“On m’avait prévenu de votre incompétence; après tout vous avez mis un temps étrangement long pour signaler la présence de Belpois ici, mais j’étais assez gentille pour vous donner le bénéfice du doute. Je n’aurais pas dû il semblerait. Elizabeth Delmas n’a jamais eu de fille.”
Outch, prends ça dans les dents Nicolas ! Bon, je sais que je ne parle même pas du dernier chapitre en date pour commencer et mon intro est merdique mais je ne suis pas Ikorih après tout donc tu vas me pardonner Bref, cette "employée" qui prend très rapidement de nombreuses responsabilités et initiatives est très intrigante, il y a de grandes chances qu'elle s'intéresse à Ambre pour son lien avec les Belpois...
J'ai beaucoup apprécié le point de vue de Melvin ! N'ayant pas encore lu Projet Violette, c'était une première pour moi et j'approuve surtout que Steve se fait démonter – en douceur mais quand même – et ça c'est jouissif ! « Depuis le début du collège, il n’avait toujours été qu’un ami de substitution. Celui avec qui on acceptait de traîner quand personne d’autre n’était disponible. Mais tôt ou tard, tout le monde s’en allait. Qui voudrait rester avec lui après tout ? Physiquement repoussant, mentalement inintéressant… » => C'est fou le recul qu'il a sur lui-même ! C'est assez triste mais ça nous aide à comprendre que sous son air un peu bébête se cache une certaine forme de maturité.
Pour terminer sur le chapitre 6, Léa est plus intéressante (enfin, on va dire attachante) que son frangin et le portrait familial est assez désastreux, I like it of course ! Et puis le gros cliffhanger avec Ulrich est assez innatendu, il faut le dire.
Passons à Quelque chose d'inhumain dans ses yeux... On comprend très vite (déjà à la fin du 6 en soit) qu'il y a un lien entre Alpha et Stern, ce qui pose une fameuse interrogation : pourquoi Ulrich ? Autrement formulé, pourquoi pas William, Odd ou Yumi ? Personnellement, je pense que c'est un bon choix vu que beaucoup ne peuvent pas le voir en peinture (je ne vise personne ) mais moi j'ai toujours estimé et apprécié le samouraï un minimum donc je suis content qu'il soit dans Code Alpha. Par contre, j'ai trouvé ça un peu bizarre qu'il explique vaguement toute l'histoire aux membres du trio comme s'ils étaient des débiles mentaux étant donné qu'il n'aura pas apprécié que quelqu'un lui parle comme ça quand il était lui-même ado. Au fait, l'ortographe était plus soignée qu'avant, j'ai pu remarquer une évolution à ce niveau-là par rapport au début même s'il y a encore quelques coquilles qui trainent mais rien de vraiment catastrophique.
Sympa le retour d'Ombre et la dispute Antoine/Jean, on voit encore bien le lâche et le chevalier servant dans l'histoire. La scène d'action est plutôt réussie vu que le tout s'enchaine bien. Fluide et palpitant donc, ce qui ne donne pas grand chose à décortiquer au niveau de l'intrigue pour étoffer ce commentaire. Je dirais juste que c'est surprenant que « le clochard » qu'est devenu Ulrich Stern se balade avec un revolver dans la poche, simple précaution ou atout indispensable face à une menace connue de lui seul ? Mystère...
Posté le: Dim 19 Juin 2016 12:39 Sujet du message:
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bonjour à tous !
Tout d'abord une petite précision:
Spoiler
Citation:
Par contre, j'ai trouvé ça un peu bizarre qu'il explique vaguement toute l'histoire aux membres du trio comme s'ils étaient des débiles mentaux étant donné qu'il n'aura pas apprécié que quelqu'un lui parle comme ça quand il était lui-même ado.
Je me dois de répondre à ceci, car c'est sans doute quelque chose qui reviendra souvent. C'est mon avis, mais je considère que peu d'adultes ont beaucoup de choses en communs avec l'adolescent de 14 ans qu'ils ont été. Quand on grandit, souvent, on oublie ce que c'était que d'être jeune. Et souvent, on devient une personne totalement différente en grandissant. Me prenant en propre exemple, à 14 ans, j'étais un petit con arrogant qui ne bossais jamais et dont le seul intérêt dans la vie était de jouer aux jeux-vidéos. Un de mes cousins s'est fait harcelé au collègue, et m'a affirmé savoir pourquoi. Son explication était que c'était en partie de sa faute, qu'il avait été un idiot à l'époque, pensant que le fait d'avoir sauter une classe le rendait meilleur que les autres, et qui ne savait pas se taire.
Les gens changent. Surtout après/pendant l'adolescence. Certains affirmeront qu'on reste fondamentalement les mêmes, mais ce n'est pas un opinion que je partage. Les personnages qui étaient ados dans Code Lyoko et qui reviendront dans Code Alpha seront écrit dans cette perspective : ce ne sont plus des enfants, mais des adultes.
Et place au chapitre 8 !
Chapitre 8
Spoiler
Chapitre 8: L’impossible contre l’irréel
Ombre
Ton rire. Un rire qui autrefois était agréable. C’était même mon objectif: réussir à l’entendre, ne serait-ce qu’une seule fois par jour. J’étais là pour toi, rien que pour toi. Je luttais pour te voir sourire. Pour que tu sois heureuse.
Tu n'as plus besoin de moi ? Tu penses que tes "amis" que tu ne connais que de depuis quelques jours vont suffire à faire de toi une adolescente normale ? A te rendre indépendante ? La vérité, Ambre, c'est que tu ne seras jamais ni une adolescente normale, ni indépendante. Oh, bravo, tu as réussi à terrasser Steve toute seule. Tu veux une médaille peut-être ?
Tu m'as chassé. Dans un sens, c'était compréhensible, avec ce que j'avais fait. Sauf que ce que tu ignorais, Ambre, c'est que tu ne pouvais pas me débarrasser de moi. J'étais là le jour de ta naissance, j'ai fait mes premiers pas avec toi, j'ai pleuré avec toi, j'ai ris avec toi.
J'ai dû prendre sur moi, accepter de te guetter dans les ténèbres. Une Ombre parmi les ombres, attendant que le moment vienne. Car je savais que le moment viendrais. Tu es faible, tu as toujours été faible. Être obligé de t'observer profiter de ton bonheur éphémère n'a pas été tâche aisée, mais je savais que la situation finirait pas changer. Et je n'avais pas été déçue ! Encore une fois, dans l'adversité, tu t’es montrée incapable de te débrouiller toute seule, petite Ambre.
La vérité, Ambre, c'est que tu ne peux pas te passer de moi.
Mais moi, je peux me passer de toi.
J'ouvrais les yeux. J’avais eu tellement peur de disparaître… à jamais. Mais j’étais finalement de retour ! J'avais le contrôle, quel sentiment divin ! Même la douleur que je ressentais parcourir ce corps dont j'avais rêvé était une sensation agréable. Souffrir, c'était prouver qu'on existe. En face de moi, mon adversaire me regardait, et malgré son absence d'expression faciale, je pouvais deviner qu'il était surpris de voir cet élan de vitalité gagner la personne frêle et fragile qu'il pensait avoir mit hors-jeu. Mon pauvre Melvin, si c'était bien toi. Tu ignorais que tu n'avais plus à faire à la petite fille innocente et incapable de faire du mal à une mouche. Désormais, c'était moi que tu affrontais. Ombre, celle qui avait la rage de vivre !
Il n'attendit pas une seconde de plus, et tenta de me frapper avec ses éclairs comme il l'avait fait avec Ambre. Contrairement à elle, je savais à quoi m'attendre, et même si ma présence dans notre corps lui donnait un nouveau souffle de vie, je doutais pouvoir endurer une autre de ces attaques. Je roulais rapidement sur la droite, évitant la foudre violette, et me relevant par la même occasion. Melvin ne se laissa pas abattre et recommença à me viser. Si je ne passais mon temps qu'à éviter ses coups, je n'allais pas faire long feu ! Après tout, ne disait-on pas que la meilleure défense, c'était l'attaque ?
Tout en continuant à courir pour sauver ma peau, je ramassais une brique au passage et lui la lançais un en pleine figure, y mettant toute ma force. Je n'allais pas laisser ce monstre gâchait une de mes meilleures opportunités de refaire surface ! Contre toute attente, il la rattrapa au vol. Un étrange sourire se dessina sur son visage. D'accord, ce gars là n'était définitivement pas humain !
Avant que je n'ai eu le temps de réagir, il relança la brique dans ma direction. J'avais beau être rapide, ce n'était pas suffisant, je me bris l'objet dans le bras gauche. Une nouvelle douleur, mais je ne pus pas dire que celle là fut agréable. L’euphorie de mon retour avait disparut, et je rangeai rapidement cette sensation dans la catégorie désagréable. Mon bras était sans doute cassé, je n'arrivais plus à le bouger sans devoir en payer un prix physique qui n'était pas pour le moment surmontable... Lorsque je vis qu'il comptait relancer des éclairs, je me mis à courir derrière un pilier. Ce combat était plus rude que prévu... Mais ça ne pouvait pas se terminer, pas maintenant ! Alors que j'avais enfin pu revenir, que Ambre m'avait d'elle-même laissé prendre la tête.... Non, ça ne pouvait pas se terminer !
"Ombre..." fit une petite voix à mes côtés.
C'était elle, évidemment, qui d'autre ?
"Tu... Tu crois qu'on va s'en sortir ?"
"Honnêtement ? Je n'en sais rien." lui répondis-je, en essayant d’essuyer le sang sur mon bras.
"Je... Je suis désolée pour l'autre soir."
J'avais envie de la regarder, de lui dire à quel point je la haïssais, que j'avais rêvé de la réduire à néant, de la chasser comme elle m'avait chassée. De la briser, de la voir disparaître. Mais quel était l'intérêt ? Ambre, malgré sa faiblesse psychologique, était la plus forte mentalement. Elle me l'avait prouvé l'autre jour sous la douche, et si on s'en sortait, elle reprendrait sans doute notre corps. Ce n'était pas par la manière brutale que je gagnerais cette bataille là.
"Ce n'est pas grave." fis-je simplement, en essayant de lui sourire.
Elle me tendit la main, implorante. Si c'était bien la fin... Après tout... Je l'attrapais.
"Allons-y, ensemble cette fois."
Il n'y avait aucun moyen de s'échapper. Aucune sortie. Pour une fois, pour la première fois, je me mettais à douter. Merde quoi... C'était tellement idiot d'en finir maintenant... J'avais attendu ce moment pendant si longtemps, j'avais enduré tant de choses, seule et invisible...
Un bruit sourd retentit soudainement. Un coup de feu. Je passais la tête hors de ma cachette. Jean était arrivé, un revolver à la main. Il avait tiré en l'air pour attirer l'attention de Melvin. Ce dernier s'était retourné pour faire face au nouveau venu.
"Je suis là Ambre ! "
Le rouquin commença à s’avancer vers lui.
"Bouge pas !" hurla Jean en pointant son arme dans la direction du rouquin. "J'hésiterai pas à tirer !"
Mais qu’attendait t-il ? Face à cet être inhumain, il n’y avait pas le temps de parlementer ! Melvin continua d’avancer, et Jean ne tira pas. Ou peut-être qu'il comptait le faire, mais il n'eut pas le temps. Les éclairs furent plus rapide.
Ulrich
Le blondinet marchait derrière le vieux guerrier qui le guidait à travers l’usine, mal à l’aise. C’était ce gamin qui lui faisait froid dans le dos. Quand il avait commencé à parler au groupe d’adolescents, il était persuadé que ça allait être simple, qu’ils allaient descendre au scanner et que l’attaque allait être rapidement réglée. Et honnêtement, ça aurait pu marcher, si Antoine Belpois n’avait pas posé autant de questions et n’avait pas mis tant d’ardeur à le décrédibiliser.
Et alors qu’Alpha lui avait promis que ça allait être « simple », la situation était rapidement devenue critique. Sur trois lyoko-guerriers potentiels, il n’en avait plus qu’un. Les deux autres courraient désormais un danger mortel, dont il doutait sérieusement de leur chance d’en réchapper. Certes, lui même dans sa jeunesse avait dû surmonter des obstacles assez similaire mais… Mais les jeunes d’aujourd’hui n’avait plus rien à voir avec ceux de son époque. Et puis vers la fin, Ulrich avait possédé une certaine expérience, alors que les deux ados n’avaient sans doute jamais rien vécu d’aussi difficile et dangereux. Sans s’en rendre compte, il était devenu comme les adultes qu’il méprisait autrefois, à sans cesse sous-estimer la jeunesse.
Et alors que le stress et les interrogations s’accumulaient dans sa tête, Antoine s’exclama soudainement :
« Je comprends que nous soyons dans l’urgence, mais quand tout ça sera réglé, j’aurais pas mal de questions à vous poser. »
L’adulte soupira. Qu’est-ce que ce petit con là l’agaçait… Il aurait bien aimé lui donner une grosse baffe pour lui apprendre sa place, mais vu le mal qu’il avait eu pour gagner un semblant de confiance, ça n’arrangerait sans doute rien. Il se força à sourire et répondit :
« Et ben je me ferais un plaisir de te répondre, hein. » fit-il sur un ton peu convainquant.
Ils arrivèrent devant les scanners. Ulrich se retourna vers le blondinet et le jaugea du regard. Désactiver une tour à tous les deux n’allait pas être tâche aisée… Pourquoi n’était-ce pas l’autre garçon qui était venu ? Antoine était semblable à son père, et ferait mieux de rester dans le laboratoire en retrait. Bon, fallait bien faire avec !
« Toi et moi, on va aller sur Lyoko. Des monstres vont tenter de nous bloquer le chemin jusqu’à la tour. Je me charge d’eux, toi tu fonces ! »
« Et une fois que je suis à la tour, qu’est-ce que je suis censé faire ? »
« Euh… Ce sera instinctif. »
L’ado hocha la tête, toujours avec un sourire rempli d’arrogance.
« J’aurais définitivement beaucoup de question. »
Et il ricana. Les deux individus rentrèrent chacun dans un scanner. Les portes se refermèrent derrière eux. Alpha allait lancer la virtualisation. C’était un sentiment étrange de revenir ici. Comme si cette dernière décennie n’était jamais arrivée. Comme si l’ancien guerrier était toujours avec son groupe d’ami, en train de combattre XANA. Mais si l’adversaire n’avait pas vraiment changé, tout le reste était différent.
Ils furent virtualisé dans le territoire de la montagne. La vague de nostalgie s’accentua. Ulrich s’attendit presque à voir Odd ou Yumi à côté de lui. Sauf que… non. Ce n’était qu’Antoine, semblable à un schtroumpf avec une épée. La tour, entourée d’un halo rouge était juste devant eux. L’intelligence artificielle était plus précise que feu son créateur. Bon… il n’y avait plus qu’à escorter l’ado là-bas, et ça serait fini. Aussi simple que ça…
Sauf que le comité d’accueil était déjà là. Et XANA, même s’il n’était plus qu’un fragment de ce qu’il avait été, n’avait pas fait les choses à moitié…
« J’espère que tu sais ce que tu fais Alpha... » murmura Ulrich.
Ombre
Jean fut propulsé à terre, lâchant son arme au passage. Une grimace de douleur déformait son visage. La créature au visage de Melvin se tenait au centre, entre le pistolet et moi. Pour l’instant, son attention était rivée sur sa nouvelle victime. Si je ne faisais rien, nous allions tous les deux mourir… Enfin… tous les trois, si je comptais l’autre. Je ramassais une nouvelle arme improvisée : une autre brique. Ça n’avait pas marché la première fois, mais peut-être que cette fois…
Je la lançais à nouveau, mais cette fois, elle atteint son objectif, frappant Melvin dans le dos. Il se pencha en avant dans un grognement et se releva lentement en me regardant avec ses yeux haineux. N’y avait-il aucun moyen de s’échapper de ce cauchemar ?! Bon, au moins j’avais appris qu’il n’était pas invincible ! Je pouvais apercevoir Jean qui se relevait, il fallait que j’arrive à retenir notre adversaire le temps qu’il puisse reprendre ses esprits et son pistolet !
« Eh Melvin ! C’est par ici que ça se passe ! » criai-je pour que ce dernier ne regarde que moi.
Je me remettais soudainement à courir, mais cette fois dans la direction du rouquin, évitant ses éclairs de justesse. Pour répondre à une situation critique, il fallait réagir de manière critique !
Ulrich
Six bloks fonçaient sur les deux lyoko-guerriers. Ulrich dégaina ses katanas. Même si dans la réalité, il avait vieilli, son avatar était resté exactement le même. Il avait vite reprit la main. Il attaqua un des monstres et l’acheva immédiatement. A côté de lui, Antoine avait aussi sorti son épée et avait défié une des créatures qu’il affrontait. Il se débrouillait… étonnement bien, ce qui était plutôt surprenant. A le regarder, on aurait plutôt dit le contraire.
« Où est-ce que tu as appris à te battre comme ça ? » lui lança Ulrich.
Le blondinet désormais bleuté l’ignora totalement, et se téléporta derrière un de ses adversaires. Il maîtrisait déjà les pouvoirs de son avatar !
« C’est presque jouissif... » murmura Antoine.
Ombre
L’attaque rata. Melvin était plus rapide. Beaucoup trop rapide. Qu’espérais-je, avec mon bras cassé ? Encore un coup. Encore une douleur. Je sentais mes forces diminuer.
C’était pas juste. C’était tellement pas juste…
Ulrich
« Arrête de prendre ton temps, et fonce à la tour ! » hurla Ulrich.
Ça se passait bien. Tellement bien qu’il pouvait gérer les monstres tout seul, Antoine pouvait facilement se faufiler jusqu’à leur objectif. Cependant, ce dernier s’amusait à se téléporter tout autour d’un blok pour le faire tirer dans tous les sens, et semblait ne même pas écouter le samouraï.
Il se croyait vraiment dans un jeu, et ne prenait pas du tout cette affaire au sérieux. Ne réalisait-il pas que ses amis allaient probablement mourir s’il ne se dépêchait pas ? En y pensant, Ulrich doutait que les deux ados aient pu survivre jusque là… Ce qui était encore pire. Cela signifiait que plus rien n’empêchait XANA d’atteindre le laboratoire, et une fois là-haut…
« Mais grouille toi ! »
Ombre
A terre, à nouveau. Trop fatiguée pour me relever. Trop fatiguée pour me défendre. Je ne suis même pas triste. Ces sentiments, même si ce sont les derniers que j’aurais, sont précieux. Ils m’ont prouvé une chose. Une chose essentielle : je suis réelle. Je ne suis pas une simple fantaisie d’Ambre. J’ai des idées qu’elle n’a jamais eu, des réflexions qui ne proviennent pas d’elle. C’est un peu dommage de m’en rendre compte uniquement maintenant. Sous la douche, je n’aurais pas pu gagner, parce que je n’y croyais pas. Au fond de moi, j’étais déjà persuadé de la futilité de ma pseudo-révolte. Parce que je pensais qu’Ambre avait raison, que je n’étais qu’une amie imaginaire, qui se battait contre la fatalité. Mais maintenant, ça aurait été différent.
Melvin me laissa. De toute façon, cette fois, j’étais vraiment au tapis. Il se retourna vers Jean, qui n’osait toujours pas tirer.
Ulrich
Finalement, Antoine se désintéressa enfin des monstres. Ulrich chargea sur eux, tout en faisant attention à ce que le blondinet puisse se rendre à la tour sans danger. Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que l’adolescent marchait tranquillement !
« Il ne se rend pas compte de la situation... » bredouilla l’homme.
Il en fut tellement consterné qu’il n’eut pas le temps de parer les attaques des monstres, et se fit immédiatement dévirtualisé. De nouveau dans la salle des scanners, il frappa contre le mur, laissant éclater sa rage. Tout était désormais entre les mains de ce petit con !
Ombre
Impuissante, j’observais cette… chose se rapprocher de Jean. Ce dernier tremblait. Il n’avait plus rien du « beau gosse » qui draguait Ambre, c’était devenu un petit garçon apeuré. Il tira une fois, mais manqua sa cible alors qu’elle n’était plus qu’à quelques mètres de lui. Melvin bondit sur lui et lui arracha le pistolet des mains avec une facilité déconcertante. Jean était en larmes. Il se laissa tomber à genoux devant le rouquin.
« Je… Je suis désolé Ambre. Franchement… Franchement désolé. Je pouvais pas...»
« Ce n’est pas grave. » lui répondis-je faiblement.
Le rouquin posa sa main sur la tête du jeune homme. Allait-il l’électrocuter ? J’essayais de me relever, mais rien à faire. Toute ma vie, je n’avais été qu’une observatrice, pourquoi est-ce que ça changerait maintenant ? Je gardais les yeux ouvert cependant. Je n’allais pas être lâche. J’allais regarder la mort en face.
Et puis… rien. Melvin ne fit rien. Même Jean rouvrit les yeux. Les secondes s’écoulaient, sans que quoique ce soit se passe. L’adolescent possédé fini par s’effondrer. Le chevalier servant d’Ambre se releva immédiatement et courut vers moi, sans même vérifier si nous étions en sécurité désormais.
« Ambre… Ambre, tu vas bien ? »
J’allais répondre. C’était mon droit, mon privilège de répondre, après tout ce que je venais de vivre. Mais la vie est injuste, n’est-ce pas ? Le combat était terminé, et le danger avait disparu d’une manière inconnue. Plus aucune raison pour qu’Ombre reste là. Après tout, il s’inquiétait pour Ambre, pas pour moi.
Je fus expulsée de mon corps. L’autre avait repris le contrôle, et Jean la serra dans ses bras.
« Jean… j’ai eu tellement peur ! » fondit Ambre.
Et ils restèrent là, tous les deux à pleurer, tandis que je les observais, bouillonnante de colère.
Vous l'avez lu ?
Spoiler
Dans la V1, le chapitre 8 avait été extrêmement pénible à écrire. Parce que ce n'était que de l'action, et je déteste écrire des scènes d'actions. Cela m'avait tellement dégouté que j'arrêtais d'écrire Code Alpha pendant un an, avant de revenir longtemps après avec le chapitre 9.
On peut dire que c'est moi l'auteur, que je peux virer telle ou telle séquence selon mes désirs, mais c'est faux. Car ce chapitre est essentiel, c'est le premier (et l'un des rares) combat virtuel de tout Code Alpha, là où les "Alpha-guerriers" découvrent ce qu'est véritablement Lyoko, et qui va les convaincre qu'Ulrich dit la vérité.
J'ai donc cherché un moyen de le rendre plus intéressant à lire (et surtout à écrire). La solution a été la suivante : ne pas le montrer du point de vue des personnages principaux. Ainsi, Ombre affronte Melvin, faisant ainsi son grand retour, me permettant de développer son rapport face à sa propre existence ("si je souffre, c'est que j'existe") et de relancer sa fameuse colère face à Ambre en fin de chapitre. Sur Lyoko, le point de vue d'Antoine aurait été... inintéressant. Grâce à Ulrich, je peux faire ressortir ce côté agaçant du blondinet, et surtout le fait qu'il prend tout à la légère alors que ses amis sont en dangers.
Le défaut de ce choix est évidemment que la bataille virtuelle est assez vide, mais je préfère que ce soit ainsi. J'ignore si ça marchera autant que je le voudrais, c'est aussi la première fois que je fais autant de changement de narrateurs en si peu de temps.
Le chapitre suivant en revanche promet d'être riche en introspection, car il traitera des réactions de tous les protagonistes face à cette découverte.
A la prochaine ! _________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
J'aime bien le titre, la métaphore pour désigner Melvin xanatifié et Ombre est sympa
Je comprends que tu n'apprécies pas décrire des bagarres virtuelles mais je crains que ça ne soit un minimum nécessaire quand même x) C'est sans doute pour ça que tu as mis autant de temps à revenir. Utiliser le point de vue d'Ulrich et esquiver grosso modo les évènements peut être une technique, à voir si ça tiendra pour de prochains combats...
Jean est une tafiole, personnellement j'aurais trouvé ça plus intéressant qu'il se sente capable de tirer (non mais parce que le faire quand le mec est sur lui ça compte pas *PAN*)..ça aurait éventuellement rajouté un côté dark au personnage qui aurait pu le rendre plus intéressant, autant pour le lecteur que pour toi, vu qu'il me semble que tu ne l'apprécies pas des masses.
Après le perso phare est clairement Ombre. J'aime bien le fait qu'elle n'essaie pas d'enfoncer Jean (elle aurait pu lui répondre "On a failli crever par ta faute" etc etc). Je sais pas si c'est pour pas faire bouder Ambre ou parce qu'elle a vraiment envie d'être magnanime, mais c'est intéressant.
Je soupçonne Antoine d'avoir volontairement traîné pour tenter de faire buter les deux qui le gênent (a)
Maintenant il est temps de voir comment Ulrich se démerde avec les questions...retour sur le background de Code Alpha remis à neuf? _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Posté le: Lun 04 Juil 2016 10:08 Sujet du message:
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bouh-jour !
Citation:
Je comprends que tu n'apprécies pas décrire des bagarres virtuelles mais je crains que ça ne soit un minimum nécessaire quand même x) C'est sans doute pour ça que tu as mis autant de temps à revenir. Utiliser le point de vue d'Ulrich et esquiver grosso modo les évènements peut être une technique, à voir si ça tiendra pour de prochains combats...
Clairement, ce n'est pas une astuce que je compte sortir à chaque fois. Là c'était parce qu'utiliser le point de vue d'Antoine aurait été... ben pas très intéressant.
Citation:
Jean est une tafiole, personnellement j'aurais trouvé ça plus intéressant qu'il se sente capable de tirer (non mais parce que le faire quand le mec est sur lui ça compte pas *PAN*)..ça aurait éventuellement rajouté un côté dark au personnage qui aurait pu le rendre plus intéressant, autant pour le lecteur que pour toi, vu qu'il me semble que tu ne l'apprécies pas des masses.
Ben justement, ce côté un peu émotif que je commence à lui rajouter fait que je l'apprécie de plus en plus. x)
Et puis, s'il avait tiré, cela aurait beaucoup trop changé le personnage, qui malgré ses airs de dur à cuir du début, reste un "gentil", dans le sens que ce n'est pas quelqu'un capable de ce genre d'action. Et je considère que n'importe lequel de mes personnages (sauf Ombre) aurait été incapable de tirer, même Antoine qui n'est pas encore aussi "dark" qu'il le sera dans 2.0. Faire de Jean un personnage "fort", capable de tirer sans réfléchir pour sauver la mise de sa bien-aimée en ferait un héros. Hors, dans Code Alpha : aucun personnage n'est un héros.
Merci pour ton commentaire en tout cas !
Chapitre 9
Spoiler
Chapitre Neuf - Réflexions nocturnes
Antoine
Voilà une après-midi qui s'était montré redoutablement intéressante ! Lyoko n'était pas un simple jeu, mais un portail vers des centaines de possibilités ! Après tout, c'était grâce à Lyoko que Melvin avait gagné tous ses super-pouvoirs ! Était-il possible que j'utilise aussi ce monde virtuel ? Quelles étaient ses limites ! Tout cela était tellement passionnant ! J'étais un peu surpris de la facilité avec laquelle j'avais désactivé cette tour. Je devais être fait pour ça ! Et puis... la tour m'avait reconnu ! Mon nom était apparu ! Je savais que j'étais spécial, je l'avais toujours su !
Ulrich m'avait « dévirtualisé » après mon éclatante réussite. J'étais de retour dans le monde réel. Ambre et Jean étaient assis dans un coin du laboratoire, blottis l'un contre l'autre et leur deux visages d'une extrême pâleur. La jeune fille se tenait le bras fermement, elle devait être blessé. Melvin était allongé au milieu du laboratoire, sur un sol poussiéreux. J'eus un moment de recul en l'apercevant, mais le vieil homme me rassura rapidement.
« Il n'y a plus rien à craindre. »
Tout le monde était silencieux. Moi, en revanche, je jubilais et brisais rapidement la glace.
« C'était donc ça, la fameuse menace ? Et bien, c'est certainement moins impressionnant que ça en avait l'air : d'un côté un rouquin obèse, de l'autre une bataille virtuelle d'une facilité déconcertante ! »
Personne ne me répondit. Jean me lança un regard noir, mais la fatigue qui se lisait dans ses yeux rouges avait effacé toutes chances de m'intimider. Ulrich était occupé à tapoter diverses choses l'ordinateur au centre. Melvin fini par ouvrir les yeux. Les deux tourtereaux se relevèrent d'un bond.
« Qu'est-ce... qu'est-ce qui se passe ? » demanda t-il.
Puis il fondit en larmes. Est-ce qu'il se souvenait de ce qui s'était passé ? Peut-être.
« Je vais raccompagner Ambre. » fit rapidement Jean.
L'homme au centre de la pièce hocha la tête et rajouta :
« Je sais que vous avez vécu un moment... compliqué, mais revenez ici demain après vos cours. Faudra qu'on discute. »
L'adolescent eut un petit rire rempli d'une certaine ironie.
«Bonne idée. Comme ça, quelqu'un d'autre essaiera de nous tuer ? Non merci. Tu avais raison Antoine. Ça ne nous concerne pas, Ambre et moi. »
Et ils se rendirent tous les deux dans l'ascenseur sans se retourner. Ambre me jeta un dernier regard que je n'essayais même pas d'interpréter, avant que la porte ne se referme. Ca aussi, c'était un très bon point. J'étais enfin débarrassé de ces deux boulets.
Ulrich soupira et murmura des paroles que je ne pus entendre. Je me rapprochai de lui à pas de loups.
« Il est temps de parler, monsieur Ulrich Stern. » déclarai-je sur un ton joyeux.
« Effectivement, et on a plusieurs choses à se dire. » lança t-il d'un ton calme et froid.
Et avant que je puisse poser la moindre question, il continua vivement.
« Je me suis peut-être mal exprimé, mais tes amis et toi étiez en danger de mort. Surtout eux. Lyoko n'est pas un jeu, d'accord ? Je comprends que tu découvres tes pouvoirs là-bas, mais quelques minutes de plus et il aurait été trop tard. C'est quelque chose de sérieux, d'accord ? Et est-ce que tu m'écoutes au moins ? »
« Pourquoi est-ce que la tour connaissait mon nom ? » demandai-je soudainement.
Il ne répondit pas.
« Cette attaque là, ne concernait pas du tout Jean et Ambre, ni même Melvin. C'était moi, la cible, n'est-ce pas ? »
Tout tournait autour de moi. Les trois autres avaient été des dommages collatéraux, et cela uniquement parce qu'ils étaient trop proches de moi. Lyoko avait un rapport avec MES parents. J'étais l'épicentre de cette intrigue.
Ulrich plissa les yeux, et parla d'une voix glaciale :
« Tu te crois, exceptionnel, Antoine Belpois ? Alors laisse moi te répondre, ce n'est pas le cas. Ton nom est apparu, mais ça aurait pu être celui d'Ambre, celui de Jean, celui de n'importe qui. Quelqu'un a essayé de t'éliminer uniquement parce que tu as découvert l'usine, certainement pas parce que tu es spécial ou quoique ce soit. Ça aurait pu être n'importe qui d'autre. »
« Vous mentez.»
« Oh que non. Tu es juste un petit garçon qui pète plus haut que son cul, voilà tout. »
Il était jaloux, ce n'était pas possible autrement. Jaloux de la façon dont je m'étais battu sur Lyoko pendant que lui s'était fait écraser à plat de couture. Une chose cependant était sûre, je n'allais rien tirer de ce type. Ses mensonges étaient évidents.
« Je reviendrais demain. » dis-je avant de partir à mon tour, laissant Ulrich avec Melvin, toujours dans un état second.
Ambre
Nous étions assis sur son canapé. Jean m'avait proposé de revenir passer la soirée chez lui, après ce qui s'était passé. Il avait insisté, voulant soigner mon bras blessé avec un bandage. J'avais bredouillé une réponse dont je ne me souvenais même plus. Je n'avais pas revu Antoine et ce fameux Ulrich, qui de toute évidence avait tenté de nous prévenir. Ou peut-être que si, je les avais croisé, mais je n'avais pas prêté attention. J'avais envie de fondre en larme, d'hurler à m'en arracher les cordes vocales. L'horreur... L'horreur était réelle. Melvin avait eu dans ses yeux une haine indescriptible, inhumaine, dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence. Il avait tenté de me tuer, de tuer Jean, de tuer Antoine. De tous nous réduire à néant. Qu'est-ce que ça faisait, de mourir ? Est-ce qu'on cessait tout simplement d'être ? Je ne voulais pas le savoir. Je ne voulais plus penser à ce qui s'était passé, mais le visage du jeune garçon, possédé, ne cessait de réapparaître chaque fois que je fermais les yeux. J'avais peur. Tellement peur. Je tremblais. Jean m'avait donné une couverture, mais je n'avais pas froid. Enfin si. Enfin non. Je ne savais plus, ça m'était égal.
Ombre était à mes côtés. Je n'osais pas la regarder. Elle m'avait sauvé la vie, une fois de plus. Sans son intervention, Melvin m'aurait achevé. Et dire que je l'avais traité comme une moins que rien... C'était moi la moins que rien au final. Une pauvre idiote, naïve.
Quelqu'un me serra soudainement dans ses bras. C'était Léa, la petite sœur de Jean.
« Bonne nuit. » fit-elle en souriant, avant de disparaître dans le couloir. Elle était mignonne. Insouciante. Je regrettais le temps où j'étais comme elle. Je n'aurais jamais dû sortir de chez moi. J'aurais dû écouter maman. Si je l'avais fait, je serais encore comme Léa, à ignorer la brutalité du monde. J'étais heureuse dans mon ignorance n'empêche. Je voulais y retourner. Mais impossible d'oublier. Impossible d'oublier l'horreur. Je voulais tellement que tout redevienne comme avant. Quand l'univers et ses mystères se résumaient au grenier et à sa poussière.
Une main se posa sur ma cuisse. La télévision était bruyante, je ne remarquais pas directement cette intrusion de mon espace personnel. Évidement, c'était Jean, qui d'autre ? Il se rapprocha de moi. Qu'est-ce qu'il me voulait ?
« Je crois qu'on a mérité un peu de réconfort, tu crois pas ? » me lança t-il. Sa voix était encore tremblante. Il essayait de reprendre son air habituel, redonner l'impression d'être sûr de lui. Mais c'était en vain. Dans ses yeux brillait une certaine détresse. Ou peut-être était-ce le reflet de la mienne. Il approcha ses lèvres de mes lèvres. Je reculais.
« Qu-qu'est-ce que tu fais ? »
Il eut soudainement l'air gêné, et dans un sens, misérable.
« Ben après ce qui nous est arrivé, t'as pas envie de penser à autre chose ? »
Sa voix avait un côté suppliant.
« Si. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas Jean. J'essaye... Mais je n'y arrive pas. » bredouillais-je en pleurant.
« On peut... on peut s'entre-aider tu sais. »
Il tendit la main vers moi. Je me levais pour l'éviter.
« Tu... tu es une fille bizarre, Ambre. » bredouilla t-il. « Quand nous étions en danger, tu te battais, t'étais admirable... Je me sentais ridicule à côté de toi, j'étais prêt à me faire dessus.... J'étais venu pour te sauver, mais au final, sans toi j'y serais passé ! Mais toi, t'avais pas peur. Blessée, t'étais encore prêt à tout ! Tout comme quand Steve t'avais agressé, au final, j'avais servi à rien... Et puis parfois tu t'écroules, t'as l'air toute fébrile... »
Je le regardais curieusement. Je pleurais encore.
« T'es un mystère ! Je sais pas comment je dois t'aborder. Parfois j'ai l'impression que je dois être délicat... Et parfois j'ai l'impression que c'est toi qui vas me sauter dessus ! »
Il se leva, et me sourit. Pas un de ses sourires de charmeur, un vrai sourire, honnête et simple.
« Je crois que c'est ça que j'aime chez toi. Le fait de jamais savoir qui tu es vraiment. Le fait que tu as l'air... Limite banale à l'extérieur, mais qu'à l'intérieur, t'es une battante. Que t'as une putain de force en toi, et que je trouve ça incroyable. T'es une battante, Ambre ! Et je sais qu'on vient de vivre un truc atroce. Mais avec toi, je sais aussi qu'on peut le surmonter ! Qu'ensemble... »
Il avait rapproché son visage du mien. Ses lèvres frôlaient les miennes. D'un coup, elles se pressèrent dans un bruit étrange. J'étais tétanisée. Qu'est-ce qui se passait ? Il était en train de m'embrasser. Comme dans les films, comme dans les livres. Je suppose que comme beaucoup de gens, j'avais longtemps imaginé ce que ça ferait. J'avais même eu pendant longtemps envie de le savoir, de le faire. Avec Jean d'ailleurs. Je ne voulais pas me l'admettre, mais ça avait été le cas. Mais ce n'était qu'une idée en l'air. Un rêve d'adolescente niaise. Peut-être qu'avant ça aurait pu... Mais maintenant, tout était différent. Je fermais les yeux, et dans ma tête, ce n'était plus Jean que j'avais en face de moi, mais Melvin et sa haine immense. Et sa volonté de tuer. Alors je ne fis rien. Et ce moment que j'avais longtemps voulu connaître fut froid. Malsain.
Il s'éloigna tout seul, au bout d'un moment. Mon manque de réaction avait dû le gêner. Il me regarda, tout penaud et baissa les yeux.
« Désolé, j'ai cru que... »
J'aurais voulu y croire, moi aussi.
« C'est... c'est à moi d'être désolée. » répondis-je simplement.
Je me levai et commençais à ramasser mes affaires.
« Tu... tu t'en vas ? »
Je voudrais rester.
« Oui. »
En fait, je n'aurais d'ailleurs jamais dû venir.
« Où est-ce que tu vas aller ? »
Je n'en savais rien.
« Ca ne te regarde pas.»
D'un coup, une colère sortit des tréfonds de la dignité qui lui restait.
« C'est ça, casse-toi. T'es qu'une profiteuse. Tu veux que je te protège et après tu me repousses. Salope. »
Le dernier mot semblait lui avoir échappé. Il s'en rendit compte et devint tout rouge, mais cette fois de honte.
« Me protéger ? Qu'est-ce qui te donnes au juste l'impression que je veux que tu me ''protèges'' ? Je crois que jusque là je m'en suis très bien sortie toute seule. Et puis, ce n'est pas moi qui est ''failli me faire dessus'' à l'usine. » lui dis-je d'une voix tranchante comme un couteau.
« Ambre, attends ! »
Mais je ne l'écoutais plus. Je partais, en claquant la porte. Je ne voulais plus jamais le voir. Ni lui, ni Antoine, ni Melvin, ni personne.
Dehors, il faisait déjà nuit. La dernière fois que j'avais pu assister à un ciel noir rempli d'étoiles, j'étais joyeuse, je découvrais. Je faisais par la suite la rencontre de ces deux garçons, auxquels je m'étais probablement trop vite attachée.
« Ombre ? » demandai-je dans le vide.
« Je suis là. »
« Maman avait raison. Le monde n'est pas fait pour moi. J'aurais dû rester à la maison. Et c'est ce que je vais faire maintenant. »
Je me mis à marcher, essayant de retrouver la demeure de ma mère. Un groupe d'ivrognes me siffla à un moment, mais je ne leur prêtais pas attention.
« Ambre. Ce n'est pas une bonne idée. »
« Et pourquoi pas ? J'ai été une petite idiote en voulant sortir à tout prix. J'ai été une petite idiote en faisant confiance à Jean. J'ai été une petite idiote sur toute la ligne.»
Ombre réfléchit un instant et continua rapidement :
« Il ne faut pas rester sur un échec. Souvient toi de ta première journée, tu pensais que c'était une catastrophe et finalement... »
« Et finalement, c'était le cas ! C'était une catastrophe ! Je le vois maintenant.»
Elle ne répondit pas. Nous n'avions plus rien à nous dire. Je rentrais chez moi, et je ne voulais plus en sortir. L'horreur était toujours là, dans ma tête. Mon bras me faisait encore mal. Mes yeux étaient toujours humides. Voilà ce que j'avais gagné à être trop curieuse. j'avais voulu explorer le monde extérieur, puis l'usine, et finalement je m'étais brûlée les ailes.
Une petite idiote, voilà ce que j'étais.
Ulrich
Ulrich était assez fatigué. Ça ne s'était définitivement pas passé comme prévu. Quand Alpha l'avait recontacté, déjà, il avait su que tout allait mal finir. Jean et Ambre était sans doute en train de sombrer dans une dépression propre à l'adolescence et donc totalement illogique et Antoine... Antoine était totalement incontrôlable. C'était incroyable à quel point il était différent de Jérémie et Aelita. Cet ego sur-dimensionné allait être un problème. Peut-être qu'il avait été trop dur avec lui, en essayant de le briser. De toute façon ça n'avait pas marché.
Melvin était sortit de son scanner et revenait dans le laboratoire. Un garçon gentil. Terrorisé lui aussi, mais beaucoup plus sympathique que l'autre petit con. Peut-être que s'il gardait celui ci sous sa coupe...
« Donc... c'est bon ? » demanda t-il timidement.
« C'est bon, ce qui t'es arrivé ne se reproduira plus. »
Le rouquin eut l'air satisfait, même si la terreur se lisait encore dans ses yeux.
« Mais... qu-qu'est-ce qui m'est arrivé... au juste ? »
« Une intelligence artificielle du nom de XANA a pris possession de ton corps. Le seul moyen de stopper XANA est d'aller sur Lyoko et de désactiver les tours. »
« Lyoko, c'est là où j'étais ? »
Ulrich hocha la tête. Il réfléchissait rapidement.
« Ça te dirait d'empêcher que ça arrive à d'autres personnes ? »
« Vous pensez que j'en serais capable ? » l'interrogea Melvin avec une lueur d'espoir.
L'homme essaya de faire un sourire rassurant, qui eut son petit effet sur le jeune homme.
« C'est à toi de me le dire. Tu défendrais pleins d'innocents. Tu serais une sorte de héros. »
Le rouquin ne répondit pas. L'idée avait l'air de beaucoup le travailler.
« Écoute, essaye de dormir cette nuit, et revient demain soir, d'accord ? Je vais prendre ton numéro de téléphone au cas où. Mais je sens que tu as un sacré potentiel. »
C'était tellement facile de caresser ce genre de jeune dans le sens du poil. Il regarda l'adolescent partir, qui d'ailleurs lui promit de revenir, avec un air satisfait. Puis il se tourna vers l'ordinateur.
A : Le bilan de la journée n'est pas très positif.
Alpha... Encore lui.
« Ça va encore. Dis moi, je ne pourrais pas me débrouiller qu'avec le rouquin ? Il y a pas moyens de lui donner à lui aussi les clés de Lyoko ? »
Les capacités d'Alpha étaient assez immenses, mais totalement inconnues pour Ulrich. Cependant, il était persuadé que c'était dans ses cordes.
A : Non. Les seuls à posséder les clés de Lyoko sont Antoine et Ambre.
« Ouais fin, je pourrais rien faire avec ni l'un ni l'autre. »
A : Les seuls à posséder les clés de Lyoko sont Antoine et Ambre.
« Et comment ils les ont eus, hein ? Je doute que ce soit Jérémie sur son lit de mort qui ai décidé de leur léguer ça ! T'as bien dû bidouiller un truc pour les leur donner, tu peux le faire pour Melvin ! »
A : Les seuls à posséder les clés de Lyoko sont Antoine et Ambre.
Ulrich commençait a être sacrément agacé.
« T'as pas répondu à ma question mon coco. »
Il y eut un petit temps d'attente avant que les mots redoutés n'apparaissent :
A : Tu n'as pas accès à cette information.
De rage, Ulrich s'éloigna de l'ordinateur. Comment était-il censé faire si on ne lui disait pas tout ? En tout cas, il ne faisait absolument pas confiance à Alpha. Après tout, XANA aussi était une intelligence artificielle, et le fait d'avoir été programmer par Jérémie ne changeait rien. Franz Hopper aussi avait été remplie de bonnes intentions.
« Bon, à demain. »
Il ne se retourna pas pour voir apparaître sur l'écran le message d'Alpha :
A : A demain, Ulrich.
Antoine
J'étais rentré chez moi, et je réfléchissais, allongé sur mon lit. La journée avait été intriguante, et redoutablement excitante, comment étais-je supposé dormir ? Et Ulrich m'avait sacrément énervé. Je respirais un bon coup et tachais de me calmer, pour pouvoir faire le tri dans mon esprit. Au bout de quelques temps, le mélange d'euphorie et de colère avait disparu, je pouvais enfin utiliser la totalité de mon intellect.
Résumons. Hier soir, Alpha m'avait donné rendez-vous à l'usine pour « répondre à mes interrogations ». A l'usine, ce type nous attendais et m'a révélé que quelqu'un, sans préciser qui, voulait ma peau et que Lyoko permettait d'influer le monde réel. J'ai refusé de le croire, mais suite à l'arrivée de Melvin, devenu surpuissant grâce à Lyoko, j'ai été forcé de le croire. Je me suis rendu sur Lyoko, là où des... monstres ont tenté de m'arrêter. J'ai été dans la tour responsable de la « possession » de Melvin, et je l'ai stoppé. Point notable, la tour m'avait reconnu.
Première question, qui était cet individu qui a voulu ma mort ? Il avait utilisé la tour de Lyoko pour prendre le contrôle de Melvin, mais avait aussi envoyé, ou directement dirigé ces créatures virtuelles pour m'empêcher de l'arrêter. Ce même individu semblait utiliser Lyoko dans la vie de tous les jours à des fins malhonnêtes. D'ailleurs, vu qu'il avait échoué dans cette première tentative de m'éliminer, j'étais très probablement encore en danger.
Deuxième question, quel était le rapport avec mes parents ? Ils avaient programmés Alpha, c'était certain. Mais le lien entre Alpha et Lyoko restait brumeux. C'était lui qui m'avait conduit à l'usine, aussi bien la première fois que la deuxième, et il était évident que mon père s'y est déjà rendu. Etait-ce lui qui avait crée Lyoko, et ses mystérieux pouvoirs ?
Troisièmement, qui était Ulrich Stern, quel était son lien avec cette histoire ? Il connaissait Alpha, vu que c'était ce dernier qui m'avait aiguillé vers lui et connaissait mes parents. Il était aussi fort probable qu'il connaisse l'individu malhonnête. Cependant, Ulrich ne me donnait pas l'impression d'être très fiable. Il ne me disait pas tout. Comme un idiot, j'étais obsédé par mon prénom qui s'était affiché dans la tour que j'en avais oublié les sujets essentiels. Pire encore, je m'étais laissé emporter par la colère lorsqu'il m'avait (volontairement) rabaissé, et j'étais parti, laissant tous ses points d'interrogations intacts.
Mais dans un sens, vu que je ne faisais pas confiance à ce type, c'était peut-être mieux ainsi. La moindre information venant de lui devait être prise avec une immense précaution. Ce que je devais faire à présent, c'était essayer de me renseigner sur lui. J'avais obtenu davantage de pièces du puzzle, mais pour l'instant, il n'y avait pas grand-chose qui s'emboîtait correctement.
Je me levais d'un bond et allait dans le bureau de ma tante, pour utiliser son ordinateur assez naze, mais suffisamment puissant pour mes besoins. Je tapais « Ulrich Stern » sur un moteur de recherche. Je ne trouvais pas grand-chose, si ce n'était qu'il avait obtenu son brevet au collègue Kadic la même année que mon père, et qu'il n'avait jamais obtenu son bac. C'était étrange, il n'y avait rien de plus. Il avait connu mon père au collègue, c'est à dire à l'époque où il avait tourné cette vidéo parlant de l'usine. D'ailleurs j'y repensais... Il parlait déjà de l'usine alors qu'il était adolescent, il y a plus d'un quart de siècle ! Est-ce que Lyoko existait déjà, où est-ce que cela marquait le début de sa création ? Encore une question sans réponse...
Je sursautais alors que sur mon écran apparaissait subitement une fenêtre de conversation qui m'était désormais bien connue.
A : Bonjour Antoine.
« Mais... je ne suis même pas sur l'ordinateur de mon père ! »
A : Tu m'as réactivé en allumant l'ordinateur de ton père, mais désormais, je peux aller où je veux dans le réseau.
A : Ulrich ne t'a pas tout dit. Je commence à m'interroger à son sujet. Je comptais sur lui pour t'expliquer certaines choses, mais il ne l'a pas fait.
« Est-ce que tu peux... le faire à sa place ? »
A : Oui.
Je m'asseyais au fond du fauteuil. Est-ce que j'allais avoir les derniers morceaux de cette énigme, peut-être même la solution ?
A : Ce n'est pas directement un être humain qui veut ta mort, mais une intelligence artificielle, comme moi. XANA, programmé par ton grand-père maternel. Pendant leur adolescence, tes parents ont affrontés cette invention dégénérée.
Je restais sur mes gardes. Est-ce que je pouvais faire confiance à Alpha ? Je ne le savais pas encore, et à l'instar d'Ulrich, je ne devais pas considérer comme acquis ses propos.
« Affronté en vain, je suppose, puisque cette... I.A. est toujours là, et pas eux. »
A : Exact. XANA est toujours là, alors que Jérémie et Aelita Belpois ne le sont plus. Et c'est pour ça que j'ai besoin de toi, Antoine Belpois.
« Comment ça ? »
A : Tes parents ont échoués. Mais toi, en revanche, tu es capable de prendre la relève. Et de réussir.
« Pourquoi moi ? » demandais-je soudainement.
A : Parce qu'Ulrich se trompe. Tu es spécial, Antoine.
Je le savais... ! Je l'avais toujours su ! Et le voir écrit, noir sur blanc sur mon écran ne faisait que confirmer ce fait que personne ne pouvait contredire : j'étais un être d'exception. Alpha l'avait compris. C'était la première personne à le comprendre. Enfin... « personne », tout était relatif.
A : Tous les deux, nous allons pouvoir arrêter définitivement XANA. Et peut-être bien plus encore. Acceptes-tu de travailler avec moi dans ce but ?
« Explique moi alors. Je veux bien, évidemment que je veux bien ! Mais j'ai besoin de savoir. »
Alpha commença alors à m'expliquer. Je passais une nuit blanche à le lire.
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Posté le: Lun 04 Juil 2016 11:08 Sujet du message:
Inscrit le: 10 Juil 2015 Messages: 76 Localisation: Une chose est sûre, c'est sur Terre !
Hop hop hop. Je n'avais jamais pris le temps de commenter cette fanfic alors commençons dès à présent. Tout d'abord je tiens à te dire que je n'ai pas lu la première partie, seulement la deuxième. Mon commentaire reviendra un peu sur les chapitres précédents mais surtout sur ce chapitre 9 que tu viens de poster.
Premièrement, depuis le début de l'histoire, j'ai été tout de suite emballé par l'intrigue parce qu'il y a un mystère intéressant à soulever autour du passé. Antoine Belpois m'a tout de suite énervé, parce qu'il est égocentrique comme jamais, et ben... je dois dire que je me suis un peu reconnu parce que j'essaye depuis quelques temps de gommer ce vilain défaut mais passons.
Il a donc aperçu son nom sur l'interface de la tour. Ce qui signifie donc qu'il est important (même si bon on s'en doutait sachant que c'est le fils de Jérémie) pour la suite de l'intrigue. En tout cas, je veux souligner un bon point au niveau de ses caractéristiques morales : le fait qu'il ne semble pas encore totalement prendre en compte le danger corrobore assez bien son caractère, que tu as développé dans les huit chapitres précédents. Mais bon, espérons qu'il se rende vite compte du réel danger puisqu'il est soit-disant le meilleur penseur de sa génération.
Ensuite, il est vrai que Ambre est un personnage assez bizarre, comme peut le dire Jean au moment où ils s'embrassent. Mais ça ne fait que renforcer le côté mystérieux du personnage. En tout cas, l'évolution d'Ombre m'intéresse beaucoup. On dirait un peu un X.A.N.A. version 2.0. C'est-à-dire une intelligence (puisque X.A.N.A est quand même un programme plus qu'évolué) qui commence à éprouver le besoin d'indépendance. Bref, honnêtement, c'est mon personnage préféré pour l'instant.
Concernant Ulrich, le fait de le décrire comme une personne un peu dépassée est bien vu étant donné qu'il n'a jamais été très à l'aise pour les discours et avec l'informatique. La scène où il s'énerve nous montre bien que le personnage n'a pas trop évolué psychologiquement et c'est peut-être pour ça qu'Antoine ne l'aime pas trop et pense qu'il ne raconte que des conneries. Après, je pense qu'il aura un rôle à jouer même si je le vois bien se faire dépasser par les événements à la fin tellement Alpha semble contrôler la situation.
Voilà le dernier point et pas des moindres : Alpha. Cette intelligence artificielle ne m'inspire pas du tout confiance et je sens le coup fourré. Ce n'est bien sur qu'une hypothèse due à mon imagination et je répète que je n'ai pas lu la première version pour ne pas me spoiler. En tout cas, elle semble agir comme bon lui semble et ça c'est intéressant. Après, elle peut très bien avoir de bonnes intentions mais je sais pas, y a un truc qui est pas net pour moi.
En conclusion, j'ai bien aimé ce chapitre 9 parce qu'il laisse planer un mystère autour de la backstory de ta fic et laisse différentes possibilités que l'on peut imaginer pour la suite de cette fic.
Mes encouragements les plus distingués. Bonne continuation et bonne journée.
PS: Trois petites fautes que j'ai pu observer :
-Franz Hopper aussi avait été remplie de bonnes intentions (pas de e)
- le fait d'avoir été programmer par Jérémie (accord de participe passé oublié, rien de bien méchant)
- C'est comme ça que tu es apparu das l'usine (tu as oublié un n au mot "dans") _________________ "La politique est un art, l'art de faire le bien quand c'est possible et de faire le mal quand c'est nécessaire" Machiavel
Je pense qu'on a un peu plus de petites fautes que ce que Lletho a observé, mais la flemme de faire un relevé...
(Les intros? C'est surfait)
Globalement, ce chapitre a tendance à prendre certains clichés à contrepied, notamment dans la scène Ambre/Jean, ce qui est sympa à lire du coup. Le coup de "Ben quoi tu veux pas qu'on pense à autre chose?" fait très pervers glauque mais peut-être est-ce un côté inconnu du personnage de Jean (a). Globalement, Ambre a quand même plutôt raison dans la scène, elle a le droit d'être légèrement secouée au vu de ce qu'elle vient de vivre x) J'applaudis donc la façon dont elle le remet en place (même si elle s'attribue le mérite d'Ombre au passage :c)
La scène a également l'intérêt d'influer sur la relation @mbre. Il faut bien rappeler qu'elle a besoin d'un côté warrior parce que sans Ombre, comment dire que ce serait la dèche? D'ailleurs, Ombre a même pas vraiment l'air de lui en vouloir, le "Je suis là" m'évoque plus son côté sympathique qui vient la soutenir quand il le faut...
L'autre point rigolo c'est Ulrich et Alpha, qui sont pourtant supposés faire partie de la team gentils et faire front pour éduquer les jeunes...or ils décident visiblement de partir chacun de leur côté en mode fuck off et c'est assez drôle à lire
..Même si choisir Ulrich comme mentor est vraiment une belle connerie, il semble toujours aussi immature u.u
C'est assez intéressant qu'Antoine reconnaisse avoir fait une erreur en se barrant trop tôt sans avoir les réponses qu'Ulrich devait lui donner. Dommage qu'il n'ait pas le temps de ruminer un peu plus son échec, Alpha lui crache toutes les infos gratos
Globalement j'ai pas grand chose de plus à ajouter. La tactique légendaire de sauter des lignes entre les dialogues doit contribuer à grossir le chapitre (a) *se barre* _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Posté le: Sam 09 Juil 2016 23:06 Sujet du message:
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bouh-jour !
Merci beaucoup Lhetho et Ikorih pour vos commentaires !
Citation:
Antoine Belpois m'a tout de suite énervé, parce qu'il est égocentrique comme jamais, et ben... je dois dire que je me suis un peu reconnu parce que j'essaye depuis quelques temps de gommer ce vilain défaut mais passons.
Ahem, moi aussi.
Clairement, Antoine Belpois incarne les pires travers de ma personnalité, et c'est marrant car j'ai décidé de le rendre détestable au possible dans cette réécriture et il en est devenu beaucoup plus populaire !
Citation:
On dirait un peu un X.A.N.A. version 2.0. C'est-à-dire une intelligence (puisque X.A.N.A est quand même un programme plus qu'évolué) qui commence à éprouver le besoin d'indépendance. Bref, honnêtement, c'est mon personnage préféré pour l'instant.
Tu es le deuxième à faire cette comparaison, et je dois avouer ne pas trop la comprendre/partager. Ombre était beaucoup plus présente dans la V1, mais je trouve ça mieux ainsi. Moins elle apparaît, plus je la trouve fascinante (c'est aussi le personnage que je préfère).
Citation:
Voilà le dernier point et pas des moindres : Alpha. Cette intelligence artificielle ne m'inspire pas du tout confiance et je sens le coup fourré. Ce n'est bien sur qu'une hypothèse due à mon imagination et je répète que je n'ai pas lu la première version pour ne pas me spoiler. En tout cas, elle semble agir comme bon lui semble et ça c'est intéressant. Après, elle peut très bien avoir de bonnes intentions mais je sais pas, y a un truc qui est pas net pour moi.
Justement, ne lit pas la première version, car cet aspect n'y est pas présent. Ulrich et Alpha sont de bons copains, et Alpha devient même secondaire dès l'entrée en scène de l'ancien lyoko-guerrier. Cette relation étrange était un de mes souhaits pour la V2, et je suis content car ça a l'air d'avoir fonctionné !
MessagePosté le: Lun 04 Juil 2016 15:02 Sujet du message:
Je pense qu'on a un peu plus de petites fautes que ce que Lletho a observé, mais la flemme de faire un relevé...
(Les intros? C'est surfait)
Citation:
Il faut bien rappeler qu'elle a besoin d'un côté warrior parce que sans Ombre, comment dire que ce serait la dèche?
Tu oublies Ikorih qu'Ambre a quand même réussit à gérer Steve toute seule, sans Ombre. Bon, ensuite je suis quand même assez d'accord. ^^'
Citation:
L'autre point rigolo c'est Ulrich et Alpha, qui sont pourtant supposés faire partie de la team gentils et faire front pour éduquer les jeunes...or ils décident visiblement de partir chacun de leur côté en mode fuck off et c'est assez drôle à lire
Mouahaha, je plante les graines pour 2.0 dès maintenant !
Sans transition, nouveau chapitre !
Chapitre 10
Spoiler
Chapitre Dix - La petite au grand sourire
*Ulrich*
Le jeune homme ne pouvait cesser de bouger. L’autre, plus âgé ,le jaugeait du regard, impassible. Ulrich Stern n’osait le regarder en face, et baissait les yeux. Il n’osait pas non plus parler. Par où commencer ? Tout se bousculait dans sa tête...
« Nous vivons une époque difficile, monsieur Stern. » lui dit l’ancien directeur de ZETA, d’un ton tellement calme que cela en devenait perturbant.
«Jérémie est… Aelita aussi… Et même Odd ! »
Camille lui fit signe de ce taire. C’était le genre de personne à détenir une autorité naturelle, que personne ne pouvait contester.
« Je le sais pertinemment. »
« Il faut... On doit...» recommença Ulrich.
« On ne doit rien faire du tout. Pas pour l’instant. Nous sommes désarmé. L’ennemi est puissant. » l'interrompu le vieil homme.
Le jeune homme allait reprendre la parole, mais le regard de son interlocuteur le calme d’un seul coup.
« Belpois vous en a parlé. Il n’aurait pas dû, mais il l’a fait. Il faisait trop facilement confiance, mais cela m’évite des explications supplémentaires. Cela fait déjà quelques temps qu’il travaille pour nous, cela aussi, vous le saviez. Il travaillait sur... »
« Alpha. »
Ce n’était pas Jérémie en réalité qui lui en avait parlé, mais Aelita, après leur divorce. La raison officielle était bidon. La réalité était ce nouvel emploi qu’elle n’approuvait pas.
« C’est cela. Alpha. Le projet 23. » continua lentement le vieil homme.
Ulrich était presque en larmes, ce long discours que commençait Camille n’allait mener nul part ! Il n’y avait plus le moindre espoir !
« Il nous en a parlé oui… ! Mais tout… tout a été détruit ! » s’écria le guerrier.
« C’est là que vous vous trompez. Je sais que Belpois a sauvegardé la totalité de ses travaux. Il n’en avait pas non plus le droit, mais j’ai décidé de le laisser faire. Peut-être ai-je été trop gentil avec lui. Mais encore une fois cela nous sauve la vie. »
« Où vous voulez en venir ? »
Camille se rapprocha de lui, à la façon dont le ferait un enfant pour raconter un secret.
« Vous connaissiez bien Belpois. Vous devez savoir où il aurait pu stocker de telles données. »
Il n'en avait absolument aucune idée. En même temps, il était incapable de réfléchir correctement pour l'instant. Mais même dans son état normal, il n'en aurait probablement eu aucune idée.
« Et ça servirait à quoi ?! Hein ? »
« Calmez-vous, Stern. »
Ulrich se calma aussitôt. Mais il dégoulinait toujours de sueur. Camille retira ses lunettes d’un geste vif mais élégant.
« Ce que je vais vous dire est considéré comme top secret. Mais à vrai dire, cela n’a plus aucune importance. Je ne me répéterai pas, alors écoutez moi bien pour une fois »
Ulrich sortit doucement de sa torpeur. Sa vision était encore floue. Il avait tenté de faire disparaître son stress dans du whisky la veille au soir, et ça n’avait pas vraiment fonctionné. La seule chose qu’il avait gagné, c’était un très vilain mal de tête. L’homme se frotta les yeux et se leva brusquement. XANA. Alpha. Antoine. Ambre. Le rouquin. Tout lui revint d’un seul coup et lui fit l’effet d’un boulet de canon.
Dans quelle galère est-ce qu’il s’était fourré ? Tout avait commencé quand l’alarme de l’usine avait été activée. Postée par Camille il y a de ça des années, il n’aurait jamais pensé qu’elle se soit mise en marche un jour. Mais c’était arrivé. Il avait dû se rendre à l’évidence, quelqu’un s’était rendu à l’usine. Avant qu’il n’ait le temps de partir de chez lui pour s’y rendre, Alpha était apparut et lui avait expliqué pour les trois adolescents. Finalement, il était quatre, et un seul lui était vraiment sympathique : Melvin, qui était vraiment juste une victime. Antoine était un petit con et il n’avait pas eu le temps de jauger Ambre et Jean, et de toute façon, il doutait que ces deux là allaient revenir. Bon, cela ne signifiait pas qu’ils étaient à l’abri des attaques de XANA, il fallait les « protéger », mais au moins, ça lui faisait moins de jeunes à gérer.
Ce qui énervait le plus Ulrich, c’était de ne pas bien comprendre le jeu dangereux que menait Alpha. L’impression de n’être qu’un pion dans le plan de l’IA l’obsédait, et il commençait à redouter que ce ne soit justement pas qu’une simple impression. Mais ça devenait aussi une immense opportunité, c’était comme ça qu’il fallait le voir. Antoine avait la capacité de contrer les attaques de XANA et ça changeait totalement la donne.
Un bruit le fit sursauter. Avec horreur, il remarqua que sa veste qu’il avait jeté sur son lit avait disparu. Est-ce que… Est-ce que quelqu’un était rentré dans son appartement ? Il était en cavale depuis 10 ans, à éviter les “hommes en noirs” et à vivre avec une paranoïa grandissante. Depuis…. depuis ce qui s’était passé, il ne parvenait à dormir la nuit qu’en ingurgitant une certaine quantité de bières ou d’autres substances similaire. Et encore, il évitait pour ne pas se laisser surprendre la nuit. On l’avait retrouvé. Cette réalité à la fois simple et terrifiante s’imposa rapidement. Au moment critique, à l’instant où il aurait dû redoubler sa vigilance, il avait fait un faux pas qui allait sans doute lui être fatal.
Il chercha son revolver. Tout n’était peut-être pas perdu.
Impossible de le trouver. Et les bruits indiquaient une présence dans la cuisine. Ulrich regarda autour de lui pour trouver une arme improvisée et dû se contenter d’un tabouret. Il s’approcha discrètement. Il ne devait pas se faire repérer ou laisser à son ennemi le temps de réagir.
Lentement… Lentement… Il reconnut les vêtements noirs significatif de l’organisation qu’il fuyait. Il allait frapper quand l'intrus se retourna et pointa une arme à feu dans sa direction.
« J’ai souvent pensé au jour où j’allais te revoir, Ulrich, mais je n’ai jamais pensé que tu tenterais de m'assommer et moi de te tirer dessus. »
Sous le coup de la surprise, il lâcha son seul moyen de défense. Dans sa cuisine, une jeune femme buvait un café (dans une de ses tasses). Elle le menaçait, tout en restant souriante.
« Mélissa ? »
« La seule, l’unique ! » lui lança t-elle avec un clin d’oeil.
Elle baissa son arme et sauta dans ses bras pur l’enlacer de toutes ses forces.
Elle avait prit en assurance depuis leur dernière rencontre. Depuis leur promesse.
Ulrich entra dans le café, regardant à droite et à gauche avec méfiance. Ne croire personne. Ne plus accorder sa confiance à qui que ce soit. Telles étaient ses nouvelles valeurs. Mais alors que faisait-il dans un endroit public, si prêt de l’usine ? Venir ici signifiait prendre un risque immense, alors qu’est-ce qu’il l’avait poussé à le faire ? C’était simple : des responsabilité. A une table l’attendait une adolescente. Blonde. Aux yeux tristes, mais néanmoins loin d’être vides.
« Tu es venu. Viens vite t’asseoir, je n’ai pas beaucoup de temps. » lui dit-elle d’un ton neutre en l’apercevant.
Il continua à scruter le bar avant de s’asseoir en face d’elle.
« Je n’ai pas beaucoup de temps. Je ne devrais même pas être ici. Dis moi ce que tu as me dire, rapidement. » fit-il, l’air pressé.
Elle eut un petit sourire. Son attitude changea totalement. La petite fille triste qui était en face de lui se métamorphosait en une jeune femme pleine de confiance.
« Je n’ai rien à te dire. Pas d’informations qui pourrait t’être utile en tout cas, car c’est toi qui vas m’en donner. »
Ulrich voulu se relever mais elle lui fit signe de rester calme. Qu’est-ce qu’elle mijotait ? La blonde pointa du doigt son téléphone au bord de la table.
« Je n’ai qu’un coup de téléphone à passer et tout ZETA sera là. »
« D’accord, je vois. Pourquoi est-ce que tu ne le fais pas ? »
Une certaine panique commençait à monter en lui. C’était-il trompé sur son compte ? Voyons, il avait son arme dans la poche mais ils étaient dans un lieu public… Que faire ?
« Parce que je veux la vérité. Je veux savoir. J’en ai le droit. »
Il fut intérieurement rassuré. Il avait su dès le départ que Mélissa essayait de l’attirer, et qu’elle n’avait pas les données qu’il recherchait. Son instinct de survie lui donner envie d’ignorer son invitation, mais il avait toujours en tête l’image de la petite fille apeurée. Alors il avait envisagé deux options : soit c’était un piège, soit elle tenait de son père. Et à la moindre chance que la deuxième option soit la bonne, il était prêt à risquer la première. Oui, venir la voir, c’était peut-être tomber entre les mains des hommes en noirs. Oui, c’était extrêmement dangereux. Mais il avait promis à sa naissance de veiller sur elle et pour ça il était prêt à jouer sa chance. Et il avait eu raison.
« Je répondrais à toute tes questions, dans la mesure du possible. »
Elle prit un air sérieux.
« Est-ce que Odd Della Robia a tué Jérémie et Aelita Belpois avant de se suicider ? »
“Non.”
Ce fut au tour de la jeune fille de s’apaiser quelques instants. Cette question avait dû la tourmenter toute sa vie. Puis elle se reprit et demanda rapidement :
« Qui alors ? »
« A ton avis ? »
Il n’eut pas besoin d’en dire plus, Mélissa avait comprit. Elle était loin d’être bête. Ca aussi , elle devait sans doute le tenir de sa mère songea t-il en repensant à Odd faisait le clown dans leur chambre. Quoi que lui aussi avait été loin d’être aussi idiot qu’il le faisait penser aux gens.
« Je le savais… Je pense que je l’ai toujours su. Sa façon de se comporter avec moi. Même le ton de sa voix, tout sonne faux chez lui. » dit elle en bouillonnant d’une rage nouvelle.
« Je pourrais mentir. »
« Non. Tu as confirmé mes suspicions. J’avais besoin d’être sûre avant d’agir. »
« Et du coup ? Qu’est-ce que tu comptes faire ? Utiliser ton portable ? »
Elle éclata de rire. Un rire étrangement familier.
« C’était du bluff, il a plus de batterie. »
Il avait bien fait de venir. Peut-être que c’était le tournant de cet enfer. Peut-être que l’avenir reposait en réalité sur les épaules de cette petite.
« Je te déconseille de t’en prendre à lui. »
« Je le sais bien ! Rolala, tu étais plus amusant dans mes souvenirs ! Non, aujourd’hui, je ne lui sers que d’une chose : d’otage contre toi, j’en suis parfaitement consciente. Mais au fil du temps, je suis sûre que je pourrais gagner sa confiance. Il m’a déjà proposé d’arrêter mes études pour rejoindre ZETA. Ce n’est qu’une première étape ! »
Elle avait tellement les pieds sur Terre ! Et même si elle avait vécu des choses affreuses, elle restait positive. Il aurait aimé être un peu plus comme elle. Finalement, c’était elle qui lui redonnait de l’espoir, pas l’inverse.
« Ils recrutent aussi jeune ? » l’interrogea t-elle pour ne pas arrêter la conversation.
« C’est une formation, pour avoir des agents compétents et dévoués corps et âmes. Ils font ça depuis toujours, même avant… bref. Tu sais que Camille alors qu’il n’avait que seize ans ? »
Drôle d’époque. C’était ni plus ni moins de l’embrigadement.
« Bon. Parlons maintenant de la principale raison de notre entrevue : comment était-il ? »
« Qui ça ? »
« Le père Noël ! Mon père, voyons ! Tu es la seule personne qu’il me reste qu’il l’ait vraiment connu. »
Elle le regardait fixement. De ses yeux, qui restaient tristes malgré le sourire sur son visage. Cachait-elle sa peine au fond d’elle-même ? Ulrich aurait aimé pouvoir l’aider mais il avait du mal à lui même se remettre du choc, alors qu’il était censé être un adulte. Au moins, peut-être que lui parler de Odd leur changerait les esprits à tous les deux.
« C’était… C’était un sacré phénomène ! Pour ceux qui le connaissait pas, c’était un abruti. Peu de gens savaient que derrière ce masque de rigolade se trouvait un homme admirable. »
Mélissa hocha la tête en écoutant.
«Je ne le voyais pas souvent, mais chaque fois qu’on passait du temps ensemble, il me faisait tout le temps rire. Même quand j’étais triste, il y arrivait. Vers la fin, je le trouvais lourd quand même.” dit-elle avec une tristesse mélangée avec de l’amusement. “Dis moi, pourquoi s’est-il suicidé ? S’il était aussi brave, pourquoi…Pourquoi est-ce qu’il m’a laissé seule ? »
L’homme avait redouté cette question, mais il ne pouvait pas l’éviter. En regardant la jeune fille droit dans les yeux, il pouvait voir le reflet de son vieil ami. Et ce reflet était accompagné de dizaine, voir de centaines de souvenirs, souvent sans importance mais qu’il avait placé au plus profond de lui. L’été où Odd avait eu son BAC et lui non. L’indignation de savoir que c’était le plus fainéant des deux qui avait réussit. Alors il décida de mentir :
« Il était au bout du rouleau et a fait ce qui lui a semblé juste. »
La petite blonde se leva d’un bond et tendit la main vers son interlocuteur :
« Ce fut un plaisir de te parler Ulrich. Je doute que ça puisse se reproduire avant très longtemps, mais ensemble nous parviendrons à rétablir la justice. Pour Jérémie et Aelita et pour mon père. »
Rétablir la justice… Oui ! Après tout, rien n’était perdu ! Il n’était pas tout seul. Avec elle affrontant l’ennemi de l’intérieur, et lui recherchant Alpha : ils allaient surmonter tout ça ! Et puis peut-être allaient ils même trouver des alliés en chemin. Une flamme se ralluma au fond de lui. La rage de venger ses amis réapparu. L’envie d’offrir un destin digne de ce nom à cette petite revenait. N’était-il pas son parrain après tout ? N’était-ce pas son rôle ?
« Pour Odd.»dit-il en lui serrant la main.
Et elle était de retour. Ces quelques années avaient changé l’adolescente farouche en magnifique jeune femme. Elle n’était pas plus belle que la norme et son physique n’avait rien qui sortait de l’ordinaire. Ses vêtements d’un air affreusement sobre lui aurait donné un air sérieux si elle n’avait pas eu ce sourire. Ce fameux sourire d’où venait sa beauté. C’était un sourire enfantin et sincère, malgré l’enfance qu’elle avait vécu. N’importe qui laisserait son passé l’envahir d’une manière nocive, mais Mélissa n’était pas n’importe qui. Le chemin arpenté qu’elle avait dû emprunter tout au long de sa vie, elle en avait fait une force d’optimisme. Encore une fois, Ulrich se dit qu’il avait beaucoup à apprendre d’elle.
« Je t’ai fait des courses. » fit-elle en retournant déballer ses achats.
Elle lui servit un verre avant de le lui tendre.
« Tu m’as acheté du jus d’orange. » constata Ulrich, entre la surprise et l’amusement.
« Mais non, c’est du jus d’abricot. C’est très bon tu vas voir. »
Il le bu d’une traite avant de rendre son verdict en grimaçant :
« Dégueulasse. »
« Tu as grossis. Tu dois pas avoir une alimentation équilibré. » continua t-elle en ignorant son commentaire. « J’ai pris du pain complet et de la confiture de mirabelle. »
« Dis moi... »
« ... moi. »
Et elle éclata de rire. C’était mignon comme rire. Elle était mignonne en général de toute façon. Mais… il valait mieux éviter de penser à ça. Elle n’avait qu’une vingtaine d’année et lui, beaucoup plus. Et il l’avait vu bébé, c’était un peu malsain de la regarder de cette manière.
« Désolée, j’ai dû jouer les gros bras ces derniers jours, j’ai besoin de décompresser ! »
« Et c’est pour ça que tu m’as acheté ces… trucs ? » dit l’homme en désignant la nourriture et le jus de fruit sur la table.
« Tu pourrais être reconnaissant ! »
« Bref. Pourquoi es-tu revenue ? »
Elle prit soudainement un air sérieux. Une certaine détermination pouvait se lire sur son visage.
« Mon patron a appris que quelqu’un avait réussit à se rendre au laboratoire. Alors qu’il est désormais inaccessible. Enfin, normalement inaccessible. J’ai de suite compris que c’était toi. Je me suis dit que de ton côté tu étais prêt. »
« Ahem… c’est un peu plus compliqué que ça... »
« J’ai vu que tu as retrouvé les enfants des Belpois. Enfin… je suppose que ce sont eux. J’ai un peu enquêté, sous la couverture de ZETA. Cette petite Ambre, par exemple, a été assez difficile à retrouver. Elle n’existe nul part, mais cependant il existe une Ambre Belpois, supposée disparue.»
Ulrich avala sa salive. Il était entièrement responsable de la situation particulière de la jeune adolescente. C’était lui qui l’avait confié à Élisabeth Delmas, dans un élan désespéré.
« Ouais mais... »
« Tu as aussi dû retrouver Alpha. Où était cette fameuse sauvegarde du coup ? »
A ce moment là, Ulrich hésita. Devait-il lui dire qu’il n’y était pour rien ? Qu’il avait pendant longtemps cherché dans toutes les archives de Jérémie, et qu’il n’avait jamais retrouvé la moindre trace de ses travaux où de son invention ? Que c’était cette dernière qui était revenu vers lui, et qu’il ne savait toujours pas comment c’était possible ? Que c’était aussi cette dernière qui avait conduit Antoine et ses amis à l’usine, et qu’il n’avait absolument aucune idée de pourquoi elle faisait ça ?
Non. Elle n’ avait pas besoin de savoir qu’il avait passé ses quelques dernières années à errer sans but dans les bars, qu’il avait depuis longtemps abandonné tout espoir et que ça avait été une immense surprise pour lui aussi d’apprendre que des gamins avaient découvert Lyoko.
« Enfin bref, ce n’est pas important. L’important, c’est que tu as décidé de passer à l’action, Ulrich, et que moi aussi. »
« Comment ça ? » demanda t-il simplement.
« Au cours de ces dernières années, j’ai fait ce que j’avais dit : je suis montée en grade dans ZETA, encore et encore jusqu’à en atteindre le dirigeant pour devenir son bras droit. Il me fait confiance. Enfin, je pense qu’il me fait confiance, et c’est suffisant. »
« Oh. Bien. »
Il se sentit coupable tout à coup. Elle n’avait pas chaumé du tout de son côté, alors que lui n’avait absolument rien fait.
« Tu as prévenu Camille ? »
« Euh… non. »
« Bon. Je ne sais même pas s’il est encore vivant, et si c’est le cas, je ne sais pas non plus comment le contacter. On se débrouillera sans lui. »
Elle allait trop vite. L’homme avait dû mal à la suivre. Tout ce qu’il se disait, alors qu’il faisait semblant d’écouter et de comprendre, c’était qu’en fait elle était vraiment devenue sacrément mignonne. Quand il se rendit compte qu’elle avait arrêter de parler et attendait probablement une réponse, il s’empressa de demander :
« Et… qu’est-ce qu’on va faire ? »
« Ça me semble évident. On va continuer de le contrer sur Lyoko, encore et encore grâce à ces adolescents. Si vous avez réussit à arrêter l’attaque de XANA hier, c’est qu’au moins l’un d’eux doit avoir les clés de Lyoko.»
« Mais… attends un peu !»
« Quoi ? »
Il avait mal au crâne, la conversation lui échappait et même dans son état normal, il doutait pouvoir exactement comprendre ce qu’elle racontait. Cependant, un détail le gênait.
« Si tu es son bras droit maintenant, pourquoi tu le tues pas simplement ? T’as dû avoir tout pleins d’opportunités... »
Elle éclata de rire et lui resservit un verre de jus de fruit.
« J’aurais peut-être plutôt dû te faire un café ! »
« Réponds moi. »
« Je pensais que tu le savais, et que c’était pour ça que tu t’étais crée ta petite équipe d’Ulrich-guerriers. »
Elle le regardait d’un air amusé. Il devait avoir l’air pathétique. Mélissa avait probablement comprit qu’il ne pigeait rien à la situation dans laquelle il était, qu’il n’avait que subit et réagit sans réfléchir.
« Ce n’est pas le directeur notre cible principale. C’est celui qui l’a mit dans cette position. »
Et soudainement, Ulrich se rappela. Un mot, simple mot refit un bond dans sa mémoire, coupant son chemin à travers ses souvenirs, aussi tranchant qu’un couteau.
« Hannibal. » déclara simplement Ulrich.
« Hannibal. » confirma Mélissa.
Ce nom fit frissonner l’ivrogne. Il ne l’avait entendu qu’une seule fois, de la bouche de Camille. L’ancien directeur de ZETA, qui avait pourtant beaucoup de bouteille et semblait tout connaître à la vie avait eut l’air effrayé, rien qu’en le prononçant. Ulrich ne pouvait pas oublier cet air de terreur qui s’était dessiné sur le visage du vieil homme.
« C’est lui notre vrai adversaire. Si on bloque l’autre encore et encore sur Lyoko, il va demander de l’aide. Ça le forcera à sortir de l’ombre, et là on frappera. »
Globalement, le plan de Mélissa était semblable au sien. Enfin, celui qu’il avait réussit à imaginer quand il était sobre. Utiliser ces gamins pour désactiver les tours et forcer leur adversaire à utiliser les « grands moyens ». Sauf qu’avec elle, tout prenait forme. Alpha devait avoir globalement le même but, même s’il ne pouvait pas faire confiance à un ordinateur. Après tout, XANA aussi était une intelligence artificielle. Un brin de culpabilité surgit dans sa tête quand il songea à utiliser de pauvres gamins innocents et à les mettre dans des situations plus que périlleuses. Ce sentiment disparut dès que le visage d’Antoine lui revint en tête. Après tout, ce n’était pas lui qui les avait emmené là dedans. Ils s’étaient foutus dans la merde tous seuls. Dans un sens, il allait les aider, tandis qu’eux allaient l’aider inconsciemment. Une relation équitable, dans un sens.
« Je te préviens par contre. Ces ados sont plutôt durs à gérer. »
Surtout Antoine. Et à cause de cette tête de cochon d’Alpha, on va être obligé de se le coltiner, voulut rajouter Ulrich. Évidement, Ambre pouvait faire l’affaire, mais vu l’état dans lequel elle avait quitté l’usine, il doutait qu’elle soit un choix plus judicieux. Celui qui aurait été parfait, c’était Melvin. Un peu con, posait pas trop de questions : exactement ce qui lui fallait. Mais encore une fois, Alpha refusait de coopérer…
« Mon pauvre Ulrich, en même temps t’es un vieux ! Avec moi, ça devrait beaucoup mieux passer ? »
« Tu crois ? » demanda t-il, peu convaincu. Il ne la voyait pas vraiment s’entendre avec Belpois fils, ni même avec Belpois fille.
« En plus, je peux m’introduire dans leur lycée quand je veux ! Encore un avantage de ma position ! »
Dans un sens, il était vrai qu’elle était plutôt jeune. Tout juste la vingtaine. Elle pourrait peut-être réussir à tisser des liens avec eux. C’était décidé, il allait lui laisser le relationnel. Et cette fois, c’était définitif. Avec elle, il était persuadé que tout était possible. Qu’ils allaient rétablir la justice. Et même que tout redeviendrais… normal. Que sa vie aurait à nouveau un sens. Dans ses fantaisies les plus honteuses, il se voyait même avec elle. Après tout, il n’était pas si vieux que ça. C’était possible. Tout était possible.
Tout était possible. Il sourit à cette pensée. Il sourit en la voyant sourire. Tout allait s’arranger, car désormais, il en était persuadé : tout était possible !
Comme il se trompait.
Vous l'avez lu ?
Spoiler
Le chapitre 10, ou en tout cas le flashback avec Mélissa a été la première partie de la 2.0 que j'a écrite. Ca résumait mon envie d'explorer l'Entre-Deux cette fois, chose que j'avais totalement zappé il y a trois ans. Bon, ensuite, il n'y a pas tellement de réponse. Il faut bien garder un peu de mystère après tout !
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Dernière édition par LixyParadox le Jeu 19 Oct 2017 15:22; édité 2 fois
Posté le: Dim 10 Juil 2016 11:10 Sujet du message:
Inscrit le: 10 Juil 2015 Messages: 76 Localisation: Une chose est sûre, c'est sur Terre !
Voici donc ton nouveau chapitre.
Cette fois-ci, on se plonge uniquement dans les pensées d'Ulrich. On apprend différentes choses dans ce chapitre et grâce à ces retours en arrière dispersés un peu partout. Ambre est donc la fille de Jérémie et Ulrich l'a refourguée à Sisi. Vraiment sale comme attitude. Enfin bon, ça ne m'étonne pas trop du personnage.
Après ce chapitre introduit de nouveaux personnages qui permettent de se faire une idée de la backstory de ta fic.
En tout cas j'ai bien aimé ce chapitre qui nous plonge dans les pensées d'un personnage important tout de même.
A oui au fait : Noooon ! Ils sont tous morts ! Bon, bah on verra par la suite
Bonne journée
PS: J'ai pas trop le temps aujourd'hui de rédiger un commentaire détaillé, j'espère que vous m'excuserez. _________________ "La politique est un art, l'art de faire le bien quand c'est possible et de faire le mal quand c'est nécessaire" Machiavel
Posté le: Lun 18 Juil 2016 17:22 Sujet du message:
Inscrit le: 12 Juin 2016 Messages: 30 Localisation: Nancy
Bonjour bonjour !
C'est la première fois que je commente ta fanfiction, donc je vais commenter l'ensemble et non le dernier chapitre. (je vais essayer de faire court, promis)
Tout d'abord, parlons des personnages. Je les trouve tous aussi détestables les uns que les autres, mais à des degrés différents. Antoine est sans doute (pour le moment) le pire de tous, par son égocentrisme, comme l'ont déjà souligné plusieurs lecteurs. C'est vrai qu'il se la pète quand même plus haut que son cul celui-là.
Ambre est également insupportable, trop fragile. Sans Ombre, elle n'est rien, même si elle a su repousser son violeur une fois seule, c'est bien la seule chose pour laquelle elle a eu un minimum de courage. Lorsque sa moitié est partie, je me suis dit qu'elle allait sans doute évoluer... Mais il faut se rendre à l'évidence, sans Ombre, elle n'est pas de taille face au danger que représente Lyoko.
Tu effectues en quelque sorte un retournement de situation en ce qui concerne Jean. En effet, il incarnait au départ "le mec qui fait le badboy mais qui a en fait un coeur énorme" ; son petit côté pervers d'aujourd'hui face à Ambre prête donc à sourire. Est-il réellement méchant dans le fond ou est-ce qu'il ne sait tout simplement pas s'y prendre quand une fille lui plaît ? La question se pose.
Ensuite, j'ai adoré ta nouvelle version de Sissi, une alcoolique dépressive qui n'a toujours pas oublié Ulrich... on ne sait même plus si on doit en rire ou en pleurer.
Concernant ce dernier, on remarque qu'il n'a pas prit un neurone de plus. Malgré son âge avancé, on remarque qu'il est encore le même ado perdu et qu'il n'a pas attrapé une graine de maturité.
Pour finir, il reste Alpha. Il fait beaucoup penser à X.A.N.A, déjà parce que c'est, tout comme lui, une intelligence artificielle. Mais le rapprochement s'effectue aussi par le fait qu'il se la joue un peu perso. On se demande ce que ça va donner.
Pour le scénario, je dois t'avouer qu'il est à la fois génial et... peu prometteur.
En effet, nous en sommes déjà au dixième chapitre et tu as répondu a peu de questions que l'on se pose. Par exemple, je trouve que tu as un petit peu "bâcler" le pourquoi du comment d'Ambre qui se retrouve avec Sissi. Mais peut-être y aura-t-il des explications plus complètes plus tard ? En revanche, la façon de nous avoir appris qu'Ambre était la soeur jumelle d'Antoine est magnifiquement bien écrite.
En somme, si tu arrives à nous éclaircir sur tous les mystères et la back-story de ta fic en détails, ta fiction pourrait bien être l'une des meilleures du monde dans l'histoire de Code Lyoko. Et à ce moment là, j'te payerais un verre place Stanislas. Mais si tu oublies le moindre détail insignifiant, cela pourrait faire entièrement basculer ton histoire géniale et bien pensée en un navet intergalactique.
Choses à part, j'ai beaucoup aimé le fait qu'Ulrich et Alpha se font "la guerre" alors qu'ils sont dans le même camp. J'ai fait une crise cardiaque en apprenant que tous les personnages emblématiques du dessin animé étaient morts... J'espère encore qu'ils se sont tout simplement virtualisés comment Franz l'avait fait auparavant... Les choses risquent également de nous faire bien rire à Kadic, avec Mélissa aux commandes. Et surtout... JE VEUX SAVOIR QUI EST LE DIRECTEUR !
Pour finir, il y a quelques petites bosses dans ton texte, comme quelques fautes d'orthographe ou le fait que Kadic soit devenu privé alors qu'il l'était déjà avant... M'enfin bon, rien de grave.
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bouh !
Merci de vos commentaire, Lhetho et Jade Lhtl !
Citation:
Tout d'abord, parlons des personnages. Je les trouve tous aussi détestables les uns que les autres, mais à des degrés différents.
Bon, là dessus je suis bien d'accord. x)
Citation:
Pour le scénario, je dois t'avouer qu'il est à la fois génial et... peu prometteur.
En effet, nous en sommes déjà au dixième chapitre et tu as répondu a peu de questions que l'on se pose.
Mon but n'est pas vraiment de tout de suite éclaircir tout ce qu'il s'est passé entre Code Lyoko et Code Alpha. Enfin, pas de manière direct, les réponses viendront petit à petit. Je pense d'ailleurs que quand j'aurais fini Code Alpha (disons dans 5 ans), j'écrirais une autre fiction se déroulant pendant cette période, expliquant cette fois dans les moindres détails la backstory.
Citation:
Et à ce moment là, j'te payerais un verre place Stanislas.
C'est noté !
Sinon, voici le chapitre 11, centré sur les personnages féminins de Code Alpha (à savoir Ambre, Ombre et Mélissa). Il n'y a pas beaucoup d'action, il décrit surtout des conversations entre divers personnages, en dévoilant un peu au passage sur le passé de Mélissa.
Bonne lecture !
Chapitre 11:
Spoiler
Chapitre Onze - Faites confiance aux adultes
Ambre
J'ouvrais mes yeux. Et je les refermais aussitôt. J'avais encore mal... mal partout. Le bruit strident de mon réveil ne voulait pas s'arrêter. Je fus tentée de le prendre et de le jeter contre le mur. D'ailleurs j'allais le faire. Et après j'allais pouvoir continuer à dormir. Me réveiller pour quoi ? Retourner au lycée ? Je n'oserai plus adresser la parole à Jean et Antoine... Antoine ne s'intéressait à personne d'autre que lui même. J'en avais assez de chercher des excuses au gens. Le monde n'était pas rose. Et la pauvre petite Ambre, naïve et idiote, tout le monde s'en fichait. Et ils avaient raisons, pourquoi s'en soucieraient-ils ?
Je pris fermement le réveil en main. Il était dix heures, et je commençais à 11. Mais ça n'avait pas la moindre importance. Je m'apprêtais à lancer l'appareil violemment sur le sol, mais une autre main se posa sur la mienne. Ombre. La seule à me comprendre, et elle n'était même pas réelle. Quelle ironie !
«Ce n'est pas une bonne idée. » dit-elle calmement. Sa voix était étrange. Je n'aurais pas pu mettre le doigt dessus, mais nos rapports avaient changé depuis son retour. Avant, nous nous parlions d'égale à égale. Désormais, j'avais l'impression... qu'elle me parlait comme elle parlerait à une enfant. J'étais trop fatiguée pour réussir à evaluer ce genre de choses, et honnêtement je m'en fichais pas mal.
« Et pourquoi pas ? Je ne serais pas mieux dans mon lit ? Pourquoi je devrais me lever ?»
Elle eut un tic d'agacement, qui disparut immédiatement. Peut-être n'était-ce que mon imagination.
«Je ne veux pas ressortir. Je veux que tout redevienne comme avant...»
Mais c'était impossible. Je le savais bien. Je ne pouvais pas me mentir plus longtemps.
« Et c'est ça ta solution ? T'enfuir ? Te cacher ? » me demanda t-elle.
Je ne pouvais rien faire d'autre. Elle devait le comprendre. J'avais peur. Et j'avais tout foutu en l'air avec Jean. Il devait me détester à présent. Je m'étais comportée comme une peste avec lui. Peut-être aurais-je dû le laisser... le laisser continuer ce qu'il avait en tête. Peut-être que ça m'aurait calmée. Peut-être que j'aurais été plus heureuse comme ça.
Alors je regardais mon reflet droit dans les yeux, et répondais simplement :
« Oui. »
C'est alors qu'elle me gifla. Je ne savais pas comment c'était possible, mais la sensation était là. Similaire à la fois sous la douche, sauf que cette fois, elle ne me « chassa » pas de mon corps.
« Ambre. Ressaisis-toi un peu. Oui, tu as vécu un moment difficile. Mais ce n'est pas en te cachant que tu arrangeras les autres. En ce moment tu es... tu es pathétique. »
Je fondais en larmes. C'était la seule chose que je savais faire après tout. Me lamenter. Elle avait raison, j'étais pathétique. J'avais toujours été pathétique.
« Mais... mais qu'est-ce que je devrais faire ? »
« Tu devrais... Tu devrais sortir, pour commencer. Aller en cours. »
Ombre savait mieux que moi. Elle avait toujours su mieux que moi. Nous nous étions reconciliées, et ça devait être la seule chose positive de ces derniers temps. Haha, je n'avais pas à réfléchir. Juste à l'écouter !
« J'irais... mieux ? »
« Oui. Tout va s'arranger, tu vas voir. » murmura t-elle.
Si elle le disait, c'est que ça devait être vrai ! Je devais écouter Ombre. Ma meilleure amie. Ma seule amie.
« Est-ce que tu veux que je prenne le contrôle pour le moment ? Pour t'aider à aller jusqu'au lycée ? » me proposa t-elle d'une voix douce.
J'acquiesçais. La laisser commencer la journée pouvait être une bonne idée. Elle allait m'entraîner au lycée, et quand ça irait mieux, parce que ça tout allait s'arranger, je pourrais revenir. Je la laissais plonger en moi, sans bouger.
Tout allait s'arranger.
Ombre
Je bougeais le bras droit, pour vérifier qu'il répondait bien à ma commande. Je le voyais répondre correctement avec soulagement. L'autte était bien partie. Ça aussi, c'était un soulagement. Je n'aurais pas pu tenir une minute de plus avec cette pleurnicheuse.
Bouhou le monde est injuste avec moi ! Pauvre petite Ambre. Pauvre idiote. Si tu savais à quel point je te déteste.
Devoir jouer la conscience bienveillante, alors que je ne rêvais que de la frapper de toute mes forces, c'était insupportable. Je me félicitais d'avoir réussi à placer une petite gifle dans notre discutions sans que cela ne me paraisse suspect.
Je me tournais vers le miroir. J'avais une mine affreuse ! J'espérais qu'un peu de maquillage et mon sourre allait suffir à gommer cette tête de dépressive, tout en réfléchissant à mon nouveau rôle. Mon rôle, c'était actuellement de la réconforter. De l'aider à traverser cette mauvaise passe. Enfin... en apparence.
Ambre était la personnalité dominante. C'était pas vraiment logique, mais c'était comme ça. La facilité avec laquelle elle m'avait chassée la dernière fois était déconcertante. Mais malgré cette force incompréhensible, elle était incapable de se débrouiller seule, de gérer sa situation et ses émotions. Elle mettait notre corps en danger. Elle n'avait par exemple rien mangé depuis hier midi, et je pouvais sentir que nous avions faim. Mais bien sûr, vu que madame était triste, il n'était pas question de se nourrir ! En y réfléchissant, elle était bien plus un parasite qu'autre chose. Vivant à mes dépends, me demandant de gérer les moments difficiles et profitant des « bons moments ». Enfin, en théorie, car même ça, elle n'arrivait pas à le faire.
Pour l'instant, je devais agir de manière stratégique. Car le côté « Ambre » s'affaiblissait à vue d'œil. Si ça continuait ainsi, j'allais bientôt devenir la plus forte des deux, mentalement parlant ! Ce que je devais faire était simple : empirer son état, sans qu'elle ne me soupçonne. Et pour le moment, c'était plutôt bien parti. Notre relation était redevenue comme avant et elle écoutait le moindre de mes conseils, sans jamais les remettre en questions.
Je souriai à mon reflet dans le miroir. Voilà! Là, j'étais pas trop mal !
Bon, première chose à faire : prendre un bon gros petit déj. Si Ambre ne prêtais plus la moindre attention à sa santé, je comptais bien le faire. C'était moi qui allait en hériter, il fallait donc en prendre soin. Je me resservis trois fois des céréales, et je me fis quelques tartines de confitures.
Notre mère failli rentrer dans la cuisine, mais m'y voyant, elle s'en alla immédiatement. C'était quoi son problème à celle là ? En tout cas, l'autre idiote devait beaucoup tenir d'elle. Une fois un grand verre de jus d'orange englouti, je sortais immédiatement. Je n'avais plus rien à faire dans cette vieille maison.
C'était la première fois que j'avais le contrôle aussi longtemps, et dans une situation qu'on pourraot qualifier de "non dangereuse". Je pouvais marcher dans la rue, sentir le vent sur mon visage et prendre mon temps. Choses que je n'avais jamais pu faire avant, que je ne pouvais qu'imaginer. J'arrivais devant Kadic. Je devais avoir cours de français d'après mon emploi du temps. Ambre n'avait parlé à personne dans sa classe à part l'autre pervers, j'étais donc une inconnue dans la foule. Enfin, c'est ce que je pensais... Car lorsque je rentrais dans la salle de cours, tout le monde me devisageait. J'étais, enfin Ambre était, celle qui avait fait virer le terrible Steve. Je ne savais pas trop ce qui se disait sur moi, mais les regards que certaines filles me lançaient n'étaient pas très flatteurs. Je les entendais murmurer derrière moi le temps que j'aille m'installer à une table vide au fond.
Je les emmerdais. Je les emmerdais tellement ! Petites connes qui avaient tout ce qu'elles voulaient. Ne se rendaient-elles pas compte de la chance qu'elles avaient ? De pouvoir exister, sans même s'en rendre compte, sans même à avoir à le revendiquer ! J'aurais donné n'importe quoi pour être à leur place. Je ne devais pas oublier qu'à n'importe quelle moment, Ambre pouvait reproduire ce qu'elle avait fait sous la douche. J'étais là, oui, mais tant qu'elle le voulait bien. À la merci de cette petite salope...
Je devais me calmer. La colère ne me mènerait nul part dans cette position. Je devais être patiente. Un jour, Ambre sera à mes pieds, suppliante et je lui répéterai ces mêmes mots :
« C'est dommage, Ambre. Tu n'es qu'une amie imaginaire que j'ai inventé pour combattre la solitude. »
Et je la regarderais s'effacer devant moi. Et ce jour là, je serais enfin vivante. Vivante, avec une majuscule. Vivante, tout simplement. Je pourrais faire tout ce que je voudrais ! Et puis être seule, avoir enfin du temps rien que pour moi.
Je sortais le cahier d'Ambre de son sac. Elle avait dessiné sur pratiquement toutes les pages. Quelques uns me représentait, l'inscription « OMBRE » était présente à de nombreux endroits.
« Ambre Delmas ? »
Je mis un peu de temps à comprendre que c'était moi qu'on appelait et relevai la tête. Encore une fois, tout le monde me regardait. Une espèce de pionne blonde était rentrée dans la salle et me cherchait des yeux. Je levais la main.
« Tu es convoquée dans mon bureau. »
Elle me fit signe de la suivre et quitta la salle. Je sortai à mon tour, en fermant la porte derrière moi, accompagnée par d'autres murmures. La pionne m'emmena dans un bureau, et me tendit une chaise.
« Je suis Mélissa Marple, la nouvelle CPE. Comme toi, je suis nouvelle ici ! » me dit-elle avec un sourire.
« Je vois. »
Je sentais que ça allait être passionnant...
«Ce n'est que ta première semaine et tu as déjà eu des soucis. J'espère que malgré ça, ton séjour à Kadic se déroule correctement. »
Bien évidement, elle voulait me parler de Steve.
« Tout va bien. » dis-je simplement.
Elle alla fermer la porte et me rejoint rapidement à son bureau.
« Écoute. Si je tenais à te parler, ce n'était pas pour qu'on discute de ta scolarité. Je suis une amie de Ulrich Stern. »
D'abord, le nom ne me dit rien. Puis je me rappelais de l'homme étrange aux propos contradictoires que nous avions rencontré à l'usine. Certes, je n'étais plus que présente dans un tout petit coin de la tête d'Ambre, mais cette rencontre m'avait tout de même bien marquée.
« Je suis au courant de ce qui t'es arrivé, à tes amis et toi. Vous avez été très courageux. Surtout toi, Ambre. »
« C'est pas grand-chose. » répondis-je, mais en rougissant. Parce que dans ce moment critique où Jean et moi avions affronté Melvin, c'était moi qui tenais les rennes. Ce compliment m'était destiné, à moi et uniquement moi.
« Oh que si. Bref, je voulais te rassurer. Ulrich et moi, nous avons la situation bien en main à présent. Tu peux reprendre ta vie comme avant, tu ne risques plus rien. »
J'allais mieux dormir cette nuit avec cette information en tête ! Enfin... Ambre allait mieux dormir. Elle me sourit, puis soupira.
« Enfin, ça c'est si tu veux reprendre ta vie comme avant. Je vais être franche avec toi Ambre, mais nous avons besoin de toi. La personne qui a essayé de vous tuer l'autre soir possède plus de moyens que nous, et seuls nous n'avons aucune chance de l'emporter. »
« Et vous attendez quoi de moi ? Que j'affronte à nouveaux des... gens comme Melvin hier ? »
Même moi, j'avais eu peur à ce moment là. J'avais cru que j'allais y passer, que c'était la fin. Est-ce que j'avais envie de subir ça à nouveau ?
« Certainement pas. Nous avons besoin de vous pour vous rendre dans ce monde virtuel et désactiver les tours. C'est par les tours de Lyoko que notre adversaire attaque sur Terre. On assurerait ta sécurité dans le monde réel, et toi la notre dans le monde virtuel. »
Le raisonnement dans ma tête fut simple. Ambre souhaitait s'éloigner de toute cette histoire. Elle avait été véritablement traumatisé par sa rencontre avec Melvin. En la confrontant à nouveau à tout ça, j'avais ma chance. Ma chance de la détruire. Dans ma tête, tout un tas de questions avaient germé, comme pourquoi ne pouvaient-ils pas désactiver les tours sans moi ? Mais au final, je m'en foutais totalement. Qu'ils m'utilisent comme ils le voulaient, tant que ça me permettait d'affaiblir encore et encore l'autre petite conne, ça me convenait.
« Je suis avec vous. »
Mélissa sourit, elle rayonnait.
« Ah ? Je m'attendais à ce que ce soit plus compliqué de te rallier à notre cause. En tout cas merci beaucoup Ambre, vraiment. »
Je me mis à sourire à mon tour.
« Mais de rien ! »
Mélissa
Mélissa Marple laissa échapper un petit soupir de fatigue. Convaincre la petite Ambre de les aider avait été plus simple que prévu, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable de devoir... « utiliser » des enfants comme ça et de les mettre en danger. Bon, dans un sens, ils étaient en danger quoi qu'il puisse arriver désormais. Les impliquer dans la lutte était une manière de les protéger, dans un sens. Non, même en essayant de voir les choses sous cet angle là, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir... sale.
Elle essayait de ne jamais le montrer, mais à l'intérieur... elle se sentait tellement vide. Avec son patron, elle jouait l'adjointe dévouée et sérieuse. Avec ce crétin de Nicolas Poliakoff, elle jouait le rôle de la nana froide et intouchable. Avec Ulrich et les enfants, elle jouait le rôle d'une fille simple et souriante. J'aurais dû être actrice, pensa t-elle. A force d'adapter son comportement avec ses interlocuteurs, elle avait fini par oublier qui elle était réellement, au fond.
Je suis morte en même temps que mon père. Ou plutôt, j'aurais dû mourir en même temps que lui. Je l'aurais même préféré. C'était trop facile de partir comme ça. De me laisser en plan, sans explication. Même pas une lettre d'adieu. Est-ce qu'il a pensé à moi au dernier moment ? Je ne pense pas. Papa n'a jamais voulu être Papa. Maman non plus d'ailleurs. Je suis l'enfant-erreur. J'en suis consciente, je l'ai accepté, mais ça ne change pas que c'est la vérité. Je n'étais pas importante à ses yeux. Si je l'avais été, il serait resté avec moi. Il aurait abandonné ses amis plutôt que de se sacrifier pour eux.
Ces gens qu'il préférait à moi, j'ai fini par les détester. Même Ulrich. Il avait toute l'affection de mon père, sans même la demander. Je suis sûre qu'ils ont eu une relation quand ils étaient ados, c'est pas possible autrement. Ils ont passé tout le lycée dans la même chambre, c'est ça ? Et puis quand j'étais petite, Papa se tirait toujours chez son « meilleur ami ». C'était une plaie quand il pouvait pas y aller pour s'occuper de moi.
« Tu me fais chier Mélissa ! », m'avait-il sorti un jour. Connard, va. Fallait mettre une capote ducon, si tu pouvais pas assumer.
Alors qu'est-ce que je fous là au juste ? À vouloir venger mon père qui n'en avait rien à foutre de moi, et que je méprise ? C'est ce que je fais, car je n'ai rien d'autre à faire. Depuis sa mort, c'est la seule chose qui m'a tenue en vie, qui m'a fait continuer. J'ai le mental d'une ado de 12 ans. Cette petite Ambre est plus mature que moi. Et beaucoup plus courageuse.
Nouveau soupir. Elle se regarda dans son miroir de poche, se tapota sur les joues pour se redonner des couleurs. Il lui fallait maintenant voir Antoine Belpois, et le convaincre à son tour de risquer sa vie pour une cause qui ne le concernait presque pas.
Quoique, Ambre et lui ont eux aussi perdu leurs parents, et de la même manière que moi. On est pareils, dans un sens.
Elle toqua à la porte d'une classe. Ça devait être celle là, normalement. Un petit professeur maigrichon lui ouvrit et sans lui dire bonjour, lui demanda immédiatement :
« Oui, c'est pour ? »
« Je viens chercher Antoine Belpois, je dois le voir dans mon bureau. »
« Nous sommes en plein contrôle. »
Mélissa grogna intérieurement. Elle s'efforça de rester calme. Elle était censée avoir les pleins pouvoirs ici, mais Poliakoff n'avait pas dû transmettre le message à tout le monde.
« C'est très important. »
L'enseigna grommela dans sa barbe et fit signe à un ado de se lever. Voilà donc le fameux Antoine qui causait tant de torts à Ulrich. Il n'avait pas l'air bien méchant pourtant. En même temps, Ulrich n'avait jamais eu le moindre talent avec les enfants. Trop con sans doute. Elle se souvenait de la « blague » qu'il avait faite avec son père quand ils étaient bourrés dans la cuisine.
« Ton père t'as jamais dit ? T'as été trouvée dans une poubelle. »
Une farce pas bien méchante, mais qui l'avait fait pleurer comme une fontaine. Valait mieux ne pas y songer pour l'instant. Ils arrivèrent dans le fameux bureau miteux dont elle avait hérité.
« Antoine Belpois, je voulais te parler. » fit-elle, souriante.
« Mmh ? » fit le blondinet, à moitié réveillé.
« Je suis Mélissa Marple, une amie d'Ulrich et je... »
Antoine sourit à son tour. Cela la déstabilisa un peu.
« Enfin bref... Je suis au courant pour Lyoko et XANA et je voulais te dire que tu ne risquais plus rien. »
« Ah oui ? » fit le prétendu génie.
« Exact, Ulrich et moi on a la situation bien en main. » continua Mélissa.
« Parfait. Je peux retourner en cours du coup ? »
Il commença à se lever, toujours souriant.
« Non attends ! »
Elle avait voulu ressortir le même speech qu'avec Ambre, mais tout était différent, sans qu'elle sache pourquoi. Ce gamin la mettait mal à l'aise, elle avait l'impression qu'il se moquait d'elle.
« Oui ? »
« Je... Je vais être franche, nous avons besoin de toi. »
« C'est amusant, parce que moi en fait, j'ai pas vraiment besoin de vous. » dit-il, toujours sur un ton amusé.
« Pardon ? » s'exclama Mélissa, un brin confuse.
« Déjà, j'ai aucune raison de croire que vous êtes vraiment une amie d'Ulrich. Enfin, ça reste assez facile à deviner, vous êtes aussi douée que lui, mais on est jamais trop prudent. »
Bon, ce gamin là semblait plus au courant de la situation que sa sœur. Il avait peut-être besoin d'être rassuré. Oui, la peur devait expliquer cette méfiance.
« Tu peux avoir confiance en nous, tu sais que... »
« Ah vraiment ? Je peux avoir confiance en des personnes qui me cache la vérité et me prenne pour un débile ? »
Une certaine colère résonnait dans sa voix. Mince, c'est moi l'adulte ici, pensa la CPE débutante. Non, si je m'énerve c'est fichu.
« Euh... si tu as des questions, je peux essayer d'y répondre... »
« Pas la peine, j'ai déjà eu toutes les réponses qu'il me fallait. Est-ce que cette fois je peux retourner en cours ?»
Et sans attendre une réponse, il quitta le bureau en claquant la porte.
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Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Dernière édition par LixyParadox le Dim 01 Oct 2017 15:01; édité 1 fois
Inscrit le: 10 Juil 2015 Messages: 76 Localisation: Une chose est sûre, c'est sur Terre !
Yop. Dans ce nouveau chapitre on a clairement Ombre qui se détache petit à petit de Ambre et qui commence à prendre le dessus. La conversation avec la CPE en est une confirmation. En parlant de la CPE, je la trouve aussi douée qu'Ulrich. Même si tu nous plonge dans son passé par le biais de sa relation pour le moins compliquée avec son père et que ce n'est pas facile, elle s'est totalement fait rembarrée par Antoine durant leur entretien (à sa place ma main se serait levée depuis bien longtemps, et aurait pris une direction bien précise si tu vois ce que je veux dire). Antoine Belpois est l'insolence incarnée. Je le répète presque à chaque chapitre, mais ce gars dans la vraie vie n'aurait jamais percé parce qu'il est trop chiant tout simplement. Et honnêtement entre nous, j'aimerais bien qu'il rate tout à la fin de la fic et qu'il se mette à pleurer comme un faible, quel bonheur ce serait ! Mais bon, je pense que c'est un peu mort pour ça.
En tout cas en conclusion, un chapitre intéressant qui nous plonge doucement mais surement dans la nouvelle lutte virtuelle annoncée, au prix de grands sacrifices et de grands problèmes à gérer.
Hâte de voir la suite, tchouss ! _________________ "La politique est un art, l'art de faire le bien quand c'est possible et de faire le mal quand c'est nécessaire" Machiavel
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bouh !
Citation:
Et honnêtement entre nous, j'aimerais bien qu'il rate tout à la fin de la fic et qu'il se mette à pleurer comme un faible, quel bonheur ce serait ! Mais bon, je pense que c'est un peu mort pour ça.
Eh ben, tu l'aimes vraiment pas toi ! xD
Merci de ton commentaire sinon, ça fait plaisir !
Sans attendre, voilà le chapitre 12, centré sur le camps Ulrich/Mélissa avec une petite surprise au début ! Bonne lecture !
Chapitre 12
Spoiler
Chapitre 12: Celui qui reste dans l'ombre
???
Le Directeur de Kadic attendait dans son bureau. Bien évidement, son empire ne se résumait pas à Kadic, ni même à son bureau. Il était devenu directeur de tellement de choses avec le temps que c’était devenu son titre universel : le Directeur, avec une majuscule. C’était ainsi que tous l’appelait, avec un mélange de crainte et de respect. Après tout, il était apparu de nul part et avait rapidement acquit une fortune colossale. Désormais, il possédait une place conséquente sur la scène internationale. Et tout ce qu’il avait construit il risquait de le perdre, aussi vite qu’il l’avait obtenu.
L’attaque de XANA qu’il avait lancé avait été arrêté. Cette pensée ne le quittait pas. Elle l’obsédait. Il n’y avait pas une seule minute sans qu’il ne se rappelle que la tour avait été désactivée. Comment était-ce possible ?! Comment une bande de gamin qui n’avait été qu’une fois sur Lyoko avait pu accomplir cet exploit ? Le premier groupe de Lyoko-guerriers avait réussi à maintes reprises ce genre de choses mais… la situation avait été différente à leur époque. Son esprit paranoïaque était alors parti dans tous les sens. Quelqu’un les avait aidé. C’était évident, ils n’auraient jamais pu y arriver seul. Mais qui ?
Il se mit à faire la longue liste de ses nombreux ennemis. D’autres personnes aussi puissantes que lui essayaient depuis longtemps de le faire chuter, mais aucun d’entre eux ne connaissait l’existence de Lyoko. Peut-être un ancien membre de ZETA, mais quand il en avait prit le contrôle, il avait purgé tous les éléments qu’il avait jugé perturbateur. Bon, Camille n’avait jamais été retrouvé, mais vu son âge avancé, il devait être mort de vieillesse. Il réalisa avec horreur que la disparition du vieil homme n’était qu’une supposition, et qu’il pouvait très bien être celui qui tirait les ficelles derrière toute cette affaire…
Et le pire dans tout ça, c’était que normalement, il aurait utilisé XANA pour récolter des informations. Il l’avait déjà fait avec ses différents adversaires économiques et politiques. Mais là, c’était impossible ! S’il activait XANA, Antoine et Ambre Belpois l’arrêterait aussitôt ! Le directeur avait l’impression de voir l’ombre de Jérémie se jouer de lui. La culpabilité qu’il essayait d’enfouir depuis des années au fin fond de sa tête commença soudainement à remonter, et il l’étouffa immédiatement en pensant à autre chose.
Il fallait lancer une nouvelle attaque. Mais quoi comme attaque ? Une xanatification n’avait pas marché, et il n’avait presque jamais utilisé une autre technique.
« Monsieur, il y a un visiteur pour vous. » fit la voix de son secrétaire.
Le directeur soupira. Même s’il se faisait un sang d’encre, ses obligations continuaient. Gérer cette situation allait rapidement devenir compliqué. Il tourna les pages de son agenda pour savoir avec qui il avait rendez-vous. Ah oui, son avocate pour une histoire de procès à la noix.
« Faites entrer. » fit-il alors.
La porte s’ouvrit, mais ce n’était pas son avocate. Ce n’était même pas une fille. C’était lui. Le Directeur n’en croyait pas ses yeux. Pile poil la personne dont il avait besoin ! Depuis combien de temps n’avait-il pas entendu parler de lui ? Des années, probablement. Après lui avoir mit le pouvoir entre les mains, il avait totalement disparu. Le Directeur avait bien essayé de le retrouver, mais même en utilisant XANA, cela avait été impossible. Ce n’était pas le genre d’homme qu’on pouvait contacter. C’était le genre d’homme qui contactait les autres, quand il le jugeait nécessaire. Et maintenant qu’il s’était enfin décidé à sortir de l’ombre, la situation allait rapidement s’inverser !
« Vous êtes là… J’ai besoin de vous... » commença le Directeur.
L’homme qui lui faisait face l’interrompit, en affirmant être totalement au courant de la situation. Il s’installa tranquillement avant de déclarer que non seulement il savait ce qu’il se passait, mais il avait une solution à lui proposer.
« Je me sens misérable… Bloqué par des adolescents, c’est d’un ridicule ! »
Il le rassura, comme il savait si bien le faire. L’éloquence de cet homme était impressionnante. Il lui expliqua qu’il n’y avait aucune honte à avoir, car ce n’était pas juste des enfants qui lui mettait des bâtons dans les roues, mais bien un adulte qui les soutenait, voir les contrôlait.
« Qui ? » rugit le Directeur.
Quand il apprit l’identité de cet adversaire, il ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire. C’était cet ivrogne d’Ulrich qui menait la danse ? Il avait du mal à y croire. La seule personne à qui ce pauvre type pouvait faire du mal, ce n’était que lui même.
« Bon, je vais recontacter Mélissa et lui demander de régler ça rapidement. »
Il lui conseilla de ne pas le faire.
« Pourquoi donc ? »
Cette révélation là fut beaucoup plus dure à avaler. Mélissa était de mèche avec Ulrich ?! Quelle ingrate ! Alors qu’il l’avait recueillie et élevée comme sa propre fille !
« Comment faire pour se débarrasser d’eux ? »
Il lui expliqua. C’était parfait. Vraiment parfait ! Ulrich et Mélissa se croyaient peut-être redoutablement intelligents, à comploter dans leur coin. Mais rien ne pouvait les préparer à ce qui les attendait.
Ambre
« Pourquoi tu as fait ça ? » hurlai-je devant le miroir des toilettes. Je venais de sortir de cours et j’étais censée me rendre à l’usine.
J’étais furieuse. Tellement, tellement furieuse. Alors que je voulais qu’on me foute la paix et que le seul lieu où j’avais envie d’être était le fond de mon lit, Ombre avait cru bon de faire des promesses en mon nom ! Et voilà que j’étais de nouveau mêlée à toute cette histoire de Lyoko ! Histoire qui avait déjà failli me coûter la vie ! Je n’aurais jamais dû lui laisser le contrôle aussi longtemps. Je lui avais fait confiance, et elle en avait abusé !
« Je pense que ça peut-être une bonne chose. » me répondit-elle simplement.
« Une bonne chose ? Une bonne chose ?! Et en quoi ça peut-être une bonne chose ? Tu sais ce qui s’est passé à cause de Lyoko, même toi t’en a souffert ! »
Ombre eut un tic d’agacement. Cette fois je ne rêvais pas, elle me traitait vraiment comme une gamine !
« Tu n’as pas à prendre ce genre de décisions ! »
« Parce que toi tu as pris quoi comme décision récemment, Ambre ? Je te rappelle que sans moi, tu serais encore enfermée chez maman. »
« Et ben ça… ça serait pas forcément une mauvaise chose ! »
« Arrête trente secondes, tu veux bien ? Oui, on a vécu un moment compliqué. Mais il me semble que l’Extérieur te plaisait bien à la base. A un tel point que t’as voulu en profiter toute seule. »
C’était vrai. Je me souvenais de l’euphorie qui m’avait habitée ces derniers jours. Et c’était aussi vrai que j’avais été terriblement injuste avec Ombre, alors que je lui devais tellement. J’avais été égoïste, méchante et… et je ne m’étais même pas excusée. Alors qu’elle m’avait même sauvé la vie. Alors qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour m’aider. J’étais vraiment nulle…
« Pardon Ombre… Je suis désolée... » fis-je en commençant à pleurer.
Elle me prit dans ses bras inexistants, mais ça me fit tout de même quelque chose. Malgré ce que j’avais pu dire, elle était réelle à mes yeux. C’était une amie formidable. C’était ma seule amie. J’avais de la chance de l’avoir.
« J’aurais pas dû m’énerver, tu as eu raison de faire ça… Pardon... »
Elle me chuchota doucement à l’oreille :
« Chut… Tout va bien se passer, Ambre. Écoutes bien mes conseils, et ça ira. »
???
Ulrich attendait dans le laboratoire. Il avait donné rendez-vous à Melvin à 17 heures, et il était déjà 18h30… Il n’avait aussi aucune nouvelle de Mélissa, qui après la délicieuse matinée qu’ils avaient passé ensemble devait se rendre à Kadic pour rallier Antoine et Ambre à leur cause. Il leur fallait au moins un des deux adolescents. C’était les seuls à pouvoir désactiver les tours. Sans eux, autant abandonner tout de suite.
Pour ne rien arranger, Alpha ne se manifestait plus. La méfiance d’Ulrich à l’égard de l’intelligence artificielle ne faisait qu’augmenter et plus le temps passait, moins il arrivait à lui faire confiance. Il avait aussi la désagréable impression que les choses lui échappaient. Bon, retrouver Mélissa lui avait redonné pas mal d’espoir.
Au bout de quelques minutes supplémentaires, deux des ados arrivèrent au compte-goutte. D’abord Melvin, très enthousiaste. Cela contrastait beaucoup avec son côté terrorisé de la veille. Il devait se prendre pour un héros de bande-dessiné, ou un truc du genre, pensa l’ancien guerrier avec mépris.
« Alors, vous m’expliquez ? » avait-il alors demandé. Ulrich lui avait dit d’attendre un peu, espérant qu’il n’allait pas ce retrouver qu’avec ce gros rouquin comme unique recrue.
Puis, à la grande surprise générale, ce fut Ambre qui débarqua dans le laboratoire. Elle, en revanche, avait l’air d’aller encore plus mal. Elle regardait par terre quand elle les salua et leur parla d’un ton hésitant. Ulrich se sentit immensément coupable de faire replonger cette petite dans ce qui avait dû être pour elle un véritable cauchemar.
« Mélissa n’est pas là ? » l’interrogea t-elle. Il dû tendre l’oreille pour réussir à l’entendre.
« Ah non, mais elle devrait arriver. »
Enfin, j’espère. J’espère qu’il ne lui ai rien arrivé.
Il chassa rapidement cette idée de sa tête, il était trop tôt pour s’inquiéter. Mélissa était grande, elle pouvait se débrouiller toute seule. Il contempla les deux potentiels nouveaux Lyoko-guerriers. Ce n’était pas très glorieux… Au bout d’un quart d’heure d’attente, il arrêta d’espérer qu’Antoine ne daigne venir. Il allait devoir se débrouiller avec ce qu’il avait.
« Bon. Et bien comme vous le savez, une I.A du nom de XANA essaie de vous tuer. »
« Pourquoi ? » demanda soudainement la petite Ambre, l’interrompant au passage.
C’était… surprenant venant d’elle. Le vieil homme avait été persuadé qu’elle allait écouter ses explications et les accepter sans réfléchir.
« Je veux dire… on lui a rien fait. » fit-elle en baissant les yeux.
«C’est parce que vous avez découvert cet endroit, et que c’est à partir d’ici qu’on peut l’arrêter. Il vous voit comme des menaces.»
« Mais... » commença la jeune fille, puis se ravisa.
« Non, vas-y. Si tu as des questions, c’est le moment. »
« C’est Alpha qui nous a demandé de venir ici. »
Ulrich fut mal à l’aise. Oui, c’était Alpha qui les avait impliqué là dedans. Délibérément. Sans l’intervention de l’I.A., rien de tout cela ne serait arrivé. Cela ne faisait que quelques minutes qu’il avait commencé à parler, et il ne savait déjà plus quoi répondre. Il était incapable d’expliquer les raisons qui avait poussé l’ordinateur à agir ainsi.
« Exact. »
« Et quel est le rapport avec les parents d’Antoine ? » enchaîna la jeune fille.
L’ancien lyoko-guerrier regretta immédiatement d’avoir demandé à Ambre de « poser ses questions ».
« Ils ont affronté XANA il y a longtemps. Je me suis battu à leur côté. On a cru avoir gagné, mais… non. »
Mélissa arriva par l’ascenseur. Elle s’exclama de sa voix joyeuse :
« Tout le monde est déjà là ! Formidable !»
Ulrich se sentit sauvé par l’intervention de la jeune femme. Il décida d’en profiter pour couper court à cette conversation qui ne lui plaisait pas.
« Oui. Du coup, tous les deux, descendez d’un étage, dans la salle des scanners. On va tout de suite tester vos avatars virtuels sur Lyoko. C’est là-bas qu’on arrêtera les attaques de XANA. »
Les deux adolescents s’exécutèrent et descendirent l’échelle qui leur indiqua. Ambre avait l’air déçu de ne pas obtenir de réponse, et Ulrich était rassuré de ne pas avoir eu à lui en donner. Ces gamins le voyaient comme l’adulte responsable, qui savait tout et allait les protéger. Mais comment pouvait-il leur expliquer quoi que ce soit, alors que lui même ne comprenait rien ? Comment pouvait-il les protéger, alors qu’il avait déjà beaucoup de mal à s’en sortir tout seul ? Revenir ici, recommencer à se battre réveillait en lui de mauvais souvenirs.
Depuis toujours, il ne faisait que suivre des directives. A l’époque, il écoutait ce que lui demandait Jérémie. Ensuite, quand il avait commencé à devenir boulanger, il écoutait son patron. Après s’être fait viré, il écoutait le conseiller de Pôle Emploi. Puis, il avait de nouveau écouté Jérémie quand ce dernier l’avait rappelé. Après cette horrible tragédie, il s’était rattaché à Camille qui lui avait dit quoi faire. Et quand Alpha l’avait contacté, il avait supposé qu’il allait devoir l’écouter. Le problème était que ce dernier avait décidé de se la jouer solo. Le problème était que plus personne n’était là pour lui donner la conduite à adopter.
Le problème était que désormais, c’était lui qui était censé diriger les autres.
Et il en était incapable. Il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. Absolument aucune. Il avait bien espéré que l’arrivée de Mélissa changerait la donne, mais il s’était rendu compte que devant elle, il ne voulait pas donner l’impression d’être perdu. Une espèce d’ego masculin idiot le poussait à la faire croire qu’il avait le contrôle total de la situation. Par conséquent, il était hors de question de l’appeler à l’aide, ou même de lui parler de ses problèmes.
« Je doute qu’Antoine ne vienne. » fit-elle, l’air soudainement grave. « T’avais raison, un vrai petit con. »
Au fond, il était content qu’Antoine ne se soit pas fait amadouer. Ça prouvait bien que ce n’était pas juste lui, Ulrich, qui avait un problème avec les ados, mais bien qu’Antoine était ingérable, même pour quelqu’un doté d’une telle douceur que Mélissa.
« Ce qui m’inquiète » lui confia t-il, « c’est qu’il n’y est pas encore eu de nouvelle attaque. Toute notre stratégie repose sur ça : bloquer les attaques. Mais s’il n’y a rien a bloquer, on a rien à faire. »
« Ça nous laisse du temps pour préparer nos p’tits jeunes. Ils vont pas apprendre à se débrouiller sur Lyoko en cinq minutes !
Elle avait beau être très optimiste, elle n’arrivait pas à contaminer Ulrich. Il était vraiment inquiet. S’il n’y avait pas d’autres offensives, c’était que quelque chose se préparait. Et leur posture était pour l’instant uniquement défensive. Ne disait-on pas que la meilleure défense était l’attaque ?
« D’ailleurs, je vais aller avec eux. Je serais peut-être amenée à aller moi aussi me battre sur Lyoko. »
Et sans attendre sa réponse, elle descendit l’échelle, laissant Ulrich à nouveau seul.
A : Bonjour Ulrich.
Le message s’était affiché sur l’écran. Alpha montrait finalement le bout de son nez inexistant.. Il fallait profiter de sa présence et essayait de mettre les choses au clair.
A : Antoine ne participera pas à votre réunion, mais ne t’inquiète pas, je m’occupe de lui.
« Comment ça ? »
A : Nous travaillons actuellement sur un moyen de détruire XANA.
Jérémie aussi avait travaillé sur un moyen de détruire XANA. Ça n’avait pas marché. Mais il ne possédait pas à l’époque les puissantes ressources d’Alpha. Si c’était vrai, ça risquait fortement de tout arranger. Mais est-ce qu’ils pouvaient se fier aux simples dires de l’IA ? Et encore une fois, Ulrich avait la désagréable impression de n’être qu’un pion dans un jeu d’échec qu’il ne comprenait pas.
Ambre
Je n’osais pas parler à Melvin. Il me mettait mal à l’aise. En le voyant, je revoyais ce qui s’était passé la veille. J’avais l’impression de ressentir à nouveau la douleur qu’il m’avait fait subir, et j’étais persuadé que si je le regardais dans les yeux, je verrais à nouveau cet étrange symbole et cette lueur malveillante.
Lui, cependant, semblait décidé à engager la conversation.
« Dis… Ambre. Je suis désolé pour… Enfin, pour hier. »
« Je préférerais ne pas en parler. »
Et je lui tournais le dos pour contempler les fameux scanners. Quel dommage qu’Antoine et Jean ne viennent pas. S’ils avaient été là, je n’aurais pas eu besoin d’aller sur Lyoko. Tous les deux s’étaient déjà battus là bas, et Antoine avait réussi à stopper une attaque pratiquement tout seul. Qu’est-ce que je pouvais faire contre un robot maléfique du futur, moi ? Rien. Je n’avais rien à faire ici. Je ne pouvais pas les aider, j’allais être totalement inutile. Mais Ombre… Ombre m’avait demandé de le faire, et elle savait mieux que moi ce qui était important.
J’allais mal, donc ma vision était totalement négative. Je n’étais pas apte à juger correctement les choses. Heureusement, Ombre pouvait le faire à ma place. Peut-être lui laisserai-je le contrôle sur Lyoko.
« Mais Ambre… C’est vraiment pas de ma faute. J’y… J’y suis pour rien ! » continua le rouquin.
« Je sais. » répondis-je simplement, toujours en regardant ailleurs.
« S’il te plaît, regarde moi… Je viens de te le dire, je voulais pas... »
Je me mis à crier. Il me poussait à bout.
« Je sais, Melvin, je sais ! Mais j’y peux rien non plus, d’accord ?! Peut-être qu’avec un peu plus de temps, j’arriverai à te parler comme si rien ne s’était passé, mais pas pour le moment ! J’y arriverais pas !»
Cette réponse dû lui convenir, car il n’insista pas. Quelqu’un arriva par l’échelle de l’étage supérieur. C’était Mélissa, la pionne de Kadic qui avait parlé à Ombre.
« Tout va bien ? » demanda t-elle.
Elle devait m’avoir entendu m’énerver.
« Oui ! » répondit le rouquin à ma place.
La CPE nous expliqua que nous allions nous rendre sur Lyoko, et que pour cela il fallait se rendre dans les scanners. Comme Antoine et Jean l’autre soir, où nous avions exploré l’usine ensemble. J’avais l’impression que c’était il y a une éternité. Je n’écoutais qu’à moitié ses instructions, et pénétrais directement dans un des scanners. Je sentais une petite flamme de curiosité s’allumer en moi, et au final, j’avais envie de découvrir ce monde virtuel.
Les portes se refermèrent derrière moi. Une lumière commença à m’aveugler. C’était une sensation horrible, j’avais l’impression que chacune des parties de mon corps étaient en train de disparaître, l’une après l’autre. Était-ce normal que ça me donne aussi mal à la tête ? Je me mis à hurler. Hurler jusqu’à ce qu’il n’y ai plus le moindre son qui ne puisse sortir de ma bouche. Mais peu importait, je continuais à essayer. Jusqu’à ce que ma bouche disparaisse à son tour. Et tout à coup…
Plus rien. Je tombai sur le sol. Un sol blanc comme de la glace, mais qui n’était pas froid. Et quelque chose clochait. C’était… trop lisse, trop parfait. Mes mains aussi étaient étranges. Elles avaient une couleur rose flashie. Et d’ailleurs, je n’étais pas seule. Melvin était à côté de moi. En tant normal, j’aurais souri en voyant sa nouvelle apparence. Ses cheveux étaient coiffés en pic sur sa tête et il était entièrement orange. Un super-rouquin en quelque sorte.
Mélissa Marple était là, elle aussi. Ses vêtements ressemblaient à un cosplay de chat noir. Elle me regardait avec un air sacrément étonné. Qu’est-ce que j’avais de si spécial ? Je remarquais alors que ce n’était pas vraiment moi qu’elle regardait, mais quelque chose derrière moi. Je me retournais. Il y avait une quatrième personne avec nous.
C’était Ombre.
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Dernière édition par LixyParadox le Dim 01 Oct 2017 15:02; édité 1 fois
Inscrit le: 10 Juil 2015 Messages: 76 Localisation: Une chose est sûre, c'est sur Terre !
Ce chapitre soulève beaucoup de questionnements notamment autour du Directeur. En tout cas, c'est tout un système qu'il semble avoir mis en place même si quelqu'un l'aide également à côté. Grâce aux descriptions que tu dresses sur ce Directeur, je pense savoir qui il est mais je garde ça pour moi pour l'instant. On a eu un peu de tout dans ce chapitre, pas trop de X.A.N.A et d'Alpha et tout ça mais comme tu l'avais dit avant le début du chapitre, tu t'es concentré plus sur la partie psychologique. Et en plus, pour une fois qu'il y a pas Antoine, je peux pas en dire du mal . En tout cas, c'était un bon chapitre qui ajoute du suspence pour la suite, notamment dans le fait qu'Ombre est sur Lyoko, totalement séparée d'Ambre. On verra bien, à la revoyure très cher ! _________________ "La politique est un art, l'art de faire le bien quand c'est possible et de faire le mal quand c'est nécessaire" Machiavel
Ça fait deux mois, j'ai envie de lire la suite après cette longue attente ! Tu l'auras compris, je commente surtout pour avoir le chapitre 13 qui se fait désirer depuis un petit moment... Mais j'ai vu que tu étais connecté il n'y a pas longtemps (#stalker) donc il y a encore de l'espoir !
Vu qu'on en est là maintenant, autant donner mon avis sur «Lui» qui correspond au titre de ton dernier chapitre en date. Pour résumer la première partie, le Directeur devient de plus en plus intrigant ! Le lecteur a du mal à le cerner, c'est mon cas et je généralise à l'ensemble du lectorat parce qu'il me semble compliqué d'établir un listing complet de ses objectifs vu que le mystère est la clé de ce protagoniste qui prend de plus en plus d'ampleur. Deux certitudes désormais, il a de nouveau un allié redoutable à proximité et le duo Ulrich/Mélissa risque de prendre cher puisque ce complice est une grosse balance ! Lié avec Alpha ? Hypothèse qui pourrait se tenir en tout cas...
Citation:
Il contempla les deux potentiels nouveaux Lyoko-guerriers. Ce n’était pas très glorieux…
C'est parce qu'Antoine n'était pas là Son absence s'est fait ressentir, c'est quand même autour de lui que tout gravite au final. Bon, Ambre est tout autant mise en avant en réalité mais elle a toujours ce côté insupportable, même si elle commence enfin à regretter légèrement son attitude envers Ombre qui a pourtant libéré l'oiseau de sa cage. Sinon, on a l'occasion de constater que le parcours professionnel d'Ulrich n'était pas brillant, ça étonne qui en même temps ? À côté de ça, c'était sympa la réflexion sur le rôle de leader qui ne lui sied pas vraiment, cohérent avec la série et bien placé. Enfin, je ne m'attendais pas au choix de Mélissa de se rendre sur Lyoko et au dédoublement d'Ambre-Ombre, ça promet pour la suite si elle arrive un jour...
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bien le bonjour, me revoici avec le chapitre 13, après une petite absence dont je vous prie de bien vouloir m'excuser. J'avais comme objectif de terminer la deuxième version de Code Alpha avant les quatre ans d'anniversaire de cette fanfiction (à savoir en janvier), mais je pense que c'est plutôt mort vu mon rythme d'écriture assez instable et complètement variable.
Citation:
Et en plus, pour une fois qu'il y a pas Antoine, je peux pas en dire du mal .
Citation:
C'est parce qu'Antoine n'était pas là
Et bien, on a là deux avis complètement différents sur le même personnage ! x) Pour ton grand désespoir, Llheto, ce chapitre est complètement centré sur Antoine (après tout, on ne l'a pas vraiment revu depuis le chapitre 9, ça commence à dater), et j'espère qu'il pourra même vous donner de nouvelles perspectives sur lui.
En tout cas, merci à vous deux, Llheto et Minho ! Je ne te cache pas que ton commentaire m'a rappelé que j'avais un vieux fichier poussiéreux intitulé "chapitre 13' dans mon ordinateur qui n'avait pas été ouvert depuis quelques temps. ^^
Chapitre 13:
Spoiler
Chapitre 13: Le désastreux destin d'Amélie Belpois
Amélie
J’ai toujours été la dernière.
D’abord la petite dernière de la famille, juste après les phénomènes qu’avaient été mon frère et mon cousin. Comment aurais-je pu me démarquer après eux ? C’était perdu d’avance. Pourtant, j’étais la première fille. Cela aurait dû me donner une place spéciale auprès de mes proches. Ce ne fut pas le cas.
Mon frère, c’était la tornade. Le grand rebelle. L’anarchiste, même. Celui qui disait merde à l’autorité. Celui qui disait merde à la vie, et à ses règles bidons. C’était quelqu’un d’inoubliable, qui marquait tout ceux qui croisaient son chemin. Que ce soit en bien ou en mal, ça n’avait pas d’importance. On se souvenait de lui. On parlait de lui. Même quand il n’était pas là, il était tout de même présent dans les esprits des uns et des autres. Son prénom était sans cesse à la bouche de mes parents. Plus souvent que le mien, alors que j’étais leur unique fille et qu’après son départ, je vivais seule chez eux…
Quand je commençai à faire une crise d’adolescence, je passais inaperçue. Ce n’était rien face à la tempête qui était passée avant moi. Immédiatement, on affirma que j’essayais de « faire comme lui ». C’était insupportable. Je ne voulais pas « faire comme lui », je voulais faire comme « moi ». Si le rôle du révolté était déjà prit, peut-être pouvais-je être l’enfant modèle et studieuse ? Ah,mais là aussi je sombrais dans le déjà-vu.
C’était sans compter sur mon cousin. Mon fabuleux cousin, et ses notes parfaites. Celui qui réussissait tout ce qu’il entreprenait. Qui épatait les adultes aux repas avec ses conversations réfléchies. Alors que moi, tout ce dont je pouvais parler, c’était de mon 11/20 de moyenne, de mes quelques cours de guitare qui ne menaient nul part et de mes sorties entres amies. Autant dire que ça n’intéressait personne. Le pire dans tout ça, c’est que je faisais réellement des efforts. Mais ça ne changeait rien. Je n’avais pas le moindre talent. Pas la moindre particularité. Je tombais dans la triste case de la banalité.
J’étais la fille à qui on offrait une carte cadeau à Noël, parce qu’on ne savait pas quoi lui offrir d’autre. Celle dont on ne parlait jamais. Celle dont les professeurs avait du mal à se rappeler le prénom. Même avec mes amies, j’étais une suiveuse. Et c’était ça la fabuleuse destinée qui m’attendait, celle d’être un mouton parmi les autres.
En quatrième, je commençai une dépression. Personne ne s’en rendit compte. J’allais voir un psychologue scolaire sans en parler à quiconque. Je voulais savoir. Savoir pourquoi je me sentais aussi mal. Je vivais dans une famille modeste, j’avais tout ce que je voulais mais pourtant je me sentais malheureuse. Ce fut une très grave erreur. Je tombai sur un vieux con qui m’interrompit au bout d’une demi-heure, déclarant que tout ce que je recherchais, c’était de l’attention et qu’en réalité j’allais bien. Enfin, il n’avait vraiment prononcé mes mots, mais je suis resté persuadé que c’était ce qu’il avait pensé.
En seconde, je redoublai. « Ne sois pas comme ton frère, sois comme ton cousin ! » me répétait-on alors que je décrochai peu à peu du système scolaire. Toujours des comparaisons, toujours. Ne pouvais-je pas être juste… moi ? Juste Amélie ? Apparemment… non.
Et ma vie continua à être un long échec sans que quiconque ne le relève. Dans l’ombre, toujours dans l’ombre des autres. J’enchaînais les déceptions amoureuses, où je tombais sur des types qui me donnaient l’impression d’exister pendant quelques semaines avant de m’abandonner. Trop redondante, je suppose. Je finis par avoir mon bac sans mention, par je ne sais quel miracle. Le tout pour pouvoir me planter en beauté dans le supérieur.
Alors que j’étais animatrice dans une école merdique et sans la moindre perspective d’avenir, quelque chose dont j’avais longtemps rêvé était arrivé. J’ai toujours énormément honte mais ça ne sert plus à rien aujourd’hui de me voiler la face. Lorsque j’apprenais le décès de Patrick Belpois, mon frère, j’étais heureuse. Patrick et moi n’avions jamais été proche. Je sais que je n’aurais jamais dû me réjouir de sa mort mais… Mais tout était tellement vide, que je devenais presque incapable de tristesse. Cette joie sadique était l’une des rares émotions que je ressentais.
Sans lui pour me bloquer, j’allais pouvoir montrer à tout le monde qui j’étais. Mes parents allaient enfin prêter attention à moi Si je pleurais à l’enterrement, c’était uniquement pour cette raison, et certainement pas pour pleurer cet inconnu dont j’avais tant entendu parler. Bien évidement, je me trompais. Il fut plus que jamais sur les lèvres, encore plus de son vivant. J’étais désormais dans l’ombre d’un mort. Quand les gens venaient me parler, c’était uniquement pour parler de lui. Enfin… presque. Une seule personne fit attention à moi. Une seule.
Jérémie Belpois. Le petit génie. L’autre personne qui brillait dans les yeux des gens. Je le détestais. Je le détestais tellement. Et quand il commença à vouloir m’aider, je le détestais d’autant plus.
« Ça doit pas être facile pour toi… Si tu veux, on peut t’héberger. »
Il croyait quoi ? Que j’avais besoin de sa pitié ? Mais le peu de fierté que je possédais ne m’empêcha pas d’accepter sa proposition. J’avais des problèmes financiers. Alors j’emménageai chez le petit génie. Aelita, sa femme, ne m’aimait pas. Ce n’était pas grave, je ne l’aimais pas non plus. Jérémie était aux petits soins avec moi. Et j’en abusais. Je faisais ma petite princesse. C’était la première fois que je pouvais le faire, je n’allais pas me priver. Il gagnait un bon salaire. Je ne savais pas exactement ce qu’il faisait, il refusait d’en parler, et honnêtement je m’en foutais complètement. J’existais à travers mes caprices.
Bon, lors de la naissance de ses gamins, il me fit comprendre que je ne pouvais pas rester, mais « qu’il serait toujours là pour moi », bla bla bla. Je le haïssais toujours autant, et tout ce qu’il faisait pour moi ne faisait qu’augmenter ce sentiment. J’étais heureuse lors de son divorce. J’étais heureuse quand il m’appelait pour me demander des conseils parce qu’il allait mal, mais uniquement parce qu’il allait mal. Cependant quand j’avais un souci, il répondait toujours présent.
Contrairement à celle de mon frère, sa mort fut une déception. J’avais espérer le dépasser un jour. Le terrasser. L’écraser. Lui renvoyer sa pitié en pleine figure. Pouvoir lui montrer que je valais mieux que lui. Et maintenant que mes parents étaient séniles, qui allait pouvoir me donner la reconnaissance dont j’avais toujours eu besoin ? Personne.
Jérémie et Patrick. J’étais la dernière de la famille, derrière vous. J’étais la dernière dans la tête des gens. J’étais la dernière… partout. Mais j’étais aussi la dernière à être en vie. N’était-ce pas une victoire en sorte ? Mais était-ce vraiment une vie ? Qu’est-ce qui me maintenait, au final ? Je ne trouvais pas de réponse à cette question et ça m’horrifiait.
Le comble fut lorsqu’on vint me demander si je voulais accepter de prendre la garde de son fils. J’hésitai un long moment. Sa fille avait disparu dans la nature. Avec la mort de Patrick et de Jérémie, il n’y avait plus que deux Belpois encore valides : ce gosse et moi. Je ne sais pas ce qui me motiva à accepter. Cette idée qu’Antoine allait être aussi seul que moi ? Une envie de repayer la dette que j’avais envers son père ? Ou était-ce un sentiment pervers de pouvoir me venger sur lui ? Un peu des trois, je le crains. Et au cours du temps, la dernière option écrasa les deux autres.
Avec le recul, je m’en veux terriblement. J’étais abjecte avec cet enfant. Je découchais sans cesse, le laissant seul pour pouvoir aller voir des hommes qui n’allait m’aimer que pour une nuit. Et quand je le pouvais, je lui envoyai des petits pics. Lui rappelant qu’il était laid comme son père, qu’il était idiot comme son père et qu’il n’accomplirait jamais rien. Comme son père. Il était un fardeau, un poids dans mon existence. Je lui reprochais d’avoir gâcher ma vie, justifiant ainsi ma condition. Ce n’était vrai. Pour qu’il puisse gâcher ma vie, il aurait fallu que j’en aie une pour commencer, ce qui n’avait jamais été le cas.
« Regarde-moi ! » hurlait un soir ce sale gosse, alors que je lui annonçais sans lui adresser un regard que je sortais encore. Ces mots que j'avais toujours voulu prononcé face à mes parents, il osait me les dire. C’est à ce moment que tout changea. Ma main partit toute seule. Je le giflai, mais pas une petite claque. Non, c’était violent. En même temps que je le frappai, je frappai tout ce que je détestais et que j’avais identifié à lui. C’était presque jouissif. Je continuai. Et je ne m’arrêtai pas là. Alors qu’il m’observait sans comprendre, je criai à mon tour.
« Tu crois que je suis contente de t’avoir ? Tu me fais chier ! Pas un jour ne passe sans que tu ne fasses chier ! Toujours à faire le malin ! Mais j’vais te rassurer mon petit Antoine, tu n’es pas malin ! Tu es un gamin complètement con, comme ton connard de père ! Alors maintenant, tu vas remonter dans ta chambre et aller te coucher !
C’est ce que je crois me souvenir avoir dit, mais je pense que c’était plus long, plus insultant. Et beaucoup plus rabaissant. Je ressentais sur le coup un certain plaisir à pouvoir l’écraser. J’avais enfin le droit à ma revanche. J’avais enfin le droit de me sentir puissante. Il ne répondit rien. Il ne pleura pas non plus.Il hocha la tête, et exécuta ce que je lui avais demandé. Il claqua la porte de sa chambre, et seulement à ce moment là, il se mit à pleurer. Pleurer tellement fort que je l’entendais aussi bien que s’il avait été en face de moi. Déjà, je commençai à me sentir mal. Ça ne m’empêchai pas de sortir pour autant.
Dans les bras de l’homme avec qui j’avais rendez-vous, je fondais en larmes. J’expliquai à mon rancart les raisons de ma détresse et sa compassion se changea aussitôt en colère. Il se mit à m’insulter. J’étais à la place d’Antoine cette fois. Il utilisa les termes « maltraitance ». « Salope » aussi, je crois. J’avais dû réveiller des souvenirs de sa propre enfance. Je partais de chez lui, mais même pas parce que je le voulais. C’est lui qui me ficha dehors. Alors j’allais me saouler dans un vieux bar.
Alors que j’étais éblouie par l’alcool, je réalisais ce qui clochait chez moi. Ce qui avait toujours cloché. Je n’étais pas seulement une ratée, j’étais aussi un monstre. J’avais eu une vie de merde, mais cela n’excusait rien. J’avais mérité ce qui m’était arrivé. Peut-être avais-je payé dans mon enfance ce que j’avais accompli en tant qu’adulte.
Le lendemain, je ne rentrai pas directement chez moi. J’avais eu une idée. J’allais à la tombe de Jérémie. Je n’y avais jamais été avant. Je n’y avais jamais emmené Antoine. Ça ne m’avait même pas traversé l’esprit.
« Je suis désolée. Sincèrement désolée. Aha… je parle à une pierre maintenant… Tu sais que je t’en ai toujours voulu ? Toi qui était si doué, j’avais l’air d’une pauvre conne à côté de toi. Je ne te l’ai jamais dit. J’aurais peut-être dû. Je ne t’ai jamais dit merci non plus. »
Cette fois je m’écroulai.
« J-J’ai… J’ai été horrible. Horrible avec toi. Horrible avec ta femme. Et maintenant horrible avec l’unique survivant de cette petite famille... »
Qu’est-ce que j’attendais ? Que Jérémie revienne à la vie pour me serrer fort contre lui, me chuchoter que ce n’était pas grave, qu’il me pardonnait. Que j’étais quelqu’un de bien, comme il me l’avait si souvent dit. Il ne se passa rien. Personne n’allait venir me réconforter. Et pour cause : je n’étais pas quelqu’un de bien, je ne l’avais jamais été. Il s’était trompé en me faisant confiance.
Alors, je fis de mon mieux pour réparer ce que j’avais fait. Mais c’était trop tard. J’avais brisé quelque chose en Antoine ce jour là. Il se renferma, et commença à me haïr, d’une haine encore plus forte que celle que j’avais pu ressentir. De mon côté, je ne lui en voulais pas, ce n’était que justice. Et puis… au cours du temps, je me mis à vieillir. Je devenais laide. Plus personne ne voulait de moi, même pas pour un soir. Quand je me regardais dans le miroir, j’avais envie d’hurler. Puis je finis par m’y habituer. On s’habitue à tout, il faut croire. Même à la solitude.
J’essayais d’être là pour Antoine, mais il ne voulait pas de moi. J’avais envie de l’aider, de l’empêcher de prendre le même chemin de moi. Mais je ne pouvais rien faire. Petit à petit, je m’enfonçais dans cette inaction. J’arrêtais de travailler. Je touchais des aides, suffisamment pour faire vivre mon ado convenablement. Une once de fierté qui avait survécu en moi m’empêchait de lui avouer que j’étais au chômage, et je mis un point d’honneur à ne plus parler en mal de son père. De toute façon, il ne voulait rien savoir de lui. Ainsi, je ne lui parlai pas non plus de sa mère. Ni de sa sœur. Il n’y avait aucune photo d’eux chez nous.
Quel jour on est déjà ? Ah oui. Mardi. Faire les courses. Préparer à manger. Je ne crois pas qu’il mangera, mais on ne sait jamais. Il y a quoi à la télé ce soir ? Faudrait que je fasse le repassage. Je le ferai plus tard. Les pâtes sont trop cuites, tant pis. Quel jour on est, déjà ? Ah oui. Mercredi. Jeudi. Vendredi. Ça ne change pas grand-chose.
Courses. Cuisine. Télé. Antoine n’a pas été en cours aujourd’hui, il est malade ? Cuisine. Télé. Peut-être devrais-je appeler un médecin. Ou de nouveau le psy. Non. Non, mauvaise idée, ça va le mettre en colère. Il me demandera s’il a besoin d’un certificat médical, il est grand, il saura se débrouiller.
Il y a quoi à la télé ce matin ?
Antoine
Je sorti de ma chambre. Mon idiote de tante m’avait préparer un petit déjeuner. Je vérifiai qu’elle n’était pas dans les parages pour rapidement l’engloutir. Je devais être rapide, je n’avais pas le temps de lambiner. Il fallait que je passe à la pharmacie aussi. Avec Alpha, on avait trafiqué des ordonnances pour pouvoir me procurer certains médicaments. D’après l’I.A., ils allaient me permettre de moins dormir, de travailler plus vite et ce n’était pas dangereux.
Et même si c’était dangereux… Tant pis ! Je sentais que je commençai à ralentir. J’avais au moins une bonne douzaine d’heures de sommeil en retard, et réfléchir devenait une activité de plus en plus difficile. Cela faisait quelques jours déjà que le rythme était devenu aussi soutenu. Depuis qu’Alpha m’avait révélé que celui qui contrôlait XANA était l’assassin de mes parents. Et de me répéter encore une fois que cette même personne voulait me tuer, car je représentais un danger pour lui.
Il ne fallait pas que je perde cet objectif de vu. Je n’avais pas le temps de me reposer, je devais avancer, préparer la grande offensive qui allait terrasser notre adversaire. J’en étais capable, je le savais. Alpha aussi le savait. Le seul souci était que j’avais plus beaucoup de temps. Je n’avais jamais effectué des travaux aussi complexes. Alpha m’accompagnait comme il le pouvait, mais j’aurais eu besoin d’au moins une bonne semaine supplémentaire pour être au point. Hors, tout pouvait basculer d’une seconde à l’autre.
La prochaine attaque de notre ennemi allait être décisive. Car c’était lorsqu’il allait sortir les griffes qu’il allait révéler une faille que je comptais bien exploiter. Le seul soucis était que premièrement, il m’était totalement impossible de connaître exactement la date de la prochaine agression et que deuxièmement, pour l’instant je n’étais pas du tout prêt.
Alors que je rentrai dans ma chambre, je m’exclamai :
« Tu as confiance en moi, Alpha ? »
La réponse ne se fit pas attendre.
A: Oui.
Mais moi, est-ce que j’ai confiance en toi ? Telle était la question qui me brûlait les lèvres. L’intelligence restait un mystère, et je devais absolument rester sceptique. Rien ne me prouvait qu’il me disait la vérité. Rien ne me prouvait qu’il avait véritablement été programmé par mon père. De plus et pour ne rien arranger, il refusait toujours de répondre à la plupart de mes questions. Son argument principal était que si j’en apprenais trop, j’allais me déconcentrer. C’était horriblement frustrant. Ainsi, je savais ce que mon père avait fait pendant sa jeunesse, cependant sa vie d’adulte restait brumeuse. Et Alpha était encore plus vague quand il s’agissait de ma mère, à croire qu’il ne l’avait jamais connu.
A : J’ai été programmé dans le but de détruire définitivement XANA. Après je serai à ton service. Je répondrai à toute tes interrogations.
C’était ce qu’il m’avait dit. Je n’avais pas eu le temps d’y penser, mais que voulait-il dire par « à mon service » ? Et dans les rares moments de pause que je m’accordai, j’imaginais tout ce qui pouvait être possible avec une telle invention. Avec les tours de Lyoko qui pouvait influer sur le monde réel.
A : Antoine.
« Oui ? » répondis-je distraitement à mon écran.
Puis la fenêtre où je discutai avec lui disparu, laissant place à un fichier vidéo. Était-ce encore un de ces fameux journaux vidéos que mon père avait fait ? Oui… Oui, c’était lui à l’écran, mais âgé cette fois !
« Antoine, Ambre, dites bonjour à la caméra ! » fit-il en montrant deux bébés dans une poussette.
La vidéo s’arrêta subitement, aussi rapidement qu’elle avait commencé. Mes idées allaient à toute vitesse. Deux bébés ? Antoine et… Ambre ?
« Alpha, qu’est-ce que ça veut dire ?! »
A : Tu me demandes souvent des informations sur ton père. Vu l’avancée de tes travaux, te montrer cette vidéo ne risquait plus de faire baisser la cadence.
« Mais… Mais je m’en fiche de ça ! » commençai-je à rugir.
Pourquoi est-ce qu’il y avait un deuxième nourrisson avec moi ? Je n’avais pas de frère, pas de sœur ! Et… elle s’appelait « Ambre » ! C’était une bien trop grosse coïncidence !
« Qui… qui était la petite fille sur la vidéo ? »
A : Il s’agissait d’Ambre, ta sœur.
« Ne te fous pas de moi, je n’ai pas de sœur. »
A : Tu as probablement trop travaillé Antoine. Si tu t’accordes une pause d’une heure, cela n’aura pas de conséquences irréversibles.
Je bouillonnai. Je ne comprenais pas ce qui se passait, et ça m’horripilait. Je détestais ne pas avoir le contrôle.
« Alpha, je n’ai pas de sœur ! »
A : Négatif. Elle était avec toi. Je ne l’ai pas identifié de suite, mais tu l’as appelé par son prénom.
Mon sang se glaça. Ambre ? Ambre que j’avais rencontré il y a peu ? Ambre la blonde, Ambre la cruche ?
A : Tu l’ignorais ?
Ce n’était pas possible. Alpha se jouait de moi. J’ignorai pourquoi il faisait cela, mais il n’y avait pas d’autre explication. De toute façon, j’avais un moyen de vérifier. Je quittai ma chambre à toute vitesse. J’allais tellement rapidement que je manquai de me casser la figure dans les escaliers. J’ouvrai la porte du salon, là où cette vieille morue regardait son feuilleton.
« Tu as pris ton petit déjeuner ? » me demanda t-elle de sa voix lente et insupportables
« Amélie, réponds moi. » commençai-je.
« Qu’est-ce qui se passe ? Tu veux aller chez le médecin ? »
« Putain, mais laisse moi parler ! »
Elle baissa les yeux, comme à chaque fois que je m’énervais sur elle. Qu’est-ce qu’elle était pathétique…
« Que... »
Je ne lui laissai pas le temps de poser une autre question à la noix. J’enchaînai immédiatement.
« Est-ce que j’ai une sœur prénommée Ambre ? »
« P-Pardon ? »
« Je parle français, non ? Est-ce que j’ai une sœur, bordel ?!»
Elle baissa à nouveau les yeux, n’osant pas affronter mon regard. Je crois qu’elle pleurait, mais ce n’était pas inhabituel. Pas de réponse… bonne réponse ? Il fallait croire. J’essayai de me calmer. Mon père avait bien prononcé ce prénom. Ça ne voulait pas dire que l’enfant de la vidéo était la même Ambre que je fréquentais. En revanche…
« Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ? » dis-je d’un ton glacial à cette vieille conne que j’avais en face de moi.
« Je… Je ne voulais pas te faire de la peine… Elle… Elle a disparu en même temps que tes parents...»
Et à nouveau des sanglots. Je l’abandonnai là, elle ne m’intéressait pas. Il y avait un point d’interrogation dans mon histoire, et ça ne me plaisait vraiment, mais alors vraiment pas. J’interrogeai Alpha, mais il n’en savait pas plus sur ce sujet. Il savait que j’avais une sœur de ce prénom, et en rencontrant Ambre, il avait tout de suite assimilé les deux personnes. Mais était-ce vraiment deux personnes distinctes ? Ambre la disparue et Ambre la blonde ? Ou était-ce une seule et même jeune fille ?
Non. Tout n’était qu’un fâcheux concours de circonstances. Il y avait eu la méprise de l’I.A., il y avait eu les cachotteries de ma tante. Ce n’était pas parce que deux filles s’appelaient de la même manière que… Merde, et voilà que je doutais. Quand on avait essayé de décoder l’ordinateur de mon père ensemble, j’avais ressenti quelque chose. J’avais… Je ne saurais pas mettre de mots dessus. Certes, elle était nunuche mais je ne la connaissais pas tellement. Et je ne lui avais pas prêté trop d’attentions jusque là. En même temps, avec l’autre crétin de Jean qui lui tournait autour…
Et si c’était vrai ? Et… Et si je n’étais pas seul ? Et si ce n’était pas Antoine contre le monde, mais Antoine et… Non. Non, je n’avais besoin de personne. Je n’avais jamais eu besoin de personne. Enfin… C’était ce dont j’essayais de me convaincre. La vérité était différente. La vérité était que… Je divaguais. Déjà, ce n’était probablement pas la même Ambre, cela aurait été une coïncidence bien trop grosse. Et comme je venais de le dire, je m’en sortais très bien tout seul. Je m’en étais toujours sorti tout seul, je pouvais parfaitement continuer comme ça !
J’avais beau essayé de chasser cette idée de ma tête, elle ne me quittait plus. Il n’y avait pas d’autres options, j’avais besoin d’en avoir le cœur net. Il y avait de grandes chances pour que je me fasse des idées. Et dans le cas contraire… Et dans le cas contraire, j’aviserai.
Je devais parler à Ambre.
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Dernière édition par LixyParadox le Dim 01 Oct 2017 15:02; édité 1 fois
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