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 Auteur Message
Robin2553 MessagePosté le: Jeu 13 Mar 2014 22:33   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 27 Aoû 2008
Messages: 135
Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Salut solal. Very Happy

Solal a écrit:
Par contre, comment on-t-ils fait pour capturer XANA


De la même manière qu'ils auraient étudié un virus informatique, ils l'ont isolé sur un ordinateur coupé du réseau alors qu'elle était encore sous l'état de "cadavre" dans la mémoire de l'ordinateur quantique qu'elle à investit pour se défendre du programme multi-agent de Jérémie (entraînant la destruction dudit ordinateur).
Puis ils l'ont étudié en prenant les précautions nécessaires, découvrant ainsi qu'il s'agissait en faite d'une IA. Et enfin on guérit son syndrome d'Icarus avant de la mettre sous contrainte comme on pirate un système pour la forcer à obéir.
_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
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Robin2553 MessagePosté le: Sam 26 Avr 2014 21:02   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 27 Aoû 2008
Messages: 135
Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Merci ^^
Mes salutations chères ami(e)s.
Alors oui je sais j'ai été long, mais pour ma défense cette partie de chapitre nécessitait quelques recherches (en armement notamment...) qui m'ont quelque peu ralenti. C'est pas un petit morceau non plus, mais je sens que je deviens laçant à répéter toujours la même choses sur la longueur de mes chapitres.

Alors pour me faire pardonner j'ai une annonce à faire.

Regarder donc qui j'ai réussi à repêcher en élaborant mon scénario :

Spoiler


Mes précédentes déclarations deviennent donc caduques et je me devais de le signaler. Je tiens à dire aussi que ce ne sera pas un simple caméo mais bien une partie intégrante de l’intrigue, avec explications sur les incohérences et réhabilitations.
Par contre ça ne viendra pas pour toute de suite, et comme tous mes ressorts scénaristiques, des indices seront glissés au fur et à mesures des chapitres.

Mais passons donc plutôt au nouveaux demi-chapitre, avec comme promis d'importante révélations tant qu'à l'intrigue globale.

Index :

¹
Spoiler


²
Spoiler


³
Spoiler


Spoiler


Information war :

[Chapitre 5-2] Retour aux affaires :

Siège de la direction générale du renseignement fédéral, 2315 (calendrier fédéral.)

Assise derrière son bureau, Amanda Levosky voyait en revu le dossier Waldo Schaeffer. Ses yeux noisette perçant, déchiffrant et décortiquant les données de ses écrans holographiques. L’on venait juste de recevoir les informations récupérées lors de la disparition de « Franz Hopper » et pour les analyser correctement, elle avait besoin de se remettre dans le contexte. Passant donc en revue les renseignements accumulés jusqu’alors, elle ne put s’empêcher d’à nouveau avoir ce sentiment d’incomplétude qui se dégageait des dossiers. Elle avait l’impression de lire le scénario d’un dessin animé pour enfants. Une histoire simpliste, présentant une version simpliste du monde ou les limitations physiques et économiques de la réalité avaient disparu. Sauf que c’était le monde réel, et que de telles incohérences n’avaient pas lieu d’être.

« « …Alors j’ai construit ce Supercalculateur puis, j’ai créé Lyoko et enfin, j’ai programmé XANA pour qu’il détruise Carthage.... » » Déclara la voix de « Franz Hopper » sur une vidéo.

—Mais oui, c’est ça. Et le tunnel sous la manche a été creusé à coups de pioches par des immigrés népalais ! S’exclama Amanda, excédée par un mensonge aussi éhonté.

S’accordant une courte pause, elle s’enfonça dans son fauteuil. Replaçant ses cheveux châtains mi-longs derrière son oreille, elle se mit à penser au contraste saisissant entre l’intelligence du jeune Belpois et sa naïveté d’enfant. L’impossibilité de l’affirmation de Waldo était pourtant tellement évidente. L’aveuglement des civiles aux logiques d’investigations les plus basiques l’avait toujours fascinée et un peu effrayée à la fois.

« C’est la base du renseignement, toujours questionner les causes en les remettant dans le contexte le plus large possible. » Se remémora-t-elle.

Se remettant au travail, la directrice activa la fonction holographique de son bureau transparent. Une représentation 3D du complexe quantique de l’usine s’afficha. Trois pièces sous-marines dont une enterrée dans le fond du fleuve. Toutes entièrement blindées et reliées entre elles par une cage d’ascenseur comprenant de lourdes portes de sécurités à fermeture électromagnétique. Une configuration optimisée de l’espace semblait indiquer que celui-ci avait été créé sur mesure pour sa machine. Un travail en somme remarquable pour l’époque qui, s’il était loin d’être impossible à réaliser avec la technologie du 21éme siècle, représentait tout de même un sérieux défi technique. Pas le genre de construction que la première entreprise de génie civil venue pourrait bâtir. Alors un seul homme…
Et ça, ce n’était que pour le complexe en lui-même, le constat était encore plus flagrant avec le supercalculateur. Ce n’était pas vraiment le genre d’engin que l’on pouvait faire venir en pièces détachées par la poste où bricoler au fond de son garage. À un tel niveau de technologie, l’usinage des pièces par des industries spécialisées n’est pas optionnelle. Or non seulement Waldo avait fait fi de ces restrictions en sortant des composants de très hautes technologies uniques de nulle part. Mais il s’était même payé le luxe de disposer de pièce dont les techniques de fabrication étaient encore expérimentales voire inexistantes à l’époque. L’exemple le plus parlant étant bien sûr la pile nucléaire portative qui n’était encore officiellement qu’un prototype en 1994. Sans parler du combustible radioactif venu d’on ne sait où.
Il allait aussi sans dire que l’estimation du coût du complexe et de la machine n’avait rien à envier à une super-cagnotte du Loto. Enfin, pour une fois ce n’était pas vraiment une surprise, tous les rapports concordés sur le fait que Waldo Schaeffer avait eu accès dès le début de sa cavale à des ressources incroyablement vastes. Beaucoup trop vastes pour un homme en fuite (l’immobilier ce n’était pas donné…).
Alors non, peu importe sous quel angle l’on retournait la situation. L’emploi de la première personne du singulier n’était absolument pas approprié dans la bouche du savant. Il avait été aidé, et massivement de surcroit. C’était la seule explication logique. Et pas par de simples amis, le niveau de ressources déployées, les compétences misent en œuvre, la main d’œuvre requise et la qualité de la dissimulation d’information étaient clairement la marque de professionnels organisés.
Amanda en était convaincue, il y avait une troisième faction à l’œuvre. Une faction qui disposait de moyens et d’une expérience incommensurable. C’est ce que les données et son instinct lui disaient, et cette révélation soulevait une autre question.

—S’ils ont été aussi généreux avec vous Monsieur Schaeffer, pourquoi se donner tant de mal pour cacher leur existence à votre propre fille ? Pensa-t-elle à voix haute.

Presque par réflexe, elle afficha alors l’un des dossiers les plus hautement classifiés du FIS. Celui d’Aelita Schaeffer.




Boulogne Billancourt, début de semaine.

Les de facto jeunes adultes avaient du mal à se réhabituer à la vie de collégien et lycéen. Quelque chose avait changé chez eux pendant cet entrainement sur la station. Le monde leur semblait… (Ils avaient du mal à définir quoi exactement) différent…
Pas que celui-ci est véritablement changé en quoi que ce soit, mais il était évident que leur angle de vue avait été radicalement modifié. D’enfants naïfs, ils étaient passés à soldats entraînés à la guerre de l’information. Une transition qui était loin d’être sans conséquence sur la vision qu’ils avaient de celui-ci.

—Whaou. C’est plus de l’amateurisme là. C’est de l’inconscience pure et simple, dit Yumi tout en lisant le premier volume de « Death Note ».

Ayant besoin de se détendre, elle avait finalement décidé de lire ce manga dont elle avait tant entendu vanter le brio scénaristique. Emprunté dans la bibliothèque de son petit frère, l’œuvre s’était finalement révélé plutôt décevante alors que son personnage principal (censé être un génie) accumulait les erreurs basiques quant à la protection de son identité contre les gouvernements qui cherchaient à l’identifier.

—Utiliser un ordi connecté pour comploter alors que tu te sais sous filature. Et pourquoi pas envoyer tes aveux par mail à la NSA pendant que t’y es ?

Son immersion brisée, Yumi arrêta là sa lecture. Surprise par son propre geste, elle tenta de mettre des pensées sur son impulsion.

« Le scénario n’est pas vraiment mauvais en soit, c’est juste que l’auteur a fait l’impasse sur la cyber-surveillance. Un adolescent normal ne le remarquerait surement pas, mais je ne suis pas une adolescente normale, plus maintenant. »

S’allongeant sur son lit, elle ramassa son portable posé négligemment à côté d’elle et commença à inspecter la petite machine. Au centre de la communication du groupe dans leur lutte contre XANA l’engin était maintenant devenu parfaitement inutile. RavenLab contrôlait la quasi-totalité des réseaux de communications privées et des opérateurs. Leur capacité d’espionnage était égale si ce n’était plus élevée que celle des grandes agences de renseignements. À l’heure qu’il était tous ses messages privés étaient probablement interceptés et décryptés à la recherche d’informations, elle n’osait plus envoyer de SMS. Et c’était pareil pour la connexion internet, Dan avait promis de passer régulièrement dans les ordinateurs de sa famille pour y éliminer les spywares et renforcer leurs firewalls mais il ne pouvait rien faire pour empêcher l’ennemi de surveiller leur activité sur le Web en passant par leur fournisseur d’accès à internet. Mais ça, elle pouvait encore l’éviter, ce qu’elle n’aimait vraiment pas en revanche, c’était l’idée qu’elle était constamment traquée par au moins un satellite espion et que celui-ci observait la maison familiale en ce moment même.
Elle cligna trois fois rapidement des yeux. Répondant à cette commande basique, les lentilles de contact à réalité augmentée que Joana avait confiées à Lima-1 à leur retour sur Terre s’activèrent. Semblant flotter dans le vide, des mots s’affichèrent devant les yeux de Yumi.

>Loading HUD>…

>HUD Loaded, system check>…

>Done, all functions working, no error detected, IRIS now active

>Instruction?


Fermant rapidement trois fois la main, elle activa les commandes de contrôle manuel de son IRIS¹. Puis de mouvements rapides et précis des doigts activa les communications tactiques.

<\COM REQUEST : [FN.SO.L-1. 95984-78393-TG.PO3-ISHIYAMA]

>>RECEIVER : [FN.UAV.DF.VOS0002-4]

<\\>FN.UAV.DF.VOS0002-4<<Oui ? >>>


—Standby, répondit Yumi a voix base.

Elle tourna la tête tout en activant la vision thermique de son HUD. Aucune signature n’était visible sur la porte en bois, Hiroki ne l’espionnait pas.

—Rien à signaler ?

<\\>FN.UAV.DF.VOS0002-4<<Négatif, les alentours sont très calme, peu d’activité humaine détectée. Dispositif de sécurité 100% opérationnel. >>>

Pour confirmer ses dires, le drone dragonfly² lui envoya une vision de sa caméra ventrale sous plusieurs spectres lumineux. Et effectivement, il n’y avait rien à signaler. Seul un chat solitaire ressortait sur les détecteurs thermiques.

—Bien reçu.

\ ~ COM OVER

Après un instant de réflexion, elle se remit à bouger les doigts.

<\COM REQUEST : [FN.SO.L-1. 95984-78393-TG.PO3-ISHIYAMA]

>>RECEIVER : LIMA-1 SQUAD TACTICTAL COMNET


—Il y a quelqu’un sur la ligne ?

> [FN.SO.L-1. 83920-91083-GT.PO3-STERN] online >

—Yumi ? Un problème ? Résonna la voix d’Ulrich à travers les os de son crâne jusqu’à son oreille.

—Non, t’en fait pas vas. J’avais juste envie de prendre de vos nouvelles sans que la com soit interceptés.

—Ouais je comprends, les joies de la guerre de l’information.

—Le portable, c’est vraiment plus ce que c’était, moi en tout cas je compte pas me servir du mien avant un bon bout de temps.

—Parle pour toi, le mien n’arrête pas de sonner.

—Ah ?

—C’est Odd, il se sert de ses SMS pour envoyer des messages « amical et poétique » à l’ennemi. Et c’est mon portable qui trinque. Là il est dans le couloir en train d’en écrire un, je lui sers de critique apparemment.

—Sacré Odd, il n’a pas changé d’un poil, même avec l’entrainement.

—Je te le fais pas dire. Ah tiens il vient d’en envoyer un. Attend, je te le lis, comme ça je serais pas le seul à apprécier. Alors « Très cher remplacement pour XANA, ce message vous est aussi adressé : Devinez quel doigt je viens de lever. Une réponse correct = une munition dédicacé délivré directement par fusil anti-matériel. Indice : il est relativement long. Sincèrement, Odd le magnifique, incarnation divine de votre perte à tous.»

—Ah ouais, amical et poétique du Odd tout craché. Je sens même une petite pointe d’humilité là.

—Attends, il est là. Quoi ? Ce que j’en pense et bien… Ouais, c’est Yumi, elle est sur les communications tactiques… Bah peut être que tu l’aurais vu si t’avais allumé ton IRIS plutôt que d’envoyer des messages débiles.

> [FN.SO.L-1. 75283-56282-AM.PO3-DELLAROBBIA] online >

—Bah Alors Yumi ? T’as perdu nos numéros ? S’exclama la voix criarde de Odd.

—Très drôle Odd, ça se voit peut-être pas mais là je suis morte de rire.

—Moi en tout cas j’ai toujours le tien.

Quelques secondes plus tard le portable de Yumi vibra. Curieuse de savoir ce que le comique de la bande avait bien pu lui réserver, ouvrant le message, elle se retrouva devant une illustration simpliste mais pourtant très parlante de Kiwi en train d’uriner. Il semblait que le maître de ce dernier avait été plus que content de retrouver son animal.

—T’es un vrai gamin Odd.

—Je savais que ça te plairais.

La conversation tourna court alors qu’un cri se fit entendre dans la maison familiale.

—A table ! Entendit Yumi à travers la porte de sa chambre.

—Bon, désolée mais je vais devoir vous laisser, leur communiqua la japonaise. J’ai un bol et des baguettes qui m’attendent.

Un autre cri, d’horreur cette fois, perça à travers les communications. C’était Odd.

—Impossible, dit son camarade de chambre, ne me dit pas que…

—J’AI OUBLIÉ LE DINERRRRRRR !

—Et moi qui pensais avoir tout vu…

\ ~ COM OVER

\ HUD SHUTDOWN \>


Sur cette dernière pitrerie qui n’avait pas ratée de lui arracher un franc sourire, Yumi alla rejoindre sa famille pour le diner. Pour eux cela ne faisait qu’un week end qu’elle les avait quittés, mais pour elle, elle ne les avait pas vu depuis trois ans. Ils lui avaient manqué, même ce petit diable d’Hiroki.



______________________________________________________





Il était près de 4h du matin quand l’alarme se mit à sonner dans la tête de Yumi.

—hmmm, Lieutenant, on avait dit plus de réveil surprise, réagit la jeune femme encore groggy de sommeil.

Mais rapidement ses instincts de combattante se réveillèrent et elle constata une différence dans l’intonation de l’alarme.

*… is not a drill. Attention, all combat personal, please report to your action stations. This is not a drill, repeat, this is not a drill. Atten…*

“this is not a drill” Ce n’est pas un exercice.

Se levant d’un bond Yumi activa son IRIS en urgence. La première chose à faire était de se connecter sur les communications tactiques afin de recevoir informations et ordres. Elle fut accueillie sur le battlenet par la voix familière de Joana.

—On se calme les bleues. Le battlespace³ n’est pas attaqué, alors prenez le temps d’enfiler des vêtements. Je vous attends dans l’usine pour un briefing, rien ne presse mais ne tardez pas trop quand même. Je vous notifierais si la situation se dégrade.

Plus calme mais enfilant tout de même ses vêtements en vitesse. Yumi, suivant son entrainement, fit une évaluation rapide de la situation. Si l’appel au combat indiquait sans aucun doute l’implication de l’ennemi, la manière dont les protocoles étaient suivis montrait un niveau de menace jugé minime. Et s’ils étaient appelés à l’usine plutôt que dans le bunker cela signifiait que le supercalculateur était impliqué. Lyoko ? Elle n’allait de toute façon pas tarder à le découvrir.
Dans la rue, elle reçut un nouveau message sur son HUD.

<\\>FN.UAV.DF.VOS0002-4<<Besoin d’un taxi ? >>>

L’atmosphère tranquille de la nuit se déchira devant-elle, révélant les commandes d’un aéronef fédéral. En opticamo actif, le dragonfly venait de lui ouvrir son module de pilotage manuel.

—Avec plaisir, lui répondit-elle.

Confortablement installée dans le cockpit, Yumi regardait son quartier défiler sur les interfaces. C’était tellement plus rapide qu’à pied…

« Si seulement on avait eu ce genre d’engin plus tôt, à l’époque on n’avait que nos pieds, nos skates et nos portables. »

À l’approche de l’usine, le système IFF de son dragonfly perçut un écho allié juste à côté de la Seine. Balayant la rive du fleuve d’un vent surnaturel alors qu’il se posait, un magpie⁴ profitait du couvert de la nuit et de son camouflage pour déposer discrètement ses passagers.
Premiers au rendez-vous, les internes de Kadic descendirent la rampe du véhicule avant d’attendre sur le pont que la japonaise daigne atterrir.
D’un commun accord, toute la bande se mit à courir vers la salle cathédrale, attrapant les cordes pendant au plafond à pleine vitesse avant de se laisser balancer le plus loin possible. Un geste si automatique qu’il en était devenu un jeu au fil des années. S’ébranlant dans un bruit familier qu’ils auraient pu reconnaitre entre mille, l’ascenseur les conduisit tout droit en salle de contrôle.

—Alors Lieutenant, on ne peut pas dormir sans ses braves héros ? Fit Odd en guise de salut.

Toute l’équipe se rassembla autour de l’officier. Leur fatigue dissipée par l’adrénaline appréhendant ce nouveau « baptême du feu ». Laissant ses compagnons prendre connaissance de la situation de la bouche de Joana, Jérémie s’installa au poste de contrôle pour une évaluation technique que lui seul était en mesure de pleinement de comprendre.

—Les petits gars j’ai de très bonnes nouvelles à vous annoncer. Non seulement le test de vos nouvelles capacités de combat sur Lyoko est avancé mais en plus RavenLab à l’amabilité de nous fournir de vrais cibles à dégommer. Et pas des moindres, XANA en personne s’est invité à la partie.

—Je confirme, reprit Jérémie les yeux toujours rivés sur son écran, je détecte des activités non autorisées sur Lyoko. Plus précisément… (il entra rapidement une commande) ici, près d’une tour du territoire de la forêt, dit-il tout en désignant un point rouge qui venait d’apparaître sur l’holomap. Les codes de l’intrus correspondent bien à ceux de XANA, par contre s’afficher de manière aussi évidente ne lui ressemble absolument pas. D’habitude il arrive à faire ce genre de choses sans alerter le système. Là on dirait qu’il fait tout pour qu’on le repère.

—Tu penses à un piège ? Questionna Yumi.

—En aussi peu de temps et sur notre propre territoire, peu probable, lui répondit Jérémie. Non, je penche plutôt pour du sabotage passif.

« « On en est arrivé à la même conclusion de notre côté » » Le conforta Dan.

—Sabotage passif ? Questionna Ulrich.

—Que je vous explique, obéir à RavenLab va à l’encontre de la programmation de base de l’IA de XANA. Pour le rendre docile, l’ennemi a certainement été obligé de le priver de son autonomie pour le faire fonctionner comme un simple programme. Or un programme ne fait que et seulement ce qu’on lui ordonne, jamais plus. Donc tant qu’ils ne lui demanderont pas explicitement de dissimuler sa présence sur Lyoko, il ne prendra aucune mesure pour être discret.

—Tu veux dire qu’on se tape une version lobotomisée ? Et moi qui espérais un minimum de défi, commenta Odd.

—Dans tous les cas, on ne peut pas les laisser faire mumuse sur notre propre territoire sans réagir, continua Joana. Alors vous vous virtualisez en mode search and destroy et vous faites le ménage, on en profitera pour évaluer vos performances en combat réel. Des questions ?

Aucune réponse, la mission était simple et claire.

—Alors godspeed lima-1, faite moi honneur, conclut-elle tout en les saluant.

Lui rendant rapidement son salut, l’escouade prit le monte-charge pour rejoindre les scanners. Une fois arrivés dans la salle, les lyoko-guerriers furent soudain pris d’un sentiment de nostalgie à la vue de ces cylindres métalliques. Cela faisait combien, trois ans qu’il n’avait pas plongé ? Les sensations de la virtualisation étaient trop uniques pour être complétement oubliée, en revanche ils savaient qu’ils allaient devoir s’y réhabituer. Que de joie en perspective…
La voix de Jérémie leur parlant à travers les haut-parleurs de la salle les sortit de leur semi-transe contemplative.

—Il vous faudra certainement un peu de temps avant de vous habituer à vos nouvelles capacités alors je ne vous virtualiserais pas directement dans l’action. Prenez le temps de faire un petit échauffement avant de vous jeter sur l’ennemi.

Pénétrant dans les scanners par groupe de trois, l’escouade se prépara à la plongée.

—Transfert, scanner, virtualisation, énuméra Jérémy de façon automatique.

Le territoire de la forêt...
Rien ne semblait avoir changé depuis leur première fois sur Lyoko. L’on ne pouvait par contre pas en dire autant pour leurs équipements. William se faisait remarquer en particulier, si la forme de sa tenue virtuelle n’avait pas changé, le contraste des couleurs était en revanche radical. Les différentes nuances de noires qui avaient rendu sa silhouette si reconnaissable alors qu’il combattait les lyoko-guerriers avaient été remplacées par des blancs purs. L’on aurait presque pu parler d’un négatif de « dark-William » si les pointes de rouges n’étaient pas restées identiques. Le logo de XANA sur sa poitrine avait été remplacé par une fermeture rectangulaire similaire à celle de sa première tenue. En accord avec le nouveau « thème » de ses vêtements, son bracelet à pics était maintenant un petit bouclier épousant la forme de son avant-bras. L’épée quant à elle avait retrouvée son apparence de première virtualisation, à l’exception de la poignée maintenant aplatie vers le plat de la lame plutôt que cylindrique. Une forme historiquement utilisée pour permettre à l’épéiste de savoir où était le tranchant de l’arme sans même avoir à la regarder.
En second venait Ulrich, si sa tenue n’avait pas changé tant que ça d’énormes différences pouvaient être constatées sur son armement. Tout d’abord, ayant retenu les leçons de Joana, son subconscient avait abandonné l’apparence « cool » du fourreau dorsal pour de nouveaux faire pendre ses lames à sa ceinture. Une configuration bien plus efficace, autant en vitesse de dégainent qu’en défense instantané. Et s’il avait toujours deux épées, l’une était un katana et l’autre un wakizashi, lui donnant un air plus authentique de samurai. La modification la plus importante n’était cependant pas dans ses sabres. Remplaçant son ancien pack dorsal, un arc asymétrique ainsi qu’un carquois japonais étaient accrochés à son dos. Saisissant l’arme pour la jauger le guerrier ne manqua pas de s’attirer la curiosité de Yumi pour l’armement du Japon féodal.

—C’est…

—Un yumi oui, lui répondit Ulrich. L’arme favorite du samurai.

Ce yumi était plus spécifiquement une version écourtée de l’arc traditionnel japonais. D’environ un mètre cinquante de longueur, il était un quart plus court que son grand frère l’arc long. Un design qui le prédisposait plus pour le combat à moyenne portée et dans les espaces exiguës.

—Comme ça je t’aurais toujours avec moi sur le champ de bataille, continua le samurai.

Leur discussion fut cependant abruptement interrompue par Odd.

—Hey visez un peu ça ! C’est la méga classe.

Le tireur d’élite quant à lui était maintenant équipé d’un HUD sous la forme d’un monocle d’apparence high-tech, et ses pattes semblaient avoir été renforcées. À part cela sa tenue était à peu près identique à l’ancienne. Ce qui n’empêchait pas son propriétaire de s’enorgueillir d’avoir apparemment le seul équipement technologique de l’escouade.

—C’est un système de visé, constata-t-il tout en remuant son bras tendu devant lui pour tester la réaction de l’appareil.

—Et toi Yumi t’as rien de nouveaux ? Demanda Ulrich.

—Il se peut que certaine de vos nouvelles capacités vous soient cachées, leur dit la voix de Jérémy à travers les communications. Mais cela reste des produits de votre subconscient, essayez de les réveiller à l’instinct.

Essayant de suivre les conseils du cerveau de l’équipe, la japonaise se concentra et fit instinctivement un geste brusque des poignées. Deux aiguilles métalliques d’une trentaine de centimètres de long « sortirent » de ses poignées.
—Mouais, commenta-t-elle l’air septique. Il y en a qui ont plus de chance que d’autre.

—Oh allez, tenta de la rassurer Ulrich. C’est pas si mal, William non plus n’a pas eu grand-chose de nou…

—Mode défensif ! Cria le concerné.

—…veaux.

Sous les yeux de l’escouade, le petit bouclier d’avant-bras de William grandit jusqu’à une taille impressionnante. Manifestement inspiré des boucliers anti-émeute moderne, ce nouvel équipement défensif était suffisamment grand et large pour permettre à son utilisateur de se protéger lui ainsi que la personne se tenant derrière lui. En parallèles de cette poussée de croissance, l’épée avait perdu sa largeur improbable pour adopter le profil d’une longsword classique.

—Wow, génial William, commenta Jérémie. Avec ça nos options défensives s’élargissent exponentiellement.

Adressant un haussement d’épaule gêné à sa partenaire visiblement légèrement vexée, le samurai préféra se concentrer sur la dernière lyoko-guerrières restante, Aelita. En pleine concentration, celle-ci était apparemment en train d’essayer de manipuler ses champs de force. Au départ infructueux, ses efforts commencèrent à donner des résultats alors que sous les yeux de ses camarades les sphères d’énergie perdaient leur rondeur pour adopter des formes plus complexes. Il fallut peu de temps à la gardienne de lyoko pour se retrouver, non plus avec de simples boules, mais bien un sabre et un bouclier d’énergie rose aux formes élégantes.
Emerveillée par ses propres capacités, la jeune fille activa ses ailes pour tester ses nouvelles armes en condition de vol. Comme une cerise sur le gâteau, ce geste fit apparaître devant ses yeux un HUD d’aéronef de combat standard sous la forme d’un hologramme semi-circulaire. Ligne d’horizon, altitude, vitesse, aide à la visée, inclinaison, direction, autant d’informations qu’elle avait apprises à reconnaître et à gérer en simulation de vol pendant l’entrainement. S’élevant dans les airs, Aelita entreprit de voler entre les arbres, testant la réactivité de son système, vérifiant si la maniabilité de ses ailes n’avait pas été modifiée. Le reste de l’escouade ne put qu’apprécier avec quelle grâce elle défiait l’apesanteur de Lyoko. Mais cela ne les surprenaient gères, Aelita avait révélé un don pour tout ce qui étaient aériens sur Philip.K.Dick. Que ce soit de la simulation de pilotage, du pilotage ou même du zeroball.

—Un… Un vrai Archange, bégaya Jérémie plongé dans une transe admirative.

Joana dû lui donner une légère tape sur l’arrière du crâne pour le ramener à la réalité. Retrouvant sa concentration, le jeune homme constata qu’ils n’étaient plus seuls.

—Attention ! Vous avez de la compagnie, tarentule en approche par le nord-est. Préparez-vous à l’engagement !

Ayant reçu le message Lima-1 adopta immédiatement une formation défensive. Devant eux le monstre approchait à grands pas. Normalement, ils ne devraient avoir aucune difficulté à le vaincre mais ils restaient prudents. C’était leur premier vrai combat depuis trois ans et il y avait un certain nombre d’inconnues à prendre en…
Il y eu un bruit de tonnerre, laissant une légère traînée derrière lui, un projectile ultra-rapide vint traverser le crâne de l’ennemi de part en part causant instantanément sa destruction. Suivant la trace laissée par le projectile dans l’atmosphère de Lyoko, le groupe eut la surprise de découvrir Odd, en position de tir, la patte encore fumante et visiblement aussi étonné qu’eux.

—Je voulais juste calibrer la visée, dit-il l’air hébété.

—Ouais, bah t’es gentil t’évites de pointer ce machin sur moi, lui répondit Ulrich.

—Mais c’est trop la méga classe en fait ! S’exclama-t-il enfin après avoir retrouvé ses esprits.

—Tu t’extasieras plus tard Odd, ce n’était que l’éclaireur. Je détecte un imposant groupe d’ennemis en approche, même direction, les informa Jérémie. William, tu formes une ligne de front avec Yumi en appui. Odd tu te trouves un coin et tu les couvres. Ulrich quand la ligne de front sera formée tu essayeras de la déborder pour les prendre à revers. Aelita tu seras le soutien aérien mais n’en fait pas trop, on aura besoin de toi si une tour s’active.

Confirmant ses ordres son escouade commença à appliquer la stratégie.

—Lieutenant ?

—Rien à redire quartier-maître, lui répondit Joana validant ainsi ses choix tactiques.

Sur Lyoko la situation commença à se préciser. Prenant toute la largeur de la voie aérienne, deux rangées de krabes s’approchaient à un grand pas de la position de défense établi par William. Les premiers tirs fusèrent mettant à l’épreuve le bouclier du chevalier. Profitant de la couverture offerte par leur camarade, Ulrich et Yumi se campèrent derrière lui attendant le bon moment. Prise d’une soudaine intuition la japonaise brandit ses éventails.

—Maintenant ! Hurla-t-elle au samurai.

—Super sprint !

Ulrich eut à peine le temps de voir les deux krabes sur son chemin exploser qu’il était déjà de l’autre côté de la ligne de front. Continuant sur sa course il constata qu’une petite troupe de 5 blocks l’attendait dans l’arrière front.

—Parfait ! J’avais besoin d’un échauffement.

Un premier monstre ouvrit le feu, l’épéiste lui renvoya son laser dans l’œil tout en dégainant.

« Et d’un »

—Impact, cria-t-il alors que sa lame en empalait un autre.

« Et de deux »

Bloqué par son épée encore plantée dans son ennemi et restreint spatialement par celui-ci, Ulrich prit la décision éclair de mettre à profit la petite taille de son wakizashi pour le dégainer de sa main libre et l’envoyer sur l’adversaire le plus proche.

« Dans le mille, et de trois »

Ayant récupéré sa lame il se mit à courir vers le quatrième block. Celui-ci s’apprêtait à tirer, il n’aurait pas le temps de le tuer avant qu’il ne libère son laser. Faisant confiance à son instinct, le samurai esquiva le tir en se propulsant haut au-dessus de son opposant. Se cambrant dans les airs et saisissant son katana à deux mains, celui-ci combina la puissance de sa colonne vertébrale et de ses deux bras en plus de celle de sa chute pour porter l’attaque la plus puissante qu’il n’avait jamais réalisée.

—Super impact ! S’écria-t-il .

Le tranchant de sa lame s’abattit sur la partie blindée du block avec une précision mortelle. Coupé en deux par la puissance du coup le monstre explosa l’instant suivant.

« Et de quatre, plus qu’un »

Alors qu’il levait son épée pour confronter le dernier ennemi. Celui-ci succomba à un tir de précision tiré depuis l’autre côté de la ligne de front. Suivant la traînée laissée par le projectile, son regard trouva Odd, perché à un arbre par les griffes d’une patte, lui faisant de grands signes de la main de l’autre.

« Et de cinq… »

Lui retournant son salut en guise de remerciement, le samurai alla chercher son wakizashi toujours planté dans le troisième block. Le pauvre monstre mortellement touché se débattait frénétiquement.

—Trop aimable, lui dit Ulrich en récupérant son arme commodément maintenue à hauteur de hanche par le mourant.

L’ennemi achevé, l’épéiste se tourna vers la ligne de front bien décidé à accomplir sa mission : prendre l’ennemi à revers. Mais il constata que ses compagnons n’avaient pas besoin de son aide.

En effet, il était apparu rapidement pendant la bataille que Yumi contrairement aux apparences n’avait pas été laissée pour compte. Son pouvoir de télékinésie s’était développé en une nouvelle gamme de capacités psychiques de grandes valeurs tactique. Elle pouvait désormais connaître la position des ennemis sans les voir et modifier la trajectoire de ses éventails à distance sans effort. Mais ce n’était pas tout, son intuition au début de l’engagement était loin d’être un coup de chance. Elle avait vu dans l’avenir que c’était le moment idéal. Et bien que ses nouveaux dons de prédiction ne s’étalaient que sur quelques instants dans le futur, l’avantage stratégique qu’ils donnaient au combat était décisif. Protégée par le bouclier de William, et capable d’attaquer depuis tous les angles possibles avec une précision surnaturelle, elle avait littéralement exterminé les rangées de krabes sans que ceux-ci aient pu seulement la menacer elle ou son coéquipier.

—Un plateau de fruits de mer serait plus menaçant que ces guignols ! Plaisanta William.

—Attention, aviation ennemi en approche à 12 heures ! Les avertit Jérémie.

Ulrich se retourna pour faire face à la menace. Volant vers lui à tout allure, une douzaine de frôlions s’apprêtaient à bombarder sa position. Se préparant à les intercepter, le samurai dégaina son yumi d’une main et sortit une dizaine de flèches de son carquois de l’autre.

—Tir rapide !

Utilisant une technique de tir rapide à l’arc, l’archer envoya une véritable volée sur l’escadron en une petite dizaine de secondes. Trois frôlions explosèrent, perché à son arbre Odd parvint à en éliminer quatre. Mais ce n’était pas suffisant. Bombardant le sol avec un mur de tir laser les monstres touchèrent Ulrich.

—Je suppose que ça veut dire plus d’entrainement, commenta le blessé tout en tenant son épaule prise de spasme électrique.

Choisissant d’attaquer la menace la plus importante, ce qui restait d’insectes encercla la position d’Odd avant de le soumettre à un tir nourris.

—Mais oui, mais oui ! À moi aussi vous m’avez manqué les mochetés ! Les railla Odd tout en esquivant péniblement leurs tirs en se balançant sur son arbre tout en essayant de riposter.

—Champ de force !

Partant de la pointe de l’épée d’Aelita, la boule d’énergie élimina l’un des monstres. Volant rapidement au secours de Odd elle en faucha deux de plus avec son arme alors qu’elle passait à toute vitesse à côté de lui.

—Youhou ! Et d’un ange ex machina, et d’un ! S’exclama le tireur d’élite reconnaissant.

En net désavantage, le reste de l’escadron tenta de se replier. Mais deux éventails se matérialisèrent sur leurs trajectoires de replis, annihilant les survivants.

—William, on dirait que les retardataires sont pour toi, un groupe de Kankrelats à 3 heure, annonça le chef d’escouade.

Sur un chemin annexe à sa position, le concerné repéra rapidement les petits monstres se rapprochant de lui. À l’origine envoyés pour soutenir les krabes maintenant détruit, les pathétiques choses couraient vers une mort certaine. Dirigeant son bouclier vers le groupe d’ennemis susdit pour se défendre de leurs lasers. Le chevalier sentit son instinct le titiller.

—Chef, autorisation de rompre la ligne ?

—Accordée.

Mettant tout son poids sur l’un de ses pieds, il s’apprêta à charger.

—Smoke !

Un panache de fumé s’échappa des bottes du guerrier, le faisant littéralement décoller et accélérer de façon spectaculaire en direction de ses adversaires. Les percutants à pleine vitesse avec son bouclier, il en envoya la majeure partie dans la mer numérique d’un revers habile avant de faucher les survivants d’un coup précis de longsword.
Sur les écrans de Jérémie, les derniers signes d’intrusions s’éteignirent. La bataille avait duré moins de trois minutes, c’était une victoire écrasante.
Informant son escouade de la réussite de la mission, le génie leur laissa quelques instants pour s’auto-congratuler avant de lancer le retour vers le passé comme l’exigeait la procédure. Le Lieutenant Kalenson ne manqua pas de transmettre ces excellents résultats à ses supérieurs. L’entraînement avait porté ses fruits. En dépit des nombreuses inconnues qui planaient encore sur eux, les fédéraux se permirent une pointe d’optimisme pour la suite.




______________________________________________________




Kadic, mercredi

—Alors ça vient cette localisation ? S’impatienta Odd.

—On se calme le bleu, lui répondit Joana à travers son corps cybernétique d’adolescente. C’est pas aussi simple que ça en a l’air.

Rassemblé près du vaste terrain de sport du collège, le groupe profitait du beau temps pour se dorer la pilule. Après avoir menacé la région parisienne pendant toute la journée du mardi, la grisaille s’était finalement dégagée pour laisser apparaître le soleil. L’atmosphère restait cependant quelque peu humide, mais cela n’incommodait pas le moins du monde l’escouade, ils avaient connu bien pire en simulation environnementale.

—Trouvé ! Azimut 41,5 degrés, hauteur 53,5 degrés, les informa la cyborg en désignant un endroit du ciel bleu. Je transfère sur votre HUD.

Se sortant de leur léthargie, les lyoko-guerriers se levèrent pour observer le petit point bougeant à vue d’œil sur la voûte céleste. Puis procédèrent de se mettre en ligne face à lui. Odd était visiblement excité.

—Ok tout le monde, à trois, leur dit Joana.

—Hé attend, l’interrompit le comique. On le fait à trois où on compte jusqu’à trois et puis…

—Odd ! Le réprimanda Yumi agacée.

—Oh ! C’est bon, je plaisantais…

—Alors à trois, reprit le Lieutenant. Un, deux, trois !

Réagissant comme un seul, l’ensemble du groupe adressa ses salutations au satellite espion de RavenLab qui les observait. Sept mains gauches percutèrent sept bras au niveau du coude dans un geste peu élégant mais à la symbolique profonde qui avait survécu jusqu’à l’époque lointaine de Joana.
C’était débile et complètement inutile, mais comme l’avait dit Dan en apprenant leur « projet ».

« « Il n’y a pas grand-chose de plus attristant en cet univers qu’un humain toujours posé et rationnel. » »

—Vous pensez qu’en demandant gentiment ils nous enverront la photo ? Interrogea Odd.



À suivre dans le chapitre 6 : Kataklysme.

Trop longtemps oublié, personne n’y échappera. Pas même la coiffure d’Odd !
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Robin2553 MessagePosté le: Dim 27 Avr 2014 21:06   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Tiens, j'ai oublié d'annoncer le titre du chapitre 6. Je corrige ça tout suite.


J'en profite aussi pour répondre tant que j'y suis...

solal a écrit:
J'espère juste que c'est pas Tyron


Rassures toi, ça ne m'avais même pas effleuré l'esprit.
Pour tout dire, j'ai crée cette faction avant l'intégration d'évolution, elle sera donc indépendante de cette continuité temporelle.
De toute façons je vois difficilement comment une parodie de méchant comme Tyron pourrait tenir tête au services renseignements de RavenLab et de la Fédération en même temps (Un peu de réalisme que diable !).


solal a écrit:
Pour les LGs sur Lyôko, espérons qu'ils trouverons un adversaire à leurs taille parce que sinon, bonjour le suspens :/


Avec des adversaires humains et non plus une intelligence artificielle ?

Spoiler



solal a écrit:
Quel est ce monstre o__O parce là avec juste ces précision, on n'en sait rien :/


Précisé dans la réplique d'avant :

Jérémie a écrit:
-Attention ! Vous avez de la compagnie, tarentule en approche par le nord-est. Préparez-vous à l’engagement !


Sinon merci pour loto, je profite de l'edit pour corriger ça.

Par contre je vois pas ou tu a vu ton flanc, le mot n'est pas utilisé une seule fois...
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Robin2553 MessagePosté le: Mar 10 Juin 2014 12:36   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Bonjour à tous, cela fait longtemps oui mais ceux qui comme moi suivent des études comprendront certainement pourquoi.
Le chapitre 6 est entamé mais loin d’être terminé hélas. Donc pour vous faire patienter (à supposer que vous en ayez quelque chose à foutre de mon travail Mr. Green ), j’ai décidé de vous fournir un chapitre bonus. Il est beaucoup plus court que la moyenne, mais bourré d’informations qui serviront plus tard, j’y décris effectivement les règles que j’ai définies pour les futures batailles, tout en réglant une ou deux incohérence stratégique afin de donner au tout un air plus réaliste.
Il a donc de l’importance et je voulais le poster avant la première véritable attaque qui se déroulera dans le chapitre 6, c’est donc faire d’une pierre deux coup que de le poster maintenant.

Mais trêve d’excuses moisies, voici le document :

Notes personnelles :

¹
Spoiler


²
Spoiler


³
Spoiler


Spoiler


Spoiler


Information war :

[Chapitre Bonus] L'art de la guerre (d'information) :

Documentation militaire : Du combat et des stratégies de la guerre infosphèrique, version synthétisée.

Auteur : Lieutenant Joana Kalenson (Unité Ares, actuellement déployée dans le cadre de l’opération HIGH CASTLE)

Classification : Accessible à tout personnel avec une accréditation militaire. /!\ Rectification : Contient information historique classifiée (Cf : directive 315/536/FIS concernant le cas spécial Lima-1) application de la censure pour tout personnel uchronique/!\¹



Début du document :



Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’auteur tient à préciser qu’en l’absence d’expérimentations rigoureuses et répétées comme le voudrait la procédure scientifique. Les « faits » exposés ici ne peuvent être garantis valables en toutes conditions et situations. De par ses propriétés très mystérieuses, le potentiel militaire de l’infosphère profonde est pour l’instant loin d’être totalement compris et encore moins maîtrisé. La plus grande prudence est donc avisée quand elle entre dans le battlespace.

Introduction :

Ce qui frappe en premier quand on affronte quelque chose venant de l’infosphère, c’est avec quelle désinvolture celle-ci semble faire fi de la physique la plus élémentaire. Thermodynamique, électromagnétisme, mécanique, oubliez tout ce qu’on vous a enseigné à l’école naval ou autre. L’infosphère obéit à ses propres lois. Cependant, si ses lois sont obscures elles n’en sont pas inexistantes pour autant, et ce document a pour but de vous faire partager mon expérience du terrain.

I Les vecteurs offensifs :

1) Principe général.

Les plus malins d’entre vous auront surement remarqué que j’ai « oublié » la physique quantique dans mon énumération plus haut. C’était volontaire, car comme nous l’apprend la théorie de l’information quantique de (censuré : information historique), cette dernière et l’infosphère sont intimement liées. Les attaques depuis l’infosphère ne font pas exception, et c’est donc bien en modifiant les états quantiques de la matière, en faisant réalité des états quantiques qui auraient dû rester pure information que l’ennemi arrive à tordre les lois de la physique à son avantage. Une possibilité déjà supposée par l’effet (censuré : information historique) mais jamais réellement mise en évidence. La physique quantique semble donc s’appliquer, mais ce n’est que maigre consolation au vu du peu de connaissance dont nous disposons sur de tels phénomènes. Néanmoins une chose est sûre : toute attaque nécessite l’activation d’une « tour » dans un pseudo-univers de l’infosphère. Détruisez ou désactivez cette tour et l’attaque stoppe immédiatement. Or nous ne disposons pas d’assez de puissance de feu pour détruire une tour et nous ne connaissons qu’une seule personne en mesure de désactiver une tour : Aelita Schaeffer.
Conclusion : protégez Aelita Schaeffer, c’est la base des bases. S’assurer qu’elle arrive à la tour est le moyen le plus efficace pour traiter la plupart des attaques. Le problème étant que son importance en fait une cible stratégique de choix pour l’ennemi autant dans le monde réel que dans l’infosphère. Aussi est-il important de savoir à quoi on a affaire.

2) Principe de l’attaque.

Quand une tour est activée sur Lyoko, celle-ci se met à communiquer avec le monde réel via l’endroit où la frontière réalité/infosphère est la plus fine, c’est-à-dire le réseau de communication mondial. De cette « transmission » se crée alors une anomalie dans le support de l’information de l’univers par excellence : le champ électromagnétique. Et une fois crée, l’anomalie se met à interférer avec les ondes électromagnétiques, absorbant ainsi le spectre lumineux ce qui lui donne l’apparence d’une chose sans forme propre, immatérielle et noirâtre qui bouge comme si elle était organique baptisée « spectre » par Jérémie Belpois. Ces spectres ne sont pas dangereux en soit, ce qu’il faut réellement craindre est leur effet sur la réalité. Chaque spectre est créé pour une et une seule tâche spécifique et se voit donner le pouvoir de modifier les états quantiques à volonté pour y parvenir. Faire une liste exhaustive de leur capacité ici serait beaucoup trop long, aussi je vous renvoie à mes rapports pour plus de détails. Cependant, il est à noter que les spectres ont une préférence pour tout ce qui touche à l’électronique voir même à l’électrique, comportement qui peut facilement s’expliquer par le fait que le contrôle des électrons est géré par la physique quantique. Aussi, bien que cela soit utilisé dans une moindre mesure, les tours, de par leur connexion directe avec l’infosphère permettent de pirater tout et n’importe quoi comme si le supercalculateur quantique avait une liaison directe avec la machine attaquée. Cela peut paraître de moindre importance par rapport aux spectres, mais il faut tout de même faire attention à ce que l’ennemi ne détourne pas l’armement local contre vous.

3) Cas particulier : les clones.

Si le spectre commun n’est pas dangereux tant qu’il n’a pas fusionné avec quelque chose. Ce type de spectre est particulier dans le sens où il est son propre support. Capable de se solidifier pour prendre n’importe quelle apparence, il est doté d’une incroyable résistance et force physique et peut aussi utiliser de l’énergie s’apparentant à l’électricité pour combattre autant à distance qu’au corps à corps. Afin de les dépister, je recommande une vérification régulière de l’activité bioélectrique de toute personne entrant dans le périmètre à protéger.

4) Cas particulier : le brainhack.

Relié à l’infosphère, le cerveau ne fait pas exception, il peut aussi être piraté. La victime de brainhack devient alors un esclave de l’ennemi, obéissant aveuglement à chacun de ses ordres. Cependant, le plus surprenant dans cette attaque réside dans le fait que le « xanatifié » comme l’appelle Jérémie Belpois, dispose alors de pouvoir équivalent si ce n’est supérieur à un clone. Le FRIC et moi-même ignorons exactement comment cela se fait, néanmoins une hypothèse logique serait que le brainhack renforce l’effet (censuré : information historique) de la personne au point que les modifications quantiques deviennent des phénomènes macroscopiques tangibles. Le xanatifié est un adversaire particulièrement difficile à affronter, non pas à cause de sa puissance en soit mais du fait qu’il contrôle la plupart du temps un innocent. Le défi devenant alors de le neutraliser sans menacer la vie de la victime.

II Les moyens de défense.

1) Les EMP.

Sans grande surprise, les spectres étant une anomalie du champ électromagnétique, secouer ce champ avec une EMP peut avoir des effets dévastateurs sur eux. En particulier les clones qui ne sont ni plus ni moins que des spectres solidifiés. Aussi, bien que ces derniers puissent paraître impressionnants, ils sont d’une relative inutilité quand confronté à un soldat correctement équipé. Les autres spectres eux, sont plus durs à atteindre par cette méthode car ils deviennent immunisés dès qu’il fusionne avec quelque chose. Néanmoins, il est théoriquement possible de les intercepter avant qu’ils aient le temps de s’attaquer à quelque chose, ce qui est bon à savoir. Il est aussi à noter que de même, les « xanatifiés » sont insensibles aux EMP. Celle-ci les empêche cependant d’utiliser leur pouvoir d’immatérialité, les rendant beaucoup plus facile à assommer².

2) Les immunités.

Bien que le brainhack soit une arme redoutable, il y a des moyens de s’en protéger. Le plus simple étant encore de s’en immuniser en combattant dans l’infosphère. L’esprit des combattants semblant construire ainsi une résistance à tout ce qui vient de l’infosphère alors que son avatar virtuel est éprouvé. Il est cependant possible à l’ennemi de contourner cette défense si le sujet a été auparavant préparé mentalement. Dans ce cas, l’implémentation de codes afin de réparer l’esprit de la victime par le biais du supercalculateur est nécessaire pour maintenir l’immunité.

3) Le cas particulier de l’observateur.

Dans la théorie de l’information quantique de (censuré : information historique) l’observateur tiens un rôle particulier, il en va donc de même lors des combats. Ainsi, si les plus stratège d’entre vous se demande probablement pourquoi ne pas s’attaquer directement à des partis critiques du corps humain avec un spectre, sachez que cela est en fait tout simplement impossible. De par son statut spécial d’observateur, l’humain ou plutôt sa conscience agit comme un firewall protégeant l’intégralité de son corps contre les modifications d’état quantique abusives. Ainsi, un spectre ne pourra pas vous faire mourir dans d’atroce souffrance en activant aléatoirement votre système nerveux jusqu’à ce que vous vous évanouissiez de douleur et que vos organes vitaux cèdent. Une propriété fortuite de la physique quantique de (censuré : information historique).

4) Les zones protégées.

Probablement l’un des aspects les plus importants du combat contre l’infosphère, une zone protégée est un endroit dans lequel les spectres ne peuvent modifier les états quantiques des objets. Celle-ci agit aussi comme un puissant firewall physique, rendant impossible le brainhack à moins que la cible ne soit consentante où qu’elle est été préparée à l’avance. Elles sont de la plus haute importance d’un point de vue stratégique, car il serait sinon élémentaire pour l’ennemi d’utiliser un spectre pour détruire le matériel de virtualisation, le pupitre de commande voir même le supercalculateur lui-même. Seuls les spectres solides tels que les clones ou les xanatifiés peuvent pénétrer à l’intérieur de la zone, où ils ne pourront recevoir d’ordre de leur maître.
Comme vous l’aurez compris, le complexe quantique de Waldo Schaeffer est une vaste zone protégée, couvrant ses installations contre toute contre-attaque directe.
Une zone protégée peut se créer via divers moyens :

-La salle/cage de Faraday, plus vielle que les engins spatiaux eux-mêmes, cette méthode consiste très simplement à s’isoler du reste du champ électromagnétique en créant un cocon de métal ou en utilisant une bonne épaisseur de roche. Ainsi protégé, les spectres ne pourront évoluer dans votre espace vous protégeant vous et tout ce qui est à l’intérieur. La salle du supercalculateur, des scanners mais aussi l’élévateur qui joue le rôle de sas entre les différentes pièces forment d’excellentes salles de Faraday. Tout du moins tant que l’on n’ouvre pas casuellement la trappe d’urgence de l’ascenseur³…
On notera aussi que nos mesures anti-EMP utilisant le principe de la cage de faraday, tout le matériel militaire standard de la fédération et nos bunkers sont immunisées contre les spectres. Ainsi que le cerveau cybernétique des unités Ares naturellement pensé pour résister aux EMP. C’est pour cela que je n’ai jamais eu de problème avec le brainhack, ce qui aurait pu avoir des conséquences dévastatrices…

-Les fluides ou tout milieu fortement dispersif. Si les spectres peuvent « infecter » les milieux dispersifs, ils ne peuvent par contre pas les traverser. Ainsi, s’entourer d’eau permet de se protéger contre eux. La salle du supercalculateur est ainsi surmontée d’une pièce entièrement inondée⁴ par la Seine pour plus de précaution.

-Le bouclier de Faraday, cette invention dont nous nous servons pour protéger nos propres installations quantiques contre les perturbations extérieures semble aussi créer une zone d’exclusion. Pratique car moins encombrant qu’une salle de faraday ou une grosse épaisseur d’eau, elle sert à la protection du pupitre de commande et vient compléter la défense de la salle du supercalculateur⁵. Faisant de cette dernière le dernier endroit que les spectres pourraient atteindre.

Conclusion :

Si les entités de l’infosphère sont des adversaires à ne pas sous-estimés, ils sont cependant loin d’être invincible. Aussi j’ai foi en notre capacité à répondre à une telle menace et à ce qu’elle pourrait nous réserver à l’avenir. À la condition que nous ne perdions pas Aelita Schaeffer, nous devrions sortir victorieux de cette confrontation.

Fin du document
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Robin2553 MessagePosté le: Lun 07 Juil 2014 22:54   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Merci ^^

Ave chère lecteurs, j'espère que vous passez d'heureuse vacances Wink
De mon côté, tout ce temps libre est plutôt le bienvenue, surtout en considérant mon rythme de production ses dernier temps Laughing

Enfin bref, j'espère pouvoir me rattraper avec ce chapitre qui en plus de débuter l'action à proprement parlé contient des éléments importants tant qu'à ma sous-intrigue. J'espère que vous apprécierez et vous souhaites bonne lecture.

Index technologique :

¹
Spoiler


²
Spoiler



Information war :

[Chapitre 6-1] Kataklysme :

Sibérie, 2004.

Sevastian Ilya ne se souvenait pas du nom de cette ville, mais il s’en foutait éperdument, ce n’était qu’un trou perdu. D’une architecture peu imaginative typique de l’ère soviétique, le bâtiment désaffecté dans lequel lui et ses associés s’étaient installés empestait la moiteur et la pourriture, l’humidité était omniprésente et il aurait juré avoir entraperçu un rat. Le russe en était fort incommodé. Assis devant une table en acier inoxydable installée pour lui à la va vite, celui-ci savourait un cigare dans une vaine tentative d’oublier dans quelle sorte d’environnement délabré il était. Plus vite il aurait quitté cet endroit, mieux cela vaudrait.

—Monsieur, les clients viennent d’arriver, l’informa l’un de ses associés.

Lui confiant son cigare afin qu’il aille l’ajouter au débris jonchant les couloirs de ce dépotoir en béton, Sevastian se redressa, ajusta sa cravate et lissa son costume. Il ne voulait rien laisser au hasard, cet échange était trop important.
Pénétrant finalement dans la pièce, une délégation de cinq hommes envahit l’espace. S’installant en face de lui, le chef à en juger par ses vêtements un cran au-dessus du reste le toisa d’un regard froid dépourvu de la moindre humanité.

—Avez-vous la marchandise ? Lui demanda-t-il de but en blanc sans le saluer.

« Pas de bla-bla inutile hein ? J’aime ça »

D’un geste de la tête, il indiqua à l’un de ses hommes de satisfaire la curiosité du client. L’interpelé s’approcha de la table pour poser une imposante mallette métallique. La rapprochant de lui, le client l’ouvrit pour en vérifier le contenu. Satisfait après une rapide inspection celui-ci referma la valise et la confia à l’un des membres de la délégation.

—Transférez l’argent, leur ordonna-t-il.

—Vérifiez, demanda Sevastian à ses propres hommes en retour.
Ils ne purent jamais accomplir cet ordre, à l’instant même où le transfert bancaire se termina, deux grenades fumigènes roulèrent dans la pièce. Il ne fallut que quelques secondes pour que les engins militaires réduisent leur visibilité à zéro.

—C’est quoi ce bordel ! S’exclama Sevastian alors que l’on venait de lancer en plus une chaîne de pétards dans la pièce.

Sa réponse il l’eut immédiatement. Sentant l’un de ses hommes s’effondrer sur lui, une soudaine peur panique lui fit oublier l’irritation respiratoire provoquée par la fumée.

« Le SVR, ils m’ont repéré, je suis un homme mort ! »

Agissant de manière professionnelle, l’assaillant procéda par niveau de menace en tuant d’abord les hommes armés. Totalement pris au dépourvu, ceux-ci ne purent même pas répliquer, comment l’auraient-il put de toute façon ? Les fumigènes et les pétards rendaient impossible toute localisation du tueur, ils n’avaient aucune chance. Paralysé par la peur Sevastian fut le dernier à être éliminé, une balle en pleine tête d’une précision parfaite, comme pour tous les autres. Il mourut sur son siège, la tête en arrière et la bouche grande ouvertes. S’approchant du centre de la pièce, un homme en armure balistique, le visage entièrement couvert par un masque à gaz, toisa le massacre.

—Compromettre la stabilité du monde pour quelques dollars… Comme si on n’avait pas assez de problèmes avec RavenLab.

Rangeant son pistolet silencieux dans son holster, il s’intéressa à la valise. Celle-ci était toujours fermement tenue par le cadavre du membre de la délégation. Approchant sa main pour la lui arracher, il eut un moment d’hésitation. Il sentait ses cellules se dégrader, l’isolation antiradiation avait été manifestement pauvrement réalisée.

« Je viens juste de les sauver d’un cancer » Pensa-t-il cyniquement.

Régénérant ses cellules endommagées, il se saisit de l’objet. Puis avança jusqu’à la table pour y déposer plusieurs kilos d’explosif militaire. Sevastian ne quitterais jamais cet endroit.
Dans un bruit assourdissant, la vielle bâtisse s’écroula sous la puissance de l’explosion. Personne ne prêterait attention à l’effondrement d’un vieux bâtiment soviétique perdu dans l’immensité Sibérienne.

—Deo Juvante, déclara l’homme avant de détourner son regard de la désolation pour se tourner vers l’ouest.

« Je me demande si Terra s’en sort de son côté… »




Document graphique "Black Knight Orders", origine indéterminée :

Spoiler


Périphérie de Toulouse, mercredi dans la soirée.

Il faisait nuit sur la banlieue de Toulouse, une nuit typique, sans rien de particulier. Pas d’ombre mouvante ou atmosphère étouffante façon polar, pas d’électricité dans l’air ou de bruit étrange façon thriller non, juste une nuit. Juste l’éclairage dégueulasse de lampadaires mal entretenus sur du bitume et des bâtisses qui avaient connues des jours meilleurs. Un endroit clairement délabré, mais loin d’être un dépotoir pour autant. Une nuit typique sur une banlieue typique quoi.
Un décor en somme familier pour Samantha Knight, qui y progressait d’un pas nonchalant. Elle avait eu une assez mauvaise journée au collège, ces profs… Elle aurait juré qu’ils s’étaient spécialement ligués pour l’emmerder, soit ça soit ils étaient tous raciste, elle hésitait encore sur la question. Toujours était-il que pour se calmer les nerfs, elle avait encore trainé plus que de raison. Ces vieux avaient l’habitude, ils comprendraient. Elle devait cependant reconnaître qu’il était assez tard, les rues étaient vides à cette heure-ci et cela faisait un moment qu’elle n’avait pas croisé de voitures. En même temps, ce n’était pas comme si l’endroit était très fréquenté de jour de toute façon…
Elle se saisit de son portable pour vérifier si elle n’avait pas loupé un message d’Odd à tout hasard. Pas qu’elle soit suspendue à ses réponses comme une groupie, mais la jeune fille avait remarqué une certaine réticence de sa part à lui répondre récemment. Et venant d’Odd, cela l’intriguait au plus haut point.
Pas de réponse, elle se demandait ce qui pouvait bien lui arriver…
Perdu dans ses pensées elle ne remarqua la voiture noire aux vitres teintées que quand celle-ci la dépassa au détour d’une barre d’immeuble. Se demandant quel genre de type pouvait conduire une voiture pareille dans un tel endroit à cette heure-ci, elle eut très vite sa réponse alors que le véhicule se garait en double file à une vingtaine de mètres devant-elle. Deux espèces de pingouin en costume noir en sortirent, la lumière jaunâtre des réverbères se reflétant sur leurs lunettes de soleil, appuyant l’absurdité d’en porter à une heure aussi tardive.

« Je suis tombé dans la Matrix ou quoi ? C’est quoi ces bouffons… »

Les deux hommes se mirent à marcher tranquillement vers elle, le visage inexpressif, presque comme des machines. Samantha n’avait rien de grave à se reprocher, c’est donc en toute confiance qu’elle continua son chemin pour les dépasser. Mais alors qu’ils se croisaient, l’un d’eux lui prit soudainement le bras.

—Hey ! Mais c’est quoi ton problème connard ! S’exclama-t-elle tout en se débâtant.

Rien à faire, son étreinte était trop forte. Elle essaya bien de lui donner des coups de pieds et de poings mais celui-ci semblait insensible à la douleur.

—Toi tu viens avec nous. Lui déclara-t-il d’une voix froide.

Samantha commença à avoir peur.

—Sédates là, ordonna-t-il à son collègue.

—Oui chef, lui répondit-il tout en sortant un pistolet à injection de sa veste.

Il y eut trois coups, la tête du deuxième argent explosa dans un feu d’artifice de chair et de métal. Samantha hurla.

—Kyaaaa !

Brutalement lâché par le premier agent, celle-ci tomba à la renverse. Relevant la tête, elle eut à peine le temps de voir son agresseur sortir une arme de son costume, avant que le bras de ce dernier ne soit arraché par un autre coup venue de nulle part. Une personne saine aurait alors remarqué que comme pour la première victime, aucune goutte de sang ne giclait de l’agent mutilé. Mais Samantha était effrayée au-delà de la capacité à penser rationnellement. Se couvrant la tête et se mettant en position fœtal par instinct elle ne vit pas le reste de l’intervention.
Surgissant de tous les côtés comme s’ils sortaient de l’air nocturne, des automates¹ de la Fédération déguisés en civils se saisirent de l’agent encore sous le choc de la perte de son bras et le plaquèrent au sol avant de l’immobiliser. Le cyborg tenta d’utiliser sa force herculéenne pour se libérer, mais les bras robotiques de ses assaillants étaient trop nombreux et trop puissant. Il y eut un puissant bruit d’amortisseur, un UGV copper² venait de sauter de son perchoir pour atterrir sur le trottoir.

—Tout va bien jeune humaine ? Demanda-t-il à Samantha d’une intonation typique des IAs de deuxième génération.

L’interpelée releva la tête pour regarder la machine. Elle reposait sur quatre pattes articulées et avait la taille d’un Mini-Cooper. Pour un peu, on aurait pu le prendre pour une sorte d’animal géant. Si ce n’était pour ses optiques circulaires et son arme pendue à l’endroit où aurait dû être la bouche. Ça et le fait qu’elle parlait…
Encore un peu sonnée Samantha ne put répondre, cela ne sembla cependant pas gêner le copper outre mesure puisque celui-ci se détourna rapidement pour se concentrer sur l’agent.

—Ce n’était pas un comportement très civil que vous avez eu là monsieur.

L’agent lui répondit d’un grognement irrité. Ses lunettes étaient tombées, révélant des yeux tous sauf naturels qui faisaient des mises au point à un rythme frénétique. Puis soudain, tous les muscles de son visage se crispèrent et ses yeux se révulsèrent.

—Giiiiiii !

On aurait dit que son cerveau se prenait une décharge électrique. L’instant d’après, l’agent s’immobilisa, les yeux grands ouverts. Le copper se tourna vers Samantha.

—Je crois qu’il est cassé…




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Bunker fédéral FR005 quartiers de détention, jeudi.

La cellule était toute blanche, un éclairage blanc, des murs blancs, un lit blanc, des draps blancs, des toilettes et une douche blanche et même un banc blanc. Tout à l’intérieur respirait la fédération. Sauf le type en costume noir assis au bord du lit. Lui n’était visiblement pas à sa place ici. En intense fixation sur ses chaussures noires par ailleurs très visible sur le plancher blanc, il avait, il faut bien le dire, une tête de con avec son air béat et son immobilité quasi parfaite. Un tableau pathétique, mise en valeur par son bras manquant et son costume couvert de poussière. En bref il était en piteuse état.

L’intérieur de la salle de surveillance dans laquelle se tenait Joana était plutôt sombre en comparaison de la cellule. Les yeux sur l’écran de surveillance, celle-ci ne semblait prêter aucune attention à l’image immatérielle d’Amanda Levosky qui se tenait à côté d’elle, tel un fantôme venu la hanter.

—Ils lui ont bien grillé le cerveau ces enfoirés. Ça m’étonnerait qu’on tire quoi que ce soit de lui, déclara l’officier.

—Toujours est-il qu’il est notre seul prisonnier à ce jour Lieutenant et que nous sommes en cruel manque d’informations. Le système solaire est vaste, sans la localisation de leurs bases cette guerre pourrait tout aussi bien s’étendre sur un autre siècle.

Joana le savait très bien, elle était cependant de mauvais poil. Elle avait lu les livres d’histoires, comment l’union avait tentée de répandre la terreur sur Mars et sur la Terre. Mais que cela arrive sous son commandement…

—De toute façon, il aurait été étonnant qu’ils nous laissent capturer l’un de leur membre aussi facilement, continua la directrice. S’en prendre aux proches est une méthode de base du terrorisme, tendre une embuscade à l’ennemi là où l’on sait qu’il voudra attaquer est une tactique de base. Il aurait fallu qu’on soit les derniers des incompétents pour ne pas mettre une cible menacée sous protection rapprochée. Et ils ne sont pas du genre à nous sous-estimer.

—Ils nous testaient…

—Précisément, ils ont choisi une cible isolée, loin de nos lignes de défense. Ils voulaient savoir jusqu’où allait notre rayon d’action.

—Ce fut un plaisir de leur répondre dans ce cas, répondit Joana tout en se tournant vers l’hologramme d’Amanda.

La directrice s’accorda quelques secondes pour observer le lieutenant. Même à travers l’hologramme, elle pouvait ressentir sa colère.

« Toujours aussi protectrice à ce que je vois Lieutenant Kalenson. Mais c’est pour ça que nous vous avons choisi après tout… » Pensa la directrice.

—Et sinon, comment va la petite ? Repris finalement Amanda.

— Les micromachines ont fait leur boulot. Elle se repose dans un lit d’hôpital avec une amnésie sélective.

—Et Della Robbia ?

—Juste encore plus remonté contre RavenLab, comme le reste de l’escouade d’ailleurs.

—Bien, ils en auront besoin. Un kidnapping n’aurait servi à rien sans la capacité de bloquer le retour vers le passé. Il est donc quasi certain que l’ennemi peut activer une tour au vu des événements. La prochaine attaque est certainement imminente…

—Je ferai mieux de me préparer avec Lima-1 alors, conclut le Joana en s’avançant vers la sortie.

Elle fut néanmoins interrompue dans son élan par une dernière question d’Amanda.

—Et au fait Lieutenant, je ne vous ai pas encore demandé, comment est le « climat » sur Paris depuis votre retour ?

L’interpelée tourna la tête vers la directrice, la regardant droit dans les yeux.

—Plutôt doux Madame, rien de vraiment « particulier » à signaler. Les « conditions hivernales » semblent loin derrière nous et franchement, c’est pas pour me déplaire.

—Je vois… Je vous souhaite bonne chance Lieutenant, Levosky fin de transmission.

Et l’hologramme de la directrice disparut, laissant Joana seule dans la pièce. Reprenant son chemin, elle se demanda à quel genre d’attaque elle aurait droit cette fois.



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Kadic, vendredi matin.


Le cours de math du vendredis matin était un événement assez banal pour la plupart des élèves de cette troisième du collège Kadic. Un rituel réglé comme du papier à musique s’inscrivant dans une année scolaire on ne peut plus banale et classique dans cet établissement privé. Mais pas pour Odd, plus maintenant, ni pour ses amis d’ailleurs. Car le cours de math du vendredis matin était désormais pour toujours associé à l’un des événements les plus marquants de leur courte et pourtant si longue existence : leur rencontre avec Joana. Trois ans, mine de rien c’est long pour un adolescent. Ils avaient l’impression de ne plus vraiment faire partie de ce monde. La guerre de l’information, le multivers, la Fédération, RavenLab, la navy, leurs actions décidaient maintenant le sort d’univers entier. Jamais dans toute l’histoire connue un tel poids n’avait été mis sur les épaules d’aussi jeunes personnes. Et cela était loin d’être sans effet sur le groupe de héros.
Ainsi, c’est sans surprise qu’Odd se désintéressait déjà totalement du cours de math qui allait bientôt commencer. Élève de peu d’attention avant même qu’il ne débarque à Kadic, maintenant qu’il avait un conflit inter-univers sur les épaules le peu d’intérêt qu’il portait à la matière avait complètement disparut. Et les récents événements n’arrangeant rien, celui-ci préférait donc regarder par la fenêtre, pensant à l’agression de Samantha et comment les choses auraient pu mal tourner. Comme pour appuyer son humeur, il pleuvait à l’extérieur. D’ailleurs en y repensant, aussi loin qu’ils s’en souviennent il n’avait jamais vu pleuvoir à Kadic. Mais cela était bien sûr impossible mettant encore plus en perspective le fait que trois ans étaient définitivement une longue période, même pour la mémoire…
La méditation du tireur d’élite fut cependant abruptement interrompue par une petite sensation de choc aux niveaux de la tempe, suivie de l’ajout d’un mystérieux bout de gomme sur son bureau. On venait de le headshooter, lui, Odd le magnifique, le meilleur lanceur de fourniture scolaire du multivers.

« Sacrilège ! »

Relevant la tête il identifia rapidement le coupable. Ne cherchant pas à se cacher, bien au contraire, Hervé lui lançait un regard de défi par-dessus un équipement de combat typique de la guerre collégienne : une pochette plastique bouclier, l’arme de défense absolue contre les boulettes
Acceptant le défi sans hésiter Odd se mit à produire des munitions d’une main experte. Près en moins d’une minute, celui-ci opta pour une contre-attaque fulgurante avec un bout de gomme en trajectoire direct. Trop lentement cependant, levant son bouclier, Hervé intercepta le projectile largement avant que celui-ci n’atteigne son front. Rebondissant pitoyablement sur le plastique, le bout de gomme tomba finalement au sol. Fier de cette victoire, le binoclard abaissa son bouclier pour mieux regarder son adversaire défait. Mais Odd l’attendait de pied ferme avec l’arme ultime, un secret artisanal se transmettant de génération d’écolier en génération d’écolier, la légendaire sarbacane stylo bic. Avec une trajectoire idéale et une vitesse dépassant tout lancer classique, la petite boulette de papier mâché vint se ficher pile entre les deux yeux du pauvre Pichon. Un tir parfait. Hervé était humilié. Ne pouvant se contenir face à cette cuisante défaite, son voisin Poliakoff se mit à pouffer du rire qui le rendait si facilement identifiable, rendant ainsi la victoire d’Odd total.
Gratifier d’une tape amicale d’Ulrich en guise de félicitations, c’est ainsi plutôt détendu qu’Odd accueilli l’entrée de Mme Meyer dans la salle de cour. Cette journée ne commençait pas si mal après tout. Et de plus, il pleuvait, alors peut être qu’avec un peu de chance…





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Kadic, vendredi après-midi.

Jim éclata de rire.

—T’en as de bien bonne Della Robbia, annulé pour mauvais temps ? Mais c’est le temps idéal ça !

Odd aurait dû s’en douter, Jim restait Jim après tout.

—Je te comprends Odd, lui fit Sissi avec un regard compréhensif.

« « Moi je l’aime bien ce type… » » Commenta Joana sur la COM privé.

Et ben, pour une fois que lui et Sissi était sur la même longueur d’onde…

—Bien, les jeunes ! Le rugby est un sport noble car la souffrance n’y est pas évitée mais acceptée comme faisant partit du jeu. C’est donc certainement pas de misérables gouttes d’eau qui vont nous arrêter, bien au contraire. Alors à l’échauffement !

Et c’est ainsi que le cours de sport du vendredis après-midi commença. En y repensant Odd comprenais pourquoi il avait effacé les jours de pluie de sa mémoire. Ce n’était vraiment pas sa tasse de café, surtout pour ses cheveux. Il ne fallut qu’environ une demi-heure pour que sa fière coupe de guerrier se transforme en une masse mouillée pendant pathétiquement à l’arrière de son crâne.

—Allez Odd, on se ramollit pas ! Lui cria Jim le voyant de moins en moins volontaire.

—Il a raison, Odd, mais où donc est passé ton esprit de guerrier ? Renchérit Ulrich tout en lui passant la balle.

—Très drôle, lui répondit le concerné en renvoyant le ballon à Joana afin qu’elle le renvoie à Ulrich dans un entrainement de passe à trois.

« Au moins ils ont le moral » Pensa Joana.

Mais alors que cette dernière s’apprêtait à repasser la balle à Ulrich, elle constata un truc étrange sur le battlenet. Le niveau de stress des IAs était passé en condition jaune, elles étaient perplexes.


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>>RECEIVER : OP VAUBAN COMNET


—Un problème?

« « C’est l’un des dragonfly, il a découvert une anomalie atmosphérique près de l’usine. Nous cherchons à définir si elle pourrait représenter un danger ou non. Tout ce que nous savons pour l’instant c’est qu’elle ne ressemble à aucun phénomène répertorié.» » Lui répondit Dan.

—Fait une vérif de l’activité des tours sur Lyoko au cas où. Sensibilité maximum, ordonna le Lieutenant.

« « J’y travaille. » »

La réponse ne se fit pas tarder, quelques minutes plus tard l’alerte superscan résonna dans tous les crânes de Lima-1, l’ennemi avait attaqué. La nature de l’attaque quant à elle fut rapidement identifiée, immédiatement après l’alerte, la pluie prit soudain des intensités bibliques tandis que le vent commença à souffler dangereusement fort.

—Tout le monde dans le gymnase ! Hurla Jim pour couvrir les battements de la pluie diluvienne.

Les élèves et Lima-1 ne se firent pas prier.

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—Semblerait que ce soit la bonne cette fois, fit la voix de William sur la COM. Vos ordres Lieutenant ?

—Nous sommes en train de nous diriger vers le gymnase, la voix aérienne est trop dangereuse alors nous emprunterons les égouts. Passez par la chaufferie, nous vous rejoindrons.

—Aye aye, ma’am.

Et l’escouade courut ainsi avec le reste de la classe vers le gymnase. Prenant les devants grâce à leur entrainement, Lima-1 et l’androïde radiocommandé du Lieutenant furent les premiers à pénétrer dans le bâtiment.

—Allez-y ! Ce corps restera ici pour aider à la protection des civils. Je me dirige moi-même vers les égouts.

Acquiesçant d’un simple geste la troupe s’engouffra dans les vestiaires pour accéder à la chaufferie. S’étant tapés un sprint à travers le bâtiment, Yumi et William arrivèrent en même temps qu’eux dans la pièce. Lima-1 était maintenant au complet.

—Dépêchons-nous ! Les exhorta Jérémie. Le Lieutenant doit déjà nous attendre !

Fonçant dans le passage, la troupe eux vite fait d’atteindre ces souterrains si familier. Différence notable cependant, leurs skates et trottinettes avaient été remplacés par des coppers.

—Tout le monde à bord d’une unité ! Leur ordonna Joana.

S’exécutant, les héros prirent précipitamment place à l’intérieur des UGV qui ne perdirent pas un instant pour démarrer. Progressant facilement à l’intérieur des égouts, les engins se révélèrent sans surprise bien plus rapide que leurs anciens moyens de locomotion. Ce qui n’empêcha pas le Lieutenant de profiter du trajet pour se briefer.

—Dan ! Rapport !

« «L’ennemi à réussit à dissimuler l’activation de la tour en la maintenant à un minimum d’output, juste en dessous du seuil d’alerte du superscan. Mais quand j’ai repéré l’activité de la tour, ils ont immédiatement basculé à puissance maximum et ont levé de multiple pare-feu de classe militaire pour empêcher mon intrusion. » »

—Déjà des tactiques si avancées en moins d’une semaine ? Ils progressent beaucoup plus vite que nous l’avions estimé… Et l’anomalie ?

« « C’est très étrange, a priori ils absorbent une bonne partie de la pression alentour en un seul point situé à une cinquantaine de mètres derrière l’usine. J’ignore exactement dans quel but, mais le phénomène s’accélère. » »

—Bien reçu, tout ça ne me dit rien qui vaille…

La fin des égouts en vue le Lieutenant ordonna à son UGV de tirer une mini-roquette. La grille bloquant la sortie du tunnel fut pulvérisée et ses débris envoyés dans le fleuve. Ils n’avaient pas de temps à perdre…
Déployant ses deux grappins à embouts adhésifs, le copper de Joana fut le premier à traverser le fleuve en se balançant en dessous du pont. Une autre mini-roquette fut tirée, dégageant une entrée dans la partie inférieure de l’usine. Mais alors que le Lieutenant atteignait l’autre rive, une explosion soudaine se fit entendre. « L’anomalie atmosphérique » derrière l’usine venait de libérer toute sa pression accumulée sur une seule cible : l’usine. L’onde de choc fut dévastatrice, balayant la façade du bâtiment comme un vulgaire château de carte, il ne fallut que quelques instants pour que l’ensemble de la structure se mette à s’effondrer dans un grand fracas. Ne comptant que sur ces réflexes améliorés et son instinct, Joana engagea immédiatement une manœuvre d’évasion en faisant sauter son copper sur le pilier de soutien le plus proche avant que les débris ne la submergent. De son perchoir, elle fut aux premières loges pour admirer la désolation. Une partie du pont s’était effondré et il ne restait gère plus de l’autre côté du fleuve qu’un tas de gravât méconnaissable. L’usine était détruite.

—Ça, ça pourrait poser problème, constata William.


à suivre…

_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
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Robin2553 MessagePosté le: Dim 21 Sep 2014 21:01   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Merci ^^
Bonsoir à tous donc, j’espère que vos vacances se sont bien passées. Moi personnellement comme vous avez pu le voir, j’ai pieuté tout l’été Mr. Green
Mais bon, l’hibernation, ça va bien trois mois, aussi suis-je à nouveaux réveillé, sur le pied guerre et prêt à entamer cette nouvelle saison.

Ce chapitre aura donc eu une attente extrêmement longue (même selon mes standards), mais que l’on se rassure, le prochain chapitre sera l’un de mes préféré (Back Story time !) et aura donc certainement un temps de production bien plus cours.

En espérant que vous apprécierez, voici donc le dénouement du chapitre 6 :

Index et notes :

¹
Spoiler


²
Spoiler


³
Spoiler


Information war :

[Chapitre 6-2] Kataklysme :

Espace transneptunien, 2285 (calendrier fédéral)

Le capitaine Woods se tenait dans le CIC du FNS Gloria Victis, l’un des destroyers de la 5éme flotte fédérale déployée dans le cadre de l’opération Dead End. Avançant le long de la table holographique centrale, il parcourrait les graphes et les schémas tridimensionnels lui donnant l’état et le cap de son bâtiment. Il s’arrêta devant les moniteurs affichant les étoiles tout autour du vaisseau. Il n’était pas encore habitué à la vision de l’espace transneptunien, le soleil y était si petit… et l’absence de tout astres à des unités astronomiques à la ronde n’était pas sans affecter ses sens d’astrogateur.
Il fut tiré de sa contemplation par son officier des transmissions.

—Transmission à l’arrivée, annonça le subalterne. Monsieur, message de l’amiral Reid. New-Carthage vient de tomber ! Le système neptunien est à nous !

Le Capitaine s’accorda un sourire, cette guerre touchait à sa fin.

—Excellente nouvelle, lui répondit-il. Assurez-vous que l’équipage soit mis au courant.

—Yes sir.

Mais le combat n’était pas encore tout à fait fini. Reprenant son air sérieux Woods afficha son objectif sur la table holographique. L’image en trois dimensions d’Hauméa apparut devant lui. Avec la chute de New-Carthage sur Triton, la planète naine était désormais le dernier astre contrôlé par l’Union, et la 5éme flotte s’apprêtait à l’attaquer. Si on en croyait les renseignements, l’astre à la forme patatoïde abriterait un centre de recherche ennemi. Aussi l’amirauté sous l’influence du FIS avait ordonné à ce que l’on prenne les installations intactes afin d’en récupérer les données. Les marines devraient donc s’y coller une dernière fois…
Se demandant quel genre de système de défense l’Union avait installé sur le planétoïde, le Capitaine se mit à observer ce qui n’était encore qu’un minuscule point lumineux perdu au milieu des étoiles sur le moniteur affichant la vraie Hauméa à côté de son hologramme.
Puis, soudain, il y eut un deuxième soleil dans l’espace transneptunien. Les hologrammes se teintèrent de rouge alors que de multiples avertissements s’affichaient et qu’une alarme se mit à retentir dans le vaisseau.


/!\Alerte : Explosion nucléaire détectée/!\


Woods regagna précipitamment son siège de commandant.

—Battlestation ! Préparez les réacteurs conventionnels pour des manœuvres d’évitement, ordonna-t-il d’une voix ferme. Mettez tous les systèmes d’armement en ligne, on passe en mode détection et interception. D’où vient cette bombe ?

—Monsieur, lui répondit son officier des opérations manifestement désorienté. Ce n’était pas une bombe monsieur, c’est Hauméa, elle illumine tout façon supernova.

—Comment ?

—Monsieur, message du vaisseau amiral à toute la flotte, l’informa son officier des transmissions. Explosion de 50 tératonnes confirmée sur ou à proximité d’Hauméa. L’on nous demande de rester en stand-by pendant que les watchers¹ tirent ça au clair.

« 50 tératonne ? Pensa Woods. Largement de quoi détruire tout ce qui pourrait se trouver sur ce caillou. Ces enfoirés ne se seraient tout de même pas fait sauter quand même… »

Les enquêtes menées par la suite sur l’incident d’Hauméa arrivèrent tous à la même conclusion : Aucun survivant possible, l’ennemi avait de toute évidence fait sauter sa base et le planétoïde avec dans une action désespérée pour cacher le fruit de leur recherche à la Fédération. Cette version ne fit néanmoins pas l’unanimité, certains éléments ne tenant pas la route comme la puissance de l’explosion trop importante ainsi que le fait que l’Union n’est pas tentée d’emporter la 5éme flotte avec elle dans son suicide. Cependant, l’ivresse de la victoire balaya bien vite ces considérations. La Fédération avait gagné et l’Union n’était plus. C’était tout ce qui importait aux politiques et aux militaires sur le moment.





Kadic, vendredi en fin de matinée.

<\\>OP.VAUBAN.COMNET<<Evacuation terminée, VIP sécurisés>>>

Yumi s’autorisa un sourire, à défaut d’avoir une situation optimale au moins sa famille était en sureté². Elle et le reste de l’escouade se tenait au bord du fleuve, juste à côté du pont partiellement détruit par la destruction de l’usine. La tempête s’était quelque peu calmé depuis que le bâtiment s’était fait souffler mais il pleuvait toujours à vous tremper jusqu’à l’os, ce qui les laissait dans une totale indifférence. Pas par déni ou résignation non, mais parce que les MECS³ qu’ils avaient enfilée ne prenait tout simplement pas l’eau. Ce qui était une bonne chose pour ce qu’ils s’apprêtaient à faire.

—Vous êtes prêts ? Leur demanda Joana sur la com.

Ils répondirent tous par un signal de confirmation standard, comme à l’entrainement.

—Alors on y va.

Dévalant la pente de béton les séparant du fleuve, toute l’escouade se jeta à l’eau. William, qui avait déjà fait de la plongée classique ne put qu’apprécier les améliorations apportées par la technologie fédérale à la discipline. L’armure pressurisée le maintenait parfaitement au sec tout en lui offrant une respiration normale. Mieux, un pack de manœuvrabilité sous-marine motorisé lui permettait de se déplacer presque sans effort. Prenant la mesure du nouvel environnement dans lequel il était, il constata que les eaux étaient calmes elles, rien à voir avec la tempête au-dessus. Il jeta un coup d’œil vers la surface. La pluie diluvienne formait des centaines d’impacts au-dessus de lui dans un spectacle qui observé du dessous, était étrangement fascinant. Se reconcentrant sur son objectif il imita l’escouade qui activait les propulseurs de leur pack pour se diriger vers les profondeurs. Comme on pouvait s’y attendre pour la Seine, le lit était jonché de détritus divers et variés et les eaux polluées n’offraient que peu de visibilité. Joana guida le groupe vers un renfoncement qui passait sous l’île de l’usine. Par chance, le support de l’usine en grande partie immergé avait tenue et ils ne tardèrent pas à constater soulagés que l’immense cage de métal qui abritait le supercalculateur et ses installations était intacte. Cette vérification effectuée le Lieutenant les emmena vers le fond du renfoncement. Cet endroit du fleuve était vraiment profond, ce qui combiné à l’ombre de l’usine, à la pollution et au temps exécrable en surface rendit vite la visibilité quasi nulle, obligeant l’escouade à allumer ses lumières frontales pile à temps pour voir leur objectif. Bien visible, une ouverture de bonne largeur perçait la roche et la vase non loin de la cage du supercalculateur. Suivant leur officier, l’escouade s’y engouffra. Après un virage à 90°, ils arrivèrent finalement dans une salle immergée dans la plus totale obscurité.

—William, verrouille l’écoutille derrière nous, ordonna le Lieutenant. Je vais percer une brèche.

Répondant d’un signal de confirmation standard, le concerné referma l’ouverture par laquelle il venait de passer grâce à l’écoutille susnommée. Une fois cette opération réalisée, l’eau ne risquant plus de venir inonder la salle supérieure, le Lieutenant entreprit de poser des charges coupantes sur le plafond de la salle. Quelques explosions plus tard, une lumière jaune orangée familière perça à travers une ouverture fraichement découpée. La salle des scanners était accessible. Joana fut la première à s’extirper de l’eau, suivie du reste de son escouade.

—Jérémie à l’étage avec moi, le reste restaient en stand-by pour une virtualisation, leur ordonna-t-elle.

Après avoir grimpé l’échelle en quatrième vitesse, le jeune génie fut rassuré de voir le matériel de commande toujours intact. Reprenant sa place devant le clavier, celui-ci procéda à un rapide diagnostique.

—Pas de dégât apparent, déclara-t-il finalement. Tous les systèmes sont opérationnels et je capte toujours une tour activée dans le 5éme territoire. Pas de mouvement ennemi détectable par contre, ils ont dû apprendre à mieux se dissimuler.

—Bien, c’est ce à quoi nous nous attendions, lui répondit-t-elle avant de passer sur la COM. Dan, Statut ! Comment vont les choses dehors ?

« « La bonne nouvelle c’est que le réseau de défense n’a repéré aucun ennemi en approche du périmètre de défense. La mauvaise, c’est que les dragonflies viennent de détecter une nouvelle anomalie juste au-dessus de vous. Une nouvelle explosion semble plus que probable » »

—Un contre la montre donc, pensa Yumi tout haut qui avait écouté la conversation avec le reste de l’escouade sur la COM.

—Au moins on sera pas dépaysé, lui répondit Aelita.

—Je vous virtualise immédiatement pour le cinquième territoire, les informa la voix de Jérémie. Préparez-vous au transfert.

—Je vais essayer de renforcer la solidité de la structure pendant que vous désactivez la tour, décida le Lieutenant. Cela devrait nous faire gagner un peu de temps. Bonne chance à vous, mais soyez prudent, l’ennemi a fait d’énorme progrès avec la mise en œuvre de cette attaque, il est probable qu’il vous réserve quelques surprises sur Lyoko.

—C’est noté, lui confirma William avant d’entrer dans l’un des caissons.

—Transfert, scanner, virtualisation !

Comme prévus par la stratégie de déploiement, William, Ulrich et Odd, les lyoko-guerriers avec les plus hauts potentiels défensifs, furent virtualisés en premier pour sécuriser la zone de virtualisation pour Yumi et Aelita plus vulnérables qu’eux. Ils n’avaient jamais été attaqués dans l’Aréna auparavant mais face aux nouvelles capacités de l’ennemi la prudence était préférable. Une fois toute l’escouade présente, Lima-1 se mit rapidement en formation avant de courir vers leur objectif. William en tête, bouclier déployé, Ulrich couvrant le flanc droit et Yumi le flanc gauche tandis qu’Odd assumait la responsabilité de couvrir leur arrière. Devant être protégée à tout prix, Aelita s’était mise au centre, profitant ainsi de la protection de ses camarades.
Le passage dans les premières salles se fit sans qu’aucun monstre ne tente de les ralentir. Les combattants commençaient à croire qu’ils avaient peut être finalement pris l’ennemi de vitesse. Mais alors qu’ils s’approchaient de leur objectif en pénétrant dans une nouvelle salle d’apparence vide, la situation changea du tout au tout.

—Attention ! Cria soudain Yumi tout en bousculant violemment Aelita.

Ses pouvoirs de préscience ne l’avaient pas trompé, l’instant d’après une pluie de tirs bleus s’abattit à l’endroit où s’était tenue la jeune femme aux cheveux roses. Malheureusement, sa sauveuse fut touchée entre l’omoplate et envoyée à terre

—Embuscade ! S’exclama Jérémie. Vous êtes cerné, adoptez une position défensive !

Comme un seul homme, tous les membres de l’escouade utilisèrent leurs capacités de défense pour protéger Yumi le temps qu’elle récupère, leur laissant tout le temps pour apprécier l’apparence de leurs nouveaux ennemis. Grouillant sur les murs de la salle, des sortes de petits multipodes mécaniques les bombardaient de tirs d’énergie bleue. Leur forme générale et leur taille faisait vaguement rappelées ces araignées géantes si populaires dans les jeux vidéo, sauf qu’à la place des huit yeux et de la mandibule se tenait un non moins redoutable système de visée couplé avec une arme à énergie virtuelle. Subissant un tir nourris de tous les côtés de la part de ces nouveaux monstres, Lima-1 essuya trois nouvelles blessures en moins de 30 secondes sans pouvoir riposter efficacement, rendant évidant le fait que leur position défensive était insuffisante.

—On s’en prend plein la gueule ici ! Hurla William par-dessus les détonations. Faut qu’on batte en retraite !

—Je suis d’accord, approuva Jérémie. Cette position est trop désavantageuse, retournez dans l’autre salle.

Se pliant à cette décision tactique, l’escouade recula le plus vite possible vers la sécurité de la salle voisine sans cesser de se défendre. Une fois à l’abri des attaques ennemies, les combattants purent souffler un peu.

—Ils ne nous suivent pas, constata Odd sa patte pointée sur l’ouverture.

—Jérémie, t’as des infos à nous donner ? Interrogea Aelita.

—Oui, des tas même, répondit le concerné. Tout d’abord, ces monstres sont vraiment fondamentalement différents de tout ce que l’on a rencontré jusqu’à maintenant…

—Nan, sans déconner... Fit Odd d’un ton sarcastique.

—… Au vue des données il semble peu probable que ce soit des créations de XANA, continua le petit génie ignorant le plaisantin par habitude. Ce pourquoi je n’ai pu les détecter avant qu’ils se mettent à bouger.

—Génial, RavenLab à ses propres monstres maintenant, réagit Ulrich du ton blasé qu’il maîtrisait si bien.

—Oui, leur connaissance de l’infosphère est au-delà de toutes nos estimations, mais il n’y a pas que ça. Ils ont aussi bien intégré nos tactiques. Maintenant que j’ai leur signalement numérique, je peux les détecter dans l’ensemble du cinquième territoire et il semble qu’ils aient placé tout leur effectif en un seul endroit : la salle que vous venez de quitter, qui se trouve aussi être le seul accès à la tour du cinquième territoire.

—Ils sont nombreux et bien positionnés, tous les descendre et en ressortir en un seul morceau sera difficile, asserta Odd.

—Pas si je les descends depuis une couverture, lui répondit Yumi en sortant ses éventails. William couvre moi, je peux sentir la présence de ces petits enfoirés derrière les murs.

L’épéiste approuva d’un mouvement de tête avant d’avancer vers la salle bouclier en avant. À peine était-il arrivé à l’orée de celle-ci qu’un tir de barrage frappa sa protection, c’était au tour de Yumi. Lançant ses éventails d’un habile mouvement du poignet la jeune femme se servit de ses multiples pouvoirs psychiques pour guider au mieux ses armes… en vain, les ennemis esquivèrent facilement le danger et c’est avec une mine déçut qu’elle les récupéra.

—Ça sert à rien, constata-t-elle en retournant auprès du groupe. Je ne peux pas prévoir leur mouvement s’ils me voient arriver d’aussi loin.

Jérémie s’apprêtait à lui répondre quand un bruit assourdissant passa à travers le casque de sa tenue de combat, suivi d’un tremblement qui ébranla toute la pièce. À l’extérieur, les débris de l’usine en ruine furent projeter avec force dans le fleuve, une deuxième explosion de pression venait de toucher directement l’installation. La pluie tombant toujours abondamment sur l’île désolée, de la vapeur s’éleva du toit à l’air libre de la salle de contrôle. Joana avait réussi à préserver l’intégrité de la structure en sursolidifiant le plafond et les soutiens de la salle, mais maintenant qu’ils avaient absorbé l’énergie du choc ils étaient extrêmement chauds, probablement chauffés à blanc même au vu du pique de température qu’enregistra la tenue de Jérémie. S’il n’avait pas été protégé par cette dernière, l’adolescent aurait surement cuit sur place, mais il avait d’autres préoccupations pour le moment. Au train ou allait les choses, la chaleur rendrait très vite la fragile interface du supercalculateur inutilisable.
Comprenant la gravité de la situation, l’unité Ares se laissa tomber du haut de la salle pour rejoindre son quartier-maître. Se plaçant juste à côté de son siège elle étendit son bouclier à particules jusqu’à l’englober lui et son matériel. Réagissant aux nouveaux paramètres qu’elle venait d’implémenter, les particules se mirent à absorber l’énergie des molécules d’air, restituant les calories en trop à son système de refroidissement. Finalement la température se stabilisa à 40°C.

—On a eu chaud, soupira Jérémie soulagé.

—C’est le cas de le dire… Réplica Joana.

—Un problème ? S’inquiéta Aelita.

—On vient de se prendre une autre explosion, mais ça va, l’informa Joana d’un ton rassurant. J’ai eu le temps de sursolidifier la structure. Par contre, on cuit comme dans un four ici maintenant, et je doute que la salle puisse supporter un autre coup comme ça. Quoi que vous fassiez, il va falloir vous grouiller.

—Justement, fit William. Je ne sais pas pour vous mais moi des ennemis concentrés sur la défense d’un seul point de passage, j’appelle ça un classique.

—Pareille, approuva Ulrich. Y aller en «DB» ça parait le meilleur choix là.

—J’y travaille déjà depuis plus d’une minute, leur répondit Jérémie d’une voix enjouée. Je voulais juste voir si vous aviez retenue quelque chose de l’entrainement.





_______________________________






Les unités de combat virtuel de RavenLab se tenaient prêtes à défendre leur terrain. L’opération avait été minutieusement calculée grâce aux informations soutirées à l’IA ennemie capturé et aux données récoltées lors du premier affrontement. Leurs adversaires étaient dans une position très désavantageuse et leur matériel de contrôle serait détruit dans quelques dizaines de minutes s’ils ne désactivaient pas la tour. L’organisation avait donc l’avantage, et attendait tranquillement qu’ils fassent le premier pas pour se briser sur leur défense.

—Prèt ? Questionna Jérémie par simple formalité.

—Quand tu veux Einstein, lui répondit Odd.

—Go !

C’est alors qu’un imprévu vient s’ajouter à l’équation pourtant si bien préparé par RavenLab : sous l’impulsion de Jérémie la pièce se reconfigura. Des blocs entiers se mirent à s’élever dans les airs alors que d’autre se rétractaient dans le sol ou les murs, les positions soigneusement choisis par les monstres afin de maximiser leur puissance de feux devinrent vite obsolète. Cependant, ce soudain changement d’environnement n’était pas la seule surprise qu’on leur avait réservée, vrombissant d’un doux bruit tout droit sorti d’une série B de Science-Fiction, un convoi de véhicules volants surgit en trombe dans la salle.

—Drive-By ! Hurla un chat violet sur une planche volante assortie avant d’ouvrir le feu sur les quelques-uns des monstres encore bien positionnés.

Sa diversion ayant étonnamment bien fonctionnée ils ne purent que sentir les éventails de Yumi quand ceux-ci les découpèrent en morceaux. Étant la plus vulnérable sur son overwing, celle-ci était montée avec William qui la protégeait de son bouclier. Mais surtout, ils ne purent remarquer dans leur débandade qu’Aelita profitait de la couverture offerte par les véhicules pour faire du rase-mottes entre les colonnes mouvantes de la salle. Progressant sans trop de difficultés grâce à leur expérience et leur entrainement, Lima-1 eut vite fait d’atteindre la sortie. Dépassé par les évènements, RavenLab tenta désespérément de les arrêter en faisant apparaître trois rampants sur leur chemin. Aelita se mit immédiatement en sécurité derrière les véhicules alors que le premier fut détruit par Odd avant même d’avoir eu le temps de tirer, les deux autres furent fauchés par Ulrich sur son overbike quelques instants plus tard. Rien ne les empêchait d’atteindre à la tour à présent. Ralentissant légèrement afin d’éviter la collision, Aelita pénétra dans la tour ailes déployées tandis que le reste du groupe freinait au-dessus du gouffre.

AELITA

CODE
LYOKO


À l’extérieur, la surpression rendue visible par la vapeur s’échappant du plafond de la salle de contrôle se dissipa. Encore une fois, les lyoko-guerriers étaient victorieux et un retour vers le passé allait être lancé.

À des milliers de kilomètres de là, quelques secondes avant que la blancheur de l’infosphère locale n’englobe la planète, dans des installations dont la localisation était tenue secrète une IA très spéciale eu un moment de satisfaction. C’était encore mieux que ce qu’elle avait espéré.




_______________________________






Bunker fédéral FR001 (Kadic) salle de surveillance principale, jeudi.

Les yeux fermés, Odd était dans une réflexion intense avec ce qui semblait être l’expression et les mimiques les plus clichées qu’il est pu sortir de son répertoire. Les autres l’observaient avec un certain ennui (Ulrich se surprit même à bayer) se demandant quand il allait se décider, mais leur ami ne voulait pas précipiter les choses.
Puis, soudain il eut une révélation.

—Kreep, s’exclama-t-il en pointant énergétiquement son doigt vers l’hologramme du monstre de RavenLab. Avec un K, comme l’anesthésiste psychopathe dans horreurs aux urgences, celui qui est obsédé par les araignées.

—Assez classique, apprécia Ulrich. Mais j’aime bien.

—Je pensais pas qu’on aurait à nommer un nouveau monstre après seulement une semaine, commenta Yumi.

—En effet, lui répondit Jérémie. L’ennemi est bien plus à l’aise sur Lyoko que nous l’avions estimé. Je dirais même qu’ils sont encore plus dangereux que XANA pendant ses meilleurs jours et ça risque fort d’aller croisant.

William haussa les épaules.

—Qu’ils viennent, on les attend de pied ferme.


À suivre dans le chapitre 7 : When Johnny Comes Marching Home.

"Gafflwn Dihenydd, o'r fuddugol yn wiriol sydd. Ni fydd neb yn ein Drechu, Falch ydy ni i drochu, Traed o flaen i'r Annwn, mewn y gwybodaeth fe godwn ni."
_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
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Dernière édition par Robin2553 le Jeu 23 Mar 2017 21:50; édité 3 fois
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Zéphyr MessagePosté le: Mer 22 Oct 2014 18:41   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Et hop, encore un qui traînait sur mon disque dur depuis trois plombes.

Donc, on va commencer directement par le sujet qui fâche : la forme. On va pas se mentir en disant qu'il n'y a aucune faute. Toutes les relever, même avec un œil de Faux-con, demanderait un temps équivalent à la publication d'un chapitre de Code Lyokô Génération Mr. Green. Néanmoins, comme la plupart d'entre elles sont récurrentes, j'en ai fait une liste succincte :

  • De mauvais accords en genre (« Rien d'inhabituelle » ---> « inhabituel » ; « Bien jouée » ---> « joué » ; « les tenus sur Lyoko » ---> « les tenues » ; « infosphère local » ---> « local » ; « un couloir centrale » ---> « central »), mais aussi en nombre (« mais les « données » qui la compose » ---> « composent » ; « les survivants essayèrent tant bien que mal de se remettrent à couvert » ---> « se remettre »), ou un mix de ces deux points (« ces informations auxquelles le supercalculateur a données naissance » ---> « a donné », passé composé).
  • « Bien reçu » ne prend pas de -t à la fin.
  • Des verbes qui devraient normalement être conjugués sont mis à l'infinitif (« en voyant que ses jambes le lâcher » ---> « le lâchaient »)
  • Toujours dans les verbes, on a des confusions assez affreuses entre les sons -er / -é / -ez / -ait, -ais, -ai (« vous y avait déjà répondus » ---> « avez » (au passage c'est « répondu ») ; « Essayaient de dormir entre temps. » ---> « Essayez » ; « Une fausse fenêtre projetée par défaut l’image d’une plaine verte » ---> « projetait »).
  • Par pitié, retire ces -s à tes « vendredi ».
  • « ailleurs » est invariable et prend toujours un -s.
  • « mais ce qui instiguait la curiosité de la classe » : cette partie ne veut rien dire. Je pense à une confusion avec le verbe « intriguer ».
  • « Schaeffer » prend un -c (donc pas de « Shaffer », même si dans les derniers chapitres, la faute à disparu).
  • L'inversion ça / sa, un vrai fléau.
  • On écrit « spatio-temporel(le) » (terminaison du dernier mot selon le genre) et pas « spatiaux-temporel(le) ».
  • Le mot « recrue » est féminin et par conséquent, se termine par un -e.
  • J'ai vu plusieurs fois « infosphére », alors que c'est « infosphère ». Ironiquement, c'est une faute qu'un traitement de texte détecte Mr. Green. Idem pour le mot « samouraï ».

  • Pour finir, on écrit « quant à [quelqu'un ou quelque chose] » et pas « tant qu’à [quelqu'un ou quelque chose] ». On retrouve cette faute assez régulièrement.

Le dernier point est mis à l'écart parce que je le considère comme étant le plus urgent, puisque tu sembles beaucoup aimer ce groupe de mots.

Chapitre 3 a écrit:
Ils ne le savaient pas encore, mais pour les adolescents à son bord, cet instant marquait le début d’une grande aventure. Encore plus grande que celle qu’ils avaient connue jusqu’à maintenant et comme toute aventure, celle-ci viendrait avec son lot de révélations.

Phrase clichée spotted. Toi qui aime tant lesdits clichés Mr. Green.


Maintenant, on passe au contenu de ce qui a été posté jusqu'à présent. Mon dernier commentaire remontant à l'Introduction, j'ai de la matière pour discuter/râler. Le truc, c'est que ce serait un poil long de tout traiter, je vais donc passer vite fait le premier bloc qui s'étend jusqu'au chapitre 4. Pour la bonne raison que je ne ferais que paraphraser le commentaire d'Icer, sur lequel je m'aligne globalement. Aussi, j'aimerais ressortir quelques vieux dossiers dans tes réponses à lui.

D'abord ce débat concernant William, et plus particulièrement, ce que Joana en pense :

Robin2553 a écrit:
L’urgence pour Joana c’était de faire la paix, montrer que les deux parties était dans l'erreur était la plus simple manière d’y parvenir.


J'ai parcouru plusieurs fois le dialogue concernant William au début du chapitre 3, je n'ai vu nulle part de réplique de Joana qui laissait entendre que les Lyokô-guerriers avaient leurs torts dans cette affaire. Or, si comme tu on se base sur ta démarche, qui est d'admettre que William a merdé dans l'épisode 65, alors on est obligés de mettre une part de responsabilité sur les autres. Ont-ils informé William d'un monstre comme la Méduse et ses effets pervers ? Non. Lui ont-ils expliqué comment fonctionnait le 5ème territoire ? Non. L'ont-ils fait virtualiser une première fois afin qu'il puisse appréhender son équipement et les sensations dans la virtualité ? Non plus.
Encore mieux : William ne réagit même pas aux engueulades de Joana (il n'avait pas encore recouvré sa mémoire perdue à ce moment-là), alors qu'il avait largement de quoi argumenter dans la responsabilité partagée.
En somme, Joana n'a absolument pas prouvé que les deux parties étaient dans l'erreur, c'est majoritairement sur William que la faute est tombée dans son sermon, avec de nombreux substantifs propres à ta démarche tel que « crâneur », mais même pas un « boulet » ou un « inconscients » pour les autres Lyokô-guerriers.
Un manque de discernement assez décevant pour un personnage comme Joana. Mais soit, ça reste un détail.

Deuxième point : l'intégration des Lyokô-guerriers au milieu de cette guerre. J'ai lu ta réponse à Icer et assimilé les enjeux dont tu fais part. Ça me paraît plutôt bien ficelé, mais j'ai quand même quelque chose à te reprocher là-dessus.
La rapidité. Pour reprendre ce que disait Ikorih, Joana arrive, dit aux LG en sortant son arme « Y'a un ennemi derrière toi, ça va péter ! » et les embarque la minute d'après dans l'espace, pour résumer grossièrement (heureusement, il y a une bonne longueur de ce côté-là). En gros, tu as commencé pr un présentation de Joana plutôt sympa dans les premiers chapitres, mais l'introduction des LG dans cette histoire était plate. Et puis aussi leur absence de réaction face aux révélations de Joana, particulièrement côté Aelita, qui est susceptible d'avoir une réaction de tristesse/mélancolie en voyant que le sacrifice de son père a été inutile. Mais non rien, ils prennent très bien la nouvelle. Même moi je n'arriverais pas à rester aussi modérer face à un truc pareil. Je m'incline Mr. Green.
De plus, tous les membres du groupe acceptent directement l'offre de Joana de s'embarquer dans un entraînement militaire. On ne voit personne émettre d'objection, pas même Yumi, chieuse en chef, ou même William, qui a quand même paumé un bout de sa vie dans l'affaire. Autant pour le couple Einstein et Odd, leur acceptation immédiate se comprend, autant je m'attendais à plus de retenue de la part des autres. Certes, cela démontre un certain sens des responsabilités de la part de nos héros, mais malheureusement, ils ne sont pas tous matures et le nombrilisme est quelque chose dont tout un chacun est doté, même Aelita, si si.

Troisième et dernier point, un peu moins lié au commentaire d'Icer : la déportation (kassdédi) de la bataille sur Lyokô.
En somme, la Fédération décide de former les LG et ainsi mettre leur expérience à profit. Très bien. Par contre, si Aelita leur est si précieuse que ça, la mettre en première ligne lors du premier affrontement virtuel face aux monstres de Xana ne me semble pas judicieux. Bref, on a donc un entraînement sur le HSF Philip. K. Dick, où on découvre qu'ils sont quasiment seuls. Tu évoquais le fait que la Fédération manquait de personnel, mais je me demande vraiment pourquoi il n'y a que les LG qui soient formés en vue de guerres virtuelles. Si comme tu le dis, leur expérience fait la différence face à d'autres soldats de la Fédération, pourquoi lesdits autres soldats n'ont-ils pas partagés leur entraînement afin que les héros leur transmettent leurs expériences ?
Dans tous les cas, je ne dit pas non à une petite précision quant au « manque de personnel ». Est-ce un manque de soldats ou est-ce plus global ?


Passons à un commentaire plus personnel.

Honnêtement, j'ai arrêté de lire les Index Technologiques à partir du chapitre 2. D'une part parce que je ne les trouve pas extrêmement attrayants (certains demandent quand même de comprendre certains termes, que tout le monde ne comprend pas, moi le premier). De l'autre, parce que je ne vois pas ce qui t'empêche de glisser l'explication sur l'appareil dans ton récit. Et surtout, parce que je trouve assez désagréable, au vu du format du forum, de devoir remonter tout le post pour avoir la définition du terme.
À contrario, je trouve les parties en Darkred plus sympathiques à lire. Les parties I, II et III de celui du chapitre 2 me sont complètement passées au-dessus de la tête, mais la dernière partie était réellement intéressante. Les pistes explorées et les explications sont plutôt cool, le syndrome d'Icarus est probablement celui qui m'a le plus plu.
Dans le même esprit, le chapitre bonus était également très sympathique, en plus de témoigner d'une certaine recherche et observation sur l'équipement de l'usine.

En général, je trouve assez dommageable que la majorité de l'histoire soit dans un esprit de guerre et militaire. En contrepartie, on a un très peu le ressenti des personnages (coucou chapitre 3) et leurs pensées, mis à part lors du caméo avec Yumi et quelques passages avec Odd. Heureusement qu'on a quelques petits morceaux de vie quotidienne, parce qu'à la longue, ça peut devenir lourd.
Pour en revenir sur les personnages donc, Odd mis à part, ils ont globalement adopté le même état d'esprit, on peine un peu à les distinguer les uns des autres, et ils en deviennent beaucoup moins intéressants. Le côté militaire a du bon, mais pas là.

Il ne me semble pas vraiment avoir lu comment Xana avait fait pour survivre. Parce que malgré les usages du mot « ressuscité » par Joana, il a bien survécu au programme multi-agents. À moins que ce ne soit ce passage l'explication, mais comme il reste assez ambigu, je préfère demander :

Citation:
Elle s’est contentée de contourner nos firewalls puis de s’installer dans l’ordinateur avant de le défendre farouchement contre une perturbation infosphérique d’origine et de nature inconnue. Probablement lié à celle détectée sur la région parisienne.


Le bloc après le chapitre 4 marque ainsi le début de l'affrontement à proprement parler. J'ai bien aimé le principe de l'attaque du Kataklysme, en prenant en compte la donnée « objectivité : zéro ». Par contre, ce serait pas plus simple pour le camp ennemi de détruire le supercalculateur ? Un combat terrestre n'étant pas envisageable si je t'ai bien suivi, ce serait pour eux un bon moyen de gagner du temps.
Le combat virtuel de cette partie n'était pas palpitant à proprement parler, mais nous sommes encore dans les balbutiements de ce côté-là je pense.
Très joli recyclage de Samantha. Juste, ne la fait pas revenir à Kadic sous un prétexte fallacieux, sinon on sera obligés de te remettre la Carpette Mr. Green.
Quant à cette histoire de troisième faction dans la partie (les chevaliers noirs si j'ai bien suivi), ça peut être cool avec les explications qui vont avec. Enfin, vu le néant qu'on a sur eux, on peut rien en dire. Du moment qu'on en a pas une quatrième qui débarque de manière tellement imprévue que ça en est dommageable (n'est-ce pas Ikorih Razz ?)

On finit ce tour d'horizon avec une dernière chose : les modifications sur les tenues des Lyokô-guerriers. Tu te souviens bien entendu de mon troll à ce sujet. Un troll se devant d'être court afin de faire effet, je n'ai pas pu m'étendre plus, mais sache que je n'ai pas choisi se point par hasard. J'ai bel et bien une base de critique dessus. Je me permets de citer ta réponse :

Robin2553 a écrit:
c’est donc tellement vous demandez que de comprendre sans que j’aie besoin de vous guider qu’un changement aussi radical que celui que j’ai opéré dans le chapitre 4 ne serait pas sans conséquence sur leurs psychés et donc leurs avatars ? Leurs armes sont générées par leurs esprits, ça on le sait (contrairement à la véritable nature des spectres…). Changer ces esprits en les bombardant de nouvelles connaissances pratiques sur d’autres armes que les leurs, et leur avatar généreront de nouvelles armes et capacités accordement à leurs nouvelles expériences et états d’esprit. C’est aussi simple que ça.


D'une part, tu te doutes bien que je me doutais (j'emmerde les répétitions o/) que ce changement était lié à leur changement d'état d'esprit, mais comme dit à l'instant, un troll et court, et ne demande pas d'explication.
D'autre part, ce n'est pas tant les modifications qui m'ont fait tiquer, mais la manière avec laquelle tu amènes ça. Comme si c'était tout à fait normal qu'en se virtualisation un LG se trouve paré de nouveau équipement sans intervention de Jérémie. Si un simple changement dans la psyché d'un personnage suffisait à modifier son avatar lors d'un simple virtualisation, alors pourquoi Jérémie se serait emmerdé à leur programmer de nouveaux équipement dans la saison 4, si leurs tenues étaient évolutives ? Je vais prendre un exemple. #12 Attaque en piqué : Ulrich subit une honte qui le touche assez profondément. On peut dire que ça l'affaiblit par extension. Si on suit ce qui est montré ici, son avatar aurait dû en être modifié, or ce n'est pas le cas (il utilise même tout son éventail de pouvoirs). Autre exemple plus parlant : #42 Désordre. Odd et Yumi ne sont pas dans un corps leur appartenant, leur psyché n'est donc plus la même. Or, ils sont bel et bien virtualisés dans la tenue de l'avatar propre au corps occupé.
De cela, on peut déduire une chose : une fois enregistré dans la mémoire du supercalculateur, un avatar reste inchangé et que si modification il doit y avoir, il faudra s'en charger manuellement, à l'instar de Jérémie pour la saison 4.
(Pour aller plus loin, si la tenue dépendant en tous temps de la psyché, alors ça aurait pu être problématique pour les nouvelles tenues de la saison 4. On peut donc penser qu'elles sont « fixées ».)

Donc pour en revenir à ton cas,non, je ne trouve pas cela logique que les héros se voient attribuer de nouveaux équipements en se virtualisant simplement. Encore mieux, Jérémie anticipe carrément ce changement :

Citation:
-Il vous faudra certainement un peu de temps avant de vous habituer à vos nouvelles capacités 


Fucking genius, I know.

Selon moi donc, une petite justification sur ces changements sur les avatars d'un point de vue technique et non psychique aurait été bienvenue. On aurait pu miser sur un travail de Jérémie, mais puisqu'il parle d'intuition, ce n'est pas de lui. Ou alors, en faisant préciser par Jérémie qu'il avait réinitialisé le processus de virtualisation et que leur subconscient allait se faire scanner « une première fois » à nouveau.

Un de tes points faibles, à mon humble avis, c'est que tu considères trop de concepts de la série, si ce n'est pas tous, comme étant incohérents. Or, quand on écrit une fanfiction, il y a des choses que l'on se doit de garder comme étant « communément admis », parce que si on trouve tout complètement incohérent et/ou débile, autant ne pas se faire chier à écrire une fanfiction et créer son propre univers fictif parfaitement cohérent, non ?
Pour moi, ce que je nommerais « la fixation de l'avatar » fait partie de ces points ancrés dans Code Lyokô.

Je termine sur une note positive concernant les nouveaux avatars. Creuser la télékinésie et autres pouvoirs psychiques de Yumi est une bonne idée selon moi. Le pouvoir en lui-même n'aurait rien à envier à un Supersprint/Supersmoke s'il n'était pas aussi lent et épuisant. Je ne serais peut-être pas allé jusqu'à l'extra-lucidité, même légère. Peut-être un peu trop, même si Yumi reste une merde défensivement par contre-coup. Dans la même idée, peut-être William et elle découvrent leurs nouveaux pouvoirs un poil trop facilement. Enfin, peut-être ces avatars déjà bien lotis cachent d'autres surprises.
Le modelage des champs de force d'Aelita est déjà vu mais ça reste assez rare encore, même si j'ai du mal à voir Aelita user d'armes blanches, même énergétiques. Et puis, c'est pas gênant pour voler une épée et un bouclier (pas de « boulier » cette fois o/) ? Dommage pour le « Smoke » de William, c'est un peu réchauffé pour moi. Rien à dire pour Odd. Un arc d'un mètre cinquante dans son dos ne va pas gêner Ulrich pour courir (en Supersprint notamment) ?

Je m'arrête là. Comme tu peux le constater, je ne suis pas entièrement convaincu par certains points, mais la ligne scénaristique et le traitement de la série restent intéressants et originaux.

Bon courage pour la suite.
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Robin2553 MessagePosté le: Dim 26 Oct 2014 01:41   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 27 Aoû 2008
Messages: 135
Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Par l’appendice nouillesque du montre de spaghetti volant, un commentaire de Zéphyr !

Moi qui me demandais à quel modo j’allais encore demander de me débloquer, c’est une très agréable surprise que tu me fais. Very Happy

Je profite bien évidemment de ce post pour te répondre, c’est là moindre des choses :

Spoiler



Bien, maintenant le nouveaux chapitre :

Bienvenue aux lecteurs donc. ^^
Alors celui là aura été plus long que prévu à cause des recherches qu'ils a nécessité. Faire quelque chose de réaliste à peu s'en faut tout en créant des scènes intéressantes est bien plus cotons que ce que j'avais pensé au début.

Aussi la vérification orthographique à été drastiquement augmenté, ce qui a ralentis la publication du chapitre. J'espère que cela en vaudra la peine, sinon, c'est que je suis vraiment un naufragé de l'orthographe Razz .

Sur ce :

Index et notes :

¹
Spoiler

²
Spoiler


³
Spoiler


Spoiler


Information war :

[Chapitre 7-1] When Johnny Comes Marching Home:

When Johnny Comes Marching Home


When Johnny comes marching home again
Hurrah! Hurrah!
We'll give him a hearty welcome then
Hurrah! Hurrah!
The men will cheer and the boys will shout
The ladies they will all turn out
And we'll all feel gay
When Johnny comes marching home.

[…]
Get ready for the Jubilee,
Hurrah! Hurrah!
We'll give the hero three times three,
Hurrah! Hurrah!
The laurel wreath is ready now
To place upon his loyal brow
And we'll all feel gay
When Johnny comes marching home.


Chanson populaire de la guerre de Sécession.


Orbite de Titan (système Saturnien), 2285.

Dans un silence absolu, une puissante explosion nucléaire déchira les cieux de Titan. L’opacité de l’atmosphère ne permettait pas de distinguer la boule de feu à proprement parler. Néanmoins, le gigantesque flash lumineux qui perça la couche de gaz jaune orangé ne laissait que peu de doute sur l’intensité de l’événement. Depuis leur orbite haute, les vaisseaux de la troisième flotte Fédérale confirmèrent la création d’une EMP par les radiations dégagées par la bombe. Tous capteurs ou systèmes de visée au sol étaient indubitablement temporairement aveuglés, le largage pouvait commencer.

« Here we go again… » Pensa un jeune Caporal du 7éme Bataillon du génie avant que sa capsule de drop ne soit violemment éjectée d’un transporteur de troupes.

Le véhicule commença sa descente en passant devant les vaisseaux de soutiens situés sur une orbite un peu plus basse, laissant au marine tout le loisir d’admirer le feu d’artifice offert par les mastodontes et leurs tubes de lancement. Bientôt, les soldats et leurs équipements furent escortés par des milliers de missiles HAVOC¹, fendant les cieux à la même vitesse qu’eux.
Le Caporal n’en était pas à son premier largage, néanmoins Titan malgré sa faible taille était réputée pour avoir une atmosphère particulièrement épaisse, et dire que « cela secouait » aurait été un doux euphémisme. Cependant, comme tout bon marine, il avait été entrainé pour ça. Serrant les dents et pliant les jambes, il se mit à chantonner un petit air tout en gardant les yeux rivés sur les indicateurs de sa capsule. Sans surprise, il y eut un pique de température et de radiations à l’endroit où la bombe avait fait place net dans les nuages de méthane. C’est alors qu’il distingua son objectif : une tâche interminable de pure obscurité, prêt à l’avaler comme un trou noir. Mais l’ennemi aussi les avait en vue. Un obus hypersonique surgit de la masse sombre et perça l’atmosphère pour percuter l’un des HAVOC qui chutaient près du Caporal, le transformant en une masse de métal fondu qui se mit à tournoyer vers le haut alors qu’elle perdait son aérodynamisme.

« Wow ! Il est pas passé loin celui-là. »

Réagissant immédiatement, une poignée d’autres missiles accélérèrent à vitesse hypersonique vers le point de départ estimé du projectile anti-aérien. Ils rentrèrent ainsi dans le bouclier électromagnétique ennemi cinq bonnes secondes avant le Caporal.
Une ombre passa devant les yeux de ce dernier quand sa capsule y pénétra à son tour. Comme à leur habitude, le parachute et les rétrofusées d’approche finale s’activèrent à la dernière seconde possible, lui retournant l’estomac avant un atterrissage aussi délicat qu’un coup de pied au cul. Quelques instants plus tard, le Caporal posait le pied sur le sol cryogénisé de Titan, la chaleur de ses bottes faisant fondre le méthane qui recouvrait la surface de la lune. L’obscurité régnait en maître sur cet astre ou la lumière du soleil avait peine à passer, aussi sa visière multi-spectres bascula immédiatement sur des infrarouges augmentés. Des capsules continuaient à tomber du ciel, déversant toujours plus de troupes et de matériels tandis que les HAVOC fonçaient avidement vers la surface, écrasant toutes les défenses ennemies qu’ils avaient pu localiser. On aurait dit que la glaciale Titan s’embrassait et le bruit sourd des explosions parvint rapidement aux oreilles des soldats par le biais de leurs capteurs acoustiques, venant ajouter au chahut des COM saturées d’officiers ordonnant le regroupement et fixant des points de rendez-vous.

La bataille de Xanadu avait commencé.




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Sous la Seine, mercredi (deuxième semaine).


La voix monotone de Dan résonna à travers la salle de contrôle des opérations. Comme un seul homme, Joana et son escouade levèrent la tête pour écouter ce qu’il avait à dire.

« « Conditions environnementales significativement en dessous des seuils d’erreurs, tous les systèmes sont opérationnels et fonctionnent normalement. Prise de contrôle du supercalculateur effective, prêt à déclencher retour vers le passé d’urgence et drones d’intervention en position. Tout est paré, c’est quand vous voulez Lieutenant. » »

—Ordre confirmé, vous êtes go, lui répondit l’officier sur la COM.

« « Roger, Début des opérations » »

Sans qu’à la surface l’on ne puisse se douter de quoi que ce soit, une entreprise d’envergure entra alors dans sa phase finale. Juste en dessous de l’usine, dans les eaux habituellement calmes de la Seine de multiples explosions vinrent déchirer le béton et l’acier de la partie immergée du bâtiment, créant des coupes nettes en des points stratégiques de celle-ci. Au même moment le lit du fleuve subit le même sort, et une ciselure parfaitement rectangulaire ne tarda pas à entourer la cage du supercalculateur quantique. C’est alors que l’installation tout entière se mit à couler lentement, guidée par des dizaines de drones sous-marins s’assurant qu’elle suive une ligne droite parfaite. La structure de métal disparut finalement complètement dans le sous- terrain de la Seine, engloutie par le creux creusé par les machines fédérales. Un plafond constitué d’une épaisse plaque de blindage surgit alors de la roche pour sceller l’ouverture. Par mesure de précaution, les drones sous-marin se mirent à recouvrir le nouveau fond métallique du fleuve avec de la vase et des débris afin de le camoufler. L’opération avait duré 30min.

« « Ok, la forme que nous avons découpée pour le fond semble s’être correctement ancrée avec le creux que nous avons creusé dans la roche au-dessous de l’installation. Les capteurs indiquent notamment que les barres de soutien se sont bien enfoncées où elles le devaient et se sont soudées normalement, même chose avec la première couche de blindage. Plus qu’à construire des accès faciles et à rajouter cinq ou six couches de protection et l’on pourra s’y sentir comme chez nous. » »

Le supercalculateur faisait maintenant officiellement partie du bunker fédéral FR-001. Tout ennemi qui voudrait le détruire devrait donc traverser toutes ses protections et survivre à son système de défense. Néanmoins, cette perspective plus que rassurante ne suffit pas à endiguer la nostalgie qui émana de Lima-1. Jamais autant ne s’étaient-ils sentis dans une nouvelle ère…




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Région est de Xanadu (Titan), 2285.


Pour la 26éme fois depuis qu’il avait été déployé, le Caporal jura contre le bouclier électromagnétique ennemi. Normalement, contacter un autre bataillon derrière l’horizon était une simple formalité avec la technologie. Laissez juste les ondes radios rebondirent sur l’ionosphère et vous vous retrouviez avec une portée de transmission planétaire en un claquement de doigt. Mais pas là non, pas avec ce putain de bouclier qui bloquait les transmissions avant même qu’elles dépassent la troposphère. Si bien qu’il se retrouvait comme un con à aller voir ce que foutait le 54éme d’infanterie pendant que ses potes du 7éme du génie se casaient le cul à retenir les blindés ennemis sur le front avec le reste du corps expéditionnaire. Heureusement pour lui, bien qu’imposante, Titan était très peu dense ce qui lui donnait une gravité encore plus faible que celle de la lune. Le Caporal progressait donc assez rapidement et sans trop d’efforts, bondissant de relief en relief. C’était l’une des régions les plus vieilles de la lune et cela se voyait, partout la surface chaotique était jonchée de gigantesques roches de glaces et de cratères d’impacts qui avaient du mal à disparaître, trahissant l’histoire géologique riche de Titan. Le marine avait cependant du mal à apprécier le paysage, surtout avec l’image reconstruite dégueulasse que lui proposait son viseur multi-spectres au milieu de toute cette obscurité cryogénique. Mais alors que le Caporal s’approchait des positions alliées, une forme tout sauf naturelle apparut dans son champ de vision. Il identifia rapidement la silhouette rassurante d’une Laura². Fermement ancrée sur le sol grâce à ses huit pattes articulées, l’imposante batterie antibalistique mobile scrutait les cieux à la recherche d’éventuel projectile ou aéronef ennemi. Content d’avoir la preuve que le 54éme d’infanterie était toujours de la partie, il s’empressa d’accepter la COM initiée par l’IA quand celle-ci l’aperçut.

—Salut ma belle, lui fit-il sur le ton de la conversation. Je viens juste voir comment tes potes s’en sortent avec le brouilleur.

Lui signifiant qu’elle était contente de voir un allié, l’IA lui indiqua la position du Lieutenant-colonel en charge du bataillon.

—Merci ma jolie, la remercia-t-il en tapotant l’une de ses pattes en signe de reconnaissance.

Juste pour être sûr, le Caporal vérifia rapidement les très basses fréquences sur sa radio. Un torrent de parasites d’une intensité exceptionnelle lui confirma qu’il était bien au bon endroit. Le truc, c’était que les boucliers électromagnétiques n’étaient pas aussi parfaits qu’ils y paraissaient. Sûr, ils pouvaient bloquer la plupart des fréquences du spectre lumineux, mais dès qu’ils avaient affaire à une longueur d’onde supérieur à leur épaisseur les photons faisaient du saute-mouton quantique et passaient à travers par effet tunnel. Pas vraiment l’idéal quand on veut à tout prix empêcher des marines fédéraux de donner les positions de vos défenses à une flotte en orbite qui rêverait de vous en mettre plein la gueule. Aussi l’Union avait-elle-eu la présence d’esprit de brouiller les très basses fréquences à l’aide d’un puissant émetteur radio. Inutile de dire que les marines appréciaient moyennement, et si la position de l’émetteur était impossible à traquer depuis l’espace à cause de la puissante réfraction provoquée par le bouclier électromagnétique, au sol le signal du petit salaud était facile à remonter. Aussi le 54éme d’infanterie avait été chargé de détruire le bousin, tandis que le reste des troupes se tapait les renforts ennemis pour leur faire gagner du temps. Mais voilà, la rupture salvatrice du brouillage se faisait attendre et le Caporal allait bientôt découvrir pourquoi.
Progressant vers les coordonnées indiquées par la Laura, celui-ci finit par voir les gars du 54éme. Dispersés en arc de cercles devant ce qui semblait être un cratère d’impact d’une taille respectable de plusieurs centaines de mètres, la plupart d’entre eux étaient à plat ventre afin d’éviter que leur tête dépasse de la couverture offerte par les bords de la dépression. Le Caporal en conclut que l’ennemi s’était très probablement retranché au fond du cratère. Un peu en retrait du reste du bataillon, se tenaient un certain nombre de blindés (principalement des chars d’assauts quadripodes) ainsi qu’une infirmerie de campagne improvisée. Un rapide coup d’œil à cette dernière lui indiqua qu’ils venaient de sortir d’une terrible bataille, le nombre de capsules de survie³ parlait de lui-même. Le Lieutenant-colonel quant à lui se tenait derrière un imposant rocher de glace, discutant de la stratégie à adopter avec plusieurs de ses capitaines. Ils interrompirent leur discussion pour accueillir le nouveau venu.

—Caporal, c’est gentil de la part du 7éme du génie de nous rendre visite, commença l’officier supérieur. Comment ça se passe sur le front ?

Ils étaient en pleine zone de combat, aussi ne prit-il pas la peine de saluer le haut gradé (c’était la meilleure façon d’en faire une cible pour un sniper). Ce qui ne l’empêcha cependant pas de se raidir et de le regarder droit dans sa visière pour lui répondre.

—Monsieur, nous tenons le coup mais nous mangeons sévère. On apprécierait vraiment de pouvoir contacter le soutien orbital et évacuer nos blessés.

—J’en ai conscience soldat, mais je crains que vos potes devront encore attendre un peu. Nos chers amis dans le cratère ont des batteries antibalistiques. Ils ont intercepté tous les charges plasma qu’on leur a envoyées et leur bouclier à particules est trop costaud pour nos railguns. On a bien essayé de s’approcher pour les fumer à bout portant mais on a perdu la moitié d’une compagnie et une bonne partie de nos véhicules de soutien pendant l’assaut. Maintenant, on a tout juste assez de charges pour une seule nouvelle tentative. Mais si vous avez des suggestions Caporal, je suis tout ouïe, on aurait bien besoin de l’expertise du génie sur ce coup.

Le marine réfléchit, les assauts frontales n’étaient pas vraiment la spécialité de son bataillon mais il était clair que ce n’était pas la solution idéale ici. Le Lieutenant-colonel le savait et espérait donc qu’il puisse lui offrir une solution plus technique. Cependant, il voyait difficilement comment affecter une installation qu’il ne pouvait approcher. À moins que…

—Monsieur, il vous reste des SNG ?





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Autoroute A1 près de Compiègne, samedi dans la soirée (deuxième semaine).


Une voiture tout ce qu’il y avait de plus banale, sur un trajet tout ce qu’il y avait de plus normal. C’est ce que l’on aurait pu se dire en voyant le véhicule progresser en direction de Paris. À l’intérieur de celui-ci cinq personnes, deux femmes et trois hommes tout ce qu’il y avait de plus normaux en vêtements décontractés, jusque-là encore rien d’inhabituel. Cependant, toute personne qui aurait pu rester assez longtemps pour s’imprégner de l’atmosphère régnant dans l’engin aurait tout de suite flairée que quelque chose n’allait pas. Ils ne parlaient pas, jamais et leurs visages étaient tous figés dans une expression dure et froide, se contentant de regarder droit devant eux. L’on aurait pu alors se demander, où diable ces gens pouvaient-ils bien se rendre pour tirer une tronche pareille ? La réponse était simple : chez l’ennemi.




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Région est de Xanadu (Titan), 2285.


« Caporal, soit c’est l’idée la plus stupide que je n’ai jamais entendue, soit c’est la meilleure. Mais le pire, c’est que je pense sincèrement qu’elle pourrait marcher. »
C’est ce que le Lieutenant-colonel lui avait répondu en entendant sa suggestion, et honnêtement il était plutôt d’accord avec lui. Cette idée était folle, elle provenait d’une stratégie qu’il avait improvisée une fois pour se tirer d’un guet-apens. Néanmoins, au vu de la situation, il n’avait pas vraiment le choix. Cette lune commençait à devenir un véritable merdier et il y avait plusieurs gars auxquels il tenait qui attendaient leur évacuation à l’intérieur d’une capsule de survie.

—Ok, je crois que j’en ai assez, déclara-t-il avant de rompre le lien vidéo avec l’éclaireuse qui avait espionnée le cratère pour lui.

Rampant en arrière pour arriver à son niveau, elle lui saisit l’épaule quand elle arriva à sa hauteur.

—Bonne chance.

Le Caporal la remercia en hochant la tête, il allait en avoir besoin. Une dizaine de secondes plus tard, son logiciel de simulation de terrain lui donna une représentation 3D de la partie du cratère qui l’intéressait. D’habitude, les soldats du génie utilisaient ce software de leur package pour faciliter la préparation d’une zone pour des troupes alliées ou ennemies. Mais il avait une autre utilité pour lui aujourd’hui. Pointant son lance-grenade tactique par-delà la frontière du cratère, il calcula rapidement une trajectoire avant de tirer la première SNG, la petite fusée s’éleva rapidement à une dizaine de mètres d’altitude tout en éclairant l’ensemble du cratère d’une lumière aveuglante. C’était le moment, le Caporal se releva et se mit à courir comme un dératé vers le sommet de la formation. Arrivé dans le creux, il se laissa glisser sur la pente abrupte pendant quelques mètres avant d’esquiver un rocher en sautant par-dessus en faible gravité. Deuxième SNG, l’ennemi n’avait toujours pas compris. Se guidant uniquement grâce aux données de son logiciel de simulation, il progressa encore de plusieurs dizaines de mètres avant de tirer une troisième SNG. L’ennemi avait compris, des balles vinrent alourdir l’atmosphère, on tentait de lui tirer dessus depuis les fortifications de l’émetteur. Quatrième SNG, l’Union avait sorti les lance-roquettes, son armure lui signala qu’il avait été touché par des débris, rien de conséquent. Cinquième SNG, il faillit trébucher sur une roche qui ne figurait pas sur sa représentation, certainement éjectée là par une explosion. Sixième SNG, il y était presque, le rocher de glace juste devant lui devrait lui offrir une couverture idéale pour… le rocher explosa, et quelque chose frappa violemment sa visière. Projeté par la violence de l’explosion dans un vol accru par la faible gravité, le dos du Caporal entra violemment en contact avec un autre rocher. Son armure avait assez bien encaissé le choc, mais l’on ne pouvait pas en dire autant de sa visière. Une alarme se déclencha, suivie d’un message d’avertissement, l’éclat ne l’avait pas raté, il y avait une brèche dans son casque. Appliquant les protocoles d’urgence, la tenue créa immédiatement une surpression afin d’éviter que l’atmosphère glaciale de Titan ne pénètre dans le casque. Le brouillard électromagnétique de la SNG se dissipa, lui révélant des masses floues et incompréhensibles.

« C’est la chaleur de l’air qui sort de ma visière. Elle interfère avec les capteurs infrarouges de mon viseur. »

Plus surprenant, l’ennemi ne semblait pas disposé à achever la cible pourtant facile qu’il était.

« Faut les comprendre, je dois avoir fier allure avec mon trou dans le casque et ma fuite d’air. Ils me croient probablement mort… »

Inquiet pour son sort depuis qu’il avait vu sa dernière SNG se dissiper, la voix du Lieutenant-colonel envahit la COM.

—Aucun signe du Caporal ?

—Négatif chef, lui répondit un éclaireur. Je crois qu’on l’a perdu.

—Pas encore, les corrigea le concerné d’une voix rauque.

D’une commande rapide, il rétablit une pression atmosphérique normale dans son casque, inversant ainsi l’écoulement des fluides. Le marine grimaça quand le fin flux de gaz à -180°C vint marquer son visage d’une profonde brulure cryogénique. Débarrassé de l’air chaud qui le gênait, son viseur multi-spectres lui offrit une vue cristalline de la batterie antibalistique de l’Union.

« Beaucoup mieux. »

Il leva son lance-grenade, l’ennemi ne vit rien venir. L’instant d’après, une SNG détona juste devant leur précieux système de défense. La batterie était aveugle et tout un pan de l’émetteur était maintenant vulnérable.

—Bon sang chef ! Il a réussi !

—Feu à volonté marines ! Ne laissez pas passer cette occasion.

Aveuglé par son propre coup d’éclat, le Caporal ne put profiter du feu d’artifice. Mais tout en rétablissant une surpression dans sa tenue, il put entendre distinctement le grésillement du plasma rencontrant un bouclier à particules. Puis, la plainte stridente des obus hypersoniques déchirant le métal lui confirma que le brouilleur et ses défenses avaient été annihilés. Ils avaient gagné.
Il avait fait 40 mètres vers les lignes alliées, la main sur sa visière, chancelant légèrement quand les toubibs le récupèrent et le placèrent d’urgence dans une capsule de survie. Il fut évacué par un Owl dans la demi-heure avec le reste des blessés.

De retour sur pied, le Caporal fut promu Sergent et décoré de la Blue Star par le président de la Fédération en personne pour acte de bravoure après la guerre. Ses exploits et son expérience en tant que marine ne manqua pas d’attirer l’attention du Federal Intelligence Service.




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Paris, nuit du samedi à dimanche (deuxième semaine).


Comme prévu à 03:31 et 22 secondes, plusieurs groupes cybernétiques de RavenLab commencèrent leurs attaques sur des systèmes de surveillance à la frontière sud du réseau de défense Vauban. Respectant le protocole standard en cas d’attaque, la Fédération redirigea la plupart de ses ressources à la traque et à l’élimination des intrus, unité Arès y comprise. Le Lieutenant décolla donc à bord d’un dragonfly pour se rendre sur les zones d’affrontement, laissant derrière elle un Kadic sous protection minimum. Au même moment, un peu plus au nord de Boulogne-Billancourt cinq personnes, trois hommes et deux femmes tout ce qu’il y avait de plus normaux (d’un point de vu biologique tout du moins) sortirent en même temps de leur voiture. Enfilant d’amples manteaux noirs spécialement conçus pour les dissimuler aux yeux des systèmes de détection automatiques, ceux-ci s’empressèrent de récupérer leurs armes et leur matériel dans un compartiment métallique dissimulé à l’arrière du véhicule. Enfin parés, ils se dirigèrent au pas de course vers le collège/lycée Kadic. Le muret protégeant l’arrière du complexe était relativement bas, aussi n’eurent-ils aucun mal à l’escalader. Une fois de l’autre de côté, ils ne parcoururent que quelques mètres pour arriver devant une entrée de service laissée négligemment ouverte, le commando étaient à l’intérieur. Arrivé aux dortoirs le groupe se sépara, l’officier en charge s’occuperait de la petite Schaeffer au deuxième étage tandis que le reste réglerait leurs comptes aux ennemis résidents au premier. Le gradé s’arrêta quelques secondes devant la porte de sa cible, il devrait agir rapidement et de manière décisive s’il voulait empêcher sa victime d’appeler des renforts par COM. D’un geste ferme et assuré, il entra donc dans la chambre de la jeune fille et porta immédiatement son attention sur le lit… il était vide.
A plusieurs kilomètres de là dans la campagne avoisinante, Joana Kalenson s’autorisa un sourire.

« Quand vont-ils apprendre ? Une unité Arès couvre toujours ses arrières… »




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Extrême nord-est du Québec (près de la frontière avec Terre-Neuve-et-Labrador), 1989.


L’ex sergent des marines s’arrêta un instant pour profiter de la vue.

« La dame bleue a décidément des paysages magnifiques. » Pensa-t-il en posant ses yeux sur l’environnement terrestre.

Il se tenait dans une forêt de grands conifères typique de ces régions du cercle polaire. Les arbres étaient hauts, mais relativement espacés, si bien que la lumière du soleil filtrait facilement de la canopée pour se refléter sur la neige immaculée du sous-bois donnant un éclairage très pur. S’il levait les yeux, il pouvait distinguer à travers les branches des arbres de gigantesques sommets neigeux le dominant de toute leur beauté blanchâtre. Non, vraiment, l’endroit était beau, beau mais très froid. Mais bon, après le froid qu’il avait connu dans l’océan bordant New-Atlantis⁴ et sur Titan c’était pas une ou deux pauvres dizaines de degrés en dessous du zéro qui allaient l’impressionner. Titan… rien que le fait d’y penser lui fit machinalement porter sa main au visage. C’est qu’il avait reçu une belle cicatrice ce jour-là…
Après deux bonnes minutes partagées entre ses souvenirs de guerre et la beauté des paysages de la Terre. L’agent du FIS décida finalement de reprendre la marche. Les raquettes à neige faisaient primitives attachées à sa tenue de camouflage intelligente, mais il devait reconnaître qu’elles étaient incroyablement pratiques. Comme quoi, les solutions les plus simples sont parfois les meilleures. Deux kilomètres plus tard, il atteignait enfin la lisière de la forêt. Le paysage était toujours aussi majestueux, peut-être même encore plus, mais aux impressionnantes constructions géologiques de la Terre s’ajoutait maintenant une plus modeste construction humaine. Un chalet en bois au beau milieu d’une nature autrement vierge. L’ex marine se mit à plein ventre, tirant profit au maximum des capacités de camouflage de sa tenue pour se dissimuler dans la blancheur de la neige, il sortit ses jumelles et se trouva une position confortable pour attendre. Une heure s’écoula et rien ne se produisit, pas le moindre mouvement, pas le moindre bruit, pas même un signe d’activité, rien. Il laissa s’écouler une autre heure avant de se décider à bouger avec prudence. La main sur son arme et prêt à plonger dans la neige à tout moment l’agent s’avança donc vers le chalet. Là encore, rien ne bougea. Finalement, ce fut l’escalier censé le conduire à l’entrée de la bâtisse qui lui confirma ce qu’il avait soupçonné pendant tout ce temps : l’habitation était abandonnée. Les premières marches étaient en effet enfouies sous une épaisse couche de neige immaculée. Personne n’avait marché dessus depuis un certain temps maintenant…
Plus rassuré mais toujours aussi prudent il grimpa la rampe et atteignit la fenêtre coulissante qui servait d’entrée. Toujours rien à signaler, l’intérieur paraissait tout ce qu’il y a de plus normal, plutôt sympa même avec ses fauteuils en cuir et ses meubles de bois typiques d’une habitation du 21éme siècle. Il pouvait même distinguer un piano en faux ébène dans un coin. Cependant, les apparences pouvaient être trompeuses, aussi prit-il soin de sortir son scanner portatif avant d’ouvrir la fenêtre avec précaution. Sans surprise, son engin capta de la poussière en grande quantité, mais aucune trace d’explosif ni d’électronique perfectionnée ni rien qui pourrait ressembler de près ou de loin à un piège ou une trace d’occupation. L’endroit était effectivement abandonné, il était arrivé trop tard. Déçu mais pas découragé pour autant, l’agent entreprit de fouiller le chalet. C’est alors qu’il tomba sur son premier indice. Une simple photo de famille tout ce qu’il y avait de plus banale à une exception près : la mère et la fille avaient les cheveux roses.




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Paris, nuit du samedi à dimanche (deuxième semaine).

À sa base, la guerre de l’information consiste à récolter des informations sur l’ennemi à des fins stratégiques. Cependant, ce n’est pas sa seule facette. On l’oublie quelquefois mais l’art de la désinformation fait aussi partie de ce type particulier de guerre. Se créer des points faibles factices, attirer l’ennemi là où il n’aurait jamais voulu être avec de faux renseignements, tout ça c’est aussi de la guerre de l’information.
Et c’était précisément ce que la Fédération venait d’accomplir : une « fuite » d’information parfaitement calculée visant à créer artificiellement des « points faibles » dans le réseau Vauban afin d’attirer l’ennemi dans leurs filets. Pas n’importe quel type d’ennemi toutefois, le FIS n’avait que faire de ces armées de cyborg dont la mémoire pouvait être effacée d’une simple pression sur un bouton. Non, ce qu’ils voulaient c’était des humains naturels, de pauvre bougre dont le cerveau mammalien ne comprenait pas d’option formater. Aussi avaient-ils fait croire à RavenLab que le système de surveillance n’était pas calibré pour repérer les individus normaux, la Fédération manquant encore d’expérience dans cet univers et surestimant sa technologie. Et l’Union avait mordu à l’hameçon.

« C’est là que ça va devenir intéressant. » Pensa Jérémie quand le commando sauta par-dessus le muret.

Lui et le reste Lima-1 ne participaient évidemment pas à la capture, ce n’étaient pas leur rôle et ils étaient trop précieux pour ça. Aussi avaient-ils été consignés à l’abri dans le bunker pour la nuit (Yumi comprise) et invités à se faire un chocolat chaud en attendant, sauf qu’ils ne l’entendaient pas de cette oreille. Toutes les précautions avaient été prises afin de protéger les autres résidents (boucliers à particules upgradés avec l’insonorisation notamment), mais c’était un fait, l’ennemi était ici, à Kadic, chez eux et il n’était pas question qu’ils se détendent tandis que des hostiles étaient si proche. Lima-1 s’était donc au complet équipée pour le combat réel, et observait toute l’opération à travers les moniteurs de la salle de surveillance, prête à intervenir. Le quartier-maître Belpois se retourna pour jeter un coup d’œil à ses frères et sœurs d’armes. Ils étaient à peine reconnaissables dans leurs tenues de combat noires et casques à visière polarisée. Ce qui avec les armes qu’ils tenaient fermement en main, leur donnaient un air beaucoup plus imposant qu’ils ne l’étaient réellement.

—Jérémie ? Questionna Aelita en sentant le regard du génie se poser sur elle.

—C’est rien, lui répondit-il. Mais je me demande quand même comment le Lieutenant va s’y prendre sur ce coup.

—Pareil, fit Ulrich. C’est quand même étrange…

L’escouade approuva en silence, l’unité Arès avait toujours été très claire dans ses briefings de mission. Qu’elle refuse catégoriquement de leur révéler comment elle comptait neutraliser le commando de RavenLab alors qu’elle serait en toute logique toujours sur le front sud était troublant.

« Ce sera la surprise ! » Leur avait-elle dit.

Piqués par la curiosité, ce fut donc avec intérêt que les lyoko-guerriers observèrent les ennemis pénétrer de plus en plus profondément dans le bâtiment jusqu’à arriver dans les dortoirs. Quatre d’entre eux s’enfoncèrent dans le premier étage tandis qu’un autre grimpait au deuxième.

« Un par personne, une logique implacable… »

Ils rentraient dans les chambres maintenant, celle de William notamment avait été prise d’assaut par l’une des deux femmes du commando. Mais alors qu’elle s’avançait pour inspecter plus en détail la pièce d’apparence vide, une « surprise » se manifesta. Même à travers les capteurs multi-spectres des caméras on aurait dit une ombre, ce qui signifiait qu’elle était probablement presque invisible aux yeux des ennemis. Se mouvant avec la rapidité et la fluidité caractérisant les professionnels, celle-ci contrôla l’arme de poing de sa victime en saisissant sa culasse, l’empêchant ainsi de tirer. Puis elle lui fit rapidement une clé de bras avant de l’assommer d’un puissant coup de coude. L’intruse s’effondra au sol, assommée. L’action n’avait pas duré plus de trois secondes. L’ombre disparut ensuite par la fenêtre.

—Wow ! Vous avez vu ça ? S’exclama Ulrich.

—Et comment ! Renchérie Jérémie.

Impossible que ce soit un automate, la prise était beaucoup trop perfectionnée pour eux. C’était donc un humain, un autre agent de la Fédération.

« C’était donc ça la surprise ? »

—T’y crois pas ! Réagit Odd. Un ninja !

Yumi et Aelita restèrent dans un silence dubitatif. Pourquoi Joana leur aurait-elle cachée la présence d’un autre agent ?

Inquiétés par l’absence de leurs cibles, mais surtout par la disparition de leur camarade qui ne répondait plus à leurs appels, les trois autres ennemis à l’étage s’avancèrent prudemment vers la chambre de William. Ils n’avaient cependant pas fait la moitié du trajet qu’une porte s’ouvrit silencieusement derrière eux, révélant ce qui était maintenant clairement un homme en tenue de camouflage intelligente.

—Malin… Commenta William. Il a dû passer par le toit des arcades de la cour pour les contourner.

Ne perdant pas une seconde, il se saisit de l’homme le plus proche de lui pour l’anesthésier, puis le traîna dans la pièce dont il venait de sortir avant de fermer la porte pour se fondre de nouveaux dans l’obscurité du couloir. Les deux autres ne remarquèrent la disparition de leur compagnon que de longues secondes plus tard. De plus en plus nerveux, ils commencèrent à paniquer.

—Putain, j’aime pas ça, j’aime pas ça du tout ! Marmonna l’un d’eux apeuré tout en se tournant vers sa camarade.

Celle-ci n’était plus en capacité de lui répondre. Le dernier membre du groupe eut à peine le temps de deviner les formes de l’agresseur qui l’avait neutralisé quand il reçut une fléchette anesthésiante en plein dans la carotide. De là, le narcotique monta rapidement jusqu’à son cerveau le paralysant complètement, il s’effondra.
Quand l’officier en charge descendit finalement du deuxième étage pour rejoindre son commando il se retrouva devant un couloir vide. Après plusieurs appels infructueux, il commença à reculer lentement quand quelque chose saisit son pistolet.

—What the…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase car l’homme invisible lui envoya un pain dans la figure. Il lâcha son arme pour s’étaler misérablement sur le sol, le nez brisé. Alors qu’il relevait péniblement sa tête douloureuse, il vit apparaître comme par magie un homme portant une combinaison intégrale grise et noire, le visage caché par une cagoule des mêmes couleurs.

—Très beau jouet, lui dit-il en désignant le pistolet silencieux qu’il venait de lui prendre. Dommage qu’il ne servira jamais.

—Bordel, mais t’es qui toi ? S’exclama l’agent de RavenLab frustré.

Soucieux d’impacter son nouveau prisonnier le plus possible, l’ex sergent des marines retira sa cagoule. Son visage était carré, surmonté de cheveux châtains en bataille et la marque d’une ancienne brûlure cryogénique ornait sa pommette gauche.

—Moralès, James Moralès. L’informa Jim avec un sourire narquois.

Désireux d’ajouter une pointe comique à cette révélation, Dan fit jouer les premiers accords du thème de James Bond dans la salle de surveillance. Les lyoko-guerriers l’entendirent à peine, trop occupés à fixer les moniteurs dans l’incrédulité la plus totale. William en revanche, était plié en deux.

à suivre...

Edit : Johnny, Johnny, Johnny...
_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
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Zéphyr MessagePosté le: Lun 27 Oct 2014 19:42   Sujet du message: Répondre en citant  
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Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Profitons du fait d'avoir l'histoire bien en tête pour commenter. Non, aucun rapport avec Laura o/.
(Même si l'origine de l’appellation m'intrigue)

Le titre du chapitre et de la chanson a écrit:
Johny


La chanson a écrit:
When Johnny comes marching home again


À deux lignes d'intervalle, ça la fiche un peu mal Razz.

Le chapitre en lui-même casse quelque peu les habitudes puisque les passages en Darkred sont majoritaires par rapport à ceux en blanc. Du coup, on se doute un peu que le nouveau personnage qu'est le Caporal va avoir une importance dans l'histoire. Son identité était assez surprenante il faut dire, même si on retrouve l'exploitation de cet individu de CL assez régulièrement sous cet angle. D'ailleurs, quand c'est le cas, il s'avère plutôt badass. Du coup, ce n'est pas au niveau d'originalité habituel, mais reste à voir comment tu comptes l'exploiter.
Par ailleurs, sa présence même prête à interrogation, puisque pour te paraphraser :

Robin2553 a écrit:
C’en est au point que Joana est le seul personnel de la Federal Navy dans cet univers


Alors certes, il est laissé entendu que le Caporal appartient au FIS (acronyme dont j'ai oublié la signification, à moins qu'il n'ait pas encore été présenté o/), donc tu as peut-être joué sur les mots. Néanmoins, c'est un être humain donc la question serait : comment a-t-il pu être envoyé à l'époque des LG, et même à une époque antérieure à celle-ci ?
Pour ma part, je pense que la réponse se trouve dans le début du chapitre précédent, dans le passage concernant 2285. Il est fait état d'une explosion nucléaire extrêmement conséquente. Or :

Chapitre 3 a écrit:
Afin de garantir le transfert d’un être humain et du matériel nécessaire à sa survie il faut compter un objet tiers de l’ordre du billion de kilogrammes. L’entropie libérer lors du transfert est tellement importante qu’elle produit une explosion de l’ordre du demi-millier de mégatonnes 


On peut donc penser que ladite explosion a servi au transfert de Jim. Le truc, c'est qu'il est spécifié qu'Hauméa appartenant à « New Carthage ». Peut-on en déduire qu'il a été décidé de faire d'une pierre deux coups et de profiter de l'occasion pour envoyer un membre du personnel dans le monde des LG tout en se débarrassant de la dernière base ennemie ? Enfin, ça expliquerait le pourquoi de la présence de ce passage.
Quant à la finalité de son envoi, sa présence en 1989 laisse penser que son objectif était lié à FH, peut-être de voir qui avait bien pu financer et appuyer la construction du supercalculateur quantique. J'avoue ne pas foisonner d'idées. À voir dans la suite.

Niveau langue, j'avoue ne m'être concentré dessus cette fois, mais je n'ai pas dénombré de saignements de mes yeux. On a toujours quelques petites maladresses rejoignant ma liste précédente certes, que j'ai toujours la flemme de relever o/. Mais ceci demande une correction :

Spoiler


À nouveau, bon courage pour la suite.
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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Robin2553 MessagePosté le: Mar 28 Oct 2014 16:34   Sujet du message: Répondre en citant  
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Tu me gâtes en ce moment Zéphyr ^^ Merci pour ta réponse.

Le titre du chapitre et de la chanson a écrit:
Johny


Je devais être vraiment fatigué moi…
*Regarde au chapitre précédent et constate qu’il a fait la même erreur en annonçant la partie à suivre* (Edit : ou pas en faites Surprised faut vraiment que j’arrête d'en prendre, je vois des fautes ou il y en a pas maintenant...)
Ou alors c’est mon incapacité chronique à orthographier les noms qui fait des siennes…
Je corrige ça tout de suite.

Zéphyr a écrit:
Du coup, ce n'est pas au niveau d'originalité habituel, mais reste à voir comment tu comptes l'exploiter.


Il est vrai que pour le coup je ne visais pas l’originalité absolue. Je veux dire c’est une exploitation du personnage qui se sert quasis-elle-même sur un plateau, forcément que les écrivains se précipitent dessus. La touche personnelle sur laquelle je compte pour me distinguer ici est le fait que plutôt d’en faire un autre ex-soldat ou agent secret lambda je lui aie créé une back story sur mesure. Car très concrètement, je n’ai pas inventé son affiliation au 7éme bataillon du génie, ni au FIS, ni même sa participation à des opérations sous-marine au début de la guerre externe. Il s’en est chargé pour moi Mr. Green
Et je compte bien continuer sur cette voix.


Pour ce qui est de tes interrogations, plus d’éléments sur lui viendront au chapitre suivant, mais très concrètement oui, j’ai joué sur le sens des mot Mr. Green
Et FIS, bien que pouvant être interprété comme « Force d’Intervention Secrète » par certaine source interne Wink, est en réalité l’acronyme de Federal Intelligence Service, le service de renseignement de la Fédération dirigé par la directrice Amanda Levosky. Et je constate que comme à mon habitude, j’ai oublié de le préciser, je vais donc profiter de mes corrections pour mettre le nom complet afin que cela soit plus clair.

Tant qu’à tes suppositions, elles sont toutes fausses Mr. Green.
Plus de back-story viendra précisé un peu le schmilblick lors de la prochaine partie de chapitre, cependant voici quelques « faits » qui pourrait un peu t’éclairer :

-Comme précisé dans le dernier rapport, la destruction d’Hauméa marque la fin de la guerre externe. La Fédération n’avait à l’époque aucune idée de l’existence d’un autre univers, et croyait en avoir fini avec l’Union.

-C’était fortement implicite, mais l’incident d’Hauméa était en réalité l’exile de ce qui restait de l’Union dans l’univers de Code Lyoko, et le premier voyage inter-univers jamais réalisé. Ce que la Fédération a pris à tort pour un suicide de leur part.



Enfin, je constate que j’ai omis l’une des interrogations de ton dernier commentaire, aussi te répondrai-je très brièvement que RavenLab tentait effectivement de détruire le supercalculateur avec leur attaque.

Sur ce, encore merci pour tes corrections orthographique et à une prochaine fois. Wink
_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
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Robin2553 MessagePosté le: Lun 22 Déc 2014 23:13   Sujet du message: Répondre en citant  
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Bonsoir, bienvenue et surtout très joyeuse vacance à vous chers/chères lecteurs/lectrices ^^.
Après presque deux mois dans un état de presque inactivité, il était grand temps que je poste un nouveau chapitre. Même refrain que pour la dernière fois, celui-ci a demandé pas mal de recherches afin de conserver son réalisme et sa cohérence par rapport au DA, ce qui a ralenti sa production. Avec un peu de chance, le prochain sera plus facile à produire. Cependant avec la masse de boulot qui m’accable, je ne sais pas si cela signifiera un délai effectivement moins long Razz.

Sur le contenue en lui-même, m’étant rendu compte que les index technologique ressemble bien trop à des « rapports bis » à mon gout. J’ai décidé de les remplacer par des « notes » qui seront plus orienté vers la compréhension que la description pure et dure (sauf exceptions).
D’un point de vue scénaristique maintenant, comme promis, cette partie de chapitre fait la lumière sur le passé de la Fédération dans l’univers de Code Lyoko et viens expliquer le pourquoi du comment de la situation actuelle. Ce n’est cependant pas tous, si les sub-plots que j’ai préparé influence la fiction de façon subtile depuis presque le début, jamais leur présence n’a été aussi forte que dans ce chapitre. Soyez donc attentif, ce n’est pas les indices qui manque ici ^^

Notes :

¹ :
Spoiler


² :
Spoiler


³ :
Spoiler


⁴ :
Spoiler


⁵ :
Spoiler


⁶ :
Spoiler


⁷:
Spoiler


Information war :

[Chapitre 7-2] When Johnny Comes Marching Home:

Lundi 6 Juin 1994.

James Moralès s’était attendu à pas mal de surprises en signant pour cette mission inter-univers, mais certainement pas à devenir la personnification des jumeaux de Langevin¹, encore moins aussi brutalement.
En effet, tout s’était passé du jour au lendemain, littéralement. Il s’était simplement réveillé un lundi matin pour découvrir que les communications avec son univers natal avaient été remplacées par un message automatisé l’informant en essence que :

1-Il était piégé dans la 2559éme itération d’une boucle temporelle se répétant toutes les 24h en effaçant tous souvenirs de la précédente.
2-N’étant pas affecté par ladite boucle temporelle, son univers était passé de l’an de 2295 à 2302 pendant son sommeil.
3-Malgrès tous les efforts du FRIC, du FIS et de ses « anciens lui », aucune échappatoire n’avait été trouvée. La décision d’arrêter les tentatives avait été prise à la 527éme itération, et la situation n’avait pas bougé depuis.

Le message se concluait en l’avisant de se mettre en stand-by et de prier pour que cette boucle soit la bonne.

D’abord incrédule quant au contenu de la transmission, tous ses doutes s’étaient évanouis quand il avait trouvé un message de lui-même ainsi que les prédictions exactes de l’actualité de la journée en pièce jointe. Alors quelque peu agacé d’avoir raté le début du 24éme siècle, mais surtout inquiet de rester piégé dans cette boucle pour toujours, ce fut tant bien que mal qu’il tenta de se détendre pendant le reste de la journée. La nuit tombant, et ses inquiétudes allant crescendo, il s’était retrouvé rivé devant les moniteurs de la planque, complètement hypnotisé par le compte à rebours le rapprochant de l’heure fatidique.

/!\00 : 59 : 48/!\

Il commença à prier sa bonne étoile.


/!\00 : 45 : 15/!\

Il se fit un café, il voulait rester éveillé et alerte jusqu’au bout.

/!\00 : 15 : 34/!\

Il venait de terminer sa 5éme tasse, et agitait maintenant frénétiquement sa jambe droite. Il ne se souvenait plus d’avoir été aussi nerveux depuis son premier drop de combat.

/!\00 : 03 : 13/!\

« 193, 192… »

/!\00 : 01 : 28/!\

« 88, 87… »

/!\00 : 00 : 30/!\

Il retint son souffle.

/!\00 : 00 : 10/!\

Tout avait disparu autour de lui, il ne restait plus que lui et ce foutu compte à rebours dans tout l’univers.

/!\00 : 00 : 03/!\

«… »

/!\00 : 00 : 00/!\

Il eut une bouffée d’adrénaline au moment où le décompte atteignit zéro, mais rien ne se produisit.

/!\-00 : 00 : 03/!\

Il reprit son souffle.

/!\-00 : 00 : 17/!\

Il eut un rire nerveux d’une bonne dizaine de secondes.

/!\-00 : 05 : 28/!\

Une bière bien fraiche à la main, il continua à regarder le compteur alors que les minutes s’écoulaient.

/!\-30 : 00 : 42/!\

Maintenant entièrement convaincu que cette fois était la bonne, il ouvrit une COM avec son univers. Il se retrouva nez à nez par écran interposé avec une équipe du FRIC manifestement aussi incrédule que lui en début de journée.

—Alors les gars, comment c’est le 24éme le siècle ? Leur demanda-t-il avec un sourire jusqu’aux oreilles.

L’information circulant vite dans la Fédération, il fut très rapidement mis en relation avec le FIS qui dépoussiéra les ordres qu’il lui avait réservés pendant tout ce temps. Tout d’abord, il devait recevoir de nouveaux implants neuronaux spécialement conçu pour lui permettre de conserver sa mémoire les boucles devraient-elle reprendre. Ensuite il devrait aller enquêter sur l’origine de ces perturbations. Le FRIC n’ayant pas eu assez du développement de ses nouveaux implants pour s’occuper pendant 7 ans, ce fut finalement vers une localisation assez précise que les scientifiques fédéraux purent diriger les renseignements.

«Paris… Parait que c’est sympa à cette époque de l’année. » Pensa l’agent en lisant son briefing de mission.

James Moralès était de retour aux affaires.




_______________________________________



Dortoirs de Kadic, nuit du samedi à dimanche (deuxième semaine).



De manière compréhensible, l’officier ennemi était peu enclin à engager une conversation. Aussi ce fut Jim qui brisa les quelques secondes de silence ayant suivi sa « présentation ».

—Sympa les manteaux, on dirait un modèle avancé des vêtements anti-thermo utilisés par les forces spéciales Israéliennes. Ça va chercher au moins dans les 10 ans d’avance en technologie militaire un tel matos. Toi et tes potes devaient avoir un sacré employeur. Tu pourrais m’indiquer ou le trouver ? J’aimerais faire affaire avec lui…

Ne se laissant pas démonter, son interlocuteur le regarda droit dans les yeux pour lui répondre :

—Je travaille sous contrat pour un client anonyme, je n’ai aucune idée de qui ils peuvent être. On a reçu le matériel juste avant la mission.

—Ouais, fit Jim d’un ton ironique. Et je suppose qu’ils font confiance à ta bonne parole pour garder leur technologie et cette opération secrète ?

—Qui sait ? Lui répondit le « mercenaire » en haussant les épaules. J’ai peut-être juste une tête qui inspire la confiance…

L’agent du FIS prit un air menaçant.

—Joue pas au abrutit avec moi le corbac, t’as aucune chance de me battre sur ce terrain crois-moi. Vous autres ne recrutez même pas pour vider vos putains de poubelles, alors t’arrivera pas à me faire croire que tu n’es qu’un pauvre mercenaire sous contrat.

—Vous pouvez toujours me torturer si vous ne me croyiez pas, mais je ne dirais rien.

—Oh, parce que tu crois que tes infos valent si peu ?

L’interrogé eu un air surpris.

—Pardon ?

—Quand la technologie atteint un certain niveau, la question n’est plus « est-ce qu’on peut le faire » mais plutôt « combien de lois éthiques somme nous prêt à contourner pour le faire». À ton avis « mercenaire », jusqu’où le FIS est-il prêt à aller pour ces renseignements ?

—…

—Ton choix est simple, soit tu donnes tes infos de ton plein grès soit le FIS te transforme en légume pour pouvoir aller les chercher à la source, dans les deux cas nous aurons ce que nous voulons. Il se pourrait même qu’on obtienne des renseignements plus fiables avec la deuxième méthode.

Le soldat de RavenLab ne pipa mot, mais visiblement l’idée de se faire lobotomiser ne l’enchantait pas plus que ça. Ayant fini de le cuisiner, Jim prit finalement la décision de l’anesthésier tout en lui recommandant de « penser à ce qu’il venait de lui dire ».



_______________________________________





Paris, mercredi 8 Juin 1994.



Une véritable piste, après cinq ans à rassembler des renseignements sur cet univers ce n’était pas trop tôt. Pour un peu cela en vaudrait les 7 ans qu’il venait de perdre avec la surprise temporelle du lundi. Enfin, fallait voir le bon côté des choses, pouvoir visiter la Paris de la fin du 20éme siècle n’était pas donné à tout le monde. Mieux, le hasard avait voulu que l’un de ses contacts les plus fiables y soit posté. Globalement donc, James estimait qu’il ne s’en sortait pas trop mal.
Si l’influence de RavenLab se faisait sentir au niveau de l’état français, la capitale, elle, était restée relativement fidèle aux livres d’histoire. En avance sur son rendez-vous, James avait décidé de faire une partie du trajet à pied afin de profiter de l’architecture si particulière de la ville. Les rues n’étaient pas aussi propres ni aussi bien entretenues que les mégalopoles de la Fédération, néanmoins l’endroit restait assez agréable à visiter, et il se prit à apprécier cette petite promenade. Arrivant finalement près de son rendez-vous il pénétra dans une forêt en plein milieu de Boulogne-Billancourt, la pénombre du sous-bois fut plus que la bienvenue en cette chaude journée d’été, et il eut tôt fait d’atteindre le croisement de la Croix Rousse. Il regarda l’heure.

« Encore 10 minutes, parfait »

Il se contenta d’un tronc d’arbre et d’un coin d’herbe et s’installa confortablement pour attendre son contact. Celui-ci arriva pile à l’heure, c’était un homme de taille moyenne le crâne rasé et le visage tout à fait commun. Il transportait un attaché de caisse des plus banales et était vêtu comme n’importe quel parisien à cette époque de l’année. Rien, ni dans son apparence, ni dans sa démarche ne le rendait particulièrement remarquable, le parfait agent de la DGSE.
L’agent du FIS se leva pour accueillir son ami, les deux hommes se serrèrent chaleureusement la main.

—James, vieux sournois, comment ça va depuis le temps ?

—Bof, j’ai eu un début de semaine plutôt difficile mais ça va mieux maintenant. Sinon Alain, fait plutôt chaud dans le coin, je comprends que tu puisses préférer ça au grand nord canadien.

Le dénommé Alain ria de bon cœur à sa boutade.

—M’en parle pas, rien que d’y penser j’en ai la chair de poule. Si tu m’avais pas tiré de ce mauvais pas je serais du surgelé pour caribou à l’heure qu’il est.

—Et le petit Chris ? Ça fait longtemps que je l’ai pas vu, il grandit bien ?

—Ouais, mais il se demande quand même pourquoi il ne reçoit jamais de visite de son oncle Jim. Tu devrais passer à la maison un de ses quatre.

—Ce serait avec plaisir mon vieux, je note l’invitation.

Il eut quelques secondes pendant lesquelles les deux interlocuteurs cessèrent de parler. Puis, prenant un air sérieux, Alain lui indiqua l’un des quatre chemins qui se présentaient à eux.

—Et si l’on marchait un peu ?

Et ils marchèrent. Les visiteurs étaient peu nombreux et le bois relativement grand, aussi ne furent-ils importunés par personne pendant leur balade. L’idéal pour parler « affaires ».

—Tu sais, quand j’ai reçu ta requête, commença l’agent de la DGSE. J’ai bien cru un moment que c’était un genre de blague. « Quelque chose d’inhabituel dans les alentours de Boulogne-Billancourt », c’est plutôt vague comme critère de recherche. Mais j’ai quand même épluché les affaires courantes, et je suis tombé sur ça.

Il alla chercher un dossier dans son attaché de caisse pour le tendre à James. Sans faire durer le suspense, l’agent du FIS l’ouvrit pour découvrir son contenu. Son cœur rata un battement quand il se trouva nez à nez avec la photo d’un grand barbu à lunette.

« C’est lui, c’est l’homme sur la photo du chalet. »

En bon professionnel, son contact déchiffra immédiatement son expression et sut qu’il avait touché au but. Conforté dans ses découvertes il continua son exposé.

—Un certain Franz Hopper. Prof de physique au collège/lycée Kadic, ici, à Boulogne-Billancourt. Jusqu’à la semaine dernière tout du moins…

—Qu’est ce qui s’est passé ?

—Disparu sans laisser de trace. Il ne s’est pas présenté à son travail lundi. Son établissement à tenter de le joindre à de multiples reprises, sans succès. Ils ont fini par signaler sa disparition au commissariat local mardi dans la matinée.

—Et où en est l’affaire ?

—Justement, c’est ça le truc inhabituel. Il n’y a pas eu d’affaire, le dossier a été classé sans enquête. Quand j’ai interrogé mes contacts dans la police à ce propos, ils ont répondu qu’ils avaient reçus des ordres de très haut. Quoi qu’il y ait derrière, c’est du lourd, du très lourd même. On dirait que t’as ferré un sacré poisson James, même la DGSE n’est au courant de rien.

—T’as pas idée…

Alain lui laissa une petite minute pour lui laisser le temps d’entamer le dossier puis déclara :

—La plupart des infos que tu es en train de lire proviennent de ma propre enquête. Notre homme était du genre discret, personne ne savait où il vivait, même pas ses collègues, un véritable ermite. C’en est à se demander pourquoi il a accepté un poste dans le social.

James lui adressa un sourire complice.

—Mais je suppose que toi tu le sais.

—Cela se pourrait oui, lui répondit l’agent de la DGSE en lui retournant son sourire.





_______________________________________




Bunker fédéral FR001 (Kadic) Salle de surveillance principale, nuit du samedi à dimanche (deuxième semaine).



Quand James pénétra dans le bunker accompagné par Joana après avoir réglé les dernières formalités de l’opération Jarnac, Lima-1, s’ils étaient toujours en tenue de combat, avaient retiré leurs casques à visière polarisé. Désormais clairement visible, leurs visages lisses et enfantins contrastaient fortement avec les lignes rigides et froides de l’équipement militaire noir qu’ils portaient. Amusé par ce tableau quasis-grotesque qui se présentait à lui, c’est avec un grand sourire que le prof de sport s’adressa à ses élèves.

—Regardez-moi ça ! Jamais vu une aussi belle brochette de bleusaille depuis mon temps à l’académie. Même des plantes vertes pourraient être plus intimidantes que ça.

En totale opposition avec les lyoko-guerriers, Jim, qui avait quitté l’air d’ahuri inoffensif qu’il avait perfectionné pendant toutes ses années était plus impressionnant que jamais. Son visage, marqué au fer par les combats et l’expérience rayonnait d’une autorité que ses jeunes étudiants ne lui connaissaient pas, c’en était presque intimidant et l’atmosphère était pesante.
Déjà quelque peu habitué au côté autoritaire de l’ex-sergent, ce fut Jérémie qui le premier prit la parole.

—Mais, comment c’est possible ? Je veux dire vous nous avez fait frôler la catastrophe à plusieurs reprises. On a même failli perdre le Skid une fois !

—Moi non, les forces de marré de l’effet Casimir par contre…

Jérémie se demanda ce qui l’avait le plus surpris dans ce qu’il venait d’entendre. Jim qui parlait physique quantique ou le fait qu’il avait en tout état de cause raison. Il ne connaissait pas l’existence de cette propriété du pseudo-vide quantique infosphèrique quand il avait initié la construction du Skidbladnir, mais maintenant qu’il y pensait « Mélanie » n’aurait jamais dû achever sa construction. Pas sans une intervention extérieure. L’agent continua :

—Sur ce coup, on aurait bien eu besoin d’une intervention divine. Sauf qu’on avait que le FRIC sous la main et que leurs voies sont loin d’être impénétrables. Alors on a dû trouver un moyen de t’éloigner du clavier pour intervenir dans le background sans se faire repérer. Pareille pour les autres fois, quand on avait besoin de faire des opérations sur le supercalculateur sans se faire repérer, c’était mon rôle de jouer les emmerdeurs. Et croyez-moi, niveau motif de colle j’avais de quoi faire, conclut-il en lançant un clin d’œil à Odd.

—Vous… vous saviez pour Kiwi ?

—Depuis le début Della Robbia. Mais je pouvais pas décemment vous priver d’un de vos membres. En particulier le seul qu’on puisse utiliser sans risquer notre couverture.

La conversation démarrée, les échanges entre les lyoko-guerriers et James devinrent beaucoup plus naturelle, ce qui permit à Aelita de se lancer.

—Et pourquoi Joana ne nous a rien dit ? C’est pas comme si on risquait de tout répéter à l’ennemi.

—D’une, intervint Joana, c’était trop tentant…

—…De deux, continua James, on affaire à des pros. Ce qui veut dire qu’ils auraient pu flairer l’arnaque rien qu’en observant votre manière de me saluer le matin. Alors le FIS a préféré tout classifier plutôt que de risquer ma couverture. Et en parlant de ça d’ailleurs, maintenant que toi et tes petits camarades êtes accrédités, j’aurais un petit quelque chose pour toi « Stones ».

Les jeunes adultes, curieux, regardèrent Jim s’avancer vers Aelita alors qu’il piochait quelque chose dans l’une des poches de sa combinaison.

—Je l’ai trouvé dans un chalet abandonné au fin fond du Canada en 89. Je pense qu’elle te revient de droit. Évites de la balader sous le nez de Delmas par contre…

Particulièrement intéressé, Jérémie qui se tenait juste à côté se pencha pour mieux voir, c’était une vielle photo. Il reconnut immédiatement Franz Hopper et une très jeune Aelita aux côtés d’une femme aux cheveux roses qui lui était inconnue. Il en devina cependant très vite l’identité.

—C’est…

—Ma mère oui, lui confirma Aelita. C’est une des dernières photos qu’on a pris tous ensemble.

—Une très belle dame, si je peux me permettre, commenta James. Mais vous savez ce qu’on dit, telle mère telle fille. N’est-ce pas Belpois ?

Au très grand amusement de James et de l’ensemble du groupe, cette remarque eu pour effet de faire rougir les deux tourtereaux telles des pivoines.

—Ah ! S’êtes tellement mignons tous les deux…

Les deux Einstein rougirent de plus belle, et l’atmosphère se détendit finalement totalement. Après tout, ce n’était que ce bon vieux Jim.






_______________________________________






Ermitage, mercredi 8 Juin 1994.



L’agent du FIS prit un moment pour apprécier le bâtiment qu’il avait devant les yeux. Au beau milieu de la forêt, « l’Ermitage » était une très belle habitation selon les standards de l’époque, surtout en prenant en compte sa localisation extrêmement avantageuse. Ce genre de propriété était normalement réservée aux classes les plus aisées de la société de cette fin du 20éme siècle, pas à un simple enseignant, qui plus est célibataire et sans enfant si on en croyait son dossier.

« Je tiens vraiment le bon bout là. »

Il scanna la zone grâce à un senseur passif déguisé en appareil photo. Aucune forme humanoïde ne ressortit sur les images reconstituées, il semblait bel et bien qu’il fut seul. Autre fait intéressant : il n’émanait aucun champ magnétique non naturel de la maison, ce qui signifiait qu’il n’y avait pas d’appareil électrique allumé à l’intérieur². Ces observations faites, James se saisit du sac à dos de sa panoplie de touriste, et en sortit le scanner portatif avancé que le FIS venait de lui envoyer pour le mettre en mode « radar magnétique »³. Un gros écho d’induction lui parvint du sous-sol, trahissant la présence d’une bobine conductrice, l’habitation possédait son propre générateur de courant⁴. Cependant, ce ne fut pas ce qui retint son attention. Il reprit son « appareil photo » pour zoomer sur les petits échos que le radar avait détectés le long de la clôture. Une caméra de surveillance noire se dessina dans son viseur⁵.

« Un système de surveillance vidéo, intéressant… »

Maintenant à peu près sûr que « l’Ermitage » était bien déserté comme lui avait affirmé Alain, il sortit de sa couverture pour se diriger vers la clôture. Arrivé à l’entrée du bâtiment même, il fronça les sourcils quand il constata que la serrure de la porte était brisée.

« Il s’est passé quelque chose ici. »

Il sortit son arme, mit ses lunettes de réalités augmentées et pénétra le plus discrètement possible dans le bâtiment. L’intérieur avait de forts airs de ressemblance avec le chalet qu’il avait déjà visité au Canada, les mêmes fauteuils, la même moquette, même le piano en faux-ébène était là. Cependant, ce n’était pas ce qui intéressait James. Après s’être assuré que le sous-sol et le rez-de-chaussée soient sécurisés, l’agent s’enfonça dans le premier étage pour y découvrir une chambre de petite fille.

« Célibataire et sans enfant… Mon cul oui ! » Pensa-t-il tout en se remémorant la photo de famille du chalet.

Il arriva enfin au deuxième étage, et alors qu’il scannait pièce par pièce à la recherche de piège ou d’ennemi, il tomba enfin sur ce qu’il avait cherché depuis qu’il était entré dans le bâtiment : la salle de contrôle du système de surveillance.

« Parfait ! »

S’assurant tout de même que le reste de l’étage fut vide de menaces, James s’empressa de s’installer devant les innombrables moniteurs de la petite salle avant de recourir à son radar magnétique. Les produits RavenLab avaient fait progresser la technologie de stockage des données d’au moins 10 ans, il n’y avait donc aucune raison pour qu’un système comme celui si ne soit pas équipé d’un… Bingo ! Le radar magnétique venait d’identifier ce qui était clairement un disque dur. Démontant quasis fébrilement le meuble sur mesure dans lequel celui-ci avait été placé, il ne tarda pas à récupérer le précieux butin et constata avec ravissement qu’il était parfaitement intact. Après 5 ans à se contenter de petits renseignements et de spéculations, un enregistrement vidéo d’un événement manifestement important était inespéré. Avec mille précautions, l’agent le plaça dans un lecteur universel du FIS. L’engin, créé spécialement pour extraire leurs informations des supports magnétiques primitifs de l’époque allait scanner le disque dur à un niveau quantique pour découvrir chacun des changements d’état que ses particules électriques avaient subis.
Finalement, après une interminable attente, les premières images vidéo apparurent sur son terminal portable, elles étaient parfaitement lisibles.

—JACKPOT !!! s’écria-t-il en se levant soudainement les bras en l’air tout en riant à gorge déployée.

Se rendant très vite compte que son comportement était très inadapté, il retrouva d’un coup son professionnalisme et se pencha sur les données.
Manifestement, le disque avait été formaté puis réécris trois fois avec des données aléatoire afin d’effacer toute trace des vidéos, un travail de pros. C’était cependant sans compter sur la technologie fédérale, même après tant de réécriture le lecteur universel arrivait quand même à identifier les états électriques originaux. Sa curiosité à bloc, James observa d’abord la vidéosurveillance du portail d’entrée du lundi 6 juin. C’était encore mieux qui l’espérait, les images montraient clairement deux hommes en noirs, indiscutablement des agents de RavenLab au vu de leurs équipements, pénétrer dans le jardin avant d’enfoncer la porte d’entrée.

« L’ennemi poursuit donc ce Franz Hopper… Voilà une information capitale. »

Il continua le visionnage, aucune caméra n’était présente à l’intérieur de la maison aussi perdit-il l’action de vue pendant de longues secondes. Puis, l’une des caméras à l’arrière de la propriété repéra la porte de derrière s’ouvrir, Franz Hopper et une jeune fille aux cheveux roses sortirent précipitamment dans le jardin.

« Jackpot sur jackpot… »

Sans hésiter un seul instant, Franz saisit une planche de bois qui trainait comme par hasard au sol et s’en servit pour bloquer la porte. Lui et la petite eurent alors tout juste le temps s’enfuir par un passage dérobé idéalement placé avant que les agents ennemis ne réduisent la planche en charpies et ne se mettent à fouiller fébrilement le jardin.

« Une fuite parfaite… »

Peut-être un peu trop même, à bien y regarder, c’était comme si Franz avait prévu chacun de ses gestes à l’avance, dans tous les cas, cette planche et ce passage semblaient trop bien positionnés pour que ce fut une coïncidence. Il afficha le rapport du FRIC sur les boucles temporelles sur son terminal portable, si la journée du lundi avait toujours été réinitialisée sans faute à une certaine heure bien précise de la nuit, l’équipe étudiant le phénomène avait noté des exceptions. Il était arrivé plus d’une fois que la boucle se soit finie plus tôt que prévu, tout particulièrement, les 13 dernières itérations avant la fin du phénomène étaient tous dans ce cas. Il compara les heures relevées par le FRIC à celle affichée numériquement sur les fichiers de vidéosurveillance, toutes les 13 réinitialisations précoces avaient été faites très proche ou dans le laps de temps de l’intervention des agents de RavenLab. Franz Hopper n’était pas seulement derrière les boucles temporelles, il s’en était servi à son avantage pour semer ses poursuivants. Les pièces du puzzle se mettaient peu à peu en place dans l’esprit de James, restait encore à découvrir comment le prof déclenchait ses réinitialisations, et dans quelle mesure la fille aux cheveux roses était impliquée. Cela restait une possibilité, mais il doutait fortement que l’un d’eux puisse déclencher un tel bouleversement temporel par sa simple volonté. Il devait exister un outil permettant de réaliser un tel exploit, et d’après l’expérience de l’agent en technologie expérimentale, il devait probablement être du genre imposant, pas facilement transportable.
C’est en revisionnant les événements à la recherche d’indices que l’évidence lui apparut comme une décharge électrique. Comment ne s’en était-il pas aperçu plus tôt ? Les caméras, elles suivaient toute la scène ! Il continua d’observer pour en être bien sûr et l’évidence devint vite incontestable, les caméras suivaient tous, jusqu’à la fouille du jardin par l’ennemi dont elles filmaient chaque pas avec l’efficacité d’un cadreur professionnel. Impossible que cela soit un système automatique, pas avec la technologie limitée de l’époque. Il devait y avoir un opérateur derrière le système. Mieux, le registre de commande n’avait enregistré aucun ordre en provenance de la salle de contrôle, et affichait un fonctionnement « automatique » pendant toute la durée des événements. C’était comme si le système de surveillance avait été soudainement possédé par une intelligence !
Quel que soit l’endroit à partir duquel l’opérateur avait contrôlé les caméras, ce n’était certainement pas depuis cette salle, ni avec un matériel standard. Ce qui ne laissait qu’une possibilité : le laboratoire du professeur Hopper, là où il avait caché ses jouets et certainement sa machine à remonter le temps.
L’agent rembobina les vidéos plut tôt dans la journée du 6 juin pour en avoir le cœur net. Bien avant sa fuite, Franz Hopper était sorti du même passage par lequel il s’était enfui. Le prof avait même fait un coucou à la caméra auquel le système (toujours en « automatique ») avait répondu par un léger hochement.

James en était convaincu maintenant, c’était l’opérateur derrière les caméras qui avait déclenché les boucles temporelles pour permettre à Franz de peaufiner sa fuite. Une fuite qui n’était certainement qu’une diversion dans un plan plus vaste visant à semer ses poursuivants pour se réfugier dans un endroit sécurisé : son laboratoire. Ce qu’il cherchait se trouvait donc en toute probabilité au bout du fameux passage.
Plus qu’heureux de la masse d’informations qu’il avait réussi à récolter en une seule journée, l’agent du FIS prit soin de sécuriser ces données avant de suivre les traces du professeur Hopper. Il eut tôt fait de se retrouver dans les égouts de Paris, ou plutôt l’un des collecteurs d’eau de pluie d’après la configuration des lieux, mais c’était du pareil au même.

—Si tu crois que tu peux m’échapper Jean Valjean…

Et ainsi Jim commença son « travail dans les égouts ».





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Boulogne-Billancourt, nuit du samedi à dimanche (deuxième semaine).



« Là, je crois bien que c’est mort. » Pensa Rodolphe en jetant un dernier coup d’œil à sa montre.

« Rodolphe Fernand » faisait partie de ce que les huiles de RavenLab appelaient couramment le « réseau de reconnaissance ». Des agents de confiance, infiltrés de par le monde qui fournissaient à l’organisation des renseignements sur demande. Et cette nuit en l’occurrence, l’info demandée à Rodolphe était relativement simple à obtenir : confirmer visuellement le passage d’une voiture en mission pour eux depuis son appartement.
Comme l’exigeait le protocole, l’informateur ignorait de quel genre de mission il s’agissait, et il s’en fichait. Toujours était-il que la fameuse voiture avait maintenant plus d’une heure de retard et que ce n’était certainement pas normal, quel que soit l’objectif de ses occupants. Il décida donc d’en informer ses supérieurs.
L’homme de main s’installa devant son ordinateur portable et ouvrit sa connexion internet. RavenLab était cependant bien trop prudente pour permettre à des renseignements de circuler sur un média aussi ouvert, aussi Rodolphe dû-t-il passer par une backdoor inconnue du grand public pour accéder à la partie la plus secrète du réseau mondial : les canaux de communication quantique de l’Union. Installée par-dessus les infrastructures publiques grâce au monopole commercial des technologies de l’information par sa façade, cette structure absolument inviolable était l’un des plus gros atouts de l’organisation sur Terre. Une importance proportionnellement égale au nombre de sécurités installées pour en protéger l’accès.
Après un bon quart d’heure à batailler contre les codes d’accès et les demandes d’identification, il appuya finalement sur entrée et l’interface lui confirma la connexion. Sans prévenir, une main gantée pressa alors sur sa carotide, et il sentit qu’on lui injectait quelque chose dans l’artère. Il s’évanouit.



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Usine désaffectée, 2004.




James se remémora le mois de juin 1994, tous ces renseignements qu’ils avaient récoltés en si peu de temps, la galvanisation qui en avait suivi, tout cela paraissait bien loin à présent. À l’époque, après avoir fouillé les égouts de fond en comble, il s’était rendu compte que les canalisations n’étaient peut-être qu’un raccourci vers le labo. Aussi s’était-il mis à fouiller les bâtiments abandonnés facilement accessibles depuis les souterrains, à commencer par entrepôts abandonnés sur les quais de la seine et l’usine désaffectée voisine. Cette dernière se révéla être la bonne pioche, et quelle pioche ! Le labo d’Hopper dépassait tout ce que le FIS aurait pu imaginer, les informations et la technologie que renfermaient ses équipements étaient certainement d’une valeur inestimable. Seulement, il y avait un hic, si le moniteur de contrôle du labo s’allumait correctement, l’accès était protégé par un puissant codage. Tellement puissant en fait que les plus brillants cryptologues du FRIC s’étaient cassés les dents dessus pendant dix ans sans avoir réussi à faire de progrès notable, s’en était désespérant.
L’agent poussa un profond soupir, et interrompit le dernier logiciel de décryptage sortis des labos de la fédération avant qu’il ne s’humilia encore plus devant l’imperméabilité du cryptage de la machine.

Afin de pouvoir surveiller le labo, il s’était forgé une couverture de prof de sport/surveillant à Kadic, et était maintenant connu comme étant « Jim Moralès ». Au début c’était censé être provisoire, mais au rythme où allaient les choses, il aurait probablement 20 ans de carrière bien avant le crackage de ce foutu code. Tout n’était pas noir cependant, le projet « Everett II » était sur le point de se concrétiser, et le vieux Moralès serait bientôt rejoint par un jeunot tout frais envoyé en renfort. Enfin, dès que le FIS et la Federal Navy auront fini leur bras de fer politique avec le Public Security Central Office…

Perdu dans ses pensées, il faillit manquer l’alerte intrusion des systèmes de sécurités qu’il avait installés dans l’usine.

« Encore ce gamin… » Pensa-t-il avant même de brancher la vidéo.

Une frêle silhouette blonde revêtue d’un pullover bleu et d’un pantalon beige apparut sur son terminal portatif. Le petit s’appelait Jérémie Belpois (tu parles d’un nom…), pensionnaire à Kadic et l’un de ses élèves en l’occurrence. Pas vraiment du genre sportif mais une sacrée cervelle, ses créations robotiques en disaient quelque chose. D’autant que James puisse en juger d’ailleurs, c’était à la recherche de nouvelles pièces pour ses robots qu’il explorait l’usine depuis quelques jours maintenant.
Le surveillant qu’il était devenu ne pourrait que difficilement expliquer sa présence en ces lieux alors qu’il était censé surveiller les dortoirs. Aussi avait-il pris soin d’éviter soigneusement le gamin pendant son exploration, il avait même revêtu sa tenue de camouflage intelligente par précaution et celle-ci allait bientôt lui servir. En effet, très méthodique, le jeune Belpois s’évertuait à visiter chaque recoin du bâtiment. Et si les prédictions de l’agent étaient exactes, il passerait par la chaufferie et découvrirait la salle de contrôle du labo aujourd’hui. Curieux de voir comment le surdoué allait réagir, James remballa son équipement, activa son camouflage et se fondit dans les ombres. Comme prévu, le blondinet fini par descendre de l’échelle menant à la pièce. Une fois en bas, visiblement surpris par ce qu’il voyait, il réajusta ses lunettes sur son nez avant de s’intéresser au moniteur principal.

—Drôle de pupitre de commande, commenta-t-il en étudiant la machine.

Il haussa un sourcil quand l’écran s’alluma devant lui, il ignorait que l’usine avait une alimentation encore active. Sa curiosité piquée au vif, l’enfant étudia avec un air pensif les données qui s’affichaient paresseusement sur l’écran.

—Un codage hein ?

Ayant visiblement accepté le défi lancé par le système, Jérémie se jeta sur le fauteuil de l’opérateur, fit craquer ses doigts comme un pianiste s’apprêtant à donner concert et se mit à taper à toute vitesse sur le clavier de l’engin.
Deux bonnes heures plus tard, il y était toujours. Loin de se décourager, le petit semblait au contraire passionné par sa nouvelle activité. Toujours dissimulé à quelques mètres de lui, James se demandait si le gamin n’était pas en train de développer une obsession. Cela pourrait s’avérer problématique, surtout s’il décidait de régulièrement venir pour tenter de déchiffrer le codage, l’ensemble des efforts de la fédération pourrait s’en trouver ralen…

—YES !!! S’exclama soudain Belpois. J’ai réussi !

James mit deux bonnes secondes pour se remettre de sa surprise.

—Hey ! Mais c’est du délire puissance X ! Continua le jeune génie en déchiffrant les informations fraichement décodées qu’il avait devant les yeux.

Extrêmement incrédule, James s’approcha discrètement de l’enfant pour observer par-dessus son épaule. Ses lèvres se mirent à bouger toutes seules, articulant des mots silencieux.

« What. The. Fuck. »

Le gosse venait de réussir en deux heures ce que le FRIC n’avait pas pu faire en 10 ans de recherches acharnées. Sans le savoir, Jérémie Belpois venait de se forger une réputation inter-universelle.







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TRANSMISSION OFFICIELLE DE LA FÉDÉRATION DE L’ESPACE HUMAIN


Code de cryptage : Oméga écarlate.

De : Amanda Levosky, Directrice générale des services de renseignement fédéraux.

À : Wei Xiang, Président de la Fédération de l’Espace Humain.

Objet : Candidat au projet Everett II.

Classification : ULTRA CONFIDENTIELLE (accréditation de niveau 0 requise).


Monsieur le Président,

Le FIS apprécie à sa juste valeur l’enthousiasme porté par le PSCO envers l’opération High Castle et le projet Everett II. Et nous remercions tout particulièrement nos collègues de la sécurité publique pour leur touchante sollicitude envers les épreuves que doit endurer l’agent Moralès. Cependant, avec l’arrivée de cette nouvelle menace pour nos intérêts qu’est l’entité « XANA », il est devenu encore plus clair qu’un officier de la sécurité publique n’est pas le candidat idéal pour le projet Everett II.
Mon agent n’a pas besoin de l’expérience du PSCO, mais d’une protection immédiate et fiable contre ce nouvel ennemi aux capacités pour l’instant largement méconnues. Aussi, moi et mon collègue de la Federal Navy, l’amiral Lawrence Woods, maintenons notre demande de déploiement d’une unité Arès par le projet Everett II. Nous étant déjà concertés sur la question, le FIS et la Federal Navy sont prêts à présenter un candidat : le Lieutenant Joana Kalenson.
D’une résistance psychologique exceptionnelle, le Lieutenant Kalenson est selon l’amiral Woods l’une des personnes les plus dévouées à la cause fédérale qu’il connaisse, et une âme absolument incorruptible. Ayant moi-même eu l’occasion de la jauger, je peux affirmer que la sécurité de mon agent ne pourrait être en de meilleures mains que celle de cette jeune femme. Aussi ne saurai-je être que trop insistante sur le fait que de tous les candidats, l’officier Kalenson est le meilleur choix possible pour la Fédération.
De plus, si la situation venait à dégénérer, une unité Arès à la loyauté indéfectible est notre meilleure chance d’appliquer la procédure Winter Contingency.

Votre loyale subordonnée,
Amanda Levosky.

Pièce jointe : Dossier du LT Joana Kalension, Officier de la marine fédérale.






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Boulogne-Billancourt, nuit du samedi à dimanche (deuxième semaine).



Le combattant d’élite de la section I ne laissa aucune chance à Rodolphe, lui bloquant la carotide pour priver son cerveau de sang le grand gaillard de deux mètres de haut injecta une grande quantité d’hypnotiques⁶ dans la partie nouvellement asséchée de l’artère. Le cerveau en manque total d’oxygène, l’informateur s’évanouit en 4 secondes. Son assaillant le relâcha et le laissa s’effondrer sur le sol de l’appartement. Son cerveau de nouveau alimenté, l’homme de main reprit connaissance en moins de 10 secondes. Cependant, arrivant en même temps que le sang, l’hypnotique commença très vite à faire effet. Rodolphe battit des yeux, tenta de lutter contre le sommeil. Mais la chimie du cerveau était simplement trop puissante pour sa volonté, il s’effondra de nouveau 20 secondes plus tard, profondément endormi⁷.

—Impressionnant, fit une femme à l’arrière de l’appartement. Je devrais peut-être demander à ce que l’on me l’apprenne celle-là…

—L’ordinateur est à vous m’am, répondit le combattant en se tournant vers sa collègue spécialiste.

Contrairement à lui qui avait revêtu une armure balistique lourde dans le cadre de sa mission. La spécialiste elle, se contentait de protections légères. C’était afin de faire de la place à son matériel et à ses imposantes lunettes de réalité augmentée qui remplaçaient le casque de combat.
Lui rendant la politesse d’un signe de tête, elle le dépassa pour prendre la place qu’avait occupée Rodolphe. Elle connecta ensuite l’un de ses appareils à l’ordinateur portable de l’infortuné informateur et entama l’une de ces manips complexes dont les spécialistes avaient le secret. Quelques minutes plus tard, l’écran de la petite machine se mit à trembler tandis qu’une entité extérieure en prenait le contrôle. Les formes rassurantes d’un œil d’Enlil doré se dessinèrent alors sur l’image, la spécialiste avait fait son office.

—Je suis dedans, déclara une voix féminine légèrement déformée à travers les haut-parleurs de l’ordinateur.

—Comment ça se présente ? Lui demanda l’opératrice.

—… Plutôt bien je dois dire. Je ne peux évidemment pas intercepter leurs communications, mais je devrais pouvoir tout de même établir une liaison avec Terra sans trop de problèmes avec cet accès limité.

La spécialiste passa son poing par-dessus son épaule, ce à quoi son collège répondit avec une tape de son propre poing sur le sien. La mission était un succès.

—Attendez, déclara soudainement l’entité. Je capte des relevés anormaux sur le réseau… cela vient de l’océan des possibles… étrange, c’est comme si le secteur entier était…

Elle prit soudain un ton très inquiet.

—Oh par Deus !

—Un problème ?

—Pire ! Mettez-moi en relation avec la section IV et contactez Hopper dès que possible. Nous avons de très graves ennuis...

À suivre dans le chapitre 8 : La guerre des mondes.

"Maintenant avec quatre ! Mais toujours pas en paix..."
_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
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Dernière édition par Robin2553 le Jeu 16 Mar 2017 00:34; édité 2 fois
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Silius Italicus MessagePosté le: Ven 13 Fév 2015 21:33   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Messages: 252
Localisation: à l'Est d'Eden
Quoi, je vais être le premier à commenter en un mois et demi ?

Mais que font les autorités politiques ?

Je le savais ces démocrates décadents ne pensent qu'à leur réélections plus qu'à la gloire et à la pérennité de leur œuvre, de leur domaine. Vive la monarchie ! (et moi en éminence grise, cela va de soi).

Mais foin de tout cela avant que d'être accusé de flood.

Le moins que l'on puisse dire c'est qu' Information War s'éloigne maintenant pas mal de l'univers de base.

La back story est riche et alléchante, le scénario rondement mené. Félicitation.

Par contre cela manque un peu de psychologie des personnages à mon goût. Nos héros vieillissent de trois ans sans qu'aucune évolution ne soit perceptible, mise à part une vague évocation de changement. C'est un peu léger.

Enfin ils ont sués sang et larmes, endurer l'entrainement infernal, et Odd reste absolument égal à lui-même ! Quant aux autres leurs particularités, leurs point saillants ressortent assez mal.

En trois ans, aucune progression de la romance ? C'est assez étrange, surtout qu'ils se sont tous fréquentés de près et intensivement. Je peux comprendre que cela ne t'intéresse pas beaucoup, ou que tu ne veuille pas en parler, mais il est quand même regrettable de ne pas avoir ne serait-ce qu'une allusion: Yumi a-t-elle rejeté Ulrich ? Accepté William? Jérémie et Aelita ont-ils progressé ?

Pour Jim c'est une bonne idée, et qui sert bien tes intérêts de mise à bas des incohérences.

Leur entrainement de trois ans, si j'ai bien compté ce la fait vaguement 548 retour vers le passé. A chaque fois la puissance du supercalculateur double (et il en était au moins à 2500 ou 2600 retour vers le passé)' et seulement la sienne as-tu précisé quelque part dans tes notes. Normalement avec autant de puissance (et aucune limitation en énergie grâce à nos amis du futur) prendre le contrôle de la totalité de l'infosphére de la terre devrait être un jeux d'enfant, non ? Dès lors localiser et anéantir l'ennemi devrait aller assez vite... Surtout que Xana est un peu moribond.

Par pitié dis-moi que je n'ai pas trouver la faille dans ton scénario. Ce serait bien dommage.

Enfin dernière remarque: ces militaires qui trouvent que les lyokoguerriers ont manqué d'analyse (au début du chapitre 5.2), ils ont jamais pensé qu'en fait les dits guerriers en avait pas le besoin ? Leur boulot c'était Xana et ils avaient les outils pour ça, pas besoin d'aller plus loi. Au passage, parler de la causalité et de la chaine des conséquences entre le passé et le futur est un peu risqué après ce Schoppenhauer, Marx et Nietzsche ont infligé à la notion même de causalité...

Voilà, maintenant, la suite par pitié.
_________________
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Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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Robin2553 MessagePosté le: Jeu 19 Fév 2015 19:30   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 27 Aoû 2008
Messages: 135
Localisation: Sur une hyper-surface que l'on appelle présent.
Le moins qu'on puisse dire Silius c'est que tu perd pas de temps. J'avais personnellement jamais vu un tel commenting-spree depuis que je suis revenu sur ce forum. ^^

J'ai l'impression que nos autorités politique t'aime déjà. Peut être leurs tendances autoritaire anti-démocratique ont-elles résonner avec ton idéal monarchique Mr. Green.

Mais passons donc plutôt à la réponse :

Silius Italicus a écrit:
Par contre cela manque un peu de psychologie des personnages à mon goût. Nos héros vieillissent de trois ans sans qu'aucune évolution ne soit perceptible, mise à part une vague évocation de changement. C'est un peu léger.


Zéphyr a déjà pointé ce défaut et a très bien analysé que la faute en revient en partie au coté militaire de ma fiction.
En effet, je me vois ici contraint de traiter les personnages comme des troupes plutôt que des êtres humains. C'est un défauts dont je suis conscient et à blâmer. J'essaye activement de trouver des solutions pour le régler, mais cela s'avérera surement difficile. En particulier vu que ce n'est pas vraiment mon domaine de prédilection.

Silius Italicus a écrit:
En trois ans, aucune progression de la romance ? C'est assez étrange, surtout qu'ils se sont tous fréquentés de près et intensivement. Je peux comprendre que cela ne t'intéresse pas beaucoup, ou que tu ne veuille pas en parler, mais il est quand même regrettable de ne pas avoir ne serait-ce qu'une allusion: Yumi a-t-elle rejeté Ulrich ? Accepté William? Jérémie et Aelita ont-ils progressé ?

Il y a un paragraphe entier du chapitre 4 réservé à leur situation amoureuse Wink. Et il dit basiquement que c'est le statut-quo avec l’exception de William qui semble avoir définitivement renoncé à Yumi.
J'ai aussi des plans pour les romances, mais cela n'étant pas mon domaine de prédilection ni le focus de la fiction vous attendez pas à quelque chose d'incroyable. Je promet juste des résolutions.

Silius Italicus a écrit:
Leur entrainement de trois ans, si j'ai bien compté ce la fait vaguement 548 retour vers le passé. A chaque fois la puissance du supercalculateur double (et il en était au moins à 2500 ou 2600 retour vers le passé)' et seulement la sienne as-tu précisé quelque part dans tes notes. Normalement avec autant de puissance (et aucune limitation en énergie grâce à nos amis du futur) prendre le contrôle de la totalité de l'infosphére de la terre devrait être un jeux d'enfant, non ? Dès lors localiser et anéantir l'ennemi devrait aller assez vite... Surtout que Xana est un peu moribond.

Par pitié dis-moi que je n'ai pas trouver la faille dans ton scénario. Ce serait bien dommage.


Pas vraiment non, mes notes précises aussi que les besoins de puissance du supercalculateur augmentent aussi exponentiellement avec l'ampleur de la tache demandée. Ce qui fait que même si sa puissance en nombre est vertigineuse, ses capacités pratiques n'ont pas augmentées tellement que ça.
Et même si c'était le cas il me reste toujours mon bon vieux brouillard technologique pour sortir une excuse bid... explication parfaitement rationnelle si j'en ai besoin. D'ailleurs en prenant en compte l’interaction entre le supercalculateur et l'infosphère que j'ai préparée pour le scénario, prendre le contrôle de l'ensemble de l'infosphère terrestre semble à priori impossible.

Silius Italicus a écrit:
Enfin dernière remarque: ces militaires qui trouvent que les lyokoguerriers ont manqué d'analyse (au début du chapitre 5.2), ils ont jamais pensé qu'en fait les dits guerriers en avait pas le besoin ? Leur boulot c'était Xana et ils avaient les outils pour ça, pas besoin d'aller plus loi. Au passage, parler de la causalité et de la chaine des conséquences entre le passé et le futur est un peu risqué après ce Schoppenhauer, Marx et Nietzsche ont infligé à la notion même de causalité...


Certes, mais les renseignements militaire sont très attachés à l'adage "connais ton ennemi". Ne pas investiguer quelque chose comme ça est une erreur stratégique en soit.
Enfin, je ne doutes pas du génie de ces messieurs, mais la seconde loi de la thermodynamique et la relativité générale me murmurent l'existence d'une causalité unidirectionnelle dans l'univers. Et Ockham me recommande cette version Wink.

Silius Italicus a écrit:
Voilà, maintenant, la suite par pitié.


Vos désirs sont des ordres votre majesté. ^^




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Bonjour à tous donc. ^^

C'est fou, mais à chaque fois que je pense tomber sur un chapitre facile, je finis par devoir faire des tonnes de recherches sur des trucs que j'avais pas prévus. Avec "un peu" de délai donc voici le début du chapitre 8.
En premier lieu, vous constaterez l'absence de notes (j'en ai pas eu besoin de façon surprenante) et l'apparition d'une nouvelle fenêtre dans le chapitre.
En effet, j'avais l'intention de m’avancer plus en détail dans le fonctionnement du supercalculateur sous forme d'un rapport quand je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup à dire. Beaucoup trop pour un seul chapitre.
Aussi, pendant les quelques publications qui suive j'ai décidé que le rapport et le chapitre seraient accompagnés des notes de Jérémie Belpois sur le supercalculateur (En espérant que cela vous plaise ^^).
Et en parlant de notre génie de service d'ailleurs suite à de multiples remarque sur le manque de profondeur de mes personnages j'expérimente ici en m'aventurant dans le personnage de Jérémie.
Perso, ce passage me semble un peu grossier et casse peut être légèrement le rythme mais je ne vois vraiment pas comment faire de la psychologie autrement. Toute les suggestions pour améliorer la chose sont donc les bienvenues. Wink

Mais trêve de bavardage :

Information war :

[Chapitre 8-1] La guerre des mondes:

Partout et nulle part, de tout temps et jamais.

L’océan des possibles n’est pas une chose qui peut être décrite par les mots. C’est un nulle part qui existe, un royaume quantique transcendant la pensée et l’imagination humaine. Lumière, forme, son, substance, odeur et même le temps et l’espace, aucune des notions que l’homme utilise habituellement pour jauger un environnement n’a de sens en ce lieu qui n’en est pas un. Mais, si dans l’univers la réalité est imposée à l’homme, dans l’information la conscience de ce dernier revêt un caractère divin. Filtrant à travers l’infosphère locale, elle éclaire le chaos quantique de sa puissance inquisitrice, lui donnant formes, sons et substances à défaut d’odeurs. Et c’est ainsi, sous une lumière d’une pure blancheur, que ce qui n’avait auparavant pas d’existence propre devint le propre de l’humanité, prenant l’apparence d’un environnement sous-marin aux tons bleutés mystérieux.
À l’instant et l’endroit qui nous intéresse cependant, cette couleur s’est effacée pour laisser place à un doré bien terne. Là, entre les bâtiments formés par la superstructure naissante du réseau mondial repose une entité, un esprit qui un temps fut brillant. Ce n’est plus qu’une ombre maintenant, venue par instinct se réfugier dans la lumière après avoir dérivée pendant une durée indéterminée dans les abysses du chaos quantique. Seule la solitude l’accompagne depuis qu’elle est arrivée en ce royaume, mais cette réalité s’apprête cependant à changer. Une boule lumineuse s’approche en effet d’elle, et alors que les deux entités entrent en contact, des mots résonnent soudain en ce lieu d’habitude parfaitement silencieux.

« « Qui es-tu ? » »

De terne, le doré passe à l’éclatant.



Extrait des notes de Jérémie Belpois regardant le supercalculateur.

J’avais déjà de forts soupçons quand nous avons découvert le premier réplika, j’en suis devenu quasi certain quand j’ai rebâti Lyoko. Mais maintenant que je l’ai étudié sous la lumière de la science fédérale, il n’y a plus guère de place au doute : si ce n’est qu’il est optimisé pour Lyoko, le supercalculateur quantique de Franz Hopper n’est pas exceptionnel en soit.
Je dirais même que sa technologie est primitive par rapport aux engins les plus avancés de la fédération. Sa puissance n’est donc pas à chercher du côté de la machine en elle-même mais de ce qu’elle contrôle : le cœur de Lyoko. En effet bien plus qu’une simple boule lumineuse, mes recherches montrent qu’il s’agit de cohérence quantique à l’état pur. Un tel concentré de stabilité informationnelle qu’il provoque une baisse drastique de l’entropie virtuelle de l’infosphère profonde à travers pas moins de quatre dimensions spatiales.
C’est grâce à lui que le supercalculateur peut construire, maintenir et contrôler Lyoko, c’est aussi la source d’énergie virtuelle de l’ensemble des territoires et des tours. Et d’autant que je puisse en déduire, il ne peut être détruit. Même les dégâts occasionnés par William sous l’influence de XANA ne lui ont fait que perdre momentanément sa connexion avec Lyoko, faisant imploser ce dernier sous la pression de l’infosphère profonde. En parlant de ça, j’ai de fortes raisons de croire que XANA en a volé une partie quand il a quitté le supercalculateur, lui permettant de construire ses réplikas avec des machines du 21éme siècle.
Mais plus que tout, le cœur de Lyoko et son contrôle est la raison pour laquelle nous ne pouvons et ne devons éteindre le supercalculateur pour désactiver une tour. Privé de son lien avec le supercalculateur, non seulement la structure algorithmique de Lyoko perd en puissance à une vitesse vertigineuse, mais le cœur lui devient vulnérable à la prise de contrôle par une autre machine. En éteignant, nous prenons donc le risque que l’ennemi attache Lyoko et son cœur à l’un de ses appareils quantiques. Une possibilité inacceptable sur tous les plans.

Reste cependant l’ultime question : comment Franz Hopper a-t-il créé le cœur de Lyoko ? Malgré mes meilleurs efforts, je n’ai pu trouver ne serait-ce qu’un indice sur la façon dont il a pu réaliser une chose de cette ampleur. C’est littéralement comme s’il avait fait apparaître une étoile à partir de rien.

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Opération Jarnac : Extrait du rapport des renseignements fédéraux.

Bien qu’ils aient été fructueux, les interrogatoires menés sur les prisonniers se révèlent décevant tant qu’aux renseignements que nous en avons tiré. Il en ressort en effet que le contre-espionnage ennemi repose sur un protocole à la doctrine quasis dogmatique qui consiste en une centralisation extrême de l’information. Ni les agents, ni les officiers de terrain n’ont accès aux données d’opération autres que les leurs, ce savoir est réservé exclusivement à leur officier supérieur direct ainsi qu’à sa chaîne hiérarchique. Le déploiement stratégique de l'Union dans le système solaire lui n’est connu que des officiers généraux de l’organisation qui, pour autant que nous le sachions, ne sont même pas sur Terre pour la plupart. Le fonctionnement d’une telle structure dans la pratique sera détaillé dans notre mise à jour du dossier RavenLab.
Pour le moment, la conclusion que nous devons tirer de ces renseignements est claire : si une telle forme d’organisation est sûre de causer de grave problème de nature opérationnelle chez l’ennemi, les informations nécessaires à une contre-offensive efficace à leur encontre sont quant à elles virtuellement inaccessibles.


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Kadic, lundi après-midi (3éme semaine).


« Très réellement vraiment très agacée », c’est par ces mots qu’Elisabeth Delmas aurait décrit son état actuel si quelqu’un avait osé le lui demander.

« C’est soi-disant amis, avec leurs petits secrets de crétins ! » Pensait-elle en boucle tout en faisant les cent pas dans sa chambre.

La première semaine, sa nouvelle amitié avec la bande à Ulrich s’était plutôt bien passée. Tout le petit groupe avait semblé être d’excellente humeur, comme si l’attitude de gros coincé qu’ils avaient adoptée pendant près de trois ans avait soudainement disparue. Un changement qui seyait parfaitement à Sissi. Cependant, tout avait changé avec l’arrivée de la nouvelle. D’une semaine à l’autre, ils étaient redevenus distants, encore plus qu’avant. C’en était au point qu’elle avait du mal à les reconnaitre. Mais surtout, ils complotaient avec la nouvelle.
Oh ! Ils avaient beau l’envoyer poliment promener quand elle essayait de s’introduire dans leurs conversations elle n’était pas dupe. Elle les connaissait depuis bien trop longtemps pour ça, en particulier Ulrich, ils lui cachaient quelque chose, c’était évident. Et la nouvelle était au parfum, non, était l’instigatrice de ce coup fourré ! Comment expliquer la coïncidence avec sa venue sinon ?
Faute de confident plus confiant, elle avait exposé ses doutes à Hervé au cours d’une longue conversation par SMS. Ce dernier s’était contenté tout du long de lui recommander d’abandonner ses nouveaux amis, qu’elle n’était pas digne d’eux. Mais Sissi ne voulait pas lâcher l’affaire, pas question. Si seulement elle avait une piste qui lui permettrait de…

Son téléphone vibra sur son lit, et elle le prit par réflexe. S’attendant à un nouveau message de ce lourdaud d’Hervé, elle fut surprise de se retrouver devant un numéro anonyme. Le contenu du SMS lui était aussi cours qu’éloquent.

« « Si tu veux connaître la vérité sur Ulrich et ses amis, rendez-vous demain après les cours au centre commercial. » »

Sissi tenait sa piste.


___________________________________________



Centre commercial de Boulogne-Billancourt, mardi après-midi (troisième semaine).


Le centre commercial était un exemple typique de l’architecture des bâtiments de consommation en ville. Une large bâtisse, élevée sur une multitude d’étages afin d’économiser du mètre carré urbain. Dessiné et entretenu avec soin afin d’être le plus attirant possible pour la clientèle, l’éclairage y était toujours lumineux et accueillant, et un système de chauffage/climatisation assurait une température optimale en toute période de l’année. Ajoutez à cela les boutiques et services, et vous obteniez l’un des endroits préférés d’Elisabeth Delmas à Boulogne-Billancourt.
Néanmoins, ce n’était pas pour se détendre que la jeune fille s’y rendait aujourd’hui, mais bel et bien parce qu’elle était en « mission »…
La perspective d’un rendez-vous secret avait rendu fébrile son imagination d’adolescente, et elle avait passé une bonne partie de la journée à s’imaginer son mystérieux interlocuteur. Ce fut donc non sans une certaine excitation qu’elle poussa la porte d’entrée de ce lieu si familier pour s’y avancer d’un pas sûr.

—Mademoiselle Delmas ! Héla une voix masculine à travers le hall.

Excitée comme jamais, Sissi se tourna au quart de tour pour découvrir…
Un livreur à casquette.

Inconscient de la déception qu’il venait d’engendrer chez la jeune fille. L’homme s’approcha d’elle pour confirmer son identité.

—Bonjour, vous êtes bien Mademoiselle Elisabeth Delmas ?

Ayant perdu toute son assurance suite au choc, c’est en bégayant légèrement que Sissi lui répondit.

—Ou…Oui ?

—Parfait ! L’on m’a demandé de vous remettre ce paquet, si vous voulez bien signer…

L’adolescente voyait difficilement comment elle pouvait refuser, aussi accepta-t-elle de signer son bon de réception. Son travail fait, l’homme lui souhaita poliment une bonne journée avant de sortir du bâtiment en la laissant avec son colis.
L’embrasement passé, la jeune fille put détailler le carton qu’elle tenait dans les mains. C’était un paquet de livraison standard comme il en existait des millions. Mais à peine eut-elle le temps de se demander ce qu’il pouvait bien contenir que son téléphone se mit à sonner.
Numéro anonyme : le mystérieux interlocuteur. Elle prit son portable en main.

« « Veuillez décrocher le téléphone » »

Pendant un bref instant, Sissi se fit la remarque de l’étrangeté de la demande. Quand soudain, une sonnerie de téléphone fixe se mit à retentir à côté d’elle. Elle provenait de la veille cabine téléphonique installée à l’entrée du centre des lustres auparavant. Qui donc pouvait bien se servir d’une telle vieillerie pour la contacter ?
De plus en plus intriguée, la collégienne s’approcha prudemment de ce qu’elle définissait comme une antiquité pour en décrocher timidement le combiné.

—A…allo ?

—Bien le bonjour mademoiselle Delmas, lui répondit une voix féminine sur un ton rassurant. Navré d’avoir eu recourt à des moyens si détournés pour vous contacter, mais nous avons des raisons de penser que Joana Kalenson à des oreilles partout dans le collège.

Prise au dépourvue, Sissi ne sut quoi répondre.

—Heu, O…oui, Bonjour. Finit-elle pas bredouiller.

Sa mystérieuse interlocutrice reprit la parole.

—Nous n’avons pas beaucoup de temps, aussi irais-je droit au but : vos amis sont en danger.

Le sang de l’adolescente ne fit qu’un tour.


___________________________________________



Dortoir de Kadic, nuit du mardi au mercredi (troisième semaine).


Confortablement enfouisse sous sa couverture, la fille du proviseur avait bien du mal à trouver le sommeil. Les événements et les révélations de la journée tournaient en boucle dans son esprit, ne lui laissant pas un seul moment pour s’endormir. Quel était le mot que son interlocutrice avait utilisé déjà ? Ah oui, endoctriné, elle s’en souvenait maintenant : endoctriné. Ses amis avaient été endoctrinés par Joana. De ce qu’elle en avait compris c’était comme une lobotomie mais en utilisant la psychologie. La nouvelle leur avait lavé le cerveau et se servait maintenant d’eux à des fins néfastes. Quoi exactement ? Elle l’ignorait, mais la femme au téléphone lui avait promis qu’elle et les autres agents secrets du gouvernement le découvriraient et sauveraient ses amis. Tout ce que Sissi avait eu à faire de son côté, fut d’installer les gadgets d’espion contenus dans le colis à certain point bien précis de Boulogne-Billancourt. Cela lui avait pris toute son après-midi et l’avait laissé dans un état de stress difficilement descriptible (elle n’avait pas l’habitude de faire des trucs aussi importants). Cependant, elle était prête à tout pour sauver ses amis, dut elle en perdre le sommeil.

Alors qu’elle se retournait sous sa couverture pour ce qui devait être au moins la deux centième fois d’après ses estimations, ses sens furent soudainement mis en alerte par d’étranges flashs lumineux et bruits en provenance de sa fenêtre. Intriguée, la jeune fille se leva sans réfléchir pour se trainer nonchalamment jusqu’à la fenêtre (elle était fatiguée, même si elle n’arrivait pas à dormir). Ce qu’elle découvrit en écartant les rideaux, loin de la réveiller, la paralysa de stupéfaction.
On aurait dit que la rue derrière le collège était toute entière devenue folle. Les lampadaires et les phares des voitures garées clignotaient à un rythme erratique, donnant la mesure à la cacophonie que formaient les alarmes antivol. Cependant, le plus impressionnant était sans doute les arcs électriques qui se dégageaient de tout ce qui était un tant soit peu conducteur, le tout accompagné d’un puissant bruit de ligne à haute tension. Incapable de décider d’une réaction appropriée, la jeune fille resta à admirer le spectacle pendant de longues secondes avant qu’une manifestation électrique plus importante que les autres fasse son apparition. Animés par une force inconnue les éclairs s’étaient mis à dessiner quelque chose dans l’atmosphère nocturne, quelque chose de… mécanique ?
Sissi pouvait maintenant pleinement distinguer la créature, c’était un imposant robot reposant sur quatre pattes, et il n’était pas seul. Surgissant littéralement de l’électricité une dizaine d’autres d’entre eux envahir la rue.
L’adolescente savait ce qu’ils étaient, elle en avait déjà vu dans de vieux film de science-fiction.

« Des extraterrestres, c’est comme des aliens mais avec des vaisseaux et des robots.»

En une fraction de seconde, un trait lumineux vint s’abattre sur l’une des machines.

BOUM !

La première explosion provoqua chez Sissi un rush d’adrénaline tel qu’elle n’en avait jamais connu. Maintenant totalement réveillée, elle céda immédiatement à la peur.

« Des… des extraterrestres, il y a des extraterrestres en bas du collège ! »

Réagissant instinctivement, elle se précipita sur la porte de sa chambre et sortie dans le couloir pour se trouver nez à nez avec Aelita.

—Ex…ex…extraterrestres, r…rue ! Bredouilla-t-elle à sa camarade tout en lui indiquant sa fenêtre à travers la porte ouverte.

À son grand étonnement, loin de se montrer paniquée ou surprise, Stones se contenta de lui retourner un regard parfaitement calme.

—On sait Sissi, on s’en occupe déjà. L’informa-t-elle d’une voix posée. Va trouver Jim, il t’évacuera vers un endroit sûr.

Quelque peu calmée par cette démonstration de sang-froid, la fille du proviseur prit enfin le temps de détailler la tenue de son interlocutrice. Bien qu’encore en pyjama, celle-ci avait revêtue un gilet à poches multiples et une paire de bottes d’apparence futuriste. Mais aussi surprenant qu’ils étaient, ces vêtements faisaient pale figure à côté du fusil à bandoulière qu’elle tenait fermement dans ses maigres bras d’adolescente.
Il n’y avait pas besoin d’être un génie pour deviner ce qu’elle comptait faire avec pareil accoutrement.

Alors qu’Aelita partait en courant vers son champ de bataille, Sissi se mit à questionner le bien-fondé de ses actions. La rue d’où étaient venus les extraterrestres était celle où elle avait placé le plus de gadgets d’espion.


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Bunker fédéral FR-001 (Kadic) Contrôle des Opérations Virtuelles, nuit du mardi au mercredi (troisième semaine).


Bien que n’ayant pas toujours été un exemple de maturité émotionnelle, Jérémie Belpois était quelqu’un qui connaissait ses devoirs et responsabilités envers les autres. Ainsi, malgré qu’il n’aille pas souvent dans le scanner, ses amis avaient très vite compris que le jeune génie était du genre à faire passer leur sécurité et santé avant la sienne.

« C’est moi qui ai rallumé le supercalculateur, alors c’est ma responsabilité de vous protéger vous et Aelita. Peu importe les conséquences ! » Leur avait-il expliqué après sa troisième nuit blanche d’affilée au labo.

C’était avec cette déclaration qu’il était devenu le chef des lyoko-guerriers. Non seulement ça mais c’était aussi comme cela qu’il avait gagné leur confiance. En effet, peu importait maintenant que la matérialisation d’Aelita prenne bien plus longtemps que prévu, le groupe savait que Jérémie se donnait à 100%. Qu’il ne leur laisserait pas risquer leur vie une seconde de plus que nécessaire sur Lyoko et ça leur suffisaient. Ses amis avaient même dû souvent le protéger du surmenage tellement il prenait son rôle à cœur.
Aussi, personne ne fut réellement surpris quand le jeune génie exprima sa volonté de coopérer à plein temps avec le FRIC après l’attaque de l’usine. Joana lui avoua même que l’état-major s’était attendu qu’il réagisse d’une telle manière, et avait déjà tout préparé pour lui.
Désormais remplacé à Kadic par un automate, il passait le plus clair de son temps à travailler sur le supercalculateur en équipe avec des chercheurs fédéraux. Et ce fut d’ailleurs en plein travail que l’alerte le surprit.

« Matérialisation sans scanner, comme si les spectres n’étaient déjà pas assez terrifiant comme ça… »

Assis sur le fauteuil de l’opérateur dans la nouvelle salle de contrôle aménagée par la Fédération, Jérémie observait les combats sur l’un des multiples moniteurs holographiques qui se présentaient à lui. Préférant l’efficacité à l’originalité, les fédéraux avaient bâti la pièce sur un modèle qui avait déjà fait ses preuves : celui des CIC de leurs vaisseaux de guerre. Et bien qu’il fût nostalgique de l’ancien design, le jeune génie devait reconnaître que le nouveau était loin d’être désagréable. Avec un éclairage pur beaucoup moins oppressant que le vieux jaunâtre et un aspect bien moins métallique et froid que le labo, le « COV » était un endroit accueillant. L’équipement de contrôle se composait quant à lui surtout d’une table holographique centrale équipée d’une gigantesque interface interactive entièrement customisable. Il était un peu dur de si retrouver au début, mais en trois ans à manier la technologie de ses alliés, Jérémie avait fini par si habituer.
Un avertissement retentit dans l’une des fenêtres de la projection holographique, la sonde qu’il avait envoyée un peu plus tôt sur le territoire de la montagne était arrivée sur place. La retransmission vidéo arracha une grimace au leader de Lima-1.

« Ils ont vraiment mis le paquet… »

La présence ennemi autour de la tour était massive, une véritable armée. Malgré leur expérience, il doutait que ses amis puissent passer une telle force par leur compétence seule.

« Nous ne les avons que trop sous-estimé, il est temps que nous abattions quelques-unes de nos cartes à nous. »

Déviant de ses activités un bref instant pour voir comment son équipe s’en sortait, ce fut avec la perspective que les lyoko-guerriers arriveraient dans quelques minutes qu’il ouvrit deux dossiers particuliers.

-Project_Megingjord
-Project_Alsvinnr



___________________________________________




Tunnel d’évacuation 01 (Kadic), nuit du mardi au mercredi (3éme semaine).


Un spectateur lambda aurait pu s’étonner du calme qui régnait dans le tunnel. Ni mouvement de panique ni cri ne venaient déranger l’ordre de l’évacuation. Cependant, pour le marine entrainé à ce genre de situation qu’était James Moralès cette scène était parfaitement normale. L’ancien militaire savait effectivement d’expérience que l’hystérie collective représentée dans la culture populaire était un mythe. Soumis à un danger, un groupe d’humain s’organise collectivement pour y faire face ou suit docilement les instructions des autorités. Comme l’évolution leur avaient appris.
À l’aide d’automates déguisés en militaire français, le prof de gym avait donc eu vite fait de rassembler tous les résidents de Kadic sous sa tutelle. La foule se dirigeait maintenant dans le calme vers l’un des tout nouveaux abris bâtis par la fédération dans le cadre du système Vauban. Les élèves et professeurs affichaient parfois des visages surpris devant sa tenue de combat ou quand il donnait des ordres aux automates, mais à part ça tous l’obéissaient sans discuter.

—M…monsieur Moralès ? L’interpella-t-on timidement sur un ton féminin.

Reconnaissant la voix de la petite Delmas, Jim se retourna pour faire face à la jeune fille.

—Besoin d’aide Delmas ?

Visiblement embarrassée, elle prit plusieurs secondes à lui répondre.

—C… ces montres, ce sont des extraterrestres venus envahir la Terre, non ?

« Pas si loin que ça de la réalité en fait… » Pensa le fédéraux amusé.

—On peut dire ça comme ça oui. Lui répondit-il avec le sourire.

—Et… et vous et la bande à Ulrich vous les combattez, pas vrais ? Continua-t-elle toujours aussi embarrassée et en évitant tout contact visuel avec lui.

L’agent du FIS fronça les sourcils, le langage corporelle de Sissi lui criait qu’elle avait quelque chose sur la conscience.

—Qu’est-ce que tu veux m’avouer Elisabeth, lui demanda-t-il avec la voix la plus douce possible.

La fille du proviseur rougit comme une pivoine.

à suivre...

Edit : énorme coquille dans le titre Surprised , corrigé maintenant + correction orthographique pour l'intro (merci Zéphyr Wink)
_________________
"In memory of those fallen in the defense of Earth and her colonies. March 3, 2553"
http://nsa38.casimages.com/img/2016/10/26/161026090536867351.png


Dernière édition par Robin2553 le Mar 14 Mar 2017 22:46; édité 3 fois
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Silius Italicus MessagePosté le: Jeu 19 Fév 2015 22:08   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Cher Robin2553,

Citation:
Vos désirs sont des ordres votre majesté. ^^


Éminence grise, pas roi. Je laisse le marbre inconfortable du trône à d'autres.

Quant aux autorités politiques sus-mentionnés, je me contenterais de dire que je ne m'occupe pas du jeu d'autrui (surtout quand celui-ci a visiblement perdu), je joue mon propre jeu, et vous prend dans ma toile si besoin. Laissons le passé s'enterrer. Point de collusion d'idées entre partisans de la Gueuse et moi. Mais j'apprécie beaucoup des adversaires de haute tenue ; je ne sais si c'est réciproque.

Tout d'abord une réponse à la réponse avant d'en venir au dernier chapitre publié.

Sur la romance ou la psychologie, il n'y avait pas de reproches. En fait depuis que Marcel a écrit sur les invertis, la littérature française s'est faite tendanciellement psychologisante, et cela a contaminé touts les écrits. A quoi s'ajoute le niveau d'exigence demandé en ce royaume, qui fait que survivent et ressortent les auteurs ayant déjà une certaine expérience et une certaine maturité. D'où il s'ensuit que la psychologie fait quasiment partie des attendus, de ce qui forcément sera présent.
Ne pas en voir fait donc sourciller.
Cela dit, vous êtes tout à fait en droit de dire que cela ne vous intéresse pas, ou que vous n'y êtes pas sensible, ou n'importe quelle autre raison: c'est votre récit ne vous sentez pas contraint par nous autres lecteurs bornés et conformiste.

Pendant des siècles, en fait jusqu'à Rousseau il n y a pas vraiment eu de psychologie dans le roman après tout.

il en va un peu de même pour la romance. Effectivement il y en a, mais visiblement cela ne vous intéresse peu. C'est juste que c'est aussi un des éléments qui font que les personnages sont plus que des silhouettes ou des archétypes, mais bien des êtres au sang chaud. Après, A dieu va.

Sur la puissance du supercalculateur, il est vrai que j'avais oublié l'augmentation exponentielle des besoins, mais sans être un expert, ou l'écart en les deux fonction se creuse, ou il se réduit, ou elle sont parralléles.
Or depuis la saison deux nous savons que l'accroissement de puissance du supercalculateur accroît la puissance des tours activées, et on constate que Xana est plus puissant. On tendrait à en déduire que la puissance de la machine croît plus vite que ses besoins, non ? Lentement peut-être, mais surement. En ce cas pourquoi ne pas faire retour vers le passé sur retour vers le passé pour accroitre cette puissance à l'infini ?

Sur les renseignements militaires, votre réponse m'a inspiré une réflexion. Tout d'abord les lyokoguerriers connaissaient leur ennemi, Xana. Ils savaient ce qu'il était, son histoire, ils avaient même ses codes sources,... Une fois qu'ils ont eu le journal de Hopper, ils n'avaient presque plus de renseignements manquants.
En doctrine militaire, il est courant de séparer les niveaux opérationnels, tactiques et stratégiques. Si on applique cela à Code Lyoko, imparfaitement, bien sur, vu que nos héros ne sont pas des foudres de guerre, on obtient:
- Stratégique: les objectifs par saison, comme l'antivirus d'Aelita.
-Tactique: la méthode pour accomplir les objectifs, par exemple la récolte de données dans le cinquième territoire.
-opérationnel: les plans de nos héros pour affronter tel groupe de monstre à un moment donné.

Le même schémas appliqué à la guerre de l'information donnerais plutôt quelque chose comme cela:
- Stratégique: mettre fin à la divergence entre les univers, et éliminer les derniers rebelles.
-Tactique: le choix de faire venir des hommes et du matériel sur terre, et d'engager nos héros
-opérationnel:l'utilisation du supercalculateur et la lutte contre Xana.

Autrement dit, il ya changement d'échelle tel que ce qui était stratégique dans le dessin animé, n'est plus qu'un élément parmi d'autre dans l'éventail des options de combat de ce récit.

Citation:
la seconde loi de la thermodynamique et la relativité générale me murmurent l'existence d'une causalité unidirectionnelle dans l'univers.

-
Je ne suis pas sûr que l'on parles de la même cause. j'avoue être curieux. Pourrais-tu m'expliquer ça plus en détail, avec un niveau d'explication adapté bien sûr. Quant à Ockham, méfie-toi, il est difficile de se raser avec lui.

Laughing

J'ai bien aimé le passage d'introduction à ce nouveau chapitre: épique et technique, joliment tourné.

Les notes de Jérémie m'intriguent: une baisse de l'entropie ? Sérieusement ! Mes pauvres connaissances en physique me disent que c'est par définition impossible. Je vais me hasarder à essayer de trouver une solution. En fait le coeur est un autre univers d'où les tours tirent de l'énergie jusqu'à épuisement, ainsi on a un univers entiers mis au service d'un autre ce qui devrait sérieusement ralentir l'entropie.

Maintenant l'action: l'introduction de Sissi dans le jeu est surprenante. on peut dire que l'ennemi ne perds pas son temps et réagit vite.

Au passage, mention spécial pour:

Citation:
c’était comme une lobotomie mais en utilisant la psychologie


Very Happy

Pauvre méchant, il va en avoir perdu du temps pour un coup d'épée dans l'eau...

Cela dit la question qu'il pose est valide. On peut penser que nos héros sont endoctrinés et sont en train de se faire avoir. Vous ouvrez un abîme de réflexion.
Au passage, les bras d'Aelita sont toujours maigre après l'entrainement infernal ? Wink

Pour la psychologie, il y a deux grosses pistes que vous pouvez explorer. En premier la gestuelle et les mimiques. plus tes personnages auront un visage, un corps et un ton expressif (froncement de sourcils, rougissement, hésitations, larmes,...), plus nous serons à même de les comprendre.

La deuxième piste, où vous vous aventurâtes c'est le discours indirect libre (un grévisse ou une grammaire préciserons les choses), en gros vous essayez de retracer le fil des pensés du personnage, après c'est une question de rythme et de style. Vous pouvez faire un tour dans Madame Bovary pour voir ce que cela donne, ou chez Proust si vous voulez sortir l'artillerie lourde.

Dans les deux cas, ne vous forcez pas, entrainez-vous au brouillon et cela viendra en temps voulu.
_________________
AMDG

Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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air-raid MessagePosté le: Sam 21 Fév 2015 01:10   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kankrelat]


Inscrit le: 06 Fév 2015
Messages: 28
Localisation: dans un AC-130, au dessus de chez toi
Moi qui suis fan d'armes et explosions, me voila comblé !
Le scénario est très bien trouvé, et pour moi il est aussi bien maîtriser.

Après, des commentaires d’œuvres, on en fait au lycée, et dire que je suis nul est un euphémisme. Je n'en ferais donc pas.

Je me contenterai donc de te donner tout mes encouragements, dire bonjour à Silius qui me rend jaloux tellement il écrit bien, et te souhaiter bonne chance pour la suite, tu as tout mon soutien.

(P.S le croiseur de l'UNSC que tu nous montre, ne serai-ce pas la frégate de johnson à la fin de HALO 3 ?)
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