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  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Dim 05 Avr 2015 14:33   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
https://i.imgur.com/k7Op0ja.png



Dimanche 18 février

Le calme dominical habituel régnait dans le parc de Kadic. Seule la brise qui s'y déclenchait parfois faisait remuer légèrement les branches. Non loin d'une plaque d'égout bien connue, les extensions de bois de deux arbres, en se croisant, formaient une sorte de dôme. Un dôme qui sembla bien plus réel lorsqu'un mince reflet bleu se forma à l'intérieur de celui-ci. Une silhouette se dessina alors et s'extirpa de l'écran temporaire. Il s'agissait d'un homme à la peau bronzée, vêtue d'un simple vêtement zébré et d'un jean noir, ressemblant à n'importe quel gamin des cités issus de l'immigration. Il fut bien vite rejoint par une autre silhouette, de même provenance. Le reflet bleu entre les deux troncs s'estompa ensuite peu à peu.
- Effectivement, c'est près, reconnut le premier en avisant la plaque d'égout. On ne peut pas encore prévoir exactement où l'on va sortir.
- Tu vois. C'est pour ça que je crois que Jérémie m'a vu.
- Alors. C'est bien à cause de toi qu'il a mal fait son programme multi-agent.
- Ça peut se comprendre. Il ne devait pas s'attendre à me croiser. Il aura même été plus lent.
- Bon. C'était une belle connerie mais au final, ça nous arrange. X.A.N.A est mort.
- Qui l'eut cru pas vrai ? C'est la mauvaise programmation qui a permis au multi-agent de capter les résidus de X.A.N.A au lieu de les laisser à nouveau se répandre sur le web. Greffés sur un mutant moins puissant, ils n'ont pas survécus au retour au réseau.
- C'est bon, j'ai compris... allez, rentrons avant de déclencher d'autres événements imprévus par ta présence.
L'homme bronzé franchit à nouveau les deux troncs. L'écran bleu réapparût alors, l'absorbant. L'autre individu se retourna à son tour, se préparant à le suivre.
- Surtout que maintenant, Jérémie est libre, conclut-il avant de franchir la barrière invisible.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Le corps inerte de Nora se mit progressivement à bouger seul. La fille noire ouvrit d'abord les yeux, puis se redressa. Elle se trouvait sur une surface grise et dure. Autour d'elle, une fine brume recouvrait des montagnes de la même couleur, avec un ciel chargé de nuages sales en toile de fond. Pas très accueillant. Elle s'examina. Son apparence laissait présager qu'elle était toujours sous forme virtuelle. Bon, restait à comprendre ce qu'elle faisait là. Elle se souvenait de l'activation de son pouvoir pour échapper aux trois fées ennemies... et c'était tout. Impossible de savoir quand est-ce qu'elle avait cessée d'être sous forme gazeuse.

- Réveillée ?
Nora sursauta et fit plus attention au rocher qui se trouvait sur la plate-forme qu'elle-même occupait actuellement. Quelqu'un se trouvait tranquillement assis dessus. Il s'agissait d'un humanoïde... entièrement blanc. Sans cheveux, ni yeux, ni même de bouche visible. Juste une silhouette assise.
- Tu es qui toi ?

- Je m’appelle Xanabis.
Nora se frotta les yeux. Aurait-elle consommée sa propre poudre par inadvertance ? Cela pourrait expliquer bien des choses.
- C'est toi qui m'a emmené ici ?

- Non. C'est lui.
L'humanoïde leva son bras et pointa du doigt quelque chose derrière l'africaine qui se retourna. Une sphère de lumière claire était en train de léviter au-dessus de l'adolescente.
- Tu vas peut-être regretter ta période d'inconscience virtuelle.


Jeudi 21 juin

Jérémie était dans sa chambre. Il lisait. Paisiblement. Depuis la fin de la lutte, il profitait enfin du plaisir d'être un héros au chômage technique. Il n'avait pas tout maîtrisé de A à Z certes, mais le résultat était là. X.A.N.A, c'était fini. S'agissant de Nora, il avait renoncé sans encore officiellement le dire aux autres (surtout William). Aucune trace dans les logs, c'était inexplicable. Enfin, il avait l'habitude des choses étranges. À force de lutter contre des clones polymorphes, une fois, il avait cru se croiser lui-même par exemple. Mais surtout, Nora payait le prix d'un passage éclair dans la bande. Elle avait été trop éphémère pour que les autres aient véritablement envie de la chercher, à un ou deux garçons près, ça avait été une étoile filante. Laisser le Supercalculateur allumé, c'était pour se donner bonne conscience, même si aucun de ceux qui le pensaient ne l'avouerait jamais. Quant à sa disparition « officielle », l'enquête n'avait bien entendu rien donné, mais avec ce que les flics avaient retrouvé dans sa chambre comme substances illégales, pas besoin de science-fiction pour imaginer un scénario crédible sur ce qui avait pu lui arriver. Ce qui incitait encore moins à la retrouver : si celle revenait maintenant, le risque qu'elle avoue tout était très élevé. Jérémie ne pouvait pas se permettre de faire courir un risque pareil à Aelita. C'était pas très propre mais dans l'intérêt général de son groupe en particulier, il fallait que Nora reste où elle était.
Tandis que Belpois se la coulait douce, les autres étaient en ville, profitant de la fête de la musique. Très peu pour Jérémie qui s'ennuyait au final comme un rat mort depuis qu'il avait arrêté de jouer sur un supercalculateur quantique. Il n'avait même pas besoin de réviser le brevet, la mention « Très bien », c'était comme s'il l'avait déjà obtenue.
Soudain, son écran de veille Matrix sauta et une fenêtre de conversation Skype s'activa. Le blondinet se redressa, intrigué. Il ne se souvenait même pas avoir lancé le programme. La personne qui lui avait laissé un message n'était pas dans sa liste de contact.

code_my : Bonjour Jérémie Belpois. Vous avez vaincu X.A.N.A et pour cet exploit, je vous adresse mes félicitations. Vous goûtez depuis quelques mois à un repos bien mérité. Mais malheureusement, le monde est vaste. Et ici, on a quelques problèmes avec lui... j'ai besoin de votre talent. Celui-ci pourrait bien vous mener jusqu'à Vénus... Répondez à ce message et je vous expliquerai tout si vous êtes prêt à m'aider.


L'inconnu avait joint une image. Belpois ouvrit le fichier, paré à faire face à toute tentative de hameçonnage basique. Il s'agissait en fait d'une photo de l'interlocuteur pour prouver sa bonne foi. C'était efficace. L'adolescent réalisa immédiatement qu'il fallait prendre ces lignes au sérieux. L'autre en savait trop pour que ce soit un hasard, et comme X.A.N.A était hors-jeu...
Jérémie sourit. Il avait trouvé un nouveau passe-temps.
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

Réponses: 29
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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mar 24 Mar 2015 06:59   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Spoiler



https://i.imgur.com/7oPMMeZ.png



Dimanche 18 février

Harry était présent autour de l'astre avec ce qu'il lui restait d'hommes. La boule de feu avait encore diminué de volume. Elle commençait presque à retrouver la taille du cœur de Lyoko originelle.
- Richard. Combien de temps ?
- À mon avis, il lui reste moins de quarante heures.
- Très bien. Je pense que l'on va tenir sans problèmes.
- J'ai enregistré et analysé tous les combats qu'ils ont livrés jusqu'ici. Et j'ai tendance à confirmer. Mais...
- Mais ?

Le nain ne répondit pas et sortit une télécommande de sa poche. En l'utilisant, il fit apparaître un écran noir tout autour de la supernova. En plus de diminuer fortement l'éclairage du cœur, il permettait la diffusion de ce qui allait suivre à 360 degrés, et donc, à tout l'effectif présent. Des enregistrements de diverses actions qui eurent lieu durant toute la semaine se mirent à défiler sur l'écran.
- Ils semblent s'améliorer bien plus vite que nous, reprit Richard. Regardez ce moment où John a neutralisé les sabres du boudeur. Le lendemain, il a fait pareil, sauf qu'il a pu les récupérer, et on a perdu un membre comme ça. On le revoit ici lorsqu'il a balancé son sabre à Dwight.
L'écran changea à nouveau de plan.
- Là. On passe des éventails qui ricochent sur le mur à des trucs qui les détruisent. On a aussi eu l'autre qui a libéré des monstres en tombant à 0 point de vie. D'une manière plus générale, vu qu'ils sont quatre à avoir changé de couleur, je pense qu'ils n'ont pas fini de nous surprendre.
Une séquence avec William passa, suivie d'une avec Nora puis une avec Jérémie et les trois Agents.
- Sans compter les divers renforts qui vont croissant.
- Ils m'usent
, fit Harry. Et le réacteur ?
- Non je ne pourrais pas. Ils ont compris.
- Ces gosses sont lourds à gérer. Heureusement, j'ai des ambitions plus grandes que faire ça durant toute mon existence.
- Bien sûr maître Harry
, fit Héléna. Ils ne feront jamais le poids, surtout avec les renforts que vous avez récemment amenés.
- Soyez néanmoins vigilants, je me range derrière l'hypothèse de Richard : ces quatre là ont certainement de nouvelles surprises pour vous.

Georges grogna pour signifier qu'il n'était nullement impressionné.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Jérémie se réveilla en sursaut ce matin là, enflammé par la vision qu’il avait eu en rêve de lui en tant que sauveur héroïque de la situation sur Lyoko. Un sourire idiot prit forme sur son visage. Il commençait à aimer ce nouveau rôle plus qu’il ne l’aurait imaginé auparavant, lui qui n’aimait pas du tout se battre. Bien sûr, il avait toujours la boule au ventre à la vue d'un scanner, mais il aimait encore plus avoir enfin le beau rôle devant Aelita.
Il se frotta les yeux et s’étira sur sa chaise. Encore une fois, il avait passé la nuit sur le clavier... Se retournant, il se rendit compte que l'Aelita en question s’était assoupie sur son oreiller et son regard s’attendrit.
Elle était là, la raison qui le poussait à lutter chaque jour un peu plus fort. C’était elle, depuis le début. Il ferait tout pour elle.
Il avait hâte que tout ça finisse. Qu’ils puissent enfin se reposer et vivre une vie normale.
Enfin, s’ils en étaient capables...
Il s’approcha d’elle en douceur. Ses cheveux roses recouvraient son visage et se balançaient au rythme de sa respiration. Il regarda le réveil, il était déjà tard. Il avait presque de la peine à l’idée de devoir la réveiller. Ses yeux se perdaient dans la contemplation de son visage. Qu’est-ce qu’elle était jolie... il ne lui disait pas assez souvent. Il n’était pas si fréquemment auprès d’elle aussi, mais il s’en rendait compte trop tard... Hier par exemple. Ils avaient passé un temps fou ensemble, et il n’avait de toute évidence pas prêté attention à elle. Il aurait été seul que l’après-midi et la nuit auraient été sensiblement les mêmes.
Il détourna les yeux, perdu dans ses pensées... Il lui arrivait souvent de se dire que s’il était un peu plus comme Odd, ou comme Ulrich, les choses iraient mieux. Alors certes, du côté du samouraï, ça n’était pas toujours simple avec Yumi, mais, au moins, il se passait quelque chose. Quant à lui, pouvait-il vraiment prétendre qu’il se passait des choses avec Aelita ? Il soupira, puis laissa courir ses doigts sur son visage, une idée germant lentement dans son esprit. Et s’il se passait quelque chose, là, tout de suite ? Il écarta doucement ses cheveux et resta en suspens pendant un long moment, le regard fixé sur sa bouche. Son idée de l'embrasser ne le quittait plus. Elle emplissait et remplissait son esprit, occupant chaque parcelle disponible. Il ne pensait à rien d’autre. Il avait juste à se pencher, un tout petit peu... c’était trop tentant. Pourtant il n’osait pas. Mais cependant ça avait l’air si simple, dans les films par exemple. Le prince qui embrassait la princesse. Aelita était bien une princesse après tout. Et puis, que risquait-il, au pire ? Qu’elle se réveille ?
Jérémie humecta ses lèvres, un peu stressé. Puis il essuya sa bouche baveuse d’un revers de la main incontrôlé, tout frémissant. Il sentait monter une bouffée de chaleur en lui, et il savait qu’il n’y avait qu’une façon de canaliser ça. Il avança ses lèvres en tremblotant, tentant de chasser toute pensée, rationnelle ou non, de son esprit. Il sentit son souffle l’effleurer. Il se concentra fort, ferma les paupières et serra les draps avec ses poings. Il sentit quelque chose bouger sous lui, puis frôla autre chose de très doux et réconfortant. Un petit sourire naquit sur ses lèvres et... sa bouche rencontra une taie d’oreiller.
Il eut un sursaut de surprise et un frisson le traversa. Il la regarda. Elle s’était tournée, le visage orienté à l’opposé de là où il se trouvait il y a quelques secondes. Jérémie n’était pas superstitieux. Cette réaction ne voulait rien dire, elle dormait donc ce n’était pas volontaire, et surtout il avait décidé de s’obstiner. Il allait retenter sa chance. Il inspira profondément et murmura son prénom plusieurs fois, comme s’il voulait attirer son attention, pour être sûr qu’elle ne bouge pas. Il approcha de nouveau son visage. Referma les yeux et se pencha, déterminé.
Ce fut à ce moment là qu’Aelita s’étira, finalement réveillée, et que l’extrémité de son bras entra violemment en contact avec le visage de Jérémie.
- Aie !
Elle ouvrit les yeux immédiatement et vit son ami qui se frottait la joue d’un air un peu contrarié, sans trop comprendre ce qui venait de se passer. Jérémie était franchement vexé. Plus jamais il ne tenterait de jouer au prince charmant, ce n’était vraiment pas son truc. Aelita était peut-être princesse, mais lui n’avait de toute évidence pas une once de sang royal dans les veines. Ou alors les contes de fées mentaient.
Il se massa douloureusement le bas du visage. Elle n’y était vraiment pas allée de main morte ! Finalement, il aurait peut être dû s’arrêter à la première tentative, il se serait moins ridiculisé.
L’avantage étant cependant qu’elle semblait ne rien avoir vu.
- Ça va Jérémie ? Je t’ai fait mal ?
Il éluda la question et se releva rapidement, mettant de la distance entre eux ce qui attrista un peu Aelita. Se plongeant de nouveau dans la contemplation de l’écran de son ordinateur, il fit craquer ses doigts et tapota sur le clavier pour se donner une certaine contenance. Après tout, il n’y avait bien qu’avec l’informatique qu’il était à l’aise.
- Tu veux bien aller te préparer ? Je me disais que ça serait pas mal qu’on aille faire un tour sur Lyoko tout de suite, comme ça au besoin on replongera ce soir. Le jour du seigneur a ses avantages.
- Pas de soucis.
Elle repoussa les couvertures et se leva, se dirigeant vers la sortie. Elle s’arrêta sur le pas de la porte et retourna vers lui, un soupçon d’espoir persistant dans sa voix.
- Je reviens, on ira chercher les autres après.
- Non vas-y toi, vous viendrez me voir quand tout le monde sera prêt.
Elle n’insista pas plus, se demandant encore une fois pourquoi elle était restée avec lui la nuit précédente.

William et Nora avaient également passé la nuit ensemble, mais eux ne le regrettaient pas, enfin, pas encore. Surtout qu’elle avait été plutôt mouvementée, ce qui était plus que satisfaisant.
Dunbar sourit, serrant Nora contre lui alors qu’elle dormait paisiblement. Il n’en revenait pas de sa chance. Cette fille était super. Il n’avait même pas de mots pour décrire ce que c’était que d’être avec elle. D’ailleurs, son bonheur se limitait à ça : être avec elle. Il n’avait pas voulu qu’elle le quitte la veille au soir, et ils avaient passé une bonne partie de la nuit à discuter de choses et d’autres et à rire de tout et n’importe quoi. Pas besoin de plus... enfin si, il voulait plus, mais ça pouvait attendre. Ils avaient tout le temps qu’ils voulaient. Ils s’étaient endormis tard dans la nuit, et il put constater qu’au réveil, elle était encore là. Avec lui. Et pas avec Ulrich.
Son sourire s’affirma fièrement. Enfin, il avait quelque chose que Stern n’avait pas. En plus d'une grosse épée.
Il soupira, refermant les yeux. Encore cinq petites minutes de bonheur... Lorsqu’il les rouvrit, un moment plus tard, il se sentit tout de suite bizarre sans trop savoir pourquoi. Il s’étira, regarda autour de lui, et l’évidence le frappa.
Les draps étaient froids, et le lit immensément vide.

Le lit d’Ulrich au contraire était bien occupé, et il ne s’en rendit compte que lorsqu’il tomba nez à nez avec Yumi au réveil. Il mit un temps avant de comprendre, la regardant avec les yeux dans le vague, l’esprit encore embrumé mais relativement soulagé de la voir à ses côtés. Refermant les paupières, il se détendit en profitant du moment. Sentant soudainement un objet inconfortable lui rentrer dans le dos, il se contorsionna dans tous les sens afin de l’extirper, et il ne sut pas si c’était la vision du soutien-gorge noir qui le fit se figer ou bien le contact de son corps nu avec celui de Yumi… guère plus habillée. La japonaise venait de se coller contre lui, et le sentiment qui l’envahit fut bien différent ce dont il avait rêvé. Ses mains devinrent moites. Il se mit à respirer très vite au fur et à mesure que le malaise grandissait en lui. Il avait trop chaud tout à coup. Les souvenirs lui revinrent. La panique s’empara de lui.
Il se redressa et quitta les draps en vitesse, enfilant un pantalon qui traînait sur le sol. Il fallait qu’il sorte, il fallait qu’il prenne l’air. Alors qu’il se retournait pour chercher un t-shirt, il croisa le regard de Yumi qui le fixait en silence, le visage inexpressif. La tension devint palpable, et ne fit qu’accroître le mal-être qui régnait. Ulrich bégaya quelque chose sans réussir pour autant à former une phrase convenable. Yumi ne chercha pas plus loin et entreprit de se rhabiller aussi, refroidie par le comportement d’Ulrich qu’elle ne parvenait pas à comprendre. Tout s’était bien déroulé hier, du moins c’était ce qu’elle avait cru. Et de toute évidence, il ne partageait pas son avis. Cette pensée lui serra le cœur... qu’avait-ils fait, encore ?
Elle soupira, puis alors qu’elle allait sortir, la porte s’ouvrit à la volée, manquant de l’assommer, et Nora entra. Lorsque l’africaine constata qu’Ulrich était debout, elle se jeta contre son cœur et l’entoura de ses bras, sans même remarquer Yumi qui était dans l’ombre du battant. La japonaise partit en baissant la tête, au bord du malaise. Ulrich tendit le bras pour la retenir, mais elle était trop loin, et il n’avait pas la force de la suivre maintenant. Au contraire, il serra Nora contre lui, la boule au ventre. Dans quel pétrin il s’était encore fourré...
Nora tremblait et semblait déboussolée. Elle mit un temps avant de prendre la parole.
- Je... fallait absolument que je te vois. Je me sens vraiment mal, je suis vraiment désolée ! Je comprends que tu ai pu mal prendre ce qui est arrivé hier mais c’était pas prévu, et surtout j’ai jamais voulu te blesser, je t’aime beaucoup tu sais et...
- Chut. Allez, on oublie ça d’accord.
Elle se tut, surprise, et se laissa simplement aller contre lui. Il la serra davantage en s’étonnant lui-même de sa réaction. Cependant, il ne pouvait pas ne pas être honnête envers elle : il voulait vraiment oublier ça. Tant mieux si ça pouvait se régler de cette façon et en rester là pour un moment. Il appréciait beaucoup Nora mais il avait de plus gros soucis sur les bras depuis ce matin. Ses pensées voyagèrent vers Yumi. Tout cela allait être dur à gérer...
Constatant qu’il était préoccupé par autre chose, elle planta un baiser sur sa joue pour le faire sortir des ses pensées et le relâcha.
- Faut que j’aille me préparer avant qu’on s’aperçoive que j’ai filé !
Ulrich haussa un sourcil en guise de question mais elle répondit par un sourire alors il le lui rendit, tout simplement. Elle recula, sans le lâcher des yeux, scrutant son visage. Elle n’avait pas pu s’empêcher de venir le voir. Elle n’avait pas pu s’empêcher d’avoir des pensées pour lui tout au long de la nuit, de se demander comment il allait. Ça la rongeait de ne pas savoir. Alors elle était partie, profitant du profond sommeil de William. Et elle avait été heureuse, quoique surprise, de constater que le samouraï semblait aller mieux. Même si elle sentait qu’il subsistait un certain mal-être entre eux, les tensions de la veille lui paraissaient bien loin…
Elle sortit en catimini après lui avoir fait un signe de la main et referma la porte doucement. Puis sursauta lorsqu’une voix forte se fit entendre dans son dos.
- Voyez vous ça, quelle surprise !
Elle se figea, sans trop oser se retourner. Non, non, non... elle ferma les yeux une seconde, déglutit et pivota. William lui faisait face, Jérémie et Aelita à ses côtés. Cette dernière aurait alors voulu disparaître six pieds sous terre plutôt que d’assister à l’affrontement qui risquait de suivre.
William souriait d’un air mauvais. Il s’était d’abord inquiété en constatant l’absence de Nora puis s’était dit qu’elle devait être partie se changer, les femmes avaient de drôles de comportements au réveil, des fois il valait mieux ne pas trop se poser de questions. Après avoir fait un saut dans sa chambre qui était vide et un passage éclair vers les douches des filles, il avait croisé Aelita qui l’avait prévenu qu’ils devaient tous se rassembler. Ne sachant pas trop où chercher Nora, l’hypothèse qu’elle puisse fricoter avec Ulrich lui étant complètement sortit de la tête, il avait réuni le couple Einstein afin d’aller chercher les autres, car trois ne seraient pas de trop pour arracher Odd des bras de Morphée. Tout ça en se demandant où était passée Nora... et maintenant, il se rendait compte à quel point il avait été con de s’inquiéter pour elle.
Il reprit, sarcastique.
- Enfin non, ce n’est pas tant une surprise que ça. Ce n’est pas comme si j’avais pas l’habitude de te voir sortir tous les matins de chez Stern... ! Ça me dégoûte.
- Attends, William !
Jérémie retint un soupir en les voyant disparaître au coin du couloir. Finalement, les emmerdes dans les couples, c’était déjà assez épuisant chez les autres pour qu’il n’en veuille plus du tout. Il devait avoir trop dormi cette nuit pour souhaiter que ça lui arrive. Il toqua contre la porte d’Ulrich et celui-ci en sortit. Jetant un coup d’œil à travers la pièce, Aelita constata immédiatement qu’Odd n’était pas là, et que son lit était fait, ce qui semblait encore plus étrange.
- Il est où Odd ? Il est à la douche ?
- Je sais pas trop, je l’ai pas vu...
Ulrich réfléchit. Ses problèmes et ensuite sa nuit avec Yumi l’avait tellement préoccupé qu’à aucun moment, il n’avait réfléchi au fait qu’Odd n’était pas réapparu depuis la veille au soir. Étrange... il échangea un regard avec Aelita et lut dans ses yeux la même question que lui. Où leur ami avait-il bien pu passer ?

Odd s’étirait paresseusement dans des draps parfumés à la violette quand il se rendit compte que la femme qui avait passé la nuit avec lui n’était plus dans le lit. Ouvrant les yeux paresseusement, il ne put s’empêcher de la reluquer d’un œil langoureux alors qu’elle se rhabillait en vitesse.
- Eh ben alors ? Tu pourrais dire bonjour au moins !
Elle sursauta, la main sur le cœur. Il lui avait fait peur ce con ! Puis elle se força à lui sourire. Juste un tout petit peu. Lui, il souriait beaucoup, encore dans une perspective aguicheuse, ce qui l’écœurait même si elle se forçait à faire bonne figure. La vision qu’il lui offrait d’ici lui inspirait une autre réaction que celle qu’il espérait.
- Je croyais que tu dormais encore, j’ai pas osé te réveiller.
- C’est très attentionné de ta part ! Mais comme tu peux le constater, je suis bien réveillé maintenant.
Elle le regarda franchement cette fois, ayant jeté aux ordures son sourire constipé. Coucher avec lui une fois était déjà un acte de bonté en soi, mais deux. Alors ça, non. Elle allait le renvoyer balader mais elle se reprit un instant, s’efforçant de bien considérer la chose. C’était pas si mal cette nuit. Profondément amusant, certes. Pas à la hauteur de certains, mais rudement meilleur que d’autres, elle devait le reconnaître... hum. Non. Finalement, ce qu’il lui fallait tout de suite, c’était de la nouveauté.
- C’était très tentant Odd... mais je dois aller prendre ma douche.
- Ça peut pas attendre ?
- Non.
Odd n’insista pas, fermement convaincu qu’elle passait à côté de quelque chose. Ça aurait été un bonus matinal, mais si elle ne voulait pas, il irait chercher ailleurs. Elle commençait un peu à le pomper avec ses manières de princesse. Un coup elle voulait, l’autre pas. Il se reprit. C’était juste tant pis pour elle.
Cette nuit lui avait fait beaucoup de bien, et à tous les niveaux possibles. Il se sentait de nouveau revenir sur le marché, et cette sensation lui était plus que bénéfique. Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il ne trouve une autre personne avec qui prendre du bon temps.
Il sortit du lit et se rhabilla en vitesse.
- Bon bah, bonne journée !
- C’est ça, bye !
Il claqua la porte et partit en sifflotant. À peine avait-il tourné au coin du couloir que déjà elle le rattrapait en courant. Il sourit. Il aimait les faire changer d’avis rapidement. Se retournant, il la vit secouer sous ses yeux un bout de tissus mauve, et déchanta rapidement.
- Tiens, t’avais oublié ça dans ma chambre.
Le sourire d’Odd disparut.

Les Lyoko-guerriers finirent par se rejoindre tous au self à la suite des réclamations du Don Juan de la bande, et ce malgré les réticences de Jérémie qui voulait les faire plonger au plus tôt. Le petit-déjeuner se fit en silence malgré quelques blagues lancées par Odd qui ne firent pas rire grand monde, chacun étant plongé dans ses petits problèmes. Ce fut d'ailleurs un double échec car mis à part ce dernier à qui la nuit précédente avait ouvert l’appétit, personne n’avait vraiment envie de manger...
Ils partirent rapidement de Kadic et retrouvèrent Yumi qui les attendait sur le pont de l’Usine. Ulrich n’osait même pas la regarder dans les yeux, encore intimement embarrassé par ce qu’il s’était passé, ce qui ne fit qu’accroître le mal-être que ressentait la japonaise. Odd, qui marchait à côté d’Ulrich, remarqua tout de suite de quelque chose n’allait pas et entraîna résolument son ami à l’écart.
- Bon. Qu’est-ce qu’il se passe avec Yumi vieux ?
Ulrich soupira, pesant le pour et le contre. Il n’avait pas trop envie d’en parler, et surtout avec Odd, bien que ce soit son meilleur ami. Il craignait ses moqueries et avait surtout peur qu’il ébruite l’incident. Cependant, le pour l’emporta lorsqu’il sentit qu’il allait devenir fou s’il ne se confiait pas, et que cette fois ci Lyoko ne serait pas suffisant pour canaliser toute son énergie.
- Ben, je lui ai offert le cadeau que je voulais lui donner à la Saint-Valentin hier. Je me suis dit que c’était jamais trop tard pour bien faire donc...
- Aouch... et alors, elle a pas aimé ?
Ulrich le regarda comme si un troisième œil lui avait poussé en plein milieu du front. Honnêtement, Yumi avait survécu à un os pour chien par sa faute, et ce n’était pas le genre de personne à se fier à la valeur d’un cadeau ! Comme si ça importait qu’elle ait aimé ou non de toute façon ! Ulrich se reprit, se posant un instant la question. C’est vrai ça, et si elle n’avait pas aimé ? Il s’administra une baffe mentalement. Elle portait le collier, c’était donc bien qu’elle l’aimait. Et de toute façon, là n’était pas le problème, au contraire c’était un sujet bien plus sensible à aborder.
- C’est pas ça. Tu te rappelle ce que t’avais dit qu’il se passerait quand je lui aurais donné son cadeau... ben, ça c’est passé quoi. Et puis c’est tout.
Odd mit un temps avant de comprendre ce qu’il sous entendait. Il lui fallut plus de temps pour resituer la conversation que pour deviner ce qu’il cachait, cependant. Et lorsqu’il réalisa de quoi il était question, lorsque l’évidence fut mise en lumière dans son cerveau, il explosa, ne sachant pas s’il devait sauter de joie ou sauter par dessus le pont.
- Oh putain... putain vous l’avez fait. Putain t’y croit pas !! Putain, putain, putain !! Merde Ulrich. Vous l’avez fait quoi...
Ulrich se frappa le front.
- Il n'y a aucun rapport entre Yumi et une putain !
- Pourtant tu n'ignores pas qu'en Asie...
- Ça va Odd, ta gueule !
- Put... ok ok ça va je la ferme !
Le blondinet était hystérique. Il avait fallut des années, des années avant qu’il n’y ait ne serait ce que l’ombre d’un baiser entre eux, et quand cela arrivait finalement, ils s’envoyaient en l’air dans la foulée… Respect. Ça valait le coup d’attendre. Mais la question la plus importante restait à venir, et il ne savait pas trop comment la formuler sans risquer de se prendre le poing d’Ulrich dans la gueule. Surtout qu’il avait toujours été susceptible…
- Et euh... et... alors ?
Il n’obtint pas de réponse directement mais la couleur que prirent les joues d’Ulrich et le sourire crétin qui apparut après étaient des preuves suffisantes. Odd ne put se retenir plus longtemps et partit dans un fou rire.
- Okay ça va j’ai compris, t’as bien pris ton pied !
- Odd tu... !
- Ça va, relax... ! Mais du coup, si c’était la fête sous la couette tout ça tout ça... il est où le problème ?
Le visage d’Ulrich redevint sérieux immédiatement. L’histoire expliquée comme cela laissait sous entendre qu’il n’y avait pas de problème, c’était vrai, et pourtant il ne pouvait s’empêcher d’en ressentir un au fond de lui. Dans les faits, tout semblait aller bien, mais alors pourquoi cette situation le mettait-elle dans cet état ? Il y avait quelque chose qui le dérangeait. C’était parce que tout c’était passé trop vite ? Sûrement, mais il y avait plus. C’était à cause de Nora ? Non, sûrement pas, cela le surprenait de l’admettre mais il n’avait pas pensé un seul instant à elle avant qu’elle n’apparaisse dans sa chambre ce matin.
Il soupira. Il devait parler à Yumi de toute façon. Et le plus tôt serait le mieux.
- Je sais pas trop où est ce problème Odd… mais je vais le régler.
Ulrich s’éloigna et rejoignit le groupe afin de tenter de prendre Yumi à part. Mais il n’en eut pas le temps. Nora se retourna vers lui et lui sourit alors qu’il arrivait vers eux, ce qui mit William dans un état d’énervement sans précédent. Il s’avança vers Stern d’un air menaçant, pointant un doigt accusateur sur lui.
- Toi... tu vas arrêter immédiatement de draguer ma petite amie !
Tout le monde s’arrêta autour d’eux et se mit à observer la scène, sans oser faire grand chose. Nora tenta d’intervenir dans la foulée en calmant William mais ça ne fit qu’empirer les choses. De toute façon, Dunbar était persuadé qu’il y avait quelque chose entre eux, et rien ne le ferait changer d’avis. Seulement Ulrich n’était pas décidé à entrer dans son petit jeu. Il aurait pu prétendre que oui, il draguait Nora, au fond, c’était peut-être ce qu’il avait fait les jours précédents, mais là il n’en avait pas envie.
Pour autant, il n’était pas décidé à ne pas le provoquer.
- Ah bah c’est sûr que c’est beaucoup moins drôle quand c’est pas toi qui tente de piquer les petites copines des autres !
- Donc tu avoues enfoiré !
- Mais non putain ! répliqua Ulrich avec avoir frappé Odd qui faisait remarquer qu'il y en avait quand même davantage en Asie qu'en Afrique. Je te la laisse ! Et que ça soit clair et net, Nora et moi on est copain et c’est tout !
Il se mordit la langue une fois même que la phrase fut prononcée et ferma les yeux, attendant que la foudre s’abatte sur sa tête. Quel con... Tout le monde resta en suspens un moment, puis une sorte de hoquet s’échappa du corps de Yumi. Elle avait les yeux grands ouverts fixés sur Ulrich, mais son regard était si vide... Ses mains tremblèrent un moment mais elle finit par reprendre le contrôle et serra les poings, avant de leur tourner le dos et de s’enfuir en courant dans un coin de l’Usine. Ulrich la suivit immédiatement, non sans bousculer volontairement William au passage.
Jérémie les regarda filer et soupira bien fort. Toutes ces histoires de couples allaient le rendre fou, et il se rendait compte que, finalement, il n’était pas plus mal servi avec Aelita. Celle-ci lui jeta un regard noir qu’il ne vit même pas, pressé de retrouver le labo. Il entra dans l’ascenseur et constata seulement à ce moment là que personne ne l’avait suivi. Génial... voilà que le groupe s'amusait à imiter la situation actuelle du cœur de Lyoko : une supernova sur le point d'exploser. Tant pis pour eux. Il appuya sur le bouton et descendit.
Odd passa un bras autour des épaules d’Aelita, et elle lui en fut reconnaissante. Elle avait besoin de sentir que quelque chose allait bien autour d’elle. Et sa relation avec Odd n’avait jamais été aussi forte. Tous deux regardèrent William et Nora s’engueuler puis se rabibocher, et virent se murmurer sur les lèvres de l’africaine un « je t’aime » qui les laissa de marbre. William se contenta de l’embrasser, et ils reprirent tous les quatre leur chemin vers l’ascenseur en silence.
Un peu plus loin, Ulrich tentait de s’expliquer avec Yumi, mais en vain, elle ne lui laissait pas l’occasion de se défendre. Et il sentait qu’il allait vraiment perdre pied s’il ne la retrouvait pas, il ne comprenait pas comment ils avaient pu en arriver là. Une fois encore, la situation le dépassait.
- C’est pas ce que j’ai voulu dire Yumi, tu le sais...
- Non, au contraire, c’est exactement ce que tu as voulu dire ! Tu te caches derrière cette foutue excuse du copain et puis c’est tout pour ne pas avoir à assumer ce que tu ressens !
Un long silence suivit cette dernière remarque. Tous deux comprirent que ce qu’elle venait de dire s’étendait à bien plus qu’à la simple phrase d’Ulrich plus tôt. C’était une autre vieille sentence qui venait d’être déterrée, faisant allusion à une époque qu’ils avaient crus révolue. Un tournant de leur relation inexpliqué, jusqu’à maintenant.
Le cœur du samouraï se serra et il se sentit assailli par un nombre incalculable d’émotions contradictoires en même temps. L’étonnement, le soulagement. La colère, l’amertume. La confusion. Le pardon et le ressentiment. La compassion et l’incompréhension. L’amour puis la haine. Il ne savait plus quoi penser.
- C’était pour ça alors ?
Un ange passa. Elle n’avait pas besoin de confirmer de toute façon, il savait maintenant. Elle sécha ses larmes et reprit contenance. Lorsqu’il croisa son regard sombre, il ne put rien y lire, ce qui l’attrista. Elle avait remit un masque d’impassibilité, ou du moins, elle tentait de se faire, et l’illusion marcha parfaitement sur Ulrich.
Comme à chaque fois.
- Jérémie nous attend, on doit y aller.
Ulrich soupira et l’invita à le suivre. Ils entrèrent dans l’ascenseur. Elle serra les dents tout le temps de la descente, et lorsque les portes s’ouvrirent, la première personne qu’elle vit fut Nora. Et immédiatement, Yumi se rendit compte que tout irait mieux si elle n’était plus là.

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Ulrich, Odd, Yumi et Aelita, le groupe originel, furent virtualisés dans une salle de grande taille du labyrinthe. Comme la veille, leur position avait été modifiée aléatoirement, mais Yumi allait de nouveau jouer les démolisseurs avec ses éventails de fer.

L'hologramme de Richard s'anima :

- Les quatre d'origine sont ensemble.
- Hey Georges, c'est toi qui faisait le malin tout à l'heure non ?
demanda Harry. Tu vas t'en occuper.
- Tout seul ?
s'étonna Richard tandis que Georges se téléportait.
- ...
- Je vais aller lui filer un coup de main, fit Démétrius avant de filer par le puits.
- Richard, désactive les lasers, ordonna Harry.
- Ah... ingénieux.

William et Nora furent virtualisés sur les anciens plots d'embarquement du Skid. Leurs ennemis n'avaient toujours pas corrigés la faille découverte par Jérémie la veille. Ils se dépêchèrent d'emprunter l'ascenseur pour descendre et s'approcher du puits. Pour constater que les lasers avaient disparus.
- C'est un piège complètement pourri, toisa William en générant son épée et en la balançant dans le conduit.
Cependant, aucun laser ne s'activa pour empêcher l'objet de tomber jusqu'à la salle du cœur.
- Oh, je retire. Y en a qui vont être surpris en-dessous.

Un zanbatō fondait droit sur Richard qui se préparait déjà à bondir sur le mur pour l'esquiver. Mais Harry envoya ses chaînes attraper l'objet en vol et le propulser contre une plate-forme de la pièce. L'épée se brisa en mille morceaux de glace.

- C'était peut-être pas une si bonne idée, avoua Harry.
- Tu m'étonnes, souligna Richard en indiquant à son chef de regarder à nouveau.
En effet, John venait de surgir de l'endroit où l'ange avait écrasé l'arme.

- Euh... ça biche ?
Harry fit un facepalm.
- Tu m'uses vraiment. Qu'est-ce que tu fous là ?
- Bonne question. À l'origine, j'avais fusionné mes restes avec l'épée du type pour filer un coup de main à Ronald, et de ce qu'il m'avait dit, tout c'était passé comme prévu. Mais là...
- Imprévu
, commenta Richard.
- Ne t'y mets pas toi aussi, fit Harry.
- En tout cas, puisque tu es là, profite du spectacle John, fit le nain en réactivant ses écrans.
Le faux William vint se poser à la bonne hauteur.

- Tiens, comment ça se fait qu'on puisse voir alors que tu es ici ? Ce n'est pas toi qui enregistre les combats normalement ?
- J'utilise des clones cette fois-ci.
- Oh, excellent.


L'un des clones de Richard n'avait laissé que sa tête traverser le plafond. En-dessous, Yumi était occupée à démolir un nouveau mur. Georges sortit alors par surprise du trou que la japonaise venait de créer, javelot en main, et le lança droit sur elle. Ulrich la poussa d'un geste salvateur tandis qu'Odd et Aelita contre-attaquaient. La copie de Jim se téléporta alors.
- C'était chaud, avoua Odd. Mais on a géré.
- Ouaip. Continuons.

Nora s'approcha de William.
- J'y vais ?
- D'ac. N'oublie pas le plan.
- Évidemment.
Elle sauta alors dans le puits. Peu après, une flèche violette fut tirée d'en haut dans sa direction. Mais c'était à prévoir. Nora se changea en brume avant d'être touchée.
William repéra immédiatement la fée aux tons bleu-violets, reforma son épée, et lui envoya une salve d’énergie. Une autre fée aux tons soleil se posa entre les deux, avec un immense bouclier qui absorba le choc. Dunbar eut alors tout juste le temps de parer le coup d'épée de la fée verte, qui se trouvait derrière lui.
« Dépêche-toi Nora » pensa-t-il.
Il donna un coup de pied dans la lame d'Héléna pour se dégager et se précipita vers l'ascenseur, non sans prendre le soin d'esquiver les flèches d'Hermia. Mais Lysandre s'était plantée avec son énorme bouclier sur le chemin, barrant volontairement l'accès à l'infrastructure.
- YAAAAAAAAAAAAAAAAA !
Rassemblant toutes ses forces, William donna un énorme coup d'épée sur le bouclier. Si celui-ci était apparemment indestructible, la faiblesse de la fée fit que l'objet se mit à basculer en arrière et Lysandre dut promptement battre en retraite en lâchant son objet de combat pour ne pas se faire écraser. Dunbar mit alors Héléna dans le vent en retournant au garage Skid, Hermia sur ses talons. La fée violette eut cependant du mal à viser puisqu'elle se faisait elle-même canarder par des flèches de glace. Elle redescendit rejoindre alors les deux autres.
- Ah oui, c'était mieux là.
- L'expérience, y a que ça de vrai, lui répondit Nora avec un sourire, elle qui l'attendait déjà au Garage.
- On dégage !
Nora utilisa alors son lien aqueux pour rattacher sa main dévissée à son bras et les deux Lyoko-guerriers allèrent se réfugier derrière l'un des anciens amarres du Skid, à l'opposé de l'ascenseur.

- Vous y êtes presque, informa Jérémie. Encore deux salles.
- Attention ! alerta Odd.
Une plaque d'égout façon frisbee passa juste au-dessus de la tête de Yumi.
- Il vise Yumi en priorité car c'est la seule à pouvoir démolir les murs ! lança Aelita en se retournant vers Georges, qui était à l'autre bout de la salle.
- T'inquiètes, fit Ulrich en poussant la japonaise contre le mur. On gère.
La paroi derrière lui explosa alors et Ishiyama se fit broyer par une énorme main rouge, entraînant évidemment sa dévirtualisation.
- Ah.
Stern s'éloigna vivement de Démétrius qui apparaissait.

- On fait moins le malin hein ?
- Ta gueule. Tu n'es qu'un lâche qui prend en traître.
- Eh bien, là, je suis face à toi. Allez, viens... ordonna le géant rouge.
- Ulrich, ne cède pas à la provocation, fit Aelita au-dessus de lui.
ZombieJim sortit alors des lunettes noires et un flingue de son sac de sport. Immédiatement, Aelita se posa à côté d'Odd.
- Bouclier ! s'exclama le félin pour absorber les balles.

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Yumi vint se placer aux côtés de Jérémie, visiblement déçue.
- À moi de jouer alors, lança Belpois en laissant son siège à la demoiselle.
- Tu es sûr de ton coup cette fois ?
- Jamais, lança Belpois en activant le monte-charge.

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Jérémie apparût dans une des nombreuses salles du labyrinthe de la sphère grise, avec trois nouveaux Agents, certes, toujours de grands hommes blanc caucasien, mais leur costume ne tirait plus sur le vert, et leur lunettes noires avaient perdu leurs reflets rouges.
Belpois – qui lui n'avait pas changé d'un poil – s'approcha d'un des murs, et le détruisit d'un coup de poing.
- Waw.
- Eh oui Yumi, ce sera moins facile pour eux cette fois.

- Monsieur Belpois...
Jérémie fit volte-face. L'Agent Smith venait se surgir d'une des entrées... conventionnelles de la pièce. Immédiatement, les Agents qui entouraient Jérémie se montraient plus réactifs.
- Vous...
- C'est lui.
- L'anomalie.
- On s'en occupe ?
- Oui...
- Non ! coupa Belpois. Il est à moi. C'est moi qui ait fait l'erreur de l'introduire ici. Allez aider les autres.
Les Agents alliés se regardèrent.
- Pourtant, ce n'est encore...
- ...qu'un simple humain.
- Exécution, ordonna Jérémie.
Les hommes en noir finirent par quitter la pièce. L'upgrade de Belpois semblait avoir porté ses fruits.

- Excellent, déclara Smith. Surpris de me voir ?
- Oui.
- Je ne suis pas sûr de savoir comment c'est arrivé, peut-être qu'un fichier étranger s'est imprimé en moi lorsque je me suis fait écraser. C'est sans intérêt pour l'instant, ce qui importe, c'est que tout ce qui a pu arriver avait forcement une raison.
- J'aimerais bien savoir laquelle.
- Je vous ai vu mourir sous les balles du camp auquel j’appartiens désormais et peut-être... que je me dois de réitérer. Ils m'ont fait la peau Monsieur Belpois.
- Ahin.
- Et de toute façon, si je suis là aujourd'hui, c'est par votre faute Monsieur Belpois, par votre faute. Je suis un homme nouveau, si je peux dire, comme vous, apparemment.
- Toutes mes félicitations.
- Je vous remercie... Passons à présent à la raison pour laquelle je suis ici...
Sept autres Smith surgirent alors de derrière lui et s'alignèrent au même niveau.
- Ce qu'il y a de remarquable à être moi, c'est qu'il y a tellement de moi.
Ils sortirent tous un revolver et le pointèrent sur Jérémie.
- Adieu, Monsieur Belpois.
Et ils ouvrirent le feu.

Aelita, Ulrich et Odd étaient en mauvaise posture.

- Tu as peur alors ? demanda Démétrius à Ulrich. Tant pis.
La bête se mit alors à cracher du feu par la gueule. Le lance-flamme avait une portée telle que les Lyoko-guerriers avaient plutôt intérêt à dégager. Aelita tira Ulrich en hauteur avec elle, et Odd piqua un sprint pour bondir et s'accrocher d'une patte sur le mur opposé de la pièce. Il utilisa son autre gant pour envoyer quelques projectiles sur le colosse de feu qui frappa le sol avec son bras pour générer une onde de choc magique, absorbant les fléchettes. Puis Odd fut obligé de quitter ses positions car GI-Jim venait de sortir une raquette de ping-pong et une balle, et regardait dans sa direction. Deux secondes plus tard, la balle faisait un gros trou dans le mur à l'endroit où se trouvait auparavant la tête d'Odd. Démétrius, lui, releva la gueule et cracha de nouveau des flammes. Aelita eut le réflexe de lâcher Ulrich mais se fit traverser par le feu et disparut. Immédiatement, Stern envoya un de ses sabres sur la bête infernale mais il visa mal et Démétrius n'eut même pas à bouger. Le sabre vint se planter dans le mur plus loin. Le brun se décala alors légèrement et leva un bras vers son adversaire.
- Quelle aura dis-moi, railla Démétrius.
Un éclair apparût alors entre la main levée d'Ulrich et le sabre planté contre le mur. Avec la bête rouge entre les deux.

- Quoi... mais...
Elle tenta de se dégager, mais l'attaque semblait en plus l'avoir engourdie. Le Mégatank qui venait de surgir des restes d'Aelita tira alors sur Démétrius et le dévirtualisa sans qu'il ne puisse rien faire. Puis la boule se plaça face à Georges avec la Tarentule, le Krabe et le Rampant, également de la partie. ZombieJim ne semblait pas intimidé. Il hurla et sa peau, verte, devint subitement rougeâtre. Puis il positionna son bras de la même façon qu'Ulrich, et fit surgir en même temps que sa peau reprenait sa couleur d'origine, une énorme main de feu.
- La main ardente de Li Fou Chang ! hurla Ulrich.
L'énorme missile traversa les monstres et les anéantit, Mégatank inclut, alors que celui-ci s'était refermé. Della Robbia et Stern étaient heureusement hors de portée.
- On est foutu.
Mais GI-Jim se téléporta sous les yeux ronds des deux survivants.

Jérémie leva le bras, un geste décidément très à la mode ces temps-ci, et les balles s'arrêtèrent tous devant lui. Lorsque les huit Smith eurent vidés leur chargeur, Belpois baissa le bras et les pruneaux retombèrent mollement sur le sol. Puis le Lyoko-guerrier se rua sur un des Smith du milieu. Arrivé devant lui, il ne stoppa pas sa course et entra à l'intérieur de son corps. L'Agent sembla troublé, et se mit à rayonner de plus en plus fortement avant d'exploser, ce qui fit réapparaître au même endroit un Jérémie satisfait.
Il regarda les autres Smith, un sourire malsain sur son visage.

Dans la salle du cœur, les écrans avaient été rangés, et Harry comme Richard étaient désormais présents sous forme d'hologrammes.

- Georges est mort. Mais il a arrêté les trois hommes en noir avec sa main ardente. Cependant, échec total de Smith, même si sa récupération était bien tentée.
- Belpois est plus fort que prévu
, analysa John.
- Mais sa victoire facile face à huit personnes va le mettre en confiance, ajouta Richard.
Comme pour faire écho à ces paroles, le pan du mur derrière l'image s'effondra, ce qui fit disparaître l'hologramme. Jérémie se trouvait derrière. John et Harry s'adressèrent un signe de tête puis le dernier hologramme disparût.

- Supersmoke !
La forme gazeuse quitta promptement la salle par le pôle Sud, ce qui donnait à Jérémie une nouvelle occasion de montrer ses nouveaux pouvoirs. Il bondit à sa suite, pouvant voler tranquillement. Ce n'était pas forcément logique mais quand on était l’Élu, rien ne l'était vraiment, même pas le fait d'être désigné comme étant Élu, puisqu'on ne sait même pas vraiment qui vous désigne. En sortant, les tourelles le ciblèrent de tout côté mais il les esquivait sans difficulté. Bien que John soit rapide, Belpois le rattrapait. Mais après avoir fait un tour de la sphère, la copie de William entra de nouveau dans la salle du cœur et sembla se diriger vers le puits du Nord où les laser avaient été réactivés.
« Pitoyable » pensa Jérémie.
Il ne manqua pas cependant de remarquer la forme qui surgit brutalement de l’obscurité de la salle au passage pour l'attaquer. Le Lyoko-guerrier, d'un coup de poing, dégagea l'homme de fer Ronald et l'envoya s’exploser contre le mur au fond. Immédiatement, des chaînes d'ombre venues d'en bas lièrent ses mains et ses pieds, ce qui n'eut pas l'air de l’inquiéter outre-mesure, car il tira dessus et c'est l'ange Harry qui se fit emporter. Se préparant à l'achever, Jérémie dût cependant revoir ses plans puisque le zanbatō de John et le poing de Ronald fonçaient droit sur lui. Il libéra alors un champ d’énergie de son propre corps qui repoussa tout le monde, dont Harry. Les chaînes d'ombres se brisèrent, mais Belpois – toujours en vol – plongea en piqué sur le leader. Un laser rouge fut également tiré d'on ne sait où par une machine de Richard, mais il était un peu en retard : Jérémie fut touché et dévirtualisé après avoir asséné le coup fatal à Harry qui venait de s'écraser au sol. L'ange maudit se transforma en poussière violette et celle-ci remonta jusqu'à atteindre le cœur qui ne sembla pas apprécier cette nouvelle fusion. Carthage se mit à trembler.

- Ah. C'est fini alors ? demanda John.
- Ouais, répondit Richard qui était physiquement présent cette fois.
- Sacrebleu, jura Ronald qui se relevait après s'être une nouvelle fois écrasé contre une paroi. J'aurais mieux fait de ne pas revenir.

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Le scanner recracha Jérémie Belpois. Le blondinet était un peu déçu de ne pas avoir pu esquiver le laser, mais ce sacrifice avait permis d'anéantir un ennemi redoutable. Les quatre autres devraient pouvoir s'en sortir.
Il fut cependant tiré de ses pensées par la voix du haut-parleur :
- Jérémie viens vite, il se passe quelque chose ! alerta Aelita.
Il se rua vers l'échelle, se sentant sportif après ses exploits virtuels, et remplaça Aelita aux commandes.
- Oh merde. Le cœur va exploser, probablement parce que j'ai fait la peau au chef. Les gars, je vous ramène.

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Odd et Ulrich cherchaient toujours leur chemin dans le labyrinthe – puisque la perte de Yumi les empêchait de tricher – lorsqu'ils apprirent la nouvelle.
- T'y crois pas ! se plaignit Odd. Je serais le seul à ne pas avoir pu tester véritablement mes nouveaux pouvoirs.
- Oh mais tu es tellement classe que tu n'as pas besoin de ça pas vrai ? répondit Ulrich, moqueur. Et puis franchement, si c'est pour te la péter avec un pistolet à eau...
Et les deux Lyoko-guerriers furent rematérialisés par Jérémie.

Dans le garage Skid, la guerre de positions faisait toujours rage sans qu'aucune des deux parties ne parvienne à prendre l'ascendant. William et Nora, toujours réfugiés derrière un des anciens amarres du Skid, faisaient face à trois fées qui avaient copié leur stratégie et s'étaient planquées derrière un amarre opposé. Hermia et Nora envoyaient une grosse quantité de flèches, mais entre la protection du terrain, la lame de William et le bouclier de Lysandre, aucun point de vie n'avait été perdu quel que soit le camp. Cependant, l'erreur des Lyoko-guerriers fut d'oublier Héléna et sa lame qui avait prit son temps pour se faufiler discrètement derrière les lignes. Surgissant d'un coup en levant son épée pour trancher Nora en deux, elle se fit bloquer par le zanbatō de William qui intervint en catastrophe. Le guerrier de glace reçu alors un inattendu coup de pied de la part de la fée qui le fit valdinguer hors de la plate-forme du garage et chuter en bas. Il s’écrasa non loin du puits et disparût en confettis blancs car la chute avait été un peu trop haute pour son enveloppe virtuelle.
Plus haut, Nora se changea immédiatement en brume pour éviter un trois contre un sans issue, et se mit en tête d'atteindre la salle du cœur pour tenter quelque chose de plus utile avant d'y passer.
- Merde. Nora ? Nora !

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- Qu'est-ce qu'il y a Jérémie ? demanda Aelita, inquiète.
- Je ne sais pas encore comment dévirtualiser Nora rapidement! Il faut qu'elle se suicide, mais on dirait qu'elle ne m'entend pas sous sa forme gazeuse !
- Oh non !
Et pourtant si. C'est impuissant que les Lyoko-guerriers virent la sphère se disloquer, avec Nora toujours sous forme de brume à l'intérieur.
- Putain... s'exclama Odd.
- Mais peut-être qu'avec son pouvoir... ? interrogea Aelita.
- Je ne sais pas, avoua Jérémie. Malheureusement le plus urgent est de vérifier si le virus est bien mort avec le cœur ou s’il s'est répandu dans le réseau. comme on le craignait...
Le monte-charge s'ouvrit alors, dévoilant William qui vit la tête de ses camarades.
- J'ai raté quelque chose ?

Un silence avait suivi la remarque de William, personne ne se sentant capable de lui répondre. Étrangement, il était resté plutôt calme lorsqu’on lui avait expliqué, ordonnant à Jérémie de la retrouver et de la ramener. Avant même que l’intello de la bande ne puisse objecter quoique ce soit, Aelita avait acquiescé et demandé aux autres de partir afin qu’ils puissent se concentrer. Et ils s’étaient concentrés, tout l’après-midi durant... mais ils ne parvenaient à rien. Le temps s’éternisait et aucune solution ne semblait venir à eux.
Il n’y avait pas de traces de Nora.

Les autres s’étaient séparés en sortant de l’Usine. William était parti s’isoler, Yumi était rentrée chez elle pour manger... Ulrich et Odd étaient restés ensemble cependant. Le samouraï n’avait pas cessé de faire les cent pas, au point qu’il en donnait le tournis à Della Robbia. Les choses se présentaient mal, mais il fallait garder espoir. Ils avaient déjà failli perdre beaucoup de monde sur Lyoko, mais Jérémie avait toujours su les ramener. Toujours. Et il ramènerait Nora aussi, il ne pouvait pas en être autrement. Ulrich s’assit, puis se prit la tête entre les mains. Ils allaient y arriver.
Un coup se fit soudainement entendre contre le battant, et Yumi entra, les yeux rouges. Échangeant un regard avec Odd, celui-ci sentit immédiatement qu’il était de trop et décida de s’éclipser. Elle chancela un moment, se sentant tellement gênée, toute droite, debout dans l’encadrement de la porte. En même temps, il était hors de question qu’elle aille sur ce lit où ils avaient passé la nuit, elle n’en avait pas la force. Elle s’installa sur le lit d’Odd et le regretta tout de suite après, lorsqu’elle releva la tête et rencontra le regard perçant d’Ulrich. Elle détourna les yeux et inspira profondément.
- Je suis venue m’excuser.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est ma faute si Nora n’est plus là...
Sa voix dérailla sur la fin et elle s’arrêta de parler. Ulrich ouvrit de grands yeux surpris, il ne s’attendait pas du tout à ça. Mais de quoi elle parlait ? Elle n’était pas sur Lyoko quand Nora avait disparu, elle ne pouvait rien faire. Ou alors elle pouvait et n’avait rien fait ? Ça n’avait pas de sens.
- Pourquoi ?
- Parce qu’avant la mission, j’ai souhaité qu’elle disparaisse. Je voulais plus la voir, j’étais persuadée que si elle n’était plus là, les choses iraient mieux entre nous.
Ulrich lâcha un soupir. Tout ça n’avait vraiment pas de sens. Surtout que Nora n’avait rien à voir avec leur malheur, ils savaient très bien se détruire tous seuls, ils n’avaient besoin de personne d’autre pour les y aider. Et qui plus est, si l’africaine n’était pas entrée dans leur vie, jamais Yumi ne serait revenue le voir. Jamais la nuit dernière n’aurait eut lieu. Non. Il ne laisserait pas Yumi accuser Nora pour ça.
- Ce n’est pas Nora qui est responsable de nos problèmes, c’est nous.
- Je sais... mais j’ai pensé que sans elle, tout irait mieux.
- Je... mais... et pourquoi tu me dis ça maintenant d’abord ?
- Parce qu’au point où on en est, vu comment tu me détestes...
Ulrich eut le sentiment de se prendre une baffe. C’était quoi ces conneries encore ? Un sentiment de rage monta en lui. Non mais franchement, elle allait encore l’accuser lui de tout foutre en l’air ! Après tout ce qui s’était passé ? Après qu’il lui ai dit qu’il l’aimait ? Il explosa.
- Mais... t’as rien compris ma parole ! Rassure-moi, t’étais bien là hier soir, et toute la nuit qui a suivi ?
- Oui, et ce matin aussi, j’étais là !
Cette fois-ci, Ulrich eut l’impression de recevoir un coup de poing dans le ventre. Immédiatement, il se recroquevilla sur lui-même, la gêne reprenant le dessus sur la colère. Elle avait raison finalement. Il soupira, ne sachant plus trop où se mettre.
- C’est pas ce que tu crois...
- Explique-moi alors.
- C’est allé trop vite, je me suis senti mal après, j’ai paniqué et...
- Ah oui, et tu crois que j’allais mieux moi avec ton comportement ?
- Non... je voulais pas que tu ailles mal, c’était pas le but ! Justement, j’avais peur que tu ailles mal ! J’avais peur que tu regrettes !
- Mais moi j’ai cru que toi, tu regrettais !
- Non ! Pas du tout ! Mais on était pas dans notre état normal, et après coup, j’ai eu le sentiment d’avoir profité de toi !
Un autre silence suivit.
Yumi finit par se lever, très lentement, encore sous le choc de ce qu’il venait de dire. Elle s’avança vers lui les dents serrées et les poings tendus. Et lorsqu’il leva enfin les yeux vers elle, elle lui administra une gifle magistrale qui le laissa abasourdi. Puis elle s’assit sur ses genoux et l’embrassa aussi ardemment qu’elle le pouvait.
- Que c’est mignon...
Ils sursautèrent. William se tenait sur le pas de la porte, nul ne savait depuis quand. Et ses traits étaient déformés par la rancœur. Il leur en voulait tellement. Comment pouvaient-ils... comment arrivaient-ils à se bécoter comme ça alors que Nora était portée disparue et que personne ne savait si elle reviendrait un jour !?
- J’étais venu vous voir dans l’espoir que quelqu’un ait des nouvelles, mais je vois que vous êtes bien occupés à autre chose qu’à vous préoccuper de la vie de Nora.
- William, attends...
Il leur claqua la porte au nez mais Yumi le suivit, le rattrapant par le bras, le forçant à se retourner pour lui faire face. Il semblait si malheureux, si affaibli par cette disparition... Elle s’en voulait encore plus en le voyant. Il la regarda à son tour puis aperçut l’ombre d’Ulrich du coin de l’œil. Il sortait de la chambre. Alors William en profita et s’effondra dans les bras de la japonaise.
Ulrich ravala la bile qui lui était montée dans la bouche. Son aversion envers William reprenait le dessus sur les bons sentiments qu’il avait pu avoir à son égard récemment, surtout qu’il était convaincu que celui-ci ne jouait les martyres que pour l’énerver. Il en était à considérer l’hypothèse de lui cogner dessus tout de suite lorsqu’une voix féminine le tira du fil de ses pensées.
- Salut Ulrich !
Il se retourna. Une belle femme aux cheveux noirs lui faisait face, le dévorant des yeux avec un sourire enjôleur et une tenue suggestive. Il déglutit péniblement, détournant tant bien que mal le regard.
- Euh, salut Priscilla.
- Je voulais savoir si tu acceptais d’aller au cinéma avec moi ce soir ?
Elle se pavanait devant lui, les joues roses, un peu maladroite. Ulrich rougit, ce fut plus fort que lui. William, Yumi, et Odd, qui venait d’arriver, ouvrirent des yeux ronds comme des soucoupes. Stern se passa la main dans les cheveux, franchement étonné et relativement embarrassé. Immédiatement la japonaise, qui guettait la scène de loin, en eut la nausée et décida d’intervenir, lâchant William se précipitant afin de défendre de qui lui appartenait.
- C’est ça, ton plan de drague ? C’est carrément cliché ma vieille !
Priscilla piqua un fard et tenta de focaliser son attention sur Ulrich, qui finit par reprendre ses esprits et rejeter poliment l’invitation. Elle s’en alla, un peu vexée, sans même adresser un regard à ses deux précédents amants. Tant pis, elle trouverait quelqu’un d’autre d’ici ce soir.
De son côté, William sentit son cœur battre plus vite. La phrase de Yumi avait ramené des souvenirs de la veille, et l’espace d’un instant, le visage de Nora se superposa sur le sien. Cette ressemblance, très mince entre les deux personnes, suffit à raviver quelque chose en lui. Il regarda Stern lui prendre la main, il vit Yumi lui rendre un sourire. Elle l’aimait, ça se voyait. Ça il l’avait toujours su. Mais William ne l’acceptait pas, pas plus aujourd’hui qu’hier. Un élan de jalousie s’empara de lui. Yumi, Nora, et après Priscilla. Non. Les choses allaient devoir changer.
Odd se rapprocha du groupe et soupira en souriant.
- Eh ben, elle perd pas le Nord celle-là ! C’est que tu les ferais toutes craquer toi !
Une pointe de jalousie filtrait à travers ces propos admiratifs, mais personne ne releva. À vrai dire, Odd se sentait plutôt bien. Priscilla l’avait aidé à se remettre sur le marché. Pour le reste, elle faisait bien ce qu’elle voulait. Par contre, l’agacement de William s’amplifia à la remarque du blondinet et il répliqua machinalement, sans se douter qu’il allait déclencher un nouveau conflit avec Odd.
- Je sais pas ce qui lui prend, draguer n’importe qui comme ça...
- Eh, Ulrich n’est pas « n’importe qui » quand même ! Puis de quoi tu te mêles, t’es bien allé draguer juste sous son nez à lui, je vois pas en quoi ça te gêne que Priscilla fasse pareil !
- Le fait est que ça me dérange. Ça ne se fait pas.
- Alors là, j’avoue que je suis sur le cul. Tu te gênes pas pour piquer les petites amies des autres mais dès que c’est plus pour ton petit plaisir, ça t’énerve !
- Venant de toi Odd, c’est gonflé ! Tu veux qu’on parle de ce qu’il s’est passé à la piscine !
Odd se tut immédiatement, toisant William qui le regardait avec un petit air de défi. Ulrich et Yumi les fixaient, incrédules, sans comprendre comment le ton avait pu monter si vite entre eux. Et puis, c’était quoi encore, cette histoire de piscine ? Ça avait un lien avec leur « attaque de la piscine » d’il y a quelques mois ?
William reprit, magnanime.
- Tu vois, tu fais moins le fier maintenant... Tu vaux pas mieux que moi !
- Peut être mais moi au moins j’étais pas engagé ailleurs, avant de faire ce que j’ai fait !
- Ah, mais moi non plus !
- Tu m’en diras tant ! Et Priscilla, elle en pense quoi de tout ça ?
- J’en sais rien, on était déjà séparés ! Je l’ai joué à la loyale, moi !
Ulrich eut un relent d’amertume et ne put s’empêcher d’ajouter que oui, c’est sur que c’était vraiment loyal de planter un couteau dans le dos d’un de ses amis. Sur ce, William s’enflamma encore plus et Yumi dû calmer tout ce petit monde avant que quelqu’un ne soit blessé.
Lorsque les nuages de colère eurent quitté l’esprit de Dunbar, un autre point le frappa. Il se tourna vers Odd.
- Mais j’y pense, depuis quand ce qu’il se passe avec Priscilla t’intéresse ?
Grillé. Le Don Juan de la bande déglutit et fit mine de ne pas bien comprendre, mais se rendant compte qu’il ne pourrait pas simplement éluder la question, il répondit la première chose qui lui passa par la tête.
- Depuis rien. C’est juste que c’est pas cool de traiter les nanas comme des kleenex.
Un petit rire parcouru l’assemblée, finissant de détendre tout le monde. Même Odd rit et ajouta.
- C’est vrai que venant de moi, c’est un peu abusé !
Il y eut un silence puis William prit la parole.
- Quoiqu’il en soit, j’aimais vraiment Nora.
Yumi, bienveillante, lui prit la main, et il ne put s’empêcher de ressentir plus de satisfaction que ce qu’il aurait dû.
- Tu l’aimes. On va la retrouver.
Le groupe échangea un regard qui en disait long, puis tous décidèrent d’un commun accord de rejoindre les Einstein pour savoir si leurs petits génies avaient trouvé une solution durant l’après-midi. Ce faisant, Ulrich ne put s’empêcher de se demander si Jérémie et Aelita avaient aussi des problèmes de couple.

Lorsqu’ils arrivèrent, le samouraï n’eut pas de réponse à cette dernière question, mais il en reçu malheureusement une répondant à la préoccupation principale de tous. Nora n’était réapparue nulle part, et il y avait de fortes chances qu’elle ne réapparaisse jamais. Mais Jérémie se voulait rassurant :
- Peut-être que pas de nouvelles bonnes nouvelles. Parce que je n'ai pas non plus de traces de sa virtualisation définitive. On ne peut qu'attendre en laissant le Supercalculateur allumé. Il est désormais inoffensif. Car j'ai le plaisir au moins de vous annoncer que le virus, contrairement à X.A.N.A, n'était pas assez résistant. Il est mort avec Lyoko, broyé par le réseau mondial. Et avec lui, ce qu'il restait de fait de notre meilleur ennemi.
- Alors, c'est enfin fini... soupira Yumi. Je n'imaginais pas du tout une fin comme ça.
- Pourquoi ça ? questionna son nouvel amant.
- Parce qu'il y a même pas une semaine, on voulait éteindre le Supercalculateur et qu'on ne pouvait pas. Et que maintenant, on peut l'éteindre, mais on ne veut pas.
Des murmures approbateurs s'élèvent au sein du groupe. La japonaise avait résumé en deux phrases ce qu'ils avaient vécus en six chapitres.
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Jeu 19 Fév 2015 20:53   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Aelita, Ulrich et Yumi furent bien virtualisés ensemble, mais pas à l'endroit prévu, c'est à dire, non pas l'Arena mais apparemment en plein milieu du labyrinthe grisâtre. De fait, ils s'attardèrent sur ce problème avant même de constater l'autre changement majeur qu'ils avaient sous les yeux.
- Hé, pourquoi on est ici ? demanda Yumi.
- Ils ont changé les règles on dirait. C'est de pire en pire.
- Je vois.
- Hé, moi je vois ce que tu es devenu ! taquina Aelita.
Les trois s'observèrent alors plus attentivement. En fait, leur tenue virtuelle n'avait aucunement changé, mais les teintes de couleur n'étaient plus les mêmes : Ulrich avait viré à l'orangé, Yumi au jaune avec des filaments marrons, et Aelita au bleu-vert, cheveux inclus, avec des teintes de gris. Cette dernière modification était particulièrement louche.
- Ne vous attardez pas sur le physique. Ce qui compte c'est surtout que ça va rééquilibrer le combat. Laissez-moi vous détailler les changements pendant que je virtualise les autres...

Odd, Nora et William apparurent eux aussi dans une salle du labyrinthe. Ici, seul le félin avait changé de nuances colorées, le violet laissant place au bleu nuit.
- Nora et William, désolé pour vous, mais comme je n'avais pas l'habitude de toucher à vos avatars virtuels et qu'on manque de temps...
- Pas de soucis vieux, lança William. De toute façon nous, on aime bien la glace.
Nora confirma. William était-il son âme sœur, visible jusque sur Lyoko ?
- Mais du coup, qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-elle. Quelqu'un est capable de s'y retrouver ?
Elle fit un pas, et un clic retentit. Deux secondes plus tard, la totalité des plate-formes de la salle s’effondrèrent, excepté une petite carrée au centre – là où les Lyoko-guerriers se retrouvaient désormais coincés.
- Ah ouais, d'accord, lâcha William.
- Bon... ça me laisse le temps d'expliquer sa mise à jour virtuelle à Odd... constata Jérémie, amer.

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Jérémie était légèrement troublé. Il faisait le point sur la situation après avoir fini d'expliquer à Della Robbia ses modifications. La situation en question donc, n'était guère favorable à son camp, et plus les jours passaient, plus elle empirait rapidement car leurs ennemis s'installaient de plus en plus. Ses troupes avaient déjà prouvé qu'elles faisaient le poids face aux monstres d'en face, et les modifications apportées à leur équipement étaient surtout là pour ne pas que cet équilibre soit perdu, notamment si l'homme de fer intuable revenait.
Mais le problème était le contrôle du terrain. Et à ce niveau là, ça devenait catastrophique. Déjà que le gazage avait été particulièrement fourbe et imprévisible... de plus en plus de pièges étaient installés et Jérémie avait depuis longtemps perdu tout contrôle sur Carthage. Il ne pouvait rien anticiper.
Pourtant, Belpois avait un joker. Il le savait. Un truc qui ne datait même pas de ses travaux récents, mais qui avait été prévu dans le cas où Jérémie – malgré sa trouille – avait à intervenir lui-même sur Lyoko pour achever X.A.N.A. À l'époque, il s'était inspiré d'un film que tout geek qui se respecte a déjà acheté en DVD. Joke. Que tout geek avait déjà piraté sur internet. Il n'avait pas voulu l'installer quand il était retourné sur Lyoko pour William, mais là, il n'avait plus le choix.
Il ordonna au seul groupe qui pouvait encore le faire de ne pas bouger avant son signal, car il y avait sans doute un piège non loin. Puis il se leva de son siège. Il avait pris sa décision davantage en se basant sur le fait que pour une fois, Odd ne serait pas le seul à faire le beau devant Aelita, plutôt qu'en tant que sacrifice nécessaire pour sauver le monde, mais nous parlons d'un adolescent.

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Jérémie apparût au centre des plots d'embarquement de l'ancien vaisseau virtuel. Comme il s'en doutait, la distorsion qui modifiait aléatoirement les coordonnées de la virtualisation qu'ils avaient mis en place ne fonctionnait pas sur cette ancienne zone particulière qui était déjà elle-même conçue comme téléporteur.
Il avait un peu changé depuis le look petit elfe des bois. Drapé dans un long manteau noir, lunettes de la même couleur, il ressemblait au final fortement à Richard, les centimètres en plus, le chapeau en moins.
Peu de temps après, trois hommes apparurent sur les plots d'embarquement autour de lui. Chemise blanche, costume-cravate noir tirant sur le vert, lunettes inévitablement pareilles à celles de Jérémie mais avec des reflets rouges, ils avaient en plus chacun droit à une oreillette. Malgré ce conformisme matériel, leur physique différait tout de même, ce qui montrait qu'il ne s'agissait pas du même programme lancé trois fois.
- On y va, ordonna Jérémie.
Les quatre sautèrent, pour atterrir directement sur la plate-forme de l'ascenseur. Jérémie savait qu'ils pourraient être dans l'Arena en à peine quarante secondes d'ici, prenant tout le monde de vitesse. C'est ce qui se produisit : ils arrivèrent en vue de la salle et s'arrêtèrent. Dedans semblait désormais se tenir un mini-réacteur nucléaire. Parfait, cela serait encore plus facile que prévu.
Belpois sortit deux pistolets semi-automatiques, tandis que ZombieJim se téléportait entre lui et le réacteur, muni de son propre pistolet et de lunettes noires. Il y eu un bref échange de tirs, mais la copie du professeur d'E.P.S s'enfuit avant de se faire toucher, en constatant les forces en présence. C'est donc dans le réacteur que Jérémie logea quatre balles, ce qui eut pour effet de déclencher la fermeture d'urgence de l'Arena qui se referma sur elle-même. Pendant ce temps Jérémie avait lâché une arme et levé sa main libre devant lui pour arrêter les balles de la copie de Morales, mais quelque chose ne fonctionna pas et il fut dévirtualisé.

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Jérémie quitta le scanner, dégoûté. Il avait oublié que l’Élu n'avait pas tous ses pouvoirs avant de mourir une première fois. Quel idiot. Mais au moins, il avait porté un sacré coup à ses ennemis, et de surcroît, sa troupe était toujours là, normalement.
Il remonta au labo. Les programmes Brown, Smith et Jones étaient effectivement encore sur place, et pour le moment, ils ne bougeaient pas. Un nouvel ennemi peut-être.
- Vous pouvez bouger, lança-t-il aux adolescents qui attendaient toujours. La plupart des pièges devraient être hors d'état.

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L'Agent Smith fixait l'endroit où Jérémie s'était fait trouer la peau.
- Aucune importance.
- Nous avons le nom de notre prochaine cible, informa Jones, le plus grand des trois.
- Elle s’appelle Aelita, fit Brown.
- Il faut lancer les recherches, ordonna Smith.
- On a déjà commencé, répliqua Jones en se retournant.
Les trois hommes en noirs quittèrent alors les lieux rapidement.

Odd, William et Nora étaient sceptiques sur la révélation de Jérémie.
- C'est génial Einstein, mais ça ne fait pas revenir le sol pour autant.
En effet, même sain et sauf, le groupe restait toujours entouré de vide, et ses membres restaient donc globalement aussi utiles que des morts.
- Ah oui. Eh ben... débrouillez-vous !
William soupira. C'était pas gagné. Nora serra les poings.
- Le tout pour le tout alors.
Elle attrapa un bras de chaque garçon.
- Yuki-onna !
Et les trois disparurent, au milieu d'une fine brume.

Harry se trouvait en-dessous de l'astre, visiblement agacé. Il n'aimait pas la tournure que prenait la situation depuis que Richard était passé lui dire que le réacteur avait explosé. Il leva la tête. Il ne pouvait pas se permettre trop de dépenses.
Les filaments noirs s'agitèrent brutalement, et deux personnes se retrouvèrent aux côtés de l'humanoïde : John et Richard.

- Déjà ? lança l'homme de fer, blasé.
- C'est juste pour être là au cas où pendant mon absence. À vous deux vous ne devriez pas craindre grand-chose... en admettant que vous restiez ensemble cette fois.
Hochement de têtes. C'était loin d'être infondé.

Yumi, Ulrich et Aelita de leur côté savaient parfaitement comment tirer avantage du fait que la plupart des pièges du secteur étaient foutus. Comme Jérémie l'avait dit à la japonaise, ses éventails avaient désormais « le tranchant de la faucille » afin que plus personne ne puisse ne les voler en pleine action à part elle-même, mais il y avait aussi ajouté « la puissance du marteau, parce que ça fait plus moderne », ce qui signifiait que lorsqu'un des projectiles serait bloqué par un obstacle solide, ils ne seraient pas renvoyés, mais démoliraient eux-même l'obstacle en question.
Cette déclaration de Jérémie s'en était suivie d'un bref échange sur fond idéologique, Yumi rappelant que ce n'était pas parce qu'elle était asiatique qu'elle était communiste et que le jaune n'était pas du rouge.
Toujours était-il que, loin de s’embarrasser de chercher le plan des lieux pour trouver leur chemin, le groupe avait plutôt opté pour aller tout droit, dans la bonne direction, et de détruire tout obstacle se dressant devant entre-temps, Yumi pouvait faire un trou d'une largeur suffisante dans les murs en trois ou quatre lancers. Ce n'était pas ni d'une rapidité, ni d'une discrétion extrême, mais c'était toujours mieux que d'être paumé.
La japonaise se mit en position, prête à éclater la structure suivante. Mais le mur gris explosa tout seul.
- Hé, je suis de plus en plus douée, plaisanta-t-elle. Hé, mais c'est qui ça ?
Le programme Brown venait d'émerger du trou.
- Du renfort. Un programme de ma conception. Ce n'est pas un ennemi, rassura Belpois.
Les Lyoko-guerriers se détendirent. Quelques secondes après, alors que l'Agent n'avait pas bronché, sept détonations se firent entendre. À la fin de celles-ci, Ulrich et Yumi avait été abattus.
- Quoi !?
Les deux autres Agents apparurent au détour d'un des accès conventionnel de la salle de taille moyenne, armes en main. L'ange rose désormais vert était totalement pris au piège, surtout que Brown venait de dégainer lui aussi. La situation n'était déjà pas très claire, mais il fallait qu'à ce moment là, trois fées et un monstre sans jambes débarquent dans la pièce par l'accès opposé à Smith et Jones, ajoutant de la confusion à la confusion.

«
Ordre vous est donné de vous replier sur le champ. »
Harry venait d'envoyer son message. Il se mit alors à battre légèrement des ailes avant de descendre à vitesse réduite le long du puits de la salle du cœur, laissant là John et Ronald. Les deux sbires s'assirent au bord de la plate-forme, en-dessous de la supernova.

- Au final, tout ne s'est pas nécessairement passé comme prévu, commenta John, qui n'ignorait rien des derniers événements.
- C'est vrai. Mais au fond nous avons dû nous lancer dès le début, il est normal de commettre de modestes bévues.
- Ce qui est cool, c'est qu'étant mort le premier, c'est toi qui a tout pris.
- Petit con.

John s'allongea, regardant l'astre.
- De toute façon, ce n'était qu'un sursis...
- Je vois ce que tu veux dire. Nous sommes condamnés à la brièveté depuis le début. Je le regrette, nous avions du potentiel.
- Qui sait... peut-être que nous parviendrons à mettre cette rencontre à profit plus tard ? Dans une autre vie.

L'homme de fer hocha la tête.
- Faisons ça.

L'arrivée des nouveaux contraignait Brown à repartir par le trou qu'il avait lui-même fait, mais Aelita soupçonnait qu'il attende derrière, elle ne s'y risqua donc pas, bien qu'encerclée encore plus qu'avant.
- Okay les gars, fini de jouer maintenant. Tout l'monde va s'calmer et se laisser gentiment démolir la gueule, balança le monstre rouge qui lévitait.
Il décroisa ses immenses bras, visiblement prêt à attaquer. Derrière lui, une des trois fées – munie d'un arc – faisait déjà tendre la corde de son objet. Mais brusquement, les quatre affichèrent une expression étonnée. La corde de l'arc s'était relâchée.

- Pff... ne bougez pas d'ici. Nous allons revenir, annonça le seul qui avait une cape et non des ailes.
Ils repartirent aussi vite qu'ils étaient entrés, par le même chemin. L'Agent Brown apparût alors derrière les deux autres.
- Mais où sont-ils ?
Il n'eut pas de réponse étant donné qu'Aelita s'était précipitée vers le trou qu'il avait crée, constatant qu'il n'y était plus pour le garder. L'Agent Jones fit un bond qui le propulsa devant elle, l'accès à la sortie dans son dos. Elle lui rentra mollement dedans, surprise. Il l'attrapa par le cou et la plaqua immédiatement contre le mur.

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- Pas un ennemi hein ? lâcha Ulrich à Jérémie en remontant au labo.
Belpois ne répondit même pas, trop paniqué à l'idée d'avoir libéré un programme dangereux. La première étape, dans ce genre de cas, était la perte de contrôle de l'entité. Et le collégien avait eu le temps de constater qu'il n'arrivait pas à le désactiver. Il tenta de réfléchir, de comprendre pourquoi les Agents agissaient ainsi. Des Agents qu'il avait crée pour combattre X.A.N.A...
- Ah, d'accord, fit-il.
Il était rassuré car il possédait désormais une explication rationnelle. Rassuré. Un peu.

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Aelita n'arrivait même pas à envoyer un Champ de force, puisque le colosse l'avait plaquée sans retenue contre le mur avant de l'écraser au sol et de s’asseoir sur son dos, afin de l’immobiliser. Elle sentit quelque chose piquer sa jambe droite. L'Agent Smith parla :
- Qu'il me soit permis de vous expliquer de qui nous amène, miss. Nous comptons sur vous pour nous fournir des renseignements à propos d'un certain X.A.N.A.
Jérémie frissonna depuis la régie. Ils l'avaient vu alors.
- Ne dis rien. Moins ils en savent, mieux c'est pour le principe de précaution, conseilla-t-il alors à Aelita.
L'Agent Smith attendit patiemment pendant une bonne minute.
- Pourquoi est-ce que le sérum a échoué ? demanda-t-il à Jones.
- Peut-être parce qu'on ne pose pas les bonnes questions, répondit Brown à sa place.
Smith ôta ses lunettes, se frotta les yeux et les remit en place.
- Vous me décevez beaucoup, miss.
Il sortit son arme et lui tira une balle dans la tête. Elle fut dévirtualisée immédiatement.
- Elle a son compte... fit l'Agent Brown.
Mais l'Agent Jones se releva précipitamment. De là où Aelita venait d'être tuée était en train d'apparaître des monstres de X.A.N.A. Un Blok, un Kankrelat, un Rampant... puis un Krabe, un Frelion et une Tarentule.
- Le voilà enfin, constata Smith.
- Ordre d'attaquer, lança Jones.
Les trois Agents démolirent rapidement les troupes adverses avec leurs armes, d'autant que ceux-ci étaient groupés. Seul le Frelion eut le temps de bouger avant d'exploser. De bouger, pas de tirer.

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- Tu m'expliques ? questionna Ulrich.
- Ben, à la base, ces programmes sont là pour lutter contre X.A.N.A. Or comme je vous l'ai dit, j'ai ajouté un pouvoir à Aelita qui fait que lorsqu'elle est dévirtualisée – vu que ça lui arrive souvent – des monstres apparaissent pour la venger. C'est pour ça que les Agents l'ont attaquée.
- En gros, le même genre d'erreur que pour la Marabounta.
- Exactement.
Jérémie reporta son attention sur les écrans, songeur. Certes, ça ne s'était pas passé comme il le voulait mais la prochaine fois qu'il irait sur Lyoko, ce serait différent.

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La brume s'agglutinait au niveau d'une des sorties de la salle qui s'était effondrée. Elle disparut soudain, et Odd, William et Nora réapparurent dans le couloir sombre qui s’arrêtait au bord du précipice.
- C'était long... mais j'ai réussi ! s'exclama Nora.
- Bien joué ! félicita William.
Odd n'était pas aussi joyeux, ce qui tranchait avec son caractère habituel.
- Ne traînons pas ici. Les couloirs sombres, on a déjà donné pas vrai ?

- Trop tard.
Une roue de lumière apparût soudain juste devant eux, leur fonçant dessus. Si William et Nora se firent dévirtualiser sur le coup, Odd avait davantage de réflexes, et sauta à temps pour éviter.
- Flèche laser !
Il mitrailla le couloir sombre. Il avait simplement oublié de songer que le projectile précèdent, lancé comme un boomerang, allait revenir de derrière. Il se fit faucher à son tour.

- Au revoir, déclara l'Agent Smith en rangeant son arme fumante.
Mais sa mine satisfaite se renfrogna vite.
- Je n'ai pas l'impression que la mission soit un succès.
- Pourtant on a un bon informateur, réagit l'Agent Brown.
- Et merde... lâcha Smith en grinçant des dents.
- On a peut-être un problème, intervint Jones.
En effet, un humanoïde aux ailes d'anges venait d'entrer dans la pièce.
- Ce n'est qu'un humain... constata Jones qui s'en voulait peut-être d'avoir alerté ses collègues pour si peu.
L'humain se mit alors à battre fortement des ailes, ce qui eut pour effet de propulser les trois Agents contre le mur vu la puissance des rafales. Smith cassa ses lunettes.
- Je vais prendre plaisir à vous voir mourir... grogna-t-il en se débarrassant du reste de ses verres et en se jetant sur son adversaire une fois la tempête finie.
Le liquide violet qui coulait des mains d'Harry se mit alors brusquement à s'animer, formant des chaînes d'ombres qui capturèrent rapidement l'Agent Smith et l'entraînèrent vers l'ange qui attrapa son énorme ombrelle. Sans même la déplier, il transperça Smith qui disparût.
Brown et Jones se regardèrent brièvement, puis... s'enfuirent. Quelques secondes plus tard, Jérémie en repris le contrôle et les supprima lui-même.

Harry se posa derrière John et Ronald.

- 'Pas trop tôt, fit l'homme de fer.
- Ils étaient plus que prévu.
- Moi j'aime bien. Les imprévus je veux dire
, souligna John.
- Ne dis pas de bêtises, c'est comme ça que tu es mort, objecta Ronald. Les conneries deviennent vite un engrenage.
- Tu m'uses John
, informa Harry. Retournez donc dans les abysses de la supernova.
- Tu as fini de placer tous tes pions sur l’échiquier au moins ?
- Regarde par toi-même.

John fit plus attention à la douzaine de silhouettes qui se trouvait autour de l'Astre.
- Oh, réagit Ronald avant lui. Une vraie bataille pour l'espoir.
Et il disparut, réintégré comme d'autres à son emplacement originel. John salua Harry.
- See you on your funeral.
Et il se changea en filaments à son tour.

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Tout le monde sortit de l’Usine épuisé, mais avec un bon espoir pour le lendemain. Yumi s’en alla comme à chaque fois à mi-chemin, après avoir salué le groupe de la main. Elle ne put s’empêcher d’adresser un dernier regard à Ulrich, qu’il ne voulut pas voir. Elle accéléra le pas dès qu’ils eurent disparu de son champ de vision, courant se protéger chez elle. Elle passait le perron lorsque son regard fut attiré par un éclat brillant sur le sol. Elle se pencha et ramassa le paquet, le cœur serré.
Pendant ce temps, Nora s’était rendu compte des tensions entre le couple et se résigna à abandonner son nouveau copain pour aller prêter main forte à Ulrich. Elle sentait qu’il avait désespérément besoin d’aide et elle ressentait aussi une sorte de culpabilité à aller si bien. Elle s’approcha doucement de lui et passa un bras sur ses épaules.
- Hey, salut toi…
- Va-t-en !
- Pardon ? Ulrich qu’est-ce qui ne va pas ?
Il prit ses deux mains et les rejeta au loin avec un regard haineux mais triste. Jamais elle ne l’avait vu comme ça. Et puis elle su de quoi il était question. Sans comprendre comment il avait fait pour s’en rendre compte, car elle avait tout fait pour que rien ne transparaisse vis-à-vis de ce qu’il s’était passé entre elle et William. Elle tenta encore une fois de le toucher mais il réagit comme si elle l’avait brûlé, alors elle serra ses bras contre elle, blessée aussi. Ulrich ne voulait même plus la voir. Il ne voulait pas de sa pitié maintenant. Surtout pas.
- Mais Ulrich je comprends pas…
- Ça va te fatigue pas. De toute façon j’ai l’habitude qu’on préfère William.
Elle resta étourdie face à cette dernière pique, comme s’il venait de la gifler. Comment il avait su ? Stern lui tourna le dos en lui répétant encore une fois de partir, bien que ce soit lui qui soit en train de s’éloigner avec Odd en guise de soutien moral. Elle le regarda partir puis senti William se rapprocher d’elle et essayer de la réconforter. Elle secoua la tête, se dégageant de son étreinte. Qu’avait-elle fait ?

Ulrich abandonna son colocataire lorsqu’ils aperçurent les bâtiments de l’internat. Il n’avait pas envie de rentrer. Pas tout de suite. Et il aurait bien voulu fumer un joint d’ailleurs, malheureusement sa dealeuse était une traîtresse et il ne savait pas vers qui d’autre se tourner. Il soupira, fit un signe de la main à Odd et lui souhaita bonne nuit.
- Bonne nuit à toi aussi ! Et fais pas de connerie mec !
Ulrich ne répondit pas et disparut dans le parc. Odd se retrouva seul très vite. Tournant sur lui-même, il constata qu’Aelita et Jérémie étaient sûrement partis se coucher, et quant à William et Nora, ils s’étaient également volatilisés. Il soupira et rentra sans grande conviction, montant les marches de manière automatique. Puis il s’engouffra dans sa chambre, prêt à s’affaler sur son lit. Ou du moins, ce qu’il pensait être sa chambre. En effet, une fille en tenue légère s’y trouvait, et elle était loin d’être repoussante. Cependant, elle ne semblait pas à première vue être aussi enchantée que lui à l’idée de le voir ici. Ce fut à ce moment là qu’il la reconnut.
- Qu’est-ce que tu fous là toi ?
- Priscilla !? Mais pourquoi t’es dans ma chambre ?
- Regarde autour de toi crétin, c’est la mienne !
Les murs violets et la surabondance de posters à l’effigie de chanteurs pour jeunes adolescentes en chaleur finit de convaincre Della Robbia, bien que cette déco aurait pu être la sienne à quelques détails près. Il s’excusa envers Priscilla et un sourire lui échappa alors qu’elle tentait de se rhabiller, un peu tard à son goût. Alors qu’il s’apprêtait à sortir, une voix le retint.
- Eh ! Euh, je me disais, puisque t’es là, autant rester non ?
Le sourire d’Odd s’affirma et le peignoir de Priscilla tomba comme par enchantement. Ils échangèrent un regard qui en disait long puis s’avancèrent l’un vers l’autre. Voilà quelque chose qui allait considérablement améliorer leur soirée.

Ulrich de son côté était finalement revenu dans sa chambre lorsqu’il s’était remis à pleuvoir. Il n’aimait pas trop ça. Il n’avait pas trouvé Odd en rentrant, mais s’en importait peu, ça lui évitait d’avoir à en parler. Son ami avait de toute façon sûrement trouvé une meilleure chose à faire plutôt que de supporter ses états d’âme, et il ne lui en voulait pas. Le samouraï rentrait juste de la douche lorsqu’un coup contre le battant de la porte se fit entendre. Ulrich grommela. Il voulait être seul, et il ne sut jamais si la vue de Yumi dans la pièce l’avait réconforté, ou au contraire conforté dans son besoin de solitude. Quoiqu’il en soit, la japonaise entra et il remarqua qu’elle portait le collier qu’il lui avait offert. Il ferma les yeux un court instant, pour vérifier qu’il ne rêvait pas, mais elle était toujours là quand il les rouvrit. Il se redressa et elle vint s’asseoir sur le lit à ses côtés. Oui, de toute évidence il ne rêvait pas, car si tel était le cas, elle n’aurait pas commencé par ça.
- Je... je suis pas venu pour... je veux pas qu’on s’engueule une nouvelle fois d’accord. Je veux juste en parler.
Il n’émit qu’un grognement pour réponse. C’était sacrément culotté. Tout à l’heure, c’était lui qui était venu la voir pour une simple discussion et c’était elle qui avait fait envenimer les choses. Elle avait intérêt à justifier sa présence sinon il ne se ferait pas prier pour la chasser d’ici comme elle l’avait fait plus tôt dans la journée avec lui.
- Ulrich, je veux plus que tu nies. Tu... il y a quelque chose avec Nora, je l’ai remarqué. J’ai vu comment tu la regardais.
- Bien, tant mieux. Comme ça tu vois enfin ce que ça fait.
Elle laissa échapper un hoquet douloureux. Elle avait l’impression qu’il venait de lui administrer un coup de poing dans le ventre sans raison apparente. Et plus encore, elle était meurtrie car elle eut presque l’impression de voir un sentiment de satisfaction sur ses traits, comme s’il se plaisait à la faire souffrir.
Il prit la parole.
- Y’a rien de pire. De voir la personne qu’on aime le plus au monde... en aimer une autre.
- Je ne te suis pas...
- D’accord, voir « une » personne qu’on aime aimer quelqu’un d’autre plus qu’elle ne nous aime.
- J’avais saisi ce point mais justement je…
- Arrête. T’aventures pas sur ce terrain là avec moi si tu tiens vraiment à ce qu’on ne s’engueule pas encore une fois. Tu sais très bien de qui je parle. Je le voyais dans tes yeux aussi. William.
- C’est pas… c’était pas tout à fait ça avec William. Là c’est pire.
- Qu’est-ce que t’en sais ? C’est exactement pareil !
- Non, c’est trop douloureux.
- Ah parce que tu crois que ça l’était pas pour moi hein ! Tu crois que c’était facile, que me faisait marrer peut être !? Putain Yumi, merde !
Il se leva brutalement puis manqua de frapper le mur sous l’impulsion de la colère. Il finit par se rasseoir après avoir fait quelques pas en se mordant le poing. Toute cette histoire était une plaisanterie. Tout cela ne menait à rien tant qu’elle n’aurait pas compris.
- Tu ne sais rien du tout bordel... Tu... tu ne sais pas à quel point je t’aime.
Tous deux sursautèrent ensemble à l’entente de cette dernière phrase. Puis un soupir de soulagement les parcouru. C’était dit. Yumi se sentit mille fois plus légère tout à coup, et ce n’était pas seulement car il avait prononcé des mots qu’elle redoutait ne plus jamais entendre de sa bouche, mais aussi car il ne les avait pas reniés après les avoir dit. Il avait assumé. Et elle se devait d’en faire autant.
Elle s’approcha de lui, hésitant à le prendre dans ses bras, encore toute tremblante.
- Ça fait mal Yumi...
- Je sais. C’est ça aussi l’amour. C’est douloureux.
- Ça ne devrait pas ! Pourquoi on n’est pas foutus de s’aimer sans se faire du mal putain ?
- Je sais pas. J’imagine qu’on n’a pas encore essayé de faire autrement.
Il gémit et se renferma sur lui-même. Elle l’enlaça sans vraiment réfléchir aux conséquences de ce qui allait se passer. Elle enfouit sa tête dans son cou, y déposa un petit baiser. Il secoua la tête, ça ne pouvait pas se passer comme ça et ça ne devait pas se passer comme ça. Il commença à attraper ses bras pour les enlever autour de lui, même si elle le serrait aussi fort qu’elle pouvait. Cependant, en relevant les yeux, il croisa leur reflet dans le carreau de la fenêtre et fut frappé par leur beauté. C’était une image qu’il aurait voulu graver dans sa mémoire pour toujours. Et à cet instant précis, il se rendit compte qu’il ne voulait pas être celui qui briserait cette harmonie parfaite entre eux. Il se retourna alors vers elle et l’embrassa, tout simplement.
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Jeu 19 Fév 2015 20:36   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Spoiler



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Samedi 17 février

- Tu en est sûr alors.
Ronald hocha la tête. Sa décision était prise.
- Très bien...
Il se changea en poussière noire et les filaments réintégrèrent l'astre, qui diminuait toujours de volume.
Son interlocuteur se retourna vers les quatre autres, qui s'inclinèrent.

- Maître Harry...
L'intéressé se trouvait être un homme de haute taille, aux courts cheveux blonds, vêtu de blanc et vert. Dans son dos, une gigantesque paire d'ailes aux mystérieux symboles courbés, paire blanche aux reflets verts, était visible. On trouvait également derrière son dos une roue aux reflets dorés et une grande ombrelle blanche cerclée de vert, tellement grande qu'on pouvait la catégoriser comme parasol. De ses mains s'écoulaient constamment un liquide violet évoquant la texture des filaments noirs lorsque ceux-ci sont sur le point de former une nouvelle entité (ou la dissoudre).
Bien que ses ailes ne soient pas en train de s'agiter, il lévitait à quelques centimètres au-dessus du sol.

- Vous avez échoué à la mission qui vous était assignée, je crois bien.
Le vert releva la tête.
- Eh bien, c'est à cause d'Hermia...
- Je ne veux pas le savoir. Vous êtes une équipe.
- Réaffectez-nous alors. Avec vous. Après tout, c'est vous qui nous avez crée...

Harry réfléchissait.
- D'accord.
Les quatre anciens gardes du corps de Dwight subirent alors le même destin que Ronald avant eux. Sauf que peu après, le cœur de Lyoko recracha de nouveau quatre êtres qui apparurent sur la même plate-forme, devant Harry. Ils s'inclinèrent également.
- Héléna.
L'un deux releva la tête pour la hocher. Il s'agissait d'une petite fée de couleur verte avec de longs cheveux de la même couleur.
- Lysandre.
Un autre, une fée du même genre si ce n'est que le vert était remplacé par le jaune, fit battre ses ailes pour signifier sa réaction.
- Démétrius.
Le concerné était bien différent. Petite tête, torse énorme et queue qui lui tenait lieu de jambes, il lévitait quelques centimètres au-dessus du sol comme Harry. Ses bras existaient cependant bel et bien et ils étaient du même genre que le torse qui les reliait. Ses mains, à trois doigts, possédaient d'énormes griffes, tandis que sa tête présentait deux cornes de taille moyenne. Pour couronner le tout, sa peau était partout rouge-orangée, et son seul vêtement se trouvait être une immense cape de la même couleur lui couvrant tout le dos. Il grogna.
- Hermia.
La dernière fée, similaire aux précédentes avec des tons plutôt bleu et violet, répondit à l'appel.
- Oui.
- Très bien
, conclut Harry.
Il releva la tête pour contempler l'astre une nouvelle fois. Là où Dwight avait été un chef, Harry lui, serait un leader.

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Yumi émergea douloureusement de ses rêves le lendemain matin. Elle mit un moment avant de revenir à la réalité, puis les souvenirs de la veille ressurgirent et elle grimaça alors que tout lui revenait. Ulrich, les disputes. Nora. Elle se redressa en sursaut. Assaillie un instant par le doute, elle manqua d’appeler Jérémie pour avoir la certitude de ce qui s’était passé. Mais elle ne le fit pas. Il n’y avait pas de quoi douter. Nora était bien allée sur Lyoko. Elle s’était battue avec eux. Elle faisait partie du groupe. Et désormais, elle était encore plus à même de plaire à Ulrich.
Elle gémit puis enfonça son visage dans l’oreiller, rabattant les couvertures sur sa tête. Si elle avait pu, elle serait restée comme ça enfermée dans son cocon toute la journée... et peut-être même que c’était ce qu’elle aurait dû faire.

Odd quant à lui n’allait pas mieux. La mission n’avait pas réussi à effacer certains souvenirs de la veille, et il ressassait en boucle les événements qui étaient survenus ces derniers temps pour tenter de comprendre comment il en était arrivé là. À l’heure actuelle, il ne savait pas ce qui était le pire. Qu’Aelita ne lui parle plus, ou que William soit au courant de sa bourde. Il augmenta la pression du jet sous la douche, et le bruit assourdit ses pensées pendant un court instant. Il se recroquevilla sur lui-même et resta là, à même le sol, une pluie brûlante lui déferlant sur le dos.

Ulrich se réveilla tôt et de bonne humeur. Un instant, les conflits avec Yumi lui revinrent en mémoire mais il s’efforça de chasser ces pensées en se focalisant sur une image bien plus agréable. L’étreinte de Nora, la veille. Il sourit. La vie retrouvait des couleurs, qui lui semblaient à la fois plus vives et plus douces que jamais.
Un coup se fit entendre contre le battant de la porte. Le jeune homme se redressa et enfila un pantalon en vitesse. La porte s’ouvrit et son sourire s’agrandit. Nora venait de faire son apparition dans la pièce, et Ulrich se rendit compte qu’il désirait sa présence ici bien plus qu’il ne l’aurait cru.
- Salut !
- Salut, Nora.
Le regard d’Ulrich posé sur elle la faisait rosir, heureusement il ne pouvait le distinguer sur ses joues, ce qui la rassura quelque peu. Elle ne savait pas pourquoi mais depuis quelques temps elle se sentait gênée en sa présence, et ce qui la dérangeait davantage c’est qu’elle ne savait pas pourquoi. Ils s’entendaient bien, alors pourquoi était elle mal à l’aise lorsqu’il la fixait comme ça ? Elle détourna les yeux et se ressaisit, se rappelant pourquoi elle était là.
- J’en profite puisque Odd n’est pas là, je voulais te voir à propos d’hier.
- Oui, moi aussi.
Il s’était rapproché d’elle si vite, elle ne l’avait pas pu venir. Ils étaient si proches l’un de l’autre qu’ils se touchaient presque, c’était déroutant. Les yeux d’Ulrich brillaient beaucoup, beaucoup trop, et le cœur de Nora se mit à battre plus vite. Elle balbutia.
- Oh euh, bien, mais je…
- Attends.
Il lui prit doucement les mains, sans cesser de la fixer. Puis il se tendit, sentant quelque chose de familier dedans caché dans le creux de ses paumes. Il manqua de tout relâcher mais Nora serra ses doigts autour des siens et murmura calmement.
- Je suis venue te rendre ça. Tu as payé, après tout.
Le visage d’Ulrich se referma dans la seconde. Oh. C’était juste pour ça. Elle était venue juste pour ça. Il soupira, détournant les yeux. Au moins, c’était honnête de sa part, mais… putain, quel con.
- C’est gentil mais je… j’en veux plus.
Un sourire radieux illumina le visage de Nora. Elle détacha une main et fouilla dans sa poche, en sortant l’argent qu’il lui avait donné la veille, puis tenta de lui rendre. Il réagit immédiatement comme si elle venait de le brûler.
- Non, garde-le !
Ce fut à son tour d’avoir une réaction impulsive. Elle insista.
- Ah si, tu refuses la marchandise, tu reprends tes billets !
- Non non, je te les donne.
- Quoi... ? Tu veux quoi là, m’acheter ?
- Mais non ! Tu as plus besoin de cet argent que moi c’est tout, alors garde-le !
Il se rappela leur conversation à la piscine. Ses explications concernant son entrée dans le monde de la drogue, pourquoi elle s’était retrouvée à devoir dealer. Sa famille en situation précaire, couverte de dettes. Ses parents qui cumulaient plusieurs emplois... Non, elle avait besoin de cet argent. Pas lui.
- Si tu crois que je vais accepter alors là, tu te...
La porte s’ouvrit à la volée et Odd entra, une serviette pendant autour de ses hanches. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas tout de suite que ses deux amis avaient les mains liées et se dirigea vers son armoire pour enfiler quelque chose. Ulrich et Nora s’étaient crispés à son arrivée, tentant de dissimuler leur secret entre leurs deux paumes tant bien que mal. Ils s’embrouillèrent les doigts en tentant de se refiler le contenu l’un à l’autre, mais Nora finit par l’emporter, glissant de force l’argent dans la poche arrière du pantalon de Stern. Il se tendit puis son visage vira au cramoisi. Odd haussa un sourcil en direction du couple, et Ulrich enlaça la jeune fille afin de donner plus de crédibilité à ce geste. Et pour bien d’autres raisons. Elle sourit, gage de sa victoire, puis se dégagea en douceur après avoir déposé un baiser sur sa joue.
- Allez, on se voit tout à l’heure !
- À tout à l’heure Nora...
Elle sortit de la pièce et Ulrich tomba lourdement sur son lit en lâchant un soupir. Odd n’avait pas quitté la scène des yeux. Ayant terminé de s’habiller, il referma la porte de la penderie et sortit de sa cachette. Il regarda Ulrich savourer son bonheur pendant un moment, quelque peu mal à l’aise. Il avait du mal à se retrouver seul avec lui, et pour cause : il n’avait pas été le meilleur des potes ces derniers temps, et particulièrement envers Ulrich. Il l’avait lâché comme une merde quand il était mal, et son ami avait quand même réussi à s’en remettre sans lui, ce qui ne faisait que le faire se sentir encore plus coupable. Odd alla s’installer sur son propre lit et, après quelques secondes d’hésitation, il prit la parole, avec une voix bien moins assurée que ce qu’il aurait voulu.
- Alors ? Tu sors vraiment avec Nora du coup ?
- J’en sais rien Odd, c’est compliqué.
Sa réponse avait été beaucoup plus sèche que ce qu’il pensait. Mais qu’importe. Ulrich lui en voulait encore. Et il n’avait pas envie de lui pardonner pour l’instant, il savait qu’il le ferait bien assez tôt.
- Oh. Et euh...
- Quoi ?
- Ben Yumi. T’en es où avec Yumi ?
- Je sais pas non plus, c’est compliqué aussi.
- D’accord.
Odd n’insista plus. À quoi bon, si Ulrich n’était pas d’humeur, il valait mieux ne pas persévérer. Il attendrait que son ami soit prêt à en parler. Il enfila ses chaussures puis décida de quitter la pièce.

De son côté, Nora venait de claquer la porte de la chambre d’Ulrich lorsqu’une voix familière retentit dans son dos, la faisant sursauter.
- Dis moi, ça va devenir une habitude ?
Son cœur battait à tout rompre mais elle fit un effort pour ne pas le montrer. William la narguait, un petit sourire sur les lèvres. Elle pensa d’abord à se justifier mais abandonna vite l’idée et se rabattit sur un sourire aussi. Elle n’était pas la première fille que William troublait, mais il devait admettre qu’il n’était pas peu fier d’y arriver, surtout qu’il y avait Stern en concurrence, et qu’il devait lui reconnaître un certain talent, notamment pour avoir réussi à emballer Yumi.
Nora s’en alla en lui faisant un signe de la main et il fut surprit, d’abord de lui en offrir un maladroit en retour, mais aussi par l’air qu’elle fit naître sur son visage. Se remettant vainement les idées en place, il poussa la porte de la chambre et tomba nez à nez avec un Odd contrarié qui semblait vouloir fuir tout le monde. Della Robbia manqua de le bousculer et s’engagea dans le couloir sans même un « bonjour ».
- Eh ! Odd, tu nous gardes une place au self ?
- J’y vais pas, j’ai pas faim !
William échangea un regard consterné avec Ulrich qui y répondit par un haussement d’épaules avant de le rejoindre sur le pallier de la porte, sa veste sous le bras. Dunbar grommela. Il devait parler à Odd mais il était hors de question d’éveiller les soupçons. Il s’en chargerait plus tard…
Les garçons rejoignirent le reste de la bande au self et tous avalèrent leur petit-déjeuner rapidement. Jérémie manqua de questionner Ulrich au sujet de l’absence d’Odd, mais remarquant que personne n’avait relevé, il choisit de s’abstenir aussi. Il avait suffisamment de choses à penser comme ça, pas la peine d’en rajouter. Et puis le Don Juan du groupe avait forcément trouvé une nouvelle occupation, blonde ou brune, peut-être rousse, qui justifiait cette absence. Comme toujours. Il était loin de se douter que la couleur de la chevelure de la fille qui hantait l’esprit d’Odd était bien moins ordinaire.

Yumi arriva à Kadic pendant le petit-déjeuner. Elle avait finalement réussi à se dépêtrer de ses draps bien que la perspective d’un cours de sport avec Jim ne l’enchante pas plus que cela. Balayant la cour du regard à la recherche de ses amis, elle aperçu Odd assis dans un coin et décida d’aller le retrouver.
- Hey !
- Salut Yumi.
Un silence pensant s’installa entre les deux. Yumi regrettait presque d’être venue le voir, elle avait la sensation de le déranger maintenant, mais qu’importe. Alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche pour ajouter quelque chose, des éclats de rires leur parvinrent aux oreilles. Ils tournèrent la tête dans un même mouvement et se rendirent compte que le reste du groupe venait de sortir du self et se dirigeait vers eux. Le cœur de Yumi se compressa à la vue d’Ulrich et de Nora particulièrement proches. Elle voulut encore une fois se confier à Odd et lui demander ce qu’il pensait de cette histoire, mais il se leva brusquement et partit, comme s’il avait deviné ce dont elle voulait discuter et qu’il cherchait à la fuir. Elle encaissa le coup sans trop broncher et rejoignit le reste de la bande.
Odd fonçait sur Aelita lorsque son bras fut stoppé par William.
- Faut qu’on parle !
- Plus tard !
Il tenta de se débattre pour rejoindre la fille aux cheveux roses mais William insista, l’entraînant un peu à l’écart pour pouvoir parler plus tranquillement. Il ne savait pas comment s’y prendre, à vrai dire il avait même du mal à adresser la parole à Odd tant son comportement l’avait exaspéré, mais il se devait de le faire et surtout il ne tolérerait pas que cette incartade mette en l’air la cohésion du groupe.
- Je suis sérieux Odd, là ça craint vraiment.
- Je sais. Je sais, merde ! T’avais raison d’accord ? T’avais raison ! Maintenant laisse-moi réparer ma connerie tranquille !
Il se dégagea brusquement et Dunbar n’insista plus. S’il prenait ses responsabilités, tant mieux ! Il regarda Odd prendre Aelita à part. Il les vit discuter, assez distants l’un de l’autre, relativement calmes. Ils semblaient se débrouiller plutôt bien. William soupira. Il se contenterait désormais de suivre cette affaire de loin, car il avait une autre préoccupation en tête depuis ce matin. Un petit sourire illumina son visage et il s’empressa de rejoindre les autres. La sonnerie retentit quelques temps après et il partit avec Nora et Yumi en direction du gymnase. Cette dernière fit d’ailleurs tout son possible pour éviter la nouvelle, à tel point que lorsque Nora s’installa près d’elle dans les vestiaires, Yumi n’hésita pas à lui tourner littéralement le dos, et cette mauvaise volonté commençait à exaspérer la belle africaine. Les deux jeunes femmes sortirent en même temps du vestiaire et filèrent rejoindre William qui était déjà en train de s’échauffer.
Jim avait décidé d’improviser un cours de tennis-volley, et les élèves durent former des groupes de deux. Alors qu’elle se tournait en direction de William par automatisme, quelque chose se brisa dans la poitrine de la japonaise. Celui-ci tendait déjà une main à Nora avec un sourire bien trop radieux pour qu’il ne frappe pas Yumi de plein fouet. Tout s’effondra à l’intérieur. Elle failli lui hurler dessus, mais William n’était pas Ulrich, et elle n’exigeait pas la même chose de lui. Ce qu’il venait de faire la blessait d’une autre façon, et bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle leur tourna le dos, inspirant et expirant profondément pour ne pas pleurer.
Un jour. Un seul jour. Il avait fallu un seul jour à Nora pour prendre sa place dans la bande...
Elle courut en direction des vestiaires et rangea ses affaires en vitesse dans son sac. Il fallait qu’elle parte, qu’elle parte vite...

Ce fut Aelita qui releva l’absence de Yumi à midi. William haussa les épaules et déclara simplement qu’elle avait dû rentrer chez elle après avoir cependant échangé un bref coup d’œil avec Nora. Personne n’insista et la conversation en resta là jusqu’à ce que Jérémie ne les quitte pour se rendre à l’Usine. Aelita soupira bien fort, et même s’il l’entendit sûrement, le principal concerné ne réagit pas plus que ça. Elle le regarda partir le cœur gros. Elle aurait souhaité qu’ils communiquent un peu plus tous les deux, comme avant. Elle ne savait même plus si c’était son aventure avec Odd qui l’avait éloignée de Jérémie ou si la situation avait toujours été si catastrophique mais qu’elle avait fait de son mieux pour ne pas le voir. Quoiqu’il en soit, il allait falloir que ça change, et vite. Elle ne supportait plus désormais que ses conversations avec lui se limitent à évoquer Lyoko et les problèmes qu’ils rencontraient. C’était tout ce dont parlait Jérémie, alors qu’en plus de cela, il se passait bien d’autres choses dans le groupe : l’arrivée de Nora tout particulièrement, et les non moins courantes tensions entre Ulrich et Yumi... sa propre gaffe avec Odd... comment se faisait-il qu’il ne s’aperçoive de rien ? Ou qu’il fasse comme si de rien n’était, car ces choses étaient belles et bien réelles, et chacune d’elles était une bombe à retardement qui pouvait exploser à tout moment si elle n’était pas désamorcée à temps.
Elle se mit à observer en silence Nora installée en face d’elle, assise entre Ulrich et William comme elle se trouvait il y a quelques instants encore entre Odd et Jérémie. Elle vit les regards que lui jetaient les deux garçons et elle se rendit compte également de la façon dont l’africaine y répondait. Ça aussi, c'était une sacrée bombe... à retardement bien sûr. Avant, c’était de l’influence de Yumi auprès de ces deux garçons dont il fallait se méfier, de la façon dont elle leur faisait tourner la tête. Mais Yumi avait réussi à canaliser et à freiner leurs ardeurs, seulement force était de constater que Nora avait pris sa place et Aelita craignait les conséquences de cette situation, bien plus qu’elle ne redoutait les possibles séquelles de son affaire avec Odd. Ulrich et William allaient se battre pour Nora, et l’un des deux l’emporterait, c’était certain. L’autre quant à lui serait abattu et Yumi... Bon sang, Yumi... elle ne voulait même pas y penser.
La fille aux cheveux roses se prit la tête entre les mains. Elle avait vraiment besoin d’air maintenant. La voyant se redresser pour quitter la table, le reste du groupe suivit son geste, comme s’ils obéissaient tous à un ordre silencieux. Alors même qu’ils franchissaient la porte du réfectoire, William saisit la main de Nora et tous deux restèrent un instant en retrait. Prenant une grande inspiration et sentant son cœur battre bien plus vite qu’il ne l’aurait cru, William articula :
- Ça te dirait qu’on aille se faire un ciné cet après-midi ?
- C’est ça, ton plan de drague ? Un peu cliché quand même non ?
Le visage de William devint écarlate et il manqua de s’étouffer en voulant renchérir trop vite, ce qui déclencha l’hilarité chez sa partenaire. Il était mignon après tout. Reprenant son souffle, il se passa la main dans les cheveux, un peu gêné.
- Ahem. Grillé. Ceci dit, laisse moi le temps de trouver mieux, je sais que je peux.
- Pourquoi ne pas l’avoir fait tout de suite alors ?
Un bon point pour elle. Le cerveau de William se mit à fuser, mais il ne trouva pas de meilleure excuse que la vérité. Il allait devoir sortir sa dernière carte, surtout que tout le monde s’était arrêté et les fixait au loin.
- En fait j’ai voulu sauter sur t... l’occasion avant que quelqu’un d’autre ne s’en charge.
- C’est absurde, j’ai pas tant de prétendants que ça !
- Nora ?
La voix d’Ulrich dans son dos la fit frissonner. Le samouraï avait été intrigué dès le début par le comportement de William, qui devenait beaucoup trop proche de Nora à son goût. Et quand il les avait vu seuls tous les deux en train de discuter, il avait sentir venir le coup fourré. Car malgré tout, il se méfiait du personnage, qui avait toujours eu la fâcheuse manie de convoiter tout ce qu’il possédait. Et il avait raison d’avoir peur de William.
- Oui Ulrich ?
- Je voulais savoir si euh... tu avais quelque chose de prévu cet aprem ? Je me disais que, je sais pas, on aurait pu aller se balader, tranquillement... discuter.
Nora se figea et une sensation étrange lui comprima la poitrine. Puis un autre sentiment prit le dessus quand elle comprit le pourquoi de tout cela. William avait calculé son coup, il savait qu’Ulrich voulait l’inviter ! Elle s’infligea une claque mentalement. Quelle conne. L’africaine fusilla Dunbar du regard et se tourna vers son ami, embarrassée.
- Je suis vraiment désolée, je viens de dire oui à William pour un ciné...
- Oh…
Il attendit un instant, espérant le cœur gros qu’elle lui proposerait de venir avec eux, afin que ça le conforte dans sa folle idée que cette sortie n’était pas un rencard. Mais elle n’en fit rien. Au contraire, elle remua davantage le couteau dans la plaie.
- Je pense que tu devrais aller voir Yumi... Tu as plus besoin de discuter avec elle ces temps-ci.
Ulrich, qui fixait déjà le sol d’un air dégoûté, eut un sursaut dédaigneux et renifla. Bien. Maintenant elle voulait carrément qu’il se remette à courir après Yumi, super. Quand à William, son regard était clair. Il rappelait à Ulrich – et Lyoko en était témoin – qu'il avait toujours eu la plus grosse épée. Il leur tourna le dos sans rien ajouter d’autre, il avait besoin de se retrouver seul pendant un moment pour faire le point. Personne ne tenta de le suivre de toute façon. Il alla se promener dans le parc, puis finit par s’asseoir au pied d’un grand arbre, avant de se prendre la tête entre les mains.
Il avait vraiment eu une idée stupide, merdique même, en se disant que s’il séduisait une autre fille, il ferait revenir Yumi... Notamment car il n’avait pas envisagé l’idée que cette nouvelle fille puisse le charmer elle aussi.
Odd et Aelita regardèrent Ulrich s’éloigner. La fille se sentit immédiatement très triste pour lui. Elle était persuadée qu’il aurait été plus à même de convenir à Nora, mais qu’importe. Odd aussi grommelait dans sa barbe en voyant ça, les mêmes pensées lui traversant l’esprit. C’était du grand n’importe quoi, Ulrich ne méritait pas ce qui lui arrivait. Ce matin encore, il aurait juré que Nora l’aimait, et maintenant voilà qu’elle se cassait avec William. Sans compter que cet abrutit jouait sur un double tableau... Alors ça, il allait l’entendre lui aussi. Il se tourna vers son amie prêt à exprimer toute la colère que cette vision lui donnait, mais se tut avant d’attaquer le sujet. Ils avaient d’autres soucis.
- Je... je t’avoue que je sais pas trop par où commencer Aelita. J’ai vraiment été con.
- On l’a été tous les deux.
Elle eut un pauvre sourire puis posa sa main sur son bras, compatissante. Elle aussi avait été idiote. Il y avait déjà eut de nombreux petits flirts entre eux auparavant, mais tout allait très bien, ce n’était qu’un petit jeu innocent. Il n’y avait jamais eu de malentendus là-dessus, et ils s’en étaient rendus compte en simulant une relation pour cacher leur secret aux yeux d’Hervé et Nicolas, leur pseudo couple ne tiendrait jamais la route... Alors pourquoi avaient-ils essayé malgré tout, cela elle l’ignorait. Mais elle estimait que maintenant, le mieux à faire était de tourner la page, et de s’assurer que ceci n’entache pas leur amitié. Ce qui n’allait pas être évident, puisque cette histoire semblait avoir affecté Odd plus que ce qu’elle aurait cru.
- Oui mais surtout moi... Je suis tellement désolé Aelita, c’est moi qui t’ai embrassée, c’est moi qui t’ai entraînée là dedans. C’est moi le coupable.
- Peut-être... mais j’aurais jamais dû te laisser faire. C’est de ma faute aussi.
Ils se regardèrent un moment, puis elle lui ouvrit grand les bras et il consentit à lui faire un câlin. Il eut peur un instant que ceci lui redonne envie d’être avec elle plus qu’un simple ami, mais il n’en fut rien. Il la serra fort, comprenant à quel point leur broutille de la veille l’avait affecté. Elle lui avait vraiment manqué, et il avait décidément du temps à rattraper avec elle en tant qu’ami, et rien d’autre. Il se rendait compte qu’il aimait vraiment Aelita, il l’aimait plus que si elle était une simple fille qu’il aurait croisée et décidé de séduire. Il avait eut tort de croire qu’elle aurait pu être cette fille-là sans que ça n’affecte leur relation. Quant aux raisons qui l’avait poussée elle dans ses bras, il préférait ne pas les savoir.
Ils relâchèrent leur étreinte puis il constata qu’elle avait les larmes aux yeux. Elle renifla et s’essuya, souriant pour faire bonne figure.
- C’est pas ce que tu crois. C’est juste que ça serait tellement plus simple si c’était comme ça avec Jérémie aussi.
Jérémie. La mention de ce prénom fut comme un électrochoc pour Odd. C'était vrai, en plus de leur amitié, il y avait Jérémie entre eux. Bon sang mais quel crétin ! Ce n’était pas lui qu’elle voulait, il n’avait été qu’un moyen pour elle d’obtenir un peu de l’affection que Jérémie ne lui donnait pas. Il s’administra mentalement plusieurs baffes, puis agit pour la première fois depuis longtemps de la meilleure façon qu’il soit.
Il envoya Aelita à la reconquête de son Einstein.

De son côté, lorsqu’Ulrich sonna à la porte des Ishiyama, il se demanda une nouvelle fois ce qu’il faisait là et pourquoi il était venu. Après avoir erré comme une âme en peine dans le parc une bonne partie de l’après-midi, il avait décidé de suivre les conseils de Nora, n’ayant rien de mieux à faire. Il n’eut cependant pas le temps de se poser davantage de questions car déjà il entendait un bruit de pas derrière la porte. Yumi ouvrit de façon mécanique et elle se figea en se rendant compte que la personne qui venait lui rendre visite était Ulrich. Puis immédiatement après, elle ne résista pas à l’envie de pousser une gueulante, s’étant retenue tout au long de la journée.
- Qu’est-ce que tu fous là !?
- Bah, je suis venu te voir, mais vu l’accueil j’aurais pas dû me donner cette peine...
Ulrich n’avait pas envie de faire des efforts. Il s’était déjà déplacé jusque chez elle et ce premier pas devrait être suffisant aux yeux de Yumi, et pourtant ! La colère monta en un rien de temps chez lui. Non mais pour qui elle se prenait ! Il lui offrait une occasion en or sur un plateau pour qu’ils fassent la paix et même après ça elle le remballait comme une merde !
- Pourquoi t’es là ? Nora est occupée ailleurs ?
Il encaissa le coup avec difficulté. C’en était trop. Nora voulait le renvoyer vers elle, et maintenant elle-même voulait le renvoyer vers Nora. Tout ça commençait à sérieusement l’agacer. D’abord William qui faisait semblant qu’il était son ami pour ensuite lui prendre Nora, ensuite Nora qui faisant semblant de l’aimer pour ensuite se barrer avec William. Et maintenant Yumi, qui se contentait de le jeter une énième fois malgré ses efforts, prouvant par la même occasion qu’elle n’en avait jamais rien eu à foutre de lui.
- Mais merde Yumi, je suis venu te voir toi d’abord, pourquoi tu ramènes tout à Nora ?
- Parce que ça crève les yeux que tu voudrais être avec elle, alors va-t'en !
- Et toi tu crèves de jalousie ! De toute façon c’est toujours pareil dès qu’on porte de l’attention à quelqu’un d’autre que toi, tu pètes un câble !
- Mais, je te permets pas de...
Alors qu’elle allait terminer sa phrase, Yumi s’arrêta en plein milieu en se rendant compte de ce qu’il insinuait et en comprenant qu’elle ne ferait que s’enfoncer en continuant à parler avec lui. Elle ne voulait plus le voir. Son sang ne fit qu’un tour, et elle empoigna Ulrich pour ensuite le pousser vigoureusement en arrière, cherchant à le chasser de sa maison.
- Dégage... ! Casse-toi Ulrich ! Dégage !
Le samouraï se laissa bousculer dans un premier temps, abasourdi. Puis il se dégagea brutalement de son emprise et entreprit de partir seul, de son plein gré. Il s’arrêta cependant au bout de quelques marches, et il constata en se retournant qu’elle était toujours là, aucune émotion visible sur le visage.
- Tiens, joyeuse Saint-Valentin.
Il lui lança un paquet qu’elle attrapa par réflexe, sous le choc. Puis elle trembla en sentant le papier sous ses doigts, le joli nœud noué autour, la petite étiquette avec son prénom... Elle se mit à respirer de plus en plus vite et à avoir de plus en plus chaud. C’était mercredi qu’il aurait dû lui offrir ça, pas maintenant. Ulrich sentit tout à coup un objet percuter sa tête et se passa douloureusement la main dans les cheveux. Le cadeau tomba à ses pieds, expliquant par la même occasion le coup qu’il venait de se prendre.
- J’en veux pas ! Donne ça à ta nouvelle copine plutôt ! Moi tu m’achèteras pas, mais je suis sûre que Nora sera ravie.
Ulrich ne réagit pas, et ne toucha pas non plus au paquet. Il referma le portail machinalement et continua sa route jusqu’à Kadic sans ajouter un mot. Plus rien ne lui importait. Il avait tout foiré, et avec les deux filles. Il ne lui restait rien d’autre. Yumi avait peut-être raison… Il aurait sûrement dû offrir ce cadeau à Nora.

Nora d’ailleurs, de son côté, avait passé un merveilleux après-midi avec William. Ils s’étaient bel et bien rendus au cinéma, mais celui-ci avait été fermé quelques jours plus tôt pour cause de rénovation et ils avaient alors décidés d’aller se promener ailleurs, ce qui était un meilleur plan aux yeux de la belle africaine. Ils avaient été faire un tour dans le parc, puis avaient fait une escale dans un café. William lui avait offert un chocolat chaud, ce qui l’avait fait sourire. S’ils avaient été en été, elle aurait parié qu’il lui aurait payé une glace. Elle sourit en réalisant cela.
- À quoi tu penses ?
Elle s’arrêta de marcher, regardant la nature environnante, le Soleil qui se couchait au loin derrière quelques nuages roses et orangés. C’était presque trop beau pour être vrai. Elle n’avait pas demandé une carte postale pour sa sortie avec William. Il n’en avait pas besoin.
- Je me disais que c’était vraiment cliché comme sortie. Mais que c’était génial quand même.
- Cliché hein ?
- Bah oui. Le gars invite la fille, ils sortent ensemble, il lui paye un truc…
- Et après ?
Elle rougit. Lui jeta un regard qui en disait long. Elle n’avait pas besoin de lui faire un dessin. Ils savaient tous les deux ce qui risquait d’arriver. Comme pour confirmer ses dires, il s’approcha dangereusement d’elle et elle retint sa respiration, sentant ses jambes vaciller. Elle ne savait plus ce qu’elle faisait là. Elle savait juste qu’elle avait passé un après-midi formidable et que même si tout cela lui semblait fou, elle était prête à se laisser aller. Et au diable les conséquences.
Elle ferma les yeux, et sentit quelque chose sur son visage qui n’était pas ce qu’elle attendait. C’était mouillé, certes. Et ça recommençait mais ça ne visait pas vraiment l’espace escompté. William et Nora levèrent la tête vers le ciel d’un même mouvement. Des nuages plus violacés avaient fait leur apparition et la pluie commençait à pointer le bout de son nez. Ils se figèrent un instant, ne sachant trop que faire. Rester et finir ce qu’il avait tenté de commencer ? Partir ? Le temps décida pour eux. Ce qui avait commencé par de simples petites gouttes inoffensives se transforma bientôt en un flot imposant et William et Nora durent battre en retraite, s’abritant sous un arbre qui avait l’air asse robuste pour supporter la tempête.
L’africaine éclata de rire soudainement.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Si ça, ce n’est pas cliché ! Tu excelles là dedans ma parole, même la météo tu l’avais calculée !
William sourit aussi, sa bonne humeur était communicative. Être avec Nora était rafraîchissant, et dans tous les sens du terme. Il ne pouvait s’empêcher de la dévorer du regard. Ses cheveux, ses sourcils, ses yeux… la ligne de son nez, la courbe de sa bouche. Il suivit lentement des yeux le périple d’une goutte qui venait de couler sur sa joue pour glisser sur ses lèvres. Il ne résista plus et l’embrassa sans attendre.

Ulrich reçu un texto de Jérémie un peu plus tard, de même que les autres. N’étant pas loin de l’Usine et étant pressé de se battre pour se changer les idées, il était arrivé trop vite sur place. Il allait attraper une des cordes lorsqu’il entendit des voix dans son dos. Sans trop savoir pourquoi, il recula subitement et se cacha dans l’ombre afin d’observer les nouveaux arrivants. William et Nora venaient de faire leur entrée sur place. Et vu le baiser langoureux qu’ils échangèrent, ils avaient sûrement passé l’après-midi à s’entraîner. Ulrich en eut presque des nausées et le vertige. Tâtonnant autour de lui, il s’assit dans un coin et les regarda descendre puis prendre l’ascenseur, restant cloîtré dans le noir un long moment. Il ne savait même plus quoi penser. Tout cela allait trop vite, c’était forcément un cauchemar.
Finalement, il entendit de nouveau des bruits de pas et aperçut Odd qui arrivait. La vue de son ami lui apporta un peu de réconfort, mais moins que ce qu’il espérait. Après tout, ils étaient encore quelque peu brouillés tous les deux. Odd se rendit compte de sa présence malgré l’obscurité et s’arrêta près de lui, attendant qu’il se relève.
- Bah alors, tu viens pas ?
- Si, j’arrive.
Ils sautèrent tous les deux dans le vide en même temps et entrèrent dans le caisson sans grande conviction, chacun redoutant ce qu’ils trouveraient en bas. Alors même qu’Ulrich s’apprêtait à abaisser le levier, Odd l’interrompit, posant une main sur son bras.
- Ça va comme tu veux vieux ? T’es sûr ?
Il obtint un soupir en guise de réponse, et failli regretter d’avoir ouvert la bouche, cependant il n’avait pas pu s’empêcher de trouver le comportement d’Ulrich inquiétant. Heureusement pour lui, le samouraï continua. Il avait besoin de parler, et quelque part Odd avait toujours su l’écouter, du moins quand ils ne jouaient pas au jeu de plus con.
- Non, ça va pas. C’est la merde. Mais faut bien faire avec.
- Comme tu dis.
Un petit silence s’installa. Odd devinait sans mal les problèmes de son ami et malheureusement, il n’avait aucune solution miracle à lui proposer. Ulrich ne savait pas ce qu’il pouvait y avoir de merdique dans la vie de son ami, mais ne pouvait que compatir. Il posa les yeux sur Odd, et tenta de sourire pour faire bonne figure, sans vraiment y parvenir Tous deux n’étaient pas beaux à voir.
- Ça va toi ?
- Ouais ouais.
Ils échangèrent un nouveau regard puis Odd finit par lui tendre une main amicale, qu’Ulrich serra avec plaisir. Il était plus que temps de faire la paix. Ils s’apprêtaient à descendre lorsqu’ils furent de nouveau arrêtés par une autre voix. Yumi venait d’arriver. Ils retinrent l’ascenseur jusqu’à ce qu’elle entre et enfin tout le monde se retrouva dans le laboratoire.
Odd parcouru la pièce d’un regard un peu anxieux. Il ne pouvait s’empêcher de fixer Aelita et Jérémie, mais il ne vit rien qui pouvait témoigner d’un rapprochement quelconque entre eux. Au contraire, ils avaient l’air plutôt sérieux et concentrés, et il n’arrivait pas à savoir s’il devait trouver cela rassurant ou pas. Jérémie se tourna vers son auditoire, mettant fin à l’attente de tout le monde.
- Bon, vous allez plonger tout de suite. Je vous expliquerais le programme après. Mais je vous ai préparé quelques surprises.


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  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Lun 09 Fév 2015 14:24   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Spoiler



https://i.imgur.com/D1AD4S5.png



Vendredi 16 février

Dwight avait demandé à ses sous-fifres de déplacer son siège et de le rapprocher de l'astre, qui avait encore perdu en volume.
- Bien... apparaissez.
Aussitôt, en-dessous de l'étoile, quatre ombres se dessinèrent. Puis le carré de gardes du corps du chef sortirent également de l'ombre et vinrent compléter le cercle qui s'était formé.
Les quatre silhouettes – en réalité des projections holographiques violettes dont seuls les yeux se distinguaient – étaient rendues possible grâce au travail récent effectué par Richard, et permettaient à toute l'équipe de rester en contact quelle que soit la position de ses membres respectifs. En somme, une installation très utile que Richard avait baptisé Suprême Communication Intra-muros Pour l’Étoile. SCIPE.

- Ils ne devraient plus tarder... annonça le chef de sa voix fatiguée.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


William se réveilla tôt, le visage chatouillé par un rayon de soleil. La journée s’annonçait particulièrement belle, ce qui le mit aussitôt de bonne humeur. Un sourire naquit sur ses lèvres et il referma les paupières, apaisé. Puis un soupir se fit entendre à ses côtés et il se tendit immédiatement. Ronchonnant, il ouvrit un œil et constata que Priscilla dormait toujours à ses côtés, les cheveux en bataille et la bouche en cœur. Soit. Il s’extirpa rapidement des draps et de son étreinte, puis enfila un pantalon. Il avait besoin d’une bonne douche.
- Tu pourrais dire bonjour au moins ?
La main de William se crispa sur la poignée. Pitié, qu’elle ne lui fasse pas une scène. Il se retourna pour lui faire face, se forçant à faire bonne figure.
- Je croyais que tu dormais encore, j’ai pas osé te réveiller.
- Bien sur, je comprends... C’est pas grave !
Elle bondit hors du lit et se rhabilla en vitesse, sans plus lui adresser un regard. La situation était déjà assez claire comme ça, pas besoin de la faire s’éterniser. Ce n’était pas la première fois qu’elle se retrouvait confrontée à ce genre de plan foireux, et en vérité, elle avait cru qu’avec William ça pourrait être différent. Mais même pas. Elle passa devant lui pour sortir et en profita pour le contempler une dernière fois. Il faisait certainement partie de son top trois, quel gâchis. Tant pis pour lui.
- Bon bah, bonne journée !
Elle lui sourit.
- Merci. Bonne continuation William !

Ulrich émergea aux côtés de Nora avec les idées embrumées et la tête engourdie. Ouvrant péniblement les yeux, il constata qu’elle était toujours là, assoupie contre lui, ce qui lui fit chaud au cœur. Il avait volontairement tout fait pour ne pas répondre à ses questions la veille, quitte à être désagréable, et n’ayant pas la force de se traîner hors de la chambre, il avait sombré dans les bras de Morphée rapidement. Malgré tout, elle était restée.
Ulrich se ressaisit. C’était sa chambre à elle, après tout. C’était lui, le squatteur. Il se releva en maugréant, titubant comme un ivrogne le temps de retrouver ses esprits. Son pied cogna contre la table de chevet et il jura rageusement, faisant un bruit épouvantable. Cherchant ses chaussures dans la pénombre, il fut surpris de voir une silhouette ouvrir les rideaux, lui permettant par la même occasion de repérer les deux fugitives.
- Merci.
- Ça va mieux ?
- Ouais.
Elle le vit s’asseoir sur le bord du lit et enfiler péniblement ses baskets en soupirant. Elle savait qu’il n’avait pas plus envie d’en parler qu’hier. Elle savait aussi pourtant qu’il avait un grand besoin de se confier, elle l’avait ressenti. Mais pourquoi il ne le faisait pas, ça...
- Ulrich...
- Non, j’ai pas envie d’en parler.
- Mais attends !
Il claquait déjà la porte. Soupirant à son tour, elle attrapa un peignoir et sortit à sa suite. Elle le rejoignit vite et, lui prenant le bras, elle le força à se retourner pour lui faire face. Comme il se débattait, elle le plaqua contre le mur, le prenant par surprise. Pointant un doigt furieux contre lui, il vit dans son regard qu’elle ne plaisantait plus.
- Maintenant ça suffit ! Tu vas m’écouter espèce de sale petit...
- Wow, calme toi ma jolie !
Dunbar, sorti d’on ne sait où, les fixait avec un drôle de sourire en coin qu’Ulrich ne comprit pas tout de suite.
- Je ne suis pas le seul a avoir connu une nuit mouvementée on dirait...
- Ta gueule William !
Ulrich se dégagea brutalement de l’emprise de Nora, encore sous le choc de ce que venait d’insinuer son camarade de classe, et partit sans demander son reste. Une porte claqua au loin, puis le silence s’installa.
- Il est toujours d’aussi bonne humeur au réveil ?
- Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ?
William roula les yeux, son sourire s’agrandissant.
- Baaah...
- Ta gueule, William.
Immédiatement, au vu du ton grave et blasé de Nora, la bonne humeur de Dunbar s’effondra comme un château de cartes. Un silence s’imposa, que Nora décida de rompre en voyant qu’il ne partait pas.
- Il va vraiment pas bien tu sais...
Le jeune homme lui lança un regard perplexe. Ce coup-ci, c’est lui qui ne voyait pas bien où elle voulait en venir. Qu’est-ce qu’elle en savait ? Et pourquoi lui dire ça à lui ?
Soudain il comprit.
- C’est pas moi qu’il écoutera.
- Et pourquoi pas ?
- Ben, tu sais, lui et moi...
- Ouais ?
- On a jamais été vraiment potes quoi...
- Tu m’en diras tant.
Un silence pesant suivit. Nora ne partait pas. William n’était pas décidé à bouger. Il ne cessait d’y penser et d’y repenser : Ulrich allait mal, il fallait être aveugle pour ne pas l’avoir remarqué. Et comme un con, il n’avait rien fait pour tenter d’y remédier. Alors qu’il pouvait, il en était convaincu. Ou du moins, il pouvait toujours tenter, car le pire c’était que Stern ne l’écouterait jamais. Surtout que William se doutait bien que le problème tournait autour de Yumi, et que ce sujet était toujours épineux à aborder avec Ulrich, même si le premier avait tourné la page depuis quelques temps maintenant. Oh puis merde, c’était ridicule cette affaire, et William allait tirer cette histoire au clair pour de bon.
- Ouais, t’as raison, j’irais lui parler.
- Merci.
Elle retourna dans sa chambre, l’esprit plus léger. William soupira puis, se rappelant pourquoi il était là, continua son chemin et s’arrêta quelques portes plus loin. Toquant contre le battant, il attendit que la locataire en sorte. Priscilla lui offrit son plus beau sourire, mais William se contenta d’agiter sous son nez un morceau de tissu d’un air blasé.
- Tiens, t’avais oublié ça dans ma chambre.
Le sourire de Priscilla disparut.

Odd avait passé un temps fou sous la douche la veille au soir. Il était lessivé. À tel point qu’il n’avait même pas remarqué qu’Ulrich n’était pas dans son lit. Lorsqu’il se réveilla, avec le sentiment qu’on avait martelé son crâne toute la nuit durant, il trouva son colocataire allongé face contre le matelas, et soupira. Encore un jour où Ulrich serait de mauvaise humeur, et le blondinet n’avait pas la patience de le supporter aujourd’hui. Odd se leva sans attendre et claqua la porte, filant se préparer pour aller en cours. Si seulement il avait pris le temps de parler à Ulrich, il se serait rendu compte que celui-ci, bien loin d’être grognon, était en train de tremper son oreiller de larmes.
Odd rejoignit le reste de la bande au réfectoire pour le petit déjeuner et constata que Yumi n’était pas encore arrivée. Bien, le couple de grognons ne l’embêterait pas. Il s’installa bruyamment aux côtés de William, écoutant Jérémie rappeler les événements de la veille.
- Ulrich n’est pas là ?
- Qu’est-ce que ça peut te foutre William ?
- Wow, je crois qu’on a un nouveau champion pour le titre de grognon !
- Ah ah, très drôle. Le vrai champion pionce dans sa chambre.
- Ça veut dire que bientôt il va te rafler ton titre de grosse larve !
Odd lui envoya un coup de coude dans les côtes, mais ne répliqua pas. William, lassé du blabla de Jérémie, se leva et quitta la table, bien décidé à tenir ses engagements de la matinée.

- Stern, faut qu’on cause tous les deux !
La porte claqua dans le dos de William. Ulrich sursauta, il s’était assoupi à force de pleurer. S’essuyant le visage d’un revers de la main, il maugréa.
- Honnêtement William, t’es bien la dernière personne avec qui j’ai envie de causer tout de suite...
- Ah bon ? Ça serait pas Yumi plutôt, la dernière personne ?
- Qu’est-ce que ça peut te foutre de toute façon ?
- À moi ? Je me le demande bien. Surtout que t’es pas le premier à me faire la remarque, mais bon, je me sens concerné, c’est un fait.
- Si tu veux lui courir après, t’es libre hein. Elle est pas à moi.
- Oh non, merci. Bien que jamais je me serais attendu à t’entendre dire ça un jour !
Il espéra un instant qu’Ulrich lui sourit, mais ce ne fut pas le cas.
- J’ai tourné la page avec Yumi.
- C’est vrai, j’ai cru voir ça...
William repensa à Priscilla. Devait-il dire à Ulrich qu’ils n’étaient plus ensemble ? Non, certainement pas maintenant.
- Ouais, bref. Je suis là pour toi. On oublie Yumi un moment.
Ulrich, qui jusque ici s’efforçait d’ignorer sa présence, lui jeta un drôle de regard. Qu’est-ce qu’il insinuait là, au juste ?
- Je m’inquiète pour toi Ulrich, t’agis bizarrement en ce moment, du coup je me demandais si...
- Euh ouais, écoute c’est ça qui est trop bizarre, je vais aller faire un tour moi et...
- Putain mais arrête de fuir ! Tu m’étonnes que Yumi ait pété les plombs au bout d’un moment !
Immédiatement, Ulrich s’arrêta et William put voir quelque chose de briser dans son regard. Les remords le rongèrent.
- Je suis désolé mec, je voulais pas dire ça...
Ulrich se laissa retomber sur le lit, faisant son possible pour masquer ses émotions.
- Tu as raison. Je suis qu’un lâche. Un gros con de lâche.
- Mais non... fin, peut être un peu con parfois ouais sur les bords, mais rien qu’on puisse pas gérer.
Il lui adressa un sourire qu’Ulrich lui rendit sans hésiter. Finalement, il n’était pas si difficile de parler à William.
- Allez, raconte. C’est quoi qui va pas ?
Ulrich lâcha un soupir et son visage se renferma un peu.
- On a dit qu’on en parlait pas...
- Oh, je vois.
Bingo, c’était bien Yumi le gros du problème. Un petit silence s’installa, William réfléchissant à ce qu’il allait bien pouvoir dire.
- Ce que j’avais essayé de te dire la dernière fois est toujours valable, et je suis pas sur que tu ais appliqué mes conseils. Il faut que tu ailles voir Yumi, que tu lui parle avec ton cœur !
- Et si elle me jette ?
- Elle m’a bien jeté moi ! Je m’en porte pas si mal !
- C’est pas pareil... et c’est pas encourageant !
- Bah si, justement ! Si elle m’a jeté moi, c’est bien qu'elle te voulais toi, pauvre cruche ! Je vois pas d’autre solution, même en me forçant...
- ...
William laissa l’idée mûrir dans la tête bornée de Stern. Il était peut-être temps de mettre ses conseils à profit.
- Ouais mais...
- Oui ?
- T’es sur qu’elle t’as vraiment jeté ? Genre définitivement ? Parce que des fois, j’ai pas l’impression que ça soit vraiment fini, ça se voit dans ses yeux.
William manqua d’éclater de rire, mais se reprit juste à temps.
- Bwah, c’est surtout que comme maintenant je lui donne plus la satisfaction de lui tourner autour pour ses beaux yeux, Madame se vexe.
Un éclair passa dans les yeux d’Ulrich, et ceci n’échappa pas à William. Immédiatement, il fit le rapprochement avec ce qu’il venait de dire, et il flaira le mauvais plan à des kilomètres.
- Non, j’ai pas dit ça...
- Oh que si...
- Non Ulrich, déconne pas putain, tu fais pas ça !
Le samouraï se redressa du lit d’un bond et il semblait avoir retrouvé sa bonne humeur.
- Merci mec, t’es génial en vrai !
- Mais… évidemment que je suis génial du con, c’est inné chez moi !
Ulrich rit franchement cette fois, et William sentit que, même si tout n’était pas réglé et qu’il allait devoir continuer à veiller au grain, cette conversation leur avait fait du bien à tous les deux. Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la chambre, William le retint par le bras un instant.
- Sérieusement Stern, foire pas tout encore une fois.
Ulrich lui fit un clin d’œil et s’empressa de rejoindre les autres en cours.

Arrivant dans la salle de classe, il constata qu’Odd s’était installé auprès d’un autre camarade. Sans dire que cette nouvelle l’attristait, il eut quand même un petit pincement au cœur. Néanmoins, la situation l’arrangeait dans un sens. Prenant place aux côtés de Sissi, il entreprit de commencer son petit jeu.
À midi, Ulrich choisit d’aller déjeuner avec la fille du proviseur. Le groupe, installé sur une table non loin de là, posa sur eux un regard consterné. William, observant la scène de loin, se prit la tête entre les mains en soupirant. Comme quoi, il avait eu raison de pressentir le coup foireux, Stern n’était vraiment pas passé à côté. Un coup d’œil à Yumi suffit à confirmer ses craintes, il n’y avait pas un soupçon de jalousie dans ses yeux mais une profonde exaspération. Il fallait sérieusement remédier à ça, et d’une façon moins puérile que celle d’Ulrich.
- Beh, ça vous dirait de faire un saut à la piscine cet aprem ? Vu que Jim et Madame Hertz sont en excursion avec les sixièmes, on a quartier libre ! Et puis je pense que ça ferait du bien à tout le monde de se détendre.
- Très bonne idée William !
Il rendit son sourire à Aelita, qui était sortie de son mutisme à l’annonce de cette nouvelle. La piscine lui ferait le plus grand bien, elle avait besoin d’un endroit où réfléchir dans le calme, et nager était une bonne solution.
- Moi je peux pas venir. J’avais prévu d’aller à l’Usine cet après midi. Il faut que je trouve un moyen pour éviter que le fiasco d’hier soir se reproduise.
- Mais...
- Vas-y avec Odd et les autres Aelita, on se voit tout à l’heure.
Odd lui sourit et lui prit la main sous la table, vaine tentative pour la réconforter. Soupirant, elle le laissa faire, sans grande conviction. Yumi de son côté ne broncha pas, perdue dans ses pensées. Elle se leva rapidement et partit chercher des affaires chez elle. Profitant de son absence, Dunbar saisit l’occasion pour aller voir Ulrich et clarifier certains points avec lui. Le traînant à l’écart comme un adulte traînerait un enfant par l’oreille afin de le gronder, il lui donna un coup sur la tête duquel il retira plus de satisfaction que prévu.
- Aie ! Mais qu’est-ce qui te prend ?
- C’est quoi ce plan foireux ?
- Ça a pas marché ?
- Évidemment que non ! Je...
Un juron s’étouffa dans sa gorge. Le regard d’Ulrich s’éteignit quand il se rendit compte de l’étendue de sa bourde. Puis un autre sentiment l’envahit, plus puissant encore. Et plus dévastateur.
- J’avais raison alors... Si elle n’est même pas foutue d’être jalouse, c’est qu’elle ne m’aime pas.
- Ulrich, j’ai pas dit ça...
- Non, c’est moi qui le dit.
Il lui tourna le dos et commença à s’enfoncer dans le parc, ignorant les appels de William. Ce dernier le regarda s’éloigner, n’osant pas le suivre. Ça ne servait à rien. Ulrich avait besoin de se retrouver seul pour faire le point. Qui plus est, il n’était plus lui-même sûr de ce que Yumi pensait. Une chose était sure, Ulrich ne méritait pas pour autant ce qui lui arrivait... Les autres rejoignirent William et observèrent le samouraï partir à la dérive. Aelita fut la première à oser rompre le silence.
- Il va bien ?
- Non.
La réponse était claire, nette et sans appel. Elle eut un pincement au cœur. Sortant son téléphone portable de sa poche, elle lui envoya un texto pour soulager sa conscience.

« On va tous à la piscine cet aprèm. Joins toi à nous ça nous ferait plaisir ! À toute, bisous ! »


Yumi rejoignit les autres en début d’après midi directement dans le grand bassin. Elle ruminait. Rentrer chez elle n’était pas une bonne idée, elle aurait mieux fait de rester à Kadic et d’emprunter un maillot de bain à Aelita. À peine arrivée, Hiroki, qui n’avait pu se rendre à l’excursion avec sa classe car il s’était tordu la cheville après avoir tenté d’impressionner Milly, s’était mis à la harceler à propos d’Ulrich et de leur relation stagnante. C’était bien la dernière chose dont elle avait besoin. Tentant de garder son calme, elle couru presque jusqu’au bord de l’eau et plongea sans demander son reste. Elle enchaîna les longueurs pendant un long moment, jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, en profitant pour faire le vide. Se hissant tant bien que mal sur le bord du bassin, elle s’assit et se mis à réfléchir. Elle aperçut Aelita au loin qui sortait également de l’eau, sans savoir que la fille aux cheveux roses avait elle aussi nagé sans s’arrêter dans l’espoir de reprendre ses esprits. Yumi ne se rendit compte qu’elle tremblait qu’au moment où William passa une serviette autour de ses épaules. S’asseyant à ses côtés, il lui fit un petit sourire.
- Tout va bien ?
- Pourquoi il a fait ça ? Je veux dire, qu’est-ce qui a encore pu lui passer par la tête pour qu’il se mette à traîner avec Sissi ?
- Beh, en fait je...
- Si c’était pour me rendre jalouse, c’est vraiment la pire connerie qu’il ait faite...
William, intrigué, la força à continuer.
- Tu n’es pas jalouse ?
- De Sissi ? Plus maintenant.
- Mais, tu l’as quand même été.
- Y’a longtemps.
Le regard du jeune homme l’incitait à en dire plus, maintenant il mourrait d’envie de savoir, et comme elle en avait gros sur le cœur, elle ne se fit pas prier.
- Il est le premier à m’avoir convaincue qu’il n’y avait rien. Sissi est raide dingue de lui et j’en ai même de la peine pour elle. C’était quoi le cirque de tout à l’heure hein ? Honnêtement la scène dans le réfectoire était tellement pas crédible ! Alors à moins de vouloir prouver que c’est un gros connard en allant traîner avec elle, il aurait dû s’abstenir.
William se gratta la tête, embarrassé. Il n’avait pas vraiment d’excuses pour Ulrich, même s’il était hors de question qu’il le laisse dans le pétrin.
- Il est très maladroit tu sais...
- Ouais, fin ça excuse pas tout.
- Je sais mais quand même il...
- Bref. Priscilla ne vient pas ?
- J’en sais rien. On a rompu ce matin.
- Ah.

Dans l’autre bassin, Odd et Aelita s’occupaient d’une façon bien différente. Il avait profité du fait que la jeune fille change de bassin pour se l’accaparer... et il ne manquait pas une occasion pour se rapprocher d’elle au plus près. Il ne savait pas si c’était l’eau, le petit deux pièces de son amie ou bien la frustration de n’avoir rien eu à se mettre sous la dent depuis quelques temps, mais il était déterminé à tirer le plus possible de la situation. Les soucis de bien faire à cause de Jérémie lui étaient complètement sortis de la tête à cet instant et il était de toute façon persuadé que chacun avait bien d’autres problèmes plus importants que ce qu’il voulait faire avec Aelita. La plaquant contre le rebord, il prit avec fermeté son visage entre ses mains et s’appliqua à lui faire passer le message. Au début, elle n’opposa aucune résistance, mais lorsque la main du garçon commença à s’aventurer là où elle ne devait pas aller, elle mit fin au baiser et aux caresses d’un ton ferme.
- Non.
Souriant, il tenta de faire abstraction de cette légère rébellion et entreprit de l’embrasser une nouvelle fois.
- Non Odd, j’ai dit non !
Elle le repoussa et il soupira, vexé et encore plus frustré qu’auparavant. Elle sortit de ses bras et du bassin, passant sa serviette autour de son corps, et partit en direction des vestiaires.

Le silence s’était installé entre Yumi et William à l’annonce de la rupture de ce dernier, sans qu’aucun d’eux ne pense à le rompre. Ulrich arriva quelques instants plus tard. Non pas que le SMS d’Aelita l’ai motivé plus que ça à sortir, mais il avait un rendez-vous important ici. William lui fit signe de la main au loin et il se résignât à les rejoindre en attendant.
- Super, t’es venu !
- Ouais... on se demande pourquoi.
Yumi fuyait son regard et replongea avant même qu’il ne finisse sa phrase. Ce geste lui serra le cœur mais il décida de l’ignorer, il n’avait plus le temps pour Yumi. William posa une main bienveillante sur son épaule.
- T’occupes... regarde là-bas plutôt !
Ulrich tourna la tête et vit Nora au loin, qui lui sourit. Voir qu’elle était venue pour lui comme il l’avait demandé lui fit chaud au cœur. Un sourire illumina son visage immédiatement et il s’empressa de les rejoindre. William, de son côté fut surpris en entendant une voix dans son dos.
- Il est passé où encore celui-là ?
- Ulrich ? Je croyais que tu voulais pas le voir.
- Peu importe.
Yumi se rassit sur le bord. Alors même qu’elle s’était dit quelle devrait avoir une conversation avec Ulrich, elle avait constaté qu’il s’était mystérieusement volatilisé.
- Mouais. Il est allé rejoindre Nora, si tu veux tout savoir.
- Nora ?!
William fut surpris par le cri de la japonaise et mis un temps avant de comprendre de quoi il était question. Un air franchement surpris transparaissait sur le visage de Yumi mais il y avait autre chose, quelque chose de beaucoup plus puissant et de bien plus surprenant aux yeux du Lyoko-guerrier. Elle déglutit.
- Depuis quand il traîne avec Nora ?
William sourit intérieurement, victorieux. Bingo.
- Quelques temps...
Il marqua une pause, accentuant le suspense. Pour une fois, Yumi ne parvenait pas à contrôler ses émotions et la bataille interne qu’elle menait pour se contenir transparaissait sur son visage.
- Pour tout te dire... je crois qu’ils ont passé la nuit ensemble hier.
- QUOI !?
Ce fut comme une explosion. Elle était folle de rage, extrêmement choquée et meurtrie à la fois.
- Bah, ce matin je suis passé devant la chambre de Nora et Ulrich en sortait tout décoiffé tu sais, avec un petit sourire au coin des lèvres, donc...
Okay, il avait été un peu loin, il fallait le reconnaître. Mais Ulrich ne lui en voudrait certainement pas d’avoir enrobé la vérité d’une couche de mensonge superflue. En effet, elle était là la réaction qu’ils attendaient !
- N’importe quoi ! Il n’est pas en couple avec Nora !
- Je n’ai jamais dit qu’ils étaient en couple, j’ai juste dit qu’ils prenaient du bon temps ensemble !
- Mais... et Sissi ?
- Peut-être qu’avec elle aussi, après tout...
Après tout, pourquoi pas ? C’était en toute honnêteté ce que William pensait. Pourquoi pas. Et cette hypothèse avait l’air de mettre Yumi dans tous ses états, ce qui ne faisait que le faire espérer davantage. Jamais il ne l’avait vue comme ça, et il ne pouvait s’empêcher d’être satisfait.
- Je te crois pas. Où est Odd, qu’il confirme ?
Un éclair de panique passa dans les yeux de William, qui n’avait pas prévu ça. Faire entrer Odd dans cette demi-entourloupe était un coup sacrément risqué, et malgré les apparences, il n’aimait pas trop ça.
- Non mais, arrête Yumi. Odd a un sommeil très lourd tu le sais très bien, donc même si Ulrich était parti en douce la nuit dernière, il a pu ne pas s’en rendre compte.
- C’est ça ! Prends moi pour une conne maintenant ! Bon, il est où ce Casanova de bas étage ? Jamais là quand on le cherche... ! À tous les coups lui aussi il essaie de se taper une nouvelle nana !
William, trottinant derrière Yumi qui s’était mise en tête de fouiller toute la piscine de fond en comble, tourna la tête à ce moment précis et vit une chose qui le laissait littéralement bouchée bée, ce qui n’était pas peu dire puisqu’il venait d’assister au réveil du volcan Ishiyama.
Odd était en train d’embrasser Aelita à pleine bouche. Oh oh. Ça, il ne l’avait pas vu venir. Vite, il devait attirer l’attention de Yumi ailleurs.
- Euuuh, je crois qu’il est retourné aux vestiaires chercher un truc à bouffer dans son sac !
- Évidemment, ça m’étonnerait même pas ! Après les femmes, la bouffe est sa deuxième passion.
Ils partirent en vitesse dans la direction opposée, au grand soulagement de William. Yumi, portée par son élan, insista jusqu’à vouloir pousser la porte du vestiaire des garçons, mais une main vigoureuse l’en empêcha.
- Eh, c’est le vestiaire des mecs, t’es sure que t’as pas oublié un détail ?
- Et alors, je dois parler à Odd, ça prendra pas longtemps !
Il la bloqua avec plus de force, insistant pour qu’elle le regarde. Tout ça commençait à devenir franchement ridicule.
- Yumi, arrête. Ça frôle le ridicule là. Tu attends qu’il sorte au moins ! Surtout que ça le concerne même pas cette histoire, et s’il y a quelqu’un à qui tu dois demander des comptes c’est bien Ulrich !
- Non, je veux parler à Odd d’abord ! Et maintenant !
- Alors ça, c’est vraiment un comble ! Tout ça parce que t’es pas foutue d’affronter Ulrich en personne !
- Mais non je...
- Et le pire dans tout ça, c’est que t’ose lui reprocher de pas venir vers toi après !
Le visage de la japonaise se ferma. Elle était certainement blessée mais choisit de ne pas le montrer ouvertement et répliqua, sur la défensive.
- Ça ne te regarde pas.
- Peut-être. N’empêche que tu te fous vraiment de la gueule du monde en agissant comme ça Yumi.
- C’est pas tes oignons, occupes-toi de ce qui te regarde !
- Alors ça c’est clair, compte sur moi pour le faire dès maintenant. Tu vaux pas la peine qu’on se prenne la tête pour toi.
L’affront fut de trop. Le visage de Yumi se décomposa, et William jura que son menton s’était mis à trembler. Pour autant, il ne s’attendrit pas.
- Et tu sais quoi ? Je suis bien content, non, plus même, je suis fier qu’Ulrich aille voir ailleurs !

L’après-midi piscine ne se termina sans aucun autre conflit. Toutefois, comme personne ne s’adressait la parole, ce n’était pas un si grand exploit. Le groupe se rejoignit dans le hall du bâtiment. Quelques tensions semblaient subsister, mais rien qui ne paraissait insurmontable. Ils devaient de toute façon mettre leur soucis de côté pour la mission de ce soir. Yumi faisait de son mieux pour oublier la présence des garçons et espérait qu’Aelita sortirait bien vite des vestiaires. William quant à lui se retenait de provoquer une nouvelle embrouille avec Odd, le geste de celui-ci dans l’eau tout à l’heure lui étant resté en travers de la gorge. Enfin, ce dernier se décida à rompre le silence.
- Eh bah, c’est bien épuisant la piscine ! J’aurais besoin d’une bonne sieste moi maintenant...
« Et d’une personne avec qui la partager. »
Il se retint de finir sa phrase, et fut donc surpris de voir Yumi s’échauffer.
- Parce que tu dors pas assez la nuit peut-être ? Je te signale qu’en plus on a une mission importante sur Lyoko ce soir alors c’est pas le moment de ne rien foutre !
- Eh, calme toi un peu ! Je sais qu’entre Ulrich et toi c’est la merde mais c’est pas une raison pour se défouler sur les copains !
- Copains ? Ah bon ! Un vrai pote serait venu me dire en face qu’Ulrich allait voir ailleurs la nuit !
- Quoi !? Mais...
William intervint en souriant.
- C’est bon, ça sert plus à rien de le couvrir Odd, il assume maintenant. Ulrich a toujours eu un faible pour les minorités ethniques n'est-ce pas ?
Tout le groupe suivit le regard de William et se tourna. Ulrich et Nora étaient à l’autre bout du hall et semblaient particulièrement proches. En effet, la belle africaine venait tout juste d'enlacer le jeune homme et ils se murmuraient quelque chose à l’oreille. Ulrich rougit jusqu’à la racine des cheveux, et Yumi sortit de ses gonds.
- Non mais il se fout de ma gueule là !
- Yumi attends !
La japonaise ignora les remarques d’Odd et s’empressa de traverser le hall pour rejoindre son ancien amoureux et sa nouvelle prétendue rivale.
- Eh ! Ulrich, je peux te parler là !?
- Euh, je suis un peu occupé là...
Il échangea un regard entendu avec Nora qui lui fit signe d’y aller.
- Excuse moi, j’en ai pour deux secondes...
Yumi le prit par le bras et l’entraîna à l’écart. Le règlement de comptes commença, et il n’était pas sans en rappeler un précédent en particulier.
De son côté, Odd avait tenté d’empêcher la japonaise de partir mais William l'avait retenu. Il se mit à protester.
- Putain mais pourquoi tu m’as pas laissé l’arrêter William !
- Parce que, faut qu’ils aient une petite conversation tous les deux !
- Peut-être mais pas dans ces conditions ! Je sais que t’aime bien les voir s’en foutre plein la gueule, mais y’a forcément malentendu là !
- Non, je crois pas. Je l’ai vu sortir de la chambre de Nora ce matin. Et donc j’en déduis aussi que t’as fait chambre à part la nuit dernière, vu que tu sembles pas au courant...
- Je... ça, ça te regarde pas !
- Si, tes parties de jambes en l’air avec Aelita, ça me regarde ! Ça fout en l’air toute la cohésion du groupe !
- Alors là je te jure que...
- Ta gueule ! Je vous ai vu dans la piscine. Putain Odd, mais à quoi tu pensais !?
- Ça va, t’as rien à redire ! Je te rappelle que t’as passé ta vie à essayer de te faire Yumi par le passé !
- Ouais, mais y’avait déjà des emmerdes entre eux, y’en a toujours eu ! J’en ai jamais été responsable !
- Alors là c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Tu as volontairement mis la merde entre eux, tu prenais ton pied en les voyant se déchirer !
- Tu te fous de moi là... J’ai jamais été responsable de leurs problèmes ! Cette histoire aurait pu consolider leur couple comme le détruire, ce qui en a découlé ne dépend que d’eux !
- Ouais ouais, c’est ça. Et puis d’abord, t’es gonflé. Qu’est-ce que t’en sais hein, le génie, qu’il n’y avait pas de problèmes entre Aelita et Jérémie !?
- Peu importe, ce que tu as fait ça se fait pas, merde !
- Mais t’y croit pas ! Et en plus il va me faire un sermon ! Je te signale Monsieur le prêtre, que...
- Les gars bon sang, où sont vos portables !? Jérémie arrête pas d’appeler, on doit filer tout de suite !
Aelita venait d’arriver en trombe, interrompant net la conversation. Les regards se tournèrent en direction d’Ulrich et de Yumi, qui semblaient être toujours en train de s’engueuler. Aelita courut vers eux et leur montra le dernier SMS qu’elle venait de recevoir. Immédiatement, ils s’interrompirent, se jurant mentalement de reprendre cette discussion plus tard. Ulrich fila rapidement dire au revoir à Nora, à laquelle il claqua un baiser sur la joue, savourant non seulement le contact de sa peau mais également la douleur qu’il infligeait à Yumi, qui fixait la scène des éclairs plein les yeux. Tous les Lyoko-guerriers disparurent en un instant. La belle africaine resta plantée là comme un piquet, et, s’apercevant qu’Ulrich avait oublié ce pourquoi elle était venue le voir à la piscine, elle se décida finalement à les suivre.

- Eh bah, vous en avez mis du temps !
Jérémie savait accueillir. La plupart des membres du groupe regardèrent leur pieds. Seul Odd lâcha un petit « Désolé ». Il n'en saurait pas plus. Jérémie redressa ses lunettes sur son nez.
- Bon, alors reprenons...
Mais il fut de nouveau interrompu parce que le monte-charge venait de se remettre en marche, remontant. Après un léger blanc, Belpois se rua sur le pupitre pour consulter les caméras de surveillance. Il bloqua l'ascenseur qui redescendait avant d’annoncer aux autres.
- Euh... c'est qui ?
Ils osèrent finalement approcher. Tous les autres adolescents reconnurent immédiatement Nora.
- Ah, c'est la gonzesse d'Ulrich ! expliqua Odd.
- J'ai dû être absent quelques pages du récit...
- Non, coupa Ulrich. Dans tous les cas, elle n'a rien à faire ici.
- Ahem bon... vous avez peut-être zappé que le Supercalculateur avait quelques problèmes ces derniers temps. On ne peut pas utiliser de retour vers le passé comme ça.
Ils n'y avaient pas pensé, en dehors de Jérémie. Le silence fit office de réponse. Puis...
- Eh bien utilisons-la.
C'était William qui venait de s'exprimer. Il poursuivit :
- Notre temps est compté. Il y a donc urgence. Et on sait toujours pas combien de types bizarres il y a. Pour m'être rendu sur place, j'ai bien l'impression que le cœur est bien gardé. Ne crachons pas dans la soupe et donc sur les renforts.
- Hors de question !
Yumi avait réagit au quart de tour. Jérémie lui scrutait les caméras. Nora, constatant qu'elle était bloquée, se mettait à sortir son téléphone portable.
- Et merde.

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- Virtualisation !
Yumi, William et Nora furent virtualisés sur le sol de l'Arena, retrouvant les trois autres. La nouvelle venue fut immédiatement l'objet de toutes les attentions : vêtue d'une combinaison bleu clair – exceptée sa jambe et son bras gauche, couvert d'un ton plus sombre – moulante, qui ne laissait probablement aucun des garçons indifférents devant ses formes, ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval. On pouvait enfin noter la présence d'un tatouage de la même couleur que sa combinaison autour de son œil gauche, représentant un flocon de neige. Aucune arme apparente cependant.
Les Lyoko-guerriers n'avaient guère eu le choix. Jérémie avait été obligé de libérer Nora avant qu'elle n'alerte des personnes extérieures. Si un adulte découvrait le Supercalculateur, ils étaient cuits, en l'absence de retour vers le passé. Bien sûr, la jeune africaine avait immédiatement acceptée de leur venir en aide et avait reçue une formation théorique sommaire. Le reste serait pour plus tard, le temps pressait. Bien sûr, le groupe ne souhaitait pas commettre la même erreur qu'avec William. Mais lui avait été envoyé quasiment seul au front. Là, ils étaient six.
- Bon, et maintenant ? demanda Odd.
- Comme nous l'avons dit, nous avons cette fois choisi de nous concentrer sur un seul endroit pour passer en force et augmenter nos chances d'atteindre le cœur de Lyoko, rappela Aelita. Seulement, nous allons procéder par vagues : Odd, Ulrich et moi-même, nous y allons tout de suite. Yumi et William restent ici un temps avec Nora pour l'aider à découvrir ses pouvoirs... On ne sait même pas quelle est son arme, elle ne servirait à rien si nous l'amenions maintenant sur le champ de bataille.
- Très bien, approuva William. Je suis d'accord.
Le reste du groupe confirma, sauf Yumi, boudeuse. De fait, les troisièmes se mirent en route. Tandis qu'ils empruntaient le premier couloir, personne ne vit la tête de Richard émerger du plafond, et les observer un moment avant de disparaître.


- Ils arrivent, déclara le plus petit des hologrammes. Ils ont choisi de concentrer leurs forces cette fois-ci. Toutefois...
Il marqua un temps d'arrêt, comme pour vérifier quelque chose.
- Oui c'est bien ça. Deux sont restés en arrière le temps d’entraîner un troisième. Un nouveau.
Dwight eut un petit rire.
- C'est donc ça.
Il se tourna vers Ronald.
- Tu t'en occupes ?
Mais l'hologramme de l'homme de fer ne bougeait pas.
- ...
- Il nous fait quoi le mec ?
fit Démétrius, le garde du corps rouge de Dwight.
Son chef ne broncha pas.

- Richard. Retrouve-le.
- Pas d'soucis
, répondit l'hologramme de Richard.
- Et pour les intrus ? demanda Héléna, le garde du corps vert.
Dwight tourna brièvement la tête vers le quatrième hologramme qui cligna des yeux, pour signifier son approbation à ce qui allait suivre.

- Hum, je ne pensais pas devoir faire appel à lui... répondit finalement le vieil homme.
Les filaments qui tournaient autour du cœur s'agitèrent soudain.

- C'est forcement un piège.
Aelita, Odd et Ulrich étaient arrivés dans la première salle. Pour découvrir qu'elle avait un peu beaucoup changée. En effet, celle-ci était tout simplement devenue une immense piscine : les deux couloirs d'accès, l'un face à l'autre, se trouvaient tout deux désormais au sommet de la salle – par conséquent, l'eau s'arrêtait juste au bord des deux plates-formes. La surface était également couverte de nénuphars.
- Il y a forcement quelque chose de louche qui se cache là-dedans, confirma Odd.
- Hum, fit simplement Ulrich.
Quelqu'un se téléporta alors sur la plate-forme d'en face. Le Jim zombifié. Et il semblait tenir quelque chose. Mais sa tenue avait surtout un peu changée.
- C'est vrai qu'il a été plongeur de combat, déclara Odd d'un air blasé en le voyant.
Le professionnel des profondeurs plongea alors sous les nénuphars, non sans soulever une quantité d'eau suspecte pour sa corpulence.
- Je ne le vois plus ! se plaignit le blondinet en cherchant son ennemi du regard au travers des nénuphars.
- Peu importe, déclara Aelita en serrant les poings. Je vais passer en force, nous verrons bien s'il y a piège ou pas.
Elle activa ses ailes, prit appui sur le mur grisâtre, et fonça tout droit vers l’ouverture opposée. Quelque chose surgit alors brusquement de l'eau à mi-parcours. Il s’agissait d'une sorte de boomerang ressemblant à un croissant de lune. C'est tout juste si la princesse de Lyoko ne se fit pas faucher les jambes. Le projectile rebondit contre le plafond et replongea. Au final, Aelita parvint au bout sans plus de problèmes.
- C'était moins une ! lança-t-elle.
- Yeah ! répondit Odd. Mais à la vitesse du truc, je ne pourrais pas l'éviter en utilisant mes griffes ! Il faudrait éliminer le machin avant !
- Okay, détruisons les nénuphars !
Les collégiens se mirent au travail. Ulrich se mit à transpercer toutes les plantes à portée de sabre de son côté, tandis qu'Odd ciblait les plus lointaines. Aelita utilisait les Champs de force à l'autre extrémité. Les fleurs d'eau se dépixelisaient en un impact. Après en avoir éliminés les deux tiers, les trois adolescents purent voir ce qui se cachait là-dessous : il ne s’agissait nullement de GI-Jim, mais d'un espèce de petit elfe à la peau entièrement violette. On pouvait vaguement distinguer le boomerang dans sa main.
- Ah ouais, lâcha Stern. De mieux en mieux. Et où est passé Moralès ?
- On va avoir du mal à l'avoir dans son élément. Alors que lui, un coup de boomerang et bye-bye !
- Je peux passer moi.
- Et moi ?
- Attends les autres ici, vous trouverez une solution. Aelita et moi, on avance.
- Mais...
- Vous aurez plus de chances de le combattre à quatre.
- Ouais...
Ulrich se mit alors à reculer, retournant dans le premier couloir qui menait à l'Arena.
- Supersprint !
Si Aelita avait failli se faire avoir par le gardien de l'eau, le samouraï lui allait tellement vite sur son bond qu'il ne fut nullement inquiété par le projectile qui tenta de le faucher de la même façon que sa camarade.
- Allons-y, déclara Aelita lorsqu'Ulrich fut relevé et qui n'avait pas de remord à abandonner le félin.
- Bonne chance... lança Odd, déçu, tout en s'essayant en bord de l'eau.
Il aurait aimé pouvoir au moins jouer avec des galets.

Dans l’aréna grise sans vie, William et Yumi commençaient à assister à des choses intéressantes.
- C'est très bien, déclara Dunbar, bienveillant. Mieux que moi la première fois même. Enfin c'est pas difficile. Maintenant...
Il s'interrompit en voyant la chose qui s'était téléportée derrière Nora. Il fut plus vif que Yumi, et bloqua avec son zanbatō heureusement déjà sorti le javelot que ZombieJim voulait mettre dans le dos de la nouvelle Lyoko-guerrière. Son attaque surprise ayant échoué, la mauvaise copie du professeur d'E.P.S se volatilisa de nouveau. Nora se retourna :
- Qu'est-ce que c'était ?
- Un de nos ennemis. Il voulait t'avoir en traître.
Elle déglutit. C'était ça Lyoko alors.
- Odd a besoin de vous. Allez-y si Nora est prête, annonça Jérémie.
Yumi hocha la tête.
- On y va. Et ne traîne pas, lança-t-elle à Nora.
Le groupe de lycéens se mit alors à parcourir la distance qui le séparait d'Odd et de la première salle. Enfin, la mare/piscine.
- Hé, c'est quoi ce bordel !? s'exclama William.
- 'Sais pas, répondit Odd. Mais y a un truc dans la flotte qui nous envoie un boomerang dans la gueule dès qu'on essaye de passer, et vu où il est, impossible de le combattre.
- Je vois.
- Laissez-moi faire, déclara Nora.
Sa main gauche se détacha alors de son bras.

Ulrich et Aelita étaient arrivés jusqu'à l'ascenseur sans encombre. Ce qui était suspect. Ils comprirent pourquoi dès qu'ils furent pris pour cible par des tourelles tirants des rayons lasers rouges lorsqu'ils débouchèrent dans la voûte céleste. L'extérieur de la planète grise en étant apparemment désormais truffées. De justesse, Ulrich ramena Aelita à couvert.
« Une vraie étoile noire » pensa celui-ci.

Le bras gauche de Nora, ayant perdu sa main, révéla un trou béant. Une sorte de canon, qu'elle eut tôt fait de plonger dans l'eau. L'elfe violet se rua rapidement sur elle. Mais plus il avançait, plus ses mouvements étaient lents, et plus il ralentissait... finalement, il fut cloué sur place. Car l'eau s'était changée en glace. Les Lyoko-guerriers pouvaient désormais traverser facilement avec pour seul risque de glisser, ce qui n'en était pas vraiment un sur Lyoko.
- Y a pas à dire, tu débutes mieux que William ! s'écria Odd avant d'éviter un coup de zanbatō.

L'hologramme de Richard s'anima.

- Ronald est introuvable. Et Gérald est mort.
Dwight soupira.
- Il a bien choisi son moment... Georges, reviens ici.
L'hologramme de ZombieJim se volatilisa. Une seconde plus tard, le vrai se téléporta à sa place.
- J'ai un plan.

Ulrich et Aelita avaient décidé de rebrousser chemin pour passer par l'accès Nord. En effet, l'ancien puits permettant d’accéder directement à la salle du cœur, ou plus précisément, le couloir y menant, était désormais rempli de lances-flammes qui crachaient à intervalles réguliers. Un peu trop dangereux donc pour songer à passer aussi facilement que William la dernière fois. Les lasers restaient plus faciles à gérer pour Aelita, il avait d'ailleurs été décidé que la même technique que la veille serait employée, à ceci près qu'Ulrich remplaçait Odd et servirait d'éclaireur. L'ange de Lyoko attendrait alors les autres pour les envoyer à leur tour en masse.
- Go !
Contrairement à son camarade de chambre, Stern n'allait pas utiliser son véhicule pour fondre dans le puits, mais son Supersprint, car il pouvait sans mal traverser à la verticale avec, une fois les parois d'Aelita générées. En tombant dans la salle du cœur, il fut immédiatement accueilli par le type en rouge qu'avait décrit William, armé d'un sabre laser violet. Mais ce dernier, sûr de lui, avait bondit sur le samouraï alors que celui-ci descendait à une vitesse folle. Jouant habilement avec ses lames, Ulrich le balança droit sur l'astre de Lyoko sans être inquiété par l'arme adverse. Son adversaire fut arrêté par une sorte de champ de force violet qui protégeait le cœur, celui-ci n'étant visible qu'en action, et sembla tout de même bien souffrir. Puis l'ennemi fut de nouveau repoussé par le champ de force. Il s'écrasa plus bas, visiblement mal en point. Ulrich se posa sur une des plates-formes les plus hautes de la salle. Le même genre de type que le premier surgit face à lui, à ceci près que son armure était jaune.

- Tu vas prendre cher. Je vais te zodomiser.
Ulrich soupira. Il n'était pas rendu.

Odd, Yumi, William et Nora étaient dans un couloir sombre qui menait à l'ascenseur du garage Skid, car Jérémie les avait mis au courant de la situation. Soudain, un bruit étrange se fit entendre.
- Stop ! ordonna Yumi. Vous entendez ?
- Ouais. Je sais pas ce que c'est mais c'est sûrement mauvais signe, répondit William.

- C'est du gaz virtuel, lança une voix derrière eux.
Odd et William se retournèrent, mais ne virent rien. En revanche, le visage de ZombieJim apparût soudain devant eux, car celui-ci venait d'allumer un briquet. Il sourit, montrant sa dentition, puis jeta son briquet sur le groupe.

Ulrich n'était pas dupe : bien que le type en jaune était moins impressionnant physiquement que le rouge, il ne fallait pas le sous-estimer. Tous les êtres rencontrés depuis le début de cette histoire demeuraient incroyablement louches. Un elfe nain violet dans un étang quand même, rien que ça.
Les deux êtres jaunes chargèrent. Le sabre classique s'entrechoquant contre le sabre laser. Stern tenta un coup de pied mais son adversaire y demeura insensible, son armure le rendant apparemment suffisamment lourd pour ne pas bouger. Ulrich fit alors une roulade en diagonale pour passer derrière lui rapidement mais l'ennemi était plus vif que prévu : ironiquement, ce fut à son tour de goûter un coup de pied, sauf que lui fut bel et bien dégagé. Et d'ailleurs, puisqu'il se trouvait désormais du bon côté, il suivit le même chemin que l'ennemi rouge avant lui. Arrivant près de l'astre, il fut violemment repoussé par le champ de force et s'écrasa plus bas. La bonne nouvelle, c'est que l'adversaire rouge n'y était plus. La mauvaise, qu'il n'était pas loin et pas seul.
Le samouraï se releva péniblement. Au bout de la plate-forme sur laquelle il était désormais se trouvait un homme encapuchonné assis sur un grand siège. Il était entouré de trois types, dont le rouge. Les autres lui ressemblaient aussi, sans visage, et recouvert d'une armure : cependant, un vert était plus petit et plus gros, tandis que le bleu ressemblait davantage à une fille. Bien vite, le jaune sauta pour les rejoindre.

- Vous êtes en état d'arrestation, lança le vert. Et condamné à la peine capitale.
- Ouais
, renchérit le jaune. On va lui marav za raze à zet enculé.
- Je vous laisse faire hein
, dit le bleu.
- Go ! ordonna le rouge.
Il fut cependant stoppé dans sa course par un zanbatō qui se planta juste devant lui. Puis l'arme se changea en glace et disparût. Odd et William atterrirent alors à côté d'Ulrich.

- Du « renfort », toisa Dwight, le spectateur.
- Et les autres ? demanda simplement Ulrich.
- Il y a eu une explosion, informa Odd. William s'est protégé avec son épée, moi avec mon bouclier. Mais les filles y sont passées. Quant à Aelita ben, elle est toujours là-haut.
- ...
- On a nos chances, fit William en regardant leurs adversaires.
- On a surtout pas besoin de se faire chier.
Stern lança son sabre droit sur Dwight. Celui-ci ne tenta rien pour esquiver. Mais le sabre laser du type vert vint pourtant parer le projectile avec une dextérité extrême. La lame se coucha mollement au sol, mais disparût bien vite, et une autre fut reprogrammée dans la main d'Ulrich.
- Bien tenté, mais ça ne marchera pas, fit remarquer William. Si j'ai bien compris, nous sommes face à des programmes. Ils n'auront aucun mal à calculer et parer ce genre d'attaques.
Dwight sourit.

- Occupez-vous d'eux.
- Un chacun ?
demanda le garde du corps rouge.
Le jaune hocha la tête, mais le vert sembla hésiter.

- Bah, vas-y, lança le bleu. Je reste ici.
- Soit.

Le rouge bondit alors immédiatement sur Ulrich, sabre laser en main. Stern, tout en parant la charge violente avec ses armes, ce qui le fit basculer en arrière, se rendait compte que son adversaire avait décidément récupéré son énergie d'une manière suspecte.

Aelita fixait le puits. Elle s'était certes rendue utile en permettant à tous ses amis de passer, mais maintenant ? Elle était coincée au vu des tourelles placées à l'extérieur de la sphère, tout comme la rangée de lasers.
C'est alors que, grâce à la lumière de la voûte qui filtrait à travers l'entrée du garage Skid, l'ange de Lyoko vit soudain apparaître l'ombre d'une silhouette derrière elle. Une silhouette ailée.

Ulrich chutait de la plate-forme, toujours collé à son adversaire. Il lui donna un coup de pied pour se dégager et se mettre hors de portée du sabre laser. Puis, il se retourna, étant donné qu'il ne tombait pas à la verticale. La première plate-forme à sa portée fut utilisée pour dégager rapidement du point d'impact avec le Supersprint, étant donné que son adversaire allait débarquer juste après. Il s'éloigna un moment avant de faire demi-tour et de charger Démétrius, qui parvint à bloquer ses deux lames avec l'unique sienne. Toutefois, la boule blanche qui lui servait de main libre se mit à rougeoyer, et Ulrich sentit le danger. Il bondit en arrière, juste à temps pour éviter un uppercut de feu.
Plus haut, le jaune s'était jeté sur Odd, contraignait le félin à fuir constamment son adversaire tout en tirant un maximum de fléchettes, qu'il contrait lui-même grâce à son sabre. Le garde du corps vert et William demeuraient donc – en dehors de Dwight et du bleu en retrait – les seuls sur la plate-forme. Ils firent également parler leurs lames. Mais plus les coups contrés pleuvaient, plus l'adversaire de Dunbar semblait en difficulté. Il finit par lui mettre un coup de pied pour le faire reculer et se donner un peu de temps.

- Ce mec... il... commença le garde du corps.
Il fut interrompu dans son argumentation lorsque quelque chose passa en trombe derrière l'humain qu'il combattait. Puis une boule d’énergie rose fut balancée sur Dwight, qui fut touché. Son corps se changea alors en poussière noire. Cette même poussière prit rapidement la forme de filaments qui remontèrent rejoindre les autres de leur espèce autour de l'astre de la salle.
Le type vert hurla :

- BORDEL HERMIA !!? TU ÉTAIS PAS CENSÉE PROTÉGER LE BOSS !??
Celle-ci releva la tête.
- Hein ?
Elle avisa le siège, désormais vide.
- Mais... c'est pas ma faute, je regardais mes ongles.
L'autre fit une brève fixation sur les boules blanches qui, tout comme lui, tenaient lieues de main à la fameuse Hermia.
- MAIS TU N'AS PAS D'ONGLES BORDEL !
Intrigués par le bruit, le rouge et la jaune rappliquèrent.
- Qu'ezt-ze qui ze pazze ? J'allais caztrer l'autre pédale en lui coupant za queue.
- Hé, où est le boss ?
- Hermia a pas fait attention, et il s'est fait toucher !
- Et merde.

Les trois gardes du corps a priori masculin se retournèrent. Aelita se posait aux côtés de William. Ils furent bientôt rejoints par Odd. Ulrich lui, mettait un peu de temps à remonter.
- Wow ! Comment t'as fait pour passer ? demanda le retardataire.
- Je vous expliquerai. Éliminons-les eux aussi au cas où.
Démétrius sembla surchauffer.

- Vous vous foutez de moi ? Vous allez voir ce qu'on va vous mettre.
Il abandonna à terre son sabre laser, tout comme ses collègues jaune et vert. Ses deux boules blanches virèrent alors à l'orange et prirent feu. Les deux mains du jaune passèrent à son tour de cette même couleur et furent parcourues d'étincelles. Les deux agressifs se rapprochèrent. Puis les boules blanches du type en vert prirent également la teinte de l'armure de leur propriétaire, en conservant cependant une simple apparence de boule ronde contrairement aux premiers. Le petit gros passa chacune de ses mains derrière le rouge et le jaune et sembla les enfoncer à l'intérieur d'eux. Quelques secondes plus tard, les deux autres se mirent à vibrer fortement avant d'hurler et de se jeter sur les quatre Lyoko-guerriers à une vitesse prodigieuse. Seul Stern eut le réflexe de bondir en hauteur grâce à son pouvoir, les trois autres se firent frapper par un poing brûlant ou électrifié, avant d'être dévirtualisés. Le survivant se mit à courir partout dans la salle du cœur, les deux enragés ne parvenant pas à le rattraper à cause du Supersprint[/]. Finalement, alors qu'il tournait la tête derrière lui, Ulrich se fit trancher en deux par le sabre laser d'Hermia, qui s'était finalement décidée à bouger.
- Vous voyez, quand je m'y mets !
Le groupe se reforma sur la plate-forme.
- Mouais, répondit le vert.
- ...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je crois que je me suis faite mal au dos.


https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


- Alors, tu nous expliques Aelita ?
Tout le monde était de retour au labo.
- J'ai été aidée par un espèce d'ange, comme moi. Il m'a couvert en passant par l'extérieur car les lasers ne lui tiraient pas dessus.
- Un ange...
Jérémie réfléchissait.
- Un ange... comme toi... peut-être... ton père ?
- Jérémie, j'y ai pensé mais ça me semble dingue...
- La meilleure façon de le savoir est de toute façon d'éliminer la menace, intervint Ulrich. Si Franz se sent en sécurité, il se montrera définitivement.
- [i]Oh yeah
. Aelita a éliminé un type qui avait l'air de commander, fit remarquer Odd. On a bien progressé aujourd'hui.
- Mais qui nous dit qu'il ne va pas revenir ? intervint William. C'est un programme...
- Un programme très instable, souligna Jérémie. Il ne doit pas avoir une énergie illimitée. Et puis, depuis qu'Ulrich a battu la copie de William, on ne l'a plus revu...
- Ah ouais, c'est pas faux.
Une petite voix se fit alors entendre par derrière.
- Euh... alors, je peux avoir un topo complet ? Je me sens complètement perdue.
L'ensemble du groupe se retourna puis soupira presque à l'unisson. Nora. Ils avaient presque oublié. La soirée était loin d'être finie.
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Dim 30 Mar 2014 20:15   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Hello bonsoir!

Zephyr : Tout d'abord concernant le Oddlita, je suis ravie que tu respectes ce couple malgré son impopularité. J'espère ne pas te décevoir par la suite !
Ensuite, je m'excuse auprès d'Ikorih (si elle passe par là) pour ce qui arrive à Ulrich mais ce n'était absolument pas voulu, mon nombre ridicule de passages sur le forum peut le prouver... ^^" Mais j’avoue que voir des perso souffrir c’est mon guilty pleasure.

En ce qui concerne Nora, j'aime retrouver dans des fics des personnages à plusieurs facettes, difficiles à appréhender. J’évite au maximum de tomber dans la caricature (Belgarel défend bien cette idée). C’était une sorte de défi pour moi puisque c’est la première fois que j’inclus un OC, j’espère ne pas me viander par la suite.

Citation:
Je suis perplexe sur un détail : le fait qu'après dévirtualisation, l'épée de William n'ait pas disparu, ou du moins, la glace qui la constituait. Il ne me semble avoir vu aucun occurrence où l'arme d'un Lyokô-guerrier lui survivait. Bien sûr, on pourrait citer l'éventail de Yumi dans l'épisode 59, mais on peut mettre ça sur le compte du fait qu'elle n'avait pas encore entièrement disparu à ce moment-là. Dans tous les cas, j'espère que cette histoire de glace cache une subtilité

Citation:
John s’apprêtait à lui mettre un coup de zanbatō bien placé. Au dernier moment, William parvint à parer mais son épée se brisa sous le choc.
« De la glace... » pensa John en constatant cette fois ce qui se produisait quand William perdait son arme.
Il sembla perturbé, et n'acheva pas immédiatement un William désarmé. Il aperçut tout aussi peu rapidement le samouraï lui foncer dessus, sabres en main. Il voulut changer son arme de direction, mais le fit un peu tard : Les canifs d'Ulrich étaient déjà plantés dans son torse. Il le coupa tout de même en deux avant de disparaître lui-même – d'une façon similaire à celle de l'épée de William – en morceaux de glace.

Citation:
Les morceaux de glace brisés s’éparpillèrent un peu partout. Et tandis que William tentait – étrangement, en vain – à essayer de faire ré-apparaître son épée

Citation:
Les morceaux de glace qui constituaient le reste de son épée, au lieu de disparaître avec lui, restèrent sur place. Mieux : Ils se mirent à bouger, à s’élever, et à quitter la pièce en direction de l'ascenseur menant à la voûte céleste

Citation:
De petits morceaux de glace, qui restèrent en suspension devant lui. Il comprit.
L'homme de fer entrouvrit à moitié son cercueil et les résidus s'y engouffrèrent. Quelques temps après, la boite de métal se mit à vibrer et une énergie bleutée sembla entrer en Ronald par les pieds. Celui-ci hurla et une aura glaciale se diffusa alors tout autour de lui. La japonaise la reçu de plein fouet, et en fut engourdie. Le gardien du pôle Sud fusionna alors avec son cercueil et le missile vint percuter violemment une Yumi qui pouvait à peine se mouvoir pour esquiver. Dévirtualisation.
- Merci mon ami.

Citation:
Ronald se posa devant Dwight, soulagé. John avait eut sa vengeance.

J'espère ne pas avoir été trop subtile Razz

Pour ce qui est des fautes, je vais vraiment essayer de prendre le temps de les corriger, si si c’est vrai ! (Surtout qu’on me mâche un peu le travail, et ça c’est cool)

Belgarel : Merci d’avoir pris la peine de poster une review, ça compte beaucoup !
Tout d’abord, pour ce qui est du nom des ennemis, je les ai effectivement pêché quelque par… Mais où ? Wink

Le Supercalculateur ne répond plus aux injonctions manuelles. Or la pile nucléaire nécessite que le Supercalculateur veille bien ouvrir la partie appropriée.
Le démonter physiquement, même délicatement, en phase de semi-bug est un truc trop lourd de conséquences pour que Jérémie ose le faire. En tout dernier recourt peut-être ?

Concernant Ulrich, ce sont en effet Odd et Yumi qui en ont après lui. Je conçois que « mépris » ici était peut-être un peu fort sauf que, quand les perso sont dans une situation de crise, Ulrich s’en va constamment faire son boudin comme si les choses n’étaient que difficiles pour lui. Je pense qu’au bout d’un moment, ça commence à taper sur les nerfs. C'est juste une accumulation de petites choses.

Pour ce qui est du baiser Oddlita, tu as tout a fait raison, il ne devait rien avoir de romantique. Je ne pense pas que Jérémie soit trop lucide, au contraire je pense qu’il se rend compte qu’Aelita lui en veut mais qu’il doit se concentrer sur la mission.

Citation:
- Écoute Yumi. On ne s’est pas parlé depuis quoi ? Une semaine, si ce n’est plus ?

C’est une erreur de ma part en effet je n’y avais pas pensé. Mais bon, les besoins scénaristiques, tout ça…

Citation:
Bon, après, le coup d'Ulrich qui veut se droguer après sa S-V ratée, ça fait un peu…mouais, ça…
J'espère qu'il y a plus derrière cette histoire.

Ce sera expliqué par la suite. Peut-être pas explicitement.

Enfin, je te remercie pour la correction des chapitres, il y a en effet énormément d’erreurs, c’est effrayant.

A tout bientôt pour la suite Smile
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Lun 24 Mar 2014 14:35   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Spoiler



http://i.imgur.com/4x9cNLP.png



Jeudi 15 février

Ronald se rendit dans la salle du cœur. Dans l'ombre de l'une des plates-formes, légèrement sous l'astre de la salle, se trouvait un siège qui ressemblait davantage à un trône. Quelqu'un, vêtu d'une longue robe noire et de surcroît encapuchonné, s'y trouvait assit.
- John a été vaincu.
L'homme hocha lentement la tête.

- Tant pis... pour lui.
Sa voix était usée, ce qui était cohérent avec la vieillesse de ses mains fermement agrippées aux accoudoirs de son siège. Puis, il en leva une, pour pointer la sphère blanche qui tenait lieu de cœur.

- Ils ont ouvert un nouveau passage. Par le haut. Richard va s'en occuper.
Une ombre passa alors devant Ronald et s'inclina devant l'homme. De dos, l'homme de fer ne vit qu'un épais manteau noir et un chapeau de la même couleur. Richard semblait également être un nain.

- Pas de soucis ! déclara-t-il avant de disparaître aussi vite qu'il était apparut.
- Je suppose que je m'occupe une nouvelle fois de l'entrée inférieure ? demanda ensuite Ronald.
L'être encapuchonné hocha de nouveau la partie supérieure de son corps.

- C'est l'idée.
- Très bien. Mais ça laisse un troisième accès...
- On va s'en occuper.

Le géant d'acier remarqua alors que l'ombre diffusée par les filaments noirs qui tournaient autour de la sphère se faisait plus vive. Relevant la tête, il constata qu'ils se mettaient en ébullition. Il y en avait de plus en plus qui s’agglutinaient pour former quelque chose. Au fur et à mesure de l'augmentation de la forme sombre, les filaments s’éloignaient de l'astre et s'approchaient du bord de la plate-forme sur laquelle se trouvait Ronald, ainsi que l'homme. Elle finit par atterrir dessus, et se révéla être un grand homme à la peau verdâtre vêtu de rouge.

- Sans compter ce qui va leur arriver s'ils arrivent jusqu'ici, lança une voix derrière l'homme encapuchonné.
« Les quatre chiens de garde de Dwight » devina Ronald qui s'inclina devant son chef avant de repartir.
Dwight se leva alors lentement de son siège, et s'avança pour pouvoir contempler l'astre. Il était redevenu calme, les filaments noirs dansant autour de lui tout à fait normalement.
« Bientôt... bientôt. »

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Le Soleil se levait peu à peu sur Kadic. Un Soleil lumineux, spécial, nouveau. Il était presque huit heures lorsqu’il éclaira timidement la chambre d’Ulrich et Odd à travers les stores. Le brun ouvrit douloureusement les paupières. Jérémie et lui étaient finalement rentrés du laboratoire vers cinq heures, épuisés. La soirée fut silencieuse, presque irréelle. Quelques minutes plus tard, il se leva. Sa tête tourna. Il se rassit.
Quand il reprit ses esprits, il aperçut qu’il était seul dans la chambre, seul face à ses démons. Odd n’avait pas passé la nuit ici. C’était curieux et pourtant Ulrich n’y pensa plus, bien trop embrumé pour se poser des questions. Aujourd’hui était une belle journée et il décida de profiter de ce Soleil d’hiver pour faire un tour.
Il sortit alors des dortoirs et s’en alla vers le parc, dans un but bien précis. Son esprit lui disait qu’il ne s’agissait que d'une simple balade, et pourtant son cœur le guida vers un endroit spécifique. Il semblait flotter vers le parc, sans penser, tout en admirant le ciel et les arbres défilant autour de lui.

Tour à tour, le reste du groupe fut réveillé par cette même lueur chimérique, comme si la veille n’avait jamais existé. William se défit de ses draps. Il ne pût s’empêcher de sourire dès son réveil. Ce qui se passait sur Lyoko était une tragédie et pourtant, il était là, rayonnant. Il attrapa alors son portable, composant aussitôt le numéro de Priscilla. Il devait s’excuser.

Pardon pour hier soir, j’ai eu un empêchement. Je t’explique tout ce soir !


Son portable retentit dans la minute qui suivit.

Tu es allé voir Yumi hier soir, t’es qu’un gros bâtard !

Je n’aurais pas osé ! Tu me connais ! Rejoins-moi ce soir dans ma chambre et je t’expliquerai.


La réponse se fit attendre, pendant de longues minutes.

Ok


William sourit de plus belle. Tout allait pour le mieux pour lui.
Il s’admira alors dans son miroir, le torse bombé et l’air fier. Il passa la main dans ses cheveux de jais. Il n’y avait aucun doute que le bonheur le rendait beau. Après avoir pris sa douche, il se rendit en classe, le cœur léger. Sur le chemin, il rencontra Odd, s’allumant une clope dans un coin éclipsé derrière l’internat. Ce dernier leva le regard, rayonnant.
- Comment ça va vieux ? C’était tendu hier hein ! Ça fait quoi de revenir sur Lyoko alors ?
William serra dynamiquement la main de son ami, ravi à l’idée de répondre à toutes ses questions.
- Ouah mec je pète le feu si tu savais ! Ça m’avait tellement manqué de me défouler comme ça.
Il baissa alors le ton, se rendant compte de la gravité des choses.
- Ne le répète pas aux autres… Je voudrais pas qu’on me lynche parce que je me prends mon pied. Je sais bien que vous rêvez de mettre fin à cette histoire…
- T’inquiètes poto. Je t’avoue que ça me plaît aussi, dans un sens.
Tous deux sourirent et William prit la parole avant que la situation devienne gênante.
- Comment va Aelita ?
- Hm... ça va mieux.
- Bien... bon. Il faut que j’aille en cours ! À ce soir.
- À toute !
Seul, Odd se mit à penser à la soirée d'hier. Alors qu’ils avaient attendu sous la neige un long moment, Aelita lui proposa de rentrer. Il était une heure environ. Il l’avait alors accompagné dans sa chambre, pour s’assurer qu’elle dormirait paisiblement. Il l’aida à se changer puis, il se dirigea vers la porte.
« Tu peux rester, si tu veux. »
Odd lui répondit, la main toujours sur la poignée et le dos tourné.
« On risque d’avoir des soucis. Si Jim fait des rondes. »
« Il dort à cette heure-là. »
Le blondinet soupira alors et vint s’installer à côté d’elle sur le lit, tous deux adossés au mur. Il s’attendait à vivre un moment féérique, plongé dans du coton. Mais rien de tout cela. Il ressentait simplement de la culpabilité tandis que la jeune fille posa la tête sur son épaule. Il la laissa se blottir contre lui. Il se demanda alors ce qu’il faisait ici, à la place de Jérémie.
Quand Aelita fut profondément endormie, il la coucha et la couvrit. Puis il s’en alla. Il ne voulait pas aller se coucher, mais qu’était-il supposé faire à cette heure-ci ? Il erra un moment dans les couloirs, se sentant comme un sans-abri. Il ne voulait pas dormir tout seul. Il ne voulait pas aller au labo et il faisait bien trop froid dehors.
Il fit alors demi-tour et se rendit au seul endroit où il se sentait le bienvenu. Il entra dans la pièce, timidement et sur la pointe des pieds. Il s’installa au pied du lit. Quelques secondes plus tard, Aelita fit pendre son bras au-dessus d’Odd et ce dernier lui attrapa la main. La jeune fille la serra alors et tous deux s’endormirent ainsi.

Il était presque neuf heures quand Ulrich arriva à son point de destination. Il avait décidé, une fois de plus, de ne pas assister aux cours de la matinée. Mais au point où il en était, ça n’importait pas. Ainsi, à quelques mètres devant lui, une jeune fille était assise paisiblement au creux d’un arbre. La froideur de la neige ne semblait pas la déranger, emmitouflée dans un épais manteau de velours bleu. Lorsqu’Ulrich arriva à sa hauteur, celle-ci leva les yeux de son magazine et esquissa un large sourire.
- Bonjour Ulrich ! Tu as besoin de quelque chose ?
- Salut Nora. Hm…
Ulrich observa la prénommée Nora. Il s’agissait d’une jeune fille noire d’une beauté indéniable. Elle était une camarade de classe de Yumi, qui malgré son air angélique, n’avait pas la réputation qu’on lui donnerait… Ulrich s’approcha d’elle et s’assit à sa hauteur.
- Oui. Tu sais, j’ai entendu que… Enfin, Yumi m’en avait parlé une fois et hm…
- Te tracasses pas, j’ai compris. Pas de langue de bois avec moi ! T’en veux combien ?
Ulrich, décontenancé par l’aisance de Nora, ne trouva pas ses mots et se mit à rougir. Il ne pouvait s’empêcher de se sentir intimidé par une fille aussi jolie et surtout aussi entière. Aussi, il ne pouvait croire qu’à travers cette enveloppe de jeune femme amusante et pleine de vie se trouvait une dealeuse. Il la voyait comme une étrange créature difficile à cerner.
- J’ai trente euros.
- Parfait alors. Voilà.
Elle fouilla rapidement dans son sac à main avant de tendre deux barrettes à son interlocuteur, un grand sourire aux lèvres. Cependant, son rire disparu aussitôt et son visage devint vite grave alors que le jeune homme tournait les talons. Elle l’interpella au loin et couru sur ses pas.
- Ulrich, attends deux minutes !
- Désolé Nora je dois y aller, j’ai cours.
Elle lui agrippa violemment le bras pour le faire se retourner.
- Décidément, t’es borné toi ! Dis, je me demandais quelque chose.
La neige se remit à tomber, faisant frissonner les deux adolescents tour à tour. Le parc était désert à cette heure-là, et surtout par ce temps. Nora ne prit alors pas la peine de baisser le ton.
- Tu ne m’avais acheté quoique ce soit avant. Tu organises une petite fête ?
- Désolé mais je ne pense pas que ce soit vraiment tes affaires.
La jeune fille se renferma à nouveau, quelque peu vexée par l’attitude déplaisante du jeune homme. Elle faisait tous les efforts possibles pour être polie, agréable et à l’écoute, et c’est ainsi qu’on la remerciait. Elle se dit alors que certaines personnes contribuaient délibérément à rendre le monde terne. Elle leva les yeux au ciel.
- Écoute-moi bien guignol ! Je n’ai pas envie qu’il t’arrive des problèmes. Et moi aussi je risque gros en vendant ça à un débutant alors j’espère que tu sais ce que tu fais. Compte pas sur moi pour te materner !
Ulrich, désormais rouge pivoine retira simplement son bras, délicatement. Cette Nora avait raison, il n’avait aucune idée d’en quoi il s’embarquait. Sans savoir où cela le mènerai, il baissa doucement les yeux.
- J’en ai juste besoin pour décompresser.
Le visage de la jeune fille s’attendrit, le regard presque compatissant. Un jour, elle avait été à sa place.
- Je comprends. Excuse-moi. Fais-en bon usage.
Il jeta alors un dernier coup d’œil à Nora, l’air sincèrement peinée. Il s’en alla alors sans se retourner, laissant la jeune fille à ses affaires.

Au même moment, Jérémie et Aelita assistaient à un cours d’anglais pour le moins passionnant. Aussi studieux soit-il, même Jérémie somnolait sur sa table, prenant quelques notes lorsque la culpabilité le troublait. À côté de lui était assise la jeune fille aux cheveux roses. Elle aussi semblait suivre le cours d’une seule oreille, le regard dans le vague. Dans un élan de lucidité, elle réalisa qu’elle n’avait pas adressé une seule fois la parole à son voisin, curieusement silencieux. Soudainement, elle se demanda s’il pouvait être au courant, d’une façon ou d’une autre, de ce qui s’était passé entre elle et Odd. Elle rougit à cette idée et se tourmenta de savoir si le baiser de la veille signifiait quelque chose. Elle plongea la tête dans ses bras en réalisant qu’elle était peut-être en train de faire la plus grosse erreur de sa vie. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser à toutes ces petites choses qu’elle aimait chez Odd. Son humour, sa générosité, ses mains, sa chaleur... Elle coupa court à ces pensées parasites, empourprée.
- Jérémie ?
- Oui ?
Ce dernier semblait s’être réveillé d’un long songe, regardant partout autour de lui tel un chien perdu pour se rappeler qu’il était bien en cours.
- Comment ça s’est passé hier soir ? Tu es resté toute la nuit au labo ?
- Ulrich était épuisé, on est rentré au petit matin mais j’ai encore bossé dans ma chambre.
- Bon sang Jérémie, est-ce qu’il t’arrive de dormir ?
Oubliant qu’ils se trouvaient actuellement dans une salle de classe, Aelita haussa involontairement le ton et attira le regard incrédule de quelques élèves autour d’eux. Elle tenta de se cacher derrière une mèche de cheveux tout en s’excusant, avant de remarquer l’absence de ses amis. Plus doucement, elle reprit la parole.
- Où sont Ulrich et Odd ?
- Ulrich dort certainement, quant à Odd... euh ? Il sèche, sans doute. Je l’ai vu partir à ta recherche hier soir...
À ces mots, la gardienne de Lyoko perdit son sang-froid et coupa court à la conversation. Ce matin à son réveil, le blondinet ne dormait plus paisiblement à ses côtés. Elle s’était simplement dit qu’il était parti rejoindre son véritable amour : son lit.
- Euh oui... on a fait le trajet vers Kadic ensemble.
- Ah. D’accord.
Jérémie sembla d’abord se contenter de cette réponse puis, quelques minutes plus tard, tendit un bout de papier à sa voisine.

J’ai été idiot hier soir, désolé. Mais j’ai besoin de travailler, tu comprends ? Cette histoire est complètement dingue, je veux comprendre.

Pour seule réponse, Aelita plongea le petit bout de papier dans sa trousse et sourit tristement à Jérémie. La culpabilité la rongeait désormais.
À douze heures, la cloche sonna la pause déjeuner. Elle sonnait aussi l’heure de compte-rendu et de mise au point pour les six héros. Ulrich était le premier à arriver et s’assit donc sur les marches du réfectoire. Quelques minutes plus tard, Odd apparu, seul.
- Salut mec. Mince ! T’as vraiment une sale mine !
- T’as créché où hier ?
Le visage d’Odd devint alors cramoisi. Ulrich était bien sûr son meilleur ami, mais... il voulait garder le secret. Avoir des secrets, c’était amusant, excitant. Pour se donner bonne conscience, il se dit qu’Ulrich devait en avoir des tas, de secrets.
Les secondes passaient et Odd ne parvint pas à trouver un mensonge satisfaisant. Il pouvait sentir le regard grave et sombre d’Ulrich pesant sur lui et sortit alors la première chose lui venant à l’esprit. Il savait que c’était une énormité, il savait que cela éveillera des soupçons mais trop de temps s’était déjà écoulé et son petit esprit ne lui avait proposé que cette pâle excuse.
- Euh, j’ai dormi chez William. Je pensais que tu resterais avec Jérém’ donc... Je voulais pas dormir seul en fait.
- D’accord.
Odd sursauta alors, surpris par cette réponse aussi improbable que son mensonge.
- Quoi ? « D’accord » ?!
Las, fatigué, Ulrich haussa simplement les sourcils, douloureusement, comme si cela lui coûtait un effort. Une coquille vide. Odd l’observa alors de plus près et aperçut quelques détails auxquels il ne prêtait habituellement aucune attention. Les cernes au creux des yeux de son ami avaient formé des poches, des veines saillantes parcouraient ses avant-bras maigres, et le bout de ses doigts tremblants étaient rongés, saignants.
- Tout va bien... ?
Au même moment, Aelita et Jérémie apparurent devant eux, suivis de près par Yumi et William. Odd scruta alors une dernière fois Ulrich avant de lever les yeux vers Aelita. Ses yeux pétillaient et semblaient illuminer tout son visage. Il lui rendit alors un sourire béat, voire plutôt idiot. Jérémie sembla remarquer ce regard complice mais fit rejoindre le groupe à l’intérieur le plus naturellement possible.
Une fois installés à leur table habituelle et désormais attribuée – celle au fond du réfectoire, pour être les plus discrets possibles – William spéculait (et se vantait) sur son rendez-vous du soir même auprès d’Odd tandis qu’Aelita et Yumi discutaient des derniers potins. Seul Ulrich restait calme. On pouvait s'attendre à ce que Jérémie leur parle des trouvailles de cette nuit, mais celui-ci se contenta de rappeler qu'ils avaient rendez-vous à dix-sept heures à l'entrée du parc. Il restait hermétique aux demandes de précision.
La cloche retentissante mit alors fin aux tentatives des autres pour le faire parler. Alors que chacun se dirigeait vers sa salle respective, Odd, en file avec Aelita changea brusquement de voie.
- Euh, je dois aller aux toilettes avant, m’attendez pas !
D’un geste rapide, il pinça alors le bras de la jeune fille et lui fit un regard évocateur, l’invitant à le suivre. Cette dernière roula des yeux tout en se disant que si le but d’Odd était d’éveiller les soupçons, il y était parvenu. À contrecœur, elle le suivit en prétendant qu’elle aussi devait s’accorder « une pause pipi ».
Une fois à l’écart derrière la machine à café, Aelita s’enflamma.
- Odd ! T’es complètement stupide ou quoi ?
- On me le dit parfois, donc je suppose que oui ?
Sans le vouloir, un large sourire se dessina sur son visage. Elle se détendit alors en se disant que la probabilité que les autres se doutent de quelque chose était proche de zéro. Après tout, il n’y avait pas de quoi douter, puisque dans les faits, ils ne faisaient rien de mal, non ?
- Bon. Qu’est-ce que tu voulais ?
Odd tendit l’index et demandant à son amie de patienter. Après avoir fouillé dans le joyeux bordel de son sac à dos, il en sortit une petite boite et la tendit à Aelita.
- Odd... Qu’est-ce que... ?
- T’emballes pas Aelita, c’est rien ! Je me disais juste que tu n’as pas eu de cadeau de Saint-Valentin, et c’est pas très cool. Alors accepte, ça me fera plaisir.
Incrédule, la jeune fille ouvrit la boite avec une certaine crainte mais ses peurs disparurent aussitôt. À l’intérieur de la petite boite rouge de velours était délicatement posé un pendentif en forme de cœur. À l’intérieur était gravé le mot Princesse. Aelita attacha immédiatement le médaillon autour de son cou, tout en prenant soin de le cacher sous son col. Elle s’approcha alors de son ami, l’enlaça et lui chuchota un « merci » au creux de l’oreille.
Le reste de la journée se déroula paisiblement, comme elle avait commencé. Une sorte de légèreté et d’euphorie planait jusqu’au moment de la virtualisation. Ce que Jérémie avait hélas le devoir de briser une fois le groupe arrivé au labo :
- Le temps nous est compté, annonça-t-il.
- Hein ?
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Le cœur de Lyoko est en danger. J'ai compris pas mal de choses cette nuit. Premièrement, d'où vient notre virus : il s'agit d'un résidu de mon programme multi-agent... résidus qui ont été corrompus par les restes de X.A.N.A.
- Euh... comment s'est possible ça ? demanda William en serrant le point à l'idée que X.A.N.A ne soit pas mort.
- Mon programme a été utilisé pour anéantir X.A.N.A. Bon, à ce titre, comment dire... il est allé au contact du virus. D'infimes traces, au lieu d'être éliminées, ont du se mélanger à mon programme qui de fait ne les a pas supprimé.
Aelita lança un petit cri.
- Je me souviens... le programme est sorti de la salle du cœur ! Donc une fois le travail terminé, il y est retourné...
- ...avec les résidus de X.A.N.A, acheva Yumi.
L'explication avait beau être lourde de sens, pour une fois, elle était plutôt simple à comprendre.
- Pour le moment le virus, un peu comme X.A.N.A à ses débuts, est bloqué sur Lyoko, je vous l'avais dit. Mais le cœur est en train de s'effondrer progressivement sur lui-même. Comme... une supernova. Et à un moment ce sera l'explosion. Et si le virus survit – ce qui est le plus probable, puisqu'il est capable d'anticiper l'explosion, étant dans le cœur lui-même, il va donc s'y préparer – on aura de nouveau un programme très dangereux dans le réseau mondial.
- Un X.A.N.A bis... maugréa William.
- Ok, c'est plutôt bad, avoua Odd. Donc, c'est quoi le plan ?
- Commencez par nettoyer le secteur. Une fois l'accès au cœur dégagé, on pourra mieux l'étudier, et donc je pourrais trouver la meilleure option possible.
- Bref, il est plus que temps d'en découdre, conclut William en invitant les autres à le suivre au monte-charge.
- Attendez ! calma Jérémie. Pour cette fois je suggère que vous vous sépariez. Je vais vous expliquer...

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Conformément à la stratégie préalablement établie, les Lyoko-guerriers furent virtualisés en trois groupes. Le premier fut sans doute celui qui rencontra le moins de problèmes. En effet, le rôle de Yumi avait été anticipé à l'avance : elle était là pour bloquer l'homme de fer au pôle Sud de la voûte. Et étant donné que celui-ci ne semblait avoir aucune possibilité de frapper à distance du moment qu'on ne l'attaquait pas excepté en envoyant son cercueil sans qu'il soit dessus ou dedans – ce qui n'était pas possible au-dessus du vide – la japonaise n'avait pas non plus besoin de lutter pour sa survie. Sur son Overwing, elle devait simplement montrer qu'elle était là. Elle était cependant aux premières loges pour constater le changement esthétique du cinquième territoire : la boule bleue était devenue grise. Sans vie.
Odd et Aelita, qui formaient le second groupe, le virent aussi en entrant par le pôle Nord. Mais la couleur ne semblait pas avoir modifié plus que ça la forme du territoire : l'ancien garage Skid n'avait pas changé en dehors de la teinte. Comme Jérémie l'avait dit, la faille se prolongeait désormais au-delà de l'ascenseur du garage et tombait directement sur le salle du cœur. Ce qu'il n'avait pas précisé, c'est la multitude de rayons lasers rouges qui quadrillaient le puits entre les deux. Les deux Lyoko-guerriers se possèdent sur la plate-forme qui menait à l'ascenseur.
- Wow, c'est quoi ça ? demanda la blondinet.
- Sûrement un cadeau des nouveaux propriétaires des lieux.
- Génial. On fait quoi ?
Aelita s'assit en tailleur, les mains sur les tempes. Elle se mit à méditer.

William et Ulrich, le dernier groupe, coéquipiers malgré eux, arrivèrent dans la première salle habituelle du noyau. Celle-ci ne semblait pas avoir changée outre mesure. Mais à peine à l'intérieur, quelqu'un se téléporta entre les deux adolescents et la porte suivante. Un visage presque connu.
- Putain mais... Jim ??? s'écria William en s'arrêtant.
Pas exactement. L'adversaire face à lui ressemblait à Jim, mais il semblait zombifié. Ses yeux n'avait pas de pupilles, ses doigts étaient presque des griffes, et sa dentition semblait avoir un peu poussée. En revanche, il portait l'habituel survêtement que le vrai Jim exhibait constamment pendant la période chaude de l'année. Le symbole propre à son camp était également cousu dessus.
- Hein ?
- On est face à un Jim à l'air méchant Jérémie.
- Comme lors de l'attaque des zombies... murmura Ulrich.
Ce n'est pas la référence à l'attaque des zombies qui effraya le plus Jérémie. Non... ce Jim là avait également été utilisé par X.A.N.A dans la bulle virtuelle, bien plus tôt... et maintenant, il se retrouvait ici. Il devenait de plus en plus évident que le programme corrompu avait la mainmise sur des données appartenant à l'ancien ennemi virtuel numéro un... dans un sens c'était parfaitement logique.
En plus de ses vêtements, GI-Jim portait un gros sac de sport en bandoulière. Il l'ouvrit pour en sortir un ballon de basket. Il commença à le faire rebondir.
- Euh... ?
Puis il le propulsa soudainement à toute vitesse vers William qui ne dut son salut à Ulrich qui le poussa, prenant sa place et empalant le ballon sur une de ses épées. La sphère orange explosa.
- Supersprint !
Le samouraï en profita pour contre-attaquer, fonçant sur la réplique de Jim. Celui-ci, qui n'était pas tout près, eut le temps de sortir deux choses du sac de sport : la première, une paire de lunettes de soleil qu'il mit sur lui. Puis, un pistolet, qu'il pointa sur Ulrich. Il fit feu. Pour esquiver, l'assaillant se déporta sur le mur, sur lequel il pouvait courir avec la vitesse, et se mit à tourner autour de Jim qui gaspillait son chargeur dans le vide en tentant de le toucher. Puis le zombie cessa de tirer, tout en pointant toujours son arme sur Stern qui songea au piège. Il n'approcha donc pas, et c'est sur cela que misait Jim qui sortit en un temps record des patins à roulettes de son sac et les chaussa tout aussi rapidement, lui permettant de se mouvoir encore plus vite, ce qui déstabilisa William qui avait sorti son zanbatō et se rapprochait de lui.
- Oh bordel.
GI-Jim décrivit rapidement un grand arc pour faire demi-tour, et se mit à fouiller dans son sac. William se positionna de manière à le trancher en deux au passage. Son zanbatō vint alors s’exploser contre une plaque d'égout que son adversaire arborait en guise de bouclier. Les morceaux de glace brisés s’éparpillèrent un peu partout. Et tandis que William tentait – étrangement, en vain – de faire réapparaître son épée, le champion de patins à roulettes lui envoya sa plaque d’égout en pleine tête à la manière d'un frisbee. Dunbar fut dévirtualisé. Mais quelque chose d'anormal se produisit alors : les morceaux de glace qui constituaient le reste de son épée, au lieu de disparaître avec lui, restèrent sur place. Mieux : ils se mirent à bouger, à s’élever, et à quitter la pièce en direction de l'ascenseur menant à la voûte céleste sans qu'Ulrich ne remarque rien.
Il fallait dire que le samouraï était occupé à courser un adversaire presque aussi rapide que lui. Pour autant, il le rattrapait petit à petit, tandis que la copie de Morales tournait en rond tout autour de la salle. Avant que le collégien ne le rattrape, ZombieJim sorti un briquet de sa poche, l'alluma et le balança sur Ulrich qui parvint à l'éviter d'un mouvement de tête au dernier moment. Il stoppa sa course.
« Quel malade... »
Jim refit un tour de la salle. Cependant, il stoppa sa course à l'opposé, et ôta ses patins. Il posa aussi son sac de sport par terre et se mit en position. Une position qu'Ulrich connaissait bien.

- Seule la sérénité te conduira au calme... déclara simplement celui-ci, d'une voix aussi neutre que robotique.
Stern fit mine de cracher avant de planter ses sabres à côté de lui. Un combat de Pencak-silat ? Très bien. Restait à espérer que celui-ci ne maîtrise pas vraiment la Main Ardente de Li Fou Chang. Il se mit lui-même en garde.

Ronald attendait encore et encore sur son cercueil. Il était frustré. Il rêvait de faire la peau à cette petite salope coresponsable de la mort de son ami John, mais il ne pouvait pas. Concrètement, ses capacités défensives étaient aussi élevées que son offensif était bas. Soudain, quelque chose s’incrusta dans son champ de vision. De petits morceaux de glace, qui restèrent en suspension devant lui. Il comprit.
L'homme de fer entrouvrit à moitié son cercueil et les résidus s'y engouffrèrent. Quelques temps après, la boite de métal se mit à vibrer et une énergie bleutée sembla entrer en Ronald par les pieds. Celui-ci hurla et une aura glaciale se diffusa alors tout autour de lui. La japonaise la reçu de plein fouet, et en fut engourdie. Le gardien du pôle Sud fusionna alors avec son cercueil et le missile vint percuter violemment une Yumi qui pouvait à peine se mouvoir pour esquiver. Dévirtualisation.

- Merci mon ami. Que Dieu te bénisse.

Aelita se releva.
- Okay Odd. On va tenter un truc.
- Je t'écoute ?
- Je vais utiliser mon don de création pour bloquer temporairement les lasers. J'ignore combien de temps ça tiendra mais en tout cas, je pense que tu as tes chances de passer.
- Et toi ?
- Je ne peux pas à la fois me concentrer sur le blocage et voler. On risquerait de se faire dévirtualiser tous les deux.
- D'accord Princesse...
Aelita se plaça sur la plate-forme de manière à avoir le puits piégé juste au-dessous d'elle. Elle se concentra et la future construction apparût en reliefs blancs, prêts à être virtualisés.
- Prends bien ton élan. Et fais-moi confiance, je concrétiserais la chose au dernier moment.
Le félin hocha la tête, remonta avec son Overboard quasiment à la hauteur de l'ancien emplacement du Skid, puis fondit en piqué. Conformément à sa promesse, Aelita fit apparaître le mur le plus épais qu'elle pouvait à l'intérieur du puits. Le contraste avec le reste était d'autant plus fort que le pouvoir d'Aelita continuait de générer des constructions de la couleur originelle de Carthage, et non pas de ce gris sans vie.
Elle força autant qu'elle put, mais très vite, le bleu vira au rouge, puis explosa tout simplement. Les rayons lasers reprirent leur quadrillage initial.
« J'espère qu'Odd a pu passer » pensa l'ange de Lyoko, qui n'avait pas envie de le demander à Jérémie.

Odd avait en effet pu passer. Mais à peine le cylindre d'Aelita venait d'exploser derrière lui que ses yeux durent très rapidement faire face à plusieurs choses. La première, c'est la lumière aveuglante diffusée par l'astre dont avait parlé William. La seconde, c'est Ronald qui fonçait sur lui avec un pic de glace – certains diraient stalactite – dans sa main. Évidement, avec sa vitesse actuelle, Della Robbia n'était pas vraiment en position d'esquiver et fut dévirtualisé rapidement. L'homme de fer ne sembla prêter aucune attention à sa victoire récente et fondit droit dans le champ de lasers, qu'il ignora sciemment, ne les craignant pas outre mesure. Il comptait bien également crever l'autre morue. Mais juste avant d’émerger du puits piégé, il reçut des instructions différentes. Il agrippa alors Aelita à la gorge, totalement par surprise. Et au lieu de la dévirtualiser, il la jeta dans son cercueil ouvert. L'objet se referma aussi sec, emprisonnant la jeune fille. Avant de se remettre en route pour le noyau, son propriétaire dessus.

Ulrich hésitait. Affronter ZombieJim ainsi avait l'avantage de lui retirer l'effet de surprise vis-à-vis de son sac de sport. Mais cela n'enlevait en rien la différence de physique. Il fallait être très prudent. Son ennemi attendait qu'il attaque le premier, de toute façon il avait le rôle du défenseur, il était chez lui désormais.
Stern s'était décidé. Il allait tenter un coup plutôt audacieux, le genre quitte ou double. Mais il ne voyait pas d'autres options. Il ne lui restait plus qu'à espérer que ça marche, où il se couvrirait de ridicule face au seul adversaire virtuel maîtrisant une si noble discipline de combat.
Heureusement pour lui, la question fut réglée lorsqu'il se fit éclater en plein bond par un objet métallique, et dévirtualisé.

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Jérémie tapait frénétiquement sur son clavier. Aelita n'avait pas été dévirtualisée selon les scanners, mais avait disparu des radars. La procédure de dévirtualisation à distance ne donnait rien non plus. C'était très mauvais.
Derrière lui, aucun Lyoko-guerrier n'osait en placer une, de peur de le déconcentrer.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Ronald se posa devant Dwight, soulagé. John avait eu sa vengeance. Mais ce n'était que le début.

- Beau travail, déclara simplement le chef.
- J'ai le colis demandé.
L'empereur hocha la tête.

- Eh bien, « ouvre » le.
Le cercueil s’éleva, s'ouvrit, et se retourna pour déposer une Lyoko-guerrière cryogénisée.

- Richard.
Le nain apparût soudain, se posant à l'opposé de Ronald qui put enfin le voir de face. C'était un petit homme apparemment dégarni même si son chapeau empêchait habilement de faire toute la lumière sur l'état capillaire de son crâne. Il était vêtu d'un costume gris, d'un épais manteau noir ouvert et de lunettes de soleil. Au beau milieu du costume était brodé un sigle composé d'un œil dans un triangle et un rond.

- Oui, dit-il. Je suis curieux de savoir comment celle-ci a fait pour avoir autant de facilités pour venir à bout de mes pièges. Je veux l'étudier.
Mais il n'avait pas fait un pas vers elle qu'Aelita fut dévirtualisée par Jérémie, car le cercueil ne la protégeait plus de ce genre de manipulations à distance.

- Pas d'soucis ! déclara simplement le scientifique avant de disparaître.
- Merde... lâcha rageusement Dwight.

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Tout le monde fut soulagé du retour d'Aelita, Jérémie le premier. Mais vu l'état actuel de ses relations avec elle, il ne pouvait pas trop le montrer. Alors c'est d'un œil las qu'il laissa les autres faire câlins et embrassades à la jeune fille. Les conclusions de l'expérience virtuelle de la soirée étaient vite faites : ils avaient encore échoué, mais la prochaine fois, en prenant en compte les nouveaux éléments, ils feraient mieux. De la même façon qu'ils avaient fini par avoir le faux William.
Le vrai justement se rendit dans sa chambre en quittant l'Usine, le souffle succinct et les poumons encombrés. Il ne partageait pas l'optimisme principalement diffusé par Aelita, Yumi et Odd. Il était en colère contre tout, et surtout contre lui-même. Il n’avait pas été à la hauteur et cela le rendait furieux. Le pire était qu’il n’avait rien pu y faire, il avait été simplement impuissant sur ce coup. Il n’était pas prêt à dormir et heureusement, alors qu’il arrivait devant la porte de sa chambre, il distingua une ombre dans l’obscurité. Il prit d’abord peur puis se souvint de son rencard. Il se calma alors, ralentissant son pouls pour pouvoir expliquer sereinement son retard. Il était presque minuit.
- Salut Priscilla. Excuse-moi encore une fois pour le retard. Tu attends depuis longtemps, comme ça assise dans le noir ?
Cette dernière se leva et appuya sur l’interrupteur. William aperçut alors le visage de son interlocutrice, et à sa plus grande surprise, elle n’avait pas l’air irritée. Au contraire.
- Salut William. Je t’attendais oui, mais je t’avoue avoir été aussi retenue, alors je ne t’en veux pas. Et puis, comment en vouloir à cette gueule d’ange ?
- Bon... super alors ! Tu entres ?

Au même moment, Ulrich s’était éclipsé dans le parc tandis qu’Odd s’éternisait sous la douche. Il marchait avec peine dans la nuit, les genoux engourdis et le regard vitreux. Chaque pas lui infligeait un peu plus de douleur, le vent glacial frictionnant sa peau et l’humidité lui irritant ses lèvres déjà meurtries. Il s’arrêta finalement sur un banc en prenant soin d’y enlever la neige. Il sortit alors de sa poche un joint. Ce n’était pas son premier, ce ne sera pas son dernier. Pourtant, il se sentait misérable, ridicule, inutile. Un véritable déchet. Il prit une bouffée.

Un peu plus loin dans la chambre de William, celui-ci tentait d’oublier vainement son échec en s’abandonnant à des petits jeux de flirt grotesques. Ils se touchaient, en attendant plus de l’autre mais sans jamais oser aller plus loin. Mais quelques minutes plus tard, Priscilla se leva du lit, l’air malicieux et enleva son pull maladroitement avant de s’avancer à nouveau vers William.
- On est là pour jouer au scrabble ou bien ? Je m’attendais à plus du fameux William Dunbar.
À ces mots, elle s’avança vers lui, le poussa du doigt sur le lit afin de le dominer, à califourchon sur ses hanches. Will sourit, impressionné par la confiance de cette fille. À cet instant, il la fit basculer afin de se retrouver dans la position de dominant.
- Si tu avais de grandes espérances, tu ne vas pas être déçue ma chérie.

À l’autre bout de Kadic, Ulrich était désormais embrumé dans un nuage d’hallucinations de toutes sortes. Il tenta de se lever mais trébucha à plusieurs reprises. Au bout du cinquième essai, il y parvint plus facilement, comme si quelqu’un avait été là pour le soulever puis le soutenir dans son ascension. Il ouvrit alors grand les bras, leva la tête haut vers le ciel se mit à tourner tout en s’intéressant à chaque flocons tombant sur son visage. Une minute semblait être passée avant qu’il ne remarque une présence à ses côtés. Quelqu’un le tenait par la taille, s’assurant qu’il ne chute pas, inspectant chacun de ses mouvements toujours plus cocasses. Il se laissa alors tomber dans les bras qui le soutenaient.

William avait couché avec Priscilla. Elle était endormie à côté de lui, l’air apaisé par le plaisir mais aussi par l’alcool. Ça n’avait été ni vraiment sensuel, ni réellement sauvage. C’était inconfortable, maladroit. Il avait utilisé cette fille pour combler sa frustration. Il s’était même surpris à penser à ce qui l’attendrait sur Lyoko le lendemain et c’est à ce moment qu’il réalisa son erreur. Il était trop tard : malgré les baisers et malgré les caresses, rien n’y faisait et il jouit en se ressassant les images de sa défaite.

Lorsqu’Ulrich reprit connaissance, il était dans un lit inconnu, Nora assise à ses côtés. Cette dernière le prit directement par les épaules, et le regarda droit dans les yeux. Elle mit plusieurs secondes avant de pouvoir faire sortir ne serait-ce qu’un mot à cause d’un sanglot coincé dans la gorge. Pourtant, elle luttait.
- Ulrich, le bonheur ne s’achète pas et ne se consomme pas par bouffée ! Pourquoi es-tu si triste...?
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mer 19 Fév 2014 22:29   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Spoiler



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Mercredi 14 février

Il était sept heures trente quand Yumi partit de chez elle suivie de très près par son petit frère, surexcité comme à son habitude. Alors qu’ils se dirigeaient vers le collège Kadic, Hiroki ne cessait de lui poser toutes sortes de questions sur Ulrich, ce qui agaça sa sœur.
- Vous comptez faire quoi aujourd’hui, tous les deux ?
- Mais putain, j’en sais rien ! Pourquoi tu me demandes toutes ces conneries ?
- Bah, tu sais pas quel jour on est ?
Ignorant la date du jour, Yumi réalisa soudainement que c’était la Saint-Valentin et jeta un regard noir à son frère dont les questions prenaient tout son sens et devenaient encore plus agaçantes. Arrivés dans l’enceinte, la jeune fille ébouriffa les cheveux de son frère en lui lançant un rapide « fous-moi la paix maintenant ». En effet, celle-ci devait se concentrer sur la mission qui lui avait confiée la veille. Ainsi, elle aperçut William au loin, devant la classe de Madame Meyer. Quand elle ne fût plus qu’à quelques mètres, elle distingua un bouquet de roses composé d’une bonne cinquantaine de fleurs. Ledit bouquet était fièrement tendu à une jeune fille, grande et les cheveux noirs en carré. Yumi pesta discrètement « Quelle bitch cette Priscilla ». Coupant court à leur discussion, Yumi prit la parole.
- William. Tu viens ? Il faut que je te parle de quelque chose d’important.
- J’arrive dans deux minutes.
Elle ne broncha pas et alla s’asseoir plus loin sur un banc, subissant une scène de romance dégoulinant de niaiserie. Elle ne pût s’empêcher de laisser échapper un petit bruit d’écœurement. Elle n’arriva cependant pas à entendre leur conversation, ce qui la frustra au plus haut point.
- Donc hm… on se fait un truc ce soir ?
Tout en proposant cela, William prit délicatement la main de sa Valentine. Il reprit.
- J’ai du champagne chez moi.
- Ça me parait tentant. Pourquoi pas, après tout ?
- À ce soir, alors.
William lâcha sa prise, lui fit un sourire à damner et s’en alla nonchalamment, comme le mec cool qu’il était. Il arriva à hauteur d'Ishiyama, qui heureusement ne comptait pas lui proférer de telles... « japoniaiseries ».
- De quoi tu voulais parler ?
Yumi voulut s’en débarrasser rapidement, exaspérée par l’attitude de son ami. Cependant, elle devait faire les choses bien, et ne devait donc laisser aucune place à ses émotions maintenant.
- C’est très important, alors écoute-moi bien. Je ne vais pas rentrer dans les détails – car je t’avoue que je ne les connais pas tous, mais il y a un nouvel ennemi sur Lyoko. Nous avons donc besoin… d’un coup de main. Toi.
Il sembla hésiter un moment qui parût une éternité pour Yumi. Constatant son incertitude, la japonaise sortit toutes ses cartes.
- Et tu sais pourquoi il s’agit de toi, spécialement, dont nous avons besoin ?
- Dis-moi.
- Parce que le nouvel ennemi, c’est toi, William. Quelqu’un s’est approprié ton avatar et il est surpuissant. Nous pensons donc que tu pourrais nous aider grandement à en venir à bout. Aide-nous…
Le discours de Yumi semblait suppliant, mais avait-elle réellement choix ? William devait sentir qu’il était nécessaire, et c’était la seule façon de lui faire comprendre que sans lui, la lutte était compromise. Il sembla alors hésiter à nouveau – après tout, il n'était pas dupe de la petite distance que les Lyoko-guerriers avaient réinstallé après la virtualisation victorieuse contre X.A.N.A – mais en réalité, sa décision était prise. Il aiderait les Lyoko-guerriers. Il voulait continuer de leur prouver qu’il n’était plus un débutant, qu’il savait désormais les erreurs à ne pas commettre. Leur montrer que le passé était révolu, et que désormais, il pouvait être un warrior, comme eux, sans qu'ils pensent que ce soit éventuellement un simple coup de chance. Il leva alors les yeux vers son interlocutrice, et sans dire mot, il lui tendit la main. Yumi lui rendit son étreinte en souriant.
- Marché conclu, alors. On retrouvera les autres à la pause pour que Jérém’ t’explique mieux la situation. Il en connaît plus sur le sujet que moi. Et il nous parlera de la mission de ce soir aussi.
- Je plonge ce soir déjà ?
- Oui. Tu es dispo, j’espère ?
William ne comptait pas être absent pour son grand retour. Tant pis pour Priscilla, même s’il devait lui mentir, il ne pouvait pas manquer ça. Il sourit donc à la japonaise en acquiesçant.

Au même moment, dans la chambre d’Ulrich et Odd, ces deux derniers tentaient tant bien que mal de se délivrer de leurs draps. Arriver en retard était certes une habitude pour Odd, mais ce n’était pas le cas d’Ulrich. Inquiets, Jérémie et Aelita, revenant du labo, vinrent toquer à leur porte.
- Hé, les mecs ! Debout ! On va être en retard !
Odd fut, à la plus grande surprise de tout le monde, le premier à se lever et à venir ouvrir à Monsieur et Madame Einstein, comme il aimait les appeler. Il vint les accueillir d’un ton sarcastique malgré sa mine toute endormie.
- Bonjour vous deux. J’aimerais pouvoir être réveillé comme ça tous les jours. Que du bonheur.
- Plus le temps de rigoler ! Réveille Ulrich.
Jérémie lança un rapide coup d’œil à sa montre et soupira.
- Ça y est, on est en retard, bravo les gars. On se rejoint dans la salle.
- Oui chef.
Jérémie et Aelita partis, Odd s’approcha doucement du lit d’Ulrich, et quand il fut à la hauteur de ce dernier, il lui souleva les paupières tout en susurrant d’une voix mielleuse « the sun is rising, sleepy head ». La réaction d’Ulrich ne se fit pas attendre, il tenta de frapper Odd de son bras encore endormi et hurla quelque chose d’à peine compréhensible.
- Fous-moi la paix. J’vais pas en cours.
- Comme tu veux, répondit Odd quelque peu vexé. On se retrouve à midi.
Puis il s’en alla en claquant la porte.
Les cours de la matinée se déroulèrent dans une ambiance plutôt tendue, sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Était-ce Ulrich qui les avait contaminés avec sa mauvaise humeur ? Était-ce dû à l’appréhension de la mission ? Ou alors était-ce à cause… d’autre chose ?
Au premier rang, Jérémie et Aelita étaient assis l’un à côté de l’autre, dans le silence. Le blond semblait préoccupé par le fait que leurs recherches de la nuit dernière furent un échec plus ou moins total. Pour tout dire, ils n’avaient absolument rien trouvé. Aelita, quant à elle, avait toutes autres sortes de préoccupations.
- Dis, Jérémie. On est quel jour, aujourd’hui ?
Ce dernier ne daigna même pas lever les yeux de sa feuille de recherches et lui répondit le plus rapidement possible.
- Mercredi.
- Merci.
Aelita tourna alors le dos à son voisin et ne lui adressa plus la parole de tout le cours, de même pour Odd, assis silencieusement derrière eux, seul.
À la pause déjeuner, toute la bande se rejoignit comme convenu au self, même Ulrich, et Yumi accompagnée de William. L’ambiance était à nouveau pesante, chacun n’osait dire mot, si ce n’est pour répondre mécaniquement aux vagues explications de Jérémie concernent leur prochaine mission. On pouvait cependant distinguer quelques regards de mépris, la plupart adressés à Ulrich, venant de chaque coin de la table. Ce dernier ne cilla pas, concentré sur la jeune japonaise en face de lui, qui ignorait visiblement son existence même. Quant à Odd, il ne pût s’empêcher d’analyser la situation et d’en rire intérieurement. Cette Saint-Valentin craignait, certes, mais au moins, elle craignait pour tout le monde, et ça, c’était fun. William était étonnamment la seule personne à l’écoute des conseils de Jérémie. D’un seul coup, ce dernier haussa la voix, signifiant qu’il arrivait à la fin de ses explications, sortant la moitié de la table de ses pensées.
- Bon. Tout est clair ? On se donne rendez-vous à dix-sept heures tapantes à l’entrée du parc, côté cour.
La bande se dissipa alors, chacun se rendant dans leur salle respective. Sous les arcades, Odd s’approcha discrètement d’Aelita en ralentissant le pas.
- Qu’est-ce qui cloche, princesse ?
- Tout baigne.
- Oh non, je suis pas dupe ! Je vois bien que quelque chose te tracasse !
Pour seule réponse, la jeune fille s’arrêta, leva les yeux vers son ami et haussa les épaules. Elle avait honte de se sentir déçue vis-à-vis d’une chose aussi futile et superficielle que la Saint-Valentin. Ne voulant donc pas l’avouer à Odd, elle détourna rapidement le sujet.
- Et toi, qu’est-ce qui ne va pas ? Tu n’es pas allé au rab’, à midi.
- Bah… c’est juste un mauvais jour.
- Bienvenue au club.
Les deux sourirent, et en un high five, se séparèrent en rentrant dans la salle, juste le temps pour Odd de serrer les épaules de la jeune fille et de lui murmurer « N’y pense plus Princesse ».
Il se posa alors bruyamment à côté d’Ulrich pour signaler sa présence.
- C’est bon, t’as fini de faire la gueule ? Sinon je change de place j’te préviens.
- Arrête ça Odd. Oui c’est bon. Je suis désolé pour ce matin, voilà.
- Bien.
Tout fier, Odd oublia sa rancune et s’approcha de son voisin. Il ne comptait décidément pas suivre le cours pour le moins inintéressant de Madame Hertz. Il chercha péniblement dans son sac un bout de papier – plutôt douteux et un stylo mâchouillé. Ainsi, il y gribouilla quelque chose et le tendit à Ulrich. Ce dernier déplia la feuille où il pût lire, non sans mal :

Il me faut une meuf pour ce soir. Ou sinon JE MEURS !!


Ulrich se retourna vers son ami, l’air blasé. Odd hocha alors la tête, incitant le samouraï à répondre, comme s’il y a avait quelque chose à répondre à ce genre d’idioties.

Moi je vais parler à Yumi tout à l’heure. Je lui ai acheté un collier.


Ce à quoi Odd répondit, l’air euphorique :

WOW tu vas baiser mec !


À la vue de cette dernière phrase, Ulrich piqua un fard et donna un gros coup de coude dans les côtes d’Odd qui laissa échapper un gémissement.
- Arrête de me frapper bon sang !
- T’es complètement con, Odd.
Devant eux se trouvaient Aelita et Jérémie, toujours silencieux. À première vue, ils semblaient être attentifs au cours mais de plus près, il n’en était rien. Aelita, de son côté, le dos presque tourné à son voisin, griffonnait des petits Mister Puck, mettant en pratique les cours de dessin d’Odd. Jérémie lui, toujours dans sa réflexion, posait des dizaines de calculs à l’apparence insensée. Le reste du cours se déroula sereinement dans une ambiance paisible de fin d’après-midi. Lorsque la cloche retentit, chacun attrapa son sac, et sans dire mot, ils rejoignirent Yumi et William, déjà en place à l’entrée du parc.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Le faux William n'avait pas changé d'endroit depuis la veille, et à nouveau, le fameux Ronald vint à sa rencontre.

- Ils vont revenir, John.
Cette fois, il se releva, et se tourna vers son camarade, avant de le rejoindre.
- J'espère qu'on lui a pas trop alloué de crédits pour parvenir à cette conclusion simpliste, ironisa le faux William, alias John.
- Il se base seulement sur les travaux d'une commission, répondit Ronald.

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Jérémie scruta sa montre – il était dix-sept heures treize exactement – puis leva les yeux vers le ciel qui commençait à se couvrir. Il fallait y aller. L’ambiance était lourde.
- Les gars, il est temps d’aller donner du fil à retordre à ces parasites.
Dans l’étroit chemin menant aux égouts, Jérémie se plaça à côté d’Aelita qui n’avait pas l’air d’avoir été motivée par ce petit discours, les yeux tombants et le teint pâle. Il posa alors la main sur l’épaule de la jeune fille.
- Tout va bien Aelita ?
Pour seule réponse, celle-ci se dégagea de son étreinte sans même poser le regard sur son ami. Son pas se fit plus rapide, puis une fois arrivée à la hauteur d’Odd, elle modéra la cadence. Loin derrière eux, Jérémie aperçut la jeune fille passer sous le bras réconfortant de l’autre blondinet. Ce dernier lui murmura quelque chose à l’intérieur de son oreille que Jérémie ne put distinguer. Une masse douloureuse se mit alors à peser dans sa poitrine et la neige se mit à tomber en légers flocons.
Tout en marchant, Ulrich se torturait l’esprit. Il s’était promis de faire avancer les choses avec Yumi, et pourtant, impossible d’agir. Ils allaient bientôt arriver à l’Usine. Il devait intervenir maintenant où il sera trop tard. Il inspira tout en comptant dans sa tête « 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7… » et relâcha son souffle tout en comptant jusqu’à 11. C’était une technique qu’il avait acquise pour maîtriser son angoisse et ses crises de colère. Il serra les poings et ralentit le rythme pour se trouver petit à petit au niveau de la japonaise, accompagnée de près par William. Tout en gardant son sang-froid, Ulrich prit la parole.
- William, tu peux nous laisser deux minutes ?
Celui-ci acquiesça tandis que Yumi lança un regard stupéfait au samouraï. Ce dernier ne laissa pas le temps à la belle de réagir et enchaîna, tout en regardant ses pieds.
- Écoute Yumi. On ne s’est pas parlé depuis quoi ? Une semaine, si ce n’est plus ? Je me disais qu’aujourd’hui, tu vois... c’était l’occasion.
Elle ne se laissa pas attendrir et répondit du tac au tac.
- L’occasion pour quoi ?
Surpris par tant de froideur de sa part, Ulrich tenta de se désister, tandis que désormais une couche de neige s’épaississait sous leurs pieds.
- Je sais pas. Pour quoi à ton avis ?
- Je n’en sais rien Ulrich, dis-moi.
Le guerrier commença à perdre son calme. Il compta « 1, 2, 3, 4… » jusqu’à 7 puis jusqu’à 11. Il sentait l’anxiété monter, de plus en plus haut. Il préféra définitivement se défiler. Il lui parlerait ce soir.
- Pour rien. Tant pis.
Yumi se stoppa net à la suite de ces dernières paroles.
- Tant pis ? Putain Ulrich !
Elle lui attrapa le bras avec violence et Ulrich aperçut de petites perles embuées dans ses yeux noirs. Elle pinça les lèvres, comme si elle luttait pour dire quelque chose et qu’aucun son ne sortait. Elle savait que la prochaine phrase qui jaillirait se terminerait dans un craquement de voix. Elle pouvait déjà sentir un sanglot dans sa gorge. Elle rendit les armes.
- Non, tu as raison, tant pis.
Ils arrivèrent enfin à l’Usine, les lèvres et le cœur gercés.

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Aelita, Ulrich et Odd, déjà virtualisés dans l'Arena, attendaient anxieusement l'arrivée de leur nouvel ancien allié. Celui-ci apparut aux côtés de Yumi, celle qui l'avait recruté. La première chose frappante pour les trois adolescents, c'était que son zanbatō n'était pas arrivé avec lui. Ceci mis à part, sa tenue virtuelle était identique à ses premières virtualisations, mais sa ceinture et quelques parties de ses bottes, originellement roses, étaient devenues bleues.
- Le changement de couleur de William est exactement le même que celui de la copie d'hier... fit remarquer Yumi – qui essayait de penser à autre chose que sa dernière conversation – en l'observant à son tour. Le rose est devenu bleu.
- Moi, je me demande surtout pourquoi je n'ai plus d'arme, souligna l'intéressé. Jérémie ?
- Ben... si c'est comme ta version xanatifiée, tu peux la faire apparaître. Essaye de te « concentrer » sur l'idée.
Le lycéen, soucieux de ne pas être un spectateur inoffensif du futur combat, s'exécuta, levant le bras. Une forme aqueuse apparut alors, avant de se solidifier et de prendre la forme de son zanbatō. L'épée de glace, aux bonnes dimensions désormais, fut recouverte de la dernière couche qui donnait à l'arme son apparence initiale. Excepté que la partie du manche qui était originellement rose passait – comme on pouvait cette fois s'y attendre – au bleu.
- Il a changé en trois semaines, commenta Odd.
- Tant mieux non ? lui fit William.
- On y va, coupa Aelita, rappelant par la même occasion que le passage était ouvert depuis un moment. Jérémie analysera les détails techniques.
- Hum, ouais... répondit sans conviction la régie vu qu'elle n'avait aucune idée d'où le changement de tenue virtuelle de William pouvait provenir.
Le groupe se mit en branle, Odd se dépêchant de rejoindre Aelita en tête de convoi pour la protéger en cas de besoin. Yumi et William se trouvaient derrière, ce dernier épée sur l'épaule, craignant de perdre un temps précieux à la virtualiser dans le feu de l'action, surtout quand l'objet était de glace. Ulrich fermait la marche, dans ses pensées.
Les choses sérieuses commencèrent plus rapidement que la dernière fois, car la copie de William les attendait cette fois dans la première salle du noyau, carré, et sans blocs, celle-ci ne servant que d'avant-goût avant de s'engager dans le labyrinthe. Sa position était similaire à celle qui tenait la veille, devant l'interface.
- Tiens, je le connais lui, plaisanta Dunbar.
Le groupe s'arrêta net.
- Bon... au moins, pas la peine de se demander quand il va nous apparaître, déclara Odd.
- Supersprint !
Prenant littéralement tout le monde de vitesse, Ulrich émergea de la queue du convoi pour se jeter sur l'image de William, ayant besoin de se défouler. C'était d'ailleurs d'autant plus efficace s’il massacrait un adversaire ayant la même tête que son rival amoureux. Il sortit ses sabres, prêt à les abattre sur sa cible qui ne bronchait pas, mais sa course fut contrecarrée par un projectile venu de sa droite, qui l'envoya bouler sur le côté. Sa vitesse diminuant, le reste du groupe vit qu'il s'agissait d'un cercueil de métal. Ce dernier se mit d'ailleurs à léviter tout seul et alla se poser à côté du faux William. Quelque chose en sorti alors, pas en ouvrant l'objet comme le ferait n'importe quel être vivant enterré par erreur pour signaler la confusion avec son père, mais en émergeant de la porte même. C'était un sacré morceau : d'une hauteur d'au moins deux mètres, sans vêtements ni cheveux, l'homme ne semblait avoir aucune peau, et était uniquement recouvert de métal de la tête aux pieds.
Ulrich se releva, secoué.

- Tiens, je ne l'ai même pas mis hors-jeu, dit le nouveau venu.
- C'est ça le problème avec les fonctionnaires de nos jours, répondit John que les Lyoko-guerriers entendaient également pour la première fois. Leur productivité est souvent à remettre en question.
- Peuh.

- Dîtes, vous m'aviez pas dit que le pire, c'était la Méduse ? interrogea William.
- C'était il y a longtemps... répondit Odd sans quitter le géant des yeux. Très longtemps.
Ulrich revint se cacher dans les rangs, sans un mot.
- Si ces types-là font équipe, on doit faire comme eux, ordonna Yumi en s'avançant.
- Et on aura besoin de tout le monde... compléta Aelita. Compris Ulrich ?
- Hm.
- Prenons ça pour un oui. Je vous explique le plan. On charge au milieu, d'un même bloc. Je suis en tête. Dès que je m'envole, le groupe se divise en deux : Ulrich sur le clone, William sur l'autre. Odd et Yumi, vous les couvrez respectivement. D'en haut, je verrais ce que je peux toucher.
- Bonne stratégie Aelita !
Elle ignora la remarque de la régie, attendant simplement confirmation de tous les combattants.
- Pourquoi pas William sur William ? demanda Yumi.
- Ulrich a déjà affronté le clone. Et l'autre a l'air résistant, je pense que la grosse lame de William a plus de chance de l’inquiéter.
Devant la justesse de cette analyse, tout le monde consentit à approuver. Il fallait dire qu'Aelita prenait l'affaire au sérieux, ne supportant pas de nouveaux problèmes sur Lyoko alors que le récent sacrifice de son père était censé éviter ça.
- Go !
Le groupe fondit sur les deux adversaires, qui n'attendaient que ça. Puis aux trois quarts du parcours, Aelita s'envola tout en envoyant un Champ de force à chaque créature. Le faux William utilisa son pouvoir gazeux une seconde pour que l'attaque lui passe au travers. L'autre encaissa, ce qui n'eut pas l'air de le faire pleurer. Ulrich et William décrochèrent sur leur cible respective. Chose étonnante, ce n'était pas le samouraï qui parvint jusqu'à sa cible en premier, refroidi par le choc précédent. La lame de William s'abattit en plein sur le torse de l'homme de fer. Et c'est l'arme qui céda, reprenant dès qu'elle fut brisée une apparence glacée, ses restes fondus tombant pitoyablement sur le sol. Yumi lui envoya alors ses éventails, que l’homme de fer intercepta avec ses deux mains. Il envoya le premier sur Ulrich dont les sabres venaient de se faire bloquer dans le bloc de glace formé par les mains du faux William qui avait parfaitement su contrecarrer la charge du samouraï. L'adolescent fut donc obligé de lâcher ses armes pour esquiver, tandis que le second projectile made in Japan se dirigeait plus haut, sur Aelita qui de là où elle se trouvait avait constaté que le sommet du crâne de son adversaire de métal était marqué du même sigle que le torse du faux William. La jeune fille rendit l’éventail inoffensif sans problème avec un Champ de force et le récupéra avant qu'il ne tombe pour le rendre à sa propriétaire, qui en profitait pour intercepter le second ustensile avant qu'il ne retombe dans la main du géant gris. Odd fut contraint de rabattre ses flèches sur ce dernier pour donner le temps à William – désarmé – de s'éloigner. Tandis qu'Ulrich, dans le même cas, avait déjà reculé.
Finalement, ce fut tout le groupe qui battit en retraite. Si la récolte des armes de Yumi avait été un succès grâce à elle-même et Aelita, le samouraï n'avait pas pu récupérer ses deux sabres. Le faux William mit fin à sa glace et prit lui-même les lames en main. Elles arborèrent une teinte violette.
- Ah ouais, lâcha Odd.

- Ils ont réussi à sortir sans dommage de cette première charge. Ce ne sont définitivement pas des touristes, commenta le faux William.
- Tu en doutais ?
- Le rush à l’aveugle du grognon était quand même assez primaire. Au fait, on va continuer à jouer longtemps comme ça ?
- En effet. C'est pour éviter le couplet sur la surréfficacité.
- Je vois.

- Il faut les séparer, dit Aelita à son propre groupe. Ces deux là – on le voit bien à leur façon de se parler – se connaissaient bien et forment une fine équipe.
- Un groupe peut faire le tour par l'extérieur ? suggéra William.
Yumi hocha la tête.
- Très bien. Ils n'ont pas l'air de vouloir nous attaquer. Parlons de la division.
- Il est logique que je passe par la voûte, avec mes ailes.
- Je t'accompagne, fit immédiatement Odd. Le combat aérien ne me dérange pas. William et Ulrich seront plus utiles ici.
- Et comme il vaut mieux ne pas les laisser seuls, je reste avec eux, conclut Yumi.
- Très bien. Allons-y Odd.
Les deux concernés rebroussèrent chemin afin d'emprunter le transporteur. Quelques secondes passèrent, puis John utilisa soudain un des sabres d'Ulrich pour tracer un petit sillon dans le sol.

- La limite à ne pas dépasser, fit-il aux Lyoko-guerriers.
Puis il se changea en fumée, tandis que le cercueil de fer absorbait de nouveau son propriétaire et se mettait à léviter. Les deux s'éloignèrent plus au fond de la salle et se reformèrent respectivement à leur façon.
- Ils ne veulent pas qu'on les entende... commenta William.
En effet, les deux s'étaient mis à parler plus loin.

- Ils veulent nous séparer, annonça Ronald.
- Je sais, répondit John. C'est plutôt bien joué. Il y a bien qu'un seul autre accès ?
- Oui.
- Vu le terrain, c'est à toi de t'en charger.
- Je suppute que je n'ai pas le choix.
- Tu supputes bien. Et ne fais pas ta pute.

L'homme de fer fit alors voler son cercueil tout en restant dessus et quitta la pièce en direction de l'ascenseur.
- Ils vont avoir du mal, avoua William, le vrai.
- En effet. Raison de plus pour gagner ici, lui dit Yumi.
Dunbar fit réapparaître son arme, de la même façon que la première fois.
- Je fonce. Tu me couvres.
- Je ne peux pas. Il a les deux sabres d'Ulrich. Le risque qu'il les utilise pour encore bloquer mes éventails est trop élevé. Je suis obligé d'attendre une ouverture fiable.
- Soit, je me débrouille au possible.
Et il s’élança vers son double, suivi de Yumi. Ulrich, désarmé, était contraint au rang de spectateur. Le clone para la charge de William de la même façon qu'Ulrich avait l'habitude de le faire du temps où il combattait William xanatifié, en croisant ses deux sabres. Puis Yumi, sautant au-dessus de William, envoya ses éventails, misant sur le fait que les mains de son adversaire étaient occupées ailleurs. Mais l'homme en noir donna un coup de pied dans l'épée de William pour se dégager puis bondit en arrière pour éviter l'attaque. Le zanbatō du lycéen fut projeté plus loin et son propriétaire se pressa de reculer. Son double se mit à foncer sur lui. Yumi s'interposa mais attendit le dernier moment pour envoyer ses projectiles. La cible ne put que les repousser au loin grâce aux sabres d'Ulrich, mais Yumi commençait à s'y habituer et fut assez vive pour faire une roue sur le côté et s'écarter de la trajectoire de la course de son adversaire. William avait atteint son arme avant que John n'arrive à sa hauteur, en conséquence, le présumé programme lui envoya un sabre, que Dunbar put éviter tout juste. L'arme vint se planter dans le mur juste à côté d'Ulrich, qui ne se fit pas prier pour essayer de la reprendre. Pour l'en dissuader, celui qui aimait bien les lui piquer lui envoya le second, continuant sa course après que William se soit à son tour écarté sans avoir le temps de récupérer son zanbatō toujours au sol. Stern esquiva mais le temps perdu permit à John d'arriver à sa hauteur et de le dégager sur la gauche d'un coup de pied. Il arracha les deux sabres du mur rapidement et se retourna juste au moment où les éventails que Yumi avait renvoyé arrivaient sur lui. Il les empala à nouveau sur les couteaux d'Ulrich qui rayonnèrent d’une teinte violette de plus belle, comme la veille, et envoya le tout en l'air. Les sabres se fixèrent au haut plafond de la salle, les deux armes de la japonaise bloquées à l'intérieur. William avait récupéré sa propre arme pendant ce temps et recula vers sa camarade de classe. Ulrich rejoignit le groupe peu après. Yumi fut alors entourée d'une fine aura mauve pendant quelques instants.
- Je n'arrive pas à les déloger avec ma Télékinésie. Il les envoie avec une telle force...
- Autrement dit, il n'y a vraiment plus que moi cette fois, conclut William.

Pendant ce temps, Aelita et un Odd sur Overboard arrivaient en vue de la planète bleue via le tunnel du territoire montagne, ouvert quelques instants plus tôt par Jérémie. Mais Ronald attendait déjà au pôle sud de la voûte – sur son cercueil volant – ce qui incita les deux Lyoko-guerriers à s'arrêter à bonne distance.
- Merde. On fait quoi ? Ce type a l'air imbattable, se plaignit Odd. Même une diversion pour faire passer l'un d'entre nous sera inutile, il ne bougera pas.
- J'ai une idée fit Aelita. Remontons près de l'interface.
Le blondinet s'exécuta. Ronald les suivit du regard jusqu'à ce que Carthage les masque, mais ne bougea pas.
Une fois posée sur la plate-forme, Aelita se baissa et mit ses paumes sur ses genoux.
- C'est quoi alors, l'idée ?
Pour répondre à Odd, elle releva brusquement les mains et se mit à charger un Champ de force.
- Il est probable que les attaques physiques ne lui font rien. Mais lorsqu'il a subit la mienne, des étincelles l'ont parcouru. Et même s’il a eu l'air de s'en moquer, je connais le fonctionnement de mon pouvoir : s’il avait été immunisé, il n'y aurait pas eu ces étincelles. Donc, en lui envoyant quelque chose d'énorme...
- C'est un peu désespéré comme plan.
- Je n'ai pas mieux, Odd.
La boule gonflait de plus en plus. Aelita alla bien plus loin que l'unique fois où elle utilisa ce pouvoir de concentration, dans le garage Skid. Et puis, lorsque le rayon de la boule d’énergie équivalait presque à la taille d'Odd, coiffure non incluse, elle annonça qu'elle ne pouvait faire davantage.
Le félin virtuel hocha la tête et parti dans une direction. L'ange rose, lentement, fit basculer le missile d’énergie dans une seule main et utilisa l'autre pour activer ses ailes. Elle redescendit alors tout aussi prudemment. Ronald ne remarqua pas Della Robbia immédiatement mais une flèche laser bien placée dans sa direction eut vite fait de lui faire tourner la tête. Un second projectile lui fut adressé, et l'homme de fer l'attrapa, avant de le relancer sur le félin qui esquiva facilement, vu la distance.
« Ah ouais, d'accord » se dit Odd.
Toutefois, la possibilité de riposte de Ronald amplifiait l'efficacité de la diversion. Alors Odd continua. Un peu.
« C'est une diversion... » réalisa tout de même assez vite le concerné. « Où est la gamine en rose ? »
Il se retourna. Une boule d’énergie de taille insoupçonnée volait vers lui, lentement mais sûrement. Il ne pourrait pas esquiver.


- Assez joué, lança John qui fit réapparaître sa propre arme, pour changer.
Il se mit à envoyer des salves d’énergie violettes en rafale vers les Lyoko-guerriers. Les projectiles étaient d'une vitesse meurtrière, mais ils étaient tout de même à bonne distance. Le problème, c'était qu'il s'avançait petit à petit. Et contre toute attente, la japonaise fut la première touchée.
- Yumi !
Pour regarder la dévirtualisation de son amie, William avait détourné les yeux une seconde. Lorsqu'il refit face à son double, celui-ci avait disparu.
« Merde ! »
Il se retourna en catastrophe. John s’apprêtait à lui mettre un coup de zanbatō bien placé. Au dernier moment, William parvint à parer mais son épée se brisa sous le choc.
« De la glace... » pensa John en constatant cette fois ce qui se produisait quand William perdait son arme.
Il sembla perturbé, et n'acheva pas immédiatement un William désarmé. Il aperçut tout aussi peu rapidement le samouraï lui foncer dessus, sabres en main. Il voulut changer son arme de direction, mais le fit un peu tard : les canifs d'Ulrich étaient déjà plantés dans son torse. Il le coupa tout de même en deux avant de disparaître lui-même – d'une façon similaire à celle de l'épée de William – en morceaux de glace. En quelques secondes, le nouveau Lyoko-guerrier venait de se retrouver seul.
- Jérémie, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Héhé. J'ai enfin trouvé comment taper le programme pour dévirtualiser les armes à distance. J'ai donc rendu ses jouets à Ulrich. Tu connais la suite je suppose.
- Super bien joué les gars ! Et les autres, ils s'en sortent comment ?
- Ben...

Ronald ne bougea pas. Il fit pivoter rapidement son cercueil et le leva de façon à présenter sa face arrière au Mégachamp de force. À son contact, la boule rose fut purement et simplement renvoyée sur Aelita qui ne s'y attendait tellement pas qu'elle fut dévirtualisée avant même de penser à bouger. L'homme de fer se retourna vers Odd.

- Je n'avais pas le choix.
- Ben voyons, pesta le félin.
Il avait été totalement impuissant alors qu'Aelita était en danger et s'en voulait. Pour autant, il avait encore une chance d'être utile :
- Odd, surtout garde bien ta position. L'autre a été éliminé. William se dirige vers le cœur.
- C'est noté Einstein.

William courrait dans un couloir obscur. Jérémie lui indiquait comment se rendre au cœur sans passer par le pôle sud, un vieux truc qu'il avait mis au point durant la nuit en s'inspirant de X.A.N.A, afin « d'augmenter les probabilités d'atteindre ce maudit cœur ».
La nouvelle recrue déboucha sur une salle où se trouvait un puits. Il commença à s'y engouffrer grâce aux plates-formes les plus élevées avant de constater la présence d'une ouverture dans le mur. Il s'y rendit. Des escaliers l'amenèrent alors dans une nouvelle salle avec un chemin tracé en ligne droite. Au bout de celui-ci : l'entrée de la salle du cœur. Le guerrier virtuel ne se fit pas prier pour foncer et déboucher juste en face du noyau tant convoité. Il fit alors ce qu'il avait à faire : il observa.
Il avait beau n'avoir jamais vu le cœur dans son état normal, il sut immédiatement qu'il y avait un problème. Déjà, les barrières de protections dont les autres avaient parlé n'étaient pas présentes. Ensuite, le rayon de la sphère ne faisait plus deux fois le diamètre d'un ballon de foot mais il était bien plus important. Ce qui en résultait diffusait une lumière blanche très forte, ce qui empêchait de la distinguer avec précision. Toutefois, des filaments noirs qui tournaient autour comme la Terre le faisait avec le Soleil venaient l'obscurcir par endroit de manière périodique.
- Oh, merde... !
- William ? Qu'est-ce que tu vois ?
Mais Dunbar n'eut pas le temps de répondre étant donné qu'il venait de remarquer la présence de quelqu'un. Et que ce quelqu'un fonçait sur lui armé d'un sabre laser violet.
L'intrus en question était de petite taille et semblait entièrement recouvert d'une armure rouge. Une simple boule blanche sur fond noir lui tenait lieu de visage, boules blanches qui faisaient également office de mains, qui tenaient donc un gadget de Star Wars. La chose venait de surgir de sous la plate-forme principale de la salle du cœur – celle où se trouvait donc William – mais sa discrétion était à revoir puisque finalement, il s'était impunément révélé sous les yeux de son ennemi. Dunbar en profita et misa le tout pour le tout : il cria avant d'envoyer son arme de toute ses forces droit devant lui. Le lancer n'était pas parfait mais convenait au contexte : surpris, le type rouge ne para même pas et la reçu en plein dans la cuirasse, ce qui à première vue ne lui faisait rien. L'action avait cependant le mérite de le projeter hors de la plate-forme, ce qui le fit chuter aussi vite qu'il était apparu. Quant au zanbatō, il poursuivit un peu plus loin, se rapprochant du cœur de Lyoko, ce qui fit visiblement fondre l'arme. William n'avait plus qu'à le faire réapparaître dans sa main.
Toutefois, tandis qu'il se concentrait de ce but, il sentit quelque chose le transpercer par derrière, et eut le temps de voir... un sabre laser violet dépassant de son ventre. Il se dépixelisa...

- J'ai réuzzi ! cria une voix.

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Tout le monde était revenu au labo et William avait achevé de décrire ce qu'il avait vu à Jérémie. Ce dernier fit basculer sa chaise et prit un regard sombre pour s’adresser à ses amis.
- De toute évidence, le problème vient du cœur même de Lyoko, comme nous le pensions. Ce qui explique que la machine n'arrive pas à s'éteindre.
- Et comment on fait alors ? demanda Yumi. On pète le cœur ?
- C'est là tout le problème ! À première vue, c'est une bonne option étant donné que sans Lyoko, la cause de l'espèce de surchauffe qui empêche la machine de se mettre sur off va disparaître dans le même temps...
- Mais ? coupa Odd, devinant une mauvaise nouvelle.
- Mais de toute évidence, c'est une sacrée saloperie qui fait disjoncter Lyoko. Or, détruire notre monde virtuel revient à libérer cette chose dans le réseau si ça ne la détruit pas avec... Je ne prends pas le risque. Pour le moment, elle semble isolée ici. C'est un avantage dans un sens.
- Ah, je vois, commenta William qui au fond s'y connaissait bien en destruction de cœur de Lyoko.
- C’est pour cela qu’une fois de plus, je dois rester à l’Usine ce soir. Pour travailler.
Des exclamations de protestations surgirent du groupe unanime. Aelita s’avança vers lui, et dans un élan de courage, lui prit le visage entre les mains, oubliant le monde autour d’elle.
- Jérémie… tu vas te tuer à force. Combien de nuits blanches comptes-tu faire ?
Jérémie l’observa gravement, examinant chaque élément du visage enfantin d’Aelita, si près du sien… Dans l’ambiance bleutée du laboratoire, Aelita paraissait encore plus belle, malgré son expression dure. Le vitrage humide de ses yeux renforçait le vert de ses iris et Jérémie pensa à ce moment même que jamais il n’avait aimé quelqu’un aussi intensément. Il reprit finalement ses esprits, sans savoir réellement depuis combien de temps il fixait la figure angélique qui lui faisait face.
- Je… je dois rester.
Aelita ferma les paupières et fronça les sourcils. Elle n’avait plus la force d’insister. D’un geste suave, elle retira ses mains et tangua doucement vers l’ascenseur. Le reste du groupe resta pantois, le cœur serré, sans savoir réellement quoi faire à présent.
- Vous feriez mieux de rentrer. Il est déjà tard.
Odd ne se fit pas prier. Il ébouriffa rapidement les cheveux de Jérémie et courut vers le monte-charge, à la poursuite d’Aelita. Il fut rapidement suivi par William et Yumi, partant en silence, comme s’ils désiraient déjà ne plus être ici. Seul Ulrich restait, dans cette pièce froide désormais sans vie. Il s’approcha de son ami et s’assit sur l’accoudoir du siège.
- Personne n’est parfait. On est tous un peu maladroit, surtout quand on croit faire ce qu’il y a de meilleur. Je reste avec toi ce soir. Demain tout ira mieux.
Ainsi, Jérémie se blottit entre les bras de son ami et des larmes se formèrent sous ses paupières. Au même moment, Ulrich palpa sa poche et en sortit le collier acheté plus tôt dans la journée. Il observa longuement la petite perle violette, gracieusement suspendue à une chaînette en argent, assez longuement pour comprendre que plus jamais il n’aurait l’occasion de l’offrir. Il se détestait.

Parallèlement, Odd avait finalement rejoint Aelita assise au bord de la rive, en-dessous du pont. La nuit était tombée et d’énormes flocons dansaient désormais dans le ciel. Odd s’installa à côté de son amie, les genoux pliés contre son torse. Il s’aperçut qu’elle tremblait de froid, le visage enfoui entre ses bras. Il ôta alors son gilet violet pour le poser sur les épaules frémissantes de la jeune fille.
- Merci Odd.
- Tu te fais du mal, Aelita. On ne changera plus notre cher Jérémie. Il a beaucoup de responsabilités tu sais, on ne peut pas lui en vouloir…
Aelita leva enfin les yeux et posa son regard sur le canal qui semblait se cristalliser à vue d’œil.
- J’aimerais simplement pouvoir vivre. C’est débile de dire ça mais… jamais je n’ai eu de véritable Saint-Valentin. Au fond, ce n’est même pas une histoire de Saint-Valentin, tu sais. Je voudrais juste pouvoir être égoïste, une seule fois, et vivre pour moi. Arrêter de me dire « stop Aelita, c’est pas raisonnable ! ».
- Emmerde le raisonnable. C’est ce que je fais moi.
Odd s’approcha alors un peu plus d’elle, la prenant immédiatement dans les bras, la serrant fort. Il sentit son souffle saccadé dans son cou et sa poitrine contre la sienne. Aussitôt, Aelita se mit à resserrer son étreinte, de plus en plus fort, et enfin, elle laissa échapper son sanglot. Ses larmes chaudes coulaient sur la clavicule d’Odd qui passa alors la main dans ses petites boucles roses.
- Odd, j’en peux plus !
Elle commença à hurler, malgré son souffle court.
- J’en peux plus, je te jure ! Cette histoire me bouffe !
Naturellement, Odd passa son doigt sous le menton d’Aelita, relevant doucement son visage humidifié par les larmes et rougi par le froid. Il lisait la douleur dans son regard. Sans réfléchir, et d’un geste vif, Odd approcha son visage de celui de l’adolescente et l’embrassa de pleine bouche, un baiser fougueux qui ne dura que quelques secondes, avant qu’Aelita n’y mette fin. Elle regarda Odd avec surprise, comme si elle attendait une explication.
- T’emmerdes le raisonnable, non ?
Elle sourit alors, pour se blottir à nouveau entre les bras d’Odd. Ils restèrent ainsi un moment, seuls à contempler la neige tomber, aussitôt hors du temps et bien loin de tout ce que l’avenir pouvait leur réserver.
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Ven 14 Fév 2014 18:08   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
http://i.imgur.com/ZDWjFqP.png



Mardi 13 février

Jérémie ne broncha pas. Il avait certainement fait une mauvaise manœuvre et reprit la procédure d’extinction. Une fois. Deux fois. Son corps se mit alors à suer et ses membres à trembler. Quelque chose clochait, il n’y avait pas de place pour le doute. Sans un mot et le regard inquiet, il s’éloigna de la machine à petits pas et se dirigea vers l’ascenseur. Le groupe se tourna alors vers lui, troublé. Yumi pensa alors à un nouveau manque de courage de la part de Jérémie.
- Jérémie, qu’est-ce que tu fous ? C’était le moment ou jamais !
Pour seule réponse, il se tourna vers elle et la regarda droit dans les yeux, comme s’il essayait vainement de faire part de sa crainte par la pensée. Tous le suivirent vers le laboratoire où Jérémie prit place devant son ordinateur. Il se mit à pianoter vigoureusement sur le clavier pendant que des messages à première vue incompréhensibles s’affichaient sur l’écran. Désormais, le groupe comprenait qu’il y avait un problème et Aelita s’avança vers l’ordinateur pour tenter de deviner de quoi il était question.
- Jérémie, ne garde pas tout pour toi. Je peux t’aider, explique-moi.
L’intéressé se retourna alors vers son interlocutrice et observa le groupe derrière elle. Il devait leur dire. Il voulut réfléchir un instant afin de choisir sagement chaque mot, mais il ne pouvait plus perdre de temps, sans compter le regard insistant de ses amis. Il prit alors une grande inspiration pour se donner du courage.
- Très bien. Je n’arrive pas à éteindre le Supercalculateur. C’est aussi simple que ça. Mais je n’ai aucune explication pour le moment. Je… je suis désolé.
Le silence pesait dans la pièce. Jérémie se retourna vers l’écran pour ne pas apercevoir la réaction de ses amis. Il distingua cependant un léger « oh putain » s’échapper de la bouche d’Odd. Quelques secondes interminables s’écoulèrent et Aelita mis fin au calvaire en posant doucement sa main sur l’épaule de Jérémie.
- Ne te tracasse pas. On finira par trouver une solution, comme toujours.
Par ces mots encourageants, le reste du groupe osa enfin se prononcer, dédramatisant la situation qui selon Odd, ne devait pas être « si terrible ».
- Je suis certain qu’en moins de deux vous aurez trouvé une solution. Vous n’êtes pas Monsieur et Madame Einstein pour rien.
Aelita sourit en retour et reprit la parole, s’adressant cette fois-ci à tout le groupe.
- Odd a raison. Vous, retournez en cours, pas question de s’attirer encore des ennuis. Je reste ici avec Jérémie.
- Non Aelita, tu vas en cours avec eux. Je veux régler ça moi-même. Si on est absents tous les deux, on va se douter de quelque chose.
Aelita parut déçue mais accepta tout de même, elle savait qu’il avait raison.
- D’accord, je te rejoins dès la fin du cours de Jim. À tout à l’heure alors.
- À tout à l’heure…
Dans l’ascenseur, chacun relâcha la pression à sa manière. Ulrich fut le premier à aborder le sujet tabou.
- Putain ! Sérieusement ? C’est quoi le problème maintenant ? Comme si on en n’avait pas eu assez.
- Calme-toi Ulrich, ça sert à rien de s’énerver. Si ça se trouve ce n’est rien de grave, pas besoin de hurler.
Contre toute attente, Yumi semblait la plus calme de tous car malgré les paroles remplies d’optimisme d’Aelita envers Jérémie, celle-ci semblait pour le moins anxieuse.
- C’est étrange, tout de même. Nous n’avons jamais eu ce genre de problème auparavant…
Le reste de la journée se poursuivit dans l’inquiétude et dans l’attente. Tout le monde restait calme. Dans la classe de Yumi, celle-ci se torturait l’esprit en imaginant tous les scénarios imaginables, comme si une issue positive lui semblait impossible. Et s’ils étaient destinés à se battre toute leur vie ? Auraient-ils un jour la chance de vivre une vie paisible comme la plupart des autres adolescents ? Le doute planait et Yumi finit par geindre de frustration.
- Yumi ? Tout va bien ?
Quelqu’un venait de la sortir de ses pensées tourmentées. Le premier visage qu’elle aperçut fut celui de son ami William, l’air troublé.
- Ah. Oui, ça va. C’est juste que…
Devait-elle le mettre au courant de ce changement programme ? William avait été informé de l’extinction même s’il n’y avait pas été convié. Cependant, elle avait peur d’en dire trop, de l’alarmer pour rien. Oui, si ça se trouve, elle se prenait trop la tête. Pas besoin d’en faire toute une histoire.
- C’est juste que j’ai oublié de rendre le devoir de Meyer, je vais encore me taper un zéro. Fait chier.
- Je l’ai pas rendu non plus. On est tous les deux dans la misère apparemment.
- Pour pas changer.
De leur côté, Odd, Aelita et Ulrich subissaient un cours d’escalade interminable. Ils n’avaient qu’une idée en tête : retourner au labo et en finir avec X.A.N.A une fois pour toutes. Ils ne laisseraient pas passer un jour de plus. Tandis que Jim se ridiculisait devant tous ses élèves qui ne réagissaient même plus, Odd tenta de détendre l’atmosphère au vu de l’expression attristée de ses amis.
- Hé les mecs, c’est quoi ces têtes ! Tout va bien, n’est-ce pas Aelita ? Tu l’as dit toi-même.
- Oui bien sûr, Odd…
Odd fit la moue et se tourna vers Ulrich, assis en tailleur et son visage enfouie entre ses mains.
- Tout va bien vieux ?
- Ouais.
- On dirait pas.
- Pourquoi j’irais bien ? Tout va mal.
Face à tant de pessimisme, Odd gémit et se laissa tomber dramatiquement en arrière. Il se glissa alors discrètement vers lui, s’approcha de son visage et lui dessina un sourire en tirant sur l’extrémité sur ses lèvres.
- Putain ! Dégage !
- Smile Ulrich, smile !
Ce dernier se dégagea de l’emprise d’Odd et se tourna gravement vers lui.
- Y’a pas que le Supercalculateur qui m’inquiète.
Il attendit une réaction de son ami, mais voyant que celui-ci le questionnait du regard, il poursuivit.
- Ouais. On se parle plus, avec Yumi. Les seules fois qu’elle m’adresse la parole c’est pour me rappeler que je suis une grosse merde. Et me fais pas croire que tu l’as pas remarqué.
- Ouais bon ok, c’est vrai j’ai capté. Alors pourquoi tu ne vas pas lui prouver le contraire ? Tout ce que tu fais ne fait que renforcer ton statut de grosse merde.
Ulrich le dévisagea froidement et Odd rit bruyamment à sa propre blague.
- Non mais sérieusement, Ulrich. Demain, c’est la Saint-Valentin. Montre à Yumi ce que tu vaux. Fais pas le con, c’est tout, et tout s’arrangera. C’est un conseil de professionnel.
Ulrich fit mine de ne pas prêter attention aux conseils de son ami mais au fond, il n’avait pas tort. Et sans lui, il n’aurait même pas su que demain était la Saint-Valentin. Il lui revaudrai ça.

À dix-sept heures, les quatre ex-Lyoko-guerriers se rejoignirent à l’entrée de la forêt. C’était l’heure de vérité. Yumi fit une accolade à Aelita et tous les quatre s’enfoncèrent dans les bois, une certaine boule dans la gorge. Arrivés au labo, Jérémie fit tourner son siège au bruit du monte-charge. Il se leva et leur fit rapidement part de la situation.
- Bon écoutez, je ne vais pas vous mentir : je n'en sais pas vraiment plus que tout à l'heure, à part que le problème vient très certainement du cœur de Lyoko. En vérifiant, il m'a également semblé y déceler une activité anormale, mais pour en savoir plus...
- Il faut qu'on aille sur Lyoko, acheva Yumi.
- C'est ça. Donc vous connaissez la suite.
Odd appuya sur le bouton permettant de descendre au niveau inférieur. Effectivement, ils connaissaient.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Ulrich et Odd furent virtualisés les premiers dans l'Arena, et les filles suivirent peu après.
- Donc si j'ai bien tout pigé, on se rend dans la salle du cœur ? résuma le félin.
- Correct. Je suis quasiment certain que le problème vient de là-bas. Il doit de toute façon être sérieux pour empêcher l'extinction de la machine. X.A.N.A ou Franz eux-mêmes n'étaient pas de cette catégorie.
Bien qu'Aelita n'aimait pas beaucoup cet exemple, elle devait reconnaître que Jérémie avait raison.
- Alors allons-y, ordonna-t-elle avant de s’élancer la première dans le passage qui venait de s'ouvrir.
Le reste des Lyoko-guerriers prit sa suite.
Le cinquième territoire, depuis sa recréation, n'avait plus grand-chose d'effrayant comparé à la période où X.A.N.A s'y terrait. Autrement dit, on pouvait désormais arriver jusqu'à l'ascenseur en quelques minutes, et sans risquer de se faire écraser entre-temps. Les quatre Lyoko-guerriers se retrouvèrent donc rapidement dessus au complet.
- Pour l'instant, rien d'anormal, déclara Ulrich à Jérémie au moment où l'ascenseur arrivait dans la voûte céleste.
C'est alors que le groupe constata que William les attendait devant l'interface.
- Je confirme, rajouta Odd ironiquement. William du côté des méchants, rien d'anormal.
Aelita lui lança un regard venimeux avant de se mettre sur ses gardes comme le reste du groupe. Mais William ne bougeait pas, il se contentait de tenir droit devant lui le manche de son épée pointée vers le bas. Il avait d'ailleurs un peu changé : bien que son apparence soit similaire à celle que celui-ci possédait alors qu'il était sous contrôle de X.A.N.A, la couleur rose qui était autrefois présente sur ses avant-bras, sur le bas du dos et ses bottes était devenue bleue. Il n'y avait plus de sigle de X.A.N.A sur son zanbatō et celui de son torse avait changé. Les cercles avaient laissé place au triangle, et un œil semblait se distinguer à l'intérieur. En tout cas, c'était tout ce que les adolescents pouvaient voir d'ici.

- Supersmoke.
William se réfugia sous la plate-forme en quelques secondes. Puis Odd, qui se trouvait à l'arrière du groupe, se fit brusquement dévirtualiser.
- Hein ? s'exclama Yumi en se retournant.
- Jérémie ?
- Je n'ai bien évidemment rien sur mes radars. Ce n'est sûrement pas X.A.N.A.
- C'est toujours ça... commenta Aelita.
Elle activa ses ailes, tandis qu'Ulrich demandait les véhicules, ce que Jérémie consentit à donner. Mais son Overbike fut rapidement transpercé par une lame. La présence d'Aelita sur place empêcha le faux William de faire subir le même sort au transport de Yumi et l'ange virtuel se mit à poursuivre la fumée violette tandis que le samouraï se résignait à devenir un passager de la geisha.
L'ennemi se dirigeait vers la salle du cœur de Lyoko. Étant donné qu'il était plus rapide qu'Aelita, celle-ci anticipa le piège avant de franchir l'entrée mouvante et décida de foncer jusqu'au cœur en ligne droite, ce qui était l'objectif premier des combattants. Elle espérait du même coup que la diversion permette à ses deux amis de passer. Elle attendit donc le bon moment, puis dirigea son ascension droit sur le cœur. Une salve dans le dos mit rapidement fin à son existence virtuelle. Elle avait d'un côté prévu ce scénario, et celui-ci lui permettait d'en apprendre davantage sur la nature de l'ennemi. De plus, le faux William n'avait de fait pas pu guetter Ulrich et Yumi, qui franchirent le sas avant que leur ennemi n'ait pu les abattre par surprise. D'un geste expert, ayant repéré la position de l'ennemi grâce à l'agression d'Aelita, Yumi braqua son véhicule de façon à l'envoyer sur le William. Bien entendu, au préalable, elle sauta sur l'un des flancs de la salle, le plus proche, et Ulrich grâce à son Supersprint pût faire un bond bien plus large, pour atterrir sur la plate-forme opposée. Le sas d'entrée de la salle du cœur formait en effet un carré constitué uniquement de petites allées sur les côtés, le centre se résumait au trou qui accueillait les mâchoires de la salle. Les Lyoko-guerriers, présents de chaque côté du William, avaient une position avantageuse, même si Odd aurait été plus utile qu'Ulrich ici.
L'ennemi joua dessus, bondissant sur Yumi, épée en main. La geisha n'eut aucun mal à esquiver d'un salto arrière, malgré l'étroitesse de la plate-forme. Stern, d'où il se trouvait, envoya alors l'un de ses sabres sur sa cible, histoire de montrer qu'il n'était pas si inoffensif que ça à distance. Un mouvement de tête de dernière seconde du William permit à l'arme de se planter dans le mur. Le plus étonnant, c'était qu'il n'avait même pas tourné la tête pour regarder le projectile. La japonaise voulût profiter de la maigre diversion et balança à son tour ses deux éventails, mais le clone de William s'en saisit. Puis il s'empara de l'épée plantée au mur et empala les deux armes de Yumi dessus avant de le replanter au même endroit. Avec cette option, trois des quatre armes des deux combattants étaient piégées dans la surface bleue. Yumi en avait toutefois profité pour rejoindre Ulrich, à l'opposé.
- C'est pas gagné.
- Jérémie, tu peux pas me reprogrammer des éventails ?
- Pas tant que les deux premiers n'ont pas disparu.
La geisha pesta.
- Il a tout prévu.
- Et toi Jérémie, tu peux pas dévirtualiser nos armes à distance pour les reprogrammer ? demanda Ulrich.
- Eh bien... en théorie si. Mais je ne m'étais jamais posé la question, et donc il me faudrait un moment pour y parvenir.
- Un moment ?
- Dix minutes.
Le samouraï secoua la tête.
- Trop long. Essaye plutôt de trouver un moyen de le détecter.
- C'est en cours.
- Chacun son côté, déclara Yumi. William n'a qu'une arme. S’il me choisi moi, il prend un plus gros risque car tu es plus rapide. S’il te choisi toi, le risque est que je récupère une de mes armes à moi.
- Je marche !
Les deux Lyoko-guerriers commencèrent donc à faire le tour du carré chacun de leur côté. Le William les observait tour à tour tandis qu'ils s'approchaient mais ne semblait pas se décider. Il fut cependant contraint de faire un choix car les deux adolescents se retrouvaient finalement de part et d'autre de sa plate-forme. Simultanément, les deux camarades s'élancèrent. Le William se tourna vers Yumi et l'empala sur son épée.
- Supersprint !
Conformément au plan prévu, Ulrich en profita, sabre au clair, pour trouer la peau de son adversaire. La chose à l'image de l'adolescent en noir leva son bras libre dans la direction de Stern. Tout se passa très vite. Mais un instant plus tard, Ulrich venait de s'écraser contre le poing de William, changé en bloc de glace, et fut dévirtualisé.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


- Au final, on a appris quoi ? demanda Ulrich, blasé par sa défaite.
- Plus de choses que tu ne le penses, répondit Aelita. La précision avec laquelle le William m'a eue prouve qu'il s'agit d'un programme. J'ai fait le test exprès.
- C'est logique, confirma Jérémie. Il est possible que ce programme ait récupéré certaines données de X.A.N.A. Si vous avez affronté quelque chose ressemblant fortement à William, c'est parce que...
- X.A.N.A l'a un jour eu sous son contrôle, devina Yumi.
- Exactement.
- Le William de X.A.N.A n'était pas aussi intelligent... celui-ci était plus redoutable encore.
Jérémie remonta ses lunettes.
- Hm, oui, et s'il s'agit d'un programme, je doute que ce soit le seul ennemi à affronter pour atteindre le cœur. Je sais très bien que cette idée ne réjouira personne, et c’est vrai, peut-être qu’on finira par le regretter, mais le fait est qu’on va sûrement avoir besoin d’aide... Il faut recruter à nouveau William non ?
Cette annonce fut comme une douche froide pour le groupe, surtout pour Ulrich qui voulait effacer son rival de sa vie. Désormais, il en était convaincu, il devait être maudit. C’était l’unique explication. Or, il ne broncha pas, conscient que William était leur meilleure possibilité de renfort à ce jour. Jérémie reprit alors la parole, constatant l'absence d'opposition farouche.
- Donc… Yumi, si ça ne te pose pas de problème, je te confie la mission d’aller en parler à William, en étant la plus persuasive possible. Tu le vois plus souvent que nous et puis… il ne pourra certainement pas te résister, n’est-ce pas ?
Il accompagna sa dernière phrase d’un clin d’œil, ce qui fit blêmir le samouraï et rougir les joues de la japonaise. Elle accepta sans problème, consciente des enjeux que cela représentait. En fait, la vieille vanne de Jérémie était surtout là pour dissimuler le fait que la bande avait un peu merdé dans la gestion du cas William, qui avait pourtant eu l'occasion de se racheter en aidant les Lyoko-guerriers lors d'ultime plongée qui avait servi à anéantir X.A.N.A, un peu plus de deux semaines auparavant, grâce au programme multi-agent de Jérémie et de Franz Hopper. Dunbar avait d'ailleurs fait montre d'un comportement bien plus mature que lors de sa première plongée, écoutant même les consignes dictées par Jérémie, l'intellectuel s'étant virtualisé pour l'occasion. Mais par la suite, la greffe n'avait pas repris, et pendant que les Lyoko-guerriers « historiques » faisaient face à leurs dilemmes intérieurs vis-à-vis de l'extinction du Supercalculateur, Dunbar était mis un peu à l'écart, lui qui n'avait pas le même rapport à la machine. Il n'y avait pas eu de clash, mais l'absence d'invitation pour ce qui était désormais une simple « tentative » d'extinction définitive du Supercalculateur parlait pour lui.
- Très bien. En plus, on est supposé se voir demain matin avant les cours pour se montrer nos devoirs, ça facilitera les choses… je suppose.
- Super, merci Yumi. Bon, ce soir, je reste au labo pour travailler. Vous, allez vous reposer car demain, on replonge ! Et ce ne sera pas de tout repos, croyez-moi.
- Oh t’inquiète pas Einstein, on te croit sur paro...
Aelita s’interposa vivement, coupant la parole en question entre ses deux amis.
- Tu comptes rester seul ici ce soir ?
- Oui, nous n’avons pas le choix.
- Jérémie, laisse-moi t’aider ! Je reste avec toi.
Jérémie tenta de contester en vain. Sachant pertinemment le caractère entêté d’Aelita, il accepta finalement à contrecœur. Tout en déposant un baiser sur sa joue, cette dernière murmura un « merci Jérémie » qui fit rougir ce dernier. Rempli d’espoir, le reste du groupe s’en alla, motivé malgré leur échec précédent. Demain, ils auraient toutes les cartes en main.
Lorsque Yumi quitta les garçons à mi-chemin pour se rendre chez elle, Odd fit part de ses inquiétudes à Ulrich.
- Ulrich, il faut que je te parle de quelque chose. Un truc qui me tracasse depuis quelques jours.
Ulrich parut alors inquiet. En effet, Odd prenait que très rarement un air aussi sérieux que celui-ci. Il se lança alors dans des conjectures plus farfelues les unes que les autres. Il en vint même à se demander si Odd aurait de quelconques informations à propos de ce qui se passait actuellement sur Lyoko. Voyant que son ami gardait le silence, il le relança.
- Mais dis-moi enfin ! Tu m’inquiètes.
- Bon… j’ai peur.
- De quoi tu as peur, toi, Odd Della Robbia ? Tu ne crains personne, c’est nouveau ça.
- J’ai peur pour ma réputation mec… Tu sais quel jour on est demain ?
- Ouais, demain c’est mercredi et on va se défouler sur Lyoko.
- T’es con ou quoi ?
Il fit une pause, comme à son habitude, pour augmenter l’effet dramatique.
- Demain c’est la Saint-Valentin, vieux. Et j’ai pas de copine, putain !
- Ah ouais, t’as raison c’est pire que tout ! T’en trouveras une demain, je te connais.
- J’en doute.

https://i.imgur.com/p9Ywowd.png


Le faux William se trouvait assis au bout de la piste qui donnait sur l'unique tour du territoire carthaginois, son genou droit ramené vers lui. Quelqu'un d'autre, quittant le dédale obscur du labyrinthe précèdent, apparut derrière lui. Le William bleuté ne se retourna pas, et déclara :

- J'imagine qu'il n'a pas apprécié notre efficacité.
- En effet
, lui répondit l'autre. On supporte mal de se faire houspiller par des nouveaux. Il ne faut pas avoir l'outrecuidance d'aller trop vite bonhomme.
- Ce n'est pas ma faute si notre tandem est déjà efficace en un seul combat. Quoique, si en fait
, rajouta-t-il avec un petit rire.
- La diplomatie, c'est l'art de faire valoir ses intérêts, tu sais.
- Ta gueule Ronald. Notre existence est là pour défendre les intérêts d'une seule personne.

Le dénommé Ronald soupira.
- J'avais commencé à préparer un discours de temporisation des choses au besoin mais si tu es mêlé à la conversation, il sera nécessairement superflu...
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
LouRiddle

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Dim 09 Fév 2014 00:07   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
http://i.imgur.com/duneO3O.png


« En ma fin gît mon commencement. »


X.A.N.A était vaincu et il était désormais temps pour les jeunes Lyoko-guerriers de mettre fin à leur vie héroïque. Alors que l’heure d’éteindre le Supercalculateur approchait dangereusement, chacun redoutait plus ou moins ce moment éprouvant, puisque malgré tout, une page de leur histoire se tournait. À ce jour, Jérémie ne pouvait plus attendre. La fin de X.A.N.A signifiait pour lui le commencement d’un nouveau chapitre, où il pourrait désormais vivre sereinement sans se demander constamment quelle sera la nouvelle attaque. Aujourd’hui, il avait atteint son but, sauver Aelita. Cette dernière suivait ce dernier événement avec une attention toute particulière puisqu’ainsi, elle tournait d’une certaine façon le dos à son passé. Non pas qu’elle désirait l’oublier, mais elle voulait avant tout profiter de sa jeunesse et rattraper toutes ces années perdues. Heureusement, elle savait qu’elle pourrait toujours compter sur ses amis, dont notamment Yumi, l’autre fille du groupe. Comme Jérémie, celle-ci attendait avec impatience ce tournant, car étant consciente des enjeux et des dangers du Supercalculateur, elle ne pouvait qu’approuver son extinction pour qu’elle puisse, enfin, se concentrer sur ses études, même si Ulrich Stern pouvait être parfois (voire souvent), tout aussi pénible que X.A.N.A pour elle. En effet, ce dernier, même après deux ans et demi de lutte aux côtés de sa belle, n’avait encore jamais été capable d’avouer ses sentiments, principalement à cause de William, qu’il considérait toujours comme un adversaire. Celui-ci, récemment libéré de l’emprise de X.A.N.A, avait rapidement réussi à se réadapter à la vie au lycée, notamment grâce à l’aide d’Odd, qui, à l’inverse de certaines personnes, avait continué d’entretenir une complicité avec lui. Ce dernier de son côté, était resté fidèle à lui-même, enchaînant les conquêtes et les blagues douteuses.
Tous les cinq étaient regroupés devant le Supercalculateur et plus Jérémie s’approchait de la manette d’extinction, plus le groupe se resserrait, tendu mais aussi ému. Tous regardaient attentivement Jérémie attrapant théâtralement la manette, sauf Aelita qui, quant à elle fermait les yeux avec douleur, voulant mettre fin à ce moment amer. Il était temps. Aucune marche arrière n’était possible. Yumi prit alors la parole, venant en aide à Jérémie.
- Nous avons des échecs et des réussites. Des heures de colle et des heures de gloire. Pour nous cinq, il y a eu la vie avec Lyoko. Désormais, il y aura la vie sans.
Chacun ferma les yeux tout en cherchant la main du voisin, afin de finir leur aventure comme ils l’avaient commencé : ensemble. Doucement, Jérémie baissa alors la poignée malgré sa hâte et attendit le bruit sourd qui signifiait l’extinction du Supercalculateur. Aucun bruit ne retentit cependant et tous regardaient horrifiés l’édifice qui n’avait pas bougé d’un centimètre...
  Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]  
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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Dim 09 Fév 2014 00:05   Sujet: [Fanfic] Supernova [Terminée]
Avant-propos : Ce texte fait partie d'un univers encore plus froid que le nôtre. Cliquez sur l’icône pour en savoir plus.

https://i.imgur.com/gTOotBq.png


Spoiler


http://i.imgur.com/b4LejQX.png



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  Sujet: [Spécial 10 ans] Code Lyoko et vous, une décennie à raconter  
LouRiddle

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MessageForum: Autour de la série   Posté le: Mer 04 Sep 2013 00:23   Sujet: [Spécial 10 ans] Code Lyoko et vous, une décennie à raconter
Dix ans déjà, le temps passe tellement vite… Cela pourrait me rendre nostalgique mais en fait, ça me rappelle simplement que malgré tous les changements qu’il y a pu avoir en dix ans, ma passion pour Code Lyoko n’a pas faibli. Je profite alors de ce grand événement pour faire mon come-back sur le forum, déjà car je me devais de souhaiter un très bon anniversaire à mon dessin animé favori et aussi car je l’ai promis à un ami très cher.

Pour ma part, lorsque j’ai connu Code Lyoko, j’avais 8 ans, j’étais jeune, naïve, et je ne comprenais pas grand-chose. Je me souviens que mon premier épisode fut Big Bogue, et je dois avouer que je ne suis pas tout de suite tombée sous le charme. Pourtant, ma cousine m’a dit « force-toi à regarder, tu vas finir par adorer. » (ou quelque chose dans ce style). Il s’est avéré qu’elle avait raison, j’ai adoré, et pour cela, je ne la remercierai jamais assez. J’ai commencé à m’attacher aux personnages - un peu trop peut-être, d’abord à Ulrich, puis à Odd (lorsque j’ai découvert qu’il s’agissait d’un garçon dans l’épisode Mémoire morte – grand traumatisme de mon enfance).

Repenser à tout ça me rend vraiment émotive car il fut une époque où Code Lyoko, c’était toute ma vie. Même à ma rentrée en sixième, je n’ai pas caché cette passion, et tout le monde l’a accepté, c’était devenu un fait. Encore aujourd’hui, lorsque Code Lyoko est évoqué, c’est vers moi qu’on se retourne. Et ça me plait ainsi parce que c’est ce qui a forgé ma personnalité. Cependant, Code Lyoko ne m’a fait rencontrer que trop peu de personnes puisque je n’ai rejoint le forum que l’année dernière, chose regrettable. J’ai malgré tout fait la connaissance d’Icer et de quelques autres personnes bien sympathiques, et pour cela, encore merci Code Lyoko. Mais ce dessin animé a pour sur renforcer de nombreuses amitiés et a alimenté d’innombrables débats tels que « William il fait partie de la bande, ou pas ? »

Voilà, je ne sais pas si Code Lyoko aura une aussi grande place dans ma vie future que dans ma jeunesse, mais il est sûr que ce simple dessin animé a embelli mes jeunes années, et j’en garderai toujours un très bon souvenir. Je n’oublierai jamais mes réactions plus ou moins excessives à l’annonce de la saison 4 et de CLE, je n’oublierai jamais le temps passé à rentrer dans mes armoires et à crier « Jérémy, je suis dans les scanners, tu peux lancer la virtualisation ! », je n’oublierai jamais toutes mes fanfics abandonnées ou mes projets fous de créer une saison 5 et je n’oublierai jamais tous ces bons moments que j’ai pu passer à pleurer ou rire devant ma télé.

Voilà, joyeux anniversaire Code Lyoko, et merci pour tout. (que d'émotions...)
  Sujet: [CLE-S1] Episode 12 : Chaos à Kadic  
LouRiddle

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MessageForum: CL Évolution   Posté le: Sam 16 Mar 2013 16:31   Sujet: [CLE-S1] Episode 12 : Chaos à Kadic
Je suis assez mitigée à propos de cet épisode, même si une nouvelle fois j'ai été déçue. Le titre nous laissait imaginer un sacré bordel dans le lycée, du style des spectres en rafale ou quelque chose de destructeur. En fait, nous avons eu droit à une attaque de tongues roses et de foin... POURQUOI ?

Bref vous l'aurez compris ce qui m'a le plus déçu c'est le manque d'action, d'ailleurs c'est la première fois qu'ils n'essayent même pas de créer du suspens quand Yumi désactive la tour.

En contrepartie, j'ai aimé en apprendre un peu plus sur la famille de Laura et sur le personnage en général. Quand j'ai appris d'où venait son père (polytech il me semble) je me suis dit "c'est Tyron!" Mais en fait que nenni, je suis allé vérifier et ils ne se ressemblent pas du tout. N'empêche que j'aurais adoré, et ça aurait ajouté de la profondeur au père de Laura qui n'est au final qu'une personne hautaine et narcissique.

Bref je n'ai pas envie de m'attarder plus que ça car je n'arrive pas à faire le deuil de tous les compromis, valables pour chaque épisode. Du coup je donne une note de 11/20, pour le massacre du personnage d'Aelita qui selon moi est loin d'être objective à propos de Laura. J'avoue que moi-même je ne l'aurais pas admise à nouveau dans le groupe, à cause de sa trahison, mais Aelita la déteste par simple jalousie, c'est ridicule et immature.
  Sujet: [Débat] Le Mariage pour tous  
LouRiddle

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MessageForum: Blabla de la communauté   Posté le: Sam 09 Mar 2013 16:47   Sujet: [Débat] Le Mariage pour tous
Sérieux ce débat n'a pas de sens, il ne fait que montrer la stupidité des gens, quand j'en entend certains parler, j'ai l'impression de me retrouver au moyen-age.

"L'adoption interdite pour l'équilibre de l'enfant?" Si on le demandait justement aux principaux concernés? Aux enfants? Ils le vivent tous très bien, et quand même bien il y a un problème, à qui la faute ? Aux autres enfants, évidemment. Et pourquoi les autres enfants jugent ? A cause de leurs parents et de leur mentalité du 16e siècle.

Pour ma part, je suis radicale. Si on est contre le mariage et contre l'adoption, on est homophobe. Pas la peine de se cacher derrière les "je suis pas homophobe, MAIS...", de même pour le racisme.

Quand je vais regarder le débats sur les forums, les gens ne se rendent pas compte de leurs paroles. Combien de fois ai-je entendu "et après on pourra se marier avec nos animaux?!?" .... Ils comparent des êtres humains, qui pensent, qui ont des sentiments, avec des animaux??

Ou va le monde... Et je suis bien heureuse que l'on en parle ici, même si c'est sur un forum de DA, au moins on s'ouvre l'esprit. Et juste à titre d'information, je suis hétéro, donc je ne défend pas ma cause mais la cause des êtres humains voilà tout.
  Sujet: [CLE-S1] Episode 10 : Le réveil du guerrier  
LouRiddle

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MessageForum: CL Évolution   Posté le: Jeu 07 Mar 2013 16:14   Sujet: [CLE-S1] Episode 10 : Le réveil du guerrier
Hm je suis quand même d'accord avec Hiro Shinji. La plus grande partie de CL c'est de la baston, et pour moi les combats sur terre étaient très importants, et beaucoup plus impressionnants que les combats sur Lyoko. (je n'ai même pas besoin de citer d'exemples, rien que Teddygozilla peut le prouver...)
Donc ça c'est vraiment ce qu'il manque à CLE. Pour moi, la partie terrestre est devenue presque inutile, les spectres commencent sérieusement à devenir monotones, ennuyants.

Et Thannou, si vous appréciez l'épisode, tant mieux. Pour les autres, on continue de regarder dans l'optique d'avoir un jour l'épisode qui nous plait - en tous cas pour ma part. Et si malheureusement chaque épisode est décevant, qu'il en soit ainsi, mais ce n'est pas de notre faute, et on peut exprimer notre opinion tout comme vous.
 

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