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[Texte] Bientôt viendront les jours sans moi

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 Auteur Message
Kerry MessagePosté le: Sam 04 Avr 2020 15:49   Sujet du message: [Texte] Bientôt viendront les jours sans moi Répondre en citant  
[Kankrelat]


Inscrit le: 26 Déc 2017
Messages: 16
Bonsoir à tous !
Comme une envie de reprendre la plume sur ce forum en cette période. En ayant tous un peu de temps, autant l'utiliser un peu pour notre passion.
Bonne lecture ^^

Bientôt viendront les jours sans moi


Quand les télévisions personnelles furent interdites afin d’économiser l’électricité, on en vint à ressortir les écrans géants des coupes du monde pour suivre ce qui devint la seule chaine de télé. Les exclus dehors, les confinés depuis leurs fenêtres ; les premiers grossissant et les seconds devenant des sortes de héros des temps modernes… Et chaque semaine maintenant, le même rituel : le relevé des morts. Leurs noms, une fois entendus, vous obsède alors avec une constance qui appelle l'admiration.

On sait que la plupart avaient pourtant vécus comme nous. Confinés. Enfermés. Claquemurés. Piégés.
Mur Sud. Table basse. Mur Nord. Lavabo. Mur Est. Canapé. Mur Ouest. Lit. Angoisse. La sensation que les murs se rapprochent et se referment sur moi. J’étouffe. Je manque d’air. Un symptôme du corona ? M’échapper à tout prix. Je dois sortir. Mur Sud. Mur Nord. Mur Est. Mur Ouest. Mur Sud. Mur Nord. Mur Est. Mur Ouest. Mur Sud. Mur Nord. Mur Est. Mur Ouest. Ils m’oppressent, tournent autour de moi. Je me jette tête la première dans le mur Sud (mon préféré) en espérant le traverser. Pam ! Bruit sourd. Fracas. Echo dans le crâne. Hasard. Une vidéo se lance sur mon fil d’actu : "Everybody ! Yeah! Rock your body! Backstreet’s back all right!". Les Backstreet boys ont sorti une vidéo “confinement”. Ce boys band des années 90 qui a fait une carrière fulgurante ! Ces mecs oubliés depuis 20 ans. Ils sont toujours là, bien conservés et bourrés d’humour. S’ils ont survécu, je survivrai aussi. Ils seront ma motivation. Ma lueur dans l’obscurité.
Confinés. Enfermés. Claquemurés. Piégés.
Mur Sud. Table basse. Mur Nord. Lavabo. Mur Est. Canapé. Mur Ouest. Lit. Qu’importe ! Tous les matins pour moi c’est choré avec les Backstreet Boys ! La facette la plus noble, la moins contestable et la plus universelle de la musique. C’est d’abord elle qui m’a attirée. Avant le beat répétitif, avant les guitares saturées, avant les flows chirurgicaux. Avant ça il y avait la simplicité d’une guitare, d’une voix, d’un piano, d’une mélodie tendre qui berce le soir. D’une mélodie qui traverse le passé, qui rabat les amours, les odeurs et les qualias, qui les ramène tout proche de nos oreilles et qui murmure la beauté intrinsèque de la vie, la beauté inaltérable des liens qui nous lient. Je rêvais à cet instant, dix ans plus tard. L'interview.
"Comment avez-vous survécu à cette épidémie et à ce confinement qui a duré 6 mois ? Psychologiquement, beaucoup ont craqué mais vous avez tenu. Comment l’expliquez-vous ?"
"Ce sont les Backstreet boys qui m’ont sauvée !"

Mais je sais que ce groupe ne pourra pas me libérer de toutes mes obsessions. Je ne sais plus à quel âge ça a commencé. Quand je dis « ça », je veux parler d’un de mes comportements qui est extrêmement difficile à vivre dans mon quotidien. Il s’agit de mon hypocondrie. Depuis ma plus tendre enfance, cela m’handicapait dans la cour de récréation à l'école primaire. L'École... cet endroit comme le cassoulet où les fayots sont devant et les grandes saucisses derrière. Il suffisait que j’entende renifler non loin de moi pour que je m’empresse de rejoindre l’infirmerie, prétextant être à mon tour atteinte de telle ou telle maladie.

Dans la vie il y a un truc qui est gênant, un truc contre lequel on ne peut rien : il est impossible d’arrêter de penser.
Quand j’étais petite je m’entraînais tous les soirs, allongée dans mon lit, j’essayais de faire le vide absolu, je chassais les idées les unes après les autres, avant même qu’elles deviennent des mots, je les exterminais à la racine, les annulais à la source, mais toujours je me heurtais au même problème : penser à arrêter de penser, c’est encore penser. Et contre ça on ne peut rien.
Je vous laisse ainsi imaginer l’état de panique intense qui s’est emparé de moi lorsque l’annonce d’une maladie transgressant les frontières est arrivée à mes oreilles. Une sorte de grippe tueuse, parait-il. Personnellement, je n’ai pas dû attendre le mot « tueuse ». Rien que le mot « grippe » me donne des sueurs froides. Des milliers de questions se sont ensuite mises à fusionner toutes en même temps dans ma tête : Comment vais-je y survivre, moi qui suis si fragile ? Que prendre comme remède si je croise une personne positive au virus ? Vais-je encore oser faire mes courses ?

Avant toute chose, il est obligatoire que je transforme mon armoire à médicaments déjà fort remplie en véritable plan apocalypse : un stock de ressources pharmaceutiques inépuisable pour contrer l’ennemi invisible. Je me dirige ainsi vers la pharmacie de mon quartier. Soudain, une vision horrifiante apparait devant mes yeux ébahis : une file plus longue que jamais stagne devant ce bâtiment qui constitue l’essentiel de mon bien-être. Tous respectant la distanciation sociale, chacun, en silence, attend son tour, les yeux rivés vers le sol. Ainsi disposés, ils me font penser à des zombies, guettant leur prochaine proie avec avidité. Peut-être certains sont-ils déjà infectés ? Prise d’angoisse devant la présence quasi certaine de microbes à proximité, je fuis à toutes jambes vers mon appartement, non loin de là.
Une fois ma porte verrouillée et mes mains désinfectées, je cherche encore et encore une solution à tout cela. Je tergiverse pendant environ une heure jusqu’à ce qu’une idée illumine mon esprit : fuir. Mais fuir où ? Vers un endroit que le virus destructeur ne peut atteindre. Je consulte donc la carte mondiale en ligne de la progression du virus et remarque que les pays du nord ne sont toujours pas touchés. Mais je ne suis pas naïve au point de croire qu’il n’atteindra pas ces contrées encore trop proches. Les autorités nous ont par ailleurs informés que le virus ne supporte pas la chaleur, mais il est pour moi impensable d’aller vers le sud. En effet, même si ce virus ne survit pas aux climats chauds, d’autres, tel que celui de la tuberculose, l’ébola, et pire encore, y trouvent un biotope qui leur est sympathique.

Ma décision est prise : je vais fuir vers le nord. Mais comment faire avec les mesures de confinement actuelles ? Je devrai être discrète. Très discrète.
Je prépare mon sac à dos avec le strict nécessaire : masque stérile, gel hydroalcoolique, toutes sortes d’antibiotiques, etc. Ma pharmacie mobile installée dans ma voiture, je me mets en route. Un nuage crevé jette ses pointillés sur le sol sec et je me dis que même en roulant (ma passion) ça fait quand même un mal de chien d'être bien. Je tente autant que possible d’emprunter des chemins boisés ou des routes peu fréquentées afin de ne pas me faire arrêter par les autorités. Je remonte par les Pays-Bas, passe ensuite en Allemagne. Après avoir traversé le Danemark, j’arrive au pont de l’Øresund. Les mesures de quarantaine n’ayant pas encore atteint ces régions, je passe sans aucun problème d’un pays à l’autre. Je continue mon périple automobile jusqu’au nord de la Norvège. Sans douche. Je sens la moule comme une jeune fille qui se néglige.
Peu à peu, je ne remarque plus aucune présence humaine. Je m’enfonce dans ce pays froid et inhabité jusqu’à apercevoir la mer. Soulagée d’avoir atteint un point de la Terre sur lequel j’étais en sécurité, à l’abri de tout microbe, je ressens pour la première fois dans ma vie un sentiment de bien-être intense. En effet, tout sentiment de crainte de contamination quelconque s’est évanoui. La double certitude, qui est ma seconde nature, que je suis un véritable aimant attirant chaque microbe existant et que la plus infime maladie pourrait m’être fatale, m’a enfin quittée.
Je m’assieds le long de cette mer glacée et goûte au bonheur de la plénitude. Je regarde ce paysage apaisant et ne pense plus à rien.
_________________
http://zupimages.net/up/17/43/62ac.jpeg
Certains ont des monstres dans le cœur... c’est comme ça, on ne peut rien y faire.
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Silius Italicus MessagePosté le: Mar 16 Juin 2020 15:57   Sujet du message: Répondre en citant  
[Krabe]


Inscrit le: 03 Fév 2015
Messages: 252
Localisation: à l'Est d'Eden
Bonjour Très chère Kerry,

C’est une heureuse surprise que de vous revoir en ce royaume.

C’est un texte sympathique que celui-ci. Au départ, il semble être un texte de circonstance. Une réflexion inspirée par les événements récents. Mais il prend vite un tour différent.

Tout d’abord, il faut remarquer le ton primesautier du texte. En fait, la tentative de traduire l’angoisse et l’oppression en début de texte cède assez vite la place à un fond de bonne humeur et de vivacité. Et ce alors même que le sujet abordé, l’hypocondrie ne se prête pas forcément vraiment à ce genre d’humeur.

Néanmoins, les deux parties du texte semblent mal reliées entre elles : l’une sur le confinement, l’autre sur la fuite. Il est clair à la lecture que la narratrice n’a pas attendue le confinement pour fuir. Et pourtant, en début de texte, elle est confinée.

Pour tenir les deux ensemble, il semble qu’il faille supposer que la deuxième est partiellement métaphorique : pour la narratrice, le confinement fut un voyage intérieur. Une fuite qui lui permit de faire un grand voyage en elle-même, au terme duquel elle a trouvé la paix intérieure. Il est intéressant de noter que ce voyage s’est fait sans prise de douche. Or la crasse porte les microbes, ce que n’ignore sans doute pas la narratrice. En conséquence de quoi, on pourrait penser à une espèce de guérison du mal par le mal. Cette fuite devant le virus l’a forcé à subir et supporter des jours durant la crasse et la maladie, l’amenant ainsi à un nouvel équilibre mental, moins marqué par l’hypocondrie.

Mais ce faisant, la narratrice ne s’est-elle coupée du monde ? Certes, un monde confiné où le contact humain vient de boys band vieux de 20 ans et d’un décompte télévisuel des morts, mais se retranchant ainsi des hommes, n’est-elle pas aussi une exclue ?

Au plaisir de vous retrouver.
_________________
AMDG

Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
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