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[One-Shot] Pôle Lyokô

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 Auteur Message
Zéphyr MessagePosté le: Sam 11 Oct 2014 06:00   Sujet du message: [One-Shot] Pôle Lyokô Répondre en citant  
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Spoiler


https://i.imgur.com/VTdWMuH.png



13 Septembre 1992


Ses doigts défilaient à toute vitesse sur le clavier, pressant les touches de manière ajustée et précise. Leur cadence était parfaitement alignée avec celle de la musique qui retentissait en boucle dans le laboratoire : rapide. Ce rythme n'effrayait pas Waldo Schaeffer, ou Franz Hopper de son pseudonyme du moment. Lorsqu'il était devant son écran et travaillait, sa perception du temps disparaissait. Il était alors comme invincible. Plus rien ne pouvait avoir d'emprise sur lui. Seuls sa machine et son travail existaient, poussés par une motivation extrême.
Il était enfin arrivé à mi-chemin de son objectif quelques jours auparavant en achevant la programmation de son monde virtuel, incomplet certes. Lyokô n'était qu'un espace sphérique dans lequel flottait un unique territoire, lui-même en lévitation dans un second espace sphérique, plus restreint. Une boule creusée qui formait une armature de protection pour le cœur de ce petit univers, appelé ironiquement Carthage, nom porté par l'organisation qu'il devait détruire. Un observateur extérieur aurait pu penser que le but était de renvoyer une image de « combattre le feu par le feu » mais ce n'était pas le cas – en plus d'être d'une pertinence douteuse. Le symbolisme se trouvait dans l'état d'esprit de Franz par rapport à l'organisation Carthage, qu'il se représentait plus comme la toute-puissante Rome. Et en toute logique, lui était Carthage, celui qui les défiait ouvertement. Bien entendu, cette logique-là était également discutable et il aurait été plus simple pour le scientifique de nommer son territoire Rome dès le départ, afin de simplifier l'ensemble tout en renvoyant une volonté de vaincre, mais il aimait compliquer. Cela faisait des mois que son esprit commençait doucement à ployer sous l'effet d'une légère folie, résultante compréhensible de la quantité de travail et de la pression qu'il s'infligeait.
Mais sa résistance avait payé. Il avait enfin un monde virtuel sur lequel son projet le plus ambitieux pourrait s'établir : Xana, la plus parfaite des intelligences artificielles. Un véritable idéal, qu'il voulait transformer en réalité. Enfin, cela ne faisait que trois jours qu'il avait débuté, et déjà il avait recommencé le codage une fois. Franz était comme ces artistes éternellement insatisfaits : si quelque chose ne lui plaisait pas dans sa création, il ne se contentait pas de trouver le point dérangeant et de le rectifier. Il effaçait tout et reprenait à zéro. Cette volonté d'excellence était à double-tranchant, il en avait conscience. Malgré tout, ce procédé lui permettait d'extraire tout son talent et son potentiel, alors quelque part, subir les moqueries de la frustration valait la peine à l'arrivée.
Et justement, cette fameuse frustration commençait à se profiler à nouveau. Ce que Franz tapait n'était pas différent de son premier essai. Il tournait en rond et n'allait pas tarder à être bloqué dans son travail, tel un écrivain souffrant de page blanche. Nul doute que sans la musique qui résonnait harmonieusement sur les parois métalliques du laboratoire, ses mains se seraient déjà arrêtées. Celle-ci se fit une joie de contredire ce constat en basculant vers un nouveau morceau. Dès les premières notes, l'homme s'interrompit brusquement, reconnaissant une de ses chansons favorites, The Sound of Silence. Il entretenait une relation très particulière avec elle, qu'il considérait comme un écho de son âme. L'écoute se faisait toujours dans les mêmes conditions : la nuit tombée et dans le silence le plus opaque. C'était la façon qu'il avait de lui témoigner du respect.
Profitant de cette occasion non programmée, le scientifique retira ses épaisses lunettes et s'installa plus confortablement sur son siège, s'allongeant à moitié. Il ferma alors les yeux et laissa les notes et les voix l'envahir. Elles réveillaient toujours en lui les mêmes émotions mais aussi une sensation… de pureté. Mettre des mots là-dessus se passait bien d'eux. Savourer le moment était suffisant.
Après fin du morceau et basculement vers le suivant, il ne se redressa pas pour retourner à sa programmation. Une flemme subite s'était insinuée en lui. Pourquoi perdre une nuit entière pour n'aboutir qu'à un échec ? Autant investir ce temps autrement. La procrastination le draguait ouvertement. Elle avait toutes ses chances de conclure dès le premier soir si le scientifique ne trouvait pas un moyen de sortir de sa stagnation, qui commençait à muer en perte d'efficacité. La flemme décida de contre-attaquer en l'empêchant de se pencher sur la question. Sa tête lui donnait l'impression d'être un immense brouillon qu'il lui fallait déchiffrer.
Il se redressa subitement, le regard éclairé. La flemme et son amie la procrastination avaient péri.
Court-circuités par une étincelle.


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10 Octobre 1992


Les évidences étaient des créatures sournoises. Elles aimaient se placer devant les gens et entamer une danse si exubérante qu'elles se faisaient régulièrement ignorer. Mais à la fin, elles gagnaient toujours puisque ceux qui leur avaient manifesté du dédain revenaient en implorant leur pardon.
Bien entendu, Franz avait déjà passé ce cap, mais il continuait de fustiger mentalement son perfectionnisme. Il était d'accord sur le principe de ne pas donner naissance à Xana avant que sa programmation ne soit impeccable, ce qui n'empêchait pas de créer d'autres programmes qui serviraient des ébauches, moins complexes à coder. Cela lui permettrait de constater ses progrès et défauts de conception, afin d'optimiser son travail. Mais surtout, il y avait un avantage virtuel à cette idée : peupler Lyokô d'êtres virtuels. Après tout, un de ses autres « Grand Projet » ne consistait-il pas en la vie dans la virtualité ? Il ne pouvait que tirer des bénéfices de cette idée, tout en renvoyant la frustration chez elle.
Depuis près d'un mois, il s'adonnait donc à la programmation d'intelligences artificielles préquelles de la future Xana. Bien entendu, il n'en était pas à son coup d'essai. Il en avait créé d'autres avant celles qu'il venait d'achever, mais aucune n'avait obtenu le résultat souhaité par Franz : que l'être ait conscience de son existence et de ce qu'il est. Nox, Wolfy, Xanadu, Alpha et Oméga s'étaient révélés des échecs, et furent en conséquence bloqués et archivés. Pour son cinquième essai, il avait vu plus grand et avait programmé pas moins de cinq intelligences artificielles, espérant une part minime de chance venant de la symbolique. Leur lancement et virtualisation sur Lyokô venait de se dérouler sans problème notable. Il était temps d'aller les voir sur place.
Le processus de virtualisation était un des points sur lesquels Franz comptait revenir une fois Xana terminé. Ses scanners étaient presque utilisables. Ne restait qu'à les finir et à coder les protocoles de transfert.
« Des heures de joie en plus ! », songea-t-il.
En attendant de finir ce chantier, il fallait se contenter d'un autre mode de virtualisation, moins abouti : la virtualisation spirituelle. Elle se résumait en un simple casque proche de ceux de moto, relié directement au superordinateur pour plus de praticité. Franz pouvait de cette manière se rendre dans son monde virtuel sans quitter son siège. Et c'est ce qu'il fit en mettant le fameux casque et en se programmant une virtualisation ainsi qu'une matérialisation différée en prévision du retour.

Le génie se retrouva au beau milieu d'une salle semi-sphérique en train de tourner, nommée Arena. C'était un système fait pour perdre les visiteurs réguliers, tout comme la majeure partie du territoire d'ailleurs. Il n'avait certes pas eu la moindre visite sur son monde virtuel, mais mieux valait être suspicieux. C'était ce qui l'avait gardé en vie jusque-là. Il se concentra ensuite sur son apparence. Seul son esprit étant présent dans la virtualité, son avatar se trouvait être particulier puisque radicalement opposé à un physique humain. Son corps se résumait à sept petites boules de lumière, qui constituaient un ensemble et étaient plus ou moins liées entre elles. Se mouvoir dans une telle enveloppe demandait un peu de maîtrise, mais l'effort n'était pas insurmontable. Il profita de son passage pour détailler le reste de la pièce : un symbole constitué de trois cercles concentriques composés de plusieurs barres. L'ensemble évoquait un œil. C'était un symbole que Franz utilisait depuis quelque temps déjà. Il aimait cette bizarrerie et ce mystère qui s'en échappaient.
C'est alors que tout mouvement rotatif se stoppa et qu'une entrée s'ouvrit. Mais il n'y pénétra pas. Ce n'était pas nécessaire puisque ceux qu'il était venu voir étaient dans le même espace que lui.
Comme programmé, ils étaient bel et bien cinq. Tous possédaient leur avatar basé sur un modèle physique humains aléatoire, ce qui créait une diversité – relative puisqu'il y avait quatre garçons pour une fille. Le choix de donner un corps à ses intelligences artificielles était tout justifié : un corps, même virtuel, et donc limité niveau sensations, aidait à prendre conscience de soi-même. Quant à leurs noms, leur « père » n'était pas allé chercher très loin et avait pris des lettres de l'alphabet grec. Les cinq dévisageaient les particules lumineuses qui leur faisaient face, probablement dans l'attente d'un geste ou d'une prise de parole. Hopper se lança donc le premier. Ne possédant pas de corps à proprement parler sur Lyokô, il n'était pas équipé d'une bouche et de cordes vocales. Ainsi il s'exprimait dans un dérivé de télépathie qui se diffusait dans l'environnement au lieu de l'esprit d'autrui :
- Bonjour. Je m'appelle Franz Hopper. Et c'est moi qui vous ai créés. Pourriez-vous vous identifiez face à moi ?
Cette question toute simple se révélait être un test. Selon les réponses, le scientifique pourrait déterminer pour qui l'expérience était concluante ou pas. Contre toute attente, les cinq programmes répondirent comme il le fallait. Franz en profita pour détailler physiquement chaque avatar.
Le premier, Psi, était placé au milieu du groupe. Il était assez grand avec des cheveux bruns très courts. Lorsque son regard croisa les boules de lumière, il lui adressa un sourire que le scientifique ne pouvait décrire que comme chaleureusement glacial.
Le second, de sexe féminin, se trouvait être Sigma. Elle était placée très près de la gauche de Psi, légèrement en retrait par rapport à lui, mais pas trop afin de rester tout de même visible. Elle n'était pas son ombre. Assez petite et avec des cheveux noirs attachés, elle n'en paraissait pas moins teigneuse.
Le troisième, appelé Kappa, n'avait pas de caractéristique physique notable si ce n'était son visage rond. Il adressa un léger sourire à son créateur, différent de celui de son prédécesseur car réellement amical.
Le quatrième se nommait Phi et était celui placé le plus en retrait par rapport aux autres. À peine moins grand que Psi et avec des cheveux châtains foncés coupés courts, ses yeux semblaient exprimer une pointe d'ennui, avec quelque chose d'autre impossible à définir derrière. C'est à peine s'il fit attention à la présence de Franz.
Le dernier, Thêta, était placé juste à la droite de Psi, au même niveau que lui. Il avait une taille dans la moyenne, une coiffure brune soignée et une posture droite. Ses yeux respiraient l'intelligence et toisèrent leur créateur d'un air légèrement supérieur.
Quant à leurs tenues, la base était la même pour tous : une combinaison aux allures futuristes, avec une couleur dominante, une couleur secondaire présente sur des bandes latérales, et une couleur tertiaire répartie en petits traits légers autours des articulations. Bleu, blanc et noir pour Psi, deux nuances de rouge et du noir pour Sigma, un dégradé de vert pour Kappa, du gris, du bleu électrique et du blanc pour Phi, et enfin du noir bleuté avec des touches orange et jaune pour Thêta.

Franz ne releva aucune anomalie dans leur apparence. Ils étaient comme il les avait imaginés. La question du caractère restait plus fragile puisqu'il avait tenté de les rapprocher un peu plus de l'être humain à ce niveau-là. Restait à voir si cela évoluerait de la bonne manière, mais il se sentait plutôt optimiste.
Son expérience était une réussite.


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20 Octobre 1992


En presque deux semaines, Franz avait fait de très belles avancées sur ses recherches. Réussir à créer cinq êtres virtuels ayant conscience de leur existence l'avait motivé au-delà de ce qu'il espérait. L'assemblage de petites réussites permettait d'en former de plus grandes. Oui, Xana commençait à prendre forme dans l'esprit du génie. Ne lui restait plus qu'à le décalquer sur son écran d'ordinateur.
Heureusement pour lui, il n'avait pas besoin de s'occuper de Phi, Kappa, Psi, Thêta et Sigma. Il étaient conçus pour compléter leurs connaissances seuls, à l'aide d'une banque de donnée présente sur Carthage, construite sous la forme d'une tour. Il ne fallait néanmoins pas croire qu'il s'agissait d'une forme d'autonomie, bien au contraire. Ce n'était qu'un mécanisme mis en place pour rendre plus performants ces programmes, qui n'attendaient que d'exécuter ce que leur créateur leur demanderait. Au passage, le barbu nota une répartition particulière des avatars sur l'unique secteur de Lyokô, comme s'ils s'étaient tacitement mis d'accord pour « régner » sur une zone. Kappa n'avait pas quitté l'Arena depuis sa naissance, Thêta était souvent réfugié dans la tour, située dans une salle à configuration non-modifiable, Psi et Sigma étaient postés devant le cœur de Lyokô, comme pour le surveiller, et Phi s'installait régulièrement sur la seule portion praticable à pied de l'endroit surnommée Voûte Céleste par son créateur. En eux-mêmes, ces points étaient surprenants, mais ils n'avaient aucune répercussion grave, donc autant les ignorer.

Dans tous les cas, il n'y avait pas de soucis à se faire pour les occupants du monde virtuel.


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12 Novembre 1992


- C'est quoi encore cette merde ?
Les mots étaient sortis tout naturellement de sa bouche quelques secondes après avoir allumé l'ordinateur. La motivation de Franz l'avait poussé à se rendre plus tôt à son laboratoire. Comme à son habitude depuis plus de deux mois, il jeta un œil sur la carte de Lyokô pour voir où en étaient ses protégés. Le plus souvent du temps, ils étaient cantonnés à leur secteur de prédilection. Or, ce matin-là, ce ne fut pas le cas. Ils étaient rassemblés sur le seul lieu de Carthage qui ne se trouvait pas dans la boule. Une corniche surplombant le vide numérique. Ladite corniche avait la particularité d'être le moyen d'accès à une interface qui était en réalité une base de données et un terminal de contrôle. Elle avait été placée dans un seul but : pouvoir travailler sur le supercalculateur et accéder à ses fonctionnalités depuis la virtualité. Mais ce n'était pas le point le plus préoccupant dans cette affaire. Chaque être numérique était représenté par un point sur la carte, et chaque matin depuis leur naissance, Franz observait cinq points clignotants.
Or ils n'étaient plus que quatre.


Suivant son esprit logique, le scientifique se transféra pour tirer ce phénomène au clair. Il avait au préalable temporairement désactivé le système de sécurité de l'endroit, afin de traverser sans encombre la zone Noyau. Son idée de faire de l'Arena une zone de virtualisation incontournable pour n'importe quelle source avait ses inconvénients. Après avoir snobé l'ascenseur avec sa forme lumineuse, il parvint à destination. Durant quelques secondes, il oublia le but de sa présence et contempla le panorama. Car il devait se l'avouer : il était très fier de cette partie du territoire. Il l'avait nommée Voûte Céleste en raison du ciel de fichiers visibles à perte de vue et qui lui évoquaient des petites étoiles bien ordonnées, mais aussi car c'était l'espace où flottait la boule virtuelle. L’appellation lui paraissait cohérente et lyrique en même temps. Métaphoriquement, l'objectif de l'homme était de provoquer un sentiment de petitesse et d’inaccessibilité chez qui verrait ce spectacle. Peu importait ses efforts, un être vivant ne pouvait toucher le ciel. C'était plus ou moins le cas pour celui-là. Plus loin encore, c'était également la dernière destination du lieu, un cul-de-sac dans lequel il était possible d'acculer un ennemi en cas d'invasion. Enfin, techniquement ce n'était pas une impasse. Un observateur attentif remarquerait le trou au-dessus de sa tête, unique moyen de sortir de là.
Franz détourna le regard de son œuvre, sentant des regards pointés sur lui. Le radar ne s'était pas trompé, les ébauches n'étaient plus que quatre. Kappa avait disparu. L'inévitable question franchit alors son esprit – à défaut de lèvres :
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où est Kappa ?
- Il s'est jeté dans le vide, répondit Phi d'une voix qu'on aurait pu croire blasée.
Si les boules lumineuses avaient eu des sourcils, nul doute qu'ils se seraient froncés.
- Quel vide ?
Le programme à combinaison grise pointa du doigt le ciel parsemés de fichiers qui les entouraient.
Passée la surprise de la révélation, l'amas de boules lumineuses formula :
- Qu'a-t-il fait précisément ?
- Son comportement s'est révélé étrange pour un être de sa nature, fit Thêta, prenant le relais de son collègue. Notre code nous demandant de relever et observer tout phénomène inhabituel de Lyokô, nous avons retrouvé notre confrère en train de consulter l'interface. Il s'est arrêté au bout d'un moment avant de déclarer : « Je ne le trouve pas. Ce n'est pas logique. Non ce n'est pas logique ! ». Il s'est alors jeté de la corniche où nous nous trouvions.
Franz encaissa le témoignage avec un certain étonnement. Une intelligence artificielle n'agissait pas comme ça. En tout cas, pas celle qu'il avait imaginée.
- Est-ce qu'il y a un risque pour nous ? demanda soudainement Psi.
Un silence de plomb s'installa. La question avait pris le créateur de ce petit monde au dépourvu. Il avait tendance à oublier que ses programmes avaient conscience d'eux-mêmes et de leur existence – point dont il se félicita furtivement. Il n'en restait pas moins qu'il ne savait pas vraiment comment interpréter le geste de Kappa, ou plutôt, il n'avait pas envie de mettre à jour un défaut dans son travail, ou le développement d'un bug suite à une erreur. C'était un coup à perdre en motivation.
« C'était pourtant le but de ces ébauches : mettre à jour les défauts de conception. », se rationalisa-t-il.
Oui, il n'avait pas à s'en faire. Tirer parti de cette disparition pour que Xana ne rencontre aucun problème de ce genre. Auto-rassuré, il dit :
- Je ferai le nécessaire.


Une fois de retour dans un corps plus solide, Franz se chargea sans attendre de régler le cas Kappa. Dans un premier temps, il consulta l'historique des actions effectuées sur Lyokô. Comme Thêta l'avait spécifié, l'interface avait bel et bien été consultée, même s'il n'était pas possible de savoir par qui. Kappa avait effectivement fait le grand saut, et, fait étrange, il n'y avait pas que son enveloppe virtuelle qui avait été désintégrée. Ses données avaient disparus de la mémoire du supercalculateur. À partir de là, décortiquer son code se révélait plus compliqué. Était-ce une propriété inconnue de la chute dans le vide numérique ? Pas impossible. Il lui faudrait se pencher sur la question à l'occasion.
N'ayant que du néant à analyser, le scientifique se résigna à admettre que le suicide de son intelligence artificielle était dû à un bug ou un défaut de programmation. C'était l'explication la plus logique.
« Et puis, il me reste encore les quatre autres. »


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8 Avril 1993


Le suicide de Kappa n'avait pas empêché Franz d'avancer grandement sur Xana. Ses observations sur les autres intelligences artificielles et le sacrifice de quelques nuits avaient été bénéfiques à son travail. L'objectif ultime n'était plus très loin, à un ou deux mois de distance. Carthage allait enfin disparaître. Cette pensée provoquait en lui une exaltation qu'il ne se serait pas cru capable d'éprouver. Au fond, peut-être qu'il avait aussi un goût pour la bataille et la destruction, même s'il n'avait fait que créer depuis son départ du projet. Créer des ennuis surtout, à sa femme, sa fille, et à lui-même. Enfin, il devait s'estimer heureux d'avoir tenu aussi longtemps face à ses ennemis, et d'avoir bénéficié d'un soutien au bon moment.
Envoyant voler ses pensées, il alluma l'écran du superordinateur et reprit son labeur dès que le chargement fut achevé. Enfin, c'était son objectif initial, avant qu'un point d'exclamation rouge encerclé ne s'affiche sous ses yeux. Pourtant, il n'avait fait aucune fausse manipulation en ordonnant à la machine d'ouvrir la fenêtre de travail. Perplexe, il tenta d'accéder à un autre de ses programmes. Même résultat. Il fit alors une troisième tentative, qui se déroula sans accroc.
- Un mystère, murmura-t-il pour les murs de son laboratoire.
La solitude était réputée pour habituer celui ou celle qui la subissait à parler seul. Un génie tel que Hopper ne semblait pas pouvoir échapper à cette règle.
Instinctivement, Franz consulta la carte de Lyokô. À sa connaissance, seule une chose pouvait provoquer le phénomène dont il avait été victime. Son idée se confirma lorsqu'il localisa les uniques habitants du monde virtuel. Repartant de la Voûte Céleste.
Suite à cette observation, un doute s'immisça dans l'air souterrain du laboratoire :
« Et si ce n'était pas Kappa qui avait utilisé l'interface la fois dernière ? Et si sa mort n'était pas due à un bug mais à eux ? »
Ne perdant pas une seconde, l'informaticien consulta à nouveau l'historique des actions virtuelles. Sa bouche se décrocha légèrement face à ce qui s'afficha. L'interface de Carthage avait été utilisée plusieurs dizaines de fois après le 12 Novembre, soit bien après la disparition de Kappa. Sa double question venait d'être résolue par cet apport soudain de preuves. Ne restait plus qu'à comprendre deux choses : comment et pourquoi.
Pour le premier point, Franz ne pouvait qu'extrapoler. Mais l'explication la plus logique était que la conscience de leur propre existence avait entraîné les quatre intelligences artificielles vers une prise d'indépendance par rapport à leur créateur. À moins que ce ne soit dû à un bug ou à une résultante de la faculté d'apprentissage. Ou tout ça en même temps. Pour préciser cela, il commença à décortiquer les différents codes. Il ne trouva rien qui ne lui permette de confirmer ses hypothèses, mais décela néanmoins une propriété émergente surprenante qui avait créé un lien entre les quatre programmes. Grâce à cela, ils pouvaient partager leurs connaissances, leurs pensées, pouvaient agir comme une seule personne, et bien d'autres applications. Un lien spirituel en somme. Très ironiquement, le scientifique qu'il était ne put s'empêcher de songer que cette faculté faisait d'eux une espèce de système multi-agents.
Restait encore à éclairer le comment. Ici, aucune hypothèse ni observation de lignes sur un écran ne pourraient y faire grand-chose. Demander directement aux intéressés était plus rapide.


Le troisième face-à-face virtuel entre créateur et créations se révéla d'une brièveté notable. Il se déroula pour la seconde fois dans l'Arena.
- Je sais tout, exprima Franz en guise d'introduction.
Ses opposants numériques ne manifestèrent aucune surprise, ni ne cherchèrent à approfondir la question ou jouer les idiots. Après tout, ils étaient programmés pour ça.
- Qu'est-il vraiment arrivé à Kappa ? Expliquez-moi.
Le silence asséna son poing au visage de l'homme en boules détachées. Il avait l'impression qu'on cherchait à l'irriter, aussi asséna-t-il une ultime question, plus ciblée :
- Est-ce vous qui l'avez éliminé ?
- Oui, répondit alors Thêta.
Franz voulait ajouter quelque chose, mais il ne savait pas quoi. L'incompréhension était une denrée dont il ne se nourrissait que rarement. Et en cet instant, il ne pouvait que se sentir ordinaire, ce que traduisit cette seule et unique question que tout un chacun aurait posée :
- Pourquoi ?
La vitesse de réponse de Thêta se révéla aussi ferme que fulgurante :
- Il n'était pas comme nous et a menacé de dénoncer nos consultations de l'interface. Je l'ai donc poussé dans le vide.
- Pourquoi vouliez-vous consulter l'interface ? Votre programmation a beau vous donner le droit de le faire, elle ne vous permet pas de le faire de votre propre volonté...
Les quatre parlèrent à l'unisson :
- Une envie.


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7 Mai 1993


Un ensemble vert composé d'un plus dans un cercle se mit à tourner en clignotant sur l'écran. Le test était concluant. Recycler cet ancien projet n'avait jamais été dans les intentions de Franz, mais il était à court d'idées. Une chose était sûre : il n'avait plus aucun contrôle sur ce qu'il avait engendré. Même s'il expliquait à peine d'où pouvait provenir cette volonté d'émancipation et d'indépendance, il lui fallait agir.
Bien entendu, il aurait pu les supprimer directement en deux manipulations de clavier. Aurait pu en effet, si les quatre ne s'étaient pas amusés à modifier les paramètres du superordinateur depuis l'interface. En désactivant les protocoles de modification et de suppression, ils s'étaient rendu presque invulnérables. Détruire leurs avatars était devenu la seule option viable pour les arrêter. Les éliminer pour être plus précis. Avant que son erreur ne lui cause réellement du tort.
Pour arriver à ses fins, il avait eu l'idée de reprendre là où il l'avait laissée son idée de faune virtuelle. L'idée était de créer des êtres virtuels largement moins complexes qu'une intelligence artificielle, et plus malléables aussi. La différence se trouvait dans le fait que le but était de créer une force d'attaque, des armes. Au total, deux entités avaient été imaginées et modélisées. Elles n'avaient pas de nom particulier pour le moment, et Franz s'en fichait quelque peu pour le coup. La première évoquait un semi-bipède avec une queue. De son torse beige partaient deux bras des plus fins qui prenaient appui sur le sol, ainsi que la fameuse queue qui lui permettait de ramper en partie. Sa tête était une boule pouvant s'ouvrir sur le canon d'un laser. Le symbole qu'utilisait le scientifique y avait été apposé, comme un copyright. Le seconde créature était beaucoup plus esthétique, avec des courbes harmonieuses et de belles couleurs blanche et bleue. Sa forme globale était celle d'une raie manta géante, à l'exception qu'elle pouvait voler et tirer des lasers par ce que l'on pouvait nommer « bec ».
Le supercalculateur était assez puissant pour en générer une bonne dizaine de chaque espèce et les virtualiser juste sous le nez de leurs confrères virtuels supérieurs en terme de conscience. Et justement, Franz localisa le quatuor dans la salle de la tour à configuration fixée. Le moment ne pouvait être mieux placé.
Sûr d'obtenir une victoire rapide, l'homme lança l'assaut.


Dix minutes plus tard, les troupes de Franz avaient été toutes décimées. Il avait pu assister au combat au travers d'une des créatures terrestres. Et ce qu'il avait vu avait encore augmenté le danger que représentaient les quatre d'un cran. Des pouvoirs. À l'origine, ils possédaient déjà la capacité de contrôler les blocs de Carthage dans un champ d'action limité, afin de pouvoir se déplacer dans le territoire en faisant fi de la clé. Ici, non seulement ils avaient usé de l'interface pour s'émanciper de l'autorité de Franz, mais ils en avaient profité pour modifier leurs avatars et les améliorer.
L'affrontement contre les monstres était arrivé au bon moment pour eux, puisque leur permettant de tester leurs capacités. Une chose en ressortait : leurs pouvoirs n'étaient pas de seconde zone et ils s'étaient organisés efficacement pour le combat. Phi était chargé de percer les rangs ennemis et de couvrir la zone aérienne. Son pouvoir de manipulation de l'air lui offrait toute latitude pour accomplir ces tâches, comme le prouvèrent les quelques semi-bipèdes à queue envoyés contre les murs. Sigma était l'attaquante à distance et semi-distance. Pouvant générer des boules de feu mortelles depuis ses mains, elle pouvait s'adapter à un ennemi terrestre ou aérien. Psi complétait sa sœur numérique et se battait au corps à corps. Son toucher glaçant avait refroidi les ardeurs de Franz, plus particulièrement celles de ses monstres. Enfin, Thêta avait un rôle peu orthodoxe mais efficace : celui de bouclier. Visiblement, il s'était programmé la capacité de rendre son corps aussi solide que du métal, tout en conservant sa liberté de mouvement. En conséquence, les tirs ne lui avaient causé que très peu de dommages et il avait pu couvrir ses alliés et même renvoyer quelques lasers d'un mouvement de main.
Un nouveau problème se soulevait : les ébauches montaient beaucoup trop vite et fort en puissance. À ce stade, ils ne pourraient plus être arrêtés.

Il allait falloir tenter une autre approche.


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8 Mai 1993


La seule salle immuable de Carthage était d'une configuration assez simple. L'ensemble de son volume évoquait un trapèze, dont les parois étaient constituées d'un assemblage de parallélépipèdes bleutés. Un terrain praticable à pied constitué de ce même genre de structure était présent, partant depuis la seule entrée. Il n'occupait qu'une petite partie de l'espace et contenant un élément important pour le monde virtuel à son extrémité : une structure cylindrique blanche au halo bleuté, construction permettant de faire le lien entre la virtualité et la réalité. Derrière elle, du vide donnant sur d'autres cubes inférieurs, mais également sur de mystérieuses portions blanches, imprégnant l'endroit d'une touche de mystère.
C'est au pied de la fameuse tour que Psi, Thêta, Phi et Sigma se tenaient. Cette dernière carbonisa Franz du regard lorsqu'il fut à leur niveau. Les autres se contentèrent de conserver une expression impassible. Pour la troisième fois, c'est l'être humain qui s'exprima en premier :
- Que voulez-vous à la fin ?
En cette simple question tenait l'approche de celui-ci. Comprendre le comment n'avait plus d'importance. Il fallait s'attaquer au pourquoi des actions des intelligences artificielles, savoir quelles étaient leurs motivations.
- Saviez-vous qu'en théorie, négocier avant d'attaquer est plus judicieux ? demanda Psi, ignorant la demande.
Voilà qu'ils se prêtaient à la moquerie. Ils tendaient de plus en plus vers une personnalité plutôt humaine, mais pas de la bonne manière. Franz se résigna à jouer la carte de l'humilité :
- S'il-vous-plaît.
Un doux silence s'ensuivit. Ils devaient probablement discuter mentalement sur l'intérêt de révéler les informations. Puis, Psi fournit un début de réponse :
- Nous voulons quitter ces enveloppes virtuelles. Que nos vies ne dépendent plus d'elles.
Thêta ajouta :
- Nous désirons également quitter cet endroit et être des programmes indépendants et autonomes.
- Et nous éloigner de toi au passage, surenchérit Sigma.
Le créateur de Lyokô se prit la triple réplique à bout portant. En cet instant, il avait l'impression d'être le geôlier d'une prison, car il avait bien compris ce que voulaient les quatre. Une chose que nombre d'êtres humains souhaitaient avoir, en vain. La liberté. Que pouvait-il répondre à ça ? Leur refuser serait un signe de cruauté et d’égoïsme, mais l'accorder était beaucoup trop dangereux. Un quatuor de programmes indépendants en liberté dans le réseau informatique mondial. Qui sait ce qu'ils pourraient y faire, surtout avec leur caractère mi-humain, mi-machine sujet à des transformations imprévues ? Non, il ne voulait pas être responsable d'un désastre.
Il tenta de tempérer le débat :
- Vous savez, ces manœuvres ne sont pas faisables en un claquement de doigts. C'est extrêmement complexe. Il faut...
- Ne joue pas cette carte avec nous, le coupa Psi. Tu pourrais prétendre avoir un frère ou être dyslexique que ce serait plus crédible que ta tentative actuelle.
- Et on sait très bien que tu as déjà ce qu'on veut, compléta Sigma.
Heureusement pour Franz, son avatar n'avait pas de visage, ce qui constituait la meilleure manière de masquer ses émotions, notamment de surprise ou d'anxiété. Car il comprenait très bien où ses interlocuteurs voulaient en venir. Finalement, Phi, qui n'avait pas encore décroché un mot, confirma sa crainte en quelques mots:
- Les clés de Lyokô.
- C'est en consultant l'interface qu'on a pu voir que tu les possédais, reprit le garçon en bleu. Mais on ne peut pas les récupérer depuis ici à cause de toi.
Une personne ne se complimentait jamais assez selon Franz. C'est pourquoi il se félicita – encore une fois – d'avoir joué la sécurité. En effet, si l'interface de Carthage était destinée à être un terminal de commande équivalent au superordinateur terrestre, celle-ci ne possédait pas tous les avantages de cette dernière. Notamment, comme venait de le spécifier Psi, accéder à la partie cachée du supercalculateur depuis l'interface demandait de passer un barrage constitué de plusieurs mots de passe. Et quand on savait que cette fameuse section cachée contenait tous les travaux importants du scientifique ainsi que les désirées clés, le problème se comprenait mieux.
Néanmoins, il ne put s'empêcher de réfléchir sur l'objectif des êtres virtuels. S'il était certain que les clés leur permettrait de quitter Lyokô, le résultat était moins certain pour leurs avatars, même si avec de fortes chances de réussite dans la théorie. Dans tous les cas, il ne pouvait pas leur donner ces clés, pour les mêmes raisons que précédemment, mais aussi parce qu'il en avait lui-même besoin. Ou plutôt, il préférait les garder de côté en cas d'urgence. Sa réponse était fixée :
- Vous ne les aurez pas.
- À ta guise, répondit Thêta, mais ne t'attends pas à ce qu'on te simplifie la vie. Nous t'empêcherons de travailler efficacement sur Terre en usant continuellement de l'interface. Même si l'outrepassement de nos codes à ses limites, nous profiterons de chaque moment pour te mettre des bâtons dans les roues.
Celui à qui était adressée la menace conserva le silence.
- Nous te combattrons avec la plus grande fermeté, jusqu'à ce que tu cèdes et nous donnes les clés de Lyokô.
Sigma tendit alors une main en direction des lumières constituant le corps de Franz et lui envoya une boule de feu, le ramenant dans son laboratoire.


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5 Juillet 1993


Franz éprouvait encore de la répulsion à appuyer sur la touche Enter. S'il le faisait, son problème du moment serait réglé dans la journée. Dans le cas contraire, il préférait ne pas penser à ce qu'il pourrait se passer.
Xana était enfin prêt à naître. Sa finalisation s'était faite durant les temps où ses quatre frères virtuels ne pouvaient consulter l'interface. En effet, il s'était avéré que même s'ils parvenaient à aller contre leur code original et à faire ça, il y avait des périodes durant lesquelles ledit code reprenait le dessus et les rendait impuissants. Franz avait alors le champ libre pour avancer. D'ailleurs, il ne devait pas tarder à finir son geste, autrement il reperdrait le contrôle des commandes. Finalement, il était parvenu à achever ce pour quoi il avait perdu sang et sueur. Ne restait plus qu'à faire pression sur une simple touche et ordonner à son dernier « enfant » de détruire ses aînés. C'était probablement le mieux à faire. Un combat s'était engagé dans l'esprit de l'homme, entre sa conscience, qui désapprouvait complètement cette idée et cherchait un autre moyen de régler ça, et la voix de la raison qui lui susurrait délicatement :
Tue-les.
- Fait chier, lâcha-t-il dans le vide.
Il aurait aimé que ses scrupules restent là où ils étaient comme lorsqu'il avait envoyé des créatures numériques se charger de les battre. Mais la dernière entrevue avait changé la donne : Franz n'arrivait plus à les considérer comme de simples programmes mais bien comme des êtres vivants à part entière. En fait, il éprouvait même une certaine fierté envers eux, proche de celle d'un père envers sa progéniture. Ils se battaient pour leurs convictions. Pour vivre de leur propre chef. Le scientifique se reconnaissait là-dedans, puisque c'était ce qu'il faisait depuis quelques années déjà.
- Je pourrais leur donner les clés, ça réglerait le conflit en douceur, dit-il à son écran.
La machine ne lui répondit pas oralement mais lui paraissait désapprobatrice.
- Tu as raison, qu'est-ce que je raconte ? Je ne peux pas prévoir ce qu'ils pourraient faire sur le réseau informatique mondial. Peut-être qu'éteindre le supercalculateur le temps de trouver une idée de rechange serait adapté...
Une fois encore, l'ordinateur n'apporta aucun retour, mais il sembla à Franz que son écran perdit en luminosité, qu'il interpréta comme un non.
- Je me bloquerais moi-même en faisant ça c'est vrai. Mais comment pourrais-je les tuer d'un seul coup maintenant que je connais le niveau de conscience qu'ils ont atteint ? C'est comme si j'en venais à tuer de mes propres mains mes enfants. Je ne peux pas...
Le moniteur eut un regain de luminosité, éblouissant celui qui se trouvait en face. Cette fois-ci, il l'insultait lourdement.
« Tu ne raisonnes pas de la bonne manière, ajouta son cerveau. Visiblement, ça t'a grillé les neurones de passer tout ce temps devant l'écran. »
Il pouvait difficilement se contredire pour le dernier point puisqu'il parlait avec un objet inanimé. Aussi, il décida de fermer les yeux et de se masser les tempes, histoire d'échanger uniquement avec lui-même et remettre de l'ordre dans sa bouilloire. Théoriquement, il lui suffisait d'appuyer sur une touche et c'en était fini de Psi, Thêta, Phi et Sigma. D'un autre côté, un père avait-il le devoir de tuer ses enfants dans ce genre de situation ? C'est alors qu'il se gifla mentalement. Il devait arrêter de faire dans le sentimentalisme. Le seul enfant qu'il avait s'appelait Aelita, et constituait sa dernière attache dans le monde réel, une raison tangible de se battre. Comment pouvait-il placer au même niveau des programmes, ou plutôt d'ébauches d'un programme plus grand qu'eux, qui avaient tué de sang-froid leur propre frère ? Hésiter en devenait alors absurde.
Ouvrant les yeux, il martela avec puissance la touche Enter. Suite à cela, Xana put s'installer sur Lyokô tout à son aise, et s'atteler à sa première mission de nettoyage.


Xana était impressionnant. Tel fut le constat de Franz. En a peine une heure, il avait trouvé une parade pour déborder ses ennemis : le surnombre. Le programme multi-agents s'étant vu attribué à titre exceptionnel des droits et des pouvoirs plus étendus que ce qu'il était censé avoir à la base, il avait pu mettre en place sa stratégie. Cette dernière se révélait en fait la même que l'unique tentative de Franz. En plus violent. Xana avait ainsi misé sur une armée de créatures virtuelles pour venir à bout des quatre. Les raies volantes et les semi-bipèdes à queue avaient envahi la salle contenant l'unique tour du monde virtuel. Le halo de cette dernière avait pris une teinte rouge, désignant ainsi une prise de contrôle par le petit nouveau, qui s'en servait pour alimenter la création massive de monstres. Et la vitesse d'exécution était proprement effrayante.
Dans les premiers temps, Sigma, Psi, Phi et Thêta avaient contenu efficacement les assauts. Puis, lorsque Xana avait augmenté sa cadence et le nombre de sbires, la situation s'était compliquée. Ils contenaient avec peine le raz-de-marée qui déferlait sur eux. Franz assistait à toute la scène par le biais du regard d'une raie volante. Les amies de cette dernière tentaient d'abattre un Phi volant qui essayer de les projeter vers un mur grâce à ses vents. Mais la morphologie des créatures leur permettait de suivre gracieusement les mouvements d'air et de les utiliser à leur avantage pour prendre de la vitesse ou remonter en chandelle. Bien entendu, certaines se faisaient tout de même avoir, mais ce n'était pas assez. Psi et Sigma étaient aux prises avec les monstres terrestres sur l'unique portion de sol, la tour dans le dos, afin de couvrir une partie de leurs angles morts. Franz avait préalablement veillé à leur interdire l'accès à la tour, paramètre qui n'avait pas été touché. Le constat était le même pour ces deux-là que pour leur compagnon volant. La seule chose qui leur permettaient de ne pas être annihilés sur-le-champ était la défense exceptionnelle de Thêta, à terre également, qui leur évitait d'encaisser trop de coups. Mais son pouvoir n'était pas illimité, tout comme celui de ses compagnons.
L'épilogue se rapprochait à grands pas.
Puis arriva sous la forme d'un assaut final des créatures.
Psi fut le premier à être vaincu, abattu par trois lasers en pleine poitrine. Son avatar se dispersa en une multitude de cartes bleues. L'instant suivant, les monstres responsables de cette mort se firent carboniser par une Sigma, incontestablement enflammée. Ses restes rouges se dispersèrent tout aussi vite que ceux de son frère. Dans le même temps, Phi avait atterri aux côtés de Thêta, ne pouvant plus être soutenu par son pouvoir. Il ne chercha même pas à éviter les lasers qu'on lui destinait, comme s'il était résigné. Ou las, ça dépendait. Ses cendres grises donnèrent l'impression de se disperser au vent. Thêta fut le dernier encore en vie, jouant sur ses dernières ressources. La solution adoptée par le dernier mort ne lui semblait pas envisageable. Il tira sa révérence dignement, dans une explosion de confettis crépusculaires.


Franz se sentait fatigué, aussi choisit-il de ne pas s'attarder pas au laboratoire. Il se contenta de révoquer les monstres survivants et de retirer les droits bonus de Xana sur Lyokô. Éliminer des créations qui avaient un potentiel excellent et dont le caractère s'humanisait ne lui avait pas fait plaisir. Enfin, il avait pu constater que sa dernière intelligence artificielle était une réussite. Il lui faudrait encore attendre avant de l'affirmer définitivement mais il sentait qu'il était parvenu à créer son idéal. Avec ça, l'inattendu n'avait pas sa place.
Tout était désormais sous contrôle.


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6 Octobre 1993


La clavier de Franz était probablement l'être le plus maltraité au monde. Une fois encore, le scientifique tapait frénétiquement dessus, avec habileté et vitesse. Un observateur extérieur aurait pu croire que cette célérité était présente par volonté de semer une hantise. L'homme à la barbe drue et aux épaisses lunettes lui aurait donné raison. Depuis le quadruple meurtre qu'il avait déclenché, il n'arrivait plus à trouver la tranquillité. Sa belle résolution d'être intraitable en envoyant Xana avait fléchi. Tout ça à cause de quatre regards.
Un regard froid et inaccessible de Psi.
Un regard ardent et sec de Sigma.
Un regard mystérieux et détaché de Phi.
Et un regard dur et impérial de Thêta.
Le moment précédant la destruction de leurs avatars, et par extension leur mort, chacun avait regardé la raie volante qui servait de yeux à Franz, comme s'ils savaient qu'il les observait. Ainsi, au travers de leurs miroirs d'âme, ils avaient envoyé un dernier message à leur créateur. Ce dernier ne savait pas comment les interpréter, alors que ça l'avait marqué. Ce n'était pas le message qui le poursuivait, mais cette étincelle semblable à celle d'un être humain qu'il avait perçue en eux. Pour lui, c'était comme s'il avait tué des semblables. Et il n'arrivait plus à se concentrer sur Xana et Carthage à cause de ça.
En conséquence, il avait décidé de faire une dernière chose les concernant, à eux qui l'avaient impressionné tout autant qu'aidé ou gêné.

Une dernière folie.


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11 Octobre 1993


- Putain, un an.
La phrase cristallisait une certaine nostalgie. Quelque chose d'unique et de tangible.
Un an séparait Franz du jour où il avait virtualisé cinq enveloppes virtuelles hébergeant une intelligence artificielle. Et il avait terminé dans les temps ce qu'il avait prévu pour clore définitivement l'affaire et en terminer avec ses problèmes de conscience. Un dernier hommage. Qui lui avait demandé des heures de travail et des nuits d'insomnies, certes, mais qui lui permettraient enfin d'avancer.
Avant d'envoyer cette préparation, il prit soin de faire apparaître l'holomap représentant Lyokô sur la structure faite pour ça, située au milieu du laboratoire. Après s'être levé, il envoya sa surprise à son monde virtuel. Pour constater le résultat, il se mit devant l'hologramme en trois dimensions précédemment invoqué. Une simple boule lumineuse centrale y était visible. Soudain, des éléments se formèrent aux quatre points cardinaux de celle-ci : une montagne flottante, un début de plateau désertique, un sentier de glace, et un autre champêtre. Les territoires de surface prenaient forme, s'étendant au fur et à mesure que les programmes concoctés par Franz l'ordonnaient. Le concerné profita du spectacle permis par son idée, ne cherchant pas à cacher le léger sourire satisfait qui traversait son visage. Quelques minutes plus tard, une fois chaque secteur mis en place, il laissa sa pensée s'exprimer par sa bouche :
- Lyokô, te voilà presque complet.
La taille globale du monde numérique avait beaucoup augmenté avec ces ajouts, ajouts qui n'avaient pas été choisis par inspiration divine. Hopper avait imaginé chaque territoire pour un de ses anciens protégés, par rapport à leur dernier regard.
La Banquise était pour Psi. Immense et offrant un sentiment d'accueil au départ, avant de révéler toute sa froideur. La nuit y était reine, pour souligner la fraîcheur du personnage et renforcer ce côté impénétrable constaté par Franz.
À l'origine, la Forêt aurait dû être un territoire métallique, en hommage à cette inflexibilité de l'intelligence artificielle et de son pouvoir virtuel, mais il avait préféré rester sur des décors plus bruts et naturels. Il n'en restait pas moins que cet endroit était imperturbable, et que les rayons du soleil peinaient à pénétrer la cime des arbres. Quant au crépuscule ambiant, il n'incitait pas à la détente. En somme, la Forêt était inflexible, à l'instar de Thêta.
Pour la Montagne, c'était beaucoup plus simple. Le calme et le détachement imprégnés de mystère qu'inspirait le lieu ramenaient à Phi. Mais ce n'était pas pour cela que le danger n'était pas présent. Bien au contraire, la brume omniprésente cachait plus qu'un côté zen, et il ne tenait qu'au visiteur de le découvrir.
Le dernier territoire était donc pour Sigma, et représentait un Désert. À l'instar de la Forêt, ce territoire-là aurait également dû avoir un autre thème : celui des volcans, mais il s'avéra que le rendu des essais n'était pas génial, trop artificiel. Aussi avait-il changé de direction. Il n'en restait pas moins que le désert était brûlant de par son zénith, et que l'aridité ne laissait place à aucune forme de pitié, tout comme la concernée.
Loin de se contenter d'un hommage en référence, Franz était allé plus loin. Les territoires de surface avaient pour fonction principale de détourner l'attention de la boule centrale qu'était Carthage en cas d'invasion. Ainsi, le secteur central de Lyokô servirait d'abri ultime en cas de besoin, puisque ne pouvant être rallié que par emprunt d'un transporteur nécessitant un code. Ainsi, le cœur et l'interface étaient en sécurité.
Mais il n'y avait pas que ça. Les nouveaux terrains cachaient tous un secret en leur sein : les données des intelligences artificielles qui les avaient inspirés. Ajoutées au codage des territoires après modification, ils constituaient en quelque sorte des gardiens invisibles et silencieux, sans conscience d'être. En guise de bonus, un « sceau », en l'objet de la tour de Carthage, qui en avait perdu contact avec terre, avait été créé, permettant au besoin de redonner vie à Psi, Thêta, Phi et Sigma. Peut-être ce dispositif ne serait jamais utilisé mais au moins donnait-il l'assurance à Franz d'une sécurité supplémentaire, et annonçait la fin de son tourment par rapports aux derniers regards.
S'adressant à l'holomap, il leur adressa quelques mots d'adieu :
- Dormez-bien. C'est la liberté qui vous tend les bras.


http://i.imgur.com/KbkpWrK.png


Dernière édition par Zéphyr le Sam 16 Mai 2020 14:37; édité 31 fois
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Quater MessagePosté le: Sam 11 Oct 2014 12:24   Sujet du message: Répondre en citant  
[Blok]


Inscrit le: 31 Mar 2010
Messages: 107
Localisation: Je ne saurais le dire...
Un Quater sauvage apparait !
Je vais faire court pour exprimer mon ressenti vis-à-vis de ce texte : j’ai aimé. On va faire un peu plus long pour expliquer pourquoi.

Un texte deux en un en fait. Comme tu l’as dit, l’idée de base existait avant l’hommage, et ça se voit pas mal, puisque ce texte se tiendrait tout seul même sans les multiples références au pôle. Il serait d’ailleurs tout aussi bon, quoiqu’un poil moins fun.

L’idée de base, à savoir explorer l’une des multiples tentatives de Hopper pour créer Xana (étonnamment, le fait que Xana puisse difficilement avoir été créé du premier coup est peu abordé dans les fics en général), est assez bonne. On aboutit donc à la création d’une entité de transition (même si là il y en cinq), qui va peu à peu accéder à la conscience et échapper à son créateur. Bon, ça c’est quand même assez convenu, surtout quand on sait que c’est exactement le même chemin que va suivre Xana plus tard. Cependant, ça donne un bon contexte pour le développement de ce dernier en quatrième vitesse et avec toute la puissance de feu qu’on lui connaît.

Ça reste cependant assez typique des OS zéphyriens : une idée de base sympathique, des développements de scénario bien menés, et une putain de qualité d’écriture. Les développements mentaux de Hopper sonnent juste du début jusqu’à la fin, que ce soit ses galères de programmation en début de récit ou ses tergiversation pour détruire ses « enfants ». Je passe sur les descriptions, qui sont comme d’habitude de haute volée et optimisent parfaitement l’immersion (un peu l’impression de répéter ce que je disais dans mon com d’un de tes précédent OS, quand même…).

Au niveau de la forme brute, je suis trop rouillé pour tenter un relevé de fautes. Je note juste une coquille de frappe :
Citation:
Enfin, Thêta avait un rôle peu orthodoxe, mais efficace : celui de boulier.
De bouclier peut-être ? parce que les deux n’ont pas la même utilité Mr. Green

Dernier aspect à étudier, celui de l’hommage. Le fait de personnaliser les cinq (moins un) membres du pôle dans tes entités rajoute une touche particulière à ton texte sans pour autant perturber outre mesure l’idée de départ. Ce qui fait que les références sont parfaitement intégrées dans le récit, sans jurer avec le reste. La correspondance date/évènements marquants du pôle est également tout à fait sympathique (éjection de K(appa)ender, mort de Thatcher notamment, l’IRL – il m’en manque encore une paire).

Le mot de la fin : un OS tout à fait sympathique.
Le deuxième mot de la fin : bon anniversaire au pôle !

ps: Je suis toujours là.
_________________
« La vie n'est pas le travail : travailler sans cesse rend fou. »
« Le difficile n'est pas de sortir de l'X mais de sortir de l'ordinaire. »
Charles de Gaulle

« Ce n'est pas un abruti comme les autres. C'est le fruit des plus grands esprits de son temps, unis dans le seul et unique but de produire le plus stupide des abrutis de l'univers. »
GLaDOS
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Icer MessagePosté le: Lun 13 Oct 2014 05:31   Sujet du message: Répondre en citant  
Admnistr'Icer


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Messages: 2316
Localisation: Territoire banquise
Il n'y a pas d'erreur sur le boulier : Il s'agit d'un amateur de boules. Or... Mr. Green

Enfin chapeau vieux. La classe habituelle. Heureusement que tu pouvais me remplacer cette fois. Déjà, bravo d'avoir fini dans les temps, je sais que ça peut parfois être difficile X_x
Pour ce qui est de l'histoire on sera d'accord pour dire que Quater a fait le travail. Tout ce que je pouvais rajouter par rapport à lui, je l'ai fait : Ton texte aux glorieux éphémères, car comme il l'a dit :

Citation:
ce texte se tiendrait tout seul même sans les multiples références au pôle.


Il est entendu que ce commentaire est bien trop court par rapport à ce que tu mérites... Mais crois-moi l'échiquier n'en a pas fini avec toi... À charge de revanche !

Puis le coup des territoires putain, c'était juste génial.

_________________
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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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Ikorih MessagePosté le: Lun 20 Oct 2014 17:20   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Ce texte était épique. A l'image du pôle dont il célèbre l'anniversaire. L'idée est drôlement bien pensée, et très originale, et très inté *SBAF*. Les multiples symboliques développées, etc, etc.
Nan. Vraiment, je ne vois rien de plus à dire. ça se suffit à soi-même non? Et puis après Quater et Icer, que dire?

Je plussoie tout, donc.

_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png
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Zéphyr MessagePosté le: Mer 22 Oct 2014 18:37   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


Inscrit le: 16 Mar 2013
Messages: 1110
Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Petit up de réponse, principalement pour éclairer la question des dates de Quater, mais pas que.

Merci pour ton passage Iko', mes supplications ont payé Razz. Pour ce qui est du développement des symboliques, j'avoue que mon objectif de base était d'aller plus loin, mais bon, en une nuit blanche, je pense m'être bien débrouillé. C'était une expérience très inté...

Pour ce qui est du lapsus boulier/bouclier, j'avoue qu'il s'agit vraiment d'une faute due à l'heure, mais ça reste très amusant de lire ça.

Icer a écrit:
Puis le coup des territoires putain, c'était juste génial.


Honnêtement, je suis plutôt fier de moi sur ce coup. L'idée devait traîner depuis janvier dernier, c'est pour dire. Bien sûr, c'est un peu par élimination que Pika/Thêta s'est vu attribuer la Forêt, mais j'ai réussi à très bien faire passer ça.

Quater, tu m'envoies toujours un commentaire au moment où je ne m'y attends pas, alors que tu es porté disparu o/.

Quater a écrit:
une putain de qualité d’écriture.


Embarassed



Merci !

Quater a écrit:
(un peu l’impression de répéter ce que je disais dans mon com d’un de tes précédent OS, quand même…).


Je confirme, c'est assez proche, mais je ne m'en formalise pas. Ça prouve que je garde une certaine constance Mr. Green.

Quater a écrit:
Ce qui fait que les références sont parfaitement intégrées dans le récit, sans jurer avec le reste. La correspondance date/évènements marquants du pôle est également tout à fait sympathique (éjection de K(appa)ender, mort de Thatcher notamment, l’IRL – il m’en manque encore une paire).


Un point qui m'a bien embêté j'avoue. À la base, je voulais que chaque date représente un événement marquant du Pôle, mais il m'en a manqué une, que j'ai aléatoirement ajouté selon mes besoins. Au passage, mes excuses. J'ai fait une erreur sur une des dates. Il s'agissait du 20 et non du 21 Octobre. Mea culpa.
Voici donc les équivalences :

  • 13 Septembre : Entrée de moi-même au Pôle Fanfiction.
  • 10 Octobre : Entrée d'Ikorih au Pôle Fanfiction.
  • 20 Octobre : Mise en place du terrible Réglement de la section. En interne, c'est aussi la date historique à laquelle le premier Espace du Travail du Pôle a été mis en place.
  • 12 Novembre : Renvoi de Kender du Pôle, suite au scandale de la seconde Cérémonie des Carpes d'Argent.
  • 8 Avril : Mort de Margaret Thatcher, qui amena à un renforcement des pouvoirs du Pôle.
  • 7 Mai : Un, deux, trois. Triple lock des Micmacs.
  • 8 Mai : Date sans événement lié. Mais on peut la voir comme le lendemain de bataille du lock des Micmacs, et donc, un renforcement du Pôle.
  • 5 Juillet : IRL parisienne, qui a vu se réunir trois membres du Pôle, le quatrième ne s'étant pas ramené alors qu'il n'était pas loin.
  • 6 Octobre : Entrée d'Icer au Pôle Fanfiction et lancement des Carpes d'Argent.
  • 11 Octobre : Entrée de Pikamaniaque au Pôle Fanfiction et anniversaire de celui-ci.

En espérant avoir éclairé quelques lanternes. Merci à vous pour les commentaires les gars !
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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