la reine du rire |
Posté le: Lun 27 Aoû 2012 03:33 Sujet du message: [One-Shot] Des photos |
|
Inscrit le: 09 Aoû 2010 Messages: 319 Localisation: 404 Not Found |
Hello !
Et bien, je reviens avec un one-shot cette fois. J'en ai eu l'idée ces vacances, en lisant un livre, et j'ai décidé de le mettre à l'écrit. Le résultat est peut-être hésitant, mais c'était bien sympathique à écrire en tout cas.
Là où je conçois que ç peut être hésitant, maladroit, c'est que je n'ai pas l'habitude d'écrire à la première personne. Je suis ien plus habituée d'écrire à la troisième personne, idéalement avec un bon narrateur omniscient. Là, c'est une vision plus réduite, plus restreinte, à laquelle je ne suis pas encore tout à fait habituée (malgré ma fic en cours qui est elle aussi à la première personne, mais où je galère autant).
Je ne sais pas si on peut dire qu'écrire ainsi est un choix uniquement destiné à m'améliorer à écrire à partir d'un point de vue intérieur. Je ne pense pas qu'il y ai cette seule volonté derrière ce choix. Je pense plutôt que c'était la solution la plus simple pour donner vie à ce texte, et que j'essaie de gommer les imperfections de mon manque d'espérience en renouvellant les essais. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, n'est-ce pas?
Et bien, là, ça doit marcher à peu près de la même façon. Si je me cantonne au domaine où je me sens le plus à l'aise, je ne vais pas forcément faire de progrès significatifs. Donc des phases d'essai sont obligatoires. Et je pense que ce one-shot en est un.
Pourtant, malgré tout, je pense m'en être plutôt bien sortit. C'est sympathique à écrire, je ne pense pas que ce soit trop lourd à lire (quoique, c'est sur ce point où je pense qu'il y aura le plus de critiques et de réserves). Donc j'en suis assez satisfaite.
Mais mon avis n'est pas le seul suffisant ; comme dirait Beaumarchais, et surtout Figaro, Il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. Donc j'attends vos commentaires et vos remarques avec impatience. En attendant, bonne lecture :
----
Une pluie fine se mit à tomber sur la ville. Je jetai un coup d’œil rapide aux gens qui se pressaient autour de moi, qui se réfugiaient sans trop de hâte à l’intérieur d’un bâtiment pour s’abriter. Je choisis de les imiter.
Il y avait quelques mètres plus loin un restaurant où j’avais pris l’habitude de manger, certains soirs où la compagnie de mon chien ne me suffisait plus. Je m’approchais de l’établissement alors que la pluie commençait à tomber plus violemment. Sans un regard pour une serveuse qui voulait m’aider à m’installer, je m’assis brutalement sur une chaise, laissant ma veste humide sur le dossier de ma chaise.
La serveuse m’accueillit avec un sourire chaleureux, et me tendit la carte. Je n’en avais pas besoin, je savais déjà ce que j’allais prendre. Mais je lui rendis tout de même son sourire, satisfait d’échapper à la pluie et heureux de pouvoir combler la faim qui me tiraillait le ventre depuis déjà plusieurs heures. Je la vis disparaître, emportée par la foule des clients qui cherchaient à s’assoir ou à partir.
J’observais la salle avec un rictus. Servir tout ce monde, tous les soirs… Céder à chacune de leurs envies sans pouvoir refuser d’accéder à leur demande… Je secouai la tête. Le métier de serveur n’était définitivement pas fait pour moi.
Un couple avec un enfant en bas âge était installé sur ma gauche. Leur plat était déjà arrivé et ils entamaient leur repas, l’enfant paillant incessamment un babil incompréhensible. Sa mère lui retournait des sourires sincères, semblant être la seule à saisir le sens des mots que son fils énonçait.
Je détournai la tête de cette scène banale, agacé par les pépiements continuels du gamin. Mon regard se porta sur deux femmes, situées sur ma droite. Elles mangeaient dans un silence de mort, sans un coup d’œil l’une pour l’autre. Je frissonnai. Aucune ne semblait heureuse de se trouver à cette table commune, et chacune évitait soigneusement de croiser le regard de sa compagne ou de faire un geste dans sa direction. Leur bouche restait inexorablement close.
Je réprimai une envie de me lever. J’avais la chance d’avoir le choix de manger au restaurant ou chez moi ; ces femmes ne l’avaient apparemment pas. La compagnie de mon chien n’était pas si malsaine que ça, finalement. Un sourire se dessina lentement sur mon visage à cette pensée.
Sourire qui s’éteignit très vite quand deux personnes âgées s’assirent à la table voisine de la mienne. S’il y avait bien une population que je voulais éviter, c’était les personnes âgées. Toujours à radoter, à se raconter la vie inintéressante de leurs enfants ou de leurs petits-enfants, à s’émerveiller d’évidences. Une bouffée d’agacement me monta à la tête. Evidemment, je vais être tombé sur deux vieilles qui braillent bien forts, avec des voix perçantes.
Pas manqué. Rien qu’en remerciant la serveuse de sa « serviabilité », elles m’agaçaient déjà. Une voix haut perchée, qui montait dans les aigus de façon aléatoire et insupportable. Je fermais les yeux pour contenir le soupir de frustration qui menaçait de poindre en moi. La serveuse venait de quitter leur table, peut-être qu’elles allaient enfin se taire pour…
«Regarde, j’ai apporté des photos ! »
Se taire, quelle idée. Ca risquerait de satisfaire les gens autour, donc pourquoi le feraient-elles ? C’est ridicule comme suggestion. Plus elles peuvent embêter, plus elles vont le faire.
« Oh, comme tu as bien prévu les choses ! On va pouvoir discuter alors ! »
Même sans les photos, je suis sûr qu’elles auraient trouvés un sujet de discussion, aussi inintéressant soit-il.
« Regarde celle-là. Elle doit dater de… Oh, bien de 6 mois au moins non ?
- Je ne sais plus… Ma mémoire me fait défaut. C’est Roger, sur cette photo ?
- Oui ! Regarde son expression surprise, comme elle est mignonne. »
Oh, merveilleux. Si en plus Roger leur fait une grimace séduisante, ça ne va plus en finir. Elles me tapent sur les nerfs, ces deux vieilles. Je ne les supporte déjà plus, avec leurs réflexions séniles et stériles.
Mon repas arrive. Enfin. Mais j’ai perdu l’appétit. Sans grande conviction, je prends ma fourchette et commence à grignoter du bout des lèvres mon dîner.
« Mais je ne me souviens plus trop… C’était où déjà ? Chez Florence ?
- Mais non ! Quelle mémoire de poisson rouge tu as ! »
Et en plus elle rit. Un rire sarcastique, agaçant, insupportable.
« On était chez Roger lui-même, à ce moment-là. Tu vois le tableau derrière ? Il n’y a que chez lui que l’on voit ce genre de peinture. D’ailleurs, la photo d’après, on est encore chez lui. Il faut croire qu’on s’y plaît ! »
Sublime. Je vais même connaître la décoration de chez Roger. Si c’est pas merveilleux. Elles vont vraiment réussir à me dégoûter de mon restaurant.
« Que tu es bête ! Ses chaises n’étaient pas confortables du tout, enfin !
- Oui tu as raison. C’était désagréable. »
Aucun intérêt. Strictement aucun intérêt. Pourquoi persistent-elles dans leur… Un portable d’une des deux vieilles sonne. Serait-ce la délivrance, enfin ? Si au moins elles pouvaient partir… Manger chez elles, entourées de leurs petits-enfants, comme des grands-mères normales.
Miracle. Je ne m’y attendais pas vraiment, mais elles partent. Un peu en catastrophe d’ailleurs. Je regarde la scène, c’est tellement agréable. Elles s’empressent de réunir leurs maudites photos, elles prennent leurs sacs et elles s’excusent auprès des serveuses pour leur départ soudain… Je vais enfin être tranquille. Je ne vais enfin plus entendre leurs voix criardes. D’ailleurs, je crois voir un papier tomber lentement de l’endroit où elles étaient assisses. Une illusion d’optique ? Ou est-ce vraiment l’une de leurs photos ?
Dans le doute et quand même curieux, j’atteignis leur table pour me saisir de l’objet suspect. C’était bien une photo – c’en avait la texture et la relative rigidité. Oh, ça devait être Roger, dans son appartement aux chaises inconfortables. Peut-être même que j’allais voir le fameux tableau.
Je retournais l’image. Un frisson glacé glissa dans mon dos. Je me figeai.
C’était bien Roger. Roger, attaché sur une chaise, qui roulait des yeux terrifiés. Le tableau était en arrière-plan. Les deux vieilles l’entouraient, regardant l’appareil photo en souriant innocemment.
----
Voilà. Maintenant, et après avoir assuré que je n'ai rien contre les personnes âgées (on sait jamais, c'est toujours mieux de le dire), à vos claviers pour me faire des analyses constructives de tout ça ! _________________
Merci à Pyphilia, du site Eronia, pour l'avatar
Dernière édition par la reine du rire le Mar 28 Aoû 2012 20:17; édité 1 fois |
Revenir en haut de page |
|
|
Lorilis |
Posté le: Mar 28 Aoû 2012 14:25 Sujet du message: |
|
Lectrice à plein temps
Inscrit le: 05 Nov 2006 Messages: 798 Localisation: Au Jal'Dara <3 |
Coucou !
Alors, me voilà pour faire une critique constructive ! xD Ou pas...
Ma première impression, je crois que c'est de rester bouche bée.
Qui aurait cru que les deux vieilles étaient de dangereuses criminelles ??
Très bonne chute en tout cas. Quand elles sont parties précipitamment, j'ai cru qu'un de leurs petits enfants était mort ou quelque chose comme ça ( oui bon, j'ai presque un esprit normal, d'abord ! ) ce qui aurait aussi permis de faire changer d'opinion le narrateur. J'ai donc été encore plus surprise par la fin !
Après, pour la façon d'écrire, j'ai trouvé une ou deux fautes d'étourderie :
2ème paragraphe : "la pluie commençait à devenir à tomber plus violemment" Je suppose que tu vois toi-même le problème. Ca , c'est typique quand on a un phrase dans la tête et qu'on la change au dernier moment. Tes doigts ont eu du mal à suivre ta pensée !
7ème paragraphe : "La compagne de mon chien n’était pas si malsaine que ça, finalement" Euh... c'est compagnie, j'imagine
8ème paragraphe : "Evidemment, je vais être tombé sur deux vieilles qui braillent bien forts, avec des voix perçantes." C'est peut-être le même problème qu'au-dessus. Y'a un "être" qui se balade, on sait pas trop pourquoi... xD
Ensuite, y'a un souci dans le dernier paragraphe au niveau des temps. Tu passes tout d'un coup au présent alors que le début était au passé. Il peut peut-être s'agir d'un présent de narration qui met l'accent sur ce paragraphe, mais je trouve que ça fait bizarre... Et d'ailleurs, je viens de voir qu'il n'y a pas qu'au dernier paragraphe que le présent fait irruption.
Sinon, ton style est facile à lire, c'est vrai. Ton personnage est exécrable xD. Enfin, non, c'est pas le mot, parce qu'en fait, il est attachant par certains côtés - il a un chien, il est un peu du genre associal etc... - Je pense d'ailleurs que la 1ère personne nous aide à nous identifier à lui. Je trouve que tu te débrouilles très bien avec ce mode de narration( sauf peut-être le problème de temps... ) On est dans sa tête et seulement dans sa tête. Et ses réflexions sur les grands-mères sont quand même drôles si on les prend au 2ème degré !
Voilà ! Je dirais donc que ton idée est bonne et que ton style est fluide.
Je te conseillerais seulement de mieux te relire et de faire attention aux trucs de base, genre concordance des temps. Je sais que c'est d'autant plus difficile avec la 1ère personne car on a tendance à se prendre dans le récit et écrire comme on pense...
Bonne continuation. _________________
|
Revenir en haut de page |
|
|
Dînloss |
Posté le: Mar 28 Aoû 2012 17:21 Sujet du message: |
|
Inscrit le: 01 Mar 2012 Messages: 322 Localisation: derrière les porte de la plus grande bibliothèque du monde, plongé dans les livres |
Alors une petite critique de ce texte, qui demande beaucoup de réflexion^^.
Tout d'abord, je tiens à te dire que je te boude la reine^^. NA!
Mais je vais quand même critiquer un récit que me refais penser à mes propres oneshots/descriptions^^.
Alors je tien a te dire que j'ai été subjugué par la fin, bravo^^!
Mais il y a quelques bémols, niark niark. Notamment au niveau de la première personne^^. En effet on voit plus ici que tu n'es pas habituée à écrire à la première personne du singulier^^, et ça me fait rire.
Et j'ai aussi l'impression que tu as écris le texte très tard dans la nuit, ou tôt le matin, en tout cas je pense que tu étais obsédée par ce texte, pour qu'il sorte d'une telle manière de tes doigts^^. Je le sais ça me fait ça souvent quand je me met à écrire.
Bref alors, il y a quelques problèmes au niveau de la concordance des temps et les conjugaisons ds verbes ^^:
Citation: | J’observai la salle avec un rictus. |
Aïe! là c'est du passé composé qu'il faut, pas du simple, l'observation est quelque chose de très long normalement... qui dure dans le temps, ce n'est pas immédiat^^. donc il faudrait un "s" à la fin.
Citation: | même mon sourire |
Ici, on dit: "rendre sons sourire à quelqu'un" pas rendre mon sourire^^.
Et je passe toutes les fautes de frappe banales que Lorilis a décelée^^. Juste celle-ci qui m'a fais mal: Citation: | Une voix haut perché |
Il manque un "e": une voix haut perchée. Voilà pour les fautes, à toi aussi de relire tes textes et de reprendre tes fautes qui sont très visibles^^.
Sinon, texte très aéré comme il faut, ce côté là est juste parfait ^^, bien joué, et j'aime beaucoup le point de vue. Ton style d'écriture me plait de plus en plus et ce oneshot ne trompe pas, ton style y est superbe, accrochant et envoutant^^.
Bravo!
PS: je voulais savoir, c'est moi qui t'ai donné l'envie ou l'idée simplement de faire ds petits textes ainsi???^^
Dînloss pour te servir! *révérence* _________________
|
Revenir en haut de page |
|
|
la reine du rire |
Posté le: Mar 28 Aoû 2012 20:36 Sujet du message: |
|
Inscrit le: 09 Aoû 2010 Messages: 319 Localisation: 404 Not Found |
Merci pour vos commentaires
Les fautes sont corrigées. Par contre, le "je vais être tombé" est volontaire. C'est français comme expression, et c'est précisemment ce que j'ai voulu dire %)
Ensuite, pour les remarques plus spécifiques. La concordance des temps, je m'en suis rendu compte en l'écrivant. Mais c'est un problème récurrent chez moi quand j'essaie d'écrire à la première personne. En fait, la phase de description, je me dis que je ne peux pas la faire autrement qu'au passé (que ce soit le passé composé, le passé simple, l'imparfait, le plus-que-parfait... même si certains temps conviennent moins pour ce genre de texte). Mais à côté de ça, la phase où le personnage dit ce qu'il pense, ses ressentis, elle aurait moins d'effet si elle était au passé.
Donc les deux phases sont correctes, mais c'est l'assemblage des deux qui fait que le résultat est moins bon %)
Et puis, mon personnage est pas associal D: Il est distant, pas très causant, pas forcément amical, mais pas totalement repoussant et associal. Ou alors, c'était pas bon but de le montrer comme ça xD
Pour te répondre Dînloss, en fait j'y pensais depuis quelques temps déjà, à une histoire comme celle-ci. Et puis effectivement, ça m'a pris un soir, et j'ai décidé de l'écrire. Mais j'ai quand même pris de le relire et de le modifier, de le corriger et de l'améliorer avant de le donner à la critique
Par contre, comment tu vois que j'ai "quelques bémols avec la première personne", justement? A cause des temps?
Et nan, c'est pas toi qui m'a donné envie d'écrire des "one-shot", c'est juste que j'avais l'idée qui me trottait dans la tête et que je l'ai mise sur papier, du coup ^^
Sinon, merci pour vos encouragements et vos remarques. Et merci aussi de me dire que j'écris pas mal, ça fait toujours plaisir à entendre _________________
Merci à Pyphilia, du site Eronia, pour l'avatar |
Revenir en haut de page |
|
|
|
|