PhilippeKadic |
Posté le: Lun 24 Aoû 2009 12:12 Sujet du message: |
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Inscrit le: 22 Juil 2009 Messages: 108 Localisation: Croix, France |
Je vous remercie pour ces commentaires toujours aussi encourageants. Comme d'habitude, passage en revue de vos remarques et, si possible, réponses de ma part.
Kinshii Ulrich et sa fierté, Ulrich et son orgueil, Ulrich et sa jalousie.... Ah la la, qu'il est humain ce garçon ^^ Plein de défauts contrebalancés par des qualités dont la princiaple est sa loyauté à toute épreuve.
Le ratio Terre - Lyokô est effectivement déséquilibré au plus haut point. La meilleure explication que je puisse donner est qu'il s'est imposé naturellement au fil du récit jusqu'à devenir une forme de parti-pris avec ses avantages et ses inconvénients. Le texte s'attarde davantage sur les personnages plutôt que sur les séquences d'action ou l'univers de Lyokô en lui-même car ce n'est pour l'instant pas le centre du récit qui peut se décomposer en deux phases essentielles dont la première n'est pas encore achevée.
Quoiqu'il en soit merci encore pour ton soutien et tes corrections
Pieckoyt Ah mais c'est pas possible ça... On glisse une expression innocente comme "se changer les idées" et tout de suite votre imagination carbure C'est très sadique mais je ne vous dirai pas dans quel sens il fallait prendre cette phrase qui est effectivement à double sens ^^
Kerian Dis moi, tu es plutôt pessimiste toi. J'aime à penser que l'amitié et la sincérité sont des valeurs en baisse sur le marché mais de là à les croire presque disparues...
Et puis à bien y regarder, la sincérité de leur amitié est toute relative. Toute relation sociale est basée sur une part de non-dit. Certaines expressions employées par Ulrich dans ses pensées à l'égard de son ami sont plutôt violentes. Mais il est vrai que dans l'ensemble, cette relation est très profonde et sincère.
Néanmoins, j'ajouterai que l'utopie est intrinsèque à l'univers de Code Lyokô. Le comportement héroïque des cinq héros est par exmple un modèle d'utopie par excellence de même que la vie au collège Kadic où il n'y a, de manière générale, aucun fauteur de troubles.
En tout cas merci pour tes encouragements qui me font toujours aussi plaisir.
Et maintenant, chapitre suivant.
Chapitre 11-1
Quitte ou double
Lorsque tu fixes trop longtemps l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi.
Assis à son bureau, Jérémie méditait cette sentence de Friedrich Nietzsche, pesant le pour et le contre de la démarche qu’il envisageait d’entreprendre. Aelita avait tenté de le dissuader la veille et pourtant, l’idée ne s’était faite que plus pressante. Chaque individu cache des secrets qu’il préférerait ne pas voir éventés. D’après ce qu’il avait trouvé durant la fouille de la chambre de Devoldère, le mystérieux agent de l’O.S.E.T.A.R.M ne faisait pas exception. En fouillant le tiroir le plus bas de sa commode, Jérémie y avait trouvé un flacon de médicaments contenant des psychostimulants. Cette découverte éclaircissait quelques points d’ombre quant au comportement étrange de l’agent à l’usine : son hésitation à emprunter la corde pour descendre jusqu’à l’élévateur, son hypersensibilité au bruit, son comportement à la limite de la paranoïa mais également sa faculté de concentration impressionnante. Belpois avait l’intime conviction qu’Éric ne devait pas respecter les dosages prescrits, si tant est qu’il s’était procuré ces médicaments par voie légale.
Il avait maintenant de quoi renverser la balance, ou plutôt de quoi équilibrer le rapport de force. Œil pour œil, dent pour dent. La loi du talion était la seule issue que le jeune génie entrapercevait, l’unique lumière au bout du tunnel obscur dans lequel il s‘était aventuré par mégarde. Certes, comme l’avait souligné Aelita, une telle entreprise ne ferait qu’augmenter les tensions entre l’agent et le jeune homme mais c’était aussi une chance unique de pouvoir, peut-être, le déstabiliser et reprendre le dessus, obtenir de lui, non pas une reddition -il était inutile de rêver - mais une concession. Continuer ses recherches sur la situation de William et aider son ami, c’était tout ce que Jérémie exigerait. Et il l’obtiendrait. Qu’importe le prix à payer.
En agissant de la sorte, en employant les méthodes révoltantes de l’autre imposteur, il s’exposait au risque de devenir comme lui, de n’être plus, aux yeux de ses amis et à ses propres yeux, qu’un lâche. Car le chantage, c’est fait pour les lâches. Lui et les autres avaient suffisamment sermonné Odd sur ce point lorsque celui-ci avait menacé Jim de révéler son passé d’acteur dans Paco, le roi du disco si celui-ci ne lui faisait pas réintégrer la même classe que ses potes. L’enjeu n’était toutefois pas le même ici. La vie de William en dépendait, c’était du moins l‘intime conviction de Jérémie, ce dont il s’était persuadé contre toute raison. La disparition tragique de Franz Hopper demeurait pour lui un traumatisme qu’il ne parvenait pas à surpasser. Pire, il le voyait comme un péché qu’il lui était impossible d’expier. Il se voyait comme le coupable, comme le responsable de ce drame. Le plus horrible étant qu’il ne parvenait pas à en parler et qu’il lui était donc impossible d’extérioriser ce sentiment délétère qui oppressait son cœur et sa conscience. Aussi, vu de l’extérieur, ses réactions semblaient déraisonnables, disproportionnés, et après tout, probablement l’étaient-elles. Ses amis ne parvenaient pas à comprendre sa réaction face au malaise de William, ce manque de jugeote ne ressemblant en rien au surdoué altruiste mais raisonnable qui leur avait servi de leader à l’époque de X.A.N.A. La mort du père d’Aelita qui était en plus pour lui une sorte de modèle dont il avait éludé sciemment les facettes les plus sombres et son incapacité à le ramener parmi eux avaient provoqué une déchirure en lui, une plaie qui semblait ne pas vouloir se refermer. Certainement par un excès d’orgueil stupide, il se rendait responsable de la seule œuvre de X.A.N.A et de la décision du scientifique.
Jugeant qu’il avait assez tergiversé et qu’il ne changerait rien à la situation en restant là à discuter avec lui-même, à ressasser les vieux démons encore bien présents et à s’asséner des maximes, Jérémie se leva et se saisit du flacon. Il le plaça dans la poche avant de son pantacourt beige et sortit de sa chambre avant de prendre la direction désormais bien connue de la chambre de l’agent Devoldère. En arrivant devant la porte grise, l’adolescent marqua un temps d’hésitation pendant lequel il sembla brièvement se rendre compte de ce qu’il s’apprêtait à faire et des conséquences possibles pour lui et ses amis. Pourtant, il se dit qu’il était trop tard pour reculer et frappa à la porte avec une certaine force, comme s’il voulait affirmer sa conviction. Il attendit quelques instants mais personne ne lui répondit. Il recommença à frapper, avec davantage d’insistance et de force. A nouveau pas de réponse. Un troisième essai se révéla finalement concluant. Un laconique « Entrez ! » fut braillé derrière la porte.
Jérémie obtempéra. Éric était debout à côté de sa commode, le regard noir. Le tiroir avait été ouvert et vidé. Visiblement, l’homme s’était aperçu de la disparition de son flacon. Et comme prévu, il semblait y tenir. Dépendance ou non, Belpois s’en fichait. Tout ce qui l’intéressait, c’était que ces cachets représentaient une forme de drogue destinée à améliorer les capacités de concentration d’un sujet sur une période donnée. Et la drogue était à proscrire dans un établissement scolaire. Voilà qui était très positif pour lui.
- Vous avez perdu quelque chose, Monsieur Devoldère ? demanda l’adolescent en masquant à peine sa satisfaction.
Le regard de l’enseignant s’assombrit un peu plus. Il resta un moment silencieux à observer le jeune homme avant de lui répondre sèchement :
- Je n’ai pas de temps à perdre alors sauf si tu as quelque chose d’utile à me dire, tu peux faire demi-tour et refermer la porte.
L’homme paraissait sur les nerfs, il n’était pas aussi calme que d’habitude sans pour autant manquer d‘une certaine assurance.
- D’utile à vous dire, je ne sais pas. D’utile à vous montrer par contre… rétorqua Jérémie en plongeant sa main dans sa poche.
Lorsqu’il en sortit le flacon orange, le visage d’Éric se décomposa sous l’effet mêlé de la colère et de la surprise.
- Rends-moi ça tout de suite, grommela le professeur en s’approchant à grands pas du garçon aux cheveux blonds qui s’empressa de refermer sa main sur le tube et de le cacher derrière son dos.
- Vous ne croyez tout de même pas que je l’ai pris dans votre tiroir pour vous le rendre ? se moqua Belpois.
L’agent réagissait exactement comme il le souhaitait.
- Très bien, cette petite comédie a assez duré. Rends-moi ce flacon. Tout de suite !
- Je pourrais faire mieux que ça. Comme le montrer à Monsieur Delmas. Je suis sûr qu’il serait très intéressé de savoir que l’un de ses employés carbure aux psychostimulants.
- C’est quoi, ça ? Du chantage ? questionna Éric dont le haussement de sourcil avait trahi son étonnement.
- Surpris ? Ce n’est pourtant qu’un juste retour des choses.
- Tu n’es pas sans ignorer que je peux te faire plonger, toi et ta bande, avec un simple enregistrement.
- Et vous n’êtes pas sans savoir que sans moi, cet ordinateur sera inutilisable. Vous n’oseriez pas laisser l’A.D.A.M gagner si facilement, juste pour régler vos comptes, je me trompe ?
L’homme resta un moment sans rien dire, incapable de répliquer. Belpois avait marqué un point et ce dernier en profita pour tenter le tout pour le tout :
- Pour être tout à fait franc avec vous, je me fiche de savoir ce que vous faîtes avec ces médicaments. J’accepte même de vous les rendre et de garder ça secret, à une condition…
- Une condition ? répéta l’agent visiblement amusé par le culot du prodige de Kadic.
- Laissez moi poursuivre mes recherches sur le cas de William… C’est tout ce que je vous demande. Je ferais toutes les recherches que vous voudrez à côté mais je veux trouver le moyen de le sauver.
Devoldère réfléchit un moment avant qu’un sourire narquois ne se dessine sur son visage :
- C’est une offre tentante. Mais quand on veut se faire maître chanteur, il vaut mieux avoir les épaules solides. Et je ne vois aucun argument suffisamment convaincant pour que je te fasse cette concession… D’ailleurs, tu peux bien raconter ce que tu veux au Proviseur. Si je suis démis de mes fonctions, quelqu’un d’autre viendra me remplacer. Et il ne sera peut-être pas aussi…. magnanime. Maintenant sors de ma chambre, Belpois !
L’interpellé défia son interlocuteur les yeux dans les yeux. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes avant que Jérémie ne finisse par se lasser. Il tourna les talons et envisagea de sortir en emportant le flacon. Il se ravisa finalement et fit volte-face, lançant le tube de cachets sur le lit de l’enseignant.
- Vous avez raison… C’est pas moi qui vous empêcherai de vous empoisonner, lança hargneusement Jérémie sans plus se maîtriser.
Il était furieux d’avoir non seulement échoué dans son entreprise mais d’avoir en plus été ridiculisé par cet imposteur qui semblait avoir décidément plus d’aplomb que ce que le surdoué s‘imaginait. Pourtant, sa dernière phrase semblait avoir ébranlé l’homme qui resta interdit un long moment après que la porte de sa chambre se soit refermée brusquement. Il finit tout de même par attraper le flacon sur son matelas et, encore secoué, le rangea dans sa poche. Contrairement à ce qu’il essayait de faire croire à Jérémie, Eric manquait sérieusement d’assurance. Son seul ascendant sur le petit génie de Kadic était finalement d’avoir trouvé quelqu’un de plus préoccupé, de plus torturé que lui. Car il s’agissait bien de l’unique faille que pouvait exploiter l’agent, une faille qu’il ne connaissait que trop bien car c’était aussi la sienne. Une faiblesse que seul ce médicament pouvait pallier. Au fond Devoldère et Belpois se ressemblait davantage qu’ils ne pouvaient se l’avouer.
Voilà, c'est tout pour cette fois. Aquatikelfik va encore me dire que j'ai ajouter une thématique qui empêcherait l'adpatation TV
En tout cas, j'espère que ça a éclairé quelques points sombres à propos du comportement de cet agent. Comme toujours, j'attends vos critiques. Et merci d'avance  _________________ « L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
« Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien » Edmund Burke
Dernière édition par PhilippeKadic le Jeu 27 Aoû 2009 12:05; édité 1 fois |
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Warriorlyoko |
Posté le: Lun 24 Aoû 2009 12:47 Sujet du message: |
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Inscrit le: 05 Fév 2005 Messages: 1436 Localisation: Paris |
Effectivement c'est bien pensé, très bien pensé même.
J'ai vraiment hate de voir la suite !
N'empêche, c'est fou mais je dirais que sa peut faire partie de la Quadrilogie Code Lyoko.
J'ai vraiment hâte de comparer tes écrits avec ceux des romans C.L. ^.^
(si ils veulent bien sortir en France ! ) _________________ Souviens toi de... Bibi, Link, Jack, Wlliam, Lili, Yumita asbenash, AeliYumi Ishiyoko, Eragon, ptit ange bleu, Cely... 2005/2006/2007 !
" A la manière d'une fleur qui séduit une femme par son odeur, les bénévoles du bonheur détendent l'atmosphère par une blague : FLOWER POWER !" - Link-Powerwarrior
- Ancien Modérateur du forum - |
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Kerian |
Posté le: Lun 24 Aoû 2009 12:48 Sujet du message: |
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Déchiqueteur de Fics

Inscrit le: 01 Aoû 2008 Messages: 1700
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Hmm tout ça est étonnant de la part de Jérémie, mais tu l'as bien intégré au récit, comme toujours.
Reste à savoir comment vont évoluer les choses maintenant.
Bon courage pour la suite ! _________________
"La sévérité prévient plus de fautes qu'elle n'en réprime." - Napoléon Bonaparte
"L’élévation d’un homme au-dessus des autres ne se justifie que s’il apporte à la tâche commune l’impulsion et la garantie du caractère." - Charles de Gaulle |
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Aquatikelfik |
Posté le: Lun 24 Aoû 2009 13:15 Sujet du message: |
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Inscrit le: 13 Juil 2007 Messages: 1660 Localisation: Orléans |
Tiens, parlant d'Aquatikelfik, je crois qu'il a oublié de passer tellement il était occupé hier... 
En effet, ça passerai pas du tout à la télé ce dernier tiers de chapitre... Parler de drogue, et pis quoi encore ? 
Maigres petites corrections :
- Chapitre 10-2 :
Il avait déjà entendu l’agent Watts en parlait, <= En parler, comme souvent. ^^ Si t'es pas certain, remplace à l'oral par un verbe tel que Prendre.
les résultats qu’il obtenait était à peu près potable. <= étaient potables, ce sont les résultats qui étaient potable. Je me demande s'il n'y a pas des tirets dans l'expression "à peu près", mais je crois que je raconte une bétise là.
- Chapitre 10-3 :
à mesure que des larmes embuaient son regard. <= J'ai pas tout suivi à la correction de Kinshii. "embuées" était l'orthographe que t'avais mis avant ? Si oui, la correction est bonne, si non, c'est lui qui se trompe, mais ça m'étonnerai ^^
Quelle histoire !
Jérémie têtu et entêté et qui finalement ce fait avoir à son propre jeu, un mystérieux informateur (que j'ai failli moi aussi prendre pour Franz), la situation Ulrich/Yumi qui bouge pas...
Je ne peux que me taire et attendre patiemment la suite !
Concernant l'information et les deux Organisations secrètes, je les soupconnent d'avoir exister et d'avoir tourner autour de l'histoire du projet Carthage... Mais de quel coté était Franz avant de partir en solo ?
Un point que je regrette, c'est que la situation de William est au point mort. Ça doit commencer à faire déjà quelques temps qu'il est dans le coma et rien ne bouge.
Mais bon, c'est ton histoire, c'est toi qui gère ! ;p
La suite !  _________________
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PhilippeKadic |
Posté le: Mer 26 Aoû 2009 11:18 Sujet du message: |
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Inscrit le: 22 Juil 2009 Messages: 108 Localisation: Croix, France |
Je vous rermercie pour ces commentaires, remarques et corrections qui me permettent comme toujours d'améliorer le récit et parfois même de rectifier le tir sur une erreur de continuité à venir. Comme quoi il faut toujours être à l'écoute de son public ^^
Warriorlyoko Une nouvelle fois, je suis flatté de ta comparaison même si j'ignore totalement si la rédaction de cette quadrilogie est supervisé par les directeurs d'écriture originaux (ben oui, ce serait encore plus flatteur de vouloir comparer ma modeste oeuvre avec une suite doublement officielle, pas seulement dans la forme mais aussi dans le fond )
Kerian J'essaie effectivement d'intégrer au mieux ces réactions étonnantes même si je comprends que certains lecteurs aient du mal à être convaincu par de tels changements. Retenons toutefois que ce comportement n'est bien sûr pas celui de Jérémie tel que je le conçois habituellement mais bien une attitude perturbée en partie liée à son sentiment irrépréssible de culpabilité. Je le dis et je le répète, juste au cas où...
Pour l'évolution de la situation, il faudra un peu de patience.
Aquatikelfik Je te pardonne de ne pas être passé pour la fin de chapitre puisque tu nous a concocté un fichier .zip purement génial (bon, ceci dit, maintenant j'ai la mélodie de "Frontière" dans la tête ^^").
Pour la drogue à la télé, c'est un long débat mais je pointerai juste l'hypocrisie du CSA qui laisse par exemple ce genre de thématique être traitée avec une maladresse pas pensable dans une certaine série dite familiale diffusée sur France 3 à heure de grande écoute. C'était pour la parenthèse "Coup de Gueule qui n'est pas contre Aquatikelfik mais contre la télé". ^^
C'est drôle cette remarque sur William parce qu'il est plus ou moins au centre de la prochaine partie, peut-être pas comme vous l'attendiez. En tout cas, maintenant, on va m'accuser de travailler sur commande. Flûte.
En tout cas, un grand merci pour tes corrections comme toujours et tes encouragements.
N.B Si des lecteurs ont des avis moins favorables, ils peuvent aussi se manifester, je ne vais pas les mordre. J'écris cela car si le consensus autour de ma fic me fait bien sûr très plaisir, j'ai presque l'impression de me Marc Lévyisé ^^ (mais si, vous savez, Marc Lévy, cet auteur qui n'écrit que des chefs d'oeuvre selon la critique).
Voilà sur ce, voici la deuxième partie.
Chapitre 11-2
Quitte ou double
Comme toutes les personnes de son entourage, Yumi Ishiyama n’affectionnait pas particulièrement les hôpitaux et leur environnement aseptisé dont aucune vie ne semblait s’échapper si l’on excluait le passage constant de membres du personnel médical transitant d’une pièce à une autre selon un rituel et une cadence immuables. Elle avait toujours trouvé à ces endroits un côté inhumain ou plutôt déshumanisé. Il fallait une chance incroyable pour tomber sur une hôtesse d’accueil qui ne soit pas aussi froide que la couleur blanche qui tapissait la plupart des murs du bâtiment. Il fallait à peu près autant de chance pour ne pas se perdre dans ce dédale de couloirs qui menait aux chambres des patients. Elle en venait d’ailleurs à se demander comment médecins et infirmières se repéraient dans cet endroit.
Mais plus encore que ces considérations sur le lieu lui-même, ce qui la gênait et la mettait mal à l’aise était la raison pour laquelle elle était présente. Les causes qui l’avait amenée à parcourir ces couloirs se ressemblant tous plus ou moins, chaque jour de la semaine ou presque, n’avaient de cesse de se rappeler à elle. Tenant dans la main un bouquet de fleurs très ordinaire, elle se dirigeait d’un pas à la fois rapide et mal assuré vers la chambre de William Dunbar. Elle était la seule du groupe à lui rendre visite quasiment tous les après-midis ou tous les soirs, selon ses disponibilités. Aelita et Odd passait bien de temps à autre mais ils ne se sentaient pas réellement à leur place au chevet de l’adolescent. Pour tout dire, ils se sentaient même un peu hypocrites d’être là, assis à ses côtés, faisant mine de compatir à son sort quand pendant près de deux ans, ils ne lui avaient jamais réellement pardonné son erreur, la seule erreur qu’il ait jamais pu faire en tant que Lyokô-guerrier. Odd, probablement influencé par la vision d’Ulrich, n’avait vu que la part de responsabilité de Dunbar dans sa xanatification ; Aelita, pour sa part, avait décidé de laisser le passé au passé et William n’ayant pas exprimé le désir d’être intégré à la bande suite à sa libération, elle n’avait, pas plus que les autres, cherchée à se rapprocher de lui. Quant à Jérémie, son acharnement à ne pas se confronter à la vérité avait conduit le groupe dans une nouvelle impasse qui risquait, à tout moment, de condamner un autre Lyokô-guerrier.
En fait, seule Yumi, en dépit du sentiment d’oppression que suscitait en elle chacune de ses visites, était vraiment à sa place à veiller sur William. Elle ne pouvait pas se résoudre à l’abandonner là, à lui tourner le dos. Depuis l’annihilation de X.A.N.A et sa libération définitive, elle avait appris à mieux le connaître. De simple camarade collant ayant le béguin pour elle, il était devenu un ami sincère pour qui elle éprouvait un profond respect et réciproquement. William avait su lui montrer qu’il n’était pas qu’un séducteur balourd et frimeur ; au fil des mois qui suivirent l’extinction du Supercalculateur, une relation très forte s’était tissée entre les deux adolescents. Rien à voir avec de l’amour cependant. D’ailleurs, sans que Yumi ne l’ait jamais avoué à Ulrich, c’était suite à une conversation avec Dunbar qu’elle avait décidé de clarifier leur situation avec Ulrich, de bannir l’idée du « copain et puis c’est tout » pour s’épanouir pleinement en couple. Ces dernières semaines, leur amitié n’avait été que renforcée par les problèmes que traversait le jeune homme, qui d’ailleurs avait fait son possible pour ne rien laisser transparaître.
Une idée traversa soudain l’esprit de l’adolescente alors qu’elle atteignait l’aile des patients : William avait été l’élément externe qui l’avait plus que jamais rapproché d’Ulrich ; il était, sciemment ou non, le ciment de ce couple d‘une certaine façon. Cette hypothèse était a priori à tirer par les cheveux, pourtant à peine avait-il sombré dans le coma que sa relation avec Stern semblait lui échapper. D’ailleurs, tout s’effondrait autour d’elle : Ulrich s’était comporté comme le dernier des crétins avec son orgueil et sa jalousie déplacée et plutôt que de temporiser la confrontation, elle avait choisi de déballer ce qu’elle avait sur le cœur jusqu’à perdre le contrôle de la situation ; Jérémie avait joué aux apprentis sorciers tout en essayant de se persuader que bouleverser l’ordre des choses n’était pas contre-nature ou dangereux ; William s’était retrouvé plongé dans le coma et souffrait d’un mal impossible à diagnostiquer. Seuls Odd et Aelita restaient fidèles à eux-mêmes, quoique la réactivation du Supercalculateur les ait probablement secoués autant qu’elle-même bien qu’ils ne furent pas aussi incisifs qu’elle vis-à-vis d’Einstein.
Elle atteignit finalement la chambre de son ami, ouvrit la porte après un instant d’hésitation et entra. Il lui était impossible de s’habituer à la vision de ce garçon qui avait le même âge qu’elle et qui était allongé, inconscient sur ce lit d’hôpital. Elle se sentit vaciller durant une fraction de seconde mais parvint finalement à retrouver son équilibre. Elle se dirigea vers la table de chevet et déposa les fleurs dans le vase prévu à cet effet. Elle porta ensuite son regard sur le corps inerte de l’adolescent et se pinça les lèvres pour retenir un sanglot. Le bip de l’ECG était le seul bruit qui rompait à intervalles réguliers le silence pesant qui régnait dans la chambre. Elle resta un moment sans savoir vraiment quoi faire. Ces visites lui étaient de plus en plus pénibles et douloureuses. Elle finit tout de même par prendre une chaise et s’asseoir à côté de William. Elle resta là, sans parler, pendant de longues minutes. Finalement, elle posa sa main sur celle de Dunbar, toujours inerte.
- Allez, William, faut que tu tiennes le coup, murmura-t-elle. Il faut que tu te réveilles. Tu peux pas m’abandonner comme ça. Tu te souviens, tu m’avais dit que je pourrais toujours compter sur toi…
La voix de Yumi était altérée par le mélange des sentiments qui la traversait. Mais celui qui dominait entre tous était la tristesse, renforcée par les souvenirs et regrets que faisait émerger en elle la situation de son ami. Elle se souvenait précisément de ce jour où William lui avait promis que, quoiqu’il puisse arriver, il ne la laisserai jamais tomber. La jeune femme n’avait alors pas prêter beaucoup d’attention à cette phrase, à la force de chacun des mots choisis. Mais avec le recul, elle prenait conscience qu’à chaque coup dur depuis la fin du combat sur Lyokô, elle avait pu compter sur lui autant que sur le reste de la bande. Et aujourd’hui, elle se retrouvait incapable de lui rendre la pareille, de lui venir en aide. Elle ne pouvait que regarder. Au fond, elle comprenait d’une certaine façon les choix de Jérémie, sans pouvoir les excuser sincèrement.
- Tu sais, j’ignore si tu peux m’entendre, continua-t-elle, je voulais juste que tu saches que… tu comptais vraiment beaucoup pour moi, t’es un véritable ami. Et ça, je ne te l’ai probablement pas assez dit… voire jamais.
Elle ne put retenir un rire nerveux.
- J’ai jamais été douée pour exprimer mes sentiments de toutes façons… C’est pas Ulrich qui dirait le contraire.
Elle observa le visage inexpressif de William plusieurs dizaines de secondes. Elle glissa alors sa main gauche sous celle de l’adolescent inanimé, paume contre paume et du dos de sa main droite caressa la joue du garçon.
- Même avec Jérémie, je n’ai pas su m’y prendre. Je sais qu’il veut bien faire et nous aider, te sortir du coma… Mais je refuse de prendre le risque… le risque qu’il t’arrive quelque chose. Le Supercalculateur n’a jamais apporté que le malheur. Aelita a perdu son père et dix années de sa vie à cause de lui et X.A.N.A s’est servi de toi grâce à lui… Mais là, tout cela n’a rien à voir avec ce programme de malheur… Et tu seras bientôt sur pied.
Yumi était dans une sorte d’état second tandis qu’elle s’exprimait. Elle était consciente de ce qu’elle disait tout en découvrant chacun des mots qu’elle articulait avec la même surprise que celle qu’éprouverait un auditeur externe. En y réfléchissant, elle se rendit compte qu’elle ne savait pas si elle croyait sincèrement ce qu’elle disait ou si elle se mentait à elle-même. Elle amena sa main droite sur celle de Dunbar et resta ainsi, silencieuse, jusqu’à ce quelqu’un ouvre avec précaution la porte de la chambre. Surprise, l’adolescent se tourna vers la personne qui venait d’entrer ou plus précisément les personnes. Elle ne les avait vu qu’une fois par le passé, à Kadic mais elles n’avaient pas oubliés leurs visages. C’était les parents de William. Et c’était la première fois qu’elle les rencontrait depuis l’hospitalisation de leur fils.
- Monsieur et Madame Dunbar ? demanda poliment Yumi.
- C’est exact, répondit le père de l’adolescent. Et vous êtes ?
- Yumi Ishiyama. Je suis… une amie de votre fils, se présenta-t-elle en retirant précipitamment ses mains qui entouraient celle du garçon.
Bien que M. Dunbar ne remarqua pas le geste de la jeune japonaise, celui-ci n’échappa pas à l’œil de la mère de William qui se retint de mettre en doute l’affirmation de Yumi, préférant s’enquérir de l’état de son fils :
- Nous avons fait au plus vite pour revenir en France… Que s’est-il passé ? demanda-t-elle.
- Les médecins l’ignorent. William a été pris de convulsions et il est tombé dans le coma mais aucun diagnostic convaincant n’a pour l’instant était trouvé.
Les parents semblaient seulement commencer à prendre conscience de la gravité de la situation dans laquelle se trouvait leur fils. Yumi était d’ailleurs extrêmement surprise de ne voir débarquer les parents de son ami que maintenant. Plus d’une semaine s’était écoulée depuis le malaise de leur enfant et ils daignaient enfin se présenter à son chevet. Vraiment soucieux de l’état de santé de leur progéniture, les Dunbar ! Enfin, cela n’était guère étonnant. Après tout, le groupe les avait mené en bateau pendant plusieurs mois avec le spectre généré par le Supercalculateur à l’image de leur fils avant que ceux-ci ne percent enfin la supercherie à jour… mais trop tard. Ils semblaient arrivés une nouvelle fois avec un train de retard et Yumi commençait à comprendre pourquoi son ami était aussi peu enclin au respect des règles. Dans un environnement familial si peu encadré, il n’était pas étonnant que l’autorité et l’attention soit pour lui des choses étrangères. Etonnamment, le portrait que Yumi dressait de cette famille se basait sur des a priori, des préjugés et pourtant, elle n’était pas loin de la vérité, toute relative qu‘elle puisse être bien entendu. C’était une de ses rares occasions où les impressions dégageaient par le paraître d’individus se conformaient à la réalité de leur être. Et très franchement, elle aurait préféré qu’il n’en soit rien, elle aurait aimé se tromper, avoir cédé aux sirènes de la facilité et se le reprocher. Malheureusement, Monsieur et Madame Dunbar ne semblaient décidément pas se départir de cette distanciation qui leur était naturelle.
« Et j’me plains parfois de Papa et Maman parce qu’ils me couvent trop… Je crois que je n’avais jamais réalisé la chance que j’avais d’avoir des parents veillant sur moi ainsi, songea Yumi. »
La jeune file se leva finalement et décida qu’il valait mieux qu’elle s’en aille. Elle était navrée de ne pouvoir rester au chevet de son ami, la seule chose qu’elle pouvait encore espérer faire pour lui, mais le manque de réactions des parents de William la mettait trop mal à l’aise. Elle salua les deux adultes avant de quitter la chambre.
En parcourant les couloirs de l’hôpital en sens inverse afin de regagner la sortie, Yumi se demandait vraiment si, à un seul moment, le père et la mère de son camarade avaient véritablement réalisé que leur fils était plongé dans le coma. Elle songea alors que, peut-être, avoir été devancé par une inconnue qui s’était rendue au chevet de leur fils ne leur avait guère plu. D’où cette froideur. Mais comment des parents sensés pouvaient-ils ainsi faire passer des choses aussi futiles avant leur fils ? Comment des parents auraient-ils d’ailleurs pu attendre près d’une semaine avant de se rendre au chevet de leur fils malade ? Non, décidément, Yumi n’enviait pas la famille Dunbar. Pour être honnête, elle plaignait même son ami. Il méritait selon elle plus d’attention mais cette remarque était d’une certaine hypocrisie si l’on considère l’attitude initiale du groupe, elle y compris, vis-à-vis de William après sa libération du joug de X.A.N.A…
Tandis qu’elle retirait l‘antivol de son vélo, son portable se mit à vibrer. Elle jeta un rapide coup d’œil sur son écran et vit le prénom de Jérémie s’afficher ainsi que l’habituelle photo du jeune génie, souriant et les doigts en « V ». Elle l’avait insérée dans la mémoire de son nouveau portable. Cela lui rappelait de bons souvenirs ; elle ne regrettait pas ce geste d’ailleurs car elle avait bien besoin de songer de temps à autre aux bons moments que le groupe avait aussi traversé. Elle décrocha enfin :
- Allô, Jérémie ?
- Yumi, il faut que tu te rendes au labo immédiatement. Une nouvelle tour s’est activée sur le Territoire du Désert.
- Je viens juste de quitter l’hôpital, Jérémie. Je fais au plus vite mais je ne serais pas là avant une vingtaine de minutes minimum…
- D‘accord… Fais attention à toi.
La jeune fille raccrocha. Ce qu’elle redoutait le plus était en train de se concrétiser. Elle allait devoir retourner sur Lyokô. Tout allait recommencer. Et le pire était que cette fois, tout aurait pu être évité.
En espérant que ce chapitre contentera un tout petit peu Aquatikelfik et qu'il plaira aux autres. Et surtout, n'hésitez pas à me soumettre remarques, critiques et autres hypothèses. Et merci d'avance  _________________ « L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
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Dernière édition par PhilippeKadic le Lun 31 Aoû 2009 10:59; édité 1 fois |
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Kerian |
Posté le: Mer 26 Aoû 2009 11:28 Sujet du message: |
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Déchiqueteur de Fics

Inscrit le: 01 Aoû 2008 Messages: 1700
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Sympa comme chapitre, même si on a l'impression que la relation Yumi/William devient plus "profonde" que nécessaire...
M'enfin, vivement le prochain chapitre, je pense qu'il va y avoir un peu d'action.
Bon courage ! _________________
"La sévérité prévient plus de fautes qu'elle n'en réprime." - Napoléon Bonaparte
"L’élévation d’un homme au-dessus des autres ne se justifie que s’il apporte à la tâche commune l’impulsion et la garantie du caractère." - Charles de Gaulle |
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PhilippeKadic |
Posté le: Ven 28 Aoû 2009 07:45 Sujet du message: |
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![[Blok] [Blok]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/blok.png)

Inscrit le: 22 Juil 2009 Messages: 108 Localisation: Croix, France |
Merci à toi Kerian pour ce commentaire encourageant. J'avais l'impression d'avoir bien fait partir ce chapitre mais qu'il s'enlisait un peu à partir de l'arrivée des parents de William. Finalement, il semble que ce soit un peu l'inverse si je comprends bien. ^^
Cela dit, si ça peut te rassurer, la relation Yumi/William s'approfondit certes mais reste une relation d'amitié. Je ne pense pas l'avoir trop approfondi dans le sens où c'était, pour Yumi, sa manière de tirer un trait sur son passé de Lyokô-guerrière.
De l'action il va y en avoir, j'espère juste que cette séquence vous plaira.
Petite note avant de passer à la suite : le délai de publication entre chaque partie - et de facto entre chaque chapitre - s'élargit pour une raison très simple. La publication en est au chapitre 11 quand l'écriture en est au début du douzième. Toutes mes excuses pour les retards occasionés.
Voici maintenant la dernière partie de ce chapitre
Chapitre 11-3
Quitte ou double
Jérémie attendait dans le laboratoire, tapotant nerveusement sur le flanc du clavier tandis qu’il observait la carte du Territoire du Désert sur laquelle on distinguait clairement la présence de plusieurs créatures repérées par un symbole gris sombre. Le génie de l’informatique qu’il était ne parvenait toujours pas à comprendre comment ces créatures s’introduisaient sur les territoires de Lyokô ni même comment il lui était possible de les détecter. La plus massive des créatures, qui avait fui la confrontation alors qu’elle avait un net avantage sur Aelita, semblait être à l’origine de l’activation des tours. A nouveau, le symbole le plus imposant faisait face à la tour activée. Si l’hypothèse de Belpois était exacte, le robot activait la tour par le biais des câbles qu’il connectait aux parois de cette dernière. Restait à savoir ce qu’il cherchait et à définir l’origine de l’ennemi. Deux données qui lui échappaient encore et qu’il lui fallait trouver au plus vite s’il espérait sauver William.
Le bruit de l’élévateur qui venait de s’arrêter à son étage le tira de ses pensées. Les deux parties du verrou se désolidarisèrent et la lourde porte blindée s’ouvrit, dévoilant progressivement l’intérieur du monte-charge et ses occupants. Le groupe était presque au complet. Seul Ulrich manquait à l’appel. Mais rien d’étonnant à cela puisque celui-ci avait éteint son portable et passait son temps à ruminer dans le parc depuis le break que lui avait imposé Yumi dans leur relation. Jérémie posa son regard sur chacun des Lyokô-guerriers et finit par croiser celui de la jeune japonaise. Le manque d’expression de l’adolescente n’était pas fait pour le rassurer. Elle devait vraiment lui en vouloir, après tout elle le lui avait très bien signifié, à l’hôpital et au laboratoire, lors du débriefing avec Devoldère. Décidant que l’heure n’était pas propice pour se morfondre, il décida d’exposer brièvement la situation à ses amis :
- On a un nouveau signal en provenance du Territoire du Désert : une tour activée et un comité d’accueil assez imposant. Et cette fois, pas d’effet de surprise. L’ennemi s’attend sûrement à votre visite.
- Mais cette fois, on connait leur point faible, répliqua Odd, visiblement enthousiaste à l’idée de se lancer dans une nouvelle bataille.
- Ça ne vous dispense pas d’être prudent… On ignore toujours leurs objectifs.
Le regard de Yumi s’assombrit soudainement face au conseil de Jérémie qui, il est vrai, sonnait faux au vue des circonstances. Préférant ne pas aggraver davantage la situation, Belpois demanda aux trois combattants de rejoindre la salle des scanners. Pendant que l’ascenseur ralliait le deuxième sous-sol, Einstein songea à la peur viscérale qu’il avait éprouvé au moment d’éteindre le Super Calculateur après la destruction de X.A.N.A. Il pensait que l’amitié qui unissait le petit groupe s’éteindrait avec l’ordinateur. Mais finalement, c’était sa réactivation qui était en train de dissoudre la bande.
- On est en place, Jérémie, le prévint Aelita qui venait de s’installer dans un scanner.
- Très bien… Je lance la procédure de virtualisation. Transfert Yumi… Transfert Odd… Transfert Aelita…
L’énumération des procédures se poursuivit jusqu’à l’exécution de la dématérialisation. Une vive lumière entoura chacun des Lyokô-guerriers. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Yumi était en suspension dans les airs. Juste avant de se retrouver soumise aux lois de la gravité, elle put voir les plateaux couverts d’un sable doré s’étendre à perte de vue sous son regard. Une fois réceptionnés, les trois adolescents reçurent les indications nécessaires à leur orientation :
- Très bien… Foncez au Nord-Nord-Ouest. Je vous envoie les véhicules.
L’overwing et l’overboard se virtualisèrent sous les yeux du groupe, ne dessinant d’abord les solides que par de fines arrêtes bleues pâles avant de prendre toutes leur consistances et leurs textures. Aelita s’installa derrière la jeune geisha tandis que Odd commençait déjà à faire le dingue avec sa planche.
- Odd, un peu de sérieux… C’est pas le moment de faire le mariole. J’te rappelle que tu t’es fait dévirtualisé par l’ennemi la dernière fois.
- Relax, Einstein. J’ai été pris par surprise la dernière fois. Cette fois-ci, ça n’arriverait pas. On va lui faire sa fête à ton Méka.
- Mécha ? répéta l’interpellé.
- Ben oui, le gros robot, quoi. Un Méka… Avec un k comme au bon vieux temps !
- Oui, bon… On verra ça plus tard. Concentre toi sur le combat plutôt que sur le style et les plaisanteries, Odd. Une dévirtualisation pleine de classe reste une dévirtualisation…
Les deux véhicules filaient à travers les plateaux désertiques en soulevant de larges nuages de sable derrière eux. Ils rejoignirent très vite la zone envahie et cette fois, comme Jérémie l’avait prédit, ils étaient attendus. L’ennemi leur faisait face et ne se retint pas d’ouvrir le feu sur les adolescents. Esquivant les tirs de justesse et avec un manque d’assurance certain, Yumi se maudissait d’être retournée dans ce fichu monde virtuel. Della Robbia, lui, s’amusait comme un fou en évitant chacun des lasers tout en effectuant de splendides figures, se mettant en danger à chaque seconde ce qui exaspéra vite Jérémie, déjà suffisamment sous pression.
- Odd, ça suffit les singeries ! s’exclama-t-il en se retenant tout juste de crier dans le micro.
- D’accord, comme tu veux ! Flèche laser, lança le jeune homme-chat après avoir ajusté son tir en plein vol.
Le tir atteint sa cible en plein dans le mile. Une forte concentration de lumière rouge devint visible à l’endroit de l’impact, au centre du masque arborant le symbole inversé de leur pire adversaire avant que la créature n’explose. Yumi tenta elle aussi sa chance mais elle dut se rendre à l’évidence. Elle avait gagné en expérience du combat au corps à corps ce qu’elle avait perdu en précision dans les attaques à distance. L’éventail ne toucha pas la créature visée qui, d’un bond, échappa au tranchant de l’éventail avant de s’accrocher à la paroi d’un rocher et de tirer un rayon sur l’overwing qui se mit à tanguer dangereusement de droite à gauche tout en laissant échapper des éclairs d’énergie témoignant de la violence du coup porté à l’engin. Le belligérant attendit que le véhicule, de nouveau stable, passe à portée pour bondir sur l’avant de celui-ci. A nouveau déséquilibré et cette fois excessivement alourdi, le bas de l’aile commença à racler le sol, balayant la fine couche de sable qui recouvrait un terrain rocailleux. L’étrange créature arma son bras droit d’où sorti une lame particulièrement affûtée qu’il abattit en direction de Yumi qui ne pouvait se défendre trop occupée à tenter de maintenir l’overwing sur sa trajectoire. Heureusement, Aelita avait réussi, tout en se tenant d’une main à la taille de son amie pour ne pas perdre l’équilibre, à charger un champ de force au creux de sa main qu’elle projeta juste à temps sur l’œil retourné. Sous l’impact, la créature fut projetée plusieurs mètres en avant tandis que l’overwing, subitement allégé, regagnait une altitude normale et survolait la silhouette qui émettait à présent un rayonnement. Un bruit d’explosion confirma la réussite complète du tir d’Aelita.
- Attention les filles, l’overwing a été fortement endommagé, encore un coup direct et c’est terminé...
- Bien reçu, répondit Aelita.
- Et Yumi, vise le centre de leurs masques, c’est leur point faible.
- Facile à dire, grommela la japonaise, si tu crois que c’est simple…
Les fanfaronnades de son ami à l’apparence féline l’interrompirent, peut-être juste à temps. Virevoltant entre les tirs comme si cela était naturel, Odd décocha deux flèches laser qui firent mouche, éliminant deux nouvelles créatures.
- Ben alors quoi les filles ? Vous êtes rouillées ?
Yumi marmonna quelque chose d’incompréhensible même pour Aelita qui se trouvait pourtant juste derrière elle. Peut-être du japonais… Quoiqu’il en soit, ce n’était certainement pas un compliment.
- Il n’en reste que trois. C’est du bon boulot, continuez comme ça… constata sobrement le blondinet posté devant l’écran du Supercalculateur.
- T’inquiète, je maîtrise la situation… se vanta Della Robbia qui semblait complètement désinhibé.
- Odd, vous travaillez en équipe, pas en solo….
- Ouais, ouais, je sais. C’est juste que… ’Fin, ça me manquait l’action…
Jérémie et Aelita poussèrent simultanément le même soupir d’exaspération.
- Faut-il te rappeler que ce n’est pas un jeu ? le sermonna Einstein
- C’est bon… On va se faire les derniers ensemble. Je les attire. Et vous les filles, vous les dégommez.
- Entendu, répondirent-elles en chœur.
L’adolescent s’était enfin ressaisi et prenait en considération ses partenaires. Il attira l’attention du groupe de trois ennemis non loin de là en leur tirant une rafale de fléchettes puis s’enfuit en s’assurant que ces derniers concentraient leur attention sur lui et le poursuivaient. Yumi se lança aussitôt aux trousses de ces choses qui canardaient son ami. Il lui fallait rester suffisamment sur le côté pour que le centre du masque puisse à peu près leur être accessible. Viser une cible mouvante lorsque l’on est soi-même en mouvement nécessite une bonne dose d’anticipation et un certain sang froid. Aelita forma un champ de force au creux de sa main puis se concentra du mieux qu’elle put afin de calculer son tir au mieux. Très vite, une première créature explosa. Les deux restantes se séparèrent alors. L’une d’elles continua de suivre Odd tandis que l’autre sortit du champ de vision des filles en effectuant un bond prodigieux. L’overwing fut alors touché par un rayon et commença à se dévirtualiser sous les pieds des filles qui n’eurent d’autres choix que d’abandonner le véhicule. Soumises aux lois de la physique, elles roulèrent dans le sable sur plusieurs dizaines de mètres, perdant ainsi de nombreux points de vie, avant de se relever péniblement.
Face à elles, l’homme grenouille s’était réceptionné sur la pointe des pieds et les mains, genoux fléchis et bras tendus. Il releva la tête vers elles. C’était le moment où jamais. Yumi dégaina son éventail et le lança en direction du centre du masque. Sans difficulté, la créature s’esquiva et se rua sur les deux adolescentes. Se concentrant de toutes ses forces, la geisha parvint à détourner la trajectoire de l’éventail qui revenait vers elle et prenant l’adversaire au dépourvu, elle entailla le signe inversé. Dans un dernier effort, l’ennemi se jeta sur elle et sortit sa lame rétractile. Yumi resta paralysée en voyant foncer sur elle cette créature rougeoyante. La lame s’enfonça profondément dans l’épaule gauche de la jeune fille qui se dévirtualisa instantanément tandis que le monstre disparaissait dans une explosion. Un deuxième bruit sourd confirma l’élimination du dernier belligérant. Odd revint alors à la hauteur d’Aelita.
- Jérémie, Yumi a été dévirtualisée. Qu’est-ce qu’on fait pour la tour et cette créature géante ?
- Je n’en ai pas la moindre idée… Il faudrait déconnecter les câbles qui sortent de ses flancs. C’est certainement par ce biais qu’il active la tour. Mais je ne vois pas comment faire.
- Et si j’essayai de désactiver la tour depuis l’intérieur, en accédant à l’interface ?
- Non, pas question ! répliqua instantanément Belpois. On ignore ce dont est capable ce monstre… C’est peut-être tout ce qu’il attend.
- Et alors quoi ? On va rester là les bras croisés ?
-Tant qu’on est sûr de rien, personne ne pénètre dans cette tour…
- Alors, dans ce cas il ne reste qu’une solution, commenta Odd en jetant un regard complice à Aelita.
- Eh ! De quoi vous parler ?
- Il faut déconnecter ces câbles, non ? poursuivit le félin tandis que la jeune fille aux cheveux roses s’installait derrière lui sur l’overboard.
- Attendez ! Si vous l’attaquez de front…
Le cri de guerre d’Odd l’empêcha de continuer. L’adolescent survola l’énorme créature de métal et s’efforça de rester suffisamment stable pour permettre à sa passagère de charger un champ de force et de viser l’un des câbles, véritable tentacule. La boule d’énergie toucha la gaine mais sembla être absorbée. Le tir fut répété avec la même précision à plusieurs reprises mais le résultat était invariable. Odd décida de tenter sa chance à son tour mais les câbles se détachèrent alors de la tour qui se désactiva automatiquement.
- Jérémie… Je crois que ça recommence…
La créature de métal poussa un cri strident puis se rua en direction du bord du plateau. Elle finit par plonger droit dans la mer numérique et disparut dans un grand fracas.
- Il a disparu des écrans… C’est à n’y rien comprendre. Je ne vois pas du tout ce qu’ils cherchent à faire. Tenez-vous prêts. Je vous ramène au laboratoire.
Tandis qu’il initialisait les procédures de rematérialisation, Jérémie se tourna vers Yumi qui était à côté de lui depuis un petit moment déjà. Il voulait lui parler. Il en avait besoin. Mais depuis leur discussion à l’hôpital, il supposait qu’elle lui en voulait. Et le silence de la jeune japonaise n’arrangeait pas la situation. Il ouvrit brièvement la bouche mais se ravisa. Les scanners venaient de s’ouvrir. Il préférait parler à Yumi en privé. Si celle-ci daignait écouter ce qu’il avait à lui dire.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. N'hésitez pas à me soumettre remarques et conseils pour les phases d'action qui ne sont pas forcément mon fort. Et merci d'avance comme d'habitude.  _________________ « L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
« Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien » Edmund Burke
Dernière édition par PhilippeKadic le Lun 31 Aoû 2009 10:58; édité 1 fois |
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Aquatikelfik |
Posté le: Ven 28 Aoû 2009 10:29 Sujet du message: |
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![[Gardien ancien] [Gardien ancien]](http://media.codelyoko.fr/download/forum/rang/gardienancien.png)

Inscrit le: 13 Juil 2007 Messages: 1660 Localisation: Orléans |
Correction habituelles au fur et à mesure de la lecture.
11-2 : à peu près autant chance => Manque "de"
11-3 : Attention les files, => Les fichiers ? 
et c’est terminé.. => Un point ou 3, pas 2.
Tenez-vous. => Prêt ? Tout seul, ça fait bizarre.
---
Alors là, oui, ça me contente, et ça dépasse même mes espérances ! 
Même si William est toujours dans le coma, on fait le point sur sa situation, et ça c'est bien. Et encore mieux, il y a ces parents ! Sans l'avoir dit ici, je commençait à me demandait si tu les évinçaient volontairement. Et encore mieux, tu expliques avec précision la raison du caractère rebelle de William, chose à laquelle je n'avais jamais songé.
Pour le tiers de chapitre suivant, l'action est là, et bien présente. Ça reste toujours flou, mais je pense que ça devrait bientôt se décanter. Les hommes-grenouilles semblent un peu trop facile à battre. M'enfin, vu le rapport de force, pour faire gagner les vrais Lyoko-guerriers, il fallait surement bien ça ! ^^
J'attends toujours la suite avec autant d'impatience ! =) _________________
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Kerian |
Posté le: Ven 28 Aoû 2009 10:40 Sujet du message: |
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Déchiqueteur de Fics

Inscrit le: 01 Aoû 2008 Messages: 1700
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Bon, bah tout a été dit par Aqua, je n'ai rien à ajouter.
Bon courage pour la suite ! _________________
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Abadjin Pieckoyt |
Posté le: Ven 28 Aoû 2009 12:27 Sujet du message: |
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Défenseur Galactique

Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 493 Localisation: Aux côtés du Catalyseur pour mettre fin à la menace des Moissonneurs... |
Mwahahahahahahahah ! Un bon moment que je n'avais pas posté... On en revient un peu à William en introduisant ses parents et une nouvelle attaque qui intrigue autant que la première avec ce Méka qui titille de plus en plus mon imaginaire... intéressant dites-moi, et affaire à suivre bien sûr.
A plus ! _________________
Tel un feu purificateur, nous rétablissons l'équilibre.
Le Catalyseur s'adressant au Commandant Shepard,
quelques secondes avant l'activation du Creuset et la fin des Moissonneurs.
Tiré de Mass Effect 3
Liens de mes Fics et Fans Fics |
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PhilippeKadic |
Posté le: Lun 31 Aoû 2009 10:48 Sujet du message: |
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![[Blok] [Blok]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/blok.png)

Inscrit le: 22 Juil 2009 Messages: 108 Localisation: Croix, France |
Merci pour vos commentaires et encore désolé pour les retards de post mais l'écriture du chapitre 12 avance moins vite que prévu.
Aquatikelfik Initialement, il n'était pas prévu d'introduire les parents de William mais après réflexion et en repensant aux quelques passages où on les voyait durant la saison 4, je me suis dit qu'il y avait matière à faire un passage intéressant sur William, permettant au passage d'approfondir un peu le personnage.
La situation devrait commencer (je dis bien commencer) à se clarifier au chapitre suivant (le treizième donc, que j'éviterais d'écrire un vendredi ). C'est vrai que les hommes-grenouilles ne sont pas très doués mais bon, j'ai fait du mieux que j'ai pu en rendant Yumi un peu maladroite pour donner une illusion de difficulté dans le combat.
Et merci pour tes corrections, je vais éditer de ce pas.
Sur ce voici la suite avec le chapitre 12.
Chapitre 12-1
Culpabilité
Les yeux rivés sur son écran, Jérémie entraient à une vitesse impressionnante une série de commandes censées lui permettre de scanner les dernières opérations effectuées sur le système. Il ne faisait selon lui aucun doute que l’activation des tours avait pour but la récupération ou l’exploitation de données contenues dans le Supercalculateur. S’il parvenait à isoler un fragment du codage utilisé par l’ennemi, cela lui permettrait peut-être d’en apprendre plus sur leur nature et éventuellement de comprendre ce qui pouvait motiver ces intrusions. D’après Devoldère, l’A.D.A.M disposait de ressources colossales : leur capacité à transiter dans le réseau et à infiltrer virtuellement Lyokô corroborait ses dires. Ils avaient donc accès à une technologie semblable à celle développée par Hopper. Comment expliquer alors leur intérêt probable pour les informations détenues dans cet ordinateur ? Que pouvaient-ils bien chercher ? Le jeune génie espérait bien répondre définitivement à ces questions. Il avait perdu assez de temps avec cette histoire d’organisation paramilitaire et il comptait bien poursuivre ses recherches une fois le problème de ces intrusions réglé.
Attentif à l’extrême aux opérations que le scanner effectuait, Belpois en avait oublié la présence de ses trois amis qui attendaient toujours derrière lui un début d’explication. Odd, dont la patience et la délicatesse était les plus grandes qualités, se permit un bruyant raclement de gorge, histoire de rappeler à leur Einstein national qu’il n’était pas tout seul devant son écran. Celui-ci se tourna alors vers eux, s’excusant un peu maladroitement de les avoir ainsi délaissé durant de longues minutes et foudroyant au passage le blond à la mèche violette qui l’avait mis mal à l’aise. Au vu de la situation, il était toutefois difficile d’être détendu pour Belpois. Il perdait de plus en plus le contrôle, tout lui glissait entre les mains, de ses recherches jusqu’à l’amitié chèrement acquise et qui l’unissait et chacun des membres du groupe. Son impuissance se dévoilait de plus en plus et lui-même ne pouvait plus vraiment la nier. Pire, il devait à présent l’admettre devant eux, ses amis qu’il avait trahi. Il prit une profonde inspiration et commença à exposer le problème tout en déplaçant son regard pour éviter d’avoir à soutenir celui de ses interlocuteurs :
- Je viens de lancer un scanner qui va traquer toute information étrangère ayant pu transiter au cœur du système. Avec un peu de chance, le piratage de la tour par cette espèce de robot aura laissé des traces exploitables qui nous permettront d’en apprendre un peu plus sur eux.
- Tu crois vraiment ? Pourtant ça n’a pas marché la première fois… constata Yumi qui ne masquait pas son scepticisme.
- J’ai fait ce que j’ai pu pour améliorer le processus d’analyse des données pendant la semaine qui s’est écoulé. Je ne suis pas certain que ça aboutira à quelque chose mais je ne peux pas faire grand-chose de plus. Ces pirates sont des professionnels et on n’a pas la moindre idée, la moindre piste pouvant nous éclairer sur leurs motivations. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
- Explique ça à Devoldère. Je suis sûre qu’il sera ravi d’apprendre que le garçon qui croyait pouvoir guérir William avec un programme informatique ne peut pas retrouver la trace d’un pirate, grommela la jeune japonaise qui peinait à se maîtriser.
- Ce n’est pas tout à fait aussi simple. Les spywares qu’ils utilisent obéissent à un algorithme spécifique qui commande leur autodestruction : ils sont éphémères. Et pour une raison qui m’échappe, il ne laisse aucune trace une fois détruit. C’est comme si ils n’avaient jamais existé. Je n’ai aucune base de travail et…
- … Et on n’en serait pas là si tu avais tenu parole, si tu n’avais rallumé ce maudit engin. Est-ce que tu as pensé une seconde au danger que ça représentait, pas seulement pour nous mais pour nos familles ? Tu crois que X.A.N.A n’avait pas déjà causé suffisamment de dégâts…
- Si j’ai fait ça, c’est uniquement pour sauver William !
- Non… Non, c’est faux et tu le sais, répliqua hargneusement l’adolescente en posant ses mains sur chacun des accoudoirs du fauteuil et en se penchant vers Jérémie pour l’obliger à la regarder dans les yeux. Tu as fait tout ça parce que tu voulais te prouver quelque chose et si William n’avait rien eu, tu aurais trouvé un autre prétexte…
Sous cette accusation virulente mais pas tout à fait éloignée de la vérité, Belpois baissa la tête. Dire que le jeune homme avait cherché à sauver William par intérêt n’était pas totalement faux. Prétendre qu’il l’avait utilisé comme un prétexte quelconque pour rallumer le Supercalculateur était en revanche peu conforme à la réalité. Il avait été pénible pour Jérémie de rallumer cet ordinateur, d’une part parce que cela l’avait contraint à revenir sur le serment prêté deux ans plus tôt, d’autre part car la vie d’Aelita avait basculé à cause de cette machine. La conviction de pouvoir tout arranger avait certes fini par l’emporter mais il aurait préféré ne jamais en passer par là. Si il avait agi ainsi, c’était parce qu’il refusait de voir une deuxième personne qui lui était chère en deuil, il ne voulait pas que Yumi souffre comme Aelita. Mais comment le lui dire ? Il ne parvenait pas à trouver les mots et puis il était maintenant un peu tard pour poser cet argument comme défense sans passer pour un hypocrite. Jérémie préféra donc garder le silence.
En fait, aussi étonnant que cela puisse paraitre, le garçon comprenait parfaitement la réaction de son amie, il comprenait sa colère et le fait qu’elle puisse lui en vouloir. Il lui était impossible de lui en tenir rigueur. Elle avait frôlé tant de fois la virtualisation définitive ou même la mort pure et simple à cause des inventions de Hopper… La voix d’Aelita s’éleva soudain dans la pièce pour prendre la défense du jeune homme, contre toute attente :
- Ce que tu dis là est injuste, Yumi… On en a déjà discuté : Jérémie a commis une erreur en rallumant le Supercalculateur mais… Il voulait juste nous aider, comme il l’a toujours fait.
Yumi resta un moment silencieuse, toujours penchée sur l’adolescent à lunettes. Elle finit par se relever et détournant légèrement son regard de celui de son vis-à -vis, elle poussa un léger soupir.
Elle s’éloigna de quelques pas du siège du surdoué pour lui laisser un peu d’espace. Elle s’en voulait vraiment d’avoir réagi avec une telle agressivité et de s’être montrée injuste. Ce que disait Aelita au sujet du petit génie de la bande était vrai : il s’était toujours senti obligé de les aider quand ils étaient en difficulté et c’était encore le cas aujourd’hui même s’il avait été maladroit, comme de coutume, dans sa manière de faire. Pour tenter d’apaiser les esprits, il en revint à son explication du processus d’analyse des entrées du système :
- Si le scanner parvient à isoler l’un de leurs programmes espions avant son autodestruction programmée, ça nous permettra d’avancer un peu. En attendant de savoir si la chance est de notre côté, je vais continuer à travailler à l’amélioration des firewall.
- Je vais t’aider. A deux, on ira beaucoup plus vite et…
Jérémie ne laissa pas le temps à Aelita de finir sa phrase. Il lui coupa la parole et lui assura qu’il s’en sortirait très bien tout seul. Son amie lui répondit sur un ton tout de suite moins enjoué et même résigné :
- D’accord. Si tu penses que ça ira…
Belpois réalisa soudain avec quelle extrême maladresse il venait de décliner l’offre qui lui était proposé. L’adolescente voulait certainement passer un peu de temps avec lui. Après tout, cela faisait plus d’une semaine que Jérémie ne sortait plus du laboratoire sauf pour aller en cours. Aelita devait se sentir vraiment délaissée. Mais il était un peu tard pour rattraper son erreur.
- Vous devriez aller vous reposer. Si j’ai du nouveau, je vous fais signe, d’accord ?
- Et si il y a de l’action, n’hésite pas à m’appeler, ça commençait à me manquer tout ça finalement, lança Odd sans vraiment réfléchir à la portée de ses paroles.
Yumi soupira à nouveau sans daigner lui adresser le moindre regard tandis qu’elle passait à côté de lui pour se diriger vers la porte de l’élévateur.
- Ben quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ?
Aelita secoua la tête d’un air aussi résigné qu’exaspéré et se tourna elle aussi vers l’ascenseur.
« Les garçons n’apprendront sans doute jamais ce qu’est le tact, songea-t-elle, légèrement attristée. »
La jeune japonaise pressa le bouton d’appel et les portes s’ouvrirent instantanément sur l’intérieur du monte-charge. Odd poussa lui aussi un soupir, ne comprenant visiblement pas ce qu’il avait dit de mal et rejoignit les filles qui s’apprêtaient à retourner au rez-de chaussée. Jérémie observait passivement la scène tandis que de nombreuses pensées assaillaient en même temps son esprit. Sans vraiment comprendre pourquoi, il interpella Yumi :
- Je… J’voudrais te parler… en privé.
L’adolescente interrompit son geste alors qu’elle s’apprêtait à presser une touche du panneau de commande. L’expression de son visage trahissait une certaine surprise teintée d’incompréhension. Elle se tourna rapidement vers Aelita et songea que c’est plutôt à elle que Jérémie aurait du adresser cette phrase. Elle resta un moment à l’observer, ignorant comment réagir vis-à-vis d‘elle, vis-à-vis de Jérémie, vis-à-vis d’elle-même. Son amie finit tout de même par lui adresser un timide sourire pour l’encourager et lui murmura :
- Vas-y…
Elle ne parvenait pas à distinguer si c’était la tristesse qui faisait trembler la voix de l’adolescente aux cheveux roses ou s’il s’agissait juste d’une illusion sonore due à l‘environnement métallique. Quoi qu’il en soit, elle passa une nouvelle fois les portes du laboratoire avant que celle-ci ne se referment. Jetant un dernier coup d’œil par-dessus son épaule, elle put voir Aelita passer furtivement sa main sur l’un de ses yeux. Les portes enfin closes, le verrou se scella et la machinerie se mit en marche. Elle porta alors de nouveau son attention sur Jérémie et le dévisagea un long moment, en silence, attendant certainement qu’il prenne la parole.
Voilà. Jérémie et son don pour les relations humaines ont encore frappé.
Ce capitre est davantage un chapitre de transition avant quelques grands bouleversements. Il est donc essentiellement centré sur les Lyokô-guerriers dans le monde réel, face à eux-mêmes
J'espère en tout cas que ça vous a plus. N'hésitez pas à laissr vos avis, conseils, remarques... Je prends note de tout Et merci d'avance  _________________ « L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
« Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien » Edmund Burke |
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Kerian |
Posté le: Lun 31 Aoû 2009 11:34 Sujet du message: |
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Déchiqueteur de Fics

Inscrit le: 01 Aoû 2008 Messages: 1700
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Excellent chapitre comme d'habitude. Je trouve quand même que Yumi est assez égoïste. Si elle ne garde pas de bons souvenirs du Supercalculateur, ce n'est pas le cas de tout le monde... Des gens comme ça, chez moi on leur met des beignes...
M'enfin, le seul point négatif c'est qu'on va devoir attendre pour le prochain chapitre...
Bon courage ! _________________
"La sévérité prévient plus de fautes qu'elle n'en réprime." - Napoléon Bonaparte
"L’élévation d’un homme au-dessus des autres ne se justifie que s’il apporte à la tâche commune l’impulsion et la garantie du caractère." - Charles de Gaulle |
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Warriorlyoko |
Posté le: Lun 31 Aoû 2009 14:24 Sujet du message: |
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Inscrit le: 05 Fév 2005 Messages: 1436 Localisation: Paris |
Hum... Wa sa fait plaisir de lire ça avant cette maudite rentrée.
J'espère que tu n'arrêteras pas ta fic ! ^.^ _________________ Souviens toi de... Bibi, Link, Jack, Wlliam, Lili, Yumita asbenash, AeliYumi Ishiyoko, Eragon, ptit ange bleu, Cely... 2005/2006/2007 !
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- Ancien Modérateur du forum - |
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lyokofan42 |
Posté le: Mer 02 Sep 2009 20:17 Sujet du message: |
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![[Tout juste inscrit] [Tout juste inscrit]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/nouveau.png)

Inscrit le: 31 Aoû 2009 Messages: 1 Localisation: sur le forum de codelyoko.fr |
Super fic continue comme ca... 
C pour quand la prochaine partie?
Edit Julrose16 : Tu es nouveau sur le forum a ce que je vois, et je te souhaite la bienvenue 
Tu as posté sans prendre le temps de lire le Règlement, et ça se ressens dans ton post ! Pour éviter tout soucis à l'avenir, mettre d'aller lire notre Règlement du Forum de suite, et de l'appliquer !
Ce n'est pas pour t'embeter, juste pour éviter les problèmes 
De plus,
Tu n'as pas pris le temps de te présenter ce qui est regrettable pour toi ! C'est bien mieux de se présenter par rapport aux autres, tu te feras d'ailleurs sûrement plus d'amis dans la communauté LyokoFan avec une belle présentation de toi 
Va sans plus attendre te présenter dans le sujet de présentation des nouveaux membres (clique ici pour y accèder), Merci !
Bonne journée sur le Forum !  |
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PhilippeKadic |
Posté le: Jeu 03 Sep 2009 11:35 Sujet du message: |
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![[Blok] [Blok]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/blok.png)

Inscrit le: 22 Juil 2009 Messages: 108 Localisation: Croix, France |
Merci à tous pour ces commentaires sympathiques
Kerian C'est vrai que d'une certaine façon, on peut interpréter la réaction de Yumi comme de l'égoïsme mais c'est quand même un brin réducteur. Elle en veut avant tout à Jérémie car il a enfreint les règles élémentaires de sécurité et a manqué à sa parole, plaçant ainsi le groupe tout entier dans une situation a priori inextricable. Mais elle l'expliquera mieux que moi dans la partie qui va suivre ^^
A présent, voici la deuxième partie de ce chapitre qui en comptera... trois. C'est bien vous suivez
Chapitre 12-2
Culpabilité
Belpois observait lui aussi son amie avec attention. Il ne pouvait s’empêcher de se mordiller la lèvre inférieure. Il ne savait pas vraiment par où commencer. Il avait tellement de choses à lui dire et tout se bousculait dans sa tête. Il prit une profonde inspiration tandis que Yumi commençait à montrer des signes d’impatience, croisant les bras sur sa poitrine tout en affichant une moue significative.
- Voilà, ça fait plusieurs semaines que j’agis d’une façon qui ne me ressemble absolument pas… commença-t-il. Et pour être tout à fait franc avec toi, je ne me reconnais même plus dans ce que je fais, dans les décisions que je prends : trahir la confiance de mes proches, faire chanter les autres, laisser mes sentiments dominer ma raison… Et la liste est longue. J’imagine … Enfin, je sais que j’ai été maladroit mais…
- Où est-ce que tu veux en venir, Jérémie ?
- Je… Je voulais que tu saches que je m’en veux, que je suis désolé : pour William, pour avoir manqué à ma parole, pour le Supercalculateur et pour tout ce que je peux oublier…
- Je ne suis pas sûre de te suivre. Pourquoi t’excuser auprès de moi plutôt qu’auprès du groupe tout entier ? le questionna l’adolescente d’une voix plus posée, haussant un sourcil.
- Parce que je n’aurais pas le courage d’affronter plusieurs regards réprobateurs en même temps. Parce que tu es celle qui, de nous tous, a été la plus affectée par tout ça, expliqua-t-il en désignant la pièce d’un geste de la main. Parce que je sais que si je ne fais pas très vite quelque chose, je vais perdre ce lien qui nous unit… Et que je ne veux pas perdre l’une de mes amies à cause d’erreurs de jugement.
Yumi s’était approchée du garçon pendant qu’il se justifiait. A chaque nouvel argument, elle s’était approchée de lui d’un petit pas. Lentement, comme pour ne pas le brusquer ou l’effrayer. Elle était maintenant tout près de lui. Elle percevait aisément toute la gêne et la tristesse dans la voix et le regard de celui-ci. Elle soupira et posa une main amicale sur son épaule en lui souriant du mieux qu’elle pouvait.
- Tu sais, à l’hôpital, tu as manqué de tact en m’exposant les faits… Mais jamais je n’aurai dû réagir comme je l’ai fait. J’étais sur les nerfs et tu étais là, m’annonçant ça. Tu avais refusé quelques minutes plus tôt de me dire que tout s’arrangerait naturellement et là… Tu m’affirmais pouvoir soigner William grâce au Supercalculateur que tu avais rallumé. Alors j’ai craqué… Tout ce que je gardais pour moi, il fallait que je libère tout ça. Mais Aelita avait raison lorsqu’elle a pris ta défense. J’ai été injuste, cette fois là et jusqu’à aujourd’hui…
Sa main glissa de l’épaule du jeune homme et retomba mollement aux côtés de la japonaise dans un léger ballotement du à l’élan pris par le membre.
- Et tu n’es pas le seul avec qui j’ai été injuste… murmura-t-elle.
- Alors… Tu… Enfin… Tu ne m’en veux pas ? tenta le génie.
- Ce serait hypocrite de te répondre que non. Mais tu ne méritais pas que je m’acharne sur toi comme je l’ai fait. Je sais que tu veux aider William. Au fond, j’avais surtout peur qu’il ne lui arrive un nouveau malheur.
Le garçon ne put se retenir de manifester son soulagement par un petit rire avant de chercher à reprendre un peu de contenance en remontant ses lunettes :
- Je te promets que je ne ferai jamais rien qui puisse le mettre en danger si c’est ce qui t’inquiètes le plus. Je ne le prends pas pour un cobaye. Je voulais seulement l’aider. Et t’éviter tout ça. Les visites à l’hôpital et ce sentiment d’impuissance que j’ai ressenti à la mort de Hopper. Notre bande n’a pas besoin de traverser ça une nouvelle fois… C’est pour ça que j’ai…
Jérémie n’acheva pas sa phrase. Il lui avait déjà fallu beaucoup de courage pour formuler des excuses devant son amie et plus encore pour tenter de mettre des mots sur ce qu‘il avait fait. Il se sentait un peu mieux maintenant qu’il s’était confié à quelqu’un mais admettre ses actes n’en était pour autant facilité dans une phrase classique. Yumi avait accepté ses excuses et il la savait sincère, par nature. Mais il y avait encore un pardon qui devait lui être accordé pour que tout s’arrange et qu’il retrouve la paix intérieure. Il devait se pardonner à lui-même. Et il était encore loin de pouvoir le faire.
- Tu sais, je… J’ai rencontré les parents de William tout à l’heure à l’hôpital et… Je ne devrais pas dire ça, je sais mais… J’avais le sentiment que, pour eux, William n’existait pas vraiment jusqu’à ce qu’il soit devant leurs yeux. Et ça m’a fait de la peine pour lui.
- J’ai aussi eu cette impression quand je les ai entraperçu à Kadic après qu’on l’ait libéré de l’emprise de X.A.N.A. Ils n’ont commencé à soupçonner notre subterfuge qu’à ce moment-là et même si c’est une chance pour nous…
Le son de sa voix avait brusquement chuté sur les dernières syllabes. Le visage de son père et de sa mère venaient de lui traverser l’esprit. Ses parents lui manquaient parfois énormément et dans les coups durs comme ceux qu’il traversait en ce moment, il s’efforçait généralement de ne pas penser à eux, pour ne pas accroître sa mélancolie. D’ailleurs, il ne les avait pas appelé depuis la semaine qui avait suivie la rentrée des classes.
- Tu penses à tes parents, pas vrai ? lui demanda Yumi en lui souriant paisiblement.
La surprise se lut sur son visage et il resta un instant stupéfait par la déduction de son amie avant de lui répondre par l’affirmative.
- Mais comment t’as deviné ? la questionna-t-il d’un air toujours déconcerté.
- Facile. Moi aussi quand on parle de la situation familiale de quelqu’un, je pense à mes parents.
- Oui, c’est… logique… hésita-t-il.
- Me dis pas que tu croyais que je lisais dans tes pensées, plaisanta-t-elle en riant de bon cœur.
Le garçon retrouva le sourire. Un sourire à la fois amusé et réconforté. Il était soulagé de pouvoir encore la voir rire et plaisanter. Elle était plus compréhensive que lui à son propre égard. Il se rappela alors que sous des dehors froids, Yumi cachait un cœur en or et une loyauté sans faille. Comme une autre personne du groupe d’ailleurs…
- Dis-moi, si c’est pas trop indiscret, qu’est-ce qui s’est passé entre toi et Ulrich ? demanda le jeune homme après qu’un certain silence se fut installé dans la salle.
Le regard de son amie s’assombrit légèrement, se teintant d’une opaque tristesse.
- Rien… Rien du tout, répondit laconiquement son amie qui voulait apparemment éviter le sujet.
Jérémie dut faire appel à toute sa volonté pour se retenir de se frapper le front du plat de la main.
« Quel idiot ! Elle passe l’éponge sur mon manque de tact à l’hôpital et la réactivation du Supercalculateur et moi, j’en remets une couche en la mettant mal à l’aise avec une question pareille. Mais quel abruti ! se lamenta Belpois intérieurement. »
La voix de Yumi s’éleva de nouveau et l’empêcha de s’auto-flageller davantage :
- Et puis, t’as le droit de savoir. Après tout, Odd doit déjà être au courant et le connaissant… Ça s’est passé pendant la première attaque de l’A.D.A.M sur Lyokô… Ulrich m’avait donné rendez-vous pour s’excuser de la conduite idiote qu’il avait eu vis-à-vis de William. Et mon intransigeance m’a encore joué des tours… J’ai refusé ses excuses et je lui ai dit… que je… que je…
La voix de Yumi s’était mise à défaillir et des larmes se formaient au bord de ses yeux. Jérémie n’osait pas vraiment formuler d’hypothèses ni même essayer de consoler son amie, connaissant son habileté hors du commun à consoler les autres. Yumi lui tourna rapidement le dos pour qu’il ne voit pas les larmes. Trop tard bien sûr. Elle les essuya d’un revers de manche et se tourna à nouveau vers lui :
- Un break… Quelle idée stupide ! grommela-t-elle.
- Tu lui as dit que tu voulais faire une pause… Et il l’a mal pris, je suppose ? demanda Belpois, toujours très délicat dans ses tournures de phrases.
- A ton avis… Tu connais Ulrich. Il n’a rien dit de particulier mais je sais bien que j’ai tout fichu par terre.
- Eh ! Tu dois pas dire ça. Tout s’est toujours arrangé entre vous, pas vrai ? Pourquoi ce serait différent cette fois ?
- Parce que jusque là, je n’avais pas un ami dans le coma à aller veiller. J’veux pas abandonner William à son sort et quand j’ai un peu de temps pour chercher Ulrich, je ne le trouve pas. Son portable est sans arrêt sur messagerie, il déjeune même plus à la cantine…
- Tu tiens beaucoup à William, pas vrai ?
La jeune femme sourit légèrement avant de lui expliquer :
- J’ai appris à le connaitre et c’est vraiment quelqu’un de bien. C’est un peu grâce à lui que j’avais réussi tourné la page Lyokô… Et c’est aussi grâce à lui que j’ai regardé la vérité en face, que j’ai compris qu’Ulrich et moi, c’était plus que copain et puis c’est tout.
- Tu sais… J’le connais pas très bien mais je me rends compte qu’il a fait beaucoup pour toi. Encore plus que je l’imaginais.
- Et aujourd’hui, je risque de le perdre lui et de perdre Ulrich également, déplora-t-elle.
- Ça n’arrivera pas, affirma Jérémie pour tenter de la rassurer.
Touchée par l’attention, la jeune femme le remercia tout en lui adressant un sourire teinté d‘une tristesse certaine. Un long silence s’installa alors. Rompu par Jérémie qui déclara devoir se remettre au travail et lui conseilla de ne pas trop s‘en faire pour Ulrich. Après tout, une fois qu‘il aurait digéré ce qui s‘était passé, il réapparaitrait et les deux adolescents pourraient s‘expliquer. Cependant, la japonaise avait encore quelque chose à lui dire avant de partir :
- Puisqu’on en est à parler de couples… Tu devrais passer plus de temps avec Aelita. Même si elle ne te le dit pas directement, elle est très inquiète pour toi.
- Je sais… rétorqua Jérémie. D’ailleurs, j’ai bien vu tout à l’heure, quand elle m’a proposé son aide, qu’elle voulait qu’on passe un peu de temps ensemble.
- Pourquoi avoir refusé alors ? s’étonna Yumi.
- A cause de Devoldère, de ce que j’ai découvert sur lui… Ce type est instable.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
Jérémie replaça ses lunettes qui commençait à glisser sur l’arrête de son nez puis fit pivoter le siège sur lequel il était assis. Pressant deux touches sur le clavier, il afficha une fenêtre sur laquelle était représentée le schéma d’une molécule de synthèse.
- Ce que tu vois sur cet écran est une molécule créée artificiellement. C’est l’un des composants essentiels d’un nouveau type de psychostimulant développé par l’armée. Problème : pour le moment, les effets secondaires sont assez nombreux et de nombreux cas de tendances à la paranoïa ont été décelés chez les sujets traités. Cet agent est une vraie bombe à retardement. Je ne veux pas la mettre en danger. Je vous ai déjà causé suffisamment de tort en agissant de mon propre chef….
- Te culpabiliser ne rendra pas les choses plus faciles : elles sont ce qu’elles sont et on doit faire avec. En attendant, Aelita a besoin de toi et tu as besoin d’elle. Alors même si tu ne veux pas la mêler à ça… Sors au moins de ton labo quelques heures, change toi les idées et parle-lui.
Jérémie resta silencieux un moment, comme si il analysait la proposition de son amie. Il finit par lui répondre :
- A une condition…
Yumi parut surprise mais écouta attentivement la suite de la phrase :
- … Je sors de ce laboratoire mais on déjeune tous les cinq demain midi à la cantine. Comme avant tout ça.
- J’veux bien mais… Pour Ulrich ?
Jérémie lui sourit pour lui assurer qu’il avait toute confiance en elle.
- Entendu. Demain midi, on déjeune tous les cinq. En attendant, laisse tomber un peu cet ordinateur…
- Je vérifie que le scanner est bien connecté à mon portable et on y va…
Même s’il n’était pas forcément toujours très doué pour les relations humaines, le jeune homme savait que la bande avait besoin de se retrouver. De faire le point. De se parler. Il espérait juste qu’Ulrich et Yumi ne s’entêteraient pas à camper sur leurs positions. Il fallait à tout prix consolider les fondations qui menaçaient de s’effondrer. Le groupe traversait l’une des plus graves crises qu’il ait connu mais Jérémie était déterminé à ne laisser tomber ni ses amis ni son objectif initial. A moins qu’il ne s’agissait de l’une de ses situations inextricables où il fallait se résigner à perdre pour gagner ? Mais il refusait d’y croire. Il y avait toujours une solution.
Une partie un peu plus longue que la précédente mais essentiellement dialoguée. N'hésitez pas à laisser vos avis car je n'arrive pas à me faire un avis définitif sur la valeur de cette partie. ^^" _________________ « L'homme est le plus cruel de tous les animaux : il est le seul capable d'infliger une douleur à ses congénères sans autre motif que le plaisir. » Mark Twain
« Le mal triomphe par l'inaction des gens de bien » Edmund Burke
Dernière édition par PhilippeKadic le Jeu 03 Sep 2009 15:33; édité 1 fois |
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