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[One-Shot] Et quand tombent les masques

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 Auteur Message
Oddye MessagePosté le: Sam 07 Mar 2015 23:40   Sujet du message: [One-Shot] Et quand tombent les masques Répondre en citant  
Fleur immonde


Inscrit le: 27 Fév 2008
Messages: 1945
Localisation: Dans un autre horizon
Bonsoir à tous.

Ceci est un OS travaillé depuis des semaines, rédigé peu à peu au fil des jours et des envies. C'est un OS que j'ai pris énormément de plaisir à écrire.
Je vous situe le contexte et vous retrouve ensuite après l'OS pour en parler un peu plus.

Contexte de l'OS : Se situe après l'épisode 16 de Code Lyoko Evolution.


One-Shot : Et quand tombent les masques

Il était immobile, silencieux. Il entendait les sons tout autour de lui, les bruits, les conversations. Ils parlaient, tous. Ses amis, ses précieux amis. Ils parlaient avec vigueur, avec conviction. Ils parlaient.

Sans lui.

Mais il n’en fit pas cas, il ne sortit pas de son silence dans lequel il s’était muré. Il se sentait bien dans cette bulle où il était seul, l’esprit impénétrable. Et, pourtant sa posture rigide et inerte, ses yeux brillaient de mille feux. C’était la seule partie de lui qui était éveillée, qui témoignait du flux rapide de ses pensées.

Car c’était ce qu’il faisait ; penser.

Les rouages de son esprit tournaient, les mécanismes se mettaient en place ; les idées aussi, puis venaient les stratégies.

Quelque chose grossissait dans son esprit, ou peut-être plus profond à l’intérieur de lui. Jérémie mit un moment à comprendre ce que c’était, à mettre un mot sur cette sensation qui le parcourait tel un venin puissant.

La colère.

************


« -Jérémie, je peux copier sur toi ? »
« -Jérémie, tu peux m’aider ? »
« -Hé, Einstein, grouille-toi ! »
« -Plus vite Einstein ! »
« -On peut pas dire que ce soit très brillant ! »
« -C’est ta faute, M.le génie. »
« -Tu nous en veux pas ? On s’est laissés embobiner par ce faux Hopper. »
« -Einstein ! »

Einstein. Un génie. Un surdoué.

-Tout va bien Jérémie ? demanda Aelita, le regard doux.
Il se tourna vers elle, la porte ouverte sur ses yeux flamboyants de génie close cette fois-ci. Plus personne ne pouvait sonder ses yeux qui analysaient, qui déchiffraient. Ça n’était plus que Jérémie, face à Aelita. Face aux autres.

-Oui, tout va bien.

Non, plus rien n’allait.

Car, au fond, il le savait. Il avait fait son choix, prit sa décision. Son esprit scientifique avait pesé le pour, le contre. Il avait collecté, réuni, trié les informations. Il savait quoi faire. Et même si la partie émotive de lui, l’aspect irrationnel en lui, le suppliait de ne pas agir, de supporter, d’accepter la douleur de leur proximité, il avait pourtant accepté.

Jérémie savait que c’était la meilleure solution, la plus rationnelle, la plus cohérente. Et puis, aussi, celle qui pourrait, peut-être, un jour, lui apporter la paix, guérir ses blessures trop profondes aujourd’hui, calmer le flot de pensées trop négatives.

Oui, c’était le mieux à faire. Il avait pris cette décision, et il ne reviendrait pas en arrière.

-Oui, tout va bien, répéta-t-il d’une voix assurée, certaine, calme.

Il allait les trahir.

Les abandonner, les laisser derrière lui, poursuivre sa route.

Mais, en y réfléchissant bien, -et après tout, n’était-ce pas ce qu’il faisait de mieux ?- n’était-ce pas eux qui avaient déjà creusé l’écart, le gouffre ?

N’étaient-ce pas eux les responsables, le mal n’était-il pas déjà fait ?

**********


Jérémie ne ressentit aucune peur, aucune appréhension, aucun doute l’envahir. Il ne s’arrêta pas pour prendre une grande inspiration et se donner du courage. Il ne vacilla pas. Il ne perdit pas une seconde.
Ses doigts tapotaient sur le clavier, avec la même rapidité qui les caractérisait, la même aisance, la même facilité.

C’était naturel, c’était familier.

Avoir accepté le choix qui le narguait, la décision qui martelait son esprit, rendait soudain les choses plus faciles, plus limpides. Le chemin était tracé. Aelita était intelligente, mais sa capacité de réflexion excédait la sienne. Il le savait. Ils le savaient tous deux. Il avait les possibilités, les moyens, de réussir.

Et ça n’était pas le caractère froid et autoritaire de Yumi qui y changerait quelque chose.
Et ça n’était pas le caractère boudeur et les sabres aiguisés d’Ulrich qui l’arrêteraient.
Et ça n’était pas le grain de folie et la précision d’Odd qui le feraient revenir en arrière.

Pas le sourire, la chaleur, de sa belle Aelita.

Il appuya sur Entrée, et le message soigneusement rédigé, relu et vérifié, fut envoyé. Scellant sa destinée, celle de ses amis, et peut-être celle du monde entier.

Mais sa décision avait été murement réfléchie, et prise, une bonne fois pour toutes.

**********


Il attendit. Mais pas sans rien faire. Un livre de physique quantique en main, assis sur son fauteuil devant l’ordinateur, il attendait la réponse. Elle ne tarderait pas, il le sentait. Il relut le dernier paragraphe et, à l’aide d’un surligneur, mit en couleur quelques mots du texte.

Ses notions en supercalculateur seraient son atout, sa porte d’entrée. Il pouvait se permettre ce revirement grâce à son expérience. Sinon, jamais ils ne l’accepteraient, jamais ils n’accepteraient le rendez-vous, et tout ce que ça impliquerait. Tout ce que Jérémie voulait que ça implique.

La réponse arriva à cet instant même.

Jérémie referma son livre puis le posa sur l’accoudoir. Sans se presser, il s’approcha un peu plus du clavier. Il ne stressait pas, n’avait pas peur, se sentait si assuré, si exalté. Il ne comprenait pas.

Ou peut-être que si. C’était sa revanche, sa façon de renaître, de revivre.

Il ouvrit le message, et la réponse apparut sous ses yeux.

« Demain. 18h30. Centre-ville. Une voiture t’attendra. »

Il n’avait pas besoin d’indications précises concernant la voiture. Il savait qu’il reconnaîtrait.

Et Graven le savait aussi.

**********


-Aïe, ma tête, lâcha Jérémie.
Aelita se tourna immédiatement vers lui, et la regarda d’un air préoccupé.

Tu ne pourras bientôt plus la voir comme ça.

-Je vais bien, assura-t-il. Juste un peu fatigué.
Aelita acquiesça, peu convaincue néanmoins.

C’était le début, la première partie de la stratégie, les prémices.

Il devait être subtil.

Il avait donc amorcé le premier pas au petit-déjeuner. Chaque mot comptait.

Un faible gémissement de douleur fut soufflé à la récréation. Il passa presque inaperçu, mais Yumi, assise juste assise à côté de lui sur le banc, l’entendit.
-Tu as mal quelque part Jérémie ? demanda-t-elle.
-Non, ça va, dit-il dans un sourire.

Elle haussa un sourcil, mais n’insista pas.

Il fit mine de porter ses mains à ses tempes, pendant le cours d’histoire qui suivit. Ulrich le regarda, surpris. Mais Jérémie fit semblant de ne pas le voir, de ne pas remarquer les yeux curieux du garçon, et reprit sa posture originelle, comme si de rien était.

Pendant le déjeuner, il mangea peu. Odd finit sa part, comme à son habitude. Jérémie ne montra aucun signe extérieur de douleur ou d’inconfort.

Subtil. Léger. Pas trop, pas trop peu. Suffisamment pour faire comprendre, suffisamment pour interpeler.

Pour attirer l’attention.

Il fit grimacer son visage pendant le cours d’anglais, la main contre son front, l’autre contre la table.

« 71, 72, 73, 74… »

Au bout de 90 secondes, il se redressa, et fit défroncer ses sourcils.
-Jérémie, tu es sûr que tout va bien ? demanda Aelita en se penchant vers lui.
-Je… je crois que… J’ai un mal de tête horrible, ma tête tourne un peu…

Aelita parut horrifiée.

-Va à l’infirmerie.

Jérémie secoua la tête.

-Ça va aller. La journée de cours est bientôt terminée.
-Après, tu vas te reposer ! exigea-t-elle.

« Parfait. »

-Mais… le virus, XANA… murmura-t-il.
-Tu iras te reposer ! asséna-t-elle.

Il grimaça, mais finit par accepter. Aelita perçut sa reluctance, et soupira face à cet entêtement.

Jérémie, lui, préféra mettre en laisse sa satisfaction.

**********


Il regarda l’horloge accrochée sur le mur d’en face. Bientôt 18h. Il se força à garder une posture normale, lambda, habituelle. Rien ne devait transparaître.

Ni son excitation, ni son appréhension.

Car plus les minutes s’écoulaient, et plus il se sentait agité. Il n’avait rien ressenti de tel quand il avait envoyé le message à Graven, ni quand il avait reçu sa réponse. Mais cette fois-ci, c’était tellement différent. Il allait le rencontrer, une nouvelle fois. Et il ne ferait pas semblant d’être ignorant, de foirer son test, d’échouer, de paraître stupide, ignorant, benêt.

Non, cette fois-ci, il allait être Jérémie Belpois. Le garçon intelligent, l’être surdoué. Celui qu’on jalousait, celui qui devait tout résoudre. Il allait faire étalage de tout son sens de la réflexion. C’était là la seule manière de s’assurer que Graven l’écouterait, l’appuierait. L’accepterait.
L’aiguille franchit enfin le dernier pas décisif, et la sonnerie retentit. Jérémie se leva, comme les autres élèves. Il rangea ses affaires, et croisa juste après le regard d’Aelita.
-Tu vas te reposer, n’oublie pas. Pas de programmation.

Il força à nouveau une grimace sur son visage, puis il acquiesça.

Aelita sourit, satisfaite. Jérémie l’était aussi, mais il se gardait bien de le montrer. Ils sortirent, Ulrich et Odd sur leurs talons.
-Tu veux que je t’accompagne ? demanda Aelita.
-Non, ça ira. J’y vais, je t’assure !
-Bien, bien.

Et il se dirigea vers les chambres, alors qu’Aelita, Ulrich et Odd rejoignaient leur banc dans la cour. Là où ils attendraient Yumi et William, tout en espérant que XANA n’attaque pas. Laura aussi était avec eux, au grand dam d’Aelita, mais elle ne protesta pas.

Elle pensa à Jérémie, et espéra qu’il se repose vraiment. Pas étonnant qu’il soit sujet à des maux de tête et à de la fatigue. Il se tuait tellement à la tâche. Du repos, du calme, ça l’aiderait à se remettre en selle.

Ses pensées étaient compatissantes, pleines de bonnes intentions.

Dommage que celles de Jérémie ne l’étaient pas.

Lui réfléchissait. Lui agissait.

**********


Jérémie avisa sa montre. Il se trouvait dans le centre-ville, dans un coin néanmoins un peu reculé, et il restait cinq minutes avant 18h30. Il avait son sac sur l’épaule, son précieux ordinateur portable dedans, et son portable dans sa poche. Il regarda aux alentours, guettant l’arrivée d’une voiture qui changerait sa vie, mais veillant aussi à ne pas croiser un visage familier, qui réduirait en cendres tous ses plans.

Il ne croisa aucun visage familier. Pour ses amis, il resterait alité dans son lit, se reposant, reprenant des forces. Si XANA attaquait, il pourrait toujours faire semblant d’avoir été ciblé.

Mais il croisa bien la voiture. Il la reconnut tout de suite. C’était une longue voiture noire. L’on se disait en la voyant que la personne qui la possédait était fortunée, peut-être un homme d’affaires. Mais elle était suffisamment classe pour ne pas paraître louche.

Jérémie s’approcha du bord de la route. La voiture en fit de même. Il n’hésita pas.

Agrippant la poignée, il ouvrit la portière. Puis il monta dans la voiture. C’était un geste anodin, n’est-ce pas ?

Pas dans son cas.

Il referma la portière.
Plus de retour en arrière possible. Il n’y penserait même pas. Il savait ce qu’il faisait, il savait ce qu’il voulait.

-Jérémie Belpois.
-Graven.

Pas besoin de politesse, de marque de respect. Graven voulait des choses, et ça tombait bien, il les avait dans son cerveau.

Il ne lui ferait rien. Et il n’avait pas peur des menaces. Il avait le retour dans le passé, son intelligence et sa couverture auprès de ses amis comme armes.

-Tu joues à un jeu dangereux.
-Je sais.
-Tu disais avoir des informations à me transmettre.

Jérémie acquiesça. Il mit son sac à dos sur ses genoux, et en sortit son ordinateur portable. Il l’alluma rapidement, pianotant sur les touches, alors que Graven le regardait, attentif.
-Vous savez qu’on a tenté de parler avec votre patron il y a quelques temps ?
-Les deux filles ? répondit l’homme en noir. Oui, il m’a raconté ce qu’elles lui avaient dit.
-Vous ne nous croyez pas ? demanda Jérémie.
-J’attends de voir.
-Alors voyez.

Et Jérémie tourna son ordinateur portable vers l’homme, les yeux assurés et déterminé. Les images défilèrent, entraînant l’homme dans un monde qu’il connaissait finalement si peu. Le garçon aux cheveux blonds lui apportait des réponses à des questions qu’il n’avait même pas. Jérémie lui apprenait des choses, des faits.

Graven resta tout le long le visage fermé, presque énigmatique.

-Et maintenant, vous me croyez ?
-Comment puis-je être sûr que ça n’est pas une invention ?
-XANA existe, dit Jérémie, implacable. Vous avez du bien voir ou en entendre parler, des monstres qui ont attaqué vos ninjas sur le Cortex, il y a peu.
-Le Cortex ? C’est comme ça que vous l’appelez ? s’étonna l’homme dans un sourire en coin.
-Ne changez pas de sujet, claqua Jérémie.

Le visage de l’homme se fit sombre.
-Change de ton, dit Graven, la voix acide.

« Calme. Calme-toi. Contrôle-toi. »

Il ne devait pas tout faire foirer à cause de son attitude. Graven avait raison, il jouait à un jeu dangereux. Il n’avait pas Yumi ou Ulrich face à lui, non. L’homme était intelligent, stratège. Il avait de l’expérience, il connaissait des choses que Jérémie ne connaissait pas. Il devait faire attention, doser ses réactions. L’échiquier était en place.

Jérémie reprit une voix plus calme, mais ne s’excusa pas. Il ne devait pas se mettre en position de faiblesse.

-Vous avez certainement été mis au courant des monstres, des espèces de crabes, qui ont attaqué vos ninjas, reprit Jérémie.
-Effectivement, annonça Graven, les mains jointes sur ses genoux.
-Qu’en pensez-vous ? demanda Jérémie en haussant un sourcil.
-Que tu n’as peut-être pas tort, répondit d’un ton léger l’homme.

Et, soudain, il s’approcha plus près, et l’esprit de Jérémie hurla au calme. La peur était muselée, elle devait le rester.

« Ne sois pas effrayé, tout va bien. Tout est possible, tout est réalisable. »

-Et que tu peux nous être utile.

Et la peur s’évanouit aussitôt qu’elle était apparue. Elle quitta son ventre, là où elle s’était logée, et Jérémie retint cette fois-ci un sourire éclatant.

« Gagné. »
Encore.

-Il faut, néanmoins…
Graven haussa un sourcil, visiblement peu satisfait de ce néanmoins qui s’était glissé dans sa phrase.
-Il faut qu’on mette en place une stratégie, reprit Jérémie.

« C’est la partie délicate, celle qui te met en position de faiblesse, le rapport de force s’inverse. »

-C’est-à-dire ?
-Je ferai cavalier seul, répondit-il.

Le sourire de Graven pouvait sembler compatissant, mais Jérémie savait. C’était un sourire goguenard, un peu surpris peut-être, mais très intéressé surtout. Les choses lui plaisaient, à n’en pas douter.

-On laisse ses amis sur le carreau ? demanda l’homme.
Jérémie décela la moquerie, mais ne releva pas. Il retint plutôt la douleur qu’évoqua cette phrase. Il voulait rétorquer qu’il était le seul à avoir été lésé dans cette histoire, le seul à avoir subi, et qu’il ne faisait que mettre un terme à son calvaire. Que ça n’était que justice, que juste !

-Il y a des décisions à prendre. J’ai pris les miennes, dit-il seulement, tentant de calmer les spasmes qui agitaient son ventre. Cependant, les tours activées par XANA lui donnent un accès à notre monde, et nous mettent tous en danger. Seule Aelita –la fille aux cheveux roses, précisa-t-il- est capable de les désactiver. Si je leur révèle ce que j’ai décidé de faire maintenant, on risque de mettre en danger bien plus que leur orgueil. On a encore besoin qu’ils soient de mon côté, que Aelita soit de mon côté.

Les yeux de Graven s’illuminèrent, et Jérémie retint un halètement. Quelque chose venait de se produire, qu’avait-il pu dire ou faire ? Il passa en revue méthodiquement chacune de ses phrases, les mots prononcés. Il n’eut pas le temps ni le besoin de terminer son introspection, Graven lui donna la réponse.

-De l’orgueil, hum ? Alors peut-être que tu ne joues pas le garçon audacieux et sournois, mais plutôt le garçon blessé qui demande sa revanche ?

Merde !

Merde, merde, merdemerdemerde..
Il avait commis une faute. Il n’aurait pas dû utiliser le mot « orgueil », son choix de mot n’avait pas été judicieux. Il avait laissé ses émotions le guider, le soumettre, le mener par le bout du nez.

« Reprends-toi Belpois ! »

Il força son visage, son corps, à se détendre. Ce n’était pas si grave, si important, pensa-t-il pour se rassurer, se donner de la force. Il n’avait pas encore perdu la main, il était utile pour Graven, il représentait une source d’intelligence et d’ingéniosité. Et ça, rien ne pourrait lui retirer cet atout, cette carte. Sa carte maîtresse.

-Ou plutôt le garçon intelligent qui demande des résultats concrets ? ajouta-t-il sur le même ton.

« La carte du scientifique. Bien ! »

Graven eut un sourire, fermant brièvement les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il les planta dans ceux de nouveau assurés de Jérémie.

-Bien essayé, dit-il dans une parodie d’applaudissements. Mais ça ne prend pas, ajouta-t-il, redevenant sérieux.

Il croisa les jambes et posa les mains sur son genou, la mine réjouie, le visage fier, la posture droite. Jérémie pouvait lire l’amusement dans les yeux de l’homme. Leur joute verbale était sûrement un spectacle, un divertissement.

Jérémie comprit que Graven avait déjà pris sa décision. Peut-être depuis un bon moment déjà.

-Je crois que nous avons trouvé un arrangement, finit par annoncer Graven.

Et une main lui fut tendue, comme pour sceller ledit arrangement. Le garçon n’hésita pas. Il avait retrouvé son assurance et sa confiance. Il serra vigoureusement la main, le visage fier à son tour.

**********


Aelita porta la main à la porte, et toqua gentiment.
-Jérémie ? Tu es là ? Je suis juste venue voir si tu allais mieux.
Seul le silence lui répondit, et elle posa la main sur la poignée. Celle-ci fut tournée au même moment, et le visage de Jérémie apparut alors qu’il ouvrait la porte.
-T’inquiètes Aelita, ça va mieux.
Aelita sourit.
-Super.
Elle pénétra dans la pièce alors que Jérémie s’effaçait pour la laisser rentrer. Au même moment, l’ordinateur portable posé sur la table se mit à biper.

Elle soupira, alors qu’elle sortait son portable de sa poche.
-C’était trop beau. Désolée pour toi, Jérémie.
-Ne t’en fais pas, je vais mieux. Allons à l’usine.
-Sans Laura.
-Okay !

Pour ainsi dire, Laura l’indifférait. Il avait bien d’autres choses à penser.

********
-Direction le Cortex, annonça Jérémie alors qu’il lançait la procédure de virtualisation.
-Yeah, ça va envoyer du pâté, commenta Odd.

Jérémie retint de se frapper le front, et préféra plutôt appuyer sur Entrée. Odd, Ulrich, et William disparurent des scanners aussitôt.

-Yumi, Aelita, à vous.

Quelques secondes plus tard, leurs corps matérialisés rejoignirent ceux des garçons. Jérémie profita de la solitude du laboratoire pour sortir à nouveau son portable, rédigeant rapidement un sms.

-Tu nous envoies le Mégapod, Einstein ? Que je retrouve ma petite bouboule préférée !
-Tout de suite Odd !

Jérémie reposa le portable sur l’accoudoir de la chaise, et entra les lignes de code nécessaires. Odd poussa un cri de joie un instant après. Au même moment, Jérémie entendit son portable vibrer. Il indiqua les coordonnées, puis attrapa rapidement son portable.

« -Compris. Nous agirons comme d’habitude s’ils viennent à l’intérieur du Noyau. G.
-Parfait.
-D’ailleurs, j’ai parlé à M.Tyron des vidéos que tu m’as montrées dans la voiture. Il serait très intéressé pour les visionner à son tour. »

Jérémie s’y attendait. Les vidéos du journal de Franz Hopper étaient passionnantes autant que révélatrices. Si ça suffisait à convaincre Tyron de l’existence formelle de XANA, comme ça avait marché pour Graven, eh bien soit.

« -C’est d’accord. Mais n’attendez pas de moi que je vous les envoie. » envoya-t-il.

-Le comité d’accueil est déjà présent.
-Soyez prudents, dit machinalement Jérémie en levant brièvement les yeux vers l’écran du superordinateur.

« -Très bien. M.Tyron est de toute manière très impatient de te rencontrer, mon garçon. »

Jérémie voulut rétorquer un « je suis pas ton garçon » mais il se retint. Presque avachi sur son fauteuil, il se sentait envahi par un tel esprit d’insouciance envers ses amis et envers Tyron. Comme si leur existence ne le touchait plus. La décision qu’il avait prise avait tout changé, aussi bien pour ses amis que pour lui, pour sa personnalité, pour sa mentalité.

Il se sentait poussé des ailes et en même temps, très indifférent. C’était tellement indescriptible, et tellement puissant.

« -Ça se fera en vidéoconférence par contre. J’imagine que vous comprenez mes raisons.
-J’aurai été déçu si tu n’avais pas demandé une requête de ce type. »

Et Jérémie pouvait imaginer, sentir, le sourire plaqué sur le visage de Graven à cet instant.

-Et un mégatank en moins, yeah ! se complimenta Odd.
-Bravo ! dit Jérémie mécaniquement.

« -Quand ?
-Demain soir. Même heure.
-Parfait. Si XANA ne lance pas d’attaque. »

Jérémie préférait prévenir. Il ne pouvait anticiper XANA. Pas toujours, en tout cas.

Il ne reçut pas de réponse de Graven, mais ne s’en formalisa pas. Il ne fit pas attention à l’écran, aux avancées des lyokoguerriers, il resta plongé dans ses pensées, dans les plans que son esprit formulait. Dans son oreille résonnaient les cris de ses prétendus amis, les exclamations de joie, et les soupirs effrayés. Ils agissaient ensemble, soudés, s’entraidant.
Le flot de ses pensées se brisa, et le cœur de Jérémie le submergea.
Car il se demanda depuis quand il ne faisait plus partie de ce noyau, de ce groupe lié.
Quand l’avait-il un jour été ? Quand putain ?!
Retenant soudain à grand peine un cri de frustration sortir de sa bouche, il retira ses lunettes et pressa les paumes de ses mains contre ses yeux. S’évertuant au calme, il se répéta que tout irait mieux maintenant, qu’il faisait ce qu’il fallait. Qu’il avait raison.
Mais il ne pouvait s’empêcher, derrière sa détermination et son ingéniosité, qu’il avait toujours été l’isolé du groupe. Celui qu’on pointait toujours du doigt quand quelque chose n’allait pas, quand son esprit tellement génial n’avait pas pu prédire la catastrophe, l’empêcher.
Pour ses foutus putains d’amis, il devait être parfait. Tout prévoir, tout savoir.
Tout réussir.

Et, aussi vite que sa douleur était venue toquer à sa porte, la colère la rejoignit. Une seule pensée tournoya dans son esprit alors que Aelita prononçait les mots « tours désactivés ».

« Fuck you ! »

**********


Jérémie prit une grande inspiration, puis expira lentement. Les yeux clos, il savait que ce qui allait se jouer dans quelques instants serait capital, peut-être même crucial. Il intriguait Graven, il lui faisait miroiter des connaissances que Graven souhaitait avoir sous la main.

Mais Tyron…

Il était dangereux, beaucoup trop dangereux pour envisager un tête-à-tête.

L’effet de surprise qu’il avait suscité auprès de Graven ne marcherait pas, pas cette fois. Tyron était trop imprévisible, il imaginait tous les scénarios possibles, les questions susceptibles d’être posées, les réponses qu’il devrait débiter.
C’était stressant. Et en même temps passionnant. C’était un jeu d’échec, et ça lui donnait envie de remporter chaque coup, chaque bataille. Il se sentait assoiffé aussi bien qu’apeuré. Comme si une source d’eau où il pourrait se désaltérer se trouvait en face de lui, mais qu’il devrait passer des épreuves dangereuses et risquées pour l’atteindre.

Mais qu’il soit damné s’il n’essayait pas.

Son ordinateur portable sur ses genoux, le casque sur ses oreilles, assis dans le laboratoire à l’usine, Jérémie attendait l’appel. Il avait convaincu Aelita de le rejoindre plus tard, alors que c’était elle qui souhaitait le convaincre de rester avec elle et les autres, de profiter de la belle journée qui s’offrait à eux.

Mais Jérémie avait mieux à faire que de faire semblant. Il avait quelque chose de plus intéressant entre les mains à cet instant.

Et l’appel arriva.
Et Jérémie sourit.

« C’est parti. »

**********


Tout le long du visionnage en écran partagé de certaines vidéos du journal de Franz Hopper, Jérémie avait regardé le visage de Tyron. Il voulait jauger de ses réactions pendant qu’il lui montrait les preuves de l’existence de XANA. Les propos venaient de son créateur lui-même, d’un rival de Tyron finalement ; du moins c’était comme ça que l’homme devait le percevoir.

Mais l’homme restait impassible, presque imperturbable. Il donnait une certaine impression de calme réflexion, tranchant avec l’attitude explosive qu’il avait donnée à Yumi et Aelita lorsqu’elles avaient tenté de lui expliquer la situation.

Jérémie arrêta finalement la vidéo lorsque le moment de l’arrêter arriva.

-XANA existe, c’est ce qu’on a tenté de vous expliquer, mais vous nous avez ri au nez.

Jérémie ne cacha pas sa colère alors qu’il se remémorait l’événement.

-Le but de nos interventions, ça n’est pas de détruire votre supercalculateur. C’est de se débarrasser de XANA.

Tyron planta ses yeux dans ceux de Jérémie, et celui-ci soutint le regard d’acier.
-Décris-moi davantage XANA. Je veux tout savoir.
Jérémie obtempéra. Il s’attarda sur le danger que représentait XANA, sur son envie d’asservir l’humanité. Il préféra garder sous silence le lien important entre Franz Hopper et l’Intelligence Artificielle, restant plutôt évasif sur ce sujet.

Il raconta également certaines attaques, pour montrer ce dont XANA était capable, les moyens qu’il utilisait, qui étaient à sa portée.

-Je ne suis pas en train de vous mentir ! assura Jérémie. XANA est vraiment dangereux. Il n’est pas votre allié, il se sert de vous, de votre supercalculateur. Et en ne…

Jérémie retint le «Et en ne voulant pas ouvrir les yeux sur ce qui se trame sous votre propre nez », et se força au calme.

-Et en ne faisant rien, XANA peut toujours agir sur notre monde, l’attaquer. Combien de fois des gens ont pu mourir à cause de ce virus ? Quand il a joué avec la gravité, il a failli envoyer des dizaines d’enfants dans l’espace. Il avait même créé des robots pour lancer son invasion. On ne peut pas laisser faire ça.
-Que devrais-je faire alors ? Eteindre mon supercalculateur ? Mettre un terme à des années de travail et de recherches, sur les simples dires d’un jeune garçon ? dit, sarcastique, Tyron.

Le visage de l’homme exprimait tout son mépris. Mais Jérémie ne se laissa pas démonter.

-Je n’ai jamais rien dit de tel, répondit calmement ledit jeune garçon. Je souhaite vous proposer un compromis.
-Je te trouve bien culotté, mon garçon.

Mais il n’avait pas dit non, il n’avait pas refusé d’écouter.
-Vous me laissez virusser XANA dans votre supercalculateur. –Tyron émit un son étranglé, mais Jérémie poursuivit- et en échange, je mettrais toutes mes compétences à votre service, pour augmenter les performances de votre ordinateur. Renforcer les pare-feux, booster vos équipements… C’est moi qui m’occupe du supercalculateur qui est en ma possession, vous le savez. C’est moi le chef des personnes que vous voyez voyager sur votre territoire. Cela fait plus de 3 ans que je l’utilise, ce super ordinateur. Des connaissances, j’en ai accumulé. J’ai appris à créer des choses que peu de personnes pourraient réussir. Je suis utile.

Jérémie arrêta là sa tirade, et prit sans bruit une grande inspiration. Il se demanda si Graven était dans la pièce, pour tout entendre, tout écouter.

Il ne voyait que Tyron, Tyron qui semblait réfléchir, les yeux luisant d’un feu calculateur. Et Jérémie crut se voir un instant, dans ce regard qui trahissait les rouages qui devaient se mouvoir dans l’esprit de l’homme scientifique.
Puis, l’homme eut un sourire. Mais tous deux connaissaient la signification de ce sourire. Il n’avait rien de chaleureux, loin de là.

-Je comprends mieux l’attrait que te porte Graven à présent.

Jérémie resta impassible. Il connaissait le danger que représentait Graven, la lueur calculatrice qu’il faisait naître dans le regard de l’homme toujours vêtu de noir. Mais c’était là aussi sa carte maîtresse.

-Dis m’en davantage sur XANA. Je veux tout savoir.

Jérémie retint à grand peine un sourire satisfait, tandis que son cœur battait fort sous l’effet de la joie et de l’adrénaline.
Car, même si cela n’avait pas été encore exprimé, il savait d’ores et déjà l’issue de cette conversation.

Tyron avait accepté le compromis.
Mais Jérémie avait peur d’en connaître le prix. Il ne connaissait pas encore les concessions qu’il allait devoir accepter. Car s’il possédait des cartes, ce n’était pas lui qui était en position de force.

Et, même s’il savait qu’il le ferait, il craignait une concession que Tyron allait lui demander à coup sûr.

**********


La concession demandée –plutôt ordonnée, du point de vue de Jérémie- ne manqua pas de tomber. Mais pas avant la mort de XANA, avait-il réussi à négocier. Ce serait l’acte de trahison à son paroxysme, il en était conscient.

Car après la mort de XANA viendrait la mort du supercalculateur créé par Franz Hopper. Il devrait se préparer, se préparer à détruire l’œuvre ultime d’un homme aux capacités extraordinaires. Cet homme dont il s’était toujours, d’une certaine manière, comparé.

Assis dans la cantine, entouré des autres, il portait le masque de l’ami, petit sourire aux lèvres, yeux rieurs, … A l’intérieur, pourtant, il tentait d’imaginer les codes qu’il allait pouvoir utiliser pour le virus. Quelques jours, il ne devait pas mettre plus de quelques jours pour réussir à détruire XANA. Etre si proche de la délivrance lui donnait encore plus envie de l’atteindre. Il n’en pouvait plus d’être à leurs côtés, de faire semblant. Il voulait les trahir enfin, une bonne fois pour toutes. Les lâcher, les laisser.

Vivre, enfin. Vivre, être soi-même.
Être libéré.
-La tour est au nord-est de votre position. Vous y arriverez vite.

Les véhicules furent matérialisés et tandis que Jérémie les laissait faire leur boulot, il se mit à travailler sur le virus. Il avait déjà envoyé plusieurs avancées à Tyron, qui avait apporté quelques modifications. Après tout, qui était le mieux placé pour connaître le supercalculateur que son créateur lui-même ?

Tyron avait accepté l’existence de XANA, comprit le danger qu’il signifiait, et convoitait la source de savoir que représentait Jérémie.

Finalement, tout n’était que manipulations. Ils s’utilisaient tous les uns les autres. C’était à celui qui utiliserait mieux les autres qui gagnerait. Jérémie remonta les lunettes sur son nez.

Que le combat commence. Qu’il atteigne son paroxysme, qu’il se déchaîne. Jérémie en ferait de même.

Une fois que le virus serait terminé, et injecté, -et il vérifierait cela soigneusement- il détruirait le supercalculateur de Hopper, puis rejoindrait Tyron en Suisse.

Oui, il aurait pu finalement récupérer le virus finalisé, le donner aux autres lyokoguerriers, et détruire par eux-mêmes XANA. Mais Tyron briserait alors leur nouvelle et donc fragile alliance.

Et Jérémie ne voulait pas seulement vaincre XANA. Il voulait aussi mettre un terme à une amitié qui le tirait vers le bas, et partir vers d’autres horizons.
-Einstein ! Tu aurais pu nous prévenir pour les monstres ! s’écria Odd. Tu dors ou quoi ?

Jérémie ne répondit pas et ne fit que hausser les épaules.

« Je ne dors pas. Je prépare ma sortie. »

Alors il continua de faire travailler sa réflexion et ses aptitudes sur le virus.

**********


-Avec ça, le virus sera bien plus efficace, énonça Jérémie alors qu'il venait d'envoyer une partie du programme codé qu'il venait de terminer.

Il se trouvait en visioconférence avec Tyron, et l'homme regarda attentivement ce sur quoi Jérémie avait travaillé.

-Intéressant ! approuva Tyron d'une voix toutefois froide. Aurai-je affaire à un petit génie ?

L'intonation de l'homme était à mi-chemin entre la sincérité et la moquerie. Mais Jérémie n'en fit pas cas.

-Ce soir, le virus sera fini, reprit Tyron. Avec ce que tu viens d'envoyer, nous en avons presque terminé. Je te préviendrai une fois qu'il sera injecté dans mon supercalculateur.
-Très bien. A ce soir.

La vidéo s'arrêta, et Jérémie prit une inspiration, le dos collé au mur de sa chambre. Le moment fatidique approchait. L'appréhension et l'envie se mélangeaient et le laisser pantelant.

La machine était en route, les engrenages lancés. Et c'était parfait.

**********


La nuit était tombée. Aelita dormait à poings fermés. Odd jouait à un jeu vidéo. Ulrich grognait contre ce dernier parce qu'il l'empêchait de dormir. Yumi dormait comme Aelita, l'esprit à mille lieux de l'agitation qui habitait Jérémie à cet instant. Quant à William, il fixait le plafond de sa chambre, incapable de dormir, pensant à XANA.

Sans savoir que le problème XANA n'en était plus un.

Le message avait été reçu. Le virus était mort, une bonne fois pour toutes. Détruit, effacé, supprimé. Réduit à néant. Jérémie avait lancé un scan, vérifié sur Lyoko, sur le Cortex.

Il pourrait, de toute manière, avoir la confirmation nette dans peu de temps. Mais aucun doute ne subsistait dans son esprit.

Le message avait été très clair. Dans deux jours, tôt dans la matinée, il quitterait Kadic.
Définitivement.

**********


C’était le jour J. Le jour où il allait les trahir officiellement. Pour eux, la chute sera dure. Il imaginait déjà leurs réactions, leurs regards aigris, leurs visages dégoûtés. Il avait du faire semblant, pendant deux journées de plus. Faire comme s'il les considérait toujours comme ses amis, sa famille. Sourire comme si de rien était. Comme si XANA était toujours en vie. Mentir, se cacher. Il devenait bon à ça.

Alors qu'il partait aujourd'hui. Qu'il les quitterait, tenterait de les oublier.

Pourtant…

Et pourtant, il ne ressentait aucun regret.
Il était las de regretter.
Il allait assumer. Jusqu’au bout.

Et finalement, c’était peut-être ce qu’il faisait déjà.

Il était 21h passés. Il entendait les autres se demander quand est-ce que XANA allait de nouveau attaquer. Jérémie retint un rire mais parvint à agir comme d'habitude. A sauver les apparences.

"Encore un peu. Un tout petit peu. C'est bientôt fini. Tout ira bien. Tu iras bien!"

Lorsqu'ils se quittèrent une heure après pour se rendre dans leurs chambres respectives, Jérémie était parvenu sans éveiller les soupçons à faire accepter à Aelita d'aller se reposer plutôt que de l'aider sur un virus qui n'avait plus lieu d'être.

Il attendit patiemment -du moins il tenta- que la nuit tombe davantage, que les ténèbres envahissent Kadic. Il sortit discrètement de sa chambre, veillant à ne croiser personne. Ses valises étaient prêtes, cachées dans son armoire. Pour l'instant, il n'en avait pas besoin.

Il prit le chemin qui menait à l'usine. Comme il l'avait fait tant de fois. C'était étrange de penser qu'il ne l'emprunterait plus jamais. Il devait dire au revoir à une partie de sa vie qui l'avait fait passer par toutes les émotions imaginables.

Il disait adieu plutôt, à une certaine vie de folie pour en rejoindre une autre.

Et, plus il s'approchait de l'usine, plus l'envie de courir le prenait. Et il le fit. Il se mit à courir alors qu'il se trouvait dans le tunnel. Comme s'il devait se trouver maintenant, là tout de suite, à l'usine, près du supercalculateur.

Cela prit simplement quelques minutes, mais pour Jérémie, cela dura longtemps. Mais il arriva finalement à l'intérieur de l'usine. Il y était.

L'adrénaline traversa chaque partie de son corps, de son âme. C'était terrible et si bon à la fois.

Il n'hésita pas une seconde, et se rendit dans la salle du supercalculateur, prenant le soin de récolter une barre de fer avant. La barre le faisait se sentir si puissant, parce qu'elle représentait une arme. Une arme dont il allait se servir.

Le supercalculateur lui faisait à présent face. Il était si beau ... Il représentait des années de travail dans un homme. Des années de recherche.

Et Jérémie allait détruire ce chef d'œuvre.

Et la barre de fer commença son travail.

Un coup.
Puis un autre.
Et encore.

Jérémie ne s'arrêta pas un instant. Parce qu'en détruisant le supercalculateur, il détruisait un des liens qui avait existé entre lui et les autres. Il se débarrassait d'une de ses chaînes. Ca sentait si bon la liberté.

Le supercalculateur, encore debout et fier il y a quelques minutes, était maintenant réduit à un tas de débris. Définitivement détruit. Empêchant quiconque de l'utiliser.

Jérémie lâcha la barre de fer qui tomba sur le sol dans un bruit lourd, fatigué et vide. Mais ce vide apaisait son esprit qui avait été trop longtemps tourmenté. Il contempla son travail, satisfait. Sortant son téléphone portable, il prit en photo le spectacle figé sous ses yeux. Tyron voulait une preuve, après tout. Il ramassa, une fois la photo envoyée, la barre de fer et se tourna vers l'ascenseur.

Au tour des scanners à présent.

**********


Il se leva du lit, avisant l’heure : il n’était que 4h du matin. Il s’était réveillé avant même que son réveil, programmé pour 4h50 ne sonne. Mais l’excitation, l’appréhension de ce moment si important et si crucial, gardaient son esprit en éveil.

Après ses méfaits commis à l'usine, il était retourné dans sa chambre. Contrairement à l'aller, il n'avait pas ressenti le besoin de courir. Il avait marché sans se presser, déambulant dans la nuit, laissant la fraîcheur l'accompagner.

Il s'était allongé quelque peu dans son lit une fois arrivé, s'endormant légèrement. Il n'était pas fatigué, ne ressentait pas particulièrement l'envie de dormir. Mais il devait garder ses forces, les régénérer.

Il était cependant arrivé le moment de se lever. Il s’habilla en prenant son temps, prit le peigne posé sur son bureau et se peigna soigneusement les cheveux. Ajustant ses lunettes qu’il remonta sur son nez du bout de l’index, il prit ses sacs. Remplis de ses vêtements, de ses cahiers, de ses affaires, de son ordinateur portable. Remplis de sa vie de collégien lambda, de ses souvenirs passés ici.
Il sortit doucement de sa chambre, vérifiant que les couloirs étaient vides. Il se mit en mouvement, un mouvement rapide, qui contrastait avec la lenteur dont il avait fait preuve dans sa chambre.

Il ne croisa personne. Jim et Delmas croyaient que son départ était prévu plus tard dans la matinée, mais il voulait partir dans l’ignorance la plus totale. Il voulait que ses « amis » se sentent désabusés, incompris, ahuris… Qu’ils cherchent pourquoi, comment, depuis quand.

Qu’ils se triturent l’esprit comme ils avaient trituré sa confiance en lui, son amitié envers chacun d’entre eux.

Seule Aelita méritait un au-revoir décent. Mais rester auprès d’elle, c’était comme resté auprès d’eux. Et ça, c’était devenu au-dessus de ses forces, au-dessus de sa tolérance.
Plus jamais.

William également mériterait un au-revoir. Après tout, ce dernier ne lui avait jamais rien fait, et ne lui avait même jamais reproché sa capture par XANA. C'était un gars sympathique, pensait Jérémie. Mais ils n'avaient aucun lien. Il espérait juste qu'il ne ferait pas la même chose que lui, qu'il ne chercherait pas l'approbation malsaine de leurs prétendus amis.

Ils avaient pris Jérémie pour bouc-émissaire de leurs fautes respectives, et avaient tourné le dos à William dès que cela avait été possible. Mais l'heure n'était plus à la réflexion. Pas maintenant en tout cas.

La voiture noire était garée non loin de Kadic. Il n’eut aucun mal à la trouver, ni à monter à l’intérieur. Il posa chacun de ses sacs, avant de s’asseoir à son tour.

Puis enfin, la porte se referma, et Kadic fut laissé derrière, devenant de plus en plus petit dans le rétroviseur, de plus en plus petit dans sa vie. C’était terminé.

Cette pensée amena une telle vague de soulagement qu’il en fut surpris. Comme s’il estimait que son combat était fini, que sa lutte contre le tumulte de ses sentiments pour ceux qu’il avait un jour considéré comme sa famille était achevée.

Il pouvait respirer maintenant.
Pas un regard en arrière.

Plus jamais.

Jérémie avait toujours tenu ses promesses, après tout.

**********


Ses parents n'avaient opposé aucune résistance. Ils avaient été seulement très surpris, surpris parce que pris de court. Tout avait été si rapide pour eux. Ils avaient été prévenus à la dernière minute après tout. Jérémie ne leur avait pas laissé le choix.

Parce que c'était le sien. A lui et à lui seul.

Le voilà maintenant en Suisse, dans une toute nouvelle école. Un tout nouveau cadre. Tellement mieux, tellement plus motivant.

C’était une école normale, en fait. Pas seulement une couverture, put remarquer Jérémie.

Sauf qu’il était plus que jamais en compétition contre ses camarades. Ils étaient intelligents, rusés et doués. Mais Jérémie avait doublé plus de personnes que ces idiots ne l’avaient jamais fait.

Son intelligence avait attisé la jalousie et, avec elle, la colère.

Mais il était le petit protégé de Graven et, par extension, Tyron.

Il était « intouchable ».

Plus vivant que jamais, plus heureux que jamais…

-Bravo Jérémie, c’est toi qui a la meilleure note, dit le professeur alors qu’il lui tendait la copie.

Il reçut grimaces et regards noirs.

Peut-être était-il un peu masochiste sur les bords, car il ne fit que sourire.

Un sourire sincère et authentique.

Toutes les portes étaient ouvertes. Tous les chemins étaient possibles.

Mais il savait, il avait toujours su lequel il allait emprunter.

Après tout, il n’avait jamais fait dans la facilité. Les casse-têtes, il aimait les résoudre.

La fin de journée de cours était arrivée pour les autres, mais pas pour lui. Il se dirigea vers le bâtiment situé juste à côté du bâtiment principal, là où il assistait aux cours. Il avait changé de casquette. Il n’était plus l’étudiant, mais l’employé. Il devait aider Tyron, travailler sur le Cortex pour toujours plus l’améliorer, le rendre invulnérable.
Il montra sa carte au vigile qui gardait avec ardeur l’entrée de l’immeuble. Il pénétra à l’intérieur, et se dirigea vers les escaliers au fond de la salle. Passant devant les gens qui travaillaient ici, il ne prêta pas attention à eux. Si au début, ils étaient étonnés de sa présence, la protection implicite que Jérémie bénéficiait de la part de Graven les avait fait vite comprendre que ce n’était pas leurs affaires.

Tant que Jérémie les aiderait à avoir de bons résultats, tout irait bien pour lui.
Mais Jérémie n’avait aucune intention que ça change.

**********


Ce qu’il adorait faire dans les quelques moments de libre qu’il bénéficiait, c’était visiter. Il aimait visiter la ville, se promener, découvrir. Cela lui apportait l’insouciance dont il avait besoin dans sa vie. La partie libre de toute charge, libre de toute responsabilité. La partie innocente, enfantine, …

La journée était finie. Il allait pouvoir acheter quelques livres dans une galerie marchande située non loin de là. Le soleil était haut dans le ciel, et il laissa le soleil caresser ses cheveux blonds, tandis qu’il sortait du bâtiment le cœur léger. Ces derniers jours, il se sentait si bien, si libre. Si maître de son destin, de ses émotions. C’était jouissif, grisant. Presque excitant. Quand il déambulait dans les couloirs, ou qu’il était assis en cours comme n’importe quel autre élève, il se sentait si vivant. Son statut, sa double vie, c’était différent du moment où il était un lyokoguerrier.

Complètement différent.

Quand il était lyokoguerrier, il faisait partie d’un groupe. Mais le groupe ne faisait pas partie de lui. Cette fois-ci, c’était son secret. Sa propre vie, sa propre identité. Et ce secret enfoui en lui, c’était bon, si motivant.

Depuis quand n’avait-il pas ressenti ce flot de sentiments positifs, de rage de vaincre, d’envie de vivre ?
Ses prétendus, ses foutus, amis, lui avaient retiré ça. Ils le lui avaient fait oublié, l’avaient rendu esclave de son propre génie, de sa propre réflexion.

Son âme ne se sentait plus tourmenté, il avait vraiment laissé les autres derrière eux. Définitivement. Il s’en rendait compte plus que jamais.
Et pourtant, il ne s’attendait pas à les rencontrer à nouveau, en bas de l’immeuble. Ils l’attendaient. Mais certainement pas Jérémie.


**********


-Sale traître.
Il ne sentit aucune douleur, et ça l’étonnait, le choquait même. Ne ressentait-il vraiment plus aucune once d’affection teintée de peine à leur encontre ?

Il avait beau accepté de les laisser sur le côté de la route, ils avaient été liés pendant plusieurs années, amis dans la vie, guerriers dans l’arène.

Mais les mots crachés à son visage ne le blessèrent pas.
Jérémie comprit alors. Ils l’indifféraient.

Sauf peut-être Aelita. Aelita qui ne disait rien, qui le regardait, les yeux plein d’incompréhension. Jérémie ne laissa pas le temps à de possibles pensées négatives l’envahir. Il préféra fixer les trois personnes qui le dévisageaient.

Yumi était glaciale, mais Jérémie n’en fut pas surpris.
Ulrich avait le regard noir, mais Jérémie s’y attendait.
Odd avait le visage marqué par le choc et l’incrédulité, comme Jérémie l’avait envisagé.
William semblait incrédule, comme si tout ceci n'était pas vrai, comme Jérémie l'avait prédit.

-Vous n’avez rien à faire ici, dit-il calmement.
-Toi non plus, claqua Yumi.

C’était le moment. Le moment rêvé, comprit Jérémie. Le moment où il pourrait couper les ponts une bonne fois pour toutes, détruire leur amitié définitivement. Mais Jérémie sut surtout que c’était le moment pour déverser toute la colère qu’il avait pu ressenti, qu’ils avaient pu insuffler dans son âme, dans son esprit.

Et plus il y repensait, et plus la colère l’envahit.

C’était le moment oui. L’instant pour les détruire.
Comme eux l’avaient détruit.
-Si. Maintenant c’est ma place. Je l’ai choisi.
-Tu peux pas nous faire ça ! s'écria William.
-Tu nous as trahis, lâcha Ulrich, à moitié incrédule, à moitié énervé.
-Je n’irai pas jusque-là, répondit le jeune génie toujours avec calme.
-Tu te fous de nous ?! éructa Yumi.
-Je dis la vérité. Apprends à l’écouter, glissa Jérémie.

Il sentait le feu monter en lui. C’était si grisant. Tout était possible. Si à portée de main, si réalisable...
-Et comment tu qualifierais ton attitude alors ? lâcha Yumi, en croisant les bras, le visage froid et intraitable.

Jérémie fit mine de réfléchir, les yeux levés vers le ciel et le doigt sur le menton.

-De revanchard, finit-il par dire, croisant sans hésiter les yeux noirs de Yumi.
-Revanchard ? répéta, hébété, Odd.
-Oui, revanchard ! asséna Jérémie. Le parfait petit génie que vous vouliez que je sois est parti voir ailleurs. J’en ai marre, marre de votre attitude, de la façon dont vous me jugez ! Je suis un être humain, pas une machine ! Mais noooon, dès la première erreur, dès qu’on rencontre un ennui un peu trop fort pour nous, c’est la faute de qui ? Je vous le donne en mille, c’est la mienne bien sûr ! Apprenez à assumer les responsabilités que vous avez prises, je ne suis pas votre bouc-émissaire !

Ses prétendus amis affichèrent un visage surpris, choqué. Ils ne s’attendaient certainement pas à sa tirade, sa rancœur, son ressentiment. Ses reproches, ses mots lancés comme des coups de poignards.

-Jérémie, tu n’as jamais été notre bouc-émissaire, intervint Aelita.
-Si ! dit-il, aussi implacable que le regard noir de Yumi. Au moindre problème, vous oubliez que la décision d’être des lyokoguerriers, nous l’avons tous pris, ensemble, et jamais je ne vous ai forcés la main. Mais parce que je suis censé être une machine, un être parfait, je dois toujours tout savoir, à l’instant. Tout comprendre, tout sauver ! Eh bien, non ! Non, ça n’est pas comme ça ! Ça n’est pas juste, ça ne se fait pas !
-Tu es notre chef, Einstein, dit Odd, toujours choqué. Alors forcément, on te suit.
-Et suivre quelqu’un, ça veut dire être incapable de réfléchir par soi-même ? se moqua presque Jérémie.
-Arrête ça, Jérémie ! claqua Ulrich.
-Non. Je ne m’arrête plus. Plus jamais. C’est fini ! Je ne suis le chien de personne, le bouc-émissaire de personne. S’il se passe quelque chose de mal, ça n’est pas seulement de ma faute ! C’est notre faute à tous, notre responsabilité à tous ! Et quand moi je l’accepte, pas vous ! Ta pseudo maturité, Yumi, me donne envie de vomir.

Ladite Yumi secouait la tête, comme si elle n’en revenait pas, comme si elle ne pouvait accepter ce qu’elle entendait. Comme si c’était un songe, un cauchemar éveillé.

-Et là, qui fuis ses responsabilités ? riposta-t-elle.
-C’est toi qui présume. Tu ne sais pas ce que je fais, ne parle pas sans savoir.
-Je te reconnais pas, souffla Ulrich.
-Moi aussi je ne me reconnaissais plus quand j’étais avec vous. J’étais étouffé, plongé dans une spirale trop terrible pour être supporté encore. Maintenant, je me retrouve. Je suis de nouveau moi-même. Si vraiment vous étiez mes amis, jamais je n’aurai été amené à ressentir tant de peine et de culpabilité. Avant de me pointer du doigt, réfléchissez un peu plus que deux minutes pour une fois dans votre vie et posez-vous la question « qui a trahi qui ? ». Pour ma part, nos chemins s’arrêtent là.

Jérémie se tourna, prêt à repartir. Il en avait terminé là, il ne voulait plus parler avec eux. Il voulait continuer d’avancer, de retrouver l’apaisement qui l’habitait enfin.
La main de Yumi se referma sur son bras, le serrant fortement.

Jérémie sut qu’il ne voulait plus jamais que cette main le touche. La présence, la proximité de Yumi, lui donnaient envie de la pousser en arrière.
-Jérémie, murmura Aelita.
La jeune fille aux cheveux roses était restée presque silencieuse tout le long. Le choc lui scellait les lèvres, retournait son estomac. Ça ne pouvait pas être vrai.

Mais si, ça l’était.
-J’ai pas fini avec toi ! s’énerva Yumi.
-Moi si ! asséna Jérémie.
Et il arracha la main qui serrait son bras, se dégageant de la poigne lourde.

Mû par une impulsion aussi soudaine que fugace, il s’écria :
-Je ne veux plus vous voir. Vous avez perdu le statut d’ « ami ». Dégagez de ma vie ! Et toi, William, ne les laisse pas te détruire. Pas comme ils l'ont fait avec moi !

Laissant Yumi, Aelita, Odd et Ulrich estomaqués, et un William plus que jamais estomaqué, il rejoignit rapidement son immeuble, et s’y réfugia. Il ne prit pas la peine de regarder en arrière.

Parce que pour lui, il n’y avait plus rien à regarder.

**********


Jérémie prit une grande inspiration. La partie finale, à présent. Le summum, l’acte ultime. Le moment crucial, l’instant le plus important.

Cet instant qu’il n’avait pas imaginé au tout début. Car la première pensée avait été de partir loin, de couper tout lien avec ses anciens amis.
Et puis, après, les étapes s’étaient rassemblées dans son esprit et cette dernière étape était toujours apparue clairement.

La nuit était tombée depuis un moment. Cela faisait près de trois mois qu'il était étudiant ici, et plus de deux qu'il n'avait plus revu ou entendu parler des autres lyokoguerriers.

Tyron était moins méfiant. Oh, il l'était toujours, mais Jérémie avait été le plus efficace de ses informaticiens. Il avait boosté le Cortex comme jamais, l'avait rendu plus performant. Il avait aidé à l'amélioration de la virtualisation des ninjas opérée par Tyron.

Graven était satisfait et avait toujours cette lueur de convoitise dans les yeux. Il était très satisfait de sa possession, de sa carte maîtresse.

Jérémie était celui qui s'occupait de la surveillance de nuit aujourd'hui. C'était la vingtième fois. Les deux premières, deux autres informaticiens se trouvaient à ses côtés, le surveillant. La troisième fois, ils le surveillaient moins et travaillaient davantage sur leurs parties respectives. La septième nuit, seul un surveillant était présent. Et, depuis la douzième fois, il était seul.

Seul dans cette immense pièce où se trouvaient tous les ordinateurs qui permettaient l'accès au Cortex. Pénétrant dans cette salle où on pouvait accéder aux ordinateurs et donc au superordinateur de Tyron, il s’installa devant et entra ses identifiants.

Mais, cette fois-ci, ce qu'il s'apprêtait à faire serait à l'opposé de ce qu'il faisait chaque fois qu'il travaillait ici. Il aurait très peu de temps et le silence et la solitude qui l’entouraient à présent dans la pièce ne dureraient pas longtemps, pas une fois que ce qu'il faisait serait découvert.

Mais Jérémie avait toujours su travailler dans la rapidité. Ça n’était pas un problème.

Ça ne le serait plus en tout cas, plus dans quelques minutes.

Le virus n’attendait plus qu’une chose. Etre utilisé.

Et c’est ce que Jérémie fit.

Le virus fut lancé à travers tout le système, se propageant d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement, détruisant chaque programme, chaque document, chaque dossier, contenus dans l’ordinateur, puis chaque partie, chaque morceau, du Cortex, de ce territoire aussi bien qu’étrange qu’innovant.

Il savait pertinemment que rien n’arrêterait jamais Tyron, ses envies de conquête, de domination. A certains égards, il ressemblait au virus qu’il avait hébergé sans même le savoir. Mais il stopperait, ne serait-ce qu’un long moment, ses avancées, ses recherches acharnées.
L’ordinateur serait mort, inutilisable dans à peine une minute. Tout serait détruit, effacé. Tout ce que Tyron avait créé, tout ce qu’il avait imaginé. Pouf, envolé !

S’approchant de la salle adjacente, il entra dedans et s’avança jusqu’au supercalculateur qui y logeait. Il avait un petit quelque chose à faire, un petit quelque chose à prendre.

Une fois fini et ressortant de la salle, il eut à peine le temps de voir l’écran noir du superordinateur, puis des autres ordinateurs qui lui sont liés, écrans qui témoignaient de l’efficacité du virus qui avait été dévastateur, implacable.

Il eut à peine le temps car, en effet, des bruits de pas se faisaient entendre dans le couloir. Tyron surveillait toujours le Cortex sur ses propres ordinateurs personnels. Il avait bien sûr été alerté de la perte de ses données, de la perte du Cortex.

Ouvrant la porte à la volée, il se mit à dévaler les escaliers à toute vitesse, ses pas résonnant, mais il n’en avait plus rien à faire. Il serait vite démasqué, quoiqu’il arrive.

-Il est là, je le vois courir ! cria une voix.

Il ne chercha pas à la reconnaître, et sauta les deux dernières marches. Sortant de l’immeuble avant que les gens qui s’y trouvaient aient pu comprendre ce qui se tramait, il se mit à courir, son sac contenant ses affaires sur le dos.

Regardant sa montre, il savait que le bus devait bientôt arriver. Le bus ne devait pas être en retard, il le fallait. Mais Jérémie savait mieux que faire confiance à un bus. Il y avait le tramway qui passait non loin de là, et qui passerait dans quelques instants aussi.

Il vit néanmoins, non loin de là, le bus arriver à l’arrêt. Il était en avance d’une vingtaine de secondes. Courant comme un dératé, il arriva à la hauteur du bus et tambourina contre la porte alors que celui-ci s’apprêtait à démarrer.

Il monta à l’intérieur. Il n’y avait pas de place assise, et il pinça les lèvres. Il aurait aimé pouvoir s’asseoir un peu, souffler, reprendre son calme. Ses pensées tournaient à vive allure, sous l’effet de l’adrénaline, de l’inquiétude et aussi de la satisfaction.

Ce maelström d’émotions était redoutable, et le traversait de part en part. Mais, n’ayant pas d’autres choix, il s’agrippa à une barre, et prit de longues inspirations. Le bus s’était mis à rouler, le conduisant à sa prochaine destination.

A sa prochaine étape. L’avant-dernière. Il devait se mettre à l’abri, s’éloigner d’ici. Se faire oublier. Disparaître de la circulation, pendant au moins un moment.

Derrière lui, derrière le bus qui continuait toujours de rouler, le bâtiment de Deckard Inc, les locaux de Tyron, l’école, devenaient de plus en plus petit, s’effaçant peu à peu de son existence. Jérémie ne regarda pas en arrière. Cette page de sa vie était à présent terminée. Une autre devait commencer.

Autre part.
Se reconstruire. Reconstruire sa vie. Loin de XANA, loin de Tyron. Loin des autres lyokoguerriers.

Aujourd’hui, tout ce qui avait été une énigme à ses yeux, un jeu d’échiquier, une bataille à remporter, l’avait été. Tout avait été résolu, tout avait été vaincu.

Il avait gagné.
Mais il savait que, bientôt, d’autres challenges il devrait affronter.
Alors que le bus arrivait bientôt à l’aéroport, Jérémie mit la main dans la poche de son blouson, sentant sous ses doigts son billet d’avion. Satisfait, il sourit.

Et pour ces nouveaux challenges, il était prêt.
Il l’avait toujours été.


**********



Aelita était assise dans le parc, ses cheveux roses voletant légèrement autour d’elle alors que le vent soufflait quelque peu. Elle était seule, elle l’avait décidé. Elle s’isolait, c’était vrai. Depuis le départ de Jérémie. Depuis qu’il les avait laissés.

Depuis qu’il l’avait laissée.

Elle avait tout ressassé, tout revu dans son esprit scientifique. Elle avait cherché à comprendre, elle n’avait pas voulu se laisser envahir par la rage comme Yumi le faisait. Au fond, elle savait que cette rage cachait seulement un profond regret et une peine assurée.

Elle préférait la laisser à sa rage bornée, et réfléchir posément. Comme Jérémie l’aurait souhaité.

William aussi était un peu plus distant, comme s'il réfléchissait davantage à la situation. A ce qu'il s'était produit... A ce qu'on avait pu lui faire subir.

Jérémie était parti depuis plusieurs mois à présent. Ca avait été dur de comprendre, d'accepter de comprendre.

Mais aujourd’hui, elle comprenait. Elle n’acceptait pas, elle voulait retrouver son ami, l’homme qu’elle aimait. Elle voulait qu’il revienne. Mais Jérémie avait choisi. Et elle respectait.

Parce qu’elle le lui devait. Pour tout ce qu’il avait fait pour elle, pour tout ce qu’il lui avait donné.

Odd et Ulrich étaient indécis, bien qu’Ulrich moins hésitant à utiliser le mot « traître ». Aelita s’était énervée lorsqu’il l’avait fait lors de l’une de leurs conversations plus que jamais animées. XANA était mort.

Et, parfois elle le pensait, leur groupe aussi.

Aelita éprouvait de moins en moins l’envie d’être à leurs côtés. Elle les aimait, mais, c’était à cause d’eux si la personne la plus importante de sa vie l’avait abandonnée.

-Stones !

Aelita se retourna vers Jim qui arrivait à sa hauteur. Il tenait un paquet dans ses mains.

-Bonjour M. Moralès. Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle alors qu’il lui tendait le paquet.
-Un colis pour toi.

Aelita attrapa ledit colis en le remerciant, les sourcils froncés. Jim la regarda une dernière fois, puis la laissa seule sur le banc. Elle regarda davantage le paquet, mais il n’y avait aucun expéditeur de marqué.

Une pensée la traversa, et elle se sentit folle et sotte d’y penser. Les espoirs déçus étaient terribles. Mais elle ne pouvait empêcher son esprit de rêver.

Ouvrant fébrilement le paquet, à la fois anxieuse et hâtive, elle constata qu’une boîte s’y trouvait. Posant le papier sur le banc, elle s’attarda sur la boîte. Elle était noire, simple, sans fioritures. Mais elle savait que le plus important serait ce qu’il y aurait dedans. Prenant une grande inspiration, elle ouvrit la boîte.

A l’intérieur, deux choses s’y trouvaient. Un papier, et un objet. L’objet était un bout de métal très particulier, et Aelita eut une impression de déjà-vu.

Tournant les yeux vers le papier, elle reconnut immédiatement l’écriture et son cœur bondit. C’était l’écriture de Jérémie, à n’en pas douter. Et elle ne doutait pas.

« Voici un bout du supercalculateur de Tyron. Je te laisse imaginer le reste »

Le bout de métal était fendu, détruit. Et elle comprenait pourquoi à présent elle avait eu cette impression de déjà-vu. Ce morceau ressemblait à ceux qu’on pouvait trouver sur le supercalculateur de l’usine. Qui avait été détruit par Jérémie également.

-Tu deviens un maître dans l’art de détruire ces machines, Jérémie, souffla-t-elle doucement dans le silence calme et léger qui l’entourait.

Il lui avait envoyé un message, à travers ce métal brisé. Jérémie n’avait jamais trahi leur cause, n’avait jamais trahi ses valeurs, leurs valeurs. Il avait juste souhaité pouvoir être lui-même de nouveau. Sans pression, sans mal-être. Sans ceux qui lui causaient de la peine.

A cet instant plus que jamais, Aelita comprit. Elle comprit pourquoi, pourquoi il avait dû choisir cette voie, cette manière.

-Je suis fière de toi, murmura-t-elle, comme si elle révélait un secret qui serait sien.

Elle eut soudain envie de rire. Elle se sentait apaisée. Légère. Mieux.

-Vas-y, Jérémie, fonce ! Fonce ! cria-t-elle finalement, alors que la joie et l’amour la traversaient.

Et, loin de celui qu’elle aimait, et pourtant si proche de lui maintenant, elle sourit doucement.
Jérémie lui avait donné quelque chose de tellement précieux, en plus de tout ce qu’il avait déjà fait pour elle.

Il lui avait donné l’envie d’avancer, à son tour.





Et voilààààààààààààààààà ! Un OS particulier ^^ Un OS pour rendre hommage à mon personnage préféré avec William, à savoir Jérémie. Pour lui rendre gloire, gloire à son génie.

Le titre est assez caractéristique de l'esprit de l'OS. J'ai voulu rentrer davantage dans l'esprit et l'intelligence de Jérémie. J'ai beaucoup aimé écrire à travers ses yeux, de le faire réfléchir, de le faire avancer. Il prend en effet véritablement sa vie entre ses mains et il ne laisse plus les personnes qui ont pu lui faire du mal le tirer vers le bas.

Fonce Jérémie ! ^^

J'espère que l'OS vous aura plu ! N'hésitez pas à commenter, à poser des questions ! Bisous bisous !
_________________
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Je n'étais pas anciennement odd-4-ever.
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Icejj MessagePosté le: Dim 08 Mar 2015 12:03   Sujet du message: Répondre en citant  
Vé-Si


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Messages: 62
Localisation: Bangkok, Thaïlande
Hey, Oddye.

Je ne commente pas à chaud, j'ai lu ton OS dans la matinée, donc pardonne-moi si je n'ai pas de relevé de faute ou si je n'ai pas de citation en tête.

Ton travail est génial. C'est un des meilleurs textes sur Jérémie. On sent au fur et à mesure l'épuration de ses entrailles, l'assainissement de sa vie, la Suisse semble cent fois pus lumineuse que la France. Pourtant tes descriptions sont concises ! En si peu de mot, tu parviens à faire comprendre, à donner un grand de coup de pinceau sur le monde de Jérémie pour nous en faire voir la couleur. La manière si rapide et si ridicule dont il se débarrasse de X.A.N.A rend d'autant plus pitoyables les Lyoko-Guerriers, nous montre à quel point il est intelligent. Il se froisse et jette en deux brouillons et trois corrections de virus, l'histoire qu'il a écrite avec ses amis. Et paf !, les guerres picrocholines.

Bon du coup ses ex-potes nous paraissent d'autant plus frustres et cons. Pour quelqu'un qui aime bien Yumi ça fait mal. XD Mais eux sont des ados ordinaires, et les ados ordinaires sont souvent blessants et peu intelligents. Les LGs, probablement rendus orgueilleux par leur double vie et leur pouvoir sur Jérémie, sont détestablesx10. En ce sens il sont très bien dépeints, et on n'a pas à regretter la lumière sous laquelle ils sont jetés car l'OS concerne Jérémie, et personne d'autre.

Et puis tu leur apporte quand même, en même pas une page, une dimension plus douce, une perspective plus clémente. Grâce à Aelita, on voit les conséquences du départ de Jérémie.

J'en arrive à la partie qui m'a le plus touché dans cet OS... Fonce, Jérémie. C'est très émouvant et beau de la part d'Aelita, c'est mature. De souhaiter aller de l'avant, de reconstruire sa vie, de vouloir soutenir Jérémie... de le comprendre... de lentement refermer la plaie du supercalculateur... J'espère qu'ils se retrouveront, après avoir chacun reconstruit leur vie.

Eux deux en tout cas, méritent le bonheur.


En clair, ton OS m'a énormément touché. Il m'a aussi fait beaucoup réfléchir à celui que j'écris en ce moment. Merci, Oddye. Smile

_________________
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Silius Italicus MessagePosté le: Dim 08 Mar 2015 19:49   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


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Messages: 252
Localisation: à l'Est d'Eden
Bonjour chère Oddye,
C’est un plaisir que de vous retrouver avec ce récit.

Le style est resté le même, à savoir une présentation très aérée, des phrases courtes e des rythmes binaires et ternaires. Le tout est très agréable à l’œil et à la lecture.

Pour ce qui est du fond vous avez procédé à partir d’une mise en avant du caractère pragmatique de Jérémie. C’est ce pragmatisme qui pousse son plan et son action. Quoique la stimulation qui donne l’impulsion de départ soit la colère. Ce qui fausse bien évidemment les prémisses de son raisonnement qu’il veut croire objectif. Volonté d’autant plus forte que ses amis représentent quand même quelque chose d’important pour lui.

Ce qui est intéressant, c’est qu’à l’image de vos autres récits en ce royaume la responsabilité est centrale, encore que d’une manière assez différente. Il ne s’agit pas ici du couple de la responsabilité et de la culpabilité, mais plutôt de la responsabilité du chef et du groupe. En filigrane de votre récit ce qui s’écrit c’est la difficulté à être chef, surtout pour Jérémie qui d’une certaine manière n’est pas vraiment taillé pour et ne l’a pas vraiment voulu. On comprend à vous lire que Yumi aurait sans doute dû prendre cette place. Qu’elle ne l’aie pas fait entraîne un certain discrédit de sa part, d’où le rejet de sa « pseudo maturité ».
Tout part de l’isolement croissant et du ressentiment, les deux ont leur origine dans ce rôle du chef. Parce qu’il décide et engage sa responsabilité, le chef est isolé, et parce que le chef est responsable, ses erreurs lui coûtent. D’ailleurs les lyokoguerriers ne lui ont jamais fait de cadeau de ce point de vue-là. Ils se sont reposé sur lui, sans jamais vraiment le remettre en question, sauf en cas d’erreur avéré.

Après il a toujours été perceptible que Jérémie avait moins en commun avec les autres. De ce point de vue, son inclusion dans la bande était étrange, nonobstant leur secret.

Le paradoxe, c’est que s’ils avaient eu des objections ou des idées, Jérémie les aurait sans doute refusées, avec de solides arguments logiques. C’est la malédiction de l’intelligence.

En revanche il est beaucoup plus étonnant dans votre interprétation de Jérémie que vous ayez à ce point limité l’influence de l’amour qu’il porte à Aelita. Il ne reste plus grand chose du gamin éperdument amoureux de la série (encore que n’ayant pas vu Evolution je ne sais pas trop ce qu’il en est). Seul la scène finale semble le racheter sur ce point, et encore uniquement parce qu’Aelita l’aime plus que tout.

Pour rebondir sur ce que dit Iceji, je n’ai pas eu l’impression que la Suisse faisait vraiment du bien à Jérémie. Il essaye de s’en convaincre, de s’en persuader. Et comme l’homme est assez fort quand il s’agit de se masquer la réalité et de se mentir, Jérémie en vient à croire ses mensonges. Tel que je comprends le passage sur sa vie en Suisse, il est euphorique car il a laissé les responsabilités derrière lui. Autrement dit il subit le contre-coup d’un niveau élevé de pression qui disparaît. Certes il lui reste sa mission, mais elle n’implique plus que lui seul, aussi les responsabilités sont bien moindres. Si on ajoute que sa mission progresse vite et bien, qu’il va bientôt régler le problème, alors son état de contentement se comprend. Quant à la liberté, elle est le corollaire de la solitude, car être membre d’un groupe crée des obligations qui à force peuvent être pesantes.

Mais je vous rejoins Iceji quant au final. C’est sans doute le passage le plus fort et émouvant du récit. Autant le pardon d’Aelita me semble un peu exagéré, autant son amour et sa confiance sont profonds et touchant.

Cela dit la situation finale de Jérémie n’est pas brillante : c’est un fugitif, et Tyron finira bien par le reconstruire son supercalculateur, donc les défis qui attendent notre jeune génie sont moins intellectuels et stratégiques que des nécessités existentielles. Comme quoi faire son devoir ne rend pas forcément heureux.

Merci pour ce beau récit.
_________________
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Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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Zéphyr MessagePosté le: Mar 17 Mar 2015 22:43   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
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Olà !

Je ne pense pas que m'attarder sur le positif soit vraiment utile dans le cadre de ce commentaire, il suffit pour cela de consulter les deux commentaires précédents. Enfin, je m'aligne avec en substance. La réflexion, le cheminement et le travail sur Jérémie sont poussés et sympathiques à lire. Briser ses chaînes et se soustraire de l'engrenage dans lequel l'on est empêtré, voilà un thème cool. Outre la mise en avant de l'intellect de l'intéressé, le gros point fort par rapport à Jérémie qui est montré ici à mes yeux, c'est son courage. Programmer des choses à l'avance, établir des plans d'action pour l'avenir, ça reste facile, le faire c'est un peu plus complexe. Renoncer à ce qu'on a pour obtenir quelque chose de nouveau, c'est difficile. D'ailleurs, on ressent bien ça par moments avec le blondinet, enfin surtout par le biais d'Aelita.

Sur tout le texte, je n'ai donc rien à ajouter. Néanmoins, on a encore quelques petites maladresses dans les détails, liés à des détails techniques, que tu ne maîtrises pas toujours (c'est à mes yeux ton point faible dans le domaine de la Fanfic Code Lyokô). Je te rassure, ce n'est pas aussi flagrant que dans le Désastre.

Concernant la destruction du Supercalculteur et du labo de l'usine, je n'arrive pas à cerner la logique de Tyron. Pourquoi demander la destruction d'une machine qui peut potentiellement lui servir ou lui permettre d'améliorer la sienne ? Au pire, il avait une pile nucléaire à gagner… D'ailleurs, en parlant de cette fameuse pile, Jérémie n'est pas inquiété par la possibilité d'être irradié une fois qu'elle ne sera plus entourée de l'armature métallique du Supercalculateur ? S'il avait enfilé une tenue spéciale dans l'épisode 37, c'était pas pour le style je pense. Enfin, peut-être que le fait qu'il ait été irradié n'est pas une mauvaise chose et expliquerait le point suivant. Si on regarde bien, Jérémie semble obtenir une force équivalente à celle de Hulk dans ce One-Shot : parce que pour détruire un Macs… mastodonte comme le Supercalculateur de l'usine (qui n'est pas en carton pâte) et enchaîner sur les scanners (qui sont étudiés pour contenir la désintégration d'un corps en leur sein quand même), moi je dis qu'il y a une histoire pas nette de rayons Gamma là-dessous.
Toujours sur la question physique, que Jérémie arrive à échapper à Tyron et ses hommes en s'enfuyant au pas de course de son laboratoire rejoint cette idée. À moins que tu n’aies voulu faire une référence à la fic de Willismine auquel cas c'est très réussi Mr. Green.

Outre cela, un point m'a un peu chiffonné dans l'écriture : Jérémie qui se soucie de William. Quand je les ai lus, je me suis vraiment demandé ce qu'ils faisaient là. C'est un peu hors-de-propos selon moi. Limite, je trouve ça carrément hypocrite de la part de Jérémie, lui qui n'a jamais vraiment montré un réel soucis envers William. Ici, il saute juste sur l'occasion du « il m'a jamais engueulé » (en même temps, il en jamais eu l'occasion et pourtant il aurait pu…) pour se dédouaner et utiliser sa présence comme moyen de redonner un coup à ses anciens amis lors de la confrontation.
Sur le final, ça donne juste l'impression selon laquelle tu as malgré tout casé ton personnage préféré pour le montrer sous un statut de victime alors que c'est sur Jérémie qu'on est censés se concentrer o/.

Dernière remarque, c'est sur la mise en page. Juste après avoir introduit ton One-Shot, tu l'as envoyé. Et malgré la mise en italique du titre, on a pas de réelle séparation (saut de plusieurs lignes par exemple) entre l'avant-propos et le texte, ce qui déconcerte un peu les yeux du lecteur. Par ailleurs, je ne peux que te conseiller de mettre le titre du texte dans une taille plus grosse, de le souligner et de le centrer. On aurait ainsi une vraie indication visuelle sur où commence le récit, en plus d'une séparation bien définie.
(On peut aussi appliquer ce point pour les titres de chapitre d'Infiltration Wink ).

Bon, je me suis surtout concentré sur ce qui me semblait dommage, mais ça n'enlève rien au boulot effectué. De ta main, c'est mon One-Shot préféré. Si j'en crois mes observations, ton prochain Oone-Shot devrait être encore meilleur, auquel cas j'ai hâte de le lire Smile. Beau boulot !
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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JCVgamer MessagePosté le: Jeu 30 Avr 2015 22:29   Sujet du message: Commentaire Répondre en citant  
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Messages: 170
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Bonsoir Oddye,

Je tiens toujours mes promesses et comme promis voici mon commentaire.
Malheureusement, nos collègues ayant déjà analysé le texte en profondeur, je ne donnerai que mon avis personnel.
Ce commentaire sera donc extrêmement court. Je m'en excuse à l'avance (et oui je ne fais pas de RP non plus, je suis trop fatigué).
Et un peu de musique ne fait pas de mal avec Pendulum

Bien étant un fan de notre blondinet (je pense pas que ma signature le signal ^^), j'ai été conquis par ton texte. J'ai juste envie de dire wouah.
Bon alors en revenant sur le pourquoi de mon opinion, que dire ?

Tout simplement que la psychologie avec lequel Jérémy est traitée est superbe et assez cohérente. J'ai bien aimé la pseudo alliance avec Tyron.
Un Jérémy qui prend des risques, qui devient indépendant et qui assume. Une maturité qu'on ne soupçonne pas chez lui à la base.
Il sait quoi faire pour mener à bien ses plans, on sent que tout est calculé à l'avance.
Le passage où il coupe les ponts avec ses amis est juste très fort en émotions, mais écrit d'une telle façon que c'est cohérent.
On pourrait penser aussi qu'il abandonne Aelita mais il n'en ai rien. J'ai même envie de dire que c'est l'inverse, on a le sentiment que l'amour entre est renforcé, je sais que ce que je dis est sûrement incohérent mais c'est le sentiment qu'on en retire (enfin que j'en ai retiré).

Voilà que dire de plus, a part que j'ai adoré et qu'il était temps que les masques tombent.

Au plaisir de lire une nouvelle fic de ta part.

Bonne soirée
_________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.

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The_Virus91 MessagePosté le: Ven 01 Mai 2015 00:05   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 04 Jan 2013
Messages: 137
Localisation: Tour n°4, territoire Cortex
Oh merde !! Surprised
Je ne suis pas particulièrement fan de fan-fictions. Mais j'ai quand même lu tout ton OS d'une traite, ça dépote !
J'ai quand même du mal à imaginer le Jérémie de la série faire ça. Ou alors, sa haine aurait été une feinte et il serait revenu vers ses amis (les seuls qu'il a vraiment eu en fait). Mais sinon j'adore le stratagème que tu lui as fait imaginer, c'est juste énorme ! ENORME !

Bref je note : suivre les écrits de Oddye
_________________
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Commandes vocales pour l'IFSCL 3.3.0 d'Immu !
Aussi connu sous le nom de MrXANA91 !
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