Inscrit le: 18 Fév 2006 Messages: 3626 Localisation: A Tokyo, dans le dojo de Steven Seagal
Ce chapitre 9 est vraiment très intéressant et en dit long sur le passé de William ainsi que celui de son oncle, il est très passionnant et on réalise à quel point son oncle Philip a souffert suite à la disparition de son fils.
C'était triste également de voir que William a perdu un membre de sa famille dont lui-même et ses proches ignorent s'il est encore en vie, ceci donne une nouvelle dimension psychologique à l'univers CL.
Enfin j'ai apprécié le passage dans lequel William se rend compte à quel point il a été irresponsable et égoïste envers les Lyokoguerriers après sa libération dans #93 Retour après s'être remémoré ce qu'il est advenu de son cousin Dylan les années qui ont suivi sa disparition, cela lui a permit de relativiser et de voir les choses sous un nouvel angle vis-à-vis de la situation dans laquelle les Lyokoguerriers ont été confronté pour couvrir sa disparition à Kadic.
Reste à savoir quel sera la suite des événements pour l'ex XANA-guerrier et j'attends avec plaisir de découvrir ce que l'avenir lui réservera. _________________
Oui, je sais, ça fait longtemps, désolée désolée ^^ (mais bon, même là je poste encore plus vite que pas mal de monde (a) ) Seulement voilà, je n'ai plus la moindre ligne d'avance sur les chapitres à paraître et en plus dans le même temps ils s'allongent, alors forcément, le temps de parution va s'allonger un peu... Et puis ce chapitre a été particulièrement dur à écrire. Mais il est là
Sirix :
Les pièces décrites sont en effet inspirées de lieux que je connais pour le départ, puis modifié selon ce qui me passait par la tête.
Je ne vais pas confirmer ou infirmer ta théorie, puisque mon but est de vous perdre dans les méandres des possibles, niark niark x) Mais on peut bien se douter que ce qui arrive à William n'est pas anodin. Après, quant à la signification que cela peut prendre... Secret !
En tout, cas, merci de ton passage ^^
Ikorih :
N'écris pas trois tonnes, comme ça j'ai moins à répondre (feignasse powa !!!)
Merci du compliment, et non, je ne vais pas vous imposer les dosages de la confection d'un bon béton XD Quoi que...
Le titre du livre a été pris à l'arrache, une amie le lisait pendant l'écriture de ce chapitre, c'est tout ^^
Le crépi... Les maisons où j'allais en vacances m'ont toutes décapées les mains....
Et moi aussi j'aime mon titre o/
Cyclope :
En réalité, William ne sent pas irresponsable envers les Lyoko-guerriers mais envers ses parents, pour avoir risqué de leur faire subir la perte de leur fils unique même après avoir constaté à quel point cela pouvais être destructeur, et juste sur une envie de devenir un héros. Je considère personnellement, et je pense qu'un certain nombre de personnes sur ce forum me donneront raison sur ce point, que William n'a vraiment rien à se reprocher concernant son attitude envers le Lyoko-guerriers.
Quant à ce que l'avenir lui réserve, c'est par là :
Spoiler
Chapitre 10 : La Prison des Qualifiés
Et dire qu’ils ont été aussi loin sans que je ne le réalise. Un vaisseau pour me traquer dans le réseau. Mes Replikas sont si nombreux qu’ils n’arriveront à rien de cette manière mais ils pourraient néanmoins détruire quelques-unes de mes réalisations. Inutile de leur donner trop d’importance. Mon guerrier aura tôt fait de réduire leur œuvre en poussière numérique, et je ne leur laisserai plus de telles ouvertures à l’avenir.
Mes mantas le déposeront bientôt dans leur « garage », qu’ils ont eu l’audace de placer chez moi. Trois de mes rampants encadrent déjà l’ébauche de vaisseau et n’attendent que mes ordres, qu’il se hâte de leur transmettre. Et les tirs commencent à pleuvoir sur les boucliers, tandis qu’il surveille froidement les évènements. ILS ne tarderont pas.
Effectivement, les humains Ulrich et Odd sont arrivés. Le premier s’est approché du guerrier dans son angle mort.
« Hey beau gosse, ça va ? »
Mon lieutenant se tourne lentement vers lui, vaguement surpris mais pas anxieux le moins du monde. Les humains sont décidément stupides, pourquoi ne pas avoir attaqué sans prévenir ? Ma conscience est répartie dans plusieurs dizaines de Replikas, rien ne dit que j’aurais pu donner au guerrier l’ordre de parer à temps.
« Allez, viens par ici, le défie-t-il en dégainant ses sabres. »
Il recule devant les amples mouvements de lame de mon lieutenant. Oh, je vois, il cherche à le distraire pour que son complice puisse se rapprocher des rampants de façon « furtive ».
Inutile que je m’investisse trop dans ce combat. Quand bien même le vaisseau ne serait pas détruit ils ne pourront jamais me vaincre avec. Mais autant le leur laisser croire.
Le guerrier fait reculer la pathétique caricature de samouraï qui lui fait face, jusqu’à ce qu’il se retrouve sur une mince poutre au-dessus du vide. Quel dommage qu’il n’y ait pas d’ouverture sur la mer numérique… Cependant, il parvient à faucher les jambes de son assaillant qui chute lourdement au sol. Il veut enchaîner avec le coup de grâce mais même laissé livré à lui-même, mon lieutenant est réactif, et il bloque son sabre du poignet avant de le repousser d’un coup de pied au plexus. Même maintenant, sa fierté lui donne de la hargne au combat. L’adolescent qui lui fait face s’éloigne d’un saut périlleux arrière pour reprendre son équilibre. Ne vois-tu pas que ton adversaire n’est ni inquiet ni en colère mais seulement lassé d’avoir à se préoccuper de toi ?
Il voudrait en finir. Il appelle mes mantas pour obtenir une force de frappe supérieure.
Il pare et esquive les attaques du samouraï, et parvient même à éviter le sabre lancé inopinément.
L’humain Ulrich se jette sur lui mais bondit au dernier moment pour éviter le zanbatõ pour ensuite passer sous l’arme et faucher les jambes du guerrier. Celui-ci tombe de la plate-forme. Ses réflexes sont excellents mais il a tout de même moins d’expérience au combat que mes ennemis. Néanmoins, c’est une erreur qui se rattrape facilement quand on dispose de mantas, et sa monture touche l’autre au ventre et fait chuter son sabre dans le vide.
Ils sont en mauvaise posture. Et leurs boucliers faiblissent.
La manta dépose le guerrier sur ce qui devrait être une plate-forme d’embarquement. Il se met en garde face à son adversaire désarmé mais il manque de concentration et reçois un coup de coude au ventre suivi d’une frappe à l’épaule. Cette déconfiture le met en rage, il donne de grands coups d’épée dans le vide mais l’autre ne cesse de bouger et est aussi flexible qu’une anguille. Il parvient à bondir vers l’arrière et à récupérer l’arme qu’il avait lancée auparavant, avant de se projeter vers le guerrier et de lui trancher l’épaule.
Mon lieutenant se jette sur lui mais son zanbatõ est contenu.
« Tu ne pourras pas gagner William. Va rapporter ça à ton maître ! »
Idiot. Je me fiche de cette victoire. Je vous détruirai tous, quoi qu’il advienne.
La manta envoie le samouraï au sol d’un tir. Mais à l’instant où le guerrier s’apprête à l’achever il est désarmé par un éventail. Les deux humaines restantes viennent d’arriver.
Elles se concentrent sur la manta tandis que les autres reprennent leur face à face. La situation s’est inversée, c’est mon lieutenant qui n’a plus d’arme. Mais lui aussi ne manque pas de talent pour l’esquive. Finalement il parvient à dérober le sabre de l’autre, qui se teinte d’un rouge malsain, et le transperce sans la moindre hésitation. Le samouraï a perdu, ses pixels se dispersent et efface la suffocation de surprise qui s’était affichée sur son avatar.
Mon lieutenant jubile. Il bondit sur le vaisseau et désamorce les boucliers d’un seul coup.
Mais les humaines ont enfin vaincu la manta. Et dire que leur camarade mi-homme mi-chat a détruit cinq monstres avant de disparaître…
Le guerrier repousse les deux éventails. Il veut en finir. Je sens la rage de destruction qui l’assaille, conséquence de mon influence. Mais il s’est trop hâté. Le champ de force de la fille de ce chien l’a dévirtualisé dans un halo de fumée rouge et noire.
Restez donc sur cette victoire, elle ne signifie rien. Dans ce laps de temps j’ai accompli bien des choses plus intéressantes…
Ça faisait longtemps, tiens….
Je suppose qu’il va falloir que je m’habitue à être régulièrement réveillé en sursaut par un souvenir qui n’est pas à moi. Ou en tout cas qui n’en a pas l’air. Mais finalement je crois que quitte à assister à ce que j’ai fait, je préfère que ce soit de cette façon, d’un point de vue extérieur au mien. J’ai trop peur de ce que je pourrais découvrir sinon. J’ai bien vu la rage de vaincre sur mon visage, le plaisir d’avoir transpercé Ulrich. Je ne veux pas savoir ce que j’ai pu ressentir dans ces moments.
Je me passerais de ces rêves. Ils sont assez désagréables et me montrent des choses que je ne veux pas voir. Mais si avoir des rêves m’évitent les visions en période de veille je veux bien en avoir toutes les nuits.
Je nage en plein brouillard. Après tout ce que j’ai…entendu plus que vu samedi n’avait pas l’air relié à XANA ou à Lyoko, donc il est possible que cela n’ait rien à voir. Mais après le rêve de cette nuit, je peux objectivement dire que les atmosphères sont suffisamment proches pour que je rejette la coïncidence.
La raison voudrait que j’en parle à mes parents et que je me fasse aider. Mais ça voudrait dire parler de Lyoko, de XANA, et de ma captivité. Personne ne me croira et les autres n’accepteront jamais que je montre l’usine. Même si ma santé mentale est en jeu. Après tout ils n’ont pas demandé d’aide même après m’avoir perdu dans le réseau.
J’ai peur. Et je ne sais pas quoi faire. Je veux seulement que ça s’arrête. Je ne veux pas avoir à vivre avec ça. Je ne veux pas réaliser que Lyoko a eu encore plus de conséquences néfastes que celles que je connais déjà. Je veux juste pouvoir tirer un trait sur cette histoire et faire comme si rien de tout cela n’avait jamais été réel.
Pourtant la journée d’hier s’est si bien passée. Je n’ai pas fait de rêves pendant la nuit, j’ai presque réussi à me convaincre que ma vision était effectivement due à la fatigue et au stimulus de penser à Dylan, j’ai agi normalement avec mes parents et j’ai commencé les vacances comme n’importe quelles autres vacances qui n’auraient pas été entachées par la peur panique que l’on découvre ce qui m’est arrivé les deux mois précédents, à savoir en larvant en bonne et due forme.
Enfin au moins me réveiller aux aurores sert à quelque chose aujourd’hui, vu que je pars sur un chantier.
Mon oncle est arrivé avec quelques minutes d’avance, mais pour une fois je n’étais pas à la bourre. Ça l’a surpris, d’ailleurs. Il m’a félicité en riant et en me disant que j’avais enfin pris du plomb dans la cervelle.
Je suis monté à l’avant de sa voiture. Je me souviens que même plus jeune il m’autorisait à monter devant et il riait en me voyant, fier comme Artaban, commenter tout ce que je voyais à travers le pare-brise. On a roulé pendant une quarantaine de minutes pour rejoindre le site, au nord-est de la ville, dans une zone un peu plus industrielle, puis il s’est garé sur un espace apparemment improvisé en parking pour les concernés par le chantier. Nous sommes descendus et il est allé prendre les équipements de protection dans le coffre. Il m’a tendu une paire de chaussures de sécurité que je me suis assis pour enfiler. J’avais oublié à quel point ces chaussures sont lourdes. En général je ne les supporte pas trop mal jusqu’à un certain point, mais à partir de là j’ai toujours l’impression de ne plus sentir mes pieds à l’intérieur… Enfin, le fait est que comme ça on ne se casse pas le pied quand un gravat tombe dessus.
« Par contre William je n’ai pas de gilet de sécurité supplémentaire, va falloir que tu prennes celui de la voiture. »
Il me tend un gilet jaune fluo.
« De toute façon la seule différence c’est qu’au lieu d’avoir un logo d’entreprise j’ai celui d’une voiture, c’est bien ça ? je dis en l’enfilant.
- T’as tout compris, gamin ! Tiens, le casque. »
Je le remercie en posant sur ma tête le casque blanc qu’il me tend. Flûte, trop serré, il faut que je donne un peu de mou au tour de tête à l’intérieur… Voilà, c’est mieux.
« C’est bon ?
- C’est bon. »
Mon oncle est entièrement harnaché également.
« Ok, on doit retrouver le maître d’œuvre et le chef de chantier près des algecos.
- Heu…l’algeco, c’est bien le bâtiment en préfabriqué qu’on trouve sur les chantiers ?
- Oui c’est ça, là où on fait les réunions de chantiers, généralement. Du coup, tu connais un peu le bâtiment ?
- Non, pas vraiment.
- Bon, c’est une ancienne prison qui a été construite dans les années 1860. À l’époque elle était assez novatrice avec sa conception panoptique.
- Comment ça panoptique ? je l’interromps.
- En forme d’étoile. Regarde, en face on a en quelque sorte le noyau central, c’est l’administration en gros, qui se présente comme une tour circulaire en face du porche, qu’on a passé en arrivant. Et de cette tour partent plusieurs ailes. Le but était d’une part de séparer les catégories de prisonniers, mineurs, prisonniers politiques, etc., et aussi de réduire le nombre de gardiens en leur permettant un accès rapide à chaque partie de la prison. Mais la population carcérale a augmentée et les conditions d’hygiène se sont dégradées, je te montrerai ça à l’intérieur, la ville a donc fait transférer les prisonniers. Le bâtiment est resté vide un certain temps, il y eu plusieurs propositions de projets, et finalement on va construire un campus universitaire à la place. La tour centrale sera conservée, ainsi qu’une partie des ailes. D’autres bâtiments, d’aspect plus moderne notamment grâce à des verrières, vont encadrer le campus, et des espaces verts seront rajoutés à l’intérieur. »
Le mur d’enceinte qui fait le tour du domaine de la prison a été en partie démoli, mais effectivement le porche est resté intact. En face de nous se trouve donc l'entrée de la prison. En fait, avant d’arriver dans la tour il faut déjà traverser une première aile, comme un sas d’entrée en somme. Sur la gauche l’une des branches a déjà vu l’un des murs être presque entièrement déconstruit et ce qu’elle contient apparaît directement : je peux voir le balcon intérieur qui passe devant une rangée de portes, de cellules certainement. Le garde-corps métallique me semble bien fragile, pour empêcher un corps de tomber de l’étage. Mais bon, le bâtiment est désaffecté depuis un certain temps, il était en meilleur état avant je suppose. Sur l’extérieur, les murs sont en pierre sans doute claire à la base mais désormais grisâtre et sale. Il y a deux étages, et un peu en hauteur par rapport au sol de chacun, des petites fenêtres identiques, à barreaux, se succèdent. En lui-même le bâtiment a un certain charme.
« Pourquoi l’université a décidé de conserver une partie du bâti ? je demande à mon oncle.
- Pour le patrimoine. Les villes sont toutes attachées à leur histoire, cette prison est assez ancienne, elle date de la fin de l’époque des Lumières, et son architecture est intéressante. Beaucoup de riverains considèrent qu’il s’agit d’un héritage important à conserver. La prison n’est pas une construction protégée, mais dans beaucoup de projets des propositions ont été faites pour au moins conserver son empreinte. Je crois qu’il n’y a eu qu’un seul groupement qui a véritablement proposé de tout démolir pour construire du neuf. »
Nous contournons le chantier pour arriver au niveau des algecos. Il y en a trois étages d’entassés. J’ai toujours l’impression que ces trucs vont s’écrouler, quand je les vois comme ça, ces grosses boites grises empilées et accrochées aux lampadaires…
Nous montons au troisième « étage » et entrons dans une des boites, apparemment celle réservée aux réunions de chantier. Dedans, des plans sont accrochés aux murs, principalement des plans de phasage des travaux je crois, et quatre personnes sont déjà assises autour des tables présentes : trois hommes et une femme.
Ils se lèvent à notre arrivée et nous serrent la main en se présentant. Il y a donc une chef de projet de la Communauté Urbaine de Marseille et un technicien, l’architecte et le paysagiste. Mon oncle est chef de chantier sur ce projet et me présente comme son stagiaire, je crois bien qu’il pourrait avoir des problèmes si on apprenait que je n’ai pas de contrat. Particulièrement avec l’assurance…
La réunion commence dès que nous sommes installés. Ce n’est pas toujours passionnant, surtout que je n’ai pas du tout suivi le projet, mais il faut que j’essaie de rester attentif. Ils parlent de l’avancée des travaux. Pour l’instant le chantier est à jour, mais il y a un problème d’évacuation des gravats qu’il faudrait régler assez vite sous peine d’être complètement bloqué pour la suite. De plus il y a eu des intrusions sur le site, de nuit. Il n’y a eu aucune dégradation constatée, mais il faudrait s’assurer d’améliorer la sécurité du chantier sous peine de risquer des accidents ou des vols de matériel. Et ils continuent dénoncer les problèmes et autres choses à régler prochainement.
« Bien, je crois qu’on a fait le tour. Quelque chose à ajouter ? »
Apparemment pas. La réunion a duré un peu plus d’une heure. Ils se lèvent tous et se serrent la main encore une fois. À moi aussi d’ailleurs. Ça me fait un peu bizarre d’être traité comme un collaborateur, mais ç’arrive quelques fois. Tandis qu’à d’autres moments au contraire j’ai été complètement ignoré.
Nous sortons enfin de l’algeco, pour nous retrouver sous un soleil éblouissant. Tant mieux, le chantier sera plus sympa avec du beau temps.
« Bon, William, je te fais visiter ?
- Ah ben ouais, si c’est possible !
- Tu as de la chance, le maître d’œuvre ne peut pas rester finalement. »
Nous entrons dans l’allée qui mène à la tour centrale. C’est par là que sont entrés tous les prisonniers qui ont un jour été enfermés dans ces murs. Ça me fait quelque chose quand même. Même si les grilles sont toutes ouvertes, et même délogées pour la plupart, je ressens un certain malaise à l’idée d’entrer dans une prison.
C’est sûrement parce qu’elle est désaffectée depuis un certain temps, mais elle dégage une impression de…crasse. Au sol la pierre est nue, gris sale et couverte de taches d’humidité. Les murs ont dû être peints en beige clair un jour, mais il ne reste plus qu’une couleur difficile à définir dont la peinture se craquèle et se décolle par pans entiers, dévoilant les murs par endroit. Nous débouchons vite dans la tour, donc, et mon oncle se dirige vers l’une des ailes.
« Je ne vais pas tout te montrer, le bâtiment est grand, et à un stade tout se ressemble. Mais on va faire un tour sur les balcons des cellules et dans la chapelle, puis en sortant on passera rapidement dans les salles d’audience, et sur la promenade aussi. De ce point central où on passe maintenant les gardiens avaient rapidement accès à toutes les parties de la prison. Le tout c’était de savoir à quel endroit il était nécessaire de se rendre, grommelle-t-il.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? je demande, surpris.
- Et bien tu vois, ici les prisonniers n’avait aucun moyen d’appeler. Pour demander à ce qu’on vienne ils devaient taper sur les portes. Et évidemment hurler ne sert pas à grand-chose quand tu es à l’autre bout du bâtiment, alors je te laisse imaginer à quel point c’est facile de demander de l’aide quand un pauvre type se fait tabasser par ses camarades de cellules. »
Je ne sais pas quoi dire. Les prisons, c’est quelque chose de tellement éloigné de mon quotidien que je ne me suis jamais posé de question sur leur fonctionnement.
Nous sortons de la structure cylindrique et directement sur la droite un escalier en pierre monte dans les étages en formant un triangle plus ou moins rectangle complètement écrasé contre le mur.
« L’architecte a casé les escaliers là où on pouvait faire des angles irréguliers sans problème, m’explique mon oncle. »
Nous débouchons au troisième et dernier étage. Il y a une grille à passer, puis nous sommes directement dans le couloir des cellules. Le plafond est en arc de cercle au-dessus de nos têtes et rejoint les murs qui se font face de part et d’autres d’une percée dans le sol, entourée du même garde-corps en métal que celui que j’ai pu voir de l’extérieur.
Des portes métalliques relativement étroites apparaissent à intervalle régulier le long des murs. Sur chacune un numéro a été inscrit, en blanc sur gris foncé, un peu rappé sur certaines. Et sous chacun de ces numéros une sorte de trappe semble pouvoir s’ouvrir en coulissant, apparemment pour que les gardiens puissent regarder dans les cellules.
En tout cas, la vue de ce couloir avec ses portes en enfilade est particulièrement impressionnante, avec la plongée sur les étages en-dessous, les murs qui suintent d’humidité, la peinture qui se décolle, les deux fenêtres qui s’ouvrent sur toute la hauteur du mur à l’autre bout du couloir et l’unique applique au plafond.
J’avance un peu. Mes pas ont un drôle d’écho sur la pierre. Je n’aime pas ce qui se dégage de cet endroit. Un certain nombre de portes sont ouvertes, j’en passe une au hasard. Je me retrouve dans un espace qui doit faire une dizaine de mètres carrés. Face à la porte une petite fenêtre disposée juste en dessous du plafond de la pièce laisse passer un peu de lumière. Elle est entrouverte et bat faiblement à cause du vent. Sous la fenêtre un lit est collé dans l’angle du côté droit, le long du mur du fond, imbriqué avec un deuxième couchage, lui dans l’autre angle, le long du mur de gauche. Les murs, toujours aussi décrépis, sont ici recouverts de graffitis. Directement sur ma droite, un drap maculé de tâches brunâtre est tendu entre le mur et une petite cloison. Je le décale précautionneusement et découvre derrière une cuvette de toilette sans couvercle. Je lâche immédiatement le drap, dégoûté. Je commence à me sentir barbouillé.
« Quand la prison a été construite il y avait des séparation des toilettes, mais elles n’ont jamais été remplacées, m’explique mon oncle. Tu vois la prise arrachée là ? »
À gauche de la porte un trou dans le mur laisse voir des fils.
« Les prisonniers bidouillaient les contacts pour s’allumer des cigarettes qu’il tenait entre les lèvres, au risque de s’électrocuter.
- Mais… On n’a jamais rien fait pour la sécurité ?
- Non. Ça fait bien longtemps que cette prison ne répondait plus aux normes de sécurité ou même au respect des droits de l’homme. »
Je marque un silence.
« Les cellules sont vraiment toutes comme ça ? »
Mon oncle soupire.
« Dans cette aile oui. Dans une autre il y a des lits superposés à trois étages. La configuration change un peu mais dans l’ensemble c’est toujours de la même veine. Et avec la surpopulation carcérale il y avait des détenus supplémentaires qui dormaient par terre. »
Je le suis tandis que nous repartons en sens inverse. En arrivant je pensais que l’état pitoyable des locaux résultait de la désaffection du lieu mais je commence à avoir de sérieux doutes.
Nous retournons dans la partie centrale et nous montons par l’escalier qui s’y trouve.
« Voilà l’ancienne chapelle, annonce mon oncle quand nous y débouchons. »
C’est peut-être dû au fait que cette pièce semble plus ouverte sur l’extérieur, mais elle paraît en meilleur état que le reste. Le plafond forme une petite coupole. Il a été peint avec une scène religieuse, probablement, mais une fois de plus la peinture s’est dégradée et je suis bien incapable de reconnaître la scène. Sous cette coupole, des fenêtres font le tour de la pièce et apporte une lumière naturelle abondante et bienvenue après tous les couloirs. Des tribunes en bois remplissent les deux tiers de la pièce et font face à un balcon décoré d’une croix chrétienne et de quelques tableaux, et surmonté de l’inscription « Aimez-vous les uns les autres ». La place de l’orateur, bien séparée du reste. Mon oncle m’explique que la chapelle a aussi servi de salle de classe, tandis que je détaille les lieux.
Nous redescendons et nous dirigeons vers la « promenade ». Une porte s’ouvre en effet sur l’extérieur, mais seulement sur une bande encadrée de deux murs hauts de trois mètres et séparés de quatre. Les herbes folles ont envahi le sol et ont commencé à grimper sur les pierres.
Puis nous repartons à l’intérieur, en direction de la sortie, mais mon oncle s’arrête devant une dernière pièce.
« Voilà le parloir, dit-il en ouvrant la porte. »
J’entre dans une pièce rectangulaire agrémenté d’une table et trois chaises. Encore une fois une petite fenêtre laisse entrer un peu de la lumière éclatante du soleil, juste sous le plafond.
« M. Dunbar !
- Ah, excuse-moi William, je reviens.
- Aucun problème. »
Mon oncle rejoint son interlocuteur à quelques pas de la porte.
Je décale une chaise pour m’assoir. La visite m’a un peu remuée, je dois dire. J’ai comme un voile devant les yeux.
Le grondement fracassant du tonnerre éclate dans la pièce.
La pluie frappe contre une fenêtre, les gouttes d’eau se fracassent sans discontinuer contre la vitre. Un homme soupir.
« Quel temps de chien.
- Ne te plains pas, on pourrait être coincé avec ce taré de scientifique. »
L’autre émet un grognement.
« Tant qu’il recrute ses candidats ailleurs que parmi le personnel... souffle-t-il, amer. »
Son interlocuteur laisse échapper un petit rire.
« Allons, tu sais bien que toi et moi nous sommes du bon côté des lunettes de soleil.
- Très drôle. Tu riras moins le jour où ce type pétera vraiment les plombs.
- Bah, en tant que génie c’est probablement déjà le cas. Mais le Projet a eu de la chance de tomber sur un cerveau pareil.
- Mouais, enfin j’aurais quand même préféré une solution moins morbide. »
Un silence surpris accueille ces mots.
« Quoi, c’est pour ça que tu fais la gueule depuis tout-à-l ’heure ? Pourtant on est habitué à pire, toi et moi !
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise, je trouve simplement ça complètement aberrant, se justifie-t-il, sur la défensive. Si au moins c’était un condamné à mort.
- …Ça, les humanistes et leurs idées nous mettent des bâtons dans les roues pour ce qui est de la discrétion, réplique le second, pensif. Enfin, ce type ne manquera à personne. Et personne ne réalisera qu’il aura disparu.
- S’il accepte.
- Tu as vu cette prison ? Peu importe la réticence qu’il peut avoir, il acceptera. Et puis s’il n’accepte pas, ce ne sera pas bien difficile de mettre sa mort en scène et d’en contacter un autre.
- Mouais. Mais sérieusement, pourquoi est-ce qu’on le fourre pas simplement dans un fourgon ?
- Tu sais ce que c’est, ils veulent se couvrir en cas de fuite. Avoir la preuve qu’ils n’ont pas été forcés, un truc comme ça.
- Pas été forcés ? Laisse-moi rire, c’est exactement pour ça qu’on est là, non ?
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je n’en sais pas plus que toi sur ce qui passe dans la tête des chefs. C’est peut-être simplement le rat de laboratoire qui préfère se donner bonne conscience…Ah, le gardien arrive avec notre homme. Met l’enregistreur en marche. »
Un mouvement se fait entendre.
« Flûte, il l’était déjà.
- Tant pis, laisse tourner. »
Une porte s’ouvre. Les chaises raclent le sol.
« Fabrice Adeyrolles.
- Qui êtes-vous ? »
Le nouvel arrivant essaie de masquer le tremblement dans sa voix.
« Vous l’apprendre n’a aucun intérêt. Tout ce que vous avez à savoir, c’est que nous représentons pour vous une chance de ne pas finir vos jours entre ces murs.
- Recevez-vous des visites, M. Adeyrolles ?
- Qu’est-ce que c’est, une enquête sur la vie des détenus ? lance-t-il dans une tentative de bravade.
- Répondez simplement à nos questions, monsieur.
- …Non, répond-t-il finalement, méfiant.
- Des lettres ?
- …Non.
- Est-ce que vous en envoyez ? »
Brutalement, un grincement de chaise sur le sol se fait entendre.
« Bordel mais vous attendez quoi ?? Que je vous dise que j’ai pas la moindre putain de famille qui m’attend et que tous les gens qui connaisse mon putain de nom l’ont lu dans les journaux ????
- Rasseyez-vous monsieur.
- Nous sommes ici pour vous faire une proposition. Votre pays vous offre une seconde chance.
- Seconde chance, mon cul, grommelle-t-il.
- Nous appartenons à une organisation gouvernementale qui travaille actuellement à renforcer la défense de la France. Et nous vous proposons de faire partie de ce projet. »
Le silence emplit la pièce, méfiant, agressif, pesant.
« Faire partie de ce projet ?
- Tout-à-fait.
- Faire partie dans quelle mesure ?
- En tant que sujet expérimental. »
Un rire acide éclate.
« Vous voulez me laisser crever sur une table d’opération, c’est ça ? Vous me prenez pour un con ?
- Contrairement à ce que vous pensez, les risques sont relativement minimes.
- Vous foutez pas de ma gueule, si c’était le cas vous viendriez pas chercher des cobayes en taule ! »
Les deux hommes marquent un temps qui pourrait passer pour une hésitation mais qui semble étrangement parfaitement calculé.
« Notre organisation emploie des méthodes assez…anticonstitutionnelles. Impliquer la population n’emballe pas nos employeurs. Qui plus est, nous préférons employer des gens qui n’ont rien à perdre. Et qui n’auront pas envie de parler de nos travaux à leur fiancée, lors de leur permission.
- Alors c’est ça ? Vous me proposez d’abandonner ma cage pour une autre ? raille le prisonnier.
- Vous pouvez effectivement le voir comme ça. Mais le confort y est beaucoup moins spartiate. Et vos compagnons de cellule ne sont pas invités. »
Un raclement de chaise strident se fait à nouveau entendre. Le prisonnier a la respiration saccadée.
« Qu’en pensez-vous ? L’amélioration est conséquente, non ?
- ESPÈCE D’ENFOIRÉ ! »
Un choc métallique résonne, bruit de la chaise envoyée au sol, suivi d’un bruissement de tissu.
« Je vous l’ai dit M. Adeyrolles, nous avons besoin d’hommes de votre trempe. D’hommes qui n’ont strictement rien à perdre à tenter un nouveau départ en plein inconnu. Puis-je vous lâcher ? »
Des sanglots de rage, de désespoir, de lassitude, réponde à cette question.
« Nous avons besoin de votre réponse, monsieur. Et sachez que vous n’aurez pas deux fois cette opportunité. »
Silence.
« Monsieur ?
- C’est d’accord, murmure-t-il.
- Félicitation monsieur. Et bienvenu à Carthage. »
Je respire comme si on m’en avait empêché pendant plusieurs minutes, et l’air produit un râle atroce en raclant ma gorge. J’ai retenu ma respiration sans m’en rendre compte ? J’ai eu…je ne sais pas, un genre d’absence, je suppose. Ça dégageait encore la même impression que mes rêves de Lyoko, sauf que cette fois-ci je ne voyais rien, je ne pouvais qu’entendre. Entendre ces deux hommes parlez de…Carthage.
Est-ce que je l’ai imaginé ? Est-ce que je suis définitivement en train de devenir dingue ? Tant que je n’avais que ces rêves j’étais encore capable de les rationaliser, mais là ça ne veut plus rien dire. Est-ce que mon cerveau essaie d’évacuer l’expérience Lyoko en collant tous les éléments au hasard ensemble et en les balançant à la première occasion, quand je ne suis pas sur mes gardes ? Et qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que je peux bien faire pour m’en sortir ? Je ne veux pas avoir des absences à tout bout de champ et en ressortir avec des histoires à dormir debout qui n’ont finalement pas la moindre signification, mais qu’est-ce que j’ peux y f…
« William,… »
J’ai poussé un cri quand mon oncle m’appelé. Un cri de pure panique, et je crois qu’il est revenu juste à temps pour que je ne me retrouve pas par terre à faire une crise d’hystérie. Mais évidemment, maintenant il me regarde avec des yeux ronds.
« Désolé, je… C’est cette visite, ça m’a mis les nerfs à fleur de peau, je déclare en baissant les yeux. »
Pourvu qu’il me croie, faites qu’il me croie…
« …Je comprends ça, gamin. Allez viens, allons retrouver le soleil, l’air te fera du bien. »
_________________
Dernière édition par Dyssery le Jeu 17 Sep 2015 21:13; édité 2 fois
Inscrit le: 18 Fév 2006 Messages: 3626 Localisation: A Tokyo, dans le dojo de Steven Seagal
Ce chapitre est vraiment très sombre et psychologique, j'ai eu l'impression de voir un hommage au film "Fortress 1" pour le côté ambiance carcérale et surpopulation des détenus.
Le début commence fort avec des flash-back de William provenant de #70 Skidbladnir et celui-ci souhaiterait que ça s'arrête définitivement afin que ceci ne soit jamais arrivé (il y a de quoi devenir dingue à la longue en faisant des cauchemars sur des événements dont ont a aucun souvenir et qui reviennent plusieurs semaines plus tard).
Pour la séquence avec les types louches s'adressant à M. Adeyrolles, j'ai cru un moment qu'il s'agissait des agents de #56 Fausse piste mais ce n'était visiblement pas le cas dès que j'ai entendu qu'ils ont mentionnés le mot Carthage.
La suite promet d'être encore plus cérébrale et psychologique, tu fais de l'excellent boulot Dyssery. _________________
Inscrit le: 09 Avr 2014 Messages: 106 Localisation: Les deux mains dans le chocolat.
*Roulements de tambour* ...la fangirlette sort du silence... *Roulements de tambour* "Et voici....
...un chapitre...
...qui a trop la classe !"
Donc c'est Carthage. Cette bonne vieille Carthage qui fait couler beaucoup d'encre... ou au choix, défiler beaucoup de pixels (vous serez gentils et vous ne relèverez pas le niveau pathétique de cette entrée en matière (a)).
Bon. Reprise du début. Ton style se laisse lire sans être extravagant, ça, il n'y a pas à dire. William fait un peu pathétique et ça, paradoxalement, c'est marrant. *sort* Je suis triste que la fille du dessin ne soit pas la soeur de William, mais le retour de son ex amoureuse est une idée intéressante. Sinon ben, je trouve que ça avance lentement. Beaucoup, beaucoup d'introspection. On a compris le message : William est névrosé et isolé, le pauvre (oups, je pourrais bien virer Belgarel). Puis vient ce chapitre.
(Voix de la fan intérieure : "CA COMMEEEEEEENCE !!!")
Eh bien, ça ne commence pas mal, puisqu'on a une prison bien glauque, un joli coup du sort, la compréhension qui s'instille doucement, et pan ! des scientifiques louches qui ne respectent pas la législation sur l'expérimentation humaine. Et un choix des sujets qui laisse quelques questionnements. Et William, si proche...
Bon, ça va finir par exploser. Non ? Quand arrive la fifille avec laquelle il a peut-être finalement une chance de se mettre en couple ? *n'a pas perdu le Nord* Je la verrais bien visiter Lyoko, tiens o/ Quoi ? Oui, c'est un classique. Maieuh. Sinon :
« Faire partie de ce projet ?
- Tout-à-fait.
- Faire partie dans quelle mesure ?
- En tant que sujet expérimental. »
<3
(WIM, as useful as ever.) _________________ Willismine : nom égoïste. Vieux psychotrope interdit à la vente.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bon...Et bien, j'ai lu.
Ce chapitre m'a un peu moins plus que les autres, non pas qu'il soit plus mauvais, mais disons que contrairement à ce que prétends Cyclope, je le trouve moins Psychologique. Sur le début du moins. William est plus passif. Il regarde. Mais ne réfléchis pas tant que ça. Ce n'est évidemment pas un mal, mais ça a tendance à me lâcher un peu. Mais rien de grave. L'écriture est toujours aussi agréable et le scénario commence à prendre un tournant à la Replika on the Web (on avait dit arrête de mettre ta fic partout...), bref, de ce que je vois j'ai peut-être une part de vérité dans mon raisonnement, mais pour le coup tu m'as bien paumé...Je me demande bien ce qu'il va se passer.^^
Voilà. Contrairement aux autres fois, je n'ai guère plus à dire, j'ai eu du mal à accrocher au chapitre, je suis assez fatigué et relativement pris psychologiquement par d'autres choses, peut-être quand le relisant une autre fois j'aurai plus de choses à dire, auquel cas je les rajouterai, mais sache que ce chapitre ne rabaisse en rien la fic, au contraire.^^ _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Bon, ça fait longtemps que je suis pas passé. En plus on passe dans le post-anime, alors ça devient plus intéressant.
Cyclope a écrit:
William prenant le train pour passer les vacances à Marseille, j'avoue que c'est bien trouvé
... Si même les chronicles ont pu la trouver...
Tiens tiens... La fille de l'ancien bahut... LA FILLE ! Le nom lui va pas du tout mais bon je trouve ça marrant (a)
Cyclope a écrit:
j'ai cru un moment qu'il s'agissait des agents de #56 Fausse piste
Moi aussi. C'est dingue ça.
Mais au final si j'ai bien compris, le projet Carthage possède une antenne à Marseille ? Je sais bien que vu de l'extérieur, la ville ressemble davantage à la Corse qu'à la France mais là tu pousses
Enfin bon j'attend de voir la suite ! _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Heya !
Vous ne m'attendiez plus, et pourtant ! Oui, bon, voilà, les cours, les projets, les partiels, je n'ai pas eu une seconde pour écrire... Et quand j'ai enfin eu un peu de temps, ma chère amie la flemme est venue me proposer un peu de glandage en bonne et due forme. Mais le voilà, mon chapitre, le voilà ! (il n'a rien d'incroyable, ce n'est pas un retour en fanfare, juste une reprise planplan...)
Comme d'hab, on va commencer par les réponses
Cyclope :
Merci, comme toujours =) Je ne connais pas Fortress 1, mais c'est vrai qu'en écrivant ce chapitre je craignais un peu de faire quelque chose de trop choquant. Mais je crois qu'au final ça va. Pour les agents de Carthage, j'y ai pensé, bien que ça n'ait pas été volontaire. Mais les agents de Fausse Piste me faisait penser à des agents de Carthage quand j'ai vu l'épisode pour la première fois, alors la boucle est bouclée
Willismine :
Tes entrées en matière ne sont jamais pathétiques, enfin ! Surtout quand tu les commences en me passant de la pommade (a)
C'est vrai que j'ai un peu donné dans le pathos. Je crains que le chapitre qui vient ne te plaise pas beaucoup, bien que j'ai essayé d'éviter de continuer sur l’apitoiement. Et oui, ça avance lentement. Et ça va continuer à avancer lentement, à priori, désolée :/
La "fifille", t'inquiète, elle va revenir pour faire chier Yumi Mais pas tout de suite (a) Quant à savoir si elle ira sur Lyoko, c'est décidé dans ma tête. *sifflote*
On reparlera des expérimentations un peu plus tard, si tu tiens jusque-là =)
Sirix :
William était peut-être effectivement un peu plus passif. Il faut dire que je n'avais pas envie de démarrer un débat sur la condition des prisonniers, du coup j'ai été un peu frileuse.
Icer :
Et oui, arnaqueuse, mais que dans une certaine mesure, bienvenue dans mon histoire, Icer :')
Donc Carthage est localisé en Corse ? Merci du tuyau, ça pourrait être utile. Disons simplement que Carthage a eu besoin de plus d'un cobaye, les recruter dans une seule prison aurait pu être dangereux... Bon, peut-être pas, ça dépend.
Voilà, maintenant que j'ai dit beaucoup d'âneries, place à la suite :
Spoiler
Chapitre 11 : L’Aide d’un Fantôme
Le bon côté des choses, c’est que le reste de la journée s’est plutôt bien passée, et que bosser sur un chantier m’a suffisamment épuisé pour me vider la tête et m’empêcher de ressasser ce qui m’arrive. Sauf que maintenant, la journée est finie et mon oncle me ramène. La soirée va filer comme une flèche, je vais aller me coucher, dormir et faire un autre rêve. Probablement. Je soupire sans même y penser.
« William. »
Je tourne la tête vers mon oncle, surpris par son intonation grave.
« Oui, qu’est-ce qu’il y a ? »
J’ai un nœud à l’estomac, subitement. Et chaud aussi.
Il ne me regarde pas, concentré sur la route, mais contrairement à d’habitude il a l’air inquiet et contrarié.
« Tu sais… »
Il hésite. Je savais que je ne couperais pas à une discussion sérieuse, mais je ne pensais pas que mon oncle s’en chargerait. Et en bon imbécile je n’ai trouvé aucune explication un tant soit peu plausible. Je suis mal.
« Tes parents m’ont parlé de ce qu’il s’est passé quand ils sont venus te voir à ton lycée. Évidemment il ne s’agissait que de leur vision des choses et je les ai rassurés en supposant qu’ils s’affolaient pour rien et je les ai convaincus de te laisser de l’air. »
Il marque une pause. Avec un peu de chance il n’ira pas jusqu’au bout, non ?
« Mais maintenant je m’en veux de ne pas les avoir pris un peu plus au sérieux. »
Flûte.
Il se tourne vers moi.
« William, qu’est-ce qui t’arrive ? »
J’ai le souffle court. Cette fois je ne m’en tirerai pas avec une esquive ou une explication vague, à voir la tête que fait mon oncle il ne me laissera pas partir avant d’avoir eu une réponse.
« Je…je… »
Je me sens pas bien. Je n’ai pas le courage de soutenir son regard. Il s’inquiète pour moi et je n’ai aucune réponse à lui donner. Qu’est-ce que je peux dire ? Qu’est-ce que je peux dire, bon sang ?!
« J’ai fait…une connerie. Un mauvais choix, plutôt. C’est une histoire un peu compliquée.
Je t’ai parlé de cette fille qui me plaisait, Yumi ? Elle fait partie d’une petite bande de cinq personnes et comme je cherchais à me rapprocher d’elle j’ai fini par me rendre compte qu’ils cachaient quelque chose. Alors j’ai fait tout ce que j’ai pu pour découvrir ce que c’était, et j’ai fini par y arriver. Et c’était beaucoup trop gros pour moi finalement. Ils m’ont fait confiance et ont compté sur moi pour les aider et j’ai juste merdé bien comme il faut. Et ça m’a un peu démoli, c’est pour ça que je me suis conduit un peu bizarrement pendant un certain temps, j’étais…assez mal en point. Et même maintenant, alors que tout est définitivement terminé, je subis encore un genre de contrecoup. »
Je n’ose pas le regarder. Mais il me pose la main sur l’épaule et je relève vivement la tête, surpris.
« Tu ne veux pas m’en dire plus ? »
J’ouvre la bouche mais je n’arrive pas à parler. En dire plus ? Raconter Lyoko, XANA et tout le reste, évacuer tout le stress que j’essaie désespérément de refouler à cause de ce qui m’arrive en ce moment ? Je veux en dire plus, je veux tellement en dire plus !
« Je ne peux pas. »
Je baisse à nouveau les yeux. J’ai envie de pleurer mais je refuse d’être atteint à ce point. Bordel, mais j’ai aucun cran ou quoi ?
« Ce serait les trahir encore. »
J’hésite à rajouter quelque chose, mais j’ai l’impression qu’il attend et qu’il ne me laissera pas m’en sortir aussi simplement.
« Je sais que je ne mérite peut-être pas vraiment qu’on me fasse confiance vu ma façon d’agir ces derniers temps, ou même que ça n’ait pas l’air d’être la meilleure façon de m’aider mais…je te jure que je ne risque rien et que je n’ai rien fait d’illégal ! Alors…si vous pouviez juste…me laisser le temps de gérer ça par moi-même, je vous jure que tout ira bien ! je termine précipitamment en réprimant un sanglot. »
Avant que je ne comprenne ce qui se passe il me prend dans ses bras.
« Ça va aller gamin. Si tu m’assures que je ne dois pas m’en faire je te fais confiance. Mais garde à l’esprit que si tu as besoin d’aide nous sommes là. »
Je m’accroche à lui, peut-être un peu trop pour quelqu’un qui prétend aller bien.
« Aller rentre, tes parents vont se demander ce qui se passe si je reste garé trop longtemps devant chez vous ! termine-t-il en souriant chaleureusement. »
Je n’avais même pas remarqué qu’on était arrivé…
Je sors de la voiture et me dirige vers le porche après m’être tourné une dernière fois vers mon oncle pour lui faire un signe de la main.
Je m’arrête une seconde avant d’entrer, le temps d’inspirer profondément une ou deux fois. Cette fois c’est fini William. Plus question de s’apitoyer sur ton sort, on va commencer à vraiment chercher comment régler les choses et faire ce qu’il faut au lieu de fuir les complications.
« C’est moi, je suis rentré ! »
« William ? William ? Il est déjà 11h, il serait temps de se lever. »
Hein, quoi ? Je grogne vaguement en reprenant mes esprits. C’est le matin ? C’est 11h du matin ? Moi qui croyais que je passerais nuit affreuse, j’ai super bien dormi ! Et je resterais bien au lit encore un peu…
« 11h c’est pas tard… j’argumente faiblement en me retournant sous la couette.
- Dis donc fainéant, traine si tu veux mais on mange à midi ! »
Ma mère referme la porte et je l’entends monter les escaliers.
Bon, d’un côté je profiterais bien d’une des rares fois où j’arrive vraiment à dormir sans complications pour prolonger le plaisir, mais je perdrais quand même une journée complète de vacances pour juste rester au lit et bien que ce soit une perspective très alléchante je ferais quand même mieux de me lever.
Je m’extirpe péniblement de mon lit en baillant bruyamment, et manque de me casser la figure à cause de la chute de tension qui suit mon passage brusque à la station debout. Se lever c’est mauvais pour la santé.
Trop tard pour le petit déj’, autant tenter de me réveiller en plein sous la
douche.
Et effectivement, l’eau qui sort est d’abord glaciale, ça fouette !
Heureusement que personne n’était là pour entendre l’espèce de cri bizarre que j’ai laissé échapper sous le coup de la surprise…
Bon. Puisqu’on m’a remis les idées en place contre mon gré, je vais en profiter pour réfléchir deux minutes là où, à priori, personne ne viendra me déranger. Déjà, il faut que je me mette à bosser. Je suppose que maintenant Christophe m’aura envoyé au moins une partie des cours, et si je ne m’y mets pas tout de suite, je n’arriverais pas à grand-chose. Ensuite, je dois chercher à comprendre ce qui m’arrive. En fait je devrais même le mettre en premier sur ma liste, mais c’est un peu plus difficile à faire que de rattraper les cours. Enfin je crois. Bref, ce qui ressort de ces considérations c’est que je ferais bien de trouver une bibliothèque avec accès internet et de m’y enfermer pour la journée.
« Tiens, voilà la marmotte.
- Salut P’pa, je le salue en baillant.
- Tu as faim William ? Ou tu préfères éviter la viande ? demande ma mère.
- Non, ça va vu que j’ai pas déjeuné, je réponds en me laissant tomber sur une chaise. Oui enfin, n’exagère pas non plus ! je corrige en prenant peur devant la plâtrée de betteraves qu’elle menaçait de mettre dans mon assiette. »
On commence à manger en silence. Mine de rien, j’ai la tête dans le brouillard et j’esquiverais bien les conversations, même si je sais que mon oncle m’a évité l’épreuve que je pensais avoir à affronter à un moment quelconque des vacances.
« Vous voulez aller visiter les calanques aujourd’hui ? demande ma mère en servant le plat chaud.
- Pourquoi pas ? Ça occupera bien la journée, et ça en fera bouger certains, répond mon père avec un sourire en coin à mon égard.
- Mais je bouge ! J’ai plus bougé que vous hier, je vous signalerais ! je réagis faussement. Par contre pour aujourd’hui, il faudrait vraiment que je travaille, alors je pensais plutôt aller me poser dans une bibliothèque. »
Ils tournent la tête vers moi, surpris. C’est vrai que je les ai pas vraiment habitués à une attitude studieuse de ma part…
« William, tout va bien ? Il reste encore deux semaines de vacances et tu veux déjà travailler ? demande mon père en ouvrant de grands yeux.
- Tu es sûr que tu ne nous couves pas quelque chose ? surenchérit ma mère en me posant la main sur le front. »
Mais qu’est-ce qui leur prend ? Je sais bien que c’est inhabituel chez moi mais quand m…
« Vous vous fichez de moi c’est ça ! je réalise soudainement alors qu’ils éclatent de rire. C’est malin ! Vous feriez de m’encourager dans cette voie, bande de parents indignes ! »
Pffiou, j’ai l’impression d’avoir le cerveau en compote. Je suis entré dans la bibliothèque de l’Alcazar vers 13h et j’ai réussi à bosser non-stop jusqu’à maintenant, 17h18 ! Bon, d’accord je me suis plusieurs fois retrouvé à bailler aux corneilles, mais quand même, j’ai vraiment avancé et pour une fois je n’ai pas fait que semblant de travailler en attendant la fin du temps que je m’étais fixé !
Je suppose que j’ai été aidé par l’environnement. En général je travaille toujours dans ma chambre, ce qui me laisse un peu trop de distractions à portée de bras, mais à Kadic le CDI n’est pas forcément un meilleur choix vu qu’il y a toujours un tournoi de ping pong qui s’improvise à la première boulette en papier. Mais l’Alcazar, là c’est studieux.
Elle est jolie, cette bibliothèque. Assez surprenante de l’extérieur, mais plutôt sympa. Le bâtiment était un théâtre ou un vieux cinéma avant, je ne sais plus, et l’ancien porche a été conservé. Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est original. Le rez-de-chaussée est vitré mais dès qu’on passe au premier étage, la façade est habillée de plaques blanches qui filtrent la lumière. Et les regards des passants. Et au milieu, enfin non, pas au milieu, décalé sur la droite, le porche se pose, orange, avec son style qui imite vaguement la grêce antique, fausses colonnes en bas-relief, et « L’Alcazar » gravé en lettres d’or au-dessus de la porte. Au-dessus, une grille en arc de cercle avance ses piques, et est elle-même surmontée d’une colonne de façade dépourvue d’habillage blanc. Pour apporter de la lumière sans doute.
L’intérieur fait assez futuriste. La bibliothèque est organisée en étages thématiques, d’après ce que j’ai pu comprendre. Et ces étages sont ouverts sur le centre du bâtiment qui agit comme un puits de lumière grâce au plafond verrière. Des passerelles relient les côtés de chaque étage par-dessus le puits central et évitent d’avoir à se taper tout le tour à chaque fois. Je me suis installé au deuxième étage, Sciences et Techniques. J’y ai trouvé un ordinateur de libre sur une des tables de travail. De longues tables rectangulaires en bois clair entourée de chaises toutes simples. Oranges.
Le gros point faible du bâtiment c’est son manque de lumière naturelle, mais ç’a été contrebalancé par une profusion de lampes. Il y en a cinq incrustées sur la tables, en forme de champignons un peu plats sous lesquels trois abat-jour qui me font penser à des jupons orangés dirigent l’éclairage sur la surface de la table. À côté de ça, pour fournir une lumière plus répartie, des lampes coniques métallisées pendent régulièrement du plafond, et des sortes de projecteurs à surface ondulée entourent chaque colonne soutenant l’étage supérieur. Enfin, de petites appliques murales sont fixées au-dessus de chaque fenêtre. Si avec ça on n’y voit pas clair. Par contre ça doit coûter une fortune en ampoules.
Bref, je me suis installé là et j’ai bossé. Christophe a bien fait les choses, il a pris en photo toutes ses notes dans chaque matière. J’en aurai bien pour les vacances entières pour ne serait-ce que pour tout recopier. Surtout si je n’arrive pas à rester motivé sur la durée. C’est bien un truc que j’ai toujours détesté dans les histoires de héros, la gestion catastrophique de la double-vie… Bon allé, voyons donc ça comme mon châtiment, ce qui implique de ne plus DU TOUT culpabiliser. Ça et les rêves/visions bizarres.
Si seulement j’avais un moyen de savoir si oui ou non ce que je vois à une part de réalité. Je soupire, épuisé et découragé par avance face à la deuxième tâche que je me suis fixée.
…Et si j’avais effectivement un moyen ?
Je viens d’avoir une illumination ! Et je me sens tout excité, d’un coup ! Ma dernière vision, celle de la prison, j’y ai entendu le nom d’un homme ! S’il s’agit effectivement d’un prisonnier, ça voudra bien dire que je suis pas dingue, non ??
Comment c’était déjà…Souviens-toi, William, souviens-toi, me laisse pas tomber alors que j’ai enfin une piste…
Le nom ressemblait à un nom de champignon. Mince, c’était quoi ? Aide-moi google…Recettes de champignon, mais bien sûr, voilà les noms latins, je vais aller loin… Ah ! Girolle ! C’était Adèrolle ! Et le prénom…C’était un prénom de vieux, que j’aime pas… Un truc qui sonnait comme Partick mais en plus moche… Patrice ! Non, non pas Patrice, mais c’est presque ça…Allez, un truc qui ressemble…Fabrice ! C’était ça ! Fabrice Adèrolle !
Prenons vite une feuille, pas question d’oublier mon seul indi…
Sujet n°7 : Adeyrolles Fabrice
Sexe : Masculin
Âge : 36 ans
Taille : 1m67
Poids : 63 kg
Aucun antécédent de maladie mentale
État de stress avancé
Mince. Les gens me regardent bizarrement. Il faut dire que j’ai une fois de plus été pris de court par une vision et que je me suis levé en sursaut pour faire basculer ma chaise en arrière. Elle a fait du bruit en tombant.
Bon. Je peux déjà dire une chose, ce que j’ai vu aujourd’hui est cohérent avec ce que j’ai vu à la prison. Mais là-bas on aurait dit un enregistrement audio, alors qu’ici ça ressemblait à un rapport scientifique. Je n’ai pas eu le temps de tout lire, j’ai repris pieds dans la réalité trop vite. Peut-être à cause du bruit de la chaise, justement.
J’aurais tendance à croire que si mes visions sont cohérentes entre elles c’est plutôt bon signe. Pour ma santé mentale, s’entend. Je veux dire qu’il y a moins de chances que je sois en train de tout imaginer. Enfin je crois. Raaah, j’en sais rien. Autant chercher qui est Fabrice Adeyrolles. D’autant que maintenant je sais comment ça s’écrit.
Alors, alors, Fabrice Adeyrolles…Allez, sois un prisonnier, s’il te plaît…
J’ai finalement réussi à trouver un petit article : cet homme a été envoyé en prison après un braquage. Sauf qu’il n’a pas été incarcéré à Marseille mais à Lyon. Évidemment, dans tous les cas ça n’a rien d’une preuve concluante, parce que j’ai très bien pu entendre parler de ça, le reléguer dans un coin de ma tête, et le ressortir dans une jolie fable qui ne rime à rien. Mais d’un autre côté, le fait qu’il n’ait pas été enfermé à Marseille est cohérent avec le fait que mes visions sont simplement déclenchées par des stimuli vagues. Je ne faisais que penser à l’enlèvement de mon cousin quand j’ai eu la première, et rien n’implique qu’il s’agissait de lui et pas d’un autre enfant. Je me trouvais dans un parloir, dans un état de stress assez avancé, quand j’ai eu la deuxième, qui regroupait ces deux éléments. Et je pensais à écrire le nom de Fabrice Adeyrolles sur une feuille quand j’ai, à priori, eu accès à son dossier dans le cadre du projet Carthage. Après tout, la mémoire peut être activée de nombreuses façons différentes, parfois très détournées, donc la non-concordance des lieux n’est pas gênante.
Sauf que je n’ai toujours aucune certitude quant à la véracité ou non de ce à quoi je suis confronté. Et dans le cas où c’est réel, pourquoi est-ce que j’y suis confronté ?
Partons du principe que c’est vrai, que j’ai accès, je ne sais pas par quel moyen, à des informations liées au projet Carthage. J’ai été l’hôte de XANA, ça d’accord. Mais XANA a été créé par Franz Hopper en dehors du projet, après qu’il se soit enfui, donc il n’a rien à voir avec ça. Sauf que… D’après ce que les Lyoko-Guerriers m’ont expliqué, Hopper a travaillé sur Carthage, il pensait que le projet devait venir en aide à l’humanité et il a finalement découvert que l’armée voulait s’en servir comme d’une arme, donc il a décidé de le détruire. Lorsqu’il travaillait dessus il avait forcément accès à tout un tas d’informations. Et s’il les avait récupérées pour les incorporer à son programme multi-agent, pour en améliorer l’efficacité ? XANA aurait donc eu accès à cette banque de données, et j’y aurais eu accès lors de ma captivité ? Un peu tiré par les cheveux. Cela dit, toute cette histoire est tirée par les cheveux, alors pourquoi pas.
Enfin ça, c’est dans le cas où les visions veulent dire quelque chose, et pour l’instant, rien n’est moins sûr. D’autant que, si c’est le cas, il faut qu’elles aient toutes un lien avec Carthage, alors qu’est-ce que l’enlèvement vient faire au milieu ? D’accord pour les prisonniers, les expériences interdites, tout ça… Mais l’enlèvement ?
À moins que… Non, quand même pas. Quoique, Carthage n’avait pas l’air de s’embarrasser des droits de l’homme… Mais quand même… « On est habitué à pire, toi et moi », je crois que l’un des agents disait ça. Pire… Est-ce que Carthage aurait pu avoir besoin de sujets…plus jeunes ? Ils seraient allés jusque-là ?
À la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis, pas vrai ? Je me sens mal.
Je ne suis pas sûr d’être suffisamment solide pour me confronter à la vérité.
_________________
Dernière édition par Dyssery le Jeu 17 Sep 2015 21:16; édité 2 fois
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Hop Vala le Sire !
Joli chapitre, encore une fois, très belle description. Pour le coup j'ai pu vérifier que le lieu existe bel est bien. Surpris par ton réalisme.
Pour ce qui est du William, là on revient sur du psycho ! Ça redresse, l'éventualité d'une réponse apparaît, et la réflexion du jeune homme s'enclenche à vitesse lumière pour y parvenir. On sent l'excitation rien qu'en lisant, et on arrive à comprendre cette vitesse de réflexion. Sans que pour autant l'état soit clairement décrit. Bravo.
Niveau scénario, ça se corse. Ça se complique et ça ne laisse pas présager que du bon...Mais...On a eu qu'une esquisse, nous verrons.
Très beau chapitre en tout cas, hate de voir la suite !^^ _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Chère Dyssery,
Votre récit commence à faire des étincelles.
Tout d'abord la plongée au coeur de la psychée de William est des plus réussie. Elle est servie par un bon usage du style indirect libre. Le tout entrecoupé d'apparition mémorielles tirées de la mémoire de Xana.
Le chapitre du train nous a permis, outre un éclairage sur le passé de William, de le sortir un peu du marasme. De la joie, que diable, les vacances de Pâques sont là.
Peut-être qu'il ne la recroisera plus, mais la revoir lui a permis de récupérer un semblant d'équilibre. Il a soldé un pan de son passé, est rassuré quant à sa virilité, et surtout a pu discuter avec quelqu'un qui ne l'a pas vu se conduire bizarrement, et n'a aucune suspicion.
Avec la prison c'est une nouvelle étape qui commence. William a-t-il intérêt à partir à la chasse ? Honnêtement le passé que vous semblez donner à Hopper est des plus sombre ici. Pas sur que cela rende son équilibre à William que d'en savoir plus.
Mais nous sommes laissé sur notre fin.
Un récit plaisant et efficace qui poursuit son bonhomme de chemin.
Une petite suite peut-être ? _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 18 Fév 2006 Messages: 3626 Localisation: A Tokyo, dans le dojo de Steven Seagal
Je ne l'attendais plus cette suite mais finalement, cette attente a fini par être bénéfique pour que tu puisses la peaufiner et c'est très bien rédigé le boulot que tu as réalisé Dyssery, c'est digne d'une enquête policière ce chapitre.
William qui semble enfin se remettre de sa longue xanatification pour aller de l'avant et reprendre le cours de sa vie est très bien mené, un moment je me suis demandé s'il allait tout déballer à son oncle sur XANA, Lyoko, l'usine mais finalement il ne l'a pas fait par respect pour les Lyokoguerriers.
La séquence à la bibliothèque où William effectue des recherches sur Fabrice Adeyrolles était assez bien mené et ça faisait presque comme un épisode de la série TV "Le caméléon" pour le côté mystères du passé à résoudre. Ce type aurait bossé sur le projet Carthage et a ensuite disparu dans d'étranges circonstances, ceci laisse supposer que William va tenter de résoudre ce mystère en lançant des recherches plus avancés (reste à savoir où ça va le conduire).
La fin fait assez cliffhanger et donne envie de découvrir ce qu'il va se passer dans la suite, ça promet d'être fort. _________________
Heeeeeeeeeeeeeyyyyyyyyy !
Oui, je sais, ça fait longtemps. Très longtemps. Un peu trop longtemps D:
Mais bon, pour ma défense, j'ai enchaîné un certain nombre d'obligations IRL avec d'autres écrits et puis un phénomène bien connu qui s'appelle... la flemme o/ (Et oui, encore. Je crois que j'en parlerai très régulièrement dans mes intros "pétage de câble". Oui c'est à ça que servent mes intros. Silence.)
Alors alors, qu'est-ce que vous m'avez amené cette fois...
Sirix :
Merci, comme toujours =D
Et oui, effectivement, j'essaie de caser des vrais lieux, pour deux raisons : réalisme, évidemment, parce qu'ici ça plaît toujours et description. Je les fais plus facilement quand j'ai un base sur laquelle m'appuyer. Je ne sais plus si je l'ai déjà dit, mais pour la maison louée j'ai vraiment cherché les locations proposées sur Marseille par exemple.
Niveau scénario, ça va continuer de se corser mais... dans le prochain chapitre (ne m'en voulez pas D: )
Silius Italicus :
Ravie de vous voir en ces lieux. Et encore plus d'apprendre que la plongée dans la psyché de William vous parait réussie.
Si vous voulez de la joie, le présent chapitre devrait vous plaire également. (Mais peut-être sort-on du marasme pour bénéficier d'une plus grande hauteur de chute, allez savoir (a) )
En tous les cas, voilà enfin la suite que vous attendiez. Toutes mes excuses pour vous avoir laissé si longtemps en attente.
Cyclope :
Tu ne devais plus tellement attendre cette suite-là non plus dis moi ^^' Mais que ce soit clair pour tout le monde, je compte bien finir cette histoire sauf gros, très gros imprévu !
Il garde le silence par respect pour les Lyoko-guerriers, mais il fait bien de le garder par égard pour lui-même. Qui irait croire une histoire pareille ?
Ton commentaire sur la scène de la bibliothèque me fait plaisir, comme celui de Sirix, d'ailleurs ! J'avais peur que l'effet ne passe pas, que cela rende une impression plate, donc hourra o/
Et pour votre plus grand plaisir (oui je m'y crois, un problème ?) :
Spoiler
Chapitre 12 : Le Retour du Quotidien
Voilà, les vacances sont finies et je retrouve ma petite chambre d’internat. Youpi. Enfin au moins j’ai la chance d’avoir une chambre individuelle. Maintenant que j’y pense, je me demande comment se seraient débrouillés les Lyoko-Guerriers si ça n’avait pas été le cas. La copie n’aurait jamais pu tenir la route en dormant dans la même chambre que quelqu’un d’autre. Jérémie aurait sûrement réussi à obtenir une chambre. Après tout ce qu’il a dû faire pour inscrire Aelita, ça n’aurait rien eu d’étonnant.
Bref, j’ai donc poursuivi mes vacances en me forçant à travailler régulièrement, mais j’ai quand même réussi à en profiter. On est finalement allé visiter les calanques le jeudi matin, avec mes parents. Oui, parce qu’en dédiant une bonne partie de mes aprèm au travail, ne pas se lever le matin aurait vraiment été dommage. Les matinées ont donc été sacrément variées, entre les sorties et la plage. Pour une fois j’ai réussi à prendre des couleurs, d’ailleurs.
J’ai continué à faire des rêves, toujours aussi désagréables, sur ce qui s’est passé sur Lyoko pendant que j’étais sous le contrôle de XANA, mais je n’ai pas eu de nouvelles visions éveillées, même quand j’ai tenté d’en provoquer. Je me suis acheté un carnet pour y écrire tout ce que je pourrais « voir » et essayer de comprendre ce qu’il en est, et j’ai noté tout ce dont je pouvais me souvenir. À ma grande déception, je n’ai pas été capable de « voir » à nouveau le dossier de Fabrice Adeyrolles, qui me semblait ma meilleure piste.
Finalement, je me suis persuadé moi-même que tout ce qui se passe n’est pas une création de mon esprit, et ça veut dire que je vais peut-être découvrir ce qu’est réellement Carthage. Avec les quelques fragments de réponses auxquels j’ai eu accès, c’est déjà quelque chose qui me terrifie. Mais je suis totalement incapable d’en rester là. Si la vérité est quelque part dans ma tête, je vais la trouver, et comprendre pourquoi j’y ai eu accès. Parce que c’est la seule chose qui me permettra de surmonter les évènements et de m’affranchir de Lyoko.
« T’en fais une tête ! Mauvaises vacances ? me hèle quelqu’un alors que je vais ouvrir ma chambre. »
Je lève la tête et tombe sur le sourire chaleureux de Christophe. Et je constate que ça me fait plaisir, tiens.
« Christophe ! Nan, les vacances étaient géniales. C’est justement parce qu’elles sont finies que je tire cette tronche… je réponds en lui souriant. Et de ton côté ?
- Tant mieux pour toi ! Je me suis retrouvé coincé à la campagne avec ma peste de sœur, autant te dire que je suis bien content de la reprise ! »
J’éclate de rire devant son air de chien battu. Je ne savais même pas qu’il avait une sœur.
« C’est marrant, t’es tellement cool avec tout le monde que j’aurais cru ta sœur dingue de toi ! »
Il soupire en levant les yeux au ciel.
« M’en parle pas, c’est l’âge ingrat, elle est insupportable… Mais ne parlons pas des choses qui fâchent, t’as réussi à tout déchiffrer dans ce que je t’ai envoyé ?
- C’est en parlant boulot que t’évites les choses qui fâchent ? je rétorque en le fusillant faussement du regard. Et bien tu sauras que oui, tu peux ajouter ton écriture absolument lisible à la liste de tes qualités, monsieur parfait ! Non, sérieusement, merci, ça m’a vraiment aidé.
- Ben tant mieux. Bon, je vais peut-être te laisser arriver, quand même, parce que tu commences à me faire de la peine, la main sur la poignée de ta porte. On se voit demain.
- Ouais, ok. »
Ce mec incarne la décontraction, c’est un truc de dingue. Mais où est-ce… ?
« Eh, Christophe ! Je peux savoir pourquoi tu pars en direction des escaliers quand ta chambre est juste à côté de la mienne ? »
Il se tourne vers moi en souriant et pose un doigt sur sa bouche. Intéressant, il y en a un qui s’est casé, on dirait…
Mais j’y réfléchirai plus tard, je commence à avoir mal à l’épaule, avec mon sac. Où est cette fichue clef ? Un jour je vais bien trouver le moyen de la perdre dans le train. Ah, la voilà, au fin fond de ma poche, histoire de rendre les choses plus faciles… Mais je suis con, rien m’empêche de poser mon sac…
Voilà ! Une chambre d’internat glaciale, sombre, et qui sent le renfermé ! Faudrait vraiment que j’y passe le balai plus souvent. Enfin je suis quand même bien content d’arriver, le trajet en voiture a été interminable ! Vivement que je puisse conduire aussi, ça passera plus vite.
Je balance mon sac dans un coin et mets un tour de verrou avant de m’affaler sur mon lit. Je suis défoncé ! Je crois que je vais rester à ma méthode habituelle et laisser mon sac se défaire tout seul au gré des affaires que j’aurai besoin de piocher. J’arrêterais bien de bouger pour dormir tout de suite, moi. J’ai le dos en compote. Mais il fait quand même super froid, et ça va pas s’arranger si je mets pas le chauffage. C’est nul, on est presqu’en mai, il devrait faire plus chaud, non ?
Je me relève en grommelant. Thermostat 4, soyons fou. Par contre il ne faudra pas que j’oublie de le baisser avant de me coucher sinon je vais mourir étouffé. Je n’ai plus qu’à aller me brosser les dents en attendant que ça se réchauffe. Et ensuite je DORS. Ceux qui pensent qu’on revient reposé des vacances sont des imbéciles.
Il a fallu qu’on reprenne avec deux heures de maths. Si je m’écoutais, je me frapperai la tête sur mon bureau. Des maths.
Tiens, voilà Christophe.
« Salut ! je lui lance.
- Hey, répond-il en posant son sac sur la place à côté de la mienne. J’ai l’impression qu’à chaque fois que je te vois t’es déprimé ! Faut le dire si tu peux pas me voir en peinture ! »
J’éclate de rire. Comment on peut être aussi en forme un jour de rentrée, alors que deux heures de maths s’annoncent ?
« C’est la perspective de revoir notre chère madame Meyer qui me plonge dans une joie sans pareille. Rien à voir avec toi, au contraire même, je me languissais de tes beaux yeux. Mais je ne devrais peut-être pas le dire trop fort, une certaine personne pourrait être jalouse, non ? »
Il me fait des grands signes pour que je me taise.
« Silence ! Si jamais elle entend que quelqu’un est au courant je vais me faire démolir ! dit-il en surjouant la panique. »
Je pouffe de rire, mais il fait mine d’être vexé.
« Dis donc, est-ce que je te parle de tes histoires de cœur, moi ?
- Ah mais, mes histoires sont loin d’être aussi avancées que les tiennes ! Encore que… »
Je me demande si je devrais essayer de contacter Lucie. J’ai toujours son numéro.
« Encore que quoi ? »
Mince ! Je n’avais pas prévu de dire ça à voix haute, quel con ! Et maintenant c’est lui qui me scrute avec un sourire en coin. Pour une fois que c’est moi qui pouvait le narguer !
« Rien. Rien du tout. Silence.
- Mec, t’en as trop dit ou pas assez, me nargue-t-il.
- T’es une vraie commère ! je contrattaque. Si tu commençais par me dire le nom de ta chérie, avant de jouer les détectives à mon sujet, monsieur j’ai peur de me faire démolir.
- Arg, touché ! »
J’éclate de rire face à sa mimique, mais s’il croit que je vais abandonner l’affaire ! Après tout c’est lui qui m’a provo…
« Monsieur Dunbar, au lieu de vous dissiper, venez donc au tableau corriger l’exercice que vous aviez à faire. Comme ça vous passerez au moins quelques minutes de mon cours à réfléchir. À moins que vous ayez une fois de plus décidé que travailler était réservé aux autres ? »
La douche. Je n’avais pas remarqué que Meyer était arrivée. Et puis merde, quoi ! Les gens sont même pas encore tous assis ! Elle a décidé de me saquer jusqu’au bout ? Tu vas voir, grognasse, je l’ai fait ton exercice !
C’était un exercice sur les vecteurs, ces mêmes vecteurs qu’elle avait si chaleureusement utilisé pour me clasher la dernière fois. Mais je CONNAIS LES RÉPONSES MAINTENANT, ÇA T’EN BOUCHE UN COIN, HEIN ? Restons calme, ce serait bête de l’insulter à voix haute par inattention. Avec un peu de chance je n’ai pas fait d’erreur. En plus il n’y a pas de raison, j’ai vraiment bien bossé pendant ces vacances, et même si je n’ai pas encore tout rattrapé je devrais m’en sortir. Peut-être même mieux qu’au début de l’année quand je prenais pas la peine de trop me fouler. Faut dire qu’à ce moment-là je pensais que mon niveau serait suffisant pour passer dans la classe supérieure, mais comme Lyoko a changé la donne, j’ai plutôt intérêt à cartonner.
Vooiiiilà. Et considérant qu’elle ne m’a interrompu une seule fois, je suppose que ça veut dire que c’est juste. DANS TA FACE !
« Eh bien… »
HA HA, TU SAIS PLUS QUOI DIRE ?!
« Voilà qui prouve qu’avec un minimum d’efforts tout le monde peut y arriver. Vous pouvez retourner vous asseoir. »
…Sérieusement ? Elle se fout de moi, je bosse et je me fais rabaisser ! Pff, tant pis, au moins j’ai des chances qu’elle me foute la paix, maintenant.
Christophe m’adresse un sourire compatissant quand je retourne m’asseoir.
« On est d’accord que c’est pas dans ma tête, elle me déteste ? je chuchote.
- Hé, vois ça comme une motivation pour cartonner en maths, elle sera verte.
- Pas faux. »
Autant ne pas tenter la chance et éviter de trop parler. Meyer serait capable de me virer de cours dès la rentrée, j’en doute pas une seconde.
« Bien, pour le prochain exercice… »
On devrait interdire les profs de faire durer le suspense. Mais j’ai la chance d’avoir été le premier jeté aux lions, pas de stress pour moi, ha ha !
« Mademoiselle Ishiyama. »
Tiens ! Cette chère Yumi. Quelle chanceuse, l’exercice suivant, même moi je l’ai trouvé simple. Enfin, souhaiter qu’elle se plante serait mesquin. Tant pis, j’assume, plante toi Yumi, et tu contribueras à ensoleiller ma rentrée.
« J’ai cru que ce cours de maths n’en finirai jamais ! je m’exclame en sortant de la salle. »
Et tant pis si Meyer m’a entendu, elle a qu’à faire des cours plus intéressant et arrêter d’être une peau de vache.
« Ça, deux heures de maths comme ouverture, je m’en serais passé aussi, soupire Christophe en s’étirant. Prêt à enchaîner sur le français ? »
Je grogne.
« Plutôt prêt à retourner me coucher, oui.
- Me tente pas ! répond-t-il en riant. »
Voyons le bon côté des choses, le français ne sera jamais aussi insupportable que deux heures de maths. Et l’absence de Meyer y est pour beaucoup, je l’avoue.
Le troupeau constitué par la classe s’est déplacé avec un manque d’entrain flagrant vers le premier étage. Et Évidemment, il faut toujours que les gens s’arrêtent au niveau du passage le plus étroit, genre en plein milieu des escaliers, pour se faire la bise et se raconter leurs vacances ! C’est bon ! Tu lui diras plus tard, que t’as fait une indigestion de chocolat, laisse-moi passer ! C’est pas comme si j’étais pressé d’arriver en cours, mais ça reste insupportable…
C’est donc en slalomant entre les amalgames de bovins incapables de se décaler du passage lorsqu’ils veulent discuter que nous parvenons, Christophe et moi, à nous frayer un chemin jusqu’à la prochaine heure de bourrage de crâne. Le soleil me nargue, on serait tellement mieux à faire un basket dehors plutôt qu’à rester coincés le cul sur une chaise. Je me laisse tomber derrière un bureau juste à côté de la fenêtre et Christophe s’assied à ma droite. Deuxième rang. On se sent bien planqué, ici, en général.
« Hey Manu !
- Salut les gars ! »
Tiens, Emmanuel, c’est vrai que j’ai pas encore eu l’occasion de lui parler depuis ce matin.
« Bien les vacances ? je demande. »
Sujet bateau par excellence, mais à priori ça marche toujours.
« Super, répond-t-il en levant le pouce. J’ai découvert un nouveau groupe absolument génial, il faut que je vous fasse écouter ça ! »
Manu est toujours super enthousiaste quand on parle de musique, il est incroyablement calé sur le Métal. J’avoue que de mon côté je n’y connais pas grand-chose, je suis plutôt Electro, mais il est tellement passionné quand il parle de ses groupes favoris qu’il parvient toujours à me donner envie de les écouter.
« Vas-y, fais nous rêver, je le relance en souriant.
- Ils s’appellent Alestorm, c’est du pirate metal !
- Du quoi ? »
Je le regarde avec des yeux ronds. C’est quoi encore, ce machin ?
« Du pirate metal ! Ce sont des pirates, c’est trop la classe !
- Comment ça, ce sont des pirates ? demande Christophe, curieux.
- C’est comme ça que se définit leur musique, elle est caractérisée par un thème pirate, c’est du « vrai pirate metal écossais » ! Je vous jure, c’est énorme, ils viennent de sortir leur premier album et ça vaut le détour !
- Eh ben écoute, ok, j’écouterai ça dès que je pourrais, je lui dis.
- Tu vas pas le regretter, c’est génial ! »
Du pirate metal. Original. Je crois.
« Bonjour tout le monde, j’espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous êtes prêt à vous remettre au travail. »
Monsieur Camusset est arrivé et a, comme toujours, commencé par poser son gobelet de café fumant sur son bureau. C’est un homme grand et sec, aux pommettes marquées et aux cheveux poivre et sel, assez imposant. Il fait partie de ces gens qui dégagent une autorité naturelle, qu’on n’ose pas trop défier, mais dans le fond il est plutôt sympa.
« Bien, nous allons commencer une nouvelle unité d’enseignement : Le Récit, avec l’étude de différentes nouvelles. La nouvelle peut se définir basiquement comme un récit court, écrit en prose. Mais plus qu’une question de longueur, on peut parler de concision et d’efficacité de l’écriture. La nouvelle n’est pas un genre très populaire en France, bien que nous ayons de très bons écrits dans ce domaine. Est-ce que vous pouvez m’en citer ? »
Comme d’habitude, il y une foule de doigts levés…
« …Personne ? Dunbar ? »
Mince, j’ai croisé son regard…
« Heu, Le Horla, de Maupassant ? »
Quoi, qu’est-ce qu’ils ont tous à me regarder comme ça ? Je suis pas plus con qu’un autre, ça m’arrive de donner des réponses correctes quand on m’interroge…Même si c’est uniquement grâce à Lucie, pour le coup. Elle a trouvé le temps de me faire l’apologie des nouvelles pendant notre trajet en train. Je crois bien que quand elle ne sait plus quoi dire elle se met automatiquement à parler de livres. Un peu comme Manu avec le metal.
« Effectivement, très bon exemple. Maupassant a été un auteur prolifique en nouvelles et Le Horla est l’une de ses œuvres les plus connues… »
Youhou, fin des cours de la matinée !
« Joli sauvetage tout-à-l’heure, William ! me félicite Mathias. Je me disais déjà qu’on aurait droit à un long silence pesant. Je n’aurais pas cru que tu t’y connaissais en littérature.
- …Merci. Je crois. »
Ce mec est pas méchant, mais un peu lourd quand même. Même si je ne m’y connais effectivement pas plus que ça en littérature.
« On dirait que tout te réussit, aujourd’hui ! me lance Christophe.
- C’est vrai que malgré la rentrée la journée est bonne. Je suis en veine, je devrais peut-être en profiter pour reconquérir la femme de ma vie…
- Wow, tu doutes vraiment de rien toi. Je pensais pourtant avoir été claire au sujet des causes perdues. »
Yumi. Je n’avais pas vu qu’elle était là. Décidément, ma bonne étoile se serait-elle réveillée ? Puisqu’elle a décidé d’être une garce, pas besoin de lui faire de cadeau.
« Considérant que celle dont je parle est à Matheson, est-ce que ce ne serait pas plutôt toi qui ne doutes de rien ? »
Il faut que j’arrive à graver cette image de son visage dans ma tête, ça illuminera mes soirées d’hiver. Je veux dire, voilà quoi, les yeux légèrement écarquillés, la bouche entrouverte, et l’absence totale de son qui s’en échappe, c’est assez magique. Ben alors, Yumi ? Un problème ? Déçue que je ne te cours plus après ? Et dire que ce n’est même pas mon anniversaire, ha ha ha !
« Bon, tu m’excuseras, mais si tu n’as rien de plus à ajouter, je vais aller manger. À plus Yumi ! »
Mon dieu, que c’est jouissif de l’envoyer paître. J’aurais faire ça avant. Mais il faut dire que cette fille est incroyablement douée pour souffler le chaud et le froid.
« Aouch ! Apply water on the burned area, pas vrai ? me lance Christophe avec une mimique de souffrance assez convaincante, je dois dire.
- Quoi ? Elle le mérite, non ? je réponds innocemment. »
Il éclate de dire alors que nous nous engageons dans la queue du self.
« Tu sais, je ne suis pas très au courant de ce qui s’est passé entre vous.
- Concrètement, il ne s’est rien passé. Je lui ai fait comprendre de façon suffisamment explicite qu’elle me plaisait, elle m’a laissé croire que c’était réciproque, elle m’a envoyé sur les roses, et comme maintenant elle agit comme si j’étais le dernier des enfoirés, j’ai finalement décidé de lui rendre la politesse, fin de l’histoire.
- Ouuuh, c’est sacrément tendu, à ce que je vois, dit-il en se saisissant de la part de gâteau que je convoitais.
- Rends-moi cette part, mécréant ! Pas si tendu que ça, puisque qu’on n’a pas besoin de se parler.
- Trouve-t-en une autre. Tant mieux si tu le prends aussi bien, je t’aurais cru plus amer, vu comme t’étais à fond sur elle.
- Bonjour Rosa ! Du poisson, s’il vous plaît. Je te l’ai dit, j’ai une chance de reconquérir la femme de ma vie, alors pourquoi être amer au sujet de Yumi ?
- Moi aussi du poisson s’il vous plaît. Comment ? Tu n’as pas dit ça uniquement par calcul ?
- Pour qui tu me prends ? Je ne plaisante jamais sur ces choses-là, enfin ! je m’offusque en lui soufflant la dernière assiette de tranches de saucisson.
- Hé ! C’était mon assiette ! Tiens donc ? Tu ne me parlais pas de Yumi, avant le cours de maths ?
- Trouve-t-en une autre. Ah bon, c’est comme ça que tu l’avais interprété ?
- C’était ma réplique. Alors ? Qui est cette heureuse élue de Matheson ?
- Près de la fenêtre ? Si tu veux des noms, je n’ai qu’une chose à dire, toi d’abord.
- Près de la fenêtre. Sûrement pas ! Compte sur moi pour te faire cracher le morceau avant la fin du repas, mon brave !
- Ah ouais ? Que le match commence, alors ! »
Bon. Ç’a été une journée très bizarre. Je veux dire, elle s’est bien passée. Entièrement bien passée, du début à la fin. Mais c’était une rentrée, donc c’était absolument inespéré. Oui, je sais j’en fais trop. J’en fais trop parce que me repasser la journée dans ma tête me fera gagner du temps.
Je me laisse tomber sur mon lit après avoir envoyé balader mes chaussures, restons fidèle aux bonnes habitudes.
La confrontation avec Christophe s’est soldée par un match nul. Je sais maintenant que l’heureuse élue n’est autre que Caroline. Une fille plutôt sympa même si je n’ai jamais pris le temps de beaucoup parler avec elle. Il m’a dit que elle comme lui, ils n’avaient pas spécialement envie de devenir un centre de ragots, donc qu’ils préféraient rester discrets. Et puis ils ne veulent vraiment, mais alors vraiment pas avoir une page dédié à leur couple dans les échos de Kadic. De mon côté, je lui ai tout déballé concernant Lucie et il m’a assuré que l’appeler était une bonne idée. Du coup j’ai dit que je le ferai. Mais quel crétin, pourquoi j’ai dit une chose pareille ???
Bon, c’est pas comme si j’étais obligé de le faire, pas vrai ? Après tout, je ne dois rien à Christophe, et je ne vois pas pourquoi il aurait le droit de me prendre la tête là-dessus. Non mais.
Sauf que si je n’appelle pas, je vais perdre la face. Royalement.
Pfff, je dis n’importe quoi. Je sais très bien pourquoi j’en ai parlé à Christophe. Pour éviter de me dégonfler et de renoncer à appeler. Mais quand j’ai décidé que j’appellerai la soirée paraissait tellement loin !
Peut-être que si je fixe mon téléphone elle appellera en premier ? Et si je n’appelais que demain ? Mais si je repousse, je vais passer la nuit à me retourner. Et demain soir je vais détester le William d’aujourd’hui.
Et voilà. Je me retrouve à rouler sur mon lit pour gémir dans mon oreiller. Pourquoi je me mets dans cet état ? Au pire elle dit non, c’est pas comme si c’était grave ! En plus on est même plus dans le même bahut, je n’aurais pas à faire de gros efforts pour l’éviter, au cas où je me ridiculiserais par téléphone !
Bon allé, j’appelle !
Merde, qu’est-ce que j’ai fait ? Je peux pas raccrocher, elle verra quand même que je l’ai appelée. Mais justement, elle croira qu’elle a raté mon appel, et elle rappellera ! Oui mais non, ce serait vraiment lâche. Et puis avec un peu de chance elle va vraiment rater mon appel, et dans ce cas ce ne sera pas de ma faute ! Voilà, en plus elle doit être en train de manger, là tout de suite.
Ne réponds pas, Lucie, ne réponds pas. Encore quelques sonneries et je serais tranquille.
« Allo ? »
Évidemment. Ça aurait été trop beau.
« A..Allo Lucie ! C’est William.
- Salut ! Ça va ? »
Mince, comme à chaque fois que je suis vraiment stressé, j’ai la gorge enrouée. C’est super pratique, ça, au téléphone…
« Ça va bien, et toi ?
- Comme une rentrée, on va dire ! »
Je ris. Ce n’est pas comme si je trouvais vraiment ça drôle, mais je suis assez soulagé d’entendre qu’elle n’a pas l’air énervée par le fait que je l’appelle.
« …Tu m’appelais pour quelque chose en particulier ? »
Flûte, j’ai eu un bug de cerveau et il s’est passé plusieurs secondes sans que je ne dise rien. Elle va me prendre pour un demeuré.
« Oui. Non ! Enfin, je veux dire… Désolé. »
Elle va définitivement me prendre pour un demeuré. Reprends-toi, William !
Je l’entends rire. Je me demande si c’est une bonne ou une mauvaise chose, tiens…
« T’inquiète pas, je suis bien contente que tu m’appelles en premier, comme ça j’ai le beau rôle ! »
Bon signe. Bon signe à fond.
« Dois-je comprendre que si je n’avais pas sauté sur mon téléphone dès mon retour à Paris, tu n’aurais pas résisté à l’envie d’entendre ma voix ?
- Ah mais, comme tu as justement sauté sur ton téléphone, c’est quelque chose que tu ne sauras jamais…
- Tricheuse. »
Elle rit à nouveau. La boule que j’ai dans le ventre ne s’est pas allégée le moins du monde, mais je ne regrette pas d’avoir appelé.
« Bon, du coup, puisque mon cerveau est à nouveau correctement irrigué, oui j’appelais pour quelque chose en particulier. Ça te tente un ciné, samedi ?
- Oui, bien sûr ! Qu’est-ce que tu proposes ? »
Elle a répondu vite. Je crois que c’est encourageant. Je crois.
« Il y a le dernier Pirates des Caraïbes en ce moment. Samedi, 16h devant Le Trianon, ça te va ?
- Ok pour moi !
- Super ! »
Mince, j’espère que le soulagement dans ma voix n’était pas trop audible.
« Heu…Ben, à samedi du coup.
- Ah, oui, salut ! »
J’ai encore laissé un blanc dans la conversation ! Le moins qu’on puisse dire c’est que vu à quel point je suis tendu, c’est pas gagné. Avec un peu de chance j’arriverais à avoir l’air à peu près normal samedi.
Mais en attendant, elle a dit OUI !
_________________
Dernière édition par Dyssery le Jeu 17 Sep 2015 21:17; édité 2 fois
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Et c'est le Sire qui ouvre le bal des commentaires.
Et bien, c'était un bien bel épisode que tu nous a proposé aujourd'hui.
On a toujours le point de vue interne de William bien ancré profondément dans ses pensées, mais cette fois la réflexion n'a pas une place centrale, simplement la journée. Une journée plutôt habituelle de lycéen, qui par son immersion en devient palpitante et intéressante. Bien que je ne m'identifie pas au personnage sur bien des points.^^
J'espère au passage que son jugement de madame Meyer n'est pas de ton propre point de vue, auquel cas, le double fils de prof que je suis et toi, on va pas être copain.
Je suis un peu déçu de la révélation de Christophe. Elle est logique et cohérente, mais comme elle était amenée, je m'attendais à plus grand twist que Caroline, enfin, le suspense a quand même été de la partie.^^
Concernant la conversation avec Lucie, elle est très jolie. Je ne pourrai je pense pas la juger d'un point de vue vécu, mais je la trouve réaliste et cohérente de ce que je pense.
Vala vala vala. J'ai bien aimé ce chapitre, qui n'est qu'une simple journée, rien de plus, tel Before the Replika *PAF*. J'aime beaucoup. Hâte de voir la suiiiite !^^ _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Posté le: Dim 19 Avr 2015 23:50 Sujet du message: Commentaire
Inscrit le: 29 Aoû 2012 Messages: 170 Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
Bonsoir Dyssery,
Bon je viens d'enchaîner la lecture de toute l'histoire d'un seul coup. Mais bordel pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt ?
Bon étant donné que j'ai tout lu d'un coup, on va éviter de faire du chapitre par chapitre mais plutôt un point de vue global du texte.
Alors oui, il y aura sûrement des choses qui t'auront déjà été dîtes et oui ce commentaire risque donc de tourner court.
Mais la quantité n'ayant pas forcément de lien direct avec la qualité et la pertinence...
Bien alors, tout d'abord commençons par le dessin qui illustre l'histoire à venir. A part dire qu'il est magnifique et qu'il nous donnent des indications sur le personnage qui sera traité, ben voilà quoi ^^.
Ensuite dans les premiers chapitres, nous avons le droit a deux cadres spatio-temporelle : le réel et les souvenirs.
Dans le réel, nous avons comme personnage principal William avec un point de vue interne. Dans la partie souvenir, nous avons toujours William mais également notre programme préféré. Le point de vue est toujours le même, c'est-à-dire interne mais cette fois-ci c'est celui de X.A.N.A. ; mais le plus étonnant c'est que nous sommes dans le rêve de William. Pourquoi ? La suite nous le dira j'imagine.
Ton histoire prenait forme après l'épisode 93 : Retour. Et donc il était logique d'avoir les passages correspondant au DA. Et j'ai était agréablement surpris de voir que la façon dont les répliques sont introduites, sont excellentes et cohérentes.
Le descriptif des lieux, des personnages, etc... est très précis et fidèle au DA pour ce qui le concerne.
Pour finir, tu as donc voulue axer l'histoire sur William (non on avait toujours pas deviné ^^). Alors William est loin d'être mon personnage préféré (n'en déplaise à la M.A.N.T.A. Allons allons, ça ne nous déplaît pas, c'est juste qu'on en tire les conclusions nécessaires à ton sujet...). Néanmoins, je trouve l'évolution de William depuis son retour très bonne et assez réaliste. Le fait d'adopter un point de vue interne permet également de mieux appréhender ce garçon si mystérieux. Et enfin certains éléments de son passé se révèlent petit à petit et cela risque de jouer un rôle sur son futur.
Bien, alors voilà. Je ne sais pas vraiment quoi dire de plus pour un commentaire global, mais en tout cas je deviens un lecteur assidu de cette fic a partir d'aujourd'hui ^^. (ce qui me permettra d'ailleurs de revenir à la forme de mes premiers commentaires).
Sur ce bonne continuation à toi Dyssery, et au plaisir de lire la suite.
Bonne soirée. _________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.
bonsoir Dyssery,
C'est un chapitre particulier que vous livrâtes ici.
En effet les précédents avaient pour thème l'introspection de William. Un William perclus de regrets et de désillusions. Mais foin de cela, ici il est question de légèreté. En fait, la scène finale, touchante dans sa valse d'hésitation et de candeur, nous ferait presque basculer dans la comédie romantique.
Cela forme un très net contraste avec les précédents épisodes.
Du point de vue stylistique, le rythme est enlevé, presque stendhalien, accompagné d'un discours oralisant qui lui donne vigueur et saveur.
Cela dit, notre héros semble s'être persuadé de se penser jovial et heureux.
De manière intéressante, son caractère semble s'être éloigné de ce qu'il avait été dans le dessin animé. Encore qu'à l'époque celui-ci n'ait pas été des plus stable. En effet, ce nouveau William n'a plus la morgue de l'ancien. Élève diligent, il apparaît aussi comme cynique et égoïste. Enfin, il semble réussir à s'arracher définitivement à l'orbite de la bande. Son éclat avec Yumi apparaît comme une rupture définitive.
Le thème de la sortie au cinéma est assez classique, aussi c'est avec impatience que le relief que vous saurez lui donner est attendu. Par ailleurs, il y a bien un cinéma Le Trianon à Sceau ( et en neuf autres emplacement en France).
Combien de temps bénéficiera-t-il du repos du soldat et des héros ? Combien de temps avant que la quête de la vérité ne revienne le hanter ?
Au plaisir de voir éclore la timide fleur de feu. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Vu que Cyclope a honteusement laissé tomber cette fic prometteuse, me voici Je m'en étais arrêté au chapitre 11.
Citation:
Avant que je ne comprenne ce qui se passe il me prend dans ses bras.
J'ai commencé à me poser des questions avant de me rendre compte qu'il ne conduisait plus, et comme c'est le point de vue de William "qui n'avait pas remarqué qu'on était arrivé"... x')
Citation:
« William, tout va bien ? Il reste encore deux semaines de vacances et tu veux déjà travailler ? demande mon père en ouvrant de grands yeux.
Jerry Golay.
D'une façon générale, tu conclus ton arc des vacances - du moins la partie à l'extérieur de Kadic - par une progression d'une mystère qui y a émergé (Évidemment que William ne pouvait pas bosser...), mais comment notre pauvre adolescent va-t-il pouvoir sauver le monde tout seul ? Je suis bête, il va probablement pouvoir compter sur l'aide de Lucie, sa meilleure amie voire plus si affinité (a)
Chapitre 12. Le retour de William permet évidemment de donner une nouvelle dimension à ta fiction puisque cela équivaut à l'apparition de Christophe, dont la simple évocation du nom suffit à distinguer les bonnes fics des autres, où on l’appelle "Le black", voire "le nègre" si c'est Pikamaniaque.
On remarque, une fois la rentrée passée, la cruauté du chômage technique pour le meilleur guerrier virtuel de la décennie, puisque celui-ci se retrouve, vu la narration, à jouer sa vie dans un cours de maths. On se recycle comme on peut...
Tu te retrouves ensuite confronté à l'un des plus grands pièges des écrivains : Le professeur de français, inexistant dans Code Lyoko. Les auteurs les moins scrupuleux donnent le rôle à un prof qui existe déjà en faisant style que comme l'histoire-géographie, on peut cumuler, ou alors en mettent des merdiques, genre M.Lupin... Tu surmontes donc cette étape brillamment.
Citation:
mécréant
Spoiler
Fin de chapitre en revanche décevante avec un rencard à deux balles devant un film des plus douteux, ce qui contraste avec la conclusion du chapitre précédent, plus captivante. Mais c'est un adolescent alors il faut faire la part des choses...
Bref, c'était cool, à la prochaine !
P.S : Je ne vais pas poster de relevés orthographiques, je laisse les experts comme Jérém et Silius le faire à ma place. Humour contextuel. _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
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