Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2311 Localisation: Territoire banquise
Bon ça faisait une paye, j'ai eu bien du mal à m'y replonger.
J'apprécie toujours autant ta façon originale de lutter contre les attaques de X.A.N.A qui fonctionne, on vient de le voir, de nuit comme de jour. Personne ne s'y était pris comme ça. Bien entendu je ne comprends pas tout, mais j'aime bien quand même.
Par ailleurs, lorsque l'arc de la nuit chez Freddie sera terminé, on pourra rajouter un nouveau record à ta fic : Celui de la nuit qui dure le plus de lignes/chapitres/etc... Voilà des records qui doivent bien intéresser les jeunes filles
Je réalise aussi en parlant de chapitres qu'on était déjà au 34. Ta fic va bientôt être l'une des plus longues à ce niveau là également, c'est une bonne chose.
D'un point de vue scénaristique, inutile de trop s'étendre, c'est toujours la même nuit. Après avoir subi les évènements, Freddie a ramené sa team et contre-attaque sur le virtuel avec Alpha. A priori la séquence n'est pas propice à une dénouement autre que la fin de l'attaque. Mais sait-on jamais... _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Lecteurs de Replika. Bonjour ! Bonjour à tous ! Deux annonces aujourd'hui.
Mais tout d'abord, la réponse a Icer, merci du commentaire, ami glacial, content que les choses te plaisent encore. J'espère que cette longue et tumultueuse nuit continuera de te captiver malgré l'absence d'homme de fer au cœur de ces attrayantes actions. Autrement, si je décide de tuer Fred avant la fin de l'épisode, les dernières parties seront dédiées à Chirac. Ou pas.
Sans plus attendre, passons aux annonces !
Tout d'abord, avancement. Ayant repris la fac récemment, l'accélération de cet été risque d'être fort malheureusement non suivie. Si l'épisode 34 approche de sa fin et que sa partie suivante à bien été démarrée, le temps recommence à me manquer. Mais vous en faites pas, comme toujours, ça viendra.
En attendant, je vous propose de redécouvrir les débuts de Replika. Beaucoup me disent ne pas avoir suivi les remaniemenrs profonds des premiers épisodes de la fic et n'ont pas le coeur de recommencer la lecture. Mais désormais, vous pourrez simplement l'écouter ! En effet, ce bon vieux JCVgamer nous fait depuis la semaine dernière, chaque samedi, avec ses amis du forum Fantabobworld, une lecture de Replika en mode livre audio ! Au rythme de deux épisodes par semaine, lus de façon vivante, claire et fluide, c'est je pense un excellent moyen de patienter en attendant la suite ! Merci a lui en tout cas !!!
Je mettrai donc sur le topic, sur ce message ou un autre, je ne sais encore, les liens vers la lecture de chaque épisode, pour commencer, celui des épisodes 1 et 2 !
Voilà ! J'espère que ça vous plaira autant qu'à moi ! Merci encore une fois à JCVgamer et à bientôt pour la suite de notre chère Replika ! _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Posté le: Dim 25 Sep 2016 14:53 Sujet du message: Commentaire
Inscrit le: 29 Aoû 2012 Messages: 170 Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
Sirix a écrit:
ce bon vieux JCVgamer
On m'a appelé ?
Quoi un revenant ? Où ça ? Ah moi non pas vraiment, même si je suis aux abonnés absent en ce qui concerne les commentaires ou autres je continue de lire les fanfics ^^
Cependant certaines continue de suscité mon envie de commenter comme celle-ci donc je vais passer au commentaires et j'en profiterai ensuite pour parler de ces fameuses lectures du soir.
Bon par contre le commentaire tournera très court dans la mesure où cette partie est la plus courte que tu nous as écrit je crois.
Niveau ambiance on reste dans plongé dans le sombre et l'oppressant, c'est toujours aussi bien écrit. Après, il ne se passe pas grand chose, on est davantage dans le descriptif et la tension que dans l'action.
Après j'ai bien aimé au final.
Voilà ce fût court ^^.
Sirix a écrit:
En attendant, je vous propose de redécouvrir les débuts de Replika. Beaucoup me disent ne pas avoir suivi les remaniemenrs profonds des premiers épisodes de la fic et n'ont pas le coeur de recommencer la lecture. Mais désormais, vous pourrez simplement l'écouter ! En effet, ce bon vieux JCVgamer nous fait depuis la semaine dernière, chaque samedi, avec ses amis du forum Fantabobworld, une lecture de Replika en mode livre audio ! Au rythme de deux épisodes par semaine, lus de façon vivante, claire et fluide, c'est je pense un excellent moyen de patienter en attendant la suite ! Merci a lui en tout cas !!!
Je mettrai donc sur le topic, sur ce message ou un autre, je ne sais encore, les liens vers la lecture de chaque épisode, pour commencer, celui des épisodes 1 et 2 !
Voilà ! J'espère que ça vous plaira autant qu'à moi ! Merci encore une fois à JCVgamer
Sinon, déjà je te dit de rien Sirix et merci de m'avoir donné ton autorisation.
Les lectures du soir se déroule tout les samedis a 21H sur le TS du FantaBobWorld dont l'adresse s'affiche ici :
Spoiler
ts.fantabobworld.com
Des personnes lisent 1 ou 2 chapitres de Fanfictions ou roman ou autre texte. Les textes en questions peuvent être écrit par leurs soin ou non.
Donc j'ai décidé pour l'instant de lire la Fanfiction de notre Sirix pour commencer lorsque je serais arrivé au bout de son texte j'en lirais un autre dont le nom vous sera communiqué plus tard (seul l'auteur s'il lit se post saura de quoi je parle ^^)
Si vous êtes intéressé pour lire ou juste écouter en direct je vous invite a nous rejoindre sur le TS tous les samedi soirs. Sinon une rediffusion sera proposé sur Youtube.
Voilà sur ce a plus tard Sirix ^^ _________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.
Bonjour cher Sirix,
De la nuit physique à la nuit informatique, c’est le chemin de ces chapitres dirait-on ?
Le point le plus intéressant, au premier abord, c’est la poursuite de l’exploration virtuelle, les abords immédiats du réplika puis son territoire interne. Ce qui fait l’intérêt ici, c’est de vous voir mettre vos mots et impressions sur des images qui nous sont à tous communes, du moins dans la mesure où l’on suppose que tout vos lecteurs ont visionné la quatrième saison de Code Lyokô. Vous aviez déjà donné un avant-goût de votre réception personnelle de la mer virtuelle et du réseau au travers de l’image de la « ville inversée » quelques chapitres plus tôt. Ici on continue cet effort de transmettre une vision de l’univers virtuel, là où trop souvent, les auteurs font l’impasse sur ces descriptions. Après tout leurs lecteurs savent déjà, ont déjà vus. Point de vision blasé donc, mais le regard neuf, et aussi sous pressions, de Fred. Comme toujours dans Replika On the Web, c’est saupoudré d’indications techniques loin d’être inintéressantes. De fait, l’un des paradoxes, et non des moindres du dessin animé, même si c’est aisément compréhensible, résidait dans le fait de mettre l’accent sur les performances humaines, alors qu’elles sont complètement accessoires en regard du but final qui ne peut s’atteindre que par le truchement du code, de l’informatique brute. Votre approche à l’avantage de rétablir tout cela. Quoique à terme, il serait peut-être utile pour la Confrérie de réfléchir à l’automatisation de certaines opérations du Macstodonte, au vu de l’usage qui, on le suppose, va être de plus en plus intensif et extensif.
Un point de détail par ailleurs, si le réplika copie lyokô en temps réel, cela suppose un lien, un canal permanent, comment se fait-il que Jérémie, plus tard dans la série, ne le remarque pas, ne puisse exploiter ce qui semble être une potentielle faiblesse ? A fortiori, qu’est-ce qui empêcherait Fred de remonter jusqu’à Lyokô ? Et de là de s’infiltrer, d’entrer en contact… Certes, les informations sont cryptées, mais il n’y a pas de code absolu (à part le vernam, mais on peut se demander si les conditions de sa mise en place sont présentes)
Ce qui est amusant quand on y pense, c’est de mettre en regard les dires du spectre dans l’épisode… sur le fait que Xana verrouille les portes et laisse ouvert la fenêtre. Comme le met en évidence les hésitations de Céleste au moment de rentrer, c’est plutôt le contraire. Il laisse la porte plutôt ouverte. Fred perce assez vite le pauvre code à l’entrée du réplika, et il n’y a aucune protection pour rentrer dans le territoire.
« c’est presque un jeu », le principe même de cette série est là, c’est comme un jeu, après tout c’est virtuel, mais on y meurt (« jusqu’à ce qu’il nous désactive tous »), des deux côtés, voir pire dans le cas, très excusable, de William. D’ailleurs, Alpha bouge grâce à une manette de console… Le point, c’est de mettre ce passage en rapport avec l’ambiance dans le grenier. On est sorti des accents épiques du chapitre précédent. On est revenu à l’atmosphère tendue, imbibée de peur. Ce qui est d’autant plus frappant qu’il n’y a aucune menace imminente. Aucun des frères et sœurs ne risque immédiatement sa vie. Ils sont tous victime d’une peur qui n’a pas de causes factuelle contemporaine. Car Fred a déjà déjouée la menace. Certes ce n’est sans doute que temporaire, pour autant, ce manteau de crainte n’est pas strictement rationnel. De fait, cette ambiance est très bonne, avec un grand rendu, et ce n'est pas rien.
Cela fait un contre pied parfait au calme complet, mêlé d’une fausse assurance, de l’exploration menée par Alpha.
Il est intéressant de noter que le machinisme règne en maître ici, si l’on excepte cette chape de peur. Les rôles sont distribués et ne supportent pas l’improvisation ou la touche personnel. Il faut suivre les instructions venues du poste principal, en somme comme dans une usine. Les tâches sont divisées, seuls les étages supérieurs de la hiérarchie, en l’occurrence, le seul Fred, ont une idée, une maîtrise de la stratégie et de la conception d’ensemble. Le fait est que Fred communique les informations qu’il obtient, mais qu’elles ne sont accessibles aux autres que par la médiation d’une traduction, faite par Adèle. Comme à l’usine, nulle passion, nulle envie dans ce travail. L’objectif est d’en finir le plus vite possible, à l’opposée de lyokô où il est une part résiduelle, éventuellement forcée, de plaisir. Même Fred, sans aucun doute du fait des événements, n’affiche nulle passion ou ambition, rien qui ne soit, pourrait-on dire, purement professionnel.
La question principale à ce stade de l’intrigue, pour le lecteur informé, c’est la manière de contourner les sécurités propres à la tour activée. Le principe dans le dessin animé, c’est que seule Aelita pouvait désactiver les tours en vertu de sa possession des clés de Lyokô. La règle était similaire sur les réplikas (ce que votre histoire justifie en expliquant que les replika sont des copies actualisées en temps réel). Mais ici, Fred n’a a priori pas ce genre de clés, et s’il était facile de contourner ces sécurités, Jérémie l’eût fait. Donc, sous quelques chapitres, un défi intéressant va se poser.
Au plaisir. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonjour à tous !
Et non, pas de nouveau chapitre aujourd'hui. La fac m'use un peu niveau temps. Mais je tiens tout de même à passer aux nouvelles. L'épisode 34 arrive petit à petit sur sa fin. Ouf ! Je n'ai pas encore de date précise, mais encore une fois je vous assure que ça viendra. Mais en attendant, répondons donc à Silius.
Décrire le monde virtuel me semblait important pour plusieurs raisons. Tout d'abord, non, certains de mes lecteurs ne connaissent pas la série d'origine. C'est plutôt rare, mais je sais qu'il y en a. Mais en dehors de ça, le but de Replika on the Web est, comme son premier titre le signifie, être une sorte de Code Lyoko alternatif, dans le sens où si la fic se passe en parallèle de la série, son scénario peut évoquer celui de la série à plusieurs instants, notamment dans les instants clés de ce dernier. La découverte du cinquième territoire en est un. D'où la volonté de l'aspect découverte voulant évoquer l'épisode Terre Inconnue.
Pour ce qui est du lien, c'est un peu plus compliqué, je l'expliquerais sans doute dans la fic donc a voir plus tard. En revanche, en ce qui concerne le chiffrement, sachez que si rien n'est infaillible beaucoup d'algorithmes restent très complexes. Ainsi, aujourd'hui, un supercalculateur moyen peut mettre plusieurs années à casser le code du protocole SSL. Ce protocole que vous utilisez tous les jours pour accéder aux pages Web sécurisées. Si on utilise toujours le chiffrement de nos jours, au grand dam du FBI, c'est bien que ça a une réelle utilité.
Effectivement, les Replika sont simples d'accès. Un bête code d'entrée. Pourquoi ? Je n'en sais rien, je n'ai simplement fait que reprendre les procédures de la Saison 4. Jérémie craque un simple code pour accéder aux Replika. Et je doute que ce soit l'éventuel lien non mis en évidence dans la série avec ces Replika et Lyoko qui lui permette de passer aussi facilement.
Pour ce qui est du reste, je n'ai pas grand chose à dire, c'est une bonne analyse, pour ce qui est des attentes, vous verrez bien ce que ça donne !
Au passage, pour ce qui est de Before the Replika, il viendra aussi, je ne l'ai pas oublié non plus.
A une prochaine donc ! _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut à tous !
Un An.
Un an que cet arc a duré, mais ÇA Y EST !! Dernière partie, DERNIER EPISODE ! Sur ce, je vous laisse lire, on se retrouve après.
Arc une nuit chez Freddie : Dernier épisode Trente-cinquième épisode :
Spoiler
On passe la porte. Alpha s'engage dans une salle absolument immense et très étrange. Elle pourrait avoir des allures de cathédrale païenne de par la lumière assez diffuse semblant émerger de son plafond, mais elle n'a aucune architecture religieuse. En fait, elle ne semble pas avoir d'architecture du tout. Cette énorme salle est constituée de grands piliers bleus tous carrés et de taille apparemment aléatoire. Comme si c'était la matérialisation des blocs de données d'un disque dur. Ca me rappelle un peu l'écran de démarrage de la dernière PlayStation...En plus cartoonesque...
Jessie stoppe Alpha juste après avoir franchi la porte, apparemment circonspect. Comme Tim d'ailleurs. James et Céleste, eux, semblent attendre la suite.
-Vous avez trouvé quelque chose ? Demande l'allemand avec un accent nerveusement plus prononcé.
-Aucune idée. L'endroit est bizarre, il faudrait que je lance des analyses pour déterminer si cet endroit possède un accès aux secteurs d'une mémoire ou si c'est simplement un...
BLAM !
Sans que j'ai le temps de réfléchir ma voix se stoppe d'elle même et mon esprit a un violent flash d'inconscience, je ne distingue que les autres silhouettes présentes dans la pièce qui sursautent avec moi. Je reviens à moi assez vite, mon coeur frappe dans ma poitrine. Derrières les écrans, aux circuits, James et Célestes sont plantés, les yeux grands ouverts, complètement statiques. Je tourne le regard vers Jessie qui me regarde d'un air apeuré. Tim semble plus avoir un air inquiet qui tente de dissimuler une peur pourtant bien discernable. Je finis par me retourner lentement vers le fond du grenier.
Devant ce qui semble être la commode renversée en arrière, brillent deux yeux violets très reconnaissables et pourtant loin d'être rassurants. Emergeant doucement de la trappe comme un zombie émergeant de la terre, Bonnie remonte dans le grenier avec comme hymne de retour le bruit grinçant de ses moteurs. Je sens mes mains qui tremblent et le reste de mon corps qui refuse de bouger. Mes muscles brûlent, mais assez vite, le corps de l'animatronique devient distinguable, et mon cerveau parvient à se rassurer un peu. J'arrive à articuler d'une voix étouffée.
-Personne ne...bouge. On ne...On ne craint rien...Du moins je pense. Les écrans sont allumés. Ta...Tant que les écrans sont allumés il...
Le corps de l'animatronique disparaît d'un coup. Ne laissant dans mon champ de vision que les deux grands yeux violets qui semblent gagner en intensité. Sur le coup, nouvelle embardée de surprise, accompagné de divers cris de mes camarades. Je tourne lentement ma tête vers les écrans du Macstodonte qui ne sont plus discernables que part un grand oeil rouge que l'on pourrait assimiler à une cible d'archer entourée de barres la rendant très caractéristique. Cet odieux symbole crépite un peu sur les écrans qui du coup ne brillent plus assez pour éclairer quoi que ce soit. Il semblerait qu'une sorte...De pulsation cardiaque...Aux battements pourtant électriques...se discerne du bruit des machines grondant assez fort de leur grave son de moteur.
Quand j'y pense, je ne sais même plus où je suis. Je ne sais même pas si les autres sont encore là. Il fait froid, il fait chaud. Il y a beaucoup trop de bruit, il fait trop noir. Je ne vois que ces yeux. Ces deux yeux rouges, d'un côté, et ces deux yeux violets de l'autre, qui m'encerclent, sans que j'arrive à bouger.
Un coup de tambour secoue le grenier, je sens l'air caresser ma peau dans une légère onde émanant du fond du grenier. La bête est debout. C'est un second coup qui se fait entendre. Elle marche, elle approche, j'entend distinctement chaque engrenage, chaque pièce du mécanisme qui semble hurler sous la torture que X.A.N.A. lui inflige. J'entend ma respiration qui s'accélère, mes yeux semblent s'assécher, je n'ose plus les cligner. Le noir de la pièce semble crépiter. Encore un coup de tambour, un autre. J'entend les objets du greniers vibrer régulièrement avec les pas qui se font désormais très réguliers du monstre vers le bureau, BONG, BONG, BONG, BONG, BONG, BONG. Comme le son d'une immense horloge. C'est exactement la même fréquence. Tic. Tac. Tic. Tac. Le son se fait de plus en plus fort, de plus en plus présent, de plus en plus violent, les yeux sont de plus en plus gros. L'odeur pourtant habituellement agréable de ma vieille peluche vient agresser mes narines.
C'est fini. Dès que ce constat me vient en tête, je me dis pourtant que je l'ai souvent ressenti au cours de cette sombre nuit. J'ai la soudaine impression de me sentir très vulnérable. Je ne suis qu'un être humain. Un animal qui n'a pour avantage qu'un instinct de survie fort peu utile et un cerveau qui bloque sous la peur.
BONG, BONG, BONG, BONG, Tic. Tac. Tic. Tac...
Quoi de plus maudit qu'une horloge ? C'est infâme comme invention. Ca compte. Ca ne fait que ça. Compter. Compter le temps qu'il reste. Jusqu'à ce que ça s'arrête. Jusqu'à ce qu'il n'y ai plus de temps, que tout s'arrête.
BONG, BONG, BONG, BONG, Tic. Tac. Tic. Tac...
J'ai peur. Je ne vois plus grand chose à dire. J'ai pourtant l'impression qu'un tas de voix chuchotent ou hurlent dans ma tête. Parce que je ne veux pas mourir, parce que je veux rester. Parce que je ne veux pas voir ma dernière heure sonner.
J'ose rouvrir les yeux. Visiblement les écrans se sont rallumés. Je tremble. Le froid semble plus pinçant. Les machines se sont calmées, la pièce semble avoir repris son déjà pesant climat de tension. Je tourne la tête derrière moi.
L’animatronique est au sol, visiblement inanimé, à côté de ce qui ressemble à l’ancien ventilateur électrique du salon, mais en plus difforme. Cabossé par un choc apparemment. Je me retourne de nouveau vers le bureau, face à moi, au niveau des circuits, James semble dans une posture post-lancé de poids. Je mets un peu de temps à comprendre, et regarde la console. Plusieurs messages rouges la strient. Le programme de X.A.N.A. a crashé.
Un des avantages certains du Macstodonte, même si c’est assez ironique, ce sont ses limites de puissance. Particulièrement s’il n’est que partiellement démarré comme à cet instant. X.A.N.A. n’est pas fait pour tourner sur pareille machine. Si l’IA est diablement évolutive et parvient quand même à faire des choses terrifiantes, quand on intervient dans le processus il a apparemment du mal à maintenir ses opérations stables. Le débuggage en temps réel demande beaucoup de ressources…
Je tourne une nouvelle fois la tête vers le cauchemar vivant briqué au milieu de la pièce. Pour une fois, X.A.N.A. ne paraît pas tout puissant. Au contraire, il me paraît aussi limité que nous. Il cherche juste à se rendre puissant. Un monstre pareil, c’est inhumain, c’est imressionnant, mais même pour la meilleure IA de ce monde, ça reste une montagne de difficultés, sur une machine aussi faible qu’un pauvre calculateur PowerPC.
Je suis assez vite tiré de ma réflexion par Céleste, qui apparemment panique et remet de la tension dans cet état d’accalmie plutôt réflective.
-Vite ! Il faut neutraliser ce truc avant que X.A.N.A. ne parvienne à le redémarrer !
James réponds assez vite.
-M’en charge, Céleste, prend le tableau de bord !
L’Allemand saute sur le bureau et passe entre les deux écrans, se jetant sur l’animatronique pour le prendre et le tirer vers le fond du grenier.
-Aaaaach ! Oh Gott ! Ce truc est aussi lourd qu’une bagnole ! Fred ! Y a pas genre de la corde dans ce grenier ?
Je réfléchis assez vite, mais trouve assez vite à répondre, j’ai souvent trébuché dedans.
-Sur ta droite, la vieille télé ! Pique ses prises Peritel !
-Ach !
James pose donc la bestiole devant la trappe et se met donc en quête des fils, dur à trouver dans tout ce fatras sombre…
-Vous préoccupez pas de moi ! Prenez X.A.N.A. de vit… James s’interrompt brutalement, fixant mon écran, apparemment surpris. Ça me flanque un frisson, je me tourne vers mon terminal…
Des lignes. Des lignes blanches, qui apparaissent. J’ai à peine l’impression de comprendre ce qu’elles signifient que je me tourne butalement en bousculant une tour avec le dossier de ma chaise vers l’écran secondaire.
-JESSIE !
Ce dernier fait un bond sur place mais a le réflexe parfait, il prend la manette et donne un violent coup de stick sur la droite. Alpha bifurque comme s’il était emporté par une bourrasque, vrillant comme un avion pris dans une tempète. A l’endroit où il figurait quelques microsecondes auparavant vient de s’élancer dans un gros grincement un des plus gros piliers bleus de la salle qui heurte le plafond invisible de part sa hauteur dans un énorme BONG résonnant dans toute la pièce.
J’ai des sueurs froides. Mon dieux que c’est allé vite. Jessie tremble un peu, et lâche d’une main la manette pour attraper sa poitrine.
-La vache ! C’était…
Céleste qui louchait comme une démente sur l’écran cathodique rompt le silence une nouvelle fois.
-JESSIE !
Cette fois c’est deux piliers qui s’élancent droit vers Alpha. Un horizontal et un vertical. Jessie manque visiblement de vomir et reprend la manette tout aussi vite, boutons A, stick gauche et gachette gauche, virage rapide et contrôlé vers la gauche, Alpha entame son mouvement et prend un des deux piliers dans l’aile, se retrouvant propulsé dans la direction opposée, le bouclier principal prend un coup selon la console, mais Jessie garde miraculeusement le contrôle et parvient à stabiliser le vaisseau avant que le pilier n’aille se fracasser contre un autre fond invisible de la pièce.
Cette fois, le lunaire reste au taquet, et tout aussi vite, trois autre piliers prennent le vaisseau en chasse. Plus rapide que son ombre il lance la manœuvre : A, stick gauche puis droite, manette plus haut, gachette gauches et droite, le vaisseau remonte en bifurquant sur la droite, évitant les trois piliers une nouvelle fois. Une fois évité le vaisseau marque un nouvel arrêt, son pilote reprend la parole :
-Mais mon dieu mais qu’est-ce que…
La console se manifeste une nouvelle fois et Céleste l’a repéré aussi, même réaction :
-JESSIE !
Cette fois les piliers attaquent en nuée, toute la salle en changerait presque d’aspect. Jessie tourne une mine horrifiée vers l’écran et réagit à une vitesse phénoménale, trouvant les bonnes combinaisons au bon moment. Les piliers frappent les murs à intervalle régulier. BAM BAM BAM BAM BAM BAM BAM BAM BAM BAM BAM… On s’attendrait à voir Alpha disparaître sous l’un deux en quelques secondes, mais à chaque fracas on entends encore le faible sifflement du propulseur hurlant entre les murs, filant comme il peut de manière très aléatoire.
-Fred ! Je vais où !
Si j’ai réagi vite, j’ai l’étrange impression d’avoir compris lentement.
-Je te dis ça !
Allez allez. La commande de localisation, je la connais ! Je l’ai utilisée sur Replika One. Faites que ce soit la même, faite que ce soit la même, faites que ce soit la même !
tower1.getLocation() = 12.34.2
-12.34.2 ! 12.34.2 !!!
-Reçu !
On entendrait plus un souffle. Tout le monde semble rivé sur l’écran. On dirait presque qu’il n’y a plus que l’écran. Sur l’écran, des piliers. Partout. De la droite, de la gauche, du haut, du bas, dans un vacarme assourdissant. Au mileu, un pauvre un insecte, fusant de sa frêle traînée rouge, comme une guêpe évitant des millers de tapettes, dans un parcours qui parfois frôle le pixel prêt. On entends aussi les touches. S’usant sous les appuis rapides, apeurés et effreinés. Je pourrais presque reconnaître chaque bouton de la manette tellement je suis stressé. A, B, gachette droite, stick gauche, X, X, Y, gachette gauche, stick gauche deux fois, B, B, gachette droite, stick droit, Y, Y, X, X, X, X, X, manette plus vers le haut…
Les yeux de Jessie paraîssent exorbités. L’écran se reflette dans ces deux iris bleus qui semblent presques dénués de vie, tant ils ne bougent pas. A aucun moment les paupières ne viennent les reposer. De la sueur ruisselle le long des tempes du jeune éffronté. On entends ses mains craquer, chacun de ses doigts semble prêt à réagir chaque milliseconde, tout le reste attends, et regarde. Plus rien d’autre ne semble vivre dans le grenier que ce vaisseau qui fonce en zigzagant dans tous les sens dans les recoins les plus simbres de ce qui devient un immense labyrinthe de la mort.
-Là ! -Là !
Céleste désigne du doigt comme une gamine qui verrait son nounours dans un incendie. Une lumière rouge apparaissant entre les murs, un halo qui semble entourer une structure presque indiscernable et blanche.
La tour.
Jessie donne un coup de stick vers le haut, pressant A de toute ses forces. Propulsions maximale. Un énorme pan de plafond file vers le sol, juste devant notre phare. Alpha s’engage pleine vitesse entre ces deux immenses blocs se rapprochant. Je tourne les yeux vers la console. Tout est à fond. On ne peut plus que prier. Prier pour que mon programme soit plus rapide que celui de X.A.N.A.
Les deux blocs se rapprochent, le vaisseau file droit devant lui, encore, encore. Plus vite ! L’ombre commence à s’abattre sur la fusée. Plus que quelques chunks ! On y est presque ! J’entends les tremblement des autres au bureau, je fixe l’écran, je ne peux pas détourner le regard…
Le plafond touche les canons du vaisseau, une nuée d’étincelle en échappe, mais il continue d’avancer. Encore, encore ! Pitié !
Et oui ! D’une faction de seconde le vaisseau sort du traquenard et rentre dans la tour. Sous un immense soupire de soulagement général.
Je regarde l’un après l’autre chaque personne dans la pièce. Les respirations sont saccadées, assez audible, Jessie a visiblement du mal à respirer. Je me reconcentre sur l’écran, l’interface de la tour semble être la même que celle qu’on a généré sur Lautriv.
-Et….Et….fait Jessie qui halète, et maintenant ?
-Si cette tour fonctionne normalement, en haut doit se trouver un terminal qui devrait nous donner accès aux gestions du programme activé, que je répond.
-Ah.
-Je repasse Alpha en automatique.
J’entre la commande et ordonne à Alpha de monter. Dans cet étrange tube de données qu’est la tour, au dessus du plateau principal, s’en trouve un second, beaucoup plus petit, lui aussi ayant la forme de l’œil de X.A.N.A., Alpha survole de près la plateforme et s’arrête en son centre. Devant le vaisseau apparaît assez brutalement une plaque holographique bleutée plutôt transparante, et un curseur se met à clignoter…
-Bien. Alors…
J’ai équipé Alpha de commandes d’accès, pour ce genre de situations, la suite de commande est assez simple à rentrer.
-Clé numérique enclenchée !
Un faisceau de lumière blanche part du nez d’Alpha et file droit vers la console, qui se met à crépiter quelque peu d’éclairs. Assez vite, le terminal Unix du Macstodonte s’actualise.
[SSH protocol] connexion…
sending credentials…
logging…
You are now logged as alpha on replika2:tower1.
alpha@replika2:tower1$_
J'inspire un grand coup. J'ai l'impression de ne ressentir plus grand chose d'autre que mes doigts sur le clavier. Je vois l'écran qui brille devant moi, la fenêtre du terminal, et le prompt, qui attend. Un simple trait vert sur fond noir qui clignote quatre fois par secondes. Dernier round. Première phase. En garde.
alpha@replika2:tower1$ sudo su
[sudo]password for alpha :
Bon. Les pleins pouvoirs sont coincés, évidemment. L'accès à la tour est ouvert à tous mais sa manipulation nécessite des clés. Trop facile, sinon. Bon. Changement de tactique.
^C aborted.
alpha@replika2:tower1$ ls -a
. .. .DS_Store proc config state access program mem
alpha@replika2:tower1$cd proc
alpha@replika2:tower1/proc$vi procAlpha.sh
Insertion :
#!/bin/bash
$Var = NULL
while [1 -e 1]
...
Fred tape à son clavier, il semble très tendu. Qui ne l'est pas dans la pièce. J'ai froid. Très froid. Froid à l'intérieur de mon être. Même si j’aurai dû mettre quelque chose de plus couvert que ma petite jupe. Mes pensées fusent dans ma tête, j'arrive à peine à les comprendre, je le vois, derrière les circuits, devant son écran, éclairés par la lumière. Ses lunettes brillent, on ne distingue plus ses yeux sous les reflets des commandes qu'il entre, concentré, tendu, apeuré. J'attends. J'attends la suite des instructions, prête, à la moindre demande.
-Céleste. Deuxième réglette à droite du circuit de conversion sur max, potentiomètre du circuit central à 25, manette d'alimentation de deux centimètres vers l'avant, bouton poussoir du circuit vert.
Doucement, je localise chaque élément demandé et exécute minutieusement chaque manipulation, comme une machine obéissante, sans réfléchir, j'écoute la voix qui me guide, le bruit du vent qui s'engouffre par la fenêtre qui n'est plus qu'un simple interstice brisé dans le toit, je sens mon corps frissonner sous mon manteau quand les glaciaux bras de l'air viennent me frôler. Mais je dois rester, je dois écouter, je dois continuer. La deuxième réglette se trouve sur le circuit le plus à droite, elle est d'un noir de charbon et se laisse doucement pousser sur mon doigt face au mot gravé sur le circuit "Max." Assez remarquable de part sa couleur bleu vive et sa place relativement isolée, loin de cette étrange ville miniature que forment tous les composants du circuit et relié seulement par quelques autoroutes dorées, le potentiomètre du circuit central se tourne d'un coup de tournevis dans sa fente. La position 25 équivaut environ à un tiers de tour. J'ai l'habitude de le manipuler. Il intervient dans beaucoup de manipulations du Macstodonte. Le circuit vert n'est pas des plus commodes d'accès. Il est proche des écrans, assez éloignés de ma place au bureau. Il faut se pencher pour y accéder. Dans cette manoeuvre les tours qui ne sont pas loin me lancent leur brûlant air d'usine qui peine à suivre la cadence, accompagnés de leur grand vacarme de tempête. Le bouton s'enfonce sous mon doigts. Quelques ampoules me privent de leur lumières tandis que d'autres viennent prendre leur place, quelques crissements et ronronnements des circuits viennent accompagner le froid concert des machines, je reviens à ma place, repose mes yeux sur ces deux verres ronds qui brillent derrière l'écran, Frédérique ne change pas d’expression, continuant de méticuleusement taper dans un rythme de nerfs et de panique les touches de son clavier. A côté de lui, je vois Jessie, happé par l'agressif scintillement du gros écran cathodique.
J'en peux plus. J'suis mort. Mes doigts me font douiller c'est insupportable. Combien de fois j'ai pu presser ces saletés de boutons ? La manette est encore dans mes mains. J'arrive pas à la lâcher. Faut dire qu'elle est collée à mes paumes par la sueur, c'est dégueu.
Je regarde l’écran. C’est fou tout ce qu’il y a comme infos dessus. Je dois bien avouer que j’y pige pas grand chose. C’est bourré de chiffres, de mots d’une autre langue : CPU, fans, RAM, ROM, disk, network…Fred m’avait brièvement expliqué à quoi tout ça correspondait, j’ai fais l’effort de tout retenir. Pas question de décevoir mon pote. Pas question d’être un looser dans la confrérie.
Les ventilateurs ont légèrement accéléré depuis qu’on a lié Alpha, les processeurs eux sont en train de ralentir, les disques sont toujours pas loin de zéro, le système de cache se vide progressivement, le réseau est toujours à son maximum possible. Les curseurs vitaux sont dans le vert. Le Macstodonte doit être en train d’envoyer tout ce que Fred lui écrit. Cet ordinateur est monstrueux. Depuis que je le vois fonctionner je suis vert de voir tout ce qu’il peut faire. En bien comme en mal. Mais c’est notre ordinateur, pas celui de X.A.N.A. On doit le dégager là.
Derrière moi, j’entend la faible respiration de Tim. J’ose pas me retourner. Je sais pas si c’est moi où l’écran qu’elle regarde, je sais pas ce qu’elle pense. J’espère que ce n’est pas du mal de moi.
On y est presque. On. Y. Est. Presque. Première fois que j’ai un semblant de revanche à ce qui a fait de ma vie un enfer. Première fois que je peux goûter à une autre sensation que l’impuissance. Je me sens nerveuse, je me sens vivante. Et pourtant, je ne bouge pas. Je ne fais que regarder l’écran. L’écran que Jessie surveille. Du moins, qu’il est sensé surveiller, bien que j’ai l’impression qu’il ne comprenne pas grand chose à ce qu’il regarde…Il a surtout l’air de vouloir oublier le danger qui nous fait face.
C'est dangereux, très dangereux...Ce qu'il se passe. Mais ça m'est presque égal. Je veux voir X.A.N.A. mourir. De mes mains si c'est possible, je ne pense pas que ça me rendra la vie que je n'ai pas eu. Mais au moins, ça m'apaisera de savoir que tout ce qui l'a gâché n'est plus. Que mon père n'aura plus que son passé et non son présent pour être triste, qu'il puisse peut-être être fier de sa fille…Tout le monde s’active. Tout le monde est tendu, remarque, James, derrière, ne fais pas grand chose.
Ach…C’est fou quand même ce qui se passe. Je pensais simplement dormir comme toutes les nuits et voilà que je me retrouve à maintenir un monstre jouet ligoté avec une prise péritel. Et le pire c’est que je ne suis même pas en train de rêver. Enfin…je crois…Mais en tout cas, la vache. Quelle nuit ! J’pense que je m’en rappelerait toute ma vie. Tellement de choses en si peu de temps…J’espère que ça ne dégénèrera pas. Ça a déjà pas mal dégénéré tu me diras, mais manquerait plus que nos parents apprennent ce qu’il s’est passé, ou que X.A.N.A. arrive à redémarrer ce truc…Je doute qu’il reste les bras croisés cela-dit. C’est dingue. Un simple projet d’info qui tourne au cauchemar…
J’maintiens les câbles serrés. Pour le moment ça ne sert à rien mais je n’ai aucune idée de la force dont l’animatronique fera preuve pour se dégager quand il rebootera. Pas question de retourner au circuits, du coup, de toute façon, Céleste gère. C’est marrant, tiens, comment elle regarde Fred, on dirait qu’elle se dévoue complêtement à lui, ça…ah la vache ça fait vachement soumise dit comme ça, c’est dégoutant, nan, là c’est juste…Oh, ich weiß nicht. Freddie par contre, il tape comme un malade, je présume qu’il a une idée de ce qu’il fait, j’espère en tout cas.
car[i1] = (char)compt
compt++
}
return 1;
}
Fichier terminé. Je ferme l'éditeur vi, je retourne sur le terminale et je balance le compilateur. Normalement ça devrait marcher, faut prier. Prier fort, je n’ai aucune idée de la réaction de X.A.N.A. à ce truc… C’est parti.
./procAlpha.sh
Je m’arrête de taper. Les autres comprennent très vite ce que ça veut dire. J’appuie sur Enter. Gros grondement.
-Fred, je G5 maître vient d’augmenter la vitesse des ventilateurs de 500 tours minutes…C’est normal ?
-Ouais, Jessie, je crois.
-On fait quoi maintenant ?
-On attends.
-On…Attends ? répète Céleste.
-On attends que le programme réussisse à craquer la tour.
Visiblement, ma réponse satisfait peu. Un gros malaise envahis une nouvelle fois le grenier, les machines vrombissent comme des nuages avant une tempête…Puis d’un coup, James sursaute.
-Fred ! Ses yeux ! Ils ont bougé !
-QUOI ?
Sursaut général. Tout le monde se tourne vers la bête, qui a un faible mouvement de bras bloqué par les câbles, et semble reperdre vie. L’allemand hésite puis lui tape la joue de l’animal d’un doigt, aucune réaction.
-Je…heu…Fausse alerte…je…Crois…
Je me tourne vers la console.
-Espéront que le programme s’en sorte vite…
Le silence revient, je ne saurai dire combien de temps. Puis d’un coup, gros bong.
Je me retourne très vite, visiblement James est parti voler à l’autre bout du grenier, l’animatronique s’est extirpé des câbles sans le moindre mal et entame une lourde course vers nous. Tim hurle en se sauvant vers l’autre côté de la pièce.
-TOUT LE MONDE A COUVERT !
Céleste saute se cacher sous les circuits tandis que Jessie part dans une direction très approximative après avoir catapulté sa chaise dans un autre coin très approximatif aussi, je me tourne assez vite vers l’écran. Le curseur clignote…
sh-3.2#_
Un dièze ! Le prompt affiche un dièze ! Le programme a fonctionné ! J’ai le root ! J’ai les pleins pouvoir ! Vite ! Vite !
J’entends les pas répétitif de l’animal qui fonce.
sh-3.2#cd proc
sh-3.2#ls
procAlpha.sh execCode
sh-3.2#./execCode
ERROR ! Program must have argv[1] declared, type Lyoko to reinitialize.
Code Lyoko pour réinitialiser ? Heu….Ok…
-FRED ! Céleste hurle, d’après le bruit, la bête n’est plus qu’à quelques dizaines de centimètres…
-J’vous en prie faites que ça maaaaaaarche !
sh-3.2#./execCode Lyoko
Au moment où je presse la touche Enter, j’entends le sifflement de l’air provoqué par les griffes d’une patte qui va s’abattre sur moi dans quelques seconde, je fixe l’écran, a en perdre la vue, sur la table holographique apparaissent les messages suivants :
userRoot(?)
Code : Lyoko
Et d’un coup, tout les murs de la tour semblent s’effondrer, toutes les données qui les composent filent vers le bas, progressivement, dans un étrange son d’extinction…J’entends aussi le gros bruit de moteur qui va sceller ma desti…
Ça s’est arrêté. J’entends juste un petit plonk sur le sol.
Je me retourne…Bonnie, mon doudou, git sur le sol.
-Tour…Désactivée.
___
J’ouvre la porte de ma chambre. J’entre, doucement, Céleste reste dans l’encadrement de la porte.
-Tu…Tu penses que ça va se reproduire ?
-Je…je ne sais pas. Je n’espère pas.
-Parce que…On a réussi, mais…on ne pourra pas tenir une telle frayeur tous les soirs…
-Je présume que c’est pour ça qu’il faut remettre le Macstodonte en état de marche, et le scanner. Au plus vite.
-C’est fou. C’est complêtement fou. Ça va trop loin…
-Je sais, mais je ne vois pas d’autre alternative…
-Je…
Céleste marque une pause.
-Fred…J’ai…j’ai peur. Plus ça avance, plus ça nous dépasse. On va y passer pour de bon si ça continue.
-Je…Je crois qu’on a tous peur, Céleste…C’est…C’est normal d’avoir peur, enfin, je crois...
On reste silencieux. Je regarde par la fenêtre, le courant n’est toujours pas revenu.
-Tu crois que tes parents vont bientôt revenir ?
-Je ne sais pas, j’espère que ce n’est pas très grave.
-J’espère aussi…Faut qu’on prévienne ton oncle. Dés que possible.
-Oui…
Nouveau silence. Que la demoiselle finit doucement par rombre.
-Bon. Je vais rentrer, comme les autres, faut pas qu’on se rende compte de mon absence.
-Oui…
Elle se retourne doucement, dans un dernier regard, puis entame sa marche dans le couloir.
-Céleste !
Elle se retourne, revient, ses yeux verts me faisant face.
Heu…Pourquoi je l’ai retenue ?
-Je…heu…Bonne nuit.
Un vague surprise se dessine sur son visage, puis un…sourire, très léger, presque impercpetible, mais qui me fait me sentir drôle, d’un coup.
-Bonne nuit.
Et elle part, comme ça, sans rien dire de plus…Mon dieu. Quelle nuit. Et il n’est que quatre heures du matin. C’est allé si vite…Est-ce que je vais arriver à dormir…Faudra bien…
Je m’allonge doucement sur le lit, et ferme les yeux, ça y est, Freddie, t’en fait pas, c’est fini.
To be continued anyway...
___
Et...Voilà ! Alors ? Ça vous a plu ? La nuit n'a pas été trop longue ? Je l'espère de tout cœur, parce qu'on en a fait du chemin. Deux jeux five nights at freddy sont sortis pendant ce temps là ! Et la série semble arpprocher de sa fin.
Replika on the Web, elle, continue, évidemment. La fic va se calmer un peu je pense quelques temps, mais je pense que je retiendrais cette grosse expérience d'écriture qu'était la nuit chez Freddy pour en garder des mécaniques à l'avenir, je vous remercie d'avoir été assidu en tout ce temps, merci pour vos analyses, vos commentaire, ou votre simple lecture, et au prochain épisode ! _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Dernière édition par Sirix le Mer 29 Nov 2023 23:08; édité 6 fois
Bonsoir cher Sirix,
Il y a longtemps que vous attendiez de mettre fin à cet arc, et vos lecteurs aussi attendaient.
C’est un chapitre de fin d’arc très satisfaisant : sans conteste l’un de vos plus réussi. Le plus intéressant étant la variété d’émotions. La peur, l’exaltation, le désir en final, et, de l’humour.
Car, il y a un passage qui fait bien rire au milieu de toute cette tension, à savoir le moment où le terminal explique à Fred qu’il faut lancer un Code Lyokô. Simple comme bonjour, non ? Pour le néophyte, au milieu de tout ce charabia de commandes informatiques, c’est un élément simple et connu.
Évidemment, ce chapitre reprend les codes des épisodes de la série : une alternance entre le réel et le virtuel, la victoire à la dernière seconde. Jusqu’à cette phrase, merveilleusement parodique : « Tour… désactivée ».
Du point de vue du style, on a une innovation certaine, dans la présence de multiples points de vue se succédant. Cela permet de bien montrer les appréhensions des autres et la manière dont les membres de l’équipe s’intègrent à la machine. Car c’est bien de cela qu’il est question : les servants de la machine qui sont eux-mêmes des automates sous la direction de leur chef. Étrangement, là où Lyokô était une aventure humaine, dans le sens où c’est le courage, l’ardeur… qui menaient à la victoire, ici on est dans un univers bien plus machinique. C’est sans doute propre à cet arc, et au fait que pour le moment le macstodonte reste très artisanal. Il n’a pas été prévu pour de tels usages. Ce qui a sauvé les héros d’ailleurs, puisque le programme de Xana a crashé. Cela étant, envoyer une ou plusieurs personnes dans des scanners va supposer d’améliorer un peu la gestion du macstodonte. Pour en revenir au concept de machinisme, on peut se demander s’il n’y a pas là une vision de l’entreprise : un travail d’équipe sous la direction d’un chef, mais un travail mécanique, non organique, où chacun doit s’intégrer dans un mécanisme pré-existant et s’y couler au risque de paralyser l’ensemble.
Du reste, le style est ici intéressant : on notera tout d’abord l’omniprésence du thème de la lumière, enfin des lumières. Écrans, lampes… le tout dans un grenier sombre. Et ces lampes ne sont pas vaillantes. Comme des bougies d’espérance face à une obscurité en phase de tout dévorer. C’est vraiment l’espoir de victoire vacillant. Mais c’est aussi l’écran hypnotique, porteur de maux et de soucis, la fascination presque morbide. L’écran qui lie et hypnotise, un mal dont on ne peut se débarrasser, à l’image du macstodonte maintenant que Xana y est en somme.
À ce titre une remarque est intéressante, « c’est notre ordinateur, pas celui de X.A.N.A. ». Pourtant, c’est ce dernier qui a révélé toutes les possibilités d’un pareil engin. Bien au-delà de la réalisation de calculs complexes ou de la création d’un monde virtuel. Certes, votre autre récit tendrait à montrer que d’autres humains ont eu conscience de ces possibilités. Mais la dessin animé lui-même ne permet de savoir ce que Hopper savait au juste des possibilités de son engin. À plus d’un titre, c’est Xana qui explore et découvre le plus les usages des supercalculateurs.
Un autre point marquant, c’est le rapport au dessin animé : entre une menace qui semble tiré d’un épisode de Freddie, et le passage d’Alpha sur replika qui devient une course d’obstacle et de plateforme. Comme tout votre récit, on retrouve des thèmes et des aspects empruntés au dessin animé mais sans que l’on puisse parler de filiation. Il y a plutôt comme un air de cousinade. Les mêmes thèmes, mais exprimés différemment.
Une petite remarque au passage : « Oh gott ! », dans ce cas là, c’est une expression quasi figée, dans laquelle on doit mettre une majuscule : « Oh Gott ! » Il ne s’agit pas d’un dieu quelconque, mais bien d’un être précis et nommée, donc la majuscule s’impose. Comme dans « My God! » d’ailleurs, ou dans « Mon Dieu ! ».
Au chapitre des petites remarques, une question m’est venue : Fred a tenté une commande en « sudo su », ce qui est propre aux systèmes basés sur un noyau Linux, me semble-t-il. Dès lors, Xana fait-il tourner ces réplikas sous Linux, ou bien conserve-t-il le système d’exploitation antérieur à son arrivée ?
C’était un chapitre très plaisant, et qui conclut, à tout point de vue, le fond comme la forme, un arc long et tendu.
Au plaisir de revoir le jour avec vous. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut Silius !
Alors, merci pour cette superbe Analyse ! J'y ai donc répondu sur Skype, mais comme à mon habitude je partage ma réponse ici !
Tout d'abord, et bien, l'aspect cousin avec Code Lyoko, évidemment plus que volontaire, pour rappel, le long titre de la fic est Code Lyoko Alternates : Replika on the Web, ça veut tout dire, je pense.
Ensuite, concernant le côté machine de la confrérie, oui et non. Votre analyse est certes très logique, mais en réalité, pour être exact, le fonctionnement du Macstodonte et sa nécéssité d'être (pour le moment), piloté à plusieurs de manière hiérarchique s'inspire en réalité des premiers vrai calculateurs electroniques. Comme l'ENIAC par exemple, qui étaient commandés de la même manière.
Autrement, Sudo su est une commande UNIX, ça englobe Linux mais aussi macOS, BSD...Et donc, est-ce que ça signifie que Replika two fonctionne sur un système Unix ? Et bien ma foi, oui, il me semble logique que X.A.N.A. adapte son joujou pour le rendre le plus discret possible sur la machine hôte. Comme il en est pour Replika One. Cela je pense implique de modifier le système le moins possible. Et donc d'adapter les commande, par ailleurs, il est envisageable que le supercalculateur de Hopper tourne lui même sur un noyau UNIX. Ce genre de kernel très puissant et très modulables a été conçu en 1969 et est très utilisé sur les machines de laboratoire. Reste à voir si c'est adaptable sur un ordinateur quantique. Je n'en ai aucune idée pour le coup. Mais bon, toujours est-il que les Replika vont être amené à évoluer, c'est pas dur à comprendre, on est encore loin des Replika qu'on voit dans la saison 4 de la série.
Voilà ! Je pense avoir fait le tour du commentaire, merci encore une fois pour cette analyse ! _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonjour à tous !
Replika s'est encore fait attendre, mes plus sincères excuses, je suis loin de mes débits d'antan, enfin, toujours est-il que je vous présente le premier épisode post-arc. Plus calme, comme je vous l'aie dit précédemment, mais il ne manque pas d'importance ! Je vous laisse lire ça ! J'espère que ça vous plaira !
J’ouvre doucement les yeux. J’entends les oiseaux dehors. C’est très joli. Il fait très clair, dans ma petite chambre. Le soleil est haut dans le ciel. C’est calme. Très calme. Une fine brise berce doucement l’arbre du jardin dans ma fenêtre. Le jour arrive doucement vers sa lumineuse moitié…ATTENDS ! MIDI ? Oh merde ! Le réveil !
Je me lève et m’habille en quatrième vitesse, dévale l’escalier sans réfléchir et court dans la cuisine, et je tombe sur ma mère, qui tiens sa tête d’une main, à moitié avachie sur la table, dans sa chemise de nuit, elle a l’air très fatiguée…Ça me freine.
-Maman ! Je…Qu’est-ce
-T’en fais pas, Fred, on t’as pas oublié.
-Je…mais…le…
-On se calme. On est trop fatigué pour t’amener, désolé, tu vas devoir manquer cette journée.
Je me rappelle assez vite pourquoi.
-Et Lucie ?
-Elle va bien, elle va bien. Apparemment elle a mis le doigt dans une prise mais le courant a sauté à temps. Plus peur que mal. Ils la gardent pour la journée, cela-dit.
-Je…ah.
Ma mère lève les yeux, semblant se questionner.
-Ce qui m’étonne c’est que ta sœur s’est fait suffisamment réprimandée au sujet des prises pour ne plus y toucher, elle n’avait pas essayé depuis longtemps. Je me demande ce qui l’a poussée à recommencer…
-Heu…
A la vache ! Saleté de programme. A tout les coups c’est de ta faute. Tu vas nous fiche la paix un jour ?
-…Peut-être à cause de ce qui est arrivé à ton oncle…Je ne sais pas si elle a bien compris…
Ah merde ! Je l’avais oublié celui-là.
-On a des nouvelles ?
-Toujours pas d’amélioration apparemment.
-Ow.
___
J’ouvre doucement la trappe. Je me hisse doucement dans la pièce. Il fait clair. Le bois des combles luit doucement sous la chaude lumière du soleil.
Le grenier est chaleureux, pourtant, on sent le beau-temps d’après la pluie. Comme si un véritable raz-de-marée était venu tout bousculer. Je ne peux m’empêcher d’avoir un frisson. Tout est renversé, abîmé, cassé, brûlé. Tant de souvenirs qui on souffert de ce cauchemar…
C’est assez idiot, mais assez instinctivement, doucement, je me dirige vers le centre de la pièce et range sans réfléchir. Je prête peu attention au bureau. Une fois la tour désactivée on a de nouveau coupé toutes les machines. Un peu risqué, mais on a jugé que X.A.N.A. mettrait du temps à réagir, et mieux valait se reposer.
Je ne sais pas combien de temps j’ai passé exactement à tout ranger, tout nettoyer, à réparer ce que je pouvais, toujours est-il qu’au bout d’un moment, de manière assez machinale, le grenier a progressivement repris son apparence d’origine. Un grand bazar organisé, loin du chaotique, sans pour autant laisser transparaître la moindre notion d’ordre.
C’est en soupirant que je m’approche de la grosse bête comateuse qui attends sur son bureau, je le regarde. D’un air fatigué, un soupire m’échappe. J’ai posé Bonnie sur un coin du bureau, ne sachant exactement où le mettre, ça m’attriste mais je pense que je ne pourrais plus jamais le voir de la même manière. Mais j’ai encore envie d’aimer ce jouet qui a fait une bonne partie de mon enfance…
Je me suis attelé ensuite à la remise en état du scanner, en soit, ça va, il n’avait pas grand chose. Il a juste été violemment bousculé. Quelques circuits sont tombés, apparemment plus peur que mal. Il faudra quand même voir avec les plans de Tim si tout est bien remis en place.
J’ai envoyé un message aux autres, qui m’ont confirmé leur venue ce soir après le lycée. On a décidé de passer à la vitesse supérieure. Premier essai de virtualisation ce soir. Faut vraiment qu’on puisse riposter.
La journée est passée lentement, je n’ai pas eu envie de redémarrer le Macstodonte, je l’ai passée en lisant dans ma chambre. J’ai lu un vieux livre policier pour jeunesse que j’ai eu durant mon collège. Il raconte l’histoire d’un inspecteur somme toute classique enquêtant sur le meurtre d’un musicien pendant une répétition de son ensemble de musique de chambre. Tous les membres de son groupe se connaissent depuis fort longtemps, et le meurtre est assez étrange : il meurt intoxiqué au cyanure alors qu’ils mangeant un gâteau lors d’une pause. Au final, on apprend que l’assassin a été particulièrement vicieux pour arriver à ses fins.
L’intelligence pervertie par la méchanceté, c’est ce qu’on appelle être vicieux : calculer le moindre évènement pour qu’il soit douloureux au maximum pour la cible, torturer, malmener, violenter une personne…Si en plus on en tire du plaisir, c’est de la cruauté. Je me demande parfois si X.A.N.A. est un programme que l’on peut qualifier de cruel. En soit, c’est difficile de dire si X.A.N.A. ressent des émotions…Pas vraiment je pense, il émule une conscience. Qui n’est pas réellement humaine tout au plus. En soit, c’est compliqué de dire si X.A.N.A. est réellement intelligent. Il en donne l’impression, mais c’est le propre de l’ordinateur de faire croire qu’il est intelligent : de part sa réactivité et sa puissance de calcul lui permettant de faire des choses tout bonnement inhumaines. Mais l’ordinateur n’est rien sans l’humain. X.A.N.A. n’est pas sorti d’une vulve, d’un œuf ou même d’un chou ou d’une rose. X.A.N.A. a été codé. Codé par cet étrange personnage qu’est Waldo Shaeffer, ou Franz Hopper. Sans lui, X.A.N.A. ne pourrait exister et ne pourrait-être aussi performant. Cela-dit, aujourd’hui, X.A.N.A. est suffisamment évolutif pour vivre seul. Pour autant, je ne pense pas que ça en fasse un équivalent à nous. Débat compliqué tout de même…
-Hey Fred !
Je relève le nez du livre, Jessie est sur le seuil de la porte.
-Salut Jessie.
-Ça va vieux ?
-Ouais, un peu fatigué, mais ça va.
-C’est morne chez toi…J’espère que tout va s’arranger.
-Ça va, t’en fais pas, y a rien eu de grave.
-Ouais…
Jessie entre et s’assois sur la chaise de mon bureau.
-Les autres sont pas encore arrivés ?
-Non, je présume qu’ils vont pas tarder.
-Ok…
Léger silence.
-Fred ?
-Hm ?
-Ça…heu…Ça te fait quoi de combattre X.A.N.A. ?
-Je…Heu…Je sais pas Jessie. C’est assez…Compliqué. C’est surtout très impressionnant.
-Ouais. C’est dingue, vraiment dingue. J’aurai jamais pu imaginer. Avant, j’étais un pauvre type, maintenant…En fait…Je pense pas avoir changé, mais maintenant, je lutte contre l’intelligence artificielle d’un savant fou, sans que personne ne sache rien.
-C’est sûr que c’est assez compliqué à décrire. C’est un peu effrayant aussi.
-Carrément. J’espère qu’on y survivra tous.
-J’espère aussi.
-Des fois je me dis…C’est dangereux, mais c’est cool, ce qui nous arrive. Je me dis que…J’aurai pas autant d’amis si ça ne s’était pas passé comme ça.
-Tu penses ? On aurait quand même été ensemble en groupe de projet, hein ?
-Ouais, mais…On aurait juste une relation cordiale, je pense. Moi, je crois qu’on est proches parce qu’on est tous dans le même bateau.
Je marque une pause, j’y réfléchis un peu.
-C’est pas faux…
-Tu crois que James et Céleste s’en iront si on détruit X.A.N.A. un jour ?
-Je sais pas. Tu sais ? J’ai jamais eu beaucoup d’amis non plus.
-Ouais, c’est vrai, on a fait tout notre lycée ensemble jusque là.
-Et ouais.
Jessie ne répond pas, il semble faire une rétrospective de sa vie. C’est vrai que des souvenirs, on en a. Le lycée, on y passe tellement de temps…
Comme je l’ai dit, je crois, au début de cette histoire, Jessie m’a toujours paru bête, et relativement pas aidé. Mais il est fidèle, et il a été le seul à m’épauler dans ma vie au lycée. Et je lui ai toujours été reconnaissant pour ça. Pourquoi il l’a fait ? Parce qu’il est généreux, et humain. Bien plus que beaucoup de pauvre lycéens endoctrinés par leurs hormones en quête du plus gros score aux concours de crachats pour les moins matures, ou de collectionner le plus de culottes de lycéennes dans leur lits pour les plus matures…Jessie était dans la même galère que moi, rejeté par toute cette machinerie tournant souvent à la débilité, ou ne serait-ce qu’aux textos, à la musique de boîte et à l’ambiance de ouf wesh trop bien…Un peu comme maintenant avec James et Céleste, empêtrés avec nous dans la galère avec X.AN.A. En fait, avoir les mêmes problèmes, je pense que ça rapproche plus que tout. Soudain, je percute qu’il a oublié…
-Et Adèle ? Tu as peur qu’elle s’en aille ?
Jessie bloque sur place et ouvre ses grands yeux bleus. Zut. Je l’ai fait planter. Ah tiens non, il répond.
-Je…je pense que Tim s’en ira quoi qu’il advienne. J’ai pas l’impression qu’elle nous apprécie.
-Hmpf…Je sais pas. Elle intériorise beaucoup ce qu’elle ressent, en même temps, je présume que c’est normal quand on sait ce qu’elle a vécu. Mais du coup, dur de savoir ce qu’elle a en tête…
-Ouais…
-On monte au grenier ?
-Ok.
___
-Hey tout le monde !
-‘lut James, que je fais.
-Hey James ! Lance Jessie.
-‘jour, lance Tim.
-Salut James ! fait Céleste.
-Alors ?
Avant même que je ne réponde, Jessie prend la parole, enjoué :
-Le scanner a été remis en état, Tim a vérifié que tous les circuits étaient en place, on attend plus que toi pour tout relancer.
-Ach gut ! J’arrive !
L’Allemand Disco prend donc place aux circuits, à côté de Céleste. Tim est du côté du scanner, sur son panneau de contrôle latéral, Jessie à l’écran secondaire. Bien. Tout le monde est à son poste.
-Démarrage des machines PowerPC !
J’appuie sur les boutons des deux G5 à ma gauche, puis je me penche pour en faire de même avec les deux G4 situés en dessous. Le vent de la tempête qui se réveille commence doucement à souffler.
-James ! Réglages d’initialisation du kernel ! Transistors réaiguillés sur le multitâche, potentiomètre 23 à 10, 2 à 50, 4 à 25. Céleste, le Mach2.
-Bien reçu ! Répondent les deux en même temps.
C’est parti pour l’allumage. L’écran LCD a un flash, et l’écriture verte de la console s’affiche.
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To shut down, type « shut-down » and press return.
Release keys to continue!
ok
0> _
Et c’est parti ! J’entends le clic de l’interrupteur du Mach2, suivi de la grosse manette reliée à ses accumulateurs. Derrière l’écran, la lumière envoutante orange des circuits scintille doucement, le bruit de vieux néon se fait entendre, accompagné de ceux des boutons interrupteurs que James et Céleste actionnent. Bon. La commande est simple : « macstodonte-boot ». La console répond illico :
loading…
process loaded.
Test circuit…
Circuits ready for operations.
Initialising FireWire…
Starting Target Mode Fr…
Initialising drives…
Initialising Network…
Loading hardware…
Starting Mach Kernel…
Ready to enable SC mode.
searching SlaveG5…
SlaveG5 located and successfully combined.
searching G4.1 …
G4.1 located and successfully combined.
searching G4.2 …
G4.2 located and successfully combined.
searching G4.3 …
G4.3 located and successfully combined.
searching G4.4 …
G4.4 located and successfully combined.
Cache Drive found.
intialising SCSI advanced.
searching Mach2…
Mach2 found.
-Fred ! Tous les tableaux de bords viennent de se charger, les réglages se calibrent. Tout semble normal.
-Bien reçu Jessie, James, paré à dériver la mémoire des canaux centraux vers les machines de soutien, on va tenter de relancer le noyau fusionnel.
-Ok. Céleste, actionne la manette sur ta droite et tourne le potentiomètre général à 7.
-C’est parti !
Progressivement, le bruit des machines monte en intensité. La console continue son compte rendu.
Starting main OS…
Mac OS X 10.4.11 Build 8S165 Tiger found on all machines…
Kernel started.
Switching to graphic mode…
Puis l’interface s’active. Doucement. Le bureau. les icones, les fenêtres. L’écran de monitoring rapide s’affiche ainsi que le terminal Unix. Macstodonte prêt. Alors, le script se trouve dans le dossier Application de mon compte sur le G5 maître. Voilà, il est là : Lautriv.sh. On double clic dessus…
-Attention ! Script de génération du monde lancé, plus personne ne touche aux réglages !
-Bien reçu Fred.
-Jessie ! Compte rendu.
-Accélération générale des ventilateurs à leur vitesse maximale. Processeur principal à 104% d’utilisation, le circuit-multitâche se déclenche. Montée en flèche des processeurs de soutiens, mise en route de tous les disques durs. Tout semble normal.
Le bruit devient insoutenable, des petits-arcs électriques et des étincelles sont crachées sur les circuits, tandis que le terminal cite les différentes étapes de chargement du monde, je vous les dirais peut-être une autre fois, là vous avez sans doute eu votre dose de console. Puis d’un coup, la carte virtuelle s’affiche.
-Visiomap system connecté !
Sur la carte n’est pour le moment présent qu’un point lumineux, et petit à petit, autour de lui, se redessine l’ile ronde qu’est Lautriv. Les structures apparaissent, les maisons, les plantes, les rochers, puis, en dernier, la tour. La fenêtre de visuel apparaît, montrant les structures s’étalent sur les fils de structures comme une peinture que m’on verserait doucement sur le monde entier.
D’un coup, les machines se calment, la console remet son curseur clignotant, et le ciel fumeux et doux du monde apparaît.
-Lautriv régénéré avec succès. Bravo tout le monde.
-Bravo Fred ! Ajoute James en levant son pouce accompagné d’un sourire qu’on qualifie souvent de « Wonder Smile ».
Assez vite, et accompagné d’une grimace de ma part, au dessus de Lautriv apparaissent les verts plateaux de Replika One.
Discrète derrière le frigo, Tim daigne enfin se faire entendre.
-Bon ! Alors. Comment on s’y prend ?
-De quoi ? Demande Jessie.
-Jessie, fait Céleste, on en a parlé tout à l’heure, on fait la mission Beta aujourd’hui.
-Ah mais en fait vous disiez aujourd’hui ! J’avais pas compris. Et donc là, on passe un pot à crayon dans le scanner, c’est ça ?
-Oui, enfin…C’est plus compliqué, je réponds.
-En fait, la mission s’effectue en deux temps. On va d’abord virtualiser un pot à crayon et un peu d’ADN.
-D’ADN ? Comment vous avez eu de l’ADN ? Demande James.
D’un sourire malicieux, Céleste sort de la poche de sa veste un petit éclat brillant d’une jolie lumière orangée, j’ai une légère secousse quand je comprends ce que c’est. Elle avait dit qu’elle le ferait, mais j’avais même pas remarqué. C’est pour ça qu’elle avait l’air différente ! C’est sa frange ! Du moins, le trop long de sa frange. Une mèche de cheveux roux brillant comme des petites flammes attachés entre eux par un chouchou de couette.
-Oh, d’accord.
Tim prend le relais.
-On va d’abord voir si le scanner est capable de retenir toutes les informations sont on a besoin et de reconstruire une structure complexe composée de plusieurs parties dont de l’ADN humain après virtualisation atomique. Ensuite, on testera l’algorithme de vie de Fred.
-L’algorithme de vie ? Demande Jessie.
-L’algorithme qui commende et gère les réactions et le comportement d’un être sur l’ordinateur, une bonne partie est déjà implémentée dans le Mach2, mais on veut voir si sa gestion sur Lautriv est opérationnelle. Lautriv possède les interfaces de Replika One, mais a un moteur fondamentalement différent.
-Ah. J’ai compris, mais bon. Mais du coup, on va virtualiser un être vivant, demande Jessie.
-Pas vraiment, fait James d’un sourire amusé.
Il sort de son sac une petite boule de poils. Vertes. Semblant somnoler. Je dis ça de part les deux grands yeux refermés qui trônent en son centre, ainsi que le petit bec jaune lui donnant un air serein. La bête a également deux grandes oreilles d’apparence très douce et deux petites pattes toutes mignonnes. Son design est assez emblématique. Il a secoué les années 90.
-j’vous présente Raoul le Furby ! J’l’adorais quand j’étais p’tit. Il sera le premier sujet virtuel à réagir sur Lautriv !
L’accueil de Raoul fait sensation : Jessie le regarde avec un air amusé, tandis que Céleste esquisse un sourire attendri, faut dire que la peluche pourrait faire fondre n’importe quel personne qui a gardé son âme d’enfant. Et malgré le cauchemar de la veille, ce petit animatronique mon rappelle mon vieux doudou adoré. Qui est toujours sur le bureau d’ailleurs…Enfin.
-Du coup, on a deux virtualisation à faire aujourd’hui ? récapitule Jessie.
-Ouais, et deux rematérialisations, que j’ajoute.
-Ah…Dit le lunaire qui semble toujours un peu perdu, on y va ?
-C’est parti. Mission Beta, partie une !
-Eh attends ! Je viens de piger un truc ! Interrompt Jessie.
Tim tire une grimace. Jessie reprend.
-Pourquoi un pot à crayon ?
Tim reprend dans un soupire.
-Parce que c’est le premier ensemble qu’on a sous la main qui est fait de plusieurs pièces. On tient à voir si le scanner n’a pas de bug de fusion moléculaire.
-Mais…On est pas fait de plusieurs pièces, nous…Si ? Demande Jessie sans comprendre.
Sa question est accueillie d’un soupir de la froide jeune fille ainsi que d’un léger rictus des deux autres, pour ma part, j’ai un peu des deux. La sombre demoiselle finit par reprendre d’un sourire narquois avec une voix inhabituellement mielleuse…
-Outre tes organes internes, qui ne sont pas toujours solidarisés, les os de ton squelette, et tes mécanismes musculaires, je doute, mon choupinet, que tu apprécierais de sortir d’un scanner fusionné à tes vêtements.
Jessie écarquille les yeux et rougit, apparemment Tim voulait s’amuser, c’est réussi.
-Ach ja ! Imagine si tu fusionnes à ton slip, ça va pas être commode pour aller aux toilettes, ajoute James d’un air goguenard.
Jessie laisse retomber sa tête vers l’avant d’un air blasé, Céleste retient un léger rire.
-Bon. On y va ? Demande-je.
-On y va. Appuie Tim, vous me passez la pièce ?
Céleste prend le pot à crayon posé sur le bureau du Macstodonte, met sa mèche entre quelques stylos, et le passe à Tim, qui ouvre le frigo, qui ressemble désormais à un téléporteur façon Star Trek à l’intérieur, en plus des fils et circuits qui lézardent sa coque externe, et le referme.
-Scanner prêt, déclare-t-elle.
-Ok. C’est parti, James, allume le circuit de mémoire qu’on a délégué au scanner.
-Reçu !
L’allemand enclenche la manette située à côté de l’interrupteur du Mach2.
-Bien. Adèle, les circuits sont prêts à fonctionner ?
-Tout va bien, les lentilles des lasers sont à bonne température.
-Jessie ?
-Configuration normale. J’ai un tas de trucs qui viennent d’apparaître en plus sur l’écran par contre.
-C’est l’état général du scanner. Tant que c’est vert tout roule.
-Ok.
Bon…
-Tout le monde est prêt ?
-Parée, confirme Tim d’un air neutre.
-Paré, confirme Jessie d’un ton se voulant identique.
-Prête, fait Céleste.
-Ach gut Kapitän ! commente le lustig du groupe.
Très bien. L’équipage est prêt à plonger, on largue le sous-marin ! Je lance le script d’initialisation.
-Ouverture de l’interface !
James et Céleste savent ce qu’ils ont à faire et actionnent les bons interrupteurs, on avait bien parlé des procédures lors de la construction du scanner dans le grenier.
-Eh ! Y a une fenêtre qui s’est ouverte !
-C’est normal, Jessie. C’est l’interface de sélection. Elle contient les avatars à sélectionner.
-Ah. Et je fais quoi ?
-Sert toi du stick de la manette pour sélectionner BetaL
-Ah heu…bon.
Jessie prend donc la manette et sélectionne l’avatar. J’ai mis cette procédure sur la manette pour quand Jessie est à l’écran, comme ça, ça m’évite de perdre la console générale de vue. Cela-dit, la procédure peut aussi être lancée dessus. Le lunaire prend donc la manette et sélectionne Beta comme dans le menu de Galactic Battle.
-Bon, bah sélection Beta alors.
Très bien, c’est parti pour la première étape.
-Transfert : Beta !
Je rentre les commandes, il faut faire attention, la procédure de virtualisation n’est ni automatisée et n’a pas encore de compilateur, du coup je dois taper en hexadécimal. Un seul digit de faux et c’est tout le programme qui part en sucette. Mais j’ai appris ces commandes par cœur pour qu’il n’y ait pas le moindre ennui. Jessie prend la parole une nouvelle fois.
-Heu…Selon le log général : Gestion graphique opérationnelle.
James répond.
-D’accord ! Transfert des données sur le maître.
Tels des standardistes téléphoniques, de manière minutieuses, James et Céleste branchent et débranchent les fils, actionnent les manettes et les boutons, calibrent les potentiomètres, doucement, le bruit du Macstodonte commence à vibrer dans mes oreilles, le Mach2 semble luire plus fort. Au tour de Tim maintenant.
-Allumage scanner, lance-t-elle.
La froide jeune fille pousse la grosse manette soudée au coin inférieur de la face droite du réfrigérateur, ce dernier se met à faire un sifflement aigüe pour le moins inquiétant. Bon. Toutes les procédures sont prêtes, seconde étape.
-Scanner : Beta !
C’est parti. On a lancé la procédure de virtualisation, chargé l’avatar et démarré le scanner, maintenant, il va falloir lancé le scan moléculaire. Cette fois, l’ordre est plus simple à donner. Toutes les données analysées doivent êtres stockées sur le Mach2. James n’a pas oublié d’ailleurs.
-Mise en place synchro, déclare-t-il, tout en activant tous les interrupteurs situés sur le Mach2, et tournant le compteur du circuit SCSI au nombre demandé par le G4 de soutiens.
-Synchro Mach 2 opérationnelle, commente Céleste. Ce à quoi Tim répond tout en activant la seconde manette du frigo :
-Début du transfert génétique.
Le sifflement fantomatique du scanner s’intensifie, ajoutant à son panel de fréquence un étrange hurlement très grave et très inquiétant, j’ai comme un malaise, comme si un monstre trônait dans cette machine, et le ton mécanique de Jessie n’arrange rien. Pourtant il ne fait que lire une simple fenêtre sur son écran.
-Désintégration physique, fait Tim en tournant un potentiomètre posé non loin du frigo.
Le scanner se tait d’un coup, dans un étrange son de déflagration, de la fumée sort doucement de la porte. Inquiétant. Neutre, Tim actionne une autre réglette.
-Numérisation…
La console exécute encore quelques instructions, puis le curseur revient. Bon. La commande est simple.
Fred@Macstodonte$ virt.exec
-Virtualisation !
Un choc. Violent, un énorme bourdonnement qui sort soudain du scanner, de gigantesques arcs électriques qui partent du frigo pour fuser vers les machines, instinctivement je m’éloigne, comme James et Céleste qui lâchent d’un coup les circuits, tout est normal, cela-dit.
-Transfert du corps, commente Tim.
-Mise en place du modèle, que dit la fenêtre, ajoute Jessie, mise en place des fonctions, continue-t-il assez vite.
Des fils de fer apparaissent dans le ciel de Lautriv, non loin du sol, ils sont bleus, les textures se génèrent lentement, puis doucement, une sphère apparaît. Très générique, elle semble de plastique rouge.
-Atterrissage, termine Jessie.
Et en même temps que lui, telle une balle, la sphère tombe sur le sol pâteux du monde, qui gondole un petit peu sous son choc.
Je regarde l’écran d’un air impressionné, la console est formelle et personne n’a apparemment à redire.
-Virtualisation Beta terminée.
Jessie regarde mon écran d’un air circonspect.
-Heu...C’est la boule là ?
-Ouais.
-Pourquoi c’est pas un pot à crayons ?
-Parce que je n’allais pas me casser la tête à modéliser un pot à crayon pour ce test ! Nan, après, j’ai trouvé un avatar de test dans les fichiers de Replika One, il a l’apparence d’une sphère lumineuse bleutée, mais apparemment on ne peut l’utiliser que si l’avatar n’est lié à aucun code génétique, ce qui n’est pas le cas du pot à crayon vu qu’il contient des cheveux de Céleste, donc j’ai fait cette boule.
-Ah. Mais y aurait pas eu les cheveux ça ressemblerait à une boule bleue qui brille ?
-Plus ou moins, c’est très certainement en ça que se transformerait la boule rouge si on la faisait tomber dans la mer numérique en tout cas.
-Ah.
-Oui. Quand tu fais tomber un corps virtualisé dans la mer numérique, qui est la modélisation des interfaces réseau, elle envoie une trame sans IP, le souci, c’est que cette procédure supprime les données génétiques du Macstodonte et ça semble inévitable. On se retrouve donc avec un avatar de boule lumineuse et sans possibilité de revenir dans le monde réel. A moins de reconstruire les données envoyées dans le réseau.
-Heu…Fred, commente Céleste, tu divagues.
-Ah ! Oui, pardon.
-Vagues ! Lance fièrement l’allemand disco.
-Tssssss, réagit Tim.
-Mais du coup, cette boule, elle fait quoi ? Demande Jessie.
-Absolument rien, répond Tim, rien de plus qu’un pot à crayon. Cela-dit, l’avatar modélisé est normalement divisible.
-Divisible ?
J’appuie sur la touche commande suivie de tabulation, apparaît la fenêtre de transfert, dans laquelle se trouve une représentation 3D de la boule tournant sur elle même. Je rentre une commande pour le moins complexe et un quartier de la boule se met à clignoter en bleu clair.
-Cette partie de la boule correspond à un des stylos placés dans le pot à crayon. Si j’appuie sur les flèches, on se rend compte que la boule est divisée en plusieurs parties qui correspondent toutes à une pièce du pot à crayons, et là…
Cette fois, le quartier sélectionné est violet, et quadrillé comme une mosaïque.
-…Ça correspond à la mèche de cheveux. L’ensemble est bien plus complexe car il y a bien plus de cheveux, mais surtout, il a dû convertir le code ADN contenu dans ceux-ci et le stocker.
-Ah. Pourquoi la boule a pas l’apparence de Céleste alors ? Demande le Lunaire.
Tim répond une nouvelle fois.
-Parce que sur le Macstodonte l’ADN n’est que stocké pour la rematérialisation. Originellement Hopper travaillait sur un moyen de générer les avatars via le patrimoine génétique, mais cette fonction est bien trop complexe pour le Mach2 et n’était pas terminée dessus de toute manière, du coup, les avatars ne sont que des modèles 3D qu’on devra concevoir nous même.
-Ah, répond Jessie, apparemment peu sûr d’avoir compris.
Tim ouvre ensuite la porte du frigo. Dans un nuage de fumée assez désagréable et un son d'ouverture digne d'un sas de la NASA, l'intérieur, vide, apparaît. Tim commente sobrement :
-Pas de problème de réplication physique, on a bien eu un transfert.
-Wow, lâchent James et Jessie.
S'en suivent quelques vérifications sur le modèle virtualisé et l'état du scanner, qui ne sont guère intéressantes à raconter vu qu'effectuées par Tim et sa voix monocorde.
-Bon ! Reprend Céleste, on la rematérialise ?
-C’est parti !
Point noir du scanner, la procédure de matérialisation est une véritable horreur. Contrairement à la procédure de virtualisation, elle ne possède aucune étape. C’est juste une très longue suite de digit en hexadécimal contenus dans une seule et unique commande. Pas le genre de truc à exécuter dans l’urgence. C’est après quelques bonnes minutes que j’appuie sur Enter et que la machinerie recommence son impressionnant spectacle pyrotechnique, qui dur à peine une minute, pour qu’enfin, un panache de vapeur s’échappe de la porte du frigo.
C’est non sans suspense que Tim ouvre ce dernier.
Et…oui. Bien à sa place, le pot de crayon est là. Avec tous ses composants, une vingtaine de crayons, et la mèche des jolis cheveux roux de la dessinatrice, brillant comme des rayons de soleil.
-Et bah, fait James, franchement, on a réussi un sacré coup, là.
-Attends ! Ajoute Céleste avec entrain, on a encore Raoul à virtualiser !
-Ah oui c’est vrai, répond l’allemand, allons-y alors !
Il reprend la peluche et la secoue un peu, cette dernière ouvre ses yeux, deux grands yeux ronds et verts, à l’iris de plastique un peu brillant, la bête émet de sa voix électronique un peu éraillée un bâillement, tout en remuant des oreilles, et sort un « dah-ay-loh-oo-tye » qui signifie sûrement bonjour dans sa langue étrange. James tend la bestiole à Céleste, qui, d’un sourire presque puéril, le prend délicatement pour l’amener jusqu’au scanner, elle échange la bestiole qui continue ses élucubrations incohérentes (mouvement lumière, moi dormir encore, nee-tye nee-tye, may-lah…), avec celle du pot à crayon au centre du frigo, bien ciblé par les lentilles des laser. Et sous les yeux un peu surpris de Tim.
-Sujet en position ! Mission Béta seconde partie prête à lancement ! Lance la dessinatrice d’un air amusé.
-Bien ! Réponds-je, tout le monde est prêt ?
-Prête, répond simplement Tim.
-Prêt ! Répond Jessie assez vite.
-Ja, ajoute James.
-Quand tu veux, Frédéric ! termine Céleste.
-C’est reparti, conclus-je.
Sans que j’aie à en dire plus, Tim remet le scanner à ses réglages par défaut. Il y a un certain nombre de variables et de mémoire tampon à effacer avant de pouvoir recommencer la virtualisation.
-Bien ! On va essayer de refaire tout ce qu’on a fait. Tout le monde est prêt à exécuter les opérations ?
C’est suite à une nouvelle confirmation générale que la seconde virtualisation commence. En soit, les opérations n’ont pas été bien différentes, juste un peu plus rapide. Basiquement, on peut diviser la virtualisation en trois grandes étapes : le transfert, dans lequel on charge les informations et le modèle de l’avatar et qu’on initie le branchement au scanner, le scan, qui va enregistrer chaque molécule du sujet dans la machine, et enfin la virtualisation en elle même, qui va transporter le sujet dans les circuits du Mach2. Le processus prend quelques minutes. Mais je suis sûr qu’on pourrait avoir un résultat bien plus rapide avec le supercalculateur de Hopper, surtout si ses scanner sont plus finalisez, celui-ci n’est clairement pas optimisé, tout est long et assez manuel, je verrai si je peux automatiser les procédures.
Bref, une fois le tout effectué, j’ouvre la fenêtre visuel. J’ai lancé la virtualisation dans une zone désertique, dans le cas où il y aurait un problème, pour essayer de garder les thread du monde en état de répondre à une éventuelle panique du noyau quantique et garder le contrôle. Doucement, au dessus du sol, se dessinent quelques fils de fers qui représentent la structure d’un modèle 3D bien plus complexe que ceux du pot à crayons. Les textures chargent, et un Raoul virtuel un peu plus lisse que l’original se génère, le modèle est assez basique, et améliorable, mais bon, pas besoin de plus pour le moment.
Les autres se sont approchés pour regarder l’écran, on sent une certaine tension mais également une certaine joie d’avoir réussi à au moins transférer le modèle. Modèle qui après initialisation de quelques procédures sur la console finit part tomber au sol et se mettre à bouger, cligner des yeux pour être exact, pour enfin lâcher un :
-Mouvement lumière !
J’esquisse un sourire sur la surprise générale.
-Bien, la routine de vie semble fonctionner.
-Il est vraiment vivant ? questionne Jessie d’un air assez soufflé.
-Disons que j’ai implanté son circuit dans les routines du programme de vie. Après, c’est une routine très simple. Il n’est pas encore dit que l’algorithme développé par Hopper puisse faire de même avec votre conscience, mais on en est pas encore là.
-Ah…répond-il sans apparemment avoir compris grand chose.
On est resté un moment à regarder la petite bête vivre sur Lautriv, n’étant pas plus évoluée que sur terre elle n’a pas bougé, simplement réagi à la lumière et au monde qui l’entoure. On a un peu fait voler Alpha devant lui pour tester ses réactions.
C’est très satisfait de ce premier tests que l’ont s’est quitté en fin d’après-midi, et que la soirée a pris un calme air d’habitude tranquille sans le moindre problème.
Après une attaque, il semblerait que X.A.N.A. reste calme un moment. Peut-être que le programme a besoin de temps pour élaborer un nouveau plan. A moins qu’il ne soit en train de planifier quelque chose…maintenant qu’il a deux Replika…Ça ne me rassure pas vraiment, quand j’y pense. Enfin bon. Demain s’amènent les correspondants Allemands, dans le cadre de l’échange, j’espère que ça ne viendra pas compliquer la galère que c’est déjà que de combattre cette saleté de programme.
Enfin, restons positifs, un grand pas aujourd’hui, vers l’avant, un jour, on arrivera à supprimer cette IA de malheur et reprendre enfin une vie tranquille.
Il y a deux motifs à ce commentaire tellement éclair que le temps que tu aies fini de lire cette intro, je serai déjà loin.
Citation:
To be continue...
Ahin.
Sinon hum, il ne me semble pas qu'on ait vérifié la disparition effective du pot à crayon dans le scanner mais si c'est bien une virtualisation comme on en a l'habitude...alors le corps physique (ici, le pot à crayon) est détruit. Je ne suis pas vraiment convaincue qu'un frigo, même modifié par une bande de lycéens, puisse supporter le dégagement d'énergie d'une telle intensité. Ikorih repart en vacances... _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut Ikorih ! Merci pour ton commentaire !
Alors, pour ce qui est du frigo, et bien, ça va être dur d'être plus réaliste. Je veux bien faire dans le cohérent, mais il y a des limites à tout. Alors, oui, j'aurai pu, comme Icer va certainement arguer, me passer du scanner. Mais encore une fois, je pense que la fic serait vite devenue répétitive s'il n'y avait que du combat à l'informatique, combat à l'informatique qui gardera toujours une place forte dans l'écrit au passage. Et j'avais envie d'écrire quelques combats virtuels. J'ai donc fait au mieux. Après, ça reste je pense aussi capillotracté que la série d'origine, avec ses bombes EMP made at home ou ses robots canins téléguidés d'une rare précision. :3
D'autant qu'on ne sait pas comment marche la virtualisation ni même combien d'énergie elle demande, on suppose beaucoup, mais rien ne le prouve. Donc bon, jouons sur les flous. ^^
Pour ce qui est de la destruction du corps, effectivement, je rectifie ça.
Inscrit le: 18 Mar 2017 Messages: 8 Localisation: Dans ma station spatiale virtuelle, en orbite du deep web
Bien le bonsoir cher sirix !
Cela faisait un bout de temps je que navais pas lu de fic (sur le theme dune autre equipe) aussi bonne ! Bien que dans ce genre il ny ait pas beaucoup de "concurrents" je tiens a dire qua mes yeux tu sais particulierement bien manier la plume et je suis tres heureux que tu reprennes du service ! Jespere voir le le prochain episode tres bien tot ! (hors sujet : il y a des fanfics aussi interessantes que la tienne et je trouve ca dommage que lon en fasse pas carrement des episodes animes hors serie ! Les realisateurs devraient meme contacter certains dentre vlus si il pensent a faire une saison 5 un code lyoko 2 (ou 2.0) ou encore ameliorer CLE si jamais une suite voit le jour (#Humour) enfin bon meme si les fans de longue date comme moi restent lew bonnes choses ont toujours une fin ce que je trouve dommage en qpit vu la situation globalement merd*que dans laquellz se trouve le monde -nen deplaise aux plus optimiste que moi- histoire quon focalise sur autre chose de temps en temps... -hé non tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes mais ca la majorite le sait deja...)
desole de plomber lambiance avec ce post mais je pznse sincerement que certain meritent une publication grande echelle dont toi sirix
Sur ce mes cher compatriotes bonsoir !
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonjour à tous !
Comme d'hab, topic de mi-parcours, histoire de faire le point, l'épisode 37 n'est pas prévu avant un moment, il faut dire qu'actuellement, j'ai trop peu de temps et qu'il faut que je peaufine des trucs dans ma timeline. Donc soyez patiants ! :3
Sinon, pour répondre à l'astronaute, je n'ai jamais eu envie d'avoir plus de rayonnement que la fic en a actuellement, cette fiction a une place que je trouve relativement convenable sur le forum, et depuis quelques soucis de confiance, notamment vis-à-vis des carpes, j'ai progressivement arrêter de me demander si j'étais parmi les meilleurs ou pas.
Il faut dire que ce n'est, et je veux que ça demeure, un simple passe-temps, je n'ai strictement aucune ambition à travers ce texte, si ce n'est partager mon univers à la communauté du forum. Ça va faire bientôt 4 ans, mine de rien. Et je suis content d'être encore là, malgré tous ceux qui ne le sont plus...
Donc, au final, non. Je ne suis pas sûr de vouloir une Replika on the Web canon et officielle. Ça me mettrait trop de pression. Je suis bien comme ça, sur mon petit topic, a écrire quand l'envie me vient, et à vous partager cette petite passion.
Sur ce, à la prochaine tout le monde ! _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Dernière édition par Sirix le Mer 18 Avr 2018 15:44; édité 1 fois
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonjour à tous ! Et ça y est ! le 37 est prêt !
Entretemps, la fic a fêté son quatrième anniversaire. Ça commence à faire mine de rien...Bon, malheureusement, j'ai perdu en régularité avec le temps, mais je continue d'être là et je ferais tout mon possible pour le rester jusqu'à la fin ! J'espère que ça continuera de vous plaire et que vous prendrez toujours autant de plaisir à lire que moi à écrire.
Sur ce :
Trente-septième épisode : Tout a commencé par le Big Bang...
Spoiler
Six parcelles de jour, cinquante parcelles d’heures, démarrages des moteurs. Il fait chaud ce matin, il faut dire que l’été approche, les vacances aussi…Il nous reste quoi…Deux semaines ? Dont une avec les correspondants. Qui arrivent aujourd’hui, sauf erreur de ma part.
Ça va un peu varier la journée, vous me direz, je ne sais plus si les cours se déroulent normalement, tu me diras, vu la période et l’avancée des programmes les profs peuvent mettre le focus sur l’échange linguistique…Ça devrait être assez relax du coup.
On se lève, on s’habille, on file en direction du bol de céréales…C’est fou comme ma vie est normale durant ces instants là. C’est encore plus fou de se dire que ma vie n’est tellement plus normale que j’en suis à réaliser quand elle est normale…Et c’est sans doute encore plus fou de réfléchir si on mène une vie normale ou pas, et certainement d’avantage c’est bon c’est bon, je me tais.
Ai-je besoin de raconter mon arrivée au lycée ? Je suis quelqu’un de très routinier, depuis le temps que je vous raconte mon histoire, vous commencez à me connaître, c’est tellement long que j’ai l’impression de vous parler depuis genre…bientôt 4 ans…
Enfin. Je divagues beaucoup aujourd’hui ! Je dois quand même préciser qu’on a coincé à l’entrée du Mans. Il n’est pas commun que les rues bouchonnent, mais ça arrive de temps en temps, une panne, un accident, du coup, je suis arrivé avec…20 bonnes minutes de retard.
Je n’aime pas arriver en retard. Pas en soit que ça me fasse vraiment culpabiliser, mais, disons que le fait qu’on puisse me le reprocher m’embête. D’autant que ça embête les gens, et surtout, plus que tout, quand on est en retard, on rate toujours quelque chose, et bon dieu que là je ratais un truc.
Rien que quand je suis entré dans la cour, y avait un truc qui clochait, bah, tu me diras, c’est normal, c’était pas censé exactement être une journée normale.
Mais bon.
Du coup, une fois le portail passé, je remonte vers la foule qui se trouve sur le centre de cette masse de goudron qui sert de support à nos récrées, visiblement on ne m’a pas remarqué. Ou alors on a fait mine de ne pas voir. J’ai assez vite repéré la tignasse verte disco de James parmi les autres secondes. Jessie et Céleste sont à côté de lui, aucune idée d’où est Tim.
A y voir de plus près, la foule est clairement divisée en deux. Et d’un côté, y a que des grands types que je connais pas. Ils font tous des têtes très différentes les unes des autres. Certains ont l’air intimidés, d’autres plus serins, certains rient, même. Y en a même un qui sourit, d’un air assez sûr de lui, en fait, à y voir mieux, on dirait une sorte de regard complice. Etrange personne, il est grand, peut-être même plus que ses pairs. Il a un visage remarquablement mature pour l’âge qu’il doit avoir, sa peau est légèrement bronzée, ses cheveux d’un noir assez surprenant entourent de frisottis deux yeux tout aussi noirs brillant comme des billes d’obsidiennes, qui surplombent ce sourire simple, mais pourtant brillant de belles dents blanches parfaitement régulières. Il fixe quelqu’un dans la foule. Ce regard va droit vers une Céleste souriante et un peu rosie qui y répond de ses jolis yeux verts…’tend une seconde ! Je connais bien se regard ! J’ignorais que j’étais le seul à y avoir droit.
Le seul à y avoir droit ? Pourquoi je pensais ça moi ? Pourquoi Céleste aurait-elle une façon spécifique de me regarder moi ? Fred mon vieux, tu délires, enfin, allez, rentre dans le rang…
-Hey Fred, fait James qui me remarque assez vite, d’un air discret.
-Oh ! Salut ! Fait Jessie d’un air nettement moins discret.
Aaaaaah oui ! D’ailleurs ! Depuis mon arrivée, la prof de langue et certainement son homologue allemande, étaient certainement en train de rappeler le programme, le principe et les consignes de l’échange. Je n’en parle que maintenant, c’est dire si c’est important. Je fais donc fait mine d’écouter. Je sais pas pourquoi, mais j’ai un mauvais pressentiment, comme si un truc assez déplaisant était en train de se passer…Y a pourtant pas de raison. ‘fin…Remarque, je sais pas, entre X.A.N.A. et la classe d’Allemand…En quoi la classe d’allemand serait un problème ? C’est l’autre andouille qui regarde Céleste ? Pourquoi ça m’embêterait ? Pourquoi ça m’embête plutôt ?
-Herr Meuringue ? Vous semblez ailleurs…Suivez vous bien ce que je dis ?
Raaaaaaah la poisse. Je déteste me faire remarquer. Surtout quand c’est devant toute une classe, et encore plus quand j’ai rien fait. Franchement, regarder ailleurs, c’est interdit ici ? C’est l’armée ma parole. Ah là là. Saleté de prison. M’enfin, je m’égare…
Est-ce qu’il y a autre chose à raconter de cette matinée ? Je ne crois pas. Si ce n’est que l’atmosphère ressemblait à ces insupportables bonbons qui piquent. T’as le sucré habituel mais pourtant ça va te défoncer la langue. On se demande vraiment comment se fait-il que des gens aiment ça. On a donc démarré le super cours de math de la mort qui tue du matin, avec son air ambiant de lassitude et de fatigue qui pour un début de journée pèse facile 7,395 tonnes très précises. Y a un peu plus, je vous le met ?
Bah allons-y pour le un peu plus. V’la-t-y pas que l’autre étrange bestiau des contrées germaniques a passé le cours à côté de Céleste qui a passé une partie du cours à lui expliquer bien gentiment, sourire bonus en prime, le cours et je sais même pas si c’était le cours parce qu’avec ce gros corniaud de Discoman à la tignasse verte de James qui ronfle ouvertement comme un loir des cavernes on entend pas grand chose. Si. Le prof qui gueule son cours. Bon, c’est déjà ça. Au moins, j’ai mes notes de cours.
L’après-midi se passait au Mans, les concernés par l’échange Franco-Allemand, et toute la classe d’Allemand, banalisait l’après-midi pour visiter le Mans. Ça aurait pu être cool, en soi, mais entre le fait que j’étais étrangement fatigué, certainement à cause de ma nuit presque blanche que je ne digérais toujours pas, la matinée à ressasser bêtement la remarque de la prof ou encore le fait que la répartitions des balades allait se faire en groupe, que Céleste a été affecté avec l’autre, là, et James avec une bande de joyeux lurons avec qui il communiquait avec tellement d’aisance qu’il semblait presque les connaître depuis longtemps…
-On a quelque chose à faire ce soir ?
Jessie pose la question d’un air assez démotivé. Il est assis sur le vieux lit du grenier, à moitié avachi. Je suis devant mon clavier, la machine est en veille et n’émet presque aucun bruit. Trop fatigué pour répondre vite c’est James qui répond à ma place.
-Normalement on devait commencer à mettre au point les apparence que l’ont prendrait sur le monde virtuel, mais on a besoin de Céleste pour ça, vu que c’est à elle de les dessiner, du coup, c’est quartier libre, non ?
Bon, cette fois-ci c’est à mon tour.
-Techniquement on doit surveiller que X.A.N.A. reste tranquille, mais ça, ça consiste à attendre bêtement qu’un scan vienne nous biper à la figure, donc c’est pas une tâche très lourde.
-Pourquoi elle est pas là déjà, Céleste ? demande au tac au tac le lunaire
Là encore, James me devance.
-Elle avait des choses à faire, et elle devait s’occuper de sa correspondante.
Correspondante ? Avec un e ? Tsss. Plutôt sans e, je l’ai tellement pas vue avec une correspondante que j’avais fini par croire qu’elle avait UN correspondant…
-Ah. Tu t’occupes pas du tiens, toi, d’ailleurs ? Répond Jessie.
-Il voulait passer la soirée avec ses amis au Mans, on se retrouve chez mes parents.
-Ah bon. Du coup…On se fait un Galactic Battle ?
Des fois, il nous arrive de nous demander pourquoi nous sommes né. Pourquoi nous sommes sur cette terre, au commandes d’un corps humain. Pourquoi voyons-nous à travers nos yeux, pas à travers ceux de d’autres, mais surtout, quel doit être notre but dans la vie. Contrairement à un jeu vidéo, on ne nous a pas informé de notre mission avant le spawn. Ou alors, il y a eu un bug d’affichage et nous n’avons pas pu le voir. Toujours est-il que nous semblons être dans un immense sandbox où c’est à nous de trouver les règles de notre partie. Certains voient un puissant maître du jeu pour dicter les directives, d’autres cherchent toutes les mécaniques du monde pour avoir la réponse. Certains ne se posent pas de question et se contentent de suivre les obligations que la vie en société leur refourgue, d’autres partent du principe qu’ils doivent être heureux.
En fait, m’est avis qu’on suit tous d’une certaine manière chacune de ses options. A plus ou moins grande échelle. C’est sûrement pour ça que le sens de la vie est une notion qui nous échappe. Il y a des tas de réponses, toutes sont pertinentes, et nous sommes loin de n’en suivre qu’une.
Qui plus est, j’aurai tendance à dire que sur cette notion, notre esprit s’adapte à l’instant présent. Quand nous travaillons, nous ne cherchons pas forcément à être heureux, nous ne faisons que suivre nos obligations, tandis que quand nous allons dans une église, croyant ou pas, il arrive je pense fréquemment que nous nous questionnons sur l’existence d’un dieu…Ou d’un Karma, ou d’un destin. Cela nous arrive aussi quand nous faisons face à une très grande coïncidence parfois. Quand nous sommes avec une personne avec qui l’on est amoureux, on ne réfléchit plus. Nous ne comptons plus le temps, et nous laissons notre réflexion pour les autres jours, nous sommes heureux, et à ce moment là, dans notre vie, c’est tout ce qui compte.
Certains disent que seul l’amour provoque cet état de satisfaction totale de notre vie et de l’instant présent. Personnellement, je ne crois pas. En fait, je pense qu’il suffit d’être dans le bonheur pour que nos questions disparaissent. Je pense que c’est le noir qui nous questionne sur la vie, et que le blanc nous garde satisfait d’être insouciants. Après tout, Einstein disait qu’étaient heureux ceux qui ne savaient rien…
Toujours est-il que j’ai passé une excellente soirée. Il y a bien longtemps que je n’en avais pas passé d’aussi bonnes. Ce fut pourtant une simple soirée jeu vidéo avec deux de mes meilleurs amis. On a fait que piloter nos vaisseaux factices à travers notre écran en riant à chaque retournement de partie. En plaisantant du passé, en racontant des blagues et des inepties… Sans se poser de question.
Pourtant, maintenant que je suis revenu dans mon lit, que ma seule occupation est de fixer le cadran vert du réveil qui me surveille doucement la nuit, je ne peux m’empêcher de réfléchir. Sur tout, et rien. Comment va-t-on planifier la mission gamma ? Est-ce que mon oncle va mieux ? A-t-on fait le bon choix en rallumant tout ? Que se serait-il passé si je n’avais pas survécu lors de cette nuit de cauchemar ?
Je vous avoue que je pense me mentir un peu. Ça, c’est surtout ce à quoi j’essaie de réfléchir pour ne pas me mettre en face de ce qui tourne dans ma tête depuis que la dernière partie de Galactic Battle est terminé.
Le pire, c’est que je ne comprend pas vraiment pourquoi ça m’ennuie à ce point. Je ne saurais même pas l’expliquer, j’ai un genre de…. De mauvais pressentiment, comme si quelque chose allait se briser, et que j’en souffrirai beaucoup.
Pourquoi un simple sourire de sa part qui ne m’était pas destiné me travaille autant ? Pourquoi je ne peux m’empêcher de m’emporter quand je revisionne l’image de ce garçon ? Qu’a-t-il de si spécial ? A-t-il un rapport avec X.A.N.A. ? Ce serait étonnant, je ne crois pas avoir un instinct très développé. Pourquoi je n’aime pas ce gars sans jamais lui avoir parlé ? Qu’a-t-il de spécial si ce n’est un charisme assez élevé ? Peut-être que je fais un lien inconscient avec William-Yann ? Pourtant, j’ai l’impression que c’est d’avantage la réaction de Céleste qui m’a irrité…
Ça fait déjà plusieurs années que je connais Céleste. Mais jusque là, ce n’était qu’une vague connaissance, une collègue de classe, une « camarade ». Je dois bien avouer que je l’ai toujours trouvée plutôt jolie, et ma foi intéressante du point de vue de ses passions… mais je n’avais jamais cherché à lui parler avant le projet d’informatique. Elle semblait trop… Comme les autres. Prête à se moquer de moi à la moindre occasion. Je ne pense même pas que ce soit vrai au final. Je pense que j’ai juste manqué de confiance en moi en la voyant ainsi. Mais maintenant que j’y pense… Pourquoi ai-je pensé à elle quand j’ai voulu chercher quelqu’un dans le projet ? C’était vraiment parce qu’elle faisait du dessin ?
Quand j’y pense, même avant qu’on se fréquente, j’ai toujours apprécié la compagnie de Céleste. Elle est calme, simple, elle parle de tout, de rien, on se retrouve sur beaucoup de points. Même dans le temps, je ne suis pas sûr d’avoir toujours eu peur d’elle comme j’ai eu peur de tous les autres, déjà à l’époque je me disais que je faisais un amalgame sans trop le vouloir, enfin, je ne sais pas en fait, c’est assez confus. Mais quand je suis avec elle, quand on discute des missions, de notre passé, ou qu’on programme ensemble sur le Macstodonte, j’ai l’impression que le temps s’arrête, que je ne me questionne plus. Que la vie va, que tout a commencé par le Big Bang, que tout finira par le Big Crunch et que c’est très bien comme ça.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut à tous !
On avance, on avance on avance ! C'est une évidence !
Cette fois-ci, la fic continue dans sa petite histoire de triangle. A ceux qui ne sont pas fan de ce genre, c'est l'avant-dernier épisode de ce genre ! Courage à vous ! :3
Sinon, j'espère que comme d'habitude ça vous plaira, et à la prochaine.^^
Trente-huitième épisode : Faites vous des rêves aussi bizarre ?
Spoiler
-Ça va Frédéric ?
-Gneuh ?
-Frédéric !
-Oui, oui, oui, c’est bien Fred, heuuuuuu…hem…pardon, c’est à quel sujet ?
-On bricole, là, Frédéric.
-Ah…heu…pardon, Adèle, j’ai eu une absence, on s’y remet.
-Oui. Par contre arrête de m’appeler Adèle.
Le soleil se couche lentement dans quelques lueurs orangées qui pénètrent doucement par le vélux. L’après-midi s’éloigne progressivement et sa timide amie la soirée est en train d’arriver. Ça va faire quelques petites heures qu’on finalise les programmes du scanner avec Tim. Les autres sont à faire je ne sais plus quoi avec les correspondants. James, Céleste, et même Jessie, qui avait envie de décompresser un peu.
Je sais pas trop pourquoi j’ai pas voulu venir. Pourquoi j’ai refusé la proposition qu’on me faisait pourtant avec de grands sourires, je me suis senti…Mal à l’aise, j’avais pas l’impression de me sentir à ma place, alors, j’ai prétexté avoir à bosser sur le projet d’info. Et Tim a gobé, et est donc venue m’aider, n’ayant pas de correspondant non plus.
-Tu as rebranché les sondes haute-puissance ?
-C’est en train.
Ce sont mes amis, pourtant. Mes meilleurs amis, même, mais…Je ne sais pas, peut-être était-ce la présence des Allemands qui me dérangeait ? Nan, je suis pas xénophobe…si ? Non, je leur en veut pas à ces types. Ils ne m’ont rien fait, et ils sont apparemment très sympathiques. Les autres les apprécient beaucoup.
-Frédéric.
Nan, puis j’ai jamais rien eu contre les gens sympathiques. J’aime juste pas sortir, c’est tout, ils vont sans doute boire un coup, et j’ai pas de sous, ou encore aller faire un billard ou un bowling, et je suis nul dans les deux cas, ou…
-Frédéric.
Eh, de toute façon, c’est qu’une soirée, hein ? C’est quoi une soirée. Une poignée d’heure. Qui sait, en plus ils vont peut-être revenir après, donc bon, ça va, pas de raisons de me lamenter, puis de toute façon, je ne me lamente pas. Je me demande juste ce qu’ils font, et encore, qu’est-ce que j’en aurai à faire ?
-FRED !
-Mgneh ?
Je me retourne, la froide jeune fille sort la tête du frigo dans un grand soupire lassé.
-Les sondes sont branchées. Dis, je sais que t’as voulu rentrer juste pour pas avoir à supporter la présence de Eide mais fait un effort quand même.
-Hein ? De quoi tu parles ?
Elle pose son tournevis.
-Te voiles pas la face, tout le monde l’a remarqué depuis deux jours. T’es jaloux de Eide.
-Qui ?
-Eide, le correspondant de Bertrand.
Oulà.
-Nan mais qu’est-ce que tu racontes ? Pourquoi je serais jaloux du corres d’un tocard pareil ?
-Parce qu’il tourne autour de Céleste.
-Ow.
Tim a un véritable don pour révéler des choses.
-Hem…Alors c’est lui.
-Oui.
Ça fait deux jours qu’ils se fréquentent. C’est fou parce que ça serait court en temps normal mais va savoir pourquoi, là, ça fait long. Deux jours qu’elle est pendue à lui avec ses sourires étranges et son air étrangement plus jovial que d’habitude…
-Tu veux qu’on fasse une pause ? Reprend Tim.
-Je sais pas. J’ai l’impression de plus réfléchir comme il faudrait.
-M’est avis que c’est normal.
-Heu…Quoi ?
La demoiselle se dégage de l’étrange sarcophage et s’assied sur le sol, enfin, elle essaie, parce qu’elle a d’abord tenté en tailleurs, et que, sans doute assez évidemment, à peine a-t-elle voulu écarter les jambes que sa jupe a commencé à remonter. Bien avant que n’arrive une vue qui serait plus dérangeante qu’agréable (qu’est-ce que j’en ai à faire de ce qu’il y a sous la jupe de Tim, franchement…), elle a abandonné et est allée se poser sur le lit. Dans un raclement de gorge, les joues légèrement rosies, elle reprend.
-Ça fait pas bien longtemps que je suis dans le groupe, ou même dans le lycée, mais s’il y a bien un truc que j’ai remarqué parce que m’est avis que c’est simple à remarquer, c’est qu’il va falloir que tu réfléchisse à la place qu’occupe Céleste dans ton…
-GUTEN ABEND !
La trappe s’est ouverte d’un coup et James en est sorti comme une taupe dans un tape taupe. La seule différence, c’est que personne n’avait de maillet pour frapper dessus. Si personnellement ça ne m’a produit qu’un léger sursaut, il semblerait que Tim ai failli faire une attaque, vu qu’elle a fait un sacré bond avant de retomber assez lourdement sur le vieux lit dans un gros grincement qui faisait bien son office de plainte de la part du vieux meuble.
-Ha ha ! Pris sur le fait ! Aurions nous surpris une secrète Idylle ? Continue la Taupe en se dégageant de son trou.
Juste après lui émerge un Jessie qui tire la grimace.
-Tssss. Visiblement vous vous êtes bien amusé ce soir, commente-je d’un air cynique.
-Ça c’est pas intéressant, c’était relativement évident. La question est : est-ce que vous vous vous êtes bien marré ?
Décidément il a l’air de bonne humeur. Va savoir pourquoi ça a tendance à plus m’énerver qu’autre chose. C’est Tim qui me prend de vitesse.
-Disons qu’on a certainement moins d’alcool dans le sang.
-Rooooh, franchement, tout de suite ! Juste un panaché ! Ça va non ? Puis y a que moi et mon corres qui en ont bu.
J’attend un peu, le silence se fait. Puis, voyant que rien ne se passe comme prévu, je lance :
-Céleste ne vient pas ?
La réponse n’est pas instantanée. Mais une petite poignée de secondes après c’est Jessie qui répond.
-Elle est en face, vieux, elle est partie raccompagner Eide.
-Ah…
James reprend tout de suite après. D’un coup, il a l’air plus sérieux.
-Hem...Des nouvelles de X.A.N.A. ?
-Rien à signaler, répond la froide jeune fille, le programme est resté calme pendant toute la session de finalisation du scanner. Bien qu’on ai pas terminé cette dernière.
J’ai droit à un regard piquant en coin. Va savoir pourquoi, d’un côté je me sens idiot, de l’autre, j’ai envie de lui envoyer un tournevis dans la tronche. Un silence se fait, j’ai l’impression de sentir un lourd malaise, mais je ne saurai dire si les autres partagent cette impression. J’ai mal au ventre. J’ai un peu l’impression d’avoir les entrailles bloquées, serrées. Comme si quelque chose n’allait pas physiquement. Pourtant, j’ai pas l’impression particulière d’être malade.
-Heu…On vous donne un coup de main du coup ?
-Allez, répond Tim d’un ton lassé.
La session finalisation, maintenance, surveillance de ce soir fut particulièrement calme, silencieuse. Presque lourde. C’est comme si tout le monde dans le grenier s’était changé en Tim. C’est fou, parce que j’ai l’impression d’être le seul à ressentir un tel malaise. En fait, peut-être que c’est tout simplement moi qui le provoque…
Qu’est-ce que Tim voulait dire avant de se faire interrompre…La place qu’occupe Céleste…
Je n’ai pas su répondre à la question. Finalement, la session de ce soir nous a permis de fixer le second test de virtualisation à pendant les vacances. Puis on s’est salué, et la routine est revenue. Diner. Les parents ont parlé de boulot. Lucie s’est endormie devant sa soupe (l’hôpital l’a beaucoup fatiguée, mais elle va bien, vous en faites pas). Puis je suis allé dormir.
Je n’aime pas cette sensation désagréable de quelque chose qui ne va pas mais que j’ai du mal à cibler ou comprendre. Comme si d’un coup votre voiture se mettait à faire un violent vacarme mais que vous n’êtes pas foutu de dire comment on ouvre le capot. D’un certain côté, je me dis que Tim a raison, c’est à cause de Eide. Mais j’ai pas envie de le croire. J’ai pas envie d’être le casse-pieds de service sans vraiment savoir pourquoi. Je veux bien que des fois instinctivement tu vas pas aimer une personne, surtout quand il te vole une amie chère, mais quand même !
Je recommence à exagérer. J’aime pas ça. Dieu que j’aime pas ça. C’est pas juste ! Pourquoi c’est toujours les mêmes qui sont populaires ? Et pourquoi j’aurai envie d’être populaire d’abord ?
La seule chose que je peux dire concrètement c’est que je me sens pas bien. Il y a un engrenage dans le mécanisme qui s’est détraqué et qui l’empêche de tourner. Et c’est très douloureux.
« Je pense que tu sais très bien où est le soucis, Frédéric, ça te fait juste peur, alors tu ne veux pas le voir en face… »
Qu’est-ce que tu veux dire ?
« Tu as souvent vu ça d’un œil distant, tu t’es même parfois dit que ça ne t’arriverait jamais. Ou pas durant ton adolescence, tu voyais plus ça pour ta vie d’adulte. Puis tu avais du mal à comprendre. Pourquoi une personne peut parfois éprouver un sentiment très fort pour une autre sans autre explication que ce vieux mot usé qu’on voit, lit et dit partout ? »
De quel mot tu parle ?
« Tu sais très bien de quel mot je parle. »
Tu veux dire, ce…
« Oui. Ce mot là. »
Ça veut dire que ?
« Franchement, tu ne t’en es toujours pas rendu compte ? Je dois être la seule fille que tu trouves réellement jolie, avec qui tu pourrais passer des heures sans compter le temps, simplement parce ma simple présence te rend heureux, parce que tu t’es senti bien avec moi depuis la première fois qu’on s’est parlé. Et que je t’ai tellement tapé dans l’œil que tu as pensé à moi tout de suite, quand il a fallu inclure quelqu’un dans le projet…Tu aimes ma manière de t’appeler parfois par ton prénom complet, sans le diminuer par Fred, d’une manière générale, tu aimes ma manière de parler, de rire, d’être. Franchement, tu ne comprend toujours pas ce que je sous-entend ? »
…
Je ne sais pas. Je suis fatigué. S’il te plaît, sort de ma tête pour ce soir. Même si je sais que tu hanteras mes rêves, laisse moi un peu de temps pour faire le vide, oublier quelque secondes qui je suis, et pourquoi je vais mal. Passe une bonne nuit, où que tu soies.
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