Pour ceux qui connaissent le film Inception, j'y ai emprunté un concept phare que j'ai réappliqué dans l'univers de CL. Je ne vais pas dire grand-chose parce que ce texte parle par lui-même. So : Enjoyy...
Spoiler
-On a perdu le signal.
C’est ainsi que Jérémie amorça ce tournant. A côté de lui, Laura fronça les sourcils, soucieuse.
-Comment ça, perdu le signal ? Tu veux dire que tu ne les retrouves plus ? C’est quoi, un brouillage ?
Il secoua la tête, perdu.
-Je ne sais pas…ils auraient dû revenir sur Terre non ?
-On dirait que quelque chose a intercepté leur rematérialisation. Tu es sûr que vous n’avez jamais rien rencontré de tel ? Jamais rien vu qui y ressemble ? Sers toi de ta tête, il y a forcément une explication.
Le ton froid et calculateur de Laura sembla donner un électrochoc à Jérémie. Il rajusta ses lunettes et commença à faire des recherches. Dans ses yeux, une étincelle brillait. Un souvenir refaisait surface. Il retrouvait quelque chose. Et Laura avait compris à son tour. Elle n’avait pas compris la même chose que Jérémie, bien sûr, elle venait justement de comprendre qu’elle ne pourrait pas comprendre ce qu’il avait compris parce que pour comprendre il lui aurait fallu une connaissance totale des évènements précédents. Qu’elle n’avait pas. Et si elle ne l’avait pas, c’est qu’il n’avait pas voulu la lui donner.
Alors elle resta en retrait, étudiant calmement les lignes de code que tapait Jérémie. Elle essayait de déduire ce qu’elle pouvait des éléments glanés, comme elle l’avait toujours fait. Mais elle savait que ça ne suffisait que pour des évènements de routine. Là, ce n’était pas la routine.
-Jérémie ? Tu as déjà rencontré ça avant ?
Il ne répondit pas, trop concentré sur son clavier pour faire attention à elle. Diaboliquement appliqué. Elle ne lâcha pas le morceau pour autant, persuadée qu’être mise au courant pourrait arranger la situation. Alors elle se racla la gorge et demanda à nouveau :
-Jérémie ?
Il grogna, réticent. Il pensa à la réaction d’Aelita s’il lui révélait encore d’autres choses. Ils s’étaient mis d’accord pour ne lui dire que le strict nécessaire. Uniquement les bases pour se rendre utile et être instrumentalisée. Bien sûr. Mais là, il allait peut-être falloir lui expliquer quelle était cette situation. Parce que c’était une situation coriace et délicate. Une situation qui pouvait faire douter de la réalité elle-même. Alors Jérémie décida, pour le bien de tous, d’expliquer à Laura.
-Oui. C’était dans nos débuts, alors qu’on avait même pas encore rencontré William. Un jour, après avoir lancé le retour vers le passé, j’ai découvert que les autres avaient disparu. Alors j’ai mené l’enquête avec Aelita. J’ai essayé de les retrouver, et finalement, elle a capté la fréquence d’une bulle virtuelle. Un endroit qui reproduisait parfaitement la réalité. Une réalité où ils seraient à la merci de XANA. J’ai dû utiliser la fréquence pour me virtualiser dans la bulle et les sortir de là.
-Alors là, tu cherches à identifier la fréquence de la bulle virtuelle, c’est ça ?
-Oui. Mais ensuite, il va falloir qu’on se virtualise dedans. Est-ce que tu es prête à passer par là ?
-Evidemment. Si c’est nécessaire, si c’est la seule façon de les aider, il faut les sortir de là.
-Alors c’est l’heure de vérité. J’ai trouvé la fréquence. Il est temps de plonger.
William sortit de son scanner. Les trois autres avaient fait de même un peu avant, mais il avait été rematérialisé après. Eux attendaient déjà dans le monte-charge. Le regard condescendant d’Ulrich lui tapait déjà sur les nerfs. Pour changer. A côté de lui, Aelita s’extrayait également du caisson. Partir d’une boîte en métal pour arriver à une autre. Charmant.
En haut, Jérémie et Laura les attendaient. Jérémie sourit.
-Encore une tour désactivée, félicitations !
-C’est pas tout ça mais il est temps de rentrer !
La voix d’Odd, comme une sorte de trille, venait rappeler que le soir tombait doucement et que peut-être, il allait falloir retourner à l’internat pour manger. Dormir, accessoirement, mais manger avant tout. Il y avait des priorités dans la vie.
Les sept reprirent le monte-charge, puis le chemin de Kadic. Lorsqu’ils sortirent du bunker d’égout, le ciel s’assombrissait. Yumi les avait déjà quittés pour regagner son foyer. Ils suivirent le sentier de terre dans le parc, en faisant craquer quelques branches et bruisser quelques feuilles. Ils devisaient, Odd s’extasiait sur le menu de la cantine, Ulrich boudait parce qu’il n’avait pas pu dévirtualiser autant de monstres que ce qu’il aurait voulu. William trouvait Laura assez silencieuse par rapport à d’habitude. Peut-être l’ambiance conviviale qui la mettait mal à l’aise en lui rappelant qu’on ne la considérait pas comme membre à part entière de cette bande. William connaissait ce sentiment. Il savait ce que ça faisait d’être exclus comme ça.
A table, cette ambiance désagréablement joyeuse perdura. On s’y accoutumait vite. Aux alentours, les bavardages des élèves produisaient un bourdonnement assommant. De temps en temps, quelqu’un criait quelque chose plus fort que les autres, mais sinon, c’était comme un magma, quelque chose d’épais et collant dont on arrivait pas à se dépêtrer.
Le téléphone d’Ulrich esquissa un début de sonnerie. Mais avant qu’il n’ait pu décrocher, la musique s’arrêta brusquement. Il haussa les épaules, rangea l’appareil.
-C’était qui ?
-Yumi je crois. Elle a dû s’asseoir sur son portable et appuyer sur des touches par accident je pense.
Le repas se termina lentement, et puis ils s’éloignèrent pour regagner leurs chambres. Dans l’ignorance. Presque dans l’indifférence.
Laura et Jérémie venaient de quitter l’usine. Ils hésitaient sur la conduite à tenir, à présent. Mais ils n’eurent pas le temps d’hésiter longtemps. Des ombres bougeaient un peu plus loin. Furtivement, ils se coulèrent dans les égouts dont le tunnel était laissé entrouvert. Les pas passèrent au-dessus d’eux. Ils entendirent un gémissement, aussi. Une fois les silhouettes éloignées, ils risquèrent un œil au dehors. Les inconnus étaient entrés dans l’usine. Ils étaient deux grands et un petit. Les deux grands portaient une sorte de gros paquet. Non, pas un paquet. Une personne ligotée et bâillonnée. La source du gémissement.
Yumi venait de se faire enlever par des gens qui ressemblaient à sa famille. Mais ce n’étaient que des pantins de XANA. Elle devait le savoir. Elle devait avoir peur aussi.
Jérémie hésita à foncer pour l’aider. Mais il n’eut pas besoin que Laura le retienne pour s’en dissuader. Qu’aurait-il pu faire ? Rien. Il ne pouvait rien faire mais il devait rester vivant pour aider les autres.
Il était contraint de regarder son amie se faire emmener vers les scanners. Il imaginait bien la scène. Trop bien. Mais il ne pouvait rien faire s’il voulait laisser une chance aux autres. Les traits crispés par la souffrance, il termina de descendre l’échelle et avança dans le tunnel, les poings serrés. Laura, un peu en retrait derrière lui, ne pouvait pas le voir pleurer. Il avait échoué.
Les cordes sciaient la chair de Yumi. Son corps était parcouru de sanglots, elle était réduite à l’impuissance. Elle n’avait même plus le pouvoir de crier. Elle avait peur.
On l’avait jetée dans un scanner. Sa mère remontait dans le monte-charge, allait enclencher une procédure mystérieuse. Devant elle, son petit frère, avec un t-shirt rouge, souriait avec un air sadique.
-Il est temps de plonger dans les abysses de l’oubli, « soeurette ».
L’ironie de XANA était particulièrement ignoble. Le scanner se referma. Il faisait noir.
Sur l’écran de l’ordinateur, il y avait écrit : Procédure d’effacement 2%.
Une fois dans le parc, Jérémie annonça :
-On se sépare. Il faut retrouver les autres le plus vite possible et les prévenir. XANA nous a sûrement remplacés dans cet univers.
Laura hocha la tête. Ils filèrent chacun de leur côté et elle le perdit bientôt de vue. Encore en état de choc, elle n’arrivait pas à établir qu’ils avaient échoué dans leur mission de protéger les Lyokoguerriers. Yumi était sans doute morte à l’heure qu’il était. Mais il fallait s’accrocher et continuer.
Le vent fouettait le visage de Laura et lui sifflait aux oreilles, mais au fond, elle avait la sensation que ce vent-là était un allié. Ce n’était qu’une sensation, car on était dans un monde dominé par XANA. Mais cette sensation était bien présente.
Soudain, un sentiment glacial l’envahit. Celui, terrible, d’être observé. XANA était partout. Dans chaque petite parcelle. Dans chaque feuille.
Elle se retourna brusquement, soudain effrayée. Ses yeux s’écarquillèrent. La feuille de l’arbre juste derrière elle s’était changée en œil de XANA. Un œil terrifiant qui lisait en elle, lui disait « Je sais où tu es, abandonne tout espoir ». Elle blêmit. Puis, soumise à un instinct extrême qu’elle n’avait jamais laissé s’exprimer, elle s’enfuit. Elle savait que foncer vers les dortoirs était l’assurance de croiser des ennemis, mais c’était aussi celle d’arriver à rejoindre des alliés. Et en ce moment, elle avait besoin d’alliés, parce que seule, elle ne survivrait pas longtemps.
Ses poumons commençaient à la brûler. Déjà. Elle haïssait ces instants d’impuissance où elle se rendait compte que malgré tout ce à quoi elle se raccrochait, l’esprit ne pouvait pas tout seul.
Elle commençait à avoir un goût de sang dans la bouche quand elle monta les escaliers. Ses cuisses étaient douloureuses, mais la force et l’envie de survivre lui permettaient de s’accrocher. De continuer à avancer.
Elle déboula dans le couloir devant la porte de William. A bout de souffle, elle trouva encore l’énergie de lever le poing pour frapper sur le battant de bois.
Il ouvrit, perplexe.
-Laura ? Mais qu’est-ce qui se passe ?
Pliée en deux, elle luttait pour trouver un peu d’air. Des bruits de pas se faisaient déjà entendre un peu partout.
-C’est…un piège…monde virtuel…contrôlé par XANA…les autres…
William n’eut pas beaucoup de difficultés pour voir qu’elle ne mentait pas. Ça se lisait dans ses yeux.
-Comment ça ? Mais, qu’est-ce qui s’est passé, il y a dix minutes tu étais pas…enfin…je comprends pas !
-Sûrement…des doubles…de moi et…Jérémie.
Au bout du couloir, Nicolas apparaissait. Mais il n’avait pas l’air tout à fait humain, maintenant. Quelque chose avait disparu. Et ce petit vide poussa William à entraîner une Laura à bout de forces par la main vers l’autre côté du couloir, en courant. Elle n’eut pas le choix et se laissa emporter, mais savait qu’elle serait plus un poids mort qu’autre chose, dans son état.
Jérémie avait enfin rejoint Aelita. Il avait un peu plus d’endurance que Laura et arrivait donc à parler, mais savait que courir comme ça éternellement était au-dessus de ses forces.
-Aelita ! Nous sommes coincés dans une bulle virtuelle ! C’est un piège de XANA !
Elle tressaillit, le fixa avec des yeux incrédules.
-Quoi ? Mais, comment ?
-J’ai pas le temps de t’expliquer, viens, il faut retrouver les autres ! Avant que les sbires de XANA ne nous attrapent…
Odd et Ulrich étaient tranquillement au chaud dans leur chambre. Le premier jouait à un jeu vidéo, lequel était sujet à de nombreux bugs et lags, ce qui était surprenant sur une console portative type gameboy. Et pourtant. Ulrich, lui, lisait. Mais, étant Ulrich, il lisait un magazine d’arts martiaux, et non pas un recueil de poèmes de Verlaine. De temps en temps, il levait le nez de sa revue pour crier à Odd de baisser le son et d’arrêter de sauter sur son lit, même s’il était énervé. Aucun d’eux n’était averti de la situation catastrophique, mais une arrivée incongrue allait bientôt pallier à tout ça.
Jérémie ouvrit la porte à la volée sans prendre la peine de frapper.
-Odd ! Ulrich ! Faut que vous veniez avec moi !
-Hein ? T’as cramé un fusible Einstein, j’allais arriver au niveau 24 et toi tu m’as tout fait rater !
-Jérémie, qu’est-ce qui se passe ? Une tour activée ?
-Non, c’est bien plus grave que ça, vous êtes piégés dans une bulle virtuelle, à la merci de XANA ! Il faut sortir de là en vitesse ! Où est Aelita ?
-Aelita ? Ben, dans sa chambre je suppose…
Odd et Ulrich délaissèrent leurs activités et se levèrent, s’apprêtant à suivre Jérémie. Soudain, Ulrich, dans un éclair de lucidité, demanda :
-Si on est dans une bulle virtuelle, et que tu t’es virtualisé pour nous rejoindre, ça veut dire que dans cette bulle, il y a un faux Jérémie. Qu’est-ce qui me dit que c’est pas toi, l’imposteur ? Pourquoi on devrait te suivre ?
Odd, contaminé par la soudaine lucidité d’Ulrich, hocha vigoureusement la tête. Jérémie les regarda tous les deux, déstabilisé.
-Vous trouvez vraiment que j’ai l’air d’un pantin de XANA ? Et si j’en étais un, pourquoi je vous dirais que vous êtes dans un piège ? Je me contenterais de vous tuer ici et maintenant…
Convaincu, et sûrement épuisé par son éclair de lucidité, Ulrich s’avoua vaincu et déclara :
-Ok, on te suit Einstein…
Et ils s’élancèrent à la suite de Jérémie dans les couloirs.
Le parc est un lieu sujet à de nombreuses rencontres indiscrètes entre jeunes amoureux. Mais cette fois, ce furent des groupes entiers qui s’y retrouvèrent. D’une part, Laura et William. D’autre part, Jérémie, Odd et Ulrich, mais aussi Jérémie et Aelita.
Ce qui impliquait qu’un des deux Jérémie avait roulé les autres. Et ce fait jaillit dans l’esprit de toutes les personnes présentes.
-Aelita, éloigne toi de lui ! C’est un serviteur de XANA !
Elle hésita, son regard passa d’un Jérémie à l’autre. Elle avait déjà été confrontée à ce style de situations mais là, elle n’avait aucun indice pour décerner le vrai du faux. Les traits crispés, elle était totalement coincée et aveugle.
Les deux Jérémie, bien entendu, se lancèrent dans une joute verbale pour tenter de se départager.
-C’est lui XANA ! Regarde, ça crève les yeux non ? Il n’a jamais su m’imiter correctement !
-Ne l’écoute pas, il essaie de t’embrouiller, je n’ai jamais employé un ton aussi suffisant !
-Aelita, pourtant, ça se voit qu’il ne connaît pas bien le genre humain, non ? Tu peux me demander n’importe quoi, je te prouverai que c’est moi Jérémie !
-XANA a des yeux partout, il est au courant de beaucoup plus de choses que ce que tu crois ! Ne tombe pas dans le piège !
-Arrêtez !
Le gémissement d’Aelita vint couper court aux Jérémiades. La tête entre les mains, elle essayait de réfléchir. Il devait y avoir un moyen !
Ils firent un pas vers elle pratiquement au même moment. Aucun ne fut plus audacieux. XANA, quel qu’il soit, avait retenu la leçon de son premier clone polymorphe.
Comme si ils avaient su qu’il ne fallait pas arriver à ce moment, les élèves de Kadic et Jim, qui étaient eux de parfaits sbires de XANA, se montrèrent. Et il fallut faire des choix, très vite. Le groupe se scinda en deux. Un Jérémie de chaque côté. Odd et Ulrich avec l’un, Laura, Aelita et William avec l’autre.
Tout en courant, Jérémie lança à Aelita :
-Il faut que tu détruises la bulle avec ton pouvoir de création, c’est notre seule chance de nous en tirer ! On peut s’occuper des autres le temps que tu détruises la bulle.
Elle tomba à genoux dans la terre. Devoir se concentrer sur la paroi qui n’était pas directement à portée de main était un exercice plus difficile que normalement. Mais elle ne se découragea pas pour autant. Elle entendait les pieds des esclaves de XANA traîner dans la poussière, leurs grognements. Elle songea qu’elle n’avait pas envie de finir ici. Et qu’elle n’avait pas non plus envie de perdre ses amis. Alors elle se concentra, un chant irréel s’éleva.
Tout d’un coup, les zombies arrêtèrent de marcher. Ils se retournèrent vers la personne qui fendait leurs rangs.
Laura. Mais il était évident qu’il ne s’agissait pas de la vraie. Son visage était encore plus froid que d’ordinaire, mais elle avait la même apparence que l’originale. Ils avaient trouvé l’incarnation de XANA dans la bulle virtuelle. Ou plutôt, l’incarnation les avait trouvés.
-Alors vous nous quittez déjà ? C’est bien beau, mais vous avez déjà perdu deux de vos amis…
-Deux ? Comment ça, deux ?! lâcha Jérémie, d’un ton plus affolé que ce qu’il aurait voulu.
-Et bien, Odd n’était pas vraiment Odd ce soir. Le seul Odd de cette bulle était en fait à ma botte depuis le début. Et Ulrich a bien été embêté quand il s’est retrouvé cerné par deux traîtres. Surtout que vu comme il est bête, ça n’a pas été compliqué de l’attirer du côté de l’usine.
La fausse Laura ricana.
-Mais, où est Odd alors ?
-Mystère. Je pense que vous le découvrirez bien assez tôt…
Et ils se retrouvèrent à l’usine, dans la salle des scanners. Ils étaient quatre.
Aelita sentit un coup de fatigue s’abattre sur ses épaules et s’écroula, dans les bras de Jérémie. Bien sûr. Laura se laissa tomber contre le mur, éprouvée par les récentes épreuves. William, lui, essayait d’assimiler qu’ils avaient perdu deux Lyokoguerriers. Deux. Dans un simple piège de XANA. Mais un piège si retors et tordu…
Le soir, à Kadic, ils mangèrent peu et parlèrent autant. Personne n’était vraiment d’humeur à bavarder. Mais l’arrivée d’Odd à côté d’eux surprit chacun.
-Odd ? Mais, qu’est-ce que tu fais là ?
-Et vous alors, vous étiez où ?
-Pourquoi t’étais pas dans la bulle virtuelle ?!
-Bulle virtuelle ? Vous êtes tarés les gars hein.
La discussion se poursuivaient, les autres racontant à Odd leurs mésaventures. Lorsqu’il apprit la mort de Yumi et Ulrich, sa main trembla et sa fourchette lui échappa des mains.
-C’est pas possible…
Un simple murmure qui lui avait échappé. Il ne dit plus rien de tout le repas.
Laura, elle, commençait à réfléchir. Certains détails clochaient dans toute cette histoire.
-Jérémie !
La porte s’écrasa contre le mur, ouverte à la volée. Jérémie, qui était en train de parler avec Aelita, sursauta. L’intervention de Laura l’agaçait un peu, il fallait qu’il remonte le moral de sa presque petite-amie sans pour autant perdre le sien.
-Quoi, qu’est-ce qui se passe ?
-C’est pas fini, Jérémie…on est encore dans une bulle !
-Comment ça ?
Jérémie avait pâli. Drastiquement. Aelita de même.
-Vous n’avez pas trouvé ça suspect que XANA nous laisse partir comme ça, sans rien tenter pour nous arrêter ? Et Odd avait été perdu avec les autres, il n’avait pas été rematérialisé, alors que fait-il sur Terre ?! Je pense qu’il a réussi à imbriquer deux bulles virtuelles. On était dans une première bulle, on l’a fait éclater, on est dans une deuxième bulle.
Jérémie jura.
-Maudit XANA, on a failli tomber dans le piège. Venez, il faut qu’on trouve William et la paroi de cette bulle-là. Et vite, avant qu’il ne se rende compte qu’on sait…
Ils furent plus malins que la dernière fois, pour se retrouver, ils essayèrent d’utiliser leurs portables. Qui, comme par hasard, n’avaient plus de batteries. Tout ça ne faisait que confirmer la thèse de Laura. Et dans la chambre d’Odd, il n’y avait plus personne. La réalité était dure à assumer, mais XANA avait déjà dû se débarrasser de lui.
Ils passèrent donc par la chambre de William, lui expliquèrent très vite, et foncèrent vers la sortie du lycée, encore ouverte. L’idée était de foncer tout droit jusqu’à trouver la frontière de la bulle.
Et là, c’est le drame. Jérémie se prit les pieds dans une bordure de trottoir et s’étala de tout son long. Bien sûr, les sbires de XANA étaient déjà à leurs trousses. Bien sûr.
-Ne vous occupez pas de moi, filez !
Il avait choisi d’endosser le rôle du digne héros se sacrifiant pour ses amis. Aelita se mit à pleurer, et fut soudain incapable d’avancer.
-Jérémie !
Laura s’occupa de réveiller tout le monde en leur criant de continuer. William, un peu plus vif à réagir que bonbon rose, entraîna ledit bonbon à sa suite. La seule chose qu’ils virent fut Jérémie empoigné par deux contrefaçons d’humain qui le traînèrent à vitesse effrayante en direction de l’usine.
Le gros de la horde poursuivait toujours le trio restant. Soudain, une voix stridente et plus sonore que tous les grognements s’éleva.
-Arrêtez-les !
Laura, le retour. Mais bien sûr, il s’agissait de XANA sous ses traits, encore une fois. Elle dégageait une aura dorée et ses yeux luisaient très férocement. Pour un peu, elle leur aurait tiré des éclairs.
Aelita se cogna contre une paroi. Enfin. Elle posa les mains contre et activa son pouvoir, tentant de faire vite. Il était déjà probablement trop tard pour Jérémie, même si elle avait perdu la notion du temps. Les zombies étaient quasiment sur eux, l’un d’entre eux tenta d’attraper Laura mais fut repoussé par un coup bien placé de William. Evidemment, tout seul, c’était dur de retenir des dizaines de monstres. Il savait qu’il allait craquer tôt ou tard.
Et puis ils se retrouvèrent sur Lyoko. Aelita, Laura et William, les trois survivants. Le bonbon rose se laissa tomber par terre encore une fois, vaincue par la pression.
Malgré la situation, William trouva le temps de jeter un œil à Laura. C’était d’ailleurs la première fois qu’on la voyait sur Lyoko. Tout en gris, avec une jupe au-dessus d’un pantalon court. Pas de fioritures, on restait bien dans son style. Elle lui rendit son regard en silence. Au vu des circonstances, le fait d’être sur Lyoko ne lui faisait rien.
Dans un murmure, elle commenta :
-Maintenant, on ne va plus savoir discerner la réalité du mensonge. XANA nous a rendus paranoïaques…
William hocha la tête. Puis il ajouta :
-Sans toi, c’était pas la paranoïa qu’on risquait. XANA nous aurait tous effacés si tu n’avais pas détecté le piège.
Une ébauche de sourire qui s’effaça aussi vite qu’il était arrivé. Malgré ce qu’il avait dit, William était d’accord concernant les séquelles psychologiques.
« Dis-moi Laura, où est la réalité d’après toi ? »
Mais! Vous n'allez pas nous quitter tout de suite n'est-ce pas? J'ai un bonus pour vous! C'est un texte trop petit pour être publié seul, parce qu'il a été tronqué. La seule personne a avoir jamais vu ce truc s'appelle Icer (a). Cet OS ne raconte pas vraiment une histoire, c'est plutôt un OS de troll (enfin, si on peut appeler ça un OS). Et il est vieux en plus. Il date...
"Le navet", donc.
Spoiler
Ulrich était seul dans son appartement, le 5janvier 2013. Il avait à présent 20ans et faisait ses études de droit dans une fac prestigieuse. Lyoko était très loin derrière lui, un genre de souvenir flou. Ce soir-là très spécial, il alluma la télé dans l’intention de se regarder une petite série à la con, après avoir expédié ses devoirs. Il n’aimait pas le droit. Il ne comprenait absolument rien.
La fin d’un générique passa sur la quatre. Ça pouvait donc signifier qu’il allait voir du nouveau…ou qu’il venait de rater un truc et s’engageait vers un tunnel de pub. Au choix.
Sur l’écran, un adolescent blond vociférait dans tous les sens sous les regards un peu déprimés de ses camarades. Tout en s’enfournant un bout de sa pizza, il commenta
-Pfeuh, il est pas convaincu, le mec…
Les autres cherchèrent un peu à le calmer. Ulrich haussa un sourcil devant la couleur des cheveux d’un des personnages, proche du manga. Et puis un genre de blondinet que tout le monde semblait attendre arriva, habillé dans des fringues improbables, et prononça de douteuses excuses.
Il y eut un changement de plan, et tous se retrouvèrent assis dans la forêt sur un genre de bunker. Visiblement un passage secret.
-Aha, c’est pas vrai, c’est ça leur passage secret ? Tss…bon, c’est déjà mieux qu’une bouche d’égout, qui est le classique dont on bouffe à toutes les sauces, mais tout de même.
Un nouveau personnage arriva, un peu sorti de nulle part, sans qu’on sache vraiment ce qu’il faisait là. En tout cas, il avait l’air énervé et connaissait bien les gens discrets assis sur le passage qui l’était tout autant. Une dispute s’engagea vite. En se curant le nez, Ulrich commenta
-ça me rappelle le collège, avec ce mec qui draguait ma copine…tss, j’aurais mis trois ans à sortir avec elle pour casser un mois après. C’qu’on pouvait être cons…
Après une vue aérienne de ce qui semblait être le lycée des personnages, il y eut un plan dans l’escalier. Le type bizarre lâcha une vanne pourrie pendant qu’ils discutaient de l’emmerdeur du parc. D’ailleurs, le mec coiffé n’importe comment avec des fringues douteuses, enfin, l’autre quoi, parce qu’ils étaient deux, il faisait sacrément la tronche.
-Non mais franchement, qui a l’idée de mettre un pantalon vert ? S’moche comme couleur…
Ensuite, encore un énième changement de plan. L’excentrique suivait un blond tout aussi malade que lui, au vu de la couleur de son T-shirt et de sa coiffure. Manquait juste une mèche violette…et voilà qu’il se faisait enfermer dans un frigo. Quel con. Ulrich détacha une autre part de sa pizza
-Il est vraiment pas doué, là, le mec…
Agacé, il zappa sur d’autres chaînes pendant une petite dizaine de minutes et revint sur son épisode, constatant qu’il n’avait plus rien d’autre à regarder. Tandis que le générique passait, il soupira :
-Mais quel navet ce truc. J’aurais vraiment pas aimé être dedans…
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 06 Oct 2013 Messages: 251 Localisation: Al-Jeit.
Alors, n'ayant pas vu Inception, je me suis dit que je n'allais pas lire cet OS et finalement... J'ai changé d'avis.
J'avais bien aimé l'idée de la bulle virtuelle, c'est agréable de la retrouver dans un OS. Bon, dommage que ce soit Laura qui montre son talent ! En tout cas, c'est beaucoup moins noir que certains de tes écrits que j'ai pu lire, ça fait du bien !
Et puis le bonus était sympa. Moins travaillé au niveau du style (peut-être parce que le personnage est Ulrich...) mais sympa quand même sur le fond !
Et sinon :
Ikorih a écrit:
Il savait ce que ça faisait d’être exclus comme ça. "
Oops un petit s en trop, non ?
Ikorih a écrit:
Le vent fouettait le visage de Laura et lui sifflait aux oreilles, mais au fond, elle avait la sensation que ce vent-là était un allié.
Si c'est pas un hommage mignon ça
Ikorih a écrit:
pallier à tout ça
On dit pallier tout court et pas pallier à (je l'ai appris y a pas longtemps alors je me la pète)
Ikorih a écrit:
Convaincu, et sûrement épuisé par son éclair de lucidité, Ulrich s’avoua vaincu
A quand un récit objectif ? _________________ Ma belle, douce lune sous un chant blanc d'étoiles, / Astre fatigué, vagabonde hors-la-loi / Toute pâle dans l'oeil noir de loups qui aboient, / Hisse les rêves, aux nuits où tu es seule voile. ♥
Inscrit le: 12 Avr 2006 Messages: 3893 Localisation: Sur une colline, près des étoiles
Commentaire de Icer en direct de chez moi (au vu du titre) : "Putain, y'a encore des fics de merde qui ont été postées".
/Shaka tape sur l'épaule d'ikorih... Désolée Dudette...
The cake is a lie -_- _________________
Les fleurs naissent, puis se fânent. Les étoiles brillent puis s'éteignent. Ainsi, la galaxie et notre Univers tout entier seront, un jour, amenés à disparaître...
A côté, la vie d'un homme ne représente qu'un éphémère battement de cils... Durant ce temps, l'homme naît et grandit, il s'amuse et se bat, il aime et déteste, il est heureux, puis triste... Tout ça, en un très court instant...
Avant de tomber dans un éternel sommeil qu'est la Mort...
Je vais rapidement passer répondre à certains points soulevés par Ellana et dire à Shaka qu'il est connu que Regice n'a pas d'yeux. Même un Nosferapti peut voir ça.
Enfin quand je dis certains points c'est surtout le récit objectif. (a). Pour rappel, Icer et moi cherchons à transcrire une vision réaliste du monde de CL (Yeah, on fait comme Maupassant ). Il est évident que comme tout les auteurs réalistes (mh) on ne se permettrait pas une déformation du caractère d'un personnage et même Ulrich a le droit d'être exactement à l'image de ce qu'il est. A savoir, un crétin.
D'ailleurs saviez vous qu'à la base le bonus devait s'étendre sur tout l'épisode? Mais hélas, même Ulrich était assez intelligent pour voir que c'était exactement ce qui lui était arrivé, la virtualisation et tout ça. x_x. _________________
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Oblitération, chapitre 13
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