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[One-shot] Le petit chien est mort

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 Auteur Message
Kerry MessagePosté le: Mer 27 Déc 2017 23:53   Sujet du message: [One-shot] Le petit chien est mort Répondre en citant  
[Kankrelat]


Inscrit le: 26 Déc 2017
Messages: 16
Mushimushi !
Vous allez sûrement me trouver gonflée de poster le lendemain de mon inscription mais bon, rien d'autre à faire ce soir et j'ai ce court texte depuis un moment sur mon ordi, je me suis dit que ça pouvait être intéressant de le partager avec vous ! C'est du Odd-Sam, comme presque tous mes écrits sur CL d'ailleurs, mais pourtant je ne définirais pas ce récit comme de la romance pure et dure, c'est plus que ça. Pour les adeptes d'amour chamallow, il faudra aller voir mes autres textes (qui ne sont pas sur le forum pour le moment mais qui sait ? Mr. Green). J'espère juste que ce n'est pas trop mal écrit, que vous aurez la patience d'arriver au bout de mes phrases à rallonge et que vous apprécierez un minimum mon style... d'éternelle ado.
Précision utile, une double lecture est toujours possible avec moi Rolling Eyes
Enjoy ^^


Le petit chien est mort


C'était les meilleures vacances au monde. Ce horse-trip dans les vastes steppes mongoles, quelle idée loufoque, il n'y avait que Sam pour venir avec un projet pareil. Depuis maintenant trois jours, les fiancés se retrouvent chaque matin en plein paysage inédit. Les chevaux hennissent, manifestent qu'ils sont heureux, eux. Odd a trouvé un lien avec son cheval – qu'il a rebaptisé Kiwi –, comme si ce dernier était devenu plus qu'un cheval, presque un chien, c'est-à-dire un être vivant avec lequel on peut échanger, partager au-delà de son animalité, simplement parce qu'on a en commun le froid, la faim, l'épuisement.

« Tu sais que ce n'est pas une bonne idée de l'appeler Kiwi si ton clebs te manque autant » avait pourtant prévenu Sam. Mais quand Odd a une "zine en tête" comme il le disait si bien, il était compliqué de lui en défaire. Le nouveau Kiwi est un beau cheval, de taille moyenne selon les critères de proportion de Della Robbia qu'il appliquait aussi à son propre corps. La monture d'Odd est robuste, son encolure n'est pas fine, mais pourtant il parvient à rester gracieux – peut-être parce que cette énorme tâche claire qui dépasse le chanfrain lui a donné des yeux aussi bleus que son maître, ce qui n'est pas si rare avec cette forme de tache, mais tout de même, Odd est fier comme un coq de chevaucher un cheval aux yeux bleus. Quand il observe son nouveau compagnon, Della Robbia retrouve son petit air enfantin qui lui sied si bien. Il aime la teinte fauve de sa robe, la balzane – ces poils blancs qui remontent des sabots presque jusqu'aux genoux –, sa crinière aux reflets roussis par le soleil. Le cheval de Samantha est un peu plus grand, plus fin encore peut-être, c'est un cheval bai qui a juste une étoile de poils blancs sous le toupet, des bas de jambes noirs et une crinière très touffue et longue, elle aussi presque noire.

Ils ont pris la belle habitude de profiter un max, le soir, selon l'endroit où ils se trouvent, s'il n'y a pas trop d'obstacles, si les chevaux ne sont pas trop épuisés, si le paysage s'ouvre devant eux et déroule un long tapis de terre ou d'herbe, même sèche et pauvre, caillouteuse, mais avec au-devant un replas suffisamment long pour que tout à coup ils défassent la selle, laissent tomber les sacs, tout ce qui les entrave, sans rien se dire, se provoquant, se toisant et n'attendant qu'un signal, un cri de provocation, un clin d’œil malicieux, oui, presque tous les soirs, alors qu'ils vont bientôt s'arrêter pour bivouaquer, ils ont pris l'habitude de s'élancer et de faire la course sur quelques centaines de mètres aller et retour, à fond de balle, chevauchant à cru, profitant de l'effet de surprise, le temps de lancer un coup d'œil en arrière et de voir comment l'autre réagit.

S'il bondit sur son cheval et s'élance à son tour ou s'il prend un temps trop long, s'il refuse de partir, de jouer le jeu, s'il est trop épuisé ou si seulement il n'en a pas envie, ce qui n'est encore jamais arrivé, non, pas une seule fois, que ce soit Odd qui provoque le jeu ou Sam qui le relance, aucun des deux amants, ni aucun des chevaux n'a jamais renâclé mais à chaque fois on jette quand même un regard en arrière pour voir si l'autre suit, s'il relève le défi, s'il est capable ou s'il n'a pas envie de risquer ses dernières forces de la journée dans un pari inutile qui les amuse parce que c'est un jeu qui finit de briser les corps, de détendre l'esprit, de rompre toutes les digues de la fatigue.
Et alors simplement parce que le jour décline, que le soleil est moins brûlant, les faces rocheuses se piquant d'ombres déjà moins fortes et de coupures moins abruptes, dessinant des courbes de lumière, des nuances aussi belles que variées, des reflets mauves et jaunâtres de fin de jour, le crépuscule allant baigner d'un flou grisé l'horizon et les montagnes, le ciel et les plaines en contrebas, alors qu'on se lance à corps perdu, le corps penché sur le cou du cheval, le nez et la bouche en prise avec la crinière et les mains refermées sur les touffes de crin, les jambes plaquées contre les flancs qui s'agitent et les chevaux qui accélèrent toujours plus la cadence en fendant le vent.
Ce qui électrise Odd et Sam dans tout cela, c'est cette bestialité, la sueur coulant dans le dos et glissant dans les cheveux, sur le front, aveuglant les yeux, ruisselant sur la poitrine, la sueur et la fatigue, la crinière et la poussière qui dégagent cette odeur et cette enivrante chaleur de l'animal et les vibrations de son corps, sa vitesse, sa fougue et sa force qui résonnent dans les bruits des sabots et des fers. Ce claquement, martèlement, roulement sec frappé, rythmé, toujours avec le même son syncopé plus ou moins rapide, plus ou moins fort, jamais défaillant, d'une exactitude multipliée par chaque cheval lorsqu'il s'élance comme l'écho de l'autre, avec la même précision, les chevaux libérant toute leur énergie et cette puissance prête à jaillir alors qu'on la croit à sa limite...
Mais non.
Après une journée où ils avaient grimpé, trotté, où ils s'étaient arrêtés des heures à ne rien faire (sauf si on considère que brûler au soleil est une occupation en soi), ça repart, un coup de talon, un geste dynamisant la bête, les chevaux partageant l'excitation entre eux, le défi devient le leur, ça dure ce que ça dure, c'est court parfois, quelques centaines de mètres avant de retomber, de s'essouffler, de se calmer, humains et chevaux, de se dire que c'est fini, ça finit, on finit par s'arrêter oui... et même ça, c'est difficile : souffler, retrouver peu à peu son rythme habituel, sa respiration.

Tous les soirs ou presque, Odd et Sam s'autorisent cette course folle et ne disent rien de plus après. Parfois ils rient sans trop savoir pourquoi, sans raison particulière. Et puis le rire se tarit, au moment où ils sortent les gamelles pour dîner. Les chevaux aussi savourent longtemps ce moment. Ils le montrent à leur façon, hennissant, cherchant à se frotter contre leurs propriétaires d'une semaine, cette manie qu'ils ont d'en revenir toujours aux curieux êtres roses, s'agitant comme pour en redemander, déjà impatients de recommencer une nouvelle épopée. Une sonnerie du portable cellulaire emprunté pour l'occasion vint rompre ce moment magique. Odd décrocha. C'était Alexis au bout du fil. Le petit-frère de Sam. Il n'eut qu'une phrase à dire, entrecoupée de sanglots :
« Le petit chien est mort. »


Odd se réveilla en sursaut. Il venait de revivre sa première grande chevauchée qui, heureusement, ne s'était pas terminée de cette façon. C'était aussi la première fois qu'il avait pris des vacances avec Sam. Ils n'avaient même pas emmené Kiwi avec eux à ce temps-là... Si son souvenir était bon, son chien était resté dans l'appart qu'il partageait avec Ulrich à l'époque et il avait assez confiance en Stern pour savoir qu'il ne laisserait pas dépérir la boule de poils. Odd tenta de chasser ce souvenir transformé lors du songe en battant les cils de plus en plus, pour s'éveiller peu à peu. Les yeux ouverts dans l'obscurité, il ne reconnut rien. Ni la chambre. Ni la petite table de nuit. Ni le lit. Il lui fallut quelques secondes pour se familiariser avec ces formes étrangères avant de s'adosser au mur et de s'essuyer le visage, couvert de sueur, avec le revers de la manche de son pyjama violet. Pourquoi ce rêve revenait-il encore ? Avait-il un lien avec cette adrénaline constante qui le rongeait depuis la fin de l'ère Lyoko ? Depuis qu'ils avaient coupé le Supercalculateur, Odd cherchait désespérément un moyen de mettre fin à son comportement à cent à l'heure qui s'aggravait de jour en jour. Son corps, en manque d'action, cherchait un échappatoire où il pourrait à nouveau se défouler. C'était habituel. Mais ce soir, cette nuit même, Odd sentait, tout au fond de lui, que quelque chose n'allait pas. L'appendicite peut-être ? Inquiet, il appela dans la nuit :

« Sam ?
Dos tourné, la trentenaire ne bougea pas. Odd attrapa son épaule et la réveilla à l'aide d'une caresse disons... relativement brusque :
— Tu dors ?
— Plus maintenant.
— Je... je peux te poser une question ?
— C'est vraiment nécessaire à trois heures du mat' ?
Néanmoins, Sam se retourna vers son bien-aimé, lui déposa un tendre baiser sur le nez et cala sa tête au plus proche de Della Robbia.
— J'écoute.
Odd baissa d'un ton – les pleurs fictifs du gamin résonnaient encore sous son crâne :
— Pourquoi... (Il hésita un bon moment avant de reprendre.) Pourquoi on ne voit plus Alexis ? »

Durant une seconde, rien ne bougea. Puis Sam écarta les draps et s'assit au bord du lit, lui tournant de nouveau le dos.
Le silence semblait tout à coup chargé de tension, d'hostilité.
Elle se frotta rageusement la bouche, comme dégoûtée par le baiser qu'elle venait de lui accorder, avant de prévenir d'une voix rauque :

« On va retourner voir Jérémie. C'est ton ami, tu peux lui faire confiance, il a dit qu'en une opération le problème pouvait être réglé ! Il a fait le même pour tous les anciens Lyokoguerriers, il sait ce qu'il fait. Tu te souviens de ce qu'il a dit ? En tant qu'ados, au moment même où le cerveau est en plein développement, vous avez emmagasiné beaucoup plus de souvenirs que la normale avec tous ces sauts dans le temps. Du coup, le risque d’Alzheimer est d'autant plus élevé, tu t'en rappelles vraiment pas ?
— De quoi tu parles ? Merde, je n'y comprends rien, tu ne veux pas être plus claire ?
— Je vais lui téléphoner. On va prendre rendez-vous à l'hôpital.
— Pourquoi tu dis ça ?
Elle lui jeta un regard méprisant par dessus son épaule :
— Tu m'as menti. Tu nous as mentis, à Jérémie et moi. Tu nous as racontés que tu ne souffrais pas d'autres troubles psychiques. Qu'il n'y avait que ce problème d'adrénaline constante... Mais visiblement tu perds la boule, comme Yumi et Ulrich avant toi, je ne veux pas que tu deviennes comme eux. »

Odd comprit qu'il venait de commettre une gaffe, sa question, pourtant innocente à la base, venait de révéler un nouvel abîme dans sa tête. Il ne voyait que la nuque de Samantha, ses longs cheveux sombres, son dos étroit, mais il devinait son abattement, sa colère aussi. A quoi bon nier l’évidence ? Il était en train de la perdre... et ça ne datait pas d'hier. Elle venait sûrement d'inventer une histoire à dormir debout pour le perturber. Odd se glissa sous les couvertures, mais à bonne distance de Sam, et réfléchit à ce choix qu'il avait fait, celui de l'épouser. Pourquoi avait-elle exigé un tel serment ? Craignait-elle toujours d'éventuelles infidélités ? C'est donc pour ça qu'elle se montrait frigide au pieu, crispée par la présence sous-jacente d'une éventuelle troisième personne attendant son mari dans une sordide chambre d'hôtel ? C'est vrai qu'il avait craqué l'an passé, une seule fois, et elle l'avait su. Claire Girard qui avait refait surface et le verre de trop, voilà comment il avait tenté de justifier cette incartade. C'était la seule, en plus de vingt ans d'amour passionné, mais Sam doutait de la sincérité d'Odd depuis ce dérapage. La réputation sulfureuse qu'il avait lui-même alimentée à Kadic lui jouait toujours autant de tours, ce n'était finalement pas un cadeau d'être considéré comme un Don Juan. Arriverait-il à la rassurer un jour ? Odd n’avait aucune réponse. Sa propre personnalité lui devenait étrangère. Il remonta jusqu’au jour où il lui avait dit oui. Onze ans plus tôt, alors qu'il était âgé de vingt-sept ans.

De quoi se souvenait-il au juste ? Une sympathique propriété de Provence, des saules pleureurs, des étendues de gazon jaunies par le soleil, des rires d’enfants. Il ferma les yeux, cherchant à retrouver les sensations. Une ronde de fêtards s’allongeant en ombres chinoises sur la surface d’une pelouse. Il voyait aussi des tresses de fleurs, des mains blanches... Soudain, une écharpe en lin flotta dans sa mémoire ; le tissu virevolta devant ses yeux, troublant la ronde, tamisant le vert de l’herbe, accrochant la lumière dans ses mouvements fantasques. L’étoffe se rapprocha, au point qu’il put sentir sa trame sur son visage, puis s’enroula autour de ses lèvres. Odd ouvrit la bouche dans un rire qui se voulait tonitruant mais les mailles s’enfoncèrent dans sa gorge. Il haleta, le voile se plaqua violemment sur son palais. Ce n’était plus du lin, même plus du tissu, c’était un masque sombre qui dégageait une odeur identifiable entre mille. Du gaz chirurgical, qui commençait déjà à l’asphyxier. Il hurla dans la nuit, son cri ne produisit aucun son. Il ouvrit les yeux : il s’était endormi à nouveau... et elle aussi. Foutus cauchemars, quand tout cela finirait-il ?

Il se redressa et sentit encore la sueur sur sa peau. C’était ce voile visqueux qui avait provoqué la sensation d’étouffement. Il se leva et se dirigea vers la salle de bains, qui jouxtait la chambre. A tâtons, il trouva l’embrasure et referma la porte avant d’allumer. Il appuya sur le commutateur puis pivota vers le miroir, au-dessus du lavabo. Son visage était couvert de sang. Des traînées rouges s’étalaient sur son front, des croûtes se nichaient sous ses yeux, près des narines, autour des lèvres. Il crut d’abord qu’il s’était blessé.
Puis il s’approcha de la glace : il avait simplement saigné du nez. Il se sentit soulagé, expirant le peu d'air qui restait bloqué dans les cavités de ses poumons. En voulant s’essuyer dans l’obscurité, Odd s’était simplement barbouillé avec son propre sang. Son sweat-shirt en était trempé. Il ouvrit le robinet d’eau froide et tendit ses mains, inondant l’évier d’un tourbillon rosâtre. Une conviction l’envahit : ce sang incarnait une vérité qui tentait de s’extirper de sa chair. Un secret que sa conscience refusait de reconnaître, de formaliser, et qui s’échappait en flux organiques de son corps. Il plongea son visage sous le jet de fraîcheur, mêlant ses sanglots aux gouttes translucides. Il ne cessait de chuchoter à l’eau bruissante :
« Mais qu’est-ce que j’ai ? Qu’est-ce que j’ai ? »

Il entendit un animal glapir joyeusement derrière lui. Pris d'une excitation soudaine, il cria aussitôt « Kiwi », se réjouissant d'avance de pouvoir se consoler en plaquant ses bras chétifs le long du corps bouillant du petit être tant aimé. Mais quand il se retourna, il ne vit qu'un misérable cocker bouclé... accompagné de Sam.

« Odd, murmura sa femme en regardant le blondinet avec un mélange de tristesse et d'agacement, Kiwi est mort... depuis bien longtemps. Alexis lui avait donné un os trop pointu alors qu'on était en Mongolie... et tu refuses de parler à mon frère depuis ce temps-là. Je commence à en avoir marre que tu fasses la même crise une nuit sur deux, il va falloir prendre une décision. Si tu ne vas pas te faire aider de ton plein gré, je te traînerais par la peau des fesses jusqu'au bureau du neurochirurgien. Et, crois-moi, tu ne veux pas que cela se produise... »
_________________
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Certains ont des monstres dans le cœur... c’est comme ça, on ne peut rien y faire.
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Silius Italicus MessagePosté le: Ven 29 Déc 2017 00:13   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


Inscrit le: 03 Fév 2015
Messages: 252
Localisation: à l'Est d'Eden
Bonsoir très chère Kerry,
Ainsi, vous vous établiriez en ce royaume ?

Ce que vous proposez à la lecture présente un écart intéressant en comparaison de ce qui était mentionné dans le paratexte. D’une part, il est étrange de parler d’une romance ici ; d’autre part le style n’est pas vraiment celui « d’éternelle ado ».

En effet, on n’est pas à proprement parler dans une histoire d’amour ici. Pour aller plus loin, on peut se demander : pourquoi Samantha ? Pourquoi elle plutôt qu’une autre quelconque ?
Plus encore dans le cas de toute la première partie, ce pourrait être une sœur, un frère, un ami proche sans que cela ne change grandement les enjeux. Encore qu’il y aurait une lecture possible pour expliquer cela.
Il n’en reste pas moins que cette Samantha est assez vide. Cela étant, ce n’est pas un réel défaut ici, à peine un manque puisque son rôle est limité. En contrepartie, il devient difficile de parler de romance alors qu’il n’y a aucune dynamique de couple.

Pour ce qui est du style en effet, l’effort au niveau des descriptions et du contraste est réel. Ainsi la première partie est au présent, choix rare et donc surprenant, et la seconde partie du texte est au passé, choix plus classique. Ce seul changement dans l’emploi des temps est révélateur d’un texte pensé et construit. Plus encore, il est intéressant de noter que du point de vue de la chronologie ce qui est dit au présent est passé, et ce qui est présent est dit au passé. Ce choix est un élément révélateur de la tension interne d’Odd. Il vit désormais dans le passé. Ou plutôt, il habite un passé recomposé. C’est une reconstitution paradisiaque. En effet les steppes mongoles, la cavalcade… cela n’est pas sans évoquer l’Éden. Odd et Sam, tels Adam et Eve dans le Jardin. C’est une image idéalisée du bonheur. D’ailleurs il est net qu’il s’agit d’une reconstitution, dès lors que le cheval d’Odd y est appelé « Kiwi », ou le « nouveau Kiwi ».

Pourtant, cette composition, tout en couleur fauve, en exercice physique et en rire est moins un Éden qu’une Arcadie : la mort rôde. Elle est déjà là au travers de ce nouveau Kiwi, et c’est elle qui a le dernier mot. Dans son esprit, Odd peut tout reconstruire, ce passé glorieux et heureux, mais l’événement, le fait, il ne peut l’esquiver ni même construire avec.

La seconde partie du texte est donc tout en contraste : à la liberté d’un paysage sans limite, elle substitue les limites d’un lit, d’un appartement, d’un passé, et la prison d’un esprit. Odd ici a quelque chose du disque rayé : non seulement il n’a qu’une seule chanson, mais en plus elle achoppe toujours sur une seule et unique note. C’est là que se déploient toutes les stratégies d’esquive, de dissimulation, de méfiance, voire de paranoïa, pour éviter que ne soit repérée sa maladie. Tous ces points, bien connus des médecins ayant à faire avec les maladies de la mémoire et de la vieillesse, sont évoqués avec juste ce qu’il faut de subtilité. Il en va de même pour ce qui est de la somatisation, quoique dans une veine un peu extrême.

Cela étant, il est étrange qu’il soit parvenu à un tel stade de maladie sans que personne ne s’aperçut de rien, alors même que sa femme est au courant des risques élevés qui sont les siens. C’est peut-être à ce niveau que le texte manque un peu de longueur, de développement de son arrière-plan. D’un autre côté, l’équilibre au sein d’une nouvelle est chose délicate, et ici il n’y a rien à retirer, et sans doute rien à ajouter sans détruire une belle harmonie.

Le style est efficace et net. Il donne assez à voir. Notamment dans la section onirique où le bonheur est esquissé tout en mouvement. Les descriptions aussi vivaces sont rares ; c'est presque une perle d'éternité. À tout le moins, ce ne sont pas des choses que pourrait écrire une midinette. Il y a là plus de maturité, de maîtrise et de vocabulaire que cela.

En somme, ce texte se construit autour d’une série d’opposition et de contrastes bien marqués, qui pour être classique et convenus n’en sont pas moins efficaces. Ce qui relève l’ensemble et lui donne un surcroît d’intérêt, c’est de prendre place à l’intérieur même de l’esprit d’Odd, d’y créer une tension telle qu’elle en vient à rejaillir sur son corps. L’ambiguïté de la narration joue ici, puisque tout le long du texte le lecteur peut se demander si c’est Odd qui raconte, qui dicte son point de vue, ou si c’est un narrateur. Cette hésitation a pour conséquence de rendre négligeable les questions soulevées autour de Samantha plus haut. En effet, même la mention de l’infidélité ne sert pas la question du couple ou de l’amour : il s’agit bien plus d’un effort d’Odd pour essayer de se ressaisir lui-même, de retrouver son être.
Mais comment faire lorsque l’on est perdu au sein de son propre esprit ?

Au plaisir de vous retrouver commandant aux destinées d’Odd et de Sam.
_________________
AMDG

Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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Ikorih MessagePosté le: Ven 29 Déc 2017 21:36   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Com’ éclair, parce que ma connexion est approximative et que j’ai une demi-heure à tuer...ah oui et je passe après Silius alors j’ai le droit de faire court.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce texte en fait. Je ne peux décemment pas le qualifier de mauvais, parce que le style reste relativement abouti et que les thématiques ciblées sont intéressantes (les maladies dégénératives). Néanmoins, il y a des phrases vraiment trop longues (y en a une qui fait un paragraphe....juste non quoi) et le passage sur le cheval m’a vraiment fait penser à un random texte d’adolescente passionnée de cheval. J’veux dire, c’est assez convenu comme thématique, le cheval, et c’est rarement bon signe.
Le texte lance également des intrigues qu’il ne conclut pas : Alexis, le fait que Sam soit ai courant pour les LG...on a presque envie de dire « pourquoi? ». Ça n’apporte pas grand-chose à l’intrigue, puisque la maladie d’Odd pouvait être traitée sans...

Après je ne nie pas qu’il y a un potentiel, mais j’ai personnellement pas beaucoup accroché. Effectivement, on peut pas non plus qualifier ça de romance, mais ça reste assez hors de mes champs de prédilection. Bref voilà, j’attends de voir ton prochain texte, bienvenue chez nous, tout ça tout ça...
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Sirix MessagePosté le: Mer 03 Jan 2018 13:05   Sujet du message: Répondre en citant  
[Tarentule]


Inscrit le: 27 Aoû 2013
Messages: 403
Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut !

Ça fait très longtemps que je n'ai pas lu de texte ici, tiens, mais celui-ci était court, alors alllez.

Comme l'a dit Ikorih, je trouve ce texte ma foi surprenant. Effectivement, on aurait envie de se dire pourquoi. Mais je répondrais simplement, pourquoi pas ?

L'ambience est assez légère, le style se lit bien, et se prête assez au côté étrange et surprenant de la chute. C'est assez travaillé, je trouve.

Mais toutefois, je ne peux m'empêcher de me dire que ce texte aurait pu peut-être faire parti d'un texte plus grand ? Il fait un peu...détaché, on dirait qu'il fait partie d'une plus grande histoire dont il n'est qu'un extrait. J'ai lu pas mal d'écrits qui se déroulaient après la saison 5, j'ai peut-être pris l'habitude de ces plus longs récits qui détaillent davantage la vie de chaque héros un à un, voire même avec une histoire supplémentaire dérrière. Ici, nous n'avons qu'une péripétie, expliquant les troubles de Odd. Encore une fois, pourquoi pas. Maiiiiiis, ça me semble un peu sorti d'un contexte.

Peut-être est-ce parce que j'ai du mal à trouver un message ou un but à ce texte. Montrer l'avenir de Odd, oui, mais ici, nous n'avons que quelques aspects de son avenir. Notamment le fait que Kiwi est mort et qu'il en souffre. Je présume que c'est donc raconté pour raconter. Baaaaaah...Certes.

Après, d'un point de vue personnel, j'ai moi aussi un peu de mal à adhérer mais pour mon habituelle raison stupide que les gens connaissent bien sur ce forum. Ça crève, c'est mature, c'est triste, j'aime pas ça. Envoyé moi de l'aventure niaise servie dans un emballage rose bonbon avec des fleurs siouplé ! :3

M'enfin vala, un texte bien écrit, mais dont j'ai du mal à comprendre le but. Pourquoi pas, cela-dit.^^

_________________
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Sorrow MessagePosté le: Mar 16 Jan 2018 17:24   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kankrelat]


Inscrit le: 04 Nov 2017
Messages: 19
Localisation: Sur un arbre perché
Bien le bonjour Kerry, j'espère que tu vas bien en ce début de semaine ?

Ton texte m'a intrigué donc me voilà, en chair et en plumes. Dans cette nouvelle, il me semble que tu compares lyrisme rêvé et brutalité du quotidien au moyen d’un jeu de points communs, d’oppositions et d’interférences, mêlant ironie et critique de l'humanité, le tout sur fond de fatalisme.

Tout au long du texte, tu mets en exergue les différences et les similitudes qui subsistent entre la Mongolie et le sombre appartement. Pour les souligner, tu dotes de parole un personnage décédé "héroïquement" et tristement devenu un lambda : Odd Della Robbia. Malgré la jeunesse passée et le désir affiché de s'élever un peu plus moralement/spirituellement, il ne renonce pas à certains plaisirs terrestres, comme le fait de chevaucher à cru ou de tromper sa partenaire.

Ces comportements sont en décalage avec l’image sacralisée du héros de fiction et contribue à mettre en place une vision ironique de son destin de protagoniste bienveillant. Dans le même ordre d’idée, le horse-trip est associé au voyage initiatique, éloignant de ce fait les deux jeunes gens du matérialisme des hommes le temps d'un doux périple.
Contrairement aux détails fournis pour décrire la chevauchée, les éléments terrestres sont, eux, désignés de façon assez imprécise. De fait, il est question d’une chambre obscure sans guère plus de détails, à l'exception de la présence de la table de nuit et du lit, ce qui est, somme toute, assez logique. Il semblerait donc qu'il vaille plus la peine de s'attarder sur les détails bénis d'un périple passé plutôt que sur la tristesse d'un quotidien maladif...

L’apparition du frère de Samantha marque un tournant dans le récit. Il en est de même pour l'annonce qu'il fait, et ce déjà dans le titre. Ce chien, symbole de la fragilité du bonheur des hommes, est décrit dans une hyperbole qui l’humaniserait presque. Il n'est pas difficile de comprendre que, pour Odd, l'animal est plus qu'un ami, c'est un membre vital qui ne cesse de frémir, une part de sa jeunesse passée que Della Robbia n'aura de cesse de chérir lors de sa vie d'adulte. Avec Alexis, Kiwi représente le pivot entre ces deux univers contrastés. Leur rôle est concrétisé par la place singulière qu'ils occupent dans le texte, en étant l'épicentre sans pour autant jamais apparaître de manière concrète.

Plus loin, tu emploies un rêve métaphorique pour parler du mariage d'Odd et Sam. Via l'image du « gaz chirurgical », tu fais comprendre au lecteur que cette union les a asphyxiés, qu'il est compliqué de se donner un nouveau souffle après un tel engagement. Et je pense que c'est pour cette raison que Samantha est si impalpable, Odd ne connaît désormais ni ses aspirations ni ses regrets, ça aurait donc pu être n'importe quelle fille à ses côtés que ça n'y aurait rien changé.

Il me semble aussi qu'un jeu assez singulier sur les différents sons entendus se manifeste tout au long du texte. Au début, avec les hennissements et les sabots qui claquent, ensuite avec les sanglots d'Odd à une heure où toute nuisance sonore provenant de la salle de bains est normalement absente.

Parallèlement, d’autres procédés insistent sur le côté dérisoire du bonheur humain et révèlent les véritables pensées du narrateur. C’est le cas des subtiles métalepses présentes dans le texte, souvent empreintes d’ironie laissant sous-entendre que Odd n'est pas véritablement heureux dans cette existence où il semble perdre pied jour après jour. Il est comme un sablier brisé, où chaque petit grain de sable qui s'écoule à vitesse grand V sur le sol représente un souvenir autrefois chéri mais désormais désuet.

La comparaison opérée entre ce songe à la limite du charnel et la réalité beaucoup plus glaciale concoure au message fataliste et pessimiste que tu véhicules à travers ce texte ma foi teinté d’ironie. C'est l'épicurien qui se noie, le gai luron qui doit faire face à un des pires fléaux qui soit. Quant au bonheur, sa fugacité est symbolisée par le contraste entre l'aspect si abstrait de la course et la mort plutôt prosaïque du « petit être tant aimé ». Au final, c'est ce mélange entre mièvrerie et tragique qui est déconcertant à la lecture, c'était l'originalité de ce texte mais peut-être peut-on espérer plus lors d'une prochaine publication ?

En t'encourageant pour la suite, en creusant une thématique moins contrastive pour changer de celle-ci,

Votre déchiqueteur avide, de mots comme d'ambiances,

Sorrow.
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Icer MessagePosté le: Sam 03 Mar 2018 18:55   Sujet du message: Répondre en citant  
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Yo !

Citation:
Vous allez sûrement me trouver gonflée de poster le lendemain de mon inscription mais bon


Boarf, de mémoire Ikorih a fait le même genre de coup et ça n'a pas eu trop l'air d'impacter sa carrière négativement, au contraire XD

C'est vrai que ce One-shot est surprenant, a bien des égards. On peut dire que tu as..... euh... lâché les chevaux ( Mr. Green ) sur la première partie du texte mais c'est un peu l'intérêt de l'aspect rêve après tout.

Mais sur la seconde partie, les concepts développés sont intéressants. Et c'est précisément parce qu'on tenait un truc pas mal que je suis plutôt d'accord avec Ikorih sur le fait que, ben, c'est assez frustrant que cela soit si court.
D'accord avec Silius aussi en théorie sur le "Pourquoi Sam ?" mais finalement, en pratique je te comprends, si tu préfères mettre en scène le couple, il est normal que tu fasses pareil choix, ça ne me dérange pas tellement, au contraire, si ça te motive davantage et qu'au final le travail rendu est meilleur, qui va s'en plaindre ?

Enfin, si l'on remet les choses en perspective, c'est pas mal du tout pour un premier texte ici ! La forme est travaillée, on sent qu les thématiques aussi, bref, même si ce texte semble inabouti, il dévoile chez l'auteur un certain potentiel. En espérant que tu sauras l'exploiter !

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« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »

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