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[Fanfic] Code Alpha 2.0 - Rainy Days [Chapitre 10]

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 Auteur Message
LixyParadox MessagePosté le: Sam 27 Nov 2021 11:03   Sujet du message: Répondre en citant  
[Frelion]


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Messages: 91
Localisation: Perdue
Euh, salut.
Ca fait longtemps, pas vrai ?

Petite présentation de mon retour
Spoiler


Réponse au commentaire de Zéphyr:
Spoiler


Edit: bon j'suis désolée j'arrive pas à règler la taille des chapitres >.<


Chapitre 9: Embellie éphémère


TW: tentative de suicide

Mathilde


Mathilde préparait du thé. En même temps, elle faisait griller du pain. Elle allait faire un sandwich à la petite Ambre, quelque chose de bon et qui lui remplirait l'estomac.

La rouquine restait sujette à de nombreux doutes. Elle avait été recueillie à ses 13 ans par l'Institut. Elle y avait partagé une chambre avec Judith et elles avaient apprit à se haïr mutuellement. Elle y avait aussi rencontré Augustin, complètement perdu, amorphe et asocial, qui était à deux doigts de se faire exclure. L'Institut était un endroit particulier. On y gardait que la crème de la crème intellectuelle chez les ados et pré-ados. Dès que quelqu'un ne rentrait plus dans les critères, il se faisait éjecter. Willaim Dunbar, le fondateur de l'Institut venait souvent leur rendre visite. Elle n'avait jamais comprit qui il était réellement, mais il semblait qu'il était important. Chaque fois, il leur faisait un discours pour leur rappeler les raisons de leur présence ici.

« N'oubliez pas que nous vous avons arraché à des familles d'accueil, des foyers. Certains étaient à la rue quand on les a trouvé... Nous vous offrons une nouvelle chance ! La chance de briller ! De travailler aux côtés de l'homme le plus puissant du monde et peut-être même de prendre sa place ! »

La plupart des membres de l'Institut étaient effectivement orphelins ou venaient de familles... compliquées. Mathilde était orpheline, ses parents étaient morts dans un incendie à ses six ans. Elle avait failli y passer aussi. Depuis, elle avait une étrange fascination presque malsaine pour les flammes. Elle essayait de s'éloigner des briquets et autres allumettes depuis qu'elle avait été trop loin.

Mathilde était arrivée à l'Institut en étant au bout du rouleau. En rencontrant Augustin qui était encore plus désespéré qu'elle, elle avait trouvé une raison de continuer. Puisqu'elle ne s'appréciait pas assez pour se battre pour elle, elle se battrait pour les autres, pour ceux qui n'en avait plus la force. Elle aida Augustin comme elle le put, en lui prêtant des attentions particulière, en l'aidant à réviser pour les examens. Au début, il avait été assez surpris qu'elle s'intéresse à lui et l'avait complètement ignoré. Mais peu à peu, il s'était accoutumé à sa présence et ils avaient fini par être amis. Même si Augustin restait très particuliers.

Et puis au fur et à mesure du temps, à force de s'entre-aider, arriva ce jour fatidique où ils furent convoqué dans le bureau de monsieur Dunbar avec deux autres membres de l'Institut. Ce n'était pourtant pas William qui les reçu, juste un étrange professeur avec des lunettes rayés qui se présenta sous le nom de monsieur Guidon. Il leur présenta un écran d'ordinateur et se mit en retrait.

Il y avait donc Augustin, Mathilde, mais aussi Judith et cette fameuse Zoé à qui personne n'avait jamais parlé. Un message apparut sur l'écran.

H : Bonjour mes jeunes amis. Je m'appelle Hannibal. Nous arrivons au terme de l'expérience de l'Institut. Le but était de me trouver un digne successeur parmi vous, mais la situation a changé.

Il leur expliqua que normalement, ils auraient dû être les quatre finalistes mais qu'une cinquième personne imprévue s'était rajouté à la liste, avec beaucoup d'avance sur eux.

H : Je suis navré, c'est arrivé par hasard et c'est un peu injuste pour vous. C'est pourquoi je vous donne une chance de me montrer votre valeur. De me prouver que vous valez mieux que lui.

Et c'est ainsi qu'avait commencé leur étrange alliance. Tout ce serait bien passé si Zoé et Judith n'en faisaient pas qu'à leur tête... Mais de toute façon, Mathilde ne savait même pas pourquoi elle voulait être le successeur d'Hannibal. Elle ne voulait qu'aider les autres. Est-ce que cette place lui donnerait plus d'opportunité de faire du bien dans le monde ? Elle voulait tellement se faire pardonner...

C'est pourquoi aider Ambre lui avait semblé nécessaire. Elle avait été la recueillir sans prévenir qui que ce soit. Judith avait été folle de rage. Augustin avait temporisé, en expliquant que depuis le début il essayait de recruter l'un des anciens Alpha-guerrier et que c'était leur chance. Mais Mathilde ne voulait enrouler personne. Lorsqu'elle avait vu Ambre sur le banc, elle avait ressenti sa douleur. Elle voulait l'aider à sourire à nouveau.

Je suis trop sensible pour cette histoire. Judith a raison quand elle dit que je n'ai rien à faire là. Augustin est probablement d'accord, mais il ne me le dira jamais, il tient trop à moi.

Elle soupira, prit le plateau qu'elle avait préparé et remonta voir Ambre.

??O??bre

J'étais sur le bord de la fenêtre. Prête à sauter. Prête à enfin finir ma fausse vie. C'était... beaucoup plus dur que je ne le pensais... Je voulais mourir mais j'avais peur de le faire, quelle ironie... Mathilde débarqua à nouveau dans la pièce et lâcha le plateau qu'elle transportait en me voyant. Elle se mit à hurler, mais je n'écoutais pas.

« Ambre ! Ne fais pas ça !

Je la regardais avec un petit sourire triste. Même ma sauveuse s'était trompée. Ce n'était pas moi qu'elle avait voulu aider, mais Ambre. Toujours et encore Ambre.

- Je ne suis pas Ambre.

Et je m'apprêtais à sauter.

- Qui es-tu alors ? Cria t-elle à mon attention.

Cette question. Personne ne me l'avait jamais posé. J'avais été la seule à m'interroger face à un miroir quant à mon identité.

- Je... Je ne sais pas. J'étais l'ombre d'Ambre jusqu'à ce que je me débarrasse d'elle dans la mer numérique. Je ne sais pas qui je suis.

Mathilde marqua une pause. Comme une hésitation. Elle devait me prendre pour une folle, et elle avait probablement raison.

- D'accord, tu n'es pas Ambre. Je te prie de m'excuser de m'être trompée, d'accord ? Descends de là qu'on puisse discuter, s'il te plaît...

Elle avait l'air alarmée. Ses yeux étaient rouges. Elle ne voulait pas que je saute. Elle ne voulait pas que je meure, alors qu'elle savait que je n'étais rien. Pourquoi ?

- Pourquoi ? Je ne suis personne ! Et j'ai tué... J'ai tué Jean... Je mérite de tomber !

- Personne ne mérite ça ! Et si tu n'étais personne... tu n'aurais pas de regrets !

Des regrets ? Oui. Oui j'en avais beaucoup. Beaucoup trop.

- Rien n'est irréparable, je te l'assure !

- Tu te fous de ma gueule ? Comment je répare quelqu'un que j'ai poignardé ?!

- Je n'ai pas toutes les réponses... Mais tu ne répareras rien en mourant ! Tu feras juste couler plus de sang !

- Mais je ne suis rien ! Je n'ai même pas de nom !

- Tu... Tu n'as qu'à t'en choisir un !

Pourquoi est-ce qu'elle essayais de me sauver ? Je ne voulais pas être sauvée !

- Descends maintenant... Je t'en prie...

Je voulus faire un pas vers le vide, mais je sentis qu'elle me prit la main.

- Je ne te connais pas. Mais je ne demande qu'à te connaître. Si tu n'as pas de nom, on t'en trouvera un. Si tu as commis des erreurs, on trouvera un moyen pour que tu puisses te racheter. Mais ne laisse pas tomber. Je ne veux pas de nouvelles morts...

Alors... Alors je descendis du rebord de la fenêtre. J'étais... perturbée. C'était la première fois qu'on me parlait. Je veux dire, me parlait à moi, non pas à Ambre. Une personne que je venais à peine de rencontrer venait de me reconnaître alors que Jean avec qui j'avais vécu pendant un an n'avait jamais réussi à faire la différence entre ma jumelle et moi.

- Assieds toi et mange, d'accord ?

J'obéissais. Que pouvais-je faire d'autre ? Je me dis que cette fille était curieuse de vouloir me sauver. Elle ne m'avait pas prise pour une folle quand je lui avais parlé d'Ambre. Au contraire, elle agissait comme si c'était totalement normal. Même moi j'aurai eu du mal à croire à une telle histoire...

- Tu lis des livres ? Me demanda t-elle.

- P... Pourquoi cette question ? Répondis-je avec agressivité, avant de me raviser. Être en permanence sur la défensive ne m'avait jamais rien apporté de bon. Oui, je lis, rajoutai-je.

- Quel est le dernier que tu as lu ?

- Notre-Dame de Paris.

Je l'avais lu avec Ambre, il y a bien longtemps, alors qu'on s'enfermait ensemble dans le grenier pour lire à deux.

- Oh, pas la plus joyeuse des lectures mais certainement une des plus intéressante ! Qu'est-ce que tu en as pensé ?

- J... J'ai trouvé ça fort.

- Tu partages cette vision de la fatalité ? Qu'on ne peut en quelque sorte pas échapper à son destin ?

- Au début, non... J'avais l'impression d'avoir échappé à mon propre destin en prenant le contrôle de ce corps et en chassant Ambre... Mais au final, pour ce que ça a donné, peut-être qu'il... qu'il y a bel et bien une fatalité.

- Tu crois ça ? Si c'était le cas, je pense que tu aurais sauté par cette fenêtre. Tu es quelqu'un, juste quelqu'un de perdu pour l'instant.

Ce qu'elle disait résonnait dans ma tête. J'étais « quelqu'un » ?

- Ça ne change pas... ça ne change pas le fait que j'ai tué Jean.

Mathilde eut soudainement un air grave. Elle prit une grande inspiration et reprit la parole.

- Quand j'étais plus jeune, j'ai mis le feu à mon dortoir. Je ne l'ai dit à personne, mais ça n'a pas été sans conséquence. Ma voisine de chambre, une certaine Jeanne s'est retrouvé en flammes et je n'ai rien fait pour l'aider. Elle est toujours vivante mais... elle a le visage défiguré à vie. Je ne cesse d'y penser. Tout ce que je fais, c'est dans le but de réparer l'erreur que j'ai commise ce jour. Peut-être que je pourrai jamais combler cette dette. Mais en attendant, j'essaie d'aider les autres.

Les yeux de la rouquine étaient devenus humides.

- Et... Et tu penses que c'est ce que je devrais faire aussi ?

- Seulement si toi tu le souhaites. Je t'ai empêchée de sauter aujourd'hui, mais rien ne t'empêchera de le faire demain. Au final, la décision t'appartient à toi. Pas à une sinistre inconnue ou a une quelconque fatalité.

- Tu donnes l'impression que c'est si simple...

- Au contraire, ça sera loin d'être facile. Ne crois pas qu'il te suffira de faire une ou deux « bonnes actions » pour oublier ce que tu as fait. Et de mon point de vue, je ne pense pas qu'il faille oublier. Je n'ai pas oublié ce que j'ai fait. J'y pense sans arrêt et c'est devenu ma raison de continuer. Si jamais tu décides de t'accrocher à la vie, je peux t'accompagner. On peut essayer de réparer nos erreurs ensemble, si ça te dit.

J'étais encore partagé. Une partie de moi voulait croire en ce qu'elle me disait... Et une autre était toujours persuadé que si, la fatalité existait et que ma seule option était de mourir. Il me fallait un moyen de trancher entre ces deux extrêmes.

- Je veux un prénom.

Mathilde se leva et alla jusqu'à sa bibliothèque. Elle en sortit un dictionnaire des prénoms et me le tendit. Je commençai à tourner les pages. Qu'est-ce que je cherchai ? Quelque chose avec une signification forte ? Non... Je voulais juste trouver celui qui me feras dire « mais oui, c'est moi ! ». Si jamais je ne le trouvai pas, cela signifiait que Mathilde avait tort, que je n'étais personne et que je devais mourir. Si jamais j'arrivais à en trouver un, cela signifierait que je ne serai plus simplement la simple ombre d'Ambre... Cela voudrait dire que je suis véritablement « quelqu'un ». Pendant une dizaine de minutes, je cherchai en vain parmi tous ces noms qui n'étaient pas « moi ».

- Je crois que j'ai trouvé...

- Je t'écoute. »

Constance


Je ne lu même pas l'explication qui allait avec le prénom. Rien qu'en le lisant, je su que c'était le bon. Que c'était moi. Je n'étais pas Ombre. Je n'étais pas Ambre. J'étais Constance. Et rien qu'en me trouvant, une vague d'espoir me submergea. Il en avait fallu du temps tout de même. Une année et un décès. C'était horrible à penser mais... peut-être que sans la mort de Jean, je n'aurai jamais réussi à atteindre ce stade. Je m'en voulais toujours, bien sûr, mais j'avais envie de croire à ce que me disait Mathilde. Que cet acte horrible que j'avais commis allait pouvoir devenir ma motivation. Qu'en plus d'être une personne désormais... j'allais en plus pouvoir devenir une bonne personne.

« C'est un très beau prénom. Il te va très bien, Constance.

Je ressentis des frissons en l'entendant me parler. Me parler ! Personne ne m'avais jamais parlé. C'était ma première conversation. Ma première vraie journée. D'une mort je renaissais. Mon parcours jusque là brumeux et incohérent prenait enfin du sens. Je voulais m'en sortir. J'allais m'en sortir. Avec Mathilde. Elle était là à me sourire, heureuse de me voir choisir la vie. Et j'étais heureuse d'avoir fait ce choix aussi.

- M... Merci. »

J'étais persuadé que désormais, les choses allaient changer. Que j'avais enfin trouver une raison d'exister. Bien sûr, tout cela était artificiel. On ne peut pas passer aussi rapidement du désir de mort à celui de vie en était sincère. Tout cela était dû à la présence rassurante et bienveillante de Mathilde. Mes réflexions n'étaient pas les miennes, mais les siennes. Mais à cet instant précis, je ne le savais pas. Pas encore, en tout cas. J'étais vraiment heureuse. J'avais l'impression que la pluie allait enfin cesser.

Oh, comme j'avais tort...

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Dernière édition par LixyParadox le Dim 28 Nov 2021 13:09; édité 2 fois
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LixyParadox MessagePosté le: Sam 27 Nov 2021 12:01   Sujet du message: Répondre en citant  
[Frelion]


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Chapitre 10: Sur le sentier de la guerre

Mercredi, veille de l'attaque de Judith, Mathilde et Augustin.

Zoé

Zoé attendait sur le trottoir, se protégeant de la pluie avec un parapluie noir. Et puis après tout, à quoi bon ? Elle replia sa protection et fixa le ciel noir qui vidait sa fureur sur le sol. Des orages étaient annoncés dans la soirée et potentiellement dans la journée de demain. Ce n'était pas surprenant, cela faisait longtemps que les nuages gris s'amassaient au dessus des toits, il fallait bien que ça explose un de ces jours.

Elle se sentait impuissante, seule sous cette pluie. Elle avait l'impression d'avoir tout fait pour retenir les averses, mais que pouvait faire une simple adolescente face aux torrents de haines qui se préparaient ? Son objectif principal avait toujours été de protéger le plus d'innocents possible. La jeune gothique avait eu l'impression d'y parvenir à travers Melvin mais ça avait fini par se retourner contre elle. Et elle avait beau essayer de se convaincre que ce n'était pas de sa faute si le rouquin était toujours en première ligne, elle ne pouvait pas s'empêcher de culpabiliser. Peut-être qu'elle aurait dû être plus radicale. Ou peut-être qu'elle n'aurait pas dû perdre son temps avec lui et directement attaquer le mal à la source. Parce que maintenant, il était trop tard. Que ce soit Antoine ou sa « famille », les deux camps mettaient leurs dernières pièces en place sans savoir qu'un troisième camps se préparait à rentrer en jeu à travers elle, Zoé, la fille sans passé, sans identité. On lui avait volé jusqu'à son véritable prénom. Pour ne rien arranger, la seule personne qui lui avait montré de l'empathie était morte sans que quiconque ne s'en soucie.

Ses yeux cessèrent de contempler les nuages menaçants pour descendre sur sa montre. Combien de temps allait-elle devoir attendre encore ? Après tout, sa couverture ne tenait qu'à un fil. En plus, Judith se méfiait énormément d'elle et l'avait déjà suivie à plusieurs reprises. Cette nana-là n'était pas seulement parano, mais aussi dangereuse. Zoé faisait de son mieux pour ne pas la sous-estimer.. Quant à Augustin et Mathilde... Augustin était étrange, tout sonnait faux chez lui. Elle le mettait dans la même catégorie que Judith. Mathilde était particulière, mais pas dans le bon sens. Trop sensible, trop persuadée de faire le bien pour prendre conscience des enjeux supplémentaire.

Finalement, la voiture verte arriva enfin. C'était une vieille Minie, toute petite, assez kitch. Baptiste, son contact habituel était au volant. Elle était un peu déçue, elle s'était attendue à voir le vioc en personne. Elle jeta des regards aux alentours et monta dans la voiture. L'homme l'interpella froidement :

« Alors ?

- Ouais, bonjour sinon ? Je sais qu'on s'aime pas mais on peut au moins faire semblant.

- Ne rendons pas ça plus désagréable que ça doit déjà l'être. Camille attends ton rapport.

- Il pouvait pas venir le chercher lui-même ?

- Il est... occupé. Nous avons des raisons de croire que H sait qu'il est toujours en vie. »

Camille, l'homme qui avait mené la résistance contre Hannibal, alors qu'il avait perdu tous ses alliés et failli perdre la vie. Ça sonnait glorieux comme ça, mais il ne fallait pas oublier qu'il était l'une des raisons de la création même du pirate informatique. De plus, il n'était jamais en première ligne. N'avait-il pas laissé Ulrich et Mélissa se faire tuer, sans même leur donner le moindre signe ou la moindre instruction ?

« Judith, Augustin et Mathilde comptent lancer une attaque jeudi matin afin d'en finir avec Antoine Belpois. C'est Judith qui gère l'attaque, mais ce qu'elle a expliqué aux autres est complètement bidon. J'ai des raisons de croire qu'elle prépare quelque chose de dangereux, où il y aura beaucoup de dommages collatéraux. Je pense qu'il serait bon d'intervenir dès maintenant et...

- Merci Zoé, nous n'avons pas besoin de savoir ce que tu penses, juste ce qui se passe.

La jeune gothique fut tentée très fortement de lui envoyer son poing dans la figure.

- Si vous voulez, mais est-ce que vous allez agir ? Je peux vous mener jusqu'à eux. Je peux même me charger de Judith !

Zoé n'avait pas peur de se salir les mains. Elle avait toujours su que si elle voulait protéger les innocents, elle n'en serait plus une.

- Je dois en parler avec Camille, mais c'est peu probable.

- Je viens de vous dire qu'il y allait avoir des blessés ! Des morts probablement !

Baptiste eut l'air hautement agacé.

- Oui, merci, nous le savons. Mais il vaut mieux laisser ces monstres s'entre tuer avant d'agir.

Antoine Belpois avait été considéré comme un potentiel allié jusqu'à ce que Zoé leur apprenne qu'il était lui aussi un potentiel successeur d'Hannibal. Dès lors, Camille et Baptiste le rangèrent dans la catégorie « nuisible ».

- Je te rappelle notre objectif premier : récupérer le virus qu'Antoine Belpois a programmé l'an passé et qui a détruit XANA. Le reste est secondaire.

- Ouais. C'est ça. Des vies humaines, secondaires.

- Nous n'avons pas le choix, nous devons penser au plus grand nombre.

- C'est pour ça que vous avez laissé mourir Mélissa ?

Baptiste grogna. La défunte agente de ZETA était un sujet sensible. Camille s'était méfié d'elle. Après tout, elle avait été recueilli par William Dumbar et même si elle semblait déterminé à venger son père, on était jamais à l'abri d'un traître. C'est pourquoi, il avait préféré garder ses distances avec elle. Et c'était aussi pourquoi elle était morte... Zoé ne le pardonnerait jamais. Alors qu'elle était trimbalée un peu partout dans cette organisation en cavale, Mélissa avait été là pour elle et Zoé n'avait jamais eu l'occasion de la remercier. ZETA n'avait pas la même conception de la reconnaissance pour ses agents.

C'était eux qui avait lancé le projet Carthage. C'était eux qui avait tenté de le faire revivre avec Hannibal et Jérémie Belpois. Selon Zoé, ils méritaient ce qui leur arrivait. Cependant, on ne lui demandait pas vraiment son avis.

- Nous ne pouvions intervenir. Pas encore.

- Comme là, je suppose. Bon, j'ai dit ce que j'avais à dire, si vous avez pas d'autres instructions à me donner, je me casse.

- Attends un peu, Zoé.

- Quoi ?

- Nous t'interdisons d'agir, c'est bien clair ? Je sais quel genre de petite peste insupportable tu es, mais pour une fois, tu vas nous écouter, d'accord ma mignonne ?

Zoé lui lança un regard noir. Il l'avait immédiatement percée à jour : en sortant d'ici, sa première intention aurait été d'aller mettre un terme à cette histoire, toute seule. Mais après tout, qu'est-ce qui la retenait ?

- N'oublie pas que sans nous, tu n'es rien. Tu n'es personne. Qui s'intéresse à toi au-delà de nous ? Et puis pense à Mélissa : est-ce que tu voudrais trahir ce pourquoi elle a donné sa vie ?

- Enfoiré...

- C'est ça, si ça te fait plaisir de le penser. Tu es jeune, tu es encore dans l'émotion. Un jour tu comprendras qu'il faut parfois accepter de faire des sacrifices au nom du bien commun. Et ce jour là, tu repenseras à moi et tu verras que nous avions raison d'agir comme nous l'avons fait.

Zoé jura intérieurement que jamais elle ne lui ferait le plaisir de lui donner raison. Jamais elle ne cesserait de s'indigner, de brûler intérieurement. C'était sa rage qui la faisait avancer.

- Tu peux t'en aller. Reste disponible dans les jours qui viennent. Nous ne tarderons pas à avoir à nouveau besoin de tes services. »

L'homme tourna la tête pour lui signifier qu'il en avait terminé. Elle s'en alla en claquant la portière, incertaine sur la marche à suivre, bouillonnante de colère. En partant, elle ne remarqua pas la petite fille assise sur un banc qui la regardait fixement.


Violette


Violette était assise dans son coin habituel du laboratoire. Songeuse. Je vis mes derniers instants, se dit-elle. La crise qu'elle venait d'avoir ne laissait pas présager d'autre avenir. Combien de temps lui restait-il ? Une journée ? Quelques heures ? Je dois tenir assez longtemps pour être utile à Antoine. A quoi bon être encore debout si je ne peux pas lui servir ?

« Le projet R est arrivé à son terme ! Violette, va accueillir notre nouvel invitée ! clama Antoine avec enthousiasme.

- Pardon ? Lui répondit-elle d'une petite voix.

- Comment ça pardon ? Tu n'es pas là pour me poser des questions, tu es là pour m'obéir !

A : Antoine, je crois qu'elle ne sait pas de quoi tu lui parles.

Heureusement qu'Alpha était là.

- Ah. Bon, ben va dans la salle des scanners, j'ai une surprise pour toi ! Encore une preuve de mon génie ! »

Violette hocha la tête et se dirigea vers l'échelle. Elle la descendit calmement. Ses mains tremblaient. Je me sens faible. Qu'est-ce qui m'arrive ? La jeune fille s'arrêta devant l'un des immenses machines qui commençait à s'activer. Il y eut un grand flash et les portes dorés s'ouvrirent, laissant échapper une épaisse fumée grises. Je crois distinguer quelque chose... Ou plutôt quelqu'un...

« Salut sœurette. » fit une voix qui lui était familière.

La brume se dissipa, laissant apparaître une jeune fille, complètement nue. Violette eut soudainement l'impression de se regarder dans un miroir. Il n'y avait que deux différences : des cheveux rouges vifs et un regard emplit d'une détermination dont elle n'avait jamais été dôtée.

« Tu comptes rester longtemps à me mater ? On est les même j'te signale.

- P... pardon. Veux-tu des vêtements ?

- Un peu que j'en veux ! Je vais pas rester à poil toute la journée.

- Qui es-tu ?

- Je suis toi, en améliorée. Je suis Rose. » lui fit-elle avec un clin d'œil.

Violette restée bouche bée devant cette nouvelle arrivée. Ainsi, le pire était déjà arrivé. Antoine l'avait remplacée. J'espère qu'il ne compte pas se débarrasser de moi. J'espère qu'il me laissera être avec lui, jusqu'au bout... Antoine débarqua à toute vitesse, fou de joie. Il jubilait en voyant sa création.

« Parfait ! Parfait !

Puis, il se ressaisit.

- Je dois mener quelques tests avant tout. Comment t'appelles-tu ?

- Je suis Rose.

- Quelle est ta fonction ?

- Obéir à Antoine Belpois. Uniquement Antoine Belpois.

- As-tu des directives qui te sont interdites ?

- Uniquement que je ne peux pas faire de mal à Antoine Belpois.

- Embrasse-moi.

Sans hésiter, sans couvrir sa nudité, Rose s'approcha de son créateur et l'embrassa avec une fougue qui fit rougir sa jumelle aux cheveux bleus.

- Parfait. Tu vois Violette, j'ai déjà intégré une personnalité à ta petite sœur. Ainsi, je n'aurai pas de temps à perdre avec son éducation. J'espère que sa présence te sera bénéfique. Tu as beaucoup à apprendre d'elle. Je te laisse lui faire visiter l'usine. Je dois continuer à préparer l'attaque de demain. »

Violette, sans dire un mot, fit signe à sa nouvelle sœur de la suivre. Elles descendirent l'échelle commencèrent à faire le tour de l'usine. Dans l'idée, Rose devait connaître l'endroit par cœur. Antoine avait installé des caméras de surveillance un peu partout, mais on ne pouvait pas toujours se fier à la technologie, surtout quand les attaque via Lyoko permettaient de manipuler tout ce qui avait un lien avec l'électricité.

« Tu sais, je suis pratiquement pareil que toi. 'Fin, pratiquement parce qu'Antoine a prit le temps de gommer tout tes vilains défauts.

- Je sais, lui répondit la jeune fille aux cheveux bleus.

Rose eut un immense sourire, avec un air infiniment hautain.

- Clairement, tu as été le brouillon, frangine ! Il travaille sur moi depuis des lustres. J'ai des connaissances en informatique pour pouvoir l'aider, là où toi tu n'es...

Violette s'arrêta et se tourna face à sa jumelle.

- Rose. Tu n'as rien à me prouver. Tu es meilleure que moi, je ne te ferai pas d'ombre auprès d'Antoine. Je n'en ai même pas envie.

La nouvelle-née resta quelques instants bouche bée avant de lancer un regard noire à son interlocutrice.

- Qui te dis que j'ai quoique ce soit à « prouver » ? Je n'ai rien à prouver ! Je suis meilleure que toi, c'est un fait ! Tu es une antiquité, Violette. Combien de temps as-tu mis pour apprendre à parler correctement ? Regarde ta gueule : tout chez toi respire la fausseté ! Alors que moi je suis bien réelle ! Et Antoine le voit bien !

Le pire, c'est que cette envie d'être la seule à ses yeux, d'être la meilleure pour lui... C'est lui qui te l'as implantée. Cette personnalité t'a été donnée. Il veut que tu sois jalouse. Il veut que tu me challenges, qu'on se batte toutes les deux pour lui. Mais ce n'est pas la peine, petite sœur. Tu peux l'avoir. Même si je le voulais, je ne l'aurai pas : je n'en ai plus le temps. J'espère juste que tu arriveras à te détacher des répliques qu'il a écrites pour toi.

- Retournons au labo, j'ai pas besoin de tes conseils. J'me débrouillerai très bien toute seule. »

Sans ajouter un mot, la première création d'Antoine raccompagna la seconde dans la salle qui leur avait donné naissance. Le blondinet les attendait. Il semblait ne pas pouvoir tenir en place.

« Bien, vous revoilà toutes les deux ! Alpha vient de me confirmer que tout était prêt pour demain ! Hannibal va enfin voir que ces larbins de pacotilles ne font pas le poids face à moi ! Bon. Rose, tu viendras avec moi à Kadic. Il faudra par contre te déguiser en Violette pour ne pas attirer les soupçons... Il n'y aura que les cheveux à modifier, à part ça vous êtes identiques physiquement. Violette, quant à toi, tu iras sur Lyoko avec Melvin. Il vaut mieux avoir beaucoup de mains d'oeuvre pour protéger notre tour. Des questions ?

- Quel est l'attaque prévue exactement ? demanda Rose.

- La notre ou la leur ? Bref, peu importe, je t'expliquerai en chemin. Ce pour quoi j'ai travaillé si dur va enfin donner ses fruits ! C'est un grand jour, mes chers serviteurs ! Et une fois ces idiots hors de mon chemin, nous pourrons enfin nous concentrer sur l'essentiel. Retrouver Ambre.»

Violette hocha la tête, essayant de se contenir. Son mal de ventre devenait de plus en plus fort. Est-ce qu'elle allait tenir suffisamment longtemps pour pouvoir assister au triomphe d'Antoine ?

Constance


Je crois que je n'avais jamais passé une aussi bonne nuit. Au petit matin, Mathilde me laissa dans la salle de bain avec un accès à sa garde-robe. Les vêtements que je portais étaient dans un piteux état, de plus il ne m'appartenait pas: c'était ceux d'Ambre. Elle avait toujours porté des fringues aux couleurs mielleuses désagréables, typique d'une jeune adolescente prude. Je n'étais pas elle. J'étais ma propre personne. Je n'avais plus à l'imiter, plus à me comporter comme elle, plus à m'habiller comme elle. D'ailleurs, je ne comptais plus à me teindre les cheveux en blonds tous les matins. Ils étaient rose à la base ? Et bien soit. Ils le resteraient.

Je fis plusieurs essayages et m'observai dans le miroir. Je n'avais pas d'attentes particulières, je voulais juste être en accord avec moi-même. C'était un peu plus difficile que prévu. Quand j'interprétais Ambre, je n'avais pas ce genre de soucis : je me contentais de faire ce qu'elle aurait fait, choisir ce qu'elle aurait choisi. Je me rendais compte que c'était plus simple d'être quelqu'un d'autre plutôt que d'être soi-même. Mais j'allai apprendre.

Je fermais les yeux. Tout cela était quand même bien perturbant... C'était étrange, mais être seule me mettait mal à l'aise. Depuis le jour où j'avais commencé à exister, j'avais toujours été accompagnée, que ce soit par Ambre ou par la suite par mes propres hallucination. Pour la première fois, j'étais l'unique personne présente dans ma tête. Pourtant cela ne voulait pas dire que les regrets s'étaient envolé aussi vite. C'était même pire, je ne pouvais plus reprocher à qui que ce soit de me faire culpabiliser car à présent je m'en chargeais toute seule. Je me tournai vers un coin vide de la salle de bain. J'avais besoin d'extérioriser mes sentiments.

« Je suis désolée, d'accord ? Désolée que tu es eu à vivre ça. Je suis ridicule, m'excuser devant un miroir ne changera rien... Mais en partant, tu m'as permis d'ouvrir les yeux. Ce n'était pas une vie que j'avais eu jusque là, c'était un mensonge. Et tu en faisais parti. Pour le détruire, tu devais disparaître. »

Je m'attendais à ce que le fantôme de Jean, issu de mon imagination apparaisse pour m'accuser et demander justice... Mais il n'en fut rien. L'Autre ne se manifesta pas non plus, elle était bel et bien partie. Je m'en voulais énormément, c'était évident, et il faudrait probablement des années avant que je ne parvienne à me pardonner. Mais je m'en étais sorti. L'horreur était derrière moi. La bête assoiffée de sang que j'avais été par le passé avait disparu, et je l'espérais pour toujours. Cette évolution n'était même pas ma victoire, c'était celle de Mathilde. C'était elle qui m'avait tiré de la boue. J'avais eu beaucoup de chance de tomber sur elle. Enfin, était-ce vraiment de la chance ? Elle m'avait rapidement parlé d'Antoine et de Lyoko. Je n'avais pas bien suivi toute cette histoire à l'époque, obnubilée par mon désir de liberté. Cependant, j'avais tout de même compris que ce qui nous était arrivé l'an dernier était loin d'être anodin et que personne d'autre n'était au courant. Comment Mathilde pouvait-elle savoir tout ça ? Devais-je me méfier d'elle ? Mon instinct de survie aurait répondu oui sans hésiter, mais quelque chose était différent avec cette fille.. Elle me comprenait. Sincèrement, elle me comprenait. Et lors de notre courte conversation, elle m'avait fait réaliser plus de choses qu'en une année complète avec Jean. Sa voix douce avait dispersé une immense partie des doutes qui me possédaient et quand elle m'avait pris les mains, j'avais ressenti des frissons que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais connu auparavant. Elle m'avait sauvée la vie.

J'avais fini de m'habiller. Je trouvais mon reflet joli pour une fois, pour la première fois. C'était ce genre de sentiment que je devais cultiver.

« Tu es prête Constance ? me dit une voix familière depuis l'autre côté de la porte qui me fit sursauter. Je me mis à rougir en l'entendant.

- Oui, j'arrive !

Je sortis de la salle de bain. Mathilde m'attendait de l'autre côté. Elle s'était elle aussi changée. Elle se mit à me sourire. Elle ne souriait pas à Ambre, elle me souriait, à moi Constance. Elle me jaugea de haut en bas et eut un petit rire.

- Tu es beaucoup plus mignonne comme ça. Et j'adore tes cheveux, leur couleur originelle te va beaucoup mieux !

En même temps, lorsqu'elle m'avait recueillie, je venais de dormir sous la pluie. J'étais couverte de boue et j'avais les yeux rouges.

- Merci ? » répondis-je simplement.

J'avais une drôle d'impression. J'étais à la fois flattée, mais en même temps j'avais un peu honte de l'être. Ce n'avait jamais été mon genre d'être timide ou d'avoir du mal à m'exprimer. Tout ça, c'était plus du registre d'Ambre. En jetant un bref coup d'œil dans le miroir, je découvrais avec surprise que je m'étais mise à rougir. Je ne comprenais plus rien, et dans cet instant présent, ça avait plus d'importance à mes yeux que tout le reste. Avoir ce genre de problèmes... ne me dérangeait pas tellement. N'était-ce pas plus agréable d'être déstabilisée parce qu'on se sentait anormalement bien en la compagnie d'une personne, plutôt que d'être animée par une crise de rage meurtrière ? Alors en réalité je voulais que ça continue.

« Il est temps que je t'explique tout, s'empressa t-elle plus sérieusement.

Je la suivais dans le salon. Là où elle m'avait fait comprendre beaucoup de choses, très peu de temps auparavant. Assit sur le canapé où j'avais dormi se trouvait un jeune garçon à l'allure très distinguée, portant une chemise blanche impeccable.

- Bonjour Constance, je me prénomme Augustin. C'est un plaisir de faire enfin ta connaissance.

- Euh... plaisir partagé.

- Déjà vu de l'extérieur, nous ne sommes pas une famille ordinaire, commença Mathilde. Mais en réalité, c'est encore plus compliqué.

- C'est à dire ?

- Nous sommes les apprentis d'un maître en informatique. Un individu connu uniquement sous le pseudonyme de « Hannibal ». Nous luttons pour arrêter Antoine. Il est en possession de dangereux outils qu'il commence à totalement contrôler.

- Qu'est-ce qui vous fait dire qu'il en fera une mauvaise utilisation ? Demandai-je.

Antoine avait été un bel enfoiré quand je l'avais connu, mais pas au point d'en devenir dangereux pour les autres.

- La jeune fille aux cheveux bleus qui t'a agressé dans la rue.

Comment savait-elle ça ?

- C'est une création d'Antoine. Cette fille est ce que l'on appelle un homonculus. Il l'a doté d'une force surhumaine. Voilà un exemple de ce dont il est capable.

J'eus envie de protester, d'hurler que c'était impossible. Mais est-ce que moi aussi, je n'étais pas supposée être « impossible » ? D'ailleurs, j'avais eu le droit à une démonstration de la force de cette nana.

- Constance, les risques pour le monde entier pourraient être désastreux si personne ne l'arrête. Et on a besoin de toi pour ça.

Pour le monde entier... ? Bon, connaissant Antoine, je le voyais très bien dans le rôle d'un méchant mégalomane ricanant : « aujourd'hui Lyoko, demain l'univers ! », sauf que ça restait une image très risible. Mathilde n'avait pas l'air de rire. En réalité, son regard était braqué sur le mien. Elle paraissait plus sérieuse que jamais. Elle avait besoin de moi ? J'avais passé ces derniers jours à répandre le mal autour de moi... et voilà que j'étais nécessaire pour sauver le monde ! Dans une autre situation, j'aurai trouvé l'idée tout aussi risible.

- Vois-tu... il va devoir utiliser Lyoko. Activer des tours ou des choses comme ça, fit Augustin.

Il utilisait des termes très spécifiques qu'un non-initié n'aurait pas pu comprendre. Je ne m'étais pas trompée quand j'avais supposé qu'ils savaient beaucoup de choses au sujet de l'usine... Ambre avait été capable de désactiver des tours. J'avais son corps... enfin, notre corps, ça devait m'être possible à moi aussi.

- Je vois. Et je crois comprendre où vous voulez en venir. Comme je l'ai dit à Mathilde, je serais ravie de vous aider, de... réparer mes erreurs, leur expliquai-je avec une pointe d'émotion dans la voix.

- Je savais qu'on pouvait te faire confiance, s'écria la fille en kimono, avec un sourire ravissant. Je te présenterai aux autres membres de la famille dès qu'ils rentreront. Je suis sûr que tu t'entendras très bien avec elles !

Augustin fit une grimace à cette dernière phrase. Mathilde ne releva pas.

- Je crois que nous avions besoin l'une de l'autre, Constance.

Je me mis à sourire, malgré moi. Je crois que je n'avais jamais été aussi heureuse de toute mon existence. Et ces sentiments étaient trop neufs pour moi pour que je comprenne que j'étais tombée amoureuse de cette fille qui m'avait délivré. A cet instant précis, je gouttais pour la première fois à un bonheur simple. Ça n'allait pas plus loin. Juste quelques instants de joies. Juste quelques moments où je fus persuadée que le soleil brillait enfin.

Melvin


Je rentrai discrètement chez moi. Je n'avais pas été en cours de la journée. J'avais essayé mais... Je ne pouvais pas. Quelqu'un était mort et j'étais le seul à sembler m'en soucier. Les autres n'y voyaient que des stratégies. Même Zoé. Même Augustin. Surtout Antoine. Je les détestais tous. Pour avoir provoqué la mort de Jean et la folie d'Ombre. Pour m'avoir fait croire que... Même moi, je pouvais avoir des amis. Alors je m'étais coupé du monde aujourd'hui. J'avais emporté mon ordinateur avec moi et j'avais passé la journée sur des jeux en lignes, assis dans un parc... Là au moins, je me sentais à ma place.

« Melvin ! Est-ce que tu peux m'expliquer ce coup de téléphone que j'ai reçu de ton lycée ?! aboya ma mère depuis l'entrée quand elle m'aperçut.

Décidément, elle s'était remise de la dernière fois où nous avions discuté et avait décidé de revenir à l'assaut.

- Non, je ne peux pas.

- Je deviens de plus en plus déçu avec toi, jeune homme ! Kadic n'était peut-être pas assez, il faudrait peut-être t'envoyer en pensionnat ! Il en existe encore un dans le sud, il sera parfait pour toi ! Déjà tu hurles sur tes frères, puis tu sèches les cours... !

- Maman, c'est pas le moment...

Car ça ne l'était vraiment pas. Je me fichais de mon parcours scolaire, je me fichais de mon avenir et encore plus d'elle et de ses attentes beaucoup trop élevée pour moi.

- Comment ?! Comment oses-tu me parler ainsi ?! Avec tout le mal que je me donne...

- Putain, mais ferme-la à la fin, me mis-je à rugir. Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre de ce que tu me racontes ?! Si tes deux enfants les plus âgées sont aussi mal dans leur peau, ben peut-être qu'il serait temps de te pauser des questions !

Et sans attendre la moindre réponse, je me précipitais dans ma chambre. Mes deux crétins de frères y étaient, mais n'osèrent rien me dire.

- Melvin... Qu'est-ce que tu fais ? me demanda ma mère depuis le couloir. Elle était en larmes. Comme si ça allait changer quoi que ce soit.

- Je fais mes valises. J'en ai assez de vivre ici. J'en ai assez de vivre avec eux et avec toi.

Elle eut soudainement un air hautain et moqueur. Méprisant, même.

- Pauvre crétin. Tu es totalement comme ton père... Et qu'est-ce que tu vas faire, sans moi, hein ? Tu as toujours été incapable de te débrouiller toute seule. J'ai dû te faire ton sac jusqu'à la fin du collègue... Et tu vas me faire croire que tu vas prendre ton indépendance alors que tu es encore au lycée ? Arrête d'être ridicule, vas t'excuser auprès de tes frères et on oubliera tout ça.

Je la jaugeai de haut en bas. C'était ma génitrice, mais c'était elle aussi qui avait donné naissance à tous mes complexes. Je l'avais toujours intérieurement détesté mais désormais, elle me faisait plus pitié qu'autre chose.

- T'es une bien triste personne, maman. Mais non, je ne m'arrêterai pas. Pas cette fois.

- Tu reviendras pleurer dans mes jupons, comme d'habitude ! Mais soit, vas-y ! On verra bien qui aura raison à la fin ! »

Elle fit signe à Luc et à Martin de la suivre et s'empressa de repartir dans le salon, sans plus m'adresser le moindre regard. Une fois mes affaires rassemblées, je filais vers la sortie. Je ne savais pas où j'allai me rendre, mais je me sentai terriblement bien ! Je claquai violemment la porte derrière moi. Il pleuvait toujours à l'extérieur, mais peu m'importais, je me sentais totalement libéré. Qu'est-ce que je comptai faire maintenant ? Il était désormais hors de question de faire marche arrière, cela ne ferait que de donner raison à ma génitrice. Je préférai galérer seul que de la revoir ricaner.

« Melvin ! Attends moi !

Lucie me courait après, valise à la main. Qu'est-ce qu'elle me voulait celle là ?

- Je... Je... Attends... Je dois reprendre mon souffle...

Elle inspira un bon coup. Un sourire radieux se dessinait peu à peu sur son visage.

- Tu... Tu as été fantastique ! J'aurai aimé pouvoir un jour lui tenir tête comme tu l'as fait.

- Merci. Et qu'est-ce que tu fais, sinon ?

- Je viens avec toi. Tu as raison, il est hors de question que je passe une journée de plus dans cette maison.

- Lucie, je suis pas sûr que ça soit une bonne idée...

Un air désespéré remplaça son sourire.

- S'il te plaît, Melvin... Je sais qu'on a pas toujours été très proche. Je sais aussi que tu m'en veux pour... Bref. Que tu m'en veux.

J'avais beau essayé de faire la part des choses, je tenais toujours Lucie comme responsable pour la séparation de nos parents. Leur couple n'avait pas tenu face à ses nombreuses crises dépressives et maniaques. Elle avait littéralement détruit notre famille. Maman était devenu le monstre qu'elle était aujourd'hui à cause de ça.

- Et tu as raison. C'est de ma faute, et j'aurai beau essayer, je ne pourrai jamais réparer ce que j'ai fait. Et si tu savais à quel point je m'en veux. Je vois dans vos regards, la pitié que vous ressentez pour moi. La pitié et le mépris. C'est pas un reproche, je mérite que ça... Mais s'il te plaît... Ne m'abandonne pas là-bas. Je ne peux pas te regarder partir alors que c'est ce qu'ai toujours voulu faire, sans jamais en avoir le courage.

Dans ses yeux, je voyais mon reflet. Dans ses yeux, je voyais la façon dont je me comportais avec elle. Et c'était de la même façon que tous les lycéens s'étaient toujours comportés avec moi. Je n'avais fait que répéter avec quelqu'un d'autre ce que j'avais toujours subit. Le fait d'être vu comme un étranger, une bête curieuse... D'être regardé avec pitié et mépris... Je connaissais. Je ne pouvais pas effacer tout mon ressenti en seulement quelques instants. J'allais probablement avoir du mal avec elle pendant encore un bon bout de temps. En revanche, j'étais désormais ouvert au changement. Je comptais bien essayer de faire les efforts que j'aurai voulu que les autres fassent à mon sujet.

- Bon. Tu peux venir.

J'espérai intérieurement ne pas avoir à regretter cette décision par la suite.

- Oh super... Merci Melvin !

Elle m'enlaça. Pour la première fois, nous ressemblions vraiment à un frère et une soeur.

- Et tu sais où aller ? me demanda t-elle.

- J'ai... J'ai une petite idée.

J'avais décidé de m'émanciper de mes parents. J'avais coupé les ponts avec Augustin et surtout Zoé. Toutes ces actions allaient peut-être devenir futile, au vu de la personne que j'allai contacter. Il fallait croire qu'on ne pouvait fuir l'inévitable. J'étais impliqué dans cette affaire jusqu'au cou, alors autant choisir mon camps... Comme on dit en anglais "Better the devil you know". Mieux vaut le choisir lui. Il m'utilisera comme il l'a toujours fait, mais au moins je le connais et il ne cache pas sa manipulation.

- Je vais appeler un ami. Mais... Je ne sais pas s'il acceptera que tu viennes.

- Je comprends, fit-elle avec un air déçu.

Je soupirai et composai le numéro d'Antoine sur mon téléphone.

- Oui Antoine... Est-ce que tu pourrai m'héberger ? Tu as dit que tu allais avoir besoin de moi, c'est peut-être mieux si je reste ,en permanence disponible... Non ? ... D'accord. Par contre, j'aurai une demande... Il faudrait que ma sœur puisse venir avec moi.

Il allait me remballer, c'était certain. C'était peut-être mieux ainsi.

- Hein ? Oui, elle est digne de confiance. Elle s'appelle Lucie. Quoi ? Euh... D'accord. Merci Antoine.

Je raccrochai.

- Alors ? Je dois rentrer ?

- Non. Non, il est d'accord pour que tu viennes.

Et il m'a demandé de tout t'expliquer sur Lyoko. Lui qui est normalement si méfiant... Il devait avoir quelque chose derrière la tête... J'avais presque envie de lui dire à Lucie de ne pas venir, mais c'était trop tard désormais... Est-ce que j'avais pris la bonne décision ? Antoine avait eu un air beaucoup trop enthousiaste quant à ma demande...

Judith


Judith pianotait calmement sur son ordinateur. En réalité, elle bouillonnait. D'une extrême impatience, elle aurait souhaité s'endormir pendant 12 heures et se réveiller au moment venu. Bien sûr, elle allait de toute façon être incapable de dormir. Demain, elle allait faire d'une pierre deux coups: se débarrasser d'Antoine ET d'Augustin. Franchement, croyait-il vraiment qu'elle allait le garder encore plus longtemps à ses côtés ? Elle avait déjà été bien gentille en le tolérant jusque là, mais sa patience avait des limites. Bien sûr, après, ça allait être le tour de Zoé et Mathilde. Les deux petites pestes. Zoé qui se croyait tellement supérieure aux autres qu'elle n'avait pas besoin de travailler avec eux et surtout Mathilde. Avec ses grands airs chevaleresques. Judith haïssait la façon dont elle la regardait constamment, avec ce regard emplit de pitié. Comme si elle était meilleure que moi. Elle me donne l'envie de vomir. De toute façon, elle peut bien jouer les nobles, je sais très bien ce qu'elle a fait. Et elle ose me critiquer après ça ?

Depuis toujours, Judith n'avait qu'un seul objectif: survivre. Tout le reste était secondaire. Elle avait réussi à se hisser jusqu'à l'Institut toute seule. Elle avait fait ses preuves. Elle s'était montré digne de ce vieux con d'Hannibal. Et non seulement il avait hésité entre elle et les trois autres clowns, mais en plus il avait fini par lui rajouter un quatrième concurrent, en annonçant d'office que ce dernier avait "probablement" plus de chances que n'importe lequel d'entre eux de l'emporter ! Bien sûr, il me sous-estime. C'est l'erreur qu'ils font tous. Antoine. Hannibal. Mathilde. Zoé. Augustin. Il regretteront amèrement de m'avoir traitée ainsi.

La solitude n'était pas son ennemi. C'était sa seule et dernière alliée. Cela n'avait pas toujours été le cas. Songeuse, Judith se surprit à y repenser. Elle s'était pourtant jurée de laissé le passé derrière elle.

« J'ai un truc à t'avouer, avait-elle dit.

Judith était mal à l'aise. Sophie et elle se disait tout. Il n'y avait rien qui arrivait à l'une sans que l'autre soit au courant. Sophie n'était pas en train de lui faire une confidence, elle lui révélait qu'elle avait gardé des secrets. Qu'elle ne lui avait pas fait confiance. Cela ne faisait que trois mois qu'elles avaient fugués, les épreuves qu'elles avaient traversé les avaient rapprochées... Enfin, pas autant que ça il fallait croire.

- J'ai un truc à t'avouer, avait-elle répété.

Et Judith su immédiatement de quoi elle parlait. De ce vieux type étrange qui les avait recueillies. Elle, elle lui faisait confiance. Judith lui avait dit de pas l'écouter, mais elle avait dû voir une figure paternelle en lui. Les projets de ce mec les concernant étaient plus que glauques, Judith n'en était pas seulement persuadée, elle l'avait même entendu en parler au téléphone. Mais Sophie... Il suffisait qu'il parle pour totalement l'envoûter. Sa sœur aînée comprenait. Elle aussi avait failli se faire avoir, jusqu'à ce qu'elle surprenne une de ces conversations. Elle n'avait pas réussi à y croire au début. Leur sauveur. Celui qui allait les sortir de la misère se révélait être aussi pourri que les autres. Que le monde entier !

- J'ai un truc à t'avouer, avait-elle dit une dernière fois.

Sa sœur aînée la regarda d'un air grave. Elle avait déjà deviné, au sourire niais de sa cadette. Alors elle essaya de l'avertir, d'une voix sévère et virulente. Les mots devinrent durent.

- T'es vraiment qu'une conne pour croire ça ! lui avait-elle dit.

Elles se disputèrent. Fort. Très fort. Judith ne voulait pas la perdre. Sophie la gifla. Elles sortirent toutes les deux de leurs gongs. La plus âgée des deux fini par prendre la tête de sa petite sœur et lui donna un coup de boule. Simplement pour la calmer. Pour pouvoir discuter, comme deux frangines qui se partagent tout. Mais Sophie tomba sur le sol. Inerte.

- Sophie ?

Pas de réponse.

- Bon écoute Sophie, je suis désolée. Je m'inquiète juste pour toi.

Pas de réponse.

- Arrête ça s'il te plaît. Tu vas te relever, hein ?"

Pas de réponse.

- Sophie...

Judith avait compris depuis longtemps, mais refusait d'admettre l'impensable. C'était pas possible... Elle ne pouvait pas être... Elles avaient déjà survécu à tant de choses ! Ça ne pouvait pas s'arrêter là ! Et pourtant...

Elle hurla. Un cri qui ne semblait même pas humain. Elle hurla jusqu'à ce qu'elle sente sa gorge la supplier d'arrêter.

C'était depuis ce jour là qu'elle s'était promit de ne plus jamais dépendre de qui que ce soit. Elle avait compris que le monde se divisait en deux catégories: elle et les autres. Et que si elle voulait s'en sortir, il ne fallait faire de cadeaux à personne car le monde n'allait pas lui en faire. Comme elle avait progressé désormais... Elle était à deux doigts de grimper au sommet, toujours en s'étant débrouiller seule. Et lorsqu'elle prendrait la place d'Hannibal, enfin elle pourra traquer tous les gens responsables pour la mort de Sophie: le vieux drogué, leurs parents qui les avait abandonnées, les lycéens qui avait propagé des fausses rumeurs... Tous, ils allaient payer.

H: Bonjour Judith.

Tiens, quand on parle du loup...

J: Bonjour, père.

H: Tu n'es pas obligé de m'appeler ainsi Judith. Je te l'ai déjà dit.

J: Mais j'y tiens. Vous êtes comme un père à nos yeux.

Une fois mes adversaires éliminé, ça sera ton tour.

H: Je voulais savoir comment tu te sentais. Demain c'est ton grand jour.

J: Exact. Dès demain, vous comprendrez que cette mascarade de compétition n'était d'aucune utilité.

H: Je vois. J'ai hâte de voir le résultat.

T'inquiète pas, tu vas le voir le résultat.

H: Je voudrais que tu jettes un coup d'œil à ce fichier et que tu me dises ce que tu en penses.

C'était assez étrange, mais il arrivait souvent qu'Hannibal lui demande son avis sur divers sujet. Une fois qu'elle s'était exprimée, il terminait la conversation par un "c'est bien ce que je pensais". Judith faisait semblant d'être flatté qu'il ait besoin de son opinion, mais se demandait pourquoi un pirate informatique aussi (soi-disant) puissant qu'Hannibal avait besoin de confirmation. Si c'était "ce qu'il pensait", pourquoi vérifier auprès d'elle ? De toute évidence, ce n'était pas pour rien qu'il avait besoin d'un successeur. Il lui envoya une pièce jointe qu'elle s'empressa d'ouvrir. C'était une rapport d'activité du super-calculateur de l'usine d'Antoine.

J: J'y remarque des activités inhabituelles. Comme s'il y avait eu des tours activés, mais qu'il n'en reste plus aucune trace.

H: Comment expliques-tu cela ?

J: La seule explication que j'y trouve est un peu tirée par les cheveux. Un abus de la capacité "retour vers le passé" du super-calculateur ?

H: C'est bien ce que je pensais. Merci, Judith.

Oooh, ne me remercie pas. Bientôt, je serai à ta place.

Melvin


L'usine. Les deux dernières fois où je m'y étais rendu, des gens étaient morts. Ulrich, Mélissa, Jean... Une pensée ne cessait de se répéter dans ma tête: qui va y passer cette fois ? Je ne pouvais m'empêcher de remettre en question ma décision. Au début, j'avais voulu rester neutre. J'avais surtout été choqué d'apprendre que si Augustin et Mathilde étaient devenus mes amis, ça n'avait été que pour atteindre Antoine. Quant à ce dernier, sa réaction face au décès de Jean m'avait... Perturbé. Entre ces gens manipulateurs dont je ne connaissais pratiquement rien et un de mes plus vieux amis, le choix n'avait pas été difficile. Mais n'aurai-je pas dû essayer de rester hors de tout ça ? Non, de toute façon, ça aurait été impossible. Les deux camps n'auraient cessés d'essayer de me recruter. Même Antoine, il m'avait bien fait comprendre qu'il comptait sur mon aide dans ce conflit.

Là où j'étais vraiment sceptique, c'était Lucie. La voir au milieu du laboratoire, c'était perturbant. Je ne cessai d'imaginer que la prochaine victime de ce conflit, ça allait être elle. L'idée de la perdre m'était insupportable. Pourtant, je ne l'avais jamais apprécié plus que ça... J'étais lassé de toutes ces morts. Et puis, ça serait vraiment injuste, elle n'avait rien à voir avec tout ça.

« Alors comme ça, on fugue de chez soi ? me fit Violette. Quelque chose clochait chez elle. Elle était beaucoup plus expressive que d'habitude et ses cheveux étaient devenus rouges vifs. Antoine nous avait laissé avec elle, il avait des test à faire, je n'avais pas bien compris.

- Euh... Ouais.

- Toi tu dois me confondre avec mon brouillon. Enchantée, je suis Rose.

Et elle eut un sourire, dévoilant ses deux rangés de dents blanches, ce qui lui donna presque un air de requin.

- Ah... Et toi aussi tu es... ?

- Ouip. Antoine est mon créateur. Il est talentueux, pas vrai ?

- Ton créateur ? Comment ça ?

- Je suis né ce matin. Violette existe depuis au moins quatre mois. Pas mal, pas vrai ?

- J'arrive pas à suivre...

- On est des homonculus, tu piges ? Il nous a donné vie à travers le super-calculateur.

Je mis du temps à comprendre ce que ça impliquait. Le comportement étrange de Violette prenait tout son sens. Le fait qu'elle était apparue de nul part aussi. C'était... triste. Vraiment, je trouvais ça limite horrible. Si elles étaient toutes les deux avec Antoine, ce n'était pas de leur plein grès, c'est parce qu'elles avaient été conçues pour ça. Comme des... esclaves, obéissants à sa volonté. J'avais toujours considéré que ma vie était franchement merdique, mais quand je réfléchissais à la leur, je comprenais que ce n'était rien en comparaison. J'avais la liberté totale de faire ce que je voulais avec le temps que j'avais sur cette planète. Il suffisait que je m'en donne les moyens et c'était moi et moi seul qui décidait du sens que j'allais donner à ma vie. Alors que elle... dès leurs premiers jours, elles n'avaient existé que dans le but d'obéir à ce gros connard arrogant. Elles n'avaient aucun but, elles n'avaient pas été créée pour en avoir un.

- Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça ? me demanda t-elle avec agressivité.

- J'arrive pas à y croire, répétait Lucie, émerveillée.

- Tu comptes changer de disque ? lui répondit la créature aux cheveux rouges.

- Désolée... C'est juste que... Wow. C'est dingue tout ce que tu as vécu Melvin !

- Ouais... Dingue, c'est le mot...

- Un monde virtuel ! Des combats contre une intelligence artificelle ! continua ma soeur.

Elle avait des étoiles dans les yeux. Ca m'énervait. Elle me rappellait moi au début. Avant l'horreur.

- Tu voudrais le visiter ? fit Rose.

- Ca serait possible ?

Minute, pourquoi est-ce qu'elle lui proposait ça ?

- Bien sûr. Suis-moi.

- Eh ! Il est hors de question qu'elle aille sur Lyoko ! hurlai-je.

Rose se retourna vers moi, le même sourire de carnassier au visage.

- Ta soeur est grande, je suis sûr qu'elle est capable de se décider toute seule. Tu devrais aller te coucher, il se fait tard et on a une grosse journée demain.

- Ouais, d'ailleurs, il se passe quoi demain ? J'en ai assez de rien savoir, si je suis venu, c'est déjà preuve de bonne foi, non ?

Elle se rapprocha dangereusement de moi. Me regardant fixement. Mes sens étaient en alerte et mon coeur semit à battre à toute vitesse. Derrière son air banal, cette fille me terrorisait.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Antoine depuis l'échelle qu'il était en train de grimper. Il était accompagné par Violette, la vrai cette fois.

- Antoine ! Melvin refuse que Lucie aille sur Lyoko ! fit sa création, avec la voix d'une petite fille qui dénonce un camarade.

Le génie était désormais dans le laboratoire.

- Je comprends, mais dis-toi qu'il n'y a pas la place pour les tire-au-flancs ici. Si ta soeur reste, elle doit se rendre utile.

- Si je t'ai demandé qu'elle vienne, c'est pas pour que tu l'utilises...

Il eut un petit rire, avant de me répondre d'un ton condescendant:

- Melvin. Mon brave Melvin. Si j'ai accepté qu'elle vienne, c'était vraiment pour te faire une fleur. Sur Lyoko, elle sera beaucoup plus en sécurité qu'à Kadic. Je n'ai même pas besoin d'elle, c'est juste que je suis contre les profiteurs. Autant qu'elle file un coup de main, je suis sûr que tu es d'accord Lucie !

Lucie hocha la tête. Elle ne réalisait pas où elle se trouvait. Elle ne réalisait pas ce dont Lyoko et le super-calculateur s'étaient déjà montrés responsable. Je n'avais pas réussi à en parler. C'était encore trop douloureux. Elle devait avoir l'impression de vivre une folle aventure extra-ordinaire. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'étais passé par là, moi aussi...

- Et bien voilà, problème réglé !

- Qu'est-ce qu'il se passe à Kadic demain ? demandai-je d'un bloc.

- Nos ennemis vont passer à l'attaque. Se faisant, ils vont mettre en danger la totalité du lycée. Il est de notre devoir de protéger les innocents !

Ces mots sonnaient tellement faux... C'était une erreur d'être venu. Même affronter ma génitrice à nouveau me semblait une meilleure idée. Antoine s'en alla s'asseoir devant le tableau de commande. Violette accompagna Lucie à l'étage inférieur, les scanners. J'étais impuissant. Rose passa derrière moi et murmura à mon oreille cette menace:

- C'est la dernière fois que tu contredis Antoine en public. Il n'y aura pas d'autres avertissement."

Je devais me contenter d'observer Lucie prendre part à ce conflit plus que dangereux, totalement impuissant. Quand elle revint de Lyoko, elle était plus heureuse que jamais. Nous ne tardâmes pas à aller nous coucher. Violette nous installa des couvertures dans un coin de l'usine. Elle me confia que demain allait être une rude journée. Je ne l'écoutais qu'à moitié. Rapidement, je plongeai dans un sommeil tourmenté par des cauchemars. Dans mes songes, Lucie mourait en boucle et je ne pouvais jamais rien faire pour la sauver. Une fois elle fut tuée par Antoine. Une fois par Ombre. Une fois par... Moi.

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