6)

On se retrouve maintenant au stade du collège, où une classe de 3ème est en train de suivre un cours sur l’agility donné par Jim. Parmi ces élèves de 3ème, il y a Odd et Ulrich, installés côte à côte au beau milieu de leurs camarades attentifs aux explications du prof de sport.
Tout autour de Jim, il y a une meute d’une dizaine de chiens qui sont plus ou moins agités. Le professeur de sport a un peu de mal à maintenir le calme chez les animaux, alors qu’il a réussi (ou presque) à l’imposer chez les élèves, et il essaye de parler comme il le peut, bien que les chiens sont tous attachés à des poteaux.

Jim, d’une voix claironnante L'agility (signifiant tout simplement « agilité » en anglais) est un sport canin, dans lequel le chien évolue sur un parcours d'obstacles sous la conduite de son maître.
C’est une discipline ouverte à tous les chiens. Elle consiste à leur faire négocier divers obstacles dans le but de mettre en valeur leur intelligence et leur souplesse. Il s'agit d'un jeu éducatif et sportif qui favorise leur bonne intégration dans la société. Cette discipline implique une bonne harmonie entre le chien et son maître et aboutit à une entente parfaite de leur équipe ; il est donc nécessaire aux participants de posséder les bases élémentaires d'éducation
et d'obéissance…

Ulrich, en se penchant vers Odd, l’air ironique Et d’intelligence pour Kiwi – autant pour le maître d’ailleurs !…

Odd, vexé mais sans se retourner Toi, attends à la fin du cours !

Jim, sans faire attention aux deux amis L'agility est une discipline qui complète parfaitement l'éducation car elle permet d'apprendre en s'amusant. Par ailleurs, c'est aussi un véritable sport qui nécessite un apprentissage encadré et progressif en partenariat avec un moniteur diplômé et d'expérience, afin d'éviter diverses erreurs difficile à corriger par la suite.
Donc, si je vois quelques rigolos, qu’ils soient à deux pattes ou à quatre, qui font les malins, ils auront affaire à moi. Pigé !?

Les élèves acquiescent timidement.

Jim, d’une voix plus forte pour cacher les aboiements des chiens, qui sont de plus en plus impatients. Bon. Vous allez passer chacun votre tour. Vous viendrez ici prendre un chien, puis vous complèterez le parcours là-bas, le plus vite possible…
(Il montre le parcours proprement dit, installé sur le stade…)
le but étant de vous familiariser avec les animaux, pour qu’ils aient confiance en vous, car je rappelle qu’on fait quand même beaucoup appel à eux dans certains sports.
Allez, commençons…

Un élève inconnu se lève et s’approche timidement des poteaux, où sont attachés les chiens. Ce sont tous des borders collies, très agités et pas bien grands. Puis, avec son chien, il s’avance vers le stade et, au coup de sifflet de Jim, il s’élance avec le chien…
Le résultat n’est pas fameux…
Pour les autres, non plus. Soit les chiens n’en faisaient qu’à leur tête, soit ils couraient n’importe où. Et, plus les élèves s’énervaient à les remettre dans le droit chemin, plus les animaux s’enfonçaient dans cet état de nervosité. La plupart laissait donc tomber et faisait faire à leurs chiens autant d’obstacles qu’ils le pouvaient.
Jim est au bord de l’attaque…

Jim, en marmonnant Mais, qu’est-ce qui a pris au proviseur de mettre ces sports-là au programme ? Ils sont tous incontrôlables, que ce soient les chenapans ou les cabots ! Et, dire que c’est encore mieux qui va nettoyer toutes ces cochonneries ! Grrr…

Puis, c’est le tour d’Odd. Ce dernier se lève mais, avant de rejoindre les poteaux, il se retourne vers Ulrich…

Odd, en grognant sans se montrer vraiment menaçant Tu vas voir qu’on ne manque pas d’intelligence dans la famille !…

Ulrich ne se laisse pas impressionner.
Odd se dirige vers les poteaux mais, devant les chiens restants (car ceux qui ont été déjà utilisés étaient attachés à un autre poteau), il hésite un peu.

Odd, à part J’y crois pas ! Ils ont que ça, en stock !?

Les chiens lui lancent tous un regard suppliant. Odd fait tout pour ne pas craquer.
Au bout de quelques instants… il ne s’est toujours pas décidé. Jim et les autres commencent à s’impatienter.

Jim, d’une voix si forte qu’il surprend Odd Bon, Della Robbia, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?

Odd, en se tournant vers lui Mais, vous n’avez rien de mieux ? C’est que… j’ai pas envie d’avoir la méga-honte, comme les autres !

Les «autres » proprement dit lui jettent un regard noir, Jim aussi…

Jim, en devenant plus menaçant Je te préviens, mon garçon ; choisis vite fait un clebs, sinon c’est toi qui va faire le parcours d’obstacle, et à quatre pattes en plus !…

Les autres pouffent de rire, de même que les chiens. Odd en rougit de honte, et Jim sourit devant cette victoire.
Odd se retourne vers les chiens et sa main est sur le point de se poser sur une des laisses…
Mais, soudain, il entend un aboiement qui n’a rien voir avec ceux des animaux qui sont devant lui. Il se retourne, intrigué, et découvre à ses pieds… Kiwi.

Odd, stupéfié Kiwi !? Qu’est-ce que tu fais là, mon vieux !?

Kiwi lui répond avec son petit air ingénu et se retourne aussitôt pour répondre des aboiements des borders, qui ne semblent pas apprécier l’arrivée de ce petit inconnu. Jim et les élèves, même Ulrich, sont abasourdis par la présence de l’animal du petit comique.

Jim, en montrant Kiwi du doigt, dégoûté Argh ! Qu’est-ce qu’il fait là, ce cabot !? Il semble que je ne l’ai pas invité, alors…

Odd, en s’empressant de prendre Kiwi dans ses bras, face à la menace Non, monsieur, s’il vous plaît ! Ne lui faites pas de mal, il a dû flairer les borders collies et il est venu ici, c’était plus fort que lui !

Jim, en se rapprochant du visage d’Odd, menaçant Ainsi, ce chien est à toi !? Sais-tu que d’après le règlement…

Odd, agacé Oui, je sais… mais épargnez-le, juste pour cette fois !
(Puis, en exhibant un visage de plus en plus pathétique…)
Je vous en prie, monsieur, je vous en prie…

Face à cette détermination, Jim finit par craquer au bout d’un moment.

Jim Bon. Si ton chien est aussi performant qu’il n’en a eu pour venir ici, peut-être… que je ferai grâce…

Odd, si allègre qu’il est à deux doigts de jeter Kiwi en l’air Oh, merci, monsieur, merci beaucoup ! Vous verrez, vous ne le regretterez pas !

Il se présente au départ du parcours d’obstacle et, au signal de Jim, il part avec Kiwi.
Contrairement aux craintes de certains, Odd et Kiwi se révèlent être les plus brillants du moment. Comme guidé par un sixième sens, Kiwi obéit sans problème à Odd et surmonte les obstacles avec brio. Tous les autres, en particulier Jim et Ulrich, en sont ébahis…
Et, en plus, c’est bel et bien Odd qui réalise le meilleur temps. À l’arrivée, il reprend son souffle, reprend Kiwi dans ses bras et se présente devant Jim, tout fier.

Odd, sur un ton un peu arrogant Alors, vous voyez qu’il est talentueux, mon chien ? Autant que son maître, évidemment !

Les autres rigolent à cette remarque, mais Jim ne se laisse pas entraîner par le goût de la plaisanterie.

Jim, d’une voix calme Certes…
(Puis, d’une voix plus furieuse et plein dans la face d’Odd…)
Mais, tu iras quand même chez le proviseur à la fin du cours, pour expliquer sa présence ici car, si je me trompe pas, il est bien là depuis le début de l’année, non ?

Odd en est tout retourné. Cette fois-ci, il ne sait pas quoi dire pour sa défense et, devant cette impuissance, Jim en profite pour retrouver ses airs de puissance.

Jim, en désignant le groupe d’élèves Allez, va te rasseoir !

Odd s’exécute, rouge de honte. Dans ses bras, Kiwi reste silencieux, ne comprenant pas ce qui se passe bien qu’il sent que son maître est en colère. Une fois ré-installé à côté d’Ulrich, il essaye de s’effacer comme il peut des regards indiscrets et des railleries plus discrètes de ses camarades.

Odd, en marmonnant sur un ton furieux J’y crois pas ! Quel sale bonhomme, ce type, surtout quand il s’y met !

Ulrich, sur un ton railleur Comme quoi, on ne peut pas tout gagner dans la vie !

Odd fait comme s’il ne l’avait pas entendu.

7)

Quelques instants plus tard, presque tous les élèves de 3ème ont fait leur circuit avec leurs chiens, mais tous ont été plus lamentables les uns que les autres. Il y a même un chien qui a réussi à fausser compagnie à un élève un peu lunatique, et qui s’est échappé en un rien de temps de l’enceinte du collège. Face aux problèmes de ses camarades qui se sont permis de se moquer de lui tout à l’heure, Odd ne peut s’empêcher de ricaner discrètement face à leurs performances si lamentables. Face à ce spectacle déconcertant, Jim est vraiment à deux doigts de son attaque.
Puis, vient enfin le tour d’Ulrich. Ce dernier se montre moins hésitant que son ami, dans le choix de son chien, mais il ne se montre guère brillant ; son chien, en effet, ne manque pas de passer les obstacles, mais il le fait avec beaucoup d’impuissance, si bien qu’Ulrich est même obligé de l’aider à surmonter quelques obstacles. Face à ce spectacle humiliant, Odd ne peut s’empêcher de se moquer ouvertement d’Ulrich, en même temps que les autres.

Jim, d’une voix si lointaine Allez, Ulrich ! Tu vaut mieux que ça, mon gars ! Du nerf, mon garçon, du nerf !…

Ulrich, en marmonnant Ouais, plus facile à dire qu’à faire !…

Mais, il ne se décourage pas et continue ce qu’il a à faire, malgré les moqueries.
Il arrive quand même, avec son chien, au dernier obstacle : le tunnel. Ulrich fait un geste et le chien entre dans le tunnel sans se poser de questions.
Tout va bien pour le moment… mais, vers la fin du tunnel, il y a des mouvements étranges et terrifiants qui font bouger le tunnel dans tous les sens et le font déplacer de sa position initiale. Ulrich découvre, intrigué, qu’à cette position… un énorme trou a été creusé.

Ulrich, intrigué Qu’est-ce que…

Mais, la situation la plus préoccupante est dans le tunnel, qui continue à rouler dans tous les sens. On y entend des hurlements d’origine animal, soit venant du chien, soit venant d’une créature mystérieuse… pas connue en tout cas, ni même terrestre. Du coup, le tunnel a attiré, maintenant, tous les regards des élèves, des chiens, et de Jim. Comme Ulrich, ceux-ci sont interdits face à la situation.

Jim, stupéfié Mais, qu’est-ce qui se passe, bon sang !? Stern, allez voir ce qui se passe dans ce tuyau !

Ce « tuyau » s’arrête enfin de bouger, mais on entend plus que des grognements ; et apparemment… ils ne viennent pas du chien. Ulrich s’avance vers le tunnel, intrigué et terrorisé, et là…
Tout à coup, une forme en sort brusquement et se tourne aussitôt vers Ulrich, le regard assassin. L’adolescent est au comble de sa terreur, mais il ne comprend pas comment ce… était là, bel et bien devant lui.
Car, c’était bien un foxxie qui était là ; sa bouche dégoulinante de sang laisse à penser qu’il a dû tuer le pauvre chien, voire peut-être même le manger.
En voyant le monstre, tous les élèves et Jim hurlent et se sauvent à toutes jambes. Ulrich, quant à lui, est pétrifié.

Ulrich, d’une voix étouffée C’est pas vrai ! Non, c’est pas vrai !

Le foxxie lui tire dessus…
*
Dans la salle de cours de français, les cris des élèves ayant vu le monstre interrompt la concentration des 2nde, qui tournent tous la tête vers les fenêtres. Le professeur, ayant remarqué ce brusque changement de comportement, se lève et frappe des mains, dans l’espoir d’attirer l’attention des adolescents.

Le professeur de français, d’une voix claironnante Allons, jeunes gens, allons ! Restez à vos places…
(Car certains s’étaient déjà levés pour aller aux fenêtres…)
Ce ne doit être sûrement pas grave.

Pour prouver ses dires, il se dirige vers la porte et l’ouvre…
Mais, soudain, il se prend un laser argenté en plein dans le genou.
Le pauvre homme hurle de douleur et, sans réfléchir, Jérémie et Aelita se lèvent et se précipitent pour aller fermer la porte et installer le professeur à un autre endroit. Juste avant de fermer la porte, ils ont remarqué la présence du foxxie qui se précipitait d’une vitesse phénoménale vers eux.
Mais, à en juger le coup qu’à pris la porte juste après qu’elle eût été fermée, il a dû prendre l’encadrement en pleine face.

Jérémie, effondré sur la porte et d’une voix caverneuse Inutile de te préciser de qui c’est signé, ça !

Aelita, sur le même ton Ouais ; l’ANAX !

Elle aide le prof à s’allonger délicatement sur le sol et, avec un mouchoir trouvé dans sa poche, elle s’empresse d’essayer de panser la profonde blessure due au laser.

Aelita, à Jérémie Mais, comment ont-ils pu réussir à matérialiser des foxxies ?

Jérémie, en se tournant vers elle, inquiet J’en sais rien ; mais, avec la puissance qu’ils devraient avoir, ça n’a pas dû leur poser trop de problème. En tout cas, je vais rapidement prévenir les autres de faire gaffe et de rappliquer dare-dare à l’usine.

Aelita, épouvantée Mais, tu es fou ! Avec tous les foxxies qui doivent traîner dans le coin, on va se faire tuer si on sort d’ici !

Jérémie, qui commence déjà à sortir son portable Rester ici n’arrangerait rien, non plus ! Il faudra… juste faire attention car t’as vu ce que font leurs lasers ?

Il désigne la blessure du prof. Aelita réfléchit un peu et finit par capituler.

Aelita Oh, t’as raison. Vaut mieux aller désactiver la tour, sinon c’est tout le collège qui va y rester.

Jérémie, satisfait Voilà qui est raisonnable, Aelita !
*
Dans la salle de chimie, le portable de Yumi sonne. Rapidement, celle-ci le cache du mieux qu’elle le peut, pour que la sonnerie n’attire pas l’attention de Mme Hertz, et elle lance l’appel, en se baissant un peu. Fort heureusement, personne ne fait attention à elle.

Yumi, en murmurant le plus bas possible Oui, Jérémie ?… Quoi !?… Et, Ulrich et Odd sont au courant ?… OK, je préviens William et on se retrouve à l’usine.

Elle raccroche et réfléchit au meilleur moyen de quitter la salle sans être vue. Heureusement, des hurlements venant du couloir attirent suffisamment l’attention de Mme Hertz et des élèves pour qu’elle puisse donner un petit coup de coude à William, installé devant elle.

William, en se retournant, intrigué Oui, Yumi ?

Yumi, en lui chuchotant Alerte, l’ANAX ! Il faut aller à l’usine, tout en faisant attention aux foxxies.

William, en acquiesçant OK, on est partis !

Ce dernier se lève, en même temps que Yumi, mais il se font repérer immédiatement par Mme Hertz qui leur jette un regard assassin.

Mme Hertz, furieuse Qu’est-ce que vous faites debout, tous les deux ?

Yumi, gênée Euh…

William On voulait juste voir ce qui se passait. Peut-être qu’il y a des blessés et qu’il faudrait aller…

Mme Hertz, d’une voix tempétueuse Veux pas le savoir ! Assis, tous les deux ! Si quelqu’un doit aller voir, ce serait moi !

William Mais…

Mme Hertz, sur un ton vif ASSIS !!!

William et Yumi se ré-installent, déçus…



Sur le terrain de sport, le foxxie tire sur Ulrich, pétrifié par la terreur. Ce dernier ne peut juste fermer les yeux, attendant le coup fatal…
Heureusement, Odd arrive à temps pour le bousculer. Le laser argenté ne passe qu’au ras de sa mèche.
À peine Ulrich a t-il le temps de se remettre de ses émotions qu’il se sent relever de force et entraîner au galop.

Odd Allez, beau gosse ! Fichons le camp d’ici !

Main dans la main, les deux adolescents traversent tout le stade, poursuivis sans relâche par le monstre. Ce dernier a beau leur tirer dessus, ils arrivent quand même à esquiver les tirs. Mais, bientôt, alors qu’ils sont au bout du stade, le foxxie est rejoint par deux de ses camarades. Odd essaye d’accélérer l’allure.
Malheureusement, un des foxxies vise juste et son laser s’abat sur la jambe d’Ulrich, qui s’effondre par terre sans appel. Odd l’accompagne également dans sa chute.

Ulrich, en pleurant presque Aïe, ma jambe ! J’ai mal à ma jambe !

Cette dernière, en effet, est en train de saigner abondamment au niveau de la cuisse. Odd en est terrorisé et ne sait pas quoi faire – ou plutôt si, mais il n’a rien pour faire face à cette situation.

Odd, désespéré Ulrich…

En relevant la tête, il constate avec horreur que les trois foxxies leur font face et qu’ils sont déjà en joue. Se rendant compte de leur sort, Odd ne peut que fermer les yeux…
Mais, un « Banzaï » claironnant se fait soudainement entendre et, en ouvrant les yeux, Odd découvre, abasourdi, les trois fennecs empalés au niveau du crâne par un bâton de fer. Au-dessus des cadavres des monstre, Jim tient fermement son bâton, fier comme un roi.

Odd, allègre Eh bien, monsieur, j’ai jamais été aussi content de vous voir ; et cette fois-ci, je le pense vraiment !…

Jim Peut-être bien, mais vous avez intérêt à m’expliquer ce qui se passe ici car, je sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que vous en avez une vague idée, vous-deux !

Odd Ben, vous voyez !? C’est la même histoire sauf que, cette fois-ci, c’est un autre ennemi qui veut nous tuer !

Ulrich, d’une voix plaintive Aïe ! aïe ! ma jambe ! mes cuisses !

Jim, en se penchant sur le garçon et en examinant sa cuisse Ça va, mon garçon, ça n’a pas l’air d’être trop grave. Je crois qu’il vaudrait mieux aller à l’infirmerie…

Odd, d’un geste Non, surtout pas ! Avec tous les foxxies qui traînent dans le collège, ce serait de la folie ! La meilleure solution, c’est qu’on aille à l’usine pour désactiver la Tour !

Jim, en le regardant, intrigué Hein !? Tour ? Foxxies ? Qu’est-ce que c’est que ce charabia !?

Ulrich, en faisant l’effort de relever la tête On vous expliquera en route. Pour l’instant, aidez-nous à aller à cette usine ; c’est le seul endroit où on sera à l’abri.

Jim, hésitant Hein !? Mais, non, le…

Odd Faites-nous confiance, Jim ! On sait très bien ce que l’on fait !

Jim hésite encore un peu mais, devant la détermination des deux ados, il finit par craquer.

Jim Bon, d’accord.

Avec une grande force, il parvient à mettre Ulrich, qui est en train de sangloter discrètement à cause de la douleur, sur ses épaules et s’apprête à suivre Odd… mais, au dernier moment, ils s’interrompent en pleine course à cause d’un hurlement perçant et de l’apparition soudaine de Sissi devant eux, essoufflée et en nage.

Sissi, en haletant Ouf !… sauvée ! C’est un… vrai cauchemar, là-bas !… Tous ces monstres… tout le monde qui… court dans tous les sens… et…

Mais, elle s’interrompt en voyant Ulrich, abattu, sur les épaules de Jim. Sa mine devient de plus en plus épouvantée.

Sissi Oh non, mon Ulrich chéri ! Mais, qu’est-ce… qu’est-ce qui lui est arrivé ? Ces monstres lui ont tiré dessus, hein… c’est ça !?

Odd, en posant la main sur son épaule Calme-toi, Sissi, il ne lui est rien arrivé de grave. Le mieux, c’est que tu viennes avec nous ; tu seras plus à l’abri.
(Puis, en se tournant vers Jim…)
Vous êtes d’accord, Jim ?

Jim acquiesce sans hésitation.

Sissi, intriguée Venir avec vous !? Mais, pour… pour aller où ?

Odd, en lui prenant la main, le sourire aux lèvres Tu verras… Tout ce que je peux te dire, c’est que tu y es allée déjà plusieurs fois…
(Puis, au professeur de sport, en gardant son sourire…)
Vous aussi, d’ailleurs !

Sissi et Jim ne comprennent toujours pas…
*
Quelques instants plus tard, le petit groupe de survivants sont dans le parc, près de la bouche d’égout. Il ne faut pas beaucoup de temps avant que Jérémie et Aelita ne les rejoigne, essoufflés.

Odd, surpris ironiquement Hé ben ! Je n’ose pas imaginer combien de foxxies vous ont poursuivis !

Jérémie, en reprenant sa respiration avec difficulté Une dizaine… C’était un cauchemar !

Aelita, de même En plus, ils ont des lasers très destructeurs ; notre prof en a fait les frais !

Odd, en montrant son camarade sur les épaules de Jim Ouais, et Ulrich aussi !

En voyant l’état piteux du garçon, Jérémie et Aelita sont tout épouvantés.

Aelita, prête à pleurer Oh non, Ulrich !…

Odd, à Jérémie Et, Yumi et William, vous les avez croisés ? Ils vont arriver ?

Jérémie, en hochant la tête J’en sais rien, mais ils ont eu le message. En tout cas, notre seul espoir d’arrêter ce carnage, c’est encore d’aller à l’usine pour désactiver la Tour.

Odd, qui est déjà en train d’enlever la bouche d’égout Et, tu sais où elle se trouve, cette Tour ?

Jérémie Non plus, mais on le saura bientôt. En route !

Un par un, le groupe disparaît par les égouts, Sissi et Jim y compris bien qu’ils ne comprennent toujours pas ce qui va leur arriver, et quel est le but recherché…
*
Dans la salle de Mme Hertz, cette dernière et les élèves sont tous entassés, maintenant, au fond de la salle, terrifiés. En effet, de l’autre côté du décor, les foxxies sont déjà devant la porte et ils sont déjà en train de l’enfoncer et de la détruire à coups de lasers.
Dans le groupe d’élèves terrifiés, Yumi et William sont déjà armés avec des produits très dangereux, comme des acides, et des scalpels qu’ils ont trouvé sur le bureau. Ils se placent devant tous leurs camarades, prêts à se battre au moment voulu…
Un tir de plus, c’est un tir de trop ; la porte est pulvérisée et, déjà, les monstres déboulent dans la salle, prêts à tout détruire…

9)

Nos héros sont maintenant dans l’usine et, quelques instants plus tard, dans le monte-charge qui descend immédiatement vers le labo.
Une fois que la porte du monte-charge s’ouvre, Jim et Sissi sont stupéfiés par l’apparence fantastique de cette salle, qu’ils ont vu quand même plusieurs fois comme l’avait précisé Odd.

Jim et Sissi, émerveillés Whaou !!!

Jérémie Et, pourtant, c’est pas le premier « Whaou » de la sorte que vous poussez, ici !

Il sort seul du monte-charge, pour s’installer près du Super-Ordinateur, mais il est aussitôt rejoint par les deux petits nouveaux, qui regardent partout autour d’eux, toujours aussi émerveillés par le spectacle.

Jim Alors, comme ça, on est déjà venu ici, plusieurs fois ?

Jérémie, en acquiesçant Bien sûr, mais vous vous en souvenez pas car, à chaque fois, on a effacé votre mémoire par un retour dans le temps.

Sissi, ébahie Ah ben, ça alors !…

Odd, d’une voix claironnante Alors, Einstein ? Où est-elle, cette Tour ?

Jérémie Une seconde…

Il ne faut que quelques secondes afin que la connexion se fasse entre Lyoko et l’ordinateur. Une fois ceci fait, Jérémie fait une ou deux manipulations, pendant que Jim et Sissi se placent autour de lui, Jim après qu’il eût déposé Ulrich dans un coin. Les deux crédules sont fascinés par les actions de Jérémie et tout ce qu’il y a écrit sur l’écran, mais ils essayent d’éviter de poser trop de questions un peu trop dérangeantes.

Jérémie, au bout d’un moment C’est bon, Odd ; je l’ai. Tout au nord du territoire du Désert, et elle est déjà gardée par deux monstres volants, encore inconnus.

Odd, le sourire aux lèvres Oh, je vois ; encore de la nouveauté au programme ! Allez, on y va.

Sur ses mots, il referme la porte du monte-charge qui descend à l’étage inférieur. Rapidement, Jérémie se lance dans de nouveaux programmes, cette fois-ci pour la virtualisation. Jim et Sissi sont toujours aussi captivés par les gestes non hésitants de Jérémie sur le clavier et, une nouvelle fois, par ce qui apparaît sur l’écran.
Sur ce dernier justement, on peut voir l’image d’Odd et d’Aelita sous forme virtuelle mais sans éléments corporelles, signe que les deux adolescents sont dans les scanners et que le programme de virtualisation a été déclenché.

Jérémie, sous les airs candides de ses spectateurs Transfert, Odd… transfert, Aelita… scanner, Odd… scanner, Aelita… Virtualisation !
*
Pendant ce temps, les foxxies se ruent sur les élèves, pétrifiés par la terreur. Heureusement, Yumi et William sont là pour contrer les attaques grâce à leur lancers de scalpels, et à se protéger des lasers grâce à la solide armoire du fond qu’ils ont réussi à renverser et à poser entre eux et les monstres.
Pour l’instant, tout semble aller pour le mieux ; la plupart des scalpels arrivent à transpercer le crâne des monstres, et l’armoire parvient à rester plus ou moins indemne malgré les lasers argentés. Mais, rapidement, Yumi devient de plus en plus inquiète.

Yumi, à William On arrivera pas à tenir comme ça, longtemps. J’espère que les autres sont déjà sur Lyoko…

William Ou même devant la Tour…

Il ne termine pas sa phrase car il lance soudainement un scalpel qui va s’écraser contre un foxxie, qui était déjà assez proche. Malheureusement, malgré cette victime de plus, ses congénères sont tous près de l’armoire et sont en train de s’acharner dessus avec leurs lasers, ou d’essayer de grimper.
Face à la menace, Yumi se retourne et fixe tous ses camarades, furieuse.

Yumi Allez, vous tous ! Arrêtez de faire vos fillettes, et aidez-nous à repousser ces monstres ! On sera plus efficaces tous ensemble !

Les élèves et Mme Hertz sont tous encore hésitants mais, devant la ténacité furieuse de Yumi, ils changent d’avis et s’emparent chacun d’un scalpel, qu’ils s’empressent de lancer sur les foxxies.
Mais, très vite, un autre problème s’impose : le stock de scalpels est bientôt à sec, et les foxxies se font de plus en plus nombreux. Du coup, les élèves sont réduits à leur lancer tout ce qu’ils peuvent trouver dans leur poche, coupants si possible.

Yumi, angoissée et à elle-même Oh, les gars ! Faites vite, je vous en supplie !…
*
Sur Lyoko, Odd et Aelita se rapprochent de la Tour, Aelita avec ses ailes et Odd sur son overboard. Ils l’ont enfin en vue, et les monstres aussi.

Jérémie, voix off Alors, ça ressemble à quoi, ces nouveaux monstres ?

Odd Bah, comment te le dire, sans les vexer ? Ils sont à la fois terrifiants et… ridicules !

Ces deux monstres étaient, en fait, des hybrides de grands oiseaux prédateurs. De couleur tronc métallique mais un peu plus clair que celle des makacqs, ils avaient le corps d’un grand aigle royal, avec des plumes dures et hérissées volant quand même au vent et des griffes redoutables. Mais, ils avaient la tête… d’un vautour, avec un cou et un bec presque démesurés.
Odd et Aelita ne savent quoi dire devant ce spectacle ahurissant.

Aelita, abasourdie Ce sont… vraiment…

Odd … des mégapiafs !

Jérémie, voix off Bon. Faites attention, quand même !

Pendant qu’Aelita se dirige prudemment vers la Tour, Odd vole dangereusement, dans l’espoir d’attirer les monstres. Les mégapiafs restent, quand même, en surplace et ne font que tirer leurs lasers argentés ; chacun sur les deux héros. Odd esquive sans problème, mais Aelita se fait durement touchée dans les ailes, qui disparaissent instantanément. Elle tombe durement sur le sol.

Odd, épouvantée Aelita !…

Dans le labo…

Jérémie Fais gaffe, Aelita ! Tu viens de perdre pas mal de points de vies !

Jim, inquiet Je peux me tromper, mais ils n’arriveront jamais à vaincre ces monstres à deux.

Jérémie Bien sûr que si ! Ils ont déjà affronté plus dur que ça !

Jim ne cherche pas à discuter plus longtemps.
Sur Lyoko, Odd passe au ras d’un des mégapiafs et parvient à l’exterminer avec une flèche laser en plein dans la tête. Après un petit looping d’allégresse, il remet un peu de distance entre lui et le mégapiaf qui reste.

Odd, en ironisant Bah, alors, c’est tout ? Alors, non seulement ils sont ridicules, mais en plus ils sont à peine plus puissants que les foxxies – ou que les kankrelats !
(Puis, en allant narguer le monstre qui reste…)
Alors, mon gros ? C’est tout ce que vous savez faire, nous tirer dessus !? Bah, allez, je suis sûr que t’as mieux !

Et, en effet… soudain, le mégapiaf se replie sur lui-même et, tout d’un coup, il se dévoile entièrement et… une armée de plumes tranchantes se précipite sur le petit comique, le frappe de plein fouet et le renvoie au sol, inanimé. Puis, toujours d’une vitesse inouïe, le mégapiaf plonge à toute vitesse vers Odd, le bec prêt à lancer un laser fatal…
Mais, il est arrêté en plein vol par un champ de force d’Aelita, qui le détruit à quelques centimètres de son ami.

Aelita Ça va, Odd ?

Odd, en levant son pouce T’inquiète, princesse ! Un peu secoué, mais ça va.

Jérémie, voix off un peu inquiète J’en serais pas si sûr si j’étais toi ; cette pluie de plumes tranchantes t’a fait perdre… quatre-vingt dix points de vie en un seul coup !

Odd, en se relevant Ouais, ouais, mais t’en fais pas ! D’ailleurs, je trouve que c’était trop facile, cette attaque ! Tu vois quelque chose de plus intéressant qui arrive sur tes écrans, Jérémie ?…

Mais, il n’a pas besoin que Jérémie lui donne la réponse car une onde de choc argentée le renvoie immédiatement sur Terre. Juste derrière, Ront s’approche, accompagné de deux foxxies qui piègent rapidement Aelita. Celle-ci est terrifiée.

Aelita, en hurlant à pleine voix Jérémie, au secours !

Dans le labo, Jérémie est tellement énervé qu’il en vient même à frapper les bords du clavier, en surprenant par la même occasion Jim et Sissi.

Jérémie Non ! non ! non ! c’est pas vrai !

Jim, en posant sa main sur l’ épaule du jeune homme Calme-toi, Jérémie, ça n’arrangera rien.

Sissi, en faisant de même avec l’autre épaule Jérémie… envoie-nous sur Lyoko !

Jérémie fixe Sissi comme si elle était devenue folle.

Jérémie, stupéfié Qu… quoi !? Mais, c’est impossible !… Je ne peux…

Jim Tu préfères peut-être qu’on laisse Aelita seule face à ce nouveau personnage ?

Sissi Et puis, je crois connaître maintenant votre devise ; toujours garder le secret. Je sais que je me suis toujours conduite comme une égoïste cruelle et stupide avec vous, mais crois-moi que je tiendrai cette promesse. Et puis…
(Elle rougit un peu…)
Odd aurait été d’accord que j’y aille.

Jérémie, intrigué Odd !? Comment ça ?

Sissi Je t’expliquerai plus tard. Alors, tu nous envoie sur Lyoko, ou non ?

Jérémie hésite un peu, beaucoup, énormément. Il a beau faire face aux regard suppliants de Jim et de Sissi, il se retient de toutes ses forces de dire d’accord. Mais, c’est grâce à un nouvel appel au secours d’Aelita venant des écrans que…

Jérémie Bon. Prenez l’escalier au fond, et entrez dans les scanners. D’ici quelques instants, vous serez sur Lyoko.

Sissi, en sautant de joie Youpi ! Hourra ! Merci, Jérémie !

Jim, en lui tapotant l’épaule Tu verras, gamin ! Tu ne le regretteras pas !

Ils se précipitent tous les deux vers l’endroit indiqué et, en un rien de temps, ils sont déjà dans les deux scanners restants car, dans le troisième, il y a encore Odd qui est toujours inconscient.

Jérémie, d’une voix caverneuse et à lui-même Je l’espère…

Mais, il lance quand même le programme.
*
Au collège, la situation devient de plus en plus dramatique et incontrôlable. Bien que les élèves de Mme Hertz se battent encore avec courage contre les foxxies, qui sont de plus en plus menaçants, ces derniers semblent gagner en puissance et, comme le prédisait Yumi, les vaillants adolescents ne tiendront plus longtemps.
D’ailleurs, tout d’un coup, un foxxie se retrouve en haut de l’armoire renversée et tire sur le tas. Le laser touche la jambe de Yumi. Cette dernière, dans un hurlement déchirant, s’effondre par terre.
William s’en aperçoit et, après avoir tué le foxxie avec un scalpel qui restait encore près de lui, il s’empresse de prendre la Japonaise dans les bras.

William, horrifié Yumi, ça va ?

Yumi, avec un doux sourire aux lèvres Ça va, t’en fais pas. Retourne te battre, t’en fais pas pour moi.

William, en hochant la tête Non, je t’abandonnerai pas ; et, si besoin, je serai prêt à mourir avec toi !

Yumi, gênée par cette réflexion, ne peut s’empêcher de rougir, bien qu’elle est partagée entre plusieurs sentiments…
*
Sur Lyoko, on entend le : « Virtualisation » de Jérémie, et Jim et Sissi réapparaissent… sous forme virtuelle. Leur premier réflexe est de se contempler entièrement, et leur ébahissement est plus important que dans le labo.

Sissi, fascinée Whaou ! Mortel !

Elle avait l’apparence d’une pom-pom girl virtuelle, vêtue d’un justaucorps d’un rose un peu plus foncé que celui d’Aelita et, comme cette dernière, elle a au niveau de la taille le squelette métallique d’une petit jupette, auquel est accroché deux bâtons de majorette. Elle a aussi des marquages au visage et ses cheveux noirs sont accrochés en une petite queue de cheval.
À côté d’elle, le spectacle était entièrement paradoxal ; Jim avait vraiment l’apparence d’un Hercule virtuel. Il était torse nu, révélant ainsi un ventre très costaud, et il portait juste des braies brunes déchirées au niveau de ses imposants pieds nus. Par contre, ses cheveux avaient la même coupe que sur Terre.

Jim, séduit par cette apparence Eh bien ; si j’aurais su que j’avais un tel gabarit !…

Jérémie, voix off Dites, vous vous contemplerez plus tard ! Aelita a vraiment besoin d’aide !

Jim, un peu vexé C’est bon, Jérémie ! On y va, on y va !
*
Pendant ce temps, la pauvre princesse de Lyoko était toujours au prise avec cette espèce de Voldemort du coin.

Ront, d’une voix glaciale et satisfaite Je ne sais pas si quelqu’un pourra te venir en aide, aujourd’hui, ma pauvre petite fille !

Aelita, d’une voix caverneuse N’en sois pas si sûr.

Sur ses mots, elle lui jette un champ de force qu’elle avait préparé en cachette… mais Ront parvient à s’en débarrasser sans problème en l’ingurgitant avec sa faux. Et, pour toute réponse, un foxxie s’approche et tire sur les jambes d’Aelita, qui s’effondre de nouveau par terre.
Sous les hurlements de triomphe des monstres, Ront, avec un air de plus en plus satisfait, s’empare d’Aelita inanimée avec ses champs de force argentés, et se dirige déjà vers la Mer numérique.

Ront, se disant à part Cette fois-ci, la victoire est mienne ! Et, personne ne pourra…

Mais, il est interrompu par un bâton de majorette qui vient frapper son bras. Dans un hurlement déchirant, celui-ci perd son contact et Aelita s’effondre une troisième fois par terre… près de la Mer numérique. Les foxxies se retournent et voient Jim et Sissi se précipiter vers eux. Sissi en profite pour rattraper au vol son bâton, qui fait offfice de boomerang comme les éventails de Yumi.

Jim, d’une voix forte et furieuse à Ront Hé toi, l’affreux ! Laisse cette fille tranquille, ou tu auras affaire à nous !

Mais, Ront ne se laisse pas intimider et les désigne du doigt…

Ront, aux foxxies Tuez-les !

Ces derniers s’exécutent, en envoyant aux nouveaux arrivants une pluie de lasers argentés. Sissi parvient à les repousser grâce à ses deux bâtons de majorettes et Jim… n’a que sa carrure pour stopper les lasers sans lui faire mal.
*
Dans le labo, Odd s’installe aux pieds de Jérémie, en prenant Ulrich toujours inanimé dans ses bras.

Odd, à Jérémie Alors ? Comment ils s’en sortent, pour des nouveaux ?

Jérémie, stupéfié Ben, dis donc ! Pour des nouveaux, ils sont vachement forts ! Sissi se défend très bien avec ses bâtons, et Jim se fait toucher sans perdre beaucoup de points de vie.

Odd, en souriant Comme tu dis, c’est inouïe !
*
Sur Lyoko, Jim se charge d’ouvrir une voie pour Sissi jusqu’à Aelita, en écrasant un par un les foxxies avec ses énormes poings. Ront devient de plus en plus furieux et, au bout d’un moment, il se rue avec sa faux jusqu’à Jim… sans faire attention à Sissi, étrangement.
Cette dernière arrive rapidement auprès d’Aelita et s’agenouille pour la prendre dans ses bras.

Sissi, en lui tapotant le visage Aelita !? Allez, princesse… réveille-toi !

Cette dernière finit par se réveiller et son regard se tourne vers Sissi. Elle en est abasourdie.

Aelita, stupéfaite Sissi !? Qu’est-ce que tu fais, ici ?

Sissi Plus tard, les explications ! Pour l’instant, il faut que t’ailles désactiver la Tour. Je vais t’aider.

Et, en effet, elle l’aide à se relever et, ensemble, les deux filles se dirigent lentement vers la Tour.
Pendant ce temps, Jim et Ront sont en train de se faire un impitoyable face-à-face. Ront essaye comme il peut d’empaler le ventre de Jim avec sa faux, bien que la carrure du prof se sport semble être invincible, et Jim essaye d’envoyer des coups de poings fatals à Ront, qui se défend en se transformant en fumée à l’endroit des impacts.
Mais, finalement, Ront finit par avoir raison de Jim en transperçant avec sa faux… le talon d’Achille du prof mais, à peine est-il retourné qu’il est déjà trop tard : Aelita est déjà dans la Tour. Sissi en saute même de joie.
Avant de s’enfuir dans la Mer numérique, Ront prend soin de renvoyer la majorette sur Terre avec une onde de choc de sa faux, et repart dans le Réseau en grognant sauvagement.

Heureusement, le « CODE LYOKO » sauve tous les élèves du collège Kadic et, en particulier, Yumi et William qui allaient se prendre un laser fatal en plein dans la tête. Un retour dans le passé permet de tout effacer, et de revenir au point de départ de cette aventure…

10)

La scène se passe à l’usine, où tout le monde est réuni, même Jim et Sissi. D’ailleurs, ces deux derniers se présentent comme deux accusés presque repentis, sous le regard un peu méfiant de toute la bande.

Sissi, d’une petite voix Alors, ça y est ? On… on fait partie de la bande ?

Jérémie À une seule condition ; que vous jurez que quoi qu’il arrivera, vous garderez toujours le secret.

Jim, en levant sa main Je n’aime pas trop qu’on me donne des ordres et qu’on me pose des conditions… mais oui, Jérémie, je le jure, en tant que brave défenseur de Lyoko !

Sissi, en faisant de même Moi aussi, je le jure… depuis le temps que j’en rêvais !

Odd, d’une voix claironnante et le sourire aux lèvres Alors, dans ce cas… bienvenue dans la bande des lyoko-guerriers !

Et, c’est dans la joie et dans la bonne humeur que tout le monde s’entrelace pour un très beau final.
Juste avant la fin, Odd et Sissi s’écartent un peu du groupe et, entrelacés malgré eux dans leurs bras, ils se regardent en souriant.

Odd Ça y est, tu es maintenant dans la bande… comme tu l’as toujours voulu.

Sissi Ça signifie que j’ai réussi… l’épreuve ?

Odd Et, comment !
(Puis, sur un ton un peu plus caverneux…)
Mais, fais gaffe ! Les aventures sur Lyoko sont plus dangereuses que tu ne le croies et, à la moindre inattention, on peut se faire vite avoir ! Demande à William !

Sissi Je m’en fais pas. Car, je me sentirai toujours en sécurité avec vous et, en plus… ma vie aura maintenant un sens autre que celui de la méchante.

Un bref instant de silence, puis…

Odd J’ai hâte de te voir dans ton costume de guerrière !

Sissi, en rigolant Et, moi donc !

Odd Je suis sûr que tu n’as pas l’air d’être un clown sur Lyoko !…

Sissi, en le faisant taire Oh, mais je pense pas que tu sois un clown sur Lyoko ! En plus, j’aime bien les chats ; tu dois être trop chou, peut-être le plus chou de tous !

Odd, en rougissant Tu le penses vraiment ?

Sissi acquiesce timidement, tout en rougissant également.
Puis… leurs visages se rapprochent de plus en plus. Ils sont bientôt nez contre nez, et leurs sourires s’effacent pour laisser place à des regards plus profonds.

Sissi, en chuchotant C’est drôle de te voir ainsi avec moi !

Odd, en murmurant également Et moi, c’est drôle mais… je ne me suis jamais rendu compte à quel point tu étais… belle !

Là, leurs bouches se préparent et ils sont à deux doigts de s’embrasser…
Mais, un sifflement interrompt leur geste et c’est en soupirant qu’ils rejoignent les autres dans le monte-charge, en restant tout de même l’un près de l’autre. Face à ce spectacle ahurissant, les autres en sont ébahis…

#100 – Le retour du Skid

1)

La scène se passe dans la chambre d’Aelita, où cette dernière est confortablement installée sur son lit, en train de lire le journal intime de son père.
Voici le passage qu’elle lit aujourd’hui :

Aelita « Et, pour preuve, laisse-moi te raconter mon premier jour avec elle, qui a été l’un de mes plus beaux jours de ma vie :
Ça s’est passé quelque temps après que je me suis habitué à l’étrange climat qui régnait sur cette base. Ce jour-là, j’avais pour mission de travailler sur l’élaboration d’une toute petite partie de Carthage – car, comme ce travail était très complexe, on était divisé en petits ateliers, comme dans une école ou une usine appliquant le travail à la chaîne. Je pensais être avec Wilnius, mais il avait été inscrit dans un autre atelier, pour faire je ne sais quoi. En tout cas, je suis allé dans un des petits labos qui jalonnaient le couloir et, une fois dedans, j’ai cru que j’allais m’évanouir devant le spectacle qui s’offrait à mes yeux.
C’était sans aucun doute la plus belle créature que l’on pouvait imaginer. Avec ses magnifiques cheveux roses qui descendaient le long de sa taille, telle une fabuleuse cascade dans un monde enchanté, ses yeux verts très profonds qui faisaient d’elle presque une magicienne, son physique parfait et ses gestes extrêmement doux qui balayaient délicieusement sa feuille de travail avec son petit stylo, aucune femme au monde n’aurait pu rivaliser avec elle. J’aurais été même prêt à lui construire un monument, tellement que sa beauté était comme irréelle.
Pendant un bref instant, j’était pétrifié devant la porte face à cette harmonie qui me fascinait encore plus que la raison qui m’avait poussé à venir ici. Puis, oh Seigneur, elle s’est tournée vers moi et ses yeux verts de magicienne m’ont comme foudroyé sur place ; je n’osais plus faire un seul mouvement. Ah, que c’est vraiment étrange d’être atteint par un coup de foudre !…
« Bonjour, vous, m’a t-elle dit, d’une voix encore plus douce que ses gestes. Ainsi, c’est donc vous, mon nouveau co-équipier ? – Eh bien… euh, ai-je balbutié, d’un point de vue scientifique, euh… – Je dois prendre ça comme un oui, je suppose ? m’a t-elle demandé, avec un petit gloussement – Eh bien, euh… oui ! – Eh bien, bienvenue alors, et enchantée de faire votre connaissance ! – Ah ben, moi aussi, madame, euh… mademoiselle !… »
Elle a continué à glousser, puis m’a fait signe de venir. Il m’a quand même fallu un certain temps avant de pouvoir retrouver mes mouvements, mais j’ai été attiré malgré moi par son charme, après qu’elle m’eût fait un autre geste.
Ainsi, durant toute la matinée, nous avons travaillé ensemble, juste nous-deux, sur la Tour principale de Carthage, qui devait contenir toutes nos données et sur Carthage, et sur un autre projet aussi dingue : la création d’un personnage virtuel. Attention, pas un simple caractère dans un jeu vidéo, mais un vrai de vrai ; un personnage virtuel doué d’une grande intelligence artificielle et pouvant se matérialiser sur Terre. Des projets vraiment insensés, mais fabuleux, me disais-je. À vrai dire, ce personnage avait déjà été crée ; il fallait juste le perfectionner. Mais, la plupart du temps, c’est surtout sur les données de Carthage qu’on a le plus travaillé.
Évidemment, moi et cette femme, nous ne sommes pas restés silencieux ; nous nous sommes quand même échangés quelque paroles…
« Comment vous nommez-vous, en fait, m’a t-elle déjà demandé – Schaeffer, Waldo Schaeffer, ai-je répondu avec timidité. Et vous ? – Hopper, Anthéa Hopper. – Anthéa !? ai-je lancé, intrigué. Quel, euh… joli nom ! On dirait le nom d’un elfe, ou d’un lutin. – Peut-être bien, a t-elle répondu, en haussant les épaules. Remarque, je vous comprends ; je sais bien que mon nom n’est pas tellement courant – Mais, qu’importe ! Vous le portez vraiment bien, vous savez ? – Ah, vous croyez ? Eh bien… merci pour ce compliment. – Tout le plaisir est pour moi, ma chère Anthéa ! »
Elle a encore un peu gloussé dans son coin. Finalement, je commençais vraiment à lui plaire, me suis-je dit, mais je ne voulais pas en rester là :
« D’où venez-vous, Anthéa ? Est-ce que vous venez vraiment d’un pays enchanté ? – Oh, arrêtez, Waldo ! m’a t-elle répondu, en rigolant. Je viens de France, de la région parisienne précisément. J’ai fait mes études à l’Institut Microsoft, à Paris, où j’ai pu obtenir mon doctorat d’ingénieur en informatique. D’ailleurs, c’est pour ça que j’ai été prise tout de suite pour ce projet. – Ah, c’est drôle ! me suis-je exclamé. Je n’étais pas tellement loin de chez vous, alors. Moi aussi, je viens de la banlieue parisienne et j’ai obtenu aussi un doctorat d’ingénieur informatique dans cette même fac. – C’est vrai !? m’a t-elle lancé, également surprise. Pourtant, je me rappelle de vous avoir vu lorsque j’étais étudiante ; ni pendant les cours, ni même pendant les soirées étudiantes. – C’est que… je n’étais pas tellement intéressé et puis… je n’avais pas beaucoup d’amis à l’école. – Oh, je vois ! Vous étiez vraiment l’élève modèle, si je puis dire ! – C’est le moins qu’on puisse dire ! ai-je dit en rigolant »
Elle a aussi rigolé, puis est venue l’heure de la pause par l’intermédiaire d’une sonnerie. Nous avons mis les ordinateurs en veille, nous avons déposé près des PC nos fiches de travail, afin que nos remplaçants pussent les réutiliser durant l’après-midi, puis nous sommes sortis ensemble de la salle.
Dans le couloir, elle a pris une direction différente de la mienne mais, avant de me quitter, elle m’a adressé un dernier sourire et m’a presque murmuré :
« J’espère vous revoir bientôt – Moi de même, ai-je répondu, en rougissant un peu. Bon, eh bien… au revoir, Anthéa. – À bientôt, Waldo ! », m’a t-elle dit avant de me quitter. Je suis resté quelques secondes pétrifié par mes émotions, puis je suis retourné à mes occupations. Décidément, elle était vraiment merveilleuse, cette femme…
Ce n’était pas la même chose avec Wilnius… »

À côté d’elle, son réveil sonne sept heures. En soupirant, elle referme le journal, le range dans sa table de nuit, puis elle se dépêche de s’habiller pour aller déjeuner.

2)

Quelques instants plus tard, on la retrouve avec son plateau au réfectoire, où elle s’installe à la table de ses amis, près de Jérémie comme à son habitude. Ce dernier prend soin de lui faire le plus de place possible.

Ulrich, le sourire aux lèvres Alors, bien dormi, Aelita ?

Aelita, en le regardant, intriguée Bien sûr, quelle question !

Jérémie T’as déniché quelque chose d’intéressant dans le journal de ton père ?

Aelita, en hochant la tête Toujours pas. J’ai beau le lire presque tous les soirs, ou quand je peux, mais aucune chose clé.

Odd Bah ! Tu sais, les journaux intimes, des fois, c’est comme dans les romans : les trucs les plus intéressants sont toujours à la fin, afin qu’on soit sûr que tu lis bien tout !

Aelita J’espère que tu as raison.

William, en tournant le regard vers elle Sinon, à part ça, t’es au courante du coup ?

Aelita, qui le regarde, intriguée Coup !? Quel coup ?
(Puis, en se tournant vers Jérémie…)
De quoi parle t-il, Jérémie ?

Jérémie On va faire renaître le Skid, aujourd’hui !

Aelita est stupéfaite, mais elle est bien la seule.

Aelita, abasourdie Hein !? Comment ça, faire renaître le Skid, aujourd’hui !?

Jérémie Ben oui. Tu te rappelles qu’aujourd’hui, il y a une grande grève des fonctionnaires et, donc, des profs ? J’ai donc pensé qu’il serait préférable de le faire aujourd’hui car, qui sait, peut-être que l’ANAX prépare une grande armée dans ses bases, et…

Aelita D’accord, mais qui te dis ça, que l’ANAX veut préparer une grande armée ?

Jérémie, en haussant les épaules J’en sais rien mais, si je fais ça, c’est aussi…
(Il rougit à nouveau.)
pour retrouver ta mère.

Ulrich D’ailleurs, à ce propos, tu sais maintenant où elle peut se trouver ?

Aelita, en hochant la tête, déçue Non, toujours pas. Je rêve toujours d’elle, certes, mais toujours le même décor sombre, sans détail, ni rien… le néant.

Ulrich, qui soupire, déçu également C’est fou que tu n’arrives pas à avoir ne serait-ce qu’un indice ; au moins, on pourrait la retrouver plus rapidement.

Aelita, émue Je suis touchée par votre envie de la retrouver ; dès que j’aurai le moindre indice, je vous ferai signe.
(Tous ses amis lui sourient, en guise de remerciements. Puis, après un petit moment de silence, elle se tourne à nouveau vers Jérémie…)
Tout le monde sera sur Lyoko, après ?

Jérémie Presque ; il n’y a aura que vous-quatre, avec Yumi… j’ai décidé d’évincer, pour le moment, Sissi et Jim.

Aelita, surprise Hein !? Mais, pourquoi ?

Jérémie, gêné Ben, ils sont nouveaux, tu comprends ?… Vaut mieux les laisser s’habituer à Lyoko et, une fois qu’ils seront prêts, je serai d’accord de les laisser intervenir pour des missions plus dangereuses…

William, en l’interrompant, furieux Hé, attends, c’est dégueulasse de ta part !

Odd, en acquiesçant Ouais, c’est clair ! T’as oublié qu’ils ont quand même fait leurs preuves, la dernière fois ? Qu’ils sont aussi, voire plus puissants que nous ?

Ulrich, à Odd, sur un ton taquin Tu le penses sérieusement ou c’est à cause de… Sissi !?

Odd, agacé Toi, lâche-moi, sinon t’es mort, pigé !?

Ulrich ricane.

Jérémie C’est pas que je… enfin si, disons que… je n’ai pas encore tout à fait confiance en eux !…
(En constatant le regard furieux des autres…)
Mais, ce n’est que provisoire ; une fois qu’ils auront plus d’expériences, ils pourront venir avec vous. Et puis, pour aujourd’hui… je les écarte pas totalement ; si jamais quelque chose cloche, ou que vous avez un problème, je les enverrai illico se battre à vos côtés. C’est d’accord ?

Odd, en réfléchissant Hum… ouais, bon ! N’empêche que c’est quand même dégueulasse !

Puis, il replonge dans son déjeuner. Tous les autres l’imitent, n’ayant plus qu’en tête cette journée si particulière sur Lyoko…

3)

On se retrouve dans le parc, où il y a Sissi en train de batifoler entre les arbres. En agitant ses bras dans tous les sens et en se mettant en garde face à des ennemis imaginaires, elle se prend vraiment pour une… guerrière.

Sissi, à elle-même Yah ! yah ! yah ! Attention tout le monde, Sissi la grande guerrière est là ! Et, yah ! Avec elle, on ne craint plus rien, les ennemis se carapatent comme un rien, et avec elle, le monde n’aura plus rien ! Que ce soit sur Lyoko ou sur Terre, attention à Sissi, la grande guerrière !

Soudain, elle entend un bruit venant des fourrés. Elle se retourne brusquement, laissant échapper un petit hurlement par la même occasion, et se met à nouveau en garde, avec ses mains tenant des choses imaginaires ; peut-être ses bâtons de majorette virtuels…

Sissi, d’une voix menaçante au fourré Qui est là ? Monstre, agent secret, ou bouffon du coin !? Montrez-vous, je suis chargée !

La forme inconnue finit par sortir des buissons, et Sissi en est abasourdie…
Ce n’est que Jim, rien de plus.

Jim, hébété Sissi, qu’est-ce que c’est, que ce cirque !? On t’entend jusqu’à l’autre bout du parc, depuis tout à l’heure, j’te signale !…

Sissi, embêtée Bah, c’est-à-dire que… je suis tellement heureuse d’être dans la bande de Jérémie et les autres, et surtout… tellement heureuse d’être une lyoko-guerrière…

Pour le prouver, elle rejette ses bâtons imaginaires vers Jim, en lançant un « Yah ! » assez vif. Jim a honte de la voir ainsi.

Jim Je sais que tu es heureuse d’être dans leur bande, mais là, je crois que tu exagères un peu ! Et puis, il faut savoir contrôler ses émotions, afin de ne pas se retrouver dans des situations assez embêtantes ; je me rappelle que lorsque j’ai été décoré par le Président, j’ai tellement été heureux que j’ai hurlé de joie et, résultat, des agents secrets terroristes m’ont repéré et il y a eu une fusillade de tous les diables ; heureusement, j’ai pu m’en tirer…

Sissi, surprise Ah bon !? Vous étiez en guerre face à des agents secrets terroristes ?

Jim, gêné Euh… je préfère ne pas en parler !

Après quelques instants de silence, Sissi lance à nouveau un regard intrigué à Jim.

Sissi En fait, comment ça se fait que vous n’êtes pas en grève, comme les autres ?

Jim Eh bien, euh… ça, non plus, je préfère ne pas en parler ! Mais, j’ai aussi un truc à te demander : est-ce que tu serais au courante d’un quelconque coup que prépare nos amis ?

Sissi, surprise Euh… non. Quel coup ? De quoi vous parlez ?

Jim J’ai surpris une partie de leur conversation, tout à l’heure, et, d’après ce que j’ai attendu, il prépare un coup sur Lyoko… j’en sais pas plus. Et toi, alors ?

Sissi Eh bien… non. Ils m’ont rien dit, du tout.

Jim, en réfléchissant Hum… étrange, non ?

Sissi Ils n’ont pas confiance en nous, n’est-ce pas monsieur ?

Jim Peut-être bien. Mais, t’inquiète pas ; si jamais ils auront besoin de nous, ils nous appelleront déjà. J’en suis sûr.

Sissi, déçue Ouais, mais quand même… j’ai vraiment envie de faire beaucoup de missions avec eux, vous voyez ? Je veux vraiment qu’ils aient confiance en moi !

Jim, en lui tapotant l’épaule Je vois ; être titulaire au lieu de remplaçante ? J’te comprends, mais ça viendra déjà. Laisse-leur le temps d’avoir vraiment confiance en nous, et ils accepteront qu’on aille les aider sur Lyoko sans hésitation. En attendant… tu ferais mieux de regagner ta chambre, non ?

Sissi, en haussant les épaules en guise de capitulation Ouais, bon…

Les deux personnages quittent donc la scène, en direction des bâtiments, sans autre commentaire.
Ils n’ont pas remarqué que quelques instants plus tard, derrière eux, Jérémie et sa bande était en train de courir vers la bouche d’égout qui les mènera à l’usine…

4)

Après une petite course à travers les gigantesques égouts de la ville et une descente dans les entrailles de l’usine, Aelita, Jérémie, Odd, Ulrich, William et Yumi arrivent enfin au labo du Super-Ordinateur. Tous se rassemblent autour de Jérémie, qui s’est empressé d’aller s’installer sur son fauteuil devant l’ordinateur et d’établir les connections avec Lyoko. Ils sont tous impatients de savoir leur mission, aujourd’hui.

Jérémie, d’une voix claironnante C’est bon, vous êtes toute ouïe ?
(Ils acquiescent tous. Satisfait, Jérémie continue…)
OK, voilà votre mission : elle consistera à protéger le Skid, le temps que je finis de le finaliser. J’ai déjà pu programmer tous les éléments, comme les Navskids, le poste de pilotage… mais séparément, afin d’éviter le problème des phases de construction comme la dernière fois. Et, aujourd’hui, grâce à ce programme…
(Il sort un CD de la poche de son pantalon et l’exhibe fièrement aux autres…)
…je vais pouvoir assembler les pièces du puzzle. Alors, vous allez me demander pourquoi je vous ai fait venir ici, n’est-ce pas ? Eh bien, compte tenu du fait que j’ai reprogrammé le Garage Skid pour qu’il puisse accueillir notre nouveau vaisseau, l’ANAX a dû s’en apercevoir et, tôt ou tard, elle va vous envoyer et ses monstres et, si nous sommes vraiment malchanceux, Ront, pour qu’ils puissent détruire le Skid…

Ulrich, marmonnant Tiens, ça fait rappeler des souvenirs, ça… et quelqu’un, par la même occasion !

William, en se penchant vers lui et en lui chuchotant, furieux Peut-être, beau brun mais, cette fois-ci, c’est pas moi, le méchant ! Alors, t’es gentil, tu me lâches, OK ?

Jérémie, comme s’il ne les avait pas entendus Vous devrez les en empêcher à tout prix car n’oubliez pas une chose ; l’ANAX est comme XANA ; pendant que nous papotions ici, il se peut qu’elle se renforce partout dans le monde. Donc, une nouvelle fois, protégez coûte que coûte le Skid, compris ?

Tous acquiescent à nouveau.

Jérémie Bien. Je n’ai plus rien à vous dire, à présent. Descendez aux scanners, vous plongez tous sur Carthage.

Pendant qu’il prépare les protocoles de transfert, ses amis rejoignent le monte-charge qui descend immédiatement à l’étage en-dessous.
Une fois dans la salle des scanners, ils se réunissent tous au centre de la salle, attendant le signal de Jérémie qui ne doit plus trop tarder…

Jérémie, voix off OK, tout est prêt. Les filles, vous pouvez y aller.

Aelita et Yumi se dirigent toutes deux vers deux des scanners, qui se ferment derrière elle. Elles sont assez confiantes, si bien qu’elles y vont avec le sourire aux lèvres.
Pendant que leurs copains attendent patiemment leur tour, les habituels cercles de lumière étincelante caressent tout le corps des deux filles et, sous les annonces de Jérémie, elles finissent par disparaître de leurs tubes dans une lumière éblouissante…

Jérémie, voix off C’est bon, les filles sont arrivées sans encombre sur le Cinquième Territoire. C’est à votre tour maintenant, les copains !

Bien qu’ils ne sont pas aussi optimistes que leurs amies, c’est sans angoisse qu’Odd, Ulrich et William grimpent dans les trois scanners de la salle. Et, tout recommence…

Jérémie, voix off Transfert, Odd... transfert, Ulrich… transfert, William… Scanner, Odd… scanner Ulrich… scanner William… Virtualisation !

Et, c’est dans une vague de lumière fantomatique et éblouissante que les trois garçons disparaissent de notre monde pour aller rejoindre leurs amies sur Lyoko.

5)

Dans l’Arena de Carthage, le Cinquième Territoire de Lyoko, les cinq amis sont maintenant rassemblés en rond, guettant l’ouverture dans la paroi qui allait se faire dans quelque instants…

Jérémie, voix off C’est bon, tout le monde est arrivé au bon port ! La paroi va s’ouvrir dans un moment, tenez-vous prêts !

Odd, à Ulrich Ça va être génial de retrouver notre bon vieux Skidbladnir, hein !?

Ulrich, en acquiesçant Ouais. On va pouvoir refaire des expéditions dans le Réseau, trop class’ !

Jérémie, voix off Oh, attendez, là ! Il n’est pas encore reconstruit, alors ne vous évadez pas déjà dans un futur qui n’est pas encore sûr !

William, en se tournant vers Ulrich, l’air narguant Ouais, hein !?

Ulrich, d’une voix furieuse et agacée Toi, lâche-moi, OK ?

Finalement, au bout de quelques minutes de manège, les parois s’arrêtent de tourner dans tous les sens et la brèche finit par apparaître au bout d’une branche de l’œil de XANA dessiné sur le sol bleu-marin de l’Arena. Les adolescents se tournent vers cette brèche et s’y précipitent tous. L’aventure pouvait commencer…
Après une brève traversée sur la passerelle qui relie l’Arena au reste de Carthage, ils se trouvent dans un long couloir aux parois très cubiques et assez court. Pour l’instant, aucun ennui en vue.
Puis, ils aboutissent dans une immense salle parcourue par des sortes de stalactites et stalagmites qui apparaissaient à tous les endroits possibles et inimaginables, sauf qu’elles n’avaient rien de minéral ; c’étaient juste des colonnes très cubiques et qui ne reliaient pas le plafond au sol. Tout était du même bleu-marin que l’Arena et, en face de nos aventuriers virtuels, il y a une autre passerelle, plus longue cette fois, qui raccorde l’embouchure du couloir où ils étaient et un immense mur noir ténèbres qui était accolé à la paroi opposée de la salle et qui était morcelé de partout : c’était le fameux ascenseur qui, à l’époque, permettait de monter à l’étage supérieur où se trouvait le Garage Skid.
Nos héros ne perdent pas leur temps à admirer ce décor qu’ils connaissent si bien et s’empressent de traverser le grand pont. Une fois à l’autre extrémité, une sorte d’ascenseur, dans un grand vacarme, descend le long du mur noir et se présente à eux. Ils y grimpent sans hésiter et, rapidement, l’ascenseur les emmène au Garage Skid.
Ce fameux « Garage » n’a pas du tout changé : toujours les mêmes pontons circulaires fixés sur la paroi de la salle et de la même couleur que le mur d’en dessous, les mêmes sortes de lampadaires qui y sont fixés de manière régulière et qui servaient à maintenir le Skid en place, les mêmes barres de fer qui ont servi d’aide acrobatique à nos héros lorsqu’ils devaient affronter XANA, le même plot d’embarcation qui est composé de quatre petits oeils de XANA sans branche fixés à un autre œil en plus grand… il ne manquait plus, au centre, que le noyau de toute cette magnifique salle : le fameux Skidbladnir.
Une fois l’ascenseur arrêté, les cinq amis y descendent et se placent, chacun, près d’un lampadaire afin de surveiller tous les alentours qu’ils peuvent.
Dans le labo, Jérémie ne perd rien du spectacle…

Jérémie C’est bon, je vois que vous êtes tous en place. Vous êtes prêts ?

Aelita, voix off venant de l’écran C’est bon, Jérémie. Tu peux lancer le programme.

Jérémie, d’une voix claironnante Alors, on y va ! On va faire renaître le Skid !

Il insère son CD dans le lecteur du Super-Ordinateur et, sur l’écran, apparaît tout son protocole de fabrication. Il prend soin de bien se craquer les doigts, comme un musicien qui est sur le point de jouer un long morceau, et commence à se mettre au travail.
Pendant ce temps, dans le Garage Skid, nos aventuriers virtuels sont toujours aussi attentifs à tout ce qui les entoure, mais ça ne les empêche pas de bavarder entre eux.

Aelita, s’adressant à tous, le sourire aux lèvres Mine de rien, comme à dit Odd, ça va faire du bien de pouvoir remonter à bord du Skid !

Yumi, en acquiesçant C’est clair ! Ça va nous changer, de nouveau, de l’atmosphère trop lassante de Lyoko et puis… c’est quand même l’une de nos plus belles réussites.

Odd, en faisant des acrobaties comme pour montrer au mieux son allégresse Moi, j’ai trop hâte de retourner dans le Réseau et de pouvoir faire à nouveau des grandes batailles, genre Star Wars, avec mon nouveau Navskid et, peut-être, des nouveaux monstres de l’ANAX !

Ulrich Ouais, en espérant que l’ANAX ne réutilise pas les monstres de XANA, vu qu’on les connaissait trop bien au bout d’un moment ! Mais, à part ça… moi aussi, j’ai vraiment envie de me rebattre dans le Réseau.

William Et moi, donc ! Au moins, je vais pouvoir me battre au côté des gentils, cette fois-ci, dans le Réseau !

Odd Vous croyez que l’ANAX possède des Réplikas de Lyoko, comme XANA ?

Aelita, en haussant les épaules Peut-être bien… on sait pas. Mais bon, ça m’étonnerait.

Odd, en la regardant intrigué Quoi !? Mais, pourquoi tu dis ça ?

Aelita Je ne pense pas que l’ANAX a des connaissance bien précises sur Lyoko pour copier les territoires en guise de Réplikas, même s’ils ont traqué mon père pour ça.

Yumi, en réfléchissant Je crois qu’on ne peut rien dire…. C’est que… vu qu’ils peuvent maintenant nous attaquer sur Lyoko, ils ont pu tirer quelques données des Territoires par… l’intermédiaire des Tours, ou je ne sais quoi…

Aelita, en haussant les épaules à nouveau Ça se pourrait… mais, même s’ils ont pu faire ça, ça m’étonnerait quand même qu’ils ont pu recréer Lyoko dans leur Réplikas car, à mon avis, mon père a dû coder toutes les données de son protocole et, puis, je crois qu’il a dû utiliser des choses que personne n’a jamais utilisé, même les plus grands scientifiques de l’ANAX. Donc, s’ils veulent en tirer quoi que ce soit, il faudrait qu’ils aient une grande puissance de calcul pour décoder les données de mon père qu’ils auraient pu récupérer dans les Tours qu’ils ont infecté depuis peu…

Ulrich Et puis, je crois qu’ils n’ont jamais découvert le journal de ton père sur la création de Lyoko.

Aelita, en hochant la tête Ouais, en plus…

Odd En tout cas, ça serait bien de découvrir des nouveaux mondes virtuels, des mondes que personne n’a encore exploré ! Vous trouvez pas ?

William Certes mais, en ces territoires inconnus, vaut mieux pas foncer tête baissée en ignorant le danger, comme je l’ai fait !…

Ulrich, en marmonnant Ouais, c’est clair !

Il ricane discrètement, pour combler sa nargue.

Jérémie, voix off Dites, je ne veux pas interrompre vos si beaux discours mais, pour ceux à qui ça s’intéresse, le spectacle va commencer !

Aelita, en se tournant vers le centre de la salle Vas-y, Jérémie ! Tu peux y aller !

Les autres font de même.
Dans le labo, Jérémie conclut rapidement ses derniers programmes et, sans hésitation malgré le peu de trac qu’il a, il appuie sur la touche ENTRÉE.

Jérémie Lancement !

Sur Lyoko, les cinq amis sont maintenant attentifs à ce qui va se passer au centre, ignorant complètement ce qui pourrait se passer derrière leur dos.
Soudain, le spectacle commence, enfin. Au centre de la salle, alors qu’il y a un vide intégral, le cœur de Skidbladnir est virtualisé ; c’est une sorte de grosse boule argentée qui semble contenir des éléments comme dans un moteur. En voyant cette sphère, Aelita commence un peu à avoir les larmes aux yeux…
Puis, autour de cette sphère argentée, la coque du Skid se dessine progressivement avec, en premier lieu, le poste de pilotage où Aelita sera placée normalement, puis le reste du corps qui dessine une sorte d’énorme piquet. Dans toute la salle, d’étranges éléments, servant sans doute au moteur ou à la coque du Skid, apparaissent un peu partout dans la salle et, tels deux corps célestes qui s’attirent l’un l’autre, ces éléments sont attirés comme des aimants par le Skid et y disparaissent à l’intérieur.
Les cinq amis sont fascinés par ce qu’ils voient, si bien qu’ils ont tous le sourire aux lèvres et les yeux soit grand ouverts, soit pleins de fierté.

Aelita, à elle-même Jamais je n’aurais imaginé à quel point c’était aussi beau !…

Les autres, qui ont dû forcément l’entendre, acquiescent tous.
Et, le show continue. Maintenant, en plus des éléments clés du Skid, les quatre Navskids qui y seront fixés apparaissent progressivement aux quatre points cardinaux de la salle et eux-aussi sont assaillis par divers choses comme les éléments du moteur, la réserve pour torpilles, les torpilles en elles-même… Toute la pièce circulaire est maintenant comblée de tous les composants du Skid, des Navskids jusqu’aux simples petites parties des moteurs ou des coques des petits et du grand vaisseaux…
Mais, tout à coup, un laser argenté surgit de nulle part et s’abat en plein sur Odd. Il est dévirtualisé sur-le-champ.
Tous se retournent et contemplent, avec horreur… une armée de foxxies sur l’ascenseur qui venait de remonter. Tous dégainent aussitôt leurs armes et se présentent face aux monstres, laissant le Skid se construire sans spectateurs maintenant.

Yumi Décidément, on n’aura jamais la paix, même pour quelque chose d’aussi beau ! Ils sont vraiment cruels, dans l’ANAX !

Ulrich Qu’est-ce que tu veux ? C’était, de toute façon, trop beau pour être vrai !…

Les foxxies descendent tous de l’ascenseur qui redescend, et commence à mitrailler les aventuriers virtuels. Ces derniers, pour l’instant, sont juste réduits à défendre non seulement eux-mêmes, mais aussi le Skid…
Heureusement, une sorte de lueur argentée apparaît soudainement autour de tous les composants du Skid. En y jetant un bref coup d’œil, les quatre lyoko-guerriers restants sont plus rassurés.

Ulrich Tiens ! Ça veut dire que t’as vu que les foxxies sont arrivés, non ?

Dans le labo…

Jérémie En effet, je l’ai pressenti depuis bien longtemps ; c’est pourquoi j’ai programmé ces boucliers temporaires sur tous les éléments du Skid, lors de la programmation. Mais, attention : ces boucliers sont juste temporaires, donc ils ne sont pas puissants en plus ! Protégez à tout prix tout ce que vous pourrez défendre car, si jamais un élément est détruit, un élément-clé qui plus est, le Skid risque de se détruire à la fin de sa construction.

William, voix off On va faire de notre mieux, Jérémie… mais, avec tout ce qui est arrivé, c’est clair qu’on te promet rien !

Jérémie, qui était si optimiste et sûr de lui au départ, est maintenant anxieux…

6)

Quelques instants plus tard, le monte-charge s’ouvre et Odd apparaît au labo, encore un peu secoué. Avec une main appuyée sur son dos, il rejoint difficilement Jérémie qui est devenu tellement anxieux qu’il s’en mord les doigts.

Odd Alors, comment ça se présente ?

Jérémie, d’une voix inquiète Pour l’instant, ça va ; il n’y a que des foxxies. Mais attends… il se peut qu’il y ait des choses plus grosses qui risquent d’arriver…

Odd, sur un ton malin Comme Ront, par exemple ?…

Apparemment, c’est tout ce que Jérémie ne voulait pas entendre car ç’a pour effet de le rendre encore plus apeuré. De toute façon, Odd s’en est aperçu car…

Odd Qu’est-ce que t’attends, alors !? Appelle Jim et Sissi ! On va pas les laisser se faire descendre les uns après les autres, sans compter laisser Aelita toute seule face à Ront.

Jérémie, en l’interrompant d’un geste Je sais, Odd, je sais… Je ne les appellerai qu’en dernier recours, quand il n’y aura plus rien à faire.

Odd, révolté Quoi !? Mais…

Jérémie, un peu furieux J’ai déjà exposé mes raisons, Odd, et je ne céderai pas ! Jim et Sissi ne viendront que lorsque la situation sera vraiment désespérante, un point c’est tout !

Face à cette stupide ténacité, Odd jette un regard furieux à son ami…
*
Pendant ce temps, sur Lyoko, la situation est plus ou moins stable. Les foxxies se montrent de plus en plus redoutables, mais les lyoko-guerriers contre-attaquent d’une façon admirable : William réussit à embrocher deux foxxies avec un seul coup d’épée, Ulrich réussit à en tuer trois d’un seul coup avec un Super-Sprint et, derrière eux, Yumi réussit à en avoir deux avec ses éventails alors qu’Aelita en détruit deux également avec ses champs de force.
Mais, à peine ont-ils le temps de crier victoire que… l’ascenseur remonte à leur niveau, avec tout un autre régiment de foxxies. Et, la bataille recommence…
Mais, cette fois-ci, les foxxies ne viennent pas seuls. Les lyoko-guerriers ont à peine le temps de refaire leurs exploits de tout à l’heure que…

Jérémie, voix off Faites gaffe, les gars ! Une escadrille de mégapiafs en approche, par la sortie Nord de la salle !

Et, en effet, en levant la tête ils aperçoivent avec horreur les grands et ridicules oiseaux virtuels faire leur entrée par cette fameuse entrée Nord. Déjà, ils commencent à mitrailler différents éléments qui sont encore solitaires…
Face à ça, Ulrich finit d’embrocher ses foxxies et se tourne vers les filles.

Ulrich, d’une voix claironnante Les filles, occupez-vous des mégapiafs ! Moi et William, on peut se charger des foxxies !

Yumi et Aelita acquiescent et, après avoir descendu leurs derniers foxxies, elles se tournent pour s’intéresser à ce qui se passe au-dessus d’elle.
Aelita se planque derrière un des lampadaires, pour éviter au mieux les tirs des foxxies, et Yumi s’empresse de s’en servir pour rejoindre les airs. Avec ses talents d’acrobates, elle parvient à atteindre le sommet du lampadaire puis, dans une sorte de stratégie « saute-mouton », elle se sert de tous les éléments du futur vaisseau qui se trouvent sur son chemin pour gagner le maximum d’altitude. En bas, Aelita essaye de l’aider du mieux qu’elle peut, en envoyant des champs de force aux mégapiafs qui, malheureusement, les esquivent sans difficulté.
Bien sûr, les mégapiafs ont aperçu les manœuvres de Yumi et, pendant qu’un continue de mitrailler un élément du moteur, les deux autres plongent en piqué et tirent sans pitié sur Yumi. Cette dernière essaye de riposter au mieux, en encaissant ou en renvoyant les tirs avec ses éventails, bien qu’elle est en déséquilibre sur les éléments du Skid sur lesquels elle se redresse pour pouvoir contre-attaquer. Heureusement, après une dernière acrobatie et à force d’opiniâtreté, elle réussit à descendre un mégapiaf avec un de ses éventails.
Mais, la victoire est de courte durée, à nouveau, car le congénère du monstre prend un peu d’altitude et, soudain, plonge en piqué… droit sur Yumi. Terrifiée, elle ne sait quoi faire…
Pourtant, une fois encore, tout se termine bien car un champ de force envoyé par Aelita détruit le mégapiaf en plein plongeon.

Yumi, en levant son pouce à Aelita Ouf !… Merci, Aelita !

Cette dernière lui sourit.
En bas, Ulrich et William, grâce à un parfait travail d’équipe, réussissent à descendre tous les régiments des foxxies, bien qu’Ulrich a perdu quatre-vingt points de vie dans la bagarre.
De retour en haut. Yumi recommence ses numéros d’acrobaties pour aller tuer le dernier mégapiaf, qui continue toujours de mitrailler sa cible. Elle doit faire vite car l’auréole qui entourait l’élément mitraillé… a maintenant disparu.

Jérémie, voix off et affolée Attention, Yumi ! Le mégapiaf a réussi à détruire le bouclier du Cœur du moteur ! Tu dois à tout prix l’empêcher de porter le coup fatal car, si cette pièce est détruite, le Skid aussi !

Yumi, après une petite halte sur un autre élément Compris, Jérémie ! Je fais du mieux que je peux !

En bas, Aelita essaye encore de détruire le mégapiaf… en vain.
Yumi est maintenant près de l’oiseau. Ce dernier, comme guidé par un sixième sens, se retourne brusquement. Comme saisie par un réflexe, Yumi saute de son élément et dégaine ses éventails ; elle est prête à les lancer…
Malheureusement, le laser argenté que le mégapiaf préparait pour le Cœur du moteur a bien porté un coup fatal comme prévu… mais sur Yumi.
Aelita décidé donc de passer à l’action : elle déploie ses grandes ailes roses et décolle rapidement. Pendant ce temps, le mégapiaf a eu le temps de se retourner et il est en train de préparer un autre laser fatal… cette fois pour le Cœur du moteur (qui n’a rien à voir avec le Cœur même du Skid, matérialisé par la sphère argentée, bien que ce soit une pièce maîtresse.)
Cependant, Aelita arrive rapidement à la bonne altitude et se dirige rapidement vers le Cœur du moteur…
Mais, il est presque trop tard car le laser argenté est déjà lancé…
Comme dans un film au ralenti, Aelita, tout en hurlant, arrive à s’interposer entre le laser et le Cœur du moteur et, avec une vitesse insoupçonnée, elle réussit à lancer un champ de force au mégapiaf… avant d’être dévirtualisée.
Heureusement, le champ de force, cette fois… arrive à bon port ; le monstre n’a pas le temps de fuir.
Tout redevient donc calme, et la construction continue… En bas, Ulrich et William n’ont rien perdu du spectacle.

William, émerveillé Eh ben, dis donc !…

Ulrich, en acquiesçant Ouais, c’est clair ! Décidément, notre bon vieux Skid n’aura jamais la paix, même pour naître – ou pour renaître, dans ce cas présent !…
(Puis, en levant la tête en l’air, mais pas en direction du Skid…)
Jérémie, tu vois encore des monstres qui sont sur le point de venir ?

Dans le labo…

Jérémie Non, c’est bon. Je ne vois plus rien sur mes radars, du moins… pour l’instant !

William, voix off Dis, Jérémie, est-ce que le Skid est bientôt fini ?

Jérémie Oui, bientôt. D’ici… cinq minutes, ou un peu plus, ça sera bon.

Ulrich, voix off OK, on va prendre notre mal en patience, alors !

Au fond du labo, le monte-charge s’ouvre et Aelita et Yumi apparaissent, un peu mal en point comme Odd. Elles se dirigent lentement vers Jérémie.

Yumi, en portant la main sur sa poitrine Ah, ces lasers argentés !… Je regrette presque les bons vieux lasers rouges de XANA !

Aelita, à Jérémie Il y en a encore pour longtemps, avec le Skid ?

Jérémie, en hochant la tête Non, plus tellement.

Yumi, en regardant l’écran Hein !? Ulrich et William, seuls sur Lyoko ? J’espère qu’ils vont pas faire de bêtises, ces deux-là !

Aelita, à Yumi, sur un ton taquin Surtout s’ils se disputent à ton sujet !

Yumi, marmonnant Ouais, en plus !…

Odd, à Jérémie Tu ne crois pas qu’il serait temps de…

Jérémie, sur un ton sec Non, Odd ! Pas encore !

7)

Sur Lyoko justement, la construction continue. Cette fois, après avoir passé à deux doigts de la destruction, le Cœur du moteur se dirige lentement vers le Skid et y disparaît, comme les autres éléments du départ. Puis, d’autres constituants le suivent progressivement, comme les Navskids ou les derniers éléments du moteur… D’ailleurs, Ulrich et William ont remarqué, abasourdis, qu’il y avait six Navskids présents dans les airs ; est-ce qu’ils étaient pour Sissi et Jim ? se disaient-ils.
Enfin, pour l’instant… Il n’y avait que quatre Navskids qui étaient fixés au corps du Skidbladnir. Les deux autres attendaient patiemment leur tour…
Malgré qu’il était fasciné par le spectacle, ça n’a pas empêché Ulrich de se tourner vers William. Il est partagé entre le dégoût et une envie de rédemption, une envie de se confier. De toute évidence, William a remarqué qu’Ulrich s’intéressait à lui car il se tourne aussi vers lui et lui jette un regard mêlant les mêmes sentiments.

William, intrigué Quoi !? Il y a un problème, Ulrich ?

Ulrich, en hochant la tête Non, plus tellement… Juste que, mine de rien, on peut quand même former une sacrée équipe, tous les deux !

William, en rigolant Ouais, c’est clair ! Sans blague, à nous-deux, on serait invincible, et l’ANAX ferait mieux de bien se tenir !

Ulrich, en rigolant également J’adore te voir aussi confiant !

Pendant un petit moment, ils se lassent pas d’exprimer leur bonne humeur, mais…

William, à nouveau intrigué Mais, en fait, où veux-tu en venir, exactement ?

Ulrich, hésitant Eh bien… euh… je pense que, pour un mec aussi beau que toi, c’est dommage d’être si… ténébreux !

William Comment ça ?

Ulrich Ben… rien que le fait que tu nous – ou plutôt que tu me donnes du fil à retordre, autant sur Terre que sur Lyoko, bien que sur Lyoko ce n’est plus que du passé…

William Eh, c’était pas ma faute ! Je veux dire… je suis tombé entre les griffes de XANA, malgré moi !

Ulrich Oui, je sais ! Heureusement, on a pu te libérer, mais bon…

William, qui commence à être agacé Mais bon, quoi !? Qu’est-ce que tu veux dire, bon sang ? Allez, accouche !…

Ulrich Depuis qu’on s’est connu, on a toujours été ennemis, ou presque… que ce soit sur Terre ou sur Lyoko. À cause de XANA ou de… Yumi…

William Ouais, et alors ?

Ulrich Tu ne trouves pas qu’il faudrait oublier ces rivalités de gamins, une bonne fois pour toutes ? Non seulement pour les autres, mais aussi pour nous… tu comprends ? Ça fait déjà plusieurs mois que t’es de nouveau avec nous, et plusieurs semaines que tu combats en tant que lyoko-guerrier et, malgré tout… on n’arrive pas encore à s’entendre.

William, en acquiesçant Ouais, c’est clair ! On a quand même quinze et seize ans ; il serait temps d’arrêter ces gamineries, comme tu dis…

Ulrich En plus, on vient de le démontrer tout à l’heure : on peut être de parfaits partenaires, mine de rien !

William, en réfléchissant Oui, certes…
(Puis, en reprenant un air plus soupçonneux…)
Mais, j’ai l’impression que tu me caches encore quelque chose, non ? T’es vraiment une énigme, toi… comme Yumi, dans le fond…

Ulrich, sur un ton sec Voilà ! C’est justement là où je voulais en venir !

En plus d’être surpris, William semble se méfier de plus en plus de la suite du débat et des réactions futures d’Ulrich.

William, qui commence à devenir un peu furieux Alors, ça y est ? On dirait que j’ai enfin touché le point faible, hein !?

Ulrich, en augmentant un peu le ton, aussi Je veux juste mettre les choses au point entre nous-deux et elle…
(Il prend une profonde inspiration, et se lance…)
Est-ce que tu l’aimes, franchement ?

William, hébété et hésitant Eh bien, euh…
(Puis, sur un ton de défi…)
Et toi, alors ?

Ulrich Je ne vois pas en quoi ça te regarde…

William Eh bien, chez moi aussi ! Enfin, Ulrich, ça se fait pas de vouloir lire dans le cœur des autres !

Ulrich, qui cherche à se défendre Je ne cherche pas à lire dans ton cœur ! Je veux juste savoir… si tu l’aimes, sincèrement.

William réfléchit un moment, puis…

William Je ne sais pas. Et puis, de toute façon, même si je l’aime sincèrement comme tu le dis si bien, je n’ai pas à te le dire, voilà ! Après tout, je n’ai pas de compte à te rendre !…

Ulrich Mais, moi non plus, figure-toi ! C’est juste que…

William Je vais t’expliquer ce qui cloche chez toi, Ulrich ! Tu veux tellement faire le beau ténébreux comme moi que tu te finis par confondre ce qu’il faut dire et ce qu’il faut cacher, en particulier… tes sentiments. Alors, ça reste à expliquer : est-ce que c’est à cause de problèmes avec tes parents, ou bien ta fierté qui te pousse à être ainsi, ça je ne sais pas ! Mais, je sais au moins une chose, mon vieux : c’est qu’à force de te cacher vis-à-vis de Yumi, t’as fini par lui mettre le doute et le problème, c’est qu’elle en a marre, et je la comprends !… Peut-être que vous vous êtes très bien entendus au départ, même avec ce problème, mais les temps changent, Ulrich, et les personnes aussi ! Et, ne t’étonne pas si Yumi ne veut plus de toi comme petit copain, car il y a un temps pour déclarer sa flamme ; après, c’est trop tard !

Ulrich Eh, dis-moi, tu te prends pour qui, là ? De quel droit t’oses me faire la morale ?

William Pour quelqu’un de plus mûr et qui a plus d’expériences avec les filles que toi ! Je t’avais pourtant donné des conseils, au départ, non ? Hein !? Allez, réponds-moi…

Ulrich Ben… ouais, et alors ?

William Et alors, t’as pas su en profiter et, comme je te l’ai dit, tôt ou tard j’allais vraiment devenir ton problème ! Maintenant, c’est fait, et c’est pas la peine de te plaindre ou d’avoir quelque rancune avec moi !

Ulrich Qu’est-ce que j’y peux, moi ? Pourquoi tu t’es tout de suite senti obligé de faire la cour à Yumi, hein !?

William J’ai bien le droit d’aimer qui je veux, non ?

Ulrich Certes… mais pas quelqu’un de déjà prise !

William, d’une voix de plus en plus furieuse Elle ne m’a jamais dit qu’elle était déjà prise !

Ulrich, en hurlant C’EST PARCE QUE T’AS PAS EU L’INTELLIGENCE DE LUI DEMANDER !!!

Au comble de sa colère, William finit par se mettre en garde et à pointer son épée droit sur Ulrich. Ce dernier, qui a senti le danger, dégaine ses deux sabres et se met également en garde. Les deux adolescents se jettent des regards assassins, guettant l’instant où l’autre va attaquer.
Évidemment, au labo, on a rien perdu du spectacle car, à en juger les deux points de position des lyokos-guerriers avec leurs pointes tournées l’une vers l’autre, Jérémie pressent le pire…

Jérémie, qui crie presque dans son micro Eh, les gars ! Qu’est-ce que vous faites, là ? C’est pas le moment de…

Mais, Ulrich et William ne semblent pas l’entendre.

William, d’une voix menaçante Qu’est-ce qu’il y a, beau brun ? Tu cherches la bagarre ?

Ulrich, sur le même ton C’est plutôt toi qui la cherches !

William Très bien ! Si il n’y a que ça pour faire valoir ce que tu penses et pour le cœur de Yumi, je l’accepte !

Ulrich, en lui faisant signe Allez, viens ! Comme au bon vieux temps !…

Finalement, William finit par se précipiter sur lui… et c’est un retour au bon vieux temps.
Au labo, Jérémie et les autres sont scandalisés par ce qu’ils voient sur l’écran.

Jérémie, d’une voix autoritaire Eh, mais vous allez arrêter vos bêtises, maintenant ? Arrêtez, vous dis-je ! Si jamais l’ANAX…

Sur Lyoko…

Ulrich Lâche-nous, Jérémie ! C’est une affaire entre lui et moi, là !

Chacun essaye de porter le coup fatal à l’autre, mais les deux guerriers se révélent très compétents. Pendant un bon bout de temps, ce duel ne se résume qu’à des attaques au niveau très élevé et à des esquives très performantes.
Au-dessus de leurs têtes, presque tous les éléments sont incorporés dans le Skid ; la construction est presque finie…
Puis, soudain…

Jérémie, voix off Faites gaffe, les gars ! Je perçois une étrange et énorme chose qui fait route vers vous et, à ce que je vois sur mes radars… elle est de l’ANAX !

Ulrich et William s’arrêtent soudainement de se battre et lèvent la tête. Ce qu’ils voient les horrifie encore plus que les foxxies ou les mégapiafs…
Une énorme masse venait de faire son apparition dans le Garage Skid par l’entrée Nord, après y être passée difficilement. Elle avait la forme d’un vaisseau ayant la forme d’une gigantesque flèche avec deux branches en son bas. Ses trois sommets étaient aussi pointus que les flammes ou les rares plantes de l’Enfer et, sur les deux côtés de la coque, il y avait des dizaines, des centaines de canons qui y étaient accrochés. Sur l’unique pont de ce vaisseau du Diable, il y avait quatre de ce vaisseau, mais en miniature, et, à l’extrémité de la poupe, il y avait comme un poste de pilotage tout vitré et également triangulaire. Et, dans ce poste de pilotage, il y avait…
Ront, son sourire diabolique aux lèvres.

Ulrich, terrifié Oh non, c’est pas vrai !

Il y avait une petite inscription dorée sur la coque, à la proue du vaisseau. William tente de la lire, difficilement…

William V…A...S...A : Vasa. Qu’est-ce que c’est encore, que ce truc ?

Jérémie, voix off J’en sais rien mais, si ça vient de l’ANAX, je ne crois pas que c’est pour nous aider à construire le Skid !

Ulrich En plus, il y a Ront dans le poste de pilotage, donc…

Jérémie, voix off Donc, encore une fois, protégez coûte que coûte le Skid !

Ulrich et William se tournent l’un vers l’autre, une dernière fois.

William, d’une voix caverneuse Je crois qu’il va falloir remettre nos histoires à plus tard !

Ulrich, avec la même voix Bien dit ! Allons défouler notre colère sur Ront, ça nous fera du bien !

William, avec le sourire J’allais te le proposer !

Ulrich lui sourit également et, après un rapide signe de tête, les deux lyoko-guerriers passent à l’attaque, alors que le Vasa commence déjà à mitrailler tous les éléments du Skid qui se trouvent autour de lui…
*
Dans le labo…

Odd, à Jérémie Là, je crois qu’il vaut mieux demander de l’aide, non !?

Jérémie, en acquiesçant Oui, Odd ! Maintenant, on peut demander de l’aide !

Le sourire aux lèvres, Odd prend son portable et y tape rapidement un numéro de téléphone.



Dans la chambre de Sissi, cette dernière est en train de se pouponner quand son portable sonne. Intriguée, elle repose son nécessaire à maquillage et décroche son téléphone.

Sissi Allô ?… Oh, c’est toi, Odd ! Qu’est-ce qu’il y a ?… Quoi !? Comment ça ?… Ah, vous avez de nouveau besoin de nous, hein ? Et, si je refuse de venir, hein !?… Oh, tu me le promets ?… Sûr !?… Bon d’accord, moi et Jim, on arrive tout de suite !

Elle raccroche son combiné, se dépêche d’enlever tout son maquillage, puis elle se précipite jusqu’au terrain de sport.
Là, elle découvre Jim en train de donner un cours de foot à des élèves de 6ème. Elle pousse un soupir, et attend le moment où Jim aura fini son discours pour pouvoir intervenir.
Une fois ce moment arrivé, elle se précipite vers le prof de sport et lui tapote l’épaule. Jim se retourne et la contemple, intrigué.

Jim Sissi !? Je croyais que tu…

Sissi, comme pour le presser On a pas le temps de discuter de ça ! Il faut tout de suite aller à l’usine, ils ont des difficultés sur Lyoko !

Jim, sur un ton un peu plus ironique Ah, on dirait qu’ils ont enfin compris qu’ils ont besoin de nous, hein !? Sacré Belpois !

Sissi, en lui prenant la main pour l’emmener de force Oui, oui, c’est bien ! Bon, vous venez, là !? Il faut se dépêcher !…

Jim, en la retenant Hé ho, minute papillon ! Je peux pas abandonner mes élèves comme ça, moi ! J’ai un cours à…

Sissi Plus tard, le cours ! Sauver le monde, c’est bien plus important !

Pendant un moment, Jim hésite à la suivre mais, face à l’opiniâtreté de l’adolescente, il finit par craquer, bien qu’il jouait plusieurs fois du regard entre Sissi et ses élèves de sixièmes qui jouaient du foot comme si de rien n’était.

Jim, en soupirant Bon d’accord, mais filons en douce ! J’ai pas envie d’avoir des problèmes après, surtout avec ton père…

Sissi Oh, si c’est juste pour ça, ne vous en faites pas ! Je sais très bien négocier avec mon père ! Allez, venez maintenant !

Avec la plus totale des discrétions, Sissi et Jim finissent par disparaître du terrain et gagner le parc assez rapidement. Là, ils parviennent sans difficulté à la bouche d’égout, puis ils se dépêchent d’atteindre l’usine, Sissi sur une trottinette et Jim… à pied.

9)

Sur Lyoko, les choses vont de pire en pire. Le Vasa tire sans pitié sur tout ce qui se trouve sur son passage, avec des lasers… dorés, plus puissants que les lasers argentés. En effet, ces derniers pulvérisent sans problème tous les boucliers temporaires et, malheureusement… quelques éléments sans problème.
Dans le labo, Jérémie est de plus en plus excité…

Jérémie Non ! non ! non ! Mais, c’est pas vrai, ça ! Ulrich, William, qu’est-ce que vous fichez, bon sang ?

Sur Lyoko…

Ulrich, furieux Eh, t’es marrant, toi ! On fait ce qu’on peut !

Jérémie, voix off Ouais ben, faites mieux que ça ! Ront est en train de détruire tout ce qui se trouve sur son chemin et, s’il continue, on pourra dire bye bye au Skid !

William Je te l’ai déjà dit, Jérémie : on te promet rien !

Ces derniers font exactement comme Yumi. Avec les lampadaires et tout ce qu’ils peuvent trouver sur leur chemin, ils essayent de gagner les airs au maximum avec la stratégie « saute-mouton ». Malheureusement, tout ce qui se fait détruire part en projections droit sur nos héros, ce qui les déséquilibre et les ralentit et, comme si ça ne suffisait pas, ils ne peuvent strictement rien faire avec leurs épées.
Pendant ce temps, le sourire aux lèvres, Ront continue son carnage. Un moment, il se tourne vers William, qui est perché sur l’un des Navskids encore en liberté, et là… il y pointe quelques uns de ses canons. William n’a même pas le temps de dire « ouf » que les canons font tous feu et… détruisent entièrement le Navskid, qui se propage partout en des centaines de morceaux.
Dans l’explosion, William a été projeté et, maintenant, il est en train de retomber sans qu’aucune chose ne soit là pour qu’il puisse s’y agripper. Ulrich le voit tomber, sans faire quoi que ce soit…
Et, comme si sa cruauté ne suffisait pas, voilà que Ront braque tous ses canons sur William et là… toute une pluie, une grêle de lasers dorés s’abat sur le pauvre guerrier, le dévirtualisant immédiatement.
Quelques dixièmes de secondes plus tard, Ulrich se décide enfin à bouger et, grâce à un Super-Sprint, il parvient à se hisser sur le deuxième Navskid de libre. Malheureusement, Ront s’en est aperçu et s’empresse de braquer ses canons sur ce Navskid. Il tire presque sur-le-champ, réduisant ce deuxième Navskid en un tas de morceaux et précipitant Ulrich dans le vide jusqu’aux pontons, près des plots d’embarcation…
*
Dans le labo, la tension est aussi à son comble…

Jérémie, toujours aussi excité Eh, mais c’est pas vrai, là ! Mais, c’est un véritable cauchemar ! C’est pas possible ! Et puis…
(Il regarde sa montre…)
Qu’est-ce qu’ils font, les deux autres !?

Aelita, en s’avançant timidement Du calme, Jérémie. Ça ne sert à rien de t’énerver, ça n’arrangera pas les choses.

Jérémie ne semble pas vouloir l’écouter mais, au moment où Aelita dépose délicatement sa main sur son épaule, il se résout quand même à se calmer un peu.
Heureusement, au bout d’un moment, le monte-charge s’ouvre… et Sissi et Jim apparaissent dans le labo.

Jérémie, aux nouveaux arrivants Ah, vous êtes enfin là !? Pas trop tôt ! Vite, descendez aux scanners, vous plongez immédiatement !

Jim, d’une voix furieuse Eh ho, minute, mon gars ! Déjà, tu vas changer de ton pour commencer, et ensuite… c’est pas parce qu’on est des nouveaux arrivants qu’il faut nous évincer à ce point-là et juste nous prendre comme bouches-trous !

Jérémie, intrigué Comment ça ?

Jim On a donné notre parole de toujours garder le secret, tu t’en souviens ? Or, cette fois-ci, nous ne sommes pas en tort, car nous avons pas trahi cette promesse, du moins pour l’instant ! Donc, moi et Sissi, on estime qu’on a également le droit de prendre les mêmes risques que vous, même si ce sont des dangers qui dépassent notre imagination !

Jérémie Écoutez, Jim ; on fera du sentimentalisme plus tard, OK ? Pour l’instant, il faut…

Jim, sur un ton sec Non, Belpois, c’est maintenant qu’on va le faire ! Je veux que tu nous fasse des excuses pour ce que tu nous as fait, et que tu nous promettes que tu nous considéreras comme des lyoko-guerriers à part entière ! Sinon… ennuis ou pas ennuis, je n’irai pas sur Lyoko ! Que ce soit bien clair !

Sissi, sur le même ton tenace Ouais, et moi aussi !…

Jérémie Mais…

Mais, Sissi et Jim ont la tête bien relevée, les yeux fermés et les bras croisés, signe que c’est quitte ou double. Jérémie tente de trouver des arguments contraires, mais en vain…
C’est la bouche d’Aelita se rapprochant de son oreille qui le fait réagir.

Aelita, murmurant Allez, Jérémie ! Après tout, ils ont raison ; c’est toi qui t’es mal comporté ! Fais-leur des excuses vite faites, bien faites, et envoie-les sur Lyoko !

Jérémie, en soupirant Bon, d’accord…

Il se lève et, comme pour faire une prière, il prend un air triste et désolé.

Jérémie, d’une voix claironnante Je m’excuse de ne pas vous avoir fait confiance dès le départ, et je jure solennellement que je vous traiterai comme des guerriers à part entière…
(Puis, à part…)
Même s’il ne faudra pas venir pleurer quand vous serez tombés entre les mains de l’ANAX !

Jim ouvre les yeux et, face à la sincérité de Jérémie, il se détend, sourit un bon coup et s’empresse d’aller lui tapoter l’épaule.

Jim, fier de lui Voilà comment j’aime mes élèves, Jérémie !

Jérémie, d’une voix timide Merci, monsieur.

Jim, en se tournant vers Sissi Allez, Sissi ! On a du boulot qui nous attend sur Lyoko : un vaisseau à construire et un méchant à envoyer valser !

Sissi arrête aussi sa comédie et, rapidement, les deux lyoko-guerriers rejoignent l’étage en-dessous, via le monte-charge. Jérémie ne perd pas son temps pour se réinstaller à son bureau et démarrer la procédure…
*
Sur Lyoko, tous les petits éléments restants sont malheureusement détruits, tous sans exceptions. Toujours autant sonné près des plots d’embarcations, Ulrich ne peut que lever la tête pour constater les dégâts et contempler, impuissant, le Vasa se diriger vers le Skid. Ce dernier s’entoure soudainement d’une légère auréole argentée mais, face à la puissance de feu des lasers dorés de ce vaisseau, ce bouclier n’allait pas faire long feu, se disait Ulrich.

Ulrich, à lui-même Ça y est, c’est fichu ! Il va réussir à détruire le Skid, et jamais on ne pourra retourner dans le Réseau, découvrir de nouveaux mondes virtuels et… retrouver la mère d’Aelita !

Et, pourtant… il a tort de penser ainsi :
Au fond de la salle, l’ascenseur refait son apparition avec, cette fois-ci… Sissi et Jim.
Ces derniers se précipitent vers les lampadaires, sans perdre leur temps. Sissi dégaine ses bâtons de majorette et les lance sur le Vasa ; ils arrivent à bon port. Quand à Jim, il parvient à arracher un des lampadaires et se dirige vers les bords du ponton circulaire, afin de frapper le Vasa avec ; il arrive aussi.
Ç’a pour effet de désintéresser Ront du Skid, alors qu’il était sur le point de lui tirer dessus. Il se tourne et charge ses canons, cette fois-ci, vers Sissi et Jim…
Mais, avec toutes les forces qu’il puisse donner, Jim balance au maximum son arme et le lampadaire envoie le Vasa valser au-dehors du Garage, comme une batte de base-ball renvoyant la balle.
Dans un hurlement de rage, Ront finit par abandonner la partie et le Vasa, sans plus attendre, quitte Lyoko.
Une fois le calme revenu, Jim re-fixe ce qu’il a pris à sa place et se tourne vers Ulrich, le sourire aux lèvres.

Jim, sur un ton ironique Décidément, qu’est-ce que vous feriez sans nous ?

Ulrich, le sourire aux lèvres C’est à se demander, en effet !… Merci d’être venu juste à temps !

Jim De rien, mon bonhomme !

Ulrich parvient à se relever, non sans l’aide de Sissi, et, ensemble, les trois lyoko-guerriers contemplent, émerveillés, la fin du spectacle avec ce Skid… qui est toujours en entier et, à en juger son bouclier qui s’est renforcé, qui est maintenant opérationnel.

Ulrich, intrigué Quoi !? Hou là… Jérémie, il faudra que tu m’expliques, là !

Dans le labo, ce dernier rigole…

10)

Nous sommes maintenant dans le labo, où tous sont rassemblés. Dans son fauteuil, Jérémie a fini par se calmer et retrouver le sourire.

Jérémie, d’une voix claironnante Vers la fin, je dois avouer que j’ai paniqué vraiment… pour rien ! Ront a bien détruit des éléments du Skid mais, heureusement, c’étaient des éléments facultatifs, donc ils n’étaient pas clés pour la bonne marche de notre vaisseau. Ils servaient juste à le rendre plus performant, et ne vous inquiétez pas ; je peux toujours les reprogrammer.

Yumi, à Jérémie Je crois qu’il faudrait que tu les reprogrammes parce qu’avec ce que l’on a vu avec l’ANAX aujourd’hui, j’ai bien l’impression qu’on en aura besoin !

Ulrich, en acquiesçant Pour sûr ! Fallait voir ce vaisseau comme il était si… puissant, avec ses canons tirant de partout et ses lasers dorés !

William D’ailleurs, c’est quoi, le Vasa ? C’est un nom de code qu’ils ont inventé, ou quoi ?

Jérémie, en hochant la tête Non. Le Vasa était un navire de guerre qui appartenait à la Couronne de Suède, au XVIIème siècle. D’après la légende, il devait être un navire invincible, le plus puissant jamais construit, mais le roi Gustave II Adolphe de Suède l’a tellement surchargé de canons qu’il a fini par couler, lors de sa mise à l’eau en plus ! Mais, on peut le voir encore aujourd’hui ; ils ont pu le remonter et l’exposer à Stockholm.

Jim, en réfléchissant Hum… Vasa… navire invincible, pleins de canons… ah ouais, c’est assez cohérent !

Odd Mais, on n’a rien à craindre, car notre Skid est autant invincible que ce Vasa, non !?

Jérémie, en haussant les épaules Ce n’est pas parce qu’il porte aussi le nom d’un navire légendaire que notre Skid est autant puissant que ça face au Vasa ; ça resterait à prouver !

Aelita Le problème n’est pas de savoir si notre nouveau Skid sera invincible ou pas ; ce serait de voir s’il sera assez fort pour vaincre les pièges de l’ANAX dans le Réseau.

Sissi, à Aelita Tu crois que l’ANAX a d’autres vaisseaux dans le Réseau ?

Aelita, en hochant la tête Non, pas à ce point-là ! Mais… peut-être qu’ils ont aussi des monstres, comme XANA en avait dans le Réseau. Et, peut-être des monstres… encore plus dangereux et redoutables que tout ce que nous avons pu déjà rencontrer.

Jérémie, en acquiesçant Aelita a raison ; il faudra se montrer très prudent quand vous irez dans le Réseau. Dieu seul sait ce que vous pourriez rencontrer sur votre route, surtout avec l’ANAX !

Odd, en baillant fortement Bon, c’est pas que je m’ennuie, mais tous ces événements m’ont fatigué ! Si on rentrait à la maison !?

Ulrich, en ricanant Fatigué, toi !? Alors que t’as juste admirer le spectacle, rien de plus ? Hé ! qu’est-ce qu’on devrait dire alors, nous autres ?

Jim, angoissant un peu J’espère que je vais pas avoir d’ennuis avec le proviseur, surtout après avoir faussé compagnie à mes élèves…

Sissi, en lui tapotant l’épaule Ne vous inquiétez pas ! Je vous l’ai dit, je sais très bien parler avec mon père !

Jim Si tu le dis…

Jérémie met le Super-Ordinateur en veille, et tous rejoignent le monte-charge. Une nouvelle fois encore, l’aventure s’est bien terminée, malgré tous les périls rencontrés.
Pourtant, tout n’était pas encore réglé. Une fois sur le pont qui relie l’usine à la terre ferme, Ulrich retient soudainement le bras de William et attend suffisamment que les autres soient loin pour lui parler…

Ulrich, d’une voix caverneuse Je crois que nos affaires ne sont pas terminées, n’est-ce pas ?

William, d’une voix menaçante En effet ! On reprendra ce duel en temps voulu, tu peux compter sur moi !

Ulrich Ah, mais sur moi aussi ! Sache que je n’ai pas l’intention d’abandonner !…

William Mais, moi non plus !…

Jérémie, voix off Bon, les deux Roméo, vous venez là !?

« Peu importe les distances qui nous sépare... tu occupes toutes mes pensées... Et du coup c'est comme si tu étais toujours auprès de moi. »
Oswald Whistler ~ Professeur Layton et la Diva Éternelle.