Inscrit le: 30 Jan 2011 Messages: 491 Localisation: Norende.
Texte n°5 :
Spoiler
De nombreux mois ont passé depuis l'extinction du Supercalculateur. Les Lyoko-guerriers ont tous grimpé d'un niveau dans le circuit scolaire et l'heure est à la période d'Halloween...
…C'est le moment que choisit X.A.N.A pour revenir.
À l’heure qu’il est, je suis peut-être le dernier. Je vais mourir, et je le sais. Mais laissez-moi donc raconter cette histoire. La dernière fois que je tiendrais la plume entre mes mains. Laissez-moi donc le privilège…
…d’écrire une dernière fois avant ma mort.
Jeremy reposa le stylo sur la table.
Il était quatre heures du matin. Comme toujours, le blondinet se réveillait à cette heure précise. Son horloge biologique le lui avait habitué. Pourquoi ? Seul lui le savait. Ses amis le remarquaient et en discutaient dans son dos, ses amis s’inquiétaient pour lui. Mais le binoclard voyait en leur acte plus un geste impersonnel et agaçant. Le garçon regarda le petit carnet ouvert face à lui. Il venait de griffonner à l’encre un petit résumé de la journée précédente. Et quelques petites notes écrites en travers qui s’emmêlaient entre elles. Une fois le paragraphe sec, Jeremy referma le carnet, songeur. Il laissa le cahier entre ses mains et regarda le ciel. Il pensait à cette chose. Cette chose qui le réveillait depuis des mois à quatre heures du matin. Cette chose qui lui embrumait l’esprit chaque nuit.
L’adolescent, maintenant arrivé en seconde, s’enfouit sous sa couette, puis observa le tableau d’Einstein accroché sur son mur. C’était une caricature du scientifique, où ce dernier tirait la langue d’un air méprisant et joyeux. Cette nuit-là, cette nuit du trente-et-un octobre, Jeremy ne parvint pas à s’endormir. Il appréhendait peut-être cette journée. La journée d’Halloween, cette célèbre journée où les élèves jubilaient dans la cours de récréation, déguisés en tout sorte de créatures assoiffées de sang et de cruauté : zombies, fantômes, vampires ou encore loup-garou. Mais lui, Jeremy, serait encore une fois à l’écart, seul sur un banc, à se ressasser cette chose qui l’empêchait de vivre sa vie. Le garçon décida de retourner au lit.
Cinq heures du matin, et le jeune homme était toujours sous les draps, yeux ouverts.
Le génie quitta le seuil de sa chambre et préféra rendre visite à son âme-sœur, celle dont il n’avait jamais eu le courage d’avouer son amour, celle qui le faisait chavirer et trembler à chaque fois qu’elle plantait ses yeux émeraude dans les siens. Cela faisait des mois que Jeremy ne parlait plus à Aelita. Du moins, peu régulièrement. Il toqua à la porte. Aucune réponse. Le blondinet se souvint de l’époque révolue où il combattait X.A.N.A. Lors de certaines nuits, l’ange aux cheveux roses venait rendre visite à son ami. Cette fois-ci, le binoclard venait prendre des nouvelles de son amie. L’adolescent toqua une seconde fois, sans réponse en retour.
Jeremy prit son courage à deux mains et ouvrit la porte. Il écarquilla les yeux, horrifié. Bientôt, il ne vit plus rien, sa vision brouillée par une épaisse couche de larmes. Il mit sa main devant la bouche pour retenir un cri partagé entre tristesse et terreur, et tomba sur ses genoux.
Au même instant, dans une chambre voisine, Ulrich Stern dormait paisiblement, insoucieux de la scène d’horreur dont assistait son ami. Enfin, s’il pouvait encore le qualifier ainsi depuis qu’il ne parlait plus. Le beau brun avait enfoncé dans ses oreilles les deux boules de mousses qui lui permettaient d’estomper le bruit assourdissant de la console de jeux d’Odd Della Robbia, son colocataire de chambre. Le téléphone de ce dernier vibra alors, signalant un appel entrant. Le fantaisiste quitta son jeu vidéo pour répondre à l’appel. Un appel de Jeremy Belpois. Odd le savait, ce n’était pas habituel. Ce ne l’était plus depuis l’extinction du Supercalculateur. Le plaisantin répondit sans plus attendre, intrigué. Il écouta attentivement les consignes du génie, puis raccrocha. Il se leva, enfila ses chaussons, réveilla Ulrich, puis tous deux partirent à vive allure vers la chambre d’Aelita, comme le demandait leur ami.
En pénétrant la chambre de l’elfe, les deux compères eurent la même réaction que Jeremy. Ce qui se trouvait face à eux n’était pas croyable. C’était un cauchemar. Qui aurait pu faire ça ? Qui aurait pu s’attaquer à elle ? À la douce et chétive enfant aux cheveux roses, la belle et tendre Aelita Schaeffer. Celle-ci gisait au sol. Elle gisait au sol dans une mare de sang et de chaire découpée. Son bras était arraché, ses tibias craquelés et tordus, ses pieds découpés alors que son intestin ondulait le long du parquet. On pouvait apercevoir certains os ressortirent des ouvertures, ou bien une côte qui se courbait contre l’estomac entrouvert. Ses yeux écarquillés laissaient échapper des larmes de sang. Mais le plus inquiétant était peut-être son crâne. Une partie de ses cheveux étaient rasés, formant un dessin bien familier pour le trio masculin. Trois cercles concentriques accompagnés de trois barres en bas, une barre en haut. Et en-dessous de ce symbole, le mot d’ordre MORT.
Ni Odd, ni Jeremy, ni Ulrich ne voulurent croire à cette scène. Le binoclard s’approcha prudemment de son amie. Les larmes coulaient à flot sur ses joues. Il posa une main sur son épaule, qui était sûrement la seule partie de son corps avec le moins d’égratignure. Il prononça plusieurs fois le prénom de la victime, bouleversé. Mais le garçon n’était pas au bout de ses surprises. Car subitement, la jeune elfe bondit sur Jeremy, lui serra les côtés et planta ses yeux livides dans les siens. Le jeune homme tremblait. Mais ce n’était plus de l’amour. C’était de la peur. « Je vous tuerai, dit-elle. Je vous tuerai un par un, répéta-t-elle. Je vous ouvrirai le ventre, je vous lacérerai le crâne, je vous découperai les jambes et vous arracherai les bras, compléta-t-elle en montrant ses dents devenues pointues et sales. Un par un, Lyokô-guerriers, vous mourrez. Vous allez mourir. Mourir ! »
Elle finit sa phrase en accentuant dans un souffle éraillé le i de mourir, puis s’évanouit. Morte. Ulrich proposa d’aller chercher le proviseur. C’était la meilleure chose à faire lors d’un tel évènement. Jeremy refusa. Ils savaient tous qui étaient l’auteur de ce crime impardonnable. C’était X.A.N.A. Ils en étaient certains. Le symbole gravé dans les cheveux de sa victime ne trompait pas. Mais le beau brun insista. Ils savaient pertinemment que leur secret ne devait pas être découvert, mais il s’agissait là d’un meurtre fait sans la moindre trace et dans le silence le plus pesant. Il fallait au moins prévenir Jim Morales, peut-être. Il fallait qu’on les accompagne le temps d’atteindre l’usine.
Mais Ulrich changea très vite d’avis.
On grattait à la porte. Un grattement perpétuel, puissant et inquiétant. Des souffles rauques accompagnaient le frottement. Crrrt. Crrrt.
X.A.N.A les pourchassait. Crrrt. Crrrt.
Il les avait pris en embuscade. Crrrt.
Le bruit se stoppa brusquement. Nos trois amis retinrent leur respiration, inquiets. Qui était-ce ? Qui était derrière la porte ? Cela leur paraissait évident. C’était un sbire de X.A.N.A. Un sbire assoiffé de vengeance, assoiffé de meurtres. Odd faillit tomber à la renverse tellement ses jambes tremblaient. Il ne put se poser de questions plus longtemps. Il accourut vers la porte dans un cri plein de peur, de terreur et d’horreur. Il avait besoin de savoir. Il devait faire face à l’ennemi. Faire face à la nuit de la terreur. La nuit d’Halloween.
Il ouvrit la porte.
Rien. Personne. Il s’avança, inquiet. Jeremy et Ulrich tendirent les bras en criant le nom de leur ami. Il devait revenir. Il ne devait pas s’aventurer seul dans les couloirs ténébreux de Kadic. Il était en danger. Mais c’était trop tard. La porte de la chambre se referma d’un coup sec à double tour. Odd était piégé dans le couloir de Kadic. Les deux autres rescapés tentèrent de le sortir de là. Ils forcèrent la porte, ils donnèrent des coups dedans. Rien à faire. C’était bloqué. Jeremy tentait de rassurer Odd par de belles paroles. Le blondinet devait fuir. Il ne devait pas rester éternellement là, à la merci de X.A.N.A. Mais le fantaisiste avait trop peur. Il refusa de s’aventurer seul dans la nuit. Puis il aperçut des ombres se dessiner dans les murs. Il les aperçut un court moment, puis les lumières s’éteignirent. Il ne vit plus rien. Il sentait juste les créatures qui lui léchaient le visage. Il entendait juste leurs soufflements se rapprocher de ses oreilles. Les deux autres amis pouvaient entendre les cris d’Odd. Des cris mélangés de tant de sentiments. Ulrich et Jeremy cachèrent leurs yeux remplis de pleurs. C’était peut-être la fin pour eux. Ils pensaient pouvoir se confronter à un virus multi-agent seuls. Ils ont gagné, mais sont allés trop loin. Et maintenant, X.A.N.A leur rendait la pareille. On entendit le sang, on entendit les boyaux. On entendit sa douleur. La douleur d’Odd. Odd Della Robbia, mort dans la peur et la tristesse.
Le cœur de Jeremy lui martelait la poitrine. Ils n’étaient plus que deux. Face à un ennemi invisible. Une peur cachée de tous. Une main se déposa alors sur l’épaule du binoclard. Il se retourna brusquement. C’était Aelita, la défunte Aelita. Elle rampait au sol dans une traînée de sang par l’intermédiaire du dernier bras qui lui restait. Elle avait toujours ces yeux blancs et encerclés de cernes prononcés. Elle mordit la jambe d’Ulrich jusqu’au sang. Ce dernier poussa un hurlement puis repoussa son amie. Son ex-amie. Jeremy prit le premier objet qui lui passait sous la main. Une chaise. Il cogna l’objet contre le ventre de la revenante xanatifiée. La jeune fille s’évanouit, le tronc et les jambes séparés. Était-ce fini ? Non. Aelita rouvrit ses yeux démoniaques, et continua de ramper avec l’aide de son bras. Cette fois-ci, elle accompagnait ses gestes de son rail machiavélique et ce mot. Mourir. Elle afficha un sourire plein de cruauté, laissant entrevoir ses dents jaunes et repoussantes. Les deux garçons décidèrent de sauter par la fenêtre. C’était ça, ou se faire tuer par un zombie immortel. Ulrich enjamba Aelita pour atteindre la fenêtre, et ouvrit avec précipitations la vitre. Par chance, une branche se dressait devant lui. Il sauta, mais rata l’objectif et chuta dans le vide. Il parvint à se rattraper sur une autre branche en contrebas. À présent, il était suspendu dans le vide, solidement accroché à un arbre. Jeremy esquiva à son tour Aelita et se pencha par-dessus la fenêtre. Mais lui avait moins de courage que le beau brun. Il scruta le sol. Il se trouvait à une vingtaine de mètres de l’arrivée. Non. Il ne pouvait pas. Il n’osait pas. Mais pourtant, il devait. Il leva une jambe avant de se rendre compte qu’Aelita s’y agrippait, l’empêchant de s’enfuir. Jeremy éclata en sanglots. Il ne voulait pas mourir, pas maintenant. Il aurait voulu vivre une vie paisible, rencontrer l’âme-sœur sans l’intermédiaire d’un monde virtuel, grandir, fonder une famille puis mourir de vieillesse. Mais maintenant, il le savait. Même s’il échappait à ce zombie, il en verrait d’autres. Il serait pourchassé. Pourtant, il ne pouvait pas abandonner. Pas maintenant.
Aelita serra la chaussure du binoclard. Ce dernier enfonça son pied dans la figure de l’elfe, puis sauta, puis chuta. Il se rattrapa sur le pied d’Ulrich. Ils se trouvaient à une dizaine de mètres du sol, maintenant. C’était suffisant pour atterrir sans se casser trop de membres. Le génie se réceptionna sans difficultés grâce à la mousse et l’herbe qui amortit la douleur de ses pieds lors du saut, puis son ami lui emboita le pas. Au loin, ils entendaient quelques souffles rauques semblables à celui d’Aelita. Au loin, ils percevaient ces quelques pas qui froissaient les feuilles mortes sur leur passage. Au loin, ils écoutaient les cris douloureux d’Odd Della Robbia, piégé par X.A.N.A. Au loin, ils entendaient la mort qui les guettait.
Jeremy et Ulrich n’eurent même pas besoin de prononcer le moindre mot pour savoir qu’il fallait fuir. Et de toute façon, ils n’avaient pas la force ni le courage de parler. Ils étaient traumatisés. Ils avaient perdu deux fidèles compagnons. Et même le retour dans le temps ne pourrait les aider. Ils avaient perdu deux êtres chers, et bientôt, ils passeraient sous le couteau aiguisé de leur pire ennemi. Les deux amis s’engouffrèrent dans la forêt. Malgré les quelques rayons de soleil qui commençaient à éclairer le feuillage et ce ciel qui devenait peu à peu bleu clair, tout leur paraissait sombre et cruel. Courir dans la forêt n’était pas la meilleure solution. C’était l’endroit parfait pour se perdre et avantager X.A.N.A. Mais pour le moment, c’était l’unique issue. Ils devaient continuer. Sur le chemin, Ulrich appela Yumi et lui haleta de rejoindre l’usine. Il n’aurait pas dû.
La japonaise quitta sa maison une fois les consignes reçues.
Elle s’engagea sur le trottoir désert de la ville. Les lumières s’éteignaient aux alentours de sept heures trente. Cette nuit-là, elles ne s’allumèrent même pas. Yumi tenait entre ses mains son téléphone qu’elle serrait, inquiète. Elle entendait sans cesse des bruits de pas, elle entendait sans cesse des poursuivants. La geisha n’osait se retourner. Elle avait peur. Peur de voir les ténèbres. Yumi plaqua une mèche derrière son oreille et continuait d’observer devant elle. « Tu ne veux pas t’en aller ? »
« Non, répondit Yumi. » « Pourquoi ça ? »
« Je dois aider mes amis. » « Tes amis sont morts, certainement. Tu veux prendre le risque de subir le même sort ? »
« Non. » « Alors pourquoi ne pas t’enfuir ? Pourquoi ne pas retourner sous ton lit douillet et fermer tes yeux ? Pourquoi ne pas oublier cette époque ? Ces consignes ? Pourquoi ne m’oublies-tu pas ? »
« Je ne sais pas. » « Fuis Yumi. Fuis. »
« À quoi bon ? » « C’est vrai. Tu auras beau t’échapper, je te retrouverai. Je t’ouvrirai le ventre, je te lacérerai le crâne, je te découperai les jambes et t’arracherai les bras. »
« Juste. »
Yumi s’arrêta brusquement. Elle devenait folle. Avec qui discutait-elle ? Qui lui parlait ? Qui la menaçait ? Yumi ne s’en était même pas rendu compte. Oui. Quand Ulrich lui avait raconté la mort d’Aelita et Odd, elle ne c’en était pas remise. Elle croyait tomber au fond du gouffre. Elle était tellement chamboulée qu’elle ne se demandait même plus avec qui elle parlait. L’adolescente de noir vêtu serra toujours plus fort son téléphone. Il était tendre, rugueux et mouillé. Ce n’était pas son téléphone. Puis elle sentit quelque chose de mou et flexible parcourir sa main. C’était tout aussi mouillé que ce qu’elle serrait. Slap. Slap.
C’était une langue. Slap. Slap.
C’était X.A.N.A. Slap.
Il l’avait piégée.
Yumi Ishiyama lâcha ce qu’elle croyait être son téléphone et se retourna. Elle s’était pourtant promis de ne pas se retourner. Mais elle l’avait fait. Elle hoqueta. On l’observait depuis le début. Ils étaient pleins. Ils étaient une centaine. Ils avaient les yeux imbibés de sang, ils avaient les joues ridées et la peau détendue. Leurs bras étaient arrachés, leurs tibias craquelés et tordus, leurs pieds découpés alors que leurs intestins ondulaient le long de leurs corps maigrelets. On pouvait apercevoir certains os ressortirent des ouvertures, ou bien une côte qui se courbait contre leurs estomacs entrouverts. Leurs yeux écarquillés laissaient échapper des larmes de sang. Mais le plus inquiétant était peut-être leurs crânes. Une partie de leurs cheveux étaient rasés, formant un dessin bien familier pour la jeune fille. Trois cercles concentriques accompagnés de trois barres en bas, une barre en haut. Et en-dessous de ce symbole, le mot d’ordre MORT.
C’étaient des enfants. Des enfants d’une moyenne de dix ans. Ils souriaient et léchaient leurs babines. C’étaient une tribu xanatifiée. Une tribu cannibale. Ils fixèrent la belle, enthousiasmés. Ils s’approchèrent doucement. Et pourtant, à chaque pas, ils accéléraient la cadence. Yumi s’agenouilla, en sanglots, et les supplia de la laisser tranquille. Elle joint ses mains comme pour prier, et, pleurant comme elle ne l’avait jamais fait, se prosterna devant eux, peureuse. Elle croyait qu’ils étaient des milliers. Des milliers qui l’encerclaient, des milliers qui ne rêvaient que d’une seule chose : se gaver éternellement de sa chair tendre et fraîche. « Joyeux Halloween, petite sœur. »
Yumi regarda la source de cette parole. L’enfant qui l’avait dit était le même enfant qui lui avait parlé auparavant. Il s’appelait Hiroki Ishiyama. Le petit frère de la japonaise. Elle tomba au sol, désespérée. Les créatures lui sautèrent dessus, ravies. C’était la fin. La fin de la terrible nuit d’Halloween.
Jeremy et Ulrich s’agenouillèrent contre un arbre, essoufflés.
Le beau brun tenta de rappeler la geisha. Elle ne répondit pas. Ou elle ne répondrait plus. L’adolescent comprit alors l’erreur qu’il avait fait en lui demandant de s’aventurer seule dans les rues sans prendre en compte les dangers qui y rôdaient. Jeremy s’enfonça encore plus contre l’arbre. Ils étaient perdus. Ils allaient mourir. X.A.N.A gagnerait. Ulrich voulut continuer de marcher. Nos deux amis ne pouvaient pas se permettre d’être rattrapé. Mais son pied heurta quelque chose de visqueux et liquide. Il baissa les yeux. Un corps. C’était un collégien de sixième que le virus venait de tuer. Jeremy s’approcha et remarqua que le mode opératoire était le semblable à celui d’Aelita : mêmes blessures aux mêmes endroits, même symbole dans les cheveux, même discrétion inégalable pour le tuer. Le binoclard trouva ça étonnant. Leur ennemi ne pouvait pas prendre autant de temps pour tuer chaque élève de Kadic. Un coup de couteau puis c’était réglé. Non. Il les disséquait un par un, il leur causait les mêmes blessures. Cela ressemblait plus à une épidémie. Une sorte de bactérie qui rongeait précisément ces parties du corps. Un géniteur qui, en tuant la personne, y propageait cette mortelle bactérie. « Brillante déduction, Jeremy. »
Les deux adolescents se retournèrent. Face à eux se dressait une silhouette d’envergure, aux épaules proéminentes et aux poils longs. Une bête qui parlait. Les survivants pouvaient distinguer le symbole rouge sang qui se dessinait dans ses yeux. Le symbole de X.A.N.A. La créature s’approcha, un sourire machiavélique aux lèvres. C’était William Dunbar. Il était possédé par l’entité et était devenu un monstre. Jeremy refusa d’y croire. William avait plongé sur Lyokô comme les autres. Il ne pouvait pas être posséder. « Tu en es sûr ? »
Jeremy écarquilla les yeux, perplexe. « N’as-tu toujours pas compris ? Vous vous croyiez forts, pendant ces années-là, à me combattre. Mais vous ne vous rendiez pas compte de la puissance que j’amassais. Pendant notre guerre, je me suis montré faible. Je voulais que vous me preniez pour une entité impuissante. Je voulais vous faire croire que vous pouviez gagner. Je vous ai étudié un à un, Lyokô-guerriers. Vos faiblesses, vos forces, comment vous déstabiliser, comme jouer avec vous et vos sentiments. N’as-tu donc pas remarqué, lors de notre ultime bataille, que j’avais en ma possession William, alors que je n’aurais pas pu auparavant ? J’ai évolué. Waldo était dépourvu de force, dans sa cachette, derrière sa bulle protectrice. Son programme était inoffensif, moi j’étais puissant. Invincible. Vous me croyiez réellement faible ? (Jeremy éclata en sanglots, comprenant l’erreur qu’il venait de faire en rallumant le Supercalculateur) Allons, allons. Ce que j’ai préparé pour vous n’est qu’une infime partie de ma cruauté. J’ai torturé Aelita, j’ai tué de peur Odd, j’ai dévoré Yumi dans la tristesse, et je tuerai Ulrich dans le sacrifice. »
Ulrich trembla à ces mots. Il avait perdu son amour, et maintenant, c’était à lui d’être tué. Il allait à présent passer sous les griffes aiguisées de son rival.
« Je tue ma victime, et elle se décompose d’elle-même jusqu’à la phase finale, où les symptômes tels que ceux d’Aelita ou de cet enfant apparaissent. Puis le défunt se réveille, à ma merci. »
Le beau brun fixa le sixième. Il allait ressembler à ça. « Maintenant, je vais tuer l’un de vous deux. L’autre survivra. Pour combien de temps ? Je vous laisse méditer. »
Les deux amis s’échangèrent un regard, paniqués. Les sbires de leur ennemi approchaient. Sans que X.A.N.A eu à leur dire, ils comprirent que le temps leur était compté. Ulrich attrapa le col de Jeremy, la larme à l’œil. Le génie devait survivre. Il savait contrôler l’ordinateur. Il était le seul en mesure de vaincre X.A.N.A. Il était le seul à être assez ingénieux pour tous les sauver. Le blondinet refusa. Il n’acceptait pas d’abandonner son ami. Son dernier et meilleur ami.
Les deux compères virent alors les ombres blafardes dans l’obscurité. Ils débutèrent une course effrénée. Ils n’avaient plus rien à perdre. Ils voulaient juste rester en vie. Vaincre X.A.N.A pour de bon. Ils voyaient le bâtiment des dortoirs, qu’ils avaient quitté auparavant, se dessiner derrière les arbres. Jeremy, heureux qu’Ulrich reste à ses côtés, continua son chemin. Avant de se rendre compte que le beau brun n’était plus à ses côtés. Il s’arrêta pour jeter un coup d’œil derrière lui. Le samouraï était derrière. Les zombis l’avaient piégé. Des bras en sang sortaient du sol et empoignaient solidement les mollets du garçon. Celui-ci était tiré en arrière. Sa dernière phrase fut adressée à Jeremy. Fuis, et sauve-les tous, déclara-t-il en parlant des humains. Le binoclard fixa la scène, désemparé. Ulrich disparut dans d’infâmes cris. Le sang gicla. Les membres se découpèrent.
La terrible nuit d’Halloween se terminait.
Jeremy rentra dans sa chambre. Étrangement, les couloirs étaient déserts. Les créatures qui s’en étaient pris à Odd avaient déserté. Il s’assit sur le siège de son bureau, désespéré. C’était la fin. Il allait mourir. Et une fois que X.A.N.A se serait vengé de ses pires ennemis, il s’en prendrait à la Terre entière.
Le génie attrapa son journal intime. Tous ses écrits sur lui, sa famille, ses journées, ses découvertes, sur Ulrich, Odd, Yumi et Aelita en particulier. Tout cela allait tomber dans l’oubli, l’oubli le plus obscur, tandis que l’humanité sera rongée par la cruauté de X.A.N.A. Le garçon attrapa son stylo à plume et voulut écrire une dernière fois avant d’être tué.
De nombreux mois ont passé depuis l'extinction du Supercalculateur. Les Lyoko-guerriers ont tous grimpé d'un niveau dans le circuit scolaire et l'heure est à la période d'Halloween...
…C'est le moment que choisit X.A.N.A pour revenir.
À l’heure qu’il est, je suis peut-être le dernier. Je vais mourir, et je le sais. Mais laissez-moi donc raconter cette histoire. La dernière fois que je tiendrais la plume entre mes mains. Laissez-moi donc le privilège…
…d’écrire une dernière fois avant ma mort.
Car X.A.N.A va venir.
Il a torturé Aelita jusqu’à la mort.
Il a tué Odd dans la peur.
Il a dévoré Yumi dans le désespoir.
Il a engloutit Ulrich dans le sacrifice.
Il me tuera moi dans l’échec.
L’échec de ne pas avoir su sauver ses amis.
L’échec d’avoir rallumé cette maudite machine.
L’échec d’avoir abandonné Waldo Schaeffer.
L’échec de ne pas avoir avoué son amour à Aelita.
L’échec de ne pas avoir retrouvé la mère de ce petit ange.
L’échec.
Car depuis la fin de mon aventure de Lyokô-guerrier, je me réveille la nuit. Je ressasse tous ces bons moments passés ensembles, toutes ces périlleuses missions qui nous ont soudées. Chaque victoire face à X.A.N.A nous rapprochait un peu plus, chaque victoire face à X.A.N.A nous faisait jubiler un peu plus. Oui, je l’avoue ! Oui ! Je suis déçu que notre aventure se soit terminée. Oui ! Je me réveille chaque fois car cette vie me manque ! Oui ! J’aimerais retourner en arrière. Rester à cette époque si peu ordinaire, si fantastique, si fantaisiste.
J’entends ses pas. Il arrive. Papa, Maman, je suis désolé pour vous. J’adresse cette ultime pensée à vous, qui êtes encore en vie. J’adresse cette ultime pensée à vous, mes amis Lyokô-guerriers, que je suis sur le point de rejoindre. J’adresse cette ultime pensée à la Terre, qui vivra ses derniers instants dans le désarroi. Je suis désolé. Je suis désolé pour tout ça, hommes.
Je l’entends.
Il arrive.
William ouvra la porte, le sang à la bouche. « Ah, te voilà, Jeremy. »
Texte n°6 :
Spoiler
A Halloween, tout peut arriver
-Tu dois être surprise, n'est-ce pas ? demanda Aelita.
Cette dernière était allongée sur son lit, regardant le plafond.
-A ta place, je le serais, continua-t-elle.
La jeune fille leva une main, avant de serrer le poing.
-Mais ne t'inquiète pas, ce sera rapide, assura-t-elle.
Puis elle se redressa, posant les pieds sur le sol. Elle se mit debout et avança jusqu'au placard grand ouvert. A l'intérieur se trouvait Aelita, pieds et mains liés, la bouche bâillonnée.
-Bon, je te laisse, tes... enfin, mes amis m'attendent. Après tout, ce soir c'est Halloween. Il faut fêter ça. Et je compte bien faire la fête. Enfin, à ma manière bien sûr.
Le clone de la lyokoguerrière referma les portes du placard, sous les cris désespérés de la vraie Aelita.
Mais XANA était impitoyable, et ce n'était pas les supplications étouffées de la jeune fille qui le ralentiraient. Le clone sortit de la chambre, puis referma la porte.
*****
Les élèves s'étaient rassemblés dans la cour. Du brouhaha se faisait entendre. Ils discutaient de ce qui se présentait à eux, à leurs yeux incrédules.
Devant eux, sur un mur, en lettres oranges, était écrit : « Ne tournez jamais le dos à vos ennemis ».
-A ton avis, qui a écrit ça ? demanda Milly à Tamiya.
-Aucune idée, répondit cette dernière. Mais on a un nouveau scoop à découvrir.
Milly hocha la tête.
-Ah, tiens Aelita, te voilà! déclara Jérémie.
-J'ai raté quelque chose ?
-Oui, une belle farce ! répondit Odd.
Aelita se pencha, et chuchota à l'oreille du génie de la bande.
-Jérémie, je me suis faite attaquer par un spectre.
-Quoi ? s'écria le garçon.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda, alertée, Yumi.
-XANA vient d'attaquer Aelita, répondit Jérémie.
-Quoi ? s'exclama Ulrich.
-Mais XANA... on l'a détruit, non ? lança Odd, chuchotant.
-Il semblerait qu'il ait réussi à survivre. Il faut qu'on rallume le supercalculateur. J'ai semé le spectre, mais il ne va pas tarder à revenir ici.
-Oui, Aelita a raison. Il faut qu'on aille à l'usine, c'est trop dangereux si on reste ici, souligna Yumi.
Et le groupe des lyokoguerriers se mit en route, tournant le dos à l'inscription peinte sur le mur.
*****
Lorsqu'ils arrivèrent à la salle du supercalculateur, chaque lyokoguerrier retint son souffle. Face à eux se trouvait cette machine qui leur avait apporté tant d'ennuis, mais aussi tant de souvenirs inoubliables, mauvais, mais aussi bons. Ils avaient gagné une amie exceptionnelle, ils avaient sauvé le monde.
-Qui s'y colle ? demanda Jérémie.
-Vas-y, Einstein, encouragea Odd.
Ledit Einstein regarda chacun de ses amis, puis acquiesça.
Il se rapprocha du supercalculateur, puis le remit en route.
-Allez, pas une minute à perdre. On a un spectre qui se balade dans la nature, faut s'en débarrasser ! dit Ulrich.
Ils s'élancèrent jusqu'au monte-charges.
-Moi qui pensais passer une fête d'Halloween au gymnase tranquille ! En plus, ça avait l'air trop bien ! Et puis y aurait eu plein de bonbons ! Ils devaient finir dans mon ventre !
Aelita, discrètement, eut un rictus sadique.
« Dommage pour toi, c'était ta dernière occasion de manger », pensa-t-elle.
*****
Jérémie s'installa dans le fauteuil. Cela faisait un long moment qu'il n'avait pas fait ça. C'était étrange. C'était, d'une certaine manière, comme rentrer à la maison.
-Vous êtes prêts ?
-Prêts ! entendit-il.
-Allez-y ! proposa Aelita.
-Okay ! dit Yumi.
Les uns après les autres, la japonaise, Ulrich et Odd prirent place dans les scanners.
-La tour activée est sur le territoire de la Montagne. Je vous enverrai les véhicules une fois sur place.
Et Jérémie lança la procédure de virtualisation. Et, au moment où il appuya sur Entrée, il ne savait pas encore quel désastre les attendait.
*****
Yumi, Ulrich et Odd apparurent dans le ciel du territoire de la Montagne. Ils retombèrent ensemble sur le sol.
-Ça fait bizarre hein, chuchota la lyokoguerrière. Je m'étais faite à l'idée qu'on ne reviendrait plus jamais ici.
-Mais c'est ça la magie d'Halloween. Tout peut arriver.
-Oui, c'est vrai. Tout peut arriver, entendirent-ils.
-Aelita ?! s'étonna Ulrich.
-Pourquoi tu n'as pas encore été virtualisée? demanda Yumi.
-J'étais occupée à virtualiser Jérémie, c'est pour ça, répondit sur un ton très naturel Aelita.
Un silence accueillit cette révélation. Puis,
-QUOI ? s'écria Odd. Mais... mais pourquoi ?
-C'est quoi ce délire ? questionna Ulrich.
-Oui, je l'ai virtualisé sur le territoire de la banquise, et il est en ce moment même en train d'être xanatifié. Ah, la méduse! J'adore la méduse ! Elle a un potentiel sadique énorme, vous ne trouvez pas ?!
-Mais... AELITA ! Qu'est-ce qui te prend ?! rugit Odd.
-Ce n'est pas Aelita, déclara sombrement Yumi. C'est un clone, je parie. Où est la vraie Aelita, XANA ?!
-Allez savoir !
-Bon sang, Jérémie ! s'inquiéta Ulrich.
-Il faut qu'on fasse quelque chose, vite ! pressa Odd.
-J'aimerai bien, mais je pense qu'on va être retardé, fit remarquer la japonaise, en pointant du doigt les monstres qui étaient apparus tout autour d'eux.
-Ça s'annonce mal !
-Oh, tu n'as pas idée, Odd ! rit XANA.
*****
Quand Jérémie ouvrit les yeux, il fut surpris de voir la glace tout autour de lui. Il se demanda pendant quelques secondes où il était. Se redressant péniblement, il comprit brutalement où il se trouvait.
-Lyoko... Mais... comment...
Et, tout aussi brutalement, il se souvint.
Il avait entendu le monte-charges monter et, surpris, il avait vu Aelita en sortir.
-Aelita ? avait-il demandé.
Il s'était levé de son siège, s'approchant de la gardienne de Lyoko.
-Jérémie.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
Préférant cependant ne pas laisser ses amis seuls trop longtemps, il s'était retourné, et alors qu'il s'était approché du fauteuil, il avait entendu :
-Haha, tu as oublié. Ne JAMAIS tourner le dos à ses ennemis.
Et ce fut le trou noir.
Mais Jérémie n'eut pas le temps de se poser des questions, ou bien d'admirer Lyoko de l'intérieur, et non plus de derrière son écran, ou même de voir quelle était sa tenue.
Car il entendit un bruit.
Un bruit d'un monstre.
Et, en se retournant, il avait vu de quel type de monstre il s'agissait.
Il fut incapable de se défendre, bien trop surpris, bien trop choqué. Il n'était qu'un débutant...
Les tentacules vinrent s'entourer autour de son corps, puis il fut soulevé du sol. Et le cauchemar commença.
Il perdit peu à peu le contrôle de son corps, la maîtrise de son esprit...
Il subit ce que Aelita avait subi à plusieurs reprises.
Il subit ce que William avait vécu également.
Dans quelques instants, il ne serait bientôt plus qu'une marionnette, entre les mains habiles et cruelles de XANA.
*****
-Flèches lasers !
La manta évita les attaques, puis riposta.
-Bouclier !
Les tirs frappèrent violemment la barrière de protection, mais celle-ci tint bon. Yumi en profita pour lancer ses éventails, mais la manta était résistante. Elle esquiva une nouvelle fois.
-Il ne faut pas perdre du temps ici, il faut aller sauver Jérémie ! lança Ulrich..
-C'est trop tard, susurra tel un serpent XANA.
-Quoi ? S'exclamèrent les lyokoguerriers.
-Non c'est pas possible !
-NON !
-XANA, sale enflure ! cria Odd.
-Je sais, je sais ! rit XANA. Un jour peut-être, je t'apprendrai. Ah non c'est vrai, je t'aurai tué avant.
-Et, qu'est-ce qu'on fait ? demanda Ulrich.
-Il faut trouver Jérémie. Et le dévirtualiser, répondit Yumi.
-Et pour Aelita ? La vraie je veux dire, dit le félin.
-Dévirtualisez-moi ! dit Ulrich. J'ai perdu des points de vie toute à l'heure, pas vous.
-Mais si ça se trouve, XANA a fait quelque chose aux scanners, s'exclama soudain Odd.
-Haha, qui sait. Après tout, comme tu l'as dit toi-même petit chat, à Halloween, tout peut arriver.
Et soudain, les monstres arrêtèrent de tirer. Les lyokoguerriers se regardèrent, l'incompréhension se lisant sur leurs visages.
-Oh oui, tout, murmura XANA.
Et les trois amis comprirent brutalement ce qui les attendait, quand le bord du territoire où ils se trouvaient se mit à se retourner progressivement à la verticale.
-Oh non, il nous refait le coup de modifier l'inclinaison du plateau ! s'écria Odd, paniqué.
-Dévirtualisons-nous, vite ! pressa Ulrich.
-Mais... et Jérémie ? s'inquiéta Yumi.
-Accrochez-vous à des rochers, allez !
Le plateau se mit à s'incliner de plus en plus, et les lyokoguerriers se sentirent partir en arrière. Odd se mit à courir jusqu'à un rocher qui se trouvait devant lui. La gravité entravait sa course mais, déterminé, il parvint à entourer le rocher de ses bras.
Soudain, Ulrich et Yumi, qui se trouvaient devant, se mirent à crier, emportés par l'attraction.
Odd cria aussi, quand la main d'Ulrich se referma sur sa queue.
-Non ! Tu me tires en arrière là !
-Désolé, j'ai pas pu attraper autre chose.
Yumi, quant à elle, avait réussi à s'accrocher au fameux rocher.
-Ulriiiiich !
-Je sais ! répondit ledit Ulrich à Odd.
Ce dernier avait l'impression qu'il allait lâcher à tout moment, la main d'Ulrich attrapant sa queue le tirant en arrière.
Il avait également l'impression que sa queue allait se détacher de son corps.
-Aaaaah ! cria le félin.
-Ulrich, accroche toi à ma jambe, pressa Yumi.
Le samouraï virtuel s'exécuta, et sa main s'enroula autour de la jambe de Yumi, libérant ainsi son ami.
-Ouf, ça va mieux, dit, soulagé, celui-ci.
-Et ils pensent s'en sortir... Et ils pensent pouvoir lutter. Mais ils se trompent encore une fois, ces vilains lyokoguerriers, narra XANA.
Et les monstres réapparurent. Les mantas étaient de sortie, mais les frêlions également. Et, ensemble, ils tirèrent sur le rocher.
Ce dernier, victime d'une multitude de lasers, subit le choc de plein fouet, manquant de se détacher du sol.
Les lyokoguerriers, secoués, tinrent bon cependant.
-Je le sens très mal, les amis ! s'écria Odd.
Soudain, du bruit se fit entendre du laboratoire.
-Non, pousse-toi !
-Je t'empêcherai de leur faire du mal !
-Trop tard !
-Mais... c'est la voix d'Aelita, remarqua Ulrich.
-Aelita ? C'est bien toi ? demanda Odd.
-La vraie Aelita a du réussir à se libérer de là où XANA l'avait emprisonnée, déclara Yumi.
Soudain, l'overwing se mit à apparaître en-dessous d'eux. Ne perdant pas une seconde, Yumi et Odd sautèrent dessus. Au même moment, le rocher se fit détruire par les attaques successives des monstres.
Ulrich se mit à chuter.
-Dévirtualisez-moi! Comme ça j'aiderai Aelita !
Odd tira plusieurs flèches lasers, et le corps de son ami se mit à disparaître, pixel par pixel.
-Allez, nous, on a un Jérémie à sauver.
Yumi, aux commandes de l'overwing, remercia mentalement Aelita qui avait réussi à programmer à toute vitesse l'overwing, puis prit de la hauteur, évitant les tirs, puis se dirigea vers une tour de passage.
*****
-Je me demande bien comment tu as réussi à te libérer, dit XANA.
-Notre absence s'est faite remarquer. Et Jim, en entrant dans ma chambre, m'a entendue l'appeler. Et hop, me voici. Tu ne gagneras pas, XANA ! Tu n'as jamais gagné.
-Hahaha ! Ton cher et tendre ne dirait pas la même chose !
-Jérémie ? Qu'est-ce que tu lui as fait ?!
-Rien de mal, au contraire. Son intelligence servira une grande cause. La mienne, bien sûr !
Le clone d'Aelita s'approcha de la vraie.
-Je pensais jouer avec toi car, après tout, à Halloween, il faut s'amuser. Mais je ne ferai plus cette erreur, sois-en rassurée.
Au même moment, le monte-charges arriva, et les portes s'ouvrirent. Ulrich s'avança.
-On est deux contre toi, XANA, cracha ce dernier.
-Deux ? Un et demi, je dirai. Vu ton... intelligence, je n'ai rien à craindre de toi.
Le visage d'Ulrich s'assombrit, visiblement très énervé.
XANA se mit à rire.
C'était si facile de jouer avec eux.
-Demain, c'est la fête des morts vous savez. Et croyez-moi, je vais vous donner une bonne raison de la fêter.
*****
Yumi et Odd étaient parvenus à changer de territoire sans trop de dégâts.
Bon, peut-être un peu, étant donnés que Odd avait perdu la moitié de ses points de vie, et que Yumi avait failli tomber dans la mer numérique, emportée par un tir puissant de la manta.
-Bon, où se trouve Jérémie ?
-La question est... qu'est-ce qu'il fait ?
-Il vous attend, répondit une voix.
Les deux lyokoguerriers se retournèrent vivement.
-Jérémie ?!
-Wah, Jérémie, tu as un look très... très XANAesque, je dirai, constata Odd.
Jérémie, assis contre un mur, le regard sombre, portait une tenue noire, semblable à celle de William lorsqu'il avait été xanatifié. Il avait des bottes marron qui montaient jusqu'à ses genoux. Ses vêtements étaient principalement noirs, avec des touches oranges ici et là. Qui sait quelle avait été sa vraie tenue, juste avant sa xanatification.
-Jérémie, tout va bien se passer. On va te dévirtualiser, et tout rentrera dans l'ordre, promit Yumi.
-Hahahaha. Vous savez, je vous attendais. Il est bien plus cruel de voir et de vivre en direct sa défaite, plutôt que de l'apprendre après.
-Quoi ? s'exclama Odd.
Pour seule réponse, Jérémie se mit à courir.
-Oh oh, je vois où il veut en venir. Il court vers la mer numérique ! NON ! cria la japonaise.
Celle-ci dégaina ses éventails, mais Jérémie se retourna, et fit apparaître dans ses mains un arc avec un sac de flèches dans le dos.
-Jérémie, archer ?!
Deux flèches furent tirées, l'une après l'autre, et celles-ci s'encastrèrent dans le premier éventail, le détruisant. Le xanatifié n'eut qu'à esquiver l'autre, et le tour était joué.
-Trop facile ! se moqua ce dernier.
-Ah ouais ? Flèches lasers !
Mais Jérémie sauta sur le côté. Il se redressa, puis adressa un rictus à ses anciens amis, avant de courir à nouveau en direction de la mer numérique.
-NON !
Odd et Yumi se mirent à courir après lui, lançant flèches lasers et éventail, mais rien n'y faisait.
Le félin, bien déterminé à sauver son ami, se mit à courir à toute vitesse, s'approchant de plus en plus du dos de Jérémie.
-Allez, allez ! Je peux y arriver.
Tandis que Yumi se faisait distancer, Odd courait, courait...
Il tendit le bras, paume ouverte, prêt à attraper. Il pouvait le faire, se dit-il.
Ils étaient si près du bord de la plateforme, mais le lyokoguerrier ne voulait pas abandonner.
-Pour Jérémie, cria-t-il.
*****
-Haha, dites adieu à votre Jérémie. C'est le mien, maintenant.
XANA se tenait près du fauteuil, empêchant Aelita et Ulrich d'accéder au clavier.
-Regardez, Jérémie va se jeter dans la mer numérique. Quel magnifique spectacle ! Mais, après tout, il devrait me voir comme un sauveur. Il perd son temps, avec vous. Alors qu'il pourrait faire de si grandes choses. Terribles, bien sûr, sinon, ce ne serait pas amusant.
-Non, Jérémie, murmura, paniquée, Aelita.
Elle se rua jusqu'à son clone, bien décidée à sauver son ami. Mais une décharge électrique la projeta en arrière.
Ils ne pouvaient rien faire.
*****
-J'y suis presque, j'y suis presque !
Il ne voyait plus rien, plus rien à part le dos de Jérémie. Où se situait le bord de la plate-forme ? Cela importait peu. Les yeux de Odd étaient rivés sur son ami, qu'il allait bientôt perdre, s'il ne faisait rien.
-J'y suiiiiis !
Et alors que la main allait se refermer sur l'épaule de Jérémie, il vit ce dernier quitter peu à peu, lentement, son champ de vision.
Pour la simple et bonne raison que le génie avait atteint le bord, et qu'il était en train de tomber.
-NOOON !
Arrivant beaucoup trop rapidement, Odd n'eut pas le temps de s'arrêter, et il sentit brusquement le vide sous ses pieds. Son corps bascula en avant, et il se mit à crier.
-ODD !
Et alors qu'il chutait, il vit Jérémie s'approcher à toute vitesse de la mer numérique. Occultant sa peur un bref instant, il se mit à tirer. Puis, son corps s'arrêta soudainement dans sa chute. Relevant la tête, il vit Yumi, les doigts sur ses temps, concentrée. Elle utilisait sa télékinésie pour le sauver.
Baissant à nouveau la tête, il constata avec amertume que Jérémie venait d'atteindre l'eau digitale, et qu'il y pénétra sans aucune douceur, ses flèches lasers ayant été lancées trop tard pour pouvoir le rattraper.
Jérémie venait de tomber dans la mer numérique, tandis que Odd remontait peu à peu vers la plate-forme. Une fois qu'il put y poser les pieds, il jeta un regard plein de désespoir à son amie, qui le lui rendit.
*****
XANA souriait, satisfait. Il leva le bras, paume ouverte, avant de serrer brutalement le poing. Ulrich et Aelita comprirent immédiatement. XANA leur montrait qu'il les avait écrasés.
-A très vite avec mon nouvel ami ! Rit-il.
Et le clone disparut progressivement. Il avait eu ce qu'il voulait. Il était temps de laisser les héros souffrir de la perte de leur ami. Ils seraient maintenant handicapés, et il serait si facile de les anéantir, une bonne fois pour toute.
-Jérémie... Jérémie... répéta Aelita. Comment va-t-on faire ? Il est... il est...
Ulrich ne pensait pas qu'un jour, il aurait besoin de dire ça, mais...
Il répéta alors les mots qu'avait prononcé Jérémie, il y a longtemps de ça...
-Il est parti rejoindre son nouveau maître, XANA !
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« Il ne faut jamais perdre espoir ! » Alors qu’Alexandre était sur le point de tout abandonner, une voix familière résonna au plus profond de lui-même. « C’est ce que tu dirais, n’est-ce pas ? ».
— Chapitre 26, Le Héros Légendaire.
Inscrit le: 30 Jan 2011 Messages: 491 Localisation: Norende.
Texte n°7 :
Spoiler
Le ciel de la montagne avait changé. Ou plutôt, la brume avait changé. Plus épaisse, plus sombre, on était bien dans une ambiance de cauchemar. Plus rien à voir avec l’ambiance paisible. Maintenant, c’était d’un calme étouffant. Et ce brouillard noir n’annonçait rien de bon. Il annonçait le chaos et la ruine, prédisait un sort terrible pour quiconque le braverait. Il annonçait une descente aux enfers chargée d’angoisse et de tourments.
Les sentiers déjà tortueux se perdaient de vue, on y voyait pas à trois pas devant soi, n’importe quelle menace pouvait venir. De n’importe où. Et on ne pouvait rien faire pour la contrer. Ce sentiment d’impuissance, il tenait à ce qu’ils le ressentent. Le désespoir absolu. Les tuer n’était pas suffisant.
Il fallait qu’ils perdent tout semblant d’espoir. Ce serait la seule vengeance possible pour le temps qu’ils lui avaient ôté. Ils allaient poser les pieds en enfer.
Les préparatifs étaient bientôt finis. Il devait encore modifier le programme de virtualisation et envoyer le mail. Oui, sa vengeance parfaitement planifiée allait se concrétiser le soir de cette fête humaine…comment s’appelait-elle, déjà ? Halloween ? Une sorte de fête dédiée aux monstres et à l’au-delà. Un jour où on se faisait peur.
Ils allaient avoir peur, ça c’était garanti.
Jérémie était dans sa chambre. On était le 31 octobre, le jour d’Halloween. Certains Kadiciens prévoyaient de faire un peu de chahut dans les couloirs la nuit tombée, en profitant du fait d’être en vacances. Jim, comme chaque année, avait préparé son matériel pour survivre à cette soirée infernale : plusieurs bloc-notes et stylos pour distribuer des heures de colle sans risquer la panne, un casque, une veste et un sur-pantalon imperméables, un porte-voix, trois lampes de poche, un canard en plastique jaune, des chaussures à semelle antidérapantes, son sifflet, des lunettes de protection et même de la super glue parce que « ça sert toujours ! ».
Jérémie n’avait pas l’intention de sortir de sa chambre après huit heures. C’était trop risqué, avec tous les petits plaisantins qui se promenaient dans les couloirs, et puis après tout…qu’irait-il faire dans le bâtiment quand il avait son ordinateur à portée de main ?
Justement, il était temps d’allumer la machine. Il entra tranquillement son mot de passe pour accéder à sa session, et lâcha un glapissement d’effroi.
Son fond d’écran avait été remplacé par une citrouille d’Halloween, façon Jack ’O Lantern. Il grogna. Encore un coup d’Odd. Il avait sûrement eu la complicité d’Aelita pour entrer le mot de passe. Il perdit un quart d’heure à retrouver son ancien fond d’écran, laissa un texto rageur à Odd puis ouvrit sa messagerie, comme à chaque fois qu’il se connectait.
Nouveau glapissement, mais de surprise cette fois. Il avait, parmi les emails de ses parents, de Mme Hertz (une sombre histoire d’exposé à faire) et d’Anaïs (organisatrice du chahut de ce soir, qui essayait de l’y convier), un nom qu’il ne pensait plus revoir un jour : Franz Hopper.
« Jérémie,
Le temps me manque pour tout t’expliquer, mais tu dois savoir que Xana n’est pas mort. Il a prévu d’activer une tour ce soir vers 20h, et de ravager le collège. Rassemble tes amis et utilisez la procédure de virtualisation que je vous ai préparée pour le contrer.
Embrasse ma petite Aelita pour moi,
Franz Hopper. »
Ç’aurait pu être un canular, bien sûr. Mais quelque chose lui disait, au fond, que ce message avait des accents de sincérité. Et puis, qu’est-ce que ça coûtait de retourner à l’usine pour la soirée et aller sur Lyoko, même si c’était une fausse alerte ? Odd, par exemple, serait bien content de se dégourdir les jambes. Oui, passer Halloween sur Lyoko et potentiellement éviter un massacre, ça avait l’air intéressant comme plan de soirée.
Jérémie regarda sa montre. Il était 19h30. Le temps de prévenir les autres, ils arriveraient à temps à l’usine quand même. Voire un peu en avance. En premier lieu, il composa le numéro de Yumi.
-Allô, Yumi ?
-Qu’est-ce que tu veux, Jérémie ?
-Je crois qu’on va avoir un problème. J’ai eu un mail de Franz Hopper qui dit que Xana va attaquer ce soir, dans une demi-heure. Il faut qu’on aille à l’usine.
-Quoi ? Mais, c’est peut-être une blague, tu ne crois pas ?
-Je ne pense pas, et puis, on a rien à perdre !
Il y eut un léger blanc au bout du fil, puis elle soupira.
-D’accord, mes parents sont de sortie ce soir, je ne devrais pas avoir trop de problèmes pour m’éclipser. On se retrouve sur le pont.
Jérémie sourit en raccrochant. On allait bien voir qui était le plus fort, hein, Xana ? Sans attendre, il composa le numéro d’Ulrich.
Un quart d’heure plus tard, ils étaient sur le pont et avançaient vers l’usine tous ensemble, comme au bon vieux temps. Ils descendirent par les cordes, comme au bon vieux temps, et empruntèrent le monte-charge qui sentait les souvenirs. Comme au bon vieux temps.
Jérémie cligna des yeux en constatant que le super ordinateur était déjà allumé, mais décida de s’en accommoder. On était dans des circonstances de crise, après tout. Il fallait faire vite. D’un geste de la main, il envoya les autres au scanner. Il avait décidé de passer sous silence la procédure de virtualisation spéciale de Franz. Autant ne pas les inquiéter.
Le programme était là, prêt à être lancé. Jérémie sourit, puis il l’exécuta sans savoir ce qui allait se passer. Sans savoir qu’il allait, en quelque sorte, exécuter ses amis.
-Transfert Odd, transfert Ulrich, scanner Odd, scanner Ulrich, virtualisation. Transfert Aelita, transfert Yumi, scanner Aelita, scanner Yumi, virtualisation.
-Euh Einstein, pourquoi je suis tout seul ? Et c’est quoi ce look glauque du territoire et de mon avatar ?
Jérémie blêmit quand il vit les scanners se désactiver sans qu’il puisse rien faire.
Odd baissa les yeux sur sa personne. Sa tenue virtuelle avait viré au noir, avec des nuances orangées. On pouvait voir d’étranges traces rouges sur ses griffes (du sang ?). Et autour de lui, il n’y avait pas les autres. Il était seul. Le décor n’était pas spécialement prévu pour rassurer : il faisait sombre et brumeux, un peu comme le jour où ils avaient décodé le journal de Franz Hopper. Mais en plus « dark ». Son instinct lui disait que cette mission puait. Et il n’entendait plus Jérémie. Les communications, coupées ? C’était probable.
Un piège. Ils avaient sauté à pieds joints dans un piège.
Prudent, il commença à avancer. Rester sur place ne lui servirait à rien, de toute façon. Il commença à appeler ses amis en élevant la voix, espérant entendre une réponse.
Rien ne vint. Il continua son chemin dans la brume noire. Un vrombissement passa dans son dos, digne des Frelions. Il sursauta et se mit en position de tir, méfiant. Le silence était revenu. Commençant à être mal à l’aise, il poursuivit son chemin, ne sachant pas bien où aller. Il apercevait les rochers quelques secondes avant de se cogner dedans, et avait conscience de son champ de vision misérable. Si quelque chose voulait l’attaquer, c’était facile. Trop facile. Il avait l’impression d’être vulnérable, et sa tête lui confirmait qu’il l’était.
Un laser fusa, le manquant d’un cheveu. Distinguant une vague forme d’où le laser aurait pu provenir, il fit feu en criant « Flèche laser ». Enfin, il essaya. Rien ne sortit de sa patte de chat. La surprise déforma son visage, et un second tir le frappa en plein poitrail, déchaînant une douleur insoutenable. Il se plia en deux et décida de s’enfuir, sachant qu’il était désarmé et ne pouvait pas faire le poids contre le monstre dissimulé dans la brume.
Il sentit un autre projectile lui effleurer la queue, mais au bout d’un petit moment de course, il se jugea hors de danger et s’arrêta. Il entendit au loin le glapissement d’une Manta, qui suffit à lui glacer le sang. Le territoire Montagne semblait beaucoup plus lugubre, maintenant.
L’instinct d’Odd était un de ses meilleurs atouts. Il sentit venir une menace avant de la voir. Mais les deux Bloks qui lui bloquaient le passage l’abattraient s’il tentait de passer en force, il le savait. Pour le moment, ils n’avaient par l’air de bouger, comme s’ils attendaient quelque chose…
Le sang d’Odd se figea. Il comprit un instant avant d’entendre le sifflement rauque de la Méduse, cet horrible bruit qui donnait l’impression qu’elle vous aspirait déjà votre âme. Elle était là, flottante et gélatineuse, derrière lui. Tout à coup, elle lui semblait bien plus grande…
Odd décida de jouer le tout pour le tout. Il courut droit vers les Bloks, misant sur l’effet de surprise, et bondit dans les airs avec le projet de passer par-dessus les cartons de déménagement. Un laser le renvoya proprement par terre, plié en deux par la douleur. Il savait ce que ça signifiait : si il encaissait trop de coups, il mourrait. Pas de retour sur terre possible. Mais, là, si il ne parvenait pas à s’enfuir, il allait…
Il leva les yeux. Trop tard, elle était là, le surplombant de toute sa hauteur. Elle avait l’air de rire de sa tentative de fuite. Elle prenait son temps. Odd tenta de ramper, mais un tentacule s’enroula bien serré autour de sa cheville. Il cria d’effroi et essaya de couper l’appendice avec ses griffes, mais en vain. La Méduse le secoua un bon coup pour le sonner et s’assurer qu’il resterait calme, puis il se sentit décoller du sol, bien ficelé. Il battit faiblement des pieds et murmura « Non… », puis, à l’instant où un contact s’opérait avec ses tempes, ce fut le noir complet.
Aelita entendit un cri. On aurait dit la voix d’Odd. Elle s’apprêtait à déployer ses ailes pour aller lui porter secours, mais quelque chose l’en empêcha. Elle venait de voir dans le coin de son champ de vision…
Ce fut très rapide. En un instant, la chose fut sur elle et elle perdit conscience.
Ulrich avait entrepris de sillonner le territoire Montagne en Supersprint pour couvrir le plus de terrain possible et pouvoir retrouver les autres. Toutefois, il comprit vite que c’était une idée stupide de foncer quand on ne voyait pas où on allait. Plusieurs fois il avait manqué de tomber d’un plateau et s’était rattrapé in extremis. Alors il avait opté pour une allure plus raisonnable. Il n’entendait plus Jérémie et ça l’inquiétait un peu, mais il finirait bien par retrouver les autres. Non ?
Toutefois, il avait noté un détail qui l’inquiétait déjà beaucoup plus. Ses sabres avaient disparu, tandis que sa tenue prenait une teinte marron sombre accompagnée de gris, et il ne pouvait plus utiliser son Triplicata. On lui avait retiré toutes ses aptitudes utiles. Il était vulnérable, donc. C’était la faute de Jérémie, ça ! S’il n’avait pas écouté ce mail d’un mort-vivant, peut-être qu’ils ne seraient pas dans ce pétrin ! Xana n’avait sûrement pas lancé d’attaque. Des conneries, tout ça.
Il leva le nez, constatant qu’il venait de se cogner dans une tour. Le halo était rouge.
Continuant sa route (il ne pouvait rien faire de toute façon), il entendit un sifflement. Le sifflement caractéristique de la Méduse. Soudainement plus aux aguets, il essaya de localiser l’origine du bruit. Un peu plus devant lui. La brume eut l’air de se lever un petit peu plus, et il la vit.
C’était Yumi, coincée contre un des grands pics du territoire. Sa tenue virtuelle s’était assombrie aussi, elle avait le teint livide, l’air d’un vampire, même. Mais le plus effrayant c’était la créature qui l’acculait, l’empêchant de fuir en étendant ses tentacules. Quelle bestiole sadique.
Le regard de la jeune fille croisa le sien.
-Ulrich !
-Yumi ! Tiens bon, j’a….
Il fut plutôt coupé dans son élan quand un des deux Bloks qui escortaient la Méduse lui congela les pieds, le réduisant à l’impuissance. Maintenant, il était contraint de regarder sa belle se faire tripoter par le plus méchant des monstres de Xana.
Il cria, frappa du poing la glace en espérant la briser, tout pour pouvoir aller sauver sa belle. Cette dernière essaya de s’enfuir sur un côté qui avait l’air moins bien surveillé, mais le tentacule nouvellement enroulé autour de son genou l’en empêcha.
-Non !
Mais l’interdiction d’Ulrich n’eut pas l’air d’affecter beaucoup la Méduse qui s’approchait pour maîtriser définitivement l’adolescente. D’une main (si je puis dire) experte, elle ramena les poingets de Yumi dans son dos et les attacha solidement d’un tentacule. Elle continuait à remuer, à appeler Ulrich au secours, etc. Si elle avait pu, elle aurait sans doute pleuré. Lentement, méthodiquement, la créature la saucissonnait, puis, lorsqu’elle jugea sa proie bien prête, l’éleva lentement du sol. Ulrich savait ce que ça voulait dire, bien sûr, mais il continuait à s’époumoner.
Ça ne servait à rien de crier et de s’énerver comme il le faisait, ça n’avait jamais mené nulle part.
-Yumi ! La touche pas espèce de saloperie de tas de gelée de merde ! Lâche-la ! Yumi !
Mais la Méduse ne l’entendit pas de cette oreille et commença la xanatification. Pendant tout le processus, Ulrich continua à se démener dans l’espoir idiot d’arriver à faire quelque chose. Puis la créature reposa sa victime sur le sol.
-Yumi ?
L’anxiété dans sa voix était palpable. Il ne posa pas la question classique « Tu vas bien ? ». Il savait que ça ne pouvait pas aller. Elle se releva, marcha vers lui, lentement. La glace finit par se rompre, son temps d’existence étant révolu.
-Yumi ?
Elle sourit. Il se prit à espérer qu’elle allait bien, qu’il ne lui était rien arrivé, en fait. Qu’elle avait réussi à se débarrasser de la Méduse toute seule. Qu’elle était toujours celle…celle qu’il aimait.
Il était un peu mal à l’aise au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de lui. Très près. Tout près. Non, ce n’était pas le comportement d’une xanatifiée. Il en vint à oublier tout ce qui se trouvait autour de lui, et ne fut plus capable de prononcer une parole intelligible.
Elle posa les mains sur sa poitrine. Ça en devenait presque déplacé.
-Aheugné ? demanda-t-il intelligemment
Et puis elle sourit et le poussa.
La chute fut longue. Et puis il sentit le contact de « l’eau » le frapper de plein fouet. Puis il coula, le froid s’insinuait en lui…
Aelita reprit conscience sur le sol de la Montagne. Le Gardien dans lequel elle avait été placée pendant que Xana vaquait à d’autres occupations avait disparu. Mais le comité d’accueil était là : les deux Bloks, une Manta (repeinte en bleu, vert, violet et rouge pour Halloween ?) et les Frelions entendus par Odd. Mais surtout, la Méduse, sa vieille amie.
Encore sonnée, la jeune fille ne fut pas capable de résister très longtemps. Elle tenta tout de même de chasser les tentacules de la main après avoir vu que ses champs de force étaient désactivés, mais ce fut inutile et ne lui valut que d’avoir les poignets retenus par des tentacules. Elle tenta de déployer ses ailes malgré ces entraves, mais la Méduse était plus forte qu’elle. Elle sentait les bras multiples de son ennemie s’enrouler autour d’elle pour qu’elle se tienne tranquille, puis paniqua en sentant le sol s’éloigner de ses pieds. Sa respiration, purement décorative, s’accéléra. Elle eut un dernier mot avant le début du processus.
-Jérémie !
Jérémie, justement. Il était assis, effondré, sur son siège. Il avait pu assister à tout. Xana lui avait laissé cette possibilité. Et il le détestait pour ça. Savoir était pire qu’ignorer, décidément.
Il fixa l’écran. Sa vue était floue : les larmes lui embuaient les yeux.
Alors, comme ça, c’était fini ?
Vous pouvez bien sûr commenter !
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« Il ne faut jamais perdre espoir ! » Alors qu’Alexandre était sur le point de tout abandonner, une voix familière résonna au plus profond de lui-même. « C’est ce que tu dirais, n’est-ce pas ? ».
— Chapitre 26, Le Héros Légendaire.
Bien, en tant qu'une des auteurs les plus sadiques de ce forum, je me dois de commenter ces textes.
1er Texte : C'était un des moins bons à mon goût. Le début ne me fait pas du tout penser à Halloween, en fait, on dirait un début de fiction d'amour cucul avec les persos tous ensemble, tout est beau tout est rose etc etc, William et Sissi (sortant ensemble sinon c'est pas assez cliché) sont admis avec les héros, c'est la fête....Ah et bien sûr on a Odd et Samantha. Parce que y avait pas assez de clichés.
Transition tour activée, maintenant ça va chier. Bon, le fait que William refuse de venir pour ne pas attirer les soupçons de Sissi...c'est pas son genre mais bon, au stade où on en est...
Le seul point original du texte est l'identité de la personne qui rallume le SC. La menace, elle, ne fait pas peur, puisque Ulrich le chevalier servant est là pour sa belle...(au passage, les rares éléments "comiques" du texte ne me font pas rire.)
Je m'interroge aussi sur "En quoi blesser les gosses est un problème?". Le RVLP est là, non?
BREF. Le meilleur pour la fin, Supersmoke.
Bilan très négatif comme vous pouvez le constater. Je vais mettre une image pour égayer mon post
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Dehors.
Texte 2 : Je ferai un peu plus court. La narration est maladroite, il y a de très nombreux passages entre les temps du passé et les temps du présent, ce qui est pas agréable à lire. Le scénario est un peu planplan, du texte se dégage une impression de banalité :/
Toutefois, le point positif, c'est la chute brutale, Imprévue, etc. Mais même dans le point positif, il y a un bémol : On ne peut pas détailler les souffrances des persos, ce qui est un atout considérable dans un texte basé sur l'angoisse et la souffrance.
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Peut mieux faire.
Texte 3 : Le texte commence et il est centré sur Ulrich. J'ai failli m'enfuir en courant : on parle d'Ulrich quand même.
Le fait qu'Ulrich ait des regrets sur sa déclaration qu'il n'a pas faite et puis "bah, j'aurais le temps un autre jour" indique déjà que Yumi va mourir. C'est comme ça, le mec qui pense à ce qu'il n'a pas pu faire et qu'il fera plus tard d'important, il n'aura jamais l'occasion de le faire plus tard. Donc soit lui, soit Yumi.
Après, on a une bonne installation de l'ambiance sombre. ça, c'est bien. Le coup de l'Ermitage bizarre, d'Aelita en vadrouille, de la forme dans les vestiaires, c'est bien, ça crée une ambiance mystérieuse et même à la fin on a pas toutes les réponses.
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La prochaine vois tu vires Ulrich.
Texte 4 : On attaque avec un petit fail disant que c'est la fête des morts alors que c'est Halloween (ahalala, mais bon, d'autres gens très haut placés font ce style de bourdes), rien de grave, je ne pénalise pas.
La petite blague du Joker volant son croissant à Batman est pas mal.
Et puis les évènements se précipitent. On arrive à l'usine, paf, Yumi meurt (Imprévu like), mais, mais que vois-je? William en méchant?...
Bah voyons, ouais, tirons sur l'ambulance! C'était tellement simple de reprendre WILLIAM comme méchant. En le qualifiant de sale type, d'enfoiré, etc. C'est moi ou ce texte a été écrit par un pro-Ulrich?
Et puis les persos souffrent pas assez.
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Prends ça pour William.
Texte 5 : Le début contemplatif du texte est assez intéressant, hélas, la lecture est entâchée par de très vilaines phrases (Exemples : Son horloge biologique le lui avait habitué ; Celle dont il n'avait jamais eu le courage de lui avouer son amour ; La scène d'horreur dont assistait son ami ; il se rattrapa sur les pieds d'Ulrich).
Malgré ça, le scénario est intéressant, les descriptions de l'horreur absolue sont bien, y a du gore (on aime ou on aime pas)...J'aime également l'idée du "machin est mort dans le sacrifice, machin dans la peur, etc". ça fait un peu style prophétie.
Ah, et autre point noir : William qui tue Jérémie. On a déjà expliqué que William méchant, c'est mal.
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Pas mal du tout.
Texte 6 : J'ai pas grand chose à dire, ce texte maîtrise très bien le sujet, on sent que l'auteur a l'habitude d'écrire sur ce style d'ambiances. Le clone d'Aelita, les jeux sur les mots (ils tournèrent le dos à l'inscription), tout ça fait que ce texte est bien ficelé. Ah et le scénario est exempt du moindre cliché.
Seul petit point noir : Le bilan des victimes est un peu léger, seulement Jérémie xanatifié...ON VEUT DES MORTS.
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Ce texte déchire
Texte 7 : Mon préféré! Franchement, je n'ai rien à redire, l'exploitation de la Méduse est bien faite, le fait que Xana planifie tout au début avant d'attirer les LG dans son piège...les héros sont réduits à l'impuissance (Ulrich ) et on jubile de les voir se faire poutrer.
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Oui, j'ai déjà mis cette image, mais il le mérite aussi.
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"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 06 Oct 2013 Messages: 251 Localisation: Al-Jeit.
Texte 1 :
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Un peu trop long. Par contre, à l’inverse d’Ikorih, je ne pense pas que William et Sissi sortent ensemble, à mon avis, ils sont simplement potes. Et puis, qui dit Halloween ne dit pas forcément morts partout (ça, on le réserve sûrement aux textes côté XANA ). On reste dans l'ambiance Code Lyoko, plutôt bonne enfant (voire un peu naïve )
Texte 2 :
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quelques fautes de français sans trop de gravité si je puis dire (à part peut-être le « ils se mettèrent » celui là m’a tuée ) . Contrairement au premier, il est peut-être un peu trop court ou en tout cas mal équilibré : au final l’attaque de XANA n’est traduite qu’en quelques lignes, on reste un peu sur notre faim.
Texte 3 :
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pas mal du tout même si j’avoue avoir du relire la fin pour être certaine d’avoir compris. On aurait peut-être pu supprimer la dernière phrase pour un effet plus percutant sur le lecteur.
Texte 4 :
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j’ai eu du mal à visualiser Aelita en Clover ^^ Et bien trouvé le docteur « Sternenstein » ! Sinon, l’histoire se tient même si parler d’un « William translaté » fait naître un peu de confusion. Bonne idée de lui avoir remis son costume de XANA en tant que déguisement Halloween mais peut-être un peu trop facile de le faire encore passer pour le méchant.
Texte 5 :
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là pour du Halloween, c’est du Halloween… Jolies petites descriptions appétissantes ^^ La rédaction finale du journal est un peu trop longue compte tenu des circonstances... L’énumération d’échecs est bien trouvée. Bon travail !
Texte 6 :
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Mon préféré ! Même s’il y a incohérence sur la tenue de Jérémie (celle de William ne change pas immédiatement après sa Xanatification donc Odd et Yumi auraient quand même dû voir Jérémie avec sa véritable apparence), l’idée est originale et bien développée. On retrouve le caractère de chacun dans les dialogues, on découvre un aspect cynique de XANA dans ses répliques, bon boulot =)
Texte 7 :
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La description de Jim m’a bien fait rire (quoi de plus efficace qu'un canard en plastique pour combattre les élèves déchainés ? ) ^^ Par contre, Jérémie n’est pas assez suspicieux : il devrait réagir en constatant que le supercalculateur a été rallumé, se demander comment Franz Hopper a pu survivre. De plus, il est étrange qu’Ulrich garde son supersprint et pas son triplicata (et puis pourquoi c’est le seul à pas être xanatifié ? il est pas si nul que ça quand même… ). Sinon, c’est bien : les descriptions des attaques individuelles sont détaillées, ce qui permet de bien imaginer les scènes. Comme pour le texte 2, on reste quand même un peu sur sa faim… Un appel à la suite dans un autre contexte peut-être ? =D
_________________ Ma belle, douce lune sous un chant blanc d'étoiles, / Astre fatigué, vagabonde hors-la-loi / Toute pâle dans l'oeil noir de loups qui aboient, / Hisse les rêves, aux nuits où tu es seule voile. ♥
Inscrit le: 30 Jan 2011 Messages: 491 Localisation: Norende.
Les résultats du concours sont tombés. Après une réunion animée et des débats passionnés entre les interlocuteurs, nous sommes parvenus à une conclusion commune qui nous rapporte à deux vainqueurs. Exit, le texte 1, 2, 3, 4, 6. Dans une tension palpable et d’une ampleur jamais égalée, nous nous sommes avancés, tremblant, pour décider du choix du second, qui était un texte assez intéressant selon nous, mais qui devait se plier face au premier.
Et, dans un roulement de tambour, voici le second de cette compétition :
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La participation numéro 5 ! Anneauthier et son texte digne d’un film de Saw.
Et donc, sans grandes surprises, sauf peut-être pour le pseudonyme et le néophyte, le VAINQUEUR de cette édition qui a réuni quand même beaucoup de participations, à notre surprise :
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La participation numéro 7 ! Track them down, d’Ikorih.
Que cela ne gonfle pas trop son égo.
Le vainqueur peut donc s’affubler de… ceci ! Avec fierté et honneur.
Le premier remporte 10 points de vie, le second 5.
Félicitations à tous !
Encore merci.
Nous espérons vous voir aussi nombreux prochainement !
_________________
« Il ne faut jamais perdre espoir ! » Alors qu’Alexandre était sur le point de tout abandonner, une voix familière résonna au plus profond de lui-même. « C’est ce que tu dirais, n’est-ce pas ? ».
— Chapitre 26, Le Héros Légendaire.
Inscrit le: 11 Aoû 2013 Messages: 305 Localisation: Lisieux, France
thuthurcle a écrit:
Coucou !
Pour des problèmes familiaux, je pourais pas me connecter souvent sur le forum ... Je me désinscrit.
A+ tard !
Tu te désinscrits du concours après les résultats ? Va falloir un petit RVLP à mon avis _________________
Tout ce qui plaît a une raison de plaire, et mépriser les attroupements de ceux qui s'égarent n'est pas le moyen de les ramener là où ils devraient être.
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