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  Sujet: Les mondes de Flynne  
philippe-ulrich 02

Réponses: 2
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MessageForum: Blabla de la communauté   Posté le: Mar 25 Oct 2022 22:15   Sujet: Les mondes de Flynne
Tiens, une jeune fille qui se plonge dans un jeu vidéo par l'intermédiaire d'un casque (type Ready Player One) ? Qui est poursuivie par de mystérieux mercenaires ? Et qui doit retrouver une certaine Aelita ?

https://www.primevideo.com/detail/0PE2SANXUROCEZ5W2FD7WGMM9R/ref=pe_46521671_741049191

Coïncidence ?
  Sujet: [Événement] La Cérémonie des Carpes d'Argent  
philippe-ulrich 02

Réponses: 330
Vus: 376879

MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mar 08 Oct 2013 07:39   Sujet: [Événement] La Cérémonie des Carpes d'Argent
Je ne sais pas si on peut proposer sa(ses) propre(s) fic(s) ou pas, mais la mienne :
"Saison 5 - Nouvelle version"
Je la proposerais bien pour la Carpe d'originalité (intrigue inspirée de la back-story, nouveaux lyoko-guerriers à partir des personnages secondaires, épilogue critique...) ou la Carpe virtuelle (notamment pour les quatre derniers épisodes).
Si ma demande est prise en compte, je croise les doigts jusqu'au résultat... Smile
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

Réponses: 325
Vus: 280626

MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Lun 12 Aoû 2013 14:52   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Aujourd'hui, pas d'épisode, pas même de nouvelle saison (j'entends déjà Kasux qui grogne devant son écran ! Laughing ) ; juste une simple conclusion avec une pure réflexion personnelle sur mon travail et, également, quelques conseils pour réussir une bonne fanfic.


Postface


Écrire cette saison 5 personnelle de Code Lyoko a été l’une des premières tâches sérieuses de ma carrière d’écrivain, pour le moment amateur. En effet, jusqu’à présent je me suis toujours contenté de quelques histoires épaisses de quelques pages qui ont suivi l’évolution de mon âge et, par conséquent, de mon style et, lorsque je me sentais prêt à me lancer dans une entreprise officielle (écrire un véritable roman comme un adulte, et plus comme un enfant), je n’ai jamais réussi à aller jusqu’au bout du projet. Peut-être suis-je atteint de ce mystérieux syndrome qui angoisse l’auteur à finir son histoire, de crainte qu’elle ne perde une certain forme d’immortalité (car restant non achevée) ; toujours est-il qu’en ce jour, je n’ai réussi qu’à terminer un seul roman pour ados que je n’ai pu publier malheureusement, faute de moyens financiers. D’un autre côté, avec le recul j’estime que ce n’est pas plus mal que le destin ait empêché ce livre de sortir tout de suite dans les bacs car, avec le temps et la maturité qui passe, je me suis rendu compte des lourdes incohérences qui auraient gâché cette belle histoire (ayant à peine 18 ans au moment de sa rédaction) et ma réputation d’entrée, une erreur que je ne me serais jamais pardonné avec ma mentalité d’aujourd’hui.

Cette petite histoire est une leçon qui vaut également pour mon Code Lyoko. J’ai commencé à rédiger le premier épisode de cette saison lorsque j’avais 16 ans ; maintenant, j’en ai 21. Je suis sûr que vous avez dû noter l’évolution de ma narration en fonction du temps, en particulier lors de la grande coupure entre Guerre Universelle et Carthage et Apocalypse . Beaucoup de choses se sont passées en 5 ans, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du forum, et ce que je vais raconter ci-dessous n’est en aucun cas une sorte de Mea Culpa, mais plutôt une série quelques conseils pour les écrivains présents ou futurs qui veulent s’engager comme moi dans cette aventure. Pour cela, je les illustrerai avec quelques citations de l’excellent « Règlement de Fansfics » mis en place par Icer et Pikamaniaque, non pour le réécrire à ma manière mais comme pour le compléter grâce à des expériences personnelles avérées.


Dans un premier point, Pikamaniaque souligne d’entrée les notions les plus fondamentales : « Plus qu’ailleurs, le français doit être, ici, maîtrisé. […] les textes eux-mêmes doivent être l’objet de toutes les attentions ». Il est vrai que de nos jours, le roman est la lecture la plus populaire, générations confondues. Mais, alors que la plupart des auteurs de ce forum écrivent leurs fics sous cette forme, j’avoue que je me suis délecté d’un certain « goût du risque » pour remettre la forme théâtrale à l’ordre du jour. À vrai dire, l’idée de base était d’écrire de véritables scripts pour les épisodes cependant, comme je ne dispose que de peu de lectures dans ce domaine, j’ai préféré inconsciemment reporter le scénario sur un genre théâtral que je maîtrise mieux. Ainsi, bien présenter la forme de ce texte (romanesque ou théâtrale) ne s’improvise pas : il y a des règles à respecter dans leurs présentations repesctives (paragraphe, guillemets… pour l’un ; didascalies, variations de police… pour l’autre) et cela ne passe que par un goût ouvert pour différents styles de narration afin de les repérer et de les mémoriser à long terme. Si je donne envie à certains lecteurs de replonger après cette fic dans des œuvres dramaturges (Corneille, Racine, Shakespeare, Hugo, Beckett…), j’en serai davantage ravi !

Les modérateurs insistent beaucoup sur ce que j’appellerai la « pré-production » de la fic : « Le résumé fait partie de la présentation, il n'est pas à négliger. Le résumé, c'est ce qui permet au lecteur de voir tout de suite si vous avez une histoire à lui proposer ou non. Un auteur qui sait où il va n'aura aucune difficulté à écrire un résumé. En revanche, celui qui écrit « Je suis nul en résumé mais venez voir quand même » montre qu'il ignore quelle tournure va prendre sa fic et que celle-ci a, de facto, de fortes chances d'être abandonnée par manque d'idées ou de motivation. » Et, malheureusement pour certains trop hâtifs de se jeter dans l’abîme, ils ont bien raison de rappeler les consignes de sécurité. Avant de passer aux résumés (ou aux synopsis) des épisodes, j’ai heureusement eu le bon réflexe d’entrée de consigner sur un bloc-notes toutes les idées qui me passaient par la tête, non seulement en rapport avec ma fic mais tout en restant fidèle à l’univers et à l’esprit du dessin animé. Puis, j’ai listé les notes par thèmes : les monstres de l’ANAX ; les Réplikas de l’ANAX ; le Vasa en antagoniste du Skid ; les nouveaux personnages (Ront, Franken…) et la back-story qui les relie, inspirée des éléments de la série originale (Anthéa, les hommes en noir, le loup terrorisant Aelita, le nouveau journal intime de Franz Hopper narrant ce passé mystérieux) ; ce fameux Projet Carthage ; les nouvelles armes et capacités de combat des lyoko-guerriers inspirées des jeux vidéos de Code Lyoko ; et même les musiques des Sub-digitals que j’ai tenté de relier au meilleur contexte en fonction des paroles anglaises. Je me suis même amusé à dessiner un plan de Carthage pour organiser le combat final en fonction des lieux. Les feuilles étaient noires d’idées mais, évidemment, je n’ai pas tout mis faute d’ennuyer le lecteur et de le perdre dans des situations trop complexes. Je n’ai sélectionné que les meilleures pour pouvoir ensuite passer au plan de la saison proprement dit. Il s’est organisé comme la table des matières d’un véritable roman, et chaque épisode avait son synopsis et son plan en dix chapitres résumés en quelques notes. Cette bible n’est pas restée figée dans le temps ; elle s’est bien entendu modifiée au fur et à mesure de la rédaction de la saison, avec l’ajout de nouvelles idées et la suppression des plus anciennes et des moins bonnes, et ce jusqu’à la denière ligne du dernier épisode.

En ce qui concerne la vie réelle et privée des héros, je n’ai pas oublié que j’avais affaire à des adolescents qui, non contents de jouer la vie facile des héros épiques (action, combat…), doivent gérer en même temps leurs émois de lycéens. En effet : « dans la vie rien n'est simple. Ce doit être pareil dans une fic. Surtout dans une romance […]. Les sentiments ne tombent pas du ciel. Votre histoire doit être travaillée de façon à s'approcher le plus possible de la réalité tout en nous faisant rêver : Plus c'est réaliste, plus votre lecteur se sentira impliqué, inclus dans votre histoire et, de fait, l'appréciera. » J’ai tenté de décrire les situations complexes et contradictoires dignes d’adolescents en plein crise qui, en dépit de leurs identités toutes faites dans le monde fantastique, se cherchent à définir la meilleure image d’eux-mêmes dans la vie réelle avant de passer à l’âge adulte. Et, le fait d’avoir écrit ces passages au moment où j’étais encore moi-même adolescent a été une bonne et une mauvaise chose : une bonne sur les réflexions et leurs contradictions, et une mauvaise sur les incohérences et les rares situations rocambolesques et même insensées que j’ai rédigé malgré moi, probablement faute de véritables expériences personnelles car étant un grand solitaire au milieu des premiers ébats vraiment « sérieux ». Je pense évidemment à l’épisode Zizanie qui a été, sans doute, le moins aimé et le plus choquant des épisodes, mais aussi aux quelques réactions de Yumi durant la deuxième partie de la saison ; or, ne croyez pas que j’ai sorti ces idées de nulle part, ou dans un quelconque moment où j’aurais pu être shooté à mort ! Tout était prévu, tout était écrit, tout était lié et organisé sur mon bloc-notes ; mais, tout a souffert d’une présentation maladroite et peut-être inapproprié aux personnalités de quelques personnages (Yumi, Aelita, Odd, en particulier), même si je ne pensais pas à mal au départ et que, de toute façon, tout finirait par s’arranger très rapidement.

C’est pourquoi, pour éviter ce genre d’erreurs et les critiques virulentes qui peuvent en découdre, je ne puis donner meilleur conseil que celui déjà énoncé : « Une fois votre texte terminé, mettez-le de côté et attendez quelques jours pour vous relire. Avec ce recul, vous verrez plus facilement les phrases mal dites et les éventuelles incohérences. » Je rajouterai même, pour repérer les fautes dans un premier temps, puis les éventuels passages bâclés ou qui mériteraient d’être un peu mieux décrits pour être compréhensibles. Bien entendu, vous avez sans doute remarqué que la taille du post et la patience des lecteurs sont plus ou moins limitées ; ainsi, tel votre prof de français de lycée ou votre surveillant d’examen je vous demande d’apprendre à bien limiter votre texte, à savoir développer certains points que vous le vouliez ou non et à accepter d’en laisser tomber d’autres qui nous plaisent malgré tout. Pour ma part, je me basais sur une fourchette entre 23 et 26 pages Word, 30 au maximum, conformément à la durée du film ou à l’épaisseur du script de l’épisode, et je prenais soin de séparer quoi qu’il arrive l’épisode en deux parties de cinq chapitres. Cependant, vous avez sans doute remarqué que j’ai respecté de moins en moins ces quotas lors des épisodes finaux (ayant tant de choses à dire, à révéler) et que je me suis, de temps en temps, retrouvé dans des situations bien embarrassantes où le post était coupé net à une phrase et qu’un modérateur était obligé de poster son commentaire pour pouvoir publier la fin. C’est pour ça que savoir encadrer son travail en fonction du nombre de mots ou de pages est une capacité très importante qui vous servira autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du forum.

Bref, le bloc-notes est le meilleur compagnon de l’auteur engagé.


Après avoir écrit son texte, on a évidemment hâte de le publier et on est prêt à épier notre sujet nuit et jour, à l’affût du premier commentaire. Il faut malheureusement se méfier de la lassitude et des événements extérieurs non prévisibles qui peuvent entraver votre engagement. Pikamaniaque a beau dire : « Mettez-y tout votre cœur et appliquez-vous à la tâche », même les plus motivés ne sont pas à l’abri d’un blocage ou, pire encore, d’une angoisse de la page blanche. Les raisons sont multiples : malgré la popularité, plusieurs idées ou même un scénario entier ne nous plaisent plus et on se retrouve à chercher pour un bon moment un nouveau concept qui passionnera les deux camps auteur/lecteurs ; d’autres projets plus importants d’un point de vue subjectif viennent nous titiller l’esprit si longtemps que l’on en vient à s’y consacrer à cent pour cent au détriment de notre premier travail, de peur de voir ces nouvelles histoires finir au bout d’un moment par s’évaporer ou se rendormir au fond de nos pensées ; et que dire des aléas de notre existence hors du forum entre copains, amour, disputes, études, familles… ?

Je conseille, par conséquent, aux nouveaux écrivains qui veulent se lancer dans un feuilleton important de prendre, en dépit de leur excitation, leur mal en patience. Cela ne sert à rien de commencer un projet si vous n’êtes pas sûrs de l’entretenir régulièrement ou, pire encore, d’en voir la fin un jour. Avec du recul, je me rends compte que j’aurais dû prendre le temps d’écrire TOUTE la saison avant de la publier régulièrement sur le forum. Si vous êtes trop impatients, je vous propose au minimum une certaine longueur d’avance dans votre saison qui pourrait anticiper le temps perdu par un ou deux aléas de la vie : par exemple, écrire pour soi et à son rythme la moitié de la saison, avant de publier un chapitre par semaine tout en la continuant avec la frénésie d’un beau final qui s’approche.
Malgré que nous sommes entre jeunes et amateurs, je pense que les auteurs oublient peut-être trop rapidement que cette expérience est un engagement total tel un crédit pris dans une banque. Même si les modérateurs rappellent qu’il est : « inutile d'harceler l'auteur pour la suite de la fic », ils font cependant la remarque suivante : « Demander des nouvelles au bout de plusieurs mois est compréhensible ». D’autant plus si la fic plaît, et que l’auteur l’a arrêté au moment même où l’on se rapproche du final, ou qu’il y a beaucoup trop de mystères à résoudre. Je comprends la frustration de mes lecteurs personnels lorsque je les ai laissés plusieurs fois en plan pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et que je m’estime sans doute heureux d’avoir toujours retrouvé un certain intérêt quasiment du jour au lendemain.
Cependant, en ce qui concerne Carthage et Apocalypse, comme je l’ai peut-être dit en-tête d’épisode je ne voulais pas le gâcher par un scénario aussi bâclé que nous avons pu connaître avec les fins de saison de Code Lyoko, et souffrant qui plus est de mon manque de maturité de l’époque. J’ai préféré attendre le bon moment, le bon déclic, que j’ai finalement trouvé en m’inspirant des actualités récentes qui, comme par hasard, se retrouvaient plus ou moins en lien avec le thème de l’épisode. Après tout, on nous exhorte bien à ne pas hésiter à : « écrire sur un sujet pas ou peu employé. Et même si vous reprenez un thème largement employé, faites tout pour innover : écrivez ce qui n'a jamais été écrit. » Les plus malins résoudront sans doute le mystère sans mon aide…. Et, au final, malgré le temps passé et les quelques lecteurs réguliers pour le moment perdus, c’est un choix que je ne regrette pas.


Désormais, quel est mon futur dans ce forum, ou ailleurs ?

Lorsque j’ai commencé à rédiger les derniers épisodes, j’avais bien entendu l’idée de continuer à alimenter ce sujet qui marche tant. Les deux projets les plus probables à voir le jour après cette saison 5 sont encore aujourd’hui : une sorte d’inter-saison entre Résurrection et Retrouvailles racontant la quête des lyoko-guerriers dans le Réseau à la recherche d’Aelita, guidés tour à tour par Jérémie et Franz Hopper ; et un spin-off basé uniquement sur Ulrich et Yumi, l’un partant à la recherche de l’autre dans un mélange possible entre monde réel et monde virtuel. Pour le moment, ces deux projets sont encore à l’état de grandes idées ; aucune note n’a été prise.

D’un autre côté, je vois enfin l’occasion de me consacrer enfin à autre chose. Pleines d’histoires toutes aussi passionnantes attendent ma plume, et elles présentent l’avantage de pouvoir être écrites selon mon rythme et mes disponibilités (plus d’attente de fans à couvrir à tout prix.) Néanmoins, je ne laisse tomber ni Code Lyoko, ni ce forum, et je continuerai à être attentif aux futures remarques qui seront postées dans plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois…. Et, qui sait, peut-être un jour où je serai libéré d’un projet, je me replongerai volontiers dans ce bain et je proposerai une suite à cette saison 5 soit aux lecteurs présents, soit aux lecteurs futurs. Sans doute est-ce ainsi que je lui préserverai une certaine forme d’immortalité.


Je termine par les modalités habituelles : un grand merci à tout ceux qui m’ont suivi avec passion et patience, à leurs critiques bonnes ou mauvaises qui ont toujours su me motiver pour aller jusqu’au bout. Mais, sachez que je resterai ouvert à tout commentaire posté après cette postface. Je remercie également Moonscoop de m’avoir fait découvrir ce merveilleux dessin animé qu’est Code Lyoko, ce Dragon Ball des années 2000.

J’espère que mes conseils seront d’un certain secours pour les nouveaux venus, ou les anciens en perdition. En tout cas, je suis certain que ni Icer, ni Pikamaniaque, ni même le Grand et Terrible Kerian ne les désapprouveront ! Bon courage à ceux qui vont se lancer dans une fic, ou qui sont sur le point de la terminer.

Compagnons virtuels, je souhaite évidemment vous rencontrer un jour dans le monde réel, et pouvoir vous proposer d’autres histoires qui vous plairont autant que cette saison 5.


Tel Code Lyoko Evolution, il est maintenant temps d’éteindre le Super-Calculateur… pour le moment, ou pour toujours ?

edit du 27/03/2014 : déjà plus de 80 000 vues ! Vous ne m'oubliez pas, je ne vous oublie pas. Encore merci de faire vivre cette fic encore aujourd'hui Smile
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

Réponses: 325
Vus: 280626

MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Jeu 18 Juil 2013 12:42   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Avant de commencer, j'en profite déjà pour répondre à Alex.
Spoiler

Voilà. Maintenant, l'épilogue que vous attendez tous, et qui va résoudre le DERNIER mystère de cette saison. Je vous en dis pas plus...

10*)

L’Ermitage a retrouvé son aspect de manoir soigné. À travers les fenêtres ouvertes, on entend s’évader la musique « Ah, vous dirai-je maman ? » jouée au piano par Franz. À côté de lui, installé confortablement dans le fauteuil, Jérémie pianote, quant à lui, sur un autre instrument à clavier : son ordinateur portable !

Jérémie, voix off « Journal de Jérémie Belpois, ancien élève au collège Kadic, 15 juillet. Cela fait plus de deux ans aujourd’hui que Yumi nous a quitté, et que nous avons tous repris une vie normale. Nous venons tous d’avoir notre Bac, même Odd ! Entre-temps, Jim et Suzanne sont tellement appréciés des élèves qu’après quelques stages, l’année dernière ils ont fini par conserver leurs postes de proviseurs pour cinq ans au total. Franz a retrouvé son poste de prof de sciences et, malgré un petit temps d’adaptation, a très vite retrouvé son talent d’enseignant et son don de complicité avec des adolescents malgré le temps qui a passé. Peu après le départ de Yumi, Odd a retrouvé sa famille, toute indemne, et même ses sœurs étaient tellement inquiètes pour lui qu’apparemment, elles sont devenues plus sympathiques aujourd’hui envers leur p’tit frère. Et, quelques mois plus tard, quelle ne fût pas sa surprise lorsqu’il a recroisé la route de Jennifer ! Heureusement, elle ne se souvient de rien par rapport à son Bac sous contrôle de l’ANAX, mais elle n’a pas oublié pour autant l’épisode sur l’île. Finalement, ils se sont mis tous les deux en couple, un couple solide qui tient toujours aujourd’hui, et Jennifer a juré de ne révéler à personne leur première rencontre. Ulrich, lui, ne s’est jamais remis du départ de Yumi : heureusement que nous étions là pour l’aider à s’en sortir. C’est pourquoi, à l’annonce de sa réussite au Bac son père a fini par oublier tout seul ses préjugés sur nous-tous, y compris son propre fils, et se montre bien plus sympa. Bien entendu, Ulrich se garde encore bien de lui rappeler ce qui s’est passé avant que la situation ne re-devienne normale, mais ça lui fait du bien d’avoir naturellement retrouvé la fierté de son père et une certaine complicité avec lui. Après avoir été ensemble jusqu’à la fin de cette année, Sissi et Hervé ont décidé de rompre il y a quelques semaines : en effet, Hervé compte partir très loin d’elle, pour entrer dans une classe prépa en physique, et elle ne l’a pas vraiment apprécié. Mais, en ce qui concerne Sissi, elle se sent bien avec Jim et Suzanne qui ont obtenu le droit de l’adopter et, mine de rien, cette épreuve l’a rendue plus mûre qu’auparavant. Nicolas a quitté le lycée l’année dernière, et personne ne sait ce qu’il est devenu. En ce qui concerne Milly et Tamiya, elles sont toujours portées disparues : en effet, Franz nous a révélé qu’elles ont été capturées avec leur robot-guide dans un monde virtuel lointain, le troisième jour du dernier combat, et qu’elles étaient retenues en otages par des monstres de l’ANAX dans un endroit inconnu. Leur guide, Léo, a bien entendu été détruit sans hésitation. Cependant, on ne sait toujours pas si elles sont encore entières quelque part dans le Réseau, ou si elles ont été dévirtualisées à jamais en guise de représailles avant que les monstres ne disparaissent.
D’ailleurs, on ne le saura probablement jamais car, il y a quelques mois, moi et Aelita nous avons eu la terrible surprise de découvrir l’usine détruite ! Par arrêté préfectoral. Il ne reste plus que quelques parois, dont l’entrée de l’usine au bout du pont, et quelques installations par-ci, par-là. Franz était au courant depuis longtemps, mais n’a pas souhaité défendre l’endroit, et on ignore si quelqu’un aurait découvert par hasard le labo durant les travaux ; mais, à priori, non, aucun scoop à ce sujet. Le puits contenant le monte-charge a été condamné, et il est de toute façon certain que le labo et le Super-Calculateur ont été détruits durant le dynamitage du bâtiment. Ç’a été terrible pour nous-trois de découvrir ça mais, d’un autre côté, Franz pense qu’il en est mieux ainsi : Lyoko fait désormais partie définitivement du passé !
Quant à mieux, j’ai le bonheur de m’être réconcilié avec Aelita, après notre dispute bête et grave de notre Zizanie, et j’ai le plaisir d’annoncer que nous sommes officiellement en couple ! Avec Franz, j’ai passé beaucoup de temps avec elle pour l’aider à surmonter la mort de sa mère et les horreurs qu’elle a vécu avec l’ANAX, mais ça va mieux maintenant : elle semble reprendre goût à la vie. Franz m’apprécie énormément, ce qui consolide notre couple, et contrairement à Sissi-Hervé, nous comptons tous les deux nous orienter vers de brillantes études en informatique. C’est désormais une nouvelle page qui se tourne… »

Il relit rapidement ce qu’il a écrit, puis ferme son ordinateur et le pose sur la table basse. Il se lève et se présente au pied de l’escalier.

Jérémie, d’une voix claironnante Aelita, chérie, tu viens faire une promenade avec moi ?

Présente dans sa chambre, Aelita ne répond pas. Caressant sa poupée Mr Pück, elle est roulée en boule sur le tapis comme une enfant et semble dormir profondément.
Elle se retrouve quelque part dans le Réseau, reconstitué et baignant dans une douce lumière bleue. Or, cette couleur vire soudainement
… au rose, et Aelita remarque une traînée d’écume fondre sur elle. Elle ne s’affole pas pour autant ; mieux, elle exhibe un joli sourire car elle croit deviner de quoi il s’agit…
Et, effectivement, sa mère Anthéa (ou Sylphia) se matérialise devant elle
.

Aelita, émerveillée Oh, maman… !

Sylphia, avec un air béat Tu vois, ma chérie ? Même dans l’univers virtuel, c’est possible de croire en une vie éternelle.

Aelita, commençant à sangloter Mais, comment est-ce possible ? Tu es censée avoir disparu à jamais…

Sylphia ne se justifie pas. Elle tourne la tête, semblant attendre la venue de quelqu’un d’autre. Et, comme pour lui donner raison la lumière du Réseau vire au violet et, à l’horizon, un nouveau nuage d’écume virtuelle fait route vers les deux femmes.

Aelita, à part Tiens ! Je vais, enfin, découvrir l’identité de ce mystérieux allié de dernière minute ; celui qui nous a sauvés dans le Réseau, et qui nous a aidés sur Carthage. Qui cela peut-il bien être ?

Le nuage s’arrête à côté de Sylphia, et se matérialise lentement en un avatar des pieds à la tête. En l’observant, Aelita est progressivement intriguée, soupçonneuse, puis… abasourdie. Elle s’attendait à tout, sauf ça. Plus incroyable que le retour apparent de sa mère à la vie…
Vêtu de sa blouse blanche, cette fameuse lumière violette est liée à


Aelita, d’une voix sourde Albert Franken !

Mais, il n’a plus l’air du savant fou démoniaque à l’époque où il programmait Ront. Il a l’apparence d’un gentil grand-père, plus apaisé, plus tendre, et avec un regard un peu peiné comme s’il tente encore de se faire pardonner pour toutes ses erreurs.

Aelita, incrédule J’y crois pas ! Tout le monde était sûr que vous étiez…

Albert Franken, avec un air complice et en gardant un calme entre chaleureux et glacial Mais, il n’y a pas que dans un Super-Calculateur que tu peux stocker des données. Qu’est-ce que tu croyais, petit ange ? Que j’étais assez naïf de penser à l’époque que tout rentrerait dans l’ordre à mon retour en Lostanie, sans résistance ? Je me doutais bien qu’on tenterait de m’éliminer à tout prix, aussi ai-je pris soin avant de partir de découvrir et de programmer ce clone qui contient toutes mes connaissances et mes idées, que j’ai pu traduire en langage binaire et UNIX, et qui peut s’alimenter automatiquement en mémoire en virussant tout type d’appareil électronique relié au Réseau, ce qui le rend indépendant de tout Super-Calculateur. Mais, tu te demandes surtout comment ai-je pu vous aider toujours au dernier moment ? D’une part parce que le script ordonne à mon avatar de détruire toute activité de l’ANAX qu’il croise dans le Réseau ou dans d’autres systèmes d’exploitation et, dans un second temps, comme je suis le créateur originel de la cité de Carthage j’ai pris évidemment soin d’emmener avec moi un disque dur contenant tous les codes de sécurité de la ville, lorsque j’ai compris qu’on tentait de m’évincer, lesquels codes que j’ai également intégré dans mon programme-source pour détruire les remparts en temps voulu – avant d’éliminer le disque dur, cela va sans dire. Fort heureusement, Ront ignorait ce détournement, et il était tellement sûr de m’avoir tué qu’il ne s’est pas pris la peine de modifier les programmes générant les remparts de Carthage, qu’il trouvait trop parfait pour changer quoi que ce soit.

Aelita Pourquoi avoir choisi la couleur violette ? Elle correspond à mon ami, Odd…

Albert Franken, en hochant la tête Effectivement ; ce qui était une raison de plus pour que personne ne se doute rien. Mais en fait, j’ai choisi le violet car il symbolise ma connaissance, la magie, mon caractère de créateur, mais aussi ma mélancolie et ma tentative de pénitence.

Aelita Et… pour ma mère ? Comment avez-vous fait pour la ramener ?

Albert Franken, en gloussant et en posant sa main sur les épaules d’Anthéa Sylphia est ma plus grande réussite, tu ne penses tout de même pas que j’allais la laisser livrée à elle-même s’il m’arrivait quelque chose ? Évidemment que j’ai pris le soin de créer une copie d’elle, sous cette forme de programme-nomade qui, non seulement garde toutes les capacités du script original, mais qui peut aussi agir dans le Réseau entier sans point-source. Ce que Ront, évidemment, n’a pas pu trouver en fouillant le Super-Calculateur de Safaric Park ; et de toute façon, dans le cas où il aurait pris connaissance de notre existence et qu’il se serait mis à fouiller le Réseau entier pour nous retrouver, cet univers est tellement vaste et nous sommes tellement mobiles que son entreprise aurait été vouée à l’échec, même avec tous les virus et programmes-espion du monde.

Aelita, en regardant sa mère, ébahie Et, tu… tu étais au courant ?

Sylphia Bien sûr, pour le moi de cette forme-là. Mais, pour l’autre avatar de moi-même que tu as connu et vu avant la fin de Carthage, évidemment qu’il ignorait mon existence pour notre sécurité.

Les yeux grand ouverts, Aelita n’en revient toujours pas.

Aelita, aux deux avatars Mais, que comptez-vous faire, maintenant ?

Sylphia, en regardant son créateur, puis sa fille Continuer notre œuvre. Tels des anges gardiens, nous ferons que parcourir le Réseau pour garantir sa paix et sa sécurité, et nous lutterons contre toute type de menace qu’elle soit liée à l’ANAX ou à autre chose. Quitte à s’introduire dans les machines comme des virus pour lutter contre ce mal.

Aelita Mais, encore une dernière question : est-ce que tout ceci est un rêve ? Un fruit de mon imagination ?

Albert Franken, avec un clin d’œil Tout se passe dans ton sub-conscient, mais pourquoi cette correspondance onirique devrait être différente de celles que tu as eu avec ta mère ? N’oublie pas quelles sont tes racines, Aelita, et ce qu’elles peuvent te permettre de faire. Plus que les autres, ta mère veillera toujours sur toi.
(Celle-ci acquiesce. Le couple fait demi-tour et commence à s’éloigner en lévitation mais, avant de disparaître, le scientifique et sa muse se tournent une dernière fois pour partager un dernier instant de bonheur avec Aelita…)
Ma vie n’est qu’une suite d’erreurs, et il est probable que je ne serai jamais pardonné à cent pour cent malgré mes bonnes volontés. Mais, il y a une chose dont je serai toujours fier : vous-deux ! Avec ta mère, tu es ma plus grande réussite, Aelita ! Continue de partager amour et douceur avec ton entourage, et ne laisse pas la fierté, les ambitions et leur folie assombrir ton esprit comme elles ont corrompu le mien. Tu as eu de la chance de grandir et de vivre avec bonté et attention, contrairement à moi, alors profites-en et transmets. Et, je saurai un jour reposer en paix…

Accompagné de l’écho de ses derniers mots, Franken et Sylphia retrouvent leurs aspects d’écume virtuelle et, sous les yeux d’une Aelita pacifiée, ils disparaissent à l’horizon du Réseau qui retrouve sa lumière bleue.
Enfin, le songe se termine par un fondu au noir. Tout est résolu désormais, tel un adorable petit ange Aelita peut maintenant se laisser reposer en paix.



FIN DE LA SAISON 5


Voilà. Après 5 ans de labeur, tout un symbole d'ailleurs : 5 saisons, 5 Territoires sur Lyoko, 5 lyoko-guerriers à la base (Jérémie, Aelita, Yumi, Ulrich, Odd), 5 types de monstres de XANA dans la saison 1 (Kankrelats, Bloks, Mégatanks, Krabes, Frôlions), 5 monstres de bases de l'ANAX sur Lyoko (Foxxies, Gazelles, Krokrodils, Mégapiafs, Makacqs), 5 mondes virtuels crées par l'ANAX dans cette saison (Volcano, Atlantis, Tropica, Broussavana et Carthage), les 5 derniers lyoko-guerriers recrutés pour la bataille finale (Hiroki, Hervé, Nicolas, Milly, Tamiya), 5 jours de combat dans la bataille finale, le nombre d'épisodes total si on compte cette saison (ET, en ne comptant pas la genèse) est de 125, un multiple de 5... et je sens que je vais arrêter là, sinon on va trop basculer dans le mystique et c'est pas vraiment mon but ! Laughing
Si j'ai le temps, peut-être posterai-je une sorte de post-face qui contiendra mes pensées, mon auto-critique, des projets avortés (ou non)... et peut-être d'autres choses. En attendant, j'espère que cette saison vous a plu et, étant la deuxième fic la plus populaire en ce jour en terme de nombres de vues si je ne me trompe pas, je vous en remercie chaleureusement.
Il est maintenant temps de prendre des vacances bien méritées, de passer à autre chose... mais je n'oublierai pas pour autant ce forum et les futures critiques ou remarques qui pourront être postées ultérieurement.
J'espère à bientôt dans cette post-face...
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Mer 17 Juil 2013 16:15   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Oui, je sais, j'ai trois jours de retard mais mon satané Word m'a tout perdu samedi dernier, et j'ai donc dû tout ré-écrire en hâte (et j'en suis épuisé). Quoi qu'il en soit, voici la dernière partie de cet épisode qui, pour moi, marque la VERITABLE fin de Code Lyoko...
Surprises et coups de théâtre JUSQU'A LA FIN garantis !

6)

Dans ce nouveau monde promis par Hopper, où tout paraît normal et tranquille, les lyoko-guerriers se retrouvent dans le réfectoire. Mais, quelques uns manquent à la table : Odd, William, Milly, Tamiya, Hiroki et…

Ulrich, soudain affolé Yumi !? Où est Yumi ?

Les autres le regardent et hochent la tête. Le beau brun bondit de sa chaise et se précipite sur la sortie du bâtiment.
Il n’y a plus aucune ruine, ni de parc dévasté, des élèves repeuplent la cour du collège, mais c’est comme si le cauchemar continuait pour le malheureux Ulrich. Il court sans but précis, cherche sa copine autour de lui, et craint évidemment le pire.
Heureusement, en arrivant devant le bâtiment où il s’était réfugié avant le Retour vers le Passé, il la voit pousser la porte d’entrée. Il pousse un soupir de soulagement et accourt pour la serrer dans ses bras.


Ulrich, essoufflé Oh, Yumi, tu m’as fichu une des ces trouilles ! J’ai cru qu’il y avait eu un bug dans le Retour vers le Passé.
(Il la dévisage et s’aperçoit que la mine de la jeune fille est bien sombre.)
Qu’est-ce qu’il y a, ma chérie ? Pourquoi es-tu si triste ?

Yumi Mon père… il a disparu.

Pendant un laps de temps, Ulrich ne comprend pas ce qu’elle essaye de lui avouer.

Ulrich, l’air niais Comment ça se fait ?

Yumi, avec un petit air de reproche Tu sais très bien ce que ça veut dire…

Il la voit soudainement s’écrouler par terre et fondre en larmes.
C’est alors qu’il saisit brusquement la gravité de la situation.


Ulrich, en s’accroupissant auprès d’elle Oh, Yumi… je suis vraiment désolé.

Yumi, en marmonnant, le visage caché derrière ses mains Mon papa… !

Le beau brun la prend dans ses bras, et la Japonaise laisse libre cours à sa mélancolie…
*

QUELQUES SEMAINES PLUS TARD…
C’est l’effervescence au collège Kadic : tout le monde se presse devant le bâtiment administratif pour les résultats du Bac. Durant cette semaine d’efforts intensifs, tout s’est déroulé normalement autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’école. Et, pourtant, dès le premier jour un phénomène médiatique n’a pas manqué d’attirer l’attention de la Terre entière : cette mystérieuse disparition d’envergure mondiale, surnommée rapidement comme le « Jour du Grand Bug Mondial ». Civils, militaires, gouvernements… en un clin d’œil, des millions de personnes qui se sont effacées sans laisser de traces. Les médias ont très vite fait le lien avec Internet et les réseaux sociaux, mais encore aujourd’hui personne ne sait qui est derrière tout ça. On suspecte plusieurs sortes de sectes ou de simples rassemblements mystérieux à des endroits tenus secrets, mais sans plus. Dans cette affaire, tout le monde a au moins perdu un membre de la famille, un ami, un proche, des relations… c’est pourquoi les résultats du Bac tombent à point nommé pour les étudiants qui restent et leurs entourages, afin d’oublier pour un moment ces deuils bien étranges.
Cependant, l’incroyable programme de Franz Hopper a marché : tout ce qui a un rapport avec l’ANAX s’est définitivement évaporé des mémoires et des archives. C’est un monde parallèle sans souci autre que ses problèmes économiques et géopolitiques classiques. En apparence, personne ne se rappelle, même en réminiscence, d’une quelconque guerre mondiale avec des monstres mécaniques tirant des lasers argentés.
Or, cela n’a pas empêché quelques soupçons et questions bien gênantes dès le premier jour : où sont donc passés le proviseur Delmas ? Des élèves de l’établissement, comme Odd Della Robbia ou William Dunbar ? Des candidats étrangers au Kadic, comme un certain Axel ? Pourquoi certains ont-ils miraculeusement survécu, alors qu’ils sont sûrs d’avoir été présents devant Internet au moment fatidique ? Tiens, n’y a-t-il pas quelques profs surveillant les bacheliers qui ont l’air un peu… angoissé ? Mais, pourquoi ? Leur cachent-ils quelque chose ? Enfin bon, il y a d’autres choses à méditer pour le moment…
À l’écart de cette ferveur, Ulrich arrive devant la maison de Yumi. Il a reçu un SMS de sa part qui l’a laissé perplexe. Il frappe à la porte, la Japonaise l’ouvre immédiatement.


Ulrich J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Qu’est-ce qu’il y a ?

Yumi, bien maussade et hésitante Ulrich…il faut qu’on parle.

Ulrich, hébété et méfiant Pourquoi ? Qu’est-ce qui se passe ?

Yumi est tellement mal à l’aise qu’elle ne trouve que le contact avec les mains de son copain comme source de motivation.

Yumi Voilà. Ça fait plusieurs jours que je suis seule à la maison, avec Hiroki. Notre mère a également… disparu, et elle demeure introuvable. J’ai, bien entendu, prévenu la police, mais ils ont déjà fort à faire avec toutes les autres disparitions. Toujours est-il que… j’ai bien peur que…

Malgré ses yeux bridés, Ulrich remarque que ses iris noirs commencent à se refléter à la lumière du jour. Il sent la panique le ronger rapidement.

Ulrich, en la secouant pour évacuer son stress Attends ! attends ! attends… ! Tu es vraiment sûre de ce que tu supposes, là ? Où est la preuve que ta mère a été effectivement… ?

Yumi Je viens de te le dire, Ulrich : elle est introuvable ! Mon père m’a dit qu’il lui avait demandé de rester cachée dans la cave, et elle n’y est plus. Et, c’est pas son genre de disparaître comme ça, pendant plusieurs semaines, même en partant à notre recherche ! Je…
(La peine la fait craquer…)
Je crois qu’il faut se rendre à l’évidence… !

Ulrich, en la réconfortant contre lui Oh, ma chérie…. C’est vraiment terrible pour toi-aussi. D’abord, ton père, et maintenant…
(Mais, de peur d’aggraver la crise, il s’éclaircit la gorge pour changer de sujet.)
Mais, qu’est-ce que tu comptes faire, à présent ?

Yumi, en le regardant dans les yeux C’est de ça dont je voulais te parler. Je n’ai pas les moyens de rester ici, et de veiller toute seule sur Hiroki. J’ai contacté mon oncle et ma tante, au Japon ; ils acceptent de nous recueillir, tous les deux…

Ulrich, rayonnant Mais, c’est génial ! Comme ça, tu pourras rester ici, avec moi !

Yumi, en hochant tristement la tête Non, justement. Ils sont tous les deux âgés assez âgés, déjà, et non seulement ils n’ont pas l’envie et la santé de venir ici, mais en plus je les vois mal changer de vie pour nous-deux.
(Elle déglutit avec difficulté.)
Il va falloir qu’on les rejoigne chez eux.

Cette révélation pétrifie Ulrich.

Ulrich Ça ne veut quand même pas dire que…

Yumi, sur un ton navré Si, Ulrich. J’suis désolée de te l’annoncer… mais il va falloir se quitter !

À l’horreur s’ajoute une telle révolte qu’Ulrich rejette soudainement sa copine et s’effondre sur le palier. Contrairement à celle-ci, il laisse sa douleur se dévoiler sans pudeur.

Ulrich, la voix bouleversée par les larmes Non ! Non, Yumi ! Tu peux pas me faire ça !? On a passé des années à se cacher, j’ai passé des semaines à fouiller l’univers virtuel pour te retrouver et… et maintenant qu’on est, enfin, ensemble, tu… tu veux tout arrêter, là, d’un seul coup ?

Yumi, en s’agenouillant devant lui et en retrouvant son sang-froid, malgré sa pitié Je sais que c’est injuste, Ulrich, mais on ne peut pas faire autrement. Je te jure que si ça tenait qu’à moi… mais là, il y a mon frère. Qu’allons-nous faire de lui ? Il ne le montre pas, mais il est autant perturbé que moi par ce qu’il a vécu et ce qu’il vit en ce moment, et il a besoin de parents pour le rassurer, l’aider à se reconstruire et le guider. Et, en vertu de ce qu’on m’a appris, son bien-être doit passer avant le mien. Est-ce que tu peux le comprendre ?

Ulrich Mais… mais il doit y avoir un moyen pour que… pour que vous puissiez rester ici ? Il n’y a pas d’autres oncles ou… ou tantes qui… qui vivent près d’ici ?

Yumi, en hochant la tête Non, nous sommes les seuls Ishiyama ayant immigré en France. Mais, d’un autre côté, j’admets que c’est peut-être bon, au fond, de retourner au Japon. Tu comprends ? Je ne pourrais plus vivre dans cette maison, ou regarder ce collège, sans penser à… à tout ça ! Les souvenirs seront trop douloureux pour que je puisse les supporter.

Ulrich, en s’emparant à nouveau d’elle, plein d’espoir Mais, si ça ne tient qu’à ça, pourquoi pas nous enfuir tous les deux loin d’ici, loin de Lyoko, loin des autres ? On s’occupera de Hiroki tous les deux, et on pourra…

Yumi, agacée Ulrich, redescends sur Terre ! Où veux-tu qu’on aille ? Et, pourras-tu supporter de passer le reste de ta vie à te cacher, et à mentir ? Moi, je sais que je ne le pourrai pas, et je ne veux pas que mon frère tourne mal.
(Le beau brun finit par baisser la tête, vaincu.)
Je suis vraiment désolée, et crois-moi que ça me blesse autant que toi. Mais, il va falloir accepter la réalité et tous les sacrifices qui iront avec. Je t’en prie, mon chéri. Sois courageux comme tu l’as toujours été. Regarde-moi.

Pendant une fraction de seconde, elle craint qu’Ulrich va définitivement la répudier et s’enfuir en larmes. Mais son petit copain finit par relever la tête, et les deux amants s’échangent un long air mêlées de peine et de tendresse.

Ulrich, en reniflant Quand est-ce que tu dois partir ?

Yumi D’ici quelques jours.

Ulrich Dans ce cas, permets-moi de partager un dernier moment avec toi. Là, maintenant, pendant qu’il en est encore temps.

Yumi, en lui souriant, rassurée Oui, bien sûr. Suis-moi.

Ulrich essuie ses larmes et se relève pour la suivre à l’intérieur de la maison, main dans la main.

7)

Dans le labo, on retrouve un Franz Hopper seul devant son ordinateur. Il a l’air très épuisé, mais ravi au fond de lui-même.
Sur l’écran de son ordinateur, est affiché l’œil de XANA. Mais, il ne semble pas vouloir faire du mal au scientifique
.

XANA, de sa voix artificielle Alors, Hopper, ton programme a-t-il marché ?

Franz Hopper, en acquiesçant joyeusement Oh oui, au-delà de toutes mes espérances ! Quoi qu’il ait pu se passer avant ce Retour vers le Passé, tout ceux qui ont survécu partagent désormais les mêmes idées, et tout le monde a oublié l’ANAX une bonne fois pour toutes.

XANA Bien. Il ne reste plus que toi, les gosses, et moi.

Franz Hopper, en essayant de dissimuler sa méfiance Exactement. Et, d’ailleurs, je n’arrive toujours pas y croire : qu’est-ce qui t’a finalement motivé à nous venir en aide au dernier moment ? As-tu vraiment médité sur mes paroles pendant ces quelques jours, ou y a-t-il une autre raison ?

Mais, XANA paraît hésitant, presque comme un enfant bougon qui ne veut pas avouer ce qui le tracasse.

Franz Hopper, sur un ton enjoué Oh, allez, à quoi bon être timide ? Nous sommes entre-nous et, si c’est ça qui te tracasse, je te promets que je ne dirai rien aux enfants. Allez, XANA, dis-moi.

XANA Tu veux que je te le dise ? Très bien. Je ne vais pas te mentir, tu as touché un point sensible en essayant de me raisonner sur ma conscience et mon ego. Tu avais raison lorsque tu as souligné à quel point les choses avaient changé, entre le moment où tu es arrivé sur Lyoko et le moment où nous sommes entrés en guerre contre l’ANAX. Il ne s’agissait plus d’une affaire entre toi et moi, mais il y avait bien une troisième entité qui était entrée en jeu, plus puissante et plus maléfique que nous. Et, ce que j’ai le plus admiré durant ces derniers jours, c’est ton honnêteté et ton courage : tu as bien respecté ma décision, sans me harceler par la suite, et tu as tenté de te débrouiller seul avec les gamins et ton savoir.
D’autre part, j’ai pris le temps de réfléchir sur ma première rencontre avec ta femme. À vrai dire, je connaissais déjà quelques points sur son identité grâce aux souvenirs d’Aelita, mais j’ignorais sa véritable nature de programme informatique. J’ai été frappé par le symbole que nous partagions tous les deux et, ce qui était vraiment nouveau pour moi, son amour pour les hommes alors que je n’avais connu que de la haine et de l’envie, tout comme Ront d’ailleurs. Bien sûr, une fois de retour sur Lyoko et qu’elle eût dévoilé son identité, j’ai tout de suite compris que tu t’en étais inspiré pour me créer… ce qui m’a pas mal gêné. Cependant, là où j’ai été le plus convaincu par son discours, c’est lorsqu’elle a voulu me montrer qu’elle pouvait, et désirait vivre en harmonie avec les hommes malgré ses pouvoirs qui la rendaient supérieure et, surtout, lorsqu’elle a souligné ma faiblesse. Par arrogance, je n’ai pas voulu l’admettre tout de suite mais, lorsque Franken est venu après pour me donner l’ordre de liquider les gosses, j’ai dû bien me rendre à l’évidence : je n’étais effectivement plus rien et, contrairement à elle, l’ANAX ne savait pas pardonner les erreurs. C’est pourquoi je me suis laissé rapatrier ici, lorsque le samouraï et la Japonaise sont venus me libérer.
J’ai beaucoup réfléchi, j’ai beaucoup hésité ; mais, lorsque j’ai espionné tes sous-programmes et compris que vous étiez en danger, je me suis quand même décidé à venir vous aider. Non seulement en gage de vos soins comme vous m’aviez promis mais, aussi, pour avoir ma revanche sur l’ANAX et tous les mauvais traitements qu’ils m’ont infligé.

Franz Hopper, toujours soupçonneux Mais, maintenant que l’ANAX est détruite, qu’est-ce qui t’empêcherait de profiter de tes forces retrouvées pour te relancer à la conquête du monde, et nous éliminer comme au bon vieux temps ?

XANA, en ricanant Allons, Hopper, serait-ce loyal de nous relancer dans nos vieilles histoires, après tout ce qu’on a vécu cette année ? Je suis un programme parfait, tu sais que je vaux mieux que ça. En réalité, j’ai fini par me reconnaître en Ront si j’avais réussi mon ancien projet, et j’en ai été dégoûté. Ce qui fait la différence entre toi et lui, c’est que tu m’as toujours respecté, et tu as toujours voulu vivre en harmonie avec moi malgré mes ambitions. Je…
(Sur un ton caverneux pour mieux montrer sa honte…)
Je suis désolé d’avoir laissé le pouvoir me monter à la tête, et de t’avoir fait subir tout ça ; autant à toi qu’aux enfants. Et, je… je suis vraiment désolé pour ta femme : elle était une créature vraiment remarquable.

Franz Hopper, en hochant la tête avec une mine triste C’est vrai. C’est pourquoi je l’ai toujours considérée comme plus humaine qu’intelligence artificielle. Si seulement j’avais les moyens de la faire revivre…

XANA, en changeant de ton Tiens, ça me fait penser. En explorant le Réseau, j’ai retrouvé quelque chose d’intéressant.

Franz Hopper, en relevant brusquement la tête Quoi ?

XANA Les codes d’un avatar virtuel qui dérivaient dans les courants de l’Océan numérique.

Franz Hopper, intrigué Un avatar virtuel !? Lequel ?

XANA Celui d’Odd !

Franz Hopper fait un bond sur sa chaise comme s’il avait été électrocuté par un spectre de son programme informatique.

Franz Hopper, hébété O... Odd !? Tu… tu en es sûr ?

XANA, sur un ton fier Exactement. J’ai pu le repêcher et le ramener sur Lyoko. Il repose dans une des salles du Cinquième Territoire, inanimé mais bien réel.

Franz Hopper, en s’écroulant contre le dossier de son fauteuil Ça, alors ! Odd, en entier ? Mais, comment est-ce possible ? Il s’est fait tirer dessus sur Carthage, je l’ai vu sur mes écrans. Il a perdu tous ses points de vie et, ensuite, il…
(Il cogite quelques secondes, puis une idée illumine son visage.)
il est tombé dans la Mer Numérique !

XANA Même en ayant perdu tous ses points de vie, Aelita nous a bien dit que son avatar n’a pas totalement disparu avant de plonger dans le Réseau ?

Franz Hopper Exactement. Et, comme la Mer Numérique a la faculté de virtualiser les données à jamais et que celles d’Odd n’ont pas eu le temps de s’effacer entièrement de la mémoire du Super-Calculateur pour se perdre dans celui de Carthage…

XANA … sa structure virtuelle a pu être conservée sans son énergie vitale.

Franz Hopper, l’air triomphant C’est ça ! Au final, tout n’est pas encore perdu. Il doit bien y avoir un moyen de lui insuffler à nouveau de la mémoire pour le faire revivre.

XANA, avec un ton plus pessimiste Certes. Mais… j’ai bien peur que l’on risque un énorme sacrifice pour cette manœuvre.

Franz Hopper On en discutera plus tard. Pour l’instant, je préviens tous les autres de cette bonne nouvelle.

L’œil de XANA disparaît de son écran et laisse place au fichier contenant les numéros de téléphone des lyoko-guerriers. Il en compose déjà un.

Cool

Yumi et Ulrich sont tous les deux couchés sur le lit de la Japonaise, mais ils sont loin de faire les fous pour autant ! Au contraire, ils sont tranquillement et confortablement installés, Yumi ayant pris soin de glisser un peu sur son lit pour mieux se blottir et poser sa tête sur la poitrine d’Ulrich. Celui-ci caresse les cheveux de sa copine, en y emmêlant ses doigts, et les deux tourtereaux ont un regard vague tourné vers le plafond comme si leurs esprits s’étaient déjà évadés de cette triste réalité.

Yumi, en soupirant N’empêche, quelle année nous avons vécu !

Ulrich, en acquiesçant C’est clair. Moi qui pensais que tout était fini après la disparition de XANA, l’année dernière… j’étais à mille lieux d’imaginer toute cette histoire.

Yumi Mais, au moins, on peut être sûr que tout est rentré dans l’ordre. Plus d’ANAX, plus de menaces sur Lyoko…

Ulrich, hésitant Euh… t’as l’air d’oublier XANA ?

Yumi, l’air sceptique Je sais pas. J’ai l’impression qu’il a beaucoup changé ; sinon, comment expliquer qu’il est venu nous aider sur Carthage ? Et, comment expliquer qu’il ne nous a pas encore envoyé une de ses attaques habituelles ?

Ulrich, d’un air soupçonneux J’sais pas, mais vaut mieux rester prudent avec lui.

Yumi en hausse les épaules ; elle n’a pas envie de s’éterniser sur des idées passées et négatives.

Yumi, avec un petit sourire malicieux Dis-moi, que vas-tu devenir lorsque je ne serai plus là ? J’suis curieuse de le savoir…

Ulrich Hum… déjà, ce qui est sûr, c’est que j’te laisserai pas t’enfuir comme ça. Je ferai tout pour garder le contact avec toi, avec le téléphone ou les réseaux sociaux.

Yumi, en gloussant Et, à part ça, qu’est-ce que tu comptes faire de ta vie, idiot ?

Ulrich, mal à l’aise Ben, pff... ! J’sais pas ! P’têt que j’pourrais intégrer une filière sports-études dans la spécialité des arts martiaux.
(Puis, en marmonnant…)
Encore faut-il que j’arrive à convaincre mon père d’y aller….

Yumi En fait, vous vous êtes définitivement réconciliés, tous les deux ?

Ulrich, avec une expression gênée Bah, c’est-à-dire que… le Retour vers le Passé a fait son effet : il ne se souvient plus de rien, ni du moment qu’on a passé ensemble dans la salle de classe.
(Puis, avec un léger sourire…)
Mais, crois-moi que ça m’a fait plaisir d’entendre ses dernières paroles, et j’ai vu dans son regard qu’elles étaient très sincères.

Yumi, avec un visage rayonnant J’en suis heureuse pour toi. Profite bien de cette chance tant que tu la tiendras.

Ulrich, en marmonnant J’essayerai mais, connaissant mon père, ça n’sera pas facile. Et toi, qu’est-ce que tu feras au Japon ?

Yumi, songeuse Eh bien… moi non plus, je ne sais pas trop. Mon oncle et ma tante sont très à cheval sur la culture japonaise ; peut-être me motiveront-ils à devenir geisha.

Ulrich Et, si tu n’en as pas envie ?

Yumi Alors, je trouverai peut-être la force de partir, pour devenir ingénieure ou m’intéresser à la littérature japonaise.

Ulrich, quelque peu incrédule T’es sûre que ça ne se fera pas sans heurts, si ton oncle et ta tante sont aussi vieux jeu que cela ?

Yumi, amère C’est bien ce que j’appréhende, en particulier avec Hiroki s’ils arrivent à l’embobiner avec leur ancienne culture. Mais bon, t’inquiète, j’aurai tout le temps d’y réfléchir.

Ulrich, avec un sourire taquin En tout cas, je suis curieux de te voir en véritable geisha réelle, et non plus virtuelle. Qui sait, en tenue de samouraï je me présenterai, peut-être un jour, devant ta maison pour te délivrer et t’emmener avec moi.

Yumi, en gloussant Ah ouais ! Je nous vois déjà en costume traditionnel, chevauchant dans les rues de Tokyo puis dans les plaines d’Hokkaïdo, à califourchon sur ton Overbike !

Les deux amants en éclatent de rire.
Tout à coup, le portable d’Ulrich sonne. Yumi se relève un peu pour permettre à son copain d’atteindre le mobile dans la poche de sa veste, jetée en boule à quelques décimètres du lit
.

Ulrich, l’appareil à l’oreille Oui, qui sait ? Franz ? Qu’y a-t-il ?… hein ? Quoi !?
(Yumi se redresse pour observer son copain. Elle constate, intriguée, qu’il est sur le point de fondre étrangement en larmes.)
Non, vous êtes sérieux, là ?… C’est… c’est vraiment lui !? Oh mais c’est… c’est… ! Oui… ! Oui, d’accord, on arrive tout de suite !

Il raccroche, alors que les larmes commencent à couler sur ses joues. Mais, Yumi remarque un certain bonheur dans l’expression d’Ulrich – ou plutôt, du soulagement.

Yumi Qu’y a-t-il, chéri ?

Ulrich, rayonnant de mille feux Tu… tu vas jamais le croire ! Franz a retrouvé Odd !

Yumi, bouche bée Quoi !?

Ulrich, en l’écartant doucement, mais en se relevant en hâte Ouais. En fait, XANA l’a retrouvé dans le Réseau et l’a ramené dans le Cinquième Territoire. J’y crois pas, il est entier, Yumi ! Entier ! Apparemment, il suffirait juste de lui remettre de la mémoire pour…

Il est tellement béat qu’il n’arrive pas à conclure sa phrase.

Yumi, émerveillée Mais, c’est extraordinaire ! C’est un miracle ! Mais, comment a-t-il fait pour…

Ulrich, en lui tendant la main T’inquiète, Franz nous expliquera tout ça au labo. Allez, viens.

Yumi se relève à l’aide de sa main, le sourire aux lèvres, et les deux amants foncent vers la sortie de la chambre, main dans la main, en claquant la porte derrière eux.

9)

Lorsqu’Ulrich et Yumi arrivent dans le labo, les autres lyoko-guerriers sont déjà présents autour du pupitre de commande : Aelita, Jérémie, Sissi, Hervé, Nicolas, Jim…
… et Mme Hertz, à la main de Jim.
Les deux jeunes tourtereaux sont stupéfaits par sa présence.

Jim, en détaillant leurs expressions abasourdies et en ricanant Ne vous en faites pas, les amoureux ! Elle fait maintenant partie de la bande, si je puis dire.

Ulrich et Yumi les rejoignent.

Ulrich, intrigué Comment ça ?

Mme Hertz, en se blottissant contre le prof de sport, heureuse On vous attendait pour vous annoncer la grande nouvelle. Moi et Jim, nous nous sommes officiellement fiancés la semaine dernière, durant le Bac, et nous prévoyons de nous marier cet été.

Elle montre sa bague à tout le monde avec bonheur.

Yumi, enchantée C’est vrai ? Toutes mes félicitations, madame Hertz !

Jim, d’une voix claironnante Et, ce n’est pas tout. Étant donné la… disparition de Mr Delmas, le rectorat m’a contacté il y a quelques jours, et ils ont accepté de me nommer au poste de proviseur à titre provisoire pour la rentrée prochaine. Et, comme je suis sûr que Franz souhaite retrouver son poste de prof des sciences, ma petite Suzanne deviendra proviseure-adjointe.

Franz Hopper, avec un grand sourire, très touché Merci beaucoup, Jim.

Aelita, à Jim Mais, qui vous remplacera en tant que prof de sport ?

Jérémie, de manière spontanée J’espère que ça ne sera pas pire que vous, ou que Coriac !

Tout le monde rigole aux éclats.

Jim, en lui tapotant fortement l’épaule Ne t’en fais pas, gamin. Je choisirai personnellement le meilleur enseignant qui soit digne de confiance.
(Puis, en lui adressant un clin d’œil…)
Mais, malheureusement pour toi, qui saura te faire progresser en sport aussi efficacement que moi !

Jérémie fait semblant d’être sur le point de s’évanouir. Les autres se marrent derechef.

Sissi, en se rapprochant de Jim et de Suzanne Et, pour finir, les amis, nous irons au tribunal dans quelques semaines. Et, si tout va bien… j’aurai bientôt un nouveau papa et une nouvelle maman.

Les deux ex-profs déposent chacun une main sur les épaules de la jeune fille, avec fierté.

Ulrich C’est vrai ? On est vraiment content pour toi, Sissi. On espère tous que tu auras, enfin, une véritable vie de famille.

Sissi, en rougissant Merci, Ulrich.

Franz Hopper, en frappant des mains Bon, les lyoko-guerriers, le moment est venu. Voici la situation : le corps d’Odd se trouve en ce moment même sur Lyoko. Vous vous demandez sûrement comment a-t-il fait pour être conservé ? C’est très simple : votre ami a bien perdu tous ses points de vie lorsque les lasers l’ont touché mais, contrairement à Lyoko, l’évaporation n’a pas été instantanée. Mon hypothèse est la suivante : bien qu’étant porteur du Code Ront qui vous empêchait de vous enfuir de Carthage sous peine d’être effacés à jamais, vos données étaient encore reliées à mon Super-Calculateur par l’intermédiaire du Skid. Et, pour que la dévirtualisation soit définitive, une fois vos points de vie perdus le Code Ront s’occupait de stocker cette mémoire dans la Tour Noire pendant qu’il libérait des packages dans le Réseau, via le Skid, pour s’emparer du reste de la mémoire de votre avatar dans mon Super-Calculateur, après avoir bien sûr identifié les scripts qui le génèrent.

Aelita Voilà pourquoi la dévirtualisation d’Odd a pris un certain temps.

Jérémie, incrédule Mais alors, pourquoi son avatar est-il entier ? Et, non handicapé par les pixels déjà perdus avant sa chute dans la Mer Numérique, comme Aelita me l’a décrit ?

Franz Hopper, en hochant la tête, admiratif Très bonne question. Si tu veux, il faut considérer la carapace virtuelle comme un tout : elle devait entièrement s’effacer pour disparaître à jamais. Or, Odd est tombé dans la Mer Numérique avant que son enveloppe n’ait eu le temps de se disloquer. Ce processus de transfert vers la Tour Noire a donc été interrompu sans laisser de dommage à la chair de l’avatar, comme si tu annulais un simple transfert de logiciel sur ton ordinateur : tu as tout ou rien ! Et, comme le Réseau a la faculté de conserver les données, et non de les effacer comme certains ont dû penser à tort, ça explique que XANA a pu retrouver le corps d’Odd dans l’Océan Numérique.

Yumi, intriguée Mais, il l’a retrouvé sous forme d’un véritable corps ? Parce que, je pensais que lorsqu’on est virtualisé à jamais dans le Réseau, on…

Franz Hopper Non, pas sous cette forme-là ; disons plutôt qu’il a reconnu et intercepté le script qui génère son avatar dans le flux de données Internet. Maintenant, ce qui reste à faire, c’est de remplir son enveloppe de mémoire pour lui redonner vie, comme j’ai fait jadis avec Aelita. Seulement…

Il laisse sa phrase en suspens, rendant les autres mal à l’aise.

Ulrich, insistant Seulement quoi ?

Franz Hopper, soudain plus maussade Carthage ayant été détruit, les points de vie d’Odd ont évidemment été perdus à jamais. Et, pour que ça marche, il faut lui redonner tout ce qu’il a perdu.
(Les lyoko-guerriers se regardent les uns les autres, certains avec un haut-le-cœur.)
J’imagine que vous avez compris le problème. Il faut quelqu’un soit prêt à lui transférer toute sa mémoire, sans un octet de moins et pour de bon !

Yumi, avec un regard noir Autrement dit, vous voulez qu’on fasse…

Franz Hopper un sacrifice !

La bande en est glacée d’horreur. Franz ne les dévisage pas, mais il ressent parfaitement leur mal-être et leur révolte.

Franz Hopper, en baissant les yeux comme coupable Je suis désolé de vous le dire ainsi, mais c’est le seul moyen de ramener votre ami.

Jim, avec pas mal de reproche Sauf que sur ce coup-là, c’est facile à dire, Franz ! Croyez-vous vraiment que l’un d’entre nous soit prêt à se sacrifier pour ce petit, alors que nous commençons juste à nous reconstruire ?

Franz Hopper, en le regardant dans les yeux avec courage Sachez que je n’obligerai personne à le faire ! Je sais ce que vous avez enduré, je sais ce que vous ressentiez, et vous êtes libre de votre choix. Mais, quoi que vous choisirez, sachez qu’Odd ne sera pas perdu à jamais !

Mme Hertz Certes, mais on ne peut quand même pas l’abandonner. Il y a certainement du monde qui s’inquiète à son sujet : ses parents, son entourage…

Jérémie, peiné Nous-aussi, il nous manque beaucoup. Maintenant qu’on a l’occasion de le faire revenir, pourquoi attendre ?

Hervé, sur un ton défiant et ironique Pas de problème, Einstein ! Tu es prêt à te sacrifier pour lui ?

Jérémie se tait, ne se prenant pas la peine de répondre à cette provocation.
Tout le monde réfléchit un bon moment : on entendrait les mouches voler. Puis


Ulrich, en levant la main Je vais le faire. C’est mon meilleur ami, je m’en veux de ne pas avoir fait assez attention à lui.

Yumi, en se jetant brusquement sur lui, choquée Non ! Pourquoi toi ?

Ulrich, en la regardant avec compassion Tu vas partir très loin de moi, Yumi. C’est comme si je perdais tout, et ce ne sont pas mes parents qui me retiendront ici. Alors, à quoi bon vivre encore sans toi ?

Yumi Mais, Ulrich, je…

Franz Hopper, en se levant solennellement Non, mon garçon ! Comme je vous l’ai déjà dit, je suis responsable de tout ça. S’il y a un prix à payer, je tiens à ce que ça soit moi qui le règle.

Aelita, en faisant de même que Yumi Non, papa ! Je te l’ai déjà dit, aussi : je viens à peine de te retrouver, et je n’ai pas envie de te perdre à nouveau.

Franz Hopper, de même qu’Ulrich, en s’agenouillant en face de sa fille Je suis navré, mon ange, mais je dois prendre mes responsabilités. Je devais veiller à la sécurité de tous, et je suis donc pleinement responsable de ce qui est arrivé à Odd. Je me souviens de ce que je t’ai promis mais, maintenant que j’ai l’occasion de me faire pardonner de toutes ces horreurs, je compte bien la saisir en scientifique consciencieux.

Aelita, en essayant de le retenir à genoux Non, papa ! NON !!!

Trop tard : du regard, Franz ordonne à Jérémie de prendre sa place devant l’ordinateur et commence à s’avancer d’un pas brave vers la trappe du fond, Aelita toujours accrochée à sa jambe, sous les yeux captivés des autres, y compris Jim qui a d’un seul coup oublié tout signe de reproche.
Au fond de la salle, Franz détache délicatement sa fille de sa jambe, et demande à Nicolas de la prendre en charge. Celui-ci s’exécute aussitôt. Mais, alors que le scientifique ouvre la trappe et est sur le point de descendre dans la salle des scanners


XANA, son œil apparaissant à l’écran de l’ordinateur Dis donc, Hopper, et moi, alors ?

Franz Hopper, en se retournant comme les autres, bouche bée Comment ça, XANA ?

XANA Il se trouve que ma mission a été accomplie : l’ANAX et le Projet Carthage sont détruits. Et, comme je suis sûr que plus personne ne retournera sur Lyoko après ça, c’est comme si je ne servais plus à rien, désormais.

Franz Hopper Ne dis pas ça, XANA. Tu es également chargé de veiller à l’équilibre du monde virtuel.

XANA Exact. Mais, il se trouve que tu t’es déjà sacrifié plusieurs fois pour ta fille et, comme tu l’as dit, celui qui s’annonce sera irréversible. Je ne peux te laisser faire, maintenant que tu peux retrouver ta vie d’antan avec Aelita comme tu l’as toujours attendu. Moi, personne ne m’attend, mon existence n’aura plus aucun sens sans l’ANAX ou des guerriers à combattre sur Lyoko.

Franz Hopper Où veux-tu en venir ?

XANA Je suis prêt à transmettre mon énergie vitale à Odd.

Tout le monde bondit de surprise.

Franz Hopper, avec pitié Je t’en prie, XANA. Ne te sens pas obligé de faire ça. Je suis seul responsable de la situation.

XANA Mais, il se trouve que tu as une fille qui te réclame, et qui vient de perdre sa mère qui plus est. Si tu as effectivement fait des erreurs tout le long de ta carrière, essaye au moins de rattraper le temps perdu avec elle pour te faire pardonner. Comme je te l’ai dit, plus personne ne se souciera de moi après ça. Jérémie, je t’envoie le programme de transfert : tu peux le lancer !

Avant que Franz n’ait le temps de répondre quoi que ce soit, l’œil de XANA laisse place à un script sur l’écran de l’ordinateur et, soucieux du bien-être de son amie, Jérémie appuie sur la touche ENTER sans se poser de questions.
Sur Lyoko, les quatre Tours de Passage des Territoires de surface s’activent l’une après l’autre, toutes avec un auréole verte, et chacune envoie une salve d’énergie importante vers le Cinquième Territoire. Dans une des salles de Carthage, on retrouve Odd reposant en paix sur une plate-forme entourée par de nombreux monstres mélancoliques, comme si ceux-ci venaient se recueillir près d’un autel. Soudain, un éclair blanc jaillit dans la salle et frappe Odd, en l’enveloppant dans une sphère virtuelle aussi lumineuse qu’une étoile.
Sur l’ordinateur, Jérémie et les autres constatent que la carte de vie d’Odd a fait son grand retour, et qu’elle est en train de se remplir au fur et à mesure des points de vie transférés par XANA.


Jérémie, inquiet Euh… étant donné que c’est XANA qui lui donne toute sa mémoire, il n’y a vraiment aucun risque qu’Odd… ?

Franz Hopper, en gloussant Ne t’inquiète pas, mon garçon. XANA est juste en train de lui transférer sa mémoire, non le programme qui le génère.

Sur Lyoko, les monstres explosent les uns après les autres, et une obscurité angoissante envahit bientôt tout le Cinquième Territoire, puis les Territoires de surface, comme pour bien marquer la mort de XANA. Toujours en lévitation dans sa sphère virtuelle, Odd finit par se dévirtualiser à son tour.
Dans le labo


Franz Hopper, en s’exclamant, excité Allez, venez ! Tous dans la salle des scanners !
*
Les lyoko-guerriers et Mme Hertz attendent avec anxiété que le scanner s’ouvre. Comme le processus semble prendre plusieurs minutes, ils craignent que le sacrifice de XANA soit finalement vain. Les couples Ulrich-Yumi et Jim-Mme Hertz s’étreignent chacun dans leurs bras, impatients et craignant le verdict final…
Enfin, le scanner s’ouvre. Une fumée épaisse s’en dégage, gênant les personnages qui ferment les yeux. Lorsqu’ils les rouvrent, ils observent la forme couchée en boule dans le tube.
Il s’agit bien d’Odd
.

Ulrich ODD !

Il se dégage de Yumi et se jette à genoux devant son ami, pour le prendre dans ses bras et le sortir du scanner. Ils observent tous le revenant, guettant le moindre signe de vie, certains appréhendant son état de santé.

Ulrich, en soufflant à son pote Odd ? Odd, s’il te plaît, dis quelque chose.

Toujours aucune réaction. Au bout d’un moment, tout le monde baisse la tête, résigné. Comme Ulrich, quelques uns commencent déjà à pleurer.
Lorsque


Odd, en marmonnant d’une voix pâteuse Quelque chose… !

Comme dans un conte de fées, tous relèvent la tête et, une fois sûrs qu’ils ne rêvent pas, ils se jettent sur Odd et le serrent dans leurs bras en rigolant, émerveillés et surtout soulagés.

Ulrich, à Odd T’es toujours aussi grave !

Jim C’est surtout que tu nous as fait une belle frayeur, ouais !

Odd, hébété Mais, je… j’comprends pas. Comment vous avez fait pour me… ?

Jérémie, hésitant Disons que… tu vas jamais l’croire, mais c’est XANA qui t’a sauvé !

Odd, abasourdi Hein !? XANA ?
(Tout le monde acquiesce.)
J’y crois pas ! Mais…
(Il est, tout à coup, si effrayé qu’il gigote nerveusement.)
… mais, si c’est vrai, vous êtes sûrs qu’il ne m’a rien fait de mal ? J’sais pas, moi, me xanatifier ou quelque chose comme ça !?

Franz Hopper, en ricanant Vu ton état, gamin, c’est certain que tu ne souffres d’aucune infection numérique !

Tout le monde l’accompagne dans sa gaieté.

10)

On se retrouve dans un aéroport quelques jours plus tard. Au milieu de la foule se pressant dans le terminal, on retrouve les lyoko-guerriers Odd (encore fraîchement débarqué dans la réalité !), Ulrich, Aelita, Jérémie, Franz Hopper, Jim, Mme Hertz et Sissi, accompagnant Yumi et Hiroki qui traînent leurs bagages derrière eux. Ils se présentent tous devant un comptoir pour enregistrer les billets des deux Japonais et embarquer leurs valises sur le tapis roulant, avant de se réunir une dernière fois tous ensemble devant le portique menant à la salle d’embarquement.

Yumi, en se tournant vers les autres et en leur accordant plein de bonté Bon, et bien voilà ! C’est ici qu’on vous quitte. Merci encore pour tout ce qu’on a partagé ensemble. Vous êtes tous d’excellents amis, et j’espère que l’on se reverra un jour.

Chacun leur tour, les lyoko-guerriers viennent la serrer dans leurs bras en guise d’au revoir, de même qu’avec Hiroki. On retiendra surtout les mots doux adressés à la Japonaise, chuchotés à son oreille en même temps que les câlins.

Jérémie, ému Tu as toujours été une grande sœur pour nous, intelligente et attentive. J’espère te recroiser un beau jour.

Odd, éberlué J’arrive pas à y croire, que tu vas vraiment nous quitter ! Si j’avais su, je serais resté dans le Réseau pour te permettre de rester ici ! N’empêche, tu as été vraiment la grande sœur que je rêve d’avoir, différente des miennes.
(Avec un clin d’œil complice…)
J’suis sûr qu’on se reverra !

Aelita, timide Tu as été ma plus grande complice depuis le début. Je n’oublierai jamais ta gentillesse et ta serviabilité. Merci de m’avoir fait re-découvrir le monde, avec les autres.

Sissi, un peu gênée Je sais qu’on ne s’est jamais très bien entendu, toutes les deux, à cause d’Ulrich. Mais, crois-moi que je regrette beaucoup ce passé depuis que j’ai appris à te connaître. Tu es vraiment une fille bien, et c’est triste de te voir partir.

Mme Hertz Ça va beaucoup me manquer, une élève aussi brillante que toi. Je te souhaite une bonne continuation.

Jim, avec fierté et solennité Une fille aussi sérieuse et courageuse que toi, j’peux te dire que je n’en avais plus connu depuis l’époque où j’entraînais l’une des toutes premières équipes féminines de l’histoire du football professionnel. Mais, je n’ai pas le temps d’en parler ! Continue comme ça, et je suis sûr que tu deviendras une grande femme, toi !

Franz Hopper, avec douceur Merci pour tout ce que tu as fait avec tes amis. Pour Aelita, pour moi, et tout le reste. Jim a raison : il fallait un sacré courage pour survivre à tout ça. Je te souhaite de guérir de ces douleurs, et de retrouver du bonheur et une vie de famille.

Enfin, arrive le tour d’Ulrich. Les deux amants se regardent, mal à l’aise, mais finissent malgré tout par plonger en douceur dans l’étreinte de l’autre sous les regards attendris.

Ulrich, avec quelques sanglots C’est tellement injuste de se quitter maintenant.

Yumi, avec compassion Je sais, Ulrich, je sais. Mais ce n’est que la fin d’un chapitre, peut-être pas celle de notre aventure.

Ulrich, dans ses yeux Peu importe ce qui nous arrivera. Je te promets, sur mon honneur de lyoko-guerrier, que je ferai tout pour te retrouver. Et, sache qu’il ne se passera pas un jour sans que je pense à toi.

Yumi, avec un tendre sourire Il en sera de même pour moi, mon amour. Et, dès que ce jour viendra, je serai vêtue de ma robe de geisha et je t’attendrai !

Alors qu’ils finissent par s’embrasser

Une voix féminine, off Les passagers du vol 23 en direction de Tokyo sont priés de se présenter aux guichets de la salle d’embarquement numéro 5, pour un embarquement immédiat !

Yumi, en se détachant d’Ulrich C’est l’heure, Ulrich. Au revoir.

Ulrich tend son bras au maximum jusqu’à ce que sa main finisse par se décoller de celle de la Japonaise. Celle-ci prend Hiroki par la main, et les deux passent sans encombre le portique de sécurité pour rejoindre les fameux guichets. Ulrich les regarde s’éloigner, en étant à deux doigts de craquer complètement. Odd, Jérémie, Aelita et Sissi viennent l’épauler.

Odd, entre pitié et optimisme Allez, frangin ! Tiens encore le coup cinq minutes ! Fais-le pour Yumi.

Ulrich, hoquetant pour ne pas pleurer C’est… c’est trop dur !

Yumi se présente enfin avec son frère au guichet. Une fois les billets compostés, la Japonaise se retourne une dernière fois et, reconnaissant son petit copain au loin, lui envoie un dernier baiser soufflé de sa main. Avant de disparaître dans la sombre passerelle.
Cette fois, c’en est trop pour le beau brun
.

Ulrich, hurlant tout à coup aux éclats, comme aliéné YUMIIIIII !!!

Malgré le pressentiment de ses amis, il se libère de leurs attaches et fonce comme un demeuré vers la salle d’embarquement malgré leurs protestations. Il traverse le portique de sécurité et, malgré les vigiles qui bondissent sur lui pour le stopper, il arrive à s’en débarrasser tant bien que mal. Puis, devant les guichets, l’hôtesse tente de s’interposer au dernier moment mais, cette fois, le lyoko-guerrier bouscule sans problème son physique de mannequin.
Comme dans un rêve, il traverse la passerelle si vite qu’il a l’impression de se trouver dans les câbles de Lyoko durant la virtualisation. Il tourne au coin du tunnel et, au bout, se trouve l’entrée de l’avion… avec Yumi dans l’encadrement. Il se précipite sur elle aussi vite que possible, en hurlant son nom à plusieurs reprises. L’écho est capté par la Japonaise, qui se retourne et le regarde s’approcher sans faire quoi que ce soit pour le rejoindre. Elle sait que cette tentative ne changera rien. Elle lui adresse simplement un denier sourire.
Ulrich n’est plus qu’à quelques mètres d’elle
.

Ulrich NOOOOOOOOOONNNNNNNNN !!!

Trop tard : la porte de l’avion se referme sur cette dernière vision de sa copine, comme les parois du scanner. Ulrich s’arrête au dernier moment au bord du passage, alors que l’avion commence à reculer.
Prudemment, il se penche au-dessus du vide et, malgré les remarques furieuses de quelques employés en contre-bas, il observe l’avion s’éloigner vers l’horizon, se mettre en position sur une piste et décoller à pleines turbines. Il éprouve une telle mélancolie qu’il a du mal à suivre le reste du mouvement.
Au final, l’avion finit par disparaître dans les cieux azur. Cette fois, le transfert vers un nouveau monde a bien été effectué, et Ulrich n’a plus aucun moyen de l’annuler
.


L'épilogue sera posté ultérieurement, faute de place !
  Sujet: [CLE] Pour une saison 2 ?  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: CL Évolution   Posté le: Ven 12 Juil 2013 08:55   Sujet: [CLE] Pour une saison 2 ?
En regardant les titres ce matin, je doute honnêtement qu'une saison 2 de CLE sera à l'ordre du jour. Lorsqu'on a des épisodes qui se nomment "#25 : Hécatombe" et "#26 : Ultime mission", on se doute bien que les scénaristes nous ont préparé une véritable fin sans cliffangher, ni esprit d'ouverture.
Cependant, c'est vrai que l'on ne peut rien affirmer pour le moment : après tout, le dernier épisode de la saison 3 de CL s'intitulait bien "#65 : Dernier round", ce qui n'a pas empêché l'émergence d'une saison 4. Or, je rappelle que cet épisode avait fini sur un cliffangher, étant donné que William fût tombé sous l'emprise de XANA.
Par conséquent, attendons de voir ce que Mr David Carayon et son équipe nous ont réservé pour le final ; en espérant qu'il ne sera pas aussi frustrant que celui de la saison 4 ! (des questions encore en suspens).
Peut-être j'anticipe un peu trop vite, mais j'ai l'impression dans ces épisodes finaux qu'Aelita va se faire kidnapper par Tyron et que, probablement, Laura aura un rôle très important à jouer (la petite carte donnée par Graven...)
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

Réponses: 325
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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 06 Juil 2013 19:17   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Enfin la fin de l'année ; et quelle année éprouvante que celle que j'ai vécu.... Je suis maintenant dans l'attente de mes résultats.
En attendant, voici le dernier épisode de cette saison : c'est un titre à double-tranchant qu'on pourrait traduire comme "dors et rêve" ou "bilan et projets". Avis aux spéculateurs...
Voici la première partie (on retrouve une longueur normale)...

#125 – Somme et songe

1)

Les lyoko-guerriers sont tous réunis dans le labo. Ils ont beau avoir détruit l’ANAX au terme de plusieurs journées éprouvantes, l’allégresse de la victoire n’est décidément pas au rendez-vous.
Franz Hopper est installé sur sa chaise de bureau, Aelita sur ses genoux. Jérémie est debout à côté d’eux, l’une de ses mains tenant celle de la jeune fille afin de la consoler au mieux. Les autres sont installés à leurs pieds par petits groupes : Ulrich avec Yumi et Hiroki ; Sissi avec Jim, Hervé et Nicolas. Tout le monde a les larmes aux yeux, mais la mélancolie est plus intense pour Franz, Aelita, Ulrich et Sissi.
Personne n’ose regarder l’holomap : au lieu du profil en 3D de Lyoko, un énorme portrait d’Odd trône dans la sphère virtuelle. Celui-ci est tout sourire, fidèle à son caractère espiègle et son enthousiasme à tout épreuve.
Ce sont de véritables funérailles qui se déroulent en ce moment.


Franz Hopper, en déglutissant avec difficulté, une grosse boule à la gorge Mes amis, nous sommes enfin réunis ici après cinq jours de combat intense, où nous avons tous souffert et craint pour notre survie. Je sais que nous sommes censés fêter notre victoire tous ensemble en ce moment même ; or, un seul être nous manque. Et, quel valeureux guerrier que celui qui nous a quittés…

Jérémie, en s’avançant d’un pas et sur un ton solennel Odd était plus qu’un lyoko-guerrier : c’était un vrai petit frère d’armes. Il a été le premier à découvrir Lyoko bien malgré lui et, dès qu’il le pouvait, il y plongeait toujours pour contrer nos ennemis. Ce n’était pas un grand génie, mais il restait quand même un garçon impliqué dans ce qui lui plaisait. Et, malgré sa réputation de celui qui fonce tête baissée sans réfléchir, c’était un grand combattant très malin qui a sauvé la situation plus d’une fois, toujours au moment où on s’y attendait le moins.

Ulrich, un sourire nostalgique aux lèvres C’était un fidèle compagnon autant dans le monde réel que dans le virtuel. Je me souviens encore de la première fois où nous nous sommes rencontrés : j’ai beaucoup préjugé lorsque j’ai appris que nous partagerions la même chambre, sans demander mon avis, et certains points ont tout de suite confirmé mes idées comme sa t’chache à longueur de journée ou, pire encore, la découverte de Kiwi !
(Il laisse échapper un petit gloussement en compagnie des autres, mais retrouve rapidement son air grave puis reprend malgré son menton tremblant…)
Mais, peu après, nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier. Et, progressivement, de l’encombrant voisin de chambre il est devenu un véritable petit frère et même confident. Bien sûr, il est toujours resté gamin au fond, et certaines de ses farces m’ont pas mal déplu sur le coup… en particulier quand ça concernait moi et Yumi…
(Il se tourne vers elle, et les deux amoureux s’échangent un clin d’œil complice…)
… mais, en prenant un peu de recul, je me rends compte qu’il comptait toujours bien faire malgré ses maladresses. Ça prouve qu’il cherchait simplement à me rendre heureux, qu’il voulait me libérer de cette prison taciturne et arrogante que j’avais bâti autour de moi. Je… je crois qu’il voulait que je devienne le grand frère qu’il n’a jamais eu la chance d’avoir, et ça me…

Mais, il n’a pas le courage d’aller jusqu’au bout : les larmes le perturbent de nouveau.

Aelita, d’une voix troublée par les sanglots Je suis d’accord avec Ulrich. Malgré ses maladresses et toutes les disputes qu’on a pu avoir, il a été aussi un frère pour moi. En compagnie des autres, il m’a fait re-découvrir le monde réel et m’a appris à me défendre. Que ce soit contre Sissi et ses amis…
(Ceux-ci se tournent vers elle, hébétés, mais la jeune fille laisse échapper un petit rire forcé pour leur montrer qu’elle ne pense pas à mal.)
… au tout début, évidemment…
(C’est alors que les autres l’accompagnent dans son léger gloussement.)
… ou contre d’autres personnes qui étaient hostiles envers moi. J’étais sa « princesse », sa protégée, et il était toujours prêt à se sacrifier pour me sauver.
(Cette dernière remarque a le don de la faire craquer.)
Ce qu’il a malheureusement fait aujourd’hui, une fois de plus mais… une fois pour toutes !

Elle retourne dans l’étreinte de son père, pour étouffer ses pleurs déchirants. Franz Hopper la réconforte comme il peut, en lui caressant les cheveux et en la couvrant de baisers.

Sissi, d’une voix trop perturbée par les larmes pour être compréhensible J’avais beau être une petite peste à l’époque, je… je dois reconnaître que la première fois que nous nous sommes rencontrés, j’ai été charmée par son humour et son courage. Bien sûr, il me taquinait, on se cherchait à longueur de journée, chacun courait après un autre qui ne l’aimait pas autant… nous n’étions que des gamins. Ce n’est que bien plus tard que je me suis rendue compte des vrais sentiments que j’éprouvais pour lui depuis le début, mais sans jamais l’avouer, ni à lui, ni à moi-même. Il a été le premier à comprendre ma solitude secrète et à m’accepter pleinement dans votre bande en début d’année, et cela comptera toujours pour moi. Et, lorsqu’on sortait ensemble, il était toujours disponible et faisait tout pour me combler. Bien sûr, je savais qu’il resterait toujours un grand dragueur au fond, et c’est pourquoi nous nous sommes mis finalement d’accord pour rompre. Mais, malgré ses erreurs, il ne s’est jamais montré odieux envers moi et il a toujours essayé de se faire pardonner ensuite. Plus que le premier amour de jeunesse, je… je retiendrai l’image d’un grand am… ami !

Comme elle fond à nouveau en larmes, Hervé s’empresse de la réconforter contre sa poitrine en la câlinant. Nicolas se blottit légèrement contre elle, comme un enfant se réfugiant contre sa maman.

Hervé, d’une voix douce T’en fais pas, Sissi. Je suis là, moi. Tout va bien.

Nicolas, le visage déformé par le chagrin Nous sommes là pour toi, Sissi.

Sissi, d’une voix étouffée Mer… merci, les gars !

Jim, en se raclant la gorge pour mieux ravaler sa tristesse Ce n’était peut-être un grand sportif mais, à l’intérieur de ce corps de molasson, se cachait en effet une âme et un cœur de grand guerrier. Le sens du devoir, le sens du sacrifice pour ses frères et sœurs d’armes et tout le reste du monde… c’est à cela que l’on reconnaît les vrais héros.
(Mais, très vite, le général à l’air grave laisse place à un grand bonhomme au cœur tendre, qui ne peut empêcher sa force de s’écouler hors de lui à travers ses yeux.)
C’est… c’est vrai qu’il va me manquer, ce petit !

Les sanglots de Jim sont si bruyants et émouvants que plus personne n’ose dire quoi que ce soit durant un bon moment. Une fois le lyoko-général calmé derrière un mouchoir dissimulant son visage, la cérémonie peut enfin se conclure

Yumi, en câlinant son petit ami encore en larmes, et en accordant un regard solennel à tous les autres Comme vous-tous, il a été aussi comme un petit frère pour moi, en plus de Hiroki.
(Elle échange un clin d’œil avec celui-ci.)
Mais, ce que je retiens surtout, c’est qu’il n’a laissé personne indifférent. Si nous retournions un jour sur Lyoko, je suis sûr qu’on entendrait encore ces : « FLÈCHES LASERS !!! » résonner dans n’importe quel territoire.

Tous opinent de la tête avec spleen.

Franz Hopper Je regrette beaucoup de ne pas l’avoir connu aussi bien que vous. Il est une perte que je ne pourrai jamais me pardonner, étant donné que j’étais responsable de la sécurité de tout le monde. Mais…
(Son air devient plus hésitant, plus bouleversant.)
… personnellement, je… je me sens plus meurtri pour… pour la perte de Syl… Sylphia – ou d’Anthéa comme je l’ai toujours connue. J’ai… j’ai perdu une femme à la fois… douce, intelligente et au… autant courageuse que vo… votre ami, qui s’est… toujours sacrifiée pour le bien de sa fa… famille, et celui du monde en… ensuite. Mais, pl… plus que tout, j’ai… j’ai perdu à la fois u… une épouse et… une mère.

Cela a pour don de redoubler le chagrin d’Aelita, si bien que l’on peut craindre qu’elle ne finisse par en mourir. La douleur est telle que Franz Hopper pose délicatement sa tête sur l’épaule de sa fille et laisse couler ses larmes le long de son dos. Jérémie a beau caresser davantage le dos de la main de sa muse aux cheveux roses, il hésite à en faire davantage pour la réconforter par peur de faire pire que bien.
Ce sinistre deuil dure encore quelques instants, le temps que tous les yeux s’assèchent bien de leurs larmes. Puis, les lyoko-guerriers se reprennent et se regardent les uns les autres
.

Jérémie, gêné Je… qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

Yumi Et, si nous retournions au collège ? Peut-être que nos camarades ont besoin de nous.

Aelita, la mine encore bien pâle Les pauvres…. Je n’ose imaginer l’enfer qu’ils ont vécu durant ces cinq jours, avec toutes les créatures de l’ANAX et ce monstre de Coriac.

Ulrich, angoissé Vous… vous croyez qu’il en y a beaucoup qui…

Yumi, avec un regard navré J’espère que non, Ulrich. Sinon, je ne sais pas comment on va faire pour réparer tout ça.

Jérémie, en acquiesçant C’est clair. Cette fois, aucun Retour vers le passé pourra nous aider. Il va falloir prendre nos responsabilités face à cette catastrophe.

Franz Hopper, en lui posant la main sur l’épaule avec fierté Non, mon garçon. Ceci est très brave, mais vous avez assez assumé comme ça. Je suis à l’origine de tout ce désastre : si quelqu’un doit payer, ce sera moi !

Aelita, en recommençant à sangloter, étreignant son père plus que jamais Non, papa, je t’en prie…. J’ai déjà perdu ma mère définitivement, j’ai pas envie que…

Franz Hopper, en la cajolant affectueusement Ne t’en fais pas, mon ange. Il ne m’arrivera sûrement rien de grave mais, quoi qu’il arrive, je ferai en sorte que nous soyons plus jamais séparés. J’te le promets.

Il lui dépose un baiser sur la joue, pour garantir cette promesse.

Hiroki, en se levant et en frappant des mains Bon, vous venez ? J’ai hâte de rentrer, moi !

Yumi, en marmonnant On arrive, Hiroki.

Un à un, les lyoko-guerriers suivent le petit Japonais dans le monte-charge, Franz Hopper et sa fille y compris, mais avant chacun n’oublie pas de s’arrêter une dernière fois devant l’holomap pour y déposer un baiser – et même quelques larmes – en souvenir d’Odd. Pour ce dernier adieu, seuls Ulrich et Aelita craquent de nouveau devant cette tombe improvisée.

2)

Lorsque les lyoko-guerriers sortent de la bouche d’égout, ils sont horrifiés de découvrir le paysage apocalyptique qui s’étend autour d’eux. C’est encore pire que ce qu’ils avaient imaginé. Le si beau parc qu’ils ont toujours connu n’a plus qu’une allure de forêt dévastée par une violente tempête. Les troncs sont soit amputés de plusieurs branches, qui jonchent le sol partout autour d’eux, soit décapités par la puissance des lasers. Les feuilles sont écrasées, réduites en bouillies, voire certaines semblent brûlées. Le lieu, si apaisant naguère, est devenu sauvage, impraticable.
Les adolescents et le scientifique sont obligés d’enjamber difficilement les troncs de différentes tailles qui entravent leur retour au collège. La traversée est la plus éprouvante pour les moins aventureux de la bande, Jérémie et Hervé, qui se déchirent souvent les paumes de la main, les pieds ou les jambes sur les échardes et les morceaux d’écorce dressés en l’air et aiguisés comme des lames de rasoir. Cela leur donne même les larmes aux yeux… comme si les blessures aux lasers ou les morsures des Foxxies n’avaient pas suffi à leur calvaire. Heureusement, Aelita et Franz Hopper sont là pour les soutenir.
Enfin, ils sortent de cet enfer végétal pour se retrouver face à leur collège. Le fier bâtiment de l’administration, si somptueux, n’est plus qu’une bâtisse en ruine qui semble abandonnée. Un silence de mort pesant a l’air de vouloir écraser l’édifice une fois pour toutes, et redouble le malaise des lyoko-guerriers. Ceux-ci ne peuvent que contempler les fenêtres brisées, certaines ayant complètement disparu et laissant place à de vastes ouvertures où pendent des lambeaux de tissus ou de bois, les murs creusés par de profonds cratères tels de monstreuses carries, et le périmètre du bâtiment couronné par des monticules de gravats, de verres, de plastiques, de papiers et de ferraille. Un peu plus loin, vers le côté gauche du bâtiment, quelques lyoko-guerriers croient distinguer de minuscules ombres allongées au sol, toutes alignées vers le sens du portail à quelques mètres de là.


Nicolas Hé, serait-ce des…

Tout à coup, il blêmit… et il n’est pas le seul.

Franz Hopper, en marmonnant avec un air épouvanté Seigneur… !

Des cadavres d’élèves !? Franz s’empresse de cacher les yeux de sa fille, pour lui éviter une douleur inutile. De même pour Jim avec Hiroki, malgré les protestations de ce dernier.
Les lyoko-guerriers prennent leur courage à deux mains et marchent droit vers l’entrée du bâtiment protégée par l’amas de gravats. Mais, tout à coup, ils entendent un brouhaha qui foncent sur eux, les pétrifiant net. Ils se tournent tous vers la source du bruit, certains se tenant même prêts à se défendre au cas où.
Mais, tout va bien : il s’agit d’un groupe d’une vingtaine d’élèves qui font soudainement leur apparition après avoir contourné le bâtiment par la droite, et qui se dirigent vers les lyoko-guerriers calmement, bien qu’étant un peu excités. Derrière eux, un prof les encadre en compagnie de délégués de classe, comme un berger et ses chiens avec un troupeau de mouton, et lorsque Jim observe mieux cette enseignante, il la reconnaît aussitôt.


Jim, en hurlant de joie et de soulagement SUZANNE !!!

Mme Hertz, en relevant la tête, et avec un visage rayonnant JIM !!!

Les deux profs se ruent l’un sur l’autre et s’enlacent dans leurs bras, Jim soulevant Suzanne Hertz et la faisant tournoyer autour de lui comme s’il amusait un enfant. Le tout sous les yeux béats des lyoko-guerriers, mais sous le regard abasourdi de la classe de la prof de sciences.

Jim, en arrêtant son manège Oh, Suzanne, tu m’as tellement manqué.

Mme Hertz, avec des larmes de soulagement Toi-aussi, mon grand Jim. Si tu savais la semaine éprouvante que l’on vient de vivre ici…

Jim, en hochant la tête, de compassion Oh si, je l’imagine bien. Moi-aussi, j’ai vécu cinq jours vraiment horribles… mais c’est une très longue histoire. Vous êtes les seuls à être présents dans le collège, ou y en a-t-il d’autres ?

Mme Hertz Je ne sais pas. En fin de matinée, j’ai cru entendre des bacheliers s’échapper vers la sortie, étant donné que je suis partie me cacher avec mes élèves dans les sous-sols du bâtiment des sciences, mais sans plus.

Franz Hopper, sur un ton hésitant Et y a-t-il beaucoup de… victimes ?

Mme Hertz, en haussant à nouveau les épaules Aucune idée de leur nombre exact. Je sais juste qu’il y a eu un véritable carnage, il y a quelques jours, à la sortie de la cantine. Si je me souviens bien, une dizaine d’étudiants mené par un rebelle ont tenté de s’évader en traversant le parc, mais la plupart ont été massacrés et juste deux ou trois sont toujours portés disparus… y compris le meneur.

Yumi, avec une lueur d’espoir Ça veut peut-être dire qu’ils sont encore vivants ?

Mme Hertz Je n’en sais rien, Yumi ; je ne sais vraiment pas.

Sissi, en s’avançant timidement vers elle Euh… Mme Hertz, est-ce que vous savez où se trouve… mon père ? S’est-il aussi caché quelque part dans le collège avec des camarades ?

Suzanne se dégage des bras de Jim et s’avance doucement vers elle, avec une mine encore plus grise que ses cheveux en bataille. Elle pose délicatement ses mains sur les épaules de la jeune fille.

Mme Hertz, avec une mine désolée Élizabeth… il va falloir que tu sois très courageuse.

Sissi, de plus en plus épouvantée Qu… quoi !? Qu’est-ce que vous voulez dire ?

Mme Hertz, embarrassée C’est cette horrible bonne femme, Coriac, qui a pris le pouvoir au début de cette guerre. Il… il y a quelques jours, elle… elle m’a convoquée dans le bureau de ton père. Elle l’a investi apparemment… de force, avec ses horribles renards monstrueux.
(Mais, comme Sissi s’impatiente de plus en plus…)
Quoi qu’il en soit, pendant qu’elle me sermonnait, j’ai… j’ai tourné la tête vers un… un coin de la pièce et…
(Ses yeux commencent doucement à prendre l’eau.)
et j’ai vu un corps… enveloppé dans un drap. Mais, j’ai… j’ai vu une paire de chaussures qui en dépassait. Ces… chaussures ressemblaient à celles de… ton père !

Cette révélation foudroie tout le monde sur place. Sissi a l’impression que la folie commence à s’emparer d’elle.

Sissi, en s’emparant de sa prof et en la secouant, hystérique Non… NOOONN !!! Vous mentez ! VOUS MENTEEEZZZZ !!!

Mme Hertz Sissi, je t’en prie…

Mais, celle-ci rejette soudainement sa prof et se précipite sur le bâtiment comme une inconsciente, en sautant sur les gravats comme l’on traverse une rivière sur des rochers au risque de se rompre le cou.

Ulrich Sissi, attends… !

D’un signe de tête, il convainc ses amis de le suivre sur les traces de leur sœur d’armes, mais avec un peu plus de prudence. Avant de rejoindre les lyoko-guerriers, Jim s’accorde un dernier instant avec Mme Hertz.

Jim, horrifié Oh, c’est pas vrai ! C’est vraiment terrible !

Mme Hertz, en hochant tristement la tête Je sais, Jim, mais personne n’a rien pu faire. Et toi, je peux savoir ce que tu as fait durant tout ce cauchemar ?

Jim, impatient Plus tard, Suzanne, j’te le promets. Pour l’instant, mets les élèves à l’abri et rejoins-moi dès que tu le pourras dans le parc. Il faut que… que j’aille rattraper Sissi.

Mme Hertz Je comprends. On se retrouve plus tard, alors.

Les deux enseignants approuvent leur dessein d’un hochement de tête, puis chacun part de son côté.

3)

Sissi arrive dans le bureau de son père d’un pas frénétique. Comme tout le reste du collège, la pièce est sans dessus-dessous : les meubles ont été renversés comme pour improviser des barrages de défense, la fenêtre derrière le bureau et l’écran de l’ordinateur reposant par terre ont été pulvérisés, des documents recouvrent l’ensemble du sol de manière désordonnée et des lambeaux de papiers planent encore dans l’air avec un aspect cendré.

Sissi, en tournant rapidement la tête, affolée Papa !? Papa, où es-tu ?

Elle avance dans la pièce avec un peu plus de retenue, cette fois, pour éviter de glisser sur la moquette de papier. Elle cherche du regard le moindre indice d’une présence quelconque, avec une angoisse croissante. Y a-t-il toujours un corps dans cette pièce ? Était-ce vraiment celui de son père comme le pensait Mme Hertz ? Après tout, cela pouvait être un autre homme du collège : le jardinier, un cuisinier, un prof…ou peut-être un homme étranger à l’école qui a eu le malheur de s’aventurer par là.

Ulrich, voix off Hé, Sissi, où es-tu ? Réponds-nous… !

Mais, l’adolescente n’y prête aucune attention.
Finalement, l’intuition et une forte odeur désagreable l’attirent vers le bureau renversé : il semble que quelque chose repose dans un coin de la pièce, derrière le meuble. Elle s’approche prudemment…
… et, effectivement, dans un coin de la pièce repose un corps enveloppé d’un drap sale d’où dépassent une paire de chaussures. Malheureusement pour la jeune fille, en plus des chaussures le linceul a été déchiré au fil du temps et, entre les trous encore zébrés par quelques coutures… elle reconnaît les vêtements habituels du proviseur.


Sissi, en hurlant de désespoir Non ! NOOOOOOOOONNNNNNNNNNNN !!!

Elle saute par-dessus le bureau maladroitement, en se cognant les jambes contre le bois massif du meuble. La douleur est cuisante, mais les pleurs qu’elle en retire sont minoritaires comparés à ceux issus du terrible spectacle qui s’offre devant elle. Elle se jette au pied du cadavre et retire violemment le drap pour dévoiler la tête de la victime…
Il s’agit bien de Jean-Pierre Delmas, qui a l’air profondément endormi malgré son teint pâle effrayant.


Sissi, entre les pleurs PAPA !!!

Elle s’empare délicatement de la tête de son père et laisse ses larmes couler dessus.
Au même moment, les autres lyoko-guerriers arrivent dans le bureau et la repèrent très vite. Ulrich est le premier à contourner le bureau renversé, en prenant garde à ne pas glisser sur les papiers par terre, pour venir s’agenouiller auprès de Sissi.


Ulrich, sur un ton doux et ferme Sissi, viens avec nous.

Sissi N… Non ! Je… je veux rester avec mon papa !

Ulrich Sissi, c’est fini. On ne peut plus rien faire.
(Puis, en s’emparant doucement de son bras…)
Allez, viens ; inutile de souffrir davantage.

Sissi, en se dégageant violemment et sur un ton agressif Non, je veux rester avec lui !

Ulrich, en soupirant Hervé… ?

Celui-ci hoche la tête et rejoint le groupe d’un pas plus hésitant. Malgré la gêne et la peine, il aide Ulrich à décoller Sissi et il l’entraîne doucement vers la sortie, en offrant son étreinte comme refuge pour qu’elle y exprime toute sa douleur.
Pendant ce temps, Jim rejoint le samouraï virtuel et, après s’être accordé quelques secondes pour manifester tout son choc et son affliction, il prend Delmas dans ses bras et sort de la pièce avec un air grave. À la porte, les autres lyoko-guerriers, y compris Franz Hopper, partagent volontiers sa douleur, d’autant plus qu’ils entendent les sanglots de Sissi au bout du couloir. Ils se divisent pour laisser le champ libre à l’ancien prof de sport, et le suivent vers la sortie du bâtiment.
Hervé ne les rejoindra que plus tard, après avoir calmé et réconforté de son mieux sa pauvre copine désormais bien démunie.
*
Le petit groupe se retrouve dans le parc en ruine, et choisissent l’endroit le plus dégagé près de la cabane du jardinier. À la demande de Jim, quelques lyoko-guerriers pénètrent à l’intérieur de l’entrepôt et sont heureux de constater que les outils n’ont pas été pillés. Ils s’emparent chacun d’une grosse bêche et, une fois dehors, sous les indications de Jim ils se mettent à creuser une tombe à quelques pas de la maisonnette.
Il leur faut plusieurs minutes pour creuser un trou d’une profondeur minimum, même en se relayant. Néanmoins, ils sont motivés par le regard admiratif de Jim et de Franz Hopper. En sueur et couverts de terre, les adolescents se regroupent ensuite autour de la tombe et contemplent, sans aucun commentaire, Jim déposer délicatement le corps enveloppé dans son linceul dans sa dernière demeure. Puis, le lyoko-général se redresse et partage la même expression solennelle que les autres, tous les yeux tournés vers le corps.


Jim, d’une voix claironnante Mes amis, mes enfants, nous sommes réunis ici en ce jour pour rendre un dernier hommage au proviseur de ce collège, Jean-Pierre Delmas. Ce grand homme a toujours été à l’écoute de ses élèves, et s’est toujours battu pour leur réussite. C’était un homme juste, bon, protecteur, et qui savait accorder sa confiance aux autres.
(À côté de lui, Franz opine de la tête.)
J’espère qu’il parviendra à trouver le repos qu’il mérite, et qu’il soit rassuré : ce collège qu’il a géré depuis tant d’années sera repris entre d’aussi bonnes mains que les siennes. Mais, pour ce qu’il a apporté à cet établissement et au nom de toute la communauté scolaire, accordons-lui un dernier remerciement avant de le quitter.

Chacun leur tour, les lyoko-guerriers marmonnent un : « Merci ! » émouvant. Certains, comme Yumi et Aelita, retrouvent leurs démons de l’usine à la vue de cette tombe.
Pourtant, le comble est atteint lorsque Sissi se présente, escortée par Hervé. Ce dernier l’aide à s’approcher lentement du trou et, en revoyant ce terrible spectacle du corps enveloppé dans son linceul blanc, la jeune fille craque à nouveau et s’effondre à genoux devant la tombe, au risque d’y tomber.


Sissi, en hurlant aux éclats, avec une voix bouleversante PAPA… !!! Je ne t’oublierai jamais, mon papa chéri ! Merci encore pour tout ce que tu m’as donné ! JE T’AIME, PAPA ! JE T’AAAAIIIIIIIIMME !!!

Hervé s’agenouille discrètement à côté d’elle pour la réconforter, tandis que les autres lyoko-guerriers se retirent en silence pour rejoindre Jim. Le grand gaillard fond à nouveau comme une glace au soleil, bien qu’il essaye de le dissimuler.

Yumi, en chuchotant Ça doit être vraiment terrible pour elle. D’abord Odd, maintenant son père. C’est comme si elle avait tout perdu.

Ulrich, en hochant la tête C’est clair. Espérons que Hervé sera à la hauteur pour l’aider à surmonter toutes ces douleurs.

Jim, en observant Sissi avec pitié J’aimerais tellement faire quelque chose pour elle ; elle ne le mérite vraiment pas….

Soudain, Mme Hertz arrive et s’incruste dans la bande. Le spectacle de Sissi effondrée devant une tombe est la première chose qui l’attire, et qui la touche également.

Mme Hertz, en soufflant à Jim Pauvre petite. Je savais que ça allait être très dur pour elle.

Franz Hopper, en se penchant à son oreille J’espère qu’elle a encore de la famille qui pourra la recueillir.

Mme Hertz, en se tournant vers lui, éberluée Vous voulez rire ? Du côté de sa mère, on ne veut rien savoir d’elle. Et, les parents de Jean-Pierre ne voudront sûrement pas la prendre en charge, à cause de leur âge et de la douleur qui leur sera causée par cette horrible nouvelle. Elle…
(La suite lui fait trembler le menton…)
… elle est toute seule, désormais.

Jim, avec un air déterminé C’est pourquoi je vais me battre jusqu’au bout pour m’occuper d’elle. Je… je suis sûr que Jean-Pierre l’aurait accepté en gage de rédemption.

Mme Hertz, en le contemplant avec admiration Si tu veux, je… je souhaite qu’on se batte ensemble pour elle.

Jim, en se tournant vers elle, décontenancé Quoi !? Mais, tu… tu ne veux pas partir à la recherche de tes proches ? Ils sont peut-être… quelque part ici, ou ailleurs, à t’attendre.

Mme Hertz, avec une timidité étonnante Personne ne m’attend. Et puis, le seul être qui comptait le plus pour moi, je… je l’ai perdu bien avant que tout ceci commence.

Jim Qui ?

Mme Hertz Pedro !

Jim, abasourdi Bon sang de pois ! Tu… tu veux dire que ce…

Mme Hertz, en hochant tristement la tête … que ce grand drageur a bien profité de moi avant de me laisser tomber pour une autre ? Oui, malheureusement. Au fond, je m’y attendais depuis toujours mais, que veux-tu, j’étais amoureuse et je me suis bien fait avoir. Mais, tu sais quoi ?
(Jim hausse les épaules. La prof de sicences semble dégager de plus en plus de chaleur, son air devient de plus en plus insistant, ce qui met le lyoko-guerrier mal à l’aise.)
Pendant ces cinq jours où je suis restée bloquée ici, toute seule, avec mes élèves à défendre, je… je me suis rendue compte de ma profonde… solitude. À mon âge, je n’ai eu que… quelques histoires, toutes foireuses, et je n’ai pu combler mon plus profond désir…
(Elle rougit comme une jeune femme timorée.)
… celui d’être mère !

Les lyoko-guerriers la regardent tous, éberlués. C’est bien la première fois qu’ils découvrent cette prof dans toute son intimité.

Jim, interdit Euh… Suzanne, je…

Mme Hertz, avec un petit gloussement Et, tu sais quoi, Jim ? Je me suis aussi rendue compte à quel point… tu m’as manqué !
(Elle enlace le cou d’un Jim pétrifié, et son visage se rapproche de plus en plus du sien en s’élevant sur la pointe des pieds. Elle prend le soin de lui chuchoter : )
À quel point tu as toujours tenu à moi… et tu m’as toujours respectée, contrairement aux autres. Je…

Elle ressent une telle envie qu’elle en a l’eau à la bouche et, du coup, elle ne peut finir sa phrase.
Seul un baiser sur les lèvres du lyoko-général lui permet d’aller au bout de son idée.
À part le trio Sissi-Hervé-Nicolas, les autres ados contemplent le spectacle avec de grands yeux. Ils savaient depuis le début que quelque chose se passait entre les deux profs, mais jamais ils n’auraient pu imaginer qu’ils puissent enfin se déclarer explicitement.
Ce sont surtout Ulrich et Yumi qui ressentent une certaine gêne en croisant leurs regards.


Ulrich, en se raclant la gorge pour cesser le spectacle Euh… Jim, Mme Hertz, ça ne vous dérange pas qu’on aille fouiller le reste du collège, pour voir s’il n’y a plus personne dans les bâtiments ?

Mme Hertz, en se tournant vers l’adolescent Normalement, il n’y a plus personne. Mais bon, si vous voulez aller vérifier… jurez-moi juste d’être prudents !

Yumi, en acquiesçant On vous le promet, madame.
(Puis, d’une voix claironnante…)
Ceux qui veulent venir avec nous, on y va.

Ulrich, en soufflant à Jim et Mme Hertz Prenez bien soin de Sissi.

Les deux profs lui assurent qu’il n’y aura aucun problème.

4)

Ulrich, Yumi et Hiroki errent dans les couloirs du collège, si angoissants qu’ils prennent soin de rester l’un contre l’autre. Toutes les portes du couloir sont ouvertes, certaines défoncées comme par un bélier, déversant dans l’allée sombre des lueurs fantomatiques. Ils inspectent du regard chaque salle de classe, mais n’y trouvent personne ; elles sont toutes aussi retournées que le bureau de Delmas, mais il faut compter en plus plusieurs impacts de lasers sur le sol, les tables renversées, le tableau et le faux plafond. Comment espérer encore trouver un survivant dans des ruines pareilles ?
Ils arrivent au bout du couloir, et entendent des bruits de voix provenant de la dernière salle à leur droite. Ulrich et Yumi se positionnent devant Hiroki, et se mettent en position pour attaquer selon le Pentchak Silat. Ils s’approchent lentement de l’entrée…
Une ombre surgit brusquement devant eux. Ulrich balance son pied en l’air, mais la mystérieuse forme l’esquive au dernier moment.
Les lyoko-guerriers retrouvent rapidement leur calme, pour mieux observer la personne effarée qui se tient devant eux.


Yumi, hébétée Jennifer !?

Jennifer, à la fois révoltée et terrorisée Nan, mais qu’est-ce qui vous prend ? Vous avez bien failli me tuer, là !

Ulrich, si gêné qu’il en rougit Euh… désolé. On s’attendait à… autre chose !

Jennifer, avec fierté Vraiment ? Eh ben, ces « autres choses » comme vous dites, figurez-vous que je m’en suis débarrassée toute seule ! Voyez plutôt…

Elle s’écarte et leur montre du doigt le cadavre de Coriac, toujours effondré sur les tables, et celui de Foxxie toujours empalé sur un sabre…
Un sabre que Yumi reconnaît aussitôt.


Yumi Mais… mais c’est celui de…

Hiroki, en s’exclamant soudainement, horrifié PAPA !!!

Il bouscule Jennifer et se jette à genoux auprès du corps inanimé de son père. Yumi met quelques instants à découvrir cette réalité, mais elle ne tarde pas à rejoindre son frère cadet en larmes, choquée par cette brusque révélation. Ulrich ne bouge pas encore : il est trop peiné d’observer sa petite amie en pleine détresse.

Ulrich, en marmonnant Oh non… !

Jennifer, qui l’examine plus attentivement Mais, attends une seconde…. Je crois que je t’ai déjà vu quelque part, toi.
(Puis, son visage s’illumine.)
Ça y est, j’y suis ! Je t’ai vu quelques secondes lorsque cette Coriac a allumé l’ordinateur, là-bas. En avatar virtuel, avec une tenue de samouraï…
(Ce dernier la dévisage, intrigué.)
Dis-moi, tu n’serais pas un compagnon virtuel d’Odd par hasard ?

Ulrich, bien penaud Euh… si. Je suis un lyoko-guerrier comme lui.

Jennifer, pleine d’espoir jusqu’à ses yeux pétillants Génial ! Alors, tu sais où il se trouve, hein ? Où est-il ? Est-ce qu’il est revenu avec toi ? J’ai tellement hâte de le revoir !

Elle est tellement excitée que le beau brun ressent tout à coup de violents maux de ventre, rien qu’à l’idée de lui annoncer la triste nouvelle.

Ulrich Jennifer, je... il faut que je te dise quelque chose… à propos d’Odd !

Jennifer, en perdant son sourire en un clin d’œil Quoi !? Il en a trouvée, une autre ?

Ulrich, en retenant à tout prix ses larmes, mais pas son menton de trembler Non. Il… il est tombé dans la Mer Numérique…

Jennifer, hébéte Et alors ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ulrich Ça veut dire qu’il… qu’il ne reviendra plus jamais !

Les yeux de Jennifer grossissent tellement qu’on dirait que son visage entier va exploser comme une supernova.

Jennifer Non… NON !!!

Ulrich, en hochant tristement la tête Si… malheureusement. J’suis désolé.

Comme il le craignait, la bombe lui explose bien à la figure. La jeune fille est tellement bouleversée qu’elle le bouscule brutalement et disparaît dans la pénombre du couloir, en larmes. Ulrich la regarde s’éloigner, affligé par sa douleur.
Tout à coup…


Une voix d’homme, murmurant avec faiblesse Ulrich… !?

Celui-ci se retourne vers la pièce et cherche du regard la source de cet appel.
À sa droite, il découvre…
son père, allongé entre plusieurs tables miraculeusement debout. Abasourdi par sa présence, Ulrich le rejoint sans tarder. En chemin, il remarque un gros bandage serrant fortement la jambe de l’homme d’affaires ; en voyant la tache de sang qui se dessine dessus, le lyoko-guerrier comprend que son paternel s’est fait tirer dessus. Cela le fait brusquement paniquer, sans aucune raison valable.
L’adolescent tombe à genoux auprès de son géniteur et lui relève délicatement la tête pour qu’il puisse mieux s’exprimer
.

Ulrich, encore ébahi Papa !? Mais, qu’est-ce que tu fais, ici ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ?

Mr Stern, un timide sourire aux lèvres Ne t’en fais pas, mon fils. Cette charmante jeune fille m’a soigné comme il le fallait.
(Les deux hommes prennent le temps de se contempler, et Ulrich se retrouve déconcerté lorsque son père tend sa main… pour caresser son visage. Des larmes de soulagement ne demandent qu’à couler.)
Oh, Ulrich ! Je m’suis fait tellement de souci pour toi, ainsi que ta pauvre mère…. Mais, où étais-tu donc passé depuis tout ce temps ?

Ulrich, confus Je, euh… c’est une longue histoire.

Mr Stern, incrédule Une longue histoire !? Bon sang, Ulrich, c’est tout ce que tu me trouves à dire après cinq jours de cauchemar intense, où j’ai traversé la moitié du pays et affronté les pires bestioles qui n’aient jamais existé afin de te retrouver !?

Ulrich Tu… tu ne comprendrais pas.

Mr Stern, en faisant l’effort de se redresser et en fixant ses mains sur le visage de son gamin Ulrich, arrête de te cacher maintenant, et dis-moi la vérité.
(Puis, de la fermeté à plus d’intimité…)
Dis-moi juste si ce que j’ai vu sur cet ordinateur, là-bas…
(Il le désigne derrière lui d’un signe de tête.)
… et ce que m’a dit cette femme, là…
(Il désigne Coriac de la même manière.)
… était réel, ou non ?

Ulrich Qu’est-ce que t’as vu ? Et, qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

Mr Stern, hésitant Je… j’ai vu une sorte de dessin animé en 3-D, qui se déroulait dans un château style conte de fées. Et, il y avait deux espèces de chevaliers qui se battaient. L’un des deux était en costume de samouraï, si je me souviens bien… et elle m’a affirmé que c’était toi ! Que ce n’était ni un montage, ni une vidéo enregistrée ; que ça provenait d’une caméra de surveillance de cette pièce, et que ça se passait dans une sorte d’univers virtuel, qui n’avait rien d’un jeu vidéo… ou quelque chose comme ça.
(Il fait une pause, histoire de remettre ses idées en place, puis reprend…)
Bref, est-ce la vérité ? Étais-tu bien dans ce monde virtuel, où tu te battais contre cette chose redoutable qui semblait cristalline ?

Ulrich est sidéré d’entendre de pareilles révélations. Devant le regard insistant de son père, il a beau réfléchir quelques secondes avec l’air le plus neutre possible, il ne voit pas comment s’en sortir.

Ulrich, à part De toute façon, tout est fini, maintenant. Et, même Jennifer est au courant de notre secret. Alors, tant qu’à faire…
(Il revient à son père et prend une grande inspiration…)
Oui, papa, c’est vrai ! Ce que t’as vu était bien réel. Pendant cinq jours, avec mes amis je me suis battu contre les mêmes monstres, mais dans un monde virtuel qui se trouve dans l’univers numérique – ou informatique, si tu préfères. Les amis dont je te parle, ce sont ceux que t’as toujours traité de bons-à-rien ! Mais, en réalité, ils sont plus que ça – et moi-aussi. Tu veux savoir la vérité ? Ça fait trois ans que je joue les héros avec eux dans ce monde virtuel, à sauver la Terre contre des intelligences artificielles, en même temps que mes études. D’où les absences et les mauvaises notes en répétition…

Mr Stern, tout retourné Ça, alors ! Mais… pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ?

Ulrich Parce que, c’était notre secret à tous. Et, à l’époque, tu ne l’aurais jamais cru. D’accord, je foutais peut-être mon avenir en l’air mais, comme je te l’ai dit, c’était plus important de sauver le monde tous les jours face à la menace originaire du monde virtuel. Et, crois-moi, ce n’était pas toujours facile de gérer les deux vies à la fois.

Mr Stern, incrédule Mais, je… comment as-tu fait pour te retrouver lié à cette histoire ? Comment tout a commencé ? Raconte-moi, s’il te plaît…

Et, Ulrich lui raconte tout…

5)

Franz Hopper, Jérémie et Aelita sont de retour à l’usine. Sur l’écran de l’ordinateur, ils regardent une vidéo montrant une présentatrice d’infos télévisées, avec un air aussi grave que ce qu’elle s’apprête à apprendre aux spectateurs.

La présentatrice, d’une voix caverneuse Mesdames et messieurs, bonjour. Ces cinq derniers jours resteront à tout jamais dans l’histoire de notre monde. Cela semble incroyable et, pourtant, partout sur Terre les populations ont dû faire face à une armée peu commune de monstres en tout genre, qui ont détruit des villes entières, répandu le chaos et l’anarchie sur leur passage, et retenu en otages des milliards de personnes. On estime même pour le moment que plusieurs centaines de millions d’hommes, femmes et enfants ont été exécutés de façon barbare, mais ce bilan pourrait malheureusement s’alourdir dans les prochaines semaines, voire les prochaines années, car les individus portés disparus se comptent également par millions, voire par milliards. Les trois-quarts des pays du monde ont perdu leur gouvernement en entier, tous tués ou retenus captifs dans des endroits pour l’instant inconnus, et l’on déplore la perte des moyens de communications, infrastructures, et même centres de savoirs comme bibliothèques ou médiathèques. À l’heure actuelle, certaines de ces installations commencent doucement à être remises en place, ou ré-initialisées pour le transfert Internet, d’où la diffusion rendue possible de cette édition spéciale, mais il ne s’agit que des fonctions jugées les plus vitales. Il est clair qu’il faudra attendre des mois, voire des années, pour tout remettre en place. Nous resterons encore prudents sur nos affirmations sur les pertes humaines, même si quelques unes, en particulier les plus mauvaises, nous ont été confirmées par source militaire.
Mais, avant d’organiser la reconstruction de notre monde et le deuil de nos amis et proches, la question du moment se pose évidemment sur l’identité de ces mystérieux agresseurs qui ont entrepris une guerre soudaine et d’envergure mondiale, mais aux causes pour l’instant inconnues. Les rares témoignages que nous avons pu recueillir jusqu’à maintenant certifient tous la présence de mystérieux monstres, à l’aspect mécanique mais extraordinaire, tirant des lasers mortels de couleur argentée sur leur passage, et guidés par d’étranges individus de diverses origines, mais partageant comme caractéristiques une force imposante et une certaine froideur, je cite : « des choses parfaitement inhumaines, prônant une mystérieuse organisation avec un étrange symbole et semant la mort sur leur passage, comme des robots, des zombies, ou quelque chose dans ce genre. » Les survivants s’accordent à ajouter que durant ces cinq jours de cauchemars, je cite : « on se croyait vraiment dans un blockbuster américain sauf que, cette fois, tout était bien réel ! » Se cachant dans les ruines de leur maison ou se battant auprès de leurs proches ou des soldats contre cette menace fantastique, les survivants ont organisé leur survie comme ils ont pu, et ils déclarent tous que cette guerre, je cite : « s’est arrêtée aussi brusquement qu’elle n’a commencé ; cela relève plus que du miracle. »
Bien entendu, les spéculations vont bon train sur l’identité de ces créatures : menace extra-terrestre ? Ou, produits d’un vaste projet scientifique dissimulé jusqu’à ce jour par un pays totalitaire animé par l’envie de dominer le monde ?
D’après des échanges radios militaires interceptés par notre équipe, le pays ayant organisé en secret ce génocide et cette domination du monde serait la Lostanie, une petite nation himalayenne connue des services secrets pour sa technocratie totalitaire mais sans histoire jusqu’à présent. Et, pourtant, ce projet diabolique aurait déjà débuté dans les années 70, avant de connaître sa consécration aujourd’hui. Cependant, les monstres ne seraient pas originaires des montagnes asiatiques, mais d’un vaste complexe scientifique perdu en pleine brousse africaine mais piloté en permanence par ce pays par liaison Internet. C’est à partir de ce point précis que les créatures auraient reçu l’ordre de se répandre partout dans le monde par la voie des airs, de la mer, et de la terre.
(Ce paragraphe est accompagné d’une suite de diapos exhibant des cartes géographiques, avec des animations pour la migration des monstres de l’ANAX de l’Afrique jusqu’aux quatre coins du monde.)
Alors que la société reprend progressivement pied, il est clair que de sévères comptes seront demandés à la Lostanie dans les prochains temps pour cette guerre terrible et injustifiée même si, d’après quelques services secrets, son gouvernement totalitaire s’est étrangement effondré au même moment que le conflit s’est brutalement arrêté. Là aussi, les causes restent inconnues et paradoxales car, à ce moment-là, cette mystérieuse organisation semblait avoir atteint le sommet de sa puissance en ce cinquième jour de combat. Cependant, peut-être est-ce lié à ces autres créatures encore plus étranges, qui sont tout à coup apparues aujourd’hui pour les combattre soit pour dominer notre monde à leur place, soit – pourquoi pas ? – pour défendre le reste de l’humanité. Comment expliquer que toutes ces choses se soient soudainement évaporées comme par enchantement, après avoir fait régner une terreur inédite sur la Terre entière ? Pourquoi personne n’a rien vu venir, malgré les soupçons ? L’enquête ne commencera qu’une fois les services de police rétablies…

Estimant qu’ils en ont assez attendu, Franz Hopper ferme la vidéo. Il est autant abattu que les deux adolescents qui se tiennent à ses côtés.

Jérémie, horrifié Oh, c’est pas vrai ! Mais, quelle catastrophe !

Aelita Qu’est-ce que nous allons faire ? On ne peut pas laisser le monde dans cet état-là !

Jérémie Il va peut-être falloir tout leur avouer, ou…

Franz Hopper, l’interrompant net Hors de question ! On ne rendra service à personne, et on ne fera qu’empirer les choses. Si on laisse tout tel quel, nous conduirons les survivants à la folie et à leur auto-destruction. Non, après mûre réflexion, la meilleure solution qui s’offre à nous, ça reste… un Retour vers le passé !

Jérémie et Aelita, ébahis QUOI !?

Aelita, incrédule Mais voyons, papa, c’est impossible ! Les dégâts sont trop importants…

Jérémie Et… les morts !? Comment comptez-vous justifier leur disparition ?

Franz Hopper, avec un sourire confiant Ah ça, ne t’en fais pas, mon jeune ami. J’y ai réfléchi depuis votre retour, et je pense avoir trouvé une solution. Elle va vous paraître incroyable, mais elle peut être faisable.
(Les petits génies tendent l’oreille.)
Je vais concocter un programme dit : « de mémoire alternative » où, en récupérant et en analysant la vidéo de tout à l’heure, je vais coder et modifier toutes les données. En ce qui concerne les personnes décédées et disparues, je récupérerai les listes mises à jour sur des sites militaires ou publics en fonction de ma connexion au Réseau, qui seront dupliquées, intégrées dans le script et mises à jour régulièrement, et je ferai en sorte de modifier les causes de leur disparition. Puis, j’activerai les quatre Tours de passage, je concentrerai leur énergie dans le Cinquième Territoire où j’activerai également une Tour et, à partir de celle-ci, je stockerai mes codes dans un spectre qui se propagera dans le monde non sous forme électrique, mais sous forme électromagnétique pour être universel.

Jérémie Et, que se passera t-il ?

Franz Hopper Toutes les personnes, où qu’elles soient, seront contaminées par le spectre via leurs oreilles internes, et le programme s’insérera dans leurs cerveaux sous forme de pulsions électriques, qui exciteront tous leurs neurones dans une réaction en chaîne pour prévenir tout bug et tout paradoxe. De plus, j’intégrerai la fonction du Retour vers le Passé dans le programme de sorte que, lorsque je le lancerai, il n’aura aucun effet révocable. Ainsi, après avoir remonté le temps, nous débarquerons dans un monde parallèle où la Lostanie, l’ANAX, le Projet Carthage, Safaric Park et, surtout, ces cinq derniers jours n’auront jamais existé. Il n’y aura jamais eu de guerre, ni contre des monstres, ni contre quelque armée. Quant aux personnes mortes ou disparues, on pensera qu’elles se sont tout simplement… effacées.
(Les deux ados le contemplent, bouche bée.)
Vous connaissez le fameux mythe du Bug de l’an 2000 ? Nous allons le récupérer et le remanier ; nous ferons croire au monde qu’en ce jour, qu’ils qualifieront du « jour du Grand Bug Mondial », à telle heure tout ceux qui ont eu le malheur de s’être trouvés devant un ordinateur, ou tout autre moyen de connexion avec Internet, se sont retrouvés envoûtés par un mystérieux programme et ont mystérieusement disparu sans laisser de trace : évaporation en pixels, fugues… tous les moyens seront bons pour justifier leur absence. Et, à la fin du programme, je prendrai soin de faire planer diverses hypothèses, tant qu’elles ne feront aucun rapprochement avec l’ANAX, et je résignerai les personnes à des disparitions définitives.

Aelita, qui commence à voir clair Aah… si j’ai bien compris, tu comptes créer, en fait, une version moderne du joueur de flûte de Hamelin ?

Franz Hopper, en lui tapotant les épaules avec fierté T’as tout compris, mon ange !

Jérémie, stupéfait et fasciné Et, vous… vous pouvez vraiment faire ça !?

Franz Hopper Ça risque de me prendre une petite heure. Mais, en attendant, préviens tes amis et essaye de mieux leur expliquer notre plan. Et, surtout, n’oublie pas de leur préciser que l’on va bientôt remonter dans le temps, histoire qu’ils s’y préparent au mieux.
(Puis, il se tourne vers Aelita.)
Mon ange, ce n’est peut-être pas le bon moment, mais il est possible que je vais avoir besoin de ton aide pour quelques détails qui m’échapperont. Si tu le veux bien…

Aelita opine de la tête sans le moindre problème, et les deux Hopper se mettent chaleureusement au travail.
Quant à Jérémie, il sort son portable et commence déjà à prévenir ses amis…
*
Ulrich a résumé son histoire en une bonne heure et, pour son plus grand soulagement, son père a fait l’effort de l’écouter sans l’interrompre une seule fois. Une fois que son fils ait fini de parler, il ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine admiration.


Mr Stern, en marmonnant Eh ben, ça alors ! Si je m’étais douté de ça un seul instant…

Ulrich, hébété Je… ça veut dire que tu me croies ?

Mr Stern, après quelques instants de réflexion Oui… bien sûr que je te croie. C’est une histoire incroyable, mais je l’aurais vu tout de suite si ce que tu me racontais n’était qu’un conte de fées. Or, tout paraît logique, rationnel… et, surtout, ça concorde avec les cinq jours extraordinaires que l’on a tous vécu, ici.
(Il soupire et s’accorde de nouvelles caresses sur le visage d’Ulrich, avec un air fier et adouci. Les petites larmes qui coulent sur ses joues sont-elles des gouttes de contentement, ou de honte ?)
Ulrich, ce que je vais te dire est totalement honnête et profond. Je t’en ai tellement voulu de tes échecs scolaires parce que je désirais tellement que tu me ressembles, aussi puissant et fier que moi. Je n’arrivais donc pas à comprendre tes difficultés et tes différences. Mais, après ce que tu m’as raconté, je… je dois avouer que je me suis trompé à ton sujet, depuis le début. Tu es loin d’être un bon-à-rien ; tu es effectivement un héros et un homme de valeur, bien plus que moi. Je… je regrette beaucoup de ne pas avoir pu passer assez de temps avec toi, à t’écouter et à partager. Et, ce que je vais te dire, je le pense une bonne fois pour toutes…
(Il prend une grosse inspiration, et accentue son sourire…)
Je suis fier de toi, mon fils !

Ulrich est si ému d’entendre ça, après toutes ces années d’attente, qu’il ne peut s’empêcher de se jeter dans les bras de son père et de le serrer fortement dans son étreinte.
À quelques pas de là, Yumi et Hiroki tentent toujours de ramener à la vie leur père encore inanimé. Malgré leur souffrance pénible pour un maigre espoir, leurs efforts restent pour l’instant vains.
Soudain, Ulrich sent son portable vibrer dans sa poche. Il se détache de son père et s’empare de son téléphone.


Ulrich Ouais, Jérémie ?… Quoi !?… Attends, t’es sérieux, là !?… Mais, t’es sûr que ça va marcher ? Je sais bien que c’est un grand génie, mais là…. D’accord….. OK…. T’inquiète, je préviens Yumi…. Bon, à tout à l’heure, vieux !
(Il raccroche et se tourne vers les Japonais…)
Yumi, Hiroki, préparez-vous ! Franz va lancer un Retour vers le Passé, pour effacer tout ça !

Yumi, en levant la tête vers lui Quoi !? Mais…
(En rebaissant la tête, l’idée de sauver son père à l’agonie l’emporte vite sur les questions plus raisonnables…)
T’en fais pas, papa. On va te sauver d’ici quelques secondes. Tiens encore le coup, je t’en prie….

Elle l’embrasse sur la joue et le réconforte contre sa poitrine, pour le motiver à tenir encore.
Ulrich revient également à son père.


Mr Stern, intrigué Qu’est-ce qui se passe ? On va vraiment remonter dans le temps, comme tu me le racontais ?

Ulrich, avec un clin d’œil Oui, papa, mais t’inquiète. Tu vas bientôt oublier tout ce que t’as vécu récemment, mais… moi, je n’oublierai pas de sitôt ces retrouvailles.

Mr Stern, en posant une dernière fois ses mains sur les épaules de son fils En tout cas, si je suis effectivement condamné à tout oublier d’ici quelques instants, sache qu’à l’avenir, peu importe ce que je te dirai, peu importe ce que je penserai de toi… au fond, tu sauras que je serai toujours fier de toi. Profite bien de ta jeunese, Ulrich, et ne fais pas la même erreur que moi de devenir adulte trop vite.

Ulrich acquiesce sans réfléchir. Les deux Stern s’échangent un dernier air affectueux… et c’est sur cette scène de plénitude qu’ils s’évanouissent, comme le reste du monde, dans un néant blanc


La suite, la semaine prochaine.
J'y tenais beaucoup à cette scène de l'enterrement de Delmas (ayant perdu mon grand-père récemment Crying or Very sad ) et, surtout, à cette scène entre Ulrich et son père.
En ce qui concerne l'idée de Franz Hopper... maintenant, vous comprenez pourquoi j'ai mis tellement de temps à cogiter ! (Joueur de flûte de Hamelin... hé ! hé ! mes racines germaniques, oblige ! Smile )
C'est promis, les mystères qui restent (XANA, la lumière violette...), vous les saurez la semaine prochaine ! A plus !
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 11 Mai 2013 09:43   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Ca y est, c'est enfin le grand moment : le dernier chapitre de ce long épisode de Carthage et apocalypse.
Attendez-vous à du suspense jusqu'aux dernières lignes...

Contre toute attente, Aelita réussit à traverser la foule en délire, zigzaguant entre les lasers et les êtres, suivie de près par sa garde personnelle qui, pourtant, se détache progressivement de son orbite pour s’occuper des monstres et lui faire gagner du temps. Ainsi, la petite elfe rose émerge toute seule du lac d’individus en tempête et prend soin de s’arrêter à bonne distance de ce chaos pour reprendre son souffle.
Elle lève la tête : Ront est juste au-dessus d’elle. Il la contemple avec étonnement et antipathie.


Ront, en grognant presque dans sa barbe Tu es décidément plus imprévisible que je ne le croyais.

Aelita, avec un air ironique Comme quoi, toi-aussi tu peux faire des erreurs.

Ront Tu ne perds rien pour attendre, petite peste
(Puis, d’une voix claironnante et terrifiante…)
ROBOTS !!!

Soudain, des dizaines de robots humanoïdes carthaginois sortent des ruelles perpendiculaires à l’avenue, toutes devant Aelita, et se rangent d’un pas cadencé en deux grandes lignes de défense, barrant ainsi le passage à la lyoko-guerrière. Ils lèvent tous leurs pinces et la mettent en joue, menaçant de tirer au moindre pas.

Ront, retrouvant son air hautain Et, maintenant ? Comment comptes-tu passer ?

Aelita serre discrètement les poings : décidément, le reste du chemin pour accéder à la Tour promet d’être semé d’embûches jusqu’au bout…
Mais, c’est sans compter sur Sylphia qui, dans les airs où elle est à l’abri du moindre laser, ferme les yeux pour se concentrer et tend ses mains grandes ouvertes devant elle. Mais, au lieu d’attirer Aelita vers son étreinte, elle génère un champ de force rose, en forme de demi-sphère, autour de l’elfe en guise de bouclier. Celle-ci le ressent et, en une fraction de seconde, elle s’élance sans crainte vers les robots.
Sous les ordres du Faucheur, les humanoïdes tirent à volonté, mais leurs lasers argentés rebondissent bien entendu sur le bouclier énergétique, et la plupart se retournent contre leurs envoyeurs. Et, pour couronner le tout, lorsqu’Aelita arrive à la hauteur de la première ligne, le champ de force généré par sa mère expulse comme de vulgaires quilles tous les robots se trouvant sur son chemin. Très vite, les deux fronts de robots, semblant si coriaces à déchirer, sont balayés comme un rien, et ceux qui ont survécu à l’assaut sont encore hébétés par un tel choc.
Bien entendu, Aelita en profite pour accélérer sa course en direction de la Tour, maintenant que le champ est libre et qu’il n’y a, pour l’instant, plus aucun laser qui tente de la faire disparaître.
Cependant, cette courte accalmie ne dure pas longtemps. Les robots qui ont survécu aux effets dévastateurs du champ de force se regroupent et s’alignent à nouveau, pour ouvrir derechef le feu sur Aelita. La demi-coquille semble s’affaiblir au fur et à mesure des impacts, mais elle tient toujours bon. Cependant, la lyoko-guerrière sait que le temps lui est compté, aussi espère t-elle atteindre son but au plus vite…
Semblant impuissant face à ce destin funeste qui se rapproche inexorablement, Ront ne peut qu’observer la progression d’Aelita vers la Tour noire, puis sa rivale laquelle ses ultimes forces sont toujours canalisées vers sa tâche ardue. Si seulement il avait encore sa faux pour l’arrêter… il est désormais réduit à souhaiter que la fatigue va interrompre ce lien télépathique avant qu’il ne soit trop tard…
Enfin, Aelita arrive au pied du pont enjambant une douve en forme d’anneau, uniquement comblée par du vide et menant au plateau circulaire où s’élève la Tour. Elle s’arrête brutalement et, dos courbé et les mains sur les genoux, elle reprend son souffle après une course bien effrénée.
Autour d’elle, les lasers argentés continuent de s’abattre sur son dôme virtuel.
Or, les bras tendus de Sylphia commencent à trembler légèrement.
Tout à coup éjecté de l’émeute, qui continue à faire rage malgré les effectifs qui diminuent de façon drastique, un des Odd s’écrase sur le dos, hors du portée du groupe… mais, tête levée vers le ciel, son hébétement ne l’empêche pas de remarquer de ses yeux de félin les signes de fatigue de Sylphia. Pire encore, en se redressant et en tournant la tête dans la direction des bras de l’ange rose, il distingue au loin, dans les vides laissés par la ligne des robots, une demi-sphère énergétique. Très vite, il fait le lien entre les bras tendus et cette mystérieuse demi-bulle virtuelle… et devine sans problème quel bébé se trouve dans ce cocon merveilleux.
À peine a-t-il analysé le problème comme il faut que les pauvres bras de Sylphia, qui laisse échapper une timide plainte au passage, finissent par s’effondrer lourdement, aussi mous que des membres à la guimauve.
L’effet est immédiat : le bouclier virtuel est désintégré sous une rafale de lasers, laissant Aelita à découvert…
à la merci d’une dévirtualisation définitive !
Une mince auréole blanche, que l’on distingue à peine du point de vue d’Odd, confirme à celui-ci qu’il s’agit bien de la lyoko-guerrière originale.

Odd, épouvanté NON !!!

Il active juste à temps son Super-pouvoir de contrôle du temps, par la seule commande de son esprit.
Dans un laps de temps qui lui paraît une éternité, l’homme-chat se relève d’un bond et se précipite aussi vite que possible vers son alliée, toujours courbée et tête écroulée vers l’avant sans un regard en arrière. C’est pourquoi elle ne peut voir la nouvelle rafale de lasers, qui menacent de s’écraser dans son dos d’un moment à l’autre…. Avec une agilité remarquable, Odd se glisse dans un petit espace entre deux robots, pieds en avant et patinant sur son dos, puis se relève d’une impulsion dans sa colonne vertébrale, après avoir pris soin de poser la plante des pieds par terre malgré sa glissade, et reprend sa course immodérée. Le temps presse…
Comme dans un film au ralenti, il dépasse les lasers argentés, qui lui paraissent plus longs étant donné sa rapidité fulgurante. Il parvient malgré tout à zigzaguer entre les traits lumineux… mais découvre avec horreur qu’il n’est plus qu’à quelques mètres d’Aelita. Il n’aura sûrement pas le temps de s’emparer d’elle, et de s’éjecter ensemble hors de la trajectoire des lasers, étant donné la densité de cet essaim mortel…
C’est pourquoi, en soufflant un bon coup et en donnant le maximum d’élan à ses jambes, il finit par bondir et par faire volte-face dans les airs, les bras levés, tentant de faire écran au maximum, l’air le plus déterminé possible…
Et, ça marche…. Tous les lasers argentés transpercent la poitrine du lyoko-guerrier qui, sous le choc, en a le souffle coupé et bouscule Aelita du dos. Celle-ci s’écrase par terre, hébétée. Il lui semble que quelques secondes se sont écoulées entre le moment où elle s’est arrêtée au pied du pont et cet instant où quelque chose l’a poussée à le franchir.
Elle se retourne… et, de nouveau, c’est comme si le temps s’est figé pour les quelques secondes de la révélation. Elle voit Odd effondré par terre, au bord du pont à quelques pas d’elle, qui se relève difficilement et se retourne pour vérifier si son sauvetage
in extremis a réussi. Les deux lyoko-guerriers constatent leur présence, et cela les rassure assez pour échanger un air de soulagement.
Or, cet air radieux laisse vite place à l’horreur lorsque la lyoko-guerrière découvre l’état de la poitrine de l’homme-chat : c’est comme une muraille éventrée par un énorme missile et, du trou, s’échappent de minuscules pixels qui s’élèvent dans les airs et s’évaporent comme de l’écume. Odd y jette un œil à son tour, et ne sait pas s’il doit en rigoler ou s’épouvanter. Fidèle à son caractère, ses yeux reviennent sur Aelita et il s’efforce d’exhiber l’air le plus railleur qui soit, comme pour prendre la situation à la légère.


Odd, en lui montrant ses pixels et lui murmurant d’un seul souffle Oh, t’as vu, Aelita ? Du sang virtuel… !

Mais, très vite, la douleur assombrit son visage. Comme se sentant condamné, il lève les bras en croix… et se laisse tomber dans la douve. Aelita a juste le temps de se relever et de se précipiter au bord du pont, sans pouvoir le rattraper. Restant pétrifié dans cette position du Christ, Odd tombe dans le vide comme un planeur qui décroche, tandis que sa poitrine continue inexorablement de s’évaporer en pixels.
Cependant, il finit par plonger dans la Mer Numérique de Carthage bien avant sa disparition totale…
Devoir assister à ce spectacle est déjà bien éprouvant…. La vérité suivante l’est davantage…
Avant qu’Odd ne disparaisse de la surface du pont, Aelita a remarqué ce terrible détail…

Il était affublé d’une aura blanche.

Aelita OOOOOOOOOOOOOOOOOOODDDDDDDDDDDD !!!!

Alors qu’elle reprend des forces, Sylphia relève la tête vers sa fille… et devine immédiatement avec terreur ce qui vient de se passer.
En-dessous d’elle, les clones d’Odd disparaissent instantanément.


Sissi, hébétée Hé, qu’est-ce qui se passe ?

Dans le labo, Franz Hopper constate, impuissant, la carte de vie d’Odd perdre en luminosité et s’effacer de son écran.

Franz Hopper, épouvanté, pianotant comme un fou sur son clavier Non ! Non ! Non ! C’est pas possible !!!

Sur Carthage, Aelita est autant abattu que son ami maintenant disparu. Durant quelques secondes, elle reste à genoux là, laissant couler quelques larmes vers la Mer Numérique comme pour l’accompagner dans l’infini virtuel.
À plusieurs mètres d’elle, les robots se remettent en joue et se préparent à tirer. Cela n’échappe pas à la vigilance de Sylphia.


Sylphia, en hurlant aussi fort que possible AELITA !!!

Celle-ci se retourne… et plus que les robots, son regard déchiffre sans difficulté le sarcasme qui anime le visage d’un Ront satisfait. Elle le considère avec une haine plus puissante que la douleur, et cela la motive à se remettre sur pied et à foncer vers la Tour.
Dans sa course, tous les lasers s’écrasent derrière ses pieds comme si elle marchait sur des mines virtuels. Mais, très vite, elle franchit le pont, traverse le plateau…
… et, enfin, elle entre dans la Tour.
*
Ront n’a rien perdu de la scène, et cela lui fait perdre rapidement le sourire. Il sait que c’est fini : il va disparaître d’un moment à l’autre…
Il se retourne : c’est au tour de Sylphia de le regarder avec arrogance, malgré sa disparition à venir. Sa fille a réussi, c’est tout ce qui compte…
*
Cette dernière avance jusqu’au centre de la plate-forme, suivant une des quatre passerelles qui semblent prolonger les avenues dans la Tour, et qui la conduit à un plateau circulaire ressemblant à ceux de Lyoko avec des anneaux circulaires.
Une fois au centre, elle s’élève dans les airs comme dans n’importe quelle autre Tour…
*
Dans le collège Kadic, Clovis Stern continue toujours de souffrir le martyr. Heureusement pour lui, Jennifer ré-apparaît soudainement dans la salle, les bras chargés de médicaments.


Jennifer, satisfaite Ça y est, monsieur, je vais pouvoir vous guérir comme il faut.
*
Aelita arrive au sommet de la Tour. Elle s’avance de quelques pas, jusqu’à ce qu’une interface apparaît devant elle. Elle pose la main dessus.
Sur l’interface, un : « CODE » s’écrit au départ. Puis…
*
Les lyoko-guerriers commencent dangereusement à faiblir. Ayant pressenti la menace, les originaux tentent de redoubler d’efforts, partagés entre la rage et la peur…
*
L
*
Les monstres de XANA protégeant le collège Kadic sont presque réduits à néant par les lignes de l’ANAX, toujours en supériorité numérique malgré les pertes ; si rien ne se passe, ces derniers pourront bientôt reprendre le contrôle des lieux…
*
Y
*
Après un dernier gloussement diabolique de la part de William, sa grande épée s’abat enfin sur Ulrich telle une hache. D’ici une fraction de seconde, le samouraï disparaîtra à son tour…
à jamais.
Devant une telle horreur, Yumi sort instantanément de sa torpeur et plonge sur son bien-aimé, résolue à le protéger ou à mourir avec lui…
NNOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNNN !!!
*
O
*
Enfin, les Foxxies bondissent tous ensemble sur Jérémie et Hervé, qui ferment ensemble leurs yeux pour ne pas trop souffrir de leurs derniers instants…
*
K
*

Clovis Stern, le doigt pointé devant lui, soudain épouvanté ATTENTION !!!

Intriguée, Jennifer se retourne…
Un Foxxie est apparu derrière elle, et commence à charger son laser au fond de sa gueule…
Ce laser est sur le point de partir…
*
O
*
Ront ressent tout à coup une effroyable douleur dans la poitrine, qui le tétanise.
En-dessous de lui, alors que la plupart étaient sur le point de porter le coup fatal à leurs adversaires, les robots et les monstres de l’ANAX se figent dans leur élan, grésillent quelques instants comme parcourus de bugs… puis explosent en milliards de pixels, à la surprise générale…
*
Dans le monde réel, c’est exactement la même chose. Autant devant les bâtiments du collège…
… qu’à l’intérieur. Le Foxxie qui était sur le point d’exécuter Jennifer se pétrifie à l’instant crucial, puis se désintègre en pixels. La jeune fille et l’homme derrière elle sont partagés entre incompréhension et curiosité…
De même à l’usine, l’essaim de Foxxies s’évaporent bien avant que leurs crocs ne réussissent à transpercer les corps chétifs des petits génies. Ceux-ci ne se rendront compte que bien plus tard…
*
Ça y est : il ne reste plus que l’Armée de Lyoko sur cette avenue de Carthage. Les lyoko-guerriers mettent un peu de temps à se rendre à l’évidence, avant de laisser exploser leur joie.


Nicolas, qu’on entend à peine au milieu des acclamations Ouf ! Sauvé !

À côté de lui, Sissi approuve son constat d’un hochement de tête, le prend dans ses bras et l’embrasse sur les joues avec fougue.
Mais, le moment de bonheur est vite interrompu par le Jim original, qui se tourne vers le centre de la cité et perd curieusement son sourire…


Jim, d’une voix claironnante Euh… ! Pas encore !

12)

Les yeux fermés, Ulrich et Yumi pensent naviguer désormais entre les données numériques, réduits au néant.
Or, lorsque les deux amants ouvrent les yeux, c’est pour constater que le zanbatô s’est figé à quelques centimètres de la tête de la Japonaise. Le Chevalier de Cristal, quant à lui, est pétrifié dans son élan, le visage marqué par une étrange douleur bien soudaine. Puis, ses yeux commencent à grésiller comme s’il était victime d’un bug, suivis de sa tête, puis tout son corps et son épée…
… jusqu’à la désintégration complète et brusque du guerrier virtuel.
Les lyoko-guerriers en sont abasourdis.


Yumi Hein !? Mais, qu’est-ce que… ?

Ulrich, passant progressivement de l’étonnement à la béatitude Yumi, on… on a réussi. Aelita a dû désactiver la Tour.
*
La Tour Noire s’efface des fondations à son toit, libérant Aelita au passage. Malgré sa haute chute, la lyoko-guerrière se relève vite fait car elle sent des secousses inquiétantes ébranler le plateau, puis découvre avec horreur que la charpente virtuelle commence à s’effacer en-dessous d’elle, à l’endroit précis où s’élevait la Tour il y a tout juste quelques instants.
L’ange rose prend les jambes à son cou. Elle emprunte le même pont que tout à l’heure en sens inverse et fonce rejoindre ses amis, tandis que le monde virtuel s’efface après chacun de ses pas. Elle tente d’ordonner à ses amis de se replier rapidement vers le Skid, mais son souffle est trop concentré sur sa course pour alimenter ses hurlements.
Cependant, malgré la distance, ceux-ci ont bien remarqué que la cité disparaît progressivement de façon centrifuge.


Sylphia, en baissant la tête vers eux Vite ! Regagnez le Skid au plus vite ! La cité va disparaître d’ici quelques minutes !

En face d’elle, Ront sent une douleur inédite pour lui le martyriser dans tout son ensemble… jusqu’à même lui donner les larmes aux yeux. Il vocifère, exprimant plus sa douleur que la colère d’avoir échoué, tandis que les pixels composant sa peau laissent apparaître de grosses craquelures dégageant une lueur éblouissante.
Sous les ordres de Jim, les lyoko-guerriers originaux foncent vers la brèche qu’ils ont ouvert dans les murailles de Carthage, tandis que les clones restent plantés là comme pour faire barrage au néant, insensibles à la disparition dans la Mer Numérique qui se rue sur eux.
Il laisse passer Aelita quelques instants plus tard, avant de refermer leur ligne de défense…
*

Franz Hopper, voix off et nerveuse Ulrich ! Yumi ! Hiroki ! Dépêchez-vous de sortir de là ! Tout est en train de s’effacer !

Ulrich Bien reçu.

Main dans la main, il se relève avec la Japonaise et entraîne Hiroki devant eux, le guidant à chaque intersection de ruelle pour rejoindre la brèche au plus vite. Ils sentent derrière eux le néant les poursuivre sans relâche, et cela les rend nerveux… mais pas au point de perdre leur concentration.
Ils peuvent également entendre au loin les hurlements de douleur de Ront, sans pouvoir le voir à cause des maisons.
*
Très vite, l’avenue s’efface sous leurs pieds… et tous les clones tombent sans émotion dans la Mer Numérique.
Dans d’autres ruelles, c’est la panique générale. Les prisonniers de Carthage qui n’ont pas eu le temps de fuir courent dans tous les sens, pressentant une terrible catastrophe mais ne sachant pas où s’abriter. Quelques uns, surtout des mères avec leurs enfants, se replient au fond de leurs baraques respectives et blottissent leurs progénitures contre leurs poitrines, les rassurant au mieux de la fin qui s’approche en dépit de leurs propres larmes.
Que ce soient les plus calmes ou les plus mobiles, tous finissent par chuter progressivement dans la Mer Numérique, dans un hurlement général terrifiant…
*
Jim, Sissi et Nicolas, à bout de souffle, arrivent enfin à la brèche et empruntent le pont généré par les clones d’Aelita, qui est toujours actif malgré la disparition de ces dernières dans la Mer Numérique. Le néant est encore loin derrière eux, mais ils n’ont aucune seconde de répit à se permettre : il faut atteindre l’oasis au plus vite.
C’est chose faite, quelques instants plus tard. Tandis qu’ils reprennent leur souffle, ils se tournent vers la cité à l’agonie et observent la brèche, anxieux.


Jim, inquiet J’espère que les autres ne vont pas tarder à arriver ; sinon, j’ai bien peur qu’il faudra partir sans eux.

Sissi Pas question, Jim ! Ils… ils vont tous arriver d’un instant à l’autre.

Après quelques instants d’angoisse, une silhouette apparaît entre les murailles perforées et traverse le pont énergétique. De ses yeux perçants, Jim devine l’apparence d’Aelita.

Jim, soulagé Ouais, c’est bon ! Il n’en manque plus que quatre.

Tandis qu’Aelita arrive auprès d’eux, également à bout de souffle, d’autres silhouettes apparaissent à l’horizon : deux plutôt bien élancées suivant une troisième plus petite.

Sissi, en les observant attentivement Hé ! Je crois que ce sont Ulrich, Hiroki et Yumi !
(Puis, en hurlant à leur adresse…)
Allez, grouillez-vous ! On n’a presque plus le temps !!!

En effet, derrière les trois lyoko-guerriers à l’horizon, une forte lueur matérialisant le vide numérique semble gagner de plus en plus en puissance.


Aelita, encore bien essoufflée En attendant, embarquons ! Ça sera toujours ça de gagné.

Et voilà les quatre amis installés à leur place dans le Skid.
Lorsque les deux amoureux et le petit frère arrivent enfin dans l’oasis, exténués et terrorisés par le néant qui, à présent, a englobé toute la cité dans sa lumière éblouissante, Aelita les embarque sans tarder.


Aelita C’est bon, tout le monde est là ? Allez, on fiche le camp d’ici !

Ulrich, intervenant tout à coup Hé, attendez ! Où est Odd ?

Étrangement, personne ne lui répond.
Le Skid désactive ses amarres à la Tour et commence à prendre son envol. À l’abri dans son Navskid, Sissi remarque, au dernier moment, tous les Carthaginois qui ont pu s’échapper durant l’émeute, réfugiés en groupe dans un coin du désert virtuel, contemplant avec terreur la super-nova numérique se ruer sur eux.


Sissi Hé, attendez ! Et, qu’est-ce qu’on va faire de tous ces gens ? On ne peut pas les laisser comme ça !

Franz Hopper, sur un ton funeste Désolé, Sissi… mais on ne peut rien faire pour eux.

Cela retourne et scandalise la lyoko-guerrière. Mais, alors que le Skid se dirige vers la limite du plateau virtuel, elle ne peut que regarder, bouleversée et impuissante, tous ces pauvres hommes, femmes et enfants tomber ensemble dans la Mer Numérique, dans un hurlement général, avant que la lueur du néant numérique ne masque cette horrible scène comme pour l’effacer d’un bon coup de gomme.
Le vaisseau des lyoko-guerriers se met en position mais, juste avant de plonger, Aelita exécute un demi-tour à son cockpit pour contempler les derniers instants de Carthage. Malgré la lumière aussi puissante que celle du soleil, elle distingue deux silhouettes à l’horizon, lévitant au même niveau que son regard. À l’arrière-plan, elle devine sans problème qu’il s’agit de Ront, dont elle entend à peine ses hurlements d’agonie. Ne percevant que son ombre, cette dernière semble gonfler…
… avant d’exploser en milliards de pixels, dans un ultime cri d’agonie, le plus puissant qui soit.
Quant à sa mère, une étrange vision lui dessine son visage sur sa rétine, comme si elle a effectué un zoom sur elle. Tout comme son rival, elle commence également à souffrir de craquelures éblouissantes qui font dilater les pixels de sa peau ; or, malgré la douleur inimaginable qu’elle doit ressentir, Sylphia reste étrangement calme. Mieux que ça, comme elle a deviné que sa fille au loin devait voir plus que son ombre révélée par la lueur du néant, elle lui adresse un dernier tendre sourire, alors que son visage se dilate et se déchire de plus en plus…
Tout comme son frère numérique, Sylphia, alias Anthéa Hopper, finit par s’évaporer en milliards de pixels.


Aelita, horrifiée NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNN !!!

Ulrich Aelita ! Le néant se rue sur nous ! Vite !!!

La lyoko-guerrière trouve, à sa grande surprise, la force nécessaire pour pousser les joysticks et, ainsi, faire plonger le Skid dans la Mer Numérique… juste avant que le néant ne les englobe à leur tour.
*
Dans la salle du Super-Calculateur générant Carthage, l’holomap de la cité s’est effondré progressivement sur lui-même comme aspiré dans un trou noir et, maintenant, son support désormais vacant génère des éclairs qui partent dans tous les sens, détruisant les ordinateurs, perforant les murs blindés de la salle, et foudroyant même des scientifiques au passage. Les survivants, pris de panique, convergent vers la sortie de la salle mais, comme le court-circuit provoqué par la destruction du Territoire a l’air de s’étendre sur tout le réseau électrique de la Base-Noyau, l’alimentation magnétique n’échappe pas à la coupure tant et si bien que les portes restent désespérément fermées. Ni les cris, ni les coups des hommes prisonniers de la salle ne peuvent changer quoi que ce soit.
Les câbles souterrains alimentant l’holomap ont l’air de surchauffer à cause de l’énergie libérée soudainement par la destruction de Carthage. C’est pourquoi, ils finissent par exploser, libérant une importante énergie électrique dans la salle du Super-Calculateur par l’intermédiaire du support de l’holomap ou du sol… grillant ainsi tous les hommes restants.
*
Le Skid se retrouve, enfin, dans l’océan du Réseau. Aelita pousse les turbos à fond pour s’éloigner de Carthage le plus rapidement possible.
Car, en effet, l’immense sphère protégeant le monde virtuel se fracture… puis explose comme une étoile, propulsant des paquets de données dans tous les sens comme des météorites… dont certains frôlent dangereusement le Skid.


Franz Hopper, voix off Aelita, attention !

Heureusement, la menace n’est que temporaire. Progressivement, l’Océan Numérique, qui était encore sombre du fait du contrôle sans partage de l’ANAX, reprend sa couleur bleue, signe de neutralité. Mais, en même temps que ce changement de couleur, le vaisseau croise plusieurs banques de données qui se désolidarisent mystérieusement. Leurs blocs s’évanouissent en cascade dans les profondeurs du Web.

Sissi, intriguée Hé, qu’est-ce qui se passe, monsieur Hopper ?

Franz Hopper, voix off Je… je ne sais pas. Peut-être que, lorsqu’ils se sont emparés de toutes les données du Web pour fonder leur nouvelle civilisation, l’ANAX a dû introduire des programmes dans les scripts de ces pages Web. De sorte que si elle est vaincue et qu’elle ne peut plus échanger des données avec ces banques, celles-ci entrent en phase d’auto-destruction, nous privant ainsi de nos moyens de communications et de nos connaissances stockées sur Internet.

Jim Et nous faire donc retourner à l’âge de pierre ? Ah, les vicieux… !

Il ne reste bientôt plus que quelques banques de données par-ci, par-là. Le Skid semble naviguer dans une zone aussi vierge que les profondeurs abyssales d’un océan réel.
Après plusieurs minutes d’angoisse, tout retrouve progressivement son calme.
*
Devant le collège, les monstres de XANA constatent la disparition des congénères de l’ANAX. Tous expriment leur joie d’avoir gagné la bataille contre toute attente, en tirant des lasers en l’air comme des feux d’artifices et en rugissant comme sur Lyoko.
Dans le hall de l’usine, Jérémie rouvre timidement les yeux et découvre qu’il est toujours vivant. Les Foxxies se sont évaporés juste avant qu’ils ne plantent leurs crocs dans sa chair et celle de son camarade.


Jérémie, en secouant celui-ci pour qu’il ouvre les yeux Hervé, ils ont réussi. L’ANAX a été vaincue !

Hervé, en regardant autour de lui, hébété et sceptique Tu… tu en es sûr ?

Jérémie, en hochant la tête Oui. Regarde autour de toi : les Foxxies ont disparu. Nous ne sommes pas blessés. C’est bien la preuve qu’Aelita a réussi à désactiver la Tour de Carthage.

Hervé C’est… c’est vraiment… je ne sais pas quoi dire.

Mais, il sait quoi faire. Les deux intellos se serrent à nouveau dans leurs étreintes, avec quelques rires et larmes de soulagement.

Hervé, en chuchotant à l’oreille de Jérémie J’espère que nos amis vont bien. Surtout… Sissi… !

Jérémie Je crois qu’ils ne vont pas tarder à arriver.
(Puis, en se dégageant de l’étreinte de son ami…)
Allez, viens, descendons les accueillir au labo.

Hervé OK.

L’un contre l’autre comme deux frères, Jérémie et Hervé se redressent difficilement sur leurs jambes encore bien fébriles, du fait de la grosse frayeur encore bien fraîche, mais se soutiennent l’un l’autre jusqu’au monte-charge menant au labo.
*
Alors que le Skid se rapproche de Lyoko…


Ulrich Aelita, personne n’a répondu à ma question, tout à l’heure : où est Odd ?

Jim, comme frappé par une révélation Tiens, c’est vrai, ça ! Où est-ce qu’il est encore passé, celui-là ?

Ulrich, de plus en plus inquiet J’espère qu’il n’est pas resté là-bas ! Odd !? Hé, Odd, t’es là ?

Dans le cockpit, les yeux d’Aelita sont à nouveau brouillés par les larmes. Elle tente à tout prix de rester discrète, pour ne pas affoler ses amis. Sa mélancolie est-elle surtout tournée vers sa mère ? Vers Odd ? Ou, les deux ? Ou, le tout ?
Heureusement qu’aucun obstacle assez important ne risque de se dresser sur leur trajectoire, avant leur arrivée normalement triomphante sur Lyoko.


Aelita, d’une petite voix très tremblante Ulrich… Odd… Odd est…

Ulrich, l’horreur marquant de plus en plus son visage Odd est quoi, Aelita !?

Franz Hopper, voix off Ulrich... je suis vraiment désolé. Odd a… disparu juste avant que la Tour ne soit désactivée.

L’électrochoc est fulgurant dans tous les Navskids.

Ulrich, épouvanté, au bord des larmes Quoi !? Non, c’est pas possible ! Vous… vous mentez !

Aelita, sur un ton plus audible Non, Ulrich. Il m’a sauvé la vie juste avant que je n’entre dans la Tour. Tous les lasers se sont écrasés sur sa poitrine. Et puis je… je l’ai vu tomber dans la Mer Numérique et… je… j’ai rien pu faire !

C’en est de trop pour l’ange rose, qui fond en larmes tout en lâchant les manettes.

Franz Hopper, voix off Ne t’en fais pas, mon ange. J’ai activé le pilotage automatique ; je peux finir le trajet. Tu as été extraordinaire ; vous avez tous été courageux et prodigieux !

Mais, cela ne suffit pas à remonter le moral des lyoko-guerriers, qui se mettent tous à pleurer en même temps. La douleur est surtout vive pour Ulrich, Aelita et Sissi.
Le Skid arrive, enfin, en vue de Lyoko…
*
Quelques instants plus tard, dans la salle des scanners, Franz Hopper est là en personne pour accueillir des lyoko-guerriers chagrinés et abattus. Dès qu’Aelita sort de son scanner, il s’empresse de la prendre dans ses bras, de s’installer au pied de l’énorme cylindre, et de la blottir contre lui comme une mère avec son bébé. La jeune fille aux cheveux roses étouffe ses sanglots contre la poitrine de son père, pour ne pas affecter davantage la mélancolie des autres.
Ulrich et Sissi s’effondrent aux pieds de leurs scanners respectifs et continuent de gémir, en prenant soin de se dissimuler derrière leurs mains. Une fois de retour sur Terre, Yumi et Hiroki s’installent doucement auprès d’Ulrich pour le réconforter et sangloter avec lui, tandis que Nicolas et Jim en font de même avec Sissi.
À ce moment-là, la porte du monte-charge s’ouvre, révélant un Jérémie et un Hervé bien enthousiastes à l’idée de retrouver leurs amis après autant de jours d’absence et d’épreuves éprouvantes. Et, pourtant, en découvrant ce spectacle de tristesse et de désespoir, l’allégresse laisse rapidement la place à l’hébétement et à une certaine inquiétude.


Jérémie Hé, les amis, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi êtes-vous dans un tel état…? Hé, Aelita !

En voyant sa princesse blottie dans les bras de son père, le petit blondinet se rapproche du couple, s’accroupit et pose délicatement la main sur l’épaule d’Aelita. Cette dernière se retourne, son doux visage toujours déformé par le chagrin.

Jérémie, intrigué Aelita, pourquoi tu pleures ? Nous avons, pourtant, gagné la bataille face à l’ANAX…

L’affliction ressert plus que jamais la bouche d’Aelita.
De plus en plus troublé, Jérémie dévisage les autres et semble les compter de tête…
Jusqu’à ce que…


Jérémie Hé, attendez une minute ! Où sont Odd et Sylphia ? Ulrich, Aelita… où est Odd ?

Aelita, après plusieurs secondes de torture et d’hésitation Jérémie, Odd est… il est…

Jérémie, comme foudroyé par la stupeur Quoi !? Non, ne me dis pas que… qu’il est…. Non ! Non, c’est pas possible !

Aelita, en hochant doucement la tête Jérémie… ça s’est passé devant moi…. Je n’ai rien pu faire.

Jérémie, à son tour violemment épouvanté NON !!!


Prochain, et dernier épisode : Somme et songe
Seulement, il va ("encore !? mais tu le fais exprès !!!") falloir patienter. En effet, dans le cadre de mes études, je pars en mission pendant un mois dans les Alpes, totalement coupé du monde. Avec une soutenance mi-juin. Ce n'est qu'après que j'aurai tout le loisir de finir.
Pour ceux qui angoissent un peu, je vous rassure tout de suite : les quelques mystères qui restent seront dévoilés dans ce dernier épisode, et celui-ci rassemblera toutes les conséquences des chapitres les plus récents. Pour moi, ce sera une véritable fin digne de Code Lyoko.
En espérant revenir vivant de mon périple à venir Laughing , je vous dis : à très bientôt !
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 04 Mai 2013 09:49   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Ce onzième chapitre est la dernière ligne droite de cet épisode ; là où tout va se décider. Avec, à la clé, pas mal de surprises et de rebondissements.... Et, pour bien commencer, la scène épique que tout lyoko-fan qui se respecte attendrait avec impatience... et qui va couper le souffle à plusieurs occasions, croyez-moi ! Wink

11)

Un peu plus loin, un autre débat plus musclé fait rage sur les toits plats des baraques carthaginoises. Ulrich et William ont compris qu’ils avaient plus de liberté pour se battre dans ce domaine-là, aussi zigzaguent-ils entre toutes les couvertures de maisons se dressant sur leur chemin, animés par la course et les rares impacts de lames.
Puis, les deux guerriers se poursuivent l’un l’autre, chacun suivant une ligne de toits parallèle à l’autre car délimitant une longue ruelle incurvée vers le nord. Pour la course, Ulrich use de son Super-Sprint ; William reste à la même hauteur que son adversaire, métamorphosé en une sorte de Super-Smoke argenté. Il arrive que celui-ci parvient à ralentir temporairement le temps, afin de reprendre forme humaine, de charger sa grosse épée… et d’envoyer un champ de force sur le samouraï. Celui-ci se laisse surprendre les premières fois, n’esquivant toujours qu’au dernier moment – soit en basculant son dos à l’horizontale comme les agents de Matrix, soit en bondissant suffisamment haut pour éviter la salve d’énergie et exécuter un salto-avant au passage – mais il parvient ensuite à les anticiper et à adopter comme un rythme, au même titre que ses sauts de maison en maison. Pour répondre à ses agressions, il tentera deux ou trois fois de charger ses sabres et de balancer la même type d’attaque sur son ennemi, en sautant à nouveau en l’air mais, cette fois, en tournant sur lui-même comme lorsqu’il détruisait des Frôlions volant autour de lui sur Lyoko. Malheureusement pour lui, le Super-Smoke cristallin de William semble indestructible.
Le bout de la ruelle débouche sur une des quatre grandes avenues menant à la Tour, qui s’étale perpendiculairement à eux. Les prochaines maisons, toutes construites en réalité selon des cercles concentriques autour du plateau circulaire abritant la Tour, se trouvent à une distance assez respectable pour une voie aussi importante et, en bas, les armées de l’ANAX et de Lyoko sont au corps-à-corps, en particulier les clones des lyoko-guerriers face à leurs ennemis. Et, pourtant, les deux épéistes ont aperçu ce vide de loin et ont pris assez d’élan… pour bondir de façon majestueuse au-dessus de ce chaos de lasers et de contact direct. Ils atterrissent tous les deux de justesse sur les premières baraques de la nouvelle rue, qui se trouve dans la continuité de la première ; puis, la course reprend ses droits.
Alors qu’on croit qu’elle est inefficace et nous laisse sur notre faim, leur tactique est en fait très vicieuse : ils attendent chacun que l’autre soit suffisamment épuisé, en ralentissant par exemple, pour lui bondir dessus et espérer lui porter le coup fatal. Et, à ce petit jeu-là, c’est William qui finit par bondir en premier et qui, tout en reprenant forme humaine dans les airs, se prépare à transpercer son rival de la tête aux pieds. Ulrich a juste le temps de le voir arriver du coin de l’œil mais, contrairement à ce que n’importe qui aurait fait sa place malgré la vitesse, il n’arrête pas sa course pour autant. Il attend que le Chevalier de Cristal ne soit plus qu’à quelques centimètres de lui… pour lever ses sabres, parer l’attaque de la grande épée en croisant ses lames, et décrire rapidement un mouvement semi-circulaire au-dessus de sa tête pour que son adversaire, avec sa lame coincée dans la croix métallique, suit ce mouvement et s’effondre à quelques mètres de lui. Puis, le samouraï s’arrête brusquement en un dérapage le plus contrôlé et le plus bref possible, pour se jeter tout de suite sur l’agresseur qui est temporairement sonné et, donc, sans défense.
Mais, alors que les sabres sont sur le point de transpercer sa poitrine, William se retourne et bloque l’attaque avant de reproduire la même parade : entraîner Ulrich au-dessus de lui par l’intermédiaire de ses lames, si vite qu’elles sont comme soudées à la sienne, et l’envoyer valdinguer un peu plus loin, juste au bord du toit de la maison sur laquelle ils se trouvent. Et, pour être sûr de le dévirtualiser au moment où il est le plus vulnérable, le Chevalier de Cristal se redresse rapidement et envoie un nouveau champ de force par l’intermédiaire de son épée, à ras de terre…
Le lyoko-guerrier voit arriver la menace par intuition, et se laisse tomber du toit in extremis, en prenant soin de s’accrocher au bord comme il peut. Le champ énergétique s’écrase et explose à quelques centimètres de lui, lui envoyant quelques pixels au visage qui le dérange comme de la poussière dans le monde réel.
Comme il entend l’ANAX-guerrier se rapprocher de lui, il lâche ses prises et retombe sur ses pieds sur la terre ferme virtuelle. En prenant rapidement ses repères, il découvre qu’il a posé le pied sur une petite place centrale – en fait, celle visitée par Sissi, Jim et Nicolas, il y a seulement quelques instants, et qui est désormais déserte.
Tout à coup, William apparaît au bord du toit de la maison carrée. Il contemple son frêle ennemi avec ironie et arrogance, puis celui-ci a juste le temps de reculer pour le laisser atterrir brutalement en face de lui, creusant un petit cratère de son poing libre comme pour imposer d’entrée toute sa puissance. Prudemment, Ulrich recule de plus en plus vers le centre de la place, puis la bordure opposée, en ne le quittant pas de ses yeux hargneux.
L’un en face de l’autre, les deux guerriers s’observent sans broncher avec des regards fins, calculateurs, partagés entre l’antipathie et l’orgueil, essayant d’analyser les forces et faiblesses de l’autre après plusieurs minutes d’un combat intense.
Mais, il est clair que cette accalmie ne va pas durer longtemps…
*
À quelques kilomètres de là, Hiroki remonte la colline du château de Carthage. Il est encore un peu hébété, à cause du choc encaissé par le vol plané et l’atterrissage forcé au beau milieu de la ville, mais il est arrivé à retrouver tout seul son chemin grâce à sa débrouillardise, malgré la complexité bien discrète des rues carthaginoises.
À mi-hauteur de la colline, il découvre comme un mystérieux bloc de glace avec une forme indistincte prisonnière à l’intérieur. Il s’empresse de s’en rapprocher et découvre, avec horreur, qu’il s’agit de sa sœur, toujours pétrifiée dans ce bloc minéral.


Hiroki Yumi !

Il dégaine ses Jŏs et frappe le gigantesque cristal de toutes ses forces pour l’entailler, mais en vain.
Heureusement, il remarque au bout d’un moment que la matière cristalline a l’air de fondre comme de la glace sous le soleil et, quelques instants plus tard, la prison virtuelle s’évapore totalement.
Yumi s’effondre par terre, toute sonnée. Mais, apparemment, elle est bien indemne.


Hiroki, en se jetant sur elle, avec des sanglots de soulagement Oh, Yumi ! J’ai eu si peur qu’on t’ait fait quelque chose de grave !

Yumi, en le caressant pour le rassurer T’en fais pas, Hiroki, je vais bien.
(Puis, en tournant la tête autour d’elle…)
Dis, tu sais où sont les garçons ?

Hiroki, pris au dépourvu Euh…

Tout à coup, un vacarme assourdissant et une forte lueur attirent leur attention vers le nord de la cité. Dans un espace circulaire perdu dans cette forêt de toit plats, ils voient surgir une nouvelle lumière éblouissante qui illumine l’atmosphère comme si une foudre invisible venait de s’abattre sur cette petite place.

Hiroki, comme voulant faire le malin Je crois qu’ils sont là-bas !

Yumi, en l’éloignant de ses genoux et en se redressant Alors, plus un instant à perdre. Il faut les arrêter avant qu’ils n’arrivent à s’entre-tuer. Viens.

Main dans la main, la Japonaise et son petit frère dévalent ce qui reste de la colline et, après avoir pris soin de vérifier le cap à suivre jusqu’à la place de la ville, s’enfoncent dans la forêt urbaine de Carthage…
*
Sur l’avenue nord-ouest de Carthage, là où les combats sont les plus intenses, la venue d’un groupe de silhouettes met étrangement fin aux hostilités. De la ruelle sortent Aelita, la tête toujours blottie contre la poitrine de Sylphia qui caresse ses cheveux roses comme pour la rassurer et la mettre en confiance, suivies d’Odd, de Sissi, puis de Nicolas et Jim qui ferment la marche, jouant des poings ou de la masse, déterminés à passer à l’attaque s’il le faut. Les six lyoko-guerriers se déploient sur le boulevard, face à toutes ces créatures virtuelles figées dans leur instant de confrontation qui les contemplent avec curiosité et hésitation.
Les six amis ont tout de suite ressenti ce climat de malaise qu’ils ont instauré malgré eux, aussi redoublent-ils d’attention face à de possibles attaques inopinées.
Mais, tout à coup, une forme ténébreuse surgit de nulle part dans le ciel de Cartage et s’immobilise dans les airs, en face des lyoko-guerriers.
La même chose sinistre que tout à l’heure, bien entendu.


Ront, d’une voix claironnante et hautaine Tiens ! Ainsi, je vous retrouve là, comme prêts à vous engager dans la dernière ligne de droite !
(Il conclut sa comparaison avec un ricanement malfaisant, puis reprend…)
Alors, Aelita, as-tu pris ta décision ? As-tu quelque chose à me dire ?

Aelita se détache de son groupe d’amis, les regarde une dernière fois avec un peu de perplexité mais, comme sa mère lui adresse un hochement de tête comme pour l’encourager à prendre ses responsabilités et affirmer tout son soutien, la petite elfe le prend avec un léger sourire, puis se retourne vers Ront et le fixe avec fermeté.

Aelita, sur un ton solennel Ront, depuis que nous sommes arrivés ici, il y a maintenant quatre jours, tu nous en as fait voir de toutes les couleurs. Nous avons enduré la patience, la souffrance, les privations, l’ignorance, et surtout une peur permanente… et, alors qu’on est sur le point d’en finir, tu as encore trouvé le moyen de contrer nos plans ; et quelle entrave… sans doute la plus terrible et la plus inhumaine qui soit.
(Elle hausse de plus en plus le ton, comme pour souligner la gravité de ses propos…)
Oser me confronter au pire dilemme qu’un enfant puisse subir : choisir quel parent devra disparaître à jamais ! Ma mère en désactivant la Tour, ou mon père qui risque d’être découvert au bout d’un moment et d’être tué par tes monstres ? Bien sûr, comme je suis contaminée comme mes amis par ton code et que je suis sur le point de disparaître d’ici quelques minutes, je pourrais également ne rien faire et attendre patiemment la dévirtualisation en compagnie de ma mère et de mes amis ; mais, dans ce cas, tu instaureras ta dictature technologique à tout jamais sur Terre et dans l’univers virtuel, et jamais plus personne ne pourra t’arrêter.

Ront, avec un sourire narquois Exactement. Tu le vois bien, mon ange : je suis un programme trop parfait pour être vaincu. Peu importe l’idée qui vous viendra à l’esprit, vous vous rendrez finalement compte que j’ai assuré les arrières pour toutes les situations possibles et inimaginables.
(Il ricane à nouveau, fier de ses exploits, mais retrouve rapidement son calme et son air glacial…)
Il faut te rendre à l’évidence, Aelita. Je te jure que c’est la vérité : le sort de ta mère est désormais lié au mien. Et, comme je sais que tu tiens beaucoup à elle, j’en suis désormais sûr…
(Puis, sur un ton plus caverneux comme pour la mettre au défi…)
Tu n’oseras jamais désactiver cette Tour !

Pendant un instant, Aelita craint qu’il n’ait réussi à l’installer dans le doute au dernier moment : aura-t-elle vraiment le courage de voir, impuissante, sa mère s’évaporer devant elle à tout jamais ? Ne serait-il pas mieux finalement de retourner dans les bras de maman, de profiter de leurs derniers instants, et de disparaître en paix avec elle ?
Elle se retourne : Sylphia est toujours aussi résolue. De son regard, elle fait comprendre à sa fille que ce n’est pas le moment de renoncer ; il faut avoir le courage d’aller jusqu’au bout.
Elle sait ce qu’elle attend… et elle semble être prête ; c’est comme si elle serrait les poings intérieurement.
Se sentant un peu coupable d’avoir douté au mauvais moment, Aelita échange un dernier sourire complice et plein de compassion avec Sylphia et, retrouvant toute sa bravoure pour mériter la fierté de sa mère, le petit ange rose revient à Ront et exhibe à nouveau toute son audace au démon.


Aelita Certes, voir ma mère se dévirtualiser à tout jamais devant mes yeux sera une épreuve insupportable, et qui me marquera à jamais ; cependant, je suis autant condamnée qu’elle par ton code, et je suis sûre de regretter encore plus ma décision si je ne profite pas de mes derniers instants… pour tenter de t’éliminer !

Ront, en ricanant Petite sotte ! Comptes-tu inverser les rôles ? Faire souffrir ta mère, en t’évaporant devant elle en milliers de pixels par un laser perdu ? Quel manque de respect ce serait !

Aelita, en haussant le ton, pour être plus provocante et s’imposer davantage Mais, elle aura sûrement plus honte de moi si je reviens me blottir dans son étreinte comme une petite fille, à attendre que la dévirtualisation nous sépare et fasse de toi le Maître incontesté et éternel des univers réel et numérique.

Ront Bien entendu ; mais, ne sois donc pas stupide, petit ange. Regarde la foule devant toi : tu n’arriveras jamais à passer !

Aelita, en générant un champ de force rose sur chaque main C’est ce qu’on va voir…!
CHAMPS DE FORCE !!!

Elle les lance sur deux monstres de l’ANAX, parmi les plus proches d’elle, qui disparaissent instantanément.

Sylphia, presque sur-le-champ MAINTENANT !!!

Elle active ses ailes et s’élève dans les airs, tandis que les autres lyoko-guerriers se lancent sur les talons d’Aelita, en tirant également sur la foule de monstres ennemis avec flèches lasers, rochers virtuels ou bâtons de majorette. Nicolas reste un peu en retrait, pour abattre sans gêne sa masse sur le crâne de la première créature de l’ANAX venue.
Évidemment, suite à l’attaque d’Aelita synonyme d’ordre pour l’assaut, les combats ont vite repris sur l’avenue…
*
Après s’être observés un long moment en tournant en rond près des maisons, comme deux fauves sur le point de se battre, Ulrich et William retournent au corps-à-corps ; et, cette fois, un duel à l’épée rapide, nerveux et spectaculaire comme on les aime.
Après quelques coups verticaux, alternant entre attaque et défense, William décide soudainement de balancer son épée à l’horizontale, profitant que les sabres ne défendent que la partie frontale de son adversaire depuis un bon moment, pour l’atteindre dans les parties latérales. Ulrich ne l’esquive qu’au dernier moment en rejetant sa poitrine en arrière avec une forte impulsion puis, pour les coups suivants, avec un salto-arrière et, de nouveau, en laissant tomber toute la partie supérieure aux jambes à la façon Matrix. En se redressant à toute vitesse, il décide de répondre à cette agression avec deux ondes d’énergie, lancées depuis ses sabres l’une après l’autre. Le Chevalier de Cristal les emmagasine dans sa grande lame, et les renvoie à l’envoyeur. Celui-ci ne peut les éviter qu’avec deux roues sur le côté, en prenant soin de ne pas endommager ses lames.
Cependant, il n’a pas eu le temps de s’apercevoir que son ennemi en a profité pour se métamorphoser en boule d’énergie cristalline, fonçant sur lui à toute vitesse…
Une fois au contact, elle reprend forme humaine, et c’est bien un coup de pied dans la poitrine qui éjecte le pauvre Ulrich au loin, l’envoyant s’écraser contre les murs d’une baraque.
Le samouraï est sonné, mais il doit vite reprendre ses esprits… et se baisser juste à temps pour éviter une nouvelle décharge d’énergie crée et envoyée par le zanbatô. Son propriétaire exprime d’un grognement son mécontentement d’avoir raté sa cible, et se remet en garde afin de parer l’attaque d’Ulrich qui est revenu aussitôt à la charge.
De nouveau un échange véloce de coups d’épée, puis Ulrich décide de surprendre son adversaire en tournant autour de lui en Super-Sprint. Sa course est si rapide qu’il apparaît flou. William l’observe attentivement en train de courir autour de lui jusqu’à lui donner le tournis. Puis, lorsqu’il estime que le moment est venu, il abat sa grande épée dans le ruban flou avec un cri de guerre.
Celui-ci disparaît aussitôt.
Le Chevalier de Cristal éprouve une joie intense très brève : a-t-il enfin réussi à tuer son rival ?
Tout à coup, il sent que quelqu’un se rue sur lui, sans doute s’apprêtant à lui porter un coup fatal comme en guise de vengeance. Il se retourne au dernier moment en déchirant l’air de son zanbatô… puis dévirtualise un deuxième guerrier de suite.
Mais, avant que celui-ci ne disparaisse, il a eu le temps de voir son visage…

Celui d’Ulrich.

William, abasourdi Hein !? Qu’est-ce que… ?

En se retournant, il voit une nouvelle silhouette brune se diriger à toute vitesse vers une des baraques, puis grimper son mur tout en continuant à courir.
C’est alors que le Chevalier de Cristal comprend tout : Ulrich a eu assez de puissance pour activer son Triplicata en même temps que son Super-Sprint, lorsqu’il tournoyait autour de lui.
Le lyoko-guerrier arrive enfin à l’intersection entre le mur et le toit dans la baraque puis, en poussant sur ses deux pieds, il fond comme un rapace sur l’ANAX-guerrier, les sabres pointés à l’avant comme un bec meurtrier. William lève sa grande épée, pour que les sabres viennent s’encastrer dedans plutôt que dans son crâne. Et, sa défense marche au-delà de toutes ses espérances car le choc arrache les sabres des mains d’Ulrich, qui part en vol plané et s’écrase à nouveau au pied des maisons carthaginoises.
À peine a-t-il le temps de se relever qu’Ulrich tourne la tête derrière lui et, comme dans un film au ralenti, il voit une décharge d’énergie mortelle foncer sur lui. Il n’a malheureusement pas le temps de l’esquiver, cette fois-ci, et il n’a aucune arme pour se défendre, car ses sabres reposent au pied de son ennemi…


Yumi, voix off ULRICH !!!

Puis, deux éventails surgissent de nulle part… et détruisent le champ de force argenté comme du verre que l’on brise, alors qu’il était sur le point de faire disparaître le lyoko-guerrier à tout jamais.
Celui-ci tourne la tête : Yumi et Hiroki sont à l’entrée d’une ruelle à quelques mètres de lui. Il les accueille avec grand sourire – surtout elle, puisqu’elle vient de lui sauver la vie.


William, en se tournant vers la Japonaise, surpris et furieux Encore toi !?

Yumi, en le fixant d’un air acariâtre Toi, laisse mon petit copain tranquille !

À peine a-t-elle rattrapé ses éventails qu’elle les rejette à nouveau, en direction du Chevalier de Cristal. Ce dernier se défend aisément avec son épée dressée devant sa face.
Ulrich profite de cette courte diversion pour récupérer ses sabres aussi vite que possible, avec son Super-Sprint… et loger un puissant coup de pied dans la poitrine cristalline de son ennemi juré. L’ayant reçu en plein Super-Sprint et n’ayant pas eu le temps de le voir venir, car occupé à repousser les éventails, William est comme soufflé à travers toute la place et disparaît dans une des maisons, en défonçant comme par hasard le mur juste à côté de l’entrée.
Comme il n’a pas l’air de ré-apparaître, Yumi demande à son frère de rester à l’entrée de la ruelle ( « juste au cas où s’il revient ! »), puis court rejoindre son nouveau petit copain sous l’œil taquin de Hiroki. Elle lui plonge littéralement dans les bras et le serre fortement dans son étreinte, tout comme lui qui la prend chaleureusement dans les bras.


Ulrich, en poussant un soupir d’apaisement Oh, merci, merci ! Tu m’as de nouveau sauvé la vie et, en plus, t’as pu sortir saine et sauve de ta prison de cristal.

Yumi, si soulagée qu’elle en a les larmes aux yeux Oh, Ulrich, j’ai eu si peur en voyant cette onde de choc fondre sur toi et… !

Ulrich, avec une douce voix pour la réconforter T’en fais pas, c’est fini maintenant. Il n’y a plus que nous-deux, pour l’instant.

Yumi, en le regardant dans les yeux et en respirant de plus en plus vite, comme prise d’une envie voluptueuse Alors, profitons-en avant qu’il ne soit trop tard. Faisons-le maintenant, avant qu’il ne soit à nouveau plus possible de le faire.

Ulrich, en acquiesçant, et en semblant augmenter aussi sa respiration OK !

Pour la troisième fois, ils se préparent à l’heureux événement : ils se sentent tellement en chaleur que plus rien ne les arrêtera ce coup-ci ; et gare à l’éruption pour le petit malin qui osera les interrompre !
Mais, alors que la bouche de Yumi est proche de la sienne, Ulrich ouvre subitement les yeux et la stoppe dans son élan, en plaçant un doigt devant la bouche de son amie.


Ulrich, un peu gêné Euh… Yumi ; avant qu’on ne le fasse, je veux juste que tu saches quelque chose d’important.

Yumi, mi-intriguée, mi-exaspérée Quoi encore ?

Ulrich, si embarrassé qu’il peine à trouver les mots Euh… je veux que tu saches que… la lettre d’amour en alexandrins que t’as reçu, il y a plusieurs mois maintenant…

Yumi Oui ?

Ulrich Euh… c’est bien moi qui te l’ai écrite. Bon… c’est vrai qu’Odd m’a un peu aidé pour l’écrire mais, toutes les paroles et les idées, elles viennent bien de moi.

Yumi, en gloussant pour la grande surprise de son copain Ne t’en fais pas, beau brun ; je me suis doutée qu’elle venait de toi assez rapidement, bien que je ne pouvais le prouver. Et, crois-moi qu’elle m’a beaucoup touchée, assez pour pardonner toutes tes maladresses.

Ulrich, en ouvrant grand les yeux, ébahi C’est… c’est vrai ?

Yumi, sur un ton ferme Oui. Maintenant, ne parle plus pendant quelques minutes, ne m’annonce plus rien. Laisse-toi faire…

Sur ses mots, les deux amis ferment à nouveau les yeux, leurs têtes se rapprochent lentement, mais sûrement…
Et…

Enfin !
Le baiser tant attendu a lieu !
Un baiser plein d’ardeur, de passion, de sincérité. Maintenant qu’elles sont enfin en contact l’une avec l’autre, il n’est plus possible de détacher les bouches, tellement qu’elles semblent se dévorer mutuellement avec grand plaisir. Chacun assure même ses prises sur l’autre, et c’est comme s’ils ressentaient un feu d’artifice exploser dans leur tête.
Dans son coin, malgré ses tendances à la taquinerie, Hiroki ne peut résister au charme et à la tendresse de cette scène.


Yumi, en dégageant temporairement sa bouche, pour reprendre sa respiration Je t’aime, Ulrich !

Ulrich, de même Je t’aime, Yumi !

Et, c’est reparti pour une nouvelle séance d’échanges linguistiques – euh, je veux dire, de langues !
Évidemment, William ré-apparaît dans l’encadrement de la maison, encore bien étourdi par le choc ; mais, en découvrant ses deux anciens amis se tripoter sans vulgarité, cela lui fait recouvrer ses esprits comme par enchantement, et c’est avec une vocifération bien féroce qu’ils se jettent sur eux, l’épée levée, prêts à les tuer tous les deux s’il le faut !
Les deux nouveaux amants l’entendent arriver, et Ulrich a juste le temps de repousser sa copine et de dégainer à nouveau ses sabres pour se protéger. Hélas, William est désormais animé par une telle haine que ses coups sont de plus en plus disproportionnés, tant et si bien qu’Ulrich ne peut les contenir qu’en reculant, la peur au ventre.
Au bout d’un moment, le mal finit par avoir le dessus : le Chevalier de Cristal désarme derechef le samouraï et le repousse violemment d’un coup de pied. Le lyoko-guerrier s’effondre par terre, et est tenu en joue par le zanbatô.
Yumi est beaucoup trop terrorisée par la scène pour venir à la rescousse…


Yumi WILLIAM ! NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNN !!!
*


Pour info, la lettre dont Ulrich parle est celle à la fin de l'épisode Comme une lettre à la poste.
Vous avez remarqué que je me suis arrêté avec un astérisque... donc, à nouveau en plein milieu de chapitre ! Hé ! hé ! je n'allais quand même pas vous gâcher la surprise de fin d'épisode, hein !? Very Happy
Vous l'avez compris : la semaine prochaine, ce sera le dernier chapitre de ce TRES long épisode de Carthage et Apocalypse. Et, je peux vous garantir que ça va être chaud... jusqu'à la dernière ligne. Et, certains événements de la semaine prochaine auront leurs conséquences dans le dernier épisode, où tout le reste sera dévoilé (y compris une certaine et mystérieuse lumière violette... ! Wink )
Allez, à la semaine prochaine !
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 27 Avr 2013 10:52   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Voici le dixième chapitre : on sent que la fin est proche. Est-ce que tout va se décider maintenant ? A vous de voir...
Si je ne me trompe pas, c'est ici que vous allez connaître le sort d'Ulrich qui, je vous rappelle, est tombé du château en compagnie de William...
Bonne lecture...

10)

Aelita, justement, se rapproche de plus en plus de la Tour, toujours sous l’escorte d’Odd, de Sissi, de Jim et de Nicolas. Les Mantas qui les transportent volent selon une figure triangulaire, étant donné qu’elles sont en nombre impair, telles une véritable escadrille de combat. Comme Jim a une masse très imposante, le vol de sa Manta est de loin le plus difficile et le plus chaotique – sous forme de vagues, de haut en bas – cependant, le Hercule virtuel tente comme il peut de soulager les souffrances de sa créature, en l’encourageant comme un cavalier avec son destrier et en répartissant au maximum son poids sur le dos affublé de l’œil de XANA.

Jim, comme en murmurant à l’oreille de sa Manta, sur un ton affectueux Allez, courage, ma belle ! On n’est plus très loin, maintenant !

Aelita, avec un air très optimiste Sûr. Plus que quelques mètres, et ce cauchemar sera enfin terminé !

Odd, avec un soupir de soulagement Et, on pourra enfin prendre des vacances bien méritées ! Aah… ça fait du bien de voir qu’on va finir cette mission plus vite qu’on ne l’a commencée !

Et pourtant, en guise d’ironie du sort, cinq lasers argentés tirés à partir du sol détruisent subitement une Manta, chacun, et les lyoko-guerriers plongent, impuissants, vers l’enfer de la cité.
Durant sa chute, Aelita tente de caresser son bracelet pour activer ses ailes… mais, bizarrement, rien ne marche. Ses pouvoirs seraient-ils contrés par une sorte de pare-feu n’agissant que dans l’aire de la ville ?
Dans le labo, Franz Hopper ne peut malheureusement rien faire pour stopper la chute, probablement mortelle de ses amis.


Franz Hopper, en hurlant d’une voix épouvantée AELITA ! NOOOOOONNNNNNN !!!

Cette dernière essaye, malgré tout, son don de création en se concentrant fermement… mais, de nouveau, aucune sensation, aucune certitude que quelque chose s’est développé pour amortir leur chute.
C’est ainsi que les lyoko-guerriers, accompagnés de leurs hurlements d’horreur, finissent par s’écraser lourdement sur le sol de Carthage, passant à travers le flux de lasers échangés entre les monstres de XANA et ceux de l’ANAX. Pire encore, comme leur chute était totalement libre malgré leurs efforts pour tenter de la contrôler – en déployant les bras pour planer, par exemple – ils se retrouvent séparés et éparpillés dans un vaste domaine, à l’ouest de la ville.
Dans le labo…


Franz Hopper, tapotant avec folie, car en pleine effroi Oh non, c’est pas possible ! Aelita !? Mon ange, est-ce que tu me reçois ? Aelita !?

Sur Carthage, l’ange rose reprend progressivement connaissance, mais des sifflements et d’étranges projectiles non rassurants martèlent ses oreilles d’elfe et la font revenir violemment à la réalité. En tournant la tête à droite, à gauche, elle s’aperçoit qu’elle est tombée au beau milieu d’une scène de guérilla entre des Tarentules et des Kankrelats d’un côté, et des robots-policiers accompagnés de quelques Foxxies de l’autre. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, les Foxxies ont très vite découvert sa présence et dirigent tous leurs lasers sur elle.
Aelita esquive les lasers argentés en roulant rapidement sur le sol, en direction de ses vieux ennemis devenus alliés pour de bon. Bien entendu, sa détresse n’a pas échappé à ces derniers, et c’est pourquoi que les Kankrelats se lancent avec fougue et prudence dans le no mas’s land comme des soldats de tranchée et, une fois arrivés à la hauteur d’Aelita, ils reculent avec elle en la protégeant avec des tirs de couverture.
La lyoko-guerrière parvient, enfin, à se dissimuler à l’entrée d’une maison carrée, et sa protection revient désormais à une Tarentule prise au hasard.


Aelita, en soupirant de soulagement, et en adressant un tendre sourire aux Kankrelats qui ont survécu à l’assaut Ouf ! Merci beaucoup, mes p’tits amis ! Sans vous, j’étais cuite !
(Elle se redresse et… chose inédite : elle offre une caresse à chaque monstre, y compris à la Tarentule derrière laquelle elle se cache…)
Je sais que c’est dur, mais tenez bon ; j’atteindrai cette satanée Tour, et je vous sauverai tous de ce malheur. Je vous le promets !

Bien qu’ils ne puissent exprimer leurs émotions, les monstres ont l’air de rougir à cette caresse aussi bouleversante qu’inattendue. Leur réaction arrache un petit sourire à Aelita, qui décide ensuite de se remettre en route en progressant le plus à couvert possible.

Franz Hopper, voix off et soulagée Ouf ! Merci XANA, je te promets également que je te le revaudrai comme il se doit. Aelita, ma chérie, je suis soulagé de te voir encore en vie et, pour en revenir à ce que tu as dit tout à l’heure, sache que la Tour se trouve à l’est de ta position.

Aelita, un peu anxieuse Et, les autres ? Où ils sont ? Et, comment ils vont ?

Franz Hopper, voix off Ne t’en fais pas. Leurs cartes de vie sont encore actives sur mon écran ; c’est-à-dire qu’ils sont encore là. En revanche, votre chute vous a coûté pas mal de points de vie ; en cumulant cette perte avec celle du code Ront, vous allez devoir vous montrer extrêmement prudents, et ne prendre aucun laser !

Aelita Qu’est-ce que je fais alors, papa ? J’essaye de rejoindre une des grosses avenues de la cité, pour en finir au plus vite, ou je progresse à couvert dans les ruelles ?

Franz Hopper, voix off Hum... je crois qu’il est plus prudent que tu restes dans les ruelles. Tu seras plus en sécurité en avançant maison par maison, étant donné que la plupart des robots-policiers se sont repliés dedans pour tenter des embuscades. Et, les grandes avenues sont toutes saturées, avec des monstres et des lasers qui volent de partout.

Aelita, en hochant la tête Compris, papa. Ça va pas être facile, mais je vais faire au plus vite.

Elle prend la première ruelle à sa droite et, prenant les bonnes habitudes d’entrée, se dissimule dans la première baraque venue après avoir bien sûr vérifié qu’elle était inoccupée…
*
Les autres lyoko-guerriers se sont remis douloureusement de leur chute, comme sous-entendu ci-dessus, et sont déjà sur le pied de guerre en compagnie des monstres de XANA, ou même de leurs clones passant par là.
Autour d’eux, le chaos est total. La guerre de position qui s’est étalée sur quatre jours s’est rapidement transformée en une guérilla d’assaut : tous les monstres (et les clones des lyoko-guerriers) profitent des maisons carrées et de leurs maigres ouvertures pour tirer sur l’adversaire, tout en se protégeant des impacts le plus longtemps et le plus efficacement possible. Évidemment, les baraques en terre cuite virtuelle ne résistent pas à ce déluge de projectiles lumineux, qui les endommagent pixel par pixel ; mais, pour le moment, l’Armée de Lyoko se révèle dominatrice à ce petit jeu et progresse lentement vers le centre de la cité.
Les prisonniers de Carthage sont si terrifiés par ce déferlement de barbarie que la plupart préfèrent se cacher là où ils peuvent : soit dans leurs baraques, soit dans toutes les cachettes imaginables que peuvent offrir les ruelles : leur pénombre, quelques objets virtuels comme des tonneaux ou des draps avec lesquels se camoufler et, ainsi, empêcher sa chaleur corporelle d’être identifiée par les monstres ou les robots-policiers. Seuls quelques courageux osent encore se battre avec leurs maigres armes mais, à cause de l’intention de l’ANAX ou des erreurs de XANA, ils n’y survivent guère.
Pire encore, en arrivant sur une petite place telle une clairière dans une vaste forêt, Sissi et Jim découvrent avec horreur un groupe de personnes recroquevillées sur elles-mêmes, terrifiées, encerclées par une dizaine de robots, bras levés comme pour signaler que leurs armes en forme de pinces de crabe sont chargées.
À l’évidence, ces malheureux hommes, femmes, et même enfants sont sur le point d’être exécutés.


Jim, partagé entre l’indignation et la peur Bon sang de pois !

Sissi, épouvantée Jim, il faut faire quelque chose !

Sans se poser de questions et sans demander l’autorisation à son ancien prof de collège, Sissi se jette dans le tas en poussant un cri de guerre, comme pour détourner l’attention des robots – ce qui marche. Elle attend d’être suffisamment près des humanoïdes pour lancer ses bâtons de majorette qui, dans un mouvement circulaire majestueux et précis, détruisent tous les tortionnaires.
Au même moment, Jim, qui a pressenti sans savoir comment l’arrivée d’autres robots, se lance sur les talons de la majorette virtuelle et arrive rapidement à sa hauteur.


Jim Sissi, attention ! J’en ai entendu d’autres qui arrivent !

Sissi se retourne, hébétée. Jim passe à côté d’elle à toute vitesse et exécute un bond étonnant pour atterrir auprès de l’ancien groupe d’otages, en nous offrant au passage un salto-avant assez osé.
Sissi jette un œil de tous les côtés et, effectivement, une nouvelle armée de robots sortent de toutes les ruelles menant à la place de la cité et convergent vers les êtres humains, leurs pinces levées et prêtes à faire feu.


Franz Hopper, voix off et anxieuse Attention, Sissi ! Tu ne dois surtout pas te faire toucher une seule fois ! Sinon, c’est terminé, et pour toujours !

Sissi Merci, monsieur Hopper, on le savait déjà !

Elle jette un bref regard en arrière, et sent brièvement soulagée : Jim a généré un immense champ de force pour protéger le groupe de Carthaginois toujours aussi terrorisés. Une protection si efficace que les lasers argentés rebondissent dessus et semblent l’endommager à peine. Un problème important de régler !
Maintenant, elle doit s’occuper de sa propre survie. En faisant appel à ses talents de majorette, elle esquive tous les lasers tirés sur elle en improvisant une étonnante chorégraphie, où tout son corps bouge de façon agile et gracieuse, et inclut le lancer de ses boomerangs dans sa danse frénétique. Elle tourne sur elle-même si vite qu’elle se métamorphose en une petite tornade, et elle fait tournoyer dans ses mains ses bâtons comme un batteur virtuose afin de repousser les lasers argentés tirés sur elle en rafale. Puis, elle lance ses armes l’une après l’autre sans être dérangée par le tournis ; pour preuve, ses projectiles transpercent les poitrines de plusieurs robots postés trop près l’un de l’autre. Elle rattrape ses boomerangs, puis repasse en mode défense et esquive : mais cette fois, elle saute le plus haut possible et exécute aisément plusieurs roulades périlleuses digne d’un saut de trampoline de haute voltige, où chaque mouvement de corps est anticipé et calculé. Et, entre la dernière figure et la descente, elle libère à nouveau ses gourdins avec des mouvements de poignets si complexes qu’ils font à nouveau tomber plusieurs victimes – les leçons dispensées par Yumi entre deux attaques sur Lyoko ont l’air de porter des fruits bien plus que juteux. Cependant, elle n’oublie pas que la menace n’est pas que frontale ; aussi, elle consacre le troisième temps en une série de saltos-avants le long de la bordure de la place, et donc devant tous les robots, entrecoupés de courts instants où elle se redresse pour le jet de bâtons avec le même objectif : détruire le plus d’ennemis possible.
Bien à l’abri dans sa bulle virtuelle, Jim commence à faiblir. Heureusement, quelques enfants se dégagent en douceur de l’étreinte de leurs parents qui, sous les regards angoissés de ces derniers, viennent poser leurs minuscules mains sur les jambes du Monsieur-Muscle comme pour le soutenir. L’ancien prof de sport, touché par autant de hardiesse et de motivation, leur adresse un tendre sourire et puise dans ses ultimes forces pour ne pas perdre son auréole divine au même titre que sa demi-sphère énergivore.
Sissi finit, enfin, son tour de piste en ayant dégommé tous les humanoïdes.
Mais, à peine a-t-elle le temps de reprendre son souffle…


Franz Hopper, voix off Méfie-toi, Sissi, d’autres robots en approche !

Sissi, essoufflée et abasourdie Hein !? Mais, je viens d’en dégommer toute une bande, c’est pas possible !
(Et, pourtant, elle entend des grincements métalliques rejetés par les ruelles comme un écho monstrueux exclamé dans la gueule d’une caverne…)
Mais, c’est pas vrai ! Mais, il y en a combien, de ces monstruosités dans cette fichue ville ?

Elle se remet en position pour accueillir les nouveaux venus comme il se doit, mais deux tirs venant de derrière elle parviennent à la désarmer à sa grande surprise. Maintenant sans défense, elle ne peut s’évader de sa stupéfaction, alors que les robots devant elle visent tranquillement et sont sur le point de la faire disparaître à jamais…

Jim, épouvanté NOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNNNNNN !!!

C’est alors que, débouchant derrière tous les robots sans que ceux-ci ne s’en aperçoivent, Nicolas et ses clones sautent au-dessus des hommes de fer comme surgissant de nulle part, et se hâtent d’encercler Sissi pour lui garantir une certaine protection. Juste à temps… les lasers s’écrasent sur les lyoko-guerriers… mais seuls quelques clones de Nicolas se volatilisent. Ceux qui restent et le modèle original se précipitent chacun dans une direction et, en poussant un cri de guerre ressemblant à un grognement préhistorique, ils bondissent et abattent à terre leurs massues en même temps.
Plusieurs ondes de choc sont ainsi générées. Leur puissance est si stupéfiante que les robots sont littéralement décollés du sol et envoyés au firmament comme des fusées sans feu. Sissi, Jim et les Carthaginois bondissent également comme des puces, faisant voler en éclats le champ de force de Jim au passage, mais, heureusement, ils retombent tous sur leurs pieds sans avoir passé un long moment en apesanteur.
Le choc les étourdit seulement quelques instants.


Sissi, si soulagée qu’elle pourrait presque en pleurer Merci, Nicolas ! Pile au bon moment ! Mais, comment as-tu réussi à nous retrouver ?

Nicolas C’est m’sieur Hopper qui m’a guidé jusqu’à vous, vu que vous aviez des ennuis.

Sissi Est-ce que t’as croisé les autres ? Aelita ? Odd ?

Nicolas, en hochant la tête Non, je ne sais pas où ils sont, mais je crois qu’on arrivera à les retrouver si on part à leur recherche tous ensemble, non ?

Jim, en approuvant d’un hochement de tête En effet, étant donné la situation, je crois que l’obligation est de rester ensemble coûte que coûte.

Franz Hopper, voix off Exactement. C’est pourquoi je vous demande de rejoindre Aelita au plus vite ; elle se situe un peu au Nord de votre position.

Sissi Hein !? Mais… et Odd ? Comment il va ? Où est-il ?

Franz Hopper Ne t’inquiète pas, Sissi. Je viens de le contacter également, et il s’apprête à rejoindre notre petit ange.

Jim, en gonflant ses muscles à bloc Bon, dans ce cas, plus une minute à perdre.
(Il se tourne vers le groupe de prisonniers toujours aussi glacés de terreur, et adopte sa voix et son air d’ancien membre de l’armée…)
Écoutez-moi, vous tous. Je vous suggère de prendre votre courage à deux mains et de fuir cette cité au plus vite. Les remparts à l’ouest ont été détruites, et une plate-forme virtuelle permet de passer au-dessus de la douve. Ne restez pas ici, vous risquez de disparaître sous un laser ; allez plutôt vous abriter dans le désert.

Sissi Oui, mais après ? Comment vont-ils faire pour s’échapper de ce monde ?

Jim, pris au dépourvu Euh… ben, on verra ; mais, pour l’instant, le plus important, c’est qu’ils se mettent tous en sécurité pendant qu’il en est encore temps. Et, quant à nous, plus vite on détruira cette Tour, mieux ça vaudra.
(Puis, sur un ton sec pour motiver les pauvres captifs à lui obéir…)
Allez, en avant, messieurs, dames !

Ceux-ci se regardent les uns les autres, dubitatifs, mais finalement l’impatience et la détermination des enfants, qui semblent toujours en extase en contemplant Jim dans toute sa splendeur, ont raison du scepticisme de leurs parents. Timidement et regroupés les uns contre les autres, le petit groupe de Carthaginois prend discrètement la fuite, sûrs de la route à suivre.
Quant aux lyoko-guerriers, eux-aussi se remettent en route, Jim en tête de file. Mais, avant de le rejoindre, Sissi s’arrête à la hauteur de Nicolas et lui adresse un clin d’œil.


Sissi, sur un ton taquin Ah ben, tu vois ? T’as, au moins, servi à quelque chose en venant ici. Tu es, finalement, un lyoko-guerrier digne de ce nom.

Pour toute réponse, Nicolas lui adresse un de ses sourires flattés, mais lui donnant un air débile. Puis, tandis que ses clones s’en vont dans d’autres directions en vertu de son ordre, il se lance à la recherche d’Aelita en compagnie de son amie…
*
Pour Yumi, cette délivrance est telle que sa joie l’éblouit comme la lumière du jour. En plus, comme c’est son meilleur ami qui est venu la sauver comme elle le souhaitait de tout son cœur, qu’elle est accompagnée de son petit frère qu’elle n’a plus revu depuis bien trop longtemps et que ses autres amis sont sur le point de réduire cet enfer à néant, elle ne peut être qu’au comble du bonheur.
Elle bascule la tête en arrière et déploie ses bras comme des ailes, comme quelqu’un savourant sa liberté sous une pluie battante. Elle déballe progressivement le sourire le plus merveilleux de sa vie, heureuse de ce magnifique cadeau qu’est la liberté…
… mais, évidemment, sous ses airs paradisiaques Carthage reste un pur purgatoire. Et, quoi de mieux pour lui gâcher la surprise que de découvrir une silhouette humaine chutant de son ancienne « tour d’ivoire », avec une mystérieuse boule à peine visible qui semble faire pression sur sa poitrine pour accélérer le moment fatidique…


Yumi, de la béatitude à l’épouvante en un clin d’œil ULRIIIIIIIIIIIIIIIICCH !!!

Hiroki ne tarde pas à s’en apercevoir, et cette horrible scène lui arrache un hurlement hystérique.
Sans se laisser perturber par cet ouragan d’émotions, Yumi fait vite appel à son don de télékinésie, les mains pointées sur Ulrich comme pour se préparer à le rattraper.
Comme elle s’en doutait, la tâche est plus ardue qu’en temps normal… sûrement à cause des effets que peuvent provoquer William et ses mystérieux pouvoirs d’ANAX-guerrier. C’est comme si le corps d’Ulrich, ou plutôt son esprit, passe à travers ses mains en permanence comme une chute d’eau. Elle ignore les cris de son petit frère, elle entend à peine ceux d’Ulrich ; elle ne doit surtout pas se déconcentrer. Le temps presse ; le sol n’est plus qu’à une dizaine de mètres pour le samouraï…
Elle sent son cœur s’accélérer, les larmes venir aux yeux, à force de repousser toujours plus loin ses limites. Mais, il faut tenir bon, il le faut…
Enfin, elle ressent un certain poids s’écraser sur ses mains. Elle ouvre les yeux, craignant au fond d’elle-même le pire…. Mais non, Ulrich, enveloppé d’une aura blanche en plus de celle qui confirme qu’il est le lyoko-guerrier original, s’est immobilisé comme par miracle à quelques mètres du sol. En revanche, l’arrêt a été si net que la boule cristalline d’énergie virtuelle a glissé de sa poitrine, et Hiroki et sa sœur ont juste le temps de faire un pas de côté avant qu’elle ne s’écrase entre eux dans un vacarme affreux, laissant un cratère au passage et un peu de fumée sous forme de pixels.
Quant à Ulrich, il atterrit tranquillement… dans les bras de Yumi. Blottis dans l’étreinte de l’autre, les deux amis se contemplent, s’assurent que tout va bien, et sont sur le point de s’abandonner à nouveau à leur passion lorsque…


Hiroki, en observant attentivement le cratère avec un peu de crainte Est-ce qu’il est… mort !?

Ulrich et Yumi scrutent le trou à leur tour… rien, la boule d’énergie cristalline a disparu.

Yumi, ébahie J’y crois pas ! Tu crois qu’il est vraiment…

Ulrich, en haussant les épaules Qui sait ?… P’têt bien qu’oui. Il n’y a rien dans ce cratère et, s’il était encore présent, on aurait vu quelque chose surgir après le crash, non ?

Yumi C’est vrai.
(Puis, en laissant le cratère et son petit frère de côté rien que pour les beaux yeux du samouraï…)
Il n’y a plus que nous, Ulrich ; rien que toi et moi, comme on l’a toujours souhaité.

Ulrich, d’une voix profonde Merci de m’avoir sauvé la vie. Pendant un instant, j’ai cru que…

Yumi Moi-aussi, je l’ai cru. Mais, je me suis battu avec tout mon amour, et ça a payé.

Ulrich, avec un sourire taquin Et, maintenant, crois-moi que je suis prêt à m’envoler de nouveau… mais uniquement avec toi.

Yumi, avec un petit gloussement Je n’attends que ça. Allez, emmène-moi au paradis…

Pour la deuxième fois, les yeux se ferment doucement, les visages se rapprochent lentement comme pour chauffer la volupté à bloc, les bouches se préparent…
À deux centimètres près…


Hiroki, en vociférant ULRICH ! DERRIÈRE TOOOOOOOOIIIIIIIIIII !!!

Yumi rouvre tout à coup les yeux… elle a senti que quelque chose de fluide s’est écoulée à leurs pieds, et qu’elle semble prendre forme juste à côté, ou derrière eux comme l’indique Hiroki.
Mais, le choc est si violent que ses yeux bridés sont sur le point d’être exorbités.
Elle a juste le temps de se jeter en arrière, comme pour esquiver un méchant coup (autant elle que son futur petit copain, d’ailleurs) et, en compagnie d’Ulrich qu’elle étreint toujours, elle dégringole la colline servant de base au château. Au-dessus d’eux, Hiroki se jette sur l’agresseur, Jŏs à la main, mais il est repoussé avec une telle force qu’il quitte la colline en vol plané.
Hébétés, Ulrich et Yumi reprennent leurs esprits et lèvent la tête : une ombre menaçante les enveloppe entièrement.
Celle de William.


William, avec un air diabolique et hautain Ha-ha-ha ! Il va falloir bien plus que ça, si vous voulez vaincre le Chevalier de Cristal !

Ulrich, en assurant ses prises sur Yumi, et avec hargne Tu n’as pas encore pigé que ça ne sert à rien de se battre ? Elle est avec moi désormais, que ça te plaise ou non, et tu ne pourras plus jamais y changer quoi que ce soit.

William, en s’avançant vers eux, son épée raclant le sol Il me semble qu’on ait commencé quelque chose, tous les deux, et qu’on n’a malheureusement pas fini.

Yumi, en s’interposant entre les deux garçons, d’un air ferme Pour la dernière fois, arrête, William ! Ça fait bien longtemps que je ne t’aime plus, et ce n’est pas en me prouvant que t’es un grand Chevalier digne de ce nom qui me fera changer d’avis !

William, sur un ton caverneux Toi, je réglerai ton compte plus tard !

Il lève sa main en direction de Yumi… et une sorte de gelée cristalline se matérialise aux pieds de la Japonaise, jusqu’à l’envelopper complètement et la paralyser dans une espèce de gros glaçon bien régulier… ou un cristal, plutôt.

Ulrich, horrifié YUMI !!!

Il n’a pas le temps de la libérer de cette prison minérale car William se jette à nouveau sur lui, et le duel d’escrime recommence. Les deux garçons s’éloignent du corps gelé – ou cristallisé – de la Japonaise… en direction de la cité.
*
Aelita a l’air de plus en plus désespéré : malgré qu’elle garde son cap à l’est depuis tout ce temps, les rues de Carthage forment un véritable labyrinthe bien vicieux, et on rappelle qu’elle ne peut utiliser ses ailes pour lui faciliter la tâche. Et, bien entendu, chaque ruelle où elle s’engage regorge de monstres ou de robots placés en embuscade dans les maisons des prisonniers, qui l’obligent à progresser cachette après cachette, entravant son temps de façon non négligeable.
Même plusieurs champs de force tirés en rafale peinent à ouvrir un passage dans ce rideau apparemment infranchissable.


Aelita, en grognant pour elle-même Argh ! C’est pas possible ! À ce train-là, il me faudra plusieurs jours avant d’arriver à la Tour.

Franz Hopper, voix off Tu ne dois pas baisser les bras, ma chérie. Tu y es presque ; et, d’ailleurs, d’après mes écrans Odd est sur le point de te rejoindre.

Et, en effet, à quelques mètres derrière elle l’homme-chat déboule d’une ruelle adjacente et se précipite à quatre pattes devant lui sans se poser de questions, passant devant l’elfe rose sagement cachée dans sa baraque sans faire attention à elle.

Aelita, horrifiée Odd ! NON !!!

Celui-ci remonte la rue… mais en prenant soin d’user de son Super-pouvoir de contrôle du temps. Du coup, tout semble tourner au ralenti, ce qui le surprend et le contente car cela lui facilite grandement la tâche : il a le temps de voir les lasers venir et de les esquiver, et il peut aisément prendre soin de viser juste à chaque entrée de maison où sont retranchés les monstres et robots. Il se redresse à chaque ennemi rencontré et tire avec ses deux bras, pour accroître ses chances de réussite. Et, quoi de mieux que les flèches à têtes chercheuses et les grenades pour purifier les petites baraques de Carthage jusque dans leurs moindres recoins, pour prévenir des renforts bien planqués dans l’ombre fraîche des demeures.
Lorsqu’il arrive au bout de la rue, il a l’impression que la chevauchée a duré plusieurs minutes ; et, pourtant, du point de vue d’Aelita elle n’a duré que quelques secondes. Celle-ci sort de sa cachette, mais alors qu’Odd se pavane avec fierté, elle le contemple droit dans les yeux comme dans un duel de western, les mains posées sur les hanches, bien remontée contre son imprudence habituelle.


Aelita, sur un ton critique Décidément, c’est plus fort que toi ; tu ne pourras jamais calmer tes pulsions suicidaires, même dans les situations les plus extrêmes.

Odd, gardant son sourire comme pour détendre l’atmosphère Oh, allez, princesse ; t’as vu un peu le Super-Pouvoir que j’ai ? Avec ça, je peux nettoyer Carthage de tous ses monstres en moins de deux et, comme ça, tu pourras tranquillement désactiver la Tour.

Franz Hopper, voix off Mais, méfie-toi, Odd ; le contrôle du temps a une durée limitée, et coûte beaucoup d’énergie. Tu ne peux t’en servir à volonté.

Aelita Et moi, papa ? Pourquoi est-ce que mes Super-pouvoirs habituels ne marchent pas ici ?

Franz Hopper, voix off À mon avis, Ront a inclus des sous-programmes inhibiteurs dans ta structure virtuelle lorsqu’il t’a retenue captive ici, uniquement actifs dans l’aire de la cité, pour t’empêcher jusqu’au bout de nuire à ses plans.

Odd, avec son air taquin Ah, pas de chance, princesse ! Bah, t’inquiète ; il te reste toujours la possibilité de désactiver les Tours ; tu ne reviens donc pas ici en simple touriste !

Aelita lui répond avec un rictus.
Tout à coup…


Une voix féminine, si faible qu’elle est à peine discernable Eh… eh, oh… est-ce que vous m’entendez ? Je suis juste… là !

Aelita, en regardant autour d’elle, intriguée puis angoissée Ma… maman ? Où es-tu ?

Elle fouille toutes les maisons du regard, puis recule de quelques pas et, comme elle est sûre d’avoir capté l’appel de son oreille droite, elle se concentre vers la direction correspondante.
Dans l’ombre d’une ruelle, Sylphia est écroulée par terre, si abattue qu’elle peine à se relever. Aelita, affolée, s’empresse de la rejoindre et de la prendre dans ses bras. Odd les retrouve quelques secondes plus tard.


Aelita Maman, qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi es-tu aussi faible ? Qu’est-ce que ce monstre de Ront a bien pu te faire ?

Sylphia la regarde avec un tendre sourire comme pour la rassurer. Mais, cet air est faussé par des larmes qui semblent briller dans ses doux yeux.

Sylphia, en chuchotant d’une voix un peu tremblante Oh, ma chérie… je suis désolée. J’ai vraiment été imprudente du début à la fin.

Aelita, intriguée Pourquoi dis-tu ça ?

Sylphia, en ayant du mal à trouver ses mots Je viens d’avoir une petite discussion avec Ront, avant qu’on en vienne au duel proprement dit. Il m’a confié quelque chose de… de vraiment affreux !

Aelita, de plus en plus terrorisée Quoi, maman ? Mais dis-moi… !

Sylphia J’ai été naïve de me considérer humaine à cent pour cent ; que je le veuille ou non, je resterai le spectre d’une intelligence artificielle générée par un programme informatique stocké dans la mémoire d’un Super-Calculateur. Et… malheureusement, Ront m’a révélé qu’il s’est introduit dans le Super-Calculateur de Safaric Park et qu’il a réussi à détourner toutes les traces de mes codes-sources pour… pour…
(Son menton tremble de plus en plus ; on dirait qu’elle va vraiment se mettre à pleurer. Pourtant, elle tente de rester digne pour achever sa tirade…)
… pour les enregistrer dans la mémoire de la Tour Noire.

Odd ne comprend toujours pas comment cela justifie une telle détresse ; en revanche, Aelita paraît saisir de plus en plus la gravité de la situation…

Aelita Ce qui veut dire…

Sylphia, droit dans les yeux … ce qui veut dire que si tu désactives cette Tour… je disparaîtrai également !

L’effet recherché est trouvé au-delà de toutes les espérances : le choc est total.
Même dans le labo, où Franz Hopper est sur le point de dégringoler de son fauteuil.


Franz Hopper, abasourdi Quoi !? Non… non, ce n’est pas possible ! Il n’a pas osé faire… ça !?

Sur Carthage…

Sylphia Et, pourtant, la vérité se lisait dans ses yeux diaboliques. Du moins, j’en suis certaine.

Franz Hopper, voix off Non, je refuse d’y croire. C’est impossible. Tu as pourtant été conçue avec des séquences ADN humain codées sous forme numérique et inclues dans ton programme-source. Comment est-ce possible que tu ne les aies pas à l’intérieur de ton enveloppe corporelle ?

Sylphia Parce que, comme tu l’as précisé, mon ADN a beau ressembler trait pour trait à celui d’un être humain, ce n’est qu’une séquence informatique enregistrée dans la mémoire d’un ordinateur, et si complexe qu’il s’adapte à tous les comportements et toutes les situations possibles. Et, n’étant pas doté d’un cerveau indépendant dans mon propre corps, je reste dépendante de la capacité de calcul du Super-Calculateur avec lequel je peux interagir en permanence par ondes électromagnétiques générées par mon crâne de façon inconsciente.

Odd Whaou, le truc de malade ! C’est comme si vous avez le corps d’un côté, et le cerveau de l’autre ! Mais, attendez une minute ; il n’y a vraiment aucun moyen d’entrer dans le système de cette Tour et de vérifier si c’est vrai ? Et, dans le cas où ça se vérifie, de récupérer ces codes-sources et de les envoyer autre part ?

Sylphia, en hochant la tête Impossible, Odd. Albert Franken a trop bien protégé les accès à sa Tour, grâce à des pare-feux de sa propre invention et dont lui-seul connaissait le moyen de les contrer pour évacuer des données.

Odd Ah !

Aelita, toute retournée Donc, si j’ai bien compris, si je désactive cette Tour…

Sylphia, en acquiesçant derechef avec tristesse … je disparaîtrai à jamais. Oui, ma chérie, je suis vraiment désolée ; j’ai à nouveau négligé un détail vital malgré moi, car j’étais trop sûre de notre victoire et que ce secret de Safaric Park était bien gardé. Je…
(Elle est à deux doigts de craquer…)
Je te demande pardon, mon ange.

Aelita, les larmes aux yeux Non, maman… ! Non !

La mère et la fille finissent par s’étreindre, et par verser leurs sanglots sur le corps de l’autre. Odd est si bouleversé par cette scène qu’il laisse aussi échapper quelques gouttes malgré lui.
Dans le labo, Franz Hopper s’effondre sur sa chaise de bureau : il est aussi abattu que les deux femmes de sa vie. Il s’était attendu à tous les types de tortures… sauf à celle-là. N’y a-t-il vraiment aucun espoir d’y remédier pendant qu’il en est encore temps ?
À priori non ; il n’a malheureusement pas le même génie créatif que Franken.
Et, comme si ce supplice ne suffisait pas, les deux anges virtuels entendent un ricanement sinistre venant des cieux. Elles lèvent leurs têtes ensemble et, à cause de leurs vues bien floues car encore troublées par la mélancolie, elles distinguent une silhouette noire affreuse planer au-dessus d’elles avec un air triomphant.


Ront, d’une voix claironnante Alors, Aelita, toujours décidée à me détruire ? Maintenant, comme tu peux le constater, tu perdras gros en entrant dans cette Tour. Fais comme tu veux, mais réfléchis bien, petit ange ; réfléchis bien… !

Sur ses mots, il disparaît aussi rapidement qu’il n’est apparu.
Aelita repose ses yeux horrifiés sur sa mère.


Sylphia, avec un tendre sourire pour la réconforter Il a malheureusement raison, ma chérie. C’est sans aucun doute la décision la plus importante de ta vie : soit laisser l’ANAX dominer la Terre et tuer ton père et ton ami, Jérémie ; soit détruire ce monde virtuel, au risque de me perdre à jamais.

Aelita, en hochant la tête en guise de dénégation, toujours en larmes Non ! Non, je refuse un tel choix ! Je viens juste de te retrouver ; avec papa, on s’était promis de revivre ensemble comme avant, une fois cette histoire terminée ; je refuse de te perdre à nouveau.

Sylphia Je sais, ma puce. Moi-aussi, ça me fait mal d’accepter une telle horreur ; et, pourtant, il le faut.

C’en est à nouveau de trop pour Aelita, qui blottit sa tête contre la poitrine de Sylphia en pleurant à chaudes larmes. Celle-ci la berce avec la plus grande douceur qu’une mère puisse avoir devant autant de souffrance, tandis qu’Odd reste toujours à l’écart sans bouger, interdit devant une situation aussi dramatique.
Au même moment, Jim, Sissi et Nicolas arrivent derrière lui, essoufflés. Comme l’homme-chat, cette scène troublante les envoûte rapidement.


Jim, en tapotant l’épaule d’Odd Hé, qu’est-ce qui se passe, gamin ? Pourquoi toute cette mélancolie ?

Odd, en étant le plus discret possible Ben, si j’ai bien compris, on a un très gros problème : Ront a détourné les codes-sources de Sylphia et les a stockés dans la mémoire de la Tour Noire, sans aucun moyen de les récupérer. Du coup, si Aelita désactive la Tour, sa mère disparaîtra à jamais tout comme notre ami Faucheur.

Sissi, frappée par l’épouvante Oh non !

Alors qu’ils sont en train de papoter, et que Sylphia est toujours en train de réconforter sa fille chérie…

Franz Hopper, voix off Aelita, les enfants, c’est l’horreur ! La procédure du code Ront entre en phase terminale sur toutes vos cartes de vie ; d’ici quelques minutes, vous risquez de disparaître à jamais !
(Les lyoko-guerriers sont pétrifiés d’horreur comme frappés par la foudre.)
Aelita, mon ange, je sais que cette situation est difficile, mais il va falloir que tu fasses un choix maintenant ! Sinon, l’ANAX gagnera, et nous y passerons tous, sans exception ! Alors, je t’en prie, ma chérie, fais vite !

Or, Aelita est trop bouleversée pour se poser et réfléchir sereinement. Derrière elle, après mûre réflexion ses amis n’osent la brusquer afin de ne pas aggraver inutilement la situation.
C’est alors que Sylphia se penche doucement sur l’oreille de la petite elfe, et prend soin d’engager la discussion hors de portée de l’ouïe des autres guerriers.


Sylphia Aelita… vas-y ! Va désactiver cette Tour !

Aelita, en ouvrant grand les yeux, puis en regardant sa mère Quoi !? Non, jamais !

Sylphia, en gardant son calme Aelita, mon ange, je n’ai pas le droit de te laisser mourir, ainsi que tous tes amis, pour mes erreurs. Tu avais raison dès le premier jour où nous avons posé le pied ici : je suis la seule à blâmer par mon trop grand optimisme et mon incroyable naïveté. Comme quoi, en dépit des vœux d’Albert, mon programme n’est pas aussi parfait que ça. Est-ce dû à l’ADN humain traduit et codé dans mon protocole numérique ? Probablement…. Quoi qu’il en soit, je préfère disparaître, moi, plutôt que ton père.

Aelita, ébahie et incrédule Mais enfin… pourquoi ?

Sylphia Parce que c’est avec lui que tu as passé le plus de temps. Il s’est occupé de toi avec beaucoup d’amour durant ces neuf longues années d’absence, il t’a vaillamment protégée contre tous nos ravisseurs qui tentaient de te capturer à tout prix, il a tenté de te sauver la vie en te faisant découvrir l’univers virtuel même si cette expérience a mal tourné malgré lui… et parce qu’il s’est déjà sacrifié plusieurs fois pour te sauver la vie, ou réparer ses erreurs du temps de XANA.

Aelita Mais… et toi ?

Sylphia, avec un tendre gloussement Moi ? J’ai trop manqué de vigilance. J’ai été trop crédule, convaincue jusqu’au bout de la bonté des êtres et de leurs qualités mais, finalement, cela m’est retombé dessus à tous les coups. J’ai été une mère absente et impuissante, et j’en suis désolée.

Aelita, avec indignation Ne dis pas ça, maman ! Tu m’as aussi protégée à ta manière, en ne révélant jamais aux hommes en noirs où on se trouvait, moi et papa.

Sylphia Certes, mais je ne t’ai plus vue grandir, t’épanouir. C’est un énorme manque que je ne pourrai jamais combler. Et puis… je veux que tu continues à te sentir plus humaine que simple hybride avec un programme informatique. Moi, mes sentiments et mes émotions resteront toujours artificielles au fond mais, toi, tu as cette richesse d’intelligence et de sensibilité que peu d’êtres au monde peuvent cumuler. Tu es plus précieuse que moi, Aelita ; c’est pourquoi je n’admettrai en aucune façon que tu disparaisses avec moi.

Malgré tout, Aelita continue de hocher la tête.

Aelita, en recommençant à sangloter Non ! Peu importe les erreurs que tu as commis, tu resteras toujours ma mère, et je t’aimerai toujours quoi qu’il arrive. Ça serait trop dur de te perdre à nouveau, et ça serait trop injuste, une femme aussi douce et aussi courageuse que toi.

Sylphia, en la blottissant à nouveau contre elle Oh, ma chérie… !

Et, les deux femmes s’étreignent à nouveau et pleurent ensemble comme avant.
Devant elles, tandis que Sissi et Nicolas se laissent attendrir par autant de lyrisme, Odd et Jim gigotent sur place et tournent la tête dans tous les sens ; le compte-à-rebours annoncé par Franz Hopper les rendent nerveux.
Désormais, le temps des quatre lyoko-guerriers est suspendu à la problématique suivante :

Quel sera le choix d’Aelita ?


Alors, selon vous, que décidera Aelita ? Et, qu'en adviendra t-il de Yumi, prisonnière dans son bloc de cristal ?
Réponse : la semaine prochaine... Wink
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 13 Avr 2013 10:32   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Voici le neuvième chapitre de l'épisode. Et, de nouveau, quel chapitre : malgré son apparence, vous verrez qu'il sera déterminant pour la fin...
Bonne lecture...

9)

Clovis Stern et Takeho Ishiyama parcourent les couloirs déserts et silencieux du collège, toujours à la recherche de leurs enfants, les sens aux aguets. Les pas et les rugissements des monstres métalliques présents dans l’établissement, dont l’écho résonne dans les couloirs comme de l’eau s’écoulant dans un conduit, rendent l’endroit encore plus angoissant.
Les deux pères de famille inspectent salle après salle mais, pour le moment, elles sont toutes à l’abandon et dans un aspect désolé, entre les lézardes dans les murs, les fenêtres brisées, les éclats de plâtre dans le sol et, plus sinistre encore, les affaires scolaires laissées à l’abandon et éparpillées partout, entre des tables et des chaises renversées dans tous les sens.
Soudain, ils entendent des pas à peine audibles s’approcher dangereusement d’eux. Les deux amis ont beau se tourner dans tous les sens, sabre et bouclier en avant, la pénombre des longs couloirs les empêche de discerner quoi que ce soit.


Clovis, en tapotant l’épaule du Japonais Bon, il n’y a rien, ici. Allez, viens, et restons prudents !

Takeho, agitant son sabre dans tous les sens, inquiet J’espère qu’on a bientôt fini de fouiller tout ce bahut, parce que je commence vraiment à me sentir mal à l’aise.

Clovis lui donne quelques petites tapes amicales supplémentaires, histoire de le motiver à nouveau, et les deux pères reprennent leur chemin.
Ils arrivent, enfin, au bout du couloir. Devant eux, se dresse la dernière porte, la dernière salle de cette exploration interminable. Takeho est à bout de souffle et, malgré la présence de Clovis qui se veut rassurant avec son gros bouclier, se sent de plus en plus oppressé.


Clovis, en lui murmurant par prudence Allez, encore cette salle, et on fiche le camp d’ici ! Ça te va ?

Takeho Oui, mais dépêche-toi, alors.

Clovis hoche la tête, et défonce la porte d’un coup de pied, histoire de prendre d’éventuels ennemis par surprise. À côté de lui, Takeho Ishiyama dresse une énième fois son sabre, prêt à passer à l’attaque s’il le faut…
Cette fois, la salle est occupée, mais le spectacle les tétanise sur le coup. Ce que craignait Clovis est devenu réalité : ils voient une énorme femme détenant dans le creux de son coude une jeune fille moitié moins corpulente qu’elle, son air timoré totalement dissimulé sous un masque de terreur.


Mme Coriac, en remarquant avec une cruelle ironie Takeho sur le point d’attaquer À votre place, j’éviterais. En une contraction, je peux lui rompre le cou, à cette petite poupée.

Clovis, en gardant son sang-froid à tout prix, et en levant son bouclier au cas où Écoutez, ce n’est pas utile d’en arriver là. Relâchez-la, j’ai tout ce qu’il faut avec moi pour s’arranger.

Mme Coriac, en hochant la tête Aucune richesse au monde ne peut m’amadouer, sauf l’intelligence et l’esprit. Laissez-moi passer, si vous voulez qu’elle reste sauve.

Takeho, conservant sa garde et relevant un peu plus son sabre Hors de question ! Libère cette gamine, et dis-nous où sont nos enfants !

Mme Coriac, sur un air de défi J’ai un mental à toute épreuve.

Takeho C’est ce que nous allons voir.

Clovis Takeho ! NON !

Trop tard : le Japonais se rue sur la bonne femme, son sabre brandissant l’air prêt à frapper.
Au même moment, un Foxxie caché à côté de la porte ouverte – Jennifer suffoque tellement qu’elle n’a eu aucune force pour les prévenir – charge rapidement un laser argenté dans sa gueule… et le tire sur l’agresseur de sa maîtresse.
Le laser atteint Takeho en pleine poitrine…. Le malheureux samouraï est soudain pétrifié et s’effondre lentement, lâchant son arme au passage.
Clovis tombe des nues ; il ne comprend pas ce qui vient de se passer. Malgré lui, il abaisse son bouclier germanique et avance de quelques pas lentement, en ne quittant pas la grosse femme des yeux, les mains en l’air pour lui prouver qu’il n’a aucune hostilité.
Même s’il tente de garder son calme jusqu’au bout, la peur le fait légèrement trembler.


Clovis, d’une voix caverneuse Que lui avez-vous fait ? Est-ce qu’il est…

Mme Coriac, avec un sourire sadique Ça dépend. Si vous me laissez sortir maintenant, peut-être qu’il a encore une chance de s’en sortir.

Clovis D’accord. Mais, avant, accordez-moi juste cette faveur : pourriez-vous me dire où se trouve mon fils, Ulrich Stern ? Ça fait plusieurs jours que je le cherche et, avec tout ce qui se passe là-dehors, je suis très inquiet pour lui.
(Puis, en dirigeant délicatement sa main dans la poche de sa veste pour sortir un porte-feuille…)
Et, comme je vous ai dit, je suis prêt à payer le prix qu’il faudra pour savoir, ne serait-ce qu’un indice.

Mme Coriac Hum… intéressant. Puisque vous semblez être un homme d’esprit et bien éduqué, je crois que je peux faire une exception malgré mon programme.
(Clovis la dévisage, intrigué.)
Alors, Ulrich Stern, c’est bien ça ?
(Elle semble laisser sa réponse en suspens, comme pour angoisser davantage son interlocuteur jusqu’à influencer son esprit fragile.)
Un garçon très doué en sports, je le reconnais. Heureusement pour lui car, en ce qui concerne les autres matières, à ce que j’ai entendu ses performances ne sont pas terribles. Ce qui est bien dommage, étant donné son potentiel à réussir partout…

Clovis, en marmonnant Je vous le fais pas dire.

Mme Coriac Cependant, j’ai le regret de vous informer qu’il s’est bel et bien volatilisé du périmètre du collège, depuis plusieurs jours maintenant. Mon Maître m’a confirmé qu’il s’est rendu à Carthage en compagnie de sa bande de malfrats, afin de renverser notre communauté et de délivrer la future Princesse de Cristal, détenue pour sa sécurité dans le château de la cité. C’est très regrettable qu’un garçon de bonne famille comme lui ait pu commettre l’erreur de rejoindre la cause de nos ennemis jurés.

Clovis, hébété Comment ça ? Et, où m’avez-vous dit qu’il se trouvait ? À Carthage !? Vous… vous voulez dire que mon fils est en Afrique en ce moment, enrôlé dans une bande de terroristes ?

Mme Coriac, en éclatant d’un rire démoniaque Non, pas ce Carthage, là ! Le Carthage virtuel, le nombril du Réseau Mondial. Et, à ce que j’ai appris récemment, il a réussi à pénétrer à l’intérieur de la cité avec son Armée de Lyoko, et il est en train de livrer bataille avec le lieutenant William, le Chevalier de Cristal… au péril de sa vie, j’en ai bien peur.

Clovis, mi-abasourdi, mi-indigné Mais enfin… qu’est-ce que vous me racontez ? Quelle est cette Armée de Lyoko ? Ce chevalier de cristal ? Ce Carthage virtuel ? Et puis, et puis…
(Il est tellement ébahi qu’il a du mal à trouver ses mots. Il n’arrive à les sortir qu’avec une légère pointe d’hystérie…)
… qu’est-ce que c’est, que ces salades, qu’Ulrich, mon Ulrich, est en train de se battre avec un lieutenant ? Honnêtement, je ne lui vois pas le courage, ni les capacités d’affronter un homme plus puissant que lui avec ses pratiques maigres de kung-fu !

Mme Coriac Et, pourtant, je vous jure que c’est la vérité. Voyez-vous même… !

Elle pointe sa main libre sur l’ordinateur de la salle de classe et Clovis remarque que des petites étincelles électriques sortent du bout de ses énormes doigts. La tour du PC s’allume automatiquement, stimulé par le pouvoir électrique de la femme, et l’écran de l’ordinateur se soulève délicatement et pivote sur lui-même afin de se positionner face au regard interdit du père Stern.
Ce dernier est encore plus retourné au fur et à mesure de la diffusion du film suivant. C’est une sorte de dessin animé en 3D se déroulant dans une chambre majestueuse, digne d’un conte de fées. Deux guerriers virtuels s’affrontent dans un spectaculaire duel d’escrime, bien que les forces soient d’une inégalité déroutante : le chevalier aux couleurs sombres possède une épée aux mêmes dimensions que son corps, tandis que l’autre aux couleurs un peu plus claires ne peut que se défendre avec ses deux sabres positionnés en croix, tels deux moustiques affrontant un frelon. À part parer les coups, le frêle samouraï est donc obligé de reculer en exécutant une série continue de saltos-arrières, jusqu’à disparaître du champ de la caméra… suivi du guerrier noir qui balance son épée devant lui avec une hargne dévastatrice.


Clovis Stern, si hébété qu’il en balbutie Mais qu’est… qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi me montrer ce… ce dessin animé ? Je vous ai demandé où est mon fils, pas…

Mme Coriac, avec un air démoniaque Justement, regardez mieux…!

Quelques instants plus tard, les deux guerriers reviennent dans la chambre : le samouraï avançant à reculons, suivi de l’autre qui balance toujours sa grosse lame devant lui. Le guerrier brun est tellement concentré dans son duel qu’il ne remarque peut-être pas qu’il recule de plus en plus… vers l’immense fenêtre de la chambre où ne brille qu’un ciel pur, si idéal qu’il semble irréel.
Comme elle constate bien que l’homme ne voit toujours pas où elle en veut en venir, d’un simple mouvement du poignet Coriac semble donner l’ordre à l’ordinateur de ralentir la scène et de zoomer sur le visage du samouraï.
Maintenant que le visage du jeune homme virtuel occupe tout l’écran, Clovis l’analyse attentivement… et la révélation le foudroie, net.


Clovis Stern, bouche bée Non… ! Non, ce… ce n’est pas possible ! Ce n’est quand même pas… !?

Mme Coriac, avec un sourire pervers Et, pourtant, je puis vous assurer que c’est bien Ulrich. Vous savez, Mr Stern, il n’y a pas que ce monde dans l’univers. Ce n’est ni un montage, ni un enregistrement ; cette scène se déroule bien en direct, dans notre cité virtuelle et devant tout notre réseau de caméras de surveillance.

Clovis Stern Mais… comment est-ce possible ? Comment mon fils s’est-il retrouvé prisonnier dans ce… jeu vidéo, ou je-ne-sais-quoi ?

Mme Coriac, en éclatant d’un rire diabolique Ce n’est pas vraiment un jeu vidéo. Cela fait partie de l’univers numérique, qui se trouve de l’autre côté du miroir sous forme d’écran d’ordinateur. Mais, ce que vous voyez sur cet écran ne sont, en aucun cas, des avatars : votre fils et ses complices se trouvent bien dans ce monde virtuel dans leur intégrité : corps, esprit et âme.

Clovis Stern, scandalisé Quoi !? Mais… qu’est-ce que vous êtes, pour oser faire de pareilles expériences avec des enfants ?

Mme Coriac Nous sommes la nouvelle intelligence complexe qui dominera la Terre, à son tour. Vous, espèce primitive à la transition des caractères, vous avez fait votre temps : nous ne pourrons partager ce monde avec des êtres barbares, loin de la culture et de la perfection. Nous sommes le futur de l’évolution, chez qui la science permettra de repousser toujours plus loin nos limites, sans obstacles pour nous contrer ou nous ralentir dans nos recherches. Nous vous devons bien notre existence, certes, mais, désormais, nous estimons être suffisamment intelligents pour prendre le relais.

Clovis Stern Mais enfin… pour qui vous vous prenez, pour tenir un tel discours délirant ?

Le film sur l’ordinateur a repris une vitesse normale et, tout à coup, Clovis a juste le temps de voir le guerrier noir se métamorphoser en une sorte de coulée cristalline avant de se jeter sur son prétendu-fils, qui s’écrase contre l’immense fenêtre et disparaît dans le vide, entraîné par la matière transparente blotti contre sa poitrine.

Clovis Stern, horrifié Ulrich ! NON !!!

Il lui vient l’idée insensée de se précipiter sur l’écran de l’ordinateur et de le secouer, histoire de faire revenir les deux guerriers sur le devant de la scène, mais son instinct a été capté par le Foxxie, qui en a profité pour sortir discrètement de sa cachette et qui s’empresse de tirer un laser sur la jambe à peine levée du père en détresse.
Celui-ci s’écroule lourdement, en poussant un cri douloureux. Dans sa chute, il lâche son imposant bouclier qui part en vol plané, hors de portée. En le regardant se tordre de douleur, la main plaquée sur l’impact du laser comme pour stopper une possible hémorragie, Coriac ne peut s’empêcher de ricaner d’une voix claironnante.


Mme Coriac Vous voyez, Mr Stern ? Vous n’avez aucune chance de nous contrer. Votre fils va payer son audace et son erreur d’avoir choisi le mauvais camp… et, vous, vous allez payer progressivement votre témérité.
(Puis, en levant la tête et en cabrant légèrement son corps en arrière, afin d’imposer encore plus sa majesté…)
Nous sommes les futurs garants d’un monde technologique nouveau, et rien, ni personne ne nous en empêchera !!!

Comme elle continue de rire aux éclats comme une folle, elle n’a probablement pas remarqué qu’en voulant rendre sa masse encore plus dominante, elle a très légèrement projeté son coude vers l’avant. Juste ce qu’il faut pour que la petite tête de Jennifer arrive à glisser entre les deux énormes tas de graisse de la poitrine et du bras, comme si elle passait entre deux gigantesques cylindres en caoutchouc. Elle atterrit par terre, aussi agile qu’un chat, et prend tout de suite les jambes à son cou.
Mme Coriac ne s’en aperçoit que trop tard.


Mme Coriac, surprise et furieuse Hé !!!

Puis… tout se passe très vite, en une fraction de seconde.
En fait, Jennifer ne se rue pas vers la sortie, mais sur le sabre du Japonais, tombé entre elle et le corps inerte de celui-ci. Elle s’en empare au vol et fonce vers le Foxxie, avec un visage hargneux et déterminé. Coriac semble avoir instantanément compris ce que la jeune fille comptait faire, et peut-être qu’elle trouve juste le temps d’ordonner à son monstre de faire feu. Ce dernier charge évidemment le laser, au moment même où le sabre a quitté le sol, et attend que la lycéenne soit suffisamment proche… pour tirer en direction de la tête.
Par pur réflexe ou prémonition, Jennifer esquive le laser argenté…
juste à temps.
Celui se logera bien dans un crâne…
Celui de Coriac.
Pendant ce temps, Jennifer bondit et plante le sabre dans le corps du fennec métallique, à la manière d’une lyoko-guerrière.
En se retournant, la jeune fille contemple avec horreur et soulagement les derniers instants du tyran. Les yeux grand ouverts, le visage de Coriac est pétrifié : du trou laissé par le laser, d’étranges arcs électriques jaillissent comme de petites protubérances solaires et, lorsque le corps inerte de l’ancien prof de sport s’effondre sur les tables derrière elle, il laisse échapper d’étranges bruits mécaniques, comme de la tôle que l’on froisse, et le crâne émet de plus en plus de grésillements.
Jennifer s’approche prudemment de la monstrueuse femme et, une fois le corps inerte à ses pieds, elle lui donne des petits coups pour vérifier si elle est bien morte. À chaque petit coup de pied, de nouveau ce bruit étrange de tôle. Puis, en baissant son regard sur le côté, elle constate que les parties latérales et arrière du thorax ont été légèrement enfoncées comme du plastique, lors de la violente chute sur les tables.
Elle comprend évidemment que tout ça n’a rien de naturel.


Jennifer, horrifiée Ça, alors ! Serait-ce… était-elle, en réalité… un cyborg !?

Clovis Stern, qui n’a rien perdu de la scène Une androïde, plutôt ! C’est ce qui ressemble le plus à un être humain. Ça explique pourquoi elle parlait de façon aussi bizarre, entre son prétendu programme ou tous ces délires sur son univers virtuel ou la super-intelligence des siens.

Jennifer, en hochant la tête Ou, de son manque d’humanité… !
(Puis, en venant se mettre à genoux auprès de l’homme qui a tenté de la sauver…)
Et vous, vous allez bien, monsieur ?

Clovis Stern, en serrant les dents et sa main de plus en plus sur sa blessure Oui ; enfin… ma jambe me fait toujours un mal de chien. Je ne sais pas ce que j’ai reçu, mais c’est horriblement puissant.

Jennifer, en essayant de le mettre à l’aise et de le réconforter Ne vous en faites pas, je… je vais m’occuper de vous. J’ai obtenu mon brevet de secourisme, il n’y a pas si longtemps.

Clovis Stern Ah, d’accord. Mais…
(En tournant la tête vers Takeho, anxieux…)
… et lui ? On ne peut pas le laisser comme ça. Il a aussi besoin de soins de toute urgence…

Jennifer, en conservant son sang-froid Ne vous inquiétez pas, je vais aussi faire le maximum pour votre ami. Essayez de vous détendre et de compresser au maximum votre blessure, pendant que je vais tenter de trouver l’infirmerie du collège et ramener tout ce qui pourra être utile ; en espérant que tout n’a pas été détruit et que je ne re-fasse pas de mauvaises rencontres.

Clovis Stern Écoute, tu peux prendre le sabre de Takeho et mon bouclier avec toi. Tu seras plus en sécurité si tu peux te défendre.

Jennifer Mais… et vous ? Comment allez-vous vous défendre, si jamais d’autres monstres vous attaquent ?

Clovis Stern, avec un air confiant Ne t’en fais pas, petite, je suis un homme très coriace. Tu n’auras qu’à prendre soin de fermer la porte derrière toi, ça sera toujours ça de fait.

Jennifer OK. Je vais essayer de faire au plus vite, c’est promis.

Elle se lève et se précipite vers la sortie. Mais, avant de disparaître de la scène, elle se tourne une dernière fois vers Clovis et lui adresse un denier tendre sourire.

Jennifer Si jamais il se passe quelque chose en mon absence, sachez que… que je vous remercie d’avoir tenté de me sauver la vie, vous et votre ami.

Clovis Stern Oh, je t’en prie, ma petite. C’était naturel. Mais…
(Avec un air plus sceptique…)
… tu sais quoi ? Je… je n’arrive toujours pas à croire ce que j’ai vu. Ulrich, mon Ulrich, dans un monde virtuel !? C’est… c’est vraiment… je n’arrive toujours pas à y croire.

Jennifer, avec beaucoup de sérieux Et, pourtant, je vous assure qu’il y a des raisons de le croire. Moi-même, lorsque j’ai participé au jeu des Aventuriers il y a quelques mois, lors de la finale j’ai fait une rencontre super bizarre. Un garçon vêtu d’un déguisement de super-héros bizarre, qui s’appelait Odd, et qui m’a aussi affirmé qu’il existait un univers numérique parallèle au nôtre. Si je me souviens bien, il m’a dit qu’il venait d’un monde virtuel de cet univers… Lyoko, comme Coriac l’a dit. Et, j’avais aussi affaire à cette mystérieuse organisation qui se nomme l’ANAX, à ce moment-là.

Clovis Stern, hébété Vraiment ?

Jennifer Oui. Mais je crois que votre fils, Ulrich, sera plus enclin à vous expliquer ce que vous avez vu. En attendant, je reviens tout de suite ; tenez bon.

Elle vérifie qu’aucune menace ne hante le couloir, puis prend les jambes à son cou.
Le temps presse pour la santé des deux hommes.
*
Dehors, des monstres de l’ANAX ayant échappé à la première vague de massacre ont réussi à se regrouper et déferlent ensemble sur le collège Kadic, histoire d’en reprendre le contrôle. Les monstres de XANA ont évidemment capté leur présence à des kilomètres avant leur arrivée, et la plupart ont eu le temps de se mettre en place pour agir au bon moment.
Les premiers Foxxies qui se révèlent dans la cour du collège sont immédiatement détruits par les tirs des Tarentules. Mais, bientôt, ce sont deux immenses lignes de monstres qui se déploient en ordre de combat et qui se livrent à une bataille impériale ; pas de corps-à-corps, ni de défense, la tactique est de tirer le plus de lasers possibles sur l’ennemi en espérant le minimum de perte progressive dans son propre camp.
Cependant, il faut reconnaître que les lasers argentés ont un effet plus dévastateur que les lasers bleus : les pertes sont plus rapides du côté de XANA que du côté de l’ANAX. Et, le problème, c’est que les Tarentules, Kankrelats et cie. ne peuvent espérer des renforts pour assurer la défense du collège… pour le moment, en tout cas.
Il faut tenir bon, à tout prix…
*
À quelques kilomètres de là, Jérémie et Hervé, à bout de souffle, arrivent à l’usine, les Foxxies sur les talons, et descendent les longues cordes en rappel. Jérémie arrive en bas en premier, ce qui lui permet de rattraper son camarade juste à temps qui, sous l’effet de la douleur croissante dans sa jambe, a lâché prise à quelques mètres du sol.
Derrière eux, quelques Foxxies se jettent dans le vide… mais atterrissent sur leurs pattes avec agilité, sans encaisser le moindre dégât, tandis que d’autres passent par l’immense rampe d’accès située au fond de l’usine et, une fois au rez-de-chaussée, se ruent sur les adolescents comme des félins, en poussant des cris assourdissants. Sous les encouragements de Jérémie, les deux lyoko-guerriers reprennent leur course effrénée mais, à cause d’un certain épuisement, les monstres gagnent de plus en plus de terrain.
Au final, les deux génies informatiques, exténués, bifurquent vers un coin du bâtiment et, une fois le dos posé contre le mur, leurs jambes usées s’écroulent progressivement sous leurs poids. Les Foxxies arrivent en face d’eux et, constatant leur état de faiblesse, émettent des petits cris perçants ressemblant au ricanement des hyènes, avant de se rapprocher lentement d’eux, disposés en ligne comme pour barrer le passage, exhibant leurs crocs au fur et à mesure de leur assaut final.


Hervé, cherchant la main de Jérémie à tâtons, terrorisé Jérémie, j’ai… j’ai peur.

Jérémie, dans le même état Je sais, Hervé. Moi-aussi.

Guidés par un instinct qu’ils n’avaient jamais soupçonné l’un, l’autre, ils se prennent dans leurs bras et regardent, impuissants, les monstres s’approcher, prêts à en finir pour de bon.

Jérémie, à part Je t’en prie, Aelita, dépêche-toi !


Sachez que le prochain épisode sera posté non pas le week-end prochain, mais le week-end d'après. En effet, je pars en stage sur le terrain durant la semaine des vacances. De plus, autant vous prévenir tout de suite, je vais devoir aussi m'absenter le mois prochain : j'espère pouvoir finir de poster cet épisode à temps, avant les prochains stages...
Sur ce, à bientôt.
  Sujet: [CLE-S1] Episode 16 : Confusion  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: CL Évolution   Posté le: Sam 13 Avr 2013 10:09   Sujet: [CLE-S1] Episode 16 : Confusion
Je ne sais pas si quelqu'un a remarqué, mais il y a une grosse erreur vers la fin de l'épisode, lors de la conversation avec Tyron si je me souviens bien :

Dans l'épisode précédent, XANA est censé être monté à 85% de sa puissance, suite à la perte de tous les codes d'Odd.

Or, durant la conversation avec Tyron, il me semble que l'ordi de Jérémie affichait 80% à un moment donné.
XANA aurait-il perdu un peu de sa puissance lors de la baston avec les ninjas ?
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 06 Avr 2013 11:00   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Je suis sûr que ceux qui ont lu le spoiler doivent l'attendre avec impatience.
Donc... la voici, cette fameuse scène promise...

Les Mantas déposent Ulrich et Hiroki au pied du château blanchâtre, avant de repartir sur le front sans traîner. Les deux lyoko-guerriers se retrouvent devant deux immenses portes sans poignée.
Ses Jŏs à la main, Hiroki fonce sans attendre l’ordre et les plante profondément dans une des portes ; en vain.


Ulrich Laisse-moi faire.

Il dégaine ses deux katanas, charge ses derniers avec une puissante énergie… et attend le stade critique pour balancer deux ondes de choc très puissantes. Hiroki a juste le temps de bondir en arrière, afin de les esquiver. Et, il a bien raison : l’énergie dégagée par les lames est suffisante pour faire voler les deux portes colossales en éclats.

Hiroki, en sautant de joie Yes ! Allez, on se grouille !

Il est le premier à s’engouffrer dans la tour principale aussi vertigineuse que celle d’un phare, avec un escalier en colimaçon longeant la paroi circulaire. Ulrich a à peine le temps d’arriver que le petit ninja a déjà le pied posé sur la première marche.

Ulrich, avec fermeté Hiroki, attends-moi ! Ça risque d’être dangereux !

Hiroki Mais non, t’inquiète ! Tu le vois bien, il n’y a personne d’autre que nous dans cette tour.

Et pourtant, des formes encapuchonnées et vêtues de longues capes noires surgissent tout à coup devant lui, en se développant à partir de l’escalier comme des plantes. Ces êtres apparaissent par dizaine, par paliers réguliers, et chacun est armé de sabre. L’escalier est assez large, étant donné le diamètre impressionnant de la tour, pour qu’une marche soit désormais interdite d’accès par plusieurs de ces sabreurs.
Hiroki reste pétrifié de terreur devant eux.


Ulrich, en rejoignant son protégé sur la première marche N’oublie pas, n’essaye pas de jouer inutilement au héros. Si tu es dévirtualisé, tu disparaîtras à jamais.

Hiroki, affolé Mais, comment va-t-on faire pour passer ? Ils sont trop nombreux…

Ulrich, en observant attentivement et rapidement les lieux On va les éliminer palier par palier : ainsi, on ne sera pas séparé une fois là-haut et, à deux, on sera plus efficace. Tu me suis ?

Hiroki, avec un clin d’œil Sûr !
(Puis, braquant ses Jŏs en avant…)
BANZAAAAÏÏÏÏÏ !!!

Avec des cris de guerre, les deux lyoko-guerriers se lancent à l’assaut de l’escalier infernal.
À chaque palier, les sabreurs se mettent en position de défense, sabre relevé devant le visage, et n’entamment le duel à l’épée qu’au moment venu. Malgré qu’ils doivent faire face à trois, quatre, cinq, voire six ennemis à chaque étape, les lyoko-guerriers s’en sortent plus ou moins bien. Ulrich démontre, une nouvelle fois, toute son aisance dans le combat au sabre avec plusieurs de ses figures personnalisées : échanger quelques coups avec un premier sabreur, avant d’attirer sa lame vers le bas pour transpercer sa poitrine sans défense par un Sabre Perforant ; puis, anticiper l’arrivée d’un deuxième ennemi dans son dos et le dévirtualiser en faisant rapidement volte-face, un de ses katanas balayant brièvement l’air comme une hélice horizontale ; et, enfin, contenir l’attaque d’un troisième avec un Sabre Dragon avant de bondir au-dessus de lui, exécutant une pirouette au passage, et abattre sa lame dans le dos de l’adversaire d’un mouvement en arrière. Hiroki a plus de mal à faire preuve d’autant d’efficacité et de sens artistique avec ses Jŏs, mais il peut compter sur ses esquives vivaces et son incroyable agilité.
En revanche, il est plus utile durant les transitions. Au moment d’affronter le deuxième palier, il rengaine un de ses Jŏs et balance de sa main libre plusieurs Metsubushis pour aveugler les adversaires et, ainsi, rendre leur extermination plus facile. Pour cela, il n’y a qu’Ulrich qui s’en charge, activant son Super-Sprint au moment d’entrer dans le petit brouillard et transperçant tout ce qui se trouve sur son passage, les deux sabres dressés à l’horizontale, sans que les guerriers noirs n’aient le temps ou les moyens de se défendre.
Malheureusement, à peine un groupe est détruit qu’un nouveau se matérialise toujours quelques marches plus bas, histoire d’encercler nos héros. Ces derniers s’en aperçoivent très vite avec horreur et, alors qu’Ulrich fonce affronter les sabreurs suivants en altitude, Hiroki dégaine nombre de ses Metsubushis, Kunaï et Makibishi pour ralentir la progression de ces nouveaux arrivants. Et, l’effet est efficace : les sabreurs s’arrêtent temporairement, aveuglés par le brouillard épais issu des petites boules, et d’autres sont martyrisés par les dards métalliques se plantant dans leur corps, ou en empalant leurs pieds et en trébuchant sur les clous étoilés. Malgré tout, lorsque les premiers tombent dans les pièges, les suivants, intacts, les poussent pour se rapprocher rapidement de leurs cibles.


Hiroki, hurlant dans le vide Ulrich, ils sont en train de nous prendre au piège !

Celui-ci arrive au troisième palier en Super-Sprint, afin que sa vitesse soit suffisante pour bondir au-dessus de ses ennemis et déchirer deux crânes encapuchonnés de ses sabres, avant de faire volte-face une fois à terre et de se défendre une première fois en reproduisant un mouvement d’arc avec ses deux lames, avant de les enfoncer dans le corps des deux ANAX-guerriers restants.
Mais, comme les autres, ce groupe a l’air de se reformer au pied du grand escalier. Ulrich le constate, abasourdi et horrifié.


Ulrich Mais, c’est pas possible ! On ne va jamais y arriver !

Hiroki, toujours quelques marches en-dessous de lui Je crois qu’on n’a pas le choix : il va falloir se séparer. Monte au sommet de cette tour, et libère Yumi ; moi, je tenterai de m’occuper de ces affreux jusqu’à votre retour !

Ulrich T’es dingue !? Hors de question que j’te laisse ici ! Tu n’y arriveras jamais, tout seul !

Hiroki Écoute, Ulrich, avec tous les objets que j’ai, je pense pouvoir me débrouiller cinq minutes sans toi ! Fais-moi confiance, pour une fois : si je suis arrivé à battre William une fois, ce ne sont pas des ninjas du désert qui me feront peur ! Et, de toute façon, si on reste ici tous les deux on finira par se faire massacrer, tous les deux ! Alors, monte, que tu aies une chance de t’en sortir avec ma sœur !

Ulrich Enfin, Hiroki…

Hiroki, sur un ton autoritaire qui ne lui ressemble pas Ne discute plus ! FONCE !!!

Alors qu’il se précipite vers les guerriers noirs en-dessous de sa position, dégainant à nouveau ses projectiles comme des Kunaïs ou des Shakens avant le corps-à-corps, Ulrich décide de respecter ses dernières volontés et gravit le reste de l’escalier en Super-Sprint, détruisant tous les groupes de sabreurs sur son passage. La tour est si haute qu’il disparaît rapidement en altitude.
Quant à Hiroki, alors qu’il n’est plus qu’à deux marches de ces « ninjas du désert », il s’empare finalement de son Kaginawa et le lance pour l’accrocher au bord d’une marche, plusieurs mètres plus bas. Avant de s’élancer dans le vide, il balance une dernière fois quelques uns de ses dards et étoiles métalliques sur la troupe d’ennemis, afin de les tourmenter encore un bon moment.
Puis, il se jette dans le vide en hurlant mais, dans les brefs moments de sa chute, il s’aperçoit avec horreur que sa corde ne se raccourcit pas automatiquement. Du coup, il se retrouve à exécuter un saut de Tarzan et atterrit, toutes griffes Ashikos et Tegaki dehors, sur les parois de la tour. Heureusement qu’il était presque en bas : les sabreurs d’en face se regroupent et commencent à lancer leurs sabres sur lui. Vite, le petit Japonais coupe la corde de son Kaginawa d’un coup de griffe Tegaki et rampe jusqu’en bas de la paroi incurvée comme une araignée, esquivant difficilement les sabres dégainés comme une rafale de flèches.
Une fois en bas, Hiroki ressort ses Jŏs et attend impatiemment les guerriers noirs, qui ne tardent pas à venir le rejoindre. Il lui reste encore quelques Metsubushis et ses dagues au cas où, mais il est clair qu’il ne tiendra pas longtemps sans aide…
*
Après nombre d’obstacles, Ulrich arrive enfin devant les gigantesques portes condamnant la chambre de la princesse japonaise. Il est ébahi par une telle grandeur et une telle puissance apparente, mais il se ressaisit vite fait et se précipite sur les battants pour les tambouriner de toutes ses forces.


Ulrich, d’une voix claironnante Yumi !? Yumi, t’es là ?

Alors qu’elle était à sa fenêtre pour faire un point sur la bataille, la lyoko-guerrière, déjà heureuse de constater que ses amis ont enfin réussi, entend les coups et accourt comme une hystérique jusqu’à s’écraser contre les portes comme une mouche.

Yumi, sur un ton soulagé, mais troublé par les sanglots Ulrich !? Ulrich, c’est toi ?

Ulrich, d’une voix étouffée par la porte Oui, c’est moi, princesse ! T’en fais pas, je vais te sortir de là !

Il dégaine ses sabres et tente de transpercer les portes de toutes ses forces. De son côté, la Japonaise les cogne bruyamment du plat de ses mains, en espérant peut-être les faire chuter.
Bien entendu, ces efforts se révèlent rapidement vains.


Ulrich, en grognant Y a rien à faire ! Elles ont l’air indestructible !

Yumi, toujours accolée à la porte Ulrich, William les a protégées avec une interface, qui ne se déconnecte qu’à son nom.

Ulrich, en marmonnant Génial ! Et, comment je vais faire, alors ? Il faut que j’aille le chercher, ou que j’attende que lui me trouve ici ?

Yumi, en réfléchissant quelques instants Hum… peut-être pas la peine. S’il a utilisé le genre de code que je pense, il me vient une idée qui pourrait peut-être marcher. Ulrich, touche la porte, et pose ta main sur l’interface qui apparaîtra.

Intrigué, le samouraï rengaine ses armes et touche l’une des portes du bout de son doigt. Soudain, une interface comme celles sur Lyoko apparaît devant lui, le faisant sursauter.
L’oreille contre la porte, Yumi a entendu toute la scène. Avec un grand sourire, elle fait de même et recule un peu, laissant la place nécessaire à l’interface qui se matérialise devant elle.


Ulrich Et maintenant ?

Yumi À trois, on pose la main sur l’interface en même temps ! Avec un peu de chance, les portes s’ouvriront.

Ulrich, hébété Hein ! Comment ça ? J’comprends rien à ton idée…

Yumi Cherche pas à comprendre, fais-moi simplement confiance. T’es prêt ? Un… deux… trois !

Chacun de leur côté, les deux lyoko-guerriers posent en même temps leur main sur les interfaces. Celles-ci identifient, chacune, l’empreinte des mains, et un signal se fait entendre avant que les écrans ne disparaissent.
Mais, les portes restent désespérément fermées.


Ulrich, dépité Ça n’a pas marché. Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?

Yumi On a quand même entendu un signal, non ? Peut-être qu’une moitié du code est désactivée, ou quelque chose comme ça…

Ulrich Écoute, ne bouge pas. Je vais aller chercher du renfort, pour te libérer.

Yumi, s’exclamant sur-le-champ Non, attends ! Il me vient une autre idée. Viens poser ta main sur la porte de droite.

Ulrich, de plus en plus impatient Mais, qu’est-ce que… Yumi, arrête un peu de délirer, là ! On n’y arrivera que par la force.

Yumi, sur un ton ferme Non, Ulrich ! On n’avancera pas plus que ça ! Fais-moi confiance, et viens poser ta main sur cette fichue porte.

Ulrich, qui commence à s’irriter Mais, Yumi…

Yumi Si tu m’aimes vraiment, alors fais-le !

Ulrich soupire, exprimant clairement son agacement, mais s’exécute malgré tout pour ne pas froisser celle qu’il a cherché depuis tout ce temps, consacrant presque la moitié de son existence.
À nouveau en parfaite synchronisation, les deux guerriers posent leur main droite sur la porte, au même endroit comme si elles avaient été attirées par une mystérieuse force, et ferment leur yeux, oubliant tout ce qui les entoure.


Yumi, d’une voix douce, presque chuchotante Ulrich, ne pense plus qu’à nous. De la première fois où on s’est rencontré jusqu’à maintenant…. Songe, souviens-toi, et tire le bilan de tout ça.

Ulrich s’y consacre de toute son âme.
Il se remémore toute cette histoire d’amour si particulière. Dès le premier jour, où ils se sont battus sur des tatamis sous l’œil attentif de Jim… lorsqu’ils se sont écrasés sur le sol, l’un contre l’autre, leurs regards se sont tout de suite accrochés l’un à l’autre, comme échangeant des flux de données profondes entre les deux pôles. Puis, toutes les missions sur Lyoko… en particulier du moment où ils ont bien failli s’embrasser avant le Retour vers le passé. Entre-temps, leur vie parallèle de collégiens normaux, entre complicité (difficultés avec les parents de Yumi, le cadeau d’anniversaire en retard) et jalousie (la scène de la St Valentin), les nouveaux concurrents de leur aventure que ce soit Sissi ou William, les maladresses et les malentendus (la blague d’Odd et sa photo gênante), les séparations ( « Copains, et puis c’est tout ! ») et les retrouvailles (sur le banc du parc, à chanter dos à dos, sans se regarder)… et surtout, ces mots justes et profonds qui n’ont jamais pu sortir de la bouche ni de l’un, ni de l’autre. Toujours ce blocage aux moments les plus opportuns… comme une porte entre eux qu’ils n’ont jamais réussi à ouvrir entièrement.
De son côté, les yeux également fermés Yumi est assaillie par les même souvenirs, qui défilent à toute vitesse.


Yumi, en murmurant contre la porte, sur un ton profond Ulrich, je suis consciente qu’il y a toujours eu un fossé entre nous. On a, tous les deux, fait preuve de maladresse dans notre histoire, mais nous nous connaissons depuis si longtemps et, au fond, nous nous ressemblons plus que tu ne le penses. En tout cas, désormais je crois te connaître assez pour savoir ce que tu vaux, et te faire confiance.

Ulrich, également très ébranlé Oh, Yumi… j’ai toujours ressenti quelque chose de fort pour toi. Mais, avec nos vies respectives, je n’ai jamais trouvé le courage, ni les mots justes pour te le dire. Et ce, malgré les rares tentatives où j’ai été contraint par certains événements que je ne contrôlais pas. Sache que ce que je ressens pour toi va bien au-delà de Lyoko et de nos vies de héros : même sans ça, je suis sûr que j’aurais vécu la même chose en te rencontrant.

Yumi J’en suis persuadée. Malgré tout ce qu’on a traversé, tu es toujours resté fidèle à toi-même ; tu n’as pas définitivement sombré dans certains tentations, comme William. C’est pourquoi, j’ai fait mon choix, et je peux t’assurer que celui-là est définitif, et je ne reviendrais plus là-dessus.

Ulrich, enthousiaste, mais tout en gardant les yeux fermés C’est… c’est vrai ? T’es prête à me pardonner, et à me laisser une nouvelle chance ?

Yumi, avec un air heureux Oui, Ulrich. Oui, je le veux. S’il y a une belle histoire qui m’attend au-delà de celle-ci, c’est bien avec toi que je veux la vivre. Toi qui m’as toujours respecté, qui m’as toujours défendu lorsque j’étais en difficulté… c’est toi, mon véritable héros. Ulrich…
(Même en ne voyant rien, elle devine sans problème que des sanglots commencent à titiller son ami. Elle-même sent son menton trembler, bien qu’elle se force à garder son calme et son sourire.)
Ulrich, maintenant qu’on est entre nous, sans que personne n’est dans les alentours pour nous troubler, dis-le moi franchement, et à haute voix. M’aimes-tu ?

Ulrich, en prenant une grande inspiration, et sur un ton solennel Oui, Yumi…. Oui, je t’aime. Je t’ai toujours aimée, et je t’aimerai toujours.

Yumi, au comble du bonheur Moi-aussi, Ulrich. Je t’aime. C’est avec toi que je veux passer la suite de mon existence. Même si tu es virtuel, essaye de ressentir cette chaleur t’envelopper. Ne t’en fais pas, je crois que je saurai la capter.

Ulrich semble tellement planer sur son petit nuage qu’il ne se prend même plus la peine de se demander si ce que veut Yumi est utile, ou rationnel. Il s’imagine déjà dans ses bras, l’embrassant avec douceur, sans fougue, comme pour lui prouver qu’il ne s’agit en aucun cas d’une simple amourette.
De son côté, Yumi crée progressivement le même film devant ses yeux toujours clos.
À ce moment-là, ils ressentent, tous les deux en même temps et sans savoir comment, une étrange onde de chaleur électriser leurs corps virtuels, puis se propager le long de leurs bras en direction de la porte.
L’énergie est telle que les immenses portes…
se désintègrent en des milliards de pixels. Comme ça, dans le plus grand mystère.
Les lyoko-guerriers ne le remarquent pas ; en revanche, leurs mains les informent qu’elles sont posées tout à coup sur une surface plus douce, plus chaude qu’avant. Intrigués, les deux héros ouvrent leurs yeux…
Le plat de leurs mains sont posées, l’une contre l’autre.


Yumi, émerveillée comme la lumière du jour ULRICH !!!

Ulrich, de même YUMI !!!

Ce ne sont plus seulement leurs mains, mais bien tout leurs corps qui se jettent au contact de l’autre. On n’arrive pas très bien à voir si les sanglots sont matérialisés ou pas, mais les deux amoureux semblent bien en verser, et trembler de soulagement comme pour maintenir la chaleur de leur amour à une température constante.

Yumi, en murmurant Oh, Ulrich… tu m’as tellement manqué.

Ulrich, de même, mais plus troublé qu’elle Toi-aussi. Comme je l’ai juré, j’ai traversé tout le Réseau mondial pour te retrouver. Tu étais ma plus grande motivation de me battre jusqu’au bout.

Yumi Comme toi, lorsque je devais subir la tyrannie du beau ténébreux.
(Puis, en relevant leurs têtes et en se regardant dans leurs yeux encore étincelants,)
Promets-moi qu’on ne se quittera plus jamais, quoi qu’il arrivera.

Ulrich, en acquiesçant Je te le promets, princesse. Ça fait tellement longtemps que j’attends ce moment-là, et crois-moi que je compte bien en profiter désormais.

Yumi Alors, faisons-le ; faisons ce que nous avons toujours eu envie de faire. Ainsi, notre amour sera irrévocable et protégé de toutes les tentations. Tu le veux ?

Ulrich Oh oui, cette fois aucun Retour vers le passé ne nous en empêchera !

Les deux ados rigolent de bon cœur, puis leurs airs deviennent plus graves, leurs yeux se ferment, leurs visages se rapprochent doucement, leurs bouches se préparent…
Mais, tout à coup, un bruit de verre cassé les interrompt. Ils rebasculent brutalement dans la réalité et, d’instinct, le samouraï étreint davantage sa princesse comme pour la protéger tout de suite. Celle-ci le lui rend bien…
… surtout en découvrant le danger qui prend progressivement forme devant eux.


William, partagé entre la raillerie et la haine Dis donc, toi, de quel droit oses-tu tripoter ma princesse ?

Ulrich, en tentant de lui tenir tête Ce n’est plus ta princesse ! Nous avons juré de rester ensemble, et c’est ce qui se passera, que ça te plaise ou non !

William, en faisant apparaître son épée, de plus en plus agressif Sauf qu’elle est déjà promise à moi, et que je ne laisserai personne me la prendre.

Ulrich, en se décollant délicatement de Yumi et en s’interposant devant elle, sabres à la main Alors, si tu la veux vraiment, viens la chercher ; qu’on en finisse !

William ne le lui fait pas dire deux fois : son énorme épée raye le sol d’un grincement de plus en plus oppressant. Malgré tout, Ulrich ne se laisse pas intimider et l’attend de pied ferme, les sabres croisés devant lui.

Yumi, en posant la main sur son épaule, terrorisée Non, Ulrich, je t’en prie. Il n’en vaut pas la peine. Maintenant que je t’ai retrouvé, je n’ai plus envie de te perdre.

Ulrich, sur un ton confiant Ne t’en fais pas pour moi. Descends en bas de la tour : Hiroki est aux prises avec des sabreurs.

Yumi, hébétée Hiroki !? Mais, que fait-il ici ?

Ulrich Pas le temps de t’expliquer. Fonce, fais-moi confiance.
(Puis, en se tournant brièvement vers elle, avec un clin d’œil complice,)
Je te retrouve dans quelques minutes, c’est promis.

Comme le Chevalier de Cristal n’est plus qu’à quelques pas d’eux, la Japonaise se contente simplement de déposer un baiser… sur la joue d’Ulrich – ce qui rend celui-ci béat et déterminé – puis sort, enfin, de sa geôle.
Quant aux deux guerriers, ils se positionnent face à face, s’échangeant des regards assassins et défiants afin de motiver l’autre à effectuer le premier pas… peut-être, déjà fatal.


Ulrich, d’une voix caverneuse Pour l’amour de Yumi !

William, de même Pour mon bonheur promis !

Enfin, avec des hurlements barbares, les deux garçons se précipitent l’un sur l’autre, et leurs lames finissent par s’entre-choquer dans un fracas terrifiant…
*
Pendant ce temps, Yumi a déjà commencé à descendre le gigantesque escalier de la tour. Elle aperçoit en contrebas une petite silhouette cernée par une vingtaine d’ombres horribles, contre qui elle se bat avec une étonnante vélocité.


Yumi, horrifiée Oh non, Hiroki… !

Tout à coup…

Franz Hopper, voix off Yumi ? Yumi, c’est toi ?

Yumi, abasourdie Franz !?

Franz Hopper, voix off et soupirant de soulagement Oh, merci, tu es saine, sauve et libre. Mais, pas le temps de discuter : tes amis sont sur le point de détruire Carthage. Il faut que tu ailles les aider, et vite !

Yumi Pourrais-je à nouveau avoir mes armes ?

Franz Hopper, voix off Oui, bien sûr. Elles vont apparaître d’ici quelques instants.

Et, en effet, Yumi voit ses éventails apparaître dans le creux de ses mains. Pour elle, c’est un plaisir voluptueux que de pouvoir les toucher à nouveau.

Yumi, d’une voix claironnante J’arrive, Hiroki !

Contre toute attente et consciente du risque, la Japonaise se jette dans le vide… et à quelques mètres du sol, elle lance ses éventails avant de faire rapidement appel à son don de télékinésie pour ralentir sa chute ; ce qui sera fait in extremis.
Quant aux éventails, en reproduisant un arc largement étendu ils blessent méchamment les corps de tous les sabreurs présents autour de Hiroki. Celui-ci, bien entendu, s’est arrêté en pleine course, a levé la tête… et est heureux de voir sa grande sœur tomber du ciel – heureusement qu’elle interrompt à temps sa chute normalement mortelle. Les ANAX-guerriers touchés disparaissent sans résister.
Entourée d’une aura bleue, les yeux fermés pour stimuler sa concentration, Yumi se dépose délicatement à côté de son frère.


Hiroki, avec une ardeur extraordinaire YUMI !!!

Frère et sœur s’étreignent sans attendre, en versant des sanglots plus ou moins discrets.
Malheureusement, ils n’ont pas le loisir de profiter plus longtemps de ces retrouvailles, car d’autres guerriers noirs se matérialisent sur les premières marches de l’escalier et commencent à s’approcher d’eux d’un pas cadencé. Les deux Japonais se séparent vite fait et se remettent en garde.


Yumi, en s’emparant de la main de son frère Viens, Hiroki, ne traînons pas ici !

Hiroki Mais… mais, Ulrich… ?

Yumi, un peu plus mal à l’aise Euh… ne t’en fais pas, il va nous rejoindre. Allez, viens !

Les deux lyoko-guerriers tournent les talons et prennent la fuite…
*
De ses deux sabres, Ulrich bloque juste à temps la grande épée qui était sur le point de lui fendre le crâne. Il tente de résister tant bien que mal à l’énorme pression que lui inflige l’ANAX-guerrier, mais il parvient à se dégager d’une impulsion, exécute une pirouette pour se mettre hors de portée dans un premier temps, puis retourne au corps-à-corps en Super-Sprint pour frapper à son tour.
Cependant, William bloque l’attaque au denier moment en levant son épée à l’horizontale, à la hauteur de son visage, et contre-attaque avec des mouvements de balancier dans la même direction de l’espace. Face à cette gigantesque lame martyrisant l’air d’un mouvement semi-circulaire, Ulrich est obligé de reculer avec une série de saltos arrières, tous dans les airs.
En reculant ainsi, il arrive à la sortie de la chambre, puis au pied de l’escalier, ce qui le surprend tout à coup. Le Chevalier de Cristal tente donc de profiter de ce moment d’inattention pour abattre son vis-à-vis… mais le samouraï retrouve ses esprits juste à temps pour bloquer la lame entre ses deux katanas, et repousser son adversaire avec une nouvelle impulsion stimulant tout son corps.
Abasourdi par une telle force qu’il ne soupçonnait pas, William recule de quelques pas à tâtons, essayant de lutter pour conserver son équilibre. À son tour, son rival ne perd pas une seconde pour tirer profit de ce moment d’hésitation, et charge rapidement ses sabres pour balancer une onde de choc sur l’ANAX-guerrier.
Or, celui-ci a de nouveau senti le coup venir, et se métamorphose à temps en coulée cristalline pour éviter la salve d’énergie, avant de reprendre sa forme humanoïde.
Ayant conscient que les lieux lui imposent trop de contraintes pour son combat, Ulrich revient dans la chambre en Super-Sprint, William sur ses talons. Comme il balance à nouveau son épée devant lui avec de plus en plus de hargne, le beau brun doit derechef reculer à tâtons, en bloquant les assauts dès qu’il le peut malgré ses maigres katanas.
Le duel aurait pu continuer ainsi jusqu’à épuisement ou moment d’inattention… mais, au moment où son ennemi est au pied de l’immense fenêtre de la chambre, William décide tout à coup de passer au niveau supérieur : il se jette sur Ulrich, tout en se métamorphosant en matière cristalline, et sa puissance est telle qu’il entraîne le samouraï dans sa chute hors du château. Le lyoko-guerrier hurle, mais tente de contrôler sa panique et de trancher de toutes ses forces le Super-Smoke argenté qui, en faisant pression sur sa poitrine, semble accélérer de plus en plus sa chute fatidique…


Ho ! ho ! Gros cliffangher. Par rapport aux révélations que je vous ai fait il y a quelques années, Ulrich sera t-il le lyoko-guerrier qui perdra la vie ? Affaire à suivre...
Pour info, la scène du combat avec Ulrich et Hiroki ne s'inspire en rien des scènes avec les Ninjas de CLE : c'est une idée qui a germé depuis le début, où je rédigeais les brouillons de cet épisode quelques années auparavant.
Sur ces mots, à la semaine prochaine...
  Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: Fanfictions Code Lyoko   Posté le: Sam 30 Mar 2013 11:31   Sujet: [Fanfic] Code Lyoko : Saison 5 - nouvelle version [Terminé]
Bonjour à tous. Au programme, d'ENORMES révélations ; pour l'une d'entre d'elles, certaines personnes doivent l'attendre avec impatience.
D'un autre côté, ce fut l'un des passages les plus risqués de l'épisode ; j'espère avoir été à la hauteur de vos attentes et de vos demandes.
Je ne vous en dis pas plus... bonne lecture !

7)

La dernière épreuve du bac va se finir dans quelques minutes. Surveillant cette salle d’examens en personne, Coriac se prépare à faire le tour des tables pour arracher les copies des mains des étudiants, qu’ils aient fini d’écrire ou non. Elle-même ne sait pourquoi, mais c’est toujours un moment qui l’excite.Et, aujourd’hui, plus que les autres jours : c’est le dernier jour des examens, l’heure va bientôt arriver de libérer les jeunes otages malgré eux.
Mais, le fera t-elle comme promis ? Dans les quelques minutes qui lui restent, peut-elle mettre au point une idée encore plus perverse que les autres, afin de bien s’amuser une dernière fois avec ces jolies têtes blondes terrifiées ? C’est ce que fait tout prédateur avec sa proie avant de l’achever, juste après avoir assez jubilé pour avoir assez d’eau dans la bouche.
Pour un être aussi dénué de sentiments et aussi mécanique qu’elle, cela ne devrait pas trop poser de problème.
La grande aiguille de l’horloge est enfin pointée sur le douze.


Mme Coriac, en tapant dans ses énormes mains C’est fini, posez vos stylos immédiatemment ! Je viens ramasser les copies, et que personne n’en profite pour ajouter quoi que ce soit sur sa copie ! C’EST CLAIR !?

Cette exclamation pétrifie les bacheliers sur place : elle est maintenant certaine qu’aucun n’osera bouger d’un cil.
Accompagnée de ses Foxxies, elle se hâte de ramasser les copies avec une mine agressive.
Tout à coup, elle entend au loin des tirs de lasers. Ça fait bien longtemps que le périmètre est sous contrôle et qu’on entendait que quelques rares lasers dans les rues désolées de la ville, mais sait-on jamais : peut-être que les monstres ont découvert un repaire occupé par un nombre important de rebelles. C’est pourquoi elle ne s’inquiète pas trop ; ni les lycéens, d’ailleurs.
Mais, alors qu’elle revient à son bureau, des lasers continuent à être dégainés au-delà de l’enceinte du collège. Le groupe de rebelles doit sacrément être important.
Or, la proviseure note rapidement un détail étrange…


Mme Coriac, en tendant l’oreille et en marmonnant à elle-même Tiens, tiens…. On dirait qu’il y a deux sortes d’explosions… comme s’il y avait deux sortes de lasers. Qu’est-ce que ça signifie ?

Des bruits sourds, puis des petites secousses stimulent soudainement l’attention de toute la salle. Coriac et les adolescents tournent la tête vers les fenêtres donnant sur le parc… et, tout à coup, des monstres encore inconnus font leur apparition entre les rares arbres du domaine encore debouts, en nombre assez important et poussant des rugissements bien différents.
Tout de suite, on note une certaine discrimination : quelques uns semblent reconnaître ces nouvelles créatures, tandis que les autres restent dans l’ignorance totale.
Mais, même si elle n’y connaît rien, Jennifer constate bien que ces monstres sont différents de ceux de l’ANAX. Les formes sont différentes et bien étranges, la plupart des espèces n’ont pas vraiment de visage – ni yeux, ni gueules – cependant, tous portent sur leur tête une sorte de cible en forme d’œil avec quatre traits greffés dessus.


Jennifer, intriguée et anxieuse Qu’est-ce que c’est encore que ces…

Elle n’a pas le temps d’achever sa phrase. Les monstres encerclent le collège, se mettent en position de tir et commence à mitrailler le domaine. Avec des lasers… bleus !
Dans toutes les salles visées, les bacheliers se jettent à terre en hurlant aux éclats, et certains renversent leurs tables d’examens pour espérer se protéger des projectiles.
Mais, ils se rendent très vite compte avec pas mal d’incompréhension et de curiosité que ce ne sont pas eux que l’on vise en premier…
mais bien les Foxxies. Ceux-ci tentent de contre-attaquer, mais leur infériorité en nombre a très vite raison de leur riposte.
Quant à Mme Coriac, elle sort à nouveau son pistolet futuriste et tire des lasers argentés en rafale, barricadée derrière le bureau d’enseignant qu’elle a pris soin de renverser avec sa force démesurée. Alors qu’elle est occupée à se défendre, les lycéens s’adressent des signes de tête et en profitent pour se glisser discrètement vers la sortie.
Tout en se rongeant les ongles dans son coin, trop effrayée à l’idée d’être touchée par un laser perdu, Jennifer découvre la manœuvre trop tard. Au début, elle est certaine que sortir de la salle avec tous ces monstres rôdant autour du collège est une folie purement suicidaire, à l’image de celle de la fugue ratée dans le parc. Après tout, comment peut-on être sûr que ces nouveaux monstres ne vont pas s’emparer d’eux à leur tour, une fois qu’ils en auront fini avec l’horrible bonne femme et sa garde de renards métalliques ?
Mais, alors que les premiers bacheliers sortent de la salle sans faire le moindre bruit et que tous les Foxxies de la salle reposent désormais par terre, détruits sans exception, la jeune femme finit par se dire qu’une occasion pareille de se tirer de ce guêpier ne se représentera sûrement plus. De toute façon, elle est assez intelligente pour être certaine que la grosse vache n’allait pas les laisser partir aussi facilement, en dépit de sa parole. Elle déglutit sa salive une dernière fois, puis rampe à quatre pattes vers la sortie. Elle est la dernière élève dans la salle et, heureusement, les échanges de lasers sont assez bruyants pour couvrir son déplacement ; cependant vaut mieux rester prudente.
Zigzaguant entre les tables et chaises renversées, sentant des échardes se planter dans la paume délicate de ses mains, se forçant à ne pas céder à la panique alors que des pans entiers de la salle s’effondrent autour d’elle, Jennifer se dirige lentement mais sûrement vers sa liberté.
Après quelques minutes d’angoisse, sa main touche enfin l’encadrement de la porte.


Jennifer, en chuchotant avec un grand sourire Ça y est !

Mais, tout à coup, une énorme masse l’écrase sur le sol, lui coupant le souffle. La douleur infligée à son maigre dos lui arrache des larmes, mais ces sanglots sont étouffés par le sol.
Elle sent une haleine putride balayer son petit cou et la poussière du faux-plafond emmêlée dans ses longs cheveux bouclés.


Mme Coriac, en lui murmurant à l’oreille Dis donc, toi, où vas-tu comme ça ? Il me semble que je n’aie pas encore ramassé ta copie.
(Elle laisse échapper un petit rire sadique…)
Comme tu peux le voir, je suis en très mauvaise posture. Mais, peut-être pourrais-je reprendre le contrôle de la situation si tu me sers de bouclier, puis de monnaie d’échange. Je suis sûre que ces monstres n’oseront pas défigurer une poupée aussi jolie que toi.

Jennifer, d’une voix tremblante, mais si étouffée qu’elle est à peine perceptible Non… non, pitié… !

Mme Coriac Ne discute pas. Tu vas venir avec moi, un point c’est tout ! EXÉCUTION !!!

Elle soulève la jeune femme comme une vulgaire poupée de chiffon, en l’agrippant fermement au cou comme une lionne faisant de même avec son petit, et sort de la salle, dos voûté pour esquiver au mieux les lasers. Tout en étant soulevée dans les airs, Jennifer tente de se dégager et de se débattre, mais l’étau autour de son cou lui inflige une telle pression que ses gestes désespérés sont vite maîtrisés.
Dehors, comme la salle d’examen est désormais vide les monstres de XANA cessent leur feu, s’échangent entre eux quelques paroles sous forme de rugissements, puis quelques uns entrent dans les bâtiments pendant que les autres font les guets, tournant et retournant leurs têtes sans arrêt du côté du parc, et continuent de scruter attentivement les ruines du collège, à l’affût d’un Foxxie ou d’un monstre de l’ANAX apparaissant à une fenêtre délabrée ou dans un cratère creusé dans les murs.
*
Cachés derrière un buisson à la lisière de la forêt anéantie, Clovis Stern et Takeho Ishiyama observent attentivement l’épave du si beau collège parisien et les manœuvres des étranges monstres : certains entrent dans l’établissement, d’autres montent la garde au pied du bâtiment.


Takeho, en murmurant Bon, ça y est ! Je crois que c’est le moment qu’on attendait. On va profiter de cette bataille de monstres pour s’introduire dans le collège et chercher nos enfants.

Clovis, sceptique Sauf qu’on va devoir trouver une autre entrée : je ne suis pas sûr que ces monstres-là vont nous laisser passer sans nous tirer dessus.

Takeho, en tendant son doigt à sa gauche Il y a sûrement des entrées latérales ou des sorties de secours, où se faufiler. Viens, tentons le coup.

Armes à la main, les deux hommes se faufilent discrètement entre les arbres renversés et les troncs décapités jusqu’à leur nouvel objectif.
Et, apparemment, ils ont vu juste. Ils découvrent au loin une foule d’adolescents surgissant d’une porte de secours et empruntant les chemins du parc menant à la sortie du collège, hors du champ de vision de tout monstre. En dépit du nombre important de bacheliers se précipitant vers leur liberté, après cinq jours d’un cauchemar intense, et de la distance entre les deux partis, les deux pères tentent de dévisager chaque visage le plus nettement possible… mais aucune trace d’Ulrich, ni de Yumi dans ce chaos humain.


Takeho Je n’arrive pas à les voir. Peut-être ont-ils été les premiers à sortir d’ici ?

Clovis Il faut en être sûr. On s’introduira dans ce collège juste après, histoire de s’assurer qu’ils ne sont plus dans l’établissement.

Takeho Mais, si jamais c’est le cas, comment les retrouvera t-on ensuite dans cette ville en ruine et grouillant encore de monstres ?

Clovis Nos enfants seront assez intelligents pour s’abriter du mieux qu’ils pourront. Ils iront sûrement se cacher chez toi et retrouver ton épouse. Mais, en attendant, fouillons ce collège de fond en comble ; et qui sait, profitons-en pour libérer des enfants encore prisonniers là-dedans.

Takeho, inquiet Pourquoi ? Tu crois qu’il y en a qui sont encore retenus en otages dans ces salles ?

Clovis, avec un air grave C’est possible. Allez, viens, allons y jeter un œil.

Maintenant que tous les ados ont emprunté la sortie de secours, les deux hommes foncent vers elle, dos voûté, avant qu’elle ne se referme sans aucune possibilité de la rouvrir. Clovis intervient juste à temps, en bloquant son lourd bouclier germanique dans le maigre interstice entre la porte et son encadrement.
Derrière le dos des monstres de XANA, Clovis et Takeho s’introduisent dans le bâtiment… à leurs risques et périls.


Cool

Alors que son monde commence à tomber en ruine, Ront a préféré rentrer sagement dans son temple grec et, les yeux fortement fermés, il concentre toutes ses pensées sur ses sbires : il espère leur transmettre un peu de sa puissance réputée légendaire par télépathie. Bien entendu, il ne sait pas s’il possède ce pouvoir mais, lorsque la situation devient critique, il est bon de se raccrocher à tout espoir, si insensé soit-il.
Assis sur un trône en onyx, les mains aggripant fermement les accoudoirs, il ressemble à une statue mythologique.
Un mystérieux courant d’air, suivi de quelques pas résonnant dans le temple, lui ouvre calmement les yeux. Malgré la menace qui se rapproche doucement, il ne ressent aucune panique, aucune indignation : au contraire, la présence de Sylphia sous sa forme d’ange au visage elfique lui décroche un sourire ironique. Celle-ci ne ressent qu’un peu de compassion à son égard ; par son regard, elle a l’air de l’implorer une énième fois de mettre fin à toutes ces horreurs et de se lancer dans une possible rédemption en sa compagnie.
Malgré les risques, elle s’approche toujours de lui à petits pas ; aucune soumission, aucune révérence ; juste une envie de lui prendre la main pour le ramener sur le bon chemin.


Ront, sur un ton railleur Aaah, Sylphia… ! Quelle imprudence, et quelle impudence de te présenter ici en mon égal ! Même si tu es enfin arrivée à entrer dans ma cité, n’oublie pas que j’en suis toujours le maître.

Sylphia, avec un peu d’impertinence malgré elle Ta belle Carthage ne tient plus qu’à un fil. Tu vois, tu n’es pas le seul à tenir ta parole, ici !
(Puis, s’efforçant de retrouver sa douceur et sa patience,)
S’il te plaît, Ront, pourquoi continuer à t’entêter comme ça ? Tu constates bien que tu es cerné de toute part, et que ton armée est complètement livrée à elle-même.

Ront Tant que j’existerai, ni ma cité, ni mon groupe de fidèles ne tomberont. J’ai été programmé pour défendre ses biens, pour isoler l’humanité en détruisant tous ses moyens de communication et, ainsi, l’améliorer sur le chemin du savoir et de l’intelligence. Et, j’accomplirai cette tâche jusqu’au bout !

Sylphia Et moi, j’ai été programmée pour t’aimer, t’apprendre les valeurs fondamentales de la vie pour t’insuffler un peu d’humanité dans ton intelligence artificielle, afin de devenir plus sage et donc plus puissant, et sache que moi-aussi je hanterai tes pas jusqu’à ce que mon programme soit accompli.

Ront Vraiment ? Alors, malgré ma grande intelligence explique-moi une chose, juste une seule…
(Il se lève et fait en sorte que son ombre angoissante enveloppe la silhouette fragile de Sylphia…)
Si tu souhaites tellement mon bien depuis tout ce temps, pourquoi es-tu restée cacher sous l’identité d’Anthéa Hopper ? Pourquoi t’être laissée torturer sans résister, sans te rebeller, sans tenter de t’échapper de ta misérable cellule alors que tu as passé beaucoup de temps dans la solitude et l’ignorance ? Pourquoi avoir attendu l’arrivée de tes amis dans ma base pour te révéler au grand jour et filer à nouveau entre mes doigts ? Pourquoi ???

Le ton agressif de son congénère rend Sylphia très mal à l’aise. Elle ne sait comment s’expliquer, et n’a aucune envie de tourner les yeux dans tous les sens pour montrer qu’elle cherche des excuses. Ront est ravi de constater que pour une fois, elle se retrouve dans un moment de faiblesse et, donc, totalement à sa merci.

Sylphia, en le regardant dans les yeux, sans agression Tu sais, même si la nôtre a été crée sur des bases logiques, l’intelligence reste une chose très complexe. Mais, si tu veux une explication, alors je vais tenter de te donner la plus brève et la plus convaincante possible.
(Ront manifeste toute son attention, comme quelqu’un prêt à entendre les aveux d’un autre.)
J’ai eu beaucoup de mal à me remettre après la mort d’Albert. Comme tu as détruit ma structure moléculaire matérialisée sur Terre, je n’ai pu survivre qu’à partir des données-sources stockées dans les ordinateurs de Safaric Park. Comme Albert m’a garanti une certaine indépendance, tout en étant sûr que je lui resterai fidèle, j’ai pu par mes propres moyens récupérer assez de mémoire dans le Réseau pour me reconstruire et me re-matérialiser sur Terre.
Cependant, comme tu étais persuadé que j’étais morte et que tu commençais à mener tes projets à bien, j’ai préféré revenir sous une forme totalement humaine, d’après des codes ADN compilés par Albert lors de ma conception et que j’ai pu retrouver dans la mémoire de l’ordinateur. Ainsi, je pouvais à nouveau m’approcher de toi, me rendre compte de ce que tu faisais et de ce que tu devenais pour mieux te ramener à la raison, le moment venu. C’est pourquoi, j’ai tout fait pour être recrutée à cette époque au Projet Carthage et, sous cette forme humaine, j’étais certaine que tu ne soupçonnerais rien dans mon apparence, même pas mes cheveux roses. Comme je m’en doutais, tu me méprisais tellement que tu as préféré m’oublier au plus vite.
Je peux t’assurer que ma seule motivation de venir en Lostanie, c’était toi. Or, tu connais l’histoire, j’ai connu des hommes intelligents, certains sympathiques, d’autres non ; et, dans ce lot, il y avait Waldo et Wilnius. Ils sont tout de suite tombés amoureux de moi, mais j’ai plus été attirée par la douceur de Waldo, alors que Wilnius me paraissait trop fanatique et animé d’une énorme bêtise malgré son intelligence. Je savais ce que tu préparais et je comptais bien t’en empêcher, une fois les programmes finis et les failles repérées… mais Waldo a su me convaincre de fuir devant toute cette cruauté et cette ânerie humaine qui s’affirmaient de jour en jour. Ça m’attristait, et ça me terrifiait. Et, en même temps, en m’enfuyant avec Waldo je voyais là une occasion d’enterrer définitivement mon passé d’intelligence artificielle et de vivre comme une véritable humaine comme je l’ai toujours souhaité. Ce n’est pas de la lâcheté, ni un moyen de déserter ma mission ; seulement, tu as fini par devenir si puissant et si dangereux que j’ai fini par accepter le fait que tu venais d’atteindre un point de non-retour – le projet était si avancé que tu ne pouvais plus reculer, et tes croyances s’ancraient de plus en plus. Tu l’as encore prouvé avant le début de la bataille.
C’est pourquoi j’ai décidé de me cacher à nouveau, avec mon bien-aimé, dans le maigre et fol espoir qu’un jour, peut-être, je me retrouverais à nouveau face-à-face avec toi.
Puis, le temps a passé…
(Puis, avec un bonheur très sincère,)
… et mon souhait le plus cher s’est réalisé au-delà de toutes mes espérances. Grâce aux codes ADN humain récupérés sur l’ordinateur, j’ai aimé Waldo de tout mon cœur et j’ai pu devenir mère. Tu te rends compte ? Il n’y a rien de plus beau au monde que de pouvoir créer l’objet de son désir autrement que par l’informatique, surtout pour un être aussi différent que moi : c’était la preuve irréfutable que j’étais devenue humaine à cent pour cent, que la page était enfin tournée, et que j’avais un bel avenir devant moi.
(Puis, en retrouvant un peu de mélancolie,)
Malheureusement, tu m’as arrachée à ce rêve sans vergogne. Être séparée de ma fille, du miracle de mon existence, et la voir disparaître à l’horizon, avec impuissance, a été l’une des épreuves les plus douloureuses de ma vie. J’étais très abattue et, en plus, sous tes ordres Wilnius et tes soldats m’ont torturée durant des années pour savoir où Waldo et Aelita se cachaient. Mais, comme ils représentaient le seul bonheur que j’ai connu dans ma vie, j’ai trouvé la force nécessaire de résister ; cependant, le fait lucide que je n’allais plus jamais les revoir et que tu allais me détruire par petit feu m’a plongée dans une grande dépression. Je venais de perdre ma famille à jamais, tu étais irrécupérable : j’avais gâché toutes mes raisons d’exister, il ne me restait plus qu’à attendre l’auto-destruction.
Or, un jour, peut-être grâce à ses mystérieuses racines virtuelles, Aelita a pu entrer en contact avec moi par l’intermédiaire de ses rêves. Je n’osais pas y croire et, pourtant, ça me paraissait logique : c’était comme une communication établie dans une sorte de Réseau parallèle par télépathie numérique. Pouvoir à nouveau la serrer dans mes bras et parler avec elle, simplement dans mon sub-conscient, m’a redonné des forces que j’ai pris évidemment soin de dissimuler.
Et, déjà, beaucoup plus tôt que tu ne le crois, j’ai songé à m’évader. Or, maintenant que tu dois y penser il y a une raison logique qui m’en a empêchée : il n’y avait aucun objet électrique à ma portée dans mon cachot, ni de prises, ni de câbles, ni de lampes, même pas un ordinateur pour me téléporter dans le Réseau informatique. Et, ma geôle était protégée par des murs en béton et une porte blindée. Et, bien entendu, je n’ai pas osé révéler tout de suite à Aelita le lieu où j’étais retenue captive, de peur qu’elle ne se jette trop rapidement dans la gueule du loup, car Wilnius me répétait sans arrêt que tu portais un certain intérêt pour elle à cause du Code Lyoko – une faille, en réalité, que j’ai personnellement appris à Waldo juste avant ma disparition, lorsque je savais que nos jours étaient comptés.
Cependant, lorsque j’ai appris que tu allais bientôt passer à l’attaque, j’ai enfin décidé de me ressaisir et d’agir pendant qu’il en était encore temps. J’ai trouvé le moyen de faire voyager temporairement mon esprit à travers l’Internet et, ainsi, découvrir Lyoko et me balader dans le réseau Intranet de la base, des ordinateurs alimentant le Super-Calculateur de Carthage jusqu’à celui où tu retenais ce malheureux programme multi-agent du nom de XANA. J’ai essayé de le convaincre de se rallier à ma cause et, tu vois, cela a finalement payé – comme quoi, il n’est jamais trop tard pour réflechir à ses erreurs et tenter de regagner l’estime des autres. Mais, tu dois sûrement te demander : quand et comment ai-je trouvé ce moyen d’évasion pour mon esprit ?
(Ront tend de plus en plus l’oreille…)
Eh bien, tout simplement grâce à Wilnius. Si tu te rappelles bien, les dernières semaines avant que tu ne captures Aelita, tu lui as ordonné de m’emmener sur mon ancien poste de travail pour me forcer à améliorer les remparts de Carthage et m’introduire dans la Tour pour tenter de récupérer tes codes-sources à tout prix. Eh bien, sous son nez et sans qu’il ne se doute de quoi que ce soit, les codes que j’écrivais étaient, en réalité, la copie de mon programme générant mon esprit que j’ai pu re-taper intégralement de mémoire, et que j’ai pu donner vie selon tout un script finement réfléchi et organisé : c’est ainsi que mes anges ont pu aider Aelita et ses amis toujours au bon endroit, au bon moment, d’après les conditions liées à tes attaques. Et, concernant les recherches de Jérémie que j’ai pu anticiper et coder pour toutes les idées possibles, ou les actes d’espionnage et de sabotage dans ta base, c’était la copie de mon esprit qui intervenait.
Et, une fois de retour auprès de mon bien-aimé et de ma fille chérie, pour m’assurer que tu ne découvrirais pas le subterfuge de sitôt, au risque de le re-programmer pour donner vie à quelque chose de plus redoutable, j’ai intercepté cette copie de mon esprit dans le flux de données du Réseau et j’ai lancé un contre-programme pour le détruire. Sans qu’il ne laisse aucune trace ni sur tes PC, ni ailleurs dans l’univers informatique.

Ront, en hochant la tête, semblant admiratif Futé ! Vraiment très futé ! Ça me dégoûte de dire une chose pareille, je ne te le cache pas, mais je m’incline pour la première fois devant autant d’intelligence et de patience, surtout de la part d’une sauvage comme toi.
(Malgré les insultes, Sylphia ne peut s’empêcher de sourire avec fierté.)
Tu as bien assuré tes arrières, c’est vrai ; or, dans toutes ces manip’s, tu as omis un détail tout aussi important.

Sylphia, en perdant vite fait son sourire, à la fois méfiante et angoissée Qui est ?

Ront, avec un rictus de plus en plus railleur Qui sont les codes-sources encore stockés dans la mémoire des ordinateurs du parc, pauvr’idiote !

Sylphia, en réfléchissant avec soin, et en faisant attention de ne pas montrer sa panique Je… je suis désolée, mais je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

Ront Eh bien, moi-aussi je vais te donner par conséquent l’explication la plus brève et la plus convaincante possible ! Au moment où Franken t’a crée, ou même quand tu te régénérais par tes propres moyens, il a bien fallu intégrer une sauvegarde automatique dans la mémoire du Super-Calculateur de Safaric Park, histoire de rien perdre du programme-source qui te fait vivre si jamais il se passait quelque chose comme un bug ou une panne électrique. Et, malgré que tu peux apparaître ici ou ailleurs, l’énergie nécessaire à ta vie ne te rend que semi-indépendante, que tu te sens humaine ou pas. C’est pourquoi, je crois que tu peux t’estimer très chanceuse que ta fille et ses amis n’ont pas eu le temps de détruire le Super-Calculateur de Broussavana, au risque de détruire pour de bon.

Pendant qu’il parle, Sylphia tente d’analyser de bout en bout ses paroles et son idée.
Et, tout à coup, une terrible révélation vient lui titiller l’esprit
.

Sylphia, épouvantée Oh non… ! Tu n’as pas osé ?

Ront, sur un ton triomphant Eh si ! Qu’est-ce que tu crois ? Rien ne peut sortir de la Tour Noire une fois stocké dans sa mémoire… mais, comme tu viens de le rappeler, c’est un véritable trou noir : rien ne nous empêche d’y entrer et d’y enregistrer une fois pour toutes des données, comme mon code-source par exemple.
Et, la chance m’a également souri : en m’introduisant dans le Super-Calculteur du Kenya, j’ai retrouvé dans son historique la trace de tous tes codes-sources. Tu crois les garder tranquillement dans la structure de ton spectre polymorphe mais, en réalité, il n’en est rien même en te sentant humaine à cent pour cent. Ton cerveau ne fait qu’exécuter les ordres du programme stocké dans la mémoire de l’ordinateur, par ondes Wi-fi et énergie électromagnétique – d’où le fait que tu étais toujours particulièrement faible lorsque tu étais isolée dans ton cachot blindé. J’ai donc pris la liberté de transférer tous tes codes sur le Super-Calculateur de Carthage et, en les intégrant dans un nouveau script reconnaissable en mon nom… j’ai pu les enregistrer dans les données de la Tour Noire !
(Il éclate d’un rire monstrueux, tandis que Sylphia devient de plus en plus livide…)
Tu sais ce que ça signifie ?

Sylphia, en murmurant presque pour elle-même Si Aelita entre le Code Lyoko dans la Tour…

Ront, pour conclure en beauté NOUS disparaîtrons à jamais !!!

Son rire sardonique résonne avec horreur entre toutes les colonnes de son temple.
Probablement pour rivaliser avec son vis-à-vis, Sylphia fait apparaître un trident argenté dans sa main et se met en garde.


Sylphia, avec un air grave qui ne correspond pas du tout à son genre Alors, si nous devons partir ensemble, autant que je tente une dernière fois la mission pour laquelle Albert me faisait confiance.

Ront, avec mépris Pourquoi perdre encore ton temps ? Nous sommes désormais condamnés tous les deux.

Sylphia Pas tant que mon programme continuera à être exécuté…

Sur ses mots, elle charge son trident et envoie une décharge d’énergie sur Ront, qui est catapulté loin derrière son trône sans avoir le temps de se défendre.
Alors que ce dernier se relève difficilement, elle en profite pour activer ses ailes dorées et s’élever un peu dans les airs, empoignant son arme avec ses deux mains, prête à se battre.


Ront, en la contemplant avec sarcasme Très bien. Si tu le veux ainsi… jouons à la querelle des dieux !

Lui-aussi se met en position, charge rapidement sa faux, et balance une rafale de lasers argentés en direction de Sylphia. Celle-ci se défend à temps, en absorbant les lasers dans les doigts crochus de son bâton tournoyant devant elle, puis elle renvoie sur son adversaire des lasers, roses cette fois, qui désintègrent au passage le puissant trône en onyx virtuel. Ront se cache à temps derrière une colonne, assez épaisse pour contenir tous les projectiles mais qui s’endommage sérieusement à en juger les pixels s’échappant après l’impact.
Durant quelques instants, la forêt de piliers bien régulière du temple est si abondante que le guerrier noir reste invisible et silencieux, se glissant sous forme de fumée numérique derrière colonne après colonne. Sylphia devine la ruse et stimule tous ses sens, évitant à tout prix des gestes brusques qui pourraient lui être fatals.
Puis, une fois sur le même axe qu’elle, Ront surgit en reprenant sa forme humanoïde, tel un tigre, et tente de transpercer l’ange rose du bout de sa faux. Malheureusement pour lui, celle-ci a anticipé cette attaque trop évidente, et ses ailes la font bondir de quelques mètres, laissant Ront passer au travers de sa cible et s’écraser sur la colonne opposée à son point d’attaque. Sous le choc, cette dernière s’effondre et entraîne avec elle d’autres colonnes, telle une chute de dominos.
Sylphia s’éloigne de cette partie de temple en train de s’effondrer, mais dans un cri de rage pour lui redonner courage, son congénère refait appel à son don de lévitation pour la poursuivre tel un rapace, et se battre dans les airs avec sa faux. Ainsi, les deux guerriers virtuels se livrent à un duel de lames, entre faux et trident, zigzaguant entre les colonnes et filant dans les airs à une vitesse si folle qu’ils semblent laisser des traînées de lumière derrière eux.
Ayant capté la gêne de se battre dans un endroit pareil, Sylphia attend le moment où les deux armes sont pressées l’une contre l’autre pour éjecter son adversaire contre de nouvelles colonnes, avec une force étonnante, et sortir le plus vite possible en faisant attention aux énormes morceaux de toits s’effondrant autour d’elle et aux colonnes qui, sous l’onde de choc de la collision de l’ANAX-guerrier avec l’une d’elles, finissent par toutes s’écraser les unes contre les autres comme des dominos, barrant souvent le passage à l’ange qui doit toujours décrocher au dernier moment avec quelques pirouettes.
Après quelques secondes d’angoisse, elle est enfin à l’air libre : elle contemple, impuissante, le majestueux temple grec s’écrouler comme un château de cartes. Cependant, ses ruines ne se dévirtualisent pas et Sylphia se remet à nouveau en garde contre un nouveau bond de prédateur de Ront…
… que ce dernier ne tarde pas à reproduire, transperçant une énorme colonne qui l’avait écrasé dans sa chute. Il fonce sur elle, visage enragé, et abat son arme au moment voulu.
Or, celle-ci rebondit sur le champ de force rose protégeant Sylphia, que cette dernière a généré juste à temps par télépathie, et cette contre-attaque inattendue…
brise la faux comme du verre. Elle s’évapore si brusquement que Ront n’a même pas le temps de réagir, et cela l’abasourdit soudainement.
Le champ de protection disparaît et Sylphia, la mine satisfaite, profite de ce moment de faiblesse pour planter son trident dans le corps du guerrier squelettique.
Mais, celui-ci reprend ses esprit juste à temps pour s’emparer d’un coin de sa grande cape noire et la dévoiler devant le bâton aux trois extrémités en guise de bouclier. Et, ça marche : en se plantant dans ce néant, le trident s’évapore lui-aussi instantanément, stupéfiant l’ange rose.


Ront, retrouvant son air hautain et narquois Tu vois ? Comme ça, on est à nouveau à égalité. Rien ne sert de s’affronter, Sylphia, il fallait méditer.

Et, pour prouver ses dires, il s’incline en arrière et repousse violemment Sylphia de ses deux pieds fins, mais étonnamment puissants. La pauvre créature angélique s’écrase dans une des nombreuses ruelles de Carthage et, dans l’ombre des maisons en terre cuite virtuelle, le choc lui fait perdre connaissance…
*


Vous l'avez remarqué : j'ai arrêté au beau milieu de chapitre. En effet, publier le chap 7 seul n'aurait pas vraiment été intéressant, et le chap 8 est trop long pour le publier en une seule fois.
La semaine prochaine, vous aurez donc la deuxième partie de ce chapitre ; et quelle partie.... Pour ceux qui veulent garder le suspense jusqu'au bout, je leur déconseille le spoil suivant :
Spoiler
  Sujet: [CLE-S1] Episode 14 : Intrusion  
philippe-ulrich 02

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MessageForum: CL Évolution   Posté le: Sam 30 Mar 2013 11:02   Sujet: [CLE-S1] Episode 14 : Intrusion
A l'attention de France Télévisions,

Quand on met en place une programmation avec deux semaines en avance, la moindre des choses est de la respecter, et de ne pas la changer à la dernière minute.
9 h 25, ce n'est pas 9 h 05

Merci de votre attention !

Note de Shaka : Je ne crois pas que France Télévisions viennent lire ce qui se dit ici, tu sais...
 

Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure


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