Mejiro-kun |
Posté le: Mar 02 Aoû 2011 14:44 Sujet du message: |
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![[Krabe] [Krabe]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/krabe.png)

Inscrit le: 31 Jan 2011 Messages: 200
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*snif snif* Han ton commentaire... Est trop... GENTIIIIIIIIIL X3 !!!
Sérieusement merci, ça me fait un bien fou de lire un commentaire aussi construit sur ma fic, je suis tout chamboulé -pas l'habitude moi *o*.
Alors pour les fautes je m'explique quand même pour l'impératif parce que y a eu une époque où je faisais pas la faute mais en fait tout le monde s'acharnait à me dire que je me trompais donc du coup j'ai changé... Avant de me rendre compte que j'étais dans le juste à la base , comme quoi faut que j'apprenne à me faire confiance... Et pour "tord"... *Se creuse la tête* ah mais c'est vrai que "tord" c'est le verbe O_o ! Mon dieu je suis trop choqué là, je ferais attention la prochaine fois, promis !
En tout cas tu m'as très bien cerné pour les phrases trop longues et tout ça, j'ai tendance à vouloir que le lecteur se visualise la scène comme je la vois moi dans ma tête donc forcément j'en fais trop à la fin !
Mais-euh je suis pas un scientifique T___T, bon je suis en S mais ça veut pas dire que j'ai l'âme d'un scientifique pour autant... *se bloque totalement quand on met en évidence la vérité sur lui*.
Et euh, bonne question pour les yeux ! Personnellement j’interprète un peu à ma façon mais après il me semble qu'on voit que Jérémie a les yeux bleus sur une des couvertures de la quadrilogie et qu'Ulrich a les yeux marrons sur Lyoko dans je sais plus quelle saison, mais je peux me tromper après... Par contre pour Odd je crois que Yukyo le décrit comme ayant les yeux ambrés ou un truc du genre mais j'ai peur de m'avancer ! Bref, en ce qui me concerne c'est surtout pour donner plus de caractère au personnage que je mets ça, j'improvise un peu en fait !
Ah tient en fait ça me revient, ils donnent les couleurs des yeux d'Ulrich et de Jérémie dans la quadrilogie je crois, il faudra que je la relise pour vérifier ça !
Pour Eva ben en tout cas dans le seul chapitre où on la voit vraiment agir d'elle-même elle avait quand même l'air assez hautaine et prétentieuse, mais après je sais pas trop... En fait à la base j'adore ce personnage mais je sais pas pourquoi dans ma fic elle a pris un mauvais rôle ! Les personnages échappent à mon contrôle je crois XD !
Et vui normalement dans deux chapitres je lancerais toutes les explications sur ce qui s'est passé entre la fin de la série et ma fic donc encore un peu de patience !
Bon j'oublie surement des tas de trucs que j'ai à dire mais ma réponse est en train de se changer en pavé donc... Bref, encore merci pour ton long commentaire, il me touche vraiment et je suis heureux de voir que ma fic te plait je te promets de faire de mon mieux pour la suite (particulièrement niveau orthographe !) ! Enfin, franchement ton commentaire me fait vraiment hyper plaisir Surtout que t'as bien remarqué et compris tout les petits trucs que je voulais faire passer donc... Bref, je vais arrêter de te remercier sinon ça va jamais finir XD
PS : vui, je suis d'accord, 80% de la population mondiale est complètement débile... ! Mais on leur pardonne, c'est pas leur faute (surtout que j'ai pas la prétention d'appartenir aux 20% restant XD) ! _________________
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Vous pouvez aussi lire d'autres de mes fics sur mon compte fanfiction.net : Mejiro-kun (ff.net)
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*Odd Della Robbia* |
Posté le: Mar 02 Aoû 2011 18:21 Sujet du message: |
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![[Kongre] [Kongre]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/kongre.png)

Inscrit le: 14 Sep 2008 Messages: 1330 Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard |
On remarque qu'Eva et william commencent à se rapprocher dans la fic, et je sens que sa va aller plus loin.
Donc on peut donc deviner que The couple va se reformer.
Et part déduction logique soit le rêve actuel de mathieu avec angel se réalise et Odd se retrouve à nouveau seul, ou Mathieu se met avec Odd qui après la rupture d'Eva ne fait plus confiance aux sentiment des filles. _________________
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mini Yu |
Posté le: Mer 03 Aoû 2011 11:31 Sujet du message: |
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![[Frelion] [Frelion]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/frelion.png)

Inscrit le: 10 Juin 2011 Messages: 64 Localisation: Hum ? Très loin, perdue sans doute... |
A, Sissi nous fait un caca nerveux ! C'est compréhensible.
Ulriich qui ne pensent qu'a Yumi... c'est vrai que ça fesait un choc de brisé un des couples "sacré" de CL!!!!!!!!!
Odd qui révèle quelques facettes de sa vie à Matthieu
Stéphanie qui se ramène...
Eva je ne l'aime pas vraiment... _________________ "Rien ne porte plus à confusion que l'évidence" Ciel.
London bridge is falling down, falling down, falling down
London bridge is falling down,
My fair Lady... |
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Ann-Li |
Posté le: Jeu 04 Aoû 2011 00:05 Sujet du message: |
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![[Kankrelat] [Kankrelat]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/kankrelat.png)

Inscrit le: 18 Juil 2011 Messages: 39 Localisation: Je suis ici |
Alors Odd et Matthieu, ouais totalement pour après tout Odd et Eva sa va plus non mais si elle l'aimerais vraiment, elle aurait affronter cette pluie battante (Euh désolée pour cet égarement euh ...)
Bon sinon Matthieu à l'air d'être quelqu'un qui petit 1: a beaucoup souffert de ce qu'il est et petit 2: qui a le coeur brisé en pleins pleins de morceaux suite à l'enlévement d'Angel mais bon pas grave Odd sera là pour le consoler et vice versa
Bon bah maintenant leur destin est entre tes mains enfin entre tes touches de clavier  _________________ Il ne faut pas prendre la vie au sérieux car quoi qu'il arrive ont n'en sortira pas vivant. |
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Mejiro-kun |
Posté le: Dim 07 Aoû 2011 18:20 Sujet du message: |
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![[Krabe] [Krabe]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/krabe.png)

Inscrit le: 31 Jan 2011 Messages: 200
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Coucouuu, désolé pour le retard accumulé, je ne voyais la fin de ce chapitre mais j'ai finalement réussi à en venir à bout ! Merci à tous pour vos commentaires, ça me fait plaisir de voir qu'il y a du monde qui suit ma fic et pour les couples à vrai dire je sais absolument pas comment ça va se terminer (même si j'ai quelques petites idées) donc... Continuez à spéculer !
Bref, sans plus attendre, voici enfin le chapitre 12 où les choses commencent enfin à bouger un peu ! J'en aurais mis du temps avant d'arriver à ce stade mais enfin... Mieux vaut tard que jamais je suppose ^^ ! En tout cas j'ai bien fait de le séparer du chapitre 11 quand je vois la taille qu'il fait... Les chapitres à venir devrait retrouver une taille à peu prêt convenable normalement, bref, bonne lecture !
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Chapitre 12 :
Épisode 111 : L’usine mystérieuse_
Le vélo dérapa sur le goudron de la cour de Kadic, projetant une giclée d’eau sur son passage. Il s’arrêta dans un crissement de pneu devant le gymnase, dont la sombre silhouette paraissait plus menaçante encore sous les éléments déchainés. Un nouvel éclair tonitruant illumina le visage de Stéphanie, dissimulé sous la capuche d’une veste imperméable couleur bordeaux.
Laissant la bicyclette gésir sur le sol, elle se mit à courir en direction de la porte du bâtiment sans plus attendre, les joues fouettées par la pluie qui semblait redoubler d’intensité. Assourdie par le fracas de l’averse sur l’établissement, elle faillit bien ne pas entendre l’appel de Mathieu, réfugié dans l’encadrement de la porte du gymnase, piètre protection face à la véritable tempête qui s’acharnait sur Kadic.
Une nouvelle explosion de lumière déchira le ciel, projetant les ombres des deux adolescents sur le sol blafard. Stéphanie se dirigea vers son ami en courant afin d’échapper à la pluie et le jeune homme poussa le battant de la porte sans plus attendre. Tous deux s’engouffrèrent en toute hâte dans le gymnase et la jeune fille aux yeux violets claqua le battant à la peinture rouge derrière elle. Ce fut comme s’ils venaient de pénétrer dans une bulle de silence totalement isolée du monde extérieur. Seuls les petits « ploc » des gouttelettes sur la tôle du toit parvenaient jusqu’à l’intérieur, diffus et lointains.
Essoufflés, les deux adolescents prirent quelques minutes pour reprendre leur souffle, les gouttes de pluie étalées sur leurs vêtements glissant jusqu’au sol. Mathieu avait enfilé un polo noir orné d’un motif constitué de plusieurs cercles colorés entremêlés mais grelottait de froid malgré tout, trempé jusqu’aux os.
- Je te retiens toi, souffla Stéphanie au bout d’un moment, se débarrassant de sa capuche dévoilant ses longs cheveux bruns, tu pouvais pas trouver des infos un jour un peu meilleur non ?! Je te signale que j’ai du fausser compagnie à mon oncle et pédaler en vélo de chez lui jusqu’au lycée sous la pluie juste pour toi ! Ça a intérêt à être du solide cette fois…
Le jeune homme ne put s’empêcher de sourire face au ton faussement hargneux de son amie. Sous le coup d’un soudain regain d’énergie, il se força à arrêter de trembler et balaya l’immense pièce du regard.
Les accessoires liés à la gymnastique et aux différents sports étaient soigneusement empilés contre les murs et le noir régnait sur le terrain de basket s’étalant sur toute la longueur de la salle, de l’entrée jusqu’à la porte des vestiaires, chacune situés à une extrémité différente. Le silence qui régnait tout autours d’eux avait quelque chose d’oppressant, sans compter qu’à cette heure il était inutile de penser à actionner l’éclairage, de peur d’attirer un surveillant. Seule la lueur du panneau « exit », situé au dessus de l’entrée, venait percer un peu l’obscurité ambiante, nimbant les deux complices d’une couleur verdâtre presque maladive.
Mal à l’aise, Mathieu fit quelque pas vers le centre du gymnase. Les semelles de ses chaussures, imbibées d’eau, crissaient sur la surface rugueuse du sol. Stéphanie le rejoignit avec un soupir, habituée au mutisme de son compagnon, éclairant la route avec son téléphone portable.
- On va où ? questionna-t-elle, pas plus à l’aise que lui dans l’ambiance lourde et sombre de la salle.
- A la chaufferie, répondit-il simplement en continuant à promener son regard un peu partout, il doit y avoir une entrée par ici… J’ai essayé la porte classique mais elle est fermée à cette heure ! Une chance que les surveillants verrouillent rarement le gymnase à clef !
La jeune fille aux yeux violets ne demanda pas plus de précisions, se contentant de balayer les murs de la salle avec le faisceau de son téléphone. Leurs recherches ne durèrent guère longtemps puisqu’en dehors des vestiaires et de la remise, il n’y avait qu’une seule porte restante.
En déglutissant, Mathieu se décida finalement à en pousser le battant, non sans un ultime regard en direction de Stéphanie. La porte coulissa en grinçant sur ses gonds, le bruit de métal retentissant à travers l’immensité vide du gymnase, dévoilant un couloir sombre aux parois de pierres et au sol dallé.
Les deux adolescents s’y engagèrent sans hésiter, guidés par la lumière du portable de Stéphanie projetant son faisceau circulaire blafard sur la surface humide des murs. Un bruit de soufflerie leur parvint et ils débouchèrent dans une large salle sans fenêtre et aux cloisons délavés.
Tandis que Mathieu refermait la porte derrière eux dans un grincement métallique, Stéphanie prit le risque de presser l’interrupteur de la pièce allumant ainsi l’unique néon servant d’éclairage. Sa lumière tremblotante éblouit momentanément les deux adolescents, se répercutant à la surface des tuyaux sortant des murs et des étranges machines disposées un peu partout, projetant des ombres inquiétantes dans toute la salle. Ils étaient arrivés à la chaufferie.
Une chaleur étouffante régnait sur la pièce et Stéphanie fit jouer la fermeture éclair de son imperméable, le glissant sous son bras non sans un soupir de soulagement, libérant sa longue couette aux reflets bruns qui descendit en cascade sur son épaule. Quelques gouttes glissèrent de la surface lisse de la veste, s’écrasant sur les dalles de pierre avec un petit bruit, étouffé par celui des machines.
- C’est par là ? questionna la jeune fille aux yeux violets en désignant du doigt une porte étroite de couleur rouge, coincée dans un renfoncement du mur opposé.
- Je suppose, répondit Mathieu en s’avançant, jetant des coups d’œil inquiets autour de lui, il n’y a pas d’autre porte dans la chaufferie…
Un peu hésitant, il entreprit de pousser la poignée rouillée du battant qui résista, refusant de s’ouvrir.
- Fermée à clef, ragea-t-il en reculant de quelques pas, comme Odd me l’avait dit…
- Laisse-moi faire !
Sans un mot de plus, Stéphanie écarta le jeune homme de son passage et s’accroupit devant la serrure, l’examinant d’un regard attentif, son éclat violet brillant d’une attention nouvelle. D’un geste précis, elle retira une des épingles à nourrice décoratives de son pull et entreprit d’en glisser l’extrémité à l’intérieur du trou, sous l’air curieux de son ami.
Après avoir trituré la serrure délicatement pendant quelques minutes, un déclic se fit entendre et la porte coulissa d’elle-même sur ses gonds dans un grincement de libération. Satisfaite, Stéphanie remit l’épingle à sa place, faisant mine de faire abstraction du regard admiratif de Mathieu.
- Je préfère même pas savoir où tu as appris à faire ça ! commenta celui-ci avec un petit sourire amusé avant de terminer de pousser le battant.
Les deux adolescents retinrent leur souffle. Ils s’attendaient à déboucher dans un nouveau couloir mais c’étaient un passage creusé à même la terre qui se dévoilait à eux, plongeant dans les entrailles du lycée vers une destination inconnue. Un énorme tuyau longeait la paroi, entremêlé de fils électriques, et quelqu’un avait aménagé une rampe de fortune avec quelques barres métalliques incrustées à même la roche. Des lampes sortaient des murs, projetant des faisceaux de lumière jaunâtre qui venaient se perdre dans les failles et les replis du tunnel.
- Wah… ne put s’empêcher de souffler Mathieu qui tentait de percer l’obscurité de ses yeux bleus, jamais je ne me serais douté qu’il y avait un endroit pareil à Kadic ! Qui a bien put construire ce passage… ?
- Je crois que la réponse est inscrite ici… répondit simplement Stéphanie qui s’était risquée à faire quelques pas au sein du tunnel, ses bottes glissant à moitié sur la terre accidentée.
Mathieu suivit du regard ce qu’elle désignait sur la paroi, juste à côté de la porte. Un petit symbole avait été gravé dans la roche, représentant un oiseau stylisé incrusté dans un cercle grossier.
- La Green Phoenix, murmura-t-il en effleurant le sigle du doigt, son corps tout entier parcouru par un frisson d’excitation, je n’arrive pas à y croire !
- Qu’est-ce qu’on attend ? lança Stéphanie avec un sourire taquin, s’écartant pour laisser son ami prendre les devants, semblant l’inviter à descendre dans les enfers.
Le jeune homme répondit à son sourire avant de refermer la porte derrière lui, coupant court au bruit de la chaufferie qui raisonnait contre la paroi de pierre du tunnel. Plus déterminé que jamais, il commença à descendre dans les profondeurs du passage, Stéphanie lui emboitant le pas avec anxiété. Ils descendaient toujours de plus en plus profond, trébuchant sur les marches grossières creusées à même le sol, leur angoisse augmentant d’un cran à chaque nouvelle minute qui passait.
- Qu’est-ce que c’est que ça ?
Stéphanie venait d’interpeller Mathieu, pointant du doigt un point à quelques pas d’eux. Le cœur battant à tout rompre, ils franchirent les derniers mètres les en séparant et purent constater qu’il s’agissait d’une ouverture bordée des restes d’une grille qui avait du être arrachée par la même personne qui avait aménagé le tunnel. Le jeune homme jeta un coup d’œil à travers, prenant bien garde à ne pas se couper sur les bouts de fils de fer rouillés qui semblaient les engager à faire demi-tour.
- Ce sont les égouts, murmura-t-il dans un souffle, incrédule, pourquoi est-ce qu’il y a un passage reliant le lycée aux égouts !?
Les deux adolescents enjambèrent la canalisation qui leur barrait la route et débouchèrent dans une salle gigantesque, aux murs arrondis et tellement sombre qu’il était difficile de s’y repérer. A quelques pas d’eux à peine, clapotaient les eaux noirs et nauséabondes des égouts, leur arrachant à tous deux un haut-le-cœur.
Mathieu s’avança en tentant de respirer le moins possibles, balayant son regard sur les arcades des souterrains de la Ville de la Tour de Fer. Que devaient-ils faire maintenant ? Par où devaient-ils aller ? Toute cette histoire lui paraissait de plus en plus confuse désormais…
- Ici ! appela Stéphanie qui s’était avancée elle aussi, utilisant de nouveau la lumière de son téléphone pour se repérer.
Elle projeta le rayon blafard sur le mur et Mathieu put voir ce qu’elle avait repérer. Deux trottinettes à la poignée rouillée et trois skateboards étaient posés contre la paroi à quelques mètres d’eux. Ils étaient couverts de poussières et ne semblaient pas avoir été utilisés depuis des lustres.
- Qu’est-ce que ça fait là, ça ? marmonna Mathieu en dégainant à son tour son téléphone tandis que Stéphanie chassait la couche de poussière de l’un des skates d’un geste de la main, curieuse, Odd et les autres ont du les déposer ici…
Se désintéressant des véhicules, il entreprit de balayer la surface des murs avec le faisceau de son téléphone, à la recherche du moindre indice permettant d’en savoir plus sur la marche à suivre. Il avait la sensation absurde qu’Angel n’était plus qu’à quelques pas de lui…
Stéphanie, quant à elle, continuait à avancer, délaissant à son tour les trottinettes et les planches de skate. Soudain, un sourire victorieux étira ses lèvres alors que son regard s’arrêtait sur quelque chose sur une des cloisons des égouts.
- Mathieu ! appela-t-elle en désignant le minuscule symbole en forme d’oiseau enfermé dans un cercle vert, à peine visible tant la peinture le constituant s’était écaillée, ça te dit un petit jeu de piste ?
* * *
- Tu as fait quoi !?
Aelita était littéralement sidérée, trop choquée pour même oser foudroyer son ami au béret violet du regard. Odd se dandinait sur place dans une attitude coupable, incapable de regarder la jeune fille en face, son regard gris fixé sur le sol du foyer.
- Bon, tentons de rester calme, lança l’adolescente aux cheveux roses, assise sur le rebord d’un des canapés de cuir rouge de la pièce, sans prendre garde à la foule ambiante tout à fait susceptible d’entendre leur conversation, tu as très clairement indiqué à Mathieu comment se rendre à l’usine alors que ça fait DES JOURS que j’essaye de conserver le secret ! Bordel Odd, qu’est-ce qui t’as pris !?
- Aelita, je suis désolé, reprit très vite le jeune homme en se passant une main dans les cheveux, dévoré par la culpabilité, je ne sais pas ce qui m’a pris ! Il m’a raconté son histoire dans son ancien lycée et l’enlèvement de ce type et… Il avait l’air si malheureux, j’ai pas réfléchis sur le coup !
La jeune fille lâcha un profond soupir, fermant les yeux en se massant le front dans une vaine tentative pour essayer de reprendre son calme. Les autres élèves qui grouillaient dans le foyer continuaient à rire et à défiler, inconscients de la tension qui était en train de naitre entre les deux adolescents.
Avec anxiété, Aelita jeta un rapide coup d’œil en coin à Jérémie qui continuait à l’ignorer superbement, plongé dans la contemplation de la pluie qui continuait à tomber à l’extérieur, assis à l’extrémité opposé de son canapé. Fort heureusement Odd avait préféré venir lui avouer sa faute à elle plutôt qu’à lui ! Elle osait à peine imaginer la réaction de son ex-petit-ami si celui-ci avait appris que le jeune homme aux yeux gris venait de trahir leur plus lourd secret, sur un coup de tête qui plus était !
Elle se retourna vers le coupable qui tentait de se faire le plus petit possible, adossé contre le pilier où se tenait Tania Grandjean quelques minutes plus tôt. Elle était surprise que le jeune homme ait pu se montrer aussi affecté par l’état d’esprit de Mathieu, cela ne lui ressemblait pas ! Oh, ce n’étais pas la première fois que Odd faisait des siennes avec leur secret, mais il avait toujours su faire la part des choses depuis un incident au cours de leur année de Troisième impliquant une blonde sulfureuse…
- Bon, faut essayer de relativiser, soupira-t-elle dans un ultime effort pour se contrôler, on peu encore rattraper ta bourde en passant par le passage du parc ! En espérant qu’on arrive avant lui à l’usine, bouge-toi !
Odd n’en croyait pas ses oreilles. Déjà, la jeune fille était debout, étirant ses membres ankylosés par sa position assise prolongée avant de se diriger d’un pas vif et déterminé vers la sortie.
- Attend, Aelita, l’interrompit le jeune homme en la rattrapant, tu veux qu’on y retourne ? On avait juré de ne plus mettre les pieds là-bas une fois toute cette histoire terminée je te signale, tu es sûre…?
- Ça, il fallait y penser avant de tout raconter à Mathieu, fulmina la jeune fille aux cheveux roses en enfilant sa veste d’un mouvement fluide, posant sa main délicate sur la poignée de la porte du foyer, mais si tu ne veux pas me suivre, c’est toi qui vois…
Et, sans un mot de plus, elle poussa la porte s’élançant avec fureur sous la pluie. Odd lâcha un soupir, en la regardant s’éloigner, planté sur le pas de la porte, le vent de la tempête à l’extérieur lui fouettant le visage.
- Et merde, abdiqua-t-il finalement en se jetant à sa suite, enfonçant son béret sur sa tête afin de se protéger au maximum des intempéries, attends-moi Aelita, je viens avec toi !
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Mathieu et Stéphanie venaient de s’arrêter, perplexes. Face à eux, en plein milieu du boyau dans lequel ils évoluaient depuis de longues minutes désormais, se dressait une immense grille de fer les empêchant ainsi de s’avancer plus avant.
Dépitée, la jeune fille aux yeux violets agrippa un des barreaux, collant son visage enfantin contre le métal glacé. A travers la grille, un rideau de pluie était visible masquant à l’adolescente la vue vers l’extérieur des égouts.
- Je me demande où on est… ? questionna-t-elle en se retournant vers son ami qui continuant à promener le faisceau de son téléphone contre les parois suintantes du boyau, on a du parcourir des kilomètres de souterrains depuis tout à l’heure ! Et maintenant, par où on va ?
Cela faisait presque un quart d’heure qu’ils suivaient les étranges symboles, s’enfonçant de plus en plus dans le cœur des égouts de la Ville de la Tour de Fer, sans savoir où ils se rendaient, pour finalement se retrouver bloqués par cette stupide grille ! Elle commençait légèrement à se sentir découragée : plus ils progressaient et plus les questions se bousculaient dans sa tête…
Pour toute réponse, le jeune homme désigna de son téléphone un énième symbole de phénix vert peint sur le mur, à peine visible sous la couche de crasse, à quelques pas seulement de la grille. Stéphanie s’avança et put enfin distinguer, à travers la pénombre ambiante, des échelons de fer rouillé accrochés à la paroi semblant s’élever jusqu’à la voûte du souterrain.
- Je suppose que c’est ici qu’on remonte, fit simplement remarquer Mathieu en s’agrippant à la première barre de fer, tirant dessus afin d’en tester la solidité.
L’échelon grinça mais ne céda pas et, après une profonde inspiration, l’adolescent rengaina son portable et commença à grimper, éclairé par celui de Stéphanie.
- Fait attention quand même, lança-t-elle en observant son ami disparaitre petit à petit, englouti par l’obscurité, avant de se lancer à sa suite.
Un début de vertige commença à l’envahir lorsqu’elle constata qu’elle se retrouvait suspendue en équilibre instable à plusieurs mètres du vide avec pour seul appui quelques barres de fer qui semblaient prête à céder sous son poids à tout moment. Cependant, un rayon de lune vint soudain lui chatouiller la joue et quelques gouttes s’écrasèrent sur sa tête, perlant le long de ses cheveux, la poussant à relever la tête. Mathieu était arrivé en haut de l’échelle et venait de pousser de toutes ses forces la plaque d’égout qui obstruait leur passage vers la sortie.
Avec un soupir de soulagement, elle se hissa à sa suite à la surface, se surprenant à apprécier le contact rafraichissant de la pluie tonitruante sur elle, ô combien agréable après ces longues minutes passées dans la chaleur moite et infecte des égouts !
Mathieu lui tendit la main afin de l’aider à se relever avant de repositionner la plaque de métal cylindrique à sa place. Tout occupé à faire glisser le lourd disque de fer, il ne se rendit pas tout de suite compte que Stéphanie s’était figée, fixant un point derrière lui. Ce ne fut qu’en se redressant, le dos endoloris par l’effort, qu’il s’immobilisa à son tour, ouvrant la bouche de stupéfaction.
Face aux deux adolescents, se dressait une immense bâtisse, sombre silhouette dont l’ombre menaçante était projetée sur eux par la lune blafarde qui perçait entre deux nuages noir à l’horizon. La pluie raisonnait avec fracas contre la tôle de ses toits et ses vitres crasseuses. En regardant autours d’eux, Mathieu se rendit compte qu’ils étaient à la base d’un grand pont enjambant la Seine et reliant directement la rive sur laquelle ils se trouvaient à l’insolite construction. Cette dernière était elle-même bâtie sur une petite île perdue au milieu du fleuve, à moitié noyée par l’eau débordant à cause de la tempête.
- Qu’est-ce que c’est que cet endroit !? siffla Stéphanie sans parvenir à détourner son regard de la bâtisse, ça flanque la chaire de poule !
Un frisson la parcouru : le bâtiment noir semblait grimacer à travers l’averse, projetant comme une terrifiante aura semblant les inviter à rebrousser chemin.
- On dirait une usine, fit remarquer Mathieu en avisant les multiples cheminées qui pointaient sur le toit les surplombant, une usine désaffectée…
Il avait ajouté cela en se retournant, constatant qu’une barrière bloquait l’accès au pont derrière eux, accompagnée d’un panneau recommandant aux curieux de s’éloigner en raison de la vétusté du bâtiment. S’ils n’étaient pas passés par les égouts, jamais ils n’auraient pu parvenir jusqu’ici !
- Allons-nous-en, persifla Stéphanie que l’usine mettait étonnement mal à l’aise, elle avait la sensation étrange que quelque chose de terrible sommeillait en son antre, cet endroit n’a pas l’air sûr du tout, c’est pas pour rien qu’il y a une barrière devant pour en barrer l’accès !
- Moi je pense qu’au contraire c’est précisément l’endroit où Odd voulait nous envoyer, rétorqua d’une voix neutre Mathieu, qui avait fait quelques pas en direction du pilier le plus proche, soutenant le pont sur lequel ils se trouvaient.
Curieuse, Stéphanie s’avança à son tour, se penchant par-dessus l’épaule de son ami, et ne put retenir une grimace. Le sempiternel symbole de la Green Phoenix était peint à sa surface, encore clairement visible. Pas de doutes possibles, tous les indices semblaient mener à cette mystérieuse usine.
En déglutissant, la jeune fille tourna la tête vers la bâtisse. Tout cela lui paraissait un peu trop simple. Tous ces sigles pour les mener à cet endroit… Et si tout cela n’était en réalité qu’un piège destiné à les mener tout droit dans les griffes des ravisseurs d’Angel ? Pour la première fois depuis le début de cette aventure, sa résolution flanchait. Comme pour lui donner raison, une bourrasque de vent s’engouffra dans l’ouverture de l’usine directement reliée au pont formant comme un terrible gémissement.
Prête à faire demi-tour, elle se retourna vers Mathieu mais celui-ci commençait déjà à s’éloigner en direction de l’immense bâtiment noir, sa silhouette fouettée par la pluie et les bourrasques.
- Mathieu…
Sa voix fut couverte par un nouveau coup de tonnerre qui éclaira l’usine d’une lumière blafarde des plus inquiétantes. Elle ferma les yeux un instant, tentant de mettre de l’ordre dans sa tête. Son ami n’avait même pas sursauté et l’attendait à mi-chemin sur le pont, ses yeux d’un bleu azur fixés dans sa direction. Pas une once d’hésitation n’y était lisible.
Ce regard la transperça de part et d’autre : il était évident que pour lui, plus rien ne comptait à part la folle idée de retrouver Angel. Il avait clairement conscience du danger mais s’en moquait, complètement obnubilé par ce garçon. Comment avait-elle pu oublier ne serait-ce qu’un seul instant l’importance qu’il attachait à cette histoire ?
Voyant qu’elle ne bougeait toujours pas, il haussa les épaules et reprit sa route, ses pas raisonnant avec fracas contre le bitume mouillée du pont.
- Et merde ce que t’es têtu, soupira-t-elle, honteuse de ce moment d’égarement, attend-moi, j’arrive !
Un instant plus tard, les deux adolescents se trouvaient côte à côte devant l’ouverture béante menant à l’intérieur du bâtiment. Malgré la pluie fracassante qui s’acharnait à essayer de les noyer, ils n’osaient pas franchir le pas fatidique les menant à l’intérieur de l’usine, une sourde angoissante leur battant aux tempes.
Ce fut finalement Stéphanie qui se décida la première, se réfugiant avec un certain soulagement sous le toit branlant de l’entrée, bien vite suivi par Mathieu qui trainait des pieds, l’esprit vide. La jeune fille ne put retenir un sifflement impressionné.
La salle dans laquelle ils venaient de pénétrer était plus impressionnante encore que l’usine en elle-même vue de l’extérieur ! Immense, tout en longueur, de nombreuses poutrelles métalliques sortaient du sol et du plafond, semblant soutenir avec peine le poids de l’énorme usine. Cet assemblage grotesque d’acier trempé et de bitume dégageait quelque chose de plus inquiétant encore que la bâtisse en elle-même.
Poussée par la curiosité, la jeune fille s’avança encore un peu avant de se stopper net, agrippée au pilier de métal le plus proche. Face à elle s’ouvrait un vide d’une bonne quinzaine de mètres qui aurait suffi à donner le vertige à n’importe qui. Apparemment, ils se trouvaient sur un pallier légèrement surélevé bordé d’une rangée de fenêtres crasseuses dont de nombreuses vitres avaient été brisées.
Elle osa un nouveau regard par-dessus bord : en bas, sur le sol couvert de poussière, au milieu de vieux cartons et matériaux rouillés in-identifiables, se trouvaient les restes d’un escalier qui semblait s’être effondré depuis belle lurette. Sa base était encore raccrochée au palier sur lequel il se trouvait, tanguant dangereusement dans le vide. C’était probablement par là que les ouvriers passaient à l’époque où l’usine était encore en état.
- Ça craint, jura Stéphanie en s’éloigna vivement, manquant de trébucher sur des tessons de bouteilles, probablement laissés ici par quelques loubards des années auparavant, il doit bien y avoir un autre passage pour descendre !
Sans un mot, Mathieu désigna de son long doigt fin et pâle quelque chose suspendu face à eux et la jeune fille du plisser les yeux afin de distinguer dans la pénombre ce que son ami lui indiquait.
- Non ! glapit-elle soudain en se retournant vers lui, plus blême que jamais, les yeux exorbités, hors de question ! Jamais je ne passerais par là, c’est beaucoup trop dangereux !
Elle venait de comprendre que ce que l’adolescent aux yeux bleus lui désignait n’était autre que trois filins accrochés à l’armature du toit et pendant docilement devant eux jusqu’au sol, quinze mètres plus bas.
- Comme tu veux, répliqua Mathieu en la contournant vers ce qui restait de l’escalier de service, tendant au maximum ses doigts pour atteindre le câble le plus proche.
Sous les yeux ronds de la jeune fille, il s’y agrippa fermement et, après une ultime inspiration pour se donner du courage, il s’élança dans le vide, se laissant glisser le long de la corde.
- Mais il est dingue ! râla l’adolescente aux prunelles violettes, tout en saisissant à son tour un deuxième filin avec réticence.
Cet Angel avait vraiment fini par venir à bout des dernières onces de raison de son ami, à son plus grand désespoir. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de se lancer dans une aventure pareille ? Elle commençait à se faire trop vieille pour ce genre de chose…
Résignée, l’adolescente, se cramponna de toutes ses forces au câble tanguant et se laissa à son tour glisser, ses mains moites s’échauffant douloureusement au contact rugueux de la corde. Le cœur battant à tout rompre, elle posa enfin le pied par terre, à moitié tremblante et ses paumes en feu.
- Tu as VRAIMENT intérêt à me remercier une fois toute cette histoire finie ! lança-t-elle en direction de Mathieu tout en soufflant sur ses doigts douloureux.
Ce dernier balayait la salle aux proportions titanesques du regard, à la recherche du moindre indice, du moindre symbole en forme d’oiseau vert pour le guider. Seulement l’endroit, en dehors des quelques vieilleries qui trainaient entre les piliers, semblait désespérément vide : se répétant en une succession sans fin de poutrelles et de vieux projecteurs automatisés qui projetaient encore leur lueur tremblotante sur le sol couvert de gravats.
Une seule chose venait troubler la monotonie de cet angoissant décor : une sorte de monte-charge à quelques pas d’eux, coincé entre quatre poutres métalliques, et dont l’entrée était obstruée par un lourd rideau de fer ondulé.
Stéphanie avait déjà franchi la distance les séparant et s’acharnait à observer la construction avec attention. Aucun symbole de phénix vert n’était visible, en revanche un unique bouton jaune détonant au milieu de toute cette ferraille était visible sur un panneau de contrôle accroché sur l’un des piliers encadrant le monte-charge.
- Je suppose qu’on n’a pas vraiment le choix, souligna Mathieu en la rejoignant, avant de presser le bouton en question de sa main, d’un geste qui se voulait détendu.
-Tu sais, je doute qu’un tel appareil fonctionne encore après toutes…
Stéphanie n’eut pas le temps d’achever sa phrase. A peine son ami avait-il relâché la pression qu’il exerçait sur l’interrupteur que le rideau de fer se mit en branle dans un grincement insoutenable, dévoilant l’habitacle du monte-charge aux deux amis qui en restèrent le souffle coupé.
Les quatre murs le constituant était entièrement recouvert de planches de bois jaunis, si on exceptait un petit boîtier sur leur droite, pourvu de deux nouveaux boutons d’une jolie teinte rouge, accompagnés d’une flèche ascendante et descendante respectivement, peintes en blanc. Un éclairage tamisé s’illumina, à l’intérieur, projetant sa lumière jaune contre les parois, aveuglant temporairement les deux amis.
- Bon ben… reprit Stéphanie qui plus rien n’étonnait désormais, blasée, qu’est-ce qu’on attend ?
D’un geste ridiculement solennel, elle invita son ami à pénétrer dans le monte-charge et celui-ci s’exécuta, bientôt suivi par la jeune fille. Au moment d’actionner le mécanisme, elle constata que la main du jeune homme tremblait légèrement, bien que son regard reste toujours aussi stoïque.
- Hey, murmura-t-elle en nouant ses doigts dans les siens dans une attitude rassurante, le faisant tressauter, qu’est-ce qui t’arrive tout à coup ?
Le jeune homme était encore plus pâle que d’ordinaire et sa respiration semblait saccadée, comme s’il était en proie à de terribles pensées.
- J’ai peur, avoua-t-il enfin comme pour se libérer du poids qu’il avait sur les épaules, laissant de côté cette assurance feinte qu’il projetait depuis tout à l’heure, j’ai peur de ce qu’on va découvrir… Et si malgré tout ce qu’on a fait on ne trouvait rien sur Angel ? Et si tous nos efforts étaient vains ? Et si…
Il s’interrompit soudain, louchant sur le doigt que Stéphanie venait de poser sur ses lèvres, l’ongle rouge de la jeune fille le chatouillant légèrement.
- Dans ce cas-là on continuera, murmura-t-elle, son regard soudain empli d’une nouvelle maturité, on continuera jusqu’à trouver quelque chose ! En attendant il faut suivre cette piste ! Je ne sais pas plus que toi ce qu’on risque de découvrir mais en attendant il faut qu’on tente le coup, tu ne crois pas ? C’est pas le moment de flancher… Fait ça pour Angel.
Cette dernière phrase agit comme un électrochoc sur le jeune homme. Inspirant profondément pour se calmer, il gratifia son amie d’un petit sourire de remerciement timide auquel elle répondit en levant ses doigts en V avant d’enfin presser le bouton inférieur de la cabine.
Presque aussitôt, le rideau de fer se referma, le mécanisme s’actionna et, rapidement, le monte-charge commença à s’enfoncer dans les profondeurs de l’usine, les emmenant vers une destination inconnue…
* * *
- Tu te rends compte… Ça doit faire plus d’un an maintenant !
Odd et Aelita se tenaient face à l’ombre menaçante de l’immense bâtisse à leur tour, trempés de la tête au pied, le regard empli de nostalgie. Devant leurs yeux, les souvenirs défilaient à la vitesse de l’éclair, les paralysant sur place. Ce pont enjambant la Seine, cette silhouette sombre sur le fleuve… Tout cela signifiait tant pour eux, ils avaient parcouru ce trajet tant de fois auparavant ! Se retrouver de nouveau dans cette situation leur procurait une étrange sensation, tiraillant leurs entrailles et faisant bondir leur cœur d’excitation.
La jeune fille aux cheveux roses fut la première à reprendre ses esprits. Il n’était pas temps de se perdre dans la contemplation de leur douloureux, mais ô combien merveilleux passé. Ils étaient dans un cas d’extrême urgence et n’avait pas le temps de se laisser aller !
- On est simplement là pour rattraper Mathieu, objecta-t-elle en ravalant le début de larmes qui commençait à lui picoter les yeux, se mêlant aux fines gouttelettes roulant le long de ses joues, inutile de ressasser le passé Odd…
Le jeune homme approuva sans grande conviction et se remit à courir à la suite d’Aelita vers l’entrée de l’usine, laissant la plaque d’égout ouverte derrière eux, tentant tant bien que mal de chasser les flashs de souvenirs qui l'assaillaient douloureusement.
Ils arrivèrent tous deux sur le premier pallié de la salle gigantesque, soupirant de soulagement lorsque la pluie cessa enfin de les marteler, soulagement qui ne dura guère lorsqu’ils aperçurent le monte-charge s’enfoncer lentement dans les profondeurs du bâtiment sous leurs yeux impuissants.
- Et merde ! jura Aelita en abattant son poing avec violence contre le pilier le plus proche, faisant hurler l’acier d’agonie sous la puissance du coup, trop tard !
Cette fois-ci ce n’était pas de la colère qu’Odd lisait dans ses grands yeux d’un magnifique vert translucide, légèrement éclairci par la pluie. C’était de la peur. La jeune fille paraissait littéralement terrifiée. Terrifiée à l’idée que leur secret qu’ils conservaient depuis si longtemps soit subitement révélé au grand jour, terrifiée de penser que tout ce pour quoi elle s’était battue durant toutes ces années se révèlent réduit à néant et, surtout, terrifiée que tout ce cauchemar qui les avait poursuivit depuis tout ce temps ne recommence…
Le jeune homme retira son béret imbibé d’eau, se passant une main coupable dans ses cheveux blond. Jamais il ne s’était senti aussi stupide, il ne parvenait même plus à saisir les raisons qui l’avaient poussé à mener Mathieu sur la piste de leur secret… Il avait merdé. Il avait laissé ses sentiments et la nostalgie le submerger et avait agit sans réfléchir, comme à son habitude. Il commençait très sérieusement à haïr cette impulsivité qui le caractérisait, particulièrement en constatant que c’était ses amis qui en faisaient les frais. Aelita n’avait pas à endurer ses erreurs de cette façon…
- On peut encore l’arrêter ! lança-t-il plus pour se convaincre lui-même que la jeune fille, on n’aura qu’à inventer une excuse bidon, comme on l’a toujours fait, et tout rentrera dans l’ordre !
Déterminé, il attrapa le premier filin à portée de doigt dans le but de se laisser glisser jusqu’en bas lorsque la main douce mais ferme d’Aelita s’apposa sur son épaule, lui faisant hausser un sourcil interrogateur.
- Aelita, tu… ?
- Non, Odd… trancha la jeune fille, surprise elle-même par la résolution dans sa voix, tout cela à trop duré. C’était stupide de notre part de penser être capable de conserver un pareil secret pour nous tout seul, surtout après notre séparation ! On n’a plus cette force qui nous unissait auparavant, ça devait arriver un jour ou l’autre… Et puis, c’était égoïste de ma part de vouloir empêcher Mathieu d’en apprendre plus sur l’enlèvement d’Angel. Je me voilais la face en pensant que tout ce que je faisais, c’était pour le protéger. Mais au final c’était moi que je voulais protéger… Protéger de mon passé !
- Aelita, si tu savais comme je m’en veux… ! entama le jeune homme avant d’être interrompu par le hochement de tête de la jeune fille. Elle avait l’air si sereine tout à coup…
- Ne t’excuses pas Odd, coupa-t-elle avec un faible sourire condescendant, si tu ne l’avais pas fait c’est moi qui aurais fini par craquer tôt ou tard… C’est notre ami à tous les deux et on n’a pas le droit de le faire souffrir dans notre intérêt personnel ! Je lui ai caché la vérité pendant trop longtemps alors que j’aurais pu l’aider… Il est temps de lui dire la vérité désormais.
S’écartant du jeune homme, elle attrapa à son tour un des filins pendant de l’armature du plafond de l’usine, une détermination nouvelle dans le regard.
- Tu suggères quoi au juste… ? questionna Odd en la dévisageant, surpris par ce brusque revirement.
- Qu’on trahisse le secret, répondit-elle d’un ton calme, l’émeraude de ses yeux étincelant dans la pénombre, tous les deux !
Et avant même que son ami n'ait pu répliquer, elle s’élança dans le vide, décrivant une courbe gracieuse dans les airs en se lançant glisser le long de la corde, de ce mouvement précis et parfait qu’elle avait tant de fois accompli auparavant.
Odd ne put retenir un sourire. Elle n’avait pas changé. Elle avait certes gagné en assurance et n’était plus la faible petite princesse qu’il avait protégé durant toutes ces années, mais elle était toujours aussi déterminée, forte de caractère, et surtout capable de l’entrainer n’importe où par une simple phrase ! Il avait comme une sensation de déjà vu pour le coup…
- Trahir le secret… Ça c’est excitant ! ne put-il s’empêcher de lancer dans un demi-sourire avant de s’élancer à la suite de la belle aux cheveux roses, une incroyable énergie le traversant de part et d'autre. Une force qu’il n’avait plus éprouvée depuis plus d’un an désormais…
* * *
Le mécanisme de la porte du monte-charge s’actionna avec moult craquements, souffleries et grincements mécaniques, dévoilant avec une lenteur exaspérante la pièce dans laquelle Stéphanie et Mathieu venaient d’atterrir. Un froid glacial pénétra subitement dans l’habitacle faisant frissonner les deux adolescents. Jamais leur cœur n’avait battu à une telle allure !
- Bordel de… ne put s’empêcher de souffler la jeune fille aux ongles bariolés de son habituel langage fleuri.
Face à eux, se dressait une pièce aux proportions titanesques dont les murs tout entiers étaient recouverts par des plaques d’un blanc cassé diffusant une douce lueur semblant provenir de nulle part. Elle était entièrement vide si on excluait une étrange plaque circulaire en son centre, incrustée dans le sol et ornementée d’un étrange symbole constitué de trois cercles concentriques et de quatre barres sur le pourtour. Tout autour de ce mystérieux disque, des plaques avait été arrachées laissant voir les centaines de câbles et de fils électriques qui parcouraient le sous-sol, convergeant tous dans sa direction.
- On se croirait en plein dans un manga de science-fiction… balança Stéphanie une fois le choc passé, qui commençait à grelotter alors qu’un nuage de vapeur se formait autour de son lèvres, bordel, pourquoi est-ce qu’il fait aussi froid ici !?
Sans prendre garde au ton plaintif de son amie, Mathieu s’avança hors de l’habitacle du monte-charge d’un pas hésitant. Tout cela était certes impressionnant mais il ne parvenait toujours pas à faire le lien avec l’enlèvement d’Angel…
A peine avait-il posé le pied sur le sol luminescent qu’un déclic se fit entendre, glaçant les deux adolescents sur place. Brusquement, le disque de métal se scinda en trois quartiers dans un flash lumineux, quartiers qui se rétractèrent petit à petit ouvrant un gouffre au milieu de la pièce.
Soudain, sous les yeux effarés des deux intrus, ce qui ressemblait à une immense machine cylindrique en émergea lentement, suintant d’un étrange liquide translucide. Sa surface de métal noir était parcourue de myriades de circuits électriques dorés luisant faiblement à la lueur des murs. Dans un ultime grincement, une petite plaque coulissa à sa surface dévoilant un levier qui s’abaissa légèrement vers les deux adolescents, comme pour les inviter à l’actionner.
Stéphanie avait désormais rejoint Mathieu à l’intérieur de la salle mystérieuse mais tous deux demeuraient immobiles, les yeux rivés sur l’étrange cylindre, restant à bonne distance comme de peur de se faire électrocuter.
- C’est quoi cette machine… ? parvint enfin à lâcher la jeune fille, une expression incrédule sur le visage, on dirait un de ces ordinateurs high-tech ou je sais pas quoi… Qu’est-ce que tu fais Mathieu ?!
Le jeune homme venait de s’avancer vers l’appareil, le regard étrangement vide, comme insensible à la curiosité de la situation dans laquelle il se trouvait. C’était comme si son esprit, son être tout entier n’était plus tourné que vers une seule et unique chose : Angel.
Lentement, il apposa sa main sur la poignée caoutchouteuse du levier et leva le regard jusqu’au sommet du gigantesque cylindre qui semblait le dominer de toute sa masse.
- 'Déconne pas Mathieu, souffla Stéphanie en le rejoignant à côté de la machine non sans lui lancer un regard anxieux, on n’a aucune idée de ce à quoi peut bien servir ce truc, si ça ce trouve c’est dangereux ! Enfin je veux dire… Qu’est-ce qu’un machin pareil fait dans une vieille usine désaffectée, y a forcément un truc grave derrière tout ça, tu crois pas… ? On ferait peut-être mieux de ne pas s’en mêler…
- On n’a pas vraiment le choix, rétorqua Mathieu sans s’éloigner du pylône, son regard bleu de nouveau fixé sur la poignée, c’est tout ce qui nous relie à Angel… On verra bien ce que ça donne, ça ne rimerait à rien d’avoir fait tout ce chemin jusqu’ici pour finalement faire demi-tour au dernier instant !
La jeune fille aux yeux violets ne put retenir un soupir désespéré, se pinçant l’arrête du nez entre ses doigts bariolés. Son ami était véritablement extraordinairement têtu ! Elle savait que quoi qu’elle puisse dire, rien ne le ferait changer d’avis… Il ne lui restait donc plus qu’à croiser les doigts !
Résignée, elle acquiesça d’un léger signe de tête, et posa à son tour sa main sur la poignée, par-dessus les doigts pâles et légèrement tremblants de Mathieu.
- Ensembles… murmura-t-elle avec un sourire qui sonnait faux.
Les deux adolescents inspirèrent profondément et, après un dernier échange de regards comme pour s'encourager mutuellement, ils abaissèrent le levier d’un même mouvement.
Aussitôt, un bourdonnement commença à s’élever de la machine sous leur air angoissé et, brusquement, les circuits imprimés dorés qui la parcourraient s’illuminèrent, les éblouissant totalement, englobant l’ensemble de la salle sous un flash de lumière blanche.
Enfin, au bout d’une longue seconde qui leur parue des heures, l’intensité lumineuse diminua et ils s’éloignèrent en toute hâte de l’appareil cylindrique, reculant de plusieurs pas comme une seule personne. Les circuits électroniques luisaient désormais d’un éclat étrangement envoutant et un bourdonnement diffus s’élevait de la machine.
- Trop tard… commenta soudain une voix grave derrière eux les poussant à se retourner vivement, le cœur battant à tout rompre.
Odd et Aelita se tenaient dans l’entrebâillement de la porte du monte-charge, leur regard rivé sur la machine remise en route derrière les deux intrus, dégoulinants encore de pluie. Leur attention fixée sur l’étrange appareil, Mathieu et Stéphanie n’avaient pas pris garde à la mise en marche, dans leur dos, de l’ascenseur, pas plus qu'à l'arrivée de leurs camarades de classe. La tension était palpable désormais.
- Je suppose que c’était à prévoir, soupira enfin l’adolescente aux cheveux roses d’une voix triste mais résignée, rompant le silence pesant, venez avec nous tous les deux, il y a des choses qu’on doit vous dire je pense... Beaucoup de choses !
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Tatsaaaaaaaaaaaa o/ !!! Et voilà pour ce chapitre un peu particulier qui n'en finissait pas ! Qui d'autres trouve que le verbe "gésir" est immonde ?
Bref, le chapitre suivant sera normalement plus court mais surtout bien moins intéressant puisqu'il s'agira d'un gigantesque flash-back de toute la série que je rêve d'écrire depuis un bail ! A part le court passage vers la fin qui concernera la quadrilogie et ce qui s'est passé entre la fin de la saison 4 et le début de ma fic il n'y aura donc pas grand chose d'intéressant pour vous mais je rappelle qu'à la base j'écrivais cette fic pour une amie qui ne connait strictement rien à Code Lyokô donc ... Enfin bref, les plus nostalgiques trouveront peut-être le courage de tout lire jusqu'au bout tandis que les autres pourront directement zapper jusqu'au passage intéressant !
Sur ce je vous dis à bientôt pour le Chapitre 13, en espérant être un peu plus efficace cette fois-ci ! _________________
Retour de Code Lyokô New Wave, ma fanfiction, sur le forum ! : New Wave_
Vous pouvez aussi lire d'autres de mes fics sur mon compte fanfiction.net : Mejiro-kun (ff.net)
Et pour mon DeviantART c'est par ici : Mejiro-kun (DA)
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Little Star |
Posté le: Dim 07 Aoû 2011 19:00 Sujet du message: |
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Inscrit le: 09 Juin 2011 Messages: 263 Localisation: Dans cette petite lumière qui illumine mon coeur... |
Ce que c'est loooooooonnnnngg.... J'adore ça!!Je crève de faim (ramadan) mais j'ai quand même eu le couragde de tout lire NIARK! 8D
J'ai vraiment trouvé ce chapitre excitant!! Odd toujours fidèle à sa meilleure amie, respectant ses moindres décisions (Mais comment Aelita à fait pour ne pas le tuer? Il a quand-même trahit leur plus grannnnnd secret nan? (Mais faut croire que personne ne résiste au visage parfait de Odd le magnifique *___________* ) Désolée, ça c'est mon ventre vide qui me fait parler comme ça x)
Et Mathieu et Stephanie qui on découvert l'usine et le supercalculateur. En parlant de supercalculateur, Odd et Aelita avaient l'air vraiment nostalgique après avoir revu l'usine (J'adore 8D)
Bon désolée, mais je ne pourrais pas commenter les moindres détails je suis éééééépuiiiisééééée.
J'ai juste hâte de lire la suite (Moi qui suis nostalgique, ça va me réussir *o*). Et mets la rapidement ceete fois, hein è_é
Bon courage pour la suite =D
Bisous, Selma.
Edit: Chuis la première à commenter... MOUHAHA 8D _________________
Twinkle, twinkle little star...
Odd is mine...;D
Avant, j'étais Selma Fan d'Odd <3 |
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*Odd Della Robbia* |
Posté le: Dim 07 Aoû 2011 21:13 Sujet du message: |
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![[Kongre] [Kongre]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/kongre.png)

Inscrit le: 14 Sep 2008 Messages: 1330 Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard |
super cette suite, (je savais pas que la GP avait laissé des gribouillis dans les egoux, etc)
Sinon, un truc que je comprend pas, comment mathieu et steph ont ils pu entrer dans la salle du SC?
Normalement les portes des 3 salles (controle/scanner/SC) sont verrouillées par un code de sécurité _________________
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Mejiro-kun |
Posté le: Lun 08 Aoû 2011 22:57 Sujet du message: |
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![[Krabe] [Krabe]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/krabe.png)

Inscrit le: 31 Jan 2011 Messages: 200
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Little Star --> Ouh, tu fais le ramadan ? Bon courage ! Et merci de lire mes pavés indigestes malgré ça *o* ! Bah si Aelita avait tué Odd y aurait plus eu d'histoire voyons et oui c'est clair que personne ne lui résiste à celui-là (hum...) !
*Odd Della Robbia* --> Bah vui je sais pour cette histoire de code d'accès mais... Ça m'arrangeait que Mathieu rallume de SC donc dans ma fic seule la salle de contrôle est protégée de cette façon (comment s'arranger avec la série à sa façon, lol !).
Bref, merci pour vos commentaires, ça me fait plaisir et surtout ça me motive à mort pour continuer d'autant plus que j'entre enfin dans la phase de ma fic qui devient un peu intéressante (pour moi en tout cas) ! La preuve : je poste déjà *o* ! Si c'est pas une preuve de motivation ça...
Bref, comme annoncé précédemment ce nouveau chapitre est surtout un chapitre "résumé des épisodes précédents" donc avec assez peu de matière, désolé mais j'ai aussi des lecteurs non-Lyokofans donc il fallait que je leur explique plus ou moins la back-story et tout ce qui va avec ^.^ ... Pour le passage concernant ce qui se déroule dans les bouquins, je suis comme vous, je n'ai eu accès qu'aux deux premiers tomes donc j'ai fait à ma sauce avec ce que j'ai trouvé sur internet et ce qui m'arrangeait pour la suite de la fic, donc en espérant que ce ne soit pas trop décousu...
Enfin bref, trêves de bavardages, place à l'énorme pavé d'un condensé de 4 saisons + 4 romans que je viens de pondre o/ ! Bonne chance à ceux qui auront le courage d'aller jusqu'au bout !
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Chapitre 13 :
Episode 112 : Code Lyoko_
Mathieu et Stéphanie s’étaient installés dans un coin, côte à côte, plus angoissés que jamais. Leurs vêtements commençaient à sécher désormais et la proximité les aidait à se réchauffer.
« Venez avec nous tous les deux, il y a des choses qu’on doit vous dire je pense… »
Après avoir prononcé cette phrase, Aelita les avait entrainés dans le monte-charge et les quatre adolescents étaient remontés jusqu’à une nouvelle salle mystérieuse dont la jeune fille aux cheveux roses avaient déverrouillé l’accès en tapant un code complexe sur le panneau de contrôle de l’habitacle, tout en prenant bien soin de le leur masquer.
C’était dans cette nouvelle salle qu’ils se trouvaient désormais. Celle-ci, plongée dans la pénombre, était en grande partie envahie par d’énormes câbles électriques qui sortaient du sol et venaient se perdre dans les murs. Au centre, une sorte d’énorme appareil circulaire en forme de coupelle occupait une grande partie de la pièce, autour duquel un rail décrivait une révolution jusqu’à un siège mécanique. Ce dernier, enfin, faisait face à un immense écran d’ordinateur, relié à un énorme bras mécanique qui se perdait dans les méandres du plafond. Cet écran duquel filtrait une lueur verdâtre projetant des ombres inquiétantes sur toute la pièce, était lui-même connecté à trois autres petits panneaux de contrôles auxiliaires et à un clavier d’ordinateur, confirmant les soupçons de Stéphanie quand au rôle de la machine cylindrique qu’ils venaient de rallumer, quelques minutes plus tôt.
Odd s’était assis sur l’appareil au centre de la pièce, ses mains appuyées contre le rebord, son regard d’un gris perçant fixé sur les deux intrus. Aelita, quant à elle, avait pris place juste à côté du siège, s’adossant à son dossier dans une attitude rigide.
Un silence de plomb régnait sur la salle, aucun des deux duos n’osant prendre la parole le premier.
- Bon, lâcha enfin la jeune fille aux yeux d’émeraude en se passant une main dans ses mèches claires, je suppose que vous avez des tas de questions alors… Allez-y, je vous promets de vous répondre à partir de maintenant, plus de cachotteries, c’est terminé.
Stéphanie ne se priva pas, se relevant lentement comme pour mieux toiser son adversaire, son regard violet percutant celui, d'un vert translucide, de l’adolescente qui lui faisait face avec une expression de défis.
- Très bien, lança-t-elle d’un ton faussement assuré, consciente d’être au centre de toutes les attention, pour commencer… Qu’est-ce que c’est que cet endroit ? Et pourquoi est-ce qu’il y a une putain de machine super-bizarre dans son sous-sol !?
Aelita ferma les yeux un instant avant de répondre, les mains dans les poches de son short, tentant de calmer sa respiration qui commençait à s’emballer sous l’influence du flot de souvenirs qui l’assaillait subitement.
- Alors ici c’est l’Usine, répondit Odd à sa place, volant à son secours, comme on aime bien l’appeler depuis notre année de Cinquième… C’est un peu notre base secrète, notre lieu de rendez-vous si vous voulez, et c’est aussi le siège de notre secret… Quant au machin au sous-sol…
- Il s’agit d’un ordinateur quantique, reprit Aelita à sa place, le gratifiant au passage d’un petit sourire de remerciement, un des ordinateurs les plus puissants au monde, avec une capacité de calcul bien supérieure à celle des petites bécanes auxquelles on a droit au lycée. On appelle aussi ça un Supercalculateur, et c’est le terme qu’on utilise le plus entre nous… Quant à la raison de sa présence ici… C’est mon père qui l’y a construit, il y a des années de cela. C’est aussi ce qui a causé sa mort…
Sous le choc de la révélation, Stéphanie eut le souffle coupé, incapable de trouver quoi répondre. Mathieu ne réagit pas, se contentant de fixer le sol poussiéreux de la salle, les bras croisés autour de ses jambes, le regard vide.
Odd interrogea son amie aux cheveux roses du regard mais la jeune fille lui décocha un nouveau sourire, comme pour lui dire que tout allait bien. De l’eau avait coulé sous les ponts et, même si aborder le sujet lui faisait toujours aussi mal, elle était désormais capable de le supporter sans s’effondrer.
- Mais, tu… ? marmonna Stéphanie sans trop savoir où se mettre, rougissant légèrement dans la pénombre, en quoi est-ce que ça concerne Odd et Jérémie ? Et puis Angel, qu’est-ce qu’il vient faire dans toute cette histoire ?
- Pas seulement Odd et Jérémie, la reprit soudain Mathieu, prenant la parole pour la première fois, cet Ulrich en Première L, ainsi que ta copine Yumi… Ils sont tous concernés, je me trompe ?
Il avait relevé la tête et fixait les trois adolescents de ses yeux d'un bleu électrique, luisants à la lueur de l’écran de l’ordinateur dans le fond. Le jeune homme au béret ne put s’empêcher de lui lancer un regard admiratif, impressionné par son sens de déduction.
- C’est exact, souligna Aelita, tout aussi surprise, qu’est-ce qui t’as mis la puce à l’oreille ?
- La photo de votre groupe que tu m’as montrée au mois de janvier, avoua-t-il en rosissant légèrement à son tour, tu me parlais tellement de vous… Et puis aussi le nombre de skates et de trottinettes qu’on a croisés sur la route dans les égouts.
La jeune fille hocha la tête en silence, impressionnée.
- Bon écoutez, lança-t-elle finalement en s’écartant du siège pour faire les cents pas autours de la salle, comme pour calmer ses nerfs, la meilleure façon pour répondre à vos questions ce serait que je vous parle de tout depuis le début, sans rien omettre… Qu’est-ce que tu en penses, Odd ?
Le garçon aux cheveux blonds acquiesça, d’accord avec son cheminement de pensées. Quitte à trahir leur secret, autant ne rien leur cacher... Soudain lasse, la jeune fille s’assit sur le rebord du siège, prête à entamer son récit. Mathieu et Stéphanie étaient désormais suspendus à ses lèvres, un silence précurseur à l’histoire qui allait suivre s’installant de nouveau.
- Tout a commencé il y a plus de vingt-cinq ans, entama-t-elle d’une voix mal assurée, cherchant ses mots, à l’époque mon père et ma mère, Waldo et Anthéa Schaeffer, travaillaient ensemble pour une organisation gouvernementale ultra-secrète... Sur un programme plus particulièrement, nommé le Projet Carthage…
Elle s’interrompit momentanément, se rendant compte à quel point tout ce qu’elle racontait sonnait faux et semblait directement tiré d’un film de mauvais goût. Cependant les deux adolescents qui lui faisaient face ne semblaient pas s’en soucier, l’écoutant avec autant d’attention qu’un enfant écouterait un conte de fée. Il fallait bien dire que le décor s’accordait parfaitement à ses propos…
- Bref, poursuivit-elle, gagnant en assurance au fur et à mesure, ils ont fini par se rendre compte que ce mystérieux Projet était en réalité à visée militaire. Il devait permettre de s’infiltrer dans les réseaux de communications ennemis et d’y délivrer un virus d’une puissance inimaginable, impossible à arrêter. Une véritable arme de destruction ! Mes parents ont donc choisi de s’enfuir à ce moment-ci, emportant avec eux toutes les données relatives au projet. Nous nous sommes réfugiés dans un chalet dans la montagne à cette époque, ce furent les plus belles années de ma vie… Je n’étais alors qu’une petite fille et la vie me souriait… Jusqu’au jour où un renégat de l’organisation a fait enlever ma mère sous mes yeux !
Sa voix avait légèrement déraillé à cette évocation douloureuse mais elle teint bon, continuant son discours sur le même ton.
- Mon père et moi avons été contraints de fuir, encore une fois… Nous avons fini par nous installer à la Ville de la Tour de Fer, qui nous offrait une tranquillité toute relative. Mon père a empoché l’identité de Franz Hopper et est devenu professeur à Kadic –oui, notre lycée ! J’y ai vécu jusqu’à mes treize ans. C’est pendant ces quelques années qu’il a bâti ce gigantesque complexe dans cette vieille usine désaffectée. En cachette, il a conçu le Supercalculateur afin d’y enfermer le Projet Carthage, faute de pouvoir le détruire. Il pensait pouvoir vivre en paix suite à cela, cependant il se trompait…
Stéphanie était littéralement captivée, fixant le visage d’Aelita avec des yeux d’enfants. Mathieu se taisait, impassible. Il était impossible de discerner la moindre expression dans son regard. Soudain, la jeune fille aux yeux violets fronça les sourcils, comme si un détail la titillait, et leva la main en l’air pour interrompre le flot de parole de la narratrice aux cheveux roses.
- Une minute, souligna-t-elle avec empressement, les rouages de son cerveau tournant à plein régime pour assimiler ce qu’Aelita lui racontait, admettons que tout ce que tu nous ais dit soit vrai… Tu as dit que tout cela s’était déroulé il y a une bonne vingtaine d’année… Et à l’époque tu dis que tu avais déjà douze ans… Dans ce cas comment tu expliques le fait que tu n’aies pas plus de dix-sept ans aujourd’hui ?
Aelita lâcha un profond soupir, comme si elle redoutait cette question depuis le début. Odd ne put retenir un petit sourire en coin avant de se reprendre face à l’air contrit de son amie.
- C’est là que ça devient compliqué… lâcha-t-elle dans un demi souffle en se relevant, s’appuyant sur la console de l’ordinateur, afin d’échapper à l’organisation mon père nous a enfermé tous les deux… Dans le Supercalculateur, il y a quinze ans de cela !
Le regard incrédule que lui lancèrent les deux adolescents en disait long sur ce qu’ils pensaient. Ce que venait de dire la jeune fille n’avait aucun sens !
- En clair, tenta de résumer Stéphanie qui semblait produire des efforts incommensurables pour se maîtriser, à douze ans ton père t’as intégrée dans cet espèce d’ordinateur ultra-sophistiqué pour échapper à une organisation bizarre qui le poursuivait et ce… Pendant quoi, dix ans ? Ce qui fait que tu n’as pas dix-sept ans en fait mais… Vingt-sept ans !?
Aelita approuva d’un bref signe de tête, incapable de regarder ses interlocuteurs en face. Elle avait bien conscience que ses propos étaient difficile à croire et pourtant…
- C’est démentielle ! confirma l’adolescente aux ongles affriolants en se prenant la tête entre les mains, comment est-ce que tu espères qu’on avale un truc aussi… ?
-Stéphanie !
Mathieu venait de l’interrompre d’une voix autoritaire qu’on ne lui connaissait pas. La jeune fille fut tellement surprise qu’elle se tut sur le champ, la bouche ouverte dans une expression à la limite du risible, le fixant de ses yeux violets avec incrédulité.
- Je la crois, personnellement, expliqua-t-il bien qu’on sentait que dire cela lui demandait un effort considérable, pourquoi est-ce qu’elle s’embêterait à inventer un mensonge aussi ridicule, qu’aurait-elle à y gagner si ce n’était pas vrai… ?
Incapable de répondre quoi que ce soit, Stéphanie referma la bouche, admettant que le jeune homme n’avait peut-être pas tord. Lasse, elle enjoignit Aelita à poursuivre son invraisemblable récit et la jeune fille la remercia du regard.
- Je vais essayer vous expliquer du mieux que je peux… Carthage, le virus informatique que mon père a créé, devait être endigué par tout un tas de programmes annexes afin d’éviter que n’importe qui puisse y avoir accès. De plus, mon père était fatigué de fuir et voulait trouver un endroit sûr où lui et moi pourrions enfin être à l’abri pour l’éternité ! C’est la combinaison de ces deux nécessités qui lui a donné l’idée de Lyokô…
- Lyokô ? questionna Mathieu qui commençait désormais réellement à être captivé à son tour par le récit de la jeune fille, qu’est-ce que c’est ?
- Une sorte de paradis numérique, expliqua-t-elle maladroitement, un univers à lui tout seul généré par le Supercalculateur qui devait servir à la fois à emprisonner Carthage et à nous permettre de nous échapper définitivement. Un monde virtuel contenu dans l’ordinateur pour simplifier. Mon père était un génie. Peut-être un peu fou mais il était brillant ! Il a mis au point un casque neuronal en arrivant à la Ville de la Tour de Fer lui permettant de décupler ses capacités mentales, au détriment de sa santé physique. C’est grâce à cela qu’il a pu mettre au point un procédé nommé la « virtualisation » permettant de changer des particules réelles en particules virtuelles. En clair, une méthode pour nous envoyer directement dans l’ordinateur, sur Lyokô.
Mathieu et Stéphanie n’arrivaient pas à en croire leurs oreilles. Ce que leur racontait Aelita dépassait les limites de l’imagination ! Actuellement, ils avaient l’impression de nager en pleine science-fiction mais se gardaient de faire la moindre remarque.
- Bref, reprit-elle après une courte pause, ce monde était également géré par un programme multi-agent (multifonction si vous préférez), autonome, capable d’interagir avec le monde réel et dont le but était de protéger Carthage de toute intrusion : XANA. Seulement le programme n’était pas achevé lorsque mon père a été contraint de nous « virtualiser » tous les deux, et notre arrivée sur Lyokô l’a fait boguer. XANA est devenu fou, nous prenant subitement pour des intrus. Accédant à la conscience, il s’est mis en tête que la seule manière de défendre Carthage contre l’humanité était de détruire cette même humanité ! Mon père n’a eu d’autre choix, pour le stopper, que d’éteindre le Supercalculateur de l’intérieur avec nous dedans… Et ce, oui Stéphanie, pendant dix ans !
Les deux adolescents étaient littéralement sidérés, perdus par les propos de la jeune fille. Plus ils en apprenaient et plus cette histoire les laissaient perplexes. Aelita s’était tue, son regard dans le vide, comme soudain empli de douloureux souvenirs.
- C’est à ce moment là qu’on intervient, reprit Odd à sa place volant une nouvelle fois à son secours, au cours de notre année de Cinquième, Jérémie à découvert par hasard le Supercalculateur dans l’usine. Je crois qu’il cherchait des pièces mécaniques pour le concours de robotiques de notre prof' de SVT… Bref, comme vous vous en doutez c’était déjà un petit génie à l’époque ! Il s’est empressé de rallumer l’ordinateur et c’est ainsi que lui et Aelita se sont rencontrés, à travers cet écran…
Il désignait du doigt le panneau de contrôle derrière la jeune fille, luisant toujours de son étrange lueur morbide.
- L’extinction prolongée de l’ordinateur associée au temps qui j’y avais passé m’avait complètement fait perdre la mémoire, avoua la jeune fille en reprenant la main, j’étais devenu instable à force, et le rallumage soudain a fait boguer le programme que j’étais devenu, me retirant le seul fragment qui faisait encore de moi une être humaine. En clair j’étais totalement amnésique et incapable de revenir sur Terre ! Moi-même je me percevais comme une intelligence artificielle et je n’avais aucun souvenir de ma vie passée. Sans compter que mon père avait disparu lui aussi !
- Une petite seconde, l’interrompit de nouveau Stéphanie qu’un nouveau détail chiffonnait, si Jérémie a rallumé ce « Supercalculateur », comme vous l’appelez, il a donc du réveiller cet espèce de programme fou qui voulait tout détruire, XANA quelque chose…
- Dans le mille ! approuva Odd d’un air un peu trop enjoué face à une telle situation, quelques jours seulement après ça, des phénomènes étranges ont commencé à avoir lieu un peu partout au collège… XANA cherchait à assouvir son vieux désir de détruire l’humanité et Jérémie n’a pas tardé à s’en rendre compte. Seulement entre temps, Ulrich, Yumi et moi avions été impliqués dans l’affaire et nous étions attachés à Aelita… On ne pouvait pas se résoudre à tout éteindre simplement en la sachant seule dans ce monde numérique ! Seulement on avait un atout en main qui a changé la donne…
- Pour attaquer sur Terre, XANA devait activer directement des « Tours », c'est-à-dire, des banques de données sur Lyokô directement reliées au monde réel, expliqua la jeune fille en fixant ses ongles, pensives, seulement mon père avait également prévu un moyen de contrer ce genre de menace. Aussi, avant de me virtualiser, il a programmé l’ordinateur de façon à ce qu’il me transmette les « Clefs de Lyokô », me permettant de désactiver les Tours une fois à l’intérieur du monde virtuel. J’étais en quelques sorte la seule capable de lutter contre XANA ! Pour cela, je devais entrer dans lesdites Tours et y entrer un code : le Code Lyokô, comme mon père l’avait sobrement baptisé.
Les yeux de Stéphanie pétillaient désormais dans la pénombre. Ses dernières réticences venaient de s’effondrer et elle était désormais totalement plongée dans le récit des deux adolescents. Odd se racla la gorge et reprit à nouveau la parole, offrant ainsi un temps mort à son amie qui semblait véritablement à bout de force, après l’évocation de son douloureux passé.
- Nous avons donc fini par prendre la décision suivante : laisser le Supercalculateur allumé et désactiver les tours de XANA à chaque attaque grâce à Aelita, le temps que Jérémie parvienne à trouver un moyen de la ramener sur Terre pour enfin pouvoir débrancher cette machine de malheur ! Pour la « matérialiser », selon ses propres mots. Seulement Aelita était vulnérable sur Lyokô face aux créatures numériques que lui envoyait XANA, aussi à chaque nouvelle attaque Jérémie nous virtualisait temporairement à ses côtés, le temps qu’on la guide jusqu’à la Tour infectée par le virus…
- Ce petit manège a duré pendant plus d’un an, compléta Aelita d’un air grave, Jérémie et les autres étaient au milieu de leur année de Quatrième lorsqu’il a enfin réussi à concevoir le programme permettant de me ramener. Aussi après une ultime mission périlleuse, il a finalement réussi à me re-matérialiser sur Terre ! Seulement il était trop tôt pour crier victoire… J’avais beau avoir de nouveau un corps physique, la partie humaine manquante de mon esprit était toujours sur Lyokô et j’étais involontairement liée au Supercalculateur : impossible de l’éteindre sans que mon cœur ne s’arrête sur Terre ! Ça ne m’a pas empêchée de rejoindre le collège, après que Jérémie m’ait bidouillé une fausse identité me faisant ainsi passer pour Aelita Stones : la cousine adoptive d’Odd venant du Canada…
Mathieu fronça les sourcils. Jamais la jeune fille n’avait prétendu être la cousine de qui que ce fut depuis qu’il la connaissait... C’était la première fois qu’elle faisait mention face à lui de ce soi-disant lien de parenté !
- C’est là qu’Aelita a commencé à se rappeler de sa vie humaine, reprit le jeune homme au béret en se faisant craquer les vertèbres, gêné par sa position inconfortable, elle était assaillie par des cauchemars bizarres et des hallucinations qui la menaient tous vers une vieille baraque abandonnée en bordure du collège du nom de l’Ermitage. A l’époque, elle ignorait qu’il ne s’agissait que de manifestations de son passé et que cet endroit n’était autre que la maison qu’elle partageait avec son père avant d’être virtualisée sur Lyokô et de perdre la mémoire…
- Seulement, d’indices en indices, on a fini par découvrir toute la vérité à la fin de notre année de Quatrième, sur le projet Carthage, mes origines et le reste…
Stéphanie ne put s’empêcher de ressentir comme un pincement au cœur face à la détresse de l’adolescente aux cheveux roses. Si ce qu’elle disait était vrai, elle avait vécu des épreuves qu’aucune personne au monde n’aurait été capable d’endurer normalement ! Elle devait posséder une volonté de fer pour parvenir à aborder tout cela sur ce ton nonchalant, bien qu’on devinait la douleur au fond de ses prunelles…
- Malheureusement, un moment d’inattention de notre part a alors permis à XANA de s’emparer des Clefs de Lyokô en moi, reprit-elle d’une voix éraillée, semblant revivre en direct cette sombre période face à eux, cela lui a permis de s’évader du Supercalculateur pour se rendre sur le réseau informatique mondial, étendant son pouvoir sur toute la planète ! Lyokô et le Supercalculateur devenait alors son unique faiblesse, le seul lien qui nous permettait encore de lutter contre lui ! C’est également à ce moment là que mon père a fait son grand retour, me rendant mon fragment humain manquant et me faisant retrouver la mémoire… Je n’étais désormais plus liée à Lyokô mais XANA ne s’y trouvant plus, il était inutile d’éteindre l’ordinateur…
- Jérémie a donc passé tout le début de notre année de Troisième à chercher un moyen de combattre XANA directement dans le réseau, afin de l’arrêter pour de bon ! C’est également à cette époque que William –l’actuel petit ami de Yumi- a rejoint nos rangs. Mais les choses ne se sont pas aussi bien passées que prévues…
Odd avait parlé d’un ton grave qui ne lui ressemblait guère, lui aussi assailli par les fantômes du passé. Mathieu ne put s’empêcher de trouver touchant de voir le jeune homme aussi démuni, aussi sensible face à l’évocation de son passé secret.
- Bref, reprit-il sans grande conviction, XANA a réussi à prendre possession de William et à l’enfermer sur Lyokô. Nous avions donc plusieurs objectifs : le ramener sur Terre, ainsi que le père d’Aelita qui se cachait lui aussi dans le réseau informatique afin d’échapper à XANA et, enfin, venir à bout de ce foutu programme ! Nous avons donc passé quasiment toute notre année de Troisième à poursuivre XANA à travers le web, détruisant un à un les autres Supercalculateurs qu’il avait infectés aux quatre coins du monde… Lorsqu’enfin nous avons réussi à ramener William, il était temps de lancer l’assaut final !
- Jérémie avait fini par mettre au point un programme, expliqua Aelita sous l’oreille attentive de Mathieu et de Stéphanie, toujours aussi silencieux, une sorte de copie de XANA : un programme multi-agent à son image programmé pour en venir à bout en le pourchassant partout dans le réseau grâce à sa signature numérique. Avec l’aide de mon père, toujours sur Lyokô, il a réussi à le compléter et à lancer le programme. C’est à ce moment là…
Un sanglot étouffé vint noyer le reste de sa phrase et la jeune fille se détourna momentanément sur son siège, masquant ses yeux embués à son auditoire. Odd se leva aussitôt et l’entoura de ses bras protecteurs, appuyant sa tête contre son épaule.
- Ça va aller princesse ? questionna-t-il d’une voix douce, l’affublant du surnom que tous lui octroyaient à l’époque, tu veux que je prenne le relais… ?
Pour toute réponse, l’adolescente aux cheveux roses le repoussa gentiment, séchant ses larmes naissantes d’un revers de manche. Malgré la tristesse qu’exprimait son regard, son visage était empli de détermination.
- C'est bon Odd, ça ira, le remercia-t-elle avec un pâle sourire qui se voulait rassurant, j’ai besoin de le dire… Au moment de lancer le programme anti-XANA, nous nous sommes rendus compte que le Supercalculateur manquait de puissance pour permettre de l’utiliser. L’énergie manquante, c’est mon père qui nous l’a fourni… En se sacrifiant ! Il a donné sa vie pour détruire le monstre qu’il avait lui-même créé.
Elle s’interrompit, l’image douloureuse d’une sphère explosant en myriade de particules devant ses yeux enserrant son cœur dans un étau. Seulement, cette fois-ci, les larmes ne coulèrent pas. Elle avait déjà bien assez pleuré ces dernières années…
Stéphanie se sentait mal de s’être montrée aussi dure avec la jeune fille un peu plus tôt. Elle voyait bien, après tout, que la douleur dans les perles d’émeraude de l’adolescente était bien réelle ! Mathieu n’avait pas bronché, continuant à fixer ses pieds, adossé contre un des énormes câbles qui parcouraient la salle.
- Je suis désolé pour toi, entama-t-il soudain, rompant le silence pesant qui commençait à s’installer, sincèrement… Mais jusqu’à présent je n’arrive toujours pas à faire le lien entre toute cette histoire et l’enlèvement d’Angel… Que vient faire la Green Phoenix dans cette histoire ?
La jeune fille aux yeux violets ne put s’empêcher de lui lancer un sifflement de reproche, choquée par le manque de compassion de son ami, mais Aelita l’apaisa d’un regard, compréhensive.
- Désolée, j’y viens… Suite à cela nous avons enfin put éteindre le Supercalculateur et passer à autre chose. Nous avons commencé notre scolarité au lycée, toujours aussi soudés malgré la fin de notre aventure… Seulement, il y a un peu plus d’un an, juste avant les vacances de Noël, un nouvel incident a changé la donne.
- Aelita a temporairement perdu de nouveau la mémoire, relata Odd en se tournant vers la jeune fille en question, on n’a pas tardé à découvrir que c’était du au fait qu’un infime fragment de XANA avait survécu dans le réseau. D’après Jérémie ce sont des manipulations de techniciens qui ont causé son réveil soudain, et son lien avec Aelita a alors directement agit sur son esprit, un peu comme un signal d’alarme. Enfin bref, toujours est-il que, pour faire revenir sa mémoire, nous nous sommes décidés à en apprendre plus sur l’Ermitage, son ancienne maison. Et c’est là qu’on a découvert l’existence d’une salle secrète…
- Il y avait un message de mon père à l’intérieur, expliqua Aelita, calmée, un message qui nous a permis d’en apprendre plus sur ce qui l’avait poussé à concevoir Lyokô… C’est ici que la Green Phoenix intervient. Il s’agit d’un organisme terroriste ultra-secret fondé par un ancien membre de l’organisation gouvernementale pour laquelle travaillaient mes parents. Le même homme qui avait fait enlever ma mère : Mark James Hollenback, alias Hannibal Mago… Son but était de se procurer le Projet Carthage afin de l’utiliser à des fins personnelles. C’est du moins ce que les enregistrements de mon père nous ont appris !
- Une minute, l’interrompit Stéphanie une nouvelle fois, les sourcils arqués en une expression perplexe, je ne vois pas en quoi ce but diffère de celui de l’organisation pour laquelle travaillait ton père.
Mathieu ne put retenir un soupir, agacé par l’intervention de son amie au moment où l’histoire commençait enfin à l’intéresser.
- C’est pourtant évident, trancha-t-il d’une voix un peu plus cassante que ce qu’il n’aurait souhaité, l’organisation des parents d’Aelita travaillait pour le gouvernement. Donc même si le Projet Carthage devait être utilisé dans un but militaire, il n’en demeurait pas moins utilisable qu’en temps de guerre ou comme arme de dissuasion, un peu comme la Bombe H. Cet homme, Hollenback, devait surement vouloir l’utiliser directement pour jouer les dictateurs ou je ne sais quoi d’autre.
- C’est exact, approuva une nouvelle fois la jeune fille aux cheveux roses tandis que Stéphanie se renfrognait face au mépris de son ami, à vrai dire il y a une certaine ambigüité à ce niveau. Mon père était considéré par l’organisation comme un renégat au même titre qu’Hollenback, c’est pour cette raison qu’ils le recherchaient : pour récupérer le Projet Carthage de peur qu’il ne s’en serve à des fins personnels… Bref, je continue ! Après avoir appris que ma mère avait été enlevée par cet homme, je me suis mise en tête de la retrouver. Seulement j’ignorais à l’époque qu’Hollenback s’intéressait de son côté de très prêt à nous, lui aussi. Tous nos allez-et-venus avaient fini par attirer l’attention de la Green Phoenix et c’est ainsi qu’ils ont pu retrouver la piste du Supercalculateur et du Projet Carthage. Nous l’y avons conduit sans le vouloir, en le montrant à une de nos nouvelles alliées…
- Eva, compléta Odd avec un petit sourire rêveur, ma petite amie… Elle venait de débarquer à Kadic et s’était retrouvée malgré elle embarquée dans nos investigations sur la mère d’Aelita et la Green Phoenix. Enfin ça c’était du moins ce qu’on croyait…
Sa mine venait subitement de s’assombrir. Mathieu ne put s’empêcher d’éprouver comme un pincement au cœur en constatant à quel point le jeune homme semblait tenir à sa belle américaine.
- Il s’est avéré qu’elle était en fait possédée par XANA, reprit-il, une nuance triste dans la voix, ce monstre se servait de son corps comme d’un hôte le temps de récupérer sa puissance et afin d’avoir de nouveau accès à l’Usine. On s’est alors rapidement retrouvé dépassé par les événements et XANA n’a pas tardé à s’allier à la Green Phoenix qui avait entre-temps rallumé le Supercalculateur afin d’avoir accès au Projet Carthage à l’intérieur. On s’est tous plus ou moins retrouvés piégés dans le monde virtuel, ainsi que dans ses versions bêtas disséminés un peu partout dans les lieux où Aelita et son père avaient vécus autrefois. Enfin bref, même avec Eva dans le groupe (une fois libérée de l’emprise de XANA) on ne pouvait pas faire grand-chose face à toute une organisation terroriste et les attaques du programme sur la ville ! En clair on était dans la merde…
- On vous passera les détails, continua Aelita à la place du jeune homme, mais au final, avec l’aide de Jérémie, j’ai réussi à reprendre contact avec ma mère qui était demeurée captive pendant tout ce temps, complètement conditionnée pour agir en temps que Memory : un des agent clef de la Green Phoenix. Nos retrouvailles ont agit comme un électrochoc sur elle, lui rappelant ainsi tout de son ancienne vie, de mon père, de moi… Ensembles, et avec l’aide de Jérémie, nous sommes parvenus à retourner le Projet Carthage contre le système informatique de la Green Phoenix. Le Supercalculateur en a pris un sacré choc et Lyokô a bien failli être détruit dans le processus mais on a réussi à réduire à néant l’ensemble de leur base de données… XANA compris ! Face à cela, Hollenback a été forcé de prendre la fuite et de démanteler son organisation. Aux dernières nouvelles, le gouvernement avait réussi à mettre la main sur lui… Ils nous laissent tranquilles depuis qu’on a réussi à venir à bout de la Green Phoenix, un peu comme une récompense pour service rendu. Bref, après tout ça la suite vous la devinez : on a débranché le Supercalculateur définitivement et j’ai quitté l’internat pour aller enfin vivre avec ma mère et rattraper le temps perdu…
- Ça a d’ailleurs été coton pour expliquer tout ça au proviseur sans éveiller les soupçons, souligna Odd d’un rire nerveux, enfin bon. Après toute cette histoire, nous nous sommes promis de ne plus jamais aborder le sujet de Lyokô ou de tout ce qui s’y rapportait et on a fini par tous continuer notre vie dans notre coin, comme vous avez pu le constater… Voilà, vous savez tout maintenant !
Un silence de mort tomba sur la pièce, à peine rompu par le ronronnement de l’ordinateur en veille derrière eux. Aucun des deux intrus n’osait prendre la parole au milieu de la pénombre, assimilant peu à peu le flot d’informations qu’on venait de leur administrer. Toute cette histoire était dingue. Complètement folle. Cependant ils avaient envie d’y croire, n’était-ce qu’en raison des émotions qu’ils avaient pu lire dans les yeux de leurs deux camarades de classe. Stéphanie avait fini par se rassoir, les jambes coupées par le choc des révélations.
- J’ai juste une dernière question, finit-elle par oser demander s’attirant une fois de plus le regard de toute l’assistance, si la Green Phoenix a effectivement été démantelée alors comment est-ce qu’elle aurait put enlever Angel ?
Mathieu la remercia du regard, c’était la question qui lui brûlait les lèvres depuis le début. Il s’en voulait de s’être montré aussi dur avec son amie. Après tout, elle avait accepté de le suivre dans cette histoire insensée sans se poser de question !
Aelita descendit du siège avec souplesse, s’étirant paresseusement comme pour chasser le stress qui s’était accumulé en elle depuis le début de son récit.
- Sur ce point, on n’en sait pas plus que vous ! lança-t-elle finalement, ses yeux d’un vert translucide pointés en direction du jeune homme qui était incapable de soutenir son regard, jusqu’à-ce que Mathieu me montre la photo de la lettre des ravisseurs portant l’insigne de l’organisation, j’étais persuadée qu’on en avait fini avec eux. Ça paraitrait insensé qu’ils se soient reformés ! Sans aucune base de données et sans Hannibal Mago pour les guider, ils n’ont aucune raison d’exister et encore moins d’enlever un adolescent. A moins qu’une tierce personne ait rebâti l’organisation de toutes pièces et n’ait de nouveaux projets… ? Mais reste à savoir lesquels !
Mathieu ne répondit rien, perdu dans ses pensées. Une étrange bulle avait enflé dans le creux de son ventre lui procurant une désagréable sensation de vide. Plus il en apprenait et plus Angel lui paraissait lui échapper, s’éloignant à travers les dédales sombres d’une histoire qui le dépassait. Il se sentait perdu, incapable de décider de la marche à suivre à partir de maintenant.
Certes, il savait désormais ce qu’était la Green Phoenix et quel avait été son but par le passé… Cependant il ignorait comment arriver jusqu’à eux désormais et ce n’était certainement pas le fait d’avoir rallumé ce mystérieux « Supercalculateur », aussi merveilleux et technologiquement avancé soit-il, qui allait l’aider.
Le plus discrètement possible, il se recroquevilla sur lui-même, sentant des larmes de découragement commencer à poindre. Il ne savait plus quoi faire, tout cela lui paraissait tellement insensé désormais… !
Soudain, une paire de bras vint délicatement l’enlacer alors qu’il ne s’y attendait pas. Tendrement, le visage en forme de cœur d’Aelita s’appuya contre son épaule, ses mèches roses lui chatouillant la joue.
- Je suis désolée Mathieu, murmura-t-elle d’une voix sincèrement compatissante, raffermissant son étreinte, désolée de ne pas pouvoir t’aider plus… Désolée de t’avoir caché tout ça alors que tu étais déjà impliqué malgré toi dans toute cette histoire… ! J’avais simplement peur je crois, peur que tout ce cauchemar recommence… Je te demande pardon d’avoir été aussi égoïste !
D’un geste doux, le jeune la repoussa gentiment, touché par le comportement de la jeune fille. Stéphanie et Odd le regardait tous les deux d’un air triste. Apparemment il n’était pas aussi doué qu’il le pensait pour dissimuler ses émotions ! Séchant ses larmes, il soupira, fermant les yeux un moment comme pour faire le tri dans sa tête.
- Tu n’as pas à t’excuser, admit-il enfin en se prenant la tête entre les mains, dans l’histoire c’est moi qui me suis montré égoïste. J’étais… Je suis tellement obsédé par Angel que ça m’empêche de faire la part des choses… Je n’avais pas réalisé que si tu me cachais la vérité c’était pour une bonne raison ! Tu… Vous avez tous vécu des épreuves tellement difficiles… Pour tout te dire j’ai encore du mal à admettre que tout ce que tu nous as raconté est bien la réalité mais… Je te fais confiance ! Merci d’avoir finalement accepté de partager tout ça avec moi…Avec nous !
- Un secret pour un secret… On est quitte je crois maintenant ? ironisa-t-elle en le gratifiant d’un sourire sincère.
Odd s’était rapproché du groupe, d’une démarche gauche, incapable de savoir comment réagir. La détresse de Mathieu lui fendait le cœur, il ne comprenait que trop bien ses sentiments. Même si le concept d’être attiré par un autre garçon lui paraissait toujours aussi étrange, il savait que lui aussi aurait fait n’importe quoi pour retrouver Eva si c'était elle qui avait été kidnappée !
Stéphanie, le voyant hésiter, lui décocha un de ses fameux sourires le faisant rougir dans la pénombre et l’invita à s’assoir non loin d’elle. Aelita fit de même, fermant le cercle formé par les quatre adolescents au milieu de la mystérieuse salle de contrôle du Supercalculateur.
- Je sais que ce serait beaucoup vous demander de garder le secret… reprit la jeune fille d’un ton hésitant, seulement on aspire tous à une vie tranquille depuis bientôt cinq ans… Voir beaucoup plus pour ma mère ! J’espère que vous pouvez comprendre ça… Mathieu, tu sais mieux que quiconque à quel point un secret peut être lourd à porter !
- Vous pouvez compter sur nous, affirma Stéphanie en complétant l’acquiescement muet de son ami, après tout vous n’avez rien fait de mal à ce que j’ai cru comprendre… C’est quand même dingue que personne ne se soit rendu compte de rien pendant tout ce temps !
A ces mots, Aelita et Odd ne purent s’empêcher d’échanger un regard amusé.
- Disons que la faculté de générer un monde virtuel n’est pas la seule capacité de ce Supercalculateur, sourit Aelita tout en désignant l’appareil circulaire au centre de la salle qui avait attiré l’attention des deux adolescents en entrant, vous voyez cet engin ? Il permet d’utiliser une autre des propriétés de cet ordinateur : le Retour vers le Passé ! Je crois que le nom parle de lui-même… Seules les personnes dont la mémoire a été stockée dans l’ordinateur gardent les souvenirs des événements antérieurs à ces retours dans le temps, c'est-à-dire, des attaques de XANA et tout le reste à l’époque !
Stéphanie haussa un sourcil dubitatif mais se tut. Après tout, après tout ce qu’elle avait encaissé au cours de la soirée, elle n’en était plus à une révélation rocambolesque prête ! Mathieu avait tiqué à la mention de cette faculté et s’était redressé, un peu nerveux. Constatant son malaise, Odd se décida à le rassurer en lui posant la main sur l’épaule, geste qu’il ne put s’empêcher de regretter à la seconde même.
- Hum… Ne t’inquiètes pas, on n’utilisera pas cette fonction contre vous, pas vrai Aelita ?
- Avec la puissance qu’a requise l’utilisation de Carthage et l’état actuel dans lequel se trouve le Supercalculateur, je ne suis même pas sûre que cela soit encore possible ! confirma-t-elle en hochant la tête, crois-moi on ne vous aurait pas raconté tout ça si on comptait vous effacer la mémoire juste après…
Un peu rassuré, Mathieu acquiesça mais ne détourna pas son regard de l’appareil circulaire au centre de la pièce pour autant. Il en avait tellement bavé pour en arriver jusqu’à où il en était désormais… Il n’avait pas envie de voir tout effacé par une simple pression sur un bouton ! Cependant, comme il l’avait fait lui-même remarqué, il faisait confiance à Aelita : autant quand il s’agissait de croire son histoire invraisemblable que pour le reste…
- Bon, on fait quoi maintenant ? questionna Odd en plongeant son regard gris dans les prunelles émeraudes de son amie, on les aide à retrouver ce mec là, Angel, où… ?
- Si effectivement la Green Phoenix est impliquée on ne peut pas rester les bras croisés sans rien faire, affirma Aelita en arquant ses fins sourcils roses en une expression concentrée, quoiqu’il en soit on ne peut pas agir en solo, il faut qu’on en parle aux autres, au moins pour les prévenir ! Après ils feront ce qu’ils voudront mais on ne peut pas les tenir hors du coup, pas après tout ce qu’on a vécu ensemble ! Et tant pis si Jérémie pique une crise…
Le ton de sa voix s’était durci à l’évocation du nom du jeune homme à lunettes. Mathieu ne put s’empêcher de se sentir coupable en constatant que la jeune fille était toujours remontée contre son compagnon de chambre… Après tout, il était en grande partie responsable de leur rupture !
- Voilà ce que je propose, lança soudain l’adolescente en se relevant brusquement, s’étirant de tout son long, on se retrouve tous demain à quinze heure au Kiwi Bleu, ce sera Samedi donc ma mère n’y travaille pas. On avisera ensuite de la marche à suivre, d’ici là, autant laisser le Supercalculateur branché : cela ne représente aucun danger puisque XANA n’est plus en vie de toutes façons. Sans compter que le lien qu’a conservé Lyokô avec la base de données de la Green Phoenix, suite à l’utilisation de Carthage à son encontre, pourrait peut-être nous être utile à l’avenir… Sur ce, la journée a été longue et je suggère qu’on aille tous se coucher avant que les surveillants ne se rendent compte de notre absence ! Odd, tu t’occupes de prévenir Ulrich et d’Eva ? Je me charge des autres…
- Si tu veux je peux en parler à Jérémie ? avança timidement Mathieu en se relevant à son tour en même temps que les autres qui s’affairaient à se diriger de nouveau vers le monte-charge au fond de la pièce, peut-être que…
- Inutile d’envenimer les choses, lui assura la jeune fille en le poussant vers l’habitacle à la suite d’Odd et de Stéphanie, je m’occupe du ronchon de service ! En espérant qu’il daigne m’écouter pour une fois…
Et sans, rien ajouter de plus, elle pressa le bouton actionnant le mécanisme du monte-charge qui s’ébranla aussitôt la porte refermée. Le groupe d’adolescents ne put ainsi pas remarquer que l’écran principal de l’ordinateur venait subitement de s’allumer, affichant un symbole d’alerte rouge vif, clignotant dans un bip sonore, comme pour annoncer les ennuis qui n’allait pas tarder à leur tomber dessus…
---------------------------------------------------------------------------------------
Voilà, désolé pour le manque de contenu encore une fois, la suite devrait être un peu plus intéressante à priori ^^ !
Bon je poste en coup de vent, je suis un peu pris par le temps alors je me relirais demain pour corriger les fautes et surement modifier deux trois tournures de phrases donc désolé pour l'état catastrophique dans lequel se trouve le texte !
A demain donc pour quand j'éditerais ! Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne nuit... _________________
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Dernière édition par Mejiro-kun le Mar 09 Aoû 2011 14:35; édité 1 fois |
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DimIIy |
Posté le: Lun 08 Aoû 2011 23:53 Sujet du message: |
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![[Kongre] [Kongre]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/kongre.png)

Inscrit le: 23 Oct 2009 Messages: 1044 Localisation: Dans mon lit , en train de manger des kinder Bueno ! |
Hey ! Oui contrairement à ce que vous étiez en train de penser , je ne suis pas morte ! xD
Vraiment désolée pour ce long , super long , méga long retard Méjiro =/
Oui j'ai survévu un mois sans internet ! Un exlpoit pour une grosse geek comme moi ! Alors je vais commenter chapitre par chapitre !
Chapitre 9 :
Alors là , il y'a de l'eau dans le gaz pour tous le monde !
Entre Aelita et Jérémy rien ne va plus ! Le binoclard je ne peux plus le supporter !
On sens quand même le malaise d'Aelita , Jérémy l'ignore royalement ! Elle ne se doute pas une seconde qu'en vérité , son petit ami ne cesse de penser à elle . Son désarroi est bien retranscrit en tout cas . Et on ne demande qu'a connaitre l'évolution de cette relation .
Sinon , il y'a quelque chose que j'ai quand même bien aimée : Le petit passage entre Aelita et sa mère . Tu as souligné en quelque sorte le traumatisme d'Aelita en montrant que malgré qu'elle aime sa mère , elle éprouve un certain vide en elle . Et cela a une conséquence dans le quotidien de la jeune . Je trouve que c'est assez important de l'expliquer car on comprends un peu mieux son comportement envers sa mère .
Sinon le passage entre Odd et Eva était vraiment torride ! (Au passage j'ai bien rigoler à ta petite note xD )
Mais il y'a un truc que je n'ai pas trop compris , pourquoi il y'a t-il quelque chose qui bloque entre ses deux là ? Eva stoppe tout d'un coup et sort que c'est Odd qui bloque ! Bref j'ai pas trop compris .
Il faudrai que tu m'explique !
Mais peut être que c'est fait exprès car Odd ne comprends pas grands chose non plus x)
Ulrich a été totalement boulversé par le divorce de ses parents et s'est défénitivement brouillé avec eux .
Pourquoi est-ce que ce divorce a t-il autant de conséquence sur lui ? Je pense que c'est un point à approfondir ^^
Qu'est qui lui arrive à Sissi ? Pourquoi cette réaction ?
Là je ne demande qu'a connaitre qu' a connaitre la suite !
Sinon pourquoi Ulrich et Yumi continuent à penser l'un à l'autre ? Sa je suis impatiente de savoir que ca va donner aussi !
Chapitre 10 :
Là , sa devient vraiment interressant !
Stéphanie arrive à Kadic ! Bonne idée sa aussi ! Je trouve que c'est une belle preuve d'amitié ! De la pars de la jeune fille !
Le caractère de Yumi est vraiment bien conservé ! On la reconnait bien , et sa réaction envers Stéphanie est tout simplement fidèle au personnage !
Se sentirai t-elle délaissée par William pour repenser à Ulrich ?
Juste , ce n'est pas " Irocki" mais "Hirocki" ! :)
Sinon en apprends plus sur la réaction de Sissi
c'est vraiment bien trouvé le coup de la belle mère
J'ai vraiment éprouvée de la compassion pour elle
Non perdre sa mère est tout simplement la chose la plus horrible qu'il soit ! Et je ne sais pas comment j'aurai réagi à la place de Sissi !
Et son brun qui est prêt à tout pour l'aider à surmonter cette obstacle se sent redevable envers elle , elle qui l'a soutenue pendant le divorce de ses parents ( contrairement à Yumi ...) Bref on ne peut pas esperer une histoire entre Yumi et Ulrich T_T ( Dans ce passage Iils m'ont rapellé Bella et Edward dans Twilight , ne va pas me demander pourquoi U___U)
Sinon tu a fais rompre Aelita et Jérémy ! Oh ! Méséricorde ! ( YEEES ! Mouahaha Mille merci xD )
Mais quelle mauvaise foi il celui-là !
Encore une fois le passé d'Aelita a des conséquences sur ses actes ! Elle veut à tout pris fuir ses vieux démons , au point de s'en rendre malheureuse . Mais son objtectif dans la vie , ce n'est pas d'être heureuse justement ?
Enfin Mathieu qui se focalise sur son "Angel' ( si je puis dire) ! Bon on apprend pas grands chose sur lui ! Mais il commence sérieusement à devenir dangereux pour le secret des héros !
Chapitre 11 :
Ah là sa devient interréssant ! Nous avons plus d'information sur le Green Phénix !
Alors c'est une femme qui est dérrière ce plan morbide , sa change !
Donc elle à pour projet de virtualiser l'autre "Angel" ! Le suspence est bien gardé , et t'as interet à nous en apprendre plus non mais :p !
Pourquoi cette femme a t-elle virtualiser quelq'un ?
J'ai bien aimée le passage d'Odd et Mathieu !
Ah ce Odd ( PS : C'EST MON MARI A MOI ! *pardon*)
Il ne peut pas tenir sa langue !
On ressent bien la compassion qu'il éprouve pour son interlocuteur , cela fait qu'on à l'impression d'être à coté d'eux , a écouter le récit de Mathieu ! Bien joué ;p
Du coup il ne peut pas s'empêcher de lui révéler son secret (enfin pas entièrement) ! ( Raah va falloir que je trouve un autre mot ! Sa me rapelle Secret story ! >< )
Mais je trouve que c'est un acte tout à fait normal de la pars de Odd c'est son caractère !
Et Mathieu qui est près à donner sa vie pour sauver celle d'Angel ! Cette situation , je la trouve vraiment tragique mais malheureusement bien existentielle
Chapitre 12 :
Là on entre en plein dans l'action !
Même si Stéphanie ne comprends pas le comportement de son ami , elle est bien prête à tout pour l'aider ! Encore une fois c'est un gage d'amitié ^^
Jusqu'où est-elle prête à aller pour aider Mathieu ( je vois bien une fin tragique pour elle *mode sadique*)
En tout cas ces deux là ont bien eu de la chance de croiser aucun membre du Green Phoénix ( fais chier ...*se prends une droite*)
Donc ils découvrent l'usine oulala !
Sinon je trouve la réaction d'Aelita disproportionné !
Elle rompt et se montre rancunière avec Jérémy parce qu'il à laissé un indice "dangereux" dans son bouquin ( une photo qui a été prise hors du temps , qu'une quelquonque personne aurait jugé anodine !)
Et quand c'est Odd qui lui dit qu'il a indiqué à Mathieu où se trouvait l'usine , elle s'enerve d'une part , puis se radoucit . Surtout qu'elle accepte enfin de remuer son passé ! Et ce grâce ...à Mathieu !
J'ai des hypothèses :
Soit tu cherche à faire souffrir Jérémy car tu l'aime vraiement pas ! ( Mais continue je t'en prie ;D)
Soit elle voulait rompre avec son Enstein depuis longtemps , alors elle s'est dit que c'était un pretexte idéale !
Sinon j'ai loupée quelque chose ( tout à fait possible , ce chapitre , je l'ai lue hier à 2h du matin après une randonné et un trajet en voiture d'une durée de 3h)
Bon en tout cas ils ne sont pas dans la merde maintenant qu'ils ont rallumé le supercalculateur ! tout sa pour Angel -_- .
En conclusion :
L'histoire a bien avancée , et l'action est enfin là !
Mais j'aurais 2-3 truc à critiquer ( pour faire ma relou)
Tu fais de superbe description , mais je pense que parfois tu devrais les allégé un peu , elles ont tendance à rendre ton texte lourd et monotone et on peut décrocher à cause de ça ( D'ailleur je ne supporte plus Balzac ! ) Attention ;)
Sinon j'ai vue quelque petites fautes en cour de routes mais rien de bien grave !
Voilà je pense que c'est tout !
J'ai l'impression d'avoir fais une composition xD
Bisous et j'attends la suite ! Et désolée de t'avoir fais ce pavvé indigeste mais je tenais à rattraper mon retard ! =/
EDIT : *En train de jubiler pour avoir enfin fini ce satané pâté dont elle est assez fier*
Ma conscience : T'as pas fini !
Moi : Comment cela j'ai pas finie ?! J'ai passé plus d'une heure à rédiger ce commentaire ! Il y'avait douze chapitre DOUZE ! Alors ferme là ! * recommence à danser comme une gogole *
MC : Non il y'en a treize !
Moi : douze !
MC : Tre..
Moi : NONNNN !!!! Treize ! Ce chiffre me porteras la poisse pour toujours :!
Méjiro je te retiens je me suis donnée du mal et toi tu poste , par mégarde , entre temps ! C'est vraiement pô juste ! tchô ! Comme dirait l'autre !
Bon bah je le lirai et je commenterai probablement demain ! T_T _________________

Merci me98 !!
Texte by me : Disparition (2eme version de préférence ) |
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Mejiro-kun |
Posté le: Mar 09 Aoû 2011 13:56 Sujet du message: |
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![[Krabe] [Krabe]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/krabe.png)

Inscrit le: 31 Jan 2011 Messages: 200
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Han, ma DimIIy est de retouuuuuuuuuuuuuuuuuuur !!! Han je suis trop content, ça me fait vraiment plaisir que tu ais pris le temps de tout rattraper et surtout de rédiger un post aussi long , si j'avais su j'aurais attendu le lendemain pour poster le chapitre 13 ! En tout cas merci de continuer à lire ma fic et je suis content de ton retour !
Alors pour le passage entre Odd et Eva si je me souviens bien en fait j'ai fait une ellipse entre le moment où ils commencent à passer à l'acte et la fin (j'ai zappé le plus important quoi ), Eva n'a pas stoppé tout à coup, il s'est écoulé quelques minutes entre les deux passages. En fait au moment de le faire disons que Odd devient soudain moins réactif et donc ça ne marche pas si tu vois ce que je veux dire (j'essaye de tourner ça de façon à ce que ça fasse pas trop pervers XD bref !).
Bah pour Ulrich à mon avis un divorce ça ne laisse personne indifférent et lui encore moins vu qu'il déteste déjà cordialement ses parents, ce n'est pas ça qui va arranger sa relation avec eux. Et puis chacun essaye un peu de revendiquer ses droits sur lui maintenant ce qui l'agace au plus haut point si je me souviens bien (ouais j'oublie ce à quoi je pensais après l'avoir écrit ).
Citation: | Le caractère de Yumi est vraiment bien conservé ! |
Han ça doit être la première fois qu'on me dit ça sur les personnages dans ma fic, t'imagine pas à quel point ça me fait plaisir (même si c'est vrai que je les ai volontairement fait évoluer, enfin bref ^^).
Citation: | Juste , ce n'est pas " Irocki" mais "Hirocki" !  |
Haaaaaaaaa honte à moi je me trompe sur un prénom d'origine japonaise T___T ! Merci de le souligner faudra que je pense à corriger ça à l'occasion. Et en fait c'est Hiroki je crois, sans "c", nan ?
Citation: | Bref on ne peut pas esperer une histoire entre Yumi et Ulrich T_T |
Ne jurons de rien hein, je sais absolument pas ce que je vais faire des couples, faut voir comment ils évoluent à l'avenir (oui, les personnages évoluent de façon indépendante de ma volonté j'y peux rien ).
Citation: | Dans ce passage Iils m'ont rapellé Bella et Edward dans Twilight |
Mon Dieu XD... On va faire comme je n'avais rien lu (non pas que je n'aime pas Twilight, les bouquins sont très biens, je peux juste pas blairer la tête inexpressive de Bella --> °-° et ce bellâtre d'Edward qui, honnêtement, n'est pas si beau que ça DU TOUT, bref ne me lançons pas sur Twilight XD) !
Nyahahaha oh oui pour la Green Phoenix j'ai encore prévu un tas de trucs bien tordus , quand je t'ai dit qu'Angel avait pas fini d'en baver ...
(NON ODD EST A MOI A MOI A MOIIIIII !!! Hum...) et oui Stéphanie est vraiment très proche de Mathieu, en fait je m'inspire d'une amie à moi qui est comme ça pour ce personnage, c'est un peu une sorte d'hommage envers elle vu qu'elle a toujours été là pour moi donc voilà pour la petite anecdote (sauf que mon amie ne sait pas crocheter de serrures et n'irait surement pas voler une preuve à la police XD bref). Une fin tragique... Mais c'est que t'as de bonnes idées toi *o* ! T'es encore plus sadique que moi en fait je prends note...
Citation: | Sinon je trouve la réaction d'Aelita disproportionné ! |
Effectivement maintenant que j'y pense... En fait elle s'énerve après Odd mais elle est surtout prise par les événements donc elle réserve sa colère pour plus tard et préfère agir plutôt que de perdre son temps. Mais sur le chemin elle réalise qu'elle ne va pas pouvoir leur cacher le secret éternellement et se remet un peu en question avant de finalement se résigner à tout leur révéler. Pour la photo avec Jérémie ça paraissait beaucoup plus sensé dans ma tête mais j'avoue que c'est un peu disproportionné en fait une fois écrit ! Disons que c'était un peu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ^^. J'espère que j'ai été clair parce que moi-même @_@...
Et je ne déteste pas tant que ça Jérémie hein, c'était même mon personnage préféré dans la saison 1 à l'époque ! Seulement j'avais envie d'explorer la facette sombre de ce personnage enfin, je crois... Et puis comme je l'ai dit les personnages échappent à mon contrôle T_T !
Bref, j'espère avoir répondu à tout ? Encore merci pour ton looong commentaire qui m'a vraiment fait très plaisir ! Et pour les descriptions effectivement je me rends compte que j'en fais un trop par moment, pour avoir lu le Rouge et le Noir de Stendhal (qui est aussi insupportable niveau description ! Sérieusement, deux chapitres pour décrire un village dans lequel l'action ne se déroule pas O_o) j'ai conscience que ça devient vite lassant donc je vais essayer de me maîtriser à ce niveau ...
Bref, bonne chance dans ta future lecture du chapitre 13 du coup (oh en plus t'as pas de chance parce qu'il fait environ 13 pages Word, NIARK !)! Et encore merci pour ton soutient ! _________________
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Posté le: Mar 09 Aoû 2011 14:15 Sujet du message: |
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![[Frelion] [Frelion]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/frelion.png)

Inscrit le: 05 Juil 2011 Messages: 46 Localisation: Petit coin perdu au fin fond De la france |
..Ouaw !
J'aime beaucoup ce chapitre 13 ! Même si il est extrêmement long, je le trouve bien détaillé Ou comprend et on imagine le regard d'Aelita, plein de tristesse, en racontant son histoire :x
Enfin, je n'ai pas lu la quadrilogie, donc pour moi, la green-machin, c'est du charabia ! Mais enfin, tu à fais un bon résumé, et si je ne connaissais pas Code Lyoko, après l'avoir lu, j'aurais envie de regarder les dessin animé 
Enfin voila, vivement le chapitre 14 [J'ai hâte de voir la réaction de Jérémy], et puis bah continu comme çà [sa?] |
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Ann-Li |
Posté le: Dim 14 Aoû 2011 19:52 Sujet du message: |
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![[Kankrelat] [Kankrelat]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/kankrelat.png)

Inscrit le: 18 Juil 2011 Messages: 39 Localisation: Je suis ici |
Alors, alors euh écoute tes chapitres me décourage souvent rien qu’en les voyant mais bon l'envie de connaitre la suite fini toujours par l'emporter sur ma paresse qui est devenue d'un niveau olympique. Allez, je suis motivée à m'attaquer à tes deux chapitres bien qu'à rallonge (mais bon la qualité du texte me permet de te pardonner ces long, très long chapitres).
Chapitre 12:
Une impression mais Stéphanie, elle suivrait bien Matthieu en enfer non ? Y aurait-il anguille sous roche ? (Là je suis en mode ce fait des films sur tout). En tout cas elle est une très bonne amie (alliée ?) pour Matthieu.
Aelita faudrait que tu penses à nous la calmer parce que le pauvre Jeremy qui ok à fait UNE bourde de rien du tout comme tout être humain. Non ? Se prend la claque (pas l’action Héhé) du siècle et Odd lui tranquillou lui annone avoir indiqué l'endroit précis où se trouve le SC à Matthieu, elle nous fait une petite scène dramatique bon marché pour ensuite ne pas lui en vouloir autant qu'on le voudrait et replonge dans ses souvenirs. Tu veux nous créer une nouvelle romance là ?
Sinon à part miss Bonbon, tu essayes de laisser aux héros une part de ... de ... euh ... d'... d'enfance ? Certes, tu nous les fais évoluer mais tu fais en sorte qu'on puisse encore les identifier aux personnages du Dessin Animé. (Enfin je crois ?)
Chapitre 13:
Bah ! J'ai rien trouvé à dire à part que ton histoire avance doucement et surement, ce qui nous donne un texte bien ficelé ... Que tes deux chapitre sont Wow
J'attends ta suite avec impatience en espérant que tu nous apporte des réponses aux questions.
* Comment Einstein va réagir face à cette énormité (Enfin ?) ?
* Que va-t-il advenir d'Odd et Matthieu que je voyais déjà ensemble ?
* Aelita caractérielle ou simplement à bout ?
* Yumi et Ulrich, éprouvent-ils encore ne serait-ce que de l'amitié, compassion l'un envers l'autre ? (Y-a que moi qui se pose cette question ... Et alors ? )
Enfin bonne continuation. _________________ Il ne faut pas prendre la vie au sérieux car quoi qu'il arrive ont n'en sortira pas vivant. |
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Little Star |
Posté le: Dim 14 Aoû 2011 22:50 Sujet du message: |
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Inscrit le: 09 Juin 2011 Messages: 263 Localisation: Dans cette petite lumière qui illumine mon coeur... |
*Se tape et se retape et se reretape et se rereretape le front*
Mince alors, j'ai pas commenter ce 13eme chapitre U_U
Bon, je commence (De toute façon je n'ai presque rien à dire sur ce merveilleux chapitre =D)
Ah làlàlàlà, quand la nostalgie nous tient, et on peut vraiment dire que ce chapitre avait de la nostalgie à plain nez , j'ai adoré :')
Si non, j'ai des question qui se bousculent dans la tête...
*Comment Jeremy va réagir face à ce qui s'est passé? (hate de voir ça) 
*Je vais moi aussi poser cette question ... Y'a-t-il encore un espoir pour Yumi et Ulrich? *Croise les doigt* Faites que oui, faites que oui!!!!
Bon bein sinon... La suite  _________________
Twinkle, twinkle little star...
Odd is mine...;D
Avant, j'étais Selma Fan d'Odd <3 |
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Mejiro-kun |
Posté le: Mer 17 Aoû 2011 18:23 Sujet du message: |
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![[Krabe] [Krabe]](http://download.codelyoko.fr/forum/rang/krabe.png)

Inscrit le: 31 Jan 2011 Messages: 200
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ENFIN ! Je suis enfin venu à bout de ce chapitre 14 de malheur ! Je commençais à ne pas en voir la fin @_@ ! Et bien sûr il est beaucoup trop long, comme d'habitude T___T j'ai du mal à gérer la taille de mes chapitres, j'espère que vous pourrez tolérer ça encore un peu le temps que je trouve mes marques pour des écrits plus courts !
En tout cas merci pour vos commentaires à tous ! Il me font vraiment plaisir, m'aide à progresser et me motivent vachement donc encore merci à tout ceux qui ont le courage de digérer mes pavés !
Citation: | et si je ne connaissais pas Code Lyoko, après l'avoir lu, j'aurais envie de regarder les dessin animé |
Tu ne crois pas si bien dire ! J'ai officiellement convertie mon amie pour qui j'écrivais cette fic à la base grâce à ça (pas trop tôt, depuis le temps que je la bassine avec ça !).
Citation: | Une impression mais Stéphanie, elle suivrait bien Matthieu en enfer non ? Y aurait-il anguille sous roche ? |
Han han, faut arrêter de me donner des idées tordues comme ça ! Mais nan, je pense pas faire quelque chose entre Mathieu et Stéphanie mais bon, on sait jamais !
Et pour Aelita comme je l'ai dis à DimIIy la photo était un peu la goutte qui a fait déborder le vase pour elle, par rapport à Jérémie. Elle en avait marre de son comportement je crois (je sais pas XD les personnages font des trucs bizarres sans moi par moment !).
Et pour la réaction de Jérémie... Bah c'est tout de suite là maintenant ! Avec en prime un petit lime au début parce que quand on est inspiré faut pas hésiter o/ ! Hum bref, bonne lecture et pour les couples vous verrez bien ce que je leur réserve , encore merci pour votre patience et désolé pour le retard !
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Chapitre 14 :
Épisode 113 : Ex-Lyokô-guerriers_
- Non…Stop William, suffoqua Yumi, les yeux plissés, mes parents peuvent rentrer d’un moment à l’autre… !
- Ça franchement je m’en contrefiche pour le moment ! répliqua le beau brun en renouvelant ses assauts.
La jeune fille était couchée sur son futon, son petit ami à califourchon au dessus d’elle la dévorant de baisers ardents qui la faisaient rougir de plaisir. Son chemisier avait déjà terminé sur le bureau, à côté du T-shirt du jeune homme, et la lumière était éteinte les plongeant dans une pénombre propice à leur petit moment complice.
William se laissait entièrement gagné par le plaisir, couvrant chaque parcelles de la peau d’ivoire de sa japonaise avec ses lèvres, chatouillant habillement son épiderme aussi lisse que de la porcelaine de sa langue pour mieux la faire succomber à ses délices.
La jeune fille étant externe et lui interne à Kadic : ils n’avaient que peu de moments à eux, aussi avait-il profité d’une sortie entre amis des parents de Yumi pour rattraper comme il se devait le temps perdu.
Bien entendu, il avait fallu payer grassement Hiroki, le frère de sa petite amie, pour se débarrasser de lui pour la soirée... Mais le prix était faible comparé à leur bonheur à tous les deux !
Taquin, il glissa ses mains sous les hanches de la japonaise et la força d’une délicate pression à se redresser. Parcourue d’un frisson d’extase, Yumi se cambra lui offrant sa clavicule qu’il entreprit d’embrasser méticuleusement, tout en faisant remonter ses doigts le long de l’échine dorsale de l’adolescente. Lorsque ceux-ci rencontrèrent la surface froide et métallique des épingles de son soutien-gorge, il ne put retenir un sourire carnassier, appréciant par avance ce qu’il s’apprêtait à dévoiler et qu’il avait maintes fois vu désormais.
Alors que les agrafes sautaient les unes après les autres, une vibration dans le jean moulant de la japonaise vint les interrompre, bien vite suivi des premières notes de Good Bye Days, musique de la chanteuse japonaise Yui que sa petite amie affectionnait particulièrement.
- C’est peut-être mes parents, souligna la jeune fille, littéralement terrifiée à l’idée d’être prise sur le fait par ses géniteurs et leur autorité légendaire, il faut que je réponde !
Au grand damne du beau brun, elle repoussa William et, couvrant sa poitrine d’une main, attrapa son téléphone portable qui affichait un nouveau message.
« D’Aelita ? s’étonna la jeune fille en jetant un regard en coin à son petit ami qui s’impatientait, à moitié allongé sur le futon, qu’est-ce qu’elle peut bien me vouloir ? Ça doit bien faire des mois depuis la dernière fois qu’on s’est adressée la parole ! ».
Non pas qu’avoir des nouvelles de son ancienne meilleure amie lui déplaisait, loin de là, mais elle aurait préféré que cela arrive à un autre moment ! D’autant plus que ce n’était pas le genre de la jeune fille de lui envoyer un message sans raison. Peut-être avait-elle un quelconque problème ?
Ses soupçons se concrétisèrent lorsqu’elle afficha le SMS d’une simple pression du pouce sur l’écran. Un frisson glacé la parcourut toute entière lorsqu’elle le déchiffra, incrédule. Face à elle, se dessinait un symbole constitué de trois cercles concentriques dont le plus grand était pourvu de quatre barres.
L’œil de XANA, comme ses anciens amis et elle avaient pris l’habitude de le nommer, le symbole qui les liait tous à leur ancienne vie de héros qu’elle croyait avoir laissée derrière elle depuis longtemps désormais. Un symbole que Jérémie avait pris soin d’intégrer dans leur téléphone en trafiquant leur carte SIM respectives à l’époque, en faisant ainsi un symbole d’alerte discret et reconnaissable entre mille !
Les mains moites, et le cœur battant la chamade, elle fit défiler le reste du message.
« Alerte urgente envers tous les ex-lyokô-guerriers, disait-il, rendez-vous au Kiwi Bleu demain vers 15h pour en discuter. Je vous expliquerais les détails de l’affaire là-bas ».
L’expression incrédule qu’affichait la japonaise alerta William qui se glissa discrètement derrière elle, l’enlaçant dans ses bras. Sursautant légèrement, la jeune fille s’empressa de faire disparaitre le message de l’écran, la tête bourdonnante de questions.
- Un souci ? l’interrogea le beau ténébreux en l’embrassant doucement dans le cou, tu es devenue toute pâle tout à coup…
- C’est rien, mentit Yumi, fermant les yeux de plaisir au contact de William, Maïtena vint juste de me rappeler le devoir de litté’ qu’on doit rendre demain, et je suis très en retard dessus… ! Ça ne te dérangerait pas qu’on remette ça à une autre fois ? Il faut vraiment que je bosse !
Dépité, le jeune homme fit mine de la serrer encore plus entre ses bras avec une mine boudeuse, tel un enfant avec sa peluche, mais se résigna face au manque de réaction de sa belle.
- Compris, admit-il en se relevant sans parvenir à masquer sa déception, avant de se diriger vers le bureau pour y récupérer ses vêtements, de toutes façons ‘faut que je le bosse aussi ce devoir !
Pendant qu’il renfilait son T-shirt maladroitement, Yumi ne put s’empêcher de lui lancer un regard triste, qu’elle dissimula derrière une mèche de cheveux. Apparemment Aelita n’avait pas cru bon d’envoyer un message à William pour le prévenir lui aussi… Depuis que le jeune homme s’était laissé posséder par XANA et avait combattu contre eux durant plusieurs mois, elle conservait un certain ressentiment contre lui, tout comme le reste du groupe d’ailleurs !
Elle-même l’avait pendant longtemps tenu à l’écart, à tel point qu’elle n’avait même pas jugé bon de l’impliquer lors de leur combat contre la Green Phoenix au cours de l’an passé. Il en avait bien sûr entendu parler depuis mais en ignorait toujours les détails, la jeune fille se refusant à aborder cette « époque maudite », comme elle l’appelait.
Cependant, si elle se refusait à lui avouer la vérité cette fois-ci, c’était pour une toute autre raison ! Avec le temps elle avait appris à succomber au charme indéniable du beau brun, l’acceptant comme il était et finissant même par lui pardonner ses erreurs de l’époque, sur Lyokô.
Elle s’était surprise à tenir réellement à lui et, depuis qu’elle avait appris que le jeune homme était toujours sujet à de nombreux cauchemars en relation avec ses longs mois de captivité dans le monde virtuel, elle se refusait à le faire souffrir davantage.
Hors, aborder le sujet de cette nouvelle mystérieuse alerte ne pouvait en aucun cas l’aider à aller mieux ! Parler avec Eva l’avait aidé, elle avait pu le constater… Elle ne souhaitait pas que tous ces efforts soient réduits à néant par de simples réminiscences du passé ! Il valait mieux ne rien lui dire, une fois de plus…
- A demain mon amour, lui susurra-t-il à l’oreille une dernière fois avant de l’embrasser tendrement, sa veste en cuir enfilée et ses chaussures lassées.
- A demain… sourit-elle faiblement, distraite.
Ce ne fut qu’une fois que le jeune homme eut quitté la maison et qu’elle le vit tourner au coin de la rue depuis sa fenêtre que la jeune fille se laissa pleinement aller à ses réflexions. Que signifiait cette nouvelle alerte, une récidive de XANA ? Elle n’était même pas sûre de réellement vouloir le savoir. Toute cette histoire commençait sérieusement à la lasser... Elle avait l’impression que maintenant qu’elle avait mis le pied dans le monde virtuel, elle était incapable de s’en échapper !
Prisonnière de son passé et de ses souvenirs, elle se laissa allé sur le futon, la tête lourde. Elle était fatiguée, terriblement fatiguée…
* * *
- Ça va pas le faire Aelita, je le sens vraiment pas…
- Détends-toi un peu Mathieu, le rassura la jeune fille en lui prenant la main sous le regard d’acier de Stéphanie, tu t’inquiètes pour rien !
Le Kiwi Bleu était très fréquenté à cette heure, et quelques kadiciens avaient décidé d’y faire une halte, aussi le petit groupe d’adolescents passait totalement inaperçu au milieu de la foule. Le soleil qui commençait à filtrer à travers les lourds nuages chargés de pluie de la veille venait lourdement frapper les vitres.
Stéphanie, Aelita et Mathieu s’étaient installés à une des tables contre la baie vitrée dans un coin de la salle, afin de mieux se fondre dans le décor. Les serveurs déambulaient entre les bancs, les bras chargés de boissons et de gâteaux appétissants. Une jeune femme blonde aux mèches rouges vint leur apporter leur commande et les trois complices s’interrompirent un instant, le temps de saisir leur verre respectif.
Stéphanie oublia bien vite la proximité entre Mathieu et Aelita en lorgnant sur la part de tarte que la serveuse venait de poser devant elle. Après tout, ils étaient amis eux aussi, elle n’était plus la seule connaissance du jeune homme désormais ! Il allait falloir qu'elle s'habitue...
Celui-ci perdit son regard dans son verre de jus de cassis pétillant –la spécialité de la maison sur laquelle il avait jeté son dévolu- sans y toucher. Une boule de stress lui enserrait le ventre. Il avait peur de la réaction des amis d’Aelita. Après tout, il les connaissait à peine à part Odd et Jérémie. Il espérait simplement ne pas montrer son trouble face au beau brun répondant au nom d’Ulrich, qu’il ne pouvait s’empêcher d’observer du coin de l’œil dans les couloirs !
Ce qu’il redoutait le plus était cependant la réaction de son compagnon de chambre… Il n’avait pas eu l’occasion d’aborder Jérémie depuis la veille, celui-ci étant déjà couché depuis longtemps lorsqu’il était revenu de l’usine.
Incapable d’avaler quoi que ce fut, il releva la tête vers Aelita. Celle-ci sirotait tranquillement sa canette de Schweppes Orange en face de lui, les jambes croisées dans une attitude désinvolte. Elle avait beau tout faire pour le cacher, il était persuadé qu’elle était à peu prêt aussi angoissée que lui !
Elle avait envoyé un message à son ex-petit ami, ainsi qu’à cette Yumi une fois de retour dans sa chambre la nuit dernière, lui avait-elle dit. Jérémie n’avait pourtant manifesté aucune réaction le matin même lorsqu’ils s’étaient croisés au réfectoire, se montrant aussi froid qu’à l’accoutumé. Peut-être n’avait-il pas encore prit le temps de jeter un œil à son portable ?
Sentant le malaise le gagner de plus en plus, le jeune homme se renfonça dans son siège, fixant ses chaussures violettes avec insistance.
La porte du café teinta et deux nouvelles silhouettes s’avancèrent à l’intérieur. Aelita leur fit un signe de la main, attirant l’attention de Stéphanie qui braqua son regard sur les deux nouveaux arrivants. Odd s’avançait vers eux, armé de son habituel sourire, main dans la main avec une jeune fille légèrement plus petite que lui. Elle avait un visage charmeur en forme de cœur et une démarche gracieuse. Ses cheveux blonds encadraient son front de reflets dorés, retenus par une petite barrette en forme de note de musique.
La jeune fille aux ongles bariolés ne put s’empêcher de se sentir mal à l’aise en croisant son regard d’un bleu si translucide qu’il semblait la transpercer de part en part. Il s’agissait probablement d’Eva, la petite-amie de Odd dont Mathieu lui avait parlée.
Ce dernier releva la tête en les sentant arriver et adressa un sourire timide au jeune homme au béret en guise de bonjour. L’américaine inclina poliment la tête face à eux avant de prendre place à côté de son cher et tendre, silencieuse.
Odd lui jeta un coup d’œil en coin. Il avait préféré taire l’épisode pendant lequel Mathieu lui avait fait son coming-out, de peur de donner de fausses idées à sa petite amie qui appréciait déjà peu le jeune homme ! Il ne lui avait pas non plus annoncé explicitement de quoi cette réunion d’ex-lyokô-guerriers retournait, préférant laisser à Aelita le soin de briefer tout le monde en détail. Il n’osait pas l’admettre mais il craignait la réaction de son bien-aimée. Celle-ci n’avait pas manifesté de trouble apparent lorsqu’il lui avait annoncé, le soir même, le rallumage du Supercalculateur. Mais il la connaissait assez bien pour savoir que cette insouciance apparente n’était en réalité qu’une façade...
- Salut tout le monde, claironna-t-il en attrapant avec plaisir la canette qu’Aelita lui avait commandée en les attendant, Ulrich aura peut-être un peu de retard… Il était dans la chambre de Sissi hier soir du coup je lui ai laissé un message. J’espère qu’ils vont se dé-scotcher tous les deux le temps qu’il puisse le lire !
Eva eu un petit rire cristallin avant d’embrasser délicatement son petit-ami, bien consciente du regard courroucé de Mathieu.
Aelita ne répondit pas, tapotant des doigts sur la surface lisse de leur table, le regard rivé sur l’horloge murale du café. Il ne restait plus que cinq minutes avant l’heure fixée… Elle espérait que tout le monde répondrait présent !
Un nouveau tintement retentit derrière eux et Yumi pénétra à son tour dans le Kiwi Bleu. Elle était encore plus pâle qu’à l’ordinaire et le maquillage léger qu’elle avait mis ne suffisait pas à dissimuler ses cernes, preuve que la nuit avait été agitée pour elle !
Contente de voir enfin un visage familier, Stéphanie lui adressa de grands saluts de la main avant de se renfrogner face à l’air dubitatif de la japonaise. Celle-ci avait beau l’apprécier, la voir en présence de ses anciens amis lyokô-guerriers n’avait rien pour la rassurer, bien au contraire.
- Salut, lança l’adolescente aux yeux en amande timidement tout en prenant place à côté d’Aelita, gênée, ça faisait un bail hein… ?
- Ça tu l’as dit, répondit la jeune fille aux cheveux roses sans oser croiser son regard d’ébène, ça faisait longtemps…
Yumi avisa la présence d’Eva aux côtés d’Odd mais ne fit pas de commentaire. Elle trouvait le jeune homme bien égocentrique de l’emmener ici alors qu’elle-même s’était retint pour en parler à William ! De toute évidence, leur point de vue différait concernant le bien-être de leur compagnon…
Un silence de plombs retomba sur le groupe. Mathieu n’avait qu’une envie désormais : fuir le plus loin possible ! De nouveau il se sentait à part, exclu au milieu de ce groupe qu’il ne connaissait pas. Même Stéphanie lui semblait une étrangère tant elle semblait proche de Yumi, s'afférant à lui tendre sa canette de Schweppes à son tour.
Ils attendirent encore quelques minutes, l’aiguille de l’horloge du Kiwi Bleu défilant et les verres se vidant. Ce ne fut qu’une bonne dizaine de minutes plus tard qu’un jeune homme aux mèches chocolats et aux vêtements de marque débarqua à son tour dans le café, légèrement essoufflé, comme s’il avait couru.
Le cœur de Mathieu loupa un battement lorsqu’il constata qu’Ulrich était encore plus beau vu de prêt tandis que Stéphanie retint de justesse un sifflement admiratif, son regard violet s’attardant sur les pectoraux saillants du jeune homme à travers son T-shirt.
Celui-ci dévisagea les deux inconnus avec surprise avant de saluer le groupe cordialement, tout en prenant bien soin d’éviter superbement le regard de Yumi qui ne se montrait pas plus accueillante.
Soucieux de l’éviter, il s’assit à côté de Mathieu qui ne put s’empêcher de rougir face à la proximité du beau brun. Un rougissement qui n’échappa pas à l’œil avisé d’Odd. Le jeune homme ne put retenir un clin d’œil complice, amusé par la gêne de son ami. Ceci suffit à mettre à l’aise l’adolescent, surpris par le comportement du lycéen au béret. Lui qui s’attendait plus à être rejeté qu’autre chose… C’était la première fois qu’un garçon semblait bien prendre ses penchants !
Ils attendirent encore quelques minutes dans un silence religieux, personne n’osant prendre la parole. William exclu, seul Jérémie manquait à l’appel et on pouvait presque sentir l’aura de colère qui commençait dangereusement à émaner d’Aelita.
- Bon, entama-t-elle en repoussant sa canette, tant pis pour lui ! Ça fait un quart d’heure qu’on l’attend, vous lui ferait un topo à ma place…
Mathieu ne put s’empêcher de se sentir mal à l’aise face au ton mécontent de la jeune fille. Apparemment, son ressentiment envers son compagnon de chambre ne s’était pas dissipé, malgré le rallumage du Supercalculateur ! Tous les regards se tournèrent vers l’adolescente aux cheveux roses, attendant impatiemment d’en apprendre plus.
- Bon explique-nous, craqua enfin Yumi en arquant ses fins sourcils en une expression contrariée, qu’est-ce que c’était que ce message avec l’œil de XANA dessus !?
Aelita eu un sourire crispée : son ancienne amie était toujours aussi directe ! Elle décida elle aussi d’aller droit au but, face à l’impatience des ex-lyoko-guerriers. Elle commença par présenter Mathieu et Stéphanie à ceux qui ne les connaissaient pas et le jeune homme en question préféra fuir le regard des autres, un peu trop soupçonneux à son goût, contrairement à son amie qui les soutint tous, faisant preuve de son assurance habituelle.
Puis, sans transition, la jeune fille aux cheveux roses embraya sur le rallumage du Supercalculateur de la veille, par les deux adolescents. Ulrich, qui était en train de boire une gorgée de soda, manqua de s’étouffer tandis que Yumi écarquilla les yeux, littéralement sous le choc. Seule Eva resta neutre. Odd parvint néanmoins à détecter sur son visage impassible un léger froncement de sourcil en direction de Mathieu. Il ne put retenir un soupir, toute cette histoire ne risquait pas d’arranger leur relation !
Alors que Yumi s’apprêtait à ouvrir la bouche, Aelita l’apaisa d’un geste de la main avant de poursuivre son récit. Elle aborda l’enlèvement d’Angel, qu’elle présenta comme un « ami » de Mathieu, préférant éviter de compliquer la situation et de lui apporter plus de problèmes. Le jeune homme la remercia du regard, coupable. Elle continuant en parlant de la lettre des ravisseurs pourvue du symbole de la Green Phoenix. Stéphanie appuya cette déclaration en sortant la missive d’origine de son sac, toujours sous son transparent. Tous ouvrirent de grands yeux, scrutant le sigle d’un air incrédule. Enfin, elle aborda la soirée précédente et ce qui avait poussé Mathieu et Stéphanie à se rendre jusqu’à l’usine.
A la fin de son récit, personne ne pipait mot, se contentant de fixer le contenu de leur verre avec effarement. Une seconde fois ce fut Yumi qui rompit le silence, tremblante de colère.
- Donc… Si je comprends bien… Vous avez trahit le secret tous les deux ?
- C’est une façon de voir les choses, confessa Aelita sans pour autant prendre un air coupable, mais Mathieu et Stéphanie étaient déjà impliqués de toutes manières.
- J’espère que tu plaisantes !? s’écria-t-elle subitement, s’attirant quelques regards surpris à travers le café, on avait promis de garder le secret ! On avait dit que tout ça était derrière nous désormais, alors pourquoi est-ce que tout à coup vous racontez tout à deux inconnus !? Tout cela ne nous concerne plus désormais, ce sont les autorités qui doivent s’en occuper !
- Yumi enfin, tu sais très bien que face à la Green Phoenix les autorités ne peuvent pas faire grand-chose… tenta de la tempérer Odd, il faudrait que les hommes en noirs pour qui travaillaient les parents d’Aelita soient impliqués pour ça mais vu le coin reculé dans lequel vivait Mathieu…
- Ça te va bien de parler ! cracha-t-elle en le fusillant du regard, le forçant à se renfoncer sur son banc, coupable, c’est de ta faute tout ça ! Je ne comprends même pas que tu te sois laissé attendrir par cette histoire ! J’espère au moins que tu te rends compte des problèmes que tu nous apportes à tous !
Odd ouvrit la bouche comme pour protester puis se ravisa, submergé par la colère de la japonaise. La vérité était qu’il ne savait pas quoi répondre. Il ne savait absolument pas pour quelle obscure raison il s’était laissé attendrir par Mathieu et ses sentiments…
Ulrich restait silencieux, les bras croisés et les yeux fermés, comme en pleine concentration. Furibonde, Yumi passa son regard d’une personne à l’autre, cherchant du soutien dans l’un de ceux de ses anciens amis.
- Je t’en supplie, calme-toi… se risqua à dire Stéphanie, on n’a jamais cherché à vous faire du tord, on voulait simplement retrouver Angel… Si on avait su tout ce que ça impliquait jamais on n’aurait…
- Toi ne m’adresse même plus la parole ! persiffla la jeune fille l’interrompant net, quand je pense que je me suis laissée avoir par tes sourires… J’ai cru un moment que tu voulais vraiment qu’on soit amies toutes les deux ! Ça ne m’était jamais arrivé avant, tu comprends !? J’ai toujours été rejetée soit à cause de mes origines, soit à cause de ma froideur… Avant ma rencontre avec Jérémie et les autres je n’avais encore jamais eu d’amis !
C’était une toute expression qui se lisait désormais dans le regard de l’adolescente. Elle avait l’air littéralement bouleversée tant elle se sentait trahie…
- Alors quand toi tu as commencé à me parler spontanément, reprit-elle avec un trémolo dans la voix, laissant une nouvelle fois ses émotions la submerger, j’ai cru que je pourrais revivre cette sensation unique… J’ai cru que je pourrais de nouveau ressentir cette formidable complicité ! Et toi tu ne cherchais qu’à en apprendre plus sur ce mec…!
-Je t’interdis de dire ça !
Stéphanie s’était soudain levée, rouge de colère. Si la japonaise était impressionnante lorsqu’elle s’énervait, la jeune fille aux yeux violets l’était encore plus, dégageant comme une terrifiante aura qui poussa même Mathieu à s’éloigner légèrement.
- Jusqu’à hier soir je ne savais rien de ton implication dans cette histoire, clama-t-elle en serrant les poings, blessée par les accusations de la jeune fille, si je passais du temps avec toi entre les cours, si je m’asseyais à côté de toi lorsque ton petit ami séchait, c’était parce que je te considérais vraiment comme une amie ! Comment tu peux oser penser que je puisse t’avoir manipulée à ce point !? Je suis comme toi figures-toi, moi aussi j’ai toujours eu du mal à tisser des liens ! Je sais très bien ce que ça fait de se sentir seule, rejetée par tous pour une raison qui t’échappe… Mais toi tu étais différente Yumi, tu m’écoutais, tu ne me disais pas d’aller me faire foutre dés que je t’adressais la parole… Et puis tu n’étais pas comme toutes ces filles qui ne s’intéressent qu’à leur nombril –Eva tiqua lorsque le regard de l’adolescente s’attarda sur elle- ! Tu avais de la personnalité, même si tu faisais tout pour le cacher… Alors pour toutes ces raisons je te considérais vraiment comme une amie ! Tu n’as pas le droit de me dire toutes ces choses si tu penses ne serait-ce qu’un minimum comme moi !
Essoufflée, elle s’interrompit, se laissant retomber sur le banc. Tous les regards étaient tournés vers elle, dans un mélange de surprise et d’admiration. Yumi elle-même ne semblait plus quoi savoir répliquer, interdite.
- Eva, dit quelque chose ! tenta-t-elle une dernière fois en se tournant vers l’américaine au regard translucide, tu sais mieux que quiconque le mal que ce Supercalculateur a pu engendrer… Tu en as toi-même été victime !
Ladite Eva prit quelques minutes avant de répondre, méditant les paroles de la japonaise. Enfin, elle prit la parole : sa voix à l’accent léger emplie d’assurance.
- Je crois en Odd et Aelita pour ma part, modula-t-elle lentement au grand désespoir de la jeune fille, et comme tu l’as dit je sais le mal que cette histoire a pu causer… C’est pour ça que je me mets à la place de cet Angel ! Il mérite autant d’être sauvé que je l’ai été… Ou que ton William l’a été d’ailleurs !
Cette dernière réflexion transperça le cœur de Yumi qui ne trouva rien à répondre. Il y avait du vrai dans ce que disait l’américaine… Cependant c’était si dur ! Si dur d’admettre que malgré tous ses efforts pour reprendre une vie normale, son passé continuait à la poursuivre ! Elle ne voulait plus voir personne souffrir, elle voulait vivre sa vie et arrêter de sans cesse avoir le poids de l’humanité sur les épaules ! Cinq ans… Cinq ans que cela durait, ce cauchemar ne prendrait-il donc jamais fin ?
- Merci Eva, fit Aelita, soulagée, tandis que Yumi se replongeait dans son mutisme, abattue. Yumi crois-moi je suis sincèrement désolée… J’ai essayé moi aussi d’oublier tout ça, j’ai rejeté Mathieu dans un premier temps en apprenant qu’il cherchait à en savoir plus sur la Green Phoenix. Je comprends très bien ce que tu ressens… J’avais peur moi aussi, bien plus peur que toi tu ne pourras avoir peur face à toute cette histoire de fou ! Bien plus peur que Jérémie ou que n’importe lequel d’entre vous ! Ce Supercalculateur de malheur m’a volé dix ans de ma vie, ainsi que mon père…
Tous avaient les larmes aux yeux désormais, ému par la détresse de la princesse aux cheveux roses. Même Yumi se surprit à détourner le regard, incapable de soutenir l’émeraude des yeux de son ancienne amie.
- Cependant j’ai fini par comprendre, poursuivit-elle sans aucune once d’hésitation dans la voix, j’ai fini par comprendre que tout cacher à Stéphanie et à Mathieu était égoïste. Je suis en quelque sorte responsable de leurs problèmes désormais, je ne peux pas me permettre de fuir mes responsabilités ! Mais je sais aussi que la décision finale ne me revient pas… C’est pour ça que je vous ai tous réunis ici. Si tu t’opposes à ce qu’on se replonge dans cette aventure, je ne pourrais pas t’en empêcher…
La jeune japonaise de réagit pas, cependant ses joues d’ivoire s’empourprèrent légèrement, signe habituel de son trouble. De toute évidence les discours de Stéphanie et d’Aelita l’avaient touchée. Le silence retomba sur le groupe. Soudain, un léger raclement de gorge fit se relever les têtes des adolescents. Tous les regards se tournèrent vers Mathieu qui ne put s’empêcher de rougir face à l’attention nouvelle qu’on lui portait.
- Hum, fit-il pour la première fois depuis l’arrivée des ex-lyokô-guerriers, je voulais juste vous dire que… Après avoir tout appris sur votre passé et votre histoire… Je comprendrais que vous ne souhaitiez pas m’aider. Je n’exige rien de vous, ce serait injuste après tout ce que vous avez enduré ! Cependant, sachez que quelle que soit votre décision finale, je n’abandonnerais pas. Je continuerais seul à enquêter sur la Green Phoenix s’il le faut ! Angel compte énormément à mes yeux et quoiqu’il arrive, je ne le laisserais pas tomber !
Il s’interrompit, replongeant son regard dans son verre qu’il n’avait même pas entamé. Il l'avait dit. Il avait dit ce qu'il avait sur le cœur mais ne se sentais pas plus léger pour autant...
Soudain, une main délicate aux ongles bariolés s’apposa sur son bras avec douceur, lui faisant relever la tête vers Stéphanie. La jeune fille souriait, un détermination sans faille brillant au fond de ses prunelles.
-Quoi qu’il arrive, tu pourras compter sur moi, affirma-t-elle, je ne te laisserais plus jamais tomber à partir de maintenant, je t’en fais la promesse !
Ému, le jeune homme la remercia d’un hochement de tête, incapable de trouver les mots suffisants pour exprimer sa reconnaissance.
- Tu connais déjà ma position sur le sujet, ajouta Aelita en se renfonçant dans son siège, en ce qui me concerne, j’en fais une affaire personnelle. Pour mon père…
Odd et Eva échangèrent un bref regard avant d’approuver à leur tour
d’un signe de tête.
- Je ne veux pas laisser quelqu’un d’autre souffrir comme j’ai souffert à cause de cette histoire, répéta la jeune américaine sous le regard attendri de son petit ami.
Tous se tournèrent vers Yumi qui restait silencieuse, tapotant nerveusement ses doigts contre ses bras croisés.
- Très bien ! finit-elle par abdiquer arrachant au passage un sourire de triomphe à Stéphanie, de toutes façons maintenant que je sais tout ça je ne peux pas rester sans rien faire… Je suis pour que vous vous serviez du Supercalculateur afin d’en apprendre plus sur la Green Phoenix. Cependant ne comptez pas sur moi pour m’impliquer plus que nécessaire dans cette histoire ! J’ai tourné le dos à tout ça désormais et… Et j’ai un bac à passé à la fin de l’année je vous signale ! Alors oui, je vous aiderais, mais dans la mesure du possible…
Odd s’apprêtait à répliquer face à l’égocentrisme apparent de la jeune fille mais Mathieu le prit de cours avec un sourire reconnaissant :
- Merci Yumi… Je ne t’en demandais pas tant... Merci infiniment !
Stéphanie approuva d'un de ses habituels sourires. Même si elle considérait la jeune fille comme bien égoïste de parler de ses études dans une situation pareille, elle comprenait ses sentiments et les acceptait… De plus, elle était persuadée qu’il ne lui fallait qu’un peu de temps pour digérer toute cette affaire !
L’adolescente aux cheveux de jais répondit aux remerciements par un hochement de tête typiquement japonais. Intérieurement cependant, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir comme une boule de culpabilité au creux de son ventre : la détermination de Mathieu l’avait plus touchée que ce qu’elle voulait bien admettre !
- Désolé mais ce sera sans moi…
Une demi-douzaine de regards consternés se tourna vers Ulrich. Le beau brun les toisa tous d’un œil blasé. Il semblait à mille lieux de la détermination et de l'implication de ses anciens compagnons.
- Vous faites ce que vous voulez, compléta-t-il sans se détourner, défiant le groupe d’un air hautain, mais moi je ne recommence pas comme au collège… C’est terminé tout ça, j’ai refait ma vie, j’ai changé et je ne peux pas me permettre d’impliquer Sissi qui plus est ! En plus je ne connais même pas ce Angel… Personnellement j’estime que ce ne sont plus mes affaires ! D’autant plus que j’ai bien assez à faire avec mes propres problèmes comme ça…
- J’arrive pas à le croire… fulmina Yumi, une lueur de colère venant soudain d’allumer son regard, tu es vraiment devenu égoïste à ce point !? Si ta poupée superficielle compte plus à tes yeux que la vie d’un autre mec c’est ton problème après tout ! Mais en ce moment tu ne cesses de me décevoir Ulrich…
- Je trouve ça plutôt gonflé de la part d’une meuf qui n’offre son aide qu’à temps partiel ! rétorqua-t-il d’un ton hargneux.
Tous deux semblaient prêts à en venir aux mains désormais. Même certains clients du Kiwi Bleu se tournèrent dans la direction de leur table, inquiets à l'idée de voir une bagarre éclater.
- On se calme, tempéra Aelita, soucieuse de ne pas attirer l’attention sur eux, Ulrich on respecte ton choix… Cependant sache que si tu venais à changer d’avis, tu serais toujours le bienvenu parmi nous. Tu resteras à jamais un lyokô-guerrier !
- C’est pas si simple que ça Aelita… raya-t-il d'un air triste avant de se lever, lançant un dernier regard froid envers son ancien amour de jeunesse, bonne chance quand même Mathieu…!
Il gratifia le jeune homme d’une tape amicale sur l’épaule et celui-ci se sentit rougir une nouvelle fois. Il n’osait pas l’admettre mais, de tous ceux qui auraient pu le laisser tomber, c’était l’attitude du beau brun qui le blessait le plus. Il le suivit du regard s’éloigner à travers le café jusqu’à disparaitre derrière la porte de verre.
Yumi ne put s’empêcher de ressentir un pincement au cœur douloureux lorsqu’il disparu de son champ de vision. Quelque chose s’était définitivement brisé à présent. Sans Ulrich, elle avait la sensation que leur groupe ne serait plus jamais le même !
- Bon ! lança soudain Eva que la tension ambiante commençait à mettre mal à l'aise, c’est quoi la suite du plan maintenant ? On retourne sur Lyokô ?
- Ça c’est exclu pour le moment, répondit précipitamment Aelita qui tentait tant bien que mal de lutter contre le sentiment d’abandon qui grandissait dans son cœur, presque aussi touchée que Yumi, je vous rappelle que le programme de virtualisation de mon père est incomplet et que les adultes ne peuvent pas être envoyés dans le monde virtuel ! Même à seize ou dix-sept ans je ne pourrais garantir la sécurité de personne...
Stéphanie se renfrogna, déçue. C’était bien la première fois que ses dix-huit ans lui posaient problème ! Elle n’était pas la seule puisqu’Odd affichait désormais une moue mécontente sur le visage, à laquelle sa petite amie répondit par un coup de coude savamment placé qui le fit pouffer de rire. Mathieu décida d’ignorer purement et simplement l’élan soudain de jalousie qu’il ressentait face à la complicité des deux adolescents pour se concentrer sur Aelita.
La jeune fille semblait en pleine concentration, tortillant ses mèches de cheveux roses, son regard d’un vert translucide perdu dans le vide. Elle avala une dernière gorgée de Schweppes avant de reprendre.
- Ce qu’on peut faire pour le moment, c’est nous servir de la puissance du Supercalculateur pour infiltrer le réseau de la Green Phoenix… Mais reste encore à le trouver et ça, ça risque d’être difficile ! Je devrais utiliser les données qu’on a pu récolter suite à l’utilisation de Carthage sur leur précédent réseau mais il n’y a aucune garantie qu’on obtienne un résultat…
- En clair on n’a pas grand-chose ! coupa Stéphanie, toujours aussi directe.
La meneuse allait répliquer lorsqu’un cri rageur retentit dans son dos, lui faisant brusquement tourner la tête. Un jeune homme filiforme aux cheveux blonds et aux yeux emplis de rage cachés derrière une paire de lunettes venait de pénétrer dans le café et de s’arrêter face à leur table, fulminant. Jérémie semblait littéralement hors de lui, son I-phone à la main. Il le serrait tellement forts que ses jointures en devenaient blanches et que l’appareil semblait prêt à exploser sous la pression.
- Jérémie… fit Aelita sans se laisser démonter pour autant, jouant avec sa canette vide, tu es en retard…
- La ferme !
Mathieu tressauta, surpris. Il avait déjà vu son compagnon de chambre en colère, mais jamais au point de se montrer violent envers la jeune fille aux cheveux roses ! Celui-ci toisa le groupe de son regard d’acier, s’arrêtant sur Yumi et le couple d’Odd et Eva avec dédain.
- Je n’arrive pas à y croire… Tu me largues à cause d’une ridicule photo et après ça tu rallumes le Supercalculateur sans m’en parler et tu rameutes les autres dans mon dos !
- Premièrement, je n’ai rien rallumé du tout, répliqua le plus calmement possible Aelita, ensuite, je ne rameute personne dans ton dos ! Tu n’avais qu’à regarder ton téléphone plus tôt ! Et pour finir baisse d’un ton, tu vas finir par attirer l’attention sur nous !
Le jeune homme balaya le café du regard, vexé. En effet, la plupart des clients s’étaient tournés vers lui suite aux éclats de voix et les serveurs avaient momentanément interrompu leur ballet entre les tables. Les quelques élèves de Kadic présents chuchotaient à voix basses, intrigués par le comportement de leur camarade de classe.
Coupable, le jeune homme s’appuya sur la table, se rapprochant au maximum du visage de l’adolescente.
- Je ne te comprends pas Aelita… siffla-t-il d’un ton bas mais si froid qu’il en devenait plus terrible encore que ses cris, tu me rejettes à la moindre erreur de ma part, mais quand c’est ce Mathieu qui fait quelque chose, tu t’empresses de lui venir en aide !
- Tu bloques encore sur ça !? s’exclama-t-elle, incrédule, bon dieu Jérémie tout ne tourne pas autours de ta petite personne ou de ce que je ressens pour toi ! Il serait temps que tu grandisses un peu !
- Que je grandisse !? Aelita, c’est toi qui refuse de passer à autre chose même après tout ce temps ! Pas moi !!!
Les autres restaient interdits face à la joute verbale des deux adolescents, incapables de savoir comment réagir. Mathieu tentait de se faire le plus petit possible sur son siège. Jamais il ne s’était senti aussi coupable qu’en cet instant ! La jeune fille s’apprêtait à répliquer de nouveau lorsque, dans un élan de colère, Jérémie renversa les verres de la table d’un violent revers de main. Les verres se brisèrent au sol, rependant le contenu des boissons restantes sur le carrelage.
- Tu vas te calmer oui !?
Stéphanie venait brusquement de se lever, tremblante de rage. Dans le fond, le barman commençait à contourner le comptoir pour se diriger vers eux, ameuté par le tapage. Jérémie releva la tête vers elle, la toisant d’un regard haineux. Il ne savait pas qui était cette fille et il s’en moquait, elle ne valait probablement pas mieux que son compagnon de chambre !
-S i tu ne veux pas prendre part à tout ça, libre à toi ! poursuivit la jeune fille dont les yeux violets semblaient lancer des éclairs, mais fout-nous au moins la paix une bonne fois pour toute ! Ça ferait des vacances à Aelita vu comment j’ai cru comprendre que tu la traitais ces derniers temps…!
Jérémie resta sans voix face aux accusations de Stéphanie. Voilà que même une parfaite inconnue venait lui faire des reproches ! Désespéré, il se retourna vers Odd et Eva, puis vers Yumi qui baissait la tête, à la recherche d’un quelconque soutien.
- Bande de cons… cracha-t-il avant de tourner les talons et de se précipiter vers la sortie, bousculant les serveurs qui tentaient de le calmer au passage sous le regard choqué des clients.
La porte vitrée teinta avec fracas sur son départ, faisant sursauter Aelita. Elle était blême, et ses poings serrés et tremblant sur ses genoux témoignaient de l’effort qu’elle produisait afin d’éviter à ses larmes de couler.
Lentement, Odd s’approcha de la princesse aux cheveux roses et lui posa une main sur l’épaule, compatissant, bien vite suivi par Eva et Yumi qui l’enlacèrent avec douceur. L’adolescente aux yeux verts angéliques se laissa aller contre l’épaule de la japonaise, incapable d’ajouter quoi que ce fut, comme si cette dispute face à son ex-petit-ami l’avait soudainement rendue muette et vidée de ses forces.
Elle avait tant espéré que, suite à ses explications, le jeune homme redevienne tel qu’il avait été au collège. Que tout reprenne comme avant. Quelle naïveté ! Le Jérémie dont elle était autrefois tombée amoureuse était mort désormais, et rien ne pourrait plus le lui ramener… Il ne lui avait même pas laissé l'occasion de s’expliquer !
Ne pouvant se retenir plus longtemps, elle laissa les larmes couler le long de ses joues roses, le deuil de son amour perdu perlant lentement sur son visage. Elle avait pris un choix difficile, et désormais elle en subissait les conséquences…
* * *
Mathieu inspira profondément face à la porte de sa chambre. La nuit était tombée à l’extérieur et le couloir des dortoirs n’était plus éclairé que par les quelques néons disposés au mur. Sa clef était enfoncée dans la serrure mais il n’osait pas la tourner afin de libérer le passage.
Il avait peur. Peur de se retrouver seul face à face avec Jérémie, peur d’être confronté à lui ! La journée avait été riche en émotions pour tout le monde, et il espérait secrètement que le jeune homme se soit déjà calmé.
Fermant les yeux comme pour se donner du courage, il parvint enfin à enclenché le mécanisme et à abaisser la poignée, faisant doucement coulisser le panneau de la porte, craintif. Il écarquilla les yeux de surprise.
La chambre était plongée dans le noir, cependant Jérémie allait et venait entre leur deux lits, insensible à l'obscurité, ramassant tantôt un vêtement trainant dans un coin, ouvrant tantôt un tiroir pour récupérer un livre et jetant le tout pêle-mêle dans une énorme valise bleu nuit, posée sur son propre sommier.
- Que… Qu’est-ce que tu fais !? ne put-il s’empêcher de questionner, actionnant l’interrupteur du bout des doigts.
La lumière éblouit quelques secondes le jeune homme aux lunettes qui cligna des yeux le temps de s’accoutumer.
- Ça se voit non ? répliqua-t-il froidement en tentant tant bien que mal de faire rentrer un jean usé dans le peu d’espace restant de la valise, je fais mes bagages ! Pas question que je reste ici une minute de plus…
Mathieu referma la porte derrière lui sans se retourner, abasourdi. Il ne s’attendait pas à un comportement aussi extrême, même venant de son compagnon de chambre !
-Mais… Pourquoi ? Tu…
- J’ai déjà prévenu mon père, il est en route, continua-t-il sans prendre garde aux balbutiements de Mathieu, ça fait un moment qu’une place m’ait réservée dans une école pour surdoués à l’autre bout du pays… Au moins là-bas je me sentirais enfin chez moi ! Il m’emmène à la maison dés ce soir et, demain, je serais dans mon nouvel établissement ! Je serais enfin débarrassé de ta tête de con…
Sans relever la remarque déplaisante, le jeune homme s’approcha de son compagnon de chambre, catastrophé. Il n’avait jamais voulu qu’il en arrive à ce point, loin de là ! Il n’appréciait pas beaucoup le garçon aux lunettes, certes, mais ce départ précipité lui donnait l’impression de prendre sa place en l’expulsant sans lui laisser le choix !
- Au moins tu seras tranquille, poursuivit Jérémie, continuant à cracher sa bile, tu auras le champ libre pour t’approprier Aelita comme ça !
-Tu te précipites un peu, non ? risqua Mathieu, plus pâle que jamais, prends au moins la nuit pour y réfléchir ! Pense à ce que ça va faire à Aelita de savoir que…
Mais, avant même d’avoir eu le temps de finir sa phrase, il se sentit subitement empoigné par le col et plaqué contre le mur le plus proche avec violence. Le coup expulsa l’air de ses poumons, le faisant suffoquer. Le visage haineux de Jérémie n’était qu’à quelques centimètres du sien, l’acier de ses yeux le meurtrissant littéralement.
- Comment est-ce que tu oses me parler d’Aelita !? siffla-t-il en raffermissant sa prise, tu me la piques, tu la montes contre moi, tu lui bourres le crâne… Et après tu oses me parler de son bien-être !? T’es qu’un espèce d’enfoiré et tu le sais ! Je ne vois vraiment pas ce qu’elle te trouve de plus que moi…
- Non…Ce n’est pas… tenta-t-il de répliquer, à moitié étouffé par le bras de Jérémie contre sa gorge.
Mais déjà, le jeune homme le relâchait, le laissant glisser au sol pitoyablement. D’une démarche furibonde, il retourna vers sa valise et entreprit de la fermer d’un coup sec sur la fermeture éclair. Chargeant sa sacoche en cuir sur son épaule, il fit volte-face vers la porte, contournant le jeune homme respirant avec difficulté contre le mur, choqué.
- Jérémie il faut que tu m’écoutes ! tenta-t-il de le raisonner alors que celui-ci ouvrait en grand la porte de leur chambre, sans lui accorder un regard, tout ça c’est juste une erreur ! Si tu me laissais t’expliquer tu ne parlerais pas comme tu parles en ce moment !
Son compagnon de chambre était bien la dernière personne à qui il aurait confié son histoire en temps normal, mais la situation le pressait d’agir ! Il devait l’arrêter et tout lui révéler sur ses véritables sentiments avant qu’il ne soit trop tard !
Brusquement, alors qu’il s’apprêtait à rouvrir la bouche pour continuer, un coup de violent poing vint percuter sa mâchoire l’envoyant valser sur le lit le plus proche. Mathieu se redressa tant bien que mal, sa joue le lançant à l’endroit où il avait reçu le coup. Jérémie le toisait de toute sa hauteur, un sentiment d’intense satisfaction sur le visage, son poing fermé encore levé dans sa direction. Il était presque possible lire dans ses yeux à quel point le jeune homme rêvait de faire cela depuis longtemps.
- Je me contrefous de tes explications, lâcha-t-il enfin sous le regard pétrifié de l’adolescent, honnêtement j’en ai plus rien à foutre de ton secret ou quoi ! J’espère juste qu’Aelita pourra se rendre compte à temps de l’erreur qu’elle a faite… Adieu !
Et, sans un mot de plus, il tourna les talons, disparaissant dans le couloir de l’internat en claquant la porte derrière lui. Mathieu resta là, affalé sur le lit, la mâchoire douloureuse, incapable de se lancer à sa poursuite. Le regard que lui avait lancé Jérémie avant de partir était resté gravé au fer rouge sur ses prunelles : un regard de haine, plus terrible encore que ceux auxquels il avait dus faire à Ste. Bénédicte suite à son coming-out involontaire…
Lentement, il se recroquevilla sur lui-même, laissant la détresse l’envahir. Toute cette histoire était en train d’échapper à son contrôle ! A cause de ses sentiments irrationnels il avait brisé un couple, raviver des souvenirs douloureux dans l’esprit des seules personnes qui s’étaient jamais souciés de lui et avait forcé le départ de quelqu’un. En cet instant précis, il se considérait comme pire encore que les homophobes qui l’avait contraint à déménager ! Au final, il ne différait pas beaucoup d’eux en raison de son égoïsme… Et puis qu’allait dire Aelita lorsqu’elle saurait… ?
Il fut incapable de dormir cette nuit là, tourmenté par la culpabilité et le remord. Il ne s’était jamais autant haï qu’en cet instant précis ! A quoi bon retrouver Angel si c’était pour semer autant de malheurs autours de lui… ? En une seule journée, plus d’une vie venait de basculer par sa faute.
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Valaaaaaaaaaaa ! Je sais, c'est long et encore, j'ai coupé court vers la fin ! Pour le prochain chapitre NORMALEMENT ça devrait être d'une taille plus respectable... Par contre, ça signifie plus de suspens tout ça !
Et pour ceux qui s'apprêtent déjà à me brûler vif pour le départ de Jérémie soyez patieeeeents, j'en ai pas encore fini avec lui, loin de là !
En espérant ne pas vous avoir trop ennuyés et ne pas avoir été trop incohérents avec les réactions des personnages... Sur ce, à bientôt (peut-être) pour le chapitre 15 ! _________________
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*Odd Della Robbia* |
Posté le: Jeu 18 Aoû 2011 00:24 Sujet du message: |
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Inscrit le: 14 Sep 2008 Messages: 1330 Localisation: Sur le territoire Banquise entrain de faire de l'overboard |
un vrai sa*opard ce jeremy.
Et vu ce que tu as dit en conclusion, je sens la connerie à plein nez du genre "rejoindre la Green Phenix pour se venger" _________________
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