Marrant le coup des pommes *Ulrich jaloux de william+Anax=Avalanche*
bon, ça s'arrange, ça s'arrange...
Heureusement qu'il y a de l'entente entre amis! (e'fin sauf pour Odd)
Je pense que ça prendra du temps pour Odd-Ulrich et Ulrich-Yumi.
Bonjour à tous. Avec les vacances qui se rapprochent, les profs me coulent sous les devoirs, et j'ai de moins en moins de temps à consacrer de temps à mes écrits.
Néanmoins, voici la suite...
6)
Alors qu’il travaillait tranquillement sur les programmes du Skid, Jérémie entend soudainement une série de BIP ! très stridents, suivie de la fenêtre du Super-Scan. Le petit génie découvre, horrifié, qu’une Tour est contrôlée par l’ANAX sur le Territoire du Désert.
Jérémie, en soupirant Bah, tiens ! Elle a bien choisi son moment pour attaquer, cette fichue ANAX !
Vite, il quitte sa chaise de bureau et, tout en se précipitant vers la sortie, il s’empare de son portable…
*
Aelita et Yumi sont en train d’attendre dans le couloir, près de l’infirmerie où Yolande l’infirmière est en train d’examiner William. Yumi est un peu perplexe, et Aelita tente de partager sa douleur avec un regard plein de pitié.
Yumi, en chuchotant Plus j’y réfléchis, plus je suis sûre que c’est Ulrich qui a fait ça !
Aelita Oh, arrête ! As-tu de vraies raisons de l’accuser ?
Yumi, en riant sans joie Oh oui ! Plein ! Déjà, le fait qu’il est l’un des prétendants de mon cœur avec William ; puis, la façon dont il nous a fixé ce matin au réfectoire, moi et William, alors qu’on mangeait tranquillement ensemble… ! Il n’a pas digéré ce qui s’est passé entre nous, le jour de la Zizanie ; ça se voit tout de suite dans son regard !
Aelita, en réfléchissant Oui, vu comme ça, ça peut être plausible de l’accuser. Mais, t’es sûre qu’il aurait vraiment eu le courage de s’attaquer ainsi à William, et en plus durant un de vos intimes moments ?
Yumi, sur un ton presque sec Oh, il serait capable de tout maintenant, vu comme j’ai déchiré son cœur ! Et, en plus, j’te rappelle que notre agresseur nous jetait ces fichues pommes depuis cet arbre, pas d’un buisson ou que sais-je ! Tu ne trouves pas que se cacher au sommet d’un arbre pour attaquer son rival est la tentative la plus efficace et la plus lâche qui soit !?
Maintenant, c’est Aelita qui est en plein doute. Sous le regard insistant de son amie, elle se met à réfléchir de plus en plus, explorant divers hypothèses, divers défenses…mais aucune ne semblait vraiment convaincante.
Aelita Je sais pas, Yumi. Moi, je suis sûre qu’Ulrich n’aurait jamais fait ça ! Même s’il a tendance à être assez taciturne et grincheux, il est quand même sympa au fond ! Et puis, au cas où tu l’aurais oublié, j’te rappelle qu’Ulrich a le vertige : alors, comment aurait-il pu réussir à grimper sur cet arbre et à y rester perché, sans malaise ?
Yumi, en haussant les épaules J’en sais rien mais, tu sais, Aelita : lorsque quelqu’un est très jaloux, il est capable de tout pour arriver à ses fins ! Le malheur et la tristesse ont l’avantage de révéler des caractères et des capacités cachés au plus profond de nous-mêmes !
Aelita Peut-être, mais je suis certaine qu’Ulrich n’a pas un fond mauvais ! Il s’est rendu compte qu’il t’a fait beaucoup de mal, et il ne doit plus avoir envie d’aggraver les choses s’il est toujours vraiment amoureux de toi.
Yumi, toujours décidée À qui le dis-tu !?
Soudain, le portable d’Aelita sonne. Cette dernière, intriguée, s’en empare et décroche…
Aelita Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Jérémie ?
Jérémie, voix off Alerte, ANAX ! Venez tous à l’usine, tout de suite…
(Puis, d’une voix plus sombre…)
… enfin, sauf Odd !
Aelita OK, Jérémie ! On attend William, et on arrive !
Jérémie, voix off et un peu abasourdie Hein !? Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ?
Aelita Trop long à raconter ! À tout de suite !
Elle raccroche et range avec précaution son portable dans la poche de sa robe.
Au même moment, William pousse la porte de l’infirmerie avec un gros bandage blanc autour de la tête, un peu comme un bandeau. On aurait dit un vrai rebelle, maintenant ! À son arrivée, Yumi décolle rapidement de sa chaise et se jette dans ses bras, en l’embrassant précipitamment sur les joues.
Yumi Oh, Willy-chéri ! Ça va mieux, ta tête ?
William Ouais, ça peut aller ! Mais, il ne m’a pas raté, ce lâche, avec ses fichues pommes ! Encore heureux que j’ai pu m’en sortir, sans séquelles : si j’aurais reçu ces pommes plus violemment en pleine poire, j’aurais pu être tétraplégique, ou quelque chose comme ça, ou pire même… mort !
Yumi, sur un ton exagéré Oh, mon Dieu !
Aelita, à William Ouais, ben, dépêche-toi de te remettre de tes émotions parce que, là, il y a urgence : l’ANAX vient de passer à l’attaque, selon Jérémie !
William, révolté Oh, c’est pas vrai ! Juste au moment où on est tous déchiré… ah, elle a bien choisi le moment pour attaquer, celle-là !
Aelita, sur un ton ironique C’est clair, mais qu’est-ce que tu veux !? L’ANAX, c’est l’ANAX ! Allez, finis de rigoler, et allons tous à l’usine !
William On est parti !
Pendant qu’ils étaient en train de se précipiter vers la sortie, Aelita s’était mise à nouveau à réfléchir à propos d’Ulrich…
Aelita, à elle-même William agressé par des pommes… l’ANAX pssant à l’attaque… Ulrich réagissant bizzarrement… hum, je crois que je commence à comprendre certaines choses, maintenant !
7)
Aelita, William et Yumi sont en train de longer le bâtiment des sciences pour se rendre dans le parc, là où se trouve la bouche d’égout. Malgré qu’ils sont déjà essoufflés, ils essayent de courir le plus vite possible et, en même temps, ils gardent tous leurs sens en alerte au cas où…
Soudain, tout au bout du premier étage du bloc, la dernière fenêtre s’ouvre et deux mains apparaissent dans l’encadrement, avec un énorme ballon rouge entre les deux membres. Le propriétaire de ces organes tentent de tendre ses bras dans le vide, le plus loin possible, n’attendant que le bon moment. Heureusement pour lui, les trois adolescents n’ont pas remarqué la menace qui planait au-dessus de leurs têtes.
Quelques instants plus tard, les mains laissent tomber le gros ballon rouge, qui s’écrase droit sur la tête de William…
SPLAÔCH !!!
Le ballon éclate et une énorme quantité d’encre noire asperge le pauvre beau ténébreux, qui s’effondre à nouveau par terre sous le choc. Ayant entendu le bruit, les deux filles s’arrêtent en pleine course et contemplent, impuissantes et hébétées, l’indigent William abattu comme un pauvre chien. L’encre noire inondait pratiquement ses cheveux, bien qu’il fallait se décrocher la rétine pour le remarquer (vu que ses cheveux étaient, eux-mêmes, noirs !), et coulait le long du bandeau et de son visage comme du sang.
Peut-être est-ce à cette métaphore que Yumi pensait, sans raison, car elle hurle aux éclats comme si son petit copain était mort devant ses yeux et, comme Aelita, elle entend soudainement un rire diabolique, glacial.
Les deux adolescentes lèvent la tête et aperçoivent… Ulrich, qui est en train de les contempler, tous les trois, avec un air maléfique sur son visage et accroupi sur le rebord de la fenêtre, à deux doigts de basculer dans le vide en cas de faux mouvement. Apparemment, il ne souffrait nullement de son vertige. Ses yeux étaient toujours noirs…
Tout à coup, le beau brun saute sans hésitation et atterrit entre William et les deux filles, en lançant un petit cratère sur le sol avec son poing. Après s’être assuré rapidement que son rival était à nouveau inconscient, il se tourne vers les filles et marche lentement vers elle, en gardant son air diabolique.
Aelita voit ses hypothèses se réaliser et essaye de se cacher derrière Yumi, craignant qu’Ulrich allait s’en prendre surtout à elle comme lui indiquait son intuition. La jeune Japonaise, quant à elle, sent la colère remplacer sa peur et elle laisse Ulrich se rapprocher doucement d’elle, en le fixant dans ses yeux avec toute sa haine…
Yumi, en grognant Qu’est-ce que t’as fait à mon Willy-chéri, sale traître !? Tu l’as tué !? Oui, c’est ça, je sais que tu l’as tué !…
Ulrich se contente juste de lui sourire davantage sans rien lui répondre, ce qui accentue la colère déjà incontrôlée de la belle Japonaise…
Yumi, sur le même ton Oui, tu l’as tué, ça se voit dans ton regard ! Tu n’es qu’un lâche, un fourbe, un sans-cœur, un…
Aelita, en lui chuchotant d’une voix suppliante Non, Yumi ! Je t’en prie, contrôle-toi ! C’est ça qu’il veut, justement, il…
Yumi, en vociférant Laisse-moi, Aelita ! Il a tué mon Willy-chéri et, maintenant… C’EST MOI QUI VAIS LE TUER !!!
Soudain, elle se précipite vers lui, tout poing dehors et hurlant aux éclats, sans qu’Aelita ne puisse la retenir. Ulrich s’arrête et la laisse venir à lui, sans tenter de prendre la fuite ou quoi que ce soit d’autre… toujours avec ce sourire démoniaque.
Aelita, en hurlant à son amie, sans espoir Non, Yumi ! Arrête ! Ulrich est contrôlé par l’ANAX ! Ne…
Mais, Yumi ne l’écoutait pas.
Soudain, alors qu’elle était à quelques centimètres de lui, Ulrich réagit enfin : il tend son bras vers elle et, de ses doigts bien tendus eux-aussi, une salve d’électricité violette vient brusquement frapper la poitrine de Yumi, la propulsant violemment contre le bâtiment à côté d’elle. Elle est assommée, net.
Aelita pousse un petit cri d’effroi et se décide rapidement à prendre la fuite. Malheureusement, Ulrich le remarque et c’est sur la jeune fille aux cheveux roses que les éclairs violets vont s’abattre avec toute la violence du monde, l’assommant également net. Il ricane aux éclats puis, en laissant ses deux autres amis inconscients seuls face à leur triste destin, il va ramasser Aelita et se précipite vers l’usine, via le passage secret sous la bouche d’égout…
Quelques instants plus tard, William et Yumi reprennent difficilement leurs esprits. Ils sont encore bien sonnés, mais ils se rendent très vite compte de la réalité…
William, hébété Aïe… qu’est-ce qui s’est passé ? Qui m’a attaqué ?
(Puis, en remarquant que Yumi est autant sonnée que lui…)
Qu’est-ce qui t’es arrivé, Yumi ?
Yumi, en se frottant douloureusement la tête C’est Ulrich qui nous a attaqués : on a vu juste depuis le début ! Il est contrôlé par l’ANAX !
William Oh, c’est pas vrai ! Manquait plus que ça !
(Puis, en regardant autour de lui…)
Hé ! Où est passée Aelita ?
Yumi Je crois qu’Ulrich l’a enlevée, peu après nous avoir mis hors d’état de nuire ! C’est l’horreur ! Il faut se dépêcher d’aller à l’usine, avant qu’il n’arrive quelque chose de vraiment grave à Aelita et Jérémie !
William, un peu perplexe J’espère qu’il n’est pas déjà trop tard ! Je…
(Il sent enfin que quelque chose coule sur ses joues et dans sa chevelure. Intrigué, il se caresse l’une de ses joues et découvre la présence d’un liquide noir brillant sur ses doigts. Sans raison, il est terrifié…)
Qu’est-ce qui s’est passé ? Je saigne, ma chérie !?
Yumi, en gloussant un peu Mais non, grand niais ! C’est de l’encre noire ! Cadeau de la jalousie d’Ulrich, après les pommes !
William, en marmonnant Oh non, mes si beaux cheveux et mon si beau visage… ! Grr ! Cette fois-ci, ami ou ennemi, je vais l’écorcher vif, ce gars !
Yumi Alors, allons-y ! Ne perdons plus de temps !
Ensemble, les deux adolescents se lancent sur les traces d’Ulrich, en espérant qu’il ne soit pas trop tard…
*
Ulrich est arrivé à l’usine depuis bien longtemps. Aelita est toujours dans ses bras, inconsciente. Il attend impatiemment le monte-charge, qui ne tarde pas à apparaître. Guidé par une mystérieuse voix, Ulrich disparaît dedans.
À quelque étages plus bas, Jérémie commence sérieusement à se faire du souci…
Jérémie, en se mordillant les doigts Oh, c’est pas vrai ! Mais, qu’est-ce qu’ils fichent, bon sang ?
À peine a t-il eu le temps de prononcer ces mots que le monte-charge arrive à son étage et la porte commence à s’ouvrir.
Jérémie, en se retournant Ah ben, c’est pas trop tôt ! Qu’est-ce qu…
(Mais, en contemplant le sinistre spectacle qu’offrait un Ulrich complètement aliéné avec une Aelita dans les vapes et dans ses bras…)
Ulrich !? Mais, qu’est-ce que… Qu’est-ce qui s’est passé ?
Ulrich sourit à nouveau, ce qui accentue la peur du petit génie. Le beau brun dépose doucement Aelita à terre et pointe ses doigts bien tendus vers Jérémie, pétrifié par l’horreur…
Ulrich, d’une voix métallique et avec un sourire démoniaque aux lèvres Désolé Jérémie… mais il faut construire un monde meilleur !
Sur ses mots, de nouveaux éclairs violets surgissent de ses doigts et frappent je pauvre petit Einstein, qui s’écrase violemment contre le mur. Comme Yumi et William, le choc est si violent qu’il perd aussitôt connaissance.
Ulrich esquisse un sourire hautement fier, puis il appuie sur un bouton et le monte-charge se referme devant lui…
*
La bouche d’égout se soulève toute seule et se traîne doucement vers le côté, laissant apparaître un trou béant. C’est par ce trou que William et Yumi apparaissent sur le pont menant à l’usine. Ils semblent être à bout de forces, mais ils doivent se résigner car ils sont proches du but. Vite, ils se précipitent maintenant sur le pont et arrivent, enfin, à l’intérieur de l’usine…
*
Le monte-charge s’ouvre à nouveau devant le labo mais, cette-fois, il n’y a qu’Ulrich qui est à bord. Après s’être assuré que Jérémie était toujours inconscient, il s’installe devant le Super-Ordinateur et commence à pianoter rapidement sur le clavier. Il savait précisément quoi tapait alors, qu’en temps normal, il aurait été encore incapable de faire de telles manip’s tout seul.
Quelques instants plus tard, une fenêtre apparaît sur l’écran, lui annonçant qu’une virtualisation différée venait d’être lancée. La fierté dans ses yeux noirs est à son comble. Il quitte le fauteuil et regagne la salle des scanners par le petit escalier secret du fond, avant de disparaître dans l’un d’eux… en même temps qu’Aelita.
Dans le labo, on voit sur l’écran de l’ordinateur que le compte à rebours file rapidement et atteint bientôt à zéro.
À ce moment-là, une vague blanche emporte Ulrich et Aelita dans l’infini des gros tuyaux virtuels… avant de réapparaître sur le Territoire du Désert de Lyoko.
Même en apparence virtuel, Ulrich a toujours les yeux noirs et Aelita est toujours évanouie. Le samouraï scrute rapidement les alentours, puis il prend la belle elfe aux cheveux roses dans ses bras et commence à traverser la grande plaine de sable virtuel vers on se sait où…
*
Le monte-charge s’ouvre pour la troisième fois mais, là, ce sont Yumi et William qui en sortent. Ils voient Jérémie adossé contre un des murs du labo, en train de reprendre son souffle et ses esprits : apparemment, il a dû aussi goûter à la délicieuse salve électrique d’Ulrich.
William, en l’aidant à se relever Hé, Einstein ! Ça va comme tu veux ?
Jérémie, en se relevant difficilement Ouais, ça va, j’ai connu pire ! Où sont Ulrich et Aelita ?
Yumi, comme si c’était logique Ben, je crois qu’ils se sont déjà virtualisés, non !?
Comme si c’était maintenant qu’il revenait à la réalité, Jérémie se précipite vers son ordinateur et contemple rapidement son écran. Ses radars et les cartes de vies exhibées à côté indiquaient, en effet, qu’Ulrich et Aelita étaient déjà sur Lyoko…
William D’après Aelita, Ulrich est contrôlé par l’ANAX !
Jérémie, en marmonnant Ouais, c’est ce qui me semblait aussi ! Descendez en salle des scanners, je vous virtualise immédiatement !
Yumi, inquiète Et, si jamais on a des difficultés à vaincre ?
Jérémie Au pire, j’appellerai les autres, mais je suis sûr que vous y arriverez, tous les deux, à venir à bout !
William, sur un ton ironique Pour sûr ! J’ai un compte à rendre avec Ulrich, en ce qui concerne les pommes et l’encre ! Allez, à tout à l’heure, Jérémie !
Comme naguère Ulrich, il emprunte le petit escalier du fond, suivi de près par Yumi. Tout en gardant un œil sur ses radars, Jérémie met la procédure de virtualisation en route, une fois ses amis dans les scanners.
Quelques instants plus tard, Ulrich arrive près de la petite oasis du Territoire, où Ront l’attend avec quelques Foxxies. Le Vasa est stationné juste en-dessous du plateau où se trouve l’oasis.
Ront accueille le samouraï à bras ouverts, mais les petits fennecs sont quand même sur leurs gardes, Ulrich s’incline bien bas devant Ront et dépose Aelita, toujours inconsciente, à ses pieds.
Ulrich, de sa voix métallique Voilà ! Je l’ai ramenée comme prévu, Maître ! Et, tous ses amis sont hors d’état de nuire !
Ront, en lui tapotant l’épaule Je suis fier de toi, mon garçon ! Tu as fait du très bon travail, digne des meilleurs chevaliers de l’ANAX !
Ulrich, en souriant fièrement Je n’ai d’autre plaisir que de servir mon juste et bien-aimé Maître ! Après tout, nous devons construire un monde meilleur, un monde sans danger !
Ront Et, je crois bien que ce jour est enfin arrivé !
Les deux être virtuels ricanent aux éclats, sous les regards intrigués des Foxxies…
*
Yumi et William foulent, enfin, le sol virtuel. Très vite, l’Overwing et l’Overbike argenté de William font leur apparition, très vite chevauchés par leur maîtres.
Jérémie, voix off Dépêchez-vous, les gars ! Ulrich et Aelita sont avec Ront et des Foxxies, près de l’oasis ! C’est au Nord-Est de votre position !
William OK, Jérémie ! On va essayer d’y arriver le plus vite possible !
Aussitôt dit, aussitôt fait : les moteurs des deux engins rugissent pleinement, et font immédiatement route vers le lieu-dit.
*
Aelita commence à entre-ouvrir un peu les yeux mais, comme s’il l’avait remarqué, Ront pointe sa main vers elle et, presque instantanément, une aura noire entoure la pauvre elfe aux cheveux roses et l’élève un peu dans les airs.
Maintenant, elle a les yeux grands ouverts…
Ront, sur un ton cruellement taquin Alors, ma douce Aelita ? À ce que j’ai entendu, il y a des choses qui ne vont plus tellement dans votre bande ! Vous vous êtes vraiment disputés ?
Aelita, en grognant entre ses dents Ça ne vous regarde pas, espèce de monstre !
Ront, en haussant les épaules, mais en gardant son sourire sadique Comme tu voudras ! Mais, tu verras : tu te feras d’autres amis, et bien meilleurs, sur Carthage !
Aelita, sur un ton un peu insolent À qui le dites-vous !?
Ront, en essayant de garder son sang-froid Tu le verras par toi-même ! En attendant…
Il commence déjà à déplacer lentement Aelita vers le point d’eau, qui n’en était pas vraiment un en fait – ce n’était qu’une fine membrane.
Mais, soudain, un éventail venant de nulle part frappe violemment son bras, perdant tout lien avec Aelita qui s’effondre lourdement par terre, à quelques mètres du petit lac. Ront, Ulrich et les Foxxies se retournent et aperçoivent, au loin, Yumi et William qui viennent à leur rencontre.
Ront, à Ulrich, sur un ton ironique et un peu furieux Tiens ! Je crois que tes amis sont quand même venus nous tenir compagnie !
Ulrich, en faisant face aux agresseurs et en dégainant ses sabres Ce ne sont plus mes amis !
Pendant que Yumi rattrape son éventail, William fonce droit sur Ulrich, sa grande épée prête à frapper. Soudain, Ulrich se met à courir vers lui en Super-Sprint et, très rapidement, les adolescents se retrouvent vraiment face-à-face…
William tente de porter le coup de grâce à Ulrich… mais ce dernier esquive la grande épée et frappe l’Overbike de William en guise de contre-attaque. Ce dernier, sentant qu’il a perdu le contrôle, saute de son engin, qui va terminer sa course en disparaissant dans le point d’eau après avoir évité Ront de peu.
Yumi, quant à elle, est trop concentrée sur Aelita et les Foxxies pour avoir fait attention à ce qui s’était passé. Une fois l’ordre de Ront reçu, les cinq Foxxies se mettent en rang et mitraillent l’Overwing. Yumi tente d’esquiver comme elle peut et, un moment donné, elle fonce vers le plancher des vaches et, au dernier moment, elle dégaine ses éventails avant de reprendre très vite de l’altitude (pour éviter la faux de Ront, qui passait par là.)
Ses éventails parviennent à détruire deux des cinq Foxxies, avant de revenir dans les mains de leur maîtresse. Fière d’elle, cette dernière fait un brusque demi-tour et repart à l’assaut, à travers la pluie de lasers argentés.
Profitant de la confusion qui régnait autour d’elle, Aelita se relève discrètement, active ses ailes et essaye de s’enfuir à tire-d’aile. Or, l’étrange sixième sens de Ront l’en alarme et ce dernier tente d’abattre l’elfe rose, en envoyant des ondes d’énergie avec sa faux. Aelita s’empresse de se mettre à l’abri, derrière le gros rocher s’élévant derrière le point d’eau.
Pendant ce temps, William se redresse et fait face à son rival. Les deux jeunes hommes ont leurs épées dégainées et s’observent d’un regard méfiant et assassin, en tournant comme des prédateurs sur le point de s’affronter.
William, d’une voix ironique et furieuse On peut dire que tu t’es bien foutu de moi, aujourd’hui, Ulrich ! Très drôle, le coup des pommes et de l’encre noire !
Ulrich, en ricanant et de sa voix métallique J’espère que mon encre était bien assortie avec tes cheveux, faux-jeton !
William, en essayant de garder son sang-froid À quoi bon avoir fait ça ? Qu’as-tu gagné en rejoignant l’ennemi ? T’as pas encore compris que Yumi ne t’a jamais aimé, et n’aimera jamais un pauvr’ type comme toi !?
Ulrich, comme en crachant du venin Ouais, ben, en matière de pauvr’ type, tu peux parler, toi !
William Oh, arrête donc ! Yumi m’a tout raconté sur toi, depuis le début ! Je peux te dire que, depuis que vous vous connaissez, tu te faisais des illusions sur vos relations ! Vois-tu, c’est pour ça que rien n’a marché avec vous ! Pourquoi ne veux-tu pas admettre qu’elle m’aime plus que toi ?
Ulrich C’est toi qui le dis ! En tout cas, tu comprends maintenant pourquoi j’ai rejoint l’ANAX : eux, au moins, ce sont de vrais amis !
Durant quelques instants, ils continuent de tourner en rond, en maintenant entre eux une même distance. Plus ils se dévisagent, plus leurs yeux se plissent par la haine, la colère…
Ulrich, en grognant entre ses dents Et, dire que j’étais ami avec un pareil lâche fourbe, calculateur, à double-visage et obscurantiste !
William, en faisant de même En matière de lâcheté, tu peux parler, mon vieux !
Ulrich continue, néanmoins, de l’insulter pendant quelques bonnes secondes et, au bout d’un moment…
William, comme pour se faire entendre raison Tu vois !? Tu sais même plus ce que tu dis, tellement qu’on t’a fait un de ces bourrages de crâne !
Ulrich, en pointant ses sabres vers lui De toute façon, on est deux prétendants, et Yumi n’a qu’un cœur ! Il n’y aura donc qu’un seul gagnant !
William, sur un ton ironique Ça, au moins, c’est plein de bon sens !
Soudain, Ulrich rompt le cercle en hurlant aux éclats et fond sur William, ses sabres fendant dangereusement l’air. Le beau ténébreux se met en garde et, bientôt… les deux adolescents se livrent un combat à mort.
*
Une nouvelle fois, Yumi attend le dernier moment pour remonter son Overwing en chandelle et jeter ses éventails au même instant. Et, comme avant, ses deux armes trouvent cible : il ne reste plus qu’un Foxxie à la plus grande fierté de la Japonaise.
Yumi, sur un ton ironique Ben alors, qu’est-ce qui se passe ? L’ANAX n’a pas l’air d’être en pleine forme, aujourd’hui…
Mais, soudain, un hurlement perçant attire son attention et la fait un peu changer d’avis…
Ront s’est téléporté au sommet du grand rocher à côté du point d’eau et, alors qu’Aelita tentait de s’enfuir le plus loin possible de l’oasis et de son agresseur, ce dernier tend son bras à la vitesse de l’éclair : une aura noire enveloppe soudainement la petite elfe aux cheveux roses, qui trébuche en pleine course et se sent à nouveau s’élever dans les airs.
Sur son gros rocher, Ront affiche une mine satisfaite et fait venir Aelita près de lui…
Ront À quoi ça sert de courir, ma chérie ? Tu sais que tôt ou tard, je t’aurais attrapé de tout façon !
Aelita, avec un sourire railleur, mais un peu forcé Et, il serait temps que vous sachiez que lorsque ce jour arrivera, tôt ou tard j’arriverais à vous échapper, avec ou sans mes amis !
Ront, qui ne se laisse pas impressionner Ouais mais, en attendant, j’ai bien peur que ce fameux jour soit enfin arrivé !
En gloussant de façon diabolique, il fait un demi-tour à son bras et Aelita se retrouve juste à quelques mètres au-dessus du point d’eau. Elle soupçonne, bien entendu, la présence du Vasa en-dessous de la fine couche d’eau, aussi…
Aelita, en hurlant à toute voix AU SECOURS !!!
Yumi, horrifiée Oh non, Aelita… !
Mais, la Japonaise est trop longtemps restée sur place car un laser argenté dévirtualise, tout à coup, son Overwing.
Après, tout se passe très vite : alors que Yumi chute dans le vide, encore surprise de la destruction soudaine de son engin, Ront rompt le lien et Aelita tombe, impuissante, vers le point d’eau. La pauvre elfe est trop horrifiée pour tenter quoi que ce soit ; aussi, Yumi dégaine rapidement ses éventails, en espérant qu’ils allaient lui servir quand même à quelque chose…
Mais, le petit Foxxie ne l’entend pas de cette oreille, et un autre laser argenté renvoie la lyoko-guerrière sur Terre…
*
À quelques pas de l’oasis, Ulrich et William sont en train de se battre furieusement sur les grandes plaines de sable virtuel. Apparemment, tous les coups sont permis : Ulrich se sert de tous ses pouvoirs pour avoir le dessus, comme Super-Sprint ou Triplicata (qui se trouvent être décuplés), mais William riposte avec une incroyable prouesse, bien qu’il est juste réduit à balancer sa grande épée dans tous les sens.
Après quelques minutes de dure combat et d’esquives toutes aussi impressionnantes les unes que les autres, exécutées dans une sorte de danse macabre, Ulrich finit par trouver la solution. Il ré-utilise une énième fois son Triplicata mais, cette fois, les répliques attaquent en Super-Sprint comme l’original, en tournant en rond autour du rival…
Bien qu’il est dépassé par cette super attaque, William tente de résister : il abat un Ulrich, puis le deuxième…
Et, le troisième le renvoie dans les scanners.
Après la disparition de son adversaire, Ulrich plante ses deux sabres et ricane aux éclats, comme il n’a jamais ricané jusqu’à présent.
Du haut de son rocher, Ront n’a rien perdu du spectacle, après qu’Aelita ait disparu dans le point d’eau. Il fait apparaître sa faux dans un panache de fumée noire et appelle le jeune samouraï d’une voix claironnante…
Ront, sur un ton satisfait Décidément, Ulrich, tu as été à la hauteur de mes espérances ! Je suis fier de toi, mon garçon !
Ulrich, sur un ton arrogant Je l’ai enfin vaincu ; ça fait longtemps que j’attendais ça !
Ront Je suis content pour toi ! Cependant…
(Il lève bien haut sa faux et, d’une voix faussement navrée…)
… je n’ai prévu que deux places dans le Vasa ! Je suis désolé, Ulrich, mais je n’ai point le choix !…
Ulrich, qui commence à devenir inquiet et méfiant Que voulez-vous dire, Maître !?
Ront Je n’ai rien contre toi mais… pour l’instant, je… je n’ai plus besoin de toi ! Et, comme il n’y aura qu’un seul Maître du monde à la fin… mais, bon, sans rancune !
Ulrich, horrifié, indigné et impuissant sans ses sabres, ne peut que contempler l’onde de choc envoyé par la faux de Ront, qui le renvoie rapidement sur Terre comme ses camarades…
*
Ça fait un certain temps, maintenant, qu’Aelita est sur le pont du Vasa et que les Makacqs se sont empressés de s’emparer d’elle. Mais, comme elle ne s’avoue pas vaincue pour autant (après tout, le vaisseau de l’ANAX n’a pas encore disparu dans la Mer Numérique), elle rassemble toute les forces qui lui restent et parvient à se débarrasser de tous les monstres à bord, avec des dizaines de champs de force. Les Makacqs, qui n’ont pas été dévirtualisés, cachent leurs yeux sous leurs grosses mains, comme s’ils étaient devenus aveugles, et finissent par passer par-dessus bord.
En quelques instants, Aelita se retrouve toute seule à bord et son regard se tourne vers le poste de pilotage, à la poupe. Ça lui donne une idée : grâce à son don de création, elle parvient… à se matérialiser dans ce poste de pilotage.
Ce poste est déjà plus grand que celui du Skid, et le tableau de commande est plus ample aussi, avec beaucoup de touches et de leviers de toutes tailles. Au bout des accoudoirs du fauteuil où était installé Aelita, il y avait deux petits joysticks (sans doute, pour piloter le vaisseau), et une sorte de petite radio était incrustée dans le tableau de commande, juste devant l’elfe rose. Cette dernière essaye de trouver rapidement la bonne fréquence et se rapproche assez du haut-parleur circulaire…
*
Dans le labo, Jérémie est déjà en train de fondre en larmes. Yumi, William et, maintenant, Ulrich étaient dévirtualisés : Aelita était, à présent, toute seule sur Lyoko, et dans le Vasa qui plus est.
Jérémie, en parlant pour lui-même C’est fini : tout est perdu !
Mais, au dernier moment…
Aelita, voix off, surgissant de l’ordinateur Allô, Jérémie ? Ici, Aelita, tu me reçois ?
Jérémie s’arrête aussitôt de pleurer et se redresse bien droit devant l’ordinateur, surpris.
Jérémie, abasourdi, mais heureux Ael… Aelita !? Tu es sauve !? Où es-tu ? Comment…
Aelita, voix off Tu vas pas me croire, mais je suis à l’intérieur du poste de pilotage du Vasa !
(Avant que Jérémie n’ait le temps de répliquer…)
Trop long à te raconter. Dis-moi juste où est la Tour activée…
Jérémie Elle est, euh… au Sud-Est de ta position, au bout d’un canyon. Mais, je… je n’arrive toujours pas à y croire ! Tu…
Aelita, voix off et sur un ton autoritaire Plus tard, Jérémie !
Elle déconnecte la radio et, après quelques instants de recherche, elle finit par trouver la bonne commande. Les moteurs du Vasa se mettent à rugir, et Aelita s’empare des petits joysticks pour diriger le vaisseau…
*
Maintenant qu’il était sûr que la fille était bien entre ses griffes (« espérons que ces abrutis de singes l’ont traitée correctement ! ») et qu’il n’y avait plus d’obstacle sur son chemin, Ront fait disparaître sa faux dans un panache de fumée et saute, droit comme un piquet, dans le point d’eau…
*
Les moteurs mettent quelques secondes à chauffer, mais Aelita sent le vaisseau partir assez rapidement…
Juste à temps car Ront venait de traverser la fine couche aqueuse du point d’eau. Il constate, abasourdi, que le Vasa n’est plus là où il l’avait mis, mais bien à quelques mètres plus loin, au Sud-Est de sa position…
Ront, en grognant, furieux Petite peste !…
Vu comme le pont de son cher vaisseau ne peut plus l’accueillir, Ront se laisse tomber dans le vide, en hurlant aux éclats, et finit par disparaître dans la Mer Numérique après une chute presque interminable…
*
Dans la salle des scanners, William et Yumi ont à peine le temps de reprendre leur souffle qu’Ulrich les attaque à nouveau. Il envoie Yumi contre un mur, ce qui l’assomme net, et ses mains se referment sur la gorge de William. Ce dernier tente de se défendre mais, déjà, il commence à suffoquer et puis, de toute façon, Ulrich est trop fort pour qu’il puisse s’en débarrasser. Il est donc juste réduit à griffer le visage du beau brun, en espérant que ce sera efficace…
Mais, combien de temps encore pourra t-il tenir avant de mourir, étranglé par son ancien ami ?
*
Après quelques instants de route, Aelita aperçoit, enfin, la Tour activée à l’horizon et, devant elle, le canyon. Soudain, elle voit des lasers argentés passer comme des éclairs devant le poste de pilotage et s’écraser dans la coque du Vasa, en le faisant dangereusement vaciller. En tournant et en levant la tête (car le poste de pilotage était tout vitré), Aelita découvre qu’elle est pourchassée par une escadron de trois Mégapiafs particulièrement féroces.
Aelita cherche rapidement la commande contrôlant les canons, alors que les lasers argentés se font de plus en plus précis et dangereux, et finit par le trouver grâce à une mystérieuse intuition.
Partout sur la coque, quelques dizaines de canons font un demi-tour sur leur axe et bombardent sur les monstres volant des lases dorés.
Les Mégapiafs les esquivent difficilement mais, de toute façon, ils se font tous détruire en peu de temps.
Le Vasa est, maintenant, en train de traverser le canyon, son sommet du bas rasant presque le sol et le bas de sa coque, les immenses rochers du canyon. De nouveau, Aelita n’a pas le temps de reprendre son souffle car deux Krokrodils viennent d’apparaître, chacun de derrière une des extrémités de la gorge, et dégainent eux-aussi des lasers argentés sur le grand vaisseau virtuel, qui fonce vers eux à pleine vitesse. De nouveau, Aelita ré-utilise la commande des canons, qui recommencent à envoyer leurs mortelles lasers dorés.
Ces lasers parviennent à détruire immédiatement un des Krokrodils, tandis que l’autre est envoyé dans le vide numérique par le bas du Vasa, qui l’a heurté de plein fouet. Pendant ce temps, Aelita est sorti rapidement du poste de pilotage – à nouveau, grâce à son don de création – et elle a sauté juste à temps du vaisseau, avant que ce dernier, désormais sans contrôle, n’exécute un magnifique plongeon dans la Mer Numérique.
Sans perdre de temps, Aelita entre dans la Tour…
*
Jérémie vient d’apparaître dans la salle des scanners, grâce au petit escalier secret. Il évalue rapidement la situation : Yumi contre un mur, inconsciente, et Ulrich apparemment toujours sous l’emprise de l’ANAX, en train d’étrangler William. Ce dernier griffe le visage de son agresseur de toutes ses forces, mais ce dernier ne lâche pas prise.
Jérémie, après une petite hésitation, prend son courage à deux mains et se précipite vers Ulrich, les poings bien fermés…
*
Aelita est au sommet de la Tour. Elle s’avance jusqu’au centre…
*
Ulrich a senti le danger et, tout en gardant une main sur la gorge de William, il se sert de l’autre main pour arrêter Jérémie en pleine course, lui envoyer une violente décharge électrique et, pour finir, l’envoyer contre le mur, juste à côté de Yumi…
*
Aelita pose la main sur l’écran, devant elle. « AELITA » apparaît, puis « CODE »…
*
William est sur le point de rendre son dernier soupir…
*
« CODE LYOKO »
*
Les yeux d’Ulrich redeviennent normaux et William, qui l’a remarqué, s’empresse de se débarrasser de lui, juste à temps. Ulrich fait un petit vol plané et s’écrase contre l’un des scanners. Il reste inconscient…
William met quelques secondes à se remettre de ses douleurs à la gorge et, quelques instants plus tard, Yumi reprend, petit à petit, connaissance…
Yumi Willy, ça va ? Tu n’as rien ?
William, sur un ton qui se veut ironique À part que ton cher ex a piqué une crise de jalousie et qu’il a tenté de me tuer… je n’ai rien, t’en fais pas !
Yumi sourit et elle se relève difficilement pour aller se jeter dans les bras de son copain, soulagée. Ce dernier l’accueille chaleureusement dans son étreinte, sans résister…
10)
La scène se passe quelques jours plus tard, dans la chambre de Jérémie. Alors que le petit génie, apparemment remis de ses éventuelles blessures, bosse sur son ordinateur, William et Yumi sont installés côte à côte sur son lit, à se regarder tendrement et avec un doux sourire aux lèvres.
Jérémie, tout en continuant de pianoter Eh bien, quelle belle frayeur on s’est fait ! À partir de maintenant, va falloir se montrer extrêmement prudent lorsqu’on ira sur le Web ! L’ANAX peut recommencer à tout moment !
William, sans détacher ses yeux doux de Yumi T’inquiète, Einstein, on redoublera de prudence à l’avenir !
Yumi, en faisant l’effort de se tourner vers Jérémie, un peu inquiète Dis, Jérémie, tu crois qu’Ulrich pourrait, à nouveau, tomber entre les griffes de l’ANAX ?
Jérémie Pas pour l’instant, vu que je pense qu’en règle générale, l’ANAX ne fait jamais deux fois les mêmes erreurs ! Mais, si on continue à se faire la tête comme ça… l’ANAX pourra en profiter à nouveau, ça fait aucun doute ! Surtout avec Ulrich, vu comme…
(Il se tourne vers Yumi et il rougit un peu, apparemment gêné…)
… enfin, tu vois ce que je veux dire !?
Yumi, en souriant Promis ! À l’avenir, je serai un peu plus cool avec lui !
William, sur un ton mi-ironique, mi-jaloux Ouais, mais pas trop, quand même !
Yumi le regarde subitement avec des yeux ronds : elle ne sait pas si elle doit rigoler ou le baffer. Mais, lorsqu’elle voit le beau ténébreux s’esclaffer, elle prend finalement cette réplique comme une ironie et rigole aussi de bon cœur.
Tout à coup, on frappe à la porte et Ulrich apparaît dans la chambre. Ses trois amis se tournent vers lui et sont partagés entre la joie et la colère. Le beau brun devine ces états perplexes car…
Ulrich, en marmonnant d’une voix triste Pourquoi avez-vous cette tête ? Ça veut dire que je ne fais plus parti de la bande, et ce définitivement, c’est ça ?
Sa propre réplique a pour effet de l’abattre entièrement. Devant un tel état de pitié, Jérémie et Yumi esquissent un petit sourire timide, et le petit génie se lève pour aller consoler son ami…
Jérémie, en lui tapotant l’épaule Non, tu n’es pas viré, mon pote ! Mais, promets-moi que la prochaine fois que tu auras affaire au site Internet de l’ANAX, tu t’éloigneras de ton ordinateur le plus vite et le plus loin possible, OK ?
Ulrich relève la tête et, rassuré, acquiesce timidement…
Jérémie Et, si jamais c’est impossible, eh bien… ferme les yeux, ou bien ne crois surtout pas leurs sornettes à caractère xénophobe, d’accord ?
Ulrich OK, Jérémie. Je me suis vraiment comporté comme un parfait idiot, et je vous demande pardon !
Mais, cette fois, avant que Jérémie n’ait le temps d’ouvrir la bouche…
Yumi, en se levant et d’une voix douce Il n’y pas de mal, cette fois-ci. Re-bienvenue parmi nous… Ulrich !
Ulrich la regarde droit dans les yeux, abasourdi… et surtout touché.
Prochain épisode : #114 – Examens
Ouf ! Ulrich ne sera pas une nouvelle recrue pour l’ANAX. Soulagés, non ? Mais, ça ne veut pas dire qu’il pourrait en faire parti… tôt ou tard…
En tout cas, comme beaucoup ont dû le constater, on a affaire à un début de réconciliations. Mais, c’est clair que ça ne va pas se faire en un jour : il va falloir du temps pour tout reconstruire. Mais, tant qu’on garde espoir…
En tout cas, j’espère vous offrir les futurs épisodes le plus vite possible car, entre mes DM (3 à faire, ce week-end !) et le Bac blanc d’italien prévu dans deux semaines… planning très chargé. Mais, j’espère finir soit à la fin des vacances de Noël, soit au pire au courant février (avant le démarrage d’une probable saison 5 annoncée sur quelques sites, mais ça ne veut pas dire que j’approuve leurs dires (on sait même plus quoi penser avec tout ça, n’est-ce pas !?)
Allez, à plus
Inscrit le: 17 Mai 2008 Messages: 323 Localisation: Cestas proche de Bordeaux
Et bien ça se termine plutôt bien cet épisode , Yumi qui commence à se réconcilier avec Ulrich , ce n'est qu'un début certe mais petit à petit , l'oiseau fait son nid comme dirait l'expression .
Bon à part ça , le reste n'était pas vraiment nouveau mais ça reste toujours aussi bien raconté !
En ce qui concerne le prochain épisode , le titre ne me dis rien ... mais alors rien du tout , normalement , j'ai toujours une petite idée mais là , ça sera la surprise totale au moment de la lecture !
"Apres la tempete, viens le calme"^^ le triangle Yumi-William-Ulrich commence à mieux s'entendre. (si on peut dire)
Et Odd est toujours ecarté du groupe (eh ben il en met du temps, le reconcilliage ^^)
Vivement la suite!!
Bonjour à tous. Enfin, comme certains l'ont remarqué, c'est bientôt la fin de cette mauvaise passe entre nos héros. En effet, l'épisode qui va suivre, je le considère comme le dernier volet de cette "trilogie noire". Mais, sans vouloir vous offenser, le triangle amoureux Ulrich-William-Yumi n'est pas vraiment... reconstruit. En effet, même si William et Yumi recommencent (un peu) à reparler avec Ulrich, faudra pas rêver : ils n'auront plus jamais confiance en lui comme avant. Néanmoins, le simple fait qu'ils se reparlent un peu tous les trois, c'est quand même un bon début (là, je suis d'accord avec vous), mais Yumi va encore rester dans les bras de William, je le sens... ! Pauvre Ulrich !
Quoi qu'il en soit, je vous en dis pas plus pour le moment mais, avant de commencer l'épisode, voici un bref résumé juste pour vous remettre un peu les idées en place !
Il n'est pas obligatoire, c'est pourquoi je le spoil...
Spoiler
Résumé de l'épisode précédent
Au lendemain de la Zizanie, l'atmosphère est encore morne chez les lyoko-guerriers. On ne peut que constater les dégâts : nos héros qui ne se parlent plus, Odd et Jim évincés, Yumi et William qui sortent ensemble contre toute attente... ça en affecte certains, comme Sissi et Ulrich.
Pourtant, après la destruction, on passe à la reconstruction proprement dite. Certaines relations amicales subsistent malgré tout, comme Ulrich-Jérémie ou Aelita-Sissi.
Malheureusement, l'ANAX profite justement de ce chaos qui continue chez les lyoko-guerriers... pour prendre possession d'Ulrich. Ce dernier déballe alors toute la colère, la haine... en bref, la jalousie qu'il avait accumulé ces derniers jours et, apparemment, tous les coups sont permis contre Yumi et William. Jusqu'à ce que, finalement, il met ses amis hors d'état de nuire (même Jérémie) pour kidnapper Aelita et se rendre avec elle sur Lyoko.
Sur le Territoire du Désert, Ulrich dépose Aelita aux pieds de Ront, mais William et Yumi arrivent très vite en renfort. S'ensuit un magnifique combat entre William et Ulrich, tandis que Yumi tente de porter secours à Aelitta. Malheureusement pour cette dernière, ces deux amis ne font pas le poids contre une ANAX qui a bien retrouvé un peu de puissance, et elle est embarquée à bord du Vasa. Mais, au dernier moment, elle arrive à prendre le contrôle du vaisseau (scène comique où Ront tombe dans la Mer Numérique, au lieu de tomber sur le pont du Vasa comme prévu) et elle désactive la Tour avant que William ne se fasse étrangler par Ulrich, dans la salle des scanners.
Au final, pour éviter que pareil incident ne se reproduise à nouveau, Jérémie, Ulrich, William et Yumi se promettent à nouveau amitié et, pour tenir leur promesse, le couple Yumi-William accepte de reparler, peut-être un peu contre leur gré, à Ulrich. Mais, c'est une paix qui reste encore fragile...
C'est bon ? Allez, bonne lecture...
#114 – Examens
1)
La scène se passe dans les profondeurs du Réseau, où tout semble calme… mis à part que tout est noir. On devine à peine la forêt des banques de données se dessinant dans les ténèbres…
Soudain, un brouhaha sans nom se fait entendre et se rapproche dangereusement. C’est un mélange de rugissements, entre un moteur et des bêtes monstrueuses. Le bruit se rapproche de plus en plus vite, il est de plus en plus précis et, enfin… deux formes imposantes passent au ras de la caméra.
Il s’agit d’un Navskid pourchassé par un monstre bien étrange : c’est un énorme poisson avec des écailles métalliques, des nageoires de requin, une grande crête osseuse se dressant le long de son dos à la place d’une possible nageoire dorsale et, détail le plus insolite qui soit… il a une vraie tête de morse, avec de longues défenses aiguisées comme des lames de rasoirs. Ses yeux sont rouges comme le sang et, comme les Z’anguilles, il tire des lasers argentés qui sortent bien au milieu de la bouche, juste entre les défenses. Pourtant, sous cet aspect agressif et menaçant, ce monstre a quand même un point faible : à cause de sa corpulence pas tellement bien adaptée, il a du mal à suivre les esquives de sa proie et, par conséquent, à viser juste. Mais, ça ne veut pas dire qu’il n’est pas super dangereux, quand même…
Celui qui est dans le Navskid et qui doit jouer le voltigeur professionnel pour rester en vie, c’est…William
William, énervé Punaise, c’est pas possible ! Il veut vraiment ma peau, cette espèce de… d’hybride !
Ulrich, voix off et un peu effrontée Ouais, ben, qu’est-ce qu’on devrait dire, nous !? Toi, t’es pas face à toute une armada !
Nouveau plan, à quelques mètres de la position de William et de son pourchasseur. Malgré l’obscurité, on aperçoit le Skid se dessiner progressivement avec les deux autres Navskids tournoyant autour de lui, en train de se battre contre les quatre Navasas du terrifiant vaisseau de l’ANAX avec la même virtuosité que William. À voir ces six petits vaisseaux tourner autour du Skid, on dirait des mouches à viande en train de se disputer le festin, bien que ce n’est pas courant de voir ce genre d’insectes se battre avec des torpilles…
Dans le cockpit du Skid, Aelita est bien dans l’embarras. Tous les voyants du tableau de commande affichent presque rouges et, à en juger le petit écran d’à côté, le Skid semble perdre de plus en plus d’énergie, surtout pour ses boucliers…
Aelita, d’une voix désespérée Il n’y a rien à faire, Jérémie. Tes mises à jour ont complètement planté le système !
Dans le labo, Jérémie ne sait que dire…
Jérémie, hébété Pourtant, je ne comprends pas ! Ces mises à jour ne concernaient que les radars du Skid, et un peu les boucliers aussi !
Aelita, voix off Tu crois que l’ANAX a pu y toucher, vu que t’as stocké toutes ces données dans la Tour du Cinquième Territoire ?
Jérémie, en réfléchissant Ouais, c’est possible. Mais, alors, pourquoi le Super-Scan ne m’aurait pas prévenu, malgré que j’ai entré les coordonnées de cette Tour dans sa mémoire ?
Ulrich, voix off J’en sais rien mais, en attendant, sors-nous vite de ce guêpier, Einstein ! On ne va plus tenir très longtemps !
De retour dans le Réseau où, justement, Ulrich est aux prises avec un des quatre Navasas. Alors que les deux petits vaisseaux se rapprochent de plus en plus rapidement l’un de l’autre, Ulrich arme une torpille et prend son temps pour viser son ennemi. Dans le même temps, ce dernier, un Makacq tout simplement, s’empresse de faire de même, mais son air sérieux et concentré reste, malgré tout, un tantinet comique…
Ulrich, en marmonnant pour lui-même Allez, approche… approche, mon gros… approche… maintenant !
Sur ses mots, il appuie sur le bouton du joystick, bien plus vite que le Makacq, et il remonte en chandelle dans le même temps. Quelques instants plus tard, le Navasa explose dans une sorte de nuage d’écume…
Pas très loin du samouraï, sa « copine », la geisha du futur, décide d’être moins suicidaire en se contentant juste de trouver un Navasa à pourchasser, tout en évitant comme elle peut la pluie de torpilles ennemies. Par chance, un des vaisseaux ennemis se retrouve vite dans sa ligne de mire et elle réagit à la vitesse de l’éclair…
En l’espace d’une seconde, un deuxième Navasa est détruit.
Mais, Yumi n’a pas le temps de crier victoire car, après avoir joué le rôle de prédateur, elle devient la proie proprement dite : les deux derniers Navasas la prennent en chasse, avec des torpilles de plus en plus précises. Malgré la peur, elle tente de ne pas céder à la panique, ce qui serait fatal pour elle, et ne se concentre que sur ses esquives.
Heureusement, Ulrich s’est aperçu qu’elle était en détresse, et il se dépêche de la rattraper…
*
Un peu plus loin, William est toujours pourchassé par le monstre. Tout en tournant dans tous les sens pour éviter les lasers argentés, il regarde partout autour de lui, en quête de solution. Durant quelques instants, il ne se passe rien, puis… la lumière lui vient.
Il braque à pleine vitesse, faisant presque un virage à 90°, et s’enfonce dans l’épaisse forêt que formaient les banques de données. Il a justement choisi un endroit où elles étaient nombreuses et où elles pendaient de façon touffue…. Bien entendu, le monstre s’empresse de le suivre sans se poser de questions, bien qu’il se révèle être moins agile que le petit Navskid et que, par conséquent, il a vraiment du mal à suivre William entre les banques de données.
Ce dernier l’a immédiatement compris et il en profite pour gagner de l’avance sur son agresseur, bien que ce dernier l’a toujours en visuel malgré tout, en zigzaguant entre les banques de données. Il doit faire appel à toute sa concentration car, bien souvent, il attend le dernier moment pour éviter un de ces « immeubles à l’envers », en faisant des braquages de plus en plus osés, de plus en plus dangereux…. Néanmoins, il va tellement à droite, tellement à gauche, et hop ! on le retrouve à l’extrême-droite, et voilà ! il est quand même revenu à gauche… que le monstre le perd bientôt de vue.
Dépité, ce dernier s’arrête et regarde autour de lui, attentif au moindre bruit, s’attendant à ce que sa proie surgisse à tout moment de derrière une des banques de données pour l’attaquer. Pourtant, il ne voit que des immeubles en pixels et à l’envers autour de lui et, vu comme il s’est bien enfoncé dans cette petite forêt bien touffue, il n’entend plus rien du tout. Il est donc de plus en plus sur ses gardes…
Après quelques instants d’angoisse, William, comme le monstre s’y attendait, surgit soudainement à ses côtés, mais à peine la bête a t-elle eu le temps de tourner la tête que William avait déjà tiré sa torpille. Le monstre disparaît dans un nuage d’écume.
William, sur un ton un peu arrogant Désolé, mon gros ! J’aime pas le poisson pas frais !
Il se dépêche de sortir d’entre les banques de données et, une fois revenu sur l’allée principale, il fonce droit vers le Skid…
*
Yumi est de plus en plus mal. Elle est consciente qu’elle n’arrivera pas à faire des figures de haute voltige plus longtemps et, malheureusement pour elle, un des Navasas l’a enfin dans sa ligne de mire, et le Makacq à l’intérieur se prépare à tirer…
Mais, il disparaît rapidement bien avant qu’il n’ait eu le temps de faire feu. Merci, Ulrich !
Dans le cockpit, Aelita commence vraiment à s’énerver. Elle a beau appuyé sur tous les boutons qui sont à sa portée, les voyants sont encore rouges et les boucliers du Skid sont presque à zéro…
Aelita, qui est presque sur le point de pleurer Jérémie, dis-moi que t’as presque débugué le système ! On va tous boire la tasse, si ça continue !
Dans le labo, Jérémie est aussi de plus en plus angoissé…
Jérémie, sa voix noyée sous les pianotements Ça sera bientôt bon, Aelita ! Je suis entré dans le cœur du programme et…
(Mais, soudain, des BIP ! stridents attirent son attention et il jette un rapide coup d’œil à ses radars. Ce qu’il voit l’horrifie…) Fais gaffe, Aelita ! Il y a deux autres Scolopendres qui foncent droit vers toi !
À peine Aelita a t-elle été avertie qu’elle ressent des secousses, la ballottant dans tous les sens. En levant la tête, elle se rend compte que les fameux Scolopendres sont, peut-être, les fameuses « choses » qui sont en train d’attaquer le toit. Autour d’elle, tout se met à clignoter, comme si le système allait tomber en panne à tout moment, et le signal d’alarme, du au niveau dangereusement bas des boucliers du Skid, se fait de plus en plus entendre…
Soudain, un des Scolopendres apparaît derrière le vaste pare-brise du cockpit, et on découvre qu’il ressemble trait pour trait au monstrueux poisson qui avait poursuivi William, tout à l’heure. Sous les yeux horrifiés d’Aelita, le Scolopendre observe la belle elfe aux cheveux roses d’un regard mauvais, avant de s’attaquer au pare-brise avec ses longues incisives, en hochant la tête aussi vite qu’un marteau-piqueur. Déjà, la vitre commence un peu à se briser et Aelita, pétrifiée par la terreur, ne sait que faire…
Aelita Jérémie ! Dépêche-toi, je t’en supplie !
Jérémie, voix off J’y suis bientôt, Aelita ! Bientôt !!!
Puis, dans le Navskid d’Ulrich…
Jérémie, voix off Ulrich, va aller défendre le Skid ! Aelita est en train de se faire attaquer par les Scolopendres !
Ulrich, sur un ton un peu révolté Désolé, Jérémie, mais si j’aide pas Yumi, elle va se faire tuer par le Navasa !
William, voix off T’inquiète, Einstein, je me suis enfin débarrassé du monstre qui me pourchassait ! Je serai bientôt près d’eux !
Ulrich, en marmonnant d’une voix las Whaou ! Comme c’est intéressant !
Dans le Navskid de Yumi, la Japonaise découvre, horrifiée, qu’elle n’a presque plus d’autonomie, que son vaisseau risque de se désintégrer à tout moment…
Yumi, sur un ton las et effronté Ouais, ben, que ce soient William ou Ulrich, faites quelque chose, et vite ! Sinon, vous n’aurez plus jamais l’occasion de vous disputer pour sortir avec moi !
(Puis, en chuchotant…)
Dépêche-toi quand même, Willy-chéri ! J’ai pas envie de mourir !
William, en chuchotant également T’en fais pas, ma chérie !
Ulrich, en maugréant Et moi, alors ? Je compte, quand même, pour du beurre !?
Pendant ce temps, les deux Scolopendres sont toujours en train de s’archaner sur le cockpit du Skid avec leurs défenses tranchantes, l’un sur le toit et l’autre sur le pare-brise. D’ailleurs, comme les boucliers du vaisseau-père sont presque aussi secs que ceux de ses fils, les monstres parviendront, bientôt, à percer la coque et la vitre du cockpit. D’ici quelques secondes, environ…
Dans le cockpit, Aelita est en train de pleurer : elle voit déjà la destruction du Skid approcher à grands pas et, avec elle, sa « mort »…
Aelita, en hurlant à toute voix, dans le vide JÉRÉMIE, C’EST POUR AUJOURD’HUI OU POUR DEMAIN !?
Dans le labo…
Jérémie, sur un ton sec Pour maintenant… !
Sur ses mots, il appuie sur la touche ENTER.
De retour dans le Réseau où, tout à coup, tous les voyants redeviennents verts, le niveau du bouclier remonte rapidement à son maximum et où, sous l’effet de la « renaissance » immédiate du vaisseau, les Scolopendres sont propulsés dans le vide sous le choc. En fait, ils finissent par s’écraser contre les banques de données, et ce nouveau choc finit par les détruire.
Dans le même temps, le Navskid de William apparaît enfin et, après avoir repéré le trio Yumi-Makacq-Ulrich, il s’empresse de tirer une torpille… en même temps qu’Ulrich.
Peu importe : les deux torpilles parviennent à détruire le Navasa, alors que le Makacq était sur le point de passer à l’Acte…
Yumi, en poussant un soupir de soulagement Ouf ! Merci, Willy ! J’ai vraiment cru que ma dernière heure était arrivée !
William, sur un ton arrogant Mais, je t’en prie, Yumi-chérie ! Je serai toujours là pour toi !
Ulrich, écoeuré Ben, voyons ! Déjà que c’est moi qui ait détruit ce Navasa !
William, en grognant Ah ouais !?
Aelita, voix off et las Bon, vous réglerez vos histoires de cœurs plus tard ! Allez, Récupération !
Elle abaisse les trois petits leviers à côté d’elle et les trois Navskids viennent, de façon autonome, s’attacher au corps squelettique du Skid grâce à une attraction électromagnétique.
Mais, soudain, un laser doré passe près du cockpit du Skid. Aelita découvre, horrifiée, que le Vasa se dessine doucement à l’horizon et qu’il fonçe droit sur eux…
Aelita, en appuyant sur quelques boutons et en prenant les joysticks Allez, on fiche le camp d’ici !
Sous la pluie de lasers dorés, le Skid fait un majestueux demi-tour et disparaît à l’horizon, presque à la vitesse de l’éclair. Contrairement aux craintes des lyoko-guerriers, le Vasa ne cherche pas à les poursuivre : il se contente juste de leur tirer dessus quelques instants, comme pour les chasser d’ici…
2)
Alors que Jérémie continue toujours de pianoter sur son ordinateur, le monte-charge s’ouvre devant le labo, laissant apparaître Aelita, Ulrich, William et Yumi. Ces derniers, à en juger leur teint pâle, ont encore un peu de mal à se remettre de leurs émotions…
Aelita, encore un peu énervée Alors, Jérémie, tu sais pourquoi le système du Skid a bugué comme ça ?
Jérémie Non, justement, je suis en train de chercher. Mais…
(En lui accordant un regard pleins de reproches…)
…à l’avenir, contrôle mieux tes nerfs ! C’est pas en t’énervant comme ça que j’arriverais à avancer plus vite !
William, un peu outragé T’es marrant, toi ! J’te signale qu’on a tous failli y rester, là !
Ulrich, sur le même ton Si tu savais combien de monstres et de Navasas, on a dû affronter presque simultanément…
Jérémie Oh, t’en fais pas, Ulrich ! Grâce à mes radars, j’ai rien perdu du spectacle ! Mais, quoi qu’il en soit, je garde quand même confiance en vous…
Il approuve ses dires avec un petit clin d’œil amical à ses quatre amis. Mais, ces derniers restent, plus ou moins, indifférents…
Yumi, en marmonnant Ben, dis donc, quel optimisme !
Ulrich, à Jérémie J’imagine que tu vas profiter de l’absence de Mme Meyer pour rester à l’usine, toute l’après-midi ?
Jérémie, en acquiesçant En effet ! Je veux, à tout prix, savoir pourquoi y a t-il eu ces bugs dans les programmes du Skid ! Je n’ai pas envie à ce que vous refassiez la même expérience, la prochaine fois que vous irez dans le Réseau ! On ne sait jamais, elle serait peut-être fatale, cette fois-ci !…
Yumi, en murmurant à William Qu’est-ce que je disais ! C’est fou comme j’adore son optimisme !
Les deux tourtereaux gloussent dans leur coin, sous le regard assassin, mais discret, d’Ulrich : il pense, peut-être, qu’ils sont en train de se moquer de lui…. Jérémie, au contraire, ne prête aucune attention au jeune couple…
Jérémie Allez déjeuner sans moi ! Si, au pire, l’ANAX attaque, je vous contacterai comme d’habitude !
William Ouais, ben, j’espère qu’elle n’attaquera pas aujourd’hui ! Je viens juste de me rappeler que cet après-midi, on a le Bac Blanc Français en salle d’interro. Et, en plus, l’épreuve dure toute l’après-midi ; on est obligé de rester jusqu’à la fin !
Jérémie, sur un ton qui se veut ironique et taquin Eh ben, alors, qu’est-ce que vous attendez !? Vous devriez déjà être dans le monte-charge…
Ulrich, William et Yumi font quand même l’effort de sourire à la « vanne » de Jérémie, avant d’embarquer dans le monte-charge. Seule Aelita reste clouée sur place…
Aelita, aux trois autres Allez-y, je reste avec lui ! Ça ira plus vite, à deux !
William, sur un ton aussi taquin OK, on vous laisse seul, mais n’en profitez pas pour vous entre-tuer entre ex-amants !
Jérémie et Aelita, sur un ton las Très drôle !
Néanmoins, ils rougissent discrètement lorsque leurs regards se croisent, juste une fraction de seconde.
Finalement, le monte-charge se referme sur les trois adolescents, laissant les deux génies de la bande seuls dans la faible lumière verdâtre du labo…
Jérémie, intrigué Tu sais, t’aurais pu aller avec les autres ! C’est pas que tu me déranges, mais… mais…
Aelita, en lui chuchotant à l’oreille J’ai juste envie de rester un peu seule avec toi, c’est tout ! Comme au bon vieux temps…
Jérémie rougit de plus en plus, bien qu’il s’efforce de ne pas le faire voir. Mais, Aelita sent quand même cet état de gêne, et ça la fait sourire…
3)
La scène se passe au réfectoire, encore plein. On voit Ulrich, William et Yumi installés à une même table, bien que le beau brun a pris la précaution de laisser un intervalle de deux places entre lui et ses amis, pour éviter de possibles ennuis. Pour l’instant, l’atmosphère est assez calme entre le triangle amoureux, même si elle reste quand même assez tendue. Comme d’habitude, William et Yumi sont installés l’un à côté de l’autre et, de temps en temps, Ulrich les observe discrètement avec un regard assassin et triste…
Ulrich, sur un ton aimable, mais un peu forcé Alors, vous êtes prêts pour cette après-midi ? Pas trop stressés ?
Yumi, en se tournant vers lui, le sourire aux lèvres T’inquiète, Ulrich ! On n’arrête pas de nous répéter que c’est un bien méchant examen, à cause des taux d’échec, mais ce n’est pas la peine de partir défaitiste dès le début ; c’est comme ça qu’on se plante, après tout !
William Moi, ce qui me fait peur, c’est justement ce qu’ils nous demandent en deuxième partie : tout ce qui est commentaires, dissert’s… ! J’ai peur de ne pas avoir assez d’idées ou d’inspirations pour écrire quoi que ce soit de bien !
Yumi, sur un ton taquin Bah, t’en fais pas ! On te demande pas d’écrire tout un roman, non plus, mais c’est clair que c’est utile d’avoir lu – et retenu, surtout ! – quelques romans, pour les dissert’s surtout ! Et, comme toi, tu détestes lire…
William Ben quoi !? C’est pas ma faute ! Dans les romans, c’est écrit si petit que ça me donne mal aux yeux, même après avoir lu la première page… ! Pour ça, je préfère les BD : ils écrivent plus gros !
Ulrich, sur un ton également taquin Ben, si lire des romans te donne mal aux yeux, t’as qu’à acheter des lunettes, comme Einstein ! Mais, ne deviens pas aussi intello que lui : ça risquerait de nous choquer et, puis, j’ai pas envie de me retrouver avec un Ront-bis sur les bras ; j’en vois assez des couleurs avec celui de Lyoko !
Il glousse un peu, mais ses deux amis le fusillent de regards assassins…
William, sur un ton un peu furieux Tes vannes à deux balles qui ne font rire que toi, tu peux te les garder, Ulrich ! J’te rappelle qu’on s’est engagé à rien et que la porte n’est pas loin d’ici… !
Sur ses mots, il lui montre la sortie du doigt, mais Ulrich ne bouge pas de sa place…
Ulrich, en soupirant Ouais, bon, OK ! Je voulais juste rigoler avec vous, c’est tout ! Ben quoi, les vannes à deux balles, ce n’est pas que pour Odd…
Les trois amis se retournent et contemplent justement Odd, installé tout seul à son coin habituel. À quelques mètres plus loin, également installée toute seule à une table, il y a Sissi qui, de temps en temps, ne peut s’empêcher de jeter quelques coups d’œil tristes à son ex-petit copain. Mais, ce dernier ne remarque même pas tous ces yeux braqués sur lui car il est trop absorbé par sa mélancolie : on a l’impression que son esprit est carrément ailleurs…
Yumi, en le regardant avec de la pitié On dirait que ces affaires ne s’arrangent pas tellement ! Pauvr’ Odd !
Ulrich, sur un ton sec Ouais, ben, c’est bien fait pour lui ! S’il n’avait pas joué son grand comique, en ouvrant sa bouche pour dire ce qu’il ne fallait pas, rien de tout cela ne serait arrivé !
William, à Ulrich, en voulant se montrer malin Ben, tiens, pourquoi tu ne vas pas manger avec lui ? Regarde-le comme il est seul, le pauvre petit : ça lui ferait du bien de vous voir à nouveau amis ! Et…à moi et à Yumi, ça nous ferait aussi du bien d’être un peu seuls !
Ulrich, comme s’il le défiait du regard Bien essayé, Roméo, mais entre le traître de mon cœur et celui de ma confiance… je préfère assurer ce qui restent de mes arrières, tu comprends ? Donc… c’est non !
Durant quelques instants, les deux beaux gosses se lancent des regards fixes, perçants, comme pour défier leur patience, leur sang-froid… ce qui finit par agacer Yumi.
Yumi, en se levant et d’une voix claironnante Bon, assez de vos disputes ! Il faut qu’on aille en salle d’interro, Willy-chéri ! Allez, à tout à l’heure, Ulrich !
William se lève également, et les deux adolescents se dirigent vers la sortie, côte à côte, leurs plateaux à la main. Mais, avant de quitter le réfectoire, William jette un dernier coup d’œil à Ulrich et le regarde d’une fierté insolente. Désabusé par la situation, le beau brun tente de ne pas faire attention à l’arrogance de son rival, même s’il ressent une profonde colère au fond de lui.
Il attend que le jeune couple soit loin pour se lever à son tour et quitter le réfectoire. Il ne remarque même pas qu’Odd et Sissi le suivent du regard avec beaucoup d’envie…
4)
De retour au labo, où Jérémie est en train de travailler durement sur les programmes du Skid, sous l’œil attentif d’Aelita. Bien qu’il tente plusieurs programmes de réparations – on ne voit même plus ses doigts, tellement qu’il pianote vite – les voyants des fenêtres correspondant aux paramètres du grand vaisseau virtuel affichent toujours rouges. Jérémie s’impatiente de plus en plus, malgré qu’il tente de s’exhorter à chaque tentative ratée.
Il essaye, une fois de plus, de composer une énième procédure de réparation dans la mémoire du Super-Ordinateur, avant d’appuyer sur la touche ENTER…
Jérémie, en parlant à lui-même Cette fois-ci, je crois que c’est la bonne !
Malheureusement pour lui, une fenêtre s’affiche avec un gros point d’exclamation rouge, accompagné de BIP ! stridents. Aelita soupire et ferme les yeux, désespérée, alors que Jérémie fixe le point d’exclamation rouge, désabusé…
Jérémie, furieux Non, mais c’est pas vrai, ça ! C’est pas possible que le système soit autant planté !
Aelita, d’une voix timide T’as déjà essayé d’entrer au cœur des programmes générant le noyau du Skid ?
Jérémie Oui, bien sûr ! Et, rien à faire : malgré les réparations temporaires que j’ai lancé dans le Réseau, tout est encore bien bugué ! Il faut carrément agir dans les sources des procédures générant les récentes mises à jour que j’ai effectué !
Aelita Autrement dit, il faut aller dans la Tour du Cinquième Territoire, c’est ça ?
Jérémie, en acquiesçant C’est ça. Mais, je… je préfère que tu n’y ailles pas toute seule. C’est trop dangereux.
Il replonge dans son dur labeur, mais Aelita semble ne pas vouloir l’entendre de cette oreille…
Aelita, en soupirant Tu n’as toujours pas confiance en moi ? Après tout ce que j’ai déjà enduré toute seule, sans votre aide ?
Jérémie, un peu gêné Ben, c’est-à-dire que…
(Sous le regard pleins de reproches d’Aelita…)
… c’est pas que je n’ai pas confiance en toi, mais… qu’est-ce qui se passerait si jamais l’ANAX passe à l’attaque, ou que tu te fais piéger à quelques mètres de la Tour ?
Aelita, en haussant les épaules Et, alors ? Le Cinquième Territoire ne diffère pas tellement des quatre autres. Et puis… tu vois une autre solution, toi ? Je suis certaine que tu n’arriveras pas, tout seul, à réparer entièrement le Skid et, avec notre beau vaisseau virtuel H.S, finis les voyages dans le Réseau et…
(Sa voix tremble un peu…)
… mes espoirs de retrouver ma mère !
Jérémie Je ne dis pas le contraire, Aelita, mais… vois-tu, je…
À ce moment-là, Aelita, fermement décidée à aller jusqu’au bout, de sa main tourne la tête de Jérémie et elle se rapproche doucement de lui. Ses yeux se font plus doux et plus profonds… Jérémie, hébété, se laisse séduire par ce charme et les merveilleux moments vécus avec Aelita, jadis, lui reviennent subitement en mémoire…
Aelita, d’une voix douce, charmeuse Allez, Jérémie-chéri ! Laisse-moi aller tout seul sur Lyoko, comme un bon copain !
Jérémie, abêti Mais… mais… mais, Ael…
Aelita, en posant un doigt contre sa bouche Chut !
(Soudain, elle lui dépose un doux baiser sur le front. Jérémie est à deux doigts du malaise, mais il garde quand même les yeux fixés sur Aelita comme s’il était hypnotisé…)
J’te promets que je serai très prudente ! C’est juré ! Allez, Jérémie, mon ami, laisse-moi plonger !
Jérémie Et, si… si… ANAX…
Aelita Eh bien, t’appelleras les autres et j’irai me cacher, en attendant. On est d’accord, Jérémie ?
Bien entendu, Jérémie veut encore émettre quelques protestations quant au danger de cette mission en solo mais, au bout d’un moment, il faut bien croire que le cœur a des raisons que la Raison ignore. Le charme indescriptible de son amie est trop puissant pour lui et, au moment où les souvenirs des bons moments passés avec elle viennent se mélanger avec ceux de cette triste soirée de la Zizanie…
Jérémie Bon, d’accord, t’as gagné. Après tout, j’ai pas envie qu’on se dispute à nouveau. Va dans la salle des scanners !
Aelita, sur un ton satisfait Eh ben, tu vois, quand tu veux… ! T’inquiète pas, Jérémie, tout se passera bien !
Elle l’embrasse une dernière fois sur le front, en lui donnant la chair de poule, puis elle fonce vers le petit escalier secret du fond menant à l’étage en-dessous.
Mais, avant qu’elle ne disparaisse, Jérémie se tourne vers elle et s’éclaircit la gorge…
Jérémie, plein d’espoir Et, au fait… tu voulais qu’on… enfin, tu vois ce que je veux dire !?
Aelita, gênée Eh bien, euh… oh, désolée, Jérémie ! Mais, tu comprends… ? Juste pour éviter que… enfin, je préfère que pour l’instant, ça reste… copains, et puis c’est tout !
Elle s’empresse de descendre l’escalier, avant que Jérémie n’ait eu le temps de répliquer. Ce dernier, naguère plongé dans un rêve éveillé, se sent brusquement ramené à la réalité et ça le déçoit énormément. À tel point qu’un moment, il pense revenir sur sa décision et envoyer Aelita promener ; après tout, elle a bien refusé sa demande, non ?
Mais, pour éviter de nouvelles disputes et que, par conséquent, son cœur se déchire davantage, il raccourcit les fenêtres des programmes du Skid et se lance dans la procédure de virtualisation…
5)
Ulrich est, à présent, sur le terrain de sport avec toute sa classe. Il s’est mis un peu à l’écart du groupe pour se faire quelques étirements, histoire de s’échauffer un peu, mais aussi pour pouvoir espionner tranquillement. En effet, il observe du coin de l’œil William et Yumi, main dans la main, pénétrer dans le bâtiment en compagnie de leurs camarades de 1ère. La plupart sont stressés, mais les deux lyoko-guerriers ont l’air parfaitement cools. Tout en suivant les autres, ils bavardent tranquillement, en gloussant de temps en temps, et surtout… ils se regardent, ce qu’ Ulrich ne peut plus supporter de voir.
Ce dernier se rend compte que plus il passe du temps à les contempler, plus il ressent un profond dégoût au fond de lui-même, un dégoût pouvant devenir dangereux car compromettre, à nouveau, la fragile amitié qui le lie au jeune couple. Il essaye de dissimuler au mieux sa rage intérieure, en ne se concentrant que sur ses échauffements.
Pas très loin de lui, Sissi et Odd continuent toujours de l’observer comme au réfectoire, mais aucun d’eux n’osent faire le premier pas.
Quelques instants plus tard, un raclement de gorge attire l’attention de tous les 3ème, et ces derniers voient une gigantesque femme arriver devant eux. C’est un véritable colosse frôlant bien les deux mètres de haut et fortement musclé. Elle n’est point grosse, mais il y a tellement de muscles super-développés sous cette peau qu’elle reste quand même assez imposante. Elle porte une tenue de sport assez coquine, mais qui la rend assez affreuse, avec un grand débardeur ne pouvant masquer ses seins qui semblent être aussi durs que des rochers, et un short de géant couvrant à peine la région de son bassin. À voir ce monstre, si quelqu’un nous fait remarquer qu’elle avait dû faire une dizaine de Jeux Olympiques au cours de sa carrière de sportive, on aurait été prêt à croire ce quelqu’un sur parole, sans même chercher à avoir des preuves.
Face à elle, les élèves de 3ème se sentent si petits et si craintifs, aussi inoffensifs que des petits insectes sans défenses. La femme les fusille du regard, histoire de bien s’assurer que personne ne répliquerait sur sa stature ; même Odd ne trouve rien à dire pour détendre cette atmosphère d’angoisse, trop impressionné par la bonne femme. Ulrich et Sissi sont tout aussi hébétés que lui. Il faut dire qu’il n’y avait aucune beauté sur le visage de cette femme : elle avait des cheveux châtains très courts, presque rasés, et tout était aussi dur que la pierre : ses yeux plissés, ses petits sourcils, son petit rictus méprisant…. On aurait vraiment dit qu’elle était sculptée dans la pierre.
La femme, d’une voix forte et rocailleuse Au moins, je vois qu’on vous a déjà initié au respect dans ce collège, bande de petits moustiques ! Je suis la remplaçante du professeur Moralès : Mme Coriac. Je remplace votre ancien prof de sport pour une durée indéterminée, et autant vous dire qu’avec moi, vous allez vraiment faire du sport ! Terminé, les escargots au 100 m, les majorettes en gymnastiques, les tortues de mers en natation ; avec moi, vous allez devenir de vrais combattants ! En effet, comme l’enseignait Darwin, la vie est un combat de tous les instants, et autant vous prévenir tout de suite : mon objectif est de faire de vous autre chose que cette bande de femelettes pleurnichardes, qui passent le plus clair de leur temps à étudier bêtement la théorie alors que, dans la vie, toutes les solutions ne se trouvent pas dans les livres ! Moi, je vais vous préparer à la vraie vie, à ce qui vous attend dehors en ces temps durs…
Odd, en chuchotant à un de ses camarades Je crois qu’ils ne doivent pas être aussi durs que la poitrine de cette cinglée !
Il pouffe discrètement de rire, comme son camarade. Malheureusement pour eux, rien n’a échappé à la prof de sport, qui s’avance à grand pas vers eux. Ses pieds sont tellement puissants qu’ils font carrément trembler la terre…
Mme Coriac, en vociférant à toute voix HÉ, VOUS-DEUX !!!
Odd et son camarade n’ont même pas le temps de fuir. Mme Coriac referment ses mains aussi grandes que des assiettes sur le col du T-Shirt de chacun et, avec une force surhumaine, elle parvient à les soulever tous les deux dans les airs sans trop de difficulté. Les autres élèves sont terrifiés devant pareil spectacle, mais ce n’est rien comparé à la terreur éprouvé par les victimes de ce colosse…
Mme Coriac, en hurlant d’une voix féroce Alors, comme ça, vous vous permettez déjà de faire du chahut pendant mon cours !? Petits insolents ! Ici, vous n’êtes pas à votre cours de chimie ou de maths, où vous pouvez bavarder comme bon vous semble, sans avoir d’ennuis ! Ici, le respect est la première règle à observer strictement ! Et, c’est pas parce que t’es aussi petite princesse que moi…
(Elle lance ça à la jeune fille, qui commence déjà à pleurer à chaudes larmes…)
… ou que toi, t’as une coupe de cheveux qui me fait honte…
(Cette réplique est pour Odd, qui commence à suffoquer…)
… que je vais vous permettre de troubler mon cours avec vos petites bêtises de gamins ! OK !? Bon, comme on n’a rien commencé, je laisse passer, mais un petit conseil : à l’avenir, réservez vos commentaires pour la fin de mon cours, lorsque vous aurez quitté ce vénéré terrain de sport, et… non, en fait, gardez vos commentaires au fond de vous, ne les pensez même pas ! Car…
(Elle se tourne vers les autres, comme si ça allait les concerner aussi…)
… le premier que je surprends à manquer de respect envers moi, je lui ferai vraiment regretter d’être venu dans ce monde ! Et, méfiez-vous, je sais lire dans les pensées de l’autre, après vingt ans d’expérience ! Soyez jeunes, et taisez-vous ! Pigé !?
Personne ne répond, tous sont pétrifiés par la terreur, aussi glacés que le cœur de cette femme…
Mme Coriac, satisfaite Parfait ! Espérons que vous allez vous en souvenir jusqu’à la fin de l’année… !
Elle lâche enfin Odd et la jeune fille, qui commençaient sérieusement à étouffer, et elle siffle dans un énorme et affreux sifflet accroché autour de l’énorme tronc d’arbre centenaire qu’était son cou. Les 3ème s’empressent d’aller s’échauffer sur la piste d’athlétisme, afin de ne pas subir le même sort que leurs deux pauvres camarades, et, sous les exhortations insolentes de Mme Coriac, ils s’efforcent d’aller plus vite, encore plus vite, toujours plus vite… jusqu’à l’épuisement. Mais, devant la monstruosité de cette femme, mieux vaut ne pas le montrer.
Ulrich, en contemplant, impuissant, le triste sort d’Odd, n’a même pas eu l’hardiesse de se moquer de lui. Au contraire, il a éprouvé une profonde pitié pour ce pauvre Odd, bien que ça ne l’a pas encouragé à reconstruire les ponts avec lui : la rancune de la Zizanie était encore trop bien ancrée. Néanmoins, il se promet que la prochaine fois que cette énorme cinglée allait le toucher pour un oui ou pour un non, il trouvera quand même le courage de le défendre. Et, tant pis pour les conséquences : l’amitié est bien plus forte que tout et, puis… avec cet animal femelle échouée ici, le collège avait bien perdu de son charme d’autrefois…
Tout en fournissant le maximum d’effort qu’il puisse concentrer, Ulrich observe, de temps en temps, cette Mme Coriac du coin de l’œil. Il se rend compte que, depuis tout à l’heure, elle l’observe attentivement, négligeant presque les autres, bien qu’il ne lui avait encore rien fait… pour l’instant. Mais, elle fait de même avec Odd et Sissi, aussi.
Est-ce une impression, ou… semblait-elle beaucoup s’intéresser à eux ?
* Aelita apparaît enfin dans l’Arena du Cinquième Territoire. Malgré qu’elle sait que personne ne peut encore lui porter atteinte ici, elle ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil partout autour d’elle, méfiante.
Quelques instants plus tard, l’immense sphère s’arrête de tournoyer et une brèche s’ouvre au bout de la grande branche du gigantesque œil de XANA dessiné sur le plancher circulaire de l’Arena. Elle s’empresse de traverser cette brèche et, devant elle, les murs s’ouvrent rapidement…
Aelita, d’une voix essoufflée Hé, Jérémie ! Tu ne vois… encore personne sur… tes écrans ?
Dans le labo…
Jérémie, en observant ses radars Non. Pour l’instant, rien à signaler.
Aelita arrive enfin dans une des grandes salles du Cinquième Territoire et, apparemment, elle y est bien toute seule. Face à elle, à quelques mètres de sa position, il y a une petite ouverture…
Aelita, en regardant autour d’elle Qui sait ? Peut-être qu’on sera tranquille, cette fois-ci !
Dans le labo…
Jérémie, en haussant les épaules, le sourire aux lèvres Si tu le dis… ! En tout cas, traverse la salle : tu accéderas aux couloirs annexes menant à la Tour. Je…
Mais, soudain, des nouveaux BIP ! stridents et très caractéristiques attire l’attention du petit génie. Horrifié, il découvre que la fenêtre du Super-Scan vient d’apparaître sur ses écrans…
Jérémie Oh non ! C’est pas possible !
Aelita, voix off Qu’est-ce qu’il y a, Jérémie ?
Jérémie Je m’en doutais ! C’était trop beau pour être vrai ! L’ANAX est passée à l’attaque !
Nouveaux personnages, nouveaux monstres... que de la nouveauté dans cette épisode.
La suite arrivera bientôt.
PS : Pensez-vous que cette Mme Coriac est l'attaque de l'ANAX ?
Inscrit le: 17 Mai 2008 Messages: 323 Localisation: Cestas proche de Bordeaux
Ça s'est arrangé , ça s'est arrangé , c'est vite dit , entre Aelita et Jeremy ça se réconcilie très vite . Mais entre Yumi , William et Ulrich , ça ressemble pour le moment à de la "Coexistence Pacifique" , on se parle , on mange ensemble mais au fond ils sont en pleine Guerre Froide . Ensuite , Odd et Sissi risque peut être même de se réconcilier avant Ulrich et le couple Yumi/William .
En ce qui concerne Mme Coriac , c'est peut être la nouvelle attaque de l'ANAX mais on va voir , j'en suis pas convaincu pour le moment .
Super la suite !
Ok peut-etre qu’Odd reviendra (c'est pas trop tot! *hé on a dit peut-etre!*)
Sur l'attaque de l'anax je pense que Mme Coriac est la pour empêcher Odd sissi et ulrich de sortir, comme ça l'attaque se déroulera sans problème. ( si ça se trouve on verra jeremie sur lyoko !!! )
Mais c'est qu'une hypotèse
Bonjour à tous. Enfin, les vacances ont commencé ce qui me permettra, je l'espère, de terminer enfin ma saison 5. Bien qu'en attendant, il reste encore une dizaine d'épisodes.
Quoi qu'il en soit, voici la deuxième partie d'Examens et, comme d'habitude, un petit résumé spoiler pour ceux qui seraient perdus...
Spoiler
Résumé de la partie précédente
Tout commence dans le Réseau, où Aelita, Ulrich, William et Yumi sont attaqués par des monstres du genre nouveaux : les Scolopendres. Les mises à jour récentes du Skid ont complètement bugué le vaisseau, qui se trouve très exposé à la destruction autant que son équipage. Heureusement, Jéréme a débugué temporairement le programme et les lyoko-guerriers échappent, de peu, à une mort certaine.
De retour à l'usine, Jérémie pense (avec l'aide d'Aelita) que ces bugs ont, peut-être, comme origine une attaque de la Tour du Cinquième Territoire, où sont stockés tous les mises à jour du Skid. Jérémie veut régler à lui-seul le problème, mais Aelita use de son charme persuasif pour se rendre sur Lyoko, afin de mieux résoudre le problème. Pour éviter une nouvelle dispute, Jérémie cède facilement.
De leur côté, Ulrich, William et Yumi sont allés déjeuner car ces deux derniers doivent passer leur Bac Blanc Français dans l'après-midi. Le climat est enore hostile entre les deux prétendants du coeur de la belle Japonaise.
Alors que le couple se rend à son examen, Ulrich (avec ses autres camarades, y compris Odd et Sissi) fait la connaissance de la charmante remplaçante de Jim : Mme Coriac. Cette dernière, qui confond vraiment les élèves avec une sorte de commando (comme Jim, mais en cent fois plus pire ! ), fait souffrir les pauvres 3ème jusqu'à l'épuisement. Et, d'ailleurs, cette Coriac semble beaucoup s'intéresser à nos héros...
Malheureusement, à peine Aelita pose t-elle le pied sur Lyoko que l'ANAX passe à l'attaque...
Et, c'est parti pour la deuxième partie...
6)
Dans la triste salle d’examens, William et Yumi ont leurs esprits entièrement tournés sur leur Bac Français, comme tous leurs autres camarades de 1ère. Devant eux, reposaient le terrible sujet de l’examen et, juste à côté, leur copie double qui ne demandait qu’à être remplie. Évidemment, les comportements différent selon les élèves : certains, comme Yumi, sont déjà en train de répondre aux premières questions alors que d’autres, comme William, ont encore du mal à comprendre les textes proposés. D’ailleurs, William a plus les yeux rivés sur sa copine que sur sa copie mais, heureusement, cette dernière est bien trop concentrée sur son travail pour y faire attention.
Devant eux, bien installé derrière le grand bureau, un examinateur surveille les 1ère avec un œil d’aigle. C’est un homme très âgé, inconnu du personnel de Kadic, qui a de courts cheveux très lisses et une barbe aussi blanche que la neige, qui fait le tour de son menton comme une auréole – un peu à la manière de Stendhal. Tantôt il observe les adolescents pour repérer quelconque audacieuse et possible tricherie, tantôt il pianote sur son ordinateur portable pour régler des quelconques affaires sur Internet. Mais, il est clair qu’avec ses yeux gris de rapace, personne n’allait oser faire preuve d’autant d’hardiesse pour violer le sévère règlement du Bac.
Les élèves sont tellement absorbés dans leurs travaux qu’on entend à peine une mouche voler… ou peut-être le discret raclement de leurs stylos plumes. Tout est bien calme… peut-être même trop calme…
Tout à coup, un arc électrique surgit de l’écran de l’ordinateur portable et vient frapper le vieil homme, qui n’a même pas le temps de se demander quoi que ce soit. Néanmoins, cette électrocution est rapide et silencieuse ; l’examinateur ne fait que trembler comme une feuille sur sa chaise, en émettant qu’un petit grognement. Une auréole d’électricté violette entoure la quasi-totalité de son corps et, quelques instants plus tard… plus rien, tout redevient normal.
Néanmoins, les ados devant lui sont tellement concentrés sur leur examen qu’ils n’ont absolument rien remarqué, même pas William et Yumi…
*
Sur le terrain de sport, en revanche, il en va autrement. Après dix bonnes minutes d’effort intense, Mme Coriac siffle la pause et tous les 3ème s’effondrent sur le terrain de foot, à bout de souffle et sanglotant même. Des sanglots qui finissent par agacer la prof de sport, au bout d’un moment…
Mme Coriac, sur un ton sec et froid Oh, arrêtez donc de chialer, bande de fillettes ! Vous me faites honte, franchement ! Hé, attendez : ce n’était que l’entrée ; d’ici une ou deux minutes, on passera à l’exercice proprement dit !
Odd, en marmonnant pour lui-même Génail ! Les plats de résistance, c’est ce que j’aime le mieux, justement !
Il a du tellement courir qu’il a du mal à reprendre une respiration normale, de même qu’Ulrich et Sissi. Les trois craignent même qu’à tout instant, ils vont faire une crise cardiaque ou quelque chose comme ça : c’est comme si on leur avait demandé de courir autour de la Terre en moins d’une journée, ou quelque chose comme ça.
Soudain, Ulrich entend son portable sonner au fond de la poche de son short. Il prend soin d’attendre un peu puis, une fois que Mme Coriac a le dos bien tourné, il se dépêche de décrocher…
Ulrich Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Jérémie ?
Jérémie, voix off Alerte ! l’ANAX vient de passer à l’attaque ! Dépêche-toi de me retrouver, Aelita est toute seule sur Lyoko !
Ulrich, abasourdi Hein !? Mais, pourquoi…
Jérémie, voix off Trop long à raconter ! Tiens… amène William et Yumi, aussi ; je suis pas sûr que tu feras le poids, tout seul ! Allez, à tout de suite !
Après avoir bien rangé son portable là où il l’avait pris, Ulrich examine tous les alentours, en quête d’une solution : comment rejoindre l’usine et récupérer William et Yumi, sans être vu ? Après tout, il ne veut à aucun prix subir la même situation embarrassante et douloureuse qu’a vécu, naguère, Odd.
En parlant de ce dernier, il est justement derrière lui et, à en juger ses sourcils froncés, il se doute de quelque chose…
Mme Coriac, voix off et claironnante Allez, Stern ! Montre-moi le côté masculin qui someille en toi !
Ne voulant pas laisser échapper l’occasion, Ulrich se met en place sur la piste d’athlétisme et, au coup de sifflet solennel de Mme Coriac, il rassemble tout ce qu’il peut encore trouver comme maigres forces pour s’élancer comme un avion de chasse sur le point de quitter un porte-avion.
Face à une telle vélocité, les autres élèves ne peuvent qu’être sidérés, tout comme Mme Coriac d’ailleurs. Quelques instants plus tard, Ulrich passe juste devant elle et, lorsqu’elle jette un coup d’œil à son chrono, ce dernier affiche à peu près neuf secondes…
Mme Coriac, hébétée et satisfaite Whaou ! Eh ben, dis donc, voilà un type qui en a plus dans les jambes que dans la tête mais qui sait, au moins, s’en servir ! Au moins, j’ai enfin trouvé un homme, n’est-ce pas St… !? Stern !? Bon sang, où est-ce qu’il est ?
Elle a beau promener son regard furieux autour d’elle, rien à faire : Ulrich a, bel et bien, disparu…
*
Ce dernier est caché dans un des grands escaliers du bâtiment principal. Là, il n’a vraiment plus de force, mais il n’a pas tellement de choix : Aelita est toute seule sur Lyoko d’après Jérémie et, donc, le temps presse. Le temps de bien reprendre son souffle, et il se précipite vers la salle d’examens, où se trouvent les 1ère en ce moment.
Ce qu’il ne sait pas, c’est que pas loin derrière lui, Odd le suit discrètement…
7)
Sur Lyoko justement, Aelita a bientôt atteint la sortie de cette immense salle mais, soudain, un laser argenté l’arrête en pleine course.
Jérémie, voix off Fais gaffe, Aelita ! L’ANAX t’envoie des monstres… apparemment nouveaux !
Aelita lève la tête et, perché au sommet d’une des nombreuses colonnes bleues de la salle, le monstre proprement dit l’observe attentivement. Il ressemble aux Rampants de XANA, à la différence près qu’il est entièrement métallisé et qu’il a deux petits yeux rouges très perçants juste au-dessus de sa bouche de primate. À part ça, comme les anciens, il n’a que deux membres pour se déplacer et il pousse le même rugissement.
Aelita, intriguée On dirait des Rampants sur-évolués !
Jérémie, voix off et intriguée Tu crois que ça confirmerait nos hypothèses, quant à une possible survie de XANA ?
Aelita J’en sais rien, mais en attendant…
Le Rampant Argenté lui tire, à nouveau, dessus. Aelita a juste le temps d’esquiver le laser et, en échange, elle lui envoie un champ de force.
Ce dernier reçoit la boule rose électrique de plein fouet mais, contre toute attente… il ne disparaît pas.
Aelita, hébétée Hein !? Mais, qu’est-ce que…
Jérémie, voix off Apparemment, il le faut le toucher deux fois pour le détruire, à cause de sa carapace argenté ultra-protectrice !
Aelita Ravie de le savoir !
Jérémie, voix off Fais gaffe, Aelita ! Il y en d’autres qui foncent droit sur toi !
Il a malheureusement raison : à peine Aelita a t-elle le temps de se retourner qu’elle doit, à nouveau, esquiver de justesse d’autres lasers argentés. À peu près une dizaine d’autres Rampants Argentés viennent de faire leur apparition, un peu partout dans la salle, et ils commencent à encercler l’elfe aux cheveux roses tout en continuant de la mitrailler…
*
Quelques instants plus tard, Ulrich arrive enfin devant la salle d’examens ; heureusement pour lui, la porte est entre-ouverte. À quelques pas de lui, Odd se cache derrière une colonne encastrée dans le mur, assez près quand même de son ancien ami pour ne pas perdre une bribe d’information.
Au moment où Yumi lève la tête pour soulager son cou, Ulrich tente d’attirer son attention par des : « Psst ! » assez discrets… et ça marche. La Japonaise, intriguée, interroge le beau brun du regard, et ce dernier tente de lui faire comprendre, du regard également, qu’il y a urgence ; c’est comme si les deux adolescents communiquaient par télépathie…
Quelques secondes plus tard, Yumi jette un rapide coup d’œil à l’examinateur, qui était toujours concentré sur son ordinateur portable, et se tourne vers William qui l’interroge, aussi du regard. Tout en s’assurant que personne ne les observait, sous risque d’expulsion, Yumi lui parle silencieusement en prenant bien soin de bien articuler ses lèvres, histoire que son petit copain comprenne bien ce qu’elle veut lui faire bien comprendre…
Yumi, sans un son ANAX !
William, qui essaye de chuchoter le plus silencieusement possible OK ! J’y vais ! Rejoins-moi quand t’auras fini !
Yumi acquiesce, hoche la tête également à Ulrich (qui lui répond d’un clin d’œil) et replonge dans sa copie comme si de rien n’était.
Quant à William, il remballe ses affaires et se lève, à la surprise de tout le monde. Tout en essayant de ne pas faire attention aux regards hébétés des autres, il se dirige vers le bureau de l’examinateur, sa copie à la main. Ce dernier détache son regard de l’ordinateur portable et le regarde s’approcher, calmement et indifférent. Cependant, il ne sait pas pourquoi, mais William a un mauvais pressentimment. Néanmoins, il tente de garder son calme et son sourire poli…
William, en déposant sa copie sur le bureau Ça y est, monsieur, j’ai fini ! C’est fou comme c’était facile, votre exam’ ! Maintenant, vous m’excuserez, mais j’ai un truc important à faire et…
Mais, il n’a pas le temps de finir sa phrase car, tout à coup, l’examinateur se lève d’un bond et attrape violemment William par le col de son T-Shirt noir. Plus personne ne s’intéresse à sa copie à présent, même pas Yumi ; ils sont tous stupéfiés et horrifiés par la situation…
William, hébété Hé ! Ho ! Qu’est-ce qui vous prend, là ! Lâchez-moi !
L’examinateur, d’une voix métallique Tu vas retourner t’asseoir et me recommencer ce torchon ! Pigé !?
Sur ses mots, il le jette de toutes ses forces et le pauvre William fait un superbe vol plané, avant de retomber exactement à sa place d’avant, si violemment que la chaise menaçait de s’effondrer sous le choc. Quelques instants plus tard, une grosse boule de papier atterrit sur sa tête.
L’examinateur était, à présent, debout et fixait tous les adolescents d’un regard très assassin.
Quelques filles avaient poussé des hurlements, lorsque William était retombé pil-poil sur sa chaise, et Yumi ne peut s’empêcher de se lever pour le rejoindre…
Mais, tout à coup, elle est arrêtée en pleine course par des éclairs violets qui la foudroient de plein fouet et la font rasseoir brusquement à sa place.
L’examinateur, en grognant de sa voix métallique Vous ne m’avez pas entendu, jeune demoiselle !? Interdiction de se lever avant la fin de l’examen !
À présent, les élèves de 1ère sont au comble de l’horreur. Certains, qui ne savaient pas encore très bien ce qui se passait, étaient tout hébétés par la situation. Mais, quand on se rend compte qu’un professeur enragé qui lance des éclairs violets avec ses mains ne court pas tellement les collèges et les lycées, on comprend que l’atmosphère actuelle et générale de la salle était, bien évidemment, la peur. Plus personne n’ose prononcer un mot, leurs visages pétrifiés par la terreur sont tous tournés vers le visage du professeur aliéné.
L’examinateur, furieux Qu’est-ce que vous avez, tous ? Allez, au boulot ! ET QUE ÇA SAUTE !!!
Il ajoute quelques éclairs en l’air pour confirmer ses ordres, qui font exploser les malheureux néons qui se trouvaient sur leur passage. Quelques élèves hurlent à nouveau, mais tous s’exécutent rapidement sans se poser d’autres questions…
L’examinateur, en hurlant toujours de son ton aliéné ET LE PREMIER LOULOU QUI SE LÈVE À NOUVEAU SANS PERMISSION, JE LUI FERAI REGRETTER D’AVOIR PASSÉ CETTE PORTE !!! J’espère me bien faire comprendre !!!
Personne ne lui répond. Satisfait de s’être bien fait comprendre, il reprend son souffle en soufflant comme un taureau et, soudain, son regard se tourne vers la porte d’entrée : Ulrich est repéré…
Ce dernier a juste le temps d’apercevoir des yeux tout à faits… noirs dans les orbites du vieil homme, avant que la porte ne se referme violemment devant lui. Il a juste le temps de retirer ses doigts appuyés contre l’encadrement….
Ulrich, en marmonnant La barbe ! Encore une bonne raison de haïr les examens ! Allez, plus de temps à perdre !
Il se retourne et se met à nouveau à courir dans le couloir mais, cette fois, dans l’autre sens : direction gymnase. Heureusement, trop absorbé par sa course, il n’a pas remarqué Odd, caché au coin du poteau.
Ce dernier lui laisse, comme avant, quelques mètres d’avance avant de le suivre…
La scène se passe maintenant à l’usine, où Jérémie est de plus en plus nerveux devant son ordinateur. Comme à son habitude lors d’une pareille situation, il a beau penser à toutes les idées qui lui traversent le crâne, il se sent quand même impuissant.
Jérémie Tiens bon, Aelita ! Les autres ne devraient plus tarder, maintenant !
Sur le Cinquième Territoire de Lyoko, Aelita se sent de plus en plus désespérée. Elle a beau lancer des champs de forces dans tous les sens, rien n’y fait : les Rampant Argentés se rapprochent de plus en plus d’elle…
Aelita, en s’exclamant d’une voix claironnante Ça serait franchement bien qu’il arrive, maintenant !
À présent, les monstres l’ont complètement encerclée mais, étrangement, il n’y a que ceux qui sont devant l’elfe aux cheveux roses qui lui tirent dessus, comme s’ils voulaient la pousser justement vers la sortie derrière elle. Les autres ne la mitraillent que pour la remettre sur le droit chemin.
Cette étrange réaction fronce les sourcils d’Aelita…
Aelita, en se demandant à elle-même Bizarre ! Pourquoi me poussent-ils justement vers la sortie ?
Elle a très vite sa réponse.
Soudain, elle entend un épouvantable rugissement et d’immenses tentacules bien familières surgissent par dizaine de la porte de sortie, à quelques mètres d’Aelita. Cette dernière se retourne et contemple ce sinistre spectacle, horrifiée.
Aelita, en hurlant aux éclats JÉRÉMIE ! LE KRAKEN !!!
Dans le labo…
Jérémie Tiens bon, les autres arrivent !…
* Les « autres » proprement dits arrivent justement dans l’immense hall de l’usine, aussi vaste qu’une cathédrale, et Ulrich s’empresse de monter dans le monte-charge qui se referme derrière lui.
Odd attend quelques instants, puis il emprunte l’une des deux cordes pour atterrir devant le profond gouffre où se tenait, naguère, le monte-charge. Il est très impatient de revoir ses amis, de tourner définitivement la page avec eux…
*
Quelques instants plus tard, le monte-charge s’ouvre devant le labo, ce qui attire l’attention de Jérémie. Ce dernier aperçoit un Ulrich complètement au bout de ses forces et à deux doigts de s’effondrer d’épuisement…
Jérémie, sur un ton pressant Ah, Ulrich ! Enfin ! Vite, descend en salle des scanners ! Aelita est en grand danger !
Ulrich, d’une voix essoufflée Ouais ! Si j’arrive encore à tenir !…
Il tente de rigoler de sa propre vanne, mais son essoufllement et ses points de côtés l’en empêchent tout bonnement.
Le monte-charge se referme rapidement derrière lui et descend en salle des scanners, comme convenu.
Jérémie ne perd pas de temps : tout en surveillant dès que possible ses radars, il commence la procédure bien connue…
Jérémie, d’une voix claironnante Transfert, Ulrich… Scanner, Ulrich… Virtualisation !!!
9)
Dans la salle des examens, la tension est encore à son comble. Sous l’œil noir de l’examniateur aliéné, les braves élèves de 1ère ne s’intéressent plus qu’à leurs copies, aussi adossés que des bossus. Certains n’osent même plus respirer.
De leur côté, William et Yumi se sont remis difficilement de leur choc électrique et, pour éviter d’avoir une nouvelle sauce, ils se sont remis rapidement au travail. Comme le vieil homme semble beaucoup s’intéresser à eux, plus que les autres au moins, ils n’osent même plus croiser leur regard et échanger des messages silencieux.
Toujours couché sur leur table, le Bac Français leur semblait de plus en plus difficile, même pour une élève aussi sérieuse que Yumi…
*
Ulrich apparaît dans l’Arena du Cinquième Territoire qui, cette fois, ne tourne pas sur elle-même en quête d’une nouvelle ouverture.
Jérémie, voix off Allez, Ulrich, c’est pas encore le moment de traîner !
Ulrich, en marmonnant T’es marrant, toi ! Au cas où tu ne le saurais pas encore, je crois que ça doit faire un bon quart d’heure que je n’arrête plus de courir, moi !
Néanmoins, il respire un bon coup et se précipite vers la faille au bout du gigantesque œil de XANA dessiné sur le sol circulaire.
Dans le labo, Jérémie le suit attentivement…
Jérémie Ouais, ben, c’est pas le moment de faire une attaque, là ! T’es bientôt sur place !
(Puis, en se branchant sur une autre fréquence…)
Aelita !? Aelita, t’es toujours là ?
Sur Lyoko…
Aelita Oui, mais plus pour très longtemps, je crois !
Entre-temps, d’autres tentacules sont apparues par dizaine dans la salle, si bien que le grand mur bleu encadrant la petite sortie s’est littéralement évaporé en milliards de pixels, par endroits. Les longues tentacules du Kraken se rapprochent de plus en plus d’Aelita, en serpentant comme des cobras charmés. Cette dernière essaye de reculer lentement, mais les Rampants Argentés l’empêchent d’aller plus loin avec leurs lasers argentés.
Comme cette tentative se révèle vaine, elle n’a plus d’autre solution que de dégainer des champs de forces sur les tentacules, lorsque ces dernières se rapprochent trop d’elle. C’est plus ou moins efficace, mais il y a un effet pervers : ça énerve de plus en plus le monstre, qui tente de capturer sa proie avec de plus en plus férocité.
Déjà, les parois de la salle commencent à osciller dangereusement et quelques blocs du plafond commencent à s’écraser comme de dangereuses stalactites, un peu partout autour d’Aelita et des Rampants. Un ou deux se font rapidement écrasés par les blocs, et Aelita tente d’esquiver comme elle peut pour les éviter.
Aelita JÉRÉMIE, ÇA URGE VRAIMENT, LÀ !!!
Jérémie, voix off C’est bon, Ulrich arrive !
Et, en effet, le beau samouraï brun arrive, enfin, dans la salle – du moins ce qu’il commence à en rester. En effet, il ne peut que rester bouche bée et afficher son horreur face à ce lugubre spectacle. D’un rapide coup d’œil, il repère les Rampants, maintenant un peu épapirllés pour échapper aux blocs, Aelita qui semble danser dans un cercle assez restreint dans le même dessein et, au dernier plan, les tentacules du monstres de plus en plus agitées.
Prenant son courage à deux mains, Ulrich fonce dans la salle en Super-Sprint, en évitant à chaque fois au dernier moment les blocs qui lui tombent dessus dans une pluie mortelle. Tout en les surveillant du coin de l’œil, ses yeux sont braqués la plupart du temps sur Aelita qui va bientôt se faire attraper…
Ulrich, en hurlant dans le vent TIENS BON, AELITA, J’ARRIVE !!!
Jérémie, voix off Fais gaffe, Ulrich ! Les Rampants, il faut les toucher deux fois pour les détruire à cause de leur carapace argentée !
Ulrich Entendu, Einstein ! Mais… je suis pas sûr de faire le poids tout seul !
Dans le labo, cette révélation inquiète sérieusement Jérémie…
Jérémie, anxieux D’ailleurs, à ce propos… où sont Yumi et William ? Ils t’ont pas suivi ?
Tout à coup, il entend le monte-charge s’ouvrir, à nouveau, devant le labo. Intrigué, il détache son regard de l’écran et découvre, avec surprise, ce mystérieux arrivant…
C’est Odd.
Odd Le beau Roméo et sa Juliette japonaise, ils ne risquent pas d’arriver de sitôt ! Ils sont retenus en otage dans leurs salle d’examens, avec tous leurs camarades, par un type possédé par l’ANAX !
Jérémie Oh non, c’est pas vrai ! Mais, en fait…
(Il fixe Odd d’un regard assassin…)
… j’te rappelle que tu n’es plus censé faire parti de la bande, toi !
Odd, sur un ton ironique Oh là là ! Veuillez m’excuser mais la vie sans vous, ça me donnait vraiment le mal du pays !
(Puis, en retrouvant un ton plus sérieux…)
Sans blague, je regrette profondément ce que je fais et, bien que je sais que toutes les excuses du monde ne seront pas suffisantes pour me racheter…
Jérémie, sur un ton plus pressant Bon, on verra ça plus tard ! Pour l’instant, descend en salle des scanners, tu plonges immédiatement !
Odd, en hurlant de joie Ouais, cool ! Rien de tel qu’une bonne rentrée après une si longue trève !
Sur ses mots, le monte-charge se referme devant lui et descend, comme avant, un étage plus bas.
Tout en préparant la procédure pour Odd, Jérémie garde un œil sur ses radars…
Jérémie Ulrich, c’est bon ! Quelqu’un va venir t’aider, pour secourir Aelita !
Ulrich, voix off Ah bon !? Et, c’est qui ?
Jérémie, le sourire aux lèvres Une compagnie assez… inattendue !
* Ulrich continue toujours d’enchaîner ses esquives entre les blocs, grâce à son Super-Sprint. Les Rampants, malgré leur totale désorganisation, le repèrent au bout d’un moment et commencent à le mitrailler. Le beau samouraï grogne, déçu que les monstres l’ont repéré plutôt que prévu, et il dégaine ses deux sabres pour repousser les lasers argentés. Déjà, il fonce vers un groupe de monstres…
De son côté, Aelita sent presque sa fin arriver. En effet, elle a encore tiré quelques champs de force sur les tentacules du monstre, mais ça n’a eu que pour effet d’enrager davantage le Kraken. Ce dernier tente toujours d’attraper l’elfe aux cheveux roses mais, jusqu’à présent, il échoue car soit cette dernière riposte avec un champ de force, soit ce sont des énormes blocs de pixels qui s’écrasent sur ses tentacules.
Aelita, à elle-même Oh, mais comment ai-je pu être aussi idiote ? Ah, bravo, Aelita ! Tu vois, maintenant, où tes bonnes idées et, surtout, tes leçons de charme t’ont amenée !?
Le chaos est, à présent, total…
*
Dans la salle d’examens, Yumi profite de l’absence du regard de l’examinateur, qui était jusqu’à présent braqué sur elle et sur William, pour se pencher un peu vers ce dernier…
Yumi, en lui chuchotant Qu’est-ce qu’on fait, chéri ? Les autres ont sûrement besoin de nous sur Lyoko !
William, en murmurant également Tu veux qu’on tente un coup, mon amour ?
Yumi, inquiète Ça ne sera pas trop dangereux, au moins ?
William Ben… on n’a pas tellement le choix ! Je vais essayer de faire diversion et toi, pendant ce temps-là, tu t’enfuiras d’ici le plus rapidement possible, avant que le vieux enragé ne se doute de quelque chose !
Yumi, en acquiesçant OK ! Pas d’imprudence, surtout !
William lui répond avec un clin d’œil et un doux sourire, et il commence à compter en chuchotant. De temps en temps, il vérifie quand même que l’examinateur regarde ailleurs…
Arrivé à trois, il se lève brusquement, en même temps que Yumi, et les deux amoureux foncent sur le vieil homme. Ce dernier se retourne mais il n’a pas le temps de faire un geste car William le plaque rapidement au sol, comme un rugbyman, et il tente de toutes ses forces d’empêcher l’examinateur de faire quoi que ce soit…
William, en hurlant à vive voix ALLEZ, YUMI, COURS !!!
La Japonaise ne se le fait pas dire deux fois et elle ouvre la porte à la volée. Comme avant, tous les yeux sont braqués sur les deux petits téméraires.
Malheureusement pour ces derniers, l’examinateur ne l’entend pas de cette oreille. Malgré que ses membres sont immobilisés par la force de William, il réussit quand même à se dégager en envoyant une puissante salve électrique dans la poitrine de William – il a du, pour cela, libérer une de ses mains – et, une fois debout, il se tourne vers la porte ouverte et ses bras se tendent à nouveau, laissant éhapper via les mains ses terribles éclairs violets.
Yumi n’a même pas eu le temps de faire quelques mètres dans le couloir que les éclairs finissent par la rattraper, en la touchant de plein fouet. La pauvre adolescente se sent trébucher, foudroyer, élever dans les airs et revenir contre son gré dans la salle d’examens. Là, le vieil homme affiche une mine satisfaite et fait rasseoir la jeune fille à sa place, de même que William, inconscient, qui avait fait un nouveau vol plané avant de s’écraser contre le mur, près des fenêtres.
Les autres sont trop pétrifiés par la terreur pour laisser échapper quelconque hurlement…
L’examinateur Il me semble, pourtant, avoir été bien clair ! Tant que l’examen n’est pas fini… VOUS NE SORTIREZ PAS D’ICI !!!
* Ulrich est, à présent, nez à nez avec les Rampants Argentés. Alors que tout autour d’eux, la salle continuait toujours de s’effondrer à cause du gigotement incessant des tentacules – d’ailleurs, le plafond semblait s’effondrer à l’infini, ce qui semblait bien étrange – le samouraï doit esquiver et les blocs, et les lasers pour arriver devant les monstres. Là, il lève ses deux sabres et les plante, tous les deux, dans la poitrine du premier Rampant venu. Celui-ci se désintègre sur-le-champ.
Puis, toujours en Super-Sprint, Ulrich fait un peu le tour et, en quelques instants, il parvient à détruire tous les autres monstres de la même façon – à savoir, planter les deux sabres dans leur poitrine.
Une fois le ménage fait, il s’arrête quelques instants, le temps de reprendre son souffle, et s’intéresse de nouveau à son amie…
Ulrich, en lui hurlant C’est bon, Aelita ! J’arrive… !
Aelita, en se retournant, rassurée Oh, Ulrich… !
Malheureusement, un énorme bloc de pixels renvoie le beau brun dans les scanners et, après avoir gesticulé dans le vide pendant tout ce temps, les tentacules finissent, enfin, par attraper Aelita…
*
Odd arrive dans la grande salle et, comme les blocs se détruisent quelques instants après leur crash (ça vaut aussi pour ceux qui sont déjà tombés), il peut voir entre la pluie de blocs Aelita entre les tentacules du Kraken…
Odd, horrifié AELITA !!!
Il traverse la salle le plus rapidement possible, en esquivant les blocs comme naguère son camarade, et il tire quelques flèches lasers sur les tentacules, dans l’espoir qu’elles vont libérer Aelita. La plupart des petites flèchettes, malheureusement, trouvent les blocs sur leur passage, mais quelques unes parviennent quand même à toucher les tentacules… sans grand effet.
Dans un rugissement assourdissant, le Kraken commence, enfin, à ramener ses tentacules, probablement hors du Territoire. Aelita hurle aux éclats, mais personne ne vient l’aider…
Heureusement, Odd a eu juste le temps de s’accrocher à un des pieds de l’elfe et il le tient fermement. Aelita s’arrête instantanément de hurler et tente de baisser la tête. Et, elle voit, volant au vent…
Aelita, hébétée Odd !
Odd, le sourire aux lèvres Alors, princesse, je t’ai manqué !?
Les deux lyoko-guerriers se sentent emportés à travers le circuit habituel de l’ascenseur du Territoire, tellement vite qu’ils en sont décoiffés, que leurs lèvres sont étirés vers l’arrière, et qu’Odd se retrouve vraiment à l’horizontal – mais il s’accroche toujours fermement au pied d’Aelita.
Quelques instants plus tard, ils se retrouvent dans la voûte céleste et Odd découvre, en contrebas, le visage de la gigantesque pieuvre surgir en bas de la voûte, avec son énorme bec d’oiseau, sa peau écailleuse pourvu de verrues et d’ecchymoses, et ses petits yeux rouges perçants.
Soudain, les tentacules tenant Aelita bifurquent violemment vers le bas, ce qui a failli faire valser Odd, et la pauvre elfe rose voit le monstre ouvrir grand sa gueule alors qu’elle tombe de plus en plus vite vers ce trou béant. Elle en hurle aux éclats.
Vite, Odd réagit et, tout en tenant le plus fermement possible le pied de son amie avec une main, il pointe l’autre vers la gueule du monstre…
Odd, d’une voix claironnante FLÈCHES LASERS !!!
Une dizaine de flèchettes s’écrasent dans le bec grand ouvert et sur la peau du monstre. Ce dernier pousse une plainte déchirante et, soudain, il jette les deux lyoko-guerriers en l’air avant de détacher toutes ses tentacules de l’immense sphère protégeant le Cinquième Territoire, comme s’il voulait l’arracher de ces liens avec les quatre autres Territoire pour l’entraîner dans les abysses numériques, et de disparaître de la voûte céleste avec une plainte funèbre.
Quant à Odd et Aelita, ils font un fantastique vol plané, en traversant presque toute l’immense sphère bleu-marine délimitée par la voûte numérique, mais comme il n’y a que du vide en-dessous d’eux, ils finissent par tomber rapidement vers la Mer Numérique du Territoire en hurlant aux éclats.
Dans quelques instants, ils allaient être virtualisés à jamais…
*
Dans le labo…
Jérémie, en appuyant sur la touche ENTER Maintenant !
* Soudain, l’Overboard d’Odd se matérialise juste à temps en-dessous des deux lyoko-guerriers, qui tombent violemment dessus. Néanmoins, ils sont enfin en sécurité…
Odd, en se relevant Ouf ! Merci, Einstein ! Il s’en est fallu de peu !
Jérémie, voix off et allègre C’est plutôt toi que je devrais remercier, Odd ! Tu as sauvé la vie d’Aelita !
Odd, sur un ton taquin Oh, mais non ! Ce n’est rien, franchement !
Jérémie, voix off Aelita, la Tour se trouve dans le Territoire des Montagnes ! Je vous ai ouvert un tunnel !
Odd Pas de problème, on y va !
Quelques instants plus tard, l’Overboard quitte le Cinquième Territoire, avec Odd et Aelita…
*
Dans la salle des examens, les élèves se sont un peu remis de leurs émotions, dues à la tentative de fuite téméraire de William et Yumi, mais la peur règne toujours sur l’apparente concentration des bacheliers.
William et Yumi ont très vite repris connaissance et, malgré eux, ils se sont rapidement replongés dans leur examen. Une rage intérieur les consume profondément…
William, en chuchotant à Yumi J’espère qu’Ulrich et Aelita s’en sortent sur Lyoko ! Parce que, sinon, on est mal !
Yumi, en lui murmurant, un timide sourire aux lèvres comme pour le rassurer T’en fais pas ! Je suis sûr qu’Aelita est déjà dans la Tour !
L’examinateur, en vociférant MAIS, VOUS ALLEZ ARRÊTER MAINTENANT, VOUS-DEUX !?
PPPFFFFFFFFIIIIIIIIIOOOOOOUUUUUUUUUUUUUSSSSSSSSSH !!!
De nouveaux éclairs violets les frappent en pleine poitrine et les forcent à replonger dans leur copie. C’est un miracle qu’ils tiennent encore, avec toute l’électricité qui s’est déjà acharnée sur eux…
*
Sur Lyoko, Aelita et Odd sont, en effet, près de la Tour activée. Elle se situe sur un vaste plateau, au bout d’un long sentier.
Mais, évidemment, comme tout est trop beau, voilà que trois Makacqs gardent la Tour et commencent à mitrailler l’Overboard…
Odd, à Aelita Je vais les attirer ailleurs ! Toi, pendant ce temps, va désactiver la Tour !
Aelita acquiesce et active ses belles ailes roses, avant de sauter de l’Overboard. Odd en profite pour faire d’incroyables acrobaties autour des Makacqs tout en les mitraillant de flèches lasers.
Déjà, il en détruit un.
Odd, en leur hurlant Allez, bande de gros moches sans cervelle et pleins de puces ! Venez m’attraper, si vous avez une quelconque intelligence !
Il fait un brusque demi-tour, s’éloigne de la Tour et, bien évidemment, les deux Makacqs le suivent en continuant de dégainer leurs lasers argentés.
Aelita attend un peu dans les airs puis, une fois le champ vraiment libre, elle plonge vers le plateau et atterrit juste devant la Tour.
De leur côté, les Makacqs ont beau tirer dans tous les sens, Odd parvient à esquiver leurs tirs sans trop de difficulté…
Mais, malheureusement, un laser tiré au hasard le touche en plein dos et le renvoie sur Terre.
Ravis de leurs exploits, les Makacqs se retournent… trop tard : Aelita est déjà dans la Tour.
*
William et Yumi s’échangeaient encore quelques mots à l’insu de l’examinateur mais, cette fois, ce dernier a tourné les yeux trop rapidement : les deux amis sont pris sur le fait.
L’examinateur, en grognant Cette fois, j’en ai vraiment ras-le-bol de vous ! Vous discutez à tout-va, vous tentez même de prendre la fuite lors d’un examen officiel et en agressant un représentant de la loi… Il suffit ! Il faut donner l’exemple… pour construire un monde meilleur !
Sur ses mots, il concentre toutes ses forces et, avant que Yumi ou William ne tente quoi que ce soit, une rafale d’éclairs violets surgit des deux mains de l’examinteur et, pour une énième fois, les deux adolescents se retrouvent suspendus dans les airs, torturés par l’électricité.
Comme ils ne sont pas naïfs, ils devinent que cette fois-ci, cette électrocution… leur sera fatale…
* Aelita monte jusqu’au sommet de la Tour…
*
Devant un tel spectacle, certains élèves hurlent aux éclats et d’autres se protègent les yeux. William et Yumi hurlent comme à l’agonie. L’examinateur ricane aux éclats…
*
L’interface apparaît. Aelita y dépose sa main…
« AELITA », puis : « CODE »…
Et, enfin… « CODE LYOKO »
*
Comme par enchantement, les éclairs violets disparaissent et le vieil homme retrouve des yeux normaux avant de s’effondrer par terre, évanoui. William et Yumi tombent, eux-aussi, lourdement sur leur table et restent inconscients.
Quelques élèves trouvent, enfin, le courage de se lever et d’aller examiner leurs deux camarades. Il ne leur faut pas beaucoup de temps pour arriver à la conclusion suivante…
Une fille, en hurlant aux autres Vite, appelez Yolande ! Une ambulance !
Un garçon, horrifié Leurs pouls sont très bas ! Ils sont en train de mourir !
Mais, dans le labo…
Jérémie, en appuyant une nouvelle fois sur ENTER Retour vers le Passé !
10)
La scène se passe dans la cour de récréation, où toute la bande (sauf Jim, bien entendu) est réunie autour d’un banc, même Odd. Ce dernier est debout face aux autres, comme un accusé présenté devant les juges, et, comme un parfait accusé d’ailleurs, il a une mine un peu coupable et des yeux un peu tristes.
Les autres ne se contentent que de l’observer attentivement…
Odd, en hésitant un peu Alors, est-ce que… est-ce que je fais, à nouveau, parti de… la bande ?
Aelita, Jérémie, Ulrich, Sissi, William et Yumi se dévisagent les uns les autres, en hésitant également. Déjà, Odd ferme à nouveau les yeux et baisse lourdement la tête, perdant tout espoir…
Et, pourtant…
Jérémie, d’une voix claironnante Oui, Odd ! Re-bienvenue dans la famille !
Odd relève si vite la tête qu’il est à deux doigts du torticolis. Devant lui, tous les autres lui souriaient et semblaient vouloir l’accueillir dans leurs bras.
Odd hurle aux éclats et s’empresse de se jeter dans les différents étreintes de ses amis retrouvés. Tous rigolent aux éclats, heureux de s’être enfin retrouvés.
Yumi Mais, promets-nous de ne plus jamais refaire ce que tu as fais !
Odd, sur un ton sérieux, mais allègre Promis : je contrôlerai mieux mes nerfs, à l'avenir !
(Puis, sur un ton plus taquin…)
Mais, en ce qui concerne mon humour… je suis pas sûr de pouvoir le guérir !
Les autres rigolent aux éclats, et tous s’étreignent à nouveau.
Quelques instants plus tard, Sissi entraîne Odd à part, près du distributeur, et fixe ses yeux en souriant. Le petit blondinet tente de répondre à ce sourire, bien qu’il se sent vraiment gêné…
Odd, gêné Alors, toi… toi-aussi, tu… tu me pardonnes ?
Sissi, en lui chuchotant d’une voix douce Est-ce que tu m’assures que ça t’a servi de leçon, et que ça t’a permis de mûrir, un peu ?
Odd réfléchit quelques instants, mais très sérieusement, et, au bout d’un moment…
Odd, en acquiesçant, le sourire aux lèvres Oui. Je ne te ferai plus jamais ça, promis !
Et, comme il dit ça avec beaucoup de sérieux et de sincérité…
Sissi, au comble de sa joie Alors, recommençons à zéro !
Les deux adolescents finissent par s’embrasser avec beaucoup de passion.
Prochain épisode : #115 - Safaric Park
Désolé d'avoir déçu ceux qui pensaient que Coriac était la nature de l'attaque de l'ANAX ... et content pour ceux qui sont heureux de voir Odd refaire parti de la bande. Quoi que... je démentirai tout ceux qui penseraient que cette réconciliation s'est faite un peu trop rapidement : il faut bien vous dire qu'il y a eu beaucoup de temps (environ un mois, un mois et demi) qui s'est écoulé entre la Zizanie et cet épisode. Par conséquent, Odd a bien eu le temps de réfléchir à ce qu'il a fait, tout seul dans son coin.
En ce qui concerne Coriac... si elle a déjà des fans , qu'ils se rassurent : elle jouera, comme beaucoup d'autres persos secondaires, un rôle important vers la fin.
Pour l'épisode en lui-même, j'espère que certains, comme Alex ont maintenant compris le sens du titre. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, voici une explication globale...
Spoiler
Examen direct : Bac Blanc français pour Yumi et William
Examens indirects : - Rétablir la confiance entre Jérémie et Aelita
- Pour Odd, se réintégrer dans la bande
...
S'il y en a qui en trouvent d'autres... au moins, que vous ayez compris le sens...
En ce qui concerne l'autre épisode... il ne vous dit rien, encore une fois ? Hum... ? Pourtant, repérez le jeu de mots dans le titre, et vous en comprendrez beaucoup.
Au programme, il y aura encore beaucoup de nouveautés :
-En l'occurrence... nouveau Réplika (mais, à quoi ressemble t-il ? se référer au titre)
-Si nouveau Réplika, nouvelles révélations sur le mystérieux passé de l'ANAX
-Apparition d'un nouveau personnage-clé
Indice...
Spoiler
Il est nouveau, mais vous le connaissez déjà... du moins, en apparence..
Inscrit le: 17 Mai 2008 Messages: 323 Localisation: Cestas proche de Bordeaux
Et bien ça à l'air de reprendre le cours normal des choses , cela va t-il tenir ?
En ce qui cncerne le titre du prochain épisode , je pense à un Jurassic Park façon Safari ... donc on pourrait avoir à faire à un réplika dans la savane ... bon je sais pas si c'est ça mais bon ça me paraît pas mal .
En ce qui concerne le nouveau personnage clé , là mes souvenirs me font défaut , on le connaît en apparence , dans ce cas , cela veut dire qu'on a parlé de lui mais qu'on ne l'a jamais vu ... bon on verra bien au prochain épisode .
Bonjour à tous. Comme promis, je vais profiter des vacances pour essayer de poster un peu plus souvent (histoire de finir, quand même, le plus rapidement possible). Mais, allons doucement, mais sûrement pour l'instant, et voici un nouvel épisode.
Au programme, encore des nouveautés ( Territoires, Monstres...) et, surtout... apprition d'un nouveau (et, peut-être, dernier, j'en sais rien) personnage-clé. Pour répondre à Alex, ce personnage, vous le connaissez déjà (mais, pas sous sa véritable identité - c'est celle qui va vous être présentée) et, bien entendu, vous l'avez déjà vu... beaucoup de fois, que ce soit ma saison ou d'autres saisons de Code Lyoko.
En prime pour Alex...
Spoiler
"je pense à un Jurassic Park façon Safari ... donc on pourrait avoir à faire à un réplika dans la savane" T'es franchement l'un (et pas "le", pour ne pas faire de jaloux ! )des gars le plus intelligent que je n'ai jamais rencontré ! Mais, je te réserve d'autres indices plus difficiles, t'en fais pas !
Mais, avant de commencer, un berf résumé de ce qui s'est passé avant...
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Résumé de l'épisode précédent
Alors qu’Ulrich, Sissi et Odd font connaissance de leur nouvelle et charmante prof de sport, le téléphone d’Ulrich sonne. Au bout de l’appareil, Jérémie qui annonce une attaque de l’ANAX. Ulrich file donc en douce, pour aller chercher Yumi et William, mais il ignore qu’Odd le suit discrètement.
Yumi et William sont en train de passer leur Bac Blanc Français comme prévu mais, alors qu’Ulrich tente de les persuader de quitter les lieux pour l’accompagner à l’usine, la nature de l’attaque se révèle : l’examinateur chargé de surveiller les 1ère est contrôlé par l’ANAX et, contre toute attente, il retient tous les bacheliers en otage. Plus personne ne peut sortir avant la fin de l’examen.
Ulrich n’a plus le choix : il se rend rapidement à l’usine seul (du moins, c’est ce qu’il croit). Mais, il faut qu’il se dépêche car Aelita, dans le Cinquième Territoire pour débuguer la Tour, est pris dans un guet-apens tendu par des Rampants Argentés (encore un signe d’une possible survie de XANA ?) Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, le Kraken fait son apparition et agite ses grandes tentacules dans tous les sens ; résultat, la salle commence à s’effondrer entièrement.
Ulrich arrive rapidement sur Lyoko mais, après avoir tué tous les Rampants, il se fait bêtement écrasé par les gros blocs de la salle. Face à cette situation (Yumi et William complètement prise en otage, Aelita seule sur Lyoko et, maintenant, dans les tentacules du Kraken), on croit déjà à la défaite
Mais… coup de théâtre : Odd fait son apparition dans le labo, puis sur Lyoko. Bien qu’il n’a toujours pas confiance en lui, Jérémie est obligé d’enterrer temporairement la hache de guerre. Odd fait son grand retour dans le monde virtuel et sauve Aelita, avec brio. Grâce à lui, la jeune elfe désactive à temps la Tour, alors que Yumie et William étaient sur le point de se faire tuer par leur examinateur enragé.
Grâce à ce geste héroïque, Odd est ré-intégré dans la bande. La « Période sombre » est révolue ; tous, à part Jim, sont à nouveau réunis.
Et, c'est parti...
#115 – Safaric Park
1)
La scène se passe au réfectoire, au petit matin. Comme d’habitude, il est bondé d’élèves mais, cette fois-ci, tous nos héros sont installés à une même table, près de la fenêtre. Et, apparemment, ils sont tous de bonne humeur… même s’il peut y avoir quelques exceptions à la règle – Ulrich qui n’arrête pas de fixer d’un regard méfiant, dès que l’occasion se présente, le couple William-Yumi.
Aelita, à William et Yumi Alors, vous l’avez réussi, finalement, votre Bac Blanc Français ?
Yumi, en acquiesçant Pour moi, il n’y a pas de problème ! Mais, pour mon Willy-chéri…
William, sur un ton fier Moi, j’ai juste eu la moyenne, à peu de choses près ! Pour une fois que le Retour vers le Passé m’a vraiment servi à quelque chose !
Jérémie Certes mais, comme le Bac entre quand même dans la catégorie d’examen officiel avec une charte très stricte, je ne pourrai pas recommencer. J’ai pas envie à ce que vous soyez reconnus, tôt ou tard, comme des tricheurs, vous comprenez ?
Yumi, en soupirant Oh, ben, prions pour que l’ANAX ne nous attaque plus, à l’avenir, durant nos examens !
Odd, sur un ton malin Ça serait un peu dommage ! Je m’en sors mieux dans les contrôles pratiques que théoriques !
Quelques instants de silence, puis…
Ulrich, à Jérémie Au fait, t’as réussi à réparer le Skid ?
Jérémie Ouais, et aussi de justesse ! Et, moi et Aelita, on avait raison : l’ANAX avait bien attaqué la Tour du Cinquième Territoire, quelques jours avant votre sortie infernale, et s’est arrangée pour planter également le Super-Scan, afin que l’attaque ne soit pas repérée. Heureusement, il y a quelques jours, nous avons pu débugué les programmes de la Tour et, de plus, j’ai renforcé les anti-virus dans ces programmes-là et ceux du Super-Scan. Par conséquent, pour l’instant, toutes les données mises à jour du Skid sont ultra-protégées et, la prochaine fois, l’ANAX devra utiliser une importante quantité d’énergie pour recommencer son exploit – ce qui me semble pas impossible, malheureusement… !
Odd, en lui adressant un clin d’œil Ouais mais, vois le bon côté des choses, Einstein ! Au moins, ça nous a permis de nous réunir à nouveau – et de me ré-intégrer, surtout !
Jérémie, le sourire aux lèvres Ouais, t’as raison ! S’il n’y avait que ce bon côté… !
Sissi, à Jérémie Et, tu nous avais pas dit, récemment, que le Super-Scan a détecté un nouveau Réplika, il y a aussi quelques jours ?
Jérémie, sur un ton satisfait En effet ! Mais, je manque de données pour vous dire quel monde s’y cache ! Ce sera la surprise !
Aelita Et, comme on n’a pas cours cet après-midi, on ira faire une exploration dans ce nouveau Réplika !
(Puis, en baissant un peu le ton comme pour parler à elle-même…)
En espérant que celui-ci est le bon, que je vais enfin retrouver ma mère !
Jérémie Ouais mais, en attendant, tout le monde en cours ! Hé, j’y pense : on a sport, maintenant ! On va faire, enfin, la connaissance de Mme Coriac, la remplaçante de Jim !
Aelita À ce qu’on dit, c’est une très bonne prof de sport !
Ulrich, Odd et Sissi tremblent comme des feuilles, en claquant même les dents, et Odd ne peut s’empêcher de japper exagérément. Les autres les regardent, intrigués…
Aelita, hébétée Ben, qu’est-ce qui vous arrive !?
Ulrich, en marmonnant Mme Coriac… tu parles d’un souvenir !
Sissi, en couinant C’est une vraie cinglée, cette bonne femme ! Elle doit croire que parce qu’on a une piste d’athlétisme là-dehors, c’est comme si on était aux J.O ! Si ça continue, je crois que je vais dire à mon père de la virer, celle-là !
Odd, sur un ton ironique C’est clair que ça nous arrangerait beaucoup, et je ne parle pas que pour nous !
(Puis, à Jérémie et Aelita…)
En tout cas, pour sûr, elle est bonne ! Ça, vous n’allez pas le regretter… ou peut-être que si !
William et Yumi gloussent dans leur coin. Jérémie et Aelita restent plus ou moins indifférents…
2)
Les heures s’écoulent sur le collège Kadic. On retrouve Odd et Ulrich en cours de chimie, orchestré comme d’habitude par Mme Hertz, avec tous leurs camarades de 3ème. Bizarrement, ils se sont arrangés pour s’installer près de la fenêtre, avec vue sur le terrain de sport, mais ils restent quand même attentifs au cours – ils n’ont pas envie d’avoir d’autres ennuis, ils en ont vu assez avec Mme Coriac.
Alors que la prof de chimie (qui semble être un peu pâle, ces derniers temps) enseigne à ses élèves l’art du tableau d’avancement des réactions, les deux amis se déconnectent un peu, mais pas beaucoup, du cours…
Ulrich, en chuchotant sur un ton taquin Ben, dis donc, c’est la première fois que je te vois prendre des notes tout seul, sans l’aide d’Einstein ! T’as l’air de faire des progrès !
En effet, Odd a entièrement rempli sa feuille de note : il est fait ça depuis le début du cours. Profitant d’une ré-explication de Mme Hertz, il se tourne vers Ulrich…
Odd, en souriant C’est drôle mais, après ce que l’on a vécu la dernière fois en sport, j’ai l’impression que cette Coriac m’encourage justement à remonter mes moyennes dans les matières principales !
Ulrich Parce qu’elle t’a fait un peu mûrir, ou parce que t’as peur de ne plus avoir la moyenne en sport ?
Odd, en haussant les épaules Un peu des deux !
Quelques instants de silence, puis…
Ulrich Ben, dis donc, j’arrive toujours pas à croire à tel point t’as changé aussi… rapidement !
Odd, sur un ton un peu plus sérieux Oui, mais j’ai quand même eu beaucoup de temps pour réfléchir à ce que je fais !
Ulrich Ça, j’en doute pas ! Mais… t’es toujours aussi imprudent face au danger, ou… ?
Odd Hé, oh, doucement ! Il n’y a pas tout qui est mauvais en moi, quand même ! Je n’allais pas risquer de vous offrir un Odd nouvelle génération, de peur que vous ne me reconnaissiez plus du tout !
(Les deux garçons gloussent un peu à la vanne, puis…)
Au fait, durant tout ce temps, est-ce que t’as dit à Yumi que…
Ulrich, en lui plaquant brusquement sa main devant la bouche Chut, pas ici ! Non, mais t’es dingue !? Je préfère que ce soit moi qui lui dis… bien qu’elle doit, peut-être, déjà le savoir !
Mme Hertz, furieuse Ulrich, puis-je savoir pourquoi ta main est collée contre la bouche de ton camarade ?
Tous les yeux se tournent vers eux. Les deux amis, surtout Ulrich, se sentent très génés…
Ulrich, hésitant Oh, euh… pour rien ! C’est que… qu’il allait dire une grosse bêtise, vous voyez ?
Odd s’empresse d’acquiescer, pour jouer le jeu.
Mme Hertz, en haussant les épaules Et, alors ? Nous sommes là pour ça, justement ! Et puis, Odd racontant des bêtises… ce n’est pas nouveau !
Tous les autres élèves ricanent, et le cours reprend son déroulement normal. Ulrich finit par décoller sa main de la bouche d’Odd.
Odd OK, ça va, j’ai compris ! Après tout, à peine je suis entré de nouveau dans la bande, j’ai plus envie d’en ressortir, et du jour au lendemain qui plus est !
Ulrich C’est très bien comme ça ! Tiens…
(Il change de ton, comme pour changer de sujet…)
… comment s’en sortent, nos deux petits Einstein avec le gros Monstre ?
Odd Avec Mme Couac-Couac !? Bah, on va voir ça !
Comme il est près de la fenêtre, il se redresse un peu et, tout en surveillant Mme Hertz du coin de l’œil, il observe ce qui se passe sur le terrain de sport…
*
Comme dans l’épisode précédent, les élèves (ici, les 2nde) sont en train de courir comme des enragés tout autour de la piste d’athlétisme et la plupart son déjà épuisés depuis longtemps. Néanmoins, ils s’efforcent de continuer encore plus loin, encore plus vite… toujours sous les exhortations très encourageantes de leur chère professeur…
Mme Coriac, en grognant fortement Allez ! Hop ! hop ! hop ! Punaise, mais c’est quoi, que cette bande de limaces !? Même vos camarades, plus petits et fragiles que vous, font mieux ! Allez, courez, courez ; ne me faites pas honte, surtout !
Pas très loin de sa position, Jérémie et Aelita courent ensemble, l’un à côté de l’autre, et, que ce soit lui ou elle, ils sont presque réduits à de la marche rapide. Ils respirent avec beaucoup de difficulté, émettant presque des râles, et leur sueur les mouille totalement, comme s’ils avaient pris une douche tout habillés.
Au bout d’un moment, Jérémie s’effondre d’épuisement sur le sable orange de la piste. Manque de chance, il tombe juste devant Mme Coriac. Cette dernière, hors d’elle, s’empresse de le relever, en lui tirant par les cheveux. Jérémie hurle aux éclats : tous les autres se sont arrêtés et regardent ce sinistre spectacle, horrifiés – Aelita est même au bord de l’attaque…
Mme Coriac,d’une voix forte et presque aliénée Ça alors, j’ai vraiment le parfait petit intello, là ! Tout dans le crâne, et rien autre part ! Mon pauvre garçon, mais tu vas te faire massacrer, toi, dans la vie, si tu te bornes pas à faire des efforts acceptables !
Aelita, d’une voix sanglotante et peu convaincante Mais, arrêtez donc ! C’est inhumain, ce que l’on fait là ! Ça fait déjà… vingt bonnes minutes que l’on court sans s’arrêter, on doit…
Mme Coriac, en lui postillonant dessus TAIS-TOI, TOI ! JE T’AI ABSOLUMENT RIEN DEMANDÉ, PETITE INSOLENTE ! Écoutez-moi tous, autant que vous êtes – et surtout, toi, mon p’tit blondinet ! Vous êtes ici pour devenir de vrais combattants, pas pour faire un parcours de santé ! Là-dehors, la vie est cruelle, mes gaillards : c’est comme ça, ça a toujours été ainsi, et ça ne changera pas ! Et, moi, je suis justement là pour vous former, pour que vous soyez prêts à vous défendre, une fois que vous aurez passé ces grilles ! Je ne tolérerai point des élèves qui viendront me revoir pour chialer de tout leur être, car ils ont des ecchymoses partout et on leur a fait sauter deux dents car leurs pourpalers n’ont absolument pas marché ! Il faut combattre le feu par le feu, soldats ! Il faut savoir se montrer déterminé et dur envers l’autre, pour qu’il vous respecte : c’est ce que le sport m’a enseigné ! Alors, faites des efforts, donnez le meilleur de vous-mêmes à chacun de mes cours ! Comme disait le noble baron de Coubertin : « toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus fort ! » Vous verrez, un jour, vous me remercierez ! ET, MAINTENANT, AU BOULOT ! HOP ! HOP ! HOP !
Les élèves se remettent à courir de plus belle, et Mme Coriac finit par lâcher Jérémie qui s’écrase lourdement par terre. Le pauvre petit Einstein a des larmes qui perlent sur ses joues, et Aelita s’empresse de s’agenouiller devant lui pour le consoler…
Mme Coriac, en pointant son gros doigt sur Jérémie Alors, tu m’as compris, blondinet !? C’est pas les livres qui t’apprendront à résoudre les problèmes dans la vie ! Ce n’est qu’en musclant ce que t’as en-dessous de ton crâne que t’auras, peut-être, une chance de vivre – ou plutôt, de survivre – dans ce monde impitoyable ! Comme disait Darwin – je crois – « Il faut s’adapter ou disparaître ! » Et toi, qui m’a l’air si intelligent, j’imagine que t’as retenu la leçon, pas vrai !?
Aelita, de sa voix timide Mais, madame…
Mme Coriac SILENCE !!! Et, quant à toi, justement…
(Son doigt tourne comme une girouette vers Aelita…)
… tu as intérêt à faire preuve de plus de respect envers moi, à l’avenir ! J’ai vingt ans d’expérience olympique derrière moi, tâche de t’en souvenir si tu veux pas que je refasse ta chère petite face d’ange ! ET, MAINTENANT, DEBOUT ET AU TRAVAIL !!!
Les deux amis n’ont plus d’autre choix que de se lever et de se dépêcher de courir, avant que les pinces infernales de cette cinglée ne viennent se refermer, une nouvelle fois, sur l’un d’entre eux…
*
Dans la salle de chimie…
Odd, sur un ton ironique Ouais, ben, c’est pas gagné ! Je crois qu’après ça, ils ne referont plus de sport de sitôt, surtout Einstein !
3)
La scène se passe durant l’après-midi. Après une brève vue d’ensemble de l’usine, on se retrouve dans le labo, où Jérémie est confortablement installé devant le Super-Ordinateur. Pourtant, il porte encore les marques de ses mésaventures avec Mme Coriac : il a le visage un peu fripé comme si sa peau était asséchée et il a des petites cernes rouges aux yeux, signe d’une grande fatigue. Pourtant, il s’efforce quand même de pianoter sur le clavier de l’ordinateur…
Odd, voix off Alors, Einstein, t’aimes toujours autant le sport, même après ce qui s’est passé ?
Jérémie, en marmonnant d’une voix un peu faible Tu parles ! C’est une vraie cinglée, cette femme ; ça, je te l’accorde, Ulrich ! Je crois qu’à l’avenir, j’irai travailler à l’usine au lieu de remettre les pieds à ses cours de sport !
Yumi, voix off Je te le déconseillerai, Jérémie ! Avec son caractère, vaut mieux éviter d’avoir des ennuis avec elle !
William, voix off Qui sait, elle risque de te tuer, la prochaine fois !
Jérémie, sur un ton indifférent Oh, t’inquiète ! Pour ce qui est de me faire tuer, comme tu le dis si bien… j’en vois déjà assez avec l’ANAX ! Bon, finis de papoter ! Embarquement !
Il appuie sur la touche ENTER.
Sur Lyoko, plus précisément dans le Garage Skid, les cinq lyoko-guerriers sont placés, comme convenus, sur les plots d’embarquement. Au moment où Jérémie appuie sur la touche ENTER, Aelita (placée sur le gros plot, au centre des quatre autres) disparaît en première dans un tourbillon de lumière blanchâtre puis, quelques instants plus tard, il en va de même pour Odd, Ulrich, William et Yumi.
Les cinq amis réapparaissent, sain et saufs, dans le Skid : Aelita dans le poste de pilotage et les quatre autres, chacun dans un Navskid.
Une fois ses amis à bord du vaisseau, dans le labo Jérémie appuie, à nouveau, sur la touche ENTER
Jérémie Dés-arrimage !
Dans le Garage Skid, les amarres, ressemblant à des lampadaires ayant une forme de potence, s’éteignent et se redressent sur leur axe. Les petites turbines sur les ailes pliées du vaisseau commencent à cracher une sorte de feu numérique, et le Skid décolle doucement.
Quelques instants plus tard, il quitte le pôle Nord du Cinquième Territoire et, après que Jérémie ait ouvert un des tunnels, il emprunte ce dernier et se retrouve hors de l’immense sphère de ce Territoire, en plein dans le vide orange numérique.
Dans le cockpit, Aelita fait encore ses dernières vérifications…
Aelita, d’une voix claironnante Boucliers activés ! Sonars activés ! Stabilisateurs branchés et vérifiés ! Axe principal déverouillé ! Propulseur laser branché ! On peut plonger !
Le Skid plonge droit dans la Mer Numérique et, quelques instants plus tard, il ré-apparaît dans le Réseau.
Dans le labo…
Jérémie Holoweb system connecté ! Aelita, je te donne les coordonnées du Réplika !
Aelita, voix off Ranger !
Dans le Réseau informatique, les petites turbo-hélices fixées à l’arrière du Skid commencent à tourner à plein régime et, au bout d’un moment, le vaisseau fonce dans l’infini numérique en laissant, derrière lui, une petite traînée d’écume due aux turbos-hélices…
*
Un petit tour au collège Kadic, où tout a l’air calme. Installé à son bureau, dans les bâtiments du secrétariat, Mr Delmas, le proviseur, est en train de jouer tranquillement à son jeu sur l’ordinateur – son fameux jeu, où il faut aider un pingouin à retrouver sa tête – vaquant complètement ses occupations de chef d’établissement.
Soudain, la porte s’ouvre à la volée et Mr Delmas a juste le temps de raccourcir la fenêtre de son jeu. Sissi, sa fille, vient s’adosser sur son bureau ; elle est à mi-triste, mi-furieuse…
Sissi, d’une voix furieuse et sanglotante Papa, il faut vraiment que j’te parle, maintenant !
Mr Delmas, d’une voix douce et un peu révoltée Pourquoi es-tu si triste, ma chérie ? Qui a osé te faire de la peine, à ce point-là ? Ce sont tes amis : Stern, Belpois…
Sissi, en rétorquant vivement Non, non, ça n’a rien à voir avec eux ! Mme Coriac ! Le voilà, le problème !
Mr Delmas met un peu de temps, avant de comprendre plus ou moins ce qu’elle veut dire…
Mr Delmas Qui y a t-il avec le professeur Coriac, mon ange ?
Sissi, qui pleure maintenant à chaudes larmes Mais, c’est… c’est une vraie cinglée, cette bonne femme ! Elle… elle n’arrête pas de… de nous faire courir, et… jusqu’à l’épuisement, en plus ! Et, en plus… elle… snif !…elle ne veut absent…absolument rien savoir ! C’est comme… c’est comme si on était des… soldats, ou quel… quelque chose comme ça !…
(Puis, avant que son père n’ait le temps de répliquer, elle se jette sur lui et ses mains s’accrochent fermement au col de sa chemise, comme si on tenait un chiffon. Ses pleurs redoublent…)
Renvoie-la, papa, s’il te plaît ! Je… je ne peux plus la sup… supporter ! Et, mes amis, non plus ! Et tous… tous les autres, non… non plus !
Mais, cette fois-ci, ça n’a pas l’air d’impressionner Mr Delmas autant qu’elle l’espérait…
Mr Delmas, en s’emparant fermement des mains de sa fille Je suis désolé, ma chérie, mais Angélique Coriac est tout ce qu’il y a de mieux, crois-moi ! D’ailleurs, je crois que je la trouve mieux que Mr Moralès : avec elle, vous êtes, au moins, actfis en cours ! Et, justement…
(Son regard se fait plus sévère…)
… elle m’a dit que tu faisais aucun effort lors de ces cours, comme tes amis Belpois, Stern et compagnie ! Je croyais que tu avais fait des progrès dans tes études, cette année ; aussi, ça me désole un peu que tu commences à reprendre tes vilaines habitudes, via le sport !
Sissi s’arrête soudainement de pleurer. Elle n’en croit pas ses oreilles…
Sissi, confuse Non… non, ce n’est pas ce que tu crois ! Et, avant que tu… tu ne le dises, ça n’a rien à voir avec mes… mes amis !
Mr Delmas Pourtant, Mme Coriac me persuade le contraire et… entre la voix d’une adulte et d’une enfant…
Sissi, décidée à ne pas lâcher le morecau Mais, papa, écoute-moi ! Est-ce que t’as une idée, au moins, de ce qu’elle nous fait subir ? Elle… elle nous fait du sport non-stop, sans… sans repos et…
Mr Delmas Non, arrête ! Tu dois exagérer, certainement !
Sissi, indignée Mais, pas du tout ! Et, d’ailleurs, je ne suis pas la seule à me plaindre d’elle ! Tous les élèves, sans doute sans exception, ne veulent plus la voir et…
Mr Delmas, sur un ton ferme As-tu, au moins, des preuves de ce que tu dis ?
Sissi, gênée Euh… non, bien sûr ! Ce n’est qu’une intuition, mais…
Mr Delmas Désolé, Sissi, mais je ne dois agir que sur les faits, pour éviter l’injustice ! Et, tant que tu ne me présentes pas une preuve concrète sur une possible activité inadmissible du professeur Coriac, je serai dans l’incapacité d’agir ! Il en va pour le bien de tout le personnel de notre établissement, tu comprends ? Et, maintenant…
(Il parvient à se décoller de sa chaise de bureau, traverse la pièce et ouvre la porte d’entrée…)
… si tu veux bien m’excuser, j’ai… beaucoup de travail à faire !
Sissi, en hurlant d’indignation Mais, c’est pas juste ! Pourquoi tu ne veux pas m’écouter, alors que j’ai besoin de toi ?
Mr Delmas, en sentant la colère le gagner Arrête ta comédie, maintenant ! C’est tout naturel de détester ainsi ses profs, surtout à ton âge lorsqu’on est si rebelle, mais ce n’est quand même pas une raison de les évincer si injustement !
Sissi, entièrement révoltée Tu dis ça parce que tu ne sais rien de ce qui se passe, derrière ton dos ! Trop occupé dans ton soi-disant… travail, ou alors tu vas à droite ou à gauche pour des réunions qui ne servent à rien !
Mr Delmas, sur un ton menaçant Comment oses-tu me dire ça !? Je veille sur vous-tous, comme mes propres enfants et puis… j’ai une entière confiance envers mes enseignants, surtout Angélique Coriac !
Sissi Tu dis ça parce que t’as peur d’elle, c’est ça !?
Mr Delmas, en vociférant à vive voix ÇA SUFFIT, MAINTENANT, ÉLIZABETH ! PRENDS SOIN DE ME PARLER SUR UN AUTRE TON, N’OUBLIE PAS QUE JE SUIS TON PÉRE… ET LE PROVISEUR DE CET ÉTABLISSEMENT ! NE M’OBLIGE PAS À TE FAIRE QUELQUE CHOSE QUE JE POURRAI REGRETTER ! Maintenant, pour la dernière fois, arrête cette comédie insensée, et dehors ! DEHORS !!!
Sissi baisse la tête et ferme les yeux, en signe de capitulation. Elle sort de la pièce en traînant les pieds mais, en passant devant son père, elle lui accorde un dernier regard : un regard froid, perçant… plein de haine. Mr Delmas lui répond en gardant son regard sévère et un peu froid, aussi, mais il éprouve quand même une profonde tristesse en lui, une mélancolie qu’il tente de cacher au mieux…
Mr Delmas Voyons, ma chérie, c’est franchement ridicule de régair comme ça, comme une petite peste pourrie gâtée ! Quand vas-tu te décider à grandir ?
Sissi préfère ne pas lui répondre et elle quitte la pièce, en rechignant.
Une fois partie, Mr Delmas ferme la porte et s’y adosse, en soupirant. Pour la première fois, il a refusé quelque chose à sa fille bien-aimé… mais il en allait pour son bien et celui de son établissement (à vrai dire, il semblait plus s’inquiéter pour son établissement scolaire que pour sa propre fille chérie). C’était dur, mais il fallait faire avec, après tout : c’est le devoir d’un bon père de mettre des limites inviolables aux volontés de ses enfants, surtout lorsqu’elles sont aussi graves. Et puis, l’enfant n’a pas à avoir le dernier mot sur lui… qui c’est, qui commande, ici !? C’est lui, le proviseur, non ? Il se ré-installe à son bureau et, pour surmonter (pour ne pas dire, contourner) cette douleur, il préfère continuer à jouer à son stupide jeu informatique, au lieu de s’occuper de tous les dossiers qui l’attendent sur son bureau. Bah, ça sera vite fait, se disait-il…
*
On retrouve Sissi quelques instants plus tard dans les couloirs de l’internat. Elle a toujours une mine aussi grincheuse, et elle semble ne pas vouloir décolérer.
Au moment où elle pose sa main sur la poignet de la porte de sa chambre…
Mme Coriac, voix off Mlle Delmas !
La prof de sport arrive à grands pas vers elle, en faisant trembler le sol sous ses pieds, et prend racine devant elle, en la fixant d’un regard mauvais. Sissi tente de ne pas se laisser intimider…
Mme Coriac, en grognant Où étiez-vous passée ? Vous savez bien, en tant que fille du proviseur, que les sorties sont strictement interdites en dehors des heures autorisées, que ce soit en semaine ou en week-end !
Sissi, sur un ton ironique Tiens, c’est nouveau, ça ! Vous venez de le rajouter dans le règlement, il y a quelques instants, sans demander l’avis aux autres !?
Mme Coriac, en écrasant son gros doigt sur le petit nez de Sissi Ne jouez pas votre petite peste avec moi, ma petite ! Je vous ai posé une question, et j’exige à ce que vous me répondiez avec tout le respect du monde !
Sissi, sur un ton respectueux, mais encore un peu ironique Eh bien, je suis allée voir mon vénéré père, le proviseur Mr Delmas, afin d’avoir une noble discussion avec lui, Madame ! C’était très important, Madame !
Mme Coriac Oh, voyez-vous ça ! Mais, comme vous me semblez assez convaincante… ! Je voulais savoir si vous n’avez pas vu vos amis, Stern et Della Robbia ! Ils sont censé être en colle avec moi, en ce moment !
Sissi, à part Quelle sale bonne femme ! Une colle en plein week-end… !
(Puis, à voix haute et en gardant son ton respectueux…)
Non, je ne les ai pas vus, Madame ! Je suis vraiment désolée, Madame !
Mme Coriac, méfiante Vous en êtes sûre, Mademoiselle ? Vous n’êtes pas en train de me cacher quelque chose, sous ce ton un tantinet insolent !?
Sissi, en essayant d’être sincère, cette fois-ci C’est la vérité, Madame ! Je n’ai aucune idée de l’endroit où ils se trouvent, Madame !
Mme Coriac, un peu agacée Ouais, bon, ça va, ça va ! Tant pis, je vais les chercher moi-même ! Mais faites gaffe, Mlle Delmas… je vous ai à l’œil, vous et votre bande de loulous !
Sur ses mots, elle passe devant elle, en la poussant contre le mur pour pouvoir passer, et disparaît au bout d’un couloir, derrière les portes coupe-feux qu’elle ouvre violemment. Sissi, quant à elle, pousse un soupir de soulagement et disparaît dans sa chambre…
4)
Dans le Réseau, le Skid vogue tranquillement entre les banques de données, sans ennui. Tout a l’air calme : pas de monstres à l’horizon, contrairement à la dernière fois…
Ulrich J’espère que Sissi s’en sort avec son père ! Qu’on ait plus cette malade en cours !
Odd Oh, t’inquiète ! J’ai confiance en ma petite princesse ! Je vous parie que d’ici ce soir, Mme Couac-Couac aura fait ses bagages et ses adieux !
Aelita, intriguée Mais, en fait, pourquoi tu la surnommes Mme Couac-Couac ?
Odd Parce que je trouvais rien d’autre d’amusant, qui rime avec son nom de famille à la noix !
(Tous les autres rigolent aux éclats, même Odd qui semble bien s’amuser avec sa propre vanne, puis, une fois le calme rétabli…)
Sérieusement, je la surnomme comme ça car je trouve qu’elle a, à peu près, le même mauvais caractère qu’un canard – tu sais, ceux que l’on voit dans les dessins animés, comme Donald ou Daffy Duck !
William À ce que j’ai entendu, elle se prénomme… Angélique !
Odd, surpris Angélique !? Angélique Coriac !? Franchement, ça ne va pas du tout ensemble ! Elle est loin d’être aussi… angélique !
De nouveau, tout le monde ricane aux éclats mais, cette fois, Aelita est tellement prise dans son fou rire qu’elle bouge, par mégarde, les joysticks. Résultat : le Skid oscille dangereusement, et Aelita rectifie le tir à la dernière minute, juste avant que le vaisseau ne s’écrase contre une banque de données.
Jérémie, voix off et un peu furieuse Hé, faites un peu atttention où vous allez, là ! Odd, arrête avec tes vannes, maintenant !
Odd Bah, pourquoi ? Pour une fois que je peux critiquer pleinement un prof, sans me sentir coupable… !
Yumi Franchement, je sais pas pour vous, mais j’ai trop envie que Jim revienne parmi nous ! Il me manque tellement !
William Il manque à tout le monde, ma chérie ! C’est clair qu’il est mille fois meilleur que cette bonne femme !
Ulrich Pour une fois depuis longtemps, je suis d’accord avec toi !
Dans le labo, Jérémie soupire et se remémore du passé…
Jérémie, sur un ton profond Et puis… c’était surtout un ami ! Le meilleur qu’on ait jamais eu !
Dans le Réseau…
William Et, il était, aussi, le plus puissant d’entre-nous tous ! Je me demande si on a encore des chances de vaincre l’ANAX, sans lui !
Ulrich, sur un ton taquin Qu’est-ce qu’il y a ? Tu commences à avoir la trouille ?
William Pas du tout, Môssieu ! J’essaye d’être… réaliste !
Ulrich, en marmonnant Ouais, c’est ça !
Jérémie, voix off Bon, finis, les bavardages ! Vous arrivez devant le Réplika !
En effet, les banques de données ont, depuis un certain temps, disparu du paysage, et le Skid se rapproche d’une sphère titanesque.
Aelita Je me demande quel Territoire il renferme, ce monde virtuel-là !
Odd Ben… peut-être une forêt scandinave au bord d’un grand lac, ou une sorte d’île des Galapagos…
William, intrigué Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
Odd T’as pas remarqué que les récents Territoires qu’on a visité avait un lien avec une étendue d’eau ? Atlantis, Tropica…
Dans le labo…
Jérémie Bah, on va voir ça dans quelques instants ! Aelita, connecte-toi au sas d’entrée du Réplika, pour que je puisse trouver le code d’accès !
Aelita, voix off C’est comme si c’était fait !
Dans le Réseau, un faisceau laser sort de la coque du cockpit du vaisseau, et crée un lien entre le Skid et le sas d’entrée du Territoire.
Jérémie met quelques instants à trouver le code d’accès puis, une fois trouvé, la lumière du laser disparaît et le sas s’ouvre. Le Skid s’y engouffre…
5)
Le Skidbladnir émerge d’une gigantesque Mer Numérique orange vif et s’élève vers les plateaux du Territoire, sous un ciel de la même couleur que la Mer. Quelques instants plus tard, les lyoko-guerriers découvrent le paysage de ce nouveau Territoire.
C’est une immense savane virtuelle. Le Territoire est composé d’une dizaine de plateaux aussi spacieux que ceux du Territoire du Désert de Lyoko (à titre de comparaison) et, sur la plupart des plateaux, poussent de grandes herbes jaune-orangées. De temps en temps, la monotonie du paysage est brisé par quelques éléments décoratifs : quelques arbres ici et là caractéristiques de la région, de gros rochers assez rares, un ou deux grands points d’eau… ça a vraiment l’allure d’une savane africaine. Au centre du Territoire, pousse une forêt tropicale aussi sauvage et luxuriante que celle de Tropica, mais un peu plus petite. Enfin, comme sur tous les autres Territoires de l’ANAX déjà visités, des Tours identiques à celles de Lyoko se dressent un peu partout sur le Territoire, aussi bien dans la savane que, sans doute, dans la forêt tropical.
Le Skid traverse tout le Territoire et s’amarre à une Tour prise au hasard, près d’ une des extrémités du monde virtuel. Petit détail particulier : elle se trouve près d’un point d’eau et pas très loin de la forêt.
Odd, émerveillé Eh ben, on dira ce que l’on voudra, mais ils ont, quand même, encore gardé un certain sens de la beauté, dans l’ANAX !
Jérémie, voix off Mes amis, bienvenue sur Broussavana ! Alors, qui accompagne Aelita pour l’exploration des lieux, où se trouve le Super-Calculateur ?
Yumi, Je voudrais bien y aller !
Ulrich, en répliquant brusquement Et, moi-aussi !
William Et, moi, également ! Je ne me sépare jamais de ma Yumi-chérie !
Ulrich, agacé Oh, ça va ! Je ne vais pas la manger, quand même !
Dans le labo, Jérémie commence, aussi, à être agacé…
Jérémie Désolé, les gars, mais je préfère que deux d’entre-vous restent près du Skid, pour éviter les mauvaises surprises !
Odd, voix off Oh, tu sais, Einstein ; ça fait peut-être un bail que je ne suis plus retourné sur Lyoko, mais j’ai quand même gardé ma force légendaire ! Je crois que je pourrai garder le Skid comme un bon… chat !
Jérémie, hésitant C’est que… je n’aime pas tellement que tu restes tout seul, près du Skid ! Comme on a une certaine expérience du danger de ces Territoires et qu’on a aucune idée de la nature du Boss de ce Territoire…
Odd, voix off Oh, s’il te plaît, Jérémie !? Je saurai me défendre, au cas où, et puis…
(Sur un ton plus taquin…)
… inutile de fâcher les deux Roméo ! Je sens qu’ils couvent quelque chose, ces derniers temps, surtout Ulrich… !
Ulrich, voix off et agacée La ferme, Odd !
Jérémie réfléchit durant quelques instants puis…
Jérémie Bon, pour ne pas décevoir tout le monde, je vous translate tous les quatre et, toi, Odd, tu garderas le vaisseau. Mais, Yumi, Ulrich, William ; si jamais le Skid est menacé et qu’Odd n’arrive pas à le défendre, il faudra que j’en rapatrie un – au pire, deux – pour pouvoir prêter main forte à notre cher ami ! On est d’accord, comme ça ?
Après quelques secondes de réflexion…
Ulrich, voix off OK, Einstein !
William, voix off Ça marche, Jérémie !
Odd, voix off Ah ben, dans ce cas, vous pouvez partir, l’esprit tranquille ! Dépêchez-vous quand même ; je risque de m’ennuyer, si jamais vous tardez !
Jérémie, satisfait Très bien ! Alors, c’est parti !
(Puis, en appuyant plusieurs fois sur la touche ENTER…)
Translation, Aelita… translation, Ulrich… translation, Yumi… translation, William !
Les quatre lyoko-guerriers s’évaporent du vaisseau…
Inscrit le: 17 Mai 2008 Messages: 323 Localisation: Cestas proche de Bordeaux
Et bien voilà bienvenue dans la savane , c'était quand même facile à deviner ^^
Par contre , j'ai un petit souci , oh trois fois rien , pendant le cours de Mme Hertz , tu as précisé entre parenthèses en plus qu'elle était un peu pâle . Jim lui manque beaucoup , sûrement ... où ça cache autre chose ... non je m'égare là , je dois sûrement me tromper .
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