à leurs avatars ? D'autant plus que certains disent que leurs corps réels est désintégré/détruit. Le Flux permet d'expliquer cela : le champ électrique du scanner, de même fréquence que le Flux, permet de lire les données de ce dernier, donc lire le corps et la conscience de la personne dans le scanner. Tout est informatisé. Autre incohérence dans les théories adverses, il faudrait une énergie infinie pour pour lancer un Rvlp car l'espace est infini. Si l'énergie disponible n'était pas infinie, le retour s'arrêterait net à un endroit, et si jamais ça tombe en plein milieu d'une planète, bah, elle serait coupée en deux...
Sinon, ça permet d'expliquer également les spectres polymorphes (une virtualisation inversée sur le monde réelle, dans le Flux).
La naissance de la terre/de notre monde à nous ? : en fait, c'est une idée que je traîne depuis un bon bout de temps. L'idée est que l'Homme est en train un peu d'abimer sérieusement la Terre (réchauffement, Terre surpeuplée...). Enfin, peut etre dans des centaines d'années, cela sera le cas. Jusqu'alors, les auteurs de SF voyaient comme parade à ce problème, la conquête de l'espace. Eh bien moi, je vois la migration de l'Homme dans un monde virtuel. Attention, pas un monde comme Lyoko, mais un monde EXACTEMENT similaire à la Terre, où toutes les forces physiques seraient présentes,...Or, la virtualisation permet tout ceci : pour avoir un Homme normal sur un autre monde, il suffit de le virtualiser en entier, avec son corps réel, ses organes, ...Et là, on a un Homme sur un nouveau monde exactement semblable à la Terre (tel qu'elle l'était à ses débuts). Si on réfléchit deux secondes, on se rend vite compte que si on peut retourner dans le passé, on peut recréer une Terre neuve (grâce aux toutes premières données du Flux). De même, la vie peut etre recréer, l'Homme aussi,...Ce qui fait que l'Homme et la Terre survivent à l'infini. Or, on peut se dire, « oui, peut etre, mais pourquoi il n'y a aucune trace d'un Homme d'un autre monde ? Ou même d'un autre monde ? » Eh bien, en fait, c'était la principale idée d'une fiction que je voulais écrire à une époque, où il y avait la terre originelle très mal en point, où il y avait des tonnes de SC qui généraient un monde virtuel, où tout les Hommes s'étaient virtualisés pour vivre paisiblement dans un monde neuf. De plus, les scientifiques avaient trouvés un moyen de rendre le monde virtuel indépendant énergétiquement, grâce au Flux, en recyclant l'énergie de la virtualisation, de telle façon qu'aucune énergie n'est jamais dépensé. Ensuite, l'idée de cette fic était que des fanatiques/terroristes ont fait sauté la Terre réelle, ce qui fait que le monde virtuel se retrouve tout seul en suspension dans un micro-univers,....Enfin, avant de faire sauter la Terre, les fanatiques ont reprogrammé ce monde virtuel pour qu'il soit exactement comme la Terre à ses débuts. Ce qui fait que le monde virtuel devient un monde réel. Et c'est un cycle. Dernière petite trouvaille de moi-même, pour moi, les données de la Terre à ses débuts sont contenues dans le Flux, donc ce n'est pas très dur d'aller les chercher et de restaurer la Terre originelle pour continuer le cycle.
Voilà pourquoi, je parle souvent de la vérité dans ma fic (chap 1, chap 6, chap 7 + le sous titre présent sur mon gif animé « PROJECT LYOKO » ==> « vous connaîtrez enfin la vérité. ».
« Oui, mais comment a été crée le tout premier monde ? » : là, c'est de la pure métaphysique : et c'est le meme problème dans les théories de genèse du monde : Dieu ? Qui l'a crée ? ; le Big Bang ? Qu'y avait-il avant ? ; Aucun Homme n'a jamais pu expliquer avec certitude le début d'un univers, et moi perso, ça me fait flipper ça...^^
Je suis prêt à débattre de ma théorie : si jamais vous voyez des incohérences, des invraisemblances, allez y, je repondrai.
J'ai en effet 70 pages d'explications théoriques sur le Flux. Et je pense que c'est pour l'instant la théorie la plus réaliste pour expliquer l'univers de Code Lyoko.
Sinon, pour ceux qui trouvent que je m'aventure trop loin dans le délire Science Fiction, rassurez vous, la suite de la fic n'est pas centré sur cette théorie, et l'histoire Code Lyoko reprendra son cours.
La suite :
CHAPITRE 7 : Origine
Tout sur Fh, Lyoko, XANA...les origines de l'histoire ! _________________ Pour me joindre : scifier.lyokoproject@gmail.com
Inscrit le: 13 Aoû 2009 Messages: 206 Localisation: En train de fouiller l'Ermitage
MA-GNI-FI-QUE ! (J'emploi très rarement ce terme =P)
Personnellement, j'ai eu du mal à me mettre dans le bain, sûrement à cause du contexte dans lequel je baignais, mais, la fin est TOTALEMENT réussie !
Je conseille vraiment à tout le monde de lire cette fanfic ! Je suis généralement retissent quant à la rédaction de ce genre de texte mais sérieusement, là je suis ... bleffé !
C'est totalement déroutant... La fin de se chapitre nous mène à se poser des questions fondamentales ! Sommes-nous vraiment ici sous la volonté divine ? Vivons nous vraiment dans un monde édénique ?! Suivons-nous la routine du quotidien dans un cycle interminable ?! Telle est la question ! Ou plutôt, telles sont les questions !
Je sens que je vais réfléchir longuement à la fin de ce texte. Mais, malgré le nombre de pages qui pourraient décourager certains d'entre vous, ce texte, cette nouvelle est vraiment très bien faite, et en vaut vachement la peine !
Avec toute ma sincérité et tout mon esprit critique,
Cordialement,
Képpsa _________________ Il y a eu la vie avec Lyoko, désormais, il y aura la vie sans...
Ou pas
Inscrit le: 16 Avr 2011 Messages: 137 Localisation: Dans les bras de Willy-chou <3
Très compliqué ta théorie du Flux ... J'ai mal au yeux et une migraine pas possible maintenant mais ... J'ADORE !! J'ai absolument rien compris par contre ... Si ce n'est qu'on est nous aussi - d'après ta théorie- des être virtuel crée par d'autre être virtuel eux-même crée par d'autre être virtuel ect ... Ma question étant: Comment les premiers homme ( ceux qui était dans un monde réel ) on fait pour ce matérialisé dans le premier monde virtuel ... Il faudrait qu'il soit eux-même crée artificiellement... Et du coup ça ne serai plus les premiers homme mais des être virtuel et ... Ok j'membrouille ... Tu m'as comprise nan ???
Bref ... En tout cas tu peux compter une fan de plus x) _________________
On m'a offert un bout d'histoire où j'ai marché du côté chance.
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
k-ly a écrit:
Très compliqué ta théorie du Flux ... J'ai mal au yeux et une migraine pas possible maintenant mais ... J'ADORE !! J'ai absolument rien compris par contre ... Si ce n'est qu'on est nous aussi - d'après ta théorie- des être virtuel crée par d'autre être virtuel eux-même crée par d'autre être virtuel ect ... Ma question étant: Comment les premiers homme ( ceux qui était dans un monde réel ) on fait pour ce matérialisé dans le premier monde virtuel ... Il faudrait qu'il soit eux-même crée artificiellement... Et du coup ça ne serai plus les premiers homme mais des être virtuel et ... Ok j'membrouille ... Tu m'as comprise nan ???
En fait, c'est plutot simple. Comme tu as pu le remarquer, on peut parfaitement vivre sur Lyoko (du moins, notre conscience, c'est a dire, ce qui fait de nous des Humains a part entiere, peut rester au maximum de ses activités dans un avatar...
Ok, maintenant imaginons un MONDE 1 ou des Hommes auraient découvert le SC, les scanners et l'existence du Flux (la Terre actuelle si tu veux). Ce MONDE 1 a donc les technologies nécessaires pour virtualiser une conscience (comme Jeremy le fait dans la série). Comme ce MONDE 1, dans quelques temps, va commencer a manquer de ressources et d'espace, et que la priorité des Hommes est de conserver son espèce, au lieu d'envoyer les Hommes dans l'espace, les scientifiques ont décidés d'envoyer les Hommes dans un monde Virtuel 2 crée parfaitement à l'image de la Terre réelle (avec la vie, la mort, les memes "graphismes"...). Ainsi, on peut dire que les hommes virtualisés sont donc virtuels par rapport aux Hommes du monde 1.
Cependant, (ce n'est pas l'objet de ma fic, donc je ne l'ai pas abordé), la MONDE 1 a disparu, ce qui laisse le monde Virtuel 2 coupé du reste, et laide d'un grand coup de Retour vers le passé, la monde Virtuel 2 s'est SYNCHRONISE avec les origines de la Terre du Monde 1. Ainsi, sur le monde virtuel 2, il se déroule les memes choses que le MONDE reel 1 a ses debuts, le monde Virtuel 2 devient un monde Reel 2.
Le monde virtuel 2 va donc voir se developper l'Homme qui va pouvoir recreer un SC... pour creer un monde Virtuel 3. C'est un cycle infinie de la renaissance de la Terre.
Dans cette théorie, il ne faut donc pas chercher de début...C'est comme pour notre univers (dans la vrai vie je parle). COMMENT NOTRE UNIVERS A DEBUTE SI IL NY AVAIT RIEN AVANT ??? : c'est ce qu'on appelle de la METAPHYSIQUE (l'étude de la physique selon des principes un peu plus moraux ou religieux...). Donc, la question des premiers Hommes dans ma fic, ou la question de la naissance de l'univers dans ta vie, c'est le meme problème. Personne sur ce forum n'est un Dieu donc a priori, on n'obtiendra jamais de réponse. Voila, pourquoi je n'ai pas parler du DEBUT. _________________ Pour me joindre : scifier.lyokoproject@gmail.com
Inscrit le: 16 Avr 2011 Messages: 137 Localisation: Dans les bras de Willy-chou <3
Moui bon ... Suite par MP ...
Sinon continue ta fiction elle est vachement bien et je suis sûre qu'on va trouver un début à tous ça x) _________________
On m'a offert un bout d'histoire où j'ai marché du côté chance.
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
Chapitre 7 : Origine Partie 1 !
Spoiler
LYOKO PROJECT
Chapitre 7 : ORIGINE :
-Aelita, il te reste une tour au secteur 45, coordonnées 1245, 784, 857. Après ça, on en aura fini avec le territoire de la forêt.
-Bien reçu, Jeremy. Je m'y rend immédiatement.
Cela faisait maintenant quatre heures que Aelita sondait les tours mémorielles à la recherche d'informations qui permettraient à Jeremy de connaître l'origine du SuperCalculateur. En effet, des dizaines de questions se bousculaient dans sa tête : quel était son but, qu'était réellement X.A.N.A, et surtout, qui était Aelita ? Il ne pouvait pas supporter plus longtemps de laisser ces interrogations sans réponses et seul Aelita était en possibilité d'accéder aux sous-programmes cachés des tours de Lyoko, et de lui envoyer les données nécessaires à la compréhension de ce monde virtuel.
-J'ai la tour en visuel, Jeremy.
-Le radar n'a détecté aucun contact ennemi, Aelita. Tu peux y aller.
La jeune fille pénétra dans la tour, la dernière du territoire de la forêt. Rapidement, elle se connecta à l'interface et annonça à Jeremy :
-Je te télécharge les données.
Quelques secondes suffirent au chargement pour s'effectuer. Il ne restait plus au jeune garçon impatient à savoir si ces sous-programmes contenaient enfin ce qu'il recherchait, la vérité.
Sans attendre, il les ouvrit, un par un, regardant avec attention leur contenu. Pendant plus d'un quart d'heure, la recherche fut infructueuse, réduisant, à chaque seconde qui passait, l'espoir de Jeremy. Malgré tout, il ne voulait pas abandonner et il savait que plus il avançait, plus il avait de chance de découvrir la perle rare. C'est avec cette ultime conviction qu'il continuait sans relâche un travail qui lui semblait vain.
Il arriva aux derniers sous-programmes, et comme si cela pouvait lui apporter plus de chance, il s'écria :
-Cette fois-ci, c'est la bonne !
Et c'est fut le cas, à son grand émerveillement. Il venait de retrouver plusieurs fichiers vidéos, sûrement des enregistrements, songea-t-il. Il s'empressa d'ouvrir le premier.
A l'écran, il apercevait un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux bruns grisonnants, assis sur un fauteuil, exactement le même que celui sur lequel se tenait Jeremy. C'est alors qu'il comprit que cette vidéo avait été enregistrer ici même, à l'usine, grâce à la même caméra vidéo que Jeremy utilisait pour communiquer avec Aelita. En effet, en posant son regard sur l'arrière-plan, il reconnut les murs gris du laboratoire. A ce moment-là, il exulta. Il avait trouvé exactement ce dont il avait besoin : le récit d'une personne qui serait probablement le créateur de Lyoko, de l'usine, du SuperCalculateur...
L'homme se mit à parler.
« Journal de Franz Hopper, 4 Mai 2003.
Bonjour à tous les citoyens du Monde.
Si je décide aujourd'hui d'enregistrer cette vidéo destiné à chaque homme vivant sur cette terre, c'est pour vous dévoiler la vérité sur la réalité de notre monde. Cette vérité, longtemps étouffée par certains, uniquement pour leur profit personnel, leur avarice, leur cupidité,...Mais à partir de maintenant, tout va changer car à partir de cette date, nous sommes libérés de nos chaînes, et nous nous apprêtons à livrer une guerre sans merci qui, une fois que nous l'aurons gagnée, fera éclater toute la vérité aux yeux de tous.
Tout a commencé le 3 décembre 2001, date à laquelle l'aboutissement de longues années de recherche sur la physique quantique et l'origine de notre univers, nous a permit, mon équipe et moi, de découvrir l'existence du Flux, ce signal électrique ultra complexe circulant dans chaque micro particule qui compose notre univers et qui permet la modélisation complète de la matière toute entière. Il nous a ensuite simplement suffit de créer une machine suffisamment puissante pour générer un champ électrique capable de le lire et le modifier et c'est là que nous avons réussi à construire le premier prototype de scanner. Après des centaines de tests, nous avons réussi à dupliquer plusieurs objets, à les supprimer, à les téléporter. Nous avions découvert ce qui était probablement la plus importante invention de l'humanité. Avec elle, nous aurions pu nourrir la planète entière en dupliquant à l'infini des vivres. Nous aurions mis fin à la famine, à la pauvreté et même à de nombreuses maladies. Nous avons donc décidé de tout divulguer aux organismes gouvernementaux qui finançaient nos travaux de recherches. Ils ne nous ont pas cru au début, mais ne nous manquions pas de preuves pour les convaincre. Ainsi, ils se sont enfin décidés à nous accorder un budget illimité pour la construction et le perfectionnement de nouveaux scanners, ainsi que le plus puissant des ordinateurs jamais construit à ce jour, le premier modèle de SuperCalculateur relié à un scanner. Désormais, nous pouvions pousser nos recherches où bon nous semblait, et une nouvelle mission s'était imposée comme essentielle : poursuivre le cycle de création des mondes virtuels. C'est ainsi que nous avons crée Lyoko, un monde virtuel encore simpliste, composé tout d'abord uniquement d'un territoire de la forêt, mais dans lequel nous avions commencé à intégrer la plupart des phénomènes physiques qui régissent notre monde. C'est dans cette ébauche d'univers virtuel que nous avons décidé de tenter de virtualiser le premier être humain, pour découvrir comment ce dernier pouvait survivre hors de son monde. Je me suis donc porté volontaire pour cet incroyable expérience qui fut un succès sur tous les plans. La virtualisation de mon corps sur Lyoko s'est parfaitement bien déroulée : nous seulement nous avions réussi à créer un avatar complet de mon corps entier, mais aussi ma conscience s'était parfaitement adaptée à son changement d'être. A la fin de cette première tentative, nous savions que nous avions touché l'immortalité du bout des doigts et désormais, nous avions tous en tête de réussir à créer un monde parfait où tous les Hommes pourraient vivre sans besoins, ni souffrances, ni mort. Malheureusement, cette perspective de l'Homme parfait a commencé à attirer les convoitises des plus puissants, et évoquant la recrudescence du terrorisme à l'échelle mondiale, les différents gouvernements pour lesquels nous travaillions, nous ont transférés dans une autre organisation internationale, l'organisme de recherche en armement militaire : la R.O.M.A.
Nous avons été forcé à déménager nos locaux dans un base militaire secrète du Nouveau-Mexique. Là, on nous a investi d'une nouvelle mission : assister les différentes armées gouvernementales à entretenir leurs offensives dans les pays du Moyen-Orient pour mettre fin au terrorisme. Tous les moyens étaient bons pour soutenir leurs troupes : créations de plate-formes de téléportations, duplication d'armement, piratage des serveurs militaires ennemis, et plein d'autres. Bien évidemment nous le faisions à contre cœur, mais c'était le seul moyen pour que nous continuons nos recherches, sans quoi on nous menaçait de nous retirer la main mise sur le Projet Lyoko. Cependant, après plusieurs mois de coopérations avec les militaires, ces derniers sont allés beaucoup trop loin : ils voulaient nous forcer à cloner leurs meilleurs soldats d'élites pour mettre fin une bonne fois pour toutes au terrorisme, en frappant simultanément tous les petits groupes insurgés qui menaçaient l'Europe et les États-Unis. Cette fois-ci, ils étaient hors de question de permettre une telle aberration. Mes collègues et moi nous étions engagés à respecter un certain code d'éthique qui nous empêchait d'utiliser le SuperCalculateur et les scanners pour notre utilisation personnelle, que ce soit pour nous enrichir, ou pour nous rendre immortel en sauvegardant et dupliquant notre conscience. La numérisation de l'âme devait se limiter au transfert sur Lyoko uniquement. Nous avons donc, en cachette, reprogrammer le SuperCalculateur pour que celui ne permette plus aucune copie du programme conscience généré lors de la virtualisation. Ensuite, beaucoup de collègues ont décidés de déserter et menacés de tout dévoiler à la presse si la R.O.M.A ne cessait pas ces activités immorales, mais malheureusement, quelques jours plus tard, nous avions perdus tout contact avec eux. Nous nous doutions que la R.O.M.A n'allait pas laisser des scientifiques dévoiler un projet militaire top secret, mais nous ne pensions pas qu'elle serait prête à les éliminer pour garder l'existence du SuperCalculateur confidentiel. En effet, nous avons découvert quelques jours plus tard, en piratant les registres gouvernementaux, que toutes les traces des identités de nos collègues déserteurs avaient été effacées. C'est à ce moment-là que nous nous sommes vraiment rendu compte que nous n'avions plus aucun contrôle sur la situation et que nous étions à la merci de la R.O.M.A, qui n'aurait d'ailleurs pas hésitée à nous éliminer également dès qu'elle n'aurait plus eut besoin de nous. Dorénavant, nous étions prisonniers et seuls quelques collègues avaient réussis à s'échapper et à passer entre les nombreux filets de la R.O.M.A. Tous avaient réussis à se réfugier en France, près de la banlieue parisienne et c'est depuis ce lieu qu'ils nous aidaient à préparer notre évasion. C'est grâce à leur soutien que nous avons pu préparer pendant de très longs mois l'opération Carthage. Cette dernière avait pour principe de nous permettre de nous enfuir de la base du Nouveau-Mexique en nous téléportant du scanner de cette base vers le scanner d'un nouveau SuperCalculateur secrètement construit dans une usine abandonnée en banlieue parisienne. Ce SuperCalculateur 2.0, bien plus puissant que le premier modèle, permettait d'accueillir quatre territoires au lieu d'un seul. En effet, nous avions besoin d'une grande quantité d'espace virtuel pour y installer des tours mémorielles et passer à la phase deux de l'opération. Mais pour l'instant, la première partie de mon plan occupaient tous nos esprits. Nous avions déployés d'incroyables efforts afin de tout mettre en place, de pirater, grâce au premier SuperCalculateur, de nombreuses entreprises et institutions gouvernementales afin de pouvoir livrer et construire le SuperCalculateur 2.0 dans l'usine abandonnée. Une fois, tous les préparatifs achevés, nous devions lancer l'opération Carthage et devenir des hors-la-loi à tout jamais... »
* * *
Franz Hopper tapait sur son ordinateur les dernières lignes de codes nécessaires à la connexion du premier modèle du SuperCalculateur, à celui de l'usine abandonnée. Après s'être plusieurs fois relu afin de s'assurer qu'il n'avait commis aucune erreur qui pourrait être à fatale à lui et ses collègues, il pressa la touche ENTER de son clavier. Il regarda furtivement derrière lui pour découvrir si quelqu'un le surveillait. Il se situait dans une immense salle aux murs noirs et éclairée par plusieurs rangées de néons qui peinaient à illuminer les ténèbres de la pièce. Tous ses collègues étaient là, réunis devant l'immense rangée d'une dizaine de scanners et s'attelaient à les vérifier un par un. Au fond de la salle, l'immense SuperCalculateur travaillait au maximum de ses capacités.
Comme aucun soldat de la R.O.M.A ne le surveillait, Franz Hopper se retourna devant son interface et saisit rapidement un micro-casque, avant de chuchoter :
-Salammbo, ici Schaeffer ! Vous me recevez ?
-Cinq sur cinq, Schaeffer. » répondit une voix féminine.
-Le colis est-il prêt ?
-Affirmatif. Il est dans le scanner un et est prêt pour le transfert.
-Très bien...Ici, tout va bien. Préparez-vous : initialisation de l'opération Carthage dans quarante-trois secondes.
-Bien reçu, Schaeffer. Commence programmation plate-forme de réception. Scanner deux et trois configurés. Scanner un activé. Le colis est en latence sur Lyoko. Je répète, colis en stand-by sur Lyoko.
-Compris...Treize secondes avant lancement de l'opération Carthage. Compte à rebours...initialisé.
-Bonne chance, Schaeffer.
-A tout de suite ma chérie.
Au bout de dix secondes, toutes les lumières de la salle s'éteignirent pour laisser place à l'allumage d'une multitude de gyrophares rouges qui plongèrent la salle dans une ambiance de guerre. Une alarme assourdissante se déclencha aussitôt. Comme prévu, la porte blindée de la pièce se referma, laissant Franz Hopper et tous ses collègues seuls avec le SuperCalculateur et les scanners.
-Schaeffer ? » s'écria une voix dans l'interphone. « Ici, le responsable de la sécurité de la R.O.M.A ! Que se passe-t-il ? Le laboratoire est isolé ! Quelqu'un a enclenché la procédure de verrouillage d'urgence ! ».
Ignorant sa question, il ordonna à tous les scientifiques présents dans la salle :
-Groupe un ! Prenez place dans le scanner ! Une minute, trente-trois secondes avant réouverture des portes !
Là, une dizaine de collègues de Franz Hopper s'installèrent dans les scanners.
-Salammbo ! Préparez réception groupe un !
-Bien reçu ! Scanner un, deux et trois parés !
-Initialisation procédure de virtualisation groupe un !
Assisté par deux autres collègues, il manipula aussi rapidement qu'il le pouvait une des interfaces du SuperCalculateur et enclencha une virtualisation dans l'ensemble des scanners de la pièce. Pendant ce temps, la voix dans l'interphone se faisait de plus en plus pressante :
-Schaeffer ? Vous m'entendez?
Ainsi, tous les scanners se refermèrent avant de se rouvrir vide, quelques secondes plus tard.
-Salammbo : confirmez réception groupe un ! » demanda Franz Hopper à sa mystérieuse interlocutrice.
-Groupe un évacué ! Procédez à la suite !
-Affirmatif ! » répondit-il. « Groupe deux ! En place ! »
Une nouvelle fois, une dizaine de scientifiques prirent place dans les différentes scanners, et Franz Hopper réitéra l'opération, avant de demander :
-Confirmez réception groupe deux !
-Groupe deux reçu ! Quarante-sept secondes avant ouverture automatique des portes, dépêchez-vous !
La voix dans l'interphone reprit de plus belle, semblant cette fois-ci comprendre ce qui était en train de se passer dans le laboratoire verrouillé :
-Allons, Schaeffer, ne faites pas l'idiot ! Ouvrez cette porte où nous serons obligé d'employer des mesures radicales. Si vous sortez maintenant, j'essayerais de vous faire éviter la cour martiale en plaidant vos nombreux services rendus à la nation !
Franz Hopper ne répondit toujours pas. De plus, sans qu'il n'ait eut besoin de le demander, le troisième et dernier groupe attitré de scientifiques se mit en place dans les scanners. Grâce aux lignes de codes que tapait Franz Hopper dans l'interface, tous les scanners se refermèrent et la virtualisation s'effectua. Désormais, il était seul dans l'immense laboratoire.
-Salammbo : procédez à l'envoi du colis !
-Bien reçu, Schaeffer ! Vingt-et-une secondes avant ouverture des portes !
En effet, Franz Hopper pouvait entendre de nombreux militaires de la R.O.M.A qui se tenaient derrière les portes du laboratoire, frappant parfois violemment du poing dessus comme pour forcez Hopper à les ouvrir.
Quelques secondes plus tard, les portes d'un scanner se refermèrent, ce dernier se mit en activité, et lorsqu'il se rouvrit, Franz Hopper s'en approcha pour en sortir un carton. D'un geste vif, il en extirpa un petit dispositif électrique sur lequel il pressa une multitude de boutons. Une fois sa mystérieuse tâche achevée, il revint rapidement vers l'interface et programma une virtualisation différée qui lui permettrait d'aller rejoindre ses collègues.
-Waldo ! Ouverture des portes ! » s'écria paniquée la voix féminine qui l'assistait depuis le début de l'opération.
En effet, les portes du laboratoires commencèrent à coulisser et un soldat de la R.O.M.A parvint à glisser, dans le petit interstice entre les deux pans d'une porte, une mitrailleuse qui déclencha une rafale de plusieurs tirs. Franz Hopper se rua alors dans le scanner le plus proche. Un soldat réussit finalement à pénétrer dans le laboratoire. Il se positionna devant le scientifique fugitif, retira la sécurité de son fusil mitrailleur, et s'apprêta à faire feu. Il était habillé exclusivement de noir et sur le haut de sa combinaison, on pouvait apercevoir un emblème qui représentait un aigle qui prenait son envol. Sous l'animal, était écrit l'acronyme « R.O.M.A » en lettres d'or.
La porte du scanner de Franz Hopper se referma juste avant la mise à feu du soldat de la R.O.M.A. Cinq impacts de balles s'enfoncèrent alors dans l'épaisse enceinte métallique mais comme le caisson avait été conçu pour être absolument étanche, aucun des projectiles ne parvint à atteindre le scientifique. Il subit alors, au même titre que les autres, la procédure de virtualisation, disparaissant dans une intense lumière blanche pendant que plusieurs soldats tentaient de forcer la porte du scanner.
Lorsque Franz Hopper rouvrit les yeux, il se trouvait hors de sa prison, dans un tout nouveau scanner, un tout nouveau laboratoire et plongé dans une toute nouvelle liberté. A peine était-il sorti du scanner qu'une femme rousse se jeta à son coup, avant de s'écrier :
-On a réussi !
Elle avait le même voix que Salammbo.
-Je n'aurais jamais rien pu faire sans toi, Anthea. » répondit-il.
Tous ses collègues étaient présents dans la petite salle des scanners de l'usine abandonnée. L'un d'eux prit la parole et s'écria joyeusement :
-L'opération Carthage est un succès !
Tout le monde se mit alors à applaudir en scandant le nom de leur libérateur, Franz Hopper, celui qui avait conçu ce plan génial. Certains, submergés par l'émotion, fondirent même en larme, heureux d'être enfin libre. Après quelques minutes, Franz Hopper demanda :
-Vous avez des nouvelles du colis ?
-Elle a fonctionnée ! » répondit Anthea. « La bombe à impulsions électromagnétiques a fait son œuvre ! Nous n'avons plus aucun contact avec le SuperCalculateur ou la base de la R.O.M.A. La bombe IEM a détruit tous les scanners et le SuperCalculateur ! Désormais, plus aucun militaire n'aura accès à cette technologie...
-...pour l'instant. » l'interrompit Franz Hopper. « Écoutez : vous avez tous fait un travail extraordinaire ! Malgré tout, nous ne devons pas relâcher nos efforts. La R.O.M.A va forcément finir par réussir à recréer un SuperCalculateur et ce sera à nous de nous en débarrasser en passant à la phase deux de mon plan : l'utilisation de X.A.N.A. Anthea a fini de le programmer ce matin même, et après quelques tests, nous devrions être en mesure de l'utiliser. En attendant, vous devrez vous intégrez à votre nouvelle vie...Au fait, Sorensen, vous avez fini avec nos nouvelles pièces d'identités ?
-Tout à fait. » répondit un des collèges de Waldo Schaeffer. « J'ai piraté suffisamment d'institutions gouvernementales pour vous trouver un nouveau nom, un nouveau travail et une nouvelle résidence. Les capacités de calcul de ce SuperCalculateur sont incroyables, je n'en reviens toujours pas qu'elles m'aient permis de hacker autant d'organismes officiels...Bref, par ailleurs, vous vous appellerez désormais Franz Hopper, et vous habiterez dans une maison non loin d'ici, reliée à cette usine par les égouts. Ça s'appelle l'Ermitage et c'est très charmant. Sinon, vous travaillerez dans un établissement scolaire près d'ici, le collège Kadic, en tant que professeur de physique. »
-Très bon travail, Sorensen ! Je compte sur vous pour distribuez toutes les nouvelles affectations de l'équipe. » puis s'adressant à tous ces collèges, il ajouta « Surtout, n'oubliez pas de vous reposez...Bientôt, nous devrons reprendre le combat contre la R.O.M.A ! ».
* * *
-C'est ainsi que mon équipe et moi avons réussi à nous échapper hier. Malgré tout, la R.O.M.A est à nos trousses et nous recherche activement. Par ailleurs, j'ai appris qu'ils avaient déjà commencer la construction d'un nouveau SuperCalculateur basé sur les quelques notes dont je n'ai pu me débarrasser ainsi que sur les restes des composants de l'ancienne machine. C'est pour cette raison que je devrais dans les prochains jours, mois ou années, mener une double vie, celle de Franz Hopper, professeur de physique on ne peut plus normal au Collège Kadic, et celle de Waldo Schaeffer, résistant ou rebelle qui lutte contre une armée secrète qui va maintenant vouloir m'éliminer...Quoi qu'il en soit, nous réussirons à contrer toutes les attaques de la R.O.M.A, nous en avons les moyens...Ainsi, une fois que toute cette histoire sera finie, je divulguerais la vérité au monde entier ! ».
La fenêtre vidéo se referma. Tout commençait à devenir clair dans l'esprit de Jeremy. Lui-même se trouvait en réalité dans ce qui avait servi de bastion de résistance pour un groupe de scientifiques désireux de stopper la folie meurtrière d'une armée. Il n'en revenait toujours pas. De plus, il restait encore des multitudes de fichiers vidéos comme celui-ci et il savait qu'en les regardant tous, il aurait peut-être une chance de trouver un moyen de matérialiser la conscience d'Aelita. C'est dans cette perspective que, sans plus attendre, il ouvrit le deuxième fichier vidéo : il s'agissait toujours de Franz Hopper assis sur son fauteuil. Cette fois-ci, Jeremy apercevait de multiples mouvements derrière lui, comme si toute la bande des scientifiques était réunie.
-« Journal de Franz Hopper, 23 Novembre 2003.
Déjà six mois que nous avons fui l'oppresseur et pourtant...Ce matin, j'ai détecté la présence d'une nouvelle connexion au Réseau : il ne peut s'agir que d'un SuperCalculateur de la R.O.M.A. Malheureusement, cela signifie qu'ils sont maintenant en possibilité de les reproduire comme bon leur semble. Seul bonne nouvelle, leur connaissance limitée dans la construction de ces SuperCalculateurs les ont forcée à copier l'ancien modèle. Ainsi, ayant recopié aveuglément toutes ses fonctions, ils ont aussi recréer un des territoires de Lyoko, la forêt et les tours mémorielles qui l'accompagnent. Cela va nous faciliter l'usage de notre nouvelle arme, le X.A.N.A. Nous avons donc commencé tous les préparatifs nécessaires mais nous ne serons opérationnel que dans quelques jours. Là, nous lancerons notre première offensive... »
Jeremy lança la vidéo suivante :
-« Journal de Franz Hopper, 30 Novembre 2003.
La présence de SuperCalculateurs dans le Réseau s'intensifie. On en compte déjà sept en activité et la R.O.M.A. n'a sûrement pas l'intention de s'arrêter là. En effet, elle est en train de créer des répliques du SuperCalculateur à travers le monde, appelés sous le nom de code « Xenos ». Cependant, nous avons un avantage conséquent : contrairement à eux, nous savons nous servir du SuperCalculateur. En effet, tout ce que la R.O.M.A. se contente de faire, c'est recopier au hasard le travail de mon équipe, comme si ça allait les aider à comprendre son fonctionnement. D'ailleurs, ils sont allé chercher les codes des quatre territoires du Projet Lyoko : ces territoires n'avaient aucune autre utilité que de tester les différentes propriétés physiques que l'on avaient ensuite intégrées ou non au SuperCalculateur, comme la sensation de chaleur qui s'est révélée être un échec. Bref, comme si cela pouvait les aider, ils ont installé un territoire différent sur chaque SuperCalculateur ! Ils n'ont vraiment aucune idée du potentiel de la machine qui est entre leurs mains...Dire qu'au début, je voulais seulement essayer d'étudier le fonctionnement sur Lyoko de robots autonomes que j'avais programmé...et maintenant, je me sers de ces territoires pour détruire les SuperCalculateurs. En effet, nous sommes enfin prêt à utiliser le programme d'acquisition et d'annihilation numérique des Xenos : le X.A.N.A. C'est un virus extrêmement réactif qui est capable d'infecter un SuperCalculateur pour en prendre le contrôle ou même le détruire par le bied de l'activation de tours sur Lyoko qui vont alors l'attaquer électriquement. Pour sa première mission, on ne va pas prendre de risque : on va le programmer pour qu'il détruise un Xeno situé dans un avant-poste militaire en Afghanistan. J'espère sincèrement qu'il réussira. ».
« Journal de Franz Hopper, 30 Novembre 2003.
Mission accomplie avec succès ! Le X.A.N.A a parfaitement accompli sa tâche ! Tout d'abord, il a réussi à infecter sa cible en voyageant à travers le Réseau. Ensuite, il a activé un maximum de tours sur un territoire et a programmé les scanners pour qu'ils envoient dans le Flux un signal électrique très puissant qui a réussi à détruire le SuperCalculateur. Le seul problème, c'est que notre présence dans le Réseau a été détectée suite à la sortie de X.A.N.A. Désormais, la R.O.M.A. sait qui elle combat et elle va tout faire pour nous éliminer. Heureusement, le programme X.A.N.A. a réussi à brouiller ses traces avant que l'on puisse nous repérer dans le Réseau. Malgré tout, nous avons décidé de conquérir un avant-poste militaire contenant un Xeno, pour prendre contrôle de ce dernier et lancer nos attaques à partie de cette base. De cette façon, les agents de la R.O.M.A ne pourront pas découvrir d'où nous opérons réellement. Cependant, un problème se pose : l'avant-poste que nous visons est toujours occupé et protégé par la R.O.M.A., qui pourra alors désactiver manuellement le SuperCalculateur et compromettre mon plan. Nous devrons donc intervenir physiquement sur le terrain mais il serait trop risqué de se téléporter directement dans les scanners de la base et nous n'aurions aucune chance de remporter un combat contre des militaires surarmés et surentraînés. C'est ainsi que j'ai eu l'idée d'utiliser un des restes du Projet Lyoko : le programme de développement d'une faune robotique sur un univers virtuel. En effet, mon équipe et moi avions programmés plusieurs robots capables de simuler une vie communautaire sur Lyoko. Cependant, à partir de maintenant, ils vont servir un tout autre dessein : nous les avons équipés de puissants réflecteurs lasers ainsi que d'un module de combat ultra sophistiqué qui va leur permettre d'abattre toute contact que nous avons marqué comme hostile. Un premier modèle test de Kankrelat a été fabriqué ici, dans l'usine, grâce à la chaîne de montage aménagée. Il a ainsi pu être dupliqué puis virtualisé sur Lyoko. De cette façon, nous pourrons matérialiser presque autant de robots que nous le voulons dans les scanners de la base cible, celle du Nouveau-Mexique, qui fut autrefois notre prison. L'heure de la vengeance a sonnée ! Une fois que nous aurons pris le contrôle de cet avant-poste, nous pourrons programmer le X.A.N.A pour qu'il détruise tous les autres SuperCalculateurs, un à un. Le combat risque d'être long et rude, mais à l'heure où je parle, nous pouvons déjà effleurer la victoire !
* * *
L'agitation se faisait de plus en plus importante dans la base secrète du Nouveau-Mexique.
-Il est de retour, Général ! Le X.A.N.A a été détecté dans le Réseau !
-Bien reçu ! Initialisation de la procédure d'isolement ! Verrouillez tous les pares-feu, déconnectez le SuperCalculateur du Réseau, désactivez les scanners !
-C'est fait ! » s'écria un des nombreux scientifiques présents dans le laboratoire. « Le sas s 'est refermé ! Aucune intrusion n'a été repérée par l'antivirus. Je procède à un nouveau scan... »
Quelques secondes s'écoulèrent dans le silence le plus total, chaque membre de la R.O.M.A présente dans le laboratoire attendant avec angoisse le résultat de l'analyse de l'antivirus.
-Voici les résultats du scan : code 47 non trouvé...Le X.A.N.A. n'a pas réussi à s'infiltrer dans le SuperCalculateur...L'attaque a été repoussée !
Des cris de joie et de nombreux applaudissements éclatèrent alors, félicitant les auteurs de cette procédure de défense qui semblait avoir portée ses fruits.
-Bon travail !» s'exclama le Général Lear, ravi d'avoir accompli avec succès sa mission de protection du projet « SuperCalculateur » de la R.O.M.A. « Ces espèces de...cyber-terroristes nous ont peut-être surpris la première fois sur notre base en Afghanistan, mais nous avons désormais une parade efficace à leurs attaques. Nous pouvons maintenant fièrement annoncer notre victoire aux responsables de la coalition internationale et... ».
Il fut interrompu par une brève coupure des lumières de la salle.
-Que s'est-il passé ? » demanda-t-il.
-Nous avons été privé de courant... » lui répondit une voix parmi tant d'autres. « L'alternateur principal est hors service. Le laboratoire est passé sur le générateur auxiliaire ! ».
-Mais qu'est-ce...
-Interface numéro cinq hors de contrôle ! » hurla un scientifique paniqué devant sa console qui ne lui répondait plus. « La procédure de reconnexion au Réseau s'effectue toute seule ! Je ne peux pas l'arrêter ! »
-Comment est-ce possible ?
La suite ne fut plus qu'un rapport désordonné des scientifiques terrorisés :
-Interfaces trois et neuf court-circuitées ! Des interactions électriques massives perturbent le fonctionnement des consoles de contrôle du SuperCalculateur !
-SuperCalculateur reconnecté au Réseau ! Je répète, SuperCalculateur connecté au Réseau !
-Pare-feu numéro un détruit ! Pare-feu numéro deux assiégé !
-Interfaces toutes hors de contrôle !
-Deuxième pare-feu désactivé !
-X.A.N.A. repéré dans le système !
-Scanner un reconnecté et activé !
-Idem pour les scanners trois et quatre !
-Faites venir le bataillon armé et coupez-moi en vitesse le générateur auxiliaire» ordonna calmement le Général Lear, puis s'adressant à tout le personnel du laboratoire, il s'écria : « Écoutez-moi tous : vous devez évacuer les lieux maintenant ! ».
Un agent de la R.O.M.A. se faufila dans le dos du Général et lui chuchota doucement :
-Impossible de désactiver le générateur auxiliaire. On essaye maintenant de le débrancher manuellement mais on en a pour plusieurs minutes...
-Dans quelques minutes, il sera trop tard...Où en est le bataillon armé ?
-Il est prêt et sera là dans quelques secondes.
Effectivement, alors que tous les scientifiques du laboratoire se ruaient vers la sortie suivant les ordres donnés par leur chef, un petit escadron d'une dizaine d'hommes lourdement armés et habillés par une imposante combinaison noire, fit son entrée dans le secteur en crise de la base.
-Ah, vous êtes enfin là...Messieurs, voici ce qui risque d'arriver dans ce laboratoire : nos ennemis ont pris le contrôle du SuperCalculateur et sont en train de télécharger des entités inconnus dans les scanners. Cette contre cette menace que vous devrez faire face ! Il peut sortir n'importe quoi de ces machines de malheur, des hommes armés, des engins explosifs ou même pire. Mais si nos intrus avaient voulus détruire notre SuperCalculateur, ils l'auraient déjà fait en utilisant le X.A.N.A. Ainsi, cela signifie forcément qu'ils comptent nous assiéger pour prendre le contrôle entier de la base, et c'est à vous de les en empêcher !
Subitement, tous les scanners se mirent en activité, déclenchèrent une procédure de matérialisation puis s'ouvrirent, prenant tout le monde de court. A l'intérieur de chacun d'entre eux, se trouvait un Krabe recroquevillé sur lui-même. Simultanément, tous sortirent machinalement une patte de leur enclos.
-Qu'est-ce que c'est que ça ? » s'écria le Général Lear.
Tous les soldats répliquèrent alors à la menace retirant la sécurité de leurs armes et en mettant en joug ses dernières sur leurs épaules.
Les Krabes continuaient à sortir des scanners, en déployant leurs puissants membres avec une rigueur robotique. Une fois totalement libérés, ils se positionnèrent sur un même ligne de front faisant face au bataillon de la R.O.M.A.
-Évacuez immédiatement la base ou nous devrons faire feu ! » s'exclama la voix de Franz Hopper dans un des interphones du laboratoire.
-Préparez-vous à tirer, soldats. » répondit Lear.
Tout le monde pouvait ressentir le souffle de la peur qui circulait dans le rang des unités d'élites qui allaient bientôt devoir livrer une bataille effroyable. Seul l'assurance de leur général redonnait une dignité à ces commandos surentraînés, pourtant censés vouer toute leur vie à protéger et servir de tout leur être, ceux en quoi ils croyaient.
-Je répète : déposez vos armes et quittez cet avant-poste sur le champ ! » insista la voix de Franz Hopper dans l'interphone.
Tous les robots se mirent à charger simultanément leurs réflecteurs laser, créant un inquiétant vent de panique parmi les soldats de la R.O.M.A. Cédant à la frayeur, un d'entre eux posa la crosse de son arme sur son épaule et, pressant avec acharnement la détente, fit feu sur un des Krabes qui le menaçait. La balle tirée transperça difficilement la résistante armure métallique qui lui servait de carapace mais ne parvint pas à atteindre les circuits du robots, alors précautionneusement protégés par un alliage quasi-impénétrable. Cependant, cet acte d'hostilité suscita la réaction du Krabe, qui tira un faible tir de dissuasion sur l'arme de son agresseur, qui lui échappa des mains et fut projetée quelques mètres plus loin.
-Feu ! » ordonna Lear.
Cette consigne provoqua une impressionnante fusillade à l'intérieur du laboratoire. Tous les soldats de la R.O.M.A. mitraillaient autant qu'ils le pouvaient les unités robotiques qui leurs faisaient face, mais malgré l'incroyable puissance de feu déployée, aucune des cibles ne fut abattue, les balles projetées se contentant de ricocher sur leurs blindages. Lorsqu'ils se rendirent compte que tirer était inutile, tous les fantassins s'arrêtèrent. Durant cette phase de tir, tous les Krabes étaient restés parfaitement immobile, mais à présent, répondant aux ordres de Hopper, ils allaient accomplir leur vengeance. Tous les robots projetèrent, en représailles, plusieurs salves de lasers en directions de leurs ennemis, les atteignant parfois en plein corps et engendrant d'innombrables et douloureuses brûlures.
* * *
Plusieurs des agents de la R.O.M.A. étaient étendus sur le sol, certains hurlant de souffrance, et d'autres complètement inanimés.
-Retraite ! » s'écria le Général Lear face à la cuisante défaite qu'il subissait.
Tous les soldats encore aptes à bouger s'enfuirent rapidement le laboratoire puis verrouillèrent manuellement la porte de ce dernier, afin de contenir la menace grandissante. Lear se saisit d'un talkie-walkie et s'exclama :
-Ordonnez immédiatement l'évacuation générale de la base !
Quelques secondes seulement après cette demande, une alarme assourdissante se déclencha dans tout l'avant-poste militaire. Avec elle était transmis la voix d'un des responsables de la base qui se répétait en boucle :
-A tout le personnel : veuillez évacuez immédiatement la base ! Code Rouge enclenché ! La base subie une attaque !
Dans les couloirs, de nombreux scientifiques se ruaient vers les sorties de secours alors que l'avant-poste semblait plongé dans le chaos le plus total. Le général Lear, lui, se dirigea en direction du centre de commandement de la base, y pénétra et se connecta aux systèmes de vidéo-surveillance du laboratoire. L'une d'entre elle enregistrait un homme qui venait tout juste de sortir d'un des nombreux scanner du complexe et qui se dirigea vers l'interface du SuperCalculateur.
-Schaeffer !
Deux soldats arrivèrent dans le centre de commandement.
-Général, quels sont les ordres ?
-Venez avec moi ! Il faut désactiver manuellement le générateur auxiliaire ! En le faisant sauter, on devrait réussir à stopper l'invasion. ». Désignant l'un d'eux, il ajouta : « Allez dans l'armurerie et prenez-moi une charge de C4. ».
-Bien compris, Général !
Sans attendre davantage, la recrue sortie de la pièce, suivi quelques secondes plus tard par Lear et l'autre soldat, qui se mirent en route vers la salle du transformateur. Bien qu'ils s'éloignaient de plus en plus du laboratoire, ils purent malgré tout entendre le bruit de la porte verrouillée de ce dernier enfoncée avec violence et acharnement par les Krabes.
-Ils arrivent...
Tous deux se hâtèrent de pénétrer dans la salle abandonnée du générateur auxiliaire. S'adressant à l'agent qu'il accompagnait, Lear demanda :
-Surveillez les couloirs. Dès qu'ils arrivent, prévenez-moi !
Pendant qu'il parlait, le second soldat était arrivé avec un petit paquet entre les mains.
-Donnez-moi le C4 ! » s'écria-t-il pressé. « Venez avec moi ! Votre formation d'artificier va enfin vous être utile ! Aidez-moi a placer la charge ! ».
Tous deux se mirent au travail, accrochant avec précaution la bombe à proximité du générateur et programmant un détonateur.
-Voilà ! Nous avons cinq minutes pour sortir d'ici. C'est largement suffisant pour qu'on s'enfuie, mais pas assez pour que Schaeffer arrive à cracker la protection de la charge pour la désamorcer.
En effet, comme tout le reste de l'armement présent dans cette base, cette bombe était le fruit de recherches technologiques très avancées entreprises par la R.O.M.A. Malgré tout, jusque là, aucune de ces merveilles de technologies n'avaient réussis à stopper l'avancée de Hopper.
-Contact ! Contact ! » hurla l'agent qui montait la garde.
Deux Krabes avançaient côte à côte dans les longs couloirs de la base rougis par les lumières des alarmes. Au milieu d'eux, Franz Hopper marchait à une cadence lente mais déterminée.
-Pas besoin de rester ici plus longtemps ! On s'en va ! » s'écria Lear avant de fuir.
Hopper pénétra dans la salle du transformateur, s'approcha de la charge placée sur le mur et sortit de sa poche un téléphone trafiqué et ultra-sophistiqué. Il effectua ensuite une brève manipulation puis appela le complexe informatique du SuperCalculateur 2.0 :
-Je viens de vous envoyer les coordonnées GPS de la bombe ainsi que sa position relative dans le Flux. Activer une tour à ce point précis et court-circuitez moi cette charge ! Terminé.
Il raccrocha et rangea son téléphone. Quelques instants plus tard, il pu apercevoir une fine onde de choc se déplaçant dans le Flux et qui atteignit la bombe, grillant aussitôt tous ces composants électriques : la charge de C4 se désarma.
* * *
Lear atteignit l'entrée principale de la base du Nouveau-Mexique. Grande ouverte à cause de la procédure d'évacuation, elle débouchait sur une cour extérieure cernée par d'épaisses enceintes et quelques barrières, dissuadant tout visiteur indésirable d'y pénétrer. Le soleil levant se reflétait légèrement sur le désert qui entourait la base. Là, plusieurs dizaines de Jeep fuyaient à toute vitesse l'avant-poste assailli.
Derrière les derniers soldats qui évacuaient la base, la porte commençait à se refermer. En effet, l'alarme s'était arrêtée et avait fait place à un nouveau message :
-Procédure de confinement activée. Mise en quarantaine de la base.
Le Général Lear se savait vaincu. Cette procédure signifiant le verrouillage de toutes les entrées et l'interruption de toutes les télé-communications avec l'extérieur. Ainsi, il regarda une dernière fois l'avant-poste puis grimpa dans une Jeep, cédant la base du Nouveau-Mexique à l'homme qui avait réussi à surpasser tout une armée, Franz Hopper.
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum