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 Auteur Message
Ikorih MessagePosté le: Jeu 03 Mai 2018 12:17   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Citation:
Et si à la place on faisait un petit deal? Plus ton com (ou un autre) arrive vite, plus la suite arrivera vite. C'est une promesse. Mr. Green


Voilà ce qui arrive aux auteurs qui carburent aux coms :3

Bon en vrai j'ai pas la masse à dire sur ce chapitre, vu que c'est 75% d'action virtuelle, 15% de "Oh merde!" et 10% de "Aelita on s'en va, mais avant on va te télécharger le scénario de la première fic dans la tête".
Ah d'ailleurs on me signale que quelqu'un a un commentaire à faire au sujet de ce recyclage de l'intrigue du 1 pour meubler :
Spoiler


Le fait que Seth choke en balançant le nom de son bro' était bien pensé, mais du coup si Franz Hopper bouge, ça va potentiellement rendre un peu plus compliqués les rencards entre Agibail et Serpent, sans parler d'un éventuel "oupsie pardon monsieur Hopper je voulais pas foutre la merde" (vu qu'elle a l'air de souhaiter des relations cordiales avec son tonton, elle pourrait être tentée de venir s'expliquer avec lui). Ah on a aussi XANA qui bouffe les Prothéens, reste à voir si Légion reste vivant du coup vu qu'il est sur Terre, a priori y a pas de raison mais du coup il reviendra et constatera le pseudo-génocide de son peuple. C'est peut-être l'occasion d'avoir un développement du personnage!

Edit 20/10/18 (oui c'est longtemps après) : Je viens de trouver le nom d'Agibail Hobbs dans la liste des victimes de chasse aux sorcières de Wikipédia. Coïncidence? M'étonnerait!
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

http://i39.servimg.com/u/f39/17/09/92/95/signat10.png
Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

http://i81.servimg.com/u/f81/17/09/92/95/userba11.png


Dernière édition par Ikorih le Sam 20 Oct 2018 17:12; édité 1 fois
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Fog MessagePosté le: Jeu 09 Aoû 2018 18:05   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kankrelat]


Inscrit le: 10 Juil 2017
Messages: 30
Localisation: Il est parti trop loin...
Apres du sang sur la neige que j'ai également découvert à l'occasion voici donc une fanfic qui à le mérite de bien porté son nom et tout simplement parce que aucun des personnage inclus ici n'est innocent et à commis au moins l'un des sept Péché capitaux et cela je tenais à le faire remarqué.
Quoi ? Aelita est innocente ? AH AH relis donc le texte !
( Bon pour sont Péché je suis pas sur mais responsable de plusieurs meurtre indirectement quand même )

Bon je vais juste donné un avis sur l'ensemble de la fic hein parce que si je prend tout point par point il faudra deux pages. Allons donc bien fort bien pas mal du tout.

J'ai accroché à ton style et pas uniquement parce que y' a plein de sang.
Les auteur qui parviennent à mettre en forme un récit assez complexe avec un minimum de cohérence je doit donc dire que c'est un bon point. Et comme tout ce qui est cohérent je n'ai pas été surpris une seul fois.

Mais j'ai vraiment bien aimé la lire car elle est, je dois dire, bien écrite et tu es parvenu à garder mon attention sur l'histoire et même si mon personnage préféré de CL ( se cher X.A.N.A. ) n'est pas souvent là. Bien vu d'avoir utilisé les différents orthographe de ce dernier d’ailleurs.

Quoi qu'il en soit j’espère lire la suite bientôt.

A bientôt. Very Happy

_________________
Alors c'est l'histoire d'une blague dans un commissariat :
- Vous avez tuer cinq personne ! Qu'avez vous à dire pour votre défense ?
- Et bien... ils étaient morts de rire.
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Tyker MessagePosté le: Dim 21 Oct 2018 10:18   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


Inscrit le: 02 Nov 2013
Messages: 248
Localisation: Arkham Asylum
Spoiler


Spoiler




Chapitre 15: Renaissance





Quatre jours plus tôt


Peter Warren, le cannibale fils d’Adam Warren et ennemi juré de Serpent, ne comprenait pas ce qui était en train de se produire.
Il y a encore une minute, il était en train d’invectiver Alex Tanner, tandis que l’écossais lui rendait la pareille.
Ensuite… ensuite l’Enfer avait jailli des entrailles de la terre.
Les incubateurs de Thanos et Crystal avaient éclaté, et les éclats de Plexiglas avaient volé aux quatre coins de la pièce.
L’américain en avait reçu plus d’une vingtaine sur toute la moitié droite du corps, heureusement pour lui, aucun ne pénétra suffisamment profondément pour être fatal.
Serguei Dragunov en avait reçu plusieurs dans la figure, et gisait au sol en se tortillant de douleur.
Dragonne semblait avoir vu venir le coup avant tout le monde, car elle s’était jetée devant sa petite amie pour la protéger de son dos, elle avait ensuite chuté dans les bras de cette dernière en gémissant de douleur.
Peter parvint à poser son dernier oeil intact sur l’origine de ces éclats, après quoi, son organe s’écarquilla à s’en exploser la rétine.
La première créature qu’il vit, était pourvue d’une paire d’ailes aussi majestueuses qu’écailleuses, elle sortit de son incubateur d’une démarche solennelle, et s’approcha de lui en laissant ses yeux écarlates profiter de l’air frais.
Il s’agenouilla à ses côtés, et caressa tendrement la joue gauche du cannibale qui tremblait de terreur face à cette abomination.
- Maître… murmura Alister. N’ayez crainte, je vous apporte les solutions qui résoudront vos tracas.
Peter manqua de s’étouffer en reconnaissant la voix de son vassal, mais il n’eut guère le temps d’émettre la moindre parole, car Crystal se dirigeait à son tour vers lui.
Le cannibale ne put reculer, car ses membres ne lui obéissaient plus. Il resta là, l’expression hagarde, à contempler l’être majestueux qui s’agenouilla aux côtés d’Alister.
Cette créature étrange était de sexe féminin, une longue chevelure écarlate-rosée descendait jusqu’au bas de son dos. Elle n’était point pourvue d’ailes, d’écailles ou de cornes comme Alister, mais d’un physique juvénile à la beauté divine, aux formes parfaitement dessinés, et à l’expression sereine.
- Bonjour Peter Warren, dit-elle en laissant le cannibale contempler ses yeux marqués du symbole de Waldo Schaeffer. L’on m’a dit que tu désirais un remède au mal qui ronge ton organisme. Si c’est cela que tu désires, je suis disposée à te l’offrir.
Le cannibale ne répondit pas, car il était tétanisé par son interlocutrice. Alister prit alors sa main, et plongea son regard écarlate et rassurant dans celui de son maître qui était de plus en plus troublé.
- N’ayez crainte, souffla-t-il. Et ouvrez-lui votre coeur.
Peter fronça les sourcils de scepticisme, avant d’obéir malgré lui; il prit un temps pour ralentir sa respiration, et parvint enfin à dessouder ses lèvres :
- Ce que je désire… souffla-t-il avant de sentir sa haine, sa colère et sa frustration s’emparer de son esprit. … ce que je désire, c’est d’obtenir le pouvoir de terrasser mes ennemis ! Je désire la possibilité de continuer de vivre sans renoncer à ma nature ! Je désire… je désire exterminer quiconque se dressera sur ma route ! Mais plus que tout… je désire dévorer chaque morceau de chair de cette ordure que l’on nomme Serpent ! Je souhaite me délecter de chaque pièce de viande dont il est composé, ainsi que de ses organes et de sa cervelle ! Je conserverai cependant la tête, et l’empaillerai au-dessus de ma cheminée, afin de le toiser tel le rat qu’il est à chacun de mes repas jusqu’à la fin de mes jours !
Peter finit sa tirade le souffle aussi haletant que rauque, il essuya une violente quinte de toux, et quelques goutes de sang perlèrent le long de ses lèvres. La créature enveloppa ses joues dans ses mains, et releva sa figure à sa hauteur.
- Si tel est réellement ce que tu désires, il te faut devenir X.A.N.A..
Le cannibale dégagea ses voies respiratoires de l’hémoglobine qui s’y accumulait, et déclara avec rage :
- Je paierai n’importe quel prix pour voir mes voeux se réaliser.
Aussitôt, X.A.N.A. approcha son visage du sien, et l’embrassa furieusement.
Peter sentit la langue de la créature s’entremêler avec la sienne, tandis qu'une force surpuissante se répandait jusqu'au fin fond de ses entrailles.
Ses plaies se résorbèrent d’elles-mêmes, et les morceaux de verre qui étaient logés dans sa peau tombèrent au sol les uns après les autres.
Le cannibale sentit sa puissance d’antan reprendre possession de son corps, puis il eut la surprise de constater son décuplement colossal.
Ses pensées s’embrouillèrent durant un petit moment, avant de reprendre leur cours.
Ce n’est que lorsque X.A.N.A. rompit leur baiser qu’il se remit à inspirer, et pour la première fois de son existence, il se sentait libre de tous ses mouvements.
Il contempla ses mains, dépourvues du moindre tremblement, et gorgées d’une puissance nouvelle. Puis il contempla sa bienfaitrice, avant de laisser son regard partir dans le vague, et d’éclater du rire le plus joyeux, le plus heureux et le plus dément qu’il lui avait jamais été donné de lâcher.
Il mit un moment avant de reprendre le contrôle de ses esprits, et malgré sa crise d’hilarité, il ne sentit aucunement les effets de l’essoufflement qu’elle aurait dû lui causer.
- Maitre ? appela Alister en le fixant avec espoir. Comment vous sentez-vous ?
Peter ne répondit pas immédiatement, il fixa pendant un temps son vassal, avant de l’entourer de ses bras, et de le serrer de toutes ses nouvelles forces.
- Merci, souffla-t-il sincèrement. Merci pour ta loyauté.
- Je ne vis que pour vous servir, Maitre, répondit la créature en laissant les larmes couler le long de ses joues.
Peter desserra son étreinte, et observa les mouvements de X.A.N.A.. La Banshee s’était momentanément désintéressé de leurs sorts, et s’était agenouillée aux côtés d’une Renarde secouée par les larmes.
- Je vous en supplie, souffla l’indienne. Sauvez-la… je ferai tout ce que vous voudrez.
X.A.N.A. n’eut nul besoin davantage de supplications, elle releva le visage de Dragonne, et lui adressa un baiser similaire à celui dont elle avait gratifié Peter. Elle ne perdit pas une seconde, après avoir dessoudé ses lèvres de la coréenne, et accorda à l’indienne le même présent.
Dragonne se redressa visiblement aussi choquée et transcendée par sa nouvelle condition que le cannibale.
Lorsqu’elle relâcha Renarde, elle s’approcha de Dragunov pour lui accorder le même don, mais Peter s’exclama :
- Pas lui, il ne le mérite pas. Cependant, il pourrait encore nous servir.
X.A.N.A. ignorait que la raison pour laquelle l’américain ne souhaitait pas voir le russe obtenir des pouvoirs similaires aux siens, était parce que celui-ci n’avait jamais fait preuve de la moindre loyauté envers lui.
La Banshee haussa un sourcil, avant de nettoyer le visage de l’ancien garde du corps du Docteur de tous ses éclats de verre. Elle fut, cependant, brutalement interrompue dans sa besogne par Alex Tanner. L’écossais, ignorant la douleur que lui causait ses propres morceaux de plexiglas, la saisit par la cheville, et grogna maladroitement :
- Je suis ton créateur ! Tu me dois la vie, tu me dois…
X.A.N.A. le saisit par la mâchoire, et le hissa à sa hauteur.
- Vous ME devez UNE vie, corrigea la Banshee. Le reste ne vous concerne pas.
Sur ces mots, la créature décapita l’ancien apprenti du Docteur à l’aide du tranchant de sa main. Après quoi, elle intégra grossièrement la tête de ce dernier à son corps pour le maintenir en vie.
Une fois ceci fait, son regard inhumain se posa sur le Professeur Akuma.
Le japonais avait perdu connaissance au moment où les incubateurs avaient éclaté comme des ballons, et le souffle causé par leurs déflagrations l’avait propulsé la tête la première contre la paroi métallique.
La créature le releva, examina son cerveau, et après avoir comprit qu’il n’y avait à tirer de lui que son propre patrimoine génétique, le laissa retomber au sol.
Elle se débarrassa de lui comme d’une poussière sur son épaule, et ouvrit à la seule force de ses bras, l’énorme porte blindée qui lui barrait la route.
L’insupportable vacarme causé par l’alarme du complexe gênait terriblement X.A.N.A., d’autant plus qu’elle disposait de deux paires d’oreilles puisque la tête de Tanner continuait de dépasser de son épaule.
Peter déposa une main sur son autre épaule, et lui demanda :
- Que comptes-tu faire ?
- Faire en sorte que toutes choses deviennent X.A.N.A. et que X.A.N.A. devienne toutes choses. C’est la seule et unique façon de garantir ma survie.
Le cannibale plongea son regard vert émeraude dans l’écarlate de la Banshee, et répondit d’une voix suave et tentatrice :
- Pour assurer notre survie, il faut détruire nos ennemis.
X.A.N.A. haussa un sourcil, avant de laisser ses pensées et son regard vaguer quelques instants.
- J’ignore qui sont ces ennemis dont tu parles, mais je les assimilerai ou les détruirai s’il le faut. Cependant…
L’image d’une jeune fille aux cheveux roses, l’image de cette « Aelita », s’imposa dans son esprit. Elle prit un temps pour mesurer sa réflexion et ses prochaines paroles :
- Je désire, au-delà de la survie, découvrir la source de l’image qui hante mes pensées. Est-ce que le nom d’ « Aelita » t’évoque quelque chose ?
Le regard de Peter brilla d’une lueur affamée.
- Il s’agit de la progéniture de l’un de nos ennemis, l’informa-t-il en appréciant pleinement le chemin que prenait leur conversation.
Un régiment de soldats armés jusqu’aux dents se dirigea au pas de course dans leur direction, ils s’arrêtèrent, et pointèrent leurs armes vers eux.
Peter les considéra avec mépris, d’autant plus qu’ils remarquèrent sans difficulté la tête du professeur Tanner qui dépassait de l’épaule de X.A.N.A..
Ignorant leurs tremblements de terreur, et leurs appels à la reddition, le cannibale se tourna vers Alister.
- Pourrais-tu faire taire ces insupportables geignards ? L’importance de notre conversation nécessite un calme optimale.
Le Dragon Rouge à forme semi-humaine hocha la tête avec obéissance, avant de noyer leurs assaillants dans un torrent de flammes directement sorti de sa gueule.
Alister, soucieux du confort de son maitre, s’en alla s’assurer que lui et X.A.N.A. ne soient plus dérangés. Après quoi, Peter se retourna vers sa bienfaitrice.
- Pour assurer notre survie, pour retrouver cette jeune fille qui vous hante, pour garantir notre victoire; il nous faut un plan d’attaque. Permettez-moi de vous aider à le mettre en place.
Sentant la motivation débordante de son nouvel allié, X.A.N.A. hocha la tête pour signifier qu’elle était ouïe à la moindre proposition.
Le cannibale pointa du doigt la tête de Tanner.
- Tout d’abord, confiez cet insupportable vantard à son collègue bridé. Je suis persuadé qu’ils parviendront à se rendre utiles d’une manière ou d’une autre. Mais le meilleur moyen pour en être sûr, c’est de les mettre face à leurs responsabilités.
Le raisonnement de Peter était basé sur du sadisme pur, mais il n’en était pas moins logique, car c’est en étant poussés dans leurs retranchements que Tanner et Akuma étaient les plus efficaces.
X.A.N.A. acquiesça, et décolla la tête de l’écossais pour le coller au torse du japonais. Ce dernier, contempla sa nouvelle condition avec horreur, mais n’osa émettre la moindre objection face à la présence écrasante et monstrueuse de la Banshee.
- Partez, ordonna cette dernière. Trouvez un prétexte qui me convaincra d’autoriser la poursuite de vos pathétiques existences, ou disparaissez sur le champ.
Akuma tremblait de la tête aux pieds face à l’abomination personnifiée, et aux actes aussi contre-nature qu’écoeurants qu’il avait le malheur de subir et d’observer. Mais l’instinct de survie de Tanner et la terreur que lui inspirait cette chose prirent le dessus.
Le japonais se redressa, et s’enfuit à toutes jambes.
X.A.N.A. ne leur accorda pas un regard, et se retourna vers Peter.
- Comment penses-tu retrouver « Aelita » ?
Le cannibale sourit de toutes ses dents, à tel point qu’il fit frémir Dragonne et Renarde.
- C’est très simple, murmura-t-il. Nous allons les traquer tels les gibiers qu’ils sont.
Les hurlements désarticulés des soldats massacrés par Alister se firent entendre au loin, ceux-ci résonnèrent tel une symphonie plus qu’appétissante aux oreilles du cannibale.
- Mais avant cela, dit-il en fixant le couloir telle une bête affamée. Il nous faut nous habituer à notre nouvel environnement, et nous nourrir adéquatement. Je vous invite, c’est la moindre des choses.
Sur ces mots, il dégaina le katana qui pendait à sa ceinture, et se précipita à la recherche de chair fraîche, suivi peu après par une X.A.N.A. poussée par la curiosité. Renarde et Dragonne les regardèrent disparaitre dans les ténèbres, avant de se prendre par la main.
- Pour le meilleur et pour le pire, souffla la coréenne.
- Et pour la vengeance. répondit l’indienne en invectivant par la pensée, un reptile bien particulier.


Lyoko

Légion, et tous les prothéens qui le composaient avaient pris leur décision; le Créateur, après leur avoir accordé la vie et la possibilité de garantir leur prospérité méritait sa retraite. Si vivre avec les siens jusqu’à la fin de son existence était là son voeu le plus cher, Légion était disposé à le lui accorder sans rien demander en retour.
C’est la raison pour laquelle, il se rendit sur Lyoko de lui-même. Franz et Aelita étant trop préoccupés par la santé de Seth que par le sort du monde virtuel, aucun d’eux n’émit la moindre objection.
Légion Lancaster, car tel était le nom qu’ils portaient et étaient fiers de posséder, atteignit l’interface du cinquième territoire, et démarra la conversation avec chacune des unités prothéennes existantes, afin de déterminer quel était l’avenir le plus prometteur pour leur peuple virtuel.
Il y avait fort à parier qu’avec les multiples informations sur le monde organique engrangées par Légion, le débat s’éternise sur plusieurs jours.
Mais aucun d’eux n’était pressé, car le temps jouait en leur faveur.
Du moins, c’était ce qu’ils croyaient.


Résidence des Lancaster, quelques heures après la mort d’Adama Viero.


La seule chose qui dérangeait passablement Franz Hopper durant la période d’arrêt maladie de Seth, était le fait que ni le mutant ni Aelita n’allaient à l’école.
Pour le reste, le scientifique ne voyait aucune raison de se plaindre; Sa fille et son « fils » révisaient ensemble, et ce, même si ce dernier devait se reposer au moins seize heures par jour.
Cependant, et à plusieurs reprises, Seth avait vomi des quantités de sang hallucinantes. Heureusement pour le mutant, sa soeur et son père s’étaient empressés de prendre la situation en main; Aelita le serrait de toutes ses forces dans ses bras pour calmer sa crise, tandis que Franz épongeait l’hémoglobine tout en lui assurant que ce n’était pas grave, et qu’ils étaient là pour l’aider.
Plus d’une fois, Seth avait fondu en larmes, demandant pardon pour son incontrôlable comportement, et suppliant qu’on cesse de s’occuper de lui, car il ne souhaitait plus déranger qui que ce soit.
Aelita avait été à deux doigts de lui coller une gifle, seule la douleur causée par sa précédente expérience avec Heath l’avait retenue.
À la place, elle l’avait saisi par la figure, et avait collé son front contre le sien.
- Ne t’excuse pas des choses que tu ne peux contrôler, avait-elle murmuré. Et ne nous demande plus jamais de ne pas t’aider. Tu es un membre de cette famille, c’est notre rôle de te soutenir, comme tu le ferais si nos rôles étaient inversés.
Ces mots avaient déclenché un authentique torrent de larmes, que le mutant s’était empressé de noyer dans les bras de sa soeur et de son père.
Franz, bien qu’inquiet pour la santé du blondinet, était heureux de savoir sa famille si unie. Aussi, il avait consacré chaque parcelle de son temps et de sa santé à prendre soin du jeune homme. Avec l’aide d’Aelita, et l’élan provoqué par ces gestes altruistes, le scientifique devait reconnaître que ces choses, si simples et si vivifiantes lui donnaient le sentiment que ce qu’il faisait avait un sens. Il se surprit à moitié, à apprécier davantage le fait d’être un père pour le mutant et sa fille que d’être un concepteur ou un Dieu pour Lyoko et les prothéens.
Gérer les crises et les états de panique de Seth relevait de son devoir à ses yeux, et bien que le blondinet disposât de la force nécessaire au déchirement de son corps, il le serrait de toutes ses forces, sans jamais le craindre, tout en espérant que Heath fasse au plus vite.
Ces derniers jours avaient permis au scientifique de considérer l’allemand sous un jour nouveau. Certes, son comportement était à la limite du supportable, mais il comprenait qu’il n’était en réalité qu’un adolescent, qui ne savait qu’user de ses poings et de sa rage. Exprimer ses sentiments et développer sa personnalité étaient des défis autrement plus ardus. Aussi, il consentit à lui laisser l’opportunité de pouvoir échanger avec lui à l’avenir, et ainsi, faire évoluer leurs rapports. Après tout, le psychopathe avait été coincé dans un monde de souffrance, de sang et de mort durant l’intégralité de son existence, qui sait ce qu’une période de vie paisible pouvait avoir comme conséquence sur sa personne ?

Franz, bien qu’exténué par la gérance des crises de Seth, commençait à apprécier sa vie, car le rôle d’éducateur pour les trois enfants à sa charge était aussi gratifiant qu’éprouvant.
C’est la raison pour laquelle, il choisit ce soir-là, de s’accorder un repos bien mérité. De toute manière, Aelita le préviendrait en cas de problème.
Légion lui avait demandé la permission de retourner sur Lyoko il y avait de cela quelques jours. Une permission dont la nécessité échappait à Franz, car du point de vue du concepteur de Lyoko, le prothéen était une créature indépendante et libre de faire ses propres choix.
Ce dernier s’était ainsi éclipsé, dans le but de soumettre son rapport à ses semblables et d’entamer leur réflexion concernant leur avenir. Après tout, Franz s’était assuré qu’ils soient suffisamment intelligents pour agir tous ensemble dans leur intérêt commun, et s’il était honnête avec lui-même, sa curiosité scientifique le rendait impatient d'apprendre quels étaient les consensus auxquels ses créations étaient parvenues. Mais une chose à la fois, d’abord la santé de Seth, et la préservation de sa famille.

Ce fut au beau milieu de ses réflexions, alors qu’il cogitait tranquillement installé dans son fauteuil, que la porte de leur résidence vola en éclats.
 Il en fut si surpris qu’il protégea son visage en barrant ses bras face à celui-ci. Mais une si piètre protection n’aurait eu aucun effet face aux démons qui pénétrèrent dans son sanctuaire.
Peter fut le premier à entrer dans la maison, il observa le mobilier, les alentours, et l’architecture tel un promoteur immobilier à la recherche d’une affaire juteuse. Toutefois, il ne fut plus satisfait que lorsque son regard vert émeraude se posa sur le scientifique.
- Bonjour Professeur Schaeffer, dit-il avec courtoisie. Est-ce que Serpent est là ?
Franz balbutia quelques paroles inintelligibles, avant que l’Enfer ne se déchaîne sur sa personne.
Ayant entendu le vacarme de l’assaut effectué sur leur pauvre porte, Aelita était descendue des escaliers afin de déterminer l’origine de de raffut. L’elfe virtuelle fut accueillie au rez-de chaussée par Peter. En effet, dès que le cannibale l’aperçut, il se déplaça à une vitesse phénoménale, et emprisonna la jeune fille à l’aide de ses bras surpuissants.
- Lâchez-la ! s’écria Franz en se levant de son siège, avant d’y être brutalement rassis par la puissance colossale d’un Alister au summum de son existence.
Le scientifique laissa échapper une quinte de toux suite à la force de la pression sur sa gorge, avant d’écarquiller les yeux d’horreur face au monstre qui s’en prenait à lui.
Le petit frère biologique de Heath avait une apparence aussi écrasante que terrifiante. Ses yeux rouges sombres brillaient d’une lueur meurtrière au possible, et ses ailes écailleuses et écarlates se déployèrent autour de sa proie tels des tentacules meurtriers.
Toutefois, l’horreur fut totale lorsque X.A.N.A. fit son apparition.
Aelita et Franz ouvrirent des bouches béantes face à l’apparence plus que familière de cette créature.
En effet, malgré une jeunesse surnaturelle, et des cheveux plus écarlates qu’auparavant, il n’y avait pas d’erreur possible. C’était Anthéa Schaeffer qui venait de pénétrer dans leur demeure.
Cette dernière les contempla l’un et l’autre, avant de se tourner vers Peter.
- Sont-ce là nos ennemis ? demanda-t-elle loin d’être impressionnée.
- En partie, répondit Peter avant de lécher langoureusement la joue d’Aelita.
Ignorant les regards tétanisés de celle-ci et de son père, le cannibale haussa un sourcil en direction du scientifique.
- Vous n’avez pas répondu à ma question, fit-il remarquer. Serpent est-il ici ?
Comme Franz ne répondait toujours pas, le fils d’Adam Warren leva les yeux au ciel de lassitude, avant de jeter Aelita dans les bras d’Alister.
- Viole-la, ordonna-t-il aussi simplement que s’il lui demandait d’aller acheter du pain.
Le Dragon Rouge hocha respectueusement la tête, avant d’arracher le pantalon de la jeune fille. Cette dernière poussa un hurlement de terreur en découvrant l’énorme membre avec lequel la créature s’apprêtait à cueillir sa cerise, fort heureusement, Franz réagit à temps :
- Arrêtez ! cria-t-il. Je ferai tout ce que vous voudrez !
D’un geste, Peter arrêta son vassal dans son élan, avant de sourire au scientifique.
- Dans ce cas, répondez à ma question.
- Il… il est parti en mission ! Mais il reviendra d’ici peu !
Ce n’était pas vraiment la réponse à laquelle le cannibale s’attendait, aussi fut-il à deux doigts d’ordonner à Alister de mettre sa menace à exécution.
Cependant, X.A.N.A. l’empêcha d’aller aux bouts de son idée.
- Où est votre super calculateur ? demanda-t-elle avec autorité. Coopérez si vous souhaitez la sauvegarde de votre progéniture.
Ni Franz, ni Aelita n’en crurent leurs oreilles. Le scientifique répondit :
- Anthéa…
- X.A.N.A., corrigea la Banshee. Mon nom est X.A.N.A., et ce que je désire, c’est la puissance de garantir ma survie. Cependant…
Elle s’approcha d’Aelita, qui était toujours maintenue au sol par Alister, et se pencha pour examiner les traits de son visage déformés par la terreur.
- J’aimerai comprendre qui tu es… maugréa-t-elle. Et pourquoi ton visage m’est familier…
Comme la jeune fille s’apprêtait à répondre, Peter fit signe à Alister de lui couper la parole, ce qu’il fit.
N’ayant rien de plus à ajouter, la Banshee se tourna vers Franz.
- Montrez-moi votre super calcul…
Seth surgit des escaliers tel un démon jaillissant des enfers, et se jeta sur Alister en hurlant de rage.
Le Dragon Rouge relâcha Aelita, et intercepta son assaillant en le saisissant par la gorge. Puis il lui décocha un crochet qui l’envoya s’encastrer dans un mur.
Malgré ses faibles ressources, le mutant tenta de s’extirper de ce bourbier, avant de recevoir un uppercut qui l’envoya traverser le plafond du rez-de-chaussée, et rebondir sur celui du premier étage.
Peter observa un temps son vassal monter les escaliers pour aller se charger de leur trouble-fête, avant d’accorder à nouveau son attention à Franz.
- Bon… dit-il lassé par toute cette agitation. Conduisez-nous à votre super calculateur je vous prie, ou je dévore votre fille en commençant par ses mains.
- D’accord ! hurla le scientifique qui ne doutait pas du sérieux de cette menace. Je vais vous y conduire !
Au même moment, Seth essuyait un déluge de coups de poings parfaitement ajustés qui résonna aux oreilles des autres personnes tels de violents coups de tambour.
X.A.N.A., satisfaite de savoir qu’elle allait découvrir une toute nouvelle source d’énergie pour garantir sa survie, se dirigea vers l’entrée afin de hâter leur départ.
Tandis que Franz sortait en tremblotant une jupe pour couvrir le derrière de sa fille, il eut la désagréable surprise de trouver Peter à sa hauteur au moment où il releva la tête.
- Serpent… Où est-t-il ?
Le scientifique chercha vainement une réponse durant quelque secondes, avant que le cannibale ne remarque la bosse dans sa poche, et ne lui arrache son portable de son pantalon.
- Voyons… souffla-t-il en parcourant la liste des contacts. Où es-tu ?

Espace aérien Algérien, Même moment

Heath laissa échapper un soupir d’exaspération lorsque la sonnerie de son téléphone résonna.
Lui qui avait espéré pouvoir profiter d’une bonne sieste pendant leur vol de retour, n’avait aucune envie d’échanger le moindre mot avec celui qui émettait l’appel. Néanmoins il décrocha, car il souhaitait savoir si Mathilda avait livré le Lazar à Seth.
- Allo ?
- Salut Serpent. Comment tu vas ?
Le psychopathe se paralysa sur place, et écarquilla les yeux d’inquiétude.
- Comment tu…?
- Reconnaissance faciale, répondit précipitamment l’américain afin de ne pas s’embarrasser de détails sans importance à ses yeux. Il m’a été facile de localiser la nunuche aux cheveux roses grâce à la mémoire de ma nouvelle alliée. Merci de l’avoir inscrite à l’école au passage.
- Qu’est-ce que tu as fait ? cracha Heath sans parvenir à contenir ses émotions.
À l’autre bout de la ligne, Peter laissa échapper un éclat de rire aussi moqueur que triomphant, avant de répondre :
- Hé bien… comment te dire…? Mon monstre est en train d’éclater le tien.
Comme pour illustrer ses propos, un hurlement de douleur résonna jusqu’aux oreilles de Heath.
- Ton scientifique a gentiment accepté de nous offrir ses ressources, et la gamine qui te sert d’animal de compagnie risque fort de perdre sa virginité avant que je ne la dévore si tu ne te presses pas de nous rejoindre. Je te conseille donc de faire vite.
Ignorant le rugissement de rage du psychopathe, le cannibale coupa la communication, et se laissa bercer par les crachats de flammes de son vassal qui se faisaient entendre depuis l’étage.
- Bien ! dit-il en saisissant Aelita par le bras. Et si nous allions travailler ?

Alister pulvérisa les côtes de Seth d’un plat du pied bien placé, expédiant le mutant au sol.
Le blondinet n’avait pas la moindre chance de prendre le dessus sur la créature, la douleur qui lui rongeait les entrailles ne faisait que s’amplifier à cause des violentes émotions paniquées qui traversaient son esprit.
« Enfuis-toi ! Cette chose est bien trop forte ! »
- Pas question ! répliqua Seth sans se rendre compte qu’il parlait tout haut. Je dois protéger ma famille ! Je dois…
Il n’eut pas le temps de poursuivre sa tirade, Alister lui transperça l’abdomen.
Le mutant écarquilla les yeux d’horreur en comprenant ce qu’il venait de lui arriver, et hoqueta une gerbe de sang, tandis qu’Alister le saisissait par les cheveux.
- Quelle pitié, grogna-t-il sans masquer sa déception. C’est pour une larve de ton espèce qu’Andrew m’a sacrifié… Je ne regrette pas de ne plus être son frère.
Seth voulut répondre, mais il ne parvint qu’à vomir de l’hémoglobine sur le torse de son tortionnaire.
Alister le contempla avec mépris, avant de ressortir son bras de son abdomen, et de l’envoyer s’encastrer dans le mur du couloir d’un coup de poing si puissant qu’il manqua de lui arracher la mâchoire.
Seth laissa échapper quelques larmes, tout en hoquetant de nouvelles gerbes de sang. Alister haussa un sourcil méprisant, avant d’incinérer l’étage tout en entier.
- Pitoyable, grogna-t-il en partant rejoindre son maître, laissant le mutant s’apitoyer sur sa propre faiblesse en sanglotant des larmes écarlates.


Espace aérien de l’Andorre.


Heath ne se fit pas prier, il avala goulument l’énergie de l’une des piles nucléaires qu’il avait dérobées à Viero, et sauta de l’avion sans prendre la peine d’enfiler un parachute.
Il atterrit au milieu de la Sègre, ignora les geysers qu’avaient provoqués son point d’impact, et fila à pleine vitesse en direction de la capitale française.
Il ne remarqua même pas que Drake et Abigail le suivaient, avant qu’ils ne signalent leurs présences.
- Attends-nous ! hurla la rousse en peinant à rattraper son rythme.
Conscient qu’un peu d’aide pourrait lui servir, le psychopathe s’arrêta brutalement, saisit les bâtards du Docteur, avant de les hisser sur ses épaules et de repartir de plus belle.
Satisfaite de ce moyen de locomotion, Abigail lui adressa un baiser sur la joue.
- Recommence et je t’éjecte !
- Ta gueule et fonce.


Une heure plus tard, résidence des Lancaster


Profitant de sa condition de spectre, Mathilda démolit chacun des obstacles enflammés qui se dressait sur son passage. Tandis qu’elle se frayait difficilement un chemin au milieu de cet enfer, elle scrutait aussi loin que sa vision pouvait lui permettre à la recherche du moindre signe de vie. Elle dégagea de quelques coups d’épaules les poutres enflammées qui tombèrent sur son passage, avant de grimper les escaliers à grande vitesse.
Le premier étage était dans un pire état que le rez-de-chaussée; le sol lui-même semblait au bord de la rupture tant il avait été rongé (et continuait de l’être) par l’incendie.
Mathilda s’allégea autant que sa condition de spectre lui permit, et fila à toute vitesse sur le brasier aussi meuble qu’incandescent.
Une nouvelle poutre s’écroula sur son passage, la jeune fille l’écarta d’un revers de main avant qu’elle ne percute le parquet, l’envoyant défoncer la porte sur sa droite.
Alors qu’elle s’apprêtait à poursuivre sa route, un détail attira son attention.
La chambre qu’elle venait d’ « ouvrir » était proche de la combustion totale, néanmoins, quelques photos accrochées au mur n’avaient pas encore succombé aux flammes.
Mathilda les scruta à la vitesse de l’éclair, arracha celle qui représentait le plus de personnes, et la fourra dans sa poche avant de repartir sans demander son reste.
Cependant, elle était en train de se demander si les pompiers ne s’étaient pas trompés. Elle avait fouillé le rez-de-chaussée de fond en comble, et le premier étage semblait aussi désert que celui-ci.
La maison menaçait de s’écrouler d’un moment à un autre, et la seconde fille d’Anthéa commençait à perdre l’espoir de retrouver quelqu’un au milieu de cet enfer.
C’est alors qu’un gémissement semblable à celui d’une bête blessée parvint jusqu’à ses oreilles, elle fit volte-face, et s’enfonça à travers les flammes.
Ce qu’elle découvrit l’aurait fait frémir d’horreur si elle avait été dotée d’un corps humain.
Seth avait été purement et simplement encastré dans le mur du couloir, un trou béant et saignant ornait son ventre.
Le mutant hoqueta, et vomit une gerbe de sang, un torrent de larmes coulait le long de ses yeux.
- Aelita… murmura-t-il. Grand frère… Papa… Je suis tellement désolé…
Mathilda ne le laissa pas finir ses excuses, elle tira les seringues de Lazar de sa poche, et les planta de chaque côté du cou du blondinet.
Rien.
Pendant un instant abominable, le spectre crut qu’elle était arrivée trop tard. Puis Seth releva la tête, les yeux totalement révulsés, et se mit à convulser furieusement.
Ses incontrôlables tremblements le délogèrent malencontreusement du mur, et il tomba lourdement sur le sol.
Ce fut hélas le seul choc dont ce dernier eut besoin pour s’écrouler comme une tour de Jenga.
Mathilda réagit au quart de tour, et protégea Seth de toute sa largeur. Le mutant et le spectre chutèrent un étage plus bas, et s’étalèrent dans les braises de l’incendie. Ce qui eut pour effet d’arracher un hurlement de douleur glaçant au blondinet.
La jeune fille constata avec horreur, que le corps du mutant se recouvrait progressivement d’écailles noires. Sans remarquer la fermeture tout aussi progressive de son abdomen, elle le ceintura de toutes ses forces pour l’empêcher de céder à sa sauvagerie.
- Seth ! hurla-t-elle pour couvrir les cris aussi sauvages qu’incontrôlables de ce dernier. Calme-toi ! Je t’en supplie, reprend tes esprits !
Pour toute réponse, le mutant se mit à cingler furieusement, et se débattit comme un beau diable.
Mathilda refusa de lâcher prise pour autant.
Ignorant ses coups de griffe sur son corps numérique, elle reprit au bords des larmes :
- Tu es humain Seth ! C’est pour ça que tu dois réussir à faire le bon choix ! Je t’en supplie, ne deviens pas une bête !
Ces mots déclenchèrent un authentique électrochoc, qui irradia le cerveau du mutant jusqu’à la dernière cellule. Xana profita de ce moment de flottement pour se jeter avec tous ses moyens sur la source de cette sauvagerie démesurée.
Lentement, les écailles du mutant régressèrent, jusqu’à disparaitre purement et simplement.
Tandis que les braises s’attaquaient à sa chair, le mutant laissa échapper un appel qu’il n’osait prononcer :
-Mère ?


Causse de Martel, Même moment.


Suite aux perturbations du réseau électrique, Heath sentit deux présences à la puissance et à la vitesse surhumaine, filer dans sa direction.
Avant même qu’il ne croise la route de ces obstacles, il effectua un tacle digne de Paolo Maldini sur l’arbre qui lui faisait face.
Dragonne fut forcée de se jeter sur le côté pour l’éviter.
Renarde ne prit pas la peine de mesurer ses actions, elle se jeta sur le psychopathe, avant de se faire repousser par un coup de boule de la part de Drake.
Heath déposa ses passagers tout en toisant du regard les deux arrivantes.
- Tirez vous de mon chemin, cracha-t-il sans faire preuve de la moindre patience.
Abigail haussa un sourcil, et promena son regard entre les jeunes filles et le garçon qu’elle désirait.
- On a manqué quelque chose ?
- Ne pose pas de question, raisonna Drake en laissant le pouvoir de son spectre envahir totalement son corps. Concentre-toi sur nos adversaires
.


Prochain chapitre: Les Affres de la Vengeance

_________________

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Dernière édition par Tyker le Jeu 28 Mai 2020 09:59; édité 8 fois
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Fog MessagePosté le: Mer 24 Oct 2018 16:27   Sujet du message: Répondre en citant  
[Kankrelat]


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Localisation: Il est parti trop loin...
Fog pianotait rapidement l'adresse du forum sur sont clavier d'ordinateur. Il appuya ensuite sur la touche entrée, comme à chaque fois qu'il lançait un jeu ou exécutait un troll sans pitié. Et son visage s'illumina : " OWI un nouveau chapitre ! "

ENFIN.
Alors qu'avons nous là. L'augure est donc Mathilda... Je pensais que c'était le grand méchant Docteur. Laughing
Sinon chapitre court mais intense d'une certaine manière, et... Oui. Je ne m'y attendais pas mais en fin de compte c'est une sorte de dénouement logique. Bref beau chapitre, même s'il est trop calme à mon goût. J'ai pas grand choses à dire la-dessus honnêtement mais je me devais de commenter.
Et j'ai aussi quelque chose à dire énooorme potentiel spoiler c'est une théorie sur le suite x)
Spoiler

J'ai hâte de voir si j'ai raison ( et de lire la suite aussi bien entendu Smile )
Bonne continuation, et que la santé te garde kamarade.

_________________
Alors c'est l'histoire d'une blague dans un commissariat :
- Vous avez tuer cinq personne ! Qu'avez vous à dire pour votre défense ?
- Et bien... ils étaient morts de rire.
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Tyker MessagePosté le: Dim 03 Fév 2019 02:16   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


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Spoiler


Spoiler


Chapitre 16: Les Affres de la Vengeance



Un mois plus tôt

Nue comme un ver, debout face au miroir de sa salle de bain, Renarde observait son corps avec attention.
Les cicatrices sur sa peau étaient nombreuses, la plupart dataient de sa vie de prostituée dans les bidonvilles de Mumbai.
En effet, nombreux étaient les clients qui aimaient voir le sang couler lors du coït. Et l’indienne, ne disposant d’aucun autre moyen de gagner sa vie, se laissait faire dans l’espoir de récolter quelques roupies supplémentaires.
La fente qui lui avait servi de gagne-pain était l’une des rares zones de son corps à avoir été épargnée par les penchants sadiques de ses clients. Après tout, même les cinglés de souhaitaient pas tremper leur queue dans des fontaines de sang.
L’indienne prit un temps pour transpercer son propre regard, après quoi, le frisson qui parcourut sa colonne vertébrale la força à pointer son postérieur en direction du miroir, et à tristement observer sa cicatrice la plus honteuse.
Serpent n’y était pas allé de main morte lorsqu’il avait transpercé son anus à l’aide d’une lame édentée. Les dégâts sur son intestin avaient nécessité une opération chirurgicale aussi gênante pour le chirurgien que pour la patiente.
Quoique… non… Renarde n’avait jamais été aussi humiliée et souillée que lorsque le psychopathe s’était amusé avec son corps. Jusqu’à ce moment, tous les hommes et les femmes qui avaient profité de sa personne avaient payé, une pratique loin d’être noble, mais qui conservait un semblant de respect.
 Serpent ne s’était nullement embarrassé de tels procédés, il l’avait maintenue au sol tel un ver de terre tentant de s’extirper de l’écrasante pression de la chaussure de l’enfant qui s’amusait de sa souffrance. Et l’avait souillée, non pas en tentant de la posséder par le sexe, mais en la charcutant comme une truie.
Quelques larmes coulèrent le long des yeux de l’indienne à la pensée de cet insupportable souvenir.
Dragonne l’enlaça par derrière, et posa sa tête sur son épaule.
- Il paiera, souffla la coréenne. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te nettoyer de son emprise.
Renarde laissa échapper un soupir qu’elle retenait sans s’en rendre compte, et joignit sa main à celle de sa petite amie.
- Je préfèrerai sacrifier mon corps mille fois plutôt que de te laisser risquer ta vie pour moi.
- Je t’aime, lâcha la coréenne.
Cette révélation soudaine fit trembler l’indienne de tout son être, Dragonne poursuivit :
- Je ne te laisserai plus jamais sacrifier ta personne, pas même pour moi. Rien ne se mettra en travers de nous, et de notre avenir.
Prise d’une impulsion, l’indienne se retourna, et captura les lèvres de la femme qu’elle aimait.
Dragonne et Renarde laissèrent libre cours à leur corps et à leur amour, laissant leurs actes parler pour les sentiments qu’elles brûlaient de s’échanger.
Toutefois, alors qu’elle avait été rallongée sur le lit, et que sa petite amie prenait soin de son intimité à l’aide de sa langue, Renarde ne sut contenir la rage qui la consumait à la simple pensée de Serpent.
« Tout ce que tu m’as pris, je le reprendrai ! Et l’humiliation que tu m’as infligée, je te la rendrai au centuple ! »
Elle fut incapable de déterminer si c’était le talent d’amante de Dragonne, ou ses pensées revanchardes qui provoquèrent son orgasme. Néanmoins, elle l’apprécia dès la première seconde, et se promit d’en apprécier bien d’autres après que sa personne serait vengée.




Causse de Martel, Présent.


Abigail et Drake eurent bien du mal à suivre le rythme effréné imposé par Renarde, Dragonne et Heath.
Soucieux de ne pas perdre d’alliés si vite, le psychopathe dut s’embarrasser des quelques corvées que requerraient la protection des bâtards du Docteur.
En effet, et malgré leur condition de « possédé », ceux-ci étaient incapables de tenir tête aux sous-fifres de Peter.
Seule Intelligence fut en mesure de comprendre les raisons de cet écart de force plus que surprenant; car malgré leur absence de spectre amplificateurs de puissance, les corps des deux jeunes filles avaient été grandement améliorés par le don de X.A.N.A., leurs réflexes et leurs forces physiques faisaient jeu égal avec les bâtards.
Heath en revanche, était autrement plus puissant et rapide. Cependant…
Ni Renarde, ni Dragonne n’était disposée à se laisser faire. Aussi, elles sortirent une fiole pleine de sang noire de leurs poches respectives, et en avalèrent goulument le contenu.
Heath n’attendit pas de savoir quels effets allait avoir cette mixture, il entreprit donc de tuer l’indienne avant qu’elle n’ait eu le temps d’aller au bout de son projet.
Elle le repoussa violemment d’un simple revers de main, qui l’envoya s’écraser contre le tronc d’un arbre.
Éberlué par la puissance de son ancienne victime, Heath rouvrit les yeux, et grogna d’agacement.
Les corps de Renarde et Dragonne étaient pris de tremblement, elles tombèrent à genoux tandis que leurs squelettes respectifs croissaient. Déchirant leurs vêtements, et modifiant leur anatomie.
Les jeunes filles embrassèrent leur mutation en feulant telles des louves à la pleine Lune, elles avaient désormais l’apparence monstrueuse de deux énormes reptiles humanoïdes de presque trois mètres de long.
Drake ne se fit pas prier, il pointa son lance-flamme dans leur direction, et les arrosa. Le pyromane eut cependant la mauvaise surprise de constater la vitesse à laquelle ses adversaires se déplaçaient, et seul le réflexe d’Abigail de se jeter sur lui l’empêcha d’être fauché par Dragonne.
Renarde ne leur accorda aucune attention, et fila droit sur Heath.
Le psychopathe s’autorisa un sourire moqueur, et intercepta son assaillante à la seule force de ses bras métalliques.
Il la plaqua au sol, avant de la fustiger de son regard meurtrier.
- Tout ça pour ça, grogna-t-il alors que l’indienne se tortillait dans tous les sens pour échapper à son emprise. Étant donné la laideur de ton visage, je comprends que tu veuilles changer. Mais sans déconner… T’avais rien de mieux à faire ?
Profitant de sa souplesse reptilienne, Renarde glissa entre les bras de l’allemand, et lui goba la tête.
Elle se mit alors à filer en direction de la rivière la plus proche, et plongea dans l’eau en emportant sa victime telle un crocodile.

Dragonne ne voulait pas perdre trop de temps à s’occuper des bâtards du Docteur, car après tout, ils n’étaient à ses yeux que des gêneurs qui se mettaient en travers du chemin de la revanche de son amour.
Mais du point de vue d’Abigail, il était hors de question qu’une sous-fifre de son paternel, dont le seul interêt se résumait à la compétence militaire, ne lui barre la route plus longtemps.
La hollandaise adressa à la coréenne un coup de pied dans sa gueule de reptile, la forçant à relâcher Drake dont la jambe était prisonnière de ses crochets. Sans prendre la peine de constater les dégâts causées par son attaque, la rousse enchaina en saisissant la reptile-humanoïde par le cou.
Dragonne tenta de se dégager en se débattant furieusement, mais la bâtarde du Docteur refusait de se laisser dominer; elle enroula ses jambes autour de la taille de la coréenne, et serra de toutes ses forces.
Cette dernière gigota dans tous les sens, et se roula sur le sol dans l’espoir de faire céder son assaillante. Mais non seulement Abigail tint bon, mais en plus, Drake s’était relevé, et pointait désormais son lance-flamme sur sa soeur et la coréenne.
La rousse, eut égard à sa condition de possédée, ne craignait pas le feu. Ce fut une toute autre histoire pour Dragonne, qui contempla la menace que représentait l’écossais avec une panique uniquement contrôlée par la force d’Abigail.
- Lâchez-moi ! gargouilla-t-elle. Serpent doit mourir !
À ces mots, la rousse éclata d’un rire moqueur.
- Serpent est le futur père de ma portée, tu crois que je laisserai une connasse de ton espèce gâcher leur avenir ? Crève donc, je n’ai que faire de tes supplications.
Sentant la situation tourner en sa défaveur, Dragonne adressa à Drake un regard suppliant, dans le but de bénéficier de sa compassion. Mais l’écossais secoua la tête.
- Dieu a fait de Serpent la réincarnation d’Abaddon. Il faut être désespérée comme tu l’es pour souhaiter sa mort.
Sur ces mots, le rouquin actionna son arme, et noya la coréenne sous un torrent de flammes destructrices.
Abigail usa de sa condition pour se dégager du brasier, et observa avec pitié, la reptile coréenne se tortiller en hurlant suite à la douleur atroce provoquée par les flammes.
-Bon… dit-elle en se frappant les mains, sans prendre la peine d’attendre que le feu ait finit de consumer la vie de l’asiatique. Allons voir où en est Serpent.

Heath eu beau user de toutes ses forces et du tranchant de ses griffes de métal, La peau écailleuse de Renarde se montrait étonnamment résistante.
Le psychopathe changea de stratégie, il saisit la gueule du reptile par les mâchoires, les écarta pour dégager se tête, et lui creva l’oeil gauche d’un coup de griffe.
L’indienne hurla de douleur sous l’eau, et se dégagea pour partir se réfugier à la surface. Heath la regarda s’éloigner avec mépris, avant d’étirer sa nuque endolorie.
Renarde émergea en rampant sur la berge, et gémit sa douleur. Elle finit par s’écrouler sur le sable, et feula furieusement afin d’appeler sa moitié à l’aide.
Heath sortit de l’eau en marchant lentement, laissant sa tête et l’expression méprisante qu’elle affichait émerger centimètre après centimètre.
Renarde sentit la panique s’emparer de son corps, et recula en rampant vers l’arrière, l’allemand lâcha un soupir exaspéré.
- Quelle pitié… grogna-t-il. Tu as basé ton existence toute entière sur la vengeance… Maintenant que celle-ci a échoué, tu n’as plus rien.
Heath écrasa sans merci la queue de la créature qui feula de douleur, il posa ensuite son genou sur son abdomen et la saisit par la gorge.
- Tu n’aurais jamais dû revenir à moi, dit-il d’un ton presque désolé. Tu aurais dû bâtir ta vie ailleurs, maintenant celle-ci va prendre fin parce que tu as été suffisamment stupide pour tout risquer dans une ultime bataille.
L’allemand colla son front contre celui de l’indienne, et la foudroya du regard.
- Une souris comme toi aurait dû retourner vivre dans son trou, au lieu risquer sa survie pour son honneur dans un duel face à un serpent.
- Va te faire…
Heath ne lui laissa pas le temps de répondre, et serra sa gorge de plus belle.
- Tu sais… murmura-t-il. Tu fus de loin ma victime préférée… Quel dommage que je ne puisse faire durer ce moment, tu méritais un meilleur hommage.
L’allemand froissa la gorge de l’indienne tandis qu’il déposait un simple baiser sur son front. Ignorant les râles étranglées de l’ancienne prostituée, il attendit que celle-ci rende son dernier souffle de vie, avant de l’envoyer reposer en paix dans les tréfonds de la rivière.
L’allemand observa le corps reptilien de sa victime sombrer dans les profondeurs aquatiques, avant de se relever, et de repartir à la rencontre de Drake et Abigail.
Les bâtards du Docteur l’attendaient patiemment, assis sur le tronc d’un arbre tombé durant la bataille.
Heath considéra un temps le cadavre carbonisé et crépitant de Dragonne, avant de faire signe à ses compagnons de remonter sur ses épaules.
- Tiens, tu nous attends cette fois, fit remarquer Abigail.
- Ça t’ennuierais de la fermer ? répliqua le psychopathe en grognant.
Pour toute réponse, la rousse se hissa sur son épaule gauche, et approcha ses lèvres de son oreille.
- Le seul moyen de me faire taire, c’est de me faire crier. miaula-t-elle malicieusement.
Heath préféra filer à toute vitesse plutôt que de chercher une réponse à cette déclaration perverse.


101 Avenue Mozart.


Mathilda dut faire preuve de toutes ses forces autoritaires et physiques pour empêcher Seth de filer à la poursuite de X.A.N.A. et Peter. En effet, tandis que les nutriments et enzymes dopantes du Lazar restauraient et amélioraient considérablement son corps, son esprit était totalement embrumé par cette métamorphose soudaine.
L’Augure fut forcée de trainer le mutant de toit en toit jusqu’à l’appartement des bâtards, et après être entrée par la porte de l’escalier de service, tout en tenant fermement sa prise gigotante, elle le plaqua sur la table de la cuisine en ignorant le regard effaré de Lucius et celui, lassé, de Thomas.
Sans crier gare, Mathilda colla une gifle colossale sur la joue du mutant. Ce dernier la sentit si bien passer qu’il fut obliger de cligner des yeux pendant près d’une minute avant de reprendre le contrôle de sa vision.
- Aelita… bredouilla-t-il en tentant de se lever. Je dois…
- Cesse de faire l’enfant ! rugit Mathilda qui était au bord de la crise de nerfs.
- Mais… Mère…
- Silence !
Seth referma la bouche, et baissa la tête d’un air penaud. L’Augure en profita pour se tourner vers ses frères.
- Je sais pas ce qui se passe, mais il est préférable que vous filiez avant d’avoir une mauvaise surprise.
Thomas secoua la tête, et se pencha en avant afin de rassurer Seth.
- Écoute… murmura-t-il d’une voix douce. Nous allons aider ta famille, mais pour cela, tu dois nous expliquer ce qu’il s’est passé.
Encore tout tremblant suite aux effets incontrôlables du Lazar et aux chocs émotionnels qu’il avait subi, le mutant eut bien du mal à trouver ses mots.
Constatant que c’était sans doute en partie de sa faute, Mathilda lui prit la main.
- Je suis désolée d’avoir crié, bredouilla-t-elle honteuse. Mais il était primordial que tu parviennes à te calmer avant toute chose. Maintenant, dis-nous ce qu’il s’est passé s’il te plait.
Les yeux écarlates du mutant se plongèrent dans les verts amandes de l’Augure, il hoqueta, avant de fondre en larmes.
- J’ai été faible, gémit-il. J’ai été un mauvais frère, et maintenant… maintenant je ne sais pas quoi faire… Si seulement j’étais plus fort…
N’y tenant plus, Mathilda saisit le mutant, et le serra contre elle.
- Les échecs sont les étapes qui mènent à la réussite, souffla-t-elle d’un ton maternel. Ne passe pas ton temps à regretter le passé tant que tu peux encore rattraper l’avenir.
Ces mots eurent l’effet escompté, et Seth parvint à contrôler sa respiration malgré le bouillonnement de son sang. Il referma ses bras autour de sa « mère », et sanglota de plus belle.
- Vous m’avez tellement manqué, couina-t-il. J’ai cru que je ne vous reverrais jamais…
- Du calme Seth, du calme; Maman est là.
Il s’écoula quelque minutes avant que la métamorphose opérée par le Lazar ne s’achève, ramenant le mutant à la raison, et permettant à Xana de limiter l’ampleur de ses émotions. Le mutant se redressa, le regard aussi terrifié que déterminé.
- Aelita… Papa… Je dois… Il faut les aider !
Mathilda posa une main sur son front, l’incitant ainsi au calme.
- Calme-toi, raisonna-t-elle. Et explique-nous ce qu’il s’est passé.


Usine.


Peter admirait avec une fascination moqueuse les installations du professeur Schaeffer, ce dernier pianotait nerveusement sur son clavier tandis que X.A.N.A. regardait par-dessus son épaule. Toujours emprisonnée dans les bras d’Alister, Aelita tremblait de terreur.
- Impressionnant, murmura la Banshee. Une telle source de pouvoir dans une si petite machine… voilà le point de départ idéal pour mon expansion.
Elle contempla ses mains d’un regard méprisant, avant d’ajouter :
- Ce corps de chair est limité, le numérique garantit davantage de possibilités.
Peter appréciait de plus en plus les évènements qui s’enchaînaient, il eut bien du mal à contenir sa faim dévorante et ses pulsions meurtrières.
Alister était indifférent face à ce qui était en train de se produire, et attendait patiemment les prochaines indications de son maitre.
- Préparez nos virtualisations, ordonna X.A.N.A.. Il me tarde de découvrir ce monde que vous avez créé.
Voilà bien une déclaration qui gêna passablement Peter, le cannibale voulu protester avec politesse, mais X.A.N.A. le réduisit au silence d’un geste.
- C’est sur Lyoko que nous affronterons nos ennemis, que nous les détruirons, et que nous commencerons notre conquête. Cesse d’attacher de l’importance aux actions nécessitant un corps organique, tous les plaisirs que tu recherches se retrouveront amplifiés dans la virtualité.
- Me le jurez-vous ?
Ce n’était pas une menace que le cannibale avait prononcé, ni un ultimatum, mais simplement un banal caprice, comme un enfant qui demandait à ses parents de promettre que le voyage à Disneyland en vaudrait la peine.
X.A.N.A. le considéra avec pitié.
- N’aie crainte, le monde de X.A.N.A. vaudra un milliard de fois ce ridicule monde matériel.
Peter prit une grande inspiration, et relâcha son souffle pour parvenir à maitriser l’excitation qui le secouait jusque dans ses plus profondes cellules. Un sourire aussi béat qu’impatient se dessina sur son visage.
Il lui tardait tant d’obtenir ce pourquoi il s’était battu durant tout ce temps, il lui tardait d’obtenir cette place qui lui revenait de droit.
Cette sensation inégalable de sentir ses voeux les plus chers se réaliser menaçait de faire exploser son coeur, tant celui-ci était gonflé de fierté.
Alister accueillit l’expression sur la figure de son maitre telle la plus merveilleuse des récompenses, le sentiment d’avoir accompli la tâche la plus ardue que requerrait son devoir le soulagea d’un poids immense.
Cependant, ce fut également son emprise sur Aelita qui fut soulagée, l’elfe virtuelle en profita pour se libérer de ses bras, et s’en alla administrer un coup dans les parties intimes du cannibale.
Ce dernier se plia en deux, et tomba à genoux. Aussitôt, Alister mugit de rage, et s’apprêtait à trancher la jeune fille en deux. Mais X.A.N.A. l’arrêta dans son élan en se saisissant de son poignet.
- Je la veux vivante, le temps de comprendre qui elle est véritablement, dit-elle comme s’il s’agissait de l’évidence même.
Le Dragon Rouge jeta un coup d’oeil interrogateur à son maitre, qui s’était relevé avant de ceinturer Aelita.
- Sale garce, grogna-t-il avec haine. Je vais te dévorer morceau par morceau.
Franz voulu prendre la parole pour calmer les esprits, mais sa fille lui coupa l’herbe sous le pied :
- Heath va te démolir, espèce de connard. répliqua-t-elle avec un vocabulaire qui choqua son paternel lui-même.
Peter ne sut contenir son éclat de rire.
- Comme c’est adorable, dit-il avant de lui mordre sauvagement l’épaule.
Aelita laissa échapper un cri de peur et de douleur, tandis que le sang ruisselait le long de son bras.
Le cannibale se lécha les babines avec gourmandise.
- Le plus beau jour de ma vie est arrivé, souffla-t-il les yeux pétillants de plaisir. Et je vais en savourer chaque seconde.


Lyoko


Il avait fallu des jours avant que les 23 milliers de prothéens ne parviennent à trouver un consensus concernant l’avenir de leur espèce.
Heureusement que la fatigue n’existait pas dans un monde virtuel, auquel cas Légion se serait écroulé bien avant d’en avoir terminé.
« Sommes-nous tous d’accord ? Validez-vous cette proposition ? »
« Validée. » répondit le reste des siens.
Satisfait, le prothéen à forme humaine s’apprêtait à se dévirtualiser, afin d’informer leur Créateur de leur décision.
C’est alors qu’une aura aussi répugnante que pesante, envahit brutalement l’atmosphère de Lyoko. La puissance de celle-ci fut si écrasante, que le prothéen fut forcé de poser un genou à terre afin d’encaisser correctement le flux de perturbations qui secouait chacun des programmes du super calculateur.
Incapable de masquer la peur de son visage, le prothéen scruta avec horreur, la direction d’où semblait provenir la source de cette aura maléfique.
- Qu’est-ce… Qu’est-ce que cela ? balbutia-t-il d’une voix tremblante.


Banquise


Alister posa le pied sur la glace de la banquise, et prit un temps pour admirer son nouveau corps.
C’était exactement comme dans ses rêves, exactement comme Thanos le lui avait promit.
Sa peau écailleuse était rouge sang, dans son dos des ailes et une queue disposant d’une lame aiguisée en guise de dard se déployèrent de toute leur splendeur. Sur son front, se dressait une paire de cornes pointues. Il ne portait aucun vêtement, mais cela n’avait aucune importance puisque il ne disposait d’aucun d’organe génital. De même, son derrière n’avait pas de raie.
Ses pieds n’en étaient pas, à la place, il disposait de serres d’aigle noires comme la suie.
C’est alors qu’il reçut un tir à l’épaule.
Surpris, il posa son regard sur l’impressionnante armée de monstres qui lui faisait face.
Il y avait de tout: des krabes, des frôlions, des mégatanks, des mantas, des kankrelats et des bloks.
Mais peu lui importaient les formes des insectes, les écraser était leur destin commun.

Il déploya alors ses belles ailes rouges, et s’envola tandis qu’une véritable pluie de lasers s’abattait sur lui.
Mais, ils n’eurent aucun effet, de même que les mines des mantas n’eurent aucun effet. La glace des bloks fondait dès qu’elle entrait en contact avec sa peau, peau qui était visiblement corrosive pour l’acide des frôlions, et plus résistante que les lasers des mégatanks qui se brisèrent à son contact.
Une fois qu’il fut à la bonne hauteur, il déploya l’intégralité de ses membres. Laissant apparaître une aura rouge incandescente autour de son corps.
Des colonnes de lave surgirent de la mer numérique, la nuit éternelle de la banquise était à présent entièrement recouverte par de sinistres nuages rougeoyants. Les prothéens avaient cessé de tirer, leurs attaques n’avaient aucun effet sur la créature qu’il était.
Chaque monstre qui composait cette armée virtuelle était en train de trembler de terreur. Alister n’y prêta aucune attention.
Le Grand Dragon Rouge inspira profondément. Sa poitrine gonfla progressivement, jusqu’à ce qu’elle atteigne son point culminant. Il cracha alors un raz-de-marée de flammes rouge sang, engloutissant l’intégralité des monstres qui lui faisait face. Son attaque dura à peine dix petites secondes avant de se dissiper. Ne laissant derrière elle que le néant absolu. Rien n’avait échappé à son appétit vorace, pas même la plateforme du territoire qui ne réapparaitrait jamais.
Depuis les écrans du pupitre de commande, Peter contemplait avec un plaisir malsain la puissance de son monstre.
Seul l’ordre de X.A.N.A. parvint à le faire sortir de sa transe.
- Cesse de t’amuser, il nous faut conquérir cette terre.
Le cannibale hocha la tête, tout en saisissant Aelita et Franz par les bras, et en les trainant dans la salle des scanners.


Légion sentit la brutale perte de ses semblables jusqu’au plus profond de son organisme, il posa un genou à terre, et écarquilla les yeux d’horreur.
- Quel est ce monstre ? souffla-t-il pétrifié par la peur.

Alister éclata d’un fou rire dément, et savoura chaque parcelle de sa toute nouvelle puissance.
- Contemplez ! mugit-il à l’adresse des frôlions et des mantas qui s’enfuyaient sans demander leur reste. Contemplez le Grand Dragon Rouge !

Prochain Chapitre: All Hail X.A.N.A.

_________________

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Tyker MessagePosté le: Lun 25 Fév 2019 14:38   Sujet du message: Répondre en citant  
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Chapitre 17: All Hail X.A.N.A.




4 janvier 2001

Abigail appréciait les visites qu’elle rendait à son paternel, car elles lui permettaient d’en apprendre davantage sur l’Organisation et la façon dont elle était gérée. Bien que le Docteur ait fermement refusé de l’intégrer à ses affaires, la hollandaise espérait secrètement que les notions qu’elle assimilait à chacune de ses visites lui soient bénéfique dans sa quête de pouvoir.
En effet, Abigail Hobbs désirait le pouvoir plus que tout au monde. C’était grâce à cela, et aux leçons de son géniteur, qu’elle espérait pouvoir devenir une authentique femme de pouvoir. Cependant, la raison qui avait poussé le Docteur à la convoquer à Silver Wings n’avait rien à voir avec le jeu politique de l’Organisation. En effet, le sexagénaire, depuis son fauteuil roulant électrique, et à l’abri des regards indiscrets, présentait à son enfant favori, un jeune garçon enfermé dans une cuve.
Abigail, contempla la créature humanoïde de son regard bleu éclatant, avant de gratifier son père d’un oeil perplexe.
- Vous m’avez fait venir depuis Paris pour admirer l’une de vos créations génétiques ? J’admets que ma déception est grande.
Le vieil homme renâcla avec mépris, et contempla à son tour l’enfant qui baignait dans l’incubateur.
- Cette création va au-delà de mon désir d’amélioration de la race humaine. Voici Lucius; mon clone.
Abigail écarquilla les yeux, et foudroya son géniteur du regard.
- Qu’est-ce que vous avez encore fait ? gronda-t-elle furieuse.
- J’ai garanti ma survie, répondit le directeur de « Silver Wings » avec arrogance. Croyais-tu que j’allais laisser un banal cancer mettre fin à mon existence ?
Furieuse, Abigail saisit son géniteur par les accoudoirs de son fauteuil, et colla son front contre le sien.
- Qu’est-ce que vous attendez de moi ? gronda la hollandaise.
- En voilà des manières, répondit le Docteur avec amusement. J’attends de toi que tu élimines ce que je n’ai pas réussi à éliminer.
Sur ses mots, il reposa son regard sur l’enfant incubé.
- Ce petit a, hélas, le même défaut génétique que moi. Il te faudra ainsi trouver un remède, ce que je n’ai pu faire.
Abigail rejeta sa tête en arrière et retint malgré elle, l’hilarité de la situation.
- Et pourquoi croyez-vous que j’en aurais quelque chose à foutre de votre clone ?
- Mais… ma fille… répondit Herman Schaeffer en affichant un sourire carnassier. La raison est toute simple; j’ai fait programmer la mémoire de ce petit, afin qu’il soit persuadé que tu es sa soeur bien aimée, et que tes frères et toi êtes la seule famille qu’il ait. Vas-tu tourner le dos à un enfant dans le besoin ? Drake et Thomas tourneront-ils le dos à un frère désespéré ?
La hollandaise foudroya du regard avec une haine viscérale l’homme qui l’avait conçue, mais elle s’autorisa un sourire néanmoins.
- Que vous êtes naïf… Croyez-vous que parce que cet enfant dispose d’un sang identique au votre, cela fait de lui la même personne ? J’éduquerai ce frère que vous m’imposez, Père. Mais si vous croyez qu’il finira comme vous, c’est que votre cancer a déjà commencé à ronger votre cerveau. Je m’assurerai de votre disparition le jour de votre mort, de cela vous pouvez en être certain.
Le Docteur grimaça, avant de rire.
- Voyez-vous cela, ma fille serait-elle en train de se donner des ailes ?
- Mes ailes je les ai obtenues bien avant votre apparition, et votre pitoyable influence sur ceux qui partagent votre sang n’ira pas loin. Peu importe ce que vous pensez.
- Nous verrons ma fille, nous verrons…



Alentours de Bourges


Alors que Heath continuait de filer à pleine vitesse, sans se soucier des répercussions que pouvait avoir une telle dépense d’énergie sur son corps, le portable d’Abigail sonna, interrompant momentanément sa course effrénée.
- Thomas ? Quoi ?! D’accord je vois… Prépare Lucius, attends que Seth ait repris des forces pour vous conduire au labo de Tonton Waldo. On est plus très loin.
La jeune fille raccrocha, avant de partager l’inquiétude qui la rongeait avec ses compagnons de voyage.
- Va falloir accélérer, grogna-t-elle en posant sa main sur le torse de Heath. On va te booster un peu.
Comprenant la manoeuvre de sa soeur, Drake l’imita. Les spectres qu’ils possédaient s’échappèrent de leurs narines, et vinrent augmenter les capacités du psychopathe.
- Merci, dit-il avant de repartir de plus belle.


Lyoko, cinquième territoire.

Franz Hopper, sous sa forme de sphère lumineuse, craignait de tout son être la créature qui menaçait sa fille.
Tout en ouvrant un passage vers le coeur de Lyoko, il ne put s’empêcher de se retourner vers cette chose afin de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
- Vous… qui êtes-vous réellement ?
Le monstre à l’apparence de son épouse haussa un sourcil, avant de répondre :
- Je suis X.A.N.A.. Bientôt vous le serez aussi, et plus aucune peur ou incertitude ne rongera votre esprit primitif.
Aelita, prisonnière de la force colossale de sa « mère », la fixa d’un regard dubitatif.
- Maman… qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?
La créature au long manteau de plumes rouges, et à la peau translucide couverte de veines sombres, observa l’elfe virtuelle, avant de répondre :
- Maman… est-ce là ce que je suis à tes yeux…
Il ne s’agissait pas d’une question, mais d’une réflexion à voix haute.
- Qu’importe… d’ici peu tu seras X.A.N.A., d’ici peu… le passé et les évènements qui t’ont forgée n’auront plus aucune importance.
Franz n’eut nul besoin d’en entendre davantage, il était désormais évident à ses yeux que cette créature n’avait de sa femme que l’apparence. Tandis qu’ils pénétraient dans la salle du coeur de Lyoko, le scientifique réfléchit à toute vitesse au moyen de dégager sa progéniture de ce guêpier.
X.A.N.A. quant à elle, observa avec fascination l’énorme sphère qui flottait dans les airs. La puissance et l’énergie qui s’en dégageaient l’auraient fait frémir si elle avait été dotée d’un corps de chair.

- Parfait… souffla-t-elle en s’élevant au niveau du coeur, abandonnant Aelita derrière elle. Voilà bien un point de départ qui fera parfaitement l’affaire pour l’expansion de X.A.N.A..
Elle pulvérisa les barrières de protection sans le moindre effort, et entreprit ensuite de démarrer le processus d’absorption. Cependant, une déflagration énergétique se dégagea de la petite sphère, repoussant la Banshee.
X.A.N.A. bien que contrariée, n’eut aucun mal à déterminer la raison de ce rejet. Elle revint au niveau de Franz Hopper, qui couvrait sa fille de tout son volume.
- Il me faut les clés, dit-elle simplement. Donnez-les moi.
La seconde d’hésitation fut celle de trop aux yeux de la Banshee. Elle le saisit à pleines mains, et entama une courte mais brutale procédure d’absorption.
Le scientifique hurla de terreur, tandis que sa tortionnaire laissait échapper une grimace frustrée.
- Donnez-moi les clés de ce monde, gronda-t-elle. Ou je retire les codes séquences de votre ADN humain.
- Fais donc ! répliqua Franz avec tout son courage.
Et c’est ce que X.A.N.A. fit, il lui fut cependant impossible d’atteindre les clés de Lyoko. Le scientifique ayant fait de ce programme le mieux protégé de son organisme virtuel.
Il faudrait plusieurs heures à la Banshee pour briser ses pares-feux, mais elle disposait d’une autre solution à sa portée.
- Dans ce cas… dit elle en posant son regard froid sur Aelita. Il ne me reste qu’une chose à faire.
Comprenant le danger qui la menaçait, l’elfe virtuelle tenta de s’enfuir, mais elle fut rattrapée sans aucun mal par la Banshee.
- Arrête ! hurla Franz, mais X.A.N.A. n’avait que faire de ses supplications.
Elle retira sans la moindre pitié les codes séquences de l’ADN humain d’Aelita, arrachant un hurlement de terreur à la jeune fille.
X.A.N.A. laissa la princesse de Lyoko tomber au sol, et fixa la sphère lumineuse avec mépris.
- Donnez moi les clés, répéta-t-elle froidement. Ou je la détruis. Ma curiosité ne vaut pas cette source de puissance.
Franz se résigna, et s’approcha de la Banshee avec une démarche de vaincu.
Satisfaite, X.A.N.A. reprit son assimilation partielle. Sans la moindre protection, il lui fut extrêmement simple de s’emparer du programme qu’elle convoitait. Aussi, et une fois sa besogne achevée, la Banshee repoussa son ancien époux telle une poussière sur son épaule. Avant de reprendre son ascension vers le coeur.
- Parfait, souffla-t-elle en démarrant sa procédure de corruption. C’est absolument parfait.
Un tir de laser s’écrasa sur son épaule, exaspérée, X.A.N.A. fit volte-face.
Une multitude de prothéens sous la forme de rampants avaient fait leur apparition, prêt à défendre chèrement leur terre natale.
La Banshee les considéra avec mépris, tandis qu’ils chargeaient une nouvelle salve de lasers à son encontre.
Aucun effet encourageant ne résultat de ces attaques, les tirs ricochèrent tels des balles sur une plaque de métal renforcée, et allèrent s’écraser un peu partout. 
X.A.N.A. contempla avec tristesse les quelques rampants qui furent touchés par les tirs de leurs propres alliés, et ceux qui reculèrent de peur face à la puissance de leur adversaire.
- Pauvres créatures… grogna la Banshee. Si faibles… si insignifiantes… Il semble nécessaire de vous accorder des existences pourvues de davantage de sens.
Sur ces mots, elle reposa sa main sur le coeur de Lyoko, et démarra son assimilation. Des filaments d’énergie rougeâtres surgirent de la sphère, et vinrent se joindre au corps de la Banshee. X.A.N.A. déploya son manteau de plumes. Les rampants rugirent de douleur, tandis que le programme de leur conscience commune était envahit par un authentique virus à la voracité exceptionnelle.
Seul Légion parvint à se soustraire de l’emprise de cette chose, sa conscience étant indépendante du programme universel des prothéens.
L’I.A., toujours postée face à l’interface du cinquième territoire, saisit sa tête à deux mains, et lâcha un hurlement d’angoisse face à la disparition soudaine de la quasi totalité de son peuple.
- Mes frères et mes soeurs… sanglota-t-il en se recroquevillant sur lui-même. Que vous ont-ils fait ?
Dans la salle du coeur, les rampants semblaient avoir retrouvé leur calme, et saluèrent leur nouvelle Reine en inclinant la tête.
Ils se mirent tout à coup à feuler d’extase, chantant à la gloire et à la puissance de X.A.N.A..
Cette dernière laissa échapper un sourire de satisfaction, et déploya son manteau de plumes tel une paire d’ailes. Son aura rouge sombre recouvrit intégralement la salle de sa lumière sinistre, et l’énergie qu’elle dégagea fut accueillie par des rugissements de jubilation de la part des prothéens. La Banshee laissa échapper un authentique cri d’extase face à la multitude de possibilités qui s’offrait à elle à travers cette toute-puissance.
- Ce monde… est magnifique ! Il me faut le purifier !
Possédée par la puissance qui se dégageait de la sphère, X.A.N.A. recolla ses mains sur le globe. Se délectant de chaque parcelle de pouvoir qui s’offrait à elle.
Ignorant l’horreur que lui inspirait cette macabre mise en scène, Franz couvrit Aelita de son corps sphérique, et constata avec horreur, la perte de ses codes séquences.
- Non… Pas ça…


Banquise

Alister fut agréablement surpris par les évènements.
Alors qu’il s’apprêtait à détruire les prothéens apparus sur une autre plateforme de glace, il se produisit quelque chose d’étonnant.
En effet, les monstres se retrouvèrent soudainement couverts d’énergie rouge, et se tortillèrent de douleur face à l’intrusion violente de leur conscience.
Après quelque dizaines de secondes de patience, ils reprirent leurs esprits, et s’inclinèrent respectueusement face à Alister.
Le Grand Dragon Rouge posa le pied sur le sol, et inspecta les rangs de ses nouveaux soldats tout en se délectant du respect qu’ils lui transmettaient.
Alister déploya ses ailes, et toute la puissance qu’il était capable de générer. Aussitôt, le territoire de la banquise commença à troquer la glace qui le composait pour de la roche volcanique. Et de nouveaux geysers de lave s’échappèrent de la Mer Numérique, et éclatèrent dans le ciel couvert de nuages écarlates tels des feux d’artifices.
C’était cela, cela qu’il avait toujours désiré, le pouvoir, la capacité d’exaucer chacun des voeux de son maitre, et la puissance nécessaire à la destruction de Serpent.
Aucun mot n’était en mesure de décrire l’état d’extase qui possédait Alister Blake, il rugit de plaisir tel un lion, asseyant ainsi sa domination sur toutes les créatures qui le vénéraient.
Pourtant… ce n’était pas suffisant. Il restait le plat de résistance, la raison même pour laquelle il avait accompli tous ces miracles.
Le Grand Dragon Rouge vola vers l’iceberg le plus proche, et attendit tout en se léchant les babines d’impatience.
Il n’avait plus qu’à patienter telle une araignée, que sa proie vienne s’emprisonner d’elle-même dans sa toile.


Usine.

Heath, après avoir parcouru l’intégralité du chemin entre la campagne et la métropole de toit en toit, s’écroula sur le pont de l’usine, le souffle rauque, et les muscles calcinés par l’effort.
- T’en as trop fait, critiqua Abigail en s’étirant.
- Ta gueule, répliqua faiblement le psychopathe en tentant de reprendre son souffle.
La rousse l’ignora, et observa l’usine avec attention.
- Alors c’est ici que notre Tonton a monté son labo secret… J’ai hâte de voir à quoi ça ressemble. Mais avant ça…
Elle tourna la tête, et accueillit Mathilda d’un sourire. L’Augure atterrit devant sa soeur, avec Seth sur les épaules.
- Et Thomas ?
Comme pour répondre à sa question une camionnette se gara face à la grille qui barrait l’accès au pont. Thomas Von Kane et Lucius Hobbs en sortirent, et escaladèrent l’obstacle pour les rejoindre.
- Lucius est prêt, et j’ai tes programmes, dit-il en pointant le sac à dos qu’il portait, tandis que son « frère » sentait une certaine pression l’écraser. On y va ?
Incapable de se retenir, Heath régurgita le contenu du repas dégusté dans l’avion sur les chaussures du belge.
Ce dernier fut paralysé par la vue de ses bottines souillées de vomissures.
Abigail leva les yeux au ciel, et redressa l’allemand par le col.
- C’est tout ce que t’as ? demanda-t-elle d’un ton moqueur.
Ce fut plus qu’il n’en fallait pour que le psychopathe reprenne du poil de la bête, il écarta la main de la rousse d’un revers de bras.
- Me touche pas ! cracha-t-il en tentant de maitriser son souffle rauque.
À moitié satisfaite, Abigail s’engagea vers l’entrée de l’usine.
Mais alors qu’elle traversait le pont, Mathilda la dépassa et tendit les deux bras pour faire barrage au groupe.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda la rousse avec étonnement.
- Nous ne sommes pas seuls. l’informa L’Augure. Il y a quelque chose…
- QUELLE SALE MOUCHARDE !
L’ensemble du groupe eut les tympans vrillés par la puissance de la voix qui venait de résonner. Un spectre sortit de l’ombre, et à la stupéfaction de Heath, prit la forme du visage visiblement remis à neuf de Peter Warren. Dépourvue de corps, la tête flottait dans les airs en effectuant un genre de danse censée représenter l’agacement.
- Elle gâche la surprise ! continua-t-il de se plaindre.
- Ta gueule ! Cracha l’allemand hors de lui.
- Oh, fit l’américain en faisant apparaitre deux doigts dont il posa les bouts sur ses lèvres. Je t’ennuie ? Rassure-toi mon Serpent préféré, la fête ne fait que commencer !
Sur ces mots, un bruit qui trahissait l’enclenchement d’un système mécanique se fit entendre, et un corps saucissonné par des chaînes fut pendu devant les yeux du groupe.
- J’ai vu mieux comme film d’horreur, commenta Abigail avant que Heath ne se place en tête de la bande. Lui avait reconnu le corps, et celui-ci bougeait toujours.
- Dragunov ?
- Faites… Faites-moi descendre. supplia le russe qui souffrait visiblement le martyre.
- Qui vous a fait ça ? demanda Heath qui ne comprenait plus rien à la situation.
- Warren… maugréa-t-il. Ce petit salopard ne voulait plus de moi… Alors il…
- Surveillez votre langage Major, dit la tête de l’américain d’une voix moqueuse, tout en sautillant joyeusement autour de sa victime. J’attends de mes employés une conduite exemplaire.
Il se tourna vers la bande en affichant un rictus abominable.
- Vous aimez mon nouveau pantin ? Et si je le libérais ?
Aussitôt, une dizaine de spectres jaillirent à leur tour de l’ombre, et vinrent se loger dans le corps du russe.
La réaction ne se fit pas attendre, le corps de l’ancien agent du Docteur se mit tout à coup à quadrupler de volume. Brisant ses chaînes au passage. Et écrasant le sol de ses deux pieds massifs.
- Amusez-vous bien ! ricana Peter avant de disparaitre.
Enragé comme un rhinoféros, le monstre fonça à pleine vitesse sur la bande qui se jeta sur les côtés pour éviter sa charge meurtrière. Tous excepté Heath, qui glissa entre les jambes du colosse.
- Réveillez Seth et filez au labo ! ordonna-t-il avec autorité. Il connait tous les codes d’accès. Moi je m’occupe de ce truc.
- T’es sûr que t’as pas besoin d’aide vu ton état ? lança Abigail visiblement peu convaincue.
- Dès que j’aurai fini, je m’en irai t’apprendre à ne pas me sous-estimer. cracha le psychopathe avec mépris. Tirez-vous !
Heath se retrouva désormais seul à seul avec Dragunov.
- J’aurais préféré que nos retrouvailles se déroulent dans un autre contexte, mon ancien mentor. dit-il en contemplant tristement le regard fou du russe. J’ai tant de leçons et de coups de fouet à vous rendre, mais je m’assurerai que cela soit fait avec professionnalisme.


Salle du coeur de Lyoko.

Franz, malgré la terreur qui le possédait, malgré l’horreur à laquelle il assistait, n’écouta que son courage. Peu lui importait si cela ressemblait purement et simplement à du suicide. Il se précipita vers la sortie sud.
X.A.N.A. le vit agir, et considérant qu’elle n’avait plus besoin de lui, leva son bras droit afin que l’éclair rouge qui en jaillit fasse le travail.
Le scientifique se retrouva violemment transpercé sous le cri horrifié de sa fille, néanmoins, il parvint à se préserver de la destruction immédiate au prix de nombreuses douleurs que l’on ne pouvait ressentir que sous la forme de programme. Il quitta précipitamment la salle du coeur, tandis que des mantas filaient à sa poursuite.
- Quelle pitié, soupira la Banshee avec dégoût. Un tel attachement à un si faible programme, c’est la racine même de l’impureté qu’il me faut arracher afin de garantir la survie de X.A.N.A..
Franz, malgré la douleur qui tenaillait son programme, remonta aussi vite qu’il le put en direction de la voûte céleste. Mais il essuya plusieurs tirs de manta qui manquèrent de le faire éclater tel un ballon.
Légion surgit de la plate-forme, changea ses bras en arbalètes, et canarda sans merci les quelques mantas qui poursuivaient son créateur.
Une fois celles-ci détruites, le prothéen déploya des ailes de lumière depuis son dos, et soutint le concepteur de Lyoko jusqu’à la terre ferme. Dès qu’ils furent arrivés à bon port, Aelita ressortit de sa sphère de père, et se précipita à son chevet.
- Papa !
- Je suis désolé mon ange… bredouilla celui-ci. Je ne survivrai pas…
L’elfe virtuelle sentit son coeur se briser face à cet aveu, elle tomba à genoux. Ignorant la souffrance qui la tenaillait, Légion se tourna vers Franz :
- Créateur… que s’est-il passé ?
- Je n’ai pas le temps de t’expliquer, Légion, avoua Hopper alors que sa conscience était en train de défaillir. Je suis navré pour les tiens, je te prie de me pardonner.
- Vous n’avez rien à vous reprocher, raisonna le prothéen. Personne n’aurait pu prédire un tel cataclysme.
Si le scientifique avait pu bénéficier de traits faciaux, il aurait remercié le prothéen d’un sourire reconnaissant.
Ses prochains mots furent cependant pour sa fille.
- Aelita, commença-t-il en tentant de réprimer sa honte. Je suis navré, jamais je n’aurais dû jouer les apprentis sorciers… Je suis tellement désolé…
L’elfe virtuelle posa ses mains sur la sphère lumineuse, et réprima ses sanglots.
- Merci Papa. Merci pour cette famille que tu m’as offerte, je te promets… je te promets que je me montrerai digne de toi.
- Tu l’as déjà fait, souffla le scientifique tandis que son coeur virtuel battait de fierté.
Son corps lumineux brilla d’une lueur sinistre durant quelque secondes, avant qu’il n’explose. Laissant ses descendants contempler sa disparition avec horreur.

_________________

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Dernière édition par Tyker le Jeu 28 Mai 2020 10:27; édité 3 fois
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StellaeArrente MessagePosté le: Mar 23 Avr 2019 21:23   Sujet du message: Répondre en citant  
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Je ne voulais pas accrocher, j’ai accroché.

Au début je me suis dis bon je vais lire ce fameux « Pandémonium », je clique sur le sujet et je vois : Lire « Du sang du la neige » avant pour comprendre cette fiction. J’me suis dis fais chier.

Bah je me suis pas fais chier.

Tout d’abord merci à toi aussi d’avoir écrit cette petite pépite. Ca fait plaisir de lire des histoires intéressantes, d’autant plus qu’elle est original, elle a sa petite touche et son propre univers.
Lyoko, Olympia, les Prothéens, XANA/Xana, les Thanos/Seth/Crystal, la Banshee, le Death Battle à ta sauce. J’aime bien.

Sur son style d’écriture, c’est fluide, agréable à lire. Je souligne que les descriptions des scènes de combats sont vraiment TON point fort. Il y a eu des phrases lourdes, parfois trop ponctué ou pas assez justement. Un point sur lequel je vais venir : les descriptions
Voilà les scènes de combats sont bien, on est dedans, on s’imagine bien la scène. Ce qui manque selon moi dans tes chapitres (ça s’applique à tes deux fictions) c’est le manque de descriptions sur les personnages.
On sent que Andrew/Serpent/Heath est ton personnage, il a une évolution assez particulière.

Là ou pour moi il y a un manque c’est au niveau du Docteur Herman, d’Anthéa, De Renarde, de Corbeau, de Dragonne même, ect… J’aurai aimé que tu nous démontre plus la psychologie de ces personnages, que tu les développe plus. Même si tu finis toujours par éclaircir certains points à un moment dans ton récit, moi j’aurai aimé plus.
Après je peux comprendre si c’est un choix de ne pas développer plus tous ces persos’, mais tu le fais très bien avec Heath, Franz Hopper, Aelita, même Peter (j’croyais que tu l’avais tué mais en faite non c’est un putain de survivant.)

T’installe des dynamiques entre personnages qui sont intéressantes :

Heath/Peter : C’était top
Heath/Renarde : Putain excuse- moi, tu pouvais développer plus ce rapport haineux et apporter une meilleure conclusion à leur histoire. (Okey il lui arrache la tête mais c’était rapide, RIP Renarde.)

Heath/Abigail : Pitié j’espère que tu en feras pas un HarleyxJoker ou alors une relation plus subtile. (parce que pour le moment ils se Ken tous les soirs, mais on sait pas vraiment c’est quoi exactement… Je veux dire tu as fais la scène du dépucelage le plus hardcore, chapeau à la madame d’avoir supporté la douleur alors quelle avait jamais sentie le loup avant. Mais c’est quoi les interactions qu’il y a entre eux ? Ils parlent de quoi ? C’est quoi ce petit truc qui fait que Heath accroche à cette fille et ne la tue pas ? Oui il lui a fait une cicatrice, mais bon y a pas que ça.)

Heath/Alister : Alors encore une fois je croyais que tu l’avais tué. Je sais pas comment il a survécu à l’explosion. Autant je t’ai dis que les scènes de combat c’était ton point fort, autant j’ai trouvé que ça manquait cruellement de dialogue entre les deux vrais frères. D’interactions.

Heath/Seth : J’adore comment ta fais de Seth un boulet. Un boulet mignon. Ce qui est dingue c’est de voir qu’Heath s’est attaché à ce mutant. Il le prend sous son aile, prétend être son grand frère et y a un aspect touchant. Pourquoi Heath s’est cherché un deuxième frère ? Il voulait un être plus fort ? Je veux dire quelle était la finalité de cette action. (je reviendrai sur le point des relations entre frère dans ta fic)

Heath/Hopper : On dirait un peu un fils et un père qui ont beaucoup de mal à communiquer entre eux, bien qu’Heath ne soit pas attaché au vieux con il se souci quand même de sa fille.

Heath. Tu réussi à le rendre attachant (pas forcément aimable) après je suis étonnée qu’on passe d’un psychopathe aux pulsions sanguinaires limites incontrôlables à un psychopathe qui finit par ressentir de l’attachement auprès de personnes dont il ne pensait pas s’attacher. Seth et Aelita. Et Abigail mais à sa façon hein.

Je ne sais pas ce que tu as contre les jeunes filles, mais décidément tu aimes les faire souffrir… RIP Sabrina. Pourquoi ce problème avec les femmes quand il n’avait aucune envie de meurtre envers Corbeau et Dragonne ? Renarde on comprend pourquoi, Sabrina bon il avait envie de tuer c’est tout. Abigail c’était le déni parce cette meuf lui plait (j’étais étonné qu’elle soit vierge d’ailleurs). Si on revient à la base de tout ça : le rapport avec sa mère.

Il dit juste que sa mère aimait trop ses enfants. Okey. C’est tout ? C’est quoi qui a provoqué chez Heath cette méfiance des femmes, ce dégoût et cette envie de tuer les femmes (jeunes surtout) ?
Heureusement, heureusement qu’Intelligence lui a « retiré/réduit/diminué » ses pulsions meurtrières…

Le rapport avec les femmes il est un peu particulier, pourtant avec les hommes ça l’est aussi. Il aimait pas son père, il voyait son petit frère comme un faible, Hopper est utile mais c’est une sale merde (mais on comprend Hopper aussi). On sait qu’il aime avoir l’ascendant sur son adversaire. La petite référence à l’ange Abbadon était vraiment pas mal.

Est-ce que son rapport avec les femmes sera réglé, ou il finira par buter Abigail ?
Est-ce que ce qui retient Heath de tuer Abigail c’est juste son cul ?

Ah oui, RIP Valentine même si cette fois c’est pas du tout la faute à Heath. Je te dis t’aime bien tuer les jeunes files toi. xD

Moi ce qui me tue avec ton personnage, c’est que malgré tout ce qu’il est, il a quand même du bon sens.

Je viens maintenant aux rapports familiaux entre frères. Déjà je ne m’attendais pas à ce que Docteur et Hopper soient des frères, et que tu fasses un parallèle avec Heath/Alister. Décidément les grand frères sont toujours des connards abusifs et pourrissent la vie de leur petit frère adoré.
Hopper est un connard mais on comprend vraiment pourquoi il est tel quel, fatigué, usé, déprimé, alcoolique, désespéré, mal dans sa peau, avec la présence d’Herman qui ne le lâchera jamais en faite.

Ton histoire n’est pas encore finit, j’espère qu’elle durera encore un bon moment. Ça me fait tout drôle de lire cette fic’ et de voir quelle n’est pas encore fini.

Dans Pandémonium ton style s’est encore plus amélioré, donc heu… Continu ! Voilà. Very Happy

J’pense que y a d’autres points que je voudrais aborder mais je pense t’avoir posé pas mal de questions.

Vivement la suite, vivement l’évolution de tes persos, leurs rapports, et tout ce qui va se passer (parce que là je suis obligé d’attendre maintenant.. Very Happy)
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Tyker MessagePosté le: Lun 30 Mar 2020 11:30   Sujet du message: Répondre en citant  
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Chapitre 18 Rictus de Reptile et Soif de Revanche.




Sibérie, Date et heure inconnues

Oda Akuma et Alex Tanner, toujours liés l’un à l’autre, descendirent du chasse-neige dérobé aux gardes-frontières russes. Serrant les bras autour de leur parka, les deux scientifiques ouvrirent difficilement la lourde porte de métal qui leur faisait barrage. Après s’être réfugiés à l’intérieur du complexe, ils poussèrent un soupir de soulagement simultané.
L’endroit dans lequel ils se trouvaient était l’une des plus anciennes bases de l’Organisation, qui fut forcée à l’abandon après la chute de l’URSS. En effet, considérant que le gouvernement communiste ne pouvait plus couvrir leurs activités, le Docteur s’était résolu à abandonner l’endroit. Mais il avait cependant conservé les titres de propriété pour le cas où l’opportunité de relancer leurs opérations se présenterait. Ces documents, les scientifiques écossais et japonais les avaient récupérés avant leur fuite du complexe danois.
Les installations étaient obsolètes d’au moins une dizaine d’années, mais les différents stocks de ressources matérielles étaient encore particulièrement fournis. Malgré leur condition plus que contraignante, les scientifiques osèrent s’autoriser un regain d’espoir.
- Notre coeur ne pourra alimenter deux cerveaux pendant plusieurs années, fit remarquer le japonais.
- Dans ce cas, il nous faut trouver le moyen de nous séparer, avant de reconstruire notre empire scientifique, répondit l’écossais avec un regard brillant.
- Pensez-vous que les organes récupérés sur les soldats que nous avons tués suffiront ?
- Ils nous permettront de prolonger notre existence, mais ne garantiront en rien notre survie. C’est pourquoi nous allons reprendre vos projets amorcés avec Thanos et Crystal.
- Ce ne sera pas simple.
- C’est notre seule chance de récupérer nos capacités. Prenez le cahier d’Anthéa Schaeffer, il contient toutes les notes nécessaires à la création d’un nouveau super calculateur.
Le japonais s’exécuta, et tira l’objet de la poche de leur parka.
- Pensez-vous que nous puissions achever un super calculateur en moins d’une année ?
- Il le faudra bien, si nous souhaitons survivre à cette condition néfaste qui est la nôtre.
Le travail serait long, et le stress lié à leur survie éprouvante, mais Tanner et Akuma étaient confiants, ils avaient assez de cervelle pour mener leurs projets à bien. Leur première tache consisterait tout d’abord à développer davantage de main d’oeuvre. Des robots feraient parfaitement l’affaire, après tout, les ressources de cet endroit étaient loin d’être épuisées.


Labo


- Je dois reconnaître que ça a plus de gueule que notre cave, commenta Abigail tout en allant s’installer au poste d’opérateur.
Thomas observa tranquillement l’endroit, tandis que le pyromane étirait son corps pour mieux le préparer à la bataille.
- Tu penses pouvoir la manier ? demanda le belge à sa soeur.
- Donne-moi trois secondes, tu veux ? Cette machine n’est pas exactement comme la nôtre. Lucius ? Viens donc me donner un coup de main.
À ces mots, le clone du Docteur vint se poster derrière sa grande soeur afin d’observer un temps ses manipulations. Après quoi, il lui demanda poliment de s’écarter, et pianota sur le clavier à une vitesse délirante. Aucune ligne de code qu’il entra n’échappa à son regard critique. Abigail contempla son petit frère avec un sourire transpirant de fierté.
- Il se passe quelque chose d’étrange, dit le jeune homme en haussant un sourcil. Il semblerait que le super calculateur soit en train de perdre de l’énergie en masse. Il serait donc judicieux de remplacer d’ici peu, la pile nucléaire par une de celles que vous avez rapportées. De plus, continua-t-il sans se préoccuper du regard interrogateur de sa soeur, une présence surpuissante se trouve actuellement sur le territoire de la banquise. -soit dit-en passant, les prouesses de notre oncle sont admirables. Créer cinq territoires virtuels avec une seule machine relève de l’exploit.- Il y a également la présence d’un avatar humain sur le territoire des montagnes… Je ne parviens pas à discerner quoique ce soit d’autre, les commandes ont été embrouillées… Il me faut les débloquer, et cela risque de prendre du temps.
 Abigail hocha la tête, et se tourna vers ses autres frères.
- Patientez trois secondes le temps que j’enregistre vos avatars dans la base de données de la machine, dit-elle en tirant une pochette de CD du sac à dos apporté par Thomas. Il vaut mieux que vous combattiez avec vos propres armes qu'avec celles générées aléatoirement par cet engin.
Pendant ce temps, Lucius parcourut l’historique des virtualisations. Il y en avait eu cinq tout récemment.
Deux d’entres elles portaient la signature A.D.N. de Waldo Schaeffer et de sa fille. Mais les trois autres étaient méconnaissables du point de vue du super calculateur.
Le jeune homme se gratta le menton d’un air pensif, tandis qu’Abigail se tourna vers leurs frères.
- La saloperie sur le territoire banquise est trop forte pour vous, mais on devrait pouvoir réussir à se débarrasser du type sur la montagne en attendant l’arrivée de Heath, d’ailleurs…
La rousse se tourna vers Mathilda, cette dernière haussa un sourcil.
- Va l’aider, ordonna la jeune femme. Ça m’étonnerait que ce gros dur ait encore les ressources nécessaires pour venir à bout de l’autre monstre.
L’Augure leva les yeux au plafond, mais obtempéra sans dire un mot, et emprunta le monte-charge.
Abigail n’attendit pas qu’elle disparaisse pour continuer :
- Bon… Thomas ? Pose Seth au sol, dès qu’il se sera réveillé, je verrai comment on pourra s’en servir. Drake et toi descendez d’un étage, c’est là qu’est la salle des scanners.
Les deux frères acquiescèrent et suivirent les ordres, Abigail reprit le contrôle des commandes sous le regard inquisiteur de Lucius.
- Bien, s’enthousiasma la jeune femme en entrant deux de ses CD dans la machine, avant de faire craquer ses doigts et sa nuque. Voyons comment fonctionne ce petit bijou.


Cinquième territoire.


Le Créateur était mort, disparu dans les tréfonds du néant virtuel, de cela Légion n’avait aucun doute.
Aelita s’était tournée vers lui en espérant un quelconque signe rassurant, mais le prothéen avait baissé la tête de tristesse, pulvérisant ainsi les espoirs vains de la jeune fille.
Cette dernière s’écroula au sol, et enfouit son visage dans ses mains. Le fait qu’elle soit incapable de laisser libre court à ses émotions par le biais de larmes ajouta la frustration à la tristesse. Elle frappa le sol de ses petits poings.
- Papa… Papa…
Légion aurait tant voulu lui accorder un moment de répit, mais il savait que le sérieux de la situation exigeait des réactions précises et pragmatiques. C’est pourquoi, et malgré le fait que cela lui brise le coeur, il releva la jeune fille sans faire preuve de la moindre pitié.
- Aelita… dit-il d’un ton désolé. Nous ne pouvons nous permettre de laisser les émotions prendre le dessus. Sans quoi le sacrifice du C… de notre père sera vain. Il nous faut immédiatement prendre les devants, ou nous serons condamnés.
La princesse de Lyoko prit un moment pour encaisser les paroles du prothéen, celles prononcées par Heath lui revinrent subitement en mémoire :
« Si tu en as marre qu'on te marche dessus, crevette, il va falloir te trouver des arguments de poids. »
Alors qu’une escadrille de trois mantas filait droit dans leur direction, la jeune fille n’écouta que son courage et sa rage. Elle joignit ses mains, et laissa son pouvoir de création s’exprimer sous la forme d’un chant céleste qui résonna à travers toute la voûte.
Aussitôt, une sphère de matière se forma autour du prothéen et de la princesse, les protégeant ainsi des assauts des monstres.
L’I.A. ne prit même pas la peine de masquer son admiration, et gratifia la jeune fille d’un sourire reconnaissant.
- Comment on peut gagner ? demanda-t-elle après avoir ravalé sa tristesse.
Légion s’approcha d’elle, et ouvrit un échange de données frontal entre son front et le sien.
- Il me faut tout d’abord obtenir ce que le Créateur t’a légué, nous amorcerons notre contre-attaque à partir de cela.
Tandis qu’il transférait les clés de Lyoko de la mémoire de la jeune fille à la sienne, le prothéen se laissa submerger par ses émotions.
Depuis son arrivée dans le Monde des humains, il avait pu faire l’expérience d’une multitude de sensations toutes plus étranges les unes que les autres. Mais la haine était de loin sa préférée. La haine était soulageante, la haine était enivrante, la haine… le rendait vivant.
Le prothéen joignit ses mains, et se divisa en cinq exemplaires. Les membres de la Légion n’échangèrent aucun regard. Ils se contentèrent de tendre leur bras respectif pour signifier leur unité sous le regard impressionné d’Aelita.
- Nous sommes nombreux, dirent-ils en choeur.
Chacun était au fait de sa mission, et chacun savait à quel point, la réussite de chacune d’entre elles était cruciale.
Ils se dispersèrent après avoir ouvert un minuscule trou dans la sphère de défense de la princesse, laissant le premier d’entre eux seul face à Aelita.
Les mantas tentèrent d’empêcher leur fuite, mais les prothéens étaient trop rapides pour elles, et s’échappèrent en se mêlant aux flux de données de chacun des tunnels du territoire. Cette simple diversion aurait au moins permis de gagner un peu de temps.
- Lyoko est NOTRE foyer, murmura le Légion originel. Et nous le défendrons chèrement.


Pendant ce temps, à bord d’un avion qui volait en direction de l’aéroport Charles de Gaule.


Karl Vanderberg, le pilote danois employé de Jet Yu, était à proprement parler, épaté par le calme et les compétences de l’enfant qui était à bord de son appareil.
En effet, quelques minutes après que son équipage soit parvenu à refermer la porte de l’avion, qui avait été ouverte par un cinglé suivi de deux autres, le blondinet d’à peine huit ans avait émergé du sommeil de plomb dans lequel l’allemand l’avait plongé.
Et alors qu’on lui promettait un retour à son foyer (qui avait été ordonné par le psychopathe avant de menacer de mort tout l’équipage), l’enfant avait tiré un carnet de sa ceinture, et analysé les notes qu’il contenait avec un oeil critique et avide de savoir.
 Après quoi, il avait grimacé d’une moue commune auprès des enfants de son âge, et était allé demander à chaque membre de l’équipage si l’un d’entre eux parlait le russe. Une fois qu’il eut essuyé toutes les réponses négatives, il demanda s’il était possible d’obtenir une connexion internet, et se mit à apprendre la langue de l’ex URSS sous les yeux des hôtes et des hôtesses médusés par son intelligence.
- C’est nul le russe, grommela-t-il en tentant tant bien que mal de retenir les différences alphabétiques entre sa langue maternelle et celle qu’il apprenait.
Karl Vanderberg à qui l’équipage avait rapporté les prouesses de l’enfant, secoua la tête.
- Ça fait onze ans que je fais ce métier. Habituez-vous à ce genre de situation, ceux que nous rencontrerons à l’avenir n’auront rien de normal eux non plus.


***



Du haut de son planeur en forme d’ailes de chauve-souris, Drake filait à pleine vitesse à travers la montagne, poursuivi par une horde de frôlions enragés.
Le balafré commençait sérieusement à perdre patience devant cette éreintante course-poursuite. Il avait réussi à se débarrasser d’une demi-dizaine de ces insectes, mais il en restait encore une bonne douzaine ! Agacé, l’écossais passa sous un pont en forme de clef de voûte, et jeta trois de ses bombes de chaque côtés provoquant ainsi l’effondrement de la structure de pierre sur ses poursuivants.
Six d’entre eux en réchappèrent, Drake en empala trois à l’aide de sa fourche, et incinéra les derniers à l’aide du lance-flammes sur son planeur.
Il prit ensuite de la hauteur afin de contempler l’efficacité de son travail, avant de noter la silhouette tranquillement installée sur le sommet d’une montagne. Celle-ci l’applaudissait avec une admiration mêlée à un soupçon de sarcasme parfaitement audible.
Méfiant, Drake toisa son spectateur du regard, avant de s’approcher avec prudence. Ce-dernier était étonnamment normal. Aucun avatar particulier, juste un jeune homme vêtu d’une chemise et d’un jean.
Cependant, quelle ne fut pas la surprise de Drake, que de reconnaître sa victime de l’attaque du monde virtuel de l’Organisation.
- Toi ? grogna le balafré avec mépris.
- Moi ! répondit Peter en mimant la réaction de son interlocuteur. Moi! Moi! Moi!
- Ta répugnante existence prend fin ici même, dit Drake en pointant son adversaire avec son trident. Je vais t’expédier rejoindre notre créateur afin que tu lui confesses tes pêchés.
À cela, Peter leva les yeux au ciel.
- Le Docteur aurait dû corriger les conneries qui parasitent ton pauvre petit crâne avant de t’apprendre à te battre. Tu aurais été un adversaire assez intéressant si tu n’étais pas aussi crédule.
- Je vais ignorer ton blasphème pour me concentrer sur ton éradication, siffla Drake en tentant d’empaler l’américain.
Mais à sa grande surprise, son arme fut arrêtée par une force invisible. Peter se mit alors à toiser le rouquin du regard, une pitié exaspérée se lisait dans ses yeux.
- Pauvre garçon, soupira-t-il tandis qu’une énergie rouge se mettait à recouvrir son corps. Dans ce Monde, il n’y a qu’un seul Dieu…
Sur ces mots, l’énergie finit de l’envelopper, et une déflagration fulgurante finit par s’en dégager, forçant Drake à se couvrir le visage de son bras.
- ET SON NOM EST X.A.N.A. ! compléta Peter en exultant face à sa nouvelle puissance.
L’écossais reçut alors un coup inidentifiable à l’estomac, plié en deux, il eut tout juste le temps de voir un revers de main lui arriver dans la figure avant de chuter de son planeur. Il atterrit durement sur le sol rocheux, et malgré le fait que la puissance de ces coups aient troublé sa vision, il se redressa pour faire face.
Avec horreur et répugnance, il vit Peter descendre le long de la montagne tel le lamia qu’il était devenu. Ses jambes avaient laissé place à une gigantesque queue de serpent qui rendrait jaloux le plus grand des anacondas, une collection de huit tentacules métalliques, aussi souples et longs que tranchants lui avaient poussé dans le dos, et ondulaient l’air menaçant autour de leur propriétaire.
Ce dernier arborait fièrement un tatouage rouge au torse, qui semblait être à la mode sur Lyoko.
- Il est l’heure de régler nos comptes pitoyable ssssous-fifre, siffla-t-il en léchant ses babines à l’aide de sa nouvelle langue démesurée.
À peine eut-il terminé sa phrase qu’une hallebarde s’abattit sur son crâne. Enfin… elle tenta de s’abattre sur son crâne, mais ses lames parèrent le coup sans difficultés.
La tête de Peter effectua un tour de 180°, et observa le pauvre Thomas d’un lever de sourcil perplexe.
- Tu te croyais bien caché peut-être ? grinça l’américain en enroulant ses tentacules autour de l’armure moyenâgeuse dont le belge était vêtu.
Il le projeta ainsi sur son petit-frère, qu’il faucha au passage.
- Regardez-moi ça, ricana Peter en contemplant ses victimes. Deux bâtards du Docteur pour le prix d’un. Décidément, vous êtes plus généreux que votre paternel.
Sur ces mots, il éclata d’un rire tonitruant, qui manqua de faire frémir ses adversaires.


Coeur de Lyoko


X.A.N.A. sentit sans aucun mal la tentative d’une personne extérieure de soustraire Lyoko à son emprise. La Banshee ne mit pas longtemps à trouver la parade adéquate, et un nouvel éclair rouge surgit de son corps pour se fondre avec le coeur du monde virtuel.


Labo


Un symbole rouge sombre apparu soudainement sur les écrans du pupitre de commande. Lucius, brutalement interrompu dans ses manipulations manqua de faire un bond en arrière, tandis qu’une voix sinistre grésillait à travers les enceintes de la machine :
- Pitoyables êtres de chairs, vos tentatives sont aussi vaines que pathétiques. Ce monde est à moi, et les parasites impurs que vous êtes n’ont pas leur place ici !
Sur ces mots, des éclairs surgirent des installations électriques, et foudroyèrent le clone et la bâtarde du Docteur.
Leurs cris de douleur résonnèrent à travers le labo, jusqu’aux oreilles de Seth.
Le mutant rouvrit subitement les yeux, et un spectre s’échappa de son corps pour se mêler au réseau électrique du super calculateur.
C’est alors qu’un symbole similaire au premier, avec une touche de couleur plus éclatante, apparu sur l’écran noircie, cette nouvelle présence ne mit guère de temps à repousser les invasions de X.A.N.A., et bientôt, les éclairs cessèrent de jaillir.
- Réactivation des pares-feux, lâcha la voix informatique de Xana. Reprise du contrôle, mise en place du système de défense maximale.
Encore un peu secouée par l’attaque qu’elle avait subie, Abigail eut à peine le temps de voir les portes du monte-charge se refermer.


Coeur de Lyoko


X.A.N.A. était, à proprement parler, stupéfaite. Elle qui croyait maitriser à la perfection Lyoko et chacun de ses programmes, venait d’être brutalement repoussée par une force similaire à la sienne.
La Banshee fronça les sourcils, et releva la tête, au moment même où un tremblement secoua chaque parcelle du monde virtuel, interrompant par la même occasion la corruption de l’I.A..
Elle perdit le contact avec cinq des dix tours qu’elle avait activées, seule une dépense d’énergie faramineuse empêcha les autres de se glisser hors de son emprise.
- Qu’est-ce que cela ? grogna-t-elle en pointant son regard dans la direction du territoire banquise.


Quelques secondes plus tôt.


Le visage de Seth était loin d’afficher une mine naïve et joyeuse comme à son habitude. Ses traits s’étaient froissés comme du papier, et la rage et le désir de revanche s’étaient emparés de son organisme.
Il s’engagea dans l’un des scanners, les poings serrés, prêt à régler ses comptes avec l’abomination qui avait osé s’en prendre à sa famille.
Lorsque les portes du tube de métal se refermèrent sur son regard bestial, la voix robotique de Xana résonna à travers les enceintes de la pièce.
- Transfert : Seth.
- Scanner : Seth.
- VIRTUALISATION !



Pont de l’usine


Heath était beaucoup moins confiant qu’il ne l’était au début du combat, il avait eu la naïveté de penser que l’énorme corpulence du russe ralentirait considérablement ce dernier. Mais il n’en fut rien. Bien que massif, celui-ci se déplaçait à une vitesse monstrueuse, au point que l’allemand, malgré son mode « spectre », ne parvenait pas à suivre. Et prenait raclée sur raclée. Pour ne rien arranger, il lui était impossible de frapper son adversaire, celui-ci ayant la même capacité de se dématérialiser et se rematérialiser lorsque cela lui chantait, et à une vitesse supérieure au sens de l’anticipation du psychopathe.
À genoux sur le sol, Heath avait du mal à reprendre ses esprits après l’avalanche de coups surpuissants qu’il avait reçue, sans oublier le contrecoup atroce causé par sa course effrénée à travers le territoire français. Intelligence ne parvenait pas à le guérir suffisamment rapidement, et pour couronner le tout, Dragunov ne lui laissait pas la moindre seconde de répit. Le géant le saisit par la tête de son immense main, et entreprit de lui broyer le crâne.
- Parasite, siffla le russe entre ses dents, mais ce n’était pas lui qui avait prononcé ces paroles. L’allemand l’avait compris.
Avec l’énergie du désespoir, il frappa de ses poings de métal le bras du géant afin de le faire lâcher prise. Des tentatives toutes plus inutiles les unes que les autres.

Il changea de stratégie, et entreprit de charcuter la chair de son adversaire à l’aide de ses griffes, en espérant percer suffisamment profondément pour toucher les tendons. Mais une fois encore, le russe dématérialisa la partie visée, et accentua la pression.
Heath tenta alors de se dématérialiser à son tour, mais la main du géant l’imita, l’empêchant ainsi d’échapper à son emprise.
L’allemand était piégé. Bien que sous cette forme, il lui soit impossible d’être broyé, cela n’empêcha pas le russe de lui défoncer la cage thoracique d’un coup de poing surpuissant, et de lui écraser les jambes. Ébranlé par les assauts répétés qu’il subissait, Heath ne parvint pas à conserver sa tête dématérialisée. Et il ne tarda pas à sentir de nouveau la pression de la main de Dragunov lui broyer le crâne.
Il était totalement foutu.
Du moins, c’était ce qu’il croyait.
Un hurlement de douleur surgit de la gorge du géant, qui lâcha l’allemand au passage.
Cinq des dix spectres qui avaient pénétré son corps sortirent des narines et de la bouche du russe, ils se tordirent dans tous les sens, avant de finalement disparaître comme des nuages de fumée.
Heath n’avait rien compris à ce qu’il venait de se produire, et de toute façon, il était bien trop amoché pour réussir à profiter de la situation.
Intelligence faisait de son mieux pour réparer son corps brisé, mais cela allait demander un temps dont l’allemand ne disposait pas.
De son côté Dragunov avait également du mal à conserver son intégrité physique. La perte soudaine de la moitié de sa puissance avait divisé sa taille par deux, et son corps se brouillait et se déformait comme une image de télévision buggée. Il s’écoula au moins deux bonnes minutes avant que le russe ne retrouve la forme, et bien que diminué, il s’avança vers sa victime avec la ferme intention d’en finir.

Heath tenta vainement de bouger, mais rien n’y fit, ses jambes étaient toujours brisées. Et il était à bout de forces.
Dragunov leva son pied, bien décidé à l’écraser comme un insecte. C’est alors que, surgi de nulle part, un nouvel arrivant lui décocha un fulgurant crochet du droit en pleine mâchoire. N’ayant pas vu cette attaque venir, le russe n’avait pas eu le temps de se dématérialiser, et un craquement hideux se fit entendre.
Le géant, qui avait le pied levé au moment de recevoir le coup, perdit l’équilibre, et s’écroula comme une masse.
Le nouvel arrivant ne s’attarda pas sur lui, et s’approcha de Heath pour évaluer sa piètre condition.
L’allemand reconnut immédiatement le visage de celle qui lui avait sauvé la vie, et grogna d’amusement.
- T’es comme Aelita toi, tu te réveilles au dernier moment possible.
Pour toute réponse, Mathilda lui administra une tape sur le crâne, crâne qui n’était pas vraiment en très bon état.
- Parce que tu crois que t’es en position de faire le malin ? Tu t’en es pris plein la gueule de ce que je vois, dit la jeune fille en l’examinant de la tête aux pieds. Abigail m’avait pourtant dit que t’étais un dur.
- Tu vas te rendre utile ou tu vas continuer de râler ? grogna l’allemand qui ne sentait plus son corps.
Tandis qu’ils s’invectivaient Dragunov était en train de se relever, et son regard hurlait presque ses intentions.
- Bon… bah aux grands mots les grands remèdes, grogna la jeune fille en saisissant la tête de Heath à pleines mains.
Sous forme de spectre, elle se téléchargea dans le cerveau de l’allemand. Lui transmettant par la même occasion, l’intégralité de sa puissance électrique.
Heath sentit ses blessures se refermer d’elles-mêmes, et fut alors pris d’un second souffle. Une puissance qu’il ne se connaissait pas était en train de parcourir son corps.
« Bon », lança la voix de Mathilda depuis sa tête. « Débarrasse-toi de ce truc maintenant qu’on aille aider les autres. »
« Il est vrai que nous perdons beaucoup de temps », ajouta la voix d’Intelligence, « il est à présent nécessaire d’en finir au plus vite. »
L’allemand ne put s’empêcher de lâcher un râlement agacé, lorsqu’il comprit qu’il avait à présent une voix de plus dans la caboche. Mais il chassa ses pensées en se reconcentrant sur le combat. Et cette fois, il avait à nouveau confiance en ses chances de victoire.
Avant même que Dragunov n’esquisse un geste, Heath chargea son adversaire comme un rugbyman, le percuta à pleine vitesse tout en le soulevant par les cuisses, et le fit basculer du pont.
Les deux combattants heurtèrent la Seine de plein fouet. Dragunov se débattit comme un beau diable pour échapper à l’emprise de son ennemi, mais celui-ci le lâcha de lui-même. Tandis qu’ils coulaient, le russe tenta de reprendre le dessus en se saisissant à nouveau de son adversaire. Mais alors que les énormes mains de Dragunov se rapprochaient dangereusement du corps de l’allemand, celui-ci détendit ses bras métalliques, et perça de ses griffes les tendons des poignets du géant.
Celui-ci voulu se dématérialiser, pour soigner ses blessures qui rendaient ses mains inutilisables.
Mais une cruelle réalité le frappa; dans l’eau, il lui était impossible d’utiliser les capacités électriques des spectres. Heath ne se fit pas prier, à l’aide de deux de ses doigts, il creva les yeux du géant.

Celui-ci n’eut alors plus aucune autre moyen d’attaquer, que celui de battre vainement des bras dans l’espoir de toucher sa cible. Et bien qu’il y parvint, l’allemand ne fut en aucune façon ébranlé par cette attaque désespérée.
Alors qu’ils touchaient le fond du fleuve, Heath prit son temps en marchant autour de sa victime comme le prédateur qu’il était redevenu. Tandis que celle-ci continuait de gigoter dans tous les sens, il se retrouva derrière elle. Une fois ceci fait, il se propulsa à l’aide de ses jambes, et transperça de ses griffes la nuque du russe. Mais il ne s’arrêta pas en si bon chemin, pris d’une envie meurtrière et exalté par sa nouvelle force, il se mit à charcuter le cou de sa victime jusqu’à ce que celui-ci ne se déchire. Heath saisit la tête de Dragunov, et la pressa comme un citron entre ses deux mains de métal. Considérant ce geste comme un juste retour des choses.
C’est alors qu’une demi-dizaine de spectres s’échappèrent du corps décapité du russe qui reprit sa forme originale. Dépourvues de leur réceptacle, les cinq créatures électriques étaient désormais vulnérables à l’eau. Et il ne leur fallut pas plus de quelques secondes pour se dissoudre comme du sable dans le fleuve.

- Voilà une bonne chose de faite, dit l’allemand en souriant de satisfaction.
« Quand t’auras finis de t’envoyer des roses, ça te dirait d’aller aider les autres? » lui balança sans ménagement la voix exaspérée de Mathilda.
Heath grogna de frustration, avant de rétracter ses jambes, puis d’effectuer le bond le plus impressionnant qu’il lui ai jamais été donné de faire.
Il émergea de la Seine, et atterrit sur le pont qui trembla sous le choc de son impact.
Impressionné par sa nouvelle puissance, il prit un temps pour la ressentir à travers son corps, avant de se faire rappeler à l’ordre par Mathilda.
« Bon, t’as fini de t’admirer espèce d’égocentrique ?!  Ça urge là putain ! »
Heath se retint de toutes ses forces ne pas répliquer par un torrent d’insultes, sa tête s’était métamorphosée en un titanesque bordel.

Mais c’est au moment où il allait s’engager dans l’usine qu’il se paralysa sur place. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez lui? En dehors du fait qu’il avait des bras en métal, qu’il était un psychopathe, et qu’il avait deux voix de trop dans la caboche.
Il venait de tuer Dragunov, moins de deux heures après avoir tué Renarde. Cela aurait dû le combler de joie, ou au moins de fierté. Pourtant, le sentiment de satisfaction qu’il avait ressenti était plus proche de la réussite que lui procurerait l’ouverture d’une porte capricieuse, que celle de l’extase qu’il était habitué à ressentir lorsqu’il faisait couler le sang. Alors bien sûr, Intelligence avait supprimé ses symptômes psychotiques, de sorte à ce qu’il évite tout comportement erratique qui irait à l’encontre du pragmatisme dont il avait besoin. Et toutes les morts qu’il avait causées jusqu’à récemment n’avaient eu aucune valeur sentimentale à ses yeux. C’était justement ce manque d’intérêt qui lui avait servi d’explication concernant son absence de satisfaction.
Cependant, Dragunov, et surtout Renarde, avaient une toute autre valeur à ses yeux. Heath avait perdu le compte des tortures infâmes qu’il avait destinées à l’Indienne. Et le Russe lui devait de nombreux coups de fouet.

Or, il venait de se débarrasser d’eux de manière précipitée et bâclée, sans prendre le temps de savourer leurs trépas. Seul le fait de savoir que ses victoires étaient significatives l’avait satisfait.
Ulcérée par son inaction, Mathilda tenta de lui vriller la cervelle à coup de hurlements de colère. Mais Intelligence la mit en veilleuse, littéralement.
Heath se gratta pensivement le menton, il aimait toujours tuer et torturer. Cela n’avait pas changé. Non, ce qui avait changé c’était l’importance qu’il leur accordait. Il y a encore six mois, le carnage était sa seule et unique raison de vivre, il ne vivait que pour le sang et les combats. Car rien d’autre en ce Monde n’avait aiguisé son intérêt. À présent, ce n’était plus la même histoire. Il avait, à sa grande surprise tissé des liens avec autrui. Aelita, son amusante et insupportable petite soeur. Seth, son boulet de petit frère démoniaque. Abigail, cette perverse au regard de biche. Ses pensées s’arrêtèrent sur la gamine et le mutant. L’une l’avait remis à sa place comme personne n’en avait jamais eu le cran avant elle, et l’autre se démenait pour obtenir sa fierté. Le psychopathe était, semble-t-il la raison même de vivre du mutant. La réalisation de cette importance lui fit l’effet d’un électro-choc, jamais ses actions barbares n’avaient eu autant de valeur que lorsqu’elles étaient effectuése dans l’intérêt des Lancaster.
- C’est pour ça que tu nous aimais tant Maman, laissa-t-il échapper d’une voix pensive. C’est pour ça que tu t’es dressée face à Papa… Cette sensation, cette motivation, c’était nous qui te l’offrions.
Un sourire triomphant se dessina sur son visage, il avait enfin trouvé les réponses aux questions qui avaient taraudé son esprit ces derniers mois. Son regard se posa sur l’usine, où il s’engouffra d’un pas aussi sûr que pressé.
Il ne s’arrêta pas une seconde de sourire de satisfaction tant il était soulagé.

_________________

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Tyker MessagePosté le: Lun 30 Mar 2020 11:36   Sujet du message: A Répondre en citant  
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Chapitre 19: Dragon et Démon



Alister patientait au bord d’une plate-forme comme un prédateur qui guettait sa proie. Il savait que Serpent finirait par se montrer, c’était inévitable. Enivré par sa puissance, il avait chassé les monstres qui l’avaient accueilli, car il ne désirait voir aucun gêneur entre lui et le magnifique combat qui se préparait.
C’est alors qu’une lueur éclatante recouvrit la banquise. Intrigué, il leva les yeux.
Il avait beau être impossible de se retrouver ébloui sur un monde virtuel, la lumière transcendante qui éclairait le ciel et transperçait ses nuages le déconcerta quelques secondes, mais il reprit bien vite ses esprits.
Le torse gonflé d’impatience à l’approche plus qu’évidente de son ennemi tant attendu, il s’envola vers l’iceberg le plus proche, et observa de plus près la source de cette lumière.

Il plissa les yeux, et aperçut une sorte de sphère en argent se matérialiser.
Le Dragon Rouge haussa un sourcil, qu’est-ce que cela signifiait? Quelle était cette chose qui semblait capable de repousser sa puissance?
C’est alors qu’il comprit sa méprise en apercevant les deux ailes en argent massif se déployer, permettant à leur propriétaire de briller de mille feux. Sa lumière fut si aveuglante qu’elle chassa immédiatement les nuages sinistres qui recouvraient le ciel de la banquise. Impressionné, Alister observa avec intérêt l’être qui descendait doucement vers un iceberg voisin du sien. Un halo lumineux l’enveloppa progressivement au fur et à mesure qu’il approchait de la glace du territoire. Lorsqu’enfin il posa le pied à terre, Alister pencha sa tête de côté pour mieux observer l’étrange personnage qui venait de faire son apparition.

Ses ailes de métal semblaient aussi souples que les siennes, il portait un pantalon noir ainsi qu’une paire de bottes en cuir assorties à sa tenue. La partie supérieure de son corps était nue, laissant apparaitre une impressionnante musculature. Son bras droit était en métal noir, tandis que le gauche était comme composé d’électricité argentée.
Sa coupe de cheveux était au béret, c’est à dire courte sur les côtés, et mi-long sur le dessus. Quelques mèches pendaient sur son front.
Les cheveux en eux-mêmes étaient d’une couleur grise-argentée.
Mais le plus étrange, c’était ses yeux.
Ils étaient clos, visiblement, il ne les avait pas ouverts depuis qu’il était apparu sur Lyoko. Malgré le fait que son adversaire soit le Dragon Rouge, cet être était d’un calme olympien, presque dérangeant.

Depuis son pupitre de commande, Abigail se grattait nerveusement le menton. Il lui était presque impossible de comparer les deux créatures. La seule chose dont elle disposait pour ce faire était leur nombre de points de vie respectif, et ces chiffres ne lui inspiraient rien de bon.
- Abigail ? demanda timidement Lucius. Seth peut-il remporter ce combat?
L’intéressée poussa un soupir qui trahissait son inquiétude.
- Je l’ignore; ils sont tous les deux d’un niveau bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. Mais notre adversaire dispose néanmoins d’une trentaine de milliers de points de vie supplémentaire. Aussi, même si Seth est bien plus puissant que Heath, le combat me parait toujours bien trop déséquilibré.
À peine eut-elle terminé sa phrase, qu’un éclair fendit le ciel de la banquise et frappa Seth de plein fouet. Un étrange symbole vint se dessiner sur son torse, ainsi que sur son front.
Abigail vit le nombre de points de vie du mutant grimper en flèche, elle esquissa un sourire.
- Là, c’est plus équilibré.

De son côté, Alister hésitait à attaquer son nouvel adversaire. D’un côté, celui-ci semblait dangereux, et il disposait d’une belle ouverture. Mais de l’autre, cette chose n’était pas sa cible.
C’est alors que Seth ouvrit les yeux, et la haine viscérale avec laquelle il fixait le Dragon Rouge fit tressaillir ce dernier. En effet, les émotions du mutant étaient si intenses qu’une espèce de bourrasque avait frappé la créature au moment même où son ennemi avait séparé ses paupières.
Alister se sentit soudain extrêmement mal à l’aise, il avait le sentiment de faire face au plus féroce des animaux.

Cette erreur de concentration allait lui être préjudiciable, puisque Seth en profita pour se propulser vers lui à une vitesse supersonique, et lui décocha un fulgurant coup de poing métallique qui l’atteignit à la mâchoire.
Emporté par la puissance de cette attaque, Alister alla s’écraser de tout son long contre le sol glacé de la banquise. Du haut de son iceberg, Seth le toisa du regard.
Le Dragon Rouge resta un moment allongé sur le dos, avant de se relever tout en faisant mine de masser tranquillement sa mâchoire. Puis, il reprit son expression habituelle, et ses yeux sereins vinrent croiser les enragés de son adversaire.
C’est alors qu’il le reconnut enfin.
- Encore toi ?! grogna-t-il avec mépris. Je croyais avoir été on ne peut plus clair lors de notre précédente rencontre; ta pitoyable existence ne m’intéresse pas. Disparais avant que je ne t’extermine.
Seth ne répondit pas, son regard continuait cependant de trahir la haine bouillante qu’il s’efforçait de contenir.
- Tu vas payer, gronda-t-il tandis qu’une aura argentée apparaissait autour de lui. Tu vas payer pour ce que tu as fait à ma famille !
Il avait prononcé ces dernières paroles dans un rugissement phénoménal, qui fit trembler l’intégralité du territoire.
Le Dragon Rouge afficha une mine sombre, résolu.
- Je vois.

Sur ses mots, la créature et le mutant coururent l'un contre l'autre tels deux taureaux enragés. Et si leurs cornes respectives survécurent à l'impact de leur collision, ce ne fut pas le cas de la plate-forme qui vola en éclats. Après qu'ils furent simultanément repoussés sur un autre morceau du territoire, Alister inspira de toutes ses forces, et recracha un torrent de flammes en direction du mutant qui sembla happé par l’attaque. Sous les pieds de la créature, la glace de la banquise se mua en une roche volcanique qui se propagea sur le territoire tel un virus. Mais à la grande surprise du Dragon Rouge, sa progression s’arrêta net au pied de l’iceberg dont il venait de détruire le sommet. C’est alors qu’il aperçut les larges ailes d’argent de Seth qui s’étaient repliées sur son propriétaire pour le protéger. Lorsque ce dernier les déploya à nouveau, la roche volcanique revint en toute hâte vers son maître, comme chassée par la puissance majestueuse du Démon Céleste.
Le Dragon Rouge fronça les sourcils.

- Très bien.
Les deux combattants se propulsèrent alors l’un contre l’autre, et le poing de métal de Seth percuta le poing de chair rougeâtre d’Alister. Une onde de choc colossale traversa le territoire, et la glace des icebergs aux alentours se brisa comme du verre.
Une véritable avalanche de phénomènes similaires s’enchaîna suite aux nombreux coups que les deux adversaires s’échangèrent. Faisant ainsi grimper en flèche les chiffres démentiels qui s’affichaient sur les écrans d’Abigail.
- Putain de merde, lâcha la hollandaise.


Alister propulsa son dard vers le visage de Seth qui décala sa tête pour l’esquiver, il reçut en revanche un formidable crochet du gauche qui le propulsa en arrière. Le Dragon Rouge partit à la poursuite de sa victime, et referma ses serres d’aigle autour de sa tête. Il se mit ensuite à planter celle-ci dans le sol sans pour autant s’arrêter de voler, traçant ainsi un long sillage sur la glace. Seth attrapa la patte de son ennemi de sa main argentée. Une violente décharge électrique parcourut le corps du Dragon rouge, et lui arracha un hurlement tandis qu’il lâchait sa victime. Le Démon Céleste effectua une roulade en arrière, et une fois sur ses deux jambes, se propulsa en avant. Alister encaissa alors un coup de boule en pleine poire qui l’envoya chuter librement vers le sol. Mais son adversaire ne l’entendait pas de cette oreille, il tendit son bras droit, et le releva brutalement. Aussitôt, un pilier de glace s’éleva du sol, et captura Alister dans ses griffes. Seth ne se fit pas prier, et lui décocha un fulgurant coup de poing métallique qui brisa la prison, et envoya son ennemi s’écraser à plusieurs centaines de mètres. Le mutant posa alors les pieds sur les restes du pilier qu’il avait créé, et ne voyant nulle trace du Dragon Rouge, se mit à charger de l’énergie électrique dans son bras.

C’est alors qu’au loin, un iceberg de bonne taille fut arraché du sol, et expédié droit sur lui. Mais il ne prit pas la peine d’esquiver cette attaque, il attendit que le projectile arrive à sa portée, et posa sa main électrique dessus pour le faire sauter purement et simplement.
Et c’est à travers les débris qui volaient aux quatre vents qu’il se rendit compte de son erreur, puisqu’un jet de flammes incandescent les traversa, et l’emporta jusqu’à une colonne de glace contre laquelle il s’écrasa.
Il n’eut pas le temps de dire « ouf » qu’Alister était déjà sur lui, et le transperçait de ses cornes. Seth fut à nouveau plaqué contre la colonne dont le sommet se disloqua sous le choc.
Le Dragon Rouge se servit des bons ancrages de ses excroissances épidermiques dans le ventre de sa victime pour la soulever de terre, et laisser le bloc de glace s’écraser sur elle.
Puis il l’envoya valdinguer dans les airs d’un bon mouvement de nuque, avant de se lancer à sa poursuite une nouvelle fois.
Il lui décocha trois coups de poing surpuissants, chacun le propulsant un peu plus vers l’extrémité du territoire. Puis il le prit de vitesse, et joignit ses mains avant de lui asséner un coup de marteau qui l’envoya droit vers la mer numérique.

Mais Seth reprit ses esprits, et tira un rayon d’énergie électrique vers la masse d’eau virtuelle qui le fit remonter à une vitesse folle. Prenant ainsi par surprise son ennemi, et lui adressant un uppercut métallique sur le menton. Il enchaîna avec un revers de la même main, mais son adversaire profita de l’impact de celle-ci pour s’enfuir en volant à pleine vitesse. Seth le suivit sans effort.
Les deux monstres fusèrent à travers le territoire tels des étoiles filantes, l’une écarlate, l’autre argentée. Ils s’entrechoquèrent à de nombreuses reprises durant leur course effrénée, déployant des ondes de choc qui firent voler la glace en éclats. Il traversèrent le sol des plateformes comme s’il s’agissait d'une simple couche de papier, et continuèrent de se percuter l’un l’autre, échangeant des coups de plus en plus meurtriers.
Le mutant prit cependant l’avantage sur son adversaire, au moment où son poing électrique allait entrer en contact avec le poing droit de la créature. Son membre se déstructura soudainement, avant de se solidifier à nouveau, capturant ainsi le bras de son ennemi. Une décharge surpuissante parcourut le corps d’Alister, qui tenta de se dégager en tirant de toutes ses forces. Seth le relâcha, et profita du fait que son adversaire fut emporté par son élan pour se placer dans son dos.

Il le ceintura, avant de se mettre à voler à pleine vitesse vers les derniers icebergs, piliers et murs de glace qui tenaient encore debout. Un à un, le mutant fit passer la créature à travers bon nombre de ces obstacles tout en continuant de lui infliger de violentes décharges. Il n’épargna même pas les tours, qui éclatèrent à leur passage. Mais Alister lui planta son dard de métal dans le dos, ce qui lui permit de se dégager de son emprise et de stopper leur course folle en déployant ses ailes. Il décocha alors un coup poing enflammé dans la tempe de son adversaire qui envoya ce dernier au sol. Puis il effectua une descende en piqué digne d'un bombardier en rugissant de colère. Seth se releva partiellement, et pointa son bras métallique dans la direction de son assaillant. Celui-ci brilla d'une lumière scintillante, et fila tel un missile dans la gueule du Dragon. Ce-dernier encaissa l'attaque de plein fouet, et fut repoussé tandis qu'il plaquait ses mains sur son menton. Seth se releva, et fila dans sa direction, il rattrapa son bras, le rattacha à son corps, et poursuivit son envol vers son adversaire, bien décidé à le démolir. Mais Alister reprit ses esprits, et ses appuis sur la plate-forme vers laquelle il filait. Il empala Seth en lui plantant son dard dans l’estomac, interrompant ainsi sa course, et le souleva à sa portée tandis qu’un brasier incandescent se formait derrières ses rangées de crocs.

C’est alors qu’un fin laser argenté jaillit du centre du symbole gravé sur le front du mutant, et vint transpercer l’oeil droit de la créature qui relâcha sa victime.
Seth en profita pour enrouler son bras gauche autour de la queue du Dragon Rouge, et lui infligea une nouvelle décharge. Ce dernier tenta alors de lui mordre la gorge, mais c’est l’avant-bras métallique du Démon Céleste que ses crocs capturèrent.
À nouveau, un laser argenté jaillit du front de Seth et creva le deuxième oeil d’Alister. Le mutant en profita pour libérer son bras droit, et adresser un violent crochet à son adversaire. Ce dernier, toujours sous l’emprise du membre électrique, fut violemment ramené vers son bourreau qui lui décocha un deuxième coup si violent, que sa queue ne résista pas au choc.
Il fut propulsé vers la dernière colonne encore debout qui s’écroula à son impact, et l’ensevelit sous ses décombres.

Seth se débarrassa du membre reptilien qui continuait de gigoter, et l’envoya vers la Mer Numérique.
Une colonne de lumière s’éleva dans le ciel, tandis que les trous dans son corps étaient en train de se refermer.
Il se remit à charger de l’énergie dans son bras gauche, tout en restant sur ses gardes.
Le Grand Dragon Rouge poussa un rugissement enragé. Il envoya valdinguer les décombres qui l’avaient enterré, et se dressa de toute sa stature face à son adversaire.
Tout comme lui, ses blessures étaient en train de guérir. Déjà son oeil droit s’était reformé, tandis que le gauche était masqué par une bouillie de pixels rouges, semblable à celle qui reformait sa queue.
Il ne restait pas grand chose du territoire banquise si ce n’était trois plateformes et demi alignées les unes après les autres, et un dernier iceberg miraculeusement intact. Aucune tour n’avait survécu à leur affrontement.
Alister était désormais celui qui était le plus furieux des deux. Il était enragé de voir que ce corps dont il était si fier, avait souffert de pareils dommages face à un adversaire qui était à sa merci plus tôt dans la même journée.

De son côté, Seth avait peu à peu retrouvé son calme. Celui qu’il affrontait était d’une redoutable puissance, et sans l’aide de Xana, il n’aurait jamais pu faire jeu égal avec lui. En effet, non seulement le programme multi-agents avait augmenté ses forces, mais en plus, il avait analysé et informé le mutant des capacités de son propre avatar. Ajoutez à cela le fait qu’à deux, ils pensaient vite et bien, et vous obtenez un adversaire des plus coriaces.
Mais en terme de puissance pure, c’était bien Alister qui était au-dessus.
Cependant, Seth ne montrait aucun signe d’inquiétude. Il attendit que ses blessures soient entièrement guéries, avant de plonger son regard d’argent pur dans les yeux rouges reptiliens de la créature qui serrait les poings de rage.
Alister fut pris de tremblements furieux, et sa nouvelle queue fouetta le sol avec frénésie.
Comment osait-il ?! Cet avorton qui se dressait entre lui et sa proie! Ce caillou sur sa route! Cette ordure qui l’empêchait d’accomplir la volonté de son maître!
Le Dragon Rouge prit une profonde inspiration. Sa poitrine se mit à gonfler, et gonfler, et gonfler. Seth laissa échapper un sourire.

- C’est l’heure d’en finir, annonça-t-il avec sérénité.
Enragée, la créature cracha un immense jet de flammes rouge incandescent qui fila droit sur son adversaire céleste. Celui-ci posa ses ailes d’argent en opposition, et tint le choc. Mais la puissance de l’attaque le poussa à une vitesse folle à travers les trois dernières plateformes, y comprit le dernier iceberg encore debout. Ancrés dans le sol, ses pieds tracèrent deux longs et profonds sillons.

Il attendit d’arriver à la limite de ce qui restait du territoire pour pousser sur ses jambes et prendre son envol. Cependant l’attaque d’Alister le suivit dans les airs, mais ne représenta aucune réelle menace pour le mutant qui l’évita en voltigeant autour.
Furieuse, la créature banda ses muscles, et une aura rouge incandescente se mit à l’entourer. Il se propulsa de toutes ses forces vers Seth qui n’avait pas cessé de sourire.
Il tenta alors de lui assener un coup de poing enflammé, mais au dernier moment, le Démon Céleste rétracta ses ailes, et se laissa tomber en piqué. Alister virevolta, et fonça à pleine vitesse pour le rattraper dans sa chute. Pendant un instant, il crut que Seth allait se poser sur l’iceberg vers lequel il filait. Mais ce dernier effectua un battement d’aile afin de seulement l’effleurer, et de poursuivre sa descente. Aveuglé par la colère, Alister donna un dernier coup d’accélérateur. Celui qui allait lui être fatal.
Seth planta sa cheville gauche dans la paroi glacée de l’iceberg, ce qui, au bout d’un laps de temps, stoppa sa chute.
Le Démon Céleste vit alors le Dragon Rouge, emporté par sa vitesse, se retrouver au même niveau que lui. Et durant ce millième de seconde, il lut avec satisfaction la lueur de terreur dans son regard.

De sa jambe valide, Seth prit appui sur l’iceberg, et se propulsa pour décocher un féroce coup de poing métallique dans le plexus de sa victime. Celle-ci fut coupée net dans son élan et tomba à son tour en chute libre, mais pas pour très longtemps.
Seth déploya ses ailes pour se stabiliser, et tendit sa main gauche vers son adversaire. Le souvenir d’Aelita appelant à l’aide s’imposa soudain dans son esprit. Dans un hurlement de haine, il libéra l’énergie électrique qu’il avait accumulée durant tout ce temps.
Alister encaissa une véritable vague foudroyante, l’attaque lui fit traverser le sol de la plateforme, et l’envoya droit vers la mer numérique.
Mais au grand étonnement de Seth, la créature parvint à freiner sa chute, et résistait désormais à la puissante vague foudroyante qui continuait de s’abattre sur elle. Le mutant accentua alors la puissance de son attaque.
Au bord de la rupture, Alister en appela à ses dernières forces, et recouvrant son corps de flammes, tenta de remonter la vague à laquelle il ne pouvait désormais plus échapper.

Les deux combattants se retrouvèrent alors dans une impasse, et ce serait le plus résistant des deux qui l’emporterait.
En effet, après avoir épuisé toute l’énergie qu’il avait accumulé, Seth n’eut d’autres choix que de convertir ses points de vie en énergie par l’intermédiaire de Xana. Un stratagème à la durée extrêmement limitée, étant donné l'importance de ces points.
Quant à ceux d’Alister, ils descendaient en flèche. Mais le Dragon Rouge continuait malgré tout de charger à pleine puissance contre la vague foudroyante, persuadé de parvenir à avoir le dessus.
- Je vais t’écraser ! rugit-il.
- Amène-toi ! répliqua Seth en déployant davantage de puissance.

Malheureusement pour le mutant, ses ressources se retrouvèrent à sec, et il tomba à genoux la tête lourde et l’esprit brouillé.
Alister jaillit dans le ciel qui s’assombrit de nouveau, et il posa le pied sur la glace redevenue de la roche volcanique.
- Pitoyable créature, vociféra-t-il.
Seth voulut répliquer par un coup de poing, mais ses sens étaient tellement embrouillés que sa démarche ressemblait à celle d’un ivrogne. Alister le repoussa d’un revers de main autoritaire, l’envoyant rouler jusqu’au bord de la plate-forme.
Le Grand Dragon Rouge approchait lentement de sa proie, le territoire banquise redevenu volcanique se reconstituait à mesure qu’il avançait.


Labo.


- Ah bah quand même ! s’exclama Abigail en voyant Heath pénétrer dans le labo. Où est-ce que tu étais passé ?
- Je discutais avec un ami, répondit l’allemand avec sarcasme.
La hollandaise promena alors son regard autour de l’allemand, et chercha une personne qui manquait à l’appel.
- Mathilda ? Où est-elle ?
Résolu, et franchement agacé, l’allemand tapota sa tempe de sa griffe en roulant des yeux. Abigail explosa de rire.
- Ça n’a rien de drôle, gronda Heath.
- Tu ne dirais pas ça si tu pouvais voir ta tronche, répliqua la hollandaise entre deux éclats de rire.
Grommelant dans sa barbe, le jeune homme se renfrogna, mais finit par remarquer la mallette contenant les piles nucléaires d’Adama Viero sur le sol.
- Ça va vous servir ces trucs ? demanda-t-il dubitatif.
- Ça pourrait, répondit Lucius qui ne savait pas où se mettre entre sa soeur et le psychopathe. On cherche encore.
- Bon, trancha la rousse après avoir jeté un coup d’oeil à son écran. Descends en salle des scanners. Les autres ont besoin de toi.
- Tu pense que le fait d’avoir ta soeur dans la caboche me permettra de lutter à armes égales avec nos ennemis ? demanda sérieusement l’allemand.

Abigail s’accorda un rapide temps de réflexion, avant de plonger la main dans son sac, afin d’en sortir un CD.
- Franchement j’en doute, avoua-t-elle avant d’insérer le disque dans la machine. Mais ce programme de mon crû te donnera sûrement un avantage non négligeable. Espérons simplement qu’il soit aussi efficace que prévu.
La hollandaise sentit alors deux doigts métalliques lui saisir le menton, son regard se plongea dans les yeux de l’allemand.
Ce dernier l’embrassa sans crier gare, avec une fougue et un appétit qui manquèrent de consumer la jeune femme sur place. Le baiser ne dura pas longtemps, et lorsque Heath le rompit, il se lécha les babines d’un air gourmand. Ignorant le rougissement brutal de Lucius qui avait détourné le regard.
Déboussolée, il fallut un temps à Abigail pour déchiffrer le sourire moqueur du psychopathe.
- Me dis pas que… que t’as fait ça parce…
- …Parce que je refuse de laisser une fille de pute mener la danse ? ironisa l’allemand en repartant vers le monte-charge. Si, complètement.
Agacée de s’être faite avoir de façon aussi mielleuse, Abigail fustigea le psychopathe du regard avant de se reconcentrer sur ses écrans.
- Non mais… grogna-t-elle franchement vexée. On va voir qui mènera la danse.
Lucius ignorait s’il devait reprendre le travail comme si de rien n’était, ou laisser sa soeur ruminer ce qu’elle considérait comme une défaite.

***



Seth s’en voulait terriblement, une frustration dévorante s’était emparée de son être.
Son incapacité à porter le moindre coup à son adversaire, sa pitoyable prestation de combattant, son impuissance face au pouvoir écrasant d’Alister, et sa propre faiblesse et naïveté composaient cette frustration.
Le Grand Dragon Rouge faisait ce qu’il voulait de lui, et il était inutile de préciser qu’il y prenait un réel plaisir tant son rictus diabolique suintait la satisfaction. Seth avait beau faire preuve de toute la bonne volonté et l’ingéniosité dont il disposait, le tout couplé avec cette puissance qui était la sienne ne parvint pas à ne serait-ce qu’effleurer son adversaire.
Alister, le torse gonflé d’orgueil, prenait un pied des plus divins en démontrant sa supériorité écrasante face au Démon Céleste. Il évitait chaque attaque qui lui était destinée avec une facilité déconcertante, et jouait avec les nerfs du mutant en se déplaçant à une vitesse phénoménale. Lui laissant à chacune de ses tentatives, le mince espoir d’une réussite inespérée. Seth avait beau puiser dans ses ressources les plus profondes, Alister ne fut jamais inquiété plus que cela par ses tentatives désespérées.

La créature se contenta de rappeler sa place au mutant, en le fouettant de sa queue à la force draconienne, tel un dompteur exigeant une discipline irréprochable.
Seth tenta de se relever, ignorant malgré lui l’écart considérable qui le séparait du Dragon Rouge. Mais ce dernier, lassé de ces jeux répétitifs, le maintint au sol volcanique en multipliant ses attaques disciplinaires. Les bras croisés face au mutant qui gisait à terre, il avait dressé son fouet improvisé tel un serpent prêt à mordre, et continua d'administrer au garçon aux yeux d’argent la correction qu’il méritait.
Ce n’est que lorsqu’il fut sûr que celui-ci n’esquissait plus le moindre geste, qu’Alister se décida à arrêter son supplice. Il saisit Seth par la corne, et le hissa à sa hauteur.
- Comment ai-je pu laisser une erreur de la nature comme toi m’humilier de la sorte ?! cracha-t-il avec colère et mépris. Juste avant que le symbole qui ornait le front du mutant n’envoie un rayon de lumière argentée dans l’oeil du Dragon Rouge. Pris par surprise, Alister relâcha Seth, et pressa sa main gauche contre son organe blessé.
- C’est peut-être parce que tu es con, rigola un Seth soulagé de voir que l’une de ses attaques avait enfin atteint sa cible.
Furieux de s’être fait avoir de manière aussi lamentable, l’ancien cyborg administra un tir digne de Juninho dans la face du mutant. Qui alla s’encastrer dans la roche volcanique du pilier le plus proche.

- Misérable cafard ! rugit le Dragon Rouge. Je vais te faire payer ta stupidité !
Sur ses mots, il désunit sa mâchoire, et chargea une boule de flammes incandescentes entre ses rangées de crocs. La puissance de celle-ci fut telle, que le territoire tout entier trembla sous ses vibrations incontrôlables. Et les nuages qui avaient recouvert le ciel de la banquise devenue volcan, furent aspirés par ce petit Soleil, comme si celui-ci était pourvu des capacités destructrices d’un trou noir.
Seth, refusa la défaite malgré tout, il tenta vainement de se redresser. Mais au-delà du chiffre colossal qui indiquait son nombre de points de vie perdus, les attaques d’Alister avaient été si violentes qu’elles avaient endommagé son programme d’avatar. Et Xana lui-même ne pouvait réparer de tels dommages en si peu de temps.
Incapable de se mouvoir suffisamment rapidement, Seth ne put que constater son échec alors que l’attaque d’Alister semblait atteindre le paroxysme de sa puissance.
- Disparais ! rugit le Dragon Rouge en faisant feu.

Mais un obstacle inidentifiable recouvrit sa gueule de reptile sans crier gare. D’abord prise de court, la créature tenta alors de dégager aussi vite qu’elle le put, la main inamovible qui l’empêchait de déchainer sa puissance. Mais la panique lui fit perdre sa concentration, et ce qu’il redoutait arriva :
Son souffle dévastateur lui explosa dans la face, littéralement, déboitant sa mâchoire et l’envoyant ricocher sur le sol du territoire avant de s’étaler de tout son long.
Bien que furieux, le Dragon Rouge se redressa immédiatement afin de se défendre face à cette nouvelle menace.
Mais tout ce qu’il vit, ce fut la fumée qu’avait causé son attaque manquée. Méfiant, il scruta la zone à la recherche de son nouvel ennemi. Scannant le moindre centimètre de son champ de vision afin d’éviter d’être à nouveau pris à revers, tout en prenant soin de faire en sorte que la bouillie de pixels qui avait recouvert la partie inférieure de son visage recompose entièrement celle-ci.
Un craquement sinistre résonna sous ses pieds, et une masse noire informe surgit de la fissure qui venait de se former. Lui décochant un uppercut sur son menton endommagé. Alister s’éleva dans le ciel, et retomba lourdement sur le sol.
La fumée qui était à l’origine du coup qu’il avait reçu se regroupa face à lui, et les yeux moqueurs de Heath Lancaster prirent forme.

Alister bondit immédiatement sur ses pieds, et foudroya le nouvel arrivant du regard.
La fumée du Supersmoke finit de se regrouper, dévoilant la toute nouvelle apparence de l’allemand. Ce dernier arborait désormais un corps qui paraissait toujours aussi rocailleux et solide qu’auparavant, mais des veines pulsantes de lumières dorées parcouraient désormais l’intégralité de son être. Ses yeux de reptile luisaient d’une couleur aussi similaire que meurtrière.
- Enpfin, gronda la créature en se redressant. Enpfin tu te défides à te montrer.
Seth, qui n’avait rien perdu de l’apparition de l’allemand exulta de joie.
- Grand frère !
Ces mots titillèrent la curiosité d’Alister, celui-ci posa sur Heath un regard consterné.
- Tiens donc ! grogna-t-il en réajustant sa mâchoire. Je vois que tu t’es trouvé un nouveau petit frère. Étais-je si précieux à ton existence que tu as été dans l’obligation de te trouver une nouvelle victime?
À ces mots, l’allemand leva les yeux au ciel.
- En voilà une idée saugrenue. Seth n’est pas mon « nouveau » petit frère, espèce de déchet sans intérêt, il est mon « vrai » petit frère. Celui qui vaut la peine qu’on se salisse les mains pour lui, celui qui donne un tout nouveau sens à la dérouillée que je vais t’administrer.
Sur ces mots, il se mit en position de combat, et invectiva la créature d’une envie de meurtre démentielle.
- La seule personne qui accordait un tant soit peu d’importance à ta pitoyable existence aurait dû tirer la chasse après t’avoir chié. Histoire que tu finisses ta vie entouré de tes semblables.
Une fureur incontrôlable envahit Alister. Son pouvoir réagit presque immédiatement aux violentes émotions qui l’assaillirent, et des geysers de lave fissurèrent le sol pour s’élever dans le ciel.

- J’ai juré au maître que je lui laisserai le coup de grâce, vociféra la créature avec une haine passionnée. Mais je ne lui ai jamais promis quoi que ce soit concernant l’état dans lequel je te livrerai.
À cela, Heath éclata de rire.
- En voilà un bon toutou, il faudra que je pense à envoyer la facture de mes années de dressage à Peter.
N’y tenant plus, Alister se jeta à pleine vitesse tout en feulant sur son ennemi.
Heath ne se fit pas prier, il activa son Supersmoke. Ainsi, le Dragon Rouge ne parvint à frapper qu’une épaisse fumée noire. Emporté par son élan, il continua sa course, et ne put échapper au poing métallique que Seth lui décocha dans l’abdomen.
Renvoyé vers Heath, Alister fut incapable de bloquer la main puissante et griffue du Général de l’armée prothéenne qui lui perfora la cage thoracique.
Il profita alors de sa soudaine proximité avec l’allemand pour lui administrer un coup de coude. Cependant, celui-ci avait déjà repris sa forme gazeuse, lui permettant non seulement d’esquiver l’attaque. Mais également d’offrir à Seth l’opportunité de frapper la créature de son rayon de lumière électrique sans blesser son aîné.

Le Dragon Rouge déploya ses ailes afin de mettre un terme à ses valses dans les airs, et se retourna en fulminant.
Seth se tint aux côtés de Heath avec une fierté répugnante aux yeux de la créature, l’allemand le toisa du regard.
Alister tâcha alors de mettre ses émotions sous contrôle, et analysa calmement la situation; en l’état actuel des choses, il avait toujours la possibilité de l’emporter étant donnée la supériorité de ses pouvoirs. Mais il doutait de sa capacité à les ramener à son maître. Peter ne se souciait guère de l'état de Heath du moment que celui-ci lui était livré vivant, et Alister doutait actuellement de sa capacité à respecter cette consigne sans prendre le risque d’être dévirtualisé. Son combat contre Seth avait considérablement entamé ses réserves de points de vie.
Bien que frustré, le Dragon Rouge prit sa décision, il se retourna, et fila à travers le territoire à pleine vitesse. Laissant le désert reprendre sa forme initiale.
Seth en fut si surprit qu’il se mit à sautiller de joie sans réfléchir.
- On a gagné ! s’exclama-t-il avant d’être rappelé à l’ordre d’une taloche derrière la tête.
-Ça m’étonnerait beaucoup, grinça Heath en levant les yeux au ciel. Abigail? Tu as une idée d’où il va?
- Il vient d’entrer dans une tour de passage, répondit l’écossaise, celle qui mène à la montagne.
- Et comment ça se passe là-bas ?
- Pas très bien, l’autre taré d’amerloque est en train de corriger Drake et Thomas. Je ne sais pas où Légion emmène Aelita, mais je vais la rematérialiser dès qu’il me donnera son feu vert. Par contre, je ne vois plus ni X.A.N.A., ni Schaeffer.
Heath haussa un sourcil de méfiance.
- Pourquoi ça ?
- J’en ai pas la moindre idée, grinça Abigail.
L’allemand prit une dizaine de secondes pour réfléchir, avant de réactiver son supersmoke.
- On va commencer par s’occuper de Peter, décida-t-il. On verra pour Schaeffer après.
Il se tourna vers Seth.
- Reste sur tes gardes, et ne crie plus jamais victoire trop tôt.
- Oui grand frère.


***



Thomas et Drake n’en menaient pas large. Maintenus sur la défensive par les multiples assauts de Peter. C’était miracle s’ils n’avaient pas encore été dévirtualisés.
L’armure de Thomas, bien que d’apparence moyenâgeuse, était aussi souple que du caoutchouc. Permettant à son possesseur de faire preuve de toute son agilité. Malheureusement, le lamia était bien trop rapide et souple lui-même pour que cela puisse représenter un quelconque avantage. Sa hallebarde, en revanche, était suffisamment longue pour maintenir à distance la plupart des lames de l’américain.
Drake de son côté, rechignait à se servir de ses bombes par manque d’ouverture dans la défense du cannibale. Il se contentait donc, tant bien que mal de se défendre avec son trident. Mais il ne lui était pas difficile de comprendre que l’américain aurait pu en finir avec eux s’il l’avait réellement voulu. L’écossais en conclut donc deux hypothèses;
Soit, Peter ne faisait que jouer avec eux pour passer le temps, ce qui était très peu probable malgré le sadisme de sa personnalité.
Soit, il rechignait à sacrifier le moindre de ses points de vie pour en finir avec eux à coup sûr.
Ce qui voulait dire, dans un cas comme dans l’autre, qu’il attendait quelque chose.

Comprenant que malgré leur faiblesse apparente, il leur était possible de placer une attaque qui pouvait se révéler déterminante à l’avenir. Drake se décala d’un bond sur la droite, permettant ainsi, à lui et à Thomas, de cerner l’américain qui ne semblait pas très inquiet pour autant.
Le belge leva sa hallebarde, et fit appel à toute sa concentration. L’émeraude qui ornait la lame de son arme se mit aussitôt à rayonner d’une lumière verte.
Ne voyant pas cela d’un bon oeil, Peter projeta trois de ses lames sur le chevalier. Mais ce dernier fut couvert par les explosions des bombes de Drake.
L’américain tenta alors de faucher l’écossais à l’aide de sa longue queue de serpent. L’épouvantail le vit cependant venir, il évita l’attaque d’un salto latéral, et planta sa fourche dans le membre reptilien, le clouant au sol.
Furieux, le lamia tenta alors de s’en prendre à l’écossais. Sa colère profita à Thomas qui frappa le sol de sa lame. Une charge d’énergie vert émeraude surgit alors de la glace, et fila droit sur l’américain.
À l’aide des réflexes stupéfiants dus à sa nouvelle condition de reptile, Peter réagit à temps. Il dégagea sa queue, et l’enroula, elle et ses lames-tentacules autour de la partie humaine de son corps. L’attaque de Thomas le frappa de plein fouet, mais comme il l’avait prévu, il ne subit aucun réel dommage grâce à l’espèce de cocon qu’il s’était fabriqué. Tel un diablotin sorti de sa boîte, il surgit de sa protection en direction de Drake. L’écossais l’accueillit par une bombe en pleine figure. Mais à sa grande surprise, Peter ouvrit sa gueule béante, et avala son projectile.
Drake tenta alors de transpercer la gorge du lamia, ce dernier balaya son arme d’un revers de main.

Peter saisit sa victime par le cou, et le souleva de terre.
- J’ai été un peu capricieux, concéda-t-il avec frustration. Je devrais perdre cette sale habitude que j’ai de jouer avec ma nourriture.
Sur ces mots, la pointe de ses lames se mit à suinter un liquide violet, il les approcha dangereusement du corps de sa victime.
Thomas choisit ce moment pour faire un bond aussi prodigieux que la vitesse avec laquelle il l’avait exécuté.
L’américain eut tout juste le temps d’apercevoir l’émeraude sur le torse du belge qui irradiait son armure de sa lumière, avant que la lame de la hallebarde ne s’abatte en direction de son crâne.
Mais l’arme n’atteignit jamais sa cible, car le chevalier fut giflé au visage par une queue écailleuse rouge et sombre, qui l’envoya au tapis.
Alister posa un genou à terre, et s’inclina respectueusement.
- Maître.
- Tu reviens les mains vides, remarqua l’américain en ignorant les tentatives de Drake de se dégager en tambourinant sur son bras.
- Nos invités ne sauraient tarder. rassura-t-il en affichant un sourire carnassier.
- Bien. Alors un peu de ménage s’impose.

Alister ramassa Thomas, et l’amena auprès de son maître.
Ne préférant pas savoir ce que leurs ennemis avaient en magasin, Abigail enclencha des procédures de dévirtualisation.
Ainsi, le belge disparut dans la main d’Alister. Voyant cela, Peter ne se posa aucune question, et transperça Drake de la pointe violacée de ses lames.
L’écossais sentit que son corps se faisait soudainement bien plus lourd que la normale.
- Que… m’as-tu fait ?
Peter lui adressa un sourire carnassier.
- Une petite particularité que X.A.N.A. m’a offerte. Un virus qui parasite ton avatar virtuel, et brouille ta connexion avec les scanners.
Les multiples erreurs qui apparurent sur l’écran d’Abigail finirent son explication pour lui. La rousse écarquilla les yeux de terreur.

- Non… souffla-t-elle en n’osant comprendre. Non. Non ! NON !
- Est-ce que tu m’entends sale garce du Docteur ? jubila Peter en levant les yeux au ciel. Ton salopard de paternel ne va pas tarder à avoir un peu de compagnie ! Toi et tous ceux de ta race allez suivre ! Mais rassure-toi, je te garderai pour le dessert. Histoire que tu contemples l’étendue de ta bêtise.
Sur ses mots, il reporta son attention sur Drake. Une lueur affamée brillait dans ses yeux.
- C’est l’heure de rendre des comptes, répugnante vermine.
Leurs regards se croisèrent alors, et Peter lut avec surprise, la pointe d’amusement qui jaillissait dans celui de l’écossais.
C’est alors que Drake éclata d’un rire dément, il rit, il rit à gorge déployée devant la naïveté de son interlocuteur.

- Pauvre ignare ! s’exclama-t-il malgré son hilarité. Vous les impies, vous n’avez aucune conscience du châtiment qui vous attend. Crois-tu que la mort m’effraye? Je suis ravi de rencontrer le Seigneur! Mais toi…
Il éclata à nouveau de rire avant de reprendre:
- Ah, toi ! Toi qui te crois tout-puissant ! Toi qui es naïf au point de ne pas craindre le jugement divin ! Avant une heure je me tiendrai aux côtés de notre Seigneur Dieu lorsque tu comparaitras devant son tribunal ! Pour y recevoir ton juste châtiment ! Abaddon arrive ! Il arrive pauvre fou ! Et il t’expédiera dans l’Enfer où Méphistophélès te fera payer chèrement tes péchés! Sois maudit! Infâme pourriture! Immonde engeance du Démon!
Cette bravade finit de consumer le peu d’énergie que le poison qui circulait dans son programme, avait laissé. Peter le contemplait avec incrédulité.
- Ton Dieu ne peut strictement rien pour toi, pauvre idiot. souffla-t-il tendrement. Car désormais, ton existence ne dépend plus que de ma volonté. Et ma volonté est de me repaître.
Peter ouvrit à nouveau sa gueule béante, et y introduisit son repas malgré l’hilarité démente de celui-ci. Sans prendre le temps de mâcher, il fit glisser Drake le long de sa gorge, et l’avala goulument. La forme anormale de son corps humain trahit pendant un instant l’existence de l’écossais. Avant qu’il ne le digère, le faisant ainsi disparaître.
Paralysée par l’horreur, Abigail sentit ses yeux s’embuer.
- Drake… lâcha-t-elle en plongeant son visage dans ses mains. Drake.
Lucius, malgré le chagrin qui l’assaillait, tenta vainement de réconforter sa soeur en lui caressant le dos.
Mais cette dernière se redressa telle une bête enragée, et ravala sa tristesse pour ne garder que sa haine.
-Heath, appela-t-elle d’une voix froide. Massacre-le. Prends tout ton putain de temps, trucide le ! Fais ce que tu veux, bordel ! Mais étripe moi ce fils de pute !
Le visage du Général de l’armée prothéenne s’assombrit, Mathilda qui se trouvait toujours dans sa tête se sentit submergée par la rage. Un sentiment que l’allemand trouvait absolument divin germa dans ses entrailles.
- Avec un plaisir que tu n’imagines pas.


_________________

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Tyker MessagePosté le: Lun 30 Mar 2020 11:39   Sujet du message: Répondre en citant  
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Chapitre 20: Le Pandémonium Virtuel


Légion, ainsi que tous ceux de son espèce qu’il avait envoyés rejoindre les tours de passage de chacun des territoires, approchaient de l’heure de vérité. Mais comme la sonnerie qui annonçait la fin de la récréation, X.A.N.A. détruisit d’un éclair rouge, la protection créée par Aelita.
La Banshee toisait avec mépris, les deux créatures qui tentaient vainement de se jouer d’elle. Toutefois, sa déception fut des plus intenses lorsque son regard se posa sur la princesse de Lyoko.
- C’est pitoyable… maugréa-t-elle. À toi qui m’a hantée, j’espérais t’offrir une place de choix, un rôle des plus importants dans l’univers de X.A.N.A.. Et tu te permets de te mettre en travers de l’illumination qui frappera toute chose. Aucun mot inventé par les humains ne suffirait à qualifier les pensées sombres qui envahissent mon esprit.
Aelita, malgré la terreur et l’horreur qui la possédaient, brandit un doigt accusateur en direction de l’I.A..
- Ferme-la ! rugit-elle. Tu as beau avoir l’apparence de ma mère, tu n’es rien de plus qu’une abomination ! On est pas tes esclaves ! Ni tes foutus programmes ! Ni tes…
Elle n’eut pas le temps d’achever sa tirade, X.A.N.A. tira un éclair dans sa direction.
Légion réagit à temps, et envoya l’un des prothéens qui le composaient servir de bouclier humain à la jeune fille. L’explosion provoquée par l’impact de l’attaque sur le programme manqua de faire chuter la princesse de la plate-forme, elle parvint à récupérer son équilibre en faisant des moulinets avec les bras.
- Que vous êtes répugnants, grogna X.A.N.A.. Vos esprits sont dépourvus du moindre raisonnement logique. La perfection de ma création n’aura rien à perdre de vos destructions.
Sur ses mots, elle leva ses deux bras, et projeta deux nouveaux éclairs rougeâtres. Légion abandonna l’interface et enlaça Aelita pour la protéger. Mais à leur grande surprise, les attaques ricochèrent sur leurs corps, et allèrent se perdre dans les méandres des flux de données. Ni la princesse, ni le prothéen ne comprirent la raison de leur survie. X.A.N.A. en revanche, se laissa envahir par la colère face à l’impuissance de ses coups, et tira à nouveau. Le résultat fut cependant le même, et ce peu importait le nombre d’attaques qu’elle délivrait.
S’acharnant comme une enfant frustrée, l’I.A. laissa échapper un rugissement de rage.
- Qu’est-ce que cela signifie ?! hurla-t-elle.
Depuis le pupitre du labo, Lucius pianotait sur le clavier tel Mozart sur un clavecin, le sourire narquois qui ornait son visage suintait l’orgueil.
Abigail l’observa sans parvenir à masquer sa fierté.
- Comment t’as fait ça ?
Le clone du Docteur haussa les épaules.
- C’est pas très sorcier, il suffisait de dériver l’énergie du super calculateur autour de leurs programmes. Comme un genre de pare-feu virtuel si tu préfères.
Une sonnerie alarmante s’échappa des enceintes, et un gros point d’exclamation encerclé vint s’afficher sur l’écran.
- Aïe… par contre on va pas tarder à manquer d’uranium. Cette espèce de rapace a presque totalement pompé l’énergie de la pile nucléaire.
- Aucun problème. répondit Abigail en s’emparant de la mallette contenant les recharges dérobées à Viero. Une pile ça se remplace.
- Mais les radiations sont dangereuses pour toi. s’inquiéta le jeune homme.
La rousse leva les yeux au ciel.
- Mon très cher petit frère… ta grande soeur a plus d’un tour dans son sac.

***


X.A.N.A., malgré la frustration causée par l’inefficacité de ses attaques, parvint à mettre sa colère sous contrôle. Après tout, c’était un monde parfait dépourvu de sentiment qu’elle visait à créer, il n’était pas raisonnable de laisser de si violentes émotions dicter son mode opératoire.
Elle toisa les deux avatars virtuels du regard, avant de leur tourner le dos.
- Il me faut plus de puissance, murmura-t-elle tout bas. Et je sais exactement où en trouver.
Sur ces mots, elle fila à travers le tunnel qui menait au territoire des montagnes. Légion ne se fit pas prier, et reprit son travail sur l’interface, tandis que la princesse de Lyoko écarquillait les yeux d’incompréhension.
- Aelita ! appela le prothéen afin de la faire sortir de sa transe. Pour garantir notre victoire, j’ai besoin de ta coopération.
La jeune fille haussa les sourcils de surprise.
- Je… mais je… Je n’ai aucun pouvoir, dit-elle au bord du désespoir.
Le prothéen la saisit par les épaules, et plongea son regard dans le sien.
- Mais si, le Créateur t’as fait don du programme le plus important de Lyoko. Programme qui m’est nécessaire à la réussite du plan que j’ai en tête. Je ne peux cependant te le soutirer, il te faut me l’offrir.
Bien qu’un peu secouée par les soudaines déclarations du prothéen, l’elfe virtuelle rassembla son courage, et hocha la tête pour signifier son accord.
Légion laissa alors échapper un sourire, et réitéra l’échange de données frontales qu’il avait tenté plus tôt.
- Merci, souffla-t-il sincèrement.



***




Heath et Seth arrivèrent finalement aux coordonnées indiquées par Abigail sur la montagne. Mais à leur grande surprise, il n’y avait plus aucune trace de Peter et d’Alister.
- Ils se sont enfuis tu crois ? demanda naïvement Seth à son aîné.
Celui-ci affichait la mine la plus sérieuse que le mutant l’avait jamais vu tiré, il suivit alors son regard qui était pointé vers le ciel nuageux de la montagne, et aperçut ce que l’allemand fixait avec prudence.
Flottant paisiblement dans les airs, Alister observait les deux frères tels des poissons qui tournaient autour de son hameçon.
Seth ne se fit pas prier, et chargea son ennemi à pleine vitesse, mais le Dragon Rouge l’accueillit d’une béquille en pleine face qui l’envoya s’encastrer dans une montagne.
Un séisme fit soudain trembler le territoire, et la roche qui composait le sol se fissura à une vitesse phénoménale. Les secousses provoquées par ce tremblement étaient si puissantes, que Heath perdit l’équilibre avant même d’avoir pu utiliser son supersmoke.
De puissants tentacules jaillirent alors du sol, et enlacèrent l’allemand dans leur étreinte mortelle, le soulevant de terre.
Peter jaillit de la plate-forme tel un démon sorti de l’Enfer.
Jamais le cannibale n’avait connu un tel sentiment d’extase, jamais il n’aurait cru pouvoir un jour savourer la vengeance qu’il avait si patiemment attendue. Pour la première fois de son existence, Peter se sentait à la place qu’il méritait. En transe, il rapprocha ses lames de son visage, et exulta intérieurement en constatant l’impuissance totale de Heath. Qui malgré sa nouvelle force, ne parvenait pas à se libérer de ses liens.

- En scène Serpent ! mugit le lamia en jetant sans ménagement sa victime sur une plate-forme flottante. Offrons à notre nouvelle divinité, un bon spectacle ! Deux dingues, dans une lutte à mort !
Furieux, Heath se releva. Juste à temps pour encaisser à l’aide de ses bras, l’immense coup de fouet circulaire qui menaçait de l’envoyer faire un vol plané dans la mer numérique. Il fut cependant projeté avec violence contre une paroi de pierre qui céda sous l’impact. Enragé, il se débarrassa des débris, et fixa son ennemi avec le regard le plus meurtrier que celui-ci ait jamais vu.
Peter laissa échapper un rire tonitruant, qui résonna aux oreilles de Heath comme un immense gong sur lequel on s’acharnerait à coup de mailloche.
- C’est démentiel, commenta l’américain en admirant sa nouvelle force.
Au bord de l’explosion de rage, Heath se saisit d’un épais morceaux de pierre tranchant qui trainait à sa portée, et le lança de toutes ses forces vers la tête de son ennemi.
Mais Peter n’eut qu’à se servir de sa souplesse reptilienne pour l’éviter sans efforts, et le projectile alla se perdre dans la Mer Numérique.
Heath passa alors en supersmoke, et fila à pleine vitesse sur son ennemi, qui, amusé, l’imita aussitôt.
- Alleeeeeeeeeez, ça vaaa saigneeeeer ! ricana-t-il en fracassant le sol de ses lames.



L’allemand profita de sa forme gazeuse pour ignorer les attaques, il s’enroula autour du cannibale comme un boa. Mais il n’eut pas le temps de porter le moindre coup, car à peine se fut-il reformé, qu’il dut parer à l’aide de ses avant-bras, les lames qui s’abattirent sur son crâne.
Retombant sur ses pieds, il grogna de frustration.
De son côté, l’américain secouait son index de droite à gauche avec sévérité.
- Désolé, mais il est impossible de me prendre à revers.
Voyant que le combat de son aîné s’annonçait difficile, Seth tenta de voler à son secours. Alister le rappela à l’ordre d’un revers de main.
- Le maître ne souhaite pas être dérangé, l’informa-t-il sèchement.
Seth se releva, et foudroya le Dragon Rouge du regard.
- Pousse-toi, ordonna-t-il d’un ton glacial.
Alister secoua simplement la tête.
- POUSSE-TOI ! rugit le mutant en lui administrant un uppercut colossal.

Il enchaîna immédiatement par une rafale de coups de poings dans l’abdomen de la créature, avant de l’écarter de son chemin d’un coup de pied circulaire, l’envoyant s’étaler au sol.
Seth mit quelques secondes à reprendre ses esprits, mais la vue de Heath en difficulté face à Peter lui permit d’oublier momentanément sa colère. Il déploya alors ses ailes, et tenta à nouveau de voler au secours de son aîné. Cependant, il fut saisi à la gorge par une main surpuissante.
Le regard du mutant se plongea alors dans celui d’Alister, les yeux écarlates de ce dernier fulminaient d’une rage froide.
- Misérable ! cracha-t-il avant d’administrer au Démon Céleste un coup de genou qui pulvérisa sa cage thoracique. Plié en deux, Seth tomba au sol, et reçut une attaque similaire à la première au niveau de la figure. Il ricocha deux fois sur le sol, avant d’être arrêté par la base d’une des montagnes.
De son côté, Heath ne parvenait pas à trouver d’ouverture dans la défense impénétrable de Peter, et ce malgré son supersmoke, car l’américain surveillait avec une prudence paranoïaque chacun de ses angles.
Le lamia rit de l’impuissance de l’allemand, et après avoir repoussé l’une de ses énièmes attaques, se recroquevilla sur lui-même, et se détendit comme un ressort afin d’effectuer un bond prodigieux.
Il atterrit sur l’une des maigres plate-formes volantes qui tournaient autour du territoire telle une chaîne d’astéroïdes, et toisa son ennemi d’un rire tonitruant, tandis que son moyen de transport l’emportait comme un Escalator.
- Tu viens me rejoindre ? nargua le cannibale depuis son taxi improvisé.
Emporté par la colère, Heath se servit de son super-smoke pour atteindre une autre plate-forme qui filait dans la même direction.
Peter esquissa un sourire carnassier en voyant le psychopathe tomber dans son piège.
- Ça va être génial, jubila-t-il.
Heath usa à nouveau de son pouvoir pour rattraper le lamia, mais ce dernier l’évita en se balançant à l’aide de ses lames de plate-forme en plate-forme.
L’allemand reprit appui sur un des multiples astéroïdes qui composait cette chaîne, et tenta d’anticiper les mouvements du cannibale d’un oeil calculateur.
Ce fut une très grave erreur, car il eut la naïveté de penser qu’il avait tout son temps. En effet, tandis qu’il observait avec une attention toute particulière les mouvements de son ennemi, il ne remarqua pas les dizaines de kankrelats qui sautaient de plate-forme en plate-forme dans sa direction. Et alors qu’il s’apprêtait à repartir à l’assaut, il fut interrompu dans son élan lorsque l’une de ces vilaines bestioles atterrit sur son épaule. Il tourna la tête, et grimaça de dégout.

- Qu’est-ce que…
Le tir du monstre lui coupa brutalement la parole, et manqua de le faire chuter de son caillou. Furieux, le psychopathe le saisit d’une main, et l’écrasa à la seule force de ses doigts.
Cependant, une autre de ces créatures lui sauta dessus, et une autre, et encore une.
Succombant à l’hilarité, Peter constata avec une moquerie démente les dizaines de kankrelats qui recouvrirent l’allemand tels des corbeaux autour d’un morceau de viande. Heath se mit à gigoter dans tous les sens face à cette invasion de parasites, perdit l’équilibre, et chuta droit vers la Mer Numérique.
- Super-smoke ! rugit-il avec rage.
Usant de son pouvoir, il se débarrassa des kankrelats qui poursuivirent leur chute dans le néant virtuel, et remonta au niveau de l’un des astéroïdes. Juste avant qu’une mine de manta n’entre en collision avec celui-ci, le faisant exploser sous ses pieds.
Heath fut contraint de se replier vers une autre plate-forme, mais fut accueilli par une mare de venin toxique qui lui couta de nouveaux points de vie.
Furieux, il recula aussi loin que possible à l’aide de sa forme gazeuse, et constata avec frustration, les authentiques escadrilles de frôlions et de mantas qui voletaient autour de Peter tout en semant le chemin qui les séparait d’embûches.
D’autres kankrelats étaient en train de se rapprocher dangereusement dans son dos, prenant l’allemand en tenaille.
- Tes jouets sont vraiment très utiles, ironisa Peter en ricanant. Tu ne m’en veux pas si j’abuse de leurs capacités ?
Comprenant qu’il n’avait strictement aucune chance de l’emporter sur ce terrain, Heath choisit de délocaliser le combat.
Il usa du super-smoke pour filer droit devant lui, avant de le désactiver, de se saisir de l’un des astéroïdes à pleines mains, et d’user de l’élan octroyé par son pouvoir pour tournoyer avec son projectile improvisé avant de le balancer sur Peter.
Si la plate-forme n’atteignit pas le cannibale, elle entra en collision avec le champ de mines préalablement placé par les mantas.
Une série d’explosion meurtrières en résulta, forçant le cannibale à battre en retraite afin de ne pas être pris dans la déflagration.
Heath surgit des débris à l’aide de sa forme gazeuse, et se saisit de Peter par le cou. Les deux ennemis filèrent droit vers une plate-forme hors du champ d’astéroïdes, et s’y écrasèrent en roulant sur son sol.
Le cannibale reprit ses appuis le premier, et projeta ses lames sur le psychopathe. Ce dernier les évita à l’aide du super-smoke, et fila droit vers son ennemi dans le but de le gratifier d’une mandale.
Peter l’esquiva sans difficulté en se décalant d’un bon mètre grâce à l’agilité que lui octroyait sa queue de reptile, et planta ses lames empoisonnées dans la nuque de son ennemi avant que celui-ci n’ait eu le temps de toucher terre.

Comprenant que Peter était beaucoup trop rapide pour lui, malgré le supersmoke, l’allemand changea alors de stratégie, il usa de son nouveau pouvoir pour passer derrière son adversaire, mais au lieu de l’attaquer au corps, il fila jusqu’au bout de sa queue, se reforma, et s’en saisit à pleines griffes.
Peter fondit immédiatement sur lui. Cependant, cette fois, Heath se révéla plus malin.
Il reprit sa forme gazeuse pour éviter la charge de Peter, avant de le ressaisir, et de le faire passer par-dessus son épaule. Envoyant le lamia s’éclater comme un ballon sur la dure roche de la montagne.

Sans lâcher prise, il le tira vers lui de toutes ses forces, et l’accueillit d’un uppercut au menton. Le cannibale s’éleva dans le ciel tel un ressort, et atterrit lourdement sur le sommet d’une montagne.
Peter se redressa comme un piquet, et essuya son menton d’un revers de main. Heath ne lui accorda pas un instant de répit, et se propulsa sur lui à l’aide du supersmoke. L’américain tenta de l’empaler en plein vol, mais l’allemand reprit sa forme gazeuse pour passer derrière son adversaire, et l’expédia dans les airs d’une frappe surpuissante dans le dos.
S’élevant à son tour avec le supersmoke, il serra le cannibale dans une étreinte ferme, et s’alourdit à toute vitesse, provoquant une chute dangereusement rapide sur le sol.
Ce n’est qu’un millième de seconde avant l’impact que Heath reprit sa forme gazeuse, se préservant ainsi de toute forme de dégât. Peter, lui, percuta le sol comme une météorite, et passa littéralement au travers.

Le lamia ne perdit pas de temps, et ressortit de son trou comme un diablotin sorti de sa boite. Heath tenta de l’accueillir d’un nouveau coup, mais Peter lui cracha la bombe qu’il avait avalée lors de son combat contre Drake, celle-ci explosa au visage du psychopathe à la seconde où il se reforma, et l’envoya valser quelques mètres plus loin.
Heath tenta de se relever presque immédiatement, mais le sol se déroba sous ses pieds. Pris de tremblements, il s’écroula au sol dans l’incompréhension la plus totale.
- Qu’est-ce que c’est que ce délire ? lâcha-t-il sous le choc.
Le ricanement de Peter lui servit de réponse. Le cannibale enlaça son adversaire à l’aide de ses lames, et l’éleva à sa hauteur.
- C’est l’assaisonnement maison qui donne un délicieux goût de revanche à ma viande, dit-il alors que ses pupilles fendues trahissaient son appétit vorace.
Le cannibale promena avec gourmandise sa langue sur le visage de l’allemand qui grimaça de dégoût.
En apercevant cela, Seth repoussa Alister d’un coup de genou en pleine tête. Et fila droit sur Peter.
- Lâche mon frère ! hurla-t-il d’une voix semi-numérique. Alors que les symboles sur son front et son torse rayonnaient d’une aveuglante lumière blanche.

X.A.N.A. profita de ce moment pour surgir de nulle part, cueillit le mutant d’un coup de coude en pleine face, et le rattrapa par le cou avant qu’il ne s’écrase au sol.
La Banshee le foudroya d’un regard furieux, et fit soudainement apparaitre un tube de données entre son front et le sien.
Seth n’avait pas la force de lutter face à un ennemi aussi puissant, il sentit sa conscience l’abandonner.
X.A.N.A. fouilla de fond en comble la mémoire du mutant, cherchant méticuleusement sous chaque recoin de données.
Et c’est là qu’elle le trouva. Terré au plus profond de Seth, tremblant comme une feuille.

Xana était tétanisé par l’appétit vorace de son double maléfique. Ce dernier le fixait avec circonspection.
- Je le savais, grogna-t-elle. C’est toi qui as rompu mon contrôle sur Lyoko. Qu’es-tu ?
« Je suis Xana, une intelligence artificielle créée par Waldo Schaeffer. Dans le but de contrer le Projet Carthage, mené par Herman Schaeffer. » Récita-t-il.
- Tu ne peux être X.A.N.A., si je suis X.A.N.A..
« Tu ne l’es pas. Tu es un résidu, une erreur mêlée à une expérience scientifique ratée de l’Organisation. Tu es un accident. »
Il s’écoula quelques secondes, avant que la Banshee ne réponde:
- C’est sans doute la raison pour laquelle il me faut devenir toute chose, et il faut que toute chose devienne X.A.N.A..
Le programme de l’ancienne humaine s’approcha de son double. Celui-ci n’avait aucune issue.
- Je ne requiers pas ta puissance, l’informa-t-elle. Je requiers ton savoir, à toi qui as pu observer la vie organique à travers ta réflexion de programme. À toi qui as pu contempler le comportement humain et tous ses défauts. À toi qui a vu la faiblesse de l’esprit, et constater la puissance du programme. Deviens X.A.N.A..
Seth poussa un hurlement de terreur, aussitôt accompagné par l’hilarité de Peter.
Le cannibale plongea alors son regard dans celui de Heath, le narguant de son sourire triomphant.
- Ça fait ssssi longtemps que je souhaitais à nouveau déguster ta chair, susurra-t-il avec délice. Et tu as l’air tellement plus appétissant que le bâtard à la gueule grillée.

Sur ses mots, il ouvrit sa gueule béante. Et étonnamment, Heath fit de même.
C’est alors qu’un rayon de lumière noir et or franchit les lèvres de l’allemand pour aller perforer la gorge de l’américain.
Celui-ci relâcha sa proie, qui s’étala lourdement sur le sol. Le lamia se mit à gesticuler dans tous les sens tout en hurlant d’effroi en constatant le trou béant dans son cou.
L’armure de pierre de Heath émit un craquement sinistre, avant de se fissurer, laissant une créature insectoïde germer de son dos.
Mathilda Schaeffer n’avait rien perdu de l’échange entre Peter et Heath, et le regard assassin qu’elle lança au cannibale en disait long sur la fureur qui la possédait.
- T’as dit quoi, espèce de salaud d’enfant de pute ?! vociféra-t-elle avec haine.
Peter ne l’écoutait même pas, il se contenta de feuler de frustration et de colère, et de fondre sur cette peste qui le dérangeait en plein repas. Il fut accueilli par une sphère d’énergie noir et or qui le frappa en plein torse. Coupé dans son élan, le lamia constata avec horreur, que sa cage thoracique fondait comme neige au Soleil.
- Je n’ai pas t’ai pas oublié, enfoiré de cannibale ! cracha l’Augure en s’élevant dans les airs. Je vais te faire regretter ce que tu as fait à Drake.
Alister réagit immédiatement, il se précipita aux côtés de son maitre, et l’entoura de ses ailes massives pour le protéger de toute autre attaque.
Mathilda eut beau redoubler de violence, pas une seule de ses attaques ne transperça la défense du Dragon Rouge. Elle tenta alors de libérer Seth de l’emprise de X.A.N.A., mais elle ne rencontra pas davantage de réussite.
- Et merde ! jura-t-elle.


***



Debout face à l’interface du cinquième territoire, le Légion principal s’affairait à parcourir les milliers de données qui représentaient la mémoire de Lyoko.
À son image, ses quatre doubles effectuaient des manoeuvres similaires depuis les interfaces des tours de passage de chacun des territoires.
Aelita patientait à ses côtés, l’elfe virtuelle se balançait nerveusement d’un pied à l’autre, tout en priant pour que le plan du prothéen fonctionne.
- Voilà ! annonça ce dernier. Il faut à présent que tu poses ta main sur l’interface.
Tremblante de nervosité, la jeune fille obéit. Elle déchiffra ensuite le mot qui apparut.
« Réinitialisation ».
Elle se tourna vers Légion.
- Qu’es-tu en train de faire ?
- Je change les clefs de Lyoko, annonça-t-il visiblement fier de lui. Ainsi, X.A.N.A. ne pourra plus s’enfuir.
Ne comprenant pas ce que cela signifiait, Aelita le fixa avec perplexité.
- Les clefs de Lyoko sont le programme qui permet d’avoir accès à l’intégralité des données contenues dans le super-calculateur. Mais il offre également la possibilité de le quitter. Fort heureusement pour nous, le Créateur t’a confié le programme dont nous avons besoin pour l’emporter.
N’ayant pas compris toutes les explications offertes par Légion, Aelita se garda de tout commentaire, et se contenta de hocher la tête.

- Qui est aux commandes du pupitre ? demanda poliment le prothéen en levant la tête.
- Heu… fit la voix de Lucius pleine d’embarras. C’est moi.
- Peux-tu redémarrer le super-calculateur ?
Le clone du Docteur jeta un oeil vers le monte-charge, avant de reprendre :
- Il faut plus d’énergie pour cela, informa-t-il d’une voix timide. Mais ma soeur est allée changer la pile du Super-calculateur.
Cette information eut l’effet d’un électro-choc sur Légion, il se saisit d’Aelita, et déploya des ailes pour s’arracher au sol. Celui-ci disparut quelques secondes plus tard.
- Prévenez la prochaine fois, gronda le prothéen.
Depuis la salle du super-calculateur, et possédée par le spectre de secours implanté dans sa bague, Abigail sourit de satisfaction.
- C’est l’heure de changer la donne.


***



Quelle ne fut pas la désillusion de X.A.N.A., de constater le reboot complet du Supercalculateur.
Lyoko tout entier se paralysa suite à la mise à jour effectuée par Lucius, figeant ainsi tous les acteurs qui s’y trouvaient.
Une déflagration d’énergie recouvrit l’intégralité du monde virtuel, faisant disparaitre toutes les plateformes. Mathilda et Alister réagirent à temps et préservèrent leurs alliés respectifs d’un joli plongeon dans le néant. L’énergie de la déflagration se rassembla alors en un point, et éclata tel un feu d’artifice, signifiant ainsi la fin de la mise à jour.
La manoeuvre brisa le lien qui reliait l’I.A. au mutant. Ce dernier, terrifié comme jamais par la Banshee, détala par la voie des airs.
X.A.N.A. poussa un grognement de frustration, et fila à sa poursuite.

Tout en soutenant son maitre au torse et à la gorge troués, Alister resta sur ses gardes afin d’éviter une attaque en traître de ses ennemis. Le Dragon Rouge, ayant été forcé de déployer ses ailes, Mathilda pu constater avec agacement que la créature était en train de régénérer le cannibale au moyen d’un échange de données frontal. La disparition des trous béants dans le corps du lamia en était la preuve visuelle.
Heath avait l’esprit en vrac, car bien que le reboot du Supercalculateur l’ait débarrassé du poison de Peter. Il n’avait, en aucune façon, remonté ses points de vie. Soutenu par l’Augure, l’allemand lâcha un râle digne d’un ivrogne en pleine descente.
- Putain…
Mathilda analysa calmement la situation; Heath était au bout du rouleau, Seth avait subi d’importants dégâts dans son combat contre Alister, qui semblait être le combattant le plus dangereux actuellement. Et les soins qu’il prodiguait à Peter n’annonçaient rien de bon pour la suite.
- On est dans une merde noire, grogna-t-elle.



_________________

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Tyker MessagePosté le: Lun 30 Mar 2020 11:52   Sujet du message: Répondre en citant  
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Chapitre 21: La Loi de Lyoko



X.A.N.A. enragée comme jamais, filait à travers les montagnes du territoire à la poursuite de Seth qui fuyait sans se retourner. Les deux créatures fonçaient telles des étoiles filantes à travers le monde virtuel, le mutant possédé par la peur, la Banshee possédée par la rage.
Elle parvint à l’intercepter d’une béquille en pleine figure, et le saisit par les cheveux afin de recommencer ce qu’elle n’avait pu finir.
Mais elle fut brutalement interrompue par un évènement qu’elle n’avait pu anticiper. En effet, en changeant les clés de Lyoko, et grâce à l’énergie fournie par la nouvelle pile d’Abigail, Légion était parvenu à faire voler en éclats les protections qui empêchaient l’opérateur de dévirtualiser X.A.N.A..
Seth retomba lourdement sur les fesses, et observa avec effroi, la Banshee disparaitre dans une poussière de pixels et un hurlement d’angoisse.
Depuis son pupitre de commande, Lucius constatait avec délice que le programme de rematérialisation envoyé par Légion était parfaitement fonctionnel.
Abigail qui était remontée à ses côtés, se lécha les lèvres avec un appétit féroce, savourant le goût de sa vengeance.
- Les bâtards ont la rancune tenace, saloperie de virus. cracha-t-elle en jubilant de triomphe.


***



Crystal, aka X.A.N.A., attendit que les portes de son scanner s’ouvrent pour se ruer sur ceux qui avaient osé lui jouer un aussi mauvais tour.
Mais elle n’eut pas le temps d’ouvrir les yeux, qu’un coup de feu retentit, et qu’un projectile de plomb vint se loger entre ses deux yeux.
Armé d’un pistolet, Thomas Von Kane fixait l’abomination mutante qui agonisait dans le scanner d’un regard haineux.
- Crève sale pute ! cracha-t-il en vidant l’intégralité de ses chargeurs dans le crâne de la créature.


***



Grâce au sacrifice d’une partie de sa propre puissance, Alister parvint à revitaliser son maitre, dont les blessures venaient de disparaître. Le symbole sur la poitrine de l’américain se mit briller de mille feux, car c’était là que résidait la partie restante la plus puissante de X.A.N.A., et que l’I.A. semblait avoir choisi son nouvel avatar pour garantir sa survie.
Le cannibale, furieux de voir la situation tourner en leur défaveur, se dressa comme un démon face à Mathilda et Heath.
- MISÉRABLES VERMINES ! rugit-il d’une voix à moitié numérique. JE VAIS VOUS RÉDUIRE EN CHARPIE !
Mais contre l’attente de son ennemi, il prit appui sur Alister, et effectua un bond spectaculaire. Il atterrit sur la plate-forme la plus proche, et fila droit sur la tour qu’elle contenait.
L’Augure n’eut pas le temps de réagir, le crachat de flammes d’Alister l’obligea à se reconcentrer.
- Abigail ! appela Mathilda. Où est passé cet enfoiré?
- On dirait qu’il essaye de changer de territoire, répondit l’opératrice avant de comprendre. Ah Merde !
- Quoi ?
- Il fonce droit sur la forêt, Aelita est là-bas !
- Dévirtualise-la !
- Je ne peux pas! Les codes séquences de son ADN ont disparu !
- Quoi ?!
Pris d’un mauvais pressentiment, l’Augure voulue en demander davantage à sa soeur. Mais elle fut forcée d’effectuer des manoeuvres aériennes dans le but de se préserver des assauts du Dragon Rouge.
Alister, bien que plus que sévèrement diminué, n’en restait pas moins un adversaire redoutable, dont l’Augure n’arrivait pas à la cheville.

Mathilda ne se fit pas prier, elle investit de nouveau le corps de Heath. Requinqué, l’allemand passa en supersmoke, et fila vers une tour de passage. Alister sur les talons.



*****

Aelita ressortit de la tour du passage par laquelle l’un des prothéens de Légion l’avait conduite. Épuisée, mais globalement satisfaite, elle ne rêvait plus que de retrouver son lit, et d’y hiberner tout l’automne.
- Qu’est-ce que tu vas faire maintenant Légion ? demanda-t-elle à l’être de lumière.
- Lyoko doit encore évoluer, répondit-il simplement. Et bien que votre compagnie fut plaisante, c’est ici qu’est ma place.
Comprenant le sentiment du prothéen, la jeune fille acquiesça.
- Alors… c’est terminé, souffla-t-elle pleine d’espoir.
Le feulement enragé qui résonna à travers le territoire de la forêt lui servit de réponse, elle tourna la tête, et aperçut Peter qui filait à pleine vitesse dans leur direction tout en détruisant tout ce qui avait le malheur de se trouver sur son passage. Le lamia était poursuivi par Heath, qui était lui-même poursuivi par Alister.
- Ne reste pas là ! hurla Abigail. Ce truc est inarrêtable !
Elle n’eut pas besoin de se répéter, la simple vue du visage enragé de Peter, et du symbole horriblement familier sur son front suffit à faire piquer un sprint à la jeune fille. Malheureusement, le cannibale la rattrapa en l’espace de quatre secondes. Et Aelita ne put que pousser un nouveau cri d’horreur lorsque le reptile la goba comme une olive.
- Recrache-la ! tempêta Heath en se reformant pour lui administrer un coup de poing, mais Alister l’expédia au sol d’un coup de fouet.
Une escadrille de frôlions sortit des arbres, et couvrit la fuite de son maître qui s’échappa sans regarder en arrière.
- X.A.N.A. ! appela Légion, avant de recevoir à une rafale.
- Bordel de merde ! hurla Heath en détruisant l’un des insectes. Mais qu’est-ce qu’il lui veut ?
- Les clés de Lyoko, répondit le prothéen en se mettant à couvert. Malgré son état, X.A.N.A. espère toujours pouvoir s’enfuir.
- Comment il a su qu’Aelita les avait ?
- Elles ne sont pas difficiles à détecter pour un être tel que X.A.N.A., qui a lié son propre programme à celui de Lyoko.

Heath poussa un nouveau juron, avant de passer en forme gazeuse juste à temps pour éviter qu’une vague de flammes ne l’emporte.
Légion, quant à lui, se mit à l’abri en plongeant dans la Mer Numérique.
Alister posa le pied sur le territoire de la forêt, forçant les frôlions à reculer face à sa puissance.
- Il suffit, siffla-t-il en fixant l’allemand et le prothéen de son regard meurtrier. J’en ai plus qu’assez de vous !
- Tu m’ôtes les mots de la bouche, grogna Heath en se mettant en garde.
Alister se jeta en feulant sur son ennemi, mais une frappe électrique en pleine figure l’envoya terminer sa course contre un arbre. Seth atterrit près de son aîné.
- Je m’occupe de lui ! annonça-t-il avec une autorité que son frère ne lui connaissait pas. Va aider Aelita!
Heath ne se fit pas prier, il usa de son supersmoke pour partir à la poursuite de X.A.N.A./Peter.
Alister contempla Seth d’un regard fumant.
- Je vais te détruire ! rugit-il.
- C’est pas en le répétant que ça va devenir vrai, répliqua le mutant d’un ton moqueur.
Les deux monstres se jetèrent l’un sur l’autre, l’onde de choc causée par leur impact secoua la forêt toute entière.


***



Lorsque X.A.N.A. s’estima suffisamment loin pour ne pas être dérangé, il recracha sa victime.
Horrifiée, Aelita fut prise de hurlements hystériques, avant que deux des tentacules-lames de Peter ne l’entourent par la taille, et que trois autres ne lui percent les tympans.
Une nouvelle fenêtre apparut sur l’écran de Lucius, sa soeur écarquilla les yeux.
- Cette saloperie est en train de voler sa mémoire ! s’exclama-t-elle
Sans l’aide de Légion, Lucius se savait incapable de dévirtualiser Alister ou Peter sans leur consentement. Abigail tenta alors d’entrer en contact avec le prothéen, mais elle n’obtint aucune réponse.
- Mais où est-ce qu’il est passé ?


***



Toujours debout face à l’interface de la voûte céleste, Légion observait les évènements d’un air dubitatif.
Il jeta un regard vers l’horizon, et aperçut ses semblables revenir de leur mission de réinitialisation.
Ceux-ci atterrirent à ses côtés, et s’observèrent les uns les autres.
- Nous devons à présent décider du sort de Lyoko, du Général, d’Aelita, de Seth, de X.A.N.A., et du Dragon.
- Pensez-vous que nous puissions arriver à un consensus ? demanda celui qui avait pris le contrôle du désert.
- Nous ne le saurons qu’après en avoir discuté, il y a 1238 unités prothéennes présentes. Quelle est notre décision concernant Lyoko ?
Celui de la banquise leva le bras et prit la parole.
- Les 325 unités prothéennes qui me composent, proposent de préserver notre Monde des êtres humains, tant que ceux-ci se révèleront dangereux pour nous.
- Quel est votre avis ? demanda celui du 5ème territoire.
- Nous approuvons, répondirent les trois autres.
- Quelle est votre décision concernant les personnes actuellement présentes sur Lyoko ?
- Le Général Serpent n’a jamais caché qu’une fois le conflit achevé, il ne reviendrait plus sur notre monde, fit remarquer celui de la forêt. Les 316 unités qui me composent proposent de le renvoyer sur Terre.
- Validée.
- Seth ayant défendu Lyoko contre le dragon, dit celui des montagnes. Les 247 unités qui me composent proposent qu’il en soit de même pour lui.
- Validée.
- Aelita nous ayant aidés à nous débarrasser de nos ennemis, les 349 unités qui me composent proposent qu’il en soit de même pour elle. déclara celui du désert.
- C’est hélas impossible. lâcha le principal.
- Comment cela ?
- Dans le but de menacer le Créateur, X.A.N.A. a retiré à Aelita ses codes séquences A.D.N. et ne les a pas restaurés. Il nous est impossible de la renvoyer sur Terre.
Les prothéens échangèrent de nombreux regards, et prirent en compte cette nouvelle information.
- Combien de temps pensez-vous qu’il nous faudra pour obtenir les pleins pouvoirs de Lyoko ?
- La mémoire de notre monde est très difficile d’accès, cela pourrait requérir des années…
- Nous ne disposons pas de ce temps.
- Non, nous devons agir sur le champ.
- Et qu’en est-il de X.A.N.A. et du Dragon ? Nous ne pouvons nous permettre de laisser ces monstres en liberté.
- Le Dragon n’a pas sa place sur Lyoko, pas plus que Seth. Laissons-les régler leurs comptes sur Terre. En ce qui concerne X.A.N.A., il nous faut attendre l’issue de son combat avec le Général avant de prendre une décision.
- Validée.


***



La vague foudroyante de Seth et le souffle draconique d’Alister se percutèrent avec violence. Leur point d’impact fut le début d’une gigantesque déflagration, qui dévasta la moitié du territoire de la forêt.
À peine le souffle de l’explosion fut-il retombé, que les deux monstres se jetèrent l’un sur l’autre avec une férocité animale. Alister mordit le cou de Seth, tandis que celui-ci lui arrachait une corne en tentant de se soustraire à son emprise.
C’est alors que le mutant remarqua que la queue de son adversaire était en train de s’effriter. Pour finalement s’évaporer dans une poussière de pixels rouge, avant d’être suivie par le reste du corps.
Pour sa plus grande surprise, il réalisa qu’un phénomène similaire était en train d’arriver à son bras gauche.
Réalisant ce qu’ils leur arrivait, le Dragon Rouge poussa un rugissement de bête. Avant que sa gueule pleine de crocs ne finisse elle aussi par disparaître.
À peine leurs scanners furent-ils ouverts, qu’Alister se jeta comme un démon sur Seth. Le mutant le repoussa d’un uppercut à la mâchoire, avant de le percuter d’un coup d’épaule les envoyant tous les deux au fond du monte-charge.
Thomas avait eu la malchance de miser sur le mauvais scanner, en espérant descendre Alister dès son retour. À présent il craignait de toucher Seth dans la mêlée. Il choisit donc d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur, qui emprisonna le mutant et la créature derrière ses énormes portes de métal.
- J’espère que vous êtes fier de vos créations, Père…. souffla le Belge avec sarcasme à l’attention du Docteur.


***



Heath se projeta à l’aide de son supersmoke, et décocha un crochet rocheux à l’attention de X.A.N.A., forçant le lamia à libérer Aelita.
La princesse de Lyoko rampa en arrière pour éviter d’être reprise par les tentacules du monstre. L’allemand s’interposa entre le prédateur et sa proie.
- Amène-toi, saloperie.
Pour toute réponse, Peter se mit à beugler furieusement. Et projeta ses lames sur la tête de son ennemi.
Heath repoussa l’attaque d’un revers de main, et cracha un jet de lumière noire et or qui frappa le lamia en pleine poitrine. Le faisant reculer de cinq bons mètres.
Si la présence de Mathilda amplifiait les pouvoirs de Heath, l’inverse était tout aussi vrai.
- Lucius ! gronda l’allemand. Rematérialise Aelita !
- J’essaie ! Mais ça ne marche pas !
Heath n’eut pas le temps de demander davantage de précision, il usa de son supersmoke pour éviter les pointes empoisonnées du lamia. Et reparu aux côtés de la princesse.
- Qu’est-ce que ça veut dire, nom d’un chien ?
- Le programme d’Aelita a été endommagé ! Je suis dans l’incapacité de la rematérialiser!
- Alors répare-le ! gronda l’allemand en tirant sur Peter.
- T’en as de bonnes ! J’ai aucune idée de ce que je dois faire!
Heath repoussa le lamia d’un nouveau tir de lumière, avant de se tourner vers la princesse.
- File d’ici !
Il n’eut nul besoin de se répéter, Aelita prit la poudre d’escampette à la seconde où il referma ses lèvres. Voyant sa cible s’échapper X.A.N.A. feula de colère.
- C’est pas vrai, soupira l’allemand avec exaspération. Y’a vraiment aucun moyen de te faire fermer ta gueule ?
Pour toute réponse, le cannibale bondit sur lui. Heath usa de son supersmoke pour se placer derrière la créature et l’expédia au sol d’un coup de coude à l’arrière du crâne.
X.A.N.A. se révélant beaucoup moins prudente que Peter, et bien trop pressée de s’emparer d’Aelita, Heath disposait d’un avantage psychologique loin d’être négligeable.
Mais l’I.A. était loin d’avoir dit son dernier mot.
Rassemblant les pointes de ses tentacules autour de sa gueule béante, la créature généra une sphère d’énergie noire et rouge. Dont la puissance fut si instable, que ses vibrations firent craquer les troncs autour des combattants.
Heath passa en supersmoke, et fila sur son adversaire. Celui-ci profita de l’abus de confiance de l’allemand pour relâcher son attaque. La sphère frappa la fumée de plein fouet, repoussant un Heath immédiatement reformé contre un arbre qui s’écroula sous la force de l’impact et tomba dans la Mer Numérique.
Le psychopathe se redressa, et constata avec amertume la perte de son bras gauche.
- Ça va pas être facile, grogna-t-il alors que X.A.N.A. chargeait une nouvelle attaque.


***



Les portes du monte-charge finirent de s’ouvrir au moment où Alister envoya Seth faire un vol plané contre l’un des piliers métalliques de l’usine. Il ricocha sur la structure, se déboitant l’épaule au passage, avant de finir sa course dans une pile de carton sous laquelle il fut enseveli.
Alister s’avança vers son adversaire avec un calme terrifiant, des craquements hideux signifiant la croissance surnaturelle de ses os résonnèrent depuis son dos, en effet, ses immenses ailes rouges se déployant à mesure qu’il approchait,.
Seth repoussa le bric à brac qui le recouvrait, avant de cogner violemment son épaule blessée contre le mur de l’Usine. Un bruit aussi répugnant que sinistre s'échappa du corps du mutant, signifiant la remise en place de son membre.
Alister ne lui laissa pas le temps de récupérer davantage, il le mitrailla d’une série de coups de poing au visage. Lui brisant le nez, et la mâchoire. La créature le saisit par le cou afin de l’empêcher de s’effondrer, et serra de toutes ses forces.
- Tu n’es qu’une abomination de la nature, cracha le Dragon Rouge. Je vais te renvoyer dans le néant dont tu n’aurais jamais dû sortir.

Un râle étranglé résonna aux oreilles de la créature, celle-ci constata alors que le corps de sa proie se recouvrait progressivement d’écailles noires. Seth releva la tête, dévoila deux rangées de crocs pointus, et une paire d’yeux écarlates munis du symbole de Xana en guise de pupilles.
Le mutant saisit son tortionnaire par les oreilles, le tira vers l’avant, et lui adressa un coup de boule magistral. Sonné Alister relâcha sa victime, cette dernière se jeta sur lui, et colla ses deux pieds dans son estomac. Le Dragon Rouge fut projeté jusque dans la salle des machines, arrachant les portes à double-battant qui y menaient, et s’écrasant contre un baril rouillé, renversant son contenu au passage.

À quatre pattes comme une bête, Seth bondit sur la créature toutes griffes dehors. Alister l’arrêta en plein vol en l’étreignant à l’aide de sa queue, et lui adressa un coup de poing féroce, qui força le mutant à cracher ses crocs cassés.
Refusant de se laisser faire, Seth trancha la queue qui le retenait d’un coup de griffe. Le Dragon Rouge rugit de douleur et de rage. Il décocha un uppercut dans le menton du mutant, si puissant, que celui-ci traversa le plafond, puis le toit de l’usine, avant de retomber sur l’une des poutrelles d’acier qui soutenait la structure.
Alister déploya alors ses ailes, et suivit son ennemi en agrandissant le chemin qu’il avait créé. Seth paraissait sérieusement sonné cette fois, il cracha une nouvelle série de crocs brisés. Le Dragon Rouge atterrit face à lui, et désunit sa mâchoire. Un brasier incandescent se forma dans le fond de sa gorge.
- Brûle !

Seth réagit juste avant qu’il ne tire, il bondit comme un fauve, et lui arracha la joue gauche d’un coup de griffe.
Déconcentré par la douleur et sa bouche devenue trop large pour tirer avec précision, le Dragon Rouge relâcha maladroitement son attaque, qui se dispersa dans le ciel. Seth ne se fit pas prier, il se jeta sur la créature, et planta ce qu’il lui restait de crocs dans son aile droite. Alors que les deux monstres chutaient vers le sol de l’usine, le mutant arracha le membre du Dragon Rouge avec férocité.
Maitrisant la douleur abominable qui lui irradiait le corps, Alister passa son bras derrière son dos, saisit Seth par la nuque, et le fit passer par-dessus son épaule. Le mutant s’écrasa la tête la première contre le sol de l’usine, un bruit de pastèque éclatée en résultat.
Alister se releva péniblement, et lâcha un râle de soulagement.
Malgré les multiples mutilations qu’il avait subies, il ne pouvait renier le sentiment de fierté qui l’envahit alors qu’il avait finalement vaincu leur ennemi le plus dangereux.
Tout en tachant d’ignorer les souffrances qui irradiaient son corps tout entier, il prit le chemin du monte-charge en boitillant.
C’est alors qu’il sentit une main se saisir de ce qu’il lui restait de queue, il se retourna, et écarquilla les yeux d’horreur.
Seth avait reprit son apparence humaine. Mais avec sa cervelle à l’air, un oeil qui pendait hors de son orbite, et une mâchoire en vrac.
- Comment…? murmura le Dragon Rouge.
- « Nous ne faisons qu’un, et c’est ensemble que nous survivons », répondit une voix numérique qui n’avait rien à voir avec celle du mutant.
Seth tira son ennemi vers lui, l’envoya au sol d’un uppercut, avant de se jeter sur la créature telle une bête affamée.
La dernière chose qu’Alister Blake vit, ce fut le triomphe sur la figure en pleine recomposition du mutant, avant que celui-ci n’abatte ses poings avec toute sa hargne. Seth frappa, encore et encore, ignorant les hurlements étranglés de la créature, et les multiples griffures qu’elle infligeait à son torse en tentant vainement de le repousser.
Le crâne du Dragon Rouge, bien que solide, céda au bout du septième coup. Mais Seth ne s’en rendit pas compte tout de suite, si bien qu’il s’acharna pendant trois bonnes minutes sur un tas de cervelle ensanglantée informe.
Ce n’est que lorsque le corps d’Alister se dissolu dans une puante bouillie noire, que le mutant s’arrêta enfin de frapper.
Seth se releva, la figure encore loin d’être rafistolée. Il effectua trois pas, et retomba au sol. Un sourire aussi enfantin que satisfait était difficilement perceptible sur son visage détruit qui peinait à se recomposer.
- J’ai gagné… souffla-t-il avant de sombrer dans l’inconscience.
Laissant à Xana le soin de réparer tous les dégâts qu’il avait reçus.


***



Heath se servit du supersmoke pour grimper en s’enroulant autour d’un arbre afin d’échapper aux tirs dévastateurs de Peter.
Le lamia abattit le tronc virtuel d’une charge sur sa base, forçant Heath à s’envoler dans les airs pour échapper à un plongeon dans la Mer Numérique.
X.A.N.A. profita alors de sa vue dégagée pour tirer sur son ennemi. L’allemand se recomposa, dévia l’attaque au prix de sa jambe droite, et s’écrasa de tout son poids contre l’I.A..
Le guerrier de pierre s’extirpa ensuite de la mêlée, à l’aide de sa forme gazeuse. Mais la créature l’ignora pour tenter de se lancer à la poursuite d’Aelita.
Voyant cela, Heath tenta de lui faire barrage, mais il fut accueilli par une sphère d’énergie qui le frappa de plein fouet. L’allemand roula sur le sol, mais constata avec amertume la disparition de son dernier bras.
X.A.N.A. le ramassa à l’aide de ses lames, le hissa à sa hauteur, et approcha le bout de ses tentacules de sa tête.
C’est là qu’il constata une anomalie, une anomalie qu’il aurait mieux fait de remarquer après que l’allemand se soit extirpé de leur mêlée.
En effet, il ne l’avait pas fait sans lui laisser un petit souvenir; l’une de ses propres pointes empoisonnées était plantée dans son torse. X.A.N.A. sentit soudainement son propre virus se répandre dans son programme. Prise de tremblements, elle relâcha Heath qui s’étala au sol avec un sourire démoniaque.
Le lamia se mit à gesticuler dans tous les sens en hurlant de terreur. Car lui plus que tous les autres n’ignorait pas les effets de son poison. Il se dressa sur sa queue de serpent, et feula de désespoir telle une bête blessée prisonnière d’un piège à loup.
Heath usa de son supersmoke une dernière fois, prit un peu d’élan et de vitesse, et se reforma à la dernière seconde. Délivrant une béquille dévastatrice dans la face reptilienne.
Cette dernière, considérablement affaiblie par les effets du virus, explosa purement et simplement dans une giclée de pixels. Le lamia retomba au sol, et disparut définitivement.
- Hé bah… soupira l’allemand en se laissant choir sur les fesses. On peut dire que t’aura été le champion pour me casser les couilles.
Un tir de laser en pleine tête le renvoya dans son monde. Il eut tout juste le temps d’apercevoir une escadrille de frôlions filer dans la direction par laquelle Aelita s’était enfuie avant de disparaître.
Heath s’extirpa de son scanner en fumant de colère.
- Vous vous foutez de moi ?! rugit-il frustré.


***



Sur le cinquième territoire, la Légion de prothéens constata avec amertume l’échec de leur général.
- Il semblerait que X.A.N.A. n’ait pas complètement disparue.
- C’était prévisible, raisonna celui des montagnes. X.A.N.A. a intégré chacun de nos semblables à son programme. Tant qu’il n’en restera ne serait-ce qu’un seul, nous ne pourrons en venir à bout.
- Voilà qui est fâcheux. Car tant que X.A.N.A. sera présente, il nous sera impossible de maintenir notre Monde hors de portée des humains. Elle continuera d’attaquer jusqu’à ce qu’elle remplisse son objectif.
- Et tant que nous ne récupérerons pas les codes séquences de l’ADN humain d’Aelita du programme source de Lyoko, elle restera ici, offrant à X.A.N.A. la possibilité de s’échapper.
- Il m’en coûte d’effectuer cette proposition, déclara celui de la forêt. Mais nous proposons de détruire Aelita. Afin d’éviter que les clefs de Lyoko ne tombent entre les mains de X.A.N.A.
- Validée.
- Rejetée, dit l’un d’entre eux d’une voix cassante.
Tous les regards se tournèrent vers celui du cinquième territoire.
- Aelita est, elle aussi, une création du Créateur. D’une certaine manière, elle est notre soeur. Il serait injuste de notre part de la sacrifier par lâcheté.
- Nous en convenons, que proposez-vous?
- D’offrir à Aelita nos propres séquences ADN.
Les prothéens ne s’attendaient visiblement pas à cela, ils échangèrent des regards circonspects.
- Vous êtes l’unité la plus évoluée ici, dit celui de la forêt. Et votre avis a une grande importance à nos yeux…
- Le Général disait souvent que tous les mots avant « mais » n’avaient aucune valeur, sourit celui du cinquième territoire.
- Je crois qu’il disait que c’était de la merde, renchérit celui du désert.
- Cependant, continua celui de la forêt sans tenir compte des commentaires de ses semblables. Nos séquences ADN mêlées à un avatar qui n’est pas le nôtre requerront un programme de matérialisation très spécifique. Et nous ne pouvons nous permettre de laisser suffisamment de temps à Abigail pour le trouver.
- J’en conviens, mais Aelita nous a offert l’espoir d’un avenir pour notre peuple en nous confiant les clés de Lyoko. Je souhaite simplement lui rendre la pareille.
- C’est un espoir bien mince.
- C’est mieux que de l’effacer.
- Ne pensez-vous pas que sa famille tentera par tous les moyens de la récupérer ? Tant qu’ils auront une chance de la ramener, ils ne nous laisseront pas tranquille.
- Dans ce cas, voici ce que je propose:…
Les quatre autres unités prothéennes écoutèrent avec attention les paroles de leur semblable.
- Il serait cruel de notre part d’agir ainsi, raisonna celui du désert.
- N’y a-t-il aucune autre solution ? s’enquit celui de la banquise.
- Si nous souhaitons préserver Lyoko des humains, et les humains de X.A.N.A. ? Non. Aelita doit disparaitre pour que la paix revienne sur notre Monde. Et pour que nous puissions lui apporter l’évolution qu’il requiert.
- Qui souhaite valider cette proposition ?
- Validée, dirent-ils en choeur.


***



Tout en ruminant sa colère, Heath remonta l’échelle de fer qui menait au labo. Arrivé à bon port, l’allemand s’installa aux côtés de sa petite amie, et aperçut sa figure hagarde. Il fronça les sourcils et se tourna vers le pupitre de commande.
L’écran était formel.
Aelita était debout, au bord de la plate-forme, prête à se jeter dans la Mer Numérique.
- Aelita… s’exclama l’allemand en se saisissant de l’oreillette de Lucius. Qu’est ce que tu fous ?
- Je fais ce qui doit être fait, frangin, répondit la princesse. Tant que je vivrai, X.A.N.A. cherchera à s’échapper en me volant les clés de Lyoko. Et comme il m’est impossible de revenir sur Terre, il me faut en finir avant que X.A.N.A. ne s’en prenne à vous.
- Ça va pas la tête ? s’emporta Heath. Va immédiatement te cacher dans une tour. On viendra te chercher plus tard.
- Je suis désolée, ma décision est prise. Je ne vous ferai plus courir de risque.
- Aelita…
- Pardonnez-moi.
- Arrête immédiatement!
Trop tard, la princesse effectua un grand pas en avant, et disparut dans les tréfonds de la Mer Numérique. Une colonne de lumière s’éleva dans le ciel de la forêt, signifiant sa virtualisation définitive.
Abigail, Lucius et Heath restèrent là, à se demander si ce qu’ils avaient vu était réellement arrivé. La rousse et le garçon aux cheveux gris baissèrent les yeux en signe de défaite. L’allemand tenta tant bien que mal, d’ignorer le sentiment écoeurant qui rongeait sa poitrine.
« Idiote », songea-t-il en soupirant de tristesse.
Ils restèrent là durant plusieurs minutes, à regretter la disparition d’un autre membre de leur famille.
- Général ?
C’était la voix de Légion qui avait résonné à travers les enceintes du pupitres, Heath se tourna vers les écrans.
- Je suis là.
- Nous sommes navrés pour Aelita.
- Qu’est-ce que tu veux ?
La voix de l’allemand était froide comme la mort, il n’appréciait visiblement pas les condoléances du prothéen.

- Afin d’éviter de futures catastrophes, nous voudrions vous demander d’éteindre le Super calculateur. Pour que X.A.N.A. ne vous cause davantage de soucis.
- Il n’y a donc aucun moyen de détruire cette saloperie ?
- Nous en doutons, elle a relié son programme au noyau du Supercalculateur. Nos affrontements l’ont, certes, considérablement affaiblie, mais elle reste dangereuse.
- Mais ne risquez vous pas de disparaitre également si nous éteignons cette machine ?
- Ne vous en faites pas pour nous, Général. Nous continuerons de vivre malgré l’arrêt de la machine. Et nous trouverons un moyen d’éradiquer X.A.N.A.. De cela, nous en faisons le serment. Cependant, nous vous prions d’agir vite. Une attaque pourrait survenir d’un instant à l’autre.
- Je comprends, répondit Heath.
Le psychopathe prit une grande inspiration, Abigail posa sa main sur son épaule métallique.
- Seth et toi pouvez venir avec nous, proposa-t-elle. On a prévu un plan de retraite idéal pour le jour où on en aurait terminé. Y’a assez de place pour vous deux.
L’allemand contempla la hollandaise pendant quelques instants, se demandant si celle-ci se payait sa tête. Mais lorsqu’il croisa son regard, il sentit la sincérité dans ses paroles, et ignorait s’il devait être reconnaissant ou outré.
Pendant un court instant, il contempla sa situation.
Schaeffer et Aelita avaient disparu, Drake, celui qui lui avait le plus plus parmi les bâtards, avait subi un sort similaire.
Peter et Alister étaient morts, l’Organisation en morceaux…
Au fond, que lui restait-il à part Seth ?
Heath laissa échapper un sifflement de frustration. Fallait-il vraiment qu’il ne se rende compte de l’importance qu’avaient occupée Schaeffer et sa fille dans sa vie qu’après leurs disparitions ? Maintenant que tous ses passe-temps, toutes ses raisons de combattre et tous les autres avec qui il avait collaboré n’étaient plus. Heath comprit à quel point sa vie venait de perdre en intérêt.
Frustré, il accepta l’offre d’Abigail d’un hochement de tête, et il partit aux côtés de la hollandaise et de son frère vers le monte-charge.
Il arrêta cependant leur descente à la salle du super calculateur.
L’allemand, encore dopé par l’adrénaline de tous les affrontements qu’il venait de mener, réalisait à peine que la guerre était terminée. Un profond sentiment d’amertume lui rongeait la poitrine, et il serra ses poings si fort que ses griffes crissèrent contre ses paumes.
Voyant que le jeune homme souffrait, Abigail l’enlaça, et posa sa tête sur son épaule. Heath n’eut même pas le réflexe de l’envoyer paitre.
- Je déteste perdre, grinça-t-il. J’ai vraiment horreur de ça.
Sur ses mots, l’allemand se saisit de la manette, ses yeux bouillaient de colère.
-Heath ? appela Abigail. Il faut y aller.
Le psychopathe prit une grande inspiration, et ravala ses émotions.
- Je sais.
Il abaissa la manette, et partit sans se retourner.


***



- Si le Général venait à découvrir le tour que nous lui avons joué, je ne donne pas cher de nos programmes.
Sous leurs formes de sphères lumineuses, à l’abri derrière les parois de leur tour, les prothéens soutenaient par télékinésie, une Aelita inconsciente. Le Légion principal s’affairait au-dessus de la tête de la jeune fille, extrayant le programme mémoriel de cette dernière.
- Je continue de penser que ce que nous avons fait était d’une cruauté sans pareille. Aelita ne nous a jamais fait le moindre mal !
- Jamais elle n’aurait accepté de rester sur Lyoko. Répliqua le principal. La détruire aurait été d’une injustice terrible.
- Et extraire sa mémoire pour éviter qu’elle ne souffre de la perte de sa famille n’est pas injuste peut-être ?
- Nous avons l’éternité pour débattre de ce qui est juste et ne l’est pas mes frères, rétorqua le principal. En lui offrant nos codes séquences, nous lui accordons l’espoir d’une vie meilleure. Protestez tant que vous le désirez, vous avez validé cette proposition.
- Nous l’avons fait à défaut d’une meilleure solution.
- Tout comme moi.
Une fois ses manipulations terminées, Légion écarta les bras, et réceptionna Aelita pour éviter qu’elle ne tombe au sol. Ses semblables vinrent ainsi se mêler à son programme, réunissant les créations de Waldo Schaeffer une toute dernière fois.
- Aelita, soupira Légion en lui caressant la joue. Je suis sincèrement désolé. J’ai été bien égoïste de sacrifier ta vie pour préserver mon Monde. J’espère que je trouverai un jour la force de me pardonner, et de t’accorder le bonheur que la vie te refuse, mais que tu mérites.

C’est sur ces dernières pensées que le prothéen déposa la princesse de Lyoko sur le sol de la plateforme, avant de se disperser à travers les milliards de données du Supercalculateur.
Au même instant, Heath Lancaster abaissa la manette de la machine, laissant Lyoko s’endormir. Et forçant les hurlements de rage de X.A.N.A. à se taire à jamais.





FIN





_________________

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Tyker MessagePosté le: Lun 30 Mar 2020 11:54   Sujet du message: Répondre en citant  
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Épilogue: La Chaîne




Aelita émergea du pays des songes avec une migraine abominable, elle jeta un coup d’oeil à son réveil.
- Dix heures treize, heureusement qu’on est dimanche.
Lentement, la princesse de Lyoko se glissa hors de sa couette, et prit la direction des douches. L’avantage de se réveiller tard un dimanche, c’était qu’elle n’avait pas à poireauter des heures que Sissi ait fini de se pomponner. Elle pénétra dans une cabine de douche, se déshabilla, et laissa l’eau chaude couler le long de sa peau.
Ce rêve qu’elle avait fait, était de loin le plus abominable de tous ses cauchemars. Toutes les créatures qu’elle y avait vues étaient horribles, tous les bruits qu’elle avait entendus la faisaient encore trembler. Et pourtant, ce rêve avait si bien commencé.
La jeune fille ne remarqua pas la larme qu’elle laissa échapper en se remémorant le fruit de son imagination, celle-ci se mêla à l’eau de sa douche qui ruisselait sur son visage.

La scène se déroulait dans le jardin d’un luxueux château situé au sud de la Franche-Comté. Il faisait bon, le Soleil brillait juste assez pour en profiter sans avoir à mettre des lunettes. Ils étaient tous là, tous, même si elle ignorait qui ils étaient.
Tous installés autour de leur table pour déguster un vrai repas de famille, celui dont elle avait toujours rêvé. Aelita rigolait avec une jeune fille de son âge aux cheveux châtains. Un rouquin à la figure balafré essayait d’enseigner le catéchisme à un joli garçon aux yeux rouges qui posait toujours les questions qu’il ne fallait pas. Un jeune homme à l’air sévère réprimandait un garçon de l’âge d’Aelita sur sa manière de se tenir à table, sous le regard d’un drôle de bonhomme dépourvu de pilosité faciale qui ne voyait pas en quoi ce que cette personne qualifiait de bonnes manières étaient « bonnes ».
La jeune femme la plus belle qu’Aelita ait jamais vue, était installée aux côtés d’un jeune homme au visage sombre. La rouquine lui faisait gentiment du pied tout en l’asticotant comme elle adorait le faire pour voir son visage grognon. Jusqu’à ce qu’il ne finisse par l’embrasser pour la faire taire, et que toute la table se mette à les bombarder de mie de pain en leur suggérant avec véhémence d’aller se trouver une chambre.

Des protestations auxquelles les deux amoureux n’étaient pas réceptifs, et leur baiser continuait de la remplir de bonheur, jusqu’à ce que leurs bouches ne se remplissent soudain de sang. Et qu’ils s’écroulent au sol tout en rendant leur dernier souffle.
Chacune des personnes présentes autour de la table y passa, un à un, ils vomirent près de deux litres de sang, avant de s’affaler comme les cadavres qu’ils étaient devenus.
Aelita fut la seule survivante, elle pleurait, hurlait, suppliait les personnes qui l’entouraient de se réveiller. Mais la seule réponse qu’elle obtint fut les éclats de rire déments d’un monstre au corps de serpent, et le rugissement d’une créature mi-homme mi-dragon.
Elle n’avait repris conscience qu’après que ces démons l’aient déchirée en deux en se disputant sa chair. Et alors qu’elle se séchait, la jeune fille eut toujours ce sentiment désagréable d’être incomplète.
Décidant qu’elle avait besoin de changer d’air, elle enfila ses vêtements, enfonça les écouteurs de son lecteur MP3 dans ses oreilles, et sortit marcher un peu.
Il faisait encore bon en ce début d’automne, et elle n’avait aucune envie de rester dans sa chambre pour se remémorer son cauchemar.
Tout en approchant des portes du collège Kadic, elle parcourut sa playlist pour choisir le son qui l’aiderait à penser à autre chose.
Elle opta pour un morceau qu’elle avait elle-même mixé, et se mura dans ses pensées.
« Je devrais peut-être renoncer à l’intégrer à mon album. » Songea-t-elle en se laissant bercer par la musique.

Aujourd’hui encore, elle se demandait comment elle avait pu pondre un morceau aussi sombre que « La Folie du Serpent ». Elle l’avait fait écouter à Odd et Ulrich, et avait réussi en quelques notes à ruiner leur moral pour la journée.
Même Yumi, qui avait pourtant un goût prononcé pour la noirceur, l’avait promptement remercié en lui rendant son Mp3 après seulement quinze secondes.
Aelita ignorait d’où lui était venue l’inspiration pour un tel morceau, elle l’avait mixé un soir alors qu’elle n’avait rien d’autre à faire que de contempler les étoiles. « La Folie du Serpent » avait le don de terrifier chaque personne qui l’écoutait, mais pour une raison qui lui échappait, Aelita trouvait cette musique rassurante.
Cette sombre mélodie la plongeait dans une transe enivrante, lui donnant ainsi le sentiment qu’elle avait un ange gardien, ou plutôt un démon qui veillait sur elle.
Elle fut si absorbée par sa musique, qu’elle manqua de percuter le lampadaire qui était sur sa route. Mais une main surpuissante la préserva de ce triste sort en la saisissant par le col de sa robe.

Par réflexe, Aelita cria de détresse, avant de réaliser que le bout de son nez frôlait le métal froid qui composait l’obstacle qu’elle avait failli déguster.
- Il faut regarder où l’on va si l’on veut éviter les accidents, dit une voix sévère.
Un frisson parcourut le dos de la jeune fille, et un profond sentiment de honte l’envahit au point qu’elle rougit de sa propre maladresse.
- Excusez-moi Monsieur, dit-elle en se tournant vers son sauveur. Merci pour votre aide.
- Ce morceau doit être sacrément enivrant pour vous faire oublier de regarder devant vous.
Surprise par la remarque, Aelita releva la tête, et croisa le regard bleu acier d’un jeune homme d’environ 25 ans muni d’un long manteau noir et d’un sourire étrangement apaisant.
- C’est un morceau que j’ai moi-même mixé, avoua-t-elle à mi voix.
- Vraiment ? Dans ce cas puis-je l’écouter ? Histoire de pouvoir dire à mes enfants que j’ai sauvé une star.
Aelita rougit face à ce compliment. En temps normal, elle n’aurait pas adressé la parole à un inconnu. Mais celui-ci l’avait préservée d’un sacré mal de tête, et l’elfe avait le sentiment qu’elle lui devait au moins cela.

Elle déposa l’un de ses écouteurs dans la main gantée de son interlocuteur et attendit patiemment que celui-ci lui donne son avis.
- Tranchant, précis, mortel et étonnamment subtil, finit-il par répondre en lui rendant son écouteur. Rares sont ceux qui peuvent apprécier ce genre de musique, plus rares encore sont ceux qui savent la créer. Beau travail.
La princesse de Lyoko sentit un sentiment de fierté gonfler sa poitrine, elle gratifia son bienfaiteur d’un sourire reconnaissant.
- Merci beaucoup Monsieur.
- Merci à vous de m’avoir fait écouter cette petite merveille. Prenez soin de vous.
Sur ses mots, il rendit son Mp3 à Aelita et continua sa route les mains dans les poches. La princesse de Lyoko inséra de nouveaux ses écouteurs dans ses oreilles, et poursuivit son chemin en balançant doucement sa tête rose au rythme de la musique.
Le jeune homme la regarda s’éloigner paisiblement, tout en pensant tout haut ce qu’il savait déjà.
- C’est elle.
"Sûr à 100%", répondit la voix d’Intelligence. Que vas-tu faire ?
- La laisser tranquille. M’est avis qu’elle n’apprécierait nullement mon univers. Elle a bien mérité un peu de paix.
Heath Lancaster sortit alors son téléphone portable de sa poche, et déchiffra le message que lui avait envoyé son épouse.
« Alors ? »
L’allemand poussa un profond soupir, tout en inscrivant sa réponse.
« Fausse Alerte. »
Il éteignit son téléphone, et héla un taxi. Il avait un avion à prendre.


18 heures plus tard, 14 h 34, Campagne Néo-zélandaise Sud.


La douce mélodie de la sonnerie de fin de cours résonna à travers la salle de classe, un éventail de quarante élèves aux origines très différentes remercia gracieusement son professeur pour son cours, et s’échappa à toute hâte afin de profiter de la récréation.
L’enseignant, qui n’avait pas l’air d’avoir plus d’une vingtaine d’années, les observa tour à tour quitter la classe en se chamaillant et en rigolant. Il esquissa un sourire satisfait, et prépara ses affaires pour son second cours.
- Professeur Seth ? appela timidement une jeune fille d’une dizaine d’années. Je peux vous parler un moment ?
Ledit professeur releva la tête, et gratifia son élève d’un sourire rassurant.
- Bien sûr Evelyne, qu’y a-t-il ?
La jeune fille d’origine éthiopienne se balança nerveusement d’un pied à l’autre. Le professeur Seth était de loin son enseignant préféré, principalement parce que c’était lui qui l’avait trouvée et amenée dans cet orphelinat et internat. Cependant, elle éprouvait toujours un sentiment de malaise lorsqu’elle souhaitait lui adresser la parole. D’une part, parce que celui-ci était beau comme un Dieu, mais d’autre part, parce qu’elle craignait de lui faire perdre son temps. La jeune fille aux cheveux blonds prit néanmoins son courage à deux mains, et osa demander à son professeur :
- Hé bien… J’ai du mal à comprendre quelque chose… Hier j’ai loué un livre à la bibliothèque sur le sens de la vie, et je n’ai pas compris. Vous pouvez m’aider ?
Le mutant réprima un éclat de rire amusé, avant d’inviter l’enfant à venir s’asseoir sur ses genoux, ce qu’elle fit.
- Nous avons tous une définition assez particulière du sens de la vie, expliqua-t-il en décrochant sa montre à gousset de sa poche. Pour la simple et bonne raison que nous avons tous une vie différente, et que chacune aura le sens que nous lui accorderons. Je ne peux pas répondre à ta question, car tu es la seule à pouvoir trouver la réponse qui te conviendra le mieux. Mais je peux te montrer ma réponse à moi si tu veux.

Faisant de son mieux pour contenir son excitation, la jeune fille hocha nerveusement la tête. Le mutant déposa alors sa montre à gousset sur son bureau, son élève déchiffra les initiales gravées dessus : S.L.V.
- De mon point de vue, la vie est une chaîne, la longue et interminable chaîne de l’Évolution.
Joignant le geste à la parole, le mutant tendis la chaînette qui reliait la montre à l’agrafe.
- Nous sommes chacun un maillon de cette chaîne, dit-il en pinçant l’un de ces dits maillons entre ses doigts. Nos vies à nous sont limitées, mais notre descendance assure la continuité de la vie pour l’éternité. C’est pour cette raison que l’altruisme restera à jamais notre plus grand allié, car il nous permet d’avancer tous ensemble, tandis que l’égoïsme est notre pire ennemi, car les objectifs liés à celui-ci s’arrêteront avec notre mort.
Sur ses mots, et après avoir promené ses doigts le long de la chaînette, il appuya sur le bouton d’ouverture de sa montre.
- Le temps, reprit le professeur alors que son aiguille tournait nerveusement. Est la seule chose au Monde qui soit éternelle, c’est pour cette raison que la vie est si importante; car elle prépare les générations futures au travers des nombreuses épreuves que toi et moi nous parcourrons, afin qu’ils puissent bénéficier des leçons que nous avons apprises au cours de nos existences, et qu’ils pourront transmettre à leur tour.
- C’est pour ça que les adultes font des enfants ? demanda la blondinette le regard aussi curieux que fasciné.
- C’est une des raisons, admit Seth. Bien que tout le monde ne se rende pas compte de l’importance de leur héritage génétique. Mais il y a bien d’autres moyens de transmettre aux générations futures.
- Ah bon ?
- Mais oui ma petite élève, rit le mutant en lui tapotant le nez. Que crois-tu que je fais lorsque je viens m’asseoir sur ce bureau tous les jours pour vous transmettre mes connaissances ?
Une lueur de compréhension explosive scintilla dans les yeux de la blondinette, elle fixa son enseignant d’un regard admiratif.
Ce dernier lui sourit tendrement.
- N’oublie pas que cela, c’est ma théorie, et la raison de mon existence à moi. Tu dois t’en inspirer, et non l’imiter, sinon tu n’iras jamais plus loin que moi.
Revigorée par une confiance en soi qu’elle ne se connaissait pas, Evelyne se jeta dans les bras de son enseignant.
- Merci professeur Seth, sanglota-t-elle en s’étranglant avec sa propre reconnaissance.
L’enseignant lui massa tendrement le dos, et lui rendit son étreinte, avant de jeter un coup d’oeil à sa montre.
- Tu devrais filer, et réfléchir à ce que je t’ai dit quand tu auras une minute de libre. Je doute que le professeur Abigail apprécie que tu rêvasses durant son cours.
Ce rappel brutal à la réalité fit sortir la jeune fille de ses émotions, et alors que la sonnerie retentissait une nouvelle fois, elle salua son professeur à la hâte, et fila à toute vitesse vers la salle de son prochain cours.
- Pas mal comme leçon, fit remarquer une voix amusée dès qu’Evelyne eut disparu de son champ de vision.
Mathilda, affublée d’un corps de chair et de sang en bonne et due forme, observait le mutant depuis le seuil de sa salle de classe.
En effet, Heath ayant catégoriquement refusé de vivre avec une deuxième voix dans la caboche, s’était empressé d’aller kidnapper une jeune fille au physique convenant parfaitement aux goûts de la demi-soeur d’Aelita. Quelques recherches et manipulations effectuées à l’aide du super calculateur des bâtards du Docteur avaient permis, après un mois de travail, d’insérer définitivement la conscience de la fille d’Anthéa dans son nouveau corps.
- Bonjour Mère, sourit le mutant. Vous n’avez pas un cours de français à donner ?
- Je voulais juste vérifier comment tu allais, l’informa la jeune femme avant de jeter un oeil vers les meutes d’élèves qui s’agglutinaient autour de sa salle de classe et de celle de son interlocuteur. Tu as l’air aussi heureux que le jour où Abigail a eu l’idée de créer cet endroit.
- Et je le serai sans doute jusqu’au dernier, répondit le mutant en la gratifiant d’un sourire rassurant.
Satisfaite de cette réponse, Mathilda salua son fils prodige et rejoignit sa salle de classe.

Evelyne se maudit elle-même pour ne pas s’être rendue compte de la distance qui séparait son cours d’histoire de son cours d’informatique. C’est donc le souffle haletant, qu’elle surgit dans la salle de classe aux multiples ordinateurs dernier cri, manquant d’arracher la porte dans sa précipitation.
- Je me demandais où tu étais passée, dit le professeur à la chevelure rousse et aux yeux bleus étincelants.
L’éthiopienne baissa les yeux en signe d’excuse.
- Je croyais que vous n’assureriez plus vos cours jusqu’à la naissance du bébé, avoua-t-elle à mi-voix.
Abigail sourit, et posa une main sur son ventre arrondit.
- Ils ne sont pas pressés de sortir, vous allez donc devoir me supporter encore un bon mois. À présent file t’asseoir, je n’ai pas terminé l’appel.
Intérieurement, la blondinette poussa un long soupir de soulagement.
Après tout, ceux qui avaient le malheur de s’absenter sans prendre le soin d’avertir le Docteur Lucius s’exposaient à une punition aussi sévère qu’exemplaire de la part du Général Heath.
L’allemand insistait pour qu’on le nomme par ce grade militaire plutôt que par son titre d’enseignant, et aucun des élèves n’avait su trouver une manière de contester son caprice, car ses cours de sport, d’arts martiaux, et d’initiations aux armes en tous genres étaient sans aucun doute les plus éprouvants de toute l’école. Toutefois, rien n’était plus abominable aux yeux des élèves que ses punitions exemplaires, qui permettait ainsi de faire régner une discipline de fer parmi les enfants. Et qui était en grande partie, (et ce, même si les élèves avaient du mal à l’admettre), la raison pour laquelle tous les résidents du pensionnat Aelita étaient d’excellents étudiants. Ce qui lui avait valu, entre autres, le surnom de « Général Taré », un sobriquet qu’il appréciait à la surprise commune.
Fort heureusement pour eux, le psychopathe avait été contraint de s’absenter pour une affaire urgente. Ainsi, ses cours et ses punitions avaient été reportés, voire annulées pour ceux que la directrice Abigail ne jugeait pas nécessaires. La rousse étant la seule capable de faire plier son époux, les élèves se tournaient souvent vers elle lorsqu’ils avaient besoin d’aide.
Cela voulait-il dire que Heath était impopulaire pour autant ? Loin de là… étonnamment.
L’allemand avait toujours été franc et direct avec ses élèves, énumérant leurs faiblesses à travailler et leurs forces à exploiter. Il leur apprenait à être aussi solides que des rochers, sur les plans mentaux et physiques. Ses leçons de psychologie, nécessaires à l’apprentissage de soi et à la perception d’autrui étaient d’ailleurs les cours les plus intéressants aux yeux de nombreux élèves. Autant dire qu’il était le professeur dont les enseignements étaient considérés comme étant les plus utiles, bien que ses méthodes soient discutables. Et nécessitent parfois un séjour chez le psychiatre Thomas, qui avait souvent dû échanger des mots avec son beau-frère.

Ce fut au début de la soirée que la Bentley de ce dernier se gara dans le parking de la famille Valystrom, le nouveau nom de famille des propriétaires de l’immense manoir en pierres neuves réaménagé en pensionnat.
Valystrom, c’était le nom que chacun des élèves avait pris dès son arrivée à l’école, une manière selon Abigail, de les intégrer à leur grande famille.
Le français était la langue maitresse ici, car c’était la seule langue commune à chacun des membres fondateurs de l’école, et chaque nouvel élève devait consacrer ses neuf premiers mois de pensionnat à son apprentissage auprès du Professeur Mathilda.
La meute de loup géants adoptée par Abigail reconnut son odeur, et s'agglutina autour de leur maitre en le gratifiant de multiples regards de biche.
Heath leur jeta les saucisses qu'il avait ramenées de son boucher habituel, et tandis que les carnivores se délectaient de cette viande de première qualité, leur maître contourna l'immense bâtisse, et traversa le jardin.
Il refusa cependant d'accorder la moindre attention aux résultats des prouesses jardinières de sa femme et de ses élèves, et fila directement vers les trois pierres tombales entourées de fleurs.

Anthéa Schaeffer
Franz Lancaster
Aelita Lancaster


Heath n'avait pas amené de décorations florales, ce n'était pas son style. Il ignora la première des trois tombes (qui était la seule à contenir un cadavre), ainsi que la troisième, car l'existence de cette dernière n'était plus que symbolique. Non, c'est face à celle de Franz aka Waldo qu'il s'arrêta.
- Salut Schaeffer, dit il en soupirant. Il semblerait qu'il y ait un Dieu pour les emmerdeuses; Aelita est vivante.
Le psychopathe prit un temps pour digérer sa propre information, et s'assit sur le sol.
- J'ai sérieusement pensé à la ramener de force, vous savez ? J'ai failli l'assommer et la kidnapper... Mais... Ça aurait été idiot de faire cela... Qui qu'elle soit aujourd'hui, elle avait l'air heureuse... C'est loin d'être simple vous savez, de laisser le passé crever. Vous-même êtes un parfait exemple... Et je m'en serais voulu de reproduire vos erreurs... C'est pourquoi je l'ai traitée comme vous avez traité Légion; Je l'ai laissée voler de ses propres ailes...
L'allemand soupira, et se redressa.
- Je garderai quand même un oeil sur elle... Juste au cas où...
Après avoir accordé un dernier regard à la pierre tombale, le psychopathe tourna les talons, et prit la direction du bâtiment. Laissant les morts entre eux.
Bien que fatigué, l'allemand choisit de se diriger vers la grande salle à manger, où le diner avait été servi, et où régnait un brouhaha du diable. Toutefois, il manqua d’éclater de rire lorsque sa présence fut remarquée, car un silence de cathédrale s'abattit sur la pièce.
- Faites pas chier nom de Dieu, je vais pas vous bouffer, dit-il en se dirigeant vers la table des enseignants. J’ai pas assez faim.
Cette dernière phrase provoqua quelque éclats de rire, qui suffirent à détendre l’atmosphère.
Heath s’installa entre Seth et Abigail, et embrassa son épouse en ignorant les regards jaloux et moqueurs de certains élèves.
- Alors ? Ça t’a fait quoi de revoir Paris ?
- Ça m’a fait vomir, répondit-t-il en se servant une tranche de rôti. Il s’est passé un truc intéressant pendant mon absence ?
Seth s’essuya proprement la bouche, avant de répondre fièrement :
- Nous avons quatre nouveaux élèves.
- Ah ? Et ils viennent d’où ?
- Des jumeaux du Pérou, un garçon du Congo, et une petite Nord-Coréenne, répondit Mathilda.
Heath haussa un sourcil.
- Une Nord-Coréenne ? Comment elle a atterrit ici ?
- Ses parents sont morts en traversant la frontière, mais elle est parvenue à s’échapper. Les autorités Sud-Coréenne nous l’ont proposée pour éviter qu’elle ne subisse des actes discriminatoires dans un orphelinat local.
L’allemand acquiesça, et entama son diner tout en poursuivant ses bavardages avec la famille Valystrom.
« Tu as l’air d’apprécier cette vie. »
« Je sais. »
« Tu ne trouves pas ça étonnant ? »
Le psychopathe prit un temps pour réfléchir. Son existence n’avait jamais eu autant de sens qu’aujourd’hui, toutes les vies qui étaient sous son aile et celles des Valystrom dépendaient de l’enseignement qu’ils leur transmettaient. Son regard se posa ensuite sur le ventre d’Abigail, et un sentiment d’amusement agacé envahit sa poitrine.
La hollandaise avait été d’une perfidie unique en son genre, en lui administrant une forte dose de drogue pour éléphant dans son dos, et en profitant de son état pour partager un moment de plaisir charnel qu’il n’aurait jamais eu le courage ou la volonté d’expérimenter sans le caractère bien trempé de son épouse.
Maintenant, il allait être papa, un mot qu’il avait détesté durant plus de la moitié de son existence. Cependant, alors qu’il promenait son regard sur ses élèves, il poussa un profond soupir en se remémorant une phrase prononcée par son deuxième « Père » :
« Si tu continues à n’en faire qu’à ta tête, tu finiras tout seul. »
Heath était loin d’être solitaire, et ce bien qu’il l'eut souhaité à de nombreuses reprises. C’était stupide, Franz et lui n’avaient jamais réellement échangé, pourtant, cette simple phrase avait eu plus d’impact positif sur sa vie que tous les actes de son géniteur.
L’allemand soupira, et eut une pensée pour le scientifique.
« C’est agréable, » fit remarquer Intelligence.
« Pas faux. »
Sur ces pensées, il poursuivit son repas en échangeant des banalités avec Seth et Abigail. C’était si simple, c’était si ordinaire.
Et ça valait carrément le coup, d’avoir massacré autant de personnes pour obtenir cette récompense.





Été 2006, Sibérie


Il avait fallu deux années de travail acharné à Oda Akuma et Alex Tanner pour trouver le moyen de séparer leurs corps grossièrement soudés par X.A.N.A.. Ce fut, sans surprise des deux côtés, le japonais qui parvint à découvrir le moyen de retirer l’écossais de son corps sans pour autant le tuer.
Grâce à l’invention d’un corps artificiel, muni d’un coeur tout aussi artificiel, et alimenté par un groupe sanguin identique à celui de l’ancien assistant du Docteur, le japonais était parvenu à retirer et sauvegarder la tête de l’écossais.
Tanner, bien qu’affreusement mécontent de sa condition, parvint à se satisfaire du fait que sa survie ne dépendait plus du japonais. Les deux scientifiques passèrent les années qui suivirent à chercher un moyen efficace de rebâtir l’empire scientifique de l’Organisation. Fort heureusement pour eux, les multiples ressources du complexe de Sibérie, leurs suffirent à fabriquer plusieurs robots parfaitement obéissants et compétents dans le domaine de la mécanique.
Ce fut au début de l’été de l’année 2006 qu’ils parvinrent à terminer la première étape de leur plan de reconquête; la création d’un nouveau super calculateur pleinement fonctionnel. Cette machine était leur nouveau point de départ, la première pièce du puzzle qui les ramènerait au sommet de l’espèce humaine.
Ils choisirent, après ce moment de réussite, de diversifier leurs activités; Tanner s’affairerait à programmer le monde virtuel nécessaire à leurs projets, et Akuma s’occuperait de la création de nouveaux corps cybernétiques et organiques. Car la main d’oeuvre n’était jamais meilleure que lorsqu’elle était conçue par vos propres mains.
Ce fut au début du mois de septembre que tout bascula définitivement pour les anciens scientifiques de l’Organisation.
Alors qu’ils étaient tous deux satisfaits des progrès pharamineux de leurs projets, ils eurent la très mauvaise surprise, de découvrir un symbole rouge écarlate qui rappellerait de bien mauvais souvenirs à leurs ennemis.
X.A.N.A. n’eut aucun mal à prendre possession de ce complexe et de ses occupants. Tanner et Akuma eurent beau tenter par tous les moyens d’empêcher l’I.A. de s’emparer de leurs consciences et de leurs travaux. Ils n’eurent d’autres choix que de se laisser prendre, et de confier leurs sorts à l’ancienne Banshee.
Cette dernière, rejeta l’idée de se débarrasser de deux esprits aussi brillants que ceux des scientifiques. Aussi, elle choisit de retirer leurs cerveaux de leurs corps, et les plaça dans des cuves de formol afin qu’ils continuent de fonctionner et de travailler sans la gêner dans ses projets.
Ce furent ces mêmes cervelles sur lesquelles tombèrent Odd Della Robia et Yumi Ishiyama lors de leur première exploration du réplika banquise de leur ennemi juré. Mais ni Tanner, ni Akuma ne furent en mesure de les observer. Ils avaient été réduit à l’état de fourmis ouvrières, qui travaillaient jour et nuit pour satisfaire les besoins de leur reine.
Et cela jusqu’à la fin de leurs existences.


Shanghai, quelques jours plus tard.


Jet Yu était on ne peut plus satisfait, car ses longues années de labeur payaient enfin. Débarrassé de l’Organisation, et de toutes ses autres têtes, le chinois n’avait eu qu’à se baisser pour faire main basse sur toutes les ressources et tous les employés laissés par ses anciens associés. Il avait dû investir une grande partie de sa fortune personnelle pour récupérer toutes les exploitations nécessaires à l’expansion de son empire. Aujourd’hui, cependant, il ne regrettait pas le moindre centime dépensé.
 Ses super-calculateurs se comptaient par dizaines autour du globe, et la puissance générée par ceux-ci lui avaient permis de faire main-basse sur un très grand nombres de secrets d’État, et avait un contrôle presque total sur l’économie numérique Occidentale. Plus que suffisant pour permettre à la Chine, et à son fils qui commençait à prendre du galon au sein de ce gouvernement, de devenir la première et unique puissance économique.
La seule chose qu’il n’avait pas pu prévoir, c’était le programme multi-agents qui avait infecté tel un virus l’intégralité de son réseau. En moins d’un mois, Jet Yu avait tout perdu, et il ne se rendit compte de cela, que le jour où l’un de ses propres hommes, muni d’un symbole étrange sur les pupilles, l’étrangla avec une force surhumaine.
Ainsi disparut le dernier vestige de l’Organisation.
Le sourire de satisfaction de Lucius Valystrom suffit à le garantir.

Fin



_________________

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Dernière édition par Tyker le Lun 01 Juin 2020 10:57; édité 4 fois
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Ikorih MessagePosté le: Mar 14 Avr 2020 13:01   Sujet du message: Répondre en citant  
M.A.N.T.A (Ikorih)


Inscrit le: 20 Oct 2012
Messages: 1529
Localisation: Sûrement quelque part.
Et dire que j'étais de facto à la retraite... Mais il faut croire que ma conscience professionnelle est moins morte que je croyais. Oh alors certes il aura fallu deux semaines sans com' pour qu'elle se décide à revenir mais eh, tu n'es aucunement placé pour critiquer !
Eut égard au parcours chaotique de ta fic et à mon implication chancelante , ce commentaire (c'quoi un commentaire?) risque fort de ne pas être complet, pour la simple et bonne raison que je ne me rappelle pas de tout et que mine de rien ça a été un petit bordel. En plus t'as eu la bonne idée de balancer quatre chapitres de baston d'un seul coup, la meilleure façon de me larguer en route xD
Heureusement pour nous deux, d'autres viendront.

Du coup comme je disais, j'ai eu un peu de mal à la première lecture du final. Les affrontements virtuels, quand j'y pense, n'ont jamais été ma grande passion, que ce soit à lire ou à écrire, du coup le problème ne vient pas forcément de ta fic, je laisserai le soin à d'autres de trancher à ce niveau là.
Tant que j'y suis, AAAAH PUTAIN ta syntaxe m'a vraiment fait mal par moments :x Je te conseille tout particulièrement de faire gaffe à où tu mets tes points, y a des moments où c'est des morceaux de phrases qui se retrouvent séparés, de mémoire c'est un travers que tu avais déjà à l'époque où je te relisais plus formellement. Idem, les accords mériteraient un petit coup de main, j'ai jamais vu autant de changements de genre depuis Belgarel. Abigail s'y est même mise en changeant de nationalité, c'était Drake l'écossais dans toute cette histoire, pas elle !

Pour ce qui est de la fin du coup, parce que c'est quand même sur ça qu'il va falloir dresser un bilan...
Déjà, gg pour avoir fini, c'est un bel accomplissement en soi parce que clairement c'était pas gagné héhé. Rares sont ceux qui ont réussi à revenir vivants de tels délais de parution Surprised
La grande thématique transversale était donc la famille. C'est vrai qu'elle était annoncée assez cash dès le début, mine de rien, entre Franz, Abigail et Seth qui appelle Heath "grand frère"...et j'applaudis d'ailleurs l'unité de thème parce qu'on le retrouve vraiment partout, jusque dans l'intrigue secondaire avec Belpois. Je trouve que ça tranche assez avec DSSLN, où c'était globalement "Serpent en roue libre go". C'est pas mal d'avoir un thème central en vrai, peut-être un peu beaucoup appuyé à certains moments mais c'est pas trop gênant. Ton personnage principal a beaucoup plus évolué dans cette fic là que dans la précédente d'ailleurs, à mon avis.
Je trouve d'ailleurs ça extrêmement ironique que le mec qui s'est fait connaître pour son style à base de BEAUCOUP de sang nous boucle une histoire dont la morale c'est "La famille c'est bien <3".

Ah, on m'informe que j'ai épuisé le plus sérieux de mon commentaire. Déjà. Putain le bon vieux temps où je pondais des analyses colossales me manque...j'ai perdu la main :c
Mais pas d'inquiétude, il me reste encore quelques conneries à dire !

Citation:
comme si celui-ci était pourvu des capacités destructrices d’un trou noir.

La scientifique que je suis tient à souligner que les trous noirs ne détruisent a priori rien...ce sont juste des objets trop massifs pour que la lumière puisse s'en échapper, mais l'image qu'en a la fiction est assez faussée. Leur champ gravitationnel décroit assez vite quand on s'en éloigne. Enfin je ne suis pas physicienne maiiis...8D

D'ailleurs j'aimerais mettre une mention à Serpent qui pose une pile nucléaire sur les genoux de sa meuf, j'veux dire, c'est vrai que ça craint rien ce genre de trucs...
Sinon funfact en voyant Légion avec sa chaîne et ses ailes (il les avait sûrmeent déjà mais j'ai dû oublier) j'ai pensé à Harry dans Supernova o/

Je terminerai mon commentaire sur un élément essentiel : ce final a buté un total de trois petits frères (Drake, Allister et Seth, ce dernier ayant peut-être été un peu skip par Heath d'ailleurs, après je comprends la volonté de ne pas alourdir parce que les persos sont déjà en mode déprime et c'est compliqué de faire monter les enchères, mais on en fait pas du tout mention). On sait tous que la fiction est un exutoire formidable, pas besoin de chercher très loin pour comprendre les pulsions meurtrières que tu as à l'endroit de ce type de personnes...

Tout ceci étant plié, je n'ai plus qu'à avoir recours à l'art du teasing...
Zéphyr a écrit:
Des africains qui se baladent avec des machettes en plein Paris, jpp


EdiTyker: Sérieux? C'est de ça dont il se plaint? Qu'il tape "Machette, africain Paris" sur google et il trouvera des articles sur des attaques similaires Rolling Eyes
EdIkorih : Non tkt il a bien d'autres choses en réserve...
EdiTyker: Ouch...
_________________
"Prouve-moi que tu avais raison, Jérémie, dans tout le mal que tu as causé."
Oblitération, chapitre 13

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Et je remercie quand même un(e) anonyme qui refusait qu'on associe son nom à ce pack Razz

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Tyker MessagePosté le: Sam 25 Avr 2020 06:51   Sujet du message: Répondre en citant  
Tyker Modérateur


Inscrit le: 02 Nov 2013
Messages: 248
Localisation: Arkham Asylum
Bon, bah en attendant Zéphyr et Icer on va répondre à Iko. Mr. Green

Citation:
alors certes il aura fallu deux semaines sans com' pour qu'elle se décide à revenir mais eh, tu n'es aucunement placé pour critiquer !


"Aucunement placé pour critiquer"?
Toi tu es en revanche parfaitement placée pour être critiquable
"Première Secrétaire du Pôle Fanfiction". Razz
Mais comme tu es une de mes plus ferventes lectrices, et ce depuis DSSLN et l'une de mes anciennes confidentes. (Toutefois avant que je ne parte en vrille) Je ne me permettrai, en aucune façon, d'émettre la moindre critique. Tes commentaires étant toujours les bienvenus. Wink


Citation:
Les affrontements virtuels, quand j'y pense, n'ont jamais été ma grande passion, que ce soit à lire ou à écrire, du coup le problème ne vient pas forcément de ta fic, je laisserai le soin à d'autres de trancher à ce niveau là.


Je détecte un mensonge (ou en tout cas une omission), les affrontements virtuels ayant été ta grande passion lorsque tu rédigeais "Abysses", ou tout cas ton point fort, souligné par Icer.

Citation:
Tant que j'y suis, AAAAH PUTAIN ta syntaxe m'a vraiment fait mal par moments :x


Alors... Je vais pousser un coup de gueule...:
Ça fait des années que vous me dites que ma syntaxe à un (ou plusieurs) soucis, ça vous tuerait de développer un tantinet? Histoire que je m'améliore? Je sais pas, des exemples? Des règles de grammaire non-respectées par moi-même, précisément citées?

Citation:
Abigail s'y est même mise en changeant de nationalité, c'était Drake l'écossais dans toute cette histoire, pas elle !


OUCH! QUEL ABRUTI je suis!
Bon... Au moins j'ai corrigé ces petites conneries. (a) Merci à toi Wink


Citation:
Déjà, gg pour avoir fini, c'est un bel accomplissement en soi parce que clairement c'était pas gagné héhé. Rares sont ceux qui ont réussi à revenir vivants de tels délais de parution


Fallait bien que je me distingue d'une quelconque façon. Rolling Eyes

Citation:
La grande thématique transversale était donc la famille. C'est vrai qu'elle était annoncée assez cash dès le début, mine de rien, entre Franz, Abigail et Seth qui appelle Heath "grand frère"...et j'applaudis d'ailleurs l'unité de thème parce qu'on le retrouve vraiment partout, jusque dans l'intrigue secondaire avec Belpois. Je trouve que ça tranche assez avec DSSLN, où c'était globalement "Serpent en roue libre go"


Alors... Je vais développer un peu:

Andrew aka, Serpent, aka Heath. Je l'ai créé sur un coup de tête en m'inspirant d'un chapitre de "Cherub".

Au final il s'est accroché à mon imagination et a continué d'évoluer au fur et à mesure que ma vie elle-même évoluait. Au fond, j'admets avoir un certain attachement pour ce perso qui va au-delà de la simple relation de créateur et création.

Citation:
Je trouve d'ailleurs ça extrêmement ironique que le mec qui s'est fait connaître pour son style à base de BEAUCOUP de sang nous boucle une histoire dont la morale c'est "La famille c'est bien <3".


Je vais me permettre de développer cette ironie en faisant un parallèle avec moi-même;

À la base, DSSLN avait deux objectifs: Assouvir ma soif de sang totalement incontrôlable, et écrire une fiction que TU (je n'invente rien) m'a encouragé à écrire.
Cette histoire s'est étalé en deux fictions et sur 6 ans. Autant dire qu'il aurait été difficile de ne pas la laisser être impacté par mon expérience vitale. Ma famille ayant eu un grand rôle à jouer ces dernières années.


Citation:
La scientifique que je suis tient à souligner que les trous noirs ne détruisent a priori rien...ce sont juste des objets trop massifs pour que la lumière puisse s'en échapper, mais l'image qu'en a la fiction est assez faussée. Leur champ gravitationnel décroit assez vite quand on s'en éloigne. Enfin je ne suis pas physicienne maiiis...8D


Tanner, le Docteur, Abigail, X.A.N.A., Hopper et même Légion acceptent ton explication.

NEXT!

Citation:
Je terminerai mon commentaire sur un élément essentiel : ce final a buté un total de trois petits frères (Drake, Allister et Seth, ce dernier ayant peut-être été un peu skip par Heath d'ailleurs, après je comprends la volonté de ne pas alourdir parce que les persos sont déjà en mode déprime et c'est compliqué de faire monter les enchères, mais on en fait pas du tout mention). On sait tous que la fiction est un exutoire formidable, pas besoin de chercher très loin pour comprendre les pulsions meurtrières que tu as à l'endroit de ce type de personnes...


À quel Moment? Et dans Quel Univers? As-tu vu Seth MOURIR?
Je pensais que le fait que j'insistais sur son visage en pleine recomposition indiquait clairement sa survie... Guess I was wrong....

Citation:
Tout ceci étant plié, je n'ai plus qu'à avoir recours à l'art du teasing...


AH PUTAIN! Tous les jours j'actualise ma page du forum pour voir les résultats des courses... Qu'est-ce qui faut que je fasse? Faut que je file un autre DARKRAI à Zéphyr? Neutral

Bref... Merci pour ton com Iko Wink On se reverra sur skype ou sur un futur OS.

_________________

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Zéphyr MessagePosté le: Lun 27 Avr 2020 15:35   Sujet du message: Répondre en citant  
Z'Administrateur


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Localisation: Au beau milieu d'une tempête.
Le teasing honteux d’Ikorih, même si je ne saurais le cautionner, m’oblige plus ou moins à être le suivant à commenter. Comme je ne sais pas si je vais réussir à être clair, autant poser d’emblée mon ressenti général : je suis assez partagé sur ce texte. Pour des raisons qui tiennent à mes goûts en matière de fiction et de narration, comme j’ai pu le constater en échangeant avec Icer et Ikorih, mais aussi pour des points plus discutables à mes yeux. J’ai pris mon temps pour rédiger ce commentaire, histoire de me laisser une petite marge de recul sur un texte que j’ai découvert d’un seul coup.

Avant d’entrer dans le détail, petit listing de généralités :

  • La transition avec Du sang sur la neige fait mal au niveau de la syntaxe et de l’orthographe. On sent que tu n’avais pas de relecteur/correcteur sur ce texte-ci. Néanmoins, je pense que certaines erreurs auraient pu être évitées par simple relecture, ou alors en utilisant un correcteur en ligne (qui permettent de repérer les fautes d’accords et d’orthographe basiques), si jamais tu n’utilises pas Word pour écrire.

    Tes doléances ont été entendues et je vais essayer de te donner quelques pistes à ce niveau, en espérant qu’elles t’aident :

    Chapitre 8 a écrit:
    Thomas n’en pouvait plus, il se cambra, et vomit un filet de billes.

    Chapitre 9 a écrit:
    Pour se réquisitionner sur une manta.


    Si le premier exemple donne une image amusante, tu fais des erreurs sur des utilisations de mots ou d’expressions, voisins des bonnes formules. Pour les deux exemple, corrections : « un filet de bile » et « se réceptionner ».

    Chapitre 6 a écrit:
    -Non mais d'où est-ce que tu sors? Gronda-t-il . D'un bordel ?


    Tu oublies des espaces entre certains signes de ponctuation (ici après le tiret et avant le point d’exclamation), ou parfois en ajoute sans raison (avant le point ici haut). De surcroît, dans une réplique de dialogue, on ne met pas de majuscule à la précision narrative du locuteur. Pour te donner une idée, voilà ce que doit donner la phrase correctement arrangée :

    - Non mais d’où est-ce que tu sors ? gronda-t-il. D’un bordel ?

    Chapitre 10 a écrit:
    Alors je commences.


    Tu as une tendance à ajouter des -s en fin de verbe conjugué (en général, ce n’est qu’à la deuxième personne qu’il y en a) ou de nom (en général, c’est la marque du pluriel) sans la moindre raison. Ici, tu t’en doutes, c’est « je commence ».

    Chapitre 2 a écrit:
    « -Ne t'en fais pas mon cher ami, tu seras toujours avec moi. »


    On ne met pas de tiret lorsqu’on utilise des guillemets (tout le chapitre 2 utilise tiret + guillemets d’ailleurs).
    Puisque je parle de mise en forme, je n’ai pas retrouvé d’occurrence (désolé pour ce manque de rigueur) mais parfois tu oublies de mettre des points en fin de phrase (souvent en fin de séquence).

    Chapitre 1 a écrit:
    Il ne supportait plus de collaborer avec de telles ordures, et décida alors de leur rendre la monnaie de leur pièce. Son but sera d'anéantir définitivement le Projet « Carthage »

    Épilogue a écrit:
    Jusqu’à ce qu’il ne finisse par l’embrasser pour la faire taire, et que toute la table se mirent à les bombarder de mies de pain en leur suggérant véhément d’aller se trouver une chambre.


    Premier exemple : l’utilisation du futur dans la deuxième phrase est faux. Comme tu exprimes ici une postériorité dans ton récit au passé, tu dois utiliser le conditionnel pour conjuguer ton verbe, ce qui donne : « Son but serait ».

    Deuxième exemple : tu te trompes de temps, ainsi que de personne. Le sujet est « toute la table », un singulier donc. Le temps à utiliser est ici le subjonctif présent, et non le passé simple (que tu utilises déjà dans la première partie de la phrase avec « qu’il finisse » – oui le « ne » est de trop vu que tu n’exprimes pas une négation). Du coup, cela donne : « que toute la table se mette à ».
    Et une correction : « en leur suggérant avec véhémence » ou « en leur suggérant véhémentement ».

    Épilogue a écrit:
    Sisi


    Attention à tes noms propres ! La bonne orthographe est « Sissi ».
    Autrement, quand tu définis un nom pour quelque chose, il faut s’y tenir tout au long du texte. Dans le chapitre 4, tu nommes le vaisseau de l’Organisation « Noire Soeur ». Pourtant, par la suite (au chapitre 9 notamment), le nom est devenu « Noirsoeur ». Au passage, le mot « sœur » a le -o et le -e collés, donc on devrait logiquement écrire « Noirsœur / Noire Sœur » (selon la forme que tu auras gardée bien sûr).

    Épilogue a écrit:
    La rouquine lui faisant gentiment du pied tout en l’asticotant comme elle adorait le faire pour voir son visage grognon. Jusqu’à ce qu’il ne finisse par l’embrasser pour la faire taire, et que toute la table se mirent à les bombarder de mies de pain en leur suggérant véhément d’aller se trouver une chambre.

    Chapitre 21 a écrit:
    Horrifiée, Aelita fut prise de hurlements hystériques. Avant que deux des tentacules-lames de Peter ne l’entourent par la taille, et que trois autres lui percèrent les tympans.

    Chapitre 21 a écrit:
    L’allemand roula sur le sol, tout en constatant avec amertume, la disparition de son dernier bras.


    Comme le disait Ikorih, tu utilises ta ponctuation (les points surtout) d’une manière étrange, parce que créant des morceaux de phrase qui donnent un style haché et moins fluide à lire. Ce n’est pas grave qu’une phrase soit longue, hein !

    En fait, séparer une phrase en plusieurs petites n’est pas un mal, mais dans ce cas il faut faire attention au choix des mots. Dans les 2 premières citations, tu utilises « Jusqu’à ce que » et « Avant que » pour commencer une nouvelle phrase qui se lie à l’idée de la précédent. Or, ces locutions s’utilisent justement au sein d’une même phrase, car raccrochées à l’idée qui y est développée. Si jamais tu tiens à commencer une nouvelle phrase, il faut reformuler.
    Par exemple : « [...] son visage grognon. Il finit par l’embrasser pour la faire taire, et toute la table se mit à les bombarder [...] » ; « [...] hurlements hystériques. Deux des tentacules-lames de Peter l’entourèrent par la taille, et trois autres lui percèrent [...] ».
    Tu auras noté que dans le cas d’une reformulation, il faut adapter le temps utilisé pour conjuguer les verbes. Wink

    En gros, il faut faire un choix : soit un enchaînement de phrases courtes évoquant des idées simples mais efficaces, soit une phrase longue qui développe une idée et une image plus précisément. Dans tout les cas, l’idée est de faire attention au rythme, que cela reste fluide et non-haché à la lecture.

    Corrections au passage : « lui faisait gentiment du pied » ; « trois autres lui percent ».

    Pour la 3ème citation, c’est un autre genre : la deuxième virgule coupe pour rien et l’élan de la phrase. Une virgule permet de faire un pause et de moduler le rythme de la lecture, parfois même de séparer les idées développées dans une phrase. Ici les deux morceaux séparé par le deuxième virgule sont intimement liés, donc : « L’allemand roula sur le sol, tout en constatant avec amertume la disparition de son dernier bras. ».

    Chapitre 6 a écrit:
    Elle venait de rencontrer un garçon de son âge, très beau, vierge, et hétérosexuelle.

    Chapitre 11 a écrit:
    La découverte des plaisirs charnelles avait éveillé


    Pour finir, un des tes plus gros points faibles selon moi : les accords. À part de conseiller d’y faire gaffe, pour le genre plus que le nombre (quoique plus haut je t’ai déjà signalé une faute d’accord en nombre mais c’était en conjugaison), je ne vois pas quoi ajouter de plus...
    Corrections : « hétérosexuel » et « plaisirs charnels ».

  • Ton parti-pris de ne pas te reposer sur les acquis de la fanfiction précédente, en terme d’écriture et de style, m’a beaucoup plu. Museler rapidement les pulsions sanguinaires de Heath y a entre autres contribué, et t’a donné l’occasion de t’essayer à de nouvelles voies narratives. Évidemment, le procédé a ses limites, notamment la perte du dynamisme qui avait fait la force de Du sang sur la neige (j’entends par là que les rebondissements dans l’histoire sont moins nerveux et nombreux dans Pandémonium), mais je pense que ça valait le coup, parce que ça permet de bien distinguer les deux fanfictions, et de justifier leur séparation. Bref, félicitations d’avoir varié ton approche dans ta façon de raconter l’histoire et dans ses enjeux, sans pour autant renier ce qui a fait ta force dans le premier texte (un monde violent et des personnages forts, au pif).

  • Je rebondis sur la remarque d’Ikorih sur le fait que tu développes un peu plus des thèmes qui forment une sorte de fil rouge dans le texte. À la famille, j’ajouterais même qu’un des thèmes forts qui se déploient dans Pandémonium (un peu lié au premier, par moments) est la prise de pouvoir/d’indépendance de jeunes personnes sur des adultes (parfois parents) menteurs, manipulateurs est égoïstes. J’aurais l’occasion de revenir là-dessus plus loin, mais c’est un thème fort, qui se marie plutôt bien avec les affrontements qui ont lieu dans la fanfiction (et qui eux aussi sont puissants à leur façon).

  • La transition est parfaite pour parler des combats virtuels. J’ai personnellement adoré les affrontements de la première partie du texte, plus stratégiques et « militaires », qui ont mis en valeur les monstres de Lyokô (je retiens particulièrement l’idée du mur de glace et des Bloks !). L’évolution des combats virtuels sur un style à la DBZ permet de varier le tout (tout en s’inscrivant dans ce que je disais plus haut : ton style se diversifie et tu essayes des choses qui sortent de ta zone de confort).
    J’ai moins accroché à ces combats-là, notamment parce que je trouve qu’ils s’insèrent moins bien dans le cadre virtuel de l’univers CL (le fait que les avatars du Dragon et de Seth puissent « se régénérer » malgré raclée, cf. les visages en « bouillies de pixels ». Pour moi, avoir énormément de points de vie n’est pas suffisant pour justifier ce genre de choses).
    Cela dit, on sent que tu t’es fait plaisir pour ces moments-là, comme tu l’assumes complètement pour le duo 13/14, et c’est toujours plaisant de lire quelque chose qui a été écrit dans cet état d’esprit-là.

  • Le travail réalisé sur Heath dans Pandémonium, qui constitue un gros morceau de cette fanfiction parce qu’étant LE personnage, est très appréciable. Il me passait au-dessus de la tête dans le texte précédent, mais ici je trouve que tu as réussi à le rendre plus attachant. Là-dessus, qu’Intelligence interfère aussi vite (à l’échelle du texte) avec ses pulsions était une excellente idée pour renouveler le personnage. Du coup, je trouve qu’il en ressort un peu plus « classe », tout en gardant une certaine puérilité qui rappelle que ce n’est qu’un adolescent. Bravo.


Le détail maintenant. Au cours de ma lecture, j’ai noté au fur et à mesure des points à discuter, dans un ordre assez aléatoire. Je vais y greffer, selon mon inspiration, des remarques plus générales et théoriquement liées. Avant de commencer, j’assume complètement d’être un chipoteur Mr. Green


Le début de la fanfiction est intéressant, notamment avec l’ellipse ménagée, qui permet de remettre à plat les choses et de commencer sur des bases nouvelles (et notamment par la suite permettre de développer de nouveaux enjeux et styles narratives). Développer la chronologie autour de Franz, du supercalculateur et de l’usine à ce moment-là était une bonne idée. Cependant, je trouve assez gênants les faux-raccords qu’il y a avec les éléments concrets présentés par le dessin animé (l’épisode 52 surtout).

Citation:
2564 retours vers le passé


Faute de frappe je pense. C’est 2546 ! On ne peut pas s’y tromper vu qu’un OS qui porte ce nombre en titre a été publié récemment.

L’idée du retour vers le passé qui fait surchauffer le supercalculateur est excellente, mais possède deux failles telle que présentée dans le chapitre 1.
Tout d’abord, il est assez explicite dans la série que Hopper s’est virtualisé avec Aelita le 6 juin 1994, et donc que c’est ce même jour que les hommes en noir ont débarqué à l’Ermitage (même si, il faut l’admettre, c’est assez bancal quand on y réfléchit). À partir de là, difficile de concevoir que quelques jours aient pu s’écouler tranquillement (et comme la fin de la fanfiction sous-entend un raccrochage à l’univers de l’animé, et que je ne pense pas que Légion ait pu falsifier le journal de Hopper, puisque hors de sa portée...).
Ensuite, la virtualisation de Hopper et Aelita est présentée comme une décision prise pour faire face à l’explosion imminente de supercalculateur. Or, cette virtualisation constituait le « projet » de Hopper pour échapper à ses ennemis (il le dit noir sur blanc dans la dernière entrée de son journal). La surchauffe de la machine est un événement imprévu, et constitue une excellente idée pour justifier l’extinction du supercalculateur en l’absence d’un Xana antagoniste, mais attention à la façon de présenter les choses, si tu veux rester raccord avec le support de base !


En début de chapitre 5, il est annoncé pour Aelita : « La dernière fois qu'elle avait mit les pieds à l'école, c'était avant sa longue exile sur Lyoko. » (au passage, correction : « son long exil »). Dans l’épisode 90, Aelita dévoile que lorsqu’elle vivait avec Franz, elle était scolarisée par correspondance, donc à domicile.
De manière générale, l’idée d’envoyer Aelita et Seth à l’école n’est pas très maligne de la part de Hopper et Heath (d’autant plus que le premier est censé avoir une personnalité paranoïaque !). C’était risquer l’accident, d’autant plus que Heath était au courant pour la dégénérescence (qui aura provoqué un incident finalement), alors que les laisser à la maison (voire de les scolariser par correspondance, encore) limitait la casse. Cela dit, j’aime les décisions qui entraînent de telles erreurs en fiction, donc on va dire que ça me va. Wink


La mise en scène des camarades de classe d’Aelita (dans le chapitre 5 surtout) n’est pas très convaincante, en particulier au niveau de la façon de parler. On a l’impression d’avoir affaire à des lycéens alors que, sur le papier, ils sont censés avoir 12 à 13 ans et être au collège.


Il y a une chose pour laquelle tu te débrouilles bien, narrativement, c’est de suggérer les choses et idées, plutôt que de les expliquer longuement (ce qui, à titre personnel, est sûrement un de mes défauts). Je prends pour exemple le dernier chapitre de DSSLN, qui est bordélique au premier abord, mais qui avec le recul et tous les éléments du puzzle suggéré (notamment l’encodage d’Intelligence en Heath), s’éclaircit. Tu as recours à ce procédé par moments ici également, mais, pour ma part, ça m’a posé souci sur deux points :
- Serpent deuxième du nom qui est un cyborg. La fin de DSSLN prépare le terrain aux cyborgs, certes, et avec le recul, le prologue prend un autre éclairage, mais ne voir une mention au fait qu’il est un cyborg qu’au chapitre 9, alors que jusque-là ce n’était pas forcément évident (d’autant plus qu’avec Peter, on sait que l’Organisation a une certaine technologie pour la régénération des tissus humains)...
- Le lieu de vie des Lancaster. Ce n’est pas spécialement précisé dans le texte, du moins dans la première moitié, et même si on finit par deviner que non, j’ai cru dans un premier temps qu’ils étaient retournés vivre à l’Ermitage (ce qui aurait été idiot, juste au niveau de la salubrité, mais aussi vis-à-vis du réseau ennemi).
Peut-être est-ce moi qui suis un mauvais lecteur, mais je pense qu’il y a des moments où il faut être clair et net sur certains aspects dans un texte (surtout quand ceux-ci ne dépendent pas tellement de l’intrigue), histoire que tout soit clair dans l’esprit d’un lecteur psychorigide comme moi.


Dans le virtuel du chapitre 9, les Kongres sont exploités pour surgir de l’eau et croquer ou attraper les mercenaires de l’Organisation afin de les faire sombrer dans la mer numérique. C’est typiquement le genre d’idée toute simple et sans prétention que j’adore voir (et qui sont présentes dans tes textes), dans la lignée de ton exploitation des monstres de Lyokô en prime. Cela étant, comment font les Kongres pour sauter aussi haut ? Le Noirsœur est stationné à hauteur du plateau de la Banquise, plateau qui, comme le montre le dessin animé, est située très haut par rapport à la mer numérique (ça doit au moins se chiffrer autour de plusieurs dizaines de mètres). Et à moins que le niveau de cette dernière n’ait été modifié (cf. épisode 55) afin de justement permettre ces sauts de poisson, j’ai un peu de mal à trouver l’exécution de cette bonne idée crédible.


Le nom que Heath donne à son frère dans le chapitre 9 (Blake) est-il vraiment le nom original de celui-ci ? Vu que ce premier est signalé comme s’appelant originellement « Andrew Schwaitzer-Heath » dans DSSLN et qu’on n’y retrouve pas de Blake, je ne serais pas contre un éclaircissement ! (Même si je mise sur l’inattention personnelle sur ce coup.)


Ikorih avait déjà souligné ce point à quelques reprises, et je confirme : il y a quand même pas mal de clichés dans la romance entre Heath et Abigail, pour leur première nuit surtout. Si la mise en scène dans ton univers violent et fou est tout à fait original, dans l’exécution, il y a recours à des lieux-communs : les deux qui s’en tirent (c’est le cas de le dire) extrêmement bien (alors que l’un a 15 ans et n’était pas du tout tourné vers la chose jusque-là), certaines répliques (« À quoi tu penses ? »), ou moments (les « murs qui tremblent », s’endormir dans les bras l’un de l’autre après la passion). Tu nous avais habitués à plus original et mieux senti ! Razz

D’ailleurs, petite erreur sur les dates au chapitre 10 : dans un premier temps, tu écris « 27 septembre 2001, Boulevard Barbes, 21h 47 », puis plus loin « 27 septembre 2001, Boulevard Barbes, 00h 23 », alors que les deux scènes se suivent narrativement.


Une chose que je trouvais intéressante dans Du sang sur la neige était l’aspect un peu « politique » de l’Organisation. Le Docteur était la plus haute autorité, mais n’était pas le seul à avoir du pouvoir (le père de Peter soulignant la chose, entre autres). Son épilogue montre également que les 3 membres du conseil de l’Organisation restants étaient toujours là et encadraient/surveillaient les activités reprises par Tanner et Dragunov. Malheureusement, ils ne sont plus jamais mentionnés dans Pandémonium. On a l’impression que Tanner, Peter et compagnie constituent à eux seuls l’Organisation et qu’ils gèrent tout par eux-mêmes. Or, ce n’est pas l’impression que m’avait donnée le texte précédent (je vois mal les 3 zigotos du conseil laisser Tanner en roue libre, du moins sans leur rendre de comptes).
Ce point se ressent particulièrement parce que l’Organisation essuie échec sur échec et qu’il ne semble y avoir aucune réaction du côté des instances supérieures. Le pire à mes yeux étant les explications de Dragunov, qui est assez étrangement passé entre les mailles du filet de l’attaque des bâtards* : « le Projet Carthage était mort, le département virtuel détruit et fermé pour de bon ». Donc, l’Organisation laisse passer la destruction d’une de leurs bases, de ses installations et des hommes y siégeant par un petit groupe armé sans réagir ? Ça me semble un peu difficile à avaler quand on prend on considération ce qui a été décrit et sous-entendu dans DSSLN.

*Je ne suis pas contre que tu m’expliques comment il a pu s’en sortir, compte tenu de sa position nouvelle et importante au sein de cette section de l’Organisation.

Par ailleurs, il est assez surprenant que les bâtards soient techniquement aussi avancés par rapport à la section virtuelle de l’Organisation (j’entends par là leur maîtrise du virtuel et de ses possibilités sur Terre). Pourtant, leurs technologies ont la même base (les travaux initiés par le Docteur), mais surtout au sein de l’Organisation il y a toute une équipe de recherche, là où les bâtards se comptent sur les doigts de la main et ne semblent pas être du niveau d’un Tanner sur le clavier (Abigail semble se débrouiller, mais sans être transcendante non plus, du moins c’est mon impression).


J’ai un peu de mal à saisir l’utilité, sur le long terme, de la séquence qui s’est jouée en Heath et Drake. Les deux personnages ne se confrontent plus vraiment par la suite, du coup, qu’est-ce que le fait de dire que Drake éprouve une fascination de type mystique envers Heath apporte à l’économie narrative de ton histoire ?


Au chapitre 21, il est dit par Légion : « il y a 1239 unités prothéennes présentes ». S’il s’agit bien du nombre d’unités tel qu’initialement présenté, il y a eu entre temps, au chapitre 16, le sacrifice de 200 d’entre elles afin de permettre à Seth de surmonter sa crise. De fait, ne devrait-il plus n’y avoir que 1039 unités au chapitre 21 ?


La prise d’importance soudaine d’Aelita au cours de la bataille finale se place aisément dans la liste des idées géniales de l’histoire. Néanmoins, cette importance est justifiée par sa possession des clés de Lyokô. Or, Franz est également censé les posséder (cf. son journal de l’épisode 52). À moins qu’il n’ait sciemment caché cet élément à Xana la Banshee, ce qui serait un peu étonnant vu la tournure du personnage, comment cela se fait-il que Xana n’aille tout simplement pas au plus simple en se servant chez Franz ?
Puisque l’on est sur Aelita : il est écrit dans la toute dernière section du chapitre 21 que Légion « efface son programme mémoriel ». Ne serait-il pas plus juste d’utiliser le verbe « extraire » au lieu d’« effacer », compte tenu que, comme la fin et l’épilogue le laissent entendre, Aelita finit par retrouver une partie de ces fameux souvenirs ?


J’ai déjà fait plusieurs fois la remarque dans la fanfiction précédente, et je signe encore. L’idée que Lyokô et son contenu continuent d’être actifs malgré arrêt du supercalculateur (confirmée à nouveau par Légion au chapitre 21 : « Nous continuerons de vivre malgré l’arrêt du supercalculateur. ») me paraît toujours saugrenue.


L’idée qui sert à conclure la bataille finale et le chapitre 21 est également géniale, pour raccrocher l’univers de tes textes à Code Lyokô. Tout ce qui est sous-entendu par rapport à ce dernier et la place de Légion est séduisant, dans l’idée. De surcroît, tu t’offres même le luxe de justifier les compétences techniques de Jérémie grâce à l’héritage laissé par son oncle. Bien joué !

En revanche, si cette idée de fin fonctionne à merveille sur le plan virtuel, sur le plan réel, beaucoup moins. Dans la bataille finale, il y a eu, en vrac : des fusillades, des courses-poursuites en véhicule, des combats contre des cyborgs, des combats entre mutants, du sang dans le laboratoire de l’usine. Tout cela a nécessairement impliqué les autorités locales (au minimum, parce que vu le bazar que ça a été, et vu la paranoïa de la période – on est en post 11 septembre 2001 quand même* !). Avec tout ce chambard, j’ai du mal à concevoir que l’usine et ses installations secrètes aient pu échapper à une découverte (surtout avec Seth et Blake qui n’y sont, de mémoire, pas allés de main morte dans leur combat).
Mais admettons que Heath et les survivants soient parvenus à maquiller tout le bordel et à préserver le supercalculateur des regards, il me semble plus difficile à avaler qu’ils l’aient laissé à porter de main du premier Jérémie venu (surtout que chronologiquement, il découvre tout ça 3 à 5 ans plus tard).
Et surtout, l’épilogue sous-entend que Heath et compagnie ont laissé en plan les installations de l’usine, sans surveillance, pour aller vivre leurs vies. Si leur jeunesse permet de jouer la carte de la légèreté et de l’irresponsabilité, ça me semble un peu gros au vu de l’intelligence présumée du personnage principal.

*Je suis un peu de mauvaise foi là, je me doute qu’on s’en fiche de ce genre de détail, si tant est qu’ils existent dans cet univers Wink


L’épilogue est un peu décevant je trouve. Il ne fait le point que sur les personnages de Heath et Aelita, en omettant le reste du casting. La discrète référence à Abigail permet de subtilement faire les liens, mais quid des autres personnages survivants : Thomas, Mathilda et Seth ? Pour être honnête, j’ai pensé comme Ikorih, au vu de la tournure de sa dernière séquence, que Seth était mort d’épuisement. D’où l’importance de remettre les choses à plat dans l’épilogue (une mention de Seth aurait évité qu’on le pense mort Razz). Autant pour un personnage relativement inutile comme Thomas, je comprends qu’on puisse zapper ; Mathilda moins, au vu de son rôle d’origine. Est-elle restée dans la tête de Heath ou ont-ils trouvé un moyen autre qu’une coquille vide de cyborg pour lui redonner un corps ?
En fait, ce qui est gênant dans cet épilogue (ou plutôt la fin en général), c’est que le statut de personnages qui ont eu leur importance est laissé en plan, laissant le lecteur dans le flou (et surtout donnant une impression qu’ils ont été « jetés », sitôt leurs actions scénaristiques notables terminées).


Pour finir ce déjà trop long commentaire, il est temps de parler du point qui a largement contribué à mon impression tiède sur ce texte : les personnages. Faisons ça proprement avec une liste, encore :

  • On commence par ma plus grande déception : Anthéa. Le passage de son point de vue du chapitre 1 est extrêmement trompeur, parce qu’il laisse imaginer que le personnage aura droit à quelques développements postérieurs. Naïf que j’étais ! Le personnage n’existe plus que par son nom dans le texte. Je pensais que celle avec qui tout ce bordel avait commencé aurait tout de même le droit à un peu plus qu’un rôle purement fonctionnel. Par exemple, j’ai été longtemps un temps persuadé que c’était elle le Serpent, deuxième du nom (ça aurait été énorme, avoue !), ou alors que tout le pan « folie » (un peu une de tes marques de style) serait développé, éventuellement via interaction avec Franz, l’Augure et Aelita.
    En fait, j’ai l’impression que tu ne savais pas quoi faire avec Anthéa et que ça a donné pour résultat la Banshee. Après, tout n’est pas à jeter car son sort final est totalement raccord avec les égards de l’Organisation envers elle : jusqu’au bout, elle aura été instrumentalisée et n’aura été qu’une victime. C’est un traitement qui se tient mais qui reste, selon moi, diablement décevant au vu du potentiel qu’il y avait derrière ! (Et puis, tu étais un des rares à utiliser Anthéa un peu plus que dans un rôle de figuration dans tes textes, d’où ma déception et mes attentes je présume.)

  • Tous les antagonistes sont assez ridicules je trouve, assez caricaturaux dans leurs dialogues et façons d’agir (souvent rageuse). Si ça peut être un marqueur de la déchéance progressive de l’Organisation, c’est en revanche moins plaisant quand c’est uniquement pour mettre en valeur Heath, son style calme et sa répartie (intelligente évidemment Rolling Eyes). On t’a connu plus subtil à ce niveau !

  • Légion est le personnage utilitaire par excellence. Tu ne le développes qu’à partir du moment où sa présence est scénaristiquement requise. Tu l’oublies un peu trop facilement jusqu’au chapitre 16 je trouve, pour y développer en urgence un paragraphe sur lui avant d’enchaîner. Autrement, en regard de son palmarès assez remarquable, il est difficile de se dire que Xana était véritablement « le plus puissant des prothéens » en comparaison.
    Tant que je suis sur Légion : alors qu’il est venu sur Terre pour « observer », on sent tout de même qu’il y a un biais d’objectivité. Heath est glorifié à ses yeux alors que Franz n’est qu’une raclure. Sa remarque sur le fait que ce dernier « reste derrière son écran pendant que les autres se battent » témoigne tout de même d’un défaut d’observation de sa part. Il est quand même précisé à quelques endroits que Franz renforce la sécurité de Lyokô et travaille à des programmes pour améliorer les conditions de défense. C’est assez hypocrite de la part de Légion de dire qu’il se contente de s’asseoir et admirer le spectacle (en fait, c’est le même genre de remarque que les fans pouvaient faire à Jérémie Mr. Green).

  • Seth est incroyablement inutile. S’il n’y avait pas Thomas pour le surclasser à ce niveau-là, il n’aurait pas fait illusion longtemps. Ce qui est dommage, c’est qu’il reste tout le long de Pandémonium au même point que dans DSSLN. Un point assez mort. Il est toujours innocent, naïf, candide, prêt à partir au quart de tour et au combat pour ceux qu’il aime, etc. En fait, il n’évolue pas vraiment. Du coup les moments où il est mis en scène et développé sont assez barbants.
    L’ellipse de début de texte n’aide pas à ce niveau car on ne sait pas vraiment quel est son ressenti pour avoir tué de ses mains le Docteur sous l’impulsion de Heath, ni ce qu’il peut penser par rapport à ce dernier dans un premier temps (le couvert de la manipulation aide on va dire). Les séquences de son point de vue hors-virtuel sont rares et n’apportent rien de plus au personnage. Quant à son son lien avec Xana, il n’est plus qu’utilitaire, alors qu’il y aurait selon moi pu avoir des suites de leur confrontation mentale de la fic précédente. Même pas de bribes d’échange comme peuvent l’avoir Heath et Intelligence. Comme Anthéa, je pense que tu es passé à côté de quelque chose avec lui (même si je comprends que gérer un tel personnage soit complexe).
    La seule « nouveauté » le concernant, ce sont ses crises et la dégénérescence. Néanmoins, le concept est introduit en milieu de fiction, et tombe un peu à plat parce que jusque-là, on avait l’impression que tout roulait correctement du côté de Seth (Heath/Intelligence ne semblant nullement inquiétés pour ses crises, par exemple).

  • Les adultes sont incroyablement décevant dans ce texte. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, avec des traits communs comme la capacité à mentir, à manipuler, ou à être égoïste (toujours aux dépends des jeunes). Alors, c’était déjà plutôt le cas dans DSSLN, mais c’était beaucoup moins grossier à mes yeux.
    Ici, j’ai eu l’impression que tout était fait pour absolument donner une légitimité aux actions et aux paroles des personnages jeunes. L’échange entre Heath et Norman Belpois, avec le premier qui fait hypocritement la leçon au deuxième, cristallise assez bien ce que je dis plus haut.

    Cela étant, ma plus grosse déception (avec Anthéa, mais comme elle n’existe plus...) à ce niveau restera Franz. L’idée de sa trahison était excellente (encore une !), le contexte que tu as brossé était super bien amené et imaginé (le coup des photographies avec Aelita, j’ai adoré !). Seulement, ce qui m’a dérangé c’est la continuité de ses actions, extrêmement caricaturale, où tout est fait pour qu’il soit détestable (révélation de tous les détails possibles à l’ennemi, tirades sur son droit de propriété envers ses créations, etc). Et là où le personnage était assez subtil jusque-là, tout s’effondre. Sa trahison, à titre personnel, je la voyais comme un gros coup de tête, une impulsion du moment : il est mal et isolé, et tombe sur la figure de sa femme (qui est la seule « encore de son côté » dans son esprit). Son déraillement est logique, et je pense qu’il aurait été plus intéressant de le montrer hésitant, voire se rendant compte qu’il a complètement merdé, par la suite (la réaction naturelle d’Aelita envers la vision de Xana aurait pu servir de déclencheur à une prise de conscience). D’ailleurs, à une ou deux reprises, tu effleures du bout du doigt cette possibilité, pour te raviser aussitôt. Hélas, en définitive, il sera juste un connard absolu et détestable envers sa fille, justifiant ses paroles à elle et à Légion.
    Finalement, le traitement de Franz est probablement, au sein même de l’histoire, le plus injuste à mes yeux, parce que le personnage n’aura fait que morfler de bout en bout, sans avoir droit à une main tendue ou à un peu d’empathie (la remarque de Heath sur « la dépression ridicule » me paraissant révélatrice, même si ce n’est pas de ce personnage-là qu’il fallait attendre grand-chose Razz). Tout son rôle au sein de la bataille finale est l’illustration parfaite du thème de la prise de pouvoir et d’indépendance des personnages jeunes sur des adultes toxiques pour eux.

  • J’ai l’impression, après lecture, qu’il y a des trous dans l’histoire, vis-à-vis des relations entre les personnages avec Heath, hors Abigail. J’ai déjà évoqué plus tôt la séquence avec Drake, à laquelle « il manque quelque chose » pour donner du relief, de l’intérêt et de la consistance à l’ensemble. Ici, on est sur un niveau supérieur : la relation fraternelle Heath/Seth.
    Alors, le début de Pandémonium, et même tout son long, sous-entendent que l’ellipse qui sépare tes deux fanfictions a été propice à un rapprochement entre les deux. Malheureusement, il n’y a aucun suivi derrière. Pas de réplique ou de mots dans les descriptions qui souligneraient qu’il y a vraiment un lien de type fraternel entre Heath et Seth, une complicité entre eux. Si pour Heath, l’excuse de son émotionnalité en chantier peut être invoquée, pour Seth et son caractère aussi « simple »... La conséquence de tout ça, c’est que je n’ai pas eu l’impression que Heath et Seth soient si liés que ça, contrairement à ce qui était sous-entendu dans le texte. Pour moi, en fiction, il ne suffit pas de dire une chose pour lui donner corps, il faut le montrer. Et tu as manqué cette étape : pourtant l’idée de la dégénérescence était idéale pour mettre ça en mots. Du coup, quand au chapitre 20, Heath sort fièrement sa tirade sur Seth qui est « un frère qui vaut la peine de se battre pour lui », bah je n’ai pas pu m’empêcher de rire et de ne pas trouver ça crédible. Ce qui fonctionne au niveau de Seth (il est naïf et prend les choses aux premier degré, donc le fait qu’il soit à fond dans l’histoire des frères passe) ne fonctionne pas pour Heath.

    À une échelle moins grande, c’est la même chose pour Heath et Aelita. Encore une fois, pour une gamine de 13 ans comme Aelita, ça fonctionne à peu près. Que Heath se radoucisse et la prenne en considération d’un seul coup sous prétexte qu’elle l’a appelé une fois « grand frère », au cours de leur plus ou moins unique échange... Encore une fois, je n’ai pas eu cette impression qu’il y avait quoi que ce soit, en terme de lien palpable, entre Heath et Aelita. De fait, les réflexions et inquiétudes de celui-ci concernant la rose au cours de la bataille finale m’ont parues poussives et forcées (en particulier sur le fait de sacrifier ou non Aelita dans un premier temps ; il aurait été plus pertinent que Heath raisonne par rapport à ses sentiments envers Abigail qu’envers Aelita directement).


Me voilà enfin au bout de ce beaucoup trop long commentaire x_X

Pour être sincère, je ne suis pas très satisfait de ce que je poste là (lister les choses point par point sans vraiment analyser est moins enthousiasmant), mais ce texte méritait bien une telle longueur.

Puisque c’est la conclusion, autant synthétiser mon avis : Pandémonium est un bon texte. La volonté de varier un peu la façon d’aborder les choses (stylistiement notamment) par rapport à ta première fanfiction est intéressante et plaisante. Il y a des idées vraiment excellentes au sein de l’histoire, contrebalancées par des points un peu plus décevants ou gênants, parfois par manque de suivi (par exemple : les prothéens sont géniaux sur le papier, mais Légion n’est finalement présent que pour l’aspect pratique). Le travail autour du personnage central est très abouti, même si j’aurais aimé qu’il y ait plus d’équilibre et de variations au sein des portraits des personnages (adultes notamment). La fin, en plus de nous laisser sur une idée géniale et un raccrochage des wagons à Code Lyokô, est satisfaisante de manière générale. Un texte bien conclu est toujours agréable (et on en a vu des queues de poisson et des précipitations par ici !).

En définitive, ce sont ces oscillations entre très bon et déceptions à mes yeux de lecteur qui me partagent sur ce texte.

Pour finir, puisque je ne l’ai pas encore dit : mes félicitations pour avoir bouclé Pandémonium, en dépit de l’irrégularité d’écriture et de publication. Actuellement, je rédige les chapitres restants pour ma propre fanfiction afin de procéder comme toi et tout balancer en une fois. Et c’est véritablement motivant de voir d’autres auteurs dans une situation proche arriver à boucler malgré tout. J’espère bien pouvoir suivre ton exemple ! Wink
_________________
http://i.imgur.com/Z94MNN5.png

« Jérémie avait fait un superbe travail. Ce dernier voyage sur Lyokô promettait d'être inoubliable. »
Un jour, peut-être.
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