Posté le: Mer 17 Juin 2015 18:53 Sujet du message:
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonjour à tous.
Merci aux trois commentateurs de l'épisode 29. Je suis content de voir que la fic continue de vous plaire.
Comme je vous l'ai dit par Skype, c'est une très belle analyse que vous avez faites Silius, vous avez relevé des choses que je ne soupçonnais même pas avoir laissé transparaître. Mais effectivement, beaucoup de vécu, plus que prévu, est passé dans ce chapitre.
Pour ce qui est d'Icer, oui, cette attaque de X.A.N.A. est très travaillée. Comme beaucoup. Ce ne sera peut-être pas toujours comme ça, vu que ça me demande beaucoup d'efforts, mais j'aime beaucoup les attaques de ce genre, elles ne seront sans doute pas régulières et unanimes dans la fic, mais restent un morceau important.
Merci pour ton com Jerem, content que la fic te plaise, en espérant que la suite en fasse autant.
Et donc, voici, aujourd'hui, la suite de notre arc. Eteignez les lumières, fermez les stores, isolez vous un maximum et prenez votre doudou avec vous, mettez donc vous ça dans les oreilles et laissez moi vous ouvrir le voile du terrifiant trentième épisode de Replika on the Web.
Arc une nuit chez Freddie : deuxième épisode Trentième épisode : La salle à dangers
Spoiler
Le couloir est de plus en plus noir. En fait il n’y a plus que ma lampe qui l’éclaire de sa lumière mal assurée. Je marche lentement. Les larmes continuent de perler dans mes yeux, ma démarche est blessée, boiteuse. Du sang goutte encore de mon doigt…
J’arrive au premier tournant où se trouve une petite fenêtre, avec devant, un meuble de rangement à chaussures. Je passe ma lampe dessus et m’arrête au niveau de l’escalier, sur ma gauche. J’aurai juré voir le meuble bouger de quelques centimètres…
Non…Je dois psychoter, la scène de tout à l’heure a dû me mettre en état de stress intense…Je plisse les yeux et me concentre sur le bloc de bois…
Je n’ai pas le temps de l’examiner : le meuble, poussé par une force invisible fonce d’un coup sur moi dans un raclement de bois strident. J’ai une nouvelle salve de peur, mon cœur ne tiendra pas ce rythme. Avant même d’avoir commencé à réfléchir je me jette sur la gauche pour esquiver le mobilier, et plonge dans l’escalier que je dévale en roulant jusqu’à son angle droit. Qui me stoppe brutalement grâce à ma tête. Le meuble part se fracasser contre la porte de ma chambre qui tient bon. J’ai toujours dit qu’elle crochetait trop bien.
Je me relève comme je peux, complètement sonné. Si un mur ça fait mal dans le dos, ça fait encore plus mal au crane. J’ai l’impression d’être…Je sais pas en fait, j’en sais rien. Je bascule lentement sur le côté et retombe dans la dernière ligne droite de l’escalier, que je dévale une fois encore.
Trou noir. Je ne saurai dire combien de temps il a duré. Déjà, quand je me suis réveillé il a fallu que la situation me revienne, mais elle est vite revenue. Faut dire que quand vous avez mal partout comme ça, vous vous dites assez vite que vous êtes pas dans votre lit.
Non. Je suis dans le salon, ‘fin…Je suppose vu qu’il est en bas de l’escalier. Je cherche ma lampe en priant qu’elle m’ait suivi dans ma chute. Je reconnais bien les tomettes froides du salon au toucher. Ouf ! La lampe est là. Je la rallume.
Le salon est encore plus menaçant que ma chambre. La pièce est suffisamment vaste pour ne jamais être totalement éclairée ne serait-ce que dans la pénombre. Le faisceau de ma lampe se perd dans cette salle pas très grande mais assez grande pour perdre la lumière qui n’est pas arrangée par les nombreux meubles.
Je me redresse comme je peux sur mes jambes qui peinent énormément à me soutenir. Je tente de remettre mon esprit en marche. Résumé : je me retrouve seul dans ma maison en pleine nuit, en plein orage et sans électricité, ma sœur a été électrocutée, le Macstodonte n’est pas en état de marche, je me suis fait attaqué par le biais de l’iBook par une sorte de gros monstre à moteurs, puis agressé par mon meuble à chaussures…Eh attends !
L’iBook ne fonctionne plus ! Comment le meuble m’a attaqué ? Punaise mais je suis sous acide ou quoi ? C’est vraiment X.A.N.A. qui m’attaque ? Comment fait-il ?
C’est un petit bip éloigné venant du fond de la maison qui me répond. Mon dieu. Les onduleurs.
Tous les ordinateurs de la maison, l’iMac de ma mère, le MacBook de mon père et la vieille tour familiale, sont sur batterie ou onduleur. Un onduleur est un appareil relié entre la prise et l’ordinateur. Il permet notamment de stabiliser la tension pour l’alimentation mais aussi de laisser les machines en état de marche lors d’une coupure de courant. Les onduleurs de la maison sont assez costaux et peuvent bien tenir 5 heures. Tout comme la batterie du MacBook de mon père. X.A.N.A. a donc au moins trois bastions pour m’attaquer. Ma mission est donc simple. Les neutraliser un à un. Le problème, c’est qu’à chaque bastion je ne sais pas à quoi je vais faire face…
Je continue de réfléchir du plus silencieusement possible dans le salon. Je n’arrive plus à faire la différence entre réel phénomène et illusion de peur : j’ai l’impression de voir l’écran de la grande télé cathodique crépiter dans le noir, pourtant quand je passe la lampe il est bien éteint…J’ai l’impression, et sans doute pas à tort, que toute ma maison peut se retourner contre moi à tout moment. Je ne me sens pas bien, j’ai des tics et des spasmes et j’ai une profonde envie de vomir, je suis gelé de sueurs froides, essoufflé, mes yeux sont devenus secs et salés à force de pleurer…
Les pièces les plus proches du salon sont : la cuisine/salle à manger, le bureau, le couloir du fond qui mène à la cave et à la buanderie et l’escalier duquel je viens de tomber. Normalement la machine la plus proche de moi doit-être…Le MacBook de mon père, qu’il laisse toujours négligemment traîner sur la table familiale. Sa batterie se retire via deux loquets type interrupteur, pas besoin d’outil, c’est même plus facile que sur l’iBook. Compte tenu de la distance et la facilité, je ferais mieux de commencer par celui-là. Après, certainement aller au bureau, là où se trouve l’iMac de ma mère. Puis ensuite, la dernière étape c’est le couloir du fond. La tour familiale se trouve sur un petit bureau dans un angle du mur.
Je tente vainement de me rassurer : c’est ma maison. Celle qui m’a vu grandir, je la connais bien, je connais tous ses objets, toutes ses pièces, c’est mon univers, elle ne peut pas être source de peur, dans le pire des cas, il reste encore moins de cinq heures.
Non…Ça ne va pas le faire, je suis tout seul dans cette maison. A la merci d’une intelligence artificielle sanguinaire voulant apparemment ma mort. Chaque objets peut devenir une machine à tuer à tout moment et être totalement imprévisible, même si je connais cet objet. Concrètement, je ne connais plus rien de ma maison à l’heure actuelle, je ne sais pas du tout ce qu’il peut se passer, et le seul moyen que j’ai de sortir de ces ennuis c’est de désamorcer les ordinateurs.
Lentement, hésitant, tremblant comme une feuille, je remets la lampe devant moi et met lentement un pied devant l’autre. Je recommence, un peu plus vite. Troisième fois. A force de recommencer je finis par obtenir une démarche lente, prudente et très peu assurée vers la cuisine. Elle n’est vraiment pas loin du salon mais semble à des kilomètres. Comme si j’étais dans un cauchemar. Sauf que mes sensations de froid, de peur, le toucher de la lampe, bref, tout ce que je ressens en ce moment me hurle que non, c’est la réalité. Ta terrible réalité. Je ne me réveillerai pas si je me retrouve en danger de mort, le risque est réel, palpable…
Faut que j’arrête. Je panique, c’est pas bon. Pas bon du tout. Faut que je me ressaisisse. Faut que j’arrête de penser. Si je réfléchis je prend peur. Faut que je me concentre sur l’instant présent. Mais l’instant présent me fait peur aussi ! Faudrait que je détermine lequel des deux me fait le plus peur. EST-CE QUE C’EST LE MOMENT DE FAIRE DES CALCULS FRED ? File dans cette cuisine tout de suite ! Tu es en danger alors grouille toi !
Je donne un coup d’énergie à ma marche, bifurque sur la gauche pour passer à côté du sofa, longe le mur du salon, jusqu’à la porte. Je m’arrête et passe lentement la tête et la lampe à travers l’encadrement.
Le MacBook est là, sur la table, luisant de ses reflets d’aluminium à la lumière de la lampe. C’est une machine assez grande et pourtant très fine, dernier cri. Rapide. Moins qu’un G5 mais mon père n’a pas besoin d’un monstre pour son travail. Les rares instants où il exploite beaucoup du machin, c’est pour jouer à Cro-Mag Rally, un jeu de course automobile un peu idiot d’homme préhistoriques.
Je scrute les environs autour du MacBook. La salle à manger est calme et silencieuse. En fait on entend que le simple tic tac de l’horloge murale. Ce bruit me rassure innocemment. Je le connais bien. Il m’est arrivé maintes et maintes fois de faire mes devoirs, prendre mon petit déjeuner ou dessiner dans la cuisine silencieusement à ses côtés, quelques souvenirs me reviennent.
Puis j’entends de nouveau, au loin dans la maison, un onduleur biper. Je reviens à la réalité, je me décide et entre dans la cuisine.
La pièce n’est pas très grande. Un carré dont la superficie se situe entre le salon et ma chambre. Le mur qui communique avec le salon est ouvert en une sorte de comptoir. Les trois autres sont bordés par les plans de travail. Au centre, prenant presque toute la place, la grande table ronde, sur laquelle est posé le MacBook, à la place de mon père. Enfin…Je dis grande, par rapport à la pièce. On ne pourrait y caser au grand max que 5 personnes je pense. On peut la rallonger, mais dans ce cas là elle ne rentre plus dans la cuisine, on la met dans le salon pour les repas de famille. C’est d’ailleurs toujours dur de lui faire passer la porte…
Je m’approche lentement du MacBook, sans prêter attention à autre chose. La lampe l’éclair comme un objet divin. Il réfléchis la faible lumière, d’une manière à la fois rassurante et terrifiante. D’un côté il est là, tout près, atteignable, de l’autre, qu’est-ce qui va se passer si…
Je tends lentement ma main vers l’appareil, mes doigts tremblent, je me penche sur la table, je ne me suis pas trop éloigné de la porte.
STONG !
Un bruit bizarre, méconnaissable, me fait faire un bond en arrière. Je manque de tomber à la renverse. C’était fort, violent, brutal et imprévisible. J’entends ma respiration à volume très élevé. Mon cœur a triplé sa vitesse en l’espace de quelques microsecondes. Je manque de vomir. Ma gorge est complètement bloquée, j’ai l’impression d’étouffer. De l’air passe encore en faisant siffler mes bronches pour tenter de libérer mon nez.
Lentement, doucement, je me calme comme je peux. Histoire au moins de reprendre mes esprits. Je me rends compte que sur le coup j’ai fermé les yeux, je les rouvre. La lumière de la lampe m’éblouit un peu, j’ai l’impression de la voir crépiter violemment sur le coup de la fatigue rétinienne. Mes globes oculaires refocalisent et me laissent comprendre ce qu’il s’est passé.
Le couteau à légumes. Là. Planté dans le bois de la table. Il vibre encore de son choc. C’est un assez gros couteau. Lame aiguisée d’inox. Solide. Elle a déjà tenu au découpage d’une courge de la taille de…de…la plus grosse peluche de Lucie, tiens, une sorte de gros lapin électrique. Assez innocemment, je me dis que mon corps n’aurait pas eu la consistance de cette courge face à ce couteau.
Je me sens pâlir à vue d’œil, le message est clair : on ne touche pas au MacBook. J’ai des ustensiles de cuisine et je n’hésiterai pas à m’en servir.
J’ai une profonde envie de faire demi-tour et de retourner me coucher, espérant sortir de ce cauchemar éveillé. Mais justement, je ne peux pas. Qui sait ce que je risque si je ne fais rien ? Il faut que je désamorce ce MacBook. Je n’ai pas le choix, ma vie, celle de mes amis, et peut-être même celle de la planète en dépend. Il faut que je tente un truc.
Me vient alors une idée très très bête, mais…qui peut marcher.
Je ne sais pas à quoi X.A.N.A. se fie pour me voir, mais…Sait on jamais. J’éteins la lampe, je m’accroupis et avance lentement dans le noir…
Je déteste le noir complet. Plus que la lumière d’une petite lampe torche. Tout devient mystère dans le noir, tout peut-être remis en cause. C’était quoi ce bruit ? J’en sais rien, je vois rien. Est-ce que c’est toujours l’horloge qui fait tic tac ? Qu’est-ce qui me prouve que c’est bien l’unique grand pied central de la table que je viens de toucher de mes mains ? J’en sais rien, il n’y a strictement aucune différence à ma vision quand j’ai les yeux ouverts ou les yeux fermés.
Je suis sous la table de la cuisine. Si j’en crois donc mon toucher, je remonte lentement le long du pilier de bois. Je tombe sur ce qui pourrait être mon plafond. Le dessous du plateau de la table. Je longe celui-ci, pour atteindre le bord du plateau. Je m’éloigne un peu du pied pour donner de la marche à mon bras, je passe la main par dessus le plateau, cherche un peu de mes doigts et tombe sur une surface très froide.
Le MacBook.
Je ressers ce que je peux de ma main dessus et tire lentement l’appareil vers le bord. Pas facile dans ma position, encore moins avec la chaise de mon père qui est assez entravante dans l’opération. Je tire lentement, silencieusement, je me tends. Seul le tic tac de l’horloge se fait entendre. Je n’aime pas ça, pas ça du tout.
A force de le tirer, le MacBook se retrouve plus dans le vide que sur la table, il bascule sous son poids et retombe dans mes mains. Pile à ce moment là un énorme bruit de métal surgissant de toute part se fait entendre. Une nuée immense de couverts vole partout dans la cuisine comme des oiseaux en colère de ce que j’entends. Je rattrape le laptop et la serre à la manière d’un doudou.
J’entends une assiette se briser à quelques mètres de moi. La table et son gros pied central semblent me protéger du X.A.N.A. déchainé. Le MacBook chauffe dans mes bras, il est allumé et ventile fort.
C’est l’apocalypse autour de moi. J’entend les couteaux, les fourchettes, les cuillères, les casseroles et les poêles voler au tour de moi, sifflant dans la pièce et s’écrasant un peu partout dans un immense fracas sans fin. J’ai peur, très très peur. Je ne vois rien de ce qu’il se passe. L’un de ces ustensiles peut m’atteindre à tout moment. Je me remets à pleurer, j’ai envie de hurler.
Sans réfléchir je me relève brutalement, manque de me cogner contre la table et fuit la cuisine avec la chance inouïe de ne croiser aucune trajectoire. Mes jambes ont la soudaine envie de sauver leur peau et donnent tout ce qu’elles peuvent dans ma course. Je rallume ma lampe, j’aperçois à peine le salon, particulièrement le lampadaire qui tente de me barrer violemment la route en tombant devant moi. Je saute instinctivement par dessus, évite une télécommande qui part dans le mur et file vers la porte du fond. A l’encadrement de celle-ci un câble Ethernet se déploies sur mon passage, mon pied se prend dedans. Je perd mon l’équilibre et donne tout à mes jambes pour tenter de le reprendre. Je ne comprend plus rien, mon corps est en ébullition. Mon cerveau calcule sa survie à une vitesse qui me dépasse, les réflexes se déclenchent sans la moindre réflexion. La lumière de la lampe vacille violemment avec le mouvement de mes bras, elle m’éblouis, me replonge dans le noir...Je ne comprend qu’à peine ce que je vois. Au dernier moment je reconnais le mur du couloir. Je place mes deux bras devant moi, manquant de faire tomber la lampe et le MacBook. MacBook qui brûle et siffle violemment, il semble picoter aussi…
Il se charge, X.A.N.A. veut m’électrocuter. Je me relève du mur et repart vers le fond du couloir à toute allure. Le téléphone passe la porte du salon et cogne le mur où je me trouvais il y a quelques secondes dans un bruit assez violent.
J’ouvre la première porte sur laquelle je tombe et constate en vitesse où je suis. Les toilettes. Soulagement, je referme et verrouille violemment la porte. Je n’entends plus que le MacBook. Je m’assois sur la cuvette et pose la lampe sur une étagère, vite ! Vite !
Je retourne la machine et actionne les deux loquets. Je la secoue violemment. La batterie s’éjecte, frappe violemment la porte et retombe sur le sol. Le laptop s’arrête. Le silence revient.
J’ai les poumons en feu, je respire fort avec difficulté, j’entends le sang palpiter dans mes oreilles, je le sens couler dans tout mon corps de son rythme effréné, je suis trempé de sueur congelée. Doucement, je me calme. Comme je peux. Assis sur la cuvette. Lentement mon esprit revient à la normale, mes pensées redémarrent.
Bonjour cher Sirix,
Ainsi dans l’horreur vous nous amenez à la suite de votre héros.
Après un chapitre introduisant l’arc il s’agit ici de définir les objectifs. Un peu à la manière d’un jeu vidéo diraient d’aucuns. Il faut trouver et actionner tous les interrupteurs, en l’occurrence tout débrancher, pour survivre et passer au niveau suivant. Et chaque interrupteur a sa garde rapprochée qu’il faut battre ou esquiver.
Souvent on tient éloigné les enfants de la cuisine et de son outillage. Xana vient nous rappeler pourquoi il ne faut pas toucher aux affaires des grands.
Cependant, il est difficile de voir plus dangereux qu’une batterie de cuisine dan une maison. Les dangers à venir ne risquent-ils pas de s’en ressentir ? Étonnez-nous !
Ce chapitre offre un certain développement de Fred. En effet les paragraphes d’actions ou de peur sont contrebalancés, presque systématiquement, par des passages ou de réflexion sur le connu devenu menaçant, ou des remarques plus humoristiques. Ceux-là s’expliquent par le besoin de rationaliser et comprendre, car l’esprit de Fred ne s’arrête jamais de travailler, à son grand dam. Ceux-ci par le fait qu’il est presque en état de choc. L’un des effets du choc psychologique c’est de forcer l’esprit à rechercher la normalité. Pour s’en sortir, il cherche à se raccrocher au quotidien et au trivial. Ce qui donne naissance, pour le lecteur et des remarques plutôt humoristique lorsque Fred essaie d’abaisser le niveau de tension qu’il subit. Il en va ainsi par exemple de la remarque sur la solidité de la serrure de sa chambre.
Il ne me semble pas que Xana est versé, dans le dessin animé, dans la télékinésie comme ici. C’est un mode d’attaque qui est d’ordinaire plutôt rattaché au cinéma, en particulier le cinéma d’horreur paranormale. Ici, cela correspond bien au Xana un peu minimaliste mis en scène : il n’a pas la puissance du supercalculateur quantique et procède un peu avec les moyens du bord, pourtant tout aussi meurtrier, quoiqu’à plus petite échelle. En attendant, Fred n’est pas sorti de l’auberge.
Il est intéressant de voir que pas un seul instant il ne considère vraiment la fuite hors de la maison. Fred n’est pas un héros pourtant. Il le montre assez clairement. Ce qui pousse à se demander si l’on assiste pas, justement, à l’acte de naissance d’un héros. Il sera intéressant de revenir sur ce point dans quelques arcs, ou à la fin de votre récit.
Au plaisir de redécouvrir tout les dangers du quotidien avec vous et Fred. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Posté le: Mer 22 Juil 2015 23:54 Sujet du message:
Inscrit le: 08 Sep 2013 Messages: 101
Bonjour bonjour ! C’est qu’il était temps, dis donc ! Mais comme tu le sais, j’ai enfin fini de lire l’intégralité de la fic, et il se peut que je n’ajoute rien que tu n’aie déjà entendu, mais je passe tout de même poser un commentaire par ici !
Bon, ça va être très général, je ne me sens ni le temps ni la force de faire au chapitre par chapitre, et de toute façon, je l’ai déjà fait. Mais on va tâcher d’être au moins chronologique.
Bon, tout d’abord, les premiers chapitres (1-8 ). Ils sont, à mon goût, un peu lapidaires encore, loin des jolis descriptions des chapitres suivants, ce qui peut parfois faire barrage à la mise en place de certains éléments (encore que dans le cas des personnages, ce ne soit pas tant que ça un problème de ne pas avoir de descriptions de Fred par exemple, après tout le lecteur peut aussi imaginer au fil du texte, d’autant que de mémoire, la fic donne parfois des éléments à la sauvage). Pour autant, on en sait assez pour installer les premiers éléments, les personnages et l’ambiance. Notamment l’humour, très proche de celui de la série originale, d’ores et déjà présent, même si les coups d’éclats pour moi viennent plus tard (Madame Fourchette quoi… *PAN*). Les relations sont également assez claires, voire même prévisibles : il est aisé de reconnaître les futurs couples, mais ce n’est, je l’avoue, pas là ce qui m’intéresse. C’est plutôt la manière dont ils vont évoluer jusqu’à se révéler qui pique ma curiosité. So wait and see. Et puis, jusque là, les relations sont bien décrites et amenées (cf. Fred qui réalise subitement que sans tout le joyeux bordel qu’est devenue sa vie depuis le plan antiXANA (ceci sonne totalement comme le nom d’un médicament), il n’aurait sans doute jamais été intéressé par Céleste, ce qui aurait été fort dommage)
Cependant, l’arrivée de XANA est cool, et tend à booster la fic considérablement. Le passage est bien écrit, prenant et amène un niveau de darkness accentuant bien les enjeux à venir. D’ailleurs, c’est à mon sens après son arrivée que la fic gagne en intensité. Naturel me diras-tu, c’est lui qui amène les combats, la peur, la lutte, et tout l’équipage. Mais j’ai vraiment noté une accélération du rythme et de l’enchaînement des éléments plus généralement dès lors, et là l’immersion est plus forte et prenante.
Ensuite les personnages. Je ne m’attarderai que sur certains, comme James et Tim. Tu le sais, ils sont pour moi badass. Le premier parce que Awesome Barbecue *PAN* Bon, bon, parce qu’il a un côté Michael Bay *REPAN*. Tim parce que son histoire demeure intéressante et, dans le contexte de l’univers de CL, assez crédible. Bon, tu le sais, j’ai trouvé la confiance que la Confrérie lui accorde fort facile et rapide, mais tu me connais, je suis une méfiante sauvage . Et ses futures relations avec la Confrérie peuvent être intéressantes, étant donné qu’elle vient clairement de voir ses espoirs anéantis à la suite de la renonciation du groupe dans la lutte contre XANA. Enfin, mention spéciale à Jessie, lors de leur première défaite contre XANA : le voir s’effondrer car il a raté là la première occasion de ne pas être qu’un petit rigolo un peu moins capable d’agir que les autres est touchant. Il est clairement sous-estimé, et pourtant sa chance de dépasser ce constat lui échappe. Bref, c’était triste, mais il aura la possibilité de se rattraper.. Hein ? :3
Point rapide sur Lautriv, dont tu m’as spoilé une partie mais dont j’ai quand même découvert une bonne partie à la lecture. Le paysage a l’air fort cool et montre bien le travail colossal du groupe. Ce qui m’amène une question surprise-que-je-poste-là-parce-que-pourquoi-pas : Y trouvera-t-on tous les monstres de Lyoko, ou y aura-t-il en plus des monstres originaux ? (Question de pur principe, hm).
Enfin, les deux gros points pour moi, les deux moments que j’ai franchement aimé : En premier lieu, le chapitre 9, celui du rêve. On y plonge très facilement, l’ambiance nous immerge avec une facilité déconcertante, tu transmets extrêmement bien le ressenti de Fred et le décalage des situations. That being said, c’est typiquement le genre de chapitre que j’aime lire, il partait avec un notable avantage de par son principe, et le fait qu’il soit réussi en rajoute bien d’autres. Et bon sang, quelle invitation aux spéculations, parce qu’un rêve, c’est forcément sujets aux questionnements. Prémonition ? Pressentiment du personnage ? En tout cas, on le sait, ça influera sur la suite et sur les réactions des personnages. Deuxième passage, mais là il s’agit d’un arc entier, à savoir le dernier, Une Nuit chez Freddie. Je risque de manquer d’objectivité, surtout maintenant que je suis la tête la première dans Five Nights at Freddy’s (faut que je me termine la Night Five à ce sujet o/), mais j’ai ressenti pour ma part l’hybridation des deux univers, l’horreur épurée de FNAF prenant cependant le dessus sur l’univers très simple et accessible de Replika. Mais la peur est palpable, la réaction de Fred nous entraine dans son salon où tout devient fou, et on se sent facilement en plein désarroi pour lui. Mais l’étape la plus facile est passée, il faut maintenant voir comment il se débarrassera des autres bastions… Et surtout quand le monstre-sous-le-lit reviendra en scène =3.
Bref, en conclusion, c’est une bien belle fic que tu nous proposes là, en progrès constants et que je suivrai avec plaisir. Je te dis donc à la prochaine publication, et cheer up buddy <3
(Accessoirement, si tu as besoin que je te relise avant que tu postes, pour éviter deux-trois fautes d'inattention, n'hésite pas =3) _________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Welcome to your office settle down and take a seat
Please pay no attention to the terrifying screams
You should heed the warnings of the voice that's on the phone
Tonight you might be by yourself but you are not alone
The masks that we wear
Pretend they aren't there
But you can only hide for so long, for so long
Why don't you
Spend the night then you'll find
there's evil that waits inside...
Arc une nuit chez Freddie : troisième épisode Trente-et-unième épisode : Massacre animal
Spoiler
S’il est bien un bruit que je trouve particulièrement oppressant, c’est le silence. Le silence, où l’absence totale de bruit, peut-être synonyme de beaucoup de choses effrayante, comme la solitude. Sur tous les points. Le néant, en somme, il n’y a rien qui vit autour de vous, rien qui bouge, rien. Le silence est aussi parfois pour moi…Une sorte d’irréalisme…La sensation de silence est souvent présente dans mes rêves et mes cauchemars, sauf exceptions, les souvenirs de l’auditions sont souvent très flous…
Et pourtant, c’est bien le silence qui règne dans les toilettes. Toute la maison semble s’être rendormie, comme dans une nuit habituelle. J’aurai envie d’espérer que X.A.N.A. n’ait pas réussi à infecter plus d’ordinateurs que mon iBook et le MacBook de mon père, mais j’en doute fort. Depuis qu’un réparateur a expliqué à mon père les risques de débrancher un ordinateur, ce dernier est devenu parano sur le sujet, et a conçu un système de survie redoutablement efficace. Tous les ordinateurs de la maison à l’exception du Macstodonte résistent à une panne de courant. Ils sont forcément en veille, à attendre.
Nauséeux, je me relève. Doucement. Mon corps répond de façon très approximative, les sensations que je ressens sont très étranges et difficilement descriptibles, une sorte de douleur altérée par la fatigue et mon esprit qui semble à moitié tapis dans son fil de pensée…
Je prend délicatement la poignée, tourne le loquet de déverrouillage, actionne l’ouverture, et pousse très lentement la porte, qui n’émet qu’un bruit léger proche d’un souffle. Le couloir aux horreurs réapparaît. Il a l’air tout à fait…Normal. Il n’y a plus aucune trace de ma fuite, le téléphone ne traîne pas devant la porte du salon…
Je commence sérieusement à douter de mes capacités mentales. Suis-je sous hallucinogène ? Réaction post-traumatique ? Médicament ? Drogue ? Poison ? Cauchemar intense ? Terreur nocturne ? Ceci est-il bien réel ?
J’ai envie de dormir. Profondément envie de dormir. Mon corps me hurle de le faire. Remonter dans ma chambre, doucement, retrouver mon lit, et oublier. Attendre le jour. Mais…Qui sait comment je me réveillerai si je ne fais rien ? Est-ce que je me réveillerai ? Est-ce que ma famille sera revenue ? Est-elle seulement encore vivante ? Suis-je seul au monde ?
Non. Je ne suis pas seul au monde.
La confrérie ! Mes amis ! Pourquoi n’ai-je pas pensé à leur appeler au secours ? Pourquoi me suis-je livré à moi même ? Ai-je tant que ça le réflexe de m’isoler dans le danger ? Pourquoi n’y ai-je pas pensé ?
Il faut que je les avertisse. Mais le téléphone fixe est électrique, donc touché par la panne de courant…Je n’ai que mon portable. Et mince.
Je l’ai de nouveau perdu. Je ne sais pas où il est. Et arpenter la maison à sa recherche me paraît trop risqué. Non…C’est évident, je n’ai pas le choix, je dois désamorcer les deux derniers ordinateurs seul. Ensuite, mettre la main sur mon portable et vite prévenir les autres avant que X.A.N.A. ne trouve un plan de secours. Je ne peux pas chercher mon téléphone alors que tous les objets de ma maison peuvent me tuer.
Prochaine étape, donc, à mon grand regret, le bureau. L’iMac du bureau. Ça ne promet pas d’être la fête. Je ne veux pas réfléchir à ce que X.A.N.A. a prévu pour m’éliminer dans cette pièce. Il est tellement de choses dangereuses dans une cuisine, dans un salon, et…dans un bureau…
Je remets la lampe droit devant moi. Je constate que sa lumière semble plus faible, mois assurée, plus vacillante. Je vais manquer de piles…Le pire, c’est que je ne saurai même pas dire quand.
Je reprends ma marche lente et prudente le long du couloir. La porte du bureau communique directement avec le salon, je dois repasser par ce dernier pour y accéder. Elle est à l’opposé de la cuisine. C’est une toute petite pièce sans fenêtre bourrée à mort de meubles et d’étagère. On n’a de place que pour s’y asseoir. En fait, c’est un ancien dressing, qui ne nous a jamais servi en tant que dressing. Comme la famille avait besoin d’un bureau, on l’a mis ici. Aujourd’hui, constellé de documents, de stylos, l’iMac G4 « Tournesol » est avec la lampe seul appareil électrique de la pièce. Heureusement que l’unité centrale est intégrée à l’écran, qu’elle n’aurait pas la place d’être ailleurs.
Je repasse dans l’encadrement du salon et constate avec malaise que tout est revenu à sa place, comme si rien ne s’était passé. Pourquoi X.A.N.A. fait-il ça ? Est-ce seulement X.A.N.A. qui fait ça ? N’est-ce pas moi qui déraille ? La chose qui disparaît dans ma chambre et le salon qui redevient clean après un massacre…Est-ce que ces choses ont vraiment eu lieu ? Ou est-ce moi qui les imagines ?
Ou alors…X.A.N.A. veut me faire perdre la boule. Et il est bien parti.
Comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, le gentil tic tac habituel de l’horloge murale revient à mes oreilles de la cuisine. Tout est calme. Beaucoup trop.
J’entends quand même un onduleur biper. Celui du bureau. L’ordinateur y est branché. Il est forcément resté allumé. Oui ! Mais qu’est-ce qui me prouve que X.A.N.A. l’a infecté ? Rien…Absolument rien. Tout comme je n’ai plus de preuves qu’il a affecté les deux autres. Je pourrai bien consulter les consoles mais je devrais pour ça redémarrer les machines…Risqué.
Je continue donc, méfiant comme pas possible, lentement, silencieusement, à me diriger vers le bureau. Je contourne le sofa, passe devant la table basse et atteint la porte du bureau. Doucement, doucement. C’est certainement dangereux. Je me place à côté de la porte et, sous le coup de la surprise, éteint la lampe. L’iMac bourdonne. Ce vieux G4 au design très moderne est allumé !
Je reste un moment sur le côté de la porte à réfléchir quoi faire. Mais mes possibilités sont minces, je ne sais pas ce qu’il y a derrière le bureau…Il faudrait que je regarde.
Je passe lentement la tête dans l’encadrement de la porte, je m’apprêtais à braquer la lampe sur la zone en question, mais je me retrouve soudain tétanisé. La pièce n’est pas dans le noir complet !
Je fais volteface, mon cœur a fait une nouvelle embardée, mes poumons peinent à suivre, je me plaque dos au mur. Il y a des lumières dans le bureau.
Pourtant, les lumières qu’on peut y voir n’ont rien de celles d’une lampe. J’ai reconnu le petit voyant blanc de l’iMac, mais deux points rouges luisaient non loin de lui. On aurait dit de tout petits yeux.
Qu’est-ce que c’était ? Quel objet peut faire un tel effet dans le bureau ? Je ne vois pas. A part le Mac il n’y a rien qui émet de la lumière là dedans. Et ça ne peut pas être la souris laser, elle ne fait pas deux points de lumière. Ou alors c’est moi qui vois double ? Non…Je ne voyais pas double tout à l’heure…Qu’est-ce qu’il AÏE !
Une méchante douleur se fait ressentir sur ma jambe droite. Comme si on venait de m’enfoncer quatre aiguilles dans le mollet, mais…Plus épais que des aiguilles, et plus crochu.
Sans réfléchir, je baisse la tête, la paire d’yeux rouge se trouve non loin de ma jambe. Qu’est-ce que c’est que c’est horreur bon dieu ! Par réflexe je braque la lampe. La bestiole retiens sa prise et se sauve en crissant.
Un rat.
Un rat dans la maison…Je me demande d’où il vient. C’est agressif ces bestioles là…Et dangereuses, et apparemment, celui-ci en a après moi…M’a-t-il vu ? A-t-il eu peur de ma présence ? Ou c’est X.A.N.A. qui le possède ? J’en sais rien, pas eu le temps de voir précisément ses yeux, l’iMac allumé pourrait indiquer que oui, mais…Je n’ai pas meilleure preuve. Cela dit, les yeux de la bête brillent. Pas très naturel. A creuser…En attendant…Il m’a fait très peur, j’ai l’impression d’avoir un trou dans la poitrine tellement mon cœur s’est emballé, mais il est parti. Il a eu peur de la lumière on dirait…
Mon mollet me fait horriblement mal. J’éclaire la blessure. Heureusement on dirait que la bestiole n’a pas eu le temps de s’enfoncer bien profond. J’espère que ce rat ne portait pas de maladies. Va falloir que je désinfecte ça, mais avant…
Je rentre dans le bureau. J’ai tout juste la place de me tenir dans la pièce avec la chaise à côté. L’onduleur est sous le plateau central, non loin de la multiprise, il faut que je le débranche. J’ai peur. Je ne sais pas ce qui peut se passer. Je me baisse lentement, tremblant comme une feuille. La lampe éclaire l’onduleur. C’est un gros caisson noir avec une petite lumière verte qui clignote. Elle signifie qu’il est passé sur batterie, histoire de maintenir l’ordi en marche. La prise se trouve juste derrière le boîtier. Courage. J’avance ma main. Courage. Elle tremble. Courage. Quelques centimètres. Courage. Je…
CRRIIIIIIIIII !
Déboulant de l’autre bout du salon à toute vitesse, le rat se dirige vers moi, surpris par son cris je fais un bond de stupeur et me ramasse méchamment le bureau. Ce qui n’arrange pas ma bosse de tout à l’heure. Ça fait mal, très mal, j’ai presque l’impression de sentir la douleur partir de ma tête et se propager dans ton mon corps pour crier son état d’urgence. J’entends les petits pas se rapprocher, je recule brusquement et saute sur la chaise de bureau. Les yeux rouges apparaissent dans mon champ de vision et sautent sur la chaise. Par pur réflexe je saute sur le bureau qui branle violemment, faisant tomber une étagère dans un bruit infernal d’objets en tout genre qui tombent dans le chaos le plus total. Surpris, je saute au sol et repart dans le salon, ma jambe n’aime pas ce petit manège, j’aperçois les goûte de sang perler derrière moi, et le rat qui me rattrape. C’est fou comme une bestiole si petite peu changer un bureau en bazar de l’enfer…
Je cours sans regarder devant moi, attentif au rat qui me rattrape, de mémoire je risque d’être stoppé par le sofa. Il faut que je bifurque. J’ai envie de vomir. J’ai mal à la tête…Avant que je ne fasse quoi que ce soit, une sombre ombre noir saute sur le rat et l’envoie à l’autre bout du salon.
Surpris, je stoppe ma course, je glisse et tombe dans le sofa.
Une bête plus grosse est arrivée dans la pièce tellement vite que j’ai à peine pu la discerner, elle est grise et hurle violemment de ce qui semble être une haine absolument horrible. Cette voix me glace le sang. Pourtant, je la reconnais.
C’est Guismo.
Guismo. Encore un membre de la famille dont je vous parle trop tard. Il faut dire qu’en temps normal il n’est guère important. Beaucoup lui trouvent un charme à sa longue fourrure grise tigrée et ses jolis yeux verts. Et il est assez imposant. Plutôt bon vivent. Il ne s’est jamais trop préoccupé des soucis de la vie. Il mange, il dort. Parfois il joue, parfois il sort, mais c’est tout. Après, il adore ronronner sur vos genoux quand vous regardez la télé ou jouez sur le G5, ce vieux chat de 10 ans est l’incarnation même du calme et de la sérénité.
Sauf qu’ici, ce n’est plus Guismo qui commande le chat, mais un féroce instinct de machine à tuer. Jamais je n’ai vu Guismo aussi vif et haineux. Il a sauté sur le rat comme la faucheuse s’emparerait d’un enfant : violemment, sauvagement et cruellement. Laissant derrière lui de grosses traces d’hémoglobine. Mais apparemment, le rat a survécu. Les deux monstres se poursuivent dans toute la pièce à une vitesse déconcertante, n’étant repérables qu’à leurs violents hurlements.
Tétanisé par la scène, je ne sais que faire, je ne peux pas intervenir. Mais si je ne fais rien, les deux bêtes vont s’entretuer, c’est beaucoup trop violent. Il faut que j’aille couper l’onduleur. Vite.
Je me lève et cours vers le bureau. Le rat a apparemment tenté de me rattraper mais Guismo l’en a empêché. Ça hurle, ça cogne, ça bouscule des objets, je ne peux pas voir ce qu’il se passe, c’est d’une violence monstrueuse. Je me rebaisse au niveau du caisson et attrape violemment la prise, et tire de toutes mes forces. Puis j’appuie sur l’interrupteur de l’onduleur.
J’ai reçu une violente châtaigne sur la fin, mais j’ai réussi. Le massacre dans la pièce d’à côté s’interrompt. Le lourd silence revient dans le salon.
Je ne saurai dire quel est le pire. Le vacarme ou le silence. Le silence qui me rappelle violemment que mes oreilles sifflent. Que j’ai très mal à la tête et que mon sang palpite. Je commence sérieusement à me demander si je vais finir la nuit à se rythme. Je ne sais même pas quelle heure il est.
J’entends un miaulement éraillé dans le salon dans le salon. Guismo ! Mon chat ! Mon dieu ! Je me relève du mieux que je peux et me dirige vers le salon en quatrième vitesse, je braque la lampe, partout. Où est-il ?
Il est là. Etendu sur le sol. Mon gros chat gris. Cet ami qui a toujours vécu dans cette maison, d’aussi loin que je me rappelle, que j’ai vu chaton, jeune chat, et bon adulte…Il est là, étendu sur le sol, respirant violemment, non loin de la carcasse du rat littéralement explosée. De grandes traces rouges entaillent sa belle robe grise…
To be continued...
___
Spoiler
Bon ! Salut à tous !
Je n'allais ignorer mes commentateurs voyons ! Mais je voulais une petite entrée mystérieuse, pardonnez le bon vieux Sire, il s'emballe toujours dans la mise en scène...
Alors...
@Silius : Merci de ton analyse, encore une fois tu as repéré des choses que je n'avais pas forcément recherché dans mon chapitre. Le rapport à l'enfance notamment, mais, certes vrai, une cuisine, c'est dangereux, mais...J'ai plus dangereux en réserve, vous en avez eu la preuve.^^
@Violette : Très content que ma petite histoire te plaise. Je ne sais trop quoi dire. Je suis d'accord avec toi sur le fait que les premiers chapitres restent moins bons que les récents, malgré toutes leurs réécritures, mais...ça ne me dérange pas, la notion de progression du texte me semble rester un facteur intéressant...
L'arrivée de X.A.N.A. est un passage qui m'a pris pas mal de temps et de réflexion. Je la voulais assez réaliste et brutale. Car X.A.N.A. a beau être une intelligence artificiel, il semble, dans la série, notamment dans canal fantôme, faire preuve d'une grande agressivité et n'a pas peur de la violence, ce côté sera très exploité.
James est un personnage que j'aime bien aussi, par son côté boute en train et pourtant sérieux quand besoin est. Son obsession pour les explosions, qui n'a pour le moment que peu d'importance et son niveau d'électronique lui ouvrent un tas de possibilités pour le scénario. Quand à Tim...Et bien...Tim a eu, comme beaucoup de lecteurs me l'ont dit, des débuts difficile, son importance dans la fic est flagrante dés son arrivée. Mais comme je le disais, je ne cherchais pas la surprise, mais le mystère, le questionnement, sur ce personnage qui sera apparemment important, même si on ignore pourquoi, et je pense avoir réussi.^^
Jessie est, comme je l'ai dit plein de fois, un des personnages des plus importants de Replika niveau psychologie, il est amené à vivre des évènements qui changeront définitivement sa vie. La défaite de la mission Alpha en est un.
Les bestioles de Lautriv ? Baaaaaaah tu verras bien.^^
Après, je pense qu'on peut quand même considérer Alpha comme un genre de monstre. Etant donné qu'en mode IA, il possède sa propre "conscience".
J'ai dit un certain nombre de choses sur le rêve, et je n'en dirais pas plus.^^
Pour le second arc...Et bien...Ce n'est pas vraiment un crossover, comme tu sais, mais l'inspiration est claire, c'est bien évidemment voulue, mais tu verras ça en temps voulu.^^
Bref, content que ça t'ai plus.
A tous : J'espère que l'épisode 31 vous aura plus. Tout comme j'espère que mon histoire vous plaît, et continuera à vous plaire. Je suis content de partager ce projet avec vous, ça me plaît, ça vous plaît, c'est une jolie expérience. (Ouais, je suis en mode niais, j'ai trop mis la musique de FNAF pour écrire l'épisode puis le manège enchanté pour décompresser, ça pose un problème ?)
Eh bien, me revoilà par ici, la flamme du commentaire m'habiiiite *PAN*
Hem. Oui, donc ce chapitre.
Nous en sommes donc au deuxième bastion. Encore une fois, nous avons une bonne immersion, bien que davantage centrée sur le trouble d'un Fred nageant en plein doute. Vit-il une réalité ? La fin tend à nous dire que oui, si l'issue du combat pour Guismo s'avérait funeste au prochain chapitre. En tout cas, la scène du combat animal (qui n'est pas sans rappeler celle du final de La Belle et le Clochard, Disney oh yeah) (et d'Enragés, de mémoire, côté XANArat, toussa) sert comme électrochoc vers la réalité.
La lutte continue donc. Même si ce chapitre nous a plus donné une lutte psychologique que physique pour Fred, ce dernier ne s'activant réellement que pour tenter d'échapper à son adversaire rongeur. Bref, on entre plus dans la tête de Fred que dans l'action à proprement parler, mais cela rend toujours aussi bien et la pression, on le sent, monte d'un cran. Surtout avec ce cliffhanger qui n'augure rien de bon pour le pauvre matou...
Et, au passage, jolie justification du pourquoi du comment il n'appelle pas ses amis, ça m'intriguait jusque là x). Même si je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi XANA n'essaie pas de s'en prendre aux autres aussi... N'aurait-il pu envoyer des rats enragés aux membres de la Confrérie, par exemple ?
Mais bref, j'aime toujours autant, et je suis toujours aussi intriguée pour la suite. Tu gères mec o/
(au fait, bravo, j'ai la chanson en tête. ENCORE) _________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
Bonsoir Sire,
Et moi qui pensais qu’une maison était un refuge contre les dangers du monde.
À l’évidence Fred le pensait aussi, et voit ses illusions battues en brèche. Et l’anxiété qui en est à la fois cause et conséquence forme avec ce constat un cercle vicieux dans lequel il perd son calme et se met à trop douter. Chaque lumière devient suspecte, chaque bruit inquiétant, chaque mouvement une alarme.
En ajoutant des éléments vivants, le chat et le rat, ce chapitre approfondit le jeu sur le contraste entre l’ombre et la lumière. Les ténèbres transfigurent la réalité — ironiquement, la transfiguration est originellement quelque chose de lumineux—et révèlent de nouvelles faces en chaque être. Ainsi, le chat calme et paisible, devient une machine à tuer. Le seul qui semble ici épargné par cette transformation ou cette révélation, c’est le narrateur. À deux réticences prés. Tout d’abord, il devient paranoïaque et anxieux. À ce stade de peur, il serait loisible de parler d’un changement, même provisoire de personnalité. Ensuite, le vision du lecteur n’a pas de recul par rapport à celle de Fred, aussi, il est possible que Fred ne soit déjà plus le même sans que le lecteur ne le sache, puisque Fred ne le sait pas, la question de la perception du changement pendant son actualisation étant délicate.
Ce qui est intéressant, c’est le côté minimaliste, dune certaine manière, de ce combat. Souvent, les récits basés sur Code Lyokô usent du virtuel pour organiser des scènes de combat, de bataille plutôt, et font oublier que des adolescents ne sont pas des surhommes, que chaque blessure et grave, et aucun adversaire à dédaigner. La jambe mordue vient à rappeler cela de belle manière. C’est aussi cette incrustation dans le quotidien, loin de l’épique et des grands enjeux, du moins pour le moment, qui fait le charme de Replika on the Web.
Au plaisir de voir Fred se rappeler que les heures les plus sombres sont celles qui précédent immédiatement l’aube. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Posté le: Dim 09 Aoû 2015 19:18 Sujet du message: Commentaire
Inscrit le: 29 Aoû 2012 Messages: 170 Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
Salutations Sire
Bien les autres ayant largement déblayer le chemin je serais malheureusement court.
Déjà je souhaite revenir sur le passage du silence et de la solitude.
Citation:
Le silence, où l’absence totale de bruit, peut-être synonyme de beaucoup de choses effrayante, comme la solitude.
En quoi la solitude est effrayante ? Car en me basant sur mon ressenti personnel, c'est la solitude qui me permit d'avancer, après elle peut être à double tranchant ça c'est vrai. Tout comme le silence.
Le silence lui peut être bénéfique car il peut être synonyme de bien être mais également d’oppression. C'est l'effet que tu voulais montrer ici et c'est plutôt joliment réussi.
Après lorsque vous êtes seul face à X.A.N.A., mieux vaut appeler du renfort, mais vous n'avez pas forcément la tête à cela sur le moment et ça n'a pas loupé.
L'ambiance reste dans la lignée des chapitres précédents, sombre, opressant, bref excellente.
Le rat qui est xanatifié, est une excellente référence à l'épisode 11 de la série, et j'ai apprécié le combat épique avec le chat, après j'ai trouvé au final le désamorçage de la cible N°2 plus simple que pour la première. X.A.N.A. perd-t-il en puissance au fur et à mesure ?
Bien et je ne voie pas trop quoi dire d'autre. J'aurais aimé conclure mais Silius m'a piqué la phrase en question que je voulais citer en référence à la série télévisé "Merlin".
Bref la qualité reste présente malgré les circonstances actuelle et je suis sûr que ça continuera, le travail est vraiment présent.
Au plaisir de lire la suite. _________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
As for our story
The story's not over yet
There's still one secret
One secret left to be said
Tonight when you are
Safely tucked into your bed
Close all the doors that you want
We're already in your head
This world's a scary place we're not
Monsters just changed bigger hands for
Grabing a hold
We were lost to foul play but we got an
Upgrade lots more teeth for eating you
Whole
Here comes another chapter...
Your heart is beating faster...
You are the one we're after...
Arc une nuit chez Freddie : quatrième épisode Trente-deuxième épisode : Allô ? A l'eau...
Spoiler
Je regarde l’animal meurtri. Ce ne sont, tout comme ma jambe, je pense, que des égratignures, mais…rien n’est moins sûr, il faut que je fasse le peu que je puisse faire, il faut que j’amène Guismo à la salle de bain, que je désinfecte et bande ses blessures, et que j’en fasse autant pour la mienne.
Mais c’est potentiellement risqué à l’heure actuelle. X.A.N.A. a encore au minimum une opportunité d’attaque.
Je déteste ce genre de dilemme. Si je vais désactiver le dernier onduleur, je prends le risque d’aggraver les blessures du chat et de ma jambe. Si je pars les soigner, je prends le risque de me faire attaquer. Mais je ne peux pas prédire quel choix vaut mieux que l’autre. La seule chose que je sais, c’est que si je fais le mauvais choix, je risque gros. Très gros.
Je fais les cent pas dans le salon. Mon cerveau parvient à peine à réfléchir, mes pensées sont paralysées par les chocs, la douleur, la peur, l’appréhension. La seule chose que je parviens à faire c’est la synthèse, je suis dans ma maison, seul, sans courant, face à une menace invisible qui utilise tout ce qu’elle peut pour me tuer, apparemment elle m’a blessé. Je n’arrive même plus à en être sûr tellement la situation est étrange. Je n’arrive même plus à déterminer si tout ce que je vis est réel…
Je réféchis. Comme je peux. C’est difficile. J’ai mal. Sur le sofa, le chat est calme, il semble sommnoler…
Que faire du coup ? Désinfecter les blessures à la salle de bain ? Désactiver le dernier onduleur au bout du couloir ? Attends une minute !
Après réflexion, depuis le début, X.A.N.A., dans son plan diabolique, semble avoir un point faible : sa portée d’attaque. L’intelligence artificielle ne m’a attaquée à chaque fois que dans un périmètre restreint à la proximité de sa machine d’attaque : ma chambre avec l’iBook, la cuisine et le salon pour le MacBook, le bureau et le salon pour l’iMac. Or…La salle de bain est loin du dernier onduleur. Or…Il est possible que X.A.N.A. ne puisse pas m’attaquer de là bas…
Je ne peux évidemment être sûr de telle affirmation, mais…Voilà qui approfondit la réflexion, je peux monter soigner le chat et ma jambe en espérant ne pas me faire attaquer, puis redescendre désactiver le dernier bastion en meilleur état.
C’est risqué, mais moins que l’inverse. Je prend donc Guismo dans mes bras, qui bouge à peine. Guismo a pourtant toujours détesté qu’on le prenne…Doucement, d’un pas lent et inquiet, je me dirige vers l’escalier. Je me sens étrange. Apeuré, mais…Plus vraiment stressé, plutôt mal à l’aise et triste. Anxieux aussi. Et j’ai mal…Partout.
Malgré ses blessures, le chat est chaud et doux, comme le coussin d’un bon lit. Je sens son petit cœur battre sous sa poitrine, ça me revigore un peu. J’arrive au pied de l’escalier que j’ai dévalé tout à l’heure. Allez. Une marche. Une autre. Oh hisse ! Une autre…
Très lentement, plusieurs minutes plus tard, j’atteins le haut de l’escalier. Je suis de nouveau dans le couloir. Je constate que là aussi, le meuble à chaussures à l’air d’être à nouveau à sa place. Encore une fois, aucune trace de mes chimères. Tout comme ma chambre, certainement déserte de son étrange chose meurtrière qui a manquer de me briser le dos quelques instants plus tôt…Ne doit rester que mes traces…Un iBook sans batterie plein de sang, comme le MacBook désossé dans les toilettes, ou l’iMac débranché dans le bureau. Même si d’un côté je ne peux y croire je ne peux m’empêcher de penser que je suis dans un délire profond au point d’imaginer des attaques de X.A.N.A…Un choc face à l’extinction du Macstodonte, ou l’électrocution de Lucie ? C’est quand même très excessif comme réaction. Et c’est bien trop immersif pour être dans ma tête. Mais…En même temps…Une personne victime de délire…Ne fait pas différence entre fiction et réalité…
Inquiet et hésitant, j’arpente une nouvelle fois le couloir, toujours plus noir. Avec la faible lumière de ma petite lampe qui fatigue. La salle de bain se trouve à l’autre bout du couloir. Pas loin de la trappe du grenier. J’avance lentement et fini par atteindre la porte.
Je percute un peu à ce moment que je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est. Je n’ai aucune idée d’où j’en suis dans cette nuit de cauchemar, je ne sais pas si les parents vont revenir, si ma sœur est encore vivante, je ne sais pas. En fait, je ne sais rien de ce qu’il se passe…Je suis fatigué. Plus le temps passe et plus je me sens vaciller. Plus je fais d’efforts et moins mon corps me répond, et avec de moins en moins d’aisance. J’ai tellement envie de retourner dans la chambre et rejoindre mon lit pour terminer le bout de nuit qu’il me reste, oublier ces affreux cauchemars et retourner dans le calme du sommeil…
La porte de la salle de bain s’ouvre en grinçant. C’est une des plus vieilles portes de la maison, et contrairement aux autres, mon père n’a jamais changé sa poignée. C’est la seule qu’on a avec celle des toilettes qui ferme à clé. J’entre lentement dans la pièce.
La salle de bain Meuringuaise n’a rien de bien extraordinaire, elle est plutôt petite, rectangulaire, couverte de carrelage bleu-vert, avec une petite fenêtre sur le mur face à la porte, sur la droite, le lavabo, gros bloc de marbre blanc en toc soutenu par du bois sombre. Sur la gauche, un vieux porte-serviettes de métal devant une petite baignoire trop petite pour qu’on tienne allongé dedans sans avoir la moitié du corps hors de l’eau. Au dessus du lavabo, des placards, dans celui du milieu se trouve les médicaments et la trousse de secours. C’est là que je dois chercher.
L’endroit est calme et silencieux. Aucun bruit. Je rentre, pose Guismo qui s’est endormi comme une pierre sur le bord du lavabo, de son air calme habituel. J’ouvre le placard et regarde. Il y a ce qu’il faut. Du désinfectant et des bandages. C’est pas une séance de réanimation, mais pour Guismo comme pour moi, ça devrait suffire, enfin…j’espère. Je ne sais pas à quelle profondeur le chat est blessé.
Je m’apprête à prendre la bouteille de désinfectant quand je suis stoppé net par un petit son de vibration se trouvant juste à côté de moi, sur la droite du lavabo. Je reste tétanisé par le bruit. Qu’est-ce que c’est que ça ? Je connais ce bruit. Je ne me rappelle plus ce que c’est. Je ne sais qu’une chose. Je le déteste. Je l’ai toujours détesté. Qu’est-ce que c’est ?
Je me tourne vers la droite et retiens un cri d’horreur. Il y a une petite lumière verdâtre juste à côté de moi, un petit carré de lumière. De quelques centimètres de côtés. Sur le quel se trouve affiché en noir une sorte d’œil que je connais trop bien pour ignorer.
Mon téléphone. J’aurai dû y penser.
Même si je l’oublie tout le temps, il n’est effectivement pas rare de trouver mon téléphone dans la salle de bain. C’est bien là que l’avait trouvé Céleste la dernière fois. Je l’oublie souvent ici. C’est l’endroit où il me fiche le plus la paix. La salle de bain est l’endroit de la maison le plus éloigné de tout et celui où bizarrement le réseau capte le moins. Un paradis pour téléphone Freddien.
Avant que je ne prenne le temps de réagir, le tapis sous mes pieds se dérobe sous le lavabo, je tombe brutalement en arrière et m’étale en plein milieu de la pièce, j’entend l’énorme bong de ma tête contre le sol vibrer comme un bourdon de cathédrale. Accompagné d’une sensation lourde, très lourde, de douleur.
A défaut de savoir quoi faire, je tente lourdement de me relever. Au moins ça. Au moins quitter la dureté et la froidure de cet agressif carrelage. Faut que je réfléchisse. Qu’est-ce que je fais maintenant ? Je me suis fait rouler. Faut que je trouve un truc. Quelque chose, n’importe quoi. Une idée, un plan, un miracle…Je réussi à me redresser sur mes genoux avec peine. Mais je n’ai pas le temps de faire plus. Le porte serviette se précipite sur ma personne et me plaque contre la baignoire.
Une odeur nauséabonde arrive à mon nez. Je n’ai pas pu tenir. Sous l’effet du choc et de cette énième dose de terreur, mon corps n’a pu garantir sa stabilité, j’ai vomi tout mon diner dans la baignoire d’un coup brutal. Ponctué de violentes toux très agressives niveau gorge. Je tente de rétablir un minimum de survie au sein de mon être, et après quelques efforts pour lutter contre la panique suffocante, je retrouve une grinçante et haletante respiration.
Les fonctions vitales se remettent en route. J’entends de nouveau mon cœur battre et c’est comme si mon cerveau revenait quelque peu à la raison. Très affecté par les évènements. Je sens les torrents de sels qui coulent de mes yeux rejoindre mes sucs gastriques dans la baignoire.
C’est à ce moment là que je comprends ma position. Je suis à genoux, tête penchée dans la grande cuve. Je tente de me relever, mais je sens quelque chose de dur lutter contre mon mouvement dans mon dos. Le porte-serviette me retient. Je suis coincé.
Je tente de tourner la tête pour essayer de comprendre ce qu’il se passe. Mais je n’ai pas besoin de beaucoup de temps. Posée sur le lavabo, ma lampe éclaire la menace de plein fouet. Le robinet.
Il est allumé. Et coule à pleine puissance. Remplissant la baignoire d’un mélange d’eau, de larmes, de vomi et de sang. Je constate que mon nez saigne de nouveau.
Je reste un moment sans comprendre. Pourquoi le robinet coule ? J’ai l’impression profonde d’être ralenti. Et la sensation de ne plus respirer assez pour alimenter mon corps. Bien que je respire plus fort qu’un taureau en pleine hargne. Et pourtant…Le plan fini par me venir. X.A.N.A. veut me noyer.
C’est simple quand on y réfléchit. Je ne peux pas me relever, et je ne pourrai maintenir longtemps ma tête hors de la baignoire, il y a bien un moment où mes cervicales vont me perdre. Quand le niveau d’eau sera arrivé au trop-plein du siphon, il y aura de quoi submerger bonne partie de mon visage.
Qu’est-ce que je peux faire ? Je suis paralysé. Je n’ai aucune solution. Le porte-serviette me tiens mieux qu’un CRS qui plaque un manifestant. Je ne peux même pas dégager mes bras. Je suis littéralement maîtrisé, neutralisé. X.A.N.A. n’a plus qu’à attendre ma lente mort qui risque certainement d’être belle à voir. Un tas de visions terrifiantes défilent dans ma tête. Je me vois quittant mon corps, je revois des souvenirs de ma famille, des parcelles importantes de ma vie…La naissence de Lucie, mon entrée au lycée, ma rencontre avec Jessie, les moments passés à programmer avec mon oncle, ponctué d’une dure et fixe image terrifiante. Une grande pierre noire au milieu d’une vieille herbe verte torturée par le temps.
Ci-git Frédéric Meuringue, 1988 – 2003
Sauvagement noyé par une intelligence artificielle.
A notre cher Fred, sa famille, la confrérie.
Je n’ai aucune échappatoire, c’est fini. C’est là que tout s’arrête, c’est là que tout finit, c’est là que tout devient noir pour moi. Je sens l’eau…Enfin…Le gluant mélange, arrivé au niveau de mon menton. Mon cou force de tout ce qu’il peut pour me maintenir hors de l’eau. Mais à quoi bon lutter…A quoi bon retarder d’avantage ma mort et faire durer ma souffrance ?
Il paraît que la noyade n’est pas une mort si douloureuse. Quand l’eau rentre dans les poumons, le cerveau, alors convaincu que tout est perdu, envoie de l’endorphines à doses psychotiques dans tout le corps histoire que le départ vers l’au delà se fasse dans un calme et une sérénité profonde…Je sens l’atroce texture arriver à mes lèvres…
Et d’un coup le porte-serviette ne me tient plus. Il tombe en arrière et m’entraîne brutalement avec lui. Je…Je…Je suis sauvé. Je regarde de loin l’horrible baignoire couler pour rien. Je me relève doucement, j’ai l’impression d’avoir du fer rouge sur le dos. Sonné, je coupe le robinet.
Le silence revient dans la pièce. Tout est redevenu comme avant, à ceci prêt que le porte-serviette est reversé par terre et la baignoire remplie d’un mélange complètement dégelasse.
Debout, à peine équilibré sur mes pauvres jambes, complètement soufflé d’avoir échappé au sort de la faucheuse, je me tourne vers le lavabo. Guismo dort encore. Ce chat a toujours été imperturbable. Ce calme béant de sa part me rassure un peu. Si on oublie ses griffures, on dirait que tout va bien. Je me tourne vers mon téléphone.
L’engin est éteint. Sans vie dirait-on. La LED de mise en veille ne clignote pas…Hésitant, je le prend en main, et presse un bouton. Rien. Me doutant que je prend des risques énormes, mais…Par curiosité de survie, j’appuie sur le bouton d’allumage. Rien.
Symptôme connu, habituel, que j’ai toujours eu joie de constater, encore plus ici, sur ce téléphone.
La batterie a lâché.
Il faut dire qu’elle est assez vieille et pas trop faite pour les attaques de X.A.N.A., quoi qu’il en soit, cette vieillerie m’a sauvé la vie. Ouf.
Sans trop attendre, je prends, comme prévu, le désinfectant. J’en vaporise un peu sur Guismo, qui se réveille doucement et miaule pour manifester son mécontentement. Ça le gêne. Evidemment. Mais bon. Guismo est calme et compréhensif. Il ne va pas s’énerver pour ça. J’asperge également ma jambe. Ça pique un peu mais ce n’est pas bien méchant. Enfin, je bande les blessures, celle de ma jambe avec facilité, celles de Guismo avec un peu plus de complication. Non pas que le chat soit réticent à être manipulé, mais surtout qu’il est lourd comme pas deux. Une fois les maux réparés, je réfléchis.
Depuis le début de la nuit, X.A.N.A. m’attaque avec toute source électrique qui reste dans la maison. Onduleur, batterie…Et ce qui fait que je ne peux pas riposter contre lui, c’est que justement, ma seule arme d’attaque, le Macstodonte, est démontée et privée d’électricité. Mais…Après réflexion, il me vient une idée…
To be continued...
___
Spoiler
Et c'est donc c'est un nouvel épisode qui se termine. J'espère qu'il vous aura plus. Et maintenant, les commentaires.
@Violette : Et donc tu as trouvé deux des trois sources d'inspiration de l'épisode. Enragés, évidemment, la Belle et le Clochard, ainsi aussi, qu'une anecdote personnelle. Mais je raconterai sûrement ça dans un dossier des arcanes...^^
En tout cas, merci pour ta lecture.^^
@Silius : C'est vrai que pour le moment les combats ont un esprit très différent. De manière générale, cet arc est très expérimental et pour le coup ne tiens pas trop compte de la série...
Merci, une nouvelle fois, pour cette fine analyse.^^
@Jerem : La solitude n'est pas toujours effrayante, le personnage de Fred est décrit comme très solitaire et satisfait de sa situation. Mais il est une différence nette à être de nature solo, à passer un moment seul et tranquille et être seul dans sa maison sans courant hantée par une intelligence artificielle en pleine nuit.^^ Idem pour le silence.
X.A.N.A. ne perd pas vraiment en puissance au fur et à mesure que les cibles se désamorcent. Il n'avait juste pas anticipé Guismo. Sans qui la tâche aurait été bien plus ardue que dans la cuisine. Le rat ayant pour mission de protéger l'iMac quoi qu'il arrive.
Merci pour ton passage en tout cas.
@Tous : et donc voilà, j'ai fait le tour pour cette fois, j'espère que ça vous a plu et que la suite vous plaira tout autant. Et comme pour l'épisode précédent : https://www.youtube.com/watch?v=97cGq2I_0Y0
Posté le: Dim 23 Aoû 2015 19:55 Sujet du message: Commentaire
Inscrit le: 29 Aoû 2012 Messages: 170 Localisation: Dans le labyrinthe de mon âme
Bonsoir Sirix,
Ce chapitre 32 place dès le titre une indication sur la nature de la prochaine action de notre ami X.A.N.A.
Le jeu de mot nous aura permit de comprendre qu'il agirait depuis un téléphone et que son action aura un rapport avec l'eau.
Le problème de ce titre c'est que si le jeu de mot de ton titre est plutôt sympa, il ôte l'effet de surprise au lecteur lorsque l'attaque a lieu, ce qui est un peu dommage puisque ton arc veut jouer sur l'effet de surprise de part les sensations oppressantes afin d'en renforcer l'immersion.
Pour autant est-ce que ceci ôte tout effet de surprise ? La réponse est non, fort heureusement. Déjà j'ai été agréablement surpris que la menace viennent du portable de Fred. N'étant pas un grand utilisateur de son portable, il a donc oublié que celui-ci existait et comme depuis le début, ton histoire à une capacité immersive de très grande qualité, le lecteur a lui-même oublié l'existence de ce petit objet (et on ose se plaindre que les jeunes passent trop de temps sur leur portable).
J'ai trouvé ce chapitre plus faible que les autres pour ce qui est du fond. Ceci étant sans doute dû au fait que l'effet de surprise était grandement diminué comme j'ai pu le signaler plus haut. Néanmoins sa capacité d'immersion, les descriptions et l'oppression du lecteur restent présentes et cela témoigne de la qualité de ton travail et du temps que tu y a passer.
La scène de l'attaque était bien retranscrite, toujours de par la qualité des descriptions et de l'immersion provoqué par le point de vue interne. Par contre j'ai trouvé la fin de cette attaque assez ironique et paradoxale. Comment un portable qui n'est pratiquement jamais utilisé se vide de sa batterie en 10 minutes ? Quoique tu me diras qu'elle n'était sûrement pas à 100% de sa puissance.
Bref et je voie pas quoi dire de plus car ton chapitre n'est pas long (enfin sa taille ne change pas de d'habitude) et reste fixé a une seule pièce clé. Il reste donc encore un obstacle avant d'être provisoirement à l'abri.
On dit toujours que la dernière épreuve est la plus dangereuse/difficile. Voyons voir comment Fred s'en sortira.
Bonne soirée. _________________
S'il existe différents maîtres contrôlant chacun un élément, je m'exerce à devenir le maître de la lumière.
Bonsoir ! Pour ne pas changer mes vieilles habitudes, j'arrive en retard !
Bon, chapitre dans la continuité des suivants, l'action avance doucement. Mais elle s'intensifie. L'immersion est toujours bonne, on plonge rapidement (HAHAHA) dans l'ambiance. Et, merci Merlin, le chat est sauf o/
Après, on sent aussi que Fred est davantage investi que pensant, contrairement au chapitre précédent. L'accent semble porté sur le fait d'avancer l'action, et au passage de poser une ambiance, que d'expliquer l'état d'esprit du personnage. Du moins jusqu'à la fausse impasse du personnage. Le fait que Fred se mette à réfléchir, à envisager la défaite, qu'il l'anticipe même en essayant de la prévoir, en s'accrochant à ses connaissances sur le domaine, sonne assez terrible. Il n'y a plus de résistance, et on devine déjà un point important de l'évolution du personnage pour la suite.
D'ailleurs, même les descriptions se font plus intenses. Dans le sens où c'est clairement moins "mignon" que les débuts de Replika. Je ne saurais dire si ça vient du fait que tu décris maintenant des scènes plus crues, ou si c'est le fait qu'elles le soient de façon très terre-à-terre (ce qui colle au personnage de Fred, soit dit en passant), mais ça rend la scène plus frappante.
Après, le coup du portable qui se décharge vite ne m’étonne pas plus que ça, par rapport à mon voisin du dessus. Au fond, Fred le dit lui-même, il ne l’utilise guère, le fait qu’il l’oublie dans des pièces improbables va de paire avec l’idée qu’il ne le recharge pas souvent. Mais ça pose un problème pour Fred, qui se retrouve maintenant encore plus coupé du monde : soit il prend le risque de réarmer X.A.N.A en prévenant les autres, soit il accepte de se débrouiller seul pour ne pas encore frôler la mort… A voir comment il se débrouillera.
Bref, bon chapitre, en bonne continuité, et plaisant à lire.
Et jusqu’à présent, la chanson du début ne m’est toujours pas rentrée en tête, je peux encore respirer o/ _________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
Inscrit le: 16 Mar 2013 Messages: 1110 Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Yo' ! J'ai entendu dire que The Fear se baladait dans l'histoire en ce moment, alors je suis venu jeter un œil, histoire de rattraper mon retard au passage.
Avant de parler du nouvel arc, je reprends juste quelques instants des détails chapitre 28 – où je m'étais arrêté, ça tombe bien.
Déjà, il porte très bien son nom. L'arrêt de l'aventure pour la bande est en effet brutale (et les explications cool et pas chiantes o/). Néanmoins, je n'ai pas trouvé cette brutalité bien exploitée par rapport aux réactions des personnages. Dans l'ensemble, si on exclut le narrateur Fred, j'ai trouvé ça fade. Cette impression est renforcée par le fait que suite à la déconnexion du Macstodonte, les membres de la bande n'ont plus aucune interaction, comme si leur aventure n'avait été qu'un coup d'un soir. L'ensemble se fait expédier en vitesse en somme. À ma lecture, j'avais espéré que la sympathique chute du chapitre te permettrait de t'occuper de ce point, mais malheureusement, tu as enchaîné avec le début de ton nouvel arc – je reviendrais là-dessus plus bas.
C'est avec des passages comme ceux de ce chapitre que les limites de la narration à la première personne se ressentent : il n'est pas simple de faire exprimer les ressentis et impressions des personnages autres que le narrateur. Il faut alors utiliser des astuces pour y arriver, comme les expressions faciales (type « untel fait la gueule », « untel est placide » ou « untel semble au bord des larmes »), les paroles et leur association au ton de la voix qui les émet (voix tremblante, dure, légèrement étouffée par des sanglots, silence, etc...), les mouvements des personnages (poings serrés, ronger les ongles, gratter la tête, etc.), ou encore leurs actions – bon ça c'est plus dans la catégorie symbolique mais ça fonctionne tout aussi bien (se débarasser d'un objet relatif ou symbolique par rapport à l'aventure par exemple, ou pour se situer dans RotW : Céleste qui balance à la poubelle ses croquis du monde virtuel).
Du coup, je trouve que tu as manqué d'astuce sur ce coup (alors que précédemment, tu avais su en faire preuve, comme lorsque Jessie avait échoué à vaincre tous les monstres de Xana). Seule la confusion de Fred est dépeinte, les autres passent un peu à la trappe. C'est dommage, ça casse un peu les développements desdits personnages. Néanmoins, ça reste un point rattrapable par la suite, via des biais simples comme les confidences au narrateur.
Je disais plus haut que la chute de ce chapitre était sympathique (en plus de donner un double-sens au titre), en particulier avec ce sentiment d'entubage par Xana très appréciable. En terminant le chapitre, je me suis dit que cet événement allait relancer un tout petit la machine Confrérie. En démarrant le chapitre 29, je vois qu'il n'en est rien et qu'on entre presque directement au cœur du propos du nouvel arc. Sur le coup, j'ai été plutôt déçu. La transition entre les chapitres 28 et 29 est vachement hachée (Note de la rédaction : le choix du dernier mot a été fait par rapport à une impression, et non pour le jeu sonore avec les mots « à chier ». Merci.).
On nous laisse sur le coma de l'oncle, pour passer directement à la « Nuit chez Freddie », sans partage du ressenti de Fred sur l'événement. Pire encore, ce dernier ne semble même pas transmettre la nouvelle à ses potes, alors qu'il assurait que son oncle était une solution à leur question Xana… Je pensais que Fred les informerait au moins que c'était mort – sans mauvais jeu de mots – de ce côté-là, et qu'il aurait au moins droit au soutien de ses amis par rapport à ça (d'autant plus qu'au vu des jours et horaires indiqués, on peut déduire qu'au minimum le vendredi de cours est passé, donc il a nécessairement pu les voir). Pour reprendre mes termes, la réaction et le ressenti de Fred sont également fades de ce côté-ci, surtout pour son oncle avec qui il est supposé avoir un lien plutôt étroit.
Pour conclure sur cette transition chapitre 28 – arc Freddie, j'ai vraiment eu l'impression d'avoir affaire à deux univers différents (cf. passage du coma de l'oncle à la Nuit). Du coup, la thèse du rêve quant à ce dernier arc pourrait expliquer cette sensation de différence de texture entre les deux chapitres. Enfin, je serais personnellement déçu si tout cela n'était qu'un simple songe...
À titre d'hommage, je vais passer sans transition au nouvel arc . Pour parler globalement, je pense que pour le moment, ça déchire pas mal. Bien entendu, m'est avis que le premier épisode reste le meilleur de l'arc pour l'instant, parce que possédant une ambiance bien palpable et travaillée.
Le système d'avancement de la nuit, par étapes d'extinction des ordinateurs de la maison, m'évoque fortement une quête de jeu vidéo, celles qui demandent plusieurs tentatives à chaque étape pour connaître le tableau par cœur, sous peine de se prendre 46 coups de sabre ou un bout de sol dans la tête sans rien comprendre. Bien entendu, Fred n'a pas de vies, ce qui complique la tâche, et doit se baser sur sa connaissance du terrain, ses réflexes et son instinct, même s'il n'y est clairement pas habitué.
Pour reprendre un peu ce qui se disait dans les commentaires d'autrui, il est vrai qu'on se demande pourquoi Fred ne quitte pas sa maison histoire de trouver de l'aide à l'extérieur (allez chercher des membres de la Confrérie chez eux ou même demander au voisins – mister Dagobert doit bien avoir des parents…), ou juste attendre que le jour se lève afin d'explorer sa maison plus sereinement. On peut mettre ça sur le compte de la brusquerie de la situation et l'ambiance nocturne.
Par rapport au portable, j'ai cru au départ que tu l'avais oublié, ainsi que tout ce qui s'apparentait au téléphone. Ça n'a heureusement pas été le cas. Et je ne suis pas d'accord avec JCVgamer lorsqu'il prétend que le lecteur oublie le portable de Fred. Personnellement, je me suis demandé dès le début de l'arc si Fred comptait s'en servir pour demander de l'aide à l'extérieur (ses potes à tout hasard, peut-être celui qui a un EMP o/). Le manque de batterie est un classique, mais toujours efficace quand on veut accumuler les emmerdes dans une situation. De toutes manières, on sait tous que les batteries de téléphone ne tiennent jamais quand on en a besoin.
Dans le registre « remarques générales ».
Le fait que tous les ordinateurs de la maison soient en veille alors que de nuit, ils ne tendent pas forcément à être utilisés par les occupants de la maison laisse transparaître une volonté de régler ses comptes avec l'environnement non ? Cet arc passera peut-être l'envie à Fred de gaspiller l'électricité.
On a une répétition de « Je n'ai plus aucune échappatoire » dans le quatrième épisode, assez redondante.
Dans ce même épisode, le coup de l'eau de la baignoire était réussi et dégueulasse en effet (et pas « dégelasse »).
Quant aux différentes attaques de Xana, je reste sur ce que je disais plus haut : celle du premier épisode reste à mes yeux la mieux faite, peut-être parce qu'elle est plus originale que les autres qui reprennent des déjà-vus de la série – même dans leur mode d'action. Un truc que je trouve intéressant dans la fanfiction, c'est de réutiliser des attaques de Xana connues, mais avec des usages et visées différentes. Même si ça reste sympa ici, le rat et la maison folle m'ont moins emballé que la masse sombre du début (aidée par la description vraiment cool et ce côté « sensations à son contact » dépeint). Enfin, ce serait hypocrite de pas souligner que dans le cas de la maison folle, il y a des applications sympas qui ont été exploitées, comme la baignoire. Par contre, au vu de la configuration du bureau, pourquoi Xana a-t-il utilisé un rat et pas simplement les meubles qui s'y trouvaient afin d'ensevelir Fred sous leur poids ?
Ces attaques ont l'immense avantage de permettre l'insertion d'une ambiance bien particulière, en combinaison avec la nuit et la météo. Tu utilises beaucoup des mots du champ lexical de la peur avant chaque chapitre, mais je ne trouve pas l'ambiance générale de l'arc si effrayante de mon point de vue de lecteur. Je la trouve malsaine. En soi, les angoisses de Fred l'effraient plus que Xana lui-même. Bien entendu, Xana fait largement en sorte de mettre en place un contexte propice aux angoisses, et c'est ça qui rend l'attaque classe. Angoisses plus terrain propice à celles-ci génèrent cet aspect malsain. Parce que Fred se terrorise lui-même, et que ça permet des séquences introspectives intéressantes, que la narration à la première personne renforcent. Le mieux dans tout ça reste de voir l'après-résolution de cette situation. Fred ne sera plus le même, potentiellement plus sur ses gardes, et l'exploitation de ses terreurs anciennes et des nouvelles qui vont se créer lors de cette arc promettent d'être savoureux par la suite. J'arrête de m'égarer.
Pour le reste, j'attends la suite de cet arc, en particulier avec ce qui se cache « sous le lit ». Ça promet un retour à des angoisses d'enfance.
Beau travail sur cet arc ! _________________
« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. » Un jour, peut-être.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonjour tout le monde ! Et si on répondait au commentaires aujourd'hui ? Allez, c'est parti !
Tout d'abord, merci à tous d'avoir lu et commenté. Content que ça vous plaise, ça me fait plaisir.^^
Alors...
@Jérem : Comme je t'ai déjà dit, au sujet du titre, le but n'était pas de surprendre, mais d'intriguer. Le but était que le lecteur se demande pourquoi l'épisode s'appelait ainsi, et, arrivé au passage expliquant le pourquoi du comment, se dire : "Ah d'accord ! C'est pour ça !" C'est un principe récurrent des titres des épisodes de Replika on the Web que j'utilise pour tous les épisodes de l'arc. Ce parce que j'adore ce genre de titre et que Code Lyoko utilisait pas mal ce procédé aussi. Pas d'effet de surprise recherché, donc, mais un questionnement. Un peu comme pour Tim.^^
Pour ce qui est de la batterie du portable, oui, c'était un coup facile, mais logique. Parce que comme le dit Fred, le portable n'est pas fait pour les attaques de X.A.N.A. Il sert tout juste à téléphoner et envoyer des SMS (on est en 2003, pas de smartphone, encore moins pour Fred), contrôler un robinet et un porte serviette, connaissant le caractère pyrotechnique de X.A.N.A., ça doit consommer pas mal d'énergie qu'une petite batterie ne peut pas fournir très longtemps. Surtout quand il est probable qu'elle ne soit pas chargée à bloc.
@Violette : Dans ce chapitre là en particulier, Fred cède à la panique, beaucoup plus que dans les autres, étant donné qu'il perd réellement le contrôle de la situation. Ça me paraissait plus logique de le voir chanceler dans un tel moment.^^
@Zéphyr : Oh ! Le maître des vents ! Ça faisait longtemps ! Et avec un pavé en plus !^^ Alors...
Concernant la transition 28/29, je m'étais déjà expliqué sur Skype, mais remettons ici pour les autres : l'absence de réaction nette chez les autres membres de la confrérie est volontaire, tout comme le fait que Fred ne les prévient pas pour l'oncle, simplement car, Fred a toujours été de nature très asociale et solitaire. Si la confrérie fait évoluer doucement les choses, l'extinction du Macstodonte a quelque peu chamboulé Fred, qui du coup a un peu pris ses distances. Quelque part...Le fait que le Macstodonte ne soit plus actif et qu'il doive l'abandonner lui fait un peu abandonner ses nouveaux amis aussi, d'où l'absence nette de réaction, c'était volontaire, mais les épisodes à venir en expliqueront plus sur le sujet.^^
Pour l'aspect jeu vidéo, c'est indéniablement voulu. L'arc faisant clairement allusion à un jeu d'horreur qui cartonne en ce moment.^^
Comme je disais à Silius au sujet de la possible fuite de Fred, et bien, il y a évidemment pensé, mais aussi réfléchis. S'il retourne se coucher, il est très probable que X.A.N.A. trouve moyen de le tuer dans son sommeil. S'il fuit la maison, il ne sait pas ce qu'il peut s'y passer en son absence, et c'est risqué. Si ça famille revient et que X.A.N.A. est encore actif, il peut là aussi y avoir des morts. La solution de neutralisation est certes audacieuse, mais c'est la moins dangereuse. C'est exactement comme les Lyokoguerriers qui se pressent d'aller désactiver les tours dés que le danger menace.
Pour ce qui est de la veille des ordinateurs, il faut savoir que c'est une grande pratique d'utilisateur Mac. En effet, depuis très longtemps, je dirai...Début 1993, les Mac sont dotés d'un système de mise en veille très peu consommateur et très efficace, comparable à la veille prolongée de Windows, peu d'utilisateur Mac éteignent leur machine quotidiennement. La consommation est dérisoire et l'engin redémarre vite là où il était rendu. On éteint la machine que quand elle ne servira pas sur plus d'un jour. Certes, il y a danger vis-à-vis de X.A.N.A., mais malheureusement, ça va être compliqué à expliquer à la famille de Fred.^^
Et dernier point, si la première attaque du 29 semble mieux faite, c'est normal, mais vous découvrirez pourquoi dans l'épisode 33, cependant, sachez qu'elle reprend, comme les deux autres, une attaque bien connue de notre série. Comme le 30 et le 32 reprennent la première attaque à l'Ermitage et le 31...Enragés, bien évidemment. Pour l'attaque du 29 ? Et bien...Il est quelques indices...Dans les allusions de l'arc notamment, mais au pire, vous verrez bien.^^
Oh ! Au sujet du bureau ! Il est bon de savoir une chose.
Si on part du principe que X.A.N.A. est une intelligence artificielle, et bien, il ne peut pas avoir de volonté, et de prise de décision. Il ne fait que simuler une conscience, et peut donner une impression d'intelligence. Un peu comme Siri à moindre échelle. Mais il n'en est rien. X.A.N.A. ne fait que suivre le code qu'on lui a écrit. Et s'il est fait pour être évolutif, il est logique de penser qu'il apprend comme apprend toute intelligence artificielle : en l'orcurrence, tenter un truc au pif. Si ça marche, on retient. Sinon, on rejette. Code Lyoko peut montrer cet aspect là : les attaques de X.A.N.A. sont très diversifiées, signe qu'il essaie tout un tas de trucs pour venir à bout des Lyokoguerriers. Quand ça ne marche pas, la plupart du temps il abandonne l'idée. Même si parfois on observe de la redondance dans ses idées futures, ce qui peut se justifier, mais ça serait long. DONC ! Du coup, X.A.N.A. a tenté d'écraser Fred avec le meuble du couloir, ça a loupé, on laisse tomber l'idée. Alors c'est sûr, le meuble du couloir, ce n'est pas celui du bureau, mais rien ne prouve que X.A.N.A. le sait, et rien ne prouve que dans sa routine d'apprentissage il n'avait pas une autre idée prioritaire. En l'occurrence, le rat.^^
C'était l'instant Théorie de l'Intelligence Artificielle, j'ai fait au plus simple, j'espère que vous avez compris.^^
Et pour finir, l'atmosphère de peur. Il est vrai qu'on est loin d'une véritable situation de peur. Mais le but n'est pas là. Le but n'est pas d'impressionner le lecteur par l'épouvante du récit, mais de créer, via le point de vue interne, la description nette des émotions et l'empathie de celui qui lit, une identification au personnage de Fred, et un transfert de sa peur. C'est un procédé d'horreur assez populaire qu'affectionnait particulièrement Hitchcock : la peur est contagieuse. Voir quelqu'un paniquer nous fait paniquer aussi. Et pour créer cette peur, rien de mieux qu'un grand trouillard. Comme moi.
Bien évidemment, ça ne va pas à l'échelle d'Hitchcock, c'est sans doute pour ça que tu trouve ça juste malsain. Mais à plus grande échelle ça peut faire peur. Les exemples sont nombreux : comme le fait d'incarner un trouillard dans Silent Hill et non un mal alpha comme dans Resident Evil ou encore le stress qu'engendre notre profonde vulnérabilité à rester bloquer sur notre siège à tenir en compte un tas de paramètres dans Five Night at Freddy's....
A tous : Et bien....merci à tous de m'avoir lu une nouvelle fois, content que ça vous aie plus, pour la suite, attendez un peu, là c'est le troisième épisode de Before the Replika qui arrive, mais on se reverra vite, alors...A la prochaine !^^ _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 403 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonjour à tous !
Aujourd'hui est un grand jour ! Aujourd'hui, nous commençons à voir le bout de notre arc ! Aujourd'hui, c'est l'épisode le plus important ! Le grand final ! Même s'il y aura encore un épisode après. Et aussi...Le plus long épisode de Replika on the Web Ever !
Ecrit lors d'un jour d'orage, pendant une panne de courant, avec un peu de musique en arrière plan, un soin tout particulier à été apporté à l'ambiance de cet épisode relativement symbolique. J'espère du coup que ça vous plaira.
D'ailleurs, comme j'ai écrit cet épisode avec de la musique, bien que je fasse souvent ça, cette fois-ci, je veux bien vous la faire partager un peu. Alors...A chaque fois que vous tombez sur un trait couleur sang, c'est que vous devez passer à la musique suivante, si ça vous tente.^^ Mais bien sûr, rien ne vous y oblige, vous êtes maître de l'ambiance.^^
Arc une nuit chez Freddie : cinquième épisode Trente-troisième épisode :
Spoiler
Hein ? Qui a mis ça là ? Bizarre.
Spoiler
Je ressors dans le couloir, je me dirige vers le fond, vers l’échelle, vers la trappe. Alors que je n’y avais que peu prêté attention jusque là, je constate à nouveau que la pluie est toujours violente, les éclairs font rage, mettant de psychédéliques coups de puissante lumière blanche dans mon obscure maison. C’est terrifiant. Tout bonnement terrifiant. L’envie de fuir cet enfer est très grande.
Mais je ne peux pas. Si je fuis, si je renonce, ma famille est en péril. Le monde est en péril. Si j’abandonne ça sera pire. Je n’ai aucune autre option que de faire face. Je ne peux m’en sortir qu’ainsi. Quel qu’en soit le prix. Je mourrai forcément si je renonce, j’ai une chance de survivre si je fais face. Il me faut la prendre. Je n’ai pas le choix pour vivre.
Je vois l’échelle au bout du couloir. Le grenier en haut de la trappe. Je dois y aller. C’est mon seul espoir.
Ah je sais. Pourquoi ?
C’est simple en fait. J’aurai dû y penser plus tôt. Depuis qu’il nous traque, notre seul moyen de défense contre X.A.N.A., c’était le Macstodonte. Sans lui, toute riposte est impossible, jusque là on pensait que X.A.N.A. en avait besoin pour nous attaquer. Il s’avère que non. Mais nous nous sommes trompé. X.A.N.A. n’a plus besoin du Macstodonte. Et nous n’aurions jamais dû le démonter.
J’approche lentement de ce sombre cul-de-sac. Mes mains tremblent. Mes yeux pleurent. Je ne veux pas. Je veux m’enfuir. Je veux que ça s’arrête.
Mais je n’ai pas le choix.
Ma seule solution pour réellement en finir de cette nuit d’enfer, c’est remettre le Macstodonte en état et affronter X.A.N.A. sur son terrain. Trouver la tour, où qu’elle soit, et tenter de la désactiver. C’est comme ça qu’on aurait toujours dû faire. A chaque fois. Désactiver la tour. Couper le programme d’attaque de X.A.N.A. et son lien avec le monde réel.
Je suis arrivé à l’échelle. Je pose lentement ma main moite sur le premier barreau. Je le serre. Fort. Je prépare ma deuxième main à en faire autant.
Il n’y a plus de courant dans la maison. Ça je le sais, mais X.A.N.A. peut en faire abstraction. Via les batteries, les onduleurs. Jusque là, je pensais qu’il avait l’avantage, en fait non. Nous sommes à armes égales. J’ai les batteries du Mach 2. Je peux remettre le Macstodonte en état d’attaque. Je peux aussi recharger mon téléphone et prévenir les autres.
Je hisse une jambe. Pose un pied sur l’échelle, prêt pour la montée.
Ça va vraiment pas être de la tarte. Dès la première machine rallumée, X.A.N.A. pourra s’en prendre à moi dans le grenier. C’est un risque énorme à prendre, mais j’ai autant de risques à désamorcer l’ordinateur du couloir. Sauf que si je désamorce l’ordinateur du couloir, je ne désactive pas la tour. X.A.N.A. trouvera bien un plan pour m’attaquer…X.A.N.A. trouve toujours. Il faut l’empêcher de pouvoir chercher pour l’avoir.
Je hisse mon corps vers le haut. Avec difficulté. Le simple fait de me sentir m’élever me terrorise. J’y vais. J’entre dans l’arène. Ave Imperator. Morituri te salutant.
Je ne pourrai jamais remettre en place tout le Macstodonte. Je pense pouvoir ranimer Mach2, le G5 maître et 3 G4. Avec le circuit multitâche. De quoi je pense faire tenir Alpha. Mais jamais assez pour démarrer Lautriv ou Replika One. Mais comme on doit aller sur Replika Two…La tour doit être là-bas.
Un violent éclair illumine ma montée, je vois la trappe se découper sur le plafond. Mon entrée. Vers la mort ou vers la vie. Que le sort en soit jeté. J’ai peur. Très très peur. Je n’ai que peu de chances de m’en sortir.
J’avais développé des générateurs de trames pour pouvoir faire voyager Alpha dans le réseau. Je n’avais pas terminé les réglages de configuration des interprétations du Web, mais je peux me servir de celles de X.A.N.A. Elles doivent être compatibles avec Alpha avec un peu de chances.
La réalité est très étrange. En fait...Depuis le début de cette nuit je ne sais plus si on peut vraiment parler de réalité. Je ne sais même pas si ce n’est pas un très très violent cauchemar ou une suite d’hallucinations. Je ne sais plus. Rien n’est fixe dans mon esprit. Je ne comprends plus. Je ne sais plus comment ça marche, je ne fais que conjecturer.
Je pose ma main sur la lourde trappe. J’entend le vacarme des gouttes sur le toit du grenier, le vent qui souffle à travers les interstices, les gouttières qui hurlent de leur trop plein d’eau au dehors…
Je me sens léger. Je pourrais presque être un fantôme. Mes sensations sont vagues et étranges, je me sens à peine respirer. Je suis terrifié. Presque paralysé.
Il faut que je le fasse.
Les logs doivent toujours contenir l’adresse MAC de Replika Two. Il faudra diriger Alpha vers ces coordonnées. En espérant que X.A.N.A. attaque bien depuis Replika Two. Mais il doit faire au plus simple. Il n’a je pense pas le temps de rendre son parcours réseau plus vicieux. C’est trop dangereux. Mais en même temps. Je ne peux pas parler de logique avec X.A.N.A. Il ne fait que suivre son protocole, son algorithme. Rien de plus. Et rien n’est forcément logique du coup.
La lumière de la lampe est vraiment faible. Sa lumière blanche vacille. La trappe se soulève lentement. Je sens un froid glacial m’étreindre. Je sens l’air raclé contre le sang séché sur mon nez, je sens mon cœur battre en plein rêve. Seconde après seconde.
Je me hisse dans la pièce sombre. Le monstre est là, silencieux. Il n’attend que moi.
J’avance lentement dans la pièce. J’ai pas envie. J’ai pas envie, j’ai pas envie…Mais il faut. Il faut…
J’approche prudemment des restes du Macstodonte. Je pose la lampe sur le vieux bureau. Sur l’arrière, dans le fond, près des multiprises et du tas d’électronique, trainent les batteries du Mach2. Débranchées. J’attrape un des câbles et le relie en tremblant, lentement, doucement, pendant un temps qui me semble interminable, au G5 maître. Puis au G4 QuickSilver, a deux des G4 graphites, au circuit multitâche. Au Mach2 lui même. J’ai envie de vomir. Mon cœur, ma vue, mon cerveau…Tout me dit d’arrêter. Mais je n’ai pas le choix. Je branche mon portable au G5. Je m’assois à la chaise du Macstodonte.
C’est bizarre. D’habitude…Ça ne me dérange pas d’être à cette place. Face au clavier, aux commandes, pas loin des circuits. Et pourtant…Cette nuit-là, la lampe éclaire d’un air inquiétant la bonne centaine de touche qui se trouve devant moi, les potentiomètres, les condensateurs, régulateurs, convertisseurs, les fils qui passent entre les cartes et les tours, les deux écrans…
C’est moi qui ai construit cette machine. Ce monstre de puissance complexe et redoutable. Celui-là même qui…Qui s’est retourné contre moi. Les dizaines de commandes qui me font face me mettent mal à l’aise. C’est moi qui contrôle ce mastodonte. C’est moi qui doit tout surveiller, tout gérer, c’est…C’est un peu ma faute, tout ça…Quelque part…
Je ressens, dans les sensations glaciales de ma peur, une étrange tristesse. Un souhait de revenir en arrière. De réparer mes erreurs…Je sens une larme rouler sur ma joue et tomber sur le vieux clavier…
On ne revient pas en arrière. Le temps avance. Sans s’arrêter. Comme me l’a montré la petite montre tout à l’heure. C’est fou comme ça me semble déjà loin…Ça fait à peine quelque heures et j’ai l’impression de vivre un enfer depuis des jours…Reverrai-je un jour la vie sous un angle moins…terrifiant ? Je ne peux pas le savoir. Le futur n’est pas écrit. Mais c’est moi qui l’écris. Par mes choix. C’est parce que je veux survivre…Que je survivrai.
Enfin…J’espère…
___
J’appuie sur le G5. Le léger bourdonnement se fait entendre. L’installation redémarre. La console s’affiche. Mon portable se recharge. Ça y est. J’ai mon arme. Je peux me battre.
Mais dés que j’ai appuyé sur ce bouton, j’ai aussi rendu son arme à X.A.N.A. Et…je n’aurai donc qu’une chose à dire…
Que le meilleur gagne.
Première étape…les renforts. Je dégaine le téléphone. Comme la dernière fois, je commence par Céleste. Ça sonne pendant un moment, puis la demoiselle décroche, de sa voix fatiguée.
-Allô ?
-Céleste ? Ici Fred.
-Qu’est-ce qu’il se passe ?
-X.A.N.A. attaque.
-Hein ? Mais…le Macstodonte…Je…Et ton oncle ?
-Compliqué à expliquer et on a pas le temps. Réveille-toi vite et appelle les autres, j’ai besoin de vous tous, désolé que ce soit en pleine nuit. Je…
Un bruit de moteur. J’entends un bruit de moteur ! Mon dieu, ça y est. Il relance la chose bizarre. Je vais y passer…J’y arriverai jamais.
-Fred ?
-Je…je….Rappliquez tous au grenier du plus vite que vous pouvez. C’est….C’est l’enfer ici. Viiite ! Et passez par le vélux.
-Mais qu’est-ce qui se passe enfin ?
-Pas le temps d’expli…
Blam…
Un truc est tombé. Je sais pas quoi, mais un truc est tombé dans le grenier. Qu’est-ce qu’il se passe ? Je raccroche.
Faut que je remette le Macstodonte en état d’attaque. Vite. Alors…la console attend les instructions de synchronisation pour le target, faut que je relie les câbles FireWire, alors, entre les deux G5 j’ai pas besoin, du G5 au QuickSilver, du Silver au G4 graphites…
Le bruit de moteur. Je déteste ce bruit de moteur. Ça se rapproche. Vite.
Potentiomètre général à 32, circuit multitâche en mode reconnaissance, on enclenche les interrupteurs 3, 7 et 8. Ensuite il faut actionner les reset PMU dans les machines…Voilà…Puis lancer le Mach2. Le bruit de néon se fait entendre. J’ai la très désagréable sensation d’être observé de l’obscurité du grenier. Je n’ose même pas brandir la lampe pour regarder. On reste concentré, la lumière va manquer, je n’ai pas beaucoup de temps. Le bruit de moteur est toujours là…On réinitialise les PRAM. J’ai pas vérifié les barrettes…Tant pis. On fera sans. Alors, les cartes graphiques doivent être réglées à 110% de leur puissance et les altivecs amorcés ainsi que…
Je connais bien la musique qui résonne dans le grenier. Je l’aime beaucoup trop pour l’oublier. Tout ! Tout mais pas ça. Je ne veux pas. Je ne veux pas l’écouter, là. Ça fait mal. Pas ici. Pas maintenant. Pas cette jolie boîte à musique usée par le temps…Pas ce son cristallin qui m’a toujours endormi dans de jolis rêves…
Je me relève. Complètement tétanisé. Je ne sais pas quoi faire. J’ai la trouille. Pourquoi cette musique ? On joue avec mes nerfs ? A moins que…Nan. Je ne veux pas. Tout sauf ça. Je sens que quelque chose se tiens juste derrière moi. La source de la musique est très proche de moi. Pitié que ça s’arrête.
J’ai envie de fuir. Vraiment envie de fuir. Mais ça serait déraisonné. J’ai aucune chance de survivre si je fuis. Aucune. Je…
Le bruit du moteur force un grand coup violemment, je l’entends se rapprocher de moi à toute vitesse, le son est accompagné d’un sinistre et strident hurlement de folie meurtrière. Un hurlement qui n’a…Rien d’humain. On dirait un circuit déphasé qui tente de reproduire le cri d’effroi d’une jeune fille, sans pour autant y arriver. Par réflexe je me retourne et brandis la lampe vers mon agresseur, qui en est stoppé net.
Jésus Marie-Madelaine…Je ne suis pas religieux mais je n’ai aucune autre interjection pour décrire toute l’épouvantable horreur qui prend possession de mon corps. Ce que j’ai devant moi est absolument monstrueux. Je me sens vaciller. Je lutte contre le malaise. J’ai encore envie de vomir, et mon cœur va sérieusement finir par lâcher.
Bonnie.
Je connais Bonnie depuis…Je m’en rappelle même plus. C’est un de mes plus vieux amis. Je l’ai un peu délaissé ces temps-ci…Mais on délaisse tous ses peluches un jour ou l’autre. C’est la vie. Ce n’est pas que je n’en voulais plus, c’est juste que…Le temps a passé. Et j’ai grandi. Mais là…Je m’en voudrais presque de ne plus l’avoir chouchouté. J’ai toujours aimé Bonnie et j’ai arrêté de le lui dire. C’était un beau lapin bleu. Assez moderne qui plus est. Avec des membres motorisés et une jolie et rassurante petite boîte à musique au sein de son mécanisme. Il paraît que l’on appelait ce genre de bestiole…des animatroniques.
Bonnie se tiens donc face à moi…Enfin…La version cauchemardesque de Bonnie. Si la peluche faisait à peine 40 centimètres, l’animatronique qui se trouve devant moi fait bien deux mètre et me domine de sa hauteur. Ses yeux de verre brillent d’une lueur violacée assez intrigante, avec des reflets argentés, le symbole de X.A.N.A. brille en leur centre. Comme la peluche elle est d’un bleu usé. Je reconnais bien sa texture.
D’ailleurs, c’était bien cette texture dans la chambre tout à l’heure. Et je me disais bien que je connaissais le bruit de ces moteurs…
Là où en revanche, le monstre diffère de mon doudou, c’est au niveau des proportions. Les jambes sont bien plus grandes, les mains démesurées, la tête également, et, au lieu de la mignonne petite bouche, elle est dotée d’une mâchoire démesurée aux dents d’acier aiguisées comme des couteaux de cuisine. Les mains sont d’ailleurs dotées de griffes ayant le même aspect. De tous les côtés son corps semble être écartelé. On voit des fils, des rouages, des morceaux de son squelette interne dépasser de ses parties extérieures. Elle est absolument répugnante, repoussante, une version gozilla de mon doudou préféré...
La bestiole bloque un peu devant la lumière de ma lampe puis à un réflexe de recul. Elle est visiblement éblouie par le faisceau. Malgré toute la terreur qui m’a pris en la voyant, je suis légèrement rassuré de constater son point faible.
L’animatronique se retourne pour éviter la lumière et se frotte lourdement les yeux. D’une façon oscillant entre humanité et geste robotique. Sans trop réfléchir je saute de ma chaise pour profiter de mon avantage sur la bête. Je me met devant elle et lui braque la lumière devant les yeux. La bête saute en arrière en émettant un nouveau hurlement strident. Mais apparemment plus proche de la souffrance que de la folie. Elle chancelle et manque de tomber sur le bureau.
Ça me fait soudainement réfléchir. Je ne peux qu’éloigner la bestiole. Alors pourquoi je la propulse sur mon lieu de travail ? Je suis vraiment un boulet...Ou surtout trop terrorisé pour réfléchir...Mon corps est littéralement survolté. Je ne tourne qu’aux réflexes de défense. Je ne réfléchis plus qu’à ma survie. J’ai peur. Très très peur.
L’animatronique se relève d’un air sonné, je lui mets un nouveau coup de lampe dans la direction opposée au bureau. La bête sursaute une nouvelle fois et recule pour tomber dans la partie sombre du grenier. Produisant un insupportable vacarme d’objets en tout genre qui quittent leur équilibre précaire.
Je n’ai pas beaucoup de temps. Viiiiiiite ! Les condensateurs B2 et B3 vers le canal RAM principal, potentiomètre secondaire sur 45, cartouche zip d’automatisation 25 dans le lecteur du second G4. Allllezzzzzz ! Il arrive !
Le démarrage de secours est presque terminé. Encore quelques manips. J’entend Bonnie approcher, au bruit de ses moteurs se couple un étrange bruit de respiration essoufflée, un râle assez...électronique dans sa résonnance...
Je me prépare, je continue de brancher mes fils comme si de rien n’était. J’entends les pas lourds sur le sol. Concentré comme un moine tibétain. J’essaie d’évaluer la distance du monstre avec le peu de lucidité qu’il me reste.
Ça y est ! Il est trop prêt ! Je me retourne brutalement et lance ma lumière vers les yeux de la bête, qui retourne valdinguer en arrière. Pas le temps de savourer le plan qui marche, disque dur 4 centralisé, RAID 0 opérationnel, branchement des circuits auxiliaires, connexion et allumage de l’écran secondaire...Le revoilà qui approche, ça me donne la nausée.
Je me retourne une nouvelle fois et braque la lampe sur les yeux violets. Je ferme mes propres yeux sous la peur du face à face. Mais cette fois-ci, la bête ne réagit pas, les pas se rapprochent encore, à une distance de plus en plus dangereuse.
Je rouvre les yeux. Horreur. Enfer. Damnation.
La lampe m’a lâché.
Une idée. Vite ! Une idée ! Quelque chose ! N’importe quoi ! Un miracle ! Par pitié ! Nooooon, pourquoi cette musique ? Pourquoi Bonnie ? Pitiééééé que ça s’arrête ! Je n’en peux plus ! Je regarde de tous les côtés. Cherchant quelque chose, n’importe quoi, une lumière sacrée, mais il n’y a rien ! Rien à part les grands yeux de l’animatronique et l’écran du Macstodonte...Il est sur la console DOS, elle sert surtout pour la communication avec le processeur du circuit multitâche. C’est à ce moment là que me vient l’idée inespérée. Alors que l’animatronique brandis sa grande patte tranchante vers moi, je me retourne sur le clavier et tape à une vitesse ahurissante la commande suivante, sans faute de frappe, miraculeusement :
C:/> Color FF
Mes yeux cessent de répondre brutalement. Je manque de tomber à la renverse. Mais l’animatronique en fait autant. C’était brutal mais efficace. La commande qui allume l’écran en blanc.
Le grenier est alors éclairé d’une lumière bien plus puissante et froide que feu ma pauvre lampe. Je vois tout ce que l’animatronique a renversé en tombant tout à l’heure. Animatronique qui rampe d’ailleurs, sonné, à plat ventre, la tête contre le sol. Pour le coup, malgré toute l’adrénaline de mon corps je ressens un léger soulagement, et continue le démarrage.
Terminaison des protocoles targets, speedtests des connexions, mise en place de la symbiose, amorçage du kernel...Enclenchement des règles de hiérarchie, entrée du mot de passe root. Bon ! Je crois que c’est bon. G5 maître, OK, G4 2, 3 et 4, ok, circuit multitâche paré, Mach2, paré à fonctionner. Fonctions graphismes initialisées, manque plus que le programme d’Alph...
BLAAAAAAAAAAM !
___
Une immense explosion de lumière s’empare de mon assurance, le souffle de la détonation m’expulse lourdement à l’autre bout du grenier, mes yeux se referment et je sens une nouvelle fois mon dos se fracasser méchamment contre une poutre. Ainsi que mes pieds qui ont raclé contre le vieux sol de bois...
Une immense, colossale fatigue m’envahit avec le choc. C’est comme si je pouvais à peine vivre. Mais mon corps répond encore, je ne suis pas mort.
Le lourd sifflement qui avait remplacé mon sens de l’audition s’estompe petit à petit. Révélant à mes oreilles un vacarme absolument insupportable. Mon cerveau se réenclenche comme il peut. J’essaie de comprendre ce qui peut produire un tel bruit. Mais je n’y parviens pas. Il me faut plus d’informations. Je donne un grand coup d’énergie et parviens à ouvrir les yeux. Ses derniers mettent un temps qui me semble une éternité à faire leur focale. Mais finalement, le spectacle s’offre à moi.
C’est l’apocalypse. Il n’y a pas d’autre mots. L’apocalypse. Des éclairs dansent absolument partout dans mon champ de vision, détruisant et brûlant grande partie des objets de mon vieux grenier, un vent monstrueux fait tout voler dans la pièce, et une pluie torrentielle s’engouffre par la vitre du vélux explosée. Le Macstodonte est là. Au milieu de ce carnage. Tous les éclairs semblent y converger. Vers le Mach 2 plus précisément. Mach 2 qui émet une sinistre et irréelle lumière verte. Qui éclaire toute la pièce avec l’éblouissant écran blanc tiraillé par les arcs électriques.
Tout le Macstodonte est visiblement en surtension évidente. Il a dû prendre la foudre. Ça explique pourquoi le vélux a explosé. J’aurai dû y penser. Sur les batteries du Mach 2 je ne dispose pas de la sécurité du disjoncteur. Une surtension ne peut pas être coupée, et le Mach 2 a dû créer une différence de potentiel suffisamment grande avec le ciel pour attirer la foudre.
L'ordinateur étant relié à la terre, je suppose qu'il a agit comme la pointe d'un paratonnerre, relié par sa prise de terre. Elle est séparée de la prise standard de la machine. Sans doute pour des raisons de conception...
Il faut que je débranche cette prise. Vite. Avant que tout ce chaos n’en finisse avec moi pour de bon. Allez, vite. Je force sur mes jambes et donne tout ce que je peux donner à mon dos pour qu’il me tienne. Je ne veux pas mourir, je tiens à la vie. Courage. Allez. Courage.
Ma poitrine est au bord de l’explosion. Tout ce qui se déroule autour de moi est bien trop rapide pour mon pauvre cerveau épuisé. Je parviens tout de même à retrouver mon équilibre sur mes de pieds. Couverts de sang et de brûlantes griffures au passage...
Le vacarme m’assourdit et me sonne l’esprit. Je comprends à peine la réalité. Réalité qui n’a plus rien de réel. Je suis en plein cauchemar, en plein délire. C’est trop terrifiant pour être réel. Lourdement, j’avance un pied. Puis l’autre. Seconde après seconde. J’approche du Macstodonte.
Epuisé, à peine debout, vacillant dans le vent et la tempête, je lutte. Parce que je n’ai que ça à faire. C’est mon seul espoir. Je regarde autour de moi et reconnaît beaucoup d’objets torturés, détruits par endroits, brûlés à d’autres, trempés pour beaucoup. Le vieux miroir défoncé que j’avais utilisé contre Céleste, les restes de mon cheval à bascule, les pantoufles de ma mère, la vieille tringle d’acier des rideaux de la cuisine...
C’est à, ce moment que j’entend ce hurlement désormais familier. Mais toujours aussi terrifiant. Je tourne ma tête vers la gauche. Au milieu du massacre, Bonnie, gueule ouverte, griffes dégainées, fonce vers moi de toute la puissance de ses moteurs. J’ai à peine le temps de me saisir de la tringle par réflexe et de stopper l’animal dans sa folie meurtrière.
C’est atroce. Absolument atroce. L’animatronique donne toute sa force pour venir à bout de la barre de fer qui retient ses griffes. Ses mâchoires sont à quelques centimètres de mon nez. Je sens l’odeur de vieille peluche de la bestiole. Une odeur que j’ai pourtant tant apprécié...Et la musique. La musique retentis dans mes oreilles, je sentirai presque les notes vibrer sur la tringle de fer. Bonnie force. Force de tout ce qu’il peut. Mes jambes tiennent. Ma volonté de survie doit être la seule chose qui me maintient sur cette terre à l’heure actuelle. Mais la barre se tord lentement, et risque de casser...
Je suis dans une impasse, une nouvelle fois. Une idée...Vite. Cette fois-ci...je ne vois pas tellement d’autre alternative que courir pour ma vie.
Je lâche brutalement la barre de fer et file dans l’obscurité du grenier. Choix assez maladroit après réflexion. Mais on a pas tellement le temps de donner une conférence. Je contourne le bureau par le fond et tente de revenir par la lumière, l’animatronique aux talons. Ce dernier est assez lent, mais je ne suis pas une fusée non plus. Si mes pieds pouvaient hurler à chaque pas, ils n’auraient tout simplement plus de gorge. Qui plus est, le sol est loin d’être stable avec tout son bazar chaotique.
Je repasse devant le Macstodonte et tente de contourner le scanner qui vacille dangereusement à mon passage. Bonnie se rapproche de moi. Je n’en peux vraiment plus. Mon corps va me lâcher avant ma raison. J’ai mal au cœur, j’ai mal aux pieds, j’ai mal aux yeux, j’ai mal à la tête...je donnerai tellement de choses pour que ça s’arrête, que je puisse me réveiller bien sagement dans mon lit pour voir que tout n’était que cauchemar, j’en ai trop vécu de cette nuit...
Je cours vers le fond du grenier, la partie la moins touchée par la tempête. Je connais suffisamment le terrain pour avancer dans le noir sans trop tâtonner, mais je ralentis malgré tout. J’entends un grand BOUM faire trembler le sol. Je me retourne.
Bonnie, ses yeux brillants du moins, se trouvent juste devant le scanner, qui s’est visiblement renversé. Je remet ma vue devant moi et tente d’accélérer. Il me vient une idée. C’est classique...Mais ça peut marcher. De toute façon, c’est la seule option que j’ai.
Je cours droit devant moi, l’animatronique est de plus en plus prêt. Ses griffes se rapprochent de mon épaule. Plus vite ! Plus vite ! Je veux vivre ! J’y suis presque !
J’y suis ! Alors que je sens la pointe d’une griffe rentrer dans ma chair je donne tout ce qu’il me reste à mes jambes et m’élance en avant dans une grande foulée. Je prend mon envol un bref instant, je sens la griffe descendre le long de mon dos et tenter de s’agripper pour éviter la chute. Puis elle quitte ma peau et, comme le reste du monstre, tombe dans les profondeurs sombres de la trappe d’entrée. La chute n’est pas bien longue, et un gros CLANG vient la terminer.
Avant même de songer à me relever je referme et verrouille la trappe, puis me jette près de la commode la plus proche et la pousse de toute mes forces, de toute mon âme, de toute ma volonté de survie, sur la trappe. C’est dur, très dur, mes muscles sont fatigués, mais je n’ai pas le choix. Finalement, au bout d’une minute, j’y parviens. Je me laisse tomber lourdement contre le meuble.
Je...n’en...peux...plus. J’ai l’impression d’être aux portes de la mort. Je ne suis pourtant pas bien blessé...mais...je suis secoué. Méchamment secoué. Je reste un instant scotché devant le chaos du grenier qui se dévaste encore à l’instant même...Le Macsotodonte brille par ses éclairs et son étrange lumière. Le spectacle est tout bonnement terrifiant. Mais Bonnie n’est plus là. Il n’y a plus...réellement de danger...enfin...Je crois.
Je me relève et m’approche prudemment de la machine, trouve le fil de la prise de terre et le débranche. La machine se calme. Ne reste que le bruit du vent et de la pluie. Et les traces horribles à voir du massacre d’une bonne partie de mes souvenirs, plus le scanner qui a certainement pris un coup...
Je me relaisse tomber assis sur le sol. Complètement dévasté par ce que je viens de vivre. Je ne sais pas combien de temps je suis resté assis comme ça, j’ai sans doute dû m’endormir. C’est une voix bien connue qui me réveille, elle vient du vélux.
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Coucou ! Je commence par te partager une coquille que j'ai notée au préalable :
Arc nuit 2 : "Mon cœur ne tiendra pas se rythme"
Voilà qui est fait.
J'ai donc finalement rattrapé mon retard lors de cette lonnnnnnnngue, longuuuuuue nuit. Quel bilan pouvons nous en tirer ? Et bien ce qui me vient a l'esprit c'est que le crossover entre la deuxième attaque de l'épisode 38 de Code Lyoko, Tom & Jerry, les meubles de Shrek 2 et la compote de prunes à la meringue, sans oublier les intros a la Mary Popins, est parfaitement réussi. Beau bilan non ? En tout cas, le principal intérêt que je lui trouve est d'avoir gardé le côté attaque/contre-attaque à l'informatique, avec les onduleurs. Surtout quand la menace des scanners pèse... Mais je radote, je t'ai toujours dit que c'était ce côté que j'aimais dans ta fic.
Heureusement, le jour ne devrait pas tarder à se lever car si on n'a jamais la certitude que le soleil se lève le matin, il y a quand même de grandes chances qu'il le fasse ! Mais avant ça il est toujours possible que Céleste couche avec lui, ça peut se faire en dix minutes...
À la prochaine ! _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Eh bien, pour une première partie d’ultime étape, on voit bien l’évolution de la tension dramatique et du niveau de difficulté. C’est d’ailleurs bien symbolisé par l’image de l’arène, et la cadre, bien qu’en huis-clos comme les précédents, est un peu plus intimiste. Tout parait plus personnel, et on touche directement au centre de l’action de Replika jusque là, la base où est gardé le Macstodonte. En clair, comme dernière étape, on a le danger le plus palpable.
Et donc, ça touche quelque chose de plus personnel aussi, l’enfance. Fred angoisse à l’idée d’entendre une petite chanson d’enfance comme dernière musique avant la mort, ce qui rappelle un peu la peur de dormir et du noir de l’enfant à qui on apprend à rester seul la nuit. Du coup, son évolution d’enfant apeuré à animal traqué qui ne se base que sur des réflexes (cf. La scène où il n’est plus qu’automatismes et peur), à jeune homme aux portes de la mort et se défendant, lui, physiquement et par le combat, est assez claire. On est plus dans le Fred qui combat sur son clavier, dans une lutte plutôt intellectuelle et mentale, on a aussi le combattant « armé » (enfin, en peu en mode système D, mais ça compte, dans l’urgence) et physique.
La permanente introspection, montrant la peur montante, va aussi avec la montée vers le grenier. Encore que je verrais presque un paradoxe avec la « montée aux cieux » et le fait qu’en effet, la lumière est la clé de sa sécurité par la suite. M’enfin, j’aime conjecturer o/
Pour ce qui est de la qualité du texte en lui-même, on est dans la continuité du reste. Progression toujours là, avec plus d’introspection comme je disais, un travail sur le rythme et sur le choix des termes. Si j’ai relevé deux ou trois phrases étranges, voire inachevées, ce qui tendait presque à distraire de la lecture, le rendu est réussi.
Bref, continue comme ça, il me tarde de voir la suite de cet arc, et donc sa conclusion ! _________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
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