Posté le: Ven 01 Jan 2016 20:11 Sujet du message: [Fanfic] Code Alpha 1.0 - 25 ans plus tard... [Terminée]
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bonjour à tous !
Je viens vous présenter la version 2 de "Code Alpha 1.0 - 25 ans plus tard".
La question que vous ne vous posez peut-être pas, mais à laquelle je souhaite tout de même répondre est : sacrebleu, pourquoi une version 2 ?
Spoiler
Permettez moi de commencer par raconter un peu ma petite vie de Pilorde : il y à peu près trois ans, je suis venu pour la première fois sur ce forum poster ma fanfiction, au départ simplement intitulée "25 ans plus tard", puis "Code Alpha - 25 ans plus tard" et finalement avec l'apparition d'une suite "Code Alpha 1.0 - 25 ans plus tard".
Ces changements récurrents de titre, ou plutôt cette évolution s'explique par le fait que... ben en fait, j'inventais l'histoire au fur et à mesure que j'écrivais, ce qui explique les nombreuses incohérences qu'il y a pu avoir. Ce n'est que deux ans plus tard, avec le lancement de "Projet Violette" que l'histoire était devenue claire dans ma tête, et que j'avais trouvé une explication à tout ce qui se passait dans C.A. 1.0. Le problème, c'est que les fameuses incohérences ne collaient pas avec l'explication donnée dans "Projet Violette" (je-sais-pas-si-vous-suivez). Il fallait donc les enlever. J'ai commencé cette lourde tâche et j'ai relu ce que j'avais écrit il y a trois ans pour me rendre compte que :
-c'est bourré de fautes.
-les incohérences sont parfois tellement énorme que des chapitres entiers demandent une réécriture.
-mon style a beaucoup évolué depuis, et alors que je suis plutôt fier de Projet Violette, je trouve 25 ans plus tard grosso merdo assez mauvais.
J'ai pris la liberté de faire un autre topic car l'autre deviens assez poussiéreux, mais si les admins ne sont pas d'accord, libre à eux de le supprimer. Je préviens cependant que certains passages/corrigé ne sont pas modifiés, simplement corrigés parce que Dieu que les fautes sont énormes. (Pour donner un exemple je suis en train de changer une bonne partie du premier chapitre centré sur @mbre)
Pour ceux qui découvre Code Alpha, et bien salutation ! Comme le titre l'indique, l'intrigue se déroule 25 ans après le dessin-animé et la plupart des personnages sont des OC. J'espère que vous prendrez autant de plaisir à suivre leurs aventures que j'en ai pris à les écrire, et vos critiques sont les bienvenues ! Code Alpha a trois ans ce mois de janvier ! \o/
En 2005, un groupe d'adolescents a combattu et vaincu un programme informatique maléfique nommé XANA. Leurs actions qui sauvèrent pourtant l'humanité restèrent cependant dans l'oubli...
En 2030, Antoine Belpois, un jeune orphelin talentueux mais extrêmement arrogant, rencontre Alpha, une intelligence artificielle, sur le vieil ordinateur de son père. C'est avec Jean, un camarade de classe, Melvin, son meilleur ami et l'étrange Ambre et sa seconde personnalité Ombre qu'il va se retrouver dans un conflit qui le dépasse, où il est difficile de savoir à qui faire confiance...
Lexique
Prologue - Le message du 15/03/2019
Chapitre 01 - Confessions d'un vrai génie
Chapitre 02 - Ambre et Ombre
Chapitre 03 - Exploration en collaboration
Chapitre 04 - Avatars numériques
Chapitre 05 - Après l'exploration
Chapitre 06 - Miss Marple rentre en scène
Chapitre 07 - Quelque chose d'inhumain dans ses yeux
Chapitre 08 - L'impossible contre l'irréel
Chapitre 09 - Réflexions nocturnes
Chapitre 10 - La petite fille au grand sourire
Chapitre 11 - Faites confiance aux adultes
Chapitre 12 - Celui qui reste dans l'ombre
Chapitre 13 - Le désastreux destin d'Amélie Belpois
Chapitre 14 - Les ténèbres qui nous guettent
Chapitre 15 - Du rose dans l'océan
Chapitre 16 - Croatian Rhapsodie
Épilogue - Un nuage noir à l'horizon
______________________________
Prologue : Le message du 15/03/2019
Jérémie avait les mains moites lorsqu'il commença à écrire. Il ne cessait de regarder autour de lui, comme s'il s'attendait à ce que quelque chose lui arrive. Quelque chose de plutôt dangereux. Quel heure était-il déjà ? Il ne lui restait pas beaucoup de temps. Il allait forcément bientôt agir. Il fallait le prendre de vitesse ! Il fallait réagir avant ! Il fallait trouver une solution ! Il fallait, il fallait, il fallait…
J'ai vraiment tout foiré sur le coup... pensa t-il, en tapant du poing sur le bureau. Bon, tout n'était pas encore perdu. Il alla rapidement jeter un coup d'œil dans le couloir. Il appela la nounou pour savoir si Antoine allait bien. Elle le rassura :
- Oui monsieur Belpois, c'est la troisième fois que vous appelez et tout va toujours très bien.
Reprend toi, Jérémie. Tout va bien se passer. Le stress m'empêche de me concentrer. Mauvais, mauvais stress. Calme. Respire. Zen.
- Alpha, est-ce que tu as réussi à retrouver tout leur numéros de téléphones ? lança t-il à son ordinateur portable, placé sur son bureau.
Une fenêtre de conversation apparut soudainement à l’écran, lui répondant sobrement :
A : Oui.
- Même... Celui d'Aelita ?
A : Oui, j'ai aussi réussi à le retrouver.
Bon. Il était temps de jouer pour le tout. De faire appel aux seules personnes à qui il pouvait encore faire confiance.
- Dans ce cas, envoie le message.
Il croisa très fort les doigts, tellement fort qu’ils en devinrent rouges.
***
Ulrich buvait. Où ? Il ne le savait plus très bien. Quel importance ? Chez lui ou dans un bar. Seul ou entre amis. De la bière ou du pinard. Ça ne changeait pas le principal : il buvait, et c’était tout ce qui comptait. Il allait finir par croire que c'était la seule chose à laquelle il était doué. Non mais franchement, quelle journée de merde. Déjà, son patron l'avait encore traité comme un moins que rien. Ensuite, il avait découvert que son compte bancaire était justement... à découvert. Et malgré sa récente abstinence (de deux semaines), il se retrouvait encore complètement torché alors qu'il avait promis que ça n'arriverait plus.
Une désagréable sensation de nausée commença à cogiter dans son ventre, et il essaya de se traîner jusqu'au toilettes les plus proches. Quelqu'un toqua à la porte. Il ne répondit pas, l'envie de vomir était trop forte. Finalement la porte de son appartement s'ouvrit, il avait encore dû oublier de la fermer. Ce qui d'ailleurs lui permit de comprendre qu'il était dans son appartement.
- Sérieusement Ulrich, dans quel état tu t'es mis ?
- Pas ma faute, articula t-il lentement.
Elisabeth Delmas, autrefois connue sous le nom de « Sissi », soupira et alla lui chercher un sceau. Il s'en empara et fit son affaire dedans. Elle l'observait avec dépit. C'est triste comment l'amour peut rapidement se changer en pitié. Est-ce pour ça que je ne l'ai pas déjà lâché ? Est-ce parce qu'il m'a tant fait souffrir pendant mon adolescence, à sans cesse me repousser ? Parce que je ne veux pas perdre ce dont j'ai dû me battre pour l'obtenir ? Ou parce que je sais que sans moi il ne s’en sortira pas ? Elle n'en savait trop rien. Elle savait juste qu'elle était collée à lui désormais, et qu'elle n'arrivait pas à s'en aller. Et pourtant, elle avait essayé ! Quand est-ce qu’elle avait rendez-vous chez son psy, déjà ? Elle en avait grand besoin cette semaine.
Le portable d'Ulrich vibra, mais il n'était pas en état de le ramasser. Alors, comme pour tant d'autres choses, elle s'en chargea à sa place. Elle avait l'impression de remplacer sa mère. Tiens, c'était un numéro inconnu qui lui avait écrit... Est-ce qu'il flirtait encore avec cette... saleté de Madeleine ? Puis, elle lu le message. Et ses yeux écarquillèrent.
- Ulrich, tu dois lire ça ! hurla t-elle.
- Pas envie.
- Si ! Tu le dois !
Il finit par céder. Il lui fallu du temps pour réussir à comprendre ce qu'on lui mettait sous le nez.
Ce fut comme un électro-choc.
***
Odd Della Robbia faisait son jogging, en écoutant de la musique. Cela lui permettait de s'évader. Laura était chiante en ce moment, à toujours lui demander de garder la gamine... Il avait pensé qu'il aurait pu faire un bon père. Les enfants aimaient rire généralement, ben lui aussi, ça tombait bien ! Mais avec sa gosse, c'était beaucoup plus compliqué, elle rigolait pas beaucoup. Elle lui ressemblait pas. S'il ne se souvenait pas que trop bien de l'accident qui avait causé sa naissance, il aurait douté que ce soit vraiment sa fille.
C'était assez horrible mais... Il arrivait pas à l'aimer, cette petite. Elle était arrivée comme un cheveux sur la soupe. Elle lui avait gâché la vie. Il voulait pas avoir d'enfant, fin pas à l'âge où il l'avait eu ! C'était trop tôt ! Tout ça à cause de l'autre timbrée qui voulait pas avorter... Et toutes ces conneries sur « oui, c'est son corps, c'est à elle de choisir. » Bien sûr, il aurait pu refuser de la reconnaître sur l'état civil. Vu les circonstances, ça aurait pu marcher. Mais à l'époque il... Ben il était amoureux. Si Laura voulait la garder, et bien ils la garderaient !
Je devrais pas penser tout ça. Je devrais pas, mais je peux pas m'en empêcher. Comment virer tout ça de ma tête ? Il mit le son à fond, puis accéléra. Il se tapa un de ses sprints. Résultats, il fut rapidement crevé. La sonnerie de son portable retentit. Sérieusement, si c'était encore Laura... Mais non, ce n'était pas elle.
Un sourire se dessina sur le visage d'Odd. Enfin un peu d'action dans sa vie ! Il en avait rêvé ! Loin de ses obligations financières et paternelles ! Loin de tout ça !
***
William Dunbar était assit dans son lit, en train de lire. Substance Morte, que ça s'appelait. C'était redoutablement passionnant ! Le genre de livre qui vous chamboulait le cerveau. A une page, on pouvait croire une chose, et croire l'exact opposé la page suivante. Par contre, c'était pas très joyeux, ça parlait de drogues. Cela lui rappelait de mauvais souvenirs.
Dans sa jeunesse, il n'avait pas été féru de lecture. Son truc, ça avait plus été les jeux-vidéos. Mais récemment, après de très bonne
recommandations, il avait découvert un paquet de sacrés bons auteurs. Celui de Substance Morte était devenu son préféré. Peut-être parce qu'il pouvait s'identifier aux personnages.
Une petite note de musique le tira hors de ses pensées. C'était le bruit de ses notifications sur son smart phone un peu vieillot. Il regarda rapidement, dans le but de se replonger dans son ouvrage dont il avait très envie de connaître la fin.
Pourtant, il ne continua pas Substance Morte. Les quelques lignes qu'il venait de lire le glaçait, jusqu'à la moelle. Il hocha la tête, et tâcha de se calmer, non sans difficultés.
***
Aelita Stones discutait avec ses amis. Le sujet de conversation portait encore sur la garde alternée d'Aelita qui, de l'avis de tous, était un véritable fiasco.
- Quel est le juge qui a décidé de ça ?
- Vraiment, il faut que tu en parles à Jérémie...
- Ton ancien mari peut bien...
Elle ne les écoutait pas. Elle souriait, répondait quand il le fallait mais dans sa tête, elle était ailleurs. Elle pensait à sa vie, qui avait été somme toute assez étrange. A son père, qu'elle avait mal connu. A sa progéniture, qu'elle ne voyait pas assez souvent. A son mari, qu'elle aimait terriblement. Et c'était ça son problème.
On lui avait souvent dit que les histoires de cœur, ce n'était que pour un temps. Que ça changeait, qu'on se lassait. Elle n'était pas d'accord. Son amour pour Jérémie n'avait pas changé, même après tout ce temps. Elle l'aimait aussi fort que lorsqu'elle ne le voyait qu'à travers un écran. Elle l'aimait aussi fort que leurs premières nuits ensemble. Elle l'aimait aussi fort que lors de leur mariage. Elle se serait vu vieillir avec lui. Elle se serait vu mourir avec lui.
Mais il avait commit l'irréparable. Il avait été trop loin, et il l'avait fait en connaissance de cause. Alors un autre sentiment tout aussi fort que le premier était apparu dans sa tête : de la haine. Une colère noire, sourde et incontrôlable. Et leur famille, leur avenir, leur vie en qui elle avait tant cru s'étaient effondrés. Leurs chemins s'étaient séparés.
Et pourtant... Elle rêvait de lui chaque nuit. La haine s’était entremêlé à l’amour, si bien qu’elle ne savait plus vraiment où elle en était.
- Aelita ? fit un de ses amis.
- Oh excusez-moi, je crois que j'ai reçu un message, fit-elle en se levant.
Elle utilisa cette excuse pour s'éloigner un peu du monde. Elle avait, soi-disant, besoin de rappeler quelqu'un de façon urgente, ce qui était bien évidemment faux. Ce qui était vrai en revanche, c'était qu'elle avait bel et bien reçu un message. De... Jérémie ?
Une grimace d'horreur apparut alors sur son visage, alors qu’elle poursuivait sa lecture.
***
Yumi ne reçu pas le message de Jérémie, pour la simple et bonne raison qu'elle était déjà décédée des années auparavant dans un bête accident de voiture. Ce n'était pas elle qui conduisait. Le conducteur en question n'avait pas bu. Celui du véhicule avec lequel ils rentrèrent en collision non plus. Il faisait jour. Il ne pleuvait pas. La route était presque vide.
Certaines personnes n'ont juste pas de chance.
Tous les anciens Lyoko-guerrier étaient présent à son enterrement. Ce fut l'avant-dernière fois qu'ils furent tous réunis. La dernière fois allait être exactement sept jours après l'envoie du fameux message par Jérémie, à savoir le 22 mars 2019. Ce message qui avait provoquer tant d'émotions différentes chez ses divers lecteurs. Ce même message qui allait provoquer tant d'autres choses.
Si Yumi n'était pas morte, elle aurait eut l'immense déplaisir de lire ces lignes :
Mes amis. J'ai besoin de vous.
Cela fait longtemps qu'on ne se parle plus, et j'en suis désolé, mais ce n'est pas le moment de rattraper le temps perdu. Quelque chose de très grave va se passer, et j'en suis responsable. Vous l'ignorez peut-être, mais j'ai accepté de travailler pour une agence gouvernementale il y a de ça quelques années. Peu importe laquelle, ce n'est pas ça l'important. L'objectif était de travailler à nouveau sur le projet Carthage. Oui, je sais, celui qui a donné naissance à XANA.
J'étais persuadé que Lyoko pouvait faire tellement de bien dans le monde ! Les programmes multi-agents aussi ! C'était peut-être un rêve idiot, je l'admets. Bref, je n'ai pas le temps de tout expliquer. Quelque chose a mal tourné. Un collègue de travail avait des intentions bien moins louables. Je vous expliquerai tout en face à face. Il faut combattre le feu par le feu. Retrouvez-moi dans sept jours à l'usine où tout a commencé. En attendant soyez prudent, vous êtes tous en danger.
Avec amitié,
Jérémie Belpois.
Fort heureusement pour elle, beaucoup de gens allaient très bientôt la suivre dans la tombe. _________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Dernière édition par LixyParadox le Dim 13 Mai 2018 11:48; édité 27 fois
Inscrit le: 26 Nov 2015 Messages: 81 Localisation: Devant mon ICLW
Bonjour, je veins de lire ta fanfic et pour information, tu as oublier de marquer fanfic dans le titre.
Mes ressentis : j'ai l'impression que tu va recree la serie non ? Mais d'après ce que je vois tu as remis Poliakoff cependant c'est assez dure de l'imaginer comme un mechant et assez debrouillard pour devenir sous-directeur. Ton histoire est assez interressante et j'attends la suite avec impatience. _________________ Créateur de ICLW.
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Spoiler
Citation:
Bonjour, je veins de lire ta fanfic et pour information, tu as oublier de marquer fanfic dans le titre.
Mes ressentis : j'ai l'impression que tu va recree la serie non ? Mais d'après ce que je vois tu as remis Poliakoff cependant c'est assez dure de l'imaginer comme un mechant et assez debrouillard pour devenir sous-directeur. Ton histoire est assez interressante et j'attends la suite avec impatience.
Bonjour ! Merci de me l'avoir signalé, c'est corrigé.
Le but n'est pas vraiment de recréer la série (dans la partie 2 qui a été aussi publiée ici, on en est même très loin), mais dans cette première partie on va effectivement beaucoup s'en rapprocher. Je te rassure Poliakoff n'est que vraiment très très secondaire ^^ Merci de ton commentaire en tout cas !
Voilà sans attendre les chapitres 1 et 2, à savoir Confessions Informatiques et Ambre et Ombre. C'est ce dernier qui a subit le plus de modifications, la première version ayant été écrite quand j'avais 16 ans, il y avait beaucoup de passages attestant de... ben ma niaiserie. Et puis le comportement d'Ambre était il me semblait très incohérent. 'Fin bref, j'arrête de parler, je vous laisse découvrir par vous même.
Bonne lecture !
Chapitre Un : Confessions d'un vrai génie
Antoine
Des génies de l'informatique, il y en a peu. Je veux dire, de vrais génies. Je ne vais pas me gonfler de fausse modestie, je pense être plus que simplement doué. Si la perfection devait avoir un seuil, je serais sans doute ce qui s'en rapprocherait le plus, dans le domaine de l’informatique en tout cas. Je suis un véritable artiste des ordinateurs. Rien ne m'échappe en programmation, encodage, décodage. Mais comme tout artiste, je suis un incompris. Faudra t-il que je meure pour que mon talent soit enfin découvert, à l'instar de Picasso ou Van Gogh ? Il faut dire que de l'extérieur, je frise la médiocrité. Mon esprit hors du commun étant mon seul atout, mon physique laisse vraiment à désirer. Maigre, pâle, lunettes, tant de caractéristiques qui forceront tout interlocuteur à me ranger dans une classe bien peu honorable, celle de simple utilisateur des nouvelles technologies, en termes plus vulgaires, un geek, un no-life qui passerait sa vie juste a jouer aux jeux vidéos, sans objectif autre que de se détendre et d'oublier sa vie morne.
Ces gens-là ne sortiront jamais de l'ombre dans laquelle leur vie les à plongés, contrairement à moi, qui serai un jour reconnu à ma juste valeur ! Je m'appelle Antoine Belpois et je suis destiné à de grandes choses ! Contrairement à mon père, moi je ne resterai pas dans l'anonymat. Mon chemin est tout tracé vers la gloire, mais quel destin m'attend ? Vais-je développer un nouveau support d'exploitation, plus performant et efficace que les autres ? Vais-je me consacrer à simplement développer des applications et des jeux vidéos, destinés à ceux que j'exècre au plus haut point ? Non, ce qui m'attend m'emmènera vers des cieux bien plus hauts, reste à savoir comment les atteindre.
- Belpois ? Vous dormez ?
J'ouvris les yeux en sursautant. Tous les élèves de la classe avaient le regard pointé sur moi et la plupart affichaient un sourire narquois aux lèvres. J'entendis quelques rires derrière moi. J'avais horreur de ce genre de situation. Ces gens se sentaient supérieurs parce que je n'étais pas dans la normalité, mais leur vision de ce qui était « normal » était tellement peu intéressante. Pour quelqu’un de mon âge, sortir, s’amuser à boire de l’alcool en se prenant pour un rebelle, c’était ça la normalité. Tant de distractions idiotes sans le moindre intérêt. Pour eux, ma vie était vide. Pour moi, leur têtes étaient vides.
Mon voisin de droite, Jean, s'écria alors à haute voix :
- Alors le geek, t'as encore passé la nuit sur ton ordi' ?
La classe éclata de rire, je serrai le poing, bien décidé à ne pas me laisser faire cette fois. Ce n’était pas la première fois que je servais d’animal de foire à mes camarades de classe. J’étais petit à petit devenu le bouffon de service, et ce rôle me déplaisait au plus haut point.
- Non, fis-je sèchement.
Et c'était la vérité. Mon ordinateur était cassé depuis quelques jours, à mon plus grand désespoir. Cependant, cette réponse ne l'arrêta pas. Il se mit à ricaner. Je crois que je n'avais jamais autant détesté quelqu'un de ma vie. C’était généralement lui qui s’en prenait à moi, à travers ses moqueries prétendument hilarante. Pouvait-il faire preuve d’encore moins de répartie ? Il fallait cependant reconnaître que le public dont il disposait, c’est à dire notre classe, se contentait de ses traits d’humour pathétiques. Ils devaient tous être du même niveau.
- Tu fais pitié, va t'acheter une vie et reviens me voir.
Nouveaux éclats de rire. L'enseignante tentait tant bien que mal de calmer le jeu. Jean était sportif, populaire et « beau gosse ». Tout mon contraire. Dans ma situation déjà peu enviable, il aurait mieux valu que je laisse couler, comme à chaque fois. Mais aujourd’hui, je décidai que c’était trop. Je n’en pouvais plus d’être la victime de service. Dans un sursaut insensé, je frappai mon rival au visage, en visant son gros nez de fils d'alcoolique. J'entendis un crac, et après ce petit son, plus personne ne fit le moindre bruit dans la salle. Personne ne s'était attendu à ce que moi, « l'intello geek » de la classe ose faire ça. Ce moment fut presque jouissif. Je n'eus malheureusement pas le temps de savourer ma victoire, que déjà Madame Boulanger beuglait :
- Antoine ! Jean ! Vous filez tout les deux chez le sous-directeur !
Ce n'était pas sans être fier de moi que je me rendis dignement dans le couloir, suivi de l'autre idiot. C'était d'ailleurs la première fois que je me rendais dans le bureau du sous-directeur pour une raison de discipline, comme quoi il y avait bien un début à tout.
Au bout de quelques minutes de marche silencieuse (il était hors de question que je lui fasse la conversation), nous arrivâmes au bureau tant redouté par la plupart des élèves. Depuis l’arrivée de ce sous-directeur, les sanctions étaient devenues beaucoup plus lourdes, ne laissant pratiquement pas de seconde chance. Ainsi beaucoup de ceux qui se rendaient dans la pièce derrière cette terrifiante porte ne revenaient pas en cours. L'image de l'établissement était primordiale, et les trouble-fêtes n'étaient pas les bienvenus. C'est à ce moment là que la panique s'empara de moi. Je n'avais jamais eu de problèmes jusque là et je réalisais avec horreur qu’en rentrant dans cette pièce, je mettais mon avenir en péril.
- Bon, Jean... tu veux bien toquer à la porte ? chuchotai-je.
- Tarlouze, s'exclama t-il sans même me regarder.
Il accomplit alors l’acte tant redouté. Une voix irritante nous demanda alors d’entrer. Nous pénétrâmes dans la pièce, tout doucement. Personnellement, je tremblais de peur. Le sous-directeur était assis derrière son bureau, nous observant sévèrement. C'était un petit être avec le visage couvert de rougeurs, sans doutes dues à une acné dévastatrice dans sa jeunesse. Il était petit en taille, mais sa chaise était surélevée, comme pour pouvoir regarder les élèves de haut. Malgré son aspect assez grotesque, il était très redouté. Personne ne voyait jamais le directeur du lycée, officieusement ce poste était donc occupé par son adjoint qui faisait respecter le règlement intérieur avec une main de fer. C'était la première fois que je le rencontrais, et j'aurais vraiment préféré que ce jour n'arrive jamais.
- Mais n’est-ce pas Jean Schmidt ? Quelle surprise de te voir dans mon bureau…
L’ironie transpirait dans sa voix. Mon camarade de classe n’était pas réputé pour être un ange. Le sous-directeur se tourna dès lors vers moi.
- Et toi, qui es-tu ?
- A-Antoine Belpois… bégayai -je.
Une lueur s’alluma dans ses yeux.
- Pardon ? Parle plus fort !
- Antoine Belpois !
- Je vois. Donc, qu’est-ce qui vous amène ici ?
J’étais tétanisé. Je ne voulais pas être renvoyé. Je ne voulais pas tout perdre. Je fus donc incapable de parler, et laissais contre mon grès Jean faire le résumé de notre mésaventure. Bien évidemment, il donna sa version des faits, qui ne me mettait pas en valeur. Le sous-directeur écouta avec un rictus au visage que je ne pouvais définitivement pas identifier à un sourire. Il finit par interrompre Jean.
- Vous deux êtes au fond du trou, si vous partez de Kadic, ils ne vous accepteront nulle part ailleurs. Jean, tes bagarres intempestives exaspèrent tes professeurs, d'ailleurs pour une fois que c'est toi qui as le nez cassé... Quant à toi… commença t-il en me regardant.
Il me dévisagea, l’air songeur.
- Je n’apprécie pas les affrontements dans mon établissement. En plein cours ! Et de ce que je vois dans ton dossier, tu as l’habitude de dormir en cours ? Pas très bon tout ça.
Chacun de ses mots à mon sujet fut comme un pieu qu’il enfonçait dans ma tête. Je transpirais comme pas possible. C’était fini.
- Mais vous avez de la chance ! Je suis de bonne humeur, et aujourd’hui j’ai envie de laisser une seconde chance aux cancres que vous êtes. Vous n'aurez donc qu’un avertissement et des retenues tous les soirs jusqu'à nouvel ordre... ensemble. En plus de travail scolaire, il se peut qu'on vous confie des travaux d'intérêts généraux. Au moins, vous apprendrez le travail d'équipe.
Je mis quelques secondes à comprendre ce que cela impliquait. Être tous les soirs... à travailler... avec lui ?! C'était inconcevable. Nous nous détestions. Cela allait être l'enfer, comme lui comme pour moi. Certes, cela valait mieux que l'exclusion définitive mais tout de même ! Et je ne m’en sortais pas indemne, j’avais quand même un avertissement !
- Maintenant sortez, avant que je ne change d'avis.
Nous nous exécutâmes, toujours surpris par cette affreuse nouvelle. Une fois dehors, je regardai Jean avec mépris et m'exclamai :
- Tout ça c’est de ta faute. Si tu passais pas ton temps à me provoquer…
J’avais envie de fondre en larmes. Et j’avais à nouveau envie de le frapper. Cette pulsion de violence grandissait en moi, j’avais envie de le tabasser jusqu’à ce qu’il me supplie d’arrêter. Il ne se rendait pas compte de ce que je risquais à cause de lui ? Kadic était le dernier endroit qui pouvait m’accepter ! A ma grande surprise, il ne prit pas en compte mon agressivité et déclara simplement :
- Putain, mais arrête de chouiner. Un avertissement et des retenues c’est pas la fin du monde.
Je me mordis les lèvres et retrouvais mon calme. Mon impulsivité m'avait une fois de plus mis dans une situation assez embarrassante. Entre la mort de mon PC et ça, tu parlais d’une semaine pourrie… Mais je savais pertinemment que je possédais de grande capacité. J’allais m’en sortir, j’en étais persuadé.
La journée continua de plus belle sans la moindre surprise. Je rentrais chez moi... Enfin, chez moi, le terme était plutôt mal choisit. C'était chez mon idiote et détestable tante, là où je séjournais depuis toujours, aussi loin que je puisse m'en souvenir. C'était une vieille femme molle, grosse et laide. J'ignorais ce qu'elle faisait de ces journées, et honnêtement, je m'en contrefichais. Son nom de famille était le même que le mien, mais nous n'avions rien en commun. Mon domaine était l'informatique. Le sien... la télé-réalité.
Elle m'attendait à mon arrivée, un sourire débile illuminant son visage. Qu'est-ce qu'elle me voulait encore ?
- J'ai une surprise pour toi Antoine ! me fit-elle.
Elle me tendit un vieil ordinateur portable poussiéreux. Du genre qu'on en n'avait pas vu depuis une éternité et qui pouvait valoir une petite fortune sur internet.
- Le temps que Noël arrive pour que tu en aies un neuf, tu devrais utiliser celui de ton père !
- Ah oui ? fis-je en essayant de garder un air peu intéressé.
Je pris l'appareil en question. Il était lourd, comme tous les vieux PC de l'époque. S'il pouvait véritablement marcher, ça serait un miracle.
- Super une antiquité ! Je suis super-content, je vais pouvoir faire de la super-archéologie mécanique en le disséquant ! Super !
En vérité, j'étais très excité d'avoir entre mes mains l'ordinateur de mon père, mais je ne pouvais pas montrer ne serait-ce qu'une once de gratitude envers Amélie. Je me fichais totalement qu'il ait appartenu à cet homme que je n'avais jamais connu et que je ne voulais pas connaître. Tout ce qui comptait, c'est que s'il fonctionnait correctement, j'allais pouvoir le revendre et m'en acheter un bien plus perfectionné ! Vu la bête, j’allais forcément trouver un collectionneur sur le web qui allait me le prendre à prix d’or.
Je filai rapidement dans ma chambre, le seul endroit ou je me sentais chez moi. C’était mon petit havre de paix. Les murs étaient couverts de posters SubDigital, Star Wars: Les Derniers Jedis et Le Seigneur des Anneaux, des choses qui dataient de l'époque de mes parents et qui étaient aujourd'hui aussi ringardes qu'elles avaient été grandioses autrefois. J'allumai l'ordinateur, et grimaçai lors de l'apparition du logo Windows 10. C'était encore plus vieux que je ne le pensais ! L'ordinateur ne me demanda pas de mot de passe, ce qui fut étrange étant donné que, selon Amélie, mon père avait été un homme très prudent. Enfin bon, tant mieux pour moi. Le bureau ne contenait que deux dossiers à moitiés vides... alors que la mémoire de l'engin était saturée ! Les fichiers importants avaient dû être camouflés... Impossible de se connecter à internet, les méthodes de connections de la machines n'étaient plus du tout adaptées et tout était beaucoup trop vieux pour que mes connaissances ne me soient d'une quelconque utilité. Au bout de deux heures de recherche, j'arrivais tout de même à dénicher un dossier dénommé : « archives vidéos ». Une seule vidéo très courte m'était accessible, à cause de protection sans doute. Tans, pis, j’allais savoir m'en contenter... pour le moment. Je cliquai sur l'icône, et l'image d'un jeune homme blond apparut sur l'écran.
- Journal de Jérémie Belpois, élève de quatrième au Collège Kadic. 9 octobre...
Jérémie... ? Mon père quand il avait mon âge ?
- Il y a quelques semaines, je cherchais des pièces pour terminer mes petits robots. Impossible d'en trouver dans le coin ! Du coup, je me suis décidé à aller fouiller l'usine désaffectée, pas très loin du collège.
Pourquoi mon père aurait-il gardé une vidéo de lui adolescent, partant à la recherche de pièces pour petits robots ? Ça n'avait aucun sens et aucun intérêt ! Je ne le croyais pas capable d'avoir des activités aussi ridicules. Mais pourtant, je devais admettre que ça m’avait intrigué. La vidéo se bloqua soudainement, et un fichier texte apparut sans que je n'aie eu rien à toucher.
A : Bonjour. Comment vas-tu ?
Était-ce un bot ? Ou quelque chose comme ça ? En tout cas, l'excitation me tenait tout à coup et je m’empressai de répondre.
J : Bonjour. Je vais bien et toi ?
A : Les impressions d'aller bien ou d'aller mal me sont inconnues. Je ne peux par conséquent pas te répondre.
Peut-être que c'était une intelligence artificielle. Ou quelque chose du genre. Je vis que la fenêtre était intitulé « Alpha ». Quel étrange nom...
A : Tu n’es pas Jérémie.
Je tapai rapidement sur le clavier, voulant à tout prix en savoir plus. Cette… personne (?) avait connu mon père.
J : Non. Jérémie est mort.
La réponse mit du temps à apparaître. Alpha ne devait pas s'être préparé à cette réponse.
A : Je me sens… étrange. Comme si un de mes fichiers avait disparu. Est-ce normal ?
J : Oui. C'est de la tristesse.
A : Qu'est-ce que cela veut dire ?
J : Quand on se sent mal, c'est parce qu'on est triste. Et on est triste parce que quelque chose de pas très bien est arrivé.
A : Cette conversation est intéressante, je collecte beaucoup de connaissances. Mais je ne peux me résoudre à parler avec un inconnu. Qui es-tu ?
J'hésitai un instant. Ne risquait-il pas de couper la conversation si je lui dévoilais mon identité ? Autant tenter le tout pour le tout...
J : Je suis le fils de Jérémie.
A : Il m'a souvent parlé de toi. Mais tu es censé être un jeune enfant.
J : C'est normal, personne n'a jamais utilisé cet ordinateur depuis la mort de mon père.
A : Je vois. Est-ce triste aussi ?
J : Tu peux être triste d'avoir été abandonné oui.
L'ordinateur s'éteignit subitement. Plus de batterie sans doute.
- Amélie! Il est où le chargeur ? me mis-je a crier.
- Le quoi ? me répondit-elle depuis la cuisine.
De toute évidence, elle ne savait pas ce que c'était, et elle n'avait pas celui de cet ordinateur... Restant assis sur mon lit, fixant l'écran noir, je commençai à me dire que j'étais vraiment idiot. J'avais eu la possibilité de poser des questions personnelles sur mes parents à cette intelligence artificielle, et je ne l'avais pas fait... Il allait falloir que je trouve un chargeur, et vite ! Mais il pourrait aussi être une idée de visiter l'usine dont parlait mon père dans sa vidéo...
Le lendemain, je fis mon possible pour ne pas m'endormir en cours, ce qui fut bien plus difficile que je ne le pensais. Le repas arriva enfin, et je déjeunai avec Melvin, mon seul ami ici. Le problème, c'était que lui, pour le coup, c'était vraiment un gameur qui ne pensais qu'à jouer, jouer et encore jouer. Nos conversations étaient plutôt vides...
- Et alors que je finissais ma quête, je suis monté niveau 72 !
- C'est... hum... passionnant dis donc Melvin, dis-je sans écouter, en espérant qu'il change de sujet.
- Et toi, t'as pas eu trop de souci à cause de Jean ?
Je ne touchais pas à mon plat, le regard vide, répondant aux questions de mon ami sans être vraiment là, mon esprit étant resté dans l'ordinateur de la veille. Melvin avait les cheveux roux foncés, ce qui lui avait valu le pseudonyme de Ron, en hommage à la vieille saga culte Harry Potter. Parfois je me disais que si ma vie était un roman, Melvin n'y juste tenu que le rôle du bon copain : assez sympa, mais pas très utile.
- Bof, je suis collé jusqu'à nouvel ordre... avec lui. On va faire des travaux d'intérêts généraux.
- Et bah mon pauvre, je n'aimerais pas être à ta place !
- J'aimerais pas être à la mienne non plus, répondis-je sans sourire.
Une jeune fille s'approcha de notre table, avec un grand sourire.
- Bonjour ! Je peux m'asseoir avec vous ?
Il était vraiment peu habituel que quelqu'un vienne se joindre à notre table, et encore moins une fille.
- Euh... bien sûr, fait comme chez toi » bredouilla «Ron ».
- Désolée de m'incruster, je suis nouvelle, dit elle avec un petit sourire gêné.
C'était une adolescente typique, c'est-à-dire banale. Dotée de longs cheveux blonds, elle portait aussi une jupe rose des plus ordinaires Si je devais la décrire à un ami, j'aurais sans doute utilisé l'expression : « elle est gentille ». Parce que c'était tout ce qui ressortait d'elle. Elle devait être gentille et idiote, point final. Je remarquai alors une espèce de peluche en forme de personnage d'animé japonais qui était accrochée à son sac fuchsia. Sans doute le stéréotype de la fille japan-lover... Je méprisais totalement ce genre de personnes se croyant originales parce qu'elles dessinaient des mangas insipides, comme des centaines d'autres.
- Qu'est ce que tu as bien pu faire pour te retrouver dans cet enfer ? demanda le gros rouquin.
Il était vrai que pour se retrouver à Kadic, il fallait vraiment le chercher. C'était un peu l'établissement de la dernière chance, le dernier endroit où on pouvait être accepté. Les gens ici étaient pour la plupart des cancres, ou des racailles de la pire espèce. Trouver une fille comme elle ici, c'était assez inattendu. La jeune fille réfléchit quelques instants à la question, beaucoup plus qu'il ne serait normalement nécessaire.
- Eh bien... je rêve trop. Je passe mon temps à imaginer des histoires ou à dessiner au lieu de travailler. Ma mère pense que ce n'est pas très bien, ils ont cherché une école plus adaptée, et me voilà ! Oh, mais je ne me suis pas présentée, je m'appelle Ambre, et vous ?
Ah ! J'avais tout juste ! Melvin avait la bouche pleine, c'était donc à moi que revenait la lourde tâche des présentations.
- Moi c'est Antoine. Et lui là c'est Melvin. Mais tu peux l'appeler Ron. Je peux te demander ce qui te pousse à te joindre à deux cas sociaux comme nous ?
J'aurais aimé rajouter « Et à interrompre notre conversation ? » mais je ne pense pas que cela aurait été gentil pour cette pauvre simplette d'esprit.
- Eh bien, les autres personnes ne me parlent pas vraiment ici, personne n'est comme moi. Je me suis dit que ceux qui subissent le même traitement seront sans doute plus sympathiques. Ah, et encore désolé si j'ai coupé votre discussion...
- Non, c'est pas grave. Dis Ron, t'as pas quelqu'un dans ta famille qui s'y connaît en vieille informatique ?
Il finit d'avaler brillamment son déjeuner, avant de me répondre :
- Non désolé. Dans ma famille ils touchent pas du tout à ce genre de truc, me dit-il avant de bailler.
- Antoine, si tu veux je peux... je peux peut-être t'aider, commença Ambre.
Je grognais mentalement à l'idée de laisser cette étrangère toucher à une de mes affaires et ne répondais donc pas. Le reste du temps de midi fut finalement très silencieux, jusqu’à la sonnerie annonçant le début des cours.
Je saluais vaguement Ambre et Ron avant d’enfiler mon sac et de me rendre à ma salle de math. Ce repas n'avait eu que peu d'intérêt de toute façon. J'espérais secrètement que cette Ambre ne revienne pas à notre table. Elle faisait partie de ces gens « normaux » avec qui je n’avais rien à dire. Je tolérais Melvin, parce que dans un sens, lui aussi était un paria. On se moquait de lui à cause de sa grosseur, de sa rousseur et de son côté geek prononcé.
Ce qui était sûr, c’est qu’il ne me restait que trois heures de cours. Ensuite… heure de colle avec Jean. Et ensuite ? Et bien j’allai partir explorer cette fameuse usine.
???
Le sous-directeur avait attendu patiemment la fin de la journée pour se décider. Enfin, pour lui, être patient, c'était trembler de tout son long. Son entretien avec les deux élèves du cours de madame Boulanger l'obsédait. Réussir à effrayer les élèves, c'était quelque chose de vraiment fatiguant et il n'avait pas l'impression que cela ait bien marché avec Jean Schmidt. Un vrai petit rebelle celui là. En temps normal, il l'aurait fait exclure rapidement pour ne pas perdre la face mais il avait fait une découverte beaucoup trop intéressante pour se le permettre. Comment avait-il pu passer à côté de ça ? Le nom de famille aurait dû lui sauter aux yeux !
- Belpois. murmura t-il.
C'était vrai qu'il ressemblait beaucoup à son père. Beaucoup trop à son goût. Il était scolarisé depuis cette année à Kadic, ce qui pouvait expliquer qu’il ne l’ait pas repéré avant. Il retourna rapidement à son bureau, respira un bon coup et composa le numéro de téléphone qu'il n'avait pas osé appeler depuis de très longues années.
- Bonjour monsieur le Directeur, c'est monsieur Poliakoff a l'appareil.
Sa voix tremblait, et le reste de son corps suivit rapidement quand la voix de son interlocuteur se fit entendre.
- Je suis votre sous directeur si vous ne vous en souvenez pas... Oui, à l’ensemble scolaire Kadic…
Il avait tout à coup une envie de raccrocher, mais se retint. Il était un adulte désormais. Un adulte respectable.
- Oui, je sais, je ne dois vous appeler qu'en cas d'urgence, mais j'ai peut-être une information qui vous sera utile... J'ai pour élève cette année un certain Antoine Belpois... Je savais que ça vous intéresserait ! Très bien ! Je vous tiendrai au courant ! Euh non, mon nom est Nicolas...
Le Directeur lui avait donné des instructions très simples : surveillez ce garçon de très près, ne pas prendre d’initiative à son sujet et surtout de le rappeler au moindre comportement… étrange. Pourquoi prendre autant de disposition au sujet d’un seul gamin ? Nicolas Poliakoff souhaitait en son fort intérieur ne jamais connaître la réponse.
Chapitre Deux : Ambre et Ombre
*Ambre*
Je m’appelle Ambre et j’ai toujours vécu seule. Enfin… ce n’est pas tout à fait vrai, mais bon passons. Mon monde, mon univers se réduisait à la maison de ma mère. Une grande maison silencieuse où nous n’étions que toutes les deux. Je ne sortais jamais. Maman elle-même ne sortait que très peu. L’Extérieur était dangereux, me racontait-elle le soir. Tout plein de gens mal intentionnés qui voulait me faire souffrir. Il valait mieux rester ici en sécurité. Et vu que j’étais jeune et que je n’avais jamais rien connu d’autre, j’étais d’accord. Comment pouvais-je critiquer, sans éléments de comparaisons ?
Je ne peux pas dire que j’ai été malheureuse, ce serait mentir. Ce mode de vie, bien que particulier n’avait rien eu de désagréable durant les premières années. En tant qu’ancienne enseignante, elle savait comment me faire travailler, tout en me laissant m’amuser. Mais je m’amusais seule, et ma voix était l’unique voix qui résonnait à travers ces pièces trop grandes pour une seule petite fille.
Et puis elle est arrivée. Je ne saurai plus dire quand, ni comment, mais au cours du temps, une autre voix se joint à la mienne. Un autre rire aussi. Je l’avais appelé Ombre. Elle était comme moi, mais en différente. Comme moi, mais en mieux. Quand j’avais peur d’explorer le grenier, elle me prenait la main avec assurance et s’exclamait :
- Ne t’inquiète pas, s’il y a des monstres, c’est de nous qu’ils auront peur !
Je savais pertinemment qu’elle n’existait pas. J’avais lu une histoire où le héros s’inventait un ami imaginaire. Et bien c’était ce que Ombre était: une amie imaginaire. Mais même au-delà de ça, c’était presque ma sœur jumelle, mon reflet, ma moitié. Nous partagions tout. Nous vivions les mêmes aventures. Maman n’appréciait pas trop, mais se décida à jouer le jeu et installa une troisième assiette pour Ombre.
Ce fut les jours heureux. Des jours pleins d’aventures, de rigolades. Nous adorions lire aussi, l’une à côté de l’autre.Puis un jour… quelque chose changea. En regardant par la fenêtre, j’ai aperçu deux écoliers se rendant à l’école. D’abord, je commençai par les plaindre. Mais une obsession se mit à grandir en moi. Je les observai chaque matin, et me rendis vite compte qu’ils ne semblaient pas malheureux. Maman m’avait pourtant dit à quel point l’école était un endroit horrible.
- Obligés d’aller à l’école ? Les pauvres ! Mais comment leurs parents peuvent-être aussi méchants avec eux ? dis je a voix haute, comme pour me convaincre.
- Tu es sûre de ce que tu dis ? me répondit alors Ombre.
- Évidemment ! On est bien mieux à l’Intérieur !
- Si Rusty était resté avec ses maîtres bipèdes dans sa maison, il ne serait jamais devenu Etoile de Feu. Si Harry Potter était resté chez les Dursley, il n’aurait jamais vécu toutes ses aventures. Si…
- Ombre ! Tout ça, ce sont des histoires de fiction ! Ça ne représente pas la réalité !
- Comme tu veux, fit-elle en disparaissant.
Elle pouvait apparaître quand bon lui semblait, et quand elle faisait la tête, elle pouvait très bien refuser de me parler pendant plusieurs jours. Cette fois-ci, elle ne vint plus à ma rencontre pendant trois longues semaines. Pourtant, ses paroles avaient fait mouches dans ma tête, et les deux écoliers devinrent rapidement une obsession. Chaque matin, je les regardais partir à l’école, et chaque soir, je les regardais rentrer chez eux. Ils n’avaient pas l’air malheureux, ce qui me perturbait énormément.
- Finalement, tu me repousses, mais c’est toi qui regarde à travers cette fenêtre.
- Ombre ! Tu es revenue !
- Je ne suis jamais partie.
J’avais envie de la serrer dans mes bras, ce qui était bien sûr impossible, étant donné qu’elle n’était pas réelle.
- Tu as réfléchis ?
- Oui.
- Alors ?
- Je… Je ne sais pas.
- Il faudrait essayer de sortir au moins une fois pour en avoir le cœur net.
Je trouvai l’idée finalement pas bête et même intéressante. Et après tout… pourquoi pas ? Ne pourrais-je pas tenter, juste pour quelques jours, afin de satisfaire cette curiosité naissante ?
J’allai donc aussitôt en faire part à ma mère, dont la réaction fut plus que surprenante. Elle s’énerva rapidement, se mettant dans un état dans lequel je ne l’avais jamais vue, me demandant où j'allais donc chercher des idées pareilles, qu’elle se faisait suer pour me protéger et que je voulais tout réduire a néant.
C’est ce jour-là que j’ai compris qu’elle faisait ça uniquement par égoïsme. Elle ne voulait pas me protéger, elle voulait juste ne pas être seule. J’étais son dernier rempart contre la solitude. Elle n’avait pas de reflet comme moi. Elle, était véritablement seule.
- Ça se trouve, il n’y a aucun danger dehors, me disait cette dernière. Et si on ne se bat pas, on ne le saura jamais.
- Se battre ? Contre… Contre maman ?
- Ambre. Ce n’est ta vrai mère.
J’avais essayé d’enfouir cette idée dans ma mémoire, mais Ombre l’avait retrouvé. C’était un souvenir, un songe presque, d’une autre vie, une autre famille. Et maman n’y figurait pas. j’ignorais si c’était la réalité, je préférais ne pas me prononcer. Ma sœur imaginaire n’était pas du même avis.
- Et même si c’était le cas, le rôle des parents est de protéger leurs enfants. Pas l’inverse. Comptes-tu rester toute ta vie ici, à tenir le rôle d'infirmière, de jouet et de chien d’appartement ? La vraie vie t’attends, Ambre. Elle nous attends. Et elle est derrière cette fenêtre.
Ainsi convaincue par ma seconde moitié, je commençai ma lutte pour gagner l’extérieur. On aurait pu aussi appeler ça crise d’adolescence sans doute. Je ne voulais pas être trop méchante avec Maman, mais mon reflet me contredisait, me remettait sur la « bonne voie » selon elle. Le début fut une grève de la faim. Gandhi avait bien réussi à faire plier les anglais, j’étais donc confiante quant a mes chances de réussite. Mais… je n’ai tenu que quelques heures après quoi j'avais couru dans la cuisine manger en cachette. Ombre, debout devant moi, me lança en soupirant :
- Cela ne prouve qu’une chose : tu manques de conviction. Si tu veux rester enfermée toute ton adolescence, libre à toi. Mais tu vas rater quelque chose.
Avalant un morceau de chocolat, je lui demandai :
- Dis Ombre… C’est comment dehors ?
Elle se rapprocha de la fenêtre, et regarda de l’autre côté d’un air mélancolique. Je ne l'avais jamais vu aussi sérieuse. D'habitude elle était toujours à parler légèrement ou à me dédramatiser.
- J’en sais pas plus que toi. Je suis dans ta tête, je te rappelle.
Je n’avais jamais sérieusement réfléchi à Ombre. A qui elle était, à ce qu’elle était. Cela faisait longtemps que je ne parlais plus d’elle à maman et que nous ne mettions plus de couvert pour elle à table, mais pourtant elle demeurait présente à mes côtés. Elle devait être une sorte de conscience, comme le Grillon-qui-parle dans Pinocchio.
- Bon. Je te promets de faire des efforts pour qu’on sorte.
Et je comptais bien tenir parole. Ce fut la guerre avec ma mère pendant plusieurs longues années. Quelque chose s’était brisé entre nous, et nous n’étions plus proches comme avant. C’était à peine si on s’adressait la parole.
Je quittais aussi le monde des livres pour gagner celui des ordinateurs. J’en avais trouvé un vieux dans le grenier, et je m’amusai avec. J’arrivai à me connecter à l’internet du voisin, et gagnait de nouvelles connaissances sur le monde extérieur. J’évitai d’interagir avec d’autres personnes sur le web, me contentant s’observait. Même virtuellement, j’étais timide. Ayant beaucoup de temps à perdre, je me mettais aussi à lire des tutoriels pour apprendre à mieux me servir de mon nouvel outil. Rapidement, j’en prenais le contrôle.
Maman refusait de céder. Ombre évoqua la possibilité de fuguer, mais c’était au-delà de ce dont je me sentais capable. Finalement, un jour..
Elle me convoqua dans sa chambre, au rez-de-chaussé. Elle était en robe de chambre et pleurait à chaudes larmes.
- Ambre… je ne comprends pas… pourquoi fais-tu ça ? Pourquoi tu ne veux pas rester ici avec moi, ta mère ?
- Parce que tu n’es pas ma mère.
Les mots sortirent froidement de ma bouche,mais pourtant ce n’était pas moi qui avait parlé.
- Comment… comment sais-tu ?… Oh et puis, peu importe. Tu as gagné.Tu iras au lycée Kadic, comme moi à ton âge. Je ma lave les mains de ton destin, jeune fille.
La victoire était amère. Cela aurait dû me rendre heureuse, mais il m’était impossible de simplement sourire. Je me rendais compte de ce que j’avais fait, et je culpabilisais. Mais ma conscience me dit alors de ne pas m’en faire, que dans la vie, il fallait savoir faire des sacrifices. Maman promit de m’inscrire après les vacances d’octobre. J’étais si excitée ! Je crois que je suis restée éveillé chaque nuit pour parler avec Ombre de mes espérances, de mes craintes à propos de ce nouveau départ. Elle me rassurait, m’assurant que tout se passerait bien, et je finis par la croire.
Et le jour tant attendu arriva. Le matin, je fus debout à l’aube, prête et enthousiaste. Ma mère tenta une fois encore de me raisonner, mais je m’y étais préparée, ses arguments tombèrent donc à l’eau. J’insistai aussi pour aller en cours à pieds. Je fis mes premiers pas seule à l’extérieur. J’étais bien déjà sortie, mais la présence étouffante de Maman m’empêchait de pleinement en profiter. L’air frais me caressait le visage, et j’entendais le chant des oiseaux du matin. C’était presque un rêve éveillé. Je ne m’étais jamais sentie aussi libre. J’avais envie d’hurler, de courir, de chanter même !
Sur le chemin, je croisai les deux enfants que j’avais observés pratiquement tous les matins avec fascination pendant tant d’années. J’accélérai le pas pour les rattraper, en leur lançant un joyeux mais timide :
- Bonjour ! C’est une très belle matinée, vous ne trouvez pas ?
Ils me regardèrent bizarrement.
- Euh… ouais sans doute.
Je ne comprenais pas où était le problème, mère m’avait pourtant enseigné que la politesse était des plus importantes.
- Cela va être mon premier jour à Kadic, et je suis un peu perdue, puis je vous accompagner jusqu’au lycée, s’il vous plaît ?
Les deux ados regardèrent, j’avais l’impression d’être une extra-terrestre.
- Ouais… si tu veux.
Et sur le chemin, ils se remirent à parler de leur jeu en ligne. J’étais devenue totalement invisible ! Je tentai par deux fois de revenir dans la conversation, mais ils m’ignorèrent, purement et simplement ! Heureusement, nous arrivâmes au bout de quelques minutes à Kadic. Je signalai ma présence à un vieux surveillant qui devait bien avoir plus de la soixantaine.
- Ah, c’est toi la nouvelle. Ambre Delmas, c’est ca ? Et donc tu serais la fille d’Elizabeth Delmas ? M’sieur Poliakoff m’a parlé de toi.
- Oui, c’est moi ! Fis-je, toute sourire.
- Bon, viens, je vais te conduire à ta nouvelle classe. Demande à un de tes camarades de te faire visiter, et soies la bienvenue ici.
Je le remerciai chaleureusement et le suivis jusqu'à la salle où j'aurais ma première heure de cours où j’allais pouvoir étudier l’histoire. Je trouvai ce pion assez sympathique, malgré son drôle d’aspect avec son pansement en plein milieu de la joue et son bandeau. Mais bon, rien n'aurait pu détruire ma joie d’assister à un cours, un vrai. Avec un véritable professeur, et d’autres élèves. L’enseignante était une débutante, et ce que je pouvais deviner rien qu'en voyant le chahut dans la classe. Elle tenta tout de même de calmer les élèves pour mon arrivée.
- Silence je vous prie ! Voilà donc Ambre Delmas, votre nouvelle camarade. Ambre, vous vous assiérez à côté de Steve.
Elle me conduisit jusqu'à ma table, tout au fond dans un coin. Le dénommé Steve devait avoir redoublé plusieurs fois, car je lui trouvai un air étrangement adulte, alors que nous étions sensés avoir tous entre 15 et 16 ans. La façon dont il me regardait me mit rapidement mal à l’aise. Bon, comme je l’avais lu dans un livre, il ne fallait pas se fier à la première impression. Peut-être que la cohabitation allait être agréable. Je lui demandais discrètement :
- Tu n’aurais pas les notes des cours du mois de septembre pour que je rattrape ?
Il ne me répondit pas et continua à me dévisager en souriant bizarrement. Les minutes passèrent. J'apprenais pleins de choses, mais l'enseignante parlait trop vite pour que je puisse noter tout ce qu'elle dise… Comment pouvait donc faire les autres élèves ? Je regardais autour de moi et découvrais avec surprise que j'étais la seule à véritablement prêter attention.
-Tu m’files ton num’ ? m'interpella soudainement mon voisin.
Intriguée, j'écrivais rapidement « c'est quoi un ''num'' ? » dans le bord de mon cahier en essayant de ne pas manquer un seul mot du cours.
- Ben ton numéro de portable !
Oh. Je ne le connaissais pas par cœur, et il aurait fallu que je sorte mon téléphone pour le chercher. Je ne l'avais reçu la semaine dernière après l’avoir commandé sur internet sur les conseils d’Ombre. J’avais eu un peu honte de prendre la carte bancaire de maman sans la prévenir, mais nous n’étions plus à ça près. En revanche, il me semblait que je n'avais pas le droit de l'utiliser dans l'enceinte de l'établissement. J'écrivais juste « plus tard, désolée! » en espérant qu'il ne le prenne pas mal.
- Allez maintenant, fais pas ta pute quoi !
Ne pouvant répondre à sa demande, je choisissais de l'ignorer pour le moment. Ce n'était pas très gentil mais... je n'avais pas vraiment d'option. Et puis le cours m'intéressait trop pour que je puisse continuer à en rater des passages. Steve s'impatientait et quand il en eu assez que je ne lui réponde plus, il prit mon cahier et le jeta par terre. C'était une étrange manière de demander de l'attention cependant… je supposais que c'était la manière habituelle, après tout le seul autre exemple que j'avais, c'était maman et j'avais vite compris que ce n'était pas une personne normale. Au moment où je me penchais pour ramasser ce qu'il avait fait tomber, il prit ma trousse et la fit glisser sous une table voisine.
- Quand je parle, j'aime bien qu'on me réponde, ok la nouvelle ?
Il avait soudainement l'air menaçant. Ombre apparut à mes côtés et me murmura à l'oreille.
- Attention Ambre, si tu n'es pas prudente tu pourrais vraiment t'attirer des problèmes. Quelque chose me dit que ce n'est pas simplement un dernier de la classe.
J'avais envie de lui répondre, mais je me rappelais que j'étais la seule à pouvoir l'entendre. Par conséquent, je regardais mon voisin, lui fit un petit sourire et m'excusa :
-Pardon, j'étais trop prise par le cours et...
-Tu t'fiches de moi, c'est chiant à mort ! m'interrompit-il d'une voix de plus en plus brutale.
J'étais soudainement très intimidée. Ce garçon était assez imposant et… m'effrayait un peu. Je n'avais jamais eu de contact avec quelqu'un d'extérieur à ma famille avant, peut-être avais-je fait quelque chose de mal ?
- Je… je suis vraiment désolée...
Il eut un sourire effrayant. Il s'était rapproché de moi. Je pouvais sentir son souffle. J'étais habitué aux senteurs agréables de chez moi, alors cette odeur agressive me donnait la nausée.
- Il y a un moyen pour te faire pardonner tu sais...
Nous étions au fond de la salle. Personne ne nous regardait. Pas même l'enseignante. Et il y avait tellement de bruit et d'agitation que personne ne faisait attention à nous. Je sentais sa main gauche se poser sur mon postérieur pendant que sa droite se rapprochait de ma bouche pour m'empêcher de crier.
- Un moyen très très simple...
Personne ne nous regardait. Personne. J'étais sans défense, il faisait au moins deux fois mon poids. Mon cœur battait à toute vitesse. Mes yeux allaient de droite à gauche, espérant croiser le regard d'un de mes camarades mais encore une fois, personne ne nous regardait.
Personne sauf Ombre.
- Ferme les yeux, chuchota t-elle d'une voix douce et rassurante.
***
Steve était plutôt content. Tout de suite quand il avait aperçu la nouvelle, il s'était dit : « celle là, j'me la fait. » Et quoi, trente minutes plus tard même pas il lui glissait sa main dans la jupe pour lui peloter les fesses. Un record, même pour lui ! Bon, il devait admettre qu'il devait une fière chandelle à la prof. Premièrement pour être tellement merdique qu'aucun élève n'allait entendre ce qui se passait au fond. Deuxièmement, pour l'avoir installé à côté de lui. C'était comme lui offrir un cadeau de Noël et il se faisait une joie de le déballer.
Non franchement elle était trop bonne celle là. Le style innocent/fille sage, ça le faisait toujours craquer. D'abord parce que elle se défendait rarement, et surtout parce que la plupart du temps ça devenait de vrai salope par la suite.
Il eut un sourire malsain. N'empêche il était en train de la tripoter en cours. En cours quoi ! Ça c'était quelque chose dont il allait pouvoir se vanter !
Et alors qu'il s'imaginait déjà l'emmener dans les toilettes après le cours pour finir son affaire, il remarqua que quelque chose avait changé dans la jeune fille. Depuis son entrée en classe, il lui avait trouvé un air d'animal sans défense, la personne parfaite à confronter au grand méchant loup. Mais maintenant il avait l'impression que le prédateur se trouvait en face de lui et le regardait de ses yeux perçants. Maintenant, il avait l'impression que c'était lui la pauvre créature inoffensive
La nouvelle se rapprocha très prêt de son visage. Au début il se dit qu'elle avait bien caché son jeu et qu'elle allait l'embrasser mais ses espoirs laissèrent place à une certaine terreur quant elle pointa un crayon juste devant son œil.
-Tu vas retirer ta main tout de suite où alors tu vas finir borgne, dit-elle d'une voix d'un calme terrifiant.
- T'oserai pas, lui répondit Steve sans être vraiment sur de lui.
Sa voisine lui fit un sourire, dévoilant toutes ses dents blanches qui la rendait autant magnifique que ça lui donnait un air de carnassier.
- Tu veux jouer ton œil là dessus ?
Automatiquement, les mains de du jeune homme revinrent sur la table. Il n'osa plus jeter un seul regard à sa terrifiante et sublime voisine. Quand la sonnerie fini par arriver, il la regarda néanmoins partir en marmonnant :
- Celle là… il me la faut.
Ambre
Je m'étais réfugiée dans les toilettes. C'était donc ça l'extérieur ? Des gens qui… qui abusaient de votre confiance ? Je me lavais le visage pour essuyer mes larmes. N'importe quoi aurait pu m'arriver et pas un seul de mes camarades n'auraient remarqué quoi que ce soit. Ni même l'enseignante ! Pourtant c'était une adulte ! N'était-on pas censé faire confiance aux adultes ?
- Chut… Calme toi Ambre. Tu es tombé sur une mauvaise personne, mais ça ne veux pas dire qu'il n'y en a que des comme ça ! fit Ombre.
Je me relevais et lui faisait face.
- Tu… tu crois ?
- J'en suis persuadée ! Bon… c'est vrai que c'est dommage que ça commence comme ça, mais la journée n'est pas encore terminée ! C'est pas encore le moment de baisser les bras ! On ne s'est pas autant battu pour abandonner dès le premier obstacle !
J'essuyais l'eau qui ruisselait sur mon visage et hochait la tête en reniflant. Elle avait raison. Steve était… quelqu'un d'abject. Mais… dans les livres que je lisais, il y en avait aussi des… méchants. Malgré ça, il y avait tout de même beaucoup de gens normaux. Je n'avais qu'à mieux chercher. Cependant un point d'ombre restait encore à élucider.
- Comment tu as fait ça ? Comment tu as fait pour… me contrôler ?
Pour la première fois, elle eut l'air surprise, voir même troublée. J'étais habituée à la voir confiante, c'était très étrange.
- Je ne sais pas vraiment. Ce n'est pas important. Ce qui compte c'est que tu sois saine et sauve.
- Merci. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi. Vraiment, merci d'être là.
Elle baissa les yeux. Gênée, peut-être.
- Je… De rien.
Les deux autres heures de cours furent sans histoire et je ne recroisais pas Steve. Vu la façon dont mon reflet l'avait calmé, il ne risquait pas de revenir à la charge de si tôt. L’heure du repas arriva enfin, mais la question fut de trouver des gens avec qui déjeuner, je ne comptais absolument pas manger seule. C’était donc au milieu d’une cafeteria que j’errais pour trouver des visages amicaux. Les moins agressifs que je trouvai furent ceux de deux jeunes garçons seuls prenant une table entière. L’un d’eux était roux, mais ce ne fut pas lui qui attira mon attention, mais le blondinet assit en face de lui. Je fis mon meilleur sourire et demandai :
- Bonjour ! Je peux m’asseoir avec vous ?
La conversation fut sympathique. Ombre avait eu raison, j'étais tombée sur la mauvaise personne. Cependant j'eus l'impression d'un peu les agacer, surtout Antoine. En même temps, je le comprenais : je venais à leur table sans les connaître et j'imposais ma présence, c'était terriblement impoli. Ce fut tout de même agréable et c'était très aimable de leur part de m'accepter.
L’après midi fut pire que tout. Je terminai les cours à six heures, et pendant tout ce temps, personne ne m’adressa la parole. Pas un petit mot, rien du tout. Même Ombre fut silencieuse, sans que je comprenne pourquoi. Elle qui était d'habitude si bavarde… Cela eut pour effet de me déprimer totalement… Je me retins de pleurer lors du dernier cours. Lorsque je sortis du lycée, j’avais les yeux rouges. Je ne voulais pas que mère me voit comme ça, elle allait me faire la morale, avec la phrase typique : « Je te l’avais bien dit ! ». Je commençai donc à errer dans les rues de la ville. La nuit était déjà tombée. J’étais désormais sur un pont, devant une vieille usine.
Assise sur un banc, je me mis à regarder les étoiles. Qu'est-ce qu'elles étaient belles… Je ne les avais jamais vu de l'extérieur, et c'était sans aucun doute le plus beau spectacle qu'il m'avait été donné de voir.
- C’est magnifique… dis-je doucement.
Ombre était à côté de moi, comme toujours, et songeuse comme elle l'avait été toute la journée. Qu'est-ce qui pouvait bien se passer dans sa tête ? Pourquoi refusait-elle de me parler ? Je voyais bien que quelque chose la tracassait, et j'étais prête à l'aider, si seulement elle me le demandait !
- Ombre... commençais-je avant de m'arrêter. Car des ombres il y en avait sur le sol. Près d'un des lampadaires, trois personnes me regardaient en ricanant. Celui du milieu était Steve, et les deux autres étaient du même calibre que lui.
- Alors la nouvelle, tu vas encore me menacer avec un stylo ?
Ils se rapprochaient de moi, commençant à m'encercler. Il n'y avait aucun endroit où je pouvais m'enfuir à part sauter du pont, et c'était hors de question.
- J'espère que t'as mieux cette fois, sinon...
Je ne lui laissais pas le temps de finir sa phrase. Foutue pour foutue…
- Non ! Ne… ne m’approchez pas ! A l’aide !
Spoiler
Modifications:
Dans la première version, Steve était décrit comme un punk très cliché. Vraiment très cliché. Ambre le repoussait directement, ce qui, je trouve, ne collait pas du tout avec le fait qu'elle est censé être très naïve. Il ne l'agressait pas autant en classe, se contentait de la draguer. Je trouve que passer de drague à tentative de viol n'est pas un enchainement très logique, j'ai donc rendu ses intentions claires dès le début. Ombre passait directement en narrateur et exprimait déjà son envie de liberté, ce qui était peut-être un peu trop rapide.
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Dernière édition par LixyParadox le Dim 26 Mar 2017 21:17; édité 6 fois
Inscrit le: 26 Nov 2015 Messages: 81 Localisation: Devant mon ICLW
Salut
Chapitre 1 :
Je trouve rien à redire cependant comment sa tante a eu l'ordinateur et pourquoi elle ne savait pas ce que c'était un chargeur?
Chapitre 2 :
Je me suis amusée surtout quand Ombre a pris possession de Ambre pour calmer Steve, mais cependant ta fic part dans un contexte paranormal ! ?
Mais comment Sissi a pu apprendre la politesse et avoir une fille qui veut travaillé hors Sissi regardait des magazines en plein cours ou regardait par la fenetre ?
Maintenant il y a quelque chose qui me chiffone qui est ce mystérieux Surveillant ? Jim ?
J'attends le chapitre 3 avec impatiente. _________________ Créateur de ICLW.
Inscrit le: 04 Déc 2012 Messages: 570 Localisation: à Khelqeupare
Me revoili, me revoila (oui oui, je suis déjà venu... mais si, pour la V1 )
Alors déjà, très peu de différences pour l'instant avec la V1, sauf les indications qui ce trouvent être déjà explicités dans les spoilers ^^
Ensuite, je trouve que ta fic est mieux amenée que la precédente, dans le sens où "l'enrobage" est plus conséquent (ie tout nous balance pas le scénar tout cuit comme tu l'as un peu fait a la fin de la V1) après, reste à voir la suite puisque c'est là où j'ai commencé à ne plus trop suivre
Spoiler
Attention ceci est un spoil sur les chapitres à venir
Spoiler
ben en fait ... j'avais (par exemple) pas vraiment compris que Ulrich était mort.... avant de lire le Chap1 de 2.0 ...
Que dire de plus désormais que .... Continue de nous montrer les nouveaux chapitres _________________
je tiens à m'excuser pour ce déstructage de pupilles pendant toutes ces années avec ma précédente couleur de texte ... nan mais franchement, comment j'ai pu choisir ça ‽
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bonjour bonjour !
@monkeydieluffy2
Citation:
Je me suis amusée surtout quand Ombre a pris possession de Ambre pour calmer Steve, mais cependant ta fic part dans un contexte paranormal ! ?
Et bien... non. C'est ce que j’appellerais personnellement du bullshit psychologique. Ambre n'est pas hantée et Ombre n'est pas un fantôme ou quoi que ce soit du genre. Je pense qu'on peut simplement dire que @mbre souffre de sérieux problèmes mentaux. Ça se rapprocherait d'un trouble dissociatif de l'identité mais je ne m'y connais pas assez sur le sujet pour me prononcer plus en détail.
Pour tes autres interrogations... beaucoup de choses peuvent se produire en 25 ans ! (Bon, j'admets que ma réponse est une sorte de "ta gueule, c'est le futur" amélioré, mais ici c'est vraiment le cas.
@Atab
Les modifications vont devenir plus grandes au fur et à mesure, mais l'histoire restera la même. C'est comme tu dis son "enrobage" qui deviendra, je l'espère, de meilleure qualité. Comme tu l'as dit, les derniers chapitres de la V1 avaient été rushé et je tiens vraiment à rectifier le tir.
Merci beaucoup pour vos commentaires, voici sans plus attendre le chapitre 3, Exploration en collaboration !
Chapitre 3
Spoiler
Chapitre Trois : Exploration en collaboration
*Antoine*
Il était désormais évident que mon cerveau était hors du commun. Ma rapidité de compréhension, mon génie… tout cela était dans mes gènes, c'était évident. J'étais la crème de la crème en informatique, mathématiques et toute autre matière en lien avec la science. Alors franchement, pourquoi m’imposer a moi, le génie qui allait tout révolutionner, l’ingrate tâche de nettoyer la cafétéria ?! Mais c'était loin d'être le pire : j'étais forcé de le faire avec Jean, cet imbécile qui était l'exemple type de tout ce que je détestais. Croyait-il que parce qu'il savait mettre les rieurs de son côté, cela faisait de lui quelqu'un d'intéressant, d'intelligent ? Pour les quelques moments de gloire qu'il avait aujourd'hui, il allait payer le prix fort : une vie misérable à la rue. Il était évident que c'était la seule destinée qui l'attendait.
Cette situation était déjà déshonorante à l’extrême, et on pouvait facilement penser qu'elle ne pouvait pas être pire. C'était faux, elle pouvait l'être.
« Plus vite les jeunes ! Moi à votre âge quand j’étais de corvée de ménage à l’armée, j’allais quoi, quatre fois plus vite ! »
Assit sur une chaise nous observait un vieux surveillant sénile qui aurait sans doute dû partir à la retraite depuis longtemps. Il avait dû se tromper dans ses cotisations ou quelque chose du genre vu à quel point il était stupide. Et qu’est ce qu’il pouvait m'énerver avec ses histoires creuses et totalement fausses... Je savais que beaucoup de ceux qui avaient eu une vie morne et vide d’intérêts s’inventaient des aventures imaginaires, je veux dire, c’était compréhensible mais là, c’en était maladif ! J’étais au bord du désespoir. Tant d’absurdités en une seule journée, c’était trop pour mon remarquable esprit.
« Vous avez fait l’armée a quinze ans m’sieur ? » demanda Jean.
Je lançai un regard noir à ce crétin, un regard qui voulait facilement dire : « Mais ne lui pose pas d’autre questions triple idiot ! Il va encore nous raconter sa vie pendant une heure ! », mais bien évidement, ce fut sans compter sur la bêtise naturelle de ce macaque en tenue de sport, qui me répondit fort élégamment par un doigt d’honneur discret.
« Oui… mais je préfère ne pas en parler. »
Normal, puisque ça n’était jamais arrivé. Il fallait penser à redescendre sur Terre au passage !
« Allez m’sieur, on est là pour encore deux heures, et vu votre âge, vous devriez avoir des centaines d’histoires à nous raconter ! »
Et ça allait être repartit pour un tour ! Une envie de hurler de rage me tenaillait, mais je me retins, condamné à écouter le dialogue totalement inintéressant de ces deux primates.
« Tu insinues que je suis vieux, Schmidt ? D’ailleurs, toi le blond, ton nom est bien Belpois, non ? »
Je hochai la tête vaguement, n’écoutant qu’à moitié, mais profitant de ces quelques minutes de repos pour m’asseoir. Ces tâches ménagères indignes de ma qualité me fatiguaient rapidement.
« Ouais, tu lui ressemble beaucoup… même s’il était pas aussi prétentieux. »
En temps normal, je me serais insurgé en entendant le mot « prétentieux ». Je n'étais pas « prétentieux », j'étais juste conscient de mes capacités et j'agissais en conséquences. Mais la mention de mon père m'avait à vrai dire intrigué. Je savais que lui aussi avait été scolarisé à Kadic… se pourrait-il que ce vieillard l'ait rencontré ?
«Jérémie Belpois si je me souviens bien… Des élèves comme ça, on les oublie pas. »
Cette fois, le pion avait capté toute mon attention. Je me relevais d'un bond avant de demander rapidement :
« Vous avez connu mon père quand il était à Kadic ? »
Je faisais un calcul mental dans ma tête. Papa avait sans doute été ici il y a… au moins 25-27 ans. Était-il véritablement possible que ce surveillant soit si âgé et travaille encore ?
« Ouais… Il avait tout le temps l'air de manigancer quelque chose avec les autres de sa bande. J’ai même fait un rêve dans lequel j’affrontais des monstres avec eux ! »
Et il termina sa dernière phrase par un rire gras qui s’étouffa dans une quinte de toux. Je me doutais depuis longtemps qu’il manquait une case à ce pion, mais maintenant, j’en étais sûr. Il ne devait vraiment plus avoir toute sa tête. Mais d’un autre coté j’avais une seconde occasion rêvée de connaître mes parents plus en détail. Non pas que ça m'intéressait mais... Si, en fait, après la découverte d'Alpha, je devais avouer que je commençais à être plus que désireux d'en savoir plus sur cette partie obscure de l'histoire de ma famille.
« D’ailleurs, tu sais ce qu'il est devenu ? J’aimerais bien lui parler. Discuter avec de vieux élèves, ça ne me ferait que du bien ! »
L'air soudain grave, je baissai la tête car de mauvais souvenirs me revenaient en mémoire.
« Mon père n'est plus de ce monde. »
Le pion s’arrêta de rire et son visage s'assombrit.
« Oh… je vois. Désolé, p’tit. Ça me fait de la peine de l'apprendre. »
Il resta quelques minutes immobile, le regard perdu dans le vide. L'annonce du décès de mon père l'avait vraiment bouleversé. Il se tourna vers moi et ouvrit la bouche à plusieurs reprises, comme s'il voulait rajouter quelque chose mais ne cessait d'oublier ce qu'il voulait dire. Il respira un grand coup et finit par déclarer sur un ton faussement détaché :
« Bon, je vais vous laisser, je viendrai vous chercher dans deux heures. Et pour éviter que Schmitt tente une escapade, je vais verrouiller la porte. Au fait, moi c’est Jim, si t’as besoin de parler, n’hésite pas. »
Il s’appuya sur sa canne pour se relever et quitta la cafétéria en boitant. J’entendis le cliquetis significatif du verrouillage. La conversation m’avait intrigué… Au final, je ne savais rien de mes parents. Seulement ce que tata Iva voulait bien me dire, c'est à dire rien de véritablement intéressant. Et si je n'allais jamais être capable de les connaître, je pouvais au moins tenter de découvrir ce qu’ils avaient accompli. Après tout, j'avais toujours eu de mon père une image de raté , mais peut-être que j'étais trop rapide dans mon jugement. Peut-être que je devais essayer d'en savoir plus avant de décider d'avoir du mépris pour lui. Pour cela, je devais absolument faire marcher ce vieil ordinateur. En attendant, je pouvais toujours aller faire un tour à l’usine, mais avec toutes ces retenues, j’allais devoir attendre un peu. Mon emploi du temps était surchargé.
Je fus tiré de mes pensées par Jean qui commençait à tenter d’ouvrir toutes les portes.
« Eh ! Mais qu’est ce que tu fais ?» m'écriais-je.
Il me lança un regard noir, avant de répondre froidement :
« Hors de question que je reste ici. »
Ce Jim avait eu raison de se méfier d’une évasion ! Non mais franchement, s’il faisait quoi que ce soit, j’allais être moi aussi tenu pour responsable ! Et ça signifiait… ça signifiait le renvoi définitif ! Il s’arrêta sur une vieille porte au fond.
« Celle là je peux la crocheter. »
Il sortit une espèce d’épingle de sa poche et commença à le glisser dans la serrure. Il ne comptait tout de même pas réellement… Clic ! La porte s’ouvrit dans un grincement sinistre. Il appuya sur l’interrupteur, mais aucune lumière ne se mit en marche. Et sans un mot, il s'enfonça dans les ténèbres, utilisant son portable comme lampe torche. Il allait me laisser seul… dans ce self vide… la nuit ? Je croyais que même explorer un tunnel avec mon pire ennemi était plus agréable. Après tout… s'il s'en allait, mon avenir à Kadic tombait à l'eau, donc autant l'accompagner. Je me mis donc à lui crier :
« Attends ! Je viens avec toi ! »
Il haussa les épaules et ferma la porte derrière moi. Oui, bon, je l’admets, j’étais mort de trouille. Mais Jean était assez débrouillard, il pourrait toujours nous sortir des situations les plus critiques, malgré sa stupidité. Sans voir quoique ce soit, je sentais que le sol devenait vaseux, et l’odeur me faisait penser à des égouts… Ou alors à un lieu où personne n’était allé pendant longtemps… Bizarre pour un passage partant de la cafétéria… Quelqu’un avait bien dû la remarquer, non ?
J’aperçus un rat aux yeux rouges et frissonna. Si quelque chose nous arrivait, qui viendrait nous aider ? Personne. Personne n’entendrait nos hurlements de terreur. Nous serions condamnés à mourir seuls dans la pénombre.
Heureusement, une échelle menant à une plaque d’égout apparut. Pour moi, ce fut un immense soulagement. Traitez-moi de trouillard si ça vous amuse. Nous sortîmes de cet endroit malodorant, et je me rendis compte que le passage débouchait droit devant la fameuse usine abandonnée. Franchement, un coup de chance pareil, ça ne pouvait pas être une simple coïncidence. Il faisait déjà nuit, on avait dû rester plus longtemps en retenue que je ne le pensais. En tout cas, c'était parfait, j'allais pouvoir visiter ce lieu étrange dès maintenant !
« Ne me remercie pas surtout. » fit Jean à côté de moi.
Il avait sorti un briquet de sa poche et se roulait une cigarette avec un vieux pot à tabac. Voilà qui expliquait la pestilence qui l'entourait toujours ! De nos jours, plus personne ne fumait. Personne n'était assez stupide pour s'auto-empoisonner de la sorte… Oups, j'oubliais à quel point ce primate était rempli de bêtise…
« Te remercier de quoi ? » lui fis-je en prenant mon air le plus narquois. « De nous faire virer tous les deux du lycée de la dernière chance ? Quitte à rater ta vie, t'étais obligé d'emporter quelqu'un avec toi dans ta chute ? »
Il ouvrit la bouche et laissa une fumée en sortir avant de me répondre.
« Putain, mais relax mec. Les heures de colles sont jamais aussi longue, Jim nous a gardé bien trop longtemps. On devrait être sorti depuis quoi… une heure au moins. Il va rien nous arriver. »
C'était vrai que je n'avais pas pensé à vérifier combien de temps les retenues devaient durer… et que j'avais trouvé celle d'aujourd'hui anormalement interminable. Finalement tout allait bien. Je n'aurais qu'à dire que je m'étais rendu compte que les horaires avaient été dépassé et ça passerait tout seul.
« Tu arriveras à retrouver ton chemin tout seul le geek ? »
Il me cherchait encore. Le fou. L'inconscient. N'avait-il rien apprit de ce matin ? N'avait-il pas comprit qu'il ne fallait pas me provoquer de la sorte ? En plus de ça, je venais de me taper quatre heures à faire le ménage dans une cantine complètement dégueulasse par sa faute, et il en remettait une couche ?! J'étais trop exténué pour chercher à me contrôler, alors sans réfléchir je lui sautais dessus en m'écriant :
« Et toi l'abruti, t'arrivera à me parler avec un peu plus de respect ?!»
Même s'il était beaucoup plus fort et imposant que moi, il ne s'y était pas attendu et il tombât à la renverse.
« T'es sérieux ? Je te proposais de te raccompagner si t'avais pas compris ! » cracha t-il en se relevant.
Il n'avait pas vraiment l'air content. A vrai dire, c'était la deuxième fois en une journée que je le ridiculisais. Le problème était qu'à chaque fois, j'avais pu profiter d'un certain effet de surprise… Ce n'était plus le cas. Il était désormais debout devant moi, et en combat à la loyal, il allait sans le moindre doute avoir l'avantage. Alors que je cherchais un moyen de me sortir de cette situation désespérée, un hurlement d’effroi retentit.
« Non ! Ne… ne m’approchez pas ! A l’aide ! »
Jean et moi eûmes le même réflexe de nous retourner pour voir une jeune fille se faire agresser par trois espèces de… racailles, je ne trouvais pas de mot plus élégant pour les décrire. La fille en question était la Japan-Lover de ce midi, je n’arrivais pas à me rappeler de son nom. Étant frêle et fragile physiquement, je ne comptais pas bouger le petit doigt pour elle. Après tout, sortir avec une jupe aussi voyante en pleine nuit… elle cherchait les ennuies... Donc vous l’aurez compris, pour moi elle ne faisait que récolter ce qu'elle avait semée. Mais Jean avait apparemment un esprit plus chevaleresque que moi, car il posa son sac sur le sol et se rua sur le plus imposant des agresseurs.
« Qu’est ce que… Ouaaaah ! » fit-il en tombant sur le sol, cognant son crâne vide sur le béton.
Le pseudo leader du groupe semblait à la fois surpris et en colère. Il rugit :
« C’est toi, Jean ? Franchement, de quoi tu te mêles ? »
Ils détournèrent leur attention de la jeune fille pour se concentrer sur mon rival. Rapidement, ils l'encerclèrent. Jean avait beau être assez imposant, ce n'était rien face à ses potentiels adversaires. Pourtant, il resta impassible et déclara calmement mais avec une certaine sévérité dans la voix :
« Steve, tu dépasse les bornes. Que tu voles le sac à des vieilles, j’en ai rien à foutre. Que tu ailles crier sur les toits que t’es le plus fort du quartier parce que t’as envoyé un sixième à l’hôpital, ça aussi, j’en ai rien à foutre. Mais attaquer une jeune fille sans défense, ça va trop loin. »
Si combat il devait y avoir, je ne tenais vraiment pas à m’en mêler. Ils avaient l’air tous très violents, peut-être même plus que Jean. La brute épaisse s’apprêtait à répondre, quand une voix sortit de derrière lui.
« Qui a dit que j’étais sans défense ? »
Et paf ! Un coup de livre d’histoire dans la tête, ça calme. Le dénommé Steve, pourtant assez costaud, s’écroula sur le sol. L’adolescente en profita pour lui donner des coups de pieds dans le ventre avec une détermination à faire froid dans le dos. Étais-ce vraiment la jeune fille timide qui était venu à ma table ce midi ? Jean fini même par l'arrêter en bredouillant, lui aussi surpris par ce revirement de situation :
« Je… je pense qu'il a eu son compte. Tu peux t'arrêter, hein.»
La blonde s'éloigna de sa victime avec un certain dédain, sans même lui adresser un autre regard. Il se releva, le nez ensanglanté. Ah, elle n’avait pas visé que le ventre apparemment. Ses deux compères le regardaient bouche bée. Ils n'avaient pas dû s'attendre à voir leur leader se faire ainsi maîtriser par une fille.
« Je suis trop crevé aujourd’hui, mais Jean, je te ferai la peau. » Il pointa du doigt la gagnante du combat. « Et toi fait gaffe. J’te casserais ton p’tit cul ! »
Elle se tourna vers lui, et eut un grand sourire.
« Ah oui ? Viens, essaie pour voir !»
Elle fit un pas en avant vers lui. Il se mit à reculer, essayant maladroitement de cacher la panique qui se lisait facilement sur son visage.
« Venez les gars, on se casse. »
Il ajouta d’autres mots élégants que je ne répéterai pas avant de partir avec ses deux amis.
« Eh bah ! Je ne m’attendais pas du tout à ça ! Bien joué ! Moi c’est Jean, et toi ? »
Elle eut un petit sourire gêné et tenta désespérément d’enlever le sang de la couverture de son livre d’histoire, tout en répondant timidement :
« M… merci. Je m’appelle Ambre. »
C'était ma foi fort étrange. Voilà qu'elle était redevenue toute timide, juste après avoir réussi à faire fuir une brute qui faisait deux fois son épaisseur. Était-il possible de changer de caractère a ce point en si peu de temps ?
« Jean, pour te servir. » dit l'autre abruti en faisant une espèce de révérence ridicule. Pensait-il que ça le rendait cool ? C'était plus risible qu'autre chose.
« Enchantée. Merci beaucoup pour votre aide. » dit-elle en rougissant. Elle ressemblait à une tomate à présent. Certaines personne aurait trouvé ça mignon, à mes yeux c'était d'un pathétique.
Jean se roula une autre cigarette en riant d'un air débile. Je n'hallucinais pas, il était bel et bien en train de la draguer. J'étais devenu quoi, la troisième roue ?
« Mon aide ? Tu plaisantes, tu t'es débrouillée comme une pro ! T'as pris des cours de krav maga ? »
Et elle rougit de plus belle… C'était insupportable. Je détestais Jean et cette fille m'importait peu. Je n'avais aucune raison à rester les regarder roucouler ensemble. Je me dirigeais donc vers l’usine, prêt à en finir ce soir.
« Attends Antoine ! Où vas-tu ? » me demanda la jeune fille.
Jean eut l’air surpris, l'interrogea :
« Tu le connais ? »
Mais elle ne répondit pas et accéléra le pas, tentant de me rejoindre. J’étais déjà loin devant, prêt à entrer dans ce bâtiment.
« Où... où vas-tu comme ça ? »
Je soupirai. Je me voyais dans l’obligation de lui fournir des explications pour espérer qu’elle me laisse en paix.
« Je vais explorer cette usine. »
Étant enfin parvenu à portée de la poignée de l'entrée, je tirai dessus de toutes mes forces, en vain. Elle était verrouillée. Jean nous avait rejoint, un sourire moqueur sur son visage.
« Alors, on est bloqué le geek ? C'est pas ton ordi qui va te l'ouvrir la porte là ! »
Je le regardais en grognant.
« Lâche-moi. »
« Tu devrais être plus gentil avec celui qui pourrais te permettre dans cette usine qui t'intéresse tellement ! » lança t-il en gloussant.
J'écarquillais les yeux. C'était vrai qu'il avait pu me montrer ses talents de crochetage lorsque nous étions bloqué dans la cantine… mais pouvait-il vraiment ouvrir une porte aussi ancienne et lourde ?
« Demande moi gentiment et je le fais. »
Cela valait peut-être le coup d'essayer, mais cela lui signifiait lui être redevable, et ça m'était insupportable. C'était par conséquent hors de question.
« Je peux me débrouiller tout seul. »
« Ah ouais ? Ben vas-y. Épate nous. »
Il resta là à me fixer avec son air confiant et insupportable. Ambre était à ses côtés, hésitante.
« Antoine… pourquoi veux-tu aller là dedans ? »
Je réfléchis un instant pour me trouver une excuse valable, sans succès. Faute de quoi, je répondis simplement :
« Ça ne concerne que moi et mes parents. »
Bizarrement, cela sembla lui convenir. Elle s'adressa à Jean de sa petite voix.
« Antoine a l'air d'avoir de véritable raisons pour vouloir rentrer là-dedans. Et s'il n'ose pas vous le demander, je vais le faire. Pouvez-vous s'il vous plaît lui ouvrir ? »
Mais pour qui elle se prenait ? Si je n'avais pas voulu de l'aide de Jean, ce n'était pas pour qu'elle la réclame à ma place ! Voulait-elle aussi figurer sur ma liste noire ? Ses yeux doux et sa jupe rose durent suffire à convaincre Jean, car il déclara à mon attention :
« Tu vois le bigleux, c'est comme ça qu'il faut demander.»
Et il s'approcha de la porte. J'avais une envie soudaine de lui barrer la route et de l'envoyer paître mais… je devais admettre que sans lui, mon expédition s'arrêtait là. Haussais les épaules en soupirant, lui laissant le passage vers la porte. Il s’en approcha et fit… ce qu’il avait fait dans le réfectoire.
« Un vrai cambrioleur. » fit Ambre de sa voix discrète.
« Me rappelle pas mes mauvaises années. » lui répondit Jean avec un clin d’œil.
Ne prêtant pas attention à ce flirt absurde, j'attendais en me frottant les pouces d'impatience. C'était un de mes nombreux tics nerveux. Au bout de quelques minutes qui me parurent interminable, l'entrée s'ouvrit dans un bruit lourd et métallique. A la vue de ce hall sombre et peu accueillant, un doute m’assaillit. Étais-je vraiment prêt à m'aventurer tout seul là dedans ?
« Tu comptes... venir avec moi ? » bafouillais-je, extrêmement surpris.
« Explorer des vieilles battisses en ruines la nuit, c'était un de mes passe-temps favoris au collège. Et puis ça nous permettra de faire plus ample connaissance ! »
Cette dernière phrase ne m'était bien évidemment pas adressée. Si Jean voulait venir, c'était pour continuer à passer du temps avec l'autre cruche. D'un côté ça m'arrangeait car je n'avais pas vraiment envie d'aller là dedans sans être accompagné, même par lui. Je m’apprêtai à entrer dans l’usine mais il me barra le passage avec un petit sourire.
« Les dames d’abord, Antoine ! »
Mais qu’est ce qu’il m’énervait ! Mais bon, je n’avais pas le choix. Ambre fut donc la première à rentrer, suivie de près par son chevalier servant. Les trois quarts du bâtiment étaient juste un immense entrepôt, remplis de caisse vide. Impossible de trouver un interrupteur, l’exploration allait donc continuer dans le noir, avec pour seules lumières celles de nos téléphones. Personne n’osait parler, le moindre craquement nous faisait tous sursauter, y compris le « beau gosse » qui devait avoir aussi peur que moi. On arriva finalement à un vieux monte-charge.
« Bon. » déclara le chevalier servant. « Je crois qu’on ira pas plus loin. Cet ascenseur n’a pas l’air de fonctionner. »
Je tentai tout de même, et appuyai deux fois sur le gros bouton rouge, en vain. Il fallait se faire à l’évidence, on n’allait rien trouver de plus. Mon père avait juste eu envie d’aller explorer une usine étant jeune, voilà tout. Fin de l’histoire. Mais alors que nous nous apprêtions à rebrousser chemin, toutes les lampes de l’usine se mirent en marche, au même moment. Nous furent tous éblouis, et lorsque notre vision revint a la normale, la grille du monte charge était ouverte… comme une invitation.
« Qu’est… qu’est ce… qu’est ce qu’on fait ? » demandai-je courageusement.
« Bah on y va, qu’est ce que tu crois, chiffe molle ! » me lança le primate du groupe.
« Je suis d'accord,on ne va pas rebrousser chemin maintenant… si ? » approuva Ambre.
C'était moi qui était à l'origine de cette escapade, ça n'allait pas trop le faire si je me mettais à vouloir abandonner ici. Et malgré ma peur, j'étais vraiment très curieux de savoir ce qui nous attendait. Nous entrâmes donc doucement dans l’ascendeur.
« On monte ou on descend ? » interrogeai-je.
« On monte. » trancha Jean, sans hésiter.
Je pensais soudainement à quitter le monte-charge, et à partir très loin, comme par exemple dans mon lit. Mais bon trop tard, Jean avait déjà appuyé sur le bouton. L’ascenseur se mit en marche. Qu’allions nous découvrir ?
Modifications:
Spoiler
Je me suis rendu compte qu'il y avait très peu de dialogues dans la V1, et qu'ils étaient pour la plupart assez creux. Ainsi, les personnages non-narrateur comme Jean était totalement vide. Dans cette V2, j'essaie d'arranger ça en quelque sorte, en rajoutant beaucoup plus de discutions, rendant le tout plus vivant.
J'ai encore une fois modifié le comportement de Ombre quand elle a le contrôle d'Ambre, elle était décrite comme "sadique" dans la V1, ce qui ne colle plus à mon idée du personnage.
D'ailleurs j'en profite que les pensées d'Antoine ne reflètent pas du tout les miennes, hein. Ne sait-on jamais.
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2319 Localisation: Territoire banquise
Bon allons-y pour la néo de Code Alpha... Le synopsis m'a immédiatement rappelé pourquoi cette fanfic ne m'a jamais emballé : Le coup des descendants qui reviennent faire pareil que leurs ainés, c'est rarement original (Jurisprudence Code Lyoko Génération, Star Wars VII). Mas bon tu as eu la motivation d'améliorer ton écrit, alors j'étais trop curieux de voir l'évolution.
Citation:
Depuis la privatisation du collègue Kadic, les sanctions étaient devenues beaucoup plus lourdes
J'ai un peu tiqué sur cette réflexion, parce qu'elle semble traduire une évolution par rapport à il y a 25 ans alors que Kadic était déjà un établissement privé, et que Delmas n'était pas vraiment le type le plus dur qui soit... Des précisions sur ce sujet ?
Autre élément, comment est-il possible que le directeur et le sous-directeur semblent découvrir l'un de leur propre élève ?
Citation:
? C'était un peu normal que la perte de mon pc m'affecte : toutes mes recherches étaient dessus ! Tous les dossiers que j'avais commencés dès que je l'avais eu, réduits à néant !
Donc, si je comprends bien, le type qui se prend pour un génie, dans les années 2030, n'a pas été assez malin pour dupliquer ses dossiers ailleurs ?
Contrairement à ce que pensait Jean, Antoine s'est déjà peut-être achetée une vie imaginaire...
Citation:
Je me fichais totalement qu'il ait appartenu à ce vieil abruti que je n'avais jamais connu et que je ne voulais pas connaître.
Mais du coup, comment Antoine sait qu'il possède les qualités de son père sans les défauts ?
Y a une raison au fait qu'Ambre vienne s'installer pour manger 47 secondes avant la sonnerie ? Parce que dans la partie Ambre, aucun motif de retard n'est donné donc bon... (a)
Citation:
Je savais que lui aussi avait été scolarisé à Kadic… se pourrait-il que ce vieillard l'ait rencontré ?
[...]
Cette fois, le pion avait capté toute mon attention. Je me relevais d'un bond avant de demander rapidement :
« Vous avez connu mon père quand il était à Kadic ? »
Je faisais un calcul mental dans ma tête. Papa avait sans doute été ici il y a… au moins 25-27 ans. Était-il véritablement possible que ce surveillant soit si âgé et travaille encore ?
Citation:
Il était désormais évident que mon cerveau était hors du commun. Ma rapidité de compréhension, mon génie…
Y a des trolls quand même ! Je me demande si c'est fait exprès qu'Antoine soit aussi con qu'il se dit intelligent, peut-être que tu as tout prévu en coulisse ! Nous verrons bien.
L'un des éléments scénaristiques les plus intéressants est sûrement d'avoir inclus Jean dans l'aventure. Le coup de la colle qui se transforme en aventure avec son meilleur ennemi c'est assez classique mais je n'ai pas souvenir que ça ait été tenté dans les fanfics de Code Lyoko, donc...
Je serai donc an rendez-vous pour la suite, bon courage _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bonsoir ou bonjour si vous ne me lisez pas le soir !
Merci à Icer pour ton commentaire, j'y réponds plus en détail ici :
Spoiler
Icer a écrit:
J'ai un peu tiqué sur cette réflexion, parce qu'elle semble traduire une évolution par rapport à il y a 25 ans alors que Kadic était déjà un établissement privé, et que Delmas n'était pas vraiment le type le plus dur qui soit... Des précisions sur ce sujet ?
Alors je pourrais m'armer d'une mauvaise foi féroce mais... Je dois admettre que tu viens de m'apprendre quelque chose. J'ai une (très) mauvaise vision des établissements privés suite à une expérience personnelle pendant mon adolescence, et je les ai toujours vu comme des endroits ultra-strict. Le Kadic de Code Lyoko ne me semblait pas trop correspondre à la description, j'ai donc assumé que c'était public. Bref ^^'
Icer a écrit:
Autre élément, comment est-il possible que le directeur et le sous-directeur semblent découvrir l'un de leur propre élève ?
Dans un lycée, peut-on vraiment entendre parler de tous les élèves ? Bon, cette fois j'admets faire preuve d'un peu de mauvaise foi, mais il faut mettre ça sur le compte d'une négligence du Directeur adjoint. Quant au Directeur, il en a tellement quelque chose à faire de Kadic que là c'est normal.
Icer a écrit:
Donc, si je comprends bien, le type qui se prend pour un génie, dans les années 2030, n'a pas été assez malin pour dupliquer ses dossiers ailleurs ?
Contrairement à ce que pensait Jean, Antoine s'est déjà peut-être achetée une vie imaginaire...
Et bien pour tout te dire, en 2016, le type qui se prend pour un psykakwak et qui te répond n'y a jamais pensé. x)
Non sérieusement, j'y ai vraiment jamais pensé, même pour moi, mais c'est une riche idée.
Il faut savoir que si Antoine proclame être un génie, c'est un peu comme tous les génies : il est en décalage avec les autres et le monde réel, ce qui peut expliquer pas mal de choses.
Icer a écrit:
Y a une raison au fait qu'Ambre vienne s'installer pour manger 47 secondes avant la sonnerie ? Parce que dans la partie Ambre, aucun motif de retard n'est donné donc bon... (a)[/color]
Ça, c'est une erreur de ma part lors du passage à la version 2. Je m'excuse si ces erreurs ou incohérences ont pu nuire à ta lecture en tout cas.
(Et merci de me les avoir signalé parce que la plupart m'étaient inconnus )
Et voici la nouvelle version du chapitre 4 !
Spoiler
Chapitre Quatre : Avatars Numériques
*Ambre*
Les quelques secondes de voyage dans cet ascenseur passèrent comme des heures. Jean et Antoine se jaugeaient mutuellement du regard, un peu comme chien et chat. Je m’étais vite rendu compte qu’ils n’étaient pas vraiment les meilleurs amis du monde, loin de là. C'était dommage qu'ils se détestent autant, car je trouvais que par leurs différences, ils se complétaient plutôt bien. Peut-être qu’avec un peu de temps, ça allait évoluer. Je l'espérais de tout coeur. Je ne les connaissais que depuis aujourd'hui, mais je les aimais bien. Ils étaient tous les deux beaucoup plus gentils que les deux garçons de ce matin, ou encore de Steve. Ombre avait eu raison de me dire de garder espoir. D'ailleurs, Ombre…
Elle était juste à côté de moi, restant silencieuse. Je n'avais plus entendu le son de sa voix depuis qu'elle avait fait fuir Steve en classe. Elle avait bien repris possession de mon corps pour les mêmes raisons par la suite, mais cela ne signifiait pas qu'elle m'adressait à nouveau la parole. D'ailleurs… ça m'inquiétait un peu qu'elle puisse comme ça me diriger sans que j'ai mon mot à dire… La première fois, j'avais été consentante et cela avait été une sensation très particulière mais extrêmement douce. Un peu comme penser toucher un miroir, se rendre compte qu'il était en réalité composé d'eau et le traverser. En revanche, la seconde fois avait été très désagréable. J'avais eu l'impression d'être expulsée de mon propre corps. Je savais qu'elle avait fait ça car la situation avait été urgente mais… si à l'avenir elle pouvait éviter, ça ne me dérangerait pas vraiment.
Et puis elle était devenu étrange, ne me parlant que très peu, alors que j’avais pourtant atteint son objectif ! Notre objectif ! Aller dans un collège normal avait été notre vœu le plus cher, que pouvait-elle vouloir maintenant ? Elle était comme ma sœur… la voir comme ça me faisait souffrir… Et en même temps, si elle n’avait pas pris le contrôle quand Steve nous avait attaquées, le pire aurait pu arriver… Je ne voulais même pas y penser.
Heureusement, la double porte s’ouvrit enfin. Un spectacle assez inattendu nous attendait. Une salle sphérique avec un ordinateur proche du centre, et un seul siège. Antoine fut le premier à sortir du monte-charge, pour s’approcher de l’écran. Personne n’avait dû venir ici depuis une bonne dizaine d’années, tant la poussière recouvrant le sol et le clavier était en quantité. Mais quel était donc cet endroit ? La journée allait être plus riche en péripéties que prévu !
« On est où là, dans le laboratoire d'un savant fou ? » fit Jean pour détendre l'atmosphère.
On était tous les trois un peu tendu. Sa blague tomba à plat, ni Antoine, ni moi ne réagirent.
Toujours sans rien dire, le génie aux cheveux blonds appuya sur une touche au hasard. L’écran s’alluma, avec un message d’erreur « Erreur N332 : Impossible de charger l’holomap, veuillez réessayer ultérieurement». L’ordinateur semblait à la fois futuriste et rétro, totalement en avance sur son temps, et sans doute très compliqué. La perspective de tenter de comprendre cette machine inconnue m’excitait beaucoup, l’informatique étant un de mes domaines de prédilection avec le dessin.
« Sérieusement Antoine, on est où ? » demanda Jean, cette fois beaucoup plus sérieusement.
« J’en sais rien. Mon père a dû venir ici… C’était peut-être là-dessus qu’il travaillait, un genre de projet ultra secret… » répondit le blondinet, pensif. Il ne nous regardait plus, et ses yeux allaient d'un endroit de la pièce à un autre, ne sachant vraiment où porter son attention.
« Ou alors c’est juste l’interface de gestion de l’usine. » rajouta l'autre jeune homme d'un ton blasé.
J’exclus mentalement l’idée du jeune homme, non pas qu’elle était peu crédible, mais juste parce que se serait extrêmement décevant ! Je décidais donc de rajouter mon petit grain de sel.
« Je ne pense pas. » commençai-je. « Ça a l’air trop… complexe. »
Antoine avait l'air d'être dans un état second, à tout vouloir toucher, observer et sûrement comprendre. Il finit par décider de descendre l’échelle du coin de la pièce, sans nous dire un mot. Il voulait sans doute être seul. Je m’assis sur le fauteuil, bien décidée à décortiquer cet engin. Un autre message apparut brusquement : « Date de dernière utilisation 22/03/2019 ». Cela faisait donc treize ans que personne n’était venu ici. Jean avait sa tête par dessus mon épaule et regardait ce que je faisais.
« Tu y comprends quelque chose ? »
« Il est un peu trop tôt pour le dire. J'ai quelques connaissances dans le domaine, mais ça ne ressemble à rien que j'ai déjà vu. »
Je me mis à parler en termes très techniques et mit un bon bout de temps à remarquer qu'il ne m'écoutait plus et se contentait de me regarder en souriant.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » lui demandais-je timidement. Je devais à nouveau être rouge comme une pivoine…
« Rien. Je me disais que t'étais vraiment spéciale comme fille. » Puis il rajouta comme pour se rattraper, il rajouta rapidement : « Dans le bon sens du terme hein ! »
Se pouvait-il que… je l'intimidais ? J'étais tellement habituée à être gênée par les autres que je ne pensais pas que ça pouvait être réciproque. C'était… étrange, ça aussi comme sensation. Il y eut quelques secondes de silence avant que je finisse par changer de sujet.
« Tu sais, j’avais vraiment peur de ce premier jour de cours, mais si c’est tous les jours comme ça, ce n’est pas si mal. »
Il s’assit sur le sol, toujours souriant.
« Aujourd’hui est plutôt exceptionnel parce qu'on on s’ennuie pas mal normalement. Moi non plus ça ne me dérangerait pas de faire plus d’exploration comme ça. »
« Vous connaissez depuis longtemps, Antoine et toi ? »
« On a fait tout le collège ensemble. Mais on se parle pas vraiment. »
« Je suis sûr que si vous passiez plus de temps ensemble, vous deviendriez amis ! D'ailleurs, on devrait faire plus de sortie tous les trois ! » déclarai-je.
« Peut-être. Mais bon, j’ai pas beaucoup de temps. Il faut que je commence à chercher un job pour quand j’aurais 16 ans, et je dois m’occuper de ma petite sœur. »
Finalement, sous ses allures de « mec populaire et cool » il était quelqu’un d’assez responsable. C’était surprenant comment beaucoup de personne cachaient leur véritable caractère. Était-ce aussi le cas d'Antoine ? Et dans ce cas, sous son masque d'antipathie, que se cachait-il ? Quelque chose me disait que c’était quelqu’un de sensible. C'est à ce moment que je remarquai la façon dont Ombre me regardait. C'était un regard effrayant, rempli d'une colère que je ne connaissais pas. Elle semblait bouillonner de me voir discuter avec mon nouvel ami. Mais qu'est-ce qui pouvait bien lui arriver ? Pourquoi était-elle aussi énervée ? Cela ne m’annonçait rien de positif...
« Jean ! Viens voir ! »
C'était la voix d'Antoine, elle venait de l'étage du bas. L’adolescent se tourna vers moi et me fis signe de le suivre.
« Il ne m’a pas appelé, ça veut dire que je dois rester ici. » fis-je simplement pour lui faire comprendre que c'était à mon tour d'être seule.
« Si tu veux. »
Il haussa les épaules et descendit par l’échelle. J’arrivais peu à peu à mieux cerner ce drôle de personnage. Il était franc dans sa façon d’être et de voir les choses. Le simple fait qu’il n’insiste pas pour que je l’accompagne et qu’il respecte mon choix de rester à l’arrière était agréable. J’attendais d’être sûre qu’il soit bien loin pour faire face à celle que seule moi pouvait voir. Celle qui n’existait qu’à mes yeux
Une fois qu'il était bien descendu, je faisais face à ma conscience. Depuis toujours, nous nous disions tout. Il était temps de rétablir cette tradition. Je voulais que nous soyons heureuse toutes les deux.
« Qu'est-ce qui se passe Ombre ? »
« Qu'est-ce qui se passe ? Je réfléchis. J'en ai pas le droit ? » me répondit-elle avec une immense agressivité qui me fit sursauter.
Jamais elle ne m’avait parlé comme ça. Elle avait toujours été comme un ange gardien, à veiller sur moi, me conseiller et même depuis aujourd’hui me protéger. Quand j’étais triste, elle me rassurait. Quand j’allais mal, elle me réconfortait. Mais qu’étais-je censée faire maintenant que c’était elle qui souffrait ?
« Je m'inquiète pour toi. » dis-je d'une toute petite voix.
« J'ai pas besoin de ta pitié ! » rugit-elle.
Et dans son accès de rage, elle prit le contrôle de mon bras et envoya valser une pile de composant électronique sur le sol. Cette fois elle allait trop loin !
« Tu… tu vas tout de suite te c-calmer !» m’écriais-je en bafouillant.
Je m’étais levée et je transpirais. Je ne m’étais jamais autant énervée de ma vie. Et jamais je n’aurais cru un jour me disputer avec celle qui m’avais guidée jusque là. Cependant, c’était une magnifique journée et je ne voulais pas que sa tête de blasée gâche tout.
« J'ai compris. Je m’en vais. »
Et sans rajouter un mot, elle disparut. C’était comme si elle n’avait jamais été là. Aussitôt, un immense sentiment de culpabilité m’envahissait. Elle avait toujours été là pour moi… et alors que c’était à son tour d’avoir besoin d’aide, je la repoussais. Ce n’était pas juste.
« Ombre ? » demandais-je doucement.
Pas de réponse. Elle allait revenir. Peut-être. Je l’espérais. Je me tournai vers l'écran, une étincelle de défi dans les yeux. Bon, à nous deux l’ordinateur ! On allait voir ce que tu avais dans le microprocesseur ! J’essayais plusieurs manipulations et plein de données totalement incompréhensibles firent apparition sur l’écran. Je m’arrêtais de pianoter sur le clavier pour observer cet étrange phénomène, et sans que je retouche à quoi que ce soit, un étrange programme se mit en route. Il était intitulé : “virtualisation”.
*Antoine*
Jean mit du temps à me rejoindre à l’étage du dessous. La blondasse ne l’avait pas suivi, c’était parfait. Je l’avais appelé car j’avais besoin que quelqu’un d’autre observe cet étage encore plus surprenant que le précédent et me livre ses réflexions. Je n’avais pas choisi l’autre niaise car je doutais qu’elle soit en capacité de faire le moindre commentaire intéressant. Ceci dit, Jean non plus, mais un seul abruti était amplement suffisant. Deux, c’était un peu trop. Les bêtises qu’il allait sortir allait mettre en valeur les formidables théories que mon cerveau n’allait pas tarder à élaborer. Il fut tout aussi surpris que moi quand il vit ces trois cylindres jaunes. Je ne savais pas du tout ce que c’était. Mais qu’était donc venu faire mon père ici ? Je commençai à me croire dans un film de science-fiction…
« Ouah c’est quoi tout ça ? »
« Je l’ignore aussi. » déclarais-je froidement.
Je pénétrai dans l’un de ses sarcophages de fer. Jean en fit de même avec un autre, tentant comme moi de comprendre l’utilité de ces engins.
« C’est p’têtre une plate-forme de téléportation. » s’écria mon rival.
Je soupirai devant tant de bêtise. Après il allait me sortir quoi, une machine a voyager dans le temps ? Non mais franchement des fois… Je m’étais attendu à des perles de sa part, mais pas à ce point ! Ça ressemblait plus à… Les portes des cylindres se refermèrent soudainement, nous enfermant à l’intérieur.
« Eh ! Mais qu’est ce qui se passe ? » hurla Jean.
Nous avions été stupides… rentrer a l’intérieur sans tenir en compte du danger que cela pouvait représenter… J’essayais d’ouvrir les portes de force, mais impossible ! Je tentai tout de même de trouver une solution, et de garder mon calme.
« Ambre à dû accidentellement déclencher ça… on n’a vraiment pas de chance que ça tombe pile au moment ou on était a l’intérieur… » commentais-je.
Je tremblais. Et je pleurais. Mais quelle idiote ! Quelle idiote ! Je savais que j’aurais dû venir ici seul ! Une lumière s’illumina sous mes pieds. Je me mis à crier, le plus fort que je pouvais. Bordel, je ne voulais pas mourir ! C’était trop tôt ! Je n’avais rien accomplis, rien fait… j’étais comme mon père, même pire ! Je me sentais comme aspiré par le plafond… Ce n’était pas douloureux, mais surprenant. Tout devint blanc et…
Je tombai sur le sol moussu. Ma vue était partiellement flou. Lorsqu’elle revint totalement, je me rendis compte que j’étais dans une forêt… mais elle ne semblait pas réelle, sans doute par le fait qu’elle était composée de plateformes volantes dans le ciel. Les couleurs aussi semblaient… trop vives, trop saturées… Je ne saurais comment décrire précisément.
« On est où ? »
La voix venait de derrière moi. Un être ayant un visage proche de celui de Jean, mais portant une armure digne du Moyen-âge se tenait devant moi. Dans sa main droite, il tenait une sorte de lance.
« Jean ? C’est toi ? Tu t’es cru dans Excalibur ou quoi ? »
« Et toi, tu t’es cru dans Avatar ? »
« Comment ça ? »
En regardant mes mains, je découvrais qu’elles étaient bleues ! Totalement bleues ! Je portais aussi un casque vraiment étrange, le genre qu’on portait quand on faisait de la moto au début du XXIème siècle. Le plus surprenant devait être l’épée avec un halo lui aussi bleu et à l’allure surnaturel, accrochée à ma ceinture. Mes cheveux blonds semblaient être désormais blanc et assez long… Mais qu’est ce qui se passait ici ?
« Antoine ? Jean ? Vous m’entendez ? »
C’était la voix d’Ambre, toujours aussi agaçante. Mais elle venait de partout et nulle part à la fois.
« Ambre ! Qu’est ce qui nous est arrivé ? » l’interrogea l’autre idiot.
« Je ne sais pas… tout à commencé à s’activer tout seul… On dirait que vous êtes dans une sorte de jeu vidéo. »
Le chevalier commença à faire tourner sa lance devant lui avec sa main.
« C’est plutôt cool en fait ! »
Pour moi, c’était la douche froide, et je m’écroulais sur le sol. Un jeu vidéo ? Le secret de mes parents, c’était ça ?! La conception d’un jeu vidéo ?!! Je crois qu’aucun mot n’aurait pu décrire ma déception. Si c’était bien la vérité (et une immense part de moi refusait de le croire), c’était pire que lamentable. Le mépris que j’éprouvais à l’égard de Papa était donc entièrement justifié.
« Eh le geek, ça va pas ? »
Je lui lançai un regard noir rempli de haine, mais il ne le releva pas. Il fallait que je me défoule sur quelqu’un, et ce macaque était la personne parfaite.
« Ne bougez pas, je vais essayer de vous sortir de la ! » fit la blondasse, d’un ton inquiet.
« Prend ton temps Ambre, il n'y a pas l'air d'avoir le moindre danger. » la rassura son chevalier servant.
Sans écouter leur conversation stupide, je dégainai mon épée et chargeai sur Jean en hurlant. Il s’en rendit compte et évita au dernier moment, avant de demander avec surprise :
« Qu’est ce qui te prend ? »
« Si c’est un jeu vidéo, on ne peut pas mourir, et en plus on a des armes. Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai toujours rêvé de te casser la gueule ! »
Je pointai ma lame dans sa direction, et m’apprêtai à attaquer à nouveau.
« Très bien. Si tu veux jouer à ça. » me lança t-il,.
Il fit tournoyer son arme une nouvelle fois avec un air de défi, puis se mit lui aussi à charger. Avec sa lance, il avait une plus grande allonge et il était plus rapide, malgré l’encombrement de son armure. Avec mon épée, je ne pouvais pas parer un tel coup ! Il allait me toucher en plein ventre avant que je ne puisse lever le petit doigt... ! Je fermais les yeux au moment de l’impact… et lorsque je les rouvris, j’étais deux mètre derrière lui. J’avais un don de téléportation ! Je commençai a me plaire ici !
« Antoine ? » demanda t-il dans le vide, tout à coup beaucoup moins sûr de lui.
« Derrière toi ! »
Lorsqu’il se retourna, il était trop tard. Et pam ! Un coup dans le dos ! Il recula et trébucha, et tomba dans le vide, non sans rattraper le bord de la plateforme de justesse avec sa main gauche. Avec un grand sourire, je m’approchai doucement pour le faire tomber. Ce moment était juste jouissif. L'avoir à ma merci de la sorte ! Je comptais bien lui écraser la main et le regarder tomber.
« Arrêtez s’il vous plaît ! Antoine, je viens de trouver des informations, et si Jean tombe dans la mer en dessous, il restera ici à jamais ! Ce serait… ce serait c-comme le tuer ! » s'écria soudainement la jeune fille du groupe depuis son ordinateur.
Je tressaillis et faillis chuter à mon tour. Ce n’était pas normal qu’un jeu vidéo puisse être aussi dangereux ! Je regardais Jean, lui aussi me regardais, droit dans les yeux. Je ne l’aimais pas. Je le détestais même. Mais de là à le tuer ? L’idée me passa par la tête, je ne pouvais pas me le cacher. Mais il y avait une différence entre avoir l’idée et la réaliser. Même si c’était un abruti, je ne pouvais pas… je ne devais pas…
« Antoine, qu’est-ce que tu attends pour le remonter ? » s’impatienta Ambre.
Mon ancien adversaire me fixait toujours, d’un regard qui disait : “peu importe ce que tu comptes faire, fais le.” Alors je… je...j’attrapai sa main et l’aidai à revenir sur terre.
« Je suis désolé, vraiment. » dis-je en baissant les yeux.
Pourquoi avais-je autant hésité ?
Pourquoi ne l’avais-je pas directement remonté ?
Pourquoi est-ce que j’avais le sentiment que ça ne m’aurait pas tant que ça dérangé qu’il tombe et disparaisse à jamais ?
Il eut un petit sourire. Apparemment il ne m'en voulait pas. Tant mieux !
« Oh c’est pas grave. »
Ça cachait quelque chose. Je devais sans doute m’en faire pour rien. Dès que je lui tournai le dos, sa lance me transperça violemment le ventre. Je me voyais disparaître petit à petit.
« Sans rancune ! » fit il avec un petit clin d’oeil.
Avant de totalement quitter ce monde, j’eus le temps de lui planter mon épée dans la tête. Et ce ne fut pas vraiment désagréable. Tout mon corps avait définitivement disparu.
Encore une lumière blanche… cette fois, j’étais de retour dans le cylindre, qui s’ouvrit lentement. Celui de Jean en fit de même, et il sortit avec un grand sourire.
« C’était énorme. Un peu effrayant, mais énorme. Il devait être sympa ton paternel pour faire des trucs aussi dingues ! »
Je ne lui répondais pas. Premièrement, parce que je considérais ce qu’il disait au sujet de mon père comme une insulte. J’insultais souvent mentalement l’homme qui s’était appelé Jérémie Belpois, mais moi… j’avais le droit, j’étais son fils. Deuxièmement… je culpabilisais un peu de ce qui s’était passé dans le jeu vidéo. Enfin non, pour être précis, je culpabilisais de ne pas culpabiliser. Je ne comprenais pas pourquoi je devais faire un effort mental pour m’en vouloir.
« Tu sais, c’est pas grave, hein. On rigolait. » me dit-il sur un ton sérieux. Je ne l’avais jamais entendu me parler comme ça. C’était comme s’il essayait de me rassurer… Mon mal-être devait être assez apparent.
On se contempla une nouvelle fois quelques secondes, sans rien dire. C’était un silence vraiment embarrassant. Ambre débarqua et eut un soupire de soulagement, brisant la glace par la même occasion.
« Ouf… vous êtes sain et sauf. »
« Ambre, quand tu as un ordinateur que tu ne comprends pas, tu évite de toucher à tout ! » la narguai-je. J’avais repris mon air habituel, et tâché de penser à autre chose.
« Je vous assure, je n’ai touché à rien ! Tout s’est fait automatiquement, comme les lumières et l’ascenseur ! » se défendit-elle.
M’ouais, c’est ça. Ses excuses, j’y croyais moyen. Et dire qu’elle m’avait proposé son aide pour mon problème informatique ! Tout le monde évitait de le dire à voix haute, mais il était bien connu que ce n’était pas un domaine où les filles dominaient. Par conséquent, je ne lui en voulais pas. Ça ne faisait que prouver que j’avais raison quant à son quotient intellectuel.
« Bon, c’est pas tout ça mais il se fait tard et Léa va avoir faim, donc on peut dire que ça fait assez de découvertes pour aujourd’hui ? » demanda Jean.
La blondasse et moi-même hochèrent la tête. Je ne demandais pas qui était cette Léa, sans doute sa petite amie ou quelque chose du genre. Ambre et son chevalier servant partirent d’un côté et moi de l’autre. Je les saluais rapidement de la main avant de rapidement rentrer chez moi. Je devais digérer tout ce que j’avais appris aujourd’hui. Et surtout réfléchir à un moyen de refaire fonctionner le laptop de mon père, car j’étais désormais persuadé que la clé de toutes ces énigmes s’y trouvait.
*Ambre*
Jean me raccompagna jusqu’à chez moi. On ne parla pas beaucoup, je tombais de fatigue. Cette première journée à l’extérieur m’avait épuisée ! Mon nouvel ami essaya plusieurs fois d’engager la conversation, mais compris rapidement, que je n’étais plus en état. Il s’assura simplement que je rentrais bien chez moi. C’était vraiment gentil de sa part, mais j’avais cru comprendre que sa petite soeur l’attendait. Alors je m’arrêtais et lui dis en souriant :
« Merci beaucoup. Je pense que je peux rentrer toute seule désormais. »
« Tu es sûr ? Ça ira ? »
J’hochai la tête, essayant d’avoir l’air un minimum en forme. Je ne voulais pas qu’il manque à ses obligations par ma faute. Il se faisait tard, sa soeur devait s'inquiéter.
« Bon. A demain. »
Je le regardais s’éloigner. Aujourd’hui, j’avais fait la connaissance de Jean et d’Antoine. Et si j’appréciais leur compagnie à tous les deux, je devais admettre que quand j’étais avec Jean, c’était… différent. Je ne pouvais pas l’expliquer. Je ne devais pas connaître le vocabulaire adéquat pour ce genre de choses. Maman le savait peut-être, mais je ne pensais pas que lui raconter que j’avais passé la soirée
Soudainement, je sentis une violente impulsion dans mes pieds qui me força à avancer. C’était Ombre. Évidemment, qui d’autre ? Elle devait s’impatienter. Je me rappelai que c’était déjà quand je discutais avec Jean que sa “crise” était devenue plus critique. Est-ce qu’il y avait un rapport ?
Je rentrai chez moi. Maman avait laissé la lumière de l’entrée allumée, avec un post-it “on doit parler” collé sur la porte de ma chambre. Ça n’annonçait rien de bon, mais j’étais habituée aux conflits avec elle désormais et cela ne me faisait plus peur. J’allais aussitôt prendre une douche, comptant bien me mettre au lit une fois propre.
Je laissais l’eau me couler sur la visage. Elle était froide, je n’aimais pas la chaleure. D’ici je pouvais me voir dans le miroir, et alors que je remarquais une mèche rose dans mes cheveux, une sensation horrible me saisit. Comme une envie de vomir, accompagné d’une douleur aiguë au ventre. Je tombais et me rattraper en attrapant le robinet. Puis ce fut un mal de crâne, horrible. Et d’un coup, je fus expulsée en arrière.
Pourtant...
Pourtant, je n’avais pas mal.
Mais je ne faisais pas attention à ce détail, j’étais plus préoccupée par le fait que je pouvais me voir, encore à l’intérieur de la douche. J’avais été chassée de mon propre corps ! La jeune fille… enfin, “je” me regarda avec un grand sourire, un sourire que je n’eus aucun soucis à reconnaître.
« Ombre ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »
Elle s’avança vers moi, toujours avec autant de jubilation.
« Une petite inversion des rôles, et c’est la fin du monde ! » fit-elle avec dédain.
« Rends moi mon corps tout de suite ! » paniquai-je.
Son sourire disparu aussitôt. Ses yeux pétillèrent d’une furie sans nom. Elle s’approcha de moi, enfin… de mon “fantôme” et rugit :
« Ton corps ? Ton corps ?! Je te demande pardon ? Tu as bien dit : ton corps ?! »
Je ne savais pas que je pouvais être aussi… effrayante ! J’essayais de partir, mais il m’était impossible de quitter la pièce. Je ne pouvais pas aller là où elle - enfin je - n’était pas…
« Parce qu’à part flirter d’une manière ridicule avec monsieur beau gosse, je n’ai pas le souvenir que tu es fait grand chose pour TON corps ! »
Elle continuait d’avancer vers moi. J’étais terrorisée.
« Qu’a tu fais pour éviter que Steve te tripote en classe ? Qu’a tu fais quand il s’est ramené avec ses amis pour nous VIOLER ? RIEN. »
Elle se remit à sourire, de toutes mes dents.
« Ce n’est pas ton corps. Tu ne le mérites pas. Tu n’as rien fait pour lui. »
« Tu n’existes pas.» lui dis-je d’une petite voix.
Elle fit un bond en arrière de surprise. Ses yeux s’étaient écarquillés.
« Pardon ? Qu’est… Qu’est-ce que tu as dit ? »
« J’ai dit que tu n’existais pas. Tu n’es rien de plus qu’une amie imaginaire que je me suis inventée pour fuir la solitude. »
Jamais je ne l’aurais cru, mais elle pleurait. Abondamment. C’était comme dire à quelqu’un qui était en surpoids qu’on le trouvait gros, c’était la vérité. Et la vérité blessait toujours énormément.
« Ce… Ce… Ce n’est pas vrai ! Je… Je suis réelle ! J’existe ! »
« Non. Tu n’as jamais existé. Et jamais plus tu n’existeras parce que… Parce que je n’ai plus besoin de toi ! »
Elle se laissa tomber à genoux. Désormais d’un calme proche de la déprime, elle me regarda tristement.
« Alors c’est tout ce que je suis ? Je vois. C’était si simple en réalité. Toutes ces questions que je me posais… pour que ce soit aussi simple. C’est bête. »
Je clignai des yeux et… j’étais de nouveau dans mon corps. Ombre n’était nul part. Mais après tout, avait-elle un jour été quelque part ? Non. Je n’avais même pas être triste. C’était normal en quittant l’enfance d’arrêter d’avoir des amis invisibles. Je grandissais voilà tout. Je pouvais peut-être me montrer un peu nostalgique, mais c’était tout. Pour être honnête, je me trouvais même ridicule pour avoir considérée quelqu’un d’irréel comme ma meilleure amie. Maintenant, j’avais Jean et Antoine.
En me regardant dans le miroir, je n’y voyais que mon reflet. En apercevant à nouveau les quelques cheveux roses, je me dis que je devais me faire une teinture le lendemain.
Je ne vais plus lister les modifications, car j'ai commencé à réécrire intégralement les chapitres. Mais je peux annoncer pas mal de nouveautés que je pense enrichissante. Je n'aurai plus honte de faire lire Code Alpha à mes proches normalement ! ^^ _________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Ah mais en fait tu t'es fait abandonner sans com'...
...
Mieux vaut tard que jamais?
Au niveau des personnages, on a Ambre qui est clairement dépeinte comme naïve au début, en mode "Et si tout le monde s'aimait? 8D"...
Heureusement qu'il y a la fin! On la découvre même capable de méchanceté en fait, même si Ombre est tout autant dans la veine du conflit. Le contraste est en fait assez saisissant. On déplorera peut-être la non-subtilité de la romance avec Jean, mais après tout, on parle d'ados...
Du côté de Jean justement, on le voit forcément sur un jour beaucoup plus favorable qu'avec Antoine (qui a, disons, un avis très tranché sur les choses). Ces deux points de vue aident donc à construire le personnage et à lui apporter de la profondeur, ce qui est toujours souhaitable.
On finira sur Antoine justement (cet enchaînement) : ça m'étonne quand même que Lyoko ne l'impressionne pas plus que ça. On parle quand même d'un monde virtuel. Le terme de jeu vidéo est certes peu flatteur pour ce que c'est, mais visuellement, Lyoko reste impressionnant!
Globalement, dans le chapitre on croise quelques coquilles orthographiques, l'annonce des évènements de la backstory de la fic (Le SC rallumé en 2019 hein? ), et un potentiel clin d'œil à la Genèse si ma mémoire est bonne ("l'interface de gestion de l'usine"). Je salue les mèches roses d'Ambre, je crois qu'elles n'étaient pas là au premier jet, et j'aime bien parce qu'on a moins l'impression du "Au fait tu es la sœur d'Antoine lol"! (oui je viens salement spoiler pour ceux qui commencent par cette version).
Néanmoins il y a des trucs qui me font un peu plus sourciller. Les avatars virtuels manquent un peu de description, et le fait qu'Antoine puisse savoir à quoi ressemble son casque est un peu bizarre quand même. Idem pour la mention des "sarcophages en fer", qui peut par contre être imputée au personnage : très peu probable que les scanners soient en fer! Surtout qu'ils auraient pu rouiller depuis le temps, Antoine est théoriquement assez malin pour le savoir...
Enfin, au niveau du lever de sourcil majeur : Ambre qui tape un processus de virtualisation au pif, really? Et qui trouve pile au bon moment que "oh tiens au fait si vous tombez dans la mer numérique vous mourrez"?
Et comment elle peut voir que Antoine ne remonte pas Jean? Les radars sont pas assez précis pour montrer que Jean se balance dans le vide, normalement...
Breef, t'as plus d'excuses pour pas envoyer la suite maintenant. _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
*Remercie intérieurement Ikorih d'avoir fait remonter cette fanfic au sommet du sous-forum*
Je viens de tout dévorer donc autant commenter ! Et ça va être long vu tout ce que j'ai à dire, une analyse par chapitre, j'espère que je ne vais pas être trop pompant et que tu seras en mesure de répondre à toutes mes questions car il y en a quelques unes Mais avant, une petite mise au point personnelle, et donc subjective, sur les quatre héros principaux de ce récit. Je dis quatre parce que je considère Ombre comme une personne à part entière, aussi bizarre que cela puisse paraitre. Elle est tellement développée que je n'allais pas la rabaisser en la mettant de côté comme la « simple création mentale » que Ambre a imaginée. Il y a donc deux personnages que j'apprécie – que j'adore même – et deux que j'ai plus de mal à supporter. Tu verras très vite de qui il s'agit dans la suite de mon message Mais ce n'est pas une mauvaise chose, loin de là ! Un scénario sans antihéros perd de sa richesse et, pour ce qui est du tien, on peut dire qu'on est servis ! Ils ne sont pas parfaits et c'est ça qui me plait. Ça aurait été facile de créer de nouvelles recrues bien lisses que tout le monde allait acclamer mais ça n'aurait pas été très réaliste vu que tout le monde a des défauts.
Un Vrai Génie
Découvrant l'intrigue car je n'ai pas lu la version originale, je dois avouer que cette intro est efficace vu que ça indique directement quelle genre d'histoire ça va être : une sorte de recommencement donc. Les premières lignes présentent le personnage d'Antoine Belpois qui est bel et bien le successeur de son père ! Heureusement, il n'est pas sa copie conforme et on remarque très vite qu'il est assez prétentieux. C'est vraiment cette part de sa personnalitée qui est privilégiée au début. "Contrairement à mon père, cet imbécile pourtant pourvu de nombreuses capacités qu'il a choisies de ne jamais utiliser, moi je ne resterai pas dans l'anonymat." => Cette phrase résume bien son complexe de supériorité. Il ne peut s'empêcher de se comparer à la figure paternelle. Est-ce qu'il a une raison particulière de détester son père ? Il n'a pas l'air de le porter dans son cœur vu qu'il l'insulte régulièrement. Est-ce que notre Einstein s'est montré particulièrement dur/trop exigeant avec son rejeton ? Peut-être que ce sera expliqué dans la suite mais sait-on jamais. Un flashback sur la relation entretenue par les deux génies serait énorme mais Antoine n'a pas l'air du genre à être nostalgique.
On en arrive à l'entrée en scène de Jean Schmidt. J'ai ri en voyant son nom complet (et celui de Madame Boulanger aussi), je me suis même dit « Bien fait pour sa gueule ! » Bon, t'as compris : je le trouve détestable, et ce, depuis sa première réplique. Je dois souligner que c'est vraiment bien joué de ta part de le présenter comme un ennemi alors qu'il va finalement être un des piliers de la suite. J'ai cru que ça allait être la version masculine de Sissi au niveau de l'intrigue. Au fait, ils ont des places attribuées en classe ou quoi ? Si ce n'est pas le cas, c'est particulièrent bizarre qu'ils soient voisins de table vu qu'ils se détestent. Pour finir sur lui, même si il a son caractère propre, je n'ai pu m'empêcher de lier une partie de sa personnalité avec deux héros de l'animé : Odd et William. Tu ne seras peut-être pas d'accord mais, pour moi, il a le côté fouteur de gueule de Della Robbia et l'aspect crâneur de Dunbar. Bien sûr, il n'y a pas que ça que j'abhorre chez lui but show must go on !
Bon point d'avoir brisé le cliché du geek qui se laisse malmener. Le coup de poing d'Antoine en est presque jouissif pour le coup. Et puis, il fallait bien un prétexte pour qu'ils rencontrent un premier opposant bien connu des lecteurs : Poliakoff. Il est assez peu utilisé généralement donc c'est cool qu'il soit présent, même si c'est très secondaire. Par contre, j'ai repéré une coquille : "Malgré sons aspect" il y a un s de trop. Pour conclure, style plaisant qui nous plonge bien dans le bain et qui permet de découvrir le fils de Jérémie : Antoine qui m'a beaucoup plu. Je me suis très vite identifié à lui (la focalisation aide pas mal) alors qu'il a un caractère complètement différent du mien. Je suis vraiment fan du geek parce qu'il a des opinions très prononcées sur tout ce qui l'entoure et c'est peut-être mon seul point commun avec lui.
Confessions Informatiques
Ça commence fort avec la révélation de la mort des parents d'Antoine ! « Les murs étaient couverts de posters SubDigital, Star Wars: Rogue One et Le Seigneur des Anneaux, des choses qui dataient de l'époque de mes parents et qui étaient aujourd’hui aussi ringardes qu’elles avaient été grandioses autrefois. » => J'ai bien aimé cette phrase mais, en même temps, elle m'a fait réaliser qu'on ne sait en fait que très peu de choses sur le monde futuriste dans lequel le groupé évolue, je trouve ça dommage... Sans faire un focus là-dessus, il y avait quand même moyen de nous donner quelques détails sur les avancées scientifiques et technologiques, la situation politique, les nouvelles références culturelles, la nouvelle mode, les événements (du genre catastrophes naturelles, attentats,...) qui ont marqué la société au cours des années,... Car c'est un de mes seuls reproches envers ton travail : on ne se rend pas assez compte que l'action se situe dans le futur. À quelques détails près, ça pourrait parfaitement se passer à l'époque des Lyoko-guerriers de base alors qu'il y a dû avoir pas mal de changement en 25 ans !
Pour en revenir à ce qui se passe dans cet épisode, je trouve que la relation avec sa "tante" aurait pu être un peu plus approfondie comme c'est la seule personne avec qui il vit au quotidien. Sinon, c'est habile d'avoir coupé la vidéo de Jérémie au moment décisif, la découverte se fait vraiment progressivement comme ça. L'IA Alpha est intéressante au point de vue scénaristique. Sinon, pourquoi avoir décidé de mettre Melvin complètement au deuxième plan ? Si Antoine traine avec, il doit quand même avoir plus de potentiel que le rôle de simple idiot de service que tu lui attribues...
Ambre et Ombre
On passe en mode cruche. Cette meuf est juste insupportable tellement elle est naïve/exaspérante/gnangnan/positivement ridicule. Bon, je dois reconnaître qu'elle est un minimum attachante mais seulement si le lecteur met sa testostérone de côté. Peut-être que c'est plus facile pour les lectrices (certains lecteurs aussi, ne soyons pas sexistes) de s'identifier à elle. Ce qui m'exaspère, c'est qu'elle manque vraiment de jugeote. Le coup de Steve en classe, c'est habile de ta part car cette scène est hyper malsaine. Et c'est intéressant de voir l'histoire de son œil de prédateur pendant un court instant. Recentrons-nous sur la gamine du groupe, c'est un peu la nouvelle Aelita (et encore, cette dernière est plus futée) vu que c'est la princesse qu'il faut secourir. En même temps, c'est un peu normal qu'elle ait des ressemblances avec la gardienne de Lyoko vu le lien de parenté qu'elle partage. Après l'avoir remerciée, je maudits d'ailleurs Ikorih – et toi tu vas me haïr avec ma ponctuation abusive – pour ce big spoil même si je m'en doutais un peu avec le coup des mèches roses.
Heureusement, il y a Ombre la badass. Elle tue tout, n'a peur de rien, bref A+ pour cette idée de génie. Ça semble logique qu'elle soit née dans son esprit vu que sa génitrice n'a qu'une seule véritable relation humaine pendant ses jeunes années et c'est avec Elisabeth (avec un s et non un z). Je regrette un peu la faible apparition de la fille du proviseur car on ne peut pas vraiment constater son évolution pour le moment. Sinon, le coté « découverte du monde extérieur » m'a assez plu, elle a pu réaliser que c'est devenu la jungle à Kadic... comme dans la vraie vie en fait, mention spéciale pour ce réalisme ! L'environnement scolaire est plus sombre que dans l'animé et tu m'as conquis avec la dangerosité de Steve !
Exploration en collaboration
Sympe de revoir ce bon vieux Moralès. Est-ce que l'on saura ce que sont devenus Ulrich/Yumi/Odd/William ou pas du tout ? J'aimerais bien savoir à quoi ils ressemblent dans ton univers fictif même si c'est une brève apparition. Thanks God pour la scène de baston bien maitrisée. Tu montres le côté lâche d'Antoine et tant mieux : ça aurait été trop prévisible si les deux avaient volé à son secours. Et puis ça montre encore un recoin peu flatteur de sa psychologie. La boucle est bouclée : on a bien notre trio d'antihéros. "Après tout, sortir avec une jupe aussi voyante en pleine nuit… elle cherchait les ennuies..." => On le découvre même un peu macho ! Par contre, c'est "ennuis" et pas "ennuies". D'ailleurs, juste après avoir posté cet épisode, tu t'es senti obligé de préciser qu'il n'y avait pas de corrélation entre les pensées d'Antoine et les tiennes, sans doute à cause de cette phrase controversée. Pour moi, ça me semble logique qu'en tant qu'écrivain, tu peux te mettre dans la peu de n'importe qui. D'ailleurs, tu parles des sentiments intérieurs d'une fille avec Ambre alors que tu es visiblement un garçon (si je ne me trompe pas). J'ai donc une question à te poser qui est un peu plus personnelle, ne te sens pas obligé de me répondre. Est-ce que les membres de la bande ont des comportements opposés au tien ou est-ce que tu partages une relation plus intimiste avec l'un des héros ? Du genre, un qui serait un peu ton alter égo. Si c'est Schmidt, tu vas me détester après tout ce que j'ai balancé sur lui x)
En parlant de Jean, je suis déçu qu'il n'a même pas été un minimum blessé (mon côté sadique qui ressort). « C'était insupportable. Je détestais Jean et cette fille m'importait peu. Je n'avais aucune raison à rester les regarder roucouler ensemble. » => Encore un point commun avec moi Plus sérieusement, ce semblant de romance est pitoyable. S'ils finissent ensemble (ce qui va arriver), je ragequit. C'est une menace en l'air évidemment, tu fais ce que tu veux de tes créatures de papier. Mais faut mettre les chose au point vu qu'on ne s'est toujours pas mis dans la tête de Schmidt, bonne idée d'ailleurs. Qu'est-ce qu'il lui trouve à cette fille ? Dans l'autre sens, on en sait un peu plus mais si tu peux me faire un récapitulatif de ce que Ambre trouve attirant chez lui, ce n'est pas de refus. En fait, ça serait bien que tu justifies un peu cet amour naissant car j'ai l'impression que t'as voulu les caser juste pour créer un couple dans ton intrigue. « Qu’allions nous découvrir ? » => On se le demande
Avatars numériques
Bon, c'est peut-être l'épisode pour lequel j'ai le moins à dire mais ce n'est pas pour ça que je ne ne l'ai pas savouré. Faut dire que ça commence par une scène Jeambre, youhou ! Heureusement, ça devient beaucoup plus intéressant avec la découverte des scanners et du programme de virtualisation. Belpois junior est beaucoup plus stylé que son rival sur Lyoko et ce n'est pas pour me déplaire of course Encore une fois, tu montres que tu gères parfaitement le côté obscur avec Antoine qui hésite à sauver son meilleur ennemi, note que ça ne m'aurait pas dérangé qu'il plonge dans la mer numérique « Elle était froide, je n’aimais pas la chaleure. » Faut pas de e à la fin de "chaleur". Je n'ai pas relevé toutes les coquilles, seulement les plus obvious mais en général, ça passe. « Tu n'existes pas.» => Quelle chienne ! Fallait bien une insulte sinon ce n'est pas un commentaire made in Minho. C'est parti pour la théorie WTF du jour. Et si c'était Ambre la création mentale ? *Take a deep breath* Du genre, Ombre est là depuis le début mais vu qu'elle instable, elle s'est créé un caractère de gamine neuneu imaginant qu'elle est possédée par un double diabolique alors que c'est en fait sa vraie personnalité qu'elle refoule. Bon, c'est tordu mais j'ai toujours aimé les trucs farfelus. Bref, j'attends le chapitre 5 maintenant !
Bon courage pour la suite de ta mise à jour de la V1 ! _________________
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bouh !
Merci pour vos commentaires, je vais tacher d'y répondre ! ^^
@Ikorih
Spoiler
Je vais être honnête, j'ai toujours peur de ta réaction quand je poste un chapitre ici. Dans Code Alpha 2.0, tu as toujours donné des analyses tellement poussées que j'en avais peur de te décevoir par la suite, mais au final, ça m'a pas mal permit de m'améliorer, donc j'en profite pour te remercier.
Citation:
On déplorera peut-être la non-subtilité de la romance avec Jean, mais après tout, on parle d'ados...
Alors je suis tooootalement d'accord. Cette romance a pour simple raison d'être d'expliquer le pourquoi du comment
Spoiler
Ombre se retrouve en couple avec Jean dans la partie 2. Dans la V1, rien ne laissait entrevoir une potentielle relation, j'me suis dit que c'était l'occasion de changer ça.
Cependant, je sais parfaitement qu'elle n'ai pas forcément très bien amené, donc attendez vous à quelques petites surprises...
Citation:
Du côté de Jean justement, on le voit forcément sur un jour beaucoup plus favorable qu'avec Antoine (qui a, disons, un avis très tranché sur les choses). Ces deux points de vue aident donc à construire le personnage et à lui apporter de la profondeur, ce qui est toujours souhaitable.
Je me souviens de ta critique de la V1, où tu pointais du doigt les personnalités vides de Jean et Melvin. Je suis ravi que ça ce soit un peu amélioré, c'était l'un des buts de cette nouvelle version. Surtout que bon... Projet Violette n'a pas vraiment beaucoup approfondi Jean, c'est donc le moment ou jamais.
Citation:
On finira sur Antoine justement (cet enchaînement) : ça m'étonne quand même que Lyoko ne l'impressionne pas plus que ça. On parle quand même d'un monde virtuel. Le terme de jeu vidéo est certes peu flatteur pour ce que c'est, mais visuellement, Lyoko reste impressionnant!
Mmmh effectivement, j'ai été un peu vite sur ce passage, un peu trop pressé de réecrire le moment où il tient la vie de Jean entre ses mains.
(Dans la V1, c'était "Oh mince, j'ai failli le tuer ! Viens, on devient copains maintenant !" --')
Citation:
(Le SC rallumé en 2019 hein? )
Oui oui, ne t'inquiète pas. :3
Citation:
Je salue les mèches roses d'Ambre, je crois qu'elles n'étaient pas là au premier jet, et j'aime bien parce qu'on a moins l'impression du "Au fait tu es la sœur d'Antoine lol"!
Ah ben pourtant c'était là, juste pas vraiment très bien amené.
(Comme toute l'histoire de Antoine et Ambre frère et soeur, j'admets que c'était une grosse erreur, ahem...)
Citation:
Enfin, au niveau du lever de sourcil majeur : Ambre qui tape un processus de virtualisation au pif, really? Et qui trouve pile au bon moment que "oh tiens au fait si vous tombez dans la mer numérique vous mourrez"?
Réponse avec une réplique d'Ambre :
Citation:
« Ambre, quand tu as un ordinateur que tu ne comprends pas, tu évite de toucher à tout ! » la narguai-je. J’avais repris mon air habituel, et tâché de penser à autre chose.
« Je vous assure, je n’ai touché à rien ! Tout s’est fait automatiquement, comme les lumières et l’ascenseur ! » se défendit-elle.
@Minho
Spoiler
Hey ! Merci de m'avoir lu, ça me fait plaisir d'avoir un nouveau lecteur.
Citation:
Mais avant, une petite mise au point personnelle, et donc subjective, sur les quatre héros principaux de ce récit. Je dis quatre parce que je considère Ombre comme une personne à part entière, aussi bizarre que cela puisse paraitre.
Je te rassure, c'est aussi le cas pour moi. Ombre est d'ailleurs le personnage que je préfère. J'ai dû minimiser sa présence dans les quelques premiers chapitres par rapport à la V1, mais ne t'inquiète pas, elle sera vite davantage sur le devant de la scène.
Citation:
Un scénario sans antihéros perd de sa richesse et, pour ce qui est du tien, on peut dire qu'on est servis ! Ils ne sont pas parfaits et c'est ça qui me plait. Ça aurait été facile de créer de nouvelles recrues bien lisses que tout le monde allait acclamer mais ça n'aurait pas été très réaliste vu que tout le monde a des défauts.
Alors ça, ça me fait vraiment plaisir car c'était le but avec Code Alpha : avoir des protagonistes loin de la perfection qu'on nous offre souvent. Antoine est clairement un petit con, Jean est un frimeur et un beau parleur avec souvent des paroles creuses, Ambre est naïve et niaise à souhait... Je trouve que c'est plus réaliste qu'une bande d'ados avec des caractères super mature, ect...
Citation:
Un flashback sur la relation entretenue par les deux génies serait énorme mais Antoine n'a pas l'air du genre à être nostalgique.
Mmh, ça ne risque pas d'arriver. Antoine n'a aucun souvenir de ses parents. Il les déteste surtout de l'avoir abandonné entre les mains de sa tante. Vu que c'est à travers ses pensées qu'on découvre l'histoire, il faut parfois lire entre les lignes. S'il est évident qu'il a un sacré complexe de supériorité, il se sent très seul au fond. Je me suis inspiré des vrais surdouées que j'ai pu rencontrer qui sont souvent mis à part.
Citation:
Bon, t'as compris : je le trouve détestable, et ce, depuis sa première réplique.
Je le déteste aussi.
Citation:
Au fait, ils ont des places attribuées en classe ou quoi ?
Exactement !
Citation:
Pour conclure, style plaisant qui nous plonge bien dans le bain et qui permet de découvrir le fils de Jérémie : Antoine qui m'a beaucoup plu.
C'est marrant, la plupart du temps, les gens le déteste ^^
Tu dois être le premier à l'apprécier
Citation:
... Sans faire un focus là-dessus, il y avait quand même moyen de nous donner quelques détails sur les avancées scientifiques et technologiques, la situation politique, les nouvelles références culturelles, la nouvelle mode, les événements (du genre catastrophes naturelles, attentats,...) qui ont marqué la société au cours des années,...
C'est un choix que j'ai fait lors de la V1 : je voulais écrire un "20 ans après" pour pouvoir utiliser des OC, mais je n'avais pas envie d'écrire quelque chose de futuriste. On suppose donc qu'il n'y a pas beaucoup eu d'avancée. Dans mes projets, la Partie 3 de Code Alpha doit se passer encore quelques décennies après, et là, oui, je décrirais un monde différent. Mais bon, on y est pas encore !
Citation:
Sinon, pourquoi avoir décidé de mettre Melvin complètement au deuxième plan ?
Patience, patience... Melvin reste certes dans l'ombre tout au long de "25 ans plus tard", mais il passe en narrateur principal lors de la seconde partie, "Projet Violette". Il a donc bel bien davantage de potentiel, mais il ne le dévoilera pas avant quelques temps !
Citation:
Cette meuf est juste insupportable tellement elle est naïve/exaspérante/gnangnan/positivement ridicule.
Ambre est le stéréotype de la fille gentille. Mais encore une fois, c'est pour plus facilement le détruire. Je peux pas en dire plus, mais je compte accentuer quelque chose que j'avais débuté dans la V1. Tout ce que je peux dire, c'est que profite de son optimisme tant qu'il est encore temps.
Citation:
Heureusement, il y a Ombre la badass.
On est d'accord. Et encore, j'ai adoucis sa sauvagerie par rapport à la V1, où elle criait sauvagement quant elle tabassait Steve et ses potes devant l'usine. Ahem...
Citation:
D'ailleurs, juste après avoir posté cet épisode, tu t'es senti obligé de préciser qu'il n'y avait pas de corrélation entre les pensées d'Antoine et les tiennes, sans doute à cause de cette phrase controversée. Pour moi, ça me semble logique qu'en tant qu'écrivain, tu peux te mettre dans la peu de n'importe qui. D'ailleurs, tu parles des sentiments intérieurs d'une fille avec Ambre alors que tu es visiblement un garçon (si je ne me trompe pas).
J'ai tout de même préféré prendre mes distances, parce que cette phrase est totalement à l'encontre de toutes les valeurs que j'essaye de défendre. Ce genre de propos, c'est pas rien, donc je voulais bien mettre un faussé entre ce genre de pensée et les miennes. Ensuite, tu as totalement raison et je partage ton avis. Quand j'ai décris les pensées de Steve au sujet d'Ambre, là aussi par exemple ce n'était pas du tout "moi" derrière. ^^
Citation:
J'ai donc une question à te poser qui est un peu plus personnelle, ne te sens pas obligé de me répondre. Est-ce que les membres de la bande ont des comportements opposés au tien ou est-ce que tu partages une relation plus intimiste avec l'un des héros ?
Je considère tous les personnages (t'as de la chance, sauf Jean ) comme une petite partie de ma personnalité que j'exagère énormément. L'arrogance d'Antoine, la naïveté d'Ambre, la timidité de Melvin...
Citation:
Plus sérieusement, ce semblant de romance est pitoyable. S'ils finissent ensemble (ce qui va arriver), je ragequit.
"Ce qui va arriver ?" 8D
Citation:
Encore une fois, tu montres que tu gères parfaitement le côté obscur avec Antoine qui hésite à sauver son meilleur ennemi, note que ça ne m'aurait pas dérangé qu'il plonge dans la mer numérique
Là c'est une GROSSE modification avec la V1. J'en veux pour preuve la réaction d'Antoine il y a trois ans :
Spoiler
Citation:
Qu…quoi ? J’avais faillis le tuer… ? Pour de vrai ? Mais… mais j’étais un monstre ! J’avais été animé par une haine incontrôlable, je me sentais idiot et la culpabilité me tenait. J’attrapai sa main et l’aidai à revenir sur terre. Il y avait une différence entre ne pas apprécier quelqu'un et être prêt à le tuer !
Citation:
Et si c'était Ambre la création mentale ?
Mmh, j'y ai jamais pensé de cette manière. a mes yeux, @mbre est quelqu'un de brisé en deux. Chacune des deux parties est en réalité 50% d'elle. Ainsi, Ombre a selon moi autant de légitimité que son alter-ego. Mais en revanche, ce n'est que ma vision que je n'impose à personne. Je préfère laisser un peu d'ombre (ahaha) sur le sujet, justement pour que chacun interprète ce personnage à sa façon.
Merci beaucoup pour vos messages en tout cas, c'est super-motivant d'avoir des réactions. Puisque je n'ai plus d'excuses, voilà le chapitre 5, intitulé sobrement "Après l'exploration" et qui est un assez gros chapitre de transition. Après tout, vu qu'Antoine déteste équitablement Ambre et Jean, pourquoi devrait-il continuer à leur parler et à les impliquer dans cette histoire ?
Chapitre 5
Spoiler
Chapitre Cinq - Après l'exploration
*Ambre*
Je m'étais levée de très bonne humeur pour mon deuxième jour de cours. Ma vie d'avant était déjà de l'histoire ancienne, ainsi que tout ce qu'elle avait contenu. Après tout, je n'étais plus une enfant mais une adolescente. Je m'étais dépêchée de partir pour éviter de croiser Maman qui se levait toujours un peu plus tard. Commencer la journée par un affrontement avec elle ne m'enchantait vraiment pas. Je n'avais qu'une seule hâte : revoir mes deux nouveaux amis.
Le ciel était magnifique aujourd'hui. Comment avais-je pu passer toute ma vie à le contempler depuis une fenêtre ? Et respirer cet air si pur, rien de ce que j'avais vécu "autrefois" ne pouvait égaler ça. J'arrivais déjà à Kadic, et sortais mon emploi du temps pour savoir où aller. Mais l'organisation avait l'air d'être très compliquée et je n'y comprenais pas grand chose ! Fort heureusement, le surveillant que j'avais déjà rencontré la veille était près de l'entrer, à guetter les élèves.
"Ambre Delmas ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?" demanda t-il avec un sourire en la voyant arriver.
"Et bien..." débutais-je avant d'être interrompue.
"Tu t'en sors ? Est-ce que tu t'es fait des amis ?"
J'étais déconcertée. Il ne me laissait même pas le temps de lui répondre !
"A vrai dire..."
"Tu n'as pas eu de soucis j'espère ? Depuis que c'est monsieur Poliakoff qui tire les rennes, Kadic n'est plus du tout ce que c'était ! Non, vraiment, à l'époque de monsieur Delmas..."
Il s'arrêta brutalement, et me fixa la bouche ouverte. Il devait s'être rendu compte que je portais le même nom de famille que l'ancien directeur dont il parlait. Est-ce que... maman et lui était relié ? Elle ne m'avait jamais vraiment parlé de sa famille. La seule fois où elle avait évoqué ce sujet, c'est quand elle était saoul dans le salon à trois heures du matin.
Je l'avais surprise en train de pleurer, avachie dans son fauteuil, une bouteille de vin bon marché à la main, et plusieurs vides à ses pieds. J'avais essayé de la calmer, mais ça ne faisait qu'empirer son état.
"Maman... retourne te coucher." avais-je commencé en essayant de lui prendre sa boisson.
C'était à la période où j'étais censée lui faire la guerre, mais je ne pouvais pas la laisser comme ça. Même si je n'étais pas d'accord avec elle et que je lui en voulais, elle restait ma mère. Enfin, c'était ce que je croyais jusqu'au moment où elle s'écria :
"Je ne suis pas ta mère, d'accord ? C'est un... Un mensonge. Ce ne sont que des mensonges...!"
Sur le moment, je ne réagis pas. J'étais trop préoccupée par le danger de la situation. Je ne savais pas en combien de temps elle avait ingurgité tout cet alcool, mais elle était plutôt fine, à la limite de l'anorexie. Le risque de coma éthylique n'était pas nul. Je l'aidais à marcher jusqu'à sa chambre, alors qu'elle hurlait en pleurant et se débattait :
"J'ai fait une promesse !! ... Je fais ce que je peux, Ambre... Tu le sais ? Dis moi, Ambre tu le sais...? Je fais ce que je peux, n'est-ce pas... ?"
"Oui maman. Je le sais."
Elle se hissa dans son lit et s'allongea, toujours en larmes. Je l'entendis passer la nuit à hurler un nom. "Delrich" il me semblait, ou quelque chose du même genre. Le lendemain matin, je fis comme ci de rien était, et il devint vite évident qu'elle ne se souvenait de rien.
"Eh petite, tu rêve ?" me fit le surveillant en me tapotant sur l'épaule.
Je me mis à rougir. J'avais encore eu un de ces moments d'absences, j'en faisais pleins étant petite. Je m'excusais rapidement avant de lui expliquer mon problème en lui tendant mon emploi du temps.
"Voyons voir... Tu as cours d'allemand, en B37 avec madame Boulanger."
En voyant l'air perdu qui était apparu sur mon visage, il décida d'exceptionnellement m'accompagner. L'occasion de me faire visiter, selon lui. Mais au moment de se lever, il posa sa main sur son dos en gémissant. Il n'était pas vraiment jeune, il fallait l'admettre...
"Indiquez moi juste où ça se trouve, et je me débrouillerai !" dis-je en ne pouvant m'empêcher de rire un peu.
Après avoir écouté ses instructions, je le remerciais et me mettait en route. Par peur d'être en retard, j'étais même arrivée en avance. Il n'y avait qu'un groupe de filles dans la salle. Elles me dévisagèrent quand je m'approchai d'elles. Finalement, je n'essayais même pas de leur parler et m'installais au troisième rang. Le cours ne débutait que dans dix minutes, il fallait patienter. Quelqu'un vint s'asseoir à ma table, et j'entendis une voix horriblement familière me dire :
"Alors la te-pu ? On a pas peur de se ramener en cours toute seule ?"
C'était Steve. Il me souriait avec un immense côté malsain. Il avait encore des bleus au visage datant de notre confrontation de la veille. Il avait raison : cette fois, j'étais vraiment toute seule. Non seulement Antoine et Jean n'étaient pas là, mais Ombre, qui l'avait affronté à ma place, n'était elle aussi plus là pour m'aider. Et encore, elle avait pu profiter d'un immense avantage lié à la surprise. Avantage que je n'avais pas. Cependant il y avait un détail qui pouvait me sauver ! Les quatre filles au fond ! Steve n'allait jamais oser s'en prendre à moi en présence de...
"Vous quatre là, les pouffiasses. Cassez vous !" cracha l'immonde individu dans leur direction.
Et elles le firent. Sans faire un bruit, elles se levèrent et s'en allèrent. Pas une d'entre elles ne nous lança un regard. Je pouvais voir à la façon dont elles s'en allaient qu'elles étaient terrorisées. Peut-être que je n'étais pas sa première victime... Cette pensée était effrayante, mais elle me semblait être proche de la réalité. Il alla fermer la porte et poussa le bureau contre elle, de façon à ce qu'on ne puisse pas l'ouvrir normalement. Dans ses yeux, je pouvais voir une rage telle que je compris que la situation dans laquelle je me retrouvais était loin d'être ordinaire.
"A nous deux maintenant. J'ai pas mal de coups à te rendre, mais t'inquiète, à la fin t'en redemandera."
"Steve... je suis... d-désolée pour hier... Tu es sûr de vouloir.... vouloir aller aussi loin ?"
Quoi qu'il arrivait, on allait tôt ou tard venir à ma rescousse. Mais si c'était tard, je préférais ne pas penser dans quel état je serais. En tout cas, Steve était fichu. Il avait dépassé les bornes. S'il ne s'arrêtait pas maintenant, il allait obligatoirement finir en prison.
"J'en ai absolument rien à foutre ! Fallait y réfléchir deux fois avant de me frapper !"
Il était fou. C'était la seule solution. Quelqu'un toqua à la porte et j'entendis une vieille voix, sans doute l'enseignante. Cela ne perturba pas du tout Steve, qui se rapprochait de moi. Qu'est-ce que je pouvais faire ? En temps normal, Ombre aurait prit le relais et m'aurait sorti de cette situation mais... mais elle n'était plus là ! Il n'y avait que moi !
Que moi... Mais Ombre avait été une partie de moi avant que je ne la chasse. Ce dont elle avait été capable, j'en étais capable ! Ces coups dévastateurs que je l'avais vu faire, c'était ce même corps ! La seule chose qui changeait, c'était la motivation, la volonté de se battre ! Avant, j'étais celle qui se cachait, alors que ma seconde moitié s'occupait de faire front. Maintenant... C'était mon tour ! J'avais déclaré ne plus avoir besoin d'elle, il fallait que j'assume ce choix !
"Steve... Ce ne serait pas plus agréable si... j'étais consentante ?" demandais-je en essayant d'avoir l'air un peu plus naturel.
Il éclata de rire, jusqu'à en pleurer et hocha la tête en s'écriant :
"Parfait, parfait ! Je savais que tu comprendrais que t'as pas d'autre solution ! Allez, approche toi salope !"
Je m'avançais vers lui. Il ouvrit les bras et les tendit sur les côtés en fermant les yeux. Je ne savais pas à quoi il s'attendait, et je ne voulais vraiment pas le savoir. Une chose était sûre en revanche : il avait totalement baissé sa garde. Maman m'avait indiqué un endroit où frapper si un jour je devais me faire agresser.
"AOUCH !" hurla t-il alors que mon genoux atteignait son entre-jambe.
Son visage se contracta sous l'effet de la douleur. Je devais agir vite. Une fois encore, c'était l'effet de surprise qui m'avait sauvé, mais maintenant je l'avais perdu. J'essayais de me souvenir du coup que mon corps lui avait envoyé hier sous les directives d'Ombre. Je sortais rapidement le même manuel de cours. Quand il l'aperçut, il paniqua et essaya de se lever.
"Espèce de petite..."
Il n'eut pas le temps de finir. Je lâchai tout de suite mon arme improvisée et courrai vers la porte. J'eus tout juste le temps de pousser le bureau avant que quelqu'un ne défonce l'entrée. La personne se releva en toussant :
"Qu'est-ce qui vous prend les jeunes de vous enfermer là dedans ?"
C'était le vieux pion que j'appréciai tellement. J'allais tout lui expliquer mais Steve fut plus rapide :
"Elle m'a agressé ! Avec son livre ! Elle est folle !"
L'homme leva un sourcil. Puis il nous pointa l'un après l'autre du doigt avant de s'écrier :
"Vous deux, avec moi chez le sous-directeur !"
Steve me lança un regard noir en quittant la salle. Mais pas le simple regard qu'on donne à quelqu'un qui nous énerve, non. Le sien voulait clairement dire : "je vais te faire la peau". Et maintenant que je commençais à le connaître, je savais que ce n'était pas simplement de la provocation.
*Antoine*
D'habitude, le mercredi soir je quittais tôt et j'allais chez Melvin pour jouer à un des jeux vidéos qu'il avait déniché. C'était sa spécialité, toujours en trouver des nouveaux. Ce n'était pas très intellectuel comme activité, mais il fallait bien parfois laisser à mes puissants neurones le temps de se reposer. Hors, j'étais toujours puni... Je n'avais même pas de date limite, c'était "jusqu'à nouvel ordre". Ça pouvait aussi bien être dans une semaine que dans deux mois ! Adieu détente, et adieu recherches ! J'avais certes exploré l'usine la veille, mais cela m'avait énormément fatigué et j'avais passé la journée à somnoler. Ce n'était pas quelque chose à reproduire si je voulais rester en capacité de réfléchir proprement.
Nettoyer la cantine aussi était une activité bien trop physique pour être répétée tous les jours, et pourtant c'était bien encore une fois ma mission. Heureusement, Jim le surveillant ne s'était pas rendu contre de notre escapade hier soir. Il était décidément vraiment trop vieux pour faire correctement son travail ! Bon, je n'allais pas m'en plaindre, cela m'évitait d'autres ennuies. Ce dont je pouvais me plaindre en revanche, c'était d'être une nouvelle fois seul avec Jean.
Notre petite aventure dans ce monde étrange et virtuel avait brisé un mur entre nous, et être dans la même pièce ne nous était plus insupportable comme ça pouvait l'être, mais nous étions toujours comme le jour et la nuit. Même en cherchant, on ne pouvait pas se trouver de points communs, alors encore moins de sujets de conversations ! Pourtant, il essaya tout de même.
"Dis moi Antoine... Tu la connais depuis longtemps Ambre ?"
Évidemment. Une seule chose l'intéressait, et c'était d'ailleurs ce qui l'avait motivé à m'accompagner dans l'usine : le sourire niais de la blondasse. Ou peut-être son postérieur, je ne savais pas, et je ne voulais pas savoir. D'ailleurs, je ne comprenais pas ce qu'il lui trouvait. C'était probablement parce que je ne m'intéressais pas aux relations amoureuses, ou autres bêtises du même genre.
"Je l'ai rencontré hier. Donc non." répondis-je rapidement.
Je réalisais que j'évitais inconsciemment de croiser le regard de mon ancien adversaire. Est-ce que je m'en voulais encore pour notre altercation qui avait failli lui coûter la vie ? Non. Je m'en fichais totalement de lui. Qu'il vive ou qu'il meure, cela m'était totalement égal. Ce qui me faisait hésiter, c'était que ce sentiment allait à l'encontre de toutes les valeurs et les morales qu'on m'avait transmises et toutes celles qui semblaient faire fonctionner la société. Et puis être responsable du décès de quelqu'un était autre chose que simplement être indifférent à son trépas. Ce raisonnement tourbillonnait dans ma tête, et me renvoyer toujours à cette question : est-ce que tout cela faisait de moi un potentiel assassin ?
"C'était chelou hier quand même." déclara Jean, comme pour relancer la conversation.
"Ouais."
"T'as dit que ça avait un rapport avec tes parents."
"Je l'ai dit, oui."
Notre relation était restée froide à l'extrême. En même temps, nous n'allions pas devenir meilleurs amis du jour au lendemain, et je n'avais aucune raison de lui révéler mes raisons pour m'intéresser à cette vieille usine et au laboratoire secret qu'elle contenait. Finalement, il aurait sans doute mieux valu que j'y ailles seul. Désormais, Ambre et Jean étaient aussi impliqués, et leur curiosité avait sans doute été piqué à vif.
Bref, tout cela m'occupait l'esprit, et j'étais trop fatigué pour continuer la tâche ingrate qu'on m'avait imposé, et je me laisser tomber sur une chaise.
"Eh tu fais quoi là ?"
"Je me repose."
Il m'envoya le balais à la figure et je dû le rattraper pour ne pas me le prendre à la figure. Qu'est-ce qui lui prenait maintenant ? Il ne pouvait pas me laisser tranquille ?
"On doit tous les deux nettoyer la cantine. Je compte pas faire ta part du travail."
Sans me lever, ni même le regarder, je lui répondais avec un petit sourire :
"Et bien ne la fait pas, ce n'est pas grave."
"Si la cantine est pas impeccable, on devra continuer demain !
Mon sourire s'élargie.
"Rend la impeccable dans ce cas."
Je levais enfin mon regard pour confronter le sien. Il ne semblait pas vraiment content de ma réponse. Cet aspect de colère lui donnait encore plus un aspect de primate que d'habitude. Finalement, il en était déjà fini de notre collaboration. En même temps, s'il n'était pas capable de comprendre qu'il valait mieux qu'il s'occupe de l'aspect physique de notre punition, je ne pouvais rien pour lui. N'avait-il pas compris que mon existence entière était liée aux missions intellectuelles ?
Il me lança soudainement son balais à la figure. Il s'écrasa sur ma tête, me laissant une grosse bosse. Mais il était malade ?
"Tu te prends pour qui là ?"
Pour qui je me prenais ? J'avais envie de lui répondre : "pour quelqu'un qui t'es infiniment supérieur. Pour quelqu'un dont la destinée est totalement opposée à la tienne. Toi tu balaieras de vieilles cantines, moi je révolutionnerais le monde." Parce que c'était la vérité. L'univers n'attendait que moi, moi et moi ainsi que mon immense génie. Avec les anciennes recherches de mon père, j'allais achever quelque chose. J'allais changer des choses. Mon nom n'allait pas être oublié.
Mais là, nous n'étions que tous les deux dans la cantines. J'avais un bleu et je ne voulais pas en avoir d'autres. Alors je fis un effort, je pris sur moi et je me remis au travail.
Nos rapports étaient redevenus aussi décrépis qu'avant. Le facteur Ambre ayant disparu, nous n'avions finalement aucune raison de nous apprécier, ou de nous parler. Et même en sa présence, pourquoi me forcerais-je ? Ni l'un ni l'autre n'avait la moindre valeur à mes yeux. C'était par hasard qu'ils m'avaient accompagnés, et ça n'irait pas plus loin. Ils pouvaient aller roucouler dans leur coin, ça m'était égal.
La première heure passa lentement, sans que le moindre début de conversation refasse surface. Le silence fut brisé par la porte. Jim pénétra dans la cantine et renifla bruyamment.
"Ça sens bien le propre ! De vrais fées du ménages tous les deux ! Je vous emmène de la main d'oeuvre supplémentaire, que les tables brillent bien."
Il se tourna vers la personne qui allait nous rejoindre et qu'on ne pouvait pas encore voir.
"Je te le répète, c'est temporaire, le temps qu'on découvre ce qui c'est vraiment passé. Mais honnêtement, tout va dans ton sens, donc ce sera quelques retenues pour la forme et c'est tout."
"Je comprends." fit la nouvelle venue. Je reconnu immédiatement la voix. C'était Ambre.
Elle rentra à son tour dans la cantine, laissant le vieux surveillant s'en aller. Quand elle nous aperçu, un immense sourire se dessina sur son visage.
"Antoine ! Jean ! Vous êtes punis vous aussi ?"
Je ne savais pas comment je devais vivre son arrivée. Allais-je recommencer à jouer le rôle insupportable de la troisième roue ? Tout de suite, le pseudo-chevalier servant alla à sa rencontre, lâchant sa brosse en route.
"Et bien ! Qu'est-ce que t'as fait pour te retrouver là ?"
Elle baissa la tête, un peu honteuse. Quoi ? Elle avait pas fait son exo de math ou était arrivée en retard en cours ?
"Je me suis battue avec Steve ce matin."
"Tu t'es battue avec... Sérieusement ?"
"Oui... il va sans doute se faire renvoyer d'après Jim, mais en attendant j'ai des heures de colles. Mais si c'est avec vous deux, tout va bien !"
Ils pouvaient pas se la fermer ? J'avais pu profiter du calme pour beaucoup réfléchir et maintenant leur voix faisaient interférences avec mes pensées.
"Antoine, tout va bien ?"
La niaise était venue vers moi. Elle avait toujours son air à la fois innocent et agaçant. Le cliché typique de la fille frêle, sans défense. Elle s'était "battue" avec Steve. Tsss... elle avait dû lui marcher sur le pieds sans faire exprès.
"Non." lui dis-je sans la regarder, espérant la faire fuir dans les bras de son protecteur et me laissant ainsi en paix.
"Qu'est-ce qui se passe ?" insista t-elle. Elle était plus déterminée à me parler que je le pensais. En levant la tête, je pouvais voir que cela déplaisait à Jean. Était-il jaloux ? Jaloux de moi ? C'était la meilleure, c'était vraiment la meilleure ! C'était même excellent !
"J'ai des problèmes d'informatiques avec l'ordinateur de mon père. Et je suis persuadé qu'il nous permettrait de mieux comprendre ce qu'on a découvert à l'usine." développais-je avec une fausse tristesse dans la voix.
Elle hocha la tête. L'autre abruti s'impatientait derrière. Une vision presque paradisiaque. Lui qui pouvait normalement avoir l'attention de toutes les filles qu'il croisait, voilà que c'était moi qui lui volait la première place. Si seulement Melvin pouvait voir ça ! Évidement, je ne pensais pas Ambre capable de m'aider, la seule raison qui me poussais à continuer la conversation était de prolonger cette magnifique situation.
"Tu sais, je t'avais dit que je m'y connaissais un peu.... Donc si je peux t'aider, ce serait avec plaisir hein..."
"Boarf, c'est plus un soucis technique. L'ordi est vieux et j'ai pas de chargeur adapté."
En repensant à ce bâton dans ma route vers la gloire, je recommençais à bouillonner intérieurement et le plaisir d'agacer Jean se dissipait petit à petit. C'était idiot d'être bloqué à cause de quelque chose d'aussi simple ! Cette petite pièce d'équipement qui me faisait défaut était rare, trouvable uniquement dans les bas-fonds de la vaste toile d'internet et le plus souvent à des prix équivalent à un an d'argent de poche, voir plus. La technologie avait certes ralentie son avancée depuis les dernières décennies, cela faisait longtemps que ce genre de matériel était obsolète et avait été remplacé par un nouveau système bien plus pratique et performant.
J'étais perdu dans mes pensées, et j'avais oublié la présence d'Ambre en face de moi. En même temps, il était facile de l'oublier vu le niveau de sa conversation. Mais quant elle m'interpella à nouveau, je ne pu m'empêcher de sursauter.
"J'ai des vieux chargeurs chez moi. Peut-être que l'un d'eux fonctionnera."
"De vieux chargeurs ? Vieux comment, d'il y a quelques années ?" m'empressais-je de demander.
Pour la plupart des utilisateurs casuel, quelque chose d'ancien n'était en réalité âgé que de deux ou trois ans. J'avais déjà entendu certains de mes camarades se plaindre de leur téléphone qui datait simplement de l'été précédent en les traitant de totalement dépassé.
"Oh non, ils sont vraiment anciens pour la plupart. Avec l'ancien système."
Et elle se mit à détailler ce qu'elle appelait "l'ancien système" dans d'une manière très précise, que même moi j'avais du mal à comprendre. Est-ce qu'elle avait avalé une encyclopédie sur les PC du début du XXIème siècle ? En tout cas, c'était surprenant. Surprenant mais pas impressionnant : n'importe qui pouvait se passionner pour un domaine et cumuler des connaissances sur le sujet. Ca n'attestait de rien.
Enfin si, d'une chose : Ambre pouvait réellement m'aider. Elle était peut-être idiote, niaise et d'une naïveté affligeante, cependant il devenait probable qu'elle se révèle être le chaînon manquant pour atteindre le secret de mon père. Mais peut-être qu'en fait pas du tout, qu'elle n'avait pas l'équipement requis et que tout cela n'était qu'une immense fausse choix. Je devais rester sur mes gardes et ne pas crier victoire trop vite.
"Quand est-ce que tu pourrais les emmener ?"
Demain probablement. Mais cela signifiait que j'allais passer une nuit entre l'hésitation et l'excitation et que je n'allais pas fermer l'oeil.
"Ce serait possible ce soir ?" rajoutais-je sans lui laisser le temps de répondre.
"Et bien... oui... je suppose... Je te rejoins chez toi et on essaie d'allumer ce fameux laptop ensemble ?"
Si elle me proposait ça, c'est que ça ne devait pas être possible chez elle. Avec ma tante, ça allait sans doute poser problème, elle allait traîner dans les parages, surtout si je ramenais une fille à la maison ! Elle allait essayer de me "taquiner" sur le sujet devant Ambre, et je ne voulais pas que ce genre de situation se produise.
"C'est pas possible chez moi." dis-je simplement.
"Les deux geeks, j'ai rien compris à votre conversation mais si vous avez besoin d'un endroit où vous réunir, j'ai de quoi faire."
Jean devait avoir l'impression de "perdre" ses chances avec la blondasse, et c'était son moyen de les récupérer. D'un côté ça m'arrangeait si ça signifiait essayer les chargeurs de ma camarade de retenue dès aujourd'hui. Ainsi il fut convenu qu'une fois cette corvée terminée, on se rejoignait tous chez lui, le temps pour Ambre de récupérer ses affaires. Une soirée "décodage" s'annonçait, ou plutôt j'espérais qu'elle s'annonçait, car avec ce vieux laptop en état de marche, plus rien ne pouvait m'empêcher de découvrir ce que signifiait ce monde virtuel, et même comment mon père avait disparu.
*Ambre*
Je rentrais doucement dans la maison qui m'avait vu grandir, laissant la vieille porte de l'entrée grincer. Tout respirait le passé ici. Il y avait des photos de ma mère enfants sur les murs avec son père, quelques unes de moi petite aussi mais jamais aucune de récente. Les bibliothèques étaient couvertes de poussières et les livres qui y étaient entreposés n'avait pas été ouvert depuis longtemps. Ce n'était pas une atmosphère désagréable en soi, simplement pas adapté pour une enfant. Les crises de paniques de ma mère et "Ombre" étaient peut-être les symptômes dérivés de ce confinement.
Que ce soit une petite fille ou une adulte, personne n'était censé vivre seul avec comme unique compagnie des antiquités datant d'une époque largement révolue. J'avais réussit à m'extirper de ce mode de vie, mais sans doute parce que j'étais jeune. Pour maman, il était sans doute trop tard. Elle avait vécu toute sa vie dans cet endroit : de sa jeunesse à ma naissance. J'avais vu des photographies d'elle à mon âge. Elle était... très belle et paraissait heureuse. Je me demandais parfois ce qui avait pu la changer à ce point.
J'allais dans ma chambre chercher les chargeurs pour Antoine. Je les avais trouvé dans le grenier que j'explorais avec... Que j'explorais toute seule. J'avais l'impression que ma vie avait pris un immense tournant en deux jours, et j'en voulais à ma mère d'avoir essayé de me "préserver" selon elle de l'extérieur. Oui, l'extérieur c'était montré dangereux. Mais en si peu de temps, j'avais l'impression d'avoir déjà plus vécu que dans toutes mes années d'emprisonnement.
Je descendais les escaliers pour retourner au rez-de-chaussée, et je tombais nez à nez avec maman dans sa robe de chambre.
"Je peux savoir où tu vas, jeune fille ?" fit-elle froidement.
Lui faire face était toujours difficile. D'autant plus que je n'avais plus personne pour me soutenir à présent. Autrefois, Ombre m'inspirait une immense confiance qui me permettait d'avancer, sauf qu'elle n'était plus là désormais. Mince, il fallait que je garde en tête qu'elle n'avait jamais été là. Qu'elle n'avait été que ma propre invention pour me donner du courage, et que je n'avais plus besoin d'elle à présent. N'avais-je pas réussi à vaincre Steve toute seule ? A côté d'une personne ayant des intentions aussi malsaines et dérangés, maman ne me faisait finalement pas très peur. Ce n'était qu'une dame très solitaire. C'était triste pour elle, mais elle n'avait pas à m'entraîner avec elle dans son déclin.
"Je vais rejoindre des amis." dis-je simplement.
"Sortir aussi tard en plein milieu de la semaine ? C'est ridicule ! Surtout après ce que j'ai appris à ton sujet !"
Le directeur adjoint avait dû la prévenir... Même si je ne m'étais que défendue, c'était Steve qui était à terre quand Jim était rentré dans la salle d'allemand. Bien évidemment, le surveillant était de mon côté mais monsieur Poliakoff ne l'avait pas entendu de cette oreille. Il avait exclu mon agresseur mais avait tenu à ce que je sois moi aussi punie, dans une moindre mesure.
"Te battre en classe, rentrer à des heures pas possible ! Ce n'est pas comme ça que je t'ai élevée ! Jamais je n'aurais dû t'inscrire à Kadic, cela a fait de toit une véritable petite dévergondée !" commença t-elle en rougissant de colère.
"Maman..."
"J'ai totalement échoué avec toi ! Je n'ai pas été capable de tenir promesse !"
Elle hurla et se laissa tomber sur le sol. Une fois à terre, elle fondit en larmes. Elle me faisait beaucoup de peine, mais je ne comprenais pas pourquoi elle se mettait dans des états pareils.
"Je rentrerais pas trop tard cette fois, promis." dis-je en passant à côté d'elle et en me dirigeant vers la sortie.
Elle voulut dire quelque chose, mais j'étais déjà loin. J'avais pitié d'elle mais je ne comptais tout de même pas la laisser se mettre en travers de ma nouvelle vie. Parce que cette dernière me plaisait : en allant chez Jean, j'avais l'impression d'être heureuse comme jamais je ne l'avais été.
*Antoine*
J'avais du refaire un tour chez moi, le temps de laisser à Ambre le temps de récupérer le matériel dont j'avais tant besoin et surtout parce que je ne voulais pas me retrouver tout seul chez l'autre macaque. Ma tante n'était pas encore rentré, ce qui me laissait un peu plus de temps. Si elle avait été là, je me serais hâté pour ne pas la voir. Je ne partageais rien avec cette vieille idiote et je n'avais rien à lui dire. De plus, son absence me permettait de fouiller un peu les placards pour trouver de quoi manger, chose que je ne pouvais faire en sa présence.
"On ne grignote pas entre les repas !" me disait-elle toujours avec sa voix insupportable.
Dès que j'allais être majeur, j'allais partir de chez elle et vivre seul. Mais bon... je n'y étais pas encore. Après avoir été cherché l'ordinateur remplis de mystère, je me mis en route. J'étais dingue d'impatience. Si l'autre blonde n'avait pas raconté de sottises, j'allais pouvoir recommencer à farfouiller dans le passé. Reparler à "Alpha" et continuer notre conversation de l'autre jour.
Jean vivait dans un endroit à son image. Le rez-de-chaussée d'un HLM miteux. Les poubelles débordaient, avec le taux d'agression assez élevé dans les parages, les éboueurs ne venaient pas souvent. Ce n'était pas vraiment le genre de lieu où j'aimais me trouver, mais c'était nécessaire. J'espérais vraiment que ça allait mener quelque part et que tous ces efforts n'étaient pas en vain. En prenant une grande inspiration, je m'avançais vers la porte et cherchait le nom de famille de l'autre macaque.
"C'est Antoine, tu peux m'ouvrir ?" dis-je à l'interphone.
Après une petite sonnerie, je pu ouvrir la porte. Jean était à l'entrée et me conduisit dans son appartement. C'était tout petit, c'était sale, le sol était jonché de déchets, de papiers et de toute sorte d'objets. Comment pouvait-il vivre dans un bazar pareil ? Ambre y était déjà, assise sur un canapé à côté d'une petite fille rousse. Cette dernière me regarda rentrer avec une certaine appréhension et se tourna rapidement vers Jean.
"Il a une de drôle de tête ton ami." lui chuchota t-elle doucement, mais pas assez pour que je ne puisse pas l'entendre.
Je montrais lui montrais les dents instinctivement. Je détestais les enfants. Il avait le droit de dire ce qu'ils pensaient sans qu'on le leur reproche.
"Ouais t'as raison." fit le crétin en gloussant. "Antoine, j'te présente Léa, ma petite soeur."
Elle restait collée à lui, et me fixait toujours craintivement. Ambre eut un petit rire.
"Ne t'en fais pas, il est pas méchant." dit-elle à la rouquine.
Ambre était bien le genre de fille à apprécier le contact avec les mioches et à bien s'entendre avec eux. Et puis si Léa n'avait qu'un grand frère, elle n'avait pas de repère féminin et avait dû accueillir à bras ouvert la présence de l'autre blonde. En revanche, un autre garçon totalement différent de ce qu'elle connaissait, ça devait la chambouler. C'était quand même idiot les enfants.
"Bon, j'suppose que vous allez faire vos trucs de geeks. Je vais faire chauffer les pizzas, mettez vous à l'aise." nous lança t-il avant de disparaître dans une autre pièce.
Je sortais le laptop de mon père de mon sac. Ma camarade avait apporté son chargeur et un autre ordinateur portable, ce qui me semblait être une bonne idée.
"Ouah vous en avez des choses !" s'exclama Léa qui était restée collée à Ambre.
"Oui, mais faut pas y toucher." lui dis-je rapidement. Elle s'éloigna de moi et alla s'asseoir près de la blondasse.
Bon, il était temps de se mettre au travail, car à mon plus grand plaisir le chargeur était compatible. Le voyant orange de rechargement s'était allumé, il n'y avait plus qu'à patienter. C'était parfait, juste parfait !
"Excellent !" dis-je en voyant l'écran s'afficher. La satisfaction que je ressentais était telle que je ne faisais même plus attention aux deux demoiselles présentes avec moi sur ce vieux canapé. Les secrets de mon père allaient être miens d'ici peu de temps, je pouvais le sentir ! J'avais de nouveau accès au bureau étrangement vide, mais ce n'était pas ça qui m'intéressait...
"Et maintenant ?" me demanda ma camarade.
J'avais oublié sa présence dans mon excitation. Est-ce que je devais la laisser observer mes recherches ? Après tout, ça ne me concernait que moi. Néanmoins, elle m'avait bien aidé, et son ordinateur beaucoup plus moderne allait m'être bien utile. Autant lui mettre dans la confession. J'allais lui expliquer au sujet d'Alpha quand soudain :
A: Bonsoir, "fils de Jérémie". Comment vas tu aujourd'hui ?
"Qu'est-ce que c'est que ça ?" demanda Ambre à côté de moi.
"Je ne sais pas trop. Pas encore."
Je me hâtais d'écrire ma réponse.
J: Je vais bien, et toi ?
"Tu discutes avec quelqu'un ?" m'interrogea une nouvelle fois ma voisine.
"Je suis pas sûr que ce soit quelqu'un."
A: Exact, je ne suis pas "quelqu'un", je suis une intelligence artificielle. Et pour ton information, je vais bien.
"Il" avait réagit immédiatement, sans que je ne tape quoique ce soit dans la conversation. Se pourrait-il qu'il puisse... ?
"Il peut nous entendre ?!" s'exclama Ambre.
A: Évidemment, je peux vous entendre. Vous voir aussi, tous les trois.
Nous nous regardèrent quelques instants. Léa ne comprenait pas, Ambre était blême et je devais l'être aussi. Tout cela prenait un côté assez effrayant.
A: Tu es Antoine Belpois, je me trompe ? Quant aux deux demoiselles à tes côtés, j'ignore encore leur identité mais je fais mes recherches.
"Mais... comment tu sais ça ?"
Il était devenu évident qu'écrire ne servait à rien. Notre interlocuteur devait utiliser la webcam pour nous observer. Je fus tenté de prendre un but de gomme-fixe pour la rendre inutilisable, mais de toute façon il était trop tard.
A: Comme je l'ai dit, j'ai fait mes recherches. Je devais être sûr que tu sois qui tu prétendais être.
"Bon, maintenant tu sais qui je suis. Ce serait injuste que je ne sache rien de toi."
A: Exact. Comme tu le sais, je suis Alpha. J'ai été conçu par Jérémie Belpois.
"Dans quel but ?"
A: Tu n'as pas accès à cette information pour le moment.
"Et pourquoi ça ? Je suis le fils de ton créateur !"
A: Il est vrai. Mais je suis une entité indépendante, avec ma propre volonté. Je n'ai pas à obéir à qui que ce soit. Le fait que tu sois le fils de Jérémie ne change rien à cela.
Donc Alpha ne refusait pas de me donner ces informations à cause d'une sécurité quelconque mais bel et bien parce qu'il en avait pas envie... C'était encore pire ! Cet ordinateur devait regorger de dossiers et je n'avais pas le droit d'y toucher !
"Antoine." murmura une voix dans mon oreille. C'était Ambre. "Si cet Alpha refuse de nous parler, il suffit de trouver ces données par nous même."
"Tu crois que je n'y ai pas pensé ? Mais impossible de contrôler quoi que ce soit, c'est lui qui à le contrôle de ce laptop !" m'écriais-je avec une colère naissante.
"Aucun système n'est infaillible..."
A: Ne vous méprenez pas, je n'ai pas dit que je ne voulais rien vous dire.
"Alors dis moi..." commençais-je en me précipitant.
A: Cependant, ce n'est pas le bon moment. Venez à l'usine demain après-midi.
Et l'ordinateur s'éteint subitement et il se montra impossible à rallumer. Au final, je n'avais rien appris. Au contraire, j'avais davantage de questions sans réponses. Comment Alpha avait pu faire des recherches si l'ordinateur avait été éteint pendant tout ce temps ? Quel était son lien avec l'usine et ce qui s'y trouvait ? Qu'est-ce que mes parents avaient inventé ?
"Ça devient de plus en plus incroyable... Je savais que la vie serait plus palpitante à l'extérieur, mais pas à ce point !" murmura Ambre pour elle-même, avant de se dire à mon attention : "On doit aller à l'usine demain ! Oh s'il te plaît Antoine, il faut qu'on y aille !"
Elle était encore plus impatiente que moi... Et puis au final, elle avait raison. On avait pas appris grand chose ce soir, mais au moins on s'était rapproché de la vérité. Alpha avait beau rester très secret, on était sur la bonne voie.
"J'ai quatre-fromages ou margarita, qui veut quoi ?" fit une voix derrière nous. Jean était rentré avec les fameuses pizzas. "Il s'est passé quelque chose, vous en faites de ces têtes !" rajouta t-il.
"Comment dire..." sourit Ambre, avant de lui raconter.
Il réfléchit un instant et affirma vouloir nous accompagner, sûrement pour se rapprocher d'Ambre. Après nous mangeâmes les pizzas devant un vieux film de science-fiction datant de 2015 et je fini par m'endormir.
*???*
"J'ai confirmation que trois personnes se sont rendues dans l'usine, monsieur le Directeur."
La voix du haut-parleur était celle de Mélissa, sans doute la seule personne au monde en qui il avait encore confiance. L'homme l'écoutait attentivement, depuis son bureau à la capitale. De sa main gauche il fumait une cigarette. Fumer était une vieille habitude qu'il pensait avoir disparu, mais qui refaisait surface de temps en temps. Dans les moments de stress. Sa main gauche tapotait sur la table à un rythme régulier, autre moyen d'évacuer la pression. Une chose était sûre : il avait bien fait d'augmenter sa vigilance !
"Je vois." dit-il sans émotion. "Je suppose que ça devait arriver, un jour ou l'autre. As-tu leurs identités ?"
"Ce sont des élèves du lycée du secteur. Antoine Belpois, Ambre Delmas et Jean Schmitd."
Il se crispa et lâcha sa cigarette dans son cendrier. Comment était-ce possible ? Tant de coïncidences, ce n'était pas réaliste ! Il avait comprit qu'il devait se méfier dès que le fils de Jérémie et Aelita lui avait été signalé par Nicolas... mais que tout aille aussi rapidement, c'était incroyable. Autre évènement surprenant : la présence de Ambre. Finalement, il devait peut-être y avoir un Destin. Certains évènements étaient impossibles à éviter.
"Monsieur le Directeur ? Tout va bien ?"
"Oui, merci Mélissa, ce sera tout."
Et il coupa la conversation. Il savait qu'il aurait dû se débarrasser des jumeaux quand il en avait l'occasion... Mais il avait été faible à ce moment. Il avait eu des remords. La colère qui l'avait habité n'avait pas été telle qu'il aurait pu s'en prendre à des enfants. Mais maintenant... Maintenant, il était au sommet d'un véritable empire. Maintenant, il avait plein de choses à perdre. Maintenant, il ne pouvait plus prendre le moindre risque.
Mélissa était son bras droit et aussi ses yeux, mais pouvait-il lui confier une telle mission ? Il ne savait pas si malgré sa dévotion, elle n'allait pas se retourner contre lui. Personne n'était au courant de cette histoire et il doutait pouvoir ajouter des gens dans la confidence... Le secret de son pouvoir pouvait s'écrouler s'il n'était pas suffisamment prudent. Nicolas Poliakoff peut-être ? Non, c'était un imbécile heureux. Il restait... lui. Mais non, il refusait de faire appel à cet individu.
Le Directeur de Kadic devait se rendre à l'évidence : il allait devoir gérer ça seul. Enfin... pas tout à fait. Il lança un programme sur son puissant ordinateur. Un étrange logo apparut sur l'un des écrans.
"Bonjour XANA, ça fait longtemps que je n'ai pas fait appel à toi."
Des grésillements électroniques lui répondirent de manière agressive. C'était toujours aussi plaisant de voir cet ancien virus informatique obligé d'obéir à chacune de ses volontés.
"Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te demander de changer le cours de la bourse ou de pirater les ventes d'une autre compagnie. Non, aujourd'hui, on va refaire comme au bon vieux temps !"
Il sourit. Il s'était inquiété pour rien. Par la fenêtre, on pouvait voir le soleil qui commençait tout juste à se lever. Dans très peu de temps, tout ça n'allait être que de l'histoire ancienne !
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Vu que ça a marché avant, je vais commenter directement comme ça tu publieras ton chapitre juste après Plus sérieusement, prends bien le temps d'établir tous les changements par rapport à la V1 car ils sont positifs pour le moment, d'après ce que tu as décris dans les différents spoilers. Je ne vais d'ailleurs pas commencer la première version de Code Alpha étant donné que celle présentée ici me plait beaucoup et c'est une amélioration après tout. Avant de passer aux remarques concernant le scénario et les personnages, je me permets de te signaler quelques coquilles vu que ce dernier texte publié en contient pas mal.
Spoiler
« le surveillant que j'avais déjà rencontré la veille était près de l'entrer » => entrée
« quand elle était saoul » => saoule
« alors que mon genoux atteignait » => genou
« cela m'évitait d'autres ennuies. » ennuis
« et je me laisser tomber sur une chaise. » je me laisse tomber/je me suis laissé tomber ou alors tu continues en imparfait
« Mon sourire s'élargie » => s'élargit
« Ça sens bien le propre » => sent
« un soucis technique » => souci
« La technologie avait certes ralentie » ralenti
« "l'ancien système" dans d'une manière très précise »
« tout cela n'était qu'une immense fausse choix. » => ça n'a pas de sens
« des photos de ma mère enfants » => enfant
« je les avais trouvé dans le grenier » => trouvés
« l'extérieur c'était montré dangereux » => s'était
« cela a fait de toit une véritable dévergondée » => toi
« Ma tante n'était pas encore rentré » => rentrée
« j'ignore encore leur identité » => leurs identités
« je fini par m'endormir. » => je finis
Dernière chose, tu confonds parfois le futur simple avec le conditionnel présent. Exemples :
« moi je révolutionnerais le monde. »
« Je rentrerais pas trop tard cette fois, promis. »
Passons à la partie la plus intéressante : le scénario et les personnages. Quand j'ai vu que ça allait être un chapitre de transition, je me suis dis que les choses n'allaient pas vraiment bouger mais je me suis trompé. Premièrement, Ambre semble avoir évoluée. « Avant, j'étais celle qui se cachait, alors que ma seconde moitié s'occupait de faire front. Maintenant... C'était mon tour ! » => Alléluia ! (En passant, la scène avec Steve est mythique.) De plus, elle semble avoir tout d'un coup énormément de recul sur sa situation familiale, elle a compris que ce n'était pas un encadrement "normal". La vision que tu nous montres de la Sissi du futur est intéressante, c'est assez triste en fait. La diva a vécu une sacrée descente aux enfers au fil des années et elle n'a toujours pas oublié Stern, délaissant sa pseudo-fille au passage. Pour finir sur Ambre, sa dernière phrase la replonge en mode niaiseuse : « Parce que cette dernière me plaisait : en allant chez Jean, j'avais l'impression d'être heureuse comme jamais je ne l'avais été. » => À vomir cette romance.
Antoine est fidèle à lui-même, on dirait qu'il est plus déterminé que jamais à mettre fin au semblant de collaboration qui unit les trois élèves. Et il est toujours autant persuadé d'être au dessus du lot... Reste Schmidt. Au début, j'ai vraiment cru qu'il n'allait pas faire d'apparition dans cet épisode. « Ce dont je pouvais me plaindre en revanche, c'était d'être une nouvelle fois seul avec Jean. » => À la lecture de cette phrase, mon souhait s'est brisé. Étonnement, j'ai été content qu'il soit de la partie à la fin de ma lecture. Bon, il a quand même fait son bâtard en blessant Antoine avec son balais mais, à part ce geste idiot et impulsif, je ne l'ai pas perçu aussi détestable qu'avant même si je ne le porte toujours pas dans mon cœur. Ravi de savoir qu'il n'a rien à voir avec toi entre parenthèses. L'endroit où il vit avec sa sœur m'a même touché, ce qui m'amène à une question.
No stress, ça sera ma seule interrogation cette fois. Il a un logement précaire et pourtant il y invite ses "amis". N'éprouve-t-il pas une légère honte au moment où les jumeaux (je pense que c'est établi maintenant) découvrent l'appartement, une gêne de ne pas pouvoir être en mesure de les accueillir dans de meilleures conditions ? Je suppose qu'il a proposé ce lieu de meeting sans réfléchir pour ne pas être mis sur la touche mais je me demande vraiment s'il a regretté ce geste vu qu'Antoine a jugé immédiatement l'intérieur. Même s'il a n'a rien dit, ça a quand même dû se voir un minimum dans son regard vu le tact de Belpois junior. Je dois avouer que je l'ai détesté sur ce coup-là (good job).
Si j'avais la possibilité – tout le monde en a déjà rêvé – de rendre réel n'importe quel personnage de fiction, je passerais mon tour pour tes (anti)héros car ils ont un paquet de défauts, pas le genre de proches que l'on aimerait avoir à ses côtés...
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Spoiler
Bonjour Minho, merci de ta réactivité et de ton commentaire !
Citation:
Premièrement, Ambre semble avoir évoluée. « Avant, j'étais celle qui se cachait, alors que ma seconde moitié s'occupait de faire front. Maintenant... C'était mon tour ! » => Alléluia ! (En passant, la scène avec Steve est mythique.)
Tu m'en vois ravi ! Le but de cette V2 était de corriger l'évolution archaïque et incohérente des personnages (tu fais bien de ne pas lire la V1 ^^), surtout Ambre et Antoine pour préparer le terrain pour Projet Violette, la suite. Je me dois de comparer avec la V1, dans laquelle la dispute entre Ambre et Ombre n'avait pas lieu, et c'était Ombre qui se débarrassait de Steven. Ambre est beaucoup plus active qu'avant, ce qui est pour le mieux.
Citation:
« Parce que cette dernière me plaisait : en allant chez Jean, j'avais l'impression d'être heureuse comme jamais je ne l'avais été. » => À vomir cette romance.
Bon, j'ai compris, je ne suis pas fait pour les romances. Tout comme la parenté d'Antoine et Ambre, c'est quelque chose que j'avais décidé il y a longtemps, et que je ne peux plus enlever car trop d'éléments dépendent de ces ficelles même si elles ne me plaisent plus et m’enchaînent un peu dans ma propre histoire. Mais je t'assure, je sais où je vais avec. Fais moi confiance là-dessus.
Citation:
Antoine est fidèle à lui-même, on dirait qu'il est plus déterminé que jamais à mettre fin au semblant de collaboration qui unit les trois élèves.
Et si je te disais que dans la V1, il devenait automatiquement super pote avec Ambre et Jean et que son caractère s'adoucissait au fur et à mesure ? Bon, je vais vraiment arrêter ces comparaisons
Citation:
N'éprouve-t-il pas une légère honte au moment où les jumeaux (je pense que c'est établi maintenant) découvrent l'appartement, une gêne de ne pas pouvoir être en mesure de les accueillir dans de meilleures conditions ? Je suppose qu'il a proposé ce lieu de meeting sans réfléchir pour ne pas être mis sur la touche mais je me demande vraiment s'il a regretté ce geste vu qu'Antoine a jugé immédiatement l'intérieur. Même s'il a n'a rien dit, ça a quand même dû se voir un minimum dans son regard vu le tact de Belpois junior. Je dois avouer que je l'ai détesté sur ce coup-là (good job).
Je vais être honnête, je m'intéresse tellement peu à ce personnage que je n'ai pas développé à ce point ses réflexions. Dans un sens, ce que tu dis est assez logique, mais Jean doit sans doute être assez "je-m'en-foutiste" sur ce point. D'autant plus que je doute que l'opinion d'Antoine lui importe, s'il fait ça, c'est uniquement pour se rapprocher d'Ambre. J'ai prévu d'écrire un one-shot centré sur lui un jour, car ni "25 ans plus tard", ni "Projet Violette" ne s'attarde vraiment sur lui. C'est l'un des rares personnages à ne jamais monter sur le devant de la scène, et c'est probablement une erreur de ma part.
Merci pour les relevés orthographique, je vais corriger de ce pas
Et maintenant, place au chapitre 6, qui introduit le plus gros changement de cette nouvelle version : un personnage totalement inédit, qui gagnera en importance et qui a un lien très étroit avec ce que j'appelle l'Entre-Deux (c'est à dire, ce qu'il s'est passé entre Code Lyoko et Code Alpha : la mort de Jérémie et de Aelita, ect...). Malgré le titre, trois nouveaux personnages vont faire leur apparition dans ce chapitre !
Chapitre 6:
Spoiler
Chapitre Six - Miss Marple rentre en scène
*???*
Nicolas Poliakoff, directeur adjoint du célèbre ensemble scolaire privé Kadic, réputé pour remettre le moindre enfant délinquant dans le “droit chemin”, était songeur. Plusieurs choses lui avait échappé. Déjà, comment avait-il pu pendant autant d’années négliger la présence du fils de Jérémie dans son établissement ? Bon, comme justification, il se disait qu’il avait quand même beaucoup d’élèves à gérer et que Belpois était assez courant comme nom. Il avait dû en avoir deux ou trois depuis qu’il avait eu son poste. Bref, ce n’était pas de sa faute.
Pourtant, l’ambiance était devenue pesante depuis peu. Le Directeur avait annoncé par message que son assistante personnelle allait bientôt arriver pour aider à remettre de “l’ordre” à Kadic.
“Mais il y a déjà de l’ordre…” soupira t-il. Mais bon, il ne pouvait pas refuser les instructions de celui qui l’avait installé sur ce fauteuil confortable. C’était étrange tout de même. Les rares fois où ils avaient communiquer, c’était par la voie orale, et tout à coup il lui envoyait des ordres par email. Il avait dû être trop pressé pour lui téléphoner, c’était un homme chargé après tout
Quelqu’un toqua à sa porte. Il n’eut pas le temps de dire “entrez” que la porte s’ouvrit déjà. Son sanctuaire qu’il avait mis temps de temps à bâtir. Le lieu craint par tous les ados et tous les membres du staffs de l’établissement, violé en quelques instants. Par une jeune blonde en plus. Elle devait être tout juste majeure. Cependant, sa veste longue noire lui donnait un air sérieux et strict. En la voyant, Nicolas ressentit ce qu’il espérait que les élèves ressentaient en le voyant.
“Bonjour, puis-je vous…” commença t-il.
“Bonjour. Vous devez savoir qui je suis, et qui je représente.” le coupa t-elle séchement.
Malgré sa jeunesse, elle n’était décidément pas très commode… En restant sur ses gardes, il lui tendit la main en s’exclamant :
“Nicolas Poliakoff, à votre service.”
Elle la contempla quelques instants et déclara froidement :
“Mélissa Marple.”
Marple ? Ce n’était pas le nom de l’héroïne dans une série de roman d’Agatha Christie ? Se pouvait-il que ce soit un faux nom ? Son esprit réfléchissait déjà à un grand nombre de théories plus invraisemblable les unes que les autres. Le Directeur baignait dans des affaires louches, il en était conscient, mais tant que ça ne concernait pas Kadic, il ne tenait pas à en savoir plus. Le problème était qu’avec la venue de cette mademoiselle Marple, ça n’allait plus être le cas. La liberté dont il avait pu profiter jusque là allait s’évaporer, et à présent il allait devoir rendre des comptes. A une gamine en plus…
“Je vais être directe, je suis ici pour des raisons qui ne regardent que ZETA, et je n’ai aucune intention à vous en dire plus.”
ZETA ? Pourquoi ce nom lui était familier ? N’était-ce pas l’une des nombreuses organisations dirigées par le Directeur ? Sans doute la plus secrète en tout cas, si bien que s’il était persuadé d’avoir déjà entendu les quatre lettres ensembles, il n’avait aucune idée de leur signification.
“Et je vous conseille vivement de ne pas à en cherche à en savoir plus.” rajouta t-elle en le fixant directement dans les yeux.
Nicolas eut un frisson et se mit à penser qu’il n’avait jamais demandé à en savoir plus, ni à ce que “ZETA” vienne dans sa vie. La jeune femme lui tendit quelques feuilles.
“Mes papiers pour l’administration.”
“Pour l’administration… ? Comment ça ?”
“J’occuperai dorénavant le poste de CPE. Et je resterai ici quelques temps.
Le directeur adjoint laissa tomber sa bouche grande ouverte. Mais pourquoi venait-elle dans son établissement ?
“Ne cherchez pas à comprendre, je vous l’ai déjà dit. Je ne vous dérangerais pas, mais j’aurais parfois besoin de votre aide. Et dans les cas là, je vous demanderai votre complète coopération.”
“Mais… mais vous l’avez !” dit-il, pendant que des gouttes de sueurs perlaient de son front.
A ses mots, Mélissa Marple se mit tout de suite plus à son aise. Elle croisa les jambes et eut l’air beaucoup plus décontractée. Elle avait toujours un air aussi sévère et… effrayant.
“Très bien. Commençons dès maintenant ! Dites-moi tout ce que vous savez au sujet d’Ambre Delmas.”
“Ambre Delmas ?”
Il eut un frisson. Il se rappela de l’appel téléphonique de Sissi quelques jours auparavant, de la voix qui n’avait plus rien à voir avec celle de la jeune fille qu’il avait connu et de son étrange demande d’accepter à Kadic sa fille dont il n’avait jamais entendu parler.
“C’est la fille d’Elizabeth Delmas.”
Il y eut un grand silence. Il comprit subitement qu’elle attendait qu’il continue. N’ayant plus rien à dire, il chercha quelque chose dans sa tête à bredouiller, en vain. Il dû se résoudre à affronter le regard sévère de la jeune femme.
“On m’avait prévenu de votre incompétence; après tout vous avez mis un temps étrangement long pour signaler la présence de Belpois ici, mais j’étais assez gentille pour vous donner le bénéfice du doute. Je n’aurais pas dû il semblerait. Elizabeth Delmas n’a jamais eu de fille.”
Elle se leva d’un bon, et lui parla avec un dédain tel que le pauvre directeur adjoint eut l’horrible impression de n’être qu’un simple insecte qu’elle s'apprêtait d’écraser avec sa chaussure.
“De toute évidence, il n’y a rien que je ne pourrais apprendre d’utile ici. Ne vous en faites pas, je reste dans le coin.” fit elle en quittant la pièce.
Elle claqua la porte, laissant le pauvre homme seul dans son incompréhension et dans son angoisse qui n’allait pas le quitter de si tôt. Bon, au final cette entrevue n’avait servi à rien. Mélissa avait eu espoir de gagner ne serait-ce que des bribes d’information sur Ambre… Après tout, elle savait déjà tout ce qu’il y avait à savoir sur Jean et sur cet Antoine qui inquiétait son patron (même si ça aussi, elle ne le comprenait pas vraiment). Mais cette jeune fille… Il n’y avait aucune trace d’elle, peu importe où elle cherchait. C’était comme ci elle n’existait pas. Ce qui n’était pas possible.
Mince, elle était si proche de son but, et voilà qu’elle était à nouveau bloquée. Une seule solution s’offrait à elle : se rendre dans cette mystérieuse usine pour découvrir ce qui s’y cachait.
*Melvin*
Melvin, d’humeur maussade, marchait sur le chemin du lycée Kadic. La veille au soir, il avait attendu toute la soirée qu’Antoine se connecte sur son ordinateur pour qu’ils puissent jouer ensemble et finir le donjon. Et son ami intello n’était pas venu. C’était la première fois qu’il ne venait pas, mais le rouquin avait déjà vécu ce genre de situation : il savait ce que ça annonçait.
Depuis le début du collège, il n’avait toujours été qu’un ami de substitution. Celui avec qui on acceptait de traîner quand personne d’autre n’était disponible. Mais tôt ou tard, tout le monde s’en allait. Qui voudrait rester avec lui après tout ? Physiquement repoussant, mentalement inintéressant… Pourtant, il avait eu espoir avec Antoine. Il avait cru s’être fait un ami. Un vrai. Le blondinet avait beau être d’une arrogance sans limites, il était sympa au fond, connaissait de bonne astuces dans beaucoup de jeu et pouvait craquer n’importe quel logiciel, ce qui était vraiment pratique.
Ce n’était pas la première fois que Melvin se faisait un “camarade de misère”. Et cette fois là, il croyait que c’était pour de bon. Mais bon. Une fois de plus, la roue avait tourné. Sans lui.
“Eh gros lard.” fit une voix qui lui glaça le sang.
Lentement, “Ron” se retourna pour faire face au redoutable Steve et à deux de ses compères. Le rouquin ne lui avait jamais parlé, mais tout le monde le connaissait, ne serait-ce que par réputation. C’était la terreur du lycée. Le Al Capone de Kadic, celui qu’ils essayaient depuis toujours de faire renvoyer mais n’avait jamais réussit, faute de le prendre sur le fait. Enfin… jusqu’à hier. La rumeur s’était glissé dans toutes les oreilles : le grand Steve était définitivement exclu. Et ça, grâce à une nouvelle.
Mais s’il n’était plus élève à Kadic, se demanda Melvin, que faisait-il là ?
“B-bonjour les gars… C-comment v-vous allez ?” bégaya l’adolescent.
“Mais très bien. Dis moi, ton petit ami Antoine là… Il est ami avec Jean et Ambre, pas vrai ? Je les ai vu ensemble avant-hier.”
Antoine ?! Avec Jean et Ambre ? C’était la douche froide, il l’avait bel et bien abandonné pour d’autres… Mais il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort maintenant, car il avait d'autres problèmes bien plus importants. Les rumeurs qui couraient sur Steve étaient vraiment pas jolies à entendre... Et ceux qui le contrariait le payer très cher ! Dans quoi est-ce qu'Antoine avait bien pu se fourrer ? Et le pire dans tout ça, c'est qu'il avait entrainé Melvin avec lui, alors que ce dernier n'avait rien fait ! Il avait toujours prit soin d'éviter la brute épaisse, allant parfois jusqu'à faire des détours entiers dans Kadic pour ne pas le croiser. Comme tous les adolescents de son genre, Steve aimait bien s'en prendre à tout ce qui était déjà fragile, et les gros ça le faisait bien rire.
"J'crois qu'il t'as posé une question l'porcinet." fit un des acolytes de Steve en attrapant leur victime par les cheveux.
"Laisse moi faire." ordonna le chef de gang d'une voix délicieuse. Il sortit un canif de sa poche et le pointa vers le ventre de Melvin. "Alors maintenant mon coco, tu vas rapidement me dire où sont tous ces fils de putes, sinon je t'égorge comme le cochon que tu es."
Le rouquin tremblait. Il n'avait aucune idée de où pouvait bien se trouver Antoine et les autres... Mais s'il leur répondait ça, n'importe quoi pouvait arriver ! C'était surréaliste de se dire qu'aussi près d'un établissement scolaire, ce genre d'agression pouvait avoir lieu... Et pourtant il n'y avait personne aux environs. Il se mit à pleurer à chaudes larmes, à trembler de tout son long. Immédiatement, Steve le gifla avec violence.
"Bon ben on va utiliser la méthode brutale, mon cochon."
Steve n'eut pas le temps d'utiliser sa méthode brutale. Il était tellement préoccupé par Melvin qu'il ne vit pas les étranges crépitements d'éléctricité sortant du lampadaire à côté d'eux. Par conséquent, il fut totalement prit par surprise quand le rouquin en fut frappé de plein fouet. Ce dernier hurla. De douleur. Ou de rage peut-être même des deux à la fois. Quand il rouvrit les yeux, il n'était plus le même. Sa personnalité toute entière avait été remplacé par une colère noire, incompréhensible pour l'esprit humain.
Le chef de gang avait trouvé la scène étrange, voir terrifiante, mais il se devait de garder la face devant ses acolytes. Ce gros lard essayait de s'en sortir en mimant une scène de l'exorciste, il allait pas s'en tirer comme ça. Il leva son arme et voulu frapper sa victime avec. Cependant, plus rapide qu'il ne l'avait jamais été, Melvin lui attrapa le bras et le tordit aussi facilement que s'il avait été en carton. La terreur de Kadic voulut riposter. Il ne le fit pas. C'est à cet instant qu'il vit la lueur étrange dans les yeux de "Ron", et qu'il prit la sage décision de partir en courant.
Melvin, si on pouvait encore le nommer de cette manière, renifla. Ce n'était pas ses cibles de toute manière. Aucun intérêt à les poursuivre. Non, les adolescents qu'il devait éliminer s'appelaient Ambre, Antoine et Jean.
*Ambre*
J'ouvrais doucement les yeux. J'étais allongée sur un tapis et une couverture me recouvrait intégralement. Ce n'était pas très confortable, je n'avais jamais connu que mon lit douillet, mais ça ne me dérangeait finalement pas trop. Hier soir avait été... Génial. Oui, il n'y avait pas dautres mots, je crois que je ne m'étais jamais autant amusé de ma vie. La première partie où nous avions continué d'enquéter sur cet étrange laboratoire avait été intriguante, la seconde où nous avions regardé des films tous ensemble avait été plus qu'agréable. On aurait vraiment dit une bande d'amis se connaissant depuis des lustres. Entre les commentaires sarcastiques d'Antoine qui se moquait du moindre détail et Jean qui était tellement impliqué dans l'histoire qu'il criait à chaque scène d'action un peu épique... J'avais vraiment beaucoup ri.
Je ne me souvenais même pas m'être assoupie. C'était dommage que ça se soit déroulé aussi rapidement, j'espérais sincérement qu'on allait refaire ce genre de choses. Enfin, ça allait sans doute être le cas vu qu'on allait aujourd'hui explorer l'usine une nouvelle fois pour répondre à l'invitation de ce Alpha. Ca aussi c'était incroyable ! Je n'arrivais pas à croire comment ma vie était devenue aussi excitante.
"Vous êtes réveillée ?" fit une petite voix. C'était la petite soeur de Jean, m'observant depuis le canapée. Cela me mettait un peu mal à l'aise, j'avais l'impression d'être une bête de foire. Par terre, entre elle et moi dormait encore Antoine. Ses yeux fermés lui donnaient un air étrangement innocent qu'il n'avait pas d'habitude.
"Il semblerait, oui !" lui répondis-je à la petite fille avec un grand sourire.
Je regardais ma montre et m'apercevais qu'il était dix heure trente. N'avais-je pas cours en ce moment ? Je vérifiais dans mon sac l'emploi du temps que monsieur Jim m'avait donné et... Si, c'était bien le cas. Deux jours de cours ét j'étais déjà en train de sécher. Cette fois, c'était sûr, j'allais être renvoyée. Maman allait dire qu'elle avait eu raison, et je n'allais plus jamais pouvoir sortir.
"Antoine !" m'écriais-je en direction du blondinet qui ne me répondit que par un gros reniflement. Il fallait bien qu'il se réveille, la situation était grave ! Après tout, lui aussi risquait beaucoup !
"Tenez." me dit Léa en me tendant un verre d'eau. "J'utilise ça quand Jean veut pas sortir du lit." Elle était toute gênée en me faisant cette confession, comme si elle venait de me révéler un immense secret.
"Ah ? Et bien merci !"
Je m'emparais de ma nouvelle arme et hésitai un instant. Vu le caractère de mon ami, n'était-ce pas un peu risqué ? Mais d'un autre côté, les méthodes conventionnelles avaient échoué, et il fallait bien qu'il se lève vu la situation. Bon, j'étais prête à assumer intégralement les conséquences de mes actes. D'un coup sec, je déversais l'eau sur sa tête blonde. Il se leva brutalement, nous sursauter, Léa et moi. Rien qu'en le regardant, on pouvait voir qu'il n'était pas très content. Son premier réflexe fut de regarder sa montre, et à ce moment il devint tout rouge. Il devait s'être rendu compte que nous étions en train de manquer des cours, et que cela allait impacter de manière significative nos avenirs respectifs !
"On a plus le droit de dormir tranquilement maintenant ? J'ignorais qu'on était à l'armée et qu'on devait tous se lever aux aurores !" grogna t-il.
"Mais... On doit se dépécher d'aller au lycée, on est déjà en retard !" commencai-je à expliquer.
"Oh oui. Va à Kadic si ça te chante, ça me fera des vacances. Toi, la naine, tu sais s'il y a de quoi prendre un petit dej ici ?"
Antoine n'était vraiment pas du matin, mais j'aurais dû m'y attendre. Léa allait répondre à sa demande, mais je l'interrompais, je ne comprenais toujours pas pourquoi le blondinet n'était pas inquiet de ne pas être présent au lycée.
"Mais Antoine... Si on sèche..."
"On ne sèche rien, Kadic est fermé à cause des grêves." dit-il sans câcher son agacement. "Maintenant que je suis sorti de mes songes de la manière la plus brutale qui soit, j'aimerai bien savoir si on peut au moins manger."
Oh. J'avais tout à coup l'impression d'être une idiote. Il l'avait dit comme si c'était une évidence mais... Je n'avais pas eu cette information moi ! Enfin, monsieur Jim m'avait donné tout un tas de papier et je n'avais pas encore pris le loisir de les lire. Il était fort probable qu'il s'y trouvait un bulletin annonçant cette journée spéciale. Léa conduit Antoine jusqu'à la cuisine en tremblant. Je m'étais toujours considérée comme timide, mais en réalité je n'étais rien à côté de cette enfant ! Aussi, je décidai de voler à son secours en les accompagnant. La cuisine était dans le même état que le reste de l'appartement. Personne ne semblait vraiment porter le moindre soin aux lieux, un nombre impressionnant de plats sales attendaient d'être lavé dans lévier et un nombre incalculable de boite de conserves étaient étalés un peu partout.
"C'est crade." lança simplement le blondinet avec mépris.
"N'importe quoi !" s'écria alors la petite fille. "Jean il a rangé il y a pas longtemps !"
Le génie la jaugea des yeux, de bas en haut et renifla avec dédain avant de déclarer en quittant la pièce :
"N'empêche que c'est crade. Reste pas là, Ambre, on va attraper des maladies inconnues."
Je ne le suivais pas, et restais avec Léa. Elle était au bord des larmes, les paroles d'Antoine l'avait véritablement offensée.
"Vous n'avez pas des parents pour vous aider à faire le ménage ?" demandais-je doucement. Chez moi, je devais aider dans toutes les taches ménagères, mais ma mère se chargeait de passer derrière moi pour que tout soit impécable. Les enfants devaient faire leur part, mais les parents aussi.
"Papa... est plus là. Maman... est jamais là." bredouilla t-elle.
Je savais qu'il devait s'occuper de sa petite soeur, mais j'ignorais qu'il était orphelin de père et que sa mère manquait à ses devoirs... Cela expliquait beaucoup de choses. Moi aussi je n'avais qu'une mère, mais elle était l'opposée de celle de Jean. Elle était trop présente, trop étouffante.
"Mais t'as un grand frère excpetionnel qui veille sur toi !" lui murmurai-je pour la consoler.
Elle ne répondit pas et baissa simplement la tête. Mon argument n'avait pas fonctionné.
"Hey tous le monde !" fit une voix masculine, un peu plus loin. C'était Jean, il venait de rentrer, on entendit la porte claquer derrière lui.
Nous nous réunissâmes dans le salon. Il été sorti acheté des croissants.
"Il y a plus rien à grailler ici, et il est hors de question que mes invités meurent de faim." dit-il en me faisant un clin d'oeil.
J'attrapais la viennoiserie qu'il me lança et la dévora rapidement. Je ne l'avais pas fait savoir, mais moi aussi, j'avais plutôt faim !
"Bon. On va à l'usine maintenant ?" marmona le génie du groupe, la bouche pleine.
"Antoine, Alpha nous a donné rendez-vous l'après-midi" lui rappelai-je.
"Oui, mais rien n'empêche d'y aller ce matin pour se préparer."
"Se préparer de quoi ?" demanda Jean après avoir fini son croissant.
Antoine lui répondit sur un ton lent, comme s'il devait expliquer quelque chose à un débile.
"On ne sait jamais. Un programme informatique nous demande de venir tous seuls dans un laboratoire, c'est déjà un peu louche. Si on est déjà sur place, on pourra aviser."
Je voyais où il voulait en venir, et c'était cohérent.
"Jean... Tu sors aujourd'hui ?" fit une petite voix. Bien évidemment, c'était celle de Léa.
"Ouais, mais pas longtemps t'inquiète."
Elle baissa les yeux, et ne répondit rien. Antoine s'exclama rapidement :
"Bon, on y va alors ? Je tiens pas à rester dans cette porcherie plus longtemps que je ne le dois."
Le jeune homme choisit de ne pas relever. Nous arrageâmes un peu, et quittâmes les lieux, laissant Léa toute seule. Il semblerait qu'elle et son frère devait passer la journée à jouer à des jeux de société. Jean nous assura que c'était sans importance et qu'ils feraient ça un autre jour. J'avais cependant la nette impression que c'était quelque chose d'important aux yeux de sa soeur.
Il faisait beau dehors. Le soleil brillait, et il y avait un petit vent frais qui était loin d'être désagréable. Notre petit groupe commença à parcourir les rues désertes de la ville. Ce n'était pas une cité peu peuplée, simplementque nous étions dans un quartier vraiment tranquille, sans histoire, d'après ce que j'avais compris en tout cas. J'étais impatiente de savoir ce qui nous attendait à l'usine cette fois. Le blondinet aussi, quant à Jean... Il n'avait pas l'air de vraiment s'intéresser à ça. Au final, j'ignorais la raison qui l'avait poussé à abandonner sa soeur pour la journée et à nous accompagner. Sans doute simplement par pure sympathie. Personne ne parla vraiment sur le trajet, nous étions tous encore un peu dans les vappes. Antoine marchait devant, sans se retourner. On pouvait dire ce qu'il voulait sur lui et son côté désagréable, je l'aimais bien. Je restais persuadé que son arrogance était une carapace qu'il s'était forgé avec le temps.
Finalement, nous arrivâmes au point de rendez-vous sans encombre. L'endroit était beaucoup moins effrayant de jour, que ce soit de l'extérieur que de l'intérieur. Le côté ancien ressortait davantage à la lumière du jour, et l'ambiance mystérieuse qui y reignait dans l'obscurité était désormais remplacée par une atmosphère poussièreuse et mélancolique. Cet endroit respirait le passé. C'était quand, la dernière fois que l'usine avait véritablement été en activité ? Cela se comptait en décénnies, il n'y avait pas de doutes. L'entreprise avait dû faire faillite et avait laissé là tout son bric-à-brac.
"On y va ?" me demanda Jean, me tirant ainsi de mes pensées. Antoine était déjà sur le départ et n'allait pas nous attendre. Nous prîmes le monte-charges et accédèrent au laboratoire. Il était exactement comme nous l'avions laissé, à quelques détails prêt. Premièrement, une puissante odeur de tabac y reignait.
"Vous êtes qui ?" s'écria Antoine avant même de quitter l'ascenseur.
Deuxièmement, quelqu'un était assit sur le fauteuil au centre de la pièce. Un homme adulte d'ailleurs. Il n'était pas forcément vieux, l'adjectif qui le qualifierait le mieux était fatigué. Sans avoir de cheveux gris, il avait déjà un bon nombre de rides sur le front. Même sa veste en cuir était abimée à de nombreux endroit.
"C'est Alpha qui vous a envoyé ?" rajoutai-je, hésitante.
Il eut un petit sourire qui ne me sembla pas sincère et nous répondit lentement :
"Oui. Et pour répondre à votre première question, je m'appelle Ulrich. Ulrich Stern. Maintenant, dépêchez vous de venir, on a pas mal de choses à se dire et très peu de temps."
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Dernière édition par LixyParadox le Mar 10 Mai 2016 11:27; édité 1 fois
Malgré les trois nouveaux personnages introduits, je trouve que celui qui a été le plus présent reste la petite sœur de Jean. Probablement pour les quotas mignons (a). Si tu manquais d'idée pour développer Jean, tu peux éventuellement le faire en axant davantage sur ce lien là et sur sa situation familiale qui l'a forcé à grandir trop tôt, il y a peut-être quelque chose à en faire...
Ambre est toujours chiante, quand même. On sent bien qu'elle tient d'Aelita xD Reste encore à savoir comment elle a été séparée de son frère, et comment elle a atterri entre les pattes de Sissi. Question de protection? Personne dans la famille pour s'en occuper? Ragequit d'Aelita et Jérémie? (a)
Nicolas me semble avoir bien changé depuis ses années de collège...voilà qu'il fait des réflexions au sujet de l'envoyée de son patron! C'est vrai que garder le côté con est un peu plus délicat à l'âge adulte, et personnellement ça me dérange pas. Après du coup, il a pas tant en commun avec le personnage qu'on a connu dans la série...
Du côté des nouveaux, on a affaire à Miss Marple tout d'abord, qui bien qu'elle rafle tout le titre du chapitre, n'est finalement pas tant présente que ça. J'attends de voir, pour le moment on a surtout affaire à une carapace de professionnalisme..mais quand elle aura plus la main sur le cours des évènements?
Et vivement qu'elle rentre dans les mômes à l'usine, ce serait marrant.
Melvin, pas vraiment inconnu pour ceux qui ont lu le début de Projet Viol... Fidèle à lui même, avec un caméo de Steve pour que ses fans soient contents, il sert surtout à ramener la xanatification sur le tapis. C'est vrai quoi, ce serait pas drôle autrement (a)
Et puis Ulrich, bon, lui on s'en fiche.
J'ai eu l'impression que ce chapitre passait un peu vite et qu'il ne se passait pas grand-chose, donc on attend le prochain vite-fait (a)
PS : ZETA veut en fait dire Zèbre Express Trans-Atlantique. Hyper louche! _________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack
Inscrit le: 06 Jan 2013 Messages: 91 Localisation: Perdue
Bouh !
Citation:
Raté. 8D
Stern suffira.
Ah damned ! x)
Citation:
Malgré les trois nouveaux personnages introduits, je trouve que celui qui a été le plus présent reste la petite sœur de Jean. Probablement pour les quotas mignons (a). Si tu manquais d'idée pour développer Jean, tu peux éventuellement le faire en axant davantage sur ce lien là et sur sa situation familiale qui l'a forcé à grandir trop tôt, il y a peut-être quelque chose à en faire...
C'était un peu discret, mais dans le chapitre 6, j'essayais de faire comprendre qu'il n'est pas aussi présent pour sa sœur qu'il le prétend. Je ne dis pas que c'est "bien" ou "mal" de sa part, juste que Jean est un ado normal, et que le poids de sa petite frangine est sans doute trop lourd à porter.
Citation:
Ambre est toujours chiante, quand même. On sent bien qu'elle tient d'Aelita xD Reste encore à savoir comment elle a été séparée de son frère, et comment elle a atterri entre les pattes de Sissi.
J'ai imaginé leur séparation, mais ça va être chaud de l'expliquer. Encore une fois, cette histoire de frère et sœur a franchement été une énorme erreur dont j'essaye de me tirer tant bien que mal ^^
Citation:
Nicolas me semble avoir bien changé depuis ses années de collège...voilà qu'il fait des réflexions au sujet de l'envoyée de son patron! C'est vrai que garder le côté con est un peu plus délicat à l'âge adulte, et personnellement ça me dérange pas. Après du coup, il a pas tant en commun avec le personnage qu'on a connu dans la série...
Quand je vois les gens que je connais aujourd'hui, et que je leur compare à leur version adolescente que j'ai connu, je remarque qu'ils ont souvent beaucoup changé. Alors entre un adulte et un ado, le fossé doit être encore plus grand. Donc oui, les (quelques) personnages de Code Lyoko apparaissant dans Code Alpha ne seront pas toujours forcément similaire à ceux qu'on a pu voir dans la série. Je ne dis pas qu'ils auront rien à voir, juste qu'ils auront... changés.
Citation:
Du côté des nouveaux, on a affaire à Miss Marple tout d'abord, qui bien qu'elle rafle tout le titre du chapitre, n'est finalement pas tant présente que ça. J'attends de voir, pour le moment on a surtout affaire à une carapace de professionnalisme..mais quand elle aura plus la main sur le cours des évènements?
Miss Marple, c'est un de mes gros changements de cette version 2, donc je tiens à garder le mystère du rôle qu'elle aura à jouer un peu plus longtemps.
Merci pour ton commentaire en tout cas, place au chapitre 7 !
(A la base, la dernière partie, narrée par Antoine, devait être dans le chapitre suivant. Mais ça aurait fait encore un chapitre sacrement vide ^^)
Chapitre 7:
Spoiler
Chapitre Sept - Quelque chose d'inhumain dans ses yeux...
*Antoine*
L'homme était assit confortablement sur le fauteuil au centre du laboratoire. Il nous regardait avec un sourire forcé, faussement bienveillant. Il n'avait pas encore ouvert la bouche, mais je ne lui faisais pas confiance. Pourquoi le devrais-je de toute manière ? Il prétendait avoir été envoyé par Alpha, et même si c'était vrai, je ne faisais pas non plus confiance à ce programme informatique. Est-ce qu'il y avait une personne dans ce monde en qui j'avais confiance ? Probablement Melvin, il était trop idiot pour cacher quoi que ce soit, mais tout juste assez compréhensif pour m'écouter et faire ce que je lui demandais sans trop poser de questions. C'était avec lui que j'aurais dû venir ici, pas avec les deux autres. Mais bref, il était trop tard pour ce genre de regrets. Ils étaient là, et je devais agir en conséquence. Je m'avançais dans la direction du type, après tout, c'était moi le chef de l'expédition, et ce qu'il allait dire ne concernait que ma personne : il était donc logique que ce soit moi qui parle en premier.
"Très bien. Nous vous écoutons." déclarai-je rapidement, ne quittant pas cet étranger du regard. Je ne savais pas qui il était, mais s'il pouvait m'en apprendre plus sur ce monde virtuel et mes parents, je n'allais pas dire non. Bien évidement, j'allais prendre avec des pincettes le moindre mot qui allait sortir de sa bouche, cherchant la moindre faille et la moindre incohérence dans son futur récit.
"Vous êtes en danger. Tous les trois." commença t-il sur un ton énigmatique qui ne collait pas trop avec sa tête.
"Pourquoi ça ?" fit Ambre. J'aurais dû lui dire de se taire et de me laisser gérer ça. Ça ne la concernait pas du tout, elle devrait rester à sa place. Enfin, c'était sans doute trop lui demander.
Le dénommé Ulrich Stern réfléchit quelques instants avant de répondre avec peu de convictions :
"Parce que vous avez découvert cette usine. S'il vous plaît, laissez moi parler et vous poserez vos questions après."
Un doute germa dans ma tête, et la question m'échappa aussitôt des lèvres :
"Qu'est-ce qui nous prouve que vous allez nous dire la vérité ? Ou même que vous avez été envoyé par Alpha ?"
Je restais sur mes gardes. Il était possible que les recherches de mon père intéressent de nombreuses personnes, et pas forcément recommandable. Peut-être que je devenais paranoïaque, mais tout était possible. Avant que notre interlocuteur puisse dire quoi que ce soit, quelque chose apparut sur l'écran derrière lui. Quelque chose de désormais plutôt familier.
A: Tu peux le croire, Antoine. Il est bel et bien avec moi.
L'homme eut un sourire satisfait. Dans sa tête, il devait sans doute se dire que cette petite démonstration allait suffire à me faire taire. Evidemment, il ne me connaissait pas encore. Il ne pouvait pas savoir à quel point il se fourrait le doigt dans l'œil.
"Et qu'est-ce qui me prouve que c'est bien l'Alpha auquel j'ai parlé hier soir ? Ce ne sont que des messages, ça n'atteste de rien. Moi aussi je peux me surnommer Alpha sur internet et me faire passer pour un programme informatique."
Je réfléchis un instant, puis rajoutais triomphalement :
"D'ailleurs, comment peut-on savoir si ce n'est pas vous depuis le début, ce fameux Alpha ?"
C'était vrai. Rien ne prouvait que nous avions bel et bien conversé avec une intelligence artificielle. Ce gars là avait très bien pu essayer de nous manipuler. J'étais extrêmement fier de mes différents raisonnements, même si je n'avais aucune envie qu'ils soient véridiques. J'osais espérer que toute cette histoire n'était pas une simple mascarade. Ambre brisa mes pensées en me déclarant d'une voix sèche à laquelle je n'étais pas habitué :
"Antoine, il nous a demander de poser ses questions après. Est-ce qu'on pourrait au moins écouter ce qu'il a à nous dire ?
"Elle a raison tu sais." rajouta Jean, derrière elle.
Je leur lançais un regard noir et croisait les bras. D'accord. J'allais attendre patiemment que ce type finisse de nous déballer ses explications avant de l'incendier de mon intellect. Pour le moment, il n'avait toujours avancé aucune preuve convaincante de la véracité de ses propos.
"Merci." fit-il. "Bref. Cette usine est... Euh... Le lien entre notre monde et le monde de Lyoko."
Il cherchait ses mots et hésitait. Je le prenais en note : il n'était pas sûr de lui. J'avais l'impression qu'il récitait un texte dont il ne se souvenait qu'à moitié.
"Lyoko c'est l'espèce de jeu vidéo là ?" lança Jean.
"C'est ça, mais c'est plus compliqué." rebondit-il immédiatement.
Ah, et lui on ne lui ordonnait pas de se la fermer ? C'était du favoritisme ! En plus son intervention était plus qu'inutile !
"Par Lyoko, on peut... Comment dire... Interagir avec le monde réel ? Il y a des tours qui s'activent, et à travers elle, il est possible de... faire toute sorte de choses sur Terre, aussi bien gagner au loto, pirater le système informatique du lycée ou plus grave : tuer des gens. C'est quelqu'un de euh... méchant qui les utilise pour faire des... trucs de méchants. Et parce que vous avez découvert le laboratoire et avez été sur Lyoko, et bien il vous voit comme une menace. Parce que d'ici, on peut désactiver les tours et le combattre."
Je regardais mes deux "compagnons" d'infortunes. Parfait, même eux n'avait pas l'air convaincu. Ils étaient stupides, mais pas à ce point. Ce connard là nous prenait pour des enfant, avec son espèce de manichéisme idiot. Oh, un méchant ! C'est terrible ! Non, mais franchement, c'était une insulte à mon intelligence. Bref, c'était à mon tour à présent. Je fis un grand sourire à "Ulrich", qui me le rendit bêtement, sans savoir que le mien était totalement ironique.
"Dooonc... Si je comprends bien : à travers Lyoko et les tours qu'on y trouve, il est possible de déclencher toute sortes d'événements dans le monde réel, aussi bien anodin que dangereux. Quelqu'un, on ne sait pas qui, juste qu'il est... Méchant, l'utilise dans des actes malhonnêtes, et vu que depuis ce lieu que nous avons découvert, nous pouvons entraver ses actes, il a décidé de mettre fin à nos jours. C'est ça ?"
"Ouais. Exactement."
Mon sourire commença à s'élargir. En réalité, je bouillonnais.
"Question numéro un : s'il ne veut que personne ne puisse accéder à ce... Laboratoire, pourquoi ne pas l'avoir détruit ? C'est idiot, plutôt que de tuer ceux qui le découvre, autant faire en sorte que personne ne le découvre."
"Et bien..."
L'homme se tourna vers l'écran, comme pour attendre une réponse de la part d'Alpha, mais rien ne vint.
"Question numéro deux: vu que vous connaissez cet endroit, je suppose qu'il vous a prit en grippe aussi. Comment vous vous en êtes sorti ? Pourquoi ne pas appeler la police ?"
"Ce n'est pas une bonne idée... Il les..."
"Il, il, il. Qui est ce fameux il qui nous veut du mal ?"
"Ça ne vous apporterait rien de..."
"Oh oui, ne nous dites surtout pas son nom, cela ne fait que rendre votre récit encore plus crédible !"
De la sueur commençait à perler sur son front, on voyait qu'il se retenait de s'énerver. Mais il pouvait s'énerver, ce n'était rien contre la rage qui m'envahissait désormais. Après la première déception du "jeu vidéo", c'était la deuxième. Et c'était trop. S'il avait été capable de répondre à mes questions, j'aurais envisagé qu'il y ait du vrai dans cette histoire. Mais vu comment il hésitait, il n'y avait aucun doute : c'était du pipeau.
"Est-ce que ce dangereux personnage existe vraiment ? Est-ce que Alpha existe vraiment ? La réponse est : NON. Je ne sais pas pourquoi vous avez fait ça, mais vous nous avez mené en bateau depuis le début. Lyoko est vraiment un simple putain de jeu vidéo, parce que c'est tout ce dont mon père était capable. Et vous, vous devez être une espèce de pédophile ou un truc du genre. C'est la jupe Ambre qui vous aguiche ? Vous n'aviez qu'à la kidnapper dans un coin de rue plutôt que de monter ce mensonge ridicule, et ne pas m'impliquer dans cette histoire."
Je senti une main se poser sur mon épaule.
"Calme toi s'il te plaît Antoine..."
C'était Ambre. Elle était toute rouge, mais pour une fois, pas parce que Jean flirtait avec elle. Vraiment parce qu'elle était embarrassée. L'idiote.
"Que je me calme ? Mais putain, c'est une blague ! Tu n'es pas déçue toi aussi ? Toi qui avais tellement hâte de découvrir le fin mot de cette histoire ! Et tout ce à quoi on a droit, c'est un vieil ivrogne qui nous déverse des débilités sur un méchant et des dangers de mort !"
"J'te conseille d'arrêter de lui parler sur ce ton..." commença Jean.
"Ah ouais ? Et sinon quoi ?"
"Antoine, tu n'as pas des questions à lui poser sur tes parents... ?" bredouilla la jeune fille.
Je jetais un coup d'œil à Ulrich Stern, qui ne savait plus quoi dire. Je ne pouvais pas cacher mon mépris.
"Parce que tu crois que ce clown va nous dire quelque chose ? Je préfère ne rien savoir que d'écouter ce type une minute de plus. Bon. Venez, on se casse."
Je retournais dans l'ascenseur, sans me retourner. Je n'y pouvais rien, je détestais qu'on me prenne pour un idiot, et ce connard là venait de gagner le palmarès du pire discours bébé-tisant qu'on ne m'avait jamais tenu. De plus, il n'y avait pas plus grand crime à mes yeux que de me décevoir. Parce que j'y avais vraiment cru. Je me sentais idiot, mais j'avais commencer à accepter cette histoire d'Alpha et de travaux de mon père. Tout cela était devenu crédible... et venait d'éclater en mille morceaux. J'appuyais brutalement sur le bouton. Tout ça... Pour ça. Toute l'excitation de ces derniers jours, tous ces espoirs, toutes ces possibilités infinies que j'avais imaginé... Détruits. Pulvérisés par cet homme immonde que je détestais de tout mon être. Ambre et Jean rentrèrent dans le monte-charge à temps. L'homme nous cria quelque chose, mais je ne l'écoutais pas.
"Ça va ?"
C'était Ambre, encore.
"Oui." murmurai-je.
"Tu es sûr ? Tu pleures quand même..." bredouilla t-elle.
J'essuyais mes joues, et constata qu'elles étaient effectivement humides, ce qui eu pour effet de m'agacer encore plus. Quand j'étais plus jeune, je pleurais dès que je me mettais en colère. Je ne le contrôlais pas. Normalement, ça avait arrêté de se produire mais aujourd'hui... Aujourd'hui la déception était telle que mes vieux tics refaisaient surface.
"Ça va passer." lui répondis-je sans la regarder.
Ainsi se terminait cette histoire bidon. L'histoire d'un adolescent abruti par l'orgueil, aveuglé par sa propre intelligence, voyant des ombres là où il n'y avait que du brouillard. Je m'étais laissé aller. Qu'avais-je espéré aussi ? Je ne savais plus trop. Je voulais rentrer chez moi, me rouler en boule et dormir. Ne plus parler à Ambre, ni à Jean. Peut-être même plus à Melvin. Le contact avec les autres... voilà ce qui avait crée ces illusions. J'aurais dû rester seul. Je n'avais besoin de personne. Je ne pouvais compter que sur moi même, et de cette manière je ne pouvais pas être déçu.
N'empêche...
*Ambre*
Je me sentais mal pour Antoine. Il avait l'air tellement triste. Je comprenais, toute cette affaire avait été d'une importance énorme pour lui. Résoudre l'énigme de ses parents, voilà qui avait dû lui donner l'eau à la bouche. Peut-être qu'on aurait dû laisser cet homme s'exprimer. Il n'avait pas l'air malhonnête, il avait juste... Mal choisi ses mots. Le génie blondinet n'avait pas attendu. Dès lors que ça ne lui convenait pas, il s'était laissé exploser. Ce n'était pas vraiment mature de sa part, dans un sens. Tout de même, j'espérais qu'on pourrait rester amis tous les trois. Il n'y allait sans doute pas avoir de problèmes avec Jean, mais quant à Antoine... Je l'imaginais bien couper les ponts. Et je ne le voulais pas. Il était tout aussi important que Jean à mes yeux. A sa manière, il m'avait aussi fait découvrir l'extérieur. Ce n'était pas le garçon le plus sympathique du monde, mais derrière sa carapace, il avait un adolescent sensible, j'en étais persuadée. Et même si la conclusion n'était pas à la hauteur de nos espérances, cette petite aventure avait été bien agréable. Je ne voulais pas que ça s'arrête.
Nous arrivâmes dans le hangar de l'usine. Antoine marcha silencieusement en regardant le sol. Jean était fidèle à lui même.
"Eh, Ambre. Ça te dis de retourner chez moi après ?" me demanda t-il.
J'ignorais sa question, je n'avais pas vraiment la tête à ça. Ce n'était pas méchant de sa part, non juste pas approprié. je m'inquiétais trop pour notre ami commun pour penser à m'amuser bêtement.
"Tu crois que ça va aller pour Antoine ?" l'interrogeais-je.
"Il en a vu d'autre. Dans dix minutes, il ira mieux et ricanera dans son coin."
Je n'en étais pas si sûre... Il faisait peine à voir. Sans doute trop émotionnel. Alors que nous nous rapprochions de la sortie, je remarquais soudainement qu'il y avait quelqu'un à l'entrée de l'usine. Je le connaissais, c'était l'ami d'Antoine avec qui j'avais déjeuné lors de mon premier jour de cours. Je ne me souvenais plus de son nom.
"Tiens. Melvin." fit le blondinet, derrière moi, d'une voix vide de la moindre intonation.
Qu'est-ce qu'il faisait là ? Est-ce qu'Antoine lui avait parlé de notre escapade ?
"Qu'est-ce que tu fais là, Ron ?" demanda froidement le génie.
Il se mit à marcher vers nous. Sa démarche était étrange. Il était droit, très droit, alors que lorsque je l'avais rencontré, il avait plutôt le dos arrondi. Je sentais mon cœur battre. J'avais l'impression que ça ne collait pas. Il fut enfin à une distance raisonnable de notre groupe, et là je vis... Je vis qu'il y avait quelque chose. Quelque chose d'inhumain dans ses yeux, qui me terrorisais. Je m'arrêtais immédiatement d'avancer. Jean s'était arrêté avec moi. Antoine, avait continué son chemin et était presque au niveau de Melvin. Il semblait ne rien remarquer. Mais c'était définitif, quelque chose clochait ! On ne devait pas l'approcher ! Melvin se mit à sourire. Enfin, plutôt à grimacer, car ça n'avait rien d'un sourire : c'était... Trop mécanique.
"Éloigne toi !" criais-je alors à Antoine, qui se retourna, interloqué.
C'est alors que... Que des éclairs violets se mirent à crépiter dans les mains du rouquin. Ce n'était pas une hallucination, c'était bien réel ! Il tendit les mains vers le blondinet et électricité se rua vers lui. Jean, doté de meilleurs réflexes que le génie et moi, tira Antoine juste avant que les éclairs ne l'atteignent.
"Mais... Qu'est-ce qui se passe ?" paniqua l'adolescent à lunettes.
"Pas le temps de réfléchir, on se taille !"
Melvin, enfin... Si c'était bien lui, se tenait devant la sortie. Notre seule échappatoire, c'était le monte-charge. Nous nous mîmes à courir comme jamais pour l'atteindre, sans se retourner. Alors que nous y étions presque, je sentis une douleur vive dans mon dos. J'hurlais face à ce choc, et tombais brusquement sur le sol. J... J'avais reçu l'un de ses fameux éclairs... J'étais incapable de me relever, la douleur encore trop présente... Ma... Ma tête s'était cogné en tombant... Ma vision devenait floue... J'entendais une voix lointaine s'écrier :
"Ambre !"
Puis ce fut le bruit de la porte de l'ascenseur qui se refermait. Antoine et Jean était sains et saufs... P... Parfait. Melvin était debout devant moi. Je voyais ses yeux, uniquement ses yeux et la lumière mauve, qui fonça une nouvelle fois dans ma direction.
Douleur. Puis plus rien.
J'étais dans le vide. L'usine avait disparu. Étais-je en train de... Mourir ? C'était donc ça l'effet que ça faisait ? Puis une main attrapa fermement la mienne.
"Ce n'est pas fini, Ambre. Laisse moi faire."
C'était Ombre, le regard plus déterminé que jamais. J'hochai vaguement la tête. Nous échangeâmes nos places. Je me relevais d'un bond, mais ce n'était plus moi qui contrôlait mon corps.
"Non. Ce n'est vraiment pas fini !" fit Ombre, avec un air de provocation.
*Antoine*
L'ascenseur montait, à toute vitesse. Enfin, à sa vitesse habituelle, mais tout me semblait être accéléré. Mon cœur battait la chamade, et je transpirais de lourdes gouttes. Toute ma vie, j'avais été quelqu'un de sceptique. Le surnaturel, la science-fiction, tout cela avait toujours été stupide à mes yeux. Je ne croyais que ce que je voyais, et je n'avais jamais vu d’intérêt à prendre mon temps à me renseigner sur ce qui n'était pas réel. Mais lorsque je me retrouvais directement confronté à quelque chose de littéralement impossible, je ne pouvais pas me cacher les yeux. Cette attaque à laquelle nous avions échappé de justesse remettait en question toute ma vision du monde. Une grande partie de l'univers que je n'avais jamais ne serait-ce qu'imaginé venait de se révéler.
Je pensais trop, ma réflexion était brumeuse et partait dans tous les sens. Je devais rester calme, et analyser la situation. Qu'avais-je vu exactement ? Melvin, doté de super-pouvoirs. Était-ce vraiment des super-pouvoirs ? Plus de détails ! J'avais bel et bien vu des éclairs de couleur violette sortir de ses doigts potelés. Il m'avait agressé, sans aucune sommation, probablement dans le but de me tuer directement.
Qu'est-ce que ça changeait ? Cela changeait ma vision des propos d'Ulrich Stern. Quelqu'un venait d'essayer de mettre fin à mes jours. Et Melvin... N'était pas Melvin. Il avait sa tête, son corps obèse, ses cheveux bouclés roux mais ce n'était pas lui. Il se tenait trop droit, n'avait pas son air craintif habituel. Et puis pourquoi Melvin m'aurait attaqué comme ça ? D'ailleurs, comment aurait-il pu obtenir ces pouvoirs, sans l'intervention de quelqu'un d'autre ? Donc, quand Ulrich avait dit que quelqu'un nous en voulait, il disait la vérité. Ulrich avait aussi dit qu'avec les tours de Lyoko, on pouvait influer sur le monde réel : et si c'était comme ça que "Melvin" avait gagné sa maîtrise de l’électricité, et perdu sa personnalité ? Cela confirmait aussi en partie les dires de l'homme, mais n'était-ce pas un peu gros comme coïncidence ? Que ses explications invraisemblable soient prouvés juste après notre départ ? A quel point son récit était-il véridique ? Je l'ignorais, pour le moment. Peut-être que c'était lui qui avait manigancé tout ça. Je devais rester prudent et méfiant.
"Connard !" hurla une voix derrière moi.
Et avant que je puisse me retourner vers Jean, son poing atteint ma figure, envoyant ma tête se cogner contre un des murs du monte-charge.
"Qu'est ce qui t'arrive ?" dis-je en crachant dans sa direction. Je savais qu'on ne s'aimait pas, mais que me valait cette attaque ? Il pouvait pas calmer ses pulsions de primate pendant les moments critiques ?
"Tu... Tu as abandonné Ambre !" me lança t-il, cette fois en me donnant un coup de pieds. Il avait les yeux rouges, n'arrivait plus à parler correctement et une expression de colère intense accompagné par de la crainte déformait son visage d'habitude si confiant.
Ambre... ? Je l'avais oublié celle là, je n'avais même pas remarqué son absence. Elle avait dû être trop lente, et ne pas atteindre l'ascenseur à temps. Digne de son cliché de jeune fille frêle et idiote, elle était resté au rez-de-chaussé avec "Melvin". Dans un sens, elle avait ce qu'elle méritait.
"On doit redescendre !"
"Non. Je dois retourner voir Ulrich."
Et je n'avais pas de temps à perdre. Mon intérêt avait été piqué à vif, et j'avais finalement beaucoup de questions à lui poser. Ma déception s'était dissipée, j'étais de nouveau totalement intrigué ! Et il se pouvait qu'il sache quelque chose au sujet de mes parents, au final.
"Mais t'es con ? Ambre est en danger !"
"Elle s'en sortira."
Quand Steve l'avait agressé, elle n'avait pas tellement eu besoin de notre aide. Et puis elle avait quand même été collée pour l'avoir frappé.
"Et puis, si c'est si dangereux, on risquerait d'y passer aussi en voulant l'aider. Ça ferait trois morts inutiles, alors que là, deux vies peuvent être sauvées." rajoutai-je rapidement.
Honnêtement, c'était soit juste elle, soit nous tous. Je ne pensais pas avoir beaucoup de chances face à quelqu'un capable de balancer de la foudre, et même Jean ne devais pas faire le poids. Alors à quoi bon se sacrifier inutilement pour sauver quelqu'un qui était déjà fichu ? C'était triste, oui, mais on ne pouvait rien y faire ! Mes actions étaient d'une logique implacable, mais comment l'expliquer à ce crétin ?
"Tu penses à quelque chose d'autre que ton petit cul ?" cracha Jean.
Bonne question. Je suppose que je ne portais pas assez attention aux autres pour être affecté par leur disparitions. Je n'aimais personne, je ne m'attachais à personne. Même Melvin, s'il venait à y passer, ne me ferais qu'hausser les épaules. Au bout d'un moment, je ressentirai un vide, mais ce serait tout. Après tout, si je venais à y passer, qui en aurait quelque chose à faire ? Jusque là, le monde avait été indifférent à sa présence, ainsi j'avais décidé d'être indifférent à la sienne. Ne compter que sur moi même, c'était quelque chose que j'appliquais depuis mon plus jeune âge. C'était un fonctionnement qui me convenait et qui marchait plutôt bien. J'en avais la preuve devant moi : Jean était dans tous ses états, incapable de réfléchir (encore moins que d'habitude !), alors que moi, entre deux de ses coups, j'étais capable d'analyser la situation. Et puis, ce n'était pas comme si Ambre allait vraiment y passer. Melvin avait beau avoir acquis d'étrange talents, il restait un petit gros incapable de courir.
La porte de l'ascenseur fini par s'ouvrir, nous étions de nouveau dans le laboratoire. Ulrich nous attendais. Il décocha un sourire à notre arrivée, qui s'effaça rapidement quand il vit la panique de Jean.
"Où est la fille ?" demanda t-il.
"Un... Un gars qu'on connaît... Des éclairs... Ambre toujours en bas..." balbutia à toute vitesse Jean.
L'homme eut l'air inquiet. Il réfléchit quelques instants et se tourna vers l'écran d'ordinateur. Rapidement, Alpha se manifesta. Ulrich me donnait l'impression de dépendre entièrement des instructions de l'intelligence artificielle.
A: Il semblerait raisonnable que tu ailles sauver la jeune fille tandis que les deux garçons iront s'occuper de la tour.
"Tu crois sérieusement qu'il pourrait désactiver la tour ? Ils n'ont aucune expérience !"
A: Dans ce cas, il faut laisser tomber Ambre.
Je vis la mine de Jean dégringoler. Je ne l'avais jamais vu comme ça, c'était à la fois dégouttant et amusant.
"Je... Je vais aller la sauver !"
Ulrich s'approcha de lui, et posa sa main sur son épaule, avec un regard compatissant.
"Je sais que c'est votre amie, mais ce n'est pas le moment de jouer aux héros. La personne en bas avec elle possède une force au delà de celle qu'un homme peut acquérir."
N'était-ce pas plus logique de tous aller s'occuper de la tour aussi ? Comme ça ce serait plus rapide !
Jean ne semblait pas changer d'avis. Le vieux clochard hésita un instant, et sortit un pistolet de la poche de ton manteau.
"Au cas où."
Et il le posa dans les mains du primate. Ce dernier regarda quelque instants l'arme qui était désormais coincée entre ses doigts en tremblant. Puis il se retourna et repartit dans le monte-charge.
"Viens. Je vais t'expliquer en route, va falloir aller vite !" dit l'homme en me regardant.
Et je le suivais dans les profondeurs de l'usine. J'étais fin excité. Le danger, toute cette agitation, c'était ce dont j'avais toujours rêvé !
_________________ Code Alpha : Partie 1Partie 2 Partie 3
Présente sur le forum depuis 2013 sous un autre pseudo, autrice en herbe.
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum