Ikorih émerge des merveilles du Silmarillion et se rappelle qu'il faudrait publier un chapitre...
Hey, une naine! Répondons-lui, si toutefois elle sort des trucs pertinents
Citation:
Commençons par le commencent.
...Ouais, ça commence bien.
Bon, une fangirl de Barbara...soit, ce début de com' n'est pas exceptionnel.
Visiblement, Dodie aime qu'on recrute des gens, de préférence à l'arrache. Va savoir si ce phénomène se reproduira...
Dodie aime le masque de Senja, ce qui est cool parce que Senja est un personnage exceptionnel.
Oui, Jim est mouru. Oui, vous l'aimiez bien. Mais tant pis 8D Et j'ai traumatisé Arry, oui oui, c'est pas très gentil. Mais on est pas aux pays des bisounours. é.è
En ce qui concerne Kadic, tu fais bien sûr une remarque pertinente. C'est pour ça que je te dirai que je m'efforce de traiter ça par la suite.
Comment, on me demande la suite? Eh bien, je ne vois pas de contrordre...go!
Chapitre 9 : Hantise
Spoiler
-Votre attention, je vous prie.
Les élèves de Kadic, réunis dans le théâtre pour l’annonce officielle du chef d’établissement, levèrent le nez de leurs occupations diverses, impliquant en règle générale un téléphone portable.
Jean-Pierre les balaya du regard, songeant que les rassembler n’était pas une mauvaise idée. Il aurait pu faire passer son message autrement, mais ils avaient besoin de voir une figure d’autorité.
-Comme vous le savez peut-être, Jim Moralès a quitté Kadic à cause de problèmes médicaux. Nous lui souhaitons de se rétablir promptement, et nous avons pris les mesures nécessaires pour assurer son remplacement.
Il se tourna vers quelqu’un. Quelqu’un qui monta sur l’estrade à ses côtés.
C’était un homme assez jeune, la vingtaine, et grand. Ses cheveux châtain descendaient jusqu’à sa nuque à leur point le plus long, se restreignant autrement aux oreilles et au front. Une paire de lunettes devant ses yeux bruns.
-Je vous présente Alex Staka, votre nouveau surveillant d’internat, qui assurera également les cours d’EPS, et est en mesure de remplacer certaines classes d’histoire ou de français.
Il échangea rapidement un regard avec ledit Alex, qui ne sembla pas vouloir faire davantage de commentaire. S’ensuivit un petit discours du proviseur pour rappeler que malgré la situation, les cours seraient maintenus autant que possible, et remonter un peu le moral des troupes.
La brochette des sept ne disait rien. Arry, recroquevillée sur la chaise la plus à gauche, semblait perdue en elle-même et ne faisait même plus attention à ce qui se racontait. A côté d’elle, Dorka lui jeta un regard attristé. Senja, assis entre Floyd et Sylith, était imperturbable, et Alexandre tentait de faire de même à côté d’Emeline. Mais sans masque, c’était plus dur.
-T’en penses quoi, toi, du nouveau pion ? interrogea Kay qui faisait les cent pas.
La soirée était assez avancée pour que tout le monde soit de retour dans sa chambre. Sous le regard acéré de Palpatine depuis le poster du mur, l’adolescent réfléchissait à la tournure des évènements.
-Euh…, lui répondit Adolf, vautré sur son lit.
-J’oubliais, soupira-t-il, agacé. Tu ne penses pas.
Le silence qui s’ensuivit permit à Kay d’entendre le bruit des chaussures du surveillant nouvellement nommé dans le couloir. Il avait l’air de prendre ses rondes plus au sérieux que Jim…
Alexandre, allongé, fixait le plafond. Il faisait sombre. La seule lumière provenait de la fenêtre. Lui essayait de dormir, mais il avait la vague impression que Senja, non.
Les premiers soirs depuis la rentrée, il s’était demandé si son camarade allait retirer son masque pour dormir. Quelque part, il était curieux de voir ce qui se cachait dessous, ce qui avait pu changer. Mais il avait vite compris que ce ne serait pas si simple de le découvrir. Jamais il ne l’avait vu quitter son visage factice.
Avec un grognement, il se retourna. S’endormir avec toutes ces pensées qui lui trottaient en tête n’avait rien de simple. Et de toute façon, peut-être qu’une attaque le conduirait à devoir se lever en pleine nuit. XANA leur empoisonnait l’existence. Il avait du mal à concevoir que leurs prédécesseurs aient pu tenir en étant moins nombreux et en ayant moins de connaissances. Comment faisaient-ils ? Qu’est-ce qui leur donnait l’énergie de continuer à se battre contre une force qui les dépassait ?
Il ne savait pas. Et ça le mettait en rogne.
Et puis il aurait bien voulu avoir encore Léopold. Son départ le chiffonnait plus qu’il ne voulait l’admettre et surtout, bien plus qu’il ne s’y attendait. Il se sentait un peu seul.
Arry était roulée en boule sur son lit. Chez elles aussi, il faisait noir. Dorka dormait, ou du moins elle le supposait. C’était préférable. Comme ça elle ne la verrait pas.
Elle-même ne se sentait pas capable de céder au sommeil. Elle savait ce qui l’y attendait. Du rouge. Beaucoup de rouge. Elle, elle aimait le bleu. Plus que jamais.
Les images vinrent, sans qu’elle puisse rien y faire. Ne pensez pas à un éléphant rose, en somme. Plus elle essayait de les repousser, plus elles affluaient. Le sang sur le sol. Les mines angoissées. Les voix apeurées. La foule terrifiée. Les regards horrifiés. Le silence, aussi. Même si certains murmuraient, c’était le silence. Un vrai silence qu’on essayait de cacher, mais sans aucun espoir d’y arriver. Vainement. Et puis plus on tentait de chuchoter par-dessus, et plus il était là, grimaçant, à s’agiter sous leur nez. Et la mort, la mort.
Le sang. Là, il était là, et il teignait le sol. Du rouge.
Et puis l’odeur. L’odeur de métal du sang. Pourtant, elle n’aimait pas associer ces deux mots. Non, elle n’aimait pas.
Du sang.
Elle s’arracha à ce cercle de pensées pour tendre la main vers son Ipod. Puis resta en suspens. Qu’écouter ? Qu’est-ce qui pourrait arriver à dissiper les brumes rouges de son esprit ?
Rouge…
Ça recommençait. Le visage figé du surveillant. Son corps, par terre. Immobile. Figé. Figé. Et rouge. Le rouge sur le sol. Et puis le cercle de personnes autour. Comme une sinistre ronde. Une ronde… Et puis le choc. Et l’incompréhension. Et l’incrédulité. Et puis. Et puis.
Elle se prit la tête entre les mains. La nuit, catalyseur d’émotions, rendait les images encore plus puissantes. Encore plus dévastatrices.
Elle n’en pouvait déjà plus. Toujours habillée, phénomène qui avait tendance à se généraliser, elle attrapa son baladeur et sa veste, enfila les deux, et sortit. Un toit. Et tant pis si elle croisait le surveillant. Il lui fallait son toit.
Elle avait à peine fait deux mètres que le faisceau de la lampe de poche d’Alex la prenait sur le fait. Pas de pot.
-Qu’est-ce que tu fais là, toi ?
Elle chercha une réponse.
-Je…je voulais prendre l’air, avoua-t-elle, prête à se faire tirer les oreilles. Juste faire un petit tour dehors, sans faire de bruit.
Il l’observa, la dominant de toute sa stature. Il ne connaissait pas encore les gosses, mais pouvait comprendre qu’ils soient un peu secoués, pour employer un euphémisme.
-Tu te sens bien ?
-…Oui.
Gros mensonge.
-Mh. Bon, tu devrais retourner dormir. Pour cette fois je veux bien faire comme si je ne t’avais pas vue.
-Mais j’y arrive pas, murmura-t-elle.
-Comment ça ?
-Je fais des cauchemars.
L’aveu était sorti tout seul, sans qu’elle arrive à le retenir. Il venait un peu contredire la réponse qui disait qu’elle se sentait bien, mais tant pis. Il avait sans doute vu qu’elle lui racontait du flan.
Il l’observa, pensif, se demandant probablement ce qu’il convenait de faire. Ce n’était pas exactement le profil de la gamine venue foutre le bordel dans les couloirs, et elle avait l’air assez sympathique.
-Bon. Amène toi, je finis ma ronde et on verra.
Surprise par sa réaction, Arry décida quand même de l’écouter. Elle n’avait rien de mieux à faire, et pour le moment, elle arrivait à se focaliser sur autre chose. Seule dans le noir, elle n’aurait sans doute pas réussi.
Elle le suivit donc à petits pas, essayant de se montrer silencieuse alors qu’il faisait allègrement sonner ses semelles sur le sol.
Il redescendit vers l’étage des garçons, aux aguets. Il passa devant chaque porte, en approchant son oreille pour discerner ce qui se passait. Vint le moment où une voix résonna encore dans une chambre. Alex poussa la porte, découvrant Kay et Adolf absolument pas endormis et un peu trop bavards. Certes, ils avaient éteint la lumière, mais ça ne suffisait pas…
-Vous avez une explication à me fournir ou vous voulez directement l’heure de colle ? demanda-t-il tranquillement.
Un rire gras et stupide du côté d’Adolf. Une tronche de bouledogue chez Kay.
-Mais, on dérangeait personne.
-On vous entend dans le couloir. De là, j’en déduis que vous faites forcément assez de bruit pour déranger.
Il prit rapidement les noms, jetant un regard à Arry pour avoir confirmation, puis inscrivit la peine dans son calepin. Et il sortit en refermant la porte, leur adressant un petit regard qui voulait dire beaucoup.
-Allez, amène toi.
Alex ouvrit la porte de sa chambre.
-Je dors pas des masses. Si tu veux passer le temps en papotant…ça sera toujours mieux que le passer toute seule.
Elle regarda la pièce, un peu intimidée. L’endroit ne présentait plus de trace de Jim. Comme s’il n’avait jamais été là. Cette impression lui colla un poids dans le ventre. Mais elle contint. Le nouvel occupant n’était pas encore totalement installé, et la pièce restait relativement dépouillée. Il alla s’installer sur son lit, parfaitement à l’aise, retirant au passage ses chaussures. Arry ne sut pas trop où se poser, et choisit de rester debout pour le moment, les mains dans les poches.
-Bon alors, commençons par le commencement, comment tu t’appelles ?
-Arry. Arry Ckho, marmonna-t-elle, encore un peu mal à l’aise.
-Et t’es en quelle classe ?
-La 1ère S1.
Questions standard, réponses standard. Jusqu’ici, tout allait.
-Je vois…
L’adolescente laissa dériver son regard sur le sol, sentant celui du surveillant sur elle. Elle se demanda s’il avait fait le lien entre le fait qu’elle se sente mal et les évènements étranges du lycée. Probablement que oui, mais il n’en laissait rien paraître.
-Ça t’arrive souvent de pas arriver à dormir ?
-Avant, non. C’est que depuis quelques temps, avoua-t-elle.
-Tu veux en parler ?
Elle secoua la tête.
-Je peux comprendre.
Il y eut un moment de flottement, puis il embraya :
-Tu veux pas t’asseoir ? Tu me stresses à rester debout.
-Désolée m’sieur, s’excusa-t-elle en tirant une chaise à elle.
Alex la considéra avec un froncement de sourcils.
-Moi c’est Alex. J’ai jamais aimé qu’on m’appelle « monsieur » ou par mon nom de famille. Pigé ?
Arry hocha la tête, avec un petit sourire. Elle sentait la boule de stress dans son ventre de dissiper lentement, et ce n’était pas pour lui déplaire.
Le lendemain après-midi, qui se trouvait être un mercredi, les sept se réunirent à l’usine alors que d’autres moins chanceux tels que Kay ou Adolf purgeaient leurs heures de colle récoltées la veille. Debout devant le pupitre des commandes, Senja annonça tranquillement :
-Je suggère qu’on aille régler son compte à ce Réplika. Ou au moins repérer le terrain.
-Euh, t’as vu ce que ça a donné la dernière fois qu’on a tenté une sortie ?
-Ce que je vois surtout c’est que si on reste sur notre cul comme ça, on ira nulle part.
Silence. Il avait visé juste.
-Je reste aux commandes ? demanda Emeline.
-Mhh…sachant que tu es celle qui a le plus piloté le Skid, je crois qu’on va laisser quelqu’un d’autre, mais pas Alexandre vu qu’il y était déjà la dernière fois. Sylith ?
Elle hocha la tête. Les six restants descendirent donc dans la salle des scanners, prêts à se faire virtualiser dans l’Arena. La traversée du labyrinthe s’opéra sans encombre, et bientôt ils rejoignirent le Skid dans son garage. Encore quelques secondes et ils se retrouvèrent dans les navskids, Arry ayant tenté d’esquiver l’appareil qui se retrouverait à l’envers, en vain.
La navigation dans la mer numérique se passait lentement. Aucun monstre de XANA n’avait encore été signalé, et c’était tant mieux pour la petite équipe qui avait emprunté un hub pour la première fois. Ils se rapprochaient du Réplika.
-A quoi ça va ressembler ? interrogea Dorka qui avait cette fois pris un navskid latéral.
-Ben en théorie, comme Lyoko. Mais avec un seul territoire, expliqua Emeline.
Arry regardait l’eau. Elle était bleue. Un bleu apaisant dans lequel on se serait volontiers perdu. De petits anneaux de lumière rappelant des méduses dérivaient.
-Regardez, je crois que nous arrivons ! lança Alexandre depuis le navskid supérieur le plus proche du bout de la tige.
Effectivement, les contours d’un objet sphérique massif se dessinaient au loin. Trop gros pour être autre chose qu’un monde virtuel.
-Ça promet d’être intéressant, commenta Senja qui semblait apprécier cette phrase.
Emeline mit le turbo, un peu à la façon des requins, pour s’approcher plus près. Et plus ils naviguaient vers la sphère, plus ils se sentaient petits.
Floyd resta silencieux, absorbé dans la contemplation du Réplika, mais ce ne fut pas le cas de tout le monde :
-On dirait une sorte de…marmonna Arry.
-De ? l’interrogea Emeline.
-Ouais nan rien. J’allais dire une connerie.
-Un peu de calme là-dedans, je lance la clé numérique et on verra vite à quoi ça ressemble.
Un rai de lumière fusa de l’appareil vers le verrou du sas du Réplika. Ils attendirent plus ou moins patiemment le temps que le déverrouillage s’opère, et puis la lumière blanche de l’entrée les éclaira.
-Bon, on cherche quelque chose en particulier ? demanda Emeline en observant depuis le cockpit le Réplika Forêt.
-Une tour. On doit se démerder pour opérer une translation à côté du Supercalculateur, et là on pourra se translater et agir définitivement sur l’ordinateur, déclara Sylith.
-Ok c’est sympa, et on fait quoi sur l’ordi ? On le pète ?
La question méritait d’être posée, et ils s’aperçurent qu’ils ne savaient pas. Un blanc gênant s’ensuivit.
-Tentons la translation quand même. Au moins pour étudier le procédé, proposa Dorka.
-Et si les deux sbires de XANA se pointent pour nous dégommer ?
-On s’en fout, on a une copie des codes du Skid, fit remarquer Emeline.
-Il aurait fallu être complètement con pour pas garder une sauvegarde, admit Sylith.
-Bon bah tentons, commenta Floyd en haussant les épaules.
Suivant les indications de l’opératrice, la pilote rejoignit une tour pas loin et parvint à actionner la procédure d’arrimage. Ils avaient été contraints de se placer partiellement en dessous du niveau de la tour, eut égard à la longueur du Skid qui avait augmenté et qui était maintenant plus grand que l’édifice.
-Senja, tu peux me guider dans la manip’ ? demanda la brune.
Il s’exécuta, énumérant les étapes alors qu’elle les réalisait, revenant parfois pour préciser un point. Pendant ce temps, les autres observaient les lueurs violettes qui s’échappaient de la tour pour valser autour du câble d’énergie qui unissait leur vaisseau à la tour.
-Ok c’est bon, j’ai le contrôle de la tour ! annonça Sylith, son ton de voix laissant deviner un petit sourire satisfait. Qui je translate ? On va se limiter à trois personnes.
-Moi ! s’écria immédiatement Alexandre.
-Je voudrais bien venir, fit plus posément Dorka.
Restaient Floyd, Arry, Emeline et Senja.
-Je reste. Si jamais XANA active une tour pour vous faire chier sur Terre, je pourrai la désactiver, annonça ce dernier.
-Vu que d’après le journal on a un temps de latence où on peut rien faire après la détranslation, je préfèrerais rester là aussi. Si on a besoin de décoller d’urgence, mieux vaut que j’aie moyen de réagir, ajouta Emeline.
-Bon. Floyd, Arry ?
-J’y vais, alors, décida la blonde, vérifiant du regard que son camarade ne se sentait pas lésé.
Sylith appuya sur la touche de son clavier tandis qu’Emeline débarquait les trois restants.
Dans un éclat lumineux, trois spectres apparurent en pleine nature. Tombant sur le sol, ils eurent la désagréable surprise de constater que celui-ci était en pente et ça ne les aida pas à conserver l’équilibre. Le paysage était assez simple, une forêt enneigée sur un flanc de montagne.
-Bon, je vous propose de vérifier que vos pouvoirs sont opérationnels. Certains disparaissent avec la translation, rappela Sylith.
-Mais qu’est-ce que c’est que ce trou paumé ? grogna Alexandre en se relevant.
Il essaya de s’envoler pour ne plus être en contact avec le sol qui le dégoûtait trop (la nature, tout ça), et n’y parvint pas. S’ensuivit un cri de rage.
-Te serais-tu fais enculer ? grinça la S aux commandes du Supercalculateur.
-Ta gueule sorcière. Je ne peux plus voler.
Il vérifia que sa baguette était toujours fonctionnelle : c’était le cas. Toujours ça de pris. Du côté d’Arry et Dorka, peu de pouvoirs étaient à vérifier, mais la seconde eut la désagréable surprise de constater que ses portails n’étaient pas effectifs.
-Mon pouvoir est désactivé aussi.
-J’imagine que ce sont les pouvoirs de déplacement qui sont spécifiquement annulés. Ce serait logique. Bon, vous êtes où ?
-Là, comme ça, ça ressemble à une forêt en montagne, commenta Arry.
Ils virent alors un pigeon passer dans le ciel. Ce détail aurait été parfaitement anodin s’il ne s’était laissé aller sur le spectre d’Alexandre, qui resta bouche bée. Quelques secondes passèrent, puis les deux filles éclatèrent de rire. Arry parvint à articuler :
-Avec des oiseaux !
-Va te faire foutre !
A ces mots, Sylith éclata de rire à son tour.
-Intéressant, j’aurais bien voulu voir ça. Mais sinon, ça m’aide pas. Y a des forêts dans pas mal de montagnes…
-Tu as moyen de les géo-localiser, indiqua Senja, embrayant sur le procédé.
Sous sa tutelle, elle obtint les coordonnées des trois translatés et les interpréta.
-Apparemment, vous êtes dans les Carpates.
-Mais on est sur un Réplika Forêt, putain, grogna Alexandre qui se remettait mal de ses premiers instants de translation.
-Y a pas mal de forêt, dans les Carpates. J’y suis déjà allée en vacances, divagua Dorka.
-C’est ça, et où on planque un Supercalculateur dans les Carpates ?
-…
XANA voyait sans doute d’un très mauvais œil cette translation, parce que William et Aelita ne tardèrent pas à se montrer.
-Merde, commenta Emeline. Je suis pas sûre qu’à trois on arrive à leur faire face.
-C’est fort peu probable. De toute façon on sait pas trop ce qu’on fout avec cette translation, commenta Floyd.
-Ne prenons pas de risques. Sylith, on annule ?
Elle grogna, réticente. L’idée de laisser tomber là lui répugnait.
-Sylith.
-Okay, capitula-t-elle.
La voix froide et inhabituelle de Senja avait gagné. Les trois translatés se retrouvèrent dans leurs navskids, endormis. Les deux XANA-guerriers visèrent donc le Skid, comprenant que leurs adversaires levaient le camp, mais Emeline commençait à maîtriser assez l’appareil pour plonger rapidement dans la mer numérique.
-On risque d’avoir quelques monstres au retour, si XANA nous en veut vraiment. Tenez-vous prêts.
Les deux qui restaient conscients hochèrent la tête. Leurs camarades reprirent assez vite leurs esprits.
-J’ai rêvé qu’on se téléportait sur Terre avec nos avatars et qu’un détestable volatile me déféquait dessus, avoua Alexandre en émergeant des brumes du sommeil.
Quelques rires lui répondirent. Il cligna des yeux d’un air intrigué, mais ne releva pas. Contrairement à leurs craintes, le retour se passa aussi calmement que l’aller.
A la sortie du parc, le soir tombait. L’heure du repas approchait, et c’est pour cette raison qu’ils se rendirent au réfectoire. Du moins, presque tous.
Arry marqua un temps d’arrêt en notant la présence d’Emmanuel Maillard un peu plus loin dans la cour. Elle fut tentée d’aller lui dire un mot. Leurs regards se croisèrent, puis elle lança à ses camarades :
-M’attendez pas, je vais papoter un peu.
Quelques « Ahiin » éloquents s’élevèrent chez les plus malicieux. Elle n’y prêta pas attention et alla rejoindre son ami métalleux.
-Salut !
-Salut. Je peux te poser une question ?
-Envoie.
-Bon, disons qu’un pote m’a très récemment lâché à cause d’un empêchement de dernière minute. On devait aller voir le concert de Stratovarius ensemble la semaine prochaine. Du coup….
Il laissa sa question implicite en suspens. Arry ouvrit de grands yeux.
-Stratovarius ? Ils passent ?!
-Yep. Donc ?
-Carrément, ouais !
L’opportunité l’enchantait. Stratovarius était un des plus grands groupes de la scène power métal, soit son genre préféré, et le groupe lui-même comptait parmi ses favoris.
Emmanuel sourit. Ça ne lui arrivait pas si souvent, au fond. Pourtant, ça faisait jouer la petite cicatrice qu’il avait sur la pommette, qu’Arry aimait bien. Les deux se disaient qu’ils allaient pouvoir passer un moment hors des tracas. En somme, un prolongement de la cure métal.
-Bon, je voudrais pas te retenir. Je pense que ta clique voudrait bouffer avec toi.
Elle hésita un peu. Il n’avait pas tort.
-Certes. Bon bah…
Petit silence. Puis finalement ils partirent chacun de leur côté, maintenant que leur rendez-vous était fixé.
Ce soir, en allant se coucher, Arry avait une ébauche de sourire sur le visage.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 09 Avr 2014 Messages: 106 Localisation: Les deux mains dans le chocolat.
Alex Staka a de grandes perspectives d'avenir, c'est moi qui vous l'assure. Sympathique, nous remplit généreusement un chapitre, remplace Jim en ayant à peu près autant de casquettes que lui... La question est, crèvera-t-il prématurément ou non. Moi je l'aime bien. L'auteure l'aime bien. Conclusion, je ne donne pas cher de sa peau.
Filez-moi le Brochet (a) _________________ Willismine : nom égoïste. Vieux psychotrope interdit à la vente.
Damned. Un mois XD
J'avoue que j'ai pas bossé des masses sur ma fic ces derniers temps. J'avais d'autres trucs à faire. Silence dans la salle!
Le commentaire de ma VDD n'étant pas tant développé, pas la peine de faire une rubrique réponses (a)
Le chapitre 10, donc, "Ce qui brûle en secret". J'aime ce titre. Mais je ne ferai pas trois tartines dessus. x)
Spoiler
Quatre personnes s’extirpèrent les égouts en ce dimanche d’hiver. Quatre personnes décidées à travailler un peu sur le Supercalculateur, notamment à la rectification de certains points du programme multi-agents afin de le rendre utilisable sur le long terme.
-N’empêche. On sait toujours pas où trouver la puissance de calcul nécessaire pour le maintenir. Il faudrait au moins cinq Supercalculateurs ! évalua Dorka.
Senja s’arrêta.
-Qu’est-ce que tu as dit ?
-Qu’on avait pas assez de puissance ?
-Non, après.
Sylith leva les yeux vers le masque énigmatique. Il ne permettait pas de voir ce qui se passait derrière, mais elle était persuadée qu’il affichait l’air de quelqu’un qui a une idée. L’adolescent répéta lui-même.
-Plus de Supercalculateurs…
-A quoi tu penses ?
-Venez, je vais vous montrer, répondit-il en ouvrant la voie.
Une fois arrivés au labo, ils s’agglutinèrent devant l’écran. Par rapide accès de paranoïa, on vérifia le Superscan et les caméras. C’est alors que Dorka nota un détail qu’ils n’avaient jamais observé.
-Les gars…c’est quoi ça ?
Ils se concentrèrent sur l’image en bas à droite qu’elle leur indiquait. Dessus, une forme vague.
-Tu peux agrandir ?
Aux commandes, Senja hocha la tête. Ses doigts valsèrent sur le clavier, et quelques instants plus tard, la vignette occupa l’écran plus largement.
Et ils purent voir.
-Putain de…
Floyd et Arry étaient tranquillement assis devant l’ordinateur, ayant décidé de profiter de ce paisible dimanche pour avancer sur le TPE. Après tout, on était déjà en janvier. Lorsque le temps viendrait de présenter leur dossier, l’excuse « on a pas eu le temps, on sauvait le monde » risquait de ne pas passer.
Ils s’étaient donc retrouvés chez Floyd, pendant que le reste du groupe de travail squattait à l’usine, préférant visiblement l’exaltation de la lutte contre XANA. Ça pouvait se comprendre. Arry et Floyd étant d’un naturel peu belliqueux, et cette première toujours perturbée par ce qu’elle avait vu, ils ne s’étaient pas sentis obligés d’être présents et étaient partis travailler.
Ils ne s’en tiraient pas trop mal, même si la présence de Maly et Barbara jouant à cache-cache était parfois un peu trop…présente. Le goûter approchant, tous résolurent de faire une pause pour se partager des muffins. Muffins que les plus petits emportèrent en partie dans la chambre de Barbara, en un rapt plus ou moins autorisé par la modération du grand frère.
-Bon, ça va Arry ? demanda-t-il.
-Ouais, à peu près, répondit-elle en comprenant l’allusion. J’arrive à me changer les idées. Par exemple mardi, je vais au concert de Stratovarius.
-Ah ouais ?
Il se sentait heureux pour elle. Savoir qu’elle parvenait à faire face au traumatisme sans se refermer sur elle-même était rassurant.
-Ouaip ! Et toi ? Comment tu t’en sors ?
-Je tiens le coup. J’ai été à peu près épargné jusque-là, je crois. Va savoir si ça va durer, mais…
Elle hocha la tête, comprenant ce qu’il voulait dire. Elle-même avait été plus exposée aux traumatismes de par sa présence sur Terre au moment des attaques, mais peut-être d’autres membres de la bande auraient à affronter les horreurs de XANA, face à face. Dans quel état sortiraient-ils de ce combat ? Et combien sortiraient ?
Elle essaya d’imaginer. D’imaginer la mort d’un membre de la bande. Ce ne fut pas dur, avec les images de Jim qui flottaient au fond de sa mémoire. A peine quelques changements à faire. Et hop, c’était elle qui était étendue dans son propre sang. Hop, un ami quelconque, Emeline par exemple.
Elle avait dû blêmir, car Floyd se pencha vers elle, l’air inquiet.
-Tout va bien ?
-Ouais, je…visualisais.
-Désolé. Je voulais pas que tu y repenses, s’excusa-t-il. Tu veux qu’on se remette aux TPE ?
-Rien ne presse, sourit-elle.
Le silence planait dans le labo. Personne n’arrivait à se ressaisir.
Sous leurs yeux, le cadavre mutilé et en cours de décomposition d’Ulrich. Les membres étaient dispersés sur le sol, et du sang séché couvrait le sol. Un vestige du déchaînement de XANA l’année dernière.
Emeline semblait à deux doigts de tomber dans les pommes, visiblement la plus affectée. Ce qui n’empêchait pas ses camarades d’afficher eux aussi des expressions assez horrifiées. Mis à part Senja, bien sûr. Ce dernier fut le premier à se ressaisir.
-Faut qu’on se débarrasse de ça.
-Hein ?
Les autres étaient encore trop sous le choc, incapable de détacher leurs yeux des images.
-Si on laisse ce cadavre là, et que quelqu’un le trouve, l’usine sera bouclée. Et on sera dans la merde. Donc, on doit s’en débarrasser, répéta-t-il.
L’idée qu’il soulevait était assez complexe à appréhender pour la généralité des adolescents de première. Heureusement pour lui, la bande était un peu plus préparée mentalement.
-Et comment tu veux faire ? questionna Sylith.
-On va le faire cramer. Rapide et sans trace.
Stupeur.
-Tu penses qu’on a encore de quoi cramer un truc dans une vieille usine ? souleva Dorka.
-Carrément, oui. On se trouve un truc style essence ou huile, et y a plus qu’à déclencher. Pour ça, je crois savoir qu’une décharge électrique suffit.
Sylith hocha la tête. Il avait raison.
Quittant l’écran des caméras après avoir vérifié de quelle salle il s’agissait (histoire de faciliter sa recherche par la suite), Senja activa rapidement une tour. Chacun espérait que XANA ne serait pas trop dérangé, auquel cas il pourrait tenter de riposter par une attaque. Le désormais habituel spectre sortit de la prise, et ce fut sans hésitation que le seul garçon du quatuor se leva pour le capter.
-On y va. Si quelqu’un ne se sent pas de nous accompagner, qu’il reste ici.
La voix de Senja arracha un frisson à l’échine de Sylith. A son changement depuis la rentrée, en plus aigu, s’ajoutait désormais la digitalisation du spectre. Au final, il n’y avait plus grand-chose à voir avec la version originale.
Emeline hésita, puis secoua la tête. Elle regarda le trio se diriger vers le monte-charge, et les portes la séparer d’eux.
Une fois sortis à l’étage supérieur, ils remontèrent dans la partie du dessus de la salle, se dirigèrent vers leur droite, s’enfonçant tout droit dans les profondeurs de l’usine. Rapidement, ils atteignirent une zone qu’ils n’avaient jamais visitée précédemment. Salles des machines, des turbines, de contrôle, tous ses endroits ne leur étaient pas familiers. Dorka ramassa en route un bidon d’huile à moitié vide, parvenant à le soulever de ce fait. Ça allait servir.
Il régnait une odeur pestilentielle.
Très vite, ils trouvèrent ce qu’ils cherchaient. La masse de chair informe pleine de sang était dure à rater. Et c’était autre chose que la voir en vidéo. Instinctivement, Sylith se rapprocha de Senja, à un rien de l’effleurer. Il n’eut pas l’air de remarquer, concentré sur l’objectif du moment.
-Dorka ?
Elle hocha la tête, accrochant ses tripes de son mieux, et balança le combustible sur la matière organique qui traînait. Puis Senja leva la main et un éclair en partit. Le liquide s’embrasa. La brune se chargea d’envoyer un message à Emeline pour qu’elle puisse désactiver leur tour, maintenant qu’il n’y avait plus besoin, et nota avec un certain agacement que sa main tremblait. Elle rangea son portable, et observa le mouvement des flammes. Leur lumière orangée l’hypnotisait. Même l’odeur de chair brûlée ne pouvait pas stopper cette transe.
-Allez, on s’en va.
Dorka et Senja commencèrent à reprendre le chemin inverse, mais ce dernier s’arrêta en voyant que Sylith n’avait pas entendu. Il l’attrapa par l’épaule et l’entraîna avec lui.
-On s’en va, j’ai dit.
Elle cligna des yeux, se reconnectant à la réalité, mais se laissa emmener. Un regard encore pour les flammes qui crépitaient dans leur dos, mais on ne lui permit pas beaucoup plus.
Alexandre déambulait noblement dans le parc, considérant les arbres d’un air hautain comme lui seul savait le faire. Il était seul, comme souvent maintenant. A la base, il s’était isolé pour parler tranquillement avec Léopold, mais le coup de fil avait tourné court. Et il ne se sentait pas encore de repartir dans sa chambre. Il allait rester là, à ruminer son dépit.
Enfin c’était ce qu’il croyait.
-Tiens, ça alors.
Il se tourna vers la personne qui venait de lui adresser la parole. Jack, membre de la classe de Senja. Il se rappela qu’il avait été envisagé pour intégrer le secret, puis écarté. Visiblement, lui aussi n’avait rien de mieux à faire de son temps.
-Tu me voulais quelque chose ? répondit Alexandre avec une certaine froideur.
-C’est bizarre de te voir tout seul. Tes potes t’ont lâché ?
-Ça ne te regarde pas.
Jack soupira.
-Eh, c’est bon, calme-toi. Je t’agresse pas. Je m’informe.
Dubitatif, le littéraire haussa un sourcil. Il n’aimait pas trop ce style de conversation.
-En quoi tu te sens obligé de le faire ?
-Oh, comme ça.
L’air désinvolte de celui en face tapait sur les nerfs d’Alexandre.
-Je vois, conclut-il froidement, avant de reprendre le chemin de l’internat.
Jack n’insista pas davantage. Il se contenta de rajuster sa casquette et de s’éloigner de son côté. Echange peu constructif s’il en était.
Le trio d’incendiaires retrouva Emeline au labo. Elle leva les yeux vers eux, mais ne dit rien. Elle n’avait pas envie de parler de ce qu’ils venaient de faire. Comme si rien ne s’était passé, ils se recentrèrent sur le but premier de leur réunion : commencer par écouter l’idée de Senja.
-Donc. Pour rappel, Dorka avait mentionné que pour entretenir le programme multi-agent, il fallait plusieurs Supercalculateur, une demi-douzaine. Il va de soi qu’on ne sait pas construire des Supercalculateurs et on a pas les moyens. Alors où peut-on les trouver ?
Il les laissa cogiter un peu avant de répondre à sa propre question.
-Les Réplikas sont générés par des Supercalculateurs. Nous n’avons qu’à réussir à les retourner contre XANA.
Les autres hochèrent la tête.
-Ouais, ça pourrait marcher, marmonna Dorka.
-Ben faudrait arriver à créer un virus qui nous en donne le contrôle, résuma Emeline.
Senja hocha la tête.
-C’est l’idée. Je pense que chacun devrait commencer à réfléchir de son côté, et on mettra en commun plus tard.
Il jeta un regard à Emeline, qui avait l’air d’avoir du mal à digérer le coup du cadavre. Sylith et Dorka, moins, mais sans doute un peu quand même. En somme, l’équipe risquait de manquer d’efficacité aujourd’hui.
-En somme, on s’arrête là pour le moment, précisa-t-il en se levant.
Les quatre empruntèrent le monte-charge. Alors qu’ils sortaient de l’usine, Senja ajouta :
-Au fait. Mieux vaudrait que ce qui s’est passé aujourd’hui reste entre nous quatre.
Hochements de tête. Puis dispersion. Emeline repartit vers la bouche d’égout, désireuse de regagner le lycée, puis marqua un arrêt en voyant que Senja ne semblait pas s’y diriger.
-Tu reviens pas à l’internat ?
-Non. J’ai un truc à faire avant.
Sur cette réponse évasive, il s’éloigna donc par un chemin plus classique que celui qui impliquait de crapahuter dans les égouts. Ne restèrent finalement plus que Sylith et Dorka.
-On rentre aussi ?
-Ben je pensais qu’on pourrait passer voir Floyd et Arry, voir comment ils s’en sortent avec les TPE. Leur filer éventuellement un coup de main.
Dorka hocha la tête, et sortit son portable de sa poche.
-Floyd ? C’est Dorka. On a fini à l’usine, moi et Sylith. Si vous êtes toujours sur les TPE, on peut passer vous filer un coup de main ?
-On va être serrés, c’est pas très grand chez moi, ironisa son camarade à l’autre bout du fil. Quoique, avec les fissures dans les murs, on doit gagner un peu de place…mais ouais, amenez-vous, j’ai rien contre.
-Passe ton adresse, pour le reste j’en appellerai à mon ami Google Maps.
-13 rue Bois-le-Vent.
-On arrive.
Barbara était partie à la recherche d’un CD dans l’étagère pour montrer à Maly ce qu’était de la vraie musique. Toutefois, elle fut interrompue par l’arrivée de ce dernier. Il tenait quelque chose dans son dos.
-Hé, Barbara ?
-Quoi ?
-JAUNE ! s’écria-t-il en exhibant une araignée gonflable de cette couleur.
Barbara laissa échapper un couinement très aigu à la vue de la créature. Puis elle se calma en constatant qu’il s’agissait d’une fausse et râla :
-T’es trop con Maly !
-Hihihi !
La naine résolut de se venger de cet affront. Elle s’avança vers le chat lové sur le canapé du salon et le prit dans ses bras. Puis elle repartit vers Maly, qui ne comprenait pas encore ce qui allait arriver, et lui prit l’araignée des mains.
-Eh !
Le ballon-araignée fut livré en pâture au chat sous le regard déconfit du jeune garçon, et le sourire satisfait de son amie.
-Voilà. Tu me referas plus le coup, hein ? dit-elle avec un petit air sadique.
-Mais j’suis un enfant innocent ! gémit l’autre.
Leur altercation fut interrompue par la sonnerie. Ils se précipitèrent, curieux, vers l’entrée pour voir qui venait leur rendre visite. Les grands avaient toutefois été plus vifs et se tenaient déjà sur le seuil.
-Coucou ! lança Dorka en rentrant.
-Bon alors, ça bosse dur ? renchérit Sylith.
-Euh, on va dire ?
Ils se replièrent tous les quatre dans la chambre de Floyd (qui se faisait effectivement un peu petite, du coup). L’après-midi étant déjà bien avancée, le temps de travail ne fut pas très long, mais l’ambiance plut à tout le monde. C’était sans doute le principal, surtout pour ceux qui étaient hantés de visions morbides ou ceux qui venaient de brûler un cadavre.
Après cette fructueuse fin de journée, Sylith regagna l’internat avec ses deux camarades. Les blondes résolurent de squatter le toit en écoutant un peu de musique, ce qui laissait la brune seule pour regagner sa chambre.
Cependant, une perturbation de son itinéraire s’opéra dans le couloir. Elle croisa l’élève asiatique de la S2, celle qui lui avait demandé un coup de pouce pour s’orienter dans le bâtiment scientifique. Leurs regards se croisèrent. Un petit éclat passa dans les yeux d’Edwige.
-Salut ! Dis, euh, je peux te poser une question ?
Son visage aurait pu se résumer à des lunettes, une frange et une rougeur aux joues. Elle avait du mal à surmonter sa timidité.
-Oui, je t’écoute, répondit Sylith.
-En fait, je voulais savoir si ta classe avait déjà fait les chapitres de génétique, en SVT, se lança-t-elle.
-Yep, pourquoi ?
-Oh, euh. Ben le domaine m’intéresse alors je voulais prendre un peu d’avance, avoua l’asiatique, baissa légèrement le regard.
Sourire chez Sylith. Le terrain était prometteur.
-Ah, toi aussi ça t’intéresse ? On est deux.
Elle lui serra la main pour la forme.
-Je veux bien te montrer tout ça, mais j’écris pas très bien. Du coup je pense pas pouvoir te les passer. C’est pas éthique.
Rires. Edwige eut l’air de se décontracter un peu.
-Bon, viens, réglons ça.
Sylith termina de remonter le couloir jusqu’à sa chambre, suivie de près par son interlocutrice. Un tour de clé suffit à ouvrir la porte, et la Lyokoguerrière alla s’intéresser à ses affaires de classe, rangées dans un coin. Elle extirpa de la pile un classeur personnalisé avec une image du manga Fullmetal Alchemist et l’ouvrit.
-Alors, génétique…trouvé. ARNm, transcription, traduction, mutations, tout est là.
Elle croisa le regard émerveillé d’Edwige et eut un instant l’impression de se voir. C’était troublant. Mais elle sourit.
-Du coup, tu veux que je t’explique tout ça, pour ne pas avoir à relire mes hiéroglyphes ?
Son sourire trouva un écho.
Elles s’assirent par terre, la porte encore entrouverte, le classeur ouvert sous le nez. Les feuilles brouillonnes de Sylith, remplies de schémas annotés et de mots balancés en vrac, retenaient malgré tout toute l’attention. Guidée par la voix à la fois passionnée et claire de sa camarade, la plus novice des deux en apprenait davantage sur les mystères renfermés par les noyaux des cellules, et sur la langue mystérieuse et absolue des nucléotides. Le temps passait vite. Questions et réponses rythmaient l’échange, donnant un vrai sens de l’interaction. L’avantage d’avoir un humain face à soi, et pas une page Web.
Le temps, donc, passa si vite que bientôt, Alex (faisant une tournée éclair des dortoirs) se montra sur le seuil.
-Ben alors les filles, vous êtes pas encore descendues grailler ?
Sylith cligna des yeux.
-C’est déjà l’heure ?
-Bah ouais. Allez, vous aurez le temps pour la SVT un autre jour, commenta-t-il en s’éloignant.
Les deux élèves de S se relevèrent et se rendirent ensemble au réfectoire. Il était temps de se remplir l’estomac. Par chance pour Sylith, sa bande n’avait pas encore fini de casser la croûte et se trouvait donc assise à la table du fond. Plateau en main, elle s’empressa de les rejoindre après avoir salué Edwige.
-Hey, t’es en retard ! lança Dorka.
-Ouaip, je donnais un cours de SVT, répliqua Sylith avec un petit sourire.
-Ahin. Sinon, tu comptes finir tes frites ? demanda innocemment la blonde en rajustant sa casquette panda.
-Oui.
Moue attristée.
-Et sinon, vous avez avancé cette après-midi ? demanda Alexandre, faisant allusion à leurs travaux à l’usine.
Un léger silence flotta avant que quelqu’un ne trouve une réponse à lui donner.
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 16 Mar 2013 Messages: 1110 Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Ce qui est pratique quand on a pas commenté depuis 4 chapitres, c'est qu'on peut se permettre d'aller à l'essentiel et pas dans le détail. Ouais, j'ai commenté qu'une seule fois l'arc Vanaheim, rectifions o/.
Autant les deux premiers tiers de la fanfic m'ont plutôt emballé, autant le dernier tiers publié me convainc moins. Je pense que c'est à cause de ce rythme qui commence à ressembler à celui de la série, comment on dit déjà ? Non-feuilletonnant ? Ça doit être ça. Enfin, je sais de source sûre (que nous nommerons I.) que c'est ton but, donc on va dire que c'est réussi. En tout cas, la conséquence de ce point par rapport à ma lecture, c'est que je n'ai pas l'étincelle que tes précédentes fanfics ont pu éveiller en moi.
J'attends donc plus d'exaltation pour la suite .
L'autre point qui me déçoit quelque peu également dernièrement, c'est ta gestion des membres du groupe des nouveaux LG. Autant pour les trois nouveaux venus, je comprends tout à fait leur retrait perceptible du fait de leur fraîcheur (même si Arry a eu des moments sympas), autant je suis beaucoup plus déçu sur le quatuor de base. Très clairement, Sylith et Senja sont devant. C'est à un tel point qu'on ne voit quasiment qu'eux. Si elle n'avait pas une ligne de dialogue de temps à autres – ou une référence descriptive – , j'en oublierais l'existence d’Émeline. Pour Alexandre, ça me chagrine quelque peu que son rôle se soit réduit à une majorité de séquences de troll et de traits d'humour (dans cet arc je précise, hors chapitre 6). Sans lesdites séquences et deux-trois mentions de Léopold, il aurait rejoint Émeline au banc des oubliés .
Bien sûr, tous les personnages ne peuvent être mis en avant au même moment dans un récit, ou dans un chapitre, mais ce qui m'embête le plus, c'est que ce soit au profit de la même personne à chaque fois : Senja. Depuis le chapitre 6, il est plus ou moins à l'origine de toutes les décisions en rapport avec l'histoire principal, qu'elles soient informatiques, stratégiques, ou même sur la gestion des situations. Alors certes, son rôle de leader de la bande est fixé depuis le début, mais je trouve que ça fait trop. Il gère tout, dans tous les domaines, et ne fait pas d'erreur. L'accident et le masque pourraient être cités en tant qu'erreur, mais je m'assois dessus jusqu'à ce qu'on sache le fin mot de cette affaire-là, donc on va en faire fi . Bref, selon moi, Senja dérape et glisse vers un masque de Gary Stu. D'autant plus que c'est évitable par moments. Sautons une ligne et expliquons-nous.
Je parlais de domaine informatique plus tôt, ainsi que de l'invisibilité d’Émeline. Or, il me semble que le postulat de base de Cold Case, c'était que ladite Émeline était l'informaticienne du groupe. Par conséquent, même si tout le monde sait se servir de l'ordinateur, on peut penser qu’Émeline est un poil plus calée en la matière et maîtrise un peu mieux que ses camarades. Étrangement, quand on a un sujet pile dans cette veine, la concernée disparaît. Mon exemple préféré est la demande de guidage de Sylith pour la translation... à Senja. Personnellement, si j'avais peur de me chier sur une procédé, je demanderais plutôt assistance au plus calé en la matière, mais bon, on va dire que c'est un fail d'objectivité . Par contre, je suis un peu plus sceptique sur la possibilité de chacun à maîtriser tous les programmes du Supercalculateur. Autant pour les procédures essentielles/de base, je le conçois pas trop mal, autant à partir d'un moment, je pense que malgré les notes de Jérémie, certains seront un peu plus à la ramasse sur certains points. Pour reprendre Robin, Arceus en soit témoin, il faut quand même être un peu un génie pour maîtriser une machine comme le SC. Dans les cas d'Alexandre, Sylith et Émeline, pas de soucis, puisque présentés ainsi o/. Par contre, je n'ai pas souvenir que Senja ait été montré sous un éclairage de génie, donc je reste perplexe sur sa présence marquée sur les sujets informatiques. Pour ne pas critiquer dans le vague, je vais donner un exemple issu du dernier chapitre. Le groupe décide de travailler sur le SC, dont Emeline, et qui est aux commandes de la bête ? Encore Senja, alors que si on suit le raisonnement envoyé plus tôt, la fille est plus à même de travailler efficacement sur l'appareil le plus puissant.
Bon, ce n'est là qu'un exemple, mais dans le même genre, j'ai noté que c'était Senja qui faisait presque l'intégralité des suggestions, et que celles-ci étaient adoptées tout le temps également. Personne n'a d'avis dans ce groupe (même pas un « ancien »), de contre-proposition, d'objections, de doutes ? Moutons et bergers ? C'est bête parce que je pense que de ce côté-là, Alexandre serait à sa place.
On résume, Senja est leader du groupe, gère toutes les situations, sucre le rôle de meilleur informaticien du groupe à d'autres qui étaient à priori plus compétents et n'a essuyé aucun véritable fail. Bref, ce que je cherche à dire, c'est que Senja commence à flirter avec les meilleurs. Les meilleurs Gary Stu comme Yahn ou les Jumeaux . Pour l'instant, ce n'est pas un point qui crève les yeux, mais je crains qu'à la longue, ce soit redondant et enn… chiant (preuve de mon sérieux, je laisse tomber le soutenu pour le courant).
Enfin, il y a quand même des éléments bien cools, tous en rapport avec Arry : la pixellisation, la hantise de la mort d'autrui, et l'intégration de Dorka. On a aussi les petites interactions entre personnages qui sont sympa.
Pour finir, revenons sur quelques points du dernier chapitre.
Le cadavre d'Ulrich m'a donné l'impression d'une acrobatie parce que tu trouvais rien à mettre pour conclure ce second arc. Le pire, c'est qu'il y a quelques petits éléments qui soulignent ce caractère expéditif. Tout tient dans la résolution du problème – proposée par Senja évidemment . Déjà, ils tombent comme par hasard sur un bidon d'huile abandonnée dans l'usine, juste après que Senja ait suggéré d'utiliser un combustible de ce type. Cela n'est pas sans rappeler le coup de la feuille volante trouvée en parfait état à l'Ermitage par Sylith et sa guérison miraculeuse . Acrobatie disais-je.
En plus, l'essence et l'huile, ils pouvaient s'en procurer facilement, puisqu'ils avaient Senja pixelisé (à ce stade, on est en Anything Goes). Un petit « emprunt » à autrui est vite arrivé…
Donc le cadavre est brûlé. Et que se passe-t-il ? Ils s'en vont, pensant avoir résolu le soucis. Sauf que non. Quand on brûle un corps avec un source de flammes aussi faible que la leur, je doute qu'il ne reste pas des restes type ossements à l'arrivée. Parce qu'ils n'ont qu'un simple bidon d'huile pour faire tenir les flammes dans le fond. On ne me fera pas croire que ça donne les même résultats qu'un incinérateur. Du coup, la crainte de Senja (il Stu à la tâche !) qui était qu'une tierce personne découvre le corps n'est pas résolue. Je retire donc ce que j'ai dit là-haut, Senja vient de commettre son premier epic fail.
Le pire dans tout ça, c'est que l'auteur est une adoratrice de flammes. Ce serait un peu comme si j'écrivais qu'une brise était capable de rompre un roseau .
Finalement, je ne suis pas emballé par cet arc. Il t'en reste trois pour montrer que la suite est mieux .
(Quel commentaire chaotique, je me hais et perds la main T.T) _________________
« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. » Un jour, peut-être.
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Ce qui est pratique quand on a pas commenté depuis 4 chapitres, c'est qu... Roh.
En tout cas il y a à dire. Comme Zéphyr a fait un excellent boulot (as usual), je vais mettre en perspective mon commentaire avec le sien.
Je partage son avis sur l'emballement, mais rappelons que cela est purement subjectif. Le dernier chapitre particulièrement, m'ennuie un peu. Ce n'est pas grave parce que je sais que ce qui se prépare va corriger ça. En plus, je suis en train de relire l'Echiquier partie I après près d'un an et demi de boulot sur la partie II, ce qui me donne l'impression de découvrir un texte que j'ai pourtant écrit, et c'est particulièrement agréable. Du coup forcément le contexte va faire que le reste va moins me passionner. En tout cas voilà le parfait exemple de subjectivité de la chose.
Viens ensuite les commentaires sur les protagonistes, qu'il faut séparer en plusieurs catégories :
- La plupart des aspects étonnants du Senja mis en évidence par Zéphyr, notamment par rapport au domaine informatique, je passe. C'est la preuve que tu es cohérente, mais il est trop tôt pour le lecteur lambda. De toute façon je n'aimais pas le Senja sans masque. D'ailleurs, que Zéphyr lui-même soit tombé dans le panneau en partant sur le Gary Stu montre bien qu'aux yeux de la bande, la couverture peut très bien passer. Ils sont aisément manipulables, c'est pour ça que c'est toujours le merdier quand un admin ne...
D'ailleurs étant le seul pouvant m'exprimer réellement sur le sujet à l'heure actuelle, je trouve que c'est bien mené, la lecture de ce coté là n'a provoqué que quelques haussements de sourcils mineurs, notamment sur certains dialogues.
En revanche, un passage est particulièrement intéressant.
Portugais en voie de régularisation a écrit:
Bon, ce n'est là qu'un exemple, mais dans le même genre, j'ai noté que c'était Senja qui faisait presque l'intégralité des suggestions, et que celles-ci étaient adoptées tout le temps également. Personne n'a d'avis dans ce groupe (même pas un « ancien »), de contre-proposition, d'objections, de doutes ? Moutons et bergers ? C'est bête parce que je pense que de ce côté-là, Alexandre serait à sa place.
Je suis d'accord pour que les nouveaux ne l'ouvrent pas trop. De toute façon le coté "Leader" de Senja est renforcé par le fait que Sylith - qui ne doit sûrement pas avoir la gueule à supporter la contradiction, un peu style Laura - suive elle-même la moindre de ces directives. Ce qui est limite suspect vu que je ne me souviens plus vraiment ce qu'il aurait pu faire depuis le début de Cold Case pour mériter ça. Enfin, Émeline n'a jamais été très avenante, comme dirait Shaka.
En revanche la remarque sur Alexandre est imparable. Alors ok, on pourrait prendre ça comme un hommage à la baltringue concernée qui adore faire le mort, mais le rapport IVL - IRL n'est pas le même et tu sais bien qu'il ne pourrait pas s'empêcher d'ouvrir sa gueule. Tu l'as mis en scène ainsi dans Cold Case, parfois à la limite du raisonnable, ce qui t'oblige normalement à continuer ainsi. Ton joker ici serait de mettre une histoire d'amour, ce serait cohérent par rapport à la source d'inspiration du concerné mais Christine Boutin me fait savoir qu'il a déjà eu Léopold et que statistiquement, un homosexuel ne peut pas avoir autant d'aventures au lycée au début du XXIème siècle, ce serait complètement incohérent
Je ne m'exprimerai pas sur les modalités techniques du cadavre, n'ayant pas fait S, mais apparemment vu que celui-ci n'est pas déplacé, ça veut dire que des adolescents mettent quasiment au feeling le feu à un coin de l'Usine et ça n'a pas l'air de les inquiéter plus que ça. C'est le seul aspect sur lequel je me suis interrogé. L'allusion de Zéphyr au coté bouche-trou de la séquence me pousse à te conseiller si tu manques de matière a peut-être te focaliser davantage sur William/Aelita si possible.
Bon ben je pense que j'ai fait le tour ! _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Bilan général : je fais plus jamais rien cramer dans une fic :c.
Bilan plus détaillé :
Zefear : Effectivement, le rythme de la fic risque de plus ressembler à celui de la série, pour la simple et bonne raison que l'histoire y ressemble quand même pas mal. Et puis c'est l'occasion d'essayer un peu autre chose dans l'ambiance, c'est pas plus mal je trouve. Même si je vais essayer de dynamiser un peu l'histoire avec des éléments en rab', sinon ça va vraiment être méga chiant XD
Les membres du groupe, maintenant. Là encore, j'admets que j'ai tendance à privilégier certains persos, tout simplement parce qu'ils m'inspirent plus que d'autres. Mais j'espère que ce phénomène se dissipera un peu, parce que là où j'en suis dans l'écriture (début de l'arc 3), j'ai l'impression d'arriver à rééquilibrer. On verra ce que ça donnera. ça se fera ptête par fluctuation, certains persos prendront plus d'importance en fonction de mon humeur.
[parenthèse Senja]
Et puis le cramage de cadavre. Comme dit, j'éviterai à l'avenir. Mais je tiens à démentir l'idée de remplissage, en fait c'était surtout qu'il fallait bien que je me débarrasse de ce truc : ils auraient fini par se rendre compte qu'il y avait un cadavre dans l'usine, quand même (ça se serait mis à puer la mort ). Donc bon. Mais ce fut un magnifique fail \ o /
Icer : Déjà, merci de ton pavé, c'est pas souvent qu'on te voit sortir des trucs aussi longs (a)
Grosso modo, je crois que le seul point qui reste à traiter ici, c'est Alexandre. Lui par contre, c'est un peu volontaire s'il perd en importance. On devrait en reparler à la fin de l'arc, dans un chapitre ou deux.
Voilà, ça c'est fait.
Du coup, je vais en profiter pour publier le 11. C'est pour ce mois d'attente sans rien, et accessoirement pour faire oublier ce master pyro fail. M'en souviendrai longtemps U_u
Chapitre 11, les mélodies du givre. o/
J'espère juste que le début sera pas trop lourd. J'ai essayé d'alléger mais mes pulsions métalleuses ont pu gêner le processus XD
Spoiler
On était le mardi, en fin d’après-midi. Dans l’internat, quatre ordinateurs tournaient à l’unisson malgré leur éloignement. Le premier se trouvait dans la chambre d’Alexandre et Senja, et était occupé par ce dernier. Les trois autres étaient à l’étage des filles, chez Dorka/Arry, chez Sylith, et chez Emeline. Reliés par Skype, les utilisateurs des engins travaillaient sur un projet commun, qui se trouvait être un bon vieux virus. Celui qui permettrait de dérober les Réplikas à XANA.
Ils progressaient vite, une fois sérieusement appliqués. Dorka compensait son manque d’expérience des ordinateurs quantiques par une vitesse d’apprentissage honorable, Emeline et Sylith savaient se démerder avec les commandes. Quant à Senja, il avançait à vitesse grand V. La répartition des tâches et la possibilité d’échanger en cas de blocage faisant des merveilles, le virus ne prendrait sans doute que peu de temps à finir.
Alexandre se tenait debout derrière son colocataire, essayant de suivre le déroulement des opérations. Certains points lui échappaient, mais il était assez calé pour comprendre la globalité. Et voir qu’on arrivait au bout.
Dorka, la seule autre à partager sa chambre, était pourtant seule. Et pour cause, dès la fin des cours, Arry s’était éclipsée avec Emmanuel, à destination du concert de Stratovarius qui commençait à 18h30.
Skype assurait également la liaison avec un autre membre de l’équipe : Floyd, bien loin du lycée, cloîtré dans sa chambre. Il suivait les échanges des programmeurs en ajoutant parfois un petit commentaire amusé. Au moins, il ne se sentait pas trop isolé. Ils avaient pensé à envoyer un SMS à Arry de temps en temps, puis s’étaient dit qu’elle s’amuserait bien assez toute seule et que la ramener à penser à XANA n’était peut-être pas une bonne idée.
Donc ils étaient six sur ce coup-là. Et c’était suffisant. Paradoxe intéressant : même s’ils étaient reliés par Skype, tous étaient seuls derrière leur écran sans l’admettre. Même Senja et Alexandre étaient séparés par le mur invisible de la concentration.
Les deux métalleux s’apprêtaient à rentrer dans la salle de concert quand Emmanuel s’arrêta.
-Deux secondes, requit-il.
Arry lui jeta un regard interrogateur tandis qu’il vérifiait ses lacets. Il s’expliqua donc.
-Un jour je me suis retrouvé dans un pogo, j’ai paumé une chaussure. Je l’ai retrouvée à la fin, à l’autre bout de la salle, par chance. Elle avait voyagé…
Sa camarade ne put s’empêcher de rire alors qu’ils entraient enfin dans la salle de concert. Elle était déjà bien remplie, notamment d’individus en noir avec les cheveux longs. En somme, des métalleux. Se posa ensuite la question du placement. Coin tranquille ou pas ? Emmanuel résolut la question en se frayant un chemin jusqu’aux barrières, Arry dans son sillage. Le bourdonnement des conversations et la lumière encore vive combinés à une certaine proximité physique donnaient au lieu une atmosphère étouffante.
-C’est qui la première partie ? demanda Arry, forcée de hausser le ton pour être entendue.
-Mystic Prophecy et Tracedawn !
-Tu les connais ?
-Pas des masses, avoua-t-il. Mais je pense qu’on ne va pas tarder à être fixés.
Comme pour lui donner raison, la lumière dans la salle s’éteignit, plongeant la fosse dans le noir.
Jean-Pierre Delmas raccrocha avec un soupir. Il était encore au bureau : de toute façon, il dormait à Kadic. Il regarda d’un air attristé le combiné du téléphone. Encore un parent qui souhaitait retirer sa progéniture du lycée, à cause de la situation. C’était de plus en plus fréquent, ces derniers temps, bien que compréhensible.
Il se représenta rapidement l’élève. Anthony…il avait toujours été couvé par sa mère qui affirmait haut et fort qu’il était atteint d’un syndrome d’Asperger, excuse maladroite qui couvrait mal ses mauvais résultats scolaires et sa propension à dessiner des personnages de dessin animé dans ses cahiers. Pas forcément une grande perte.
Mais toujours un de plus qui partait.
Le téléphone sonna à nouveau. Le proviseur soupira encore. Avec un regard par la fenêtre, qui ne lui renvoya que du noir, il décrocha.
-Collège lycée Kadic, Jean-Pierre Delmas, j’écoute ?
-Bonjour monsieur Delmas.
Il reconnaissait la voix. Le service de police. Décidément, sa soirée s’annonçait bien. Qu’allait-on encore lui annoncer ?
-Nous continuons à réfléchir à votre volonté de garder l’école ouverte. Cependant il est fort probable qu’à long terme…
Il appuya sa tête dans sa main. Quelle soirée.
-Je comprends vos arguments, toutefois je vous rappelle que répartir temporairement les élèves dans d’autres établissements représenterait un travail titanesque. Et on ne peut pas laisser cette affaire les priver de cours. Pensez aux troisièmes, ou aux premières et terminales qui ont leurs examens en fin d’année…
-Entre les priver de cours et leur éviter de se faire tuer, vous conviendrez qu’il y a un fossé.
Jean-Pierre fit la grimace. Evidemment. Mais il savait aussi que tout fermer par peur ne serait pas bon pour les élèves. Pour ceux qui restaient, du moins. Il était tiraillé. Un véritable dilemme cornélien, où les deux options allaient contre ses convictions.
-J’en conviens…mais faites ce que vous pouvez pour éviter la fermeture du lycée. Peut-être que les choses se calmeront, peut-être que vous aurez des pistes…ne laissez pas le chaos submerger cet endroit. Car c’est ce qui se passera si on suspend les cours. Et il n’est pas dit que ça apporte plus de sécurité à chacun de voir que la peur l’emporte.
Son interlocuteur le salua et raccrocha. Encore une fois, Jean-Pierre reposa le combiné et se laissa aller au fond de son fauteuil, mentalement épuisé. Il commençait à maudire ce téléphone. Et si le proverbe « jamais deux sans trois » disait vrai…
Il préférait ne pas y penser. Cherchant un moyen de s’aérer les idées, c’est tout naturellement qu’il se leva et alla à la fenêtre pour l’ouvrir. Le vent froid s’engouffra dans la pièce, mais il n’en avait cure. Sur les vitres extérieures, quelques petits dépôts de givre s’opéraient déjà, et dehors, les flocons de neige tourbillonnaient. Il y avait comme une aura dans l’air.
Les cristaux de glace valsaient donc, portés par le vent. Leur mouvement avait quelque chose d’hypnotique. Et d’apaisant. Delmas les suivait du regard, content de pouvoir se focaliser sur autre chose que l’ambiance de terreur du moment. Demain, sans doute, on retrouverait de petites stalactites pendues aux gouttières, du givre sur les fenêtres, et peut-être qu’un peu de neige aurait tenu. Peut-être bien, oui.
La température dans le bureau se refroidissait singulièrement. Peut-être aussi était-il temps de rompre le charme et de refermer cette fenêtre. Jean-Pierre parvint à s’y résoudre. A regret.
En ce soir du douze janvier, l’hiver déployait ses merveilles gelées.
La lumière revint et une vague musique d’ambiance chercha à couvrir le son des conversations, en vain. Les techniciens s’emparèrent de la scène à présent désertée par les artistes, et commencèrent à la préparer pour les suivants.
-Mouais, commenta Arry.
-J’espère que Stratovarius assurera un petit peu mieux. Même si Mystic Prophecy se démerdait pas mal, je suis pas convaincu, ajouta Emmanuel.
Arry hocha la tête. Son regard se perdit sur l’estrade, et c’est là qu’elle nota un détail.
-Hé, Manu ! Regarde ça !
Il leva les yeux à son tour, et nota immédiatement ce qu’elle lui montrait.
-Putain, la batterie transparente. C’est la classe.
L’accrochage de la bannière au nom du groupe fit également bonne impression sur ceux qui la remarquaient. Quelque chose leur disait qu’ils allaient avoir droit à du grand spectacle. Alors que les réglages s’opéraient encore une fois, Arry trépignait presque sur place. A quand le moment béni où la lumière s’éteindrait ? A quand les premières notes ?
Pour passer le temps, elle essayait d’imaginer quelles chansons passeraient. Il y aurait sans doute certaines exclusives à leur prochain album, mais impossible qu’ils ne fassent que ça. Leurs grands tubes seraient à coup sûr présents. Mais lesquels ?
Tant de questions sans réponse. Elle demanda son avis à Emmanuel, qui eut autant de mal qu’elle à choisir lesquelles étaient les plus probables.
Et puis enfin, 21h. Enfin la salle se retrouva plongée dans le noir. Et enfin on entendit.
C’était une voix sans parole, calme, tranquille, qui vous entraînait lentement dans la chanson. Et son effet fut immédiat. Le public commença à manifester son enthousiasme, alors même qu’aucun membre du groupe n’était sur scène. Ils entrèrent, un par un, et lorsque l’instrumentale s’acheva, le chanteur se montra à son tour pour entamer le couplet.
Arry et Emmanuel furent de ceux qui l’accompagnèrent. L’ambiance était déjà établie alors qu’on en était à cinq minutes de concert. Le temps s’écoulait au ralenti, même si rétrospectivement on le trouverait trop rapide. Le morceau était long, propice à amorcer le spectacle, et porteur de promesses.
Puis il s’acheva. Mais déjà un suivant venait prendre sa place, et tous reconnurent le riff entraînant de l’introduction. Il fallait admettre que les instrumentales de Stratovarius étaient idéales quand il fallait une musique épique. Les guitares vrombissaient, appuyées par la fameuse batterie transparente, puis le chant vint flotter, aérien, sur l’ensemble.
Les cordes vocales d’Arry entamaient un long marathon. Connaissant par cœur de très nombreuses chansons du groupe, elle était en mesure de chanter et ne s’en privait pas, quitte à avoir la voix cassée le lendemain. Face à la réactivité du public, le chanteur finit par se dispenser de chanter les refrains, très bien interprétés par le parterre de métalleux.
Encore deux chansons, passées trop vite, et les instruments purent se reposer, le temps d’un petit mot au public. Et ce petit mot était des plus agréables à entendre, puisqu’il introduisait la première chanson exclusive à leur prochain album.
Les yeux pleins d’étoiles, Arry écouta le léger crescendo de la mélodie du clavier, rapidement affirmée par l’instrument favori des métalleux, à savoir la guitare. Puis vint le phrasé du couplet, appuyé à la batterie. Pur moment de bonheur pour les oreilles de l’audience. Lors du deuxième passage du refrain, il fut repris par ceux qui l’avaient saisi. A ce stade du concert, Arry attrapa Emmanuel par la manche et lui lança :
-Finalement ça éclipse les premières parties !
Il hocha la tête en souriant, à des années lumières de l’Emmanuel Maillard dépressif qu’elle avait croisé pour la première fois dans le parc.
Le clavier entama une nouvelle mélodie. Là aussi, une introduction légendaire, qui fit facilement se lever quelques index et auriculaires. Les lumières viraient au rouge.
-Elle est magique, celle-là…murmura la blonde pour elle-même (de toute façon, qui l’entendrait ?).
Et le riff reprit sur le refrain. A million light years away…from you !
Tandis que ces paroles passaient, elle sentit la main d’Emmanuel se glisser dans la sienne. Elle ne dit rien. Dans le fond, elle l’attendait.
Un par un, les ordis repartirent dans leur état de veille. Leur travail était achevé, et l’heure qui tournait impliquait le couvre-feu. Bientôt, Alex se mettrait à distribuer des heures de colle aux élèves un peu trop agités. Quelques messages du style « bonne nuit » passèrent sur Skype, précédant les déconnexions de leurs auteurs.
Refermant son ordi portable rouge, Sylith regarda par la fenêtre. Il neigeait. Puis elle laissa dériver son regard sur les murs, l’esprit vide. Demain ils iraient sur le Réplika Forêt. Demain ils pourraient s’y confronter. Et voir si leur programme marchait. Si oui, XANA serait bien embêté. Sinon, leur stratégie serait grillée et leur ennemi pourrait prévoir les moyens de consolider une défense. Et là, la tâche deviendrait encore plus compliquée.
C’est sur cette pensée joyeuse qu’elle gagna son lit, où traînait une peluche Noctali.
-Bien, récapitulons. La première étape est de retourner avec le Skid jusqu’au Réplika Forêt. Ensuite, on se translate via une tour en laissant une équipe sur place pour protéger le Skid. Puis on trouve le Supercalculateur dans les Carpates et on lui implante le virus. Des questions ?
L’exposé de Senja n’en souleva aucune. Vint alors le moment de choisir qui resterait aux commandes, et cette mission échût à Sylith.
Quelques minutes plus tard, six avatars apparaissaient dans l’Arena. Dorka regarda d’un air dépité ses brassards.
-Un jour j’aimerais bien avoir une arme à distance. Ce serait un poil plus adapté…
Le sextuor s’élança vers le garage. Le passage dans le Noyau permit de noter que certains (Dorka en tête (ou pas), alourdie par son armure) étaient plus lents que d’autres (Alexandre, dont l’avatar était spécialisé pour le travail d’éclaireur). Mais au final, tous se répartirent sur les plots d’embarquement et Dorka prit les commandes du Skid.
-Rekins droit devant, signala Sylith.
Evidemment. XANA n’allait pas les laisser se balader dans la mer numérique en toute impunité. Les Lyokoguerriers repensèrent à leur unique essai de combat en navskids et croisèrent mentalement les doigts pour que leurs boucliers soient solides, puis cinq appareils se trouvèrent libres de leurs mouvements, et surtout d’aller poutrer les trois Rekins.
Très vite, on se répartit en deux contre un, sauf pour Arry qui, par la magie des nombres impairs, se retrouva toute seule contre le Rekin du centre.
-Euhm…
Voyant que la créature était plus douée qu’elle pour tirer les torpilles, et surtout plus rapide, elle vira pour esquiver le projectile puis essaya de se débrouiller pour avoir de nouveau le monstre dans sa ligne de mire. Sa première torpille, tirée de façon hâtive, alla se perdre dans le décor. Elle grogna, puis décida de mettre les gaz en voyant que le monstre était un peu trop près.
Alexandre s’était tout naturellement remis avec Floyd, avec qui il avait l’habitude de travailler en duo dans les combats aériens. Ils procédaient par harcèlement, l’un attirant l’attention de leur adversaire pendant que l’autre lui tirait dessus. Ils commençaient à bien prendre le coup pour les commandes et étaient en mesure de bouger assez rapidement et assez efficacement pour maintenir un rythme de tir. C’est donc logiquement que le Rekin finit par y passer, abattu par Floyd.
Senja et Emeline galéraient un peu plus, entre autres parce que la seconde en était à son premier pilotage de navskid. Elle encaissa d’ailleurs une torpille, ce que son bouclier absorba mais n’apprécia pas.
-Merde, c’est violent ces machins !
C’est alors que survint Alexandre. Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, il ne réussit pas à abattre héroïquement le Rekin du premier coup, mais servit assez de diversion pour que Senja arrive à balancer une torpille qui, aidée d’un peu de chance, explosa le monstre.
Le troisième Rekin que Arry tenait en respect eut ensuite à faire face à cinq appareils, ce qui ne l’aida pas à survivre.
La fin du trajet se passa paisiblement et enfin, le Réplika se profila.
Une fois le Skid arrimé à sa tour, on dût décider qui on envoyait.
-Je pense qu’Alexandre est mieux ici. Il dépend beaucoup de ses pouvoirs de déplacement.
L’intéressé grogna quelque chose à propos d’un oiseau, mais n’eut pas l’air trop profondément choqué d’être écarté.
-On en envoie combien, déjà ? intervint Dorka.
-Deux, trancha Senja. La dernière fois, en en envoyant trois, on a été massacrés par les sbires de XANA. Et je reste.
-Moi je veux bien y retourner, déclara Arry.
Floyd suggéra :
-On pourrait envoyer Emeline avec elle. Ses pouvoirs risquent pas d’être trop bloqués…
-Du coup ça manque pas un peu de distance ?
-Tant pis. On y va, on a déjà perdu pas mal de temps.
Dorka se chargea donc de se débarquer avec les trois garçons, tandis que Sylith translatait Arry et Emeline.
Les deux blondes se retrouvèrent comme la dernière fois en pleine montagne. Cette fois, pour ne rien arranger, la météo était douteuse et du vent soulevait une partie de la poudreuse.
-Putain ça commence bien.
-On sait même pas dans quelle direction chercher, observa Emeline.
-Normalement, vous n’êtes pas loin de la machine, leur indiqua Sylith. Et elle ne peut pas être paumée dans la nature. Il y a peut-être un bâtiment quelque part…
Haussement de sourcils dubitatif des deux translatées. Elles regardèrent autour d’elles, mais les conditions météorologiques ne permettaient pas exactement une vision parfaite.
-Et tu peux pas nous aiguiller plus précisément ?
La brune réfléchit un instant.
-Si, mais ça va me prendre un peu plus longtemps. Attendez.
Elle ouvrit un onglet Internet, haussa un sourcil devant l’aspect du navigateur de l’ordinateur (un chien avec un micro, vraiment ?) puis se rendit sur Google Earth. De là, avec les coordonnées des spectres dont elle disposait par géolocalisation, elle put observer du ciel la zone en particulier des Carpates qui était concernée, et se servir de ses yeux pour repérer un hypothétique bâtiment.
Senja observait la topographie des lieux. Comme sur Lyoko, la Forêt était un territoire très plat, avec des sentiers partout et des arbres dans le vide. Ces derniers ne bouchaient pas totalement les lignes de vue, permettant de voir venir des menaces de loin. Bon point quand on était dans une optique défensive comme eux.
Leur tour en particulier, ensuite. Elle était à proximité de la mer numérique, et le Skid était amarré dans leur dos, dans le vide. La plateforme qui abritait l’édifice était relativement petite, et son accès était étroit et ne se faisait que par un seul chemin à pied. Autre bon point, mais ça s’arrêtait là. En effet, trois sentiers différents se rejoignaient un peu avant de foncer droit vers la tour, et l’un d’eux faisait au préalable une jolie courbe passant dans leur dos. Résultat, un sentier qui exposait leur vaisseau et leurs avatars à des attaques en traître de la part de monstres terrestres.
L’espace aérien, en ce qui le concernait, était plus dégagé au-dessus des sentiers, moins boisés, mais restait moyennement praticable. Avantage pour leurs adversaires qui possédaient moins de troupes aériennes.
-Bien. On a à défendre ce goulet d’étranglement. Et le sentier derrière la tour, exposa Requin.
Le regard de Dorka tomba sur les câbles de la tour, qui recoupaient certains sentiers et fournissaient un potentiel raccourci pour des attaquants.
-Et les câbles ?
-Non. Les monstres de XANA ne passent jamais par là, assura-t-il. C’est trop précaire.
Hochement de tête convaincu.
Ensuite, les combattants. Dorka, Floyd, Alexandre et lui-même. Ils retrouvaient leur tandem aérien, élément clé, mais l’équipe à terre n’était pas des plus efficaces. Toutefois, on avait un dresseur de murs qui permettrait de bloquer le passage jusqu’à la tour, le temps que les forces volantes règlent le souci. Et Dorka dans tout ça ?
Son regard passa sur le sentier à l’arrière. Et il sourit intérieurement.
-Ok, j’ai l’organisation de notre ligne de défense, annonça Senja. Alexandre, Floyd, vous restez en l’air et vous éliminez les menaces. Moi je bloque le chemin des monstres vers la tour avec un mur si nécessaire, autrement j’essaie de vous filer un coup de main. Dorka, tu peux naviguer jusqu’au chemin arrière avec tes portails ?
La blonde décida d’essayer. Elle s’approcha du bord de la plateforme de la tour, et se concentra pour créer un portail. Le second apparut comme espéré sur le sentier.
-Yep.
-Parfait, alors c’est toi qui ira le défendre en priorité. Autrement, tant que rien n’y est signalé, tu restes là. N’oublions pas que les deux guerriers principaux de XANA peuvent voler.
Personne ne trouva rien à redire au plan, et on se mit en position. Alexandre et Floyd se placèrent en vol stationnaire de part et d’autre de la tour, Senja entre elle et le goulet d’étranglement qu’ils défendaient, et Dorka un peu en retrait derrière lui.
Maintenant, plus qu’à attendre l’arrivée de XANA.
-Ok, j’ai un truc. Un genre de vieux château, au Nord de votre position, annonça Sylith.
Emeline leva les yeux pour se repérer au soleil, n’ayant malheureusement pas de boussole intégrée à son spectre. Une fois le Nord trouvé, elle et Arry commencèrent à progresser dans la montagne.
-N’empêche, un vieux château dans les Carpates. Si XANA a de l’humour, il vous enverra des vampires, ironisa Sylith.
-Mh, grogna Arry.
Visiblement, l’humour sur les vampires (indirectement liés au sang) ne la branchait pas. Toujours était-il que le duo marchait à présent vers une base de XANA. Et qu’ils allaient peut-être enfin réussir à lui porter un vrai coup.
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 09 Avr 2014 Messages: 106 Localisation: Les deux mains dans le chocolat.
Alors, pour moi aussi ça faisait un petit moment. Je suis POUR les vampires, qu'on s'amuse un peu. Pour le concert... j'avoue que ça ne me passionne pas, ces passages de métalleux. En fait, ce chapitre me laisse un peu sur ma faim. Il ne se passe pas grand-chose, on sent juste qu'il va s'en passer, après.
Pour le précédent... Quand on abandonne un local, on n'emporte pas forcément tout ce qui y traîne, alors je ne sais pas si c'est de l'huile qu'on trouvera, mais il traîne forcément des trucs inflammables, et puis le bâtiment a forcément dû respecter des mesures de sécurité de base pour qu'un petit coup de chaud ne fasse pas cramer la baraque.
Après, j'aurais balancé le cadavre à la flotte, moi. Plus simple... _________________ Willismine : nom égoïste. Vieux psychotrope interdit à la vente.
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Un chapitre standard qui mise effectivement beaucoup sur le prochain. Et je rejoint Willismine pour le métal.
La pierre que j'apporterai à l'édifice sera vis-à-vis de la scène avec le proviseur qui permet de noter avec amusement que tu n'y connais rien en organisation administrative française. J'ai eu l'impression que c'était le flic de garde du commissariat du quartier qui appelait le proviseur pour rigoler, mais la fermeture d'un établissement scolaire, même privé, dépend à mon avis d'autres services.
Au fait, confirmation, Kiwi n'a pas un micro mais pas non plus un hochet, ou alors carrément douteux. On dirait plutôt un genre de loupe...
On notera que Sylith aime utiliser Google Earth, ce qui permet de se demander si sa source d'inspiration n'est pas en réalité Cyclope. Surtout depuis qu'elle a l'air de savoir courir, ça ne peut pas être...
*se barre avant de finir, flairant le danger* _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Inscrit le: 16 Mar 2013 Messages: 1110 Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Citation:
Tandis que ces paroles passaient, elle sentit la main d’Emmanuel se glisser dans la sienne. Elle ne dit rien. Dans le fond, elle l’attendait.
La sal...
Pardon .
Je me demande si le titre de la fanfiction n'est pas un piège pour le lecteur, lorsque tu annonçais que c'était un hommage à Icer. Au vu du nombre de fois où le métal est abordé dans les chapitres, je commence à penser que la cible de l'hommage est en réalité Pikamaniaque. Bref, même chose que les deux autres sur le métal .
Il est clair que la suite nous rassasiera probablement plus, même si le mode d'action adopté par les héros me laisse encore un peu perplexe. Même s'ils parviennent à chourer le contrôle d'un SC à Xana, qu'est-ce qui empêcherait celui-ci, en cas d'échec sur une reprise des commandes, de translater un de ses Lieutenants et de détruire proprement la machine, dans une logique de « Si je ne puis le garder, vous ne l'aurez pas » ? D'autant plus si l'on considère que les lycéens ne pourront défendre la machine volée. Bref, j'attends de voir comment tu vas traiter ce point-là en cas de succès du virus.
D'ailleurs, la flemme de développer, mais dans le même goût, je suis surpris que Xana n'ait pas encore décidé d'exploser le SC de l'usine pour s'enlever des pattes les gamins. Mais un oubli pareil me semble un peu gros, donc je mise sur une obscure raison cachée que je n'ai pas envie d'hypothéser.
Hors-Piste :
Spoiler
Icer a écrit:
renforcé par le fait que Sylith - qui ne doit sûrement pas avoir la gueule à supporter la contradiction, un peu style Laura
Pas d'accord. Les deux personnages ne sont à mon sens pas comparables. Excepté l'histoire de guérison du genou, Sylith n'a montré aucun signe d'initiative, contrairement à Laura. Et niveau contradiction, y'a quand même plus intimidant qu'une gamine, surtout si on s'appelle Alexandre.
Et puis, à te lire, on croirait que Sylith est une sorte de Caïd .
Icer a écrit:
D'ailleurs, que Zéphyr lui-même soit tombé dans le panneau en partant sur le Gary Stu montre bien qu'aux yeux de la bande, la couverture peut très bien passer.
Là c'est toi qui tombe dans le panneau du ton de mon commentaire, volontairement acerbe. N'aimant absolument pas ce Senja-là, l'envie de le faire chuter verbalement m'a fait envie.
J'ai bien entendu des idées concernant son cas, mais il me manque encore de la matière pour exposer. En plus de ça, un commentaire disant "Mais ce point est carrément à chier, mais bon ma critique ne tient pas parce que t'as sûrement tout prévu" manque carrément en crédibilité en plus de ne pas tenir compte du présent .
Ah oui, et j'ai zappé de dire un truc dans mon dernier commentaire :
Ikorih a écrit:
Ground Blizzard risque d'être marquée d'influences échiquiéennes.
Après les coups douteux de la feuille miraculeuse et du feu, je te rassure, ces influences ne se ressentent pas .
*Se barre et rejoint Icer*
It's a joke ! As usual.
_________________
« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. » Un jour, peut-être.
Oh crotte, je voulais poster hier soir et j'ai oublié. T.T
Cette entrée en matière me semble magnifiquement nulle, aussi me rattraperai-je en répondant à mes commentateurs adorés o/
Icer (Et Willismine qui n'aimait pas le métal non plus et attendait le prochain chapitre ) : Ouais, les métalleux se feront plus discrets sur les chapitres d'après. Mais y en aura ptête encore un peu. Comment ça j'utilise ma fic comme outil de propagande pour le métal?....grillée. T.T
Par contre, l'administration française t'emmerde, j'avais demandé à Shaka pour ce point. Alors oui, les flics seuls peuvent pas faire fermer un établissement privé, mais ils peuvent tout à fait contacter la préfecture qui elle en a le pouvoir. Donc wala.
Kiwi fait chier. XD
Zéphyr : En ce qui concerne le comportement de XANA, je ne peux pas trop en dire parce qu'il va se passer des trucs avec lui. Par contre, je dirai que l'idée de détruire un SC ne doit pas trop lui plaire quand même, ça reste une perte définitive de puissance de feu (doit pas y avoir tant de SC dans le monde quand même)...alors qu'il peut espérer outrepasser le virus qui contrôle ses ordinateurs.
Concernant le SC de l'usine, en fait, on peut se poser carrément la question dans la saison 4. Ok il veut poutrer la gueule à FH (par le biais d'Aelita, toussa toussa), mais FH sans les gamins ne pouvait rien faire. Ou même la S3 d'ailleurs, où il s'emploie à détruire Lyoko. Or, le SC sans Lyoko ne l'affecte plus vraiment donc bon, ça rejoint le même objectif : empêcher les LG d'agir.
Donc, puisque le XANA de la série a été peu fut' fut' de ce côté là, il continue dans sa lancée ici : le XANA entièrement recodé par Aelita à la fin de CC (coup critique!) est celui de la S4.
Vous espériez qu'il envoie un peu plus de pâté que son prédécesseur, normalement ça devrait aller. Voici donc le chapitre 12, "Le chœur des désespérés"
Spoiler
Le vent agitait les branches des arbres. Le ciel était assombri par les nuages, et le sol blanchi par la neige. Il faisait froid, mais les deux silhouettes qui s’avançaient au travers de la forêt ne pouvaient le sentir. Elles fendaient le souffle glacial sans qu’il puisse les transir. Puis finalement, les innombrables sapins qui entravaient leur champ de vision se firent plus discrets, laissant apparaître un grand bâtiment de pierre noire qui se détachait sur les nuances de gris et de blanc. Les deux blondes s’arrêtèrent et le considérèrent.
-Ok. On peut savoir pourquoi XANA a choisi de s’installer dans le château de Dracula ?
-C’est une bonne question, répondit Sylith. Moi je veux savoir où est le Supercalculateur. Alors tant pis pour Dracula.
Arry observa la bâtisse. Les fenêtres étaient toutes trop hautes, et la porte semblait bien fermée.
-Et comment on fait ? On frappe à la porte en attendant que ça s’ouvre ?
Un grincement sinistre interrompit la métalleuse. Elle chercha son acolyte des yeux, et la trouva devant la porte, ouverte de force.
-Ouais, ça ou alors on utilise ses pouvoirs, sourit Emeline.
Avec un petit rire, Arry la rejoignit sur le seuil. L’intérieur était obscur, à peine éclairé par les faibles rayons en provenance des fenêtres. Sylith prévint :
-Rappelez-vous que XANA ne laissera pas ses Réplika sans protection. Il a sûrement de quoi se défendre sur Terre.
Elles hochèrent la tête et s’avancèrent dans les ténèbres, sur leurs gardes. Un couloir leur sembla une bonne voie pour commencer leurs recherches. Aucune des deux ne remarqua les câbles qui traînaient dans les recoins de la pièce, pourtant supposée ancienne et désertée. Pas plus qu’elles ne virent l’ombre qui s’en échappait…
-Tour activée sur le Réplika, prévint Sylith.
L’équipe encerclant la tour enregistra l’information. Dorka jeta un regard à Senja :
-On la désactive ?
-Non, trancha-t-il. Si on quitte notre poste, on va avoir du mal pour défendre la tour…or c’est la priorité. Elles peuvent arriver à gérer avec une attaque qui les entrave, pas si notre tour chute. Dans le fond, XANA n’attend que ça : qu’on fonce entrer le code Lyoko.
Pris sous cet angle, la décision était tout à fait logique. Alors on maintint la position, attendant de voir ce que XANA allait faire. Tout ceci n’était qu’une vaste partie d’échec. Et ils avaient bien l’intention de la gagner.
-Mhhh…ils n’ont pas l’air décidés à bouger, déclara Aelita en rouvrant les yeux.
William trouvait toujours ça dérangeant quand elle se mettait à communier avec XANA pendant de longues minutes. Elle recevait ainsi leurs ordres, et pouvait avoir accès aux capacités titanesques du programme. Il avait du mal à concevoir ce que ça pouvait faire. Mais en général, après, elle savait énormément sur la situation et lui dictait les consignes.
Après tout, il devait bien se mettre dans le crâne qu’elle n’était pas humaine. Et que jamais elle ne l’avait été. Elle était une création de XANA, faite pour assurer sa survie. Maintenant, pour lui servir de bras armé. Rien à voir avec l’apparence de frêle jeune fille qu’elle affichait par le passé.
-Pourquoi ?
-Je ne sais pas. Ils ont les moyens de savoir que notre tour est activée. Mais ils ne semblent pas vouloir y remédier. Ils ne sont pas tombés dans le piège, grogna-t-elle avec une moue.
William garda le silence. Dans quelques minutes elle annoncerait un mouvement. Ou un envoi de troupes.
-Alors on va employer la force.
La phrase attendue.
-Monstres en approche par l’Ouest, signala l’opératrice. Terrestres.
L’attention des combattants se focalisa logiquement sur les sentiers concernés. Ils virent une horde de petites créatures courtes sur pattes et brunes, toutes marquées du signe de XANA sur ce qui ressemblait vaguement à un front. Les monstres convergeaient logiquement vers eux.
Evidemment, le soutien aérien disposait d’une plus grande portée de tir. Malgré la petitesse des cibles, il s’employa à mitrailler le tas en espérant taper juste. Certains monstres explosèrent, mais bien vite, les assaillants furent assez près pour tirer sur ceux qui étaient à terre et qui durent se lancer dans le difficile exercice de tout esquiver. Rapidement, le poids de l’armure de Dorka se fit sentir, et la cadence s’éleva trop pour Senja qui prit un laser. Il fut donc décidé tacitement d’ériger une défense de glace le temps de trouver une idée.
-Et là on fait comment ? ironisa Alexandre en faisant virevolter sa baguette magique.
-Continuez à les allumer! répliqua Requin.
Une petite lueur apparut dans le regard de Dorka. Visiblement, elle avait eu l’illumination. Se concentrant, elle fit apparaît un portail devant la barrière, puis un second au milieu des Kankrelats. Rapidement, plusieurs lasers franchirent les portes et jaillirent dans l’escouade de monstres qui ne s’y attendait pas tout à fait. Il y eut un certain nombre de victimes, et l’effectif était déjà à la moitié de celui de départ, mais les créatures semblèrent recevoir des ordres d’en haut qui firent qu’ils se montrèrent assez intelligents pour éviter de tirer dans les disques.
-Merde, grogna la blonde, ils sont plus malins que prévu.
-Eux non. XANA.
Le barrage s’écroula. Senja se fit surprendre par un laser arrivant juste après la chute du mur qui le toucha à la jambe. Il lâcha un juron, et n’évita le suivant que grâce à l’intervention de Floyd, descendu du ciel pour interposer son bouclier dorsal qui renvoya à les traits d’énergie.
Les derniers Kankrelats furent finalement achevés, Floyd se satisfaisant de son rôle de boulier et Senja tirant quelques ball’glace, certes pas toujours bien ajustées.
-Bon. Nos jauges de points de vie sont encore potables ? interrogea Dorka.
-Senja est à 80. Dorka à 90, et les volants sont à 100.
-C’est tout ?
-Vous avez pas pris tant de lasers que ça…et ils n’infligent que peu de dommages.
-Soit.
Les deux combattants terrestres se replièrent dans la tour pour se régénérer, comptant sur les radars pour les prévenir assez vite en cas de menace.
La main d’Arry tâtonnait sur le mur. Elle et Emeline progressaient lentement. Il était dur de se repérer au vu de l’éclairage déplorable et du peu de fenêtre. Parfois elles trébuchaient en se prenant le pied dans quelque chose. Et pour le moment, aucune trace de Supercalculateur ou d’un chemin pour y accéder. C’était agaçant. Et surtout, elles avaient entendu que XANA avait activé une tour pour leur nuire et étaient maintenant sur leurs gardes, mais rien ne se montrait. Elles ignoraient totalement quelle forme prendrait la riposte, d’où elle viendrait….
Tant d’ignorance. Tant d’incertitude.
Le plancher grinça, la porte aussi, leurs dents encore plus. Elles entraient dans une nouvelle pièce. Là, dans l’obscurité, on pouvait discerner les contours d’un escalier descendant. Emeline sourit et fit signe à sa camarade de la suivre. Leurs pas trop sonores hurlèrent dans les marches, comme le vent dans les branches, à l’extérieur.
Une pâle lumière éclairait le couloir dans lequel elles arrivèrent. Comparée à la pénombre, elle leur fit l’effet d’un grand flash. Ici se trouvaient sans doute les installations technologiques. XANA, ou ceux qui s’étaient établis avant, n’avait visiblement pas pris la peine de camoufler l’entrée au vu de la densité de population de l’endroit.
Le corridor était bétonné, l’éclat lumineux provenait de petites lampes balisant le sol.
-Bon, ça ressemble à un endroit où on peut cacher un Supercalculateur, chuchota Emeline.
-Merci captain Obvious, ironisa Arry.
Néanmoins elles n’avancèrent pas tout de suite, observant d’abord les environs. Quelque chose les retenait. Quelque chose qui clochait. Arry jeta un bref coup d’œil par-dessus son épaule, et se figea en apercevant un crépitement d’étincelles bleues.
Dorka et Senja regagnèrent leur poste, désormais complètement régénérés, et en attente de la prochaine vague que XANA enverrait. Elle ne tarda pas. Bientôt, ils virent les traditionnels Krabes s’avancer entre les arbres. Ils étaient cinq. Et en plus, sur le dos de celui du centre, on pouvait voir William et Aelita.
-Je crois qu’on est dans la merde, commenta Dorka.
C’est à cet instant que William bondit du Krabe, plongea dans un panache de fumée noire, et se rua vers eux à une vitesse phénoménale. Comme lors de sa première virtualisation, Dorka sauva la mise à Senja en le poussant d’un coup d’épaule peu subtil. Il tituba sur le côté, et vit se dresser face à lui le guerrier de XANA, tout en noir, émergeant de la Supersmoke et de l’envolée de pixels qui avait suivi l’empalement de Dorka.
-C’est ton tour, maintenant…
L’instinct de survie et probablement l’aura inquiétante de William poussèrent Senja à reculer en direction des câbles de la tour. Le sbire de XANA prenait son temps. Il aurait pu en finir vite, mais non. Il pouvait se permettre d’être lent, parce que les aériens étaient occupés à faire face à Aelita qui avait décollé, et aux Krabes qui l’avaient suivie et s’étaient même déployés en arc de cercle pour mieux l’épauler.
En bref, Alexandre et Floyd étaient assaillis de toutes parts et Senja était seul face à William.
Le pied de Requin buta contre le début du grand câble torsadé. Le terrain devenait difficile à arpenter. Pourtant, s’il s’arrêtait de reculer, il serait tranché en deux par son adversaire qui l’observait d’un air tranquille. Noyé par le trop plein d’évènements, son esprit n’arrivait pas à dégager un plan d’action. Il s’engagea sur le câble. Peut-être que s’il parvenait à mieux conserver son équilibre que l’autre, il arriverait à le battre…surtout que le sbire de XANA avait une arme bien plus lourde.
Voyant qu’il stabilisait sa progression à reculons, William assena un large coup que les lames d’énergie (et qui malgré tout étaient solides) encaissèrent difficilement. Mais elles encaissèrent. Evaluant rapidement le temps que le XANA-guerrier mettrait à relever son arme, Senja tenta une frappe. Un paramètre manquant dans ses calculs lui coûta cher : William lui décocha un très rapide coup de pied dans le ventre qui le fit bouler. Il n’évita la chute dans la mer numérique que grâce à un réflexe miracle qui lui fit saisir un des câbles fins de la vrille. En somme, il était dans la merde.
-Senja ! ne put s’empêcher de lâcher Sylith.
Son adversaire et vainqueur le toisa de toute sa hauteur. Il n’avait qu’un seul geste à faire pour le dévirtualiser. Il pouvait même tenter de le jeter dans la mer numérique, et signer ainsi la fin de la lutte pour tout le petit groupe. Et de toute évidence, son regard indiquait qu’il y avait songé.
Senja se crispa, regardant autour de lui dans l’espoir de trouver une issue de secours. Alexandre et Floyd n’étaient plus visibles, et il entendait les Krabes approcher. Aelita ne tarderait plus non plus. Ce n’était qu’une question de seconde.
William abattit son épée. Le garçon au masque réapparut dans les scanners, auprès de ses camarades.
-Putain Emeline réveille-toi ! trépigna l’opératrice, sur les nerfs.
Et il y avait de quoi. Maintenant que tout le monde était hors-jeu, les troupes de XANA allaient se reconcentrer sur le Skid, où Arry et Emeline étaient revenues, mais le contrecoup de la détranslation se faisait sentir. Heureusement, la blonde reprit connaissance à temps et désarrima en catastrophe l’appareil avant de plonger dans la mer numérique, environnement plus sûr, du moins dans l’état actuel des choses.
-Bon. Succès mitigé, commenta Alexandre une fois tout le groupe réuni dans le laboratoire.
-Arry, Emeline, vous êtes arrivés jusqu’où ? s’enquit Dorka.
Les deux autres blondes se regardèrent.
-Ben on a réussi à trouver un escalier qui descendait vers une sorte de couloir qui faisait plus high-tech que le reste de la baraque. On suppose que le Supercalculateur se trouvait dans cette zone, mais le spectre de XANA nous a détranslatées juste après qu’on est arrivées. Et chez vous ? Il s’est passé quoi ?
-Une horde de Kankrelats et puis des Krabes menés par les sbires de XANA. Il n’a même pas eu besoin d’utiliser le sentier qui passait derrière la tour, une attaque frontale a suffi, soupira Floyd.
Regards amers. Ils étaient déçus d’eux-mêmes, frustrés. Ils auraient pu, non, ils auraient dû implanter le virus à ce maudit ordinateur ! L’échec leur riait au nez, il était là, juste devant eux. De son index accusateur, il leur pointait leurs erreurs, les soulignait, les encadrait. Et ils rejoignirent le monte-charge pour échapper à son regard. Mais même le rideau de fer ne parvint pas à les y dérober.
Sur le pont, il faisait froid. L’hiver. Et il faisait sombre, aussi. Il devait être six heures du soir. Déjà ? Le temps passait vite, dans les mondes virtuels. Peut-être trop vite, aussi vite que la brise qui venait de filer sous leur nez. Et l’heure de la séparation, avec Floyd qui s’éloignait vers la ville en agitant la main. Et eux, qui ouvraient le gouffre froid des égouts, gouttant et dégoûtant. Et eux qui descendaient dans le noir, seulement éclairés par une vague lampe torche.
L’humeur était morose et le chemin monotone, à moins que ce ne fut l’inverse. On parla peu, même une fois remonté à la surface. Chacun partit de son côté, avec plus ou moins de motivation. Plutôt moins, en général.
Alexandre tira son portable de sa poche en montant les escaliers. Un texto. Quelque part, il espéra que ce fut Léopold, mais fut vite détrompé. Sa mère…que lui voulait-elle ? Matrone redoutable dont il avait toujours eu un peu peur, ses messages n’étaient jamais bon signe.
Et il avait raison de le penser.
Le contenu était assez clair. Elle avait vent des évènements douteux au lycée, et désirait que l’on en retire son fils. Elle prévoyait de passer demain expliquer le cas au proviseur en personne.
Il prit quelques minutes pour assimiler, maintenant assis sur son lit.
Sa mère voulait le retirer. Ce qui impliquait le retour dans son ancien lycée dont elle l’avait précédemment déscolarisé parce qu’elle estimait que l’établissement n’était pas assez au niveau. Ou alors encore un autre. Il ne savait pas trop. Mais en tout cas, il ne serait plus à l’internat avec ses frères d’arme, n’aurait plus le passage du parc…peut-être serait-il à l’autre bout de la ville.
« Et merde… »
Et il faudrait leur annoncer. Au repas du soir, peut-être. Ils transmettraient l’information à Floyd. Mais il aurait à affronter leurs regards. Il savait qu’il serait beaucoup moins utile pour la lutte contre XANA. Il pourrait encore peut-être se libérer pour certaines missions mais sinon…
Il serra le poing. Ça n’avait pas à arriver maintenant. Prendre ça en plus d’un échec dans les dents. Ce n’était pas juste. Il décida de renvoyer un message à sa mère. Tenter de temporiser. Tenter de repousser un peu le moment, dût-il lui faire face. Son portable en main, il fixa la case de texte vide et le clavier. Et rien ne lui vint.
Aelita était debout sur une sorte de pilier. Un pilier de roche irrégulière perdu au milieu de nulle part. Mais vraiment nulle part. Il n’y avait qu’un vide noir tout autour d’elle. Ses ailes reployées dans son dos, elle attendait.
Une force vint. Elle la sentait rôder autour, à la fois proche et distante d’elle. Le noir vivait.
« Vous avez bien travaillé. »
Une voix. Grave et aigue, plurielle et unique, vieille et jeune, masculine et féminine. Indéfinissable, car elle était tout à la fois. Un chœur de milliers de sons qui pourtant n’en formaient qu’un seul, unique. Unique et parfait. En somme, cette voix, c’était XANA.
Aelita écoutait. Il ne lui aurait pas parlé simplement pour la féliciter. Ces futilités n’étaient qu’une entrée en matière, elle le connaissait. Ou du moins pensait connaître quelques éléments de sa personnalité froide et calculatrice, si complexe que c’en était insondable.
« Ces enfants m’intriguent. Ils détiennent le programme multi-agent de Jérémie Belpois, et pourtant, ils ne s’en servent pas. »
Il parlait tout seul. Il s’interrogeait. Ou plutôt, tolérait qu’elle connût un misérable aperçu de ses profondes réflexions. Un silence. Il attendait une réponse.
« Peut-être ne savent-ils pas le lancer ? Peut-être ne le connaissent-ils pas ? »
Considérait-il seulement ce qu’elle venait de lui dire ? Ou bien ne faisait-elle qu’un écho d’une de ses pensées précédentes ? Elle n’imaginait pas vraiment apporter une réelle nouveauté dans la réflexion.
« J’en doute fort. »
Voilà. De plus en plus, Aelita avait l’impression de n’être là qu’à titre de témoin, pour observer XANA penser. Mais ce n’était pas normal. Il n’avait pas besoin d’observateur pour réfléchir. Il devait y avoir une autre raison à sa présence, mais laquelle ?
« Si je t’ai appelée, c’est pour t’informer que nous allons nous concentrer sur un nouvel objectif secondaire. »
Comme s’il avait lu dans ses pensées. C’était peut-être le cas. Elle ne chercha pas à connaître le nouvel objectif en question, elle savait qu’il ne le lui révèlerait que s’il jugeait cela nécessaire. Alors elle s’inclina légèrement.
« Bien, maître. »
Il lui expliqua les grandes lignes. Mais pas le pourquoi. Elle avait rarement accès au pourquoi. C’était la condition de servant de XANA qui le voulait.
Il relut son message. Il avait passé du temps à l’écrire, à le peaufiner, à revoir ses arguments. Il s’assura de la cohérence de ses mots, et de leur orthographe en passant. De ses tournures, de ses formules. Il chercha à voir ce qu’il avait pu oublier en rédigeant. Tout lui semblait parfait. Le bouton envoyer lui faisait de grands signes. Peut-être avait-il une chance de rester à Kadic, au moins un peu plus longtemps.
Il relut encore, traquant le moindre petit défaut misérable qui aurait pu se cacher entre les lignes et les symboles. Il n’en trouva pas. Tout était bon.
Il s’apprêta à envoyer, puis son doigt resta en suspens. Son esprit se vida un instant de toute pensée, comme si on avait appuyé sur pause, puis il supprima son pavé. La foi venait de le quitter. A quoi bon tenter de raisonner sa mère ? Elle ne le laisserait jamais rester. Autant ne pas gaspiller d’énergie à débattre.
Tant pis. C’était son constat final. Tant pis.
Alexandre regarda l’heure. La bande devait être en train de s’installer au réfectoire. Senja était vaguement repassé mais n’était pas resté longtemps dans leur chambre. Le littéraire avait à peine fait attention à lui.
Il rangea son portable, se leva. Maintenant, il devait trouver comment expliquer aux autres qu’il allait devoir les laisser tomber. Et ce ne serait pas si simple.
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Dernière édition par Ikorih le Mar 07 Avr 2015 19:58; édité 2 fois
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Du virtuel... L'occasion de remettre en scène Aelita et William. J'aime bien d'ailleurs l'idée que les deux, alliés, soient passés à l'ennemi, mais je trouve que tu sous-exploites ce filon scénaristique pour le moment. Faut voir ce que tu as prévu pour la suite mais je pense que tu devrais travailler de ce coté là (En plus tes chapitres sont un peu courts non ? ;P). Oh wait, on parle de nouvel objectif secondaire, le hasard est bien fait
Au-delà de ça, j'ai déjà eu plus d'une fois l'occasion de dire que ton niveau en virtuel n'avait plus rien à voir avec Imprévu.
Le second aspect du chapitre se trouve être Alexandre. Un retrait que je n'approuve guère, quoique compréhensible. Maintenant attendons de voir le prochain chapitre pour voir comment c'est amené et si c'est crédible. Une forte probabilité qu'il se fasse jetée comme une merde est estimée, va savoir pourquoi (a) _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Réponse rapide à Icer :
William et Aelita auront un passage dédié un peu plus loin dans la fic, mais je ne sais pas si ça se reproduira plus tard. Je pense que oui, mais je ne promet rien. *meurt*
Et Alexandre baah...réponse tout de suite. J'ai toutefois essayé de développer ses pensées et de ne pas donner de vision tranchée sur son départ.
Le chapitre 13 (ceci est approuvé par Zéphyr) se trouve être le dernier de l'arc. Je peux d'ores et déjà vous promettre que le 14 enverra du gros pâté, mais là n'est pas encore le sujet. Le titre est assez explicite mais adapté : "Adieu".
Spoiler
Le silence. Des expressions neutres. Des regards qui l’étaient moins.
C’est ce qu’Alexandre reçut à la fin de son annonce. Il se tut, le mutisme reprenait ses droits comme trop souvent. Cette fois, il croyait presque le voir. Une forme translucide devant lui, qui s’affairait à construire un mur. Un mur le coupant résolument des cinq autres.
-Donc, ce que tu es en train de nous dire…c’est que ta mère te retire du lycée. Tu nous laisses, en somme. Et tu n’as rien tenté pour l’en empêcher.
La voix de Sylith, comme un couperet tranchant, fendit le mur. Ce qui n’était pas forcément à l’avantage d’Alexandre.
-Si. Je lui ai envoyé un message, mais elle n’a rien voulu entendre.
Son mensonge sonnait faux, même pour lui. Et si lui le savait, que dire d’eux ? Eux et leurs regards obscurs et accusateurs. Ils ne prirent pas la peine de lui signifier qu’ils avaient compris.
-Est-ce qu’on peut espérer que tu repasses nous filer un coup de main de temps à autres ?
Dorka cette fois. Moins froide, plus interrogative. Elle se focalisait sur le pratique.
-Je ne sais pas, avoua Alexandre. Ça dépendra de l’endroit, de mes horaires…
-Ah. Tu ne sais donc même pas où tu vas, nota Arry avec la froideur de Sylith.
Le littéraire ne chercha pas de soutien du côté des deux ES. Ils restaient muets mais il émanait d’eux un vague sentiment de désapprobation.
-Elle ne me l’a pas dit.
Le malaise était perceptible. Il savait que les laisser tomber comme ça n’était pas correct. Mais que pouvait-il faire face à sa mère ? De toute façon, cette aventure l’effrayait un peu depuis le début. Là, XANA le laisserait peut-être en paix s’il ne s’impliquait pas trop.
La pensée d’une porte de sortie définitive lui vint. Prétendre qu’il avait un emploi du temps monstrueux. Prétendre qu’il était surveillé par sa mère. Prétendre n’importe quoi qui lui permette de couper les ponts. Ne plus jamais revenir sur cette usine de mort. Cette pensée était diablement séduisante. Mais elle ne devait pas leur parvenir. Il l’enferma alors au fond de lui avec toute la fermeté dont il était capable, et décida de la ressortir lorsque le moment serait venu. S’il venait.
Parce que cette pensée, c’était tout de même abandonner ses amis à la lutte contre l’intelligence artificielle mortelle. Peut-être mener à ce qu’un jour, l’un d’entre eux soit étendu dans la cour, du rouge tout autour. Et ce serait sa faute.
Et il n’était pas sûr que son désir de vivre soit suffisant pour contrebalancer une telle culpabilité. Il ne savait pas s’il serait plus affecté de l’apprendre, ou de couper les ponts et de vivre avec ce doute sous-jacent.
Et s’ils échouaient ? Là, la vie n’était même plus une option fiable. XANA tuerait tout le monde. Mais s’il s’efforçait jusqu’au bout de les aider, il pourrait être dans les premiers à mourir.
Il émergea de ses pensées en constatant que ses camarades levaient le camp, et que lui avait à peine touché à son assiette. Mais il ne dit rien. Il les écouta s’éloigner, poser leurs plateaux, repartir vers les bâtiments.
Au moins, songea-t-il, le masque de Senja ne pourrait pas lui faire de moue désapprobatrice lorsqu’il reviendrait dans leur chambre. La chambre qui serait la leur pour encore…peu de temps.
Le lendemain matin, son portable lui avait laissé un SMS. L’heure à laquelle sa mère venait voir le proviseur. Et elle entendait bien l’y voir aussi…
Tout ceci lui promettait un jeudi noir.
Neuf heures. Elle arriverait à neuf heures. Il était 8h55 et il était déjà debout dans le couloir, nerveux, rajustant sa cravate sortie pour l’occasion. Il croyait déjà entendre le bruit de ses talons frappant le sol. Mais non. Elle arrivait toujours pile à l’heure.
Ses mains se crispaient nerveusement sur les bords de sa veste. Elles étaient un peu moites. Il ne tenait pas en place, à la limite de trépigner. Les minutes passaient à la fois trop lentement, le laissant dans cet état, et trop vite, le rapprochant de la délivrance. Mais quand arriverait-elle ?
Elle parut. Ses cheveux brun foncé attachés en chignon renforçaient l’expression de dureté qu’elle dégageait. Ses yeux lui donnèrent l’impression d’être passé aux rayons X. Comme il l’avait anticipé, ses talons claquaient sur les dalles. Il n’avait plus entendu ce bruit depuis quelques temps….
-Bien, je vois que tu es là. Ta valise est prête ?
Non. Il ne l’avait pas faite. Pourtant il aurait dû se douter que sa mère ne donnerait pas au proviseur de chances de débattre. Et qu’elle exécuterait sa propre sentence au plus vite…
La réponse sortit en crachotant de sa gorge.
-Non, je…je ne pensais pas que l’on partirait aussi vite.
Elle ne lui répondit rien et entra dans le bureau de la secrétaire. Les deux femmes se saluèrent avec professionnalisme.
-Je suis Mme Hensley. J’ai rendez-vous avec Mr Delmas.
-Pas de souci, je vous annonce, répondit Nicole en décrochant son téléphone.
Après quelques mots échangés, elle leur fit signe qu’ils pouvaient entrer. Les deux bourgeois s’exécutèrent, et Alexandre referma silencieusement la porte sur ses pas.
-Ah, Mme Hensley !
Le proviseur se leva, lui tendant une main qu’elle serra avec la politesse des femmes de société.
-Je vous en prie, asseyez-vous, lança-t-il en désignant les chaises. Alors, pourquoi vouliez-vous me voir ?
Son souvenir avenant s’effaça très vite lorsqu’elle lui dit.
-Je voudrais retirer mon fils de votre lycée. J’estime que le climat qui y règne est impropre à la poursuite de ses études et je souhaite également lui garantir une année scolaire en sécurité.
A côté de sa mère, Alexandre se ratatinait. Il regarda le visage de Delmas s’attrister, il vit un instant le poids des troubles dans ses rides et ces quelques cernes.
-Madame, je peux vous assurer que nous faisons notre possible pour que…
-Votre possible n’est pas assez, monsieur, coupa-t-elle sèchement. Si demain on m’appelle pour me dire qu’il a été égorgé, ou pire, violé, oserez-vous encore me dire que vous faites « votre possible » ?
Il ne répondit pas, se mordillant la lèvre. Il regarda Alexandre, comme s’il cherchait un peu de soutien de sa part. Et Alexandre songea que peut-être c’était le moment de rattraper le message qu’il n’avait pas envoyé. Peut-être que s’il protestait, affirmait vouloir rester avec ses amis, se sentir bien et en sécurité…si il attaquait sa mère sur le fait qu’elle soit trop peu présente, pour faire vibrer la rare corde d’émotion qu’elle pouvait bien avoir.
Il se rappela son texto. Il se rappela l’énergie qu’il avait mise à l’écrire, et que le bouton envoyer avait dissipée. Il lui sembla un instant retrouver une trace de cette énergie.
Mais ce fut tout. L’entretien dura encore quelques minutes, où il resta muet, et lorsque sa mère se leva dignement, il la suivit comme un zombie. Et lorsque la portière de la voiture claqua, sa valise chargée dans le coffre, il imagina les autres dans leurs salles de classe respectives. Et il baissa les yeux.
La cloche sonna la récréation de dix heures. Le banc des Lyokoguerriers les vit bientôt s’approcher un par un. Bientôt ils furent six autour.
Mais le septième n’arriva jamais.
-Où est Alexandre ? questionna Emeline.
-Plus vu depuis ce matin. Je pense qu’il est parti, lâcha Senja.
Les mots décrivaient la dure réalité. Ils dessinaient les contours d’un trou dans leur équipe. Sylith grogna.
-On a pas besoin de lui.
Ces mots, teintés de la noirceur du rejet, jetèrent un froid comme ils avaient été jetés dans l’air. Personne ne releva. Et la fin de la récréation passa, sans qu’une parole de plus ne soit prononcée. Ils étaient ensemble autour de ce banc, chacun isolé dans ses pensées et ses sentiments.
Floyd, pourtant, ne saisissait pas totalement la réaction des autres. Alors oui, Alexandre était parti. Mais c’était son droit. Il était jeune. Un peu jeune pour mourir au service du monde. Il se souvint que lui et Arry avaient eu le choix lors de leur intégration. Il se demanda alors si les quatre l’avaient eu. Puis il pensa aussi à Dorka, entraînée sans pouvoir donner son avis. Et il se dit que au fond, Alexandre ne faisait que prendre à retardement la décision qu’il n’avait pas prise au début.
Alors oui, on pouvait lui reprocher d’abandonner une cause pour laquelle il s’était normalement engagé. Mais là encore, ils n’étaient pas des soldats. Ce n’était pas leur travail, à la base. Il fallait que quelqu’un s’en occupe…toutefois reprocher à l’un des leurs de partir n’était pas correct. Ç’aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre eux. C’était tombé sur lui.
Et non, d’ailleurs, on ne lui reprochait pas de les abandonner. On lui reprochait de n’avoir rien fait pour éviter d’être entraîné loin d’eux. C’était encore pire. Il était resté, puis sa mère avait décidé qu’il partirait. Et il n’avait pas osé se dresser contre elle pour éviter une option où, mine de rien, il sortait gagnant. Il s’était fait forcer la main, mais partir l’arrangeait un peu. Alors de quoi était-il coupable ?
De n’avoir pas insisté pour rester porter une charge trop lourde…
Floyd eut une impression bizarre en regardant ses amis.
Le samedi après-midi qui suivit le départ d’Alexandre, la bande se rendit tout de même à l’usine dans le but de retourner sur le Réplika. Une question épineuse restait en suspens, pas encore formulée : allait-on le remplacer ?
Tandis qu’Emeline restait aux commandes, cinq avatars apparurent les uns après les autres dans l’Arena. Encore un de moins. Bientôt ils seraient aussi nombreux que leurs prédécesseurs, ce qui ne leur semblait pas une bonne idée.
Mais pour le moment, ils n’y pouvaient rien.
Le Skid démarra rapidement, quatre navskids pleins sur les six, et entama son trajet dans la mer numérique. En silence, mais plus quand ils s’approchèrent du Réplika. L’eau se teinta de rouge, faisant tressaillir Arry au passage.
-Qu’est-ce qui se passe ? Des monstres ?
Emeline réfuta : elle n’avait rien sur ses radars. Toutefois elle les encouragea à rester sur leurs gardes et à avancer prudemment. Ce qu’ils firent. Dorka, établie aux commandes du vaisseau, annonça que le monde virtuel était en vue. Ce ne fut que lorsque sa forme se détacha un peu plus clairement qu’ils virent…
-Putain, qu’est-ce qui se passe ?
La couleur rouge de la mer n’était pas due à la présence de monstres mais à une lueur qui émanait des crevasses de la croûte du Réplika, et donc probablement de son intérieur. Mais ce n’était pas le plus inquiétant. Du monde virtuel partaient comme des câbles sombres. Ils se plantaient dans les grandes structures autour, qui leur avaient fait l’effet d’immeubles engloutis.
-On dirait qu’il affecte les bases de données, commenta Senja.
-Mh ? Comment ça ?
Il soupira, un peu agacé de devoir développer.
-Ces gros trucs sont des bases de données, celles d’Internet. Et là, XANA agit dessus. Je ne sais pas pourquoi, mais elles ont l’air de l’intéresser.
Ils restèrent pensifs un moment, observant les câbles en se demandant ce qu’ils pouvaient bien être censés faire. Et ce que eux pouvaient faire.
-Peu importe, trancha soudain Sylith, faut qu’on démolisse ce Réplika. On a une raison de plus de le faire.
De vagues hochements de tête lui firent écho et le vaisseau s’avança vers le monde virtuel. Le sas s’ouvrit, leur permettant d’entrer.
-On prend la même tour que la dernière fois ? demanda Dorka.
-Emeline, regarde si on en a pas une mieux située. Autant mettre toutes les chances de notre côté…
-Je ne crois pas, répondit la blonde après un temps.
Ils retournèrent donc s’amarrer. A l’intérieur du Réplika, rien n’avait changé, mais mieux valait rester sur ses gardes.
-Et là, on translate qui ?
Les questions routinières. On désigna d’office Arry, qui était arrivée au plus près du Supercalculateur la dernière fois. Dorka se porta volontaire, sachant que Floyd serait présent pour surveiller le sentier arrière depuis les airs.
Restaient donc sur le terrain Senja, Sylith et Floyd. Ils n’étaient que trois.
William jeta un regard à sa camarade d’arme. Elle semblait réfléchir.
-Alors ? On devrait pas aller les arrêter ?
Elle ne répondit pas. Les yeux fermés, c’était comme s’il n’avait rien dit. Avec un brin d’agacement, il laissa tomber. Elle l’informerait quand l’envie lui en prendrait. XANA faisait ce qu’il voulait, après tout.
La jeune fille fronçait les sourcils, comme en proie à une migraine. William ne chercha pas à savoir pourquoi. On ne lui dirait pas.
Elle rouvrit brusquement les yeux.
-On y va. Ils ne sont que trois, ils vont être écrasés…
-On attaque nous-mêmes directement ?
La servante de XANA fit quelques pas sans lui répondre, puis s’arrêta et sembla hésiter. Et puis elle secoua la tête.
-Non, non, on envoie les Mantas...
Sylith jeta un œil vers le ciel. Floyd tournait en rond au-dessus de la tour, tranquillement, à l’affut de la moindre menace. Puis elle observa les sentiers, aussi vigilante que son camarade, pour enfin reporter son attention sur Senja, debout à côté d’elle. Elle n’aurait pas su dire s’il était stressé par leur nombre plus réduit.
XANA ne se montrait pas encore. Elle s’interrogeait sur le pourquoi de ces câbles, le pourquoi des bases de données. L’envie de demander à Requin la brûlait, mais quelque chose la retenait. Elle n’aurait su dire quoi. Et puis, alors que les mots allaient franchir ses lèvres, un cri strident retentit entre les arbres, les faisant sursauter tous les trois.
-Floyd, Emeline, c’est quoi ce bordel ? lança la brune.
-Monstres repérés, annonça l’opératrice. Ils vous foncent dessus.
-Je les vois ! annonça Floyd après quelques secondes. Mauvaise nouvelle : ils volent.
Senja lâcha un juron à destination d’Alexandre dont on aurait eu bien besoin. Au loin, trois créatures volantes semblables à des raies se profilaient. La monture de Floyd se posa brusquement à côté d’eux.
-Sylith, monte ! De par terre tu ne feras pas grand-chose…
Elle grimaça mais lui concéda ce point. Le combat contre des adversaires aériens n’était pas son fort. Alors elle grimpa en croupe, jetant un regard à Requin qui allait devoir exploiter ses Ball’Glace, puis le pégase les emporta dans les cieux.
Les trois monstres ouvrirent vite le feu, mais l’agilité de l’équidé évita à ses cavaliers de se faire toucher. Il monta alors à l’assaut des Mantas, puisque Sylith ne servait à rien si on était trop loin. Le duo prit encore un peu d’altitude pour survoler les créatures, et la brune choisit de sauter. Elle se réceptionna sur le dos ondulant d’un des monstres, et manqua perdre l’équilibre.
-Putain mais elles bougent ces connasses, grogna-t-elle.
Elle saisit une de ses chaînes et en fendit l’air, ciblant la plus réactive des trois qui commençait à lever le nez pour la viser. Rapidement, celle qui la portait réalisa qu’il fallait se débarrasser d’un poids en trop et commença à faire quelques embardées. La brune constata également qu’elle déviait vers la mer numérique, ce qui n’était pas recommandé en cas de chute. Il était temps de quitter le navire.
De sous ses pieds jaillirent des flammes, et elle bondit d’une détente pour rejoindre le sentier, gratifiant la troisième Manta d’un coup de chaîne au passage. La réception fut moins spectaculaire, puisque ses points de vie n’apprécièrent pas la chute. Elle eut toutefois la satisfaction de voir la dernière Manta exploser, achevée par quelques engrenages bien placés.
-On forme une bonne équipe, commenta-t-elle.
-Ouais, mais retournons près de la tour. Faut pas trop qu’on s’éloigne.
Elle hocha la tête, et ils filèrent.
-Pas de tour activée ? demanda Arry avec un certain stress.
-Nan, rien.
Les blondes arrivaient à l’escalier. Le travail d’exploration avait déjà été fait avant, ce qui leur permettait d’aller bien plus vite. Mais à présent elles arrivaient dans le flou. Le sous-bassement technologiquement avancé du manoir leur réservait sans doute quelques surprises fourbes.
Au moins, il y avait de la lumière.
Elles avancèrent à petits pas, prenant à gauche à la première intersection qu’elles virent.
-On peut pas être dans un endroit si grand. Le Supercalculateur est sans doute planqué dans un coin, mais on tombera dessus assez vite, positiva Dorka.
Et les galeries de béton se poursuivirent. Jusqu’à ce qu’une porte rompe la monotonie du trajet.
-Bizarre qu’on ait pas encore pris plus d’attaques, commenta Floyd alors que Sylith ressortait de la tour.
-XANA a peut-être la trouille, ironisa-t-elle.
L’externe jeta un regard à Senja, mais ce dernier ne disait rien, pensif. Enfin, c’est ce qu’ils supposaient, aucun moyen d’en être réellement sûrs.
-Boarf, en tout cas ça nous arrange. Comment avancent les deux autres, Emeline ? s’enquit Floyd.
-Pas trop mal. Elles viennent d’arriver devant une porte, ce qui constitue un changement par rapport à d’habitude. Peut-être le Supercalculateur est-il juste là…
La progression était fulgurante comparée à leurs premiers essais.
C’est alors que William et Aelita furent signalés par le radar.
-Putain, ça se passait trop bien.
-Pirater l’ordinateur prendra combien de temps ? questionna Sylith.
Il y eut un petit temps de latence et Emeline répondit :
-Dorka pense en avoir pour quelques minutes.
Le trio hocha la tête. Ils n’avaient qu’à tenir, en somme…ça ne semblait pas si compliqué dit comme ça, mais le panache de fumée qui fonçait droit vers eux leur indiquait le contraire. Floyd s’interposa juste à temps pour éviter à Senja, trop lent, de se faire trancher en deux. L’épée de William émergeant de la Supersmoke se cogna contre le bouclier de cristal du garçon. Sylith tenta une attaque à la chaîne, mais un second emploi du Supersmoke pour s’éloigner préserva William, donnant à Floyd le temps d’enfourcher son cheval pour s’envoler affronter Aelita. Il était bien déterminé à faire la peau à la lieutenante de XANA.
Arry trépignait à côté de la porte fraîchement découpée où elle montait la garde, tandis que Dorka s’emparait des commandes de l’ordinateur pour craquer le système et permettre l’injection de leur petit virus. Elle était nerveuse. Elle espérait que tout se passerait bien, que les autres arriveraient à défendre la tour assez longtemps. Et ensuite le monde virtuel serait à eux.
L’espoir lui serra le cœur.
Sylith recula d’un bond précipité lorsque le sbire de XANA se rua vers elle. Elle tendit le doigt vers le sol pour créer un glyphe de feu, mais la Supersmoke en protégea William. Il mettait une pression offensive un peu trop grande, et la Lyokoguerrière ne cessait de reculer pour éviter avec difficulté les larges coups. Une Ball’Glace bien placée détourna un instant l’attention de son adversaire, mais ça n’aida pas beaucoup. La brune, voyant qu’elle arrivait au bord de la plateforme, tenta de foncer sur le Xana-guerrier et de sauter au-dessus grâce à sa propulsion. Manque de bol, une salve l’expédia à terre une fois la manœuvre effectuée. Un juron lui échappa, et elle roula sur le côté pour esquiver un projectile de fumée qui ne lui disait rien de bon. Un mur de glace stoppa William pendant une fraction de seconde, assez pour qu’elle se relève, mais l’adolescent en eut assez de se faire importuner par Senja et lui fonça dessus en Supersmoke, sachant pertinemment qu’il serait trop lent pour esquiver. Mais cette fois, Requin était prêt, et il sut se déporter à temps sur le côté. L’arme de William s’encastra dans le sol, et il poussa un hurlement de rage.
Dans les airs, le destrier de Floyd esquivait les boules rouges qu’Aelita lui tirait dessus, son cavalier fermement cramponné ripostant de quelques rouages lorsqu’il pouvait, mais la mobilité d’Aelita empêchait de la toucher. En somme, on avait une égalité des scores pour le moment.
Soudain, elle tenta un assaut de plus près, champ de force en main. Elle fut accueillie par un coup de sabot du pégase qui ne dut pas faire du bien à ses points de vie.
« Eh mais ça aurait dû la dévirtualiser, ça fait comme ça les coups de pied, non ? » s’interrogea Floyd dans un instant d’égarement. Ce moment permit à la gardienne, furieuse qu’on lui résiste, de se ruer sur lui et de le jeter à bas de sa monture. Il tomba sur le dos, et se trouva de vagues ressemblances avec une tortue en se relevant, ce qui lui déplut. Heureusement pour lui, il n’avait pas pris de dommages en chutant.
Le cheval ailé évita un champ de force et descendit le récupérer, pourchassé par la furie rouge. Cette dernière ne vit pas arriver une Ball’Glace de Senja, qui exploitait son bref moment de répit, et la prit de plein fouet, déviant de sa trajectoire et s’écrasant même au sol. Floyd se hissa sur le dos de sa monture et remonta dans les airs, où il était plus à l’aise. Alors qu’il surveillait Aelita, la seule à pouvoir monter l’importuner, il remarqua du coin de l’œil un mouvement. Mais il ne comprit que trop tard qu’il s’agissait du panache de fumée caractéristique de la Supersmoke et se fit trancher, tandis que son pégase gagnait un aller simple vers une barquette de lasagnes. William retomba sur le sol et fixa Senja et Sylith, qui se sentirent soudainement moins avantagés.
-And now ?
La logique aurait peut-être voulu qu’ils se mirent à danser après cette phrase étrange, mais ils préférèrent tenter de contrer les deux XANA guerriers qui étaient décidés à les massacrer. Et sans l’avantage du nombre, les Lyokoguerriers allaient avoir énormément de mal à s’en tirer, étant moins expérimentés et moins bien équipés, notamment face au Supersmoke.
-Yeah, j’ai réussi ! Le Supercalculateur est à nous, annonça Dorka. Normalement, le virus empêchera XANA de nous le reprendre.
Arry s’autorisa un « Wheeee » de victoire.
William attendait le bon moment pour attaquer, prêt à foncer sur les deux qui s’étaient regroupés devant la tour. Mais il nota que sa collègue s’éloignait vers la mer numérique. Elle lui lança :
-On s’en va. Plus la peine de traîner ici.
Sans comprendre, il la suivit.
-Eh mais, réalisa Sylith, on a réussi ?
La confirmation vint rapidement par Emeline. Toute l’équipe sentit alors un grand soulagement lui libérer les épaules, et ils se permirent un sourire victorieux.
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Bonjour cher Ikorih,
Ainsi, vous vous essayez à prolonger le coup d'éclat de Cold Case.
Passons d'abord rapidement sur les objectifs politiques plus ou moins évidents qui sous-tendent ce récit, et sont complétement secondaire.
En effet à voir le titre, et les références qui parsèment le texte, l'hommage au roi de glace et à son ombre thatchérienne est visible. D'ailleurs je déplore ce flot de médisance à l'encontre de ce génie qu'est Karl Marx, allez plutôt chercher des noises à ceux qui ont dénaturé, perverti et retourné sa pensée.
De manière peut-être plus subtile, au regard de ce texte, Cold Case a servi à en finir avec un certain nombre d'élément de la série originelle que vous récusiez, soit tout ceux s'opposant à l'élévation de William Dunbar. A ce titre il est curieux qu'Aelita soit encore de ce monde. Nécessité de principe je suppose.
Ce qui mène à l'un des éléments central du scénario, que l'on pourrait résumer ainsi: Code Lyokô 2. Le dessin animé n'était qu'un brouillon, un prélude voici maintenant la version rédigée. Fini les escarmouches, la bataille arrive. Ce qui pousse à ce constat, c'est la situation d'héritier des personnages. Ils récupèrent le fruit du travail de leurs aînés: information sur Xana, le skid, le superscan,... Cela a deux conséquences. D'une part ils sont en mesure de proposer des raffinements aux programmes et actions des lyokoguerriers. D'autre part ils savent adopter une stratégie, par exemple attendre avant de se dévoiler, et une tactique, à savoir le combat en équipe plutôt que des duels séparés. Un exemple probant, je pense, est la spectrification. Jérémie l'avait pratiqué comme une idée, un essai. Ce n'était pas encore bien au point, aussi ne l'a-t-il jamais incluse dans l'arsenal de la bande. Ayant eu accès à ses travaux, et à une situation différente la nouvelle génération a pu en profiter de suite avec des risques moindres. Quoiqu'il n'est pas exclu que Xana ne les ait laissé faire que pour les tester, et que les prochaines utilisation se révèlent dangereuses.
Après ces considérations macroscénaristique, me permettrez-vous quelques mots sur le style ?
Dans l'ensemble votre style partage bien des points commun avec celui de votre aîné, l'honorable Icer. En particulier dans le mélange de psychologie et de description de la vie quotidienne. En fait c'est le style le plus courant dans l'édition et en littérature de nos jours, le style contemporain pourrait-on dire. Il ne donne pas, à tort ou à raison, l'impression d'un ciselage des phrases, n'est ni particulièrement lourd ni particulièrement fluide. Aussi se lit-il sans souci, mais ne semble pas receler d'éclat.
Sauf, puisqu'en français toujours l’exception confirme la règle, à certains moments: les égouts, le trajet jusqu'à l'usine, l'usine elle-même. Ces passages sont le plus souvent source d'images et de métaphores. Ces figures de styles sont sous le patronage de deux forces, la mort et l'obscurité. Ce dernier thème est d'ailleurs une presque constante de vos écrits en ce royaume. Aussi je pense que vous méritez bien le titre de maçon de la haute maison ténébre, celui de chevalier étant déjà pris.
En fait cela donne l'impression de manquer un peu de spontanéité. On en viendrait à voir l’échafaudage du récit et le plan indiquant quel ratio de métaphore est nécessaire, et où. J’exagère un peu, mais ce côté structurel questionne, sans qu'un sens n'en émerge pour l'instant. Il va falloir continuer à creuser.
En somme ce qui est surprenant en comparaison de nombre de vos écrits précédents, c'est l'absence de puissance de votre écriture. Il est vrai que vous la réserviez pour la fin en général.
Sur le fond, il ne me semble pas y avoir de remarque global à faire, preuve de la grande qualité de votre récit, et de sa préparation en amont. Aussi ne m'attarderais-je que sur quelques points en vrac.
Le nombre de personnage est élevé, et pas tout à fait assez caractérisé au début du texte. Un lecteur qui n'aurait pas pris connaissance de Cold Case aurait bien du mal à s'y retrouver, les personnages ne paraissant au début pas assez marqué, différencié les uns des autres. C'est le revers du nombre élevé d'intervenants.
L'avantage de répartir à neuf, avec un nouveau groupe, c'est bien entendu de rouvrir en grand l'étendu des possibles en matière social et amoureuse, en histoire individuelles. La marge pour jouer avec le lecteur est donc bien plus grande.
Senja reste un mystère, mais on s'étonne que l'administration le laisse porter son masque. Enfin, vous avez promis des réponses.
Le traitement du cadavre d'Ulrich mérite qu'on s'arrête dessus. En effet le brûler n'était pas du tout la meilleure ou la plus facile des options pour vos personnages. Outre qu'il est difficile de réduire en cendre les os comme la remarque vous en a été faite, cela fait beaucoup de fumée, qui aurait pu être remarquée. A mon avis, la solution la plus évidente aurait été de mettre ces restes largement décomposé depuis le temps dans des sacs puis de les jeter dans la Seine. La décomposition supprimant les bulles d'air dans le corps, celui-ci ne serait pas remonté, et serait resté au fond du fleuve. L'autre solution, pour éliminer à jamais les traces, aurait été de se servir des scanners pour désintégrer les restes. Plus de particules, plus de traces. Evidemment un lavage à grande eau et à la javel des dalles sur lesquels Ulrich s'était décomposé restait nécessaire pour effacer les traces de sang.
Ce cadavre est intéressant en ce qu'il représente la première fracture du groupe. L'une des constantes de l'univers de Lyokô et des fictions qui y sont rattachées, réside dans le fait que les groupes tiennent tant qu'ils n'ont pas de secret les uns pour les autres. Avec Ulrich, vous introduisez un coin dans le bois. Cela peut rester inoffensif, ou devenir la source d'un fendillement.
La mort de Jim, même si vous n'êtes pas le premier à la mettre en oeuvre, me reste en travers de la gorge. Cet homme paraît en effet indissociable de l'univers de la série, un pilier fondateur. C'est d'ailleurs pour cette raison même que vous vous deviez de l'éliminer, puisque votre récit cherche à faire table rase de la première générations de guerriers.
Avoir un passage centré sur le proviseur est chose rare, mais agréable. Cela participe de l'ancrage dans l'univers normal que vous essayez de créer et maintenir, à l'image de la série d'ailleurs comme l'estimé Zéphyr le fit remarquer. Bref, je plains ce pauvre Jean-Pierre, dont on sent que la mort de Jim l'a vraiment affecté.
Les combats virtuels sont efficaces, clairs et fluide , avec en plus cette prise en compte de la tactique qui manquait aux originaux.
Un point m'a chiffonné: le superclaculateur dispose de son propre modèle de navigateur internet ? Hopper disparaît en 94, à l'époque Netscape est le seul navigateur à peu prés grand public et la version 1 d'Internet Explorer ne sort qu'en 95. Depuis, les standards du web ont beaucoup évolué, en fait un navigateur de cette époque serait incapable de fonctionner en 2009 (il me semble que c'est l'année où se déroule votre récit). Bien sûr Jérémie a pu créer un navigateur lui-même, sauf que cela prend énormément de temps: plus de six mois pour Google. A titre d'exemple, le navigateur Vivaldi est l'oeuvre d'une équipe de 15 personnes à plein temps qui y travaille depuis neuf mois, et il en est qu'au stade de preview instable, alors même qu'ils ont repris le moteur de rendu Gecko mis à jour par Google. Donc il est peu probable et que Hopper ait créé un navigateur, et que Jérémie en est crée, upgradé ou forké un : cela aurait pris bien trop de son temps, alors qu'il pouvait se contenter d'en télécharger un.
En conclusion, votre récit est agréable à lire, d'une indéniable qualité à tout point de vue, mais manque peut-être encore un peu d'éclat, ou d'enjeux. Il rsesemble à du bon vin: il peut se bonifier avec le temps. La question est de savoir consommer à temps.
Au plaisir de pouvoir lire d'exaltantes suites, maçon des ténèbres. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Sinus est un être exceptionnel. Il convient donc de lui répondre avant d'envisager le post du prochain chapitre.
Les "objectifs politiques" dont tu parles, très probablement les références aux diverses personnalités du forum, ne me semblent pas très secondaires puisqu'ils ont mené à la construction de nombreux personnages. Et puis les fics avec références c'est mieux. Tu as certes repéré Icer et Pika, mais il en reste des tonnes....
La médisance à Karl Marx est purement du fait du personnage qui l'emploie. Moi je m'en fiche.
Effectivement, Aelita est là en raison de son rôle dans l'histoire. C'était trop cliché d'avoir William en gros méchant.
Tu as bien saisi l'ambiance du texte. De part sa nature, il se dirige effectivement vers une suite de la série : baston sur les réplikas, translations, etc....un peu façon saison 4 en fait. Ce point m'énerve un peu parce que ça rend le récit plat, et du coup, faut vraiment que j'arrive à trouver un élément qui remette un coup de boost à tout ça. Normalement, tout devrait commencer à bien se mettre en place dans le chapitre qui arrive, mais la fic se traîne un peu le cul pour le moment.
Du coup, j'en ai profité quand même pour reprendre certains bons éléments de la série qui pouvaient être mieux exploités à mon sens, kassdédi les spectres pour contrer les attaques sur terre.
Effectivement, les descriptions du quotidien sont pas très fascinantes niveau écriture, encore que je n'ai pas le talent d'Icer pour lesdites scènes.
C'est pour ça que je me cale des moments où je peux partir un peu en vrille lyrique. Disons que le passage des égouts et l'usine sont des lieux assez obscurs et effrayants, qui sont donc parfaitement sujets à un peu de lyrisme. Je me lâche où je peux. C'est mes espaces de liberté, en fait. Du coup c'est peut-être ce qui te donne l'impression que c'est pas spontané, mais je me débrouille pour me ménager un espace, dans un lieu qui s'y prête, où je peux exercer un peu mon style plus librement.
Les fins de mes fics? Elles ont toujours été nazes : 3
Les intervenants se fondent dans le décor par la suite, même si les caméos peuvent arriver. je ne suis pas sûre que la diversité des persos soit un problème.
Concernant les interactions socio-amoureuses...ce dernier point n'est jamais trop traité dans mes fics, mais le premier m'intéresse déjà plus. Le groupe étant un peu plus grand que celui de la série, je peux m'intéresser aux micro-constructions qui s'opèrent dedans : la place de chef, les affinités..d'autant plus que ce groupe n'est pas fondé sur l'amitié, sauf au début : c'est une question de capacités.
L'administration le laisse porter son masque parce qu'il est évident que son accident lui a ravagé la gueule, la voix et a peut-être un peu dérangé des trucs dans sa tête. Dans ces conditions, le masque vaut mieux...x)
Ouais, le cadavre d'Ulrich a été mal géré. J'aurais dû le laisser pourrir en douce sans m'en soucier : après tout, vous l'aviez tous oublié. (a)
Evidemment que ce groupe-ci a une cohésion moins importante, et les membres (spécialement ceux qui crament le cadavre) n'ont pas de scrupules à cacher des choses à leurs camarades. Pour leur bien, en quelque sorte, parce qu'ils estiment que cacher ça vaut mieux que leur raconter. Ici on a déjà une première dualité dans le groupe : les gens plus gentils, innocents, foncièrement impliqués pour le bien, et ceux qui intriguent de façon un peu plus discutable.
Et ouais encore, la mort de Jim est un symbole. En plus de réussir à traumatiser Arry. x)
Le passage sur le proviseur me donnait l'occasion de parler d'autre chose, de voir la situation sous un autre point de vue, et je pense qu'il mérite qu'on s'intéresse un peu à lui.
La tactique est un point qu'il me fait assez plaisir de mettre en scène, parce que ça me permet de donner une meilleure dimension aux combats, à mon avis. Et ça renforce l'idée d'efficacité et de planification de cette bande-là. Et ça me permet de faire un peu d'analyse de terrain et donc de donner plus d'importance à ce dernier, qui est quand même une composante importante de l'affrontement...
Le SC a en effet son propre navigateur, il est aperçu dans la série, dans l'épisode 75.
Je suis consciente de ce manque de profondeur du récit encore. D'où mon expression de "se traîner le cul" plus haut. J'espère vraiment qu'il arrivera à décoller...x)
Suite à cette grosse réponse, le sacro-saint chapitre 14 "Silences". Il ouvre l'arc 3, Helheim. Et je dois dire que j'espère vraiment qu'il aidera l'intrigue à prendre de l'ampleur. Du coup vous me direz ça dans vos coms. (a)
Spoiler
Le pène de la serrure claqua gentiment dans la fente qui lui était dédiée lorsque Senja referma la porte. Ce claquement ne faisait que souligner la fermeture d’une sorte de cercle invisible et immatériel, qui coupait la pièce du reste du monde. Ils étaient seuls, en tête à tête.
La chambre était assez peu lumineuse : les rideaux, blancs, étaient à moitié tirés et l’interstice restant était obstrué par une silhouette noire. Une personne, lui tournant le dos. Un lit, aux draps sombres, occupait un coin de la pièce dont les murs étaient gris. Il n’y avait aucune trace de couleur. Le tout respirait une atmosphère froide, et un peu mystérieuse en même temps.
-Tu voulais me voir ?
L’arrivant masqué expliqua donc les raisons de sa présence. Sa voix, cependant, n’était plus aussi aigüe que d’ordinaire.
-Oui. Il s’est passé quelque chose d’étrange hier. Quelque chose qui n’était pas dans le plan.
L’occupant de la chambre resta silencieux pendant quelques instants, puis se retourna, son intérêt pleinement suscité.
-Comment ça ?
-Nous avons pris un Réplika à XANA. Toutefois, avant qu’on y arrive, il s’est passé quelque chose de bizarre. Lorsque la sphère a été en vue, elle n’avait pas son aspect habituel. Déjà, le Réseau était rouge tout autour, synonyme d’une activité accrue de XANA. Ensuite, le monde virtuel dégageait comme une lumière, et surtout, des tubes en partaient et plongeaient droit dans les bases de données.
L’autre ne manifesta pas de trace d’étonnement, mais semblait pensif. Il fit quelques pas déambulatoires.
-Est-ce que ça a changé quelque chose ensuite lorsque vous avez attaqué le Réplika ? Vous n’étiez que trois devant la tour, après tout. Vos chances de réussir dans ces conditions étaient assez minces…
-Maintenant que tu le dis... Il n’est pas impossible que le fonctionnement de XANA ait été affecté. Peut-être qu’il était concentré ailleurs, sur son activité en lien avec les bases de données.
L’interlocuteur de Senja afficha un très léger sourire, à peine une ombre planant sur le coin de ses lèvres.
-Peut-être que XANA prépare un coup. Souviens-toi qu’il est capable de s’adapter… Je te fais confiance pour découvrir ce qu’il trame, et me tenir au courant.
Senja hocha la tête, et posa la main sur la poignée, prêt à partir.
-Non, attends. Un dernier détail.
L’individu au masque le fixa, attendant ledit détail.
-Ils soupçonnent quelque chose ?
-J’en doute fort.
Le mystérieux personnage n'en restait pas moins visiblement pensif. Il réfléchit quelques instants avant de reprendre, d’un air de mise en garde.
- Mouais. N'empêche que ce serait pas la première fois qu'un X.A.N.A mute parce que tu n'as pas été assez discret.
Senja émit une protestation de derrière son masque, bien décidé à défendre son bilan.
- X.A.N.A n'avait pas muté, c'était la faute de Jérémie qui avait mal codé le programme multi-agent.
- Parce que tu l'avais perturbé, rétorqua l’autre.
Le lycéen contre-attaqua une fois de plus.
- Grâce à ça, eux auraient vraiment pu éteindre le Supercalculateur. Alors que moi je n'ai jamais encore vaincu X.A.N.A.
- On essaye de s'en occuper, signala la silhouette. Quant à ce X.A.N.A là, c'est à toi de gérer, justement. Mais je soutiens qu'il faut être vigilant si il évolue trop spécifiquement. Si ça dérape, rien n'interdit de tuer tout le monde. C'est à la mode ici on dirait.
Le ton froid de l’occupant de la chambre contrastait avec le très léger sourire qu’il affichait. Visiblement, l’idée ne semblait pas le bouleverser tant que ça. Senja prit le temps de peser ce qu’il venait d’entendre.
- Bon c'est vrai. Je vais davantage ouvrir l'œil, concéda-t-il en appuyant enfin sur la poignée de la porte.
Alexandre retrouvait sa chambre pour la première fois depuis un moment. Rentré chez lui pour le week-end (ce qui n’arrivait pas souvent, sa mère devait être de bonne humeur), il s’assit sur son lit et observa la pièce familièrement distante, un peu comme si elle était un souvenir. Il avait reçu un SMS de Floyd hier soir, lui annonçant qu’ils avaient réussi la prise du Réplika Forêt. Le littéraire n’avait su que faire de cette information. Le laissait-on au courant des évènements comme pour lui dire qu’il était toujours un peu une partie du groupe et qu’il pouvait revenir les aider quand il voulait ? Ou bien au contraire, devait-il le prendre comme un « regarde comment on gère sans toi » ?
Il était perplexe. Il n’avait jamais vraiment discuté en tête à tête avec Floyd. L’unité du groupe, il s’en rendait compte, n’était qu’un ciment un peu illusoire causé par le Supercalculateur. A part peut-être le trio de base. Emeline s’était un peu incrustée en route, s’accrochant à Senja parce qu’ils étaient dans la même classe. Arry et Floyd avaient été recrutés arbitrairement, seule Sylith les fréquentait. Quant à Dorka, c’était un membre ajouté à l’arrache. Leur équipe n’avait pas exactement l’ambiance soudée qui unissait les précédents.
Quoique…si on regardait comment les choses avaient tourné pour ces derniers, on pouvait s’interroger sur leur unité si forte.
Et puis… « leur équipe » ? Faisait-il encore partie de cette équipe ? Pouvait-il encore retourner les voir, la tête haute, et se joindre à eux comme si de rien n’était ? Probablement pas, non. Pouvait-on, de là, dire qu’il était un membre du groupe ? Avait-il envie de l’être ? Cette question lui trottait en tête depuis un certain temps maintenant. Depuis son départ. Il avait l’occasion de se refaire une vie sociale (et amoureuse) dans un autre lycée, loin des troubles de XANA. Pouvait-il saisir cette chance ? Il en avait envie. Mais il savait que ça impliquait de couper définitivement les ponts.
Il n’avait pas répondu à Floyd. Il n’avait pas su quoi dire. Il tira son portable de sa poche et le fixa quelques temps, silencieux. Il relut le message qui lui posait tant de souci. Puis il le fixa quelques temps. Et enfin, il rangea son portable.
Il se leva, fit quelques pas. Sa chambre était sobre. Un exemplaire du Code Pénal, avec pour une raison mystérieuse une photo de babouin, trônait sur le bureau, à côté de l’ordinateur. Un poster de Margaret Thatcher décorait le mur blanc. C’était tout. Dehors, un ciel gris, quelques toits. Des pigeons qui lui rappelèrent sa première translation.
Il détourna le regard, le passa sur le plafond, puis sur le sol. Du blanc, du parquet plus chaleureux. Mais qui n’en restait pas moins froid.
Il considéra l’ordinateur sur sa table de travail. Il aurait pu l’allumer, aller lire quelque croustillante affaire de politique ou regarder des fanarts yaoi douteux. Il n’en fit rien, restant debout au milieu de sa chambre. Qu’attendait-il exactement ? Lui-même se posait la question. Et ne voyait pas la réponse.
Alors il se rassit. Mû par un vague geste mécanique, il sortit son portable, relut le message de Floyd, et le fixa quelques temps. Mais toujours aucune idée quant aux intentions qui se cachaient derrière les lettres, et donc aucune idée quant à cette hypothétique réponse qu’il enverrait. Ou pas, d’ailleurs. Il pouvait ne pas répondre, et ça faciliterait un peu les choses.
Et aussi mécaniquement qu’il l’avait sorti, il rangea l’appareil. Puis il se leva, et marcha encore un peu en écoutant le grincement du plancher sous ses pieds. Il sentait bien que sa conduite était répétitive, et qu’il aurait peut-être dû se mettre à faire quelque chose de plus constructif. Mais il ne savait pas exactement quoi, et ce SMS lui occupait l’esprit, l’empêchant de se focaliser ailleurs.
Il n’aurait su dire s’il s’ennuyait. C’était peut-être ça, la réponse, l’ennui. Ça ne lui était jamais arrivé du temps où il bravait XANA avec les autres. Mais à l’évidence, il aurait du mal à revenir à une vie normale. Si il y revenait. Ce qui était le principal sujet de son dilemme.
Agaçant.
Floyd haussa les épaules après avoir consulté ses messages. Visiblement, Alexandre ne lui répondait pas. Il avait la vague impression que leur groupe était destiné à se réduire à six personnes, ce qui pouvait vite devenir handicapant : ça ne faisait que deux personnes translatées et trois pour affronter William et Aelita, accompagnés de leurs monstres. Certes, Senja, Sylith et lui-même s’en étaient bien tirés la dernière fois, mais…
Une vibration anima l’appareil qu’il venait tout juste de ranger dans sa poche. Le ressortant avec une pointe d’agacement pour ce SMS qui arrivait à un timing des plus mauvais, il en lut le contenu, qui était somme toute assez simple : Senja leur proposait un entraînement sur Lyoko dans une demi-heure. Probablement le délai pour que tout le monde regarde ses messages et arrive à l’usine. Après tout, pour occuper un dimanche, quoi de mieux ? Il eut une pensée pour Alexandre, puis se dit que ce n’était peut-être pas la peine d’essayer de le faire venir s’il ne répondait pas. Le modéré du groupe renvoya une confirmation et alla chercher sa planche, calée dans un coin de sa chambre. Alors qu’il enfilait ses chaussures, sa mère l’intercepta :
-Tu vas quelque part ?
-Ouais, voir des amis pour l’aprèm. Pourquoi ?
-Pour savoir. Vous vous faites un cinéma, quelque chose du style ?
L’idée l’amusa. Si elle avait su ce qui se cachait derrière cette sortie…
-On va dire ça, oui, répondit-il en sortant.
La petite bande finit rapidement de se masser sur le pont. Arry arriva avec Dorka, et Floyd nota qu’elle souriait, fait qui s’était fait rare ces temps-ci. Sylith et Senja étaient déjà présents à l’arrivée de l’externe, et Emeline n’avait pas tardé.
-Bon, allons-y, déclara l’être masqué en se retournant vers l’entrée.
-Senja, pourquoi on s’entraîne maintenant, comme ça ? Une raison précise ? tenta Sylith qui lui collait aux basques.
-Parce qu’on est un dimanche, et parce qu’on a une équipe allégée. On doit compenser ça, d’une façon ou d’une autre.
-On va remplacer Alexandre ? questionna à son tour Emeline en suivant dans le monte-charge.
-Je ne sais pas. Je trouve qu’on est déjà beaucoup dans le coup…
Un petit silence passa, le temps que l’ascenseur descende, puis Dorka vint compléter la salve d’interrogations.
-C’est possible de modifier un avatar virtuel ?
-Dans une certaine mesure, oui, pourquoi ?
Sylith avait répondu à la place de Senja, à qui la question était adressée, tandis qu’il s’avançait dans le labo.
-Parce que je voudrais changer d’arme. Le corps à corps c’est pas trop mon truc. Je verrais plus une arme à distance, style fusil de sniper par exemple…
-Descendez au scanner. Dorka, je m’occuperai de ta requête quand j’aurais un moment.
Sur ces mots, le groupe se plia à la demande et alla rejoindre la salle des caissons. En deux vagues, ils utilisèrent ces portails vers un autre monde, puis celui qui les avait envoyés utilisa une virtualisation différée pour les rejoindre.
Cette fois, ils se plaçaient sur le territoire banquise. Ils s’observèrent quelques instants, puis Emeline commenta timidement :
-Bon bah…même règles que la dernière fois ?
Hochements de tête. Le groupe éclata alors, se dispersant dans toutes les directions. Arry choisit de s’allier avec Dorka pour le début et elles se reculèrent pour mieux évaluer, Senja fonça s’isoler dans les cavernes glaciales les plus proches, se mettant à l’abri de Floyd qui s’envolait sur sa monture. Sylith et Emeline captèrent alors qu’elles étaient face à face, et la seconde prit l’initiative d’aller taper sur la première au corps à corps. Salamandre évita de justesse le coup, et fit valser une chaîne qui s’enroula autour du pied de son adversaire plutôt que de frapper. Elle jura d’avoir visé comme une bretonne et se prit de plein fouet le coup de poing d’Emeline, qui l’envoya voler quelques mètres plus loin. La chaîne traîna cette dernière sur quelques mètres avant de consentir à se détacher correctement.
La brune se releva la première.
-Bon, va falloir arrêter de faire de la merde, décida-t-elle.
Puis elle s’élança sur son adversaire, et ajusta un double coup qui aurait été efficace si un mur de glace n’avait pas jailli du sol pour l’arrêter. Emeline venait de gagner le temps de se remettre sur pieds, et saisit au vol l’attaque suivante. Retournant le mouvement à son avantage, elle fit valser Sylith qui eut l’occasion de se rappeler des liens étroits qu’elle entretenait avec le sol gelé avant d’avoir la présence d’esprit de lâcher son arme. Satisfaite de ce début de combat, la blonde se montra compatissante et laissa à l’autre une chance de faire mieux : elle se retourna contre le duo Arry/Dorka, habilement caché derrière un iceberg en attendant le moment opportun. Sylith, quant à elle, grogna et saisit l’occasion d’aller régénérer ses points de vie. Selon ses souvenirs, il y avait une tour dans la grotte glaciale où était allé se planquer Senja. Ramassant au passage sa chaîne perdue, elle s’y engagea.
Après quelques mètres à l’intérieur et un virage irrégulier, elle entendit un bruit de pas qui la fit se retourner. Ces quelques secondes de gagnées lui évitèrent de se prendre la lame d’énergie de son adversaire en pleine poire, tandis que le mur de glace qui permettait à Senja de se camoufler jusqu’à maintenant tombait en morceaux. L’attaque surprise avait été lourdement pénalisée par le manque de rapidité de son exécutant.
Reculant d’un bond, Sylith se trouva forcée de constater que l’espace restreint ne l’aiderait pas à combattre correctement. Elle enroula donc chaque chaîne d’un tour autour de ses poignets, pour les raccourcir et pouvoir attaquer sans être gênée. En face, son adversaire impassible semblait attendre quelque chose. Il lui fallut une seconde pour réaliser la présence des stalactites qui se formaient au-dessus, prêtes à se fracasser sur elle. Elle s’écarta à temps, et se décida à contre-attaquer. La pointe de son arme frappa son adversaire bleu, qui n’arriva pas à parer à temps. Il s’efforça de s’approcher pour que sa portée se retourne contre elle, mais elle recula de même (se rapprochant au passage de son objectif qui était la tour plus loin dans la grotte). Sans qu’on puisse sentir s’il était agacé ou pas par ses tentatives ratées, il fit apparaître une Ball’Glace dans sa paume et la tira sur son adversaire, qu’il parvint à toucher cette fois. Sylith se résolut à lever la main en signe de trêve.
-Mes points de vie se font la malle, tu me laisses le temps d’aller me régénérer à la tour ? Emeline m’a collé une de ces raclées…
-Soit.
Elle fit volte-face et s’enfonça dans la caverne en courant, disparaissant vite de son champ de vision.
Emeline stoppa net l’attaque de l’avatar caparaçonné de Dorka, lui retournant un coup de pied qui la renvoya en plein sur Arry. Le temps que la première se relève pour décoincer la seconde, elles étaient cuites. La métalleuse jura de façon très audible et se dit que si Emeline pouvait être arrêtée par quelque chose, c’était peut-être le moment. D’agacement, elle tapa du poing sur le sol, et sa colère sembla trouver un écho puisque de grandes pointes de cristal rouge jaillirent autour d’elle et de son alliée, manquant de peu Serpent qui s’avançait vers le duo.
-Ah, intéressant ! commenta Emeline en se reculant de quelques pas.
Dorka se redressa, libérant du même coup sa camarade qui en fit de même et observa son œuvre.
-Cool, ça aurait presque fini par me gaver de combattre sans pouvoir.
Elle nota néanmoins la couleur des pointes, assortie à celles de ses avant-bras. Du rouge…
Lesdites pointes commencèrent à s’effacer, se rétractant dans le sol. Le combat allait reprendre. Dorka, qui l’avait visiblement bien compris, créa un premier portail. Emeline regarda autour d’elle, cherchant où apparaîtrait le second, et compris qu’elle avait été trop lente au moment où Arry fonça dans l’ovale orangé. Elle émergea par la porte jumelle, au-dessus de la combattante jaune, et la gravité fit le reste. La force d’Emeline lui permit tout de même de se dégager rapidement de la prise, mais ce fut sans compter l’attaque fourbe de Dorka, qui arrêta sa lame à quelques centimètres de l’avatar.
-Je crois que tu as perdu, commenta-t-elle.
-Je crois aussi, admit Serpent.
Un hennissement les interrompit : le cheval ailé de Floyd revenait faire un tour dans le coin, et son cavalier l’accompagnait. Il serait sans doute compliqué à atteindre, puisque personne d’autre ne pouvait voler. Mais lui pouvait mitrailler depuis les hauteurs. Et eux étaient axés sur le corps à corps.
Les trois cloués au sol levèrent les yeux vers l’arrivant. Arry se pencha vers Dorka et lui glissa :
-Tu pourrais faire un portail qui soit assez haut pour l’atteindre ? Si je peux le désarçonner…
-Il vole trop haut, répondit l’autre blonde avec une moue agacée.
-Fait chier.
Senja, tapi près de l’entrée de la grotte de glace, observait la nette supériorité aérienne de Floyd sur ses camarades. Impossible de deviner ce qu’il pensait, ni même si il pensait à quelque chose. Le claquement d’une chaîne contre la paroi, juste à côté de lui, le fit sursauter.
-Pas très vigilant, tout ça, ironisa Sylith.
Ils décidèrent d’un commun accord d’activer la phase finale de l’entraînement, celle où on se dévirtualise pour de vrai. L’heure tournait, et Senja souhaitait travailler sur les modifications des avatars virtuels ce soir. Il fut d’ailleurs dégommé le premier par le nouveau pouvoir d’Arry. Elle-même eut à subir le revenge kill de Sylith, avant d’être à son tour vengée par Dorka. Floyd se fit avoir par Emeline lors d’un rase-motte imprudent, et les deux dernières en lice effectuèrent un cross-kill.
Une fois toute l’équipe réunie dans le labo, Senja s’adjugea la chaise devant le clavier et effectua un petit sondage :
-Bon, avez-vous des modifications à faire apporter à vos avatars ? Dorka, tu voulais une arme à distance, c’est ça ?
-Exact.
-Est-ce que tu saurais recolorier mes cristaux en bleu ? demanda timidement Arry.
Il hocha la tête, puis attendit de voir si d’autres récriminations venaient. Comme ce n’était pas le cas, il les regarda partir.
-Rentre pas trop tard, Alex est plus vigilant que Jim, rappela Dorka.
La remarque n’eut pas l’air de trop le toucher. Une fois le monte-charge refermé, il pivota son siège face au Supercalculateur. Il ouvrit les fichiers des avatars, et ses doigts effleurèrent le clavier, avec une certaine familiarité. Tranquillement, il entama les modifications nécessaires, qui ne requéraient pas de grands efforts : il ne s’agissait pas d’une refonte totale de l’avatar comme Jérémie l’avait fait, des mois et des mois avant lui. Un changement de couleur, déjà, ne représentait absolument rien. Le changement d’arme, à la limite, mais ça restait dans ses cordes. Il aurait très vite fini.
-Dites, lança Dorka alors que Floyd s’apprêtait à les quitter sur le pont, est-ce qu’on va rester six définitivement ?
-C’est pas dit qu’Alexandre ne revienne pas une fois ou deux, rappela l’externe.
-J’en doute, grogna Sylith.
-On va finir par mettre tout le lycée dans le coup, marmonna Arry. C’est trop dangereux, pour eux comme pour nous. On augmente le risque de fuites, et aussi le risque de…d’accident.
Elle avait buté sur le mot. Dorka lui mit une main sur l’épaule, sentant que les images de la mort de Jim remontaient dans sa tête, puis ajouta :
-C’est vrai…mais on peut pas rester aussi peu nombreux, c’est dangereux pour nous.
-Vous pensez vraiment que c’est le moment d’avoir ce débat ? soupira Sylith. On est même pas au complet.
-Pas faux. Mais préparer le terrain de la réflexion ne coûte rien, non ? glissa Floyd.
-Le terrain est déjà préparé. On a eu ce débat avant votre recrutement, déjà. Ça me branche pas trop de le refaire.
Sylith jeta un œil à Emeline, qui essayait de se faire discrète. Cette dernière hocha la tête, constatant qu’elle ne pouvait pas faire autrement.
-C’est pourtant nécessaire, commenta Floyd avec calme. La situation n’est pas la même.
-Je maintiens qu’on devrait faire ça à un moment où on sera tous réunis. Demain, par exemple.
-C’est vrai qu’on avancera pas trop comme ça, admit Dorka. Alors on va attendre un peu pour relancer le débat d’intégration.
D’un commun accord, le groupe se sépara. Comme d’habitude, Floyd reprit le chemin de son foyer, sur sa planche de skate, et les autres se faufilèrent dans les égouts. Le quatuor de filles, éclairé par la lampe que tenait Emeline, s’avança tranquillement dans le tunnel. Instinctivement, elles s’étaient réparties par paires, en rang : Emeline avec Sylith et Dorka avec Arry. Ce n’était pas pour autant qu’elles communiquaient. L’ambiance oppressante des égouts y était peut-être pour quelque chose. Ou encore le sort de leur dernière tentative de conversation. Ou peut-être les deux à la fois. En tout cas, personne n’engageait le dialogue. Emeline laissa ses yeux errer dans le halo de lumière, pensive.
-Tu t’es bien démerdée, aujourd’hui, commenta Sylith, brisant ainsi le silence.
Sa camarade tourna la tête vers elle :
-Tu trouves ?
-Ouais. Pense à utiliser la force de ton avatar plus souvent, elle est vachement pratique.
-Okay.
L’ébauche de discussion se perdit dans l’écho. Arry fixait l’eau qui coulait sur le côté, avec un air un peu absent. A côté d’elle, Dorka lui jeta un regard intrigué, et peut-être un peu préoccupé aussi. Elle se demandait comment allait sa camarade de chambre. C’était assez dur à évaluer, elle semblait perturbée par moments et joyeuse par d’autres. En fait, elle était un peu bipolaire.
Au loin, l’échelle de sortie finit par se dessiner. Une par une, elles grimpèrent pour retrouver la surface. La plaque circulaire glissa ensuite dans l’herbe humide, reprenant son emplacement originel. Il y avait un peu de brouillard, et la nuit tombait presque. Il allait être temps de retrouver le réfectoire, et puis les chambres. Ou les chambres un peu avant, pour souffler. Et puis demain, les salles de classe.
Emeline choisit de passer dans sa chambre pour déposer sa lampe, histoire de ne pas la promener à la cantine (ce qui se concevait). Sylith décida de l’accompagner, tandis que Dorka et Arry allaient garder une table.
En entrant dans le bâtiment des dortoirs, la brune demanda subitement :
-Dis, il va rester longtemps là-bas ?
-Qui, Senja ?
-Oui..
-Mh…
Le claquement de leurs chaussures sur les marches servit d’interlude avant qu’Emeline ne termine sa phrase.
-Tu le connais. Il restera plancher autant qu’il le peut.
Sylith hocha vaguement la tête, une petite moue sur le visage.
-Pourquoi tu me demandes ça ?
-Je sais pas. On le voit plus beaucoup, en ce moment…
-C’est normal, répondit Emeline avec un sourire rassurant, c’est du boulot de détruire XANA. Il fait tout ce qui est dans ses cordes pour y arriver. Et puis il a peut-être besoin d’être un peu seul. Ça doit pas être facile, depuis son…enfin, tu vois.
-C’est vrai, admit la brune.
Elles ne se dirent plus grand-chose jusqu’à la fin de leur boucle les ramenant au réfectoire.
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Bonjour Ikorih,
tout d'abord, je vous remercie d'avoir pris le temps de répondre à mes remarques. Je tiens d'ailleurs à m'excuser, puisqu'à la relecture, il m'est apparu qu'elles étaient quelque peu agressives.
pour en venir à ce chapitre 14, son principal intérêt est de développer, et de commencer à déflorer le mystère posée par Senja.
A la vue de ce qui est écrit, il semble que le secret de Jérémie, n'était pas si secret que cela.Qu'il ait été éventé longtemps avant l'apparition de Senja.
En fait il parait légitime de se demander si Senja est Senja. Le masque peut dissimuler bien des choses, y compris un imposteur, ou un remplaçant. L'ombre de Carthage, ou d'un projet se profile nettement ici. L'allusion à «un Xana» est aussi des plus intéressante et perturbante. En effet une règle de la série, qui, que jamais explicitée, stipule que les programmes liés au supercalculateur sont plus ou moins à usage unique. Donc la possibilité qu'il y ait plusieurs variantes de Xana est intrigante.
Du reste, les combats virtuels sont de bonne facture, et présente des personnages qui apprennent. La bande précédente, soumise à un feu constant, s'était entraînée à la dure. On peut donc s'attendre au développement de différence importante dans la manière de gérer les opérations sut lyokô. Cela dit ils ont la chance que Xana leur prête peu d'attention.
Dernier point d'attention, le développement en continu des personnages. En fait votre style donne l'impression de plus définir les personnages par leur environnement, que par leur réplique ou des développement psychologiques. A tout le moins dans ce chapitre. Le décor nous pose les personnages, leurs état mental, leur personnalité. C'est une approche intéressante. D'ailleurs nos personnages semble vivre dans un univers très dénudé. Les prochains chapitre étayeront peut-être plus en détail (ou non d'ailleurs) ces hypothèses.
Enfin, reste le serpent de mer de ce récit, la question du groupe et du nombre. Ce n'est peut être pas un reflet de vos convictions, mais la première bande comptait cinq membres -et a failli en compter six- quand la nouvelle en compte finalement six. Il semble que cela corresponde a un effet de seuil dans le degré de conservation d'un secret. Au-delà le risque d'être découvert augmenterait exponentiellement. D'autant qu'il faut commencer à avoir une véritable structure de commandement et de répartition des tâches. Il ne s'agit plus d'ajouter un individu, mais plusieurs et de coordonner l'ensemble. Il s'agit de tâche lourdes, consummantes, où le risque d'être éventé est grand.
Pour autant, ils semblent trop peu nombreux pour lutter, dans la mesure où leur vie ne peut s'y résumer.
De là vient que ce débat resurgit sans cesse. Il y a un cercle logique.
La langue est toujours nette et efficace. L'emploi du « pêne » en début de chapitre est du plus bon goût. Il rattrape le « revenge kill » que les puristes ne manqueront pas de déplorer.
En conclusion, il s'agissait là d'un parfait chapitre d'introduction. Les forces en présences sont évaluées, le mystère effleuré - pour stimuler l'envie de lire et la progression de l'intrigue. La conséquence c'est qu'il y a peu de mouvement du côté des relations sociales, ni de réelles découvertes. A part l'hypothèse selon laquelle Senja est mort. Mais alors qui dans ceux qui fréquentaient Kadic avait pu découvrir et surveiller le secret de Jérémie ? _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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