Inscrit le: 17 Sep 2012 Messages: 2311 Localisation: Territoire banquise
Okay. La dernière fois que j'étais venu commenter, je commençais mon master, et là, l'université est quasiment derrière moi. Cela fait un choc.
Le dernier chapitre de la nuit chez Freddie me permet immédiatement de renouer avec la signature de ton récit, à savoir la bataille contre X.A.N.A sous un angle programmatique, auquel on ajoute tout le jargon, précis, sur le matériel informatique. Avec une désactivation de tour... dans le même style. J'avais dit que ça finirait comme ça ! Okay, c'était pas prendre beaucoup de risques...
Le chapitre suivant est l'occasion de revenir encore davantage sur l'aspect rudimentaire de la technologie de notre nouveau groupe de héros, et il faut avouer que c'est une donnée que tu maîtrise bien là aussi. Cela rend la cohérence à ce niveau là plutôt remarquable, vu que tu pousses la description des procédures comme peu de gens avant toi, et on sent en plus que tu as bien pris le temps de narrer les différents tests, dont Fred & cie doivent s’embarrasser en vertu du principe de précaution. À ce niveau là, on ne peut pas t'accuser de se précipiter, c'est clair, rendons hommage à ta patience.
Bien sûr, dans la foulée, la relation entre Fred et Céleste se précise, d'autant que, récemment, les coquins ont passé une première nuit ensemble ( ). D'ailleurs, plus j'avançais dans les derniers chapitres, plus cette idée prenait de la place. Si on avait anticipé la chose dès le début de la fic (le genre de truc dont j'arrive à me souvenir alors que ça fait plusieurs années que je l'ai lue), c'est dire, on peut parler de la façon dont c'est amené. Hm... eh bien à vrai dire je ne sais pas trop quoi penser. Disons que, sur les interrogations de Fred, le déni, je peux considérer ça comme plutôt réaliste, c'est bien, voire très bien amené, tu t'es appliqué dans le cheminement intellectuel, c'est clair. Je suis juste un peu perplexe sur le pourquoi, c'est à dire, qu'est-ce qui pourrait expliquer qu'il fasse genre de pas savoir ce qu'il lui arrive, alors que c'est quand même un concept de base ? Jamais expérimenté ? Mouais... À l'âge qu'il a, j'ai tendance à penser que si ce n'était que ça, il l'aurait quand même réalisé plus tôt vu que dans mes souvenirs, il connaît Céleste depuis longtemps. C'est là que ça m'embête de plus bien me rappeler le début de la fanfic, notamment d'où partait la relation entre les deux, ça m'aurait aidé. Du coup... je suis obligé de te laisser le bénéfice du doute, huhu. On verra bien là où ça va mener, mais j'espère quelques rebondissements au milieu de tout ce cliché
Aller, continue comme ça, ce serait dommage de s'arrêter au bout de cinq ans pas vrai ? _________________
« Les incertitudes, je veux en faire des Icertitudes... »
Ainsi, en sus de sauver le monde, il faut quand même aller en cours ?
Le thème de ces trois chapitres est encore une fois les lendemains de batailles. Car si seule une bataille perdue est plus triste qu’une bataille gagnée, il faut quand même se lever le lendemain et voir la vie continuer. Cependant, l’angle est ici différent de ce qu’il avait été dans le dernier arc. Le dernier acte se concentrait sur le cercle familial, ici, c’est avant tout d’école et d’amis dont il est question.
Question annexe, je n’ai pas souvenir du moment où Fred apprend que Xana a été codé par Franz Hopper ou Waldo Schaeffer ?
Au contraire des moments de batailles, ces moments de repos permettent l’introspection des personnages et leur développement. De manière intéressante, dans Replika on the Web, il n’y a pas d’évolution ou de révélation dans les relations entre personnages pendant une bataille. Ce qui est sans doute lié au fort degré de coordination nécessaire entre les membres pour faire marcher le macstodon.
Le cœur de ces trois chapitres c’est l’introduction d’un élément qui pour être classique n’en est pas moins efficace : le triangle amoureux. Avec l’introduction des correspondants allemands c’est un élément perturbateur, et donc révélateur qui arrive. C’est élément est tout à fait en phase avec l’évolution de Fred au cours des derniers chapitres. l’aspect romantique de ce récit est agréable à lire et à observer parce que bien mené. Autrement dit, il ne surgit pas du néant. En effet, tout le récit était parsemé de mentions et sous-entendus à la relation naissante entre Céleste et Fred, ainsi qu’à ses sentiments à lui pour elle. Ainsi cette relation en puissance faisait partie de l’arrière-fond, du décor de Replika. Voir cet élément prendre du poids est devenir un temps premier dans l’intrigue est donc logique et contribue à faire vivre cet univers.
Le point intéressant, c’est que ce triangle amoureux, tout important qu’il soit ne peut a priori qu’être temporaire. Provoqué par l’arrivée des correspondants, il partira avec eux, dans la mesure où le séjour de ces correspondants ne peut être que temporaire. Il s’ensuit qu’un événement normal, à défaut d’être courant, dans la vie d’un collège, et donc s’intégrant parfaitement dans la trame du récit, joue un rôle de révélateur. Il met bien en valeur les sentiments de Fred, lui d’ordinaire très rationnel sait parfaitement que ces correspondants vont bientôt s’en aller et donc qu’il n’y a pas lieu de s’en faire, surtout dans la mesure où il connaît Céleste. Le fait qu’il soit jaloux en dépit de cela illustre l’intensité et la véracité de son sentiment et lui permet, enfin, de s’avouer qu’il est amoureux, même si cela reste à mi-mots, et encore, il semble qu’il faille un coup de pouce de la part de Tim.
Étant donné que ces chapitres se centrent sur le quotidien, l’amour et les amis, ils font nécessairement peu de place à ce qui est habituellement un point remarquable et fort de ce récit, à savoir l’informatique. Néanmoins le chapitre 36 contient une évolution majeure, avec l’entrée en jeu de la virtualisation et des scanners. Ce qui est intéressant dans le côté procédural utilisé dans ce passage, c’est qu’il montre bien ce qui prenait tant de temps et d’énergie à Jérémie dans le dessin animé, alors même qu’il avait accès à des ressources, tant matériels qu’intellectuelles bien supérieures.
Du reste cet aspect technique reprend ce qui fait un des côtés unique de ce récit : la lenteur de la progression informatique. Là où la plupart des récits partent avec une machine extraordinaire déjà présente, et un utilisateur expérimenté déjà donné, ici, tout est à faire. Même l’apport de Tim reste théorique plus que pratique. Il y a pour ainsi dire tout à construire. l’avantage, c’est que si le terme de l’aventure est connu du lecteur — la destruction du premier Replika — le chemin reste encore obscur.
Une remarque cependant. La question du temps se pose. En effet, il ne s’est pas forcément passé tant de temps que cela dans la série entre la fuite de Xana et sa destruction. Au plus, une année scolaire. Ces bornes représentent donc l’étendue maximale de votre récit.
Au niveau du style, ce récit n’évolue en fait pas vraiment ici. c’est toujours simple et vif, très direct et oral, ce qui donne une légèreté certaine à l’ensemble. Ce style peut être une bonne idée pour faire vivre une histoire d’amour, du moins tant qu’il n’entre pas dans l’idée de multiplier embûches et tourments dans le développement des amours. En effet, ces derniers obstacles reposent le plus souvent sur un haut degré d’introspection et de développement psychologisant. Et puis, ce ne serait pas en accord avec l’atmosphère du récit que de se tourner vers ce type de développements.
En conclusion, ces chapitres apportaient des éléments attendus de longue date dans ce récit. D’une part les scanners, d’autre part le fléchissement de l’intrigue amoureuse. Il est amusant de constater que le premier qui était le plus attendu, n’est plus à la lecture celui qui marque et charme le plus. Replika on the web continue ainsi son bonhomme de chemin. Il semble d’ailleurs que ce soit le plus ancien récit encore en cours sur ce forum, ce qui n’est pas forcément mince exploit.
Au plaisir de vous voir virtualiser les hommes et matérialiser les sentiments. _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut à tous !
Content de voir qu'il y a encore des survivants qui lisent toujours ! Merci d'avoir pris le temps de commenté, alors, la réponse...
@Admin des glaces : Pour ce qui est de la relation Fred/Céleste, disons que Fred n'y a jamais réellement réfléchis avant parce que ça ne l'a jamais vraiment intéressé. Pas qu'il occultait le fait que Céleste lui faisait de l'effet, juste qu'il n'avait pas de réel prétexte pour s'en rendre compte. Là, il commence à se poser des question parce que son comportement devient nuisible. Vecteur de simple léger bonheur jusque là, il devient source de jalousie et de mal-être. Ce n'est pour moi qu'une énième démonstration du fameux problème du "on ne se rend compte qu'on tiens à quelque chose que quand on est sur le point de perdre."
Bien évidemment que la fête continue ! Allez ! Dans 10 ans on y est encore ! (j'espère pas quand même.--' Faudra bien finir un jour.)
@Grand Grigri : Et bien, les épisodes qui traitent de la backstory dans Replika sont tous simplement ceux de l'arrivée de Tim dans le groupe, où elle raconte toute l'histoire de X.A.N.A., Lyoko, son père et sa collaboration avec Hopper. Ce sont les premiers épisodes de la Saison 2 : 24 - 1974 et 25 - Adèle.
Le triangle amoureux sera encore central dans la fic jusqu'à l'épisode à venir, qui contiendra le dénouement de cette histoire. Du moins, du plus gros, ce n'est pas encore bien fixé.
Merci en tout cas pour cette analyse très constructive, ça va beaucoup m'aider pour les épisodes à venir.
@All : Encore merci à tous d'être encore là après toutes ces années ! L'épisode 39 est sur les rails. Il risque de se faire un peu attendre car il me reste quelques points scénaristiques à peaufiner, en plus du boulot à la fac et de d'autres projets. M'est avis qu'on entend un vieil écho de profondeurs que l'on avait pas vu depuis longtemps...
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut ! Me revoilà ! Je vous présente mes excuses pour cette longue absence, j'ai eu un tas d'évènements compliqués à gérer dans ma vie, enfin, passons. Voici le 39ème épisode de la fic, du moins, la première partie, comme il est long comme le 34, je le découpe aussi, mais je pense qu'il fera environ trois parties.
6h50. C'est étrange, j'ai pas l'impression d'avoir mal dormi, pourtant, je n'ai pas l'impression d'être revigoré. Bon. Faut que je m'habille, il est l'heure de déjeuner.
Ça fait plusieurs nuit que j'ai ce sentiment de ne pas bien dormir, tout en dormant, malgré ce. Enfin. Que vous dire ? La matinée aura été routinière. Pas grand chose à en dire. Les choses seront sûrement intéressantes pour vous à partir du moment où la Xantia s'arrête devant la grande porte du lycée. J'en sors. La cours a l'air bien plus animée que d'ordinaire.
-Eh Meuringue ! Vise-moi cette dégaine de pauvre type que tu te trimballes ! Tu connais le concept de miroir ? T'as l'air de débarquer sur terre, pauvre cassos va...
Bertrand à l'air en forme ce matin. Ou du moins d'humeur taquine. Comme diraient certains. Je ne sais pas si ce genre de propos vous choque. Je ne pense pas vous les avoir rapporté souvent, depuis le début de cette histoire. Sachez pour autant que c'est très routinier et quotidien, et qu'en réalité, je n'y prête plus guère attention. Sans doute pour ça que je ne juge pas important de vous en parler. D'ici quelques secondes vont vite se faire entendre les rires goguenards du cortège qui entoure le beau parleur. Je vais sûrement discerner un ou deux rires comme celui de William-Yann, ou celui de Yasmina. Qui sait.
Peut-être que pour certains d'entre vous, ce genre de chose vous paraît choquant, inadmissible, voire scandaleux. J'aurai tendance à vous répondre que vous êtes bien naïf sur le monde dans lequel vous vivez. A mes yeux, le monde n'est pas le royaume d'égalité qu'on voudrait qu'il soit. En dépit des lois et des règles, il est des forts et des faibles. Et j'ai tendance à croire que c'est très admis, dans notre société.
Vous rappelez vous de comment je m'étais présenté à vous au début de cette histoire ? J'avais utilisé un cliché pour me définir. Celui du geek, en l'occurrence. Peut-être qu'au final, cette vision de moi par moi est clivée et réductrice. C'est pourtant celle qui, aux yeux de la masse, me définit le mieux. Fut un temps où ça m'insupportait d'être réduit à un binoclard, qui ne mérite que la considération d'un outil pour l'aide aux devoirs. Aujourd'hui, depuis mes années de collège et mon entrée au lycée, j'aurai tendance à dire que si ça m'insupporte toujours, j'ai appris à faire avec. Ce n'est sans doute pas la meilleure des choses, toujours est-il que c'est celle qui a le mieux fonctionné. Les adultes ont toujours tendance à vouloir minimiser le problème. Quand à l'éventuelle vengeance personnelle, si ma subtile intelligence se taille la part du lion, sur le plan de la force physique...J’ai bien peur que la génétique n’ait pas jouée en ma faveur.
Puis d'un autre côté, je ne veux pas changer mon apparence. Je m'apprécie comme je suis. Et je m'accepte ainsi. Et je présume à contrecoeur que ça veut dire aussi accepter les critiques des autres, quelque part...
Je remonte doucement l'allée d'un pas lent. Je sers les dents, la remarque fait plus mal que d'habitude. Même si je ne saurai dire pourquoi. Je repère Jessie et James dans un coin habituel de la cours. Apparemment, de l'autre côté, ça continue de se foutre de ma gueule. Ça ne sert à rien de rentrer dans le lard. Je me dirige vers mes amis.
-Salut Fred !
-Salut Fred !
-Salut les gens. Quoi de neuf ?
-Boa, pas grand chose, commence James, alors, prêt pour la teuf ?
Jessie affiche un air surpris, je fais de même.
-La teuf ?
-Bah ouais ! La soirée d'au revoir des corres !
-..Ah. Pourquoi j'irai si j'ai pas de corres ?
James semble percuter un truc, et tire un air gêné d'un coup.
-Ah, heu...Ouais, pardon.
Je hausse les épaules pour toutes réponses. C'est Jessie qui prend le relais de la conversation.
-Il est où ton corres ?
-Avec ses potes, plus loin dans la cours. Il les a retrouvé quand je suis arrivé.
-Ah.
Léger silence.
-Je suis allé dire bonjour à Marie d'abord, puis après j'suis allé au lavabo boire un coup, puis Jessie est arrivé, et toi un peu après.
-Certes, sors-je d'un ton monocorde.
-Ça va Fred ? Demande Jessie.
-Ça va. Fatigué.
-Mal dormi ? Demande James.
-J’en sais rien…
-Ah. C’est ma foi plutôt embêtant.
Je me contente de répondre en soupirant, je ne vais pas leur raconter tout mon questionnement et mes rêves. Manquerait plus que ça, tiens, qu’on sache ce qui va pas, non. Je dois bien pouvoir gérer ça tout seul, c’est rien en plus !
La journée aura été bien monocorde, pourtant dure à suivre. J’étais en cours, à côté de Jessie qui regardait comme à son habitude un peu partout avec ses grands yeux bleus, et régulièrement Tim, d’un air ahuri. Cette dernière ne lui prêtait pas la moindre attention. Dur même de dire si elle l’avait remarqué. Ce n’est pourtant pas la discrétion qui faisait le fort de mon meilleur ami.
Le prof parle, l’horloge de la salle tourne. Je suis fatigué. Je ne sais même plus combien d’heures ça fait que je note sur ce cahier, ma main me fait mal, et mes pensées transpercent mon esprit. A une table de moi, il y a Céleste, qui aide Eide à suivre le cours français. Je ne peux m’empêcher de la détailler quelques instants.
Céleste elle jolie. De minces petites paillettes scintillent dans ses cheveux roux, ses yeux verts brillent de vie. Elle a un nez un peu relevé, tout simple, discret, des lèvres fines, mais pourtant présentes. Ses tâches de rousseurs constellent ses joues, et s’assortissent à la cascade aux reflets orangés qu’est sa queue de cheval. Son corps fin se marque tout justes des formes d’une jeune femme, que sa jupe et sa veste usée dissimulent…
A la détailler comme ça, j’ai une réalisation étrange. Je me dis que…Céleste a grandi, comme moi, elle aussi, ce n’est plus la jeune écolière que j’ai connu quand j’étais plus jeune. C’est une lycéenne. Une lycéenne qui sans se mettre en valeur est pourtant belle, et attirante…
Qu’est-ce que je fabrique moi ? C’est pas bien ce que je fais, hem, je loupe le cours, alors, où j’en étais…
…En fait non, cette réflexion est intéressante. Vous autres lecteurs, qui me lisez depuis un moment, vous avez sûrement remarqué plusieurs unions sentimentales en devenir dans cette histoire. Et peut-être que ça vous casse les pieds de voir les différent protagonistes ramer. J’attire votre attention sur le fait que je suis un des protagonistes concernés et que cette histoire est donc complètement réaliste. Et mettez vous donc un peu à ma place. L’amour n’est pas un sentiment facile à appréhender, surtout pour une andouille de binoclard telle que moi. Je vous prie donc d’être indulgent et de poursuivre votre lecture sans râler outre mesure. Par ailleurs, je vous précise que cet épisode à l’eau de rose sera possiblement le dernier. Je dis possiblement parce que si vous râlez ça va peut-être durer plus longtemps. A bon entendeur.
Le cours a donc continué, toute la journée avec, dans sa morosité ordinaire. Arrivé à la fin des cours nous nous sommes retrouvés, moi, James, Jessie, et Tim, devant le portail.
-Bon ! On se retrouve tous ici dans deux heures, hein ? A commencé James avec entrain.
-Ouais, ouais, soupire Tim.
-Et n’oubliez pas vos tenues de soirée ! Lance Jessie avec entrain.
Oh punaise.
-Et Fred ! Renchérit James, on veut te voir, hein ? Ce serait dommage de faire la fête sans toi !
-Ouais ouais, répond-je d’un air très Tim.
La. Vache. Non seulement va falloir que je vienne, mais en plus, va falloir que je mette autre choses que mes vieux pulls et mes jeans, ça promet. Déjà, est-ce que j’ai autre chose que ça ?
C’est la réflexion que j’ai fais à ma penderie, quelques minutes après. Il y a un tas de trucs que je n’utilise pas là-dedans, cela-dit. Bon, allons-y méthodiquement. Ça non, ça non, ça non, ça non. Je sais, vous voyez pas ce que je regarde, mais c’est pas plus mal.
Après quelques instants de réflexion je me suis dis que je n’aurai pas mieux que la vieille queue de pie que j’ai mis au mariage de tante Thérèse y a un an. Elle me va encore. C’est un peu démodé mais c’est le seul truc que j’ai qui doit faire un peu tenue de soirée. C’est un costume pingouin digne de celui d’un jeune clarinettiste dans un orchestre premier cycle : pantalon de toile noire, veste assortie, chemise blanche, nœud papillon, boutons de manchette, chaussures cirées de ville. Le truc zéro raccord avec une fête lycéenne par excellence, mais bon. J’ai vraiment pas mieux, alors, soit.
C’est fou ce que ce genre de tenue est confortable, cela-dit, en dehors des chaussure qui bousillent un peu les pieds (j’ai du grandir en même temps), la toile est très agréable, et rien ne serre, même pas le nœud pap.
C’est marrant. Quand je suis dans la Xsantia avec ma mère, déjà, la plupart du temps c’est surtout le matin, vu que le soir je rentre en bus, et le fait qu’il ne se dise pas grand chose n’est pas vraiment un soucis. On s’est réveillé y a à peine une heure, tout le monde est encore un peu dans la semoule.
Mais là, en début de soirée, le son du moteur avait un côté bien plus malaisant. D’autant que ma mère a un sourire étrange qu’elle n’a pas d’habitude au volant. Ça y est, la voiture s’arrête, voilà le lycée. Il a une allure étrange, de nuit, avec ses fenêtres allumées…Le ciel est d’un bleu qui pourrait presque être menaçant. J’ai l’impression que quelque chose va mal se passer, en tout cas, j’ai un mauvais pressentiment
Passé la cours, grand no man’s land sans vie et le couloir, labyrinthe sordide, me voilà devant la porte de la salle des fêtes…Je vais encore avoir l’air ridicule, je sens le Bertrand ou la Yasmina qui vont fuser de remarques cinglantes. Ça promet. Ce serait tentant de rester devant ces portes toutes la soirée, j’ai une boule au ventre. Le soucis, c’est que mes amis m’attendent, allons bon…
Bonsoir Sirix, je ne crois pas avoir déjà posté un commentaire ici, celui-ci serait donc a priori mon premier.
Et pourtant ! Voilà maintenant 5 ans que je suis ton histoire, depuis ses débuts en 2013, quel chemin parcouru !
Je voulais simplement te remercier, ton texte m'a accompagné durant tout mon lycée et une certaine partie du collège, et le fait d'en relire certaines parties fait ressurgir dans ma tête de nombreux souvenirs prenant place au cours de ces 5 longues années.
Je ne suis pas vraiment doué en tant que commentateur brut de texte, alors je te dirai simplement de continuer ce que tu fais et à ton rythme, ROTW est un peu comme un feuilleton qui rythme mes passages sur CL.FR, on ne s'en lasse pas et j'y vois même un certain refuge, comme un endroit familier.
Encore merci Sirix, ça m'a vraiment fait tout bizarre quand je me suis rendu compte que je suis ton lecteur depuis maintenant un bon nombre d'années !
Ainsi, Replika approche de la quarantaine ? C’est l’âge mûr dit-on.
C’est un chapitre d’intermède, qui permet de se recentrer un peu sur la vie lycéenne. De ce point de vue, il est dans la lignée des chapitres précédents avec les correspondants. Pourtant, il se démarque beaucoup d’eux.
Il se démarque de deux manières Tout d’abord par ce passage où le quatrième mur est brisé, où il y a une adresse directe au lecteur. Ce passage vient rompre le ronronnement du récit et rebattre les cartes des histoires d’amours en train de se développer. C’est extrêmement surprenant, mais laisse présager des choses intéressantes. D’autre part le ton dans ce chapitre a changé. Plus noir, plus pessimiste, moins léger que dans tout les chapitres qui précédaient. Même les chapitre d’attaques nocturne n’était pas aussi pessimistes.
Cela se manifeste de deux manières. D’une part par l’accent mit sur l’exclusion sociale de Fred : insulté, mais aussi hors des cercles festifs. D’autre part par l’auto-dépréciation du narrateur qui lui-même ne peut et ne veut croire à ses sentiments, et déprécie sa capacité à les analyser correctement.
Étrangement pourtant, on peut voir comme une note d’optimisme sur la fin. Entre le sourire maternel, et finalement cette hésitation si commune, si normale à l’adolescence lors de l’arrivée au seuil de la fête.
En somme c’est un chapitre un peu court, et qui quoique puissant en termes d’émotions nous laisse sur notre faim : on ne peut que se demander s’il y aura une attaque, et comment vont se développer les relations entre Céleste et Fred.
Au plaisir de le voir trouver amour et joie ! _________________ AMDG
Prophète repenti de Kane, vassal d'Anomander Rake, je m'en viens émigrer et m'installer en Lyoko.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut à tous.
Avant toute chose, non...non non. Pas d'avancée de la fanfiction.
Pourquoi je poste alors ? Bah...pour vous tenir au courant. Ça fait presque un an que Replika est en stase. Et j'en suis très sincèrement désolé.
Je n'ai pas oublié la fic, je ne compte pas l'arrêter, mais j'ai beaucoup de mal à la continuer, ces derniers temps. J'ai eu beaucoup de soucis personnels, beaucoup de difficultés dans ma vie, et d'autres passions et projets qui m'ont dernièrement occupé.
Cependant, j'ai continué d'écrire ce trente-neuvième épisode, tout juste ai-je fait quelques lignes. Je ne suis pas encore bien sûr de ce que je souhaite faire de l'intrigue que j'ai développé ces derniers temps, et comme je disais, j'y dédie peu de temps.
Mais je tiens à vous dire que je continue, et qu'on avancera progressivement. Je ne donne toujours pas de date, je ne veux pas vous offrir davantage de regret.
Répondons toutefois au commentaire, comme je le faisais à l'acoutumée entre deux épisodes.
@Appryl : Merci beaucoup de ton retour, mine de rien, ça fait chaud au cœur de savoir que des gens nous suivent toujours depuis tout ce temps, j'espère que la suite, quand elle arrivera, continuera de te plaire, et que tu seras toujours là.
@Silius : Depuis le début de la fiction Fred se plaît à briser le quatrième mur, c'est quelque chose de régulier dans la fic, mais depuis le temps que l'histoire avance, cela s'oublie parfois. Concernant la suite, comme je disais, je ne suis pas encore sûr. Advienne que pourra.
Sur ce, encore désolé de vous faire autant attendre, je sais qu'au final peut-être que la plupart d'entre vous se lassent et s'en aillent, surtout sur un forum qui se délabre progressivement, mais je promet aux plus fidèles de revenir, avec la suite du chapitre. _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonsoir à tous.
Et oui. Je suis toujours là. Oui, je ne vous ai pas oublié…
Ça fait tant d’années, maintenant…C’est tellement étrange de revenir ici.
Comme je vous l’avais dit, écrire la fic est devenu très difficile, ces derniers temps. Il s’est passé énormément de choses. Et je n’ai pas vraiment envie de m’étaler dessus. Ceux qui doivent savoir savent déjà.
Toujours est-il qu’après trois années sans épisode, Replika on the Web voit enfin son épisode 39 se boucler. Ça aura été un épisode très difficile à écrire pour moi, tant pour des raisons personnelles, que pour son côté, je pense, novateur, dans la fanfic. Je n’ai jamais abordé ce genre d’intrigue, avant. Du moins, pas de manière aussi prononcée, et j’ai vraiment eu peur de paraître maladroit, ou gnangnan. Je pense être enfin arrivé à une version qui me satisfait.
De tout cœur, j’espère qu’il vous plaira. Je suis, vraiment, sincèrement désolé, d’avoir laissé Replika en suspend aussi longtemps. Le temps est passé tellement vite…Et tout semble tellement loin, maintenant. Mais, je n’ai jamais voulu arrêter, et, j’ai toujours envie de continuer. Je ne pense pas avoir la régularité que j’avais en 2013, et que j’avais perdu il y a déjà pas mal de temps, mais, même si aujourd’hui, je n’ai plus beaucoup d’accroches sur le forum, Replika reste un projet qui m’est cher, et que j’ai toujours envie de terminer.
Je voudrai souhaiter un grand merci à tous ceux qui m'ont aidé, ces dernières années. Tout ceux qui sont toujours là, tous ceux qui m'ont soutenu et aidé dans l'écriture de l'épisode. Et merci à tous, de continuer l'aventure, avec moi, malgré cette longue pause.
Voici donc, la deuxième et dernière partie de l’épisode 39. 39 épisodes. On en est à presque 300 pages dans mes brouillons. On en a fait, du chemin. Bientôt neuf ans.
Je pousse donc les deux battants. C’est assez bondé au final ! J’ai du mal à voir les murs bleus de la salle des fêtes. Qui est au passage une grande salle sans particularité : quatre murs, quelques poutres, un plafond en pyramide. Quelques yeux se posent sur moi. Très vite suivis de quelques sourire, ou de mines d’étonnement. J’avoue avoir du mal à interpréter ces émotions. Au début, j’ai cru à de la moquerie. Jusqu’à ce que je remarque Bertrand, qui au lieu d’un sourire, lui, tirait davantage une mine de poisson rouge à qui on aurait volé ses flocons dégueus qui puent et que le chat renversait tout le temps du temps où on avait un aquarium.
Un peu hésitant, assez troublé, j’avance un pied, puis l’autre, et entre doucement dans la salle sous les regards réguliers des gens. Je sens des dizaines d’yeux me braquer comme des projecteurs. Je pourrais être sur l’allée d’un défilé de mode que je serais pas moins regardé, les acclamations en moins. Remarque, je recommence peut-être à me faire des films.
A y voir de plus près, les gens sont retournés à leurs occupations. Ça a plus regardé mon entrée qu’autre chose. J’aurais dû mettre un slowmotion et un bon rock épique avec des chœurs gospel. Mais par écrit c’est plutôt difficile à rendre.
-Aaaaaah ! Bah t’es venu finalement !
James me tape sur l’épaule, avec un grand sourire, il porte une chemise rose et un pantalon noir moulant. On le croirait sorti d’une photo de boîte Rockabilly. A côté de lui, Jessie est en costume cravate, un peu trop grand pour lui. Ça ne m’étonnerait pas d’apprendre qu’il l’a piqué à son père.
-Tu veux boire un truc ? Le bar est là-bas, déclare Jessie.
-Heu…Ouais.
On s’est donc dirigé vers le bar. Le choix ne valait sans doute pas celui d’un grand établissement, mais moi il me suffit d’une grenadine. Devant nous se dressait la foule d’élèves qui discutaient ou dansaient sur de la musique de jeunes. Je sais, c’est paradoxal qu’un jeune parle de musique de jeune, mais bon, je dois avouer que je n’écoute pas beaucoup de musique, et qu’en dehors des références de mes parents, je n’ai pas grand-chose comme bagage culturel.
-Adèle n’est pas venue ? Demandais-je.
-Pas que je sache. Mais c’est pas surprenant, répond James.
-C’est dommage, renchérit Jessie.
Je continue de siroter mon verre, tout en regardant les autres, passablement lassé. C’est pourtant que le début.
-Ils ont annoncé des slows, pour tout à l’heure, commente l’allemand disco.
Je rate une gorgée.
-Grmbquoi ?
-Des slow ? Ajoute Jessie d’un air interrogatif.
-Ouais, en gros, des chansons ou les garçons et les filles vont danser ensemble.
-On est pas obligé au moins, non ? Questionnai-je.
-Ach, répond James dans un rire, tu fais ce que tu veux. Mais bon, c’est une occasion à ne pas manquer ?
Une occasion ? Qu’est-ce que tu racontes, ça va pas la tête ? Comme si moi j’avais envie de danser avec une…Heu…
-Je vais inviter Marie, je pense, ça sera notre première danse.
-Ah ouais, trop bien ! Répond Jessie comme un gros gamin.
-Tu vas danser avec quelqu’un, toi ? Lui répond James.
-Heu…Bah…Je sais pas. Tu penses que les filles voudront danser avec moi ?
-Ah bah pour savoir, faut demander ! Répond-t-il en lui donnant un grand coup dans le dos, qui manque de lui faire régurgiter son jus d’orange.
-Glerp ! J’ai aucune idée de à qui je vais demander moi ! Dit-il en s’étouffant à moitié.
-Bah, t’as le temps pour te décider.
Le lunaire met donc ses gros yeux de poisson en marche et commence visiblement à analyser tout ce qui dispose d’un sexe féminin dans la salle. Avec sa fameuse discrétion hors pair.
Je regarde la salle, moi aussi. Elle est là. Ça fait depuis que je suis entré que je l’ai remarquée. Elle porte une robe noire, style vintage, avec de longues manches pointues, et un col en V, du plus bel effet. Sa chevelure semble plus luisante que d’habitude, et cascade dans une belle spirale anglaise, sur son habituelle queue de cheval. Les traits de son visage sont accentués par un subtil mais visible maquillage. Elle est avec d’autres filles de la classe, à discuter, un verre de menthe à la main.
-Eh Fred ! Tu penses quoi de Blandine ?
-Gné ?
Pourquoi est-ce qu’il me demande ça, l’autre ?
-Si je dois inviter une fille, il faut qu’elle soit bien !
-Qu’est-ce que tu veux que j’en pense, de Blandine, moi ?
-Bah, je sais pas, je te demande ?
-Bah je sais pas non plus moi. C’t’une fille, bronzée aux cheveux noirs, à qui j’ai jamais parlé.
-Ah…
-Je l’aime bien, Blandine, moi, réponds James, même si elle a un peu trop de boutons !
-Ah, heu…Ouais.
Ne me dites pas que…Oh non…
-Yasmina alors ?
-Hmmmmmm….
Et allez, un rating de filles. Bon dieu, j’adorerai avoir un vaisseau spatial pour fuir à vitesse lumière.
-Elle est jolie, mais je la trouve un peu cruche.
Remarque avec Jessie, ça ferait une bonne paire.
-Ah bon. Et Nathalie alors ?
-Trop grande, tu aurais le nez dans sa poitrine.
Ça le rendrait à peine plus gênant que d’habitude.
-Ah, oui, effectivement. Et Rebecca alors ?
-Elle a un appareil dentaire !
Ah oui c’est sûr, critère indéniablement fiable pour choisir une partenaire.
-Mais tu me verrais inviter laquelle alors ? Questionne Jessie avec ce qui pourrait s’apparenter à du désespoir…
-Adèle. Fais-je d’un ton éteint. Jessie manque de s’étouffer une nouvelle fois avec son jus d’orange.
-GLURP ! Quoi ? Mais…heu…elle….elle est pas là.
-C’est bien pour ça que c’est sans doute celle qui t’ira le mieux. Continue-je d’un ton cynique.
-Pfffff, quel rabat joie celui-là, eh, tout ça parce qu’il dansera pas avec celle qu’il veut, lui.
-Je te demande pardon ?
Là, je dois bien avouer qu’il s’est passé un truc bizarre, je n’ai pas trop compris, j’ai l’impression que je me suis mis à serrer les poings.
-Bah oui mon vieux, si tu veux faire ton slow avec Céleste, ce serait bien de prendre les devants avant que son autre prétendant ne fasse quelque chose.
-Pourrai-je te demander de quoi je me mêle, bouffeur de bretzel ?
-Eh, on calme la testostérone, je ne fais qu’exprimer des faits.
-Je suis très calme, et j’aimerai que tu arrêtes de dire des conneries.
-Aussi calme qu’un officier de Vichy pendant la rafle, oui.
-Ah parce que ça vous a pas plus de récupérer nos juifs pour vos fours à combustible ?
-Heu…les gars…
Jessie tire une grimace, je ne crois pas en avoir déjà vu une du genre sur son visage. Il semble terrifié. Mais pas comme face à une horreur de X.A.N.A. ou autre…
-Ah bah le point godwin évidemment, parce que nous, ach, ce qu’on a toujours fait, c’est cramer des juifs.
-Je te signale que c’est toi qui l’a ramené avec Vichy, moi à la base je te demandais juste d’arrêter de dire de la merde.
-Ce serait peut-être bien que t’assumes ce qui te trame dans ta tête au lieu de dire que c’est moi qui dit de la merde, comme tu le dis si élégamment.
-Ça t’embête que je sois grossier ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité, monsieur je jure dans une autre langue parce qu’au moins personne comprend.
-Quand je jure au moins ça ne s’adresse pas à quelqu’un.
-Ça t’empêche pas de faire des remarques désobligeantes.
-Y a que la vérité qui fâche.
-T’en a d’autres des proverbes de merde comme ça ?
-Je préfère les proverbes au fait de dire merde tout le temps.
-Ouais, bah je…
-Les gars !
J’ai soudainement une étrange reprise de conscience. J’ai…très mal à la tête, j’ai l’impression de voir trouble, et j’entends mes oreilles bourdonner. Je n’entends que ça, d’ailleurs, que mes oreilles qui bourdonnent, il n’y a plus de fête, autour.
J’ose lentement détourner mon regard de James, qui a l’air de faire de même.
Cette fois, ce n’est pas moi qui imagine. Il y a des yeux, une myriade d’yeux qui nous font face, interloqués, surpris. Maintenant que j’y repense, j’ai ma gorge qui me fait mal, j’ai visiblement haussé le ton, sans m’en rendre compte.
Un silence titanesque hante la salle. Jessie tremble, comme s’il voyait la faucheuse entre nous deux, je me tourne vers James, qui lance une mine lourde de jugement vers moi. Même si en réfléchissant, je n’aurai pas su quoi répondre, j’ai lancé d’instinct :
-Je rentre. A plus les gars.
Alors que j’entame un pas lourd en fixant le sol, vers la porte, je sens tous les regards me suivre et leur jugement fuser dans toute la salle. La porte semble loin. A des kilomètres, mais à mi-distance, la dernière des choses que je voulais entendre brûle mes oreilles.
-On se rebelle, Meuringue ?
-Ferme ta gueule, Dagobertrand.
C’est sur cette dernière tirade que je franchis enfin la porte. La lumière disparaît, faisant place au sombre couloir.
Je reste quelques instants comme ça. Debout, derrière la porte. J’entends mon cœur battre. Petit à petit, le brouhaha de la fête reprend, derrière la frontière…Comme s’il ne s’était rien passé. Je m’élance alors vers l’avant, et fuit dans le couloir, en courant.
J’ai du mal à garder les yeux ouverts, je sens des larmes cisailler mes joues, alors que je traverse la cour. Je passe le portail, et longe le trottoir. Seuls les lampadaires guident ma course. Pourtant, je sais où je vais. Vers la maison. M’en fiche du bus, m’en fiche d’appeler ma mère, tout ce que je veux, c’est rentrer. Tout seul.
Je finis par ralentir la cadence et revenir à une marche plus classique, en haletant. Je n’ai plus l’énergie de courir. De toute façon, mon physique de pauvre geek squelettique n’a clairement pas les réserve de me taper les quelques bornes jusqu’à la maison au pas de course.
Je continue donc, en marchant. La ville est sinistre. Et plutôt vide. Mais je ne m’en occupe pas. Les pensées fusent, dans ma tête. Je ne pourrai même pas vous les décrire. Je me sens mal. Vraiment mal. Je regrette ce qu’il s’est passé. Je ne voulais pas m’énerver. Je n’ai pas réfléchi. C’est venu comme ça, d’un coup. Il a sous-entendu que j’avais des soucis avec Céleste, et, ça…je sais pas, ça a déclenché un truc. Quelque chose d’horriblement désagréable.
J’aurai pas dû répondre violemment, j’aurai pas dû être aussi grossier, aussi méchant. C’est vrai, il disait la vérité. C’était désagréable, mais c’était vrai. Peut-être qu’il s’y est mal pris, mais j’aurai pas dû m’énerver.
Progressivement, la ville sombre laisse place à la campagne, tandis que la route sillonne toujours doucement vers mon village, pas après pas. Les lumières des maisons finissent par éclairer l’horizon.
Le temps n’a plus l’air de défiler, du moins, pas comme d’ordinaire. Tout est flou, fantomatique. Le trajet semble passer vite et en même temps durer des heures.
-Bah…Tu es déjà rentré ? Pourquoi tu ne m’as pas appelé ?
-J’ai pris le bus, je voulais pas t’embêter…
Je monte l’escalier, sillonne le couloir, monte l’échelle, ouvre la trappe. Je m’assois sur le vieux siège de bureau. Aucun bruit, rien. Tout est en veille de toute façon. Je plante ma tête dans mes bras. Je n’ai rien de mieux à faire, de toute façon.
Je me suis surement endormi, je ne sais pas. Ça a continué de défiler dans ma tête et j’ai un peu perdu pieds avec la réalité. C’est le bruit de la porte d’entrée qui m’a réveillé. J’ai d’abord cru que c’était mon père qui rentrait, mais j’ai entendu ma mère discuter avec une autre voix que j’ai rapidement reconnu. Elle semblait expliquer quelque chose à ma mère, puis j’ai entendu des pas, dans le couloir, puis l’escalier, puis l’autre couloir, et enfin, la trappe s’est ouverte. Mais je n’ai pas sorti ma tête. Elle s’est ensuite refermée, et je l’ai sentie approcher.
-Il semblerait que tu aies besoin de parler.
Je relève lourdement la tête, et je rouvre les yeux. Elle est en face de moi. Elle a toujours sa robe, sa belle coiffure, et son joli maquillage, mais elle ne sourit plus…
-Je suis désolé.
-Je présume qu’on a tous nos mauvaises passes. Je suis allée demander à Jessie ce qu’il s’était passé, après la fête. Il m’a expliqué.
-Je suis désolé…
-J’ai bien compris oui. Mais je présume que je te dois des excuses aussi.
J’ai une sorte de…tic.
-En…quoi ? Tu n’as rien fait de mal ?
-Je n’ai peut-être rien fait de bien aussi. J’aurai peut-être dû clarifier la situation avec toi plus tôt.
-…On aurait peut-être dû clarifier les choses ensemble en même temps…
Ça m’étonne de dire ça, un peu comme tout à l’heure, ça vient tout seul, sans que je réfléchisse. Elle reprend.
-Ce qui est fait est fait…Je….Hm…
Je relève le nez. A un moment, il faut bien se lancer.
-Je suis désolé d’avoir été…jaloux. Je…N’ai pas compris ce qui m’a pris. Quand je t’ai vu plus souvent avec lui, ça m’a…Je ne sais pas. Je n’aurai jamais cru que…Je n’aurai jamais pensé que…
-…Que ?
-….Que…
C’est tellement difficile…
-Que tu étais aussi importante pour moi.
Une sorte d’étrange chaleur semble se propager dans le grenier. Ce n’est peut-être pas ce qu’il aurait fallu dire, peut-être que ce n’était pas exactement ce que je voulais dire, mais c’est comme ça que c’est sorti. Je regarde les yeux de Céleste dans la pénombre, ils semblent briller. J’ai l’impression de la voir rosir, mais je n’arrive même pas à être sûr.
-…Peut-être que je ne l’ai pas réalisé non plus.
-J’aurai dû te le dire plutôt, je présume, au lieu de ressasser dans mon coin.
Léger silence.
-Au moins tu l’as dit.
-Mais ?
-Quoi mais ?
-Et…le…
-Eide ?
-…oui…
-Ce n’est pas parce que je le trouve gentil que je t’ai définitivement oublié. Il repartira, de toute manière.
-Je…hmpf.
-Frédéric…je…
On est resté quelque instants, nos regards entremêlés, puis, on a détourné nos têtes d’un même mouvement. Puis…son téléphone a sonné. J’ai laissé mon regard dans le vague, je n’ai même pas fait attention à ce qu’elle a dit, jusqu’à ce qu’elle raccroche.
-Il va falloir que je rentre. Il est tard. Je…Hm…
-Bonne nuit, Céleste. Pardon. Encore.
-…Bonne nuit, Frédéric…La…La nuit porte conseil.
C’était, assez lunaire, comme moment. Quand j’y réfléchis, toute cette soirée a été lunaire. Chargée en émotion. Bien différentes pourtant de celles que j’ai pu ressentir les jours précédents…C’est étrange de se dire que même quand on vit des aventures intense, le reste de la vie, lui, n’en est pas forcément plus calme…
Je présenterai mes excuses à James et Jessie demain. On verra…Ce qu’il advient ensuite, je présume. Peut-être que…Je ne sais pas. Comment les choses évolueront…Il m’a semblé que…Qu’elle…Je sais pas. Est-ce qu’elle a…
Après toutes ces années c'est toujours un plaisir de te lire.
À leur manière, tes posts font écho aux très lents battements du coeur de ce forum, mais il bat toujours !
Sache que tu as encore des lecteurs de la première heure, et on restera encore pendant des décennies s'il le faut :)
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Bonsoir à tous.
Merci pour le retour Appryl, c'est toujours agréable à lire. Surtout après une aussi longue pause.
Je n'ai pas encore démarré la suite de la fanfic. Je me laisse encore du répit. Mais j'ai quand même envie de revenir sur la conception de l'arc qui s'est déroulé ces dernières années. Arc implicite vu qu'il n'a pas de titre, mais qui concerne la première intrigue de couple de la fiction.
Les arcanes du Replika : Le premier couple
Spoiler
L'idylle entre Fred et Céleste est la plus ancienne imaginée pour la fanfic. Elle était déjà présente sur le premier prototype dont j'ai déjà parlé, comme le couple James Marie, mais ce dernier a été imaginé plus tardivement.
Pour commencer, les trois titres des épisodes concernés par cette intrigue possèdent une référence secrète. Bien que pour le dernier, ce n'était pas vraiment trouvable.
Pour l'épisode 37, tout a commencé par le big bang, il s'agit d'une référence à Big Bang Theory. La très célèbre sitcom américaine ponctuée de geeks et d'intrigues amoureuses. Cela me paraîssait pertinent.
L'épisode 38 contient une référence qui m'est beaucoup plus chère : "Faites vous des rêves aussi bizarre ?" est une des dernières paroles d'une chanson que j'aime beaucoup. Il s'agit de "Mes Lumières d'Espoir" que l'on entends deux fois dans Winnie l'Ourson II, chantée d'abord par Roger Carel dans le rôle de Winnie, qui je trouve chante magnifiquement bien, et au générique de fin, sous une version pop romantique, interprétée par Claude Lauzzana et Marielle Hervé. Ce n'est pas une chanson d'amour à proprement parler. Elle décrit surtout l'histoire d'un personnage perdu, faisant appel aux étoiles pour lui venir en aide. C'est cette musique qui m'a donné l'idée de l'intrigue. Je la connais depuis tout petit, et l'aime vraiment beaucoup. J'adore la vieille pop romantique des années 80/90.
Si vous décidez d'écouter la chanson, ou que vous la connaissez, vous ferez sûrement des parallèle avec les derniers épisodes sortis.
Enfin, l'épisode 39, lui, est une référence aux boum qui ont eu lieu durant mes classes découvertes, quand j'étais écolier. Je restais souvent là où il y avait les boissons en regardant les autres danser. Sauf qu'en CM2, je me suis décidé lors d'un slow à inviter mon amoureuse. Mais la musique s'est terminée avant que nous ne commencions à danser. J'aurai dû me décider plus tôt. >.<
Concernant l'intrigue en elle même, je n'ai cessé de manier et remanier le script. A la base, le déroulé des évènements devait être beaucoup plus long, et la dispute entre Fred et Bertrand (pas celle avec James, celle avec Bertrand) devait avoir bien plus d'importance. Elle aurait dû amener Fred à révéler sous la colère l'histoire du Macstodonte à Bertrand, et lancer toute une intrigue là-dessus pour la suite. Mais je n'ai jamais été satisfait de cette intrigue, alors j'ai abandonné cette idée. Quelques scènes de cette intrigue ont toutefois été remaniées et sont toujours présentes dans le script de l'épisode 41 notamment.
Concernant le dénouement de l'arc, lui aussi a été très difficile. J'ai littéralement tout envisagé : dans une version, Fred et Céleste s'embrassaient à la fin de l'épisode 39, officialisant leur relation. Comme dans l'épisode 22 Routine. Dans une autre version, ils se disputaient très violemment, comme dans l'épisode 22 Routine. J'avais même prévu de référencer le fameux étrange (et très kitch) changement au rouge de l'arrière-plan pendant cette célèbre dispute de Yumi et Ulrich. Mais que ce soit l'officialisation comme la grosse dispute, ça ne me plaisait pas trop pour la suite. Je n'avais pas envie de conclure l'intrigue entre Fred et Céleste si tôt, ni de la compliquer davantage façon saison 3. Ainsi, j'ai progressivement basculé sur l'entre-deux qu'on a aujourd'hui. Comme l'épisod 39 le suggère lui-même, il y aura une suite au développement de cette relation. J'ai encore quelques idées, mais j'attends certains épisodes clés de la fiction pour revenir là-dessus. Vous verrez.
C'est donc une grande partie des coulisses sur la rédaction des derniers épisodes. J'espère que ça vous aura plu. Comme dit précédemment, je ne promet plus rien, pour la suite de la fanfic. J'ai toujours envie de continuer, mais ça ne veut pas dire que je le ferai dans l'immédiat. Replika on the Web reste un projet assez lourd pour moi, et j'ai aussi d'autres projets ailleurs : le dessin, la musique, ma chaîne YouTube...Et la vie en général, de toute façon.
Surveillez quand même le topic de temps à autre, sait-on jamais ! _________________ Auteur de la fic Replika on the Web.
Dernière édition par Sirix le Jeu 29 Sep 2022 13:58; édité 1 fois
Inscrit le: 24 Mar 2012 Messages: 611 Localisation: Dans mon mausolée.
Plop Sirix !
J’étais d’humeur à commencer la lecture d’une fanfic avancée, je vais donc en profiter pour faire une critique englobant la totalité de ma lecture. Loin d’être dans mes habitudes, mais vu la taille du sujet… j’ai lancé la pré-écriture de ce commentaire sur un fichier “google doc” pour y incrémenter mes remarques au fur et à mesure de ma lecture (plus pratique que de préparer ça sur la fonction répondre). Et aussi, je te l’avais dit sur Discord que je viendrais te faire un retour. Et quel plaisir, une fanfiction sponsorisée par Apple.
J’ai eu un peu de mal à totalement rentrer dans l’histoire lors des deux premiers chapitres. Effectivement, ils sont datés, mais ma remarque va surtout s’appuyer sur le style général de la narration et des incises. Pour commencer la narration à la première personne, pratique pour entrer dans la tête d’un personnage principal et se faire à son univers, de plus, ce style contribue fortement au rythme que tu as mis en place. C’est plus lent que Code Lyoko, on prend le temps de découvrir les nouveaux personnages ainsi que leurs interactions, bien que la première personne empêche d’entrer davantage dans les détails : ce qui construit des limites à l’intimisme que tu as posé. Bien que ça aurait créé un vague état d’ennui, l’idée d’avoir une scène de la vie courante de chaque personnage principal aurait probablement permis de plus facilement les rendre identifiables. Mais c’est vrai que ce que tu as fait fonctionne quand même. Quant aux incises, c’est très répandu sur ce forum entre autre, mais l’usage du “-” au lieu du tiret cadratin “—” me fait et fera toujours tiquer. C’est du détail presque sans importance pour une fanfiction, mais c’est le genre de trucs qui me frustre quand je lis, hélas.
Ce qui ne m’empêche pas d’avoir quand même beaucoup apprécié la lecture à partir du chapitre 3, 4 et 5 qui nous amène vers le premier arc : “l’arrivée de XANA”. Ce qui est d’ailleurs un pont particulièrement malin entre la série et cette fic. L’approche purement informatique arrive brillamment à donner du neuf dans un univers qui a toujours brillé par son absence (ou presque) de réalisme. Ce côté très technique et terre à terre, en plus de donner le ton, parvient à donner le sel à la lecture. J’en suis presque à lire pour connaître des explications, pour observer du piratage et contre-piratage… en fait, ton approche me fait énormément penser à ce que fait Vince Gilligan pour Breaking Bad et Better Caul Saul : à savoir montrer les choses telles qu’elles sont. Là où beaucoup d’histoires se contentent de passer sur les détails, là, on a du détail (en fonction de ce que tu connais bien entendu). Et c’est vraiment un truc qui me plait. Et le chapitre 7 avec la première “confrontation” avec XANA est l’exemple précis de ce que je décrivais plus haut, en plus d’assez bien se placer dans les zones d’ombres de la saison 4 de Code Lyoko.
Remarque amusante, on sent bien que la fic a été commencée en 2013, juste avec la mention de “Skype”.
Ensuite, arrivé à la seconde partie du huitième épisode, j’apprécie beaucoup la mise en page (le fait que l’écriture soit en blanc, joue aussi beaucoup, ainsi que la séparation entre les dialogues et les descriptions). Cette présentation est VRAIMENT bien plus digeste que celle d’avant (malheureusement perdue à partir du chapitre 9). Remarque qui me vient aussi, le nom des chapitres sont sympathiques, idem pour le “Macstodonte”, je ne l'ai pas souligné au début de mon commentaire, maintenant, c'est fait. Mais à partir du 16ᵉ épisode, j’ai l’impression que pas mal de choses ont changé dans le style, plus fluide, les descriptions mieux espacées (donc plus agréables à lire). Au niveau de l’histoire, arrivée à l’arc suivant, ça continue d’être intéressant. Toujours le parallèle avec Code Lyoko, la montée en puissance de XANA. Mais aussi les personnages que j’arrive un peu plus à apprécier, même si j’y reconnais un peu des équivalents aux Lyoko-Guerriers dans leurs caractéristiques (vite fait, hein). Je présume que c’est tout à fait normal et volontaire.
Chapitre 20, première prise de contrôle d’un personnage par XANA, voilà quelque chose de super intéressant à explorer avec tout ce que tu as mis en place (Donc Céleste Xanatifiée). Utiliser les éléments comme un miroir pour renvoyer les éclairs sur la madame, une assez bonne idée. Cela dit, je pense que c’est le genre de scène où elle aurait pu simplement mourir. Pas étonnant que ça ne soit pas le cas dans le sens où ce n’a pas l’air d’être ta démarche de tuer tes personnages, mais quand même. D’un autre côté, le moment où on pense qu’elle a pu “mourir” à cause du renvoi de foudre met en place une bonne tension, donc bravo pour ce passage. Je partage la perplexité de Zéphyr sur ce chapitre quant à la déxanatification par le biais du renvoi d’éclair. Je ne suis pas sûr que ça marche comme ça, en temps normal. Après, je vois que tu l’as expliqué dans ta réponse que c’est dû à la puissance de l’ordinateur lui-même, pourquoi pas, donc.
Arrive la Saison 2 (si ça continue, je vais finir ta fic en une journée). Et là, dès le début, du très lourd avec la mention du Projet Carthage. Je ne m’attendais honnêtement pas à ce que ta fic s’oriente là-dessus, mais force d’admettre que créer ce second lien est une bonne idée, ouvrant pas mal de portes pour la suite de l’histoire, encore bravo. Quant à l’Arc des nuits chez Freddy, bon, n’ayant jamais joué au jeu, je n’ai pas été plus impressionné que ça, par contre coté description, là, tu te fais plaisir et ça fait plaisir.
J’ai réussi à aller jusqu’au bout, je vais me contenter de ce com’, pas impossible que je relise de manière plus attentive certains chapitres. Tu pourras cependant compter sur moi pour revenir commenter tes futurs “épisodes”.
En tout cas cette fic a la classe, gg. _________________
Que dire...
J'ai commencé à lire cette fanfiction il y a quelques jours et j'arrive au bout, en quête de la suite
C'est incroyable de voir que l'écriture s'est prolongée de 2013 jusqu'à aujourd'hui, elle qu'elle continue.
Hâte de voir le prochain épisode quand il sortira, que ce soit demain, l'an prochain ou en 2033.
Inscrit le: 27 Aoû 2013 Messages: 402 Localisation: Entre une chaise et un PowerMac G5
Salut ! Heu...Bah...
...Et ouais. Putain, 10 ans ! Comme qu'il dirait l'autre. Et oui. Le 27 Août 2013, le premier épisode de Code Lyoko Alternate, Replika on the Web débarquait sur le forum.
Il s'en est passé, des choses. En dix ans. Des péripéties, des épisodes, des rencontres, des romances, des ruptures, des amis, des disputes, des souvenirs, des regrets.
Je vais pas vous faire un laborieux résumé ou un discours solennel. Sans doute que fut un temps, j'aurai revêtu une queue de pie, pour l'occasion, et pourtant, ça semble loin. Très loin.
J'ai quand même bien sûr quelques petites choses pour célébrer l'évènement.
Pour commencer, et bien, tout simplement, l'épisode 40 ! Eh. On pourrait se dire qu'un simple épisode, pour dix ans de fanfic, c'est bien maigre. Après, vu la fréquence des derniers épisodes, ça reste un évènement, mais...L'épisode 40 n'est pas n'importe lequel. C'est un épisode qui est en projet depuis 2015. 8 ans. 8 ans que j'attend d'arriver jusqu'à ce moment de l'intrigue. Et bon dieu que j'ai été heureux de pouvoir l'écrire. J'espère de tout cœur qu'il vous plaira autant à lire qu'il m'a plu de l'écrire.
Sans transition, on se retrouve sous le spoiler !
Quarantième épisode : Une nuit de 24 Heures...
Spoiler
-C’est possible plus noir ?
-C’t’une carte graphique VGA moderne. Y a des millions de couleurs là-dessus. C’est possible.
-Et davantage de détails sur ma coiffure ?
-Moi je veux bien, mais ça ferait pas trop de polygones ?
- Ça dépendra pas mal du niveau de détails de la scène ambiante. Il faudrait fixer un nombre maximal. Peut-être qu’on peut fiabiliser ça en reprenant un moteur physique OpenSource, c’est moi qui ai codé l’actuel. Mais y aurait toute la réimplémentation à faire.
-Laisse comme ça ! C’est rigolo, on dirait que je viens de la PlayStation !
Mission Gamma en préparation. On a testé le scanner. Un protocole plus pro aurait voulu qu’on fasse un test supplémentaire avec un animal vivant, comme le stipule le classeur d’Alban, mais je me suis formellement opposé à mettre Guizmo ou qui que ce soit d’autre de non consentant dans ce machin. Du coup, la suite logique, c’est la création des avatars virtuels qui nous serviront de support sur Lautriv et Replika One. Un rapide tutoriel de Blender et l’extraction de quelques modèles de Babylon Ninja Fighter 3 font déjà de bonnes bases à Céleste, qui s’amuse beaucoup à nous reconcevoir virtuellement. Surtout niveau costume. On est pas forcé d’être avec nos fringues de lycéens sur Lautriv. Ce serait même un peu compliqué d’affronter X.A.N.A. comme ça. Alban dans son classeur parle de tenues de combat avec des pouvoirs spécifiques. On a retrouvé les bases d’un code de génération procédurale d’avatar qui exploite visiblement des données cérébrales du sujet virtualisé, mais ce code est beaucoup trop lourd et incomplet, on a décidé de faire sans. Donc on fait nos avatars nous-même, en se basant légèrement sur les quelques exemples de génération notés dans le classeur. Actuellement, on est sur l’avatar de Jessie. Pendant ce temps, James et Tim sont en train d’apporter des modifications au scanner pour le fiabiliser.
-J’ai pas les yeux de cette couleur ! S’exclame le lunaire.
-Bah…Si ? Répond Céleste.
-Ça fait combien de temps que tu t’es pas regardé dans une glace ? Que je répond.
-Heu…
-Après on peut changer la couleur si tu veux. L’avatar pourrait avoir un aspect totalement différent de toi ! Déclare Céleste.
-Ah ?
- Ce n’est qu’une marionnette pour ton esprit virtualisé. Si tu veux on peut te lier à un des Furby qui se baladent actuellement sur la grand place. Fais-je d’un ton cynique.
-Ils ont pas de bras !
-C’est pas un soucis ça.
-Mais je veux des bras moi !
-…pour ça qu’on en a mis à ton avatar !
-Ah oui c’est vrai.
A défaut de pouvoir générer des avatars complets, on a quand même laissé notre implémentation de test du générateur d’avatar en autocomplétion. Si on oublie de gérer un truc dans la gestion de l’avatar, ce programme est en mesure de nous prévenir et reconstruire les parties manquantes. Qu’il y a quand même énormément de paramètres à gérer, tout à fait possible d’oublier un truc.
-Frédéric !
-Adèle ?
-Arrête de m’appeler Adèle !
-Oui, bon. Quoi ?
-On a pas tout ce qu’il faut, ici, il faudrait qu’on aille chercher des trucs au labo du vieux Mans.
Je tourne mon regard vers le vélux.
-Heu…C’est pas un peu…
Je suis instantanément interrompu par un bip bien insupportable de nos chers appareils des années 2000. Tim sort son téléphone de sa poche.
-Mon père. Faut que j’y aille. Allez chercher le trucs sans moi ! Je vous fait la liste !
-Quoi ? Ça peut pas attendre ?
-Pas envie qu’on bouffe une nouvelle attaque à la tronche sans pouvoir répliquer !
-Bah oui mais…
-C’est pas si loin le Mans !
-Oui mais faut pédaler quand même ! Fait Jessie.
-‘tendez, j’ai une idée, je reviens dans cinq minutes, annonce James.
-Je peux pas attendre, James, répond Tim.
-Nan mais toi vas-y !
-…Ah.
Tim semble piquée, même si je ne pense pas qu’elle ait raison particulière de l’être, mais du coup, elle quitte la pièce, James la suivant rapidement. Ne restent donc que moi, Jessie et Céleste, qui nous fixons bêtement sans comprendre.
-On peut changer ma coiffure ? Reprend Jessie
-Oh galère ! Ils sont bien comme ça tes tiffs, fais-je
-On peut bien essayer un truc ! Commente Céleste.
-…Flemme de changer l’implémentation moteur rien que pour ses cheveux.
-Eh ! Quitte à aller dans un monde virtuel sous les traits d’un avatar autant en avoir un qui ai de la gueule ! Me répond le lunaire.
-…Je sens que je vais regrett…
Sans que je puisse finir ma phrase, le harlement caractéristique d’un cyclomoteur se fait entendre de manière sonore depuis le vélux.
-Pfouuuuh…Ces motards j’te jur…
Décidément je peux pas en placer une, maintenant c’est le téléphone de Jessie qui m’interrompt.
-Allô ? Ah James ! Dehors ?
Perplexe, je m’approche de l’escabeau du vélux et passe ma tête par la fenêtre. Sauf que…
-Jessie ! Monte pas quand je suis sur l’échelle on va tom…
…Ah. C’est pas Jessie, c’est Céleste. C’est tout de suite plus troublant d’être à deux serrés sur ce petit escabeau avec elle.
-Hey hey hey !
En contrebas, près de la rue, James nous fait signe. Il chevauche une impressionnante moto noire, d’apparence ancienne mais luxueuse. Vraisemblablement taillée pour la vitesse, à en croire le profil effilé jusque dans le double feu avant, plus évocateur d’une machine sportive que d’un simple moyen de transport. Triumph est gravé sur le réservoir. A côté du véhicule est accroché un side-car tout aussi profilé, de couleur assortie, cerclé de barres de chrome.
Si l’engin me laisse dans une indifférence franche, Céleste émet un sourire amusé à sa vision...Vite écourté par le fait que l’escabeau se casse violemment la goule, vu que cette andouille de Jessie a voulu nous rejoindre. Nous faisant nous écrouler lamentablement tous les trois.
Après quelques secondes sonné je percute que j’ai eu le réflexe de tendre les mains devant moi pour éviter de me fracasser sur le plancher, et que j’ai fermé les yeux. Par contre on dirait que mes mains touchent un coussin. Pourtant y a pas de coussin à cet endroit. J’ai quand même pas roulé jusqu’au lit…
…
-PARDON ! Pardon pardon pardon ! J’ai pas fait exprès !
Je me relève précipitamment et m’époussette.
-Hein ? Qu’est-ce qu’y a ? Demande Jessie, qui manque de retomber en se relevant.
-Rien rien ! ...En voulant me relever j’ai…Heu…Je lui ai tapé le nez !
Céleste se relève également, les joues légèrement rosies.
-Bah pourquoi t’as fait ça ?
-C’est rien, il a pas fait exprès, répond l’intéressée d’une voix un peu aigüe.
-Mais…
-On descend ! Fais-je.
On rejoint donc James devant l’entrée du jardin.
-Pas mal hein ? C’est un oncle qui l’a donnée à mon père. Mais mon père s’en fiche alors elle passe ses jours dans un garage.
-Je suis pas sûr de comprendre…Répond-je.
-Bah, y a pas besoin de pédaler pour atteindre le Mans avec ce truc ! Me répond l’allemand d’un ton enjoué.
-Mais t’as le permis moto ? Demande Céleste.
-Ouais, j’ai le BSR depuis un an.
-Je doute que le BSR t’autorise à chevaucher une cylindrée de ce genre, que je commente.
-Je ne répondrai qu’en présence de mon avocat. Répond James d’un ton faussement princier.
-Toujours est-il que mes parents me laisseront jamais monter sur ce truc, déclarais-je. Et même si cet engin nous ferait gagner du temps, ils se demanderont où je suis en rentrant.
-…Moi aussi, fait Céleste.
-Heu…moi aussi en fait, ajoute Jessie.
James réfléchit quelques instants.
-Dans ce cas, je propose qu’on y aille durant la nuit, vers 3 heures du matin, pour être sûr !
-Va falloir encore se lever ? Dit Jessie d’un air irrité.
-…Le prix pour sauver le monde je présume…Soupire-je.
C’est donc à 3 heures du matin que le réveil a sonné. Il faut le faire taire bien plus vite que normalement pour ne pas se faire attraper. S’habiller, descendre discrètement, ouvrir tout aussi discrètement la porte d’entrée, et se pointer à l’entrée du jardin. Semblerait que James ait anticipé car le monstre noir est déjà devant le portail. Et Jessie est assis sur la moto derrière lui.
-Ava ? Réveil pas trop dur ?
-Hâte de retourner dormir. On passe prendre Céleste ?
-A moins que tu ne tiennes absolument à te serrer contre elle tout le trajet, il ne reste une place que dans le side-car. Donc, je lui ai dit qu’on gèrera sans elle.
-…Vous auriez pu gérer sans moi aussi…
-Je pense que tu restes le plus apte de nous trois à identifier les pièces dont a besoin Tim.
-Pourquoi qu’on a pris Jessie alors ?
-Boah…Veut faire de la moto moi ! Fait Jessie d’un air ridiculeusement indigné.
-Ça va ça va. Je prends le side-car.
-Tiens ! Met ça ! C’est le seul qu’il me reste.
James me tend un casque, accompagné d’une paire de lunettes. S’ils n’ont pas l’air de première jeunesse ils sont quand même en bon état. Cela-dit, lui et Jessie sont occupés de casques plus modernes.
-…Pas de bêtises, hein ?
-Pourquoi tu voudrais qu’on en fasse ? On est en mission ! Pas en rodéo !
…J’ai quand même un mauvais pressentiment.
Je monte donc dans l’habitacle. Le siège de cuir est d’un surprenant confort. Malgré tout je garde une certaine prudence. Je ne suis jamais monté ni dans un side-car, ni dans une moto. Et je ne suis pas sûr que James soit le meilleur conducteur pour une première expérience. J’enfile les lunettes par-dessus les miennes, puis le casque. Assez lourd, mais ça a un côté rassurant.
-Bien. On y va, lance James avec entrain.
-On prend les Hunaudières ? Demande Jessie.
-Les quoi ? Répond James.
-La ligne droite des Hunaudières. C’est une voie rapide. On y roule trop vite pour les cyclistes, pour ça que Jessie t’y as pas envoyé jusque là.
-Ah. J’y vais par où ?
-Suis les panneaux D338.
-Ok !
James tourne la clé, le double feu vient asperger la route d’une violente lumière blanche. Même le feu avant du side-car ne rivalise pas. Un clic de plus, et le brûle-pétrole de compétition se met en route dans un son hargneux…Trop hargneux.
-Eh ! Doucement sur le champignon ! On doit réveiller personne !
-On file ! Fait James en m’ignorant complètement.
La Triumph s’engage donc sur la route. Non sans violence. V’la t’y pas que je suis plaqué contre le siège de cuir. Heureusement qu’il est pas en taule. Assez vite le bruit du vent vient presque masquer le son du moteur. Et les maisons viennent à défiler tellement vite qu’on ne les distingue plus. En même temps, on voyait pas grand-chose de base, en dehors de la lumière des phares.
Curieusement, la sensation n’est pas aussi effrayante que j’aurai cru. C’est même plutôt grisant. Le vent a beau me frapper violemment au visage, la fraicheur est agréable, et même si on ne doit pas être au-dessus de 60 à l’heure, la sensation de vitesse donne vraiment l’impression de dominer la route.
Le paysage sarthois n’est pas bien changeant avec l’heure de la journée. Essentiellement des champs, des vaches, et des champs de vaches. Quelques maisons de temps en temps, des clôtures, des poteaux électriques, de vagues collines en fond, et pour tout soleil nocturne, une lune ronde et brillante. Mais ça a un côté bien plus marrant qu’en voiture, dans le side-car. Un côté plus sauvage. Peut-être que le fait qu’on nous croit tous au lit ajoute à l’effet.
Aux détours d’un rond-point, quelques couleurs viennent un peu changer le tableau. La grande fresque de la route du Mans. Elle rend hommage à l’évènement le plus prestigieux de la région, les 24 Heures.
Tandis que la moto continue sa course, apparaissent rapidement après la fresque, la piste large, et les bandes bleues et jaunes, dans les virages.
-Ach. Qu’est-ce que c’est que ces trucs ? Demande James au guidon.
-Bah…C’est les vibreurs ! Répond Jessie.
-Les vibreurs ?
-Pour éviter les dérapages des voitures dans le circuit, répond-je.
-Le circuit ? Mais on est pas sur circuit, là, si ?
-Bah si ? Demande Jessie, à moitié sûr.
-Hors période de course, plus de la moitié du circuit est converti en route civile, que j’ajoute.
-Mais comment vous savez tout ça ?
-Tous les gens d’ici savent.
___
Je ne suis allé qu’une seule fois voir la course des 24 heures. Avec mon père, quand j’avais 6 ans. C’est un souvenir particulièrement marquant. L’arrivée sur le circuit a été fastidieuse. Pour me faire patienter, papa avait acheté sur un des stands une petite voiture. « De toutes les petites voitures que tu as, dis-toi que celle-ci aura vu un vrai circuit. » Il avait l’air aussi excité que moi. C’était une Mercédès. Il m’a aussi pris un casque, pour le bruit.
Puis on a pris place. On était dans la ligne droite des stands, la ligne de départ se trouvait un peu avant notre position. Je ne sais combien de temps on a attendu. La foule trépignait d’impatience, j’entendais d’autres enfants moins sages réclamer les voitures à leur parents, les locaux déclarer aux touristes qu’ils ne regretteraient pas leur séjour. L’atmosphère était chargée de tension et de joie. Je ne saurai pas décrire avec précision le côté palpable de ces ressentis.
Puis elles sont arrivées. Il y en avait une bonne quarantaine, toutes colorées. Grondants comme des molosses prêts à charger, serpentant le long de la route comme des reptiles se poursuivant furtivement. Je me suis amusé à mettre la Mercedes devant mes yeux, à bonne distance, pour faire comme si elle se trouvait au côté de ses concurrentes sur la piste, c’est là que mon père m’a tapoté l’épaule.
-Choisis-en une, Fiston. On la soutiendra aussi longtemps qu’on pourra !
Je ne mis pas beaucoup de temps à trouver. Ma voiture avait deux jumelles qui serpentaient en plein milieu du peloton. Deux Mercedes éblouissante sous les éclats de leurs ailes d’argent.
-Celles-là papa ! Celle-là !
Mon père a eu le sourire le plus innocent que je crois lui avoir connu.
-D’accord fiston. Accroche bien ton casque, elles vont partir !
Successivement, à chaque roue foulant la grande ligne à damiers peinte sur le sol, tel un taureau entrant dans une arène, les monstres de métal s’élançaient dans un mugissement assourdissant, filant comme des étoiles pour disparaître au bout de la courbe Dunlop…Tout le monde s’est tût dans le public. On entendait au loin que la voix du commentateur s’adressant aux tribunes plus fortunées. Et le son des moteurs, lancés au maximum de leur potentiel. J’ai ressenti dans la foule comme une sorte de prière, collective. Comme si tout le monde espérait que chaque voiture tienne les 24 heures qu’elle aurait à tenir. Je me suis rappelé m’être dit que cette course, au final, c’était beaucoup d’espoir. L’espoir du public de voir sa voiture franchir la ligne entière demain en fin d’après-midi, l’espoir des membres du stands d’être assez efficace pour maintenir les bêtes à pleine énergie dans cette rude épreuve, l’espoir des pilotes de voir le bout du circuit, autrement que dans les faussés bordant la route. L’espoir des concepteurs d’automobile, d’avoir conçu la monture qui jamais ne fera défaut à l’écurie.
A peine ai-je eu le temps d’avoir cette réflexion que mon père me fit signe. Les bruits de moteurs à présent lointains s’amplifiaient déjà, et au bout de la route, sur notre gauche, luisaient déjà les premiers phares des créatures à roues, en quelques secondes à peine, dans une nuée de poussière, de flammes et de trainées colorées, passèrent les 45 concurrents validant leur premier tour. Le casque vibrait sur mes oreilles, mes yeux n’arrivaient pas à suivre ne serait-ce qu’une voiture. Et en quelques secondes, c’était déjà fini, les moteurs se refaisaient déjà lointains, plus éloignés dans le circuit.
Même si ça peut paraître répétitif, de voir des chevaux de fer courir sur du bitume, cet espoir semblait maintenir en haleine tous les gens autour de moi. Certains encourageaient, applaudissaient, les enfants riaient. Sur les stands, en parallèle à la piste, on voyait les voitures s’arrêter reprendre des forces, par intermittences. Des fois on changeait les roues, d’autres fois les freins, par moment on refaisait juste le plein de carburant. Il était difficile de situer les Mercédès dans le peloton infernal. Mais plusieurs écrans bordant la piste donnaient des plans plus rapprochés des voitures et indiquaient le classement.
Même si nous avons quitté le circuit à la tombée de la nuit, car mine de rien, suivre l’épreuve 24 heures est sans doute presque aussi éprouvant que pour les coureurs, j’ai pu voir la victoire le lendemain, à la télé. Ce n’est pas une Mercédès qui a gagné. Mais un prototype Peugeot Welter Racing. Ça reste quand même une belle voiture !
Tandis que ce vieux souvenir vient doucement occuper mon esprit, la Triumph s’engage sur la grande ligne droite. Je l’ai prise plusieurs fois en voiture. Pourtant, je n’ai jamais autant été ému sur cette route qu’à cet instant. James dessine un calme sourire, tandis que Jessie semble déborder d’enthousiasme. C’est dans une accélération puissante mais malgré tout maîtrisée que la moto remonte cette vieille route qui a vu tant de bolides. On doit paraître ridicule, à 90, à côté des machines qui l’ont foulée à plus de 400 kilomètres à l’heure…Après, cette route voit bien plus de véhicules à 90 qu’à 400.
Après deux trois kilomètres, James se permet quand même un peu d’engager le tachymètre et faire hurler un peu le brûle-pétrole. Ça doit tenter plein de gens, de dépasser les 90 réglementaires, sur cette route. Après-tout, là, il n’y a personne. Autour de nous, c’est le reste du circuit, les champs, et les dispositifs de sécurité. On aperçoit aussi les deux nouvelles chicanes construites récemment, pour ralentir les voitures, devenues dangereusement trop rapides pour une telle route sans ralentissement.
Alors que nous passons la fine courbe d’Antares, qui marque le début des Hunaudières pour les coureurs, et sa fin pour nous, le virage du Tertre Rouge apparaît. Ainsi que le carrefour qui nous renvoie dans la circulation civile. C’est un peu triste de quitter le circuit. Mais on repassera au retour ! Et dans le bon sens !
On est donc rapidement arrivé à la vieille maison. Le vieux Mans est curieusement plus sinistre de nuit que de jour.
Et encore, c’est que la ville, en soi, elle a juste l’apparence d’une vieille cité aux ruelles sombres et aux imposantes maisons dont les ombres jouent avec les lumières de la lune. Mais c’était rien comparé à l’ancienne maison des Sita. A pine la porte ouverte au moyen du trousseau de clés (qu’Adèle avait laissé au grenier pour un cas de ce genre), que le nauséabond couloir moisi, qui cette fois-ci en plus d’être moisi, était complètement indiscernable, nous fit face.
-Quelqu’un tenté de passer devant ? Fais-je d’un ton sarcastique.
-…Pas…pas moi ! Fait Jessie d’un air apeuré.
-Peur de te faire dévorer par des gremlins ?
L’accent allemand de James a un effet assez amusant avec le mot « Gremlins ». Il reprend :
-Bon allez, j’y vais.
Et il prend donc le pas. On suit derrière lui. On a pensé à prendre une lampe torche, donc, ça va. La porte indiscernable sous l’escalier, la vieille galerie, on se retrouve dans le veux labo en moins de temps qu’il ne faut pour le dire !
-Bon, alors, qu’est-ce qu’on prend ? Demande Jessie.
-Tu as la liste James ?
-J’ai. Tiens.
Rien de bien méchant, deux trois circuits annexes. Suffit de regarder la nomenclature de chaque circuit de ce fourbi. On a pris donc toutes les cartes nécessaires, et on les a placés à mes côtés dans le side-car. Une fois les portes fermées et tout le monde réinstallé sur la moto, on redémarre après deux trois pétarades, et on repart vers l’aventure au galop. Comme un cavalier qui surgis hors de la nuit. L’odeur de gazole en plus.
Si le retour est dans la même veine que l’allée, j’ai quand même la sensation d’avoir plus froid. La nuit est plus avancée, après…La route défile. D’abord les rues du Mans, puis, les pavillons de la banlieue, puis la départementale. Enfin, les vibreurs reviennent dans les virage, et la piste s’élargit de nouveau. Quand soudain, James brise le silence. Enfin, le silence hors du bruit du moteur.
-Vous entendez pas comme un bruit ?
-Un bruit ? Demande Jessie.
-On dirait une femme qui crie, qu’il enchérit.
…Effectivement, malgré le son des bourrasques et du brûle-pétrole, se distingue dans la nuit, au loin, un son aigüe, assez constant. Mais ça n’est pas une voix.
-C’est pas quelqu’un qui crie.
Mon corps commence à se tendre. Un début de réflexion commence à déranger mon esprit.
-Qu’est-ce que c’est alors ? Un animal ? Me demande James.
-…C’est un son que tous les gens d’ici connaissent.
-Quoi ?
C’est le son d’un rotatif de conception japonaise.
Jessie comprend, entrouvre les yeux avec horreur. Il se tourne vers l’arrière de la moto. Je suis son mouvement. Dans l’encre du décor se distinguent au loin deux yeux éblouissants, qui semblent nous approcher.
-C’est…C’est…C’est la hurleuse ! Elle…Elle nous poursuit ! S’exprime Jessie avec terreur.
-La hurleuse ? Qu’est-ce que c’est ? Une créature folklorique du coin ?
-Nan. Répond-je d’un ton tremblant. Elle a gagné les 24 Heures en 1991. C’est la première et la dernière rotative à l’avoir fait. Son moteur atypique la caractérise de par sa voix criante…C’est une Mazda 787B. Elle peut monter à plus de 400 à l’heure…Et toutes ses commandes sont électriques…
-Mais qu’est-ce qu’un tel engin fait sur la piste à une heure pareille ?
Sérieusement ?
J’ai même pas le temps d’être désobligeant que Jessie, pour une fois plus rapide à la détente, hurle.
-ACCELERE JAMES ! X.A.N.A. LA CONTRÔLE ! ELLE VA NOUS ECRASER !
James percute vite l’idiotie de sa question et pousse la poignée de gaz. Alors que le son du rotatif hurlant se précise, notre tricylindre répond à la plainte du rotatif et hurle violemment à son tour. Lançant d’un violent coup notre bolide vers l’avant. Je suis plaqué contre le siège du side-car, tout juste si j’arrive à m’accrocher aux parois. Dans le mouvement de l’accélération, ma tête, poussée vers le haut, me fait voir le ciel, la lune et ses étoiles. Et pourtant ça doit être les nuages sombres que je distingue le plus. Je me sens glacé. Le vent n’a plus rien d’agréable. Je sens mon cœur battre. J’ai peur. Dès que mes yeux font à nouveau face à la route, le virage Porsche apparaît comme par surprise. Instantanément, je réagis :
-JAMES ! A droite !
L’interessé réagit assez vite pour ne pas nous envoyer dans le décor, non sans faire crisser les pneus. C’était juste.
-Quelle direction le prochain virage ? Schnell !
Jessie renbraye en vitesse :
-Après Porsche c’est le virage du pont ! A gauche !
-Vous connaissez le circuit à ce point ? Se questionne notre pilote.
-Tous les gens d’ici le connaissent ! Virage karting ! Droite ! Droit devant !
D’un coup de guidon ce virage est vite oublié, Jessie reprend :
-Virage Corvette ! Gauche !
Je reprends du tac au tac.
-Maison Blanche juste après ! C’est une chicane ! Côté droit !
Le hurlement se rapproche de nous. Il est désormais impossible de contester que c’est un moteur qui nous poursuit. On voit même par intermittence les phares éclairer notre dos…La Mazda est deux fois plus rapide que la Triumph, c’est une course perdue…Je reprends :
-C’est droit pendant quelques mètres ! Ensuite c’est la chicane Ford ! Après c’est le raccordement Bugatti puis la courbe Dunlop !
J’ai du mal à respirer…J’ai l’impression d’avoir la poitrine écrasée par des pierres ardentes, tout en tremblant de froid. Le moteur de la Mazda en est presque à masquer celui de la Triumph, j’ose tourner la tête…
Elle est deux virages derrière nous. Entre Karting et Corvette. On la distingue à peine. Ce n’est pourtant pas la plus discrète des 24 heures avec sa livrée orange et verte. Mais ses phares éblouissent tellement que c’est tout ce qu’on distingue…
En me retournant je constate que Jessie surveillait l’arrière aussi, terrifié :
-James ! James ! James ! Elle nous rattrape !
-…J’suis au max ! Après Dunlop !
Je réponds :
-Après Dunlop, c’est Chapelle, droite léger, puis Forêt, gauche ! Et après, le Tertre Rouge ! 90° droite !
-Reçu !
-Elle va nous emboutir ! Hurle Jessie de panique.
-On a qu’un Triple Engine de 108 chevaux ! Répond James d’une panique irritée, on peut pas rivaliser contre…
-…Un RS26B de 700 chevaux, répond-je d’un air presque éteint.
-Il faut faire quelque chose ! On peut pas continuer à ce train !
-Il faut qu’on passe le tertre rouge ! Je crois savoir ce qui peut nous sauver ! Que je déclare.
A peine finis-je ma phrase que le Tertre Rouge file en quelques secondes. Les Hunaudières sont de retour. James pousse l’accélérateur à fond.
Le son de la hurleuse devient de plus en plus assourdissant. Notre brûle-pétrole semble de plus en plus ridicule à côté. Pourtant, le tachymètre tremble autour de 230 à l’heure, et de violentes secousses ébranlent le side-car. James fait preuve d’une conduite incroyable. L’impression qu’il a déjà conduit cet engin à cette vitesse vient comme une évidence…
J’ose me tourner, les deux yeux sont à quelques mètres derrières et remontent vers nous, de plus en plus vite, ils sont tellement lumineux qu’on ne distingue rien d’autre, la Mazda fonce droit sur nous, comme une moissonneuse qui voudrait piétiner un tracteur…
-FRED ! Si t’as une idée c’est maintenant ! Lance James, un œil dans le rétro.
-Pousse à fond ! Pousse à fond ! T’arrêtes pas !
Je me retourne vers l’avant. On y est presque.
-FRED ! Hurle Jessie.
-MAINTENANT !
Comme je l’espérais, dans le rétro, la Mazda donne un gros coup de frein, et se déporte violemment sur la gauche, tandis que nous fusons toujours tout droit.
-QUOI ? Lance James, abasourdi.
J’ai presque un rictus cynique, fortement altéré par le stress.
-Il prend la chicane ! X.A.N.A. suit le trajet du circuit ! Il ne connait pas la route civile !
-Comment il peut faire une erreur aussi grossière ? Demande Jessie.
-Simple défaillance informatique classique. Il conduit une voiture de course, il est en contexte de course. Mais je suis sûr qu’il va réadapter l’algorithme.
-Puis on va juste le distancer de quelques mètres, quand il sera de retour dans la ligne droite…Fait James.
-Il y a deux chicanes dans les Hunaudières. Il faut prier pour qu’il percute pas avant la deuxième…
X.A.N.A. a beau être un programme performant, il a ses biais, comme tous les programmes informatiques. Il est sans doute plus limité depuis qu’il a quitté son superordinateur…Il devait être redoutable avec les possibilités de calculs d’un tel machin. Il paraît évident que ce qu’il cherche en piratant des machines comme la notre, c’est regagner en puissance. Mais je pense qu’on est encore au début, et qu’il n’a pas la capacité de réaction suffisante pour s’adpater aussi vite sur le circuit…J’espère, tout du moins.
La Triumph hurle violemment en avalant la route. D’un irritant crissement de freins, la lumière revient brutalement dans notre dos, la Mazda vient de sortir de la chicane, remontant vers nous à toute vitesse…J’ai l’impression de ne plus rien voir d’autre que cette violente lumière derrière nous, émise par les deux yeux effrayants de la hurleuse, et nos propres feux avant, éclairant la ligne droite qui semble encore sans fin à cette distance de Mulsanne, le virage qui maque la fin des Hunaudières. Malgré les secousses du side-car je sens que je tremble comme une feuille et malgré le confort du siège, mon dos me fait atrocement mal, tous mes os semblent voutés par la peur. Il n’y a plus que mon instinct qui réagit.
-Seconde chicane ! Droit devant !
Jessie renchérit :
-On file droit et on prie pour que lui tourne !
La moto dépasse l’aiguillage de la chicane, pleine ligne droite. On est tous les yeux vissés au rétroviseur, priant pour voir les phares quitter la route…Phares qui se rapprochent…De nous…Comme de l’aiguillage…Presque…Presque…
…Les phares n’ont pas quitté la route. La Mazda continue de nous rattraper, pleine ligne droite.
James ose un presque timide :
-…Et maintenant ?
Nos trois regards se sont joints, malgré nos visières et nos lunettes. Et on a tous pensé la même chose.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
A peine on a commencé à hurler de peur qu’un bruyant choc s’est ressenti sur l’arrière, le rotatif hurle dans nos oreilles. Alors qu’on avait déjà l’impression de fuser à la vitesse de l’éclair voilà qu’on est propulsé deux fois plus vite sur la ligne droite. C’est tout bonnement terrifiant. Je sens l’accélération écraser ma cage thoracique, ça m’étouffe mais je ne peux pas d’arrêter de hurler. Je sens ma gorge brûler, et devant, la route. Et Mulsanne, qui se rapproche à toute vitesse. Sous la force de la voiture la roue avant de la Triumph se soulève, le side-car est violemment dressé vers l’arrière, mais je ne réagis même pas. En fait, je suis tellement en surrection que je ne pense même pas pouvoir réagir plus…Je ne vois plus que le ciel, qui semble cruellement calme et paisible comparé à notre situation.
Et soudain, dans un gros clang métallique, je bifurque violemment sur la droite…J’ai la courte sensation de voler tout en fusant à haute vitesse. En fait, je ne comprends plus rien à ce qu’il passe, c’est flou, et vague, et tout semble aller monstrueusement vite…Le bruit des moteurs semble s’éloigner vers la gauche, et seul le gros grincement d’une roue se fait entendre.
Et puis après…Je sais pas trop. Un énorme choc, encore plus violent que le premier, et des étoiles, partout. Beaucoup de noir aussi. La sensation d’un balancier d’horloge, le son d’une boîte à musique, et une jolie demoiselle en jupe qui me tend la main…
J’ai mal à la tête…
-Fred ! Est-ce que ça va ?
J’ai le dos en compote…
-Fred ! Réveille-toi mon vieux !
Une vague forme sombre dans la nuit…
-Fred ! S’il te plait !
On dirait quatre…Deux…Non…Si…Deux jeunes hommes.
-Frédéric !
-…Ouch…
-Je…Est-ce que…Est-ce que ça va ?
-J’ai…J’ai vu mieux…
Ouh la vache. C’est Frédéric Meuringue, camionneur depuis 40 ans qui répond…J’aurai dû arrêter de fumer pour pas avoir une voix aussi dégueu. Ou alors de hurler dans les course-poursuite de voiture…
Recalcul en cours. Je suis toujours assis sur le siège en cuir…J’ai beau avoir des douleurs absolument partout, il semblerait que je n’ai rien de cassé…Le siège est toujours très penché sur l’arrière…Mais il ne bouge plus…Si. La roue à ma droite tourne dans le vide…Jessie et James me fixent juste à côté d’elle. C’est à ce moment-là que je percute qu’à ma gauche, y a un gros tas de sable…Et plus du tout de moto.
-gueskisèpazé ?
James, visiblement, comme Jessie, en un seul morceau aussi, mais passablement sonné, me répond d’un air voulant éviter le groggy…
-Le side-car s’est décroché sous la vitesse. On est parti chacun d’un côté de la route. La moto a calé, mais on a gardé l’équilibre jusqu’à s’arrêter doucement, toi apparemment, t’es parti voler dans le sable de sécurité du circuit…Sacrément efficace ce dispositif…
-Ouh…C’était ça l’aspect montagnes-russes.
-Un peu violentes tes montagnes-russes, commente Jessie.
-…Je devais pas faire la taille requise, que j’ironise en m’extirpant lourdement de l’habitacle.
Mes jambes arrivent toujours à me soutenir. Ouf !
-Et…Et la hurleuse ? Fais-je.
-Fracassée dans Mulsanne…X.A.N.A. n’a absolument pas freiné, erreur de débutant…Commente Jessie d’un air navré.
Effectivement, d’un regard vers Mulsanne je vois la voiture enfoncée dans un talus du virage, surplombée d’un épais nuage de fumée noire. On reste un moment, assez penauds, à regarder la carcasse de celle qui a bien failli rouler sur les nôtres.
-Vous pensez qu’on va avoir des problèmes ? Questionne Jessie.
-Tu disais pas que X.A.N.A. réparais ce qu’il cassait pour pas se faire chopper ? Me demande James.
-…Je sais pas à quel point il est capable de faire ça…Après…Heu…
-Hein ? Me répondent les deux d’une même voix.
-…Techniquement, c’est pas nous qui avons fracassé cette voiture.
Jessie me regarde avec ses yeux de poissons, et James l’imite très fidèlement, même s’il finit par admettre…
-…Vrai qu’on peut juste repartir…Personne pourrait se douter que la voiture nous poursuivait…
James osculte le crochet du Side-car.
-Ça va. Il s’est juste décroché, le système ne semble pas endommagé. On a pas fracassé la Triumph donc…Bah…On peut rentrer.
-On…On y va doucement, hein ? Fait-Jessie d’une voix timide.
Tournant un regard vers moi qui doit avoir le même air supplicatif, James a un rictus.
-J’voulais pas refaire de rodéo de toute façon. Vous m’aider à remonter ce truc ?
Fou qu’on s’en soit tiré sans une égratignure…’fin…Façon de parler, même si les véhicules n’ont rien, moi, je suis couvert de bleus. Mais ça aurait clairement pu être pire.
On a tout remis en place, et donc, le brûle-pétrole de la bécane est reparti. Le démarrage a semblé difficile. On dirait que lui aussi ça lui a pas plu, les 11 000 tours/minutes. Même si le retour à régime calme a semblé lui convenir davantage, vu qu’il ne nous a pas lâché. ‘fin je suppose vu qu’on est arrivé, mais j’ai dormi bonne partie du trajet.
Je suis rentré dans mon lit en total mode automatique, je me rappelle même plus si j’ai dit au revoir aux autres. Sans doute que oui ? Ouh la vache c’est une vraie mélasse dans ma tête.
C’est drôle, parce que j’ai eu peur. Atrocement peur. C’était tout bonnement terrifiant. La moto qui fuse sur le circuit, le bolide de course derrière-lui, le choc, le vol du side-car…Les moteurs qui hurlent, les secousses, l’accélération écrasante…La fumée noire sortant de la carcasse…
Pourtant, ça ne me fait pas oublier l’allée, où la moto était grisante, le circuit nostalgique, et la nuit magnifique…Je saurai pas dire si cette virée nocturne était si horrible que ça…Je pourrais presque dire que la Mazda est juste arrivée comme Dagobertrand à une fête d’anniversaie, mais je suis peut-être encore trop dans les choux pour avoir un jugement objectif. Puis d’où je cherche à noter ma virée nocturne moi ? C’est idiot !
Ce que j’arrive encore à me dire par contre, c’est que X.A.N.A. a très certainement activé une tour pour envoyer ce gros jouet à nos trousses…Va falloir qu’on la désactive…Et aussi espérer que quand les gens vont retrouver une victorieuse du Mans encastrée dans le virage de Mulsanne…Qu’on ait pas de soucis…
Bon sang de dieu que ça va nous donner des ennuis tout ça encore…
To be continued…
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Et...Vala. Ça vous a plu ? Hésitez pas à le dire, comme d'habitude ! Mais, j'ai encore quelques petites choses pour vous.
Tout d'abord, je vais quand même prendre le temps de répondre au commentaires sous l'épisode 39 ! Eh.
@Evil Goat :Alors...Ça fait...Des lustres...Que j'ai pas répondu à un aussi long commentaire. Grand merci !
Sponsorisée par Apple...Surtout par l'ordinateur que j'avais en 2013 en réalité. Et qui est bien sorti en 2003. Même si bon, techniquement j'ai un peu joué sur les années.--'
La mise en page est très très dûe au forum. Le text en blanc, par exemple, ce n'était pas volontaire de ma part, juste qu'il l'est toujours au dessous d'une citation. Après, le forum n'a sans doute jamais été le meilleur endroit pour lire, un jour il faudra que je termine le passage de la fanfic en ePub que j'avais commencé...Un jour...
La fic a été écrite en 2013, mais se déroule en 2003. Si Skype était encore marginal en 2003, il existait à cette date, pour ça que c'est lui qu'on trouve dans la fic. Là aussi, j'ai un peu forcé, c'était sûrement plus les années MSN à l'époque, mais boah. Pas un écart bien méchant.
Le miroir n'est pas mon idée, Ulrich le fait, de mémoire, dans l'épisode du concert d'Aelita.^^ Concernant le "en temps normal", comme je disais, je l'explique par le fait que le Macstodonte est bien bien bien moins puissant que le supercalculateur de l'usine, et que donc, X.A.N.A. a du mal à maintenir ses programmes dessus. Comme GlaDOS qui ne maintiens plus ses algorithmes de politesse quand elle est dans un patate.^^
Merci en tout cas beaucoup pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira !
@RedStoneMatt : Merci beaucoup, épisode pas sorti en 2033. On a réussi à faire plus rapide. Eh. Comme quoi, je suis peut-être pas si rouillé que j'en ai l'air, merci beaucoup en tout cas !
Cadeau suivant, un vieux dessin dépoussiéré pour l'évènement, que vous n'aviez jamais vu...Voici, un visuel de Lautriv ! :3
Et donc...Pour la suite ? Et bien, on continue ! Eh, tant que possible ! Mine de rien, l'épisode 40 m'a redonné courage. Et m'a fait me dire que malgré ce que les gens qui savent savent, je suis toujours heureux d'écrire cette vieille fanfic de lycéen, malgré la trentaine qui approche. Je vous promet pas un épisode hebrodmadaire comme aux premiers jours, mais, je pense que vous en reverrez. Et même si un jour je renonce à aller jusqu'à la fin, je vous promet au moins de vous partager toute la trame, qui arrive déjà à ladite fin. Mais j'espère ne jamais faire ça. J'ai toujours envie d'écrire et continuer.
Il est vivant !!!
Bon, maintenant faut que je relise le tout pour pouvoir me remémorer le contexte avant d'attaquer le nouvel épisode
Je ferais un retour quand j'aurais fini !
Merci encore de ton travail Sirix, ça fait toujours plaisir !
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