Posté le: Mar 09 Aoû 2011 10:43 Sujet du message: [Fanfic] Lyoko Project : Réalité Virtuelle
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
Bonjour à tous !
Comme vous l'avez sans doute remarqué, la série Code Lyoko possède le petit défaut de se finir sans répondre à toutes les questions que l'on se pose, par exemple :
-Qui est X.A.N.A et comment a-t-il acquis sa conscience ?
-Comment le retour vers le passé et la virtualisation peuvent être possibles ?
-Comment et pourquoi Lyoko a-t-il été construit ?
-Qu'est-il arrivé à Aelita avant sa première virtualisation ?
-Etc
C'est à toutes ces questions auxquelles je vais m'attaquer dans ma FanFic "Project Lyoko : Réalité Virtuelle", en proposant une explication TOUS les phénomènes inexpliquées de la série.
ATTENTION : pour faire cela et afin d'apporter un peu plus de réalisme, j'ai décidé de modifier légèrement l'histoire et l'intrigue. Ainsi, mon premier chapitre prend racine durant les évènements de l'épisode "Le réveil de XANA", et ma fanfic va prendre fin dans les évènements du début de la saison 2, en offrant un parcours et une fin sensiblement différente de la série, mais en conservant tout de même son esprit.
Ainsi, à PARTIR DU CHAPITRE 5, L'INTRIGUE DEVIENT 100% DIFFERENTE, et avant, elle dévie légèrement en ajoutant plus de détails FONDAMENTAUX pour la suite de ma fanfic.
Si tout va bien, elle devrait, si j'ai des lecteurs, faire plus de 200 pages Word, soit 15 chapitres environs.
Une dernière chose : SVP, ne me jugez pas uniquement sur le 1er chapitre, car il est vrai que ça doit être le plus maladroit et le moins intéressant, mais il était nécessaire pour poser les bases de ma fic.
Lisez donc les deux chapitres suivants avant de critiquer. Enfin, je le répète, les NOUVEAUX évènements commencent chap 5, et dans les précédents chapitres, je précise des choses et j'ajoute BEAUCOUP de surprises inédites.
Bonne lecture et n'oubliez pas de postez vos critiques sur ce post pour savoir si je dois continuer, et si ça vous intéresse.
Si vous avez des pbs pour les télécharger, faites clic droit sur "TELECHARGER CE FICHIER" puis enregistrer sous. _________________ Pour me joindre : scifier.lyokoproject@gmail.com
T'as pas le nombre de messages nécessaire pour faire de la pub
Plus sérieusement, c'est pas comme ça qu'on fait. Si tu veux publier ta fic sur le forum, tu fais comme tout le monde. Que chacun puisse savoir de quoi on parle sans se prendre la tête à télécharger tes fichiers.
Après, rien ne t'empêche en plus de la proposer en download (par pavé de cinq chapitres par exemple, c'est déjà plus judicieux) mais tu ne peux pas t'en contenter.
Si ça t'arrache le cœur, tu fais de la pub pour ton blog, et tu la publies là-bas
Quand tu vas à une expo de peinture, on ne te dis pas : "remplissez les formulaires A-6 et C-2 en trois exemplaires, et les œuvres de votre choix vous seront envoyés par la poste." _________________
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
C'est à dire que ca fait déjà une quarantaine de pages Word bien remplies, alors je me vois franchement mal publier tout ça sur un seul post, d'autant plus qu'en une seule fois cela serait évidemment impossible, mais aussi que comme je n'ai pas souvent accès à Internet ( ca peut aller jusqu'à une fois seulement par mois), je risque de mettre du temps rien qu'à publier un seul chapitre.
Et puis si je publie en premier le chapitre 1, on va dire directement "Ouais c'est nul" et vont perdre directement tout intérêt sans avoir eu l'occasion de découvrir ce que proposaient les autres chapitres.
De plus, c'était tout de même pas vraiment nécessaire de retirer les liens, car même si ca peut en souler quelques uns de télécharger, je suis convaincu qu'il y en a qui le feront. Et puis sincèrement, la présence d'un lien de téléchargement sur un post, c'est pas un drame, non ?^^
Donc maintenant que je suis perdu, je vais te poser une question :
-Est-ce que je dois vraiment publier 40 pages, en sachant que je risque de pouvoir publier un certain nombre de pages que une fois par semaine grand maximum, ou puis-je me permettre de proposer un alternative plus rapide et pratique en mettant des liens ?
Tu veux dire, 40 pages au total pour les trois chapitres ? ça fait 13 pages par chapitres, c’est beaucoup, mais c’est tout à fait envisageable que tu les publies chapitres par chapitres
Tant que tu ne dépasses pas les 20 pages word par post… même si 15 ça commence à faire beaucoup.
Attends d’avoir une réponse à ton chapitre 1, ensuite tu postes le 2, et ainsi de suite ^^, c’est ce qu’on fait habituellement.
Si ton chapitre 1 n’est pas à la hauteur de tes espérances, malheureusement, je n’y peut rien. Soit tu comptes sur la compréhension des lecteurs, soit tu le remanies.
Et non, un lien de téléchargement, c’est pas un drame dans un topic de fan fic tant qu’il n’est pas tout seul ce lien. C’est ce que je te disais, tu ne peux pas t’en contenter.
Après, je ne t’empêche pas de publier ton premier chapitres, et de proposer les autres en download, ça me semble déjà plus cohérent. _________________
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
Ok, je vais faire comme ça :
Chapitre 1 :
LYOKO PROJECT
Chapitre 1 : Réveil
«Journal vidéo de Jeremy Belpois :
Bonjour, je m’appelle Jeremy Belpois. J’ai quinze ans et je suis, à l’heure où j’écris, élève de seconde au Collège Kadic, non loin d’ici.
Si je débute aujourd’hui ce journal vidéo, c’est qu’il y a un peu plus d’un mois, j’ai découvert une invention qui allait à tout jamais changer ma vision de notre monde, de la réalité…Une invention permettant d’exaucer les rêves les plus fous de l’Homme, de subvenir à tous ses besoins, à tous ses désirs et de se rendre maître de la Réalité…
Mais comme toujours, celui-ci, gouverné par son orgueil et sa soif insatiable de domination, n’a pu s’empêcher de l’utiliser à des fins néfastes, réduisant à néant l’espoir d’un monde parfait.
Désormais, je sais que chaque jour qui passe pourrait voir cette invention mettre fin à l’humanité et à toutes les espèces vivant sur ce monde, mais malgré tout, je dois prendre ce risque pour elle, pour la sauver, pour lui rendre la vie qu’on lui à volée car elle est bien plus importante que tout les êtres présents sur cette terre : elle est le lien entre deux mondes, elle est celle qui apportera la rédemption à l’humanité, et c’est la seule qui est en mesure de réparer les erreurs commises par le passé.
Ainsi, si vous êtes en possession de ce journal, cela signifie que je suis…qu’il m’est arrivé quelque chose de grave. Alors, écoutez-moi bien : vous devez absolument éteindre le SuperCalculateur ! Pour cela, suivez les instructions que je vais vous transmettre.
Une fois que vous l’aurez trouvé, ne vous posez pas de questions, ETEIGNEZ-LE sur-le-champ. Si X.A.N.A à réussi à m’avoir, il ne lui faudra pas longtemps pour s’en prendre à l’humanité tout entière. N’attendez pas, sinon il sera trop tard… Mais tout d'abord, laissez-moi vous racontez mon incroyable histoire. »
Jeremy Belpois contemplait l’imposant bâtiment qui lui faisait face. Il estima rapidement la hauteur de l’édifice, une dizaine de mètres selon lui, puis la largeur, d’une centaine de mètres. La connaissance de l’environnement dans lequel il évoluait avait toujours été un moyen de se rassurer face à l’inconnu. En effet, il avait toujours ressenti le besoin de comprendre et de donner des explications à ce qui l’entourait. Il inspecta de long en large la façade : les murs avaient été tagués en de multiples endroits, probablement par certains adolescents voulant s’approprier l’espace et la tranquillité de ce lieu. Jeremy avait entendu dire que ce bâtiment, abandonné par ses propriétaires sept ans auparavant, avait autrefois servi d’usine de production et d’assemblage de matériel informatique.
Jeremy s’engagea sur le vaste pont reliant la terre ferme au petit îlot sur lequel avait été construit l’usine. Il soupçonnait qu’elle avait été érigée en ce lieu insolite pour que ces propriétaires puissent filtrer les entrées et les sorties du bâtiment, le pont étant l’unique voie d’accès à celui-ci. En effet, le matériel fabriqué ici devait être particulièrement rare et précieux, et c’est exactement ce que le jeune garçon aux cheveux blonds comptait y trouver : des composants assez sophistiqués pour qu’ils puissent les greffer sur des petits robots dont il avait commencé la fabrication, afin de pouvoir les programmer et les contrôler à distance. Il fit quelques pas en avant, tout d’abord avec une assurance affirmée puis il ralentit sa cadence au fur et à mesure qu’il progressait, pour s’arrêter totalement au milieu du pont. Il hésita de nouveau à pénétrer dans ce lieu étrange, se demandant ce qu’il pourrait y trouver. En effet, l'endroit pouvait être dangereux et mal fréquenté. Une nouvelle fois, il examina scrupuleusement la structure, comme pour y détecter la présence d’un quelconque danger, ou même, d’une activité humaine pouvant le dissuader d’y rentrer.
Maintenant qu’il n'était plus qu'à quelques mètres seulement de l’entrée, l’édifice semblait encore plus impressionnant, et les murs, hauts et épais, mais surtout gris et ternes, faisaient un parfait contraste avec les cheveux éclatants et bouclés de Jeremy.
Son esprit scientifique le poussait à se convaincre qu’il n’y avait strictement aucun danger ni aucune raison de rebrousser chemin. Par conséquent, après avoir remis sa paire de lunettes dans une position confortable et avoir pris une grande inspiration, il reprit la marche, en posant calmement mais sûrement, un pied après l’autre. La découverte de l’inconnu était pour lui une source de fascination, mais aussi de stress, qu’il sentait monter en lui à chaque mètre qu'il parcourait. Il arriva finalement à l’extrémité du pont, qui débouchait sur une large entrée sur laquelle Jeremy remarqua les vestiges d’une porte coulissante violemment arrachée, et qui avait dû finir sa vie dans les eaux environnants le petit îlot. Ignorant son angoisse, il s’approcha prudemment de l’entrée et découvrit pour la première fois l’intérieur du mystérieux bâtiment : il se trouvait à un étage au-dessus du rez-de-chaussée qu’il apercevait une dizaine de mètres plus bas et d’où émergeait deux rangées de piliers strictement parallèles et destinées à soutenir la large toiture. Celle-ci alimentait la pièce de quelques rayons de soleil par l’intermédiaire de deux rangées de fenêtres recouvertes de poussière et se prolongeant jusqu’à l’extrémité de la salle, qu’il avait d'ailleurs du mal à discerner de sa position. La pièce demeurait, malgré les ouvertures dans le toit, relativement obscure, notamment à cause du soleil qui commençait à sa coucher, et pour pallier ce manque de lumière, il saisit le sac à dos qu’il avait apporté avec lui et en extirpa une lampe de poche qu’il s’empressa d’allumer.
Devant lui, trois cordes pendaient, solidement attachées à une barre métallique traversant la salle de long en large pour soutenir les murs. En observant jusqu’où elles descendaient, il en déduisit facilement qu’elles avaient servies à ceux qui les avaient mises là à descendre jusqu’au rez-de-chaussé, sans avoir à faire tout le tour de l'étage à la recherche d’un escalier. Prenant son courage à deux mains, il s’approcha de l’une d’entre elles, la saisit, puis se laissa glisser lentement le long de la corde pour atteindre le sol quelques secondes plus tard. Il remit alors ses habits, froissés par le frottement avec la corde, bien en place et scruta les environs. Hormis quelques débris et d’importants amas de poussières, rien ne retint son attention, jusqu’à ce qu’il remarque un peu plus loin un monte-charge disposé un peu plus en avant à sa droite. Il s’approcha et pénétra dans l’ascenseur. Bien que vieux de plusieurs années, il semblait en parfait état de marche. Il pressa donc le bouton orné d’une flèche pointant vers le bas mais rien ne se passa. Il réessaya plusieurs fois mais le mécanisme refusa de s’enclencher. Jeremy mis ce dysfonctionnement sur le compte d’un manque de courant circulant dans le monte-charge. En effet, l’usine ayant été abandonné il y a avait bien des années, l’alimentation en d’électricité avait du être interrompu longtemps auparavant. Il sortit de l’ascenseur et poursuivit sa progression dans la grande salle. Au loin, il aperçut une porte métallique complètement refermée. Il s’en approcha et tira dessus de toute ses forces pour tenter de la faire bouger et de libérer un passage. Non sans difficultés, il réussit à faire céder la porte qui coulissa dans un grincement qui fit frissonner Jeremy. Ce dernier pu alors découvrir un étroit couloir qui s'enfonçait dans la pénombre et dans lequel il s'engouffra.
Au bout de ce couloir se trouvait un escalier qu’il emprunta rapidement. Il sentait qu’il allait bientôt toucher au but. Il arriva dans une nouvelle salle, plus petite que la première dans laquelle était installés plusieurs tapis roulants, surplombés par des bras mécaniques censés assurer, entre autres, la soudure de composants électroniques fabriqués dans l’usine. Cependant, il n’en aperçut qu’un seul : une carte mère brisées en plusieurs morceaux sur le sol. Il supposa que le reste avait été emporté par des pillards qui avait l’intention de les revendre à prix d’or sur le marché. Afin de mieux l’observer, il en saisit une partie dans ces mains, et l’examina méticuleusement. Il n’avait jamais rien vu de pareil : la carte mère était elle-même composée d’une multitude de micro composants étranges qui lui étaient complètement inconnus malgré sa passion pour l’informatique et la microélectronique. Intrigué au plus haut point et heureux de cette découverte, il ramassa les autres débris et les déposa dans son sac. Plus déterminé que jamais à explorer le reste de l’usine, il progressa à nouveau dans un autre couloir qui débouchait sur de nombreux bureaux, complètements pillés et saccagés. En effet, le sol était recouvert de papiers laissés à l’abandon par les pillards cherchant sans doute des documents pour lesquels certaines personnes n’auraient pas hésité à dépenser des sommes colossales pour en faire l’acquisition.
Il poursuivit son chemin et arriva dans une autre salle, vide cette fois, où il aperçut le sommet d’une échelle s’enfonçant dans le sol. Il tenta de découvrir où elle menait en portant son regard vers le bas de cette dernière mais le manque de lumière et sa longueur conséquente l’empêchaient de distinguer quoi que ce soit. N’ayant d’autres choix que de descendre l’échelle pour continuer d’avancer, il attrapa le premier barreau de sa main gauche et posa son pied droit sur le deuxième. Une fois sur ses prises, il quitta le sol pour ne plus que se maintenir à l’échelle et amorça sa descente, la lampe de poche serré avec force entre le barreau et sa main droite, éclairant juste ce qu’il fallait pour entrevoir les barreaux inférieurs. Après plusieurs minutes de descente méthodique et calme, il finit, à son grand soulagement, par poser un pied sur le sol. Il lâcha alors l’échelle et se retourna pour observer ce pour quoi il avait fait une telle descente. La pièce était plongée dans la pénombre, ce qui fit réalisé à Jeremy qu'il se trouvait actuellement plusieurs mètres en-dessous du sol.
Il orienta le faisceau de sa lampe un peu partout dans la salle pour se faire une idée de sa forme et des éléments qui la composaient, et il réussit à distinguer trois formes cylindriques de plusieurs mètres de hauteurs placées chacune à la même distance les uns des autres. Intrigué, il chercha tout d’abord en longeant le mur un interrupteur pour réussir à éclairer la salle tout en sachant que même s’il le trouvait, il n’y aurait probablement pas de courant pour apporter de la lumière. Néanmoins, il continua à chercher et tomba, au bout de quelques tâtonnements, sur un bouton incrusté dans le mur. Un peu sceptique, il enfonça le bouton et contre toutes attentes, la salle s’éclaira après les quelques scintillements de néons accrochés au plafond. Jeremy pu alors contempler la salle qui, baignée par la lumière artificielle se reflétant sur les cylindres dorés aperçus précédemment, sembla briller de milles feux. Il posa son regard sur les étranges installations d’où partaient une multitude d’énormes câbles, dont ceux à la base, qui venaient s’enfoncer dans le sol, et ceux, au sommet qui, au contraire, s’engouffraient dans le plafond plutôt bas de la pièce.
Jeremy n’avais pas la moindre petite idée de ce à quoi ces énormes cylindres pouvaient servir, et par conséquent, il s’en approcha pour regarder à l’intérieur. Ces derniers étaient creux et leurs parois internes étaient composées de divers plaques métalliques dissimulant ce sur quoi elles étaient posés. Le jeune garçon émis l’hypothèse que ces cylindres devaient servir à fournir un champ électrique de très ampleur, mais il eut beau chercher à quel usage ils étaient destinés, il ne parvint à trouver. Malgré tout, il savait déjà qu’il avait découvert quelque chose d’extraordinaire.
Au-delà des cylindres, tout au fond de la salle, se trouvait une immense porte blindée, totalement grise, mis à part quatre bandes striées en jaune et noir qui en faisaient le tour, et un verrou circulaire central doré qui servait à la verrouiller. Bien décidé à en découvrir plus sur les étranges installations de l'usine, il s'en approcha pour trouver un moyen de l'ouvrir. Ainsi, il remarqua, juste à côté de celle-ci, une console tactile qu'il devina contrôler les mouvements de la porte. Il posa alors l'index sur l'appareil en veille depuis de nombreuses années pour le rallumer. Après quelques brèves secondes, l'écran s'illumina et laissa apparaître en son centre une simple question : « Déverrouiller le monte-charge ? » , ainsi que deux propositions de réponse : « Oui » ou « Non ». Sans hésité, il pressa la réponse affirmative, et aussitôt, il sentit des vibrations provenant des étages supérieurs et qui se propagèrent dans les murs tout en les faisant trembler. Peu après, il commença à entendre les frottements des longs câbles de l’ascenseur qui se déroulaient pour faire descendre ce dernier. En attendant son arrivée, il manœuvra la console pour essayer de déterminer sa position et il découvrit alors qu'il se trouvait deux étages en dessous du rez-de-chaussée.
Une fois l'ascenseur totalement arrêté, le jeune adolescent vit la mise en route d'un nouveau mécanisme, cette fois-ci juste en face de lui. En effet, la porte blindée commença à se mettre en mouvement dans un grondement détonnant. L'énorme rouage centrale, qui verrouillait la porte, se mit à pivoter sur lui même d'un quart de tour, libérant deux loquets encastrés dans ce dernier, qui se séparèrent alors. Ces derniers, qui une fois désunis permettaient la mobilité de la porte, provoquèrent la division de cette dernière en deux pans qui coulissèrent chacun d'un côté d'une manière parfaitement symétrique et vinrent s'enfoncer dans les deux murs latéraux. Ce mouvement vif et spectaculaire engendra l'arrivée d'un courant d'air froid qui projeta, par sa puissance, les cheveux de Jeremy vers l'arrière. Les demi-porte une fois totalement ouverte, Jeremy pu retrouver l'ascenseur du rez-de-chaussée.
Une nouvelle fois, le jeune garçon était impressionné. Un tel mécanisme de protection signifiait forcément que l'usine avait quelque chose à défendre ou à cacher et il savait qu'il allait découvrir ce que c'était sous peu. Ainsi, il pénétra dans l'ascenseur et décidé de s'enfoncer dans les profondeurs du bâtiment pour y trouver le fameux secret qu'il recelait. Il appuya donc sur le bouton destiné à descendre d'un niveau et vit l'éclairage du monte-charge s'allumer ainsi que la porte métallique de ce dernier s’affaisser verticalement pour le refermer complètement. Il commença alors à descendre à une allure plutôt rapide et il s'arrêta, quelques secondes plus tard, à l'étage inférieur. La porte de l’ascenseur se releva puis Jeremy pu admirer encore une fois l'ouverture de la porte blindée libérant l’accès à une nouvelle salle dont la clarté éblouit ses yeux, jusque là habitués à une luminosité plutôt faible. Il lui fallut quelques secondes pour qu'il arrive à discerner le contenu de la pièce : cette dernière, relativement petite, était cernée par quatre murs blancs réfléchissant intensément la lumière des néons situés au plafond. Malgré tout, elle semblait vide, mis à part la présence d'un socle circulaire d'environ un mètre de hauteur et deux de diamètre, en son centre.
Intrigué, Jeremy s'approcha. Sous ses pieds, le sol, composé d'une épaisse et solide verrière transparente, laissait entrevoir plusieurs centaines de câbles qui circulaient sous la structure et parmi lesquels il reconnut ceux reliés aux mystérieux cylindres de l'étage précédent. Sur le socle apparaissait seulement un étrange symbole, ressemblant vaguement à un œil, ainsi qui petit bouton rouge situé juste à se droite et sur lequel Jeremy s'empressa d'appuyer.
Immédiatement, la partie du socle contenant le symbole s'enfonça dans la structure puis se divisa en deux, chaque moitié disparaissant à l'intérieur de socle et laissant apparaître un levier. Jeremy posa alors délicatement sa main dessus, l'empoigna, mais attendit quelques instants, semblant hésiter et réfléchissant aux conséquences que l'abaissement de ce levier. A chaque seconde qui s'écoulait, la tentation devenait de plus en plus forte...Que dissimulait ce socle, demeure inactivé depuis de très longues années ? Et c'est ainsi que pour la première fois depuis son arrivée, il s'exprima à haute voix :
-J'espère que je ne vais pas le regretter !
D'un geste sec, il abaissa le levier. Tout d'un coup, des vibrations émanèrent du socle. Jeremy fit quelques pas en arrière et il s'aperçut alors que l'énorme structure commençait à s'élever en émergeant du sol. Au fur et à mesure de l'apparition de sa face cachée, il pu découvrir tout un assemblage de cartes-mère insérés dans cet énorme cylindre, et sur lesquelles étaient implantées de nombreux composants, dont de minuscules micro-processeurs. Par ailleurs, elles étaient accompagnées par des centaines de voyants lumineux, la plupart de couleur verte, indiquant le bon fonctionnement du dispositif.
La structure continua d'émerger jusqu'à une hauteur de trois mètres environ, dévoilant une inscription en gros caractères, tout en bas de la machine : SuperCalculateur 2.0. Tout de suite après, un nouveau bruit se fit entendre, celui d'une multitude de ventilateurs massifs tournoyant simultanément et constituant le système de refroidissement du SuperCalculateur qui devait, à cause du nombre excessivement important de ces composants, produire une chaleur considérable.
Jeremy n'en revenait pas : la puissance et la vitesse de calcul de cet ordinateur géant devaient être incroyablement élevées et bien supérieur à tout ce qu'il aurait cru possible à son époque. Afin de vérifier cette impression, il rechercha tout autour du SuperCalculateur l'interface qui lui permettrait d'interagir avec l'impressionnante machine, mais ses recherches furent vaines, et il en déduisit donc que celle ci devait se trouver dans une autre salle, à un autre étage. Il revint donc à l'ascenseur et monta de deux niveaux, à un étage alors inexploré. Là encore, la pièce était protégé par une porte blindée, qui ne tarda pas à s'ouvrir alors que Jeremy accumulait l'excitation de toutes ses découvertes.
Cette fois-ci, il découvrit, comme il l'avait espéré, une nouvelle salle, plus sombre, mais contenant un ordinateur qui pouvait servir d'interface. Toujours plus enthousiaste, il s'avança pour inspecter le contenu de la pièce. Au centre de la salle se trouvait un dôme creux de deux mètres de diamètre et au fond duquel étaient branchés des milliers de petites diodes ainsi qu'un grand spot lumineux. Des câbles surgissaient des quatre coins des murs gris et sombres et reliaient de même dôme en longeant le sol. Jeremy s'attarda sur l'ébauche d'ordinateur juxtaposé au dôme central : il était en fait composé d'un grand écran central relié à trois autres écrans périphériques et à un clavier, le tout maintenu en suspension grâce à un bras mécanique émergeant du plafond et protégeant les câbles nécessaires à l'alimentation en électricité et à la connexion au SuperCalculateur. Juste devant, un grand fauteuil en équilibre sur un seul pied était enfoncé dans un rail qui faisait le tour de la salle et qui permettait la rotation du siège autour du dôme central. La présence d'une telle technologie dans cette usine indiquait les activités extraordinaires qui avaient dû s'y dérouler.
Jeremy s'installa confortablement dans le fauteuil, se reposant un instant les bras posés sur les accoudoirs et la tête relâchée sur le dossier. Il ferma les yeux et laissa toutes ses pensées submerger son esprit. Ce qui était en train de lui arriver était juste incroyable ! Il avait réussi à pénétrer dans un complexe informatique ultra sécurisé et possédant du matériel probablement d'origine militaire. Cependant, une question vint perturber ce rêve : comment se faisait-il qu'une telle technologie ait été laissée à l'abandon, à la portée de tous ? En effet, la découverte des locaux lui avait laissé penser que l'usine avait été délaissé à la hâte. Qu'avait-il pu bien se passer ?
Bien décidé à le découvrir, il rouvrit ses paupières et appuya instinctivement sur la touche ENTER du clavier et espéra obtenir une réaction de l'ordinateur. Les quatre écrans s'allumèrent alors simultanément et Jeremy vit défiler un nombre incalculable de lignes de commandes à une vitesse phénoménale et empêchant tout lecture. Au bout de quelques secondes, l'écran central se stabilisa pour ne laisser apparaître qu'une seule question : « Connexion à Lyoko ? ». Jeremy pressa la touche Y pour accepter et confirma sa réponse en appuyant de nouveau sur ENTER. Une barre de chargement s'afficha alors et il ne fallut qu'un court instant pour la voir entièrement remplie. A ce moment là, une succession de messages s'inscrivirent sur les différents écrans, qui n'eut, comme précédemment, pas le temps de lire, à part le dernier qui disait : « Moniteur Holographique activé ».
Intrigué, il pressa l'un des boutons incrustés dans l'un des accoudoirs du fauteuil et mit ce dernier en mouvement pour l'arrêter le plus près possible du dôme central. Il vit alors le spot lumineux s'allumer, projetant un épais halo de lumière jaune au-dessus du dôme, ainsi que toutes les petites diodes de couleurs différentes scintiller puis se stabiliser en formant un hologramme en suspension dans le vide. Jeremy bondit du fauteuil tellement il était surpris. Tout d'abord incrédule, il passa sa main au travers de l'image tridimensionnelle, qui se déforma puis disparut en partie à son contact. Aussitôt, il retira son bras et l'hologramme reprit sa forme initiale. Impressionné par ce qu'il venait de voir, il songea qu'il n'avait même pas fait attention à l'image qui était représentée, et pour mieux la visualiser, il recula légèrement et en fit plusieurs fois le tour. Sous chaque angle qu'il prenait, il apercevait des détails différents. Il s'agissait en fait d'une sphère centrale entourée par quatre ellipses. Jeremy se mit à scruter attentivement ces dernières pour essayer de comprendre ce qu'elles représentaient. Il se penchait alors au dessus de l'image, pour être au plus près, lorsque brusquement l'image se mit en mouvement, provoquant le sursaut de l’adolescent qui faillit tomber à la renverse. Lorsqu'il retrouva un certain équilibre, il vit l'hologramme qui zoomait sur l'une des ellipses, l'agrandissant, et au dessus de laquelle, une petite flèche indiquant un point minuscule apparut. Rapidement, il inspecta de nouveau l'image, le zoom lui permettant désormais d'apercevoir plus de détails. L'ellipse était en réalité une sorte de plateau discontinu, divisé en plusieurs parties séparées soit par du vide, soit par ce qui ressemblait fort à des arbres. Jeremy était de plus en plus confus mais son attention fut à nouveau attirée par le petit point qui clignotait au centre exact de l'ellipse. Au même moment, il entendit plusieurs bips sonores provenant d'une oreillette fixée à un microphone et posée sur le sol. Jeremy se hâta de la saisir et de l'enfiler sur son oreille droite puis il retourna devant les écrans pour tenter de comprendre ce qu'il se passait. Sur ces derniers était écrit: «Transmission entrante », et un spectre d'ondes sonores apparut. D'abord inactif, il s'anima au moment même où il entendit une voix dans son oreillette qui lui disait sobrement : « Bonjour. ».
Cette voix était celle d'une jeune fille guère plus âgée que Jeremy. Ce dernier, surpris, en cherchait la provenance lorsqu'il assista à l'ouverture d'une fenêtre sur l'un des écrans. Il cru halluciner quand il vit ce qu'elle contenait : le visage d'une jeune fille en images de synthèse s'animait sur l'écran et suivait Jeremy du regard, ce qui permit à ce dernier de remarquer la présence d'une caméra vidéo sur l'écran supérieur et qui permettait sûrement à ce qu'il considérait alors à un programme informatique de le « regarder ». Pendant de longues secondes, aucun des deux ne parla, Jeremy trop occupé la beauté de cette jeune fille, et celle-ci, attendant machinalement une réponse.
La première chose qui captiva le regard du jeune homme était les magnifiques yeux verts de l'animation 3D, qui semblaient si profonds et d'une couleur si intense. Il abaissa son regard le long de sa peau blanche, lisse et douce par l'effet des textures synthétiques de l'animation. Un détail étrange attira son attention : ses oreilles, bien plus longues que la normale, se finissaient en pointes, comme celle d'une elfe comme on pourrait en voir dans certains livres pour enfants. A celles-ci pendaient deux boucles d'oreilles auxquelles étaient accrochés deux rubis étincelants. Enfin, il ne remarque qu'au dernier moment que ses cheveux lisses, qui descendaient jusqu'à sa nuque, étaient d'une couleur inhabituelle, le rose. Ils étaient tellement en harmonie avec le reste de son visage d'une beauté resplendissante et qui sortait de l'ordinaire, qu'on ne remarquait à peine cette anomalie.
Reprenant ses esprits, il répondit timidement : « Bonjour », en prenant soin de bien articuler en direction du microphone afin de bien se faire comprendre par le programme informatique. Comme elle n'ajouta rien, il lui demanda, aussi intimidé qu'émerveillé :
-Qui es-tu ? », et rapidement il se rectifia :
-Qu'es tu?
La jeune fille ne répondit pas tout de suite, comme si elle cherchait les éléments nécessaires à sa réponse, puis elle dit :
-Je ne sais pas...Je ne sais plus.
-Tu ne sais plus ?
-J'ai l'impression que...
Elle se tut l'espace d'un instant puis elle reprit :
-J'ai l'impression que ma mémoire a été altérée. Je ne me souviens plus de rien.
Malgré une certaine note d'incertitude, elle conservait une voix douce et suave.
-Et toi, qui es-tu ?
Surpris par la question, surtout provenant d'un programme informatique, il hésita tout d'abord à répondre, puis il dit finalement en bégayant légèrement :
-Je m'appelle Jeremy.
Embarrassé de devenir subitement l'objet de la conversation, il réorienta la discussion sur de mystérieuses formes qu'il apercevait derrière la jeune fille et qui s'élevaient et s'abaissent continuellement :
-Il y a du mouvement derrière toi. Qu'est ce que c'est ?
Elle se retourna alors pour mieux observer puis se décala pour ne plus obstruer le champ de vision de Jeremy.
-Ça ?
Elle pointa du doigt une fenêtre bleue, similaire à celle des écrans de Jeremy, mais qui était entièrement remplie de zéros et de uns. Il put alors non seulement découvrir l'étrange forme mais aussi que la jeune fille avait un corps complet grâce au mouvement qu'elle avait effectué, mais s'il n'était pas en mesure de l'apercevoir.
-Ce sont justes des portions brutes de programmes codées en langage binaire. Il y en a partout autour de moi et elles semblent affluer en grande quantité en ce lieu.
-Ce lieu ?
Cela se révéla être une nouvelle surprise pour Jeremy : ce programme animé évoluait dans un environnement virtuel.
-Oui, je me situe dans une sorte de tour remplie de fragments de programmes informatiques, répondit-elle.
Tout en parlant, elle scrutait les environs, regardant de haut en bas l'endroit où elle se trouvait.
-J'ai une idée, Jeremy. Je vais essayer de t'envoyer un visuel.
Une idée ? Cette notion choqua le jeune garçon. Comment un programme pouvait-il avoir une idée ? C'est alors qu'il songea à la possibilité que cette jeune fille soit en réalité une intelligence artificielle ultra perfectionnée, le fruit d'un travail nécessitant des années de recherches et une puissance de calcul phénoménale tel que seul le SuperCalculateur pourrait la fournir.
-M'envoyer un visuel ? Tu sais faire ça ? » demanda-t-il.
-Je crois, oui.
Elle s'approcha de la source vidéo qui retransmettait son image à Jeremy puis elle commença à faire quelques gestes hors du champ de vision du jeune garçon. Tout en s’exécutant, elle continua de parler avec lui :
-J'ai comme...une intuition. Je pense pouvoir te retransmettre le signal vidéo inhérent à ma vision, tout ce que je vois en quelque sorte. Patiente juste quelques secondes.
La transmission s'interrompit brusquement, refermant aussitôt la fenêtre vidéo sur l'écran de Jeremy.
Instinctivement, il tenta de reprendre contact avec elle en criant dans le micro « Intelligence Artificielle, est-ce que tu me reçois ? », pour appeler la jeune fille. Comme au bout de cinq appels il n'obtint aucune réponse, il se résigna à attendre quelques instants.
Peu de temps après, la fenêtre se rouvrit et la voix de la jeune fille se fit réentendre dans l'oreillette de Jeremy :
-Jeremy ? Tu me reçois ?
Au même moment, il pouvait voir exactement ce qu'elle voyait.
-Oui, ça fonctionne ! » lui répondit-il d'un ton joyeux.
Devant elle se trouvait un panneau bleu et d'une épaisseur négligeable, en suspension dans le vide et contenant des données similaires à celles que Jeremy pouvait lire sur son écran, ce qui lui permit de déduire qu'il devait servir d'interface entre l'environnement virtuel de la jeune fille et les programmes du SuperCalculateur. Elle y faisait délicatement glisser ses doigts pour effectuer divers opérations que Jeremy peinait à comprendre.
Au bout d'un moment, elle referma l'interface et elle se mit à regarder tout autour d'elle pour que Jeremy puisse découvrir ce qui l'entourait. Elle se trouvait en fait dans une tour cylindrique d'environ cinq mètres de diamètre, au mur d'un noir très profond et sur lequel le jeune garçon voyait circuler verticalement deux flux des portions brutes de programmes aperçues précédemment : l'un qui s'élevait pour atteindre le sommet de la tour et l'autre qui descendait jusqu'aux profondeurs de l'édifice qui semblait interminable. La jeune fille, elle, se tenait sur une plate-forme reliée par un étroit pont plat au mur de la tour et sur laquelle était imprimé le même symbole que celui du SuperCalculateur.
Par ailleurs, Jeremy avait pu entrevoir le corps de la fille aux cheveux roses. Elle faisait presque la même taille que Jeremy et elle était habillée comme une elfe. La morphologie de son corps laissait penser que le modèle qui avait servi à la conception de ce corps virtuel, cet avatar, n'était guère beaucoup plus âgé que lui.
Jeremy se rendit vite compte que l'environnement virtuel dans lequel avait été installée l'intelligence artificielle avait été programmée avec un grand soin et permettait à cette dernières d'interagir de manière autonome avec toutes les données du SuperCalculateur via l'interface. La possibilité qu'un être virtuel et synthétique soit doué d'une intelligence aussi développée et complexe, permettant même d'entretenir un dialogue avec un Homme, le fascinait plus que tout et il avait un exemple concret devant les yeux ! Ainsi, afin de tester à nouveau ses capacités, il lui posa une simple question :
-Peux-tu me faire visiter d'autres lieux ?
Elle scruta alors le mur qui la cernait et lui dit :
-Je ne sais pas trop, j'ai l'impression d'être coincée dans cette tour.
En effet, aucune sortie n'était apparente sur l'enceinte de la structure. Malgré tout, Jeremy, qui s'attendait à une réponse un peu plus formelle de la part d'un programme informatique, fut légèrement déçu, mais cependant, il ne l'interrompît pas et observa sa démarche visant à répondre à sa requête : elle avait commencé à longer le mur, comme si elle cherchait un moyen de passer à travers. Jeremy, doutant fortement que cela s'avéra exact, s'apprêta à lui dire d'arrêter lorsqu'il vit la main de la jeune fille disparaître dans l'enceinte de la tour. Elle chercha alors à la retirer du mur en tirant de toutes ses forces mais elle sentait tout son corps irrésistiblement attiré vers l'extérieur. Elle commença alors à paniquer et prit un air très inquiet, de même que Jeremy qui voyait la situation sortir hors de son contrôle. Le mur se déforma subitement et le jeune fille apeurée poussa un cri, avant de disparaître entièrement de la tour.
Lorsqu'elle revit ses mains, tout son corps était passé de l'autre côté du mur. L'attraction de ce dernier s'étant arrêté, elle perdit l'équilibre et s'effondra sur le sol entièrement vert, de la même couleur que l'herbe au printemps. Se sachant désormais hors de danger, elle se releva habilement puis regarda où elle était à présent : elle était sur un long plateau de couleur uniforme et de relief plat sur toute sa longueur. Au bord de ce plateau, elle apercevait d'épais et immenses troncs d'arbres, d'une dizaine de mètres de hauteur environ et recouverts par un feuillage aussi verdoyant que le sol, et dont les feuilles virevoltaient comme sous l'effet d'un vent qui se répétait à l'identique, sans jamais varier. Tout les arbres qui longeait le bord du plateau étaient strictement les mêmes, prenant tous racine à la même hauteur et dans le vide et sous lesquels on pouvait apercevoir, quelques mètres plus bas, une immensité d'eau bleue et claire. Elle aussi, influencée par le vent, était légèrement agitée et se soulevait frénétiquement sous forme de vagues qui s'élançaient sans jamais rencontrer aucun obstacles jusqu'à l'horizon indiscernable. Le réalisme du mouvement de cette mer virtuelle émerveilla Jeremy. Par ailleurs, la luminosité était assurée par une source invisible et indéfinissable située dans un ciel azuré et pur, projetant des rayons de lumière jaune sur la cime des arbres qui marquaient ainsi le sol de leur ombre, offrant un magnifique spectacle pour les yeux.
-C'est extraordinaire ! » s'écria-t-il.
-Oui, c'est superbe ! » lui répondit-elle, exprimant ainsi une capacité humaine à apprécier la beauté, ce qui laissa Jeremy bouché bée, impressionné par la perfection de ce programme.
La jeune fille se retourna pour découvrir l'aspect extérieur de la tour. Celle-ci était entièrement blanche et presque aussi haute que les arbres. A son sommet émanait un épais halo de fumée bleue qui, bien qu'influencé par le vent, retournait à chaque fois à sa position initial, ignorant toutes les lois de la physique et semblant assumer un rôle de gardien de cette tour. A la base de cette dernière surgissaient quatre énormes câbles qui venaient s'enfoncer sous le sol du plateau tout en restant groupés et qui finissaient leur course à l'horizon où ils semblaient disparaître, comme absorbés l'extrémité de ce territoire virtuel.
La fin du plateau débouchait sur trois petits sentiers qui partaient chacun dans une direction différente et que Jeremy poussa la jeune fille à emprunter en lui ordonnant :
-Continue d'avancer.
Elle ne répondit pas, oppressée par le commandement d'une personne qu'elle connaissait à peine, mais elle s'exécuta tout de même, elle aussi impatiente de découvrir d'autres belles découvertes. Elle s'engagea alors sur le chemin le plus proche, avançant tout doucement afin d'avoir le temps d'admirer le magnifique paysage qui malgré le fait qu'elle s'éloignait de plus en plus, restait toujours le même, comme si les arbres avaient été les seuls éléments de décor programmer pour représenter une forêt virtuelle. Jeremy repensa alors à ce qu'il avait vu sur l'hologramme : c'était en fait la représentation de ce territoire. Par conséquent, il repositionna son fauteuil en face du moniteur holographique et confirma cette théorie. Tous les éléments correspondaient, que ce soit la position des arbres, la longueur du plateau, la tour et il pouvait même apercevoir un point qui représentait la jeune fille qui s'avançait dans les profondeurs de la forêt.
Soudain, un nouveau point apparu un peu plus loin sur l'hologramme. Celui-ci se dirigeait à grande vitesse dans le direction de la jeune fille. Jeremy réagit immédiatement en alertant l'alertant, un peu hésitant :
-Attention ! J'aperçois...J'aperçois du mouvement devant toi.
Elle s'arrêta net, commençant à l'entrevoir à son tour. C'était plutôt petit, une cinquantaine de centimètres de hauteur environ, et ça continuait à se rapprocher à vive allure. Elle pu alors distinguer une lumière rouge projetée par une lentille enfoncée dans une carapace ressemblant à un grand coquillage montée sur quatre pattes mécaniques, en métal et acérées. Plus l'étrange crustacé robotique s'approchait, plus Jeremy remarquait de nouveaux détails. Et le plus surprenant, c'est qu'une fois encore, le même symbole du SuperCalculateur était imprimé sur sa carapace.
Le mystérieux robot n'était maintenant plus qu'à quelques mètres de la jeune fille lorsqu'il s'arrêta devant elle. Ils s'observèrent mutuellement, tout deux parfaitement immobile.
-Qu'est ce que c'est ? » demanda Jeremy, rompant le lourd silence qui régnait depuis l'arrivé du visiteur.
-Je ne sais pas.
Jeremy s'imagina alors que c'était l'apogée de ce monde virtuel très particulier, où une faune artificielle parfaite créée de toutes pièces par l'Homme pourrait évoluer intelligemment en communauté, en communiquant entre individus d'espèces similaires ou différentes, un jardin d’Éden virtuel.
La lentille du petit robot commença à scintiller, délivrant par à-coup a-coup un puissant faisceau rouge, et le mystérieux animal se mit à tournoyer autour de la jeune fille en décrivant un cercle, comme s'il cherchait à découvrir tout les aspects de son corps, probablement pour l'identifier. Le cliquetis mécanique des rouages qui le composaient brisait le silence ambiant. Amusée de ce spectacle, elle afficha un large sourire et était presque en train de rire lorsqu'il s'arrêta de nouveau. Brusquement, la lumière de sa lentille gagna en intensité et elle entendit le bruit typique d'une charge électrique conséquente. Effrayée, elle fit un pas en arrière lorsque tout à coup, un faisceau laser discontinu, de courte longueur, mais d'une vitesse impressionnante émergea de l’œil du robot et vint atteindre la jeune fille en plein ventre. Celle-ci s'effondra alors sur le sol en poussant un cri de douleur glacial, qui fit frissonner Jeremy. Ce dernier, surpris, commença à s'affoler, d'autant plus qu'une multitude de fenêtres venaient de s'ouvrir sur son écran, accompagnées par une ribambelle de bips sonores insupportables. C'est ainsi qu'au centre de son interface, il pu lire : « Niveau d'énergie restant : 83% ». Il reposa alors son regard sur la fenêtre vidéo et vit la jeune fille tenter de se relever. Au niveau de la zone d'impact avec le laser, son enveloppe corporelle avait disparue, remplacée par du vide ainsi qu'une multitudes de petits éclairs électriques qui s'entrecroisèrent alors pour reformer la partie manquante du corps. Elle posa une main sur sa « blessure », désormais refermée, et s'aperçut qu'elle ressentait bel et bien une forme de douleur.
Le robot rechargea de nouveau de l'énergie dans sa lentille et tira une nouvelle salve de trois lasers, dont un atteignit l'épaule de la jeune fille qui venait à peine de se relever. Sur l'écran de Jeremy, le compteur d'énergie descendit à 69%, ce qui le fit redouter le moment où celui-ci atteindrait zéro. Beaucoup de questions se bousculèrent alors dans son esprit. En effet, elle était un programme, elle ne pouvait pas disparaître ! Et pourquoi ce robot l'attaquait-il ? Sans réfléchir davantage, il approcha au maximum le microphone de sa bouche et cria :
-Retourne dans la tour, vite !
Elle se mit alors à courir en direction de la tour, poursuivie par l'animal hostile. Elle l'atteignit finalement peu de temps après et se jeta de toutes ses forces sur sa façade en espérant que celle-ci laisserait passer comme elle l'avait fait la première fois. Au même moment, elle se prit un nouveau tir dans le dos qui la projeta avec force sur la plate-forme, de l'autre côté de la tour. Elle se rua alors à son extrémité pour s'éloigner le plus possible de son agresseur qu'elle entendait s'approcher rapidement de la tour. Il était à présent juste devant l'édifice mais au moment où il aurait dû y pénétrer, la jeune fille entendit un choc brutal : la tour venait de refuser l'entrée du robot, le repoussant avec force contre le sol. Ne percevant plus aucun bruit, elle se risqua à sortir de sa forteresse malgré les contre-indications de Jeremy qui lui sommait de ne pas bouger.
Le petit robot était là, inactif, sa lentille scintillant très faiblement comme s'il cherchait à réunir la quantité d'énergie nécessaire pour se maintenir fonctionnel, mais au bout d'un moment, elle cessa définitivement de briller. Une décharge de courant se fit cependant entendre et qui aboutit à l'explosion du robot dans une détonation assourdissante qui projeta des débris de circuits électriques et de fragments de sa carapace. La jeune fille en ramassa un peu mieux l'observer, mais celui-ci ainsi que l'ensemble des résidus du robot disparurent simultanément. Il ne résidait désormais plus aucune trace de l'agresseur sur le sol. Jeremy lui dit alors, plus calmement :
-Rentre dans la tour, là seulement tu seras en sécurité.
« Cette attaque n'était que les prémices du long combat qui nous oppose, X.A.N.A et moi. Plus le temps passe, plus il se renforce et je risque ma vie à chaque instant où je laisse le SuperCalculateur allumé. C'est pourquoi si jamais je ne suis plus en mesure d'honorer ma mission, il doit absolument être éteint, sinon quoi, c'est l'humanité toute entière qui court un risque... » _________________ Pour me joindre : scifier.lyokoproject@gmail.com
Inscrit le: 10 Juin 2011 Messages: 64 Localisation: Hum ? Très loin, perdue sans doute...
J'adore le "retour vers le passé" expliqué par jerem'
On entend jamais les pensés et impressions des perso.
La on a bien vu les sentiment du jeune homme vis a vis d'Aelita !
Continue comme ça _________________ "Rien ne porte plus à confusion que l'évidence" Ciel.
London bridge is falling down, falling down, falling down
London bridge is falling down,
My fair Lady...
Oui, et ? Je dirais bien : "Quel intérêt de lire ça ?" Autant nous mettre ce chapitre en spoil et commencer direct par TON histoire.
Mis à part nous mettre sous texte l'épisode de la genèse, il n'y a rien.
Bref, je suppose qu'on peut espérer que la suite soit innovante... Même si je suis comme St Thomas, qui ne crois que ce qu'il voit. _________________
"La sévérité prévient plus de fautes qu'elle n'en réprime." - Napoléon Bonaparte
"L’élévation d’un homme au-dessus des autres ne se justifie que s’il apporte à la tâche commune l’impulsion et la garantie du caractère." - Charles de Gaulle
Oui, et ? Je dirais bien : "Quel intérêt de lire ça ?"
Certain aiment bien voir une réécriture d'une série télévisée meme si ce n'est peut-être pas ton cas.
Kerian a écrit:
Bref, je suppose qu'on peut espérer que la suite soit innovante... Même si je suis comme St Matthieu, qui ne crois que ce qu'il voit.
Il me semble que c'est St Thomas qui ne crois que ce qu'il voit... M'enfin bref
moi je trouve que tu as eu une bonne idée, à essayer d'exploiter correctement.J’espère que tu ne tardera pas à écrire la suite!
Oui, et ? Je dirais bien : "Quel intérêt de lire ça ?"
Certain aiment bien voir une réécriture d'une série télévisée meme si ce n'est peut-être pas ton cas.
En même temps, je n'ai jamais dit que mon avis était celui des autres. Je parlais pour moi seul.
Où as-tu vu dans la phrase que tu as quote que je parlais pour les autres ?
Linkuchu a écrit:
Kerian a écrit:
Bref, je suppose qu'on peut espérer que la suite soit innovante... Même si je suis comme St Matthieu, qui ne crois que ce qu'il voit.
Il me semble que c'est St Thomas qui ne crois que ce qu'il voit... M'enfin bref
En effet, on me l'a fait remarquer par mp, j'ai donc changé ce léger détail. C'est que moi et ce genre d'histoires, j'ai comme qui dirait "quelques versets de retard". _________________
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"L’élévation d’un homme au-dessus des autres ne se justifie que s’il apporte à la tâche commune l’impulsion et la garantie du caractère." - Charles de Gaulle
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
Si je réécrit le début du réveil de X.A.N.A, c'est que suis obligé d'y intégrer certains détails propres à ma fanfic (comme par exemple, le nom du SuperCalculateur "2.0" : pourquoi 2.0 ? cela signifie que ce n'est pas le premier et c'est le moteur même de mon histoire).
Sinon, le chapitre 2 n'a pas d'équivalent épisodique dans la série, et le 3ème part d'une même base mais dévie BEAUCOUP dans l'action. Pareil dans le 4ème, on l'intrigue commence à de nombreux détails commencent à apparaître.
Mais bon, ce n'était que le 1er chapitre, et bien évidemment, pas le meilleur. J'espère donc que la suite vous plaira.
Chapitre 2 :
Spoiler
LYOKO PROJECT
Chapitre 2 : MAYA
Jeremy ouvrit la porte de l'une des nombreuses chambres du collège Kadic. Avant d'y pénétrer, il fit pivoter sa tête de gauche à droite pour s'assurer que personne n'avait remarqué sa rentrée tardive, à l'heure où tout les élèves étaient censés avoir regagnés leur chambre depuis longtemps. La voie étant claire, il rentra dans la petite pièce sombre et se retourna immédiatement pour refermer tout doucement la porte de façon à ne pas faire de bruit. Il sortit alors une clé d'une des poches de son pantalon, qu'il introduisit dans la serrure pour verrouiller la porte. C'est seulement à ce moment-là qu'il alluma la lumière de sa chambre, ce qu'il n'avait pas fait avant pour ne pas attirer l'attention. Il retira de suite son sac à dos et y piocha le fragment de la carte mère qu'il s'empressa d'enfermer dans une petite boîte en carton qui traînait sur le sol. Il ouvrit alors un tiroir du petit bureau en bois aménagé dans sa chambre et y cacha celle-ci de façon à ce que personne ne la trouve. Il se redressa ensuite pour accéder au matériel informatique qui encombrait la surface de son meuble et il en repoussa de la main une bonne partie pour atteindre l'unité centrale de son ordinateur qu'il alluma sur-le-champ. Jeremy, impatient de pouvoir l'utiliser, s'énerva face à son matériel qui, loin d'être aussi rapide que celui de l'usine, lui sembla tout à coup bien primitif. Il tapota de toutes ses forces sur son clavier comme si cela pouvait accélérer la mise en route puis s'écria à voix haute :
- Allez !
S'étant rendu compte qu'on aurait pu l'avoir entendu, il essaya de se calmer et prit une profonde inspiration avant de s'affaler sur son lit. Jeremy n'en revenait pas. En l'espace de quelques heures, il avait découvert ce qui était probablement l'être artificiel le plus développé, par son intelligence, de ce début du 21ème siècle. Il avait désormais hâte de reprendre à nouveau contact avec elle, cette fille dont il ne connaissait même pas le nom. Il se dit alors qu'elle n'en avait probablement plus, l'ayant oublié en même temps que toute son histoire passée ; du moins, il devait résider, dans les bases de données de l'interface, une trace d'un nom de code, d'une appellation "barbare", qui selon lui, ne conviendrait sûrement pas à la jeune fille, qui se rapprochait plus d'une véritable humaine que d'un simple programme informatique. Il devait donc lui même lui trouver un nom convenable.
Au bout de quelques longues minutes de réflexion, il avait enfin trouvé : il l’appellerait Maya. Ce nom était à la hauteur de sa beauté et de sa douceur. Il devint désormais encore plus impatient de la revoir pour lui en faire part, et reporta par conséquent son attention sur l'ordinateur : un retentissement sonore sortit des enceintes de ce dernier, indiquant à Jeremy que le chargement était enfin terminé. Il bondit alors de son lit et se rua en direction de son bureau mais il trébucha - et manqua même de tomber - sur un de ses petits robots humanoïdes qui traînait au milieu du chemin. Il le ramassa et se mit soudainement à rire euphoriquement, se disant que désormais, il avait beaucoup mieux en matière d'intelligence artificielle. Sans plus attendre, il le déposa négligemment dans un coin de sa chambre, s'installa sur un fauteuil - qu'il jugea, au passage, beaucoup moins confortable que celui de l'usine -, puis posa ses deux mains sur le clavier. Là, il commença toutes les manipulations nécessaires à la connexion de son vieil ordinateur au monstre de puissance que représentait le SuperCalculateur. Il considérait presque comme une offense à ce dernier de l'exploiter avec une machine aussi décadente que la sienne, mais l'envie de revoir Maya l’obsédait plus que tout.
Durant une dizaine de minutes, il ne lâcha plus des yeux son vieil écran cathodique, se contentant d'enchaîner les multiples saisies de lignes de commandes dans un terminal, en se basant sur les données qu'il avait recueilli dans l'interface et qu'il avait entièrement mémorisé. Ainsi, il rentra machinalement plus d'une dizaine d'adresses IPs et de mots de passe en tout genre, avant de parvenir finalement à se connecter au SuperCalculateur. Un large sourire apparu alors sur son visage et un sentiment de grande satisfaction envahit son esprit : il avait réussi.
Sans attendre davantage, il chercha à reprendre contact avec Maya en paramétrant, un peu aléatoirement, les nombreuses fenêtres qui avaient envahies son écran. Au bout de quelques instant seulement, il fit réapparaître l'harmonieux visage de la jeune fille sur son moniteur, qui se trouvait apparemment toujours dans la même tour. Il attrapa alors un petit micro-casque rudimentaire qui traînait sur son bureau et l'enfila sur ses deux oreilles.
- Jeremy ! s'exclama-t-elle d'un ton joyeux.
- Je suis content de te revoir...Maya !
Il avait prononcé son nouveau nom avec un soupçon de fierté dans la voix.
- Maya ? » répondit-elle surprise.
-Oui, Maya. C'est moi qui l'ai trouvé. Je vais enfin pouvoir t'appeler maintenant.
Il lui posa alors une question bien particulière, destinée à admirer sa faculté à apprécier l'esthétique :
- Est-ce qu'il te plaît ?
Elle baissa la tête, comme si elle était plongée dans une profonde réflexion, puis la releva pour répondre, en affichant un air satisfait :
- Oui, j'aime bien.
Elle aimait bien. Jeremy ressentit une double satisfaction: tout d'abord, il avait trouver un prénom qui lui convenait, et surtout, il avait une nouvelle fois eu la preuve qu'elle était capable d'éprouver le plus humain des sentiments, l'affection. A chaque fois que la personnalité de Maya se rapprochait de celle d'une jeune fille réelle, il ressentait la même excitation et une pulsion d'adrénaline parcourait toute la longueur de son corps dans un frisson glacial.
Reprenant ses esprits, il lui demanda, en désignant ce qui entourait la jeune fille :
- Tu as récoltée de nouvelles informations sur cet environnement ?
- Pendant ton absence, je suis de nouveau sortie de la tour pour visiter davantage ce territoire et...
Jeremy l'interrompit, d'un air inquiet :
- Tu as quittée la tour ? Mais tu es complètement folle !
Il n'arrivait pas à croire qu'il avait employé ce qualificatif à l'encontre d'un programme, mais il reprit ses réprimandes :
- Ça aurait pu être très dangereux !
Elle se mit à sourire :
- Du calme, Jeremy. Je n'ai croisé aucun autre robot, tout va bien !
L'intonation suave de sa voix avait suffit à rassurer le jeune homme. Lorsqu'elle s'en rendit compte, elle reprit le récit qu'elle avait commencé plus tôt :
- En parcourant le territoire, j'ai découvert une grande quantité de tours comme celle-ci, dit-elle en se retournant pour montrer celle qui l'entourait. Elles sont toutes d'aspect identique. Toutes sauf celle-ci, qui contrairement aux autres, est surplombée par une halo de fumée bleue, et non blanche. J'ai donc infiltrée un maximum de tours pour tenter d'en savoir plus. En fait, elles possèdent toutes une interface qui permet d'accéder à des données et des programmes, différents d'une tour à l'autre. Leur vrai nom est "tour mémorielle", et ce sont, tout simplement, les espaces de stockages du SuperCalculateur, qui lui, a pour but de générer Lyoko, ce monde virtuel.
Jeremy était abasourdi. Il ne lui avait jamais parlé de l'existence du SuperCalculateur, ni même du fait que ce monde et elle-même n'étaient pas réels, et pourtant, elle semblait en savoir beaucoup plus que lui. De plus, elle s'était faite à l'idée qu'elle n'était qu'un être artificiel crée de toute pièce par l'Homme, et dont la vie ne résidait qu'en la circulation d'un courant électrique. Malgré tout, elle considérait ce "faux monde" comme le sien et Jeremy trouvait cela extraordinaire.
Le jeune garçon continua d'écouter ses explications, tout en admirant son impressionnant sens de la déduction :
-Le SuperCalculateur ne génère pas un, mais quatre territoires en réalité. Il y a donc forcément un moyen de sortir de cette forêt pour atteindre un des trois autres secteurs de ce monde virtuel. Je me suis donc mise à la recherche d'un programme permettant une forme de téléportation ou de transfert de mon avatar, mon corps virtuel, jusqu'à un autre secteur, et c'est en consultant le registre de la tour où je me trouve actuellement, que j'ai compris le véritable rôle de celle-ci : c'est une tour de passage. Bien paramétrée, elle permet l'envoi et la réception de données brutes des autres tours de ce territoire et des tours de passages des autres territoires, par l'intermédiaire des câbles que tu as vu précédemment..
- C'est incroyable, Maya ! » s'écria Jeremy. « Mais comment vas-tu faire pour... »
Il hésita, cherchant avec soin les mots adéquats.
- Pour atteindre physiquement les tours de passages ?
- Comme tu l'auras sans doute remarqué, je ne suis...
Elle marqua une courte pause, comme dérangée par une vérité néfaste mais inévitable.
- Je ne suis qu'une conscience artificielle liée à une modélisation qui me permet de progresser physiquement dans cet environnement, un assemblage de données en quelque sorte. Je peut donc moi-même circuler entre deux tours de passage en convertissant mon avatar en données brutes qui seront transférées jusqu'à l'autre tour, puis rassemblées pour reformer mon enveloppe corporelle. Tu comprends ?
Jeremy ne répondit pas immédiatement, réorganisant dans son esprit toutes les informations que lui avait transmis Maya pour s'assurer qu'il avait bien tout saisi, puis il dit finalement :
- Oui...je crois. Mais tu es sûr d'être en mesure de faire ça sans aucun risque ?
- Je ne sais pas encore. » répondit-elle. Le mieux, c'est d'essayer !
Elle se rapprocha de l'interface bleue et commença à programmer la tour. De son écran, Jeremy pouvait voir toutes les manipulations qu'elle effectuait. Elle maniait tous ces programmes avec une grande aisance même si elle nécessitait, parfois, des temps de réflexions plus ou moins longs. Malgré l'altération de sa mémoire, elle semblait se rappeler de nombreuses procédures très complexes, comme si elle avait un instinct lui indiquant exactement ce qu'elle devait faire.
Quelques minutes plus tard, elle s'éloigna de l'interface et dit à Jeremy :
- Ça y est, c'est enfin prêt.
C'est du bon travail, Maya ! » s'exclama-t-il après avoir survolé l'ensemble des paramètres qu'elle avait définie. « Mais comment compte-tu t'y prendre pour décomposer ton avatar ? »
Avec un petit sourire en coin, elle répondit :
- Regarde bien !
Elle s'approcha du bord de la plate-forme centrale de la tour, allongea ses bras le long de son corps puis elle se laissa tomber la tête la première dans la vide. Jeremy, horrifié, ne put s'empêcher de crier :
- Maya !
La fenêtre vidéo de son écran se referma alors brusquement. Le jeune garçon était inquiet. Pendant de longues secondes, il n'eut aucun retour de la jeune fille malgré son insistance pour essayer de rétablir la liaison.
La fenêtre vidéo se rouvrit aussi brusquement que lorsqu'elle s'était refermé. Jeremy, soulagé, s'apprêtait à reparler à/avec Maya, lorsqu'il se rendu compte/remarqua que quelque chose n'allais pas : la jeune fille était étendu, inanimée et les yeux clos, sur la plate-forme de la tour.
Elle rouvrit alors doucement ses paupières et chuchota :
- Ça a marché, Jeremy.
Le jeune homme se laissa retomber sur le dossier de son fauteuil, encore sous le choc de toutes ses inquiétudes. Il ne l'avait pas remarqué tout se suite mais tout son corps tremblait de peur. Ce qu'il ressentait était pour lui irrationnel : il était préoccupé par la « survie » d'une intelligence artificielle sur un monde virtuel et qui ne pouvait probablement pas mourir comme le ferait un véritable être vivant. Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine angoisse à chaque moment où elle s'était potentiellement trouvée en danger.
Les palpitations de son corps s'étant arrêtées, il lui dit d'un ton presque agressif :
- Bon sang ! Mais qu'est ce qui t'es arrivé ?
Avant de répondre, elle posa ses deux mains à plat sur le sol et poussa sur ses bras pour se relever, tout en reprenant ses esprits :
- Rien de grave. J'ai juste eu un problème de synchronisation entre la régénérescence de mon avatar et l'intégration de ma conscience, mais tout va bien maintenant.
Jeremy n'était pas sûr d'avoir tout compris de son explication, mais il devina qu'elle ne risquait plus rien désormais. Le jeune garçon se mit alors à rire, immédiatement imité par la jeune fille, et probablement à cause de toutes les émotions qu'il avait accumulé au cours de cette journée incroyable, ainsi que de la fatigue qui commençait à le submerger.
Quelques minutes plus tard, Jeremy réussit enfin à reprendre le souffle nécessaire pour dire à Maya :
- J'ai hâte de découvrir ce nouveau territoire.
- Moi aussi ! » lui répondit-elle vivement.
- Alors, qu'est ce qu'on attend ? » dit-il avec un grand sourire.
Une complicité était en train de naître entre les deux jeunes gens, une relation qui allait bien au-delà de toutes leurs différences et de toute une éthique sociale et scientifique.
Sans plus attendre, Maya renvoya le signal de sa vision à Jeremy, pour qu'il puisse, avec elle, l'inconnu qui s'ouvrait à eux, puis elle traversa le mur de la tour avec beaucoup plus d'aisance que les autres fois.
La première chose qu'ils aperçurent de l'autre côté était le sol flamboyant, de couleur jaune orangée et qui s'étendait à perte de vue et sur lequel reposaient quelques rochers massifs. Le ciel, strictement de la même couleur, fournissait une intensité lumineuse importante, qui en se reflétant sur le sol réussissait presque à éblouir les yeux de Jeremy. A l'horizon, et comme sur le précédent territoire, on pouvait entrevoir d'autres tours au halo de fumée blanc, signifiant que ce nouveau secteur fonctionnait à l'identique que celui de la forêt. Globalement, le territoire ressemblait à un vaste désert plat et synthétique et qui rappela malheureusement à Jeremy la dimension virtuelle de l'univers de Maya.
-C'est fantastique, Maya ! » s'écria-t-il.
Une fois de plus, il était émerveillé par ce monde qui, il le savait déjà, avait encore beaucoup d'autres surprises à dévoiler. En un instant, il se remémora toute sa journée, toutes ses découvertes. Sa vie ne serait probablement plus jamais comme avant car il avait à présent un devoir : il devait veiller sur Maya. L'attaque du robot quelques heures auparavant n'était pas anodine et il devait prendre aucun risque avec la jeune fille. Qui sait jusqu'où le réalisme de ce nouveau monde s'étendait ? Peut-être que la mort y était possible...Ainsi, assumant son nouveau rôle de protecteur, il ordonna à Maya :
-Allez, rentre dans la tour maintenant. C'est trop risqué dehors.
Un peu déçue, comme un enfant à qui on aurait enlevé le jouet le plus précieux, elle se résigna à retourner dans la tour.
Jeremy commença à sentir la fatigue le submerger. Sa journée avait été éprouvante et il savait que le lendemain le serait aussi, à découvrir Lyoko et à prendre soin de Maya. Ainsi, il dit à cette dernière :
-Il faut que je dorme. « Dormir » : tu comprend cette notion ?
-Oui, bien sûr. C'est juste que je n'en ressent pas le besoin.
-D'accord...Alors, surtout, ne quitte pas la tour sans que je sois là...A demain !
-Je t'attendrais autant de temps qu'il le faudra Jeremy.
Avant d'interrompre la connexion avec le SuperCalculateur, il admira une dernière fois le visage de Maya. Il regarda ses magnifiques cheveux roses, parfait symbole de sa singularité et perdit son regard dans ses yeux verts, si profonds, qu'il avait l'impression de contempler les deux plus belles émeraudes qui pouvait exister sur cette terre.
Finalement, il éteignit son ordinateur et vit disparaître Maya. Il s'allongea alors sur son lit et referma ses paupières. Il n'arrivait à penser qu'à elle, et cela serait sûrement le cas tout au long de sa nuit.
Dès que vous aurez posté une réponse, je posterais le chap 3 et ensuite, en fonction de vos avis, je continuerais ou non ma fanfic. En effet, il faut savoir que j'en suis environ à une trentaire d'heures d'écriture, et cinq mois de préparation du scénario, donc je ne continuerais pas à ce rythme là si personne n'aime ma fanfic. En revanche, plus vous apprécierez, plus les chapitres arriveront vite.
Inscrit le: 13 Aoû 2009 Messages: 206 Localisation: En train de fouiller l'Ermitage
Je viens de terminer la lecture du chapitre 1 de ton FanFic.
Et je n'ai qu'un mot à dire : Merveilleux !
Ton style d'écriture m'a vraiment faire entrer dans l'action de l'histoire.
Le réalisme de celle-ci entraîne l'irrésistible envie de continuer la lecture !
C'est du très beau travail ! Je ferais part de mon impression du chapitre deux quand je l'aurais fini =D
Bonne continuation !!
Cordialement,
Képpsa _________________ Il y a eu la vie avec Lyoko, désormais, il y aura la vie sans...
Ou pas
Inscrit le: 10 Juin 2011 Messages: 64 Localisation: Hum ? Très loin, perdue sans doute...
C'est trooooop mignonnnnn !!!!!
J'adooore !!!!!!
J'adore la decouvertes des territoires et l'emerveillement de jerem' pour Aelita !
LA SUITE !! _________________ "Rien ne porte plus à confusion que l'évidence" Ciel.
London bridge is falling down, falling down, falling down
London bridge is falling down,
My fair Lady...
Si je n'avais pas eu de compliments de votre part, j'aurais sans doute abandonné ma fic, mais maintenant qu'il y a quelques personnes que ça intéresse, je vais enfin pouvoir continuer sans être terrorisé par vos réactions.
Et c'est parti pour le chapitre 3 (en plus, je trouve que c'est le mieux écrit !)
Chapitre 3 : Partie 1 :
Spoiler
LYOKO PROJECT
Chapitre 3 : Virtualisation
« Nous allons à présent étudier le comportement des électrons dans un circuit électrique, à l'aide de ces générateurs basse-fréquence que je vais vous distribuer. » s'écria le professeur de physique motivé en ce début d'année scolaire. Pour ne pas perdre de temps, il apporta lui-même le matériel nécessaire aux expériences que ses élèves allaient devoir faire jusqu'à leurs tables et acheva la distribution en posant un générateur devant Ulrich Stern. Ce dernier haïssait les cours de physique, si ce n'est l'école en général. Il ne comprenait pas pourquoi il devait acquérir tant de connaissances qui lui seraient inutiles pour le reste de sa vie. Malgré tout, bien décidé à réussir cette nouvelle année d'études, il s'efforça d'écouter le professeur qui semblait pourtant plus intéressé par la diction de ses cours que par leur compréhension par les élèves.
-Pour réaliser cette expérience, vous vous mettrez en binôme avec votre voisin, ordonna-t-elle.
Ulrich jeta alors un regard furtif à sa gauche pour découvrir avec qui il allait devoir collaborer et il vit un jeune garçon qui, bien que plus petit, semblait avoir le même âge que lui. Il ne l'avait jamais vu dans cet établissement, il devait sans doute être nouveau, pensa-t-il. Il entreprit alors de l'observer plus en détail pour mieux discerner sa personnalité mais ce qu'il remarqua ne le rassura guère : il avait des cheveux blonds en épi orientés vers l'arrière et maintenus par l'action d'un gel fixant, comme s'il avait cherché à déformer sa coiffure pour s'assurer d'être « à la mode ». Pareillement, ces habits passaient difficilement inaperçues. En effet, il portait un sweat et un pantalon qui n'arrivait même pas jusqu'à ses chevilles, tous les deux colorés en un violet qui attirait irrésistiblement l’œil de l'observateur et faisait ressortir la silhouette fine de son corps. Enfin, il chaussait une paire de baskets rouges qui renchérissait sur l'explosion de couleurs que constituait sa tenue. Ulrich, qui lui se trouvait être tout le contraire, avec des cheveux bruns et habillé sobrement avec un maillot gris surplombé par un gilet vert foncé, ainsi qu'un jean bleu, s'imagina tout de suite le caractère prétentieux que devait avoir son voisin. Il soupira alors, songeant qu'il allait devoir faire équipe avec lui, et posa de nouveau le regard sur son visage : celui-ci le regardait et affichait un large sourire.
L’adolescent aux cheveux blonds lui murmura :
-Salut ! Je m'appelle Odd Della Robia. Et toi, tu t'appelles comment ?
-Ça te regarde ? répondit-il froidement.
Odd n'avait pas l'air déstabilisé par la réaction cinglante de son camarade et il continua de parler :
-Tu ne serais pas Ulrich Stern ?
Ce dernier, surpris, demanda :
-Comment tu le sais ?
-Tu ne vas pas me croire mais figure toi que tu vas être mon voisin de chambre à l'internat du Collège !
-Génial... » chuchota-t-il à part.
Ulrich savait qu'il allait devoir supporter la personnalité extravagante de Odd toute l'année et cela ne le fit sombrer que davantage dans la morosité.
-On fait équipe ? s'exclama Odd.
-J'imagine que je n'ai pas le choix...
Son voisin se rapprocha de lui, toute en gardant son regard enjôleur et imperturbable.
-Au fait, tu as compris ce qu'il faut faire ? demanda-t-il.
Ulrich ne répondit pas. Déjà qu'il détestait la physique, si son « coéquipier » n'était même pas en mesure de l'aider, il n'osait à peine imaginer comment son « duo de choc » allait peiner pour réussir les expériences. Il se retourna alors pour découvrir comment les autres élèves s'y prenaient afin de pouvoir faire pareil. Son attention fut retenu par le plus jeune des élèves, Jeremy Belpois, qui avait déjà finis tous les branchements nécessaires et qui commençait à noter les résultats de l'expérience. Il s'apprêta à reproduire le montage lorsqu'il aperçut quelque chose d'inhabituel : de la prise électrique à laquelle le générateur de Jeremy était relié émergeait une dizaine d'étincelles jaunes, comme si un court-circuit était en train de se produire. Tous les éléments du montage du jeune garçon commencèrent à surchauffer puis se mirent à fondre sous le regard incompréhensif de ce dernier et d'Ulrich. Brusquement, le générateur prit feu et Jeremy, presque immédiatement, tenta de le débrancher de la prise, mais lorsqu'il posa la main sur le câble de l'appareil défaillant, il fut repoussé par un violent éclair électrique bleu qui le renversa au sol.
Ulrich, voyant la situation échapper à tout contrôle, courut en direction du couloir où il décrocha du mur un extincteur dont il se servit pour asperger le générateur et éteindre le feu, devant la classe entière complètement ahurie. Il jeta ensuite l’extincteur au sol et se pencha au-dessus de Jeremy qui gisait sur le sol.
-Est-ce que ça va ? demanda-t-il.
Le jeune garçon, totalement secoué, rouvrit les yeux et répondit lentement:
-Oui...je crois.
Ulrich lui tendit un bras pour l'aider à se relever. Le professeur accourut en direction des deux jeunes et s'écria :
-Mais enfin, que s'est-il passé ?
Aucun des deux ne répondit, autant parce qu'ils n'avaient pas d'explications à fournir que parce qu'ils savaient qu'ils risquaient de se faire réprimander face au professeur en colère dès qu'ils prononceraient un traître mot.
C'est alors que Odd Della Robia prit la parole :
-Ce n'est pas de leur faute, Monsieur. Je crois qu'il y a eu un...court-circuit. C'est bien comme ça que ça s'appelle?
-Voyons, un court-circuit ne se déclare pas aussi facilement ! Mais bon, peu importe. Ulrich, veuillez conduire Jeremy à l'infirmerie.
Tous les deux sortirent de la salle et parcoururent les différents couloirs de l'établissement qui les séparaient de l'infirmerie dans le silence le plus complet.
* * *
La sonnerie du Collège Kadic retentit, indiquant qu'il était l'heure de la pause. Ulrich Stern sortait de la salle de cours lorsqu'il fut abordé par Odd Della Robia qui lui dit :
-Je t'ai trouvé héroïque tout à l'heure ! C'est vrai ! Bien avant que les autres élèves aient compris ce qu'il se passait, tu avais déjà éteint le feu !
Ulrich était surpris par la louange que lui faisait celui avec qui il avait été si désagréable et il dut se contenter de répondre gêné :
-Merci...Il fallait bien que quelqu'un fasse quelque chose, non ? Maintenant, excuse-moi, je dois aller retrouver Jeremy à l'infirmerie pour voir comment il va.
-Je t'accompagne ! » s'empressa-t-il de dire empêchant son interlocuteur de décliner sa proposition.
Tous deux se mirent en route à travers le dédale de chemin que constituaient les nombreux couloirs de l'établissement, pour arriver devant la porte close de l'infirmerie. Sans plus attendre, ils frappèrent à la porte et la jeune médecin scolaire vint leur ouvrir pour qu'ils puissent pénétrer dans la petite salle aux murs blancs où Jeremy se reposait, assis sur une petite couchette.
-Vous faites bien de passer. » dit-elle. « Jeremy était justement sur le point de partir. J'ai fait un bilan complet et il n'y a aucune séquelle de l'électrocution qu'il a subit. Il a eu de la chance, ça aurait pu être bien pire... »
-Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il s'est passé. » ajouta Jeremy. « Le montage était pourtant parfaitement réalisé mais le générateur s'est court-circuité soudainement sans que je n'ai pu réagir. »
-Ne t'inquiète pas ! » répondit Ulrich pour le rassurer. « C'est sûrement le matériel qui était défaillant. »
-Oui...sans doute. En tout cas, c'est gentil d'être passé me voir, surtout que je vais enfin pouvoir sortir.
Les trois jeunes gens quittèrent l'infirmerie, informant Jeremy des cours de la matinée qu'il avait manqué. Ils traversaient alors un couloir lorsque l'alarme incendie de l'établissement se fit entendre et avant qu'ils n'aient pu se rendre compte de ce qu'il se passait, ils furent aspergés par quelques minces jets d'eau censés éteindre le feu dans le cas où ce dernier se déclarerait. Cependant, il n'y avait aucune trace ni d'un quelconque incendie, ni de fumée dans le secteur et les trois adolescents ne tardèrent pas à découvrir que ce phénomène ne s'était produit nulle part ailleurs. Ils ressortirent alors du couloir en courant, complètement trempés et abasourdis, et alertèrent un surveillant qui s'empressa de prévenir le proviseur du Collège. Ils reprirent ensuite le cours normal de leurs activités en se rendant au réfectoire puis dans leur classe.
* * *
Il était à présent dix-sept heures et Ulrich se rendit au premier cours d'art martiaux de cette nouvelle année. Enfin une discipline qui lui plaisait et dans laquelle il se sentait à l'aise ! En effet, il savait que ce sport nécessitait une parfaite maîtrise de son corps et de son esprit, ainsi que beaucoup de concentration, et c'est ça qu'il adorait le plus : ne plus penser à rien d'autre, devenir maître de sa pensée et de ses mouvements, savoir se contrôler entièrement.
Lorsqu'il pénétra dans le gymnase, une dizaine d'élèves était déjà présent et semblait attendre la venue du professeur d'art martiaux, qui ne tarda finalement pas à arriver et qui débuta le cours assez rapidement :
-Pour ce premier cours, vous allez vous mettre par deux, entre élèves de même niveau, et tenter d'appliquer les acquis des années précédentes. Mais tout d'abord, laissez-moi vous présentez une nouvelle élève : Yumi Ishigama.
Toutes les attentions furent reportées sur l'adolescente japonaise aux cheveux noirs qui s'était dissimulée au milieu des autres élèves. Plus grande qu'Ulrich, elle était entièrement vêtu d'un noir de la même couleur que ses cheveux et elle se tenait là, droite, avec une fière allure, insensible aux nombreux regards qui la dévisageaient. Au bout de quelques secondes, sentant que tout le monde retenait son souffle dans l'attente d'un simple mot qu'elle prononcerait, elle releva légèrement la tête et dit d'une voix mielleuse :
-Bonjour.
Personne ne répondit, comme s'ils étaient intimidés par la prestance de cette inconnue, mis à part Ulrich qui, outrepassant toutes les barrières de l'éloignement qui les séparait, s'écria :
-Salut !
La jeune japonaise regarda alors le jeune homme téméraire et lui sourit. A ce moment là, le temps semblait s'être figé pour Ulrich. Il ne voyait plus rien, n'entendait plus rien, ne ressentait plus rien, excepté Yumi dont le sourire semblait illuminer son visage et faire rayonner toute la pièce. Son regard se perdit dans les yeux ténébreux de l'adolescente.
Ce moment de liesse intense pour Ulrich fut subitement interrompu par l'intervention du professeur qui ordonna à tous les élèves de se regrouper en binôme pour commencer les exercices, puis il annonça à l'intention du jeune homme :
-Puisque le courant à l'air de si bien passer entre vous, vous vous mettrez ensemble. Tu trouveras peut-être enfin un adversaire de ta taille, Ulrich.
Les deux adolescents se rapprochèrent timidement l'un de l'autre.
-Je m'appelle Ulrich » dit-il. « Ravi de faire ta connaissance ! »
-Moi, c'est Yumi. Alors, comme ça tu pratiques quelques arts martiaux ?
-Oui, depuis des années !
-Ça tombe bien, moi aussi ! » s'exclama-t-elle avec un soupçon de défi dans la voix.
Durant tout le cours, Yumi et Ulrich avaient passés leur temps à se combattre, chacun montrant à l'autre les techniques qui lui étaient propres. Dès que quelqu'un prenait le dessus, son adversaire ne tardait pas à réagir habilement en trouvant la parade aux attaques qui l'atteignaient, de telle façon que personne dans le gymnase n'aurait pu dire qui d'entre eux était le plus fort. Lorsque exténués, ils s'arrêtent de combattre pour reprendre leur souffle, ils se rendirent compte que toute le monde les regardaient admiratifs et ils en furent presque gênés. Mais cette période de gloire fut brève car subitement, toutes les lumières de la salle s'éteignirent, la plongeant dans l'obscurité la plus totale. Seul un mince rayon du Soleil qui avait réussi à traverser les épais nuages et à franchir les carreaux de l'une des fenêtres pour finir son périple sur le sol du gymnase, permettait aux élèves de s'orienter et d'atteindre les interrupteurs, qui malgré une insistance excessive, refusèrent de rallumer les lumières de la salle. En réalité, ils ne tardèrent pas à découvrir que la panne électrique s'était généralisée à l'ensemble de l'établissement pour une raison inexpliquée. Tous les cours furent en conséquence annulés le temps que les électriciens s'occupent du mystérieux problème.
* * *
Ulrich errait dans le long couloir qui menait à sa chambre. Il ne pouvait s'empêcher de penser à la nouvelle élève. Malheureusement, leur rencontre avait été écourtée par toutes ces anomalies électriques. Depuis le matin, elles n'arrêtaient pas, narguant les meilleurs techniciens qui n'arrivaient pas à trouver la source du problème. Si ça continuait comme ça, ils allaient devoir fermer l'école et rebâtir tout le réseau électrique.
La profonde réflexion d'Ulrich fut interrompu par l'arrivée de Odd, qui posant nonchalamment une main sur son épaule, demanda :
-Tu peux me montrer notre chambre ?
-Suis moi. » répondit-il un peu forcé.
Tous les deux pénétrèrent dans la chambre commune dont les murs étaient tapissés de posters des plus grands sportifs d'une large palette d'arts martiaux, ce qui suscita une vive réaction de la part de Odd :
-Tu fais des arts martiaux ? Ouah ! C'est génial !
Ulrich soupira. Toute au long de sa journée, Odd n'avait pas cessé de lui poser des questions personnelles et cela commençait à l'agacer profondément, de telle façon qu'il ne prit même pas la peine de lui répondre. Il lui laissa juste le temps de poser ses affaires puis il ressortit de la pièce en disant :
-Je vais au réfectoire.
-Je t'accompagne !
Cela l'aurait étonné qu'il ne le fasse pas. Malgré tout, il garda le silence et, se retenant d'émettre la moindre critique, il se mit en route, suivi de très près par son nouveau camarade de chambre.
Pendant qu'ils marchaient, les deux jeunes entendirent soudainement un étrange cri de douleur. Odd sursauta et se retourna pour déterminer d'où provenait ce hurlement. En pointant du doigt l'une des nombreuses portes du couloir, il s'écria :
-Ça vient de par là !
-C'est la chambre de Jeremy ! » répondit Ulrich tout en se dirigeant d'un pas rapide vers cette dernière.
Lorsqu'il tourna la poignée de la porte, il se rendit compte que celle-ci était fermée à clé et il dut se résoudre à l'enfoncer pour venir en aide à la victime dont les cris retentissaient de plus belle. Une fois dans la chambre, il aperçut Jeremy étendu sur le sol. Un de ses petits robots était accroché avec fermeté à ses jambes par deux pinces d'où émergeaient des éclairs électriques d'un bleu très intense. Ce robot, lui-même relié à une prise électrique par un épais câble devenu rouge à cause de la chaleur dégagée par la circulation d'un courant électrique surpuissant, était en train d'électrocuter violemment le jeune garçon qui gisait à terre, paralysé par la morsure cinglante de plusieurs dizaines de Volts. Ulrich, sans perdre de temps, asséna un vif coup de pied dans l'agresseur mécanique qui finit sa course contre le mur. Il s'agenouilla alors auprès de Jeremy et lui demanda, en le secouant avec vigueur :
-Est-ce que ça va ?
Celui-ci, encore désorienté par le nouveau choc qu'il venait de subir ne répondit pas et Ulrich remarqua que le petit robot couché sur le sol agitait ses bras pour se relever. Afin d'empêcher que cela arrive, Ulrich empoigna le câble qui l'alimentait en électricité, mais celui-ci était tellement chaud qu'il se brûla avant d'avoir eu le temps de tirer dessus et de l'arracher du mur. Il se retourna pour regarder où en était son adversaire et ce dernier était déjà de nouveau debout sur ses deux membres et semblait se diriger à présent dans sa direction. Odd, redoutant que le robot fasse une autre victime, se saisit de la chaise du bureau par son dossier puis vint l'écraser à plusieurs reprises sur l'agresseur qui finit par se briser en une dizaine de morceaux sans parvenir à bouger davantage. Ulrich et Odd se mirent alors à deux pour soulever Jeremy qu'ils allongèrent sur le lit. C'est alors qu'ils entendirent faiblement une voix qui provenait du casque qui traînait sur son bureau et ils crurent distinguer quelqu'un qui prononçait son nom, mais la situation se trouvant être urgente, ils n'y firent pas attention plus longtemps.
-Je vais chercher de l'aide ! » s'exclama Odd, mais avant qu'il n’ait eut le temps de sortir de la pièce, la voix tremblant de Jeremy se fit réentendre :
-Non, attend.
-Jeremy, que s'est-il passé ? » l'interrogea Ulrich.
-Je ne sais pas...Il y avait cet étrange symbole sur mon écran puis...
Il se tut. Les deux jeunes purent alors voir son visage se décomposer et devenir soudainement blême, comme quelqu'un à qui on aurait annoncé une terrible nouvelle.
-Jeremy, qu'est-ce qu'il y a ? » insista Ulrich.
D'un bond, il se releva du lit, se mit debout et se précipita en direction de son ordinateur. Il se saisit de sa Webcam qui émettait une petite lumière rouge.
-Regardez ! Quelqu'un m'observe ! » hurla-t-il en désignant l'appareil, qu'il posa ensuite par terre et écrasa de toutes ses forces de son pied droit.
Aussitôt, il s'empara de son casque et l'enfila rapidement. Même si son contenu était inaudible par Ulrich et Odd, il était clair pour eux qu'il s'agissait d'une autre personne qui lui parlait. Par ailleurs, ils pouvaient voir Jeremy commencer à paniquer de plus en plus et par conséquent, ils se rapprochèrent pour épier la discussion et tenter d'en savoir plus, mais la seule chose qu'ils parvinrent à entendre fut la phrase suivante :
-Viens vite Jeremy !
Au même moment, l'écran de Jeremy commença à trembler puis s'éteignit complètement à la surprise de tous. Il se mit alors à chauffer intensément, de telle façon qu'on pouvait sentir l'odeur de ses composants en train de brûler, puis il explosa violemment dans une détonation qui leur parut ahurissante.
-Maya ? Maya, tu me reçois ? » s'écria-t-il, engendrant la plus grande incompréhension chez les deux spectateurs.
Sans prononcer aucun autre mot, il retira son casque qu'il jeta sur le sol. Il s'apprêtait à franchir le seuil de sa chambre lorsqu'Ulrich agrippa d'une poigne de fer par le bras et lui demanda d'un ton grave :
-Où vas-tu ?
-Je ne peux pas te le dire.
-Tu n'iras nulle part sans me dire où tu vas ! » cria-t-il avec un soupçon de colère dans la voix.
Tous les deux se regardèrent alors longtemps, les yeux dans les yeux, chacun affirmant sa détermination. Mais Jeremy, pressé par le temps qui s'écoulait, dut se résigner à céder en premier en disant à Ulrich :
-Suivez-moi sans faire de bruit.
Jeremy guida ses deux autres camarades dans les allées désertes de l'établissement. En effet, à cet heure ci, la majorité des élèves internes du Collège se trouvaient au réfectoire pour prendre leur dîner, juste avant de rejoindre leurs chambres. Le petit groupe put alors progresser rapidement et discrètement à travers les nombreux couloirs pour arriver finalement à l'entrée du petit parc du Collège, l'espace naturel de détente aménagé spécialement pour les élèves. L'incertitude se faisant de plus en plus grande du côté d'Ulrich, il ne put s'empêcher de demander à son guide :
-Où nous emmène-tu ?
-Il faut qu'on sorte du Collège rapidement. » chuchota-t-il. « Et pour ça, je ne vois qu'une solution ».
Ils reprirent la marche à une cadence plus élevée, se faufilant entre les arbres du parc baigné dans l'obscurité de la nuit, puis ils s'arrêtèrent finalement devant une bouche d’égout que Jeremy se hâta de soulever, libérant l'accès à ce dernier.
-Tu n'espères tout de même pas nous faire rentrer là-dedans ? » s'exclama Odd.
-Désolé mais c'est le seul moyen. J'ai téléchargé le plan des égouts. On va pouvoir rejoindre l'usine directement, sans perdre de temps. De toute manière, ils ne nous auraient jamais laissés sortir en pleine nuit.
-L'usine ? Quel usine ? » questionna Ulrich.
Jeremy, visiblement embarrassé par cette question, l'esquiva en ordonnant d'un ton sérieux:
-Je ne peux rien vous dire pour l'instant donc arrêtez de me poser des questions !
Il sortit alors de sa poche une lampe torche et un plan des égouts puis il s'engagea dans ces derniers, suivi de très près par Odd et Ulrich.
Chapitre 3 : Partie 2 :
Spoiler
Les égouts étaient froids et humides mais rien ne semblait pouvoir contrer la détermination, ou plutôt l'obstination selon Ulrich, de Jeremy. Le plan à la main, ce dernier se dirigeait avec beaucoup de dextérité dans ce dédale de pierre grise, et malgré la multitude de chemins qui s'offraient à lui, il arrivait toujours à choisir le bon, sans jamais se tromper.
Au bout de quelques minutes seulement, Jeremy s'arrêta devant une échelle qui permettait de remonter à la surface et proclama :
-C'est là !
Il agrippa alors un barreau et grimpa jusqu'à l'extérieur. Ses deux camarades l'imitèrent et ils purent ainsi découvrir dans quelle partie de la ville ils se trouvaient : ils étaient en fait sur le pont qui menait à l'usine abandonnée qui, enveloppée par les ténèbres menaçantes de la nuit, ressemblait davantage à une forteresse impénétrable. Malgré tout, c'était bien là que se dirigeait en courant Jeremy, ne se souciant même pas de savoir si Ulrich et Odd le suivaient toujours. Arrivé à l'intérieur, il s'élança à pleine vitesse et bondit du première étage pour attraper la corde et descendre le plus vite possible. Dès qu'il toucha le sol, il fonça jusqu'au monte-charge à un rythme effréné mais il se résolut à atteindre les deux traînards, en leur criant de vive voix :
-Dépêchez-vous!
Tout d'abord hésitants, comme l'avait été Jeremy la première fois qu'il était venu, ils s'élancèrent tous deux simultanément en empoignant chacun une corde qu'ils descendirent rapidement pour rejoindre Jeremy. A peine avaient-ils touchés le sol qu'ils durent se remettre à courir jusqu'à l’ascenseur car Jeremy avait déjà pressé le bouton de mise en marche. Ulrich atteignit le monte-charge en premier et Odd, voyant que la barrière commençait à s’affaisser, s'écria :
-Hé !
Il dut faire une roulade pour rentrer dans l'ascenseur mais une partie de son corps étant restée en dehors de ce dernier, Ulrich tira Odd de toutes ses forces pour éviter qu'un terrible accident se produise.
-Pfiou ! Merci Ulrich ! » lui dit le jeune garçon reconnaissant.
-De rien. » répondit-il presque passif, et se retournant vers Jeremy, il hurla : « Tu vas m'expliquer ce qui se passe maintenant ! »
Le jeune garçon savait que le moment fatidique où il allait devoir tout dévoiler allait arriver, et c'est contraint qu'il commença ses explications :
-Il y a quelques jours, j'ai découvert ce complexe informatique ultra moderne, et depuis, je suis en danger !
-En danger ? » demanda Odd.
-Oui...je crois qu'on essaye de me tuer ! Le générateur qui prend feu, l'alarme incendie, les coupures de courant et maintenant mes robots : tout ce qui est arrivé aujourd'hui ne peut pas être une simple coïncidence. On cherche à m'atteindre via le réseau électrique.
-Mais qui, et surtout, comment pourrait-il faire ça ? » le questionna Ulrich.
-Qui ? Ça, je ne sais pas. Mais « comment ? », là j'ai ma petite idée.
La porte de l'ascenseur s'ouvrit sur la salle de l'interface.
-Nous sommes ici dans une sorte de laboratoire où cet ordinateur là-bas permet de contrôler un SuperCalculateur installé plusieurs étages en-dessous. Ce dernier, extrêmement puissant, génère un monde virtuel, Lyoko, où vit Maya, une jeune fi...une intelligence artificielle incroyablement...humaine !
-Humaine ? » demanda Ulrich.
-Non, pas vraiment...Enfin,...Disons qu'elle agit, parle et réfléchit comme le ferait un être humain. Bref, je ne sais pas exactement ce qu'il se passe mais à chacune de ces attaques qui me visaient, Maya a repérée d'importants mouvements de données ainsi qu'une activité importante du SuperCalculateur. Hier, j'ai passé ma journée entière à essayer de comprendre quelques unes des notes des scientifiques qui ont travaillés ici et elles semblent toutes indiquées qu'il y a un lien étroit en le monde réel et le monde virtuel, de telle sorte que les deux peuvent interagir électriquement l'un sur l'autre. De la même façon,... »
Jeremy fut interrompu par Ulrich :
-Tu veux dire que c'est ce...monde virtuel qui provoque ces attaques électriques ? »
-Oui, en quelque sorte.
-Très bien, alors on a juste à éteindre ce SuperCalculateur et tout sera fini.
-Non ! Surtout pas ! » réagit-il quasi instantanément. « Je n'ai pas le droit de ...tuer Maya ! »
-Tu t’apitoies sur le sort d'un programme informatique? Tu es potentiellement en danger de mort et tu préfères te sacrifier pour une machine ?
-Non, c'est juste que...elle est si parfaite. Je suis sûr qu'on trouvera un moyen de contrer ces attaques.
Sans attendre la réponse d'Ulrich, il se précipita au devant de l'interface, saisit le micro-casque et cria à plusieurs reprises le nom de Maya.
-Jeremy, enfin ! » répondit-elle.
La fenêtre vidéo s'ouvrit et les deux invités purent admirer la beauté de la jeune fille.
-Les robots bloquent l'accès à toutes les tours du territoire, je suis cernée ! » dit-elle complètement paniquée.
-Oh non, je t'avais pourtant dit de rester dans la tour !
-Je sais mais...il se passe des choses étranges ici. Une bonne partie de l'énergie de Lyoko est absorbée par une tour située sur le troisième territoire, celui de la banquise, et je crois que c'est cette tour qui permet les attaques. Il faut absolument que je m'y rende mais je suis coincée ici et les robots ne vont pas tarder à me repérer !
-Je ne sais pas ce que je dois faire Maya ! Aide moi ! » cria-t-il d'un ton désespéré.
Soudainement, une nouvelle fenêtre s'ouvrit sur l'écran. Elle contenait un texte qui avait pour titre « PROCEDURE DE VIRTUALISATION ».
-Maya, c'est toi qui vient de m'envoyer ce fichier ? » demanda-t-il surpris.
-Non, je n'ai rien fait.
Rien qu'en lisant le titre, il savait déjà de quoi en retournait le texte et cela semblait le terroriser.
-Oh non, c'est impossible ! » s'écria-t-il.
-Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe, Jeremy ? » dit Odd, inquiet lui aussi.
-Ce texte...Ce texte contient les lignes de commandes nécessaires pour...pour envoyer une personne sur Lyoko. » balbutia-t-il.
-Tu te moques de nous, j'espère ? » demanda Ulrich.
-Malheureusement non. » Il s'adressa alors à Maya : « Tiens bon, je reviens dans quelques instants », puis se levant de son fauteuil, il ordonna à Ulrich et Odd : « Suivez-moi. ».
Il se dirigea en direction de l'ascenseur et une fois tout le monde à l'intérieur, il le fit descendre d'un étage pour arriver à l'étrange salle qui contenait les trois mystérieux cylindres. S'approchant de l'un d'eux, il dit :
-Ceci est un scanner. Il permet d'analyser l'enveloppe corporelle de l'individu qui y pénètre pour créer, à partir de ce scan, son avatar virtuel sur Lyoko. Ensuite, il va analyser les impulsions cérébrales de l'individu et les retransmettre à l'avatar, pour que ce dernier puisse être contrôlé à distance par la personne scannée. C'est totalement sécurisé et ça ne présente ni aucun risque ni aucun danger.
-Pourquoi tu nous dis ça ? » demanda Ulrich, redoutant que Jeremy lui impose d'entrer dans les scanners qui ne lui inspiraient pas du tout confiance.
-J'ai besoin de quelqu'un sur Lyoko pour aider Maya et stopper les attaques.
-Tu rigoles, là ? Nous ne sommes pas des cobayes, Jeremy ! Tu sais à peine te servir de cette engin et tu comptes nous... ». Ulrich fut interrompu par Odd qui déclara d'un ton solennel :
-J'y vais.
A ce moment-là, l'angoisse pouvait se lire sur le visage d'Ulrich.
-Quoi ? Mais tu es complètement cinglé ? » s'écria-t-il.
-Il faut bien que quelqu'un y aille. » répondit-il. « Et puis, tu as entendu Jeremy : il n'y a rien à craindre. ».
Cette explication ne parut pas satisfaire l'adolescent sceptique et méfiant mais sachant qu'il n'arriverait pas à le raisonner, il se tut.
-Rentre dans un scanner, Odd » ordonna Jeremy.
L'impétueux jeune homme obéit immédiatement et posa prudemment un premier pied dans un des cylindres, puis voyant qu'il n'avait aucune raison de s'inquiéter, il y pénétra complètement et se retourna pour se trouver face à la porte.
-Il faut que je lance la procédure depuis l'interface. Attend-nous ici et surtout évite de gigoter, reste bien droit et allonge tes bras le long du corps.
Ulrich et Jeremy retournèrent à l'ascenseur, remontèrent à l'étage supérieur puis se positionnèrent devant l'interface.
-Maya, je t'envoie du renfort, tiens bon !
Le jeune garçon commença à entrer dans l'ordinateur une multitudes de lignes de commandes en s'aidant du fichier de procédure qu'il avait mystérieusement reçu. Une fois les préparatifs achevés, il se connecta à la caméra de vidéo-surveillance de la salle des scanners et demanda :
-Odd ? Tu me reçois ?
-Cinq sur cinq, Jeremy.
-Prépare-toi à être virtualisé dans cinq...quatre...trois...deux...un...Initialisation de la procédure de virtualisation !
Il pressa alors la touche ENTER de son clavier et le scanner de Odd se referma violemment, le laissant prisonnier à l'intérieur. A partir de ce moment, Jeremy ne cessa de tapoter sur son clavier d'ordinateur et Ulrich put observer les mouvements du scanner, depuis la fenêtre vidéo de la caméra de surveillance : l'appareil laissait percevoir une puissante lumière jaune et le grondement infernal du système de refroidissement. Au bout de quelques instants, une nouvelle fenêtre contenant le scan de l'enveloppe du corps réel de Odd s'ouvrit l'écran de Jeremy. En regardant de plus près, Ulrich constata que l'image était faite en image de synthèses.
-Ça y est, son avatar est prêt ! » s'exclama Jeremy qui se retint de bondir de joie.
-Non, attend, regarde ça ! » s'écria Ulrich en pointant du doigt la partie basse du dos de l'avatar de Odd, d'où poussait un étrange appendice.
Jeremy reporta son attention sur ses écrans et fut aussi surpris que son camarade. Il reposa alors ses deux mains sur le clavier et effectua une série de manipulations complexes avant de dire :
-On dirait...On dirait qu'un programme est en train de modifier l'avatar de Odd.
En effet, l'appendice émergeant, en se prolongeant, se révéla être une queue semblable à celle des chats. Par ailleurs, ces mains et ses pieds se transformèrent en pattes comportant quatre doigts hérissés de griffes rétractiles. Enfin, une fine combinaison superposa le reste de son corps, ne laissant plus apparaître aucune trace de ses vêtements. Il ressemblait à présent à un félin en tenue de combat violette.
-C'est incroyable ! » s'exclama Jeremy. « Et maintenant, la dernière étape : la virtualisation ».
Une nouvelle fois, il paramétra l'interface du SuperCalculateur puis appuya sur ENTER pour envoyer son avatar sur Lyoko où un visuel qu'il avait mit en place lui permettait d'assister à la scène : une fine enveloppe bleue, de la même forme que l'avatar, apparut plusieurs mètres au-dessus du sol du territoire de la forêt, puis celle-ci se remplit avec les couleurs et les détails complets de l'avatar de Odd. Une fois le chargement terminé, ce dernier tomba à terre.
-Odd ? Odd, tu m'entend ? » demanda Jeremy.
L'avatar se mit à bouger, tentant de se relever.
-Jeremy ?
C'était la voix de Odd qui lui parlait à travers l'avatar et dès qu'il l'entendit, il comprit que la procédure de virtualisation avait réussie avec succès.
-Ça a marché, Odd ! Tu es sur Lyoko ! Regarde ton nouveau corps !
Celui-ci s’exécuta, découvrant avec stupeur son apparence féline. Il se releva puis regarda ses nouvelles mains. Il réussit même à faire sortir ses griffes rétractiles juste en se concentrant sur ce qu'il voulait faire. Soudain, il se mit à rire, émerveillé par ce qu'il était devenu.
Ce moment d'euphorie fut interrompu par Jeremy :
-Bon, fini de rire maintenant. Tu dois rejoindre Maya, elle a besoin de toi. Tu vois le sentier derrière toi, emprunte-le puis continue tout droit pour la rejoindre.
-Bien reçu ! » répondit-il, considérant avec sérieux sa nouvelle mission.
Mais avant qu'il n'ait eu le temps de retrouver la jeune fille, il croisa deux des petits robots agressifs qui s'en étaient pris à Maya la première fois que Jeremy l'avait rencontrée.
-Attention, Odd ! Je détecte deux contacts ennemis droit devant !
-Je les vois ! Jeremy, qu'est-ce que je dois faire ? » s'écria-t-il avec une petite touche d'inquiétude dans la voix.
-Je...Je ne sais pas...
Le jeune garçon n'avait en effet pas prévu le moment fatidique de la confrontation son nouveau soldat improvisé et les terribles agresseurs solidement armés.
-Jeremy ! Ils se rapprochent !
-Oui, oui, je sais !
Il hésita quelques instants puis lui dit, pour le rassurer :
-Ne t'inquiète pas, ce n'est pas ton corps réel, tu ne crains rien normalement.
-Normalement ? » s'étonna Ulrich.
-Disons que...on ne sait jamais. » répondit-il pour tenter d'enrayer l'angoisse grandissante chez ses deux collaborateurs, mais ça n'eut pas du tout l'effet escompté et ce fut même l'inverse qui se produisit.
-Comment ça ? Tu nous avais assuré que c'était sans danger ! D'ailleurs, le corps de Odd est toujours dans le scanner, non ? Il ne peut donc pas être blessé logiquement.
-Euh, à ce propos,... » commença-t-il à dire, gêné, avant que Odd ne l'interrompe :
-Jeremy ! Je ne sais pas ce qu'il font mais on dirait qu'ils s'apprêtent à me tirer dessus !
Reprenant la raison et paniquant de plus en plus, Jeremy hurla dans son micro-casque :
-Cours, Odd ! Enfuis-toi ! Vite !
A peine ce dernier s'était retourné qu'une violente salve de lasers vint l'atteindre en plein dos, projetant son avatar sur le sol de Lyoko. Il poussa un énorme cri de douleur, comme s'il ressentait une intense brûlure au niveau du point d'impact.
-Mais qu'est-ce que c'est que ça ? » demanda-t-il, à présent horrifié.
Alors qu'il tentait de se relever, il se prit un nouveau tir sur son bras gauche, qu'il vit alors disparaître dans une immensité d'éclairs bleus, puis se reformer, peu après. Submergé par la douleur, il cria une nouvelle fois.
Sur l'écran de Jeremy, le compteur d'énergie de Odd n'arrêtait pas de diminuer, ne se trouvant maintenant plus qu'à 67 %.
-On arrête là, Jeremy ! Il faut le tirer de là ! » s'exclama Ulrich qui se dirigeait en direction de l'ascenseur.
-Où vas-tu ? » demanda son interlocuteur étonné.
-Je vais le sortir du scanner.
Rapidement, il mit le monte-charge en route et descendit jusqu'à l'étage inférieur. Il se rua ensuite vers le scanner refermé, qu'il tenta d'ouvrir en tirant de toute son énergie sur sa porte. Au vu de la force imposante qu'elle subissait, cette dernière ne tarda pas à céder, dévoilant à Ulrich l'horrible vérité : Odd n'était plus dans le scanner. Se retournant alors vers la caméra de la salle, il rapporta ses observations à Jeremy :
-Odd a disparu !
Dans l'interphone accroché au plafond, Ulrich entendit sa réponse :
-Je sais. Il y a quelque chose qu'il faut que je t'avoue : le seul moyen de contrôler l'avatar d'un individu est d'y intégrer sa conscience sous forme d'un programme informatique, ce qui m'a obligé à numériser son corps réel, car c'est ça le vrai but du scanner : la numérisation de la matière. De plus, c'est l'unique solution pour accéder à sa conscience et la convertir en données numériques capables de le faire interagir avec son avatar. Mais ne t'inquiète pas : son corps réel est stocké dans un espace tampon sécurisé du SuperCalculateur et son avatar n'était que son enveloppe corporelle scannée puis modifiée, il ne peut pas être blessé sur Lyoko. Une fois que le SuperCalculateur n'aura plus d'énergie disponible pour reformer son avatar après chaque impact de laser, la procédure va être annulée et le scanner va recrée son corps réel et y ramener sa conscience comme si rien ne s'était passé.
-Tu es complètement fou ! » s'écria Ulrich. « Comment peux-tu être sûr qu'il ne va pas rester coincé à tout jamais sur Lyoko ? Et puis, tu m'as déjà menti une fois, qu'est-ce qui me dit que tu ne vas pas recommencer ? ».
-Je n'avais pas le choix. Si je vous avais la vérité, personne n'aurait osé y aller et je ne peux pas me virtualiser sans être aux commandes de l'interface. Quant à la probabilité que Odd reste sur Lyoko, elle est quasi nulle. Écoute, si j'ai reçu ce fichier de procédure, ce n'est pas par hasard ! Et parmi tous les documents des scientifiques qui travaillaient, aucun ne mentionne un quelconque danger ou un accident qui se serait déjà produit. Et tant qu'on ne fait rien, les attaques vont continuer, et là, on risque réellement notre vie.
Ulrich était dubitatif. Il savait que Jeremy avait en partie raison : si personne n'agissait très vite, tous ceux qui étaient impliqués dans cette affaire, dont Odd et lui-même, risqueraient d'être blessés, ou pire...D'un autre côté, il voyait bien que Jeremy jouait les apprentis sorciers et qu'il ne maîtrisait pas tous les éléments de la situation. De plus, il ne pouvait désormais plus éteindre le SuperCalculateur sans perdre Odd. Désormais, une seule solution s'imposait à lui.
-Est-ce que tu sais comment ramener Odd ? » demanda-t-il.
-Euh...non, désolé. » répondit-il, un peu honteux d'être incapable d'effectuer cette manœuvre primordiale.
Ulrich ne pouvait prendre le risque d'attendre que l'avatar de Odd n'ait plus d'énergie et de parier sur le fait qu'il disparaîtrait à jamais ou bien qu'il serait ramené sur terre. C'est donc dans cette configuration que, forcé par les circonstances, il ordonna à Jeremy :
-Virtualise-moi, on ne peut pas laisser Odd tout seul. En attendant, trouve un moyen de nous ramener dans nos corps réel au plus vite.
-D'accord. Rentre dans un scanner et prépare-toi.
Pour la première fois de la soirée, Jeremy était rassuré. Tout marchait comme il l'avait prévu : avec Ulrich et Odd sur Lyoko, il allait pouvoir protéger Maya et stopper les attaques qui le visaient.
-Prêt ? » demanda-t-il.
-Dépêche-toi avant que je ne change d'avis.
-C'est parti !
Ulrich vit la porte du scanner se refermer, le laissant complètement isolé dans l'étroit cylindre. Il entendit alors le bruyant système de refroidissement se mettre en marche, comme si des centaines de ventilateurs tournaient, en même temps, à une vitesse folle. Ensuite, une partie de la structure, de forme circulaire, se détacha du sol et se retrouva en suspension au pied du jeune homme, grâce à une force électromagnétique extrêmement puissante, générée par les parois du cylindre. Le cercle composé de capteurs qui entourait Ulrich, se mit alors à tournoyer autour de son corps, tout en s'élevant pour pouvoir le scanner entièrement. Une fois tout en haut, il redescendit en continuant de pivoter puis se réincrusta dans le sol. A ce moment-là, tout ce qu'il put discerner fut le bruit sourd d'une décharge électrique colossale ainsi qu'un éblouissant flash de lumière blanche.
Lorsqu'il reprit conscience, Ulrich se trouvait dans le ciel de Lyoko, plusieurs mètres au-dessus du sol du territoire de la forêt. Sentant qu'il commençait à tomber, il brandit ses bras en direction du sol pour amortir sa chute, ce qu'il fit à la perfection en atterrissant avec un équilibre exceptionnel sur ses appuis.
-Ulrich, ça va ? » demanda Jeremy inquiet.
-Oui, tout va bien. Pourquoi ?
-Eh bien, ton avatar a été particulièrement long à créer. Ça fait cinq minutes que j'ai lancé ta virtualisation.
-Cinq minutes ?
Pour lui, seules quelques secondes semblaient s'être écoulées.
-Oui, mais rassures-toi, c'est parfaitement normale que tu ne t'en sois pas rendu compte. Lorsque tu es virtualisé, ta conscience est extraite de ton corps réel et mise en pause en attendant qu'elle soit réintégrée dans un nouveau corps hôte, ton avatar en l’occurrence.
Son avatar. Ulrich n'avait même pas réalisé qu'il ne se trouvait plus dans son propre corps mais plutôt dans un artifice numérique. Il regarda alors ses mains : mis à part leur aspect synthétique, elles n'avaient subies aucune transformation majeure comme chez Odd, mais étaient seulement recouvertes en partie par des mitaines noires. En outre, le reste de son corps, resté parfaitement normal, était recouvert par le même type de combinaison que celle de Odd, mais d'une toute autre couleur, qui tirait plus vers le jaune orangée. Enfin, il portait une ceinture noire à laquelle était accroché un fourreau contenant un sabre finement aiguisé qu'il s'empressa de dégainer. Sa lame luisait d'une faible lumière bleue qui gagnait en intensité à chaque mouvement qu'il lui faisait faire.
Il se sentait parfaitement à l'aise dans sa nouvelle tenue de combat. S'il avait eu à la concevoir, c'est exactement comme ça qu'il l'aurait imaginée. Tout lui convenait : la couleur, la forme et, bien sûr, le sabre qui se référait aux nombreux arts martiaux qu'il pratiquait. C'est cette perfection qui l'intrigua profondément : comment était-ce possible que le SuperCalculateur ait crée cette tenue comme s'il connaissait et comprenait Ulrich ? Il espérait réellement que Jeremy lui fournisse une explication, mais avant ça, il devait aller secourir Odd.
-Comment va Odd ? » demanda-t-il, reprenant son air le plus sérieux.
-Il a réussi à se cacher et à rejoindre Maya, mais les robots sillonnent la zone. Ils ne vont pas tarder à se faire repérer. Si tu veux les rejoindre, emprunte le sentier derrière toi au plus vite !
Il se retourna et suivit le chemin jusqu'à apercevoir Odd et Maya. Il pu enfin rencontrer celle pour qui Jeremy se donnait tant de mal et était prêt à risquer la vie de deux de ses camarades.
-Ulrich, je te présente Maya ! » dit-il fièrement.
-Bonjour ! » s'écria-t-elle avec sa voix douce et mélodieuse.
-C'est incroyable » bafouilla Ulrich n'en revenant pas qu'un programme informatique puisse ressembler autant à un humain.
-Tu vois, Ulrich. Elle est bien plus qu'une simple intelligence artificielle. » le nargua Jeremy, dont il entendait la voix directement dans sa tête, comme si elle n'était qu'une pensée de son esprit.
-Oui, je... ». Ulrich se trouvait un peu gêné, maintenant qu'il se trouvait en face de Maya, d'avoir pensé tant de mal d'elle. « Bon, pour les attaques, qu'est-ce qu'on fait ? » enchaîna-t-il rapidement pour changer de sujet.
-Il faut qu'on atteigne la tour du passage pour changer de territoire. » intervint Maya. « Le problème, c'est qu'il y a trois robots qui gardent son entrée et deux qui patrouillent dans les environs. Il va falloir s'en débarrasser si on veut avoir le champ libre. »
Ulrich fut aussi étonné par les capacités de communication et de réflexion de la jeune fille que l'avait été Jeremy la première fois qu'il lui avait parlé. Il en serait resté bouche bée de longues minutes si Odd ne l'avait pas interrompu :
-Tu as un sabre ? Comment ça se fait que tu portes une arme et pas moi ?
-Du calme, Odd. » dit Jeremy. « Je suis sûr que tu en possèdes une toi aussi, elle doit juste être cachée sur ton avatar. Laisse-moi un peu de temps pour l'étudier et je suis convaincu que je trouverais. Ces enveloppes virtuelles sont si parfaites qu'elles recèlent forcément de nombreux secrets. Bref, en attendant, Ulrich, c'est à toi d'ouvrir la route et de nous débarrasser de ces choses, de ces... »
-De ces espèces de Kankrelats ! » ajouta Odd.
-Oui, précisément. Tiens, quand on parle du loup : nos deux vadrouilleurs sont en approche droit devant. Ulrich, c'est à toi de jouer ! Bonne chance.
Les deux Kankrelats avançaient à une cadence infernale, au rythme de leurs cliquetis mécaniques. Avant qu'ils n'arrivent, Ulrich s'était positionné derrière un arbre, à l'abri des regards et constituant une embuscade parfaite contre les prédateurs qui s'approchaient. Une fois à proximité de ces derniers, il bondit de sa cachette, dégaina son sabre et asséna un coup vif au premier des deux robots. Au moment du contact, le sabre brilla d'une intense lumière bleue et libéra une charge électrique qui court-circuita le Kankrelat déjà fendu en deux. Ce dernier, quasi non-opérationnel, activa son programme d'auto-destruction et explosa, engendrant un souffle puissant qui projeta Ulrich à terre. Voyant son deuxième ennemi qui préparait son attaque, il se hâta de se relever, esquiva un premier tir d'un mouvement d'une souplesse exceptionnelle qu'il avait appris durant ses cours d'arts martiaux, puis se protégea du second en interceptant le laser avec son arme, ce qui eut pour effet de renvoyer le projectile en direction de l'expéditeur et de le détruire. Les débris des robots furent ensuite purgés de la surface de Lyoko, et Ulrich, en vainqueur, s'exclama :
-Voilà, c'est fait Jeremy !
-Bon travail, Ulrich ! » répondit-il impressionné du combat sans faille qu'il avait mené. « Maintenant, il faut atteindre la tour du passage ».
La petite équipe se mit en route en direction de leur prochain objectif. Une fois à distance raisonnable, Ulrich partit tout seul en éclaireur pour découvrir les trois gardes robotiques qui protégeaient la tour. Ils se tenaient là, en stand-by, en attente de la détection d'un moindre mouvement pour passer à l'attaque.
-Jeremy, je n'y arriverais jamais tout seul » chuchota-t-il. « Où tu en es avec l'arme de Odd ? ».
-Je pense que j'ai trouvé quelque chose d'intéressant. Ne bouge pas, il te rejoint tout de suite.
En effet, celui-ci ne tarda pas à arriver, l'air toujours aussi ravi de devenir subitement l'un des premiers hommes à s'être virtualisé dans un SuperCalculateur.
-Bon, Odd, ça va être à toi de jouer à présent. J'ai remarqué que ton avatar comportait un module de virtualisation miniature au niveau de tes bras ainsi qu'une réserve d'énergie supplémentaire. Selon moi, ton arme doit être une sorte de petit projectile, appelé flèche laser, virtualisée sur commande par ces modules et envoyée droit sur l'ennemi visé. Le seul problème, c'est que je ne sais pas encore comment tu peux l'activer. Je pense pouvoir le faire moi-même manuellement mais il va falloir qu'on soit coordonnés pour réussir à atteindre la cible. Quand tu es prêt, avance-toi, vise un Kankrelat avec ton bras et attend que je programme le tir. Pendant ce temps-là, Ulrich va faire diversion.
Odd prit une profonde inspiration, ce qui était complètement obsolète sur ce monde virtuel où il n'avait ni besoin de respirer, ni d'organes pour le faire.
-Prêt ! » s'écria-t-il avant de s'élancer hors de sa cachette en compagnie d'Ulrich qui se posta juste devant lui pour le protéger, en les renvoyant avec son sabre, des tirs lasers qui commençaient à fuser dans toutes les directions. Odd brandit alors son bras bien droit, en direction du robot le plus proche et dit :
-Vas-y, Jeremy !
-Bien reçu. Feu !
A ce moment-là, la pointe d'une flèche se délogea de son bras et fila à une vitesse spectaculaire vers sa cible, qu'elle frôla de peu, mais qui vint malgré tout terminer sa course dans le mur de la tour.
-Cible manquée ! Relance le tir, Jeremy !
-Rechargement...et feu !
Une autre flèche laser s'élança mais manqua à nouveau le Kankrelat qui s'était mis en mouvement pour esquiver les tirs qu'il essuyait.
-Encore !
-Attend, je vais essayer d'en envoyer plusieurs à la suite. Voilà, c'est prêt ! Trois...deux...un...feu !
Une salve de trois flèches fut virtualisée mais le recul important de l'arme fit dévier le bras de Odd et modifia la trajectoire des projectiles qui s'envolèrent au plus profond du ciel bleu de Lyoko.
-Oh non, Odd ! Tu n'as presque plus d'énergie pour virtualiser les flèches lasers. Concentre-toi ! Cette fois-ci, tu dois atteindre la cible.
Pour la première fois depuis son arrivée sur Lyoko, Odd prit un air grave et sérieux. Il savait qu'il n'avait plus le droit à l'erreur. Ainsi, il se positionna latéralement, brandit de nouveau son bras, agrippa fermement ce dernier avec son autre main pour le stabiliser puis aligna sa tête dans l'axe que formait tout son corps, dans la même position que se tiendrait un archer expérimenté.
-Je suis paré, Jeremy !
-D'accord. Attention...Feu !
Cette fois-ci, la flèche laser partit parfaitement droite puis fendit les airs, passant juste à côté d'Ulrich qui se démenait tant bien que mal pour renvoyer les tirs lasers en frappant avec force de son sabre. La flèche parvint alors à se loger dans le Kankrelat qui se déplaçait pourtant rapidement. Une fois à l'intérieur de sa carapace, elle relâcha une décharge électrique massive qui fit exploser le robot. Un sourire de satisfaction se dessina sur le visage de Odd.
-Oui ! Magnifique, Odd ! » le glorifia Jeremy. « Maintenant, un deuxième ! Rechargement...feu ! »
Mais rien ne se passa.
-Jeremy, ça n'a pas marché ! » s'inquiéta Odd.
-Oh non, tu as épuisé tout ton stock d'énergie alloué aux flèches lasers. Retourne te cacher !
-Non, j'ai une deuxième arme Jeremy ! » dit-il avec une expression de défi avant de sortir ses griffes acérées.
Il sprinta en direction d'un Kankrelat, tout en évitant ses nombreux tirs. Il réussit même à s'en approcher suffisamment pour l'attraper de ses deux mains et y enfoncer dans sa carapace ses griffes tranchantes. Complètement désorienté, le petit robot agita frénétiquement ses quatre pattes et prépara une nouvelle salve de lasers. Odd le retourna alors puis le réorienta face au troisième Kankrelat qui le menaçait, de telle façon que l'ennemi qu'il tenait prisonnier détruisit lui-même son semblable. Cependant, enorgueilli par l'apparition d'une nouvelle victime à son tableau de chasse, il ne remarqua que le robot qu'il avait agrippé était devenu inanimé et avait initialisé son programme d'auto-destruction. Il explosa dans les bras de l'avatar, qui disparurent instantanément sous la déflagration de l'explosion. Ne sentant plus ses bras, Odd poussa un petit cri d'horreur et cherchant de l'aide, il cria fébrilement le nom de Jeremy, mais avant qu'il n'ait eu le temps de dire autre chose, tout son corps s'effaça suivant exactement le procédé inverse de la virtualisation, les détails de son enveloppe corporelle disparaissant petit à petit puis l'ombre de son avatar se supprimant de la surface de Lyoko.
Ulrich, qui avait assisté à ce triste spectacle, s'inquiéta du sort de Odd et demanda, complètement paniqué, à Jeremy :
-Mais qu'est-ce qui lui est arrivé ?
-Rien de grave, ne t'inquiète pas. Le SuperCalculateur n'avait juste plus suffisamment d'énergie pour reconstituer son avatar après l'important choc qu'il a subit, il s'est dévirtualisé puis rematérialisé et il est actuellement de retour dans le scanner.
-Allez viens, Ulrich » intervint Maya. « On doit vite changer de territoire avant que d'autres robots arrivent ».
-Elle a raison » ajouta Jeremy. « La tour est déjà programmée et prête pour le transfert. »
Elle lui montra alors le chemin en pénétrant dans la tour du passage. Il n'eut d'autre choix que de l'imiter et c'est ainsi qu'il découvrit l'intérieur de la structure, où le mouvement harmonieux des nombreuses fenêtres de données binaires la faisait briller d'une intense et magnifique lumière bleue.
-C'est beau, n'est-ce-pas ? » lui dit-elle avec un sourire complice, malgré le fait qu'il était trop occupé à scruter chaque infime partie de la tour pour s'en rendre compte.
-Oui, c'est...extraordinaire !
Elle lui accorda encore quelques secondes de contemplation puis le pressa un peu pour qu'ils progressent dans leur mission :
-Si tu veux changer de territoire, fais exactement comme moi.
Elle se jeta alors dans le vide de la tour, sous les yeux incrédules d'Ulrich.
-Allez, vas-y ! » l'incita Jeremy, ne se rendant pas compte de la surprise qu'on pouvait ressentir lorsqu'on voyait une jeune fille tomber dans un vide qui semblait sans fin.
Finalement, prenant son courage à deux mains, il sauta dans les ténèbres de l'édifice et avant qu'il n'ait eu le temps de s'en rendre compte, il se trouvait déjà à nouveau sur la plate-forme d'une autre tour. La jeune fille, elle aussi, était là et le voyant hésiter, elle attrapa sa main et l'emmena à l'extérieur.
-Je te présente le territoire de la banquise.
A ses pieds, une large étendue de glace s'étendait à perte de vue sous le même ciel foncé que celui des longues nuits que subissait chacun des deux pôles terrestres. Sur l'immensité plate apparaissait seulement quelques tours lointaines, et désignant l'une d'entre elles, Maya lui dit :
-C'est là que nous devons nous rendre.
Sans attendre davantage, ils foncèrent en direction de la tour mais à peine avaient-ils fait quelques pas, que Jeremy les stoppa dans leur élan en hurlant dans son micro :
-Attendez ! J'ai un nouveau contact inconnu sur mes radars, juste au-dessus de vous !
Ils regardèrent alors dans le ciel mais dans les toutes premières secondes, ils ne virent rien. Cependant, une forme étrange apparu en suspension dans l'air avant de se remplir comme l'avait fait les précédents avatars d'Ulrich et Odd, mais de façon beaucoup plus complexe et complète : un robot de plusieurs mètres de hauteur était en train d'être virtualisé. Il ressemblait à un crabe sur quatre pattes tranchantes mais sans pinces et dont la carapace était aussi imprimé du symbole de Lyoko, juste au-dessus de trois lentilles massives censées produire des tirs lasers encore plus puissant.
Une fois sa virtualisation achevée, il retomba sur ses pattes et sans plus attendre, il passa à l'attaque en tirant une salve qu'Ulrich dévia entièrement grâce à son sabre. Son ennemi semblant pris au dépourvu, il courut vers lui aussi vite qu'il le pouvait et tenta de couper une de ses pattes et assénant un violent coup de son arme mais tout ce que cela provoqua fut une petite étincelle jaune qui s'éteignit rapidement au contact du sol. Le Krabe tenait maintenant Ulrich à sa portée et avant que ce dernier n'ait pu l'esquiver, il enfonça une de ses pattes au niveau de son estomac. Il ressentit de suite une vive douleur et il ne put même pas crier, sentant sa respiration coupée alors même que cette dernière était impossible sur Lyoko. Suite à la puissance de ce coup, il se dévirtualisa brutalement et lorsqu'il reprit conscience, la porte du scanner se rouvrait devant lui. Il manqua de chuter mais il se rattrapa in extremis à une de ses parois et posa une main à l'endroit de sa blessure virtuelle. Même si elle affecté son avatar et non pas son corps réel, elle le faisait terriblement souffrir, à tel point qu'il avait du mal à reprendre son souffle. C'était comme si on lui avait enfoncer dans l'abdomen une épée massive et tranchante qui lui aurait broyée tous ses organes internes. Malgré tout, il tenta de sa calmer et chercha à contrôler toutes les palpitations de son corps pour atténuer ces dernières.
Lorsque tout son corps reprit une activité normale, il fit un pas et sortit du scanner. C'est là qu'il découvrit Odd couché sur le sol face contre terre. Il s'agenouilla alors auprès de lui pour voir s'il allait bien et si le pire n'était pas arrivé. Il posa donc deux doigts sur sa tempe pour prendre son pouls, par simple mesure de précaution mais mis à part que son rythme était anormalement élevée, rien ne semblait grave. Soudain, la porte de la salle se déverrouilla et Jeremy sortit de l'ascenseur.
-Maya ? » lui demanda simplement Ulrich.
-Elle va bien, elle a réussit à rejoindre une tour » lui répondit-il, ayant tout de suite compris la nature de sa question.
Rapidement, il s'approcha lui aussi de Odd et avec la lampe poche qu'il avait apporté, éclaira ses pupilles exactement comme l'aurait fait un vrai médecin.
-Il semble aller bien. » déclara-t-il.
Il le secoua alors légèrement, ce qui eut pour effet de le réveiller quasi instantanément.
-Odd, comment tu te sens?
-Un peu...un peu bizarre. J'ai des fourmis plein le corps ! » s'exclama-t-il, semblant avoir retrouvé sa bonne humeur habituelle.
-C'est normal que tous les deux vous ayez légèrement mal. En effet, votre avatar est programmé pour traduire un maximum de sensations qu'il éprouve en signaux électriques et les transmettre jusqu'à votre « programme conscience », la partie convertie en programme informatique de votre esprit qui vous a été soutiré durant votre virtualisation. De même, ce programme vous permet aussi de contrôler votre nouveau corps comme vous l'auriez fait avec l'ancien : à chaque fois que vous désirez faire un mouvement, votre conscience virtualisée envoie un signal qui est retransmis jusqu'à l'avatar comme un simple commande à effectuer. C'est ce qu'on appelle dans le jargon scientifique de ce laboratoire, le « contrôle mental ». Or, lors de la transition monde virtuel / réel, certaines de ses sensations n'ont pas le temps d'être abolies et votre conscience va encore les percevoir dans voter corps réel en propageant des signaux électriques erronées dans votre système nerveux. Mais ne vous inquiétez pas, ça va passer.
* * *
-Tout va bien, Maya. Ils sont sains et saufs ! » dit Jeremy pour rassurer la jeune fille qui commençait à s'inquiéter.
-D'accord, mais toi ? Je n'ai pas réussi à stopper les attaques, tu es en danger !
-Je sais...Et c'est pour cela que l'on devra relancer la mission sur Lyoko demain, en attendant que le SuperCalculateur recalcule la position initiale de chaque microbits des données virtuelles affectées par l'imposition imprévue d'un corps d'origine étrangère et non intégré dans les calculs matriciels de...
Découvrant les mines déconfites de Ulrich et Odd qui ne comprenaient pas un traître mot de ce qu'il racontait, il ajouta simplement :
-Le temps qu'il recharge son énergie, quoi ! En attendant, soyez prudent et gardez un œil sur tous les appareils électriques dont vous vous approcherez. Demain, nous feront en sorte de stopper les attaques et de découvrir toute la vérité.
N'oubliez pas de faire entendre parler de ma fic, c'est le meilleur moyen pour qu'elle continue à exister.
Inscrit le: 10 Juin 2011 Messages: 64 Localisation: Hum ? Très loin, perdue sans doute...
Hey, chuis laa preum's !!
J'adore *O* !
Certaines scènes sont quelques peu modifier comme la rencontre de Yumi et Ulrich par exemple. Mais comme plusieurs personnes ont dans leur fic' décris ce passage avec le sentiment des 2 protagonistes, ça change !!!
( La rencontre, le sentiment à ce moment là sont legerement différent )
Diffèrence également sur " The découverte du Supercalculateur" ou plûtot " The essayage de scanner" =)
Tu racontes super bien !!!
Bon courage pour... la SUITE !!! _________________ "Rien ne porte plus à confusion que l'évidence" Ciel.
London bridge is falling down, falling down, falling down
London bridge is falling down,
My fair Lady...
Inscrit le: 12 Juin 2011 Messages: 120 Localisation: Dans l'imaginaire le plus complexe.
Voilà la suite. Alors pour l'introduire un petit peu, ca commence à dévier de l'histoire originale, surtout la fin, où j'évoque le but de l'invention du SuperCalculateur.
Chapitre 4 : CODE LYOKO
LYOKO PROJECT
Spoiler
Chapitre 4 : CODE LYoko
Ulrich poussa violemment la porte du gymnase du Collège. Son étrange aventure de la veille l'avait totalement perturbé. Il n'avait même pas réussi à fermer l’œil de la nuit, repensant à tout ce qu'il avait vécu. Quand il songeait au fait qu'il était rentré dans un ordinateur et que son esprit avait été dissocié de son corps, une intense vague de frissons le parcourait. Sur le moment, il n'avait pas réalisé à quel point ce qu'il avait vécu était grave, mais à présent, il s'en rendait entièrement compte et cela le terrifiait. Quelque chose avait utilisé le SuperCalculateur de l'usine pour essayer de tuer Jeremy et maintenant, cela risquait d'être son tour, ainsi que celui de Odd. Il avait essayé de se convaincre que ça ne s'était pas vraiment passé, que ce n'était qu'un mauvais rêve, une hallucination, mais ça ne servait à rien de se voiler la face. Il avait atteint le point de non-retour. Désormais, rien ne serait plus comme avant car il faisait maintenant partie de la poignée de personnes qui connaissait l'existence du scanner, cette invention dont le potentiel lui semblait à présent infini, mais aussi très dangereux. Il était donc partagé par le fait de savoir s'il devait prévenir les autorités compétentes qui sauraient gérer le situation et stopper la folie de Jeremy à vouloir laisser le SuperCalculateur allumé quitte à risquer sa propre vie et celles des autres. Mais lorsqu'il réfléchissait aux conséquences que cela pourrait avoir sur son existence, il hésitait, voire renonçait rapidement à cette idée. En effet, ce qu'il avait vu à l'usine était sûrement le fruit d'un projet scientifique ou militaire top secret et les personnes en charge de ce dernier voudrait certainement qu'il le reste à tout prix. Il se voyait déjà dans une salle d'interrogatoire où on lui demanderait qui d'autre était au courant. Et si jamais on irait jusqu'à l'éliminer pour garder le secret entre de bonnes mains ? Il ne pouvait pas risquer sa vie et celle de son entourage, même si ce scénario lui paraissait un peu alarmiste. Il lui semblait donc évident que la meilleure solution était de suivre Jeremy, le temps que ce dernier trouve le moyen d'arrêter les attaques.
Toutes ces pensées avaient emplis tout son esprit et c'est pour se vider la tête qu'il décida de faire quelques mouvements d'arts martiaux en solitaire, en ce matin de jour de congé. Il pénétra dans le gymnase et posa son sac de sport dans un coin de la salle. Il s'apprêtait à commencer ses exercices lorsqu'il entendit une voix familière qui lui dit :
-Salut !
Il regarda alors au fond de la salle et vit Yumi Ishigama. Il avait été tellement préoccupé par l'histoire du SuperCalculateur qu'il ne l'avait même pas remarqué en entrant. Il lui répondit chaleureusement :
-Salut ! Toi aussi tu viens t'entraîner ?
-Oui, j'avais besoin de me détendre un peu !
-Tout comme moi. J'ai eu une journée très particulière hier et j'ai besoin de décompresser. Ça te tente un petit combat ? » demanda-t-il avec une expression de défi.
-D'accord ! » s'empressa-t-elle de répondre, relevant le challenge proposé par son adversaire.
Comme la veille, ils se combattirent, utilisant les techniques les plus impressionnantes afin de faire tomber leur adversaire sur le sol. Une fois totalement essoufflés, ils s'assirent tous les deux côte à côte dans le plus grand calme.
-Donc...Tu es japonaise, c'est ça ? » demanda-t-il timidement pour engager la conversation.
-Oui, mais je vis depuis que je suis toute petite en France car c'est là que mon père travaille. Et toi, d'où viens-tu ?
-Je ne suis pas du coin. En fait, je suis né...
Ulrich fut interrompu par le clignotement incessant des lumières de la salle, qui finirent après quelques secondes par s'éteindre entièrement.
-Oh non, pas encore ! » lâcha Ulrich inconsciemment, réalisant qu'il s'agissait très probablement une nouvelle attaque.
-Du calme, ce n'est rien, juste les plombs qui ont lâchés. » lui dit-elle pour le rassurer alors qu'elle le voyait commencer à paniquer.
Soudain, une petite détonation se produisit dans l'une des prises électriques de la pièce, qui se mit ensuite à grésiller. Ulrich, intrigué, se risqua à s'en approcher pour découvrir ce qu'il s'y passait. En effet, la prise électrique semblait aspirer toute l'électricité du gymnase.
-Où vas-tu ? » demanda la jeune fille perplexe, juste avant de le suivre.
Il ne répondit pas. Il se trouvait à présent à un mètre de la fameuse prise électrique et il se pencha alors pour regarder à l'intérieur. Soudain, un puissant éclair électrique bleu en émergea et vint atteindre le corps d'Ulrich, le paralysant aussitôt et le privant de ses capacités motrices, le laissant à la merci de l'impressionnante quantité d'électricité qui le traversait. Réagissant immédiatement, Yumi attrapa son maillot, en prenant garde de ne pas toucher sa peau pour ne pas être électrocutée elle aussi, puis tira de toutes ses forces pour le libérer de l'étreinte électrique dont il était prisonnier. L'éclair cessa alors et tous les deux tombèrent à la renverse l'un sur l'autre. Elle repoussa doucement le jeune homme qui l'écrasait, de façon à pouvoir se relever, puis l'allongea sur le sol en lui demandant d'un ton alarmé :
-Ulrich ? Ulrich, ça va ?
Ce dernier rouvrit lentement les paupières, passa une main sur son crane qui le faisait terriblement souffrir, puis répondit faiblement :
-Oui, je...Qu'est ce qu'il s'est passé ? Ah oui, ça me revient...la prise électrique...
-Qu'est-ce que c'était ? » le questionna-t-elle, intriguée.
-Rien...Il faut que j'y aille. J'ai...j'ai quelque chose de très important à faire » bafouilla-t-il, visiblement pressé.
Il se releva et remarqua que les lumières de la salle luisaient de nouveau. Il entendit alors la sonnerie de son téléphone portable rangé dans une des poches de son pantalon. D'un geste vif, il décrocha :
-J'ai piraté ton opérateur téléphonique grâce au SuperCalculateur. Bref, peu importe. J'ai quelque chose de beaucoup plus important à te dire : Odd et moi sommes à nouveau victimes d'attaques électriques.
-Je sais. Moi aussi j'y ai eu droit. » dit-il d'un ton ironique.
-Tu dois nous rejoindre à l'usine tout de suite. Il faut replonger sur Lyoko et aider Maya à atteindre la tour suspecte. Où es-tu ?
-Dans le gymnase.
-Parfait ! Écoute bien : tout au fond du gymnase, il y a une porte scellée.
Elle mène au réseau de canalisations de la ville. Ouvre-la, enfonce-la s'il le faut, puis traverse les égouts et rejoins-moi.
-D'accord mais je ne connais pas le chemin que je dois prendre une fois dans les égouts.
-C'est très simple. Il suffit que tu passes...
Le téléphone portable d'Ulrich se mit à grésiller tellement fort que le jeune homme le laissa tomber par terre. Comme il continuait à faire un bruit insupportable pour les oreilles, il l'écrasa violemment et à plusieurs reprises de son pied droit jusqu'à ce qu'il ne produise plus aucun son. Il se retourna alors vers Yumi et lui demanda :
-Tu as un portable ?
Elle hocha la tête et sortit un mobile d'une de ses poches, qu'elle s'empressa de donner à Ulrich. Il voulut recontacter Jeremy mais non seulement il n'avait pas son numéro, mais en plus, le réseau téléphonique avait l'air complètement inexistant dans le secteur, probablement neutralisé par les attaques électriques. Il lui rendit alors le téléphone et sans dire un mot, il suivit les quelques instructions que Jeremy avait eu le temps de lui laisser en se dirigeant vers le fond de la salle, en localisant la porte verrouillée puis en essayant de l'enfoncer en donnant de puissants coups d'épaules. Malgré tout les efforts qu'il avait déployé, la porte ne céda pas et alors qu'il s'apprêtait à recommencer l'opération, il fut arrêté par Yumi qui posant une main sur son épaule, lui dit :
-On y va ensemble à trois.
Ulrich, ayant compris qu'elle venait l'aider, acquiesça. Tous les deux reculèrent alors à une bonne distance de la porte, comptèrent ensemble jusqu'à trois, puis s'élancèrent le plus vite possible en direction de la porte qui s'ouvrit sans davantage de résistance. Cependant, n'arrivant pas à ralentir leur vitesse infernale, ils trébuchèrent tous les deux et s'écroulèrent de nouveau l'un sur l'autre.
-Décidément, ça devient une habitude ! » plaisanta Yumi avec un grand sourire.
Ulrich, un peu gêné, se releva sans attendre puis se ruant dans l'étroit couloir désormais accessible, il lui dit reconnaissant :
-Merci du coup de main ! Je dois te laisser maintenant. Salut !
Mais la jeune japonaise n'allait pas le laisser s'enfuir comme ça et, dans un sprint phénoménale, elle le rattrapa et se positionna devant lui, l'empêchant d'aller plus loin.
-Tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser partir comme ça ? Que s'est-il réellement passé avec la prise électrique tout à l'heure ? Et où es-tu si pressé d'aller ?
Ulrich était embarrassé. Il ne voulait pas lier quelqu'un d'autre à la dangereuse aventure qu'il était en train de vivre.
-Tu t'inquiètes pour rien. Ça n'était rien, vraiment ! » essaya-t-il de la convaincre, en prenant l'air le plus sincère possible. Mais au même moment, l'unique ampoule du couloir éclata brutalement, les plongeant tous les deux dans les ténèbres.
-Et ça, ce n'était rien peut-être ? Écoute, depuis hier, il se passe des choses étranges dans ce collège, et tu sembles en savoir beaucoup plus que tu ne veux laisser l'entendre.
Yumi était perspicace et Ulrich réalisa qu'il n'aurait servi à rien de continuer à lui mentir. Il changea donc de tactique, cherchant à présent à l'empêcher de le suivre :
-C'est après moi qu'on en a. Si tu me suis, tu deviendras une nouvelle cible à abattre. Il faut vraiment que tu me laisses. Je n'ai pas envie de te savoir en danger.
-Je sais me défendre et je te signale que c'est moi qui t'ai sauvée tout à l'heure. Si tu es en danger, je viens avec toi. L'union fait la force, pas vrai ?
Il ne répondit pas mais chercha plutôt à la surprendre en essayant de la contourner mais à peine avait-il réussi à passer que la jeune fille lui fit un croche-pied qui l'envoya directement sur le sol.
Il fallait qu'il se rende à l'évidence, jamais il ne réussirait à la dissuader, ni par la force, ni par la persuasion. Il décida alors de prendre une décision qu'il savait lourde de conséquences :
-Très bien, tu as gagnée. Je vais tout t'expliquer mais je ne peux rien faire tant qu'on ne sera pas à l'usine. Mais avant tout, est-tu sûr que tu veux me suivre ? Si tu le fais, ta vie risque d'être changée à tout jamais.
-Je prends le risque. » répondit-elle avec une fougue incroyable.
Elle l'aida alors à se relever et pénétrèrent tous les deux dans les égouts, en longeant le mur du couloir à tâtons à cause du manque de luminosité.
Yumi et Ulrich restèrent coincés une vingtaine de minutes dans les égouts avant de trouver la sortie qui menait au pont. Durant tout le parcours, la jeune japonaise était restée silencieuse, prenant son mal en patience malgré les milliers d'interrogations qui se bousculaient dans sa tête.
Ulrich escalada l'échelle en premier, suivie par Yumi à qui il tendit d'ailleurs une main pour l'aider à grimper rapidement à la surface sans perdre de temps. Ils se mirent ensuite à courir en direction de l'usine puis, une fois les cordes descendues, ils se ruèrent vers l'ascenseur. Une fois dedans, Ulrich lui posa une ultime question avant d'appuyer sur les boutons rouges du monte-charge :
-Est-tu vraiment sûr de vouloir aller plus loin, de changer ta vie à tout jamais ?
-Oui ! » répondit-elle avec une assurance incroyable.
-D'accord, dans ce cas...
Il activa l'ascenseur qui se mit alors à descendre jusqu'au laboratoire contenant l'interface. Lorsque la porte s'ouvrit, Odd et Jeremy se tenaient au côté de l'ordinateur, semblant observer les moindres fluctuations des données de Lyoko qui rendraient leur mission plus dangereuse encore.
-Ah ! Te voilà enfin Ulrich ! » dit Jeremy distrait et n'ayant même pas remarqué la présence de la nouvelle inconnue. « Il faut que vous plongiez immédiatement Odd et toi, pour aider Maya et mettre fin une bonne fois pour toutes à ces attaques ! Une fois sur Lyoko, vous rejoignez la tour suspecte, vous la sécurisez et vous libérez le passage pour Maya » dit-il avec une rigueur militaire. « Dès qu'elle sera à l'intérieur, on avisera...Allez, allez ! On se dépêche ! » s'écria-t-il d'un ton pressant, et se retournant en direction d'Ulrich, surpris par l'arrivée de Yumi, il ajouta incrédule :
-Qui est-ce ?
-Elle s'appelle Yumi et...
-Mais pourquoi tu l'as amenée ? » le réprimanda-t-il. « Tu aurais pu être un peu plus discret quand même ! ».
-Écoute Jeremy : je n’aie pas eu le choix et c'est sûrement pas toi qui vas me faire la morale sur les risques à prendre ou pas ! » répliqua-t-il violemment. « Je te signale que pendant que tu reste bien tranquillement ici sur ton fauteuil, c'est nous qui combattons sur Lyoko au péril de notre vie !
La tension était palpable entre deux jeunes, et Yumi intervint alors pour essayer d'apaiser la situation :
-Si vous voulez, je peux m'en aller en promettant de ne rien raconter à personne.
-Non, c'est bon. » répondit Jeremy. « Un autre combattant ne sera sûrement pas de trop face à ce qu'il vous attend. Tu sais te battre ?
-Oui, j'ai fait quelques années de...
L'interrompant, il ordonna :
-Très bien. Descendez tous en salle des scanners, vous plongez immédiatement !
Les trois jeunes rejoignirent l'ascenseur dans le silence le plus complet. Seul le crissement strident des câbles de l'ascenseur brisait l'atmosphère lourd qui régnait dans la cabine. Yumi se risqua alors à poser une question :
-Où est-ce qu'on va ?
-Ça serait trop long de t'expliquer. » répondit Odd. « Tout ce que je peux te conseiller, c'est de ne pas paniquer même si ça risque de te paraître très, très étrange. »
La porte de l'ascenseur se rouvrit et Odd et Ulrich se positionnèrent chacun dans un scanner différent. Yumi les imita en prenant place dans le troisième.
-C'est parti pour le territoire de la banquise ! » s'écria la voix de Jeremy dans l'interphone.
Les scanners se refermèrent et tout ce que leurs occupants purent entendre furent ces quelques phrases :
Odd et Ulrich apparurent simultanément et à la même distance du sol de Lyoko. Tous deux réussirent à atterrir sans tomber sur la banquise. Alors qu'ils s'attendaient à ressentir du froid, rien ne se passa : aucune sensation de chaleur n'avait été programmée sur Lyoko.
-Génial ! Le transfert de vos avatars à fonctionné ! » s'exclama Jeremy.
-Le transfert ? » demanda Odd.
-Oui. C'est le téléchargement de vos avatars crées la veille, sur Lyoko et auxquels sont intégrés votre « programme conscience », le programme issu, durant la virtualisation, de la conversion de votre esprit, de votre conscience, en données purement informatique.
Ulrich remarqua alors l'absence de la japonaise sur le territoire virtuel, et inquiet, il s'écria :
-Et Yumi ? Son transfert n'a pas fonctionné ?
-Elle n'a pas encore d'avatar, il est encore en cours de création. C'est pour ça que le transfert n'a pas eu lieu. Attendez quelques secondes, elle ne devrait pas tarder.
En effet, il avait suffit d'un court instant pour qu'elle apparaisse dans le ciel de Lyoko. Elle commença alors à tomber mais Ulrich la rattrapa au vol et amorti sa chute.
-Comment tu te sens ? » demanda-t-il.
-Bizarre...Où suis-je ? Que s'est-il passé ? » l'interrogea-t-elle perplexe.
-On est sur Lyoko, un monde virtuel. Ton esprit a été implanté dans un nouveau corps, un avatar et normalement, tu ne risques rien ici.
-Un nouveau corps?
Elle scruta sa nouvelle tenue : cette dernière était exactement composée de la même matière synthétique que celle d'Ulrich mais de couleur rouge cette fois-ci et parfaitement adaptée à la morphologie de son corps.
-Mais...que...qu'est-ce que nous devons faire ici au juste ?
-D'après Jeremy, on doit aider une intelligence artificielle sous forme humaine, Maya, à rejoindre une tour qui serait susceptible de provoquer les attaques que tu as vu tout à l'heure. Tiens, justement la voilà.
La jeune fille sortit de l'une des tours de la banquise et vint rejoindre son escorte.
-Bonjour ! » lança-t-elle avec son habituelle sympathie.
Cela perturbait Ulrich de saluer une machine mais il prit quand même la peine de répondre un peu gêné :
-Bonjour.
Odd, quand à lui, n'était pas importuné par ce genre de détail et considérant Maya comme son égal, il s'exclama avec engouement :
-Salut !
Yumi, elle, ne dit rien, trop abasourdi par ce qui lui arrivait.
-Bon, allez, on y va ! La tour n'est plus très loin mais tant que vous ne vous en occupez pas, c'est MOI qui suis exposé aux attaques ! Je suis même plus en danger ici que vous sur Lyoko, n'est-ce-pas Ulrich ?
-Du calme, Jeremy. » l'interrompit calmement Maya pour l'apaiser. « On s'y rend tout de suite. ». S'adressant aux trois autres, elle ajouta :
« Suivez-moi ! ».
Le petit groupe courut en direction de la tour suspecte jusqu'à l'avoir en visuel. Contrairement à toutes les autres tours, le halo de fumée qui l'entourait était rouge vif et cette différence signifiait forcément que la tour avait quelque chose de particulier.
-Attendez ! » s'écria Jeremy. Je capte près de la tour deux...non, trois contacts sur mes radars ! »
Odd regarda l'édifice de plus près pour confirmer les indications de Jeremy mais il vit seulement deux kankrelats qui semblaient monter la garde.
-Tu es sûr, Jeremy ? » dit-il. « Je ne vois que deux robots. »
-Oui, j'ai bien trois contacts. Le troisième est très faible mais il existe.
-Si tu dis vrai, il n'y a qu'une seule possibilité : il y a quelque chose dans la tour !
-Non, je ne pense pas. Elles sont normalement toutes équipées d'un système d'identification qui empêche les contacts hostiles de passer.
-Les contacts hostiles, peut-être. Mais les contacts alliés ?
-Tu voudrais dire que...Non, c'est impossible. Tiens, en plus, il vient de disparaître de mes écrans. Un écho fantôme sans doute. Bon, Odd, on s'occupe des kankrelats, comme hier. Met-toi en position.
-Tu n'as toujours pas trouvé comment je peux activer mes flèches lasers tout seul ?
-Non...enfin si, mais on n'a pas le temps de tester maintenant. Prépare-toi !
Comme la veille, Odd se positionna son corps virtuel dans la stature la plus stable possible et tendit son bras en direction de ses deux ennemis. Jeremy enclencha alors le tir des flèches lasers et deux de ces dernières seulement suffirent à détruire les deux robots.
-Bien joué, Odd ! Un tir parfait ! Foncez en direction de la tour maintenant !
Tous les quatre accoururent vers cette dernière mais lorsqu'ils se trouvèrent à une dizaine de mètre de celle-ci, trois Krabes se virtualisèrent dans le ciel de Lyoko. Ils s'arrêtèrent net, Ulrich dégaina son sabre et Odd prépara son tir. Yumi, voyant les armes incroyables de ces deux camarades, demanda :
-Et moi, je n'ai pas d'armes ?
-Si, si, ça viens. » répondit Jeremy à la hâte. « Je te virtualise ça tout de suite. Attrape-les au vol ! »
Soudain, deux éventails apparurent dans le vide, au niveau des épaules de Yumi. Avant qu'ils ne tombent au sol, elle s'en saisit et les observa avec minutie.
-Et...comment ça marche » l'interrogea-t-elle confuse face à ses éventails qui lui rappelaient plus un objet de son pays d'origine qu'une arme de guerre.
-Ça, je ne sais pas. En tout cas, c'est indépendant de mon système et...
Avant que Jeremy n'ait eu le temps de terminer sa phrase, les trois Krabes touchèrent le sol et un d'entre eux déclencha un tir laser qui, habilement esquivé par Ulrich et Odd, fonça droit sur la jeune japonaise qui n'eut alors d'autre réflexe que de brandir son éventail pour se protéger. Croyant que ça n'aurait pas suffit à stopper la course folle du tir, elle ferma les yeux songeant à la blessure qu'elle allait subir. Malgré tout et à la surprise générale, le laser fut absorbé par l'éventail dès son contact avec ce dernier. Étonnée mais ayant compris que son arme avait un potentiel beaucoup plus grand qu'elle n'en laissait paraître, elle se risqua à lancer un de ses éventails sur le Krabe qui l'avait attaquée. Ce dernier eut alors sa carapace scindée en deux par l'éventail qui fendit les airs avant d'atteindre le sol quelques mètres plus loin. L'immense robot explosa et le souffle de la détonation déstabilisa les deux autres. Ulrich en profita pour se jeter sur l'un d'entre eux et lui faire perdre l'équilibre en coupant une de ses pattes. Il l'acheva ensuite en enfonçant son sabre en plein milieu de sa carapace. Cependant, le troisième robot réagit aussitôt en tirant une salve rapide d'une dizaine de lasers que Ulrich ne put éviter. Il fut ainsi dévirtualisé au même moment où le Krabe dont il fut le bourreau s’autodétruisit.
Il ne restait désormais plus que Odd et Yumi pour s'occuper du dernier ennemi et protéger Maya. Le jeune félin essaya donc de détruire le robot avec ses flèches mais ce dernier réussissait à esquiver chaque tir en agitant frénétiquement ses pattes mécaniques. Odd vida ainsi la totalité de son énergie allouée à la virtualisation des flèches lasers et le Krabe profita de cette faiblesse pour se ruer sur lui et le pourfendre d'une de ses pattes aiguisées. Ayant dévirtualisé un autre de ses ennemis, il se retourna vers Yumi et déclencha une nouvelle série de tirs que cette dernière dut parer avec son seul éventail restant. Cependant, elle hésitait à envoyer ce dernier pour détruire le Krabe car elle savait que si elle manquait son coup, elle serait sans défense et subirait le même sort que ces deux autres camarades. Elle se contenta donc d'absorber la majorité des tirs dont elle était la cible.
Maya, se rendant compte que Yumi se retrouvait coincée par le Krabe qui tirait d'incessantes rafales, tenta de passer discrètement au delà de ce dernier mais celui-ci la remarqua et se positionna juste devant l'entrée de la tour pour lui bloquer le passage. Elle savait que si elle ne faisait rien, jamais elle ne réussirait à atteindre la tour activée.
Soudain, elle ferma les yeux et son avatar s'arrêta complètement de faire le moindre mouvement. Elle sentit sa conscience sortir de son corps, comme si elle pouvait se déplacer où elle le voulait en une fraction de seconde et sans avoir besoin de son enveloppe corporelle. Elle voyait tout Lyoko figé, plus rien ne bougeait autour d'elle. Le temps semblait s'être arrêté. Elle pensa alors au Krabe qui se tenait là, immobile sur la glace. Elle savait qu'elle devait trouver un moyen de s'en débarrasser. Elle imagina ainsi, l'espace d'un très court instant, Lyoko sans son territoire de la banquise et au moment même où cette pensée traversa son esprit, elle entrevue le sol, les tours et le ciel de la banquise, disparaissant sous ses yeux instantanément. Seul Yumi et le Krabe restait en suspension au beau milieu du vide, toujours figés hors du temps. Une fois sa pensée évanouie dans les profondeurs de son esprit, le territoire réapparut comme si rien ne s'était passé. Elle se concentra alors autant qu'elle le pouvait sur la petite parcelle de sol sur laquelle reposait le robot et elle l'imagina disparaissant, n'existant plus. Elle vit ainsi un morceau du territoire se volatiliser sous ses yeux. Sa tâche étant accomplie, elle pensa très fort à regagner son avatar et elle vit la scène reprendre son cours puis le Krabe, n'ayant plus rien sur quoi s'appuyer, chuter.
Yumi commençait à céder sous les rafales du Krabe lorsqu'elle le vit tomber brutalement dans un trou qui venait subitement d'apparaître.
-Qu'est-ce que c'était ? » demanda-t-elle.
-Je ne sais pas... » répondit Jeremy aussi étonné qu'elle, et reprenant son air militaire, il ajouta : « Bon, peu importe. Foncez à la tour, vite ! ».
Yumi se retourna en direction de Maya mais elle découvrit que celle-ci gisait au sol inanimée.
-Jeremy, regarde ! » s'écria Yumi.
-Maya ! Maya, répond-moi ! Mais qu'est-ce qui se passe ? » dit-il paniqué.
Il se mit à consulter alors les nombreuses fenêtres de ses écrans et en particulier celle de l'avatar de la jeune fille. Il remarqua alors quelque chose qui le rendit blême :
-Tous les logs indiquent que son programme conscience a quitté son avatar avant d'y retourner il y a quelques secondes. Je ne comprends pas. Comment est-ce possible ?
Maya rouvrit enfin les yeux quelques secondes plus tard. Sans dire un mot, elle ne tarda pas à se relever puis comme si rien ne s'était passé, elle s'exclama d'un ton naturel :
-La voie est libre ! Allons-y !
Elle se mit alors à courir en direction de la tour. L'incompréhension fut la plus totale du côté de Yumi et Jeremy mais leur attention fut immédiatement reportée sur leur mission lorsque Maya pénétra dans la tour.
Elle s'approcha de l'interface bleue où un message clignotait sans jamais s'arrêter : « CODE X.A.N.A activé ». Elle commença à manipuler l'interface mais à chaque opération qu'elle essayait d'effectuer, la même consigne s'affichait : « Seul une entité autorisée peut accéder aux ressources systèmes. Veuillez procéder à l'identification. ». Maya posa alors une main sur l'interface et une suite de messages apparurent : « IDENTIFICATION : AELITA », « CODE LYOKO initialisé », « Tour désactivée ».
-Jeremy, je crois que c'est bon. J'ai mis fin aux attaques, la tour est désactivée.
Le jeune garçon était bouche bée.
-...Bien joué, Maya... » bafouilla-t-il.
-Aelita ! » l'interrompit-elle. « Je crois...je crois que je m'appelle Aelita ! ».
-Incroyable » susurra-t-il abasourdi.
La porte de l'ascenseur s'ouvrit alors et Odd et Ulrich en sortirent en demandant :
-Où est Yumi ?
-Elle est toujours sur Lyoko mais je vais la ramener tout de suite. La mission est accomplie !
Yumi, Ulrich, Odd et Jeremy étaient à présent tous réunis dans le laboratoire informatique.
-Je crois que, maintenant, on mérite des explications » affirma Ulrich. « A quoi sert réellement le SuperCalculateur ? »
-Je n'en suis pas encore tout à fait sûr, » répondit Jeremy, « mais je pense qu'il est le seul super ordinateur à avoir une vitesse de calcul suffisante à la gestion de la virtualisation à partir des scanners, car ce sont bien eux qui représentent l'invention la plus importante de ce laboratoire. En effet, ils permettent non seulement la virtualisation de n'importe quel corps matériel mais aussi leur rematérialisation.
-D'accord, mais quel est l'intérêt de la virtualisation ?
-De pouvoir faire ce que l'Homme à toujours voulut faire dans ces rêves les plus fous ! Tout d'abord, deux scanners reliés entre eux peuvent servir de plate-forme de téléportation ! Ensuite, on peut dupliquer à l'infini n'importe quel objet virtualisé en matérialisant des copies !
-Attend, tu veux dire que maintenant tu peux sortir chacun de nous trois en plusieurs exemplaires ? » s'écria Odd, sûrement aussi inquiet que ravi.
-Exactement, mais ce n'est pas tout. Comme vous l'avez vu, il est possible vous envoyer dans une machine et une fois sur Lyoko, grâce à vos avatars, vous ne pouvez pas être blessés : vous êtes invulnérable. Votre conscience est le seul élément conservé durant votre passage du monde réel au monde virtuel. Ainsi, à chaque virtualisation une copie de votre esprit est stocké dans le SuperCalculateur. Imaginez maintenant que chaque matin, vous vous virtualisiez puis vous rematérialiseriez. Si jamais il vous arrivait de mourir durant cette journée, on n'aurait plus qu'à recréer une copie de votre corps puis y réintégrer votre conscience pour vous faire revivre ! Peu importe que vous soyez dans le monde réel ou virtuel, à partir du moment où vous vous êtes virtualisé au moins une fois, vous êtes immortel ! Le pire, c'est que même sans corps réel ou virtuel, votre conscience pourrait continuer à « vivre » dans le SuperCalculateur, comme si elle se trouvait être un simple programme !
-C'est...incroyable ! » s'écria Ulrich.
-C'est donc possible de me créer un clone ? » plaisanta Odd.
-En théorie, oui. Seulement, un certain nombre de programmes semblent empêcher ce phénomène. En effet, malgré votre virtualisation, votre conscience n'est restée qu'en un seul exemplaire : celui que vous avez actuellement dans votre corps réel. Il semblerait que les scientifiques qui ont conçus le SuperCalculateur aient tentés de respecter certaines règles d'éthique et je pense qu'ils ont eu raison. Imaginez les conséquences engendrées par une malencontreuse manipulation du SuperCalculateur, ne se contentant plus de vous matérialiser vous mais aussi votre clone. Qu'est-ce que vous feriez de ce dernier ? Aucun de vous deux ne serait plus réel que l'autre ! La solution la plus « logique » serait d'éliminer l'un des deux, mais qui ? Votre clone pense comme vous : si vous songez à le tuer, il y pensera de même et je suis sûr que personne ici n'a envie de s'entre-tuer avec son potentiel clone !
-C'était juste pour rire... » se repentit Odd.
-Et ces attaques, Jeremy ? Qu'est-ce que c'était ? » demanda Ulrich.
-Là aussi, je ne suis pas tout à fait sûr, mais je pense quand même avoir une explication. Vous voyez, les tours, par un moyen que je ne connais pas encore, permettent d'agir sur le monde réel par le bied d'interactions électriques extrêmement puissantes et précises, comme je pourrais le faire sur Lyoko en programmant quelque chose. Tout ceci n'est possible que par l'action d'un courant électrique. Mais il me manque encore beaucoup d'informations pour comprendre comment elles nous ont atteintes avec autant de justesse. Bref, lorsque Maya...pardon, Aelita...est entrée dans la tour suspecte, elle a remarquée que celle-ci était activée et que par conséquent, elle accumulait depuis la date de son activation l'énergie nécessaire à l'ouverture d'un « porte » sur le monde réel, passage sans lequel les attaques ne seraient pas possibles.
-Oui, mais qui les a provoquées et pourquoi ?
-J'y viens : il y a quelques jours, j'ai étudié les notes de scientifique qui traînait dans le SuperCalculateur. Certaines mentionnent un virus informatique censé être désactivé à l'heure actuelle : X.A.N.A. Je ne sais pas encore à quoi il servait mais il y a très peu de moyens de programmer et d'activer une tour car elles sont protégées par un système d'identification qui permet à l'entité authentifié de lancer un code informatique selon les autorisations qu'il possède. Or, en recherchant dans les registres du SuperCalculateur, je n'ai trouvé que deux codes encore actifs : le CODE X.A.N.A et le CODE LYOKO. Le premier est celui attribué au virus et qui limite certains accès comme celui des programmes les plus importants du SuperCalculateur -c'est-à-dire, les programmes de virtualisation et de matérialisation, vos avatars, la génération de Lyoko, etc-, qui sont protégés par un pare-feu qui n'est franchissable que par le deuxième code, celui qui permet TOUS les accès aux données sécurisées du SuperCalculateur. Or, c'était bien le CODE X.A.N.A qui avait été lancé dans la tour, ce qui ne peut signifier qu'une chose, c'est ce virus informatique qui a essayé de nous tuer !
-Mais pourquoi ? » intervint Yumi.
-Je ne sais pas...Seul l'avenir nous le dira. Malgré tout, il existe un moyen de contrer ces attaques : le CODE LYOKO, qui permet de reprogrammer les tours, autrement dit, les désactiver. Et Aelita est la seule en possession de ce code ! Elle est la gardienne de Lyoko ! De plus, elle ne semble faire qu'un avec ce dernier : tout à l'heure, lorsque sa conscience est sorti de son avatar, c'était pour se coupler avec le SuperCalculateur. De cette façon, elle n'était plus qu'une programme simple sans avatar, et par la pensée, elle a pu contrôler le fonctionnement de Lyoko à la même vitesse que celle du SuperCalculateur, et qui dépasse de beaucoup la vitesse de la pensée normale. C'est pour ça qu'elle avait l'impression que le temps s'était figé !
Brisant le rêve que Jeremy était en train de vivre, Ulrich ajouta d'un ton grave:
-Quand tu dis « seul l'avenir nous le dira », tu veux dire qu'on va à nouveau subir des attaques de ce virus qui essayent de nous tuer ?
-Peut-être mais...
-Pourquoi n'éteint tu pas simplement le SuperCalculateur, au lieu de risquer nos vies à tous ?
-Pour Aelita ! Écoute, je crois qu'elle est bien plus qu'une simple intelligence artificielle et je suis persuadé que je peux réussir à la matérialiser.
-Matérialiser un programme ? Tu délires complètement !
-Aelita a une conscience comme toi et moi ! Elle ressent la douleur et la joie, elle a de l'humour, elle est brillante et elle est surtout très obstinée ! Elle a tout d'une humaine et je ne peux pas la tuer en éteignant le SuperCalculateur !
-Jeremy a raison. » ajouta Odd. « Je pense qu'elle vaut largement le risque de laisser le SuperCalculateur allumé. »
-En plus, elle est la seule qui peut contrer X.A.N.A. » intervint Yumi d'un ton convaincant. « Laisser le SuperCalculateur éteint n'empêchera jamais personne de le rallumer un jour et là, pendant qu'on vivra tranquillement notre vie, quelqu'un sera en danger de mort ! On n'a pas le choix, Ulrich. Et je n'ose même pas imaginer ce qui se passera si on contacte les autorités. »
Le jeune homme hésita encore quelques instants avant de proclamer :
-Bon, d'accord, je te laisse une semaine pour t'occuper d'Aelita. D'ici là, je veux bien m'amuser à jouer l'aventurier complètement cinglé dans un monde virtuel où on essaye de m'éliminer, mais après sept jours, on arrête tout !
-Ça marche, Ulrich. » répondit Jeremy. « Maintenant, vous devez tous me promettre de garder le secret et de m'aider à combattre X.A.N.A le temps que je sauve Aelita. »
Tous répondirent en chœur : « Promis ! », même Ulrich qui était bien décidé à tenir sa parole.
-Désormais, vous devrez assumer le rôle de Lyoko Guerriers.[/quote]
Prochain chapitre, "Contrôle mental" ==> là c'est 100% mes idées et le début de mon intrigue personnelle.
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