Posté le: Sam 31 Jan 2015 06:22 Sujet du message: [One-shot] La Bulle
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
[EDIT, deux mois après : Carpe Sociale]
Coucou, moi c'est Icejj. ^^
Ça fait quelques temps que je suis inscrite ici, mais c'est la première fois que je poste. C'est bien évidemment parce que je voulais réfléchir intensément sur ma manière de comprendre les personnages et l'histoire... (c'est ça, occulte le fait que tu n'as pas écrit depuis des mois !).
Enfin bref.
Sur fanfiction.net j'ai dû présenter un résumé très succinct de cet OS : "Les retours vers le passé ne peuvent pas tout réparer. Les retours vers le passé ne ramènent pas les morts. Et eux, ils ont treize ans...", mais ici, j'ai la place de vous expliquer ma démarche.
Qui n'est pas si compliquée que ça. En revisionnant (pardonnez le néologisme) Code Lyoko adolescente, j'ai été intriguée/amusée par certains aspects de la série qui me paraissaient tout à fait normaux enfant. Je pense que vous voyez de quoi je parle.
Une chose qui m'a semblé à postériori incohérente est l'absence totale de victimes collatérales des attaques de X.A.N.A au cours de la série. Évidemment, à dix ans, on pense que les héros sont trop forts et donc ils réparent toujours tout, bah oui, mais ado... aie aie aie !
Réfléchir à ça m'a amenée à réfléchir au problème qui se poserait en cas de morts de civils : laisser le supercalculateur allumé et ramener Aelita, au prix de plusieurs morts et d'importants risques d'autres incidents ?
Voilà l'histoire de ce texte, c'est l'histoire de leur décision de continuer le combat. Ou plutôt de comment cette décision a été prise.
J'espère qu'il est à la hauteur du sérieux du sujet, qu'il n'y a pas (trop) de fautes, et qu'il vous plaira. Bonne lecture !
Spoiler
Durant tout le trajet vers Kadic, Yumi est silencieuse. Hiroki essaie de lui parler, elle n’arrive pas à lui répondre. Elle est malade. Elle a envie de vomir. De rire.
En arrivant à Kadic elle –
Elle ne sait pas. Elle ne se rappelle plus de rien, avant de se claquer la porte de Jérémie derrière elle, de se retrouver en face de lui. Jérémie plonge ses iris gris dans son regard sombre et ils s’affrontent, désespérés, effrayés et écœurés. Ulrich et Odd sont déjà là, recroquevillés sur le lit. Ils observent silencieusement.
Quand Yumi voit que Jérémie a les yeux embués, mais qu’il refuse de pleurer, elle craque. Une seconde elle lâche un cri étranglé, puis le ravale nerveusement, toujours plaquée contre la porte fermée, hébétée. Elle ne veut pas pleurer devant eux. C’est… c’est…
- … c-c’est vrai ? elle demande, en un sanglot rauque.
Yumi pleure et son corps tremble, mouvements saccadés. Elle fixe Ulrich, pitié, en lui, elle a confiance – pitié, dis moi que c’est pas vrai… Il hoche la tête difficilement, et ne rencontre même pas son regard. Regarde-moi.
Yumi a besoin de se raccrocher à quelque chose.
Regarde-moi.
Mais c’est Jérémie qui s’approche d’elle, et pose sa main fine sur son épaule. Sa main de geek, sa sale main de geek qui ne combat jamais. Sa sale main…
- Je suis désolé, Yumi. C’est… c’est passé sur France Info.
Le corps faible de la japonaise est coincé contre la porte lisse et froide et le petit blondinet envahissant, envahissant, elle – elle se braque.
- J’y crois pas.
Et elle se dégage de la main de Jérémie, d’un mouvement bref. Rigole nerveusement.
- Si tu es venue jusqu’ici, c’est que tu l’as aussi entendu, affirme Jérémie, ne reculant pas.
- O-on écoute les infos tous les matins, marmonne Yumi, acculée.
Odd cajole une radio portable dans ses bras, un appareil lisse et gris, et il augmente le volume lentement. Avec un sourire figé. Comme celui qu’il portait la veille.
- … onze personnes ont été victimes d’arrêts cardiaques simultanés mardi soir à Sceaux, sans qu’il n’y ait de lien apparent entre chaque individu selon les premiers constats. Malgré les interventions rapides des pompiers dans la plupart des cas…
Ils sont tous figés, ils écoutent, ils ont la nausée.
- … décédée dès l’arrivée aux urgences. Les réanimations sont restées sans effet…
Ulrich arrache la radio des mains d’Odd, et l’éteint brutalement, ravalant un sanglot incrédule. Il pleure, doucement, séchant brusquement chaque larme d’un coup de manche. Et le berlinois a honte, il tourne la tête pour ne pas être vu, se recroquevillant loin d’eux. Odd le fixe sans paraître comprendre.
- C’est pas possible… chuchote-t-il d’une voix enrouée.
Ses prunelles bleues se raccrochent à Jérémie, à la figure frêle « d’Enstein ». Celui qui a les réponses, qui décide de tout, qui contrôle. Yumi aussi le scrute, de l’énergie brûlant soudainement sa gorge, sa tête, lui donnant le vertige. Il n’aurait pas pu laisser arriver ça. Non ?
- N-n-non, c’est pas possible, ricane-t-elle, en un halètement saccadé. Il a raison, on a fait un retour dans le passé… Tu l’as déclenché Jérémie, j’en suis sûre, alors… alors personne n’est mort…
C’est pourtant évident, les morts ne doivent avoir aucun lien avec eux, pourquoi en auraient-elles ? L’attaque de X.A.N.A s’est déroulée au même moment, d’accord, mais ça ne veut rien dire : c’est une coïncidence, tout bêtement ! Tout bêtement !
- Je suis désolé, répète Jérémie.
Il a un air effrayé, effrayé de rencontrer son regard, de soutenir celui d’Odd. Indigne. Indigne. Ils lui confient leur vie et voilà ce qu’il en fait ! Voilà ce qu’il en fait, des vies des autres, hein !
- Mais tu l’as pourtant bien lancé, ce retour vers le passé, non ? Yumi s’énerve et fait un pas en avant, quitte la porte, il recule.
- Yumi… souffle Jérémie, levant les paumes.
- Jérémie, tu l’avais lancé, ou pas ? demande Odd avec une toute petite voix.
Un silence. Seul Ulrich ne ressent pas la tension dans la pièce, lui qui fixe toujours le bureau d’un regard vide.
- Oui, je… répond Jérémie, baissant les yeux. Je l’avais effectué. Mais cela n’a pas marché, je… Ça ne les a pas ramenés.
- C’est pas possible, dit Odd, clignant fortement des yeux.
Il se tire durement une mèche de cheveux, ses cheveux Lyoko-style, comme c’est approprié. Yumi s’enfonce des ongles dans le bras, essayant de trouver du sang, de se faire saigner, de laisser une trace de réalité rouge sur sa peau blanche. Mais elle a trop mal pour insister, elle n’a pas le courage d’affronter la douleur.
- C’est une coïncidence, affirme la japonaise. Les arrêts cardiaques, ça arrive tout le temps, y a pas de raison que… que ce soit à cause de X.A.N.A, c’est pas parce que tout est arrivé à Sceaux que…
Ses yeux caressent la forme presque endormie d’Ulrich, le corps blotti d’Odd, puis affrontent les iris peinés, perdus, de Jérémie, gris triste et vaincu.
- … que… je… Yumi n’arrive plus à trouver ses mots, et une colère chaude s’empare de sa gorge. M-mais c’est pas parce que c’est arrivé à Sceaux ! Non ?
Personne ne lui répond.
- Ulrich… appelle-t-elle faiblement.
T’es pas d’accord, que c’est une coïncidence ? Ulrich…
Lui au moins sera du même avis, pas comme Jérémie, sa sale main, son sale corps, son rôle de général pompeux, cette sale... Mais Ulrich ne lui répond pas. Sa respiration est saccadée et bruyante, alors Yumi réalise qu’il pleure. Le berlinois pousse une plainte à mi-chemin entre le sanglot et la fureur, et Odd se met à trembler.
Ulrich, le modèle de force silencieuse. Tout s’écroule.
- Je suis désolé, Yumi, répète Jérémie, encore. C-ce n’est pas une coïncidence. La musique a été très largement diffusée, d’autres personnes sont plus fragiles de constitution qu’Odd, alors…
La gorge du petit génie se noue, et il ne poursuit pas. Yumi se plaque ses mains, gelées, contre ses joues brûlantes, et ne répond rien. C’est Odd qui insiste, faiblement.
- Mais t’avais lancé un retour vers le passé, Jérémie… tu viens de nous dire que tu l’avais lancé…
- Mais ça n’a pas marché, Odd. Ça n’a pas fait revivre les gens.
- Mais ta gueule… siffle Yumi, yeux perdus dans le vide, fixés sur du vide. Ta gueule…
Un silence trop apathique pour être choqué. Jérémie s’empourpre mais elle est en colère, elle éclate avant lui.
- Ça marche bien pour les bâtiments, les voitures, et même la terre entière, les terrains de sport, merde, pourquoi ça marcherait pas pour les gens ? Hein ? elle crie et pleure, bruyamment, ramenant ses mains à son visage sans cesse.
Ses yeux sont vissés sur Jérémie, il doit forcément avoir les réponses. Il doit avoir oublié une manip’, il y a une solution. Il y a forcément une solution !
- Pourquoi ça marcherait pas pour les gens ? répète-t-elle, reniflant.
Ses iris font le tour de la salle, elle cherche l’approbation d’Ulrich, d’Odd. C’est tout bête, non, ils doivent être d’accord avec elle, ça marche forcément pour les gens, sinon c’est pas logique !
- Sinon c’est pas logique…
- Je ne sais pas, dit Jérémie.
Le blond à lunette se tord nerveusement les mains, tirant ses doigts dans tout le sens, remonte ses lunettes, baisse les yeux, refuse de les regarder. Odd rit un peu, mollement. Yumi se mort un doigt violemment, ne sentant plus la douleur, retenant le cri violent qui lui vient et l’étouffe.
Jérémie ne peut pas ne pas savoir.
- C’est pas possible, affirme-t-elle de nouveau.
- Je suis désolé. Je… je ne sais pas.
Une fureur sanglante s’empare de Yumi alors elle saute vers Jérémie et le gifle brutalement. Il s’effondre dans sa chaise avec un cri choqué. Odd et Ulrich se tendent.
- Tu peux pas ! explose-t-elle douloureusement, hystérique. Tu peux pas pas savoir ! Y a onze morts tu te rends compte, ils sont onze juste pas que tu savais pas ! C’est de ta faute, espèce de… espèce de petite merde, tu joues avec nos vies pour te marrer c’est ça ? T-t’es trop intelligent alors tu nous prends pour des… Ou alors c’est juste pour cette intelligence artificielle. Mais t’es pitoyable ! T’es pitoyable !
Elle lève sa main de nouveau mais Ulrich bondit sur elle et la repousse brusquement, l'empoignant de toute sa force. La japonaise n’essaie même pas de se défendre, hébétée.
- Onze morts pour une intelligence artificielle… chuchote-t-elle, et une vague de dégoût l’envahit.
Dégoût pour Jérémie, comme ça elle essaie d’oublier qu’elle était d’accord, qu’elle y a pris part, que c’est aussi de sa faute – non, non c’est pas de ma faute… Je… J’ai pas tué onze personnes !
Ulrich capte son regard, et, iris noisette plongés dans prunelles noires, ils vomissent leurs larmes et leur peur.
- Aelita n’est pas qu’une intelligence artificielle, murmure alors Jérémie, enroué. Elle a des émotions. Elle… elle est vivante, elle l’est vraiment.
Yumi plante ses ongles dans son poignet jusqu’au sang.
- Tu délires. Complètement, siffle-t-elle, yeux écarquillés et incrédules. C’est juste un programme, et t’es amoureux d’un pitoyable programme parce que la vie réelle c’est rien pour toi, hein la preuve ! Tu veux pas voir que t’as tué onze personnes…
- Yumi… murmure Ulrich.
- C’est bon, le coupe-t-elle, se dégageant vivement de son étreinte. C’est bon, t’as raison, c’est pas que le pauvre Einsteinounet, on a tué onze personne. Nous. Bah oui parce que, qui sait, j’ai peut-être tué le chef du resto japonais du coin, et Odd, t’es peut-être responsable de la mort d’un maternelle… Mais on s’en fout !
Elle rit brutalement et les autres ne disent rien. Ils ont un air malade, nauséeux.
- On s’en fout, poursuit-elle, mielleuse, parce qu’on a une merveilleuse et gentille petite intelligence artificielle qu’on veut ramener sur Terre, et ça, c’est beaucoup plus important, hein ? Bah oui… bien sûr…
Yumi renifle, et constate avec une vide satisfaction que son poignet saigne. Oh, c’est une soldate, après tout.
- Une petite intelligence artificielle…
- Arrête, l’interrompt une faible voix, aiguë, agitée – c’est Odd. Arrête !
Ulrich et Jérémie ne le regardent pas, mais elle le détaille, un nouvel insecte à ajouter à sa collection d’énergumènes, quelqu’un qui la contredit, un ennemi.
- J’ai pas tué de maternelle, poursuit le blond, se tirant les cheveux.
Personne ne lui répond. Elle essaie de lui exprimer tout le mépris qu’elle ressent à travers un seul air féroce. Il est trop bête pour comprendre, c’est ça ? Ils sont tous responsables. Ils ont tous participé au massacre. À la petite rasade bien corsée.
- C’est de la faute de X.A.N.A ! s’emporte-t-il. M-moi j’ai jamais voulu tuer personne, lui si, lui c’est… c’est un connard…
Il ne termine pas sa phrase mais se roule en boule sur le lit, pleurant de nouveau. Jérémie daigne finalement lui lancer un regard compatissant.
- Tu as raison, Odd, dit-il doucement, c’est pas de notre faute. C’est celle de X.A.N.A.
Yumi rit, atterrée.
- Non mais… non mais j’y crois pas… Espèce de… Évidemment que c’est de notre faute, on laisse un programme super dangereux allègrement tuer des gens alors qu’il nous suffit d’appuyer sur un simple bouton pour l’arrêter… C’est comme dire « vas-y, j’te prête ma hache ! » à un tueur en série !
Odd ne répond pas, et Jérémie enfouit sa tête entre ses mains, douloureusement. Yumi a le sentiment de triompher, mais c’est une satisfaction vide, une vide qui la fait hoqueter et qui envoie de nouvelles larmes sillonner ses joues de tranchées. Cinq ados qui prétendent combattre un programme multi-agent d’une perfection totale, quelle arrogance, mais quelle arrogance ! Et ils ont tué des gens…
Elle glisse lentement au sol, dos arcbouté contre le radiateur brûlant en un effort de dignité, et sanglote silencieusement. Ulrich la fixe, hébété, de toute sa hauteur, alors qu’elle lève la tête pour rencontrer ses iris accablés.
- Mais nous pouvons combattre X.A.N.A… murmure Jérémie. Nous l’avons fait de nombreuses fois, nous l’avons affaibli, grandement affaibli…
- Ça sert à rien, siffle Yumi, méchamment.
Alors Jérémie bondit sur ses pieds et lui décoche un violent coup de pied dans la cuisse, criant de douleur alors même que c’est elle qu’il frappe.
- Mais tu racontes n’importe quoi ! Tu racontes n’importe quoi ! Ça sert à quelque chose, ce qu’on fait, c’est pas inutile ! On a sauvé le monde à plein de reprises, on a sauvé des vies, et on fait tous de notre mieux, et moi j’ai sauvé vos vies… plein de fois… il sanglote, et quand il baisse la tête, quelques gouttes tombent sur ses lunettes.
Yumi le regarde avec une satisfaction absolue de l’avoir fait craquer, de le pousser à bout, et ricane. Enfin il accepte la gravité de la situation, hein, enfin ! Ça perce à travers sa petite carapace de convictions inébranlables !
Ulrich et Odd, figés, de nouveau terrifiés, de nouveau avec l’air de voir le monde s’écrouler sous leurs pieds. Jérémie le chef, Jérémie qui sait tout, il pleure, il n’en sait pas plus qu’eux, alors qu’ils lui confient leurs vies, qu’ils… qu’ils… qu’ils n’ont que treize ans…
- Je ramènerai Aelita, siffle Jérémie. Je ramènerai Aelita, conasse ! Espèce de conasse !
Ulrich bloque le nouveau coup de pied qui se dirige plus haut, vers le menton de Yumi, et repousse brutalement Jérémie.
- Arrête… e-elle… elle a raison Yumi… je… il parle pour la première fois, d’une voix enrouée. Elle a raison, non ? On a tué onze personnes…
Odd proteste d’une faible voix et couine, couine bizarrement, mais Ulrich poursuit sans l’entendre.
- Et moi aussi j’aime beaucoup Aelita… et j’aime bien lui parler, je suis pas in-insensible… il repousse brutalement les larmes qui perlent aux coins de ses yeux. Mais même si elle est humaine, sacrifier onze vies pour une seule personne, c’est quand même pas juste…
- Mais c’est notre amie, souffle Jérémie, paniqué, écroulé contre l’armoire. C’est notre amie, on peut pas la tuer.
Soudainement Yumi hurle.
- Il faut éteindre le supercalculateur ! Il faut l’éteindre merde je veux pas q-que d’autres personnes meurent ! Tu peux pas, Jérémie, tu peux pas –
- Et toi tu peux pas tuer Aelita ! il se brûle la voix à s’égosiller plus fort qu’elle et s’élance vivement sur lui, à quatre pattes, mais un coup de pied d’Ulrich l’envoie bouler contre le mur.
C’était un coup de Pencak, qui ne fait pas mal, qui éloigne. Mais qui la sonne, qui coupe à travers la colère protectrice. Alors Yumi ne dit plus rien, perdue. Elle regarde le plafond et Odd chuchote :
- J’ai pas tué de maternelle…
- N-non, Odd, t’as pas tué de maternelle, répond Jérémie.
- Ulrich, toi tu penses que j’ai tué quelqu’un ! s’empourpre cependant le maigre blond, un éclat fiévreux dans les yeux.
Yumi regarde Ulrich qui regarde son ami d’un air perdu.
- Je sais pas, murmure le berlinois. Jérémie se passe une main nerveuse dans les cheveux.
- C’est X.A.N.A. Pas nous. X.A.N.A.
- Mais Yumi a dit qu’on a laissé faire X.A.N.A… souffle Odd, un air paniqué dans les yeux. Moi je veux qu’il tue personne, je le combats X.A.NA…
- Oui, Odd, t’as fait de ton mieux, dit Jérémie. C’est moi qui… Si j’avais pris le temps de traquer la source de l’émission au lieu de la combattre où elle était diffusée…
- Si j’étais venu sur Lyoko, rajoute Ulrich, écœuré. On aurait tous été plus rapides…
Ils ont tous échoué. Ils ont tous, malgré leurs efforts, leur bonne volonté, été terrassés. Et le goût amer de la défaite, l’horreur des morts, les saisis si violemment, qu’ils sont tétanisés. Si Jérémie avait percuté, si Ulrich s’était ramené, si Yumi avait mieux combattu, et même Aelita… Si seulement elle s’était ressaisie…
- Allume l’ordi, Jérémie.
Ils mettent tous un temps avant de comprendre que c’est Yumi qui a parlé, et qu’elle pleure. Toute la colère est partie. Fondue dans les tripes.
- Appelle Aelita…
- Non… s’étrangle le génie.
- S’il-te-plaît… murmure-t-elle, rauque, se relevant difficilement. Jérémie…
Yumi se dresse sur ses jambes, et fait un pas vers l’ordinateur de Jérémie, la clé de leur survie : sur le fond, ce qu’il y a de plus important dans cette pièce. Mais le génie bondit et l’arrête d’une main.
- Non, arrête, s’écrit-il, paniqué.
- Mais t’as peur de quoi ? explose-t-elle. T’as peur de quoi ? Je veux juste lui parler, ça va !
- Je sais ce que tu vas lui dire !
- Quoi ?
C’est à cet instant qu’une sonnerie stridente résonne à travers la chambre, frappant leur tympans, les ébranlant. Ils sont tétanisés – X.A.N.A, c’est X.A.N.A c’est X.A.N.A
Odd est figé et ne réagit plus –
Ulrich fait volteface et s’élance vers la porte avec un cri furieux, Jérémie titube en arrière –
Yumi s’élance sur le berlinois le fauche, l’envoyant s’écraser par terre. Elle le fixe, le fixe, et il est totalement paralysé, ne sachant que faire. Il jette un coup d’œil perdu à Jérémie, sans doute pour que le blond dise quelque chose, qu’il explique tout. Pourquoi Yumi l’a-t-elle frappé alors que l’ennemi risque de rentrer à tout instant ?
- C’est juste la sonnerie des cours… articule lentement la japonaise, les joues rouges.
De colère revenue, parce qu’elle étouffe, parce qu’il fait chaud dans la petite pièce.
- Il faut que quelqu’un bloque la porte, elle dit.
Son regard noir balaie la pièce. Jérémie lui pointe silencieusement une planche en bois qui repose contre l’armoire, abandonnée. Bizarre.
Quelques secondes plus tard c’est fait, le panneau est calé contre la porte. Personne ne pourra l’ouvrir mais on pourra tourner la poignée, de sorte que l’on ne puisse pas conclure que la chambre a été fermée à clé de l’intérieur.
- Je peux pas aller en cours, gémit Odd.
- Ne t’inquiète pas, souffle Jérémie en réponse, tentant de paraître rassurant, tentant de paraître maître de la situation. Comme un père. On y va pas.
Ulrich n’a pas bougé, toujours par terre, le regard perdu dans le blanc du plafond. Yumi se laisse glisser à côté de lui, épuisée, de nouveau dos à la porte. Comme au début. Et comme au début les yeux de Jérémie et les siens s’affrontent.
- Je veux juste lui parler, murmure-t-elle. S’il-te-plaît, Jérémie.
- Mais qu’est-ce que tu vas lui dire ? s’enquit-il, suspicieux et presque méchant. Tu sais rien n’est de sa faute, Yumi ! Alors… alors si t’es aussi agressive avec elle qu’avec moi, tu lui parleras plus jamais.
La japonaise sent en elle naître une fureur brûlante, une fureur humiliée, mais crache tout même :
- Je serais calme et gentille.
- Jure-le, martèle Jérémie.
- Je le jure ! elle saute sur ses pieds et s’approche de lui, tendue. Je le jure, ok ?
Ils se fixent, méfiants. Puis, Jérémie allume l’ordinateur. Odd se rapproche lentement, courbé comme une bête traquée. Mais Ulrich, Ulrich reste au fond de la pièce, plongé dans une apathie totale. Les secondes s’égrènent lentement tandis que Jérémie tente d’entrer en contact avec Lyoko, dans le silence absolu. Ses sales mains de geek battent d’un rythme bien connu sur le clavier, hein, ses sales mains de geek…
- Aelita ? Aelita ? appelle-t-il prudemment.
Rien ne se passe. Puis :
- Jérémie !
C’est une voix sucrée, gentille, qui lui répond, et c’est une fille à l’air humain qui apparaît devant eux. Prunelles vertes, cheveux roses. Humaine mais pixélisée. Une intelligence artificielle.
- Jé- ah, salut Odd, salut Yumi !
Personne ne répond, les mots de Jérémie semblent mourir dans sa gorge. Aelita cligne de ses yeux virtuels, un air inquiet tuant lentement son sourire.
- Ça n’a pas l’air d’aller… et soudainement : c’est Ulrich ? C’est Ulrich, n’est-ce pas ? Où est-il ?
- N-non Aelita, Ulrich va bien, il est avec nous… souffle Jérémie, dépassé.
- Alors… la mine de l’intelligence artificielle s’assombrit, et elle les scrute de prunelles sincèrement anxieuses. Alors quel est le problème ?
Et Yumi… Yumi, face à cette créature sur l’écran, qu’elle a côtoyée, qu’elle côtoie en cet instant même, qui a combattu à ses côtés avec une même sincérité et les mêmes convictions, n’ose rien dire. Elle se met à pleurer, silencieusement. Sur le fond… sur le fond elle l'aime bien Aelita, elle…
- La dernière attaque de X.A.N.A a causé onze morts dans le monde humain, explique Jérémie, faiblement.
Aelita met quelques secondes à répondre.
- Le retour vers le passé ne les a pas ramenés ? demande-t-elle lentement.
- Non.
Jérémie enfouit la tête entre ses mains, et Odd se met à sangloter bruyamment. Yumi elle-même, sent les larmes bouillonner aux coins de ses yeux, des larmes tièdes.
- C’est X.A.N.A, rit-elle nerveusement à l’adresse du visage virtuel. X.A.N.A. On est pas arrivés à l’empêcher cette fois… tu comprends, on a pas été assez rapides… Aelita.
- Yumi… lui répond l’écran, code incompréhensible retranscrit en vibrations désolées et perdues.
Aelita, est-ce que t’en vaux la peine ?
- Vous souhaitez éteindre le supercalculateur ? demande alors l’être aux cheveux roses, d’une petite voix. - Non ! réplique fermement Jérémie.
Et dans le même temps il jette un coup d’œil hostile à Yumi. La japonaise n’a pas la force de soutenir son regard, ses yeux coulent vers « Aelita ». Elle ne sait plus pourquoi elle a demandé à lui parler. Elle ne sait plus.
- Éteindre le supercalculateur… chuchote Odd en direction de l’écran. Ça reviendrait à te tuer, non ?
Un silence.
- O… oui, acquiesce l’intelligence artificielle.
La gravité de la situation leur pèse de nouveau dessus, étouffante, les laissant faibles et tremblant. Yumi se détourne, ne pouvant plus faire face à Aelita. Mais moi… moi je souhaite qu’on éteigne le supercalculateur, qu’on oublie l’usine, qu’on t’oublie, Aelita… Elle a honte de cette pensée, terriblement honte, et hoquète.
Ulrich s’est redressé et la regarde. Ils se soutiennent.
- Si on éteint le supercalculateur, dit froidement Jérémie, ça reviendrait à tuer une douzième personne aujourd’hui.
Yumi se crispe.
- Et à sauver combien de futures vies ?
- Mais ça on ne le sait pas ! s’écrie le génie. On sait pas s’il va y avoir d’autres victimes mais ce dont on est sûrs, aujourd’hui, c’est que si on va à l’usine c’est pour tuer quelqu’un !
Il rajoute quelque chose, une phrase incompréhensible, douloureuse, qui leur fait mal sans qu’ils ne sachent pourquoi. L’intelligence artificielle le coupe, faiblement au début, puis plus fort, s’imposant difficilement.
- Yumi a raison, Jérémie. Si vous ne m’éteignez pas aujourd’hui, vous acceptez le risque de futures pertes humaines.
Odd se couvre les oreilles des mains.
- M-mais… balbutie Jérémie. On peut pas te tuer, Aelita… j’y suis presque, j’ai presque trouver le moyen d-de te ramener…
Il pleure face à l’ordinateur, courbé dans sa chaise à roulettes.
- C’est parce que je suis pas assez bon… J-j’ai pas été assez bon…
- Jérémie, non… chuchote Aelita. Elle tend une main vers l’écran, et c’est comme si une paroi de verre la séparait d’eux, une cruelle paroi de verre.
Ils ressentent tous son absence, c’est le genre de vide qui creuse, qui se fait un trou en dessous de vos poumons, dans vos tripes.
- T-tu sais Aelita, dit Yumi, tournant toujours le dos à l’écran, je t’aime bien. Je t’apprécie, je… j’aime bien parler avec toi.
- Je sais Yumi, moi aussi, je…
- J’ai pas envie de t’éteindre.
C’est Ulrich qui a parlé, une voix invisible du fond de la pièce. Une voix terne, sans émotion, mais forte. Le berlinois ne partage plus ses yeux avec Yumi parce qu’elle les a fermé ; lui regarde le vide.
- J’ai pas envie de t’éteindre, poursuit-il. En plus si on t’éteint, les morts d’hier ils serviront à quoi ?
À rien.
- Moi non plus j’ai pas envie, chuchote Odd, se tournant vers Jérémie, en quête d’approbation. Le génie lui jette un regard perdu.
- Euh… je… O-on a qu’à voter.
Yumi se raidit. La douleur la dépasse alors elle cherche cette colère qui est partie, qui la protégeait, et la retrouve comme un cœur brûlant. Elle l’irradie.
- À l'unanimité.
- Non, à majorité simple ! réplique Jérémie. Yumi rouvre ses yeux tandis qu’il poursuit vivement : si tu veux on peux même voter sur la manière de voter ! Mais… mais à l'unanimité c’est… c’est trop facile pour toi ! Tu vas tout bloquer, et après on avancera pas, et…
- Ben oui, votons sur la manière de voter, rétorque-t-elle vicieusement.
Mais elle sait déjà que c’est une résistance vaine. Elle a perdu, elle sait déjà qu’elle a perdu, elle a… Onze morts hier par leur faute…
- Qui pour l'unanimité ? la nargue Jérémie.
Yumi est la seule à lever le doigt, et elle se sent terriblement seule. Odd, Ulrich, Jérémie, Aelita, ils la scrutent, la détaillent, la fixent, mais comment ne peuvent-ils pas comprendre ? C’est dingue que… c’est quand même dingue que… que ce soit l’intelligence artificielle qui se soit le plus inquiétée des morts qu’ils vont très certainement causer !
La japonaise a toujours le doigt levé quand on toque violemment à la porte.
- Belpois ! Ouvrez, Belpois ! Je sais que vous êtes là-dedans !
Et soudainement c’est une transformation extraordinaire qui s’opère dans la pièce. Le brusque rappel de l’extérieur, la menace de faire éclater leur bulle, les rend tous solidaires. Ulrich se lève vivement et se rapproche d’eux, Jérémie pose sa main sur l’épaule de Yumi et elle baisse son bras, paniquée. Ils sont des soldats, une meute, et leur chef leur indique le silence d’un signe calme.
- Belpois, vous vous trompez si vous croyez être un génie de vous cacher là-dedans, car il faudrait être ingénu là-dedans pour se tromper par rapport à où l’on croit que vous vous cachez !
Jim. Toujours un silence lui répond. Le prof de sport tourne brusquement la poignée de porte, la tord dans tous les sens, et leur sang se glace à la vue du panneau de bois qui tremble. Non, non !
- C’est bizarre… Bizarre, j’ai dit bizarre ? Comme c’est bizarre…
Ils se serrent, se resserrent. Un coup final, violent, dans la porte.
- Je vous aurai Belpois, vous verrez ! Je verrai ce que vous aurez dans les tripes ! Bon sang d’pois – euh je veux dire bon pois d’sang ! Ah, non c’est pas ça… M’bref vous verrez qu’j’vous aurai !
Pendant au moins une minute, une minute entière, ils ne bougent pas, de peur que Jim soit encore là pour les entendre. Puis Odd, tremblant, se laisse couler aux pieds du bureau. Ulrich sèche des larmes qui se sont accumulées et Jérémie souffle, lentement, calmement.
C’est Yumi qui se détache du groupe la première.
- Allons-y, lâche-t-elle en un murmure écœuré. Votons avec une belle majorité simple.
Elle les défie du regard, rencontrant leurs prunelles une à une, puis ses yeux se posent sur Aelita.
- Qui pour éteindre le supercalculateur ?
Et la japonaise lève brutalement le doigt, essayant d’oublier qu’elle aime bien Aelita, qu’elle ne veut pas commettre de meurtre, que l’intelligence artificielle ressemble tellement à une humaine que les deux se confondent.
Elle est la seule à voter pour. Seule à voter pour sous le regard insupportable d’Aelita qui ne vote pas.
- Mais on a tué onze personnes ! explose-t-elle alors, hystérique. On a tué onze personnes et vous voulez en tuer plus ! Espèce de malades ! Espèce de –
Odd se recroqueville davantage, sanglotant. En le voyant comme ça, elle n’a pas la force de continuer – soudainement elle s’étrangle et pleure, hoquète, son corps agité de spasmes.
Ulrich vient, l’étreint avec une expression peinée, et lui aussi pleure.
- C-c’est pas de notre faute, Yumi. J-je… c’est pas de notre faute…
Ils s’enlacent, elle cherche à le serrer jusqu’à lui faire mal, elle veut lui faire mal mais elle aimerait surtout qu’il lui rende la douleur, parce qu’elle est trop terrifiée pour trouver une autre manière d’aller mieux. Elle a tellement besoin qu’on lui fasse mal… j-je…
- Mais et si il a d’autres morts ? Yumi demande alors, dépassée.
Elle ne peut plus rien. Elle a fait tout son possible, mais… mais ça n’a pas été assez, c’est fini. Ils vont continuer. Ils vont laisser X.A.N.A en liberté. Ils… Yumi parvient à atteindre sa paume gauche, et y enfonce ses ongles, lentement. Ulrich ne voit rien. Elle ne ressent pas assez de douleur.
- Comment vous pouvez faire ça ? demande-t-elle, d’une petite voix.
- Il n’y aura pas d’autres morts, affirme Jérémie.
- Arrête Jérémie, c’est une possibilité que tu ne peux pas négliger ! s’écrie l’intelligence artificielle à travers l’écran.
- Si ! Mais si je peux Aelita !
Le génie se redresse, comme fou, et fixe l’ordinateur, en approche sa main crispée de colère –
Les yeux virtuels lui rendent un regard implacable de l’autre côté de l’écran. Yumi, Odd et Ulrich, ils écoutent l’échange, tendus et nerveux, le chef impliqué et leur noyau qui lui répond.
- Explique-moi quelles mesures tu vas prendre, alors, chuchote Aelita, doucement.
- L-la présence de tout le monde sur Lyoko, s’empourpre le génie. Elle sera toujours requise en cas d’attaque quoiqu’il arrive. Et je… on a appris de nos erreurs, la prochaine fois je… je donnerai en priorité mon attention au monde réel –
- Au mépris du combat sur Lyoko ? Et si nous sommes défaits parce que tu ne surveilles plus la situation ?
Non, non ! Il ne peut pas les ignorer ! Ils ont treize et quatorze ans et ils lui confient leur vie !
Odd se relève péniblement, et s’approche d’Ulrich et Yumi. Il ne demande rien, il n’a rien à demander : sans un mot ils relâchent leur étreinte et l’embrassent, ils le laissent au centre de leurs bras et de leurs poitrines. Trois guerriers qui attendent le verdict, le verdict du génie qui ne dialogue même pas avec Aelita mais avec sa mauvaise conscience. C’est ça, sur le fond.
Du haut de ses treize ans, celui qui décide tout. Ça… ça a réellement compté, qu’ils votent ?
- D-de toute façon c’est la recherche sur le réseau qui a buggé, y avait pas assez de puissance pour percer l’écran de fumée qu’avait déployé X.A.N.A pour brouiller la source… C’est pour ça q-que ça a pris du temps, hein ! Trop de temps…
- Justement, cette erreur –
- Il avait déjà eu le temps de piéger les sites, il avait miné sa trace, il…
Après quelques temps, Aelita se tait. Elle ne cherche plus à parler, dépassée par Jérémie qui ne l’entend plus, qui d’ailleurs n’entend plus personne. Eux, ils l’écoutent marmonner toutes ces choses qui auraient dû marcher, toutes ces choses qu’il aurait dû faire mieux. Ce n’est pas de la faute d’Ulrich qui n’est pas venu, d’Odd qui a été la première victime, de Yumi qui a échoué ou d’Aelita qui n’est jamais assez rapide.
C’est de sa faute, à lui. À Jérémie. Au chef.
Mais pour autant, ils prennent quand même tous part dans cette guerre, ils ont quand même tous voté, et d’ailleurs ils sont tous dans cette pièce. Alors ils s’en veulent, ils s’étreignent mais ils se dégoûtent, et leur échec les insupporte.
- On a tué onze personnes… gémit soudainement Odd, enfouissant sa bouille ronde dans le fin cou de Yumi.
- Oui, Odd, murmure-t-elle en lui caressant les cheveux, la nuque. On les a tués. Mais…
La japonaise rencontre le regard embué de larmes d’Ulrich, qui l’implore de l’avouer, lui arrache la concession :
- M-mais c’est surtout de la faute de X.A.N.A.
Sauf que ce n’est pas vrai. Sauf qu’ils viennent de voter contre – mais laissons un brave petit programme tueur en liberté ! En fait… en fait c’est comme une prise d’otage, c’est comme laisser les ravisseurs tuer quelques civils à condition qu’ils libèrent leur caution…
Yumi ne pense pas ce qu’elle dit à Odd et Ulrich, elle ne le pense pas, elle… e-elle a tué… Mais ça lui fait tellement peur, et elle ressent tellement de dégoût, qu’elle préfère se dire ça, parce que… c’est trop dur. C’est trop dur.
- C’est trop dur, sanglote-t-elle, alors que ses yeux s’embuent, qu’elle lutte contre les larmes qui éclatent de nouveau le long de ses joues. C’est pas juste !
Elle aimerait tellement que, dans leur bulle, ils soient protégés de l’horreur.
- Je ferai mieux, se jure faiblement Jérémie. Je ferai mieux.
Doucement, Aelita approche une main de l’écran, et avec un dernier sourire, elle disparaît. Elle les laisse seuls pour l’instant, secouée. Jérémie se remonte brusquement ses lunettes sur son nez, compulsivement, et il ne remarque même pas son départ.
Les autres s’enlacent. C’est le meilleur moyen de se dire qu’ils sont dignes d’être enlacés – pas assez dégueulasse et couverts de merde jusqu’au cou pour être repoussés… hein ?
Mais Yumi fini quand même pas se dégager, c'est trop. Elle a le sentiment de plus comprendre que les autres, les tenants et les aboutissants, leur vraie responsabilité, ce qu’ils ont voté. La japonaise pleure tellement qu’elle en la nausée, à cause des tremblements, à cause de ce qu’elle a dans la tête –
Ce à quoi elle ne parvient pas à échapper. Ce à quoi la colère l’a abandonnée.
Hoquetant, Yumi se laisse tomber au sol, au pied du lit, parce qu’elle ne se sent même pas digne de s’installer dessus, parce que – parce qu’elle s’est faite nicker p-par un Krabe, parce que c’est une sous-merde !
- Ils sont morts… sanglote-t-elle.
Alors, elle –
Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. Un vide blanc, absolu, un vide hébété et malsain. Mais elle se réveille douloureusement longtemps après. Sur le lit. Ulrich a un bras autour de son dos, ses cheveux noirs et sa joue brûlante sont sur son ventre tendu. La frimousse d’Odd a échoué au dessus d’elle, et le blond a étalé son corps mou sur Jérémie.
Ils sont ensemble, emmêlés. Les yeux de Jérémie et de Yumi se rencontrent, des yeux fatigués, cernés et angoissés. Des yeux qui s’affrontent sous la glorieuse lumière de l’après-midi comme aux lueurs du matin, avec le même désespoir, le même effroi et le même écœurement.
Ulrich et Odd dorment encore, leurs souffles agités bercent ce duel silencieux.
- Je vais te prouver que tu as eu tort, tu vas voir, chuchote Jérémie.
Yumi n’a même plus la force d’être en colère.
- Les prochaines morts… ce sera de ta faute. Elles seront sur ta conscience, tu sais, murmure-t-elle simplement, défaite.
- Il n’y en aura pas.
La japonaise a un hoquet incrédule. Ulrich grogne quelque chose dans son sommeil et elle se tend, avant de souffler :
- J’y crois pas… même Aelita a dit qu’il y a un risque…
- Je ferai tout pour l’éviter, affirme Jérémie, les joues rouges. Tu peux – tu dois me faire confiance. Et fais-leur un peu confiance aussi. Cette fois ils n’ont pas pu aider, mais –
- Mais y a eu onze morts… articule Yumi, d’une voix enrouée.
T’as pas compris, Jérémie, ils sont vraiment morts, ils sont vraiment morts !
- O-oui. Mais si l’on é-éteint le supercalculateur, ils seront morts en vain ! s’exclame Jérémie. Ulrich l’a dit lui-même. Tu le veux, ça ?
- Mais non ! Arrête de… Arrête de me faire dire des choses que je n’ai pas dite !
Yumi a parlé trop fort. Ulrich se réveille en sursaut et les fixe, déboussolé, paniqué – Yumi murmure tendrement son prénom. De nouveau elle le soutient avec ses yeux, son expression, elle l’aime.
Dans la bulle, il y a des choses que l’on ne peut cacher.
- Repose toi, Ulrich, demande Jérémie.
Son éveil n’est pas important, lui a déjà voté contre, pas besoin de le convaincre. Le berlinois acquiesce, mais resserre son étreinte sur Yumi. Il ne se rendormira pas maintenant, c’est trop tard. Il restera juste dans un état de semi-conscience, un état primaire où l’on sent instinctivement la réalité nous prendre aux tripes, mais on ne peut pas articuler le malaise, on le fuit trop.
- La vraie question, Yumi… poursuit Jérémie, une fois qu’Ulrich est assez léthargique à son goût, la vraie question, c’est : est-ce que tu vas continuer à te battre à nos côtés ?
- M-mais non, c’est pas ça la question ! se crispe Yumi, la colère revenant. La question, c’est est-ce qu’on accepte le risque de tuer d’autres gens –
- Sauf qu’à cette question, on y a déjà répondu.
- Elle n’a pas été posée dans ces termes, réplique vivement Yumi, prenant néanmoins garde à ne pas élever sa voix. Quand on a voté, la manière dont tout le monde l’a comprit c’est : « doit-on tuer une douzième personne aujourd’hui ? ».
Jérémie sourit doucement, et l’appréhension lui agrippe les entrailles. Elle ne veut pas entendre ce qu’il a à dire. Non…
- Mais Yumi, c’est toi qui a lancé le vote. C’est toi qui a dit, « pour ou contre l’extinction du supercalculateur ? » ! Et c’est nous qui t’avons répondu !
- C’était sous le coup de l’émotion, proteste-t-elle. On a décidé trop tôt.
- Arrête de te trouver des excuses, rétorque durement Jérémie. Ils sont assez grands pour savoir quoi voter.
- Ah oui ? T’as vu Odd ?
Les mots, le mépris sous-jacent, s’échappent avant qu’elle n’ait la force de les retenir. Elle veut à tout prix gagner cette joute verbale, lui prouver qu’elle a raison, a-alors et elle tombe dans les pires bassesses… Jérémie sourit de nouveau, plus largement et plus méchamment, parce qu’il sait qu’à présent qu’il peut condamner ses paroles, elle a tout perdu. C’est lui qui fait figure de juste morale à présent, alors que – alors même que c’est elle qui luttait contre la mort d’innocents…
Tout s’est inversé et ils le savent tout les deux. Jérémie ne prend même pas la peine de répondre, mais contemple sagement Yumi, magnanime. Reviens dans l’équipe, et tout est pardonné, semble-t-il lui commander à travers lunettes.
Non, non ! pleure doucement la japonaise en réponse. Je ne veux pas accepter le risque de futures pertes, c’est pas juste !
Mais sur le fond, qu’est-ce qui est juste ? Qui voulait se retrouver avec onze morts sur les bras, hein ?
- Pourquoi… c’est arrivé ? demande-t-elle, les yeux perdus quelque part dans l’encolure d’Odd, car sa dernière part de dignité refuse de regarder Jérémie.
- C’est X.A.N.A, et moi, la rassure le génie. La prochaine fois je ferais mieux. Ce drame ne se reproduira plus jamais. Tu peux me faire confiance, Yumi.
Elle peut lui faire confiance pour tout un tas de raisons qu’il ne peut pas expliquer, évidemment. C’est lui le plus intelligent, et… ce qu’elle est conne, de faire des histoires… hein !
- La seule question qui reste, insiste-il, satisfait, satisfait de pouvoir en venir où il veut, c’est : est-ce que tu veux rester dans l’équipe ?
Toujours elle refuse de le regarder, crispée.
- Tu es une part très importante des Lyoko-guerriers, tu sais.
Ce nom la frappe, lui fait mal.
- On a besoin de toi. Ulrich a besoin de toi.
Oui, oh oui Ulrich, il a besoin d’elle, mais pourtant il a voté contre, il…
- Je sais que comme moi, comme nous, tu veux tout faire pour éviter de prochaines morts. Sauf que, Yumi… Si tu abandonnes l’équipe maintenant…
Jérémie va lui poser sa condition, il va tordre la réalité à sa manière, réalité faite par lui, pour lui. Même pas pour Aelita.
- … alors, on aura dix fois plus de difficultés… ce sera dix fois plus dur de lutter sans toi, tu comprends ?
Non.
- C’est du chantage, siffle Yumi. Jérémie se raidit.
- Pardon ?
- Parfaitement, insiste-t-elle, amère, animal acculé contre Ulrich. C’est du chantage. Ce que t’es en train de me dire c’est : Si tu reviens pas la prochaine fois, ce sera de ta faute si y a des victimes.
- Pas du tout ! proteste Jérémie. Je te dis juste que si tu ne participes pas à la défense de civils, c’est que tu n’as pas tout fait pour empêcher les morts.
- Justement, non, si je vous suis c’est que j’y contribue ! C’est grave, ce qui a été décidé aujourd’hui, tu te rends compte !
Jérémie se relève brusquement. Odd, endormi, gémit – Ulrich rouvre des yeux perdus, rouvre des yeux effrayés, hoquète.
- Pourtant ça a été décidé ! tonne Jérémie, de sa voix qui n’a pas encore mué. Ça a été décidé, e-et il va falloir que tu l’acceptes, parce que… parce que c’est comme ça… c’est pas juste, non…
- Jérémie… s’inquiète Ulrich, posant une main hésitante sur l’épaule du blond.
- J-j’ai aussi besoin de toi, Yumi, hoquète le génie.
La japonaise se relève, doucement, et pose doucement une main froide sur les joues brûlantes de Jérémie, les caresse.
- Q-quand je vous ai embarqué dans cet histoire e-et quand j’ai r-rallumé le supercalculateur, j-je pensais pas non plus que… onze m-morts…
- C’est pas de ta faute, dit Ulrich.
Mais c’est l’absolution de Yumi que Jérémie recherche. Les mains de la japonaise s’éloignent brusquement des mèches blondes du garçon.
- Pas … pas plus toi que moi, avoue-t-elle.
Odd est réveillé et porte lentement une main au ventre de Jérémie, souriant vaguement. Toujours en position fœtale, mais réveillé.
- Pas plus que moi non plus, hein… souffle-t-il ensuite, enroué.
- Mais vous, vous avez choisi de continuer. De laisser X.A.N.A en liberté ! les accuse Yumi.
Elle ne peut pas, elle n’arrive pas à comprendre, et ça lui fait mal, d’être écœuré quand elle les regarde, elle… elle les aime…
- Je… Ulrich se passe une main dans les cheveux, sur ses joues poisseuses. J’ai pas envie que toutes ces morts soient pour rien. Je suis désolé si… Et p-puis on fera mieux la prochaine fois, non ?
- Oui, s’empresse d’affirmer Jérémie.
Bien évidemment. Bien évidemment.
- Moi j’ai envie de sauver Aelita… je l’aime bien… chuchote Odd, en boule sur Ulrich et Jérémie. Dans l’ombre de Yumi. Au centre.
Soudainement Aelita est présente avec eux, un lourd poids sur leurs épaules, qui les étouffe.
- Va falloir la rappeler… rit faiblement Yumi. Bonjour l’état dans lequel on était quand elle nous a parlé… elle doit pas aller bien…
Ils y pensent comme une humaine, alors qu’en réalité, c’est une intelligence artificielle qu’ils veulent à tout prix sauver. En tout cas, au prix de onze vies. Au prix de la menace de futures morts. De haut de leur treize et de leur quatorze ans, ils prennent cette décision vertigineuse.
Un silence vide, tout simplement vide. La situation s’imprime, est comprise. Le futur revient. Les bords de la bulle deviennent si fin, qu’ils ne se rendent même plus compte qu’elle existe encore.
Ils sont à Kadic, le 24 Novembre, la journée est dégagée, il fait 8°C dehors, les feuilles des arbres tombent toujours. Ce matin Yumi commençait par deux heures de Français et les autres quatrièmes avaient contrôle de Physique. Leur absence de la journée va être notifiée, signalée au chef d’établissement et communiquée à leurs parents.
Mais ils ne pouvaient pas faire autrement. C-c’était impossible… hein…
- Yumi, tu… commence Ulrich, un peu hésitant, un peu effrayé.
- Non, je ne pars pas, répond la japonaise, finalement. De toute manière, je… je pourrais pas vous quitter.
Maintenant ils ont vu la mort ensemble. Maintenant ils sont un seul être.
- Merci, Yumi, murmure Jérémie.
Il l’enlace de son petit corps de génie, et elle lui répond, vide de sentiments, prête à tout accepter. C’est fini. La lutte est finie. La décision est rendue.
Odd et Ulrich se joignent tant bien que mal à l’étreinte. Un mélange de chair humaine. Quelque chose de chaud et de difforme qui respire. C’est mignon, toutes ces bouilles d’ado, un peu d’acné, des touffes de cheveux brunes et blondes.
Pendant quelques temps encore, jusqu’à ce que le ciel ne devienne rose, ils resteront dans la bulle.
_________________ From Bangkok with love.
Dernière édition par Icejj le Jeu 26 Mar 2015 15:45; édité 2 fois
C'est bien pour le teme que tu a choisi tu sais bien fais la bulle .
Sa c'est les points positifs maintenant les négatif .
C'est un peu repetifi il dise tousjour 11 mort .
Sa me rappelle le dernier épisode de code lyoko un peu .
Si no bonne continuation et baravo pour le texte . _________________ "Les ténèbres ne peuvent pas éclaircir les ténèbres: seule la lumière peut faire cela"
Luther King.
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
@86tg - c'est vrai qu'ils répètent tous "onze morts" très souvent. C'est parce qu'ils sont choqués, qu'ils ont du mal à vraiment comprendre, et pour intégrer toute l'horreur de leur guerre ils ont besoin de se répéter ce qu'il s'est passé. Ce ne sont pas des soldats, ils ne sont pas habitués à la mort, alors ça les choque.
La répétition est aussi un moyen de donner une unité au texte.
Merci pour ton commentaire, et bonne continuation également. _________________ From Bangkok with love.
Hein? Un OS d'Icer? Mais, mais, pourquoi c'est tout en vert? Et...ah, autant pour moi, c'est pas Icer mais Icejj. Le troll est décidément partout sur ce forum .
Mais peu importe, c'est pas tout les jours qu'un nouvel écrivain vient nous présenter son boulot. Alors tout d'abord, bienvenue sur la section fanfic de CL.fr o/
Voilà, maintenant que c'est fait, il est temps de s'attaquer au texte lui-même.
On peut noter dès le préface que tu t'inscris dans une démarche de réalisme, puisque il est effectivement logique que des gens meurent dans la bataille LG/XANA. Ce que le DA ne peut pas montrer, au vu de son public. Mais qui fait une vraie pitite mine pour les auteurs amateurs de tragique et de grands moments d'introspection!
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est chargé en émotions, ici.
Premier personnage exploité, bien entendu, c'est Yumi. Le texte se passe d'ailleurs de son point de vue, et donc, ses pensées constituent une sorte de filtre à travers lequel on voit la situation, et on a donc naturellement un peu envie de qualifier les LG de cinglés inconscients. Je parlais de charge en émotions, ben là, on est servis : c'est probablement le personnage qui extériorise le plus (contrairement à ce qu'elle fait dans le DA, je pense), entre les crises de rage et de larmes...cohérent avec ce qu'on sait d'elle. La pression est trop importante pour ses idéaux et évidemment, elle sent qu'elle ne devrait pas avoir à faire ça. Ses émotions ont d'ailleurs parfois un petit quelque chose de contradictoire qui fait qu'elle est ballotée un peu partout. Mais malgré ça, elle est le moteur du texte de par ses réactions et propositions, tout particulièrement le débat de l'extinction.
Jérémie, lui, est plutôt présenté comme son adversaire dans le débat. Voire un accusé, avec les charges habituelles qu'on peut lui coller : irresponsabilité, mépris de l'humanité au profit d'Aelita qui est un être virtuel, trop de distance par rapport aux évènements, insensibilité....mais vite, il rappelle qu'il est lui aussi un être humain capable de ressentir des émotions, et que lui aussi est révolté par ce qui arrive. En plus, il a la culpabilité sur les épaules et reconnaît son échec, mais ça n'empêche pas Yumi d'enfoncer le clou de par ses réactions. Et puis surtout, ce que j'ai bien aimé, c'est que malgré ce que Yumi lui sort et le poids des émotions fortes qui animent la discussion, il arrive à conserver une forme d'argumentation (du moins plus que les autres) et grâce à ça, "retourne" la situation à son avantage, un peu comme Yumi le souligne sur la fin. La facette triomphante qu'elle aperçoit, ce côté un peu "je suis le chef, souviens-toi, tu ne peux pas lutter contre moi", m'a pas mal plu. Il sait qu'il a gagné le débat. Mais cette facette ne fait qu'une apparition brève et disparaît ensuite, noyée dans le "vrai" Jérémie. Mention spéciale pour le passage où il s'écroule devant l'écran et où Aelita essaie de le réconforter sans l'atteindre.
Et enfin, troisième personnage sur lequel je tenais à revenir, même s'il a eu beaucoup moins d'importance que les deux autres : Odd. Lui, j'y tenais, parce qu'il est traité tout à fait différemment du DA. Et ça doit être le seul de tous où on puisse se permettre de dévier autant, parce que cette joie de vivre qui l'habite peut cacher à peu près tout et n'importe quoi au fond de lui. Odd est un personnage qu'on peut orienter facilement suite à un traumatisme ou un truc du genre. Et là, tu nous l'as renvoyé à l'état d'enfant de cinq ans. Ses petites remarques, son "j'ai pas tué de maternelle", tout ça lui donne un côté un peu simplet et innocent que je n'avais encore jamais vu ailleurs, et pourtant y en a eu des textes sur Odd x). Donc bon point, encore une fois.
Et puis les personnages forment un tout. Le groupe, dans son sanctuaire : la chambre, la bulle. Le terme m'avait évoqué les bulles virtuelles au départ, mais je suis contente de voir que le titre est plus subtil que ça. Et la proximité des membres de l'équipe est particulièrement bien soulignée, à mon sens. En même temps ils débattent, se déchirent, puis se font un câlin pour se consoler. Qui a dit partouze? ><
Et donc voilà, je trouvais le traitement du groupe bien foutu aussi. Très bien foutu.
Ensuite, je voudrais revenir sur le style lui-même. Je l'ai trouvé vivant, et agréable à lire. J'ai aussi trouvé qu'il était très adapté à la transcription des émotions, et l'emploi du présent renforce cette impression. Le mélange entre narration et pensées rend très bien, et permet vraiment de se placer dans le texte, et pas en simple observateur extérieur de la scène. On est là, dans leurs têtes, et on ressent les échos de leurs tracas.
Et bien sûr, la répétition. Ce n'est pas forcément l'élément central du texte, mais certains petits points reviennent ("j'ai pas tué de maternelle", "ses sales mains"....) de façon cyclique et donnent, comme tu l'as dit, une unité au texte. Elle n'est pas trop lourde, et c'est pour ça que je dis qu'elle ne centre pas le texte. C'est plutôt une sorte de petite broderie qui unit quelques paragraphes entre eux, mais pas un gros fil rouge qui traverse toute la tapisserie (je viens de remplir mon quota de métaphores o/). D'ailleurs, je trouve que c'est très bien, parce qu'une répétition trop marquée signifie l'enfermement, l'immuabilité de quelque chose. Or, ton texte n'est pas immuable, au contraire, l'ambiance est dynamique et varie légèrement au fil des phrases, de la conversation, de l'avis de chacun, de la progression et de la nature des idées. Bref, bien maîtrisé. Un élément me permet même de souligner concrètement cette progression d'ambiance : au début, Yumi tente de se faire saigner le bras avec ses ongles mais s'arrête à cause de la douleur. Lorsqu'elle réessaie plus loin dans le texte, elle est assez déterminée pour y parvenir. Si ça, ça montre pas la montée en puissance....
Je crains que mon bébé pavé ne touche à sa fin. J'ajouterai donc en conclusion que ce serait franchement cool de te voir repasser par ici, si jamais tu avais un autre texte à nous montrer. Je prendrais plaisir à le lire et peut-être à le commenter encore _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 11 Aoû 2013 Messages: 305 Localisation: Lisieux, France
C'est marrant, ce sont toujours les gens qui sont doués qui doutent de leurs capacités ^^
Franchement au niveau de la forme je n'ai rien à redire, surtout qu'Ikorih a tout dit. Très bonne maîtrise du discours indirect, c'est vraiment un plaisir de lire ce texte
Au niveau du fond je n'ai pas grand chose à dire non plus, mis à part que je trouve les dialogues presque trop matures pour des gosses de cet âge-là (Mais bon à personnages exceptionnels, discours exceptionnels et puis ce n'est que mon point de vue ^^)
Quand au sujet traité, c'est quelque chose qui ne m'avait pas du tout intrigué étant petit, mais qui m'interroge beaucoup plus actuellement.
En fait ça fait pas mal de temps que je n'ai pas remis le nez dans Code Lyoko là, mais si je ne me trompe pas, le SC ne peut pas ramener les morts à la vie. A moins que ça ne soient uniquement les victimes liées à X.A.N.A. ? Parce que dans le cas contraire il y aurait plein de morts bizarres liées à chaque retour vers le passé.
Prenons un temps t. Jean-Christophe, octogénaire sentant son heure arriver, est dans son lit en train de recevoir ses enfants. Wong, mineur chinois, se rend à son lieu de travail. Mouloud lui aussi, dans une autre partie du globe, se prépare pour un entretien d'embauche. Dernier personnage suivi, Will, américain moyen, est en train de faire une partie de bowling avec ses amis.
Le temps t est le temps choisi par Jérémie pour le retour dans le passé, tout ce qui se passera après sera donc "effacé". Le temps t+1 est le moment où le retour vers le passé est lancé.
Imaginons qu'il y ait un délais de deux, trois, voir quatre heure entre t et t+1 (ce qui est il me semble fréquemment le cas dans un épisode de Code Lyoko si je ne m'abuse).
Pendant cette période entre t et t+1, les enfants de Jean-Christophe sont partis et le vieil homme reçoit finalement la visite de la Faucheuse. Entre ces deux points dans le temps toujours, Wong fait une chute mortelle dans la mine. Mouloud lui est fauché par un chauffard qui avait trop bu. Will lui fait partie des cinq victimes d'un forcené qui a déboulé dans la salle de bowling.
Nos protagonistes sont donc tous décédés entre t et t+1. Que se passera-t-il donc lors du retour vers le passé et donc au temps t, au moment où ils ne sont pas morts ? Il y a environ une personne qui meurt par seconde dans le monde, ça en ferait des morts inexpliquées :d
Voilà voilà, si vous n'êtes pas morts de vieillesse pendant la lecture de mon raisonnement... Bien sûr si on suppose que seuls les morts liés à X.A.N.A. ne peuvent être sauvées, j'aurai écrit tout ça pour rien _________________
Tout ce qui plaît a une raison de plaire, et mépriser les attroupements de ceux qui s'égarent n'est pas le moyen de les ramener là où ils devraient être.
Charles Baudelaire
Inscrit le: 16 Mar 2013 Messages: 1110 Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Ikorih a écrit:
Hein ? Un OS d'Icer ? […] autant pour moi, c'est pas Icer mais Icejj.
Désormais, Ikorih ne pourra plus troller Raymentase sur ses problèmes de vue sans perdre toute crédibilité. Tout est affaire de troll, cher collègue.
Ceci dit, je ne pense pas pouvoir m'étendre plus que les deux commentateurs précédents. Ça roxxe dirait un jeune comme Anneauthier, autant sur le forme que le fond. Le choix de Yumi comme point de vue dominant est judicieux pour une situation telle que celle-là.
N'étant pas amateur de post trop courts, on va quand même faire trois remarques.
Premièrement, je ne sais point d'où vient cette mode de mettre une origine allemande à Ulrich et italienne à Odd – même si dans la cas présent, ce dernier n'est pas concerné. Probablement à cause des sonorités de leurs noms de famille, mais je sais d'expérience qu'il ne faut pas vraiment s'y fier. Je connais des français aux noms de famille qui invitent à l'exotisme. Bref, tout ça pour dire que la périphrase « le berlinois » pour qualifier Ulrich m'a donné l'occasion de meubler ce commentaire .
Deuxièmement, j'ai envie de compléter ce que dit Nyx à propos des morts « naturelles » (ouais, des guillemets parce que se prendre une balle entre les deux yeux, c'est pas vraiment naturel). Je ne pense pas que le retour en arrière ramène ces personnes, c'est dit de manière assez claire dans la série. Selon moi, si ce point n'est pas traité, à la fois dans l'animé et les Fanfictions, c'est pour une raison simple : c'est beaucoup trop lourd à gérer. Si on compte le nombre de personnes qui perdent la vie dans un laps de temps de deux ou trois heures, ça reste énorme. C'est un point qu'il serait vraiment intéressant de traiter dans un texte, mais ça demanderait une grande maîtrise des paramètres. Pour finir là-dessus, je ne pense pas que le programme de retour vers le passé fasse une discrimination pareille : tout ce qui est mort ne revit pas, tué par Xana ou pas.
Le dernier point concerne le placement du texte sur la ligne des épisodes. S'il est sûr que l'on est placés dans la saison 1, c'est un peu plus difficile de dire avant/dans quel épisode on situe. Bien évidemment, la mention de l'attaque de Xana par la musique ayant causé ces 11 victimes peut immédiatement faire penser à Musique mortelle, mais le truc, c'est qu'Ulrich prétend ne pas être allé sur Lyokô, alors que ce n'est pas le cas dans l'épisode en question. Enfin, des modifications ont très bien pu être effectuées pour les besoins du texte.
Mais du coup, je serai tenté de placer ce texte juste avant Teddygodzilla, parce que c'est dans cet épisode qu'on a la première mention de l'incapacité du retour temporel à ressusciter autrui. Aussi, je trouve que ce serait cohérent dans la mesure où l'on ignore comment les héros découvrent ce défaut du programme. Ici, ce serait chose réglée (même si niveau caractère ce serait un peu suspect - c'est un cercle sans fin o/).
En somme, je ne serai pas contre une petite précision sur le placement chronologique de ce texte.
Dans tous les cas, c'est vraiment du beau boulot. J'espère te revoir sous peu dans le coin . _________________
« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. » Un jour, peut-être.
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@Ikorih, haha, désolée pour le quiproquo mais je porte ce pseudo depuis des années. S'il est pratique pour le troll, encore mieux !
Yep, j'aime le réalisme, même en courant littéraire, alors je pense que c'est ce que je posterai le plus ici... parce que je compte repasser. Pour moi, cette approche permet des personnages plus concrets, et ça touche plus le lecteur... J'aime bien les textes un peu violents, héhé.
Yumi, c'est le personnage avec qui j'ai le plus d'accroches. Et malheureusement envers qui je suis la moins critique, et que j'ai le plus de mal à cerner. Si chaque ado d'un groupe a une fonction, elle...
Disons que Jérémie est le chef, non pas dans la vie réelle où il a tendance à suivre les autres mais sur Lyoko (et c'est là le plus important, race qu'ils lui confient leurs vies). Odd sert d'interlude comique à ses amis, ils le méprisent un peu parce qu'ils ne se sentent pas encore tout à fait bien dans leurs baskets (état adolescent oblige) mais l'envient parce que ça ne semble pas le toucher... Aelita est celle à qui on donne toutes les attentions, le petit bébé et aussi le noyau, et je vois bien Yumi la jalouser. Puis Ulrich, le martyr plus ou moins suiviste, pas un gros morceau.
Mais Yumi ? Yumi, j'ai du mal à lui trouver un titre, une propriété principale. Elle est assez versatile, je trouve. Non, elle n'est pas honnête et louvoie souvent entre deux aveux tout mignons pour cacher ses sentiments, pourtant, elle juge les autres. Elle n'est pas "tough chick" parce qu'elle a une certaine élégance, elle s'habille en noir mais n'est pas gothique, elle n'a pas trop d'amis mais s'intègre rapidement au groupe... Bizarre.
Et en même temps Yumi a une vraie personnalité, et je la sens bien, alors j'aime bien écrire à travers elle. Alors je théoriserai la jap plus tard.
Bref, je me suis égarée, à la base je voulais juste expliquer mon choix de point de vue. x) Il y a une autre raison, aussi : elle est plus mature donc sa réflexion est normalement davantage poussée, ce qui est moins ennuyant pour le lecteur (parce qu'à mon avis Odd tourne un peu en rond ce 24 Novembre). Concernant le fait qu'elle pleure et crie beaucoup... Je vois Yumi comme quelqu'un qui ferait très fort dans un débat, une fois les réticences lâchées, et elle a des principes/une éthique tellement forte qu'elle ne peut faire autrement que de les défendre. Et puis demain est un autre jour, je vous garantie que le 25, elle ne lâchera pas un mot de la journée et sera livide à l'idée de s'être autant dévoilée...
Jérémie, Jérémie que je n'aime pas tant que ça. Bon, je l'avoue, puisqu'il y avait quelqu'un pour, il fallait quelqu'un contre. Et forcément notre tourtereau amateur de toisons roses allait devoir enfiler son costume de super-je-sais-tout-qui-risque-pas-sa-vie-mais-celle-des-autres-et-qui-kiffe-une-I.A. En plus c'est un génie, parfait, ça sert à élever le niveau du débat ! (Grmbl Odd, Ulrich...). Son avantage par rapport à Yumi, c'est que lui a le rôle du chef, le vrai, donc il embarque plus facilement les autres. Et en plus l'insistance qu'il a de tout mettre sur le dos de X.A.N.A est plus attirante pour les autres, elle promet un arrêt de la culpabilité et de la douleur. Yumi, elle, les accuse tous, ce qui les renvoie d'autant plus vers Jérémie.
T'es vraiment pas maligne socialement, Yumish. :v
Pour la facette humaine du petit intello à lunettes, ben... Il a treize ans, donc forcément... Et les reproches qu'on lui fait de jouer avec les vies ne sont pas totalement fondés. Une partie de ces critiques vient de la tendance naturelle des élèves à parler des têtes de classe comme d'extra-terrestres, j'en sais quelque chose. D'ailleurs je suis déçue que Yumi verse là-dedans, elle qui a vécu le même "ostracisme", mais elle était vraiment désespérée sur le moment, faut l'excuser.
Pour sa facette joueur Black-Ops omniscient, j'écrirai peut-être un O.S là-dessus, j'en ai un dans le coin de la tête. ^.^
Odd je pense, est vif mais pas scolaire, pas spécifiquement mature pour son âge... Sauf après cet incident, qui le fait grandir. Comme Ulrich, sans Lyoko, c'est un ado typique. Il montre parfois des éclairs d'empathie et de réflexion intéressants pour son âge, mais sinon c'est un petit boutonneux de treize ans, affaire classée. Après ces morts et au contact d'Aelita, de Jérémie, de Yumi et un peu d'Ulrich, il évoluera.
Là c'est le premier coup dur de cette évolution, justement. Son intelligence a du mal à comprendre, et donc il régresse pour se protéger mentalement.
Le câlin c'est comme l'unité nationale, on arrive pas tous à mettre nos convictions de côté, et d'ailleurs Yumi c'est pas du genre à approuver, mais là elle était juste trop crevée.
Les gros fils rouges peuvent faire très mal s'ils sont utilisés à mauvais escient. (proverbe de femme... écrivaine bien entendu.)
En tout cas, merci pour ce pavé. Je sais que c'est long à écrire, qu'on souvent la flemme de commenter (à quoi bon, on a déjà lu le texte, on a déjà satisfait, pourquoi s'embêter ?), alors j'apprécie une telle critique à sa juste valeur. Ça m'a fait très plaisir.
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@Nyx - je doute pas trop mais je fais genre, histoire de paraître sympathique. Naan et puis je viens de le terminer, alors forcément j'ai pas de recul, faut être humble...
Pour les dialogues, oui, c'est peut-être un problème. J'ai beaucoup compté, comme dit précédemment, sur Jérémie et Yumi pour élever le débat. Aelita est traitée comme une intelligence artificielle (et se comporte en partie comme tel tant qu'elle n'a pas été rapatriée, à mon avis), donc ça n'est pas trop choquant... Pour Ulrich et Odd, j'ai quand même essayé de faire plus simple, puisque ce ne sont pas des personnes d'une intelligence transcendante pour leur âge. Ils servaient à rendre le débat moins abstrait. Mais c'est vrai qu'ils n'avaient pas une énorme place dans la conversation non plus, âmes de soldats oblige !
Hmm, en réfléchissant à ce que tu dis... C'est vrai que c'est perturbant... Ça semble plus logique si toutes les morts sont traitées pareil : une mort est une mort. En même temps, tu as raison, ça se remarquerait. Alors je suis obligée de te répondre que dans mes OS, seules les morts causées par X.A.N.A seront traitées ainsi par le retour vers le passé. Même si sincèrement, ça fait un peu deus ex machina : "bah oui, c'est parce quee bah euuuh c'est X.A.N.A quoi !".
Merci aussi pour ton commentaire, je te rassure, je suis toujours aussi jeune que le soldat inconnu. XD
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@Zéphyr - bof, j'aime bien un Ulrich allemand. Expat, le père riche qui pense à déshériter le gamin qui brasse des papillons... Ulrich pas assez bosseur pour parler correctement allemand, parce qu'il a vécu toute sa vie en France... Le père : j'ai bossé pour être expat, pour être en France, pour avoir cette positon dans l'entreprise. La mère : éloignée de son pays (pas tant que ça mais quand même), enfermée dans un mariage malheureux et dans le petit monde des expats, qui parle moyen le français, malade chronique. Situation familiale charmante. Donc sa citoyenneté est réfléchie, ça permet d'exploiter encore plus un sentiment de ne pas appartenir, etc...
Pour moi Odd est français, ses grand-parents paternels ont immigré mais sinon le reste de la famille est fesses-blanches. Il ne dit quelques mots d'italien pour draguer les minettes, le coquin ! Le prénom, je vois bien un conflit entre les parents, qui en plus ont des métiers d'artistes (gare ! cliché en approche !). Ça m'embête, d'ailleurs, que les soeurs aient des prénoms normaux.
):
Pour la question morts/retours vers le passé, je te renvoie à ce que j'ai dit à Nyx.
Et... ach ! C'était prévu après Musique Mortelle ! Ça fait quelques mois que je n'ai pas vu la série... Je croyais qu'Ulrich était resté au chevet d'Odd et n'était arrivé que très tard sur Lyoko.
Et j'avais complètement zappé que le danger à leur vie était mentionné dans TeddyGozilla.
Bon, en oubliant cette précédente affirmation de Jérémie... on peut placer ça après Musique Mortelle.
Merci pour ton commentaire ! (et de m'avoir fait remarquer cette horrible incohérence, c'est trop bête. x)) _________________ From Bangkok with love.
Inscrit le: 09 Avr 2014 Messages: 106 Localisation: Les deux mains dans le chocolat.
Coucou toi <3. Tu es sur ffnet, alors je te case direct dans le cercle des auteurs parfaits. Je t'y suis, ça y est. Par contre, j'ai un peu regardé ton compte. Ffnet c'est bien pour ne pas rouiller son anglais. Mais je t'assure qu'il y a aussi des francophones qui valent le détour. (Un peu de chauvinisme T.T)
Sinon. Ton texte. Sais-tu ce que sont les Carpes ? (a)
Non mais parce que, sans vouloir influencer personne...
Ton OS est vraiment excellent. Il m'a fallu un moment pour y entrer, classique de la narration au présent, mais. Ca me fait plaisir qu'on mette ce sujet sur la table. De la fois non montrée où ils ont découvert que le Retour vers le Passé ne ramenait pas les morts. De la manière totalement égoïste dont ils ont décidé de ramener Aelita.
Et puis Yumi s'en prend tellement dans la gueule, dans ce petit système qu'est clfr, que je suis ravie de voir que tu lui donnes le rôle de la fille responsable. (Non non, ce n'est pas du tout une des raisons qui m'ont poussée à en faire un personnage important dans les Vo- ok, je mens).
Avec un Jérémie un peu vicieux, biaisé, aveuglé comme je l'aime, et les autres qui s'accrochent plus ou moins à leurs petits "plaisirs". L'introspection est très belle. Elle traîne vaguement en longueur mais je trouve que ça correspond à une réalité. Dit avec des mots simples mais qui vont au but.
Et je me fiche royalement de savoir quand ça a été placé sur la ligne des épisodes, c'est l'idée qui compte.
En résumé, j'ai adoré et j'espère bien te revoir dans le secteur. C'est un plaisir de te saluer ! _________________ Willismine : nom égoïste. Vieux psychotrope interdit à la vente.
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
@Willismine - t'as raison, d'ailleurs j'ai bien repéré quelques bons auteurs bleu-blanc-rouges sur ff.net, mais à la base j'y allais pour écrire en anglais et... lire en anglais aussi. x) (Un peu d'ouverture )
Les carpes, je ne connais pas, c'est comme des pitits oscars ? <3
Merci. J'aime bien les sujets glauques, alors là c'était parfait. u_u
Moi z'aime Yumi. Et c'est vrai que 18 pages, c'est un peu long, mais une situation grave comme cela-là ne pouvait pas se régler en deux temps trois mouvements. Et je l'avoue j'ai une grosse tendance à traîner.
En résumé, mes chevilles ont adoré ton commentaire et espèrent vivement te revoir dans le secteur. Merci, c'est aussi un plaisir de te saluer ! _________________ From Bangkok with love.
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2316 Localisation: Territoire banquise
Je ne suis pas le fan numéro 1 de ce texte, et beaucoup de choses pertinentes ont déjà été dîtes. Cependant je me range à l'avis général : C'est un pavé de haut vol que tu nous sors là, et c'est de fait une agréable surprise.
Après l'escroquerie intellectuelle du débat de l'épisode 2 de CL, que je me vois démonter dans les critiques comme si c'était hier, la teneur bien plus sérieuse et mature de ton sujet est une revanche bienvenue.
J'approuve également totalement le titre de l'OS, allusion bienvenue à l'H2O à l'état liquide, ce qui ne va pas me déplaire. Dommage collatéral, tu attires une certaine catégorie de la population mais je ne suis pas de la manif pour... *tousse*
J'espère que tu restera un bon moment parmi nous et que l'on pourra très vite t'inclure dans le cercle d'auteur permanent du sous-forum. Tu as la bénédiction des autorités administratives qui règnent en ces lieux de manière totalement arbitraire et non-démocratique (Toon aurait pu t'en parler plus longuement, dommage qu'on lui ait coupé la langue).
Mais quand même au final, le mieux, c'est le nom de l'auteur
Putain, 9/20 pour l'épisode 2 ? J'étais trop gentil. _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Ca c'est de l'entrée dans le pôle fiction! Et sur un sujet aussi intrigant que les dommages collatéraux en plus, rien que pour ça tu gagnes une première partie de mon intérêt!
Cela étant dit, je vais commencer par le seul point qui m'a un peu chiffonnée à la lecture, c'est l'écart entre Ulrich CL et Ulrich de ton récit. Autant je n'ai pas eu de mal à retrouver les autres personnages (surtout Odd et Jérémie, qui m'ont toujours parus les plus motivés à aller sur Lyoko, et donc les plus exposés à une brutale désillusion en cas de catastrophe comme la mort d'innocents), autant Ulrich me parait un peu trop... Je ne sais pas, j'allais dire souple ou trente-sixième dessous, je l'aurais plus vu proche de la réaction de Yumi. Après, je ne m'oppose pas formellement au OOC, mais comme il est le seul dans ce cas, ça m'avait un peu fait tiquer. Mais juste un petit peu. Ca ne m'a pas empêchée de beaucoup aimer l'OS en général.
Surtout que le traitement d'Odd et Jérémie, comme je l'ai dit plus haut, est bien vu. Tu nous donnes à voir une facette du premier très enfantine, qui colle au fond avec le personnage. Il est, à mon sens, le moins armé pour faire face à un drame qu'il aurait plus ou moins provoqué, et le voir complètement défait à cette idée en fait un jeune garçon triste à imaginer. Ses constantes répétitions ne font que nous rappeler sa place dans le chaos, il contrebalance la colère ambiante et donne une mesure dramatique qui justifie la révolte de Yumi, tout en la rendant assez horrible.
Du coup, on ne peut pas vraiment leur en vouloir. Ils ne sont pas des assassins, ils sont irresponsables, et hélas le parpaing de la réalité les a frappé durement. Au final, je me retrouvais opposée à Yumi, pendant ma lecture (en grande partie parce que je la trouvais peu subtile, à crier comme ça à côté d'un Odd complètement secoué, mais bon). Son avis est plus défendable rationnellement parlant, certes, pour autant l'argument qui veut que "on ne peut plus s'arrêter, sinon ils seront morts pour rien!" tient la route. Terrible, mais sonnant comme leur unique bouée de sauvetage, leur dernière justification, leur dernière chance de ne pas passer pour des méchants. Au passage, mention spéciale pour un Jérémie qui, le temps d'une négociation avec Yumi, se révèle être quelqu'un de fort. Un peu chancelant, mais faisant tout son possible pour rester solide. Je l'ai vraiment aimé, parce qu'il me semble avoir vu en lui un aspect qui lui va bien: il cache la moralité plus ou moins valide de ses actions derrière le fait qu'il y ait pire, son ennemi XANA.
Du reste, il est impressionnant, justement, de voir l'effet que produit une erreur de stratégie chez les Lyoko-Guerriers. Au fond, ce sont des adolescents loin d'être préparés à ce genre de situation. Et comme ils ne peuvent qu'être seuls pour y faire face, naturellement ils se replient. Du coup, le titre prend tout son sens, et c'est classe.
A la fin, leur unité viendrait de ce qu'ils se divisent. Juste quelques instants avant de s'enfermer dans leur bulle d'exclusivité, ils étaient prêts à s'arracher le nez, et il a suffi de rappeler à la loi du groupe, c'est à dire par le vote, pour que la bande commence à se reformer. Timidement et fragilement, mais bien que le ralliement de Yumi ne soit pas fait de gaieté de cœur, il permet aux quatre d'exister à nouveau. (Oh, et puis Jim, qui sait toujours arriver aux bons moments! Que ferait-on sans ses parenthèses d'humour)
Bref, c'est donc un bon début que tu nous livres là, plutôt alléchant pour la suite. N'hésite pas à revenir avec d'autres créations o/ _________________
"Au pire, on peut inventer le concept de Calendrier de l'Avent pour chaque fête religieuse, maintenant que le forum a le template pour faire un article de La Croix"
Posté le: Mar 03 Fév 2015 12:45 Sujet du message: [One-shot] La Bulle
Inscrit le: 24 Nov 2014 Messages: 62 Localisation: Bangkok, Thaïlande
@immu, merci beaucoup pour ton commentaire.
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@Icer, y a-t-il des points particuliers qui t'ont embêté ? i.e Les discussions, le "surplus d'émotions", ou autre ?
Ce type de population est partout, qu'ils envahissent à bord de "couscoussières", de "cuiseuses à riz" ou... de commentaires... :3
J'espère aussi rester parmi vous, tant que j'ai de textes corrects à présenter. Merci pour l'accueil !
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@VioletBottle : coucou toi, merci pour le commentaire !
Concernant Ulrich : au début, il devait avoir un rôle beaucoup plus actif. D'ailleurs, dans la série, au moment de je-ne-sais-quel épisode ou un bolide va percuter une centrale nucléaire, et les petits LGs doivent voter pour ou contre l'extinction du supercalculateur en urgence, je me rappelle qu'Ulrich vote pour. Tout comme Yumi.
Mais. En réfléchissant à Ulrich (et cette manière de le comprendre n'engage que moi), je vois quelqu'un qui a besoin de se rattacher à une autorité. Un peu comme un petit soldat.
Tel que je l'imagine, il est en conflit total avec son père, et c'est le vide affectif intersidéral du côté maternel. Je le vois bien donc chercher un papa et une maman. Venant d'une famille à l'air plutôt traditionnel, il rattachera la figure 'mère' avec l'amour et l'affection, donc est intéressé par une Yumi plus mature et capable. Le père incarne l'autorité, et cette autorité est incarnée par le chef, Jérémie.
Bon, oui, c'est une théorie plus ou moins fumeuse. Par ailleurs, cette recherche n'est pas consciente, c'est plus le fond, le cadre dans lequel il évolue sans le savoir.
Je vois aussi Ulrich comme quelqu'un qui a besoin de se rattacher à un groupe, qui privilégie unité et sécurité à idéaux hasardeux, aussi parce qu'il n'a pas connu de sécurité affective chez lui.
Bref, tout cela me fait considérer qu'il est plutôt quelqu'un qui suit et non qui mène, et de plus quelqu'un qui forme la masse d'un groupe.
Son orgueil pas possible et sa forte jalousie démontrent par ailleurs une immaturité relative, et une insécurité qui contribue à le rattacher à un groupe.
Donc il recherche l'autorité et l'appartenance.
Il a cette appartenance et cette autorité à l'intérieur des LyokoGuerriers. Maintenant, il est confronté à un grave choc émotionnel et moral, qui l'ébranle.
On n'est pas dans le contexte de cet épisode que j'ai mentionné où les morts ne sont pas encore survenues, mais à un instant où elles ont eu lieu et chacun a quelque chose à se reprocher.
Yumi est celle qui donne voix au reproche, Jérémie l'accepte, puis se fait autorité parce qu'il se fait le seul à raisonnablement pouvoir être reproché, en répétant que c'est de sa faute, etc. Donc Ulrich est en partie déchargée de la culpabilité, mais surtout ça invalide ses choix précédents, (i.e participer à la guerre contre X.A.N.A) et le ramène à un rôle de soldat, de "suiviste". Appartenant à un groupe.
Bref, je me suis égarée. Voilà pour les prédispositions d'Ulrich, si je puis les appeler ainsi, et les... les quoi, les messages subliminaux ? Que lui renvoyait la situation.
Ulrich est ébranlé, et déjà pas très brillant à l'oral à la base, il ne s'insère pas dans un débat entre le chef (Jérémie) et un corps qui essai de s'extérioriser d'un groupe auquel in appartient (Yumi). En cas de choc affectif, son schéma classique le pousse plutôt à chercher la sécurité, donc l'intégration totale du groupe. La sécurité émotionnelle et morale se retrouve en plus grâce à Jérémie, qui assume seul la culpabilité.
C'est pour ça qu'il a été plutôt faible, et hésitant. Étant quelqu'un d'introverti, il a plutôt géré la culpabilité seul au début, ce n'est que quand ça a commencé à s'échauffer qu'il est intervenu. D'ailleurs il est intervenu dans le sens de la préservation du groupe, en empêchant un affrontement physique (restreignant même Jérémie d'ailleurs, puisqu'il est prêt en dernier recours à affronter l'autorité... il a déjà affronté son père).
Voilà pour Ulrich, si tu veux en rediscuter, n'hésite pas à m'envoyer un MP ! Et puis bon, j'ai quinze ans, je n'ai jamais fait de psychologie, alors il est possible que tout ça soit très simpliste et bancal.
Odd, je l'aime bien. Et il était pas trop compliqué à écrire ce coup-ci. :')
Marrant, moi je me sentais entièrement du côté de Yumi à l'écriture. Je pense qu'elle est complètement brute dans "La Bulle" parce qu'après onze morts, le choc, l'heure n'est pas à l'élégance... Et la gifle visait à choquer le lecteur autant que Jérémie, je ne sais pas si cela a fonctionné.
Je pense que Jérémie, très intelligent mais souvent moqué ou mis de côté dans la vie courante, prêt sa revanche en méprisant un peu les autres... Et en les manipulant. Je trouve que se justifier en disant qu'il y a pire est très insultant pour son interlocuteur... il me fait un peu penser au PS, Jérémie ! Enfin, comme tu l'as dit, c'était en dernier recours, il a d'abord dit des choses plus sensées...
L'unité, c'est pour se préserver, héhé... Et, ah, Jim, que ferait-on sans lui ? (a)
Bref, merci encore pour ton commentaire, j'ai surtout hâte de voir ton prochain chapitre. <3 _________________ From Bangkok with love.
Une certaine échéance se rapprochant dangereusement, je viens, par mon covent, faire honneur à ta plume. Ça, messieurs, ça s'appelle draguer.
Je te préviens : toutes les chevilles ici aiment les commentaires de Willismine. Moi, je suis du côté obscur de la Force. Même quand j'aime le texte, je viens, par définition, faire chier.
« Ton texte me rappelle beaucoup une sombre histoire de hachis. »
~ Belgarel
Oui, donc, imaginer que XANA soit véritablement dangereux, ça coule de source, et ça s'est déjà fait.
Après, il est plus rare de s'en prendre à d'innocents témoins, de pauvres victimes collatérales. Surtout qu'aucun des héros n'y passe. Je crois qu'on a tendance à s'imaginer que XANA est intelligent, et qu'il ne ferait pas quelque chose qui risque de le faire débrancher à moins d'être sûr de son coup.
Mais bon, le concept de base est essentiellement bon : reste à voir comment le texte qui en résulte est écrit, s'il est bien fait, si la "psychologie des personnages" est crédible, etc.
Déjà, ton écriture. Une claque dès l'ouverture, parce que j'ai l'impression qu'en écrivant, tu prêtes attention aux mêmes détails que moi. Dans la répétition, dans la communication corporelle, dans ta manière d'entremêler le point de vue interne et le discours direct dans les moments de confusion…Je te lis comme je m'écris. Ce qui, concrètement, signifie que j'ai l'impression de vivre les choix d'écrivain et de style avec toi, et de les valider de la même manière (dans 99% des cas). C'est ce qu'on appelle une immersion totale.
Tiens, pour te faire comprendre l'état dans lequel tu m'as mis, quelques réflexions sur détails que m'inspiraient ta lecture :
Spoiler
Citation:
Yumi renifle, et constate avec une vide satisfaction que son poignet saigne. Oh, c’est une soldate, après tout.
- Une petite intelligence artificielle…
Yumi a littéralement du sang sur les mains. Aurais-tu mieux fait d'expliciter la métaphore, en montrant, avec horreur, qu'elle assimilait ce sang cathartique, bien réel, à son crime ? Par exemple : "Oh, c'est une soldate, après tout. Le sang, elle connaît." Pas sûr.
Citation:
Ils ont tous participés au massacre. À la petite rasade bien corsée.
Heu…on parle de sang, c'est ça ? As-tu enlevé une phrase ? Ça donne un aspect un peu "obscur" au passage, qui colle au coup de folie du personnage, au détriment de sa clairvoyance.
Citation:
Humaine mais pixélisée.
Bon, j'avoue, j'aurais pas écrit ça. Parce que mon image aussi est pixélisée quand je branche une cam. Et que, de toutes façons, Lyoko (incluant l'avatar d'Aelita) est modélisé sous forme de volumes, voire de vecteurs ; pas de pixels.
J'ai beaucoup apprécié de voir revenir le terme de "vide" Je sais pas si c'était conscient, mais ils est bien pratique et juste ^^
L'enchaînement des arguments et la progression du raisonnement sont bien menés. Dans l'ensemble, Yumi gère, les autres suivent Ce qui étonne, c'est quand même qu'ils ne se fussent pas préparés à cela en faisant le choix de prendre le risque ; que les conséquences de ces morts ne leur apparaissent pas immédiatement dans leur globalité. Ça laisse penser qu'avant le texte, ils n'étaient pas vraiment des personnages capables de réfléchir en êtres humains. En d'autres termes, tu as fait un bras d'honneur au D.A. C'est plutôt approprié
Mais le principal défaut de cette lente progression (et surtout, de cette progression qui fait que Yumi a une longueur d'avance sur Odd, Ulrich et même Jérémie) et inhérent : la redite. À force de voir les LG patauger dans la semoule, traîner sur la route inéluctable de la prise de conscience, chacun à son rythme, on a le sentiment que ce qui tient en trois ligne se répète sur trois pages. Ça dépeint bien leur horreur, leur terreur ; mais c'est un peu lassant, aussi, pour le lecteur. Mais bon, je suis sûr que tu es consciente de ce problème impossible à corriger, je le mentionne juste parce qu'il est là.
La fin est très surprenante. Parce qu'elle est encore plus à contre-pied de la série que l'esprit pour le moins enfantin de ton O-S
Les onze morts resteront sans justice, instrumentalisés. Ça nous connaît, les morts instrumentalisés, en France. Le risque, énorme, est pris, alors qu'ils viennent d'avoir la preuve que toute cette histoire les dépassait.
Mais quel est le moteur principal de cette confiance ? L'Amitié. La valeur principale du show. Qu'est-ce que c'est beau, l'amitié. Surtout avec le petit chantage affectif & moral de Jérémie (le genre "Gendou Ikari avec des lunettes blanches") en prime.
Y'a pas à dire, ça, c'est ce que j'appelle cracher sur Code Lyoko
L'Œil. J'ai hésité à en faire un, mais je m'attendais pas à ce qu'il soit aussi long. Faut dire, je l'ai gonflé avec deux erreurs récurrentes : les tirets, et l'accord du participe passé avec le COD.
Spoiler
⋅ Regarde moi. (x2) > Regarde-moi.
⋅ Mais cela n’a pas marché, je… Ça ne les a pas ramené > ramenés
⋅ Evidemment > Évidemment
⋅ Ils ont tous participés au massacre. > participé (merci mon correcteur orthographique, tiens, j'ai failli la louper =⋅ )
⋅ Jérémie daigne finalement lui lancer un regard compatissant. > terme inadapté, tu as dû t'en rendre compte.
⋅ Pourquoi Yumi l’a-t-elle frappé alors l’ennemi risque > alors que
⋅ face à cette créature sur l’écran, qu’elle a côtoyé, qu’elle côtoie en cet instant même, qui elle a combattu à ses côtés > Deux choses. 1° Est-ce l'écran qu'elle a "côtoyé", ou Aelita qu'elle a "côtoyéE" ? 2° "qui elle a combattu à ses côtés" dont la signification n'a pas de sens ;p
. Le retour vers le passé ne les a pas ramené ? > ramenés (bis)
⋅ - C’est X.A.N.A, rit elle > rit-elle. La touche tiret se trouve à gauche de la touche "erase". (bon, ok, c'est bête et méchant )
⋅ parce qu’elle les a fermé > fermés
Citation:
- À majorité absolue.
- Non, à majorité simple ! réplique Jérémie.
⋅ Ça, c'est une boulette. Tu confonds majorité absolue et unanimité.
⋅ M’bref vous verrez qu’j’vous aurez ! > aurai (sauf licence poétique exceptionnelle :3)
⋅ - Explique moi quelles mesures tu vas prendre, alors > Explique-moi
⋅ Et je… on a apprit de nos erreurs > appris
⋅ C’est pour ça q-que ça a prit du temps > pris
⋅ On les a tué. Mais… > tués
⋅La japonaise rencontre le regard embué de larmes d’Ulrich, qui l’implore de l’avouer, lui arrache l’aveux : > l'aveu. Et c'est redondant avec "avouer", j'aime pas D'ailleurs, comme ce n'est pas ce qu'elle pense, c'est moins un aveu qu'une concession.
⋅ - Je ferais mieux, se jure faiblement Jérémie. Je ferais mieux. > ferai (x2)
⋅ Ce qu’elle ne parvient pas à échapper. > Échapper est transitif indirect. Ce à quoi.
× parce qu’elle s’est faite nickée p-par un Krabe > Ça me rappelle une vidéo japonaise que j'ai vue récemment. Mais la décence m'interdit d'en parler ici.
⋅ parce qu’elle s’est faite nickée p-par un Krabe > niquer. Et fait ("se" est sujet de "niquer" dans une "proposition infinitive" pour parler en termes de grammaire latine – pas COD de faire).
⋅ - Je ferais tout pour l’éviter, affirme Jérémie > ferai. Et Léviter
====>[]
⋅ Et fais leur un peu confiance > fais-leur
Apparté « débat sur les mécanismes de la série » :
Zéphyr a écrit:
Pour finir là-dessus, je ne pense pas que le programme de retour vers le passé fasse une discrimination pareille : tout ce qui est mort ne revit pas, tué par Xana ou pas.
Seul défaut de cette théorie : chaque épisode se solde par une vague de dizaines de milliers de morts dans le monde, suivie d'une période d'une à douze heures où plus PERSONNE ne meurt.
J'avais un concept de fanfiction spéciale là-dessus. Une liste d'Interpol, mentionnant quelques morts sur un accident d'autoroute assez louche (parmi lesquels une certaine Laura ) J'ai renoncé en voyant le nombre de noms à créer (en prenant compte de l'analyse statistique des populations) qui était proprement ridicule…même en se limitant à la France !
Sérieusement, nos petits héros doivent devancer, et de loin, Light Yagami sur la liste des criminels les plus recherchés du monde !
Osef _________________
Premier commandement :Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. Troisième commandement :Tout individu a droit à la vie Quatrième commandement :Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
Bonjour Chère Iceji,
C'est un bon texte que vous avez écrit, et déjà abondamment commenté, aussi n'y a-t-il guère plus à en dire.
Ce texte en revient aux fondations de la saison 1 du dessin animé, à savoir les attaques franches et massives, causes potentielles de beaucoup de morts. Alors que dans les saisons ultérieures l'accent est mis sur la xanatification d'une personne. Un unique personnage qui ne s'occupe que des héros. Ipso facto la question des morts malgré le voyage dans le temps passe largement au second plan: seul la bande est menacé, pas la ville (ou plus rarement).
Sur la redite, je ne trouve pas, au contraire de Belgarel, que cela soit trop marqué. Pour moi si le texte donne l'impression que nos héros pataugent, sont embourbés, cela vient de la nature de leur dilemme. Il s'agit d'un de ces problèmes de morale et d'éthique où l'on reste enfermé dans un raisonnement circulaire parce qu'il n'y a pas vraiment de solution, sauf à recourir à cette bonne vieille dialectique, mais c'est un peu trop en demander à des enfants: ils sont responsables des morts passé, ont-ils le droit moral d'endosser des morts futures, celui de renoncer ?
Si à cela on rajoute la sensation du sang sur les mains, de la culpabilité qui paralyse la pensée, alors il est très compréhensible que le texte donne l'impression d'un vaste surplace.
Jérémie en fait débloque, à mon sens la situation. Il endosse le manteau du chef. Il tient tête à Yumi en lui affirmant que toutes les morts à venir seront sienne, sa responsabilité à lui seul. Et celle de Xana aussi. Il prend sur lui, ce qui au passage permet à Odd et Ulrich de se décharger.
Une partie du côté asocial, austère et grognon de Jérémie ici et dans la série découle directement de ce poids de la responsabilité.
Incidemment votre texte donne une explication possible au mutisme de Yumi dans la série: la décision de continuer c'est faite plus ou moins contre elle, par la suite elle n'y revient plus car la décision est actée et elle n'a donc plus rien à dire.
Le contrast entre Yumi et jérémie et par ailleurs des plus intéressant. Yumi apparait dans la série comme un personnage psychologiquement fort, endurant, là ou Jérémie parait bien plus faible. Ce qui est révélé ici, c'est que Yumi est essentiellement une carapace protectrice, et que dans le fond elle n'est pas si mature que ça, là où Jérémie se montre capable d'aller au bout de ses choix.
Pour répondre à Belgarel sur l'instrumentalisation des morts et la justice, il est à noter que si le combat continue c'est pour Aelita, et non pour la vengeance, ou au nom de ces onzes morts.
Ils sont instrumentalisé au sens où ils ont été transformés en moyen dans le débat, mais encore ce n'est pas ce qui emporte la décision, ni même un point central. le combat conte Xana n'est à aucun moment un combat de mort, de vengeance, de justice, mais au contraire de vie: matérialisation d'Aelita, guérison d'Aelita, protection de l'humanité.
Ces onzes morts ne sont pas des morts pour la patrie, un stimulant de haine et de lutte, mais un objet de deuil.
Quant à la justice, qui est responsable ici: le groupe qui n'a pas été assez efficace, Jérémie qui n'a pas su lutter, Jérémie qui a rallumé et gardé allumé le supercalculateur, Hopper qui a crée Xana ? Difficile à dire, et la rédemption est encore plus difficile à trouver.
Cela dit, tout ce récit, et a fortiori la saison 1 repose sur l'idée que si le supercalculateur est éteint, Aelita disparait à jamais. On en déduit que Hopper ne sait pas fabriquer un ordinateur qui conserve en mémoire, et de maniére inaltéré, ce qui a été fait lors de la derniére cession de travail. Mais qui conserve tout lyoko et ses bit quantiques,... cherchez l'erreur.
Au plaisir de lire un autre texte de votre blanche main. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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